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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mercredi 27 mai 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous, chers collègues. Heureux de vous retrouver. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda. Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. D'abord, le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué par une entreprise de Québec qui s'appelle Surmesur et qui a fait une cravate aussi aux couleurs de l'arc-en-ciel de l'espoir, là, ça va bien aller. Donc, encourageons nos artisans québécois qui fabriquent des masques et puis portons le masque.

Pour faire un peu différent, on a commencé, depuis ce matin, à publier les chiffres sur le bilan. Donc, je ne vous répéterai pas tous les chiffres que vous avez déjà. Je vais passer plutôt à certains commentaires sur la situation en général. Bon, évidemment, la situation reste difficile dans les CHSLD. Il continue d'y avoir beaucoup de décès. Le nombre de personnes qui étaient infectées diminue, mais la situation reste difficile du côté du personnel.

Je veux vous rappeler un petit peu la séquence dans les CHSLD. Depuis plusieurs années, il manquait à peu près 10 000 employés dans les CHSLD pour avoir ce que j'appellerais des ratios raisonnables. Donc, quand on est arrivés au gouvernement, il y a un an et demi, on a augmenté les budgets, mais, malheureusement, on n'a pas réussi à combler les postes. Donc, on a affiché les postes, mais on ne les a pas comblés. Notre objectif, c'était éventuellement, durant la négociation de la convention collective qui commence, là... qui a commencé, dans le fond, même si elle n'est pas signée, le 1er avril 2020, de rehausser de façon importante le salaire, entre autres, des préposés aux bénéficiaires pour être capable, justement, de combler ces 10 000 postes.

Et puis, bon, je l'ai déjà dit, je le répète, s'il y a une erreur qu'on a faite durant cette année et demie, c'est qu'on aurait dû, en même temps qu'on a augmenté les budgets des CHSLD, il aurait fallu aussi augmenter les salaires des préposés aux bénéficiaires pour que les budgets soient dépensés. Parce qu'on s'est retrouvé dans une drôle de situation, où il y a des centaines de millions de dollars qui avaient été prévus au budget, qui n'ont jamais été dépensés parce qu'on n'arrivait pas à recruter les préposés bénéficiaires, en particulier.

Bon, est arrivée la crise, et, à cause de la crise, s'est ajouté un autre 10 000 employés qui se sont absentés. Soit qu'ils avaient la COVID-19 ou, dans certains cas, ils avaient peur d'attraper la COVID-19. Ils commencent un petit peu à revenir. Là, on est rendus à 9 700 qui sont absents actuellement. Mais il reste que, quand même, là, il manquait 10 000 employés avant. On essayait de combler les postes, là, surtout avec des temps-partiels, ce qui explique pourquoi on a la moitié des employés qui sont à temps partiel.

Puis là, pour remplacer les 10 000 personnes absentes, bien, on a utilisé deux moyens, d'abord Je contribue, donc des gens qui n'avaient pas nécessairement de formation, mais qui ont accepté de venir travailler dans nos CHSLD, puis les soldats de l'armée. D'ailleurs, j'ai parlé ce matin avec Justin Trudeau. J'ai demandé que les 1 000 soldats restent jusqu'au 15 septembre, le temps — puis je vais vous en parler tantôt — de former des employés pour combler les postes qui sont manquants.

Donc, le deuxième, si je peux appeler ça comme ça, 10 000 employés qui nous manque a été comblé temporairement par des gens pas formés. Et là on espère que, dans les prochaines semaines, les prochains mois, ces 10 000 employés là vont revenir au travail. Mais il nous reste le premier 10 000, le 10 000 qui manque depuis plusieurs années dans les CHSLD. Là, le problème reste entier.

Donc, on va, dans les prochains jours, lancer une grosse campagne pour convaincre 10 000 personnes de s'inscrire à une formation pour devenir préposé aux bénéficiaires. Donc, ça va se donner dans plusieurs dizaines de centres de formation professionnelle, en partie aussi sur le terrain. Donc, ce qu'on vise, là, c'est de recruter 10 000 personnes qui accepteraient de venir suivre une formation qui va durer trois mois, de la mi-juin à la mi-septembre. Les personnes qui vont s'engager vont être payées pendant la formation, donc vont être payées comme des aides de service. Ça, c'est un salaire de 21 $ de l'heure, 760 $ par semaine. Et, s'ils réussissent leurs cours, après trois mois, bien, là, ils vont gagner le nouveau salaire qu'on donne soit via les primes temporaires ou qu'on offre dans les conventions collectives, qui commence à 26 $ de l'heure, donc 940 $ par semaine, 49 000 $ par année.

Donc, je pense, c'est une offre qui est intéressante. C'est une offre aussi... Bien sûr, puis avec raison, beaucoup de gens disent : Ce n'est pas juste une question de salaire, de chiffre, d'argent. C'est quand même un travail valorisant, venir s'occuper des personnes vulnérables dans nos CHSLD. Puis il faut comprendre aussi qu'on va mettre en place un nouveau contexte.

D'abord, en ajoutant 10 000 personnes qui n'étaient pas là, ça veut dire qu'on va avoir plus de monde pour faire le travail. Donc, ça va être plus agréable avec les 10 000 personnes additionnelles. Deuxièmement, on veut aussi regarder, puis on en a déjà parlé, pour rénover les CHSLD, pour construire des maisons des aînés qui soient plus belles, plus grandes. Et je le disais déjà à quelques reprises à ceux qui me posaient la question, on n'exclut pas, si, 10 000 employés de plus, ce n'est pas suffisant, d'augmenter encore davantage les ratios. On ne l'exclut pas.

Mais on va convenir, là, qu'on a tout un défi devant nous autres de trouver 10 000 personnes qui acceptent de venir travailler à temps plein, donc 10 000 personnes de plus dans nos CHSLD. Donc, on va s'attaquer à ça avant d'inclure quoi que ce soit dans les conventions collectives, là. Il faut quand même être capables de livrer la marchandise. Mais je veux être très clair, là, que je n'exclus pas d'aller à plus que 10 000 si c'est nécessaire. Mais on veut offrir à tous les employés, à l'avenir, dans les CHSLD, des conditions de travail agréables, d'avoir du temps pour parler avec les résidents, peut-être aussi changer le nom, hein? Préposé aux bénéficiaires, on n'aime pas ça, «bénéficiaires», là… qui s'occupe des vraies personnes, des vrais résidents, avoir le temps… parce que c'est aussi important, ce travail-là de contact avec les résidents, que la partie qui est plus médicale.

Donc, tout le monde, là, préparez-vous. Dans les prochains jours, on va vous donner les adresses, là, des 40, 50 centres de formation professionnelle qui vont accepter des applications. Ça va commencer, donc, autour de la mi-juin jusqu'à la mi-septembre. Mais, quand même, une belle expérience.

Bon, vous l'avez vu, on a eu un rapport de l'armée, bon, pas beaucoup de surprises. Évidemment, ça ne veut pas dire que la situation n'est pas difficile. Mais je retiens surtout deux choses du rapport et des rapports, là, parce qu'ils ont fait un petit rapport sur chaque CHSLD où ils ont été impliqués.

Deux choses. Bon, évidemment, le fait qu'il nous manque 10 000 personnes puis qu'on a beaucoup de monde qui sont à temps partiel, ça fait que c'est très difficile de s'assurer que ça ne soit pas les mêmes employés qui soient dans les zones chaudes et dans les zones froides, à l'intérieur d'un même CHSLD. C'est ce qu'on vise, puis je pense qu'on a réussi, justement, avec les gens de Je contribue puis les soldats qui sont arrivés, à ce que ça soit très limité. Mais il reste que ce problème-là, on le connaît, et puis vous le connaissez. Donc, c'est important d'ajouter du personnel puis, quand il y a une zone chaude, bien, que ça soit du personnel spécifique qui aille dans la zone chaude.

L'autre problème qui a été relevé, puis, ça aussi, on s'y attendait, c'est l'utilisation du matériel de protection individuelle, donc comment et quand on porte un masque, une blouse, des gants, quand est-ce qu'on change d'équipement quand on passe d'un résident à l'autre. Même les militaires ont dû s'adapter, puis, malheureusement, certains ont été infectés. Mais c'est sûr qu'en ayant 10 000 personnes qui n'ont pas eu de formation, qui ne sont pas qualifiées, pour la plupart — il y en avait quelques-uns que c'était des gens à la retraite qui sont revenus — bien, c'est plus difficile d'appliquer les directives sur quand et comment porter le matériel de protection individuelle.

Donc, je dirais, ce sont les deux remarques, là, qui reviennent. On n'a pas eu des remarques comme dans le rapport d'hier, en Ontario.

Bon, il y a un autre sujet que je veux parler, c'est les comparaisons avec les autres endroits dans le monde sur le nombre de décès au Québec. D'abord, je pense qu'il faut être très prudent. On l'a vu, puis le Dr Arruda a fait la démonstration, au Québec, toutes les personnes qui sont décédées de la COVID-19 ont été déclarées, parce que, quand on regarde le surplus de décès par rapport à la même période l'année passée, on voit que c'est à peu près le même chiffre. Donc, ça veut dire que, chez nous, ça a été déclaré complètement. Bon, vous avez vu des articles un peu partout dans le monde où on dit, à certains endroits, bien, il y a la moitié des décès qui n'ont pas été déclarés. Et quand on va avoir tous les chiffres sur les comparaisons des décès en 2020 par rapport à 2019, 2018, on va être capable, à ce moment-là, de faire des comparaisons. Donc, ça, c'est la première chose où il faut être prudent.

La deuxième chose où il faut être prudent, c'est que le virus a frappé beaucoup plus dans les grandes villes du nord-est de l'Amérique du Nord et dans les grandes villes en Europe. Puis quand on regarde les grandes villes du nord-est nord-américain et la plupart des grandes villes en Europe, on a un nombre de décès par million d'habitants qui est comparable au Québec, même dans certains cas, pire qu'au Québec. Donc, je parle entre autres de villes comme New York, Boston, Chigago, Detroit, Philadelphie, Washington DC, Londres, Paris, Madrid. Si vous allez voir les chiffres dans ces villes-là, c'est tout comparable ou pire à ce qu'on a vécu à Montréal. Il y a une exception, une exception, c'est Toronto. Toronto a beaucoup moins de décès par million d'habitants de déclarés. D'ailleurs, j'ai lancé un défi au Dr Arruda, puis j'en lance un aussi à l'INSPQ, m'expliquer comment se fait-il que Toronto est dans une situation — parce que c'est une grande ville, évidemment, Toronto — complètement différente des autres grandes villes dans l'Amérique du Nord, là, le nord-est de l'Amérique du Nord. Donc, je vous lance ce défi-là : Pourquoi, là? Donc on va se fier aux spécialistes, aux gens qui connaissent ça.

Je termine avec mes remerciements du jour. Bien, mes remerciements du jour, c'est les personnes de Je contribue puis les militaires. Je veux leur dire merci. Une chance qu'on vous a. J'en profite pour passer mon petit message : j'aimerais que les militaires restent jusqu'à la mi-septembre. Je sais, j'en ai parlé avec M. Trudeau, ce n'est pas facile, ils ont d'autres missions. Mais je peux vous dire que tous les commentaires qu'on a eus sur les militaires, là, c'est qu'il y a eu une collaboration exceptionnelle entre le personnel de la santé puis les militaires dans les CHSLD. Donc, on aimerait bien ça les garder jusqu'à la mi-septembre, le temps que les personnes qu'on va former cet été soient disponibles pour les remplacer.

Bon, dernière chose aussi que je vous dis, je sais que beaucoup de gens ont hâte qu'on aille plus vite dans le déconfinement. Je pense, entre autres, à tous les rassemblements, donc que ça soit les réunions familiales ou entre amis à l'intérieur. Là, on a permis de le faire à l'extérieur. Je le sais qu'il y a des gens qui se disent : Quand est-ce qu'on va pouvoir se revoir, à cinq, à dix, entre amis? Je sais aussi que dans le monde artistique, il y a des gens qui ont hâte qu'on annonce une date pour les spectacles, quitte à ce qu'il y ait un tiers ou un demi des spectateurs. Je vous dis tout de suite, ça ne sera pas demain matin. Puis la condition pour passer à cette prochaine étape, c'est vraiment qu'on contrôle la propagation du virus, donc qu'on réussisse ce qu'on a annoncé. Donc les rassemblements extérieurs de 10 personnes maximum, la réouverture des commerces depuis lundi à Montréal, il ne faut pas que ça amène plus de cas dans les hôpitaux. Donc, il faut réussir cette étape-là pour espérer ensuite retourner à des rassemblements intérieurs, bien sûr, avec des consignes. Ça ne reviendra pas complètement comme avant, mais c'est important de respecter les consignes si on veut revenir à une vie un peu plus normale. Donc, je compte sur tous les Québécois, là, pour réussir l'étape des commerces puis des rassemblements extérieurs pour qu'on puisse ensuite se parler de rassemblements intérieurs.

Good afternoon. Our biggest challenge remains the staffing situation in our health network, especially in seniors' homes. We still need more people. In the coming days, we'll launch a campaign to recruit 10,000 people to receive orderly training. I ask every Quebecker that can to consider it very seriously. You'll be paid $21 per hour to follow the training of three months. And, once you're trained, you'll get a full-time job at $26 per hour. That's $49,000 a year, including… plus the pension fund and all the fringe benefits associated with the Government. And we're talking, and that's important, about a rewarding job that makes a real difference in people's lives. So I ask you to consider it seriously. We need you.I want to remind you also that all that will be possible, that a return to a more normal life will be possible if we follow the Public Health instructions. We must keep our distances and wear a mask. I'm counting on you all. Thank you.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous allons débuter aujourd'hui avec Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour à vous tous. M. le premier ministre, comment décrivez-vous l'utilité du rapport des Forces armées canadiennes pour votre gouvernement, mais également pour le gouvernement fédéral, à qui, j'imagine, il était d'abord destiné? Puis est-ce que les Forces armées canadiennes ont outrepassé leur mandat en amassant des informations et en faisant rapport au gouvernement fédéral?

M. Legault : Bien, je pense, c'est dans l'habitude de l'armée canadienne, quand ils ont un mandat, que ce soit pour des inondations ou quoi que ce soit, qu'il y ait un rapport à la fin. Bon, il n'est pas à la fin, là, mais, en tout cas, moi, je l'espère, qu'on n'est pas à la fin, puis c'est ce que j'ai bien dit à quelques reprises, au moins trois, quatre fois, ce matin, à Justin Trudeau. Bien, on aurait pu apprendre des choses. Ce que j'ai vu hier, c'est que Doug Ford a appris des choses avec ces rapports-là. Bon, nous, ce qu'on apprend, c'est qu'il manque de personnel, que, parce que le personnel n'est pas formé, ils ont de la difficulté avec l'équipement individuel. Donc, moi, je n'ai pas vraiment appris quelque chose dans ces rapports-là. Mais c'est une façon de faire, là, de l'armée canadienne.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le coup de main des Forces armées canadiennes est fortement apprécié par votre gouvernement puisque vous leur demandez de rester jusqu'au 15 septembre prochain. Est-ce que Justin Trudeau vous a dit non? Puis aussi vous parlez beaucoup de fierté depuis votre élection. Ce n'est pas un peu gênant de devoir compter sur l'armée canadienne pour maintenir à flot le réseau de CHSLD québécois?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense que c'est un jugement qu'on porte sur plusieurs années où on a négligé les CHSLD. De dire qu'on est rentrés dans cette crise-là, puis que, depuis cinq ans, 10 ans, il nous manque 10 000 employés dans les CHSLD, ça, c'est gênant. Évidemment, ce n'est pas facile trouver 10 000 personnes disciplinées qui acceptent sur-le-champ de venir travailler dans un contexte pas facile. Donc, c'est pour ça que je suis content que, sur les 10 000, là, il y en ait 1 000 que ça soit des militaires. Donc, moi, je pense, c'est gênant pour toute la société québécoise qu'on en soit rendus là, d'avoir besoin de 10 000 personnes. On aurait dû le faire bien avant comme je l'ai dit puis je le répète. Nous, on a fait une première étape en augmentant les budgets des CHSLD. Mais il aurait fallu augmenter plus rapidement les salaires pour combler ces 10 000 postes là puis ne pas avoir besoin des militaires.

Le Modérateur : On poursuit avec Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, M. le premier ministre. Je veux revenir justement à cet aspect du rapport concernant le port de l'équipement de sécurité. Vous mentionnez qu'il y a une absence de formation de nouveaux employés. Mais, quand même, le rapport est un peu plus sévère que ça. On parle de mauvaise discipline d'employés ne respectant pas les protocoles mis en place. Oon évoque un manque d'assiduité, problème de leadership des gestionnaires, problème de priorisation. Donc, est-ce que c'est normal que des employés ne sachent pas utiliser de l'équipement de protection puis que l'armée doive se substituer aux gestionnaires pour établir l'organisation des soins, de la formation? Ça semble quand même indiquer un problème de leadership important.

M. Legault : Bien, écoutez, il faut tenir compte du contexte, 10 000 nouveaux employés qu'on a recrutés, puis ça inclut même les militaires, là, des gens qui n'avaient pas la formation, qui n'avaient pas l'expérience. Donc, c'est plus difficile d'appliquer des directives quand on a autant d'employés qui sont nouveaux puis sans formation. Et malheureusement, bien, il y a eu des employés puis des soldats aussi qui ont été infectés. Oui?

Mme McCann : M. le premier ministre, en complément, il faut se dire, là, que, même pour les employés qui étaient déjà là, qui ont des connaissances, là, au niveau des infections... mais avec la COVID-19, les CHSLD sont des milieux de vie, mais, il faut le dire, ils sont devenus des milieux de soins. Alors, ça a tout changé et ça, ça a été très exigeant. Et les équipements de protection, ça demande, oui, une formation, mais aussi une formation continue. Ça demande même qu'on soit deux quand on les met puis qu'on les enlève.

Alors, c'est pour ça, encore une fois, comment c'est important d'avoir davantage de personnel. Et on a tout un programme qu'on a mis en branle, parce que depuis le début de la pandémie... il y a même la Croix-Rouge qui nous a aidés au niveau de la prévention des infections. On met en branle tout un programme, là, depuis quelques semaines, là, qui va faire le tour de tous les CHSLD. Le rapport est instructif, là, sur 10 CHSLD, mais tous les CHSLD... on a déjà débuté une formation costaude sur la prévention des infections, et ça, ça va être en continu. Et on va avoir davantage de gens aussi qui s'occupent de la prévention des infections dans les établissements. Ça, c'est fondamental pour maintenant et la suite des choses.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. On a entendu le premier ministre Justin Trudeau, un peu plus tôt cette semaine, évoquer l'idée qu'on offre aux employés 10 jours de congé maladie payés pour que les gens ne se sentent pas obligés d'aller travailler s'ils ont des symptômes. M. Trudeau aussi, ce matin, a été questionné sur une éventuelle implication du gouvernement fédéral dans les soins à apporter aux personnes âgées. Il n'a pas fermé de porte.

Quel rôle est-ce que vous voyez le gouvernement fédéral jouer à plus long terme, là, au-delà de la présence temporaire de l'armée, dans les soins aux personnes âgées, si tant est que vous voyez un rôle pour le gouvernement fédéral?

M. Legault : Bien, j'ai dit à Justin Trudeau ce matin, d'abord, concernant les congés de maladie, qu'il y a une réaction très négative du côté des entreprises. Bon, évidemment, il y a une question, là, où ce n'est pas clair : Qui va payer? Mais il y a aussi une question d'organisation du travail dans un contexte où déjà les entreprises sont dans une situation difficile.

Je comprends l'objectif. L'objectif, c'est de s'assurer qu'un employé qui a des symptômes, bien, ne se sente pas obligé d'aller au travail pour gagner sa paie. Donc, je comprends l'objectif, mais on va sûrement en débattre, là, c'est ce que M. Trudeau m'a dit, demain soir, jeudi soir, donc, à notre rencontre.

Pour ce qui est du financement des soins de longue durée, bien, je l'ai dit à plusieurs reprises à M. Trudeau, moi, ce que je lui suggère, c'est d'augmenter les transferts fédéraux en santé. Je le rappelle, quand on a commencé, c'était 50 % du financement des coûts de la santé qui venait du fédéral. On est rendus à 23 % seulement des coûts de la santé qui viennent du fédéral. Donc, c'est un fardeau très lourd sur les budgets des provinces parce que les budgets en santé ont augmenté plus rapidement que l'inflation, à peu près dans toutes les provinces, depuis les 10 dernières années. Donc, c'est malheureux, là, puis, en plus, on veut couper de 5 % à 3 % la croissance, alors qu'avec le vieillissement, avec les nouveaux médicaments, les nouvelles technologies, il y a une augmentation, pour garder les mêmes services, là, d'au moins 5 %.

Donc, on va faire des pressions importantes, tous les premiers ministres de toutes les provinces, pour que, si vraiment le gouvernement fédéral puis M. Trudeau veulent aider au financement des soins de longue durée, bien, qu'ils augmentent les transferts fédéraux en santé aux provinces.

Le Modérateur : Maintenant, au tour d'Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour à vous trois. Vous dites, le plan de formation de trois mois cherchait 10 000 personnes. C'est fantastique, mais vous avez... Ça a tout pris pour en trouver 10 000. Ça ne pourra pas être ces 10 000 là, parce que ces 10 000 là vont déjà être au travail. Où est-ce que vous allez pêcher ces personnes-là?

M. Legault : Ça pourrait en partie être... En tout cas, il y a une partie qui pourrait être dans les 10 000. Nous, on était inquiets un peu, là, que ces gens-là quittent trop vite parce qu'il y en a qui avaient un autre emploi. Bon, il y en a qui ont perdu leur autre emploi, mais ça va faire partie des personnes à qui on va offrir de dire : On va vous payer pendant votre formation, pendant trois mois. Il y a une partie, là... On est en train, avec Jean-François Roberge, de regarder quel pourcentage va être fait dans les centres de formation professionnelle puis quelle partie va être faite dans les CHSLD. Donc, ça pourrait en partie être ces personnes-là, mais effectivement c'est un énorme défi, là.

J'ai demandé à mes gens de mettre en place une grosse campagne de promotion. Je pense que de dire aussi : On vous donne 760 $ par semaine pendant les trois mois de la formation puis ensuite 940 $ par semaine pour commencer, ça, c'est le bas de l'échelle, donc 49 000 $ par année, je pense, c'est une bonne proposition.

Maintenant, notre défi aussi, c'est d'améliorer l'image des CHSLD, c'est-à-dire, avec les 10 000 personnes de plus, bien, le travail va être plus agréable. Puis on reconnaît, là, qu'il y a des CHSLD qui sont vétustes, qui doivent être embellis, remplacés par des maisons des aînés dans certains cas, rénovés de façon importante dans d'autres cas. Donc, c'est ça, le défi qu'on a, là, effectivement, de recruter dans un contexte qui n'est pas facile.

M. Bossé (Olivier) : Vous venez de recevoir le rapport de l'armée. La Protectrice du citoyen a dit qu'elle ferait enquête. Pour vous, est-ce que c'est une bonne nouvelle? Et est-ce que c'est suffisant?

M. Legault : Bien, c'est la question qu'on se pose. Effectivement, là, on avait déjà dit, j'avais déjà dit que j'étais ouvert à une commission d'enquête ou, en tout cas, une forme d'enquête sur ce qui s'est passé dans les CHSLD. Est-ce que c'est suffisant, ce qui va être fait? Bon, il reste aussi que, les problèmes, on les connaît, là. C'est d'abord les 10 000 employés qu'il nous manque. Mais on n'exclut rien encore à cette étape-ci, là. Je veux quand même bien regarder le mandat.

Le Modérateur : Prochaine question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. M. le premier ministre, vous venez de répondre à mon collègue que vous voulez attirer 10 000 personnes. C'est un objectif, pour employer vos termes, très ambitieux. Les militaires, vous les demandez jusqu'au 15 septembre. Comment vous allez faire face à cette deuxième vague si vous n'avez pas vos 10 000 personnes, puis que les militaires sont partis?

M. Legault : Bien, c'est ça, le défi qu'on a. C'est qu'on espère que la deuxième vague, s'il y en a une, n'arrivera pas avant le 15 septembre. Évidemment, entre-temps, j'espère que les gens de Je contribue puis les militaires vont rester là, et on espère aussi que les 9 700 employés qui sont absents, bien, qu'ils reviennent le plus rapidement possible au travail. Donc, c'est là-dessus qu'on table, là, effectivement, pour la deuxième vague éventuellement.

Mme McCann : Puis, M. le premier ministre, si vous me le permettez, c'est pour ça aussi qu'on veut donner des vacances aux gens qui travaillent actuellement, puis on s'enligne pour donner des vacances cet été, là, au personnel. Donc, on vise un deux semaines de vacances, là, pour tout le monde, là. Alors, ça, ça va être important pour que les gens soient plus reposés pour revenir à l'automne, là, pour nous aider.

M. Laforest (Alain) : Concernant la climatisation, il y a quelqu'un qui a lancé un signal d'alerte au bureau de votre ministre responsable des Aînés. Cette personne-là nous a confirmé, encore aujourd'hui, qu'il y avait un conseiller politique qui lui avait dit : Même si on installe la climatisation, les gens vont toujours chialer.

M. Legault : Bon, ça, ce n'est pas une réponse qui est acceptable. Mais ce que je vous dirais quand même, là, il y a une couple d'affaires... D'abord, la majorité des CHSLD puis des résidences n'ont aucun cas de COVID, puis, dans toutes ces résidences-là, il y a une aire commune, là, qui est climatisée ou avec un lieu de fraîcheur. C'est ce qui était prévu avant la COVID, qu'on puisse au moins, les journées de canicule, amener durant le jour les patients dans cette zone-là.

Maintenant, les indications... ou les fournisseurs qui se proposaient pour aller faire des installations en plein milieu de la crise il y a un mois, bien, il y avait deux bonnes raisons de ne pas l'accepter. Première raison, c'est qu'on ne veut pas faire rentrer... on ne voulait pas faire rentrer le virus. Donc, ce n'était pas le temps de rentrer du monde pour venir faire des installations. Puis, deuxièmement, les directives de la Santé publique puis de l'INSPQ n'étaient pas claires, à savoir si ça n'amenait pas un danger additionnel plus grand que de mettre des ventilateurs puis des climatiseurs... climatisateurs? En tout cas, climatiser ou ventiler. Donc là, on a eu, lundi, l'accord pour dire : Il y a plus d'avantages que de désavantages. Donc, dans les résidences où il y a des cas de COVID, donc où on ne peut pas ou c'est plus difficile d'utiliser les zones communes qui sont climatisées, bien, on va en installer rapidement, mais on va le faire en étant prudents.

Le Modérateur : Si ça complète, maintenant, au tour de Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : M. le premier ministre, je vais revenir sur le rapport de l'armée. Comment se fait-il qu'on se retrouve encore, dans certains CHSLD, à avoir une quantité insuffisante de matériel de protection?

M. Legault : Bien, c'est une bonne question. C'est vrai qu'au début... Bon, d'abord, ce qui est important, là, au total, au Québec, moi, je l'ai suivi à chaque jour depuis le début de la crise, on n'a jamais manqué d'équipement, que ça soit des blouses, des gants, des masques chirurgicaux. On n'en a jamais manqué. Par contre, au début, il y avait un problème de distribution, en particulier dans les établissements privés. Donc, ils ne levaient pas la main pour dire : Il manque d'équipement. Donc, il y a eu un problème de distribution. J'ose espérer que ça a été réglé, ça.

Je ne sais pas si tu veux ajouter, Danielle?

Mme McCann : Bien, c'est sûr que, dans le rapport, il y a quelques endroits où il y a probablement encore un problème de logistique, et on le règle, là, actuellement. Mais, moi, ce que j'ai remarqué dans le rapport, c'est davantage comment on porte l'équipement de protection qui a été soulevé comme problème. Et évidemment ça, aussi, il faut le régler, puis c'est pour ça qu'on a des équipes, là, qui forment et qui suivent ces établissements-là. Mais la question de disponibilité des équipements de protection, on a ce qu'il faut. D'ailleurs, on a envoyé dernièrement des règles très, très claires : visières, masques, blouses dans tous les CHSLD, sauf ceux qui sont en zone froide à l'extérieur de la CMM. Alors, tout le monde dans les CHSLD doit porter ces équipements-là. Donc, les situations, s'il y en a encore, là, on y voit maintenant.

M. Chouinard (Tommy) : Les militaires ne sont pas nécessairement des administrateurs, là, d'établissements, on s'entend, sauf qu'ils ont bien constaté qu'à plusieurs endroits il y avait manifestement des problèmes de gestion, où on disait : Un gestionnaire, c'est parce qu'il gère deux, trois établissements en même temps. Les directives, elles ne descendent pas. Ils voyaient très clairement des conflits sur la gestion des horaires. Puis là il y avait même des guerres internes, là. C'est ce qu'on lit dans le rapport. Quel enseignement tirez-vous de ces conclusions-là? Et qu'est-ce que ça pourrait vous amener à faire?

M. Legault : Bien, c'est quelque chose que je vous ai déjà dit à quelques reprises, là, c'est que les coupures de l'ancien gouvernement dans la gestion... Puis c'est vrai qu'il y avait peut-être trop de bureaucratie, puis qu'une partie, c'était normal de l'enlever, mais on est peut-être allés trop fort. Moi, je pense que, dans chaque établissement, il devrait y avoir un patron ou une patronne. On ne peut pas avoir un patron, une patronne qui s'occupe de trois établissements. Donc, ça, ça va faire partie des changements qu'on va faire dans les prochains mois, mais c'est quelque chose qu'on savait déjà.

Le Modérateur : Prochaine question, Geneviève Lajoie, Journal de Québec, Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Je vais vous poser une question sur un autre sujet, M. Legault, puisqu'on n'a pas eu le temps de vous parler sur d'autres sujets aujourd'hui. Comment on va faire pour savoir ce que les actionnaires vont faire avec le 200 millions US que vous accordez au cirque? Et en quoi le fait d'offrir cette aide-là aux actionnaires sert les éventuels acquéreurs québécois?

M. Legault : O.K. Bon, effectivement, là, ce n'est pas un dossier qui est simple. C'est complexe, puis je pense que la proposition qu'on a faite est brillante. Ce n'est pas moi, là, c'est surtout Pierre Fitzgibbon. Mais ce qu'on fait, c'est qu'on dit aux actionnaires... D'abord, c'est important, éventuellement, de ramener le contrôle au Québec. Ça, c'est important. Deuxièmement, là, il va y avoir des gens qui vont faire des offres aux créanciers parce qu'il y a beaucoup de dettes. La dette doit être réduite, puis ce sera aux créanciers de décider quelle offre qu'ils prennent. Est-ce qu'ils prennent la nôtre ou ils prennent l'offre d'autres personnes qui vont sûrement faire une proposition?

Bon, nous, on voulait s'assurer de deux choses : d'abord, qu'on ramène le contrôle, qu'on garde le siège social au Québec, qu'on s'assure aussi de privilégier la remise en place des 1 500 emplois qui étaient là avant la crise, et on voulait s'assurer aussi que notre montant soit protégé. Donc, c'est important, là, de savoir que c'est un prêt avec intérêts puis qui est fait, puis là on ne peut pas rentrer trop dans le détail, mais d'une façon, avec les actionnaires, où notre argent est protégé. O.K.? C'est un prêt, ce n'est pas une subvention de 200 millions.

Maintenant, si c'est nous qui gagnons l'offre, bien, on va pouvoir discuter, M. Péladeau, M. Laliberté, tous les Québécois qui pourront être intéressés à l'acheter. Bien, Investissement Québec aura comme une proposition qui fait qu'on a une option pour prendre le contrôle du cirque, basée sur les bénéfices des prochaines années. Donc, ça veut dire, techniquement, si les bénéfices sont élevés, on va payer plus cher; si les bénéfices ne sont pas élevés, on va payer moins cher.

Donc, je pense que c'est une belle entente, qui va pouvoir être cédée à un groupe québécois éventuellement. Mais là on donne la chance aux actionnaires, pendant quelques années, de nous démontrer qu'ils sont capables de ramener la rentabilité au cirque, puis le montant qu'ils recevraient dans le cadre de l'option d'achat, bien, serait proportionnel à leur succès.

Donc, je pense, c'est gagnant-gagnant. On leur donne quelques années pour réussir. S'ils réussissent, ils vont avoir un bon prix. S'ils ne réussissent pas, ils n'auront pas un bon prix, mais nous autres, on va avoir un bon deal et on va ramener le contrôle québécois. Mais je ne peux pas aller plus loin que ça, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : La question s'adresse à M. Arruda. Est-ce que, lorsque vous donnez une autorisation de déconfinement d'un secteur en particulier, est-ce que l'annonce en est faite automatiquement? C'est-à-dire est-ce que vous laissez le champ libre au gouvernement pour décider du moment des annonces de déconfinement?

M. Arruda (Horacio) : Habituellement, les annonces de déconfinement sont discutées le matin même ou validées le soir, là, pour une annonce le lendemain matin, là. Il n'y a pas de grand délai, dans ma compréhension, là, si je me souviens bien, là. Des fois, les déconfinements vont se faire aussi par ordre de communiqués pas nécessairement annoncés ici, là, c'est des situations particulières. Des fois, ils vont se faire aussi avec le directeur de la santé publique.

Mais si vous me permettez.... Est-ce que ça répond à votre question?

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui, mais donnez-moi un exemple avec le camping, par exemple. Ça a été décidé quand puis... Il y a une annonce, là, aujourd'hui.

M. Arruda (Horacio) : Les décisions, je vais le dire très honnêtement, les décisions finales... parce qu'il faut attacher les dernières ficelles pour être bien au clair, avoir les instruments pour guider les secteurs qui s'ouvrent. Parce que, quand on fait un déconfinement, il faut avoir des guides qui sont préparés en lien avec la CNESST, puis etc. Bien, ça se décide comme hier soir puis ça peut être annoncé dans le courant de l'après-midi. Des fois, ce n'est pas au point de presse ici, ça peut être par le ministre sectoriel que ça a été annoncé.

M. Legault : Puis peut-être, pour être encore plus clair, je sais que vous aimez les affaires claires, disons que lundi, on s'entend pour que, dans une semaine, on réouvre les campings; bien, si on l'annonce lundi, c'est dans sept jours; si on l'annonce aujourd'hui, c'est dans cinq jours, mais c'est comme ça que ça se passe. Puis habituellement, les ministres, ils ont plutôt hâte d'annoncer ça, là, vous allez voir cet après-midi. Donc, ça traîne rarement, une fois qu'on a l'autorisation.

M. Arruda (Horacio) : Permettez-moi, par contre, de... J'aurais un message à passer à la population, si vous me permettez. Écoutez, on a fait un grand sacrifice. Tout le monde s'est enfermé. On a fait une grosse pause économique pour obtenir des gains importants que je pense qu'on a obtenus. Malheureusement, il y a cette situation malheureuse dans les CHSLD qui est survenue, mais on a évité, je vous dirais, beaucoup d'impact sur notre milieu de soins où on avait libéré des lits, puis etc.

Tout actuellement fait qu'on a le goût de revenir exactement à une vie normale, tout. Même nous, on a tendance à se laver un peu moins souvent les mains. Il fait beau, on est à l'extérieur, on a le goût d'avoir des rassemblements. On a déconfiné, dans la région... à l'extérieur de Montréal, ça va bien. Dans la région métropolitaine, ça va bien aussi. Les chiffres descendent. Par contre, tout est très fragile. Quand je dis très fragile, c'est très fragile. Juste 10 % de personnes de moins qui appliquent les mesures, ça peut faire basculer nos courbes, là, de la période qui descend tranquillement à une augmentation rapide.

Donc, j'invite tous les Québécois à prendre compte de ça, et, à tous les secteurs, tous les âges, de respecter les consignes. Je vous le dis, je serais l'être le plus malheureux d'avoir à recommander au premier ministre qu'on doit refermer les choses parce qu'on n'a pas été disciplinés, tout le monde ensemble. Et ça veut dire que, si vous êtes à l'extérieur, si vous allez dans des commerces, portez un masque, gardez la distance de deux mètres, lavez-vous les mains. Je sais que c'est facile, je répète, je radote. J'ai l'air d'un oiseau de malheur. Mais c'est majeur, comme comportement. Il faut maintenir la distanciation.

Regardez, aujourd'hui, il fait chaud. On a autorisé l'ouverture de certaines piscines et de jets d'eau parce que les gens, on ne veut pas qu'ils meurent de chaleur dans leurs éléments. On veut qu'ils continuent à respecter les consignes, je vous dirais, de chaleur accablante, c'est-à-dire d'aller se rafraîchir, etc. Mais ça ne peut plus être comme avant. On ne peut pas se retrouver quatre familles ensemble dans le jet d'eau, tout le monde collé ensemble. Il faut essayer d'avoir les unités… les unes des autres. Il faut que les municipalités désinfectent plus les boutons-poussoirs pour les jets d'eau, etc. Je veux juste vous le répéter parce que c'est majeur. C'est particulièrement important dans la région métropolitaine, où, véritablement, là, je ne voudrais pas que le drame qu'on a vécu dans les CHSLD se retrouve maintenant, éventuellement… parce qu'on trop de monde à l'hôpital puis trop de monde aux soins intensifs. Je sais que c'est rabat-joie. Je le sais, mais c'est absolument essentiel.

Et notre capacité à maintenir la séquence des secteurs va dépendre de la réaction. Ce qu'on fait aujourd'hui, on va le voir dans 15 jours, et ça, je pense qu'il faut être prudent aussi. C'est pour ça qu'on y va par phases. C'est pour ça… Tout le monde voudrait que tout le monde soit déconfiné, actuellement, mais il faut y aller… Puis, tu sais, même, je vais vous dire, on est assez rapides par rapport à ce que certains pourraient vouloir. Moi, je suis confortable avec ça, mais tant et aussi longtemps qu'on respecte les mesures qu'on vous a dites : le lavage des mains, la distanciation sociale. Portez donc un masque, tout le monde. Et, si vous voyez des gens qui s'approchent trop de vous, dites-leur que le Dr Arruda leur a dit : Tassez-vous parce que c'est majeur, à mon avis. Plus on va donner de probabilités au virus de se répliquer… N'oubliez pas, un cas en génère deux, en génère deux, en génère... et là on va se retrouver avec un R0 en haut de 1, puis ça va être l'escalade des escalades. Je suis vraiment désolé de mettre cette... revenir avec ça, là, mais pour moi, c'est absolument essentiel, sinon on va tous, tous, tous y perdre.

Mme McCann : On est actuellement à 1 378 personnes encore, au Québec, hospitalisées. On en a moins 24 aujourd'hui puis, dans la dernière semaine, ça a diminué de plus d'une centaine, autour de 150, 160. On est sur la bonne voie, là. C'est pour ça qu'on a besoin de la collaboration de tout le monde. Pensons à ces gens, là, qui sont hospitalisés. Évidemment...

Puis là je veux dire un mot, parce que ça fait quelques jours que je souhaite le dire. Rapidement, là, un merci à des gens qu'on n'a pas remercié encore, là, des nutritionnistes et des diététistes parce qu'elles jouent un rôle très important. Il y en a 3 200 au Québec, puis elles s'occupent, comme vous savez, là, des services alimentaires, mais pour des gens qui sont hospitalisés, aux soins intensifs aussi, dans les CHSLD, dans différents milieux. Moi, je les salue, comme on a salué beaucoup, là, des professionnels ou des employés, des préposés aux bénéficiaires, etc., dans le réseau. C'est important qu'on salue nos gens, qui sont toujours à pied d'oeuvre, là, dans notre réseau pour soigner les gens qui sont hospitalisés. Puis on espère que les hospitalisations vont continuer de diminuer grâce à vous, d'ailleurs, grâce à la population.

Le Modérateur : Prochaine question, Patrice Bergeron de LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. Justement, Dr Arruda, puisque vous en parliez, la question portait là-dessus. Le déconfinement avance à grand train. Et est-ce qu'il est possible d'avoir actuellement des mesures de l'indice de transmission communautaire, le fameux R0 dont vous parlez, mais hors des CHSLD, pour Montréal, pour Québec, pour les régions? Quel est-il actuellement, là, cet indice-là?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, l'information qu'on a, puis il va y avoir d'autres présentations qui vont être faites sous peu, là, vous allez être convoqués, le R0 est encore en bas de 1 dans la région métropolitaine, mais très près de 1. O.K.? Donc... Puis je dirais que des discussions que j'ai eues avec Dre Drouin, notamment en lien avec certains quartiers chauds dans le nord de Montréal, démontraient qu'il y a une tendance à la baisse de la transmission communautaire. Donc, on est dans la bonne perspective. On teste plus. Donc, on va trouver plus de cas. On teste plus les contacts de cas symptomatiques. Donc, on va peut-être être capables de mieux contenir des éclosions. On a des milieux, des milieux de travail où il y a eu quelques cas. Puis on est en train de les contenir.

Donc, on est sur la bonne voie, mais comme il est proche de 1, quand on regarde une baisse de 10 % de respect de la distanciation, de rapprochement, ce qui pourrait arriver dans les... C'est pour ça, là, que je vous dis, là : Vous allez dans un commerce, vous allez être tentés d'aller toucher aux choses, d'aller vous rapprocher. Si le commerce n'a pas mis nécessairement toutes les consignes pour vous empêcher ou les surveillants, là, je peux vous le dire, c'est excessivement tentant de revenir à un mode de fonctionnement comme avant. C'est... Je l'ai expérimenté moi-même, là, on oublie que... Puis surtout que, là, on sort, on oublie qu'on est en confiné. Puis tous les réflexes reviennent. Puis ce n'est pas parce que les gens sont méchants et mauvais. C'est normal. C'est anti-normal de rester à deux mètres de distance, puis je vais vous le dire, l'homme est un être social, il a besoin de ça. Donc, le R0 est à proche de 1. Il n'est pas à 1, il est juste un petit peu en bas, mais je peux vous le dire, ça peut faire ça très rapidement. Et dans nos modèles, on aura des éléments de prise en compte des distanciations, puis etc.

M. Bergeron (Patrice) : ...Québec, régions aussi, là, pour tout ce qui est...

M. Arruda (Horacio) : Bon, là, en région, là, ça va bien. En région, je vous dirais que le R est bas. Je n'ai pas le chiffre exactement, mais il est plus bas qu'à Montréal, il est plus bas. Les choses vont relativement bien, puis je vais vous dire, aller bien, ça veut dire pas qu'il n'y a pas de cas, pas de transmission. Il y a des CHSLD à Québec qui ont eu des infections, mais la situation est sous contrôle, puis la transmission communautaire, elle est adéquate. Puis ça peut arriver, à un moment donné, dans une entreprise qu'il y ait une petite éclosion, mais on la contient.

Sinon, on est dans un mode adéquat. Mais imaginez-vous des rassemblements de plusieurs familles ou de milieux dont a de la difficulté à retracer même le monde ou les contacts, ça va être une chose.

Les campings vont ouvrir, peut-être, je ne sais pas, un jour. Mais les rassemblements qui pourraient venir, il faudrait vraiment qu'on s'organise pour que les gens respectent cet élément-là. Vous savez, là, une des raisons pour laquelle on diminue, c'est la volumétrie, mais aussi la probabilité que des contacts étroits entre les gens se fassent. Puis il y a des contextes où c'est plus le fun de le faire, puis je le comprends. Moi aussi, j'aime ça, mais il ne faut pas. Il ne faut pas, il ne faut pas.

M. Bergeron (Patrice) : Puis pour ce qui est de ma deuxième question, ça s'adresse à vous, M. Legault, juste pour être clair concernant la climatisation, parce que ça semble être un enjeu important. Vous avez dit, donc, il y avait encore des doutes, mais est-ce qu'il y avait clairement des indications que la Santé publique décommandait l'installation de climatiseurs, ou est-ce que vous...

Mme McCann : Non, on n'avait pas ces indications-là dans le sens que vous dites, là, mais on est dans une situation nouvelle, et il faut tenir compte évidemment de la propagation du virus. Donc, c'était fondamental d'attendre les recommandations de la Santé publique là-dessus. Puis comme on le disait, vous vous souvenez dans quelle situation on était en avril, là, on avait beaucoup, beaucoup d'enjeux sur lesquels on a pris un peu plus de contrôle, là.

Mais ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est qu'on procède très rapidement. D'ailleurs, les établissements qui ont de la climatisation actuellement, tout est parti, là, hein? Avec l'avis de la Santé publique, là, les climatiseurs dans les chambres, où est-ce qu'on en avait déjà et qui existent dans les corridors, les zones, tout ça est parti, mais on veut aller plus loin.

On veut aller plus loin et, avec la ministre responsable des Aînés, on va travailler à ce que très, très rapidement, parce que tout se fait rapidement maintenant... Dès le 1er juin, là, on a le plan des établissements qui se met en branle puis on a plusieurs avenues. On a vraiment des avenues. Bon, à l'intérieur des établissements, il y a différents systèmes, là, que je ne vais pas faire la liste, là. Ils sont connus dans le domaine. Il y a des systèmes qu'on peut mettre de l'extérieur, avec une génératrice. Puis on examine d'autres avenues aussi. Alors, moi, je peux vous dire, là, qu'on est confiants que, cette année, au Québec, là, dans les CHSLD, la climatisation, là, elle va être optimale.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme McCann, Dr Arruda. Je veux vous mettre au fait d'une situation que... il y a quelques personnes qui m'en ont parlé, de ça. Et, entre autres, j'ai un courriel d'une personne qui est assez touchée par une situation. Il dit : «Mon père est en fin de vie après un long combat contre le cancer de l'oesophage. Les médecins disent qu'il ne passera pas l'été. Chaque matin, au réveil, nous espérons que son état se maintienne afin que nous puissions le garder à la maison parce qu'on veut lui tenir la main jusqu'à son dernier respir.»

En fait, ce qu'elle dit, cette personne-là, c'est qu'ils veulent le garder à la maison le plus longtemps possible parce que, si cette personne-là va en maison de fin de vie, bien, elle ne pourra plus voir ses proches. Elle va mourir, à toutes fins utiles, sans avoir le contact privilégié qu'elle voudrait avoir avec ses proches. Elle dit : «On dit que les règles sont claires dans les maisons de fin de vie, pas plus d'une personne à la fois, pour un maximum de trois personnes par malade. À tous les jours, le coeur me serre à entendre les centres d'achats et les salons de coiffure qui ouvrent, les camps de jour qui reprennent, le déconfinement qui va bon train. Qu'en est-il des maisons de fin de vie?»

En fait, ce qu'il demande, c'est : Est-ce qu'il est possible de desserrer un peu les règles pour que ces gens-là puissent avoir le contact avec leurs proches?

Mme McCann : Comme vous le savez… Puis effectivement c'est des situations... Écoutez, on doit vraiment faire preuve d'une grande, grande empathie, là, je vais le dire tout de suite, là, parce que ce n'est vraiment pas facile. Mais on a déjà allégé, je vais le dire comme ça, là, les règles parce qu'au départ ce n'était pas ça. Vous vous souvenez, là, je pense qu'on ouvrait la porte à une personne seulement. Et, même, à la toute, toute fin, quand la personne n'était pas consciente, là, ce n'était pas indiqué, là. Alors, on a tout changé ça.

Mais moi, je vais vous dire, là, plus longtemps la personne peut demeurer à domicile, mieux c'est. Et d'ailleurs on veut offrir le plus de services possible justement pour que les personnes restent à domicile jusqu'à la fin de leur vie. Et évidemment, si on peut avoir l'information sur cette situation-là, on va voir ce qu'on peut faire, parce que les soins à domicile jusqu'à la fin de vie, c'est ce qu'on vise au Québec. C'est la meilleure place, avec ses proches, pour décéder. Alors, moi, je dirais que la première option, c'est ça, si la famille... D'ailleurs, elle semble prête, là, à continuer à domicile, mais la maison de soins de fin de vie, on pourrait voir cette situation-là, en particulier, et peut-être voir avec la Santé publique parce que, vous savez, on a évolué beaucoup, hein, comme je vous disais au départ, là, les visites, c'était très, très, très limité. Et là, on a ouvert un peu plus, graduellement. Bon, est-ce qu'on a besoin de faire un autre tour de roue? Moi, je suis ouverte à ça avec la Santé publique, certainement, mais aussi l'option des soins à domicile avec les soins appropriés pour que la personne reste avec ses proches, ça, c'est aussi l'autre option.

Le Modérateur : Dernière question en français.

M. Arruda (Horacio) : Je m'engage...

Le Modérateur : Oui, allez-y.

M. Arruda (Horacio) : ...à regarder ça, Mme la ministre, parce que je suis... mes deux parents sont décédés, mais je peux vous dire aussi que je reçois des courriels aussi de cette nature-là, puis ça me fend le cœur à chaque fois, parce que je ne suis pas sûr que je tolérerais moi-même la situation. Je ne m'imagine peut-être pas compliant.

Donc, on va essayer de voir, là, compte tenu du contexte de déconfinement, à permettre aux gens aussi de ne pas attendre non plus seulement à la fin, à la fin, à la fin, quand les gens ne sont plus conscients, là. Puis c'est sûr que, si on peut offrir plus de services à domicile, puis dans un contexte où la famille peut le faire, parce que ce n'est pas toujours le cas non plus, puis des fois la famille préfère que ce soit en soutien palliatif, on va regarder ça pour améliorer la situation.

Une voix : ...

Le Modérateur : Non, je m'excuse. M. Lacroix, en sous-question.

M. Lacroix (Louis) : Ma question s'adresse à Mme McCann parce qu'on parle beaucoup de la deuxième vague qui s'en vient possiblement à l'automne. Ça ne semble pas faire de doute, là, qu'il pourrait y avoir une recrudescence de cas, là, en tout cas, là, à la fin de l'été. Vous en êtes où dans les plans pour vous préparer à cette deuxième vague? Parce qu'on comprend que la première vague est arrivée un peu sans crier gare, mais là, on le sait, là, que ça va probablement arriver. Alors, quels sont les effectifs que vous avez en place? Qu'est-ce que vous êtes en train de faire? Est-ce qu'il y a une équipe qui est dédiée à la préparation de cette deuxième vague?

Mme McCann : Oui, on a certainement un plan, puis on a déjà débuté, là. Écoutez, tout ce qu'on fait actuellement nous prépare à la deuxième vague. Je pense que ce qu'il faut dire, c'est qu'on a beaucoup appris en deux mois, là. On le sait, quoi faire, mais là, il faut le faire. Et on a débuté, dès le début de la pandémie, à faire des gestes pour préparer notre réseau, hein, pour l'améliorer.

La première chose, c'est d'avoir le personnel. C'est la grande priorité. Comme le premier ministre le disait, il faut embaucher nos 10 000 personnes. Il faut aussi qu'on donne des vacances, et comme je le dis, deux semaines de vacances à tout notre personnel pour qu'il soit plus reposé. Et également, toutes les formations pour les équipements de protection, le port des équipements de protection, pour la prévention des infections, les zones froides, les zones chaudes, avec le personnel requis... on va être en bien meilleure position cet automne. Je vous dirais que, plus les jours avancent, mieux on est en... on est en meilleure position à chaque jour, là. Alors, c'est comme ça qu'on se prépare.

Puis, évidemment, là, je n'ai pas le temps de vous dire tout ce qu'on fait dans le réseau qui nous prépare pour la deuxième vague, notamment au niveau de notre première ligne des cliniques médicales. Je vous en parlerai à un moment donné. Je pense qu'on est en train de mettre sur pied une façon de faire, au niveau de l'accès en première ligne, qui va faire en sorte que les gens — d'ailleurs, on le voit déjà — vont moins à l'urgence ambulatoire. Ils appellent leur médecin. Ça, ça aide beaucoup. Notre secteur hospitalier, on a prévu le nombre de lits nécessaires pour une deuxième vague «normale», on va le dire comme ça parce qu'on ne peut pas prévoir la hauteur, on a prévu le nombre de lits dans le secteur hospitalier. On est en train de reprendre les chirurgies électives, là, et, là aussi, notre plan se déroule. Mais, évidemment, on le dit toujours et je le dis encore, on compte sur la population qui suit les consignes que vous connaissez, le deux mètres, etc. C'est ça qui va faire qu'on aura une deuxième vague moins importante au niveau de l'automne. Et on prépare déjà l'opération de vaccination contre l'influenza également.

Le Modérateur : Merci. So, time now for questions in English. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon to all of you. Premier Legault, you said that you weren't taken by surprise when you read the army's report about CHSLDs. But, in reading the report, you can see that, of course, we knew it was a perfect storm. As the Premier of Québec, was the hardest for you to read between the lack of personal staff members of the lack of training of workers that probably made things worse?

M. Legault : OK, like I said many times before, since many years, we had a shortage of about 10 000 employees in our CHSLDs, a long time ago. When I came to the Government, I increased the budgets for the CHSLDs but, unfortunately, and maybe it was it was an error, we didn't increase at the same time the salaries in order to attract those 10 000 people. So, the crisis didn't start with good footage. So, right now, I think that what I read in the army's report is that we have shortages of employees. As you know, we've hired, via Je contribue, 10 000 people and soldiers and those people, they are not trained to know how to put the equipment on, when to change the equipment when you go from one patient to the other. So, even people from the army, some were infected because they didn't wear correctly the equipment.

So we understand that the lack of personnel is not helping with the protective equipment. I also understand, and it's coming a few times in the report, about making sure that the same people, they don't go in hot zones and cold zones. But, of course, when you're short of staff in each CHSLD, you cannot ask for people to work only at one place. So it's improving, but still, it's very tough. So, I think, of course it was like a perfect storm, like you say, because we had 10,000 people missing right at the beginning. And, of course, on top of that, some of the employees were infected, and we have another 10,000 that are absent.

So it's not easy, for sure. That's why I've asked Mr. Trudeau this morning if we can keep people from the army until September 15. We're trying to get 10,000 people that would accept to be paid to be trained in the next three months and start working in September, full time. These people would be paid 760 $ a week during the training and 940 $ a week after, if they succeed with their training.

Mme Senay (Cathy) : And talking about Prime Minister Justin Trudeau, he wants to raise the question of long-term care facilities, the federal Government wants to help. You're saying : Money, that's it, no more. But, like, you're not in a position to just say : Money, like... You're in a fragile position, Mr. Legault.

M. Legault : We have a unanimous position, all the Premiers of the different provinces. We're not happy about the fact that the federal Government used to finance 50% of the health care expenses of the provinces, they now are between 20% and 25%, depending of the provinces. In Québec, it's 23%.

So what we say is that we know that every year, expenses to keep the same services, they increase by over the inflation, and right now, on top of being at 20% or 23% of the total financing, Mr. Trudeau wants to reduce from 5% increase a year to 3% increase a year. So, all of us, the different premiers, were telling Mr. Trudeau : If you really want to help us in long-term care facilities, please increase your transfers in health to all provinces. Then we'll be able to hire, pay better and have more staff in our long-term care facilities. And all the premiers are saying that.

Le Modérateur : Next question, Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : A question for Mr. Arruda. I was interested in your comments that the R0 in the Montréal area, you say, is close to 1. And, yet, you also said that 10% of people not respecting the rules can throw things out of whack.

M. Arruda (Horacio) : Exactly.

M. Authier (Philip) : You made models, projections of how the virus would evolve. Can you tell us... Do your models still hold for the month of June, in Montréal and in Québec overall, given these two things that you just said? Are your models still reliable from what you see?

M. Arruda (Horacio) :You know, models are always models. Models are always the limits of the quality of the data we can have, that there is not perfect quality of data. And even the people, from scenarios, will always tell you : In the beginning, it's scenarios and it depends on a number of factors. But, actually, we still are in a position where, if everybody does what we want to do, keeping some distancing... Even if we are deconfined, it doesn't mean you go back to the way you lived before. It means that you will wash your hands. You will keep the two meters distanciation as most as possible, especially with other families, OK? You will use a mask when you're going to go to stores because there you will have the normal reflex to do exactly what you did before. If you go besides somebody to take that pair of pants and, you know... So you will wear your mask.

And, if people keep that, we won't have these outbreaks in the communities that will make the R0 go up. And then, when the R0 goes up, it means that each case... Actually, R0 near 1 or under 1 means one person infects only one person. But, if we go with more communication and no distanciation, one person can infect two, the next two can infect two other more. And it's when you get this exponential thing. And then that will mean that, even if it's young people or there is still elderly people who not have been doing the disease, those can be attacked, and what we have seen in CHSLDs could happen in a tension in our health care system.It was what we did well before. I'm not talking about CHSLDs, I'm talking about in the community. We didn't have that pressure that we have to choose between this guy and that person for getting access to hospital or even having the respiratory in ventilation intensive care.

So it's why I'm telling everything is going to open gradually. But please respect those conditions. It's very important. Even if you go on vacation, try to stay with your family, try to respect no more than 10 persons together, but from three families. Don't... C'est parce que... the more you are with somebody else coming from another story, it means that you're at high risk of getting somebody who don't know who is sick and can transmit you the disease. The virus is still there. The virus, even if it's sunshine, even if it's a wonderful summer, is still there.

Le Modérateur : Second question.

M. Authier (Philip) : Second question, quickly, for Premier Legault. We've been in this room many, many times and you've begged to get more workers in the CHSLDs. You're asking another... You're launching another campaign today for 10 000 more. What happens if you don't get the people you're looking for and then we get into a second wave? You've asked for the army so stay till the September 15th, but what happens if you don't get the people you need?

M. Legault : O.K. During the last two months and a half, what I've asked is people to come on a temporary basis. So, we've got those people who accepted to come on a temporary basis. Same thing with the people from the army. What I'm asking today is different. I'm asking people who would like to work full time, accept to be paid during a three-months training and... Because it's important we settle once for all this problem of shortages. So, that's what I'm asking. If it doesn't happen… but of course I hope that the 10 000 or 9 700 people that are still absent, that they come back as soon as possible. I hope the army stays there until we finish the training. So try to find other solutions on a temporary basis. We may ask employees of the Government to go and work in the CHSLD for a few months, but, really, what I would like, is to settle once for all and get those 10 000 full time trained people.

Le Modérateur : Two next questions, Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Good afternoon. Mr. Legault, there a Laval air condition company that reached out to Marguerite Blais' office in April. You've explained it a little bit in French earlier, but they wanted to go into CHSLDs to install units. The Government didn't give them the access. And now they say they are weeks late in their schedule. Is it now too late? And are there any guidelines to follow so COVID doesn't get recirculated?

M. Legault :OK. There were at least two reasons not to answer positively to those people who would like to have installed in April the air conditioning in certain residences. The first reason to say no was the fact that we didn't want to get more people coming in and maybe bringing the virus into the residences. And the second reason is that it wasn't clear at the time if there was not a risk of putting air conditioning or ventilators, that it would not bring more viruses from one resident to the other. So, now… and, still, there are some risks to do so, but we think that we have more advantages than disadvantages to do so now.

M. Pouliot (Samuel) : And how and when will the Government help the vulnerable cultural sector to have a guideline on reopening, because they are worried right now?

M. Legault :OK., two things with the cultural sector. First, soon, we hope that we'll be able to register some shows and show them on TV or on a computer. Of course, they would like eventually to put some people in the room to see shows. It's not tomorrow that we'll get the OK from the Public Health sector. It will probably need months before I get this OK. And, even when we'll get the OK, we'll have to respect the two metres. So there's no way that you'll be able to go over 50% of the capacity. So I understand that it's tough for these people, but we have to protect health first.

Le Modérateur : Thank you very much. Two last questions from Raquel Fletcher, Global News. It's for Mr. Legault. Dozens of canadian military personnel have now tested positive for COVID-19 after moving in to help in long-term care facilities. I'm sure you can appreciate, now that this report is out, how difficult it is for them. What is your message to our men and women in uniforms working in our CHSLDs?

M. Legault : My message for men and women in uniform is : Thank you, thank you very much for coming. I know that the situation is tough. We are happy to have you. We hope we continue to have you for months. Of course it's not easy like it is for new people coming in to know exactly when to wear a protective equipment so... It's not easy for somebody without any training to know how to wear the equipment. It's not easy also from a guy or a woman from the army to know how to wear and when to where this equipment. And unfortunately, we had some of these people who were infected.

Le Modérateur : And as very last question, a few days ago, you said that you have not forgotten about restaurants and bars. When can we expect a timeline for these to reopen?

M. Legault : We are in discussions. Of course, first thing, we want to do gradually. So we want to go gradually, so we first need a couple of weeks to know what is the impact of what we already reopened. Then, with those figures, sit with Public Health and see which percentage of the capacity that can be filled in different restaurants eventually. But we are not there yet.

Le Modérateur :Thank you very much. Donc, c'est ce qui complète pour cette conférence de presse. À bientôt.

M. Legault :Merci beaucoup, tout le monde. Merci, merci, merci.

(Fin à 14 h 14)

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