(Huit heures vingt minutes)
M. Legault
: Oui. Bonjour,
tout le monde. Comme vous le savez, hier commençait la commission parlementaire
sur le projet de loi sur l'immatriculation des armes à feu. Évidemment, il
reste plusieurs heures de consultations, d'étude détaillée en commission
parlementaire avant qu'on arrive à un projet de loi final. Donc, c'est trop tôt
pour commenter de façon détaillée la version finale, puisque déjà, entre autres,
le ministre a dit qu'il modifierait certaines parties de la loi, entre autres
le burinage des armes à feu.
Mais ce qu'on sait déjà, c'est que les
réactions au registre des armes à feu sont fortes, autant du côté des pour que
du côté des contre, et je crois qu'il y a des arguments qui méritent d'être
considérés des deux côtés.
C'est pour cette raison que le processus parlementaire
doit suivre son cours avant qu'on arrive à un vote final. On doit faire un
travail méticuleux, Donc, on peut déjà dire aujourd'hui que le registre des
armes à feu amène des positions qui sont souvent différentes selon qu'on habite
dans la métropole ou à l'extérieur, en région, à Québec, à l'extérieur de la
métropole. Donc, Montréal, c'est Montréal, les régions, ce sont les régions,
puis c'est bien correct comme ça. Les deux endroits ont le droit à leur opinion,
et c'est pour ça que je vous annonce aujourd'hui que les députés de la CAQ vont
avoir, donc, un vote libre. Donc, j'ai discuté avec les députés hier en caucus
longuement de ce dossier, et donc il y aura un vote libre pour chacun des
députés de la CAQ.
Évidemment, c'est une façon de faire qui
est peut-être nouvelle. Il y a peut-être des gens de la vieille école qui vont
nous reprocher d'agir de cette façon-là, mais je pense qu'avoir un vrai
leadership, c'est de faire confiance à son monde. J'ai confiance que chacun des
députés de la CAQ va agir dans le meilleur intérêt des citoyens de sa circonscription.
Je pense que les Québécois en ont assez
des fameuses lignes de parti. On a vu les deux autres chefs, entre autres M.
Couillard, dire qu'il va imposer à tout le monde de voter en faveur du projet
de loi. Je ne pense pas que c'est ça que les Québécois souhaitent. Je crois que
de permettre un vote libre, c'est de permettre à chacun des députés d'être à
l'écoute de la réalité des citoyens de sa région, parce qu'il faut le dire, là,
le Québec des régions doit avoir une voix au débat de la même façon que Montréal
doit avoir une voix au débat. C'est ça qui rend le Québec plus fort.
Donc, permettre le vote libre, c'est
refuser de museler les élus par une pensée unique. Mais je vous le dis tout de
suite, évidemment, on va attendre de voir le projet de loi final avant de
décider de quelle façon, moi, chacun des députés on va voter. Ce n'est pas
impossible en bout de ligne que tous les députés votent de la même façon, mais
je vous dis qu'actuellement, là, j'ai été très clair puis j'ai tenu à le faire
au début du processus — on a commencé la commission parlementaire
hier — de dire aux députés : Ce sera un vote libre. C'était important
de le mentionner très tôt.
Donc, faisons confiance au sens critique
de chacun des députés. Je pense que c'est une bonne façon de combattre le
cynisme. On le voit ce matin dans un sondage du Journal de Montréal et Le Devoir,
les Québécois n'ont jamais été aussi cyniques. Évidemment, quand on a un premier
ministre qui refuse de rembourser de l'argent sale, ça n'aide pas; quand on a
un premier ministre qui impose à tous ses députés de voter de la même façon,
même si on sait qu'il y en a au moins quelques-uns qui sont totalement contre
le registre des armes à feu, ça n'aide pas à réduire ce cynisme de la population.
Donc, je crois, puis c'est important de le dire, là, qu'il faut faire confiance
à chacun des élus.
La Modératrice
: Merci.
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
messieurs, bonjour madame. M. Legault, bien, vous venez d'en parler, là,
63 % des Québécois considèrent que tous les politiciens sont corrompus. Est-ce
que les charges répétées, ça ne nuit pas à la classe politique actuellement?
M. Legault
: Bien oui, effectivement,
mais... sauf qu'à un moment donné on a le droit de rapporter des faits. Je
pense que, quand une vice-première ministre se fait arrêter par l'UPAC, là, on
pourrait bien tous essayer de cacher ça, vous et nous, mais, à un moment donné,
ce sont des faits.
Donc, il y a un certain fondement à ce
cynisme, et c'est pour ça que moi, j'aurais souhaité que Philippe Couillard,
tout de suite, prenne l'engagement, comme ça avait été fait par Paul Martin à
l'époque au fédéral, de mettre un montant en fiducie, parce que tous les
Québécois savent bien qu'il y a au moins un montant qui a été collecté
illégalement par le Parti libéral. Avec tout ce qu'on a entendu au cours de la
dernière année, c'est assez clair.
Donc, moi, je pense que le premier
ministre doit poser des gestes, doit arrêter d'être arrogant, de penser qu'il
est le seul à avoir la vérité, d'imposer une ligne de parti à tous ses députés.
Pour combattre le cynisme, là, on a déposé une série de propositions. Il faut
revoir les règles parlementaires. Ce n'est pas normal qu'un président ne puisse
pas intervenir quand, de toute évidence, un premier ministre ne répond pas aux
questions de l'opposition. Il y a beaucoup de choses à changer, là, puis on
devrait, tous les politiciens, se donner comme objectif de réduire ce cynisme
parce que c'est notre principal adversaire.
Moi, je vous le dis aujourd'hui, là, mon
principal adversaire, ce n'est pas le Parti libéral, ce n'est pas le Parti
québécois, là, c'est le cynisme de la population qui ne nous écoute pas ou
n'écoute pas autant les propositions qu'on souhaiterait faire et débattre
ensemble. M. Couillard semble incapable d'accepter les débats. On l'a vu dans
le cas du seuil d'immigration. À un moment donné, les Québécois souhaitent qu'on
fasse des vrais débats, puis malheureusement on a un parti au pouvoir qui fait
de la vieille politique.
M. Laforest (Alain) :
Plusieurs observateurs, chroniqueurs ont critiqué le fait que vous ayez dit du
Parti libéral que c'était un parti, et je vous cite, pourri. Est-ce que vous
avez l'impression que ça, ça ne fait pas en sorte d'alimenter le cynisme?
M. Legault
: Moi, au
contraire, ce que j'ai entendu hier, à peu près toute la journée, c'est :
Enfin quelqu'un qui ose dire ce qu'on pense. Quand on a un premier ministre qui
dit : Je ne rembourserai pas l'argent collecté illégalement avant 2011,
là, je m'excuse, ça veut dire que M. Couillard se distancie de Nathalie
Normadeau puis Jean Charest, mais il veut garder l'argent qui a été collecté
par Nathalie Normandeau puis Jean Charest.
Donc, il accepte que son parti soit sale,
qu'il y ait de l'argent sale, qu'il soit pourri. Et il faut dire les choses
comme elles sont, puis c'est à M. Couillard à reculer puis à dire... Je le sais
qu'il veut faire des propositions, je pense, aujourd'hui sur les suites à
donner au rapport de la commission Charbonneau. J'espère qu'il va changer le
délai de prescription puis qu'il va mettre le même délai que pour les
contracteurs, c'est-à-dire 20 ans. Il me semble que ce qui est bon pour les
entrepreneurs devrait être bon pour les politiciens. Sinon, on va continuer de
se faire traiter de pourris, tout le monde.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Legault, bonjour. Dans le contexte où vous savez quelle est la position des
autres caucus au sujet du projet de loi sur le registre, quel impact vous
pensez que le vote libre à la CAQ va avoir sur le résultat final?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, on a... Je suis réaliste, là, on a un gouvernement qui est
majoritaire, mais moi, je pense qu'il faut reconnaître le fait, là, puis je
pense que tous les analystes l'ont dit, il y a une position qui est très
différente quand on est dans le Grand Montréal ou quand on est ailleurs au
Québec. Donc, est-ce qu'on force tous les Québécois à penser comme ceux du
Grand Montréal ou si on laisse chaque député, selon sa conscience, selon ce
qu'il entend de ses citoyens, voter comme il pense qu'il devrait voter? Moi, je
pense que la vraie démocratie, c'est un vote libre dans ce dossier-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais n'est-ce pas plus facile de permettre le vote libre quand on sait déjà
qu'il y a une... avec les libéraux, s'ils votent tous pour, ça va passer?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je pense que, quand même, les gens, en campagne électorale, en 2018,
vont dire à tel député : Je me rappelle que tu as voté pour ou je me
rappelle que tu as voté contre. Donc, il y aura, entre guillemets, un prix
politique à payer, même si on est dans l'opposition.
M. Robillard (Alexandre) :
Qu'en est-il de la rencontre avec M. Chagnon concernant ses interventions au
sujet de l'article 35?
M. Legault
: Bon,
François peut peut-être...
M.
Bonnardel
: Bien,
écoutez, rapidement, j'ai rencontré M. Chagnon hier soir, et on devrait avoir
une rencontre à la salle des drapeaux tout de suite avant la période des
questions puis on pourra, par la suite, voir...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais sur le fond, il n'y a rien... il n'y a pas eu de discussion.
M.
Bonnardel
:
Il n'y a pas de discussion. J'ai amené quand même une certaine jurisprudence,
avec M. Chagnon, de ce qui s'est passé sur l'affaire Tony Tomassi.
M. Robillard (Alexandre) :
C'est-à-dire?
M.
Bonnardel
:
Bien, les discussions, le propos comme tel de nommer Tony Tomassi en Chambre,
bien, je ne vois pas la différence entre Tony Tomassi aujourd'hui...
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
il y a des précédents.
M.
Bonnardel
:
...des précédents. Donc, c'est pour ça que j'ai hâte de voir la décision que...
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
vous contestez sa jurisprudence.
M.
Bonnardel
:
Bien, je conteste le fait qu'on ne puisse pas dire les choses factuellement,
là, de prononcer son nom, l'ancienne vice-première ministre, l'acte
d'accusation...
M. Robillard (Alexandre) : Je
vous demande ça parce que M. Khadir conteste la jurisprudence, demande un avis
d'expert indépendant. Est-ce que vous faites la même chose?
M.
Bonnardel
:
Bien, moi, ce que je m'attends, c'est que le président de l'Assemblée nationale
nous permettre de nommer les choses comme elles sont sans qu'on affecte le
fait... ou de vouloir avorter un futur procès.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lecavalier (Charles) : Si
je vous cite, là, le Parti libéral est pourri. Comment vous expliquez — je
fais référence au sondage ce matin — que ça reste le parti qui
obtient le plus d'appuis dans la population?
M. Legault
: Bien, écoutez,
les gens appuient un parti politique pour plusieurs raisons. Comme je l'ai
souvent expliqué, depuis 40 ans, au Québec, le débat qui est le plus important
pour choisir quel parti on appuie, c'est la question constitutionnelle. Il y a
des gens qui se disent : Moi, je veux absolument un référendum, ils votent
pour le PQ; puis il y en a d'autres qui disent : Je ne veux absolument pas
de référendum puis je vais voter pour celui qui me donne le plus de chances de
ne pas avoir de référendum, puis souvent ils votent pour le Parti libéral.
Maintenant, ça, c'est peut-être une bonne
partie de la population. Maintenant il y a d'autres éléments, et puis on voit
que le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement Couillard diminue. Donc,
habituellement, c'est un indice précurseur.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous croyez que les sympathisants libéraux sont d'accord avec vous?
Est-ce qu'ils se bouchent le nez quand ils votent? J'ai de la misère à
comprendre votre raisonnement.
M. Legault
: Ah! bien,
moi, je pense qu'il y a effectivement des sympathisants libéraux qui doivent se
boucher le nez en disant : Je ne suis pas content de ce qui se passe avec
la corruption, mais je ne veux tellement pas de référendum que je vais voter
libéral.
La Modératrice
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour,
M. Legault. Sur le même sujet, quelles conclusions vous tirez sur le virage
nationaliste que vous avez pris, à la lumière de ce sondage-là où on constate
une stagnation de vos intentions de vote?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je peux vous dire qu'on fait des sondages à l'interne, là, notre
virage est appuyé par une bonne partie de la population. Le défi qu'on a, et
puis j'ai besoin de vous autres, c'est qu'il n'est pas connu d'une grande
partie de la population. Mais j'ai confiance que plus le virage sera connu de
la population, plus il sera appuyé, parce que ce qu'on voit, c'est quand on
demande aux Québécois : Si vous avez trois choix : le statu quo
fédéraliste, la souveraineté du Québec ou un Québec avec plus de pouvoirs,
entre autres, en matière de langue et d'immigration, mais à l'intérieur du
Canada, l'option qui recueille le plus d'appuis, c'est cette troisième option.
Par contre, quand on leur demande : Qui représente cette option?, bien là,
il n'y en a pas beaucoup encore qui savent que c'est la CAQ qui représente
cette option. Donc, moi, je trouve ça encourageant.
M. Lavallée (Hugo) : En ce
qui concerne toujours le sondage, on voit que le Parti libéral est premier au
total, mais troisième dans le vote francophone. Quelle conclusion ça vous amène
à tirer, justement, sur la fragmentation du vote francophone? Et est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu d'envisager, par exemple, certaines alliances?
M. Legault
: Bien, ça
montre le malaise de M. Couillard à l'égard de la protection du français. M.
Couillard, je lui ai posé combien de fois... au moins six fois la question :
Est-ce que ça le dérange que 41 % des nouveaux immigrants ne parlent pas
français puis que le trois quarts des adultes ne suivent pas de cours de
français? Ça n'a pas l'air de le déranger. De toute évidence, ça dérange les
francophones au Québec.
M. Lavallée (Hugo) : Sur un
autre sujet, quelles sont les recommandations de la commission Charbonneau que
vous pensez devraient être appliquées le plus rapidement possible, de façon la
plus urgente?
Mme Roy
(Montarville)
:
Il y en a une, entre autres, pour nous, ce qui nous préoccupe avant tout, c'est
le délai de prescription. Dans le rapport de la commission, Mme Charbonneau, la
juge, et M. Renaud, les recommandations, entre autres, sont à l'effet qu'on
devrait allonger le délai de prescription pour permettre au Directeur général
des élections de remonter dans le temps.
Mme Charbonneau et M. Renaud parlent de
sept ans en arrière. Vous savez qu'actuellement la loi, c'est cinq ans en
arrière; eux parlent de sept ans. Alors, nous, nous disons qu'il faut encore
aller plus loin. Nous, ce que nous disons, c'est qu'il faut remonter
20 ans en arrière, il faut couvrir toute la période durant laquelle la
commission Charbonneau a enquêté, c'est-à-dire de 1996 à 2011.
Alors, pour nous, ce qui est le plus
important, c'est de récupérer l'argent sale de ce scandale de l'argent sale, c'est
le cas de le dire, c'est comme ça qu'il faut l'appeler. Et c'est pour ça que,
en ce qui a trait à la prescription, c'est important, mais il y a une chose
extrêmement importante, et M. Fournier, le leader du gouvernement, joue
là-dessus, il dit : Vous ne voulez pas respecter les recommandations. Au
contraire, ce sont des recommandations, et une recommandation... n'oubliez pas
une chose, l'Assemblée nationale, elle est souveraine, elle fait ce qu'elle
souhaite faire. Et nous, nous disons au gouvernement : C'est une base, mais
faites mieux, parce que le Barreau du Québec a dit : Non, il faudrait
remonter 10 ans. Alors, nous, nous disons : Faisons la même chose que
vous avez faite, le gouvernement libéral, avec les entrepreneurs en
construction qui sont corrompus. Vous avez, avec la loi n° 26 qui a été
adoptée il y a un an jour pour jour, là, vous avez permis de reculer
20 ans en arrière pour aller chercher l'argent des entrepreneurs
corrompus. Alors, faites la même chose. S'il y a des politiciens corrompus,
s'il y a des partis politiques corrompus, faites la même chose et
permettez-nous d'aller remonter 20 ans en arrière pour aller chercher cet
argent, durant toute la période qu'a duré la commission Charbonneau.
Parce qu'actuellement, même si on remonte
sept ans en arrière, faites le calcul, lorsque le Parti libéral recevra, s'il
reçoit, naturellement, une poursuite du Directeur général des élections, si c'est
l'année prochaine ou en 2018, si on remonte sept ans, on remonte à 2011, on ne
touche pas à l'argent... à la période extrêmement faste de M. Charest au cours
de laquelle le Parti libéral a engrangé des millions. Les chiffres qu'on donnait...
hier, le chef parlait de près de 1 million pour Mme Nathalie Normandeau. Je
vous rappelle que ce sont les chiffres qui sont dans le rapport de la commission
Charbonneau.
Alors, ce que nous disons, ce n'est pas de
la fabulation. Nous reprenons les faits, les preuves qui ont été déposées en
commission, et puis c'est pour ça que, pour nous, ce qui est le plus important,
la recommandation la plus importante, c'est la prescription. Et nous disons au
gouvernement : Vous n'êtes pas liés, vous n'êtes pas obligés de suivre la
recommandation. De grâce, faites mieux, et c'est ce que la population demande.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Caroline Plante, Montreal
Gazette.
M. Legault
:
Good morning.
Mme Plante (Caroline) : First of all, why a free vote on the gun registry? Is it that
sensitive of an issue?
M. Legault
:
OK. We think it's important to have a free vote on the gun registry because we
see that there are totally different positions, depending if you are in the
Great Montreal or if you are in the rest of Québec. So I think it's important
that each MNA represents his citizens and vote in the way that their people
would like to see them voting.
Mme Plante (Caroline) : But there used to be such a big consensus around the issue of a gun
registry. What has changed? Because we were talking about 12, 15 unanimous motions
at the National Assembly, polls where we saw Quebeckers in favor of a gun
registry. What has changed?
M. Legault
:
I think that people, they worry about the cost, they worry also about the
bureaucracy. Many people are saying that, right now, they already have many data
about the gun registry. So do we need to restart from scratch?
So, of course, we'll see
what will be the final bill, and then maybe CAQ will vote for, all the MNAs.
But, at this point, we see, with the actual bill, that we have different
opinions, depending if we are in Montréal or somewhere else.
Mme Plante (Caroline) : What is the poll, this morning, saying? What kind of message is it
sending with regards to Quebeckers satisfaction level?
M. Legault
:
I think that our worst enemy right now is cynicism. We see that a majority of
Quebeckers, they don't believe all politicians. And, of course, what happened
last week with Mrs. Normandeau doesn't help. And the fact that Mr. Couillard is
not ready to reimburse the dirty money doesn't help. It only increases the cynicism
in Québec, and I think it's about time Mr. Couillard changes his ways of doing
politics.
Mme Plante (Caroline) : What do you think of the timing of the press conference this
morning then, the press conference announcing support for measures, for
recommendations from the Charbonneau Commission? There's going to be a press
conference at 9 :00 o'clock this morning. What do
you think of the timing of it?
M. Legault
: I hope that Mr. Couillard will take this opportunity to make sure
all dirty money that has been collected since 1996 be reimbursed. Right now,
it's only five years, so it means all dirty money collected before 2011, they
are not required… the parties are not required to reimburse this dirty money.
So, I think, if we want to reduce cynicism, we need to change this, period.
Mme Plante (Caroline) :Would you say that that is the most important recommendation from the
Charbonneau report?
M. Legault
: Yes.
La Modératrice
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I wanted to ask if you're…
Des voix
: …
Mme Fletcher (Raquel) : ...really loud. I wanted to ask if you're concerned about how
things will go in question
period today when you pose more questions about Normandeau.
M. Legault
: OK. Mr. Bonnardel had some discussions with Mr. Chagnon yesterday.
I understand that they have a meeting also this morning at 9 :30. We've
given him examples, like when Thomas Tomassi's case was in front of the court,
we were allowed, at the time, to mention his name. So why right now we're not
allowed to mention the name of Nathalie Normandeau? We want to have some
explanation and we would like to have the right to ask questions about Nathalie Normandeau without having the President every time
getting up and opposing these discussions.
Mme Fletcher (Raquel) : So do you expect that issue to be resolved then after that meeting
today?
M. Legault
: I hope so. Thank you. Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 41)