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Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le vendredi 29 octobre 2021, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trois minutes)

M. Gaudreault : Bonjour à tous. Merci d'être ici ce matin, à l'occasion de cette interpellation qui est la dernière occasion de rencontrer le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques dans un contexte parlementaire avant la COP26. C'est la dernière occasion de le rencontrer, alors c'est sa dernière occasion de nous dire ce qu'il va apporter à la COP à Glasgow.

Alors, moi, c'est là-dessus que j'ai l'intention de le questionner, parce que le Parti québécois, depuis les derniers mois, les dernières semaines, a fait ses devoirs, a fait plus que ses devoirs, il a fait des propositions, alors qu'on n'a rien du côté de la CAQ, à savoir ce qu'ils vont proposer à la COP, on ne sait toujours pas du côté de l'opposition officielle et, outre les effets de toge de QS, on ne connaît pas non plus les propositions concrètes, alors que le Parti québécois en a fait cinq.

Budget carbone, pour avoir un suivi des engagements climatiques du Québec. Et, ce matin, un éditorial de LaPresse dit que c'est une bonne idée, en rappelant aussi que c'est une recommandation du comité consultatif scientifique nommé par le gouvernement. Donc, budget carbone.

Deuxième élément, on a proposé de consacrer 1 % du PQI, le programme québécois d'infrastructures, en verdissement des infrastructures. Silence radio du côté du gouvernement.

Troisième élément, on a fait adopter une motion pour que les compétences en environnement soient de compétence exclusive du Québec, au moment même où M. Guilbeault lui-même, à Ottawa, nous dit : On continue l'évaluation fédérale du projet GNL Québec. Alors que le gouvernement du Québec a refusé son autorisation à GNL Québec, le gouvernement fédéral, contre toute logique, continue d'étudier ce projet-là. Donc, compétences uniquement en environnement pour le Québec.

On a fait adopter une motion également pour que le siège social du nouvel institut international de la finance durable soit à Montréal. On a fait adopter ça cette semaine. Silence radio du gouvernement du Québec.

Et, cinquième proposition concrète du Parti québécois, hier, j'ai déposé un projet de loi sur la transition juste. J'avais fait adopter une motion également en ce sens pour créer un comité interministériel sur la transition juste. Ça a été salué, plus que salué, appuyé par le plus grand syndicat au Québec en termes de membres, qui est la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la FTQ, qui a appuyé cette idée-là, puis il dit : On est prêts à travailler là-dessus, il faut que le gouvernement aille en ce sens. Silence radio du côté du gouvernement également.

Alors, nous, ce que nous demandons aujourd'hui au gouvernement, c'est de nous dire enfin qu'est-ce qu'il va apporter à la COP pour montrer que le Québec est un leader en matière de changements climatiques. Et moi, là, je n'ai pas de droit d'auteur sur cinq propositions, alors je demande au gouvernement de répondre à chacune de ces propositions pour nous dire ce qu'il va amener à la COP.

Et je termine en disant que je suis étonné — est-ce que je suis étonné? — enfin, je suis, oui, étonné que le premier ministre n'ait rencontré aucun groupe en environnement pour préparer son séjour à la COP, alors que moi, je peux juste vous dire, depuis le mois de septembre, là, en désordre, j'ai rencontré Greenpeace, ENJEU, le G15+, la Fondation Suzuki, Nature Québec, le Conseil patronal de l'environnement. Puis, en passant, je ne les rencontre pas juste avant la COP, moi, je les rencontre à l'année pour m'alimenter en matière de positions environnementales. Alors, voilà.

Mme Prince (Véronique) : ...va vous répondre, c'est : Bien, écoutez, on va leur parler de la fin de l'exploration des hydrocarbures, on va leur parler de l'hydroélectricité, qui a toujours été comme le truc facile pour le Québec à amener à l'international. Il va parler aussi de l'électrification des transports. Donc, c'est ces réponses-là que Benoit Charette va vous apporter. Dans le fond, ce que vous dites, c'est que ça, ça ne suffit pas ou c'est hypocrite d'amener ça alors que...

M. Gaudreault : Ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas parce que, vous venez de le dire vous-même, c'est la base. À chaque année, moi, ça fait... c'est ma cinquième COP, là, cette année, que ce soit M. Couillard, que ce soit M. Legault, à chaque année, ils nous parlent d'électrification des transports, ils nous parlent d'investissements dans les technologies vertes. Je suis bien d'accord avec ça. Mais là, là, c'est la COP du rehaussement des ambitions. C'est ça, là, c'est la COP du rehaussement des ambitions. Partout sur la planète, là, ce qu'on est en train de suivre, c'est : Est-ce qu'il y a un pays... est-ce que les pays vont rehausser leurs ambitions pour être capables d'atteindre les cibles de l'Accord de Paris? C'est ça, l'objectif.

Puis on a fait adopter une motion en plus, unanime, au mois d'avril, pour demander au gouvernement du Québec de rehausser ses ambitions. Ça fait qu'on l'avait préavisé, dès le mois d'avril, au sommet organisé par Joe Biden : Préparez-vous, il y a la COP qui s'en vient, vous devriez rehausser vos ambitions. Bien, zéro. Tu sais, on répète toujours ce qui est dit depuis plusieurs années par le gouvernement du Québec. Ça, c'est la base. Mais là on demande plus, puis le plus, il n'est pas là. Puis ça ferait en sorte que la CAQ... On le sait, ils ont un déficit de crédibilité en matière d'environnement, notamment à cause du troisième lien, mais notamment sur un paquet d'affaires. Ce n'est pas un message qui est porté par le premier ministre. La preuve, il n'a pas dit un mot de la COP, il a commencé à parler de changements climatiques à la 53e minute de son discours inaugural. Puis on a fait une recherche, là, sur les outils, là, de recherche de mots, là, il n'a même pas prononcé le mot «environnement» dans son discours inaugural.

Mme Richer (Jocelyne) : ...la même question que j'ai posée à M. Leitão sur... après trois ans d'exercice du pouvoir du gouvernement...

M. Gaudreault : En matière d'environnement?

Mme Richer (Jocelyne) : Oui, en matière d'environnement. Quelle est la crédibilité du gouvernement? Et, si vous deviez mettre une note au gouvernement de zéro à 100, ça aurait l'air de quoi?

M. Gaudreault : Ça, c'est toujours ce que je déteste le plus, mettre des notes. D'ailleurs, quand j'étais prof, ce que j'aimais le moins, c'était la correction. Comment je pourrais dire? C'est un gouvernement qui a, je reconnais, pris des mesures, par exemple, sur la consigne, qui a pris des mesures notamment sur l'électrification des transports, sur des projets de loi de cette nature-là, mais qui demeurent des mesures qui sont importantes mais, je dirais, qui sont en aval. Mais des grandes politiques publiques en amont pour que l'ensemble de l'État québécois se mobilise contre les changements climatiques, ça, le gouvernement n'est pas là. Et là je pense justement à un budget carbone, à une loi sur le respect des obligations climatiques, à faire en sorte que l'ensemble de l'appareil de l'État, de façon transversale, ait un... soit mobilisé puis soit engagé dans la lutte contre les changements climatiques. Là-dessus, c'est zéro, alors qu'il y a du travail encore à faire là-dessus.

Évidemment, l'éléphant, mégaéléphant, le mammouth dans la pièce — puis ça tombe bien, le mammouth, c'est un fossile — bien, c'est le troisième lien. Alors, ça, je veux dire, le gouvernement pourrait avoir fait toutes les meilleures mesures en matière d'environnement, puis j'ai salué le fait qu'il n'a pas autorisé GNL, ça, je veux dire, c'est bon, puis je l'ai dit, mais là le mégamammouth dans la pièce, c'est le troisième lien.

Mme Richer (Jocelyne) : ...

M. Gaudreault : Sur le troisième lien?

Mme Richer (Jocelyne) : Sur le troisième lien.

M. Gaudreault : Oui. Oui, oui, moi, je... Bien, en tout cas, moi, je suis un optimisme, là, en politique. On continue toujours de pousser puis de faire la démonstration. On l'a fait pour GNL. Pourtant, le gouvernement s'était peinturé dans le coin pas à peu près, sur GNL, à plusieurs reprises. Le premier ministre, le ministre de l'Environnement, le ministre de l'Économie, tous les ministres avaient dit que c'était la meilleure invention depuis le pain tranché, puis finalement ils ne l'ont pas autorisé.

Alors, moi, je pense que sur le troisième lien, il faut également continuer, pas juste sur le plan environnemental, mais même sur le plan des finances publiques. Moi, je trouve ça complètement hallucinant qu'on investisse 10 milliards, 10 milliards, pensez-y, là, 10 milliards pour un troisième lien dont on a soufflé à l'hélium la circulation automobile. Parce que les… Puis je voyais dans le journal ce matin, là, les… M. Bonnardel qui déchire sa chemise sur les mensonges autour du troisième lien, là. Bien, moi, j'aimerais ça, là, qu'il nous dise elles sont où, ses études qui démontrent que c'est 50 000 autos par jour, alors que l'étude Origine-Destination parle d'autour de 20 000. Il me semble qu'à mensonge, mensonge et demi, là.

Mme Prince (Véronique) : …qu'il va réussir à convaincre le nouveau ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, de financer ce projet-là?

M. Gaudreault : Non. Je pense que non, il ne réussira pas à convaincre le ministre de l'Environnement du fédéral.

M. Larin (Vincent) : …le journal, vous en parlez, c'est que M. Bonnardel dit : Ne prenez pas en compte le fait qu'à l'aube… à l'inauguration du troisième lien, 2031, il y aura une certaine quantité de véhicules électriques, donc ça ne serait pas en mesure de faire augmenter le bilan de GES. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Gaudreault : Bien, en tout cas, moi, je n'arrive pas au même calcul. Je pense, c'est M. Julien, dans l'entrevue, là, parce que les deux sont en entrevue, qui dit : Il n'y aura pas d'essence dans le tunnel, il n'y aura pas de gaz dans le tunnel. Bon, admettons qu'on prend pour acquis que leur échéancier est bon, l'inauguration du troisième lien, c'est 2031. La fin de la vente des voitures électriques, c'est 2035. Puis après ça, la dernière personne qui aura acheté une auto à essence, en 2035, elle va l'avoir peut-être, quoi, cinq ans. Ça fait que ça veut dire que, 2035, ça nous met à 2040, à peu près, avant la dernière auto à essence qui circule au Québec.

Donc, on se fait faire la leçon sur les mensonges sur le troisième lien, soi-disant, puis eux-mêmes, ils nagent dans les mensonges sur le troisième lien. Alors là, tu sais, à un moment donné, on ne peut pas dire : Il n'y aura pas d'essence dans le troisième lien, quand le troisième lien va être inauguré en 2031, puis, au mieux, la dernière voiture à essence va circuler en 2040. Ça fait neuf ans, ça.

M. Larin (Vincent) : Est-ce que vous avez déjà entendu ça, l'idée qu'il n'y aura pas d'essence qui va transiter dans le troisième lien, dans une auto ou autre, là?

M. Gaudreault : Non, j'ai appris ça ce matin. Mais c'est pour ça je vous dis... Est-ce qu'il va y avoir des affiches à l'entrée du troisième lien pour dire : Juste pour les véhicules électriques? Alors…

M. Larin (Vincent) : …jamais entendu le gouvernement dire ça. Pensez-vous qu'il cachait ça volontairement? Il ne le met peut-être pas assez de l'avant.

M. Gaudreault : Bien, moi, je pense qu'ils sont rendus à tellement essayer de verdir le troisième lien qu'ils ne savent plus quoi dire.

Mme Prince (Véronique) : Mais, à ce moment-là, est-ce qu'on devrait mettre l'échéancier du troisième lien comme à 2035, puis ce serait plus crédible?

M. Gaudreault : On ne devrait pas mettre d'échéancier pour le troisième lien point. Je veux dire, le troisième lien, l'échéancier, là, ça devrait être : Ce matin, on tire sur la plug. Ça devrait être ça.

Mme Richer (Jocelyne) : …est-ce que c'est un projet basé sur des convictions, sur les besoins de mobilité dans la région de Québec, Rive-Nord et Rive-Sud…

M. Gaudreault : Le troisième lien?

Mme Richer (Jocelyne) : …ou si c'est strictement électoraliste pour avoir à nouveau les comtés de Québec et de la Rive-Sud de Québec?

M. Gaudreault : C'est du dogme. Ça relève du dogme. C'est dogmatique.

Mme Richer (Jocelyne) : Dogme de la voiture privée?

M. Gaudreault : C'est dogme qu'ils ont décidé de faire une promesse même si elle est insensée. Moi, je reviens, là, juste sur le volet des finances publiques, 10 milliards de dollars, c'est hallucinant pour 50 000 autos, mettons qu'on prend leur chiffre, là, 50 000 autos. Ça fait que rendu là, pour un gouvernement qui se dit économiste ou, en tous cas, préoccupé par les finances publiques, puis un bon gestionnaire, hein, le seul plan, là, transversal de ce parti qui est la CAQ, là, parce qu'ils se disent nationalistes, mais ça, c'est quand ça fait leur affaire, tout ça, c'est la bonne gestion des finances publiques, bon, la gestion de l'État, bien, moi, je ne trouve pas que c'est une bonne gestion de l'État de mettre 10 milliards là-dessus.

Écoutez, 50 000 véhicules par jour, là, c'est le débit journalier du pont Dubuc à Chicoutimi. Je le connais bien, le pont Dubuc, moi, j'ai été élevé là, pas loin. 50 000, c'est… Ça fait que, est-ce qu'on dirait : On va mettre 10 milliards pour rénover le pont Dubuc? Non. Pas parce qu'il n'est pas important, mais on trouverait d'autres manières. Mais là c'est le même débit, 10 milliards, moi, ça ne me rentre pas dans la tête. Je trouve ça hallucinant.

La Modératrice : Question en anglais?

M. Gaudreault : In English?

M. Brennan (Andrew) : Si vous me permettez.

M. Gaudreault : I will try.

M. Brennan (Andrew) : Tu es gentil, merci. I just want to go back to what you were saying about Mr. Legault not consulting environmental or ecological groups. You said that… You had a few words on that. You think it's shameful that he did not speak to any of these groups? And you listed off Greenpeace and the David Suzuki Foundation, all the ones that you say you're regularly in contact with. Should he have been speaking with more groups? And is it shameful? Is it questionable? Is it wrong to not speak to them before COP26?

M. Gaudreault : I think it's not a good strategy, because today if you want to be updated about climate issues, about climate change, about the principal issue in the COP26, you must talk with environmental groups. And they're not just a group, they're «militants», they have expertise. And I think it's very important to talk with them as it's very important to talk with the boss or economic boards or something like that. But it's very important to have a wide view of climate questions.

M. Brennan (Andrew) : Well, you said that this… that Mr. Legault, in his Throne Speech, didn't say «environment» once and he didn't talk about climate change until the 51st minute of his speech. Does a government who does… a premier who does not reach out to environmental groups before leaving for COP26, the biggest environmental congregation in the world, from world leaders, what does it say about a prime… a premier who does not consult environmental groups and doesn't speak about the environment in his Throne Speech, talking about his priorities for the next year until minute 51? What does it say about the Premier?

M. Gaudreault : I think it's a lack of responsibility from the Premier. When you are a delegate in COP26, it's a very important responsibility. And, as a Premier, it's the top priority in this time because we had very worry report from GIEC, from the international group of climate experts from United States…. «Nations unies».

Une voix : ...

M. Gaudreault : United Nations, yes. So, I think it's a lack of responsibility from the Premier to not talk with environmental groups. Thank you.

M. Brennan (Andrew) : Merci, monsieur.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 9 h 20)

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