(Dix heures)
M. Dubé : Merci beaucoup,
Myriam, et bon matin, tout le monde, pour ce beau lundi matin qui précède la
rentrée de demain. On voulait juste se réchauffer un peu en fonction de cette belle
session qui s'annonce.
Alors, ce matin, dans le contexte de notre
annonce sur le dossier des centres de traitement informatique, je suis plus
qu'heureux de vous annoncer avec mon collègue, qui est le ministre délégué à la
Transformation numérique, un projet important, très important en ressources numériques,
que nous avons préparé au cours des derniers mois.
Depuis le premier jour où j'ai occupé mon
poste, je me suis fait un point d'honneur avec mon collègue de veiller à ce que
les actions du gouvernement concourent à améliorer son efficience et sa
performance. Notre gouvernement s'est donné cet engagement, principalement
trois choses, pour mieux servir la population, pour innover dans la gestion de
l'État avec les meilleures pratiques pour être plus agile et pour générer des
économies représentant des sommes importantes, et ce, pour nous donner la marge
de manoeuvre nécessaire pour respecter nos engagements envers la population.
Quelles sont nos orientations maintenant?
Comme vous le savez, l'optimisation des technologies de l'information est l'un
des quatre chantiers sur lesquels nous comptons pour réaliser des économies
importantes dans la gestion de l'État. Pour incarner cette vision, l'État doit
absolument se doter d'infrastructures informatiques au diapason de l'évolution
des technologies. Le projet de regroupement des centres de traitement permettra
de réduire les coûts associés à l'exploitation de ces centres. Nous pourrons
aussi optimiser la contribution de nos employés et de réduire notre dépendance
aux ressources externes en étant moins dispersés.
J'aimerais vous dire quelques mots sur le
fait que nous sommes orientés et tournés vers l'action. Nous sommes un
gouvernement qui est tourné vers l'action. Il est grand temps de rassembler
l'expertise existante pour permettre un meilleur partage des connaissances,
améliorer la performance et la pérennité des infrastructures numériques ainsi
que la sécurité et la protection des informations gouvernementales, mais
surtout, et j'insiste sur ce point, nous donnerons aux organismes les
outils et les moyens de se concentrer davantage sur la mission principale et
ainsi mieux servir la population.
Je laisse maintenant le ministre délégué à
la Transformation numérique, M. Caire, vous expliquer en détail comment se
traduira cette importante information, et je pourrai revenir avec Éric aux
questions par la suite. Éric.
M.
Caire
: Merci
beaucoup, M. le président du Conseil du trésor.
Alors, d'entrée de jeu, je voudrais vous
dire à quel point aujourd'hui, pour moi, c'est une belle journée, parce qu'on
se fait souvent demander pourquoi on vient en politique, puis moi, je vous
répondrai : Pour vivre des journées comme aujourd'hui, où on a vraiment
l'impression de changer les choses, Christian et moi.
La consolidation de nos centres de
traitement de l'information, vous le savez, là, c'est quelque chose que j'ai
répété très souvent dans le passé, qu'il fallait réaliser. Alors, aujourd'hui,
c'est fait, on lance ce très vaste chantier. D'abord, comment ça va se passer?
Dans un premier temps, la phase 1 du programme vise les 120 centres de
traitement du gouvernement du Québec. Il y a une phase 2 qui est en
préparation, pour laquelle on devrait faire des annonces très bientôt, qui va
viser les 337 autres centres de traitement, divisés dans les deux réseaux,
santé et éducation.
Donc, à terme, c'est les 457 centres de
traitement de l'information du gouvernement du Québec qui seront consolidés.
Une orientation extrêmement importante qu'on a prise, Christian et moi, au nom
du gouvernement du Québec, c'est d'aller en infonuagique publique. Pour les
fins de la discussion, il faut comprendre que quand on parle d'infonuagique
publique, on parle des joueurs comme Amazon, Google, Microsoft, IBM et
d'autres, là, qui se qualifient dans ce domaine-là, et quand on parle d'infonuagique
privée, bien, on parle d'une infonuagique construite, gérée par le gouvernement
du Québec actuellement.
Donc, ce qu'on a demandé, c'est qu'au
moins 80 % de nos données soient envoyées en infonuagique publique. C'est
une cible minimum, mais ça pourrait être plus que ça, et on s'est gardé une
marge de manoeuvre d'à peu près 20 % de nos données en infonuagique
privée. C'est un maximum, ça pourrait être moins que ça, parce qu'il faut
comprendre qu'à chaque fois qu'on va en infonuagique publique, on augmente les
économies du gouvernement dans ses opérations.
Donc, orientation extrêmement importante
qui répond à une tendance mondiale. Si on regarde nos voisins du sud, notamment
le Pentagone, la CIA est allée en infonuagique publique, donc on répond vraiment...
Le gouvernement canadien a même une politique là-dessus. Donc, on s'inscrit
dans une tendance qui est planétaire.
À terme, cette décision-là va nous
permettre de remplir nos engagements et de faire des économies substantielles
qui vont dépasser les 150 millions d'investissements que l'opération
nécessite dans les prochaines années. Donc, on est très confiants de respecter
nos engagements en matière de retour d'économies. Ce qui est très important
aussi, c'est que, Christian l'a abordé, au niveau de l'efficience de nos
ressources, il y a un nombre assez intéressant de ressources qui vont être
libérées par cette opération-la et qui va nous permettre de doter des postes
qui sont actuellement vacants en technologies de l'information au sein du
gouvernement du Québec, et donc on va vraiment optimiser l'utilisation de nos
ressources dans des emplois, dans des postes qui sont à valeur ajoutée, et ça,
c'est aussi une économie dans le sens où ça va nous permettre d'être beaucoup
plus efficaces dans la gestion, et la réalisation, et la livraison de nos
projets informatiques.
Et finalement, l'infonuagique va aussi
nous permettre une très grande souplesse quant à l'utilisation des nouvelles
technologies, des nouvelles façons de faire, des nouveaux procédés en
développement. On est très ambitieux dans notre capacité à transformer
numériquement le gouvernement, mais pour ça, il faut se doter d'outils modernes
et il faut permettre à nos employés de travailler non pas avec des outils
désuets, mais avec des outils qui sont modernes.
Actuellement, il y a trop d'argent en TI
qui était investi dans le maintien des actifs, de la désuétude, pardon, et pas
assez qui va dans l'innovation puis la modernité, et ça, le président du
Conseil du trésor et moi, on a été très clairs là-dessus, c'est une polarité
qu'on veut inverser. Et l'annonce qu'on fait aujourd'hui s'inscrit en droite
ligne dans cette nouvelle philosophie là de faire entrer le gouvernement dans
le XXIe siècle de la transformation numérique.
Là-dessus, on attend vos questions.
La Modératrice
: Merci,
M. le ministre. Donc, on va procéder à la période de questions à l'attention
des médias sur le sujet de l'annonce d'aujourd'hui. On va procéder de la façon
habituelle. Donc, environ une quinzaine de minutes, une question, une
sous-question. On va commencer en français, et ce sera suivi en anglais.
Mme Prince.
Mme Prince (Véronique) :
Oui. Bonjour à vous deux. Comme c'est un sujet qui est quand même assez complexe
puis qui n'est pas nécessairement concret pour les gens à qui on va faire part
de cette nouvelle-là aujourd'hui, là, pouvez-vous nous réexpliquer les
problèmes que ça cause, le fait que les centres de traitement ne soient pas
regroupés actuellement?
M.
Caire
: O.K.
Alors, je vais vous donner... on en a 457, donc maintenir ça, maintenir ces
actifs-là, ça nécessite beaucoup de ressources et ça nécessite des
investissements qui sont très importants, et donc, ça, c'est de l'argent qu'on
n'a pas pour livrer des projets informatiques qui seraient plus utiles au
service à la population.
L'exemple le plus probant que je peux vous
donner, souvenez-vous, le ministère des Transports, il y a quelques années, un
centre des traitements qui n'était pas du tout aux normes de sécurité qu'on
devrait exiger pour un équipement de cette nature-là a été victime d'une
inondation. Le ministère des Transports a été dans le black-out le plus total
pendant des semaines et des semaines, parce qu'il fallait rééquiper, remonter
les...
Alors, un centre de traitement, c'est
névralgique. On a vraiment besoin... le gouvernement a vraiment besoin de ces
données pour donner des services. On ne peut pas se permettre de laisser ça
dans des garde-robes ou dans des endroits qui ne sont pas sécurisés, et
actuellement malheureusement il y en a trop comme ça. Donc, ça va nous
permettre de rehausser l'efficacité, la rapidité de traitement et la sécurité
de nos données.
Mme Prince (Véronique) :
Ça ne va pas faire disparaître de centres de traitement? Parce que vous dites qu'il
y a des ressources qui vont être allouées. Est-ce qu'il pourrait y avoir moins
de centres de traitement?
M.
Caire
: Bien,
oui, à terme, on souhaite ramener ça à deux pour le gouvernement du Québec. Je
ne peux pas être plus précis en ce moment sur où est-ce qu'on va les situer, parce
que nous sommes en négociation. Il y a des opportunités actuellement qui se
sont offertes à nous, je dois dire, qu'on souhaite explorer, parce que ça
pourrait augmenter non seulement la performance de la sécurité, mais les
économies, donc... Mais on va ramener ça à deux, dans la perspective où
20 % ou moins des données du gouvernement seront dans l'infonuagique
gouvernementale.
Mme Prince (Véronique) :
Juste une précision par rapport à ça, parce que c'est immense, la bouchée que
vous voulez prendre, passer de 457 à deux. Vous vous donnez combien de temps
pour...
M.
Caire
:
Écoutez, le programme s'échelonne sur trois ans. Nous, ce qu'on a demandé, c'est
trois ans. On aura de la marge de manoeuvre, évidemment, par rapport à des
centres de traitement qui vont peut-être amener des difficultés techniques un
peu plus grandes. Mais globalement, en trois ans, on voudrait que la majorité
de nos 457 centres de traitement soient soit en infonuagique publique, soit
dans notre système gouvernemental de traitement et de stockage.
La Modératrice
: M.
Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Messieurs, en quoi cette annonce est différente à ce qu'a fait Pierre Arcand
l'an passé?
M.
Caire
: En
beaucoup de choses. D'abord, ce que M. Arcand a annoncé l'année passée, nous,
on s'est dit : Oh! wow, c'est le fun. On est arrivés, il n'y avait rien. Il
y a eu une annonce, mais il n'y avait pas de documents, il n'y avait pas
d'analyses, il n'y avait pas de projections, il n'y avait pas de temps. On s'en
allait... avec M. Arcand, là, on s'en allait dans le brouillard le plus total,
et ça, je le déplore fortement.
Alors, nous, ce qu'on fait, premièrement,
on a un projet qui est bien planifié, qui est chiffré, qui correspond à ce qui
se fait ailleurs à la modernité. Et, nonobstant le fait que les économies
promises par M. Arcand n'aient pas été soutenues par des analyses sérieuses, on
va quand même, nous, livrer un projet qui, au niveau des économies, va être
plus ambitieux encore que ce que M. Arcand avait proposé, à la différence,
c'est que nous, c'est du concret, c'est solide, c'est analysé, c'est chiffré,
puis on va livrer la marchandise.
M. Laforest (Alain) : Pour
avoir visité moi-même un des centres secrets, les travaux étaient déjà
commencés l'an passé, à ce que je sache.
M.
Caire
:
Attention! d'abord, je serais curieux de voir lequel. Si on a visité le même...
moi, j'ai visité celui de l'Agence du revenu, et ça, c'est le plus bel exemple
de l'incohérence libérale, parce que, d'une part... Et ça, c'est le fun, parce
que c'était Carlos Leitão, à ce moment-là, qui était ministre des Finances et
président du Conseil du trésor. Donc, le président du Conseil du trésor, lui,
disait : Il faut consolider nos CTI, donc en réduire le nombre, puis le
ministre des Finances, responsable de l'Agence du revenu, autorisait la
construction de nouveaux centres de traitement. Ça fait que je lui ai demandé
si ça lui arrivait de se parler à lui-même de temps en temps, parce que ce
n'était pas très cohérent.
Mais, oui, on a des centres de traitement, l'Agence
du revenu en est un, qui sont performants, qui sont modernes, mais il y en
a quelques autres qui tiennent avec de la broche puis de l'espoir, et ça, ça va
être très, très, très important qu'on procède rapidement parce qu'il y a une question...
il y a un enjeu de sécurité là-dedans.
M. Laforest (Alain) : Vous
allez dégager combien de ressources qui ne seront plus affectées, là, à la
gestion de ces centres de traitement, et vous allez économiser dans l'ordre de
quelle hauteur, là? Parce que là on est... Comme vous dites, là, vous êtes dans
le nuage, vous dites qu'il n'y a pas de projets puis tout ça. Là, on est mal
dans les nuages, là, il n'y a pas de chiffres. C'est quoi vos chiffres, là?
M.
Caire
: Bien,
comme j'ai dit, 80 % infonuagique publique, 20 % infonuagique privée.
Le nombre de ressources libérées, l'estimé à ce jour, puis vous comprendrez que
ce n'est pas une science exacte, là, ça peut varier, mais c'est aux alentours
de 80, et les économies qu'on va faire vont respecter le cadre financier qu'on
a déposé pendant la campagne électorale. Donc, on parlait d'économies générales,
en gestion des ressources informationnelles, de 210 millions. Le programme
qu'on annonce aujourd'hui devrait nous permettre d'aller en chercher une
centaine.
La Modératrice
:
Prochaine question.
M.
Caire
: Je ne
peux pas être plus précis que ça, là.
M. Lachance (Nicolas) :
Nicolas Lachance, Journal de Québec. Bonjour. En regroupant tout ça, là,
comment vous comptez réussir à mieux protéger vos infrastructures, sachant
qu'actuellement, là, il y a des infrastructures faites pour des ministères qui
sont différents d'un à l'autre. Pour les organismes, c'est la même chose. Déjà,
les consultants partent, reviennent, donc il y a une complexité là-dedans.
Donc, en regroupant les gens ou les informations à un seul endroit, vous n'avez
pas peur justement de mettre à risque les données des Québécois?
M.
Caire
: O.K.
Au contraire. D'abord, il faut savoir que ça va nous permettre d'internaliser
notre expertise. Il faut comprendre ça. En libérant les ressources, on va être
capables d'internaliser... développer et internaliser notre propre expertise en
matière d'infonuagique. Ça, c'est très important, c'est une condition sine qua
non du succès dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, les entreprises
qui, via le courtier en infonuagique, vont se qualifier, devront tous répondre
à des normes très strictes de sécurité, notamment obtenir la cote
ISO 27001, qui est une... fiez-vous sur moi, là, ce n'est pas facile de
l'obtenir, là, c'est un bon contrat. En fait, c'est tellement un bon contrat
que le gouvernement du Québec lui-même, au moment où on se parle, ne l'aurait
pas. Donc, ça, on va augmenter nos critères en matière de sécurité de
traitement des données, et, en plus, on s'en va vers une technologie qui est
beaucoup plus performante, à tel point que, comme je le disais, le Pentagone
s'en va en infonuagique publique, la CIA s'en va en infonuagique publique,
plusieurs gouvernements, canadien et étrangers, notamment britannique,
australien, s'en vont en infonuagique publique. C'est une tendance mondiale
dans laquelle on s'inscrit.
M. Lachance (Nicolas) : Sauf
que cette tendance-là pose des questions, ça veut dire que ça sera hébergé sans
doute aux États-Unis. Il y a eu des risques, on a vu des catastrophes même dans
les dernières années. Est-ce que c'est vraiment rassurant pour les Québécois de
savoir que vous voulez mettre nos données entre les mains des Américains?
M.
Caire
: Bien,
d'abord, si vous me permettez, moi, je vais corriger quelque chose tout de
suite. Tous ces grands fournisseurs-là ont des centres de stockage au Québec.
Ça va même plus loin que ça. Non seulement les... puis je pense à Amazon, entre
autres, qui est en train d'en construire un à Montréal, qui va être à la fine
pointe de la technologie, et les fournisseurs vont même plus loin que ça dans
leur désir de se nationaliser au Canada et au Québec. Même la fibre optique
qu'ils utiliseraient pour transiger, les données ne passeraient pas par les États-Unis,
et ça, on est en discussions. Il y a des dispositions, notamment via la Loi
d'accès à l'information, des ententes avec le ... pour s'assurer que nos
données ne seront pas stockées à l'étranger. Ça peut faire partie, évidemment,
des ententes que nous avons avec les fournisseurs.
M. Lachance (Nicolas) : Vous
avez parlé de ISO 27001. Vous faites déjà affaire avec des firmes en sécurité
informatique qui disent l'avoir. On a su la semaine dernière qu'il y avait beaucoup
de monde qui semblait frauder à même les C.V. Comment vous allez trouver ces
ressources-là, alors qu'il n'y a pas vraiment au Québec qui l'ont, cette
performance-là?
M. Dubé : Alors, je vais
revenir sur la question des C.V. peut-être après cette première question là.
Pour nous, il y a deux choses. Le Conseil
du trésor a la responsabilité, au niveau de l'Autorité des marchés publics, et
dans tous les contrats qu'on va regarder maintenant, on va s'assurer que les
meilleures pratiques sont en place, ce qui n'a pas toujours été le cas. Par
exemple, on l'a vu, il y a eu des cas où il y a des gens qui ont fourni leur C.V.
puis que dans... à l'appel d'offres et que, par la suite, ce n'étaient pas les
bonnes personnes qui faisaient le travail. Ça, c'est un enjeu qui, selon moi,
est complètement indépendant de la question des centres de traitement
informatique.
Sur ce point-là, je peux vous adresser le
point tout de suite. Moi, ce que j'ai demandé, surtout depuis 2015... il y
avait eu un rapport du Vérificateur général, vous vous en souvenez, qui est
arrivé avec des recommandations très claires. Je crois que l'essentiel de ces
recommandations-là ont été suivies. J'ai demandé, entre autres, à l'Autorité
des marchés publics, qui relève du Conseil du trésor, j'ai demandé au CSPQ, qui
relève du Conseil du trésor, de me faire le point au cours des prochaines
semaines pour savoir exactement quelles sont les mesures qui ont été appliquées
depuis ces recommandations-là. Il y en a plusieurs qui l'ont été. Est-ce
qu'elles l'ont toutes été ou qu'est-ce qui reste à faire? C'est ça que nous
sommes en train de regarder.
Mais pour être certains qu'on va faire les
bonnes choses, j'ai demandé à la direction du CSPQ, pas plus tard que la
semaine passée, une fois avoir fait l'analyse de tout ce qui s'est fait depuis
trois ans, d'avoir un processus très rigoureux, où chacune des personnes qui
est engagée par un fournisseur va devoir signer comme de quoi que son C.V.
respecte ce qui a été mis dans l'appel d'offres. Et ça, ce processus-là, il est
en cours en ce moment. Les gens qui ne répondront pas à ce questionnement-là ou
la firme, leur mandat va être remis en cause. Soyons très, très clairs, s'il y
a des procédures que le Vérificateur général a demandées il y a quelques années
n'ont pas été mises en place et que des fournisseurs ont réussi à passer à
travers ça, nous allons prendre les moyens, au cours des prochaines semaines,
pour que ça ne se reproduise plus. On n'a pas les moyens de payer pour des gens
qui ne respectent pas les conditions d'octroi qui ont été faites.
Alors, j'espère que ça, ça répond à votre
question, parce que, pour moi, c'est un enjeu complètement différent, et
M. Caire va très, très bien s'occuper de la partie transformation
numérique. Mais nous, on a besoin de mettre beaucoup de rigueur avec l'Autorité
des marchés publics pour être certains que les contrats se font correctement.
Ça va?
La Modératrice
: Merci.
Prochaine question.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, MM. les ministres. Martin Croteau de LaPresse.
Dans la même veine, là, que Véronique, là,
j'ai peut-être besoin d'un cours a, b, c, là. Donc, pardonnez mon ignorance de
ce milieu-là. D'abord, qu'est-ce que c'est un centre de traitement? Pourquoi il
y en a autant et pourquoi en êtes-vous venus à la conclusion qu'il était
nécessaire de réduire le nombre de manière importante?
M.
Caire
: D'abord,
un centre de traitement, c'est l'endroit où le gouvernement va stocker
l'ensemble des données dont il a besoin pour sa prestation de services. Donc,
physiquement, c'est un serveur sur lequel je vais stocker des quantités
importantes de données. Donc, c'est ça, un centre de traitement de
l'information, là, en gros.
Pourquoi il y en a autant? Je me suis posé
cette question-là moi-même pendant de très nombreuses années alors que j'étais
à l'opposition. Donc, vous comprendrez que je ne peux pas... j'oserais une
explication, à savoir parce que chaque ministère était un peu responsable de
ses données qui lui sont propres, bien, chaque ministère a eu l'idée de faire
son ou ses centres de traitement, donc ça a donné une multiplicité.
Pourquoi les regrouper? Parce que, au
niveau de la sécurité, c'est vraiment à géométrie variable. Il y a des centres
de traitement... puis là je ne veux pas me lancer dans lesquels, quels
ministères, quelles quantités, mais il y a des centres de traitement qui ne
sont pas du tout aux normes de ce à quoi on peut s'attendre à un centre de
traitement. Par exemple, des entrées qui sont protégées, des espaces qui sont
ventilés pour éviter la surchauffe, des systèmes incendie qui ne sont pas des
gicleurs, parce que l'eau puis l'informatique, ça ne va pas bien ensemble, une
capacité aussi à prendre le relais en cas de panne électrique, parce que, s'il y
a une panne électrique, pas de relais, le système tombe, puis c'est tous les
systèmes qui dépendent de ça, parce qu'il faut comprendre que, quand on donne
des services, qu'on tape dans notre ordinateur, bien, ça, c'est une requête
qu'on fait à un système de traitement de données. Donc, on a besoin de cette
information-là. Si le système est mort, il n'y a plus d'information. Les
fonctionnaires, ils disent : Mais qu'est-ce que je fais, là? Je n'ai plus
accès à mes... Donc, on ne peut pas se permettre ça.
Donc, pourquoi les regrouper? Pour des
raisons de sécurité, premièrement. Pourquoi les regrouper? Pour des raisons
d'efficience de notre main-d'oeuvre en ressources informationnelles.
Actuellement, il y a des postes en ressources informationnelles, au gouvernement
du Québec, qui ne sont pas dotés, pour lesquels on ne trouve personne. Et,
parallèlement à ça, on se rend compte que cette multiplicité-là de centres de
traitement de l'information fait qu'on utilise trop de ressources qu'on
pourrait mettre ailleurs. Donc, c'est une question d'efficacité d'utilisation
de nos ressources et finalement c'est une question d'économie.
On dépense... Évidemment, 457 centres de
traitement, ça prend des gens pour les opérer, ça prend des machines, ça prend
de l'électricité, ça prend des salles, ça prend des locations, ça prend...
Donc, ça prend de l'argent pour opérer ça. Si on les regroupait, bien... Et ce
qu'on va faire, on va les regrouper, là... mais c'est des économies. Donc, on
va mettre moins d'argent... et cet argent-là, bien, pendant je ne sais pas
combien de jours, M. Dubé peut en témoigner, on s'est fait demander : Oui,
mais les promesses de la CAQ, vous allez financer ça comment? Bien,
aujourd'hui, vous avez une première mesure concrète pour dire que, oui, on peut
financer mieux nos services sans couper dans les services et en coupant dans de
l'inefficacité, puis c'est ça qu'on fait.
M. Croteau (Martin) : Ce que
je comprends, c'est qu'à peu près 80 % des données qui sont actuellement
hébergées dans ces 450 centres vont migrer vers de l'infonuagique, donc vers
des sous-traitants qui, eux, vont opérer les serveurs et qui vont stocker ces
données. C'est bien ça?
M.
Caire
: C'est
bien ça.
M. Croteau (Martin) : Très
bien. Donc, est-ce que ça... Pardon.
M.
Caire
: Bien,
en fait, je veux être précis, c'est un minimum de 80 %. Donc, dans le
20 %, on va faire de la revue diligente. M. Rochette, son équipe, qui sont
chargés de... On va faire la revue diligente avec chaque organisme, on va voir
le niveau de sensibilité de la donnée, mais la commande est de dire : C'est
en infonuagique publique, à moins qu'on en arrive à la conclusion que soit les
systèmes sont trop désuets, ils ont besoin d'une période de transition... Bon,
il y a toutes sortes d'enjeux techniques qui peuvent expliquer ça, il y a des
enjeux critiques qui peuvent expliquer ça, mais c'est... 20 %, là, c'est
le maximum.
M. Croteau (Martin) : J'en
arrive à ma question, c'est-à-dire que, lors du scandale du génie-conseil de la
construction, le principal problème que ça avait exposé, c'est que l'État
n'avait pas d'expertise pour contrôler les appels d'offres. Quelle expertise y
a-t-il au gouvernement pour s'assurer que ces sous-traitants, qui vont héberger
80 % des données du gouvernement, peuvent le faire adéquatement, à bon
prix, et sans mettre en péril les deniers publics et l'intérêt du citoyen?
M.
Caire
: En
fait, c'est une excellente question. Il faut faire la distinction entre
l'expertise de ce que c'est, l'infonuagique, et l'expertise d'opérer
l'infonuagique. Ce que nous, on développe, c'est le courtier en infonuagique.
Donc, lui va avoir cette expertise-là de qualifier des entreprises, de
s'assurer qu'elles possèdent les normes de sécurité, de s'assurer qu'il y a un
vécu, il y a un bagage, là. Ce n'est pas un joueur qui vient de s'improviser
parce qu'on fait l'annonce de ce matin. Donc, qu'il y a une certaine robustesse
dans leur système, une certaine expertise.
Donc, ces gens-là vont se qualifier, et, à
partir de là, les ministères et organismes pourront signer des contrats avec
les entreprises qui se seront qualifiées. Donc, ce sera la responsabilité du ministère
de signer ces contrats-là. Mais nous, on va maintenir une expertise sur le fonctionnement
de l'infonuagique, sur les avantages, les performances de l'infonuagique, mais en
termes d'avancées technologiques, de maintien des actifs, de moderniser les
actifs, on pense que les entreprises, dans ce domaine-là, ont plus de moyens financiers
pour faire évoluer ça puis s'assurer qu'on est toujours à la fine pointe de la
technologie.
La Modératrice
:
Prochaine question.
M. Croteau (Martin) : Juste
une précision, si vous permettez. Dans votre cadre financier, vous parliez
d'économies de 210 millions. Vous dites que la mesure que vous annoncez
aujourd'hui va permettre des économies de 100 millions. L'autre
110 millions, comment on va aller le chercher?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, vous comprendrez qu'après trois mois je suis déjà très fier, avec
Christian, d'annoncer cette mesure-là. Puis, pour le reste, bien, il y a d'autres
choses qu'on va annoncer, mais je vais laisser Christian compléter la réponse.
Je le sens brûlant du désir.
M. Dubé : Oui. Alors, on aime
le suspense un peu. Ce que je vous demanderais, c'est d'être un petit peu
patients. Il y a un budget qui s'en vient. Ce qu'on a dit, c'est qu'il y avait
210 millions en informatique sur quatre ans. On est en train de prendre
une très belle bouchée ici, avec une portion importante de ça, sur quatre ans,
avec la première phase, 120 centres. Il en reste 337, sur lesquels on va
faire des annonces bientôt, mais il y a d'autres dossiers informatiques.
Je veux juste vous rappeler que la dépense
informatique au gouvernement du Québec, c'est 4,5 milliards. On est en
train de dire que, sur quatre ans, on va économiser 210 millions sur
4,5 milliards. On fait juste prendre action concrètement sur 120 centres,
donc à peu près le quart, puis on est en train de démontrer qu'on va faire des
économies de 100 millions. Alors, ça vous donne un ordre de grandeur
que... Prenez quelques semaines encore, et à l'annonce du budget, il y a des
éléments très concrets qu'on va annoncer, qui vont expliquer le détail de ce
qu'il reste dans le 210 millions. Ça va?
La Modératrice
:
Parfait. Dernière question en français, ensuite on va poursuivre en anglais.
Mme Richer (Jocelyne) : C'est
une question sur un autre sujet. Ça va?
La Modératrice
: Non,
on va se concentrer sur l'annonce d'aujourd'hui, sinon on va manquer de temps. Donc,
peut-être qu'on peut procéder en anglais dans ce cas-là.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
oui, mais j'ai une petite question à poser sur...
La Modératrice
: Sur
l'annonce d'aujourd'hui.
Mme Richer (Jocelyne) : Bien
non. C'est une question pour...
Une voix
: ...
Mme Richer (Jocelyne) : Oui,
c'est ça.
La Modératrice
: À la
fin, mais on peut peut-être passer en anglais avant?
M. Dubé : Est-ce qu'il reste
d'autres questions — c'est ce que madame a demandé — sur le
sujet du jour?
La Modératrice
:
Dernière question en français. C'est bon.
Mme Richer (Jocelyne) : C'est
pour M. Dubé.
M. Dubé : Allez-y.
Mme Richer (Jocelyne) : C'est
au sujet des compressions budgétaires. Vous savez que...
M. Dubé : Les quoi?
Mme Richer (Jocelyne) : Les
compressions budgétaires à venir.
M. Dubé : Je ne sais pas de
quoi vous parlez, là.
Mme Richer (Jocelyne) : Non?
Des coupes. On a parlé de 838 millions. Rappelons-nous, dans les premières
années du gouvernement Couillard, année après année, on nous annonçait des
coupes importantes, des compressions. On parlait même d'austérité selon
certains. Chaque fois, on nous disait : Il n'y aura pas de coupures dans
les services. Les services aux citoyens, ça ne sera pas touché. À chaque fois,
c'était la même chose jusqu'à ce qu'on ait les rapports du Protecteur du
citoyen qui nous disent de façon... qui nous démontraient que les services à la
population étaient touchés directement.
Alors, vous, vous arrivez dans une
situation, à la suite de toutes ces séries de compressions là, vous ajoutez
d'autres compressions cette année en nous disant : Il n'y aura pas de
coupes de services. Comment vous pouvez expliquer ça?
M. Dubé : Bien,
premièrement, je vous ramène le contexte, si vous permettez, puis ça va me
faire plaisir de répondre à cette question-là. Le 830 millions dont vous
parlez, il y en a un 440 millions qui est sur quatre programmes, quatre
programmes, dont l'informatique. Et ce qu'on vient de vous donner ce matin, c'est
un exemple comment on va faire pour aller chercher la portion du
400 millions qui est en informatique.
Donc, pour mettre en contexte, on n'est
pas en train de regarder dans les services du tout. On vient de vous expliquer
que, sur le 4,5 milliards de dépenses en informatique, on va aller en
économiser à peu près 200 millions sur quatre ans. Le principe de ces
économies-là qu'on fait dans les différentes dépenses du gouvernement qui n'ont
rien à voir avec le service au citoyen lui-même, ce qu'on vous dit, c'est qu'on
est en train de faire exactement ce qu'on avait dit qu'on ferait pour être
capable d'avoir la marge de manoeuvre pour les autres engagements qu'on a faits
en éducation puis en santé.
Donc, je pense qu'on vous donne un bel
exemple puis la preuve, ce matin, qu'il faut poser des gestes concrets, après
seulement trois mois de notre gouvernement, pour arriver à être capable de
respecter les engagements. Mais juste pour terminer...
Mme Richer (Jocelyne) :
Vous avez commandé une réduction des dépenses à chacun des ministères, non?
M. Dubé : On n'a pas
commandé de réduction de dépenses. Ce qu'on a dit... puis, pour qu'on se
comprenne bien, là, on est dans le contexte du budget qui s'en vient, 2019‑2020.
On est en train de regarder des dépenses qui ne sont pas encore arrivées. On
est en train de faire le budget puis nous, on dit à nos gens très clairement,
très clairement : On est en train de vous donner des outils comme ce
matin, puis il va y en avoir d'autres, là. J'ai répondu tout à l'heure à votre collègue
qu'il va y avoir bien d'autres mesures qui vont nous permettre de faire des économies
sans avoir à couper dans les services.
Alors, je vous demanderais d'être patients
et, quand on annoncera le budget avec mon collègue M. Girard aux Finances,
vous allez avoir le budget et vous allez avoir les crédits, et les deux, vous
allez voir qu'on... il n'y aucun service qui va être affecté dans les premières
années de notre gouvernement.
La Modératrice
:
Questions en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Hi! Good morning. Cathy Senay from CBC.
M. Dubé :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : You explained that 80% of the Government data would be transferred to cloud computing stocked by private
enterprises. Don't you think we'll be losing this opportunity within the government of Québec to build this expertise instead? And how many jobs will be lost to
this whole operation?
M. Dubé : I suggest that I answer and, if this is not clear, my colleague
Éric can complete. Is that...
M.
Caire
: I'm watching you.
M. Dubé : OK, thank you.
First, Éric has explained
clearly this morning that this is being done as best practices all over the
world. You know, it's not normal
that in Ontario, for the same
size and probably a much bigger government to manage, they have two or three service centers. We have 457. OK,
just... And this is all across Canada, and this is a norm in North America and Europe. So we need to have
access to those best practices. That's the first thing.
The second thing is right
now, because of lack of expertise, certain persons, certain of those centers
are in danger, because we don't have the right person to manage them properly
for a question of security and also for a question of normal management. By
regrouping them together, we will have access to 70, 80 people that will be put
together in those key centers over the year.
So the expertise will be
internal, that's the problem, and we would like to have more people that have
the expertise to manage two, three centers as opposed to lacking individuals in
managing 450.
The only thing that will
be private is not the management of that, it's how do we stock those data. As
long as they're being secured, then Éric has talked very clearly the norm of
ISO that we need to manage. And honestly, this is being done by telecom
companies, a lot of companies that have this protection for the data.
So we're not reinventing
the wheel. We're just going through the best practices that are being made by
an organization of our size.
Mme Senay (Cathy) : You probably have an idea about the number of persons, the numbers
of Government workers that will
lose their job along this operation...
M. Dubé : On the opposite… I'm just saying that right now, I can not give you
the exact number, but we have a lack, and I can talk to the CSPQ or other
people at the Treasury. We don't have all the people to operate those centers
properly. So when we will regroup them, we will have all those people that are
managing those centers to be regrouped into the one that will be selected to do
the regrouping. So we're not letting go people, on the opposite, we will manage
those people internally and be managing our centers.
Mme Senay (Cathy) : And the advantage...
M. Dubé : Est-ce que ça va?
Mme Senay
(Cathy) : And the advantage for the Québecpopulation? You gave the example with the Transport Ministry. At some point,
we had a blackout. So what should people understand about this idea today, this
operation? Why citizens in Québec should say : Well, it's a good idea?
M. Dubé : Well, I really think this is a good idea for a few reasons :
security, but also cost. Just think the principle : do you need 450 houses
or do you need two or three houses where you can have all the services, the
quality, the security? I think the answer is obvious.
Now, we need to do
things. We need to change the governance, we need to change… And that's probably the reason that those
projects have been on the table of those governments, previous to us, for years, because they could not take that
decision to say : Let's change the governance, and the ministers should manage their programs, they should not
manage IT.
La Modératrice
:
Prochaine question.
Mme Fletcher (Raquel) : Good
morning.
M. Dubé : Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : I just want to make sure that I understand, because it's very
technical for audience in English.
M. Dubé : But exciting.
Mme Fletcher (Raquel) : IT is always exciting. So, right now, you have 450 some actual physical servers that you're going to
take the information from and
put it on the cloud. Is that… We're just modernizing.
M. Dubé : Exactly.
Mme Fletcher (Raquel) : And you have, I assume… you've said 70 to 80 people that will work
into the three centers. So, if you kept it the old way, you would need, you know, 40 people in each center, managing
each server actually? OK, so,
you're just…
M.
Caire
: Because we're regrouping in probably two data centers. We're regrouping
data centers in two spots. And so we will need manpower to manage those data centers,
those public data centers. But, for 80% of our data, we're moving to a public
cloud. So, we don't need manpower for those informations, because private
companies have their own manpower.
Mme Fletcher (Raquel) : In that sense, then, one ministry would have access to the data of
another ministry, theoretically speaking.
M.
Caire
: Well, not right now, because we have to change the law for that,
but we're not there yet.
M. Dubé : But that's a good question...
M.
Caire
: Every ministry stays responsible for his own data. That's the
reason why they have to deal contract with the private company.
Mme Fletcher (Raquel) : So, just to give another example other than the blackout one, last
month, BBC reported this new law, in United Kingdom, that hospitals can no
longer use fax machines. So, theoretically, all public hospitals would upload
their data to this cloud, and then you would have each hospital, each doctor
would have access to. Is that what you… Theorically, in the future, that's
where we're going.
M.
Caire
: In the future, yes, that's the target, the goal. But, right now,
our system doesn't allow that kind of operation, and… but, when we talk about a
government at the end of the thumb, that's exactly what
we think about.
Mme Fletcher (Raquel) : You wanted to add something, Mr. Dubé?
M. Dubé : No.
I think Mr. Caire answered very well.
Mme
Fletcher (Raquel) : OK. I have another question.
M. Dubé :
We're going to get there.
Mme
Fletcher (Raquel) : OK. I have another question.
Mr. Dubé, just because your Government is going through the prebudget
consultations right now, and this idea of creating efficiencies particularly in
IT is something that you campaigned on, is something that you've talked a lot
about, in those prebudget consultations that you're having, do you feel like
people are open to that? Are they suggesting things on their own : Hey! We
can cut here, we can cut here, we can find these efficiencies, or has there
been pushback during those consultations?
M. Dubé : I
would say, on the opposite, there is no pushback. People realize that we are
late with those new technologies. And again, if you're an employee of the
Québec Government, and you're looking at your green screen, and you're looking
at your old tools, and we tell them than, in a few years, they will have access
to the best computers, to the best systems, they could be dealing with the
taxpayers, with the citizens with the best tools, everybody agrees with that.
We're just taking the means and the steps.
I mean, I am very pleased
with what we got from «le Trésor», CSPQ and all the
ministers that, within three months, all those people that we've talked to,
they said : We're willing to start right now with the first 120. This has
been on the table for 10 years, and we're just saying, after three months :
Let's start with those 120. And the minute this has started, all the other ministers will want to do it because that
provides tools, provides economies, but it provides tools for our employees that want to have a… can I
say, a modern environment. So that's what we're doing right now.
La Modératrice
:Merci beaucoup. Donc,
ça met fin à l'activité. On vous remercie.
M. Dubé : Merci, tout le monde.
Bonne journée.
(Fin à 10 h 39)