(Treize heures trente-huit minutes)
M. Coiteux : Oui. Alors,
merci. Merci à tous de vous être déplacés aujourd'hui parce qu'il s'agit d'une
annonce importante. Le gouvernement, en effet, annonce qu'il pose un geste
supplémentaire afin de faciliter l'accès aux femmes autochtones qui souhaitent
dénoncer tout geste inadmissible de nature criminelle qui aurait pu être posé à
leur égard par un policier en territoire québécois. Le gouvernement vient
bonifier l'accès à la dénonciation pour les femmes autochtones afin qu'elles
puissent être en confiance et qu'elles n'hésitent pas à porter plainte.
Certes, déjà, rappelons-nous, le gouvernement
avait mis en place la ligne 1 844 615-3118 afin que toute femme autochtone
puisse dénoncer des situations inacceptables au Service de police de la ville
de Montréal, le SPVM. Toutefois, malgré cette ligne, le gouvernement souhaite
s'assurer que les femmes autochtones bénéficient, pour leur plus grand confort dans
leur démarche vers la dénonciation, non pas d'une seule porte d'entrée, mais
bien de deux portes d'entrée pour porter plainte. Vous vous doutez bien que, si
votre agresseur est un policier, certaines femmes pourraient avoir des
réticences à porter plainte directement auprès d'un corps policier, et ce, même
s'il ne s'agit pas de celui qui est directement en cause.
Pour pallier à cette possibilité, le gouvernement
ne veut prendre aucune chance. Il pose donc un geste supplémentaire aujourd'hui.
C'est pourquoi, afin de susciter une plus grande adhésion et confiance de ces
femmes, afin de les inciter à dénoncer, le gouvernement annonce qu'il mandate
l'organisme Services parajudiciaires autochtones du Québec afin d'accompagner
les femmes autochtones qui souhaitent déposer une plainte de nature criminelle
impliquant des policiers, et ce, peu importe l'endroit sur le territoire
québécois. Le gouvernement veut s'assurer que les femmes autochtones puissent
déposer des plaintes en toute confiance et puissent interagir avec un organisme
qui a la confiance des communautés autochtones. C'est ainsi qu'en plus du
service de la ligne 1 844 615-3118, mise en place au SPVM, les femmes
autochtones pourront désormais adresser leurs plaintes directement, si elles le
préfèrent, à l'organisme Services parajudiciaires autochtones du Québec au
numéro suivant — je crois que c'est de ce côté-ci, hein — et
donc au numéro 1 888 844- 2094. Cet organisme aura le mandat de les
accompagner auprès du SPVM.
Je réitère que l'annonce d'aujourd'hui
offre désormais deux portes d'entrée distinctes aux autochtones, soit une ligne
via un organisme de confiance ou directement avec le service de police. Je
tiens aussi à souligner que le SPVM a le mandat de travailler en étroite
collaboration avec cet organisme. Par ailleurs, une fois la plainte portée, le
service parajudiciaire autochtone du Québec a aussi le mandat de rediriger les
femmes autochtones vers le centre d'aide aux victimes d'actes criminels, CAVAC,
pour un accompagnement approprié des victimes, le cas échéant. Les CAVAC ont
toute l'expertise nécessaire pour prendre en charge ces femmes. J'invite toutes
les femmes autochtones à dénoncer vivement tout geste dont elles auraient pu se
sentir victimes de la part d'un policier. Le gouvernement crée ainsi des
conditions favorables à la dénonciation. Dans notre système de justice, les
plaintes sont essentielles pour déclencher le processus d'enquête et pour que
justice soit rendue.
Cela étant dit, par ailleurs, afin
d'évacuer tout possible conflit d'intérêts, réel ou apparent, dans le
traitement des plaintes concernant les allégations de nature criminelle des
femmes autochtones à l'égard des policiers de la Sûreté du Québec, et ce, sur
l'ensemble du territoire du Québec, j'ai demandé aujourd'hui au SPVM d'élargir
officiellement la portée du mandat d'enquête qui lui avait été confié dans le
cadre des événements de Val-d'Or. Certes, le SPVM était déjà apte à traiter des
plaintes autres que celles de Val-d'Or, mais aujourd'hui il voit son mandat
officiellement élargi. Ainsi, le SPVM enquêtera désormais sur toute plainte
visant un policier relevant d'un autre corps de police que lui-même lorsqu'il
sera question de femmes autochtones, non seulement celles de Val-d'Or, mais
aussi celles de l'ensemble du territoire du Québec, à l'exception, bien sûr, de
toute plainte qui pourrait concerner un policier du SPVM.
Également, le mandat du SPVM visera non
seulement les plaintes actuelles, mais d'autres plaintes antérieures ayant été
adressées à la Sûreté du Québec. En effet, j'ai également adressé des demandes
au directeur général de la Sûreté du Québec, M. Martin Prud'homme,
notamment à l'effet de transférer systématiquement au SPVM toutes les plaintes
de nature criminelle formulées par des femmes autochtones à l'égard des
policiers de la Sûreté du Québec. J'ai aussi demandé à la Sûreté du Québec de
répertorier toutes les plaintes de nature criminelle des 10 dernières
années, excluant celles ayant déjà fait l'objet d'une décision du Directeur des
poursuites criminelles et pénales ou ayant été fermées à la suite d'une
consultation de ce dernier, adressées par des femmes autochtones à la Sûreté du
Québec et qui impliqueraient un policier de ce corps policier afin qu'elle soit
acheminée au SPVM pour traitement et analyse.
Dans la même requête, j'ai également
demandé au directeur général de la Sûreté du Québec de s'assurer que les
possibles pratiques de cure géographique ne puissent exister dans ce corps
policier. Cela ne peut être une pratique tolérée, et j'ai demandé au directeur
général de la Sûreté du Québec de faire preuve de tolérance zéro à cet égard.
Enfin, le gouvernement a l'intention de
bonifier la formation offerte aux policiers à l'École nationale de police du
Québec afin que ces derniers soient davantage informés et mieux outillés
lorsqu'ils sont appelés à interagir avec les membres des communautés
autochtones et particulièrement avec les femmes autochtones. Au cours des
prochaines semaines, des travaux seront entrepris entre l'École nationale de
police du Québec et le ministère de la Sécurité publique à cet effet.
Je vous remercie et je vais maintenant
céder la parole à la directrice générale du service parajudiciaire autochtone
du Québec, Mme Marcelle Thibaudeau.
Mme Thibaudeau (Marcelle) :
Bonjour. Au nom des Services parajudiciaires autochtones du Québec, je suis
très fière que le gouvernement ait choisi de faire appel à notre expertise afin
d'accompagner ces femmes autochtones. Nous souhaitons que celles-ci se sentent
en confiance afin de dénoncer tout acte inacceptable. Nous allons leur offrir
notre écoute et notre soutien afin que justice leur soit rendue.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec
notre organisation, nous sommes un organisme à but non lucratif qui a été fondé
suite à des négociations entre différentes premières nations, Métis, et Inuits,
et le ministère de la Justice. Je vous présente le vice-président de la
corporation, M. Jean Jolicoeur.
M. Jolicoeur (Jean) : Merci,
Mme Thibaudeau. Nous sommes un réseau formé de 10 nations et associations
provinciales qui siègent sur un conseil d'administration. Nous sommes présents
sur l'ensemble du territoire du Québec. Tous les autochtones sont représentés
au sein de notre organisation, tous. Les conseillers du service parajudiciaire
autochtone du Québec offrent un service d'aide aux autochtones impliqués dans
le système judiciaire, criminel et pénal, qu'ils soient victimes, témoins ou
accusés. Également, nos agents de surveillance communautaire accompagnent et
soutiennent les personnes autochtones dans leur cheminement.
En terminant, c'est avec fierté que nous
allons remplir le mandat qui nous a été confié. Merci beaucoup.
M. Kelley
: Et juste à
mon tour, très rapidement, parce que je pense qu'il y a une période de questions
bientôt, mais il faut rappeler l'objectif aujourd'hui, c'est de rétablir et
renforcer le lien de confiance entre, notamment, les femmes autochtones et les
services de police. Et qu'est-ce qu'on ajoute aujourd'hui, c'est une autre
porte d'entrée pour les personnes qui sont peut-être moins à l'aise d'utiliser
les services de plainte formels soit à la police, soit au CAVAC. On a un autre
groupe ici, qui a fait ses preuves.
Moi, j'ai rencontré, pour la première
fois, Services parajudiciaires autochtones comme jeune attaché politique avec
M. Claude Ryan en 1991. Alors, le service existe depuis 35 ans, c'est présent
dans presque l'ensemble des communautés au Québec. Alors, je pense qu'on a un
intervenant privilégié ici, qui va essayer d'établir une place, un lieu de
confiance pour ces femmes, parce que ces histoires, on le sait, sont très
difficiles à raconter. Alors, d'avoir les personnes avec une expertise, avec
l'expérience de travail en milieu autochtone, je pense, ça, c'est des ajouts
qui sont très importants.
Il faut rappeler que ça, c'est une
démarche qui s'ajoute aux démarches qui ont été déjà prises à Val-d'Or. Il y avait
une série de choses qui ont été annoncées par le premier ministre le 4
novembre, notamment les services pour les itinérants, l'ajout de travailleurs
sociaux aux centres d'amitié autochtone, l'ouverture de Chez Willy, que j'ai
assistée à Val-d'Or. Également, il y avait des annonces, dans le budget, de 8,9 millions
additionnels pour les autochtones en milieu urbain, qu'on va développer des programmes
pour venir en aide aussi.
Alors, c'est dans une série de mesures
pour essayer de mieux protéger les femmes autochtones dans notre société, qui
tombent trop souvent dans les situations de vulnérabilité. Alors, merci
beaucoup à Services parajudiciaires autochtones du Québec qui va nous donner un
coup de main pour essayer toujours de renforcer ce lien de confiance essentiel
entre la population et les corps de police au Québec.
La Modératrice
: On va maintenant
passer à la question... Commencez en français, suivez en anglais. Merci de
rester sur le sujet de l'annonce.
Journaliste
: Bonjour,
messieurs dames. M. Coiteux, donc, vous nous dites que vous êtes prêt maintenant
à élargir la portée de l'enquête. Je comprends donc que ça va au-delà de ce qui
est violence sexuelle. Est-ce que ça peut permettre de rouvrir des cas comme
ceux de Saint-Michel-des-Saints et Sept-Îles, par exemple?
M. Coiteux : Bien, regardez, certainement,
tout cas qui n'aurait pas donné lieu à des dénonciations jusqu'à maintenant,
ici, on ouvre une nouvelle porte pour permettre un accompagnement, pour qu'en
toute confiance les victimes puissent dénoncer. Donc, effectivement, ça ouvre
la porte à des cas du passé et dans d'autres lieux que Val-d'Or.
D'autre part, en ce qui concerne les
plaintes qui ont déjà été formulées, présentées à la Sûreté du Québec, on veut
que les plaintes des 10 dernières années soient transférées au SPVM, parce
qu'on veut s'assurer non seulement de la confiance, et c'est pour ça qu'on
travaille ici avec un partenaire de premier plan, qui est présent dans toutes
les communautés, sur tout le territoire du Québec, mais on veut s'assurer aussi
de la plus grande perception et réalité, là, de la neutralité du processus. Ça
ne peut pas être le même corps policier qui va enquêter sur lui-même.
Journaliste
: Est-ce
que c'est donc un constat qu'il y a eu une forme de traitement... il n'y a pas
eu d'équité dans le traitement des cas judiciaires autochtones?
M. Coiteux : Ce n'est pas un
constat, c'est, au contraire, je dirais, de poser des gestes pour s'assurer que
les femmes se sentent en confiance pour dénoncer et que justice leur soit
rendue. Alors, je ne me prononcerai pas sur les enquêtes en cours, je ne me
prononcerai pas sur le passé, mais, par contre, je veux m'assurer que toutes
celles qui ont vécu une situation dramatique, et qui doivent, et qui veulent
dénoncer aient tout le support nécessaire pour le faire.
Journaliste
: J'ai deux
petites questions techniques sur la formation. Est-ce que tous les policiers de
la Sûreté du Québec vont devoir suivre cette formation-là qui les sensibilise à
la réalité des communautés autochtones?
M. Coiteux : Il y a déjà des
formations qui existent, mais le constat, c'est qu'on doit faire mieux. Et,
pour faire mieux, j'ai demandé à ce qu'on mette sur pied un groupe de travail,
dans les prochaines semaines, avec l'École nationale de police et avec la
Sécurité publique pour voir c'est quel type de formation, à qui elle s'adresse.
Et on va prendre des décisions, mais on va faire le travail correctement avec
les gens qui connaissent bien la réalité des milieux et les besoins.
Journaliste
: Et, sur
le numéro de téléphone que vous mettez en place, nos collègues d'Enquête
nous signalent qu'ils avaient essayé le numéro antérieur du SPVM et qu'ils
n'avaient pas de réponse, que c'était difficile de savoir où on appelait, que
le service n'était qu'en français. Est-ce que c'est un peu ça aussi, le
constat? C'est pour ça que vous avez ajouté ces numéros de téléphone?
M. Coiteux : Bien, le deuxième
numéro de téléphone, c'est surtout pour travailler avec nos partenaires ici qui
vont justement permettre aux femmes qui ne souhaitaient pas dénoncer ou
communiquer directement avec un service policier pour qu'elles puissent le
faire ici. C'est pour ça qu'il y a un deuxième numéro de téléphone.
Maintenant, pour la pratique des choses,
bon, je pense que ça fonctionne relativement bien, mais ce qu'on veut, c'est
qu'il y ait plus de dénonciations.
Journaliste
: Avez-vous
eu des dénonciations avec ce numéro?
M. Coiteux : Je ne suis pas
dans les opérations policières, vous comprendrez. Moi, ce que je veux faire,
comme ministre de la Sécurité publique, c'est mettre en place tout ce qu'il
faut pour que justice soit rendue et que les femmes se sentent en confiance.
Alors, il y a le numéro SPVM, il y a peut-être des enquêtes qui ont déjà été
transmises, des dénonciations qui ont déjà été transmises. Val-d'Or, c'est un dossier
qui est déjà très actif, mais on veut s'assurer que les femmes qui n'ont pas
encore dénoncé puissent le faire.
Journaliste
: Ça fait
que vous ne le savez pas. Vous ne savez pas si ce numéro-là a permis de faire
des...
M. Coiteux : Bien, je ne
m'immisce pas dans la réalité des activités policières quotidiennes, là. Je
fais le travail d'un ministre, qui vise à créer les conditions pour que les
gens fassent le travail et que justice soit rendue.
Journaliste
:
Messieurs, madame. M. Coiteux, c'est la première occasion qu'on a de vous
parler aujourd'hui. Est-ce qu'en tant que ministre de la Sécurité publique vous
vous êtes interrogé sur le fait des documents qui ont circulé concernant
l'entreprise Premier Tech? Avez-vous demandé une enquête?
M. Coiteux : Bien, regardez,
vous savez, on a déjà discuté abondamment de cette question-là au cours des
derniers jours. Alors, mon collègue a pris une décision, et il y a une enquête
du Commissaire à l'éthique qui va se faire. Alors, laissons cette enquête se
faire.
Journaliste
: Ce n'est
pas ça, ma question, là. Je vous demande si vous vous êtes interrogé du fait
qu'il y a des documents qui se sont retrouvés et qui font référence au fait que
Marc-Yvan Côté aurait eu des communications avec votre collègue concernant une
subvention donnée à une entreprise. Est-ce que ça vous a interpellé? Est-ce que
vous avez demandé à vos fonctionnaires de faire enquête?
M. Coiteux : Je pense que les
questions, vous, les gens des médias, les avez posées. Vous avez posé ces
questions. Ce sont des questions qui sont tout à fait légitimes, effectivement,
parce que, dans notre système, les policiers ont un rôle très important à
jouer, la justice a un rôle très important à jouer. Et vous, femmes et hommes
des médias, avez aussi un rôle très important à jouer. Puis ensemble on
travaille pour avoir la meilleure démocratie possible.
Journaliste
: Mais est-ce
que ça vous interpelle, le fait que ces documents-là...
M. Coiteux : Je pense que tout
le monde est...
Journaliste
: Avez-vous
demandé une enquête? C'est ça, la question.
M. Coiteux : Je pense que tout
le monde est interpellé par des questions comme celle-là, mais je n'irai pas
au-delà, sinon pour vous dire que c'est important que les policiers fassent le
travail très exigeant qui est le leur, très important dans une démocratie qui
est la leur, que la justice fasse le travail très important qui est le sien,
que vous, personnes des médias, vous jouez votre rôle et tous ensemble pour
avoir la démocratie la meilleure possible.
Journaliste
: Bonjour,
M. Coiteux. Est-ce que le SPVM a les ressources, les moyens et la capacité
technique de mener plusieurs enquêtes de front aux quatre coins du Québec sur
des allégations qui concernent la SQ?
M. Coiteux : Oui. Vous savez
que les enquêtes indépendantes, il s'en déclenche très régulièrement, et on a
tout à fait les capacités pour faire ça. Le souci, ici, que nous avions, c'était
de s'assurer qu'on n'échappe aucun cas et que des femmes qui auraient hésité à
faire directement appel aux services policiers puissent avoir une autre porte
d'entrée en laquelle elles ont une plus grande confiance et que ça permette
effectivement d'aller de l'avant et que justice soit rendue.
Journaliste
: Le fait
que vous sentiez le besoin d'élargir l'enquête du SPVM, est-ce que ça ne vous
dit pas qu'il y a un problème plus large, voire un problème systémique, au sein
de la SQ sur la manière dont on traite les autochtones?
M. Coiteux : Bien, je pense
surtout que c'est important qu'on puisse s'assurer de la neutralité des
processus d'enquête, donc qu'un service policier ne fasse pas nécessairement
enquête sur lui-même dans des cas comme ceux-là. C'est pour ça qu'on avait pris
la décision que nous avons prise dans le cas de Val-d'Or. On étend cette
décision-là à d'autres cas ailleurs au Québec, mais, en même temps, on est tout
à fait conscients du fait que c'est difficile. Dénoncer des cas d'agression
sexuelle, c'est difficile pour toute femme. On le sait. Alors, a fortiori,
dénoncer un cas d'agression sexuelle qui viserait un policier, le dénoncer
devant un policier, c'est encore beaucoup plus difficile. Alors, on met sur
pied ici, par la collaboration que nous avons avec nos partenaires, on met sur
pied un mécanisme qui va les mettre en confiance.
Journaliste
: Est-ce
qu'il y a un problème systémique, dans la Sûreté du Québec, sur la manière dont
on traite les autochtones?
M. Coiteux : Je pense qu'on
doit d'assurer qu'il n'y en ait jamais, et la façon de s'assurer qu'il n'y en
ait jamais, c'est de passer les bonnes directives, bien entendu, puis j'ai
confiance dans Martin Prud'homme, directeur général de la Sûreté du Québec,
pour s'assurer que la Sûreté du Québec fasse le travail exigeant qui est le
sien dans le respect de tous et de toutes et notamment des communautés
autochtones et des femmes autochtones. J'ai totalement confiance, mais il faut
s'assurer qu'on a en place les mécanismes pour que cette confiance-là, elle
soit maintenue à travers le temps. Et je veux m'assurer que les femmes qui ont
été victimes de quelque geste de nature criminelle que ce soit, touchant un
policier de la Sûreté du Québec, puisse avoir accès à des ressources pour
dénoncer en toute confiance.
La Modératrice
: Merci.
On va maintenant passer en anglais.
Journaliste
: Je sais
que le Bureau des enquêtes indépendantes doit entrer en fonction prochainement,
là. Vous avez parlé de la neutralité des enquêtes. Pourquoi ne pas avoir entamé
la mise sur pied de cet organisme?
M. Coiteux : Bien, vous voyez,
cette question des relations... les cas d'agression sexuelle qui touchent les
corps policiers, justement, vous savez, le premier ministre a émis le souhait,
et c'est sa volonté, que le Bureau des enquêtes indépendantes puisse s'occuper
de cette question. Ça nécessite une formation particulière, qui n'était pas nécessairement
prévue au moment où on a créé, par la loi, le Bureau des enquêtes
indépendantes. Cette formation va être faite, et le Bureau des enquêtes
indépendantes va pouvoir aussi bientôt pouvoir se pencher sur ces questions.
Journaliste
: Donc, il
va y avoir deux corps qui vont faire des enquêtes simultanément sur la SQ?
M. Coiteux : Non, non. Regardez,
quand le Bureau des enquêtes indépendantes va être pleinement fonctionnel, ça
va être le Bureau des enquêtes indépendantes qui va s'occuper de ces questions
et non pas le SPVM. Mais, dans l'intervalle, on n'attend pas, on bouge tout de
suite.
La Modératrice
: Il
reste seulement quelques minutes. Donc, on va passer en anglais assez rapidement.
Journaliste
:OK. So they call this number and then what happens? What is the
process?
M. Coiteux : What is the process? The process is that any woman on the Québec territory, in the First Nations
communities, has now two phone numbers that she can use to have services. They
can address their demand directly to the police service of Montréal, as it was the case for Val-d'Or. We extend the role of the police service of Montréal to the whole territory when it is
another police service which is held responsible or the allegations concern a
different police service. But they have access also to this phone number,
Services parajudiciaires autochtones du Québec, to be accompanied in the
process that could lead to denunciation.
Journaliste
: But how will that fix the problem?
M. Coiteux :
I think it's a question of building confidence and having the trust necessary
to induce more women to have the confidence necessary to go through this
process, which is difficult for any woman, but it is even probably more
difficult for a woman who would feels that she has been victim from a police
person, for example. So this is exactly what we're doing here.
Journaliste
:
Mr. Kelley, can I ask a question as well? I was wondering if you could speak to
the larger issue at hand, you know, in the lack of confidence between First
Nations people and the police…
M. Kelley
:
Well, I think it's something that is basic between all communities in the
society and their police forces. There has to be confidence in those police
forces. And the confidence has been shaken, and what we're trying to do here is
correct the errors of the past to make sure that any complaint that comes
forward is treated seriously. Services parajudiciaires autochtones du Québec is
a group that works in English and in French, is present in all communities. So,
for a woman who wants to file a complaint, who wants to more forward, I think
this is very important. And it's only through talking these issues out, tabling
complaints, working with the police that we're going to make things better.
And there have been
stories. I was in Val-d'Or earlier in March, and we've made some progress. There is a lot of
work who remains to be done, but the mayor of Val-d'Or, Pierre Corbeil, the Native Friendship Centre that's there is
very active. The Grand Council of the Crees, the Algonquin leadership have put
these tables together where they're sitting down and they are trying to find
solutions to some of these problems. It won't happen overnight, but I think,
unless we can reestablish that confidence so that those police officers, when
they intervene, are respected, we're going to have more problems.
So I think this is
something that is essential : dialogue, a comfort level for women, because
filing these kinds of complaints is very difficult, as my colleague ministre Coiteux, as said. So I think we have to work very much
to reestablish that, restore that confidence, and I think it can be done.
Journaliste
:
But is there a larger…
La Modératrice
:
Merci. On doit quitter pour la période de questions. Merci.
Journaliste
:
Ah! non, je suis ici. Bonjour. I work for CBC News. Mr. Coiteux, could I
just ask you to give a general statement about what you're announcing today?
M. Coiteux :
What we're announcing today, actually many things, but the most important thing
is the following : we broadened the responsibility of the police service
of Montréal to other cases of alleged aggressions of First Nations women by
policemen from other police services than the Service de police de Montréal,
including Sûreté du Québec. We broadened their mandate to cover those cases outside
of Val-d'Or, throughout the territory.
At the same time, we
announced that we have a partnership with Services parajudicaires autochtones
du Québec, and they can receive directly the complaints of these women so that
they can accompany them and to help them go through the process of eventually
presenting their complaint so that justice can be rendered.
Journaliste
:
Why do you think it's necessary…
Une voix
:
...
Journaliste
:
No, I'm sorry. Vous avez convoqué la presse, vous étiez en retard. Why do you
think it's necessary to add this second line that is not related to the police?
M. Coiteux :
It's because I think it's difficult for a woman to denounce and aggression which
would have been made by a policeman and to denounce that to another policeman.
It's not that the policemen are not doing their job, it's not that Service de
police de Montréal is not doing properly their job, but if confidence is not
fully there, we have to give an alternative and we have to give an alternative
which is very much closer to the communities. And we have a partner here, which
is present throughout the territory, working with First Nations in all regions
of Québec, in French, in English, and in all native languages.
Journaliste
:
How do you think this is going to address the perception that Quebeckers and
more specifically First Nations' women have right now of our provincial police
forces?
M. Coiteux :
We've announced already several things over the last months, and I'm not talking
about the more distant past, but this is a further step today that shows how
serious we are to treat these situations correctly and to make sure that Native
women have all the tools necessary to make sure that justice will be made for
them.
Journaliste
:
Will you investigate also complaints by men about abuse or use of force by
police?
M. Coiteux : It's
an important step today, OK, but when we look at all the relations that we want
to have with First Nations people, this is one step. It's not the final one.
They are our partners, and we work with them.
Journaliste
:
So, men have no…
Une voix
:
...
Journaliste
:
Non, mais est-ce que vous allez enquêter sur les hommes aussi parce que, de temps
en temps, il y a des cas de…
M. Coiteux :
Of course, of course. They can ring… they can phone at the same number, of
course.
Journaliste
:
Thank you.
(Fin à 14 h 4)