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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le lundi 30 mars 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures une minute)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, je veux commencer en vous disant que je comprends que la bataille qu'on mène contre le coronavirus est longue, et puis, il faut être réaliste, ça va durer encore des semaines.

Donc, évidemment, c'est important de garder le moral, mais je comprends aussi qu'il y a des personnes qui sont stressées, qui sont anxieuses, qui sont déprimées, et le message que je veux vous lancer aujourd'hui, c'est que, si vous avez... ou vous sentez que vous êtes comme en train de perdre le contrôle, n'hésitez pas à aller consulter. Donc, c'est important, là, toutes les sortes de problèmes de santé mentale, c'est aussi important que les problèmes de santé physique.

D'ailleurs, je veux en profiter, puis ça sera mes remerciements du jour, je veux remercier tous les travailleurs sociaux qui aident, par exemple, dans les centres jeunesse, mais aussi qui aident toutes les personnes qui ont des problèmes de santé mentale. Je sais que mon épouse Isabelle appelle beaucoup d'intervenants. Lionel Carmant me raconte des belles histoires. Il y en a qui font vraiment des miracles, là. Donc, aujourd'hui, un énorme merci à tous nos travailleurs sociaux qui s'occupent des personnes qui ont des problèmes de santé mentale. Puis, si vous ne vous sentez pas bien, bien, je veux dire aux Québécois, là, il n'y a pas de gêne, là. C'est aussi important que la santé physique, donc n'hésitez pas. C'est presque normal, dans la situation qu'on vit actuellement, qu'il y ait plus de personnes qui ont des problèmes de santé mentale.

Le bilan. Malheureusement, on a aujourd'hui trois nouveaux décès. Donc, on est maintenant à 25. Je veux, au nom des Québécois, offrir mes sincères condoléances aux familles des victimes. On a maintenant 3 430 cas confirmés. C'est une augmentation de 590. On a 235 personnes hospitalisées, c'est une augmentation de 43, mais on a 78 personnes aux soins intensifs, c'est une augmentation de seulement six. Donc, ça, c'est la bonne nouvelle du jour, moins d'hospitalisations qu'on pourrait prévoir, moins de personnes aux soins intensifs. Donc, ça veut dire, clairement, là, notre réseau de la santé est sous contrôle, puis il y a une bonne marge de manoeuvre pour la suite des choses.

Bon, un mot aujourd'hui, je reviens sur les équipements de précaution, donc masques N95, masques de procédure, les gants, les blouses. Je veux envoyer un message, là : tout le monde, tous les pays, tous les États, actuellement, essaient de placer des commandes pour ces équipements-là de précaution. Donc, on n'est pas différents des autres puis on est corrects à court terme, mais, si la courbe s'étire, bien, tout le monde va en avoir besoin de plus. Et, bien là, on suit les commandes, quelles sont les commandes qui sont confirmées, quelles sont les commandes qui ne sont pas confirmées, et il rentre du matériel à tous les jours.

Mais je veux dire à tout le personnel du réseau de la santé, mais aussi ceux qui font de la sécurité, ceux qui sont à l'extérieur du réseau, c'est important, si ce n'est pas nécessaire d'utiliser cet équipement-là, de ne pas l'utiliser, donc le garder pour ceux et celles qui en ont vraiment besoin. Comme d'autres pays le regardent actuellement, on regarde aussi pour que les masques N95 puissent être réutilisés plusieurs fois après avoir été désinfectés. Ça existe, ça se fait à certains endroits. Évidemment, on n'est pas différents des autres, donc on est en train de regarder ce qu'il faut faire. Le lavage des masques sera nécessaire pour qu'on puisse les réutiliser plusieurs fois.

On a aussi des discussions avancées avec plusieurs entreprises québécoises pour fabriquer les masques, les blouses, les gants. Je sais qu'il y a des entreprises québécoises actuellement qui travaillent jour et nuit là-dessus, donc je jeux les remercier. C'est possible, dans les prochains mois, qu'on ait besoin d'eux autres. Donc, on essaie de mettre évidemment des dates de livraison le plus rapidement possible. Mais on n'est pas différent des autres sur les équipements, donc c'est pour ça, il faut faire attention de ne pas les gaspiller, de ne pas les utiliser quand ce n'est pas absolument nécessaire.

Bon, un autre point sur lequel on s'est penché au cours des dernières heures, c'est tout le personnel qui est dans les commerces qui donnent des services essentiels. Je sais qu'il y a beaucoup de monde qui ont travaillé sept jours sur sept. Ils commencent à être fatigués. Donc, j'annonce aujourd'hui que, pour tout le mois d'avril, les commerces vont être fermés le dimanche. L'idée, c'est de reposer les employés. Donc, tous les commerces vont devoir fermer, sauf les stations-service, les dépanneurs, les pharmacies et les commandes à emporter dans les restaurants. Donc, ça veut dire, nos grosses épiceries par exemple, là, on veut que les employés prennent du repos. Donc, je pense que ça va être bon pour tout le monde, là, que tous les dimanches d'avril, les épiceries seront fermées.

Bon, autre grande priorité, on le répète depuis le début, toute la situation dans les résidences de personnes âgées, nos aînés. Marguerite Blais est en contact avec les directions de tous ces établissements. On annonce aujourd'hui qu'on ajoute un budget de 133 millions de dollars. C'est un budget ponctuel pour la durée de la crise, et l'idée, l'objectif, c'est de mieux protéger les résidents puis mieux protéger aussi le personnel qui travaille dans ces résidences. Je comprends que, quand il y a des personnes d'infectées, ça peut être inquiétant, donc il faut se protéger, il faut suivre les procédures. Mais j'en profite aussi pour dire merci à tout le personnel dans les résidences de personnes âgées.

Donc, je termine en répétant les trois grandes priorités de notre plan : on ne sort pas de la maison, sauf si c'est absolument nécessaire; quand on sort, si on a besoin de sortir, on reste toujours à au moins deux mètres des autres personnes; et dès qu'on rentre à la maison, on se lave les mains pendant 20 secondes avec du savon.

C'est important de respecter les consignes. Il y a des Québécois et des Québécoises, là, pour qui leur vie est en jeu, là. Donc, selon que les Québécois vont ou non respecter les consignes, il y a des conséquences graves. Donc, je vous demande tout le monde puis je compte sur tous les Québécois pour respecter les consignes partout. Merci.

Le Modérateur : Maintenant, quelques mots en anglais.

M. Legault : Oui. We're facing a long and tough battle against the virus. We'll need to keep our spirits up and to keep our forces. That's why we're announcing today that businesses will now be closed on Sundays, except for gas stations, pharmacies, convenient stores and take-out in restaurants. It will be an opportunity for our workers to get some rest. Quebeckers must remain united to win the battle against the virus. Everybody must follow our plan. Don't go out unless it's necessary. If you go out, keep your distances and, when you come back home, wash your hands. That's how we'll save lives. I'm counting on you. Thank you all.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période de questions, nous allons débuter aujourd'hui avec Patrice Bergeron de La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, M. le premier ministre. Comme vous le savez, il y a les primes pour préposés aux bénéficiaires, psychologues du réseau, électriciens et plombiers, qui prennent fin aujourd'hui. Les syndicats, donc, demandent une prime ange gardien.

Oui ou non? Est-ce que les primes seront prolongées au-delà du 1er avril?

M. Legault : Bien, ce qu'on voudrait idéalement, même, c'est de les bonifier. Ce qu'on voudrait, c'est qu'il y ait des primes pour les préposés aux bénéficiaires qui ont des bas salaires. Donc, je vais laisser les négociations se faire à la table, mais ce qu'on voudrait, c'est d'avoir ces primes-là, donc d'améliorer le salaire des préposés aux bénéficiaires, pour les trois prochaines années, qu'il n'y ait pas d'inquiétude dans six mois, est-ce c'est juste des mesures temporaires. Il faut garder notre monde et puis il va falloir que notre monde reste à long terme dans le réseau de la santé.

M. Bergeron (Patrice) : Par contre, vous êtes en train de dire aux gens qui, actuellement, travaillent sur la ligne de front qu'à partir de la semaine prochaine ils n'auront plus de prime ou ils ne la verront plus sur le chèque de paie, là.

M. Legault : Ce n'est pas ce que je dis, là. Ce que je souhaite, c'est que, dans les prochains jours, on soit capables de bonifier ces primes-là, qu'on soit capables même, dans certains cas, de les inclure dans les salaires des préposés aux bénéficiaires. Donc, on l'a dit depuis des mois, on veut améliorer le salaire des préposés aux bénéficiaires.

Le Modérateur : Maintenant pour Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour à tous. M. Legault, au début de la crise, vous avez mentionné qu'il y aurait des entreprises québécoises qui pourraient être sollicitées pour créer de l'équipement, des masques, des jaquettes, etc.

Qu'est-ce qui arrive avec ça? Est-ce que c'est plus compliqué que prévu ou est-ce que c'est en cours? Et aussi qu'est-ce qui arrive avec les millions de masques N95 attendus de la Chine, dont on parlait récemment?

M. Legault : Bon, d'abord, non. Ce qu'on veut avec les entreprises québécoises... Au contraire, je veux les remercier pour leur collaboration, mais ce qu'on essaie de faire, c'est que les livraisons commencent dans quelques semaines plutôt que de commencer dans quelques mois. Donc, on a des discussions. On a du monde qui travaille. On aide, dans certains cas, à financer la recherche, la production de prototypes. Bon, des fois, il faut avoir du matériel qui, lui aussi, vient de Chine. Donc, c'est tout ça qui a lieu.

Puis, pour ce qui est des masques N95, bien, il en vient d'un peu partout dans le monde. Il y a des livraisons qui sont prévues pour entrer dans les prochains jours, mais il faut être certain d'en avoir pour quand on va atteindre le «peak», dans quelques semaines.

M. Bellerose (Patrick) : Une question pour Mme McCann. On voyait, ce matin, des chirurgies, des traitements qui sont reportés, certains moins urgents, comme les chirurgies de la hanche, mais aussi des traitements comme... mastectomies pour des femmes qui ont le cancer du sein.

Pouvez-vous expliquer pourquoi c'est nécessaire présentement de reporter des chirurgies, alors que les hôpitaux ne sont pas nécessairement bondés pour l'instant, là?

Mme McCann : Oui. Écoutez, d'abord, ce que je veux dire, c'est que ces décisions-là ne sont pas prises à la légère, hein? C'est un comité scientifique, qui existe au ministère, mais qui existe aussi dans chacun des établissements, qui prend ces décisions à la lumière, vraiment, des informations cliniques solides. Le Collège des médecins est impliqué, les associations de spécialistes qui sont concernées sont impliquées aussi.

Alors, c'est temporaire, et évidemment on fait ça parce qu'on doit absolument libérer des lits, d'abord et avant tout, libérer du personnel aussi. Vous savez, notre grand enjeu, là, c'est d'avoir le personnel suffisant, notamment pour les lits de soins intensifs qu'on va ouvrir. On va en ouvrir davantage, là. Il y en a déjà 500 qui sont libérés, puis on va en ouvrir 500 de plus parce qu'il faut voir venir le «peak». Et il va falloir qu'on ait le personnel, et donc c'est pour ça qu'on fait ce délestage temporaire, et ça ne met pas à risque les personnes. C'est bien évalué par un comité scientifique. Et il y a aussi la question d'équipement de protection aussi, hein, qu'il faut vraiment utiliser de façon très, très judicieuse.

Alors, moi, je réitère que ces décisions sont prises avec un comité scientifique, l'implication des spécialistes, l'implication du Collège des médecins également.

M. Legault : Juste pour compléter, j'ai posé effectivement, moi aussi,  la question, en me disant : Bien, aujourd'hui, il semble y avoir de l'espace, pourquoi on n'en ferait pas plus? Il faut quand même tenir compte que la durée de séjour moyenne, pour les chirurgies électives, c'est quatre jours. Quelle sera la situation dans quatre jours? Bien, c'est pour ça, là, qu'on aime mieux prévenir.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : M. Legault, est-ce que la crise actuelle ne prouve pas que le salaire minimum devrait être à 15 $ ou même 16 $ de l'heure?

M. Legault : Bien, écoutez, il y a une norme, là, qui est pas mal respectée partout dans le monde, le salaire minimum devrait être à peu près à 50 % du salaire moyen pour garder des incitatifs, là, sur certains emplois. Donc, c'est ce qu'on a fait depuis un an et demi, c'est ce qu'on va continuer de faire. Maintenant, quel sera le salaire moyen dans six mois? C'est difficile... Mais il faut être prudent, là, il y a certains emplois, dans certaines régions, certains emplois pour les étudiants, où, si on augmentait trop rapidement le salaire minimum, il pourrait y avoir des impacts négatifs.

Évidemment, il y a une situation spéciale, là, comme on vous a dit, avec le 2 000 $ par mois qui est offert par le gouvernement fédéral. Le ministre des Finances est en train de travailler à annoncer un programme qui va faire que les gens qui travaillent dans les services essentiels vont gagner au moins 2 000 $.

M. Bossé (Olivier) : Dr Arruda, il y a une situation particulière en Estrie, à la Santé publique, la direction de la santé publique en Estrie, une des régions les plus touchées et qui, en plus, perd des soldats, des gens. Est-ce qu'il y a intervention particulière qui est prévue, spécifique pour l'Estrie? Parce que, là...

M. Arruda (Horacio) : Dans les faits, il faut comprendre que l'Estrie s'organise, si vous me permettez et demande de l'aide au nécessaire. Heureusement, comme la majorité des gens aussi ne sont pas nécessairement hospitalisés, parce qu'elles sont quand même des personnes relativement jeunes ou en contact, ils peuvent être en télétravail. Mais actuellement, l'Estrie est en mesure, là, avec de l'aide de d'autres puis avec de la mobilisation d'autres ressources, d'offrir le service de cas et d'enquête comme tel. Dr Poirier suit la situation de très près, on est en discussion avec lui régulièrement.

C'est une histoire, en fin de compte, comme il peut y en avoir ailleurs, de personnes qui sont un peu symptomatiques, qui ne réalisent pas qu'ils sont porteurs de COVID-19 et qui, à un moment donné où on commence à s'installer pour faire des... des personnes qui voyagent dans la même voiture, etc. Donc, actuellement, il n'y a pas de problème avec l'Estrie en termes de services pour faire les cas et les enquêtes. S'il y en avait, on se mettrait à mobiliser avec d'autres régions pour faire le travail.

Le Modérateur : Question, maintenant, pour Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. D'abord, hier, M. Arruda, vous avez parlé de l'aplanissement de la fameuse courbe. Est-ce que... en aplanissant la courbe, j'imagine que ça doit prolonger la période où, bien sûr, il va y avoir un effet, là, sur la population. Jusqu'où est-ce que vos modèles amènent les mesures de confinement qu'on connaît maintenant? On sait qu'il y a une date, qu'on a déjà évoquée, pour le retour en classe, qui était le 1er mai. On a des doutes, maintenant, qu'on puisse retourner en classe à ce moment-là. Mais est-ce que ça veut dire que la période de confinement va être plus longue que ce à quoi on s'attendait au départ?

M. Arruda (Horacio) : Pas nécessairement. Si vous me permettez, je voudrais vous dire aussi, là, c'est qu'il y a...  Chaque jour, on réévalue la situation pour voir le succès. Il faut voir aussi que, même si on a pris des mesures, la population québécoise, tout dépendamment comment elle les a appliquées, ça va avoir un effet sur l'efficacité des mesures. Donc, à la fois, c'est ce qu'on fait, nous, en santé publique, prescrit, et là il faut voir les éléments. Je ne sais pas si vous avez remarqué, on est passés d'une période beaucoup plus à convaincre à maintenant arriver à un certain niveau de contrainte pour justement éviter des foyers qui vont maintenir les choses.

Ce que je peux vous dire actuellement, c'est qu'on est en situation qui est en contrôle. On a, comme prévu, une capacité de traiter des personnes si ça augmentait. On a augmenté, de façon significative, les tests qu'on fait. On était pas mal en arrière, on est revenus au-dessus même. Puis je ne veux pas faire de comparaison pour faire de comparaison, mais, en termes de taux, par 100 000 personnes, de tests, on est en train de monter dans l'échelle internationale. À ma connaissance, on est rendus les sixièmes. La première est l'Islande, la Norvège, l'Alberta, New York. puis le Québec en cinquième. Un, deux, trois, quatre, cinq. Dans les faits, donc, on est à 808 tests par 100 000 personnes de faits actuellement. Donc, en testant beaucoup, on teste aussi des gens qui, peut-être, dans un autre contexte, n'auraient pas été testés parce qu'ils ne sont pas symptomatiques. Ce qui est très important, c'est de voir le taux d'hospitalisation et de cas sévères.

Donc, je vous dirais, là, que ces indicateurs-là sont, sans être... Il ne faut pas arrêter les choses, il ne faut surtout pas que les gens arrêtent les consignes. On les resserre, justement, puis on fait maintenant une analyse épidémiologique de chacun des sous-territoires pour décider si tu as des confinements particuliers à faire ou pas. Ça fait que ce que je peux vous dire, sans rentrer dans des scénarios puis des chiffres qui sont actuellement, c'est que, par rapport à les actions qu'on a mises en place, on observe les effets et on ne peut pas comparer nécessairement d'une région à l'autre à cause à la fois du nombre de tests, mais aussi à qui ils sont faits.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, juste une précision sur ce que vous avez dit tout à l'heure, les épiceries qui vont être fermées le dimanche. Est-ce que ça ne risque pas de concentrer davantage de gens en semaine, étant donné qu'on réduit la plage d'ouverture de ces commerces-là?

M. Legault : Non, je ne pense pas. Je pense qu'on ne peut pas demander d'avoir les pleins services sept jours sur sept pendant des semaines et des semaines, là. Donc, je pense que c'est possible, en ayant des services sur six jours... évidemment, les services très essentiels comme les pharmacies ou les dépanneurs, bien, ça reste ouvert. Je pense, ça va permettre de prendre un repos aux employés des épiceries puis de revenir encore plus en forme le lundi matin.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour à tout le monde. M. le premier ministre, d'abord, est-ce que vous écartez l'idée d'imposer les salaires et conditions de travail à vos 500 000 employés?

M. Legault : Ah! il n'est pas question d'imposer des conditions de travail. Moi, ce que je veux, c'est d'avoir une entente avec les syndicats. Ce n'est pas le temps d'être en guerre avec qui que ce soit, mais, évidemment, il faut être deux pour danser, donc il faut que les deux parties soient capables de convenir d'une entente. Moi, je pense, c'est souhaitable qu'il y ait une entente, entre autres pour bonifier le salaire des préposés aux bénéficiaires, mais aussi éviter que ça vienne jouer... que ça soit dans six mois, dans un an. On ne le sait pas pour combien de temps on est dans la crise, là.

M. Chouinard (Tommy) : Maintenant, la situation aux États-Unis évolue rapidement et pas nécessairement pour le mieux. Est-ce que vous avez quelques signaux que ce soit ou avez-vous des inquiétudes quant à la chaîne d'approvisionnement de toutes sortes, alimentaire ou autre? Et avez-vous pris des mesures pour, peut-être, compenser ou prévoir ce genre de situation là?

M. Legault : Non. On n'a pas d'inquiétude sur la chaîne alimentaire puis on est en train de mettre en place de fortes mesures pour cet été pour aider nos agriculteurs. Donc, on veut essayer d'annoncer une espèce de boni pour les employés, pour les personnes qui accepteront d'aller travailler dans les champs. Je pense aussi que tout ce qu'on appelle l'achat local de produits locaux, bien, on va en faire beaucoup la promotion dans les prochaines semaines, les prochains mois.

Donc, il faut aller aider nos agriculteurs et il faudra effectivement avoir plus de produits qui viennent d'ici plutôt que des États-Unis, mais il faut comprendre, là, qu'on fait venir beaucoup de produits des États-Unis l'hiver. Quand il arrive l'été, on produit beaucoup. Bon, là, il y a le défi des travailleurs étrangers, mais là on va avoir de la main-d'oeuvre qui va être disponible. Il faut maintenant mettre des incitatifs pour qu'ils choisissent d'aller travailler dans nos champs.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Je vais rebondir là-dessus, M. le premier ministre. Est-ce que vous préparez les Québécois à une plus longue période de confinement, compte tenu que vous venez de dire : On ne sait pas combien de temps va durer cette crise-là?

M. Legault : Oui, bien là, pour l'instant, ce qu'on a dit, c'est que toutes les entreprises sont fermées jusqu'au 13 avril. Ça sera réévalué d'ici le 13 avril. Il faut comprendre, là, que, si on excepte quelques États aux États-Unis, on est à peu près le seul État qui a fermé les entreprises autres que les commerces, donc j'inclus là-dedans les entreprises manufacturières, les chantiers de construction, etc. On a aussi annoncé jusqu'à présent que les écoles resteraient fermées jusqu'au 1er mai. Bien, ça reste encore l'objectif, mais on réévalue puis on va réévaluer, au cours des prochains jours, des prochaines semaines, la situation.

M. Laforest (Alain) : Vous avez abordé d'entrée de jeu, là, un sujet qu'on a discuté souvent, le fameux équipement, particulièrement les masques de protection. Selon vos estimations, particulièrement pour Montréal, vous en avez pour combien de temps? Si vous demandez au personnel et vous regardez l'optique de les nettoyer, c'est qu'on n'est pas loin de la rupture, là.

M. Legault : Bon, d'abord, on ne regarde pas ça région par région, parce que nous, on s'assure que toutes les régions aient, en proportion de leur population puis des besoins dans les hôpitaux, suffisamment d'équipement. Donc, s'il y a un problème, bien, ça sera un problème partout, mais ça ne sera pas un problème dans certaines régions.

On a des équipements pour le court terme. Maintenant, il y a des commandes qui sont prévues pour entrer au cours des prochains jours, des prochaines semaines. Est-ce que ces commandes-là seront toutes confirmées? C'est pour ça qu'on ne prend pas de chance puis on prépare un plan b avec des entreprises québécoises qui pourraient... bon, même si, habituellement, ne fabriquent pas des masques, ou des blouses, ou des gants, bien, pourraient le faire, là, pour cette situation qui est exceptionnelle.

Mme McCann : Moi, j'aimerais ajouter là-dessus, M. le premier ministre, sur la question des masques... D'ailleurs, j'ai encore parlé aux présidents-directeurs généraux des établissements, là, juste ce matin. On me confirme que les opérations se sont bonifiées, c'est-à-dire que... Vous savez, je vous disais, la semaine passée, les établissements, ils n'ont pas été habitués, là, à une situation comme on vit actuellement. Ils avaient les masques à côté, là, puis, bon... Alors, ce n'est plus le cas maintenant. Il faut protéger, hein, les masques. Alors, les établissements se sont organisés pour que les opérations d'approvisionnement se fassent de façon optimale. Ça, c'est une première chose. Alors, c'est davantage stabilisé, là, au fil des jours.

L'autre chose qu'il faut vraiment insister, c'est l'utilisation judicieuse des masques, que ce soient les N95 ou les masques de procédures. Alors, il y a une vidéo, là, qui va sortir cet après-midi, au plus tard demain, qui explique exactement comment utiliser ces masques-là. Déjà, les procédures sont en place, mais une vidéo, c'est toujours aidant.

Mais moi, ce que je veux dire, là, c'est qu'il faut vraiment s'assurer que les masques, par exemple, N95, ce soit pour les bons intervenants dans les bonnes procédures. Je ne pense pas que c'est normal qu'un gardien de sécurité porte un N95, vous comprenez? Ça, c'est un exemple, mais il y en a d'autres aussi. Je sais que les gens qui sont dans le maintien à domicile, les CHSLD, la protection de la jeunesse sont préoccupés. Ils vont avoir... Ils ont ce qu'il faut, mais il faut absolument qu'ils les utilisent dans les bonnes circonstances, et c'est pour ça qu'on revoit continuellement les processus pour bien utiliser ces masques-là dans toutes les sphères d'activité du réseau. C'est la condition qu'on va en avoir suffisamment pour la suite des choses. Il faut vraiment utiliser ces masques-là au bon endroit par les bonnes personnes.

Le Modérateur : Prochaine question, Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous. Vous nous dites que ça va mieux que prévu. On n'a pas le choix de vous croire sur parole puisque vous ne nous donnez pas accès à ce qui était prévu, vos fameux scénarios. Il reste que la moitié des cas confirmés au Canada sont au Québec. Pourquoi?

M. Arruda (Horacio) : Je l'ai expliqué plusieurs fois, je vais le répéter. Les stratégies de test peuvent être différentes, O.K.? Puis là, pour être en mesure de répondre à votre question puis de le prouver, il faudrait que j'aie exactement la stratégie de test qui est utilisée sur le terrain, pas nécessairement ce qui est publié sur le Web, parce qu'il y a des informations qui ne sont pas toujours nécessairement faciles à obtenir.

On fait beaucoup plus de tests maintenant. On a dépassé de beaucoup l'Ontario pour une population qui est deux fois plus que nous, sinon plus. Donc, en augmentant de façon significative le nombre de tests qu'on fait, on détecte les cas qui sont des cas souvent moins sévères parce qu'on en fait plus. Dès que les gens ont un peu de symptômes, on en fait plus.

Ce qu'il faut comparer, ce sont nos taux d'hospitalisation puis est-ce qu'on a des cas sévères, parce que dans les faits, il n'y a aucun pays, à part ceux qui ont eu des quantités monumentales, qui vont tester tout le monde. Un, il faut commencer à avoir des symptômes. Là, c'est sûr, plus on va avancer dans la saison, moins il va y avoir de rhumes, de grippes associées à l'influenza, plus ça va être probablement du coronavirus.

Donc, c'est vrai qu'en nombre absolu, on a plus de cas. Il faut comparer maintenant avec les nombres par taux puis, en plus, il faut comprendre est-ce que leur stratégie est allée chercher tous les... Il y a probablement, là, comme je vous le dis, c'est des hypothèses, ce n'est pas rien que moi qui le fais, c'est analysé aussi avec des experts, il y a probablement des gens, qui auraient été testés avec notre stratégie, actuellement, en Ontario, qui ne le sont pas.

Le Modérateur : Une sous-question?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. M. Legault, quelle est votre stratégie pour rejoindre les communautés culturelles? Vous vous êtes auparavant appuyé sur vos collègues du Parti libéral pour les rejoindre. Est-ce que vous allez répéter l'expérience ou avez-vous songé à de nouvelles stratégies?

M. Legault : Bien, d'abord, il y a des consignes qui sont données dans plusieurs langues à Montréal. Bon, on sait qu'il y a certaines communautés qui sont plus touchées, par exemple, la communauté juive. Donc, on a parlé avec les gens de chez CJA. Le directeur de la santé publique a une rencontre aujourd'hui, le directeur de la santé publique des Laurentides, avec la communauté juive orthodoxe de Boisbriand. Donc, on essaie, cas par cas, quand il y a des situations, que ce soit à Côte-Saint-Luc, que ce soit à Boisbriand, d'intervenir puis de mettre en place rapidement toutes les mesures avec l'appui de la communauté. Jusqu'à maintenant, ça se passe très bien.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. M. le premier ministre, il y a plusieurs des mesures que vous avez annoncées ou que le gouvernement fédéral a annoncées pour lesquelles on s'approche du délai de 12 à 14 jours qui avait été évoqué pour voir les fruits de ces mesures-là. On pense, par exemple, à la fermeture des écoles, fermeture des infrastructures municipales, fermeture des frontières, des centres d'achats. Un peu plus tard cette semaine, aussi, on atteindra ce délai-là.

Donc, est-ce qu'on doit comprendre que l'heure de vérité est arrivée, que c'est cette semaine qu'on va être en mesure de déterminer si ces mesures-là sont ou pas efficaces?

M. Arruda (Horacio) : Bien, l'heure de vérité est à chaque jour, si vous le permettez. Actuellement, le taux de croissance de nos cas n'est pas, même s'il est important... puis il faut comprendre qu'actuellement il y a du «backlog» de tests. Il y a des gens qui ont été testés il y a quelques jours, qui auraient dû être comptés il y a quelques jours, mais qui sont comptés une seule journée, puis on va finir par rééquilibrer, en fin de compte, la quantité de tests, le besoin et puis le résultat d'analyses pour qu'on en ait au maximum. On est même à évaluer des nouveaux tests pour lesquels on pourrait avoir la réponse sur-le-champ. Donc, vous comprendrez que c'est une situation très, très évolutive.

Ce que je peux vous dire, c'est qu'on ajoute des mesures aussi, hein? On a parlé de ça au tout début, les premières mesures qu'on a prises, à 12 jours, elles ont probablement, dans ma... puis ça, on verra en rétrospective, elles ont probablement adouci déjà la montée. Elles n'ont pas empêché la transmission communautaire dans certaines régions, comme, par exemple, dans la région autour des zones chaudes de Montréal, mais on a ajouté des mesures aussi maintenant. Pour protéger l'Est-du-Québec et le Nord, on a mis des contraintes plus grandes pour les déplacements.

C'est toutes des mesures qui s'additionnent et qui se complètent et c'est très difficile de faire la relation entre une mesure placée, il y a trois semaines ou quatre semaines, puis l'effet. Sauf que ce qu'on observe, c'est que la croissance... puis ça, là, on peut étaler une courbe en changeant l'axe des x, puis là il va y avoir un briefing technique tantôt, mais la croissance exponentielle... actuellement, on n'est pas dans une augmentation exponentielle de cas, on est dans une augmentation qui est normale et attendue. Parce que vous comprendrez que, si on veut avoir une courbe, il faut que ça monte puis, à un moment donné, il faut que ça atteigne un plateau.

Ça fait que c'est normal que ça monte, mais c'est la vitesse à laquelle ça monte. Et vous vous rappelez la raison pour laquelle on fait ça, c'est pour aplanir la courbe, pour éviter qu'il y ait trop de monde qui viennent surcharger notre système de santé et de soins, et occuper nos lits de soins intensifs, puis de baisser notre capacité de traiter, et être obligés de choisir entre les personnes, d'où l'importance que les Québécois écoutent les consignes de santé publique. C'est ce que la majorité des gens font, mais maintenant, il faut le faire au maximum, si on veut récolter les fruits de ces actions.

M. Lavallée (Hugo) : J'aimerais avoir des précisions concernant les hospitalisations. Donc, chaque jour, vous nous donnez le nombre de personnes qui sont hospitalisées et en soins intensifs, mais est-ce que vous avez des données sur le nombre de personnes qui ont été hospitalisées et qui ont obtenu leur congé ou sur la durée moyenne du séjour en milieu hospitalier? Et, si on calcule rapidement, là, le taux d'hospitalisation est à peu près de 7 %, là, si je fais le calcul. Est-ce que c'est conforme à vos projections?

M. Arruda (Horacio) : Oui. D'ailleurs, il faut que vous compreniez qu'on s'attendait à un taux d'hospitalisation d'autour de 15 %, avec une proportion de... qui allait être aux soins intensifs. Actuellement, et Dieu merci, c'est le cas.

Pour ce qui est aussi... Je voudrais parler des cas décédés. Juste pour vous donner une idée, là, parce que des gens ont peur, comme tel, sur les 25 cas... Puis je tiens à présenter mes condoléances aux personnes qui ont vécu ça. Vous savez, on a beau regarder des statistiques, comme épidémiologistes, on sait que, pour chacune des familles, c'est un drame. Mais il y a eu un cas entre 60 et 69 ans, six cas entre 70 et 69 ans, 16 cas entre 80 et 89 ans puis deux cas avec 90 et plus. Donc, 88 % des cas ont plus de 70 ans, 8 % des cas ont 90 ans et plus, puis il reste un 4 % qui correspond à la personne qui est décédée dans la catégorie d'âge des 60-69 ans.

La grande majorité de ces gens-là ont des conditions, parce qu'ils sont plus vieux, de maladies chroniques, de cancers ou d'autres maladies, ce qui veut dire... ce que l'on craignait, c'était que les personnes âgées soient attaquées, ce qui est le cas. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas un jeune qui va avoir des complications qui pourrait se retrouver aux soins intensifs, mais le profil actuel est ce qui était attendu, et ça se situe dans des milieux, par exemple, les résidences pour personnes âgées, qui correspondent à 40 % des cas... des décès... je parle des décès, pas des cas, 32 % en CHSLD, puis un 16 % à domicile, puis il y en a 12 % qui est encore actuellement inconnu par rapport à la collecte d'information.

Donc, ce qu'on peut dire... C'est pour ça que j'ose dire que, la situation, elle est sérieuse parce qu'elle tue des gens, mais la situation est sous contrôle, et ce qui se passe, c'était, en termes... sans parler de chiffres puis etc., en termes de taux d'attaques, d'hospitalisation, on est en deçà de ce qu'on observe ailleurs, ce qui veut dire que beaucoup de nos cas sont des cas qui n'auraient peut-être pas été testés ailleurs, et ce qui fait que c'est très difficile de se comparer, et ce qui fait que, dans les faits, à Québec, en faisant des tests, plus de tests, on va détecter des cas, mais qui sont des cas que, normalement, on n'aurait même pas testés dans le contexte où ils n'ont pas eu des syndromes si importants de fièvre, de toux et de maladies respiratoires, parce que, s'ils auraient été importants, ils auraient terminés dans les hôpitaux.

Le Modérateur : Merci. C'est ce qui complète pour les questions en français. So we'll switch in English with Cathy Senay from CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Premier Legault, how worried are you about the situation in Boisbriand, the fact that the whole Hasidic community has been put under quarantine? You're basically, in this major decision, reducing their rights, but you're saying to Quebeckers : That was necessary?

M. Arruda (Horacio) : In fact, you should understand that the person who has the most information about this is Dr Goyer, who is the director of Public Health in this region, but I'm aware of the situation.

First of all, we don't act on religions, we don't act on... What it is, we work on is epidemiology, what is the diagnosis of this specific community. This specific community had relations with New York because there are travels coming back from New York. And I don't want to comment about what is going on exactly inside, but yesterday they got tested, people who have COVID-19.

What is exactly their state? From what I know, nobody died from it, but there is, in this community, which is very tight, that is together... We want to protect them from getting the disease in elders, we want to control inside this community, the same thing as we're doing in Québec, elsewhere. And we want to make sure that they don't be a hotspot for... going to neighborhoods and infect that.

But we have to have this transmission inside of a place to decide to stop things... It is first for their own health, we're doing that, as we will do anywhere in Québec, Îsle-Verte or any place. We will do that, not based on religion or anything, based on : There are people there that have been infected, there is a risk of high transmission in this community, and we want to make sure that we can give them good treatments, make sure that we lower the transmissibility inside of their community and make sure that this situation doesn't go away and be another, I would say, explosive hotspot going to give it to… everywhere.

So that's the decision that has been taken, and this community has collaborated very well since many weeks. They stopped schools, they stopped their churches, inside, and now they have been exposed to New York, which is a situation that was planned... not planned but was a hypothesis because there has... we have traffic with France, we got our case from France from the «congé scolaire».

Mme Senay (Cathy) : ...

Le Modérateur : Juste un instant, Cathy. C'est-u possible de répéter en français concernant la communauté juive de Montréal, là, pour le bénéfice de nos collègues de la télévision?

M. Arruda (Horacio) : Bonjour. Il faut comprendre qu'actuellement c'est le directeur de santé publique des Laurentides, Dr Éric Goyer, qui est responsable de faire l'analyse sous-régionale de son territoire.

Dans la communauté dont on parle, qui est médiatisée, il y a une relation importante avec la communauté de New York. O.K.? Ce n'est pas sur la base de la religion ou de quoi que ce soit que les décisions sont prises. Elles sont prises sur la base de l'épidémiologie, qui est notre diagnostic populationnel, c'est-à-dire qu'il y a, dans cette communauté, des gens qui sont atteints par la COVID-19, qui a été importée probablement... soit d'ailleurs, ici, au Québec, mais soit aussi de New York, ce qui est une hypothèse importante.

Pour les protéger, pour s'assurer de diminuer l'impact de cette épidémie à l'intérieur de cette communauté tissée très serrée, des mesures ont été prises comme fermeture d'écoles, synagogues, etc. Des tests de laboratoire récemment arrivés nous ont confirmé la présence de plusieurs cas, notamment chez des enfants et des jeunes, qui pourraient transmettre la maladie à l'intérieur de la communauté ainsi qu'à l'extérieur.

En collaboration avec la communauté, le directeur de la santé publique a augmenté le niveau d'intervention, c'est-à-dire, après avoir fermé des écoles, fait des recommandations, ils vont surveiller la situation, s'assurer que les gens aient accès à des soins et un traitement adéquat et éviter que cette zone vienne contaminer, si vous voulez, les environs, parce que ce n'est pas une communauté fermée. Il y aura donc un contrôle en collaboration avec la communauté. C'est des citoyens qui veulent faire leur part pour ne pas être la source d'une contamination au Québec.

Mme Senay (Cathy) : Ma deuxième... My second question, sorry. OK. Some family members of people in seniors' homes think that those who tested positive, those patients should not be returned to seniors' homes, they should be put in different, separate facilities, so the ones who tested positive living in seniors' homes should not go back but should be put in separate facilities. So what is the kind of support that you may give to those families who want to help their elderly, their loved ones?

Mme McCann : Yes. And we're very, very sensitive to all this and we're trying to really help in the best fashion possible. First of all, what we have to say is those people are isolated in the residence, they're really isolated from the others. There are measures that are taken. And what we are announcing today, and Mme Blais is also talking about it in the medias a lot today, is $133 million, and a part of it is for the residences to help them to add staff, for instance, to help with the situation, to help with the security too.

So what we're saying is that the best way possible is to isolate those people from the others in the residence, and we're helping them with additional measures, and we will fund those additional measures in those residences.

Le Modérateur : Thank you. So, now, a few questions sent by e-mail. The first one is from CTV News. There seems to be some mixed messages about wearing masks. Is it still your opinion that those who do not have COVID-19 should generally not wear a mask, and, if so, what are the disadvantages?

M. Arruda (Horacio) : There is no new data that will support changes as we said. The most important thing is to wash your hands. If you're sick, you don't want to expose others, you can wear a mask. If you're a healthcare worker or a first respondent person who will have to have a contact with a case, a possible case, it's important that you get the right material for the right thing to do for the right person at the right time.

So, as we have a big problem everywhere in the world about getting masks, procedures masks, chirurgical masks or N95, it's very important that people don't stole masks, that we people use them in the right way. Having a security person in front of a long time care facility with a N95 mask is a waste, and we are asking people to really proceed and use it as recommended. And my minister told that there's going to be a video to make sure peoples understand.

So, if you're getting away, you're not sick, you're going outside, you don't need a mask. Please, wash your hand because it's your hands who could be in contact with objects in the city that will make you sick even if you get a mask.

Le Modérateur : Now, question from Phil Authier, Montreal Gazette, for Dr. Arruda. Dr. Mylène Drouin of Montréal Public Health says about 200 people per day test positive, and, on many days, 30 or 40 positive people cannot be found to be told they are positive. Santé publique Estrie says the same thing happens there. So where are these people and are they a threat? What can you do?

M. Arruda (Horacio) : Just want to be sure... I'm sorry, because you're...

M. Authier (Philip) : A little bit far.

M. Arruda (Horacio) : ...deaf from that ear, and I should turn that way. It's about the tests. There is 200 doing by day, and there is people who are tested positive...

M. Authier (Philip) : They cannot be found.

M. Arruda (Horacio) :OK. First of all, I think that's not the principal driver, I hope... but it's important to get the address and get the test. I hope that those persons... because, in fact, if you have been tested, you're not supposed to get away without being... I think that because people probably... I cannot comment a specific situation, but perhaps they went somewhere else, and we don't have the right phone number. I hope, if that's your case, you have been being tested, don't go see your family, your father, your mother or go to anywhere without receiving the test, or call your Public Health, and everybody can have the number, call the Public Health to get the result, because no one tested should go away without having an advice from Public Health or their own doctor.

Le Modérateur :  So keep your phone close.

M. Arruda (Horacio) : Yes.

Le Modérateur : And another question, from M. Authier, for Minister McCann. Québec bought advertising saying : Don't forget about mental health. Mr. Trudeau spoke about kids being anxious and gave money for help phone line. Will the RAMQ cover the cost of psychologists and therapists treating people with anxiety and other mental issues related to COVID-19?

Mme McCann : Yes, and we will also cover people who are immigrants, who don't have a card. We will cover them too. It's very important to give the services, the physical services and the mental health services. So we have, at this point, 325,000 people who are known to workers, in the system, and they are being called at this minute, all of them, they will be called, to offer support. All the people on the waiting list also are being called.

And we are inviting people who have anxiety to call the CLSC, to call the support lines that exist in Québec, and that's why we're making this publicity. Every week, it's going to be in the press to give all the information about all the support that is available for people who have anxiety or mental health problems.

Le Modérateur : Next question are for Global News, from Raquel Fletcher, asking : Are measures going to be put in place to aid tenants who won't be able to pay their rent in two days, since some landlords are demanding that rent be paid on April 1st, no matter what?

M. Legault : First, like I said, I asked owners to be comprehensive. Everybody will receive a check of $2,000 a month from the federal Government. So I'm asking them to wait a couple of days, a couple of weeks, until they receive the check, and the Régie du logement will not accept that some people will be thrown out of their house.

Le Modérateur : And last question from Raquel. 7% of cases seem to end up in the hospital. What does this mean and is it because we are testing and catching people with symptoms early? Do you say this is a good news?

M. Arruda (Horacio) : In fact, we were thinking that, I would say, around 80% of the people will not need to go to hospitals. We think, from what we've seen in other countries, that 15% of the people will go to the hospital. We've got a 7% rate actually. We've got people in intensive care. I think it's a good news, and we are testing a lot. Even if we get a lot of cases, they are not ending to the hospital and to the intensive care. So it is probably related to our quantity of tests and our test strategy.

Le Modérateur : So that's all the time we have. Merci, tout le monde et à demain.

(Fin à 13 h 49)

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