(Dix heures quinze minutes)
M.
Arcand
:
Merci infiniment. Bonjour, tout le monde. Je vous le dis tout de suite, Christine
St-Pierre ne deviendra pas leader parlementaire de notre formation politique et
elle ne démissionnera pas non plus. Alors, je voulais juste m'assurer, d'une
part, de ces précisions d'entrée de jeu.
Alors, je suis accompagné, évidemment, de
Christine. Je vous rappelle que Christine est notre porte-parole de l'opposition
officielle en matière de relations canadiennes et en matière de protection de
la langue française.
Comme vous le savez, on est à l'aube du
déclenchement d'une campagne électorale fédérale. Nous saisissons donc
l'occasion pour soulever des défis importants auxquels le Québec sera confronté
au cours des prochaines années. Le but aujourd'hui est de sensibiliser les
différents partis politiques sur la scène fédérale de ces réalités qui touchent
le Québec, et nous espérons qu'ils vont se sentir interpelés et qu'ils vont présenter
des propositions pour faire face à ces nouveaux défis.
Nous avons identifié cinq éléments qui,
pour nous, étaient importants. Le premier que nous avons identifié, c'est le
secteur agricole. Les producteurs vivent une période de transformation sans
précédent. C'est un secteur qui est vital pour l'économie du Québec et pour
toutes les régions du Québec.
Il y a eu un premier pas qui a été fait au
mois d'août avec l'annonce d'une aide de 1 750 000 000 $
sur un horizon de huit ans pour soutenir les producteurs laitiers. Toutefois,
les producteurs estiment à 450 millions par année les pertes subies, et
rien n'est inclus non plus pour les transformateurs qui connaissent aussi des
difficultés.
Les producteurs de grains, de porcs vivent
aussi une période difficile en raison de la crise commerciale entre la Chine et
le Canada, et il est clair qu'à moyen et à long terme cette situation pourrait
avoir des conséquences désastreuses pour nos agriculteurs. Des engagements
fermes devront être pris pour soutenir l'agriculture.
Le deuxième élément, c'est la crise qui
affecte les médias québécois, qui est aussi un enjeu majeur. La semaine
dernière, il y a eu une commission sur l'avenir des médias. Une solution qui
fait consensus est celle de taxer les géants du Web. Actuellement, les Google,
Apple, Facebook, Amazon et Microsoft profitent de l'information qui est
produite par nos médias québécois sans verser le moindre sou. C'est une
situation qui apparaît à tous injuste et inéquitable.
Notre gouvernement, à l'époque, avait
démontré par le passé qu'il était possible de taxer les géants américains. L'ex-ministre
des Finances, M. Leitão, a fait en sorte que Netflix verse une taxe de
vente au Québec. Tout ce que ça prend, c'est de la détermination et une volonté
politique, et nous espérons d'ailleurs que ce soit la dernière campagne
électorale qui soit menée sans que cet enjeu ne soit réglé.
Troisième élément, c'est l'urgence
climatique, qui occupe assurément beaucoup d'espace dans cette campagne. Si
tout le monde est sincère dans son désir de réduire les gaz à effet de serre,
ils devront prendre des engagements concrets pour le démontrer. Nous croyons
qu'il faut hausser encore les investissements en matière de transport
collectif. Le secteur des transports est le principal émetteur de gaz à effet
de serre, il est donc tout à fait logique d'aller dans cette direction. Il faut
développer une offre intéressante sur tout le territoire, et le projet de train
léger à Gatineau, et le train grande fréquence entre Québec et Windsor sont
deux projets pour lesquels des engagements devront être pris rapidement.
Le vieillissement de la population, c'est,
sans contredit... et ça, c'est un autre de nos éléments. Le vieillissement de
la population, c'est le défi majeur. La population vieillissante implique une
pression additionnelle sur le système de santé. Je vous rappelle que le budget
de la santé, c'est au-delà de 40 milliards par année. Le fédéral avait
réduit ses transferts en santé au cours des dernières années. Historiquement, la
part du fédéral atteignait 25 % des dépenses totales et elle a diminué au
fil des années. Cela peut vous sembler banal comme réduction lorsqu'on dit :
On va passer de 25 % à 23 %, mais je vous rappelle que c'est un
manque à gagner pour le Québec de 14 milliards de dollars sur 10 ans.
Nous demandons donc que les transferts fédéraux soient rétablis à la hauteur
minimale de 25 % des dépenses totales.
Une autre réalité qui préoccupe les
Québécoises et les Québécois, c'est la protection des données personnelles. Les
impacts, donc, liés au vol d'identité peuvent être très dommageables, comme
vous le savez. Nous demandons l'imposition de peines plus sévères pour les
crimes financiers. Actuellement, la peine maximale est de cinq ans pour le vol
de renseignements personnels. Nous croyons que le Code criminel canadien
devrait être revu afin de prévoir des peines beaucoup plus importantes.
Notre objectif, donc, aujourd'hui, en
présentant ces demandes, est de nous assurer que ces réalités importantes pour
le Québec que sont l'agriculture, l'environnement, l'équité fiscale, la santé
et la protection des données personnelles soient abordées. Notre désir est de
mettre en lumière ces aspects majeurs, qui devront occuper cette campagne
électorale. D'ailleurs, notre porte-parole, Mme St-Pierre, aura la chance
de réitérer ces défis au cours des prochaines semaines. Nous croyons que le Québec
doit sortir gagnant de cette élection avec des engagements fermes, et notre
intention, bien sûr, par ces propositions, est de défendre d'abord et avant
tout les intérêts du Québec. Merci infiniment.
La Modératrice
: On va passer
à la période de questions. Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.
Mme Richer (Jocelyne) :
Dites-moi, M. Arcand, est-ce que vous considérez que le gouvernement Legault
devrait être davantage plus proactif, justement, en termes de revendications
auprès du gouvernement fédéral actuel et des partis en présence, avec
l'échéance électorale, là, qui s'en vient?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, je trouve que le gouvernement Legault, en tout cas jusqu'ici,
n'a pas rien dit. On va lui laisser la chance, pour la prochaine semaine, de
faire connaître, d'une part, ses revendications. Nous, on croit que c'est le
moment de défendre les intérêts des Québécois, et j'espère que M. Legault va
se joindre à nous également pour défendre les intérêts du Québec. Et je pense
que, dans cet enjeu très important qui est devant nous avec la campagne
électorale, nous ne croyons pas que c'est le moment d'être discret. Et c'est pour
ça qu'on a voulu proposer aujourd'hui cinq éléments qui, pour nous, sont des
éléments concrets, qui touchent la vie des gens et qui font en sorte,
finalement, que le Québec va sortir gagnant. Et on souhaite évidemment que le
gouvernement Legault retienne également ces propositions.
Mme Richer (Jocelyne) :
Est-ce qu'il y en a un, un élément, qui vous tient plus à coeur, que vous jugez
essentiel, là, de faire valoir parmi ces cinq-là?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, je vous rappelle qu'il y avait énormément d'autres choses, mais,
à un moment donné, on n'est pas là pour faire une liste d'épicerie. Il faut
cibler les éléments qui nous apparaissent vraiment les plus importants.
Celui qui, je pense, risque d'être un peu
sous le radar durant cette campagne électorale, et moi, je veux absolument le
faire valoir, c'est la question des transferts en santé. On a oublié, encore
une fois, puis vous voyez tous les enjeux qui touchent la santé actuellement,
vous voyez encore une fois ce désengagement fédéral qui dure depuis plusieurs
années. Et en ce sens-là, pour moi, c'est un élément qui m'apparaît extrêmement
majeur, parce qu'il y a énormément d'argent dans ça.
Mme Richer (Jocelyne) :
Est-ce que je peux vous entendre sur un autre sujet, sur le rapport qui est dévoilé
dans Le Devoir sur le climat de harcèlement qu'il y a à l'Assemblée
nationale? On sait que, ces dernières années, ça a été pointé du doigt. Il y a
eu la campagne de tolérance zéro, il y a eu une formation donnée à tous les
députés. J'aimerais vous entendre, mais aussi Mme St-Pierre, comme ex-ministre,
peut-être, de la Condition féminine, à savoir est-ce qu'il y a eu un
relâchement depuis l'élection du nouveau gouvernement? Est-ce qu'on doit
reprendre ces formations-là ou quoi?
M.
Arcand
:
Écoutez, moi, je vais laisser Mme St-Pierre répondre sur cette question-là. Moi,
tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons des règles extrêmement
strictes dans ce domaine. On demande à nos députés de faire preuve de retenue
sur... On sait qu'on a des débats parfois qui sont vigoureux, qui peuvent faire
en sorte qu'il peut y avoir des écarts, mais, encore une fois, on a des règles extrêmement
précises là-dessus. Et, pour nous, on peut être agressif, mais le respect doit
être prioritaire. Et le respect, c'est quelque chose qui doit s'incarner également
dans les échanges, à la fois avec les adversaires, à la fois avec le personnel
de l'Assemblée nationale. Moi, je pense que c'est un élément, en tout cas, qui,
pour nous, est très important. Christine, peut-être.
Mme St-Pierre : Bien, tout
à fait. Je pense qu'il y a eu des leçons qui ont été tirées du passé, puis il
faut absolument être très alerte sur ces questions-là. Il y a eu une formation
qui a été donnée sur l'Assemblée nationale lorsque nous sommes arrivés pour
cette nouvelle session du gouvernement, et on a eu une session qui était très,
très, je dirais, pertinente, très rigoureuse. Il y a des messages partout dans
les corridors pour dire aux employés : Si vous êtes victime de harcèlement,
n'hésitez pas à porter plainte.
Alors, je pense que le message est très,
très clair, et, au sein de chacune des formations politiques, on doit maintenir
ce message-là en disant : Ce n'est pas acceptable, et, s'il y a des cas,
ces cas-là seront traités, bien sûr, avec vigilance et rigueur.
La Modératrice
:
Patricia Cloutier, Le Soleil.
Mme Cloutier (Patricia) :
Bonjour, M. Arcand.
M.
Arcand
:
Bonjour.
Mme Cloutier (Patricia) :
J'aimerais savoir, au courant de la fin de semaine, les trois jours... Vous
nous avez dit la semaine dernière que vous n'étiez pas prêt à dire qui serait
votre leader parlementaire. Est-ce que vous avez réfléchi à ça? Est-ce que c'est
décidé?
M.
Arcand
:
Bien, ce n'est pas décidé encore. Je vais avoir l'occasion... J'ai laissé un
peu les gens tranquilles en fin de semaine, là, c'était la fête du Travail.
Alors, aujourd'hui, je vais avoir des rencontres avec les officiers de notre formation
politique. On va discuter de la chose. Et évidemment j'ai reçu beaucoup de
textos en fin de semaine de toutes sortes de gens qui ont toutes sortes de propositions
à me faire. Mais, écoutez, je ne vous ferai pas languir éternellement, ça va se
faire assez rapidement.
Mme Cloutier (Patricia) :
Et aussi, sur la tenue d'une élection partielle, est-ce que vous préféreriez
que ce soit avant Noël, après Noël? Je pense qu'on a six mois à peu près pour
tenir cette élection-là. Quelle serait votre préférence?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, je n'ai pas de préférence. Moi, je suis prêt. Je prends pour
acquis que le gouvernement peut décider au moment où il le voudra. Je serais
surpris que le gouvernement le fasse en période de campagne électorale, mais ce
sera son choix.
Mais, écoutez, je peux vous dire que dès
vendredi j'ai parlé à la direction du parti pour nous assurer qu'on soit prêts.
Et moi, j'ai la ferme intention de gagner cette élection-là dans Jean-Talon.
Mme Cloutier (Patricia) :
Une candidature en tête, peut-être, un gros nom?
M.
Arcand
:
Ah! il y en a plusieurs, plusieurs.
Mme Cloutier (Patricia) :
Plusieurs.
M.
Arcand
:
Oui.
La Modératrice
: Hugo
Pilon, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour. Est-ce que vos députés auront la liberté d'appuyer des candidats ou un
parti lors de l'élection fédérale?
M.
Arcand
:
Écoutez, il n'y a jamais eu de règle là-dessus, dans le sens où on a toujours
laissé les députés libres d'appuyer qui ils voulaient. Dans certains comtés, il
y a des tendances naturelles avec certains députés qui connaissent un candidat
d'un parti ou d'un autre, mais il n'y a jamais eu de ligne directrice de ce
côté-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
la réponse, c'est oui.
M.
Arcand
: Donc,
la réponse, c'est qu'ils sont libres.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Parfait. J'aimerais revenir sur, donc, le sujet du jour : taxer les géants
du Web. Il y a quelques imprécisions, j'aimerais qu'on clarifie. D'abord, vous
dites que c'est Netflix qui paie la TVQ. C'est le monde qui paie la TVQ. Ce n'est
pas Netflix, là, c'est les consommateurs qui paient la TVQ présentement.
M.
Arcand
:
Oui, c'est Netflix qui la remet au gouvernement.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Qui
la perçoit, d'accord. Est-ce qu'en ce moment il y a juste Netflix qui perçoit
la TVQ?
M.
Arcand
: À
ma connaissance, oui, pour l'instant, mais il est clair qu'il faut que les gens
au niveau des finances, à notre avis... et puis je pense que c'était clair lors
de la discussion la dernière fois, la commission parlementaire la semaine
passée, il y avait passablement de consensus sur ces questions-là. Et c'est
pour ça qu'on se sert de ce consensus-là qu'on a vu la semaine dernière pour
pouvoir au gouvernement fédéral : Voulez-vous, s'il vous plaît, régler ce
problème-là?
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
quel est le consensus? Est-ce que le consensus, c'est que, dans le fond, les
géants du Web perçoivent la TPS ou est-ce que le consensus, c'est que l'on
impose le chiffre d'affaires des géants du Web au Canada?
M.
Arcand
: Écoutez,
là, ce dont on parle actuellement, c'est la campagne électorale fédérale, et il
y a... Je n'ai pas entendu beaucoup de partis politiques, jusqu'ici, parler de
l'idée de pouvoir régler cette injustice fiscale qui existe.
Alors, nous, ce qu'on dit, c'est qu'il
faut que les partis politiques, au cours de la prochaine campagne électorale,
abordent cette question-là. C'est une question qui est importante, parce que c'est
la survie de nos médias, c'est la survie de l'information. Une société qui est
bien informée est une société qui est capable, justement, de pouvoir la part
des choses.
Alors, nous, c'est ce qu'on demande. On
demande au gouvernement fédéral, et aux partis politiques, durant cette campagne,
et au futur gouvernement fédéral, en fait, de pouvoir régler cette question-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
je ne comprends pas encore. Qu'est-ce vous demandez : que le gouvernement
fédéral perçoive la TPS ou qu'il taxe le chiffre d'affaires des GAFAM?
M.
Arcand
:
Non, non. On pense que le gouvernement fédéral devrait, à ce stade-ci... le
prochain gouvernement fédéral, en fait, et on veut que les partis politiques
s'impliquent, qu'il taxe les géants du Web, tout simplement.
La Modératrice
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour.
Est-ce que vous craignez un glissement vers la droite à l'élection fédérale?
Parce qu'il y a des provinces qui ont amorcé ce mouvement-là, l'Ontario,
l'Alberta, Saskatchewan, etc.
M.
Arcand
:
Bien, c'est difficile pour moi de vous répondre, parce que je ne suis pas, de
façon permanente... Je vais en Ontario parfois puis je vais dans les provinces
de l'Ouest, mais il est clair que quand j'entends des choses, par exemple, sur
la question de l'avortement, là, qui ont fait passablement consensus depuis
nombre d'années maintenant au Québec, il est clair qu'il y a un mouvement un
peu plus à droite au Canada anglais qu'il peut y en avoir certainement au
Québec.
Alors, je crois que l'ensemble des
formations politiques doit avoir un sens des responsabilités par rapport à
certaines des choses qu'on a entendues au cours, entre autres, de la fin de
semaine, mais, encore une fois, je pense que c'est à chacun à définir quelle
sera la position qui soit la plus... la meilleure.
M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce
que l'allier naturel du Parti libéral du Québec n'est pas le Parti libéral du
Canada jusqu'à un certain point?
M.
Arcand
: Pas
nécessairement. Vous savez, dans notre formation politique, il y a des gens qui
appuient différentes formations politiques. Alors, il n'y a pas vraiment de
ligne de parti là-dessus, et les gens sont libres d'appuyer ceux qu'ils
veulent.
M. Lacroix (Louis) : Donc, un
candidat du Parti libéral, par exemple, pourrait...
M.
Arcand
: Peut-être
pas un candidat du Bloc, là, on s'entend, là, mais les autres formations
politiques, là, il n'y a pas de...
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous ne verriez pas d'un mauvais oeil qu'un de vos députés appuie, par exemple,
le NPD, le Parti vert, le Parti conservateur, même. Vous ne verriez pas ça d'un
mauvais oeil.
M.
Arcand
: Je
n'ai pas de directive à donner à personne là-dessus.
La Modératrice : Geneviève
Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour.
Le Parti libéral, à l'Assemblée nationale, il y a vraiment une grande majorité
de femmes, hein, si on regarde le nombre d'élus. Est-ce que ce ne serait pas
judicieux que le prochain leader parlementaire de l'opposition officielle soit
une femme?
M.
Arcand
:
Écoutez, on regarde toutes les possibilités au moment où on se parle.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bien, en tout cas, c'est quand même un sentiment...
M.
Arcand
:
Oui, oui. J'ai entendu ça.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...qui émerge au sein des troupes libérales.
M.
Arcand
:
Votre message est reçu, madame. Il n'y a pas de problème.
Mme Lajoie (Geneviève) : Ce n'est
pas mon message à moi, là. Pour taxer les géants du Web...
Non. Je voulais revenir, pardonnez-moi, je
voulais revenir sur ce que Le Devoir a sorti, justement, sur
l'atmosphère à l'Assemblée nationale. Est-ce que l'Assemblée nationale a un
peu... il y a encore une culture du mononcle à l'Assemblée nationale?
M.
Arcand
:
Écoutez, moi, je n'ai pas été témoin de choses récentes, au cours des derniers
mois, là-dessus. Je sais qu'il y a eu certains problèmes par le passé, qui ont
été clairement définis. Nous, tout ce qu'on peut faire, c'est tolérance zéro et
c'est de s'assurer qu'au sein de notre formation politique on ait des règles
très strictes sur ces questions-là.
Et, vous savez, on essaie de prêcher par
l'exemple sur notre étage, là, au deuxième, entre autres. On essaie de traiter
les gens, évidemment, avec le plus de respect possible et d'avoir des échanges
qui soient, encore une fois, parfois plus intenses mais, encore une fois, qui
se fassent dans la plus grande civilité possible.
La Modératrice
:
...passer à l'anglais. Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
:Good morning, Sir.
M.
Arcand
: Good morning.
M. Authier (Philip)
:
Nice setup today. When the Liberals were in power, Mr. Couillard was in power,
the CAQ often accused it of being weak towards Ottawa, «à genoux» practically, and not
pushing enough Québec's
interests.
How would you evaluate
the Legault Government's
approach to the federal government at this point? On some issues, they seem quite agressive and, on
others, they're a bit... they seem quite soft. So overall what would be your
assessment of the government's
approach to the federal Government...
M.
Arcand
: Well, I think
that, first of all, as you are well aware, everytime we talk about Canada, Mr. Legault is ill at ease when we
talk about Canada. I've been
asking a lot of questions to
Mr. Legault, especially in April, when we studied the credits at the National Assembly. He was very ill at ease.
Now, he's been discussing
with the federal Government, but I hope that, in the next few day, he will come
up, as we do here, with a solid plan in terms of requests, not based on kind of
things that are not very relevant. We feel very strongly that our approach
today is a very practical approach that will be beneficial to all Quebeckers,
and I certainly hope that the Legault Government will come up with something
strong in that regard as well.
M. Authier (Philip)
:
Because, in the past, there was one year, I believe, Jean Charest came out with
a very specific list, even longer than yours, and it caused quite a disturbance
for the Harper campaign, as you recall, especially when it came to funding for
culture. As you recall, he talked about that people live of government grants
and to have to go to galas and he said some dumb things. How aggressive will
you be with this campaign?
M.
Arcand
: Well, it's not a question of fighting
the federal Government or the political parties at the federal level for the
sake of fighting them. The question for us is : What is good for Québec? This
is basically what is important, and our five proposals are clearly proposals
that will affect the lives of Quebeckers in the best way possible, and that's
all we care about right now.
La Modératrice
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : I'm just trying to understand. Among your five proposals, yes, you
want to get more transfers in health from the federal Government, you want to
impose a tax on the social media giants, but ODCD was taking care of this, the
process has started already. So what's your message today?
M.
Arcand
: Well, the message is, first of all, we
want the federal parties, in this next campaign, to commit
themselves on these particular issues, because a lot of... I can tell you, I've
met some candidates, in my riding, few months ago, and others, lot of federal
MP's say a thing to us : Well, what do you think will be the issue in this
campaign? What do to think that the Quebeckers want really? OK?
We have been discussing with members of the National
Assembly from my political party...
Mme Senay (Cathy) : But what's your answer, Mr. Arcand?
M.
Arcand
: What?
Mme Senay (Cathy) : What's your answer to them?
M.
Arcand
: Well, the answer is here. These are the
five things that we think clearly Quebeckers want. This is something that is
important, and I think that basically the answer is there, and I hope that the
Legault Government will act very quickly, and I hope they will formulate also
their questions as well.
Mme Senay (Cathy) : You said that there is a more... an inclination of rest of Canada
towards the right? This is what you said to Louis…
M.
Arcand
: Well, yes, because in the West,
clearly, there seems to be more people towards the right than there is in the
rest of Canada, yes.
Mme Senay (Cathy) : And what about your fears that the Bloc québécois might just climb
a bit more? There is like a... What do you think about that they are pushing
the nationalism feeling, they're having their own motto, they had this press
conference yesterday, they want to, you know, have this «rassembleur» role? So
what do you think about that?
M.
Arcand
: Well, you know, I'm not going to
comment on what the other political parties are doing or saying. What I'm just
trying to tell you today, these are our demands, this is something that is
quite practical, will affect not only Montréal, Québec City, but the overall
regions of the province, and again this is what we care for.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I'm just wondering which political party you think is
best so far, is on the right track for these proposals.
M.
Arcand
: Well, again, I will not comment because,
if I say one, you know, you will think that we will be supporting one political
party instead of another. But again I'm just making the proposals and I hope
that all the political parties in this election will take that into account.
Mme Fletcher (Raquel) : And why are you making this announcement today?
M.
Arcand
: Well, we have started to listen to the
beginning of the electoral campaign. We heard slogans during the weekend, we...
and I think it is very important for us to say what we have to say in that
regard, and you will be hearing Mme St-Pierre, our critic for Canadian
affairs, talk about that during the campaign. I think it's very important and
it's based on those five basic demands.
La Modératrice
: Merci.
M.
Arcand
: O.K.
Thank you. Merci.
(Fin à 10 h 39)