(Dix-sept heures trois minutes)
M. Legault : Bonsoir, tout le
monde. Avant de vous parler de la pandémie, je veux dire un mot sur ce qui est
arrivé à M. Camara. J'ai été touché, comme beaucoup de Québécois, de la
façon qu'il a été arrêté, détenu pendant six jours. Je n'ose pas imaginer ce
qu'il a ressenti, ce que son épouse puis sa famille ont ressenti.
Donc, dès ce matin, j'ai demandé à la
ministre de l'Immigration de s'assurer que, dès qu'il aura les papiers pour la résidence
permanente du gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec émette un CSQ, un
certificat de sélection du Québec. Je pense que ça peut venir un peu atténuer
le préjudice que M. Camara a subi, malheureusement.
Je reviens à la pandémie. Vous l'avez
peut-être remarqué, depuis quelques semaines, les journées allongent. Je pense
que, même à l'heure qu'on est là, il y a encore un petit peu de lumière. Donc,
pourquoi? Bien, parce que le printemps s'en vient. Mais, mais, mais l'hiver
n'est pas fini. On va encore avoir quelques petites tempêtes de neige. Puis
c'est un peu la même chose avec la pandémie. Les choses s'améliorent, que ça
soit les cas, les hospitalisations, les décès, mais la pandémie n'est pas
finie. Il y a encore des risques importants pour les Québécois, en particulier
au cours des prochaines semaines.
Donc, il y a plusieurs raisons qui nous
portent à être très prudents dans les gestes qu'on va poser au cours des
prochains jours. Première chose, bien, la situation dans les hôpitaux. Vous le
voyez, il y a encore 771 patients COVID dans les hôpitaux. Ça veut dire
qu'il y a encore du délestage. Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'il y a des
chirurgies qui sont encore reportées, et pourtant, bien, on a une liste
d'attente qui est longue et qu'il faudrait réduire.
Deuxième raison pourquoi il faut être
prudents, on a des infirmières puis du personnel qui sont au front depuis
11 mois, ils sont épuisés, puis il faut continuellement, chaque jour,
penser à eux autres.
Troisièmement, il y a aussi les fameux
variants. Je pense que, tantôt, Dr Arruda va vous en parler. Il y a une
augmentation du nombre de cas du fameux variant britannique, là, le B117. C'est
un variant qui fait que c'est plus contagieux. Donc, si on ne fait pas
attention, le nombre de cas pourrait exploser en seulement quelques semaines. Donc,
ça, c'est une autre raison pourquoi il faut être prudents.
Puis la quatrième raison, c'est la semaine
de relâche. Pas la semaine prochaine, l'autre semaine après, la semaine du
1er mars, c'est la semaine de relâche. Et puis, quand on regarde, c'est presque
dans les habitudes des Québécois, quand il y a une semaine de relâche, il y a
beaucoup de parents qui prennent congé pour être avec leurs enfants et il y a
toutes sortes de réunions. Puis on ne voudrait pas qu'il se passe ce qui s'est
passé dans le temps des fêtes, là, qu'on voie une explosion du nombre de cas
parce que les personnes se réunissent. Donc, tout ça pour vous dire qu'on a eu beaucoup
de discussions, au cours des derniers jours, avec la Santé publique et on s'est
dit qu'il fallait être plus prudents que moins prudents et donc d'attendre
avant de trop déconfiner.
Donc, je vous annonce aujourd'hui que,
lundi prochain, le 22 février, la seule région qui va passer du rouge au
orange, c'est la région de l'Outaouais. Pourquoi? Parce que l'Outaouais a,
depuis quelques semaines, une situation qui est stable. Puis on a vérifié aussi
la situation à Ottawa, l'autre côté, et c'est aussi stable. Mais toutes les
autres régions qui sont rouges, ça veut dire Montréal, Laval, Laurentides,
Lanaudière, Montérégie, Mauricie, Centre-du-Québec, Estrie, Capitale-Nationale
et Chaudière-Appalaches, par prudence, vont rester rouges pour l'instant.
Bon, par contre, on a eu beaucoup de
discussions, parce que je me mets à la place des parents pour la semaine de relâche.
Je me rappelle d'avoir eu des jeunes enfants. Il faut trouver des activités
pour les enfants pendant la semaine. Je me rappelle très bien de mes deux gars,
qui disaient : Papa, maman, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui, hein? Donc,
il y a beaucoup de parents qui vont vivre ça dans la semaine du 1er mars.
Donc, avec la Santé publique, pour
accommoder les parents, on a quand même fait des efforts. Et je vous annonce
qu'à compter de vendredi de la semaine prochaine, donc vendredi le
26 février, les cinémas vont être ouverts dans les zones rouges, donc
partout au Québec. Les cinémas étaient déjà ouverts dans les zones orange.
Deuxièmement, les sports intérieurs vont
être permis pour les familles et pour deux personnes. Ça veut dire, entre
autres, les arénas, les piscines. Les familles vont pouvoir y aller tout en
respectant les consignes. À l'extérieur, jusqu'à présent, c'était maximum
quatre personnes dans les activités. Ça va maintenant être huit personnes qui
vont pouvoir, par exemple, aller jouer ensemble dehors. Puis, déjà, on l'avait
annoncé déjà la semaine dernière, les musées puis les bibliothèques sont
ouverts et ouvertes. Donc, ça donne une petite liste d'activités pour occuper
quelques jours les enfants.
Puis j'en profite d'ailleurs pour dire
que, pour le cinéma, vous pouvez en profiter pour aller voir des films
québécois. Il y a, entre autres, La déesse des mouches à feu, d'Anaïs
Barbeau-Lavalette, qui devrait être à l'affiche, et il y a aussi le film
d'animation Félix et le trésor de Morgäa, de Nicola Lemay. Donc,
profitez-en pour encourager nos producteurs, réalisateurs et acteurs québécois.
Bon, maintenant, une question qui est
beaucoup revenue : Est-ce qu'on peut louer un chalet ou une chambre
d'hôtel dans une autre région, où on n'habite pas? Bon, ce n'est pas idéal,
mais ça ne sera pas interdit. Mais on met deux grosses conditions qui sont
importantes, qui sont les plus importantes, respecter les bulles familiales
puis respecter le couvre-feu, qui va rester à 20 heures, donc à 8 heures,
dans les zones rouges. Ça veut dire, concrètement, que des gens peuvent aller
dans une autre région louer une chambre, louer un chalet, mais juste pour les
personnes qui habitent dans la même maison, donc qui sont dans la même bulle
familiale.
Puis vous allez d'ailleurs avoir un point
de presse, au cours des prochains jours, de Geneviève Guilbault. On va demander
aux policiers de surveiller de façon spéciale les endroits où il y a beaucoup
de tourisme. Ça veut dire des hôtels, des chalets loués, beaucoup d'activités.
Le but, c'est de s'assurer que les consignes soient suivies, en particulier
garder la même bulle familiale, respecter le couvre-feu. Puis les restaurants
vont rester fermés. Donc, évidemment, l'idéal, c'est d'apporter sa nourriture
quand on arrive au chalet ou à la chambre d'hôtel. De toute façon, les
restaurants vont être fermés.
Bon, l'autre question qui est beaucoup
revenue puis qu'on a beaucoup débattue, c'est toute la question des barrages.
Est-ce qu'on doit mettre des barrages avec l'Ontario? Est-ce qu'on doit mettre
des barrages entre les régions rouges et orange? Après discussion, on s'est dit
que c'était plus efficace de demander aux policiers de s'assurer que les deux
consignes principales soient respectées, c'est-à-dire le couvre-feu puis les
bulles familiales, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas deux familles qui se
retrouvent dans le même chalet. Donc, on pense que c'est plus efficace que de
mettre du monde à surveiller les différentes frontières entre les régions.
Bon, maintenant, je sais qu'il y a
beaucoup de parents qui ne peuvent pas prendre congé, qui n'ont pas prévu ou
leur employeur n'a pas prévu de congé pour la semaine du 1er mars. Je le
répète, puis c'est très, très important, là, ce n'est vraiment pas une bonne
idée que les enfants soient gardés par les grands-parents. La plupart du temps,
les grands-parents sont plus âgés, évidemment, et sont plus vulnérables pour
attraper la COVID. Donc, je veux être très clair, là, ça, c'est la dernière
chose qui faut faire.
Et je veux lancer un appel aux employeurs.
Je veux demander aux employeurs d'être accommodants. C'est-à-dire que, si vous
avez un employé, une employée qui a des enfants qui n'ont pas d'école, évidemment,
la semaine du 1er mars, si vous êtes capables, je comprends qu'il y a des entreprises
qui ne peuvent pas, mais, si vous êtes capables de les accommoder puis de leur
donner congé pendant la semaine ou au moins une partie de la semaine, ça serait
très apprécié. Donc, je demande la collaboration des employeurs. En fait, on parle
de cinq jours ouvrables, du 1er au 5 mars, là. S'il vous plaît, aidez les
parents d'enfants.
Donc, je conclus en vous disant : Le
plus important dans les prochaines semaines, c'est de s'assurer qu'il n'y ait
pas de visite dans les maisons. Je le répète, là, puis on l'avait dit, partout
au Québec, même dans les zones orange, les visites ne sont pas permises, sauf
si c'est une personne qui reste seule. Elle peut être visitée par une autre personne
seule. C'est tout, là. Donc, on ne peut pas aller faire des partys, faire des
soupers, malheureusement. Et les policiers, bien, on l'a déjà dit, là, ne sont
plus à l'étape de donner des avertissements. Ils sont à l'étape de donner des
contraventions. Ils en donnent actuellement, à peu près 1 000 amendes
par semaine, des amendes de 1 500 $. Donc, si vous vous retrouvez
dans une maison, dans une chambre d'hôtel, dans un chalet avec des personnes
qui n'ont pas la même adresse que vous, bien, il y a un risque que vous
receviez une amende de 1 500 $. Je pense qu'évidemment ce n'est pas
pour le plaisir qu'on fait ça, c'est parce qu'il faut vraiment faire attention
au virus pour les prochaines semaines.
Donc, je termine en vous disant : On
a quelques semaines difficiles devant nous. Le printemps s'en vient, mais, si on
veut un beau printemps, bien, il faut faire attention aux visites dans les
maisons pour les quelques prochaines semaines. Sinon, bien, je souhaite à tout
le monde une bonne soirée, puis on se souhaite un printemps hâtif.
Good evening, everyone.
The situation is improving, but our battle against the virus is not over. We
still have significant risks ahead of us. There are
nearly 800 COVID patients in our hospitals. Our nurses have been fighting the
virus for 11 months now. And there's the danger of variants, which are
even more contagious.
With the March break
coming up, we have to wait before turning other regions from red to orange.
There's one exception, the region of Outaouais, where the situation is stable. For other regions, we have to stay careful and wait
after March break. But, after discussions with Public Health authorities, we've
decided to reopen certain activities, starting February 26th. Movie theaters
will reopen in red zones. We'll allow activities for families in arenas and
swimming pools, and we'll allow outside gatherings of up to eight people. This
will allow parents to do activities with their children during March break.
The most important thing is to stay in your family
bubble. We don't want people renting houses with other families. I know some
parents will have to work during March break. I repeat that it's not a good
idea to ask grandparents to babysit children. So, I ask employers to be
understanding with them. Please give them a few days off if you can.
We still have difficult
weeks ahead of us, but spring is coming. But, if we want to improve the situation, we must avoid gatherings in
houses for the next few weeks. Thank you all.
Le Modérateur
: Merci, M.
le premier ministre. M. Legault, M. Dubé et Dr Arruda vont maintenant
répondre aux questions des membres de la Tribune de la presse d'abord en français,
ensuite en anglais. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, vous dites qu'on a encore, donc,
des semaines difficiles devant nous et vous dites qu'il faut être encore
prudent, mais vous permettez des allègements. Qu'est-ce que les Québécois
doivent comprendre du message, à ce moment-là, si vous dites qu'il faut être
beaucoup plus strict, que ça va être difficile, mais vous permettez beaucoup
plus de flexibilité dans les semaines à venir?
M. Legault : Bien, regardez,
ce qu'on dit, c'est : On garde le couvre-feu à 8 heures, qui est très
efficace, parce que, les gens, évidemment, c'est plus difficile d'aller visiter
les maisons quand il faut être de retour à 8 heures. On s'assure aussi que
les policiers surveillent qu'il n'y ait pas de mélange entre plusieurs familles
dans les maisons. Ça, ça reste.
Maintenant, les enfants sont en vacances
la semaine du 1er mars. Donc, de permettre certaines activités, comme
d'aller au cinéma, mais avec des masques, d'aller faire des sports intérieurs,
mais par famille, d'aller à la bibliothèque, d'aller faire quelques activités,
idéalement, puis le plus possible à l'extérieur, je pense que c'est une question
d'équilibre, une question de santé mentale et pour les enfants et pour les
parents. À un moment donné, on ne peut pas penser, là, que les parents vont
tous garder leurs enfants dans la maison pendant toute une semaine, là.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez aussi parlé de la possibilité pour une personne seule de visiter une autre
personne seule comme c'est déjà permis. Je vous ramène à la période des fêtes,
où il était permis pour une personne seule de visiter une famille, une autre
bulle. Est-ce que, ça, dans la semaine de relâche, ça peut être permis, par
exemple?
M. Legault : M. Arruda.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ce qu'on vise, c'est le minimum de rassemblements comme tel. Mais il y a
des personnes seules, par exemple une mère monoparentale qui a des enfants, qui
pourraient se joindre, effectivement, à une bulle, c'est la seule exception qui
serait permise. Mais là ce n'est pas... je vous dis bien honnêtement, ce n'est
pas dans une perspective de permettre des rassemblements de bulles
interfamiliales, c'est véritablement dans certaines conditions de personnes
seules qui ont... les personnes seules qui ont besoin d'aide, puis ça, ça se
maintient, comme on l'a toujours dit, là, mais c'est la seule condition, particulièrement
pour éviter le gardiennage par des grands-parents ou des personnes âgées, c'est
dans ce contexte-là, et pour éviter, en fin de compte, que certaines sous-populations
qui ont moins... qui sont plus isolées, moins de facilités, puissent bénéficier
de l'aide de quelqu'un.
Le Modérateur
:
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour à vous trois. J'aimerais savoir quelles sont les projections liées à la
semaine de relâche, quelles sont les modélisations. Parce que, lorsque vous
préparez des mesures comme ça, vous savez à quoi vous attendre. Avant Noël,
vous le saviez, qu'il allait probablement avoir des rassemblements qui allaient
probablement faire augmenter les cas, et c'est ce qui est arrivé.
Pour la semaine de relâche, est-ce que
vous vous attendez à ce qu'on ait une légère remontée des cas après la semaine
de relâche? Est-ce que vous vous attendez à ce qu'on se maintienne à un
plateau? Qu'est-ce qui est attendu avec les mesures que vous annoncez là? Parce
que probablement que la baisse ne va pas se continuer, là.
M. Arruda (Horacio)
: C'est
une bonne question, mais on aimerait ça... Les modèles sont variables selon le
respect que les gens vont faire des autres consignes. Il faut comprendre que,
oui, il y a une semaine de relâche, mais on arrête l'école. Puis on sait que,
des fois, dans l'école, il y a de la transmission. Si les gens restent dans
leur bulle, si les gens respectent les consignes, si les gens vont surtout
faire des activités à l'extérieur, on ne devrait pas voir une augmentation
importante.
La différence par rapport, peut-être, à la
période des fêtes, si vous me permettez, c'est que, dans les périodes des
fêtes, oui, il y a plus de rassemblements. Vous le savez, les gens veulent se
voir, c'est la période des fêtes, Noël, le jour de l'An. Dans la semaine de
relâche, il peut y avoir des activités entre deux familles, ou etc., mais si
les gens respectent les consignes, on ne devrait pas voir la flambée qu'on a
vue, je vous dirais, là, comme tel.
Mais, encore là, c'est toujours dépendant
des consignes. Ce n'est pas la semaine de relâche en elle seule qui est
dangereuse, c'est tout le comportement que les gens peuvent avoir. Et peut-être,
quand vous dites qu'on relâche, on ne relâche pas beaucoup, la majorité des
régions demeurent rouges. Ce qu'on fait, c'est qu'on permet, pour la semaine de
relâche, pour l'équilibre de la santé, un accès à des activités extérieures qui
sont moins à risque. Dans un aréna, si on ne fait pas de joute de hockey, le
risque est très faible. Dans une piscine, si on contrôle, le contrôle... le
risque est faible. Donc, on permet aux familles, à ce moment-là, de plutôt que
se retrouver enfermées à l'intérieur, de pouvoir aller à l'extérieur, de
pouvoir profiter d'un plateau technique qui, à notre avis, va permettre aux
jeunes de profiter de cette semaine-là.
Mme Prince (Véronique) : Comme
deuxième... Oui?
M. Dubé : ...juste un point. À
moins d'un changement important, là, demain, vous allez avoir beaucoup de
réponses de la part de l'INESSS et de l'INSPQ sur la modélisation qui va être
faite des variants. Parce que ça, je pense que c'est important d'avoir... Vous
savez, à chaque semaine, on vous donne l'information sur la modélisation des hospitalisations.
Étant donné toutes les questions qu'il y avait sur les variants, on a demandé
aux gens de l'INSPQ de venir présenter le travail du Dr Brisson demain.
Alors, je ne sais pas si l'heure est confirmée encore. Mais ça, ça va vous
répondre à plusieurs de vos questions parce que, dans le modèle développé, on
fait des simulations avec des taux optimistes ou pessimistes de ce qui va se
passer durant la semaine de relâche. Ça fait que je pense que vous allez avoir beaucoup,
beaucoup d'informations demain sur ces modèles-là.
Mme Prince (Véronique) : D'ailleurs,
juste une petite précision avant de poser ma deuxième question. Vous ne nous
avez pas dit il y avait combien de variants confirmés en ce moment. Mais je
vais quand même vous poser ma deuxième question.
M. Dubé : Vous avez le droit, vous
avez le droit.
Mme Prince (Véronique) : En
espérant avoir la réponse aux deux. Je voudrais savoir, on recrute à l'étranger
beaucoup des infirmières, 1 700 qui vont être recrutées à l'étranger et
200 préposés aux bénéficiaires. C'est cinq fois plus que les années précédentes.
Alors, est-ce que c'est parce qu'il y a trop d'infirmières qui ont quitté la
profession, il y a trop de retraites, elles sont trop exténuées par la
pandémie? Pouvez-vous nous expliquer un peu pourquoi cette année... on peut se
douter, là, mais pourquoi vous avez besoin d'aller chercher un nombre si
important d'infirmières à l'étranger?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
peux commencer, puis peut-être que le premier ministre pourra compléter. Mais
c'est sûr que ça fait longtemps qu'on dit qu'il manque des infirmières, puis il
en manquait, des infirmières, avant la pandémie. Donc, on a un enjeu là. Je
pense qu'on a des gens qui... même si on avait le bon nombre d'infirmières, on
a un personnel qui est épuisé. On l'a dit souvent. Donc, si on est capables
d'allonger des vacances, peu importe, je pense qu'on va… Je pense, c'est la
bonne chose, de faire du recrutement en ce moment.
J'aimerais dire aussi que, puis ça, c'est
dans les bonnes nouvelles, puis ça ne changera pas le recrutement, depuis
environ cinq semaines, c'est plus de 2 000 infirmières qu'on a
récupérées dans le réseau. Rappelez-vous, là, il y a un peu plus qu'un mois, on
avait presque 7 000 personnes qui étaient absentes pour toutes sortes
de raisons, et là on est rendus à un petit peu en bas de 5 000. Ça fait
que ça, c'est de la très, très bonne nouvelle. Mais, pour répondre précisément
à votre question, on va continuer de faire du recrutement pour être capables
d'avoir plus de personnel infirmier dans notre réseau. Je pense que c'est ça
que…
Bon, maintenant, sur votre question des
variants, on avait dit qu'on serait très transparents, là, je pense. Puis
j'aimerais ça que le Dr Arruda complète la réponse, mais moi, je me suis
engagé à être très transparent, une fois par semaine au minimum, pour vous
donner de l'information sur les variants. Alors, ce qu'on va faire à compter de
cette semaine, puis on va commencer ce soir, c'est qu'on va vous donner non
seulement le nombre de cas confirmés, ce qui est en ce moment 16 cas confirmés
de variants, 16, mais ce qu'on vous dit aussi, c'est qu'en ce moment, à
l'étude, là, suite aux différents appels que j'ai eus avec le Dr Arruda
hier, avec, entre autres, le groupe de santé publique de Montréal, avec
Mme Drouin, et Laval, parce que ce sont nos deux régions principales,
quand je vous parlais du Grand Montréal, là, c'est les deux, il y aurait en ce
moment en analyse, par criblage, là, qui ont été… Donc, on prend nos tests
positifs puis on dit : De ces tests-là, il y en a combien qui ont été
criblés? On a 86 cas qui sont sous analyse en ce moment, puis ça, c'est
pour les cinq derniers jours.
Alors donc, ça ne vous dit pas qu'il y a
86 cas de variants confirmés. Ils ne sont pas encore confirmés. On va les
appeler des cas probables. Mais c'est le genre d'information, maintenant, qu'on
va être très transparents puis qu'on va vous dire. Parce que, quand on s'est
vus la dernière fois, on parlait de 16 cas confirmés, qui avaient été
confirmés par séquençage. Là, maintenant qu'on a plus d'information avec le
criblage, je vous dis, il y a 86 cas qui sont en ce moment sous
vérification et qui vont…
Mais, en attendant, puis c'est là que
j'aimerais peut-être que le Dr Arruda… Moi, ce que j'ai demandé... Puis
j'ai été très réconforté des réponses de Mme Drouin, hier, et du
Dr Trépanier, à Laval, qui nous ont dit : Même si c'est uniquement
par criblage qu'on a l'information, même si ce n'est pas encore séquencé, on
agit sur ces cas-là comme si c'étaient des cas de nouveaux variants,
c'est-à-dire qu'on fait un isolement spécifique sur ces personnes-là pour être
sûrs que, quand on se fera confirmer... parce qu'habituellement le taux de
confirmation est assez fort, là, entre ce qui a été vu par criblage puis par
séquençage, on fait comme si c'étaient des cas de variants, d'accord?
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, M. le ministre de la Santé et puis Dr Arruda, je vais
faire du chemin là-dessus, là. L'institut Simon Fraser, hier, a publié un rapport
en disant qu'avec les variants il y a un potentiel d'explosion de cas de
4 000 à la mi-avril. Avec ce que vous annoncez comme mesures, c'est que ça
ne vous inquiète pas, là.
M. Arruda (Horacio)
:
C'est-à-dire qu'il faut comprendre qu'effectivement, les variants, là, quand
ils apparaissent, ils finissent par venir remplacer les autres souches. Si on a
une souche très transmissible puis qu'on n'arrive pas à la contrôler, si on ne
fait pas des traçages intensifs, puis etc., on voit l'explosion rapide s'installer.
Actuellement, on continue à avoir des baisses au Québec. Je ne dis pas qu'il
n'y a pas de variants, là, on vient de vous dire qu'il y en a probablement 86
qui sont précriblés, là, et qui vont être confirmés par après. Puis ça, ça
vient sur à peu près 925 tests qui ont été faits positifs.
Je pense que, oui, c'est un risque, mais
il faut voir qu'on va avoir la vaccination qui s'en vient sous peu, il faut
mettre dans l'équation, et on sait que la vaccination va réduire la... Et
d'ailleurs, on voit déjà les effets sur les personnes en CHSLD, RPA, etc. Donc,
la vaccination va être un élément important. Et puis l'activité, là, puis là je
tiens à vous le dire, indépendamment même du criblage, dès qu'on sent qu'il y a
une souche hypertransmissible, disons qu'on a une situation, là, où vraiment,
là, il y a trois cas, puis le lendemain on est rendus à 20 et quelques cas,
puis etc., on intervient comme si c'était un variant. Parce qu'à date on
connaît les variants de U.K., du Brésil, etc., mais rien ne peut nous dire
qu'on ne pourrait pas avoir un variant qui émergerait au Québec. Donc, oui,
effectivement, si les mesures ne sont pas au rendez-vous.
Vous savez, dans les faits, le variant,
là, il ne sautera pas sur les gens, s'il n'y a pas de transmission. D'où l'importance
de maintenir ça. Et dans les pays où c'est arrivé, c'est arrivé... c'est monté
en flèche, mais, rapidement, les interventions ont permis de le contrôler. Ça
fait que, moi, je pense que c'est des hypothèses. Puis on a des courbes, là,
vous allez les voir demain, là, qui vont vous être présentées, la chose qui est
la plus importante, c'est l'adhésion aux consignes. Vous allez le voir, il y a
des modèles qui vont vous être présentés demain, là, il y a des hypothèses
d'importation de variants ou pas, mais c'est vraiment l'adoption des consignes.
Si les gens respectent les consignes puis qu'il y a une grande, je vous dirais,
une forte proportion de gens qui respectent, à ce moment-là, le virus ne peut
pas se présenter.
M. Dubé : Peut-être, M. Laforest,
juste faire une précision, là, sur ce que le Dr Arruda vient de dire. Il y
a effectivement en ce moment 86 cas qui sont sous examen, mais il faut
faire attention au dénominateur parce que, lorsqu'on dit que c'est sur
900 cas, dans certains cas, ça donnerait l'impression que c'est 10 %
des cas, mais le dénominateur n'est pas encore confirmé. Je vous donne un
exemple. Dans les cas qui ont été envoyés au CUSM, c'est, par exemple, les cas
de Stanislas, bien, on a pris une éclosion très forte où il y avait des cas
puis on les a mis... En ce moment, moi, j'aimerais mieux attendre. Je vous
donne l'exemple, quand on a discuté avec Laval, hier, le pourcentage des cas
positifs est plus dans le 2 % à 3 % que dans le 10 %. Ça fait
que je voudrais faire attention qu'on ait un échantillon plus long. Moi, je
pense que, dans la prochaine semaine… c'est ce que je m'étais engagé, à vous
donner les réponses d'ici vendredi. Est-ce qu'on aura 75 % ou 100 %
de tous nos cas criblés qu'on vous aura donnés? Je pense qu'on va être dans
cette zone-là. Mais ce qui est important de savoir, c'est quel pourcentage des
cas positifs deviennent des variants.
Je vous donne l'exemple de Laval, là. La
grande région de Laval, on est plus dans le 3 %. Ça fait qu'il faut faire
attention, en ce moment, d'avoir un échantillon assez large. Ça va?
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, il y a une fatigue, il y a une lassitude. Est-ce que le ton
infantilisant de : Je vous donne ceci, il va arriver cela, ça fonctionne
encore, compte tenu que les Québécois sont vraiment écoeurés, là?
M. Legault : Bien, écoutez, je
comprends que des personnes sont tannées, puis j'aurais le goût de vous dire :
Moi aussi, je suis très, très tanné de parler de la pandémie puis j'aimerais
ça, parler d'autre chose. Mais, à un moment donné, on n'a pas le choix. On n'a
pas le choix. Actuellement, avec le variant, avec toutes les raisons que je
mentionnais tantôt puis la situation dans nos hôpitaux, on n'a pas le choix que
de continuer à faire attention.
Donc, on a heureusement un vaccin qui s'en
vient. Donc, on voit la lumière au bout du tunnel. M. Trudeau nous confirme que
toutes les doses qu'on est supposés de recevoir le 31 mars, on va les
recevoir, puis toutes les doses d'ici septembre, donc...
Mais on n'a pas le choix, je vous dirais
ça, là. Je comprends qu'il y en a qui sont tannés, mais on n'a pas le choix.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que je comprends que c'est du 26 au soir au 7 ou si c'est étendu jusqu'à tant
que ce ne le soit plus? Est-ce que c'est juste pour la semaine de relâche?
M. Legault : Moi, je comprends
que c'est pour de bon.
M. Bossé (Olivier) : Oui?
M. Legault : Oui, jusqu'à
preuve du contraire.
M. Bossé (Olivier) : Oui,
c'est ça. Évidemment, je pense que la question est plus pour...
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je pense que la situation va être réévaluée, là. Moi, je pense que, là,
on se concentre autour des éléments qui vont jusqu'à la fin de la période de
relâche scolaire. Puis je pense qu'à peu près une semaine avant, là, comme on
fait toujours pour anticiper les choses, on va réévaluer la situation. Puis ça
veut dire toute une série de spectres, là. Ça veut dire peut-être que des
régions qui sont rouges vont pouvoir passer à l'orange, selon ce qu'on va voir
puis observer. Et puis, moi, je pense qu'il est trop tôt encore pour vous le
dire, mais il ne faut pas se le cacher, l'arrivée des vaccins, là, c'est vraiment
l'espoir. On est dans ce que j'appellerais... Puis moi aussi, je peux vous dire
que je suis vraiment tanné de la COVID-19, comme tout le monde, mais ce qu'il
faut comprendre, c'est que, là, on est vraiment dans le dernier marathon. On
est en train d'abaisser, notre système de soins est en train de récupérer, nos
ressources ont encore besoin d'une certaine pause, là, mais c'est
véritablement, je vous dirais, là, les derniers kilomètres du marathon qui sont
là.
Mais plus on va avancer, plus on va être
capables, probablement, de... Mais l'importance encore, c'est l'adhésion aux
consignes. Prenons, par exemple... Là, on a ouvert les centres commerciaux, on
a ouvert plein de choses, mais il ne faut pas que les gens se rassemblent. C'est
ça qui est important. L'adhésion des consignes va nous permettre de maintenir
des choses ouvertes et d'éviter des éclosions. Et ça, c'est vraiment majeur,
l'adhésion aux consignes.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question était sur les sports organisés, encadrés. Je sais, docteur...
Bien, vous en avez tous... vous avez discuté beaucoup avec les fédérations.
Comment on peut dire : Oui, vous pouvez venir prendre un bain libre, mais
un club de natation ne peut pas nager?
M. Arruda (Horacio)
:
...comme je vous l'ai dit, là, il faut comprendre que ce qu'on a allégé, entre
guillemets, puis que certains vont trouver qu'on n'allège pas assez et que
d'autres vont dire qu'on allège trop compte tenu des variants, là... C'est toujours
l'enjeu de cet équilibre qui est excessivement... qui est discuté, rediscuté,
rediscuté avec mes directeurs, puis etc.
Essentiellement, là, c'est qu'on se
concentre... Là, actuellement, il y a une semaine de relâche, puis on s'est
concentrés sur des activités à faible risque pendant la semaine de relâche. C'est
vraiment ça. Après le 8 mars, ça va être autre chose. Puis on est très
conscients des effets pervers de ne pas permettre à des jeunes de faire du
sport, de jouer au hockey, etc., là. Je peux vous dire qu'on nous le rappelle,
puis on y pense à chaque jour, mais là on se concentre sur la semaine de
relâche. On donne des activités avec des allègements, cinéma pour ceux qui
n'aiment pas le sport, sports intérieurs pour certaines activités, piscines,
puis etc., mais après ça on va réévaluer.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. le
premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda, il y a deux
spécialistes, depuis quelque temps, des chercheurs très reconnus au Québec,
entre autres le Dr Kobinger, qui dénoncent un peu le fait... le manque de
financement lié à la recherche sur la vaccination. M. Kobinger dit :
On avait un vaccin qui était en développement. Si on avait eu de l'argent du
fédéral, ça nous a été refusé, on aurait pu lancer ça. Il y a le Dr Denis
Leclerc, pendant le temps des fêtes, qui, lui, disait — c'est un
autre chercheur de l'Université Laval : Pourquoi ne pas créer un centre de
recherche sur les vaccins, au Québec, pour mettre un terme à cette dépendance
qu'on a des compagnies, par exemple, internationales, ou encore du fédéral, qui
négocie avec les compagnies internationales?
Est-ce que c'est quelque chose à laquelle
vous pensez, M. Legault, de faire... de financer une espèce de centre des
vaccins, finalement, là, qui permettrait d'être rapides, finalement, quand
survient une pandémie comme celle-là?
M. Dubé : Bien, je peux peut-être
commencer, M. Lacroix...
M. Lacroix (Louis) : Bien sûr.
M. Dubé : ...puis je donnerai
la chance au premier ministre de répondre parce que, quand on parle d'autonomie
au Québec, je pense que c'est à lui de répondre. Mais, moi, j'ai eu un message
très clair. J'en ai parlé avec le ministre de l'Industrie et du Commerce aussi.
Pour moi, là, il faut faire un parallèle qui est très simple à faire. On a
réussi à gagner notre autonomie dans les équipements de protection, dans les EPI.
Rappelez-vous les décisions qu'on a prises, là, juste après la première vague,
de s'assurer qu'on avait une fabrication au Québec de nos équipements
protecteurs, de protection, comme, les N95, c'est un très bel exemple. On veut
faire exactement la même chose, parce que je pense qu'avec les vaccins c'est
encore plus structurant, c'est encore plus important.
Puis je pense que, quand on a eu les
discussions avec le Dr Kobinger, que mon cabinet lui a parlé, on a dit :
On sait que la décision de vous appuyer ne permettra peut-être pas d'avoir le
vaccin pour la présente pandémie. Mais on a dit : Ce n'est pas grave, il y
aura d'autres choses, il y aura d'autres occasions. Puis je pense qu'on va
mettre toute l'énergie, je l'ai dit aujourd'hui, on va mettre toutes les
ressources nécessaires pour l'appuyer dans ses recherches au cours des
prochaines semaines. Pour être très clair, là, on est là.
M. Legault
: Bien, de
façon plus générale, il n'y a pas personne, je pense, qui souhaiterait plus que
moi qu'on soit autonomes dans le domaine des médicaments. Mais à un moment
donné... Il y a des choses qu'on va pouvoir faire, puis qu'on va faire, puis il
y a des choses que ce n'est pas réaliste de faire. Est-ce que, demain matin, le
Québec est capable d'avoir un Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson ou
AstraZeneca, une compagnie de cette taille-là? Ce n'est pas réaliste, là. On
parle de plusieurs milliards de montants investis à chaque année en recherche.
Vous savez, dans l'histoire du Québec, on a failli, à un moment donné, avoir
une pharmaceutique, qui s'appelait BioChem Pharma, bon, puis des gens qui
étaient là avant moi ont décidé, à un moment donné, de la laisser vendre à des
étrangers. Mais il y avait un produit, à l'époque, là.
Donc, il faut être raisonnables. Mais
honnêtement, moi, c'est un objectif que je me donne, puis j'en ai discuté avec
Pierre Fitzgibbon, le ministre de l'Économie, le plus possible, là, d'être
autonomes partout, dans tout ce qu'on a besoin dans le domaine de la santé,
puis ça inclut des médicaments, puis il y a beaucoup de possibilités aussi. Si
on avait eu une capacité de fabriquer, on aurait peut-être pu convaincre une
des grandes pharmaceutiques de nous laisser les fabriquer nous-mêmes. Donc, il
y a beaucoup de façons...
J'entendais Québec solidaire, là, parler
de Pharma-Québec, là. Bien, on est tous d'accord pour être plus autonomes. Il
faut juste, à un moment donné, être réalistes puis se donner une stratégie qui
est jouable. Mais, oui, on doit être plus autonomes dans tout ce qui est
fournitures médicales, dans tout ce qui est médicaments, d'être le plus
autonome possible. Puis ça fait partie de nos objectifs puis de nos priorités.
M. Lacroix (Louis) : Mon
autre question porte sur un autre sujet. Le Parti québécois aurait utilisé,
selon mes informations, la liste électorale pour vérifier les adresses de
résidence de vos fils, ce qui contrevient, en fait, à la Loi électorale, là.
C'est interdit de faire ça. Les listes sont fournies aux partis pour une
utilisation soit en campagne électorale ou encore du financement politique.
Alors, comment vous réagissez à ça?
M. Legault : Écoutez, moi,
j'ai dit tout ce que j'avais à dire des déclarations de Paul St-Pierre
Plamondon puis du PQ, là. Donc, si vous avez des questions, posez-les à Paul
St-Pierre Plamondon puis au PQ, là. Moi, je n'ai rien à ajouter.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour à vous trois. M. Legault, vous avez beaucoup mis l'accent sur : On
est là-dedans pour quelques semaines encore. Bon. Est-ce qu'on doit comprendre
qu'il faut tenir le coup jusqu'après la relâche? Et donc qu'après la relâche il
serait probable que des régions basculent à l'orange?
M. Legault : Bien, écoutez, si
je pensais qu'il n'y a pas de chance que les cinémas restent ouverts, je ne les
aurais pas ouverts, là, parce qu'on ne veut pas commencer à jouer au yoyo. Par
contre, il y a un bout qu'on ne contrôle pas, entre autres l'impact du variant.
Bon. De l'autre côté, le bout qui s'annonce bien, c'est la vaccination. Si on
arrive à être capables... Là, on est rendus dans les RPA, on a fait les CHSLD,
on a fait une partie du personnel. Si on est capables de faire toutes les RPA puis
éventuellement tous les gens qui ont plus de 65 ans, on va être en voiture, là,
tu sais? Puis on serait capables d'en avoir une bonne partie de ça de fait en
mars.
Donc, ça dépend de la vitesse à laquelle
les vaccins vont arriver. Est-ce qu'ils vont tous arriver le 31 mars, ou si on
va en avoir graduellement pendant tout le mois de mars? Puis comment ça va
évoluer, là? On va vous revenir, comme on le fait, actuellement, toutes les
deux semaines. Ça veut dire que, dans la semaine de relâche, là, probablement
le mardi de la semaine de relâche, je pense que ça va être le 2, bien, on va
venir vous dire ce qu'on fait la semaine suivante. Mais il y a un bout, là…
Bien honnêtement, celui qui est capable de prédire combien on va avoir
d'hospitalisations dans deux semaines, là, bien, j'aimerais ça, le savoir, là. Donc,
on fait notre possible. On va dans la bonne direction. J'espère que les Québécois
vont être prudents pendant la semaine de relâche puis qu'on ne vivra pas ce
qu'on a vécu pendant le temps des fêtes. Puis, si c'est le cas, bien, oui,
c'est possible qu'on ouvre davantage le 8 mars.
Mme Lévesque (Fanny) :
O.K. Et donc, en précision, c'est la même chose, je comprends, pour le
couvre-feu?
M. Legault : Oui.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bon. Maintenant, M. Dubé, vous parliez, là, que vous avez pris l'engagement
la semaine dernière d'avoir du criblage sur 100 % des échantillons
positifs dans le Grand Montréal. Donc, c'est toujours réaliste qu'on arrive à
ça d'ici la fin de la semaine? Puis, par rapport au séquençage, on parlait de
8,5 % la semaine dernière, là, on en est où exactement?
M. Dubé : O.K. Je vais
commencer par le criblage. De mes discussions, pas plus tard qu'hier soir,
comme je vous disais, on me disait que, dans certaines régions, parce que, si
on prend le Grand Montréal, là, c'est à ça que je me suis engagé, il y a des
gens qui sont déjà rendus à 100 %, Laval, je vous ai donné l'exemple.
Montréal est plus entre 25 % à 30 % déjà. L'engagement qu'on m'a
confirmé hier, c'est qu'à la fin de la semaine, si tout se déroule bien, tous
les cas qui auraient été... les cas positifs de la semaine, à 75 %,
auraient été criblés. Moi, je leur en demande plus, là, mais on s'est engagé à
me donner au moins 75 % des cas criblés pour vendredi. Ça voudrait dire
que, si c'est à 75 % vendredi, ça veut dire qu'ils seront rendus à
100 % lundi à cause de la progression. Donc, il y a une commande très
claire, comme je vous avais dit, j'en ai reparlé encore avec le Dr Roger
ce matin, avec Mylène Drouin et Dr Trépanier deux fois depuis hier.
Dr Arruda est avec nous là-dedans, on va suivre ça de très, très proche.
Maintenant, sur le séquençage, Dr Arruda, peut-être juste nous dire où on
est rendus.
M. Arruda (Horacio)
:
...dans les phases initiales, 100 % des doses qui vont avoir été détectées
par criblage vont être séquencées, c'est-à-dire que, disons qu'on a
83 criblages actuellement dans les phases initiales, on va le faire...
100 % des cas vont être séquencés. C'est-à-dire que, sept à 10 jours
plus tard, il va en avoir... les 83 vont avoir été au séquençage, le temps
d'avoir les résultats.
Mme Lévesque (Fanny) :
Et quand vous parlez de façon générale... Oui.
M. Dubé : Si j'ai bien
compris la question de Mme Lévesque, Dr Arruda, c'est plus de dire :
On est rendu à quel pourcentage de séquençage? On était rendu à 8,5 % de
nos séquençages en général. Je ne pense pas que ça a tant évolué que ça, à
moins que le Dr Arruda...
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, on est encore autour de 8,5 %. Ça va monter, comme on l'a dit, à
10 % puis à 15 %. Ça, c'est sur les totaux, O.K.? Mais, sur ceux
qu'on a détectés, là, je ne sais pas si vous me comprenez, là, sur les totaux,
ça va être toujours fait un peu de façon aléatoire pour détecter des nouvelles
souches, mais celles qui ont déjà été identifiées par criblage, ceux-là,
100 %, vont aller au séquençage.
M. Dubé : C'est bon? Merci.
Le Modérateur
: Merci.
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, j'aimerais revenir sur le couvre-feu. Vous
avez continué à dire que c'est l'une des mesures les plus efficaces pour
contrôler la transmission de la COVID-19. Est-ce qu'on peut croire que ça va
être une des dernières mesures en place au Québec?
M. Legault : Bien, écoutez,
là, si on était certains que les gens ne visitent pas d'autres maisons, on
n'aurait pas besoin du couvre-feu, là. Donc, c'est une question aussi... M.
Laforest le disait tantôt, les gens commencent à être tannés, là. Donc, comment
tannés ils vont être dans une semaine, dans deux semaines, dans trois semaines?
C'est difficile de répondre à votre question.
Mais c'est certain que c'est un bout qui
est difficile pour le gouvernement à contrôler, le bout de ce qui se passe dans
les maisons. Tu sais, on peut, jusqu'à un certain point, un peu contrôler ce
qui se passe dans les écoles, dans les entreprises, mais ce qui se passe dans
les maisons, bien, il y en a beaucoup, c'est difficile. Si on s'assure que tout
le monde est chez eux à 8 heures, ça veut dire qu'il n'y en a plus, de
visite dans les maisons après 8 heures, là. Donc, c'est efficace.
M. Carabin (François) :
Merci. Et pourquoi ne pas avoir attendu après la semaine de relâche? Je reviens
un peu sur les questions des collègues, mais pourquoi ne pas avoir attendu
après la semaine de relâche pour ouvrir les cinémas, ouvrir les piscines?
Est-ce qu'il n'y a pas un risque de rassemblements, justement?
M. Legault : Bien, comme je le
disais tantôt, là, je me mets à la place des parents. J'ai été parent moi-même,
là. Je ne sais pas si vous êtes parent, là. Mais vous avez deux ou trois
enfants, là, de cinq, 10 ans, pendant une semaine à la maison. Qu'est-ce
qu'on fait avec les enfants, là, tu sais? On devient un peu comme un G.O., là,
dans un Club Med, il faut trouver des activités. Puis le cinéma, bien, c'est
une belle activité. Aller à la bibliothèque, c'est une belle activité. Aller
jouer dehors, aller à l'intérieur à la piscine, à l'aréna, c'est des activités
qui peuvent occuper les enfants. Donc, c'est important, comme je le disais,
pour la santé mentale des enfants et des parents. Et, bien, on a eu des bonnes discussions
avec la Santé publique, puis la Santé publique est d'accord.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier... Oui?
M. Arruda (Horacio)
: C'est
des activités qui sont à moindre risque. C'est ça qu'il faut comprendre, c'est
des activités qui sont à moindre risque. Dans les cinémas, on y va, un, ils
vont porter les masques de procédure, ils sont assis, ils sont à une certaine
distance les uns des autres, donc, ça, on considère... Puis il n'y a pas eu
d'éclosion associée à ces phénomènes-là. Donc, on ouvre des activités à moindre
risque. Dans une grande patinoire qui n'est pas hyperachalandée, parce qu'il va
y avoir du contrôle de l'achalandage, on va s'assurer que les gens aient les
deux mètres, puis etc., c'est des activités peu à risque.
Le Modérateur
:
J'allais donner la parole au collègue Charles Lecavalier, mais je vais la
donner à Marco Bélair-Cirino du Devoir, oui.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Alors, pour faire... pour continuer sur la lancée de mon collègue Carabin,
donc, pourquoi les cinémas, mais pas les salles de concert, de spectacle, les
maisons de théâtre?
M. Legault : C'est une très
bonne question.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Qui a dit non?
M. Legault : Parce que les
enfants vont souhaiter aller voir un film. Ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, bien, une salle de spectacle, ça prend aussi un certain temps.
Donc, on a eu des discussions avec mon cher ami, M. Guzzo, puis tous ceux qui
ont des salles de cinéma, là. On pense que ça va être possible pour le 26
février d'avoir des films. D'avoir des productions dans des salles de spectacle
d'ici le 26, qui est vendredi de la semaine prochaine, ce n'est pas très
réaliste, puis, bien, je pense qu'on peut occuper plus d'enfants avec des
cinémas.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, bonjour à vous trois. Bien, justement sur le même sujet, est-ce que ces
petits allégements là pour la semaine de relâche, est-ce que c'est une demande
du politique, là, qui voulait justement donner un peu d'air aux familles, ou ça
vient de la Santé publique?
M. Arruda (Horacio)
:
Ça vient de... Je vais me permettre de répondre. Ça vient de la Santé publique,
parce qu'on est conscients de ce que ça peut avoir comme effet dans le
comportement. Premièrement, on préfère que les gens aillent faire des activités
à l'extérieur, notamment dans la région montréalaise, à huit... puis qu'on
l'augmente à huit, comme pour éviter les gros rassemblements, les gens qui
s'enferment à la maison, et puis on est conscients des effets sur la santé
mentale du besoin de respirer un peu et d'avoir des activités différentes pour
les jeunes. Ça fait que... Puis, comme je l'ai dit encore, on considère que ce
sont des activités à faible risque. Ça, je pense que c'est important, là, parce
que c'est des activités qui sont contrôlées, les gens s'assoient à un endroit.
Ce n'est pas... On n'a pas ouvert les récréathèques ou les endroits où les gens
peuvent interagir avec des boules, puis etc., on est véritablement dans les
activités à faible risque.
M. Lecavalier (Charles) :
Bien, Dr Arruda, justement, il y a plusieurs régions, là... Bon, l'Outaouais
tombe en zone orange, mais il y a plusieurs régions où la situation est quand
même assez bonne, là. Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, on est en
dessous des barèmes qui avaient été fixés par les santés publiques régionales
pour passer à l'orange. Je comprends que c'est le variant qui fait vraiment
craindre, là, mais dites-nous... Puis je sais que vous allez parler des modèles
demain, mais dites-nous, là, c'est quoi, vraiment, le risque dans le nombre de
cas, par exemple, journalier qu'il peut y avoir si on passe en zone orange tout
de suite à Québec puis que le variant s'installe?
M. Arruda (Horacio)
:
On l'a toujours dit, puis ça, c'est le danger, là, quand on va prendre un
chiffre, que c'est le seul chiffre qui va fonctionner, puis je tiens à vous
dire que la discussion qu'on a eue, là, avec les directeurs de santé publique
est unanime, à part l'Outaouais, qui avait une stabilité à des faibles taux,
etc., plus d'hospitalisations, l'effet qu'à Ottawa, de l'autre côté, c'est
orange aussi. Imaginez-vous, là, si les gens quittent l'Outaouais pour aller à
Ottawa manger, alors que de notre côté...
Ça fait que, là, dans le fond, ça, ça a
été discuté. Pour toutes les autres, ça ne fait pas assez longtemps qu'on a une
stabilité importante. Puis il faut prendre en considération l'impact sur le
système de soins, la capacité de retraçage. Puis les gens veulent véritablement
redescendre plus bas encore pour que, si jamais ça se met à remonter, on ne se
retrouve pas dans des situations où on va mettre en péril le système de soins.
C'est une prudence qui est là à cause, bien entendu, du nouveau variant.
Il y a aussi une question de regarder
qu'est-ce qui est autour, hein? Si on a des zones qui sont trop différentes,
une à côté de l'autre, il y a des mouvements de population qui vont être
entraînés. Ça fait que tout ça va être réévalué. Et ça a été unanime, là, je
veux dire, on en a discuté, là, pour ce qui est de la prudence avec les
nouveaux variants, avec les zones qui se sont stabilisées. Même s'il y en a
qui, techniquement, sont dans l'orange en fonction du chiffre, les autres
facteurs viennent amener à une décision. C'est un équilibre qui est pris dans
tous ces éléments-là, le nombre de cas, le nombre d'hospitalisations, le nombre
d'éclosions, la capacité de retracer et puis la question du nouveau variant
puis de ce qui se passe alentour.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Je
vais poser maintenant ma deuxième question. M. Legault, votre gouvernement
appuie-t-il le projet de loi C-21 visant à resserrer le contrôle des armes
d'assaut et des armes de poing qui a été déposé aujourd'hui à la Chambre des
communes?
M. Legault : Bien, la première
chose qui nous achale, c'est qu'on délègue des pouvoirs aux 1 100 municipalités
au Québec. Donc, ça veut dire que, techniquement, il y aurait 1 100 règlements
différents. Ça, je ne comprends pas. Nous, évidemment, on est prêts à le
prendre, ce pouvoir-là, là. Plus on se fait donner des pouvoirs par Ottawa,
plus on aime ça, mais on a un gros problème avec le fait que des pouvoirs
soient délégués à des municipalités, compte tenu du grand nombre. Puis je pense
que ça devrait être la même chose pour tout le monde.
Maintenant, sur le fond du dossier, est-ce
que c'est suffisant? C'est sûrement un pas dans la bonne direction, mais on
voit un sérieux problème avec la délégation, là, de certains pouvoirs aux municipalités.
Le Modérateur
: Merci.
On passe maintenant aux questions en anglais avec Philip Authier, The
Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good evening. A little
«précision» for Dr. Arruda or Mr. Dubé. 16 confirmed variants, 86 likely
suspected. Can you tell us where the 86 mostly are, and is it still the UK
variant? Are there any other ones that have appeared in the… now that you're screening
so closely?
M. Dubé : I'll answer yes to both questions, mostly in Montréal and mostly UK. And doctor… can
confirm, but I think that those are the discussions we had last night with Dr.
Drouin and Dr. Trépanier of Laval. But mostly to both of your questions.
M. Authier (Philip)
: And your screening level in Montréal is still between 25% and 30%?
M. Dubé : Well, it's too early to put a percentage because we're looking at
the last five days, we're looking at certain screening... «criblage» is
screening, I just want to make sure... that has been done, some by the CSUM,
some are still to be expected by the CHUM. So, I think it's too early to... how
do we say... the denominator. We know the 86 is good, but we don't know how
many positive cases. So, I wouldn't be prudent to put a percentage. The only
percentage that we agree on is approximately 3% in Laval, but I think, more
than that, this is the reason I...
M. Authier (Philip)
: Positive, you mean?
M. Dubé : Yes, that's right. So, if, in Laval, they have... I'll give you an
example. They had 60 cases yesterday, positive cases in Laval. If they have a
3% positive new variant, they would have roughly two cases that are probable
cases to be confirmed by sequencing, OK.
M. Authier (Philip)
: And to follow up on Mr. Lecavalier's question, you've said that the risk, Premier... there's still risk out
there, there's still a lot of risk. Are you sending a mixed message to the
public? Because some people, the average person will see : OK, movie theaters are opening up, we can go
to the pool. Maybe they're going to let loose, and it will be too loose. And is
it not... does that not represent a serious challenge to control the variants
in the pandemic?
M. Legault
:OK. What I
understand, and maybe the question can be completed by Dr Arruda, is that the risk we see is really in
houses, people meeting other people and transmitting the virus. So, if you
have, let's say, 50 people in a movie theater place, with masks, at two meters
from each other, the risk is not very high. But if you start having people
visiting other people in houses, there, there's risk. And that's why I'm asking
all Quebeckers : Be
careful. If we want to continue to give chances to people to see each other,
you have to be careful what's happening in houses.
M. Arruda (Horacio)
: ...exactly the case. That's really the thing. It's places where the
risk is monitored, because there are people looking, making new seat over there
and over there. It's not crowding places in that way. It's going to be the same
thing for arenas, and it's going to be the same thing for swimming pools.
M. Legault : And that's why we keep the curfew at 8 :00 p.m. in red zones.
It's efficient to make sure people don't meet with other people in houses.
Le Modérateur
: Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good evening. Premier Legault, you
were just talking about the high risk of transmission in private homes.
Earlier, you said : Spring is coming. And I detect in that you're trying
to give Quebeckers a sense of hope,
there's a new season, and we're going to get through this, but there is still a
bit of time to go. So, what targets do we have to reach before we can entertain
the possibility of going into other people's homes? Or is it too soon to
establish a target, because it's a moving target, given the variants? You're
trying to give people hope, but we don't have any clarity.
M. Legault : Yes, but, of course, we have many elements where it can move. You
have the variants, you have what's happening in our hospitals in each region
and of course what's happening with vaccines. Because if we succeed in the next
few weeks to have all vulnerable people vaccinated, it will be a complete new
ball game. And then you would be able to start thinking about starting meeting
other people in home houses. So, the vaccine is very key. What's happening with
the variants also is key. So, unfortunately, we don't control all those risks.
Mme Johnson
(Maya) : And just a follow-up question. We're approaching one year since
we went into that full lockdown and we put Québec on pause. Is there a possibility of doing that again?
M. Legault : I hope not. I hope not. And I think that it's incredible when you
think that, before one year, large companies were able to find a vaccine. It's
incredible. So, now, it's a question... it's a matter of months before everybody be vaccinated. So, if
you don't have new virus, it will be OK.
Le Modérateur
: Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good day. You have community groups and
also a city counsellor in Montréal asking... putting pressure to have
race-based data to see which communities are the most affected by COVID-19. And
also, you have the National Advisory Committee on Immunization trying to see...
trying to convince authorities to have racialized
communities to be vaccinated because they are vulnerable. What do you think
about this? Shall we have race-based data? And shall we put racialized
communities as a priority to be vaccinated?
M. Arruda (Horacio)
: I think the issue about race is a little bit… because it's not the
fact that it's a race, it's the fact of the conditions of the person who lives.
And I think that this information is available, I would say… like, for Montréal, for the Public Health from Montréal, they know exactly which are their communities. And even they
translate information in
different languages. They work with the Red Cross, with the fondation Trottier
to adapt their intervention to that.
I think that we use that
sometimes for some diseases where there is a racial effect of the disease
because of the genetics. But, most of the time, it's not the race which is the
problem, it's the conditions of the person, poverty, crowding in houses, and I
think that it's why… It's those elements that are more important for me, which is the revenue, which is how many kids, the
university level. For me, that's the factors that can affect and explain why
those communities are… more diseases and more side effects.
Mme Senay (Cathy) : Just to clarify your point, Mr. Legault, you said that you're
reopening, basically, cinemas for kids, but then you're not reopening, at the
same time, theaters or concert halls. Don't you want to send a message to
adults, like 65 years and older, to hang on and to send them a message of
hope? Because they're really getting tired of the whole situation and feeling that we have to
protect them all the time.
M. Legault : Yes. For me, the risks in a theater and in a cinema are quite
similar, all right? The reason why we choose the cinemas is because we have
many children, I think it's a million, that will be in vacation for one week,
on March 1st week. So, we have to limit the number of openings and we
choose the one that is helping families. But I don't want to reopen all the
theaters. Of course, it's longer to prepare a new show than to get a movie from
wherever.
Le Modérateur
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good evening. I wanted to return to a question that one of my
colleagues asked in French earlier about what your expectations are coming out
of the March break. She mentioned that, at Christmas, we had certain
expectations that we were going to see the numbers increase. And I'm wondering
if you can tell us where your projections are right now because you said that
you don't want to have this yo-yo effect where we reopen cinemas and then we
realize : Oh! OK, in a
couple weeks, we have to close them down. But that might be the case if people
do get together during this break. So how can we counter that, I guess, it's my
question?
M. Dubé : Yes, this is the reason again, just for very high transparency,
that we're having this briefing tomorrow morning with INSPQ and Dr. Brisson.
Because what we asked him, and we ask this question every week, but in light of
the variants, we said : Give us simulations and we'll make that public
tomorrow. What are the simulations, including the week of… I forgot the
«relâche». How do we say «relâche»? The spring break, sorry, I had a blank. So,
we asked Dr. Brisson and his team to give you the sort of curves that we see,
the same way we look at those curves for hospitalizations. We asked him the
same thing. What happens if this happens in the spring break? Or, are we
optimistic? Are we, you know, normal? Are we really pessimistic? So, you will
have all that information.
And one of the things
that lead the discussion on variants is at what rate do we get those new
variants. In countries that we have looked at, in Ireland, in UK, it's very
clear that if the variants are limited very at the beginning and the right
measures of confinement are done, countries have been able to limit the impact
of those variants. And this is the reason we're saying not only we have the
vaccine, but let's make sure that we keep those measures… those sanitary
measures very clear. So, you'll have those simulations tomorrow morning, I
think I don't have the precise time, but you'll get the warning. That is very
important, to answer your question tomorrow.
M. Legault : I will add… One important difference between Christmas and March
break, it's the curfew. At Christmas we didn't have the curfew. I think that
with the curfew at 8 :00 p.m., definitely, it reduced the number of
contacts.
Mme Fletcher (Raquel) : My second question is about the 1 700 nurses that you are
recruiting abroad. I know you were asked in French, but, in English, can you explain
why this is necessary?
M. Dubé : Well, because, first, as I said, our nurses and, I would say, in
general, our employees are tired. They had, you know, a terrible year, and we all know that. So, even though we have
some good news, and some of those good news is we got back about 2,000 of them over the last five weeks, that's very good news… We
have been able to increase the number of students at the D.E.C.-bac, that we
call. Almost 500 of them decided to postpone their studies for one or two
sessions and come. In addition, if we hire people coming from abroad… I think
it's a combination of factors that… We want to make sure that we have as many
employees, as many nurses in our personnel. So, we'll continue hiring, because
they had a tough year. So, if we can give them additional holidays… I think
they mostly deserve it, for sure.
Le Modérateur
:
Avant de mettre fin au point de presse, je vais poser une question qui a été
transmise par Allison Lampert, de Reuters, qui est adressée au premier ministre.
Elle souhaite connaître votre réaction à la mise au point de Transat au sujet
de l'arrangement avec Air Canada. Elle se demande si vous êtes inquiet que le
rachat de Transat par Air Canada peut être annulé à tout moment compte tenu de
la situation financière précaire du transporteur.
M. Legault : Vous voulez
que je réponde en français ou en anglais?
Le Modérateur
: ...en
français.
M. Legault : En français.
O.K. Bon, parfait. Bien, écoutez, oui, j'ai une certaine inquiétude. Donc, on a
eu des échanges hier soir avec les personnes concernées. Donc, effectivement,
il y a une possibilité que l'entente entre Air Transat et Air Canada ne soit
pas respectée ou n'aille pas jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'on appelle, en
anglais, le «closing». Donc, d'autant plus important qu'on regarde d'autres
alternatives. Mais c'est certain qu'on ne laissera pas tomber Air Transat.
Donc, on va... On regarde différents scénarios, que ça soit avec ou sans Air
Canada, mais Air Transat, c'est une entreprise très importante au Québec. Et,
que ça soit Pierre Karl Péladeau ou d'autres personnes qui sont intéressées par
le dossier, on suit ça de très près, là, puis Pierre Fitzgibbon parle avec
beaucoup d'intervenants.
Le Modérateur
: Très
bien. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.
M. Legault : Merci
beaucoup, tout le monde.
(Fin à 18 h 9)