(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. La vice-première ministre et ministre
de la Sécurité publique, Mme Geneviève Guilbault, est accompagnée aujourd'hui
de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, et du
directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, Mme la vice-première ministre, à
vous la parole.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup, M. Gagnon. Bonjour, tout le monde. Donc, comme vous le
savez peut-être, ces jours-ci, cette semaine en fait, on souligne la Semaine
nationale de la santé mentale, ce qui nous donne l'occasion de parler de santé mentale,
un sujet très important. Avec la pandémie, on a beaucoup parlé de santé
physique, on s'est beaucoup préoccupés de la santé physique, à juste titre,
mais il faut aussi parler de santé mentale, c'est important. Et toute cette
lutte qu'on mène contre la COVID-19, donc, pour préserver la santé physique, ne
doit pas se faire, bien sûr, au détriment de la santé mentale. Donc, on n'a pas
à choisir entre le virus et la détresse, mais il faut bien sûr combattre et s'attaquer
aux deux en même temps, si bien qu'aujourd'hui on va annoncer la mise en place
d'un plan d'action COVID-19 en santé mentale, un plan d'action qui va être
assorti de nouveaux investissements de 31 millions de dollars pour la
santé mentale, un plan dont vous parlera plus en détail, d'ailleurs, ma
collègue, ministre de la Santé et des Services sociaux, dans quelques instants.
Et je profite de l'occasion pour
m'adresser à toutes les personnes qui composent avec des enjeux de santé
mentale, à ne pas hésiter à consulter, à ne pas hésiter à demander de l'aide, c'est
très important, c'est aussi important que la santé physique. Alors, en plus,
avec ce plan dont vous parlera ma collègue, on se donne de nouveaux moyens pour
aider les gens en matière de santé mentale. Alors, n'hésitez pas à demander de
l'aide. Nous sommes là pour vous.
Je vais enchaîner avec le bilan de la
journée. Donc, on a 112 nouveaux décès aujourd'hui, pour un total de
2 510 décès. Bien sûr, nos condoléances, nos pensées sont avec les
familles de ces personnes décédées. On a maintenant 34 327 cas
confirmés, une augmentation de 910. On a 1 840 personnes
hospitalisées, une augmentation de 19, et on a 213 personnes aux soins
intensifs, une diminution de cinq personnes.
Je veux revenir sur la réouverture
graduelle des écoles et des garderies à partir de la semaine prochaine.
D'abord, pour dire que c'est une évidence qu'on ne pourra pas rouvrir les
garderies de la même façon qu'avant la COVID, à 100 % de leur capacité, du
jour au lendemain. On va devoir y aller, là comme dans le reste,
progressivement. Et donc, la semaine prochaine, on sera à une première phrase
de 30 % de la capacité, et par la suite, comme je l'ai dit, on ira
progressivement pour le reste de la réouverture.
On est bien conscients que ça peut
compliquer les choses pour certains parents, compliquer l'organisation pour
certains parents. Mais, doit-on le rappeler, nous sommes face à une situation
exceptionnelle qui amène des conséquences exceptionnelles et certains
désagréments, c'est une évidence. Donc, on demande aux parents et on les
remercie aussi, d'ailleurs, d'être compréhensifs à l'égard du fait qu'ils
devront composer avec cet enjeu logistique supplémentaire, du moins pour le
début de la réouverture progressive des services de garde.
Il va aussi falloir s'adapter dans nos
écoles primaires. Il y aura, là aussi, un enjeu logistique pour les
professeurs, pour les écoles, pour les parents. On l'a dit, il y aura maximum
15 élèves par classe dans les écoles primaires, lors de la réouverture,
donc, assurément un enjeu logistique. Mais on demande à tout le monde de se
placer en mode solution. Si on fait tous notre bout de chemin, si on est tous
solidaires, si on est tous en mode solution, qu'on est tous focalisés vers la
réussite de notre objectif de réouverture graduelle des écoles et de l'ensemble
des secteurs d'activités, éventuellement, du Québec, on va y arriver tous
ensemble. Et donc plaçons-nous tous en mode solution et soyons indulgents et
compréhensifs pour, peut-être, les petites difficultés logistiques qui devront
être surmontées dans les premiers temps.
On sait que plusieurs enseignants, aussi,
plusieurs éducateurs sont inquiets pour leur santé, et ça se comprend. C'est
normal d'être stressé, d'être inquiet, d'avoir des questionnements par rapport
à sa santé, avec tout ce qu'on vit depuis quelques semaines, avec tout ce qu'on
lit, tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend. Donc, c'est compréhensible que
des gens puissent avoir des inquiétudes. C'est la raison pour laquelle on a
voulu clarifier l'information quant aux facteurs de risque pour la santé
associés à l'âge. Donc, la Santé publique a établi le facteur de risque à
70 ans et non à 60 ans. Ce qui fait qu'à partir de 70 ans la
possibilité de développer des complications, le risque de développer des
complications est plus important à partir de 70 ans. Donc, en bas de
70 ans, les gens peuvent retourner travailler sans risque important pour
la santé, à condition, bien sûr, et là, c'est important de le mentionner et de
s'en rappeler, à condition de respecter les consignes de la Santé publique,
notamment les consignes de distanciation, d'hygiène. Alors, on demande aussi à
tous les employeurs du Québec d'en tenir compte, d'en être bien conscients, de
s'assurer que ces consignes-là puissent être respectées dans tous les lieux de
travail physiques où les gens recommenceront graduellement à se rendre.
Mais donc ce sera possible, pour les
éducateurs et les professeurs, les enseignants âgés entre 60 et 69 ans, de
reprendre le travail dès la semaine prochaine. Comme je l'ai dit, c'est à
condition de respecter les consignes de la Santé publique, et pas seulement
pour les adultes, d'ailleurs, pour les enfants aussi puisqu'on parle
d'enseignants et de milieux de garde. Il y aura des enfants dans les écoles et
dans les garderies à partir de la semaine prochaine. Donc, je lance un
appel aussi à tous les parents de déjà commencer à expliquer à leurs enfants la
façon nouvelle dont on devra se comporter désormais à la garderie, à l'école.
C'est sûr que, pour eux, ça va être nouveau. Donc, on ne se comportera pas tout
à fait de la même façon qu'on le faisait avant d'interrompre, là, finalement,
les services, et avant la COVID. Alors, ça va être important de garder nos
distances, ça va être important de se laver les mains souvent, de tousser dans
notre coude si on doit tousser. Alors, je compte sur les parents, on compte sur
les parents pour faire ce petit travail là de préparation et de sensibilisation
à nos tout-petits. Mais, en leur expliquant, en leur répétant, je suis bien
confiante que nos enfants vont bien comprendre les consignes et les appliquer,
ce qui va aider tout le monde à pouvoir procéder à cette reprise graduelle en
toute sécurité.
Je veux aussi vous dire un mot sur les
centres de détention. Vous savez, moi, comme ministre de la Sécurité publique,
j'ai sous ma responsabilité nos centres de détention provinciaux. Et donc je
garde, moi, un oeil très avisé sur la situation dans nos établissements de
détention depuis le début de la pandémie, notamment sur la situation à l'Établissement
de détention de Montréal, communément appelé Bordeaux, où il y a un certain
nombre de détenus qui ont été testés positifs, donc qui sont infectés par la
COVID.
Alors, c'est une évidence que, comme
partout dans le monde, notre réseau carcéral fait face à un défi important avec
la pandémie, depuis le début de la pandémie. C'est un milieu d'hébergement
fermé, donc évidemment il y a des risques de contagion, il y a des détenus qui
sont plus à risque que d'autres. Donc, il y a là une situation qu'il fallait
surveiller, qu'on surveille d'ailleurs, en collaboration avec la Santé
publique, depuis le tout début.
D'ailleurs, dès le début de la pandémie,
on a mis en place des mesures préventives dans tous nos centres de détention,
donc des mesures... Évidemment, il y a les mesures de distanciation, et
d'hygiène, et tout ça, qui sont instaurées dans tous les centres de détention.
Il y a aussi eu la suspension des visites. Il y a beaucoup d'activités qui se
déroulent en visioparloir, en visioconférence avec le système de justice aussi,
qui s'est adapté.
Donc, il y a eu plusieurs mesures qui ont
été mises en place, et donc on ajoute aujourd'hui le fait que nous accorderons
ou seront accordés... «nous» m'exclut, bien sûr, ce sont les directeurs
d'établissement qui procéderont à la
chose, mais pourront être accordées des
permissions de sortie à des fins médicales à certains groupes très ciblés de
détenus qui ont une peine à... notamment, qui ont un reste de peine à purger de
moins de 30 jours. Et là je veux rassurer tout le monde que les personnes
qui pourront éventuellement se prévaloir de cette permission de sortie à des
fins médicales sont des personnes qui auront commis des délits de faible niveau
de gravité, et aucun détenu qui n'a commis un crime violent ne va sortir du
centre de détention.
Je veux être très claire là-dessus, là. On
parle de facteurs très ciblés, de gens vulnérables, par exemple des femmes
enceintes, et des gens qui ont un restant de peine de moins de 30 jours à
purger. Et tous ceux qui ont commis des crimes graves, des crimes violents, des
crimes contre la personne ne pourront pas sortir des établissements de
détention. Je veux être très, très claire là-dessus. Mais, comme on fait face à
cette pandémie dans les établissements de détention comme ailleurs, il faut
mettre en place des mesures notamment pour protéger notre personnel. On a une responsabilité
aussi envers nos travailleurs. Les femmes, les hommes qui travaillent en milieu
de détention doivent être protégés aussi, comme n'importe quel autre
travailleur.
Et d'ailleurs ces permissions de sortie à
des fins médicales, ce ne sont pas des mesures spéciales qu'on a créées pour la
COVID. Ce sont des mesures qui existent déjà dans la Loi sur les services
correctionnels. Simplement, on adapte cette notion-là à la situation
exceptionnelle qu'on vit depuis le début de la pandémie. Et aussi c'est une
mesure qui est appliquée ailleurs. Nous, on regarde depuis le début ce qui se
fait ailleurs, les meilleures pratiques, globalement, dans la gestion de la
pandémie, mais notamment en sécurité publique. Et cette notion d'accorder des
permissions de sortie à des fins médicales a été implantée à d'autres endroits,
notamment en Ontario, notamment en Colombie-Britannique, au Manitoba aussi.
Donc, nous irons dans ce sens aussi, avec toujours cette préoccupation, cette
volonté, entre autres, de protéger notre personnel du réseau des services
correctionnels.
Maintenant, pour mes remerciements du
jour, bien, je vais reremercier le personnel du réseau des services
correctionnels puisqu'on est dans le sujet, qui font un travail méconnu, qui
passe souvent inaperçu, mais qui est très important, qui eux aussi sont au
front. Donc, merci beaucoup pour le travail que vous faites.
Et je veux remercier aussi nos élus municipaux,
nos élus municipaux qui sont eux aussi des travailleurs de première ligne, mais
d'une autre façon, donc des élus de proximité qui sont très près des gens qui
sont des alliés très importants depuis le début, pour avoir pris part à plusieurs
rencontres avec plusieurs élus municipaux, les maires, les mairesses, les
préfets, les préfètes, qui sont des relayeurs d'information très importants et
qui travaillent, eux aussi, sept jours sur sept, depuis le début, pour aider
nos citoyens, nos citoyennes. Alors, un grand merci. Ils collaborent très bien,
ils collaborent aussi avec la santé publique. Donc, un plaisir de travailler
avec eux. Alors, merci à tous nos élus municipaux. On ne lâche pas. Bon
courage. On a besoin de vous aussi pour aider nos citoyens qui, bien sûr, ont
plusieurs questions, à juste titre, et qui s'attendent à ce que leurs élus
puissent y répondre.
Je vais terminer en disant que, malgré
toutes les inquiétudes et malgré tous, peut-être, les obstacles, puis, bon, les
questionnements qui peuvent venir avec le déconfinement graduel du Québec, ça
va nous faire du bien, ça va faire du bien aux gens de vivre ce déconfinement
graduel, de pouvoir tranquillement retrouver un semblant ou un petit peu de
normalité à travers ces premières étapes de déconfinement graduel. Et, si on
veut continuer d'avancer vers ce retour à la normale... Et je vais placer
«normale» entre guillemets, parce que, pour plusieurs mois, ce ne sera pas la
même norme que celle qu'on a connue avant la pandémie. Mais, pour avancer
tranquillement vers ce retour à la normale, il faut continuer de respecter les
consignes de santé publique. On ne le dira jamais assez. Continuez de rester à
distance, évitez de vous rassembler, lavez-vous les mains et respectez
l'ensemble des consignes, continuez de protéger nos personnes vulnérables. Et,
de cette façon-là, on va y arriver, tous ensemble et on va retrouver une vie un
petit peu plus normale, si j'ose utiliser le terme, éventuellement. Donc, merci,
tout le monde, et bon courage pour la suite.
Le Modérateur
: Merci.
Souhaitez-vous poursuivre avec quelques mots en anglais?
Mme Guilbault :
Oui. Good afternoon. I want to come back to the gradual
reopening of schools and daycare centers. First, daycares will open at
30 % of their capacity next week. Then, it will gradually increase. We
will also have to adapt in elementary schools. There will be a maximum of
15 students per class. We know that this is a complicated situation for
parents, educators, for teachers, but we are facing an exceptional situation.
We ask you to be understanding and we thank you to be understanding.
We also know that several
teachers and educators are worried about their health. This is why we wanted to
clarify the situation regarding the health risks associated with age. Public
health authorities tell us that, before the age of 70, it is possible to return
to work without significant risk. All Québec employers are asked to take this
into account.
I also want to say a word
about the situation in jails. We're taking the situation very seriously and
we're doing everything we can to protect correctional officers as well as
inmates.
So, we must continue all
our efforts and keep up the physical distancing. This is how we will win this
battle. Thank you.
Et je passe maintenant
la parole à ma collègue ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme McCann : Alors,
merci, Mme la vice-première ministre. Dr Arruda. Bonjour à tous. Alors,
les Québécoises et les Québécois font face à une situation sans précédent à
cause de la pandémie de la COVID-19. Cette crise a des impacts majeurs sur la
santé physique de notre population, mais aussi sur sa santé mentale. Et on ne
pas faire l'erreur de négliger l'une au profit de l'autre. La santé mentale, la
santé physique, ça va ensemble.
Alors, depuis le début de la pandémie,
chez nous, 15 % des gens ont rapporté vivre de la détresse. C'est sept
fois plus qu'avant la crise sanitaire. On a beaucoup d'aînés qui vivent de
l'isolement, beaucoup de travailleurs essentiels qui vivent de l'anxiété et
beaucoup de familles dont la vie a été chamboulée. Malheureusement, la
situation risque d'empirer et de se prolonger durant les prochaines semaines et
même les prochains mois.
Et la littérature et l'état des
connaissances sur les impacts du confinement sont très clairs. Le sommet de la
courbe de la détresse psychologique survient plusieurs semaines après celui de
la pandémie. On doit donc, dès maintenant, déployer des efforts pour aplatir
cette courbe-là aussi. On parle donc d'une courbe au niveau des problèmes de
santé mentale.
J'annonce donc aujourd'hui un
investissement de 31 millions de dollars pour la mise en œuvre de notre
plan d'action COVID-19 en services psychosociaux et en santé mentale.
Concrètement, les investissements vont permettre de déployer plus de ressources
afin d'améliorer et d'intensifier l'offre de services psychosociale et de santé
mentale pour toute personne qui en fait la demande. Ça inclut l'embauche de
professionnels qui pratiquent habituellement au privé et ça implique également
de bonifier le service téléphonique Info-Social 811.
Il y a d'autres mesures aussi qui sont
déjà en cours. Il y a déjà le programme spécial pour soutenir des familles
endeuillées, qui comprend des consultations individuelles et un service
d'écoute téléphonique. Il y a également un blitz téléphonique qui a permis de
joindre près de 800 000 personnes qui sont suivies ou en attente de
services. Et la campagne Aller mieux a été déployée sur différents médias.
Finalement, la diffusion de guides informatifs à l'intention des populations
ciblées continue. Toutes ces mesures visent un même but, prendre soin des gens
qui en ont besoin.
Donc, moi, je veux dire à tous ceux et
celles qui vivent avec des problèmes de santé mentale de ne pas hésiter à
demander de l'aide. On va être là pour vous, on va être là pour vous soutenir.
Et je vais terminer en remerciant toutes
les personnes qui travaillent en santé mentale ou en services psychosociaux
auprès des gens les plus vulnérables. Votre travail est vraiment essentiel.
Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, si vous êtes prêts à prendre les questions en français, nous allons
débuter aujourd'hui avec Patrick Bellerose, Journal de Québec, Journal
de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour à tous. La question est pour Dr Arruda. Lundi dernier, vous avez
annoncé le report de l'ouverture des commerces à Montréal au 18 mai, mais
on sait que la situation à Montréal demeure difficile. M. Legault
soulignait, cette semaine, que la marge de manoeuvre est assez mince dans le
réseau de la santé montréalais. Dans ce contexte, à moins de deux semaines de
la rentrée, est-ce qu'il y a un scénario qui est envisagé pour reporter la
réouverture des écoles dans les régions montréalaises? Et quels facteurs seront
déterminants pour prendre une décision?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, tous les scénarios sont à analyser, là. Il n'y a pas de décision
prise, donc n'attendez-vous pas à ce que j'annonce quelque chose aujourd'hui.
Par contre, ce qui est considéré, c'est, en fin de compte, les critères en lien
avec quel est le niveau de transmission et de contrôle. On regarde aussi... On
fait une distinction entre ce qui se passe dans les CHSLD par rapport à la
population puis par rapport aux zones qui ont déjà réouvert comme tel, la
capacité des équipes de santé publique d'être en mesure de contrôler, les
mesures de dépistage qui vont être en ligne de compte. Ce sont tous ces
facteurs-là qui vont être regardés.
Mais la situation demeure une situation
qui est préoccupante. En termes de capacité de soins, il y a quand même de la
marge de manoeuvre, si vous me permettez, certaines personnes étant
hospitalisées encore qui pourraient ne pas être hospitalisées, mais qui faut qu'on
amène dans d'autres territoires. En termes d'hospitalisation, ça demeure
stable, mais il y a une partie de ces gens-là qui ne devraient pas être à
l'hôpital mais qui pourraient être ailleurs. En termes d'utilisation des soins
intensifs, ça demeure stable, il y a encore de la marge de manoeuvre. Mais on
va réévaluer encore les données dans le courant de cette semaine. Et puis j'ai
l'impression que nos autorités auront à prendre une décision, notamment pour
être capable de laisser aux gens... de se préparer.
Ce que je tiens à dire, c'est, si jamais
il y avait report, si jamais il y avait report, on va aussi quand même
maintenir les travaux qui sont nécessaires comme tel. Et l'autre élément que je
tiens à mentionner aussi, ce qui va être très important, au-delà des
déconfinements qu'on va faire, dans les milieux, en termes de commerces ,
différents types de groupes, c'est important que les gens comprennent que, si
on ajoute à ça un déconfinement total des individus, que les gens se mettent à
aller magasiner de façon intensive, à ne pas respecter le deux mètres, à faire
des rassemblements, à ce moment-là, on vient introduire un autre élément de
danger qui peut faire augmenter le R0 de façon significative à Montréal et ce
qu'on appelle la proportion d'individus qui respectent la distanciation.
Donc, tout ça va être analysé, mais on va
aussi donner les consignes très claires à... Si on ferme les choses ou qu'on
retarde l'ouverture, il va être important aussi encore que les gens... Parbce
que le printemps est là, la chaleur est là, les gens ont le goût de sortir,
mais, si on sort, les acquis qu'on a faits, en termes de distanciation
antérieure, pourraient être perdus, et là on peut faire basculer une région très
densément peuplée comme Montréal, où c'est chaud, c'est dense, il y a beaucoup
de contacts puis il y a beaucoup de secteurs d'activité.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci. Le 17 avril dernier, vous avez dit : On a probablement atteint
le pic de cas. Pourtant, quand on regarde les graphiques, on voit une espèce de
long plateau. Donc, on se demandait : Est-ce que vous considérez toujours
qu'on a atteint le pic? Et, si oui, est-ce qu'on peut espérer voir la courbe
redescendre ou est-ce qu'on doit s'habituer à vivre avec environ
800 nouveaux cas par jour et, malheureusement, une centaine de décès?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, il faut comprendre qu'on a trois, quatre épidémies au Québec, là, ce qui
fait que les pics peuvent se superposer, hein? Le pic, on l'avait atteint, dans
la communauté même de Montréal, autour du 4 avril, avant ce qu'on appelle
le phénomène des CHSLD, qui est venu changer, revenu superposer des choses en
fin de compte, hein? On a eu, si vous me permettez, une première vague qui est
associée aux voyages, hein, puis là il y a eu des répartitions. On voit même...
Actuellement, on est capables de regarder l'historique des épidémies d'une
région à l'autre, qui n'ont pas eu les mêmes facteurs. Mais après ça est
arrivé... Les voyages ont entraîné, dans certains endroits, des éclosions dans
certains milieux. Les travailleurs de la santé maintenant peuvent infecter leur
propre famille. Ça fait que c'est ce qui amène ce genre de plateau là.
Mais j'ai bon espoir, si on maintient les
mesures de distanciation, si on réouvre puis qu'on ne voit pas les choses...
voir peut-être redescendre aussi les taux d'hospitalisation. C'est très clair
que le profil extérieur de la région métropolitaine est très, très bas, dans le
sens... Que ça soit un scénario pessimiste ou optimiste, si on maintient le
moindrement une certaine distanciation, ça va excessivement bien aller. L'enjeu
est dans la région métropolitaine.
Le Modérateur
: Merci.
On poursuit avec Patrice Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Considérant, Mme Guilbault, le bilan actuel puis les
difficultés qu'on a, est-ce que vous êtes toujours à l'aise, vous, avec la
décision de commencer à rouvrir les écoles à partir du 11 mai, sachant
qu'au Québec on est le seul État à travers l'Amérique du Nord à ouvrir aussi
tôt les écoles primaires par rapport, par exemple, aux 50 États américains
puis aux 10 provinces canadiennes?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, le plan de réouverture, notamment, des écoles, on l'a toujours dit, il
est prudent, il est graduel, et surtout il a reçu l'approbation de la Santé
publique. Donc, ce sont des décisions qui sont avalisées par la Santé publique.
On l'a dit, on ne veut jamais compromettre la santé des Québécois et on ne va
jamais subordonner la santé de qui que ce soit à d'autres intérêts, économiques
ou autres. Donc, c'est toujours la santé, la priorité, mais on ne pourra pas
rester confinés éternellement, comme on l'a dit souvent aussi.
Donc, c'est un plan qui est graduel. J'en
ai dit un mot, d'ailleurs, dans mon allocution d'ouverture. On comprend qu'il
peut y avoir des inquiétudes. Il va y avoir certainement des défis logistiques.
Un maximum de 15 élèves par classe, donc, ça demande une organisation, une
réorganisation, notamment pour les écoles, les centres de services et tout ça,
pour les parents aussi. Mais si tout le monde y met du sien et tout le monde
est focalisé vers le même objectif, tout le monde est en mode solution... C'est
fort probable que ça ne sera pas parfait le premier jour, là. À partir de lundi
prochain, probablement qu'il va y avoir des cas : une école, ça ne marche
pas; une école, trop d'élèves; il va manquer quelque chose à une école. C'est
fort probable puis c'est normal parce que tout ne peut pas être parfait du premier
coup.
Mais j'ai bien confiance, oui, puis notre
équipe, on a bien confiance qu'en mettant en place toutes les mesures de santé
publique, en s'assurant que les gens respectent les consignes, en sensibilisant
à la fois les parents, les enfants, les enseignants, toutes les personnes qui
vont être dans ces milieux-là, bien, oui, on va réussir cette opération de
réouverture graduelle des écoles, avec la collaboration de tout le monde et
surtout en toute sécurité pour tout le monde. C'est l'important.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci. Et à titre de ministre de la Sécurité publique, quel écho vous avez de
la part des autorités policières, à savoir si, depuis qu'on a commencé le
déconfinement, les règles sont bien respectées, les déplacements sont limités?
Il y a combien d'amendes, de contraventions qui sont données, par exemple? Quel
écho vous avez du terrain?
Mme Guilbault :
Bien, combien d'amendes, au jour le jour, bon, les statistiques varient. Au
total, depuis le début de la pandémie, on est à un peu plus de
5 000 contraventions qui ont été données, dans l'ensemble du Québec,
par l'ensemble des corps policiers et pour l'ensemble des raisons, que ce soit
des rassemblements indus... il y a eu aussi, à certaines occasions, des
entreprises, là, qui opéraient, qui ne devaient pas opérer. Donc, il y a eu un
certain nombre d'occasions où il y a eu des contraventions qui ont été émises
et des périodes où il y en a eu plus que d'autres aussi, là. Au début, il y a
peut-être des gens... il y a eu un petit délai peut-être avant que les gens
comprennent que, vraiment, il y a des interdictions puis il ne faut pas prendre
ça à la légère.
Mais, par la suite, les gens se sont très,
très bien mobilisés, puis c'est l'écho qu'on a aussi de la part de nos corps policiers.
Au début, il y a eu un effort peut-être important à faire de sensibilisation,
de rappel des consignes. Il y avait beaucoup d'efforts de dispersion aussi. Les
corps policiers se promenaient, il y avait des gens, bon, plus ou moins
rassemblés, puis ils faisaient des efforts plus de sensibilisation puis de
communication. Mais, par la suite, ça a très bien été. Oui, il y aura toujours
des gens qui vont être délinquants puis qui vont être en contravention des
directives et des lois, mais, dans l'ensemble, les gens ont été très
disciplinés, très respectueux des règles, et tout autre synonyme que vous
jugerez opportun, et exemplaires, en somme, depuis le début de la pandémie.
Donc, si... que ce soit l'écho que j'ai de mes corps policiers ou même de mes collègues,
des députés, des gens en général.
Oui, il y a des cas d'exception, mais
l'important, je pense, c'est de remercier les Québécois et surtout de leur dire
que ce n'est pas fini puis qu'il ne faut pas lâcher. C'est ça, peut-être, en ce
moment, là, la... Je dirais que le beau temps, l'arrivée du printemps, le beau
temps, le fait que ça fait plusieurs semaines qu'on est confinés, on s'ennuie
de notre monde, bon, il y a toutes sortes de facteurs, là, qui, en conjonction,
pourraient amener des gens à être tentés de vouloir se rassembler, de vouloir
sortir, de vouloir en faire peut-être un peu trop, trop vite, et pourraient
amener d'autres gens à même succomber à cette tentation.
Donc, de grâce, évitez de succomber à la
tentation. Dites-vous bien que cette privation-là qu'on a, qui est temporaire,
en ce moment, va nous donner accès à davantage de liberté plus tard. Donc,
c'est un investissement de se priver, en ce moment, là, qui va être payant plus
tard, mais il faut respecter ces consignes-là, c'est très, très important, et
sensibiliser nos enfants, sensibiliser nos parents, nos grands-parents.
Notre collègue Marguerite — hier — Blais
a annoncé des assouplissements pour nos personnes de 70 ans et plus qui
vont retrouver, elles aussi, une partie de leur liberté et de leur autonomie.
Donc, ça, ce sera sans doute bienvenu. Donc, en concédant, comme ça, certains
assouplissements réalistes puis en redonnant accès aux gens à une partie de
leur liberté, ça va peut-être aider, on l'espère, du moins, à ce que
les gens, néanmoins, continuent de se conformer aux directives, entre autres,
de distanciation pour qu'on puisse tous retrouver une vie aussi normale que
possible.
M. Arruda (Horacio)
:
Mme la vice-première ministre, j'aurais peut-être une précision à donner par
rapport à la question des personnes de 70 ans parce qu'il peut avoir...
dans les points de presse, on peut ne pas être aussi explicite ou il peut y
avoir des interprétations.
J'avais dit hier que les commerces
allaient réserver des périodes pour les personnes de 70 ans et plus. C'est
une pratique que certains vont faire et d'autres ne feront pas, mais ce que je
ne voudrais pas que les gens interprètent, c'est qu'une personne de 70 ans
peut aller dans ces services essentiels seulement au moment où c'est réservé
pour les personnes âgées, là. Je veux dire, les personnes de 70 ans ont
autant de liberté que toutes les autres, ici, actuellement, pour aller aux
services qui sont ouverts, puis etc. Donc, je voudrais être au clair avec ça,
là, pour ne pas que... parce que, de la manière qu'on a interprété, il allait y
avoir des périodes seulement... ce n'est surtout pas... on n'a pas à carter les
personnes de 70 ans ou plus ou de 60 ans pour leur permettre d'aller
à l'extérieur.
L'autre chose aussi en lien avec certaines
choses qui ont été dites sur le départ au 11 mai pour les proches aidants,
puis etc., qui était tout simplement pour que les gens puissent s'ajuster au
niveau du système, là, les gens peuvent sortir, dès maintenant, à l'extérieur
sans être accompagnés, s'ils sont autonomes, puis etc., là. Ce n'est pas
quelque chose qui commence le 11 avril. Les gens peuvent aller prendre des
marches. On leur demande de respecter la distanciation sociale, etc., là, les
mêmes éléments, mais ce n'est pas ça qui était visé par le 11 mai. Et si, dans
un certain centre, ils sont prêts plus tôt, il n'y a pas de problème. Bien, ça,
c'était tout simplement pour laisser les gens le temps de s'ajuster et donc,
dans les faits...
Il y avait aussi, tu sais, des questions
par rapport à la question des tests, pour les zones chaudes, les RPA, là, parce
que beaucoup de gens qui vivent dans les résidences ont aussi des craintes par
rapport à voir rentrer des personnes qui peuvent aller à l'extérieur puis
rentrer la maladie. Il faut comprendre que, si jamais il y a des tests qui sont
demandés, un, dans des zones chaudes, déjà, ce n'est pas nécessaire si la personne
qui vient aider, le proche aidant, a le consentement éclairé. Mais, dans les
zones froides, si jamais il y a des tests qui sont demandés pour les personnes,
ça va être fait de façon rapide, là, les gens n'auront pas à attendre trois
jours pour avoir un rendez-vous, une journée... quatre jours pour avoir leur
résultat, là. Il faut que ça procède de façon rapide. Et, dans les exceptions
où il y aurait un milieu, par exemple, une résidence pour personnes âgées qui
serait atteinte avec une éclosion intensive à l'intérieur, à ce moment-là, il y
aurait des consignes différentes.
Mais donc je veux juste respécifier, là,
que les gens peuvent sortir s'ils respectent les conditions. Et donc ils ne
doivent pas attendre au 1er... 11 mai. Et on fait tout en notre pouvoir.
N'oubliez pas que, pour des raisons humanitaires, ou autres, les gens peuvent
accéder à leurs familles, là. Il faut être bien clair avec ça. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Je vous signale que le temps file. Prochaine question, Tommy Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Ma première question s'adresse à Mme McCann sur la situation à Montréal.
Je comprends qu'il y a maintenant des patients de centres hospitaliers de
Montréal qui sont transférés dans des centres hospitaliers à l'extérieur de
Montréal. Est-ce à dire qu'on entre dans le niveau d'alerte 4, donc, la
dernière et ultime phase du plan de contingence, à Montréal, et que la situation
est particulièrement préoccupante?
Mme McCann : Bien, c'est
clair que la situation à Montréal, elle est très différente du reste du Québec.
On en parle beaucoup, hein, depuis les derniers jours. Et ce qu'on fait, ça a
débuté quand même il y a quelque temps, là. On a quelques jours ou même
quelques semaines où on a transféré des patients vers la Rive-Sud, par exemple,
à Charles-LeMoyne, à Pierre-Boucher, même sur la Rive-Nord, à Le Gardeur. Donc,
ce n'est pas un phénomène nouveau. Mais effectivement on a ajouté
Trois-Rivières, dernièrement, on a transféré des patients là-bas pour diminuer
la pression sur l'île de Montréal. Parce qu'au-delà des patients COVID-19,
là, qui augmentent légèrement, on ne peut pas dire que l'hospitalisation
augmente de façon majeure, à Montréal notamment, là. Et, ailleurs au Québec, il
n'y a pas une problématique au niveau des hospitalisations pour les patients
qui ont la COVID-19. À Montréal, ça augmente un petit peu.
Mais il y a quand même une pression parce
que les autres activités reprennent aussi, à Montréal comme ailleurs. Mais,
étant donné la situation à Montréal, il y a davantage de pression, donc des
gens qui attendaient pour avoir des soins, qui pouvaient attendre depuis un
mois, depuis six semaines, bien là, on les ramène parce qu'il faut intervenir
auprès d'eux. Les chirurgies aussi reprennent. On veut augmenter le volume de
chirurgies à 50 % du potentiel. C'est ce qui est fait graduellement aussi
à Montréal.
Alors, on veut enlever un peu de pression,
et c'est pour ça qu'on transfère quelques patients, notamment. Mais ça, on l'a
fait depuis quelque temps sur la Rive-Sud, la Rive-Nord, mais aussi à
Trois-Rivières.
M. Chouinard (Tommy) :
... phase 4, juste pour que... On parle de la phase 4...
Mme McCann : Oui, oui,
oui.
Le Modérateur
: En
sous-question, M. Chouinard.
M. Chouinard (Tommy) :
Oui. Dr Arruda, j'ai une question pour vous au sujet des tests, parce que, là,
on est en train de déconfiner. On dit aux personnes âgées : Vous pouvez
sortir. Mais on n'a aucune espèce d'idée, là, du niveau de transmission comme
tel dans la communauté parce qu'il n'y a pas de tests préalables qui ont été
faits avant le déconfinement. On s'en parlait la semaine dernière. Moi, je veux
bien comprendre, là. Est-ce qu'on est en train effectivement d'augmenter le
nombre de tests? Puis est-ce que ça donne effectivement des résultats, de telle
sorte que vous avez une meilleure idée aujourd'hui où est-ce qu'on en est dans
cette transmission?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, votre question est très pertinente. Et puis, quelque part, je pense que
les tests, c'est une façon d'avoir un portrait de la situation. Mais la
déclaration des cas puis les investigations de contacts aussi, ça nous donne
une information qui n'est pas de la même nature.
Mais je tiens à vous dire qu'on a
augmenté, là, particulièrement dans la région métropolitaine, là, les... Il
faut aussi que les gens viennent, là. D'ailleurs, on va les inviter à ce qu'ils
viennent se présenter. Mais on a augmenté le nombre de tests, par exemple,
autour des cas qui sont symptomatiques. Puis là on est en train de tester des
cas dans la famille qui ne sont pas nécessairement symptomatiques. Avant, on
disait aux gens : Restez chez vous, on va attendre, si vous avez des
symptômes, on va vous tester. Maintenant, on est en train de les tester pour
être capables de voir s'il n'y a pas de la transmission plus rapide dans les
îlots familiaux.
Dans la région de Montréal-Nord, de
Saint-Michel particulièrement, il y a eu des dépistages qui ont été faits. Il
s'en organise aussi dans Laval comme tel. Donc, on va avoir un meilleur
portrait de sous-sections régionales par rapport à ça. Et il y a un
élargissement, là, des six groupes de tests qui sont faits, mais il n'y a pas
eu... Parce qu'il n'y a pas eu, par exemple, un test de séroépidémiologie
populationnel aléatoire de fait avant le déconfinement puis par après. Mais on
va avoir des indices par rapport au nombre d'éclosions, d'agrégats qu'on va
trouver, et avec des analyses autour des enquêtes et des cas et des tests qui
vont être plus importants de ce côté-là.
Mme McCann : Mais
j'aimerais ajouter...
M. Arruda (Horacio)
:
Pardon?
Mme McCann : Excusez-moi.
Vous avez terminé, mais je veux ajouter quelque chose sur la situation à Montréal.
Ça va? Pour compléter la réponse de tout à l'heure, ce qui est important de
dire aussi, c'est qu'on a des patients actuellement qui sont dans les hôpitaux
de Montréal et qui pourraient être ailleurs, par exemple dans les zones tampons.
On a à peu près 700 places actuellement dans les zones tampons à Montréal.
Ça, c'est des endroits comme des hôtels, l'Hôtel-Dieu, et on a les endroits
physiques. Mais on manque de personnel pour transférer davantage de personnes
qui sont à l'hôpital actuellement et qui pourraient aller dans des zones
tampons.
Alors, c'est un élément important à vous
dire parce qu'on fait des appels, là, au personnel, à des gens qui voudraient
venir contribuer, donc, sur Je contribue, parce qu'on a besoin de ce personnel-là
pour voir à des personnes qui iraient dans des zones tampons, ouvrir davantage
de zones tampons. Alors, ça, ça explique aussi la pression qu'on vit sur l'île
de Montréal. Donc, encore une fois, un appel, puis on cherche d'autres stratégies
pour faire en sorte qu'on ait des gens à temps plein qui viennent nous aider
dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
au tour de Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Justement,
au sujet des tests, Dr Arruda, on en est rendus où par rapport à
l'objectif de 14 000 d'ici vendredi? Parce qu'on n'arrive pas, nous, à
avoir les données, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, les données sont en train de se compiler, puis il y a des données de
tests qui ont été faits notamment hier, dans des cliniques, qu'on n'a pas eu
comme telles, mais on est autour de 7 000, encore, et il faut aussi
comprendre qu'on organise, hein? vous avez vu, des histoires avec des autobus.
Il faut aussi que la population soit au rendez-vous. Donc, on va les inviter,
il y a un plan de communication très spécifique à différentes communautés
culturelles à Montréal qui va être déployé pour aller chercher, en fin de
compte, les personnes pour qu'elles se présentent au test de dépistage. Même
s'il y a une offre qui est faite, il faut que les gens viennent. Donc, on
prévoit qu'avec ça on va être mesure d'arriver à augmenter puis à utiliser
notre capacité maximale.
M. Dion (Mathieu) : En
Ontario, lundi, ils ont franchi le cap des 16 000 tests. Ils ont plus
de population que nous et pourtant ils ont la moitié moins de cas chaque jour.
En nombres absolus, là, le Québec, là, fait bande à part, là. Et ils entendent,
en Ontario, déconfiner quand on sera en bas de 200 cas par jour, puis
nous, on déconfine puis on est à 900 cas. Comment expliquer ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Premièrement, le cas, là, il va dépendre de la... Je vais vous le dire... Puis
là, je n'ai pas fait les calculs en termes de ratios. Ils font
16 000 tests, mais ils ont une population beaucoup plus grosse que la
nôtre. Le nombre de cas comme étant un indice, de mon avis, de déconfinement,
ça peut être un choix qui est fait, mais vous savez que le nombre de cas va
dépendre de la quantité de tests qu'on va faire, hein, même des cas
symptomatiques ou pas. Moi, je pense que le critère qui est habituellement
reconnu... mais sans vouloir discréditer la démarche de l'Ontario, puis je suis
sûr qu'ils vont regarder ça aussi, c'est les hospitalisations puis la capacité
aux soins intensifs, et puis le contrôle des «outbreaks». Parce que le nombre
de cas... Si vous dépistez moins, on pourrait baisser le nombre de cas.
Mais c'est sûr qu'on a des phénomènes...
L'enjeu CHSLD, ici, est un enjeu très, très, très important. Quand vous
regardez la situation hors Montréal métropolitain, les cas sont vraiment à la
baisse, puis on est en deçà de ces chiffres-là pour le reste du Québec, mais il
y a un enjeu particulier à Montréal.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Mme Guillbault, j'aimerais vous entendre sur votre dilemme de vos deux
rôles de ministre responsable de la Capitale-Nationale, une région qui va
jusqu'à Charlevoix, qui attend ou, en tout cas, qui repose beaucoup sur le
tourisme et qui aimerait ça recevoir des gens, et votre rôle de ministre de la
Sécurité publique, qui dit : On ne veut pas trop recevoir de gens de
Montréal parce qu'on ne voudrait pas une nouvelle contagion. Comment vous
faites pour balancer ça?
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est une bonne question, c'est vrai, puis le même dilemme se pose à
bien des endroits au Québec. Mais effectivement, dans la Capitale-Nationale, on
a eu un seul endroit touché par le confinement, là. Il y avait un seul endroit
où il y avait des points de surveillance et c'était à Charlevoix. Et donc
effectivement c'est une préoccupation. Moi, chaque semaine, je m'entretiens
avec tous les élus de la Capitale-Nationale, et tout ça, on se parle d'une
foule de choses, mais notamment de cette préoccupation touristique et
culturelle, je dois le dire aussi, là, il y a ces deux industries-là qui sont
fortement touchées, on le sait. Et donc mes collègues, ma collègue Caroline
Proulx, ministre du Tourisme, travaille actuellement sur un plan sectoriel pour
le domaine touristique. Ma collègue, Nathalie Roy, travaille sur un plan pour
l'industrie culturelle. Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de donner de
dates de présentation de ces plans-là ni de faire d'annonce en ce qui a trait
au tourisme ou à la culture, malheureusement parce que nous devons, évidemment,
y aller très, très graduellement. Et quoi que nous annoncions, de toute façon,
c'est toujours avec l'aval de la Santé publique, mais ce sont des fronts sur
lesquels on travaille. On est tous très préoccupés, les ministres régionaux,
les députés en général, par, entre autres, c'est ça, là, l'incidence sur
l'industrie touristique. J'ai dit d'ailleurs, la semaine passée, qu'il
ressortira un jour une opportunité touristique extraordinaire de la pandémie
qu'on est en train de vivre, mais chaque chose en son temps.
Donc, c'est sur qu'à l'arrivée de l'été,
je ne vous cacherai pas que là, il y a plusieurs intervenants qui se
manifestent. On peut penser à des pourvoiries, les terrains de camping, tous
les endroits de chasse et pêche, les parcs, la SEPAQ et les endroits où les
gens font du plein air, donc les camps de jours, les camps de vacances, les...
j'appelle ça le petit baseball, mais c'est dans le sens que nos enfants jouent
aux sports, là, les sports de groupe pour les enfants. Donc, évidemment, on va
privilégier les sports individuels. Mais, bon, qu'est-ce qui va être permis ou
non, qu'est-ce qui va être possible ou non et à quel moment, on travaille sur
tous ces fronts-là, sachez-le bien, tous les ministres concernés.
Toujours en collaboration avec la Santé
publique, c'est important de le dire. Ce ne sont pas des décisions que des
politiciens peuvent prendre. C'est vraiment des décisions qui doivent partir
d'une recommandation, du moins d'une autorisation de la Santé publique,
quoiqu'on dise et quoi qu'on fasse. Mais je veux rassurer tout le monde, tous
ceux qui sont concernés, là, par ces secteurs-là en particulier, et entre
autres chez nous, à Charlevoix, qu'on est très conscients de l'impatience et de
la hâte des secteurs respectifs à recevoir des annonces. On le fera en temps et
lieu parce que la santé, c'est toujours le facteur numéro un.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Bossé (Olivier) :
Dr Arruda, vous nous avez dit ici à multiples reprises que le masque
protège les autres, le masque artisanal, on s'entend, ou le couvre-visage comme
vous l'appelez maintenant. Expliquez-moi pourquoi hier dans vos explications
vous avez dit : Les 70 ans et plus devront maintenant porter un
couvre-visage dans les lieux publics. En principe, les risques pour eux sont
plus élevés, mais ils ne sont pas plus... ils ne transportent pas plus la
maladie que les autres. Donc, j'ai de la misère à...
M. Arruda (Horacio)
:
Pas plus que les jeunes, puis pas plus que les adultes. D'ailleurs, le port du
masque dans la communauté, là, actuellement, puis je l'ai dit — ou du
couvre-visage — son efficacité n'est pas complètement démontrée dans
les études. Mais maintenant, dans le contexte où... Les gens, quand ils vont le
porter, ça va faire partie de l'étiquette respiratoire. Ce n'est pas
nécessairement pour les protéger, eux, mais, s'ils sortent... Si tout le monde
le porte, par exemple, puis si une autre personne de 70 ans pourrait être
en train d'incuber la maladie puis qui ne tousse pas sur... Donc, en fin de
compte, c'est comme pour protéger les autres. Et, bon, la protection
individuelle, elle n'est pas démontrée. C'est parce qu'on veut surtout
éviter... C'est comme une façon de faire l'étiquette respiratoire. Si on a à
tousser, on n'a pas besoin d'aller dans le coude, etc. Puis, si on le porte puis
qu'on le lave régulièrement... C'est dans cette perspective-là.
Dans les faits, au tout début de la
pandémie, j'avais beaucoup de résistance peut-être par rapport au fait que je
ne voulais pas que les gens passent au masque, et deviennent des superhéros
avec le masque, et oublient de se laver les mains, puis etc., parce que ça
demeure encore la consigne : distanciation de deux mètres, numéro un,
lavage, hygiène des mains avant de sortir, en revenant, quand on mange. Puis le
port du masque va devenir, à mon avis, quelque chose qui va s'intégrer dans la population.
Puis probablement que, quand on va porter le masque aussi, les autres qui ont peut-être
peur de nous vont se sentir plus adéquats. Mais, c'est vrai, ce n'est pas...
Puis je vais le recommander autant aux personnes qui vont sortir, qui vont
prendre le métro, puis etc. Particulièrement dans la région métropolitaine, où
ça circule actuellement, je pense que... Allez-y avec des couvre-visages.
Le Modérateur
: Merci.
Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour à vous. Mme la vice-première ministre, sur un ton un peu plus
personnel, est-ce que vous seriez prête à envoyer vos enfants dans une
garderie, vous?
Mme Guilbault :
Bien, je vais répondre en deux temps. D'une part, je ne suis pas dans les
services prioritaires. Donc, de toute façon, je n'ai pas accès à une place,
sous réserve de la priorisation que fait ma garderie. Parce que j'ai rempli
hier justement le formulaire de ma propre garderie dans ma vraie vie, et donc
je ne pense pas être éligible à une place, de toute façon, dans les premières
phases. Et c'est tout à fait normal, d'autant plus que mon conjoint était déjà
en congé parental avant la COVID. Donc, pour toutes sortes de raisons, ma fille
n'ira pas à la garderie. Mais, si j'étais dans un travail essentiel, avec
impossibilité de faire du télétravail, que tous les deux parents étaient dans
l'impossibilité et que j'étais vraiment, là, objectivement parlant, considérée
dans les services essentiels, par exemple dans le réseau de la santé, sur la
stricte question est-ce que je serais à l'aise que ma fille retourne dans la
garderie qu'elle fréquente, la réponse, c'est oui.
M. Laforest (Alain) :
Dr Arruda, lundi, pas plus tard, le premier ministre nous disait : Ce
n'est pas une bonne idée que les enfants aillent voir leurs grands-parents de
60 ans et plus. Aujourd'hui, on comprend le contexte, là, et on a de la
difficulté à avoir de la main-d'oeuvre, entre autres pour les écoles, pour les
garderies, et là vous nous annoncez que les travailleurs de 60 à 69 ans
peuvent aller travailler dans des milieux où il y a des enfants. Est-ce qu'il
n'y a pas contradiction?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, le contexte de réouverture de garderies va être dans un contexte
où les gens vont avoir des équipements de protection personnelle. Les gens vont
porter des masques comme tels en garderie, il y aura des mesures de
distanciation sociale, puis etc. Et, tenons-nous bien, on parle de personnes
qui sont en santé. Si les gens ont des conditions de maladie particulières ou
autres qui s'accumulent, on n'est pas dans la même chose.
Puis là je voudrais aussi que les gens
comprennent, là. Il ne faut pas que les gens maintenant pensent que...
Pourquoi, maintenant, grand-maman ne peut pas garder petit-enfant si elle a
67 ans ou 69 ans? Ce n'est pas le même contexte d'affiliation qui va
se faire dans une relation parent... grand-parent—petit-enfant, là. Il y aura probablement...
Ce n'est pas le même genre de relation. Je ne veux pas dire que les gens, quand
ils sont en milieu de garderie, n'ont pas une bonne relation avec les enfants,
mais ce n'est pas leurs petits-enfants et donc ce n'est pas le même genre
d'exposition, qu'on peut dire. Puis, n'oubliez pas, ça va être vraiment avec
des masques que les gens vont travailler dans ce contexte-là, puis, s'ils ont
des problèmes de santé, ils n'y vont pas.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Mme la
vice-première ministre, Mme la ministre, Dr Arruda. Est-ce que c'est
possible de savoir, Mme McCann, combien de patients ont été transférés?
Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait des transferts qui avaient été
faits, entre autres vers la Rive-Sud, Trois-Rivières. Est-ce que c'est possible
d'avoir les données précises, combien de patients, et ça a permis de libérer
combien de lits, évidemment?
Mme McCann : Bien, écoutez, je
n'ai pas la donnée précise, là, aujourd'hui, mais on pourrait vous revenir à la
prochaine conférence de presse ou vous transmettre le nombre, il n'y a aucun
problème, là, on va vous transmettre le nombre de patients qui ont été
transférés. Je n'ai pas le chiffre exact, là, alors je ne vais pas m'aventurer,
mais on va vous le transmettre.
Le Modérateur
:
Sous-question.
M. Lacroix (Louis) :
D'accord. En sous-question. J'ai plein, plein, plein de monde, M. Arruda,
qui m'écrivent pour me demander pourquoi les terrains de golf... je comprends
que vous avez abordé un peu la question, Mme la vice-première ministre, tout à
l'heure, mais pourquoi les terrains de golf ne sont pas ouverts ou encore
pourquoi est-ce qu'on n'annonce pas déjà une reprise des activités de pêche,
par exemple. Parce que c'est des secteurs qui sont à l'extérieur, où c'est
quand même assez facile de maintenir une certaine distanciation. Un terrain de
golf, c'est grand. La pêche, le Québec, il y a un million de lacs ou à peu
près, là. Alors, est-ce que les gens... Est-ce que vous allez, en fait,
permettre aux terrains de golf d'ouvrir et aux gens de fréquenter ces...
M. Arruda (Horacio)
:
...analyses sont en cours, puis ça devrait être annoncé sous peu.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous pouvez être plus précis, s'il vous plaît?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je ne peux pas vous dire. J'aimerais ça vous dire une date, là, mais,
dans la séquence des choses qu'on a à faire, là, c'est en cours, actuellement,
en termes d'être analysé. Vous comprendrez que les différents principes qu'on utilise,
c'est les mêmes, c'est-à-dire que ce n'est pas des sports collectifs, ça va
être des éléments plus... avec possibilité de distanciation à l'extérieur et
non pas à l'intérieur. Ça fait que ça devrait arriver dans une séquence qui est
logique par rapport à ça, mais je ne suis pas en mesure de vous donner quelle
date, là.
Mme Guilbault :
Il y aura des annonces dans les prochaines semaines. Je pense qu'on peut le
dire, je l'ai dit tout à l'heure un petit peu. On est conscients que l'été s'en
vient puis qu'il faut être réalistes aussi. Donc, il y aura des annonces dès
que ce sera possible. Je pense qu'on peut dire ça.
Le Modérateur
: Merci.
Donc, deux dernières questions en français qui nous ont été envoyées par
Mylène Crête, du journal Le Devoir. La première s'adresse peut-être
à la vice-première ministre. Donc, le nombre de cas de COVID-19 a doublé à la
prison de Bordeaux depuis la semaine dernière. Vous y avez fait référence
dans votre introduction. Comment pouvez-vous convaincre le syndicat des agents
correctionnels, la Ligue des droits et libertés et les familles des détenus que
la crise dans les CHSLD ne se répétera pas dans cette prison?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, en réponse, je l'ai abordé d'ailleurs aussi en ouverture, donc il y
a déjà plusieurs mesures préventives qui avaient été mises en place dans nos
établissements de détention du Québec, en collaboration avec la Santé publique,
d'ailleurs.
Donc, entre autres, les visites ont été
interrompues depuis, de mémoire, le 14 mars ou, en tout cas, depuis mars
dernier. Donc, les allées et venues sont limitées, les nouveaux détenus ou
prévenus qui entrent dans les établissements sont placés en isolement, les
personnes qui présentent des symptômes ou qui sont testés positives aussi sont
soit transférés, au besoin, dans un hôpital ou sont placés en isolement. Donc,
il y a beaucoup de visioconférences, visioparloirs qui se font avec les
avocats, avec la justice.
Donc, il y a plusieurs mesures, du
matériel de protection aussi pour le personnel. Donc, il y a plusieurs mesures
qui avaient été mises en place, ce qui fait qu'on a eu peu de cas, d'ailleurs,
très peu de cas, somme toute, dans les établissements, d'ailleurs, mais
effectivement, là, il y a eu certains cas. On est à 34 détenus testés
positifs en date d'aujourd'hui à l'établissement de Montréal, ce qui fait qu'on
a annoncé, j'ai annoncé qu'on allait prévoir des mesures supplémentaires. La
Santé publique, de fait, nous recommande d'y aller avec cette mesure
supplémentaire de permission de sortie à des fins médicales, ce qui va nous
permettre de réduire d'un certain nombre, là, la population carcérale pour
aider, toujours, l'objectif : la protection, la sécurité de notre
personnel du réseau des services correctionnels.
Donc, cet ensemble de mesures, on
l'espère, va concourir à assurer un climat de travail toujours plus sécuritaire
à notre personnel et, du même coup, aux personnes qui sont détenues.
Le Modérateur
: Merci.
Et des 14 000 tests que vous visiez faire, là, pour détecter la COVID-19
au Québec, combien sont réservés pour la population carcérale?
Mme Guilbault :
Là, je n'ai pas cette donnée-là. Par contre, on pourra vérifier. Je ne sais pas
si Dr Arruda... Ça va dépendre aussi des...
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ça va être... Il n'y a pas une quantité réservée. Si vous me permettez,
ça va être pour l'investigation comme n'importe quel milieu d'éclosion,
c'est-à-dire que les gens qui ont à être testés, qui ont des symptômes dans la
prison de Bordeaux, ou les contacts significatifs vont être investigués de la
même façon qu'on le fait pour un CHSLD ou un autre milieu.
Le Modérateur
: Merci.
So, time now for questions in English. We'll start today with
Phil Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good day. Just want to ask you, Dr. Arruda, B.C.'s public
health director has said that catching the virus outside is highly unlikely. I
believe you said that as well at various points. Given that people want to get
outside and exercise more now that the weather is nice, would you advice them
to... should they be wearing masks if they're outside, hiking, jogging,
walking, since this seems to be a subject of debate now that the weather is
getting nice?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, I would say, if they can tolerate it, it's a thing.
Because, you know, when you use
a mask, when it's a very tight mask, the oxygen and the flow can be lower. So,
I think, if the can tolerate it... especially not for protecting them, but
also... But if they can keep the two meters away from other persons, that's not
absolutely necessary. But, you know, people are... could be walking, they can be sneezing, crossing
somebody. There is, you know...
the probability is low compared to close contact. And we know that we have to
have a more... intensive. So, I would say, it could be recommended, but not
necessarily because... especially if it has an impact on your performance with
walking because of the oxygen.
M. Authier (Philip)
: The other question
for Dr. Arruda and Mme Guilbeault is, you just mentioned that
teachers between the ages of 60 and 69 can safely work, but the Premier has
said himself that there's a risk for people over 60. Can you explain to us what
is the change in your position, what is the change in the risk factors for
69-year olds? Because, it's clear, you're shifting what has been said a few
days ago.
Mme Guilbault : Voulez-vous y aller, ou...
M. Arruda (Horacio)
: I may go... ou vous voulez?
Mme Guilbault : Well, we said that... Voulez-vous...
M. Arruda (Horacio)
: Allez-y, puis j'irai après, je compléterai, Mme la vice-première
ministre.
Mme Guilbault : Je vais y aller, puis monsieur va compléter.
Mme Guilbault : Yes. That's why we wanted to make the clarification today, because
we understand that some people, in the age between... over 60 might have some
worries or might have some questions regarding their return to work, so we found it important to make this clarification today,
that the risk of having complications is over 70. But, of course, people
between 60 and 70 are more at risk than people under 60. But, if they comply
with the directives of the national health in going back to work, we said that
they can go back to work without being too worried, but they have to comply to
the directive. This is very important. And that's why we ask all employers of
the province to take that into account too and to make sure that people between
60 and 70, but all people, at any age, are able to respect the rules of
distancing, the rules of washing hands and everything that we have to comply
with.
M. Arruda (Horacio)
: But, if they have, I would say, chronic diseases or something else,
that's not the same case. It's only for those, I would say, the good health of
persons between, because the risk is very going up at 70. And, you know, the
risk is always there. Even a young person of 35 years old can have the disease.
But the level where it goes up is really 70. And it was what we used before,
but there is some people from 60. And, you know, sometimes, people from 60 to
70 have those other diseases like diabetes, of importance.
And so there is a mix of conditions and, I would say,
the age. But, by the age, by 70, it goes very up.
Le Modérateur
:Thank you. Samuel
Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : There's still confusion about whether caregivers will be able to
visit family members in seniors' residences. What protocols will the caregivers
have to follow so they can visit residences? Will they be tested? And will they
be allowed inside if there's confirmed cases inside the residence?
Mme McCann : Yes. I want to give you a first answer, and Dr. Arruda will
probably complete with the details of the protocol.
But I want to make it
clear, like Mme Blais made it clear yesterday, that people will be allowed to
go in, all the organizations where a caregiver wants to go and take care of a
member of his or her family. So this is the first principle. If, for whatever reason,
an organization is refusing, they will have to contact the Ministry, the
organization, and present a dossier quickly, and we will intervene at the
Ministry level. So the justification has to come from the organization. So the
basic principle is that all caregivers, the real caregivers that were there
before, that were really involved systematically with a member of their family,
can go in. And, if there is a reason, a refusal, the Ministry will get
involved. So that's basically what's going to happen.
Now, I know there was a
question about being tested. The caregiver will have to be tested if the
caregiver is going into a cold zone, meaning a place where there are no cases
of COVID-19. Otherwise, if the caregiver goes into a place where there are cases
of COVID-19, there's not a necessity to be tested. So, I don't know if that
answers or if Dr. Arruda wants to complete.
M. Arruda (Horacio)
: If it's clear for you, it's clear for me.
Mme McCann : Good.
Le Modérateur
: Second question.
M. Pouliot (Samuel) : There are reports that Montréal hospitals are overwhelmed and transferring patients as far away as Trois-Rivières. How is this possible? And is
there a risk for the health of other regions?
Mme McCann : No. I think, for other regions, all the precautions are taken,
there are no risks. People are in the hospital, and it's very, very... there
are prevention measures of... prevention of transmission, of infections.
What's happening in Montréal, briefly, is that we have a situation where there are some patients in
the hospitals right now, COVID-19 patients, who don't require necessarily to be
in the hospital, and other patients also that have other physical problems that
could go out of the hospital. One of the ways to have people come out of the
hospital is to have those «zones tampons». These are places where people go
before they go back home or before they go back in the «milieu de vie», and we
call them the «zones tampons», and they are hotels or Hôtel-Dieu. And we have
the physical facilities, but we require more staff to take care of the people
that could come out of the hospital temporarily in those «zones tampons». So,
those people, they stay longer in the hospital.
And, on top of that, we
are also having more activity because some people who have no COVID-19, they
require care now, more, because they've waited for a month or six weeks. And
we're starting again more surgeries, we're getting to 50 % capacity, so
this creates a pressure in Montréal. So, we want to relieve the pressure by transferring some patients.
Le Modérateur
: Thank you. Quickly, Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. We're hearing that health care workers are being
redeployed, getting set... getting sick — sorry — then
moving back into their old jobs and infecting CHSLDs that previously had no
cases. How is this possible? And don't you think this strategy is just making
things worse?
Mme McCann : Now, there are really steps to be taken when a worker is infected
and goes home to recover. There's a 14-days period. The person also has to be
tested, they have to... They require two tests to go back to work. So, this
should be the norm for people to go back to work. There are situations because we are in a context where
we lack staff, we have a lot of people who are away for different reasons,
where a person, a worker, who has recovered, could go back in a hot zone,
meaning a place where there are COVID-19 cases. So there's no risk of, you know,
transmission, but otherwise... and the other point is, otherwise, it's not
possible.
But what we want to
stress is that what we need are people, full-time people, teams that are the
same teams going to the same residence, the same CHSLD, day out, day in. That's
what we're building now, and it's done in many places, but there are still
places where we require more staff to do that. But what we're telling the
organizations is that this is the basic, basic principle to really stop this
propagation, that people stay in the same team, in the same organizations when
they give services. So we're implementing this everywhere and we want the
organizations to follow this principle very strictly.
Le Modérateur
: Second question.
Mme Senay (Cathy) : Yes. I was speaking with a person yesterday, she told me that went
through a crisis because of anxiety. And now you're announcing an action plan
of $31 million to help people. First of all, it's going to be a challenge to
find the mental health professionals. And then, don't you think that Québec's
lockdown was too harsh on citizens?
Mme McCann : I want to answer about the $31 million, because I want to give more
specific elements to really put forward the point that we are going to do it.
It's a very, very important plan, and we are going to hire 300 people... more
people, «équivalent à temps plein», full-time people, and we're going to go get
them in the private sector. You are aware that the psychologists, for instance,
a lot of them, in the private sector, have risen their hand to help out. We're
going to go and work with them. We're going to buy services from those
psychologists. But there are other peoples also, other professionals that are
in the private sector. I'm pretty sure we're going to be able to find 300 of
them to help us. So that's our plan.
We want to reach
everybody. We want to tell people : You call Info-Social, the 8-1-1
number, which is different, Info-Social, from Info-Santé. You call there, there
are three minutes wait at this point, or you call your CLSC, and we will direct
you, either to psychosocial services, either to mental health services,
depending of your needs. So we're very confident that we will be able to
provide those services to our population.
Le Modérateur
: Thank you. We are already out of time. So, quickly if you want to
add something.
M. Arruda (Horacio)
: ...I think it's always a balancing. At the beginning, we had to
save lives and we it, and we flattened the curve. But, at the same time, we got
problems with the CHSLDs and everything. And now we're trying to open the...
make it less strong, and you see the reaction of some who say that we are going
too fast. So it's always, I would say, a difficult situation. But I think it's
almost impossible to have no health impacts when you do confinement, it's
clear, but I think we must try to find solutions to help. And it's why we don't
want the elderly lose their autonomy and everything. We are going back a little
bit, but it's always a balancing. So I don't think we were too much... I think
we were right at that time. And now it's time probably to take some good
breaths and help those one who are going to have the impacts of this.
Le Modérateur
: Thank you. So, now, two last questions from Raquel Fletcher, Global
News. The first one is for Minister McCann. What are you doing to get the
11,500 people missing from the health network to come back to work? Because you
have already increased wages for orderlies and provided bonuses, people still
do not want to work full-time in long-term care homes. Will you be able to fill
these vacant positions? When? And how much will you actually have to pay people
in order to fill those positions?
Mme McCann : Yes, we're working very hard on that. But I want to say also, on
the 11,000, that there's a part of them that are people
that are away from work for health reasons, for instance pregnant women, people
who are «immunosupprimés» and the people who are 70 years old and over. So this
is a part of the 11,000. There's another part of people who are waiting for
tests. And again, as we were saying, we want those tests, those results to come
in very quickly. And there is another part of people who are away for an
illness other than COVID-19 and another part who are away because they've been
infected. And we will... We want to follow-up very systematically on people who
have been infected but, after 14 days, could come back. Some might be afraid.
We want to reassure them. We want to give them all the protective equipment
also to come back.
And also we're working on
a strategy, a stronger strategy, even, to really get people to come in or to
increase the time at work because we have still a lot people who are part-time.
So we're looking at a strategy, an incentive for people to work full-time for
at least a full month. So we have really consolidated the teams and we attract
people at work.
Le Modérateur
:
Thank you. And, as a very last question, maybe for Dr. Arruda or the
Minister, will the Ministry consider including race,
ethnicity and economic status in the data you collect from people infected with
COVID-19? Community groups and some politicians say having that data is vital
in getting a proper understanding of the high infection rates in places like Montréal-Nord, and Côte-des-Neiges, NDG.
Toronto started collecting race based data in April.
M. Arruda (Horacio)
: Yes, this information will be collected. I must check back the
exact question... but we are
collecting this information because... especially if there is also risk factors
from certain communities that could be related to genetics and other kinds of
approach.
Le Modérateur
: Thank you very much. Donc, c'est tout le temps que nous
avions. Merci pour votre disponibilité, et à bientôt.
(Fin à 14 h 10)