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Point de presse de Mme Carole Poirier, whip en chef de l’opposition officielle, et Mme Mireille Jean, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie numérique

Version finale

Le jeudi 23 mars 2017, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-neuf minutes)

Mme Poirier : Merci. Bonjour. Ce matin, nous sommes là parce que j'ai déposé une pétition de 1 872 pétitionnaires qui réclament, finalement, qu'en fonction de l'accessibilité au numérique... et on nomme... on le nomme pour une première fois, je pense, la fracture numérique. Alors, la fracture numérique, c'est quoi? C'est le fait de ne pas avoir accès à l'Internet, de ne pas avoir accès à du matériel informatique. Et je suis accompagnée ce matin, comme l'a nommé Valérie, de La Puce communautaire, Informatique pour tous et Parole d'excluEs, qui vont vous expliquer en détail de quoi il s'agit.

Alors, je passe la parole à Mme Lise Vincelette. Ah? Est-ce que c'est toi? Bien, vas-y, vas-y. Louise St-Jacques, La Puce communautaire.

Mme St-Jacques (Louise) : Alors, bonjour. Évidemment, je ne vous annonce rien en vous disant que, dans les technologies, ça évolue très rapidement, c'est en changement continuel et ce n'est pas à la veille de changer. Donc, notre société s'informatise de plus en plus. Ce n'est pas, aussi, une grande nouvelle que de dire que ça influence tous les secteurs de notre vie, que ce soit de la façon dont on travaille ou de la façon dont on cherche un emploi, de la façon dont on se divertit, on s'informe et maintenant on se forme, et comment on consomme, et comment on utilise les services, tous les services, les services financiers et les services gouvernementaux.

Alors, on voit qu'avec l'avancée des technologies, qui n'arrêteront pas, l'implication dans nos vies, qui est constante, de connaître l'informatique devient une compétence de base comme le français, comme l'anglais. Donc, pour bien vivre dans notre société, tous les citoyens et citoyennes devraient avoir accès au numérique et être capables de jouer tous ces rôles et devenir un citoyen à part entière.

Mais on se rend compte qu'il y a des exclusions. Il y a des gens qui n'ont pas accès, pas accès soit à cause qu'ils n'ont pas accès à l'équipement, pas accès à cause qu'ils n'ont pas l'Internet, accès parce qu'ils n'ont pas le savoir-faire et qu'ils n'ont pas les moyens d'être accompagnés dans ce savoir-faire-là d'utilisation égale à l'ordinateur et à l'Internet. Alors, dans ce sens-là, on a des gens qui sont exclus. Et les gens qui sont exclus sont des gens, évidemment, à faibles revenus, qui n'ont pas accès aux ordinateurs et à la formation, les gens qui sont plus âgés, qui ont moins accès à Internet, et les familles peu scolarisées sont souvent aussi les plus démunies.

Alors, devant cette fracture-là qui est là, on ne voudrait pas que le pont s'agrandisse, on voudrait qu'il se rétrécisse et qu'il soit là de façon permanente. C'est un peu le geste qu'on pose aujourd'hui en souhaitant adresser la fracture numérique et souhaiter qu'il y ait une volonté pour qu'elle se résorbe. Merci à vous.

La Modératrice : Merci, Mme St-Jacques. Maintenant, Mme Lise Vincelette.

Mme Vincelette (Lise) : Moi, je viens ici... Je suis membre du groupe Informatique pour tous. Je viens vous expliquer un problème de beaucoup de citoyens. Il y a beaucoup de citoyens qui vivent en situation d'exclusion informatique. Je voulais apprendre l'informatique et les logiciels. À cet effet, je devais prendre des cours de base pour m'initier à l'ordinateur et apprendre comment fonctionne Excel. Je voulais devenir commis-comptable. Le problème, j'avais de la difficulté à comprendre le fonctionnement de l'ordinateur et aller à la vitesse des autres élèves dans la classe. Je n'avais pas un encadrement personnalisé, j'étais toujours en retard, alors il a fallu que j'abandonne mon cours, ainsi que beaucoup d'autres élèves.

Puis j'ai eu de l'information. On m'a informée qu'il y avait une maison qui s'appelle Parole d'excluEs où on donnait des cours en informatique et dans d'autres programmes. Alors, j'ai été là. On appelle ça, je crois, La Puce communautaire. Je commençais bien à maîtriser le fonctionnement, l'ordinateur, mais ça a été discontinué par les coupures budgétaires du gouvernement. Je vous présente ma cause en exemple pour affirmer qu'il est essentiel que le gouvernement subventionne un programme de formation de base en informatique comme auparavant, puis ça va aider beaucoup de gens à pouvoir se retrouver un emploi. Merci.

La Modératrice : Merci. Mme Amélie Daigle, maintenant.

Mme Daigle (Amélie) : Donc, en fait, comme mes collègues viennent de l'expliquer, l'exclusion informatique existe, elle est bien réelle. On avait envie de vous donner un autre exemple pour expliquer comment, oui, les technologies de l'information et des communications peuvent conduire encore à une plus grande exclusion.

Parole d'excluEs, on est en train de développer, avec des partenaires et un comité citoyen, l'ouverture d'un CPE dans un quartier qui est marqué par la pauvreté, et on soutient ensemble les citoyens qui vont inscrire leurs enfants en passant par la plateforme technologique 0-5 ans. Ce qu'on a constaté, à travers le soutien qu'on a fait auprès des personnes qui souhaitent inscrire leurs enfants, c'est qu'en réalité plusieurs d'entre elles manquaient de compétences pour être en mesure de bien remplir les formulaires. Qu'est-ce qu'on voit comme conséquence directe de cette réalité-là? C'est que ces enfants-là ou ces familles-là, quand les administrateurs des CPE les cherchaient dans le logiciel, les cherchaient dans la liste pour pouvoir les inscrire au CPE, ils étaient absolument introuvables. Ce que ça veut dire, c'est que, si on n'était pas là et qu'on n'était pas en processus d'accompagnement, en communication avec le CPE, ces gens n'auraient jamais accès à un service de garde qui est supposément accessible à tous. Ce n'est pas le cas dans un cas comme celui-là.

Donc, ça démontre vraiment comment des faibles compétences en littératie numérique, bien, ça constitue un obstacle majeur à l'accès égalitaire à des services gouvernementaux et à d'autres services administratifs qui, tranquillement, migrent de plus en plus vers Internet.

C'est donc pour toutes ces raisons-là que le groupe Informatique pour tous, Parole d'excluEs, La Puce communautaire ont décidé de travailler à une pétition. Et aujourd'hui on est fiers de présenter au-dessus de 1 800 signatures pour exiger que le gouvernement agisse de manière cohérente pour favoriser l'accès aux technologies de l'information et des communications. Ce qu'on réclame? On réclame que le gouvernement du Québec s'engage à garantir l'accès à l'informatique pour tous. Comment? Par un programme de formation permanent, continu, à travers des organismes communautaires de proximité qui sont déjà en communication, en contact avec des populations qui sont en exclusion, qui vivent de l'exclusion déjà et en plus cette exclusion numérique, d'offrir des formations qui visent l'acquisition des compétences, l'actualisation de ces connaissances, un esprit critique aussi à l'usage des technologies de l'information et des communications.

On souhaite que ce programme puisse renouveler et actualiser les laboratoires d'informatique dans les organisations communautaires de proximité et que ce soit un programme de formation structurant à la grandeur de la province du Québec, qu'il soit gratuit et adapté aux besoins des personnes qui vivent en situation d'exclusion numérique.

La Modératrice : Merci, Mme Mireille Jean.

Mme Jean : Merci. Alors, merci beaucoup, tout le monde. Donc, c'est à titre de porte-parole de l'opposition officielle au niveau de l'économie numérique que je vous adresse la parole aujourd'hui. Lorsqu'on parle d'économie numérique, on entend souvent ou on sous-entend souvent que c'est important, essentiel pour les gens d'affaires, pour les entreprises. On comprend qu'Internet, que l'accès aux économies numériques, aux technologies numériques permet d'augmenter la productivité des entreprises, leur donne une vitrine sur le monde entier et permet au monde entier de savoir qu'ils existent, donc ça augmente la productivité, la rentabilité et l'efficacité de nos entreprises. Normalement, lorsqu'on parle d'économie numérique, souvent, on va penser à ça.

Aujourd'hui, on a des témoignages que l'économie numérique ne se limite pas aux transactions financières, aux transactions commerciales des gens d'affaires. L'économie numérique, ça touche aussi chacun des individus. Internet, les technologies d'aujourd'hui nous permettent d'avoir accès au monde, nous permettent, par exemple, d'avoir accès à des encyclopédies internationales. Lorsqu'on voit qu'il y a des personnes qui sont exclues de ce monde-là, c'est des personnes qui n'ont pas accès aux possibilités de s'épanouir, aux possibilités de s'épanouir intellectuellement, économiquement et socialement. Donc, c'est important que le gouvernement considère que, oui, l'économie numérique, c'est important qu'on supporte l'implantation des technologies auprès des gens d'affaires, des entreprises, c'est essentiel, mais c'est aussi important de considérer les individus ou les citoyens du Québec qui n'ont pas accès actuellement et qui ont besoin de formation, qui ont besoin d'infrastructures et que, dans toute politique d'économie numérique, ces personnes-là doivent être aussi considérées. Merci.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à période de questions. Pas de questions? Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 49)

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