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Point de presse de M. David Birnbaum, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé mentale, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire adjoint de l’opposition officielle

Version finale

Le vendredi 30 octobre 2020, 9 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-quatre minutes)

M. Birnbaum : Bonjour, mesdames messieurs. Ça me fait plaisir de vous rencontrer ce matin. Ce matin, j'aurai le privilège et la responsabilité d'interpeller le ministre responsable de la Santé mentale sur cet enjeu énorme. Ce n'est pas pour rien que j'ai été invité de poser cinq questions en période de questions, depuis les dernières quatre semaines, là-dessus, de faire quelques débats de fin de séance, un débat sur une motion du mercredi. Nous sommes devant une crise parallèle à notre crise sanitaire. Chaque matin, il y a d'autres exemples de cette crise-là.

Juste hier, on a entendu que 34 % de nos enseignantes et enseignants au Québec songent de quitter la profession, cette profession si noble, dû directement au stress, à l'anxiété que déclenche cette pandémie. 60 % de nos jeunes parlent de l'anxiété, détresse. 70 % des psychologues notent que leurs anciens clients reviennent avec des problèmes, des pensées suicidaires, de l'anxiété, de la dépression majeure. Il y a une demande accrue de quelque 20 % pour les antidépresseurs, un autre indice d'un problème grave. Souvent, ce n'est pas la chose indiquée. Pour ne pas parler de nos aînés, qui sont en quasi-confinement toujours, qui l'ont été pour des mois et des mois. Il y a des études qui démontrent davantage… Les nouveaux arrivants, les Québécois de langue anglaise, leur niveau de stress est le double de la proportion pan-Québec. Dans toutes ces catégories, il y a une portion disproportionnée de femmes touchées par tous ces enjeux-là.

Donc, nous sommes devant une crise qui n'a pas été appelée ainsi par le ministre délégué ni le premier ministre. Ce matin, je vais être à la recherche de l'action, premièrement, d'un constat formel qui donnerait écho aux experts, partout au monde, que cette crise va perdurer. Donc, les solutions à la petite semaine ne s'imposent pas.

Deuxièmement, on veut avoir une réponse sur des propositions structurantes et claires que nous offrons, c'est-à-dire, compte tenu des genres de manifestations de difficultés, notre proposition pour l'accès public et universel à la psychothérapie. Ça coûterait beaucoup d'argent, oui, et en pérennité, parce qu'il y a une crise. C'est quoi, la réponse du ministre délégué?

Deuxièmement, on parle d'une crise. Comment est-ce que, pour commencer, les parlementaires, les experts, les chercheurs vont être mis à contribution envers des solutions pour donner le meilleur des études, des informations sur les meilleures pratiques, un diagnostic structurant et clair sur l'étendue du problème? Là, jusqu'à date, la réponse qu'on a eue était : On va le faire de notre façon, chez la CAQ. Hier, les députés de la CAQ ont refusé notre demande de mandat d'initiative pour justement impliquer du monde dans cette recherche-là. La réponse a été non. Nous, on va persister. Il y a des façons qu'il faut davantage impliquer le monde dans la solution.

On va vouloir des réponses sur les listes d'attente, qui est un autre élément d'une crise. En Chambre, on a entendu des réponses qui ne sont pas tout à fait cohérentes. Des listes d'attente qui se sont… qui ont diminué par certains chiffres, quand on sait que les documents sur les listes d'attente de l'année précédente n'étaient pas là, alors c'est quoi, le point de repère?

Donc, tout cela pour dire… de façon constructive, on va déclencher, j'espère, une discussion qui va éclairer la chose, qui va aider les Québécoises et Québécois à avoir confiance que, oui, nous sommes tous, et surtout ce gouvernement-là, à la tâche pour confronter la crise devant nous. Merci.

Mme Prince (Véronique) : En fait, bien, probablement que le ministre va vous répondre : On a mis des actions en place, parce que cette semaine on a annoncé 25 millions de dollars, est-ce que ça suffit, pour vous, ce qui a été annoncé cette semaine?

M. Birnbaum : Dans un premier temps, on prend... on parle d'un programme, de quelque 25 millions de dollars, délégué comment, évalué comment, et uniquement pour des jeunes. Très important, j'en conviens, mais des solutions à la pièce, ce n'est pas assez. Et, en termes d'argent, ce n'est pas assez. J'ai la grande fierté, en quelque part, de noter que notre proposition est chiffrée à 300 millions de dollars. Si nous parlons d'une crise, est-ce que nos actions peuvent être à la taille? Alors, non, on n'est pas satisfaits par ce qui a été annoncé aujourd'hui, et surtout par le fait que ça n'a pas l'air d'être inséré dans un plan cohérent où le diagnostic est fait, où l'évaluation est planifiée, où l'étendue du programme partout en région est claire, où on sait qui va être embauché et comment.

Mme Prince (Véronique) : Dans le fond, vous ne le croyez pas quand il dit que les listes d'attente sont en train de diminuer. C'est ça? Vous ne le croyez pas?

M. Birnbaum : Nous avons besoin de comprendre qu'il y a un petit peu de rigueur qui s'apporte à cette déclaration-là. Nous avons entendu une diminution des listes d'attente, quoi, pour les lignes d'appel, dans un premier temps, pour de la vraie consultation, dans un deuxième temps? Troisièmement, ils viennent d'où, ces chiffres, parce que, comme je dis, si on dit qu'il y avait une diminution, c'est en comparaison avec quoi? Et nous, on avait demandé, lors de l'étude des crédits, de ces chiffres pour l'an 2019, et ils n'étaient pas disponibles. Alors, soit il y a un manque de transparence ou soit il y a de grandes questions à poser.

Mme Prince (Véronique) : La solution que vous proposez, l'accès aux psychologues, et tout ça, est-ce que vous jugez que c'est quelque chose qui peut être rapidement mis en place, genre, maintenant, là?

M. Birnbaum : Oui, justement, il y a des psychologues, dans le secteur privé, en grand nombre, qui ont indiqué leur intérêt, si les conditions étaient au rendez-vous, de se joindre au secteur public pour qu'on n'ait qu'une vitesse de psychothérapie de disponible. Ça se fait vite. Ça coûte de l'argent. C'est une solution qui a été en branle déjà et qui peut être instaurée en pérennité. Il faut bouger. Ça va coûter de l'argent. C'est ça qui prend… une crise.

Mme Prince (Véronique) : Moi, ça me va.

M. Birnbaum : Merci.

M. Derraji : Bien, je peux dire juste un mot…

La Modératrice : Oui, bien sûr.

M. Derraji : ...parce que mon collègue parlait de la mesure, que je considère une mesure comptable et non pas une mesure humaine, parce que ce qui a été annoncé cette semaine, c'est pour 0-25 ans, c'est en bas de 25 ans. Les appels qu'on reçoit du terrain, c'est surtout, pas mal, pas mal, des entrepreneurs en détresse. Est-ce qu'aujourd'hui le programme mis par le ministre responsable il répond vraiment aux besoins de la société? Ce qu'on entend, au niveau des listes et la non-disponibilité des professionnels, c'est pour les gens qui n'ont pas accès à ces soins, et c'est là le problème, c'est que le signal d'alarme, il est un peu partout, sur plusieurs franges de la société.

Et surtout, surtout, il y avait déjà une détresse, avant le début de la pandémie, auprès de certains entrepreneurs et aussi auprès de certains agriculteurs. C'est pour cela que notre formation politique a déposé un projet de loi dans ce sens, parce que c'est alarmant. Et, en date d'aujourd'hui, il n'y a aucun programme gouvernemental qui répond à cette catégorie de personnes. Donc, on demande plus une vision humaine et non pas une vision comptable du traitement de la santé mentale.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Birnbaum : I have the privilege this morning for the responsibility of debating, with the junior Health Minister, the crisis in mental health that we are facing. The Minister does not call it a crisis, but most Quebeckers are understanding that it is.

The evidence is mounting each day about the distress, depression, anxiety, suicidal thoughts that are facing so many Quebeckers. And it will be important this morning to talk about it because the solutions we're seeing offered by the CAQ Government are «à la pièce». We're looking for a major and comprehensive plan to deal with a problem that's touching our young people, that's touching seniors, that's touching first-line workers, our teachers, our police officers, everyone across Québec. And it's important to see action on that.

We've put together a very detailed proposal, and we want some answers this morning on that, for universal access to psychotherapy. It's a major part of the problem. People are suffering serious difficulties and they need to know that there's access to help. And some of the piecemeal solutions being offered are not enough. Our program would be expensive, yes, but, in a crisis, you need to spend money, and universal access to psychotherapy would be one way and would be a permanent solution to the benefit of all Quebeckers.

We also are really disappointed that our demand to involve the best researchers, the best experts and all parliamentarians in attacking this problem of mental health would be to have an inquiry before the Health and Social Services Commission at the National Assembly… yesterday, the CAQ said no. Well, we'll not let got. We're going to find other ways to make sure that all Quebeckers are involved in meaningful solutions.

The Minister has also talked, and I'll have questions this morning about it, about waiting lists being reduced for service. Now, we've been looking to find the figures upon which that statement is based and we can't. So how are they being reduced? And waiting lists for what, for a simple answer to a phone call or for serious therapy?

So we have some very serious concerns, as do all Quebeckers, and we'll be looking for answers this morning. Thank you.

(Fin à 9 h 55)

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