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Conférence de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation

Bilan de la session parlementaire

Version finale

Le vendredi 14 juin 2019, 8 h 45

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Huit heures quarante-neuf minutes)

M. Bérubé : Merci. Bienvenue, je dirais, à ce bilan de la dernière session parlementaire du Parti québécois.

D'abord, je vais saluer la fantastique équipe qui m'accompagne, l'équipe des députés du Parti québécois, une équipe rigoureuse, une équipe attentionnée, une équipe humaniste, une équipe totalement dédiée aux intérêts du Québec.

L'aile parlementaire du Parti québécois travaille pour améliorer la vie des Québécois en forçant le gouvernement à respecter ses engagements, en proposant des mesures concrètes. On a toujours voulu être une force de propositions, bien davantage qu'une force d'opposition, et c'est réussi en ce qui nous concerne pour cette session. Des propositions davantage que de l'opposition.

On appuie toute revendication nationaliste, mais, à date, les résultats ne sont pas là de ce gouvernement autoproclamé nationaliste. L'indépendance du Québec, pour nous, reste la seule façon de s'exprimer pleinement comme nation. Nous sommes la seule voix qui défend pleinement le Québec en toutes circonstances, pas seulement lors de la fête nationale, et qui défend vraiment la langue française.

Des exemples concrets des propositions qu'on a faites. Par exemple, deux projets de loi, un pour le respect des obligations climatiques, un autre pour l'indépendance environnementale. C'est aussi l'obtention de financement pour la clinique SABSA, à Québec, suite aux interventions de Sylvain Gaudreault et antérieurement d'Agnès Maltais. C'est aussi des symboles forts. Par exemple, pour la première fois de l'histoire, notre fier drapeau des Patriotes qui a flotté sur l'Assemblée nationale. C'est également le tribunal spécialisé pour les violences sexuelles, une proposition que le Parti québécois a faite, et, encore une fois, notre capacité de faire travailler les formations politiques autour d'enjeux communs.

Évidemment, notre bilan, il est en fonction de toutes ces idées qu'on a proposées, toutes ces questions pertinentes qui ont souvent fait bouger le gouvernement également. Je pense aux trop-perçus d'Hydro-Québec, où des questions cet automne, des questions ce printemps ont fini par faire bouger le gouvernement du Québec.

Évidemment, le gouvernement se charge de parler de ses bons coups, il le fera abondamment, il a beaucoup de moyens pour le faire. Mais, il y a un certain nombre d'angles morts à la CAQ. D'abord, l'environnement, projet GNL, le climat, manifestement, de tenir un événement spécial sur l'environnement, ce n'était pas suffisant. C'est au quotidien que ça doit paraître que ce gouvernement est préoccupé d'environnement.

La protection de la langue française et la culture. Depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ, la ministre ne réussit pas à donner une impulsion, à démontrer que la CAQ, de un, est nationaliste et, de deux, se préoccupe de l'avenir de notre culture et de l'avenir de la langue française.

Le dossier de l'agriculture. Au cours des dernières heures, vous avez été témoins d'un ministre qui semble ne pas être en contrôle, ne pas réaliser ce qui se passe dans son ministère, ce qui est grave. On considère que ce ministre a échoué plusieurs tests de leadership et des tests éthiques également.

Puis évidemment le Dr Carmant, qui, bien qu'engagé pour la cause des enfants, ne réussit pas à donner les réponses nécessaires au moment où ça compte pour la protection de l'enfance.

Donc, notre importance... l'importance qu'on accorde à nos propositions, c'est partout. C'est en commission parlementaire, par exemple, où, lorsqu'on est présents, on présente des amendements, on les explique, on donne une voix, on parle de nos valeurs, et elles ne changent pas.

Vous allez voir, au cours des prochaines heures, dans le travail qui va se faire sur le projet de loi n° 9, sur projet de loi n° 21, toute la rigueur dont on est capables. Et je suis convaincu que le Parti québécois, par son aile parlementaire mais aussi par son aile, disons, militante, est l'endroit par excellence où on pourra faire valoir des idées, au cours des prochains mois, des prochaines années. Je vous remercie puis je suis en mesure de prendre vos questions.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci au chef du troisième groupe d'opposition. Pour la période des questions, on va commencer avec Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, mesdames messieurs. Peut-être juste une question, en partant, sur le bâillon, là. Il va y avoir un bâillon, c'est officiel maintenant. Comment vous réagissez à ce bâillon-là? Est-ce que, pour vous, c'est normal qu'un projet de loi aussi important, entre autres, que la laïcité, qui implique quand même un certain nombre de valeurs chez les parlementaires, passe sous un bâillon?

M. Bérubé : Ce n'est pas une bonne idée, un bâillon, tant pour le projet de loi n° 21 que pour le projet de loi n° 9. Ça démontre une mauvaise planification parlementaire du leader du gouvernement. Il y aura un vote sur l'opportunité du bâillon. Nous annonçons que nous allons voter contre. Ce n'est jamais une bonne idée, à plus forte raison sur le projet de loi n° 21, qui est un projet de loi fondamental, donc. On a commencé tardivement à l'étudier, et nous sommes d'avis que, si on se retrouve dans cette situation, c'est aussi lié à la planification parlementaire et au fait que le premier ministre a choisi de donner deux projets de loi à un ministre qui est également leader parlementaire, qui va être surchargé, beaucoup moins cet automne. Mais, pour ce qui va se passer en fin de semaine, le bâillon, c'est la démonstration d'un échec de planification parlementaire du gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : Sur un autre sujet, vous avez parlé d'environnement tout à l'heure. QS vient de dire, en conférence de presse il y a un tout petit moment, que, si le gouvernement n'arrive pas avec un plan crédible pour la réduction des gaz à effet de serre, d'ici octobre 2020, ils vont faire du blocage systématique du Parlement, un blocage parlementaire systématique. C'est ce qu'ils ont dit, là. Ce qu'on comprend, c'est que ça ne va pas juste toucher les questions d'environnement, mais que ça toucherait l'ensemble des travaux parlementaires. Est-ce que vous trouvez que c'est démocratique, une procédure ou, en fait, une menace comme celle-là?

M. Bérubé : Ce qui est démocratique, c'est de faire valoir ses idées et de voter selon ses convictions. Nous, on est une force de proposition, on n'est pas une force d'obstruction. Et je réalise comme mes collègues que, depuis octobre dernier, Québec solidaire s'est radicalisé. Ce n'est pas notre façon de fonctionner. On préfère inspirer à travers nos idées. On est face à un gouvernement majoritaire mais on pense que la force des idées, la force de nos propositions peut avoir un impact positif pour infléchir le gouvernement, pour s'assurer qu'il puisse considérer nos arguments. Et ce n'est certainement pas notre façon de travailler, de faire obstacle. Je pense que les idées sont plus fortes que ce genre de méthode.

M. Gagnon (Marc-André) : On poursuit avec Alain Laforêt, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. C'est l'heure de votre bilan aussi. Votre mauvais coup de la session?

M. Bérubé : Notre... On laisse ça aux chroniqueurs habituellement, hein? Je n'y avais pas réfléchi, M. Laforêt. Mauvais coup? Je peux y revenir à la fin, le temps d'y réfléchir?

M. Laforest (Alain) : Bien, je vais vous poser ma deuxième question.

M. Bérubé : Avez-vous un choix de réponses?

M. Laforest (Alain) : J'en ai plein, de choix de réponses.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que le départ de Catherine Fournier, c'est un mauvais coup?

M. Laforest (Alain) : C'était la question que je voulais poser.

M. Bérubé : Je crois que c'est une mauvaise décision qu'elle a prise. Parce que, lorsqu'on regarde le travail qu'on a fait, il y a l'ouverture nécessaire pour faire valoir ses idées. Il y a un événement important, en novembre prochain, où tout sera sur la table sauf la nécessité de l'indépendance. Et, à terme, je pense que vous allez voir bien davantage de gens se joindre au Parti québécois ou revenir au Parti québécois que de le quitter. Alors, il y a tout l'espace nécessaire pour ça.

On lui souhaite bonne chance dans ses projets. Mais, quant à nous, on a continué le travail ensemble, on est soudés, on a vraiment du plaisir à travailler ensemble. Et chaque jour on sait qu'on est privilégiés de représenter des gens de notre circonscription et privilégiés de représenter cette grande formation politique qui a une riche histoire mais un grand avenir. Il n'en tient qu'à nous.

M. Laforest (Alain) : Vous avez eu le temps d'y penser, votre mauvais coup?

M. Bérubé : Bien, mauvais coup, je ne sais pas, je trouve que...

M. Laforest (Alain) : ...bien, là. Il n'y a pas eu d'erreur stratégique?

M. Bérubé : Non, mais, si ça ne me vient pas spontanément, ça ne doit pas être quelque chose de très grave.

M. Gagnon (Marc-André) : Je vais changer de chapeau et me permettre une question. Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. Est-ce que ça vous a fait mal de passer du statut de deuxième à troisième groupe d'opposition?

M. Bérubé : Bien, ce n'était pas notre choix, hein? J'ai dit : On était 10. C'est le cas de le dire, on repart à neuf. Mais ça n'a pas changé la nature de notre travail. Nous, on acquitte le mandat qu'on s'est fait donner par l'électorat. Alors, c'est sûr que, dans l'ordre des questions, on arrive quatrième, au plan protocolaire, on est quatrième, mais nous, on le sait qu'on a eu plus de votes que Québec solidaire puis qu'on a autant de sièges élus. Et les gens de Marie-Victorin ont élu une députée du Parti québécois. Donc, c'est une déception. Mais le lendemain on recommençait à travailler.

Puis d'ailleurs il y a eu un conseil national qui a suivi, à Trois-Rivières, qui a été couronné de succès. Donc, on travaille et puis on se concentre sur le positif, comment rassembler les gens. Puis il y a des signaux intéressants, lorsqu'on regarde, il y a des gens qui se joignent à nos travaux, les consultations qu'on a faites. Moi, je trouve qu'au Parti québécois on réussit bien à chacune de nos étapes : le bilan de la dernière élection du 1er octobre, le Conseil national, le congrès qui s'en vient. Beaucoup d'humilité, mais beaucoup de détermination aussi. Et j'aime bien notre façon de travailler.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais est-ce qu'il reste quand même que... est-ce qu'il ne reste pas que ça vous donne plus de difficulté à prendre votre place? Ou est-ce que c'est simplement plus dur pour l'orgueil, là?

M. Bérubé : Non, ça ne change rien. Ça ne change rien parce que ça ne nous empêche pas de déposer des projets de loi, de poser les questions qu'on veut, d'intervenir dans les points de presse, d'intervenir dans les régions du Québec. Parce qu'on fait le tour des régions, on n'est pas seulement dans nos circonscriptions. Donc, ça ne change rien. Et ceux qui pensaient que ça allait avoir un impact sur notre moral voient bien qu'on est toujours aussi motivés puis on a toujours autant de passion pour le Québec. Puis notre première ambition, elle n'est pas personnelle, elle est pour le Québec, et chaque jour on le réalise.

Le Modérateur : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour. La porte du PQ est-elle ouverte à Catherine Fournier?

M. Bérubé : Bien sûr, mais pas seulement à Catherine Fournier, à toutes les personnes qui ont envie de s'unir autour du projet d'indépendance.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais l'invitez-vous à revenir au Parti québécois?

M. Bérubé : Bien, la porte est ouverte. Si elle a envie de revenir, oui, oui. Alors, il faudrait lui poser la question à elle, mais nous, évidemment, oui. C'est une élue, elle a été élue sous la bannière du Parti québécois, alors ça serait juste normal.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Comptez-vous appuyer le projet de loi n° 21?

M. Bérubé : On réserve toujours notre vote à la fin. On va voir comment vont se passer les travaux. Évidemment, il y a plusieurs éléments avec lesquels on est en accord, mais c'est minimal. Je répète les deux amendements qu'on va pouvoir faire un peu plus tard, donc : d'assujettir les éducateurs, éducatrices de services de garde et de CPE à la loi et aussi le réseau scolaire privé. C'est nos deux demandes. Puis je pourrai aussi ajouter avoir un échéancier pour les modifications du cours Éthique et culture religieuse, la partie enseignement religieux.

Donc, on souhaite un projet de loi qui est plus cohérent. Tant qu'à être là-dedans, là, aussi bien avoir la meilleure loi possible. Il nous apparaît qu'on est en phase avec la population du Québec. Quand 69 % disent : Les enseignants devraient être assujettis, le gouvernement le fait, mais 67 % pour les services de garde, il décide de ne pas le faire. Nous, on avait cette position-là bien avant de voir ce sondage, et ça nous paraît totalement cohérent. D'autant plus que le ministre nous a dit cette semaine que, selon lui, les éducateurs, éducatrices de service de garde et de CPE sont des personnes en autorité. Alors, pourquoi ne pas le placer dans la loi? On croit encore que c'est possible de le faire changer d'idée.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ces propositions d'amendement sont-elles des conditions à votre appui au projet de loi?

M. Bérubé : C'est des conditions pour que la loi soit la meilleure possible. Mais ultimement on aura à se poser la question : Est-ce que c'est une avancée qui est souhaitable?, si on compare avec le fait qu'on n'a rien présentement. Projet de loi n° 62 est suspendu, pour le visage découvert. Donc, on réserve toujours notre vote à la fin, mais moi, là, jusqu'à la fin des travaux, je vais essayer de convaincre le gouvernement que nos amendements sont nécessaires pour son projet de loi, pour notre projet de loi. Parce qu'on devra tous vivre ensemble puis on devra tous appeler à l'appliquer, appeler à faire respecter la loi. Ça, ça va être un enjeu pour tous les parlementaires après.

Le Modérateur : François Cormier, TVA.

M. Cormier (François) : Diriez-vous que le projet de loi n° 21 va mettre le couvercle sur la marmite du débat sur la laïcité et les signes religieux au Québec?

M. Bérubé : Je ne crois pas. Je crois que c'est, je dirais, une conclusion de tous les débats de Bouchard-Taylor, mais il y en aura d'autres sur les contestations qui viendront de partout, qui viendront du gouvernement canadien, du Canada anglais, de gens qui ne veulent pas respecter la loi québécoise. Et le gouvernement Legault sera confronté au fait que, quelles que soient les lois qu'on adopte ici, l'important, c'est qu'elles puissent être appliquées, elles puissent être respectées. Et je pense qu'il va réaliser que, notamment de la part du Canada, du gouvernement canadien, ils ne nous feront pas de cadeau là-dessus. Donc, il y aura des contestations, évidemment, il y aura des suites.

Mais, le geste qu'on va poser, en fin de semaine, c'est les parlementaires qui vont voter, et ça, c'est important. Ce n'est pas les juristes, ce n'est pas les lobbys, c'est les élus de l'Assemblée nationale. Et ça devrait être comme ça en toutes circonstances, alors, pour ce projet de loi comme d'autres. Mais il y aura des suites qui sont déjà annoncées par des contestations. English School Boards l'a déjà annoncé, d'autres juristes aussi. Justin Trudeau, en 10 minutes, a résumé qu'il n'avait aucune ouverture là-dessus. Donc, c'est ça, être dans le Canada.

M. Cormier (François) : Mme Hivon, vous qui avez beaucoup travaillé sur la convergence souverainiste, maintenant que vous décrivez, comme parti, Québec solidaire comme des gens radicaux, est-ce que c'est une bonne chose, avec le recul, de ne pas avoir été fusionné ou de ne pas avoir fait cette convergence...

Mme Hivon : Il n'a jamais été question de fusion.

M. Cormier (François) : ...non, non, pas fusion, jamais avoir fait cette convergence-là?

Mme Hivon : Écoutez, c'est quelque chose qui est derrière nous, hein? On y a travaillé fort, avec toute notre bonne foi, et puis maintenant on est vraiment convaincus qu'on a l'avenir pour rassembler les souverainistes qui veulent se rassembler autour du projet d'indépendance. Vous savez que, pour nous, c'est vraiment la priorité, c'est le socle commun. Alors, pour nous, c'est le lieu de rassemblement, et on espère qu'avec ce qui s'en vient dans les prochains mois les gens... et on est confiants que les vont avoir le goût de venir se rassembler autour du Parti québécois, qui fait vraiment de l'indépendance une priorité.

M. Cormier (François) : Peut-être une dernière sur les maternelles quatre ans, l'évaluation que vous en faites, puisqu'on est en fin de session parlementaire, jusqu'à maintenant, de leur travail.

Mme Hivon : Bien, vous m'avez entendue cette semaine donner mon bulletin au ministre. Donc, je pense que la maternelle quatre ans est un exemple assez éloquent de l'improvisation dont ce gouvernement-là fait preuve avec pourtant un engagement qui est son engagement phare en éducation. C'est une improvisation qui est désolante parce qu'autant sur le fond des choses on veut avoir la meilleure mesure possible pour la réussite et l'épanouissement de nos tout-petits, autant sur l'implantation on n'a toujours pas à ce jour le début du commencement d'un plan, malgré même des demandes d'accès à l'information.

On viole même le processus d'accès à l'information, plutôt que de donner des informations. De deux choses l'une, ou bien ces informations-là n'existent tout simplement pas, ce qui est profondément inquiétant, quand on engage 2 milliards et tout le Québec dans un projet comme ça, ou bien ils existent mais ils ne sont pas concluants, donc on ne veut pas les montrer.

Le Modérateur : Romain Schué, Radio-Canada.

M. Schué (Romain) : Bonjour. Est-ce que vous avez une réaction, déjà, concernant le fait que le gouvernement a décidé d'utiliser une dérogation pour soustraire aux pesticides sur... qu'on dit tueurs d'abeilles?

M. Bérubé : Je demanderais à mon collègue Sylvain Roy de pouvoir intervenir là-dessus si c'est possible. Sylvain... Je vais te laisser mon siège.

Des voix : ...

M. Roy : Ne partez pas de rumeurs, s'il vous plaît! Savoir la place qu'on a, c'est une grande qualité aussi.

Bien, écoutez, bon, j'ai pris connaissance de ça ce matin, dans les médias. Bon, ce que j'en sais, c'est que des agriculteurs qui sont en problématique avec le retard des semences, bon, ont demandé ça, et, bon, ça a été accordé. C'est une mesure exceptionnelle, à ce qu'il semble, mais, en même temps, c'est une brèche, puis c'est une porte ouverte, et c'est inacceptable. Donc, ça ne devrait pas être autorisé. Donc personnellement, on est contre. Est-ce que ça répond à votre question?

M. Schué (Romain) : Ça répond à ma question. Mais, j'ai d'autres questions pour M. Bérubé.

Une voix : Tu n'as pas été chef longtemps!

Une voix : Au PQ, ils ne sont jamais chefs longtemps!

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Schué (Romain) : M. Bérubé, vous aviez parlé de valeurs, avant. Il a beaucoup été question de valeurs avec M. Ouellet et Mme Perry Mélançon dans le projet de loi n° 9. Vous avez posé beaucoup de questions sur... les oppositions ont posé beaucoup de questions sur le manque d'informations sur les conditions qui pourraient affecter la résidence permanente. Est-ce que vous avez des regrets, à ce niveau-là, que le gouvernement ne vous ait pas donné plus de réponses? Et, plus globalement, est-ce que vous qualifiez le gouvernement, dans ce cas-là, d'obtus, de flou? Est-ce que vous avez une définition là-dessus, un mot pour qualifier ce qui s'est passé durant le projet de loi n° 9?

M. Bérubé : Si vous avez écouté ma question, cette semaine, au premier ministre, je lui demandais tout simplement d'intégrer les 18 000 dossiers au nouveau système, ce qui est faisable. Et je crois sincèrement, en tout respect pour le premier ministre, qu'il n'a pas compris ma question. Donc, on vit un peu les mêmes choses avec le premier ministre, vous et moi, vous en campagne électorale et moi maintenant.

Quant à sa réponse, c'est un enjeu éminemment humain, c'est, je dirais, la parole donnée, c'est la réputation du Québec qui est en jeu. Il n'y a pas beaucoup de politique à faire avec ça. Il faut assurer aux gens qui ont choisi le Québec qu'ils puissent être heureux, trouver un emploi, vivre en français. Et ces dossiers-là, c'est des gens qui existent pour vrai, et on ne peut pas si facilement, de façon désinvolte, faire fi de tous ces destins en attente de vivre avec nous au Québec. Et la proposition concrète qu'on a faite, c'est d'intégrer les 18 000 dossiers au nouveau système. Alors, on ne désespère pas qu'il puisse accepter d'ici la fin des travaux. Ma collègue Méganne Perry Mélançon va suivre ça de très près.

Je me suis dit ensuite : Peut-être que les 3 à 4 000 dossiers qui sont déjà au Québec pourraient être priorisés. Non plus. Alors, il y a là un manque d'humanisme. Il me semble que ça relève davantage, je ne sais pas, d'une vision très stricte ou calculée de l'impact que ça va avoir dans la population, de dire : Nous, on est fermes et puis on va là où est-ce qu'on avait dit. Quoiqu'ils sont durs à suivre. Donc, ce projet de loi là, pour l'instant, on est loin d'être satisfaits de son évolution.

M. Schué (Romain) : Mais vous allez voter pour malgré tout?

M. Bérubé : On réserve toujours notre vote à la...

M. Schué (Romain) : Au début de session, vous disiez que vous étiez en faveur de ce projet de loi et que vous étiez prêt à soutenir le gouvernement.

M. Bérubé : Pour l'instant, on est très insatisfaits. Et, au terme des débats, parce qu'il y a beaucoup d'amendements qui vont survenir à la fin, on en a parlé ce matin, en caucus, on réservera notre vote. Mais pour l'instant on n'est pas satisfaits, et le gouvernement devrait bouger, et je pense qu'il devrait viser le plus grand assentiment possible des parlementaires. Il ne souhaite pas être isolé sur une question aussi fondamentale. Donc, on a des propositions concrètes à faire, qui sont importantes et qui tiennent compte de toutes ces personnes.

Le Modérateur : Caroline Plante, LaPresse canadienne.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour. Avec les bâillons, est-ce qu'on peut qualifier le gouvernement d'autoritaire?

M. Bérubé : Je dirais de brouillon, assurément, parce que c'est une mauvaise planification parlementaire depuis le début. C'était facile à prévoir, puis pas parce que j'ai occupé le poste de leader parlementaire. Martin, qui est relativement nouveau dans les fonctions, l'a observé tout de suite. Très mauvaise planification. Sur le projet de loi n° 21, qu'est-ce qui nous empêchait de commencer à siéger en février, par exemple?, absolument rien, puis faire une alternance avec le projet de loi n° 9. Donc, mauvaise planification.

Et un leader qui joue le rôle de... Il est son propre planificateur d'agenda, de toute nature, d'ailleurs, pour le n° 9, puis pour le n° 21, puis pour son rôle au sein du gouvernement. Donc, ça donne des situations comme celles-là, assez inusitées.

Mais un bâillon, dans le cas du n° 21, non seulement ça démontre, pour le moins pire, un problème de planification, mais, en même temps, le symbole est épouvantable compte tenu de la nature du projet de loi. Donc, nous, on souhaiterait davantage faire du temps jusqu'à tant que là, bon, on a fait le tour du projet de loi, les gens qui sont pour voteront pour puis les gens qui sont contre voteront contre.

Et je veux bien qu'on identifie les libéraux comme étant des gens qui prennent du temps, c'est vrai, je suis sur la commission, puis c'est loin d'être pertinent, là, à bien des égards. Mais, en même temps, le gouvernement a une responsabilité aussi, là-dedans, faire fonctionner le Parlement correctement.

Mme Plante (Caroline) : Justement, est-ce que vous pensez que l'habit de premier ministre va bien à M. Legault? Qu'est-ce que vous auriez à dire par rapport à son comportement?

M. Bérubé : Bien, je dirais que M. Legault, c'est notre premier ministre, on a de l'estime pour lui, puis ce n'est pas un poste qui est facile. Lorsqu'il y a des choses qui sont positives, on est capables de le dire. Dans bien des cas, on peut être d'accord avec un certain nombre de mesures, mais, quand ça n'a aucun sens, on le dit aussi.

Maternelles quatre ans, ça n'a aucun sens, et ça n'a toujours aucun sens. Il n'y a rien qui nous a ralliés là-dessus. De ne pas demander d'étude... en fait, de ne pas nous présenter d'études puis de chiffres pour le troisième lien, ça aussi. Le cannabis à 21 ans, ça ne tient pas la route. Donc, il y a plusieurs projets comme ça qui relèvent davantage de... que le premier ministre a été convaincu, puis il ne changera pas d'idée.

Et ça peut être une qualité qu'il peut ajouter aux siennes, de dire : Bien, j'ai réalisé finalement que ce n'était pas possible, et je vais changer parce que vous m'avez expliqué que ça pouvait se faire différemment, puis je vais atteindre mes objectifs différemment. Le premier ministre a, à certains égards, des choses avec lesquelles on est pour et d'autres qu'on est contre, puis on est bons joueurs là-dessus, on est capables de le dire dans les deux cas.

Mme Plante (Caroline) : Donc, vous avez de l'estime pour lui, mais ses projets ne sont pas bons ou ne sont pas tous bons.

M. Bérubé : Certains, pas tous, pas tous, mais j'en ai identifié plusieurs, là. Bon, l'immigration, on vient d'en parler, ce n'est pas la bonne chose à faire, maternelles quatre ans, environnement... En matière d'environnement, là, il y a des gestes très concrets qui pourraient être faits. On a deux projets de loi en attente, là, qui auraient pu être appelés. En santé, là, j'ai plein de suggestions, là, qui arrivent... La langue, rien sur la langue. Les trop-perçus, là, il a reculé, alors... Si, le maternelles quatre ans, là, il était prêt à reculer, là, on ne dira pas un mot, on va faire comme si ça n'avait jamais existé. On n'en parlera pas, hein, personne, pas un mot sur la game, pas un mot sur la game.

Alors, ça n'a aucun sens, les coûts sont en folie, toutes les marges de manoeuvre vont y passer. Puis le gouvernement a l'air de savoir mieux que les parents qu'est-ce qui est bon pour eux. Puis la vérité, là, ce que les parents nous disent : C'est trop jeune pour aller à l'école, puis notre premier choix, c'est les CPE, puis les besoins, il y en a beaucoup au primaire, dans les classes, puis au secondaire. Pourquoi ce n'est pas ça, le plan? Je ne sais pas qui a convaincu M. Legault que les maternelles quatre ans, ça devait être l'engagement le plus important, pour lequel il mettait son siège en jeu, mais c'est manifestement quelqu'un qui a énormément d'influence sur lui.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) :Bonjour. J'aurais aimé savoir : Est-ce que vous trouvez que le Québec se porte mieux sous un gouvernement caquiste que sous un gouvernement libéral?

M. Bérubé : Bon. Alors, le Québec bénéficie de marges de manoeuvre importantes qui lui permettent de faire des choix. Donc, on a souffert de l'austérité, et là les marges de manoeuvre sont à la disposition du gouvernement. Je dirais que le plus difficile commence cet automne pour le gouvernement.

Est-ce qu'il se porte mieux? À certains égards, oui. Lorsqu'il bouge en matière de laïcité... Nous, on trouve que c'était nécessaire. Si on avait été majoritaires, à l'époque, on n'aurait pas le projet de loi n° 21. Mais il bouge en ce sens-là. Est-ce qu'en matière, je dirais, de volontarisme économique il pose des gestes intéressants? Bien, oui, il fait mieux les choses. Mais, en fait, ce qui l'avantage, c'est la comparaison avec les libéraux. Donc, si votre valeur de comparaison, c'est les libéraux, c'est sûr que vous paraissez mieux. Alors, c'est sûr qu'on arrive à ce résultat-là.

Mais, vous savez quoi?, M. Legault, en même temps, se heurte quotidiennement, dans ses demandes, à aller quémander à Ottawa et réalise, je l'espère, les limites d'une province. Alors, le Québec se porterait mieux comme indépendant. On n'aurait pas besoin d'attendre le O.K. d'Ottawa ou d'inviter Jason Kenney à souper.

Mme Crête (Mylène) : Je voulais savoir également : Est-ce que vous pensez que le gouvernement va devoir payer un prix politique éventuellement pour l'usage du bâillon au cours des prochaines années?

M. Bérubé : Je ne le sais pas, mais c'est vraiment une mauvaise organisation des travaux. C'est aussi de l'assurance, hein, beaucoup d'assurance qu'il se donne. M. Legault avait donné une consigne à ses députés et ministres : Faire preuve d'humilité. Je ne peux pas dire que ça a été respecté par tous durant cette session parlementaire.

Mme Crête (Mylène) :Et pour le bilan, là, pour ces premiers mois de travaux parlementaires, qu'est-ce qui a été le plus utile, selon vous, pour vous, là, au Parti québécois? Qu'est-ce qui vous a...

M. Bérubé : Le plus utile, pour nous, c'est d'avoir de véritables convictions puis de les assumer. Ça, c'est utile, c'est toujours à la mode, ça. C'est-à-dire que, nous, on a une base militante, on a une histoire, on a des valeurs, ce n'est pas changeant selon les sondages ou selon les modes...

Mme Crête (Mylène) : ...ma question. Je voulais dire : Qu'est-ce qui a été...

M. Bérubé : Je trouvais que ma réponse était bien donnée jusqu'à maintenant...

Mme Crête (Mylène) : Je m'excuse. Mais en quoi les premiers mois de travaux parlementaires vous ont été utiles, au Parti québécois, pour faire avancer vos...

M. Bérubé : Bien, je pense qu'ils ont été utiles pour les Québécois. Les questions qu'on a posées ont été utiles dans la vie quotidienne des gens. Les questions sur les trop-perçus, c'était réel. Les gens considéraient qu'ils s'étaient fait voler. Alors qu'est-ce qu'on fait? On intervient, puis là le gouvernement a décidé d'aller de l'avant. Bon, ce n'est pas parfait, mais il a bougé. Quand on était intervenus pour SABSA, cette clinique d'infirmières à Québec, on a fait ça pour les patients puis on est heureux de ça. Si vous aviez vu la fierté que Sylvain avait, lorsqu'il a terminé la commission parlementaire, puis moi, je commençais les crédits en Capitale-Nationale, de dire : On a réussi un gain pour les patients de la Capitale-Nationale. Ça, là, dans une vie politique, ça nous marque, ça, ce genre de chose là. Par exemple...

Une voix : Les motions unanimes.

M. Bérubé : Bien, les motions unanimes, on en a fait adopter, là, plein, des motions unanimes importantes sur le respect du Québec, puis les mandats d'initiative, puis toutes ces questions-là. Chaque fois que c'est les intérêts du Québec, on est tout le temps les premiers à en parler.

Puis je vous dirais, des fois, heureusement qu'on est là. Je parlais du drapeau des Patriotes. Vous savez que le gouvernement du Québec n'a rien fait lors de la fête des Patriotes? Rien sur les réseaux sociaux, rien au plan gouvernemental, aucun discours de personne. Ça a été totalement oublié. Je pense que, si le Parti québécois n'était pas là, on ne parlerait pas beaucoup de la nation québécoise. Et je vous le dis, là, j'ai fait l'analyse de tous les gestes du gouvernement de la CAQ; ce n'est pas vrai qu'il est si nationaliste que ça. Parce qu'il y a beaucoup de tests auxquels il répond comme les libéraux.

Tu sais, lui, son choix, c'est Team Canada. Bien nous autres, c'est Équipe Québec, puis c'est tout le temps. Puis la fierté, ce n'est pas juste à la fête nationale, c'est tout le temps, et ce n'est pas seulement pendant une campagne électorale, c'est tout le temps. Alors, on est des gens... ça fait de nous des gens authentiques et des gens pour qui on peut avoir confiance parce que c'est vraiment, là, au centre de notre engagement.

Le Modérateur : Martin Croteau, La Presse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, tout le monde. Bonjour, M. Bérubé. J'aimerais revenir sur le cas de Louis Robert, si vous permettez. À la suite de la publication du rapport de la Protectrice du citoyen, un sous-ministre a démissionné, mais il devait quitter ses fonctions en juillet. Les deux fonctionnaires montrés du doigt par le rapport n'ont eu aucune conséquence, et une a été promue. Et M. Lamontagne, le ministre, a refusé de s'excuser à M. Robert. Qu'est-ce que vous pensez de cette situation-là? Est-ce qu'il n'y a pas un peu d'impunité? Et faites-vous confiance à M. Lamontagne pour mettre en oeuvre les recommandations de la protectrice?

M. Bérubé : La situation aurait exigé au minimum des excuses à M. Robert, et je ne comprends pas comment le ministre a pu occulter cela. J'ai regardé le point de presse d'hier, c'était surréaliste. Et vous avez posé les questions essentielles sur son leadership, sur sa compréhension, même, de ce qui s'est passé, qui est grave, et il était totalement absent par ses réponses. Et ça nous a ébranlés parce que l'agriculture, c'est un domaine extrêmement important, ça prend un leadership clair. Ça n'a pas été facile, dans les derniers mois, avec le Parti libéral en matière d'agriculture. Là, on croyait qu'il allait y avoir vraiment une période où on allait travailler sur un certain nombre d'enjeux qui sont fondamentaux. Mais là ça prend toute la place. Et je pense que M. Robert ou le premier ministre aujourd'hui, date limite en ce qui nous concerne, doivent s'excuser au minimum. Mais c'est plus grave que ça. Je pense qu'il y a une crise de confiance à l'égard de M. Lamontagne et que ça va être très difficile pour lui pour la suite.

M. Croteau (Martin) : Est-ce qu'il doit démissionner?

M. Bérubé : Bien, idéalement, le premier ministre devrait faire une analyse de chacun de ses ministres. Non seulement il a choisi ses candidats, mais il a choisi ses ministres, évidemment. Et la CAQ a demandé souvent, pour parfois moins que ça, que des ministres quittent, à quatre reprises lors de la dernière législation. Donc, on aura des questions à poser un peu plus tard aujourd'hui.

Et j'espère que le premier ministre réalise que le ministre s'est mis dans une situation où il a donné des informations contradictoires à la presse parlementaire et à la population à plusieurs reprises, encore hier, si j'ai bien entendu, et qu'en ce sens il y a la responsabilité ministérielle. Puis c'est la première chose qu'on apprend quand on devient ministre, alors, il faut être responsable, en tout temps, de son ministère. Puis j'aurais des cas en tête, là, du passé, qui tendent à démontrer que c'est automatique dans certains cas. Est-ce que M. Lamontagne lui-même considère qu'il a bien fait? Il semble que oui. Alors, ce n'est pas notre cas.

Une voix : ...

M. Croteau (Martin) : Excusez-moi, je veux seulement poser une question. J'aurais deux petites questions, si vous permettez, sur des sujets différents, une le fun puis une plus sérieuse. Ça fait que je commence avec laquelle?

M. Bérubé : C'est comme vous voulez.

M. Croteau (Martin) : O.K. Je voudrais vous entendre sur la possibilité que... En fait, dans quelle mesure craignez-vous que l'adoption du projet de loi sur la laïcité sous bâillon n'en affecte la légitimité et rendre cette loi plus vulnérable à des contestations judiciaires?

M. Bérubé : Ce n'est pas là-dessus. C'est sur la forme. C'est-à-dire qu'une fois que la loi est adoptée elle doit être respectée. C'est une loi du Québec, elle sera votée par des parlementaires. C'est le symbole que ça envoie. Ça touche la question des droits. Donc, voter ça sous le bâillon, il y a quelque chose, là, de chargé, je dirais. Si on peut s'éviter ça, c'est souhaitable. Puis, depuis le début qu'on s'en parle, là, les collègues, on trouve que ce n'est vraiment pas une bonne idée. Il aurait valu mieux qu'on prenne le temps puis qu'on l'adopte à terme, des pour puis des contre. Je ne crois pas. Je sais que les libéraux disent ça. Moi, je suis plutôt de l'école qu'une fois qu'une loi est adoptée c'est important. C'est notre Parlement national, il faut que ce soit respecté. Ça, c'était-u la fun?

M. Croteau (Martin) : Ça, c'était la plate.

M. Bérubé : O.K.

M. Croteau (Martin) : La fun : Est-ce que vous pensez que le succès des Raptors de Toronto milite en faveur d'une équipe de la NBA à Montréal?

M. Bérubé : Si les amateurs de basketball sont mobilisés, sont suffisants, je suis convaincu qu'il y a des gens qui vont être attentifs à ça. Il semblerait que le premier ministre a répondu, sur Twitter, qu'il y avait une ouverture là-dessus. Bon, alors je présume que c'est le secteur privé qui crée des emplois, comme dit le premier ministre, alors ils vont se manifester avant le gouvernement. Dans le domaine du sport, ça va avec l'intérêt. C'est la même chose pour le baseball. S'il y a du baseball à Montréal, c'est parce que les amateurs le souhaiteront. Et, dans certains cas, ça prend, bien, des autorisations de ligues. C'est le cas du hockey. Donc, pour le basketball, je pense que les gens apprécient le sport, et, bien, ils se sont manifestés.

M. Schué (Romain) : Vous préférez le baseball ou le basket à Montréal?

M. Bérubé : Moi, je n'ai pas de préférence, moi. Mais, quel que soit le sport qui viendra à Montréal, il faut que ça soit avec des fonds privés. Je glisserais un mot sur le Stade olympique. On a déjà un stade sur lequel on va investir 100 millions de dollars cette année, qui est une signature pour Montréal. Comme ancien ministre responsable de la RIO, il y a un potentiel exceptionnel, et moi, je verrais très mal le gouvernement du Québec financer avec des fonds publics un deuxième stade au bassin Peel.

Le Modérateur : On va poursuivre avec Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Allo. J'ai l'impression d'être hors sujet, mais dans le fond je reviens au plan de session...

M. Bérubé : Rassurez-vous, ça m'arrive aussi.

Mme Cloutier (Patricia) : Non, non, je voulais juste rebondir sur ce que vous avez dit tantôt. Vous avez dit : Il y en a qui ont manqué d'humilité dans ce gouvernement-là. Dites-moi, qui, selon vous, a manqué d'humilité?

M. Bérubé : Bien, je trouve qu'à certains égards, sur le projet de loi n° 21, on me le faisait remarquer, M. Jolin-Barrette, souvent, regarde un peu de façon parfois condescendante les travaux qu'on fait, nos propositions. Quand qu'il dit, par exemple, qu'on va trop loin, on ne va pas trop loin, on est plus cohérents. Puis les oppositions font leur travail aussi. Québec solidaire propose des choses puis le Parti libéral aussi. Donc, respect pour ça.

Et en Chambre, bien, des fois, on se fait dire... puis y compris le premier ministre, parfois, qui porte des jugements sur notre formation politique, sur différents enjeux. Je pense que le travail qu'on fait, il est sérieux, et puis ça nécessite, je dirais, de l'ouverture. On a tous à y gagner. Tu sais, on n'est pas... L'idée, là, c'est d'améliorer les projets de loi puis de parler au nom des Québécois.

Puis le cas des maternelles quatre... Vous voulez un deuxième nom? Jean-François Roberge en éducation. Là, bon, je comprends qu'il a les pleins pouvoirs, puis il les souhaitait, hein, mais il ne faudrait pas que ce pouvoir-là devienne de l'arrogance. Parce qu'à voir sa performance, là, ça milite davantage vers l'humilité.

Mme Cloutier (Patricia) : Donc, ce gouvernement-là est arrogant et condescendant?, dans la première question.

M. Bérubé : Certains éléments.

Mme Cloutier (Patricia) : Certains éléments.

M. Bérubé : Il y a des collègues avec qui on a vraiment, là, d'excellentes relations, qui répondent bien à nos demandes, à nos rencontres, même dans nos cas de circonscription. Il y a des gens qui sont vraiment fantastiques. Donc, je ne veux pas généraliser. Mais il y a des gens qui, manifestement, sont très heureux d'être ministres.

Le Modérateur : ...Lacroix avait une question additionnelle.

M. Bérubé : Quand vous pensez à Louis Lacroix, vous ne pensez pas à ça, là. Il est gentil, lui.

M. Lacroix (Louis) : Juste une... pour rebondir un peu sur ce que vous avez dit durant la conférence de presse, au sujet, entre autres, bon, du fait que la Loi sur la laïcité, notamment, peut être contestée par d'autres provinces, etc. Est-ce que vous avez l'impression que François Legault est un souverainiste en dormance?

M. Bérubé : Non.

M. Lacroix (Louis) : Vous êtes convaincu qu'il n'est plus du tout... Vous avez siégé avec, vous avez...

M. Bérubé : Je lui ai posé la question aux crédits. Je le connais suffisamment. Il est maintenant à l'aise à l'intérieur du Canada. Il s'est réconcilié avec le Canada. Ça, c'est ses mots exacts. Et ce n'est pas un souverainiste en dormance. Alors, si des souverainistes pensent que François Legault a un agenda caché, non. Je pense que François Legault est premier ministre, il aime ses fonctions, il entend le demeurer et il n'a pas d'agenda indépendantiste.

Nous, on est indépendantistes, mais on n'a pas renoncé au plus formidable projet pour projeter les Québécois là où ils devraient être, c'est-à-dire à l'avant-plan, au plan écologique, au plan économique, au plan culturel. Alors, c'est au Parti québécois que ça va se passer. C'est le seul parti représenté à l'Assemblée nationale qui fait de l'indépendance sa priorité.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je peux m'en permettre une dernière, revenir sur la victoire des Raptors hier. Vous ne trouvez pas, M. Bérubé, qu'hier c'était un grand moment de fierté canadienne, d'appartenance canadienne pour plusieurs?

M. Bérubé : Bon. Je vais devoir d'abord parler de la finale de la Coupe Stanley juste d'abord.

Une voix : Non, non, non.

M. Bérubé : Oui. C'est moi qui va décider. Un entraîneur Bérubé, par intérim, qui a peut-être du succès avec les Blues, moi, ça m'inspire, comme intérim, d'avoir du succès avec les Bleus. Alors, si le sport peut nous inspirer, ça, ça va. Quant au basketball, bien, il y a une question de proximité, tu sais, on pourrait embarquer en char puis se rendre à Toronto plus facilement qu'à Sacramento.

Le Modérateur : Ça va? Donc, on y va maintenant avec les questions en anglais. Cathy Senay, CBC.

M. Bérubé : J'ai quasiment peur, là, avec Cathy Senay.

Mme Senay (Cathy) : You should!

M. Bérubé : I know.

Mme Senay (Cathy) : You should. I have the understanding that you want and you still believe that you'll be able to make some changes to Bill 21.

M. Bérubé : Yes.

Mme Senay (Cathy) : How come?

M. Bérubé : I am that kind of guy. I am pretty optimistic and I do feel that we need the best law possible. It's about being in phase with what people want. If you say that the teachers are people in charge, the daycare workers as well. So 67 % of the population in a pole, this spring, tell that it should be in the law. The other things...

Mme Senay (Cathy) : In this short amount of time?

M. Bérubé : We have time for that.

Mme Senay (Cathy) : With this very sprint debate like Sunday or Saturday...

M. Bérubé : I need five minutes for that. That's all.

Mme Senay (Cathy) : To convince the Legault Government to go ahead?

M. Bérubé : I put a proposition on the table, they take the proposition, they say yes, that's it, we have a better law.

The other thing is the private school sector. I feel that they want to protect those schools, and it is not a good thing. If you accept Québec money, $500 millions by year, and you finance by 60 to 70% every single student in the private sector, you should accept the Québec law as well. So, this is the two amendments that we have to share with the Government. And we feel that, if they are serious with secularism, they should say yes to our proposition.

Mme Senay (Cathy) : How detrimental it is for this bill to be... that the Government is invoking closure for Bill 21? How detrimental...

M. Bérubé : It's not a good thing. It's not a good thing. Since the get-go we say that we should take all the time possible to look at this law, to discuss, to make sure that we have the best law possible. Some MNAs are going to vote in favor, some are going to vote against the law. But urging this bill with a closure process is not a good thing. And we are going to vote against the closure.

Mme Senay (Cathy) : Bad planning?

M. Bérubé : Bad planning since the beginning. We are on this bill since a week only, so... We should've start in February, and it's about the Simon Jolin-Barrette's work. He's proud to have all this power right now, but it's come... Great power comes with great responsibility.

Mme Senay (Cathy) : Last question. Regarding Catherine Fournier...

M. Bérubé : Who?

Mme Senay (Cathy) : Catherine...

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Bérubé : Kidding!

Mme Senay (Cathy) : How important it was for you to react well? Right after, you came from second opposition, you became the third.

M. Bérubé : We're still the second opposition. We have more votes than Québec solidaire. This is the truth. So it's just about someone... You know, we respect Catherine. She was one of us. We didn't change that. But she makes a personal decision, and our engagement is collective things. So we keep on doing what we have to do for Québec independence, for our party and we do it pretty good. So, the big house of the sovereigntists' family is open to new people and to come back as well. The door is open. People feel welcome. And we have a special congress this fall, in Trois-Rivières, and I can make... I'm pretty sure that more people are going to come that people are going to leave. At the end of the day, Parti québécois is getting better, is getting stronger and is going to be back. Trust me on that.

Le Modérateur : Alors, s'il n'y a pas d'autre question, on vous remercie. Merci à tous.

(Fin à 9 h 30)

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