(Douze heures quarante et une minutes)
M.
Arcand
:
Très bien. Alors, bonjour à tous. Je sais que c'est le lendemain de la veille d'un
merveilleux événement qui était le dîner de la presse.
Nous sommes aujourd'hui à quelques jours
de la rentrée parlementaire et nous avons, bien sûr, bien hâte de pouvoir enfin
questionner le gouvernement de M. Legault parce qu'au-delà des mots qui
ont été employés il y a des gestes qui doivent se produire.
On a vu ce matin un bel exemple, en
matière d'environnement, où il y avait un message, entre autres, qui a été
lancé au gouvernement, le gouvernement qui n'était pas présent. C'était une
réunion qui n'était pas partisane, dans laquelle tous les partis d'opposition
étaient présents, mais évidemment le gouvernement n'était pas là. Lors de
l'assermentation de son Conseil des ministres, M. Legault avait pourtant
promis qu'il serait sensible aux enjeux de l'environnement, et cette
sensibilité-là ne se reflète pas actuellement dans ce qu'on voit.
Au-delà maintenant des mises en scène, nous
nous attendons à du concret dans ce domaine, et, jusqu'à présent, les reculs du
gouvernement ont été plus nombreux que les réponses. En fait, ce matin, on
parlait même de désamorçage politique. Je pense que le gouvernement doit
investir ses énergies à faire avancer certains dossiers. Quelques exemples de
ce que je veux dire.
Au niveau du défi de l'emploi, par exemple,
c'est le silence radio depuis le 1er octobre. Plutôt que de créer la richesse
ici, M. Legault nous propose plutôt de créer des emplois pour des gens en
Ontario, alors qu'il n'y a même pas de projet concret sur la table pour des
projets énergétiques entre nos deux provinces. La population n'est pas dupe. Et
il est clair qu'il faut des projets qui existent. Ceci m'apparaît très clair.
Au niveau des seuils d'immigration, on
attend toujours le plan, le plan du ministre Jolin-Barrette. J'espère qu'il va
présenter son plan rapidement pour qu'on puisse en débattre à l'Assemblée
nationale.
Hier, dans sa mise à jour économique, le
gouvernement fédéral n'a annoncé aucune mesure pour compenser les producteurs laitiers.
Où en est le ministre québécois de l'Agriculture pour défendre les producteurs?
En matière de violence sexuelle, eh bien,
le seuil de tolérance doit être de zéro. On a trouvé particulier, entre autres,
les déclarations du ministre Jonatan Julien, qui semble banaliser un cas
d'inconduite sexuelle à Hydro-Québec.
Sur les maternelles quatre ans, M. Legault
se rend compte que ça n'a pas de bon sens. Les ressources humaines et
matérielles ne suffisent pas à mettre leur promesse de l'avant. Alors, ils
gagnent du temps avant d'annoncer probablement que l'objectif promis ne sera
pas atteint.
Même chose pour la question des
trop-perçus d'Hydro-Québec. La CAQ disait vouloir faire un chèque aux
Québécois. Finalement, ce ne sera pas le cas, et M. Legault adopte la position
que nous avions à l'époque.
Il y a eu également des reculs, une
promesse brisée, entre autres, de la ministre Marguerite Blais. Les maisons
Gilles-Carle, entre autres, ça aussi, il semble que ça ne se fera pas de la
même façon qu'il l'avait promis.
L'entente avec les médecins spécialistes.
Le premier ministre, vous le savez, a répété à de nombreuses reprises combien
de fois il a dit qu'on déchirerait l'entente s'il était élu. On s'aperçoit
encore une fois que, dans ce dossier, nous n'avançons pas.
Concernant la décision du gouvernement de
Doug Ford de sabrer dans les services en français, est-ce qu'on a entendu
Mme Sonia LeBel, dont c'est le rôle, se porter à la défense de la
francophonie canadienne?
Il y a également un enjeu où je laisserais
notre député de la Capitale-Nationale s'exprimer sur cette question, qui était
la question, entre autres, du troisième lien.
M. Proulx : Alors, merci
beaucoup, chef.
Bien, vous avez peut-être vu et entendu
aujourd'hui le ministre des Transports, François Bonnardel, dire que le pont de
l'Île d'Orléans serait retardé. La question qu'il faut se poser, c'est pourquoi,
et surtout se rappeler qu'il avait, il y a quelques jours à peine, dit à peu
près l'inverse, comme c'est le cas dans le dossier du troisième lien depuis
leur arrivée à l'Assemblée nationale comme gouvernement et M. Bonnardel comme
ministre.
Clairement, il y a de l'improvisation. Il
y a un empressement de la CAQ de vouloir réaliser une promesse qui sera
extrêmement difficile à tenir, de réaliser un troisième lien ou de débuter les
travaux d'un troisième lien dans ce présent mandat. Ça va se faire un peu comme
ça, j'imagine, à coups d'improvisations, des avancées, des reculs. Ça va mettre
en péril peut-être des propositions intéressantes. Ça va surtout inquiéter des
groupes, comme vous l'avez vu avec l'UPA cette semaine. De notre côté, on pense
que ça manque de sérieux.
M.
Arcand
:
Alors, voilà. C'est quelques-uns des éléments qui ont été discutés encore une
fois au caucus ce matin, et on a eu l'occasion évidemment d'échanger sur
plusieurs de ces dossiers-là.
Et, en terminant, je tiens simplement à
vous dire encore une fois que l'opposition officielle sera présente pour
défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois. Voilà.
La Modératrice
: Donc,
merci beaucoup, M. Arcand. Je vais démarrer avec le micro à ma gauche. M.
Salvet.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour, M. Arcand. Bonjour à tous. Vous avez parlé d'environnement, M. Arcand,
dans votre introduction. Votre collègue Marie Montpetit, ce matin, a demandé
qu'un BAPE ait lieu sur un projet minier près d'un cours d'eau. Vous en appelez
à des gestes concrets de la part du gouvernement. À quels autres gestes
concrets pensez-vous?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, premièrement, il y a une chose qu'on peut dire, c'est que, du
côté de l'environnement, regardez ce que nous avions fait à l'époque, c'est-à-dire
le marché du carbone, Fonds vert, plusieurs projets en matière
d'électrification des transports, etc. Je pourrais vous faire une longue liste
de ce qui a été fait. On ne sent pas actuellement la volonté du gouvernement
d'aller de l'avant dans ce domaine. On a créé un organisme qui s'appelle Transition
énergétique Québec. Quel est le plan de match du gouvernement pour qu'on puisse
s'assurer qu'on appuie les innovations technologiques qui vont nous permettre
de réduire les émissions de gaz à effet de serre? C'est de ça dont on parle.
Nous n'avons pas à faire un plan pour le gouvernement. Pour nous, c'est au
gouvernement de présenter des plans concrets pour aller de l'avant et de faire
en sorte qu'on puisse diminuer les gaz à effet de serre.
M. Salvet (Jean-Marc) : J'ai
une question pour votre collègue, M. Proulx, si vous permettez. M. Proulx,
est-ce qu'au ministère des Transports on a caché le fait qu'on ne pourrait pas
livrer le pont de l'île en 2024, mais seulement en 2027? Et, s'agissant du fait
que maintenant on apprend qu'il sera fait en 2027, est-ce qu'à votre avis ça
retarde tout le projet du troisième lien?
M. Proulx : Bien, d'abord, je
pense que le projet caquiste du troisième lien est déjà compromis à sa base
même parce qu'il est basé sur le mauvais principe. Je l'ai déjà dit puis je
vais le répéter, pour moi, la Coalition avenir Québec fait une erreur, à
l'égard de ce projet-là, non pas de vouloir réaliser un troisième lien dans le
temps, mais de s'enfermer dans une logique de calendrier. Alors, ça les oblige
à agir comme ils le font, avec beaucoup d'improvisation, vouloir faire preuve
d'empressement devant les gens, mais en même temps se faire dire par les fonctionnaires
qu'il faut prendre son temps et qu'il faut respecter les directives.
Dans le cas du pont de l'Île-d'Orléans, clairement,
peut-être qu'il y a un lien là avec le fait qu'on ne voulait pas rencontrer les
gens. Peut-être que c'est au terme des discussions et des rencontres qu'il y a
eu avec le ministère qu'ils se sont fait dire qu'il y aurait des étapes
inhérentes pour nous amener à une construction plus tard. Est-ce que des
informations étaient connues à l'époque? Moi, je n'ai pas ces informations-là,
M. Salvet, très sincèrement.
Ce que je peux dire, par contre, c'est qu'il
y a deux semaines à peine, alors que je suis convaincu que le collègue ministre
des Transports avait déjà rencontré ses fonctionnaires, il avait déjà un topo
de cette situation. Ils ont déjà déplacé la personne responsable du bureau de
projet. Ils ont déjà nommé des gens nouveaux ou différents à l'égard du bureau
de projet. Ils ont dit, dans un premier temps, que c'était lié, comme un plat
de pâtes avec les pâtes et la sauce, et après ça ils les ont séparés, tentent
aujourd'hui de nous refaire la même recette. Je pense qu'il y a de
l'improvisation de leur côté.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Merci.
La Modératrice
: Merci,
M. Salvet. Donc, M. Cormier.
M. Cormier (François) :
Bien, je poursuivrais quand même sur ce dossier-là, M. Proulx, si vous le
permettez. Je suis surpris que vous nous répondiez que vous n'aviez pas ces
informations-là. Je veux bien croire que vous ne les aviez pas personnellement,
mais vous étiez ministre responsable de la Capitale-Nationale. Vous avez André
Fortin qui est dans votre équipe. M. Arcand a, dans son équipe, à son
bureau, des gens qui étaient justement au cabinet de Véronyque Tremblay. Je
suis un peu surpris que vous nous dites aujourd'hui que vous n'êtes pas capable
d'avoir les informations et de savoir si le pont de l'île d'Orléans, vous
saviez qu'il allait y avoir un retard au mois de février.
M. Proulx : Non, et je
suis très franc quand je le dis. Moi, je n'ai pas de ces informations-là, à
l'égard du moment où...
M. Cormier (François) :
...les chercher.
M. Proulx : Écoutez, moi,
ce que je peux vous dire actuellement, c'est que le ministre des Transports,
c'est lui qui a le fardeau d'expliquer pourquoi les choses vont se passer
ainsi, si c'est le cas. C'est lui qui a à faire aussi la démonstration qu'un
jour il fallait lier les deux, qu'ensuite on pouvait… deux projets séparés.
C'est eux qui ont mis de la pression également sur le processus en disant que
ça devait aller dans ce secteur-là et non peut-être dans un autre, ou tout près,
ou à côté, ou sur l'île. Alors, les informations que vous avez aujourd'hui au
compte-gouttes, qui sont contradictoires de celles de la semaine passée,
émanent du ministre des Transports actuel. Les questions que vous pourrez lui
poser : Depuis combien de temps vous trouvez des informations comme
celles-là à l'intérieur des dossiers?
Mais, moi, comme ministre responsable de
la Capitale-Nationale, je n'avais pas d'information à cet égard-là, qu'il
serait retardé jusqu'à telle date. Je savais qu'on maintenait et je suis
convaincu qu'il faut maintenir des travaux à l'égard du pont de l'île parce que
c'est actuellement le seul lien routier qui existe entre la rive nord et l'île
d'Orléans. Mais je sais très bien également qu'il faut travailler à ce que,
lorsqu'on réfléchit à un troisième lien, à un troisième lien efficace, on soit
capables de prendre en compte l'ensemble des enjeux de mobilité à Québec. Au
lieu d'en faire une des composantes des enjeux de mobilité de Québec, il tente
d'en faire un enjeu et une plaque tournante de la mobilité sans prendre en
compte le reste. Alors, dans ce contexte-là, moi, je pense que c'est très clair
qu'aujourd'hui, s'il y a des explications à donner, elles n'émanent pas de moi,
elles émaneront de M. Bonnardel, qui est ministre des Transports.
M. Cormier (François) :
M. Arcand, vous nous avez nommées peut-être une vingtaine de lignes
d'attaque que vous avez à l'heure actuelle contre le gouvernement Legault. Sans
faire de stratégie ouverte, là, mais quelle sera un peu votre stratégie à
partir de la semaine prochaine? Est-ce que ce sera de tirer un peu dans tous
les sens, sur tous les dossiers, ou vous allez vous concentrer sur certains
dossiers pour ces deux semaines de session parlementaire?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire qu'il va y avoir, c'est bien sûr, une concentration sur
certains dossiers. Mais il est clair que, parmi les dossiers que nous jugeons
prioritaires, entre autres, il y a le défi de l'emploi. Il y en aura d'autres
également, mais c'est sûr que le défi de l'emploi actuellement au Québec... Toutes
les petites et moyennes entreprises au Québec ressentent actuellement ce manque
de main-d'oeuvre, et il va être extrêmement important de voir de quelle façon
le gouvernement, dans son discours du trône, va pouvoir se positionner.
La Modératrice
: Merci,
M. Cormier. Donc, Hugo.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui. Bonjour, M. Arcand.
M.
Arcand
:
Bonjour.
M. Lavallée (Hugo) :
Dans votre liste d'insatisfactions, vous avez mentionné les compressions en
Ontario, le fait que le gouvernement n'aurait pas réagi adéquatement. Pourtant,
M. Legault a exprimé son mécontentement à M. Ford lui-même. Qu'est-ce
que vous vouliez de plus?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que je pense qu'on n'a pas senti, de la part de la ministre
LeBel... Il n'y a eu aucune réaction. Et on a fermement l'intention, nous, de trouver
les façons qui nous apparaissent les plus, je dirais, faciles et importantes
pour pouvoir appuyer les Franco-Ontariens. Alors, ça, je pense que ça fait
partie des choses qu'on va vouloir faire dans les prochaines semaines. C'est un
peu le même phénomène que ce qui s'est passé dans les années 90 avec
l'école Montfort. S'il n'y a pas une pression de la part de tous les élus, il
n'y a rien qui va se passer, et, nous, il est clair qu'on va appuyer les
Franco-Ontariens.
M. Lavallée (Hugo) :
Plusieurs déplorent le fait que la réaction au Canada anglais a été très timide
à ces compressions, alors qu'on s'insurge rapidement lorsqu'il y a des
compressions au Québec qui visent les Anglo-Québécois. Qu'est-ce que cette
absence de réaction ou cette indifférence vous dit sur l'état de la fédération
canadienne?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que c'est toujours la même chose. Vous savez, d'abord, moi,
j'ai participé à des rencontres, entre autres avec un gouvernement ontarien qui
était dirigé par Mme Wynne, qui avait énormément, je dirais, de… qui avait
fait beaucoup d'efforts, en fait, pour... et on l'a vu d'ailleurs dans les
gestes qu'elle a posés, il y a eu beaucoup d'efforts qui ont été faits pour
justement aider la francophonie canadienne. On l'a vu dans d'autres provinces
canadiennes également.
Maintenant, on est en présence d'un
gouvernement qui se dit, en Ontario, avoir des problèmes budgétaires et veut
diminuer son fardeau fiscal, si on veut, sur le dos des Franco-Ontariens. Nous,
on trouve que ce n'est pas acceptable, surtout que ces projets-là ne
représentent pas des sommes d'argent considérables. Alors, nous, on va
continuer de mettre la pression, et vous pouvez être certains qu'on sera
présents. Et j'espère que le gouvernement du Québec fera également de même. Je
comprends que vous me dites ce que M. Legault a dit, mais je pense qu'on
doit s'attendre à plus de ce côté-là.
M. Lavallée (Hugo) : Votre gouvernement
avait déposé un document constitutionnel, écrit par M. Fournier, qui incitait à
un renouvellement du dialogue avec le Canada anglais. Est-ce que les événements
de l'Ontario ne sont pas justement le signe qu'il n'y a pas d'appétit pour ce
dialogue-là? Le silence, entre autres, des médias nationaux du Canada
anglais...
M.
Arcand
:
Bien, je ne pense pas que M. Ford, nécessairement, parle pour l'ensemble du Canada
anglais. Comme vous le savez…
M. Lavallée (Hugo) : Non,
mais je vous parle des journaux, les éditorialistes. C'est silence radio, là.
M.
Arcand
:
Oui, mais, écoutez, il y a quand même eu des commentaires qui ont été faits. Et
je pense qu'hier ou ce matin j'ai vu, dans le Globe and Mail, certains
articles qui disaient, en fait, que ce n'était pas une bonne décision de la
part du gouvernement ontarien. Il y a des gens qui sont, au Canada anglais,
très francophiles. Alors, on va s'adresser à eux. Et, vous savez, à travers ce
qui se passe actuellement dans l'ensemble de l'économie canadienne et de ce qu'on
voit actuellement dans les journaux, où on parle plus évidemment de la grève
des postes possible que ce dossier-là... Mais je suis certain qu'avec les
efforts de tous et de chacun ce dossier-là va redevenir important dans
l'actualité parce que ça ne peut pas se terminer comme ça.
La Modératrice
: Merci,
Hugo. Donc, Charles.
M. Lecavalier (Charles) :
Oui. Bonjour, M. Arcand.
M.
Arcand
:
Bonjour.
M. Lecavalier (Charles) : Je
reste sur la question de la langue. Il semble que les 400 000 abonnés
d'Hydro-Québec qui demandaient des services en anglais auparavant avaient une
facture bilingue, et, depuis le 1er janvier de cette année, Hydro-Québec envoie
une facture où il n'y a que l'anglais, le français n'est plus présent. Est-ce
que vous croyez que c'est une erreur de la part d'Hydro-Québec?
M.
Arcand
:
Bien, il est clair que cet élément-là semble un peu bizarre lorsqu'on le
regarde froidement. Maintenant, la question qu'il faut se poser : Est-ce
qu'actuellement la Charte de la langue française... que les lois au niveau du
français sont respectées? Hydro-Québec semblait nous dire que oui. On va faire
les vérifications à cet effet-là. Mais il est clair que le français devrait
être évidemment prioritaire au Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais je comprends que, bon, il y a la loi, mais Hydro-Québec ne devrait-elle
pas montrer l'exemple, peut-être aller plus loin que la loi en laissant quand
même un peu de français sur la facture en anglais?
M.
Arcand
: Il
va falloir voir dans quelle façon les détails sont faits, mais c'est sûr qu'avec
la manchette telle qu'on l'a vu ce matin ça semble, en effet, un peu
particulier.
M. Lecavalier (Charles) : Peut-être
une question pour M. Proulx sur le troisième lien. On vous a vu réagir, là,
plus tôt sur les médias sociaux, mais vous n'avez pas demandé à M. Fortin si c'était
vrai que son ministère était au courant depuis février qu'il allait y avoir de
sérieux retards dans le projet de pont de l'Île d'Orléans?
M. Proulx : Non, bien, écoutez,
moi, je n'ai pas parlé à M. Fortin ce matin. Ce que je dis et ce que je répète,
c'est que nous sommes dans une saga, autour du troisième lien et du pont de l'île
d'Orléans, qui est causée par la Coalition avenir Québec de par sa position
principale, c'est-à-dire son choix idéologique de s'enfermer dans une logique
de calendrier. Alors, tous les gestes qu'ils souhaitent poser est en fonction
d'un calendrier, réussir de faire le début du commencement de quelque chose
avant 2022 pour ne pas perdre un député ministre qui a mis son siège en jeu et
ne pas perdre la face parce que c'est comme ça qu'ils ont vendu cela pendant de
nombreux mois et une élection qui vient de se terminer. Alors, dans ce
contexte-là, moi, je pense que l'improvisation est de leur côté.
Alors, à l'égard du pont de l'île, une
chose doit être très claire, c'est un dossier qui, à mon sens, a toujours été
prioritaire au sein du ministère des Transports parce qu'il est à la fin de sa
vie utile, c'est vrai, et c'est le seul lien autoroutier actuel entre l'île et
la rive. Est-ce que ça devait être intégré au projet même du troisième lien? On
pensait que non. Est-ce qu'il y avait, au bureau de projet, différentes
possibilités de voir ce troisième lien se réaliser à l'intérieur d'un grand
plan de mobilité? Nous, on pensait que oui. Maintenant, ils mettent tout de
côté puis ils disent : On le fait. Là, il reste à savoir : On le fait
quand, on le fait où? Ils ont commencé en disant : Demain, après-demain,
bientôt. Finalement, les libéraux avaient raison, là, ils sont revenus :
Le pont, c'est peut-être, peut-être pendant, peut-être après. Et, aujourd'hui,
2027, ce serait de notre faute. Je pense que le fardeau de la preuve, il est
sur le dos du gouvernement.
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, je comprends bien, mais c'était quand même... eux prétendent que depuis
février que le ministère sait qu'il va y avoir de sérieux retards. Ça, ce n'est
pas de leur faute, là, si le projet de l'île d'Orléans prend du retard. On en
parle depuis cinq, six, sept, huit ans.
M. Proulx : Bien, ce n'est pas
de la mienne non plus si ça arrivait.
M. Lecavalier (Charles) :
Bien, je comprends, mais...
La Modératrice
: Non, mais
on ne commencera pas à faire un débat. M. Proulx a déjà répondu à la
question.
M. Lecavalier (Charles) : Non,
mais attends...
La Modératrice
: C'est
la même question, là. Il a répondu.
M. Lecavalier (Charles) : C'est
la même question, mais, quand même, je vais la reposer de façon différente.
M. Proulx : Et je vais
répondre de la même façon.
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas eu un manque de transparence, à partir du
moment où on sait qu'il y a un sérieux retard, de ne pas le communiquer à la
population?
M. Proulx : Non. Écoutez, moi,
de mon côté, je n'ai pas d'information à l'effet qu'il y a eu ce manque tel que
vous le dites. Alors, je dis non. Ce que je dis par contre, c'est
qu'aujourd'hui le ministre des Transports, c'est François Bonnardel. Il a un
fardeau, c'est de dire à la population ce qu'il en est à l'égard du pont de
l'île d'Orléans pour rassurer d'abord les gens qui vont à l'île et qui sont à
l'île, premièrement. Deuxièmement, il a à continuer de nous donner de
l'information à l'égard du projet de troisième lien et de nous donner non pas seulement
son échéancier pour terminer, qui est irréaliste, mais aussi la séquence puis
la façon d'y arriver dans la vraie vie, là, avec du vrai monde puis avec des
vrais matériaux plutôt... a été fait avec des pailles puis des bâtons de
Popsicle, là.
Alors, tu sais, dans ce contexte-là, bien,
vous lui poserez ces autres questions. Ce que je dis, c'est qu'actuellement
l'improvisation est causée par la CAQ, les inquiétudes sont causées par la CAQ.
Et la réalisation, elle est mise en doute pourquoi? Parce que c'est la façon de
la CAQ de faire de la politique et maintenant de l'activité gouvernementale.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Martin.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. Arcand.
M.
Arcand
:
Bonjour.
M. Croteau (Martin) : Votre
parti a appuyé une déclaration transpartisane, là, qui appelle le gouvernement
à agir rapidement sur la question climatique. Est-ce que votre position en
faveur d'un troisième lien est compatible avec cette déclaration?
M.
Arcand
:
Bien, vous le savez, dans le dossier environnemental, il faut à la fois
concilier, bien sûr, les intérêts environnementaux, le fait de continuer à
lutter sur la question des gaz à effet de serre, mais également il y a ce qu'on
appelle du développement. Maintenant, vous le savez, ce ne sont pas des questions
qui sont simples, mais il faut avoir un équilibre entre les deux. Et la
réalité, c'est que les gens, ils veulent évidemment, d'une part, qu'on améliore
les systèmes routiers puis ils veulent avoir également du transport collectif.
Les gens veulent beaucoup de choses, demandent ça. Et, vous le savez, en
matière environnementale, il y a plusieurs enjeux. J'écoutais même, dimanche
dernier... où on disait que même l'auto électrique, là, sur le plan environnemental,
on n'était pas aussi sûrs à cause du fait qu'il y avait de la production... C'est
une experte du HEC qui disait ça.
Alors, écoutez, on peut bien discuter,
mais il y a la réalité. Il y a encore beaucoup de choses qui peuvent être
faites au niveau environnemental, dans lesquelles on veut fonctionner. Je vous
rappelle qu'une des choses, en passant, c'est qu'on a un projet de
3 milliards de dollars à Québec pour le transport collectif. On a signé
une entente : fédéral, provincial, la ville de Québec. C'est le rôle du
gouvernement du Québec de s'assurer justement que ce projet-là se réalise. Alors,
on va dans cette direction-là. Mais, vous le savez, même les députés de Québec
solidaire ont le droit d'avoir une automobile. Il faut donc qu'ils puissent circuler.
M. Croteau (Martin) : Mais
donc il n'y a pas de contradiction à vos yeux.
M.
Arcand
:
Écoutez, il y a un équilibre à avoir entre le développement économique et
également la lutte aux changements climatiques.
M. Croteau (Martin) :
J'aimerais vous entendre sur le projet de gazoduc, là, qui a été dévoilé la
semaine passée. Ce projet, comment l'accueillez-vous? Est-il favorable ou
est-il compatible avec les objectifs climatiques du Québec?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, on a très peu de détails à ce stade-ci sur ce que c'est. Et,
comme vous le savez, nous avons mis, au fil des années, des procédures
extrêmement importantes, procédures dans lesquelles il y a des questions
d'acceptabilité sociale... dans des analyses environnementales qui sont extrêmement
poussées. Si, un jour, ce projet-là arrive, il y aura certainement un BAPE.
Moi, je peux vous dire, j'étais ministre de l'Énergie en 2015, et il était déjà
là, ce projet-là. Donc, ça fait beaucoup d'années. Quand on aura vraiment un projet
concret sur la table, clairement défini, on aura l'occasion certainement de se
prononcer là-dessus.
M. Croteau (Martin) : Mais
quelles conditions doivent être réunies pour que ce projet obtienne l'appui de
votre parti?
M.
Arcand
:
Écoutez, on verra exactement qu'est-ce qu'il y a dans le projet, mais c'est
clair qu'un des éléments importants, c'est l'élément d'acceptabilité sociale
parce que, vous le savez, dans ce domaine-là, il y a beaucoup de discussions à
y avoir. Moi, j'étais ministre responsable de la Côte-Nord, et les gens de la
Côte-Nord veulent avoir du gaz naturel. Pour eux, c'est extrêmement important
pour leur développement économique.
Alors, on va voir de quelle façon le
projet va évoluer. Il y a toute la question également du transport parce qu'il
y a un élément important au niveau du transport. On est dans une zone où on est
dans un parc national marin également. Alors, vous comprenez, il y a plusieurs
enjeux, mais on va suivre l'évolution de ce dossier-là. Il y a des mécanismes
pour étudier ça. Et on aura l'occasion de se prononcer clairement lorsqu'on
aura les détails de ce projet-là.
La Modératrice
: Merci,
M. Croteau. Donc, Marco.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, bonjour à tous. Votre formation politique est préoccupée par les enjeux
liés à la pénurie d'emplois... la pénurie de main-d'oeuvre, plutôt, au Québec.
Comment entrevoyez-vous le processus menant à l'adoption de nouvelles cibles
d'immigration? Alors, on comprend que le gouvernement va devoir déposer ces cibles-là
à l'Assemblée nationale dans les 15 jours suivant la reprise des travaux. Il
n'y aura pas nécessairement de débat. Est-ce que vous demandez une commission
parlementaire? Est-ce que ce débat-là, vous comptez le faire plutôt au
printemps, lorsque le plan triennal sera dévoilé?
M.
Arcand
:
Bien, vous savez, on a beaucoup parlé de chiffres, de détails, de ces
choses-là, mais encore une fois il y a des besoins, au niveau de la
main-d'oeuvre, qui sont clairement définis. L'immigration est une des façons de
régler ces problèmes-là, d'aider à régler ces problèmes-là. On se rend compte
partout au Québec qu'on demande de l'embauche de nouvelles personnes à peu près
dans tous les secteurs, hein, y incluant même dans le gouvernement, dans le
secteur de l'agriculture, dans le secteur de l'industrie manufacturière.
Alors nous, on attend le gouvernement sur
cette question-là. On va voir de quelle façon il va lancer le débat. Nous, on
est ouverts à en discuter. Mais il est clair que, dans sa façon de faire, il
devra y avoir certainement des consultations avec les principaux intervenants
parce que les intervenants nous le disent : On a besoin actuellement
d'améliorer la situation au niveau de la main-d'oeuvre. Ça a été d'ailleurs un
des enjeux de la dernière campagne électorale, comme vous le savez. On a fait
des propositions pour faire en sorte que les gens prennent leur retraite un peu
plus tard. On leur a donné des incitatifs. On a parlé d'immigration. Le
problème, il est réel, et je dirais même que c'est un problème qui est urgent
actuellement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, vous demandez des consultations. Vous souhaitez qu'il y ait des
consultations sur les cibles pour l'année 2019.
M.
Arcand
: Bien,
c'est-à-dire que ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'on va voir de quelle
façon le gouvernement va le faire, de quelle façon il veut appliquer sa
politique, et on aura l'occasion d'avoir une position beaucoup plus définie
lorsqu'on va connaître les intentions du gouvernement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, les travaux reprendront ici mardi prochain. Ils dureront deux semaines.
Que souhaitez-vous voir accompli par le gouvernement? Et vous, qu'est-ce que
vous souhaitez accomplir dans la mesure où il y a un gouvernement qui a une très
forte majorité, 74 sièges? Certains disent qu'il bénéficie d'une lune de miel.
Vous, vous allez devoir, à titre de chef de l'opposition officielle,
questionner le premier ministre. Qu'est-ce que vous souhaitez qu'il se dégage
comme impression, là, au terme de ces deux semaines de travaux là?
M.
Arcand
: C'est
parce que, depuis le début, on assiste à certaines déclarations suivies de
reculs. Alors, c'est sûr qu'en deux semaines ce qu'on s'attend du gouvernement,
c'est de la précision sur ses intentions. Le gouvernement ne fera pas adopter
de lois en deux semaines, comme vous le savez. Alors, on va probablement avoir des
projets de loi. On va avoir des intentions réelles, en Chambre, de la part du
gouvernement. On va avoir des réponses aux questions également qu'on va poser
au gouvernement. Actuellement, on a des attachés de presse qui font des
déclarations, ça change une semaine plus tard. On a des ministres qui ont fait
des déclarations, le premier ministre qui dit le contraire. Là, on va vouloir
se servir de ces deux semaines là pour avoir des réponses aux questions.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
Proulx, deux petites questions pour vous.
Sous votre gouverne, le ministère de
l'Éducation a demandé la modification des manuels d'histoire de
secondaire III. Plusieurs personnes se sont questionnées sur le processus
qui a mené à ces modifications-là, là, qui ont nécessité le rappel des manuels
des écoles publiques. Est-ce que le processus a été complètement exempt de
considérations politiques?
M. Proulx : Ah! clairement. Bien,
si votre question, c'est de dire : Est-ce que, du point de vue politique,
on a participé à ces discussions, la réponse, c'est non.
D'abord, si ma mémoire est bonne, là, je
vous dis ça vraiment de mémoire et en toute franchise, il me semble que ces
discussions à l'égard des manuels, mais surtout des cours d'histoire
secondaire III, secondaire IV, ont débuté bien avant mon arrivée.
D'ailleurs, au moment où je suis arrivé, je me souviens qu'il a fallu trancher
la chose suivante. Il y avait un examen obligatoire, là, ministériel en
secondaire IV. Avant, il y en avait un en secondaire III. Hélène, tu
te souviendras, on avait eu ces discussions-là à l'interne pour s'assurer qu'il
y ait une logique dans les choses. Donc, pendant une année, là, il n'y a pas eu
d'examen de secondaire III puis ensuite il n'y a pas eu l'épreuve
ministérielle secondaire IV pour s'assurer que tout le monde ait vu le
programme au complet. Donc, il a fallu installer tout ça.
Ensuite, il y a toujours eu, à l'intérieur
du ministère, des discussions avec certains groupes pour certains non pas pans
de l'histoire, mais certaines sensibilités à l'égard de l'histoire. Les
communautés anglophones, à l'époque, avaient fait des représentations. Les groupes
autochtones, donc les Premières Nations, ont toujours fait des représentations
et continuent de le faire. Alors, c'est dans cette optique-là que ça s'est
fait, et ça s'est fait du point de vue administratif surtout, et, je dirais,
principalement, presque totalement. Je n'ai pas souvenir d'avoir participé à
des discussions autres que celles-là, si ce n'est que d'accepter le report de
l'examen, d'accepter qu'on modifie… parce que, vous savez, c'est particulier au
Québec, mais les manuels sont autorisés par le ministre de l'Éducation. Alors,
ce n'est pas le cas partout, mais, ici, avant d'être un manuel reconnu, il doit
être accepté, donc autorisé par... Mais tout ça vient des commissions qui sont
responsables de la préparation du programme et du matériel.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, dans la mesure où il y a plusieurs modifications qui ont été faites... Il
y a l'expression, le terme «Amérindiens» qui a été placé par «Premières nations»,
«groupes autochtones», mais il y a eu plus d'une centaine de modifications. Il
y a certains événements historiques qui ont été mis de côté, d'autres qui ont
été nuancés puisqu'ils véhiculaient, selon, notamment, des groupes autochtones,
des propos ou des préjugés à l'égard de ceux-ci, puis ces modifications-là ont
été entérinées par le ministère, en fait, presque en totalité. Est-ce que ça...
M. Proulx : Bien, je vous
dirais que, si vous parlez aux groupes concernés, ils vous diraient, je suis
convaincu, qu'on n'a pas donné suite — je parle du ministère — à
l'ensemble des demandes.
D'abord, un cours d'histoire, c'est un peu
particulier par rapport à une autre matière. Vous aurez compris que c'est un
grand enjeu de sensibilités. Il faut trouver un équilibre et un certain
consensus. Je ne pense pas qu'on peut avoir la totalité des gens heureux et
contents de la matière. Il faut penser également qu'elle est donnée et
enseignée par des enseignants qui, eux autres, sans avoir des biais
particuliers, ont une façon de le faire et ont des exemples à donner aux
élèves.
Et, très sincèrement, moi, jusqu'au moment
où j'ai quitté le cabinet, je vous dirais que jamais ou presque jamais il n'y
avait, dans les classes, en tout cas, à ma connaissance, d'enjeux particuliers,
d'autant d'insatisfactions qu'il y a eues dans le passé à l'égard des cours
d'histoire secondaire III, secondaire IV, qui maintenant se fait sur deux
années, avec une épreuve ministérielle en secondaire IV. Je pense qu'on a,
comme société, réussi à avoir un cours qui est bien balancé et qui aujourd'hui
va retrouver les points d'équilibre et de consensus nécessaires. Maintenant, il
y aura encore, dans le temps, des discussions, et c'est normal. C'est une
société qui évolue, une société qui se questionne.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Dernière question. Vous dites que c'est particulier que ce soit le ministère
qui, au final, adopte le programme. Est-ce que la procédure doit être revue
pour que ce soit un groupe indépendant qui…
M. Proulx : Ce que je disais,
c'est que... Lorsqu'on devient ministre, j'imagine, dans tous ministères
confondus, mais notamment au ministère de l'Éducation, on se rend compte du
nombre de pochettes ministérielles nécessaires à lire, et à signer, et
autoriser. Et, au ministère de l'Éducation, c'est le ministre de l'Éducation
qui doit autoriser le manuel. Mais vous comprenez que, quand on l'autorise, le
manuel, là, il est relié en couleur dans une pochette en plastique. Ce n'est
pas un projet marqué «brouillon» puis, voici, version 3, là, c'est un manuel,
là. D'après moi, il n'est pas loin d'être prêt à mettre sur les tablettes.
Alors, vous comprenez que c'est dans cette optique-là que je dis ça.
Donc, moi, je les ai lus par plaisir,
également par intérêt. Mais, très sincèrement, est-ce que, dans le temps, il
faudrait penser à faire comme ailleurs, c'est-à-dire, lorsqu'on mandate une
commission administrative responsable de la création d'un programme, ça ne
devrait pas être eux qui autorisent le matériel plutôt que le ministre qui
signe : Je le trouve beau, propre, intéressant, puis les propos que j'ai
lus et que j'ai été capable de percevoir étaient corrects, à mon goût? C'est dans
ce sens-là que je veux...
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Donc, Mme Richer.
Mme Richer (Jocelyne) :
Merci, Marco. Bonjour à tous. Bonjour, M. Arcand. Après un mois de gouvernance
caquiste, vous diriez quel est le point faible, selon vous, de ce gouvernement?
M.
Arcand
:
Bien, moi, je vous dirais que c'est un gouvernement qui a été élu... C'est une
formation politique dont on a de la difficulté, d'une part, à percevoir quelles
sont les valeurs. Et, quand on le voit dans l'action, c'est un gouvernement qui
signale des intentions, les actions ne sont pas là, qui dit une chose, qui
recule à un moment donné. Il y a vraiment, actuellement, une difficulté à
comprendre où s'en va ce gouvernement-là. Alors, moi, c'est ce que j'ai vu
depuis le début, c'est ce que mes collègues ont vu depuis le début. C'est un
gouvernement où l'orientation ne semble pas très bien définie à ce stade-ci.
Mme Richer (Jocelyne) : Un
manque de cohésion, peut-être, dans l'équipe, c'est ça que vous voyez?
M.
Arcand
:
Oui. Puis, vous savez, vous avez des gens qui viennent de différentes
formations politiques. On dit toujours : Dans une coalition, parfois,
c'est très difficile à gérer parce qu'il est très difficile d'avoir une ligne
directrice de la part du gouvernement ou de la formation politique. On le sent
déjà après un mois.
Mme Richer (Jocelyne) : Et
l'équipe gouvernementale qu'on verra au parlement la semaine prochaine est
largement inexpérimentée. Une majorité de gens n'ont aucune expérience
politique, n'ont aucune expérience parlementaire. Est-ce que ça ne risque pas
d'avantager les partis d'opposition, selon vous?
M.
Arcand
:
Écoutez, les partis d'opposition sont là pour faire leur travail d'opposition.
On va poser les questions qu'on doit poser au gouvernement. On est également
très conscients qu'ils sont en début de mandat. On veut être une opposition qui
va être responsable, une opposition qui n'essaiera pas constamment de faire des
attaques personnelles ou d'essayer de donner des crocs-en-jambe au gouvernement
pour le plaisir de le faire, sauf qu'il y a des questions qui sont majeures,
des questions importantes, des questions urgentes. C'est un gouvernement qui a
beaucoup promis pour se faire élire. Ce gouvernement-là doit donc répondre à
nos questions.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, on passe aux questions en anglais. Je vais... Oh! O.K. Bon,
bien, gentleman, il vous laisse... Mme Senay.
Mme Senay
(Cathy) : Really? Whoa! it's going to cost me
a lot of money, right?
Une voix
:
We're good friends.
Mme Senay
(Cathy) : Actually, I wanted to follow up on
Jocelyne's question regarding the fact that, next week,
you will have in front of you beginners, cabinet ministers that do not have any
experience. You do. In the official opposition, you are surrounded by cabinet
ministers, you were a cabinet minister. So, what's your approach? You want to
knock them out?
M.
Arcand
: Well, at the
end of the day, you know, as members of the oppositions, we want Québec to
work, we want the citizens of Québec to be happy, we want to have a strong
economy, we want to have everything, OK? But, at the same…
Mme Senay (Cathy) : You're nice, we know that, Mr. Arcand, but in reality?
M.
Arcand
: Yes, we want
that, but, at the same time, in order to do that, we need a government that can answer many of the questions that we have. So, it is sure that
we are going to ask some questions that will be quite tough to the government because, you know, they have
promised a lot. So, because they have promised a lot, well, they are going to
have to answer.
Une voix
: …
Mme Senay (Cathy) : I feel like I have to share.
M. Authier (Philip)
: Sharing is good. Just to pursue on that same line, do you think
we've seen them back away, or amend, or change a lot of the promises and
policies that they made in the last weeks? Do you think they're finding it more
difficult to govern than they expected and does this surprise you?
M.
Arcand
: Well, I've
talked to a few of them and, of course, to a few ministers. Some of them have
told me that… You know, in any case, when it's new, you need a certain time to
learn how things work. But, you know, they've had now more than a month, a
month and a half to look at those issues, and, by the time we will start the
session, we expect certainly to have answers to many of the questions we've
been asking.
M. Authier (Philip)
: But my point is: Does it make it more difficult for your party to
attack the government when, as
you just said in French, they don't really have a coherent vision? Does that
make your job more difficult to get at them?
M.
Arcand
: Well, I think
that in the end, you know, when you look at what's happening right now, what we
see is that they don't have a coherent vision on what needs to be done in
Québec, and because they don't have this coherent vision, I think it's going to
be even easier to attack because, at the end of the day, this government doesn't have… to have, first of
all, a clear set of values. And also it's going to be interesting when we hear
the throne speech because they're going to have to commit themselves on clear
objectives.
M. Authier (Philip)
: And one just precise question. They will table a bill to increase
the pot age from 18 to 21. Have you decided what position your party will take
on that?
M.
Arcand
: Well, we are
going to have discussions in the caucus. We have always
privileged the fact in the past that 18 years of age was the best approach. So,
we'll see what they have before committing publicly, but this has always been
our policy.
Mme Johnson
(Maya) : Just one more.
M.
Arcand
: Oh! Maya.
Mme Johnson (Maya) : I think, for the average person at home, they're not necessarily
sure what it means, whether a party has official status and how that changes
the way things work at the National Assembly. And we know there are
negotiations ongoing right now. Do you think that, if the other parties aren't
granted official status, it could sort of slow down the way things work and
maybe make things a little bit more complicated when you're debating issues?
M.
Arcand
: Well, it's a bit more complicated
because we're talking about four political parties that, all of them, have had
over 15% of the votes. So, of course, it makes things a little bit more
complicated. But I think we're headed in the right direction. I have asked Mr.
Proulx and the team to really try to find a solution and I think we should be
close to a solution. We should be ready. We hope to be ready when the session
starts.
Mme Johnson (Maya) : So, you're confident that you could reach a compromise, come to an
agreement by next week?
M.
Arcand
: Well, you know, everybody has to look
carefully and be realistic, and I think, with good faith, we can achieve a lot.
Mme
Johnson (Maya) : OK. Merci!
M.
Arcand
: Thank you.
(Fin à 13 h 21)