(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Massé : Oui, alors,
bonjour, tout le monde. Ce matin, nous allons poser un geste important. En
Chambre, nous allons déposer une pétition qui demande, en fait, au gouvernement
du Québec d'assumer ses responsabilités en matière d'éducation auprès des
enfants ayant des difficultés d'apprentissage. Alors, c'est avec plaisir que
j'ai accepté, avec Alexandre, de venir vous présenter François-Olivier Pinard-Herkel,
enseignant au secondaire, et Anne-Laure Gille, orthophoniste, qui vont venir
vous expliquer pourquoi il est essentiel d'intervenir pour soutenir nos jeunes
en besoins d'apprentissage.
M. Pinard-Herkel
(François-Olivier) : Bonjour. Vous savez, présentement, c'est un peu
anormal que, pour obtenir un service scolaire ou spécialisé avec un
professionnel, ça prenne un diagnostic sévère. Et puis notre pétition, c'est ce
qu'elle demande, c'est de revoir les balises qui encadrent le financement de ces
élèves-là pour inclure et pour respecter l'ensemble des difficultés qui peuvent
être vécues par les élèves.
Mme Gille (Anne-Laure) :
Nous souhaitons également que le ministère fasse un suivi plus approfondi et
rapproché des fonds qui sont alloués aux commissions scolaires pour... et puis
on veut également que le ministère de l'Éducation prenne des décisions ensemble
avec tous les partenaires de l'éducation afin de prévoir une politique
d'adaptation scolaire et scolaire en général qui inclut tous les élèves à
besoins particuliers.
M. Pinard-Herkel
(François-Olivier) : C'est pour cette raison qu'on a réussi à réunir
tous les partis de l'opposition autour de cette pétition-là, et cette pétition
est aussi accompagnée d'une plainte au Protecteur du citoyen. Il faut savoir
que, pour que les choses fonctionnent bien en éducation, il va falloir qu'on
fasse les choses ensemble, qu'on discute ensemble, mais qu'on décide ensemble
aussi.
Mme Massé : Merci. Alors,
vous voyez ici qu'il y a des gens qui s'occupent de nos enfants qui sont très déterminés
à faire en sorte que nos enfants qui ont des défis d'apprentissage puissent
être soutenus à la hauteur de leurs besoins. D'ailleurs, le titre de leur
pétition est assez intéressant : Ça va pas la tête. Ça va pas la
tête, en fait, c'est une reconnaissance que le taux de décrochage auprès des
élèves handicapés, en difficulté d'apprentissage ou d'adaptation est de
47 %. 47 % de ces étudiants qu'on est supposés d'aimer à un tel point
qu'on est supposés de les soutenir à la hauteur de leurs besoins, paf!,
47 % décrochent parce que le système scolaire ne sait pas les adapter.
Alors, ça va me faire vraiment plaisir ce
matin de pouvoir déposer une tranche de cette pétition-là. Et je suis
convaincue que notre lutte va être commune dans les prochains mois pour nous
assurer qu'il y ait un réel plan d'action. Ça fait huit ans, huit ans que ces
jeunes-là sont abandonnés par le gouvernement. Alors donc, on va travailler en
fonction de s'assurer, d'une part, qu'il y ait un réel plan, travailler avec
les experts sur le terrain; d'une autre part, qu'il y ait l'argent nécessaire.
Et, sur une note plus personnelle, j'ai un
neveu qui a un spectre de l'autisme et je peux vous dire que, quand on les
soutient adéquatement... bien, cet enfant-là va terminer son cégep l'année
prochaine, et je suis certaine que ça va être un citoyen à part entière, très
actif. Alors, c'est ça qu'il faut faire, et merci à vous deux de nous pousser
pour y arriver.
M. Cloutier : Alors, à
mon tour de joindre ma voix à tous ceux et celles qui ont signé cette pétition.
Essentiellement, la problématique des élèves avec des besoins particuliers :
la reconnaissance, les suivis, le personnel de soutien. Tout le réseau de
professionnels et de techniciens qui avaient la responsabilité, justement,
d'accompagner les élèves en difficulté ont été les premières victimes des
coupures du gouvernement libéral. Alors, au même moment où les besoins
explosent, où le nombre d'élèves en difficulté augmente, non seulement les
règles actuelles sont trop strictes, sont trop sévères, sont trop lourdes, mais
en plus les services qui sont offerts, bien, on a malheureusement vu le nombre
diminuer. Et ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que les problématiques qu'on
vivait autrefois davantage au primaire, secondaire, elles se transforment maintenant
du côté des cégeps et des universités.
Ce matin, on apprenait qu'il y a une
hausse fulgurante, je dis bien fulgurante, du nombre d'élèves avec des besoins
particuliers au cégep, à la hauteur de 24 % d'augmentation.
Essentiellement, on est passés de 13 000 à 17 000 élèves, et ça,
imaginez, c'est sans compter ce qu'on vous dit aujourd'hui, c'est-à-dire les
élèves qui n'ont pas de services, n'ont pas de diagnostic et qui se retrouvent
un peu dans les craques du système.
Alors, visiblement, les ressources ne sont
plus au rendez-vous. Maintenant, ce sont des parents, des enseignants, des professionnels
qui se mobilisent pour réclamer du gouvernement du Québec une intervention plus
musclée, plus forte, qui accompagne davantage. Mais, tout ça, on le fait
pourquoi? Bien, on le fait pour que nos jeunes obtiennent leur diplôme, aillent
au bout de leurs rêves, au bout de leurs aspirations, puissent être accompagnés
durant leur parcours pour qu'ils obtiennent leur diplôme, exercent un métier,
gagnent leur vie et puissent évidemment s'intégrer à la société québécoise.
Alors, bravo au mouvement! Bravo aux initiateurs!
Et on peut compter évidemment sur l'appui de Québec solidaire et du Parti
québécois, et je crois que la Coalition avenir Québec s'est également jointe à
nous pour le dépôt de la pétition aujourd'hui.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 9 h 37)