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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le jeudi 2 avril 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures une minute)

Le Modérateur : Alors, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Avant de passer au bilan de la journée, je veux revenir sur le respect des consignes. D'abord, je répète, comme je l'ai souvent dit, la grande majorité des Québécois respectent les consignes, et puis je suis très fier des Québécois, les Québécois m'impressionnent. Mais il reste qu'il y a des personnes, actuellement, qui ne respectent pas les consignes. Il y a des personnes qui font des rassemblements à moins de deux mètres de groupes de personnes. Il y a des entreprises qui n'offrent pas des services ou des produits essentiels, qui continuent de fonctionner.

À un moment donné, il faut mettre toutes les chances sur notre côté pour réduire la propagation du virus, et donc, moi, aujourd'hui, j'ai envoyé et j'envoie un message aux policiers de la Sûreté du Québec puis aux policiers des grandes villes, là, comme la SPVM, d'être moins tolérants. Je pense qu'on ne peut pas, là, actuellement, accepter qu'il y ait des gens, puis une grande majorité, qui fassent des efforts puis que ces efforts-là soient anéantis parce qu'il y a quelques personnes qui ne prennent pas ça au sérieux. Donc, les policiers vont distribuer plus d'amendes. Puis je le répète, là, les amendes varient entre 1 000 $ et 6 000 $ par personne. Donc, moi, je pense, là, c'est tout ce que méritent les gens qui ne respectent pas les consignes.

Donc, je demande aussi aux maires, mairesses, des grandes villes de s'assurer avec leurs policiers, là, que ça soit respecté. C'est sérieux, il y a des vies qui sont en danger, et, si on continue d'avoir des rassemblements puis des entreprises qui fonctionnent alors que ce n'est pas essentiel, bien, il va y avoir des vies... il va y avoir des morts. Donc, c'est très, très, très sérieux. Et ces morts-là, on ne le sait pas, là, en bout de ligne, ça peut être votre grand-mère, ça peut être votre frère, là. Donc, soyons plus solidaires que jamais puis soyons moins tolérants, là. Il y a déjà des dénonciations — je pense qu'il y en a eu 7 000, hier — aux policiers. Bien, les gens qui voient, là, que les consignes ne sont pas respectées, je pense qu'on est rendus là.

Maintenant, le bilan de la journée : malheureusement, on a trois nouveaux décès, donc on est maintenant à 36. Je veux offrir mes sincères condoléances aux familles, aux proches de ces trois nouvelles victimes.

On a maintenant 5 518 cas, c'est une augmentation de 907; on a 365 personnes qui sont hospitalisées, c'est une augmentation de 58; et on a maintenant 96 personnes aux soins intensifs, c'est une augmentation de 14. Donc, comme vous le voyez, le nombre de cas augmente, là, mais, si on se compare, si on regarde les décès... Parce qu'en bout de ligne ça reste ça, quand même, qui est important puis qui est l'objectif, de limiter les décès. C'est certain qu'un décès, c'est un décès de trop, mais, quand on regarde en pourcentage de la population, on a beaucoup moins de décès au Québec qu'aux États-Unis ou que dans tous les pays en Europe, là. Donc, il faut que ça reste comme ça. Mais, pour que ça reste comme ça, il faut que tout le monde suive les consignes.

Ce que je veux vous dire aussi, c'est que notre réseau de la santé, il est prêt. Je vous disais, hier, on a des lits, beaucoup de lits, contrairement à d'autres États dans le monde. Puis ce qui est important aussi, puis ça, on a fait un exercice complet, les fameux respirateurs, là, ce qu'ils appellent en anglais les «ventilators», bien, on en a assez dans ce qui est prévu pour être le sommet. Donc, ça, il n'y a pas beaucoup de gens au monde qui peuvent dire ça, là, dans notre pointe, on a assez de respirateurs. Donc, ça, c'est un gros, gros avantage.

Maintenant, pour ce qui est des équipements individuels, les masques, les gants, les blouses, on a reçu quelques commandes, c'est vrai que ça arrive un peu à la miette. Mais on est toujours autour d'une semaine, donc sept jours d'inventaire, puis ça continue d'arriver dans les prochains jours. Ça se peut qu'il y ait des établissements qui disent : Moi, je n'en ai pas pour sept jours. Ce qu'on essaie de faire à tous les jours, ça nous arrive de prendre des équipements qui sont dans un établissement qui en a plus que sept jours puis de l'envoyer dans l'autre établissement qui en a moins que sept jours. Donc, soyons prudents, là. Je ne dis pas qu'il y en a pour sept jours dans chaque établissement, mais au total, au Québec, on en a pour sept jours.

Bon, j'ai vu certains reportages, c'est vrai que ça joue dur dans certains pays. On ne les nommera pas. Mais on joue, nous aussi, les règles du jeu. Ça veut dire que des fois il faut arriver avec de l'argent comptant, il faut avoir des policiers, des gens qui suivent tout le transport. Mais inquiétez-vous pas, on fait tout ce qu'il est possible de faire pour que les commandes qu'on passe se rendent jusque dans nos hôpitaux, ici, au Québec.

Mes remerciements du jour. Tout le personnel de la santé. Puis peut-être qu'on ne l'a pas dit souvent, mais je veux entre autres dire un mot sur le personnel qui travaille avec le Dr Arruda à la santé publique. On a des centaines de scientifiques, puis je pense que ça, c'est un grand avantage qu'on a, au Québec, on a des scientifiques qui à chaque jour nous font des recommandations. Moi, je veux leur dire un énorme merci parce qu'ils travaillent jour et nuit.

Bon, évidemment aussi, il y a tout le personnel qui travaille avec le sens du devoir, avec humanisme auprès des malades. Je leur dis merci. Mais je pense que ça prend un peu plus que des mercis, ça prend aussi des gestes concrets. Et cet après-midi le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, et Danielle, la ministre de la Santé, vont annoncer une bonification salariale. On parle au total d'un montant quand même important, 287 millions de dollars, qui va venir bonifier le salaire de ceux qui sont en contact directement avec les malades puis entre autres aussi, parce que je pense que c'est là qu'il y avait le plus de travail à faire, les préposés dans les résidences privées. Ça s'est beaucoup dit, là, effectivement, ils ont un salaire très bas. On va augmenter leurs salaires de 4 $ de l'heure. C'est important que les travailleurs des résidences dans le privé soient payés.

Moi, je pense que, quand on regarde toute cette bonification-là, là, je pense, je n'ai jamais vu un groupe qui mérite autant une augmentation de salaire que ce monde-là. Donc, ça sera annoncé cet après-midi de façon détaillée.

Sinon, je finis avec mes trois priorités. Plus que jamais, on ne sort pas, à moins que ça soit absolument nécessaire. Donc, on ne sort pas. Je ne veux pas qu'on vide les épiceries, mais, si vous êtes capables d'aller moins souvent à l'épicerie, c'est une bonne idée. Et, quand vous sortez, même à l'épicerie, même dans vos marches, toujours deux mètres puis pas de regroupements dans les parcs. Et, quand vous revenez, vous vous lavez les mains comme il faut avec du savon.

Donc, moi, je suis convaincu que si tout le monde, mais je dis bien, là, absolument tout le monde respecte les consignes, on va sauver des centaines de vies au Québec. Puis gardons les statistiques comme elles sont là. C'est-à-dire, moi, je suis fier de voir qu'au Québec on a beaucoup moins de décès par millions d'habitants qu'aux États-Unis, qu'en Europe. Donc, il faut garder ça comme ça. Merci, tout le monde.

Le Modérateur : Maintenant, quelques mots en anglais.

M. Legault : Yes. Today's number shows us an important increase of cases, but our health network is ready to face it. The most important thing is to follow the public health directives. If someone still thought it wasn't serious, it's time to wake up. Non essential businesses must close and gatherings must stop. If they don't, police will distribute fines and force people into isolation. It's a question of life or death.

So, everybody must continue to follow our three priorities : Don't go out unless it's necessary; if you do go out, keep your distances; and, when you come back home, wash your hands. It's quite simple. If everybody follows those rules, we'll save lives. And I thank you all.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Maintenant, pour la période des questions, nous allons débuter aujourd'hui avec Mathieu Dion, de Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Legault. Quelle est la prochaine étape, si les gens continuent de se rassembler, si les commerces continuent d'ouvrir? La prison? L'armée? C'est quoi, la prochaine étape?

M. Legault : Bien, on a tous les pouvoirs via la santé publique, effectivement, de donner des amendes, de confiner des gens, de s'assurer qu'ils restent dans leurs maisons. Donc, évidemment, là, c'est la dernière chose que je veux, que je souhaite, mais il va falloir être un peu plus fermes et s'assurer que les consignes soient suivies. C'est sérieux, là, ce qui se passe, là. Ce n'est pas le temps de dire : Moi, je ne crois pas à ça, là. Oui, ça se transmet d'une personne à l'autre assez facilement, face à face, là, à moins de deux mètres. Donc, faites attention.

M. Dion (Mathieu) : Vos propos d'hier sur les lieux d'hébergement pour aînés, votre ton a amené certaines personnes à se demander : Coudon! est-ce que vous êtes en contrôle de la situation dans ces lieux-là? Il y a des médecins en CHSLD qui nous disent même qu'on leur demande de limiter au minimum et à quelques rares exceptions les transferts vers les hôpitaux, en raison de la crise, pour éviter des souffrances inutiles notamment. En sommes-nous rendus à faire ce genre de choix?

M. Legault : Bien, d'abord, ce n'est jamais bon de transférer des personnes... changer d'établissement des personnes, entre autres, âgées, qui prennent des habitudes puis qui sont désemparées quand elles changent d'établissement. Ce qu'on essaie de faire, et puis, je pense, Danielle envoie de plus en plus de directives... Vous savez, dans les résidences, entre autres, privées, il y a beaucoup de personnel temporaire, il y en avait beaucoup qui travaillaient dans plus qu'une résidence. Donc là, on essaie de les faire travailler seulement dans une résidence. On pense que d'augmenter le salaire de 4 $ de l'heure... en tout cas, on espère convaincre des personnes qui travaillaient à temps partiel de travailler à temps plein. On isole les zones chaudes.

C'est important aussi de dire que, dans toutes les résidences où il y a des cas, les résidents, leurs familles sont informées. Mais, même les résidences où il n'y a pas de cas, il faut faire comme s'il y en avait. Il ne faut pas qu'il y ait de visites. Il faut faire attention. Puis c'est ça que tout le monde doit faire au Québec. On doit faire, là, comme si on l'avait, le virus, puis que chaque personne qu'on rencontre avait le virus. Puis c'est encore plus important dans les résidences de personnes âgées.

Mme McCann : Et ça va se développer davantage de donner les soins sur place. Dans le contexte actuel, c'est primordial, dans les CHSLD, même au niveau des résidences privées, qui ont un certain personnel, de donner les soins sur place quand c'est possible, le plus possible, pour ne pas transférer la personne à l'hôpital. Mais, si c'est requis, oui, on va transférer la personne à l'hôpital. Mais il faut donner les soins le plus possible sur place.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour de Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. On m'informe qu'il y a une première éducatrice de service de garde d'urgence, dans une école de Montréal, qui a testé positive à la COVID-19. Ce qu'on nous dit, c'est que le service de garde demeure ouvert malgré tout. Est-ce que vous avez de l'information là-dessus? Est-ce que vous pouvez nous dire quelles sont les procédures? Parce que ça inquiète, évidemment, les gens qui vont porter les enfants là-bas

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, je ne connais pas ce cas-là en particulier, s'il vient d'arriver, là. C'est l'équipe de Montréal qui va le faire. Chaque situation est évaluée comme telle. Chaque situation est évaluée en fonction de quand est-ce que la personne a été malade, qu'est-ce qu'elle a fait, quel sont les contacts étroits. Ça fait qu'il va y avoir une enquête spécifique sur ce cas-là, puis les mesures vont être prises. S'ils n'ont pas encore fermé, entre guillemets, la garderie, comme vous dites, c'est qu'ils sont en train d'enquêter puis de voir la situation. Mais, c'est clair qu'on ne placera pas des enfants à risque d'une situation.

Il est possible que ces... Il faut voir l'histoire. Est-ce que l'éducatrice l'a attrapé ailleurs? Est-ce qu'elle l'a attrapé d'un des enfants qui est là peu symptomatique? C'est ces enquêtes-là qui vont permettre de le voir. Mais les choses vont être prises en charge pour investiguer ce cas-là, voir ce qu'on fait avec les contacts pour contenir la situation. Je vais sûrement avoir de l'information sur ce cas particulier, là, mais actuellement, je n'ai pas le détail. Mais, la santé publique de Montréal va s'en occuper.

M. Legault : Je voulais juste vous dire, là, je pense qu'on a 3 % ou 4 % des garderies qui sont ouvertes au Québec, là, donc il n'y a pas de raison de prendre un risque, là. S'il y en a une qui risque d'être infectée, on va la fermer puis on va en ouvrir une autre, là.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Lacroix (Louis) : On me dit... en fait, je ne sais pas si vous avez entendu Doug Ford, hier, qui disait que la situation en Ontario est presque aussi sérieuse que celle de l'Italie et de l'Espagne. M. Ford a dit ça hier en conférence de presse. Est-ce que le fait que, de l'aveu même du premier ministre de l'Ontario, la situation soit très importante en Ontario... est-ce qu'on ne devrait pas prendre des mesures pour faire en sorte de limiter encore plus le voyagement entre l'Ontario et le Québec?

M. Legault : Bon, d'abord, pour l'instant, les situations sont comparables, entre le Québec puis l'Ontario, puis ne sont pas du tout comparables avec l'Italie, là. Je peux vous dire que je lis ça attentivement, là. Mais je vous donne juste deux chiffres : au Québec, on a quatre décès par million habitants; en Espagne puis en Italie, ils sont à 200 décès par million d'habitants. On n'est pas dans la même situation, là. Ce qu'il faut, c'est de s'assurer qu'on ne se rende pas là. Mais il y a encore beaucoup, beaucoup de chemin puis il y a des mesures qu'on a prises. Et, comme je le disais tantôt, nos hôpitaux, contrairement à ce qui est arrivé en Italie, sont prêts. On a 6000 lits disponibles puis on a des respirateurs pour tout le monde. On n'est pas dans la même situation que l'Italie. Est-ce que, par contre, la vague risque éventuellement d'arriver? Bien, il faut s'assurer qu'on soit prêts.

Le Modérateur : Prochaine question, Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bonjour à vous trois... Excusez, je cherchais ma question dans mon document. Les États-Unis ont commencé à tester tous les professionnels, ergothérapeutes, physiothérapeutes, etc. qui doivent se rendre dans plusieurs CHSLD en une journée. Il y a des employés ici, aussi, qui passent d'un CHSLD à l'autre, on en a parlé hier. Le CDC a aussi révélé qu'il y a des employés asymptomatiques qui peuvent être des vecteurs. Dans le contexte, est-ce que vous maintenez votre directive qui permet aux employés de retourner au travail après sept jours? Puis est-ce que ça ne serait pas le temps d'envisager des tests ou même des tests rapides dont vous avez déjà parlé, Dr Arruda?

Mme McCann : Moi, je vais dire un mot puis je vais donner la parole à Dr Arruda par la suite. Mais ce qu'on a dit, ce qu'on décide de faire, là, actuellement, parce qu'on s'aperçoit, là, qu'il faut faire un effort additionnel, c'est de réorganiser le travail. Quand vous dites, là : Il y a des ergothérapeutes, des physiothérapeutes qui vont dans plusieurs résidences, on va essayer de concentrer dans une résidence le même personnel. Et on le fait maintenant, là, on est en train de réorganiser le travail pour justement diminuer le nombre de personnes qui sont en contact dans une résidence donnée.

La situation que vous invoquez, où on a demandé à des gens de revenir au travail après sept jours, des gens qui sont asymptomatiques, c'est à la marge. Ce n'est pas fréquent qu'on fait ça. On fait ça dans des circonstances exceptionnelles où est-ce qu'on pourrait avoir un bris de service, qu'il n'y aurait pas de service du tout pour les personnes âgées. Et on met toutes les mesures de protection, hein : le masque, laver les mains, prendre la température deux fois par jour. Alors, ça, c'est très, très important. Mais, je redis, c'est exceptionnel qu'on le fait, et on est obligés de le faire dans certaines circonstances. Pour les tests, je vais...

M. Arruda (Horacio) : Oui. Écoutez, votre question est bonne, mais il faut aussi oublier, là... pas oublier, mais comprendre qu'on utilise le test là où on pense qu'il va avoir le maximum d'effet. On l'a maintenu au début pour les voyageurs parce que c'était là qu'on avait des problèmes. Et je peux vous le dire qu'on a des taux de positivité de nos tests qui sont élevés. Ça veut dire que, quand on teste les gens puis qu'on en trouve 10 % de positifs ou 12 %, 13 %, que ça va en augmentant, c'est qu'on est en train de tester la bonne catégorie. Si on teste des gens puis que le taux de positivité est à 1 %, ça veut dire que vous testez beaucoup de monde qui n'aurait pas besoin d'avoir le test.

Il y a toute une priorisation qui a changé. Les voyageurs, on ne les teste plus, les gens qui sont des contacts de cas, on ne les teste plus, les gens qui ont des symptômes pour lesquels on peut retarder le test puis qui restent à la maison, on ne les testera plus. On va ancrer notre énergie sur les patients et les personnes du personnel symptomatiques. Donc, on va réévaluer.

Quand on aura une recapacité de tests importante, on va peut-être faire, même, des tests aléatoires dans les populations, dans certaines communautés. À Montréal, on va peut-être avoir une stratégie différente de celle qu'on a en Gaspésie parce que ce n'est pas la même épidémiologie. On est tous au fait de ça. Puis quand on aura... Parce que le test rapide qu'on dit, là, il n'est pas disponible demain matin. Quand on aura cette capacité-là, là, on va les faire, les tests, puis on va même faire des études génomiques sur les virus, là, des cas qu'on a eus, pour comprendre de façon plus fine, probablement, comment se sont faites les choses.

Ça fait que, dans le fond, je pourrais vous dire, on fait toujours, en fin de compte, l'utilisation optimale du test pour les bonnes personnes, au bon moment dans le temps. Ça va fluctuer dans le temps, puis on tient compte de la capacité aussi qu'on a ici. Puis on ne peut pas dire que la capacité du Québec est mauvaise. On était en bas, on est montés quasiment au quatrième au niveau mondial. Puis là il faut quand même toujours tester adéquatement avec la capacité qu'on a. Puis, quand on aura plus de tests, ça va être : tester, tester, tester. Puis il y a des moments donnés aussi, certaines catégories qu'on testait dont on n'a plus besoin de tester parce qu'on a fait notre diagnostic dans ce secteur-là, puis notre traitement est bon pour ce secteur-là. Mais il faut peut-être aller chercher d'autres endroits.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : M. le premier ministre, quelles sont précisément les commandes de matériel que vous attendez? Vous attendez quoi? Vous l'attendez quand? Vous en attendez dans quelle quantité?

M. Legault : Bon, écoutez, on ne donnera pas le détail des commandes, il y en a plusieurs, il y en a qui sont en discussion, il y en a qui passent par Ottawa, donc il y a plusieurs commandes qui sont attendues à chaque jour. Et on continue de travailler à essayer d'augmenter certaines des commandes, donc, et puis on travaille, comme je l'ai dit aussi, avec des entreprises québécoises qui vont être capables éventuellement de fabriquer ici, au Québec, beaucoup de matériel. Bon, parfois, ce n'est pas tout à fait le même matériel, mais, bon, si on prend, par exemple, les blouses, là, on va réussir quand même à faire ce qu'on a besoin de faire.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. M. le premier ministre, vous l'avez dit tout à l'heure, il semble que, maintenant, on ait assez de respirateurs pour répondre à la demande de pointe. Mais assez, j'imagine que beaucoup de gens se demandent c'est combien. Et par ailleurs est-ce qu'on a commencé à réfléchir à des lignes directrices avec, par exemple, des comités cliniques ou les médecins pour savoir, si jamais ils doivent avoir à faire un choix de priorisation, à qui on va laisser les respirateurs, comme ça s'est passé dans certains pays?

M. Legault : Bon. Actuellement, puis on parlera éventuellement de nos scénarios, mais, dans nos scénarios les plus pessimistes, on a assez de respirateurs. Donc, il n'est pas question de commencer à choisir des personnes à qui on donnera un respirateur puis d'autres personnes à qui on n'en donnera pas. Il va y en avoir pour tout le monde, même dans le scénario pessimiste.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs on reçoit beaucoup de messages de familles qui sont dans des régions métropolitaines, que ce soit à Québec ou Montréal. Leurs parents... il y a des personnes âgées qui sont en parfaite santé dans des résidences privées, qui sont donc enfermées entre quatre murs, des fois c'est des trois et demi, des studios, depuis des semaines, et puis ça finit par jouer sur leur moral. Ce n'est pas juste un service téléphonique dans un CLSC qui peut régler ça. Ces familles-là veulent aller chercher leurs parents dans les résidences privées, les attendre à la porte, les amener dans leur maison et s'occuper d'eux pendant le temps que va durer la crise, plutôt qu'ils soient enfermés à ne voir personne. Est-ce qu'on permettrait, par exemple, à ces familles-là de se rendre au Saguenay ou au Bas-Saint-Laurent, d'aller chercher leurs parents puis de les ramener dans leurs maisons?

Mme McCann : Bien, écoutez, je pense qu'il faut le regarder. En même temps, on a donné, évidemment, les orientations qu'il faut se déplacer le moins possible entre les différentes régions, et même certaines régions ont des points de contrôle, et qu'il est préférable de n'a pas aller dans un autre domicile, là, hein, quand on est dans un domicile, de ne pas changer de domicile. Moi, ça n'est pas venu à mes oreilles, là, mais peut-être que je me tournerais vers Dr Arruda pour voir un peu d'un point de vue épidémiologique qu'est-ce qu'il en pense.

M. Arruda (Horacio) : Bon, c'est toujours un peu délicat, là, de répondre avec une organisation générale. Il y a du cas à cas à mon avis. C'est sûr que disons qu'on... Ça dépend de la région d'où la personne part, où elle va, là. Si vous parlez d'une région qui n'est pas touchée du tout comme telle, ça va être à analyser. Je ne sais pas si vous comprenez qu'est-ce que je veux dire. Mais vous comprenez que des gens qui sont dans des zones fermées à l'intérieur même d'une ville comme Montréal, dans des trois et demi, il y en a plein. On sait que ce n'est pas facile, O.K.?

D'ailleurs, si vous permettez, au Québec, on est allé vers une approche, je pense qu'il faut le mentionner, très compréhensive. Puis les Québécois, moi, je suis très fier de la solidarité qu'on est en train de développer. Il y a plein, plein d'initiatives, des téléphones pour les personnes, puis etc. Il y a des reportages de familles qui vont... mais qui respectent le deux mètres.

Le problème, c'est : imaginez-vous une personne d'un certain âge qui est en bonne santé, mais qui revient dans une famille où il y a de la circulation, puis la personne est en train d'incuber la maladie. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Tu sais, on se sent bien, on est en pleine forme, on dit : Maman, on s'en va te chercher, je ne sais pas si c'est pour aller au Saguenay ou à l'inverse, mettons : Bien, tu t'en reviens à Montréal avec nous autres, puis on va te garder. Quand la personne est en train d'incuber, je ne sais pas si vous comprenez, ça me met mal à l'aise. Si c'est quelqu'un de la Gaspésie qui va chercher quelqu'un à Rivière-du-Loup puis où il n'y a pas trop de circulation, j'ai comme un meilleur malaise.

Le principe ici, là, c'est de protéger nos plus... Plus les gens vont être isolés, même de leurs familles, puis etc. Parce que ce n'est pas que la famille veut les infecter. Ils ne savent peut-être pas qu'ils sont asymptomatiques. Puis là on n'est plus dans des histoires de voyages, de gens qui reviennent de voyage. Il y a de la circulation intensive, mettons, dans la couronne autour de Montréal, O.K.? Ça fait que c'est pour ça qu'on dit : C'est mieux pas.

Puis, l'autre élément que je tiens à vous dire, quand on vous permet... pas pour les gens qui sont en quarantaine et qui reviennent du voyage, là, mais, quand on vous permet d'aller prendre une marche, hein, à l'extérieur, ce n'est pas pour aller faire des réunions ensemble sur le perron ou dans un parc à deux, trois mètres de distance, prendre un café qu'on prenait chez Tim Hortons, avant, mais qu'on se redonne des rendez-vous. Si on commence à faire ça, la mesure ne marche plus, puis là on va dire, on va faire comme dans d'autres pays : Vous ne sortez plus pantoute. Vous avez une personne, une personne, de sortir comme tel... Puis il y a même des pays qui ont soudé des portes. Je veux juste vous le dire, là, jusqu'à quel point on n'est pas là. Ça fait que je pense que l'appel du premier ministre, à dire : On ne veut pas pénaliser tout le monde parce qu'il y en a qui participent, qui le font bien, puis l'amener... Mais, si jamais on est obligés d'aller là, là, à un moment donné, on verra.

Ça fait que moi, mon message : c'est une analyse au cas à cas, mais c'est sûr que ce n'est pas une bonne idée d'aller rejoindre des parents qui sont dans le groupe à risque si on est dans une zone où ça chauffe, parce qu'on peut ne pas le savoir qu'on est malade.

Mme McCann : Et il faut essayer, je pense, de trouver des solutions pour briser cet isolement. Oui, il y a le téléphone. Est-ce qu'il y aurait d'autres moyens technologiques? On se penche là-dessus actuellement, d'autres moyens aussi de stimuler en gardant vraiment la distance nécessaire, là. On a vu certaines initiatives dans des résidences pour personnes âgées, à l'extérieur, quand le temps est beau — puis là on s'en va au printemps, là, tant mieux — une animation, même. Et ça, on regarde ça actuellement parce qu'effectivement il faut briser le plus possible cet isolement. Alors, on est très sensibles à la situation qui est vécue. Puis on va ajouter aussi du personnel, hein, comme on vous l'a dit hier.

Le Modérateur : Fanny Lévesque...

M. Legault : Je veux juste compléter, là.

Le Modérateur : Oui. M. le premier ministre.

M. Legault : Au-delà effectivement des précautions qu'il y a à prendre, je veux vous dire que moi, je suis sensible à ça, là, de dire... si une personne dit : Je vais aller chercher ma mère, mon père, puis le ramener à la maison. Bien, il faut prendre des précautions. Mais je suis sensible à ça. Je peux comprendre que des Québécois souhaitent faire ça. Donc, il ne faut pas fermer la porte. C'est du cas par cas. Mais je peux me mettre à la place des gens puis dire : Je comprends qu'il y en ait, là, qui veulent aller chercher leurs pères, leurs mères, puis les amener à la maison. Je comprends ça.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question. Fanny Lévesque, La Presse.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui. Bonjour. Sur la question du matériel médical, bon, j'ai entendu la question de ma collègue, là, vous ne voulez pas aller dans le détail de ce qui est attendu, mais est-ce qu'on peut au moins avoir une idée du besoin, là, de l'estimation? De quoi on a besoin? Tu sais, c'est quoi, le nombre, en termes de quantité, qu'on a besoin pour le matériel médical et versus ce qui est prévu qui arrive, là, tu sais? Est-ce qu'on peut avoir une idée, une estimation de ça et avoir le détail aussi de ce qui va arriver d'Ottawa?

M. Legault : Bon, peut-être pour donner un petit ordre de grandeur, on utilise des centaines de milliers de masques par jour. Donc, oui, quelqu'un qui m'appelle pour me dire : J'ai 100 masques ou j'ai 200 masques, c'est gentil, là, mais on utilise des centaines de milliers de masques par jour, donc les commandes qu'on cherche, c'est des commandes de millions. Puis on travaille là-dessus, puis moi, je suis optimiste là-dessus. Les gants, bien, c'est des millions de gants qu'on utilise chaque jour. Donc, il faut que ça soit des commandes de presque de dizaines de millions de gants. Donc, c'est l'ordre de grandeur, là. Puis les blouses, bien, on a des bonnes ententes. Ce ne serait peut-être pas tout à fait le même tissu, là, mais je suis confiant, pour les blouses, qu'on va être capables assez rapidement d'en fabriquer.

Ça fait que c'est beaucoup les masques. Il y a deux sortes de masques, les N95 puis les masques de procédures pour la chirurgie. Mais, je vous dis juste, là, c'est des centaines de milliers de masques, donc on cherche des commandes de millions, là, tu sais? Comme ce matin on parlait d'une commande qui avait passé par je ne sais pas trop où sur la Rive-Sud pour aller dans l'Ohio, on parlait de 10 000 masques. Je comprends, là, on ne refuse rien, là, mais, tu sais, 10 000 masques, là, par rapport à notre consommation journalière, c'est une petite quantité, là, tu sais?

Mais dites-vous, là, on a un excellent département des approvisionnements, des achats, je suis ça personnellement, puis on a des gens d'affaires qui nous donnent un coup de main. On a des gens qui ont des excellents contacts, en Chine, par exemple, qui nous donnent un bon coup de main. Donc, on fait tout ce qui est en notre possible, là, pour ne pas en manquer.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, on doit comprendre qu'il y a des commandes en route ou qui ont été placées, en termes de millions d'équipement...

M. Legault : Oui.

Mme Lévesque (Fanny) : Ça, c'est bien. Vous avez parlé aussi, justement, des entreprises québécoises. Plusieurs ont levé la main : Moi, je peux faire ci, je peux faire ça. Est-ce qu'il y a des ententes qui ont été conclues concrètement avec ces entreprises-là, entre autres pour les masques? Est-ce qu'il y a des producteurs locaux? Et donc on pourrait s'attendre à ce qu'ils arrivent quand, là, dans la chaîne d'approvisionnement, ces entreprises-là?

M. Legault : Bien, c'est ça, c'est une question, là... Il y a comme une période difficile, là, on a du matériel pour une semaine. On espère être capables, là... Vous voyez, ça fait deux jours qu'on reçoit des petites commandes qui font qu'on reste à une semaine. Puis obtenir le matériel fabriqué au Québec, c'est plus de l'ordre trois, quatre, cinq semaines, dépendamment de l'équipement, là. Donc, il y a effectivement une période risquée, là, critique, entre les deux.

Mme Lévesque (Fanny) : Il y a la question du masque, hein, pour le...

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil...

M. Legault : Pardon?

Mme Lévesque (Fanny) : Il y a la question du masque, au Québec, aussi, la production.

M. Legault : Oui.

Le Modérateur : Toujours en se limitant à une question, sous question, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : J'aimerais connaître la situation dans les centres d'hébergement pour jeunes, les centres jeunesse de la DPJ. Quelles informations, qu'est-ce que vous avez là-dessus?

M. Legault : Oui. Bien, je parle régulièrement avec Lionel Carmant. Je peux vous dire qu'aujourd'hui il y a plus d'employés dans les centres jeunesse qu'il y en avait au début de la crise, il y a deux, trois semaines, là. Donc, on ajoute du personnel, on a laissé tomber certains services qui étaient moins essentiels pour rapatrier plus de gens dans les centres jeunesse. Mais moi, c'est une grande préoccupation que j'ai. S'assurer aussi, tous les signalements, de donner suite rapidement, puis de protéger nos jeunes, puis protéger aussi les personnes qui travaillent dans les centres, là. Mais Lionel Carmant me dit quand même : C'est sous contrôle actuellement.

M. Bossé (Olivier) : Aussi, on me dit que les visites dans les unités de soins palliatifs sont interdites depuis hier. Est-ce que c'est exact? Et pouvez-vous expliquer pourquoi?

Mme McCann : Je ne pense pas...

M. Legault : Juste vous dire : De façon générale, c'est du cas par cas, là, puis c'est une question d'être humain. Oui, il y a un risque important, mais voir sa mère, son père pour une dernière fois avant qu'il meure, là, je suis très sensible à ça. Donc, je ne pense pas qu'on va faire exprès pour refuser, là, avec des masques et toutes les procédures nécessaires, qu'une personne aille voir quelqu'un de sa famille pour une dernière fois avant qu'il décède, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je peux me permettre à mon tour. Marc-André Gagnon, du Journal de Québec . M. le premier ministre, vous avez dit hier que le Québec gagnait la bataille contre des États américains, là, pour l'approvisionnement. Je comprends que vous nous dites aussi aujourd'hui : Bien, le stock qui a été détourné, là, vers l'Ohio, on ne parle seulement que de 10 000 masques, mais ce n'est quand même pas rassurant de voir qu'on subit le même coup que certaines administrations européennes. Comment faites-vous pour vous assurer que nos commandes ne soient pas détournées? Puis est-ce que vous pourriez, par exemple, demander à Justin Trudeau d'intervenir auprès de l'administration américaine, là, pour s'assurer que ça n'arrive pas?

M. Legault : Bien, on travaille ensemble. On travaille avec le gouvernement fédéral, avec Chrystia Freeland, on travaille avec les ambassades du Canada à l'étranger pour prendre toutes les mesures nécessaires et... C'est ça. Quand on regarde les États américains, il y a des États actuellement, là, qui aimeraient ça être dans notre position, puis d'avoir du matériel pour une semaine, puis d'avoir assez de respirateurs pour la pointe. Je trouve que quand je me compare avec certains États américains, là, je trouve qu'on est dans une relative bonne position pour le matériel puis les respirateurs.

Mme McCann : M. le premier ministre, si vous permettez. Je voudrais quand même dire que, par exemple, pour donner un exemple, la situation, au niveau des masques N95, hein, elle s'est un peu améliorée. Alors, je veux revenir là-dessus parce qu'on a eu des questions, notamment hier, avant-hier, sur des chirurgies, des traitements en oncologie aussi.

Alors, ce que je veux dire aujourd'hui, c'est qu'on avait trois éléments, là, dont il fallait tenir compte dans certaines circonstances. Il fallait qu'on donne de la capacité d'avoir des lits suffisants pour donner vraiment des services, là, dans le cadre de la pandémie. Et ça, c'est fait, comme on dit, là, on en a presque 7 000 maintenant de libérés. Il y avait également la question qu'on était assez serrés sur les masques N95, et là ça c'est un peu, un peu amélioré. Il y avait également la banque de sang, la banque de sang qui était basse. Mais là les Québécois ont répondu à notre appel, et notre banque de sang est en meilleure position.

Alors, ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que, quand on a des chirurgies électives, là, oui, il faut délester pour donne la capacité au niveau des soins intensifs et au niveau des lits. Quand on a des situations qui peuvent attendre, on peut attendre. Il y a des situations urgentes, là, au niveau de la chirurgie, au niveau des traitements de cancer, qu'on continue absolument. Mais il y a parfois des entre-deux où est-ce qu'il faut un jugement clinique, voir si, d'aller de l'avant avec un traitement, c'est correct, même s'il y a un risque au niveau, là, de la transmission de la COVID-19. Mais il y a aussi la considération : est-ce qu'on a ce qu'il faut?

Et ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que la situation s'est un petit peu améliorée et que, là, on va pouvoir probablement ouvrir un petit peu sur des situations qui sont entre deux, hein, des situations où est-ce qu'il y a un jugement clinique, est-ce qu'on va de l'avant dans certaines chirurgies, dans certains types de cancer aussi, là. Et je pense qu'on va ouvrir un peu, dans les prochains jours, parce que la situation s'est améliorée.

M. Gagnon (Marc-André) : Maintenant, je veux revenir sur l'inquiétude que vivent les personnes âgées. Je sais que vous partagez, évidemment, cette inquiétude-là. Mais pourquoi ne pas publier la liste des 519 résidences de personnes âgées où il y a des cas d'infection? Il a été impossible, par exemple, hier, de savoir, sur les 519, il y a combien de CHSLD puis combien de résidences. Les Québécois, est-ce qu'ils ont droit de savoir, dans le fond, si leurs parents ou leurs proches se trouvent dans une résidence qui a été infectée? L'information, dans le fond, elle est pertinente, là, pour les résidents eux-mêmes.

M. Legault : Bon, bien, je vais laisser le Dr Arruda parce que j'ai posé la même question ce matin, là. Et ce que je comprends, c'est que d'abord les résidents sont toujours informés quand il y a des cas. Ça, c'est la première chose. Deuxièmement, moi, je voudrais qu'on fasse comme si toutes les résidences étaient infectées, c'est-à-dire qu'on ne prenne pas de risque. Je ne veux pas non plus envoyer le message à ceux qui n'ont pas de cas pour l'instant, de dire : Ah! bien, vous êtes corrects, vous autres, vous pouvez prendre des risques. Non. C'est ça qu'il y a de plus critique, les résidences pour personnes âgées. Puis, quand on dit qu'il y en a 500 quelques qui sont infectées, il y en a que c'est des cas confirmés, il y en a que c'est des cas probables. Bref, il y en a qui ont un cas, il y en a qui ont une éclosion. Chaque cas est différent, puis on informe les personnes concernées de la situation.

M. Arruda (Horacio) : Mais, dans le respect de la confidentialité, on rend une information publique, quand elle est d'intérêt public, pour des fins d'intervention. C'est clair que tous les propriétaires où il y a un cas dans leurs bâtisses doivent avertir toutes les autres clientèles, sans divulguer le nom de l'appartement, puis etc., devraient idéalement contacter les familles pour que les gens soient au courant. Ce qu'il pourrait y avoir, comme données au point de vue public, c'est le nombre qui sont actuellement, au Québec, par catégories : il y en a combien en CHSLD, il y en a combien, etc. Mais d'avoir une liste, un... à un moment donné, une situation va être réglée à un endroit, puis etc. Puis d'avoir une liste pour aller à l'enquête de l'histoire de cas, là, dans le détail, ce n'est pas nécessairement d'intérêt public.

Mais je dois dire que tous les... Puis c'est comme ça en service public, là, les gens savent qu'il y a un cas. Même, je vous dirais, quelqu'un qui, dans une tour de résidences, à des cas, un propriétaire qui le sait pourrait mettre une pancarte, sans les identifier : Ici, il y aurait un cas de coronavirus. Mais, comme dit le premier ministre, là, il faut considérer que partout il y en a. C'est comme ça qu'on va être capables de ne pas passer à côté de...

Se laver les mains, on demande aux propriétaires de faire l'hygiène de leurs ascenseurs, des boutons d'ascenseurs, si les gens ont des affaires, là. Tout ça, là, je pense, à mon avis... Puis ne faites pas confiance à ceux qui font la désinfection. Lavez-vous les mains, si vous y avez touché... touchez à un bouton d'ascenseur avec votre coude. Considérez tous les milieux à risque. Ne devenez pas paranos, en psychose, mais posez les bons gestes.

Puis les bons gestes, c'est... Parce que qu'est-ce qui me dit qu'il n'y a pas un cas ici qui est en train d'incuber ou qui est passé puis qui va être seulement dans nos statistiques dans trois jours ou dans quatre jours? Ça fait que l'attitude du PM, c'est ce qu'il faut faire. Puis, de grâce, si on est capables d'appliquer ça au maximum, si les récalcitrants qui n'appliquent pas vont l'appliquer, on va la gagner, la bataille.

Le Modérateur : Merci beaucoup. En terminant, Andrée Martin, TVA.

Mme Martin (Andrée) : Oui. Bonjour à vous trois. J'aimerais revenir sur l'approvisionnement du matériel. Je me demande si l'argent est un obstacle pour le gouvernement du Québec. Est-ce qu'on assiste à une surenchère du matériel? Parce que là, tout à l'heure, M. Legault, vous avez dit : Nous aussi, il faut jouer le jeu, on paie en argent comptant, ça prend la présence de policiers. Contre qui vous vous battez?

M. Legault : Bien, contre tous les autres pays qui veulent en avoir, là, puis contre... Souvent, il faut faire attention parce que ça peut être quelqu'un qui représente un autre pays mais qui est un intermédiaire. Des fois, il y a comme deux, trois intermédiaires avant de se rendre à l'État en question. Donc, oui, s'il faut payer comptant, on paie comptant, puis, bon, oui, les prix ont augmenté, mais ça n'a pas de valeur, pour moi, la vie des Québécois. Donc, on est prêts à payer ce qu'il faut, le prix qui est demandé. Écoutez, on fait tout notre possible. Puis, quand je dis : On joue le jeu, bien, s'ils veulent être payés en comptant, on va les payer en comptant si c'est nécessaire, là.

Le Modérateur : En sous-question.

Mme Martin (Andrée) : Vous avez récemment fait appel aux entreprises, même au milieu de l'éducation, là, pour demander qu'ils vous acheminent l'équipement médical, là, dont ils disposent, qui pourrait vous aider à vous prémunir de la pénurie. Vous aviez dit que cette aide-là était la bienvenue. D'abord, est-ce que les entreprises privées ont été généreuses? Et pourquoi ne pas carrément réquisitionner, là, avec un décret du gouvernement, que tous les équipements qui dorment dans des classeurs, dans des entreprises, vous soient directement acheminés?

M. Legault : Oui, O.K. Bon, d'abord, c'est pas mal déjà fait, là, tu sais? Puis, comme je le disais tantôt, si on dit : On utilise des centaines de milliers de masques, là, que quelqu'un vienne nous porter deux masques ou même 100 masques, il faut faire attention, là, il faut quand même rester efficaces. On écoute tout le monde, là, puis vous ne pouvez pas vous imaginer, depuis quelques jours, le nombre de courriels, de dizaines, de centaines de courriels que j'ai personnellement reçus de gens qui veulent nous offrir des masques. Bon, je vous donne un exemple, ça, c'était plus intéressant : le président d'Air Transat, que je connais bien, je ne sais pas pourquoi, mais, bon, ils ont arrêté les vols avant-hier, ils avaient 25 000 masques. Ce n'est pas pire. Donc, je me suis arrangé pour qu'ils nous envoient les 25 000 masques. Puis ils avaient des gants, aussi, puis tout ça. Et puis je fais ça, là, je vous le dis, je ne compte pas le nombre de personnes, puis, tu sais, j'apprécie ça, là. Mais on cherche des millions de masques, là, tu sais? C'est ça, là.

Le Modérateur : Merci. C'est ce qui complète pour les questions en français. So, we'll switch in English. We'll start today with Cathy Senay, from CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Premier Legault, you said first that police officers were there to inform the population, you didn't want to create social tensions and you didn't want the army to intervene. But now you're... the tone has changed. What forced you today to say to police officers : Please, be more severe, more strict?

M. Legault : Yes. First, I received more and more messages from the population, saying : Hey! you're asking me a lot, I respect your directives, but some don't, so will you do something? So, I think it becomes important that the police, that they give fines. And it's important fines, we talk between $1,000 to $6,000. And I think we're at this step now. We need to be sure that everybody collaborate, everybody respect the directives. I think it's important and it's important also for the spirit of all the population. We have to work, all of us, together. And if you people are wrong, we have to see some consequences.

Le Modérateur : Second question.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. McCann, you talked about CHSLDs workers or orderlies that... Well, for example, we have a case in the Mauricie that CHSLD's employees were called back before the 14-day isolation was up, because there weren't enough workers. So then, you talked about de seven days, that they could be back after seven days when it was necessary. But how solid are you, knowing that it's possible, when you are asymptomatic, to pass-on the virus? Isn't it risky for you to know that they are back after seven days and they're working with seniors, vulnerable people?

Mme McCann : Well, first of all, it's orientations from the public health... the institute of public health, hein, that has examined all the question. We didn't decide that, you know... without this advice, this scientific advice based on data. And we're taking all the precautions, I mean, the temperature is taken twice a day, the person is wearing a mask, and they are washing their hands constantly. So we're taking all the precautions.

But, you know, this is very exceptional, as I said, but, you know, between leaving people all by themselves, without services... we cannot do that. We have to take the path that is the less risky for the person. And, at this point, it's working out. But, you know, we don't know what's going to happen tomorrow, in this situation, but we have taken all the precautions, and, as I said, all those measures are taken everyday with the staff that are coming after seven days.

Le Modérateur : Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Good afternoon. Mrs. McCann, we now have seen an outbreak of... at the Verdun hospital. Is that symptomatic of the lack of protective equipment for health care workers, there, at the Verdun hospital?

Mme McCann : Well, I think we have to see what the public health department says about the investigation at Verdun hospital,but I think now it's under control. All the measures have been taken. And I know very well Verdun hospital because I was a manager, I was a director general there, and I know that the staff, and I know the director general. And I have spoken with her recently, and the situation is under control, and all the precautions have been taken, the isolation, and that's what is important.

Le Modérateur : Second question.

M. Pouliot (Samuel) :OK. And we're getting calls and we've done interviews with different companies and doctors who have developed ventilators, or masks, or even online triage tools. They are not getting any response from the Government. Is there a problem? How the Government is handling that?

M. Legault : We have a team of about 200 people working on that. Of course, they're going further in their investigation, depending of the serious of those people. Sometimes, I give you an example, people, they say: I'm ready to make some masks, but I don't have any material, I don't have any design, I have nothing, I only have people that are ready to work. It's nice from these people to offer their help, but we're trying to be closer to have people that will be able to deliver the material in the next few weeks.

Le Modérateur :Questions sent by email now. From Phil Authier, Montreal Gazette, for Premier Legault. What measures is Québec taking to ensure protective masks are making it from a supplier to Québec? Are you sending planes? Are there police on these planes?

M. Legault : We use police force, we use also the relationship we have in different countries. So, we do all what is necessary to be done to make sure that the equipment is going to the hospitals.

Le Modérateur : And now, for Mr. Arruda: We are seeing thousands of people waiting for test results. Are the numbers of cases and deaths you're reporting today an accurate reflection of how widespread the coronavirus is?

M. Arruda (Horacio) : Yes. I would say, for deaths, it's clear. For cases, there was a backlog, but now it's getting out, so... and then we're going to be able to give, I would say, the right data. And, in fact, there was probably cases that was announced yesterday, that was supposed to be announced before if they get tested at that time. But we are correcting that. And so I think that, if there is people who die from coronavirus, even with... sometimes, we don't need to have a test, it's clear that the deaths and hospitalizations are the right ones.

Le Modérateur : And now, question from Raquel Fletcher, Global News. Are you concerned about getting the medical supplies we need, given the worsening situation in the United States and the growing need in that country?

M. Legault : OK. I think that all countries right now are worried about getting all the material. I think we are in a better position than many States in the United States. We still have for seven days and we have enough ventilators to go through the peak, so we are in a... It's not an ideal situation, but it's a best situation than many other States.

Le Modérateur : One very last question. The mayor of Oka says too many people are driving through his community, in Saint-Placide, to access the smoke and marijuana shops in Kanesatake. He's asking for road checks to be put in place. Is it a concern for you? Should these shops be closed too?

M. Legault : Yes. They must be closed, and I thought they were closed. So, I'll check that.

Le Modérateur : All right. So, that's all the time we have. C'est tout le temps que nous avons. Merci beaucoup tout le monde et à demain.

M. Legault : Merci tout le monde.

(Fin à 13 h 52)

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