(Huit heures deux minutes)
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bon matin, tout le monde. Ce matin, je veux encore exprimer ma très grande
déception face au ministre de l'Économie, qui, encore une fois, refuse de nous
divulguer la liste des entreprises qui ont pu bénéficier de sa clause, de la
clause Fitzgibbon, sur laquelle on ne connaît pas les critères. Alors, si nous
l'avions su, j'aurais certainement soumis ma propre liste d'entreprises à venir
sauver sans avoir à être admissible de quelconque façon. Et je veux juste,
encore une fois, là, lui proposer de faire preuve de transparence, c'est ce
qu'on a besoin, c'est l'argent des Québécois tout de même, donc de savoir
comment on a pu mettre la main sur ces milliers de dollars là. Il faut qu'il
nous fasse vraiment cette liste avec toutes les informations et les critères
qui ont mené à ces choix-là. C'est vraiment important pour la confiance des
Québécois.
Maintenant, le 6 décembre 1989 s'est
produit un drame terrible qui a touché tous les Québécois : ça va faire 32
ans le 6 décembre prochain, donc, le drame de Polytechnique qui doit rester
gravé à jamais dans notre mémoire. Et c'est pour ça que je dépose aujourd'hui
une motion hommage à ces femmes qui étaient destinées à un brillant avenir, qui
étaient dans un milieu traditionnellement d'hommes. Donc, on les a visées parce
qu'elles étaient en grande montée, parce qu'elles étaient des femmes de caractère,
intelligentes, des femmes comme on les souhaite dans une société comme la nôtre.
Et, parce qu'elles étaient des femmes, bien, elles ont été tuées.
Alors, malheureusement, encore aujourd'hui,
c'est 18 femmes qui ont été… qui ont laissé leur vie aux mains d'hommes
violents cette année. Donc, je veux dire, en fait, en tant que jeune femme, je
crois qu'il faut continuer à briser les plafonds de verre et faire notre marque
dans la société. On leur doit pour elles et pour nous. Alors, voilà. Et je cède
la parole à mon chef parlementaire, Joël Arseneau.
M. Arseneau : Merci beaucoup, Méganne.
Je voudrais revenir brièvement sur la situation des services de santé en
Abitibi, à Senneterre. Vous savez, le drame, la tragédie qui s'est produite il
y a quelques jours, hier, fort heureusement, après avoir plaidé auprès du
gouvernement qu'une enquête du coroner était absolument essentielle, on a
obtenu gain de cause, on en est très satisfaits. On avait du mal à comprendre
la résistance du gouvernement à aller au fond des choses. Lumière sera faite,
on l'espère, le plus rapidement possible. On le doit, évidemment, à la famille
du défunt, on le doit aussi à la communauté et à l'ensemble des Québécois parce
qu'il s'agit évidemment, là, d'une situation où la réorganisation de services
planifiée, selon le gouvernement, peut être mise en cause.
Maintenant, ce qu'on souhaiterait aussi,
on l'a dit hier, on le répète aujourd'hui, c'est une réouverture des services
d'urgence non seulement à Senneterre, mais également ailleurs au Québec, parce
qu'on ne veut pas que ce genre de drame se produise dans d'autres localités,
surtout des localités éloignées un peu partout dans les régions du Québec. On
peut penser, par exemple, à l'urgence de Coaticook où on a d'abord annoncé une
fermeture temporaire pendant la période nocturne, et puis, cette semaine, on a
annoncé que cette mesure deviendrait permanente. On se demande ce qui va
advenir des services d'urgence à Gatineau, par exemple, ou encore à l'Hôpital
de Lachine. On pourrait en nommer d'autres lorsqu'il est question des services
d'obstétrique, par exemple.
Donc, un peu partout, ce que j'ai appelé
hier la médecine de brousse s'installe. Le gouvernement se complaît à fermer
les services de santé plutôt qu'à améliorer l'accès en première ligne. Moi, je
le répète, le gouvernement s'était engagé à réduire le temps d'attente dans les
urgences, pas à fermer les urgences. On s'attend à ce que le gouvernement
prenne des décisions ou des orientations qui vont permettre aux Québécois, peu
importe où ils vivent sur le territoire, d'avoir des services auxquels on est
en droit de s'attendre et surtout des services d'urgences 24 heures sur 24.
Là-dessus, je suis prêt à prendre vos questions, et Méganne également.
La Modératrice
: Une
question, une sous-question au micro, s'il vous plaît.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour à vous deux. Concernant le projet de loi qui va être déposé aujourd'hui
par le ministre Dubé, quelles sont vos attentes, spécifiquement? On comprend
que c'est un vaste projet de loi qui va entraîner une réorganisation importante
du traitement de l'information. Qu'est-ce qu'il devrait y avoir là-dedans?
M. Arseneau : Bien,
écoutez, on est toujours un peu sceptiques quand un gouvernement annonce si
longtemps à l'avance qu'il veut mettre en place un projet de loi mammouth,
c'est-à-dire un projet de loi très, très vaste qui va toucher toute une série
de lois. Vers où le gouvernement se dirige-t-il? C'est la question qu'on se
pose.
Mais ce qui filtre à l'heure actuelle,
notamment dans les médias, c'est que le gouvernement veut davantage de données.
Alors, on ne peut pas être contre le fait que le gouvernement ait de
l'information terrain, mais on se demande comment on peut équilibrer les choses
entre cette soif insatiable de données de la part du ministre Dubé et, d'autre
part, cette volonté qu'il a affirmée de décentraliser le système et les décisions.
Alors, il va falloir qu'il trouve un
équilibre entre avoir une meilleure connaissance, une meilleure compréhension
de ce qui se passe sur le terrain et puis les actions auxquelles les Québécois
s'attendent pour favoriser l'accès aux soins de première ligne. Ça ne peut pas
être qu'un projet de loi qui porte sur les données. Il faut que ça porte
également sur les soins réels auxquels les Québécois n'ont pas toujours accès,
dépendamment où ils vivent sur le territoire.
M. Lavallée (Hugo) :
Autre sujet. Il y a un conseil national du Parti québécois cette fin de
semaine. De quelle manière vous allez vouloir utiliser cet événement-là, là? On
comprend que vous êtes en position un peu délicate, les sondages ont déjà été
meilleurs. De quelle manière est-ce que ce conseil national là peut
regaillardir vos troupes?
M. Arseneau : Bien,
écoutez, c'est la première fois qu'on a l'occasion de rencontrer les membres et
militants du Parti québécois depuis le début de la pandémie, donc, c'est une
belle rencontre à laquelle on s'attend. En fait, il y aura une partie, là,
hybride. Mais donc c'est une occasion, justement, de se rencontrer à nouveau.
On sait qu'on a un projet national à adopter, donc une proposition intéressante
non seulement pour les militants, mais pour les Québécois, pour dégager un
avenir meilleur pour le Québec qui passe par l'indépendance, qui passe par un
Québec plus vert, plus prospère économiquement, tourné vers l'avenir en ce qui
concerne, par exemple, l'environnement et les jeunes. Donc, ça va être
concentré dans une journée, mais, en fait, on va compléter le travail qui a été
amorcé la semaine dernière en atelier. On a des propositions intéressantes et
puis on est très optimistes.
M. Lavallée (Hugo) :
Comme quoi, par exemple, si vous nous donniez un peu de contenu?
M. Arseneau : Bien, en
réalité, ce qu'on propose, c'est un... en fait... puis je ne veux pas rentrer
dans les détails, je ne veux pas devancer, là, mais il est clair que le Parti
québécois... Pour simplifier, le Parti québécois est de retour. Je pense qu'on
a fait un cheminement extrêmement important depuis 2018. On a recentré notre
travail tant sur la question de l'indépendance que sur la question de la
langue. Et je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'on est les seuls à défendre
une lutte importante contre le déclin de la langue française au Québec,
contrairement à tous les autres partis. On veut également mettre de l'avant, évidemment,
la défense de ce qui fait notre distinction culturelle. Également, toutes les questions
environnementales, on est en ligne avec les orientations internationales de
Glasgow. Je pense qu'on a un programme qui est fort intéressant pour les Québécois
et pour nos militants, et le détail vous sera évidemment communiqué au cours
des débats, là, de plénière, samedi.
M. Lavallée (Hugo) : Merci.
M. Carabin (François) :
Bonjour à vous deux. M. Arseneau, je veux revenir sur la mort de Richard
Genest à Amos. Hier, le premier ministre et le ministre de la Santé ont répété
à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas matière à enquête, en cours de
matinée, qu'il n'y avait pas de lien à faire non plus entre les services
ambulanciers, les services... et la fermeture de l'urgence avec la mort de
M. Genest. Or, l'enquête du coroner était commencée déjà, en matinée, elle
était commencée depuis 8 h 30 le matin, là. Qu'est-ce que ça vous
fait dire, au final, cette position du gouvernement?
M. Arseneau : Bien, en fait,
il y a deux options : soit le gouvernement savait que l'enquête avait été
déclenchée et il a continué sur la même ligne du déni qu'une enquête était nécessaire,
ce qui est inquiétant, soit le gouvernement n'était pas au courant qu'une
enquête du coroner était déjà en route, alors qu'il disait que l'enquête n'était
pas nécessaire, ce qui est aussi inquiétant.
Alors, quand le gouvernement, pendant tout
un avant-midi, se défend de... ou plutôt défend l'indéfendable, c'est-à-dire
qu'il faut aller au fond des choses parce qu'il y a eu mort d'homme dans des
circonstances nébuleuses suite à la coupure d'un service essentiel, celui de
l'urgence, et qu'on s'enferme dans une espèce de déni, c'est absolument
inacceptable. Et, fort heureusement, le coroner a vu juste en révisant sa
position dès le début de la matinée. Dommage qu'on n'en ait pas été informés
plus rapidement et que le gouvernement n'ait pas été informé ou n'a pas daigné
nous en informer en temps utile. L'important, c'est que l'enquête se fasse.
Mais de dire qu'il n'y a absolument aucun
lien et surtout de dire que le plan de contingence a été observé ou le
protocole a été observé, alors ce que ça démontrait à sa face même, c'est que
le protocole était inadéquat. On le savait. Quand on est allés, à la mi-octobre,
à Senneterre, on nous a dit : Si on ferme l'urgence, il va y avoir un
problème d'accès aux soins parce qu'on a qu'une seule ambulance et parce qu'on
manque de paramédics. Donc, parce qu'on manque d'infirmières, on ferme
l'urgence, mais on ne s'assure pas d'avoir suffisamment de paramédics ou de véhicules
pour faire le transfert des patients 70 kilomètres plus loin. Alors, si
c'était ça, le plan match, et qu'on l'a suivi, bien, le plan de match, il était
mauvais. Et nous, on émet l'hypothèse que ce n'est pas sans lien avec le décès
de M. Genest.
M. Carabin (François) : Vous
demandez, ce matin, de vous assurer que les bris de service prennent fin, au
final, là, que Coaticook… ce genre de service là puisse reprendre à temps
plein, mais, vous le dites vous-même, il y a une pénurie d'infirmières au Québec.
Vous le savez. Donc, comment est-ce qu'on peut faire pour résorber ce
problème-là?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on est conscients de la pénurie de main-d'oeuvre dans le système de santé, que
le gouvernement n'a pas vu venir, là, depuis trois ans. Souvenez-vous que le
ministre s'est dit surpris, il y a quelques semaines, qu'il manquait autant
d'infirmières, des milliers d'infirmières dans le réseau. Mais là on parle de
services de proximité dans des régions souvent éloignées où il va manquer des
ressources, mais on parle d'une, deux, trois, quatre personnes. Moi, je trouve
ça absolument aberrant qu'on prive 12 500 personnes d'un service de santé
essentiel s'il nous manque quatre infirmières et qu'on a des agences, à l'heure
actuelle, qui déploient des milliers d'infirmières un peu partout sur le
territoire. Je pense qu'on a un enjeu de répartition des ressources.
Je vous rappelle aussi qu'on n'a jamais eu
autant d'infirmières au Québec qu'aujourd'hui, de l'aveu même de l'ordre des
infirmiers et des infirmières. Alors, c'est un problème de répartition.
Pourquoi les infirmières sont mal
réparties? Parce que leurs conditions de travail sont innommables, parce que le
temps supplémentaire obligatoire, bien, on n'a pas encore vu la fin, on n'a pas
encore vu de plan de match pour s'en départir, parce que les conditions de
travail sont inadéquates. Et on le voit, que les primes qui ont été offertes
par le gouvernement, visiblement, n'ont pas réussi à convaincre les infirmières
de revenir au bercail, au service public, et on se voit contraints d'augmenter
encore les primes. On souhaite que ça fonctionne, mais, visiblement, l'approche
pécuniaire ne fonctionne pas. Les infirmières, il y a non seulement des bris de
service, mais il y a un bris de confiance sur la volonté du gouvernement d'agir
et de changer les conditions de travail.
Mme Plante (Caroline) :
Justement, je vais prendre la balle au bond. Sur les primes, qu'est-ce que vous
pensez du fait que le ministre a annoncé de nouvelles primes hier?
M. Arseneau : O.K. Il y a une
solution qui ne fonctionne pas, et on s'enferre dans la même solution en
augmentant le montant. Est-ce que ça aura des résultats meilleurs? On se permet
d'en douter. Mais on le souhaite parce qu'on veut tous, évidemment, un plus
grand nombre d'infirmières dans le réseau.
Mme Plante (Caroline) : Sur
la troisième dose, est-ce qu'il est temps d'élargir l'accès à la troisième
dose? On voit que d'autres provinces l'ont fait au Canada. Donc, au Québec,
qu'est-ce que vous souhaitez?
M. Arseneau : Bien, en fait,
on a eu une rencontre avec le ministre Dubé, en début de semaine, Dr Arruda et
M. Paré, et ce qu'on nous a dit, c'est que le plan de match pour la troisième
dose équivalait essentiellement à la même séquence de la vaccination en
général. Donc, on va y aller par les personnes les plus vulnérables, pour
ensuite l'ouvrir aux gens qui sont dans le système de santé, et ainsi de suite,
là, jusqu'à la population en général. Nous, on pense que ce plan de match,
jusqu'à preuve du contraire, tient la route.
Mme Plante (Caroline) : Ça
vous satisfait? Donc, il ne faudrait pas aller plus vite?
M. Arseneau : À l'heure
actuelle, la situation au Québec nous semble permettre un déploiement, disons,
rigoureux, systématique et par étape, et nous, on n'a pas de critique à faire
sur ce système-là à l'heure actuelle.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Arseneau.
M. Arseneau : Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Perry Mélançon. Est-ce que vous n'êtes pas allé un peu vite hier en disant que
le responsable de la mort de Richard Genest, c'était Christian Dubé, et également
M. Legault, alors qu'il n'y a pas de résultat d'enquête encore, que l'enquête
est loin d'être terminée, commence à peine?
Là, ce qu'on apprend du CISSS, c'est que,
bon, même si M. Genest était allé à l'urgence de Senneterre, si l'urgence avait
été ouverte, on l'aurait probablement envoyé, de toute façon, à Val-d'Or, pour
ensuite l'envoyer vers Amos, qu'il aurait dû, même à l'urgence de Senneterre,
attendre l'ambulance, un peu de la même façon qu'il l'a fait chez lui. Bref, est-ce
que vous n'êtes pas allé un peu vite, vous-même, en pointant du doigt sans
avoir les faits devant vous et de dire que le responsable, c'était Christian
Dubé?
M. Arseneau : Vous m'avez posé
la question hier, M. Lacroix, et la question était la suivante : Qui est
responsable de la réduction des services, de la fermeture de l'urgence...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Arseneau : ...et c'est tout
à fait ça qui a été posé comme question. C'est là-dessus que je me suis
prononcé hier, je suis désolé. Le responsable de la réduction des services de
santé à Senneterre, c'est effectivement le ministre. Le lien entre la fermeture
des services, le délai pour arriver à l'hôpital et le décès, c'est au coroner
de faire l'enquête. Et c'est ce qu'on demandait hier, et on l'a obtenu, et on
est satisfaits, et on va laisser le coroner faire son travail.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous, de prendre position en disant que la responsabilité du décès de M. Genest
incombe à Christian Dubé, ce n'était pas aller trop vite?
M. Arseneau : Ce n'est pas ce
que j'ai dit et ce n'est pas ce que je vais dire aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez dit : Le plan, c'est le ministre qui l'a cautionné, c'est lui qui est
responsable de la desserte ambulancière.
M. Arseneau : Exact.
M. Lacroix (Louis) : Bon. Alors,
moi, la question, c'était de savoir, la responsabilité incombait à qui. Vous
avez dit à Christian Dubé.
M. Arseneau : Bien, vous venez
de répéter ce que j'ai dit hier. Je pense qu'on est tous en droit d'avoir les
faits devant nous. Le responsable du plan et de la desserte ambulancière, c'est,
bien entendu, le ministre. Le lien entre le plan, la desserte ambulancière et
le décès, c'est au coroner de l'enquêter.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
je vais vous reposer la question clairement. Est-ce que le ministre ou
M. Legault sont responsables du décès de Richard Genest?
M. Arseneau : À ce stade-ci,
on ne peut pas faire ce lien-là. Il appartient au coroner de faire enquête.
Mme Côté (Claudie) : Bonjour,
M. Arseneau. Je vais continuer sur Senneterre parce qu'il manque
quatre infirmières, bon, puis vous avez qualifié la médecine en région de
médecine de brousse, là. Le ministre de la Santé essaie de ramener des
infirmières, y va avec des primes, vous l'avez vous-même dit, ça ne fonctionne
pas. Or, ça fonctionnait avant avec les agences privées. Senneterre, ce n'était
pas fermé, là, il y a 50 jours. Est-ce qu'on ramène les agences privées? Est-ce
qu'on leur demande de revenir? Qu'est-ce qu'on fait là, là, dans la situation
urgente?
M. Arseneau : Bien, dans la situation
urgente, ce qu'on a vu, c'est qu'on a décidé de rapatrier des ressources à Val-d'Or
en privant, évidemment, Senneterre de ressources pour opérer 24 heures sur
24. Alors, moi, je pense qu'on peut redistribuer les ressources actuelles sur
le territoire pour s'assurer de la réouverture des services minimums. C'est
tout simplement la proposition, d'ailleurs, que…
Mme Côté (Claudie) : Puis
est-ce que ça veut dire faire appel aux agences privées?
M. Arseneau : Bien, on fait
déjà lourdement appel aux agences privées, que ce soit en Abitibi, que ce soit
sur la Côte-Nord, que ce soit en Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine et un peu
partout sur le territoire. Alors, l'idée, c'est, à terme, de mettre fin aux
recours aux agences. Mais, à l'heure actuelle, on en est complètement
dépendants parce qu'on est rendus, là, dans une impasse où... le pied au mur. Donc,
à ce que je sache, le gouvernement n'a pas, en fermant l'urgence à Senneterre,
tourné le dos aux agences, il a simplement redistribué les travailleuses
d'agences ailleurs. Nous, on dit qu'on doit en réserver quelques-unes pour
Senneterre.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
qu'on devrait, à tout le moins, pour la population de Senneterre, leur donner
une date de réouverture?
M. Arseneau : Bien, en fait,
oui, ça serait une bonne chose parce que ça serait déjà un signal positif pour
s'assurer que les services ne vont pas être fermés pour de bon, comme on l'a
annoncé à Coaticook, par exemple, plus tôt cette semaine.
La Modératrice
: On va
y aller avec deux dernières questions très rapides, s'il vous plaît.
M. Lachance (Nicolas) :
Bonjour. Ce matin, on apprend que la pénurie de main-d'oeuvre frappe le
transport scolaire, principalement dans Lanaudière, donc on peut voir qu'il y a
des enfants qui ne vont même pas à l'école présentement en raison de cette
rupture de services. Qui est responsable de ça? Et qu'est-ce qu'on fait pour
venir pallier à ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez, c'est
assez troublant de voir qu'un service comme celui-là, actuellement, est
déficient. Moi, à l'heure actuelle, je n'ai pas eu l'occasion de me pencher sur
le problème de façon plus pointu, alors je vous demanderais un temps de
réflexion. Je n'ai pas de solution à proposer ou de blâme à distribuer. Je
déplore la situation avec les parents. Et je souhaite que le ministère de
l'Éducation s'en saisisse le plus rapidement possible. Mais, à l'heure
actuelle, on n'a pas de proposition à faire dans ce dossier-là.
M. Lachance (Nicolas) : Il y
a eu une autre fusillade à Montréal hier. Est-ce que vous vouliez dire quelque
chose là-dessus ou…
Mme Perry Mélançon : Bien,
quand même, pour ce qui est du plan sur la pénurie de main-d'oeuvre, on sait
qu'il y a eu quand même certaines mesures d'annoncées, mais il faut en faire
plus pour les travailleurs expérimentés qui se retrouvent quand même souvent
être un type de travailleurs, là, qui chauffent nos autobus scolaires. Donc, ce
qu'on demande, effectivement, c'est d'avoir plus d'incitatifs et de s'assurer
que ces gens-là, là, de 60, 65 ans qui souhaitent revenir au travail ne
soient pas coupés, là, tout le temps lorsque vient le temps de faire leur
déclaration d'impôt. Donc, ça, ça pourrait être au moins une solution à
apporter à court terme.
M. Lachance (Nicolas) : Je
reviens sur ce que j'étais en train de dire, une nouvelle fusillade impliquant
des jeunes à Montréal, donc, un autre cas de jeune de 17 ans qui est dans
un état critique à l'hôpital, encore des fusils d'impliqués. Est-ce que le plan
du gouvernement fonctionne, en partenariat avec la ville de Montréal, là, et
les corps policiers de la province?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on sait que, pendant un certain temps, le gouvernement fédéral, le gouvernement
du Québec ont joué cette partie de ping-pong, à savoir à qui était la… à qui
venait la responsabilité du contrôle des armes à feu et de la réglementation.
Un plan a été mis en place. Il ne donne pas des résultats immédiats. Puis c'est
ce qu'on souhaiterait, on souhaiterait que ça aille beaucoup plus vite, mais je
pense qu'il faut donner le temps autant... à l'heure actuelle, bon, la volonté
a été exprimée, l'argent est descendu, je pense que les équipes s'organisent. Malheureusement,
ça ne va jamais assez vite, là, pour les citoyens de la ville de Montréal, pour
nous également, mais je pense que ce qu'il faut retenir... maintenant qu'on a
mis en place un certain nombre de moyens pour faire diminuer la violence dans
les rues de Montréal, bien, je pense que le gouvernement a une obligation de
résultat, et le plus tôt sera le mieux. Tu sais, c'est ce qu'on peut dire pour
l'instant.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Vous avez dit tantôt à Hugo : Le Parti québécois est de retour. Il était
où, le Parti québécois?
M. Arseneau : Bien, vous savez
qu'on avait une réorganisation, puis on ne l'a jamais cachée, à faire suite à
la défaite électorale de 2018. Nous avons révisé nos statuts. Nous avons
évidemment réorganisé les exécutifs un peu partout à travers la région, les
territoires. On a rédigé un nouveau projet, un projet national. On a également
assaini, de façon exemplaire, nos finances. Et on a maintenant un nouveau chef,
là, il a fallu faire, aussi, une campagne à la chefferie en temps de pandémie.
C'est la raison pour laquelle je vous dis qu'avec le travail parlementaire
qu'on a fait, également au congrès qui s'en vient demain, avec une nouvelle
image de marque, et une vision d'avenir beaucoup plus claire et précise, je
pense qu'on est de retour, effectivement.
Mme Perry Mélançon : Les gens
sont de retour aussi, certains que… les gens…
M. Arseneau : Bien,
évidemment, on a des signaux… Bien, c'est ça, on a des signaux que les
militants sont également enthousiastes et sont de retour. On a des candidatures
intéressantes aussi, qui ont déjà été annoncées et d'autres qui s'en viennent.
Alors, voilà.
M. Carabin (François) :
Rapidement, Mme Perry Mélançon...
La Modératrice
: Rapide
question.
M. Carabin (François) : Sur
la sortie de M. Fitzgibbon, hier, qu'est-ce que ça peut avoir eu comme
effet qu'il ait utilisé une définition élastique du mot «stratégique» dans le
choix des prêts accordés dans le cadre du PACTE?
Mme Perry Mélançon : Tout
est élastique chez M. Fitzgibbon, là. Et puis je l'ai dit à maintes
reprises, que le seul critère qui ait mené, finalement, à beaucoup de décisions
pour aider une entreprise et une autre non sont uniquement prises par le flair
Fitzgibbon, là. Ça, c'est le pif Fitzgibbon. Moi, je l'ai beaucoup utilisée
cette expression-là. Donc, c'est ça que ça donne comme impression.
Donc, quand je parlais, tout à l'heure, de
redonner confiance aux Québécois, de comment on a aidé les entreprises qui n'étaient
pas admissibles à premier égard, bien, c'est aussi de redonner confiance aux
entreprises qui n'ont pas été cogner à la porte du cabinet de Fitzgibbon parce
qu'ils ne savaient pas qu'il y avait ce critère élastique là. Donc, moi, c'est
à eux que j'adresse mes premières pensées. Il y en a qui n'ont pas survécu à la
crise puis qui se disent : Finalement, j'aurais peut-être dû tenter ma
chance, puis ça aurait été autrement, mon avenir aurait pu se poursuivre dans
l'économie. Donc, c'est ça, en fait, que ça représente pour moi.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Greig
(Kelly) : Good morning. For Mr. Arseneau.
We had this strange situation yesterday where the Health Minister is saying an
inquiry is not necessary. We spoke to him just before question period, and then
we learned later that an inquiry is already started. What do you make of this
situation?
M. Arseneau :
Well, it's very hard to understand. In both cases, it's worrisome that the
Government either knew about it and didn't let us know, which would be
disturbing, but, if the Government, for hours, said that there was no inquiry,
and there was no need for an inquiry, and it was already begun, then it's also
worrisome. It's also disturbing that the Government didn't know about that.
So, what else can I say?
The only positive output of this all is that there is an inquiry already, you
know, going on, and we're hoping that it's going to lead to a better
understanding of what happened. The sooner, the better.
Mme Greig (Kelly) : There seems to be a lot of finger pointing between the paramedics,
between the closure of the ER, between the Government's decision. You were
asked yesterday where you think the responsibility lies. I will ask you that
again today. Have you changed your answer? Where do you think the
responsibility lies for this?
M. Arseneau :
We'll let the coroner lead its inquiry. What I said yesterday was it was hard
for the common individual not to see a relationship between the closure of the
emergency ward and the problem that it created in, you know, the work of the
paramedics, and the death of Mr. Genest. Now, is
there a direct relationship? That's what the Coroner's duty is all about.
La Modératrice
: Dernière question
en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Arseneau, regarding the mammoth bill to increase the access to
medical data, I just want to understand your point here, because there are many
countries, U.K., Estonia, and other Canadian provinces, Ontario, Manitoba, British Columbia, that do have structure in place to make medical
data more accessible. And you know how it was a problem during the first wave
with data coming from CHSLDs, the Ombudsman talked about this in her final
report. So, what are your expectations? Don't you think that Québec needs to be
in the 21st century?
M. Arseneau : Yes, I do, I do. The sooner, the better. And what I wonder is :
Is the Government concentrated
on data only or on the delivery of services to all of Quebeckers wherever they live? And this is where I'm looking forward to
seeing the bill and…
Mme Senay (Cathy) : But I'm just… The mammoth bill is to change different laws and make
sure that data is more available, those data are more available to everybody. So…
But your expectation is that care should improve.
M. Arseneau : Yes, absolutely,
that's the goal. So, if having more data, if the Government can prove that is going to lead to better services, we are all for
it.
Mme Senay (Cathy) : What's your fear?
M. Arseneau : My fear is that the Government will have more data, that it will be more concentrated into the
hands of the few people on top of the Parliament, and that the services on, you
know, the field will not be improved because, you know, again, the
decentralization, promise of the Government, has to take place. So, how the balance will be found by the Government is what we are expecting.
Mme Senay (Cathy) : And what can be the consequences if the Government has access to more medical data and centralize them?
M. Arseneau : Well, it's hard for me to say, but, if more data leads to more
decisions from up top without listening to what's happening on the ground
because there is data… but there is also the experience of services and of
workers, and you need to find a balance between data and the experience on the
field, in the emergency wards, for example, in the compulsory overtime and whatnot.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 30)