(Treize heures six minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour tout le monde. Écoutez, aujourd'hui, on a vraiment la preuve que le gouvernement
Couillard, c'est un gouvernement qui est anticonsommateur. On pourrait dire, même,
que le Parti libéral, c'est rendu le parti des monopoles. D'abord, évidemment, M.
Couillard défend le monopole des taxis, donc il refuse même de négocier avec
Uber. Il a l'air vraiment, là, de Don Quichotte qui se bat contre les moulins à
vent, qui se bat contre l'innovation, contre le progrès, contre la modernité.
On a vu aussi, dans le rapport de la Vérificatrice
générale, que celle-ci, là, dénonce le monopole de la SAQ. Écoutez, quand c'est
rendu que des produits sont majorés de 131 %, ça coûte des centaines de
millions de dollars aux consommateurs québécois, le fait que la SAQ soit un
monopole qui exagère, qui ne négocie pas suffisamment avec les fournisseurs.
Donc, autant dans le dossier d'Uber que dans le dossier de la SAQ, on voit un
gouvernement déconnecté, un gouvernement anticonsommateur, un gouvernement qui
défend les monopoles.
Maintenant, dans le rapport de la
Vérificatrice générale, il y a aussi des remarques qui reviennent encore une
fois sur la mauvaise gestion du Centre de services partagés. Quand c'est rendu
que ça coûte plus cher au gouvernement d'acheter des ordinateurs que le simple
citoyen au magasin, on a un problème, là, on a un problème. On a ce Centre des
services partagés, qui a été dénoncé à plusieurs reprises, qui ne gère pas bien
les approvisionnements. Et là ça a beau passer de Martin Coiteux, à Sam Hamad,
à Carlos Leitão, tout ce qu'on nous dit, c'est : Oui, oui, oui, on va
agir. Mais ça va prendre combien de rapports avant que le gouvernement agisse?
En terminant, je voudrais vous dire un mot
sur ce qui est arrivé avec Dominique Vien. Je veux être très clair. J'ai dit à
Dominique Vien de se réveiller. Je suis très fâché de la façon dont le
gouvernement de M. Couillard gère le dossier des 700 élèves en Estrie, là.
Rappelons les faits. Il y a actuellement 700 élèves, en Estrie, qui ne peuvent
pas aller à l'école parce qu'ils n'ont pas de transport scolaire. Et, lorsque
mon collègue Jean-François Roberge a posé la question à Dominique Vien,
Dominique Vien a dit, là, écoutez bien ça : Je constate que c'est un lock-out
légal qui a été fait dans les règles de l'art.
Écoutez, là, on a 700 enfants qui n'ont
pas accès à l'école. Même quand j'ai été ministre de l'Éducation, même l'aide
aux devoirs, qui était, à l'époque, boycottée par les enseignants, j'avais
réussi rapidement, devant la Commission des services essentiels, à obliger les
enseignants à recommencer à donner des devoirs aux élèves. Donc, imaginez-vous,
là, on a Dominique Vien qui vient nous dire : Il y a un lock-out avec la
compagnie d'autobus scolaire. Ça a été fait dans les règles de l'art. Écoutez,
là, il faut prendre des mesures urgentes pour que, demain matin, on ait des
services de transport pour que les élèves retournent à l'école. Ça n'a pas de
bon sens! Puis, oui, je répète ce que j'ai dit à Dominique Vien puis à M.
Couillard : Réveillez-vous! Ces enfants-là ont le droit d'avoir des
services, ont le droit d'aller à l'école.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre les questions. Marie-Laurence Delainey, TVA.
Mme Delainey (Marie-Laurence) : Est-ce
que votre réaction, après la période des questions, elle a été faite dans les
règles de l'art, M. Legault?
M. Legault
: Absolument.
J'ai dit à Mme Vien : Réveillez-vous! Ces enfants-là ont le droit d'avoir
des services, point final. Et ensuite je suis sorti. Puis je pense toujours ce
que j'ai dit. Je n'en reviens pas que... Encore une fois, on a un gouvernement
de M. Couillard qui est nonchalant. Écoutez, là, on a vu sa nonchalance avec ce
qui se passe au ministère des Transports. Là, il est nonchalant avec 700
enfants qui n'ont pas de transport pour aller à l'école. Réveillez-vous!
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Est-ce que vous lui avez parlé à deux pouces du visage? Qu'est-ce qui s'est
passé exactement dans l'échange?
M. Legault
: Pas du
tout. Pas du tout. Moi, j'étais dans l'allée, puis elle était à son siège.
Donc, je devais être au moins à, je ne sais pas, là, deux, trois mètres, hein?
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Est-ce que c'était à vous à vous déplacer pour aller lui dire ça? Ça n'aurait
pas été à M. Roberge?
M. Legault
: Mais je
sortais sur ce côté-là. Il y avait une députée péquiste qui se levait pour
faire une motion. Donc, dans ce temps-là, je sors du côté des libéraux. J'ai vu
qu'elle a commencé à me parler de je ne sais pas trop quoi. Moi, je lui ai dit :
Réveillez-vous! Puis, écoutez, là, moi, je n'en reviens pas. Je n'en reviens
pas que ce gouvernement-là prend ça à la légère, 700 enfants qui n'ont pas de
transport scolaire. Puis c'est les examens du ministère. Donc, ce sont des
journées critiques actuellement. Puis qu'elle dise : Ça a été fait dans
les règles de l'art, c'est un lock-out légal, bien, voyons! Trouvez une autre
compagnie d'autobus, faites quelque chose. Mais là ça n'a pas de bon sens.
La Modératrice
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour, M. Legault. La Vérificatrice générale reproche à la Société des
alcools du Québec de ne pas profiter suffisamment de son pouvoir d'achat pour
aller chercher des économies auprès de fournisseurs, mais, si on brisait le
monopole de la Société des alcools, le pouvoir d'achat serait moindre et on ne pourrait
pas aller chercher ces économies-là de toute façon, non?
M. Legault
: Pas nécessairement.
Rappelez-vous l'épisode avec Sylvain Toutant. À l'époque, on avait appris que
la SAQ préférait négocier des prix plus élevés parce qu'étant donné que le
pourcentage de profit est calculé sur le coûtant, bien, plus ils payaient cher
la bouteille de vin, plus ils faisaient de profit quand le prix était élevé.
Donc, pas trop, trop un gros incitatif à bien négocier pas juste le prix des
bouteilles, mais aussi le prix des rabais volume, le prix des publicités qui
sont faites par les fournisseurs.
Mais il y a mille façons de réorganiser la
SAQ, mais moi, je pense qu'on doit regarder pour privatiser une partie de la
SAQ pour donner un incitatif à bien négocier avec les fournisseurs puis de les
mettre en compétition. La compétition, là, c'est ce qu'il y a de mieux pour
aider le consommateur. Est-ce qu'en 2016 ça fait partie de la mission du
gouvernement du Québec de vendre de la boisson? Demandez-vous juste ça, là. Est-ce
que c'est vraiment une mission essentielle au Québec de vendre de la boisson,
que le gouvernement soit impliqué dans la vente de boisson? Moi, je pense qu'il
y a mille façons de rendre les services d'une façon beaucoup plus efficace puis
à l'avantage du consommateur. Ça n'a pas de bon sens, même, que, si, en Ontario,
on a la LCBO, les prix soient moins chers qu'au Québec, les majorations soient
de 70 % du côté de l'Ontario mais que les consommateurs québécois, eux,
paient jusqu'à 131 % de profit sur les bouteilles de vin. Voyons donc, là!
Pensons aux consommateurs, arrêtons de
défendre le statu quo. On a vraiment un gouvernement, là, qui a peur d'avancer,
qui a peur du changement, qui a peur de la modernité, qui dit : Écoutez,
là, on ne peut pas accepter Uber, on ne peut pas accepter de remettre en cause
le monopole de la SAQ. Bien, voyons donc! On est en 2016!
M. Lavallée (Hugo) : Concernant
le projet de loi n° 59, vous aviez émis des réserves dès le départ sur
certains aspects du projet de loi. Est-ce que l'annonce de la ministre Vallée
aujourd'hui vous soulage ou vous satisfait?
M. Legault
: Bon, écoutez,
c'est consensuel au Québec, là, même chez les analystes, que le projet de loi
était mal foutu. Il n'atteignait pas l'objectif pour lequel il avait été fait.
Rappelez-vous, à l'époque, ce qu'on voulait, c'est de lutter contre
l'intégrisme. Or, on n'en parle pas nulle part. Donc, le projet de loi devait
être revu. Je peux peut-être laisser la parole à Nathalie pour en dire un petit
peu plus.
Mme Roy
(Montarville)
:
Alors, plus précisément, la question... En fait, c'est exact, ce que vous avez
dit, chef, là.
M. Legault
: Ah! bien,
si tu n'avais rien à rajouter, c'est correct.
Mme Roy
(Montarville)
:
Ah! bien, je peux en rajouter. Cet après-midi, il y aura la motion, d'ailleurs,
à cet égard-là. Et vous parlez d'être consensuel. C'est consensuel, vous le savez.
Ça a été dit, on a discuté, il y aura un amendement, la ministre va déposer son
amendement. On a discuté pendant une heure ce matin. Et, personnellement, ce
projet de loi là, il est mal fait. On le dit depuis un an, il rate sa cible, il
ne touche pas l'intégrisme religieux, les propos tenus par les intégristes
religieux.
Rappelez-vous pourquoi est-ce que les
Québécois ont demandé cette loi-là à l'époque. Qu'est-ce qu'il s'était passé?
Il y avait un jeune qui avait été radicalisé puis qui avait été tuer un soldat
à Saint-Jean-sur-Richelieu. Puis ensuite il y a un autre jeune de Montréal qui
est parti, qui a pris un véhicule, qui a tué un soldat à Ottawa, puis qui est
entré au Parlement, puis qui a tiré. Puis c'est dans la foulée de ces
événements-là, entre autres, et par la suite, également, les jeunes du collège
de Maisonneuve qui sont partis ou qu'on a arrêtés à temps, mais certains autres
sont partis faire le djihad.
Donc, c'est dans la foulée de tout ça
qu'il y avait une loi qui était réclamée. Et ce qu'elle nous a pondu, et ça
fait un an qu'on le dit, une loi pour contrer les discours haineux incitant à
la violence, ce n'est pas la cible. On la rate, la cible. Et là elle le
comprend, la ministre. Ça fait plus de 60 heures qu'on travaille là-dessus à
essayer d'apporter des amendements, mais ça ne fonctionne pas.
Et ce matin, elle nous a convoqués, ce
n'est pas pour rien, parce que le gouvernement libéral est pris avec sa patate
chaude. Il n'est pas capable de nommer les vraies affaires parce que l'islamisme
radical, ça n'apparaît pas dans son projet de loi, l'intégrisme religieux, ça
n'apparaît pas dans son projet de loi. L'endoctrinement, la radicalisation,
elle les a mis, mais il a fallu faire beaucoup de pressions pour qu'elle les
mette dans l'article 1. Mais c'est du saupoudrage. Donc, son article 1, qui est
le socle de toute cette loi-là, il n'est pas bon, il est trop large et il va
contrer la liberté d'expression mais dans tous les contextes, alors qu'il y
avait juste un contexte, c'était le contexte, justement, des agents de
radicalisation puis de la radicalisation des jeunes.
Alors, ce matin, qu'elle nous ait
convoqués pour qu'on discute pendant une heure… Ce qu'on a fait et ce qu'on va
probablement faire — vous verrez les travaux cet après-midi — c'est
qu'on enlève une grosse épine du pied de la ministre puis du gouvernement
libéral, qui est pris avec sa patate chaude parce qu'il n'est pas capable
d'avancer, il n'est pas capable de nommer les vraies affaires. Et surtout M. le
premier ministre ne veut absolument pas qu'on cible une religion. Et c'est ça
qu'on demandait depuis le départ.
Alors, c'est un cul-de-sac. Et ce qu'on va
voir avec son amendement, ce que vous allez voir, il y a probablement un grand
pan du projet de loi qui va mourir pour se consacrer à quelques mesures qui,
elles, étaient bonnes. Il y avait des mesures qui étaient bonnes, relativement,
entre autres, au mariage forcé. Nous, nous avions soumis des mesures en ce qui
a trait, par exemple, aux organismes de bienfaisance ou religieux qui seraient
liés à des groupes terroristes et qui bénéficieraient d'avantages fiscaux,
exemptions de taxes scolaire et municipales, par exemple. C'est des amendements
qu'on avait faits, ça. Et ça, elle est ouverte à ça.
Donc, vous verrez les travaux cet
après-midi. Mais ce qu'on est en train de faire actuellement, la CAQ et
l'opposition officielle, c'est d'enlever une épine du pied de la ministre parce
qu'elle est bien mal prise avec son projet de loi. Et elle l'a dit. Elle aurait
eu l'air folle, et le gouvernement aurait eu l'air fou de nous imposer un
bâillon pour limiter la liberté d'expression. De cette façon-là, c'était
extrême.
M. Lavallée (Hugo) : Et donc
les mesures qui vont rester sur la question des mariages forcés, ça, vous êtes
prêts à les appuyer, là, si je comprends bien.
Mme Roy
(Montarville)
:
Bien, on est prêts à travailler parce que, là, il n'y a aucun amendement qui a
été adopté, là. Mais il y a des choses pour aider les jeunes filles, pour aider
les jeunes garçons, il y a des choses. Je vous invite à le lire. Il y a 43
articles, ce n'est pas bien long. Mais il faudra travailler pour ça. Je vous
invite à écouter les travaux cet après-midi.
M. Lavallée (Hugo) : ...ce
matin, lors de cette réunion que vous avez eue avant la période des questions,
elle vous l'a annoncé très clairement qu'elle abandonnait tout ce pan-là du
projet de loi? Vous le saviez avant d'arriver à la période des questions?
C'était clair comme ça, ce qu'elle vous a dit?
Mme Roy
(Montarville)
:
Il faut en discuter au caucus. Moi, je n'en ai pas encore parlé avec mon caucus
des amendements qui seront faits. Alors, il faut d'abord que j'en parle. Mais
ce que...
M. Lavallée (Hugo) : Non,
non, je comprends. Mais elle, vous a-t-elle dit très clairement ce matin, comme
elle l'a dit à la période des questions, qu'elle abandonnait tout ça? Elle vous
l'avait dit à vous, porte-parole, ainsi qu'à Mme Maltais?
Mme Roy
(Montarville)
:
C'était son intention. Elle a dit... c'est son intention. Elle se rend compte
que... le terme qu'elle a employé, c'est que ça ne percole pas dans notre
société. Moi, je pense que ça va plus loin que ça, là. C'est que son projet
était mal ficelé et ça ne passe tout simplement pas la rampe. C'est beaucoup
trop large et ça rate sa cible. C'est ce que je vous dis depuis un an. Mais je
devrai soumettre au caucus, justement, l'amendement qui sera déposé par la
partie gouvernementale.
M. Lavallée (Hugo) : Sur
l'intégrisme, vous avez déjà mis des choses sur la table là-dessus. Allez-vous
revenir sous forme d'un projet de loi?
Mme Roy
(Montarville)
:
On va en discuter au caucus, on y travaille. Mais chose certaine, c'est que le
vrai problème... Et je vous rappelle que M. Couillard l'avait dit lorsqu'il
a été nommé chef du Parti libéral du Québec, en décembre 2012, qu'il fallait
s'attaquer à l'intégrisme religieux. Lorsqu'il a été nommé premier ministre du
Québec, au printemps 2014, il fallait s'attaquer à l'intégrisme religieux. Les
mois ont passé. Là, il s'est mis à dire que l'intégrisme religieux était un
choix personnel. Et les mois ont passé, et là il s'est mis à dire qu'il fallait
s'attaquer aux dérives religieuses.
Alors, il y a un malaise énorme lorsqu'on
parle de religion, d'identité. Il ne veut pas toucher à ça. Alors, nous, on va
travailler puis on va voir ce qu'on peut faire avec ça.
M. Lavallée (Hugo) : Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alexandre Robillard, La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Legault, concernant Uber, en présentant son projet de loi, M. Daoust a souligné
que c'était un secteur sous gestion de l'offre. Donc, vous, vous souhaitez
ouvrir ce secteur-là. Je voulais savoir : Est-ce que, du point de vue de
la CAQ, il y a d'autres secteurs aussi où la gestion de l'offre devrait être
remise en question?
M. Legault
: Bon, vous
faites sûrement allusion au secteur de l'agriculture. Écoutez, quand on parle
d'agriculture, on parle de souveraineté alimentaire, là. Je pense qu'il faut
être prudent de comparer la souveraineté alimentaire puis l'offre de services
de taxi. Je pense que c'est un autre débat. Mais, dans le dossier d'Uber, c'est
de résister à un changement qui est inévitable. Écoutez, là, si, demain matin,
on n'accepte pas Uber, après demain, il y aura une autre formule, d'autres gens
qui vont arriver pour offrir d'autres services. Mais on ne peut pas penser que
le taxi va rester avec des permis à 200 000 $ par permis
éternellement, là. M. Couillard, tout ce qu'il fait, c'est qu'il pellette par
en avant puis il refuse le progrès.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur la question de Mme Vien, pouvez-vous nous expliquer ce qui fait qu'après
lui avoir posé des questions en Chambre vous avez jugé qu'il fallait aller lui
parler directement?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je n'ai pas jugé ça, là. Quand j'ai fini la période de questions, je
sors de la période de questions, de la Chambre, habituellement. Je sors soit du
côté péquiste — là, il y avait quelqu'un qui parlait — ou
soit du côté libéral. Elle m'a adressé la parole, et tout ce que je lui ai dit,
c'est : Réveille-toi parce que ça n'a pas de bon sens que 700 enfants
ne puissent pas aller à l'école parce qu'il y a un lock-out légal qui a été
fait dans les règles de l'art. Voyons donc! Voyons donc! C'est sa
responsabilité de s'assurer que ces enfants-là aillent à l'école.
M. Robillard (Alexandre) : Mais,
juste pour comprendre, c'est elle qui vous a apostrophé?
M. Legault
: C'est elle
qui a commencé à parler. Là, quand j'ai vu qu'elle parlait puis qu'elle avait
l'air choquée des questions qu'on a posées, moi, je lui ai dit :
Réveille-toi!
M. Robillard (Alexandre) : Puis
comment elle a réagi à cet appel-là?
M. Legault
: Je n'ai
même pas attendu, je suis sorti. J'ai juste dit : Réveille-toi! Et je suis
sorti.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Oui. Bonjour,
M. Legault, bonjour à tous. Juste une précision par rapport aux questions
que vous posait mon collègue. Qu'est-ce qu'ils vous ont dit, les autres députés
libéraux, lorsque vous étiez à deux, trois mètres de Mme Vien?
M. Legault
: Je n'ai
pas rien entendu. J'ai dit à Mme Vien : Réveille-toi, ces enfants-là
ont le droit à des services, et je suis sorti. Donc, je n'ai pas pu voir, là,
d'autres collègues ou quoi que ce soit. Je suis sorti immédiatement.
M. Croteau (Martin) :
Avez-vous été invectivé par des élus libéraux pendant que vous étiez en train
d'échanger avec Mme Vien?
M. Legault
: Non. Je n'ai
pas vu ça, non.
M. Croteau (Martin) : Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : What do you think about the situation with those kids that aren't
going to school because of the lockout?
M. Legault
:
Totally unacceptable. You cannot have… 700 kids are not allowed to go to
school because of the lockout of the bus company. And I was shocked by the
answer of Ms. Vien this morning when she said that the lockout is legal
and has been done in the «règle de l'art». It's unacceptable. So, that's why I
stand up and I asked the Premier : What will you do in order that these
kids go to school tomorrow morning? Tomorrow morning. Not in a week, not in two
weeks from now, tomorrow morning. And he had no answer to give. So, come on! If
it's not the responsibility of the Premier of Québec to make sure that all kids
have access to our schools, whose responsibility will it be?
M. Hicks (Ryan) : And on the Auditor General's report on the SAQ, do you feel that
the SAQ is maximising the possible revenu that it could be bringing in?
M. Legault
:
It's another example. We have the example of the monopoly of taxis that is protected by the Liberal Government and, this morning, we see that the Liberal
Government is protecting again another monopoly, the
one of the SAQ. And the end result is that the SAQ, as per the General Auditor,
is putting a markup of 130% of profit on some products. Come on! Somebody has
to think about the consumers one day. But it's totally unacceptable, and CAQ is
the only party against the monopoly of the SAQ.
M. Hicks (Ryan) :OK.Merci.
La Modératrice
: Maya
Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Is there anything in the Auditor
General's findings about the SAQ that comes as a surprise to you or is this
basically what you suspected all along?
M. Legault
: Well, it's not the first time. We remember a period where the
president at the time, Sylvain Toutant, was accused with proofs that he was
trying to get prices as high as possible in his negotiation with suppliers because then the markup is better in total dollars.
And today, we have again the same situation. There is no incentive for the SAQ to negotiate tight with
suppliers. And, at the end of the day, consumers are paying for that. And it's
about time we think about putting aside this monopoly. But the Government is a government that is for
monopolies.
Mme
Johnson (Maya) : Merci.
La Modératrice
: Raquel
Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. In terms of what the Auditor General found
in the IT industry, she specifically points out that there's a lack of
mechanisms to prevent conflicts of interest. Now, she says she didn't find any
specific examples of conflicts of interest, but they could happen. Is that a concern for you, guys?
M. Legault
: Sure, because it's not the first time. And there are some examples.
The Auditor General is saying that computers are bought by the Government at a higher price than what
you and I would pay in a regular store. So, come on! We need to change the way
this Centre de services partagés is managed. Of course, we've put together those purchases of
different ministries at one place in order to have a
better bargaining power but it doesn't give any good results when we read the
report of the Auditor General today.
Mme Fletcher (Raquel) : What specific measures would you like to
see the Government put in concerning the IT industry?
M. Legault
: Honestly, I would say: First, we need to have good managers. And,
right now, Mr. Couillard is not a good manager, and we saw it with the Ministry
of Transport. He's not interested to make sure that consumers, that tax payers
have the best deals when we negotiate with different suppliers. He's not
interested. He's over that. I don't know how to qualify that, but I said in French :
He's a tourist. He's like somebody watching the game but not playing the game.
But he is the first player, he is the Premier of Québec. So, he should make sure that we have good prices when we negotiate
with suppliers. He should make sure that all corruption at the Ministry of
Transport… we get rid of it. But, right now, we have somebody… a Premier not
interested by the normal managing of affairs.
Mme Fletcher
(Raquel) : Thank you.
Journaliste
: …one quick question. Do you see this as a victory, the fact that Mrs.
Vallée is going to take out that part of Bill 59 on hate speech?
Mme Roy
(Montarville)
: Well, it's a victory for the people because everybody said that it
was a bad law. But the thing is that it's half a victory because the real
problem has not been resolved. And the real, real problem is those «agents de
radicalisation», those persons who succeed in bringing kids to go make the
jihad, for example. So, it's half a victory.
Journaliste
:O.K. Merci.
La Modératrice
: Merci!
(Fin à 13 h 29)