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Point de presse de M. Sylvain Rochon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et de ressources naturelles, et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mercredi 27 septembre 2017, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente et une minutes)

M. Gaudreault : Oui, alors, bonjour à tous et à toutes. Écoutez, ça me fait extrêmement plaisir d'être ici avec mes collègues, évidemment, Sylvain Rochon et André Villeneuve, député de Berthier, porte-parole en matière d'agriculture, mais surtout avec des citoyens et des citoyennes qui viennent de différentes régions du Québec, Centre-du-Québec, Montérégie, Gaspésie, Chaudière-Appalaches, des gens qui vivent directement, concrètement, sur le terrain le faux virage vert du Parti libéral qui est cautionné de la même manière par la Coalition avenir Québec, la CAQ.

Donc, on est ici tous ensemble, et chacun aura l'occasion de s'exprimer pour dire que le Parti québécois, avec ses citoyens et ses citoyennes, demande ni plus ni moins que le retrait pur et simple des règlements sur les hydrocarbures tels qu'ils ont été déposés, une masse de 269 pages de règlements qui démontre que le gouvernement libéral, appuyé en cela par la Coalition avenir Québec, ne veut ni plus ni moins que vendre, vendre le territoire du Québec, vendre nos sources d'eau potable, mettre à risque les Québécois, les Québécoises, nos parcs nationaux, nos écoles, nos résidences personnelles aux plus offrants, qui sont des compagnies pétrolières et gazières.

Alors, on s'oppose à ça. On s'oppose à ça et on dénonce que le gouvernement, appuyé par la CAQ, maintenant, les masques tombent, leur virage vert est complètement de la frime. Alors, là-dessus, je laisse la parole à Sylvain Rochon.

M. Rochon : Merci. Merci, Sylvain. Alors, dans quelques instants, le Parti québécois va prendre, en effet, en Chambre, fait et cause pour les citoyens, les municipalités, l'environnement, le climat, la santé publique avec la motion réclamant que l'Assemblée nationale rappelle les risques associés au forage d'hydrocarbures sous les rivières, les lacs, le fleuve Saint-Laurent, à proximité des maisons, des édifices publics, dans l'habitat essentiel d'espèces en péril ou à la périphérie de parcs nationaux, que l'Assemblée nationale exige le retrait des règlements sur les activités d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures sur le territoire québécois, qu'elle demande au gouvernement de rédiger sans délai un autre projet de règlement prévoyant notamment — c'est très important — l'interdiction de la fracturation hydraulique, de la stimulation chimique ainsi que de tout autre procédé similaire sur l'ensemble du territoire du Québec.

La Coalition avenir Québec, le Parti libéral du Québec n'ont pas voulu souscrire à notre amendement, pendant l'étude du projet de loi n° 106, visant à interdire cette technique honnie qui est à la base de la crise des gaz de schiste. On leur donne une nouvelle chance, j'espère qu'ils vont la saisir.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Albert Geuzaine.

M. Geuzaine (Albert) : Merci, MM. Rochon et Gaudreault, de nous avoir invités pour faire entendre la voix citoyenne.

Je vous livre le témoignage de feu Odette Larin, de Saint-Louis, en Montérégie, qui a connu les affres de forage à proximité de sa demeure. Je la cite : «Mon mari et moi connaissons bien les nuisances causées par un forage de puits de gaz de schiste, un forage à 100 mètres de notre résidence. En 2007, les gazières Gastem et Forest Oil ont foré à trois reprises derrière chez nous. En 2008, nous avons vécu une fracturation hydraulique qui a duré 90 jours, 24 heures sur 24. Nous avons subi la poussière, l'éclairage intense nuit après nuit, le bruit de tuyaux qui se frappent les uns sur les autres, le bruit des génératrices et de 15 pompes alimentées par d'immenses moteurs diesel, les sifflements et la lumière générés par la torchère, la circulation de véhicules lourds dans la rue, le smog qui brûle la gorge et les yeux. Cela nous a donné des palpitations et grugé notre énergie. En pleine nuit, deux explosions ont fait trembler les fenêtres et les murs de notre maison. Nous avons vécu l'insomnie, le désespoir et la révolte.» Mme Larin est décédée à Saint-Hyacinthe le 19 mars 2016 à 69 ans.

Depuis ce temps, des études scientifiques ont porté à la connaissance du public une prévalence de diverses affections à la santé chez les opérateurs sur les sites de forage ainsi que chez les habitants en proximité de ces sites, soit moins de 1 600 mètres. Les affections les plus lourdes de conséquences sont les cancers ainsi que les altérations du système endocrinien, qui se transmettent de génération en génération. Merci de votre attention.

Je passe la parole à Mme Irène Dupuis, citoyenne membre du comité de Saint-Antoine — Milieu de vie et du Comité Vigilance Hydrocarbures de la MRC de Lotbinière. Elle va nous parler des impacts des règlements pour les citoyens, les municipalités et les régions. Merci de votre écoute.

Mme Dupuis (Irène) : Bonjour. J'ai intitulé mon commentaire Un gouvernement fou de pétrole et de gaz; fou de pétrole et de gaz, fou dans le sens de «je me fous» : je me fous des citoyens, je me fous des municipalités et je me fous de l'environnement.

Qu'est-ce que ça veut dire, pour nous autres, avoir un puits de gaz de schiste dans notre région de Lotbinière, des projets qui sont déjà annoncés? Ça signifie une perte de valeur de nos maisons, ça signifie tous les inconvénients dont on vient de parler. Qui va acheter nos maisons? Qui va vouloir les assurer? Qui va vouloir les hypothéquer, fournir une hypothèque pour nos maisons? Nos municipalités, maintenant, est-ce qu'elles vont pouvoir nous protéger? Certainement pas, parce qu'on se fout des municipalités. On a enlevé tous les pouvoirs aux municipalités. Elles n'en ont plus, de pouvoirs sur la gestion de l'eau, sur le puisement de l'eau, sur le zonage et sur l'aménagement du territoire. Tous les projets qui étaient déjà en place avant qu'une industrie lourde veuille s'imposer dans nos milieux n'ont plus de valeur parce que c'est impossible de planifier à long terme quand tu ne sais pas trop si tu vas avoir un, deux, 1 000 puits de gaz de schiste dans ta région. On annonce des milliers de puits de gaz de schiste au Québec, presque toutes les municipalités sont sous claim ou sous permis. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu'il n'y a personne à l'abri, ça veut dire que toutes les zones habitées sont à risque de voir débarquer les promoteurs du pétrole.

Le gouvernement a donné… On parlait, au début de l'intervention, de vendre nos droits, mais ce n'est pas ça qui arrive, c'est qu'on donne. On donne notre patrimoine, on donne nos propriétés, on donne nos terrains, on donne nos terres agricoles, on donne nos projets collectifs. C'est ça qu'on est en train de donner. On est vraiment en colère, on est vraiment outrés de ce qui se passe actuellement, et puis on va en entendre parler pour longtemps. Merci.

La Modératrice : Merci. Maintenant, Mme Michelle Théroux.

Mme Théroux (Michelle) : Bonjour. Le Québec possède des réserves mondiales d'eau douce, 3 % des réserves mondiales d'eau douce. Toute la vallée du Saint-Laurent est située… La vallée du Saint-Laurent et la Gaspésie sont des terres fertiles, notre grenier du Québec. Or, avec la loi n° 106 et les quatre règlements qui viennent d'être déposés, toujours en cachette, les compagnies privées peuvent forer au Québec n'importe où, n'importe quand dans les milieux hydriques et terrestres. Avec les produits qu'ils utilisent, ça va empoisonner nos nappes phréatiques, nos sources d'eau potable, nos rivières, nos lacs, la vie aquatique, l'agriculture, l'eau, pour nous et pour le bétail, hein? Bon.

Que restera-t-il une fois que les compagnies seront parties? Une fois que l'eau sera contaminée, on ne peut plus rien, vous savez. On ne peut pas revenir en arrière, c'est contaminé. Donc, ce sera le chaos, la dévastation, une économie brisée, la pauvreté. Parce que, voyez-vous, quand les compagnies vont lever le camp, c'est nous qui allons payer les pots cassés. C'est de la prospérité, ça? C'est ça, la vie? Pas du tout. Alors, moi, je dis à ce gouvernement qu'on va lutter jusqu'au bout, et ils ne passeront pas.

La Modératrice : Merci. M. Serge Fortier.

M. Fortier (Serge) : Oui, bonjour à vous. Depuis 2010, des citoyens responsables ont pris de leur temps, de leur argent et même de leur santé pour faire valoir le principe de précaution face aux nombreuses menaces potentielles qu'amèneraient l'exploitation ou l'exploration des hydrocarbures. Le gouvernement libéral, là, est totalement inconscient et irresponsable. S'il s'entête à vouloir forer tout le Québec sans égard à la protection de notre eau, de notre environnement et de notre santé, il devra répondre tôt ou tard de ses actes. Encourager l'exploitation des énergies fossiles, c'est permettre l'augmentation des gaz à effet de serre liés aux changements climatiques, ce qui sera bientôt considéré comme un crime contre l'humanité. Alors, MM. Couillard, Arcand et Heurtel, vous êtes en fait la plus grande menace à la paix sociale qui pèse sur le territoire québécois, actuellement. Votre audace à provoquer les habitants des zones visées par les gazières et pétrolières et à menacer leurs milieux de vie risque de se retourner contre vous.

Notre combat comme citoyens est légitime. Nos revendications sont en respect des générations futures. Vos règlements habillant votre Loi sur les hydrocarbures, passée sous bâillon d'ailleurs, apparaissent tous deux illégitimes aux yeux des citoyens. Il est encore temps de remédier à cette grossière insulte à la démocratie en les retirant dès maintenant. Si une compagnie gazière ou pétrolière se risque à forer des puits sur nos terres agricoles, dans nos villages, près de nos maisons, nos écoles, nos garderies, nos sources d'eau, elle trouvera sur son chemin des citoyens déterminés à protéger leur environnement, leur eau et leur santé, on vous en passe un papier. Vous ne passerez pas. Est-ce clair?

Je cède maintenant la parole à M. Richard Chartier, du comité RVHQ, de Sainte-Christine dans la MRC d'Acton Vale. M. Chartier, entre autres, lira un texte de Mme Lise Chartrand, qui est présidente du comité Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé.

M. Chartier (Richard) : Merci, Serge. C'est un honneur pour moi de représenter Mme Lise Chartrand, une battante, une dame de Gaspé qui, depuis cinq ans, se bat. Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé, ces mots-là disent tout. Et Lise Chartrand prend ce moment qu'on lui a accordé aujourd'hui pour dénoncer le nouveau traitement que subissent les citoyens du quartier Sandy Beach, Sandy Beach à Gaspé, Haldimand 1, depuis cinq ans, en rapport avec le forage Haldimand de l'entreprise Pétrolia. Année après année, avec le support de leur conseil municipal, ils ont tenté, mais en vain, de faire entendre leur voix, la voix du gros bon sens pour protéger l'air, et l'eau, et le respect à la propriété privée.

Outillée d'avis des meilleurs experts indépendants du Québec, Mme Chartrand dit : «Nous avons sonné l'alarme pour faire arrêter ce projet pour qu'ailleurs au Québec personne ne se retrouve dans la même situation. Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec du méthane dans des puits résidentiels et d'observation, sans parler du radon, sous la menace de voir arriver la fracturation hydraulique derrière, sous nos maisons. Laissés à nous-mêmes, la ville déboutée à la cour, Pétrolia et le gouvernement libéral porteront la signature du saccage de notre santé et notre environnement à moins que d'un revirement, qu'on ose encore espérer.» Lise Chartrand, présidente et porte-parole pour Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé, ça le dit. Et j'aimerais rajouter que son inquiétude, à Mme Chartrand, ça serait que le ministère de la Santé aille leur prêter main-forte, parce qu'il y a 73 % de méthane qui sont dans des maisons présentement depuis un an. C'est des relevés, ils ont été précis, et c'est explosif. Et ces gens-là sont laissés à eux-mêmes. Ils demanderaient que le ministère de la Santé s'en mêle. Merci beaucoup de votre attention.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période des questions. Pas de question. Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 46)

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