(Onze heures vingt et une minutes)
M.
Turcotte
:
Donc, bonjour à vous tous. Nous tenons un point de presse aujourd'hui suite à
l'étude des crédits, hier, sur l'éducation des adultes ainsi que la motion, aujourd'hui,
sur les centres d'éducation populaire de Montréal.
Nous sommes accompagnés aujourd'hui de la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier; la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
Manon Massé; ainsi que Louise Montgrain du Pavillon d'éducation communautaire d'Hochelaga-Maisonneuve,
d'Amandine Siess, Isabelle Aubin et Noémie Brisebois du Comité social Centre-Sud;
de Benoît Lord des Ateliers d'éducation populaire du Plateau. Nous sommes… Il y
a d'autres centres d'éducation populaire aussi à Montréal, il y en a six.
L'enjeu est que les baux se terminent le
31 mai prochain. Il y a une discussion entre la commission scolaire et le
ministère. À plusieurs reprises, mes collègues députés et moi ont questionné le
ministre précédent et le ministre actuel et nous n'avons toujours pas de
réponse claire.
Donc, aujourd'hui, nous réitérons la
pression sur le ministre Blais pour qu'il règle la question, pour que les
centres d'éducation populaire de Montréal puissent avoir de la prévisibilité
dans leurs actions, donc d'avoir des baux, d'avoir aussi l'argent pour
poursuivre leurs activités, pour la formation, les ateliers, l'animation auprès
de centaines, pratiquement de milliers de personnes, plus de milliers, sur
l'île de Montréal dans les six centres d'éducation populaire.
Pour vous en parler davantage, Mme Montgrain
du pavillon d'aide communautaire d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Montgrain (Louise) :
D'éducation.
M.
Turcotte
:
D'éducation, pardon, d'éducation.
Mme Montgrain (Louise) : Bon,
je vais faire un bref retour sur les centres d'éducation populaire. Alors, ce
sont six centres qui sont situés dans les six quartiers les pires… enfin, les
plus pauvres de Montréal, qui s'adressent à peu près à 7 000 familles à
Montréal. Ils existent depuis 45 ans. Ils ont toujours été supportés par
la commission scolaire sur leurs propres frais, parce que jamais défrayés par
le ministère de l'Éducation. Maintenant, les baux tombent, effectivement, parce
que la commission scolaire n'a plus un sou, alors c'est évident que ça tombe
sur les bras du ministère de l'Éducation, qui devrait le reprendre.
Alors, on est venus hier soir, justement,
pour parler avec le ministre, qui nous a rencontrés. C'est une des choses
positives. Il nous a rencontrés après l'octroi des crédits, crédits dont on n'a
pas beaucoup entendu parler, alors on ne sait pas qu'est-ce qui nous revient à
nous, qu'est-ce qu'on va avoir le droit. On sait simplement… et il a été très
clair là-dessus, et on lui a même demandé si on pouvait le dire en public,
c'est que, pour une année, pour l'année qui vient, on est assurés de n'avoir
aucuns frais supplémentaires : les frais vont être pris en charge par le
ministère de l'Éducation et le bail sera signé entre le ministère de
l'Éducation et la commission scolaire. Voilà ce qu'on sait.
On sait aussi une autre chose positive, c'est
qu'un comité bilatéral centres d'éducation populaire et ministère existera à
partir de la semaine prochaine, à ce qu'on nous a dit. Maintenant, ça presse parce
que nos baux à nous se terminent fin mai. Alors, je laisse la parole à?
Une voix
: Manon Massé.
Mme Massé : Merci, Mme Montgrain.
Alors, bien, comme vous voyez, c'est des grandes préoccupations qu'on porte quand
même depuis longtemps. Ça fait déjà trois ans que les centres savent que le
31 mai 2015, c'est la date fatidique. Ils ont travaillé avec les ministres
antérieurs, tant sous le gouvernement péquiste que sous le gouvernement
libéral, pour trouver des solutions, et, dans ce sens-là, bien, le ministre
Blais nous dit : On se donne une année de plus pour réussir à trouver la
meilleure solution.
Des solutions sont déjà sur la table, mais
un des éléments qu'on a trouvés importants ce matin, c'était d'interpeller l'Assemblée
nationale pour appuyer la démarche des centres d'éducation populaire, puisque l'éducation
populaire est essentielle à toute politique nationale d'éducation aux adultes.
Et nous avons, à Montréal, à travers ces centres-là, comme le disait Mme Montgrain,
40, 45 ans d'expérience, et il est incontournable.
Donc, la motion a été adoptée à
l'unanimité pour, d'une part, comme le disait Mme Montgrain, s'assurer
que, l'an prochain, les centres n'aient pas à défrayer un sou sur la suite des
choses pour continuer d'habiter les bâtiments de la CSDM, et, par la suite, de
travailler rapidement à trouver une solution, parce que vous ne pouvez pas
imaginer le stress que ça met sur les épaules des 7 000 familles qui
fréquentent les six centres d'éducation populaire à Montréal. Je laisse la
parole à Mme Aubin.
Mme Siess (Armandine) : Mme
Siess.
Mme Massé : Mme Siess,
pardon, Mme Aubin étant malade, exctinction de voix.
Mme Siess (Armandine) : C'est
correct, on peut s'interchanger. Donc, effectivement, on reste très inquiets
sur ce que le gouvernement du Québec va faire de l'éducation populaire de
manière pérenne, parce qu'il faut bien comprendre que l'éducation, c'est une
notion qui est très large, hein? Un enfant qui va à l'école, c'est évidemment
très important, mais, si ses parents ne savent pas lire et écrire, si ses
grands-parents ne savent pas se servir d'un ordinateur, si personne dans la
famille n'est capable de remplir une déclaration d'impôt, ça va lui donner
moins de chances dans la vie, à cet enfant, de se développer puis d'être dans
un milieu, on va dire, stimulant puis dans lequel il va être capable
d'apprendre, justement.
Ça fait que c'est bien important de
comprendre que l'éducation populaire, c'est un concept vaste. Il y a certains
pays, notamment en Scandinavie, en Europe, qui ont décidé que l'éducation
populaire était un concept digne d'être ajouté au titre de certains ministères.
Ici le ministère de l'Éducation ne porte pas la notion d'éducation populaire. C'est
sûr aussi qu'on a vu, dans les dernières années, que, justement, les gouvernements
ne savent pas vraiment quoi faire de ça, de ce concept éducation populaire là.
Ça fait que nous, on souhaite vraiment que
ça soit soutenu...
Mme Massé : Reconnu.
Mme Siess (Armandine) : …reconnu,
exactement, par le gouvernement du Québec et soutenu de manière pérenne,
également, en finançant la mission des centres d'éducation populaire. Parce
qu'il faut savoir que la CSDM nous financés, donc, pendant plus de 40 ans
sur notre mission, et, quand il s'est agi de couper dans la vocation sociale de
la CSDM, c'est effectivement cette partie-là qui a été coupée en premier puis
maintenant les baux. Ça fait que... Voilà.
M.
Turcotte
:
Donc, en conclusion, nous réitérons la demande auprès du ministre Blais d'agir
rapidement pour trouver des solutions pour faire en sorte que les centres
éducation populaire, qui oeuvrent en alphabétisation, pour les ateliers, pour
les demandes de rapport d'impôt, mais aussi toutes les autres activités qu'ils
font pour socialiser les gens de l'île de Montréal, les immigrants qui
arrivent, toutes les personnes qui ont besoin d'aide, d'accompagnement pour
l'intégration, pour le mieux-vivre ensemble, bien, on a besoin des centres
d'éducation populaire à Montréal. Et nous demandons au ministre Blais de régler
la question des baux, mais aussi le financement des centres d'éducation populaire.
Nous continuerons le combat tant et aussi
longtemps que la question ne sera pas réglée.
(Fin à 11 h 29)