(Huit heures quarante-neuf minutes)
M. Bérubé : Merci. Bienvenue, je
dirais, à ce bilan de la dernière session parlementaire du Parti québécois.
D'abord, je vais saluer la fantastique
équipe qui m'accompagne, l'équipe des députés du Parti québécois, une équipe
rigoureuse, une équipe attentionnée, une équipe humaniste, une équipe totalement
dédiée aux intérêts du Québec.
L'aile parlementaire du Parti québécois
travaille pour améliorer la vie des Québécois en forçant le gouvernement à
respecter ses engagements, en proposant des mesures concrètes. On a toujours
voulu être une force de propositions, bien davantage qu'une force d'opposition,
et c'est réussi en ce qui nous concerne pour cette session. Des propositions
davantage que de l'opposition.
On appuie toute revendication
nationaliste, mais, à date, les résultats ne sont pas là de ce gouvernement
autoproclamé nationaliste. L'indépendance du Québec, pour nous, reste la seule
façon de s'exprimer pleinement comme nation. Nous sommes la seule voix qui
défend pleinement le Québec en toutes circonstances, pas seulement lors de la
fête nationale, et qui défend vraiment la langue française.
Des exemples concrets des propositions
qu'on a faites. Par exemple, deux projets de loi, un pour le respect des
obligations climatiques, un autre pour l'indépendance environnementale. C'est aussi
l'obtention de financement pour la clinique SABSA, à Québec, suite aux
interventions de Sylvain Gaudreault et antérieurement d'Agnès Maltais.
C'est aussi des symboles forts. Par exemple, pour la première fois de
l'histoire, notre fier drapeau des Patriotes qui a flotté sur l'Assemblée
nationale. C'est également le tribunal spécialisé pour les violences sexuelles,
une proposition que le Parti québécois a faite, et, encore une fois, notre
capacité de faire travailler les formations politiques autour d'enjeux communs.
Évidemment, notre bilan, il est en
fonction de toutes ces idées qu'on a proposées, toutes ces questions
pertinentes qui ont souvent fait bouger le gouvernement également. Je pense aux
trop-perçus d'Hydro-Québec, où des questions cet automne, des questions ce
printemps ont fini par faire bouger le gouvernement du Québec.
Évidemment, le gouvernement se charge de
parler de ses bons coups, il le fera abondamment, il a beaucoup de moyens pour
le faire. Mais, il y a un certain nombre d'angles morts à la CAQ. D'abord,
l'environnement, projet GNL, le climat, manifestement, de tenir un événement
spécial sur l'environnement, ce n'était pas suffisant. C'est au quotidien que
ça doit paraître que ce gouvernement est préoccupé d'environnement.
La protection de la langue française et la
culture. Depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ, la ministre ne réussit pas à
donner une impulsion, à démontrer que la CAQ, de un, est nationaliste et, de
deux, se préoccupe de l'avenir de notre culture et de l'avenir de la langue
française.
Le dossier de l'agriculture. Au cours des
dernières heures, vous avez été témoins d'un ministre qui semble ne pas être en
contrôle, ne pas réaliser ce qui se passe dans son ministère, ce qui est grave.
On considère que ce ministre a échoué plusieurs tests de leadership et des
tests éthiques également.
Puis évidemment le Dr Carmant, qui,
bien qu'engagé pour la cause des enfants, ne réussit pas à donner les réponses
nécessaires au moment où ça compte pour la protection de l'enfance.
Donc, notre importance... l'importance
qu'on accorde à nos propositions, c'est partout. C'est en commission
parlementaire, par exemple, où, lorsqu'on est présents, on présente des amendements,
on les explique, on donne une voix, on parle de nos valeurs, et elles ne
changent pas.
Vous allez voir, au cours des prochaines
heures, dans le travail qui va se faire sur le projet de loi n° 9,
sur projet de loi n° 21, toute la rigueur dont on est
capables. Et je suis convaincu que le Parti québécois, par son aile parlementaire
mais aussi par son aile, disons, militante, est l'endroit par excellence où on
pourra faire valoir des idées, au cours des prochains mois, des prochaines
années. Je vous remercie puis je suis en mesure de prendre vos questions.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci au chef du troisième groupe d'opposition. Pour la période des questions,
on va commencer avec Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
mesdames messieurs. Peut-être juste une question, en partant, sur le bâillon,
là. Il va y avoir un bâillon, c'est officiel maintenant. Comment vous réagissez
à ce bâillon-là? Est-ce que, pour vous, c'est normal qu'un projet de loi aussi
important, entre autres, que la laïcité, qui implique quand même un certain
nombre de valeurs chez les parlementaires, passe sous un bâillon?
M. Bérubé : Ce n'est pas une
bonne idée, un bâillon, tant pour le projet de loi n° 21
que pour le projet de loi n° 9. Ça démontre une
mauvaise planification parlementaire du leader du gouvernement. Il y aura un vote
sur l'opportunité du bâillon. Nous annonçons que nous allons voter contre. Ce n'est
jamais une bonne idée, à plus forte raison sur le projet de loi n° 21,
qui est un projet de loi fondamental, donc. On a commencé tardivement à
l'étudier, et nous sommes d'avis que, si on se retrouve dans cette situation, c'est
aussi lié à la planification parlementaire et au fait que le premier ministre a
choisi de donner deux projets de loi à un ministre qui est également leader
parlementaire, qui va être surchargé, beaucoup moins cet automne. Mais, pour ce
qui va se passer en fin de semaine, le bâillon, c'est la démonstration d'un
échec de planification parlementaire du gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Sur un
autre sujet, vous avez parlé d'environnement tout à l'heure. QS vient de dire,
en conférence de presse il y a un tout petit moment, que, si le gouvernement
n'arrive pas avec un plan crédible pour la réduction des gaz à effet de serre,
d'ici octobre 2020, ils vont faire du blocage systématique du Parlement,
un blocage parlementaire systématique. C'est ce qu'ils ont dit, là. Ce qu'on
comprend, c'est que ça ne va pas juste toucher les questions d'environnement,
mais que ça toucherait l'ensemble des travaux parlementaires. Est-ce que vous
trouvez que c'est démocratique, une procédure ou, en fait, une menace comme
celle-là?
M.
Bérubé
: Ce
qui est démocratique, c'est de faire valoir ses idées et de voter selon ses
convictions. Nous, on est une force de proposition, on n'est pas une force
d'obstruction. Et je réalise comme mes collègues que, depuis octobre dernier, Québec
solidaire s'est radicalisé. Ce n'est pas notre façon de fonctionner. On préfère
inspirer à travers nos idées. On est face à un gouvernement majoritaire mais on
pense que la force des idées, la force de nos propositions peut avoir un impact
positif pour infléchir le gouvernement, pour s'assurer qu'il puisse considérer
nos arguments. Et ce n'est certainement pas notre façon de travailler, de faire
obstacle. Je pense que les idées sont plus fortes que ce genre de méthode.
M. Gagnon (Marc-André) : On
poursuit avec Alain Laforêt, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous tous. C'est l'heure de votre bilan aussi. Votre mauvais coup de la
session?
M.
Bérubé
:
Notre... On laisse ça aux chroniqueurs habituellement, hein? Je n'y avais pas
réfléchi, M. Laforêt. Mauvais coup? Je peux y revenir à la fin, le temps d'y
réfléchir?
M. Laforest (Alain) : Bien,
je vais vous poser ma deuxième question.
M.
Bérubé
:
Avez-vous un choix de réponses?
M. Laforest (Alain) : J'en ai
plein, de choix de réponses.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que le départ de Catherine Fournier, c'est un mauvais coup?
M. Laforest (Alain) : C'était
la question que je voulais poser.
M.
Bérubé
: Je
crois que c'est une mauvaise décision qu'elle a prise. Parce que, lorsqu'on
regarde le travail qu'on a fait, il y a l'ouverture nécessaire pour faire
valoir ses idées. Il y a un événement important, en novembre prochain, où tout
sera sur la table sauf la nécessité de l'indépendance. Et, à terme, je pense
que vous allez voir bien davantage de gens se joindre au Parti québécois ou
revenir au Parti québécois que de le quitter. Alors, il y a tout l'espace
nécessaire pour ça.
On lui souhaite bonne chance dans ses
projets. Mais, quant à nous, on a continué le travail ensemble, on est soudés,
on a vraiment du plaisir à travailler ensemble. Et chaque jour on sait qu'on
est privilégiés de représenter des gens de notre circonscription et privilégiés
de représenter cette grande formation politique qui a une riche histoire mais
un grand avenir. Il n'en tient qu'à nous.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez eu le temps d'y penser, votre mauvais coup?
M.
Bérubé
:
Bien, mauvais coup, je ne sais pas, je trouve que...
M. Laforest (Alain) : ...bien,
là. Il n'y a pas eu d'erreur stratégique?
M.
Bérubé
: Non,
mais, si ça ne me vient pas spontanément, ça ne doit pas être quelque chose de
très grave.
M. Gagnon (Marc-André) : Je
vais changer de chapeau et me permettre une question. Marc-André Gagnon, du Journal
de Québec. Est-ce que ça vous a fait mal de passer du statut de deuxième à
troisième groupe d'opposition?
M.
Bérubé
:
Bien, ce n'était pas notre choix, hein? J'ai dit : On était 10. C'est
le cas de le dire, on repart à neuf. Mais ça n'a pas changé la nature de notre
travail. Nous, on acquitte le mandat qu'on s'est fait donner par l'électorat.
Alors, c'est sûr que, dans l'ordre des questions, on arrive quatrième, au plan
protocolaire, on est quatrième, mais nous, on le sait qu'on a eu plus de votes
que Québec solidaire puis qu'on a autant de sièges élus. Et les gens de
Marie-Victorin ont élu une députée du Parti québécois. Donc, c'est une
déception. Mais le lendemain on recommençait à travailler.
Puis d'ailleurs il y a eu un conseil
national qui a suivi, à Trois-Rivières, qui a été couronné de succès. Donc, on
travaille et puis on se concentre sur le positif, comment rassembler les gens.
Puis il y a des signaux intéressants, lorsqu'on regarde, il y a des gens qui se
joignent à nos travaux, les consultations qu'on a faites. Moi, je trouve qu'au
Parti québécois on réussit bien à chacune de nos étapes : le bilan de la
dernière élection du 1er octobre, le Conseil national, le congrès qui s'en
vient. Beaucoup d'humilité, mais beaucoup de détermination aussi. Et j'aime
bien notre façon de travailler.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
est-ce qu'il reste quand même que... est-ce qu'il ne reste pas que ça vous
donne plus de difficulté à prendre votre place? Ou est-ce que c'est simplement
plus dur pour l'orgueil, là?
M. Bérubé : Non, ça ne change
rien. Ça ne change rien parce que ça ne nous empêche pas de déposer des projets
de loi, de poser les questions qu'on veut, d'intervenir dans les points de
presse, d'intervenir dans les régions du Québec. Parce qu'on fait le tour des
régions, on n'est pas seulement dans nos circonscriptions. Donc, ça ne change
rien. Et ceux qui pensaient que ça allait avoir un impact sur notre moral
voient bien qu'on est toujours aussi motivés puis on a toujours autant de
passion pour le Québec. Puis notre première ambition, elle n'est pas
personnelle, elle est pour le Québec, et chaque jour on le réalise.
Le Modérateur
: Marco
Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui.
Bonjour. La porte du PQ est-elle ouverte à Catherine Fournier?
M. Bérubé : Bien sûr, mais pas
seulement à Catherine Fournier, à toutes les personnes qui ont envie de s'unir
autour du projet d'indépendance.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais l'invitez-vous à revenir au Parti québécois?
M. Bérubé : Bien, la porte est
ouverte. Si elle a envie de revenir, oui, oui. Alors, il faudrait lui poser la
question à elle, mais nous, évidemment, oui. C'est une élue, elle a été élue
sous la bannière du Parti québécois, alors ça serait juste normal.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comptez-vous appuyer le projet de loi n° 21?
M. Bérubé : On réserve
toujours notre vote à la fin. On va voir comment vont se passer les travaux.
Évidemment, il y a plusieurs éléments avec lesquels on est en accord, mais
c'est minimal. Je répète les deux amendements qu'on va pouvoir faire un peu
plus tard, donc : d'assujettir les éducateurs, éducatrices de services de
garde et de CPE à la loi et aussi le réseau scolaire privé. C'est nos deux
demandes. Puis je pourrai aussi ajouter avoir un échéancier pour les
modifications du cours Éthique et culture religieuse, la partie enseignement
religieux.
Donc, on souhaite un projet de loi qui est
plus cohérent. Tant qu'à être là-dedans, là, aussi bien avoir la meilleure loi
possible. Il nous apparaît qu'on est en phase avec la population du Québec.
Quand 69 % disent : Les enseignants devraient être assujettis, le
gouvernement le fait, mais 67 % pour les services de garde, il décide de
ne pas le faire. Nous, on avait cette position-là bien avant de voir ce
sondage, et ça nous paraît totalement cohérent. D'autant plus que le ministre
nous a dit cette semaine que, selon lui, les éducateurs, éducatrices de service
de garde et de CPE sont des personnes en autorité. Alors, pourquoi ne pas le
placer dans la loi? On croit encore que c'est possible de le faire changer
d'idée.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Ces propositions d'amendement sont-elles des conditions à votre appui au projet
de loi?
M. Bérubé : C'est des
conditions pour que la loi soit la meilleure possible. Mais ultimement on aura
à se poser la question : Est-ce que c'est une avancée qui est souhaitable?,
si on compare avec le fait qu'on n'a rien présentement. Projet de loi n° 62 est suspendu, pour le visage découvert. Donc, on
réserve toujours notre vote à la fin, mais moi, là, jusqu'à la fin des travaux,
je vais essayer de convaincre le gouvernement que nos amendements sont
nécessaires pour son projet de loi, pour notre projet de loi. Parce qu'on devra
tous vivre ensemble puis on devra tous appeler à l'appliquer, appeler à faire
respecter la loi. Ça, ça va être un enjeu pour tous les parlementaires après.
Le Modérateur
:
François Cormier, TVA.
M. Cormier (François) :
Diriez-vous que le projet de loi n° 21 va mettre le
couvercle sur la marmite du débat sur la laïcité et les signes religieux au Québec?
M. Bérubé : Je ne crois pas.
Je crois que c'est, je dirais, une conclusion de tous les débats de Bouchard-Taylor,
mais il y en aura d'autres sur les contestations qui viendront de partout, qui
viendront du gouvernement canadien, du Canada anglais, de gens qui ne veulent
pas respecter la loi québécoise. Et le gouvernement Legault sera confronté au
fait que, quelles que soient les lois qu'on adopte ici, l'important, c'est
qu'elles puissent être appliquées, elles puissent être respectées. Et je pense
qu'il va réaliser que, notamment de la part du Canada, du gouvernement
canadien, ils ne nous feront pas de cadeau là-dessus. Donc, il y aura des
contestations, évidemment, il y aura des suites.
Mais, le geste qu'on va poser, en fin de
semaine, c'est les parlementaires qui vont voter, et ça, c'est important. Ce
n'est pas les juristes, ce n'est pas les lobbys, c'est les élus de l'Assemblée
nationale. Et ça devrait être comme ça en toutes circonstances, alors, pour ce
projet de loi comme d'autres. Mais il y aura des suites qui sont déjà annoncées
par des contestations. English School Boards l'a déjà annoncé, d'autres
juristes aussi. Justin Trudeau, en 10 minutes, a résumé qu'il n'avait
aucune ouverture là-dessus. Donc, c'est ça, être dans le Canada.
M. Cormier (François) : Mme
Hivon, vous qui avez beaucoup travaillé sur la convergence souverainiste,
maintenant que vous décrivez, comme parti, Québec solidaire comme des gens
radicaux, est-ce que c'est une bonne chose, avec le recul, de ne pas avoir été
fusionné ou de ne pas avoir fait cette convergence...
Mme
Hivon
: Il
n'a jamais été question de fusion.
M. Cormier (François) : ...non,
non, pas fusion, jamais avoir fait cette convergence-là?
Mme
Hivon
:
Écoutez, c'est quelque chose qui est derrière nous, hein? On y a travaillé fort,
avec toute notre bonne foi, et puis maintenant on est vraiment convaincus qu'on
a l'avenir pour rassembler les souverainistes qui veulent se rassembler autour
du projet d'indépendance. Vous savez que, pour nous, c'est vraiment la
priorité, c'est le socle commun. Alors, pour nous, c'est le lieu de
rassemblement, et on espère qu'avec ce qui s'en vient dans les prochains mois
les gens... et on est confiants que les vont avoir le goût de venir se
rassembler autour du Parti québécois, qui fait vraiment de l'indépendance une
priorité.
M. Cormier (François) : Peut-être
une dernière sur les maternelles quatre ans, l'évaluation que vous en faites,
puisqu'on est en fin de session parlementaire, jusqu'à maintenant, de leur
travail.
Mme
Hivon
:
Bien, vous m'avez entendue cette semaine donner mon bulletin au ministre. Donc,
je pense que la maternelle quatre ans est un exemple assez éloquent de
l'improvisation dont ce gouvernement-là fait preuve avec pourtant un engagement
qui est son engagement phare en éducation. C'est une improvisation qui est
désolante parce qu'autant sur le fond des choses on veut avoir la meilleure
mesure possible pour la réussite et l'épanouissement de nos tout-petits, autant
sur l'implantation on n'a toujours pas à ce jour le début du commencement d'un
plan, malgré même des demandes d'accès à l'information.
On viole même le processus d'accès à
l'information, plutôt que de donner des informations. De deux choses l'une, ou
bien ces informations-là n'existent tout simplement pas, ce qui est
profondément inquiétant, quand on engage 2 milliards et tout le Québec
dans un projet comme ça, ou bien ils existent mais ils ne sont pas concluants,
donc on ne veut pas les montrer.
Le Modérateur
: Romain
Schué, Radio-Canada.
M. Schué (Romain) : Bonjour.
Est-ce que vous avez une réaction, déjà, concernant le fait que le gouvernement
a décidé d'utiliser une dérogation pour soustraire aux pesticides sur... qu'on
dit tueurs d'abeilles?
M. Bérubé : Je demanderais à
mon collègue Sylvain Roy de pouvoir intervenir là-dessus si c'est possible. Sylvain...
Je vais te laisser mon siège.
Des voix
: ...
M. Roy
: Ne partez pas
de rumeurs, s'il vous plaît! Savoir la place qu'on a, c'est une grande qualité
aussi.
Bien, écoutez, bon, j'ai pris connaissance
de ça ce matin, dans les médias. Bon, ce que j'en sais, c'est que des
agriculteurs qui sont en problématique avec le retard des semences, bon, ont
demandé ça, et, bon, ça a été accordé. C'est une mesure exceptionnelle, à ce
qu'il semble, mais, en même temps, c'est une brèche, puis c'est une porte
ouverte, et c'est inacceptable. Donc, ça ne devrait pas être autorisé. Donc
personnellement, on est contre. Est-ce que ça répond à votre question?
M. Schué (Romain) : Ça répond
à ma question. Mais, j'ai d'autres questions pour M. Bérubé.
Une voix
: Tu n'as pas
été chef longtemps!
Une voix
: Au PQ, ils
ne sont jamais chefs longtemps!
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Schué (Romain) : M. Bérubé,
vous aviez parlé de valeurs, avant. Il a beaucoup été question de valeurs avec
M. Ouellet et Mme Perry Mélançon dans le projet de loi n° 9.
Vous avez posé beaucoup de questions sur... les oppositions ont posé beaucoup
de questions sur le manque d'informations sur les conditions qui pourraient
affecter la résidence permanente. Est-ce que vous avez des regrets, à ce
niveau-là, que le gouvernement ne vous ait pas donné plus de réponses? Et, plus
globalement, est-ce que vous qualifiez le gouvernement, dans ce cas-là,
d'obtus, de flou? Est-ce que vous avez une définition là-dessus, un mot pour
qualifier ce qui s'est passé durant le projet de loi n° 9?
M. Bérubé : Si vous avez
écouté ma question, cette semaine, au premier ministre, je lui demandais tout
simplement d'intégrer les 18 000 dossiers au nouveau système, ce qui
est faisable. Et je crois sincèrement, en tout respect pour le premier
ministre, qu'il n'a pas compris ma question. Donc, on vit un peu les mêmes
choses avec le premier ministre, vous et moi, vous en campagne électorale et moi
maintenant.
Quant à sa réponse, c'est un enjeu
éminemment humain, c'est, je dirais, la parole donnée, c'est la réputation du
Québec qui est en jeu. Il n'y a pas beaucoup de politique à faire avec ça. Il
faut assurer aux gens qui ont choisi le Québec qu'ils puissent être heureux,
trouver un emploi, vivre en français. Et ces dossiers-là, c'est des gens qui
existent pour vrai, et on ne peut pas si facilement, de façon désinvolte, faire
fi de tous ces destins en attente de vivre avec nous au Québec. Et la proposition
concrète qu'on a faite, c'est d'intégrer les 18 000 dossiers au
nouveau système. Alors, on ne désespère pas qu'il puisse accepter d'ici la fin
des travaux. Ma collègue Méganne Perry Mélançon va suivre ça de très près.
Je me suis dit ensuite : Peut-être
que les 3 à 4 000 dossiers qui sont déjà au Québec pourraient être
priorisés. Non plus. Alors, il y a là un manque d'humanisme. Il me semble que
ça relève davantage, je ne sais pas, d'une vision très stricte ou calculée de
l'impact que ça va avoir dans la population, de dire : Nous, on est fermes
et puis on va là où est-ce qu'on avait dit. Quoiqu'ils sont durs à suivre. Donc,
ce projet de loi là, pour l'instant, on est loin d'être satisfaits de son
évolution.
M. Schué (Romain) : Mais vous
allez voter pour malgré tout?
M. Bérubé : On réserve
toujours notre vote à la...
M. Schué (Romain) : Au début
de session, vous disiez que vous étiez en faveur de ce projet de loi et que
vous étiez prêt à soutenir le gouvernement.
M. Bérubé : Pour l'instant, on
est très insatisfaits. Et, au terme des débats, parce qu'il y a beaucoup
d'amendements qui vont survenir à la fin, on en a parlé ce matin, en caucus, on
réservera notre vote. Mais pour l'instant on n'est pas satisfaits, et le
gouvernement devrait bouger, et je pense qu'il devrait viser le plus grand
assentiment possible des parlementaires. Il ne souhaite pas être isolé sur une
question aussi fondamentale. Donc, on a des propositions concrètes à faire, qui
sont importantes et qui tiennent compte de toutes ces personnes.
Le Modérateur
:
Caroline Plante, LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. Avec les bâillons, est-ce qu'on peut qualifier le gouvernement
d'autoritaire?
M. Bérubé : Je dirais de
brouillon, assurément, parce que c'est une mauvaise planification parlementaire
depuis le début. C'était facile à prévoir, puis pas parce que j'ai occupé le
poste de leader parlementaire. Martin, qui est relativement nouveau dans les
fonctions, l'a observé tout de suite. Très mauvaise planification. Sur le
projet de loi n° 21, qu'est-ce qui nous empêchait de
commencer à siéger en février, par exemple?, absolument rien, puis faire une
alternance avec le projet de loi n° 9. Donc, mauvaise
planification.
Et un leader qui joue le rôle de... Il est
son propre planificateur d'agenda, de toute nature, d'ailleurs, pour le n° 9, puis pour le n° 21, puis
pour son rôle au sein du gouvernement. Donc, ça donne des situations comme celles-là,
assez inusitées.
Mais un bâillon, dans le cas du n° 21, non seulement ça démontre, pour le moins pire, un
problème de planification, mais, en même temps, le symbole est épouvantable
compte tenu de la nature du projet de loi. Donc, nous, on souhaiterait
davantage faire du temps jusqu'à tant que là, bon, on a fait le tour du projet
de loi, les gens qui sont pour voteront pour puis les gens qui sont contre
voteront contre.
Et je veux bien qu'on identifie les
libéraux comme étant des gens qui prennent du temps, c'est vrai, je suis sur la
commission, puis c'est loin d'être pertinent, là, à bien des égards. Mais, en
même temps, le gouvernement a une responsabilité aussi, là-dedans, faire
fonctionner le Parlement correctement.
Mme Plante (Caroline) :
Justement, est-ce que vous pensez que l'habit de premier ministre va bien à
M. Legault? Qu'est-ce que vous auriez à dire par rapport à son
comportement?
M.
Bérubé
:
Bien, je dirais que M. Legault, c'est notre premier ministre, on a de
l'estime pour lui, puis ce n'est pas un poste qui est facile. Lorsqu'il y a des
choses qui sont positives, on est capables de le dire. Dans bien des cas, on
peut être d'accord avec un certain nombre de mesures, mais, quand ça n'a aucun
sens, on le dit aussi.
Maternelles quatre ans, ça n'a aucun sens,
et ça n'a toujours aucun sens. Il n'y a rien qui nous a ralliés là-dessus. De
ne pas demander d'étude... en fait, de ne pas nous présenter d'études puis de
chiffres pour le troisième lien, ça aussi. Le cannabis à 21 ans, ça ne
tient pas la route. Donc, il y a plusieurs projets comme ça qui relèvent
davantage de... que le premier ministre a été convaincu, puis il ne changera
pas d'idée.
Et ça peut être une qualité qu'il peut
ajouter aux siennes, de dire : Bien, j'ai réalisé finalement que ce
n'était pas possible, et je vais changer parce que vous m'avez expliqué que ça
pouvait se faire différemment, puis je vais atteindre mes objectifs
différemment. Le premier ministre a, à certains égards, des choses avec
lesquelles on est pour et d'autres qu'on est contre, puis on est bons joueurs
là-dessus, on est capables de le dire dans les deux cas.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
vous avez de l'estime pour lui, mais ses projets ne sont pas bons ou ne sont
pas tous bons.
M.
Bérubé
:
Certains, pas tous, pas tous, mais j'en ai identifié plusieurs, là. Bon,
l'immigration, on vient d'en parler, ce n'est pas la bonne chose à faire,
maternelles quatre ans, environnement... En matière d'environnement, là, il y a
des gestes très concrets qui pourraient être faits. On a deux projets de loi en
attente, là, qui auraient pu être appelés. En santé, là, j'ai plein de
suggestions, là, qui arrivent... La langue, rien sur la langue. Les
trop-perçus, là, il a reculé, alors... Si, le maternelles quatre ans, là, il
était prêt à reculer, là, on ne dira pas un mot, on va faire comme si ça
n'avait jamais existé. On n'en parlera pas, hein, personne, pas un mot sur la
game, pas un mot sur la game.
Alors, ça n'a aucun sens, les coûts sont
en folie, toutes les marges de manoeuvre vont y passer. Puis le gouvernement a
l'air de savoir mieux que les parents qu'est-ce qui est bon pour eux. Puis la
vérité, là, ce que les parents nous disent : C'est trop jeune pour aller à
l'école, puis notre premier choix, c'est les CPE, puis les besoins, il y en a
beaucoup au primaire, dans les classes, puis au secondaire. Pourquoi ce n'est
pas ça, le plan? Je ne sais pas qui a convaincu M. Legault que les
maternelles quatre ans, ça devait être l'engagement le plus important, pour lequel
il mettait son siège en jeu, mais c'est manifestement quelqu'un qui a
énormément d'influence sur lui.
Le Modérateur
: Mylène
Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :Bonjour. J'aurais aimé savoir : Est-ce que vous trouvez
que le Québec se porte mieux sous un gouvernement caquiste que sous un gouvernement
libéral?
M.
Bérubé
: Bon.
Alors, le Québec bénéficie de marges de manoeuvre importantes qui lui
permettent de faire des choix. Donc, on a souffert de l'austérité, et là les marges
de manoeuvre sont à la disposition du gouvernement. Je dirais que le plus difficile
commence cet automne pour le gouvernement.
Est-ce qu'il se porte mieux? À certains
égards, oui. Lorsqu'il bouge en matière de laïcité... Nous, on trouve que
c'était nécessaire. Si on avait été majoritaires, à l'époque, on n'aurait pas
le projet de loi n° 21. Mais il bouge en ce sens-là. Est-ce qu'en matière,
je dirais, de volontarisme économique il pose des gestes intéressants? Bien,
oui, il fait mieux les choses. Mais, en fait, ce qui l'avantage, c'est la
comparaison avec les libéraux. Donc, si votre valeur de comparaison, c'est les
libéraux, c'est sûr que vous paraissez mieux. Alors, c'est sûr qu'on arrive à
ce résultat-là.
Mais, vous savez quoi?, M. Legault, en
même temps, se heurte quotidiennement, dans ses demandes, à aller quémander à
Ottawa et réalise, je l'espère, les limites d'une province. Alors, le Québec se
porterait mieux comme indépendant. On n'aurait pas besoin d'attendre le O.K.
d'Ottawa ou d'inviter Jason Kenney à souper.
Mme Crête (Mylène) :
Je voulais savoir également : Est-ce que vous pensez que le gouvernement
va devoir payer un prix politique éventuellement pour l'usage du bâillon au
cours des prochaines années?
M.
Bérubé
: Je
ne le sais pas, mais c'est vraiment une mauvaise organisation des travaux.
C'est aussi de l'assurance, hein, beaucoup d'assurance qu'il se donne. M.
Legault avait donné une consigne à ses députés et ministres : Faire preuve
d'humilité. Je ne peux pas dire que ça a été respecté par tous durant cette
session parlementaire.
Mme Crête (Mylène) :Et pour le bilan, là, pour ces premiers mois de travaux
parlementaires, qu'est-ce qui a été le plus utile, selon vous, pour vous, là,
au Parti québécois? Qu'est-ce qui vous a...
M.
Bérubé
: Le
plus utile, pour nous, c'est d'avoir de véritables convictions puis de les
assumer. Ça, c'est utile, c'est toujours à la mode, ça. C'est-à-dire que, nous,
on a une base militante, on a une histoire, on a des valeurs, ce n'est pas
changeant selon les sondages ou selon les modes...
Mme Crête (Mylène) :
...ma question. Je voulais dire : Qu'est-ce qui a été...
M.
Bérubé
: Je
trouvais que ma réponse était bien donnée jusqu'à maintenant...
Mme Crête (Mylène) :
Je m'excuse. Mais en quoi les premiers mois de travaux parlementaires vous ont
été utiles, au Parti québécois, pour faire avancer vos...
M.
Bérubé
:
Bien, je pense qu'ils ont été utiles pour les Québécois. Les questions qu'on a
posées ont été utiles dans la vie quotidienne des gens. Les questions sur les
trop-perçus, c'était réel. Les gens considéraient qu'ils s'étaient fait voler.
Alors qu'est-ce qu'on fait? On intervient, puis là le gouvernement a décidé
d'aller de l'avant. Bon, ce n'est pas parfait, mais il a bougé. Quand on était
intervenus pour SABSA, cette clinique d'infirmières à Québec, on a fait ça pour
les patients puis on est heureux de ça. Si vous aviez vu la fierté que Sylvain
avait, lorsqu'il a terminé la commission parlementaire, puis moi, je commençais
les crédits en Capitale-Nationale, de dire : On a réussi un gain pour les
patients de la Capitale-Nationale. Ça, là, dans une vie politique, ça nous
marque, ça, ce genre de chose là. Par exemple...
Une voix
: Les motions
unanimes.
M. Bérubé : Bien, les motions
unanimes, on en a fait adopter, là, plein, des motions unanimes importantes sur
le respect du Québec, puis les mandats d'initiative, puis toutes ces
questions-là. Chaque fois que c'est les intérêts du Québec, on est tout le temps
les premiers à en parler.
Puis je vous dirais, des fois,
heureusement qu'on est là. Je parlais du drapeau des Patriotes. Vous savez que
le gouvernement du Québec n'a rien fait lors de la fête des Patriotes? Rien sur
les réseaux sociaux, rien au plan gouvernemental, aucun discours de personne. Ça
a été totalement oublié. Je pense que, si le Parti québécois n'était pas là, on
ne parlerait pas beaucoup de la nation québécoise. Et je vous le dis, là, j'ai
fait l'analyse de tous les gestes du gouvernement de la CAQ; ce n'est pas vrai
qu'il est si nationaliste que ça. Parce qu'il y a beaucoup de tests auxquels il
répond comme les libéraux.
Tu sais, lui, son choix, c'est Team
Canada. Bien nous autres, c'est Équipe Québec, puis c'est tout le temps. Puis
la fierté, ce n'est pas juste à la fête nationale, c'est tout le temps, et ce
n'est pas seulement pendant une campagne électorale, c'est tout le temps.
Alors, on est des gens... ça fait de nous des gens authentiques et des gens
pour qui on peut avoir confiance parce que c'est vraiment, là, au centre de
notre engagement.
Le Modérateur
: Martin Croteau,
La Presse.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. Bérubé. J'aimerais revenir sur le cas de
Louis Robert, si vous permettez. À la suite de la publication du rapport de la
Protectrice du citoyen, un sous-ministre a démissionné, mais il devait quitter
ses fonctions en juillet. Les deux fonctionnaires montrés du doigt par le
rapport n'ont eu aucune conséquence, et une a été promue. Et M. Lamontagne, le
ministre, a refusé de s'excuser à M. Robert. Qu'est-ce que vous pensez de cette
situation-là? Est-ce qu'il n'y a pas un peu d'impunité? Et faites-vous
confiance à M. Lamontagne pour mettre en oeuvre les recommandations de la protectrice?
M. Bérubé : La situation
aurait exigé au minimum des excuses à M. Robert, et je ne comprends pas comment
le ministre a pu occulter cela. J'ai regardé le point de presse d'hier, c'était
surréaliste. Et vous avez posé les questions essentielles sur son leadership,
sur sa compréhension, même, de ce qui s'est passé, qui est grave, et il était
totalement absent par ses réponses. Et ça nous a ébranlés parce que
l'agriculture, c'est un domaine extrêmement important, ça prend un leadership
clair. Ça n'a pas été facile, dans les derniers mois, avec le Parti libéral en
matière d'agriculture. Là, on croyait qu'il allait y avoir vraiment une période
où on allait travailler sur un certain nombre d'enjeux qui sont fondamentaux. Mais
là ça prend toute la place. Et je pense que M. Robert ou le premier ministre
aujourd'hui, date limite en ce qui nous concerne, doivent s'excuser au minimum.
Mais c'est plus grave que ça. Je pense qu'il y a une crise de confiance à
l'égard de M. Lamontagne et que ça va être très difficile pour lui pour la
suite.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
qu'il doit démissionner?
M. Bérubé : Bien, idéalement,
le premier ministre devrait faire une analyse de chacun de ses ministres. Non
seulement il a choisi ses candidats, mais il a choisi ses ministres, évidemment.
Et la CAQ a demandé souvent, pour parfois moins que ça, que des ministres
quittent, à quatre reprises lors de la dernière législation. Donc, on aura des
questions à poser un peu plus tard aujourd'hui.
Et j'espère que le premier ministre
réalise que le ministre s'est mis dans une situation où il a donné des informations
contradictoires à la presse parlementaire et à la population à plusieurs
reprises, encore hier, si j'ai bien entendu, et qu'en ce sens il y a la responsabilité
ministérielle. Puis c'est la première chose qu'on apprend quand on devient ministre,
alors, il faut être responsable, en tout temps, de son ministère. Puis j'aurais
des cas en tête, là, du passé, qui tendent à démontrer que c'est automatique
dans certains cas. Est-ce que M. Lamontagne lui-même considère qu'il a
bien fait? Il semble que oui. Alors, ce n'est pas notre cas.
Une voix
: ...
M. Croteau (Martin) :
Excusez-moi, je veux seulement poser une question. J'aurais deux petites
questions, si vous permettez, sur des sujets différents, une le fun puis une
plus sérieuse. Ça fait que je commence avec laquelle?
M. Bérubé : C'est comme vous
voulez.
M. Croteau (Martin) : O.K. Je
voudrais vous entendre sur la possibilité que... En fait, dans quelle mesure
craignez-vous que l'adoption du projet de loi sur la laïcité sous bâillon n'en
affecte la légitimité et rendre cette loi plus vulnérable à des contestations
judiciaires?
M. Bérubé : Ce n'est pas
là-dessus. C'est sur la forme. C'est-à-dire qu'une fois que la loi est adoptée
elle doit être respectée. C'est une loi du Québec, elle sera votée par des
parlementaires. C'est le symbole que ça envoie. Ça touche la question des
droits. Donc, voter ça sous le bâillon, il y a quelque chose, là, de chargé, je
dirais. Si on peut s'éviter ça, c'est souhaitable. Puis, depuis le début qu'on
s'en parle, là, les collègues, on trouve que ce n'est vraiment pas une bonne
idée. Il aurait valu mieux qu'on prenne le temps puis qu'on l'adopte à terme,
des pour puis des contre. Je ne crois pas. Je sais que les libéraux disent ça. Moi,
je suis plutôt de l'école qu'une fois qu'une loi est adoptée c'est important. C'est
notre Parlement national, il faut que ce soit respecté. Ça, c'était-u la fun?
M. Croteau (Martin) : Ça,
c'était la plate.
M. Bérubé : O.K.
M. Croteau (Martin) : La fun :
Est-ce que vous pensez que le succès des Raptors de Toronto milite en faveur
d'une équipe de la NBA à Montréal?
M. Bérubé : Si les amateurs de
basketball sont mobilisés, sont suffisants, je suis convaincu qu'il y a des
gens qui vont être attentifs à ça. Il semblerait que le premier ministre a
répondu, sur Twitter, qu'il y avait une ouverture là-dessus. Bon, alors je
présume que c'est le secteur privé qui crée des emplois, comme dit le premier
ministre, alors ils vont se manifester avant le gouvernement. Dans le domaine
du sport, ça va avec l'intérêt. C'est la même chose pour le baseball. S'il y a
du baseball à Montréal, c'est parce que les amateurs le souhaiteront. Et, dans
certains cas, ça prend, bien, des autorisations de ligues. C'est le cas du
hockey. Donc, pour le basketball, je pense que les gens apprécient le sport,
et, bien, ils se sont manifestés.
M. Schué (Romain) : Vous
préférez le baseball ou le basket à Montréal?
M. Bérubé : Moi, je n'ai pas
de préférence, moi. Mais, quel que soit le sport qui viendra à Montréal, il
faut que ça soit avec des fonds privés. Je glisserais un mot sur le Stade
olympique. On a déjà un stade sur lequel on va investir 100 millions de
dollars cette année, qui est une signature pour Montréal. Comme ancien ministre
responsable de la RIO, il y a un potentiel exceptionnel, et moi, je verrais
très mal le gouvernement du Québec financer avec des fonds publics un deuxième
stade au bassin Peel.
Le Modérateur
: On va
poursuivre avec Patricia Cloutier, Le Soleil.
Mme Cloutier (Patricia) :
Allo. J'ai l'impression d'être hors sujet, mais dans le fond je reviens au plan
de session...
M. Bérubé : Rassurez-vous, ça
m'arrive aussi.
Mme Cloutier (Patricia) : Non,
non, je voulais juste rebondir sur ce que vous avez dit tantôt. Vous avez dit :
Il y en a qui ont manqué d'humilité dans ce gouvernement-là. Dites-moi, qui,
selon vous, a manqué d'humilité?
M. Bérubé : Bien, je trouve
qu'à certains égards, sur le projet de loi n° 21, on
me le faisait remarquer, M. Jolin-Barrette, souvent, regarde un peu de façon
parfois condescendante les travaux qu'on fait, nos propositions. Quand qu'il
dit, par exemple, qu'on va trop loin, on ne va pas trop loin, on est plus
cohérents. Puis les oppositions font leur travail aussi. Québec solidaire
propose des choses puis le Parti libéral aussi. Donc, respect pour ça.
Et en Chambre, bien, des fois, on se fait
dire... puis y compris le premier ministre, parfois, qui porte des jugements
sur notre formation politique, sur différents enjeux. Je pense que le travail
qu'on fait, il est sérieux, et puis ça nécessite, je dirais, de l'ouverture. On
a tous à y gagner. Tu sais, on n'est pas... L'idée, là, c'est d'améliorer les
projets de loi puis de parler au nom des Québécois.
Puis le cas des maternelles quatre... Vous
voulez un deuxième nom? Jean-François Roberge en éducation. Là, bon, je
comprends qu'il a les pleins pouvoirs, puis il les souhaitait, hein, mais il ne
faudrait pas que ce pouvoir-là devienne de l'arrogance. Parce qu'à voir sa
performance, là, ça milite davantage vers l'humilité.
Mme Cloutier (Patricia) :
Donc, ce gouvernement-là est arrogant et condescendant?, dans la première
question.
M. Bérubé : Certains éléments.
Mme Cloutier (Patricia) :
Certains éléments.
M. Bérubé : Il y a des
collègues avec qui on a vraiment, là, d'excellentes relations, qui répondent
bien à nos demandes, à nos rencontres, même dans nos cas de circonscription. Il
y a des gens qui sont vraiment fantastiques. Donc, je ne veux pas généraliser.
Mais il y a des gens qui, manifestement, sont très heureux d'être ministres.
Le Modérateur
:
...Lacroix avait une question additionnelle.
M. Bérubé : Quand vous pensez
à Louis Lacroix, vous ne pensez pas à ça, là. Il est gentil, lui.
M. Lacroix (Louis) : Juste
une... pour rebondir un peu sur ce que vous avez dit durant la conférence de
presse, au sujet, entre autres, bon, du fait que la Loi sur la laïcité,
notamment, peut être contestée par d'autres provinces, etc. Est-ce que vous
avez l'impression que François Legault est un souverainiste en dormance?
M. Bérubé : Non.
M. Lacroix (Louis) : Vous
êtes convaincu qu'il n'est plus du tout... Vous avez siégé avec, vous avez...
M. Bérubé : Je lui ai posé la
question aux crédits. Je le connais suffisamment. Il est maintenant à l'aise à
l'intérieur du Canada. Il s'est réconcilié avec le Canada. Ça, c'est ses mots
exacts. Et ce n'est pas un souverainiste en dormance. Alors, si des
souverainistes pensent que François Legault a un agenda caché, non. Je pense
que François Legault est premier ministre, il aime ses fonctions, il entend le
demeurer et il n'a pas d'agenda indépendantiste.
Nous, on est indépendantistes, mais on n'a
pas renoncé au plus formidable projet pour projeter les Québécois là où ils
devraient être, c'est-à-dire à l'avant-plan, au plan écologique, au plan
économique, au plan culturel. Alors, c'est au Parti québécois que ça va se
passer. C'est le seul parti représenté à l'Assemblée nationale qui fait de
l'indépendance sa priorité.
M. Gagnon (Marc-André) :
Si je peux m'en permettre une dernière, revenir sur la victoire des Raptors hier.
Vous ne trouvez pas, M. Bérubé, qu'hier c'était un grand moment de fierté
canadienne, d'appartenance canadienne pour plusieurs?
M.
Bérubé
:
Bon. Je vais devoir d'abord parler de la finale de la Coupe Stanley juste
d'abord.
Une voix
: Non, non,
non.
M.
Bérubé
:
Oui. C'est moi qui va décider. Un entraîneur Bérubé, par intérim, qui a peut-être
du succès avec les Blues, moi, ça m'inspire, comme intérim, d'avoir du succès
avec les Bleus. Alors, si le sport peut nous inspirer, ça, ça va. Quant au
basketball, bien, il y a une question de proximité, tu sais, on pourrait
embarquer en char puis se rendre à Toronto plus facilement qu'à Sacramento.
Le Modérateur
: Ça va?
Donc, on y va maintenant avec les questions en anglais. Cathy Senay, CBC.
M.
Bérubé
:
J'ai quasiment peur, là, avec Cathy Senay.
Mme Senay (Cathy) : You should!
M.
Bérubé
: I know.
Mme Senay (Cathy) : You should. I have the understanding that you want and you still
believe that you'll be able to make some changes to Bill 21.
M.
Bérubé
: Yes.
Mme Senay (Cathy) : How come?
M. Bérubé
: I am that kind of guy. I am pretty optimistic and I do feel that we
need the best law possible. It's about being in phase with what people want. If
you say that the teachers are people in charge, the daycare workers as well. So
67 % of the population in a pole, this spring, tell that it should be in
the law. The other things...
Mme Senay (Cathy) : In this short amount of time?
M.
Bérubé
: We have time for that.
Mme Senay (Cathy) : With this very sprint debate like Sunday or Saturday...
M.
Bérubé
: I need five minutes for that. That's all.
Mme Senay (Cathy) : To convince the Legault Government to go ahead?
M.
Bérubé
: I put a proposition on the table, they take the proposition, they
say yes, that's it, we have a better law.
The other thing is the
private school sector. I feel that they want to protect those schools, and it
is not a good thing. If you accept Québec money, $500 millions by year, and you finance by 60 to 70% every
single student in the private sector, you should accept the Québec law as well. So, this is the two
amendments that we have to share with the Government. And we feel that, if they are serious with secularism, they should
say yes to our proposition.
Mme Senay (Cathy) : How detrimental it is for this bill to be... that the Government is invoking closure for Bill 21?
How detrimental...
M. Bérubé : It's not a good thing. It's not a good thing. Since the get-go we
say that we should take all the time possible to look at this law, to discuss,
to make sure that we have the best law possible. Some MNAs are going to vote in
favor, some are going to vote against the law. But urging this bill with a
closure process is not a good thing. And we are going to vote against the
closure.
Mme Senay (Cathy) : Bad planning?
M. Bérubé : Bad planning since the beginning. We are on this bill since a week
only, so... We should've start in February, and it's about the Simon Jolin-Barrette's
work. He's proud to have all this power right now, but it's come... Great power
comes with great responsibility.
Mme Senay (Cathy) : Last question. Regarding Catherine Fournier...
M. Bérubé : Who?
Mme Senay (Cathy) : Catherine...
Des voix
:
Ha, ha, ha!
M. Bérubé : Kidding!
Mme Senay (Cathy) : How important it was for you to react well? Right after, you came
from second opposition, you became the third.
M. Bérubé : We're still the second opposition. We have more votes than Québec solidaire. This is the truth. So it's
just about someone... You know, we respect Catherine. She was one of us. We
didn't change that. But she makes a personal decision, and our engagement is
collective things. So we keep on doing what we have to do for Québec independence, for our party and we do
it pretty good. So, the big house of the sovereigntists' family is open to new
people and to come back as well. The door is open. People feel welcome. And we
have a special congress this fall, in Trois-Rivières, and I can make... I'm pretty sure that more people are going to
come that people are going to leave. At the end of the day, Parti québécois is getting better, is
getting stronger and is going to be back. Trust me on that.
Le Modérateur
: Alors, s'il
n'y a pas d'autre question, on vous remercie. Merci à tous.
(Fin à 9 h 30)