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Conférence de presse de Mme Agnès Maltais, ministre déléguée à la Santé, aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, de Mme Pauline Marois, ministre d'État à l'Économie et aux Finances et de M. Serge Ménard, ministre de la Sécurité publique

La position du gouvernement à l'égard du jeu pathologique

Version finale

Le mercredi 30 mai 2001, 13 h 36

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trente-six minutes)

Le Modérateur: Puisqu'il y a trois ministres, sûrement qu'il va y avoir des questions sur d'autres sujets, alors on va avoir une idée, en français et en anglais, du sujet principal puis, après ça, on passera à...

Mme Marois: Alors, on y va. Je vous remercie d'être là. Nous nous excusons de ce retard. Vous savez, comme on dit, on prend toujours un peu de risques lorsqu'on fait ça le jour du Conseil des ministres. Alors, nous nous en excusons.

Nous sommes très heureux de pouvoir vous rencontrer aujourd'hui, mon collègue Serge Ménard, ministre de la Sécurité publique, Mme Agnès Maltais, ministre déléguée à la Santé, aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse et moi-même, pour faire le point sur l'offensive gouvernementale en matière de jeu pathologique. On sait qu'une partie de la population québécoise, malheureusement, est aux prises avec un problème de jeu pathologique. Et cette maladie, parce que c'en est bien une au sens médical du terme, cause de plus des problèmes sociaux importants qui s'étendent bien souvent à la famille et aux proches du joueur. Cependant, le pourcentage de joueurs pathologiques au Québec est de l'ordre de 2 % de la population adulte, et cela équivaut au taux que nous observons un peu partout en Amérique du Nord. Ce n'est donc pas exceptionnel.

Le gouvernement du Québec, cependant, devant cette situation difficile que vivent certains de nos concitoyens et concitoyennes, veut pouvoir intervenir. Nous annonçons donc aujourd'hui de nouvelles mesures en matière de prévention. Le Conseil des ministres a donc approuvé un certain nombre de propositions que nous lui avons soumises dont, entre autres, le fait que nous allons appliquer un moratoire sur toute offre de jeu additionnelle liée aux loteries et aux casinos. Qu'est-ce que cela veut dire concrètement? Cela signifie que le nombre de casinos sur le territoire québécois demeurera à trois et que le nombre de terminaux de loterie, soit 8 256 à ce jour, ne sera pas augmenté. Cela veut dire aussi que le réseau d'appareils de loterie vidéo passera d'ici 18 mois de 15 300 à 14 300 appareils, soit une diminution de 1 000 appareils ou 7 % du réseau. J'ajoute qu'aucun appareil supplémentaire ne sera installé durant cette période. La diminution, elle, se fera par attrition: fermeture d'établissements, faillites, décision de l'établissement de ne plus offrir un tel jeu dans son établissement.

En fait, j'ajoute de plus que la Société des loteries vidéo est actuellement en appel de propositions pour remplacer son parc d'appareils. En conséquence, donc, des présentes mesures, la commande va être réduite de 1 000 appareils. Mais nous ajoutons cependant que les nouveaux appareils et ceux que nous remplacerons progressivement devront comporter de nouvelles caractéristiques. D'abord, un module explicatif traitant du hasard, une horloge visible en tout temps, un module pour déterminer le temps de jeu et l'affichage de la banque du joueur en dollars ou en crédits, et cela, par simple touché de l'appareil. Enfin, le budget de publicité de loterie sera lui diminué de 10 %.

J'aimerais rappeler que le dernier budget annonçait que le ministère de la Santé et des Services sociaux disposerait dorénavant d'un budget annuel de 18 millions de dollars consacré à la prévention et au traitement du jeu pathologique. Dans le même budget, un montant de 200 millions de dollars doit être versé au ministère de la Sécurité publique pour augmenter le budget de la Régie des alcools, des courses et des jeux de telle sorte que nous puissions appliquer un meilleur contrôle. Donc dans un cas comme dans l'autre mes collègues pourront vous présenter dans chacun de leur champ d'activité, de leur mission respective, les actions qu'ils se proposent de... les gestes qu'ils se proposent de poser dans les semaines et les mois qui viennent.

Pour terminer, je vous dirai qu'avec ces mesures, le Québec est l'endroit en Amérique du Nord qui consacre le plus d'argent per capita pour contrer le jeu pathologique. Alors, Serge.

M. Ménard: Merci. Bon, c'est un problème d'une certaine gravité que nous avons à traiter, mais c'est un problème qui ne peut pas avoir de solution simple. Je rappelle à tout le monde qu'en 1994, lorsque nous avons pris le pouvoir, les appareils de loterie vidéo étaient illégaux. Et il y en avait entre 35 et 40 000, selon les évaluations. Je ne dirais pas que tous ceux qui les fabriquaient ou qui les maintenaient faisaient partie du crime organisé, mais les profits qu'ils faisaient avaient attiré déjà le crime organisé qui commençait à s'installer dans les appareils de loterie vidéo. Nous avons pris la même méthode qu'avec les loteries parce que quand moi j'ai commencé à pratiquer le droit aussi, une bonne partie des clientèles des bureaux pour lesquels j'ai travaillé, c'étaient les preneurs aux livres, n'est-ce pas. et qui ont été éliminés par Loto-Québec. Alors, les appareils de loterie vidéo de Loto-Québec ont rapidement pris le marché et au lieu d'en avoir 35 à 40 000, nous en avons maintenant 15 300 et quelque chose qui seront réduits de 1 000.

Du côté de la RACJ dont j'ai la responsabilité, il y a trois mesures en plus que nous allons prendre. D'abord, si les appareils vidéoloterie ont été placés dans des endroits qui avaient leur permis d'alcool, c'était parce qu'il y a là un contrôle sur les mineurs. Cependant, il y a des endroits où ils ont des permis d'alcool où ils vendent d'autre chose comme les restaurants ou des endroits où l'on côtoie des activités diverses où les mineurs sont en contact, peuvent voir les appareils de vidéoloterie. C'est un phénomène que nous voulons éliminer. Donc, nous allons modifier la réglementation pour que, où qu'ils soient, les appareils loterie vidéo soient dans une pièce à part ou derrière un mur, hors la vue des mineurs et hors l'ouie pour qu'ils ne puissent les entendre ni les voir dans ces endroits où, justement, il y a plusieurs activités qui se côtoient.

Ensuite, en plus elles devront être placées partout dans des endroits où on ne pourra les voir de la rue ou d'un autre endroit public comme d'un centre d'achats ou d'un stationnement. Alors, elles devront être complètement cachées à la vue des gens qui ne sont pas les clients de cet endroit licencié. Et finalement la seule promotion, la seule publicité qu'ils pourront faire est une seule affiche sur laquelle il sera écrit: Loterie vidéo qui sera fournie par Loto-Québec.

Alors, nous croyons que ce sont des mesures qui vont nous permettre de nous assurer que les mineurs n'auront pas accès ni n'aurons pas la tentation directe d'aller utiliser les appareils loterie vidéo, bien que je vous rappelle quand même que, même s'il y a des restaurants qui en avaient et que les mineurs pouvaient les voir, il était illégal pour le propriétaire de laisser jouer les mineurs. Mais, comme on ne pouvait pas avoir des inspecteurs partout tout le temps, dans ce cas-ci ça va être beaucoup plus simple à gérer et, je crois, beaucoup plus efficace, et ça va rassurer aussi beaucoup de parents qui trouvaient inadmissible que leurs enfants soient mis en contact avec ces appareils loterie vidéo.

Mme Marois: Agnès, s'il te plaît.

Mme Maltais: Merci, chère collègue. Mesdames, messieurs, d'abord, vous comprendrez, étant donné mes responsabilités, que je suis très heureuse des nouvelles qui sont annoncées ce matin par mes collègues.

C'est une opération d'envergure. Tel qu'on l'avait promis, on touche à l'ensemble des facettes de l'intervention possible si on y ajoute ce que je vais annoncer, le forum. Et elle a été, je dois dire, cette opération, placée sous le signe de la concertation et de la collaboration. Nous avons eu une excellente collaboration de tous les ministères et des partenaires des sociétés d'État concernées.

Évidemment, c'est une annonce qui traduit une volonté ferme d'agir de la part du Conseil des ministres. Nous avions été interpellés par la société. Alors, je pense que la réponse, qui est une première étape, série de mesures prioritaires qui sont assez complexes à mettre en place, mais qui avaient vraiment, je pense, la... il y avait de l'unanimité autour de ces mesures.

Nous envoyons un puissant message. C'est que, pour des raisons d'intérêt public, pour des raisons de santé, nous sommes prêts à réduire l'offre de hasard et d'argent, donc à priver le gouvernement de ses revenus. Donc, la raison de la santé s'est avérée prédominante dans le débat que nous avons eu, et ça, c'est un très beau signal, je pense, à envoyer aux Québécois et Québécoises.

Pour ma part, je confirme la tenue d'un forum sur la question du jeu pathologique qui se tiendra l'automne prochain. Vous me permettrez de vous annoncer les détails du forum dans les semaines qui suivent puisqu'on s'est concentrés jusqu'ici dans le travail sur l'intervention à court terme pour mettre en place ces mesures. L'événement va réunir des acteurs, partenaires et représentants des ministères concernés, bien sûr, du milieu de l'intervention sociale – on aura des gens qui agissent sur le terrain – du monde de la recherche scientifique – on sait qu'on a des chercheurs reconnus au niveau international au Québec, je pense à Robert Ladouceur qui est à l'Université Laval – et que des gens du monde entier viennent ici au Québec, parce que notre expertise est reconnue, nous sommes très en avance dans la compréhension du jeu pathologique au niveau mondial – et évidemment des gens de l'industrie des jeux de hasard et d'argent qui viendront, eux aussi, apporter leur part.

Les fruits du forum s'ajouteront aux conclusions de projets de recherche qui sont actuellement menés, on fait déjà de la recherche, et aux résultats des projets expérimentaux qui sont actuellement en cours sur le terrain. Tout cela devrait nous permettre de définir en moins de deux ans – c'est le délai qu'on se donne – une stratégie d'intervention complète et intégrée sur le jeu pathologique.

Alors, d'ici là évidemment, les mesures qui sont annoncées par mes collègues vont contribuer à réduire sûrement l'ampleur du phénomène.

De quoi parlerons-nous pendant ce forum? D'abord, explorer ce qui se dit ou se fait, ici ou à l'étranger, sur la notion de jeu responsable. La notion de jeu responsable, c'est une notion qui dit qu'il y a plusieurs responsabilités dans le jeu. Il y a une responsabilité sociale, quel est l'environnement dans lequel on vit et quelles sont le mesures qu'on peut apporter pour transformer cet environnement. Une responsabilité étatique, code d'éthique, intérêt du public, ce qu'on amène aujourd'hui. Et responsabilité individuelle, parce qu'il y a aussi cette notion-là. On en parlait, au cours des discussions, jouer n'est pas nécessaire au bonheur, mais il y a des gens qui aiment jouer. Alors, s'ils aiment jouer, il faut leur donner des moyens de jouer dans des conditions raisonnables et d'user de leur responsabilité et d'avoir les possibilités de faire les bons choix. C'est un peu ça la notion de jeu responsable.

C'est un forum parce qu'il y a un choix de société à rediscuter, on nous l'a demandé. Et il est temps, je pense, de nous livrer collectivement à une réflexion sur les grands enjeux qui entourent cette industrie. Il s'agit... l'objectif du forum, trouver un nouvel équilibre entre la responsabilité individuelle, celle des communautés et celle de l'État.

Pour les sommes qui ont été allouées récemment dans le dernier budget par la ministre des Finances, je vous rappelle que c'était pour cette année, 18 millions de dollars, l'annonce du 1er mai dernier. C'est un budget qui couvre la prévention, l'intervention de crise, le traitement des joueurs compulsifs et la recherche.

Alors, tel qu'annoncé, il y aura une nouvelle campagne de sensibilisation nationale qui sera lancée d'ici quelques mois et on a aussi des activités particulières qui sont prévues pour les jeunes en association avec le milieu scolaire et les organismes communautaires qui sont actifs auprès des jeunes.

On fait aussi beaucoup d'actions en région. Je dois vous dire que l'objectif d'offrir des services de traitement aux joueurs compulsifs dans toutes les régions du Québec est à toutes fins pratiques atteint. On a quelque 200 intervenants et intervenantes dans toutes les régions du Québec, qui ont été formés pour traiter les joueurs compulsifs. Donc, actuellement, dans toutes les régions du Québec, on peut traiter les joueurs compulsifs. C'est important de le savoir.

La phase suivante qu'on veut atteindre, c'est qu'il y ait possibilité d'intervention en situation de crise dans toutes les régions; c'est là où on a un pas de plus à faire. Enfin, les régies régionales de la santé et des services sociaux s'affairent actuellement à convenir des modalités de ce genre de services, le traitement de crise, avec les organismes communautaires détenant une expertise en matière d'aide rapide aux personnes en détresse. Alors, voilà pour ma participation à cette opération d'envergure. Merci.

Mme Marois: Nous sommes disponibles pour répondre aux questions.

Le Modérateur: Gilles Morin.

M. Morin (Gilles): D'abord à M. Ménard et ensuite à Mme Marois si vous me le permettez. M. Ménard, croyez-vous vraiment qu'en mettant un mur pour cacher les appareils et les joueurs, on aide les joueurs à se sortir de leur problème? Parce que, par définition, un joueur aime jouer de façon très discrète, très cachée. Ce n'est pas plutôt un encouragement à jouer à l'abri du regard des autres?

M. Ménard: Le but du mur n'est pas d'aider les joueurs ni de leur nuire. Le but du mur est de s'assurer que les mineurs ne sont pas mis en contact avec des appareils de loterie vidéo.

M. Morin (Gilles): Oui, mais par le fait même, je pense...

M. Ménard: Et je pense que les parents seront très heureux de cette mesure.

M. Morin (Gilles): Mais ça n'aidera pas les joueurs compulsifs là. Vous voulez aider les joueurs...

M. Ménard: Non. Ce n'est pas une mesure pour aider les joueurs compulsifs, celle-là. Les mesures pour aider les joueurs compulsifs sont celles qu'ont annoncées Mme Maltais et Mme Marois, en diminuant le nombre d'appareils loterie vidéo. Mais le but du mur, c'est vraiment de s'assurer que les mineurs ne voient pas, n'entendent pas les appareils et ne soient pas tentés par eux.

Mme Marois: C'était bête aussi un petit peu, l'incitation quand même, parce que, à ce moment-là, on peut fréquenter un restaurant et ne pas savoir qu'il y a à côté nécessairement des appareils, etc. Donc, à mon point de vue, ça va avoir un effet un peu sur l'accessibilité.

M. Morin (Gilles): Vous savez très bien, Mme Marois, qu'un joueur compulsif va débusquer l'endroit très facilement.

Mme Marois: Oui. Bon, écoutez, sur cette question, on va en convenir rapidement, un joueur compulsif qui a donc un problème sérieux avec le jeu va dévier généralement et donc va essayer de trouver toutes les façons de passer à travers les mailles d'un filet, soit-il le plus serré possible. Et c'est pour ça qu'à ce moment-là, sachant que, malheureusement, c'est une triste réalité avec laquelle on a à composer, nous proposons plutôt des mesures d'aide, de soutien aux familles, de soutien à ces mêmes personnes, et Mme Agnès Maltais pourrait en parler mieux que moi encore.

Mme Maltais: Oui, on dit bien que c'est une première étape; on veut agir rapidement. Donc, on met... On nous a interpellés auprès de la jeunesse en disant, bon: On amène les jeunes vers le jeu compulsif. Alors, on a trouvé une mesure qui nous permet cela et qui est en conformité avec les interventions qu'on a eues de gens qui traitent le jeu pathologique. Je sais que Claude Bilodeau de la Maison Claude Bilodeau, qui est très connue dans le traitement du jeu pathologique, me disait que, pour lui c'était important, ça, un pour les jeunes, deux parce qu'il disait: Les gens sont interpellés par ces machines, elles sont trop à la vue, c'était son commentaire. Et c'est lui qui nous avait dit: Essayez au moins de les mettre moins à la vue parce que ça a un pouvoir d'attraction. Alors, c'est pour agir rapidement, une première étape.

Maintenant, il y a un forum qui va avoir lieu après, alors là on pourra se poser ces questions-là mais on aura des gens qui s'y connaissent, qui pourront nous donner des avis éclairés.

M. Morin (Gilles): Une petite question Mme Marois...

Mme Marois: Oui.

M. Morin (Gilles): Il faudrait que je révise mes chiffres, là, mais c'est 550 millions autour à peu près, que donnent les loteries vidéo...

Mme Marois: Oui, un petit peu plus.

M. Morin (Gilles): ...en réduisant, vous réduisez votre manque à gagner de combien?

Mme Marois: Il y a une possibilité de réduction pouvant aller de 50 à 100 millions de dollars. Évidemment, comme nous procédons par attrition, vous constaterez que... ce sont les sites où les gens décident de les fermer, où il y a abandon des affaires, où il peut y avoir faillite ou autrement, et l'expérience que l'on a à Loto-Québec se vérifie quand même à cet égard-là dans le sens où la cible qu'on se fixe sur 18 mois, elle sera atteinte. Mais, cependant, comme on n'en rajoute pas évidemment, alors oui, ça risque un effet de cet ordre-là; ça dépend dans quel type de site ces appareils... de quel type de site ces appareils seront retirés parce que certains rapportent davantage que d'autres. Alors, voilà!

Le Modérateur: Marie-Paul.

Mme Rouleau (Marie-Paul): Je voudrais savoir: Est-ce que vous vous attaquez dans votre programme au problème des doubles permis, des établissements qui ont deux licences d'alcool, par exemple, et qui, au lieu d'avoir cinq machines comme c'est la loi, en ont jusqu'à 50 parfois.

M. Ménard: Non, nous y avions songé et je l'avais signalé en septembre dernier, notre réflexion sur les multisites mais, voilà on a décidé de réduire le nombre d'appareils. Et là on avait la situation paradoxale où si nous réduisions les multisites, nous allions multiplier les sites parce qu'en les enlevant des endroits où il y en a beaucoup et les redistribuant dans les endroits où il n'y en aurait que cinq, on multipliait le nombre d'endroits, donc on n'augmentait pas l'accessibilité qui est une des choses que l'on veut diminuer, tout en gardant la soupape qui va nous assurer que ce type d'activité n'ira pas enrichir le crime organisé. Alors, nous sommes en réflexion sur le sujet. Je ne dis pas que nous ne le ferons pas. Je dois dire que les multisites n'étaient pas ce que nous souhaitions, la réglementation n'avait pas été conçue pour qu'il y ait des multisites, mais la RACJ s'est vue face à l'imagination des commerçants pour diviser ou pour faire plusieurs débits de boisson, on part d'un grand hôtel qui a besoin de plusieurs débits de boisson parce qu'il y a un restaurant au sommet, un restaurant au rez-de-chaussée, une salle à manger et ainsi de suite, pour arriver à un plus petit hôtel, etc., et c'est un phénomène qui semble avoir dépassé la RACJ à un moment donné.

Alors, comme ce n'était pas le but initial, on avait pensé réellement les éliminer, il aurait fallu le faire progressivement, mais là, on était placé devant le paradoxe que, si nous les éliminons, qu'est-ce qu'on fait des autres appareils si on garde le maximum à 14 000, et là, bien on voyait qu'on aurait été amenés à multiplier les sites, ce qui n'est peut-être pas la meilleure solution.

Alors, nous allons réfléchir à cela. C'est certainement une question qui sera discutée au forum qu'a annoncé ma collègue, Mme Maltais, et puis on verra quelle est la meilleure solution à retenir pour l'avenir.

Mme Rouleau (Marie-Paul): Une autre question, M. Bilodeau nous disait justement ce matin qu'un des problèmes des machines actuelles, c'est leur rapidité, leur vitesse de jeu. Il disait qu'en une seconde, on peut perdre 2,50 $. Vous vous apprêtez à faire un appel d'offres pour de nouvelles machines, est-ce que vous avez songé au fait de pouvoir ralentir les programmes?

Mme Marois: Bon, actuellement, ça n'a pas été abordé avec les gens de Loto-Québec, si ce n'est le fait que chaque machine comportera des modules, comme je l'expliquais tout à l'heure, pour mieux informer des risques reliés au jeu, comportera des éléments permettant de limiter le temps de jeu; on peut décider par avance qu'on ne veut pas jouer plus de tant; qu'on puisse voir apparaître les sommes déjà mises dans la machine, si on veut, déjà consommées. Alors donc, c'est un ensemble d'éléments qui apparaîtront dans les nouveaux logiciels qui seront implantés ou qui seront utilisés dans les machines, de telle sorte qu'on puisse faire de la prévention et de l'éducation de cette façon-là.

Mme Rouleau (Marie-Paul): Mais vous ne songez pas à ralentir le jeu?

Mme Marois: Actuellement, cette question n'a pas été abordée. Éventuellement, peut-être sera-ce une avenue à retenir mais, pour l'instant, ce n'est pas quelque chose qu'on a discuté, que j'ai discuté avec Loto-Québec.

M. Plouffe (Robert): Robert Dutrisac.

M. Dutrisac (Robert): Oui. Le chiffre de 1 000 appareils, là, c'est venu comment? Est-ce que c'est parce que ça correspond à l'attrition normale à l'intérieur d'une période de 18 mois?

Mme Marois: C'est-à-dire que oui, si on regarde l'ensemble des comportements qu'on a constatés dans le marché, c'est de cet ordre-là. Mais, généralement, aussitôt qu'un appareil devient disponible, il est immédiatement réalloué, hein, il est réintroduit. Alors, on s'est dit que c'était une façon, sans heurter évidemment les gens avec lesquels on a quand même des contrats, hein, un permis qui est émis en vertu d'une loi de règlement, et cette personne se conformant aux lois et règlements, on ne peut pas, manu militari, décider que, demain matin, le contrat est terminé. Déjà, vous savez qu'on a réduit la commission qui est versée aux propriétaires qui exploitent ces appareils et vous avec vu que la réaction a été assez virulente à cet égard. Donc, oui, ça correspond à une expérience que nous connaissons. La différence, c'est qu'on ne remet pas les appareils en circulation.

M. Dutrisac (Robert): Et vous parlez d'une première étape, donc, ce chiffre de 1 000 appareils... En fait, la question du nombre d'appareils, vous allez étudier la question plus avant et est-ce que ça pourrait être révisé?

Mme Marois: À ce moment-ci, c'est un pas que nous franchissons qui nous apparaît important et significatif. C'est un signal, à cet égard-là, clair. Ma collègue a bien expliqué que nous tiendrions un forum ou une série de questions vont être abordées. Il y a des mesures de contrôle plus importantes que, dès maintenant, nous appliquerons. Mais, en même temps, il faut voir que la situation québécoise, par comparaison avec ce que l'on connaît ailleurs dans le reste du Canada, par exemple, ou même par comparaison avec ce qui se passe aux États-Unis, on peut constater que les dépenses en loteries vidéo par habitant sont parmi les plus basses, que les dépenses en jeux et paris par habitant aussi nous situent dans les dernières provinces en termes de montant per capita. Alors, nous avons comme ça une série d'indices qui nous disent que nous sommes quand même... nous ne sommes pas parmi ceux qui font une promotion aussi extensive qu'on le croirait à première vue. Nous essayons de contrôler cet univers, ce qui n'est pas simple. Si vous regardez le référendum au Nouveau-Brunswick, il y a eu une sortie, c'est la GRC, je crois, qui, à la fin de la période référendaire, a mentionné le fait qu'elle avait une inquiétude à savoir que si ce n'était pas l'État qui contrôlait de pareils appareils, c'est souvent le crime organisé qui prend la relève, malheureusement. Et là, on ne peut pas faire de contrôle, on ne peut pas faire... enfin, on fait essentiellement de la répression. Mais on sait très bien que ça pousse comme des champignons avec les risques que cela comporte, qui sont plus graves, à mon point de vue.

M. Dutrisac (Robert): Vos nouveaux appareils avec les horloges et ces choses-là, ça va être disponible quand et ça va être déployé de quelle façon?

Mme Marois: Je sais qu'ils sont en appel d'offres, actuellement, là. Les délais de production de ces appareils, je ne les connais pas à ce moment-ci, mais j'imagine que... ce sont des entreprises québécoises, d'ailleurs, qui produisent ces mêmes appareils. J'imagine que quelques mois doivent être suffisants, mais sous toute réserve de vérifier.

Le Modérateur: Gilbert.

M. Lavoie (Gilbert): Vous parlez d'un manque à gagner potentiel entre 50 millions et 100 millions de dollars, mais, par ailleurs, la réduction des appareils est de 7 %; 50 millions, ce serait à peu près 10 % des revenus et 100 millions tout près de 20 %. Et j'imagine que la Société des loteries et courses va avoir tendance à retirer les machines les moins performantes...

Mme Marois: C'est-à-dire que là, ce que je vous dis, c'est que c'est par attrition. Alors, donc, ce n'est pas Loto-Québec qui décide un bon matin qu'elle s'en va fermer tel site ou va chercher tel appareil. Mais, c'est l'entreprise... barre, oui, c'est ça, elle le fait dans certaines circonstances. C'est sûr que si on ne répond pas aux normes, aux exigences, aux règlements, bon, etc. Elle peut aller chercher l'appareil, sur la rentabilité, mais on me dit que c'est assez exceptionnel.

C'est l'information que j'ai formellement demandée à Loto-Québec parce que quand les gens... habituellement, c'est l'entreprise elle-même qui trouve que ça ne lui rapporte pas suffisamment qui se déleste de l'appareil. Et là, Loto-Québec le reprend et le replace ailleurs. Alors, dans le cas présent, l'évaluation qui est faite, c'est sur la base de l'expérience passée. Est-ce que ça se révélera exactement être la même chose, être mieux? Je ne peux pas à ce moment-ci vous donner de meilleures réponses que celles que je vous ai données jusqu'à maintenant.

M. Lavoie (Gilbert): Mais le 50 millions, c'est une étude, une évaluation qui est venue, quoi, de Loto-Québec, de la Société des loteries?

Mme Marois: De Loto-Québec, à partir de l'expérience qu'elle a et de la connaissance qu'elle a de son marché.

M. Lavoie (Gilbert): Et en sous-question, quelle est la durée de vie des appareils qu'on va acheter?

Mme Marois: Je ne le sais pas, monsieur.

M. Lavoie (Gilbert): Je pose la question parce que...

Mme Marois: Je pourrai m'assurer que vous ayez cette réponse cependant...

M. Lavoie (Gilbert): Je vous pose la question parce que si on achète 14 500, c'est qu'on a l'intention de les utiliser pendant...

Mme Marois: Non, non, attention, on n'a pas compris... On n'achète pas 14 500, on renouvelle progressivement le stock, si on veut... le parc, merci. On renouvelle le parc des équipements et on le fait progressivement et, déjà, ce qu'on dit, c'est qu'on en a 1 000 sur lesquels on a demandé une proposition.

Une voix: C'est peut-être un peu comme des voitures.

Mme Marois: Je n'ai pas de connaissances techniques très élaborées sur ces questions, mais on pourra aller vous chercher l'information, trêve de plaisanterie, auprès de Loto-Québec.

M. April (Pierre): Bon, moi, j'aurais une question à poser, peut-être à M. Ménard, qui est le plus près de cette question-là. Dans les casinos, est-ce qu'il y des mesures qui vont être prises aussi, parce qu'on sait très bien qu'un joueur pathologique, c'est celui qui s'est suicidé d'ailleurs... c'est en sortant du casino. Est-ce qu'il va y avoir des mesures spéciales dans les casinos pour surveiller justement la santé de ces gens-là?

Mme Marois: On peut peut-être, juste sur l'expérience que nous avons dans les casinos... Il y avait des équipes, auparavant, spécialisées. Maintenant, on a formé les gens qui font la surveillance dans les casinos de telle sorte qu'ils puissent détecter des cas semblables, il y a des ententes qui se font à ce moment-là avec les joueurs qui décident eux-mêmes de s'autodiscipliner, et donc qui demandent d'être exclus des casinos, et il y a un travail de surveillance, donc, qui s'exerce et d'intervention qui se fait par les casinos eux-mêmes, parce que là, dans les faits, c'est un endroit où on joue, par définition, c'est le casino. Alors donc, on ne va pas cacher les machines.

Mme Maltais: Par contre, il faut bien rappeler que le problème du jeu pathologique touche surtout les gens qui utilisent les appareils de loto vidéopoker.

Mme Marois: Oui.

Mme Maltais: Donc, c'est pas tant dans les casinos, même si la personne qui s'est suicidée était dans un stationnement de casino et jouait dans un casino, mais, quand on parle de jeu pathologique, c'est vraiment ça, c'est lié aux appareils de loto vidéo.

M. April (Pierre): Mais il y a des appareils loto vidéo dans chacun des casinos. Combien y en a-t-il dans les trois casinos? Et est-ce qu'il n'y en a pas trop?

Mme Marois: Je ne saurais vous dire combien il y a d'appareils.

Mme Maltais: Ce sont surtout des...

M. Ménard: ...

Mme Marois: Ils sont dans les sites...

Mme Maltais: Ils ne sont pas surtout dans les casinos.

Mme Marois: Ils ne sont pas dans les casinos tellement, et même...

Mme Maltais: Non. Ce sont les machines à sous qui sont...

Mme Marois: C'est ça, ce sont les machines à sous, et pas les loteries vidéo. que je ne fréquente pas beaucoup, là, alors donc...

Mme Maltais: Moi non plus.

M. Ménard: Elle vient de vous donner la démonstration qu'il n'y en a aucun d'entre nous qui fréquente ces espaces. Ha, ha, ha!

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Ménard: Puis, comme on ne veut pas se contredire...

Des voix: Ha, ha, ha!

Mme Marois: Ça, c'est bon, ça. Ha, ha, ha!

M. Plouffe (Robert): Jean-Marc Salvet, une dernière question en français.

M. Salvet (Jean-Marc): Mme Marois, je n'ai pas compris pourquoi vous dites que c'est une première étape.

Mme Marois: C'est une première étape dans le sens où c'est la première fois que, d'une façon systématique et aussi déterminée, nous agissons sur la question des joueurs pathologiques, du meilleur contrôle...

M. Salvet (Jean-Marc): ...que vous pourriez agir à nouveau, est-ce que le forum sera clairement l'occasion de prendre d'autres mesures?

Mme Marois: Il pourrait y avoir d'autres mesures de prises, autant en termes de contrôle qu'en termes de déploiement de ces jeux. Une des discussions qu'on a déjà, c'est les multisites, par exemple, puis on pense qu'il faut documenter ça davantage, explorer davantage de ce côté-là. Donc, il pourrait y avoir d'autres mesures d'apportées. Le forum va être un moment pour un éclairage important à cet égard.

Mme Maltais: Il y a beaucoup de personnes qui ont posé des questions, par exemple, sur la promotion et la prévention. Alors, on pourra poser des questions à ce moment-là sur ce type de travail là.

M. Plouffe (Robert): En anglais maintenant. Rick.

M. Kalb (Richard): Can you convince me that these aren't timid little steps that won't help anyone?

Mme Marois: You know, it's an important step, because the reduction of 1 000 videolotteries is important, because it will reduce our revenue also. We will implement new control measures which are also very important and we will do prevention, education, and we will offer help to the persons, the people with these problems. So for us that is very important. If you compare with what is done in Ontario in terms of prevention we do two times, we invest two times...

M. Ménard: Twice.

Mme Marois: ...twice, we invest twice more than Ontario.

M. Kalb (Richard): The money that you're talking about is money that was already in the budget. Really all you're doing is...

Mme Marois: Yes, for the prevention, but for the reduction that is not in our budget. If we don't have the revenue of 50 or 100 million dollars, that was not in our budget, that is a decision we decided in the last weeks. M. Ménard: What I can tell you that there's one thing I'm sure and this is that I don't think any radical move in any sense at all makes a very big difference. It was illegal. When it was illegal, there was between 40 000 and 35 000 machines on the markets making profits, the profits were so much. I won't say that all the people that were in it was from organized crime but at the time we intervened to apply the law that was not applied before we arrived in power. The organized crime was starting to be very interested in this. As the organized crime was very interested in prohibitions of alcohol, as organized crime is very well and still in marijuana and other drugs that are popular because there's a lot of people, things they can't afford, the danger and there is a danger.

So it won't change the same way, that closing the bars at different hours I don't think would change the treatment of alcoholics, I think we must act with a number of measures: treating people is one, prevention is one, and really enforcing the measures so that the minors, the people that are not adults be at least completely separated from it, I think, is one of the good measures we can take and that's one of them. They'll be in any place where there will be videopoker, where alcohol is served and there's other activities where youngsters can be there like restaurants and any places like this the videopoker machines must be behind walls, and so that the minors don't hear them and don't see them.

Same thing, there must be... anyway, they must be out of the view of the people that are in public places, whether it'd be shopping centers, parking lots or otherwise. Plus, the publicity will be quite limited, so that, I think, also limits the influence of the multisite because they won't be able to advertise us as they do right now, mini casino here and things like this. The only thing they'll be allowed to have is one sign that says Lotteryvideo, and it will be furnished by Loto-Québec.

So, I think these measures... in having in mind the... on one side, you have a police, for which I'm not responsible, a police court that says: Well, maybe if we prohibit it completely, it will be worst. On the other side, we know that we have problems with, although with a limited number of players, and a lot of people don't have problems with it, so... And one thing is for sure, is that if there's a profit to be made with this, I think it should go in the public and go back as it is for the percent in health, 25% in education, etc.

M. Van Praet (Nicolas): Mrs. Marois, some of us saw you last night on TVA and believe(?) say that you don't think that people should play video-lottery terminals. Can you explain what you meant by that?

Mme Marois: Yes. Because, you know, when you do that, you pay your tax, you pay your voluntary tax because the hope of winning is not very high, so it is why I think it's not a good idea. But for some people, they like to do that. If they like to do that reasonably, O.K., fine, but that is not the situation for all the people. So, that is what I explained yesterday night.

M. Plouffe (Robert): John.

M. Grant (John): If you freeze the number of lottery terminals, the blue terminals in the dépanneurs, then each machine becomes more valuable. Have you taken steps to make sure that Loto-Québec doesn't increase the quotas for producing money from these machines, to squeeze more out of each one?

Mme Marois: No, that is not our goal. And you know for sure, these machines are in dépanneurs or in groceries or anything like that, but if we don't add new machines, I don't think the people will change their habits of consumers, you know.

So, no, I don't ask that to Loto-Québec and they don't ask that to the people. We'll propose these machines to the people.

Mme Maltais: I must maybe add that we had an excellent collaboration from Loto-Québec on this case and they've been very preoccupied then by help first, and profit after that. But the goal is the same for Loto-Québec than for us.

M. Plouffe (Robert): Cheryl.

Mme Grossman (Cheryl): You have these new measures for youth. I want to know, how bigger problem is compulsive gambling or the use of video lottery terminals for youth?

Mme Marois: For youth?

Mme Grossman (Cheryl): Yes.

Mme Marois: They don't have the right to utilize these machines.

Mme Grossman (Cheryl): But if you have this measure here, obviously they were using these machines. So far, how bigger problem has that then?

Mme Marois: Est-ce que ce problème-là a vraiment été important pour les jeunes? Non, pas vraiment.

Mme Maltais: It's acase of prevention.

Mme Marois: Yes.

Mme Maltais: We're not everywhere in Québec. We're not in every region. We're not in every bar. We must act very precautionary with our young people.

Mme Marois: Yes.

Mme Grossman (Cheryl): These new machines that are going to say how much time you've been on them how much money you spend sound like a pretty good thing. I want to know how many are going to be... do you expect to be replaced each years?

Mme Marois: I don't know but first of all on what period we will do that, but first all, in a first period, we will replace 1 000 of these machines. So, it depends along the «la longueur de vie, je cherche mes mots»...

M. Ménard: Life span.

Mme Marois: ...c'est ça – life span of the machine. But I don't know now. But we could ask to Loto-Québec.

M. Plouffe (Robert): Après avoir vidé cet intéressant sujet, peut-être, en haut, une dernière en anglais, peut-être?

M. Langelier (Carl): Oh yes. I just have a question. Actually, they were 45 000 machines of the – that's what you said I think – 50 000 or something and we're now...

M. Ménard: ...there were estimates but it was around 40 000, 40 000 or 35 000.

M. Langelier (Carl): ...we're now at 15 000, so I assume that more or less 30 000 have been taken off from the circulation. I wonder what has changed since in the consumer attitudes since the retirement of these machines? Because you're taking off a thousand more. If nothing changed when you took off 30 000 why would it change now?

M. Ménard: Well, it was very hard to estimate the attitude of people in illegal activities. It can only be estimates. The only think I did, two important things that we knew is that it exists, the profits were so high that organized crime was interested in them and we were having a serious problem of criminality with them.

Mme Marois: Serge.

M. Ménard: Although with this, we have a problem of health and of course we are very concerned about it but at least we don't have criminality problems.

Mme Maltais: We... something has changed, we can now find the pathological gamblers because we know the places where they are, videopoker machines, so we can prevent and we can treat this people, we can help this people, because we can find them. That's a big change.

M. Plouffe (Robert): On pourrait passer peut-être sur un autre sujet.

Mme Marois: Oui, très rapide, hein, parce qu'on a des obligations. Moi, je dois être à Trois-Rivières...

M. Plouffe (Robert): Si vous étiez arrivée à temps, Mme Marois.

Des voix: Ha, ha, ha!

Mme Marois: Ah, là, là... Ça nous arrive si peu souvent.

M. Plouffe (Robert): C'est vrai, vous avez raison.

Mme Marois: Bon... merci. Quand même.

Mme Rouleau (Marie-Paul): Alors, quelques questions. Oui.

M. Plouffe (Robert): Deux en français, deux en anglais.

Mme Rouleau (Marie-Paul): J'ai une question pour M. Ménard. On a appris aujourd'hui qu'il y avait eu deux personnes dont une taupe de la SAAQ qui a été arrêtée en relation... on dit qu'elle aurait donné des informations qui ont donné lieu à l'attentat contre Michel C. Auger. Est-ce que vous pouvez nous dire, est-ce que vous étiez au courant, est-ce que c'est un nouveau cas, une nouvelle taupe et est-ce qu'on a pu établir que, justement, ces informations-là avaient été données aux Hell's Angels?

M. Ménard: Pas encore, je ne sais pas, mais je sais qu'on travaille très fort sur cette enquête depuis longtemps. Alors, je crois que l'enquête n'est pas terminée et qu'on aura probablement d'autres révélations. Maintenant, je crois que, dans un avenir prochain, nous connaîtrons toutes les taupes qui essaieront d'être taupes à la SAAQ à cause de l'amélioration des logiciels que nous avons pour analyser les demandes d'information qui sont présentées par les employés réguliers. Voyez-vous, c'est ça que les employés ne connaissaient pas avant. Avant, les gens qui avaient accès aux informations de la Société de l'assurance automobile du Québec croyaient qu'ils pouvaient questionner pour n'importe qui, pour leur tante, personnellement, ils croyaient qu'il serait pas possible de les attraper, ce n'est plus le cas. On a des logiciels maintenant qui sont de plus en plus performants pour analyser les types de requêtes qui sont faites.

Mais dans le cas de M. Auger, c'est plus compliqué que dans les cas que nous surveillons normalement, on ne s'attendait pas à un attentat sur M. Auger, je crois, et donc, il ne faudra pas s'étonner, dans les prochains mois qui s'en viennent de voir que nous allons découvrir des taupes continuellement. Avant, il y en avait, il y avait des gens qui avaient accès pour des motifs légitimes, mais quand ils se mettaient à consulter pour des motifs qui n'avaient rien à voir avec leur emploi, on n'avait pas moyen de le savoir. Maintenant, on a les moyens de le savoir. Alors, quand on le sait, on poursuit ces gens-là. Mme Rouleau (Marie-Paul): Mais est-ce que cette dame-là travaillait jusqu'à hier encore à la SAAQ?

M. Ménard: Ah, ça, je le sais pas du tout. C'est sorti ce matin et puis je n'ai pas eu d'autres informations.

M. Plouffe (Robert): En anglais.

M. Langelier (Carl): Can you repeat please?

M. Ménard: Oh, yes. First, I have very little information about that, but I'm not surprised that the investigation is progressing. In the case, Mr. Auger, with all the resources we put in it. What's important to know, is that we have now electronic means to make survey and serve people who have the right to consult, for certain purposes, the information bank of the Société de l'assurance automobile du Québec which is something we didn't have a few years ago. The soft wear is more and more sophisticated. So, it shouldn't be any surprise that in the future, we find anybody that starts to consult outside, when he asks questions not related to the kind of work for which that person is allowed to consult the information bank.

M. Plouffe (Robert): Merci.

Mme Marois: Merci.

(Fin à 14 h 22)