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Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation et M. Harold LeBel, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté

Version finale

Le jeudi 8 février 2018, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-sept minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à toutes et à tous. J'ai M. Maxime Boivin, du regroupement Mérule pleureuse Québec, qui est accompagné de M. Michaël Paris, dont la maison est contaminée. Ensuite, les députés Harold LeBel, député de Rimouski; et Dave Turcotte, porte-parole du Parti québécois en matière d'habitation, qui vont prendre la parole. Alors, M. Boivin, la parole est à vous.

M. Boivin (Maxime) : Merci beaucoup. Donc, on est contents d'être ici aujourd'hui pour représenter le regroupement Mérule pleureuse Québec. Au départ, c'était pour demander vraiment le dépôt du rapport interministériel qui avait été demandé en juin 2016 au gouvernement. Nous venons tout juste de prendre connaissance de ce rapport-là il y a moins d'une heure.

Donc, à la base, c'étaient deux pétitions qui avaient été déposées pour demander le statut de sinistrés de la mérule pleureuse. Donc, la mérule pleureuse, c'est un champignon qui affecte la structure d'un bâtiment, qui affecte la santé psychologique des gens où, dans plusieurs cas, on doit abandonner notre résidence.

Donc, qu'est-ce qu'on demandait, à la base, au gouvernement, c'était réellement un programme d'aide financière pour aider ces propriétaires-là et surtout d'avoir le statut de sinistré. Par exemple, nous, dans notre cas, ça fait déjà depuis 2014 qu'on a été obligés d'abandonner notre résidence. Donc, on demande réellement le statut de sinistré et une aide financière pour aider ces propriétaires-là.

Uniquement en termes de nombre de cas au Québec, on a réussi, par le regroupement Mérule pleureuse Québec, à recenser environ 80 cas entre 2010 et 2016 et, uniquement selon les dernières données de la firme Enviro-Option, spécialistes en qualité de l'air dans le bâtiment, uniquement pour 2017, on a recensé 98 cas, et là, ça, c'est uniquement pour une seule firme. Donc, le nombre de cas explose littéralement au Québec, et on demande réellement que le gouvernement agisse très, très rapidement, pour éviter d'avoir une propagation plus grande de cette problématique-là au Québec.

On vient tout juste de prendre acte du rapport. On est conscients que c'est une première étape, une avancée. On va suivre le dossier. Le seul point qui nous dérange un peu dans ce rapport-là, c'est le fait de mettre encore une fois la faute sur les propriétaires, étant donné que ce champignon-là, la mérule pleureuse, peut attaquer dans n'importe quelle résidence, et ce n'est pas lié directement à un mauvais entretien du bâtiment.

Donc, le problème est sous-estimé, et on demande réellement au gouvernement d'agir rapidement. Merci.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Paris.

M. Paris (Michaël) : Bonjour. Bien, écoutez, moi, je me présente aussi aujourd'hui comme sinistré. J'espère que le gouvernement va nous reconnaître ainsi.

Dans le fond, ma maison, moi, est contaminée à la mérule pleureuse, et je dois la démolir. Donc, je vais me retrouver à devoir payer une deuxième maison, donc une maison pour le prix de deux, là. C'est ça, notre réalité. J'expose ma famille aussi à ce champignon puis aux moisissures qui y sont associées. Donc, c'est une inquiétude évidemment pour moi, pour ma famille, mais aussi pour mon entourage, pour les voisins, pour la municipalité, en fait pour beaucoup de monde autour de moi.

Et aujourd'hui, bien, on appelle à l'aide évidemment au gouvernement, comme l'a dit Maxime. Moi, l'ironie du sort, c'est que je suis Breton, je viens de la France et de la Bretagne, et la Bretagne est un foyer émergent très, très virulent de la mérule pleureuse, et aujourd'hui il y a certaines municipalités, notamment à Douarnenez, qui sont complètement débordées par la situation parce qu'ils ont réagi trop tard.

Donc, ce qu'on demande au gouvernement, c'est d'être proactif. Je pense qu'il est déjà trop tard, mais on peut encore réagir aujourd'hui puis avoir une action politique qui va être en faveur des sinistrés pour être capables d'enrayer la situation et d'assumer, surtout, son rôle de protection du consommateur. Voilà. Je vous remercie.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Harold LeBel.

M. LeBel : Bonjour. Bien, je suis content que le rapport soit déposé. C'est ce qu'on voulait. Bon, c'est une première... c'est concret, on a un rapport devant nous, et le rapport mentionne au début que c'est une réponse à des pétitions qu'on a déposées, que j'ai déposées il y a déjà deux ans, que mon collègue Dave Turcotte a déposées aussi, à peu près dans les mêmes temps.

Ce que je trouve intéressant, c'est qu'au moins on reconnaît le problème, parce que, dans les premiers temps qu'on en discutait, c'était comme tout nouveau, c'était... Et là au moins, deux ans après, on reconnaît qu'il y a un problème puis on reconnaît la mérule pleureuse. Je trouve qu'on sous-estime, par exemple, avec tout ce que j'entends ici, qu'on sous-estime l'impact au Québec.

Je trouve curieux aussi qu'on mentionne là-dedans que la mérule n'a aucun impact sur la santé. Ce que j'en sais, ce que j'en ai vu, ce n'est pas le cas. Et je veux juste rappeler aussi que la mérule, les pétitions qu'on a déposées demandaient un fonds d'aide pour reconnaître que les gens qui sont aux prises avec ça sont des sinistrés. Et là-dessus, bien, c'est certain que, si le rapport vient définir c'est quoi, la mérule, puis vient au moins prendre conscience ou reconnaître qu'il y a un problème de mérule, bien, le rapport... ce n'est peut-être pas le rôle du rapport, mais il faut quand même rappeler que les pétitions demandaient un fonds d'aide, et on est toujours là-dessus.

Je veux juste souligner, moi, la... depuis deux ans que je suis là-dessus... Moi, c'est un cas que je ne connaissais pas, j'ai connu les gens de Saint-Marcellin...

Une voix : ...

M. LeBel : Trois ans, déjà. Ça va vite. C'est un cas que je ne connaissais pas. Je veux juste souligner le courage puis le travail que tous ces gens-là ont fait, les gens qui vivent cette situation-là, qui n'ont pas lâché, qui se sont rassemblés, qui ont fait l'association, qui se sont mobilisés pour faire avancer cette situation-là. Vous avez aujourd'hui... vous pouvez vous dire, avec le dépôt du rapport, là, vous avez gagné quelque chose. Vous avez déjà réussi à gagner quelque chose. C'est quelque chose qui n'existait pas.

Maintenant, il faut aller plus loin, et je pense qu'il y a de l'ouverture, et je pense qu'on va travailler ensemble tout le monde pour aller plus loin, et je rappelle, bien, aller plus loin, c'est parler du fonds d'aide. Ça fait que félicitations tout le monde, puis on va continuer à travailler fort jusqu'à l'atteinte de ce qu'on veut, un fonds d'aide.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Dave Turcotte.

M. Turcotte : Oui, bien, j'interviens comme député de Saint-Jean qui a déposé une pétition il y a déjà plus d'un an parce qu'il y a une famille effectivement à Saint-Blaise-sur-Richelieu, dans ma circonscription, qui a été affectée par une forme, bon, qui pouvait se rapprocher à la mérule.

Mais ce qu'on voit aussi, c'est que, là, comme nouveau porte-parole en habitation, c'est qu'il y a des familles qui sont ici, des gens qui ont décidé de faire le choix de devenir propriétaires, d'accéder à la propriété, de pouvoir réaliser leur rêve, de pouvoir établir leur famille dans un environnement qu'ils ont choisi, dans un beau quartier avec un parc, avec des services près, et, à un moment donné, ils s'aperçoivent que leur maison est contaminée. Ce rêve est donc entaché par une difficulté, un problème qui fait en sorte que, comme vous l'avez dit, en plus de payer leur propriété, ils doivent la déconstruire, en reconstruire une nouvelle, pendant ce temps-là séjourner ailleurs.

Nous avons eu les grandes inondations en 2011 dans notre région. Je sais c'est quoi que les familles sinistrées peuvent vivre au quotidien. Mais des inondations, un incendie, un éboulement, c'est quelques semaines, c'est quelques mois, mais c'est toute une vie qui peut être atteinte. Là, dans ce cas-ci, c'est toute leur propriété au grand complet et c'est une dépense, c'est un investissement qu'ils ont fait qui est disparu, puis souvent même c'est un bien important, puis on le sait, l'habitation, c'est une des dépenses les plus importantes dans un budget.

Donc, ce qu'on demande, ce que les pétitions demandaient, pas une, deux pétitions, c'est un fonds d'aide pour aider ces familles qui sont effectivement des familles sinistrées. On doit le dire, on ne doit pas avoir peur des mots, c'est des sinistrés. On doit les aider, et, pour ça, le gouvernement, je crois, n'a pas le choix d'investir et de créer ce fonds-là. On a un rapport, c'est une chose. Nous prendrons le temps de le lire un peu plus en détail. Il vient d'être déposé aujourd'hui, nous pouvons en prendre connaissance. Donc, c'est un pas dans la bonne direction.

Mais le fonds, on y tient. Les familles qui sont ici y tiennent parce qu'ils en ont besoin. Ça dépend, pour eux, là, de savoir si c'est entre la faillite ou de pouvoir continuer à avoir une vie décente. Donc, ce qu'on demande aujourd'hui au gouvernement... Il y aura un budget dans les prochaines semaines. Dans ce budget, il doit y avoir un fonds d'aide pour aider ces familles sinistrées. Et vous pouvez être assurés que les familles, que nous, du Parti québécois, on va continuer à mener cette bataille pour soutenir ces familles qui sont des familles sinistrées qui ont besoin d'aide de la part du gouvernement, et le gouvernement doit répondre à cet appel.

La Modératrice : Merci. Est-ce qu'il y a des questions? Pas de question. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 45)

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