(Onze heures cinquante et une minutes)
M.
Arcand
:
Oui, alors, écoutez, évidemment, ça a été... c'est le rapport de la Vérificatrice
générale, dans lequel nous savions... nous avions, je vous dirais, de façon
générale, sans connaître le contenu du rapport... on se doutait de ce qu'il
pouvait y avoir comme tel dans le rapport. J'ai eu l'occasion de répondre ce
matin en Chambre sur les différentes questions de l'opposition. Je l'ai dit et
je le répète : Pour nous, ce n'est pas une situation qui est acceptable.
C'est inacceptable, et il est clair que, dès mon entrée en fonction à titre de
président du Conseil du trésor, évidemment, inutile de vous dire que les
premiers meetings, un des premiers meetings que j'ai eus, c'est avec mon
sous-ministre, mais tout de suite après, c'était avec le président de la
Société québécoise des infrastructures, M. Ouellet, pour, justement,
travailler éventuellement à une vision immobilière beaucoup plus encadrée que
celle qui existe actuellement.
Alors, pour nous, suite à ce rapport,
évidemment, nous étudions et nous allons certainement regarder ça de très près.
La préoccupation majeure que nous avons à ce stade-ci, c'est de récupérer les
sommes de la fraude qui est alléguée, d'une part. Je rappelle que le
gouvernement, depuis déjà les dernières années, a quand même posé des gestes
extrêmement importants pour s'assurer, justement, qu'il y ait un meilleur
processus dans ce domaine. Donc, nous allons travailler en ce sens-là. Il y a
un conseil d'administration, au sein de la Société québécoise des
infrastructures, qui est nouveau. M. Ouellet, son président, est un ancien
sous-ministre au Conseil du trésor. Les processus de gestion et de saine
gouvernance sont revus.
Je rappelle également que c'est nous qui
avions, dès 2011‑2012, demandé le rapport Accuracy sur ces questions-là. Il y a
une enquête policière en cours, et il est clair que les avocats qui sont au
Conseil du trésor auront pour mandat de travailler avec les autorités
policières dans le but, évidemment, de voir si des accusations ne pourraient
pas être portées. Ils vont donc travailler ensemble de ce côté-là.
Comme je l'ai dit, au-delà des questions
et des enjeux spécifiques qui touchent aussi certaines transactions qui ont pu
avoir lieu, il est clair que le gouvernement doit se doter d'une vision
immobilière pour les prochaines années. Encore une fois, quand on regarde
certains des dossiers, on s'aperçoit que : Est-ce que le gouvernement
devrait être propriétaire, locataire? Et je pense qu'on a besoin de préciser
quels sont les moyens... Il n'y a pas une seule réponse à ça. Il faut qu'on
comprenne très bien pourquoi qu'en quels cas c'est nécessaire que le gouvernement,
selon sa vision, peut devenir propriétaire de certains immeubles et quels sont
les cas où il peut simplement être locataire.
L'autre élément, moi, qui me frappe, je vous
donne ça simplement comme... un peu visionnaire dans ce domaine-là, est-ce que,
par exemple, tous les ministères ont besoin d'être situés dans des endroits où
les prix sont quand même élevés? La question doit se poser. Et je vais avoir,
dans les prochaines semaines, des discussions. C'est quand même l'argent des
citoyens. J'ai même proposé, par exemple, que certains cabinets, à Montréal
entre autres, se regroupent ensemble pour essayer d'avoir des coûts moindres.
Alors, ce sont les éléments que nous
voulons aborder sur ces questions-là, mais il est clair, encore une fois, que ce
n'est pas une très bonne journée pour nous. C'est une journée qui fait en sorte
qu'évidemment on va se poser les questions et on va donner les réponses au
cours des prochains mois. Peut-être, Robert, si...
M. Poëti
: Bien,
écoutez, peut-être sur le volet du présent et de l'avenir, nous avons terminé
hier le projet de loi n° 108, dans lequel, évidemment... Et je réitère
encore une fois que le suivi de la commission Charbonneau... mais la première
recommandation de Charbonneau était de créer l'Autorité des marchés publics,
qui, justement, a et aura la capacité de surveillance, une capacité également
de recommandation d'annuler ou de modifier des contrats et des ententes. Donc,
si on devait vivre quelque chose comme ça aujourd'hui, ce qui n'est pas
souhaité, il y aura cette Autorité des marchés publics qui pourrait intervenir
immédiatement.
Donc, je veux juste vous dire qu'il reste
la sanction, il nous reste des étapes à passer, mais avec les collègues... Je
dois aussi vous dire que les collègues avaient entendu le suivi de la
commission Charbonneau, comme moi, je l'avais entendu avant de prendre le
projet n° 108, dans lequel, à la première mouture du projet de loi, il n'y
avait pas le vote aux deux tiers de l'Assemblée nationale pour donner une
indépendance pour le président-directeur général de l'AMP. C'est fait, cet
amendement-là a été adopté hier. Donc, il nous reste quelques petites étapes à
passer, mais évidemment la plus importante, la sanction. Et ce que je veux
dire, c'est que, pour l'avenir, on a déjà quelque chose en place de solide pour
éviter de telles situations.
M. Lacroix (Louis) : M. Arcand,
M. Couillard, tout à l'heure, a fait référence... a dit, bon, que c'était
une autre époque, c'était en 2008 que ça s'était passé. Il essaie de prendre
des distances de ça, là, avec son administration actuelle. Mais on est
toujours, comme gouvernement, responsable de ce qui se passe dans les
institutions qui relèvent du gouvernement. Alors, quelle est la part de responsabilité,
dans ce que vous voyez dans le rapport du VG, qui revient au gouvernement
libéral de l'époque?
M.
Arcand
:
Écoutez, là, je ne veux pas faire des longues analyses, mais, à tout le moins,
clairement... puis je pense que Mme Jérôme-Forget, à l'époque, l'avait
mentionné, elle a dit, à un moment donné, que le choix, à l'époque, du
président... elle dit : Je l'ai foutu à la porte dès que j'ai su qu'il y
avait des choses bizarres qui se passaient. Alors, on a toujours la
responsabilité des choix que l'on fait. Et ce que l'on remarque à l'intérieur,
je dirais, des structures ou de l'absence, peut-être, de processus à
l'intérieur, c'est qu'on voyait jusqu'à quel point le P.D.G. et certains vice-présidents
semblaient avoir une autonomie qui était peut-être un peu trop grande. Et c'est
justement ce genre de processus là qu'on veut essayer de restreindre dans ce qu'on
fait actuellement.
Je vous rappelle également que, dans le
rapport de la VG, elle rappelle quand même... et elle l'a dit aussi, je l'ai
écoutée tout à l'heure, elle a dit quand même qu'il y a eu des améliorations
significatives qui ont été faites au sein de la société au cours des dernières
années. Alors, il faut quand même le rappeler. Mais, pour nous, évidemment, l'objectif,
c'est que ces événements-là ne se produisent plus.
M. Lacroix (Louis) :
Mais donc le gouvernement de l'époque a été négligent dans l'embauche, entre
autres, du P.D.G. à l'époque?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, visiblement… Écoutez, je ne veux pas faire de grandes analyses,
mais c'est sûr que les choix au niveau de la direction n'ont peut-être pas été
les bons choix.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais quelle est la responsabilité particulière de Monique Jérôme-Forget, qui a
dit, en entrevue, que ça ne l'intéressait pas? Il y a une responsabilité politique,
M. Arcand.
M.
Arcand
:
Écoutez, je… Oui, mais elle a envoyé une déclaration par la suite pour dire qu'elle
n'avait pas été… elle n'avait pas employé le bon mot. Alors, je ne veux pas
commencer à revenir sur le passé. J'essaie de regarder l'avenir.
M. Laforest (Alain) :
Revenons sur le présent. En 2016, il y a une vente d'immeuble sur la route de
l'Église. On se retrouve un peu dans la même situation, là. On a vendu la
maison pour rembourser la banque, M. Arcand, là.
M.
Arcand
:
Oui. Écoutez, là, dans le cas du cas de la route de l'Église, on ne parle pas
de la même chose. Dans le cas...
M. Laforest (Alain) :
Non, non, on ne parle pas de fraude, mais on parle de, quand même, une vente.
M.
Arcand
:
C'est ça, on parle d'absence de vision, et c'est pour ça que ça prend une
vision. On parle du ministère, qui...
M. Laforest (Alain) : C'est
une absence de vision de vendre un immeuble pour rembourser une ligne de
crédit.
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que, écoutez, il y avait certainement là un besoin qui a été
mentionné, mais ce n'était pas... ça ne fait pas partie des processus. Il n'y
avait pas de vision puis il n'y avait pas de processus clair à ce niveau-là.
Et, encore une fois, dans ce cas-là aussi, et elle l'a dit, elle l'a répété, la
Vérificatrice générale : Quelles sont les intentions du gouvernement? Elle
a dit : Si le gouvernement a l'intention, par exemple, d'être présent sur
place, comme c'était le cas, bien, il est peut-être mieux de demeurer propriétaire
de l'immeuble; si le gouvernement a l'intention d'être là sur une période plus
courte, il est mieux d'être locataire. Alors, c'est ça qu'il faut essayer de
définir à l'intérieur d'une vision.
M. Laforest (Alain) :
Vous qualifiez ça comment, cette vente-là, vous, aujourd'hui? Je sais que vous
venez d'arriver au Conseil du trésor, là, mais c'est quand même le ministère de
la Justice qui est là, là.
M.
Arcand
:
Oui, oui, c'est le ministère de la Justice, mais, dans ce cas-là, comme je vous
le dis, il y a eu une absence de vision. C'est ça que je vous dis.
M. Croteau (Martin) :
Vous avez dit qu'il y aurait des démarches pour éventuellement récupérer des
sommes. Qui sera visé et qu'espère-t-on récupérer, au juste?
M.
Arcand
:
Bien, ce sont nos avocats qui travaillent là-dessus, d'une part, les avocats du
Conseil du trésor, évidemment, en collaboration avec la police. Maintenant, je
rappelle aussi que nous avons adopté la loi n° 26. Si ma mémoire est
bonne, je vous rappelle que les gens qui veulent faire des déclarations
volontaires ont jusqu'au 15 décembre pour pouvoir le faire, d'une part, et
par la suite, comme vous le savez, il y a une extension, entre autres, de ce
qu'on pourrait parler de... lorsqu'on parle, par exemple, du fardeau de la
preuve. Le fardeau de la preuve est renversé dans le cas de la loi n° 26, par
exemple, alors c'est beaucoup plus facile. En vertu de cette loi-là, les
prescriptions sont plus longues, etc., donc c'est beaucoup plus facile de
pouvoir poursuivre si, évidemment, les enquêtes policières révèlent des choses
qui vont nous permettre, comme tel, de poursuivre. Alors, à la fois il y a les
enquêtes policières, le rapport de la Vérificatrice générale s'ajoute à tout le
dossier, et en plus la loi n° 26, qui a été adoptée, est un élément supplémentaire
qui va nous permettre certainement d'agir.
M. Plouffe (Robert)
:
M. Arcand, votre prédécesseure l'a dit, quand même — votre
prédécesseuse, je ne sais pas si ça se dit — Mme Jérôme-Forget aurait
dit : Mon collègue avait dit : C'étaient des pas bons, le conseil
d'administration, puis, de toute façon, moi, ça ne m'intéressait pas. Moi, je
voudrais savoir si, donc, ça a fait preuve de laxisme de la part du gouvernement
de l'époque. Je comprends que vous ne voulez pas revenir sur le passé, mais est-ce
que ça fait preuve d'un certain laxisme de la part du gouvernement? Et, vous, est-ce
que ça vous intéresse et considérez-vous que le conseil d'administration en
place est compétent?
M.
Arcand
:
Non seulement ça m'intéresse, mais je peux vous dire que, d'une part, j'ai
rencontré M. Ouellet, j'ai parlé à la présidente, également, du conseil
d'administration. J'ai l'intention de rencontrer le conseil d'administration également
pour m'assurer, justement, que ces transactions-là passent par le conseil
d'administration lorsqu'il y a des éléments d'importance. Et M. Ouellet,
le président-directeur général, est parfaitement au courant des procédures. Il
a été un de ceux qui a, d'ailleurs, travaillé à l'élaboration de ces
procédures. Alors, cette fois-ci, on a nommé, à titre de président-directeur
général, quelqu'un qui vient de la machine administrative, quelqu'un qui vient
du Conseil du trésor. Alors, je pense que ce sont des éléments beaucoup plus
sécurisants pour l'avenir, en tout cas en ce qui nous concerne.
Mais, comme vous le savez, les
transactions immobilières, ce n'est pas toujours simple, c'est complexe, mais
on veut s'assurer d'avoir, encore une fois, le meilleur encadrement possible.
Et, encore une fois, je rappelle aussi, dans la loi que M. Poëti va faire adopter,
que l'Autorité des marchés publics, là, peut aller réviser les baux et peut
intervenir également dans le futur. Ça, c'est un élément aussi qui est nouveau
et qui est très marquant également.
M. Plouffe (Robert)
:
M. Poëti, justement, Mme Leclerc nous a confirmé aujourd'hui qu'elle
collaborait maintenant avec le corps policier qui fait enquête. Souhaitez-vous
que Mme Leclerc collabore aussi avec la police dans d'autres dossiers,
dont un, récemment, là, celui de M. Ouellette?
M. Poëti
:
Écoutez, moi, quand c'est nécessaire... Et c'est souhaitable que les gens qui
ont des responsabilités se donnent de l'information entre eux pour faire
avancer soit une vérification soit une enquête. Mais, dans tous les cas, moi,
je pense que la collaboration est non seulement souhaitable, elle est
essentielle.
M. Lecavalier (Charles) :
M. Arcand, le chapitre 2 du rapport est vraiment accablant. Du début
à la fin, le processus était vicié, puis il y a de l'argent qui a été perdu, de
l'argent des contribuables qui a été perdu là-dedans. Quand vous voyez ça, est-ce
que vous avez l'impression que le gouvernement devrait s'excuser?
M.
Arcand
:
Écoutez, le gouvernement a déjà dit que c'était inacceptable. Je pense que c'est
certainement quelque chose qui fait part d'une certaine humilité, je pense
bien, de la part du gouvernement. Une fois qu'on a dit ça, une fois qu'on a
admis notre responsabilité, je pense qu'à un moment donné, ce qui est important
pour l'avenir, c'est véritablement de se dire : Écoutez, on va changer les
processus. Il va falloir que les choses soient meilleures de ce côté-là.
M. Lecavalier (Charles) :
Vous êtes un gestionnaire. Comment est-ce qu'on peut expliquer que le président
de l'époque de la SIQ et le vice-président ont pu prendre comme ça la vente de
trois bâtiments de grande valeur, pas le cacher au reste de l'organisation,
mais presque, en ne consultant pas leurs propres experts et en passant par
l'externe sans qu'aucune lumière ne s'allume à l'époque?
M.
Arcand
:
Bien, c'est ça quand il n'y a pas de processus. Quand les processus ne sont pas
clairs, lorsqu'il n'y a pas de supervision, c'est souvent ce qui peut arriver.
Visiblement, il y avait peut-être de la supervision à l'époque, mais
visiblement, elle était inadéquate.
M. Lacroix (Louis) :
Vous avez utilisé le mot «fraude» tout à l'heure, M. Arcand. Je comprends,
là, que vous hésitez...
M.
Arcand
:
Bien, c'est des fraudes alléguées, là, c'est ce que...
M. Lacroix (Louis) :
Oui, oui. C'est ça. Mais je comprends que vous hésitez à dire combien vous
comptez récupérer, là, dans le processus que vous avez mis en place, là, mais,
à votre avis, elle s'élève à combien, cette fraude alléguée, à votre calcul,
là? Vous êtes un homme d'affaires, là, vous avez sans doute regardé ça, là.
M.
Arcand
:
Écoutez, j'ai... Encore une fois, je n'ai pas lu, là, jusqu'à la fin tout le
détail du rapport sur ces questions-là, mais une chose que je peux vous dire par
rapport à ça, c'est que ce que je comprends jusqu'ici, entre autres, là, si on
parle des trois immeubles, c'est que le prix est à peu près correct au niveau
de la vente comme telle. Ce qui n'est pas correct dans ça, c'est le fait que le
gouvernement ait payé toutes les réparations, toutes les rénovations, d'une
part, les clauses spéciales, ces éléments-là. Alors, je serais… C'est difficile
pour moi, à ce stade-ci, de vous dire : Écoutez, il y a un chiffre, là,
que je vais vous lancer, voici ce qu'on peut récupérer. Mais je peux vous dire
une chose : Ce qu'on a mandaté nos avocats, c'est d'aller chercher le
maximum, et ça, de ne faire aucun compromis en ce domaine.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
qu'il pourrait y avoir des recours contre les décideurs politiques de l'époque?
M.
Arcand
:
Écoutez, ce sera… Il y a une enquête. Et, si l'enquête... Ça va dépendre,
évidemment, de l'enquête, entre autres, qui a cours actuellement. Et, encore
une fois, les avocats nous feront les recommandations suite aux discussions
qu'ils auront avec la police. Et je rappelle que personne n'est au-dessus des
lois.
M. Lecavalier (Charles) :
Il y a des fonctionnaires qui se trouvent toujours dans ces immeubles-là. Est-ce
que vous envisagez de casser les baux de ces immeubles-là pour déménager les
fonctionnaires ailleurs pour ne plus donner de l'argent aux personnes qui ont
acheté les immeubles?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, oui, il y a des fonctionnaires qui sont là, mais
ce qui va nous guider au cours des prochains mois sur ces questions-là, c'est,
d'une part, de s'assurer justement que ça nous coûte le moins cher possible, qu'on
en... Et je pense qu'il faut bien comprendre, encore une fois, qu'il y a une
analyse qui est faite, actuellement, des baux, hein, en particulier dans ces...
et c'est que la Vérificatrice générale est en train de nous dire. Alors, on va
se guider à la fois sur ce que la Vérificatrice générale va nous dire au
printemps — elle nous dit que, probablement, au printemps elle va analyser
les baux en question — et on va se guider aussi sur l'intérêt public.
Puis l'intérêt public dans ça, c'est qu'est-ce qui coûte le moins cher aux
citoyens. Se lancer dans des poursuites où on n'a pas de chances de gagner ou
de briser des baux, et se faire poursuivre, et perdre en cours après de
longs... Je pense qu'il y a une question de jugement en ce qui nous concerne,
et on va essayer d'exercer, dans ce cas-ci, le meilleur jugement.
La Modératrice
: Merci.
Donc, on va y aller avec les questions en anglais.
Mme Montgomery
(Angelica) : Mr. Arcand, now, the Opposition
is saying that this deal was struck with Liberal Party donors because of some
sort of connection that they had to Government. Do you think that this is
possible? What is your response?
M.
Arcand
: No, I think that you're dealing here
with business people who happen to have been involved in the past with the
Liberal Party. Now, having said this, I think, right now, what's happening is
that the police is looking into this file, this particular file. Our lawyers
have the mandate to really determine if there is some action that needs to be
taken. And the goal of the the Government at this stage, as we have done in the
past… In the past, we have decided that, you know, we needed to shed some light
on those things. And our goal is to make sure that we can get back some of the
amounts that have been involved. So, the police is working on a certain amount things
right now. Our lawyers have the mandate to really… if there are some amounts of
money that have been clearly, you know, not used
properly. So, the lawyers have… And we have a series of laws now that help us
to recuperate some of those monies.
Mme Montgomery
(Angelica) : You said that it was
unacceptable, what happened. In your opinion, what is it that was done that was
wrong and who did those wrong things?
M.
Arcand
: Well, first of
all, there was clearly a lack of process. There was clearly… In the case of
this particular transaction, there was a lack of process. The president, at the
time, seemed to indicate that he was clearly acting on his own, along with a
vice-president. Clearly, in terms of governments, there were clearly some real issues on this, so… And that's why
there is, right now, a mandate that has been given to our lawyers, and this is
why police is making some inquiries.
M. Authier (Philip)
: Do you think you will ever catch the bad guys?
M.
Arcand
: We… I put my
trust in the police system, our lawyers. The mandate that has been given to our
lawyers is to make sure that we try to recuperate as much money as possible.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 12 h 11)