(Onze heures dix-huit minutes)
M. LeBel : Bien, je vais
commencer par... Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la pauvreté. C'est
un 17 octobre 1987 qu'on a décrété par l'ONU que la journée du 17 octobre était
consacrée à une réflexion sur la lutte... l'élimination de la pauvreté dans le
monde. Je veux dire qu'ici, au Québec, on a des enjeux. Depuis le début des
années 2000, il y a une loi qui existe pour lutter contre la pauvreté, une loi
qui, actuellement, n'est vraiment pas respectée, à mon avis, et, bien, aujourd'hui,
je pense que ça vaut la peine de se le dire. La pauvreté, ça ne respecte pas
les droits de l'homme, ça amène des gens dans la misère. Il faut y réfléchir, et
ce qu'on a devant nous actuellement, c'est un gouvernement qui, par le projet
de loi n° 70 entre autres, va faire que rajouter à la pauvreté. Dans le
fond, ici, on lutte contre les pauvres, on ne lutte pas contre la pauvreté, et
c'est bien dommage.
Maintenant, concernant le point de presse
actuel, pour lequel je suis ici, concernant ce que les médias ont sorti sur le
six minutes pour nourrir des patients au Centre d'hébergement
Denis-Benjamin-Viger, bien, ça fait réagir tout le monde, c'est bien clair, six
minutes pour se dépêcher à manger, aussi des endroits qu'on nous dit vétustes
et pas très propres. Là, juste vous informer qu'en début de... en février, 10
et 11 février 2015, il y a eu un rapport d'évaluation de la qualité de vie du
milieu dans ce centre d'hébergement, une évaluation faite par le ministère de
la Santé et des Services sociaux. Les enquêteurs avaient évalué et avaient
constaté que l'évaluation ministérielle a constaté que le dîner et le souper
des résidents ne sont pas servis à des heures normales. On parle de février
2015.
Dans les recommandations, c'était d'améliorer
l'organisation des repas. Là, on parle... c'est déjà plus de presque deux ans,
et il n'y a rien qui a été fait, à l'évidence. Dans le même rapport
d'évaluation à l'époque, on disait que les évaluateurs ont remarqué que les
lieux ne sont pas propres et bien entretenus. Recommandation : prendre les
moyens nécessaires afin que les lieux soient propres et mieux entretenus,
février 2015. Aujourd'hui, on voit les résultats. Comment on peut expliquer
cette lenteur et comment on peut expliquer qu'il n'y a pas de réaction du
gouvernement là-dessus? La Protectrice du citoyen, tout récemment, dans son
rapport, un rapport bien détaillé, nous sort plein de cas de CHSLD où il y a
des plaintes du même genre, des soins d'hygiène insuffisants, des repas retirés
avant que les résidents aient fini de manger. C'était dans le rapport de la
protectrice.
Une commission de parlementaires, une
commission transpartisane qui a fait le tour des CHSLD, qui a entendu des gens,
des spécialistes, la commission a déposé son rapport en juin 2016, tout est
là-dedans, que les établissements servent des repas selon une diversité de mets,
une présentation, une chaleur qui correspondent aux besoins et aux préférences
des personnes hébergées. Tout est là-dedans. Qu'est-ce qu'il y a là-dedans? Il
me semble que c'est écrit en français. Le gouvernement devrait comprendre ce
qu'il y a dans ces rapports-là. La protectrice, les parlementaires, les
enquêteurs qui sont allés enquêter dans ce centre d'hébergement... Ça n'a pas
de sens, puis là tout ce qu'on nous propose comme... le gouvernement nous
propose, c'est une tournée de la députée de Crémazie, qui va aller faire une
tournée pour les Kodak dans les CHSLD.
Là, à un moment donné, il faut que ça
s'arrête. Là, on parle de nos aînés, on parle des gens qui nous ont mis au
monde, on parle des gens qui ont bâti ce pays-là. Comment on peut laisser
passer des affaires du genre? Comment on peut laisser dire que ça prend six
minutes... Dépêchez-vous, vous avez six minutes pour manger, puis on passe à un
autre appel. Ça n'a pas de sens. Le gouvernement a tout ce qu'il a dans les
mains pour bouger. On lui prie... Il faut bouger maintenant. Ça ne donne rien
pour la députée de Crémazie de faire le tour des CHSLD, on sait ce qui se passe
là puis on sait ce qu'il faut faire. Bougeons. Merci.
M. Vigneault (Nicolas) :
Donc, pour vous, la proposition gouvernementale d'aller cibler les meilleures
pratiques et tout ça, ce n'est pas suffisant. Qu'est-ce qu'on devrait faire? Plus
d'argent? Plus de personnel?
M. LeBel : Ils l'ont déjà
fait, la tournée des meilleures pratiques. Dans la Commission de la santé et
des services sociaux, dans son rapport, il y a déjà eu une tournée puis il y a
les... Le gouvernement a, dans les mains, tous les outils, tous les rapports de
cette tournée des meilleures pratiques. On ne fait que gagner du temps. Le
gouvernement doit agir, il doit investir dans les CHSLD, il doit arrêter de
couper dans les services. Ça n'a pas de sens et tout...
Le rapport de la protectrice lui donne des
pistes de solution. La commission de la santé et des services lui donne des
solutions. Les rapports de ses propres enquêteurs lui proposent des solutions.
Qu'est-ce que ça prend de plus? Qu'est-ce que le ministre ne peut pas
comprendre dans ces rapports-là? Comment on peut lui traduire ça pour qu'il
finisse par comprendre?
M. Vigneault (Nicolas) : Il
risque de se réfugier derrière, justement, le financement du gouvernement
fédéral. Il est présentement à Toronto à essayer de négocier certaines choses.
Comment vous voyez ce dossier-là? Est-ce que c'est une excuse facile de la part
du gouvernement?
M. LeBel : Non, c'est très
facile, puis, à un moment donné, tu sais, on le sait, là, que le fédéral ne
participe pas à la hauteur qu'il devrait participer, là. On le sait au Parti
québécois, on le dénonce souvent puis on dit : Si on était capables de
prendre nos décisions par nous autres même, on prendrait soin de nos aînés.
Mais le ministre voit la situation et tout
ce qu'il fait, c'est de gagner du temps. Une commission qui a des rapports, une
tournée de sa députée de Crémazie, c'est gagner du temps. À un moment donné, il
a ce qu'il faut, il a toutes les recommandations qu'il faut. Il ne doit pas
chercher d'excuses, parce que les excuses, il les fait sur le dos de qui, vous
pensez? Il les fait sur le dos de personnes âgées qui n'ont pas les moyens de
se défendre.
On ne peut pas... En politique, là, il me
semble, quand on parle de ça, on doit éviter de chercher des excuses d'un bord
puis de l'autre, là. On doit éviter de faire de la politique comme ça, et la
commission, c'était une commission transpartisane justement pour faire en sorte
qu'on ne fasse pas de la politique sur le dos de nos aînés. Tout est là-dedans,
ça fait que continuons. Sortons la politique de tout ça et répondons aux
besoins de nos aînés. Merci.
(Fin à 11 h 24)