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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mercredi 9 décembre 2020, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures trente-six minutes)

Le Modérateur : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du Québec, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda, sur la situation de la COVID-19 au Québec. M. le premier ministre.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Il faut que je fasse ça comme il faut. Bonjour.

Et puis, écoutez, je le disais hier quand Marco m'a appris la nouvelle, je suis tellement content de l'entente qu'on a avec les infirmières. On a, au Québec, des infirmières qui sont au front, donc, depuis plus de neuf mois, qui se démènent partout dans le réseau de la santé. C'est difficile pour eux autres. Ce sont vraiment nos héros de l'année 2020. Et je suis content, là, c'était notre priorité, la priorité de Sonia LeBel, de régler le normatif avec les infirmières. Donc, c'était ça, la priorité des priorités.

Là, on a évidemment des négociations avec les représentants des 500 000 employés du gouvernement, mais la priorité, c'était régler le normatif avec les infirmières, d'abord pour leur offrir des conditions de travail qui leur permettent de réduire leur charge de travail. On a réussi à s'entendre. D'abord, on va ajouter 1 500 postes d'infirmières. On va ajouter des primes importantes pour convaincre des infirmières qui sont à temps partiel de devenir des infirmières à temps plein. Ça va permettre de réduire les heures supplémentaires de tout le monde. Ça va permettre finalement aux infirmières d'avoir une meilleure qualité de vie, un meilleur équilibre entre leur vie personnelle puis la vie professionnelle, là, qui malheureusement va être encore difficile pour les prochains mois.

Donc, c'est bon pour les infirmières, mais je veux dire aussi que c'est bon pour les Québécois, en particulier les Québécois qui ont à se faire soigner dans notre réseau de la santé, bien, d'avoir une nouvelle organisation du travail qui nous permet d'avoir des infirmières qui sont un peu plus reposées, dans des conditions un peu plus acceptables. On va pouvoir augmenter le pourcentage qui sont à temps plein. Donc, évidemment, ça va enlever de la pression.

Mais on ne réussira pas à combler dans les prochaines semaines les 1 500 postes qu'on va ouvrir, là. Donc, j'ai besoin, encore pour un certain temps, de toute la collaboration des Québécois, parce qu'on doit réduire la pression sur les hôpitaux. Actuellement, il y a trop de personnes qui sont hospitalisées à cause de la COVID-19 dans nos hôpitaux. Et il n'y a pas de recette miracle autre que de dire : Il faut réduire les contacts. Il faut que les Québécois se disent, là, que chaque Québécois se dise : Il faut que je réduise mes contacts avec les mêmes personnes. Si, demain matin, on fait la même recette, on va avoir le même gâteau, qui n'est peut-être pas le meilleur. Donc, si on ne réduit pas les contacts, on va avoir le même résultat qu'actuellement, puis le résultat actuellement, c'est qu'il y a trop de monde dans nos hôpitaux pour la COVID-19. Donc, il faut vraiment trouver des moyens de réduire les contacts.

Donc, c'est important pour sauver des vies, mais c'est important aussi pour aider nos infirmières. Puis je le répète, ça a des conséquences pour toutes les personnes qui ont à se faire soigner. On l'a dit, on est obligé de faire du délestage. Donc, ça veut dire qu'on a des personnes qui vont attendre plus longtemps pour des traitements, des chirurgies, des diagnostics, et ça pourrait être vous autres, ça pourrait être votre père, votre mère, votre frère, votre soeur. Et bon, évidemment, tous les traitements urgents sont faits, mais je peux comprendre que des Québécois qui sont en attente, bien, ils sont inquiets, ils sont angoissés. Puis la seule manière, bien, c'est il faut réduire la pression qui vient des quelque 844 patients COVID qui sont dans nos hôpitaux actuellement.

Donc, je rappelle les consignes, je les rappelle : Dans les magasins, dans les entreprises, on reste à deux mètres, on porte un masque. Dans les maisons, on ne reçoit pas de visite. Donc, les seules personnes qui peuvent être dans une maison, c'est les personnes qui habitent dans cette maison-là. Et j'ai demandé aux policiers puis à la commission santé et sécurité de donner plus de contraventions. Donc, ce n'est pas vrai qu'il y a une minorité de Québécois qui va mettre en danger, qui va mettre à risque la majorité des Québécois.

Donc, dans les prochains jours, il va y avoir plus de contraventions de données aux individus, aux entreprises qui ne respectent pas les règles. Puis je rappelle, les amendes peuvent aller jusqu'à 6 000 $. Ça va faire. Il faut, à un moment donné, être capable d'envoyer un message très clair à cette petite minorité qui ne respecte pas les règles.

D'ailleurs, on a aussi, je vous le dis, à 2 h 30 cet après-midi... Il va y avoir une alerte qui va être sur tous les téléphones, télévisions, radios, qui va rappeler les consignes puis qui va dire : Si vous ne respectez pas les consignes, vous vous exposez à avoir des contraventions, des amendes. Donc, on n'est plus à l'étape, là, d'avertir le monde. On l'a dépassée, cette étape-là. On est à l'étape de donner des amendes. On va avertir tout le monde, avec le système alerte Québec, à 14 h 30 cet après-midi, donc il n'y aura pas d'excuse.

Bon, l'autre chose que je veux dire, je veux relancer l'appel que j'ai fait auprès des employeurs il y a quelques semaines. Toutes les entreprises qui peuvent être fermées du 17 décembre au 4 janvier, s'il vous plaît, si c'est possible de le faire, au moins avoir les gens en télétravail, mais, si c'est possible de fermer les entreprises du 17 décembre au 4 janvier... On a absolument besoin de donner un grand coup pendant le temps des fêtes pour casser la deuxième vague. On n'est pas encore à l'étape d'obliger la fermeture de certains commerces, mais, comme on le dit depuis quelques jours, on n'exclut rien à ce moment-ci. Il faut vraiment casser la vague, il faut vraiment réduire le nombre d'hospitalisations. Donc, on va suivre la situation dans les prochains jours et on va prendre les décisions pour le bien des Québécois.

L'autre chose qui est importante, c'est qu'on me dit qu'il y a beaucoup de Québécois, malheureusement, qui attendent pour aller passer un test COVID. Donc, il y a des personnes qui, pendant deux, trois jours, se disent : C'est-u la grippe, c'est-u la COVID? Puis, pendant ces deux, trois jours là, bien, d'abord, ils devraient s'isoler, mais ils ne devraient pas hésiter, là, puis aller passer un test. Ça ne fait pas mal. Je l'ai passé. Ça ne fait pas mal, ça prend quelques secondes dans le nez, et c'est important, là. C'est comme une responsabilité civile qu'on a. Dès qu'on a des symptômes, on ne dit pas : J'attends deux jours pour savoir si c'est une grippe ou la COVID. Ne prenez pas de chance. Il faut aller, donc, se faire tester.

Donc, il nous reste...

(Interruption)

M. Legault : Tout va bien? Oui? Il nous reste des mois difficiles devant nous. Bon, vous venez de voir comme moi que Santé Canada vient d'approuver le vaccin de Pfizer. Bon, la priorité, et Christian a un plan qu'il est prêt à mettre en oeuvre, là, dès maintenant, il y a trois groupes, là, qui sont importants de vacciner le plus rapidement possible : les CHSLD, les employés du réseau de la santé puis les RPA. Une fois qu'on va avoir vacciné ces trois groupes-là, la situation va beaucoup s'améliorer au Québec. Si vous regardez, par exemple, les décès, là, ça se passe beaucoup là, là. Actuellement, là, à peu près 70 % des décès qui sont dans les CHSLD puis les RPA. Donc, ça veut dire que si, demain matin, tous les gens dans les CHSLD puis les RPA sont vaccinés, bien, ça veut dire, là, qu'on vient d'éliminer 70 % des décès.

Bon, quand est-ce qu'on va être capables d'avoir vacciné tous ces gens-là? J'ai une rencontre téléphonique demain avec M. Trudeau pour parler des transferts en santé, mais on va en profiter pour parler de la vaccination. Là, pour l'instant, ce qu'on se fait dire, c'est qu'on va recevoir 55 000 doses d'ici le 4 janvier. Bon, la seule confirmation qu'on a, sinon, c'est qu'on va recevoir — bon, il faut toujours diviser par deux, là — 1,3 million de doses d'ici le 31 mars. Donc, si vous divisez par quatre, là... Non, attendez une minute, 6 millions de doses, donc 3 millions de personnes, d'ici le 31 mars. Donc, si vous divisez par trois, si on était capables d'avoir 1,3 million de doses... Je suis correct, Christian? Ça va très bien jusqu'à présent.

Donc, je recommence. Je recommence. On est tous les deux comptables. Je recommence. On va recevoir 55 000 doses d'ici le 4 janvier. On va recevoir 1,3 million de doses d'ici le 31 mars, O.K., donc, pour 650 000 personnes. Si on est capables d'en avoir le tiers au mois de janvier, on devrait être capables d'en avoir assez pour vacciner tout le monde, là, dans les CHSLD, les RPA puis le personnel de la santé. Donc, techniquement, si on reçoit le tiers des doses qu'on est supposés de recevoir dans les trois premiers mois, bien, si on reçoit le tiers en janvier, ça veut dire que, d'ici la fin janvier, là, la situation va beaucoup, beaucoup, beaucoup s'améliorer au Québec.

C'est juste pour vous dire, là... C'est de donner de l'espoir. On voit la lumière au bout du tunnel. Les prochaines semaines vont être très, très, très importantes, mais, pendant ces semaines-là, j'ai besoin de l'appui de tous les Québécois. En fait, les Québécois ont besoin de l'appui de leurs concitoyens. La situation, donc, est entre les mains des Québécois. Mais, s'il vous plaît, faisons des efforts encore au cours des prochaines semaines, qui sont critiques.

Bon, vous le voyez un petit peu partout dans le monde, le nombre de cas est élevé, le nombre d'hospitalisations est élevé, le nombre de décès est élevé, aux États-Unis, en Europe. Donc, c'est un défi qui est mondial. Un petit peu partout dans le monde, les gens vont commencer ou ont déjà commencé à se faire vacciner. Donc, on a un gros mois, là, devant nous autres pour être capables de vacciner les personnes les plus vulnérables, mais ça vaut la peine de faire les efforts pendant ce mois-là.

Hello, everyone. I want to say how happy I am to have come to an agreement with our nurses. They've been fighting the virus for the past nine months. They are our heroes of 2020. It will give them a better quality of life and it will help us hire new nurses. But we still need to reduce the pressure on our hospitals, and there's only one way to do this, reduce our contacts with others. So I ask you to reduce your contacts. It will save lives and it will help our nurses. The increase in hospitalizations is putting people on hold for other treatments, surgeries, and this could affect anybody, not just those vulnerable to COVID.

So I remind us the rules. In stores and in companies, we must respect the two meters and wear the mask. In our houses, we cannot invite people who don't live with us. I asked our police forces to give tickets to people that don't follow the rules. These tickets can go up to $6,000. We cannot allow a minority of people to put the majority at risk. I also ask again all employers who can close their businesses to do so from December 17th to January the 4th. We need to break this second wave. And, as I said before, we are not ruling out further restrictions. If you have any symptoms, please don't wait, get tested.

So we still have difficult weeks ahead of us.When vulnerable people will receive the vaccine, it will help us a lot. But the next few weeks will be very important, and we need the support of every Quebecker. Thank you.

Le Modérateur : Merci. Nous allons amorcer la période des questions avec Fanny Lévesque, de LaPresse.

Mme Lévesque (Fanny) :  Oui, bonjour à vous trois. M. Legault, on sait que vous étudiez différents scénarios pour la période des fêtes, rien n'est exclu non plus. À la lumière des nouveaux cas qui sont annoncés aujourd'hui, à quel point il est probable qu'on procède à un nouveau reconfinement pour la période des fêtes ou entre deux ou quatre semaines, là, comme vous l'avez... Ça a été évoqué, mais donc à quel point c'est probable qu'on en arrive là?

M. Legault : Bien, la réponse est entre les mains des Québécois. Si les Québécois respectent toutes les mesures, on va pouvoir réduire les contacts puis réduire les hospitalisations. Si on continue d'avoir une minorité de personnes qui ne respectent pas les mesures, qui ne respectent pas le deux mètres, qui ne portent pas toujours le masque dans les centres d'achats, bien, on n'aura pas le choix que de regarder des scénarios, par exemple, fermer les commerces non essentiels pendant la période de Noël. On n'est pas rendus là, la décision n'est vraiment pas prise, mais on va suivre la situation dans les prochains jours.

On va voir, mais il faut réduire le nombre d'hospitalisations. Actuellement, le nombre d'hospitalisations est trop élevé. Ça met de la pression pour reporter des traitements puis ça met de la pression sur le personnel. Puis, malgré l'entente qu'on a faite avec les infirmières, on ne pourra pas embaucher toutes les infirmières, là, qu'on s'était entendus pour embaucher avec les syndicats.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous avez des données, ou peut-être M. Arruda, ou M. Dubé, mais est-ce que vous continuez de croire que c'est réellement une minorité de Québécois qui sont responsables de l'état dans lequel on se trouve au Québec ou est-ce qu'il n'y a pas une partie aussi du fait que les mesures ne sont peut-être pas suffisantes?

M. Dubé : Bien, écoutez, je peux prendre la balle au bond là-dessus. Je pense qu'il y a un ensemble de mesures, et cet ensemble de mesures là, c'est ce qu'on a appelé la fameuse théorie du fromage suisse, là. Vous l'avez vu, vous additionnez plusieurs tranches qui représentent plusieurs mesures, puis habituellement, quand vous respectez toutes ces mesures-là, bien, vous êtes capables de contenir.

En ce moment, c'est que, malheureusement, il y a des mesures qui ne sont pas suivies. Des fois, c'est à l'intérieur d'un CHSLD, puis là ça a des conséquences très graves parce que nos personnes sont vulnérables. Et c'est pour ça qu'on a hâte d'être capable de vacciner nos gens les plus vulnérables, mais c'est aussi dans notre quotidien parce qu'on le sait qu'il y a de la contagion communautaire. Puis des gens... Puis encore une fois, souvent, on le dit, c'est une minorité, mais c'est des gens qui le font soit par inadvertance ou c'est encore pire quand ils le font de façon consciente. Puis ça, c'est ça qui est inacceptable.

Donc, moi, je pense qu'on continue de penser que, si les gens suivaient bien les mesures… Puis on l'a vu, là, quand on a été capables de stabiliser la courbe pendant si longtemps, c'est parce que l'essentiel des personnes le suivaient. Là, il y a eu un relâchement qu'on a vu, mais qui… À notre sens, on peut redonner un deuxième coup pour dire : Écoutez, assurez-vous que ça va être suivi. Alors, moi, je pense qu'on aimerait mieux ne pas ajouter des nouvelles mesures, c'est pour ça qu'on dit que rien n'est exclu, mais là je pense que la période des avertissements, elle est terminée. Elle est terminée, et, très, très clair, avec l'alerte qui va être envoyée cet après-midi, bien là ce ne sera plus des avertissements, mais ça va être des contraventions. Puis je pense que les gens doivent le réaliser, qu'ils n'auront plus besoin d'un avertissement. Les policiers vont être en mesure de donner des contraventions.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. Vous demandez, M. Legault, en fait, la bonne volonté, si je comprends bien, là, des commerçants, des entreprises qui peuvent fermer. Mais un, jusqu'à quel point n'est-ce pas illusoire de penser qu'un commerce ou qu'une entreprise qui reçoit beaucoup de gens, des clients sur place, tout ça, va volontairement mettre de côté ses opérations, là, avec tout ce que ça implique en termes financiers? Et est-ce que vous avez des données qui démontrent — comme, par exemple, il y a eu le «Black Friday», l'autre fois, les centres commerciaux, les commerces, etc. — qu'il peut y avoir une éclosion, là, deux semaines après le «Black Friday»? Est-ce qu'on voit un impact de ça?

M. Legault : Bien, ça, je vais peut-être te laisser…

M. Arruda (Horacio) : Oui. Bien, en termes d'impact direct, c'est difficile à démontrer, parce que le virus, il circule partout, actuellement, et les gens auraient pu aller au «Black Friday», mais aussi l'attraper à l'extérieur. Mais c'est clair que ce qu'on remarque, c'est une augmentation des contacts des personnes, en moyenne. Et, comme le disaient notre ministre puis notre premier ministre, il faut véritablement les réduire. Le virus est véritablement partout. Il y en a actuellement… même, on sent une petite tendance à l'augmentation dans certains milieux scolaires, il y en a dans les RPA. Il est vraiment, là, partout, actuellement. Et d'identifier à ce moment-là la cause exacte de l'exposition, à moins que ce soit dans un milieu qui est en éclosion, là, ce n'est pas facile. Puis vous comprendrez que, quand on parle de certains mails ou de grandes surfaces, je veux dire, c'est difficile de retracer la situation de COVID-19. Ça a déjà été fait dans des contextes de rougeole, où la maladie était plus rare, puis etc., mais c'est quasiment impensable.

Mais l'importance… Par contre, on l'a vu, et c'est clair, un relâchement de tout le monde. Tout le monde est… Ici, comme ailleurs dans le monde, il y a une fatigue par rapport aux mesures, mais il ne veut pas la relâcher. Et tous ces petits gestes là, somme toute, sont nécessaires et ont véritablement un impact sur la transmission.

M. Legault : Bon, puis, peut-être, j'ajouterais aussi : Il y a deux sortes d'entreprises. Il y a des magasins, qui font une bonne partie de leur chiffre d'affaires avant Noël puis il y a des entreprises aussi où, entre autres, ils peuvent faire du télétravail. Moi, je demande à l'ensemble des entreprises, celles qui peuvent fermer du 17 décembre au 4 janvier... Puis les magasins, une fois arrivés au 24, là, je ne pense pas qu'il y ait nécessairement, avant le «Boxing Day», beaucoup de ventes qui se font, là, donc, après Noël. Donc, il y a des situations, là… Chaque situation est différente, probablement. Mais moi, je demande à tous ceux qui sont capables de le faire, de prévoir de fermer du 17 au 4.

M. Lacroix (Louis) : Hier, on a eu un témoignage très, très touchant de Mme Pomerleau, Isabelle Pomerleau, une infirmière qui est atteinte d'un cancer incurable et qui doit subir des traitements de chimiothérapie qui sont très invasifs, qui sont très, très difficiles. Et cette dame-là ne peut pas se rendre à ses traitements avec son conjoint, elle est obligée d'y aller seule. Elle n'est pas toute seule dans cette situation-là, on comprend que c'est l'ensemble des gens qui subissent des traitements comme ça que la directive touche. Puis ce n'est pas facile avoir des traitements de chimiothérapie, là, c'est très, très difficile physiquement et moralement. Elle demande un peu de compassion et d'humanisme du réseau de la santé pour permettre, justement, qu'on puisse avoir un proche aidant, que ce soit un conjoint ou une personne proche, pour les accompagner dans des traitements à un moment où leur vie est en danger, finalement.

M. Dubé : Bien, premièrement, en termes d'humanisme puis d'empathie, je pense qu'on comprend très bien ce cas-là, là. Puis je me suis informé pour être capable de bien comprendre le contexte.

Ce que je vous dirais, M. Lacroix, rapidement, là, il y a deux choses. Il faut faire la différence entre le traitement, par exemple, de chimio et le traitement de radiographie.

Dans le cas de chimio, comme vous savez, les gens peuvent avoir le traitement avec plusieurs personnes dans la salle de traitement, O.K.? Alors, ce que je comprends du cas que vous évoquez, puis je vais continuer de pousser ça, c'est qu'en ce moment, dans une salle de traitement, il peut y avoir plusieurs personnes, et à ce moment-là, suite aux recommandations qu'on a eues par les hémato-oncologues puis aussi par la Société canadienne de cancer, il est très dangereux d'avoir des personnes qui accompagnent les gens qui se font faire le traitement dans la salle de traitement.

Par contre, les proches aidants peuvent accompagner la personne jusqu'à la salle d'attente. Et c'est là qu'en ce moment le débat se fait, de dire : On peut permettre au proche aidant d'accompagner la personne dans l'hôpital, jusqu'à la salle d'attente, dans la salle d'attente, mais, au moment où commence le traitement de chimio, bien, imaginez-vous la situation où vous-mêmes vous seriez là puis vous verriez entrer un proche aidant au moment où vous recevez un traitement.

Une des statistiques, puis je vous laisserai là-dessus, c'est qu'on dit que quelqu'un qui est en train de suivre un traitement de chimio, ses chances d'attraper le COVID et d'en décéder doublent. Alors, il y a eu une recommandation des deux associations dont je vous parle qui nous ont dit : Dans la salle de traitement, ce n'est vraiment pas recommandé de faire ça.

Alors, je comprends la question de l'empathie, puis tout ça, mais nous, on a pris une recommandation très claire puis on a dit : Vous pouvez aller jusqu'à la salle d'attente, mais pas dans la salle de traitements.

Le Modérateur : Oui, très rapidement.

M. Lacroix (Louis) : ...disait le contraire, hier, là, elle disait que son conjoint ne pouvait pas l'accompagner à l'hôpital.

M. Dubé : Bon, alors c'est pour ça que j'ai vérifié le cas. Parce que, si elle a été interdite jusqu'à la salle d'attente, on va corriger la situation. Mais je voulais vous donner le contexte pour être sûr qu'on comprend bien c'est quoi, la directive, puis après ça, s'il y a besoin d'avoir une correction pour un cas d'espèce dont vous mentionnez, ça, on va faire la correction nécessaire.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Sur les scénarios de reconfinement que vous étudiez, reconnaissez-vous qu'il serait quand même illogique, là, de fermer les magasins le 17, je ne sais pas, ou le 18 décembre? Est-ce que c'est une possibilité que vous écartez? Parce que, si l'idée est celle d'éviter, par exemple, les cohues que l'on voit au «Boxing Day», bien, de fermer les magasins avant Noël, ça générerait justement ce type de rassemblement là. Donc, est-ce que c'est une possibilité que vous écartez? Parce que, là, vous avez dit tout à l'heure : Une fois arrivé au 24, les gens ont pas mal terminé leur magasinage. Donc, je comprends que de fermer les magasins avant le 24, c'est écarté.

M. Legault : Bien, c'est pour ça qu'on regarde beaucoup de scénarios. Parce qu'effectivement, bon, doit-on l'annoncer à l'avance?, à la dernière minute? Si on l'annonce trop à l'avance, est-ce que les gens vont se lancer, pour les journées qui restent, pour aller tous dans les magasins? Ça fait partie justement des arguments pour ou contre les différents scénarios, donc : quelle période, si on ferme les magasins, pour quelle période, puis à quel moment on l'annonce. Pour l'instant, il n'y a rien de prévu dans la fermeture des magasins. Mais évidemment, si on voit qu'on n'est pas capables de contrôler le nombre d'hospitalisations, on n'aura pas le choix que d'aller une étape plus loin.

Mais, je le répète, les personnes qui vont dans les magasins, qui respectent les consignes, qui restent à deux mètres des autres personnes, qui portent un masque pas juste dans le magasin, dans le centre d'achats aussi, il n'y en a à peu près pas, de risque de passer le virus, là. Donc, si les gens respectent les consignes, il n'y en a pas, de problème. Mais, si les gens ne respectent pas les consignes, bien là, il va falloir aller plus loin.

M. Gagnon (Marc-André) : …certainement vu la une du journal de ce matin où on écrivait : Rien de facile pour Legault. Il y a le blâme envers un de vos ministres, la vaccination qui se complique. Vous avez annulé Noël, puis là vous envisagez la possibilité d'un reconfinement. Vous êtes quand même le doyen de l'Assemblée nationale. Vous n'êtes pas à votre première fin de session. Humainement, là, M. le premier ministre, iriez-vous jusqu'à dire que c'est la pire ou peut-être la plus difficile fin de session de votre carrière politique?

M. Legault : Non. Écoutez, le moment qui a été vraiment difficile, c'était au mois de mars, là, où on ne savait pas si c'était l'apocalypse puis combien qu'il y aurait de décès. Là, on était vraiment dans l'inconnu. Actuellement, bon, que le général ait des problèmes de santé et puis qu'on mette un autre général, là, j'ai eu des pires moments que ça dans ma vie, surtout que j'ai une meilleure générale au-dessus du général.

Donc, non, j'ai dit ce que j'avais à dire sur la situation de Pierre Fitzgibbon. Bon, évidemment, la pandémie, ça continue à s'étirer. Ça fait neuf mois et demi. Au moins, on voit la lumière, là. Si M. Trudeau peut nous confirmer quelques centaines de milliers de doses d'ici la fin janvier, on va être en affaires, on va être en voiture. Puis moi, je vais mieux dormir. Mais, non, j'en ai vu d'autres dans ma vie. J'ajouterais même qu'à mes débuts chez Air Transat, les fins de semaine où il y avait des vols en retard puis plein de passagers qui attendaient, là, c'était stressant aussi.

Le Modérateur : Très bien. Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. On comprend, M. le premier ministre, que vous défendez bec et ongles votre ministre de l'Économie et que les oppositions ont tort?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense, j'ai dit ce que j'avais à dire hier.

M. Laforest (Alain) : Mais vous les avez entendus aujourd'hui, là.

M. Legault : Je ne les ai pas entendus.

M. Laforest (Alain) : Ils ont passé presque trois quarts de la période des questions à questionner votre ministre, à dire que vous aviez tort, que vous aviez deux éthiques, une éthique pour les autres, une éthique pour votre ministre de l'Économie. Vous leur répondez quoi?

M. Legault : Bien, l'opposition est là pour s'opposer. Puis on a des chefs qui ont bien compris ça, qui jouent bien ce rôle-là de s'opposer. Maintenant, entre ce qui est dit à la période de questions puis ce que les gens pensent dans le fond, je pense que les trois partis d'opposition rêveraient d'avoir un ministre de l'Économie comme on a.

M. Laforest (Alain) : M. Dubé, hier, on a entendu… entre autres, concernant le premier arrivage de vaccins, vous allez peut-être être obligés de revoir votre stratégie parce qu'on ne sera pas capables de déplacer les vaccins. Est-ce que ça, ça risque d'être un problème en début de vaccination? Est-ce que vous êtes en train de revoir vos façons de faire? Est-ce que vous allez être obligés de revoir votre ordre de priorité de vaccination au début…

M. Dubé : Non. Je vais vous dire, ça a été très clairement expliqué par Pfizer, là, qui est le premier fabricant, au tout début, qu'il y aurait des contraintes de livraison pour s'assurer, surtout, je vous dirais, M. Laforest, dans les premières semaines… Parce que ce que le fabricant ne veut pas, c'est de... ce qu'il veut, surtout, c'est s'assurer que c'est les meilleures conditions possible de déploiement pour être sûr que le vaccin fait son maximum d'effet. Je vous donne un exemple. Le 14 décembre, là, c'est déjà lundi, là, on reçoit les vaccins. Mais on va recevoir cinq boîtes, cinq boîtes qui vont être déjà dans deux CHSLD. Alors, déjà, en partant, là, on n'a pas cette contrainte-là de sortir des boîtes ou des fioles pour aller les porter ailleurs, ça se fait déjà dans deux CHSLD, à Québec et à Montréal.

À partir du 21, forts de la première expérience, donc, on va faire le maximum pour bien faire les choses, puis on est prêts parce qu'on a l'expérience de vaccination. À partir du 21, il y a au moins, je vous dirais, la moitié des 20 sites qui ont été autorisés qui sont, là... puis je peux me tromper d'un ou deux, là, mais, je vous dirais, il y a une grande partie qui se font aussi dans des CHSLD. Alors donc, ça permet de vacciner sur place les personnes qu'on voulait prioriser. Bon, maintenant, l'autre partie se fait dans des centres de distribution, mais qui sont rattachés à des centres hospitaliers. Mais Pfizer a bien dit que fort des premières expériences des premières journées, ils vont peut-être assouplir les règles de limitation parce qu'on verra que ça s'est bien déroulé. Alors, nous, quand on a soumis, samedi dernier, notre liste des 20 sites pour les 16 régions, on s'est assuré qu'on avait déjà une grande proportion des endroits d'expédition qui étaient dans des CHSLD. Puis là, à ce moment-là, pour les autres, bien, il y aura probablement des endroits où on peut vacciner du personnel, etc.

Puis mon dernier point, c'est qu'au fur et à mesure des bonnes nouvelles qu'on va continuer de recevoir, il y a aussi le facteur Moderna qu'il ne faut pas oublier. Parce que, là, on met beaucoup d'emphase sur Pfizer, mais Moderna aussi va venir prochainement. Alors, je pense que tout ça, pour nous, était prévu. On commence lundi, on va s'ajuster en fonction... comment ça a bien été. Puis c'est à nous de prouver à Pfizer, puis je peux vous dire qu'on va leur prouver, qu'on peut en prendre beaucoup plus qu'ils peuvent nous envoyer parce qu'on est prêts à le faire.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour à vous trois. Dans l'éventualité d'un reconfinement, est-ce que vous avez aussi étudié la possibilité d'y aller plus avec un compromis? En Alberta, par exemple, plutôt que de fermer complètement un centre commercial, bien, ils vont limiter la capacité à 25 %. Est-ce qu'il y a une solution un peu mitoyenne que vous étudiez?

M. Legault : Bien, déjà, la semaine dernière, on a annoncé de limiter la capacité. Donc, c'est un calcul qui est plus compliqué, peut-être, chez nous, là, parce que c'est tant de personnes par tant de mètres carrés, donc, parce que 25 %… Il y a des magasins qui sont plus petits, il y a des magasins qui sont plus grands. Il faut vraiment être capable, à un moment donné, de se dire : Bien, combien un espace d'une certaine grandeur peut contenir de personnes pour que le deux mètres soit respecté? C'est ce qu'on a essayé de faire avec les mesures qu'on a annoncées la semaine dernière. Puis chaque magasin doit afficher le résultat de ce calcul-là, donc sa capacité maximale. Donc, tout le monde peut regarder, incluant les policiers, si la capacité maximum est respectée.

Mme Prince (Véronique) : J'aimerais aussi vous entendre clairement sur vos attentes par rapport au Conseil de la fédération, où il va être question de vaccins et des transferts en santé.

M. Legault : Bon, d'abord, on avait demandé que la réunion porte seulement sur les transferts en santé, mais on a accepté que… Bon, demain matin, il va y avoir deux heures essentiellement sur la vaccination, demain après-midi, deux heures sur les transferts en santé.

Évidemment, la priorité des premiers ministres des provinces, c'est de parler des transferts en santé. Actuellement, le fédéral finance 22 % des dépenses en santé. Et ce qu'on voit, c'est qu'à cause du mixte des revenus, les revenus augmentent toujours plus rapidement à Ottawa que dans les provinces, 4,1 % versus 3,5 %, à cause de la présence des impôts des individus. Donc, Ottawa a une croissance des revenus plus grande que celle des provinces puis les provinces sont prises avec la dépense de la santé qui augmente de 5 % par année. Donc, quand on fait une projection à long terme, on voit que le fédéral, malgré son déficit actuel, va se retrouver en surplus puis les provinces et territoires vont se retrouver en déficits monstrueux dans les prochaines années.

Donc, il y a une urgence puis il y a une rationnelle de demander d'augmenter l'apport du fédéral de 22 % à 35 %. Je ne m'attends pas à ce que ça soit réglé demain après-midi. Moi, je pense qu'on va aussi parler avec les chefs des oppositions à Ottawa. Moi, je pense que la situation risque d'évoluer jusqu'à la prochaine élection fédérale. Mais moi, je pense, là, qu'il y a une urgence de rétablir un financement qui est plus proportionnel aux capacités de payer de chacun des gouvernements. Il y a une seule dépense qui augmente de 5 % par année, c'est la Santé. Ce n'est pas normal que ça soit les provinces qui assument 78 % alors que les revenus des provinces augmentent moins vite que les revenus du gouvernement fédéral.

Puis oui, le gouvernement fédéral a augmenté de façon importante ses dépenses, mais de façon non récurrente. Donc, il y a un gros, gros déficit cette année. Mais, si on fait une projection sur quelques années, bien, ils vont avoir un déficit beaucoup plus petit que celui des provinces.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Je voudrais savoir, bon, vous avez imposé des zones de différentes couleurs avec des restrictions propres à chacune des zones, là, selon la situation : Pourquoi est-ce que le nombre de cas continue d'augmenter malgré tout?

M. Arruda (Horacio) : Bien, c'est parce que ce n'est pas parce qu'on prescrit un médicament que nécessairement le médicament est pris dans sa totalité par les patients. C'est qu'il y a... moi, je pense qu'il y a une certaine fatigue qui est remarquée, ici comme ailleurs dans le monde, par rapport à la COVID-19. Être en restriction... c'est facile d'oublier les consignes, c'est facile de se rapprocher. Il y a encore beaucoup de transmission dans les maisons, il y a encore beaucoup de transmission dans certains contextes où, dès qu'on relâche un peu, bien, le virus, il se nourrit des contacts sociaux. Donc, c'est parce qu'il y a des contacts sociaux.

Et l'application des mesures est probablement... Et on comprend que c'est difficile, mais c'est encore très essentiel, si on veut à la fois protéger les gens qui pourraient faire la maladie et en mourir, mais aussi un système de soins puis tous les autres patients qui ont besoin de soins, qui peuvent votre mère, votre cousine, ou etc. Ça fait que c'est ça, il faut revenir à la charge. Tout comme, quand on prescrit des diètes ou de l'exercice, etc., on a tendance... C'est des changements de comportement très importants qui sont antinaturels, hein, de ne pas se rassembler. Ça fait que je pense que c'est là qu'est la solution. Puis toute contribution, là, est importante.

M. Dubé : Je m'excuse d'insister sur ce point-là, là, mais sur la question du dépistage, surtout dans le dernier «stretch» du prochain mois. Vous savez, maintenant, on comprend très bien que toute la période d'incubation et de contagion, elle est très critique dans les sept premiers jours. Alors, la minute que quelqu'un réalise qu'il a des symptômes, la journée de trop ou la deuxième journée de trop qu'il prend puis pas aller se faire dépister, c'est pendant ce temps-là qu'il peut être le plus contagieux possible. Et c'est ça, malheureusement, qu'on ne réussit pas à contrôler.

Alors, moi, quand je regarde nos statistiques internes, on voit que le taux de positivité, c'est-à-dire le nombre de cas positifs qu'on teste en ce moment, a augmenté beaucoup dans les deux dernières semaines, deux, trois dernières semaines. Ça, ça veut dire que des gens qui ont des symptômes, qui viennent se faire tester auraient dû venir avant, auraient dû venir plus rapidement, puis je le répète parce que, vous avez raison, on n'avait pas cet enjeu-là, il y a peut-être un mois ou deux, puis, maintenant qu'on n'a pas un enjeu de dépistage, on peut tester 35 000 personnes par jour. On l'a montré.

Là, ce qui est important, c'est de rappeler aux gens, la minute qu'ils ont un symptôme, de revenir tout de suite nous voir, et, à ce moment-là, on va limiter la contagion qu'ils peuvent faire. Je m'excuse de le répéter, là, mais, à chaque fois qu'on va gagner cette journée-là ou ces deux journées-là, bien, c'est tout des cas de contagion qu'on va éviter. Puis là on se rend compte que... parce que peut-être, les gens, bon, le vaccin s'en vient, on va se confiner, etc. Non, non, il faut absolument aller se faire dépister le plus rapidement possible.

M. Legault : J'allais ajouter que la psychologie humaine fait que, quand on n'a pas peur, quand on n'est pas inquiet, quand on pense qu'on est invincible, on prend plus de risques, et puis on l'a vu dans la deuxième vague, les régions où ils avaient été moins affectés durant la première vague, bien, ils ont été plus touchés. Mais là on voit que les gens, incluant au Saguenay—Lac-Saint-Jean, là, que ça diminue, les gens commencent à se dire : Wo! C'est vrai qu'il y a un risque, donc, ils sont en train de prendre conscience de ce risque-là, puis là ça diminue, puis là on revoit tranquillement que ce sont les grands centres, donc le Grand Montréal puis Québec, qui, de plus en plus, sont les plus affectés. Pourquoi? Parce qu'il y a une plus grande concentration de la population.

Mais effectivement, là, il faut que les gens réalisent que… J'oublie ceux qui pensent que ce n'est pas vrai, la COVID-19, là, mais il faut que les gens réalisent que, bon, un, même s'ils sont jeunes, ils peuvent infecter des personnes vulnérables, deux, ça peut avoir un impact sur le système de santé, puis tout le monde peut avoir besoin du système de santé. Donc, je pense que les gens doivent réaliser, là, qu'il est dangereux, le virus, puis ils peuvent directement ou indirectement être touchés, puis ça évolue.

Mme Crête (Mylène) :Est-ce que ça ne témoigne pas du fait que l'objectif que vous visez, qui est de limiter la propagation du virus pour protéger les personnes vulnérables et la capacité hospitalière au Québec, est impossible à atteindre avec les restrictions que vous avez imposées, et qu'il est seulement possible à atteindre avec un confinement comme on a connu au printemps?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, comme je le disais tantôt, les magasins, les entreprises, les maisons… les policiers puis la CNESST vont donner plus de contraventions. Donc, si on est capables, dans les magasins, les entreprises et les maisons, d'avoir moins de personnes qui sont à moins de deux mètres pas de masque, bien, ça va paraître, ça va donner des résultats. Donc, on est allés plus avec des suggestions, des recommandations. Là, on va être plus dans donner des contraventions, donc être plus sévère, la coercition, et, bien, on va regarder les résultats dans les prochains jours.

M. Arruda (Horacio) : Peut-être, si vous me permettez aussi, il faut prendre en considération aussi les effets pervers des confinements totaux, hein? Je veux dire, vous savez, là, quand on a voulu rouvrir les écoles, les gens avaient peur, ne voulaient pas… mais on les a maintenues parce que c'est important pour le développement des enfants. C'est important pour la santé mentale aussi des gens. Il y a des entreprises aussi… L'économie fait partie des déterminants de la santé.

Donc, il y a un équilibre par rapport à ça. Puis on a eu la démonstration, là, comme le disait le premier ministre, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ça montait, puis là ils sont en train de chuter. À chaque fois que les gens ont repris conscience puis ont fait des efforts, on voit qu'on a réussi à contrôler. C'est sûr que, là, actuellement, la tendance n'est pas bonne. Elle monte, mais elle n'est pas exponentielle comme on l'a vu dans certains pays. Donc, ces mesures-là marchent, mais la question, c'est qu'il faut les mettre en quantité importante si on veut que ça fonctionne.

Le Modérateur : Olivier Bossé.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous considérez le fait de donner droit aux gens seuls de se joindre à une bulle familiale à Noël comme c'est le cas en Ontario?

M. Legault : Non, pour l'instant, ce qu'on a, c'est la consigne une personne avec une personne.

M. Bossé (Olivier) : Mon autre question est pour M. Dubé, concernant cette dame de Sherbrooke qui s'est vu refuser un emploi d'infirmière — on sait qu'on en manque, vous en avez parlé abondamment — à cause de son poids. C'est quoi, votre... Comment vous voyez ça? Est-ce que vous pensez que c'est acceptable?

M. Dubé : La réponse est non. C'est pour ça qu'on a corrigé la situation.

M. Bossé (Olivier) : Merci.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. Pour clarifier la question des contraventions, il s'agira toujours des mêmes règles qui existaient déjà, si je comprends bien, mais vous étiez plus tolérants auparavant, et là vous allez dire d'être plus stricts. Donc, ça va être tolérance zéro immédiatement, des contraventions. C'est bien ça?

M. Legault : Exactement. Donc, ça ne sera plus... il n'y aura plus... Il y a eu beaucoup d'avertissements de donnés. Là, maintenant, ça va être des contraventions. En plus, bien, le fait qu'à 2 h 30 cet après-midi tout le monde va être avisé officiellement via son téléphone, la radio et la télévision, il n'y a plus d'excuse, là. Donc, on passe à une autre étape.

M. Bergeron (Patrice) : Et concernant la vaccination, vous aviez dit, donc, dans une déclaration où il y avait beaucoup de «si», là, concernant ce que vous alliez obtenir du fédéral en janvier pour, donc, vacciner les gens des CHSLD, des RPA et le personnel de la santé… vous dites : Si tout... Bon, on serait capables d'avoir le tiers des doses, si j'ai bien compris. Quelle est la probabilité, donc, que vous obteniez ce tiers de doses là? Parce qu'il y a beaucoup de «si» dans ce que vous disiez. Puis est-ce que vous êtes certains de les avoir, ces tiers de doses là?

M. Legault : Non, puis ça fait partie des questions, là, puis tous les premiers ministres des provinces insistent, là, pour savoir. Parce que c'est très large de dire : On va avoir 650 000 doses ou 1,3 million de doses pour 650 000 personnes d'ici le 31 mars. Ça va-tu tout arriver le 30 mars ou s'il va en avoir le tiers qui vont arriver en janvier? Nous, ce qu'on dit, c'est que, si le tiers arrive en janvier, on va pouvoir s'occuper des RPA, des CHSLD puis du personnel, on va être en voiture pour avoir un impact majeur sur la pandémie. Mais si on n'obtient pas ce tiers-là en janvier, bien là, ça va s'étirer en février, en mars, dépendamment quand on va recevoir les doses.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Messieurs, sur ce sujet-là, justement, vous dites, M. Legault, que, si on réussit à vacciner tous les résidents de CHSLD, RPA en janvier, on va être en voiture, c'est-à-dire que les décès et les hospitalisations vont baisser, c'est ce que je comprends. Mais quel effet est-ce que ça pourrait avoir sur les mesures sanitaires? En d'autres mots, est-ce qu'un relâchement, là, pourrait être envisagé même si c'est une infime partie de la population qui va être vaccinée à ce moment-là?

M. Legault : Bien, je l'espère. Moi, j'ai très hâte, là, de réouvrir — rouvrir, je vais me faire chicaner encore — rouvrir les restaurants, les gyms, les théâtres, les cinémas. Je n'aurai plus M. Guzzo sur le dos. Donc, j'ai hâte effectivement qu'on puisse ouvrir. Puis même, bon, on espère peut-être le 11 janvier être capable d'avoir des bonnes nouvelles. Mais là ce qu'on dit, c'est, si on est capables d'avoir les doses pour le... d'ici le 31 janvier, on pourrait être capables de commencer à parler d'un plan de déconfinement.

M. Carabin (François) : Je vous parle de l'Ontario pour une deuxième fois dans ce point de presse. La ministre de la Santé, Christine Elliott, a évoqué des preuves de vaccination pour aller, par exemple, au travail ou dans les cinémas. Est-ce que c'est quelque chose que vous considérez?

M. Dubé : On a demandé à la Santé publique parce que, bon, maintenant, il y a toutes sortes de façons. On a déjà au Québec un carnet santé qui permet de savoir qui est vacciné, mais l'enjeu est plus d'être capables de le montrer, que ça soit pour prendre un vol pour aller ailleurs ou que ça soit pour entrer au Centre Bell, etc. Ça fait qu'il y a beaucoup de demandes en ce moment qui nous viennent des entreprises, de dire : Est-ce que vous seriez capables que les citoyens puissent faire une démonstration qu'ils ont été vaccinés?

Alors, c'est ce qu'on est en train de regarder pour mettre ça en place. Mais il y a des enjeux d'éthique aussi là-dedans comme vous pouvez comprendre. Alors, on a demandé à la Santé publique de regarder qu'est-ce qui se fait ailleurs pour être capables d'avoir cette information-là le plus rapidement possible.

Le Modérateur : Nous allons maintenant passer aux questions en anglais avec Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. I just wanted to ask Mr. Legault or Mr. Arruda, in terms of the additional measures of policing, no warnings and handing out tickets, what is the... what kind of activities are you targeting and what kind of activities are producing most of the problems.

M. Legault : We're targeting stores, companies and houses.

M. Authier (Philip) : But are there activities that you can be more specific about? Is it parties? Is it Christmas parties? Is there a list of…

M. Legault : If we talk about houses, you cannot have guests, no gatherings. The only people that should be, must be at home are the ones staying at this home. So, if you see five or 10 cars in front of a house, it means that they don't respect the measures.

M. Authier (Philip) : And any other measures for reducing contacts that you can suggest to Quebeckers? You keep mentioning : Reduce your contacts. Are there any other things you can do to prevent contacts?

M. Legault : Of course, we would need to talk about closing more companies. At this point, we don't want to do so. And I hope the people will respect the measure, stay at two meters.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. My first question is for both Mr. Legault and Mr. Dubé about the vaccines. You explained in French the... I'll call them challenges of delivering the Pfizer vaccine to the CHSLDs as opposed to, like, you know, at… and you said that it's up to us, I assume you mean the province, to prove to Pfizer that you can do this. Can you explain in English just what you explained in French, how that's going to work? And then, Mr. Legault, you also explained a little bit in French about how the first doses will affect... will eliminate 70% of the deaths. Can you just repeat all of that in English for our English viewers? Thank you.

M. Dubé : Well, I'll start with the logistics of the month of December, which is very critical because we will receive five boxes for Monday to be able to vaccinate. And what is a requirement is to be able not to move the boxes when they are delivered. So, this is a requirement that is being asked by Pfizer to make sure we have the maximum in the best environment to be able to vaccinate. So, the first test is really on Monday, in our two CHSLDs that we have selected, that this will be done.

After that, we will receive over a period of roughly 10 days, from December 21st to January 4th, we will receive... the number we have right now is a minimum of 57 boxes. And what we have been asked by Pfizer, as an initial requirement... And I say initial because they have said clearly that, if, within next week, we see that it went very well, maybe they will lessen the restrictions. But the current restriction is they don't want us to move those boxes. So what we have done to make sure that we have the best environment, we have selected a number of places which are also directly in CHSLDs because this is really where we want to optimize the vaccine initially, for obvious reasons.

And for those where they are not in CHSLDs we will make sure that we can move sometimes the personnel to be vaccinated. Because we said clearly that we want to have not only the patients vaccinated, but also the personnel that is related to those CHSLDs, which is a lot easier to move the personnel than to move the patients. So we think that it will also move within the month, that, if we are very successful... And I don't doubt that we'll be successful on Monday, but I think, depending on how the test went also, in other provinces, that where we can vaccinate can be modified within the month of December. So, we're very confident of that, and this is really a rule that we have now.

After that, we will have already a good experience of vaccinated, I would say, approximately 55,000 people plus the ones of Monday, so, say about 60,000 people, so, from December 14th to January 4th. So, with this experience, I think the limitation will be lesser. This is what we understand. But let's make sure that we see how it evolves in the next two weeks. But the good news is that we have enough CHSLDs where we can deliver. And, if they are not in certain regions… Because our goal also is to cover as much of Québec as possible. They have been flexible on that. So, with those 20 locations as of December 21st, I think that's good news that we can prove that we have a good distribution for the vaccine.

M. Legault : So, what I've said is that, for the last seven days, we had an average of 24 deaths per day. Out of these 24 deaths, 19 were from CHSLDs and RPAs, which represent 70% of the deaths. What I said is that, if we can get, by the end of January, one third of the 650,000 doses, which is, in fact, 1,3 million, but you need two doses per people, we would be able to vaccinate all people in CHSLDs and RPAs. So, it would be a major change in the situation. So… But we need to have a confirmation that we'll get one third of theses doses by the end of January.

Mme Fletcher (Raquel) : My second question is for Mr. Dubé. An orderly from Maimonides says employees who test positive for COVID-19 are being asked to return to work between six and eight days after their diagnosis without a negative test. What is your reaction to this protocol, and is this a province-wide directive?

M. Dubé : When I heard that, I checked immediately, and, what I'm being told, that this is not the case. So, I'm just… I said… Initially, they are saying : No, this is not the case of what's happening there, but I've asked a written confirmation that the usual PCI rules are being followed, especially in Maimonides right now. I'm mean, there is no way we want to take the risk wit that one. So, this is what I was told about an hour ago.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. A colleague, Thomas Gerbet, received, from the Health Ministry, on December 7th, that the number of ticket forms given to Quebeckers, since the end of November, was 9,561 ticket forms. So, Mr. Legault, what do you want to do today : to crank this number or scare people?

M. Legault : …crank the number of tickets, and that's what I told to police people and to the CNESST.

Mme Senay (Cathy) : I would like to hear your reaction in French and also in English about this fight, that you're having to push for the Davie shipyard to get this contract for the Diefenbaker icebreaker, but Seaspan, from Vancouver, is also in the race and is also even more in the race than the Davie. So how can you convince the federal Government to give Davie a chance?

M. Legault : So I'll start in French.

Il y a une question d'équité. Actuellement, il y a trois grands chantiers au Québec... au Canada. Il y en a un à Vancouver, un au Québec, un dans les Maritimes. Dans les dernières années, il y a beaucoup de contrats du gouvernement fédéral qui ont été donnés à Vancouver puis dans les Maritimes. Donc, je pense, c'est notre tour. En plus, on a l'expertise. Et ça pourrait assurer, si je me souviens bien, plus de 1 300 emplois payants ici, à Lévis. Donc, je veux tout faire pour que le gouvernement fédéral donne ce contrat-là à la Davie.

So what I said is that it's a matter of equity. We have three major places in Canada, Vancouver, Maritimes and Québec. In the last few years, many of the federal contracts have been given to Vancouver and Maritimes. So we really need this time that it'd be given to Québec, to Lévis. It would represent 1,300 very well-paid jobs for us. So I'm pushing… we're pushing a lot the federal Government to give the contract to the Davie.

Le Modérateur : Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. My first question is for Dr. Arruda. Correct me if I'm wrong on this, but, when someone gets the vaccine, that makes sure they don't get sick and die, but they can still pass on COVID-19 to someone else. So, in light of that, do you expect there's a danger that people might unknowingly pass it on because they have the vaccine and think : Well, I can't give it to someone?

M. Arruda (Horacio) : The issue is that we need more data to clarify what is the effect of the vaccine on the side of «porteur», and it's different from vaccine to others. But I think here the aim will not be to stop the transmission through vaccination. In the first steps, it's going to be to protect the ones who are at high risk. So it's why we have chosen the elderly people, the ones who work with them, who can transmit the disease to them, and we're going that way, because, even if you are not sick of any disease, if you're older, you get a higher risk of dying. So, as it's part of the strategy of protecting people, not really to eliminate the virus, which will be eliminated as most people will get vaccinated, this effect is accepted. And, in fact, we can... it means also that, even if we're going to have vaccination, at the beginning there was... global immunity to eliminate the virus, and people should... need to respect distanciation.

Mme Greig (Kelly) : My second question is for Mr. Legault. We were sitting here last week, like seven days ago, and people were still planning Christmas. So, within the last week, we've gone from cancelling Christmas and now we're talking about potential of a total lockdown. So, for Quebeckers who are maybe feeling a bit of whiplash from going... from planning Christmas to everything might be closed, how do you explain to them that thought process over the last seven days?

M. Legault : The virus is evolving, progressing very fast. If you look at the situation in Illinois or in Michigan, it's four times worse than what we see here, in Québec. So, I think that... and it's important to say so, I think that the efforts made by Quebeckers help reducing the increase of the virus, but still, we are not successful decreasing the number of new cases. And right now, the situation worries us like it worries also people in Ontario, in Alberta, in the United States, in Europe. Everywhere, the virus is stronger than expected even a few weeks ago.

Mme Greig (Kelly) : But to add to that question, so for Quebeckers who were saying, you know, just a week ago : I was planning a Christmas dinner, how do you adjust that messaging now to be like : Look, things have changed?

M. Legault : Things are changed, things are changing very fast since last March. So we have ups and downs. Summer was good, we didn't expect that it would be so bad at this time of the year and we have to do in consequences... adjust the measures.

Le Modérateur : En terminant, je demanderais au président du Conseil de la fédération du Canada de répéter en anglais une question sur les transferts en matière de santé posée notamment par iPolitics.

Mr. Legault, do you expect Mr. Trudeau to increase Canada Health Transfer at your meeting tomorrow?

M. Legault : OK. Honestly, I think it will need more than a meeting to convince Mr. Trudeau to increase substantially the CHT. We're asking for an increase of $28 billion a year. So we understand that it's a lot of money, but we've made some forecasts for the next few years and we can see in these forecasts that provinces and territories will have very large deficits over the next years, a lot larger than the federal Government.

Two reasons for that. First, the revenue increases are higher at the federal level than the provincial levels, especially because of personal income taxes that have more place in the mix of revenues in Ottawa. And, secondly, we know that health care expenses increase by about 5% a year. It's the only expense increasing so fast. And, in provinces, our revenues are increasing at an average at about 3.5%. In Ottawa, their revenues are increasing at about 4.1% a year.

So we have a major problem. It has an impact on other missions we have in different provinces. And we think it's about time that the federal Government readjust their contribution to health care financing. We have to remember that at the beginning they were financing 50% of the total cost. Right now, they only finance 22% of total health cost, and we're asking that they raise that to 35%, which is reasonable.

Le Modérateur : Merci beaucoup. C'est ce qui met fin au point de presse.

M. Legault : Merci.

(Fin à 12 h 41)

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