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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. le Président: Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs! Affaires courantes.
Présentation de pétitions.
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de comités élus.
Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
Affaires du jour.
No 1, question de M. Bellemare.
M. Hamel (Saint-Maurice): No 16, pardon.
Comité des subsides
Étude des crédits du ministère de
la Chasse et des Pêcheries
M. le Président: A l'ordre, messieurs! Pour M. Lesage, M. Hamel
propose que je quitte maintenant le fauteuil afin que la Chambre se forme en
comité des subsides. La motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre...
M. Pinard: La Marseillaise! L'heure de Champlain est
arrivée...
M. Johnson: M. le Président, nous en étions à
parler de chasse et de pêche, et je suis très heureux qu'on n'ait
pas épuisé tous les éléments puisqu'il y a, dans un
certain comté de la province, un sport qui s'appelle la pêche aux
petits poissons des chenaux, un sport, évidemment, auquel est
attaché avec beaucoup de raison le député de Champlain qui
ne manque jamais une occasion de promouvoir son comté, sa région
en vue du tourisme. Je suis très heureux de le voir de retour en Chambre
pour poser des questions appropriées au ministre. Le ministre avait
commencé à nous donner quelques renseignements d'ordre
général sur l'organisation du ministère, il nous avait
donné la liste des principaux fonctionnaires, la hiérarchie
actuelle du ministère. Je pense que le ministre devrait compléter
ce tableau en indiquant, par exemple, qui est le comptable, qui est le
publiciste, le chargé des relations extérieures, etc., etc.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, je vais
nécessairement donner des informations en autant que la section chasse
et pêche est concernée, puisque la semaine dernière, j'ai
mentionné que le sous-ministre du ministère était le Dr
Arthur Labrie, qui occupait les mêmes fonctions dans l'ancien
ministère de la Chasse et des Pêcheries. J'ai dit que le nouveau
ministère est divisé en deux sections, la section du tourisme,
artisanat et hôtels, dont le nouveau sous-ministre adjoint est M. Robert
Prévost, autrefois directeur de l'Office du tourisme de la province de
Québec, et la section chasse et pêche, dont le sous-ministre est
M. Louis-Philippe Gagnon, qui était sous-ministre adjoint au
ministère de la Chasse et des Pêcheries. Maintenant, le service,
en autant que la Division de la chasse et de la pêche est
concernée, se compose du Service de la protection, dont le chef est M.
Jean Duguay, du Service des parcs et réserves, dont le surintendant est
M. Gourdeau du Service d'aménagement de la faune, dont le Dr Lemieux est
le directeur; le chef du personnel est M. Gilles ... et le comptable est M.
Philippe Doré. Ce sont les officiers supérieurs . du
ministère qui étaient en fonction quand je suis arrivé.
J'étais assermenté ministre du nouveau ministère le 3
avril dernier.
Voeux au député de Saint-Henri
M. Johnson: M. le Président, je remercie le ministre. La Chambre
me permettra, j'en suis certain, de m'excuser d'avoir omis de présenter
des voeux à un jubilaire en cette Chambre. C'est aujourd'hui
l'anniversaire de naissance du whip en chef du Parti libéral, le
député de Saint-Henri, si mes notes sont exactes.
Le député de Saint-Henri, M. le Président,
siège dans cette Chambre depuis 1952; tous ceux qui sont venus en
contact... je devrais être plus exact et dire tous les
députés qui sont venus en contact avec lui gardent de ce contact
un souvenir agréable, puisqu'il est bien jovial, il est un bien
agréable compagnon et après quelques années d'une
épreuve qui a été assez dure pour lui, il a
retrouvé sa belle humeur, sa bonne humeur. C'est l'un des modèles
des députés par son assiduité en Chambre. J'aimerais lui
offrir, en mon nom personnel ainsi qu'au nom des députés de
l'Opposition, des voeux de bonne santé et j'ajouterai, à cause de
son statut particulier, de bon août, s'il se décide
à...
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, j'abonde dans le sens
des remarques que vient de faire le chef de l'Opposition, et au nom des
députés siégeant de ce côté-ci de la Chambre,
et en même
temps embrassant tous les membres qui siègent dans ce Parlement,
j'offre au député de Saint-Henri, qui est en même temps le
whip de notre parti, en premier lieu nos félicitations les plus
chaleureuses et également nos meilleurs voeux de succès et de
bonne santé. Le chef de l'Opposition a dit que le député
de Saint-Henri était un modèle de député, eh bien
là je crois que venant de l'autre côté de la Chambre et
venant du chef de l'Opposition, c'est un hommage de choix qui lui est rendu.
Nous, je peux vous dire, M. le Président, nous le savions depuis
longtemps.
M. Lalonde: M. le Président, M. le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, mes chers collègues - car je sais que je ne
dois pas avoir un seul ennemi dans cette Chambre...
M. Bertrand (Terrebonne): C'est vrai.
M. Lalonde: ... des deux côtés de la Chambre - je tiens
à remercier sincèrement M. le ministre du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche pour les belles paroles qu'il a eues à mon endroit.
Je tiens à remercier le chef de l'Opposition pour ses belles paroles et,
je l'ai dit l'an passé et je le dis encore cette année,
malheureusement je vais rester de ce côté-ci de la Chambre.
Je tiens a remercier le député de Champlain pour les
belles paroles qu'il a eues à mon égard avec son
télégramme et je lui souhaite de rester avec nous, en Chambre, le
plus longtemps possible.
A présent, j'aurais un message à faire à tous les
députés de cette Chambre. Vu que c'est ma fête, je crois
que le message va être bien compris: je demanderais à tous les
députés et ministres d'être ici à temps lorsque la
Chambre ouvre, et de rester pendant les débats afin que nous puissions
avoir des lois justes et équitables. Sur ce, je vous dis merci
beaucoup.
M. Johnson: M. le Président, évidemment, il n'y a rien de
changé dans le statut des sous-ministres et de tous les employés,
les privilèges de pensions continuent, mais quant à la pension en
faveur de la veuve du sous-ministre adjoint affecté à la Chasse
et à la Pêche, celle-ci garde ses privilèges. M. le
Président, est-ce que ce serait trop demander au ministre de nous dire
quel est le nombre de gardes-chasse, quels sont leurs salaires. J'imagine que
c'est sous cet élément qu'ils sont payés. Si le ministre
ne l'a pas, on comprend que c'est un ministère dont il vient
d'hériter, on n'insistera pas pour cette année.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, le rapport que j'ai
devant moi, en date du 7 mai 1963...
M. Johnson: Je vous demande pardon, ça viendra à l'article
3, le président a raison..
Administration
M. Bédard (président du comité des subsides):
Article 1, administration.
M. Johnson: Oui, je crois que nous avions commencé à
parler de la politique générale du ministère relativement
à la location de clubs privés et je sais que le ministre avait
commencé à exposer certains principes, si on peut appeler
ça des principes. Je crois qu'il serait très intéressant
de l'entendre nous expliquer quelle est sa politique quant à
l'indemnisation de ceux qu'on dépouille de certains territoires,
indemnisation pour leurs immobilisations, et quelle est sa politique quant
à l'avenir. Il a bien dit qu'il était en train de faire faire une
carte complète pour voir ce qu'il y avait de disponible. J'aimerais
l'entendre exposer par quelles mesures et selon quels standards le ministre
veut exercer sa discrétion.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, le chef de
l'Opposition, la semaine dernière, m'a demandé quelle
était la politique du nouveau titulaire du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, relativement aux territoires privés
de chasse et de pêche. Il m'a demandé si j'étais en faveur
des clubs privés de chasse et de pêche. Il m'a demandé si
j'étais en faveur des clubs privés. J'ai répondu: Oui,
mais avec réglementation.
Je dois dire, M. le Présdient, qu'à l'heure actuelle, dans
la province de Québec, il y a environ 2000 territoires privés de
chasse et de pêche et qu'au 30 avril, il y avait 867 ou 870 demandes pour
de nouveaux territoires. Le 1er mai, il a été
décidé que le comité des locations à mon
ministère étudierait en premier lieu les demandes
déposées avant le 1er mai et que toutes les demandes qui seraient
logées après le 1er mai ne seraient pas étudiées
avant la fin de l'année 1963 ou au début de 1964. Il y avait ceci
pour nous, les demandes sont tellement nombreuses que le comité des
locations est impuissant à étudier les demandes
déjà faites et à continuer à en recevoir
continuellement jour après jour. II nous a paru logique de disposer des
demandes antérieures au 1er mai avant d'en considérer de
nouvelles. Le travail d'octroi des clubs privés est confié
à un comité que l'on désigne chez nous sous le nom de
comité des locations, qui regroupe les officiers supérieurs de
mon ministère, auquel j'appartiens également et où j'ai
mon représentant en cas d'absence. Ce comité des locations se
compose du sous-ministre, du
sous-ministre adjoint, Division de chasse et pêche, du directeur
de l'aménagement de la faune, du directeur de la protection de la faune,
du secrétaire exécutif et également d'officiers qui ont
à présenter les dossiers pour étude.
Ce comité se réunit plusieurs fois dans la semaine pour
étudier les demandes; mais il arrive assez souvent que le travail de ce
comité est d'autant plus compliqué que les demandes couvrent
fréquemment les territoires déjà sous bail, en tout ou en
partie, que les mêmes territoires ou parties de territoire sont
souventefois demandés par plusieurs groupements différents et que
les demandes sont parfois présentées d'une façon bien
confuse.
Or, nous avons décidé cette suspension dans
l'émission des permis à partir du 1er mai, d'abord pour disposer
définitivement des demandes faites avant le 1er mai;
deuxièmement, pour savoir quels sont les territoires dont le
ministère pourra plus tard disposer et en dresser une liste qui pourra
être commuiniquée à ceux qui en feront la demande; et,
troisièmement, aussi aux fins d'avoir les recommandations que fera le
Conseil du tourisme qui englobe la chasse et la pêche, à la suite
des réunions publiques qu'il tiendra à Montréal, les jeudi
et vendredi, 6 et 7 juin, à Québec et les 13 et 14 juin,
auxquelles auditions sont convoquées toutes les associations qui
s'occupent de chasse et de pêche. Pendant ces auditions, nous entendrons
les représentations, nous recevrons les doléances, nous aurons
également les suggestions de toutes les associations
intéressées spécialement à la chasse et à la
pêche, et même celles des individus. Les recommandations qui,
quelques semaines plus tard, seront condensées nous permettront,
à la fin de l'été ou au début de l'automne, de nous
attaquer à la refonte de nos lois de chasse et de pêche.
J'ai très confiance dans ces auditions publiques parce qu'elles
permettront, comme en 1961, à de nombreuses associations de faire valoir
leurs représentations par des mémoires qui doivent parvenir au
Conseil du tourisme une dizaine de jours avant les auditions. Ce matin
même, dans les journaux, et ce soir, dans les quotidiens du soir, des
annonces ont été publiées en conséquence avisant la
population des auditions de Montréal et de Québec.
Au sujet des clubs privés, tantôt le chef de l'Opposition
demandait "si nous avions fait des changements". Je ne sache pas qu'à
l'heure actuelle nous ayons repris des territoires déjà
accordés. Dans certains cas, nous avons fait des suggestions à
des clubs qui semblaient posséder trop de territoires, mais nous verrons
beaucoup mieux quand la carte de la province sera faite, la carte
entière des clubs privés, puisqu'il y a suspension pour les
nouvelles demandes à partir du 1er mai. Nous verrons beaucoup mieux
quand la nouvelle carte sera faite, au début de l'automne, quels sont
les territoires dont nous pourrons disposer précisément en faveur
de ceux qui, étant dans les environs immédiats de très
vastes territoires, mériteraient d'être mieux traités.
Mais quoi qu'il en soit, je le dis aujourd'hui, comme je l'ai dit la
semaine dernière, les clubs privés ou les territoires
privés de chasse et de pêche ne sont plus aujourd'hui le
privilège presque exclusif de ceux-là qui, il y a dix ans, quinze
ans, vingt ans, pouvaient s'organiser pour aller pêcher au loin, et qui
représentaient, en fait, dans ces clubs privés, des
professionnels, des membres de compagnies puissantes, des gens dont les revenus
étaient assez considérables. Depuis quelques années, les
demandes pour les territoires privés de chasse et de pêche sont
logées au nom de groupes de citoyens dont les revenus sont modestes:
marchands, quincailliers, garagistes, comptables, surintendants d'usines,
etc.
Je crois qu'eux aussi ont le droit de bénéficier d'une
partie des richesses de la province. Si, demain, il est fixé des normes
pour établir le nombre de membres qu'un club privé devra avoir,
il n'en reste pas moins vrai que chaque membre est fier d'inviter ses amis
à participer à une partie de chasse ou à une partie de
pêche. De ce fait, nombreux sont ceux maintenant qui peuvent avoir
accès à la forêt l'été et en même temps
l'automne pour la chasse.
M. Johnson: M. le Président, je remercie le ministre, mais je
vous avoue franchement que ça ne nous éclaire pas beaucoup sur le
principe dont il a l'intention de se servir pour guider sa discrétion.
D'abord, il fait une dissertation pour nous dire que, selon le gouvernement
actuel maintenant, le privilège d'être membres des clubs
privés n'est plus désormais restreint à des gens de
fortune, mais s'applique aussi à des gens à revenus modestes.
M. le Président, je pense que le problème n'est pas
là. 2000 clubs privés, cela accommode qui? 25,000, 30,000, 40,000
citoyens sur 5,000,000. Ça rend service à 40,000 ou 50,000
citoyens adultes sur un total d'au-delà de un million. M. le
Président, si ce n'est que ça, si les clubs privés n'ont
pas d'autres justifications que celles que vient de nous donner le ministre,
c'est-à-dire le plaisir d'inviter ses amis à y aller, eh bien! je
trouve que ces clubs privés ne sont pas du tout assis sur des principes
démocratiques. J'aimerais entendre le ministre nous dire ce qu'il pense
des clubs privés. Est-ce qu'ils ont une autre utilité que celle
de réserver à quelques privilégiés, fussent-ils
30,000, 40,000 ou 50,000, les privilèges de chasse et de pêche
dans la province de Québec?
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, il est un fait
indiscutable, c'est que la majorité de ces clubs privés que nous
avons ajourd'hui ont été accordés, pour la très
grande majorité, par l'administration qui nous a
précédés.
M. Johnson: Laquelle?
M. Bertrand (Terrebonne): La vôtre.
M. Johnson: Laquelle? Celle qui a précédé la
présente, M. le Président, c'est l'administration de 1960-1962.
J'ai bien compris ça et je voulais enregistrer l'aveu.
M. Bertrand (Terrebonne): L'Union Nationale. Mais je ne m'attarderai pas
là-dessus M. le Président. C'est précisément la
raison pour laquelle, en 1960, le Conseil du tourisme a été
appelé à repenser le tourisme dans le Québec et c'est
précisément la raison pour laquelle le Conseil du tourisme
siégera à Montréal, le 6 et le 7 juin, et à
Québec, le 13 et le 14 juin, en auditions publiques. C'est tellement
grave que, depuis un an, dans des revues, dans des journaux et également
par des articles publiés d'une façon régulière par
des chroniqueurs spécialement attachés au domaine sportif de la
chasse et de la pêche, nous avons eu des représentations, nous
avons eu des critiques. Le moment est venu de demander à des
associations, en auditions publiques, devant la province, devant les
journalistes, devant l'entière population, de venir nous faire leurs
représentations, leurs doléances, leurs plaintes et leurs
suggestions.
A l'heure actuelle, même si je disais au chef de l'Opposition:
J'ai l'intention de faire ceci, bien, je ne traduirais pas exactement ma
pensée. Comme j'ai compté, en 1960, sur les neuf auditions
publiques pour orienter la politique que nous voulions donner au tourisme, je
compte sur les quatre journées d'auditions publiques pour savoir
exactement où nous en sommes, ce que pense la population et ce que
pensent également les diverses associations touristiques de la province
intéressées particulièrement à la chasse et
à la pêche. Comme nous avons l'intention de refondre les lois de
chasse et de pêche, nous allons nous baser nécessairement sur les
mémoires qui seront déposés, et quand le rapport aura
été fait par le Conseil du tourisme, il viendra devant les
membres du cabinet pour parler d'une action future.
J'ai pris ce ministère le 3 avril et je ne l'ai pas pris pour ne
rien faire. J'ai l'intention, puisqu'il est soudé, maintenant, dans un
titre qui comprend aussi le mot "tourisme" ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, de lui donner, dans le contexte
général, l'impulsion qu'il mérite. Si c'est vrai que,
depuis plusieurs semaines, le département est en butte à des
articles acerbes de la part de certains chroniqueurs particulièrement
intéressés à la chasse et à la pêche, nous
regarderons ces plaintes et ces représentations au palier provincial et
ce sera l'orientation future de notre politique.
Je crois que c'est là le moyen le plus démocratique de
procéder. Nous aurons les plaintes des associations et des organismes de
chasse et de pêche; nous aurons celles des clubs privés; nous
aurons celles des associations régionales dans certains secteurs et nous
aurons également celles des individus. Nous verrons si, dans la province
de Québec, il existe trop de clubs privés, si les territoires
immenses qui ont été accordés doivent être
diminués pour en faire bénéficier d'autres groupes. C'est
à ce moment-là que nous pourrons voir, d'une façon exacte
et parfaite, ce que nous devons faire dans l'avenir: continuer la même
politique, l'améliorer, modifier les taux, réduire les
territoires accordés à des normes qui sont solidement
établies, enfin repenser tous les règlements qui, à
l'heure actuelle, ont occupé, depuis deux ans et dans les années
précédentes, les administrations qui se sont
succédé.
Je ne voudrais pas que mes paroles soient interprétées
comme un blâme que je porte à une administration
précédente, que je porte à mes
prédécesseurs, mais je crois que dans le contexte
général d'un nouveau ministère qui s'appelle maintenant du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous devons dans l'ensemble lui
donner l'ampleur, la popularité et le prestige que ce nouveau
ministère doit avoir. C'est la raison pour laquelle je dis que de ces
auditions publiques sortira pour demain l'orientation future du
département que je dirige.
M. Johnson: M. le Président, je ne suis pas beaucoup plus
avancé. Je ne sais pas si le ministre n'a pas saisi exactement ma
question. Je voulais savoir s'il y avait une politique au département.
Eh bien, je viens d'apprendre une chose, c'est qu'après 3 ans de
régime libéral, deuxième régime libéral, on
n'a pas encore de politique, et le ministre qui arrive n'est pas en mesure de
dire si on va, oui ou non, élargir, donner plus de chance à plus
de monde, au plus grand nombre possible de citoyens de
bénéficier...
M. Bertrand (Terrebonne): Je l'ai dit, le chef de l'Opposition
n'écoute pas.
M. Johnson: ... de ces passe-temps qui sont bien intéressants et
qui devraient être à la portée de tous les citoyens,
même de ceux qui ne peuvent pas déduire les dépenses de
leurs revenus.
M. le Président, le ministre vient de nous le dire, on va avoir
des auditions publiques pour enfin tâcher d'avoir des
opinions et établir une politique. C'est à ça que
ça revient. Quelle est la philosophie qui va guider le ministre? Je ne
sais pas. Il attend de voir ce qu'on va dire dans les auditions publiques. Eh
bien, nous sommes élus ici pour représenter le public et j'aurais
aimé entendre, de la part du ministre, quels que soient les
mémoires qui lui seront soumis, un exposé de principe. J'aurais
aimé l'entendre nous dire qu'il va prendre les mesures
nécessaires, qu'il va faire tout son possible - il vient d'arriver, je
ne le blâme pas - pour que, le plus tôt possible, on accorde
à la population en général des facilités de chasse
et de pêche dans la province de Québec et non pas seulement
diminuer le territoire des clubs pour...
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, un point d'ordre,
M. Johnson: ... pour fonder d'autres clubs, M. le Président.
M. Bertrand (Terrebonne): Je n'ai pas mentionné, comme le chef de
l'Opposition l'a dit, que la seule politique était une politique de
clubs privés. Jamais je n'ai mentionné ça. Le chef de
l'Opposition, je lui connais un certain talent pour faire mal aiguiller la
discussion. Je lui connais ce talent. Mais je n'ai jamais dit ça,
précisément à ce moment-là, alors qu'il y a
exactement un mois que j'ai pris la direction de ce nouveau ministère
auquel je veux donner une impulsion nouvelle. Dans le contexte des structures
de ce nouveau ministère, je répondais tantôt à la
question que m'a posée le chef de l'Opposition en marge des clubs
privés. S'il m'avait demandé s'il y a des territoires qui vont
être ouverts graduellement au public, je lui répondrais oui, que
c'est l'intention du département d'en ouvrir et que, d'ailleurs,
ça va être demandé lors des auditions publiques. C'est
tellement vrai que quand les crédits du Tourisme ont été
présentés, je crois bien que le chef de l'Opposition était
passablement d'accord sur le fait qu'en deux ans et demi nous avions fait de la
bonne besogne.
Nous voulons faire la même chose, mais nous voulons tâter le
pouls de l'opinion publique, et ça, ce n'est pas tellement loin:
première semaine de juin et seconde semaine de juin, c'est-à-dire
à la fin de l'été ou au début de l'automne. Pas
parce que la politique qui a été en vigueur depuis deux ans,
depuis cinq ans ou depuis dix ans n'a pas donné des résultats,
mais parce que, dans le contexte général du nouveau
ministère, il nous appartient également de donner à la
chasse et à la pêche la même impulsion qui a
été donnée au tourisme: grand tourisme sur le plan
extérieur, chasse et pêche sur le plan intérieur.
D'ailleurs, les recommandations du Conseil du tourisme, en 1960, disaient des
clubs privés, il en faut mais, d'un autre côté, il faut
également ouvrir des territoires pour le grand public.
M. Johnson: M. le Président, il me semble que le point
d'ordre...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, je vous demande pardon, je n'ai pas fini;
que le chef de l'Opposition me laisse finir, ce n'est pas un point d'ordre,
ça.
M. Johnson: Voici, M. le Président, le ministre aura l'occasion
de me répondre, qu'on me laisse finir.
M. Bertrand (Terrebonne): Ce n'est pas un point d'ordre.
M. Johnson: Bien, le ministre s'est levé, je me suis assis.
M. Bédard (président du comité des subsides): C'est
le chef de l'Opposition qui avait la parole lorsque le ministre a
lui-même soulevé un point d'ordre, et je crois qu'il s'est
suffisamment exprimé pour faire la distinction entre les deux points de
vue qu'il avait. Il pourra revenir, évidemment, après le chef de
l'Opposition.
M. Johnson: M. le Président, je disais donc qu'il est
évident que le ministre n'a pas de politique et qu'il n'a pas non plus
une philosophie de ce problème qui lui permettrait de n'avoir pas
à attendre des mémoires qui sont bien recommandables, mais qui ne
peuvent jamais être complets, qui ne peuvent jamais constituer, dis-je,
des directives complètes en soi. Le ministre pourrait, s'il avait une
philosophie, s'il avait des principes en cette matière, nous exposer une
politique que nous serions fiers d'entendre. La chasse et la pêche,
évidemment, se situent dans le contexte d'abord du tourisme; je ne dirai
pas d'abord par ordre de préoccupation, mais c'est l'aspect le plus
évident. Il y a évidemment un aspect touristique à
ça et, comme il y a un aspect touristique, si on veut que le tourisme
continue, il faut prendre les mesures nécessaires pour que la faune ne
soit pas entièrement détruite, qu'elle se perpétue.
Il y a, deuxièmement, au ministère de la Chasse et de la
Pêche, cet aspect très important et de plus en plus important des
loisirs. Dans une civilisation où les heures de travail - et c'est une
constatation que tout le monde est en mesure de faire - ont tendance à
diminuer, dans une civilisation où l'on parle déjà, pour
dans 4, 5, 6 ans ou 10 ans, d'une semaine de travail de 27 ou de 28 heures, M.
le Président, les loisirs deviennent un problème social ou du
moins à incidence sociale. C'est dans cette optique qu'on doit
considérer, je crois, je le dis respectueusement, une politique
de la chasse et de la pêche dans la province de Québec.
Il y a, dans certaines de nos municipalités, dans nos
comtés, des associations qui se sont fondées sur une base
purement volontaire, des associations qui, vivant très modestement des
contributions des ouvriers, des fils de cultivateurs, ont pu organiser leurs
membres pour en faire l'éducation au point de vue de la conservation de
cette richesse naturelle que constituent les poissons et les animaux.
M. le Président, dans certaines petites municipalités,
dans certaines régions, particulièrement dans la nôtre, il
s'est organisé des clubs de chasse et de pêche qui méritent
véritablement le support et l'encouragement du gouvernement. Ces
associations essaient d'améliorer les cours d'eau, de les enrichir afin
que, après les heures de travail, en été ou en saison
propice, leurs vacances annuelles, les ouvriers, par exemple, de la ville
d'Acton Vale, puissent aller se délasser d'une façon très
saine et d'une façon qui, évidemment, enrichit la
personnalité au lieu de l'appauvrir comme certains délassements
peuvent le faire.
Alors, je me demande quelle est l'attitude du ministre actuel
vis-à-vis de ces associations, qu'est-ce qu'il entend faire pour elles,
comment il va les aider à s'organiser et s'il a l'intention de leur
fournir des territoires ou d'enrichir les territoires qui sont à leur
portée, qui sont à une distance, je dirais, économique,
une distance qui permet à l'ouvrier de revenu modeste de
s'intéresser à ce sport, a ce délassement, à ce
loisir extrêmement sain et très recornmandable.
M. le Président, il faudra une politique dans ce
département. J'espère que le ministre, qui n'en a pas encore,
aura, après la présentation des mémoires, l'esprit de
synthèse nécessaire pour juger ce qu'il y a de bon et de moins
bon dans ces mémoires, et qu'il finira par établir, après
trois ans d'administration des libéraux, un programme et une politique,
ce qui semble manquer lamentablement au département de la Chasse et de
la Pêche, avec deux ministres, le député de Bonaventure et
le député de Matapédia qui n'y a fait que passer,
évidemment, qui n'y a fait qu'un salut, qu'une révérence
en passant. On peut faire bien des reproches au député de
Matapédia, mais on ne pourra jamais lui reprocher trop de choses quant
à la chasse et à la pêche pour le peu de temps qu'il y a
été.
Je ne voudrais pas critiquer en son absence le député de
Bonaventure, qui est bien occupé en Europe, selon les nouvelles qu'on
lit dans les journaux, et je ne voudrais pas non plus chicaner le ministre de
ne pas avoir, depuis le 3 avril, saisi toute l'affaire du département,
mais j'aurais aimé l'entendre nous parler de certains principes
démocratiques qui consistent, entre autres, à rendre accessibles
au plus grand nombre de citoyens ces facilités de loisirs et de chasse
et pêche.
M. Bertrand (Terrebonne): C'est exactement ça. Pas d'autre
erreur.
D'ailleurs, le département, l'an passé, a
présenté ses estimations. Le chef de l'Opposition les a
approuvées avec une grande candeur, ça allait bien; il a fait en
même temps un grand discours sur les mérites de celui qui a
dirigé le ministère de la Chasse et des Pêcheries pendant
une quinzaine d'années. Je ne viens pas, M. le Président,
blâmer les administrations précédentes. J'ai dit devant
cette Chambre que nous avions des projets; le chef de l'Opposition veut
peut-être les connaître trop vite. J'ai dit et je
répète que le Conseil du tourisme va siéger - ce n'est pas
tellement loin, c'est le mois prochain, dans moins de trois semaines - et
qu'à la fin de l'été, nous orienterons notre politique.
Comme il pouvait dire, au cours de la semaine dernière, qu'il donnait au
ministère une année complète pour présenter des
fruits et des preuves, je vais tout simplement lui dire cet après-midi
que les nouvelles qui lui parviendront au début de l'automne seront,
j'en suis convaincu, entièrement à sa satisfaction. Quand les
crédits de mon ministère viendront l'an prochain, eh bien, je
pourrai avouer que nous avons fait quelque chose en 1963 au profit non
seulement de la province dans son entier, mais encore de la population à
laquelle il se référait tantôt, population qui est avide de
chasse, qui est avide de pêche et en même temps de loisirs sains et
honnêtes.
M. Boudreau: M. le Président, je voudrais demander au ministre...
Il vient de nous annoncer qu'il y aura convocation des propriétaires de
clubs privés qui exposeront leurs mémoires, qui feront valoir
leurs droits et qui auront des chances tout de même de conserver ce
qu'ils ont déjà. Je voudrais savoir s'il y a des décisions
qui ont été prises, s'il y a déjà des clubs qui ont
été dépossédés et, si je lui dis ça,
c'est parce que, depuis six mois, je sais que, dans un club qui est
situé à peu près à 75 milles de Québec, il y
a des organisateurs du Parti libéral en train de s'organiser un camp,
assurés d'avance d'une décision favorable à leur
endroit.
M. Bertrand (Terrebonne): En train?Une voix: Ça ne se
peut pas.
M. Boudreau: Ah non, non pas pour y aller en train, on peut y aller en
auto, c'est
un endroit facilement accessible en auto.
M. Bertrand (Terrebonne): Si, nécessairement, il est trop
près des grand-routes... C'est une recommandation du Conseil du tourisme
en 1960, et nous allons le voir après les auditions publiques du mois
prochain, il y aura des territoires en bordure des grand-routes - et c'est
demandé par les grandes associations - qui devront revenir au grand
public pour des fins de chasse et de pêche.
M. Johnson: M. le Président, le ministre répond à
côté de la question.
Sur un territoire donné, connu, où il y a des
possibilités, j'imagine, de résidences, il se construit d'autres
installations par un groupe d'individus qui sont déjà
assurés, avant que la décision ne soit rendue, que la
décision leur sera favorable au point où ils investissent
déjà de l'argent. Les organisateurs libéraux sont
tellement sûrs d'avoir leur club qu'ils ont commencé à
construire le "club-house".
M. Hamel (Saint-Maurice): Ils se basent sur l'espérance.
M. Johnson: M. le Président, et c'est à côté
d'un autre club, sur le territoire d'un autre club.
M. Bertrand (Terrebonne): C'est un mot plus français que camping,
"club-house"?
M. Johnson: M. le Président, ça m'a l'air que ce sont les
seuls mots que comprend le ministre ou que veut admettre le ministre. Ils sont
en train de se construire une résidence, un camp, un campement; pas un
camping, un campement.
M. Bertrand (Terrebonne): Et ça pourrait être un camping
aussi.
M. Johnson: Un genre de dortoir, d'aménagement; ils sont
tellement sûrs, ils s'en vantent, ce sont des organisateurs
libéraux connus du député de Saint-Sauveur. Alors, on
demande au ministre: Est-ce qu'ils ont le droit d'anticiper de même?
M. Bertrand (Terrebonne): Est-ce qu'on pourrait nous donner des
détails?
M. Boudreau: Je reprends la parole du ministre qui me dit qu'il y aura
convocation; si, à ce moment-là, les gens que je connais n'ont
pas été convoqués, je lui donnerai les détails.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, les avis ont paru ce
matin dans les journaux que j'ai vus: La Gazette, Le Devoir et
Montréal-Matin. Ce sont des auditions publiques où toutes les
associations - c'est la raison pour laquelle tous les quotidiens ont
été employés pour ne faire aucune discrimination au point
de vue de l'annonce officielle de ces auditions publiques c'est
mentionné, les individus et les groupements sportifs, les associations
de chasse et de pêche seront entendus et il est indiqué dans cet
avis de convocation la façon dont doivent être envoyés les
mémoires au secrétaire du comité du tourisme.
M. Boudreau: D'accord. Je vais attendre ça pour ne pas nuire
à l'organisation qui est présentement installée, mais si
notre organisation est convoquée, elle se fera un devoir de se rendre
à l'invitation du ministre.
M. Bertrand (Terrebonne): Même les individus, et c'est
marqué dans l'avis, c'est inscrit dans l'avis. Parce que, pendant les
neuf auditions que nous avons tenues en 1960, à part les associations
qui présentaient des mémoires, il y avait des citoyens qui
venaient individuellement expliquer leur point de vue, et c'était admis
que...
M. Boudreau: Quand je parle de cette organisation, M. le ministre, je ne
parle pas d'une organisation de millionnaires, je parle d'ouvriers qui se sont
groupés pour avoir trois ou quatre lacs; ils ont formé un petit
club qui leur coûte bon marché, qui est facile d'accès et
ça serait un désastre de les en déposséder.
M. Mailloux: M. le Président, j'écoutais tout à
l'heure le chef de l'Opposition et je me demandais si celui-ci avait envie de
rire de tout le monde quand il prétendait représenter la majeure
partie des groupements sportifs qui désirent avoir accès aux
clubs de chasse et pêche.
Je me rappelle que, dans la période de 1956... Je ne sais pas si
M. Johnson se rappelle le ministre de la Chasse et de la Pêche de ce
temps. Certains organisateurs qui avaient eu le malheur d'affronter la machine
électorale de l'Union Nationale possédaient de vastes
investissements sur la rivière Malbaie ou dans d'autres territoires
organisés, et je me rappelle, quoique ces gens-là aient investi
au-delà de $10,000 chacun, qu'après la période
électorale de 1956, ils recevaient une lettre du ministère leur
disant qu'ils avaient le droit de regarder la nature sur la galerie de leur
camp. C'est tout ce qu'on leur laissait et les camps, depuis ce temps, n'ont
été rachetés par personne et ces mêmes gens ont
été complètement dépossédés. C'est de
cette manière-là que le ministère précédent
a agi chez nous où il y a au-delà de 300 clubs.
Tout à l'heure, le chef de l'Opposition disait également
son intention d'améliorer les
aménagements pour des groupes sportifs. Je suis pleinement
d'accord, mais je remarque que, depuis 15 ans, le syndicat touristique de mon
comté plaide pour avoir des installations à la rivière
Malbaie et à certains camps, et il s'est buté à chaque
année à un refus catégorique. Pour la première
fois, en 1963, d'après une demande, le ministère de la Chasse et
de la Pêche s'apprête à consentir un territoire, à
concéder un territoire de 7 milles à l'avantage de tout le public
qui fréquente nos hôtels. De plus, sur la même
rivière Malbaie, l'organisateur de celui qui m'a
précédé en Chambre a vendu une partie de ce territoire
pour la somme de $2,000, territoire appartenant à la province de
Québec et, si M. le chef de l'Opposition veut vérifier, il n'a
qu'à retracer le nom de J.-J. Simard, qui a vendu pour $2,000 une partie
de la rivière Malbaie à un abbé...
M. Hamel (Saint-Maurice): II a vendu une rivière?
M. Mailloux: A un abbé, oui, une partie de la rivière
Malbaie à un abbé de la région de
Chicoutimi-Lac-Saint-Jean. Et ce même organisateur, encore en 1963,
envoie près de 100 personnes par dimanche sur cette même
rivière, et ce à raison de $4 par tête. C'est de cette
manière que sont traités les gens chez nous.
M. Johnson: M. le Président, je ne voudrais pas tenir rigueur au
député parce que c'est l'une des premières fois, mais je
le trouve bien imprudent d'ouvrir la porte à ces choses-là. Je
serais très surpris d'apprendre, très peiné d'apprendre
que des gens qui avaient des droits, des permis sur certains territoires se
sont vu déposséder.
M. Mailloux: Complètement.
M. Johnson: M. le Président, s'ils ont construit sans avoir leur
bail, s'ils ont fait comme ces libéraux qui sont en train de construire
avant la décision du ministre, à même le territoire
d'autres personnes, il ne faudra pas être surpris s'ils n'ont...
M. Mailloux: Je demande pardon au chef de l'Opposition...
M. Johnson: ...pas été favorisés ensuite d'un
bail.
M. Mailloux: Je demande pardon au chef de l'Opposition, ils avaient des
baux.
M. Johnson: Mais je vais aller plus loin que ça; si tel est le
cas, si les gens ont été dépossédés
après avoir fait, de bonne foi, des investissements, eh bien, je serai
le premier à protester dans cette Chambre, que ce soit des rouges, des
bleus, des nationaux ou des gens du Crédit social; ça n'a pas de
bon sens et ce n'est pas une justification pour ce qui a été fait
après 1960 non plus.
M. Bertrand (Terrebonne): Avant, surtout avant.
M. Johnson: Après 1960, cela a été, M. le
Président, comme une traînée de poudre, cela a
été comme un feu de prairie; je connais un endroit où on a
pris prétexte d'une offense d'un invité d'un des membres du club
pour porter 16 plaintes contre le même homme et ses trois compagnons.
Ensuite, on a dit: Monsieur, vous êtes indigne d'avoir fait ça.
Puis on lui a fait perdre le club et on n'a pas payé les
investissements.
Une voix: Quel club?
M. Johnson: C'est ce que ça valait, M. le Président. C'est
ça, que ce soit d'un côté ou de l'autre.
M. Hamel (Saint-Maurice): Le gars s'est-il défendu?
M. Johnson: En 1963, ce n'est pas admissible, et vous n'aurez jamais de
ma part une approbation...
Une voix: Quel club?
M. Johnson: ...de telles moeurs, qu'elles viennent de n'importe qui, M.
le Président-Pardon?
M. Morissette: Nommez donc le club.
M. Johnson: Ah, vous en connaissez, des clubs!
Une voix: Nommez-le, nommez le nom.
M. Johnson: 16 plaintes pour un chevreuil.
M. Cadieux: Cela peut être grave...
M. Johnson: 16 plaintes pour un chevreuil.
M. Mailloux: M. le Président...
M. Johnson: M. le Président, est-ce qu'on tient absolument
à ce que j'épluche un autre membre bien connu de la
Fédération libérale?
M. Morissette: Donnez le nom du club. Une voix: Ils ont le droit de
vivre.
M. Johnson: M. le Président, on y reviendra sur les
crédits du Procureur général: 16 plaintes; 16 plaintes
pour un
chevreuil.
M. Cadieux: M. le Présdient, un point d'ordre, s'il vous
plaît. Le chef de l'Opposition parle toujours des membres de la
Fédération libérale. Ce n'est pas parce qu'ils sont
membres de la Fédération libérale ou de l'Association
libérale qu'ils n'ont pas le droit de faire des demandes, qu'ils n'ont
pas le droit d'aller à la pêche puis à la chasse.
M. Johnson: Bien, voyons donc!
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est entendu.
M. Cadieux: C'est même l'une de leurs plus belles qualités
que d'être membres de l'Association libérale.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Johnson: II a parfaitement raison, le député...
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est fini l'exclusion des...
M. Johnson: Ce n'est pas parce qu'ils sont membres de la
fédération qu'ils doivent être privés de cela. Mais
ce n'est pas parce qu'ils sont présidents de fédérations
libérales qu'ils doivent persécuter les adversaires comme ils le
font. C'est la le problème, M. le Président. Ils ne sont pas
chargés de la vocation de punir. Si cela s'est fait dans le
passé, ce n'est pas mieux, et j'attends quelqu'un qui viendra approuver
ces méthodes sous quelque régime que ce soit. Des plaintes, des
erreurs, des abus, il y en a eu dans le passé, il y en a dans le
régime actuel. Je n'en étais pas du tout à parler de ces
choses-là; je parlais d'une question de principe. Est-ce qu'on va tendre
à permettre au plus grand nombre possible l'accès à ces
choses-là? Il y a eu de grands efforts dans le passé. Je pense
que Mont-Albert, Mont-Louis, Fort Prevel, les rivières à saumon,
certains parcs, les aménagements améliorés dans le parc
des Laurentides, dans le parc de la Vérendrye sont autant de
témoins des efforts du passé pour rendre accessibles au plus
grand nombre, à un prix convenable, des facilités de chasse et de
pêche. Je demande tout simplement au ministre, sans qu'il soit besoin
d'attendre les mémoires, s'il a l'intention d'aller dans cette
direction. Il y a un aspect touristique, il y a un aspect de
préservation de la faune, tout le monde comprend cela; il y a aussi un
aspect démocratique à l'affaire et il y a une
préoccupation d'organiser les loisirs de la population ou de rendre
cette organisation possible.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, le chef de
l'Opposition a presque l'impression que, depuis deux ans et demi, il ne s'est
rien fait et qu'on doit tourner la page avant 1960 pour se rendre compte que
quelque chose avait alors été fait. Mais c'est drôle, tout
de même, que ce soit l'Office du tourisme, depuis deux ans et demi, qui,
avec son aménagement de camping, justement dans les endroits qu'il vient
de mentionner, alors qu'en 1959-1960, et je peux en parler en connaissance de
cause, le parc du Mont-Tremblant avait mis à sa disposition un montant
de $25,000... Avec l'ancien député, sous l'Union Nationale, en
dépit des demandes qui avaient été faites et constamment
répétées pour améliorer et pour ouvrir le parc du
Mont-Tremblant, rien n'avait été fait. C'est depuis deux ans et
demi que le parc du Mont-Tremblant est devenu le royaume par excellence du
camping. Je dis "camping", je ne dis pas campisme, je dis "camping"... C'est
devenu le royaume du camping. Je dirai tout simplement au chef de l'Opposition,
parce que je ne veux pas m'éterniser là-dessus, que je ne vois
pas que le ministère de la Chasse et de la Pêche ait fait mal
depuis deux ans. Il parle de question de principe, bien, je n'ai jamais entendu
au cours des dernières années que le ministère ait
dépossédé quelqu'un de ses droits sans lui avoir
payé une indemnité.
Non, non, "wait a minute", parce que dès que le
député de Saint-Sauveur voudra rentrer sur un terrain qui peut
être excessivement glissant...
M. Boudreau: Ah!...
M. Bertrand (Terrebonne): J'appartiens à une section du nord de
Montréal. J'ai visité nombre de clubs, au cours des 25
dernières années, dont les concessions n'avaient pas
été accordées par un régime libéral mais par
le gouvernement du temps. Je les ai visités souvent avec des
députés qui siégeaient de l'autre côté de la
Chambre et je sais de quelle façon souvent des territoires immenses
s'accordaient. Là n'est pas le jeu, c'est passé. Mais quand le
chef de l'Opposition nous demande nos objectifs, bien, je suis arrivé
depuis un mois, le ministère était là. Il était
administré. Il avait des chefs de services...
M. Johnson: Dans quel état était-il?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, M. le Président, je n'ai pas
à faire de commentaires.
M. Hamel (Saint-Maurice): En meilleur état qu'en 1960.
M. Cadieux: Très amélioré.
M. Bertrand (Terrebonne): ...justement sur la réflexion du chef
de l'Opposition, mais je dis que dans le grand contexte du nouveau
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, avec
l'hôtellerie et l'artisanat, les services doivent être
soudés ensemble et doivent avoir dans le grand ensemble leur prestige,
leur popularité auprès de la population. Et quand le chef de
l'Opposition parle d'objectifs, il est clair que nous en avons, des objectifs.
Il est clair qu'à l'heure actuelle nous avons plusieurs projets qui sont
sur le tapis, qui vont graduellement se matérialiser et que viendront
consacrer des représentations que nous allons obtenir des groupements
intéressés à la refonte de nos lois de chasse et de
pêche. Quand cela aura été fait, je l'ai dit au chef de
l'Opposition, les années passent vite, dans un an d'ici, j'aurai
à rendre compte de nouveau de l'administration d'un ministère que
je viens à peine de prendre et je pourrai indiquer à la Chambre
quelles sont les réalistions heureuses que nous avons accomplies au
Tourisme, à la Chasse et à la Pêche.
M. Boudreau: M. le Président, voulez-vous me permettre une
question au ministre, s'il vous plaît? Est-ce que les convocations
d'associations qu'il a l'intention de faire venir à mon bureau,
ça comprend les grosses associations qui ont des baux à long
terme avec le gouvernemnt, qui ont des locations qui durent depuis 50, 60 ans,
où il y a des centaines et des centaines de lacs? Ces associations sont
pour la plupart des associations américaines. On ne peuvait pas toucher
à ces territoires. Je pense que de ce côté-là il y a
eu un abus considérable qu'il serait temps de corriger s'il ne l'a pas
été.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, les avis sont clairs.
En 1960, c'était la même chose. Ces groupes ne viendront pas
siéger dans mon bureau. Ils siégeront ici à Québec,
dans la salle du comité des bills publics. Ils viendront là,
comme en 1960, pour tout un après-midi, toute une soirée, le
lendemain matin et le lendemain après-midi. Ce sont toutes les
associations de la région de Québec qui pourront se faire
entendre devant le Conseil du tourisme qui est composé de six membres
plus le ministre.
M. Boudreau: Ce n'est pas rien que la région de Québec,
monsieur.
M. Bertrand (Terrebonne): Non, non, il y a deux auditions à
Montréal. Mais les grandes associations au palier provincial pourront se
faire entendre et déposer leurs mémoires et les commenter, autant
aux réunions de Québec qu'aux réunions de Montréal.
C'est laissé à leur choix et à leur discrétion.
M. Boudreau: Ces gros clubs américains qui ont de grosses
organisations, qui ont construit des hôtels magnifiques, qui ont un
service extraordinaire, est-ce qu'ils seront convoqués eux aussi?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, mais c'est drôle, le
député de Saint-Sauveur me force à dire une chose...
M. Boudreau: Je les crois intouchables, c'est pour ça que j'en
parle au ministre.
M. Bertrand (Terrebonne): ...que je voudrais passer sous silence parce
que les informations que j'ai c'est que depuis 1960 il n'y a pas eu de grands
territoires accordés à des clubs composés en
majorité d'Américains. Ils ont été accordés
avant 1960.
M. Boudreau: J'ai dit tout à l'heure des...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, non, le député de
Saint-Sauveur semble faire un reproche, à l'heure actuelle. Mais je
dirai au député de Saint-Sauveur qu'il y aura probablement une
réglementation à cet effet, au courant de l'automne prochain. Et
quand j'ai dit tantôt que nous avions des objectifs, je comprends que le
chef de l'Opposition voudrait immédiatement que je donne devant la
Chambre mes projets. Non, non. J'ai besoin de les mûrir et d'y
penser.
M. Johnson: Ah bon!
M. Bertrand (Terrebonne): II me connaît depuis assez longtemps
pour savoir que quand j'entreprends quelque chose je l'entreprends avec
prudence et avec la certitude de conduire mes projets à bonne fin.
L'avis est simple. Il est dans le journal d'aujourd'hui...
M. Johnson: On a compris ça.
M. Bertrand (Terrebonne): ...le Conseil du tourisme avec toutes les
convocations. Et même plus que ça, je dirai au
député de Saint-Sauveur que toutes les associations sont
invitées...
M. Boudreau: Je n'ai pas de club. Je ne fais pas partie d'un club.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est son devoir d'aller défendre ses
amis...
M. Johnson: M. le Président, le député de
Saint-Sauveur vient de le dire, mais pas assez fort, personne ne l'a compris.
Il n'a pas de club; il n'est pas membre d'un club. M. le Président, le
ministre disait: Le chef de l'Opposition me connaît assez pour savoir que
lorsque j'entreprends quelque chose, je
suis préparé, je vais au bout. Oui, je le connais assez
pour savoir qu'avant de poser un principe il fait d'avance les exceptions pour
ses amis. Et je vous le prouve, M. le Président.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ce n'est pas sûr.
M. Johnson: Dans un journal bien connu, le Dimanche-Matin du 5 mai, on
lit ceci: "Québec a encore donné des permis aux clubs de chasse
et de pêche". Et là, on a une belle photo du ministre. J'ai dit
une bonne photo du ministre ou une belle photo du ministre...
M. Cadieux: Ou une photo du beau ministre!
M. Johnson: Non, non... "L'espoir qu'avaient fait surgir les
libéraux que le nombre des lacs et territoires de chasse
réservés à des clubs privés et souvent à des
étrangers serait diminué semble s'être envolé...
M. Bertrand (Terrebonne): "Semble... semble..."
M. Johnson: ...et les pauvres Québecois n'auront pas encore cette
année d'endroits où aller pratiquer leur sport favori." Il faut
attendre l'enquête. Les associations vont siéger...
M. Bertrand (Terrebonne): "Semble... semble"...
M. Johnson: L'avis a été publié dans les journaux
ce matin. "C'est ainsi que l'honorable Lionel Bertrand, ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, a révélé ces jours
derniers qu'il avait donné des instructions pour que tous les permis
accordés à des clubs privés de pêche dans le parc du
Mont-Tremblant fussent sans délai renouvelés." Si la nouvelle est
exacte, tous les permis au Mont-Tremblant, dans le comté du ministre
lui-même, qui veut servir ses amis...
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, un point d'ordre, s'il
vous plaît. D'abord, le parc du Mont-Tremblant n'est pas dans
Terrebonne...
M. Johnson: Mais il n'est pas loin... M. le Président, on sait
bien ce que c'est; les libéraux depuis qu'ils sont au pouvoir ne
prennent pas seulement leurs comtés mais les comtés qui sont
représentés par les députés de l'Union Nationale et
ils appellent ça "nos territoires" les territoires de chasse et de
pêche.
Une voix: ...de la province.
M. Johnson: Ils tuent tous les nationaux qui passent et bourrent tous
les libéraux qui y vivent. Et ça, c'est le territoire
étendu; l'extension juridique de l'influence du ministre s'étend,
englobe le Mont-Tremblant, que je sais être dans un autre comté,
M. le Président.
M. Hamel (Saint-Maurice): M. le ministre couvre toute la province.
M. Johnson: Mais, M. le Président, puisqu'il est ministre, le
député de Terrebonne, les associations de tourisme, les gros
hommes d'affaires, les clubs, tous les gens intéressés à
ces clubs savent où s'adresser. L'honorable Lionel Bertrand, si la
nouvelle est exacte, aurait donné des instructions pour que tous les
permis accordés à des clubs privés de pêche dans le
parc du Mont-Tremblant fussent sans délai renouvelés. M. le
Président, je demande au ministre s'il est exact qu'il a donné
instructions pour que tous les permis des clubs au parc du Mont-Tremblant
fussent, sans délai, renouvelés?
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, l'affaire est bien
simple. Le département, le ministère de la Chasse et des
Pêcheries a renouvelé, au cours des mois d'hiver, graduellement,
sur une base annuelle depuis 1960, la majorité des territoires
privés et des clubs privés de la province. Ce qui est
arrivé ailleurs dans la province est arrivé également pour
le parc du Mont-Tremblant.
Dans le parc du Mont-Tremblant - je vois que le chef de l'Opposition ne
connaît pas le territoire, c'est dommage - il y a des territoires
privés qui remontent...
M. Johnson: Ce n'est pas ouvert au public, je ne peux pas le
connaître.
M. Bertrand (Terrebonne): Non, non, il y a là des territoires...
C'est un parc qui est pas mal considérable.
M. Johnson: Je ne suis membre d'aucun club.
M. Bertrand (Terrebonne): Que le chef de l'Opposition cesse de piailler,
M. le Président, qu'il me laisse donner au moins mon explication. Il y a
dans le parc du Mont-Tremblant à peu près 38, 35 ou 36 baux qui
sont pour des territoires privés. Or, depuis 1960, ça a
été défini d'une façon bien spécifique, les
baux sont renouvelés sur une période d'un an. Voici la raison
pour laquelle ils sont renouvelés sur une période d'un an. C'est
que, dans le parc du Mont-Tremblant, il y a actuellement des
développements pour le camping. Il y a actuellement des projets
qui permettront à une route de se continuer jusque fort avant
à l'intérieur du parc, de faire un large contour et de continuer
vers Saint-Donat pour établir un circuit entier.
Or, de chaque côté et en bordure des limites du parc, il y
a des territoires privés au nombre de 36 ou de 38, je l'ai dit
tantôt. Ce qui est curieux dans tout ça, c'est que non seulement
ces baux n'ont pas été annulés, mais que les clubs qui
existent dans le parc du Mont-Tremblant sont tous des clubs qui ont obtenu
avant 1960 des baux de l'administration nationale, et le chef de l'Opposition
ne connaît pas le territoire? Je l'ai parcouru en entier, il n'y a pas de
clubs que je ne connaisse pas dans ce territoire et ce sont tous des clubs qui
ont été accordés depuis 1915, 1920, 1925, parce que, dans
ce temps-là, on pouvait louer du ministère de la colonisation. Ce
sont tous des clubs qui ont été accordés avant 1960 et
à toutes les années, 1961, 1962, le ministère de la Chasse
et des Pêcheries a renouvelé les baux sur une base annuelle, au
cas où le département aurait eu besoin du territoire
occupé présentement par un club privé pour les projets que
le gouvernement caressait. C'est la même situation qui a existé
cette année. Ce n'est pas parce que le parc du Mont-Tremblant est
près du comté de Terrebonne qu'il y a eu une différence,
c'est tout simplement la continuation de la politique des dernières
années. Mais si, l'an prochain, nous avons besoin de certains
territoires présentement occupés par des clubs privés pour
élargir, pour continuer des routes à l'intérieur du parc,
pour aménager des campings additionnels, nécessairement, nous
aviserons ces clubs que leurs baux ne seront pas renouvelés. Et depuis
1960, il y a une mention sur chacun des baux, avisant les autorités de
ce territoire privé qu'elles n'ont pas l'autorisation d'ajouter aux
constructions déjà existantes sur le territoire qu'elles
occupent.
M. Bellemare: M. le Président, je voudrais demander à
l'honorable ministre s'il pourrait nous donner une valeur approximative de ce
que va rapporter le nouvel arrêté en conseil passé le 12
février 1963, concernant la location des clubs de chasse et de
pêche.
M. Bertrand (Terrebonne):
Nécessairement, l'arrêté en conseil dont il est
question ne vient en vigueur qu'en 1964, ce n'est pas pour 1963. Il devient
effectif le 1er janvier 1964.
Selon les statistiques que nous avons pour 1961, les inspections ont
rapporté une somme de $24,000; les droits de pêche $322,000 -
j'élimine les centaines et les cents - la chasse $294,000, et la
superficie des territoires occupés comprend 24,131 milles carrés.
Maintenant, il est peut-être encore trop tôt. pour évaluer
ce que ça pourrait représenter. Pour les territoires dont la
superficie est très vaste, il arrivera, dans bien des cas, que le taux
de 1964 sera dans une proportion de 75% à 80% plus élevé
que celui de 1963.
M. Bellemare: Je remercie l'honorable ministre. J'ai constaté,
dans un article publié à la suite de la conférence de
presse de l'honorable ministre précédent, le député
de Matapédia, qu'il disait que ce nouveau tarif, cette nouvelle location
des territoires de chasse et de pêche devait rapporter $1,000,000 de plus
par année au ministère.
M. Bertrand (Terrebonne): Non, le chiffre était peut-être
approximatif.
M. Bellemare: II a dit que c'est de $600,000 à $1,000,000 que va
nous rapporter annuellement ce nouveau tarif concernant...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, je crois que le minimum serait exact.
M. Bellemare: Comment?
M. Bertrand (Terrebonne): Je crois que c'est le minimum
mentionné, $600,000 - de $550,000 à $600,000 - de plus. Mais
ça, nécessairement, ce n'est pas calculé sur la grandeur
actuelle des clubs et c'est précisément là où, avec
les nouveaux taux, il y a divers clubs privés qui nous demandent, qui
nous demanderont de réduire leur territoire.
M. Bellemare: Mais le ministre nous assure que cet arrêté
en conseil ne sera pas en vigueur avant le 1er janvier 1964. Maintenant, parce
qu'au début je voyais que le ministre faisait tout à l'heure un
reproche à ceux qui avaient loué des clubs, des immenses clubs,
je dirais a l'honorable ministre que s'il révise les dates... J'ai fait
partie de la Fédération des clubs de chasse et de pêche
pendant des années et j'ai constaté que la date de
l'émission de certaines locations de clubs, les plus vastes, comme le
Saint-Bernard Casting Club, remonte à 1918 et 1920. C'était
plusieurs années avant l'Union Nationale et les détenteurs de
plusieurs grands baux le sont depuis 1930 et 1932, bien avant l'Union
Nationale.
M. Bertrand (Terrebonne): Et vous ne les avez pas changés par la
suite.
M. Bellemare: Je dirai à l'honorable ministre que s'il veut le
demander à son voisin de gauche, il est au courant qu'on a
séparé plusieurs grands clubs, en particulier le Saint-Bernard
Casting Club, qu'on a divisé en plusieurs sections et dont on a fait
bénéficier plusieurs organismes. Il y en a plusieurs
autres, en particulier dans la Mauricie que je connais personnellement. Le
ministre précédent, l'honorable député de
Gaspé-Sud, avait fait consentir à ces associations puissantes de
céder plusieurs lacs, de les sectionner. Si je reviens à cet
argument, c'est que le premier argument donné dans l'arrêté
ministériel du 12 février 1963 est éloquent. Il dit:
"attendu que, d'une part, la politique de location de territoires de chasse et
de pêche à des particuliers s'est démontrée
très efficace comme mesure de protection du poisson et du gibier."
L'honorable ministre du Travail, le député de Saint-Maurice,
disait dans une conférence de presse que c'était louable,
certains clubs de chasse et de pêche... Il disait cela le 15 mai 1961,
précisant cependant que les propriétaires de clubs avaient
accompli un magnifique travail et que c'était grâce à eux
si la forêt a été protégée, si les lacs
foisonnent aujourd'hui de poissons. 3e dis que c'est une politique sage, et je
pense que c'est une politique qui devrait se continuer, d'avoir des
détenteurs responsables de baux. Qu'on augmente le nombre de ceux qui
doivent participer dans certains clubs, je suis d'accord. Parce que je pense
que plus un territoire est grand, plus il y a de facilités et
d'accommodations.
Maintenant, je poserais à l'honorable ministre une question, s'il
veut bien me la permettre. Le député de Saint-Maurice a
annoncé, au nom du ministère, l'établissement d'un parc
régional dans la Mauricie. A cette occasion, il a dit que ça
couvrirait une superficie d'environ 1000 milles carrés.
M. Hamel (Saint-Maurice): 135 milles carrés.
M. Bellemare: J'avais ici 1000 milles carrés, le journal l'a mal
reproduit alors... C'est la Presse, la grosse presse.
Je voudrais demander à l'honorable ministre - parce qu'il est
question d'avoir transigé avec certains individus bona fide, d'avoir pu
obtenir des facilités de rachat -s'il peut nous dire si dans ce parc
régional qui s'étend à partir de la Mattawin en montant,
il y a plusieurs clubs qui ont été expropriés.
M. Bertrand (Terrebonne): D'abord, je dirai tout simplement au
député de Champlain, sur les remarques qu'il a faites avant de me
poser cette question, que nous accordons d'emblée - c'était
précisément ce que j'ai exposé au cours de
l'après-midi, et que le chef de l'Opposition faisait mine de ne pas
accepter - une nouvelle réserve de chasse et de pêche, justement
dans le territoire dont parle le député de Champlain. Il s'agit
d'une superficie de 131 milles carrés et un arrêté en
conseil a été approuvé. Une réserve de chasse et de
pêche a été créée, qui est située dans
les cantons Baril, Normand, Polette et les seigneuries de Batiscan,
Cap-de-la-Madeleine et une partie de la Mattawin.
Maintenant, le locataire de ce territoire était autrefois le club
Laurentien qui groupait autant de membres américains que canadiens. La
partie dont il est question, soit les 131 milles, a été
cédée au ministère après des pourparlers officiels
qui ont été entamés et poursuivis l'automne dernier,
spécialement pour créer cette réserve au profit du public
sportif pêcheur de la Mauricie. Le territoire est connu soit sous le nom
de Réserve de chasse et de pêche Saint-Maurice ou l'Association de
chasse et de pêche du Saint-Maurice Inc. Il obtiendra ou a obtenu un
permis d'exploitation pour y recevoir le grand public. Dans mon
ministère, on m'a fait remarquer récemment que c'était la
seconde réserve de chasse et de pêche créée par le
ministère depuis deux ans et demi, réserve qui est sous le
contrôle d'une association régionale. Il y en a une autre qui est
celle de la réserve de Raie-Comeau -Hauterive qui existe depuis
déjà deux ans et dont le succès dépasse toutes les
prévisions.
Si je ne fais pas erreur, parce que cette décision a
été prise avant mon arrivée au ministère,
l'Association de chasse et de pêche de Saint-Maurice sera
considérée en fait comme une organisation licenciée,
c'est-à-dire "outfitter" - j'aimerais bien qu'on puisse, un jour,
trouver un mot qui pourrait être la traduction éclatante de ce mot
de "outfitter" - qui aura des règlements qui devront être
approuvés par le ministère et qui ensuite recevra des gens pour
pêcher, pour chasser, pour circuler ou séjourner dans la
réserve, selon les conditions qui auront été
établies, conditions qui devront être au préalable,
cependant, approuvées par le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
M. Hanley: Mr President, I am very pleased. I would like to express an
opinion concerning this argument which we are discussing on Tourism. I have
been very much interested in tourism, I have been assigned, in the early 40's
for about 15 years, by the late Camilien Houde, to receive convention delegates
from all over the United States and Europe, with a minimum of three nights per
week, in order to promote tourism, not only for the city of Montreal but for
the province of Quebec. Mr President, I am sure that you will agree, in the
early forties, the Laurentian Mountain area did not have the tremendous
expansion and development concerning the attractions for tourists as we have
today. Montreal was promoting tourism for the entire province and recommending
the City of Quebec. I am
very happy and pleased today that the City of Quebec, is, 1 think, one
of the top tourist centers on the continent. I am leading to something 1 would
like to bring to the attention of this Parliament. In all of my years
associated with the promotion of tourism for the City of Montreal, I have never
had the opportunity of witnessing such an attractive appeal to tourists of the
United States than the attractions that were displayed by the present
Department of Tourism at the Capitol Theater on February 21st, 1963: the
illustration of Quebec's Sport Pageant, the artisanat displays of Port-Joli,
the salmon fishing in Gaspé and the title of the commentary by Al Allan.
It was outstanding when he described the Province of Quebec as the world's
second largest French country, when in that film we had an opportunity of
viewing 200 square miles of snow covered hills of the Laurentians and elsewhere
in Quebec, 200 square miles unmatched anywhere in the world. Within that same
appeal to other countries for tourist business, for Quebec, we had the scenes
of Quebec, we had the opportunity of viewing the scenes of the Quebec Carnival
which displayed, in my mind, beauty, religion, gaiety and it was, in my
opinion, a colourful instrument of understanding. Mr President, the summer
scenes of Quebec city and Gaspé were certainly a credit to our Province
and I would like to take this opportunity of commending the Minister of the
Department of Tourism concerning this tremendous attraction that we were
invited to witness during the month of February.
Now, what I am leading to and I would like to bring to the attention of
this Department is that - it is my opinion - when the briefs are submitted in
Quebec, in Montreal, they may be submitted by very important, influential
groups who are interested in private fishing or hunting rights within the
province. The Leader of the Opposition mentioned the point that, during the
next ten years, because of this monstrous expansion of automation, our work
week will mostly be reduced to around 30 hours which will create the problem of
recreation for the residents of our own province. I think that the province and
the larger cities will have to provide more recreational attractions and
facilities because of so much leisure time. Again, with this tremendous
attraction that we witnessed during February as displayed by the Provincial
government of Tourism, I am sure that you should expect a tremendous number of
visitors from outside Quebec concerning fishing, hunting, etc. Now, the City of
Montreal has had the experience of taking over the restaurants of
Ste-Hélène Island, the Mont-Royal Beaver Lake, the zoological
area of Parc Lafontaine for the best interest of the masses. From the time the
City of
Montreal acquired such services, we feel that we are given more services
at better prices and better services to our visitors. Therefore, M. President,
in closing I would ask the Department to be very cautious because I believe in
the future the Department of Tourism of the Provincial government should
establish more public fishing resorts other that private so that you may have
the facilities to serve the thousands of additional tourists that will visit
the province of Quebec during the next ten years. All of the fishing lakes, the
lakes of fishing areas, of hunting areas of our province will be leased by
private clubs and that may create a problem concerning the visitors which you
are inviting. In closing, I feel that it would be in the best interest of the
province of Quebec if our government establish public facilities more than the
private facilities and the number of private clubs which you have within the
province today. Thank.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté.
M. Bellemare: M. le Président, je voudrais renouveler ici au
ministre l'appel fort pathétique de tous les clubs de chasse et de
pêche qui demandaient, lors de leur dernière réunion, la
facilité pour le peuple en général d'avoir accès
aux rivières et aux lacs, surtout à ceux qui sont le plus
près des cités. Je me souviens de la sortie qu'avait faite en
Chambre, en 1960, l'honorable député de Saint-Maurice pour
demander au gouvernement de leur donner l'avantage au moins d'avoir les 5
milles qui sont alentour des grandes villes et d'empêcher que ces 5
milles ne soient loués à des individus ou à des
groupes.
Maintenant, M. le Président, je ne sais pas si ç'a
été la politique suivie par le ministère, cet appel
pathétique que faisait le député de Saint-Maurice au
gouvernement précédent, mais on retrouve depuis quelques mois une
association de chasse et de pêche dans la province qui a fait des
revendications assez sévères au ministère concernant la
réserve Horton. Le ministre doit savoir de quoi je veux parler; c'est
celle de Rimouski. Il y a eu, de la part de la ville de Rimouski, une
résolution officielle, et des démarches ont été
faites auprès du ministère de la Chasse et de la Pêche pour
demander que cette réserve Horton soit rendue publique pour que puissent
en bénéficier tous les gens de Rimouski et des alentours, et j'ai
constaté que, comme le conseil municipal le dit dans sa lettre, la
réponse n'est pas venue. Je serais heureux de connaître
aujourd'hui, de la part du nouveau ministre, ce qu'il entend faire afin de
rendre justice au conseil de Rimouski qui, dernièrement encore,
protestait et suggérait sept grands moyens pour régler le
problème du tourisme
dans sa région et pour rendre service aussi aux résidents
de la ville de Rimouski.
La ville suggère au gouvernement de mettre à la
disposition du public, pour fins de chasse et de pêche, les grandes
étendues de terre de la couronne et les nombreux lacs non encore
loués dans les comtés de Rimouski, Témiscouata,
Matapédia et Matane. Le conseil de Rimouski donne au ministre la liste
de certains noms de lacs qui pourraient être mis à la disposition
des résidents de Rimouski et des alentours et il demande aussi au
gouvernement de donner la préférence de la réserve Horton
aux gens de Rimouski. 3e serais très heureux d'entendre le ministre me
dire s'il a donné suite à cette demande ou s'il a
été mis au courant de cette situation pour les gens du
Bas-du-Fleuve.
M. Bertrand (Terrebonne):
Nécessairement, M. le Président, le député
de Champlain me pose une question directe sur un cas spécifiquement bien
désigné.
M. Bellemare: Demain, demain.
M. Bertrand (Terrebonne): Non, c'est parce que j'ai devant moi un
rapport sur les réserves. J'ai quelques notes sur la réserve
Horton, qui est située à 50 milles au sud de la ville de
Rimouski.
M. Bellemare: Si le ministre me le permet, M. le Président...
M. Bertrand (Terrebonne): Est-ce que c'est ça?
M. Bellemare: Oui, c'est ça. Juste un instant. Le ministre
pourrait peut-être avoir le dossier plus spécifiquement demain ou
bien à une autre séance et me donner véritablement la
réponse qu'il aura faite au Conseil des ministres.
M. Bertrand (Terrebonne): Eh bien, je ne sais pas la réponse que
j'ai faite.
M. Bellemare: Pas vous, mais vos prédécesseurs.
M. Bertrand (Terrebonne): Je sais que l'an passé, d'après
quelques notes que j'ai ici, la superficie de cette réserve, qui
était de 22 milles carrés, était portée à
310 milles carrés. Aujourd'hui, c'est une réserve qui est sous le
contrôle gouvernemental et puis l'agrandissement, eh bien, il devait se
faire par l'expropriation de 22 clubs privés.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre voudrait me donner la date qu'il
cite de l'agrandissement?
M. Bertrand (Terrebonne): A la fin de janvier 1963. Non, en 1962, le 20
février, l'arrêté en conseil...
M. Bellemare: En février 1962?
M. Bertrand (Terrebonne): En février 1962, l'arrêté
en conseil 294.
M. Bellemare: Eh bien, M. le Président, il y a quelque chose qui
ne marche pas parce que la lettre du conseil est du 21 mars 1962. Il y a
quelque chose qui ne va pas. La lettre du conseil ici est du 21 mars 1962.
M. Bertrand (Terrebonne): Non. Il peut s'être produit -
l'honorable député de Champlain sait certainement à quoi
s'en tenir - que l'arrêté en conseil n'avait pas été
encore officiellement publié dans la Gazette officielle à ce
moment-là.
M. Bellemare: Si, si, si c'est le 31 janvier.
M. Bertrand (Terrebonne): Le 20 février 1962,
l'arrêté en conseil a été passé. Et on sait
que, des fois, ça prend deux ou trois semaines avant que
l'arrêté en conseil soit publié dans la Gazette
officielle.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre pourrait me dire si, oui ou non,
ça a été fait?
M. Bertrand (Terrebonne): Bien, oui ou non! Là, il me pose une
question, oui ou non, sur un problème qu'il connaît. Moi, j'ai
simplement quelques notes sur la réserve Horton, mais je sais que c'est
marqué ici que, le 20 février 1962, l'arrêté en
conseil no 294 décrète l'agrandissement de la réserve
Horton. Sa superficie de 22 milles carrés est portée à 310
milles carrés et l'agrandissement doit se faire par l'expropriation de
22 clubs privés. Comme le coût de la transaction s'avérait
prohibitif, il a été décidé que l'opération
récupération se ferait sur un certain nombre d'années.
Toutefois, au cours de l'automne 1962, le service d'épargne, pour jeter
les bases de cet agrandissement, se portait acquéreur, au coût de
$35,300, des clubs Carrier, Corvette, Dessaults, Vieil Blanc et d'une partie du
club d'Amour, en tout 22 chalets et 63 milles carrés de territoire.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté?
Service de l'aménagement de la faune
Article 2, Service de l'aménagement de la faune.
M. Johnson: Qui est le chef du Service de l'aménagement de la
faune?
M. Bertrand (Terrebonne): Le Dr
Lemieux. Je l'ai dit au début de mes remarques.
M. Johnson: Son prénom?
M. Bertrand (Terrebonne): Louis. M. Louis Lemieux.
M. Johnson: En quoi ça consiste, l'aménagement de la faune
par rapport au service de la protection de la faune?
M. Bertrand (Terrebonne): II a nécessairement à voir
à la direction d'un personnel scientifique qui s'occupe de
l'aménagement de la faune, qui est en charge d'un district
d'aménagement, qui a la direction des stations piscicoles, qui s'occupe
aussi de la protection, du contrôle des prédateurs et de
l'aménagement des territoires, comme je l'ai dit tantôt en parlant
des districts d'aménagement pour la protection de la faune.
M. Johnson: II y a une diminution de crédits assez
considérable à certains postes ou sous-postes.
M. Bertrand (Terrebonne):
Nécessairement ici, dans la protection de la faune, vous avez une
augmentation en 1963-1964 par rapport à 1962-1963. C'est une
augmentation qui n'est pas très considérable.
M. Johnson: Non, il y a une diminution.
M. Bertrand (Terrebonne): Au service de la faune? Non, à
l'aménagement de la faune.
M. Bellernare: $6000.
M. Bertrand (Terrebonne): Ah bien, comme je l'ai expliqué
tantôt et comme je l'ai expliqué la semaine dernière, il y
a, au point de vue de l'aménagement, des stations piscicoles et il en
existe aussi dans la section des pêcheries maritimes. Or, il est fort
possible qu'à l'heure actuelle un montant assez considérable ait
été transféré à ce département qui
relève maintenant du ministère de l'Industrie et du Commerce et
il est fort possible que nous ayons à réviser ce chiffre, comme
je l'ai mentionné la semaine dernière, et peut-être
à demander certains crédits additionnels lors d'un budget
supplémentaire.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Article 2, adopté. Article 3?
M. Johnson: Un instant, là, article 3.
Service de la protection de la faune
M. Bédard (président du comité des subsides):
Service de la protection.
M. Johnson: C'est M. Duguay qui est le chef
M. Bertrand (Terrebonne): M. Jean Duguay, oui, chef du Service de la
protection.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Article 3, adopté?
Une voix: Non, non.
M. Allard: Est-ce que le ministre pourrait me dire s'il y a un
nommé Alcide Poulin, de Tring-Jonction, qui aurait été
engagé soit comme garde-chasse ou aide-garde-chasse au
ministère?
M. Bertrand (Terrebonne): D'après les informations qu'on me
donne, il aurait été embauché comme aide-garde-chasse.
M. Allard: Est-ce qu'il a travaillé effectivement pour le
ministère?
M. Bertrand (Terrebonne): Pardon? Bien, là, je n'ai pas la liste
de chacun des employés avec leurs recommandations, ni temporaires, ni
permanentes, alors... Pardon?
M. Johnson: Est-ce qu'il travaille encore?
M. Bertrand (Terrebonne): Je n'ai pas ces détails-là ici.
Nécessairement, je ne connais pas tous les gardes-chasse ou les
gardes-pêche. On a 327 gardes-chasse et gardes-pêche; maintenant,
si l'honorable député veut avoir le renseignement, je peux le lui
transmettre demain, sous pli individuel. Quel est le premier nom?
M. Allard: Alcide.
M. Bertrand (Terrebonne): Alcide?
M. Allard: Alcide Poulin, Tring-Jonction.
M. Bertrand (Terrebonne): Avec son adresse?
M. Allard: Tring-Jonction.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Article 3, adopté?
M. Johnson: Combien? 321, a dit le ministre?
M. Bertrand (Terrebonne): 327 gardes-chasse et gardes-pêche.
M. Johnson: Est-ce qu'on a fini de mettre dehors tous ceux qui
étaient de l'ancien régime?
M. Bertrand (Terrebonne): Ah non! On les garde tous, on les a tous
gardés.
M. Johnson: II y en a combien de nouveaux, depuis un an?
Une voix: Pas beaucoup.
M. Johnson: Est-ce que la vengeance s'estompe sur certains
députés, comme le député d'Arthabaska? On est plus
large, plus magnanime d'avoir gagné une deuxième fois?
M. Bertrand (Terrebonne): Pour satisfaire le chef de l'Opposition,
à la question qu'il vient de poser, je pourrai lui donner les
détails pour l'année fiscale de 1962-1963. Là, je parle du
nombre de départs, des motifs de départ, des engagements
temporaires terminés: 4 gardes-chasse et gardes-pêche, 18
gardiens, 22 qui sont partis à la fin de la saison. Destitutions en
vertu de l'article 30, soit pour incompétence, 1 garde-chasse, 1
garde-chasse et garde-pêche; destitutions en vertu de l'article 60: 6.
Cause de décès: 2 gardes-chasse ou gardes-pêche et 2
gardiens, pour un total de 4. Démissions: 2 gardes-chasse ou
gardes-pêche et 1 gardien, pour un total de 3. A la retraite: 2
gardes-chasse ou gardes-pêche. Engagement terminé a cause de
l'âge: 1. Ce qui fait le nombre suivant de départs temporaires ou
pour d'autres raisons au cours de l'année fiscale 1962-1963: 18
départs de gardes-chasse et gardes-pêche et 22 gardiens, pour un
total de 40 temporaires ou permanents.
M. Hanley: Mr President, article no 3, I hope that this wild-life
protection service does not include the territory of Montreal, because the
authorities of Montreal are now trying to discourage the wild-life protection
service. So this eliminates the Island of Montreal?
M. Bertrand (Terrebonne): Montreal is included.
M. Hanley: Yes, the authorities of Montreal are trying to discourage now
the wild-life protection service.
Une voix: Wild-life?
M. Bertrand (Terrebonne): In the district of Montreal, for the benefit
of the member for Sainte-Anne, there are 58 employees there, as gardians, as
game- wardens; 58 for the district of Montreal.
M. Johnson: ... le parc du mont Royal?
M. Bertrand (Terrebonne): On me dit que la réponse est
négative.
M. Johnson: Alors, je pense que le député de Sainte-Anne
n'emploie pas le mot "wild-life" dans le même sens que le ministre.
M. Bertrand (Terrebonne): Ah bien, c'est peut-être des "birds
sanctuary", ça, something like that, I do not know.
M. Johnson: Evidemment, on sait que le ministre affectionne les mots
anglais.
M. Hanley: A Montréal, l'administration n'aime pas ça, le
"wild-life protection service".
M. Johnson: En anglais, il faut mettre l'accent sur "protection".
M. le Président, est-ce qu'on a encore des gardes-chasse
auxiliaires? Je vois qu'on en a engagé, on en a remis. Est-ce qu'on a
encore des gardes-chasse auxiliaires?
M. Bertrand (Terrebonne): Les informations que j'ai sont qu'il y en a,
à certaines périodes de l'année, dont l'engagement est
temporaire, c'est-à-dire des fois pour une période de quelques
semaines ou pour quelques mois. C'est le cas, par exemple, de quelqu'un dont on
me mentionnait le nom récemment et qui, l'an dernier,
spécifiquement, avait été embauché comme
garde-chasse temporaire pour une période de 5 semaines, au nord de
Saint-Jérôme. Autrefois, il y avait là un garde-chasse, qui
n'a pas été remplacé, mais la population des chasseurs
demandait instamment un bureau à Saint-Jérôme ou le long de
la route 11 pour pouvoir obtenir les renseignements nécessaires et les
permis appropriés.
M. Johnson: Le poste lui-même n'est pas aboli, il y a encore des
aides. Il y en a combien, cette saison-ci?
M. Bertrand (Terrebonne): II y en a encore, mais pas beaucoup.
M. Johnson: Pas beaucoup... On les engage une, deux ou trois semaines,
quatre semaines avant les élections, là, au mois de
novembre...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, M. Duplessis disait: II y en a beaucoup.
Il y en avait beaucoup, c'est pour ça...
M. Johnson: Attention, attention! On en
a engagé combien au mois de septembre?
M. Bertrand (Terrebonne): En tout cas, on ne peut pas en avoir plus de
327, c'est le total des gardes-chasse et des gardes-pêche. Et
là-dessus...
M. Johnson: Ça, c'est le nombre total à l'heure qu'il est.
Mais, pendant la période électorale, on n'a pas gonflé un
peu ce nombre-là?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, non. Au 1er avril 1963, ce n'est pas
tellement long, ça.
M. Johnson: Je comprends, mais...
M. Bertrand (Missisquoi): Bon, c'est au 1er avril 1963. Je pense que
c'est pas mal à jour...
M. Johnson: Combien y en avait-il au mois de septembre 1962, au 1er
octobre 1962?
M. Bertrand (Terrebonne): Bien, 1962, ça je ne l'ai pas
là. Le chef de l'Opposition ne me demande pas de revenir avant 1960?
M. Johnson: Alors, je n'ai pas de réponse à ma question.
Je poserai une question écrite.
M. Bertrand (Terrebonne): Au 1er avril 1963, c'est simple, il y avait 23
inspecteurs, 16 sous-inspecteurs, 196 gardes-chasse et gardes-pêche et,
ensuite, il y avait 92 gardiens de parcs pour un total de 327.
Nécessairement, il ne peut pas y en avoir une quantité
énorme. Si une question est posée ou si le chef de l'Opposition
tient à obtenir le renseignement, on pourra le lui faire tenir par
lettre ou il posera une question au feuilleton de la Chambre et obtiendra
réponse.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté?
M. Johnson: M. le Président, non, ce ne sera pas long. Il y a
juste des... Je vois, à location d'avions pour patrouilles, $100,000.
Ça comprend les locations d'avions pour la distribution gratuite des
boulettes de viande empoisonnée?
M. Bertrand (Terrebonne): Quelle serait la question du chef de
l'Opposition?
M. Johnson: Est-ce que le maire de Sainte-Anne-du-Lac, qui a reçu
une belle promesse du ministre des Affaires municipales pendant les
élections, a eu des contrats l'année dernière?
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, cette patrouille
d'hiver est organisée spécialement pour la protection du gibier,
et l'exercice financier s'est terminé le 31 mars. Le ministère de
la Chasse et des Pêcheries, dans le temps, a dépensé une
somme globale de $100,000. C'est pour assurer la protection du gibier au moyen
de patrouilles aériennes, lesquelles ont totalisé 1809 heures et
16 minutes de vol. Ce sont les détails qui m'ont été remis
au cours de la semaine dernière, 1809 heures et 16 minutes de vol.
Les heures de vol se répartissent comme suit par district de
protection: Québec, 415 heures; Montréal, 629 heures; Chicoutimi,
255 heures; Rimouski, 40 heures; Gaspé, 35 heures; Sept-Iles, 167
heures; Abitibi, 32 heures; Témiscamingue, 83 heures; Hull, 14 heures;
Trois-Rivières, 136 heures.
Bien que la patrouille aérienne soit en vigueur douze mois par
année, elle est particulièrement intensive au cours des saisons
de chasse et de pêche et surtout durant les mois de janvier,
février et mars parce que, pendant ces trois mois, l'épaisseur de
la neige paralyse longuement les déplacements des gardes-chasse et
oblige les animaux à se grouper dans les ravages, ce qui les rend
très vulnérables.
Une voix: Adopté.
M. Johnson: Non, au sous-article 7, l'uniforme. C'est dangereux, M. le
Président, de changer de ministre. Le ministre actuel va saboter la
politique instaurée par son prédécesseur. On avait $55,000
l'année dernière et on baisse ça à $40,000 pour les
uniformes.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ceux qui ont eu leur uniforme l'an
passé...
M. Johnson: Après ce changement de politique concernant les
uniformes, quand le ministre est arrivé au département, est-ce
qu'il a découvert les secrétaires habillées d'uniformes de
chasse et de pêche?
M. Bertrand (Terrebonne): Je n'en ai pas vu.
M. Johnson: Pas vu?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, pas vu.
M. Johnson: Alors, il y a une diminution de $15,000 tout de même
dans les uniformes.
M. Bertrand (Terrebonne): Oui, c'est parce que, nécessairement,
il y a des gardiens qui ont suivi la nouvelle section des pêcheries
maritimes, au ministère de l'Industrie et du Commerce. C'est la
raison
pour laquelle il y a diminution dans les crédits. Ce sera compris
dans les crédits de la section des pêcheries maritimes.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Alors, l'article 3 est adopté. Article 4.
Service des parcs et réserves
M. Johnson: Parcs et réserves. M. le Président, pourquoi
l'augmentation de salaire?
M. Bertrand (Terrebonne): D'abord, il y a les augmentations statutaires
et, en second lieu, c'est que l'aménagement de nouveaux terrains, des
développements nouveaux dans nos parcs et réserves commandent
l'embauchage d'ingénieurs forestiers additionnels et,
nécessairement, dans les parcs et réserves, des employés
additionnels aussi. En premier lieu, comme je l'ai dit tantôt, ce sont
des augmentations statutaires et des augmentations de personnel
précisément pour faire face à nos projets de
développement et d'agrandissement.
Une voix: Adopté?
M. Johnson: Non. Le ministre pourrait peut-être nous donner la
liste des parcs, des réserves. Pour simplifier les affaires, disons
qu'il n'y a pas de changement par rapport aux rapports que nous avons. Tous les
parcs et réserves sont demeurés dans Chasse et Pêche.
M. Bertrand (Terrebonne): Les parcs et réserves demeurent encore
dans la section Chasse et Pêche. Quoiqu'il puisse fort bien arriver que
le parc d'Oka...
M. Johnson: Le parc d'Oka?
M. Bertrand (Terrebonne): ... soit ajouté à nos
campings.
M. Johnson: Est-ce qu'ils tomberont dans la section Chasse et
Pêche ou dans celle du Tourisme?
M. Bertrand (Terrebonne): Ils relèveront du Tourisme parce qu'il
s'agit d'une récréation en dehors de la pêche et de la
chasse.
M. Johnson: Le parc national des Laurentides?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, ça ne change pas, ça
reste...
M. Johnson: Cela reste à Chasse et Pêche en attendant que
le Tourisme gruge et aille chercher ça pour intégrer... On voit
ça. Mont-Louis? Mont-Albert? Fort Prével? Tout ça demeure
à Chasse et Pêche? Le Tourisme, qu'est-ce qui lui reste
là-dedans?
M. Bertrand (Terrebonne): Pardon?
M. Johnson: Qu'est-ce qu'il a le Tourisme, d'abord?
M. Bertrand (Terrebonne): On a toute une liste à part ça,
une liste de terrains de camping, de campings.
M. Johnson: Je ne comprends pas.
M. Bertrand (Terrebonne): Une liste de campings.
M. Johnson: Une liste de campements?
M. Bertrand (Terrebonne): Je n'ai malheureusement pas la liste ici, mais
elle aurait dû être demandée quand les crédits du
ministère pour la section Tourisme ont été adoptés.
Tout de suite là, je vois le camping de Rivière-du-Loup, je vois
celui de Trois-Pistoles, je vois le domaine Reford. Je les ai ici. Je vois
celui de Percé, je vois le cap Bon Ami, je vois le camping de
Val-Jalbert, Beaumont, Mont-Saint-Pierre, Pointe-à-la-Frégate et
Percé. Nous avons un cap Belvédère,
Rivière-du-Loup, je l'ai mentionné tantôt, Mont-Louis,
Sainte-Anne-de-la-Pérade où nous avons un camping.
M. Johnson: Mont-Louis?
M. Bertrand (Terrebonne): Mont-Louis.
M. Johnson: Pas les trois camps de pêche là...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, non, ce sont des terrains de
détente et de repos. A différents endroits en bordure de la
route, ce sont des campings à l'attention ou à l'intention de
ceux qui font du camping.
M. Johnson: Je ne comprends pas.
M. Bellemare: Le ministre dit qu'à
Sainte-Anne-de-la-Pérade, il y a un campement d'établi.
M. Bertrand (Terrebonne): Cela va être
aménagé en sorte...
M. Bellemare: Cela va être aménagé?M.
Bertrand (Terrebonne): Bien oui. M. Bellemare: En 196...
M. Bertrand (Terrebonne): Oh, ça ne sera pas bien long. On va
aller inaugurer ça dans le comté de Champlain, là, avant
longtemps.
M. Bellemare: Je ne le mettrai pas dehors le ministre, moi.
M. Johnson: Est-ce que ça va s'appeler "camping"?
M. Bertrand (Terrebonne): Pardon?
M. Johnson: A Sainte-Anne-de-la-Pérade, ça va s'appeler
"camping"?
M. Bertrand (Terrebonne): On va lui trouver un beau nom.
M. Johnson: M. le Président, on reviendra sur l'article
tantôt.
M. Bertrand (Terrebonne): C'est dans le bill de l'hôtellerie,
d'ailleurs.
M. Johnson: Oui, oui, nous reviendrons à ça, M. le
Président. Les véhicules moteurs, $125,000, est-ce qu'ils sont
achetés directement par le ministère ou si c'est le service des
achats qui y voit?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, ces achats sont faits par
l'intermédiaire du directeur général des achats.
M. Johnson: Je présume qu'il y a un homme préposé
aux achats au ministère de la Chasse et de la Pêche?
M. Bertrand (Terrebonne): Selon les informations que j'ai, nous avons un
pourvoyeur au ministère.
M. Johnson: Un pourvoyeur? D'accord. Est-ce que le pourvoyeur indique
où les autos doivent être achetées ou bien si c'est
laissé au service des achats?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, comme dans tous les autres
ministères - si je suis exact en tout cas - chez nous c'est comme
ça: la réquisition est remplie en blanc, il n'y a pas de nom de
fournisseur, la réquisition est adressée au directeur
général des achats qui en dispose, et c'est ensuite...
M. Johnson: Quand on dit "en blanc", on ne spécifie pas la sorte
de voiture, quelle marque de voiture?
M. Bertrand (Terrebonne): On peut spécifier dans certains cas la
machinerie ou l'outillage dont nous avons besoin.
M. Johnson: Parlons des voitures.
M. Bertrand (Terrebonne): Les voitures... Rien je ne sais pas. Si,
à un moment donné, on décide que c'est une Chevrolet...
Qu'est-ce qu'on a actuellement? Des camionnettes? On peut décider que ce
sont ou des camions ou des tracteurs. Mais, nécessairement, dans le
genre camionnettes, c'est dans les marques de voitures les plus populaires.
Maintenant, d'après les informations que l'on me donne, la
réquisition est remplie, les besoins sont mentionnés et c'est le
directeur général des achats qui demande des soumissions, place
la commande, et le département, par la suite, en est informé.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Article 5, adopté. Article 6...
Jardin zoologique de Québec
M. Johnson: Article 6, Jardin zoologique. Comment ça va au Jardin
zoologique? Ce changement de ministre, qu'en pensent les girafes, les ours, les
singes? C'est un peu cruel de changer de maître aussi souvent.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ils se trouvent bien depuis... depuis ce
matin.
M. Bertrand (Terrebonne): On va le leur demander.
M. Johnson: Qu'on est bien entre semblables.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ils ont rajeuni depuis ce matin.
M. Johnson: Est-ce que le nouveau ministre est allé faire son
tour au Jardin zoologique?
M. Bertrand (Terrebonne): On va aller leur dire...
M. Johnson: II ne devrait pas prendre de risque. N'amenez pas avec vous
le ministre du Travail, ce serait un risque qu'on le perde pour de bon.
M. Hamel (Saint-Maurice): Il n'y a pas de danger.
M. Johnson: Mais le Jardin zoologique est resté sous la
juridiction... Combien y en a-t-il? Est-ce qu'on développe le jardin,
est-ce qu'il prend des proportions? II y a des années j'ai vu, moi, que
c'était bien agréable d'y amener nos enfants. C'était
très bien dans notre temps, je ne sais pas si ça se
détériore.
M. Bertrand (Terrebonne): On me dit
que, graduellement, d'une année à l'autre, on ajoute aux
effectifs et que, cette année, il y aura des léopards qui seront
ajoutés à la liste des animaux dont nous disposons
déjè. Maintenant, les nouvelles espèces qui
reçoivent présentement l'attention du département, c'est
une panthère, des espèces variées de grands oiseaux, un
couple de jaguars.
M. Johnson: Des jaguars?
M. Bertrand (Terrebonne): Ils sont attendus pour demain. Pas de
nouvelle.
M. Johnson: La grosse ou la petite?
M. Bertrand (Terrebonne): En juin, il y aura une excursion de 4000
enfants qui se rendront au Jardin zoologique. On me dit que l'an passé,
le nombre de visiteurs s'est accru sensiblement et que le Jardin zoologique
compte comme l'une des attractions les plus intéressantes au point de
vue touristique et en même temps au point de vue de la culture dans la
région de Québec. Les touristes qui viennent dans la capitale ou
qui passent par Québec ne manquent pas de visiter le Jardin zoologique
de Québec. Le département a reçu à son sujet de
nombreux éloges et des commentaires fort heureux.
M. Johnson: Quel est le prix d'admission?
M. Bertrand (Terrebonne): On me dit que c'est $0.35, le stationnement
compris, et les enfants gratuitement.
M. Johnson: Est-ce une augmentation par rapport au taux de 1961,
disons?
M. Bertrand (Terrebonne): Même prix.
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est une diminution parce que l'argent a
perdu de la valeur.
M. Johnson: Ne me dites pas, M. le Président, qu'il reste un
endroit où le gouvernement n'a pas encore augmenté les
cotisations, les taux, les prix d'entrée. L'année
dernière, il y a eu une tentative d'augmentation. La Chambre de commerce
et d'autres organismes de Québec étaient intervenus et le
ministre nous a dit qu'il n'y aurait pas d'augmentation. Est-ce qu'on peut
avoir encore cette annonce? On ne planifie pas une augmentation du prix
d'admission au Jardin zoologique?
M. Bertrand (Terrebonne): II n'en a pas été question
à l'heure actuelle.
M. Johnson: Les enfants sont admis gratuitement, et par enfants, on
entend jusqu'à quel âge?
M. Bertrand (Terrebonne): Accompagnés de leurs parents.
M. Johnson: Et jusqu'à quel age? Quelle grandeur?
M. Bertrand (Terrebonne): Cela dépend de leur taille.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais bien le comprendre aussi
bien que le député de Maisonneuve, peut-être que je
trouverais ça drôle. Mais je n'ai pas saisi la réponse. M.
le Président, quel est le barème?
M. Bertrand (Terrebonne): Je ne le sais pas. Un enfant accompagné
de ses parents, mettons 16 ans. Tant qu'il vit des allocations familiales.
M. Hamel (Saint-Maurice): De toute façon, ce qu'on a dit, c'est
que, depuis que l'Opposition est là, il y en a plus qui visitent le
Jardin zoologique.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, on me dit que, pour
les écoliers, l'âge ne compte pas et que, si un groupe
d'élèves ou d'étudiants se rendent au Jardin zoologique,
ils sont admis gratuitement.
M. Johnson: Les étudiants universitaires peuvent y aller
gratuitement?
M. Bertrand (Terrebonne): Accompagnés de leurs professeurs et en
groupe.
M. Johnson: Accompagnés de leurs professeurs et en groupe. Je
vous remercie. Alors, les enfants, on me dit que si c'est basé sur
l'âge mental, tous les libéraux ont le droit d'y aller
jusqu'à 70 ans sans payer.
Des voix: ...pour aller prendre contact avec les membres de l'Union
Nationale.
M. Johnson: Je vous demande pardon, M. le Président; c'est ici
qu'on entend les bruits les plus insolites, c'est du côté du
gouvernement. Les députés libéraux auraient
intérêt à aller au Jardin zoologique et peut-être
à observer et à écouter davantage les cris harmonieux de
certains des animaux qui le peuplent. On aurait en Chambre...
M. Bertrand (Terrebonne): On ira ensemble.
M. Johnson: Non, le ministre n'y est pas allé et je le comprends.
Il faut qu'il soit prudent, ce n'est pas le temps de...
M. Bertrand (Terrebonne): Je devrais me faire expliquer ça.
M. Johnson: Alors, les prix ne sont pas changés, l'admission est
encore gratuite pour les enfants pourvu qu'ils soient accompagnés de
leurs parents ou de leurs professeurs, même les étudiants de
l'université, et, quatrièmement, pour les adultes qui ne sont pas
dee étudiants accompagnés de leurs parents ou de leurs
professeurs, c'est $0.35; ce que dit le ministre, c'est le même prix
qu'autrefois et ça inclut le stationnement. Je vous remercie.
M. Lapalme: Adopté.
M. Beaupré (président du comité des subsides):
Article 6, adopté.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, il avait
été question - je ne sais pas si ma suggestion peut obtenir
l'approbation du chef de l'Opposition - que la discussion de Tourisme, Chasse
et Pêche... Au ministère de l'Industrie et du Commerce, il y a
deux divisions, l'une qui se rapporte a l'hôtellerie et l'autre qui se
rapporte à l'artisanat. Maintenant, est-ce qu'avec le consentement de la
Chambre, on pourrait les discuter ou les approuver immédiatement ou
attendre que le ministre de l'Industrie et du Commerce y soit?
M. Johnson: Voici, évidemment, à l'Industrie et au
Commerce...
M. Bertrand (Terrebonne): A la page 58, service d'hôtellerie.
M. Johnson: Évidemment, si c'est le ministre de l'Industrie et du
Commerce qui avait la responsabilité de ces dépenses
l'année dernière et qui a dû préparer les
estimations pour cette année ou approuver, ou si ça s'est fait
par des réunions conjointes...
M. Bertrand (Terrebonne): Oui, nécessairement. Ce sont
passablement les mêmes estimations que celles de l'an dernier puisque les
deux sections n'ont pas beaucoup varié. J'ai ici, à
côté de moi, M. Jinchereau, qui est le surintendant de
l'hôtellerie pour la région de Québec, et ce sont à
peu près les mêmes articles. Maintenant, je n'ai aucune objection
parce que, nécessairement, c'est dans le contexte du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Il n'y a rien d'ailleurs et c'est
le service de l'hôtellerie tel qu'organisé. Il y a devant la
Chambre le bill de l'hôtellerie qui va être discuté en fin
de semaine ou la semaine prochaine, ce sont à peu près les
mêmes estimations que celles de l'an passé. Il y a l'Office
provincial de publicité, l'Office provincial de l'artisanat qui comprend
une somme de $128,000 et qui est dirigé à Montréal comme
chacun le sait, par M. Jean-Marie Gauvreau, et puis en même temps la
Centrale d'artisanat.
C'est parce que si ce domaine était entièrement
complété, tous les crédits de mon ministère
seraient acceptés, adoptés et cela me donnerait amplement de
temps pour le travail que j'ai à faire en prévision des auditions
publiques et en prévision aussi des structures que j'ai à donner
à ce nouveau ministère.
M. Johnson: M. le Président, nous sommes bien prêts
à coopérer, sauf que - je dois dire ça pour
protéger le droit de certains de mes collègues - si on arrivait
sur une question spécifique pour le passé, question à
laquelle devrait répondre le ministre de l'Industrie et du Commerce, on
pourrait adopter l'article en se réservant peut-être une ou deux
questions spécifiques, si toutefois on en a besoin; sinon, je suis
prêt à adopter, je suis prêt à étudier ces
deux articles, soit l'article 3 à la page 55, et le sous-article 5 de
l'article 1, à la page 58. C'est ça. Non, M. le Président,
je comprends que vous appellerez maintenant le sous-article 5 de l'article 1,
page 58, Industrie et Commerce, Service d'hôtellerie.
M. Beaupré (président du comité des subsides):
Alors, le sous-article 1 de la page 58.
M. Johnson: Mais l'article 7, est-ce qu'on y reviendra, M. le
Président?
M. Beaupré (président du comité des subsides): Oui,
on reviendra à 7.
M. Johnson: On reviendra à l'article 7, tantôt, M. le
Président, à Chasse et Pêche, page 32. On était
rendu à l'article 6.
M. Bertrand (Terrebonne): No 7.
Achat, transformation et construction
d'immeubles
M. Johnson: Alors, achat de terrains, achat, transformation et
construction d'immeubles.
M. Bertrand (Terrebonne): Non, c'est parce que je pensais qu'on avait
fini, je m'excuse.
M. Johnson: L'article 7, oui. Qu'est-ce qu'on a fait avec les $500,000,
l'année dernière et qu'est-ce qu'on a l'intention de faire avec
$500,000 cette année?
M. Bertrand (Terrebonne): Les informations que j'ai, c'est que, l'an
passé, $500,000, qui était le même montant que celui de
cette année, ce sont des dépenses occasionnées par
l'aménagement du parc d'Oka...
M. Bertrand (Missisquoi): L'ancien terrain de Saint-Sulpice? Combien
pour Oka?
M. Bertrand (Terrebonne): Là, justement, j'attends que le
comptable me donne ça. Deuxièmement, des aménagements dans
le parc du Mont-Tremblant; agrandissement du golf au mont Orford;
reconstruction de l'hôtellerie de Fort-Prével; hôtellerie
qui avait été incendiée; améliorations au golf de
Carleton; construction d'un nouveau golf à Carleton, un nouveau golf, un
nouveau terrain; achat des propriétés. On avait le comptable, il
y a une minute, et il a pensé qu'on n'en avait pas besoin.
Nécessairement, c'est... Mont-Tremblant nous a coûté...
C'est assez dispendieux; il y a eu l'agrandissement de la route; je pense bien
qu'à Mont-Tremblant, les dépenses ont dû s'élever
à une somme de $125,000 à $135,000.
M. Bertrand (Missisquoi); Le ministre pourrait peut-être, s'il n'a
pas les chiffres, fournir la liste et le montant en regard de... Il pourrait
nous la remettre.
M. Bertrand (Terrebonne): Oui, c'est facile. La liste pour l'an
dernier.
M. Bertrand (Missisquoi): Maintenant, pour cette année.
M. Bertrand (Terrebonne): Pour cette année, la somme de $500,000
comporte les travaux suivants: dépenses en immobilisation, dans le parc
des Laurentides, la construction d'un nouveau restaurant à
l'Étape.
M. Bertrand (Missisquoi): Quel est le montant?
M. Bertrand (Terrebonne): A peu près $100,000. Dans le parc du
Mont-Orford, les travaux pour compléter l'agrandissement du terrain de
golf, $20,000. Maintenant, il y a aussi des améliorations au chalet.
Dans le parc du Mont-Tremblant, il y a le gravelage de la route, $32,000; c'est
l'entrée qui a été gravelée totalement à
l'entrée du parc jusqu'au lac Munro. Il y a la section de Saint-Donat,
$15,000, amélioration de gravelage et terrain de camping. Dans la
section du lac Munro, agrandissement du camping.
M. Bertrand (Missisquoi):
Agrandissement du campement?
M. Bertrand (Terrebonne): Du camping. Dans le parc, il y a une question
de...
M. Bertrand (Missisquoi): Quel est le montant?
M. Bertrand (Terrebonne): $85,000 à peu près. Dans le parc
de la Gaspésie, une somme de $30,000 pour compléter les travaux
d'aménagement du terrain de golf de Carleton. Dans la réserve de
Rivière Port-Daniel, une somme de $30,000 pour la construction d'une
salle à manger, la construction d'un tronçon de route pour
atteindre les lacs de pêche et l'agrandissement d'un camping.
M. Bertrand (Missisquoi): II n'est pas repentant du tout.
M. Bertrand (Terrebonne): Je ne sais pas, ça va peut-être
venir.
Service d'aménagement à la pisciculture de Gaspé,
dans la division du service d'aménagement. Pisciculture de Gaspé,
construction d'un entrepôt et d'un atelier, la somme de $40,000
M. Bertrand (Missisquoi): $40,000?
M. Bertrand (Terrebonne): Oui, et installation d'un système de
chauffage, $25,000.
Pour compléter les travaux à l'étang
d'élevage du canton Destor, $7,000.
M. Bertrand (Missisquoi): A quelle place?
M. Bertrand (Terrebonne): En Abitibi, à Destor, au canton
Destor.
M. Bertrand (Missisquoi): Combien? M. Bertrand (Terrebonne): $7,000.
M. Bertrand (Missisquoi): C'est un étang qu'il y a là?
M. Bertrand (Terrebonne): Pardon?
M. Bertrand (Missisquoi): Compléter les travaux pour...
M. Bertrand (Terrebonne): Un camp d'élevage.
Maintenant au Jardin zoologique, construction de cages pour les ours,
$15,000; $10,000 pour amélioration à la réserve de
Mistassini; une somme de $100,000 pour des projets qui, a l'heure actuelle,
sont à être complétés, pour des travaux dans le parc
de La Vérendrye; amélioration au restaurant qui existe,
aménagement de camping, etc. Et il nous reste une marge d'à peu
près $40,000 ou $45,000 pour divers autres travaux qui, dans le courant
de l'année, pourront être étudiés et
complétés.
C'est en somme à peu près les informations que l'on nous
donne. Les mêmes travaux se répètent une année dans
une réserve ou un parc, et l'autre année dans une autre
réserve ou un autre parc.
M. Beaupré (président du comité des subsides):
Adopté? Adopté.
M. Johnson: Industrie et Commerce?
M. Beaupré (président du comité des subsides): Page
58, détail 5 de l'article 1.
Service d'hôtellerie
M. Johnson: Service d'hôtellerie. M. le Président, au sujet
de ce service d'hôtellerie, je demande au ministre qui vient d'arriver ou
au sous-ministre si on ne peut pas...
M. Bertrand (Terrebonne): Non, on peut le retarder.
M. Johnson: Pardon?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, je l'ai demandé.
M. Johnson: Non, on ne peut pas leur demander d'avoir tout ça
à la mémoire et on serait bien malvenus, ça manquerait
d'élégance de blâmer le ministre, mais j'aimerais entendre
le ministre nous donner quelques principes, j'aimerais l'entendre nous dire
qu'il a l'intention de pousser vigoureusement une nouvelle politique
d'hôtellerie et sous quel aspect.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, j'ai nettement
l'intention de le faire.
M. Johnson: Merci.
M. Bertrand (Terrebonne): D'un autre côté, il y a un mois
que j'ai pris la direction de ce département.
M. Johnson: Je sais ça.
M. Bertrand (Terrebonne): Je n'ai pas encore eu le temps, je vous
l'affirme, d'explorer le domaine de l'hôtellerie, bien que j'aie pu
rencontrer les officiers et discuter avec eux. Il m'a été
donné assez fréquemment depuis deux ans, surtout avec les membres
du conseil du tourisme et particulièrement avec M. Gérard Delage,
d'entendre parler de problèmes hôteliers et d'avoir appris quelque
chose, mais si le chef de l'Opposition veut une réponse à la
question qu'il vient de me poser, il peut tout simplement être
assuré que ce domaine reçoit ma plus entière attention,
qu'il est un des plus importants dans le domaine de l'hospitalité.
D'ailleurs notre devise est là: "Hospitalité spoken here", et ce
serait bien important que dans la province de Québec notre
hospitalité soit réellement parlée.
M. Johnson: "Hospitality spoken here"?
M. Bertrand (Terrebonne): Hospitalité en français.
M. Johnson: Hospitalité en français? "Spoken here"''
Est-ce que c'est le ministre qui a trouvé ça?
M. Bertrand (Terrebonne): Non.
M. Johnson: M. le Président, il nous est permis, comme membres de
l'Opposition, de faire des suggestions, d'émettre des voeux. Il y a une
chose qui me tient à coeur, comme à beaucoup d'entre nous, c'est
que l'hôtellerie et la Régie des alcools ne soient pas
complètement divorcées. C'est-à-dire que, je l'ai
déjà exposé en d'autres circonstances, notre loi des
liqueurs, à mon sens, manque le train, elle est mal axée, elle
est très mal axée, oui, je dis bien, parce qu'elle n'est pas du
tout intégrée au service d'hôtellerie, et je
m'explique.
C'est toujours sous le prétexte de l'hospitalité et de
l'hôtellerie qu'on applique la loi des liqueurs, mais je ne voudrais pas
en parler, on aura d'autres occasions. Sauf que j'aimerais entendre le ministre
dire que son service de l'hôtellerie va être impitoyable envers
ceux qui, ayant obtenu une licence de boisson de quelque catégorie que
ce soit, sous prétexte qu'ils servent des repas, ne servent pas de bons
repas ou n'ont pas de locaux convenables ou n'ont pas une cuisine convenable,
ou ne donnent pas de service au public voyageur. Il en reste malheureusement
trop de ces endroits, pour lesquels les Anglais ont trouvé un mot, c'est
"joint", où on a obtenu, sous prétexte qu'on était
hôtelier ou qu'on avait un restaurant, une licence de bière ou de
vin, ou une licence de bière, vin et spiritueux, et où,
losqu'arrive le voyageur bona fide, on ne veut pas le servir ou on le sert mal,
on le sert venant d'une cuisine qui est d'une malpropreté telle que, M.
le Président, c'est tout simplement disgracieux, pour ne pas employer le
mot qui viendrait le plus naturellement là.
J'aimerais entendre le ministre dire qu'il va être impitoyable de
sorte que son service d'hôtellerie soit au point, avec le personnel
voulu. Il y a de très bons hommes à l'hôtellerie, mais je
pense bien qu'on manque de personnel à l'heure actuelle. J'aimerais
entendre le ministre dire qu'il va insister auprès du cabinet pour
obtenir la préférence, et quand son service d'hôtellerie
bien organisé aura enlevé la licence, le permis
d'hôtellerie ou le permis de cuisine, le permis de servir des repas ou ce
qu'on voudra, l'autre permis s'en ira automatiquement.
C'est la seule manière, M. le Président, de mettre de
l'ordre dans cette situation que j'expose très sommairement, et je le
fais de
façon à ne pas ouvrir un débat sur la question des
liqueurs. Je voudrais que l'hôtellerie, lorsqu'elle se sert de la raison
pour obtenir un permis, se serve aussi de la raison, quasi automatiquement,
pour que ce permis soit perdu si on ne respecte pas les standards
établis par le service de l'hôtellerie. Deuxièmement, c'est
à plus longue portée, que le ministre essaie donc d'obtenir un
comité inter-départemental ou tout autre organisme, sans fonder
une nouvelle commission, qui amènerait le plus rapidement possible les
amendements nécessaires à la loi de l'hôtellerie et a la
loi des liqueurs pour que la classification des hôtels, des salles
à manger soit faite d'une façon sérieuse.
M. le Président, c'est le voeu que j'ai à exprimer sur cet
article et je serais heureux d'entendre le ministre me dire qu'il est
sérieux, qu'il a l'intention d'avoir le bras vigoureux.
M. Bertrand (Terrebonne): M. le Président, c'est encore là
un domaine où le chef de l'Opposition voudrait savoir quels sont les
projets que nous avons sur le tapis pour les prochaines semaines.
M. Johnson: Non.
M. Bertrand (Terrebonne): C'est encore, oui, oui, oui, c'est encore un
domaine dans lequel nous travaillons d'une façon objective. C'est
tellement vrai que c'est la raison pour laquelle, tantôt, j'ai
demandé que les estimations comprises dans cette section soient le plus
rapidement possible soumises à la Chambre et adoptées.
Maintenant, puisqu'il est question de la Régie des alcools, je peux dire
que, dans le service de l'hôtellerie, dans les crédis qui sont
ici, à la page 58 du budget de 1963-1964, la Régie des alcools
n'entre pas en ligne de compte. Je dois dire, par ailleurs, que c'est d'abord
le service d'hôtellerie qui émet le permis, et que pour obtenir un
permis pour la vente de spiritueux, il faut tout d'abord obtenir le permis du
service d'hôtellerie. A l'heure actuelle, quand le service
d'hôtellerie suspend un permis, la régie en est notifiée et
la régie, à son tour, suspend le permis accordé.
M. Johnson: Automatiquement.
M. Bertrand (Terrebonne): Le chef de l'Opposition a raison de demander
que l'hôtellerie soit à l'honneur dans la province de
Québec, je partage son opinion. Dans cette question de
l'hôtellerie, la sécurité est concernée,
l'hospitalité est concernée, l'hygiène est
concernée. Il y a diverses mesures qui devront être prises et
ça, le conseil du tourisme, en 1960, 1961 et lors de récentes
conversations, s'en est rendu compte. Maintenant, j'ai nettement l'impression,
vu qu'aujourd'hui le service d'hôtellerie fait partie du nouveau
ministère, qu'immédiatement après les auditions qui sont
tenues spécialement pour la chasse et pour la pêche, le conseil du
tourisme siégera avec les associations qui s'occupent
particulièrement de l'hôtellerie et de la restauration. Et le bill
no 7 qui est présentement en discussion devant la Chambre, qui contient
une refonte de nos lois de l'hôtellerie, qui comprend plusieurs domaines
qui n'avaient pas été explorés jusqu'à ce jour, le
bill no 7 devrait aussi nous aider largement dans le domaine de
l'hôtellerie, dans le domaine de la publicité
hôtelière, dans la protection accordée au public et
également dans les renseignements à donner d'une façon
adéquate au public voyageur.
M. le Président, je regrette, pour ne pas dire plus, qu'il y a
déjà quelques mois, plus d'un an même, j'avais certains
projets dont je ne prendrai pas seul le mérite, parce que, autour de moi
au tourisme, il y a eu une équipe et que nécessairement, dans le
contexte du nouveau ministère, nous voulons matéraliser ces
projets. Quant à la Régie des Alcools, je l'ai dit tantôt,
je n'ai pas l'intention d'entrer dans un débat, mais je dois dire en
toute sincérité que pour obtenir un permis de la Régie des
alcools, il faut d'abord obtenir un permis du service de l'hôtellerie.
Quand les règlements auront été repassés, nous
allons être extrêmement sévères, de façon que
les établissements qui offrent le gîte et la nourriture aux
voyageurs, aux touristes soient à la hauteur de la mission que leur
permis leur confère. Comme je le disais tantôt, je n'ai aucune
objection, si les règlements sont sévères, et si un
établissement hôtelier ne remplit pas les exigences du permis que
lui accorde le service de l'hôtellerie, que le permis qui lui est
accordé par la Régie des alcools soit en même temps
suspendu si le premier l'est.
Je comprends que dans le domaine de l'hospitalité, il est beau
d'avoir des bars-salons, mais il est beau aussi d'avoir une cuisine. Je crois
que le moment est venu, dans les hôtels où des permis seront
accordés pour des bars-salons, qu'il y ait aussi une partie de
l'établissement qui consacre véritablement le centre de
l'hospitalité par une salle à manger accueillante pour ceux qui
s'y arrêtent.
M. Johnson: M. le Président, je ne veux pas entrer dans ce
domaine-là. Ce n'est pas à moi de juger, si on doit imposer un
endroit à ceux qui exploitent un bar-salon, si on doit aussi imposer une
cuisine, mais je suis contre la fausse représentation au touriste
voyageur. Cela nuit énormément. Quand un voyageur s'attend
d'avoir quelque chose à manger -parce que le détenteur du permis
de boisson devait avoir une salle à manger pour avoir
son permis - qu'il entre dans un établissement, ne se sent pas
bienvenu, et quand on le sert, est ma! servi, cela donne un mauvais nom
à toute notre industrie hôtelière qui mérite mieux
que ça.
M. le Président, on devrait - encore là, ça regarde
deux autres lois - être très sévère sur
l'utilisation du mot "hôtel" et d'autres appellations qui
désignent des endroits de repos ou de restauration du voyageur. On
devrait être sévère, on devrait avoir des standards bien
établis et on devrait les appliquer. C'est la phase dans laquelle on
entre après avoir tâtonné pendant plusieurs années,
puis après avoir connu quand même des succès qui sont
réellement remarquables dans ce domaine de l'hôtellerie. Je suis
frappé par l'évolution dans ce domaine comme dans bien d'autres.
Depuis la fin de la guerre, on a vu s'établir dans la province une
classe d'hôteliers qui sont réellement des hôteliers
professionnels, de métier, qui sont devenus des artisans dans l'art de
l'hôtellerie et qui ont véritablement à coeur de
réussir, de monter de belles pièces, d'avoir une cuisine dont on
fera l'éloge. Je crois, M. le Président, que nous le devons
à des efforts persévérants, des efforts où
l'imagination comptait plus que le budget, d'une association dirigée par
M. Delage qui a fait là-dedans un travail fantastique avec
quelques-uns...
M. Bertrand (Terrebonne): Le conseil de la restauration, l'Association
des restaurateurs...
M. Johnson: ... des meilleurs hôteliers de la province. Il me fait
plaisir de souligner que c'est précisément un hôtelier de
Bagot qui est le président non seulement de l'association
québécoise mais aussi de l'association canadienne. Non seulement
M. J.-D. Loignon est-il le président de l'Association des
hôteliers du Québec, mais il est le premier Canadien de langue
française à accéder au poste de président de
l'Association hôtelière du Canada.
Une voix: Quel est son nom?
M. Johnson: M. J.-D. Loignon. Mais, M. le Président, c'est un
hôtelier professionnel, de métier, un artisan, un homme qui a la
fierté du métier. Là comme ailleurs, on réussit
dans ce métier quand on est bien aidé, quand on est bien
secondé, et il a la chance d'être secondé par une
épouse exceptionnellement bien préparée,
exceptionnellement qualifiée pour être une bonne
hôtelière. Plusieurs de mes collègues qui sont venus faire
des élections partielles chez nous en 1946 et qui ont eu la chance de
passer dans Bagot savent comme on est bien reçu dans le comté de
Bagot. Il me fait plaisir de constater que c'est M. Loignon qui a
accédé le premier de tous les Canadiens français à
ce haut poste de président de l'Association hôtelière du
Canada.
M. le Président, l'hôtellerie, ici, dans cette province, a
bénéficié, je crois qu'il est juste de le mentionner, de
l'apport des immigrés. C'est l'immigration française,
l'immigration belge et suisse et, dans quelques cas, l'immigration de
Grande-Bretagne qui nous ont fourni, depuis la fin de la guerre, un groupe de
chefs, un groupe de cuisiniers experts, un groupe de garçons de table,
bien formés à des écoles d'hôtellerie, qui,
ambitionnant d'améliorer leur sort, ont ouvert certains restaurants et
ont créé une espèce de vogue d'une cuisine qui est bien
appréciée de nos visiteurs, comme d'une cuisine européenne
et particulièrement la cuisine française.
M. le Président, nous avons dans nos régions - ça
commence dans notre région et ça va se développer,
j'espère, avec l'autoroute de Sherbrooke, des Cantons de l'Est - comme
à Rougemont, dans le comté de Verchères, à
Saint-Marc-sur-le-Richelieu, des établissements qui sont
réellement un actif. Ce sont des auberges pour voyageurs et ça
aide au tourisme. Il s'agit, je suis à l'aise pour en parler, dans un
cas, d'un couple de Français, et dans l'autre, celui de Saint-Marc, de
Canadiens français, même s'ils ont un patronyme à
consonance anglaise, les Hanfield. Voilà deux cas d'auberges qui sont
réellement des auberges qui donnent à manger et qui s'appliquent
à bien le donner dans une atmosphère agréable, avec un
service impeccable. Elles ont eu une misère épouvantable à
avoir des permis, alors qu'on donnait ça à des boîtes... De
la Régie des alcools, oui. Ça c'est un autre problème.
Mais là, c'est pour illustrer mon premier point, M. le Président.
Il faudrait que dans l'appréciation d'une demande, le facteur cuisine et
le facteur service prennent une prépondérance réelle. Ce
n'est qu'ainsi qu'on réussira à développer
l'hôtellerie et à promouvoir le tourisme qui tient tant à
coeur au ministre.
M. Bertrand (Terrebonne): Cela peut arriver.
M. Beaupré (président du comité des subsides):
Adopté.
M. Johnson: Non, pour les cours d'éducation
hôtelière, je vois qu'il y a une augmentation. Tant mieux, c'est
une bonne nouvelle. Est-ce qu'on a l'intention d'intensifier ces cours, de les
améliorer?
M. Hamel (Saint-Maurice): Ce n'est pas l'intention qui manque.
M. Bertrand (Terrebonne): Oui. L'an dernier il y avait trois cours
donnés à
travers la province, et cette année, leur nombre sera
porté à cinq. D'abord, c'est à cause des nombreuses
demandes à ce sujet, les trois cours de l'an dernier ayant connu des
succès retentissants...
M. Johnson: Ce n'était pas la première année qu'ils
avaient des succès, non?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, j'y suis allé il y a 25 ans.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Le ministère du Procureur général, page
85.
M. Bertrand (Terrebonne): L'Office provincial de l'artisanat? Page 60,
en bas.
M. Bédard (président du comité des subsides):
L'avez-vous adopté celui-là?
M. Bertrand (Terrebonne): Bien non.
M. Bédard (président du comité des subsides): Page
60.
Office provincial de l'artisanat
M. Johnson: Oui, ou bien, comme on voudra, à la page 55, Office
provincial de l'artisanat, y compris les subventions, c'est ça.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Ça va.
M. Johnson: Qu'est-ce qu'il y a de nouveau là, M. le
Président?
M. Bertrand (Terrebonne): Non, il n'y a rien de nouveau. Comme je l'ai
dit tantôt, ce sont à peu près les mêmes
crédits. Il y a simplement une augmentation. Je crois que tous les
membres de cette Chambre connaissent l'Office provincial de l'artisanat que
dirige depuis longtemps M. Jean-Marie Gauvreau. Tous savent le bien et les
services que rend l'Office provincial de l'artisanat aux artisans, grâce
à la centrale de Montréal, et je crois que tous savent aussi
combien, depuis plusieurs années, l'Office provincial de l'artisanat
rend des services signalés non seulement aux artisans, mais encore par
sa centrale située sur la rue Saint-Denis.
C'est à peu près le même budget que l'an dernier qui
est demandé. Mon ministère a l'intention d'apporter à ce
domaine une attention bien particulière et de tenter, dans sa
publicité, de promouvoir le travail de nos artisans et d'accorder
également une très grande publicité à nos centrales
d'artisanat.
M. Johnson: M. le Président, je remercie le ministre des bonnes
intentions qu'il vient de nous manifester. Le budget qu'on met à sa
disposition ne lui permettra certainement pas de se lancer dans une grande
campagne de vulgarisation ni de multiplier les participations aux diverses
expositions à travers la province. Je sais qu'un peu partout dans la
province on aimerait avoir des expositions d'artisanat, les chambres de
commerce des jeunes dans leurs congrès, les autres associations. Ce
serait là, il me semble, une excellente manière de promouvoir
l'artisanat et surtout de donner un rayonnement encore plus grand à
l'oeuvre que M. Gauvreau a accomplie dans cette province, depuis 15 à 20
ans. En voici un autre qui, avec des budgets très modestes, a
réussi à faire des choses qui ont fait parler en bien de la
province et ont aidé en même temps nos artisans.
M. le Président, il s'est fait, avec très peu d'argent,
beaucoup d'ouvrage par l'Office provincial de l'artisanat et je crois qu'il n'y
a personne dans cette Chambre qui voudrait me contredire à ce sujet. M.
Gauvreau et tous ceux qui, avec lui, depuis 15 à 20 ans, se sont
occupés de l'office ont oeuvré d'une façon admirable et
ils méritent la reconnaissance de toute la population du Québec,
particulièrement celle du gouvernement qui devrait, il me semble, songer
à donner une expansion à cet artisanat. L'artisanat, la peinture
et la musique sont des moyens de nous faire connaître à
l'étranger. Un moyen très efficace de nous faire connaître
et de nous faire admirer par l'étranger, c'est précisément
par des expositions d'artisanat et par la diffusion des objets fabriqués
par nos artisans.
Je me souviens, il y a déjà de ça une quinzaine
d'années, d'avoir visité, au Rockefeller Center, une exposition
d'artisanat de la province de Québec. Des dizaines de milliers de
personnes y étaient passées. Le Québec était connu
sous un jour sympathique, sous un jour qui, disons, répandait un
préjugé favorable envers nous, auprès des
Américains.
M. le Président, je trouve qu'on est un peu modeste à ce
chapitre et, connaissant le ministre comme je le connais, l'an prochain, il
aura bien réussi à tirer la couverte de son côté;
c'est quasiment un avertissement aux autres ministres de se préparer,
parce que celui-là va y voir et il aura l'appui de l'Opposition s'il
veut augmenter le budget de l'office de l'artisanat.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté.
Étude des crédits du Procureur
général
Le Procureur général, page 85, article 1.
Adopté?
M. Johnson: Un instant. J'ai fort envie, M. le Président, de
poser la première question au Procureur général, de lui
demander: Comment ça va, chez le Procureur général?
M. Lapalme: Ah! ça dépend si le chef de l'Opposition veut
parler du Procureur général en personne ou bien s'il parle du
ministère.
M. Johnson: J'ai dit, chez le Procureur général. Est-ce
que M. Cantin est encore sous-ministre, malgré les rumeurs persistantes
que nous avons entendues qui l'envoyaient sur l'un des bancs et qui le
faisaient remplacer par un jeune avocat sans expérience? M. le
Président, le Procureur général pourrait-il nous dire si
cette nouvelle est fondée, concernant la réorganisation du
ministère, sections du droit civil, du droit criminel et de la
criminologie, si cette réorganisation a débuté ou si c'est
tout simplement à l'état de plan?
M. Lapalme: C'est une chose qui, je serais porté à dire
malheureusement, se fera alors que je ne serai plus là. La situation est
la suivante: M. Cantin et M. Frénette sont en particulier les deux
hommes sur les épaules desquels repose la responsabilité presque
entière du ministère, à ce niveau là,
évidemment. M. Cantin et M. Frénette sont à l'emploi du
gouvernement depuis une dizaine d'années. M. Frénette, combien?
Quarante ans. M. Cantin, combien? Trente-deux ans. Alors ce sont eux qui, comme
dans le cas par exemple de M. Désilets, il y a un an ou deux, m'avaient
parlé d'assurer la relève. Nous serions plus avancés que
nous ne le sommes dans les pourparlers si je n'étais pas disparu du
ministère pendant une période approximative de six mois.
Cependant, il est dans les desseins du ministère de nommer des avocats
plus jeunes qui, au titre d'assistants procureurs généraux,
pourront commencer à apprendre quel est le mécanisme de ce
ministère. Nous avions l'intention de nommer deux assistants procureurs
généraux additionnels à Québec.
La situation présentement est la suivante: il y en a trois
à Québec et deux à Montréal.
M. Johnson: Deux assistants procureurs. Qui sont-ils à
Québec?
M. Lapalme: Ils ne sont pas nommés. Les assistants à
Québec? Il y a trois assistants à Québec: M. Cantin, M.
Frénette, M. Boutet; à Montréal: M. Tourangeau et M.
Péloquin.
M. Johnson: Péloquin?
M. Lapalme: Péloquin. Ils ne sont pas tous au même rang,
parce que l'assistant procureur général, c'est le sous-ministre,
M. Cantin; les assistants procureurs adjoints, M. Frénette à
Québec et M. Tourangeau à Montréal. Quant aux
suppléants, ce sont M. Boutet ici et M. Péloquin à
Montréal.
M. Johnson: Et l'intention, c'est d'en nommer combien de plus?
M. Lapalme: D'en nommer deux à Québec, ici.
M. Johnson: Deux autres?
M. Lapalme: Deux autres. Par exemple, dernièrement, M.
Frénette est tombé malade et cette maladie a donné lieu
à un accident, c'est-à-dire qu'on l'a transporté à
l'hôpital, c'est son frère qui l'a transporté et il s'est
fait tuer. On ne savait pas ce qu'avait M. Frénette, ça semblait
très grave. Dans le moment, M. Frénette ne peut pas, au dire de
ses médecins, accomplir le travail qu'il fait. Alors, nous voulons
être prêts à assurer la relève le jour où les
deux principaux assistants procureurs généraux décideront,
si jamais ils le décident, de s'en aller. Si nous avions une malchance
è l'heure actuelle, si l'un des deux, M. Cantin ou M. Frénette,
par exemple, pour cause de maladie disparaissait du ministère, nous
serions dans une situation très difficile.
Mais il est excessivement difficile de trouver des hommes qui sont
spécialisés en droit criminel et qui ont une pratique du droit
criminel, parce qu'on sait que la plus grande partie du ministère, c'est
le droit criminel.
Nous avons essayé de faire venir des avocats de talent, de grande
renommée qui pourraient servir le ministère de la Justice pendant
de nombreuses années, mais ils ont refusé. C'est pour ça
que je dis que n'eût été le fait que je me suis
absenté, nous serions beaucoup plus avancé dans les
pourparlers.
M. Johnson: M. le Président, je remercie le ministre et je
comprends que cette réorganisation dont on... J'ai lu ça dans les
journaux, est-ce que ça vient du Procureur général ou si
ça vient de...
M. Lapalme: Je pense que j'en ai parlé en Chambre incidemment et
j'ai lu une phrase: Au moment où on me débarrassait de la
Curatelle publique, quelque chose comme ça.
M. Johnson: Oui. J'ai vu ailleurs qu'on parlait de faire trois sections:
une section de droit criminel, une de droit civil et une de criminologie.
M. Lapalme: Rien ça c'est l'idéal, mais
je n'avais pas parlé de ça en public.
M. Johnson: Non. Mais ça été publié dans un
journal, une causerie ou une conférenace de quelqu'un, mais je pense
bien que le temps est venu de faire ça au ministère, d'avoir des
gens spécialisés en droit civil aussi. Avec le dégagement
que le Procureur général fait de son ministère, il est en
train de jeter du lest pour rendre la situation plus attrayante pour son
successeur probablement. Mais, à ce moment-là, je pense bien que
le ministère du Procureur général pourrait redevenir ou
devrait redevenir au moins ce qu'il était dans le passé, au tout
début, ce qu'il est d'ailleurs, le conseiller juridique du gouvernement,
de tous les ministères du gouvernement.
Combien y a-t-il d'employés au ministère, à l'heure
qu'il est, M. le Président?
M. Lapalme: 5300.
M. Johnson: Est-ce que ça comprend les policiers?
M. Lapalme: Oui.
M. Johnson: Tout le monde.
M. Lapalme: Oui. Un chiffre. Je me suis trompé d'un chiffre,
5341.
M. Johnson: Ils ne sont pas tous payés par les $951,000,
là? Par l'élément no 1? Ce serait bien triste.
M. Lapalme: Ah non! Ah non! parce que les éléments
suivants...
M. Bertrand (Missisquoi): Ils n'auraient pas un gros salaire.
M. Lapalme: La moyenne des salaires est de $3977.
M. Johnson: Pour tous les ministères?
M. Lapalme: Pour tous. Ça ne comprend pas la Régie des
alcools, n'est-ce pas, dont le budget...
M. Johnson: Si on s'en tenait à l'élément 1,
sous-élément, traitement. Ça, ce sont des officiers de
Québec, de Montréal, à proprement parler du
ministère. Evidemment, des moyennes de salaires, ça ne nous dit
pas grand-chose là-dedans, parce que ça comprend le salaire du
sous-ministre et des autres.
M. Lapalme: Oui, oui.
M. Johnson: Le sous-ministre a-t-il $18,000 ou $20,000?
M. Lapalme: $20,000 depuis un mois.
M. Johnson: M. Frénette?
M. Lapalme: $16,000.
M. Johnson: M. Boutet?
M. Lapalme: $12,000.
M. Johnson: M. Tourangeau?
M. Lapalme: $14,000.
M. Johnson: M. Péloquin?
M. Lapalme: $12,000.
M. Johnson: M. Tourangeau a succédé à M. Leduc qui
est juge en chef de la Cour de magistrat. M. Houde avait été
remplacé, comme comptable, quand il est allé à la
Régie des transports. Il a été remplacé par qui, le
comptable Houde?
M. Lapalme: Ah, je ne comprenais pas. M. Caron.
M. Johnson: Quel est le salaire de M. Caron?
M. Lapalme: Depuis mars 1960 - avant ça, il était au
ministère de la Chasse et de la Pèche - $8500. C'est payé
par les Finances, ça.
M. Johnson: J'allais demander au Procureur général si,
chez eux, c'est la tentacule du Conseil du trésor, c'est
établi...
M. Lapalme: Comme aux Affaires culturelles ou au ministère du
Procureur général et ailleurs, je présume, je crois que
c'est devenu une loi ça, que la comptabilité des
ministères passe par le ministère des Finances.
M. Johnson: Est-ce que c'est effectivement appliqué, à
l'heure qu'il est?
M. Lapalme: C'est ce qui se passe ici.
M. Johnson: Alors le comptable, M. Caron, relève non pas du
sous-ministre, M. Cantin, ni du ministre, il relève...
M. Lapalme: Des Finances.
M. Johnson: II relève de M. Biéler ou M. Dolbec.
M. Lapalme: M. Dolbec.
M. Johnson: Alors, c'est le Conseil du trésor. De votre organisme
qui surveille la comptabilité.
M. Lapalme: De la Trésorerie.
M. Johnson: Le Conseil de la trésorerie, je vous demande pardon.
Vous aviez raison.
M. le Président, les frais de voyages augmentent de $8000; est-ce
qu'on a une raison particulière pour cela?
M. Lapalme: C'est pour les assistants procureurs généraux,
Montréal et Québec, les inspecteurs de prisons, les inspecteurs
de bureaux, l'inspection des bureaux d'enregistrement et pour un certain nombre
d'officiers de l'administration qui ont à se rendre dans les districts
judiciaires. Oui, il y a un officier spécial du Procureur
général, qui est l'ex-inspecteur Orner Auclair, il y a un
estimateur, il y en a un troisième...
M. Gainas Est-ce que le nombre des inspecteurs aux prisons a
été augmenté depuis l'an passé?
M. Lapalme: Je ne crois pas qu'on ait augmenté le nombre, non. Il
y en a deux.
M. Gainas Est-ce que ce sont les mêmes?
M. Lapalme: Oui.
M. Gabies Et les inspecteurs au bureau d'enregistrement, est-ce que le
nombre a été augmenté?
M. Lapalme: Un seul, il y en a seulement un.
M. Gabias: Et c'est le même que l'an passé?
M. Lapalme: Oui.
Frais de bureau
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Frais de bureau, $35,900, adopté?
M. Gabias En quoi consiste plus particulièrement la somme de
$100,000 pour le matériel, achats, etc.? Est-ce que ce sont uniquement
des achats concernant les bureaux du sous-ministre et les bureaux des adjoints,
ou s'il y a de la fourniture pour d'autres bureaux que ceux-là? Est-ce
que ça couvrirait les bureaux d'enregistrement? Est-ce que ça
couvrirait, par exemple, la police provinciale, etc.?
M. Lapalme: Non, ce n'est pas la police provinciale ça. C'est
toute l'administration à travers la province et ici. Ce n'est pas la
police provinciale.
M. Gabias: Non, concernant la papeterie et les impressions.
M. Lapalme: Ça ne comprend pas les bureaux d'enregistrement, les
bureaux de protonotaires, c'est la seule administration du
ministère.
M. Gabias: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait nous dire si des
soumissions sont demandées dans tous les cas concernant les fournitures
de bureau, les impressions?
M. Lapalme: Le pourvoyeur, suivant les ministères, fait une
réquisition au Service des achats et nous n'avons rien à faire
avec l'achat de quoi que ce soit.
M. Gabias: Ça ne relève pas du ministère.
M. Lapalme: Non, aucun achat.
Officiers de justice
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Article 2, officiers de justice, $3,961,800.
M. Johnson: L'augmentation vient de quoi surtout?
M. Lapalme: Augmentations statutaires, $68,000. Reclassification,
$182,000. Nouveau personnel, $25,000.
M. Johnson: Qui est-ce que ça comprend ça, les officiers
de justice?
M. Lapalme: Les protonotaires, ce sont tous les employés des
greffes dont les noms apparaissent par exemple à la page 407 des comptes
publics. Tous les protonotaires dans tous les districts, les shérifs,
les greffiers des Cours de magistrat, les greffiers de la couronne et de la
paix, les greffiers de la Cour d'appel, des Sessions de la paix,
Montréal, secrétaires, et le reste.
M. Johnson: M. Provost, qui était à la censure, est rendu
où, donc?
M. Lapalme: II est greffier de la Cour de magistrat.
M. Johnson: M. Allard est-il à sa retraite ou est-il mort?
M. Lapalme: M. Allard est à sa retraite.
M. Johnson: Est-ce qu'on a trouvé un greffier à la
Beauce?
M. Lapalme: Taschereau et Taschereau, protonotaires et greffiers
à la Beauce. Ils sont à honoraires.
M. Johnson: Comme greffiers, ils sont à honoraires. Qui ont-ils
remplacé?
M. Lapalme: Je n'ai pas de date ici, je ne le sais pas.
M. Johnson: Le député de Beauce pourrait fournir des
renseignements. Il a été greffier jusqu'au 10 mai 1961, M. le
Président, et il a été remplacé.
M. Lapalme: J'ai parlé avec une candeur assez extraordinaire en
disant que je ne le savais pas.
M. Johnson: M. le Président, autres bureaux, ça veut dire
quoi? Des bureaux qu'on espère...
M. Lapalme: Un instant, ah! au no 2... M. Johnson: Sous
l'élément 2.
M. Lapalme: Le Procureur général est autorisé
à changer l'administration des greffes des bureaux d'enregistrement en
les mettant sur une base de traitement fixe plutôt que sur une base
d'honoraires. Autrefois, on ne pouvait pas faire entrer ça dans le
budget parce qu'il n'y avait pas d'estimation budgétaire pour ça.
La majorité des bureaux réalisent des surplus qui deviennent...
On sait les traitements des protonotaires et des registrateurs; nous avons
adopté un système qui permettra au lieutenant-gouverneur en
conseil de mettre à traitement fixe un bureau qui est actuellement
à honoraires. Or, c'est ainsi que le Procureur général
pourra dépenser un montant de $201,000, en utilisant jusqu'à
$200,000 de recettes provenant des bureaux en question et ceci, à
compter de la mise à traitement du bureau jusqu'au prochain budget. Il
nous sera possible d'inscrire dans nos prévisions budgétaires les
dépenses de ces bureaux. Je veux simplement, par un exemple, illustrer
ce qui arrive: dans un cas ou un bureau de registrateur rapportait, je crois,
$70,000... Est-ce que je parle des registrateurs ou des protonotaires? Greffes
et bureaux d'enregistrement.
M. Gabias: Non, non, les bureaux d'enregistrement, c'est plus loin, ils
arrivent à 3. C'est le poste 3.
M. Lapalme: Bon, la note ici comprend: autres bureaux. Bon, je donne un
exemple des difficultés budgétaires qui surviennent à un
moment donné. Un bureau rapportant $70,000, on le ramène à
salaire, on paie $12,000 au registrateur comme salaire. A ce moment-là,
on n'avait pas de prévisions budgétaires et puis, à la
Trésorerie et aux Finances, on a dit: Bien, écoutez, vous n'avez
pas les crédits dans vos estimations budgétaires pour payer ce
registrateur.
Alors, j'ai dit: Dans ce cas-là, très bien, remettez-moi
les $70,000; je vais les remettre au registrateur et puis ça donnait
lieu à quelque chose d'absolument ridicule, alors qu'on savait
qu'environ $50,000, une difficulté d'ordre budgétaire, nous
empêchait de mettre le registrateur à salaire.
M. Gabias Moi, je me souviens que l'an passé le Procureur
général nous avait fait une longue dissertation sur les avantages
qu'il y aurait à ce que des bureaux d'enregistrement soient
désormais exploités par la province. Non, c'est parce qu'on
traite d'autres bureaux, nous allons revenir aux bureaux d'enregistrement, mais
est-ce que le Procureur général pourrait nous dire, au poste 2,
no 1, pourquoi il y a: Bureaux à la charge du ministère au 1er
avril 1963? Est-ce qu'il y en a qui ont été ajoutés,
à compter de cette date-là?
M. Lapalme: Ça, c'est: Bureaux à la charge du
ministère au 1er avril 1963.
M. Gabias: Oui.
M. Lapalme: Bon, c'étaient des bureaux qui étaient
à la charge du ministère parce qu'on payait.
M. Gabias: Est-ce qu'il y en a au cours de l'armée qui ne
l'étaient pas et qui le sont devenus?
M. Lapalme: Non, on n'avait pas de budget, on n'a pas changé.
M. Johnson: On a eu des...
M. Lapalme: Mais non, ça, ce sont les greffes et les bureaux
d'enregistrement, les deux. Ça se tient avec 2 et 3.
C'est simplement pour avoir quelque chose de légal pour pouvoir
effectuer ces changements-là.
M. Bertrand (Missisquoi): Est-ce que le Procureur général
a des bureaux qui, à l'heure actuelle, sont à honoraires et qui
vont devenir à traitement fixe? Est-ce qu'il pourrait nous en donner des
exemples?
M. Lapalme: Terrebonne, par exemple, est encore à honoraires.
Pourtant, si je me souviens, c'est un gros bureau ça.
M. Bertrand (Missisquoi): Oui, mais combien y en a-t-il qui vont devenir
à traitement fixe?
M. Lapalme: Terrebonne est encore à honoraires.
Verchères...
M. Bertrand (Missisquoi): Je parle
d'abord des protonotaires.
M. Lapalme: Terrebonne est encore à honoraires, Saint-Hyacinthe
est encore à honoraires. Sept-Iles, Shawinigan,
Témiscamingue, Ville-Marie, Val-d'Or,
Waterloo; il y en a beaucoup, j'ai toute la liste.
M. Bertrand (Missisquoi): C'est la Cour de magistrat, ça.
M. Lapalme: Non, ça dépend.
M. Bertrand (Missisquoi): Voici, Waterloo, il n'y a pas de Cour
supérieure.
M. Lapalme: Ah! mais non! Waterloo, c'est la Cour de magistrat. Mais
prenons un cas au hasard, par exemple, Pontiac: Cour supérieure, Cour de
magistrat, greffe de la paix, greffe de la couronne; M. Muir, eh bien lui, il
n'est pas à honoraires. Tandis que dans Richelieu-Sorel, Cour de
magistrat, Cour supérieure, greffe de la paix, greffe de la couronne, M.
Cousineau est à honoraires.
M. Bertrand (Missisquoi): Quand le Procureur général
change ces bureaux-là pour les mettre à traitement fixe, quel est
le salaire qu'il paie aux protonotaires?
M. Lapalme: II y a des variations là-dedans. C'est souvent
suivant l'importance du bureau. Il y a des normes d'établies. C'est le
rapport du bureau. Il y a des normes, on dit: Tel bureau demande tel ouvrage,
le salaire sera de tant.
M. Johnson: Je comprends que c'est la première année qu'on
a ce sous-article 2, c'est la première année.
M. Lapalme: Oui, il me semble que c'est la première année
qu'on a ça. Cela peut nous permettre, au cours de l'année, de
faire des changements.
M. Johnson: Est-ce que le montant de $200,000 a été mis au
hasard ou si c'est l'approximation qui répond aux projets qu'a le
département de changer ces trois, quatre, cinq bureaux?
M. Lapalme: C'est une approximation d'après ce que l'on
connaît des revenus des bureaux.
M. Johnson: Je vais diviser ma question pour que ce soit plus clair.
Est-ce qu'à compter du 1er avril 1963 certains bureaux ont
été changés au cours de l'année, en vue...
M. Lapalme: Non, à partir de là.
M. Johnson: Parce qu'on aurait pu, évidemment, au mois de
février ou mars, décider que dorénavant, à partir
du 1er avril, ça deviendrait des bureaux à salaire fixe.
M. Lapalme: Pratiquement, automatiquement.
M. Johnson: II n'y a pas eu de changement?
M. Lapalme: Non.
M. Johnson: II n'y a pas eu de changement, non?
M. Lapalme: Non, parce qu'on ne serait pas prêt à
procéder.
M. Johnson: Et on a mis $200,000 en estimant approximativement la valeur
des bureaux où on a l'intention d'apporter des modifications. Quels sont
ces bureaux qu'on a l'intention de convertir, de bureaux à honoraires,
en bureaux avec employés à salaire fixe?
M. Lapalme: Vous savez, on donne l'exemple suivant. Il y a un bureau...
C'est un registrateur ou un protonotaire, dans le bureau d'Amos... Le
protonotaire est mort, celui qui va le remplacer va tomber à salaire et
les bureaux les plus importants, ceux où les honoraires sont les plus
élevés sont les premiers qui sont tombés sur la liste des
employés à salaire, parce qu'on considère que dans ces
cas-l&, c'est la province qui perdrait de l'argent.
M. Johnson: Une liste d'exécution?
M. Lapalme: Ah bien, je ne dirais pas qu'il y a une liste par
écrit, M. le Président, non, mais je sais que dans l'esprit de la
comptabilité, également M. Cantin et M. Frenette, si on avait
tout devant nous, si on était prêt à procéder, on
pourrait tout de suite prendre le poste de $200,000 et l'acquitter
immédiatement.
M. Johnson: Mais on va être limité tout de même
à $200,000?
M. Lapalme: Oui.
M. Gabias: Quel est le montant de...
M. Lapalme: On n'est pas capable de les changer tous cette année,
parce que ça prendra un temps plus considérable que
ça.
M. Gabias: M. le Président, le Procureur général
vient de faire l'affirmation que, dans bien des cas, la province perd de
l'argent lorsqu'un bureau est laissé à une personne à
honoraires. Pour cette raison, la
province va prendre les bureaux qui auraient les revenus les plus
élevés afin que la province ne perde pas d'argent. Est-ce que le
Procureur général pourrait nous donner un exemple d'un bureau
où un protonotaire était à honoraires l'an passé,
il y a plutôt deux ans, et qui est devenu à la charge de la
province, et nous dire quel est le profit ou quels sont les revenus que la
province a pu retirer?
M. Lapalme: Le bureau de Sainte-Rose, à Laval, rapportait $70,000
sur $72,000.
M. Gabias: Je parle du protonotaire, pas du bureau d'enregistrement.
M. Lapalme: Ah! le protonotaire. Il n'y a pas eu de changement dans les
bureaux de protonotaire. Pas du tout.
M. Gabias: Maintenant, cette année, il y a des prévisions
pour $200,000. Le Procureur général, cette année, entend
faire des changements dans ce domaine. Dec protonotaires actuellement à
honoraires, des protonotaires à salaire fixe et toutes les
dépenses seront payées par le gouvernement. Parce qu'il ne faudra
pas laisser à la population une fausse impression. Dans bien des cas, il
est vrai que les revenus du protonotaire peuvent être
élevés, mais il ne faut pas oublier que le protonotaire, dans ces
cas-là, paie les employés lui-même; il paie
également un loyer et, dit-on, dans certains cas, il paie les frais
d'administration, la papeterie, etc. Or, pour ce qui peut paraître
à première vue un revenu exorbitant, quand on l'analyse et que
l'on fait la part du revenu et des dépenses, bien souvent le
bénéfice semble beaucoup moins élevé qu'il
apparaît à première vue.
M. Lapalme: Par contre, il y a des cas où les revenus ne sont pas
suffisants pour qu'un avocat, par exemple, ou un notaire accepte. A Amos, le
revenu n'est pas suffisant pour que nous ayons un homme, parmi le Barreau, qui
accepterait, par exemple. Là, nous n'allons pas payer plus cher.
M. Gabias: Je remercie le Procureur général d'avoir
souligné cela. J'avais l'intention de le dire, j'ai oublié. C'est
parce qu'il y a des protonotaires qui ne gagnent pas leur pain...
M. Lapalme: II y a une disproportion énorme entre certains cas et
certains autres.
M. Gabias: Je vois ici, dans les comptes publics, M. le
Président, qu'à Trois-Rivières le protonotaire, qui est
là depuis au moins une dizaine d'années, peut-être quinze,
reçoit $7,500 par année, et je pense que c'est le salaire qu'il
recevait lors de sa nomination. Les affaires judiciaires ont
considérablement augmenté à Trois-Rivières, le
nombre d'employés qui relèvent du protonotaire a également
augmenté, alors j'attirerais l'attention du Procureur
général...
M. Lapalme: Le député a raison, nous sommes à
travailler à une reclassification et à une réorganisation
de tous les salaires des employés de justice. Jusqu'à ce jour,
nous avons procédé d'abord avec les salaires les plus bas, la
police, les gardiens de prison, des choses comme ça, et la prochaine
reclassification sera celle des employés de justice, non seulement de
Trois-Rivières, mais d'ailleurs dans la province.
M. Gabias: Je ne connais pas tous les protonotaires de la province et je
peux dire, sans crainte de me tromper, qu'il y en a peu dans la province qui
sont aussi compétents et aussi travaillants et qui ont autant à
coeur l'administration de la bonne justice que celui de Trois-Rivières,
qui est Me Léon Lamothe. Je pense que le sous-ministre va être de
cet avis.
M. Lapalme: D'ailleurs, on a parlé je ne sais pas combien de fois
de cette réorganisation des employés de justice. Il y a des
secteurs, par exemple au palais de justice de Montréal ou à celui
de Québec, où on peut à peine croire que de tels salaires
existent encore. Nous voulons donc agir globalement.
M. Bertrand (Missisquoi): Est-ce que le Procureur général
pourrait nous dire le montant des honoraires aux protonotaires du bureau des
protonotaires du district de Thetford?
M. Lapalme: Les revenus des protonotaires du Barreau de Thetford, on n'a
pas ça ici.
M. Bertrand (Missisquoi): Non, du district de Thetford.
M. Lapalme: Oui, du district de Thetford, on n'a pas cela ici. On peut
toujours le savoir en le demandant au ministère, on va vous le
donner.
M. Bertrand (Missisquoi): Est-ce qu'il y a là deux protonotaires,
à l'heure actuelle, à honoraires? Alors il s'agit là d'un
bureau assez considérable, mais pas comparable aux exemples que donnait
tantôt le Procureur général. Je ne crois pas qu'il y ait
lieu de les mettre à traitements fixes. On pourrait s'exposer, par une
politique dans ce sens-là, à ce qu'un des deux protonotaires soit
obligé d'abandonner le poste. Or, je crois que nous avons, à
l'heure actuelle, une excellente
organisation et que le Barreau de Thetford verrait certainement d'un
très mauvaix oeil les traitements fixes.
M. Lapalme: Non, non, il ne s'agit pas d'un chambardement; il s'agit
d'égaliser les chances, dans les cas où ce n'est pas assez
élevé, comme à Trois-Rivières ou Sherbrooke, de
hausser les traitements, dans les cas où les revenus peuvent être
exceptionnels pour des raisons particulières, de les ramener à un
niveau qui a également un peu de sens commun.
Bureaux d'enregistrement
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Non, non, là on arrive à l'article 3: Bureaux
d'enregistrement.
M. Johnson: D'accord, il y a une question à poser
là-dessus.
M. Gabias: Pour revenir à ma question d'il y a quelques minutes,
l'an passé le Procureur général nous avait fait part de
ses projets d'enlever plusieurs personnes qui tenaient les bureaux
d'enregistrement, les registraires, et d'exploiter ces bureaux au profit de la
province. Est-ce qu'au cours de l'année il y a eu des bureaux
d'enregistrement qui n'appartenaient pas à la province et qui sont
devenus sous l'administration de la province?
M. Lapalme: Je sais qu'il y a eu Sainte-Rose. Est-ce que je prends
l'année 1962-1963 ou 1961-1962?
M. Gabias: Le Procureur général était tellement
convaincu...
M. Lapalme: En 1962, il y a eu Sainte-Rose-de-Laval qui était le
plus gros bureau, c'est-à-dire celui qui rapportait le plus
d'honoraires.
M. Gabias: L'an passé, le Procureur général mettait
tellement de conviction dans ses remarques que nous avons cru que tous les
bureaux d'enregistrement ou à peu près tous seraient, au cours de
l'année 1961-1962, sous l'administration directe de son
département.
M. Lapalme: Les premiers pas que j'ai faits, par exemple, pour ramener
ce bureau exceptionnel m'ont fait me heurter à ce que j'ai
raconté tout à l'heure. Alors, enfin, il a fallu à ce
moment-là...
M. Gabias: On se souvient bien de ce bureau de Sainte-Rose. Il est
malheureux que le député ne soit pas en Chambre, cela a
semblé être une vengeance électorale plutôt qu'un
acte de bonne administration. On se souvient bien du nombre de minutes
où l'on a discuté du supposé revenu fantastique du notaire
qui était en charge de ce bureau d'enregistrement et, après avoir
disséqué, après avoir discuté, on s'est
aperçu que ce revenu était de beaucoup inférieur à
ce qu'on a laissé entendre.
M. Lapalme: Ah non! les dépenses n'atteignaient pas $12,000 sur
un revenu de $70,000; ça donnait un montant de... Ah! $70,000,
c'était un revenu net. Il y avait une douzaine de milliers de dollars de
dépenses.
M. Gabias: Avant impôt?
M. Lapalme: Ah bien! ça, l'impôt, ce n'est pas mon
problème.
Des voix: On le sait, c'est une dépense.
M. Lapalme: On serait aussi bien de garder celui-là.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Séance du comité suspendue jusqu'à 8 h 15.
M. Hamel (Saint-Maurice): L'Opposition ne va pas bien bien vite.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Séance suspendue jusqu'à 8 h 15.
Reprise de la séance à 8 h 15 du
soir
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre, messieurs!
Procureur général. Article 3. Bureaux
d'enregistrement.
M. Bellemare: M. le Président, l'an passé, j'avais fait
une représentation devant cette Chambre concernant le bureau
d'enregistrement de Saint-Geneviève-de-Batiscan, qui est un des bureaux
à commission. C'est un des gros bureaux de la province. Il avait
été demandé par la Chambre de commerce, lors d'un
congrès provincial, que le bureau d'enregistrement de
Sainte-Genevière-de-Batiscan fût déménagé et
transporté au centre des activités, c'est-à-dire au
Cap-de-la-Madeleine. Je ne me suis pas prononcé quant à
l'opportunité du déménagement, mais j'ai fait remarquer
aux autorités à ce moment-là, et en particulier à
l'honorable Procureur général, que le bureau d'enregistrement
était logé dans la bâtisse du conseil de comté et
que le conseil avait fait plusieurs revendications, à la suite des
demandes du registrateur, pour faire des réparations urgentes.
Au mois de mars dernier, le conseil de comté a
délégué à Québec trois maires
particulièrement intéressés à cette question
de l'agrandissement du bureau d'enregistrement. C'est devenu beaucoup
trop petit, exigu, difficile pour le transport des pièces pour faire de
l'enregistrement. Ils sont venus, de fait, rencontrer le ministre des Affaires
municipales et ils sont aussi allés au bureau du Procureur
général. Ils ont reçu la réponse que le Procureur
général étudiait la possibilité de diviser le
bureau d'enregistrement à Sainte-Geneviève, de le sectionner en
deux parties, une partie qui serait du côté de Shawinigan et
l'autre partie qui irait au Cap-de-la-Madeleine.
Je ne sais pas si le Procureur général a le dossier
présentement en main pour pouvoir répondre adéquatement
à cette question, mais le bureau d'enregistrement de
Sainte-Geneviève est peut-être un des plus vieux bureaux
d'enregistrement de toute la région de Trois-Rivières et c'est
comme une institution présentement dans cette vieille paroisse de
Sainte-Geneviève-de-Batiscan, qui est le chef-lieu du comté.
Je demande à l'honorable Procureur général s'il y a
des projets d'agrandissement, premièrement, parce qu'il y a eu une loi
de votée en cette Chambre en 1957 selon laquelle le gouvernement peut
réparer, construire et même apporter certaines
améliorations aux bureaux d'enregistrement dans n'importe quel endroit
où ils se trouvent. Prenant cette loi comme base de ses discussions, le
conseil de comté a fait des revendications il y a à peu
près au plus un mois et c'est la réponse qu'on nous a
donnée.
Je voudrais savoir du Procureur général, comme je le
disais tout à l'heure, si le bureau d'enregistrement doit être
déménagé d'abord, sectionné ensuite et s'il y a des
réparation urgentes qui sont demandées et qui devront être
exécutés cette année sur le budget que nous votons
présentement.
M. Lapalme: Premièrement, je n'envisage pas et je n'ai pas
envisagé de changement dans l'état actuel du bureau
d'enregistrement de Sainte-Geneviève; deuxièmement, je crois
qu'il doit y avoir des réparations de faites du côté de la
voûte et, troisièmement, le département envisage de
créer un bureau d'enregistrement pour le comté de
Saint-Maurice.
M. Bellernare: Est-ce que le bureau d'enregistrement qui serait
organisé pour le comté de Saint-Maurice comprendrait des
paroisses qui sont du côté nord de mon comté? La division
n'est pas faite.
M. Lapalme: Je ne suis pas en mesure de le dire.
M. Bellemare: Ces travaux qui devront être exécutés
à la voûte seraient sur le budget que nous votons
présentement?
M. Lapalme: Ce sont les travaux publics qui font cela?
M. Bellemare: Ils ont rencontré les Travaux publics aussi et ils
ont dit que la décision finale devait être donnée par le
Procureur général avant que toute étude du projet
soit...
M. Lapalme: Ce sont les Travaux publics qui vont faire cela.
M. Bellemare: Est-ce que l'honorable Procureur général me
dit qu'il donnerait son avis cette année?
M. Lapalme: C'est incessant. Ce sont les Travaux publics qui vont faire
ça.
M. Bellemare: Est-ce que l'honorable Procureur général me
dit que, cette année, il donnerait son avis?
M. Bédard (président du comité des subaides):
Adopté?
M. Johnson: M. le Président, les subventions pour
réparations des bureaux d'enregistrement, est-ce que ça
relève...
M. Lapalme: Est-ce que le chef de l'Opposition voudrait
répéter le commencement de sa phrase? Je n'ai pas compris.
M. Johnson: Les subventions, lorsqu'un conseil de comté veut
réparer l'édifice du conseil de comté qui loge le bureau
d'enregistrement...
M. Lapalme: L'édifice appartient au conseil de comté. Le
chef de l'Opposition veut sans doute parler du fait qu'en vertu de la loi qui a
été votée il y a quelques années la forme que
pourrait prendre l'intervention du gouvernement serait la subvention ou les
travaux faits par le ministère lui-même?
M. Johnson: Non, c'est une subvention qui vient des Travaux publics,
mais je pense bien que, comme il s'agit du bureau d'enregistrement et que c'est
à cause du bureau d'enregistrement, il fallait avoir l'assentiment du
Procureur général qui administre les bureaux d'enregistrement.
Est-ce que le Procureur général a une série de
demandes?
M. Lapalme: Pour des réparations, pour différents bureaux.
Il me semble qu'on en a plusieurs. Le souvenir que j'en ai, je ne peux pas dire
le chiffre,mais je sais qu'il y a beaucoup de conseils de comté qui
demandent des réparations, des agrandissements aux différents
bureaux d'enregistrement; ceci relève des Travaux
publics, sur la recommandation du Procureur général, mais
le budget des Travaux publics n'est pas assez élevé pour
satisfaire à toutes les demandes.
M. Bellemare: Le Procureur général m'avait répondu
l'an dernier, lors de l'étude du budget au sujet des bureaux
d'enregistrement, qu'on songeait sérieusement à mettre ce bureau
de Sainte-Geneviève-de-Batiscan sous le contrôle du gouvernement
au lieu de le laisser à commission, tel qu'il est présentement,
parce que c'est un des gros bureaux de la province. Ça doit rapporter,
je pense, $.22,000 ou $23,000 de salaires à son...
M. Lapalme: $33,000; revenus nets: $17,000.
M. Bellemare: Mais quelque $20,000 de salaires, je pense.
M. Lapalme: Revenus nets: $17,000. Il y en a beaucoup d'autres qui sont
plus gros que ça.
M. Bellemare: L'an passé, le Procureur général
m'avait dit que c'est un des bureaux qui seraient incessamment
incorporés dans l'administration générale de la
province.
M. Lapalme: Bien, d'après les chiffres que j'ai ici, il est
possible qu'il soit un de ceux qui soient changés cette année. Ah
oui! c'est toujours la même question, l'an dernier, les estimations
budgétaires et la loi ne nous permettaient pas de procéder
à cette chose que nous voulions faire. Le premier obstacle que nous
avons rencontré a été précisément à
l'occasion du bureau de Sainte-Rose, que je mentionnais tout à l'heure,
et c'est pour ça que cette année il y a un montant dans les
estimations budgétaires qui prévoit un changement graduel. Nous
ne pouvons pas tout accomplir parce que le montant serait infiniment trop
élevé, mais pour répondre au député de
Champlain, sans mentionner les noms des comtés, je vais mentionner
certains chiffres, je crois que c'est par ordre de décroissance, je
parle de revenus nets de certains bureaux d'enregistrement qui restent:
$58,000, $45,000, $25,000, $20,000, $20,000, $19,000, $17,000, $17,000,
$15,000, $17,000, Champlain, $15,000, $14,000...
M. Bellemare: Ça, c'est le rapport de 1961.
M. Lapalme: Oui, cette année, il y a $27,000 net. Alors, on
comprend que toute la comptabilité n'est pas terminée pour les
Finances et la comptabilité des ministères. La
comptabilité n'est pas terminée au 31 avril, mais je donne tout
de même les chiffres de 1961. Et, après cela: $14,000, $14,000,
$13,000, $13,000; quand on est rendu à $12,000, à ce
moment-là, on atteint un chiffre qui n'est tout de même pas
très disproportionné. Mais quand on est à $27,000,
$30,000, $45,000, $58,000, on comprendra qu'il est inadmissible que nous ayons
des fonctionnaires, qui n'en sont pas, recevant des salaires aussi
élevés, alors que, dans d'autres cas, il y a des salaires qui
sont inférieurs par comparaison avec l'ouvrage qui est accompli.
Maintenant, il y a des bureaux d'enregistrement qui connaissent des
rebondissements tout à coup, en flèche. Mais ça, ça
dépendra. Par exemple, dans le passé, l'Hydro, la Shawinigan ou
les compagnies publiques tout à coup traversaient tout un comté,
il y avait alors tous les achats de terrains, il y avait des centaines,
peut-être des milliers... de contrats qui arrivaient au bureau
d'enregistrement. Dans le passé, je me souviens d'un bureau de la rive
sud qui était remonté tout à coup à $35,000 et,
l'année suivante, il tombait à $18,000.
M. Bellemare: M. le Président, est-ce que le Procureur
général pourrait nous dire si Shefford est compris dans le
réseau de bureaux qui vont être mis sous le contrôle direct
du gouvernement?
M. Lapalme: Je n'ai pas compris la question.
M. Bellemare: Shefford.
M. Lapalme: Compris dans quoi?
M. Bellemare: Est-ce que Shefford est l'un des bureaux qui vont faire
partie de ce contrôle?
M. Lapalme: Eventuellement, oui; le revenu net cette année est de
quelque $17,000; est-ce ça? Eventuellement, oui, mais, cette
année, je ne le garantis pas; d'ailleurs, dans un mois, je serai parti,
moi, publicité, journalisme, n'oubliez pas ça.
M. Bellemare: M. le Président, maintenant la question du bureau
d'enregistrement de Sainte-Geneviève semble décidée quant
à son intégration graduelle dans l'administration provinciale.
J'avais mis le Procureur général au défi, l'année
passée, malgré que le règlement était fait, de
prouver que M. Rodrigue Bailly, qui était le registrateur du
comté et qui a été démis de ses fonctions, avait
fait de la politique. Le Procureur général m'avait répondu
à ce moment-là. Je pourrais fournir au député de
Champlain tout son dossier et il verra qu'on a certainement eu raison de le
mettre à pied. Je dis à l'honorable Procureur
général que je n'ai pas encore entendu la justification de cette
destitution qui a provoqué la mort de M. Bailly. M. Bailly est
décédé depuis ce temps-là. Il avait
été
transporté à l'hôpital après sa destitution,
il a fait une crise grave et est décédé sûrement...
M. le Président, j'aimerais bien que vous me donniez le droit de parole,
quand je m'en sers surtout selon les règlements.
M. le Président, je voudrais entendre le Procureur
général me fournir une preuve véridique comme quoi M.
Bailly, qui est décédé depuis ce temps-là, a
réellement fait de la politique. Je sais que, personnellement, M. Bailly
s'était éloigné complètement de toute politique
possible depuis qu'il avait été nommé au bureau
d'enregistrement. On l'a remplacé par un autre, par exemple, qui avait
fait de la politique active, M. Lafontaine. C'est une injustice grave qui a
été commise par le département et je le souligne, ce soir,
d'une manière particulière, à l'attention du Procureur
général.
M. Lapalme: Ça fait un an. Evidemment, je n'ai pas ce
dossier-là ici. Si je me rappelle bien, M. Bailly avait remplacé
quelqu'un qui avait été lui-même
congédié.
M. Bellemare: M. Bailly n'a jamais remplacé personne.
M. Lapalme: Allons!
M. Bellernare: Non, monsieur, le Procureur général n'est
pas au courant de l'affaire. A tout événement, M. Bailly n'a
jamais remplacé personne parce que M. Peter Grant, qui était
l'ancien député du comté, est mort, et quand M. Peter
Grant, l'ancien député du comté, est mort, il y a eu une
nomination qui a été faite à ce moment et M. Bailly a
été nommé conjointement avec un autre.
M. Lapalme: Je regrette, mais il a été nommé
à la suite de ça, à la suite de la mort de son
père.
M. Bellemare: Non, M. Grant a été nommé à la
suite... Il a démissionné, il a été nommé
sur la vente des obligations pour la compagnie de Montréal.
Une voix: II a été obligé de démissionner
parce qu'on a prétendu qu'il avait fait de la politique municipale.
M. Bellemare: Je dis à l'honorable ministre que je ne m'en suis
pas occupé, si son renseignement est bon, je ne connais pas la raison de
son départ.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ils l'ont obligé, ils l'ont mis
dehors.
M. Bellemare: Qui aurait fait ça?
M. Hamel (Saint-Maurice): M. Duplessis.
M. Bellemare: Ah, s'il était parent avec lui, je ne m'occupe pas
des affaires de sa parenté. Mais je sais aussi que M. Bailly avait
été nommé conjointement avec un autre et que M. Bailly
n'avait pas participé...
M. Hamel (Saint-Maurice): Cela a causé sa mort aussi, à M.
Grant.
M. Bellemare: M. Grant, non, non. Je dirai à l'honorable ministre
qu'il est mal renseigné. M. Grant est allé s'assommer sur un
poteau dans un moment de distraction, en passant sur tous les feux rouges. Je
suis sûr et certain que l'honorable ministre ne pourra pas en avoir, des
distractions comme celle-là.
M. Hamel (Saint-Maurice): Mais M. Grant avait été mis
dehors par M. Duplessis. M. Grant est venu me voir; c'est mon confrère
de classe. Il a fait, ensuite de ça, une dépression et je ne
serais pas surpris que la distraction qu'il a eue - c'est un fait qu'il s'est
tué dans un accident d'automobile -c'était des suites de sa mise
à pied. S'il était resté registrateur, il ne serait jamais
mort dans cet accident.
M. Bellemare: M. le Président, je ne peux pas croire au
sérieux de l'honorable ministre qui dirige les débats. C'est
extraordinaire, amener devant la Chambre un cas et surtout sur la mort d'un de
ses anciens confrères.
Une voix: Bien oui.
M. Bellemare: Le ridiculiser comme il l'a fait là.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je ne l'ai pas ridiculisé.
M. Bellemare: Ridiculiser. En parler, parler de sa mort en le
ridiculisant, tandis que je dis au Procureur général que, l'an
passé, Rodrigue Bailly était en vie. Lorsqu'il a
été destitué, il a été destitué
injustement, sans avoir jamais participé, depuis sa nomination au bureau
d'enregistrement, à aucune activité politique. L'an passé,
j'ai demandé à l'honorable Procureur général de me
donner les faits précis expliquant pourquoi le registrateur avait
été destitué. L'honorable Procureur général
m'a dit: J'ai un dossier et, dans son dossier, c'est consigné qu'il a
participé activement à la politique. J'ai dit non.
M. Lapalme: Très bien. Ceci étant dit,
premièrement, c'est une de ces choses assez rares qui existent dans
l'administration: le Procureur général peut, à sa
discrétion, remplacer un registrateur par un autre sans aucune raison.
Il n'y a pas de la commission du
service civil, il n'y a rien; simplement recommandation du Procureur
général. Deuxièmement, il n'y a eu aucune destitution au
département, pour autant que les registrateurs sont concernés,
sans que j'aie eu, dans le dossier de chacun de ces registrateurs, une preuve
prima facie qu'il avait fait de la politique. Dans le cas de M. Bailly, j'avais
un dossier sur lequel je suis revenu à la charge parce que je
n'étais pas satisfait de la première preuve. Je suis revenu
à la charge; j'ai demandé des preuves additionnelles et, à
ma satisfaction, à moi, il m'a semblé qu'il avait
été prouvé qu'il avait fait de la politique. En
troisième lieu, personne ne saura jamais pourquoi M. Bailly est
mort.
M. Bellemare: Le Procureur général admet qu'il a
vérifié un dossier. Le Procureur général dit ce
soir: Je me suis fait donner des preuves additionnelles.
M. Lapalme: J'ai dit que la demande qui m'était faite et la
dénonciation qui m'était faite n'étaient pas suffisantes
pour le destituer. J'ai eu des preuves additionnelles que je considère
comme étant des preuves...
M. Bellemare: M. le Président, le Procureur
général, d'après les règlements, doit aussi prendre
ma parole et je dis que le Procureur général n'était pas
justifié, qu'il n'avait pas de preuves suffisantes pour destituer le
registrateur du comté de Champlain.
M. Crépeau: Prenez sa parole, à lui aussi. Prenez la
parole du Procureur général.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Johnson: Maintenant, le Procureur général vient tout de
même de prendre une responsabilité devant cette Chambre...
M. Lapalme: Oui.
M. Johnson: ...quand il dit que, en vertu de la loi, il a le droit de
destituer les registrateurs, que ça ne passe pas par la Commission du
service civil. C'est un registrateur à commission, celui-là.
C'est le même cas, je crois, que...
M. Lapalme: C'est un mauvais système, je le dis tout de
suite.
M. Johnson: Percepteur de revenus. M. Bellemare: De quoi? M. Lapalme:
C'est un mauvais système. M. Johnson: Maintenant, le Procureur
général dit: Les premières dénonciations
n'étaient pas suffisantes et j'ai demandé des preuves
additionnelles. J'aimerais savoir si le Procureur général se
souvient de la preuve qu'on lui avait fournie à l'effet que M. Bailly
avait fait de la politique.
M. Lapalme: Non, je ne me rappelle pas les détails. Il y a eu
tellement de cas qui se sont présentés depuis lors.
M. Johnson: Le Procureur général...
M. Lapalme: Je connais une foule de cas. Je veux dire au chef de
l'Opposition qu'il y a une foule de cas, des cas de shérifs, de
registrateurs, au cours des mois, sur lesquels on est venu produire un dossier
demandant la destitution pour cause de partisanerie politique et nous avons
refusé la destitution. Même, je suis allé plus loin que
ça dans un cas qui relevait de la Commission du service civil. Alors que
la Commission du service civil disait que l'individu avait violé
l'article 60, comme je considérais que la preuve qui avait
été faite devant la Commission du service civil n'était
pas suffisante, le shérif en question est encore en place.
M. Johnson: M. le Président, est-ce que le Procureur
général prétend qu'un fonctionnaire ou un employé
de la province à commission ou à salaire qui ne relève pas
de la Commission du service civil devrait être destitué parce
qu'il a fait de la politique? Qu'est-ce qui lui défend de faire de la
politique? Quand il est au bureau d'enregistrement...
M. Lapalme: Là, le chef de l'Opposition soulève tout le
concept de ce que c'est que l'agitation ou l'activité politique d'un
fonctionnaire. Est-ce qu'on doit définir le fonctionnaire comme
désignant uniquement quelqu'un qui relève de la fonction
publique, que l'on appelle par anglicisme la Commission du service civil, ou
bien est-ce qu'un législateur est un fonctionnaire? Est-ce qu'il y a
certains postes qui ne relèvent pas de la commission? Est-ce que M. X,
M. Y qui ne relève pas de la Commission du service civil est un
fonctionnaire? Bon, alors, nous nous trouvons en face de deux cas, l'un qui
n'est pas régi par la Commission du service civil et l'autre qui est
régi par la Commission du service civil. Est-ce que l'on doit accorder
un traitement différent à celui qui est à la Commission du
service civil et à celui qui ne l'est pas? Si on ne doit pas faire de
traitement différent, la méthode doit être
différente, cependant, parce que les deux organismes de qui ils
relèvent sont différents.
Le Procureur général, quand il s'agira d'un cas qui ne
relève pas de lui-même mais
de la commission, transmettra le dossier à la Commission du
service civil qui va établir elle-même la preuve de
culpabilité ou de non-culpabilité et qui va se prononcer pour ou
contre. Si ça ne relève pas de la Commission du service civil,
c'est le Procureur général seul qui en a la reponsabilité.
Ça, c'est dans le cas où on admettrait qu'un fonctionnaire, c'est
quelqu'un qui relève soit de la Commission du service civil, soit
simplement de l'autorité d'un ministre. Au cas où on s'accorde
là-dessus, c'est comme ça qu'on doit procéder. Si on ne
s'accorde pas et si on croit que celui qui ne relève pas de la
Commission du service civil est un fonctionnaire ou n'est pas un fonctionnaire,
toute la conception devient une chose entièrement différente de
ce que je viens d'exprimer.
Ma conception à moi, c'est que directement, parce qu'il ne peut
pas être question de l'être indirectement, on est fonctionnaire
parce qu'on a été nommé par l'État. On est
fonctionnaire ne relevant pas de la Commission du service civil parce
qu'également on a été nommé par l'État.
Qu'un individu soit nommé sous ma signature ou qu'il soit nommé
sous la signature de la Commission du service civil directement, il va gagner
sa vie aux dépens de l'État. A partir de ce moment-là,
lorsque je me trouve en face d'un cas qui ne relève pas de la Commission
du service civil, j'ai, quant à moi, et pour les autres c'est la
même chose, l'entière liberté de destituer ou de ne pas
destituer. Ma conception à moi - elle peut être différente
dans un autre ministère -quand il s'agit de cas où la
discrimination est exercée, c'est que la partisanerie politique ne peut
pas être permise chez quelqu'un qui vit de l'État même.
Comme le dirait le chef de l'Opposition, après cinq heures, on peut en
discuter. J'ai exprimé mon opinion et le chef de l'Opposition a droit
à la sienne.
M. Johnson: M. le Président, elle est bien intéressante,
l'opinion du Procureur général qui vient de confirmer, en somme,
ce que d'autres ministres dans le gouvernement et même le premier
ministre ont déjà dit au sujet de ces employés qui ne
relèvent pas de la Commission du service civil. Le premier ministre,
parlant des percepteurs du revenu pour la Loi des véhicules automobiles,
dans nos comtés respectifs, qui ont tous été mis à
pied, a dit dans cette Chambre déjà: Voici un agent, un homme qui
gagne sa vie en percevant de l'argent pour le gouvernement, en faisant remplir
certaines formules. Il n'est pas membre de la Commission du service civil;
donc, pas de problème: dehors, quand on arrive au pouvoir, puis on
remplace ça par nos amis. M. le Président, le Procureur
général n'a pas admis ça aussi brutalement...
M. Lapalme: Ah non! Je n'ai pas parlé de cette
partie-là.
M. Johnson: ...mais ça revient au même.
M. Lapalme: Non, ça ne revient pas au même.
M. Johnson: M. le Président, le Procureur général a
l'air d'argumenter comme suit: Si la loi de la Commission du service civil
défend à un fonctionnaire (l'article 60) de faire de la politique
et que la preuve en est faite, il est dehors. Et même si cet
employé de la province qui gagne sa vie au service de la province - pas
au détriment de la province ni autrement; je pense qu'il faut dire au
service de la province ou en travaillant pour la province -n'est pas membre de
la Commission du service civil, ne tombe pas sous la loi du service civil, je
dois lui appliquer les mêmes barèmes. En somme, c'est ça.
C'est ce que j'ai compris de la démonstration du Procureur
général.
M. le Président, dans le cas de M. Bailly qui est un cas
spécifique, quel a été le barème établi?
Quelle genre de preuve? Est-ce que M. Bailly a eu une chance de se faire
entendre? Est-ce que le Procureur général l'a fait venir ou l'a
fait interroger? Est-ce que ses dénonciateurs ont été
interrogés contradictoirement? Est-ce que le dénoncé a pu
contre-interroger le dénonciateur ou bien si on a tout simplement pris,
comme dans bien des cas, l'affidavit de celui qui voulait avoir la job? On
prenait l'affidavit de celui qui voulait la situation parce que c'était
considéré comme une récompense politique. En effet, M. le
Président, les libéraux disaient: Bien, ça fait seize ans
qu'on est dans l'Opposition; ôtez-moi ça de là, il a
été nommé par les gens de l'Union Nationale.
M. Bertrand (Missisquoi): II faut des vétérans.
M. Johnson: II faut des vétérans. Il faut appliquer le
principe de l'ancienneté, de la "séniorité"
là-dedans, M. le Président. Aux vétérans, la
préférence. Même, on en a nommé un de 80 ans dans le
comté de Berthier. Ça, c'était réellement
l'application du principe, dans le comté de Berthier.
M. Hamel (Saint-Maurice): Oui, mais c'est dans tous les pays du monde.
Ceux qui ont combattu pour la liberté, la démocratie, la
civilisation doivent avoir la préférence. C'est reconnu dans tous
les pays du monde.
M. Johnson: M. le Président, 72 ans, dans la Beauce, un vrai
vétéran. On l'a appliqué, le principe de
l'ancienneté, mais
pas à des gens qui avaient branlé du Crédit social
au Bloc populaire et au Parti libéral. Mais il est vrai que, dans la
Beauce, on a nommé un vrai lilbéral, dans Berthier, on a
nommé un vrai libéral.
M. Hamel (Saint-Maurice): M. le Président, je soulève un
point de règlement. Le député de Missisquoi a
déjà répondu au chef de l'Opposition quand il a
cité: "Ceux qui ne changent pas d'idée, ce sont des
imbéciles".
M. Bertrand (Missisquoi): Mais ceux qui changent trop...
M. Hamel (Saint-Maurice): Ce n'est pas dans le texte du
député de Missisquoi.
M. Johnson: Seulement tout homme intelligent peut compléter la
pensée de Disraeli: Celui qui change trop souvent, ça devient
inquiétant. Changer d'idée, ça ne veut pas dire
nécessairement changer de parti, M. le Président.
Non, je reviens au Procureur général. J'aimerais savoir
si, dans le cas de M. Bailly comme dans bien d'autres cas, on a donné
une chance à celui qui gagnait sa vie honnêtement, qui remplissait
bien son devoir, qui avait, je le présume, des charges de famille et qui
était rendu à un certain âge. Est-ce qu'on a donné
à cet homme-là une chance de se faire entendre avant qu'on ne
juge unilatéralement, sans appel, qu'il avait fait de la politique
partisane, comme l'a dit le Procureur général?
M. Lapalme: II n'y a pas eu de témoignage verbal; il y a eu des
écrits de part et d'autre.
M. Allard: Maintenant, est-ce que la partisanerie politique s'applique
seulement aux gens de l'Union Nationale ou si elle peut s'appliquer aussi dans
le cas des libéraux qui ont pris une part active à la
dernière campagne électorale?
M. Lapalme: Ah, bien, moi, j'ai des cas très précis
où j'ai averti des fonctionnaires du département qui ne
relèvent pas de la Commission du service civil qu'ils n'avaient pas le
droit de s'occuper de politique.
M. Allard: Ici, il y a, dans les comptes publics, à la page 403,
district de Beauce: Arthur Marcoux, shérif, qui a pris part à la
dernière campagne électorale; et vous avez eu le cas, à
Saint-Georges de Beauce, d'un juge municipal qui était en même
temps président de la fédération libérale de
Beauce.
Des voix: II n'a pas le droit.
M. Allard: Bien moi, je sais que je n'ai pas eu le droit d'en faire,
j'ai été puni. J'aimerais bien, par exemple, que vous appliquiez
la même politique à l'égard des autres et que vous
arrêtiez d'agir en hypocrites.
M. Johnson: Très bien, très bien. M. le Président,
le Procureur général dit qu'il y a eu, dans le cas de M. Bailly,
des échanges écrits, des écrits de part et d'autre. Est-ce
que M. Bailly a été...
M. Lapalme: Je ne sais pas si c'est M. Bailly; il ne faudrait pas que je
confonde le comté. Je crois qu'il y a eu même des religieux qui
s'en sont mêlés là, si ma mémoire est
fidèle.
M. Hamel (Saint-Maurice): II n'a pas été changé,
lui; il n'a peut-être pas fait de politique.
M. Lapalme: Je ne sais même pas le nom de l'autre.
M. Bellemare: Hé!
M. Lapalme: Alors, dans ce cas-là, M. le Président, si je
dois en juger par les remarques du député de Champlain, je me
serais trompé de...
M. Bellemare: Non, non. L'honorable leader du gouvernement me demande si
M. Saberno a fait de la politique. Oui, il a fait autant de politique que M.
Bailly en avait fait avant, mais il s'en est abstenu dès son
entrée en fonction, comme M. Bailly. Ils se sont abstenus de faire de la
politique tous les deux.
Et justement, quand l'honorable Procureur général parle de
certaines influences religieuses, on sait qu'il est le frère d'un
monseigneur, celui-là, M. Saint-Arnaud. Je ne le blâme pas
d'être resté. C'est certainement un très bon homme, il fait
très bien son ouvrage. Mais seulement je me demande pourquoi on a
porté plus d'attention et fait plus d'enquêtes sur le compte de
Bailly que sur le compte d'autres.
M. Lapalme: Cela a été sur les deux, sur ce
bureau-là.
M. Bellemare: M. le Président, je pense que le Procureur
général ne pourra jamais me prouver que M. Bailly a fait de la
politique active depuis sa nomination comme registrateur, jamais.
Une voix: Ça dépend.
M. Bellemare: Ah, ça ne dépend pas. Parlez-moi
français.
M. Johnson: Est-ce que le Procureur
général peut affirmer devant cette Chambre qu'il y avait
dans le dossier une preuve qu'il a jugée suffisante de l'activité
politique partisane de M. Bailly et qui se serait déroulée
pendant qu'il était registrateur ou coregistrateur du comté?
M. Lapalme: Dans le cas de M. Bailly comme dans le cas de tous les
autres registrateurs qui ont été congédiés, j'ai
une satisfaction suffisante qu'il y avait eu partisanerie politique.
M. Johnson: M. le Président, la satisfaction s'appliquerait
plutôt au fait d'avoir liquidé quelqu'un qui avait
été placé par l'Union Nationale ou qu'on savait être
de l'Union Nationale.
M. Lacroix: Vous ne vous souvenez pas de ce qui s'est passé en
1944.
M. Johnson: M. le Président, vous venez de l'avoir, l'aveu. Le
député des Iles-de-la-Madeleine: "Vous ne vous souvenez pas de ce
qui s'est passé en 1944". Voilà l'aveu! On a voulu
répéter ce qu'on prétend avoir été fait en
1944.
M. Lacroix: M. le Président, le député de Bagot, le
chef de l'Opposition, ça ne lui convient pas de poser à la vierge
offensée.
M. Johnson: M. le Président, il y en a d'autres pas mal plus
intelligents que le député des Iles-de-la-Madeleine qui ont fait
la campagne de 1960 en prêchant contre des abus de patronage...
Des voix: Des abus, des abus.
M. Johnson: M. le Président, ils ont, dans la province de
Québec, avec la connivence de certaines personnes que j'ai
déjà eu l'occasion de nommer, réussi à
répandre un tel climat de préjugés contre chacun de nous
que nous avons connu la défaite.
Une voix: Quand vous nous avez fait passer pour des communistes, vous
autres, c'était bien pire que ça.
M. Johnson: M. le Président, le député des
Iles-de-la-Madeleine vient de dire ce que le Procureur général
n'ose pas dire: On vous a remis ce que vous aviez fait en 1944. C'est
ça, M. le Président. Le député des
Iles-de-la-Madeleine n'a pas l'air de savoir que l'humanité a bien
évolué depuis 1944, puis, deuxièmement, M. le
Président, depuis 1944, que le député des
Iles-de-la-Madeleine le sache ou non, il n'y a pas eu de ces abus...
M. Lacroix: M. le Président, je n'ai jamais dit qu'on avait remis
à l'Union Nationale ce qu'ils avaient fait, eux, en 1944, mais je leur
ai demandé s'ils se rappelaient ce qu'ils ont fait, eux autres, par
exemple.
M. Johnson: II faut bien avoir été élu comme le
député des Iles-de-la-Madeleine...
M. Lacroix: Honnêtement.
M. Johnson: ...avec le patronage de M. Sauvé, avec un
système...
M. Lacroix: Vous êtes venu aux Iles et ça m'a aidé.
Vous reviendrez. Bien oui, il est venu et ça m'a aidé.
M. Bédard (président du comité des subsides): II
est évident que, si je vous laisse continuer comme ça, on va
faire le procès complet des partis politiques. Je tiens à
rappeler au comité que nous sommes à l'article 3, bureaux
d'enregistrement. Pour des cas qui concernent directement les bureaux
d'enregistrement, comme celui de M. Bailly tout à l'heure, je n'ai
aucune objection à ce qu'on en discute, mais je ne permettrai pas qu'on
élargisse la discussion pour faire le procès d'un parti ou de
l'autre.
M. Johnson: M. le Président, vous avez raison, mais le
député des Iles-de-la-Madeleine s'est fourré le nez
où il n'avait pas d'affaire et il pousse le patronage tellement loin
que, pour gagner au fédéral, il a fait mettre dehors des
employés...
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Johnson: ...du provincial pendant la campagne fédérale.
Les entrepôts frigorifiques...
M. Lacroix: M. le Président, que le chef de l'Opposition...
Une voix: Ils ne veulent pas te laisser parler.
M. Lacroix: ...me nomme un seul homme. Vous avez peur de la question que
je vais poser à votre chef, n'est-ce pas?
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre! A l'ordre!
M. Lacroix: Vous êtes une bande de peureux.
Une voix: Les gens destitués à l'élection
fédérale, alors que vous étiez là.
L'ingénieur-conseil que vous avez amené à
Québec.
Une voix: Ne parlez pas de patronage parce que vous vous y
connaissez.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre, à l'ordre! Je rappelle au comité que nous sommes
à étudier les crédits du Procureur général,
article 3, bureaux d'enregistrement. Ce n'est pas le temps de faire le
procès d'un parti ou de l'autre et de parler des élections
fédérales. Je demande au député qui veut participer
au débat sur l'article de le faire; sinon, je le déclarerai
adopté et nous passerons à l'article 4.
M. Johnson: Je reviens à la théorie du Procureur
général, M. le Président, qui se résume à
ceci, en pratique. On arrive au pouvoir, on met dehors ceux contre qui on a une
preuve, étant soi-même partisan, ministre d'un parti politique,
preuve qu'on juge suffisante sans aucun barème, sans aucune autre
explication. On le destitue sans lui fournir l'occasion de se faire entendre ou
de contre-interroger ceux qui viennent l'accuser. Et ça arrive dans bien
des cas qu'ils l'accusent injustement parce qu'ils ont l'intérêt
très simple, très clair, très profond,
l'intérêt personnel de prendre la place de celui qu'ils vont
destituer.
Quand on est au pouvoir, M. le Président, d'après la
théorie du Procureur général, on a le droit de faire de la
politique, puis ce n'est pas contre l'Etat et le principe ne s'applique
pas.
M. Lapalme: Je n'ai pas dit ça du tout, M. le
Président.
M. Johnson: II n'a pas dit ça, le Procureur
général, je le sais...
M. Lapalme: Ah! Ah!
M. Johnson: ... mais il n'y a pas un député libéral
dans cette Chambre qui peut se lever et dire sérieusement qu'il ne
connaît pas un seul fonctionnaire du bureau d'enregistrement,
shérif, cantonnier et autres, qui n'a pas fait de politique à
l'élection de 1962 et qui est quand même en place. Il n'y en a pas
un, M. le Président, il n'y a pas un seul député
libéral dans cette Chambre qui peut se lever et jurer, affirmer
solennellement que le shérif, les employés de la Régie des
loyers, les employés de la Voirie, les employés du bureau
d'enregistrement, le geôlier dans certains cas, les employés des
Travaux publics, il n'y en a pas un, M. le Président, il n'y en a pas un
qui peut se lever et affirmer ça.
M. Hamel (Saint-Maurice): On doit s'en tenir aux bureaux
d'enregistrement. Vous avez émis cette opinion, je pense qu'elle est
conforme aux règlements; si le chef de l'Opposition veut critiquer le
problème des bureaux d'enregistrement, c'est son droit; on en a assez
souffert nous autres qu'on va les laisser tranquilles, mais, pour les autres
cas, il y aura des ministères qui viendront et nous en
discuterons...
M. Saint-Pierre: Pour répondre au chef de l'Opposition, je lui
demande de dire, ici dans cette salle, si le chef du bureau d'enregistrement
à Saint-Hyacinthe est de son côté ou du mien au point de
vue politique?
M. Johnson: Puis, qu'est-ce que ça prouve?
M. Saint-Pierre: Je ne sais pas, mais de quoi vous parlez donc?
M. Johnson: Le chef du bureau d'enregistrement à Saint-Hyacinthe
n'a jamais fait de politique, ni de notre temps ni du temps des
libéraux.
M. Saint-Pierre: Comment le savez-vous?
M. Johnson: Je le sais.
M. Saint-Pierre: Vous faites des enquêtes?
M. Johnson: Mais je sais que... M. Crépeau: II sait tout.
M. Johnson: Je sais que dans le comté de Saint-Hyacinthe, par
exemple, ce ministre qui a parlé contre le patronage a placé ses
principaux organisateurs à des postes qui ne sont pas des postes de la
Commission du service civil, et ces gens-là en ont fait de la politique,
ces gens-là en ont fait, M. le Président, avec les fonds de la
province, avec l'argent de la province.
M. Saint-Pierre: M. le Président, je ne mords pas, mais je
connais assez le chef de l'Opposition...
Une voix: Des faux purs.
M. Bédard (président du comité des subsides): II me
semble avoir rappelé déjà à trois reprises, surtout
au chef de l'Opposition, que nous sommes à discuter des crédits
du Procureur général, bureaux d'enregistrement, et que ce n'est
pas le temps d'accuser qui que ce soit, de quelque côté que ce
soit, d'actes concernant d'autres ministères. Il me semble que le chef
de l'Opposition a assez d'expérience pour le savoir, sinon je serai
obligé de faire rapport à l'Orateur. Surtout quand je me
lève pour essayer de ramener l'ordre, il me semble
qu'on devrait au moins, à ce moment-là, arrêter les
interpellations comme celles que je viens d'entendre et qui sont tout à
fait hors d'ordre. Alors, une dernière fois, je demande au chef de
l'Opposition, qui avait la parole, s'il veut la reprendre, de la reprendre,
mais pour parler des bureaux d'enregistrement, à l'article 3.
M. Johnson: M. le Président, je vous remercie d'avoir
rappelé à l'ordre le ministre des Travaux publics, qui est en
train de m'amener sur un autre terrain...
M. Saint-Pierre: Vous vous étiez trompé de chemin.
M. Johnson: Je vais rester aux bureaux d'enregistrement, M. le
Président.
M. Saint-Pierre: On en reparlera dans ce temps-là.
M. Johnson: J'ai été élu, moi, en 1946; en 1944,
j'avais participé à l'élection de Bagot. Le
régistrateur était le notaire Cardin...
M. Harvey: Avec combien de milliers de piastres de majorité?
M. Johnson: ... qui est venu me voir, M. le Président, et c'est
moi qui, ce n'était peut-être pas nécessaire, mais c'est
moi qui ai réussi quand même - il m'attribuait ce mérite -
à le maintenir en poste, un libéral connu, notoire, placé
par les libéraux, en 1944, oui...
M. Saint-Pierre: Vous avez réussi à le tenir.
M. Johnson: M. le Président, il m'attribuait ce mérite,
peut-être que jamais on ne l'aurait mis dehors, mais j'ai plaidé
pour qu'on ne le mette pas dehors et il n'a pas été mis dehors,
M. le Président, en 1944. Pardon?
Une voix: Combien cela lui a coûté?
M. Johnson: Non, ce n'était pas l'ère libérale
encore. M. le Président, en 1946, il était président
d'élection, c'est moi qui l'ai fait nommer pour remplacer un
président d'élection défunt, il était notaire
qualifié pour agir comme président d'élection, il
était au bureau d'enregistrement. En 1948, M. le Président, il a
démissionné pour se présenter contre moi, c'est assez
clair, c'est assez clair que c'est un libéral. M. le
Président...
M. Hamel (Saint-Maurice): Vous ne l'avez pas repris après.
M. Johnson: M. le Président, s'il avait voulu être
replacé, il l'aurait été. Il l'aurait été,
M. le Président.
M. Lacroix: Ce n'était pas nécessaire.
M. Johnson: C'est drôle, ces moeurs dont a fait montre le
député des Iles-de-la-Madeleine, des moeurs d'Indiens en somme,
en politique, des scalpeurs, M. le Président...
M. Lacroix: Mon prédécesseur en avait d'excellentes.
M. Johnson: M. le Président, ces gens qui ne pensent qu'à
se venger d'un passé qu'ils exagèrent à plaisir...
M. Lacroix: Je dirai aux Iles-de-la-Madeleine que vous venez de
mentionner des méthodes d'Indiens, je dirai ça à la
population, elle sera très heureuse.
M. Johnson: M. le Président, aux Iles-de-la-Madeleine, c'est des
méthodes de gangsters que le député a apportées aux
élections fédérales.
M. Lacroix: M. le Président, je demande au chef de l'Opposition
de retirer ses paroles.
M. Bédard (président du comité des subsides): Le
chef de l'Opposition a employé des termes qui ne sont certainement pas
parlementaires. Textuellement, il a dit qu'aux Iles-de-la-Madeleine ce sont des
méthodes de gangsters que le député avait
apportées. Alors, je demande au chef de l'Opposition de retirer ses
paroles.
M. Johnson: M. le Président, je retire ces paroles contre le
député, et je dis que c'est son patron, Maurice Sauvé, qui
a organisé les élections à la manière forte qui
nous ramène 30 ans en arrière.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre! Encore une fois, la dernière je l'espère, je rappelle le
comité à la discussion de l'article 3, bureaux
d'enregistrement.
M. Maheux: Est-ce que je peux poser une question au chef de
l'Opposition?
M. Johnson: Oui, avec plaisir. M. le Président, si on me pose une
question, je répondrai: est-ce que ça s'applique à
l'article? C'est vous qui le décidez.
M. Mafieux: Au sujet du bureau d'enregistrement, est-ce que le chef de
l'Opposition sait qu'au bureau d'enregistrement de Thetford Mines, le
régistrateur, qui a été nommé là par l'Union
Nationale, qui était président d'élection, est encore
à son poste?
II a été président d'élection à la
dernière élection. Ça, ce n'est sûrement pas une
nomination de nous autres.
M. Johnson: Ça prouve, M. le Président, ce que nous avons
toujours affirmé, c'est que les gens de l'Union Nationale sont assez
honnêtes pour faire des présidents d'élection, même
dans le temps des rouges, M. le Président. Ça prouve que le
député n'est pas un de ceux qui veulent se venger sur le dos des
employés de bureaux d'enregistrement, M. le Président. Bureaux
d'enregistrement, M. le Président, c'est bien clair ce qui s'est
passé dans la province, en 1944, il y en a eu de déplacés,
quelques-uns, mais pas nombreux.
M. Harvey: 44, il y en a eu quelques-uns, mais pas nombreux.
M. Johnson: J'aimerais bien que le
Procureur général nous donne les noms de cette quarantaine
qui ont été déplacés, un chiffre lancé au
hasard.
M. Lapalme: Non, pas au hasard.
M. Johnson: Qu'il nous les donne, M. le Président, mais qu'il
nous donne en même temps le nombre, la liste de ceux qui ont
été déplacés en 1960.
M. Lapalme: La différence qu'il y a, c'est que dans les dossiers
de l'Union Nationale il n'y a rien, aucune raison: dehors parce que
libéraux.
M. Johnson: La différence qu'il y a c'est une
dénonciation, vraie ou non, une couverte hypocrite, une couverte
hypocrite pour pouvoir sauver leur soi-disant pureté, mais dans le fond
c'est une cruauté qui n'est pas plus recommandable en 1960 qu'elle ne
l'était en 1944, si elle existait.
Il n'y a pas de compensation, M. le Président, dans l'injustice.
On ne peut pas plaider la compensation quand il s'agit du sort d'une personne
comme M. Bailly, du comté de Champlain. Le cas de M. Bailly n'est pas
unique, on ne peut pas plaider un compte-à-compte et se venger sur le
dos d'un individu d'une injustice ou soi-disant injustice qui aurait
été perpétrée seize ans auparavant, M. le
Président, et ça ne devait pas être de même. En tout
cas, ce n'était pas dans le programme, c'était
précisément...
M. Lapalme: Ce qui était dans le programme, si le chef de
l'Opposition me le permet, c'était de vous mettre dehors, tous les gens
de l'Union Nationale qui avaient été des partisans pendant qu'ils
étaient fonctionnaires. Dans le moment, si notre programme n'a pas
été réalisé c'est que le fonctionnarisme
était infesté encore de partisans actifs de l'Union Nationale qui
sabotent l'ouvrage que nous faisons.
M. Johnson: M. le Président, vous voyez la bravoure inqualifiable
du Procureur général qui, selon une méthode qu'on lui
reconnaît bien...
M. Lapalme: A part ça, on lui a prouvé, devant les cours
de justice, on arrivera à la sûreté tout à l'heure,
on en parlera...
M. Johnson: Avec plaisir, M. le Président.
M. Lapalme: Et je l'attends, le chef de l'Opposition, que je l'attends
donc. Vous allez le voir se défiler pendant que je vais rentrer en
Chambre, vous allez le voir...
M. Johnson: M. le Président, le Procureur général
est dans un état de folie. Il s'explique très mal, sauf qu'il a
encore un de ses romans à raconter, je l'attends.
M. Lapalme: J'attends le roman du chef de l'Opposition.
M. Johnson: M. le Président, le
Procureur général, avec la bravoure qu'on lui connatt,
pour laquelle il est entré en politique...
M. Lapalme: Je n'ai jamais reculé en Chambre. Contrairement au
chef de l'Opposition, je ne me suis jamais sauvé derrière toutes
ses accusations.
M. Johnson: Laquelle des accusations, entre autres?
M. Lapalme: M. le Président, un soir que j'étais absent,
qu'est-ce que le chef de l'Opposition a dit à mon sujet? Quand je suis
arrivé le lendemain matin, il a dit qu'il ne l'avait jamais dit.
M. Johnson: M. le Président, j'aimerais bien savoir à quel
sujet.
M. Lapalme: Les juges de la Cour d'appel. Je me souviens assez de ce que
le chef de l'Opposition a dit le lendemain matin.
M. Johnson: Les juges de la Cour d'appel, il n'a qu'à lire ce qui
a été publié dans les transcriptions, M. le
Président, et jamais je ne me suis défilé, j'ai
répété et je le répéterai devant lui, et il
se rendra compte, le Procureur général...
M. Lapalme: D'abord c'est par un autre. Il n'a pas eu le courage de
porter l'accusation lui-même. Il s'est retranché derrière
un autre et, le lendemain matin, il a reculé; c'est ce qu'il fait depuis
qu'il est
dans la vie politique.
M. Johnson: M. le Président, le Procureur général -
il faut que je réponde à sa dernière affirmation - dit que
je me suis défilé. Ce n'est pas exact. S'il croit
réellement ce qu'il dit, il peut démissionner
rétroactivement car il en est plus que temps.
Ceci dit, M. le Président, c'est un échange en Chambre,
les transcriptions du débat seront là pour soutenir ce que
j'avance. C'est le premier ministre qui a dit: Le chef de l'Opposition veut-il
que je fasse venir à la barre tous ceux qui m'ont dit, tous les juges
qui m'ont dit que le Procureur général, que M. Duplessis les
avait appelés? J'ai dit: Voulez-vous que je fasse venir à la
barre - exactement dans les mêmes termes -ceux qui se vantent que le
Procureur général a appelé pour eux à la Cour
d'appel? Et j'ai corrigé en disant: II y en a un et il s'appelle
Jean-Paul Boisjoli.
M. Lapalme: M. le Président, le lendemain matin, j'ai
demandé au chef de l'Opposition ce qu'il dirait, lui, si je lui
rapportais ce qu'on m'a dit sur son rôle dans la participation de
l'affaire des faux certificats. Pour toute réponse, il a dit: Je n'ai
rien dit contre les juges de la Cour d'appel.
M. Johnson: C'est vrai, M. le Président. Est-ce que je vais faire
un reproche aux juges de la Cour d'appel parce que le Procureur
général les a appelés, ou les aurait appelés?
Est-ce qu'ils sont libres de recevoir un appel, oui ou non? M. le
Président, nous en viendrons tantôt à ça, et je
l'attends, le Procureur général.
Je l'attends avec des faits, et je voudrais dire au Procureur
général qu'il est injuste envers les fonctionnaires, ce soir. En
répétant encore cette année, selon sa méthode
à lui, ses grandes accusations contre tout le monde sans distinction,
quand il vient dire que le fonctionnarisme est infesté de gens de
l'Union Nationale qui sabotent...
Des voix: C'est vrai, c'est vrai.
M. Johnson: Les pires bêtises qui aient été faites
dans cette province l'ont été sous la directive du Procureur
général et des libéraux qu'il a nommés
lui-même, M. le Président, et je l'établirai
tantôt.
M. Lapalme: M. le Président, ce n'est pas dans l'article.
M. Johnson: M. le Président, il va s'en trouver pour s'imaginer
que je recule et le Procureur général dira encore que je recule.
M. le Président, si on veut qu'on en parle sur l'article 3, je vais en
parler avec plaisir.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ah bien...
M. Johnson: Mais je le répète, les pires bêtises
dans la provincie, les dénis de justice ont été
créés par le Procureur général, l'avocat substitut
en chef et sa police à lui, nommée par lui, aucune personne de
l'Union Nationale, M. le Président.
M. Lapalme: M. le Président, on remarquera que le chef de
l'Opposition en parle sur les bureaux d'enregistrement; s'il veut qu'on aille
immédiatement là-dedans, je l'attends, mais je veux parler sur
l'article. Je parlerai du rôle du chef de l'Opposition et des
fonctionnaires qui sont allés lui fournir, malgré le serment, des
renseignements faux dont il entend se servir.
M. Johnson: Ce n'est pas exact, M. le Président. L'ancien chef du
Parti libéral, M. le Président, est en train d'utiliser sa
méthode habituelle - nous y viendrons tantôt - du salissage au
lieu de faire son devoir comme Procureur général. Pardon?
M. Lapalme: M. le Président, je demande au chef de l'Opposition
de retirer ses paroles.
M. Johnson: M. le Président, je dis que le Procureur
général, par la remarque qu'il vient de faire tantôt, fait
du salissage au lieu de répondre par des faits. M. le Président,
vous allez me permettre de m'expliquer. Quand il a dit...
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Lapalme: Je n'insulte pas le juge Salvas, mais il ne m'insultera pas,
lui.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre:
M. Crépeau: II a reculé devant les accusations du juge
Salvas.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Quelles que soient les opinions d'un député, le chef de
l'Opposition comme les autres, il sait fort bien qu'il ne peut pas employer des
termes comme celui de "salissage", en s'adressant directement à un autre
député de la Chambre. Je lui demande tout simplement de retirer
cette expression de "salissage". Il peut employer d'autres expressions
parlementaires.
M. Johnson: M. le Président, le Procureur général,
en accusant avec son imagination plutôt qu'avec des faits et se laissant
dicter des paroles par le désir de vengeance plutôt que celui de
justice, ne se grandit pas dans la province.
M. Hamel (Saint-Maurice): Le chef de l'Opposition n'a pas le droit de
prêter des motifs quand il dit ce qu'il vient de dire là. Il n'a
pas le droit, il sait que c'est antiparlementaire. Qu'il se rétracte
donc purement et simplement, c'est bien mieux comme ça. Qu'il retire
donc ses paroles. Il ne les a pas retirées.
M. Johnson: M. le Président, dans le comté de Champlain,
un homme a été mis à pied, c'est parce qu'autrefois...
Une voix: "Le petit chaperon rouge".
M. Bédard (président du comité des subsides):
L'expression "salissage" qu'il avait employée antérieurement.
M. Johnson: M. le Président, je l'ai retirée et
remplacée par cette périphrase un peu longue et certainement plus
descriptive. M. le Président, dans le comté de Champlain, le
député nous l'a affirmé en Chambre, un homme a
été mis dehors parce que, paraît-il, d'après le
Procureur général, il aurait fait de la politique. Le
député de Champlain dit qu'à compter de sa nomination cet
homme-là n'avait fait aucune politique, il s'était occupé
de son affaire et de gagner sa vie. M. le Président, "il ne le sait
pas", dit le ministre, mais le Procureur général ne le sait pas
non plus, il ne se donne pas la peine de le savoir. L'année
dernière, il a promis de fournir des preuves, ça fait douze mois,
et on n'en a pas encore. Cela dénote, de la part du Procureur
général, une théorie qu'un cri du coeur du
député des Iles-de-la-Madeleine a bien concrétisée,
en 1960, et depuis on continue de se venger.
M. Lacroix: Je n'ai jamais dit cela.
M. Lapalme: En 1944, un nommé
Prudent Lafontaine était dans le bureau d'enregistrement de
Champlain. Dehors, sans aucune explication...
M. Bellemare: C'est faux.
M. Lapalme: M. le Président, j'invoque le règlement, je
demande au député de Champlain de retirer ses paroles, puis
deuxièmement, de reprendre son siège.
M. Bellemare: M. le Président...
M. Lapalme: II n'a pas invoqué le règlement, il n'a pas le
droit d'être debout, je l'ai invoqué avant lui, qu'il reprenne son
siège.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre! A l'ordre! Le député de Champlain doit savoir, quand un
autre député a la parole, qu'il fait une déclaration que
lui a interprétée comme erronée, qu'il a le droit de lui
répondre, surtout en comité où la discussion est assez
large et libre, mais il ne peut pas soulever un point d'ordre ou de
règlement. Seulement, pour contredire une affirmation, il a le droit
d'émettre son opinion après, quand l'orateur qui a la parole a
fini de parler, mais pas soulever un point d'ordre pour nier une
déclaration. Et l'expression "c'est faux", évidemment c'est
encore une expression qui est antiparlementaire, ce n'est pas une façon
de s'exprimer.
M. Bellemare: II mentait lui, c'est encore pire.
M. Bédard (président du comité des subsides): Ce ne
sont pas, ni l'une ni l'autre, des façons de s'exprimer. Alors le
Procureur général a la parole. Si le député de
Champlain veut lui répondre, il aura le droit de lui répondre
pour autant que ce sera en termes parlementaires, mais il doit attendre que
celui qui a la parole ait fini de parler.
M. Lapalme: Alors en 1944, il y avait un nommé Prudent Lafontaine
qui était au bureau d'enregistrement. Il a été
congédié sans aucune raison, sans absolument rien, dehors. Par la
suite, MM. Saint-Arnaud et Bailly ont été nommés
registrateurs, ils le sont demeurés pendant environ seize ans. En 1960
ou 1961, M. Bailly a été congédié à la suite
de dénonciations auxquelles il a été donné de
répondre par lettre, et le Procureur général a
été satisfait de la dénonciation qui a été
faite. Il a destitué, sous sa signature, M. Bailly, et le Procureur
général d'aujourd'hui, comme celui d'hier, en prend toute la
responsabilité devant toute l'Union Nationale, devant toute la province
de Québec.
M. Bellemare: M. le Président, le Procureur général
vient de vous faire un résumé de l'incident Bailly. D'abord, la
première des choses, le Procureur général est mal
renseigné, ce n'est pas exact de dire que M. Lafontaine, en 1944, a
été chassé dehors sans preuve, sans rien; c'est M.
Lafontaine qui, en 1944 avait copié les listes électorales pour
le Parti libéral dans le bureau d'enregistrement. Le Procureur
général ne peut pas nier ça. Deuxièmement, il dit
que M. Bailly et M. Saint-Arnaud étaient nommés; c'est encore
manquer une maille dans le roman du Procureur général, c'est M.
Grant qui a été nommé registrateur et M. Grant a
démissionné et MM. Bailly et Saint-Arnaud ont été
nommés conjointement. Le Procureur général, l'an
passé, je l'ai défié, je n'ai pas le droit de le faire,
mais j'ai dit au Procureur général: J'assure le Procureur
général qu'il n'est pas capable d'apporter une preuve bona fide
en cette
Chambre comme quoi M. Rodrigue Bailly ou M. Saint-Arnaud ont, depuis
leur nomination comme registrateurs conjoints, fait de la politique active. Le
Procureur général dit: Je le prouverai au député.
Et ça été rapporté par plusieurs journaux; entre
autres, le Procureur général disait: J'ai toutes les preuves en
main et je les montrerai au député. Eh bien, M. le
Président, le Procureur général en 19...
M. Lapalme: Est-ce que le député de Champlain veut lire
les journaux?
M. Bellemare: Non, j'ai déjà lu des rapports qui m'ont dit
que je passais mon temps à lire des journaux.
M. Lapalme: Non, mais est-ce que le député de Champlain,
comme il n'y avait pas de débat dans ce temps-là, et comme le
député de Champlain vient de citer les journaux... Qu'il cite
donc les journaux, qu'il les cite!
M. Bellemare: M. le Président, le
Procureur général m'a dit lui-même, ce soir, dans
cette Chambre, qu'il avait fait enquête...
M. Lapalme: Oui, et je suis satisfait.
M. Bellemare: Bon, et je suis convaincu que le Procureur
général n'avait pas fait d'enquête...
M. Lapalme: Bon, eh bien! là on le sait.
M. Bellemare: ... parce qu'il a commencé par dire: J'ai fait
enquête et j'ai été satisfait. Et là il s'est repris
et il a dit: J'ai fait revérifier...
M. Lapalme: Oui.
M. Bellemare: II ne savait seulement pas un mot...
M. Lapalme: Deux fois, deux fois...
M. Bellemare: C'est un billet qu'on lui a apporté tout à
l'heure qui lui a rafraîchi la mémoire, au Procureur
général, et je dis, M. le Président, que cela a
été...
M. Lapalme: M. le Président, j'invoque le règlement. J'ai
reçu un billet tout à l'heure pour m'apprendre que l'Union
Nationale avait destitué un nommé Prudent Lafontaine, en 1944. On
en a parlé l'an dernier. Je n'ai jamais dit au député que
je lui montrerais les preuves. Je n'irai jamais sortir d'un dossier les
dénonciations qui sont faites, mais je peux dire que les
dénonciations ne sont pas venues, comme l'a dit le chef de l'Opposition,
de celui qui a le poste, par exemple. Moi je suis satisfait de la preuve qu'il
y a dans le dossier. Je l'ai destitué. Parlez le reste de la
séance si vous voulez.
M. Bellemare: M. le Président, il ne s'agit pas de tuer le temps,
comme veut nous le prêter le Procureur général, il s'agit
de dénoncer, ce soir, une injustice criante, une injustice commise
après avoir mis dans leur programme politique un article
spécifique concernant les fonctionnaires. Et cet article paraît,
M. le Président...
M. Lapalme: Je l'ai suivi à la lettre. Il avait fait de la
politique...
M. Bellemare: Je dis, M. le Président, que le Procureur
général n'a pas le droit de m'interrompre, surtout en restant
assis à son siège, il manque au règlement. Qu'il ait la
décence de se lever pour soulever un point d'ordre!
Une voix: Une belle leçon, ça.
M. Bellemare: M. le Président, quand ils ont écrit leur
fameux programme, le programme libéral de 1960, ils ont pris la peine
d'écrire un article spécifique concernant...
M. Lapalme: Qu'est-ce qu'il disait?
M. Bellemare: ... le fonctionnarisme. Ce n'est pas la théorie que
professe ce soir le Procureur général.
M. Crépeau: Lisez-le.
M. Bellemare: Aujourd'hui, c'est une politique de vengeance...
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Bellemare: ... une politique qui, demain, sera rapportée dans
les journaux et qui sera marquée en grosses lettres: Le Procureur
général dénonce le fonctionnaire public.
M. le Président, je dis que le Procureur général ne
s'est pas grandi par la déclaration qu'il a faite ce soir en disant:
Parlez-en toute la veillée, mais j'ai agi selon les preuves que j'avais
au dossier, je l'ai destitué. Je dis, M. le Président, que c'est
la destitution qui a provoqué sûrement, à un an
près, la mort de M. Bailly.
M. Hamel (Saint-Maurice): Voyons donc.
M. Crépeau: II est mort à 83 ans, voyons donc.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Bellemare: C'est ça, le décorum de la Chambre, M. le
Président...
M. Crépeau: Montrez-nous-en, vous autres, là, parlez-en!
Une semaine de méditation...
M. Bellemare: Oui, mais j'ai été puni, moi. J'ai
été puni pour ne pas avoir suivi les règlements.
Tâchez de les appliquer, monsieur. Il y a un axiome qui dit: Hors de
l'Église point de salut, mais ce n'est pas marqué: Hors du
Parlement, pas de salut, par exemple.
M. Bédard (président du comité des subsides): A
l'ordre!
M. Bellemare: Beau décorum. Revaloriser la fonction publique. Pas
être capable de parler en Chambre d'un cas particulier, le citer sans se
faire interrompre par toute une meute...
M. Meunier: Vous l'avez revalorisée pendant seize ans, vous
autres.
M. Bellemare: M. le Président, je dis ce soir que l'argument
employé par le Procureur général est un faux argument, que
ce n'est pas juste que d'avoir pris cette décision sans avoir entendu M.
Bailly, sans avoir fait une enquête, sans l'avoir entendu lui-même
se défendre. Ce cas d'espèce est un cas typique de vengeance
politique. Et le Procureur général, pour justifier sa
thèse, dit: En 1944, vous avez mis Lafontaine dehors, eh bien! en 1960,
moi, je mets Bailly dehors. C'est ça la justice de l'honorable Procureur
général, la justice distributive, comme il disait, la justice
sociale. On a vu ça pendant des années affiché partout, la
justice sociale. M. le Président, qu'est-ce qu'il disait, leur article
sur le fonctionnarisme? Ils devaient tout remettre à neuf, eux autres.
Ils devaient complètement rénover, surtout revaloriser la
fonction publique. Qu'est-ce qu'ils en ont fait? C'est à coups de...
M. Lapalme: M. le Président, j'invoque le règlement. La
fonction publique dont parle le député, c'est la Commission du
service civil et ceci viendra lorsque les estimations budgétaires du
premier ministre viendront en Chambre.
M. Bellemare: Est-ce que je peux me servir de l'argument du Procureur
général, qu'il se défile, qu'il recule?
M. Lapalme: Non. Je vais rester sur votre registrateur, rendu a neuf
heures, ça va commencer à faire assez de temps. Alors restez
dessus.
M. Bellemare: Cela doit commencer à vous faire mal un peu.
M. Lapalme: Non. L'argument n'est pas long. Le député dit:
II n'a pas fait de politique. Moi, je dis: II en a fait. Alors, j'y mets trois
en avant de la...
M. Bellemare: Oui, mais écoutez donc, dans la province de
Québec, est-ce que le Procureur général peut me dire
combien il y a d'employés qui dépendent de lui, dans tous les
bureaux d'enregistrement?
M. Lapalme: Comme ça, je peux le savoir, moi.
M. Bellemare: Combien, à peu près?Une couple
de centaines, trois cents?
M. Lapalme: II y a 18 bureaux d'enregistrement. 241 employés, en
tout.
M. Bellemare: 240 comptés. Est-ce que le Procureur
général connaît le cas spécifique de 241
registrateurs?
M. Lapalme: Bien non.
M. Bellemare: Est-ce que le député de comté qui vit
là ne connaît pas spécifiquement le cas du registrateur de
chez eux?
M. Lapalme: Bien oui, mais...
M. Bellemare: Est-ce qu'il sait personnellement, pertinemment, s'il a
fait, oui ou non, de la politique? Je dis au Procureur général
que connaissant les faits -parce que ce sont des faits locaux, ce sont des
faits qui touchent à l'administration dans le comté, parce que je
suis près de ces cas-là - je peux dire que ce n'est pas exact que
les dossiers qu'il a en main ont été fournis par des gens qui, se
laissant guider par une certaine rancune politique, ont certainement fait un
faux serment. M. Bailly n'a jamais fait de politique, ni M. Saint-Arnaud,
depuis leur nomination.
M. Lapalme: M. le Président, le député de Champlain
me pose une question: Est-ce qu'il connaît tous les registrateurs? Mais
non, Me Marcel Garneau, d'Arthabaska, ce n'est pas nous qui l'avons
nommé. Je n'ai pas eu de plainte contre le notaire Garneau, et il est
encore registrateur. Je n'ai pas eu de plainte contre M. J.-P. Flynn, de
Bonaventure, ni contre M. Stuart Birch, de Bonaventure. Je n'ai pas eu de
plainte contre Roland Daigneault, de Chambly, Das de plainte contre M. Gagnon,
de Lapointe et
Gagnon, contre M. J.-A. Bourgault, contre M. J.-A. Ouellet, M. Yvan
Miller, M. O.-M. Rouchard, Fernand Joanis, Orner Massé, Joachim, Turgeon
et le reste.
Je n'ai pas de plainte contre ces gens-là, ils sont là,
ils sont registrateurs. Seulement, M. le Président, comme on dit aux
Affaires culturelles: "Just too bad", je n'irai pas demander une
référence au député de Champlain.
M. Bellemare: C'est un gros argument que le Procureur
général fait là.
M. Johnson: Le Procureur général commettrait moins
d'injustices en lui demandant des références qu'en demandant des
références à la Fédération libérale
après 1960, dans tous les comtés respectifs. Le Procureur
général, M. le Président, ne devrait pas être fier
de la théorie qu'il a exposée, surtout des conséquences
qu'elle a eues dans plusieurs cas dans la province. Et il veut prouver qu'il
n'a pas commis d'injustice dans le cas de Champlain en disant qu'il n'a pas
destitué d'autres registrateurs. M. le Président, il ne s'agit
pas des autres...
M. Lapalme: Bien non.
M. Johnson: II s'agit de celui-là. Ce n'est pas la somme totale
de ceux qui ont été maintenus, si impressionnante soit cette
somme et si impressionnant soit ce total, qui va justifier, dans un cas
particulier, ce que le député de Champlain estime être ou
avoir été une injustice grave envers M. Bailly. Et le Procureur
général, au lieu d'avoir un dossier, au lieu de nous donner au
moins des circonstances détaillées de ce qu'il considère
être de la politique partisane, se contente d'affirmations vagues. C'est
bien dans sa manière, M. le Président. Et ça ne
règle pas le cas et ça donne un très mauvais exemple au
député des Iles-de-la-Madeleine qui va se croire justifié,
lui, de continuer sa politique de terrorisme dans les Iles-de-la-Madeleine et
dans le comté de Bellechasse.
M. Lacroix: Ça va bien...
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Article 4, Sûreté provinciale.
M. Johnson: Voici Autres bureaux. On a l'intention de changer d'autres
bureaux d'enregistrement; on a parlé du cas de Sainte-Rose. Est-ce qu'il
a été réglé au cours de l'année, le cas de
Sainte-Rose?
M. Lapalme: Oui, il a été réglé. Si je me
souviens bien, à cause des règlements et de la loi, on a
été obligé de procéder par virements. Nous avons
pris, à même un autre département, un montant de $12,000
pour payer le notaire à salaire, puis, en même temps,
récupérer les $70,000.
Sûreté provinciale
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté. Article 4, Sûreté provinciale.
M. Johnson: M. le Président, comment ça va à la
Sûreté provinciale? Est-ce que M. Brunet est encore en
fonction?
M. Lapalme: Oui.
M. Johnson: Quel est le salaire de M. Brunet?
M. Lapalme: $14,000 et $8,000, c'est ça? $22,000.
M. Johnson: $14,000 comme chef de police et $8000 pour
réorganiser la police. Est-ce que la réorganisation va durer
indéfiniment? Est-ce que ce n'est pas une manière de mettre un
salaire de $22,000 ou est-ce attaché réellement à un
travail particulier?
M. Lapalme: Dès le début, j'ai dit qu'à mon avis,
la réorganisation de la police ne pourrait pas s'effectuer avant une
période de 5 ans.
M. Johnson: A la police provinciale, on a engagé récemment
un nouveau personnel aux postes supérieurs; je songe
particulièrement au cas de M. Landry. Est-ce qu'on a engagé
récemment M. Landry qui venait de Bell Téléphone?
M. Lapalme: M. Landry, dans le moment, s'occupe... Oh là!
ça fait partie de toute une historie très longue, je n'ai pas
envie de tout raconter ça. La Protection civile a commencé
à travailler sur les télécommunications, a
présenté un rapport complet de la part des experts pour que tous
les services du gouvernement voient leurs télécommunications
centralisées. Comme il s'agit d'un déboursé
considérable pour une période de 5 ou 6 ans, un comité
spécial a été formé pour étudier tout
l'ensemble des télécommunications de tous les ministères.
Mais comme la police provinciale était dans un cas d'urgence quant aux
télécommunications, M. Landry, ancien technicien consultant en
matière de télécommunications, est entré à
l'emploi de la police provinciale comme technicien consultant en matière
de télécommunications, à titre d'inspecteur, je crois,
quelque chose comme ça. Dans le moment, les travaux
présentés ne sont pas encore acceptés au point qu'un
contrat puisse être signé avec
8ell Téléphone, il n'y a pas encore d'acceptation du
projet de télécommunications. C'est le rôle qu'a
joué principalement M. Landry.
M. Johnson: M. Landry est quand même un employé, il est
maintenant dans la force constabulaire, il est dans la Sûreté
provinciale à titre d'inspecteur. A quelle date est-il entré?
M. Lapalme: Réponse suspendue, on va chercher dans les
dossiers.
M. Johnson: Son salaire?
M. Lapalme: Quel est le salaire? Avez-vous la liste des inspecteurs?
M. Johnson: II y a là une augmentation de $400,000. Ce sont les
augmentations statutaires et une nouvelle échelle dont on nous a
donné communication.
M. Lapalme: Si je comprends bien, la question qui m'est posée
concerne les détails des augmentations, du sous-article
4-1-$400,000.
M. Johnson: C'est ça.
M. Lapalme: C'est la révision des salaires des agents de la
sûreté?
M. Johnson: C'est ça. Est-ce qu'il y a aussi une
reclassification? Est-ce qu'il y aura du nouveau personnel? Est-ce qu'on
prévoit...
M. Lapalme: Un instant. D'abord, l'effectif autorisé pour
l'année 1963 s'établit comme suit: 8 inspecteurs-chefs.
Inspecteurs, 19 au lieu de 15; sous-inspecteurs, 10 au lieu de 6; les sergents
majors restent à trois; sergents d'état-major, 45 au lieu de 30;
sergents, 75 au lieu de 55; caporaux, 260 au lieu de 255; agents et recrues,
1406 au lieu de 1286. Et par la suite, la classification et l'échelle
des traitements des membres de la Sûreté provinciale... C'est en
date du 1er avril. Bon, alors, je ne donnerai pas toute l'échelle de
salaires qui a été publiée en Chambre et dans les
journaux, mais un agent qui a $4000 monte à $4400; celui qui a $4300
monte à $4700; le sergent-major, qui a $6300 monte à $6700;
l'assistant-directeur, qui a $7500, monte à $10,100 et le reste. Il y a
$400 d'augmentation pour chacun des officiers, sous-officiers et agents.
M. Bellemare: Dans la liste qui a été publiée dans
tous les journaux, on rapportait, par exemple, qu'un agent de la 1re
année avait $4300 et qu'à sa deuxième année il
tombait à $4500; ça ne serait pas $400.
M. Lapalme: Bien non, mais il remonte de $500. C'est une
reclassification. Elle vient d'être faite, comment dirais-je...
M. Bellemare: Le 6 mars 1963 pour être appliquée le 1er
avril 1963.
M. Lapalme: Le 1er avril 1963.
M. Bellemare: Bien, c'est ce que le Procureur général nous
a donné; ce n'était pas $400 d'augmentation, c'est $4300 pour un
agent de première année; deuxième année, $4500. Ce
n'est pas une augmentation de quatre, c'est une augmentation de deux; $4700 la
troisième année, c'est une augmentation de...
M. Lapalme: C'est $300.
M. Bellemare: Pardon. C'est $200.
M. Lapalme: C'est $300.
M. Bellemare: C'est la liste officielle qu'a donnée le ministre
à tous les journaux.
La première année, l'agent, $4300; deuxième
année, $4500.
M. Lapalme: II était à $4000 avant.
M. Bellemare: Un instant. Troisième année, $4750.
Ça, c'est le nouveau barème. Pour un caporal, la première
année, $5000; deuxième année, $5200 et, troisième
année, $5400. Chaque année, il y a une augmentation de $200 par
période. Ce n'est pas une augmentation de $400. Et le sergent-major,
première année, $6300; deuxième année, $6500,
augmentation de $200 et, troisième année, $6700.
Le Procureur général veut peut-être parler de la
première année à aller au maximum, c'est-à-dire
à la troisième année, c'est une augmentation de $400. De
la base donnée par le Procureur général, un
inspecteur-chef, un assistant-directeur avait $9700 pour obtenir, à la
deuxième année, $10,100 et là...
M. Lapalme: Si le député de Champlain veut s'interrompre,
tout à l'heure, j'additionnais $400. Les chiffres qui paraissent, par
exemple, $4300, l'ancienne échelle était de $4000.
M. Bellemare: Bon, c'est ça. Mais, tout à l'heure, il a
donné la gradation et ce n'était pas la gradation de $400 par
année, c'était une gradation de seulement $200 par année.
Non, non, $4300 et $4500 pour la deuxième année, $4700...
M. Lapalme: Bien oui, mais ils sont reclassés, ils avaient leur
augmentation statutaire qui leur donnait leur salaire; on n'a pas
annulé, avec la nouvelle
augmentation, l'augmentation statutaire.
Quand un agent avait le droit, l'année suivante, d'avoir une
augmentation, quand l'année est arrivée, le 1er avril 1963, il
avait droit à son augmentation et on l'a ajoutée par-dessus.
M. Bellemare: Oui, pour faire $4300. Bon, l'année suivante, par
exemple, il n'avait plus droit è son augmentation statutaire sauf pour
les $200 qu'on lui donne; alors, ça fait $4500 plus, la troisième
année, encore sans augmentation statutaire, $4750...
M. Lapalme: Oui, d'accord. Oui, oui. Tout à l'heure, quand
j'ajoutais $400, c'était une erreur, c'est évident.
M. Bellemare: Bien oui, certainement, c'était une erreur de
progression.
M. Bédard (président du comité des subsides):
Adopté?
M. Johnson: Non.
M. Lapalme: Le 25 janvier 1963, $7600, son salaire actuel étant
de $7900.
M. Johnson: Le 25 janvier 1963. M. le Président, je pense que
c'est l'endroit pour parler des plaintes que nous entendons quant au traitement
que subissent les membres de la police provinciale.
Par exemple, dans cette question de déménagement. On a lu
dans les journaux une grande critique, en bonne partie fondée, contre
cette politique de déménagement intensif imposé par la
police provinciale, par la direction de la police provinciale, à ses
agents ou à ses officiers et, dans certains cas, on sait que ça
cause des problèmes considérables surtout lorsqu'on a des enfants
à placer dans les écoles. C'est une politique qui a l'air un peu
inhumaine; elle est faite, je le sais et on l'a déclaré dans les
journaux, sous prétexte qu'il ne faut pas laisser l'officier devenir
trop intime avec le milieu dont il a la responsabilité, mais ça
ne justifie pas, M. le Président, les changements aussi fréquents
qui semblent s'être effectués dans certaines régions, si je
me fie à ce qui a été publié dans les journaux.
Deuxièmement, on est aussi généralement d'accord,
dans certains milieux, pour critiquer la police parce que les heures sont
joliment longues, surtout pour certaines escouades, l'escouade qu'on appelle
l'escouade des devoirs. On a même mentionné, à certains
endroits, des semaines de 64 heures et même de 82 heures qu'auraient
dû faire les officiers, les constables de la police provinciale dans
cette escouade des devoirs.
En somme, comme c'est notre devoir de le faire dans cette Chambre, nous
portons à l'attention du gouvernement des critiques qui se
généralisent dans le public. Pour résumer, la
première critique concerne les déménagements un peu trop
fréquents dans certains cas et, deuxièmement, des heures beaucoup
trop longues, même pour un salaire augmenté.
M. Lapalme: Même avec un salaire augmenté, j'admets que,
dans de nombreux cas, les heures sont trop longues. Nous n'avons pas assez de
personnel. Malgré les augmentations de salaires - je ne veux pas faire
de publicité pour d'autres gouvernements, je dirais, municipaux -
à chaque augmentation de salaire a toujours correspondu une augmentation
de salaire plus élevée ailleurs. Le recrutement ne se fait pas
à la cadence que nous le voudrions et les uns disent que les exigences
du département en matière de qualifications sont trop dures, mais
je ne le crois pas. Nous avons, à l'heure actuelle, à la
Sûreté, combien... J'avais le chiffre tout à l'heure. Tout
le personnel de la Sûreté s'élève à 1807 au
31 mars 1963, mais ça, ça comprend le personnel qui, comment
dirais-je, sert la Sûreté, le personnel de bureau.
M. Bellemare: Est-ce que le Procureur général a dit
1800?
M. Lapalme: 1807 au 28 février 1962. M. Bellemare: 1962?
M. Lapalme: Je me suis trompé, au 28 février 1962, il
était de 1807, le personnel global. Le 31 mars 1963, il était de
2,083. Là-dessus, il y a, à la Sûreté, au 31 mars
1963, 503 commis; ça, c'est un titre général, ça
peut comprendre les dactylos, etc., et 1580 agents, sous-officiers et
officiers. Alors que l'effectif minimum de la police devrait être, si je
me souviens bien, aux environs de 1801, l'effectif devrait être de 1812.
Ça, c'est le minimum.
M. Johnson: 1812 sans compter les...
M. Lapalme: Non, je ne parle pas des commis. Au lieu d'avoir 1500
agents, il nous en faudrait en réalité près de 300 de
plus.
M. Johnson: D'accord.
M. Lapalme: Je dirais même qu'il nous en faudrait 500. Si nous
avions les moyens financiers de le faire, nous en engagerions 500 de plus. Mais
le recrutement se fait presque au compte-gouttes. Je ne sais pas à
combien peuvent s'élever les reçues: 400 à peu
près; est-ce que c'est à peu près 400?400
à 500? Il y a eu plus de 400 recrues, mais il y en a qui ne se sont pas
qualifiées après un certain temps. Il y en a, approximativement,
en service - je donne un
chiffre, je peux me tromper - 50 peut-être; il doit y avoir
approximativement 400 recrues à l'heure actuelle. Maintenant, les
déménagements? Ah oui, j'ai vu des cas très durs. Enfin,
le département a souvent fait des représentations au directeur au
nom de la discipline qu'invoque souvent le directeur. Nous ne sommes pas
allés jusqu'à casser des décisions prises à cause
de certains déménagements. Il en a la responsabilité.
M. Johnson: M. le Président, quelle est la relation exacte - je
parle purement au point de vue du droit, au point de vue de la situation, du
principe - entre le Procureur général et le directeur de la
Sûreté? Est-ce que le directeur de la Sûreté doit
écouter un ordre qui lui vient du Procureur général?
M. Lapalme: Bien, d'abord, on se rappelle la loi. Il est engagé
suivant "bonne conduite" et non pas suivant "bon plaisir". Et quand il s'agit
du recrutement des agents, c'est-à-dire de l'engagement des agents, des
officiers et des sous-officiers, ainsi que des destitutions, je suis
obligé de signer, dans le cas des officiers, avec lui; je ne peux pas
destituer, il faut qu'il signe. Ah oui, les officiers par arrêté
en conseil et les autres par la signature du directeur et du Procureur
général.
M. Johnson: Mais il faut absolument la signature du Procureur
général.
M. Lapalme: Du directeur.
M. Johnson: Du directeur et du Procureur général.
M. Lapalrne: Oui, j'ai un ou deux cas qui traînent, je n'ai pas le
temps de m'en occuper de ce temps-là, et qui sont devant moi, des cas
où il y a destitution demandée par le directeur; moi, je n'ai pas
encore signé; par contre, je ne pourrais pas le remettre dans le rang de
ma propre autorité.
M. Johnson: Qu'est-ce qui arrive? II a la patte en l'air, il est
suspendu pendant ce temps-là?
M. Lapalme: Pour les deux cas que j'ai, je crois qu'ils sont
suspendus.
M. Johnson: Et si le Procureur général ne signait pas? Je
parle purement de droit.
M. Lapalme: Bien, on serait, parlons français, en loi aussi, on
serait dans un "dead-lock" à ce moment-là. Il arrive des cas
où il y a des recommandations qui sont faites par le directeur, qui sont
discutés habituellement par l'assistant-procureur général
avant que, finalement, ils soient soumis à ma signature. Il intervient
quelquefois des changements, mais, en général, le directeur de la
Sûreté a la main haute.
M. Johnson: La situation juridique qu'expose le Procureur
général en relation avec ce problème des
déménagements, par exemple, fait ressortir, à mon sens, la
quasi nécessité d'association des fonctionnaires, de
syndicalisme; même si on n'accorde pas le droit de grève, il me
semble que, s'il est injuste qu'on laisse le directeur de la police imposer des
déménagements successifs, par ailleurs, le directeur a raison
d'insister sur les questions de discipline. Mais s'il y avait un organisme pour
représenter les employés, les agents, je présume
qu'à ce niveau-là, il y aurait des discussions avec le directeur.
Il faut quand même mettre un certain frein à la discrétion
d'un directeur - je parle en théorie et je ne veux pas du tout qu'on
interprète ces paroles comme étant dirigées
spécifiquement contre M. Brunet; on reste sur le terrain des principes -
un directeur, dans sa discrétion, pourrait être... sans
contrôle ni par le Procureur général ni par le Parlement.
C'est contre tout ce que j'ai appris ou tout ce que je connais de principes
démocratiques, et c'est quand même payé avec les fonds du
public, M. le Président. Sous prétexte qu'on paie des subventions
aux universités, aux écoles, aux hôpitaux avec les fonds du
public, on entre là, on inspecte les livres, on les réinspecte,
on envoie les directives; on est en train d'adopter une loi, la loi devant
nous, qui va s'appliquer au contrôle, à la remise des bilans,
chaque fois, par chaque association qui reçoit une subvention.
Une voix: Oh non!
M. Johnson: Par ce principe que celui qui paie doit en surveiller la
dépense, M. le Président, on ne se gêne pas pour entrer
partout et, quand il s'agit de la police, on se bute au directeur de la police
qui, pour des raisons de discipline...
M. Lapalme: II a peut-être raison dans certains cas.
M. Johnson: ...pour des raisons de discipline, empêche même
le Procureur général de rectifier certaines situations dont il
est au courant d'ailleurs.
M. le Président, il faudrait peut-être amender la loi pour
encadrer la discrétion du directeur de la police en attendant qu'on ait
des organismes syndicaux qui pourront adéquatement représenter
les agents et obtenir pour eux un traitement qui ne risquerait pas
d'être, dans certains cas, inhumain.
M. le Président, on est trop porté à
juger chaque problème globalement, et on oublie facilement qu'il
s'agit d'un cas déterminé d'une personne, d'un chef de famille,
en violation des droits élémentaires à la
sécurité de travail, à faire éduquer ses enfants.
Quand il veut savoir pourquoi, même quand il se rend jusqu'au Procureur
général, celui-ci ne peut pas, à cause de la loi ou de sa
façon d'interpréter la loi, intervenir et corriger la situation,
et même le Parlement ne le pourrait pas sans adopter une loi. Il y a
quelque chose qui ne marche pas dans tout cela. Il me semble que le Procureur
général doit admettre ça. Il faudrait songer à
amender la loi ou à amender, dans certains cas, le chef de police, si le
Procureur général juge qu'il est trop sévère et
qu'il invoque trop souvent la discipline pour des décisions de ce
genre.
M. Meunier: Je ne vends pas de patates frites.
M. Johnson: Pardon?
M. Meunier: Je ne vends pas de patates frites.
M. Johnson: J'espère qu'il ne vend pas de licences non plus comme
dans le comté de Bourget.
M. Meunier: II ne s'en vend pas.
M. Johnson: La police... Les conditions d'admission sont lesquelles,
pour les recrues?
M. Lapalme: Je ne sais pas si on les a ici. Ce sont les mêmes que
celles que j'avais lues en Chambre, je crois, l'année passée,
parce que c'est la troisième session où on me demande de les
lire.
M. Bertrand (Missisquoi): II y a toutes sortes de choses.
M. Lapalme: Jusqu'à 30 ans, dixième année, 5 pieds
8 pouces.
M. Bellemare: Est-ce que le Procureur général a dit, en
réponse au chef de l'Opposition tout à l'heure, qu'il n'avait pas
le droit d'intervenir quant à l'engagement et à la suspension
des...
M. Lapalme: J'ai toujours le droit d'intervenir, mais, ce que je veux
dire, c'est qu'il y a des cas où, par exemple, les engagements dans le
cas des hommes nécessitent la signature du directeur et celle du
Procureur général.
M. Bellemare: Mais le Procureur général, en vertu de la
loi de 1961, peut faire des règlements qu'il soumettra ensuite au
directeur général pour l'engagement.
M. Lapalme: Pour l'engagement, oui. Pour l'engagement, la signature de
l'engagement, et tout ce qui laisse prévoir le bon fonctionnement de la
discipline et l'ordre dans la police, parce que, dans les pouvoirs qui sont
accordés au Procureur général, il y a celui d'abord
d'assurer la direction de la discipline, la régie interne, la bonne
administration et l'efficacité de la sûreté. Un
deuxième est de prévoir des sanctions pour infractions aux
règlements.
Troisièmement, il y a le devoir de déterminer l'âge
prescrit, les qualités pour l'admission. Quatrièmement, de
décrire les conditions d'entraînement. Cinquièmement,
d'obliger - et c'est là qu'il y a une obligation formelle - de faire
signer à un agent un contrat pour trois ans. Il doit y avoir aussi dans
le même article un arrangement qui pourrait prévoir sa
destitution, son changement ou son déplacement.
Moi, je suis d'avis que les destitutions sont du ressort du directeur
général de la Sûreté et non pas du Procureur
général. Je ne connais pas ça un policier, moi, je ne
connais pas le travail d'un policier, je ne sais pas, moi, je ne peux pas aller
me placer aux lieu et place du directeur pour savoir quelle sorte d'exemple
d'indiscipline a pu donner la commission d'un acte par un policier. Très
souvent, il y a des suspensions, des destitutions qui sont commandées
par le directeur général. On dit: Mais vous êtes
très sévère, et puis, il répond: Eh bien, voici le
climat dans lequel ça s'est passé, et le reste, et je demande
ça au nom de la discipline. Alors, ce n'est pas moi qui...
M. Bellemare: Le Procureur général doit avoir le droit de
faire certaines marges...
M. Lapalme: Ah bien oui, bien oui! Les assistants...
M. Bellemare: Quant aux changements radicaux...
M. Lapalme: Ah! Les procureurs généraux adjoints sont,
particulièrement M. Cantin, parce que c'est important pour les dossiers,
continuellement en communication avec le directeur de la Sûreté
quand il nous arrive une série de cas; par exemple, 25 ou 28
destitutions d'un coup sont demandées, comme c'est arrivé, je ne
me souviens pas quand; à un moment donné, on a eu tous ces
cas-là.Tous ces cas-là ont été
réétudiés ici, l'officier commandant ou directeur a
été interrogé par le Procureur général
adjoint par lettre. Finalement, au lieu d'arriver a un nombre
considérable de destitutions, il y en a qui ont été
réinstallés, il y en a qui ont été suspendus, et
finalement le nombre des destitués s'est élevé, je crois,
simplement à
8 ou 10, je ne me souviens pas. Mais il y en avait toute une
série, vous vous rappelez?Sur 22 cas qui nous étaient
présentés, soit de destitution, soit de suspension, en examinant
les dossiers, M. Cantin a donné comme opinion, en tant que Procureur
général adjoint habitué à examiner des causes
criminelles, qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes. Et dans 9 cas sur 22,
il y a eu des suspensions. Mais dans ces 9 cas, immédiatement, la
destitution avait été demandée et, sur les
représentations du département, le Procureur
général commence par refuser de signer, sur ces 9 cas en
particulier. Les 9 ont été tout simplement suspendus, je crois,
et réinstallés. Mais je ne peux pas arriver et imposer
l'admission ou la destitution.
M. Bellemare: On les transfère, c'est ça qui est parfois
odieux.
M. Lapalme: Ah bien, ce sont les transferts...
M. Bellemare: Un type qui a une maison, dont les enfants vont dans une
école...
M. Lapalme: Pas besoin de ma signature pour un transfert. Moi, je les
apprends comme ça, les transferts.
M. Johnson: M. le Président, les... M. Lapalme: On est
avisé.
M. Johnson: Le M. le Président, vous déciderez. Est-ce que
c'est sous ce sujet ou sous "poursuites au criminel" qu'il faut parler de la
situation en général des crimes, des meurtres qui ne sont pas
résolus?
M. Lapalme: Ah! mon Dieu!
M. Johnson: Et la situation en général, telle qu'elle a
été exposée avec beaucoup d'éloquence...
M. Lapalme: Celui-là ou l'autre, ça ne me fait rien,
moi...
M. Johnson: ...par M. Wagner. Quel est...
M. Lapalme: Disons poursuites au criminel.
M. Johnson: Par exemple, combien de meurtres non
éclaircis y a-t-il actuellement dans les dossiers de la police? Combien
de meurtres?
M. Lapalme: Je voudrais savoir si on en reste à la
Sûreté provinciale.
Une voix: C'est l'enquête.
M. Johnson: Oui, mais si on veut parler d'efficacité de la
police, est-ce que ce n'est pas cela? Ce serait peut-être mieux de parler
de l'efficacité ou de la non-efficacité de la police, c'est bien
au sous-article 1 de l'article 4.
M. Lapalme: De la sûreté?
M. Johnson: Oui.
M. Lapalme: Pas d'objection.
M. Johnson: Si on veut lui faire des compliments ou la blâmer,
sauf dans les causes spécifiques.
M. Lapalme: La dernière question à l'ajournement est
celle-ci. Il y a deux mois, je pense, j'ai reçu un rapport du directeur
général à la suite de remarques que nous avions faites
pour un tas d'autres choses. Il nous a fait un rapport général et
je me rappelle qu'il a mentionné le nombre de causes de meurtre qu'il y
avait eu, etc. Dois-je comprendre que la dernière question que pose le
chef de l'Opposition, c'est: Quel est le nombre de causes de meurtre non
solutionnées?
M. Johnson: C'est ça.
M. Lapalme: Je crois bien que la réponse est contenue dans ce
rapport. M. Cantin s'en allait la chercher, je ne peux pas l'envoyer chercher
ça, à l'heure qu'il est.
M. Johnson: D'accord.
M. Bédard (président du comité des subsides): M. le
Président, le comité rapporte progrès et demande la
permission de siéger à nouveau.
M. le Président: Quand siégera-t-il? Prochaine
séance? Prochaine séance.
M. Hamel (Saint-Maurice): Demain, le député de Champlain
va avoir l'occasion de terminer sa harangue, ensuite le député de
Missisquoi va avoir sa motion à discuter, sérieusement.
M. Bertrand (Missisquoi): C'est le chef de l'Opposition qui a...
M. Hamel (Saint-Maurice): C'est le chef de l'Opposition qui a la parole.
Si ça ne prend pas tout l'après-midi, on pourra peut-être
retourner aux crédits.
M. Johnson: C'est une agréable surprise, ça.
M. Hamel (Saint-Maurice): Pardon?Une voix: C'est bien,
très bien.
M. le Président: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à 2 h 30.