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Point de presse de Mme Stéphanie Vallée, ministre de la Justice, Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, et M. Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones

Version finale

Le jeudi 6 octobre 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-huit minutes)

Mme Vallée : Alors, bonjour à tous. Good morning, everyone. Kuei, kuei. C'est un plaisir. Je vous remercie d'être ici et d'être à l'affût de ces bonnes nouvelles que mes collègues et moi, on s'apprête à vous communiquer.

Aujourd'hui, je vous avoue que c'est une étape importante qui est marquée pour toutes les familles et les enfants qui sont concernés par une adoption. J'ai eu l'immense privilège, au nom du gouvernement du Québec, de présenter le projet de loi modifiant le Code civil et d'autres dispositions législatives en matière d'adoption et de communication de renseignements. Ce projet de loi vise à adapter le cadre législatif à la réalité contemporaine des familles, laquelle diffère, à bien des égards, de celle existante à l'époque de l'édiction des règles actuelles de l'adoption.

En effet, nous n'avons qu'à penser au nombre et aux profils des enfants adoptables aux différents modèles familiaux maintenant acceptés socialement et aux besoins de ne plus assortir l'adoption d'un secret absolu. Plus spécifiquement, les enfants québécois sont, depuis plusieurs années, rarement adoptés à la naissance. Les enfants admissibles à l'adoption, même à l'international, sont de moins en moins nombreux. Une diversité d'autres situations qui n'existaient pas auparavant est aussi présente, telles l'adoption intrafamiliale et celles d'enfants qui sont placés en famille d'accueil et qui ont développé des liens significatifs avec leurs parents d'origine.

Ainsi, par ce projet de loi, nous entendons répondre aux attentes exprimées notamment par de nombreuses familles et par des personnes adoptées désireuses de connaître leurs origines. L'acceptation sociale de l'adoption et le changement de nos valeurs favorisent, en outre, une plus grande ouverture à la communication de renseignements entre l'adopté et ses parents d'origine.

Par ailleurs, le projet de loi fait une place importante aux réalités autochtones relatives à l'adoption coutumière, et, je vous dis d'emblée, aujourd'hui, c'est un pas historique qui est marqué par le dépôt d'un projet de loi qui inclut, qui modifie le Code civil du Québec afin de reconnaître très spécifiquement, très clairement l'adoption coutumière autochtone. Je tiens à rappeler que ce projet de loi s'inscrit dans la continuité des démarches de groupes d'experts et du gouvernement qui ont été entreprises au cours des dernières années. Cette collaboration, bénéfique pour nous tous, témoigne de notre volonté d'assouplir et de moderniser les règles actuelles en matière d'adoption.

Je vais aborder chacune des principales mesures du projet de loi, en commençant par la possible reconnaissance des liens préexistants de filiation entre l'enfant et ses parents d'origine. Vous savez, il peut être dans l'intérêt de l'enfant de protéger une identification significative à son parent d'origine. La possibilité de reconnaître un lien préexistant de filiation se présente donc comme une nouvelle modalité de l'adoption qui peut répondre aux besoins d'enfants plus âgés qui sont placés en familles d'accueil et qui ont développé des liens avec leurs parents et également la réalité d'enfants adoptés par le conjoint de leur parent ou encore d'enfants adoptés dans le cadre d'une adoption intrafamiliale afin d'éviter la confusion de leurs repères identitaires.

Cette reconnaissance se traduira notamment par la conservation à l'acte de naissance du nom des parents d'origine, et ce, à des fins identitaires. Je tiens toutefois à préciser que, malgré les modifications qui sont apportées au régime de l'adoption, la rupture des liens filiaux antérieurs entre l'adopté et son parent d'origine demeure. C'est donc dire que les droits et obligations qu'ont le parent d'origine et l'adopté l'un envers l'autre vont cesser.

En ce qui concerne l'adoption coutumière autochtone, la solution proposée est une intégration aux règles du Code civil en matière de filiation de la reconnaissance des effets de l'adoption coutumière lorsque celle-ci modifie le lien de filiation de l'enfant. Mon collègue Geoffrey Kelley, qui est ministre responsable des Affaires autochtones, va vous entretenir à ce sujet à la suite de ma présentation. Et je tiens à remercier l'extrême collaboration des communautés et des représentants des communautés qui nous accompagnent aujourd'hui parce qu'évidemment ce projet de loi fait suite à un échange et une consultation importante, et je crois qu'elle mérite d'être soulignée parce que, derrière le projet de loi, il y a plusieurs intervenants : les équipes du ministère de la Justice, les équipes du Secrétariat aux affaires autochtones, les équipes de la Direction de la protection de la jeunesse, et certainement tous les gens qui sont derrière moi qui ont travaillé dans le bien des enfants du Québec.

Une autre mesure qui est proposée afin d'atténuer la coupure avec la famille d'origine et de rompre la culture du secret est de rompre la culture du secret qui entoure l'adoption. Nous envisageons donc de permettre à la famille d'origine et à la famille adoptive de conclure une entente de communication en vue de faciliter l'échange de renseignements concernant l'enfant ou leurs relations interpersonnelles, et ce, sans qu'il ne soit nécessaire d'en saisir le tribunal. De plus, dans un souci de répondre aux demandes qui nous sont adressées, tout en préservant le droit à la vie privée, des mesures sont proposées pour faciliter la communication de renseignements identificatoires entre l'adopté et son parent d'origine. Les règles actuelles seront modulées afin de permettre d'atteindre un équilibre entre le pacte social antérieur prévoyant le secret et le besoin des personnes de connaître leurs origines ou ce qu'il est advenu de leurs enfants. Et, en ce sens, vous retrouverez ici présents des représentants des Mouvement Retrouvailles qui ont milité depuis des années afin d'apporter ces changements significatifs au droit de l'adoption du Québec.

Ainsi, des règles pour les adoptions antérieures au projet de loi sont proposées afin de permettre à l'adopté ou à son parent d'origine, à certaines conditions, de s'opposer à la communication de renseignements les concernant. Pour les adoptions qui auront lieu après le projet de loi, la règle générale sera la communication des renseignements identificatoires. Dans tous les cas, il sera possible, pour les personnes concernées, de refuser tout contact. De même, un refus à la communication de renseignements cessera cependant d'avoir effet un an après le décès de la personne qui aura exprimé le refus.

Dans un autre ordre d'idées, l'accès aux renseignements médicaux sera aussi simplifié pour faciliter l'établissement de diagnostic. Ainsi, un renseignement médical concernant l'état de santé de l'adopté, du parent d'origine ou d'un membre de leur famille pourra être directement communiqué aux autorités médicales sans préalablement avoir à prouver la gravité du préjudice de l'état de santé du patient. De plus, si toutes les personnes impliquées y consentent, le processus sera complètement déjudiciarisé. En terminant, et, encore une fois, je tiens à remercier les groupes et les organisations qui ont collaboré, à divers degrés, à la réflexion de ce projet de loi. Je pense que je l'ai mentionné, au Mouvement Retrouvailles, aux représentants des Inuits et des Premières Nations, au Directeur de l'état civil et à l'Association des centres jeunesse du Québec.

Ce projet de loi présente des avancées majeures pour l'adoption et la communication de renseignements au Québec. C'est un projet qui permet de tracer la voie à une modernisation du droit de l'adoption, puisqu'il traduit l'esprit d'ouverture et l'acceptation sociale qui habite nos citoyens. Je vous remercie. Meegwetch.

La Modératrice : Merci, Mme Vallée. Alors, j'appellerais maintenant Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie.

Mme Charlebois : Alors, Stéphanie, Geoff, je me permets de les appeler par leur prénom puisque ce sont de précieux collègues avec qui je travaille beaucoup, partenaires dans le projet de loi, évidemment vous tous, mesdames et messieurs, merci d'être là aujourd'hui. Je suis vraiment heureuse de participer à cette annonce-là qui vient confirmer à quel point le mieux-être de nos enfants nous tient à coeur. Notre société s'est transformée de manière notable au cours des dernières années, et il est maintenant temps de revoir nos approches en matière d'adoption. Ce projet de loi, donc, vient proposer des solutions concrètes pour mieux refléter la réalité des familles d'aujourd'hui dans un contexte d'ouverture et de respect des besoins identitaires des personnes.

Nous savons à quel point il est important de savoir d'où l'on vient. Avec ce projet de loi, les personnes adoptées pourraient notamment avoir plus facilement accès aux renseignements sur leur origine et ainsi aussi mieux comprendre d'où elles viennent. Cette mesure contribuera certainement à favoriser leur épanouissement, tant sur le plan identitaire que sur le plan social. De par mes responsabilités en matière de protection de la jeunesse, je suis particulièrement fière car notre gouvernement montre qu'il est à l'écoute des besoins des enfants adoptés.

Rappelons que l'adoption est tout d'abord une mesure de protection de l'enfance et que, collectivement, nous pouvons faire en sorte que les enfants qui ont besoin de parents s'épanouissent pleinement. Cela témoigne que le mieux-être des enfants est au centre de nos priorités. Je veux donc féliciter ici ma collègue Stéphanie Vallée, qui a permis de concrétiser ce projet de loi, et aussi mon collègue Geoff Kelley qui a collaboré avec toutes les équipes des ministères respectifs, mais aussi avec les partenaires qui sont derrière nous, qui ont amené tous, j'allais dire leur grain de sel, mais honnêtement, ça a fait une belle collaboration. Et je suis toujours une grande partisane du travail d'équipe, et vous avez le fruit aujourd'hui d'un travail d'équipe qui a été piloté par Stéphanie, et je veux l'assurer de mon soutien et de ma collaboration dans les étapes à venir.

Alors, ici, cette initiative porteuse pour les Premières Nations du Québec et inuites va certainement faire un pas en avant dans l'histoire du Québec, et vous allez pouvoir en parler longtemps.

En terminant, je veux saluer les familles qui font le choix d'adopter parce qu'on a des enfants qui ont besoin de familles adoptives et je veux leur témoigner toute ma reconnaissance pour leur engagement à favoriser l'épanouissement d'enfants. Merci encore pour ce beau partenariat qui a eu lieu pendant le cours de toute l'élaboration du projet. Merci à tous de tous avoir contribué. Alors, merci et bonne journée à tous.

La Modératrice : Merci, Mme Charlebois. Alors, M. Geoff Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones.

M. Kelley : À mon tour, bonjour, good morning, «kwe», «wachiya». Bien, c'est un grand plaisir pour moi d'être ici avec des représentants du Mouvement Retrouvailles; également Viviane Michel, qui est la présidente des Femmes autochtones du Québec, qui a travaillé très fort; les représentants cris, Bella Petawabano and Melissa Saganash, as well as Richard Gray, who works with the Assembly of First Nations Commission on Health and Social Services. Je veux souligner également la présence de Jean Boucher qui est le député d'Ungava. C'est un projet de loi qui aura une très grande incidence sur le Nord-du-Québec parce que, chez les Cris et les Inuits notamment, il y a des conséquences très importantes.

C'est vraiment un beau travail d'équipe qu'on veut souligner aujourd'hui. C'est un processus qui a commencé il y a huit ans, alors peut-être, mon premier mot doit être : Enfin qu'on arrive avec un projet de loi. Dans certains cercles, on fait des commentaires sur la notion de «Indian time», mais parfois, «government time» aussi laisse à désirer. Mais enfin, nous sommes arrivés avec un projet de loi, avec une volonté du gouvernement d'aller de l'avant avec un sujet qui est très, très important, c'est-à-dire la reconnaissance. Pour les familles des adoptés, des personnes adoptées, c'est un grand pas en avant.

Mais moi, je veux parler notamment de toute la question qui touche les relations avec les autochtones. Il y a des traditions autres dans les autochtones, les adoptions coutumières. Et qu'est-ce qu'on veut faire maintenant, c'est de faire la reconnaissance. Qu'est-ce que ça veut dire au niveau plus pratico-pratique? Ça va à la reconnaissance de la famille élargie. Parfois, il y a des arrangements qui sont faits pour la tante, ou la grand-mère, ou d'autres membres de la famille qui prend en charge l'enfant. On va aller de l'avant avec ça, mais sans nécessairement couper le lien avec la mère et le père biologiques. Alors, ça donne une certaine souplesse au niveau de l'application de nos lois, la façon que tout ça va être rapporté aux directeurs de l'état civil.

Il y a des aménagements qui sont faits aussi pour faire la reconnaissance de ces changements, et on va faire la reconnaissance des autorités compétentes avec les Premières Nations et les Inuits. Je veux souligner les Inuits qui ont participé, mais qui malheureusement ne pouvaient pas être ici aujourd'hui. Alors, il y aura également les autorités qui vont veiller à l'application des conséquences des changements qu'on est en train de proposer ici aujourd'hui.

Alors, c'est vraiment... Et pour vous donner une notion de l'ampleur, je pense qu'il y a une étude qui a été faite par le ministre de la Santé en 2003, qui a dit qu'environ un tiers des Inuits de 15 ans et plus ont été des personnes dans une adoption coutumière. Alors, c'est d'une importance très importante dans certaines communautés. Alors, je pense, c'est très, très important.

I particularly would like to thank the Cree regional health board, Bella Petawabano, who was just recently reelected, so congratulations, Bella, the Inuit health board, the First Nations, the CSSSPNQL, Richard Gray and his team, le ministère de la Justice.

C'est vraiment un beau travail d'équipe, et nous avons appris beaucoup, et, je pense, c'est la preuve encore, si on est ensemble autour d'une table, si on peut échanger nos compétences et nos expertises, on peut faire progresser le dossier des Premières Nations et des Inuits au Québec. L'intérêt avant tout, c'est toujours le bien-être de nos enfants, la protection de nos enfants, et ça, c'est un principe qui est partagé par toutes les personnes qui ont travaillé sur ces questions.

En terminant, avec mon ami Frankin Gertler et Richard Gray, it's either three times lucky or three's a charm, et, je pense, cette fois-ci, c'est la troisième fois qu'on fait un projet de loi à ce sujet, et je suis très confiant, three times lucky, on va l'adopter. Merci beaucoup. Meegwetch.

La Modératrice : Merci, M. Kelley. J'inviterais maintenant, pour commenter le dépôt de ce projet de loi, Mme Caroline Fortin, présidente et coordonnatrice du Mouvement Retrouvailles, à s'adresser en quelques mots.

Mme Fortin (Caroline) : Alors, bonjour, tout le monde. Premièrement, je tiens à remercier Mme Vallée, toute son équipe, le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et des Services sociaux, tous les gens qui ont pu contribuer au dépôt de ce projet-là.

Tantôt, M. Kelley disait : Enfin! Je crois être une personne bien placée pour dire : Enfin! Ça fait de nombreuses années que le mouvement travaille pour faire ouvrir les dossiers d'adoption au Québec, et c'est aujourd'hui, 6 octobre 2016, un grand jour pour nous. J'en suis très, très ravie. On a vu les faits saillants. Je vous avoue que je n'ai pas lu le projet de loi de a à z, mais, avec les faits saillants qui nous ont été présentés, on est tout de même satisfaits du grand pas qui se fait aujourd'hui. Alors, merci beaucoup.

Les adoptés du Québec, les adoptés du passé — parce que le Mouvement Retrouvailles, nous, on traite des adoptés du passé — auront finalement droit à leurs origines dans la majorité des cas et... bon, il y a différents points, là, dont on pourra discuter plus longuement, à un autre moment donné, mais je crois que la majorité de nos membres et de tous les adoptés du Québec pourront être satisfaits de ce document qui a été présenté aujourd'hui. Alors, merci beaucoup à tout le monde.

La Modératrice : Merci, Mme Fortin. J'inviterais maintenant Mme Bella Moses Petawabano, présidente du conseil d'administration du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James.

Mme Petawabano (Bella Moses) :Thank you, Mrs. Vallée, and all our partners and stakeholders. (S'exprime en langue crie). Huron-Wendate Nation assists our custom that many… and that of many other indigene's nations. I want to begin by thanking the Huron-Wendate Nation for receiving us in their traditional territory today.

My name is Bella Petawabano, Bella Moses Petawabano, and I'm the Chair of the Cree Board of Health and Social Services and recently re-elected. So for the… I am here with Melissa Saganash, who's behind me, who's representing the Cree Nation on government and the Grand Council of the Crees of Eeyou Istchee. For the Crees of Eeyou Istchee, customary adoption has been practiced for generations and generations and continues to be practiced today. Customary adoption remains an integral part of Cree culture and identity. The Cree have sought changes to provincial laws regarding customary adoption since at least the 1980s for almost as long Québec has committed to doing so in the Civil Code of Québec.

I just want to say a few words about Indian time, that the true meaning of Indian time is really getting things done before the expected time. That is a true meaning, and I don't know who changed it along the way. Now, with this Bill, the Québec Government is taking an important step to fulfill that commitment. The Working Group on the Customary Adoption in aboriginal communities, made up of representatives from Québec, the Inuit and First Nations organizations, including the Cree nation, helped to facilitate important work and discussions regarding customary adoption. This working group was also an opportunity to collaboratively consider how the effects of customary adoption could be reflected in the Civil Code of Québec. This collaboration continued in the development of this bill. We want to underline our support for this collaborative process among indigenous stakeholders and the Government of Québec. This collaboration contributed to a bill that the Cree nation can proudly support. «Meegwetch». Thank you. Merci.

La Modératrice : Merci, Mme Petawabano. J'inviterais Mme Melissa Saganash, directrice des relations Cris-Québec, Grand Conseil des Cris.

Mme Saganash (Melissa) : Thank you, Bella. Mme la ministre, bonjour, merci. «Meegwetch», thank you. Thank you for today.

So the Cree nation sees this bill as a positive first step in creating a bridge, an important bridge between indigenous customary adoption regimes and the provincial adoption regime. The bill will help to clarify legal effects of these adoptions, which have always been recognized in our communities and by our community members. From our perspective, this bill respects the authority of indigenous nations and communities to determine how and when customary adoptions are to take place, their effect and provides a mechanism for this to be communicated to provincial administrative authorities. And that's in our view… this bill begins to harmonize provincial adoption legislation with Cree Aboriginal and Treaty Rights regarding adoption matters.

Ultimately, this legislation will benefit the families and the children involved in customary adoptions by helping to facilitate the exercise of parental authority and responsibility. And so the Cree nation welcomes this bill as another important step in our nation to nation relationship with the Government of Québec and as a milestone in the evolution of a nation to nation relationship between Québec and other indigenous nations. We expect to continue the spirit of collaboration with the Government of Québec and the other indigenous stakeholders who all worked extremely hard on this, going forward through the legislative process, in order to insure the harmonization of the provincial adoption regime with Cree Aboriginal and Treaty Rights in relation to adoption matters in the province. Thank you very much, «meegwetch».

La Modératrice :Merci, Mme Saganash. Et maintenant, j'inviterais M. Richard Gray, gestionnaire de services sociaux, Commission de la santé et des services sociaux des premières nations du Québec et du Labrador.

M. Gray (Richard) : Merci. Bonjour, mesdames messieurs. Merci, premièrement au ministre... Mme ministre Vallée, Charlebois et Minister Kelley, ladies and gentlemen, Members of the National Assembly. Customary adoption is a living reality of First Nations and has been practiced for millennium. It's a natural process that takes place in First Nations' families and communities. Customary adoption is part of First Nations' self government as concerns children and families. It is a protected right under section 35 of the Constitution of Canada Aboriginal Treaty Rights.

The Bill today addresses a practical problem by establishing a link between First Nations and the Registrar of Civil Status. The goal that children adopted customarily obtains a birth certificate corresponding to their status for the purposes of the laws of Québec. We hope that this bill encourage recourse to this traditional and contemporary institutions in benefit of children and families. The Bill concerns a social and legal reality of First Nations and Inuit and the recognition of its effects for in and for the purposes of Québec laws.

However, international Aboriginal custom adoption is a matter that still requires work in collaboration with the Québec Government. The Bill is a product of successful collaboration, as you heard earlier, between the various Québec First Nations and Inuit's partners. The work that led to the report of the working group on customary adoption began in 2008. The report reflects a consensus between First Nations, Inuit and Québec partners. It recommended, among other things, legislative amendments. The report is at the origin of the two previous bills that died on the order paper and the bill tabled today. We wish to underlie the contribution of Québec public officials and its legislator draft persons, and especially we want to thank Me Jacques Prégent, from the Ministry of Justice, for his devotion to this project throughout the years.

Finally, we hope that this bill, the third bill, will be the one that will be adopted and that this can be a collaboration model for future efforts. Thank you very much.

La Modératrice : Merci, M. Gray. J'inviterais maintenant Mme Viviane Michel, de Femmes Autochtones du Québec, à nous dire quelques mots.

Mme Michel (Viviane) : (S'exprime dans sa langue).

Bonjour, tout le monde. C'est avec grand honneur, et j'aimerais aussi souligner le territoire... Merci à la nation huronne-wendat de nous accueillir dans son vaste territoire non cédé.

Évidemment, Femmes Autochtones du Québec accueille vraiment chaleureusement ce projet de loi. Je tiens à remercier justement la ministre Vallée, la ministre Charlebois et aussi le ministre Kelley, justement, d'avoir une ouverture, de nous inclure, nous, en tant que premières nations, dans ce processus, autant sur les consultations, autant sur la participation, autant aussi à amener nos enjeux et nos préoccupations. 55

Je tiens aussi à remercier les collaborateurs, la Commission de la santé et des services sociaux des premières nations du Québec et du Labrador, la nation Eeyou qui a été présente aussi et Makivik aussi, d'origine inuite. Donc, ça a été un travail collectif, un travail de collaboration qui a été mis quand même à bien, avec beaucoup d'enjeux, avec beaucoup aussi d'importance. Et ainsi aussi j'aime aussi souligner la grande participation du département de Justice, dont M. Jacques Prégent, où est-ce qu'il y a eu des allers-retours d'information, où est-ce qu'il y a eu aussi des consultations qui se sont faites. Et je crois qu'aujourd'hui c'est quand même un pas, un pas de plus justement dans l'histoire, où est-ce qu'on applique... c'est un départ où est-ce qu'on applique justement la déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones partout au Québec ou ailleurs, où est-ce qu'on demande toujours la consultation, la collaboration. Donc, voici un bel exemple qui se passe aujourd'hui. (S'exprime dans sa langue) Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup, Mme Michel. Nous allons maintenant passer à la période de questions. La période de questions, c'est deux questions par journaliste. Nous allons commencer en français pour se terminer en anglais. Et je vous demanderais d'adresser vos questions uniquement aux ministres; il y aura des mêlées de presse avec les personnes invitées, si vous le souhaitez. Et je vous prierais, par respect pour nos invités et le temps que nous avons, de poser uniquement des questions sur le projet de loi sur l'adoption, s'il vous plaît. Alors, est-ce qu'il y a une première question? Marco Bélair du Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Mme la ministre de la Justice, concrètement, en quoi le projet de loi n° 113 va faciliter les retrouvailles?

Mme Vallée : Il va faciliter la communication de renseignements et donc faciliter cette possibilité, pour les enfants adoptés et les parents qui ont eu recours au processus d'adoption, de retrouver leurs enfants, évidemment, en permettant une meilleure communication des renseignements. Alors, c'est une avancée qui est importante et c'est une avancée qui, pour l'avenir, va aussi changer de façon significative l'approche que nous avons à l'endroit de l'adoption.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Permettez-moi de reposer la même question. Concrètement, là, quels obstacles aux retrouvailles tombent puis comment un enfant adopté ou encore les parents d'origine pourront s'opposer à la communication de renseignements identificatoires après l'adoption du projet de loi?

Mme Vallée : Il y a un processus, dans le projet de loi, qui permet d'inscrire un refus de communication à l'intérieur d'un délai précis suite à l'adoption. Maintenant, au-delà de ce délai-là, l'adoption sera présumée ouverte, c'est-à-dire les parents pourront... l'information pourra être communiquée. C'est une modification importante parce que, dans le passé, le secret qui entourait l'adoption était généralement ce qui prônait. Donc, cette ouverture va permettre aux parents et aux enfants d'entrer en communication et de connaître leurs origines. Ça, c'est quand même un élément substantiel.

Et l'autre enjeu, l'autre modification importante, c'est la possibilité, dans certains cas, lorsque l'intérêt de l'enfant le commande, de maintenir le lien entre le parent d'origine et les parents... et la famille adoptive et l'enfant. Prenons l'exemple d'un enfant qui est adopté par ses grands-parents. Actuellement, dans l'état du droit, le certificat de naissance est modifié. Maintenant, il y aura possibilité de maintenir l'information au certificat de naissance pour permettre au jeune garçon, à la jeune fille d'avoir une mention à son certificat de naissance relativement à ses parents d'origine, tout en mentionnant, évidemment, l'adoption qui a eu cours, mais sans briser ce lien qui est si important d'identification à notre origine, à qui l'on est.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous avez évoqué la question du délai. Pouvez-vous préciser c'est quoi, ce délai-là, puis vraiment les critères qui peuvent être invoqués?

Mme Vallée : Mais là ça fait plus que deux questions que vous avez, Marco, là.

La Modératrice : On a nos collègues qui attendent, Marco. Peut-être...

Mme Vallée : Oui, il y a...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...puis habituellement la présentation des projets de loi se fait dans une autre salle, où il y a beaucoup plus de questions et de réponses, où la période des questions est animée par un membre de la Tribune de la presse.

Donc, juste connaître la question du délai. C'est quelque chose de quand même important dans votre projet de loi. Est-ce que vous l'avez déjà établi? Ça va se faire en commission parlementaire? Puis juste poser tout de suite poser ma deuxième question, comme ça je vais laisser la place à mes collègues. Est-ce que les enfants qui sont nés, en fait, d'une mère porteuse vont pouvoir utiliser ce projet de loi là également pour retrouver leur mère?

Mme Vallée : Le projet de loi ne porte pas sur la question des mères porteuses, qui fait l'objet d'un autre travail de réflexion et d'élaboration, là. On n'est pas... On est vraiment dans le dossier de l'adoption telle qu'on la connaît actuellement. Pour le délai, on parle d'un délai de 18 mois suivant l'adoption.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Crête (Mylène) : Mylène Crête de Radio-Canada. Ça, ça s'appliquerait aux nouvelles adoptions uniquement ou... comment ça...

Mme Vallée : Il y a des mesures transitoires pour les adoptions qui ont eu lieu. Donc, il y a une possibilité... parce que, pour les adoptions passées, le refus qui n'aurait pas... parfois, les refus de communication de renseignements sont consignés au dossier, parfois ils ne le sont pas. Donc, pour les dossiers où le refus ne l'est pas, il y a une période transitoire à l'intérieur duquel les parents pourront consigner le refus, mais au-delà duquel il y aura une possibilité de communiquer les renseignements.

Alors, on est arrivé à un équilibre entre le droit qui existait puis le pacte social qui existait avant les modifications qui sont proposées et une nouvelle façon, une nouvelle approche quant à la communication. Au départ, anciennement, le secret était la base, était présumé. Ce sera renversé. La communication sera présumée et sera mise de l'avant, avec une possibilité, oui, d'inscrire un refus, mais la règle générale sera maintenant désormais, si le projet de loi est adopté... évidemment, on ne peut pas présumer de la volonté des parlementaires, mais si le projet de loi est adopté, la communication de renseignements sera présumée plutôt que renversée.

Mme Crête (Mylène) : J'aurais peut-être une question pour M. Kelley aussi. Vous avez mentionné, là, que ça a pris quand même du temps à partir des consultations. Vous avez parlé de «Indian time». Vous ne trouvez pas ça un peu maladroit dans une conférence de presse, là?

M. Kelley : Non, non. C'était une blague, et moi, honnêtement, je veux dire que ça prend du temps, parce que ce sont des questions qui sont complexes. Alors, «Government time», parfois, est long aussi, et c'était vraiment le parallèle que je voulais établir.

Mais on a appris beaucoup, dans tout le long du processus, sur les pratiques traditionnelles des premières nations et les Inuits du Québec. Alors, je pense, c'est quelque chose... et pour le temps, avant tout, c'est une question des élections. On est maintenant dans un régime des élections à date fixe. Alors, on sait qu'on a une fenêtre de deux ans devant nous comme Parlement pour compléter les travaux parlementaires. Les deux autres projets de loi étaient victimes des élections qui sont venues interrompre le processus. Mais avant tout, c'est un projet de loi qui est très important. De mémoire, les trois territoires canadiens et la Colombie-Britannique ont également fait une reconnaissance de l'adoption coutumière. Alors, on va être, avec ces autres juridictions au Canada, aptes maintenant à reconnaître les pratiques qui sont là depuis fort longtemps dans les Premières Nations et les Inuits du Québec.

La Modératrice : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres questions en français? Alors, on va procéder en anglais. Ryan Hicks.

M. Hicks (Ryan) : Mr. Kelley, I know you said that it's a joke, but don't you think that that's reinforcing a negative stereotype about aboriginal people?

M. Kelley : No. I think the joke was about Government time, and my point was that sometimes it takes a while for governments to get things done. We have elections, we have other things. And so that was the point. It was more that governments sometimes take time to answer these questions. So, if anything, it was to do the contrary.

M. Hicks (Ryan) : Minister of Justice, when it comes to the information and finding out information, can you describe what the regime is right now, what the obstacles are, and then what it will be like if this bill passes?

Mme Vallée : Well, right now, there's a presumption that information cannot be provided unless the parents or the adoptee consent to a communication. We are reversing that presumption. The presumption will be communication unless... and I just want to correct, within the year of the birth of the child, a parent had decided to put that notification that they do not wish for the information to be provided. But otherwise, if that has not been the case, then information will be provided to the parties, to the children and to the parents.

La Modératrice : Mme Plante.

Mme Plante (Caroline) : Mrs. Vallée, can you give us more concrete examples of how these technical changes will affect a child's live or children's lives?

Mme Vallée : There are a lot of examples in the day-to-day life of the people working with youth protection and working in... or people from aboriginal communities. You know, the birth certificate is who you are. It says: Stéphanie Vallée is the daughter of Paule Lévesque and Serge Vallée. So that's, you know, that's my birth certificate. But if a child is adopted, their original parents' names are not on it, even if their birth parents are known as being their brother or sister.

We have a lot of examples here, in Québec, of grandparents that have adopted their grandchildren because for whatever reason, their sons, their daughters were just not ready or were going through a difficult time. The children grow up having a birth certificate saying that their grandparents are their parents, not having any indication about who are their real parents. We are modifying the Civil Code giving the opportunity now to families to really have the right identification, if the interest of the child is in case… in consideration, sorry. But that's an example, and I think anyone who has practiced in family law has been confronted to situations when, where we proceeded with the adoption, in the best interest of the child, and the child was growing up having their biological mother or biological father nearby but not having the information on their birth certificate. A birth certificate is really the basis of who you are, so this is one of the changes that will be possible.

The other important change, and I think that's… we don't realize how important it is, we are modifying the Civil Code of Québec to introduce customary adoption. This is a big step. We are modifying the rules that have been there for years to recognize what the aboriginal nations have been practising for years and we are introducing that type of adoption, we're giving it an official consideration within the Civil Code. It's a big step, and everyone here agreed that there has been a lot of discussion to make sure that the labeling… the disposition of the provision that are presented to National Assembly will respect the spirit of the adoption, but at the same time will respect the spirit of the Civil Code. So that's a great example of what we can do when we work together, when we work hand in hand.

Mme Plante (Caroline) : How do we know that these changes, such as opening up the adoption file, how do we know that it's in the best interest of children?

Mme Vallée : It's in the best interest of a child growing up, in some situations, to know where they come from, to know their identity. The modifications that we are putting forward are always going to be put in force, taking into consideration the best interests of the child as it has been before. We are also modifying the code in order to introduce practices or… practices that were accepted by the tribunals, making them regular practices that will enable the families not to go to court.

For example, we are putting… going forward with a possible agreement on communication for some information with the adoptee and the natural parents because in some cases the relationship is there, has been existing. Let's take the example of a child who has been living with a foster family for years, but having contact with their parents. That child, if we take the rigid way that adoption is going right now, we would have to go to court to maintain the communication agreement between the new family and the natural parents. We are modifying the code in order to give… to allow this communication to take place not necessarily in a heavy way. We're really taking into consideration the best interests of the child, and these modifications have been put forward and presented hand in hand with a lot of consultations, with youth protection associations as well.

Mme Plante (Caroline) : Do I understand that there is no resistance to this bill? And why did it take so long if there is no resistance to it?

Mme Vallée : Well, actually, I don't know. Some of you were here in 2012. Jean-Marc Fournier has presented a bill that was in that same sense. In 2013, Bertrand St-Arnaud had also presented a bill. We took the comments that we're made further to… pursuant to these bills and we are coming up with Bill 113.

You know, it's not… Yes, it takes time, but, as you know, I've been also involved in all kinds of other pieces of legislations. So it's just a question and it was also a question of having the right… come up with the right dispositions, especially with regards to the customary adoption. There was a lot of negotiation with our partners, because we are partners and we work hand in hand to make sure that we would come up with a piece of legislation that would be respectful of tradition and that would also respect, as I said, the civil traditions of Québec.

So it was a lot of negotiation, but, in the end, you know, as we say : C'est important de prendre le temps de bien faire les choses, et je crois que nous en sommes arrivés à ce moment.

La Modératrice : Merci. Maya Johnson, CTV News.

Mme Johnson (Maya) : How do customary adoptions work?

Mme Vallée : Well, customary adoption will be… Well, I don't know if someone from the First Nations wants to… the groups want to explain more precisely how it works. Because I can explain the bill, but, on a daily basis, I think we have the opportunity today of having people from the communities that really can give you a real concrete example.

Mme Johnson (Maya) : Yes, absolutely, and I would like to do that one-on-one afterwards, which is how I understood it would work, but, just from a government perspective, how do you reconcile that traditional customary adoption with the Civil Code, given that there are differences in the approaches?

Mme Vallée : Yes, there will be, in communities, a body that will be able to determine if the adoption respects the tradition because each community has its own customary adoption ways. It's not a «mur-à-mur», as we say, so each community has its own way. So, there will be an authority within each nation, I would say, and that will determine if the adoption does follow the tradition. And then, there will be a communication with «le Directeur de l'état civil» in order to make the modification to «le certificat de l'état civil».

Customary adoption, sometimes, you will have obligations that continue between the natural parents and the child. The general principle of adoption in Quebec is that, once the adoption goes forward, the obligations between a parent and the children are ended. There's no official relationship. The obligation that you find in the Civil Code of Quebec with regards to assistance, education, this is being ended by the adoption, hence that obligation.

The customary adoption, in some situations, does not put an end to that obligation. So, we recognize that reality. We recognize as well that, on the birth certificate of a child, the new parents that adopt the child, their name will appear, but you will also have a reference to the natural parents because the relationship between the child and its natural parents is often maintained, more often than we would think, and that's important. In all kinds of situations, we'll give an opening to a customary adoption.

Mme Johnson (Maya) : I understand if a child, let say, as he gets older, wants to know more about his roots and his origins and have that connection possibly, but what if the birth parent does not want that? What if the birth parent wants to maintain that separation? That information is still available to the child?

Mme Vallée : No. Within the year of the birth of the child, they have the possibility to inscribe, introduce a notification that they do not want communication of the information. That will be possible within the year of the birth of the child. If that's not inscribed, then the information will be communicated. But we understand also there are sometimes tragic situations that will bring a parent to choose the way of adoption for all kinds of personal situations. This bill protects that thin difference, and we do have to respect that. In some situations, a parent will take the adoption as being the only solution to make sure that the best interest of the child is enforced. So, we give the opportunity to the parent in a situation such as that one to say : I do not wish for the information to be provided. So, it's still there, but it has to be done within the year.

Mme Johnson (Maya) : OK, so their name would not be, then, on the birth certificate if they don't want it within that first year, if they make that decision.

Mme Vallée : Oh! what you are referring to is that the name of the birth certificate… is that…

Mme Johnson (Maya) : Well, that's part of it. I'm just trying to understand.

Mme Vallée : Because there are two differences. You can have the adoption, the regular or traditional adoption, where there will be a change on the birth certificate, and the name of the new family will appear, and there won't be any references to the natural parents. So, that still remains.

What we are doing today is giving the opportunity, in some situations, such as when the grandparents adopt their grandson or granddaughter, to put on the birth certificate two indications : the name of the natural parents or one of the natural parents and the name of the adopting family. If the interest of the child commands that, it will be there. It will not be the new norm. When we're talking about communication of information, we're not talking about modifying the birth certificate, we're just telling you that your parents are Mrs. So and Mr. So, just giving the information. And then, afterwards, if the parties want to take contact, then it will be up to them to determine whether they want to be in contact or they do not want to be in contact. That's a difference. It's really up to the person. You can't force people to get in touch if they don't want to get in touch.

Mme Johnson (Maya) : But you're facilitating the ability.

Mme Vallée : But you do have the information about who's who.

Mme Plante (Caroline) : How many people does this bill affect?

Mme Vallée : Well, it affects a lot of people. It's difficult for me to tell you how many people are affected or will be affected by adoption, but it does affect thousands of people all over Québec and in communities all over Québec. We're talking about thousands of people, but there is no specific number because there are so many dispositions that can affect some people and not others.

Mme Plante (Caroline) : And just a clarification, but are we catching up to other provinces with this bill?

Mme Vallée : Well, we have our own Civil Code. We're the only ones, in Québec, having a Civil Code. So, we have that specification, in Québec, of having our piece of legislation that is the Civil Code.

Mme Plante (Caroline) : So, the rest of the provinces already do that?

Mme Vallée : They do have different dispositions with regards to adoptions, some that are similar, but we have our own specificity with the Civil Code. Thank you.

La Modératrice : Thank you very much everyone. Have a good day.

Mme Vallée : Merci de votre intérêt.

(Fin à 12 h 37)