L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Conférence de presse de M. François Bonnardel, ministre des Transports, et Mme Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. François Bonnardel, ministre des Transports, et Mme Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac

Rapport d’enquête interne concernant le carambolage sur l’autoroute 20 à Val-Alain

Version finale

Le mercredi 8 mai 2019, 14 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quatorze heures)

M. Bonnardel : Alors, bonjour. Merci d'être présents. Je suis accompagné de ma collègue la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours. Je suis accompagné de Jean Villeneuve, le sous-ministre adjoint responsable des territoires et d'Anne-Marie Leclerc, donc, sous-ministre adjointe responsable des infrastructures et à l'ingénierie.

Je vous ai conviés, donc, aujourd'hui pour faire le point sur l'accident du 2 février dernier, soit un carambolage d'une grande ampleur impliquant 70 véhicules sur l'autoroute 20 à Val-Alain. Comme vous le savez, dès que j'ai été informé, j'ai demandé aux équipes du ministère des Transports de m'expliquer comment cela pouvait être possible sur nos routes et surtout quelles actions nous pourrions poser à court terme pour éviter qu'une telle situation se reproduise.

Aujourd'hui, comme je m'y étais engagé, je rends public le rapport d'enquête et, avant de m'avancer sur son contenu, j'aimerais préciser que je réitère ma confiance totale envers les employés du ministère des Transports et l'ensemble des prestataires de services.

On ne se fera pas de cachette, on a subi un hiver rigoureux. Toutefois, comme ministre des Transports, je ne peux accepter que des défauts d'exécution dans l'entretien hivernal compromettent la sécurité des usagers. Le rapport d'enquête permet de faire un pas de plus dans la bonne direction. Et, comme promis, dans un souci de transparence, le rapport a été déposé sur le site Web du ministère. Les citoyens peuvent le consulter dans son intégralité.

Premier point, j'attire votre attention sur les conclusions du rapport. Il appert donc que Transport Mario Giguère inc. n'a pas respecté certaines des exigences du ministère. Selon les conditions routières publiées, la température de la chaussée et les conditions météorologiques du 2 février 2019, le prestataire de services était dans l'obligation d'épandre des matériaux sur la chaussée avant l'heure de sortie du premier camion, son premier camion, à 11 h 24. Dès le changement des conditions routières à 7 h 50, pour une chaussée partiellement enneigée, les camions de Transport Mario Giguère inc. auraient dû être en service.

Deuxième point, le recours à un seul patrouilleur du MTQ durant la saison hivernale pour effectuer la surveillance des contrats de déneigement et pour répondre aux demandes d'assistance constitue un facteur de risque important, surtout dans un contexte où les conditions météorologiques et routières sont difficiles. De plus, selon les entrevues réalisées, les gestionnaires du MTQ ont eu de la difficulté à joindre des employés qui n'étaient pas en service le 2 février 2019 afin de prêter main-forte à ceux qui étaient au travail.

Troisième point, bien que cette lacune n'ait pas eu de conséquence grave cette journée-là, une réflexion… pendant cette journée, pardon, une réflexion doit être entreprise par le MTQ afin de mieux organiser la disponibilité des employés pour des situations d'urgence.

Quatrième point, enfin, les communications entre le personnel du MTQ et le Centre intégré de gestion de la circulation n'ont pas été effectuées de façon optimale pour l'ensemble des intervenants, ce qui a pour effet de doubler certaines interventions et de priver le centre d'informations pertinentes dans la gestion de l'événement, dont la coordination efficiente des démarches de validation quant à la survenance du carambolage.

Maintenant, la première recommandation vise à réitérer aux prestataires de services leur obligation et s'assurer qu'ils agissent en temps opportun. La seconde demande de revoir et d'améliorer la structure de surveillance du réseau routier par le ministère. Trois, la troisième vise à évaluer la nécessité de se doter d'une liste de personnel sur appel pour pallier le manque de personnel. Quatre, finalement, le rapport recommande de clarifier auprès du personnel concerné l'importance de communiquer toute situation au Centre intégré de la gestion de la circulation, et ce, dès que l'information est susceptible d'avoir des répercussions sur le réseau routier.

Maintenant, au-delà des actions et des recommandations, qu'est-ce qu'on fait? Tout d'abord, je souhaite que l'on révise les modalités de retenues pour les défauts d'exécution. Actuellement, elles sont basées sur un coût par kilomètre. Dorénavant, celles-ci seront basées sur un pourcentage de la valeur du contrat.

Deux, j'ai demandé le renforcement et la révision des activités de surveillance de l'exécution des travaux de déneigement, particulièrement lors des précipitations. Ça veut dire quoi? Actuellement, certains patrouilleurs assurent à la fois la surveillance des activités de déneigement et l'assistance aux usagers. Dorénavant, le patrouilleur, lors de tempêtes hivernales et d'événements météorologiques sévères, sera exclusivement dédié à l'assistance aux usagers et la sécurisation du réseau, et une autre personne sera affectée à la surveillance de l'exécution des activités de déneigement afin de s'assurer que les conditions routières sont sécuritaires et de relayer l'information en temps réel au service 5-1-1.

De plus, le ministère poursuivra la mise en place des centres de coordination en viabilité hivernale dans chacune des directions générales territoriales. Aujourd'hui, on en retrouve quatre : en Estrie, à Montréal, sur la Côte-Nord, Bas-Saint-Laurent. L'objectif est notamment d'assurer une veille proactive du réseau durant toute la saison hivernale pour être en mesure de prévoir les situations difficiles et de soutenir les centres de service dans la réalisation de leurs activités.

J'ai aussi demandé la mise en place rapide d'un groupe de travail avec notamment le milieu municipal afin de définir les éléments à inclure aux formations de même que les modalités d'accès au métier de déneigeur.

Je termine en vous disant : il y a eu beaucoup d'accidents cet hiver. On est dans la moyenne quand même des dernières années, mais, au-delà de tout ça, j'ai demandé à la Société d'assurance automobile du Québec d'aller plus loin en termes de prévention l'hiver prochain pour être capable d'investir plus d'argent. On a des conditions hivernales qui ont été difficiles, oui, mais, à quelque part, la prévention, c'est ce qu'il y a de mieux, je crois, avec la SAAQ. Donc, la SAAQ investira, donc, des sommes additionnelles, quatre fois plus élevées que les dernières années pour être capable, donc, d'amener les automobilistes à prévenir, donc, ces conditions routières extrêmement difficiles par la suite.

Alors, voilà. Je suis prêt à répondre à vos questions.

Le Modérateur : Merci. Marc-André Gagnon, premier vice-président à la Tribune de la presse. Je vais modérer la période de questions puis je vous préviens, là, d'entrée de jeu, qu'on devra terminer pour 14 h 30. Donc, je reconnais Pascal Poinlane, RDI.

M. Poinlane (Pascal) : M. Bonnardel, pouvez-vous nous expliquer d'abord, vous l'avez évoqué rapidement, mais qu'est-ce que ça change, là, d'y aller par coût au kilomètre? Et là vous parlez de pourcentage de contrat. Détaillez-nous ça pour que ce soit clair pour tout le monde.

M. Bonnardel : Je vais laisser la direction vous expliquer plus précisément de quelle façon ils vont étayer, donc, cette nouvelle formule.

Le Modérateur : Vous présenter avec votre titre, s'il vous plaît, avant de commencer votre intervention, s'il vous plaît.

Mme Leclerc (Anne-Marie) : Anne-Marie Leclerc, sous-ministre adjointe, infrastructures et ingénierie.

M. Poinlane (Pascal) : Bonjour.

Mme Leclerc (Anne-Marie) : Bonjour. Actuellement, on a un taux au kilomètre, nonobstant la valeur du contrat. Dorénavant, ce sera un pourcentage de la valeur des contrats avec une hiérarchie à trois niveaux d'événements, alors qu'aujourd'hui on en a deux, en fonction de leur sévérité et des conséquences de l'événement. Donc, c'est, je vous dirais... c'est plus dissuasif que ce qu'on avait antérieurement.

M. Poinlane (Pascal) : ...vous parlez des amendes, vous parlez...

Mme Leclerc (Anne-Marie) : Des retenues pour défaut d'exécution.

M. Poinlane (Pascal) : O.K. Bon, puis, justement, quelles ont été les pénalités pour Transport Mario Giguère? Parce que je vois que ce n'était pas la première fois, là. Dans le passé, il y avait eu des amendes déjà, des manquements, là, on a tout détaillé ça. Quels ont été les impacts pour cet entrepreneur-là et comment se fait-il qu'il peut encore avoir des contrats avec le MTQ?

M. Villeneuve (Jean) : Jean Villeneuve, sous-ministre adjoint au territoire.

Mario Giguère, dans ce contrat-là, pour cette année... D'abord, il y a le contrat pour ce segment de route là depuis 2014‑2015. Cette année, c'était le premier avis qui lui était émis. Il y a eu une pénalité de 5 300 $ par rapport à ce qui était prévu aux clauses contractuelles. Il y en a eu deux autres par la suite, là, dans la semaine et demie qui a suivi. Au total, c'est 26 000 $.

Pourquoi que... C'est un entrepreneur qui a huit contrats avec nous à l'heure actuelle, qui a eu 38 contrats pour environ 19 point quelques millions depuis 2014‑2015, qui a toujours eu un rendement satisfaisant, et c'était son premier avis qui était émis pour cette année, pour ce tronçon.

M. Poinlane (Pascal) : Mais il a déjà eu des amendes dans le passé, là. On a retracé des amendes même en 2015‑2016, pas pour ce tronçon-là, mais ailleurs.

M. Villeneuve (Jean) : Au total tout, il y a eu, je n'ai pas le nombre précis, mais pour 76 000 $ sur 19 point quelques millions de contrats.

M. Poinlane (Pascal) : Alors, c'est quoi, la limite? Est-ce qu'il y a des entrepreneurs, à un moment donné, qui ne peuvent plus avoir des contrats avec le MTQ quand ils ont un certain nombre d'amendes? Comment ça marche, là?

M. Villeneuve (Jean) : Bien, c'est selon la gravité puis surtout selon, je dirais, un facteur de récidive aussi. Oui, il y en a. Il y en a eu, je pense, quatre, l'an dernier, il y en a eu quatre l'autre année d'avant aussi. Dans ce cas-là, ça n'a pas été... il n'y a pas eu de fin au contrat, c'était la première offense de l'année.

M. Poinlane (Pascal) : Même s'il y en a déjà eu dans les années passées?

M. Villeneuve (Jean) : Il y en a déjà eu par les années passées, mais c'est des avis de défaut. Des fois, ce n'est pas toujours significatif. Ça peut être des bris. Comme, je regarde les autres cette année, à un moment donné, c'était un mauvais choix d'abrasif qui avait été utilisé.

M. Poinlane (Pascal) : M. Bonnardel, le fait que cet entrepreneur-là a déjà eu des manquements, là, en 2015, 2016, 2017, ça ne vous interpelle pas?

M. Bonnardel : Tout à fait. Je vous donnerais les notes sur lesquelles le ministère a évalué Transport Mario Giguère de 2014 à aujourd'hui. En 2014, il y avait une note de 76 %. Ça a monté à 86 %, 85 % et 92 % pour 2017‑2018, pas cette année. Donc, vous comprendrez que, nécessairement, dans les conditions où le MTQ juge satisfaisant le travail, le travail de l'entreprise privée, bien, écoutez, là, ça prend des manquements majeurs.

Cette tempête, c'est encore une fois une tempête de trop, un carambolage de trop. Et maintenant on vous le confirme, oui, il y a eu faute de la part de l'entrepreneur. Maintenant, on aurait dû nous aussi être plus prévoyants dans le travail que nous avons fait sur le terrain en mentionnant, donc, qu'il n'y avait qu'un patrouilleur, pas d'équipe de relève pour venir supporter, et dédier par la suite, à partir de l'hiver prochain, quelqu'un responsable des automobilistes, de l'usager, et quelqu'un d'autre qui va être capable de faire l'analyse du travail par les entreprises privées pour être capable de donner l'information directement au Centre intégré de gestion de la circulation.

Le Modérateur : On va passer à Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. M. Bonnardel, j'aimerais savoir quel pourcentage de la faute, là, quand vous lisez le rapport, qui, selon vous, doit être prise par le ministère des Transports par rapport à l'entrepreneur lui-même?

M. Bonnardel : Bien, écoutez, c'est difficile d'évaluer ce pourcentage. Vous savez, l'entrepreneur a à entretenir, donc, la route. Vous le savez, là, avec les données GPS, on a bien vu qu'il n'y avait pas eu de ses camions, à l'entrepreneur, avant 11 h 24, et, selon les conditions routières et conditions de tempête, et de neige, et de vent, il aurait dû y avoir des camions dès 7 h 50. Alors, dans ces conditions, on a été chanceux qu'il n'y ait pas eu d'accident grave, qu'il n'y ait pas eu de décès.

Maintenant, l'entrepreneur a un rôle à jouer immensément important, c'est d'assurer la sécurité. Nous aussi, on en a un, là, vous le savez tous. Vous êtes sur la 20, un jour ou l'autre, la 40, vous voyez ces patrouilleurs, avec les camions bleu et blanc, qui circulent, c'est à eux aussi... C'est certain que la priorité de ces patrouilleurs, c'est de s'assurer de la sécurité d'un automobiliste qui est arrêté le long de la route.

Maintenant, s'il est seul, et c'était le problème de ce matin en question, d'être capable d'évaluer ce qui s'en vient, là, puis que là de ne pas savoir que les camions ne sont pas passés, d'appeler le centre de gestion, dire : Écoutez, on a un problème, là, je n'ai pas vu de camion, moi, depuis les trois dernières heures... Alors, ces informations ont mal été relayées. Dans ces conditions, on a une faute aussi. On aurait dû réagir beaucoup plus rapidement pour se dire : On va avoir un problème, là, si on n'a pas quelqu'un qui vient mettre des abrasifs ou déneiger, donc, cette portion de 14 kilomètres.

Mme Cloutier (Patricia) : Juste pour bien comprendre, à l'hiver 2019‑2020, est-ce que ce sera ce même entrepreneur-là qui va être affecté à cette route-là pour terminer son contrat?

M. Bonnardel : Il n'a pas renouvelé son contrat pour cette portion.

Mme Cloutier (Patricia) : Il n'a pas renouvelé, donc... C'est vous qui lui avez demandé de ne pas renouveler ou c'est lui-même qui s'est retiré?

M. Bonnardel : C'est lui-même qui s'est retiré.

Mme Cloutier (Patricia) : O.K., étant donné ce qui est arrivé le 2 février.

Et je voulais savoir, est-ce que vous trouvez ça... j'ai lu, je pense, à deux places dans le rapport que c'est par la radio, les nouvelles à la radio que certaines personnes ont appris qu'il y avait un carambolage, là, dans ce coin-là. Est-ce que c'est préoccupant au niveau des communications, là, au ministère des Transports?

M. Bonnardel : Bien, tout à fait. Dans la chaîne de communication, d'aviser le 5-1-1, le centre de gestion de la circulation et de s'assurer par la suite qu'on va relayer ces infos au 5-1-1, nécessairement aux médias par la suite qui vont informer, par les radios ou autres, ou les nouvelles technologies, là, qu'il y a un problème sur l'autoroute 20, oui, c'est notre rôle de s'assurer de dire aux gens : Il y a un carambolage, prenez telle voie d'évitement pour ne pas... puis, à quelque part, d'assurer la sécurité des automobilistes.

Alors, oui, dans une certaine mesure, si on avait eu une liste de rappel, on aurait pu communiquer... si on avait pu communiquer, pardon, avec d'autres employés pour venir nous épauler, d'autres patrouilleurs, on aurait peut-être pu prévoir plus rapidement et puis ne pas en arriver à avoir ce carambolage de 70 véhicules.

Le Modérateur : Andrée Martin, TVA.

Mme Martin (Andrée) : J'aimerais savoir, on a souvent parlé de... vous parlez de 70 véhicules impliqués. Dans le rapport, on parle de 70 véhicules accidentés. C'est...

M. Bonnardel : Je n'ai pas le chiffre exact...

M. Villeneuve (Jean) : C'est 70 véhicules accidentés, mais 200 impliqués, qui ont été bloqués derrière le carambolage.

Mme Martin (Andrée) : O.K., ça, c'est réglé. Pour les blessés graves, quelle est la... il y a eu deux blessés graves, deux autres personnes ont subi des blessures majeures. Quelle est la nature de ces blessures?

M. Bonnardel : Je n'ai pas ce rapport. Je ne peux pas vous donner l'info, je n'ai pas cette info des blessures.

Mme Martin (Andrée) : Puis pour la logistique, je veux juste bien comprendre la logistique, est-ce que c'est un patrouilleur du ministère des Transports qui fait l'appel à TMG pour dire : OK, go, passe avec les camions? Comment ça fonctionne?

M. Villeneuve (Jean) : Il y a eu des discussions avec Transport Mario Giguère, mais Transport Mario Giguère relayait de l'information à son patrouilleur sur les conditions météorologiques. Puis, vers 11 h 24, il y a eu des communications... avant 11 h 24, là, entre le ministère et Mario Giguère.

Mme Martin (Andrée) : Mais qui décide, qui dit : On doit passer? Le patrouilleur appartient à qui? Au MTQ ou à Mario Giguère?

M. Villeneuve (Jean) : L'entrepreneur a un patrouilleur sur le réseau qui regarde les conditions météorologiques, qui les relaie au ministère et qui va décider, lui, de sortir les camions puis aussi du type d'abrasif à appliquer sur la route.

Mme Martin (Andrée) : O.K. Donc, c'est le patrouilleur de Mario Giguère.

M. Villeneuve (Jean) : Mais le ministère a également un patrouilleur qui s'assure que les entrepreneurs réalisent les travaux puis que l'intervention soit cohérente avec ce qui est perçu sur le réseau, là, comme conditions.

Mme Martin (Andrée) : Puis en terminant, peut-être, la responsabilité des automobilistes dans ce carambolage-là.

M. Bonnardel : Bien, oui, je l'ai mentionné, bien respectueusement, pour les automobilistes partout au Québec, il y a eu une moyenne de 10, 11, 12 carambolages dans les trois, quatre dernières années. Il n'y en a pas eu plus cet hiver, même si on a eu l'impression qu'il y en a eu énormément. On a eu un hiver difficile, mais je pense que notre rôle, c'est un rôle de prévention aussi, C'est pour ça que j'ai demandé à la SAAQ, à la fin de l'hiver, d'être capable de... pas de rétablir, mais d'augmenter, donc, en termes de prévention, les publicités pour l'hiver prochain. Il y aura des investissements de près de 800 000 $, comparativement à 200 000 $, du côté de la SAAQ pour faire plus de prévention et d'amener les automobilistes à réduire leur vitesse, de s'ajuster avec des conditions hivernales extrêmement difficiles.

Alors, on a tous une part. Les automobilistes ont une part, mais, de notre côté aussi, on doit assurer la sécurité du réseau et, là-dessus, on prend acte de ce rapport.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je peux me permettre de vous poser aussi une question, M. le ministre, donc il y a eu effectivement ce carambolage. Il y en a eu d'autres, notamment celui de l'autoroute 40, qui a été pas mal médiatisé. Est-ce que vous attendez encore des réponses de ce côté-là ou... Je ne me souviens pas des vérifications qui avaient été entreprises.

M. Bonnardel : Bien, les réponses que j'ai données, c'est qu'on va planter plus d'arbres. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, il y aura des panneaux pour aviser les automobilistes que c'est un secteur extrêmement dangereux l'hiver, si je peux le dire ainsi, là, à savoir que, oui, il y a des vents assez violents qui viennent de l'ouest, toujours, donc c'est un secteur... ceux qui utilisent cette autoroute le savent très, très bien. Donc, on va prévenir, avec ces panneaux... certains ont déjà vu ces panneaux le long des autoroutes, là, pour être capable d'aviser, exemple, quand on rentre dans la réserve faunique, là, on voit, là, s'il y a des conditions hivernales, qui nous disent : Tel secteur est fermé ou tel secteur est un peu plus enneigé. Donc, on va épauler, aider les automobilistes face à ce qui s'en vient devant eux.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais donc, dans le cas du carambolage de l'autoroute 40, il n'y avait pas eu cette demande d'enquête? Reste qu'il y avait énormément de véhicules impliqués...

M. Bonnardel : Oui, mais le travail des entrepreneurs a été bien fait. Je ne peux pas mettre la faute sur aucun des entrepreneurs qui... Celui qui faisait le travail pendant cette journée en question a bien fait son travail. Avec les données GPS que nous avons obtenues, là, je ne peux pas le blâmer.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, dans le cas du carambolage de l'autoroute 20, il y a eu cette demande d'enquête parce que les premières informations pointaient dans la direction d'un manquement de la part de...

M. Bonnardel : Bien, la première chose que je veux savoir... à chaque fois, je vous l'ai souvent dit, quand il y a des accidents majeurs, mortels ou autres, je veux, surtout quand c'est l'hiver, je veux savoir ce qui s'est passé. Alors, première chose, est-ce que l'entrepreneur... est-ce que nous, en régie, on a fait le travail, si c'est le cas, puis, de l'autre côté, est-ce que l'entrepreneur privé a fait le travail?

Donc, avec ces données GPS, où 100 % de nos véhicules ont des capteurs GPS... de l'autre côté, du côté du privé, on est à 83 %, on devrait être à près de 100 % à partir de l'an prochain. Donc, ça, c'est immensément important pour être capable de définir et de voir de quelle façon nos entrepreneurs travaillent. Alors, c'est ça, pour ce qui est de l'autoroute 40, on ne peut pas blâmer personne pour ça.

Le Modérateur : O.K. Pascal Poinlane, RDI, a une question additionnelle.

M. Poinlane (Pascal) : Oui. Pour revenir sur les amendes, maintenant, quand on parle du pourcentage du contrat... vous avez dit, dans le cas de Mario Giguère transport, là, il y a 5 300 $ d'amende pour le 2 février. Alors, avec la nouvelle façon de calculer, ça ferait une amende de combien?

Mme Leclerc (Anne-Marie) : On est actuellement à travailler à établir les pourcentages finaux, mais, très certainement, ça sera supérieur aux 5 000 $ dont vous parliez tout à l'heure.

M. Poinlane (Pascal) : De l'ordre du double, du triple?

Mme Leclerc (Anne-Marie) : On s'organise pour que ça soit suffisamment dissuasif. Donc, on a un terrain d'atterrissage à définir.

M. Poinlane (Pascal) : Est-ce que la responsabilité civile n'est pas suffisante?

Mme Leclerc (Anne-Marie) : On est en situation contractuelle avec l'entrepreneur. Il y a eu un défaut d'exécution, puis on pense que, quand même, on doit avoir une retenue suffisante pour faire en sorte... pour inciter l'entrepreneur à faire beaucoup plus attention à ces exigences contractuelles.

M. Poinlane (Pascal) : Et puis une petite dernière. M. Bonnardel, le fait qu'il y ait juste un patrouilleur du MTQ pour surveiller 10 contrats, là, c'est à peu près ça qu'on lit dans le rapport, est-ce que ce n'est pas un peu toujours le même problème avec MTQ, c'est qu'on ne surveille pas assez les contrats qu'on donne au privé? Que ce soit sur les chantiers, que ce soit sur les routes, c'est un peu toujours le même problème. Ce patrouilleur-là, pauvre lui, il avait tellement de routes à surveiller que c'était impossible qu'il fasse tout ça, là.

M. Bonnardel : Dans des conditions hivernales difficiles, on peut prévoir, là, hein? On est équipés. On a des bureaux, là, comme je vous le mentionnais, quatre bureaux, là, on est capables de définir la température de l'asphalte, les vents et tout ça. Donc, on est équipés. On devra être mieux équipés dans différents secteurs.

Mais, au-delà de ça, il est certain que ce matin en question le patrouilleur était en train d'aider quelqu'un parce que les conditions sont extrêmement difficiles, et là ça lui prend une heure. Il attend peut-être une remorqueuse, il attend peut-être la SQ puis, de l'autre côté, bien là, il continue de neiger puis il continue de venter, et là il ne se rend pas compte ou il ne peut pas voir si les camions ont passé autre que peut-être surveiller l'asphalte puis de regarder si, oui ou non, c'est déneigé.

Mais on a eu un problème ce matin-là de ne pas avoir assez d'effectifs, minimalement une personne responsable de la surveillance du réseau du déneigement, pour se dire : O.K., on a un problème, il faut communiquer avec le centre intégré de gestion. Il faut être capable d'envoyer un appel à l'entrepreneur : Pourquoi vous n'êtes pas sur l'autoroute?, puis là, bien, de prendre des mesures rapidement pour minimalement, s'il le faut, par la suite, appeler la SQ pour réduire la vitesse la circulation et là de faire un convoi. Il y a des situations où on aurait pu aviser le 5-1-1, le canal de communication, où ça a été déficient. Alors, il faut faire mieux.

Le Modérateur : Est-ce qu'il y avait d'autres questions? Andrée Martin.

Mme Martin (Andrée) : Pour résumer, dans le fond, vous prenez une partie du blâme. Le gouvernement prend une partie du blâme ainsi qu'aux déneigeurs.

M. Bonnardel : Je ne suis pas gêné de vous dire qu'on peut faire mieux puis on devra faire mieux l'hiver prochain. Encore, nous sommes chanceux de ne pas avoir eu de décès. Il y a eu, oui, malheureusement, certaines personnes qui ont eu des blessures un peu plus graves, mais il n'y a pas eu de décès pour 200 véhicules arrêtés, 70 accidentés. Moi, un hiver parfait, ce serait zéro carambolage, mais, bon, on va amener les gens à être encore plus sensibilisés avec des campagnes de prévention pilotées par la SAAQ.

Mais au-delà de tout ça, j'ai donné le mandat à l'équipe... on devrait avoir les effectifs dès l'hiver prochain, là, pour s'assurer de prévenir, avec des températures... on est équipés, là, hein? On est équipés pour être capables de se dire : O.K., demain ou dans trois heures, là, on va avoir un problème, ça prend du monde sur le terrain pour aider à assurer la sécurité de notre réseau supérieur.

M. Poinlane (Pascal) : Est-ce que je comprends qu'on double le nombre de patrouilleurs en cas de conditions métérologiques pénibles et difficiles?

M. Bonnardel : Tout à fait.

M. Poinlane (Pascal) : O.K. Puis c'est ça, vous avez bien expliqué que vous divisez les tâches.

M. Bonnardel : C'est ça.

Mme Cloutier (Patricia) : Si je peux me permettre, ça va coûter combien, ça, quand on double le nombre de patrouilleurs?

M. Bonnardel : Ce n'est même pas une question de sous...

Mme Cloutier (Patricia) : Non, ce n'est pas que ça va coûter si cher.

M. Bonnardel : Non, parce que, si ça nous coûte 500 000 $ en emplois, en salaires, bien, il n'y a pas assez de 500 000 $ pour sauver un décès, pour moi.

M. Gagnon (Marc-André) : Peut-être une petite précision à ce sujet-là, M. Bonnardel. Donc, s'il y a deux fois plus de patrouilleurs, est-ce que vous avez les effectifs suffisants? Parce qu'on sait que la pénurie de main-d'oeuvre, ça frappe notamment le ministère des Transports.

M. Bonnardel : On va devoir... je l'ai mentionné, pour moi, l'expertise au MTQ, c'est extrêmement important, qu'on parle des techniciens, des ingénieurs, de la surveillance sur nos routes. On va s'assurer d'avoir des gens à partir de l'hiver prochain.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, de nouvelles embauches.

M. Bonnardel : S'il le faut, on le fera.

Le Modérateur : Ça va. Donc, je crois que ça complète. Je vous remercie beaucoup d'être venus à la salle Evelyn-Dumas pour le dévoilement de ce rapport d'enquête. Belle journée à vous.

M. Bonnardel : Merci.

(Fin à 14 h 23)

Participants


Document(s) associé(s)