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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille

Version finale

Le jeudi 18 avril 2019, 9 h 39

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-huit minutes)

Mme Rizqy : Alors, bonjour. Vous savez, la promesse-phare du gouvernement Legault était d'avoir les maternelles quatre ans universelles partout au Québec, et ça, malgré qu'il n'y ait pas de demande ni de la population ni des familles québécoises. D'emblée, on avait dit que c'était une promesse irréaliste, et M. Legault avait dit en campagne électorale qu'il était prêt à démissionner sur cette promesse-là. En ce moment, au Québec, il manque déjà des enseignants. Il manque déjà beaucoup d'espace pour nos réels besoins pour les enfants qui sont déjà tant à l'école primaire qu'au secondaire. Et maintenant, il veut ajouter une pression dans le réseau de l'éducation en ajoutant entre 3 000 à 5 000 classes de maternelle quatre ans.

Au départ, quand on lui a posé la question — où est-ce qu'il va les chercher, les enseignants? — il n'avait pas de plan, donc il a improvisé. Alors, ils ont dit : Bien, on va les chercher dans le réseau des CPE et des services de garde.

Par la suite, quand il a compris que ce n'était pas une bonne idée, il a quand même décidé de dire : On fera peut-être une formation. Après ça, quand il s'est rendu compte que ça ne se bousculait pas aux portes pour s'inscrire aux maternelles quatre ans, ils ont décidé d'envoyer une lettre pour aller chercher les enfants des CPE vers les maternelles quatre ans.

Maintenant, là, qu'on sait tous, là, qu'il n'y a pas de besoin, que c'est irréaliste, la seule chose qu'on demande aujourd'hui pour les maternelles quatre ans... ça ne répond qu'à une seule demande : satisfaire l'ego de M. Legault qui veut absolument cocher une case de promesse.

Maintenant, il faut faire face à la musique puis à la réalité. Ce n'est pas un véritable besoin, il va mettre plus d'un milliard de dollars pour du béton pour les maternelles quatre ans. Est-ce qu'à la place on peut prendre cet argent pour donner des soins aux enfants et mettre plus d'espace dans nos écoles?

Mme Maccarone : Au lieu d'investir à aider nos plus petits, à aider nos enfants, nous sommes en train de créer une guerre, entre les structures, que nous n'avons vraiment pas besoin. Nous avons un réseau de services de garde qui est unique dans le monde entier, que le monde s'inspire de nous, mais on crée des guerres entre les structures, on crée des guerres entre les milieux de garde avec la création de la maternelle quatre ans, puis maintenant qu'on dit qu'on va piger dans le milieu de garde pour combler les besoins de la maternelle quatre ans, qu'on sait qu'on n'a pas de demande, on sait que les chercheurs disent que ce n'est pas une bonne idée, on sait que les spécialistes disent que ce n'est pas une bonne idée, le réseau de l'éducation dit que ce n'est pas une bonne idée, tellement que ce n'est pas une bonne idée, seulement un parent sur quatre, quand ils font des sondages Léger, dit que, oui, peut-être, je serais peut-être intéressé à une maternelle quatre ans... Tellement le monde ne veulent pas ça, il n'y a pas d'inscription. Il faut aller piger dans un autre réseau. On va vider le réseau des services de garde.

Eux, ils sont inquiets. Qui va protéger le réseau de services de garde? Il est où, le ministre de la Famille, pour protéger son réseau? Eux, ils ont besoin d'un champion. Nous sommes ici pour être la voix de ce réseau-ci. C'est la preuve que c'est de l'improvisation. On va vers l'avant avec un programme sans savoir s'il y a un besoin ou un désir.

Alors, il faut prendre du recul, il faut arrêter d'investir dans le béton, puis il faut agir pour nos enfants.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'on peut parler de maraudage?

Mme Rizqy : Bien, c'est comme un peu du débauchage, hein? Donc, quand on n'a plus de recours à quoi que ce soit, quand les inscriptions ne sont pas au rendez-vous, carrément, on envoie des lettres dans le réseau des services de garde pour dire : Bien, venez nous voir.

Je pense que, oui, effectivement, M. Legault a mis beaucoup de pression au ministre de l'Éducation, puis maintenant au ministre de la Famille, mais il faut qu'il réalise une chose : les enfants dans les CPE, là, si on fait juste les déplacer avec les éducateurs dans le réseau scolaire, bien, on change pour changer. Si on a un système qui fonctionne déjà, laissons-le en place. Il faut arrêter d'improviser. Ça ne fait que causer de l'instabilité et de l'insécurité dans le réseau, tant de l'éducation mais aussi dans le réseau de la famille. Alors, qu'est-ce qu'il répond aux familles aujourd'hui, M. Legault, puis M. Roberge puis M. Lacombe?

M. Cormier (François) : Mais, honnêtement, je ne comprends pas comment est-ce qu'il faut être outré que… Si je suis un parent dans le secteur Limoilou, par exemple, puis qu'il y a une classe de maternelle quatre ans qui s'ouvre, c'est évidemment que mon enfant, il est quelque part, là. Mon enfant, il a trois ans, c'est évident qu'il est quelque part. Il est soit à la maison, il est soit dans un milieu familial, il est soit dans un CPE. Donc, que le parent reçoive une lettre pour l'informer qu'il y a une maternelle quatre ans dans son secteur, bien, c'est sûr qu'on va le débaucher de quelque part, là, c'est évident. C'était évident à l'origine, ça fait que je ne comprends pas comment qu'il faut être outré ce matin qu'il y a cette nouvelle-là.

Mme Rizqy : 1,8 milliard. 1,8 milliard, c'est qu'il va en coûter pour faire place aux maternelles quatre ans, alors que ces enfants sont déjà très bien servis dans le réseau de l'éducation. Alors, si on fait juste déplacer du monde du point a au point b et que ça coûte 1,8 milliard, il y a de quoi être outré.

M. Cormier (François) : Mais il manque de places dans les CPE, donc nécessairement il y a peut-être des parents qui vont faire le choix de passer du CPE vers la maternelle quatre ans. On ne sait pas.

Mme Maccarone : Il ne manque pas de places dans les CPE, on a fait l'étude aux crédits hier puis on a démontré au ministre de la Famille qu'il y a même un surplus de places, alors on demande… on a besoin de quoi, comme places? On dit qu'il faut vraiment faire du recul, faires des vraies études. Le ministre de la Famille n'a fait aucune étude de l'impact sur la réalité de l'implantation de la maternelle quatre ans. Ça s'est fait par le ministre de l'Éducation pour dire que peut-être il y a un besoin, puis il se base sur des faits… 50 %, peut-être 80 %. On a demandé hier : Ça vient d'où, ces pourcentages-là? Bien, on aurait pu utiliser 40 %, on aurait pu utiliser 20 %. Ils ont juste fait ça au pif.

Journaliste :

Mme Rizqy : Juste une seconde. En parlant de manque de places, s'il y a un endroit qu'il manque des places, c'est déjà dans le réseau de l'éducation. En ce moment, là, ce sont nos cinquièmes années, nos sixièmes années, ce sont nos écoles secondaires qui débordent. Tellement qu'ils débordent qu'on doit maintenant aller chercher des écoles dans le réseau anglophone qui dessert, par exemple, des jeunes adultes avec un handicap, pour faire place dans le réseau. Et un enfant de quatre ans, un tout-petit, bien, il n'est pas nécessairement prêt à aller à la grande école avec… jusqu'à la sixième année avec des gens qui ont 12 ans. C'est au-delà de juste dire qu'il y a de la place, c'est aussi : Est-ce que c'est le bon endroit pour l'enfant, ou est-ce que la CPE, c'est le meilleur endroit pour l'enfant? Puis, selon plusieurs experts, un enfant à quatre ans, la meilleure place, ça pourrait être dans une CPE. Ça pourrait être aussi à l'école, mais il faut qu'elle soit adaptée, l'école. Si l'école… En ce moment, on regarde dans notre réseau d'éducation, là, notre réseau d'éducation a besoin d'investissements juste pour les besoins actuels. Alors, si on ajoute de la pression, on va mettre où les sixièmes années? Est-ce qu'on va sortir les sixièmes années pour entrer les quatre ans?

M. Dion (Mathieu) : Il n'y a pas un mérite d'aller chercher des enfants qui ne sont pas nécessairement dans les CPE ou dans des services de garde où il n'y a de services de garde éducatifs, par exemple? Il n'y a pas un mérite d'aller chercher des enfants qui sont dans ce réseau-là avec cette lettre-là qui a été émise?

Mme Rizqy : Je vous ramène, fin des années 90, lorsque le réseau des CPE a été déployé. Quel était l'objectif? C'était justement de mettre à niveau des enfants de quatre qui n'étaient pas dans les réseaux de CPE. C'était ça, l'objectif. Pourquoi qu'on a réfléchi à cela? C'est qu'on voulait donner une chance égale sur la ligne de départ du réseau scolaire aux enfants qui n'avaient pas eu la chance de fréquenter un service de garde ou une CPE, et là on leur offrait une place en maternelle quatre ans. Et où est-ce qu'on les offrait? Dans les milieux défavorisés.

Nous, au Parti libéral du Québec, on est pour les maternelles quatre ans, mais de façon réaliste et en priorisant les milieux défavorisés où est-ce qu'il y a un besoin. On ne va pas commencer à faire des doublages. Les ressources au Québec sont limitées. Il faut gérer un budget. Et, si on commence à mettre plus de 1 milliard de dollars pour des maternelles quatre ans alors que les enfants sont déjà desservis, on n'aide pas les familles québécoises en ce moment, si on commence à faire juste des doublons. Good morning!

Mme Johnson (Maya) : Good morning. So, just your reaction to the letter that was sent to the schoolboards with… What do you make of that?

Mme Rizqy : Well, it's… The government of CAQ is about to spend more than 1 billion dollars. We said it for many, many months that the only reason he wants to go through with that promise is because M. Legault said : This is the only reason I'm the Premier of Québec. Now, we said it : there is no space in the education system. We are… there is a teacher lackage right now, and yet he's putting more pressure to make sure he's going to fulfill, by any means necessary, his promise.

And after that, he said : No, no, no, don't worry about the kindergartens. They're going to be OK and they're going to work all together. But now, they're actually going not only to take the educators, but they're also going to take the kids to fulfill his promise. So, clearly, he doesn't have a plan and he just wants to fulfill one promise.

Mme Maccarone : Instead of investing in supporting our children and saying that they are really a priority, what they're doing is, they're creating competition within the networks. And that is incredibly inappropriate. We have a network for the daycare community that is world renowned. People are inspiring themselves on our program, the specialists are saying that they don't want it, the researchers are saying they don't want it, the education network is saying : We don't want it, we don't have room for this.

And yet, we're still moving forward full steam ahead with a wall-to-wall program that we know is not to the benefit of our children. And now, what we're doing is, we're creating competition between the two networks. This is incredibly inappropriate, and that takes away from what the real objective is. The objective is supposed to be : To be supporting our children. And it shows yet again that there's improvisation in the plan, because they're moving forward with the plan. They're putting the car before the horse : We've made this program. Hey! Now, we're going to tell you all about it. But, guess what? Nobody's registering for it.

They've done two Léger studies and only one parent out of five has said : If given the choice, I would maybe, could maybe consider four-year-old pre-k. At the end of the day, they feel very well served by their daycare system, regardless of the system that they're choosing. We should be respecting the voice of parents.

Mme Johnson (Maya) : But is it because they're not just familiar with or because it's a new option…

Mme Maccarone : It's not a new option.

Mme Johnson (Maya) : …have the right to promote it and let parents know : You have choices?

Mme Maccarone : It's not a new option. Four-year-old pre-K has been around for years. It was implemented by the Liberal Party of Québec because they wanted to meet the needs of the most disadvantaged in communities, individuals and parents' families and children that didn't have access to a proper daycare network, to make sure that they were getting in.

Mme Johnson (Maya) : …because I know… it has been ruled out in… «défavorisés»… «des milieux défavorisés».

Mme Maccarone : Yes, disadvantaged, disadvantaged regions. Yes.

Mme Johnson (Maya) : Thank you. But more widespread, I guess.

Mme Maccarone : I don't have a problem with promotion, providing that they're going to be transparent in their promotion. I asked the Minister of Families yesterday, in the «étude aux crédits» — sorry, I don't know how to say that in English — the credit review : Specifically, if you're intending on advertising your program to families, are you going to be transparent in that advertising? Are you going to make sure that they're aware of what the specialists, what the researchers are saying, in that it is not the best location for your children to be educated, that children best learn through play and that children best learn in the daycare network, where they are well serviced, where they've got a sense of security, where they can have them 12 months of the year, we don't need to worry about summer, we don't need to worry about before school, after school, what happens at lunchtime, the actual location in the community within the school, which isn't adapted for these children? Are you going to advise the parents in the community about that as well, so that they're actually making an informed choice, or are you just going to promote your program because, as Mme Rizqy has said, it's a number one priority of Mr. Legault?

Mme Johnson (Maya) : So, I mean, you've repeated that you see this as competition… network. The government's position is that it's complementary. You don't see it that way.

Mme Maccarone : I don't view it as complementary whatsoever when we know that it feels very much… if you ask the network, they are incredibly concerned. Why? Because it feels very much like you're raiding their network. I know that Mme Rizqy said at one point : This is as if we're borrowing from Peter to feed Paul. Is that now what we're doing? It's not like we have an explosion of the birth rate here. There might be a finite number of children that are registering, and again, when we returned to the «étude aux crédits» that we did yesterday, we proved to the minister that we actually have a surplus of space in the daycare network. It's not like we have people on waiting lists that are trying to get in. We have people that are on waiting maybe to get in a subsidized daycare, not because they don't have a space. So, we're creating another network where there isn't a need.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Il y a quand même des enfants — je reviens en français, j'ai manqué le début — il y a quand même des enfants qui ne fréquentent aucun service de garde éducatif à l'heure actuelle. Le gouvernement ajoute ces 250 nouvelles classes de prématernelle quatre ans. Devrait-il y avoir une barrière à l'entrée pour dire : Ces classes-là doivent répondre aux besoins des enfants qui ne sont nulle part dans le système?

Mme Maccarone : Bien, c'est exactement le déploiement de la maternelle quatre ans, au début, par le Parti libéral du Québec; c'était en effet pour combler ce besoin.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, oui?

Mme Maccarone : Oui.

Mme Rizqy : Bien, nous, là, maternelle quatre ans, on l'a toujours dit qu'on est d'accord. Mais il faut d'abord revenir à la base de l'histoire des maternelles quatre ans. On a clairement dit que, quand ça a été déployé, c'est pour d'abord aider les jeunes enfants qui n'ont pas eu accès à un réseau de CPE ou un service de garde, pour leur donner une chance égale, rendus dans le réseau scolaire, de partir sur la même ligne de départ. Maintenant, le premier ministre a une seule idée, un seul objectif avec un seul moyen : maternelles quatre ans, mettez-les où vous voulez, même s'il n'y a pas d'enfants, même s'il n'y a pas d'enseignants. Mettez des classes. On parle de classes, nulle part qu'il parle d'enfants. Même dans les communiqués qui sortent du ministère de l'Éducation, on parle toujours… trouvez-nous des classes. Maintenant, on est... Hé! on a trouvé des classes. Il n'y a pas d'inscriptions? Trouvez-nous des enfants. Trouvez-les, même s'ils sont dans les CPE.

Quand qu'on s'apprête à dépenser 1,8 milliard de dollars, habituellement, on a un plan. Et, quand votre idée est tellement bonne qu'elle vaut 1,8 milliard de dollars, les gens cognent à votre porte pour s'inscrire.

Une voix : Merci.

(Fin à 9 h 52)

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