(Quinze heures vingt-sept minutes)
M. Leitão : Alors, bonjour à
toutes et à tous. Merci d'être là. Comme le veut la tradition, j'ai le plaisir
de vous présenter aujourd'hui la mise à jour économique et financière de
l'automne. Et, avant de commencer, bien sûr, je vais vous présenter les personnes
qui sont ici avec nous : à ma gauche, bien sûr, mon collègue M. François
Blais, ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale; à sa gauche...
(Interruption)
M. Leitão : Tout va bien? O.K.
À sa gauche, sa sous-ministre, c'est ça? Merci. Et puis, à ma droite, M. Luc
Monty, le sous-ministre aux finances, que vous connaissez très bien aussi.
Je veux aussi remercier tout le monde de
mon cabinet, du ministère des Finances, pour tout le travail qui a été fait. C'est
quand même un travail impressionnant, et, comme vous avez peut-être remarqué,
dans les derniers jours, dernières semaines, il y avait ça, il y avait le plan
d'action sur l'évasion fiscale, il y avait le projet de loi sur la révision...
la réforme de Retraite Québec, la Régie des rentes. Il y avait aussi un petit
projet de loi de réforme financière. Donc, on a été très occupés au ministère
et au cabinet. Je veux remercier tout le monde pour la collaboration, le
travail, la dédication et le professionnalisme de toute l'équipe.
Alors, voilà, je serai bref et sans
détour. Écoutez, les nouvelles sont bonnes. En ce qui concerne notre situation
économique et financière, les nouvelles sont très bonnes, et la mise à jour
présentée aujourd'hui comporte de bonnes nouvelles pour toutes les Québécoises
et tous les Québécois. Le contexte favorable dans lequel nous nous trouvons
n'est pas le fruit du hasard. Le chemin parcouru, depuis 2014, mérite d'être
souligné. Nous avons fait exactement ce que nous avons dit que nous ferions.
Nous avons posé des gestes importants pour remettre la maison en ordre. Nous
avons posé les bons gestes au bon moment pour redresser les finances publiques,
rétablir la confiance et relancer l'économie.
We are doing exactly what
we said we would do. We have put the house in order and by doing the right
things at the right time. And this resulted in increase confidence in the
Québec economy.
Notre plan
fonctionne, et cette mise à jour confirme qu'avec nos actions le Québec
consolide encore un peu plus une situation économique et financière très
favorable. Le produit intérieur brut, le PIB du Québec, devrait enregistrer une
croissance de 2,6 % en 2017, soit presque un point de pourcentage de plus
que nous avions prévu au mois de mars. Avec la croissance économique la plus
forte des 15 dernières années, le Québec est désormais reconnu comme une des
économies les plus performantes au Canada. La vigueur de l'économie se reflète
aussi sur le marché du travail. Nous avons le plus bas taux de chômage de notre
histoire.
Avec les emplois créés, ce sont plus de
200 000 personnes qui ont vu la situation financière s'améliorer de
manière importante au cours des trois dernières années. Les salaires et le
pouvoir d'achat des travailleurs augmentent plus rapidement au Québec que dans
le reste du Canada. La confiance des consommateurs et des entreprises atteint
des sommets. Les exportations et les investissements repartent aussi à la
hausse.
Alors, nos finances publiques sont solides
et l'effet combiné de tous ces éléments me permet de conclure sans hésitation
que le Québec va bien. Cette vigueur retrouvée va permettre à toutes les
Québécoises et tous les Québécois de bénéficier de cette croissance économique.
Nous disposons désormais et de manière durable de moyens plus importants. Avec
plus de moyens, nous allons pouvoir faire plus pour améliorer, aujourd'hui et
dans les années à venir, le niveau de vie et la qualité de vie des familles du
Québec et de nos enfants.
Dans ce contexte favorable, la mesure
économique que je présente aujourd'hui nous permet d'accélérer la mise en
oeuvre de notre plan et de respecter les engagements que nous avons pris envers
les Québécois. Premièrement, améliorer le niveau de vie de tous les Québécois
en réduisant significativement le fardeau fiscal des particuliers et en mettant
en place un plan de lutte pour sortir plus plus de 100 000 personnes de la
pauvreté. Deuxièmement, investir davantage dans la réussite scolaire et pour améliorer
l'accès et la qualité des services de santé. Et troisièmement, appuyer le
développement des régions.
Ces nouvelles mesures représentent en
moyenne des investissements additionnels de 2 milliards de dollars par
année. Nous poursuivons donc notre engagement de réduire de manière responsable
le fardeau fiscal des particuliers en y consacrant 50 % des surplus
dégagés et d'augmenter le revenu disponible de tous les Québécois. Le taux
d'imposition des premiers dollars gagnés sera réduit de 16 % à 15 %.
Cette mesure correspond à une réduction supplémentaire du fardeau fiscal de
près de 1 milliard de dollars pour 4,2 millions de contribuables.
Ajoutons aux autres mesures de réduction
fiscale annoncées dès le budget de mars 2015, puis en 2016, et aussi en mars 2017,
les contribuables bénéficieront dès cette année, dès 2017, d'une réduction de
2,3 milliards de dollars par année. De plus, afin de soutenir les familles
pour les dépenses liées à l'achat de fourniture scolaire, une allocation de 100 $
par enfant d'âge scolaire sera versée aux familles chaque année, en juillet. Au
total, une famille avec deux enfants dont chaque conjoint gagne un revenu de
45 000 $ par année profitera d'une réduction permanente du fardeau
fiscal de 1 200 $ par année dès 2017.
So, as I said, all in
all, the family with two school age children and with a combined family income
of $90,000, two times $45,000, will benefit from a permanent tax reduction of
$1,200 this year and in the following years.
Je vais maintenant
céder la parole à mon collègue le ministre de l'Emploi pour qu'il vous présente
les grandes lignes du plan de lutte à la pauvreté.
M. Blais : Merci beaucoup,
Carlos. Bonjour. Alors, comme l'a souligné mon collègue, les mesures annoncées
pour diminuer le fardeau fiscal des Québécois et le troisième plan de lutte à
la pauvreté forment un tout cohérent visant à améliorer le niveau de vie de
tous les Québécois. Bien que j'aurai, dans les prochains jours, le plaisir de
vous présenter en détail le troisième plan de lutte à la pauvreté et à
l'exclusion sociale, je me permets aujourd'hui de mettre en lumière quelques
grandes lignes.
Tout d'abord, ce plan sera le tout premier
du genre à présenter un objectif chiffré, vérifiable, de sortie de la pauvreté.
Tel qu'annoncé, je vous confirme qu'il permettra à plus de 100 000
Québécoises et Québécois de quitter de manière permanente leur situation de
pauvreté. Ces 100 000 nouvelles personnes permettront au Québec
d'atteindre pour la première fois la cible fixée en 2002 par les
parlementaires, lors de l'adoption à l'unanimité de la loi-cadre visant à
lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, c'est-à-dire placer le Québec
parmi les sociétés industrialisées comptant le moins de personnes pauvres.
Pour y arriver, ce plan s'articulera
autour des axes suivants. Tout d'abord, bonifier le revenu disponible des personnes
en situation de pauvreté notamment en majorant des prestations des aides
financières de dernier recours et du programme Objectif emploi. Ensuite,
assurer un accompagnement et favoriser l'intégration au marché du travail. Finalement,
faciliter la participation sociale et l'inclusion économique.
En ce qui concerne le premier axe,
c'est-à-dire la bonification de l'aide financière de dernier recours, nous
allons porter une attention particulière aux personnes qui sont piégées dans la
pauvreté due notamment à des contraintes sévères à l'emploi. On sait que le
travail représente la meilleure façon de se sortir de la pauvreté, mais
celles-ci sont moins susceptibles d'améliorer leur situation financière par
l'emploi. Bien entendu, pour les personnes aptes au travail, nous allons
continuer de privilégier encore les mesures d'accompagnement et d'incitation au
travail dans un contexte historique où les besoins de main-d'oeuvre sont
criants dans toutes les régions du Québec.
Rappelons que, si les deux premiers plans
ont été bénéfiques pour les familles, ce nouveau plan mettra l'accent sur les
personnes seules et les couples sans enfant, qui demeurent, de loin, le groupe
le plus fortement représenté au sein de la population pauvre au Québec et pour
lequel trop peu a été fait jusqu'ici. J'aurai donc le plaisir de vous
présenter, dans les prochains jours, l'ensemble des mesures et les détails de
ce troisième plan québécois de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale.
Je remercie, par ailleurs, mon collègue
pour sa grande collaboration et je lui cède la parole pour la suite de sa
présentation.
M. Leitão : Très bien. Merci,
François. Alors, notre mise à jour prévoit également des investissements
additionnels en santé et en éducation. Des sommes additionnelles de
444 millions pour la réussite éducative et l'enseignement supérieur
viennent s'ajouter aux investissements de 3,4 milliards déjà prévus pour
la politique de la réussite éducative lancée en juin dernier. Ces
investissements additionnels seront principalement consacrés à la stratégie sur
les services éducatifs aux jeunes enfants de zéro à huit ans. Ils permettront
notamment de recruter 500 professionnels, des orthophonistes, des
orthopédagogues, dès septembre prochain, pour bonifier les services aux élèves,
favoriser l'égalité des chances et améliorer la qualité éducative, notamment
pour les enfants ayant des besoins particuliers.
Nous annonçons également notre intention
d'apporter des modifications importantes au régime de la taxe scolaire. La
dernière révision de ce régime date de 25 ans, et des ajustements s'avèrent
nécessaires, notamment pour régler la problématique liée aux écarts de taux. La
marge de manoeuvre dont nous disposons nous permet d'envisager aujourd'hui des
solutions constructives, qui seront gagnantes à la fois pour les commissions
scolaires et pour les contribuables. Mon collègue le ministre de l'Éducation
consultera les commissions scolaires pour proposer une réforme dans les
prochaines semaines.
Le gouvernement poursuit, par ailleurs,
son plan afin d'améliorer l'accès et la qualité des services de santé,
notamment pour les personnes vulnérables. Des investissements additionnels de
630 millions, soit 105 millions par année, dès cette année,
permettront d'améliorer les services auprès des aînés, d'améliorer les services
en santé mentale, notamment auprès des clientèles vulnérables, et de prévenir
les dépendances, par exemple, au cannabis. Avec ces mesures, le portefeuille de
la santé augmentera de 4,2 % en 2017‑2018.
Enfin, et dans un autre registre, depuis
2014, nous agissons sur plusieurs fronts pour stimuler la croissance économique
dans toutes les régions du Québec en créant un environnement favorable au
développement des entreprises, à l'émergence de nouveaux projets et à la création
d'emplois. Les résultats parlent d'eux-mêmes. La mise à jour de l'automne
prévoit des investissements additionnels de 667 millions pour des
nouvelles initiatives qui auront un impact important sur l'ensemble du territoire
québécois. En particulier, le gouvernement consacrera 367 millions pour
déployer des infrastructures numériques performantes et accessibles dans toutes
les régions du Québec. Ces montants additionnels — parce que c'est
additionnel, ce n'est pas ce qui a été annoncé hier, c'est additionnel à cela — permettront
d'accélérer la mise en oeuvre et d'ajouter de nouveaux projets à ceux annoncés
hier, qui démontrent le besoin et l'importance de connecter rapidement toutes
nos régions afin de soutenir leur inclusion économique et sociale. Avec ces nouveaux
investissements, c'est plus de 90 % des Québécois qui auront accès à
l'Internet à très haute vitesse.
Alors, en conclusion, nous nous étions
engagés à équilibrer les finances publiques et à relancer l'économie pour mieux
financer et améliorer les services à la population, notamment en santé et en
éducation. Le contexte favorable que nos actions ont contribué à créer nous
permet maintenant d'accélérer la mise en oeuvre de notre plan pour alléger le
fardeau fiscal des Québécois de manière responsable, tout en contrôlant notre
dette, afin d'assurer l'équité intergénérationnelle.
Contrairement à certaines formations
politiques, nous ne proposons pas un plan improvisé ou fictif faisant miroiter
des promesses qui ne pourront se réaliser ou être viables financièrement. Ces
politiques, qui consistent à faire des promesses, dépenser d'abord et réfléchir
ensuite, sont néfastes et dangereuses pour l'avenir du Québec. Les Québécois
ont eu un avant-goût de ces politiques en 2013, et on a vu ce que ça a donné. Il
a été difficile de redresser les finances publiques, et on ne veut certainement
pas revivre ça.
Maintenant, les baisses d'impôt exigées
souvent par d'autres formations politiques dès le début d'un mandat n'ont pas
plus de sens. Moi, j'ai une question pour ceux qui proposent cela : Avec
quel argent les aurait-on financées en 2015? Le Fonds des générations,
peut-être, des déficits additionnels, des coupures massives dans les services?
Cette approche, qui consiste à se payer des baisses d'impôt tout de suite sans
en assurer le financement, c'est comme partir avec la caisse et laisser nos
enfants payer la note. Non, merci. Nous, on ne fait pas ça. Soyons clairs, il
n'est pas question de financer nos services publics sur la dette ni de payer
des baisses d'impôt en laissant la facture aux générations suivantes. Avant de
partager la richesse, il faut la créer. Il ne s'agit pas ici d'un conservatisme,
ou d'un excès de prudence, ou de calcul électoraliste, mais juste du gros bon
sens. On baisse les impôts avec l'argent qu'on a. C'est ce que nous faisons et
c'est ce que nous allons continuer de faire.
Now, to share the wealth,
one needs to create it first, and this is not
ideological, but rather simple common sense, and that is what we should do when
we kept taxes only with the funds that we have on hands and not by going
further into debt.
Alors, nous allons
donc poursuivre la mise en oeuvre de notre plan, un plan qui est structuré, qui
est équilibré et qui est réaliste au bénéfice des familles du Québec et de nos
enfants. Merci beaucoup.
Je suis maintenant prêt... nous sommes maintenant
prêts à répondre à vos questions.
Le Modérateur
: Alors, il
y aura une période de questions en français, ensuite en anglais. C'est Alain
Laforest de TVA Nouvelles qui donne le coup d'envoi.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, messieurs dames. M. le ministre des Finances, certains pourront dire
que vous avez un surplus accumulé depuis 2015 de 4,6 milliards que vous
avez engrangé sur le dos des contribuables.
M. Leitão : C'est une
question, ça? Écoutez, oui, j'ai entendu ces arguments-là. Écoutez, notre
mandat en 2014 était très clair, c'était un mandat de remettre la maison en
ordre et d'inverser la tendance qui était présente à ce moment-là. C'est ce que
nous avons fait. Ce faisant, nous avons remis donc la maison en ordre et
maintenant nous avons les marges de manoeuvre suffisantes pour adresser les
questions importantes auxquelles le Québec fait face. N'oublions pas non plus
que, dans ces années-là, au début, il y avait des déficits qu'il fallait
résorber. Une fois que cela a été fait, nous avons accéléré considérablement la
croissance des dépenses de programmes. Donc, les surplus qu'on génère, on les
génère après avoir accéléré la croissance des dépenses, en santé et éducation
surtout.
Alors, c'est la bonne tenue de l'économie
et les 200 000 personnes de plus au travail maintenant qu'en 2014, c'est
ça, en fin de compte, qui nous permet de faire ce que nous faisons aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous réfutez les allégations à l'effet qu'en coupant... en limitant les hausses
en santé et en éducation, vous avez réussi à vous dégager une marge de
manoeuvre qui vous permet d'annoncer 1 milliard de baisses d'impôt à 10
mois de l'élection?
M. Leitão : C'est comme si
c'était en période de questions au salon bleu. Mais, écoutez, nous n'avons pas
coupé les dépenses. Nous avons ralenti, oui, nous avons ralenti la cadence,
nous avons ralenti le rythme de croissance des dépenses en santé, en éducation
aussi, mais nous n'avons pas fait de coupure absolue. En fin de compte,
aujourd'hui, quand on regarde les dépenses des grandes missions de l'État en
proportion de notre économie, nous sommes à 23 %. On était à 23 % du
PIB aussi avant la récession en 2008‑2009.
Donc, il n'y a pas eu de réduction absolue
ni de réduction relative des dépenses de programme, parce qu'elles constituent aujourd'hui
le même niveau, en proportion du PIB, qui est d'ailleurs beaucoup plus élevé
que n'importe où ailleurs au Canada et aussi plus élevé que c'était le cas dans
les années 90 et au début des années 2000. Au début des années 2000, les
dépenses de mission au Québec étaient à peu près 20 % du PIB. Elles sont à
23 % maintenant. Je pense qu'à un moment donné il faut être réaliste, il
faut être capable de vivre à l'intérieur de nos moyens, et c'est ce que nous
faisons.
Le Modérateur
: Merci.
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour. Alors, aidez-nous à comprendre. Est-ce que vous y êtes allé trop fort
avec les réductions de dépenses ou vous avez mal prévu la croissance économique
lorsque vous êtes arrivé au début de votre mandat?
M. Leitão : Écoutez, comme
j'ai dit à votre collègue, en ce qui concerne notre rigueur budgétaire, il
fallait faire ça. Il fallait ralentir le rythme de croissance des dépenses, pas
couper, mais ralentir, ce que nous avons fait. Et c'est essentiellement
l'économie, la bonne tenue de l'économie en 2016 et en 2017, qui nous a permis
de dégager, de consolider ces marges de manoeuvre là.
Nous avons cette année, 2017, une
croissance économique qui est prévue par nos collègues du secteur privé qui va
approcher 3 %. Nous, dans notre plan économique, nous avons mis
2,6 %. Nous sommes prudents, nous sommes conservateurs. Mais 2017, c'est
une excellente année pour la croissance économique au Canada en général, au Québec
en particulier. Donc, c'est ça qui a généré et consolidé cette marge de
manoeuvre là.
Mme Prince (Véronique) : Vous
savez quand même que c'était une promesse de la Coalition avenir Québec aussi
depuis le départ de dire : On va s'organiser pour réduire le fardeau
fiscal des familles de 1 000 $ par année. Là, c'est sûr qu'aujourd'hui,
à un an des élections, les gens vont se dire : Bien, soit qu'il essaie de
coiffer la CAQ ou alors il se prend pour le père Noël.
M. Leitão : Ni l'un ni l'autre,
même si j'ai une petite barbiche blanche. Mais non, je ne me prends pas pour le
père Noël parce que ce qui serait électoraliste, ce qui serait farfelu, ce
serait de promettre des choses, des réductions d'impôt ou des dépenses
additionnelles sans en avoir les moyens.
Donc, nous le faisons... nous continuons à
le faire aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui nous avons les moyens de le faire.
L'année passée, on avait annoncé le devancement de l'élimination de la taxe
santé. On ne pouvait pas, de façon responsable, aller plus loin que ça. Cette
année, on peut aller plus loin que ça.
Donc, nous, notre approche, c'est une
approche équilibrée et très responsable. L'approche de nos collègues de
l'opposition, vous avez mentionné la CAQ, eux, je pense que c'est : Réduis
aujourd'hui puis tu verras demain comment tu vas payer. Nous, on ne joue pas à
ce jeu-là.
Le Modérateur
: Merci.
Catherine Lévesque, Huffington Post
Mme Lévesque (Catherine) :
Oui. Bonjour. Deux questions un petit peu plus précises. Tout d'abord, sur l'Internet
haute vitesse, la plus grande partie du montant, en fait, qui est promis, c'est
dans les quatre prochaines années, donc pour un deuxième mandat. Est-ce qu'il
s'agit, en fait, d'une promesse préélectorale, dans le fond?
M. Leitão : Non. Écoutez, il
s'agit donc... d'abord, on reconnaît l'importance de cet enjeu-là. D'ailleurs,
ma collègue, hier, la ministre du Développement économique, avait annoncé sa
première partie, là, de Québec branché. On commence déjà, avec le gouvernement
fédéral et la participation des entreprises de télécommunications, à avancer
dans ce domaine-là.
Maintenant, nous allons rajouter à ce qui
a déjà été annoncé hier, donc c'est un montant additionnel. Encore une fois, on
le fait de façon raisonnable, de façon responsable, sur quelques années. Je
pense, c'est la façon de faire ces choses-là.
Mme Lévesque (Catherine) :
Ensuite, sur le marché résidentiel, petite question, vous dites que vous allez
apporter des changements législatifs par rapport à ça. Vous avez déjà dit que
vous n'alliez pas imposer des taxes, là, sur les investisseurs étrangers. Donc,
on parle de quoi exactement dans les changements?
M. Leitão : C'est une très
bonne question, parce que, oui, je n'ai toujours pas l'intention de sortir une
taxe de mon chapeau, mais il faut avoir l'information, il faut suivre ce
marché-là. Il faut vraiment avoir l'information nécessaire pour juger si, en
effet, le nombre d'acheteurs étrangers est vraiment significatif ou pas, parce
que tout ce qu'on a maintenant, c'est des anecdotes ou alors des sondages très
ponctuels.
Nous, ce qu'on compte faire, en termes de changements
législatifs, c'est d'inclure l'obligation, dans les contrats d'achat d'une
propriété, de déclarer la résidence, le lieu de résidence de l'acheteur. Ce
n'est pas une question de citoyenneté ou... non, une résidence. Est-ce que le
nombre d'acheteurs non résidents, au Québec ou à Montréal, est-ce que c'est
important ou pas? Avec cette obligation de le déclarer, nous allons savoir.
Ça, c'est quelque chose qu'on a vu très,
très bien à Toronto et à Vancouver. Quand ils ont commencé à se rendre compte qu'il
y avait quelque chose qui était un peu problématique dans le marché immobilier,
ils n'avaient pas ces informations et donc ils se sont arrangés pour l'avoir.
Nous, on fait la même chose. Donc, dorénavant, une fois qu'on aura passé ces
changements législatifs, on va savoir exactement combien de non-résidents
achètent une propriété au Québec.
Le Modérateur
: Merci.
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à vous tous. M. Leitão, en juin, sauf
erreur, en juin, vous avez dit que les Québécois préféraient avoir des services
mieux financés plutôt que des baisses d'impôt. Est-ce que les Québécois ont
changé d'avis?
M. Leitão : Honnêtement, je ne
me rappelle pas d'avoir dit cela dans ces termes-là. Ce que je présume à quoi
vous faites allusion, c'est que les Québécois veulent aussi avoir des services
publics bien financés, et nous sommes engagés à bien financer les services, en
santé et en éducation notamment, les autres aussi, mais santé et éducation à
l'intérieur de notre marge de manoeuvre.
Donc, nous n'allions pas, à ce moment-là,
nous engager dans des réductions d'impôt très agressives à ce moment-là, parce
qu'on ne voulait pas mettre toute notre marge de manoeuvre entièrement de ce
côté-là. Depuis le début, on voulait avoir une approche équilibrée,
c'est-à-dire faire trois choses en même temps : financer les services
publics convenablement; réduire le fardeau fiscal, parce que c'est quand même
le plus élevé au Canada; et continuer de bien gérer la dette du Québec. Nous
faisons ces trois choses en même temps et, pour nous, les trois sont également
importantes.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Quelques mois plus tard, en septembre, quand
vous avez commencé à parler de baisses d'impôt, vous avez évoqué des baisses
d'impôt pour les particuliers, ce que vous faites aujourd'hui, mais aussi pour
les PME. Où sont passées ces baisses d'impôt?
M. Leitão : Non, on n'a jamais
dit... pour les PME, qu'on considérait des mesures... et on considère des
mesures, probablement au budget qui viendra en mars. On voulait mettre l'accent
maintenant sur le fardeau fiscal des particuliers. On voulait rajouter à ce
qu'on faisait déjà en termes d'allègement fiscal, qui avait annoncé en 2016.
N'oublions pas non plus que du côté des
PME, dans les deux budgets précédents, mars 2015 et mars 2016, on avait déjà
mis en place plusieurs mesures très importantes pour les PME, notamment la
réduction de l'impôt des entreprises. L'impôt corporatif passait de 8 % à
4 %. On avait déjà fait ça dans le dernier budget. Donc, on est déjà là.
On avait aussi, chose que l'Ontario vient de faire, donc cette réduction, la
cibler aux 500 000 $ de profits. Donc, nous, on était déjà là.
Maintenant, en mars prochain, il y aura un
autre budget. Probablement qu'il y aura d'autres... des mesures additionnelles.
On s'est déjà engagés, parce qu'il va y avoir un ajustement, une bonification
du régime de pensions, Régie des rentes. On va trouver des moyens d'atténuer un
peu l'impact pour les PME du Québec.
Le Modérateur
: Merci.
Rémi Nadeau, Le Journal de Québec.
M. Nadeau (Rémi) : M. Leitão,
quand vous parlez du fait qu'il n'y a pas eu de coupures de dépenses, vous avez
raison, mais les très faibles augmentations de dépenses en santé et en
éducation n'ont pas couvert les coûts de système. Donc, il y a eu des
réductions de services. Ça a été documenté régulièrement, là, ne serait-ce que
par la Vérificatrice générale, la Protectrice du citoyen.
Donc, est-ce que vous admettez quand même
qu'il y a eu un impact, qu'il y a eu un prix à payer pour les Québécois avant
de pouvoir leur offrir ce qu'on leur offre aujourd'hui?
M. Leitão : Écoutez, encore
une fois, ce que nous avons fait en 2014‑2015, il fallait le faire. On était
dans une tendance qui n'était pas soutenable. Et ça, je me rappelle qu'on a
discuté ça longuement, en 2014, pendant la campagne électorale et après aussi.
On ne voulait surtout pas se trouver dans une situation comme certains de nos
confrères, de nos pays connus, en Europe par exemple, se sont trouvés... où on a
laissé aller le côté dépenses, et puis soudainement il fallait mettre en place
la vraie austérité.
Nous, on ne voulait pas aller là et on n'a
pas été là. Et pour éviter cela, il fallait, dès 2014, s'assurer que les
revenus de l'État augmentaient plus rapidement que les dépenses de l'État, et
c'est essentiellement ce que nous avons fait pendant deux ans. Nous nous sommes
donné la chance à ce que les revenus rencontrent et même dépassent légèrement
les dépenses. Et puis une fois qu'on a retrouvé cet équilibre-là, par la suite,
on a recommencé à accélérer, de façon raisonnable, les dépenses des missions.
Mais il fallait absolument faire ça en 2014-2015, et, écoutez, je ne regrette
rien parce qu'il fallait faire ça. Ç'aurait été illusoire de promettre à la
population : Non, non, tout va bien, ne vous en faites pas, et puis de se
retrouver dans une situation extrêmement... beaucoup plus précaire deux ou
trois ans plus tard.
M. Nadeau (Rémi) : En campagne
électorale, les libéraux avaient promis d'abolir la taxe santé et de consacrer
la moitié des surplus à des baisses d'impôt. Aujourd'hui, vous fusionnez comme
les deux ensemble pour dire qu'on a consacré la moitié de nos surplus à des
baisses d'impôt. Mais ce n'est pas un peu tordu? Parce que c'était les deux
séparément.
M. Leitão : Non, non. Écoutez,
nous, ce qu'on avait dit, c'est que 50 % des surplus accumulés ou des
surplus générés iraient à la baisse du fardeau fiscal, et c'est ce qu'on fait.
Avec la taxe santé, mais aussi dans le budget de mars dernier, nous avions
aussi changé les montants de base. C'était un autre 200, presque
300 millions.
Maintenant, c'est le changement dans les
taux d'imposition du premier palier. Donc, tout ensemble, c'est, pour l'année
2017, c'est 2,3 milliards de dollars d'allégement fiscal, ce qui
représente quelque chose qui n'est pas très loin de la moitié de nos surplus
accumulés. Donc, moi, je trouve qu'on est à peu près... on est tout à fait à
l'intérieur de notre engagement.
Le Modérateur
:
Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) : Bonjour,
madame. Bonjour, messieurs. Vous baissez donc les impôts sur le revenu de
16 % à 15 %, si j'ai bien compris, là, pour la tranche de
44 000 $ et quelques et moins. Qu'est-ce qui vous fait croire que
dans quelques années, le gouvernement du Québec, votre successeur, ne sera pas
obligé d'augmenter les impôts quand le cycle de l'économie qui va bien et la
rareté des travailleurs sur le marché du travail fera en sorte que finalement
l'économie roulera moins bien qu'elle roule actuellement?
M. Leitão : Bonne question, M.
Bovet. Ça mérite une réponse d'économiste qui peut durer longtemps, mais je ne
vais pas vous garder ici trop longtemps, parce que sinon ça ne serait pas juste
pour vous, hein? Moi, j'aimerais bien ça, mais ça ne serait pas juste pour
vous.
Écoutez, dans notre plan économique, nos
prévisions économiques à moyen terme pour l'année 2018, 2019, 2020 sont très
conservatrices. Donc, nous partons déjà d'une base qui est de croissance
économique... on arrive même à 1,3 %, 1,4 %, quelque chose comme ça, pour
le PIB réel. Donc, c'est déjà très conservateur. Donc, on prend déjà en compte
un ralentissement qui pourrait venir surtout d'un manque de main-d'oeuvre.
Donc, l'effet démographique est déjà pris en considération. Si on avait gardé
la croissance économique au-delà de 2 % à moyen terme, là, oui, on
s'exposerait à toutes sortes de critiques très bien fondées. Maintenant, c'est
la loi économique qui comprend déjà ce ralentissement dû essentiellement au
facteur démographique.
Donc, nos prévisions sont toujours
conservatrices, prudentes, et puis en plus de ça, parce que ce n'est pas tout, en
plus de ça, il y a deux autres facteurs qui sont importants à tenir en
considération. D'abord, nos paiements de dette, paiements d'intérêts sur la
dette, présentement, sont beaucoup moins élevés qu'il y a cinq ans ou qu'il y a
10 ans, moins élevés, je veux dire, en termes de proportion de nos revenus.
Donc, ça, c'est déjà un changement structurel qui a été mis en place. Notre
dette nous coûte moins cher en termes de proportion de nos revenus parce qu'on
a réussi à contrôler la croissance de la dette.
Et puis troisièmement, et le plus
important, c'est que nous allons maintenir toujours notre réserve, la réserve
de stabilisation va avoir toujours un minimum de 1,8 milliard de dollars.
Donc, même si nos prévisions très conservatrices s'avéraient... même si quelque
chose d'autre arrivait, qui serait encore pire que ça, avec une réserve qui a
encore 1,8 milliard, on pourrait faire face à un ralentissement
additionnel du PIB de l'ordre de trois points de pourcentage de croissance du
PIB.
Donc, je pense qu'on est bien protégés à
moyen et à long terme avec un cadre financier qui est très robuste. Et
d'ailleurs, ce n'est pas rien, récemment, au mois d'octobre, je pense, le
directeur parlementaire du budget à Ottawa avait fait une analyse de la
robustesse des finances publiques au Canada, et les seules deux provinces où
les comptes publics étaient soutenables à long terme étaient le Québec et la
Nouvelle-Écosse. Donc, on est vraiment dans une situation qu'on n'a jamais vu
ça chez nous.
M. Bovet (Sébastien) : Merci
pour votre réponse relativement courte. Je comprends que le surplus budgétaire
pour 2016‑2017 est de 2,4 milliards... 2 361 000 000 $.
Quelle est la partie, en termes de montants, qui est un surplus structurel et
quelle est la partie, en termes de montants, qui est un surplus contextuel?
M. Leitão : O.K. Pour ce qui
est du... la partie qui est récurrente, c'est, parce que c'est ce à quoi vous
voulez arriver, donc, du côté des revenus, pour l'année 2016‑2017, il y a...
pas tout à fait, mais il y a peu près presque 500 millions de dollars que
nous pensons qui sont récurrents du côté des revenus. Donc, ça démontre une amélioration
de l'emploi, une amélioration du nombre de personnes au travail. Donc, il y a
ça. Il y a aussi un autre 100 et quelques millions, 150 millions,
160 millions qui proviennent de paiements du service de la dette moins
élevés que prévu, comme je vous ai dit tantôt. Ça aussi, il y a une certaine
récurrence à ces choses-là.
Maintenant, du côté des dépenses, il y a
quand même deux éléments importants qui ne vont probablement pas se répéter,
mais qui sont importants dans le processus du surplus, mais qui ne concernent
pas les dépenses directes de la population. Il y a presque 500 millions,
480 millions, qui proviennent d'un certain retard dans les travaux
d'infrastructures, et ce retard est arrivé parce qu'il y a eu un certain délai
dans les négociations, dans les conversations avec le gouvernement fédéral pour
la phase I du programme d'infrastructures. Donc, il y a eu un certain retard de
ce côté-là, et aussi, au Fonds de développement économique, il y a eu un autre
200 et quelques millions. Ce sont des provisions pour pertes qui étaient trop
élevées, et donc on a renversé une partie de ça.
Alors, ce ne sont pas des éléments qu'on
peut dire qu'ils sont structurels, mais ce sont, en fin de compte, des
ajustements qui devraient se faire et qui ont été faits. Mais, du côté des
revenus, il y a quand même un bon 500 et quelques millions qui, à notre avis,
sont récurrents.
Le Modérateur
: Merci.
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Leitão, concernant, là, le chèque de 100 $ par enfant, on peut voir qu'il
va être versé en juillet, en même temps que le programme d'aide de soutien aux
enfants. Pourquoi ne pas juste avoir bonifié ce programme d'aide là? Pourquoi
faire un deuxième programme plutôt que de simplement bonifier le programme
d'aide de soutien aux enfants, puisqu'ils vont être versés en même temps, là,
aux parents?
M. Leitão : Oui, ils vont être
versés en même temps et versés par le même organisme, mais ce sont deux choses
différentes. Comme vous le savez, le programme de soutien aux enfants est
universel, mais il est modulé, donc ça dépend du revenu… Tous les enfants le
reçoivent, mais le montant dépend du revenu familial. Le 100 $, c'est pour
les enfants en âge scolaire, donc de quatre à 16 ans. Donc, ce n'est pas tous
les enfants, c'est les enfants d'âge scolaire, parce que c'est vraiment ciblé
pour les fournitures scolaires. Et il n'est pas imposable. Il ne dépend pas du
revenu des parents. C'est 100 $ par enfant en âge scolaire. Donc, c'est
pour ça qu'il devait être fait différemment. On ne pouvait pas l'inclure dans
le programme existant.
M. Lecavalier (Charles) :
O.K. Puis peut-être… Bien, justement, deuxième question : Pourquoi ne pas
l'avoir modulé en fonction du salaire des parents, comme vous l'avez fait, par
exemple, pour les tarifs de garde, hein, pour une question de justice sociale?
M. Leitão : Écoutez, étant
donné le montant en question, ça aurait été, à notre avis, très complexe à
mettre ça en place, à le rendre… à aller concrétiser. Ça aurait été assez
complexe pour 100 $ une fois par année. Donc, c'est beaucoup plus simple,
beaucoup plus efficace de le faire comme ça. C'est universel pour tout le monde,
indépendamment du revenu.
Le Modérateur
: Merci.
Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Il y a un
mouvement démographique où il y aura de moins en moins de payeurs de taxes sur
le marché du travail dans l'avenir, je parle, dans 10 ans, là. Vous baissez les
impôts aujourd'hui. On ne sait jamais ce qui peut arriver avec l'économie. Vous
dites, oui, que ce sont des prévisions conservatrices que vous avez
aujourd'hui. Êtes-vous en mesure aujourd'hui de nous dire que, si votre
gouvernement est encore en place, je ne sais pas, dans 10 ans, que vous n'allez
pas augmenter les impôts, que ces impôts-là, que cette baisse-là, aujourd'hui,
ne sera pas payée par les jeunes qui sont dans la trentaine aujourd'hui et qui
formeront le grand bassin de travailleurs plus tard?
M. Leitão : Écoutez, d'abord,
une chose, on n'anticipe pas une diminution du nombre de payeurs de taxes. Il y
a un enjeu démographique. On anticipe que la population active va probablement
diminuer un petit peu ou, en tout cas, stagner pendant un certain nombre
d'années pour se remettre, par la suite, à accélérer. Mais il y a un autre élément
que vous avez omis de mentionner, il y a aussi de l'immigration. Donc, de dire
catégoriquement que le nombre de travailleurs d'ici cinq ans va être moins
élevé qu'il ne l'est aujourd'hui, pas sûr que ça va être le cas.
Nous, on aimerait bien avoir une
main-d'oeuvre en croissance. Une croissance de la main-d'oeuvre de 1,5 %,
2 % par année, ce serait extraordinaire. On n'est pas là, mais je ne suis
pas prêt à dire que ça va être négatif que ça. Ça va dépendre en partie de
qu'est-ce qu'on fait avec l'immigration, qu'est-ce qu'on fait avec les
migrations interprovinciales. Comme vous savez, là, au Québec, on a un solde
négatif, traditionnellement. Si on arrive, dans les années à venir, puisque
notre économie va bien et puisque nous gérons bien les finances publiques, à
convaincre les Québécois de rester et même, qui sait, à d'autres Canadiens de
venir s'installer au Québec, ça pourrait aussi contrer ces effets
démographiques.
Je ne suis pas en train de vous dire que
la démographie n'a pas un effet. Ça va avoir un effet, bien sûr, mais je ne
vois pas cet effet-là comme étant un effet tellement négatif qu'on aura une
réduction du nombre de travailleurs et de payeurs de taxes. Mais il y en a un
autre facteur qui peut et qui a été construit comme ça, fait un contrepoids à
ces enjeux-là, c'est le Fonds des générations. Nous avons les Fonds des
générations qui a présentement... en mars, à la fin de l'année fiscale, en mars
2018, on va être rendus presque à 13 milliards de dollars, et les
contributions au Fonds des générations sont de plus en plus significatives.
Donc, le Fonds des générations permet aussi d'amortir un peu les effets
néfastes d'une baisse de la croissance économique. Mais la croissance économique
dépend, oui, donc, du nombre de travailleurs, mais dépend aussi de la
productivité. Et donc, si on est capable d'accélérer la productivité, même avec
un nombre de travailleurs qui reste stable, on peut continuer à avoir un taux
de croissance qui est élevé. Donc, il y a beaucoup de facteurs dans la réponse.
Une très longue réponse à une courte question,
mais tout ça pour vous dire qu'en tous les cas, nous, avec le cadre financier
que nous avons ici, on ne va pas augmenter les taxes et impôts. Un futur gouvernement...
Je ne peux pas garantir qu'est-ce qu'un futur gouvernement fera, mais je vois,
quel que soit ce gouvernement à l'avenir, de penser qu'on peut augmenter le
fardeau fiscal au Québec quand on a déjà un écart considérable vis-à-vis nos
voisins, c'est extrêmement périlleux, pour quelque gouvernement que ce soit à
l'avenir, de songer à une telle chose.
M. Dion (Mathieu) : Une petite
précision sur les 105 millions par année ajouté en services auprès des
aînés en établissement. Est-ce que vous avez des mesures très, très précises à
cet égard-là ou c'est… Est-ce que c'est, par exemple, les ressources
intermédiaires? Est-ce qu'il y a quelque chose…
M. Leitão : Bon, ça, ça
va être précisé par mon collègue le ministre de la Santé et des Services
sociaux. Dans le plan, oui, nous avons… Vous savez, ce n'est pas qu'on a ajouté
juste ça dans le très budget de la santé de 36 milliards, et puis ça
disparaît un peu. Donc, il y a certains critères, mais, pour la mise en oeuvre de
ces mesures, c'est le ministère de la Santé qui va le faire.
Le Modérateur
: Merci.
Robert Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert) : Oui.
Donc, essentiellement, là, vous décidez de réduire le fardeau fiscal des
Québécois. Vous accordez certaines sommes relativement modestes, là, par
exemple, aux grandes missions que sont la santé, l'éducation. Est-ce à dire que
vous considérez qu'il y a suffisamment d'argent, que, finalement, les services,
à l'heure actuelle, en santé en particulier, sont suffisamment développés pour
être satisfaisants, là, et que, là, on peut véritablement faire des baisses
d'impôt?
M. Leitão : O.K. Ce que nous
annonçons dans la mise à jour, pour la santé, éducation, sont des sommes
additionnelles. Dans le budget de mars dernier, on avait déjà annoncé un
réinvestissement significatif en santé et en éducation. 3,4 milliards sur
cinq ans en éducation, c'était déjà dans le budget de l'année... mars dernier.
En santé, on était, je pense, à deux milliards, sur deux ans, additionnels. De
telle façon que les dépenses en santé et services sociaux, pour cette année qui
est en cours, elles vont être de 4,5 %. Donc, le budget du ministère de la
Santé, en 2017‑2018, va augmenter de 4,5 %. C'est considérable.
M. Dutrisac (Robert) : Et
combien de centaines de millions vont aller aux augmentations, là, pour les
médecins?
M. Leitão : Bon, ça, on est
encore...
M. Dutrisac (Robert) : Deux
milliards... Vous êtes à combien, là, un milliard? Un milliard? La moitié de
ça?
M. Leitão : On est encore en
train de... Les négociations se poursuivent avec les fédérations médicales,
particulièrement les spécialistes. Nous, ce qu'on a inclus dans notre cadre
financier, c'est une augmentation de 3 %, mais le final devra se faire... Les
négociations se poursuivent, mais...
M. Dutrisac (Robert) :
3 % de la masse, oui.
M. Leitão : C'est ça, mais les
ordres sont donnés.
M. Dutrisac (Robert) : La
baisse d'impôt de 2,3 milliards, évidemment, ce n'est pas ce que ça va
coûter au Trésor québécois, parce que ça va générer de l'activité économique.
M. Leitão : Ah! une autre
question économique.
M. Dutrisac (Robert) : Et je
voulais savoir, M. Monty, par exemple, M. Monty, vous évaluez à combien au net le
coût pour l'État, le Trésor québécois? Autrement dit, quelles sommes vous allez
récupérer de cette somme qui va être injectée dans l'économie?
M. Monty (Luc) : C'est une
autre chose, mais ce que ça coûte, c'est 2,3 milliards.
M. Leitão : Ça, ça coûte 2,3 milliards.
Cette année...
M. Dutrisac (Robert) : Oui,
mais ça va générer de l'activité.
M. Monty (Luc) : Si les déclarations
étaient demeurées identiques ou demeuraient identiques, on aurait 2,3 milliards
de plus.
M. Dutrisac (Robert) : Oui,
mais justement, vos calculs en fonction de la stimulation de la demande, de l'activité
économique, ça vous donne combien? Combien va retourner dans les coffres de
l'État, là, là-dessus?
M. Leitão : Il y a une
partie... bien sûr que le modèle nous dit qu'il va y avoir un effet positif,
mais étalé sur un certain nombre d'années. Ce n'est pas immédiat. Les
réductions d'impôt ne se paient pas d'elles-mêmes, là. Le «supply-side», je ne
crois pas à ça.
M. Dutrisac (Robert) : Oui, d'accord.
Le Modérateur
: Merci.
Francis Vailles, LaPresse. Est-ce que vous aviez des
questions?
M. Vailles (Francis) : ...médecins
spécialistes, 3 %, ça, c'est 3 % de plus par année? Juste une
précision là-dessus.
M. Leitão : C'est une
augmentation de 3 % de la masse salariale. C'est ce qui est prévu dans le
cadre financier. Maintenant, pour les détails de cela, il va falloir que les
négociations se fassent entre le Conseil du trésor et la Fédération des
médecins spécialistes.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une petite question, M. le ministre, si vous me le permettez.
M. Leitão : Vous avez le
droit, vous aussi?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. En 2014, le premier ministre Philippe Couillard participait au Conseil de
la fédération puis, comme ses homologues, il disait que le gouvernement fédéral
devait aller à la rescousse des provinces, à défaut de quoi elles seront
aspirées dans la folle spirale de l'endettement. Ça, c'était basé sur un
rapport du Conference Board du Canada. Et les premiers ministres provinciaux
ont tour à tour dénoncé, dans le fond, le retour du déséquilibre fiscal. Est-ce
que le déséquilibre fiscal existe toujours aujourd'hui?
M. Leitão : Une autre question
où un économiste va vous donner une très longue réponse. Je vais essayer d'être
bref.
Je pense que vous faites allusion au... le
contexte de cette citation, c'était les transferts en santé. Donc, le fait que
les provinces, à très long terme… à long terme, allaient faire face à une
pression forte sur leurs dépenses publiques en santé pendant que ce qui était
prévu pour le gouvernement fédéral était des transferts très, très, très
modestes. Et donc, de ce point de vue là, oui, à long terme, on reverrait se
créer un déséquilibre fiscal entre les provinces et le gouvernement fédéral,
pas cette année ou pas l'année passée, mais, si rien ne changeait, à long terme,
ce déséquilibre se manifesterait à nouveau.
Depuis cette étude du Conference Board et
ces réunions-là, il y a eu l'accord... bon, l'accord, c'est un gros
nom. Il y a eu une entente, enfin, de transfert, fédérale-provinciale,
pour la santé. Nous avons quand même réussi à négocier des éléments un peu
additionnels, mais je ne vous cache pas qu'on est déçus. Ce n'était pas ce à
quoi on s'attendait. Et on reviendra, on reviendra à la charge. Pour cette
année, l'année prochaine, enfin, pour les cinq prochaines années, ça ne nous
cause pas de problème. Je pense que les transferts fédéraux en santé pour les
cinq prochaines années sont convenables, mais le problème de fond n'a pas été
réglé, et donc il va falloir retourner à la table de négociation pour régler le
long terme.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. M. Blais, dans la mise à jour économique et financière du
gouvernement, il y a 40 millions de dollars qui sont prévus pour l'année
en cours. C'est essentiellement afin de bonifier les prestations d'aide
financière de dernier recours?
M. Blais : Non, je pense que,
pour l'essentiel, c'est pour la prime au travail, donc, qui est identifiée.
C'est une mesure fiscale, donc elle devait être nécessairement être présentée
aujourd'hui. Les autres mesures vont être présentées un peu plus tard.
Le Modérateur : Très bien.
Est-ce qu'il y a d'autres questions en français? Non? Alors, Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Leitão. What do you say to those critics who are arguing
that this surplus was built on the backs of Quebeckers who had to endure
painful cuts over the past three years, cuts to services such as health and
education, in order to have this surplus so that you could be giving out
goodies, essentially, with less than a year before an election?
M. Leitão :
Well, if we are… not if, we are announcing today for the tax reductions,
because we started doing that already last year, this year we add another billion
dollars to it. And if we do it now, it's because we can do it now, because now
we have the sufficient margin to do that.
Now, did we built this
margin on the back of, you know, massive cuts to public services? No, we did
not. In fact, I had a little chart here that shows that, in health and social
services, the budgets never really declined. Year after year, there was always
an increase in the budget for health care, for example. What we did is we
slowed the pace of growth in program spending in 2014 and in 2015. Why did we
do that? We did that because, at that time, we were facing what was, you know,
a situation of structural deficits. Spending was on a trend that, if left
alone, would be extremely difficult to contain.
So we had to take
aggressive measures, which we did, to slow the pace of spending growth, which
we did. And by the way, the most important component of our task to slow spending growth was controlling the number of people that work
for the government.
We really put, you know,
put a stop to hiring temporarily and then, after that, we made sure that the
increases in the total number of people working for the government were, you know, much more modest than in the
previous five year period.
So it was through a more,
you know, rigorous management
of public spending that we were able to build some margins and then, on top of
that, the economy started to perform very well, particularly in 2016, 2017, and
there is a good fraction of the economy, the employment very strong, a lot more
people at work, a lot more people paying taxes that the Government revenues
have been taking off as well.
Mme Johnson (Maya) : If I could just ask one more question. Earlier, in French, you
suggested that the other parties had come up with improvised or fictionalized
plans. Can you just give us some examples? What did you mean by that?
M. Leitão : Well, there is one… on one hand, you have some political parties
that are, you know, hell-bent
on spending more. Anything, any reason, any pretext is good to increase
spending. And they would, you know, increase spending in health and education
by billions and billions of dollars, never telling us exactly how that would
founded, where would that money come from. Just spend more. On the other side, you
had another political party that was also hell-bent on much more, you know,
rapid tax cuts and cutting taxes already back in 2015. How would they have done
that? With what money would they have cut taxes back in 2015?
So our approach is a much
more balanced approach. We reduce taxes when we have the means to do that and
we maintain the funding of public services at what we consider to be an
appropriate level because that is what people want. People want particularly
health care and education to be properly funded. And this year, for example,
the total budget of health care increased by 4.2%. When you start, you know, to get into these areas and health…
no, sorry, health is 4.2%, education is almost 5%. These are big numbers, they
are big increases in the budgets of those two big missions of the State.
Le Modérateur
: Merci. Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good afternoon, sir. Are these tax cuts going to help you win the
next election?
M. Leitão : Well, these tax cuts are intended to give the population some breathing space. It's
something that we said we would do, something that we started doing already in
2015. In 2015, that was when we first alluded that the health tax would be
eliminated very gradually. Then, as time went by, we were able to accelerate
that and then now, we're able to give it one more shot with the reduction in
income tax rate.
We do it now because now
we can do it. Last year, I wouldn't have been able to do that, it would not
have been the responsible thing to do. This year, right now, we can do it and
therefore, since Quebeckers have the highest tax burden in Canada and we can lighten their burden, then
yes…
M. Authier (Philip)
: But a cynic would say, this close to the next election, you're
doling out the candy.
M. Leitão : Well, we are 10 months away or 11 months away from an election and,
as you know, 11 months in politics is a lifetime. Who knows what's going to
happen in the next 11 months? But the thing is now we can do it, so we do it.
M. Authier (Philip)
: My third subquestion, since some media have asked 12 — just kidding — the reform you're proposing
here of the school tax system, are you proposing to eliminate the English tax
system from the French tax system in the school board system or... You talk
about creating a regional rate. Does that mean there will not be a difference
between the two... I see Mr. Monty shaking his head, so...
M. Leitão : It's not like that. You can imagine... You know the Montreal system
quite well, where there's one unified tax rate for the whole island of Montreal,
different school boards but one tax rate. It's something like that that we want
to have in different regions. So there'll be a regionalization of the tax rate
and it will be unified at the lowest tax level in that particular region, but
there will still be different regions.
Une voix
: …
M. Leitão : Yes, we don't tax school boards. We're not going to play that movie
.
M. Authier (Philip)
: You tried that already. Yes, yes.
M. Leitão : No, no, school boards stay as they are. This is just on the tax, on
the school tax system.
M. Authier (Philip)
: OK. How big of a problem is it? Is this…
M. Leitão : It's a big problem because you have a great deal of inequity. As
things stand now, people can switch from an English… people that don't have
children in school can choose to pay their school taxes in one school board or
the other, depending on whichever is more attractive to them on a… purely on
financial terms, and this creates a great deal of inequity because you can have
people in the same city or the same village, the same town, that have similar
properties, but pay very different school taxes because they send their tax
money to the English school board or to the French school board. So we are
going to unify, on a regional basis, the tax rate at the lowest level in that
region.
Le Modérateur
: Merci, M. Authier, pour vos quatre questions. Raquel Fletcher, Global News.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, everyone. I just have a question about your plan where you say you want to lift 100,000 people out
of poverty. So you're putting aside $2.6 billion over six years. However,
according to the numbers that you provided us, I think it's about
2.4 million people who file their income tax, don't pay any taxes. I think
that works out to about 37%.
So I don't want to ask
you from, like, a moral perspective, I want to ask you more from an economic
perspective, is that the reason that those 37% of
people aren't paying tax, because they don't make enough money to pay tax? So
what kind of impact would that be if you could get them to earn enough to pay
tax? Like, I'm just wondering why… So, if we have 2.4 million people who
are not paying tax, but then your anti-poverty plan is to get a 100,000 people
out of poverty, it doesn't seem to add up.
M. Leitão :
There's a couple a things. The people that don't pay any income tax is because
they have a relatively low income. It doesn't necessarily mean that they are
poor, it means that their income from work is relatively low. They may work
part-time, for example, but if they are, you know, a single mother or they have
children, there's a whole bunch of other, you know, Government programs that
address their issues. So their disposable income is relatively high,
relatively… it's not high, but their disposable income allows them to have, you
know, a reasonable standard of living, even if their income from work is
relatively low.
Now, we have another
group of people that don't work at all because they can't or, for whatever
other reason, that they're on social assistance, and those people are really,
really poor. The amount on social assistance are low and that's the population
we are trying to target. So we want to get a 100,000 people out of poverty.
It's especially those that don't participate in the labor market for whatever
reason, that are not working, that are only relying on social assistance, on
welfare, and that is very low.
Mme Fletcher (Raquel) : And that will have… Have you been able to calculate what kind of economic
benefit that will have to have those 100,000 people working?
M. Leitão :
Well, it's more… The issue for us is more one of equity, one of social justice,
because, you know, it's very difficult for anyone to
live with, you know, just the amount on social assistance.
So we want to help people get out of that trap, of the welfare trap, and then,
eventually, as they get out to welfare trap, they get back into the labor
market and then, you know, they have a chance to start contributing, and
eventually they'll start paying taxes, but that's down the road. We're not
making any sort of assumptions about that right now.
Eventually, they'll work and pay
taxes, but, for now, the objective is to give them a
more decent standard of living by increasing the help that the State gives
them.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Thank you.
M. Leitão :
J'ai bien fait?
M. Blais : ...some occasion to speak about the plan in the next days.
Mme Fletcher (Raquel) :OK. You're offering
now a 500 $ tax cut to each Quebecker, which is essentially what the CAQ has been calling for for a while
now, I think a couple of years. Now that we're approaching the election, do you
hope to basically be able to cut that out of their election platform, they
can't campaign on that aspect anymore because you've already done it?
M. Leitão : Well, that's a good question for you to ask them. I don't know, but I think the cue word is, to
me… that you mentioned, is that they have been talking about this now for a
couple of years, but it wasn't properly, you know, fought out on their side,
how they have done it. In 2015, if they were going to do that,
2.3 billion, where would that have come from? Maybe of the Generations
Fund. So, it was never very, very clear on their part, how they would have
financed such a relatively large tax cut back in 2015.
We are doing it now
because now we can, because now we have the sufficient fiscal room to do that.
You should only… one should only cut taxes with the money one has on hand. One
should not cut taxes by either, you know, taking money out of the Generations Fund,
which is our children savings account, or going further into that. So the question I would have for them… sure, you
were promising that two years ago, but it wasn't serious, it wasn't properly
fought out, it wasn't provided. We can do it now, so we are doing it.
Mme Fletcher (Raquel) : Merci.
Le Modérateur
: Merci. Y a-t-il d'autres questions? Oui?
Mme Page (Julia)
: I'll only have one, since it's getting late. CBC News, Julia Page.
I'm wondering, given chronic underfunding that some groups are still reporting,
whether it be women shelters, any kind of support groups, wouldn't investing in
them and having that $2.3 million surplus be
better invested than that meager 278 $ that I'll get as a citizen? In
other words, my question is : Did we really have that room to give this
tax cut?
M. Leitão :
Well, I think we do. I think we do because, in terms of, you know, in terms of
social services, again the budget of that ministry have been increased
significantly both in the last budget of March 2017, a little bit more in
this update, and there will be one other budget in March 2018, we'll see
what we can do about that at that time.
As you know, we've also
had a significant restructuring of the entire health care system with Bill 20,
with Bill 10. There has been the creation of the CIUSSS, there has been the
merger of a lot of many different agencies. So that has consumed a lot of time
and effort on the part of the «gestionnaires», on the part of the managers. And
I think now that this is settling, and I think now we're beginning to see the
benefits of these significant structural changes, and so now I think, as we
improve the funding of that ministry, I think there's a much greater chance
that those additional funds will be put to good use.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
M. Leitão : Merci à vous.
Merci beaucoup et bonne journée.
(Fin à 16 h 32)