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Point de presse de Mme Pauline Marois, chef de l'opposition officielle, Mme Marie Malavoy, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur et en matière de prêts et bourses, et de M. Mathieu Traversy, porte-parole de l'opposition officielle pour la jeunesse et les affaires étudiantes

Version finale

Le mercredi 25 avril 2012, 15 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-sept minutes)

Mme Marois: Je vais faire une brève déclaration. Je suis accompagnée de Marie Malavoy, députée de Taillon et porte-parole en matière d'affaires universitaires, de recherche et développement, de même que de Mathieu Traversy, député de Terrebonne et porte-parole en matière d'affaires étudiantes.

Ça fait maintenant 72 jours que dure la crise étudiante du Québec. La tension, elle est palpable et elle entraîne des gestes incontrôlés. Il faut - il faut - à tout prix que cessent les gestes de violence, j'en appelle aux étudiants. Les gestes que nous avons vus dans les dernières heures ne servent que les intérêts du premier ministre. Malgré l'appel au calme, des événements malheureux sont survenus. Nous les condamnons sans réserve, comme nous l'avons toujours fait depuis le début du conflit. Il est temps que les esprits se refroidissent. Un dialogue ne peut avoir lieu présentement.
Dans ce contexte, la seule chose à faire pour le gouvernement pour mettre fin à ce conflit, c'est de suspendre la hausse des frais de scolarité pour l'année 2012. Nous sommes très nombreux à faire cette demande. Plusieurs personnalités publiques de toutes allégeances l'ont demandé depuis les dernières semaines. Ce conflit a déjà coûté près de 40 millions de dollars aux contribuables québécois. L'exaspération est à son comble, la population en a ras-le-bol: maintenant, ça suffit. Le premier ministre doit assumer ses responsabilités, prendre le dossier en main et régler ce conflit.

La Modératrice: Questions?

M. Séguin (Rhéal): Mme Marois, on a vu aujourd'hui la ministre dénoncer les actes de violence, elle semble fixer sa stratégie sur la CLASSE, en les excluant à la table de négociation. Vous, est-ce que vous pensez que c'est une stratégie calculée, voulue par la ministre, de diviser le mouvement étudiant afin de ne pas procéder avec une discussion, une négociation sur les frais de scolarité?

Mme Marois: Je crois que, depuis le début, le gouvernement tente de diviser les étudiants. Il s'est traîné les pieds dans ce conflit, comme c'est inacceptable de la part d'un gouvernement, c'est une attitude irresponsable.

M. Caron (Régys): Comment allez-vous faire, Mme Marois, pour décoller de vous cette espèce d'aura de caution de la violence que le premier ministre s'acharne à vous faire porter?

Mme Marois: Bien, ça, c'est M. le premier ministre qui ment. Il sait très bien que, depuis le début, nous avons toujours dénoncé les actes de violence, d'intimidation, la désobéissance civile. Nous n'avons - au Parti québécois - jamais été d'accord avec ça, nous l'avons dénoncé verbalement et nous l'avons dénoncé par écrit. Admettons qu'il y a un peu de malhonnêteté de la part du premier ministre, parce qu'il sait très bien actuellement qu'il ne réussit pas à régler ce conflit, et il en est le premier responsable, à mon point de vue, parce qu'il a trop tardé à vouloir rencontrer les étudiants et il n'a pas de solution, à ce que je comprends, jusqu'à maintenant.

Des voix: ...

La Modératrice: M. Salvet.

M. Salvet (Jean-Marc): Mme Marois, M. Legault disait la semaine dernière que M. Charest - pardon - n'avait plus la crédibilité ni la légitimité pour gérer le Québec, c'est votre pensée aussi?

Mme Marois: Moi, je crois que c'est le cas, mais, évidemment, c'est à lui... c'est lui qui détient la clé de la tenue d'une élection. Quant à moi, vous savez quel est mon point de vue: nous souhaitons qu'il y ait des élections à date fixe. Alors, nous sommes prisonniers de sa décision, nous sommes à sa merci.

M. Salvet (Jean-Marc): Dans cette situation, est-ce que vous pensez que des élections pourraient être l'occasion de régler ce conflit-là?

Mme Marois: Moi, je crois que la première responsabilité du premier ministre, c'est d'abord de le régler avant d'aller en élection.

M. Robitaille (Antoine): Craignez-vous des dérapages ce soir, lors de la manifestation qui va avoir lieu à Montréal?

Mme Marois: Je vous le dis, nous dénonçons par avance des dérapages, s'il devait y en avoir. Les associations étudiantes n'ont pas cautionné des gestes de violence, et, quant à nous, non seulement nous ne les cautionnons pas, nous les dénonçons. Et ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on les dénonce, et je le dis fermement parce que le premier ministre essaie de manipuler mes propos, de manipuler la population sur l'attitude de l'opposition. Notre attitude, elle est d'une cohérence absolue depuis le début.

M. Robitaille (Antoine): Tout à l'heure, sur... Quand on a posé la question à M. Nadeau-Dubois, s'il appelait au calme, il dit: Je n'ai pas le mandat d'appeler au calme. Est-ce que vous ne trouvez pas ça étrange?

Mme Marois: Moi, j'ai la responsabilité d'appeler au calme et j'appelle au calme. D'accord?

M. Pépin (Michel): Vous demandez une suspension d'une année de cette hausse des droits de scolarité pour l'année qui vient. Est-ce que vous ne demandez pas tout simplement au gouvernement de céder devant la pression des étudiants?

Mme Marois: Nous demandons de suspendre la hausse des frais de scolarité pour l'année 2012, c'est le premier semestre qui vient. J'ai bien dit 2012, pour se trouver un espace pour être capables de discuter sérieusement, convenablement, de façon responsable avec les étudiants et trouver une solution plus définitive, qui va satisfaire les personnes en cause.

M. Pépin (Michel): Est-ce que ce n'est pas simplement reporter la crise, Mme Marois?

Mme Marois: Non. Moi, je crois que, d'abord, le premier ministre l'a provoquée, la crise. Il savait très bien qu'il y avait une opposition importante. Au lieu de prendre le taureau par les cornes dès le départ, il a laissé dégénérer la situation. Moi, là, je pourrais vous donner des... pas des dizaines, mais un bon nombre d'exemples de situations très conflictuelles auxquelles nous avons été confrontés comme gouvernement. Quand j'ai siégé avec Lucien Bouchard et qu'on avait au bout du nez la possibilité d'une grève chez les infirmières, on en a négocié, des choses, on s'est assis avec les infirmières, Lucien Bouchard au premier titre. Quand les étudiants sont sortis dans la rue - parce qu'ils l'ont fait en 1997 - on a rencontré les étudiants, on s'est assis avec les étudiants, on n'a pas attendu que ça dégénère puis on ne s'est pas buckés. Quelque part, il me semble qu'il y a des adultes responsables, dans ce gouvernement, qui devraient assumer leurs responsabilités.

La Modératrice: Une dernière.

M. Séguin (Rhéal): Quel est le calcul politique, puis on peut peut-être même parler de calcul électoraliste, dans ce que fait le gouvernement en ce moment-ci?

Mme Marois: Le gouvernement sait que la population est divisée sur la hausse des frais de scolarité, et donc il en profite pour, dans le fond, je dirais, amplifier le phénomène et diviser les gens encore davantage sur cette question. Merci beaucoup.

Des voix: ...

Mme Marois: Merci beaucoup, merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 15 h 54)