(Neuf heures douze minutes)
M. Leitão : Bonjour,
messieurs, mesdames.
Mme Anglade : Ah! merci,
Carlos, avec ta grande voix. Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, comme
vous le voyez, je suis accompagnée de MM. Carlos Leitão et Saul Polo.
Alors, s'il y a un dossier qui a fait
couler beaucoup d'encre et qui soulève de nombreux débats dans l'espace public,
c'est le dossier de GNL. Au Parti libéral du Québec, nous avons pris le temps
d'étudier l'ensemble des tenants et aboutissants qui sont liés à ce projet, et
il était hors de question de statuer sans faire un examen exhaustif le plus
possible. Nous ne voulons pas non plus se positionner sur une question qui est
extrêmement importante pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, et de façon à ce qui
pourrait être perçu de manière dogmatique.
Au Parti libéral du Québec, on sait que
beaucoup de personnes se sont investies et ont appuyé ce projet avec l'espoir
légitime de créer un grand projet porteur pour la vitalité économique de la
région. Qui ne rêverait pas d'un projet qui peut créer des milliers d'emplois
directs et indirects? Qui ne rêverait pas d'avoir un projet qui aiderait à
freiner l'exode des jeunes vers les villes, qui pourrait générer des millions
de dollars en retombées pour la région… de donner un souffle à l'économie de la
région? Malheureusement, les conditions pour assurer le succès de ce projet ne
sont pas réunies, et, en conséquence, le Parti libéral du Québec n'appuiera pas
le projet. Pour résumer, cinq raisons motivent la position.
Premièrement, la transition énergétique
s'accélère partout sur la planète et rend la demande en énergie fossile
définitivement incertaine. Deuxièmement, il faut accélérer le virage vers des
énergies qui sont propres et qui ont des impacts environnementaux qui sont
beaucoup moins importants. Troisièmement, il y a toute la question de
l'acceptabilité sociale, et j'y reviendrai. Quatrièmement, le projet
nécessiterait une utilisation massive d'hydroélectricité, utilisation massive
d'une énergie renouvelable pour produire une énergie non renouvelable, et ça ne
nous semble pas judicieux, et les impacts sur la fiabilité du réseau
d'Hydro-Québec et sur la facture des contribuables auraient, bien sûr, des
conséquences importantes. Finalement, le montage financier incertain d'un
gouvernement qui prendrait un risque inconsidéré en investissant dans le projet…
Au Parti libéral du Québec, on croit qu'il
est temps pour le Québec de prendre la voie de la nouvelle vision économique
qui émerge ici et ailleurs. La plupart des sondages confirment l'intérêt des
Québécois et des Québécoises pour un virage vers une société qui soit à la fois
plus juste, plus équitable, évidemment plus verte. Le progrès économique ne
doit pas seulement se confiner aux dimensions purement comptables et
financières. Nous devons repenser… dans un cadre beaucoup plus large. On parle
de progrès social, de progrès environnemental, de progrès technologique.
Malheureusement, le projet GNL ne remplit
pas les conditions environnementales et économiques qui justifieraient sa mise
en oeuvre. L'entreprise prévoyait d'ailleurs exporter vers l'Asie, l'Europe,
l'Amérique du Sud. Et, comme vous le savez, l'Europe développe rapidement leur
capacité éolienne et solaire, et les marchés asiatiques et sud-américains sont
desservis par les ports de la Colombie-Britannique, et l'argument du boom sur
le gaz naturel, aujourd'hui, ne tient plus la route.
D'ailleurs, il y avait un article du Financial
Times qui soulevait récemment que le projet tel que présenté passerait à
côté du boom actuel, la construction n'étant pas entamée, et qu'il y a une
accélération des transitions du marché vers des énergies qui ne sont pas
fossiles.
L'impact d'Hydro-Québec maintenant soulève
des questions importantes, parce qu'il deviendrait le seul fournisseur
d'énergie de GNL. Et, dans le plan stratégique d'Hydro-Québec, les surplus
énergétiques devraient déjà être épuisés d'ici 2029. Alors, ce n'est pas, selon
nous, une utilisation judicieuse de l'énergie. Mais le Québec a un potentiel
énergétique immense, et nous avons la chance d'avoir des ressources qui sont
diversifiées, qui vont permettre le développement d'énergie verte.
Les opportunités, pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
sont multiples : le développement de la filière de l'hydrogène, le développement
de la biomasse forestière, le développement des projets d'aluminium vert. Ce ne
sont là que des exemples qui peuvent illustrer la capacité du Saguenay—Lac-Saint-Jean
de se projeter et d'avoir des projets porteurs pour la suite des choses. En ce
moment, le momentum tend vers l'intensification des énergies renouvelables, et
le projet ne répond pas aux impératifs environnementaux qui doivent guider
notre action collective.
Alors, pour conclure, le projet n'a pas
reçu l'assentiment de la population et souffre de problèmes de gouvernance. Mais,
par rapport à l'acceptabilité sociale, on se rappellera que 91 % des
2 800 mémoires qui ont été déposés étaient défavorables, et c'est pour
toutes ces raisons que nous ne pouvons pas donner notre appui au projet. Merci.
M. Bergeron (Patrice) : Mme
Anglade, c'est quand même rare que le PLQ dit non à un gros investissement
économique. On parlait de 9 à 11 milliards. J'étais d'ailleurs là, et plusieurs
collègues étaient là aussi, lorsque M. Couillard est allé vanter les mérites du
projet, là, sur le bord du Saguenay, en pleine campagne électorale. C'est toute
une volte-face. Vous trouvez qu'en deux ans tout le contexte a changé?
Mme Anglade : Le contexte a
drôlement évolué, premièrement, puis je vous dirais deux choses.
On est au sortir de la COVID. On est à la
veille d'un budget qui s'en vient. Il va falloir qu'on pense le Québec de
demain en fonction d'impératifs qui sont à la fois économiques, mais aussi
sociaux et environnementaux. Il va falloir qu'on ait cette prise de conscience
là. Et, quand on parlait d'avoir un test de vision du gouvernement pour le budget
de la semaine prochaine, c'est un test de vision dont on parle pour GNL. Nous,
on voit que le projet ne verra pas le jour. Puis je pense que la CAQ commence à
se dire la même chose, ne le dit pas, mais elle commence aussi à se dire la
même chose. Je pense qu'il faut l'assumer et dire par la suite qu'est-ce qu'on
veut faire pour la suite des choses.
L'autre élément qui est important, c'est
que les marchés se transforment. Regardez ce qui se passe sur les marchés
européens par rapport aux énergies renouvelables. Il faut que le Québec se
positionne de manière agressive lorsque l'on parle de combiner développement
économique, social et environnemental. C'est là qu'est l'avenir.
M. Bergeron (Patrice) : Quel
message ça envoie aux grands investisseurs qui voudraient investir au Québec,
qu'on dise non à un gros projet de 9 à 11 milliards, là, par exemple?
Mme Anglade : Je vais laisser
Carlos parler, mais je vais faire un commentaire. Les grands investisseurs,
aujourd'hui, là, se posent la question suivante : Quelles sont les
juridictions qui vont réfléchir en termes d'impact triple, que ce soit l'impact
social, l'impact économique ou l'impact environnemental? Les grands
investisseurs sont en train de réfléchir à ces questions. Et les sociétés qui
vont se positionner là-dedans, ce sont celles qui vont être regardées
particulièrement de manière importante par les grands investisseurs.
Je vais laisser mon collègue Carlos
compléter, certainement.
M. Leitão : Excuse-moi.
Bien, je n'ai pas grand-chose à rajouter, autre que vous dire que les grands
investisseurs s'étaient déjà retirés de ce projet. Avant même qu'on dise quoi
que ce soit, Berkshire Hathaway s'était retirée de ce projet. Aujourd'hui, au
moment où on se parle, il n'y a pas, à ma connaissance, de très grands
investisseurs locaux ou étrangers qui seraient prêts à investir dans un tel
projet.
Donc, qu'est-ce qu'on dit, nous, aux
grands investisseurs? On est «open for business», mais il faut que cette
business-là respecte les conditions non seulement financières, mais aussi
environnementales et sociales. Et ça, c'est la nouvelle façon de faire les
choses et c'est dans cette direction que la planète est en train de se lancer.
M. Bergeron (Patrice) : …encore
le statut de parti de l'économie parce que...
M. Leitão : De la
nouvelle économie, bien sûr.
M. Bergeron (Patrice) :
Le parti de la nouvelle économie, qu'il faut dire maintenant?
Mme Anglade : L'économie
ne se résume pas à des normes comptables et à des chiffres. Il ne faut pas
confondre économie et comptabilité. L'économie, aujourd'hui, ça doit
nécessairement prendre en compte les enjeux sociaux et les enjeux
environnementaux. Si la COVID nous a appris une chose dans la transformation
qui est en train de s'opérer, c'est qu'on ne peut plus dissocier ces
éléments-là : économie, l'aspect social, l'aspect environnemental.
Évidemment, ce n'est pas toutes les juridictions qui vont aller dans cette
direction-là, mais nous, on pense que c'est définitivement l'avenir pour le
Québec.
M. Lavallée (Hugo) : Mais,
Mme Anglade, il y aura un impact sur le fédéralisme canadien, parce que
l'Alberta compte sur nous pour qu'on réalise ce projet-là. Ils voulaient même
au départ qu'il y ait un autre projet de pipeline. M. Legault disait :
Bon, on va favoriser GNL Québec, mettre l'autre projet de côté. Il y avait eu
des discussions avec Jason Kenney. L'Alberta, on voit dans quelle situation ils
sont, en ce moment, économiquement. Donc, est-ce qu'il n'y a pas un devoir
moral de la part du Québec de venir en aide à son partenaire albertain?
Mme Anglade : Je pense
que le devoir moral du Québec, d'abord et avant tout, il est envers... Il faut
penser aux Québécois et au positionnement fort que le Québec doit prendre sur
des enjeux qui sont, encore une fois, à la fois économiques, à la fois sociaux
puis à la fois environnementaux. Maintenant, on a des partenaires canadiens
avec lesquels on va travailler sur toutes sortes d'autres enjeux, mais il faut
aussi... On a un devoir de responsabilité et de leadership sur des enjeux qui
interpellent la population québécoise.
M. Lavallée (Hugo) : …Jason
Kenney, là, qui nous presse d'accepter le projet?
Mme Anglade : Je dis à
Jason Kenney que le Québec est maître de ses chantiers à l'intérieur de son
territoire et que nous allons regarder tous les projets qui font en sorte que
ça rentre dans une vision économique qui soit moderne… capables de se projeter.
C'est ça que je dirais à Jason Kenney.
M. Larin (Vincent) : Mme
Anglade, Ciment McInnis… Est-ce qu'à la lumière des informations qui sont
parues aujourd'hui vous considérez que le gouvernement du Parti québécois a été
trompé par l'entreprise à l'époque, au moment du projet?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
c'est clair que l'entreprise ne répond pas aux obligations auxquelles elle
s'était elle-même engagée. Donc, il y a vraiment des suivis à faire auprès de
l'entreprise. C'est également un exemple aussi… Quand on regarde ce qui se
passe avec Ciment McInnis, quand on se projette, est-ce que l'on pense qu'elle
remplit ses objectifs sociaux, environnementaux et économiques? C'est un autre
exemple de projet qui, si on l'évaluait à la lumière de ce que l'on a
aujourd'hui, bien, ce n'est pas un projet qui serait encouragé. Il y a plein
d'autres projets qui pourraient être encouragés, par ailleurs.
M. Lavallée (Hugo) : …ont mis
les garde-fous nécessaires, que ce soit le gouvernement de Mme Marois ou le
gouvernement de M. Couillard, parce que, là, on voit que la compagnie a fait un
peu ce qu'elle voulait.
Mme Anglade : Il y a eu des
garde-fous. Mais, si vous me demandez : Est-ce qu'il y a des garde-fous
supplémentaires qui devraient être faits puis des révisions plus systématiques
avec les investisseurs dans leurs engagements?, la réponse, c'est oui, parce
qu'on voit aujourd'hui que, même si on a mis des garde-fous, il n'y a pas de
mécanisme qui fait en sorte que ça protège réellement les engagements. Donc,
sûrement qu'il devrait y avoir des mécanismes renforcés par rapport aux
engagements pris par les entreprises.
M. Lavallée (Hugo) : …
Mme Anglade : Oui, je vous
l'accorde, puis je pense que les gouvernements successifs... Si vous me posez
la question aujourd'hui, là : Qu'est-ce qu'on peut faire de différent pour
faire en sorte que les entreprises respectent leurs engagements?, je pense
qu'il y a des critères qui peuvent être plus serrés par rapport aux engagements
des entreprises. Je pense qu'il y a des mesures à mettre en place lorsque le
gouvernement participe à des investisseurs… et sur plusieurs niveaux de
critères, pas juste l'aspect comptable et l'aspect chiffres, sur des
engagements bien précis, oui, je le pense.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …vous
pensez de la proposition des jeunes caquistes qui souhaiteraient avoir un
corpus national de livres enseignés à travers les écoles du Québec? Est-ce que
vous trouvez que les écoles, en ce moment, font assez la promotion de la
littérature québécoise?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
moi, d'abord, je vais vous dire que je suis 100 % dans l'optique
d'encourager les jeunes à être sensibilisés à la littérature québécoise. Je me
souviens aussi d'avoir eu des professeurs qui, justement, sortaient des
sentiers battus puis proposaient des choses qui étaient différentes, en termes
de littérature québécoise, dans les écoles. Donc, moi, je veux trouver... Je
veux que les gens s'intéressent à la littérature québécoise, mais de là à dire :
Ça doit être un cursus bien précis puis bien déterminé, je trouve qu'on
commence à confiner un peu les gens dans un carcan.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …des
auteurs québécois qui vous ont marquée?
Mme Anglade : Bien, c'est sûr qu'il
y a des auteurs... Dubé et Tremblay, ça m'a marquée, dans le théâtre, par
exemple, L'avalée des avalés, évidemment, avec Ducharme. Il y a
plusieurs auteurs qui m'ont marquée. Mais je dirais que, moi, à l'époque, le
théâtre québécois que je lisais, ça m'intéressait particulièrement.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
petite question concernant le professeur de l'Université d'Ottawa qui a beaucoup…
Est-ce que, vous, ses propos vous dérangent? Est-ce que vous pensez qu'à un
moment donné les parlementaires devraient les dénoncer publiquement?
Mme Anglade : Est-ce que c'est
les propos qui me dérangent, c'est ça?
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Exact.
Mme Anglade : Bien, c'est des
propos qui sont très dérangeants et qui sont condamnables. Et, oui, les parlementaires
peuvent se prononcer puis dire absolument ce qu'ils pensent par rapport à ça,
surtout quand ça vise particulièrement le Québec, tout ce «Québec bashing» dont
on n'a certainement pas besoin.
M. Gagnon (Marc-André) : Parlant
des parlementaires, le Québec se déconfine tranquillement, là, puis, à l'Assemblée
nationale, la période des questions est encore limitée à un peu moins d'une
quarantaine de députés. Advenant le cas où la Capitale-Nationale passe enfin au
jaune, est-ce qu'il faudra revoir à la hausse, selon vous, le nombre de députés
qui peuvent participer à la période des questions?
Mme Anglade : Oui, puis de
revoir qui va participer à la période de questions. Est-ce que le premier
ministre va revenir à la période de questions le mercredi? C'est surtout cette
question-là qui devrait être posée dans une nouvelle entente avec les leaders.
Alors, on va laisser les leaders en discuter, mais ça devrait être certainement
des enjeux qui sont présentés à la table.
M. Gagnon (Marc-André) : Il
faut que la démocratie se déconfine, elle aussi, au Parlement?
Mme Anglade : Absolument, absolument.
Puis il faut que les gens répondent aux questions des journalistes aussi.
Mme Côté (Claudie) : Pour les
négos avec le secteur public, bon, ce matin, il y a des représentants de la CSQ
qui vont manifester. C'est l'impasse au niveau des négociations. Il n'y a pas
de convention collective depuis 2019. Il y a simplement la FIQ qui a une entente
de principe, là, puis ce n'est même pas réglé. Qu'est-ce que ça va prendre pour
débloquer?
Mme Anglade : C'est une
question pour le gouvernement. Mais on sort d'une période qui... On sort, entre
guillemets, d'une période qui est plus difficile puis on espère ne pas avoir
d'autres vagues qui s'en viennent. Je pense que ça devrait être une priorité
pour le gouvernement de régler ces enjeux-là. On est rendus là.
Mme Côté (Claudie) : …aux
travailleurs?
Mme Anglade : Bien, toute l'appréciation
qu'on a pour tout ce qu'ils ont fait, tout le travail qui a été mis… qui a été
fait dans les dernières années… Je pense que c'est justement un message de
gratitude aussi qu'on doit envoyer, et de respect des fonctions qu'ils
occupent, je vous dirais. Alors, moi, je m'attends à ce que, rapidement, on
puisse trouver un aboutissement sur les négociations.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Anglade, les négos sont finies, là, ça fait deux ans, parce qu'il n'y a rien de
signé...
Mme Anglade : C'est très long.
Là, présentement, on est dans une étape où on commence à relâcher. Les vaccins
sont arrivés. C'est plus que temps qu'on conclut les choses présentement. C'est
plus que temps qu'on les conclue.
M. Larin (Vincent) : Une
dernière question sur Ciment McInnis. J'ai retrouvé l'article au sujet de
l'inauguration du projet. Vous y étiez. M. Couillard disait à ce moment-là
qu'il était confiant que l'entreprise sera en veille continuelle et qu'elle va
améliorer ses procédés. Visiblement, M. Couillard n'avait aucune vraie
garantie pour dire ça. Pourquoi est-ce qu'on peut faire confiance au gouvernement
dans ce contexte-là pour bien évaluer les grands projets environnementaux?
Mme Anglade : Moi, ce que je
vous dirais là-dessus, c'est qu'au-delà de la confiance, bien, il y avait des engagements
qui avaient été pris de la part de l'entreprise. Mais ce n'est pas la première
fois qu'on voit ce genre de chose là. Je crois qu'on doit avoir des éléments beaucoup
plus spécifiques et beaucoup plus systématiques dans ce qu'on négocie avec les entreprises,
c'est ce que je crois, et d'avoir des critères écrits dans ce type de négociation
là pour éviter la situation dans laquelle on est. On veut bien faire confiance.
Mais, au-delà de faire confiance, il faut que ce soit...
M. Larin (Vincent) : ...M.
Couillard a dit ça, il n'avait aucun critère écrit. Il n'y avait aucun engagement
de l'entreprise.
Mme Anglade : L'entreprise
s'était engagée à poser un certain nombre de gestes. Je pense qu'il y a deux
choses différentes.
L'entreprise s'était engagée à suivre un
certain nombre... de faire un certain nombre de choses, et je pense que ces engagements-là
n'ont pas nécessairement été respectés. Ça, c'est la première des choses qu'il
faudrait aller valider puis dire : Vous vous étiez engagés à ça, comment est-ce
que vous avez rencontré les résultats?
Mais, la deuxième des choses, c'est qu'aujourd'hui,
lorsque l'on signe des ententes avec les entreprises, il faudrait renforcer ce mécanisme-là
sur quelles sont les attentes que l'on a d'un point de vue économique, d'un point
de vue des impacts environnementaux, d'un point de vue des impacts sociaux, et
les documenter, quelque chose qui a plus de dents puis qui a plus de force dans
les négociations avec les entreprises.
M. Larin (Vincent) : Avec des
pénalités fiscales à la clé?
Mme Anglade : Avec toutes
sortes d'éléments qui peuvent être mis de l'avant. Ça me ferait plaisir d'en
parler plus longuement, parce qu'il y a un certain nombre d'idées qu'on a
là-dessus, certainement.
Mme Senay (Cathy) : Hi. You said about GNL that you're not supporting the project. Back in
2015, Mr. Philippe Couillard said that, in 2050, Québec will have to stop using natural gas. So, basically, for you,
definitely, the game has changed, it's definitely earlier?
Mme Anglade : Well, the game has changed significantly. And, when you look at
what's going on internationally, you see that people are all about renewable
energy, first of all. But, second of all, the whole question about the environment, all the projects that we need to analyze, it
needs to be analyzed regarding environment, regarding the social impact and
regarding the economy. And, in terms of environment, when you have 91% of the
reports that are negative towards the project ouf ot 2,800 project analyses
that are presented, it just tells you that we're not meeting that criteria. And
we have to be serious about this. If we're serious about developing our
potential and including and merging economy, environment and social questions, we can't move forward. We can't.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault will announce another economic project, a loan, a $40 million
loan for a specific company. That's the second time he does that in a week,
with Lion Electric, with… kind of disguised grants. Is it a good strategy to
pick up winners like this?
Mme Anglade : The fundamental question for me is what is the vision that the gouvernement
Legault wants to accomplish. So far, what we've seen is we've seen investments
in Lion, this is something that we've started. We've seen investments in
artificial intelligence, this is something that we had started. We've seen
investments in manufacturing, this is something we've started. I have yet to
see something, in terms of vision for the economy, that is really Legault's
vision. We haven't seen it.
So investing in a
company, fine, but what is the long-term strategy? What is the long-term
vision? Is he saying that this is what he's going to be focusing on? That's
what we're expecting to see next week, but we have a hard time understanding
the big projects that he's responsible for. Even when you talk about the tramway,
when you talk about the REM, these are all projects that were initiated under
the previous Government. What is his vision?
Mme Fletcher (Raquel) : We're talking more and more about a third wave…
Mme Anglade :
A third wave?
Mme
Fletcher (Raquel) : Yes. Are you more and more concerned about that as
well?
Mme Anglade :
It's definitely a concern that we have, and we want… I mean, we're following
the situation closely and we really hope that we're not going to be in that
situation. On the other hand… Sorry, like, we have… So it is something that
we're following. That's why we hope that vaccination is going to keep on being
conducted. But it is a concern. It has to be a concern for us.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you feel that the Government is prepared…
Mme Anglade :
I hope they're better prepared than the first and the second wave. That's for
sure. I really hope that they are better prepared.
Mme MacKenzie (Angela) :
…possible third wave, the rise of the variants in a couple of neighborhoods in
Montréal, now they're launching a pilot project to vaccinate some parents of schoolchildren.
What are your thoughts on that?
Mme Anglade :
Any initiative that can encourage people to get vaccinated is going to be
critical. We know that, in some areas in the Montréal Island, some people are
very reluctant to get vaccinated. And I think a campaign, a very specific
campaign towards those people is going to be critical as well. So, when you
think about the variant, yes, we are concerned. But, at the same time, focusing
on vaccinating people in certain areas, I think, is also going to be critical.
Mme MacKenzie
(Angela) :Paul St-Pierre Plamondon has filed a
complaint at the University of Ottawa over a professor's comments on Twitter
that he says is Québec bashing. Do you agree with that?
Mme Anglade :
There's a lot of Québec bashing in the comments that were made. There's no
doubt in my mind that there is a lot of Québec bashing.
Mme MacKenzie (Angela) : What would you like to see the university do?
Mme Anglade : They can definitely apologize. But, at the end of the day, I mean,
the comments that were mentioned were unacceptable, and, if I were the
professor, I would definitely apologize. But, you know, we'll see what comes out of that.
Des voix
: ...
M. Authier (Philip)
: I was hovering at the back.
Mme Anglade : I could never forget you.
M. Authier (Philip)
: No green glasses this morning for Saint Patrick's Day?
Mme Anglade : Did you like?
M. Authier (Philip)
: It was something to see!
Mme Anglade : It was something to see, that's what you said? I'll bring them for
you. I'll bring them for you next time.
M. Authier (Philip)
: I had a green tie yesterday.
Mme Anglade : It was something to see!
M. Authier (Philip)
: We all celebrated a little bit in our pandemic way.
I want to ask you about
these stories… the sort of thaw of the relations between Mr. Trudeau and
Mr. Legault. How do you see... Is that good for Québec, the fact that, you know, they were very friendly Monday, they were using each other's first
names? Do you think relations are better now between the two Governments?
Mme Anglade : I think, when we can work in a constructive way with the federal Government, it's a positive thing for Québec. That's what I believe. So, again, I
don't know how long it's going to last. But, again, in this particular case, I
think it's a positive thing for Québec, again, when we can agree on things, when we're not talking about
issues that divide us, but, really, that move us ahead.
M. Authier (Philip)
: ...political opportunism because the federal election's coming
along?
Mme Anglade : There was a project that we had worked on before with Lion. That they're
announcing this project, I mean, we can see political opportunism in this. But,
at the end of the day, aren't we happy when things work out, and both Governments, both levels of Government, can agree on something? I think
it's positive. And we can't always criticize things. I mean, when it's
positive, it's positive.
M. Authier (Philip)
:Thank you.
Mme Anglade :OK, thank you.
(Fin à 9 h 35)