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Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, et de M. Jean-François Lisée, ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur et ministre responsable de la région de Montréal

Version finale

Le mardi 6 novembre 2012, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures)

M. Gaudreault: Alors, bonjour à tous et à toutes. Évidemment, à la suite de l'annonce du maire de Montréal, Gérald Tremblay, hier, il est extrêmement important que nous puissions, Jean-François et moi, vous rencontrer ce matin pour vous faire part de la réaction du gouvernement du Québec à la suite de la démission du maire de Montréal. Vous comprenez que nous prenons acte de cette démission du maire de la ville de Montréal, et nous jugeons que, dans les circonstances, il s'agit d'une décision qui est sage, qui est responsable, et c'est une décision, également, que nous respectons.
D'emblée, vous me permettrez également, et à Jean-François également, nous voulons saluer les nombreuses années d'engagement politique de Gérald Tremblay, autant ici, à l'Assemblée nationale, comme ministre, que comme maire de ville de Montréal pendant quelque 10 ou 11 ans. Et, tout au long de son parcours politique, M. Tremblay a contribué à la mise en oeuvre de plusieurs grands projets, des projets qui sont structurants pour la métropole du Québec, et nous croyons que cette contribution mérite d'être saluée et d'être reconnue à sa juste valeur.
Maintenant, pour la suite des choses, nous comprenons et nous partageons l'indignation des Montréalais, mais nous voulons également vous assurer et surtout assurer les citoyens de Montréal que nous allons accompagner, comme gouvernement, nous allons accompagner Montréal et son administration de transition afin que les grands projets qui sont en cours présentement puissent se poursuivre, et ce, au-delà des divergences politiques, et, bien sûr, pour la prochaine année dans l'intérêt des Montréalais et des Montréalaises.
On va donc tout mettre en oeuvre pour que l'argent des contribuables montréalais soit bien dépensé, et nous allons travailler de concert avec la métropole pour s'assurer de son développement dans cette année de transition, et nous allons poursuivre le dialogue, la collaboration, le travail constant avec les acteurs du milieu pour s'assurer de la poursuite des grands projets. Et nous tenons vraiment à insister sur le fait que, pour maintenant et pour le futur, c'est l'intérêt des Montréalais, l'intérêt supérieur des Montréalais et des Montréalaises qui doit primer.
Alors, Jean-François.

M. Lisée: Alors, vous donner un petit peu le fil des événements. Jeudi, en matinée, nous avions été informés que M. Tremblay voulait prendre une période de réflexion. Nous avons fait en sorte d'en informer la première ministre qui s'est entretenue avec M. Tremblay samedi matin, une conversation qui leur appartient. Ils ont évidemment fait le tour de la situation ensemble. M. Tremblay nous a avisés, en début de soirée hier, vers 17 heures, que sa décision était prise et qu'il allait l'annoncer à 19 heures.
Comme le dit mon collègue Sylvain, c'est un mélange de soulagement et de tristesse. Soulagement parce qu'effectivement la situation politique était intenable, la ville ne pouvait plus être gérée avec sérénité et de façon ordonnée quelle que soit l'implication personnelle de M. Tremblay. Tristesse aussi parce que c'est dommage qu'une vie politique mise au service des Québécois avec beaucoup d'énergie, beaucoup d'innovation, dans une très grande difficulté... Lorsqu'il est arrivé à Montréal: fusions, défusions, il s'est porté présent. Il a fait le maximum pour Montréal. Alors, c'est triste que sa vie politique se termine comme ceci.

Évidemment, il voulait aussi avoir l'occasion de donner sa version des faits à la commission Charbonneau: interrogatoire, contre-interrogatoire, établir sa crédibilité. Le calendrier de la commission lui appartient, bien sûr, et ce n'était pas le cas pour tout de suite, mais il pourra le faire. Et je pense qu'il est important pour nous de saluer sa décision qui va bien au-delà de son intérêt personnel. Institutionnellement, il aurait pu s'accrocher, il aurait pu prolonger la difficulté que nous vivons tous. Il a pris la décision de se retirer immédiatement.
Pour la suite immédiate des choses, notre information veut qu'un conseil municipal extraordinaire se réunisse dès la semaine prochaine à une date de leur choix pour désigner une nouvelle personne qui dirigera la ville jusqu'aux élections de novembre 2013. Nous saluons cette décision de le faire assez rapidement puisqu'il est important pour nous que nous ayons un interlocuteur valable en poste dès que possible, notamment pour le premier rendez-vous qui est devant nous, le 26 novembre, qui est la journée du sommet montréalais sur la culture. Et nous avons, comme l'indique Sylvain, plusieurs décisions à prendre et annoncer dans les mois qui viennent sur des grands projets pour Montréal, et nous voulons être dans l'action sur l'avenir et travailler pour que Montréal ne se fixe pas sur son passé mais prépare son avenir.

Le Modérateur: On va passer à la période de questions, et j'inviterais les questions en anglais vers la fin à être dirigées vers M. Lisée.

M. Dutrisac (Robert): Vision Montréal insiste pour que vous interveniez pour qu'il y ait des élections présentement. Ils disent que vous en avez le pouvoir, vous pourriez procéder par décret, ce que... vous attendez peut-être, mais par une loi spéciale et puis faire en sorte qu'on ait un maire élu à Montréal dès maintenant?

M. Gaudreault: Il n'est pas dans notre intention de faire une loi spéciale ou quoi que ce soit pour avoir une élection partielle à la mairie.
Il y a un processus institutionnel qui est implanté, qui fixe une élection l'année prochaine, à peu près à cette date-ci. Alors, nous suivons ce processus-là et nous n'envisageons pas du tout une élection partielle pour la mairie de Montréal.

M. Lisée: Et, toutes choses étant égales, par ailleurs, il faut que, s'il y avait une élection rapide, tout le débat ne se tiendrait que sur la question essentielle de l'intégrité, alors qu'avec le processus institutionnel existant il y aura du temps pour de nouveaux candidats, de nouveaux programmes, de vrais débats pour l'avenir de Montréal, les quatre prochaines années de Montréal. Et je pense que c'est sain de donner aux Montréalais et probablement aux Lavallois la capacité d'avoir... de prendre le temps de faire un vrai débat sur les orientations à venir, pas seulement se fixer sur le passé.

M. Pépin (Michel): M. Gaudreault, vous avez mentionné le fait, je vous paraphrase, là: Tout va être mis en oeuvre pour que les dollars des contribuables soient bien dépensés. Concrètement, ça veut dire quoi? Quelles mesures allez-vous prendre pour que...

M. Gaudreault: Bien, ça veut dire que nous allons...

M. Pépin (Michel): ...s'assurer que l'administration se fait convenablement et honnêtement?

M. Gaudreault: Ça veut dire que nous allons adopter le projet de loi n° 1 sur les contrats dans l'administration publique avec la collaboration de l'opposition. Je pense qu'il y a là un outil très puissant que nous nous donnons comme gouvernement pour justement s'assurer que toutes les sommes publiques soient utilisées à bon escient. Alors, je pense que c'est un outil qui est très, très important.

M. Laforest (Alain): Est-ce que vous sentez que vous avez...

Le Modérateur: ...M. Laforest.

M. Laforest (Alain): Est-ce que vous sentez que vous avez une responsabilité dans le départ de Gérald Tremblay, qui a ciblé le gouvernement hier en disant qu'on l'avait laissé à lui-même, ne fait l'objet d'aucune accusation et... alors qu'un autre maire, lui, fait l'objet de perquisitions et un autre fait l'objet d'accusations?

M. Gaudreault: Regardez, le maire de Montréal a pris la décision qui est la sienne, hier, de démissionner. Il a pris cette décision à la suite de quelques jours de réflexion. Je pense qu'il avait une pression très importante sur les épaules, une pression très, très forte qui s'alourdissait au fur et à mesure qu'il y avait des révélations de toutes natures, entre autres à la commission Charbonneau.
Mais, moi, vous savez, ce qui m'intéresse, à partir d'aujourd'hui, là, ce n'est pas de regarder dans le passé, mais c'est de regarder à partir d'aujourd'hui et pour les prochains mois. Nous avons la ville la plus importante du Québec, en termes de population, la métropole du Québec qui n'a plus de maire. Et, quand bien même qu'on ferait la genèse de ce qui s'est passé hier ou avant-hier et les semaines précédentes, moi, ce qui m'intéresse, et la responsabilité que nous avons comme gouvernement, et la mienne comme ministre des Affaires municipales, c'est de s'assurer que la période de transition se passera dans la perfection et que les grands projets qui vont faire en sorte que Montréal va être capable de se projeter dans l'avenir vont se poursuivre dans les prochains mois et nous garantissons - avec l'appui, évidemment, de la première ministre, parce que nous nous sommes parlés - que le gouvernement va accompagner Montréal et la transition, dans la prochaine année, pour la poursuite de ses grands projets.

M. Laforest (Alain): Vous dites quoi aux deux autres maires?

M. Gaudreault: Pardon?

M. Laforest (Alain): Vous dites quoi aux deux autres maires?

M. Gaudreault: De quels maires vous parlez?

M. Laforest (Alain): Bien, je parle... le maire Vaillancourt et le maire Marcotte.

M. Gaudreault: Bien, le maire... C'est deux cas différents, hein, parce que le maire Marcotte fait l'objet d'accusations criminelles comme telles.

Écoutez, le maire de Laval doit poursuivre sa réflexion, il est en quelques jours de repos, alors on attend le résultat de sa réflexion dans les prochaines heures, j'imagine, ou dans les prochains jours.
Pour ce qui est du maire de Mascouche, nous poursuivons... on continue de regarder ça très, très attentivement, et vous savez qu'on a des projets de loi qui sont à l'étude, là, ou qui seront déposés très bientôt sur des situations particulières.

M. Ouellet (Martin): Est-ce que vous l'invitez à s'inspirer de la décision du maire de Montréal?

M. Lisée: Je pense que ça... Nous avons... À partir du moment où un maire nous dit qu'il est en réflexion, je pense qu'il faut respecter cette période de réflexion et laisser le maire arriver à sa conclusion politique. Évidemment, on trouve que celle de M. Tremblay est sage. C'est tout ce qu'on a à dire aujourd'hui.

M. Lessard (Denis): M. Lisée, vous avez choisi, comme sous-ministre adjoint, M. Lavallée, qui a été membre de l'exécutif pendant quatre ans, il était responsable de l'aménagement, pas de la culture, de l'aménagement. Après ça, il a été chef de cabinet pour l'arrondissement Ville-Marie. Par rapport à tout ce qu'on a entendu très récemment à la commission Charbonneau, est-ce que vous sentiez le besoin de vous poser des questions sur ce qu'il savait, ce qu'il avait entendu?

M. Lisée: Bien sûr. Le premier jour de sa prise de fonction, évidemment, je lui ai posé la question: Est-ce qu'il avait, lui, des informations de nature à intéresser la commission Charbonneau? Est-ce qu'il avait une connaissance personnelle d'irrégularités? Sa réponse était non.
Je lui ai demandé de se mettre à la disposition de la commission pour donner du contexte, aider à éclairer des processus ou quoi que soit qui pourrait aider la commission à trouver des choses s'il y en a à trouver - puis je pense qu'il y en a à trouver. C'est ce qu'il a fait immédiatement.

M. Lessard (Denis): Et, plus récemment, compte tenu de tout ce qui s'est dit récemment, est-ce que vous avez renouvelé vos questions à votre collaborateur?

M. Lisée: Ma confiance en l'intégrité de M. Lavallée est totale. Je lui ai posé la question une fois, il s'est mis à disposition de la commission. Pour moi, la chose est réglée.

M. Pépin (Michel): Est-ce que les règles pour les financements des partis politiques municipaux seront changées, M. Gaudreault?

M. Gaudreault: Nous en sommes présentement à l'analyse de tout ça. Je peux vous dire qu'avec mon collègue Bernard Drainville, à la Réforme des institutions démocratiques, nous travaillons très étroitement, parce que la situation des municipalités et du financement des partis municipaux est très différente de celle des partis au niveau national, comme les partis qui siègent ici, à l'Assemblée nationale. Il y a une multitude de candidats indépendants dans les municipalités du Québec, il y a des municipalités plus petites, plus grandes. Alors, nous allons vous proposer très rapidement des amendements... bien, en fait, on va proposer à l'Assemblée nationale des amendements pour s'ajuster dans le financement des partis politiques municipaux, mais en tenant compte du fait qu'il y a une élection à très court terme, qui est l'année prochaine. Alors, il faut qu'on envisage toutes sortes de scénarios. Alors, on est en train de plancher là-dessus - encore ce matin, j'étais là-dessus - et on va vous arriver... on va arriver à l'Assemblée nationale avec une proposition très concrète qui, je pense, va satisfaire tout le monde.

M. Lacroix (Louis): Qu'est-ce que c'est qui va se passer pour la Ville de Montréal? Parce que, là, M. Tremblay a démissionné, mais on comprend qu'il n'y a pas juste M. Tremblay de responsable dans ce qui se passe à la Ville de Montréal. Qu'est-ce que vous allez faire pour vous assurer d'assainir le climat politique à la Ville de Montréal, vous assurer que, par exemple, tout ce qu'on a entendu à la commission Charbonneau jusqu'à maintenant ne se reproduise plus là-bas? Qu'est-ce qu'on peut faire maintenant?

M. Gaudreault: Oui, bien, écoutez, c'est sûr qu'on... vous savez qu'on suit ça de très, très près, à tous les jours, tout ce qui se dit, tout ce qui se fait, tout ce qui se passe à la commission Charbonneau. Nous avons déposé le projet de loi n° 1 sur l'adjudication des contrats en matière... d'intégrité en matière de contrats. Je pense que c'est un geste majeur. Il y a d'autres gestes qui seront posés dans les prochains jours, dont les amendements sur le financement des partis politiques. Alors, en même temps qu'on suit ce qui se passe, nous sommes en action, comme gouvernement, et on va continuer d'agir comme ça.

M. Lacroix (Louis): Oui, mais ma question, c'est davantage... parce que, là, on a l'impression que M. Tremblay, c'est un peu le bouc émissaire pour un système qui est beaucoup plus profond, là, que ça, là.

M. Lisée: Il est clair qu'on ne peut pas se substituer à Marteau, l'UPAC, la commission. Ils font leur travail. On constate avec vous qu'à chaque fois que quelqu'un est désigné comme ayant été responsable ou potentiellement responsable d'irrégularités, il est suspendu par la Ville. On voit que la Ville fonctionne en parallèle avec ce qui se passe à la commission. Donc, notre souhait, c'est que le conseil municipal extraordinaire qui se réunira choisira une personne - et c'est à eux de la choisir - mais qui va inspirer le respect au-delà des allégeances partisanes pour faire cette transition. Pour le reste, les enquêteurs font leur travail, et ce n'est pas au gouvernement ou au ministre de se substituer à ce travail.

M. Corbeil (Michel): Est-ce que vous blanchissez M. Tremblay de toute allégation, accusation qui pourrait l'entourer?

M. Lisée: Et le début de la question?

M. Corbeil (Michel): Est-ce que vous blanchissez M. Tremblay dans ce dossier-là? Est-ce que vous êtes convaincu qu'il n'a rien fait?

M. Lisée: Écoutez, non; moi, je donne à M. Tremblay, comme à tous les citoyens québécois, le bénéfice du doute - le bénéfice du doute. Je sens bien qu'il veut donner sa version des faits, qu'il a des choses à dire et à expliquer, et j'ai hâte qu'il ait la possibilité de le faire. Et ensuite ce sera aux enquêteurs et, s'il y a des accusations, aux tribunaux de poser un jugement, et ce sera aux analystes politiques de poser un jugement politique aussi, parce qu'il y a la loi et il y a la politique.

M. Lessard (Denis): En toute équité, est-ce que la commission aurait dû entendre M. Tremblay tout de suite après M. Dumont? Parce que, là...

M. Lisée: On a tellement insisté depuis des années pour avoir une commission indépendante que nous allons respecter son indépendance.

M. Lessard (Denis): Mais, au point de vue des institutions, est-ce que voir quelqu'un pendu haut et court puis qu'il ne peut pas répondre sur la même tribune, est-ce que ça ne vous laisse pas des questionnements?

M. Gaudreault: Mais on ne peut pas intervenir dans l'ordre de présentation ou de comparution des témoins de la commission Charbonneau. Vous seriez les premiers à nous le reprocher.

M. Lessard (Denis): ...à ce que vous pouvez dire.

M. Gaudreault: Alors, M. Tremblay aura l'occasion de présenter son point de vue et de répondre aux questions de la commission, puis il le fera en temps et lieu.

M. Lisée: Mais ce serait tellement plus simple si la commission avait été mise sur pied il y a deux ans, quand les Québécois le demandaient. On n'en serait pas là.

Mme Biron (Martine): Il y a des surplus au parti du maire Tremblay. Il y a des surplus au parti du maire Vaillancourt. Est-ce que cet argent-là devient suspect, si on veut?

M. Gaudreault: Bien, écoutez, c'est des sommes qui ont été recueillies. Présentement, on est en train d'écouter et d'entendre ce qu'il se dit à la commission Charbonneau. Il y a des témoignages à l'effet qu'il pouvait y avoir deux comptabilités: une officielle puis une officieuse. Il y a d'autres témoignages qui s'en viennent. Est-ce que ça va corroborer ça? Regardez, moi, je ne suis pas ici, là, pour juger, là, si toutes les sommes ramassées sont légales ou non, là. Alors, la commission est justement là pour faire la lumière là-dessus, et évidemment, notre souhait, c'est que tout soit fait dans l'ordre. Mais, s'il y a effectivement des sommes qui ont été recueillies dans l'illégalité, bien, regardez, il y aura un...

M. Lisée: Mais on voit aussi que le Directeur général des élections est très à l'affût des informations qui sont évoquées et qu'il se propose d'enquêter à chaque fois qu'il y a des nouvelles allégations. Alors, on a des institutions, il faut faire confiance à nos institutions, et on ne va pas se substituer à elles pour poser des jugements.

M. Robitaille (Antoine): Mais, sur la loi n° 1, là, est-ce que vous ne craignez pas que ça bloque de grands projets? On parlait de Turcot, hier, dans Le Journal de Montréal, est-ce qu'il n'y a pas un risque de... parce qu'il y a plusieurs firmes... Et on voit Dessau qui est perquisitionnée, donc qui est soupçonnée. Est-ce que ça ne l'empêcherait pas de soumissionner sur certains contrats? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de gel total des gros chantiers au Québec actuellement?

M. Gaudreault: C'est pour ça que nous souhaitons avoir l'appui de l'opposition et des partis d'opposition le plus rapidement possible pour appuyer... c'est-à-dire, pour adopter la loi n° 1 pour qu'elle soit en fonction dès qu'elle sera adoptée par l'Assemblée nationale.

M. Robitaille (Antoine): Mais elle, cette loi-là, ne pourrait-elle pas bloquer bien des projets et disqualifier?

M. Gaudreault: C'est-à-dire que, par exemple, si on prend le cas de Montréal, vous savez qu'il y a quelques semaines le maire Tremblay, justement, avait annoncé qu'il suspendait l'exécution de tous les contrats, ce qui équivaut à peu près à des sommes de 70 millions, alors, pour justement donner le temps au gouvernement d'adopter la loi qu'on a déposée, la loi n° 1. Alors, maintenant, je souhaite que l'Assemblée nationale puisse l'adopter le plus rapidement possible, cette loi, pour que nous puissions justement la mettre en application et continuer d'aller de l'avant avec les grands projets. Mais, pour l'instant, je veux vous rassurer puis rassurer tout le monde. Et nous ne sommes pas dans des prolongations de délais de façon indue ou intenable. On n'est vraiment pas dans ces scénarios-là, là.

Mme Montgomery (Angelica): Mais faut-il attendre pour le projet de loi n° 1 avant... aller à l'avance avec les grands projets de Montréal? C'est ça, que vous venez de dire?

M. Gaudreault: Bien, c'est-à-dire qu'on a présenté le projet de loi n° 1 pour justement se donner des normes et des façons de faire dans l'adjudication des contrats, et nous souhaitons que le projet de loi soit adopté le plus rapidement possible.
Et je veux juste vous rappeler que, quand le maire de Montréal a décidé et nous a informé qu'il suspendait la réalisation des grands contrats ou de grands projets, c'était justement pour permettre à l'Assemblée nationale d'adopter cette loi. Alors, moi, je souhaite que nous ayons la collaboration de tous les partis présents à l'Assemblée pour l'adopter le plus rapidement possible, cette loi.

M. Lisée: On parle de délais de quelques semaines, hein? Donc, nous espérons l'adoption de la loi pour la fin de la session, qui est le 7 décembre. Le président du Conseil du trésor, M. Bédard, a bien expliqué qu'il y aurait un processus très rapide de validation de l'intégrité des contracteurs, en commençant par les plus importants. Il est possible que certains soient invalidés et même probable que ça soit le cas.
Mais, vous savez, dans le secteur de la construction ou de l'ingénierie, ce sont souvent des compétences individuelles, ce sont des travailleurs, c'est du matériel qui peut être embauché par d'autres firmes qui attendaient, justement, qui ne pouvaient pas faire affaire à Montréal à cause de la collusion qu'on a connue. Donc, l'industrie de la construction, comme toutes les autres, a horreur du vide. S'il y a des gens qui sont disqualifiés, il y en a qui vont se qualifier.
Et donc nous prenons la mesure transitoire de... pour le bien commun, pour faire en sorte que, lorsque les travaux, surtout dans Turcot, qui est le plus grand chantier de l'histoire du Québec, quand il commencera, avec quelques semaines de retard, sans mettre en cause la sécurité des personnes, évidemment, et des installations, bien, ce sera avec des gens dont on saura qu'ils sont intègres.

M. Lavallée (Jean-Luc): M. Lisée, vous souhaitez que les Montréalais retrouvent leur fierté. Est-ce que ce processus-là, à votre avis, vient de commencer avec le départ d'un seul homme ou, au fond, à très court terme, ça ne change pas grand-chose?

M. Lisée: Bien, je pense que c'est tout un... on a un arc dramatique à vivre, hein? On a la découverte du problème, on a le procès, c'est-à-dire le moment où on découvre l'ampleur du problème, ensuite on a le fait que les gens sont mis de côté, soit politiquement ou soit légalement, et on a la capacité, donc, d'en ressortir par le haut par la suite. On est dans ce processus-là. On est dans le cours de la rénovation. On n'a pas encore nos nouvelles pièces, mais on sent qu'on avance. Au moins, on avance.
Et je pense que l'élection de 2013 sera un moment important, parce que, de toute évidence, on aura un renouvellement des équipes politiques. Moi, j'ai parlé à probablement 200 acteurs de la communauté montréalaise métropolitaine depuis un mois et demi. Ils sont tous... il n'y a pas décrocheur. Ils sont tous mobilisés. Ils veulent agir. Ils veulent que Montréal fonctionne. Ils ont des projets. Et c'est ça, qui m'encourage pour la suite.

M. Laforest (Alain): Est-ce qu'on est en... vous avez demandé à l'Autorité des marchés financiers et à l'UPAC de débuter leurs vérifications à l'adoption du projet de loi pour éviter l'engorgement? Est-ce que qu'ils pourraient avoir débuté ça?

M. Lisée: Légalement, non. Légalement, non. Il doit y avoir l'autorité du législateur d'abord.

M. Laforest (Alain): ...vérification qui se fait sur aucune firme de génie-conseil actuellement?

M. Gaudreault: Bien, il y a des audits qui sont faits sur quelques projets, présentement, au gouvernement du Québec, sur la commande du Conseil du trésor. Alors, il y a des... il y aura des résultats de ces audit-là qui sont faits sur un certain nombre de projets. Je pense que M. Bédard a été très clair là-dessus.
Pour la suite, on souhaite, encore une fois, l'adoption la plus rapide du projet de loi pour être capables de procéder. Mais on n'est pas dans des scénarios de retards importants ou abusifs, là, pas du tout, du tout.

M. Duboyce (Tim): You both use the term «wise» to describe the decision, the choice that Gérald Tremblay made yesterday. Why was that a wise choice? I want to ask you to...

M. Lisée: Well, first, it's wisdom because he didn't have the obligation to do it; it's his own free will. He made this determination and, clearly, he made the determination on the basis of the interest of Montréal, not on his personal interest, and you need some wisdom to do that.
I think he saw, as many of us did, that the situation was untenable, he could not manage the city in an orderly fashion - he had a press conference on the budget, all the questions were not on the budget - so clearly something had to change. By making this personal sacrifice and by ending his political life on a sad note, he gives space to Montrealers to try to go to a transition and then rebuild. And that's why we feel that he made the right decision.
And we must thank him for it and underline that, beyond all the problems that we live now, this is a man who made a great contribution to Québec, as a minister for Industry: at a time when things were bleak, he did come up with new ideas, the «grappes industrielles» and others, gave a lot of energy to the rebuilding of Montréal, and then went through the merger-demerger period. That was a very tough period, he was there at the helm, he did the best he could and he carried the city forward during that period, and this has to be said.

M. Duboyce (Tim): So what does the Québec Government do now to reinstate the confidence of Montrealers, not only in the interim, before the next municipal elections, but... You know, the city is shaken by the same things that ultimately lead to Mr. Tremblay's decision.

M. Lisée: Well, we have to move forward. Mr. Tremblay gives us an opportunity to move forward. We're not out the woods yet, but we seem to know the direction. And it is our indication that the municipal council, in extraordinary session, will vote for a new mayor next week, in time for the very important cultural summit that will be held on Monday the 26th.
We're going to have... we were discussing this in committee this morning. We have some announcements to make. The Federal Government will be there. Of course, the city of Montréal has a number of things to say to prepare the city for the 375th anniversary, amongst others. We're working also on important announcements on transport, mass transit for the beginning of next year. So we want the city to be moving forward concretely in projects, in job creation, in culture, and that's the era we're starting now. The election of November 2013 will be an important milestone as well, because we're going to have a new mayor, a real debate about the future of Montréal and probably Laval as well. So we're going towards a new start and that's what we hope for at the Quebec Government.

Mme Montgomery (Angelica): Just to clarify what you had said earlier: Are we going to have to wait for Bill 101 to be adopted?

M. Lisée: 101? We know you are looking forward to Bill 101, but... Bill 1.

Mme Montgomery (Angelica): Are you going to have to wait for Bill 1 to be adopted before moving ahead with these new plans or are we going to have to wait for all these companies to be certified before we can move ahead?

M. Lisée: Well, I think the bill... Our hope, and the indication we had from the opposition party is that there's a great likelihood for the bill to be voted on within 4 weeks, on December 7th. The Treasury Board has set up an accelerated process to start with the biggest corporations to try to validate their integrity, and so, in the timeframe that we have for, let's say, subway lines... Now subway lines contracts are not affected at all by this new process because, in any case, we were waiting for the decision to go into the bidding process.
So in some cases, Laval decided yesterday... Sylvain said the mayor of Montréal a few weeks ago to suspend a number of non-urgent works pending the new legislation. Turcot is the same but this is factored in that we would rather have had all these discussions 2 years ago and have a clean slate as we arrived, but we're here to clean up this mess in an orderly fashion. But it will not delay unduly, in any case, the big works we have to do in Montréal in the next few years.

Le Modérateur: Dernière question en anglais.

Mme Plante (Caroline): Is it possible that Mr. Tremblay is telling the truth and didn't do anything wrong?

M. Lisée: Well, there's the legal aspect. I give the benefit of the doubt to Mr. Tremblay. I have the absolute certainty, I could say, that he didn't put a cent in his pocket personally, OK? Now, whether or not he knew this or that, he's going to have time to tell his side of the story. That's what he wants to do and that's commendable. Now, the political responsibility he had by leading a party that, unbeknownst to him, maybe did irregular things is in the political realm, and that's the political decision he made yesterday to say, well, given the allegations, he could not properly manage the city as it was.

Le Modérateur: Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline): ...now, all eyes are turn to Laval. What do you say to Mr. Vaillancourt?

M. Lisée: Well, we respected Mr. Tremblay's period of reflection and we're doing the same for Mr. Vaillancourt. Merci.

M. Gaudreault: Thank you. Merci.

(Fin à 11 h 28)

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