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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition et député de Matane-Matapédia, M. Harold LeBel, député de Rimouski, Mme Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé, et M. Sylvain Roy, député de Bonaventure

Version finale

Le jeudi 2 mai 2019, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-neuf minutes)

Le Modérateur : Donc, bienvenue à ce point de presse pour représenter les cégeps de l'Est du Québec. Donc, s'adresseront à vous aujourd'hui M. Sylvain Roy, député de Bonaventure, M. Alain Dion, représentant des cégeps de l'Est, et M. Pascal Bérubé. On va s'en tenir à une période de questions sur le sujet, et par la suite M. Bérubé va être disponible pour répondre aux questions sur les autres sujets.

Donc, je vais laisser la parole à M. Sylvain Roy, député de Bonaventure.

M. Roy : Merci beaucoup. J'aimerais saluer les gens des cégeps de l'Est qui sont venus nous voir ce matin pour défendre un enjeu extrêmement important, mes collègues aussi, députés de l'Est du Québec.

Donc, première question qu'on peut se poser : Quel genre de nation voulons-nous, hein, une nation concentrée de plus en plus entre Montréal et Québec, qui va réquisitionner l'ensemble des ressources de l'État, ou une nation qui occupe et s'occupe de son territoire?

Actuellement, les régions vivent une problématique démographique extrêmement importante. Et, quand on parle de démographie, on parle aussi de déterminants d'attractivité ou de répulsivité d'une région. Qu'est-ce qui fait qu'une région est attractive? Évidemment, ce sont les ressources de l'État, les services de l'État qu'on y donne, hein, on parle de santé, de transport, mais surtout d'éducation.

Et, dans le dossier de l'éducation, on a les cégeps de l'Est du Québec, les cégeps des régions du Québec, qui sont extrêmement importants comme institutions de soutien au développement économique, social et culturel des régions du Québec. Et ces derniers vivent aussi et doivent composer avec la problématique démographique. Et ça, ça vient, en quelque sorte, diminuer ou affaiblir l'offre de programmes. Et on a des demandes à faire au gouvernement par rapport à ça, et je vais maintenant laisser M. Alain Dion vous expliquer les solutions qu'il propose.

Le Modérateur : M. Dion.

M. Dion (Alain) : Oui, merci. Bien, dans un premier temps, je voudrais remercier nos députés de l'Est de nous accueillir aujourd'hui. Très heureux de sentir leur appui dans ce dossier-là, un dossier important.

Comme le soulignait M. Roy, on a vécu, au cours des dernières années, des baisses démographiques importantes, ce qui a eu un impact sur l'offre de programmes en région, et c'est important de trouver une solution à cet impact-là parce qu'on a vécu des suspensions, des fermetures de programmes, faute d'effectif étudiant suffisant.

Aujourd'hui, c'est une journée importante, c'est les crédits budgétaires en enseignement supérieur, et, bien, on souhaitait faire une intervention auprès du ministre de l'Éducation pour lui rappeler l'importance des cégeps, mais aussi l'importance de revoir le financement des cégeps, particulièrement en région, toute la dimension des petites cohortes, des programmes à faibles effectifs.

Il y a une annexe particulière qui existe, dans le réseau des cégeps, qui est une annexe qu'on nomme techniquement la 026, donc, qui permet de soutenir des programmes à faible effectif. Mais il y a toujours un chiffre, un nombre minimum à atteindre, qui est de 10 élèves, et présentement plusieurs de nos cégeps ont de la difficulté à atteindre ce nombre-là, ce chiffre magique, comme on l'appelle, et on fait une demande aujourd'hui au ministre de revoir ce nombre minimum là pour pouvoir lancer le programme et avoir accès à du financement.

Ce qu'on souhaite, c'est ramener ce chiffre-là à sept pour avoir le nombre minimal d'inscriptions. On a toujours évalué que sept élèves... Ça a l'air petit pour des collèges des grands centres, mais, en région, c'est vraiment très, très, très important. Mais, à sept élèves, on a une relation pédagogique qui est vraiment très efficace. Financièrement, c'est rentable, puis surtout ça permet de garder les jeunes chez nous. L'objectif, c'est de garder les jeunes dans la région, qu'ils aient accès à des programmes de leur choix. C'est souvent des programmes qui offrent un accès à l'emploi qui est très, très important, cher au premier ministre, des emplois bien payés. Donc, ça, c'est un élément qui est important.

Et dernièrement il y a même des employeurs qui ont écrit au ministre de l'Éducation pour ravoir ce fameux seuil d'accessibilité pour les programmes en région, parce qu'on le sait on vit une pénurie de main-d'œuvre, on le sait, on manque de gens dans nos régions, donc c'est un élément qui est très, très, très, très important. Et donc c'est la demande qu'on veut faire aujourd'hui.

Puis on le sait que M. Roy, qui est le critique en matière d'enseignement supérieur, va ramener ce dossier-là en commission parlementaire, puis on compte sur lui pour défendre ça, mais on va, nous aussi, continuer de travailler cet élément-là parce que c'est déterminant.

Pour les cégeps en région, offrir une carte de programmes accessibles le plus possible, ça permet de garder nos jeunes chez nous, ça permet aussi de leur permettre d'avoir accès à une éducation de qualité puis de leur choix. Ce n'est pas parce qu'on est à Rimouski, à Matane, à Gaspé, aux Îles qu'on n'a pas le droit d'avoir accès à la même éducation que partout au Québec. Donc, c'est le message qu'on voulait lancer ce matin.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Dion. M. Bérubé, député de Matane-Matapédia.

M. Bérubé : Merci, Alain. Merci, Sylvain, lui-même enseignant au collégial. Aujourd'hui, l'Est du Québec parle d'une seule voie pour l'éducation, pour son territoire, pour son avenir.

Il y a un moment charnière dans l'histoire des cégeps, au Québec, mais particulièrement pour les plus petits cégeps qui ont de grandes ambitions pour leurs territoires, pour les étudiants de ce territoire mais également pour ceux d'ailleurs qui viennent vivre une expérience chez nous. Ça passe par quoi? Bien, changer les règles pour miser sur l'Est du Québec, pour miser sur ces collèges qui sont créatifs, qui sont audacieux et qui ont besoin d'une volonté politique.

Présentement, l'adjoint parlementaire du ministre visite quelques cégeps pour voir pour la suite des choses. Il est venu au cégep de Matane, entre autres. J'invite le gouvernement à être attentif aux demandes très concrètes des représentants des collèges de l'Est du Québec.

Le Québec est fort de ses régions. Le Québec a tout à gagner à avoir des cégeps qui sont forts. Les efforts qui sont consentis depuis des années par les cégeps de l'Est du Québec démontrent notre volonté mais aussi ont des limites. Le recrutement à l'international, par exemple, c'est un grand succès, mais ça donne parfois une fausse impression. Je vais vous donner le cas du cégep de Matane, où on a un pourcentage très élevé d'étudiants français. Tant mieux, mais, n'eût été de ces efforts continus qui existent partout dans l'Est du Québec, on serait à combien d'étudiants, alors, dans les cégeps de l'Est?

Alors, le message qu'Alain Dion, au nom de ses collègues de l'Est du Québec, vous livre, c'est un message d'espoir, mais en même temps, ça passe par de la volonté politique. On est prêts à participer concrètement, trouver des nouvelles formules de financement pour assurer la vitalité. Et nos cégeps sont des sources de fierté, et on espère que ce front uni de l'Est du Québec sera entendu. On souhaite être partenaires pour une nouvelle ère qui va s'ouvrir pour ce qui est des cégeps de l'Est du Québec.

Le Modérateur : Merci beaucoup. On va passer aux questions sur le sujet. Est-ce qu'il y avait des questions sur le sujet? Parfait. Donc, bien, j'invite les gens qui doivent se retirer à le faire. M. Bérubé va être disponible pour des questions sur d'autres sujets.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour, M. Bérubé. Désolée. Ce n'est pas parce que ce n'est pas intéressant, mais il y a un drame qui s'est produit au Québec récemment. Est-ce que vous pensez qu'il doit y avoir une enquête publique sur les circonstances qui entourent la mort de cette fillette de sept ans à Granby?

M. Bérubé : Alors, hier soir, la députée de Joliette et moi, on a échangé, et c'est la proposition qu'on souhaite faire, une enquête du coroner, publique, sur ce cas de cette fillette de sept ans.

C'est un drame bouleversant, on ne trouve pas les mots, mais on ressent l'émotion, et aujourd'hui le temps est suspendu. Il y a de ces moments où l'Assemblée nationale doit poser des gestes forts au nom de l'ensemble des Québécois, au nom de cette fillette, de tous ces enfants qui souffrent présentement et dont on ne connaît pas l'identité.

Alors, une enquête du coroner, publique, m'apparaît souhaitable, m'apparaît réalisable dans un délai relativement court. La justice se chargera des parents. Mais, la lumière mérite d'être faite rapidement. Et on trouvera un autre moment, très bientôt, pour faire le point sur la protection de la jeunesse au Québec. Le système ne fonctionne pas.

Mme Crête (Mylène) : Quand vous dites : Le système ne fonctionne pas, on a des informations... en tout cas, cette situation révèle des informations à l'effet que les intervenantes ont des quotas qu'elles doivent respecter, ça les pousse à fermer les dossiers très rapidement, il y a beaucoup de pression.

M. Bérubé : Il y a des quotas, il y a une priorisation, il y a de l'intimidation, il y a du laxisme, il y a de la négligence, et ça, c'est dans notre réseau public. Alors, lorsqu'on a vu le point de presse de la protection de la jeunesse en Estrie, hier, on n'a pas été rassurés, là. C'est un réseau qui se protège, et il se protège notamment parce qu'ils sont débordés. Alors, le temps est venu de faire le point sérieusement sur la protection de la jeunesse.

Mais, avant ça, sur le cas de cette fillette de sept ans, la population du Québec veut savoir ce qui s'est passé, elle est ébranlée, et au nom de cette fillette et au nom de tous les enfants qui présentement n'ont pas de lobbys pour les défendre, souffrent en silence, en tout cas, sans qu'on les entende. Mais eux entendent les coups, entendent les pleurs. On lui doit ça, à cette jeune fille, vraiment.

Le Modérateur : Parfait. M. Boissonneault, Radio-Canada.

M. Boissonneault (Alex) : Et ce que vous demandez, M. Bérubé, donc, pour être bien clair, l'enquête du coroner, ça devrait porter essentiellement sur ce qui s'est passé dans le cas de Granby?

M. Bérubé : Exactement. C'est une disposition très rare, exceptionnelle, mais qui peut être faite, et ça passe par une décision de la ministre de la Sécurité publique. C'est elle qui a juridiction là-dessus. Donc, le coroner fait enquête, et, si la ministre le permet, le demande, ça devient public. Donc, c'est une décision de la ministre.

C'est la proposition qu'on fait. Hier, on a eu des échanges, Véronique Hivon, députée de Joliette, et moi, en sa qualité de juriste qui connaît très bien le dossier, et on a convenu que c'était la solution. D'autres la reprennent ce matin. Je pense que ça s'impose.

Les délais sont relativement courts, quand même, pour une enquête du coroner. Le côté public va faire en sorte qu'on va en savoir davantage sur ce cas qui... On ne peut pas passer à côté puis se dire : On va uniquement protéger les enfants à venir. Il faut comprendre ce qui s'est passé, et on reviendra très bientôt sur un grand exercice pour la protection de la jeunesse au Québec.

M. Boissonneault (Alex) : C'est ça. Donc là, il y a le Parti libéral qui a proposé, entre autres, un exercice peut-être plus large pour essayer de comprendre le travail de la DPJ...

M. Bérubé : On le fera, ça.

M. Boissonneault (Alex) : ...tout ce qu'on doit faire. Qu'est-ce que vous proposez pour la suite?

M. Bérubé : On le fera, nous. À court terme, une enquête du coroner publique sur ce cas, ça m'apparaît la meilleure chose à faire dans les circonstances, et les conclusions vont être utiles nécessairement pour la suite des choses.

M. Boissonneault (Alex) : Il y a Québec solidaire qui va proposer une motion.

M. Bérubé : Oui, nous l'avons vue.

M. Boissonneault (Alex) : Vous allez appuyer cette motion-là?

M. Bérubé : Bien sûr, bien sûr. Ça s'impose. Oui.

Le Modérateur : Question en anglais.

Mme Johnson (Maya) :So, you're suggesting there should be different solutions...

M. Bérubé : Public inquiry.

Mme Johnson (Maya) : ...short term and long term, a public coroner's inquiry?

M. Bérubé : First things first, a public inquiry of the coroner about this sad story of this young girl. And it could be done pretty quickly, within a month or two months. And what we need is the Minister of Public Security to ask the coroner to make public this inquiry. So, this is what we're asking, it's concrete, and it's not a long term thing. After that, with the conclusion of this affair, we can look to how we can make a better DPJ. Because, obviously, the system doesn't work.

Mme Johnson (Maya) : And you said that yesterday's press conference given by Youth Protection's officials was not reassuring.

M. Bérubé : It was strange, it was...

Mme Johnson (Maya) : Did you feel they were trying to protect themselves?

M. Bérubé : I don't have any word. I feel that they try to protect the system. We need to protect the kids first. That's what we have to do as a member of the DPJ, as Members the Parliament. We have a responsibility towards those kids. And those kids don't have any lobby here, in the National Assembly. They suffer in silence, they've been beaten, sexual assault, forced to live a miserable life. Today, we have to speak, all the Members of Parliament, together, for the kids and for those kids who don't have any voice and who live and suffer, right now, in houses, in basements, with violence every single day of their life. It's too much for us. And we feel that we need to honor the life of this young girl in the Eastern Townships. And it's starting today.

Une voix : Merci.

Mme Senay (Cathy) : ...to clarify your point, Mr. Bérubé. If the government decides later on today that they want a public inquiry...

M. Bérubé : It could happen.

Mme Senay (Cathy) : ...on this seven-year-old and the DPJ at large, would you say that you are against it?

M. Bérubé : Well, what we're asking to Minister Guilbault, she could tell to the...

Mme Senay (Cathy) : ...that it would be a waste of time?

M. Bérubé : ...tell to the coroner... Public inquiry, it's exceptional, it doesn't happen that much often. But I feel that this is what the Quebeckers need to know, what happened in this specific case. And, later — not that later — we're going to look all the DPJ, all what we can do to make it better.

Mme Senay (Cathy) : ...the same public inquiry?

M. Bérubé : No, not the same one. First, about the death of this young girl, first. It could be done within a month or two months. Then, a big exercise about what is the DPJ right now, in 2019.

Mme Senay (Cathy) : I understand that it's exceptional for a coroner's office to put in place a public inquiry.

M. Bérubé : It almost never happens...

Mme Senay (Cathy) :OK, why would this...

M. Bérubé : ...unless the Minister asks for it.

Mme Senay (Cathy) : OK. But why do you think it's the right format, that the public needs to listen to this enquiry about that?

M. Bérubé : Because every single time the coroner does an enquiry, it's pretty concrete, it's real, it shows us what happened, what we can do better, and it's fast, a month or two months.

Mme Senay (Cathy) : But why, in this specific case of the death of seven-year-old girl, that would make a difference to have a public inquiry?

M. Bérubé : Because it moved the Quebeckers so much that we feel that this is what people want to know, what happened with this young girl. So, it could be a first case, who can change all the system, all around Québec, of protecting the youngsters. So, this case is the day 1 of a new era about how we protect our kids in Québec. This is how I feel. Is that clear?

Mme Senay (Cathy) : Yes.

M. Bérubé : Thank you, Mrs. Senay.

(Fin à 9 h 15)