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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Version finale

Le mardi 23 novembre 2021, 17 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix-sept heures deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du premier ministre du Québec, M. François Legault, accompagné du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, du directeur national de la santé publique, M. Horacio Arruda, ainsi que du directeur de la vaccination, M. Daniel Paré.

Nous allons commencer avec une allocution du premier ministre, suivie ensuite de la période de questions en français et en anglais. Je vous en prie, messieurs, allez-y.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bonjour, bonsoir, on est à 17 heures. Écoutez, d'abord, c'est une journée importante, aujourd'hui, qui va changer la situation de la COVID au Québec, donc on annonce qu'effectivement on va commencer à vacciner les enfants de cinq à 11 ans.

Il y a 650 000 enfants de cinq à 11 ans au Québec. Donc, quand vous regardez le nombre de vaccinations qu'on fait actuellement par jour, c'est sûr que, là, on vient ajouter un gros bassin de personnes qui peuvent être vaccinées. Donc, si on réussit à en vacciner un certain pourcentage, ça va changer la situation puis la couverture vaccinale de la population québécoise.

Évidemment, on parle de vacciner des enfants de cinq à 11 ans, donc, je me mets à la place des parents, je suis moi-même parent, je peux m'imaginer que ça peut amener certaines inquiétudes. Je veux essayer de rassurer les parents du Québec. D'abord, vous dire, ce n'est pas pour rien que le vaccin pour les enfants est sorti après celui pour les adultes et puis les adolescents, parce qu'il y a eu encore plus de tests de faits un peu partout dans le monde, puis les scientifiques ont aussi ajusté la dose. La dose que vont recevoir les enfants, c'est à peu près le tiers de la dose qui est donnée aux adultes, et donc les scientifiques pensent que c'est sécuritaire. Donc, ça, c'est très important.

Mais c'est normal qu'il y ait des parents encore qui se disent : Je suis inquiet, hein, on parle de nos enfants. Il y a des informations qui sont disponibles à différents endroits, d'abord sur le site Québec.ca. Ensuite, quand vous allez aller vous faire vacciner, d'abord, on ne veut pas mettre de pression à personne, donc vous avez le droit de poser toutes les questions que vous voulez aux personnes qui vaccinent, ce sont des personnes qui peuvent répondre à beaucoup de vos questions.

Et, bon, la question qui revient le plus souvent, c'est : Est-ce que c'est utile de faire vacciner mon enfant? Parce qu'on le sait, puis on l'a répété beaucoup, les risques pour les enfants sont beaucoup moins élevés que pour les adultes. Par contre, il y a des enfants à différents endroits dans le monde qui ont eu des conséquences, qui ont attrapé la COVID, qui se sont retrouvés à l'hôpital, puis même il y a des cas où il y a eu des effets à long terme. Donc, les scientifiques pensent qu'il y a des gros avantages à vacciner les enfants pour éliminer une bonne partie de ce risque-là pour les enfants d'avoir des effets à long terme, de se retrouver à l'hôpital, bon.

Donc, la première raison pourquoi on pense c'est une bonne idée que les parents acceptent que leur enfant se fasse vacciner, c'est d'abord pour l'enfant. Donc, avant de penser aux autres puis protéger les autres, il y a vraiment un risque réel pour chaque enfant, puis une fois vacciné, bien, on réduit ce risque-là.

La deuxième raison, c'est ce qui se passe dans nos écoles. Vous l'avez vu, on a été obligés de fermer des classes. Évidemment, personne ne souhaite ça, là, que nos enfants soient privés de journées d'école. Donc, plus il y aura d'enfants de vaccinés, moins il y aura de chances d'avoir des éclosions puis des fermetures de classe et donc des enfants qui vont perdre des journées d'écoles. Donc, ça, c'est la deuxième raison.

La troisième raison, puis je la donnerais dans cet ordre-là, c'est de dire, avec le temps des fêtes qui s'en vient, rencontrer sa grand-maman, puis de la tenir dans ses bras, puis rencontrer son grand-papa, bien, ne pas avoir peur, pour un enfant, de donner la COVID à son grand-père ou à sa grand-mère, je pense, ça a une certaine valeur pour les enfants. Donc, je le dis comme ça.

Donc, la vaccination va commencer dans les écoles la semaine prochaine mais va commencer dès demain dans les centres de vaccination. Et donc vous pouvez aller depuis ce matin sur Clic Santé prendre rendez-vous, surtout si vous souhaitez, je pense entre autres aux plus jeunes, accompagner votre enfant plutôt que de donner une autorisation. Puis ça, je veux être bien clair, là, il n'y a aucun enfant qui va être vacciné dans les écoles si on n'a pas eu l'autorisation écrite des parents. Donc, ça, c'est très clair. Mais vous pouvez aussi accompagner votre enfant dans un centre de vaccination, puis ça a l'air très populaire parce qu'on me disait qu'en milieu d'après-midi il y avait déjà 80 000 rendez-vous de pris. Ça veut dire que sur 650 000 enfants, là, il y en a, juste depuis ce matin, alors que, bon, ça été connu grâce à vous que c'était ouvert, bien, il y en a déjà 80 000. Puis ça, je vous parle du milieu de l'après-midi, on doit être à plus que ça à l'heure qu'on se parle.

Bon, j'insiste sur le fait qu'il ne faut pas mettre de pression ni sur les enfants ni sur les parents. On ne veut pas, là, se retrouver dans une situation où des enfants seraient stigmatisés parce qu'ils n'ont pas été vaccinés puis que les autres enfants commencent à dire : Bien, toi, tu n'as pas été… Regardez, là, c'est un choix personnel, et il faut tout prendre le temps qu'il faut, puis répondre aux questions, puis se sentir à l'aise.

L'autre chose qui est importante aussi de dire, comme on l'avait déjà dit, le passeport vaccinal, par exemple dans les restaurants, ne va pas s'appliquer aux enfants de 12 ans et moins. Ça veut dire que, que tu sois vacciné, que tu ne sois pas vacciné, ça ne change pas la situation pour les enfants de cinq à 11 ans.

Bon, l'autre chose qui est importante de dire, là, puis M. Paré est là, il nous dit que dans les trois semaines qui restent avant les congés des fêtes, on devrait être capable de donner une première dose à tous les enfants qui… où les parents le souhaitent d'ici Noël. Bon, puis par la suite, la deuxième dose, ça va être huit semaines plus tard, donc ça veut dire qu'on va avoir probablement un gros de mois de février aussi.

Un mot sur la situation de la COVID en général. Bon, vous l'avez vu, dans certains pays en Europe, c'est très inquiétant. On a même recommencé à reconfiner, des endroits il y a des manifestations, même des émeutes. Quand on regarde plus proche de chez nous, aux États-Unis, si je prends juste les hospitalisations par million d'habitants, ils en ont six fois plus, d'hospitalisations, que nous au Québec. Donc, oui, il y a une augmentation du nombre de cas au Québec. On s'attend à ce que ça continue, là, il y a comme une montée un peu partout dans le monde. Il y a une petite montée des hospitalisations, puis ça aussi, ça devrait se poursuivre, mais ça n'a rien à voir avec ce qu'on voit aux États-Unis puis ce qu'on voit en Europe.

Pourquoi ça va mieux au Québec? Trois raisons. Première raison, on a un meilleur taux de vaccination, puis j'en profite encore pour dire merci à tous les Québécois et les Québécoises qui ont accepté de se faire vacciner. Deuxième raison, on a commencé avant pas mal de monde à appliquer le passeport vaccinal, donc ça a aidé au début. Et, grâce à nos scientifiques, on a fait le choix, l'hiver passé, de garder une période de huit semaines entre les deux doses, alors qu'à beaucoup d'endroits dans le monde ils ont réduit ça à quatre semaines. Puis là on s'en rend compte aujourd'hui, c'était une très bonne décision, on a bien fait d'écouter la Santé publique parce que le vaccin, il protège plus quand il est donné avec deux doses avec huit semaines d'intervalle plutôt que quatre semaines d'intervalle.

Peut-être un mot sur les personnes âgées, personnes vulnérables. Bon, d'abord, on a terminé de donner la troisième dose dans les CHSLD. On est en train de la donner dans les RPA. Et je le rappelle pour ceux qui ne l'ont pas entendu, toutes les personnes qui ont 70 ans et plus, qui ont reçu leur deuxième dose il y a plus de six mois, peuvent s'enregistrer, prendre rendez-vous puis aller chercher leur troisième dose. La Santé publique nous dit que pour les personnes de 70 ans et moins, les deux doses sont suffisantes, donc ce n'est pas nécessaire, ils sont… la protection est encore bonne, ce n'est pas nécessaire d'en ajouter.

Peut-être une couple de sujets avant de finir. Bon, d'abord, l'urgence sanitaire, j'entends entre autres les oppositions nous parler beaucoup de pourquoi on garde l'urgence sanitaire, qui permet au gouvernement, entre autres au ministre de la Santé, de poser certains gestes qu'il ne pourrait pas, en temps normal, poser. Je vous donne des exemples : obliger les masques dans les classes primaires. En passant, on pense qu'évidemment si on réussit à vacciner un bon pourcentage des enfants, on va pouvoir l'enlever plus rapidement, mais actuellement c'est important de garder le masque. Un autre exemple, le passeport vaccinal. Bien, on a besoin du décret sur l'urgence sanitaire pour mettre en place puis garder le passeport vaccinal. Troisième raison, les primes. On donne des primes au personnel, aux travailleurs, travailleuses du réseau de la santé. On n'aurait pas le droit, si on n'avait pas l'urgence sanitaire, de le faire. Même chose pour l'embauche qu'on fait avec Je contribue.

Donc, comme vous le voyez, il y a beaucoup de raisons, là. Puis ça ne nous fait pas plaisir, là, moi le premier, j'ai hâte d'arrêter l'urgence sanitaire. Puis on pense, puis on est pas mal convaincus qu'une fois que les enfants vont avoir leurs deux doses, ça veut dire quelque part fin février, début mars, on va pouvoir l'enlever, l'urgence sanitaire, mais actuellement on en a besoin pour garder en place certaines consignes.

Bon, la question que j'ai le plus entendue dans les dernières semaines : Qu'est-ce qui arrive pour le temps des fêtes? Et je pose la question, puis Christian aussi, au Dr Arruda, je pense, à tous les jours. Mais, compte tenu de la hausse qu'on voit des cas, je comprends, on ne veut pas faire comme l'année passée et puis être obligé de reculer, donc on va se donner encore un petit peu de temps pour voir aller la situation. On est confiants qu'on devrait être capable d'élargir le nombre de personnes dans les maisons. Mais je veux dire à tous ceux qui nous écoutent : S'il vous plaît, d'ici Noël, est-ce qu'on peut respecter les consignes? Donc, quand on dit : C'est 10 maximum dans les maisons, bien, c'est sûr que si on ne respecte pas les consignes de base d'ici Noël, on ne s'aide pas pour que, dans le temps des fêtes, on puisse assouplir ces mesures-là.

Donc, je conclus en disant que même s'il y a une augmentation des cas de COVID au Québec, quand on se compare, on se console. Puis c'est grâce aux Québécois. On a eu un bon succès ensemble sur la vaccination, on a aussi bien respecté les consignes depuis le début. Donc, les Québécois ont montré qu'ils étaient capables de se serrer les coudes, et c'est grâce à ça si, aujourd'hui, bien, la situation est meilleure, dans cette quatrième vague au Québec, que, par exemple, aux États-Unis ou en Europe. Donc, j'en profite pour terminer en disant un grand merci du fond du coeur à tous les Québécois, Québécoises.

A few words in English. Good afternoon, everyone. We're announcing the vaccination of children between five and 11 years old. Scientists have made sure that the vaccine is very safe for children. They'll receive a pediatric dose especially made for them. I know some parents will worry, and it's normal to ask questions for our children. You'll find many answers on our Web site Québec.ca.

And I'll say it's useful to vaccinate children for three reasons : first, even though kids are less likely to get sick, we've seen some of them have severe symptoms and even long-term effects. Second, vaccination will help us keep our schools open. And third, children will be able to hug their grandparents safely.

I invite parents to make an appointment with Clic Santé. We'll start the vaccination tomorrow. And it's important to say that no children will be vaccinated in our schools without the consent of their parents.

Regarding the third dose, people over 70 can make an appointment if they received their second dose more than six months ago.

The situation in Québec is good if we compare ourselves to other countries. We can be confident if we continue to follow Public Health rules, and it's thanks to all of you. Our nation is able to come together when necessary. So, thank you.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous allons commencer avec Claudie Côté, TVA.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour à vous quatre. Dans l'annonce que vous faites aujourd'hui, vous n'avez pas parlé d'objectif clair de vaccination, de pourcentage. Or, on a été habitués à avoir des pourcentages clairs, surtout que la fin de l'urgence sanitaire y est associée. Alors, bien, quel est-il, ce pourcentage, puis qu'est-ce qui arrive si on ne l'atteint pas?

M. Dubé : Bien, je vais peut-être commencer, puis je demanderai au Dr Arruda de compléter. C'est sûr que je vous dirais en gros que le plus possible on va avoir un pourcentage élevé, mieux ça va être. La raison pour laquelle on n'indique pas de pourcentage, c'est que, pour les raisons que le premier ministre a expliquées, c'est qu'on ne veut pas mettre trop de pression sur les parents ou sur les enfants. On va regarder comment la situation va évoluer. Mais, si je faisais une comparaison, Mme Côté, avec ce qui est arrivé avec les 12-17 ans, les 12-17 ans, on a vacciné 95 % en première dose, ce qui est extraordinaire, mais il y a eu un temps très important, là, ça s'est échelonné sur plusieurs mois.

Alors, moi, ce que je dirais, c'est qu'on veut respecter le jugement des parents. C'est exactement ce qu'on vient de dire. Puis ce que je dirais, c'est que basé... je vais passer la parole au Dr Arruda, on pense que c'est la meilleure façon de faire, cette approche-là, de ne pas se fixer un pourcentage spécifique, parce qu'on veut laisser beaucoup de jugement aux parents dans ça.

M. Arruda (Horacio) : Je pense qu'on est très confortables avec cette approche-là. Vous savez, il y a une plus grande sensibilité des parents vis-à-vis de la vaccination de leurs tout-petits pour toutes sortes de raisons. Par contre, la population québécoise est très au rendez-vous pour la vaccination des enfants, et je pense que c'est un beau cadeau qu'on peut leur donner, parce que, comme l'a dit le premier ministre, heureusement, ils ont des effets de la maladie qui sont rares, mais ils sont présents, il y a de la COVID longue qui peut se faire, la COVID peut entraîner aussi des syndromes inflammatoires multisystémiques, là, dans les faits, et je pense qu'on peut éviter ça. Et, en plus, il ne faut pas négliger, là, que les enfants ont besoin d'être stimulés à l'école, etc., là, et de participer. Ils ont déjà pas mal été empêchés au courant des dernières vagues.

Actuellement, c'est un milieu où ça circule beaucoup. Donc, si les parents... c'est important qu'ils soient bien informés, qu'on réponde à leurs questions, mais on n'aurait pas mis un programme chez des enfants avec un vaccin qui n'est pas sécuritaire ou avec des effets très importants. Ça fait que moi, je pense que c'est correct, et je pense qu'on va atteindre, au Québec, des taux de vaccination qui vont être acceptables. Et on a peu de temps avant Noël. Comme on l'a dit, on ne veut pas mettre de pression, on veut que ça soit un choix éclairé. On va monitorer la réponse puis on va donner l'information la plus précise pour que les parents prennent un choix éclairé.

Mme Côté (Claudie) : Mais sur la fin de l'urgence sanitaire, comment on le mesure?

M. Dubé : Regardez, c'est que je pense que déjà... je vais vous le dire, aujourd'hui, là, on n'a même pas commencé les rendez-vous, les rendez-vous commencent demain, puis il y a déjà 80 000 personnes qui sont inscrites. Je pense ça donne déjà une indication, un peu ce que le premier ministre avait dit : Les gens attendaient ça depuis longtemps. Mais aujourd'hui, là, étant donné la situation qu'on connaît, de se fixer un pourcentage, je pense qu'on ne se rendrait pas service. Alors, on va regarder comment les choses vont aller. Mais je vous donne juste l'exemple des 12-17 ans, souvenez-vous, là, on se demandait si on allait être capables de les convaincre, puis il y en a 95 % qui sont venus. Alors, je pense qu'on peut être optimiste que ça va bien aller, du côté des cinq à 11 ans.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, messieurs. Pour le plan du temps des fêtes, M. Legault en a parlé beaucoup, mais, M. Arruda, est-ce que ce qui se passe en Europe et aux États-Unis influence votre décision, au sens où on a vu pendant un an et demi que souvent, pas toujours, mais souvent on avait les mêmes conséquences trois ou quatre semaines plus tard, ce qui nous amène exactement à Noël?

M. Arruda (Horacio) : Il y a une certaine influence. C'est sûr qu'on regarde ce qui se passe ailleurs, parce qu'on ne peut pas non plus toujours ne pas prendre ça en considération, mais, en même temps, on a des conditions qui sont différentes. C'est très difficile d'extrapoler automatiquement, mais ça nous amène à une certaine prudence.

Comme disait le premier ministre, une des choses que je pense importantes, c'est qu'on maintienne un niveau de transmission, d'ici Noël, qui soit… qui va augmenter un peu, qui va nous permettre de maintenir, j'appellerais… éviter une explosion de cas avec le temps des fêtes. D'où l'importance, à mon avis, de respecter les mesures qu'on a mis en place jusqu'à maintenant pour ne pas avoir à faire du retour et du «back» comme il se fait actuellement en Europe.

Là, la question, vous allez me dire : Est-ce qu'on va avoir une cinquième, ou une sixième vague, ou une septième? «I can't»… je ne peux pas vous répondre, très clairement. Mais ce que je vois, c'est qu'actuellement on a quand même réussi, dans les vagues récentes, à cause de la très haute couverture vaccinale, ça, je tiens encore à remercier les Québécois, comme disait le premier ministre, à cause qu'on a relativement respecté les mesures... Il y a toujours des personnes qui ne le font pas, mais la majorité des gens le font.

Moi, je pense que si on veut s'offrir un beau Noël, à mon avis, là, je nous demande de respecter les consignes qu'on met maintenant pour que… et qu'on arrive au temps des fêtes, là, à la veille des temps des fêtes non pas avec 2 000, 3 000, 4 000 cas, parce que plus il y a de cas, plus il y a de chances de gens qui sont hospitalisés... Et je vais passer un message aussi, là. Là, on annonce la vaccination des petits, mais tous ceux qui n'ont pas reçu leur première dose, on vaccine encore des 2 000, 3 000 personnes en première dose, faites-vous ce cadeau-là, parce qu'on le sait, c'est les non-vaccinés qui se retrouvent à l'hôpital puis qui peuvent en mourir aux soins intensifs. Ça fait que vous avez vu l'effet de la vaccination sur ce que ça a eu au Québec, on voit l'effet sur les hospitalisations, offrez-vous donc ce cadeau-là, même si vous… Puis si vous êtes de n'importe quel âge, vous n'avez pas reçu encore le vaccin, on donne encore des vaccins, on en donne 2 000 par jour, et c'est autant de personnes qui vont avoir… elles pourront peut-être faire la maladie, mais elles ne se retrouveront pas aux soins intensifs dans nos hôpitaux.

M. Bossé (Olivier) : Merci. Peut-être plus M. Legault ou M. Dubé, là, vous verrez. Le rapport de la Protectrice du citoyen sur les CHSLD, qui est sorti aujourd'hui, pour vous, qu'est-ce que vous avez vu là-dedans et que vous avez dit : Ça, c'est nouveau pour nous, puis on retient ça, puis on va appliquer ça, dans les 27 recommandations?

M. Dubé : Bien, écoutez, je dirais… M. le premier ministre, si ça vous va, là, je pense que j'ai bien dit aujourd'hui, en Chambre, que j'en ai pris connaissance rapidement, là. Il y a près d'une quarantaine de recommandations. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a au moins la moitié des recommandations qu'on a déjà implantées. Ça fait que ça, je pense que c'est rassurant pour les Québécois.

Je pense que la… ce qu'il faut faire de plus, puis il y a des éléments, là, que je veux rediscuter avec, entre autres, nos gens de l'équipe du ministère, c'est le suivi qu'on fait dans des CHSLD en termes d'inspection, d'évaluation, parce qu'il faut revenir souvent. Puis je pense que, en tout cas, dans les recommandations de suivi d'inspection, c'est peut-être ça qui est le plus important à faire. Puis plus on sort de la pandémie, plus on a mis nos mesures d'EPI, toutes nos mesures de masque, comment on suit la PCI, c'est-à-dire le système de prévention des infections. Ça a l'air de rien, mais il ne faut pas prendre pour acquis que parce qu'on a mis ces directives-là qu'elles sont toujours suivies.

Alors donc, je pense qu'il y a une chose que je vais m'assurer, moi, dans les prochains mois, c'est qu'on écoute ces recommandations-là de la Protectrice du citoyen, mais qu'on fait des inspections beaucoup plus régulières maintenant. Puis ça, je pense que c'est une des choses qu'on va le faire. On a ajouté, puis je donne l'exemple, M. Bossé, on vient d'ajouter des inspecteurs pour les RPA, parce que même si on n'est pas… ce n'est pas nous qui avons la responsabilité, c'est des propriétaires privés, il faut le suivre quand même, alors… Mais on l'a fait pour les RPA, et là on va faire la même chose avec les CHSLD, d'augmenter le nombre d'inspecteurs ou d'évaluateurs. Alors, ça, ça fait partie des choses qu'on va faire dans les prochains mois.

Le Modérateur : Fanny Lévesque… Ah! allez-y.

M. Legault : Peut-être juste pour ajouter. Bon, j'ai lu le rapport. Moi, il y a cinq recommandations ou cinq groupes de recommandations, là, pour moi, que je trouve importantes.

La première, c'est qu'on dit : Notre réseau est trop centré sur les hôpitaux, hein, puis effectivement, puis on n'est pas les seuls, là. Quand la pandémie a commencé, on voyait ce qui se passait avec le manque de respirateurs dans certains hôpitaux à New York, en Italie. Donc, on s'est beaucoup concentrés sur les hôpitaux, pas assez sur les CHSLD. Donc, je pense qu'on a vraiment eu notre leçon de ce côté-là, pas juste nous autres, là, je pense que c'est un peu comme ça partout dans le monde.

Bon, la pénurie de personnel. Évidemment, à un moment donné, il nous manquait 10 000 personnes, là. Puis je pense qu'on a réagi rapidement en mettant en place une formation en quelques mois pour combler ces postes-là, mais, pendant ces quelques mois-là, il nous manquait beaucoup d'employés. Donc, ça, je pense que c'est en voie d'être réglé.

L'autre chose que Christian a réglée, c'est d'avoir un patron dans chaque établissement. Il avait été décidé que ça pouvait être possible d'avoir un ou une patronne pour plusieurs établissements, ce n'était pas une bonne idée, là. C'était comme ça depuis longtemps. Christian a changé ça.

L'autre chose, ça concerne le matériel de protection. Bien là, effectivement, d'avoir un inventaire quotidien établissement par établissement puis d'avoir aussi des personnes qui savent comment l'utiliser, qui s'assurent que le personnel l'utilise correctement, bien, là aussi il y a eu des gros changements qui sont en train d'être faits.

Puis la cinquième recommandation, pour moi, là, qui est importante, c'est le système d'information. Tu sais, on l'a dit, là, puis moi, j'en ai souffert pendant les premiers mois, ça n'avait pas de bon sens de ne pas être capable d'avoir plus de données que ça, là. On a un système d'information qui est archaïque. On a la meilleure personne pour travailler là-dessus avec Christian, mais il y a encore... ce n'est pas tout réglé, là, actuellement. On ne change pas ça du jour au lendemain, un système d'information.

Ça fait que ces cinq recommandations-là ou groupes de recommandations là, pour moi, sont les plus importantes, et, bien, il faut continuer d'y travailler.

Le Modérateur : Fanny Lévesque, La Presse+.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui. Bonjour à vous trois. Je voudrais continuer là-dessus. De façon plus précise, il y a quand même une conclusion qui se dégage de son rapport, là, entre autres, le fait qu'elle dit : Bon, les faits ne mentent pas, dans aucun scénario, là, la planification des CHSLD dans la préparation de la pandémie n'a été prise en compte avant la mi-mars. Or, vous le savez que devant la coroner Kamel, Mme McCann, Mme Rosebush et même M. Arruda ont dit qu'ils avaient envoyé la directive ou qu'ils avaient avisé les P.D.G. de préparer les CHSLD dès la mi-janvier. Donc, est-ce qu'aujourd'hui, vous maintenez cette version-là de vos demandes de vos gouvernements qui étaient là? Et quand est-ce que la directive a été donnée, est-ce que... en janvier ou en mi-mars?

M. Legault : Bon. Danielle McCann a envoyé une note à toutes les personnes responsables de la sécurité civile — c'est comme ça qu'on appelle ça — dans chaque établissement, de se préparer, de faire le point à chaque jour. Donc, tous les établissements, ça inclut les CHSLD.

Mais en même temps, là, je veux revenir sur le fond. Je ne pense pas que ni nous, ni New York, ni les pays en Europe n'ont vu que le problème serait dans les... voyons, les espaces de soins de longue durée, O.K.? Nous, on appelle ça des CHSLD, là. Mais de dire que dans ces établissements-là de soins de longue durée, c'est là qu'il y avait beaucoup de personnes vulnérables, c'est là que ça a frappé plus fort que les hôpitaux où on se disait : Toute la population va se ramasser dans les hôpitaux, puis il va nous manquer de ventilateurs, puis on va avoir des urgences qui vont déborder. Ça, là, je pense qu'on a tous été surpris, pas juste au Québec. Là, dans les autres provinces, aux États-Unis, en Europe, tout le monde a été surpris du fait que le plus gros problème n'est pas venu des urgences dans les hôpitaux, mais est venu des... de ce qu'on appelle chez nous, les CHSLD, ce que tout le monde appelle dans le monde, là, les soins de longue durée.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais qu'est-ce qui explique, à votre avis, cette disparité-là entre le discours de la protectrice et le discours qu'on a entendu par rapport au fil des événements, là, pour...

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je me rappelle très bien, là, janvier, février, on nous disait : Il y a un virus qui circule de plus en plus. Mais de penser que ça frapperait comme ça, puis qu'en plus ça frapperait beaucoup dans les CHSLD, on n'était pas au courant de ça. Effectivement, je pense que le monde entier s'est un peu réveillé au mois de mars, en tout cas en Amérique du Nord, en se disant : Wo! Là, c'est plus gros qu'on pensait, puis là, bien, on a tout fait ce qu'on était capable pour agir. Mais de penser... là, c'est facile de jouer au gérant d'estrade après, puis de dire : Ah! bien, comment ça se fait, en janvier, vous aviez vu qu'il y en avait en Chine, des virus. Oui, mais de penser que ça aurait un impact comme ça dans notre réseau, puis en particulier dans nos CHSLD, en tout cas, moi, il n'y a personne qui m'a dit ça, puis on a commencé à réaliser ça en mars, en avril.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, M. Dubé, M. Arruda. Sur ce point-là, M. Legault, dans son rapport, la Protectrice diverge d'opinion de ce que vous dites parce qu'elle dit : Pendant que tout le monde regardait en Italie pour savoir ce qui se passait là-bas, parce qu'on voyait les images fortes de gens qui n'avaient pas de place dans les hôpitaux effectivement, puis même des manques de ventilateurs, etc. Elle dit : Pendant ce temps-là, dans l'État de Washington et également en Colombie-Britannique, il y avait des flambées de COVID-19 qui faisaient des ravages dans les lieux de vies des personnes aînées. Là, ce n'est pas des CHSLD là-bas, là, mais... donc elle vous contredit là-dessus en disant : «Il y avait, dans l'État de Washington, en Colombie-Britannique — c'est textuel dans son rapport — des éclosions dans les... et on a préféré se contenter de regarder de ce qui se passait dans les hôpitaux.»

M. Legault : Non, non, mais, écoutez, là, je vous l'ai déjà conté, là. Moi, le soir, jusqu'à tard durant la nuit, j'écoutais CNN, là, puis je regardais sur Internet à peu près tout ce qui passait dans le monde entier, puis on nous parlait beaucoup du manque de ventilateurs, du tri qu'on était obligé de faire des patients dans les urgences des hôpitaux. Moi… en tout cas, si quelqu'un l'a vu, là, moi, j'ai commencé à le voir au mois de mars, là, qu'il y avait un gros problème dans les CHSLD. Avant ça, ce qu'on entendait parler, puis ce n'est pas juste en Italie, c'était beaucoup les hôpitaux puis les urgences qui débordaient. Puis on se parlait, entre les premiers ministres des provinces, pour dire : On est-u capables de fabriquer des ventilateurs? Vous en avez combien? On était chanceux, au Québec, on en avait plus, toutes proportions gardées, que dans les autres provinces. Mais le sujet, le «talk of the town», là, c'était vraiment les ventilateurs, là, dans les urgences.

M. Lacroix (Louis) : Dans son rapport, la protectrice, Mme Rinfret, dit notamment que... et je vais la citer, là, c'est le paragraphe 178 de son rapport, elle dit que «les résidents et les résidentes des CHSLD ont été mis de côté» parce qu'on voulait trop s'occuper des hôpitaux. Elle le dit elle-même, là, qu'ils ont été mis de côté. Ce n'est pas inventé, là, c'est dans son texte. D'abord, reconnaissez-vous qu'on a été négligent à l'égard des personnes qui vivaient dans les CHSLD?

M. Legault : Bien, écoutez, pendant des jours, je dirais même des semaines, là, à tous les matins, je demandais : Combien il nous manque d'employés? D'ailleurs, quand on parle des fameuses grilles d'évaluation pour les inspections, là, la première chose que j'ai demandée, moi, c'est : Vous allez me dire, pour chaque CHSLD, combien il nous manque d'employés puis est-ce qu'il manque d'EPI, là, d'équipement de protection individuelle.

Donc, c'était ça, l'objectif des visites, c'était surtout de dire… Parce qu'on n'était pas capable de me dire. On disait : Il en manque beaucoup, d'employés. Puis là il y avait des employés qui avaient peur d'attraper la COVID ou qui l'avaient attrapée puis qui se retiraient, puis là on s'est retrouvé avec 10 000 employés qui nous manquaient après quelques semaines. Est-ce que quelqu'un avait pensé à ça, en janvier ou février, qu'il nous manquerait 10 000 employés dans les CHLSD? En tout cas, si quelqu'un y a pensé, il ne me l'a pas dit.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous rejetez cet argument-là que les personnes…

M. Legault : Bien, ça dépend comment on l'interprète, là. Tu sais, de dire : Est-ce qu'on aurait dû, en janvier, penser qu'il va nous manquer d'employés dans les CHSLD rendu au mois de mars, avril... Bien, en tout cas, ça aurait été le fun, oui, on aurait aimé ça y penser. Est-ce qu'on aurait pu déduire que le problème va plus être dans les CHSLD que dans les urgences des hôpitaux? Peut-être.

Mais partout dans le monde, là, je le répète, là... Je regardais, moi, entre autres, New York, parce que New York c'est gros, puis ils sont équipés, puis ils ont un gros réseau de la santé, même chose au Massachusetts, Boston, sont riches, sont équipés, tout le monde a fait la même erreur de se concentrer trop sur les hôpitaux, les urgences des hôpitaux, puis pas assez sur les services qui sont donnés dans les maisons de soins de longue durée.

Le Modérateur : Alex Boissonneault, Radio-Canada.

M. Boissonneault (Alex) : Bonjour, messieurs. Il y a des gens qui disent, à propos de la conférence de presse qui se tient ce soir, qu'étant donné qu'on a un rapport qui est difficile, celui de Mme Rinfret, il a été présenté il y a à peine quelques heures, que vous tentez de faire diversion, aujourd'hui, avec l'annonce. Qu'est-ce que vous répondez à ces gens-là puis aux gens qui disent aussi que, peut-être, comme marque de respect aux milliers de Québécois qui sont morts dans les CHSLD, on aurait dû laisser toute la place au rapport?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, là, ça se poursuit, la pandémie. Puis actuellement, là, on vient d'avoir le O.K. pour vacciner les enfants de cinq à 11 ans. Puis je le sais, qu'il y a des parents qui sont inquiets. Donc, je réponds à vos questions sur le rapport de la coroner, comme je vais le faire sur les autres rapports qui vont sortir. Mais je pense que c'est important, il y a un bassin de 650 000 personnes, des enfants, qui peuvent être vaccinés, qui peuvent changer la face de la pandémie au Québec. Donc, on peut parler de ça puis répondre à vos questions concernant le rapport du coroner, là.

Puis, écoutez, moi, là, de me faire dire qu'on manque de respect, là, alors que j'ai été ici jour après jour, après jour, sept jours sur sept, puis que j'offrais mes condoléances à tout le monde, puis ça a été un des moments les plus durs de ma vie, puis de dire qu'aujourd'hui je manque de respect parce que je viens expliquer aux parents que c'est une bonne idée de vacciner les enfants, écoutez, là, je vais laisser ça à l'opposition.

M. Boissonneault (Alex) : Toujours sur le rapport de la Protectrice du citoyen, est-ce que vous pensez, là, compte tenu de ce qu'on a lu, compte tenu du fait qu'il y a un rapport qu'on attend aussi de la Commissaire à la santé et au bien-être, est-ce que vous avez l'impression qu'à partir de maintenant tout a été dit sur ce qui s'est passé puis qu'on est prêt à tourner la page? Il y a des gens qui demandent une enquête publique. Est-ce que vous croyez que lorsqu'on aura le rapport de la commissaire, on aura fait le…

M. Legault : Bien, j'ai cru comprendre que même la coroner disait : La dernière affaire qu'on a besoin, là, c'est une autre enquête, là. On est vraiment à l'étape de régler les problèmes, puis c'est ce qu'on est en train de faire. Puis moi, je pense que ce qui est le plus important, là, ce n'est pas de faire une 12e enquête, là. La commissaire à la santé est en train d'en faire une complète, avec tous les pouvoirs d'une commission d'enquête publique, mais là il est temps qu'on s'assure qu'il y a assez de personnel, qu'il y a assez de responsables des équipements, qu'il y a des systèmes d'information qui marchent. C'est là qu'on est rendu, puis laissons Mme Castonguay poursuivre son travail.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon, Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonsoir. C'est à partir de quel moment, donc, que vous avez envoyé une directive dans les CHSLD, que vous avez appelé Mme Blais, la ministre responsable des Aînés, puis que vous avez dit : Là, il est peut-être temps d'envoyer une directive pour que les CHSLD se préparent à ce qui s'en vient, en voyant ce qui se passait?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je vous dis, on s'est rendu compte, à un moment donné, qu'il y avait beaucoup de cas de COVID dans les CHSLD, qu'il manquait beaucoup d'employés, mais on n'avait pas assez de données. Donc, c'est là que je me suis un petit peu énervé pour dire : Bien là, on va envoyer des inspecteurs partout, puis vous allez me dire combien il manque d'employés dans chaque établissement, puis quels sont les établissements qui n'ont pas d'équipement, puis etc. Puis on a fait des grilles d'évaluation, puis je pense qu'ils y en ont fait 11 000 inspections, là. Mais on n'avait pas le système d'information. Ça, c'est incroyable, là, il y a eu comme, pendant des dizaines d'années, des sous-investissements dans les systèmes d'information. On est à l'âge de pierre en santé dans les systèmes d'information.

M. Gagnon (Marc-André) : …à la question. La directive, donc, c'était quand?

M. Legault : Bien, écoutez, la directive, c'est qu'on s'en occupait un par un des CHSLD, là. Puis les CHSLD se rapportent aux P.D.G. de CISSS et de CIUSSS. Puis là, bien, Danielle McCann communiquait avec les P.D.G. de CISSS et de CIUSSS pour dire : Occupez-vous des CHSLD qu'ils soient publics ou privés.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Je vais revenir sur la vaccination des enfants. 650 000, vous aimez ça, les chiffres, M. Legault, donc… et vous vous donnez trois semaines pour faire l'opération de la première dose. Donc, à 80 %, ça voudrait dire à peu près 173 000 enfants par semaine sur trois semaines. Est-ce que c'est réaliste? Puis à partir de quel moment vous allez être en mesure de mesurer le succès de la campagne de vaccination puis de nous donner, donc, l'heure juste, là, finalement, pour les fêtes? Parce que vous dites : Pas de pression sur les parents, mais en même temps, on a trois semaines pour le faire.

M. Legault : Bon, je sais que la semaine passée, là, j'ai dit : C'est sûr que, si on vaccine 80 % des enfants, là, on va pouvoir enlever les mesures. J'ai dit ça, je n'aurais peut-être pas dû dire ça. Ce qu'on sait, c'est que les taux de vaccination vont être moins élevés chez les 5-11 ans. Pourquoi? Parce qu'on a une situation où il y a des parents, avec raison, qui sont inquiets. Donc, les taux de vaccination ne seront aussi élevés. Mais même si on avait un pourcentage plus bas, bien, faites votre calcul, n'importe quel pourcentage de 650 000, là, on dit : Il y en a déjà de 80 000 d'inscrits, bien, ça va aider la situation beaucoup.

M. Dubé : Peut-être, Daniel, juste nous dire un peu comment tu vois ça, là, école versus ce qu'on va faire directement dans les centres de vaccination. Je pense ça aiderait à comprendre comment c'est réaliste quand même de faire le chiffre de 650 000.

M. Paré (Daniel) : Oui. Bien, merci pour la question. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a déployé, là, des rendez-vous au niveau de nos grands centres de vaccination et, comme M. Legault le mentionnait, on débute demain soir. Ça fait que cette semaine, il faut la compter vraiment. Et nous, ce qu'on a fait, on a vraiment bien ouvert des rendez-vous jusqu'à la période des fêtes. En plus de ça, on va avoir nos équipes mobiles qui vont se déplacer aussi au niveau des écoles. Oui, on est confiants. Quand je regarde, moi, là, mon nombre de rendez-vous avec le nombre de nos équipes mobiles partout, qui vont aller sur le territoire, on a la capacité pour le faire.

Mais, je veux être clair aussi, ça ne se terminera pas le 25 décembre. Il y a des familles qui vont probablement faire le choix, puis ça sera leur choix, de se faire vacciner plus tard, et aussi on aura encore de la capacité, là, pour bien les desservir, pour bien les accueillir, bien les informer pour qu'ils fassent un choix éclairé. On est prêts.

M. Dubé : …dire un mot aussi sur le consentement des parents, la responsabilité? Les écoles vont envoyer des documents. Ça, je pense que c'est important que les parents comprennent ça ce soir, là.

M. Paré (Daniel) : Oui. Bien, merci, M. Dubé, de me permettre de le mentionner. Ça fait qu'encore là, peut-être, je m'adresse aux parents, là, à la maison, là. Vous allez voir, au cours des prochains jours, les écoles vont distribuer des formulaires d'information et des consentements pour, justement, faire le choix de la vaccination pour ceux qui vont être vaccinés au niveau des écoles. Ça fait qu'encore là ça va être fait, là, de façon éclairée. Ça fait que vous n'avez pas rien reçu encore, on attendait d'avoir tous nos documents d'homologation de Santé Canada, la recommandation du Comité d'immunisation du Québec. C'est prêt, ça va être distribué dès demain. Et encore là aussi, sur les sites de vaccination, c'est un endroit pour pouvoir poser vos questions, on a des professionnels de la santé qui sont formés, et de ne pas hésiter pour être bien rassuré et de faire un choix éclairé.

Le Modérateur : François Carabin, Le Devoir.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. M. Legault, je vais vous ramener sur le rapport de la protectrice, le temps d'une question. Vous avez parlé du rôle des hôpitaux, et dans tout ce dossier-là des CHSLD, plus particulièrement des transferts, la Protectrice du citoyen pointe du doigt ces transferts-là qui ont été faits des hôpitaux vers les CHSLD en mars 2020. La semaine dernière, devant la coroner, Mme McCann avait affirmé qu'il y avait en bas de 1 000 transferts qui avaient été effectués, durant ce mois-là, et que c'était un chiffre de transferts qui n'était pas particulièrement significatif. Or aujourd'hui, Mme Rinfret, la Protectrice du citoyen, dit qu'il y a eu 1 700 transferts en mars 2020 et que c'est un chiffre qui est significatif. Donc, comment vous expliquez cette contradiction entre la protectrice et Mme McCann?

M. Legault : Je ne suis pas au courant, là. Est-ce que c'est 1 000 ou 1 700? Je sais qu'il y a eu des transferts à la suggestion des responsables, là, sous-ministres adjoints à la Santé, qui avaient peur que ça déborde dans les urgences. Est-ce que c'est 1 000 ou 1 700? Je ne le sais pas. Mais je pense que 1 000, c'est quand même significatif. Mais, comme je vous dis, à l'époque, tout le monde était convaincu autour de la table, là, puis on était une vingtaine, que ça frapperait plus fort dans les urgences des hôpitaux que dans les CHSLD.

M. Carabin (François) : Mais, juste sur cette question-là, comment ça se fait que Mme McCann, devant la coroner, dans un témoignage qui est sous serment, présente des chiffres qui visiblement ne sont pas exacts?

M. Legault : Bien, on va voir, là. Je pense que Mme McCann va vous rencontrer demain, là, vous pourrez lui poser la question.

M. Carabin (François) : Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions en anglais. Nous allons commencer avec Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good evening.

M. Legault : Good evening.

M. Authier (Philip) : Premier, with the ombudsperson report came out today with levels of... levels of blame at the Government, in all of the time that you were working on the pandemic, did you think that it would come to this, that it would be so negative on your handling of the pandemic?

M. Legault : I think that with the information I had, I did the best I was able to do at the time. So, it's tough to take decisions when you don't have all the information. And the information I had at the time was that we'll have problems with... we would have problems in our ER, in our hospitals, not in our long-term care facilities. That's the first point. The second point is, of course, at the beginning we didn't that we would miss 10,000 employees in our long-term care facilities. So, it's easy, Monday morning, to say : OK, you must have done things differently, but I think that with the information we had, we did the best that we were able to do.

M. Authier (Philip) : And one question on the vaccination, Mr. Dubé. You've mentioned that 80,000 people have already signed up. Someone at our office was trying to get an appointment for their child, and the next available date is December 7th. So, did you anticipate such a huge outpouring of interest, and can the system handle it, can Clic Santé handle this?

M. Dubé : We'd sure can. But Daniel, I let you answer that one.

M. Paré (Daniel) : We all have short memories and, remember, during spring, we were able to… Clic Santé was able to absorb more than 200,000 per day. So, 80,000, for the moment, and I assure you that number will increase probably significantly even tonight, the system can absorb everything. Our vaccination centers are ready, and December 7th, it's great, you know, because we're going to have appointments this week, next week and the week after. So, again… what you're saying right now, it's great news. The system is working well.

M. Dubé : Maybe one thing that I would suggest, Daniel, that we explain to parents, and we didn't do in French, maybe we should do as well. One of the reasons that we start with appointment, as opposed to without appointment, is we're… we are at beginning of the winter, and we don't want long lineups of people with their kids waiting outside in line. So, we… that's therefore why we recommend that people will take appointment. And that's one of the reasons that we'll see a surge of appointments at the beginning that would probably level off over the next few days.

But I just want to make sure, because I've discussed that with Daniel many times, we will never refuse a family going to the center of vaccination if they don't have an appointment for the second or the other kid, OK? We prefer appointment at this time, but we will never refuse somebody that doesn't have an appointment, because we try to avoid long lineups outside. And that's the reason we prefer this hybrid approach, vaccination center with appointment and the schools, coming, starting next week.

M. Paré (Daniel) : And if I may add, Mr. Dubé, we also have a toll-free number for, say, family who doesn't have access to a computer, so we can register them to Clic Santé as well.

M. Authier (Philip) : Thank you.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, everyone. I don't know if this should be for Mr. Legault or Mr. Dubé, but there is obviously a change of tone today, compared to what you said last week. On Thursday, Mr. Legault, you said: 80,000… or, sorry, 80% of kids would mean, you know, ditching the health measures. I asked you again that question on Friday, as you remember. And now, you're saying that you probably shouldn't have said that, and that you want to be respectful of parents' decision. But at the same time, I can't remember which one, but one of you stressed that the vaccines are safe. So, why are we saying to parents now: Well, we understand that you're cautious, and with reason? Are they cautious with reason, or the vaccine is safe? Do you want to get 80%?

M. Legault :OK. First, what I said last week was true. If we get 80%, we'll probably be able to remove most of the measures after, all right? So, it's still true. But I know I have to be careful not to set that as a target, because we want to respect the choice of the parents, we don't want to put pressure. So, we don't want to identify some people who did refuse to have their children vaccinated, then, that they'd be pointed. We really want to do that smooth.

We see that, only today, we're at 80,000, so it will be important, of course, to get 80,000 more people vaccinated in Québec. And I don't think we need 80 % to remove most of the measures at the beginning of 2022. But what is this level? It's not easy to get a clear answer, but we don't need a figure as high as 80 %.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. It's a little bit hard to follow, but you're saying that the target can even be less than 80 %. Is that…

M. Legault : Yes.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. I also have a question about some confusion with the intervals between the shots. Health Canada is saying two weeks or three weeks, you guys are saying eight weeks. And there's also confusion… I'm hoping maybe, Doctor Arruda, you could clarify this, if children are getting a flu shot at the same time, do they need to wait between the flu shot and the COVID shot? Can you clarify this confusion for us?

M. Arruda (Horacio) : Yes. First of all, it's clear that Health Canada is telling what has been proposed by the companies, and it can be done with a two weeks interval. But I would say that our own immunization committee, le CIQ, and the CCNI, the committee also from Canada, has recognized that eight weeks is probably a better thing because of the effect on long term immunity. And also it can prevent less… less side effects, you know? It can have less side effects if you wait for eight weeks. So, the recommendation we will see from our experts in public health is eight weeks.

Now, for the situation of flu shots, it can be done, most of the time… we prefer to wait two weeks in between the shots to… But if there is receival, there is a reason for giving it together, there is no big problem.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la dernière question en anglais, avec une nouvelle collègue de CBC, Émilie Warren.

Mme Warren (Émilie) : Oui. Bonsoir. Thank you for being here. My first question is for parents. Can you explain to them really how vaccination in schools will work? What can they expect from the vaccination in schools for parents?

M. Dubé : Daniel, peut-être.

M. Paré (Daniel) : Well, tomorrow or in the next few days, parents will receive information on vaccines and also will receive a consent form in order to consent for the vaccination of their children. After that, an agreement... I mean, a date has been chosen by the schools and also the CISSS. And in that date, we are going to bring our teams, the vaccination teams, and we're going to vaccinate all the kids who… where the parents have consented for the vaccination of their kids.

Mme Warren (Émilie) : Thank you very much. And my second question will be that... So you have this goal of first doses, hopefully, before Christmas. But if you see that there's a lot of hesitancy from parents, in the weeks that are coming, the numbers are not high as you're hoping, is there a plan to convince parents, more than just directing them to the website for the information?

M. Dubé : Well, maybe what I can say is we're quite encouraged, tonight, with the inscription that we already have, of 80,000 appointments that have been secured already today, over the next few days. So that's quite encouraging. If necessary, we will have a communication, as we did for the other categories. Because we all remember that, at the beginning of vaccination for the 12-17, remember that they were the last ones to be immunized, we never expected that we would have over 90%. That was one of the dreams of Doctor Arruda, to be over 90%, and we have 95%.

So, that's the reason we are prudent. We let the judgment of the parents to go the same way as they did with their 12-17. So let's look at the next few weeks, and, if we need additional communication, in terms of advertising, support with experts, I think we have now resources, that we have developed in the last year, that can help parents make their decision. But I think at this time, we'll let the first few days, see how people react, but this is quite encouraging, of what we've seen in the last day.

M. Bergeron (Patrice) : Une petite précision qui s'adresse au Dr Arruda, s'il vous plaît. Patrice Bergeron, de La Presse canadienne, c'est pour… au bénéfice de tous les collègues. Puisque les parents ont des craintes, quels sont les effets secondaires... qu'est-ce qu'on sait de plus récent, documenté, des effets secondaires des vaccins sur les jeunes, donc, qui seront visés par cette campagne de vaccination?

M. Arruda (Horacio) : Bon, ils sont des effets secondaires, je vous dirais, à peu près similaires à ce qu'on observe habituellement, c'est-à-dire des syndromes, par exemple, avec de la céphalée, mal de tête, fatigue. Certains peuvent faire un peu de température et filer moins bien pendant quelques jours. Aussi, des réactions locales, hein, des gonflements locaux, etc., là. Mais véritablement, des effets secondaires majeurs n'ont pas été démontrés dans les études cliniques qui ont eu lieu. Les États-Unis viennent de vacciner aussi encore plusieurs enfants, et on n'a pas rapporté d'effets majeurs. Mais on va toujours quand même surveiller certains éléments, là, notamment des myocardites potentielles. Mais on sait que c'est beaucoup plus tard que ça. C'est à 16 ans que c'est arrivé, puis c'est des effets qui sont court terme, qui se guérissent bien, puis etc., et donc, actuellement, on considère que c'est un vaccin qui n'est pas plus dangereux ou non sécuritaire que tous les autres vaccins qu'on donne chez les enfants.

Le Modérateur : Bien, ceci met fin à cette conférence de presse.

M. Legault : Merci, tout le monde.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 17 h 57)

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