(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est aujourd'hui accompagné de la ministre de la Santé
et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de
santé publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre, à vous la parole.
M. Legault : Oui. Bonjour,
tout le monde. J'espère que vous avez passé une bonne fin de semaine. Comme
plusieurs Québécois, avant que vous me posiez la question, mon épouse Isabelle
m'a coupé les cheveux. Donc, j'ai respecté les consignes. Je voulais juste être
bien certain que tout le monde comprenne ça.
Donc, je commence avec le bilan de la
journée. On a 75 nouveaux décès. On a donc un total de 2 280. Donc,
mes pensées sont pour les proches, les familles de ces personnes décédées.
C'est important de préciser que les décès continuent d'être très concentrés dans
les centres de soins de longue durée. Sur 75 décès, il y en a 72 qui
viennent des centres de soins de longue durée. Donc, pas besoin de vous dire
que la situation continue d'être difficile dans les centres de soins de longue
durée.
On a comblé la plupart des postes qui sont
disponibles. Donc, il n'y a pas de situation où il manque d'employés. Par
contre, il y a des employés, là, ça fait… on commence la huitième semaine
intensive, donc il y en a qui sont fatigués. Donc, je refais appel à ceux qui
veulent venir travailler à temps plein, à Montréal, dans les CHSLD. On a déjà
8 000 personnes qui travaillent dans nos centres, là, qui s'étaient
inscrits au site Je contribue!. Mais, comme je vous dis, il y a des gens
fatigués, là, puis ça ferait du bien d'être capable d'en remplacer quelques-uns
pour quelques semaines. Donc, je fais encore un appel à tous ceux qui sont
disponibles à temps plein. Peu importent vos qualifications, on est prêts à
vous ajouter dans nos CHSLD.
On a maintenant 32 623 cas
confirmés, c'est une augmentation de 758. On a 1 772 personnes qui
sont hospitalisées, une augmentation de 18. On a 218 personnes aux soins
intensifs, c'est le même nombre qu'hier.
Bon, quand on regarde la situation des
hospitalisations, je vous avais déjà dit, là, qu'on avait, au début de la
crise, libéré 7 000 lits, donc on en a 1 772 d'utilisés, par
contre, par contre, puis c'est important de le préciser, ces lits sont surtout
concentrés à Montréal. Donc, quand on regarde la situation, on voit qu'il y a
assez de lits de disponibles à l'extérieur de la grande région de Montréal,
mais ça reste très serré à Montréal.
C'est pour ça qu'aujourd'hui, je vous
annonce qu'on a décidé de reporter l'ouverture des commerces dans la grande
région de Montréal, pour l'instant, d'une semaine. Donc, du 11 mai, on
reporte au 18 mai. Je vous rappelle qu'à Montréal, il est prévu que les
écoles et les garderies soient ouvertes le 19 mai. Encore là, on a deux
semaines devant nous, on va regarder ensemble les résultats puis on va prendre
une décision en fonction de l'évolution des résultats. Il n'est pas question
d'ouvrir puis d'ajouter, éventuellement, aux personnes qui pourraient se
retrouver dans nos hôpitaux, alors qu'on a très peu de marge de manœuvre à
Montréal.
Par contre, comme je vous le disais, la
situation est sous contrôle dans le reste du Québec, donc à l'extérieur du
Grand Montréal, donc aujourd'hui il y a des commerces qui ont déjà ouvert. Je
rappelle, par contre, l'importance de garder la consigne du deux mètres de
distance, deux mètres entre les employés, deux mètres avec les
clients dans tous les commerces.
Techniquement, si la situation reste bonne
et sous contrôle dans le reste du Québec, donc à l'extérieur du
Grand Montréal, lundi prochain, le 11, on devrait être capables
d'ouvrir les écoles et les garderies à l'extérieur du Grand Montréal.
Bon, je sais que c'est beaucoup de
travail, là, puis je veux tout de suite... je sais qu'il y a beaucoup de
questions, ça ne sera pas parfait la première journée, le 11 mai, il faut
redessiner l'organisation, il faut limiter le nombre d'enfants dans chaque
classe. Donc, il va falloir, là, quand même, que les gens soient très
débrouillards puis, moi, je compte sur la débrouillardise des Québécois pour
s'ajuster, pour être capable que cette rentrée se passe le mieux possible. Mais
je sais déjà, là… parce qu'on n'a pas un guide des opérations pour comment
réouvrir les écoles en pandémie, là, donc c'est la première fois qu'on fait ça,
donc on va essayer de le faire le mieux possible, mais il faut s'attendre qu'il
va y avoir des ajustements. Mais je pense qu'en général ça devrait bien se
passer.
Je suis très conscient aussi qu'il y a
certains enseignants qui sont inquiets puis voudraient pouvoir porter un
couvre-visage. Je veux juste vous dire, là, la Santé publique ne pense pas que
c'est nécessaire, mais ça ne peut pas nuire. Donc, on va permettre aux
enseignants qui veulent porter un couvre-visage de porter un couvre-visage.
L'important, c'est que tout le monde se sente à l'aise dans cette
réouverture-là.
Le secteur de la construction puis le
secteur manufacturier, on va laisser l'horaire comme il était là. Bon, c'est
important de rappeler que la plupart des endroits… On n'a, ailleurs, jamais
fermé la construction puis le manufacturier, par exemple en Ontario. Donc,
nous, on était allés plus loin, on avait fermé la construction puis le
manufacturier. Donc, avec les mesures qui ont été discutées, mises en place
dans un guide avec la Commission de santé et sécurité au travail et la Santé
publique, je pense qu'on peut en toute sécurité réouvrir ces secteurs-là.
Mes remerciements du jour, bien, c'est
pour les commerçants. Les commerçants qui ont offert, entre autres dans les
épiceries, des services depuis le début, et les nouveaux qui réouvrent en
région. On a une vie qui revient un peu à la normale. Donc, je vous remercie,
les commerçants.
Par contre, je veux faire un rappel aux
Québécois. Il y a beaucoup de choses qui se sont dites en fin de semaine. Dans
les parcs, il y avait des gens qui étaient parfois à moins de deux mètres.
Juste vous dire, moi, on me dit que la plupart des personnes, la grande
majorité des personnes, incluant Montréal, respectent la consigne du deux
mètres. D'abord, il faut le préciser, là, quand on reste avec quelqu'un,
conjoint, conjointe, là, ce n'est pas nécessaire de garder le deux mètres. On
peut aller parler à d'autres personnes en respectant le deux mètres. Donc, ce
qu'on me dit, c'est : Quand même, la grande majorité des gens respectent
cette consigne-là.
Mais je vais le répéter, puis je pense que
le Dr Arruda va répéter ça jour après jour pendant des semaines, probablement,
même, des mois : deux mètres, deux mètres, deux mètres ou, pour les plus
vieux, six pieds, six pieds, six pieds des autres personnes. Donc, je compte
sur vous pour qu'on soit capables de retrouver graduellement une vie normale.
C'est important que cette distance de deux mètres là qu'on s'habitue à vivre
avec dans la vie de tous les jours.
Good afternoon. The
situation is still worrying in senior homes. We still need reinforcement. I am
asking Quebeckers who can work full time in residences to apply on the Je
contribue! website.
The great majority of
hospitalisations caused by coronavirus are currently happening in the Montréal
region. This is why I am announcing today that we are pushing back the
reopening of non-essential businesses in the Montréal region to May 18th.
As for the elementary schools and childcare services, we still have two weeks
ahead of us. We will follow the situation very closely and take a data driven
decision.
We maintain the calendar
for construction sites and factories as well as non-essential businesses outside
the Montréal region, but I am asking business owners and clients to follow
physical distanciation rules. We must continue our efforts. I am counting on
you all. Thank you.
Le Modérateur
: Merci, M.
le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous
allons débuter aujourd'hui avec Patrice Bergeron, LaPresse
canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. M. Legault, M. Arruda, les restaurateurs seront
probablement parmi les derniers à pouvoir déconfiner leurs établissements, mais
ils veulent quand même se préparer à l'avance pour leur réouverture. Quel genre
de mesures pourraient-ils mettre en place et quand en ferez-vous une annonce?
M. Legault : Bien, je peux peut-être
commencer en disant, malheureusement, effectivement, là, les restaurants, les
activités qui regroupent des centaines de personnes, les spectacles, ça va
prendre encore un certain temps parce que c'est plus difficile de maintenir le
deux mètres de distance. En plus, bien, il y a une différence quand on est à
l'intérieur de quand on est à l'extérieur. Donc, il y a plus de risques à
l'intérieur.
Donc, je sais que c'est difficile, mais on
va aider les gens qui sont dans la restauration, dans l'hôtellerie, dans la
culture de façon générale. Quand ça sera le temps de réouvrir, on va essayer de
les aider financièrement, mais c'est vrai que pour l'instant, à court terme, on
ne prévoit pas de réouverture.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, on aura des principes de distanciation sociale, de dire : moins de
clientèle à l'intérieur du restaurant, des approches de cette nature-là, là,
qui pourront être refaites. Donc, c'est sûr qu'on ne pourra pas remettre les
mêmes gens en même espace. C'est sûr que, si ce sont des gens qui se côtoient
entre eux, ils peuvent être à la même table sans être à deux mètres les uns des
autres, là. Mais il va falloir utiliser ce genre d'élément là, peut-être des
paravents aussi, qui pourraient être placés entre certaines tables, là, pour
éviter les éléments; bien entendu, une hygiène super importante, ne pas
admettre aucune personne qui a des symptômes. Donc, c'est une série de mesures
comme ça qui seront regardées en termes d'hôtellerie.
Je veux en profiter, pendant que j'ai la
parole, par contre, pour passer un message autour de ce que j'appellerais le
stress, l'anxiété puis les problèmes de santé mentale. C'est tout à fait
normal, actuellement, après avoir été dans une perspective où on dit aux gens
que la maladie est dangereuse, qu'on a vu qu'il y a des gens qui en décèdent,
d'avoir des émotions, du stress, de l'anxiété par rapport à ça, là. Il n'y a
pas seulement les problématiques, je vous dirais, de santé mentale qui sont
exacerbées, mais aussi, c'est une réaction normale dans un contexte de
pandémie. La peur, elle est là, et puis il faut être capable de la gérer.
Donc, j'invite les gens, même les parents
qui se posent des questions par rapport à leur enfant, est-ce qu'ils vont
l'envoyer ou pas, il y a beaucoup de questionnements, de ne pas hésiter à
appeler les lignes et puis de faire appel aux services qui sont mis en place.
Cette semaine, il y a une campagne sur la santé mentale, justement, là. Mais
c'est des réactions tout à fait normales et légitimes, il ne faut pas les
garder pour soi, il faut être en mesure de le faire.
Et puis je pense aussi qu'on va, tout en
suivant le confinement, tout en demandant aux gens de respecter les choses, on
va ouvrir certains robinets pour permettre à certaines personnes qui sont
seules, isolées, particulièrement nos aînés, à être en mesure de ravoir une vie
un peu plus normale. Ça ne veut pas dire des rassemblements demain matin puis
des soupers chez grand-maman, mais on va essayer de reslaquer un peu, si vous
me permettez, je vais dire... le mot n'est pas bon, là. On va essayer d'amoindrir
les contraintes et de permettre aux gens d'avoir un peu d'espoir. Je pense que
c'est très important pour nos aînés. Ça va être à suivre au cours des prochains
jours.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Bergeron (Patrice) : En
sous-question, M. Legault, on a pu lire, en fin de semaine, entre autres dans Le Devoir
et dans d'autres journaux aussi, que votre ministre des Aînés rejette
responsabilité par rapport à la situation dans les CHSLD, qui ne date pourtant
pas d'hier, alors qu'elle a été ministre à partir de 2007.
Est-ce que c'est parce que personne autour
de Mme Blais, dans ces prédécesseurs, ne l'écoutait ou est-ce que vous, elle
vous a déjà fait un portrait déjà très difficile dans les CHSLD avant même la
crise?
M. Legault : Bien, comme je
l'ai souvent expliqué, quand on est arrivé au pouvoir, puis une des raisons
pourquoi Marguerite a accepté de se présenter avec la CAQ, c'est parce qu'on
avait un plan pour augmenter le financement, entre autres, dans les CHSLD, ce
qu'on a fait. Par contre, on s'est rendu compte que les postes, on n'arrivait
pas à les combler. Donc, il faut augmenter, de façon importante, les salaires
de préposés aux bénéficiaires. On discute actuellement avec la FTQ, la CSN. Les
discussions vont bien. Donc, c'est le premier geste à poser.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, Mme la ministre, Dr Arruda. Juste une précision,
M. Legault, sur ce que vous avez dit tout à l'heure concernant les
enseignants. Vous avez dit que vous allez permettre le port du masque.
Moi, il y a des enseignants qui me
disent : Écoutez, c'est une chose de le permettre, mais est-ce qu'on peut
avoir ces équipements de protection? Jusqu'à maintenant, ils se sont faire dire
non. Et même il y a une enseignante qui m'a dit : On n'envoie pas les
soldats à la guerre sans qu'ils aient des armes. Et donc ce n'est pas à eux,
selon les enseignants, de fournir ces équipements-là, même s'ils ont la
permission. Est-ce qu'il y aura des équipements de sécurité mis à la
disposition des enseignants?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, je pense que les discussions qu'on a actuellement semblent dire
qu'effectivement le ministère de l'Éducation pourra, si les gens veulent avoir
un couvre-visage, etc., fournir le matériel, là. C'est en discussion
actuellement. Ça devrait être le cas.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous allez fournir tous ces équipements-là. On dit également, M. Arruda,
que... Bon, vous avez abordé ce point-là la semaine dernière, mais il y a une
étude australienne qui dit que les enfants ne seraient pas des vecteurs de la
maladie, qu'ils ne seraient pas... qu'ils ne transmettraient pas, autrement
dit. Est-ce qu'à ce compte-là on ne devrait pas les laisser aller voir les
grands-parents s'ils ne sont pas des vecteurs en tant que tels?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, en lien avec tout ce qui s'appelle immunité collective, qui transmet,
qui ne transmet pas, dans la littérature, on a des choses contradictoires. On a
encore des gens qui disent que les enfants peuvent infecter autant que les
adultes, d'autres qui semblent dire l'inverse. Ça fait que, dans ce
contexte-là, là, je vous dirais, là... Puis, quand on aura les confirmations ou
plusieurs études contrôlées puis qu'on pourra avoir la robustesse, on verra
qu'est-ce qu'on en fait.
À court terme, je vous dirais que la
recommandation n'est pas celle-là pour le moment, mais on va voir comment les
choses vont se présenter puis on verra comment aussi on pourra mettre en
contact, à une certaine distance, peut-être certains enfants en lien avec leurs
grands-parents pour une période plus courte de temps, etc., là. Ça va être
analysé.
Mais, comme je vous dis, les données sont
encore controversées. Il sort une étude à un endroit, il en sort une autre qui
la contredit ailleurs. Il faut faire les analyses méthodologiques, là.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, M. le directeur national de
la santé publique. M. Legault, on le sait que c'est allé très vite, là,
depuis huit semaines. On a appris aujourd'hui que le CHU avait récupéré le
45 millions concernant les masques qui ne sont jamais arrivés. Sauf qu'il
y a quelqu'un, au ministère de la Santé, qui a autorisé de louer un hôtel qui
appartient à un dirigeant... ou qui a des liens avec la mafia et qui est
considéré comme étant quelqu'un qui fait partie de la... qui a fait de la
contrebande. Est-ce que c'est normal que ça arrive ce genre de situation là
actuellement, même si on est dans un état d'urgence, là?
M. Legault : Bien, j'ai posé
la question ce matin. Ce qu'on me dit, c'est qu'habituellement il y a
effectivement plus de vérifications qui se font. Mais là on est en train de
revérifier la situation. Mais c'était pour louer des chambres à l'hôtel Best
Western. Donc, on ne s'est pas méfiés, là, de qui était le propriétaire, est-ce
que c'était un ancien de la mafia. On est en train de regarder pour que ces
règles-là soient resserrées. C'est quand même inquiétant, là, d'entendre une situation
comme celle-là.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez décidé de retarder l'ouverture de Montréal, entre autres pour les
commerces, sauf qu'on apprend qu'il y a des barrages qui ont été levés, là, entre
autres pour les Laurentides, région de Bromont, là, des barrages policiers,
puis il y a des maires qui s'inquiètent du fait que les gens vont partir des
zones chaudes pour s'en aller dans les zones froides et qu'ils ne veulent pas vraiment
voir arriver ces gens-là. Qu'est-ce que vous avez à leur dire, aux gens, entre
autres, de Bromont et des Laurentides?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il faut comprendre que c'est normal que, quand on commence à
déconfiner pour permettre certains commerces de fonctionner, on enlève
certaines mesures. Ça va de pair. Par contre, on le dit encore, là, les
consignes, et je le répète, ça ne veut pas dire que tout le monde peut
commencer à partir et s'en aller ailleurs. Je sais qu'il va y avoir un grand
appétit pour les chalets, puis etc. On va monitorer les choses. On avait dit...
On avait laissé permettre certaines personnes de traverser en s'assurant qu'ils
allaient être chez eux, pas magasiner ou circuler dans la zone, amener leur
propre nourriture. Puis habituellement c'était pour un déplacement qui était
comme plus définitif qu'aller-retour, aller-retour.
Ça fait que, là, je pense qu'à quelque
part on va surveiller… De la même façon qu'on fait confiance aux Québécois pour
la question de la distanciation, puis etc, quand on commence à déconfiner... On
va voir. On va suivre la situation. S'il y a des problématiques qui sont
rapportées, à ce moment-là, on pourra réévaluer avec la Sécurité publique ce
que ça peut vouloir dire. Puis, comme je vous dis encore, c'est sûr qu'il y a
comme un vent de liberté, hein, qui vient avec le printemps puis qui vient avec
les déconfinements. Mais c'est une liberté qui doit être, je vous dirais,
dosée. Et donc c'est ce que je peux vous dire, quelque part, on ne peut pas non
plus empêcher toute circulation, là, à l'intérieur du Québec complètement.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
au tour d'Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. Donc, le déconfinement, aujourd'hui, au Québec, s'amorce. Il y a des
régions où on lève les barrières, où on reprend les activités commerciales. Et
vous aviez indiqué que vous étiez prêts à revenir en arrière au besoin si jamais
on constatait que la situation dégénérait. Or, les projections que vous aviez
dévoilées couraient jusqu'au 30 avril, projections d'hospitalisations, de
nombre de cas, de nombre de décès. Est-ce que vous avez l'intention de rendre
publiques de nouvelles projections? Et, si ce n'est pas le cas, comment est-ce
qu'on va faire pour avoir un référent pour savoir si le déconfinement produit
les effets escomptés ou si, au contraire, il ne faut pas réajuster le tir?
M. Legault
: Bien,
d'abord, il y a toujours des projections qui sont faites, incluant pour le mois
de mai et les mois suivants, sur le site de l'INSPQ. Donc, il y a des scénarios
qui sont faits, optimistes, pessimistes. Mais ce qui est important, et peut-être
ça peut aussi compléter la réponse à la question de M. Laforest, c'est de
dire : À Montréal, la situation est stable. Il y a une petite marge de
manoeuvre. Donc quand on déconfine, on se dit peut-être qu'il va y avoir une
augmentation des cas. Là, on a une petite marge de manoeuvre. Dans les régions,
on a une grande marge de manoeuvre. Donc le déconfinement, on le fait plus en
région parce qu'il y a une marge de manoeuvre sur les lits d'hospitalisation
qui sont disponibles. À Montréal, on retarde pour l'instant le déconfinement
parce que la marge, pour nous, n'est pas assez grande. Mais la situation est
stable, puis il y a des lits pour tout le monde, là.
Mme McCann : J'ajouterais
là-dessus que la situation à Montréal, c'est aussi le fait qu'il y a des lits
actuellement dans le secteur hospitalier qui sont occupés par des personnes qui
n'ont plus besoin du plateau technique et qui ont la COVID-19, mais ils n'ont
plus besoin du plateau technique. Il y aurait des zones tampons, là, des
endroits, là, où est-ce qu'on peut amener, comme l'Hôtel-Dieu par exemple,
l'hôtel Dupuis, etc. Mais effectivement on aurait besoin davantage de
personnel. On a les lieux, mais on n'a pas nécessairement le personnel. Alors,
c'est pour ça que l'appel du premier ministre est important aujourd'hui, de
nous aider, encore une fois, à ajouter du personnel parce qu'à ce moment-là on
va pouvoir libérer des lits, avoir des personnes aller dans des endroits dans
des endroits très sécuritaires et effectivement être capable de voir à d'autres
besoins si d'autres besoins arrivent lors d'un déconfinement.
Et j'ajouterais, sur la question de
M. Laforest par rapport à la situation à l'hôtel Best Western, que c'est
le CISSS qui prend en charge tous les soins, les services, à l'hôtel, donc
c'est très sécuritaire pour les patients. Mais comme le premier ministre le
dit, on doit revoir la situation.
M. Lavallée (Hugo) : Toujours
concernant le nombre de cas, on voit la situation en Ontario, où là, il y a
aussi eu des problèmes dans des résidences pour aînés, il y a aussi des grandes
villes. On voit quand même qu'au cours des derniers jours, le nombre de cas
actifs diminue. Donc il y a plus de gens sur une base quotidienne qui
guérissent de la COVID que de gens qui la contractent, alors qu'au Québec, on
est toujours dans une hausse du nombre de cas actifs. Qu'est-ce qui fait que ce
soit si difficile justement d'inverser cette tendance-là alors que des voisins
y parviennent?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord il faut être prudent quand on compare avec l'Ontario. D'abord,
l'Ontario teste beaucoup moins que nous, donc c'est certain que plus on teste,
plus on trouve de cas. Vous allez le voir d'ailleurs quand on va augmenter,
d'ici la fin de la semaine, à 14 000 tests par jour, il va y avoir
plus de cas qui vont s'ajouter. Donc, il faut être prudent.
Deuxièmement, nous, la situation est très
concentrée dans les CHSLD. Tous les décès reliés à la COVID-19 sont déclarés au
Québec. C'est compliqué de savoir exactement quels sont ceux qui sont déclarés
en Ontario. Puis, comme je le disais tantôt aussi, c'est très concentré dans la
région de Montréal. Donc, quand on regarde les régions où on commence à
déconfiner, bien, il y a une bonne marge de manœuvre. Puis la situation est
vraiment sous contrôle quand on regarde les hospitalisations puis même les cas.
Donc, ça dépend du nombre de tests, là. On fait beaucoup, beaucoup plus de
tests qu'en Ontario.
Le Modérateur
:
Maintenant, au tour de Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à vous trois. Vous dites que les
parents ont le choix d'envoyer leurs enfants à l'école ou à la garderie. Mais
votre ministre du Travail a dit que le retour au travail est obligatoire pour
les employés, à moins de… sauf dans les cas… plutôt dans les cas, pardon,
prévus par la loi ou dans leur convention collective. Donc, dans le contexte,
quel choix, réellement, ont les parents?
M. Legault : Bien non, mais
les parents, ils ont le choix d'envoyer leurs enfants à l'école ou à la
garderie. Ça, c'est la première chose. Maintenant, les employés, bien là, s'il
y a une plainte qui est faite à la CNESST, il faut qu'il y ait un risque
démontré, là, pour l'employé. Donc, oui, il peut y avoir une situation
spéciale, mais je pense que, dans le contexte actuel, moi, je ne suis pas trop
inquiet, là, que ça va bien se passer.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis qu'est-ce qui arrive avec les parents qui
sont à risque, qui ont un conjoint malade, ou un partenaire malade, ou qui sont
immunosupprimés, enceintes, peu importe, là, puis qui choisissent de ne pas
envoyer leurs enfants à la garderie? Est-ce qu'ils doivent continuer de payer
les frais de garde?
M. Legault : Bon, d'abord, ces
personnes-là, là, devraient pouvoir ne pas retourner au travail parce qu'il y a
un risque pour leur santé qui est démontré. Donc, dans votre question
précédente, là, ces personnes-là ne pourraient pas être congédiées parce
qu'elles peuvent démontrer que c'est dangereux pour leur santé de retourner
travailler. Maintenant, vous demandez…
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : J'ai demandé, en fait, s'ils devaient payer
les frais de garde.
M. Legault : Bon, ce qu'on a
fait, ce que Mathieu Lacombe a fait, c'est de dire : On ne s'attend pas,
dans les prochaines semaines, là, que les garderies soient pleines. Il y a des
parents qui vont envoyer leurs enfants, il y en a d'autres qui vont choisir de
les garder à la maison. S'il arrive un moment où les garderies sont pleines
puis que, là, il y a d'autres parents qui voudraient envoyer leurs enfants à la
garderie, bien là, effectivement, il y aura un choix à faire pour le parent.
Est-ce que le parent veut protéger la place ou si on donne la place à un autre
parent qui veut utiliser la garderie?
M. Gagnon (Marc-André) : Très
bien. Maintenant, si je peux me permettre à mon tour, Marc-André Gagnon du
Journal de Québec, Journal de Montréal. Mon collègue de TVA y a
fait référence, tout à l'heure, hein, il y a des maires, là, comme des citoyens
qui s'inquiètent de la réouverture de leurs régions, de l'arrivée éventuelle
puis massive de citoyens qui vont provenir, à ce moment-là, de zones
contaminées. Je me souviens que vous avez déjà demandé à ce que les gens, s'ils
font un déplacement, qu'il fasse, par exemple, leur épicerie avant puis pas,
donc, localement. Pourquoi ne pas rendre, par exemple, obligatoire la
présentation du permis de conduire dans les commerces pour prouver aux
caissiers, là, que la personne provient bel et bien de la région?
M. Legault : Bon, d'abord, je
répète un peu ce que je disais tantôt, la situation est sous contrôle partout.
Il n'y a pas beaucoup de marge de manœuvre à Montréal pour faire du
déconfinement, mais il y a beaucoup de marge de manœuvre en région. Les
personnes qui passent d'une région à l'autre, bien, elles doivent maintenir le
deux mètres avec les autres personnes. Donc, si elles maintiennent le
deux mètres, il ne devrait pas y avoir de pression indue. Mais tout le
déconfinement, il se fait en fonction : est-ce qu'on est capables de
garder la situation sous contrôle dans les hôpitaux? Puis en région, où il y a
les maires qui s'inquiètent, bien, dans le fond, c'est là qu'ils devraient le
moins s'inquiéter parce que dans ces régions-là il y a une grosse marge de
manœuvre dans les hôpitaux.
M. Gagnon (Marc-André) : Très
bien. Peut-être, maintenant, pour Dr Arruda. Je veux revenir sur la
question des scénarios. Parce que vous nous aviez effectivement fait une
présentation, au mois d'avril, on était capables de voir, bon, le scénario
optimiste puis pessimiste. Pourquoi ne pas renouveler, faire à nouveau, donc,
cette présentation pour le mois de mai? Puis est-ce que vous vous attendez, là,
à ce qu'avant le déconfinement il y ait une baisse des cas et des décès?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, pour ce qui est des scénarios, là, comme je vous l'ai dit, on avait
utilisé une méthodologie, à l'époque, on l'a raffinée, c'est l'Institut
national de santé publique avec l'INES, l'Université McGill, l'Université de
Montréal qui travaillent là-dessus. On a fait une demande d'avoir des
scénarios, là, sur la base des données qui incluent ceux de la fin de semaine.
Ça prend 48 heures parce qu'il y a des traitements dans des gros
ordinateurs. On va avoir accès à ça avant le déconfinement puis on pourra, à ce
moment-là, le rendre public sur le site, et les gens pourront avoir
l'information. Mais, au-delà des scénarios qui projettent des choses, dans ces
scénarios-là, on va être capables de calculer le R0 pour les différentes
régions, là.
Et aussi, ce qui va être très important,
c'est clair que, là, on va commencer beaucoup, beaucoup les dépistages, donc la
courbe des cas va être influencée. De la même façon que la courbe des cas a
varié en fonction des priorités qu'on donnait dans le dépistage, maintenant, la
courbe des cas ne sera plus nécessairement notre référence, mais beaucoup plus
la courbe des hospitalisations et des décès. Et l'analyse des agrégats,
c'est-à-dire les analyses fines que vont faire les directions de santé
publique, comme ce qui va se faire actuellement à Montréal-Nord puis dans le
quartier Parc-Extension. Ces analyses-là nous permettent aussi de voir les
dynamiques. Si jamais on se retrouverait, dans les commerces, avec des
éclosions, bien, on aurait des investigations qui seraient faites à la fois
pour contrôler les cas et les contacts et empêcher que ça se fasse. Ça fait que,
dans le fond, tout ça va être suivi de façon très, très détaillée par les
directions de santé publique et par nous.
Mais donc pour les scénarios, on pourra
vous les montrer, mais ce n'est pas seulement les scénarios qui vont être... parce
que les scénarios, c'est un portrait pris à un moment donné avec des données,
mais nous, on va suivre la chose au jour le jour pour voir qu'est-ce qui est en
train de se passer. Parce qu'il y a trois Québec. Il y a le Québec des CHSLD,
particulièrement de la région de Montréal, il y a le Québec Montréal, est-ce
que c'est des agrégats ou de la grosse transmission communautaire, ça, c'est
encore à regarder, puis il y a l'autre Québec, qui, lui, a vraiment atteint tous
les critères pour un déconfinement, tel que reconnu par l'Organisation mondiale
de la santé, et, d'après les informations qu'on dispose des régions
périphériques à la région de Montréal.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Tommy Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. D'abord, M. le premier ministre, vous faites un nouvel appel au
renfort pour les CHSLD à Montréal, alors que tout le monde sait que vous
disposez de pouvoirs très grands pour réaffecter l'ensemble du personnel dont
vous disposez. Et je veux bien comprendre, là. Il y a combien d'absents en ce
moment, là? La mise à jour que vous avez, combien de personnes sont absentes
pour COVID ou peur de COVID, là, on pourrait dire comme ça, aussi, donc, de
combien des personnes vous avez précisément?
M. Legault : Bon, il y a
11 000 employés qui sont absents dans l'ensemble du réseau. Il faut
comprendre aussi que des opérations, des activités qu'on avait pu reporter dans
les hôpitaux deviennent plus urgentes parce qu'on ne peut pas reporter
indéfiniment, donc on doit reprendre les activités dans les hôpitaux. Déjà, il
y a eu un transfert vers les CHLSD, mais graduellement on ramène les gens vers
les hôpitaux pour être capable de faire ces chirurgies puis ces activités. Donc,
dans l'ensemble du réseau, il manque 11 000 employés. On a réussi à
combler une bonne partie de ces postes avec les 8 000 de Je contribue!,
puis on est rendus à peu près à 350 soldats, puis il y a aussi des
enseignants puis des étudiants, là. Il y en a plus de 1 000. Donc, c'est
serré. On n'est pas à 100 % d'activité dans les hôpitaux, mais on est à un
taux d'activité plus élevé que ce qu'on avait, par exemple, il y a deux
semaines.
M. Chouinard (Tommy) : Je
suis persuadé que, sur votre tableau de bord, vous avez un indicateur sur le
taux de réponse des parents hors communauté métropolitaine de Montréal au sujet
de l'inscription de leurs enfants à l'école, hein? C'est dans une semaine que
va reprendre l'école dans ces différentes régions.
M. Legault : Je n'ai pas ça
avec moi, là, mais je suppose que les commissions scolaires ou les écoles
doivent avoir ces réponses-là, mais moi, je ne les ai pas avec moi.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
C'est simplement que vous avez évoqué tout à l'heure... vous avez insisté sur le
fait que, bon, c'est possible que ça ne soit pas parfait et qu'il y ait des
ajustements. Est-ce que vous pouvez préciser à quels ajustements vous faites
allusion?
M. Legault : Bien, je vous
donne un exemple. On dit : Il ne faudrait pas qu'il y ait en moyenne plus
que 15 enfants dans une classe. Ça dépend de la grandeur de la classe.
Parfois, c'est des plus petites classes, donc c'est même moins que 15. Dans
d'autres cas, c'est des classes plus grandes. Bon, toutes les écoles secondaires
sont disponibles, puis parfois les classes sont plus grandes dans les écoles
secondaires.
Mais ça, c'est une gymnastique incroyable
à faire, là, pour ceux qui sont en train de préparer l'entrée dans les régions
le 11 mai prochain. Donc, je veux juste demander aux Québécois d'être
compréhensifs, d'être un peu indulgents. On va s'ajuster, mais tout le monde
est de bonne foi, tout le monde essaie d'être débrouillard dans ses façons de
préparer. Évidemment, il y a des enseignants qui ont plus de 60 ans, donc
on leur demande de ne pas venir à l'école. Il y a des étudiants, dans les
facultés d'éducation, qui ont à faire leur service pour venir dans les classes.
Donc, c'est toute une organisation, là.
C'est pour ça que je dis aux gens : Bien, on va s'ajuster au fur et à
mesure, là. Puis, tu sais, j'entends, là, des gens dire : Ah! c'est tout
croche... Aïe! regardez, là, on ne fait pas ça à tous les jours, là, de
réouvrir les écoles en pleine COVID-19, là, soyons indulgents.
Le Modérateur
: Merci.
Donc, c'est ce qui complète pour les questions en français. On va maintenant
passer à Cathy Senay, CBC News, pour les questions en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Hi! Good afternoon. Premier Legault, you just said that it was a
gymnastic for the reopening of schools, primary schools. So, what do you say to
school boards, for example, the Québec English School Boards Association and
other groups that want more flexibility or latitude when it comes to reopening
schools on the proposed dates?
M. Legault : First, it will be the parents who will decide if they send or no
their child to school, not the old school boards. The parents. The
responsibility of the school boards and the people in charge of schools in the
English communities is to open schools when we say: Yes, it's the date, it's
the right time to open schools. Then, the parents will decide if they send or
no their children, not the old Anglophone school boards.
Mme Senay
(Cathy) : But they say they are not ready.
They are not ready. Like, what…
M. Legault : First, we are talking about May the 19th, OK, so we still have two
weeks in front of us. And we say we accept that it's not perfect. But they
cannot decide that no schools will be open for the Anglophones. They cannot do
that.
Mme Senay
(Cathy) : But they are.
M. Legault : They won't.
Le Modérateur
: Thank you. Now, Phil Authier, Montreal
Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good day. Mr. Arruda, I was wondering if you could bring us up to date,
and also from Mr. Legault, on the situation in Montréal. It does not seem
to be under control. You mentioned, sir, that, in the rest of the province,
things seem to be under control, but it's less so in Montréal. And we also have
Mme Drouin, who's the head of Montréal Health, saying : «On a l'impression
qu'on n'a pas rempli toutes les conditions.» So can you update us on what's
happening in Montréal? And is it under control?
M. Arruda (Horacio)
:
In fact, what is going on in Montréal is that we still have cases every day.
It's clear that we're going to have even more with the testing we're going to
do. So that is something. But what is making us thinking that we are still
having, I would say, hospitalizations which are not getting up, but in a
plateau… It's the same thing for intensive care. So, because of this, we want
to check what is going on. And those people who are hospitalized, are they
coming from CHSLDs or they are coming from the community?
And there is the
specific, I would say, situation in Montreal North and Parc-Extension, where
they seem to be having cases over there. There's going to be a specific… the
screening, testing being done this week, and we'll look at what is happening.
Because this is a stability, because we are not going down as we thought we
would go, we prefer actually to delay, I would say, some deconfinement
situations. So we're going to look at what's going to happen in the next days
and take decisions based on that. So we are confirming the impression or
Dr. Mylène Drouin, but we are working with her to look exactly in more
specific data from their communities.
M. Legault :
I just want to say that we want to reopen stores in Montréal, but we know that,
if we reopen and when we'll reopen stores, we'll probably have more cases in
our hospitals. So, right now, the situation is under control with the way it's
managed, with the number of people that we have right now continuing to stay at
home. But, if we open a bit, we need to have a margin and we don't see this
margin today. So we have now two weeks to see the situation in the next days.
M. Authier (Philip)
:
And, as my second question, for Mr. Arruda. Can you explain to us again
the surprise addition of cases and deaths on Friday? I believe you said it was
a computer error, but is that the only explanation, because it's a substantial
number of people?
M. Arruda (Horacio)
:
It is, but it was in a lab of one hospital who have a big
number of cases and who is analyzing a lot of data. They changed the informatic
system and there was no programmation to send this information to the Public Health. In fact, the case have been managed from a
clinical perspective. It means that they have been aware they were... the
clinicians were aware there was a case, but what was supposed to be said is to
give the information to the
Public Health. That's the Public Health who makes the data. So, suddeny,
somebody looks and said that there is a problem, those cases that have not
been... they have not been declared to Public Health, and that's why we had
this big surprise of 1,300 cases. But they were not all in the last week, they
were, from the beginning of April, even late March, cases that have been tested
for that time and that have not been sent to the Public Health.
Le Modérateur
:
Thank you. Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. Some businnesses opened today outside the Greater Montréal. They opened with new precautions,
new safety precautions. Are these precautions going to have to remain in place
for the foreseeable future?
M. Legault
: Yes.
M. Pouliot
(Samuel) : And with the reopening, Dr. Arruda,
you advised to wear a mask in the public and public transport. Is it in the
plans to distribute masks in the public? I know some cities in the world do it.
Because some people find it hard to find masks.
M. Arruda (Horacio)
: There's going to be... There is a lot of new production of masks
everywhere, even here, in Québec. So we'll see. It's clear, if it becomes mandatory in certain
transportations, probably working with municipalities who can... afford and
give some masks for the ones who don't have it because of, I would say, poverty
or incapacity to do it themselves. But, for most of the people, you can have, I
would say, «couvre-visage» or even you can do it by yourself, even with a
«foulard», a scarf. It could be another way to do it, but we will evaluate
that, especially with municipalities, especially if it becomes mandatory for
transports.
Le Modérateur
:
Thank you. Avant de prendre nos dernières questions en anglais par courriel, je
vais faire un pas de recul en français pour aller à Olivier Bossé du Soleil,
que je ne voudrais surtout pas oublier. Désolé.
M. Bossé (Olivier) : Merci.
Une fois en 50 jours, ce n'est pas très grave.
M. Legault, M. Arruda, Mme McCann aussi,
bonjour. Qu'est-ce que vous diriez aujourd'hui aux parents qui craignent de
renvoyer leurs enfants à l'école lundi prochain, soit les rassurer ou les
convaincre? Ce serait quoi que vous diriez?
M. Legault : Bien, d'abord, il
n'a pas à être gêné. Les parents qui préfèrent garder leurs enfants à la
maison, là, ils n'ont pas à être gênés. C'est une décision qui est très
personnelle. On l'a dit, les enfants n'ont pas beaucoup de risques. Mais qui
ces enfants-là vont voir? S'ils sont pour voir leur grand-père ou leur
grand-mère, il y a un risque, là, à ce moment-là. S'ils voient des personnes,
là, de plus de 60 ans, il y a un risque. Donc, c'est pour ça que c'est du
cas par cas.
Moi, je l'ai dit depuis le début, la
journée où je vais dire : les écoles sont ouvertes, c'est parce que je
pense que j'aurais envoyé mes enfants. Donc, moi, je pense, c'est sécuritaire,
mais je comprends très bien, là, puis je ne pense pas qu'on ne doit faire aucun
reproche aux parents qui décident de garder leurs enfants à la maison. Il y a
de l'anxiété actuellement dans la société, puis moi, je comprends très bien que
certains parents ne sont pas à l'aise d'envoyer leurs enfants à l'école.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question était sur les indicateurs économiques du mois d'avril. On est
début mai. Qu'est-ce que vous avez en main? Est-ce que c'est pire que vous
pensiez? Est-ce que c'est mieux, décourageant, pas, puis ça ressemble à quoi?
M. Legault : Bien, ce n'est
pas beau. Ce n'est pas beau. C'est pas mal en ligne avec ce qu'on prévoyait,
là, avec Pierre Fitzgibbon, Eric Girard. On va avoir l'occasion de les déposer
en temps et lieu, là, mais effectivement la situation économique est très
difficile.
Le Modérateur
: Merci,
M. Bossé. Donc, on retourne en anglais, une question qui nous provient de
Global News. It's a question for Mr. Legault. The Leader of
the Opposition says : Next week is too early, for Montréal, to reopen. Are
you rushing things? Will you reconsider?
M. Legault :
I just announced that we postpone the opening of retail one week. It's not
because of Pierre Arcand, but he must be happy.
Le Modérateur
:
Thank you. And what about schools and...
M. Legault :
Schools? We still have two weeks to look at the figures before taking a
decision. So I will take those two weeks before taking a decision.
Le Modérateur
:
Thank you. And now, for Minister McCann: Why are some CHSLDs residents who are
being send to COVID-19 units being charged extra fees? One family received a
$400 bill after their father died.
Mme McCann :
Oh! I'm not aware of this. So I will look into that, that situation, and give
you an answer certainly on Wednesday.
Le Modérateur
:
Thank you very much. Alors, j'espère que je n'ai oublié personne. C'est
ce qui complète pour cette conférence de presse. À bientôt.
Des voix
: Merci.
(Fin à 13 h 48)