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(Trois heures de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions.
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de comités élus.
Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics.
Affaires du jour.
M. LESAGE: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer
copie d'une lettre que j'ai fait parvenir au premier ministre du Canada le 29
avril 1964.
M. le Président, au sujet des travaux de la Chambre: si nous ne
terminons pas l'étude des crédits du ministère de la
Santé aujourd'hui, d'après l'ordre du jour
révélé par le procureur général mercredi
dernier, qu'il a annoncé d'abord l'étude des crédits du
ministère de la Santé, puis ensuite ceux du Secrétariat de
la province. Si nous ne la terminons pas aujour'hui, nous continuerons demain
l'étude des crédits du ministère de la Santé, puis
nous entreprendrons dans l'ordre que je donnerai ce soir, l'étude des
bills qui apparaissent au nom du ministre du Revenu, suite au budget.
Demain également, j'ai l'intention de proposer l'adoption de
crédits provisoires. J'ai communiqué avec le chef de l'Opposition
ce matin pour lui faire part de la note suivante que j'avais reçue du
sous-ministre des Finances et qui se lit ainsi: « Pour permettre à
l'auditeur de passer la recommandation pour les allocations aux mères
nécessiteuses payables le 10 mai, mais dont les chèques devront
être mis à la poste le 8 ceci m'était adressé
le 6, alors que j'étais absent ), le Conseil de la
trésorerie réuni en séance spéciale le mercredi 6
mai après-midi, a approuvé un virement temporaire dont les
éléments avaient été préparés par le
Conseil de la trésorerie. Ceci fait, plusieurs autres sous-articles sont
virtuellement épuisés jusqu'à ce que soit voté un
deuxième sixième. « Or, certaines de ces allocations (je
parle toujours du ministère de la Famille et du Bien-Etre social)
devront être payées au plus tard le 29 mai. Dans ces conditions,
il semble essentiel que la Législature approuve la semaine prochaine
soit 1/6 provisoire du seul budget de la Famille et du Bien-Etre social ou 1/6
provisoire de l'ensemble du budget. »
J'ai causé avec le chef de l'Opposition ce matin et je lui ai
fait part de cette note. Je lui ai fait valoir le fait que si nous adoptions
dès maintenant un 2e sixième du budget, nous ne serions pas
obligés de recommencer la procédure avant la fin du mois alors
que nous sommes déjà au 11' mai, ce à quoi il a
accédé pour sa part et, je suppose, au nom de ses
collègues.
Par la suite, j'ai reçu la visite de l'un de nos officiers de la
trésorerie, M. Guy Langlois, qui m'a fait certaines remarques au sujet
de l'insuffisance pour trois item particuliers du vote de 1/6 seulement. Il
s'agissait de notes explicatives écrites dont j'ai fait parvenir deux
copies au chef de l'Opposition et je ne lui demande pas de se prononcer
là-dessus à ce moment-ci, nous nous verrons plus tard dans la
journée. J'aurai d'ailleurs, dans le cours de la journée, les
épreuves du bill qui serait le bill 38 pour le budget provisoire et mon
intention serait d'en proposer l'adoption demain après-midi afin qu'il
puisse être sanctionné jeudi alors que le Conseil
législatif siégera et que le lieutenant-gouverneur sera
disponible pour une sanction de bills.
Pour ce qui est des comités, je suggère que, après
conversation avec le chef de l'Opposition ce matin, que le mardi 19 avril... 19
mai (je suis en retard, ça ce comprend; j'ai perdu pendant une semaine,
grâce à Dieu, un peu la. notion du temps) le mardi 19 mal il y ait
séance du comité de redistribution à 10 heures 30. J'ai
expliqué au chef de l'Opposition que c'est à peu près le
seul temps que j'avais pour recevoir, conjointement avec le ministre de la
Jeunesse, les recteurs d'université afin de préparer le projet de
loi des investissements universitaires et des collèges classiques.
Durant mon absence (malgré tout, il fallait que je travaille),
j'ai étudié le bill des pharmaciens. Après l'étude
que j'en ai faite et l'étude des représentations reçues,
je suis moralement et presque physiquement, si je puis m'exprimer ainsi,
convaincu qu'il sera absolument impossible d'en terminer l'étude jeudi
matin, étant donné le très grand nombre de personnes
intéressées à l'étude de ce projet de loi en
comité qui viendront de tous les coins de la province.
Je suggérerai donc, si nous n'avons pas terminé jeudi
matin, qu'après la séance d'ouverture jeudi après-midi et
au moment de l'appel des affaires du jour nous suspendions la séance,
pour continuer en comité des bills privés, jusqu'à
épuisement, le bill des pharmaciens.
Je désire maintenant, comme premier ministre, et ministre des
Finances informer que la campagne de vente d'obligations d'épargne
présentement en cours se terminera le vendredi
soir, 15 mai. Ce qui veut dire que les livres de souscription pour ces
bons d'épargne, seront fermés le vendredi soir 15 mai.
M. le Président, j'ai terminé mon prône.
Jour « férié »
M. JOHNSON: M. le Président, je remercie le premier ministre de
nous avoir donné l'ordre des séances et des travaux et nous
sommes toujours prêts à coopérer pour l'expédition
prudente et exhaustive des affaires. Le premier ministre voudrait
peut-être nous dire si la Chambre doit siéger lundi prochain qui,
à certains points de vue, est un jour « férié
», la fête de la reine...
M. LESAGE: La fête de Dollard, fête de la reine?
M. JOHNSON: C'est la fête de la reine, ou la fête de
Dollard, ou la fête de l'Empire, ou la fête du Commonwealth...
M. LESAGE: L'empire, c'est fini ça.
M. JOHNSON: Est-ce que, pour l'une ou l'autre de ces quatre raisons, la
Chambre aura congé lundi prochain?
M. LESAGE: Bien, je suis bien prêt, pour ma part, à
ce n'est pas l'ouvrage qui me manque je suis bien disposé
à accepter la suggestion du chef de l'Opposition, qu'il choisisse l'une
quelconque des trois raisons valables qu'il a données et nous ne
siégerons pas.
M. JOHNSON: Mon choix est fait, c'est pour la fête de Dollard. Je
constate que le premier ministre est en très bon état, et je m'en
réjouis, comme tous les députés de cette Chambre, mais je
voudrais demander au premier ministre s'il a trouvé, à son
retour, que le fédéralisme coopératif est en bon
état.
M. LESAGE: Je n'ai pas besoin de dire, M. le Président, que je
suis arrivé assez tard hier soir et que, ce matin, j'ai lu les journaux
en diagonale. J'ai vu qu'un de mes collègues avait parlé de
fédéralisme coopératif. Je n'ai vu que l'entête du
journal qui s'appelle « Le Devoir », et je n'ai pas eu le temps de
lire le texte.
La Fashion Craft
M. JOHNSON: M. le Président, en l'absence du ministre du Travail,
le député d'Ar- thabaska pourrait peut-être faire part
à cette Chambre de la situation qui prévaut actuellement,
à Victoriaville, par suite de la grève et de la fermeture de
Fashion Craft
M. LESAGE: M. le Président, le député d'Arthabaska
est disposé à répondre, mais il est bien entendu que cela
ne doit pas être considéré comme un précédent
comme donnant droit à l'Opposition de questionner des
députés en Chambre.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre du Travail a un adjoint
parlementaire?
M. LESAGE: On n'a pas le droit de questionner les adjoints non plus.
M. JOHNSON: Mais à Ottawa on le fait dans une...
M. LESAGE: Oui, on le fait, mais de consentement, les adjoints
répondent. Mais je dis purement et simplement: je sais que le
député d'Arthabaska est prêt à répondre mais
je ne veux pas...
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. LESAGE: ... que cela soit considéré comme un
précédent donnant droit de questionner des
députés.
M. MORISSETTE: M. le Président, en effet, il y a un conflit de
travail à Victoriaville, à la manufacture Fashion Craft, depuis 5
semaines. Manufacture dont le propriétaire est M. Jean-Louis Levesque de
Montréal. J'ai fait, de concert avec le ministère du Travail et
le conseil de ville de Victoriaville, toutes les démarches
nécessaires en vue du règlement de ce conflit ouvrier qui affecte
environ 250 personnes.
Vendredi de la semaine dernière, je dois dire d'abord que
l'origine du conflit, je crois que je dois donner certaines explications
est un grief qui n'est pas une question de salaire mais un conflit
intéressant plutôt un homme, soit la seniorité ou autre
chose, quelque chose de semblable. Il y a eu un arbitrage, la sentence
arbitrale a été rendue vers le 19 ou 20 mars 1964 en faveur du
patronat. Et, à la suite de cet arbitrage, de cette sentence arbitrale,
les ouvriers sont sortis en séance d'étude, de conférence
qui dure depuis cinq semaines.
Des démarches ont été faites, je le
répète, de ma part et de la part des autorités munici-
pales pour que nous puissions nous rencontrer finalement à
Montréal, la semaine dernière, chez M. Jean Louis Levesque,
à son bureau où nous avons passé la journée.
La décision prise par le propriétaire semblait être
finale et irréversible à l'effet qu'il fermait les portes de son
usine. Il était cependant disposé à vendre l'usine
à quelqu'un qui serait intéressé à des conditions
très avantageuses. Nous avons trouvé là un acheteur
éventuel et avec cet acheteur éventuel nous l'avons
rencontré et convenu d'une rencontre avec les chefs ouvriers. Parce que
l'acheteur éventuel voulait également savoir dans quelles
conditions il continuerait les « opérations » si parfois il
se portait acquéreur de la Fashion-Craft.
Nous avons eu une entrevue avec cet acheteur éventuel et les
chefs syndicaux du vêtement, de Victoriaville et de St-Jean, je crois que
c'était un monsieur Godin, ainsi que l'exécutif des ouvriers de
la Fashion-Craft (six ou sept employés).
Naturellement, l'acheteur éventuel recevrait l'aide du
propriétaire actuel, M. Levesque, pour la finance de l'entreprise et il
désirait également connaître la coopération des
ouvriers au cas où il consentirait à acheter et ouvrir l'usine.
Je voudrais également ajouter en toute justice pour les ouvriers de
Victoriaville que ce conflit est né d'une sentence arbitrale mais
c'était là simplement un cas dont ils se sont servis parce qu'il
y avait d'autres griefs précédents. Ce fut la goutte d'eau qui
fit renverser le verre.
Alors, les ouvriers présents: les chefs ouvriers du syndicat du
vêtement et puis les chefs de la Fashion-Craft nous ont dit en
s'adressant à moi-même et au maire de la ville: « Vous vous
occupez beaucoup de nous, on vous félicite et on vous remercie, mais
actuellement nous n'avons pas de problème. Demain nous serons
embauchés dans les usines qui existent à Victoriaville, dans un
mois tout sera réglé. Les ouvriers seront embauchés
ailleurs et nous serons heureux.
Alors, dans les circonstances, qu'est-ce qu'il nous reste à
faire? Ils ont dit: « Nous autres, on n'a pas de problèmes.
» A la fin, est-ce qu'il y a un problème social, est-ce qu'il y a
un problème moral, on peut continuer notre travail pour vous aider?
Bien, c'est la réponse finale qu'on a eue: « Nous autres, nous
sommes satisfaits telles que les choses vont présentement. Si l'usine
ferme ses portes, il n'y a pas de problème, car dans un mois, il n'y
aura pas un ouvrier en chômage; ils seront embauchés par les
autres usines de la ville qui ont des industries semblables. » J'ai dit,
lors de la conférence de presse de M. Lévesque à laquelle
j'ai assisté, que J'avais espoir qu'un règlement surviendrait.
Maintenant, je ne dis pas que j'ai perdu tout espoir, mais je conserve peu
d'espoir pour l'ouverture de cette usine.
Obligations d'épargne
M. JOHNSON: Le ministre des Finances, M. le Président,
voudrait-il nous dire où en est rendu la campagne de souscription aux
obligations d'épargne. Je comprends qu'il nous adonné la date de
la fin de la campagne.
M. LESAGE: Elle est rendue à un mois moins six jours.
M. JOHNSON: A un mois moins? M. LESAGE: Moins cinq jours.
M. JOHNSON: Moins cinq jours. Et par rapport à l'année
dernière, les rentrées de fonds sont-elles supérieures
inférieures ou égales?
M. LESAGE: Par rapport à l'année dernière elles
sont également à un mois moins cinq jours.
M. JOHNSON: M. le Président, vous avez compris comme moi, que
ça va mal; si ça allait bien, le premier ministre s'en
vanterait.
M. LESAGE: Oh non! non, non! Est-ce que le chef de l'Opposition voudrait
avoir la patience d'attendre jusqu'à lundi prochain?
M. JOHNSON: Ah oui, oui.
M. LESAGE: Mardi, parce qu'il m'a demandé congé pour
lundi.
M. JOHNSON: Je n'ai pas demandé congé.
M. le Président, le premier ministre est mieux de prendre tout le
délai voulu pour donner l'élan qu'il semble manquer à
cette campagne. Evidemment, est-ce que le programme de M. Hudon et ses
caricatures ont aidé beaucoup à la vente des obligations?
M. LESAGE: Je n'ai pas vu ces programmes là.
M. COUTURIER: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer
un rapport photographié de la Commission de conciliation au sujet du
conflit existant entre le conseil d'administration et le comité
exécutif du bureau médical de l'hôpital St-Joseph de
Mégantic.
Premier et dernier rapport
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président après avoir
déposé il y a quelques semaines, le dernier rapport du
surintendant de l'Instruction publique, il me fait plaisir de déposer
aujourd'hui, le premier et dernier rapport du ministre de la Jeunesse.
Effectivement à la loi du ministère de la Jeunesse ne
prévoit aucun rapport du ministre à la Chambre. Le rapport que
j'ai l'honneur de déposer aujourd'hui est donc un rapport, si je peux
dire volontaire du ministre qui couvre la période 1960-1964. Etant
donné qu'il ne s'agit pas d'un rapport prévu par la loi
elle-même, il n'est pas adressé, selon la forme habituelle au
lieutenant-gouverneur, mais c'est tout simplement un rapport des
activités du ministère pour la période 1960-1964.
M. JOHNSON: M. le Président, nous sommes heureux que le ministre
ait déposé un rapport. C'est toujours un excellent principe
à suivre en matière parlementaire et nous présumons qu'il
s'agit pour le ministre d'une occasion de faire le point sur son administration
entre 1960 et 1964. Je le lirai avec beaucoup d'intérêt car je
serais l'homme le plus surpris au monde s'il se critiquait.
M. GERIN-LAJOIE: Cela, je laisse le soin au chef de l'Opposition d'en
juger par lui-même mais je dois dire que les critiques sont suffisamment
abondantes de l'autre côté de la Chambre pour qu'on leur laisse
l'exclusivité de ce rôle.
M. le Président, j'ai l'honneur de déposer un autre genre
de rapport, celui qui a été soumis au conseil des ministres par
mon entreprise par le Comité d'études sur l'éducation des
adultes. IL s'agit d'un comité d'études qui avait
été nommé au printemps de 1962 et qui a maintenant soumis
son rapport final.
Je profite donc de l'occasion pour souligner que le rapport du ministre
de la Jeunesse sera distribué à tous les membres de la Chambre;
quant au rapport du comité d'étude, je ne sais pas s'il sera
également distribué à tous les membres de la Chambre.
Loisirs et sports
M. JOHNSON: M. le Président, je remercie le ministre pour sa
diligence. Est-ce qu'il n'aurait pas à déposer bientôt le
rapport concernant les loisirs et les sports?
M. GERIN-LAJOIE: Ce rapport ne m'a pas encore été, et n'a
pas encore été officiellement remis au Conseil des ministres,
mais dit l'être d'une journée à l'autre Alors, il sera
remis à la Chambre aussitôt que le Conseil des ministres l'aura
reçu.
Le taxi à Montréal
M. JOHNSON: Jne enquête à été ordonnée
par le gouverneras. . concernant le taxi à Montréal,
enquête qui devait être tenue par la Régie des transports,
si ma mémoire est fidèle. Est-ce que le rapport a
été déposé au Cabinet, et est-ce que le premier
ministre croit pouvoir le déposer à la Chambre avant
longtemps?
M. LESAGE: M. le Président, il faudrait que je me
rafraîchisse la mémoire.
M. JOHNSON: On pourrait prendre ma question comme « avis
».
M. LESAGE: Je prends « avis »de la question.
M. JOHNSON: M. le Président, puisqu'on en est aux rapports, 19
ministre de la Santé croit-il pouvoir déposer le rapport de
1963?... Pardon?
M. COUTURIER- Le rapport est àla compilation.
M. JOHNSON: Parce que le rapport que nous avons actuellement couvre
l'année 1961-1962, tandis que celui que le règlement commande de
déposer, c'est le rapport pour l'année 1962 -1963. Le ministre
croit-il pouvoir nous le déposer avant la fin de la session?
M. COUTURIER: Je l'ignore.
M. JOHNSON: Le ministre ignore la datede la fin de la session?
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: Le ministre pourrait peut-être nous dire si on peut
espérer l'avoir dans un mois ou deux?
M. COUTURIER: Je ne le sais pas.
Garage de Petite-Rivière
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'aurais une question à
poser au procureur général. Les journaux nous ont appris que le
gouvernement avait au:orisé la démolition de ce qui restait
du garage du ministère des Travaux publics, à
Petite-Rivière. Le procureur général a-t-il terminé
son enquête sur les irrégularités qui ont été
commises au garage de Petite-Rivière, avant l'incendie?
M. HAMEL (St-Maurice): La réponse est non.
M. BERNATCHEZ: Elle n'est pas terminée? M. LE PRESIDENT: Affaires
du jour.
M. LESAGE: Numéro 3, question de M. Gauthier, « lue et
répondue ».
Numéro 4, question de M. Gauthier, « lue et répondue
».
Numéro 33, motion de M. Dozois, « document
déposé ».
Numéro 34, motion de M. Dozois, « document
déposé ».
General Motors
Numéro 36, motion de M. Gauthier. Il n'y a pas de document, je
vais donner la réponse verbalement. La motion de M. Gauthier est la
suivante; « Qu'il soit déposé, sur le bureau de cette
Chambre, copie de toute correspondance échangée entre le premier
ministre de la province, l'un des ministres du gouvernement, l'un des officiers
ou employés du gouvernement ou de toute commission, régie ou
conseil relevant de lui, et la compagnie General Motors of Canada Limited, en
vue du projet d'établissement d'une usine à
Ste-Thérèse-Ouest ».
Comme il n'y a pas de document à déposer, la
réponse est la suivante; il n'y eut aucun échange de
correspondance, les négociations ayant été conduites
privément, et sous le sceau de la plus stricte confidence, entre le
premier ministre de la province et le ministre de l'Industrie et du Commerce,
d'une part, seuls, et le président de la compagnie General Motors
Limited, d'autre part, en vue notamment de prévenir toute
spéculation possible.
M. le Président, je propose que le bill numéro 142,
« Loi concernant les Services de Santé du Québec »,
qui apparaît à l'item 42 du feuilleton d'aujourd'hui, soit
adopté en deuxième lecture et référé au
comité des bills publics.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second reading
of this bill.
M. LESAGE: M. le Président, je propose que les bills
privés, mentionnés aux item 43, 44,45, 46 et 47 du feuilleton de
ce jour, soient lus une deuxième fois et référés au
comité des bills privés.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ces bills. Second
reading of these bills.
M. LESAGE: M. le Président, numéro 40.
M. JOHNSON: Relativement au document que le premier ministre vient de
lire, qui est une réponse à une motion présentée
par le député de Roberval, concernant l'établissement de
General Motors, j'ai bien compris que seuls le premier ministre et le ministre
du commerce ont conduit les négociations.
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: Cette réponse est bien complète? Le ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche n'était pas des
négociations?
M. LESAGE: Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pèche
était au courant jusqu'à un certain point de ce qui se passait
à cause des activités locales; mais les négociations ont
été conduites entre le Président de General Motors et un
de ses vice-présidents, d'une part, et le ministre de l'Industrie et du
Commerce et celui qui vous parle, d'autre part.
M. JOHNSON: Est-ce que, dans le document, le premier ministre donne la
date du début des négociations ou si...
M. LESAGE: M. le Président, j'aurais pu répondre «
nil », sans donner d'explications.
M. LE PRESIDENT: Numéro 40.
L'Hôtel-Dieu de Lévis
M. LESAGE: Numéro 40: Examendes amendements du Conseil
législatif au bill 110, intitulé: « Loi modifiant la Loi
constituant en corporation l'Hôtel-Dieu de Lévis. » On se
souviendra que ces amendements nous ont été rapportés par
le Conseil législatif le jeudi avant mon départ (Je 30 avril, je
crois) et ils ont été à ce moment-là inscrits aux
procès-verbaux de la séance.
Voici le but des amendements: le premier amendement au bill 110,
il s'agit de la Loi constituant en corporation l'Hôtel-Dieu de
Lévis » décrète que la corporation a comme
membres les personnes qui composent le conseil de la communauté au lieu
de décréter comme auparavant que c'étaient tous les
membres de la communauté. C'est évidemment beaucoup plus commode
pour les fins désirées et cela facilite l'administration de
l'hôpital.
L'article 2 abroge la disposition relative à la promulgation des
règlements, ce qui signifie que c'est la « Loi des hôpitaux
» qui s'appliquera intégralement.
Quant au troisième amendement, il s'agit purement et simplement
d'un changement de rédaction. Je propose donc, M. le Président,
l'agrément de la Chambre à ces amendements du Conseil au bill
110.
M. LE PRESIDENT: La motion sera-t-elle adoptée: L'agrément
des amendements? Adopté.
The Montreal Association for the Blind
M. LESAGE: Numéro 41: Examen des amendements du Conseil
législatif au bill 193, intitulé: « Loi modifiant la charte
de The Montreal Association for the Blind ».
Le premier amendement ne comporte, lui, qu'un changement de
rédaction. Il a principalement pour but de remplacer le titre « la
Loi de mainmorte » par le nouveau titre qui a été
déclaré par le bill 10. Quand la requête a
été faite, on avait parlé de l'ancien titre de la Loi de
mainmorte (je ne me souviens plus, mais c'était un très long
titre, comme on s'en souvient) et au comité des bills privés nous
n'avons pas fait l'amendement, le Conseil législatif l'a fait.
Le deuxième amendement comporte un changement de rédaction
qui, d'après nous, exprime mieux l'intention des auteurs du projet. Dans
le bill tel qu'il a été présenté au Conseil
législatif, on parlait de souscription de $1,000. Alors le Conseil
législatif, en amendement, propose qu'il faut avoir souscrit et
payé à la corporation $1,000 ou plus; et ça c'est a) et b)
du deuxième amendement. »
Pour ce qui est du troisième amendement, il s'agit de modifier la
version française en remplaçant le mot « directeur »
par le mot « administrateur » pour se conformer au bill 8, qui a
été sanctionné.
Le quatrième amendement: l'article 7 apporte une
précision; je ne crois pas qu'elle était essentielle, mais enfin
nous ne pouvons y avoir d'objection.
Quant au cinquième amendement, il s'agit d'amender l'article 9 en
insérant à la première ligne de la page 7, après le
mot « l'élection », ce qui suit: « mais de sorte
qu'une seule personne aveugle se retire chaque année », pour
être sûr qu'il y aura toujours quatre aveugles au Conseil
d'administration.
Alors, M. le Président, je propose l'agrément de la
Chambre à ces amendements du Conseil législatif au bill 193.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LESAGE: Numéro 11.
Subsides: Santé
M. LE PRESIDENT: M. Lesage propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme de nouveau en comité des subsides. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du comité des subsides):
Ministère de la Santé, article 2. Est-ce qu'on avait
terminé l'assurance-hospitalisation?
M. RAYMOND: Non! M. le Président, lors de la suspension de la
discussion sur le ministère de la Santé, nous en étions
rendus à l'assurance-hospitalisation, tout spécialement la
durée des séjours des malades.
Si Je comprends bien, c'est le docteur Maurice Roy qui est directeur de
la division des normes au ministère de la Santé?
M. COUTURIER: Oui.
M. RAYMOND: A quelle date a-t-il été nommé? Et dans
quel service était-il avant d'arriver à
l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: Le docteur Roy est arrivé vers le mois d'octobre
1960 et il n'était pas dans les services gouvernementaux avant
d'être au service de l'assurance-hospitalisation.
M. RAYMOND: Le docteur Albert Dumas a été nommé
quand? Dans quel service était-il avant d'entrer à
l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: Il était à l'Unité sanitaire.
M. RAYMOND: Quel est son travail à
l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: II est assistant des normes.
M. RAYMOND: Est-ce que M. Gilles Caron est encore à
l'assurance-hospitalisation, au service de la pharmacie?
M. COUTURIER: Il est pharmacien en chef à
l'assurance-hospitalisation.
M. RAYMOND: Quel est son salaire? M. COUTURIER: Je pense qu'il a
$8,000.
M. RAYMOND: Est-il dans ses attributions de diriger l'achat des
médicaments dans les hôpitaux?
M. COUTURIER: Non.
M. RAYMOND: A la page 173 du rapport du ministère de la
Santé, premier paragraphe, il est mentionné que 16 institutions
qui étaient considérées comme maisons de soins de garde
plutôt que comme des hôpitaux, sont passées du service
d'assurance-hospitalisation au ministère de la Famille. Pourrions-nous
savoir le nom de ces institutions?
M. COUTURIER: Je ne les ai pas à la mémoire,
évidemment. C'est qu'il y avait des hôpitaux appartenant au
ministère du Bien-Etre et de la Famille qui étaient régis
par l'assurance-hospitalisation où il y avait des malades chroniques; il
y avait des soins de garde, ainsi de suite. Alors nous avons fait faire une
étude, de concert avec le Bien-Etre social, et nous avons divisé
ces maisons d'accueil. Il est assez difficile de vous donner les noms
actuellement. Seulement si le député de Témiscouata veut
les avoir absolument, nous allons prendre ça en note et nous les lui
donnerons.
M. RAYMOND: Alors, actuellement, le prix de l'assistance dans ces
maisons-là est entièrement payé par le ministère de
la Famille et du Bien-Etre social?
M. COUTURIER: Oui.
M. RAYMOND: L'assurance-hospitalisation ne contribue pas?
M. COUTURIER: Non. du moment que ce sont des soins de gardes,
M. RAYMOND: Le transfert des malades chroniques dont les soins sont des
soins de gardes, relève du service des normes. Il est dit à la
page 174 du rapport du ministère que le service des normes envisage la
création à Montréal et à Québec de centrales
de placement qui canaliseraient les demandes de transfert et tiendraient
à jour un registre des lits disponibles dans les hôpitaux pour
convalescents et malades de longue durée. Est-ce que les centrales de
placement existent actuellement et à qui les services hospitaliers
doivent-ils s'adresser pour obtenir ces renseignements?
M. COUTURIER: Ce service est actuellement en fonctionnement et les
hôpitaux doivent s'adresser au ministère de la Santé, au
service de placement sur la rue St-Hubert à Montréal.
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y en a un à Québec?
M. COUTURIER: Non.
M. RAYMOND: Seulement à Montréal. Est-il dans
l'intention...
M. COUTURIER: Pour le moment, l'intention c'est d'en établir un
à Québec d'ici l'an prochain.
M. RAYMOND: A Québec aussi. Maintenant dans l'assurance
hospitalisation: c'est M. Marcoux qui est encore en charge de la division des
finances?
M. COUTURIER: Oui.
M. RAYMOND: Combien a-t-il de personnes sous ses ordres et est-ce que
ces personnes sont toutes des comptables licenciés?
M. COUTURIER: Il doit y en avoir une douzaine... 60 dans la section, 28
comptables licenciés.
M. RAYMOND: Les autres, ce sont des comptables conseils?
M. COUTURIER: Ce sont des agents vérificateurs plutôt que
des comptables agréés. Il y a des commis, des secrétaires,
des sténographes.
M. RAYMOND: En vertu de l'article 9 de la loi sur
l'assurance-hospitalisation, le service doit obtenir le remboursement des
déboursés qu'il fait pour l'hospitalisation des accidentés
et des soins externes fournis aux victimes d'accident. Quel est en moyenne les
frais légaux dans ces cas?
M. COUTURIER: Les frais légaux?
M. RAYMOND: Les frais légaux qui sont occasionnés par le
remboursement des frais des gens qui ont des accidents d'automobile ou qui ont
des compagnies d'assurance pour ces choses-là.
M. COUTURIER: A date il n'y en a pas eu parce que nous avons au
ministère de la Santé, service d'assurance hospitalisation, un
avocat qui est en charge des tierces responsabilités et tout est
réglé au service d'assurance-hospitalisation.
M. RAYMOND: Il n'y a pas d'autres...?
M. COUTURIER: Il y a l'avocat Demers aussi qui est là avec lui.
Ils sont deux avocats.
M. RAYMOND: Tout le service est organisé par le ministère
de la Santé. Vous ne prenez pas d'avocats en dehors du ministère
pour faire ça?
M. COUTURIER: Non, pas à date. Il est possible qu'on soit
obligé d'en engager mais pour le moment, à date, nous n'en avons
pas eu besoin.
M. RAYMOND: A date, est-ce qu'on pourrait savoir à peu
près quel a été le rendement de ces remboursements?
M. COUTURIER: L'an dernier $1,000,000 de recouvrement des tierces
responsabilités.
M. JOHNSON: Cela vient d'où particulièrement?
M. COUTURIER: Des accidentés d'automobiles. Voici par exemple un
homme qui est blessé sur la route par un automobiliste assuré'.
Il est hospitalisé et l'assurance-hospitalisation pale l'hôpital.
Après quoi le gouvernement, le service d'assurance-hospitalisation
réclame de la compagnie d'assurance qui rembourse.
M. RAYMOND: Est-ce que le ministère de la Santé par le
truchement de l'assurance-hospitalisation a payé beaucoup de frais dans
les hôpitaux étrangers à la province dans le courant de
l'année?
M. COUTURIER: Etrangers à la province? 83,884,000,
M. RAYMOND: Est-ce que le gouvernement de la province a
déboursé à peu près la même somme pour des
traitements à l'étranger des gens de la province de
Québec?
M. COUTURIER: Je ne comprends pas.
M. RAYMOND: Est-ce que ça s'équivaut?
M. JOHNSON: D'une part le gouvernement paie l'hospitalisation d'un
contribuable du Québec qui est hospitalisé en dehors de la
province ou dans une autre province ou dans un autre pays.
M. COUTURIER: Les officiers disent que ça s'équilibre.
M. JOHNSON: Et ç'a coûté combien pour le paiement
aux autres hôpitaux? $3,000,000?
M. COUTURIER: $3,800,000.
M. JOHNSON: Et par ailleurs on accepte sur l'assurance-santé des
gens qui viennent des autres provinces et des autres pays où existe un
pareil système?
M. COUTURIER: Pas les autres pays. Les autres provinces.
M. JOHNSON: Les autres provinces seulement.
M. COUTURIER: Les autres provinces seulement. C'est compensé s'il
y a eu un accord entre les autres provinces et si on a des patients du
Québec qui s'en vont dans d'autres provinces nous payons pour et puis
s'il y en a d'autres provinces qui viennent dans le Québec, leur
province pale.
M. JOHNSON: On a récupéré combien i ce chapitre des
autres provinces, pour soins des contribuables des autres provinces?
M. COUTURIER: Ah, oui! C'est vrai. C'est assez difficile de le dire
parce que les résidents des autres provinces paient directement à
l'hôpital. On pourrait toujours le savoir mais, seulement, il faudrait
faire un relevé complet de tous les patients qui viennent des autres
provinces dans le Québec. Cela représente 3%.
M. JOHNSON: 3%, d'où est-ce que ça vient ce
chiffre-là? Un chiffre qu'on a tiré en l'air de même?
M. COUTURIER: Personnes qui viennent de l'extérieur: 3% des
revenus.
M. JOHNSON: D'une part, la province rembourse à un contribuable
de Québec qui a payé son hospitalisation dans un hôpital de
l'Ontario, disons; ou bien si c'est la province qui assume de payer à
l'hôpital de l'Ontario, un montant?
M. COUTURIER: C'est la province qui paie l'hôpital.
M. JOHNSON: Et ça, ç'a coûté $3,000,000 pour
une année?
M. COUTURIER: Oui... une seconde. Cela n'est pas seulement pour les
autres provinces, c'est en dehors du pays aussi, soit aux Etats-Unis, soit en
Europe et ainsi de suite,$3,800,000. On n'a pas de chiffres uniquement pour les
autres provinces du Canada. On pourra vous les donner si vous l'exigez.
M. JOHNSON: Dans son rapport pour l'année 1962-1963, qui sera
déposé avant les prochaines élections, je l'espère,
est-ce que le ministre ne trouverait pas souhaitable qu'il y ait un petit
tableau sur cet aspect du problème?
M. COUTURIER: J'ai l'impression que ce serait assez difficile de savoir
combien les autres provinces... On pourrait le savoir.
M. JOHNSON: Les hôpitaux doivent fournir ces
chiffres-là?
M. COUTURIER: Ils fournissent un rapport des hospitalisés. Alors
ça pourrait se calculer.
M. JOHNSON: Maintenant: pour les paiements effectués à des
hôpitaux en dehors de la province, pour des contribuables de la province
qui y sont hospitalisés, quelles normes suit-on?
M. COUTURIER: En dehors du Canada, c'est $15 par jour maximum, et pour
les autres dans le Canada, les autres provinces du « Dominion », on
paie le per diem exigé par l'hôpital où le patient du
Québec serait hospitalisé. Si c'est $20 on paie $20. Si c'est $12
on pale $12. Alors qu'en dehors du Canada, soit aux Etats-Unis ou ailleurs, on
paie $15 maximum.
M. JOHNSON: Bon. Et le paiement est fait non pas au gouvernement de la
province...
M. COUTURIER: A l'hôpital...
M. JOHNSON: ... mais à l'hôpital même.
M. COUTURIER: ... où le patient a été
traité.
M. JOHNSON: Et il en est ainsi pour nos hôpitaux, de Québec
qui perçoivent directement du patient...
M. COUTURIER: Des hôpitaux des autres provinces.
M. JOHNSON: C'est ça. Le ministre nous donnerait-il le nom et les
qualifications des officiers supérieurs 1 l'assurance-hospitalisation?
Et pour simplifier la réponse, je lui dis tout de suite que nous
connaissons le nom du sous-ministre, qui a aussi une responsabilité pour
l'assurance-hospitalisation, et quJil y a le Dr. Dumas qui s'occupe
des normes, le Dr Si-rois qui sJoccupe...
M. COUTURIER: Le-Dr Sirois qui est assistant directeur à
Québec; le Dr J.-M. Tremblay qui est assistant directeur à
Montréal; le Dr Maurice Roy qui est directeur des normes; M. Marcoux qui
est en charge de la finance; M. Paul Lessard, service administratif de
l'assurance-hospitalisation...
M. JOHNSON: Le chef du personnel? M. COUTURIER: Il n'y en a pas.
C'est...
M. JOHNSON: C'est le chef du personnel du ministère...
M. COUTURIER: C'est le chef du personnel du ministère de la
Santé,
M. JOHNSON: Qui est-il?
M. COUTURIER: M. Raymond Gendron.
M. JOHNSON: Toujours le même M. Gendron de
Rivière-du-Loup?
M. COUTURIER: Toujours le même et puis on va le garder
longtemps.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre en est satisfait?
M. COUTURIER: Très satisfait.
M. JOHNSON: Très bien. Mais le Dr Sirois, qui est assistant
directeur pour la région de Québec, je comprends?
M. COUTURIER: Oui, et le Dr Tremblay pour la région de
Montréal.
M. JOHNSON: Depuis quand est-il entré au service du
gouvernement?
M. COUTURIER: En 1937 ou 1938, je pense.
M. JOHNSON: Quand il a été permuté au Service de
l'assurance-hospitalisation? D'où venait-il à ce
moment-là?
M. COUTURIER: II venait de Rivière-du-Loup. Il était
médecin régional des unités sanitaires.
M. JOHNSON: Médecin régional...
M. COUTURIER: Médecin régional des unités
sanitaires.
M. JOHNSON: Le Dr Sirois a-t-il complété des études
spéciales en administration hospitalière?
M. COUTURIER: Non. Il est diplômé en hygiène
publique.
M. JOHNSON: Le Dr Tremblay, assistant-directeur pour Montréal,
était-il à l'emploi du gouvernement avant d'occuper la
présente fonction?
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: D'où était-il?
M. COUTURIER: Quand je l'ai connu il était je l'ai connu
il y a quelques années, il pratiquait à Tadoussac. Quand
je l'ai rencontré pour l'engager, il était à
Montréal, administrateur au bureau de la rue St-Hubert, à
Montréal.
M» JOHNSON: Mais dans quel service?
M. COUTURIER: Il était directeur des services administratifs du
ministère de la Santéau bureau de Montréal.
M. JOHNSON: Le Dr Tremblay a-t-il parfait des études en
administration hospitalière?
M. COUTURIER; Pas spécialement.
M. JOHNSON: Le Dr Roy, qui est aux normes, où était-il
avant d'accéder à...?
M. COUTURIER: Il était chirurgien à l'Hôtel-Dieu de
Lévis,
M. JOHNSON: Le Dr Roy possède-t-il les études
spéciales qui le préparaient à cette fonction des normes?
A-t-il pratiqué l'administration hospitalière?
M. COUTURIER: Bien, ce n'est pas directement de l'administration
hospitalière; ce sont des normes seulement. Alors comme chirurgien
pratiquant depuis près de 27, 28 ans, il était un homme
qualifié pour pouvoir établir des nonnes dans un
hôpital.
M. JOHNSON: Au moins les normes de chirurgie.
M. COUTURIER: Ah, les normes générales, parce que,
même un chirurgien dans un hôpital s'occupe des normes en
général, même s'il ne fait que de la chirurgie.
M. JOHNSON: Quant à M. Marcoux, il est C.A.?
M. COUTURIER: II était comptable pour le
fédéral.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Marcoux a le titre de comptable
agréé?
M. COUTURIER: Il est comptable agréé, oui!
M. JOHNSON: Je ne sais pas s'il partage mon opinion, cela va le tenter
de répondre! Est-ce qu'il ne préférerait pas
s'appeler « expert comptable » que « comptable
agréé »? Ce serait d'abord plus français.
M. COUTURIER: C'est une question administrative. « expert
comptable » ou...
M. JOHNSON: ... Cela justifierait une augmentation de salaire
peut-être?
M. COUTURIER: Cela justifierait peut-être une augmentation de
salaire. En tous les cas,...
M. JOHNSON: Quel salaire a-t-il, M. Marcoux?
M. COUTURIER: II doit avoir $12,000.
M. JOHNSON: M. Marcoux a-t-il fait des études en administration
hospitalière?
M. COUTURIER: Je ne crois pas,... non? Non!
M. JOHNSON: M. Lessard, qui est chargé
de l'administration, est-il à l'emploi du gouvernement depuis
longtemps?
M. COUTURIER: Depuis septembre ou octobre 1960.
M. JOHNSON: A ce moment-là, avant d'entrer à ce service,
où travaillait-il?
M. COUTURIER: Il était directeur du D.V.A. à
Québec.
M. JOHNSON: Directeur de... ?
M. COUTURIER: Du D.V.A. District Veteran's Affairs de Québec.
M. JOHNSON: Ah! C'est un « markman» of Veteran's
Affairs?
M. COUTURIER: C'est un militaire... V.L.A.... La Loi agraire; oui, c'est
vrai.
M. JOHNSON: Pardon?
M. COUTURIER: EL était directeur de la Loi agraire
fédérale dans le district de Québec.
M. JOHNSON: De la Loi agraire?
M. COUTURIER: Agraire: pour les vétérans;
l'établissement des vétérans sur des fermes ou un peu
partout.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il a étudié en administration
hospitalière?
M. COUTURIER: Non. Ce n'est pas nécessaire non plus dans son
cas.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il y a quelqu'un dans tout ce Service, à
l'exception du sous-ministre, qui avait de l'expérience ou une formation
en administration hospitalière?
M. COUTURIER: Evidemment, il n'y avait personne de bien
spécialisé mais seulement, comme Je l'ai dit il y a un instant,
tous les médecins, les chirurgiens qui pratiquent la médecine
dans un hôpital depuis nombre d'années, et sont mêlés
aux questions médicales, s'occupent obligatoirement de l'administration
hospitalière, tant sur le plan administratif que sur le plan
médical.
M. JOHNSON: M. le Président, je n'ai pas l'honneur de
connaître aucun de ces médecins, ni le Dr Sirois, ni le Dr
Tremblay ni le Dr Roy, mais je constate que seul le Dr Roy possédait une
certaine expérience, dans les hôpitaux, à titre de
chirurgien.
M. COUTURIER: Le Dr Sirois,...
M. JOHNSON: Pour le Dr Sirois et le Dr Tremblay, l'un s'occupait, le
dernier s'occupait d'administration au ministère de la
Santé...
M. COUTURIER: Le Dr Temblay a été administrateur du
sanatorium de Roberval...
M. JOHNSON: Le Dr Sirois et le Dr Dumas étaient
spécialistes d'unités sanitaires.
M. COUTURIER: Le Dr Sirois est un médecin qui a pratiqué
pendant, je pense, huit à dix ans à Drummondville. Le Dr Tremblay
a pratiqué à Tadoussac; ensuite de ça, il a
été administrateur, pendant quelques années, du Sanatorium
de Roberval.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne connais pas les qualifications
réelles de chacun de ces médecins. Je constate qu'aucun d'eux
n'avait, sauf le sous-ministre, un entraînement spécial en
administration hospitalière, ce qui est aujourd'hui une science
très caractérisée. Je constate également qu'on est
allé chercher dans les unités sanitaires des médecins qui
sont probablement très bons, je n'ai pas de jugement à passer sur
leurs qualifications. Mais encore là, je trouve que ça manque un
peu de logique.
On me fait part qu'on manque de médecins dans les unités
sanitaires spécialement dans cette région, la région de
Rivière-du-Loup, de Montmagny, de l'Islet. On déshabille un
département pour habiller l'autre. Cela n'a pas l'air tellement logique
au point de vue administratif. Je comprends qu'on aurait été
justifié d'aller chercher des médecins, même occupés
dans le domaine de la médecine préventive, préposés
à l'administration des unités sanitaires, si ceux-ci avaient eu
une préparation spéciale pour l'hospitalisation, s'ils avaient
été des diplômés en sciences hospitalières ou
des gens qui avaient fait des études dans la province ou à
l'extérieur.
Mais je comprends mal qu'on prive l'unité sanitaire d'un
médecin qui a de l'expérience pour faire occuper à ce
médecin une position dans un domaine où il n'a aucune
expérience ou pour lequel il n'a aucune préparation, je dirais,
adéquate ou ( ce n'est pas tout à fait le mot que je voudrais
employer) disons une préparation « ad hoc » pour le
bénéfice de ceux qui transcrivent et non pas pour le
bénéfice du ministre qui se souvient de son latin).
C'est un domaine qui coûte extrêmement cher à la
province. C'est un domaine, l'assurance-hospitalisation, qui fait encourir
à la province un déboursé de $237,000,000 dont
$121,000,000, évidemment; seront remboursés par le
fédéral. Mais que ce soient des fonds de la province ou des fonds
du fédéral, il reste quand même que c'est le même
payeur de taxes, le même contribuable, qui fait les frais de cette
assurance-hospitalisation. Quand il s'agit d'un montant aussi
considérable, savoir $237,000,000, c'est notre devoir de nous assurer
que cet argent est dépensé à bon escient, que le service
est organisé adéquatement, qu'il est pourvu d'un personnel
d'expérience.
On a l'impression, quand on regarde l'assurance-hospitalisation, que le
gouvernement a manqué encore de planification dans ce domaine. Alors que
dans une autre province on est allé chercher au-delà de cent
personnes qualifiées, personnes qu'on a recrutées surtout dans
les services de la Croix-Bleue, qui ont pris des mois et des mois pour
organiser le système, qui ont pris, je crois, une année
complète. Ici, dans Québec, on est entré la tête
baissée dans ce système. On a aboli d'abord une commission
extrêmement compétente, une commission non partisane et on est
entré là-dedans tête baissée. On a mis à la
tête du service, on a engagé tout de suite un excellent
garçon, comme chef de personnel, mais qui avait surtout le grand
mérite d'être un organisateur du ministre et qui n'avait pas, que
je sache, d'expérience comme organisateur d'assurance-santé,
qu'il n'avait aucune préparation spéciale,
M. COUTURIER: M. le Président, je dois dire au
député de Bagot qu'à l'assurance-hospitalisation, ce n'est
pas le chef du personnel qui a eu à diriger, au début, le choix
du personnel, c'est le directeur de service administratif, M. Paul Lessard,
M. JOHNSON: M. Lessard? Tant mieux, M. le Président, M. Lessard
est à l'emploi du gouvernement depuis quand?
M. COUTURIER: Septembre ou octobre 1960.
M. JOHNSON: Ah, dès 1960. Avant l'entrée en vigueur de...
Alors, M. le Président je..,
M. COUTURIER: Je pense qu'il a été un des premiers
à être embauché à la suite...
M. JOHNSON: Ce sera mon devoir de réparer tout de suite toute
fausse impression ue j'aurais pu créer par mes paroles, vis-à-vis
le chef du personnel. S'il n'a eu aucune responsab:lité, Dieu
merci, je vais être tellement plus à i'aise pour parler maintenant
du fond du problème...
M. COUTURIER: On laisse toute la liberté au chef de
l'Opposition.
M. JOHNSON: C'est donc, M. Lessard qui a organisé le
département: M. Lessard est un homme qui nous impressionne. Il est un
homme sérieux, travailleur, mais dans tout le Service
d'assurance-hospitalisation, l'Opposition serait tellement plus tranquille si
le ministre avait pu se lever dans cette Chambre et dire: « Nous avons,
dès les débuts, formé des cadres avec des gens qui avaient
de l'expérience ou une préparation spéciale pour ce
domaine. » Cela a été de l'improvisation, en
réalité, à tous les échelons.
J'ai d'excellentes raisons de croire que le Service s'améliore
considérablement et qu'il rattrape le temps perdu. J'en suis fort
heureux, mais il est de mon devoir de déplorer qu'on ait
dépensé des millions, Dieu sait combien, parce qu'on n'avait pas
les cadres nécessaires. Cela, ce n'est pas la faute des officiers qui
sont là, ce n'est pas la faute du Docteur Si-rois, ni la faute du
Docteur Dumas, ni du Docteur Roy, ni de M. Caron, ni de M. Mailloux, ni de M.
Gendron, ça c'est évident, ni de M. Lessard. C'est le
gouvernement, c'est le ministre de la Santé qui aurait dû à
ce moment-là insister pour former ces cadres de base.
Deuxièmement, pour obtenir la machinerie la mécanisation
nécessaire. Il est bien évident que ça ne marche pas;
ça ne marche pas à son goût en tout cas; ça ne
marche pas au goût du sous-ministre qui ne m'a fait aucune confidence
à ce sujet-là, M. le Président, soyez bien
tranquille, au contraire chaque fois qu'il me rencontre, il me dit:
« Il faudrait que vous disiez que ça va bien à
l'assurance-hospitalisation. » Mais avant que je le dise, M. le
Président, il faudrait qu'on m'en convainque.
J'ai, par ailleurs, des renseignements des gens du milieu, des
administrateurs d'hôpitaux un peu partout dans la province, directement
et par l'intermédiaire des collègues qui siègent à
côté de moi; des informations à l'effet qu'on aurait pu
économiser peut-être jusqu'à 20% de ce que ç'a
coûté si on avait eu des services adéquats et les
structures nécessaires dès le début. Cela ne sert de rien
de déplorer trop longtemps cette situation, mais je crois qu'il est de
mon devoir d'obtenir du ministre l'assurance qu'il a maintenant un personnel
adéquat, qu'il a l'équipement nécessaire pour que ne se
répètent pas les négligences et les erreurs
passées. En veut-on une preuve? On n'a qu'à citer le fait
que le rapport pour l'année 1961-1962, deux ans en retard, ne vient que
de nous être remis et Dieu sait dans quel état. M. le
Président, le ministre doit rassurer la Chambre et le public sur
l'efficacité de son service; ça c'est urgent.
M. COUTURIER: M. le Président, d'abord la première chose
pour la dernière question du député de Bagot, c'est que si
le rapport a été en retard, comme il a été
témoin, ce n'est pas à cause du fonctionnement de
l'assurance-hospitalisation et je l'ai déjà déclaré
en Chambre c'est à cause d'un défaut de mécanographie.
Cela, il faut prendre ça pour acquit, premièrement.
Deuxièmement...
M. JOHNSON: Bien voyons donc, voyons donc, qui peut croire
ça.
M. COUTURIER: Oui, oui, c'est vrai. C'est vrai et c'est tellement vrai
que les rapports ont été soumis à la mécanographie
et vous avez vu dans des hôpitaux, par exemple, où il y avait 300
hommes et où il y avait 25 accouchements, des hommes qui ont
accouché; des hôpitaux où il y avait 25 femmes et
pas de bébé de mentionné. Cela, ce sont des erreurs qui
ont été faites à la mécanographie. C'est le rapport
que j'ai eu de l'assurance-hospitalisation. Cela, ça ne dépend
pas du mauvais fonctionnement de l'assurance-hospitalisation, mais d'un
défaut de la mécanographie.
Au début nous n'avons pas eu l'autorisation (je ne connais pas
ça, moi, la mécanographie) de poinçonner plus qu'à
un certain nombre de poinçons pour qui donnait les renseignements
voulus.
Ensuite de ça, le député de Bagot dit que ça
va mal à l'assurance-hospitalisation. C'est le contraire M. le
Président. Nous avons reçu d'Ottawa, de ceux qui s'occupent de
l'assurance-hospitalisation dans tout le Canada, des félicitations
à l'effet que c'était dans la province de Québec que le
système fonctionne le mieux.
M. JOHNSON: Hé, grand Dieu!
M. COUTURIER: C'est ça! ça vient d'Ottawa où on est
au courant du fonctionnement de l'assurance-hospitalisation dans chacune des
provinces.
M. JOHNSON: C'est dans une lettre, ça?
M. COUTURIER: Oui, dans les lettres et dans les conversations.
M. BERNATCHEZ: Surtout dans les conversations.
M. COUTURIER: Que ce soit dans des conversations ou dans des lettres,
Ottawa n'est pas intéressé à dire que ça va mieux
dans une place que dans l'autre; ça ne donne rien à Ottawa
ça.
M. BERNATCHEZ: Dans les lettres, on pourrait plus facilement
vérifier.
M. COUTURIER: Dans les conversations, si ma parole vaut quelque chose.
Si elle ne vaut rien pour le député de Lotbinière, eh bien
c'est son affaire, il doit la prendre quand même.
M. JOHNSON: Est-ce Mlle Judy LaMarsh qui a fait ce compliment au
ministre?
M. COUTURIER: Non, je n'ai pas eu l'occasion de discuter de la question
avec le ministre fédéral de la Santé et du Bien-Etre; j'ai
eu l'occasion de rencontrer les sous-ministres et j'ai eu l'occasion de
rencontrer des fonctionnaires pour discuter de l'assurance-hospi-talisation. Et
vous avez ici le per diem, le coût par tête, par personne, dans les
différentes provinces; dans le Québec, $8.87; dans l'Ontario,
$10.88, Manitoba, $10.93; Saskatchewan, $11.13; Alberta, $8.68;
Colombie-Britannique, $10.36; dans les territoires du Nord-Ouest, $12.47; au
Yukon, $6.84. Ces chiffres valent pour le troisième quart de
l'année.
M. JOHNSON: Yukon?
M. COUTURIER: Yukon, $6.84; Terre-Neuve, $5.57;111e-du-Prince-Edouard,
$5.97. Alors la province de Québec est la quatrième, à
part du territoire du Yukon qui était moins dispendieux que les autres
provinces.
Maintenant, quand le député de Bagot dit que nous ne
sommes pas allés chercher des gens qui avaient des connaissances dans
l'administration hospitalière... A mon sens, nous n'avions pas à
aller chercher des gens qui étalent versés dans l'administration
hospitalière parce que les hôpitaux s'administrent par
eux-mêmes.
Nous sommes allés chercher un expert comptable parce que nous
croyons fermement que l'assurance-hospitalisation, à part
évidemment bien d'autres questions, est une question bien importante
quand il s'agit de la comptabilité.
Nous sommes allés chercher des gens qui étalent
habitués dans l'administration en général, et nous sommes
convaincus que nous avons fait un bon choix et l'assurance-hospitalisation
a fonctionné et fonctionne très bien. Comme Je le disais
il y a un instant, nous sommes convaincus ' que nous faisons une chose utile,
une chose nécessaire et que nous la faisons bien.
M. JOHNSON: M. le Président, je suis très heureux
d'entendre le ministre vanter l'administration de l'assurance-hospitalisation,
c'est assez normal. Tant mieux, si c'est vrai. Je suis obligé de prendre
sa parole mais j'ai le droit aussi d'être un peu critique en examinant sa
parole. Il dit que le rapport est en retard parce que la mécanographie a
fait défaut. Il faudrait savoir à quel moment on a remis à
la mécanographie les documents nécessaires. Il faudrait savoir si
le personnel qui a vu au poinçonnement des cartes est un personnel
compétent et s'il y avait là le personnel nécessaire pour
faire la vérification de ces poinçonnements avant de les
soumettre à la machine.
Voici un gouvernement qui va passer son temps à blâmer
LB.M. ou Remington ou les machines électroniques quant à tous les
retards ou à tous les défauts que l'Opposition peut faire
ressortir. C'est arrivé pour les $1,600,000 de bourses qui ont
été payés par erreur et là le ministre nous dit que
le retard de la production du rapport est dû à cette
mécanographie.
M. le Président, il ne faut pas oublier que le rapport que nous
avons devant nous, qui vient de nous être remis deux mois en retard,
n'est pas le rapport de 1962-1963, c'est celui de 1961-1962. donc 14 mois en
retard.
Cela commence à être grave, M. le Président. Je ne
croirai pas que la mécanographie est responsable de 14 mois de retard.
On aurait dû trouvé quelqu'un, un « service man », un
homme de service de la compagnie IBNM. ou Remington, quel que soit le
propriétaire ou fabricant de la machine, avant 14 mois. Le ministre
n'est pas sérieux, il ne parle pas sérieusement, il blague
lorsqu'il dit c'est la machine qui est responsable de ce retard
considérable.
M. COUTURIER: M. le Président, Je puis dire et je le
répète: le retard est dû au mauvais fonctionnement de la
machine et la preuve, c'est que le rapport nous a été remis au
début de septembre. Nous avons dû le retourner et nous avons eu
une autre épreuve que nous avons dû retourner encore.
M. JOHNSON: Est-ce la mécanographie qui est au ministère
des Finances?
M. COUTURIER: Oui, au ministère des Finances, Et puis le rapport
de 1963 sera prêt, nous dit-on au début de juillet. Puis lorsque
je dis que c'est dû à des défectuosités de la
mécanographie, c'est vrai. Je ne veux pas me mettre la tête sous
l'aile et dire que ce n'est pas de ma faute, que ce n'est pas de la faute des
officiers; nous avons fait notre devoir, nous avons soumis le rapport; le
premier exemplaire nous a été remis au mois de septembre; nous
avons trouvé des erreurs; nous l'avons retourné; nous avons eu un
deuxième exemplaire; nous avons dû le retourner.
M. JOHNSON: Le rapport de 1961-1962 a été remis au service
de la mécanographie en septembre 1963?
M. COUTURIER: Le rapport de 1963 doit être prêt aux premiers
jours de juillet cette année. Il est là depuis le mois de
septembre. Celui que vous avez en main, celui de 1962, est parti depuis le mois
de juillet 1962.
M. JOHNSON: On va essayer de se comprendre. Le rapport pour
l'année se terminant le 31 mars 1963, on ne l'a pas ici. C'est le
rapport pour l'année se terminant le 31 mars 1962.
M. COUTURIER: Non, le 1er janvier 1963. Cela marche d'après
l'année du calendrier.
M. JOHNSON: Donc, le rapport pour l'année du calendrier
1962...
M. COUTURIER: On l'a en main.
M. JOHNSON: ... on l'a ici. On l'a reçu au mois de mai, fin
d'avril 1964. Cela fait 15 mois. Bon. Le ministre nous dit qu'il avait
été remis...
M. COUTURIER: Pas celui-là. M. JOHNSON: ...au mois de septembre
1963.
M. COUTURIER: Pas celui-là, celui de 1963 qui sera livré
les premiers jours de juillet.
M. JOHNSON: Mais celui-ci, celui dont je parle?
M. COUTURIER: Celui-là, bien, je ne le sais pas quand il a
été remis. Je n'ai pas la date.
M. JOHNSON: Comment se fait-il qu'il est tellement en retard?
M. COUTURIER: C'est à cause des erreurs de mécanographie.
Nous avons été obligés de le reprendre et puis ainsi de
suite.
M. JOHNSON: Mais quand a-t-il été soumis à la
mécanographie celui-ci?
M. COUTURIER: C'est celui que nous avons en main qui a été
soumis à l'été 1963, au mois de juillet, et dont le
premier rapport nous a été remis au mois de septembre, qu'on a
dû retourner. Nous avons eu, à la suite de ça, des erreurs
avec celui de 1963 qui sera prêt au mois de Juillet.
M. JOHNSON: M. le Président, on va essayer de comprendre. On va
prendre la parole du ministre, mais quand arrivera l'étude des
estimations du ministre des Finances, on va lui demander qu'est-ce quine marche
pas dans votre mécanographie? Ce n'est pas rien que les finances de la
province qui vont mal, même la mécanographie. Evidemment si la
campagne des obligations d'épargne ne rend pas, le premier ministre va
nous dire que c'est encore la mécanographie qui ne marche pas. Il y a
une limite je pense bien. La province ne croira pas tout le temps que ce sont
les machines qui sont en retard. Il va falloir élire des gens qui savent
conduire ces machines-là. C'est le moins qu'on puisse...
M. COUTURIER: Conduire ces machines-là qui étaient
là de votre temps.
M. JOHNSON: Oui?
M. COUTURIER: Ah oui!
M. JOHNSON: Ah, bien peut-être que...
M. COUTURIER: Je ne le sais pas, mais il doit y en avoir plusieurs.
M. JOHNSON: J'en doute fort.
M. COUTURIER: C'est une blague que je fais.
M. JOHNSON: D'abord, ce n'était pas ces machines-là qui
étaient là. Quand le gouvernement actuel est arrivé, ils
ont tout mis dehors ce qu'il y avait de machines; ils ont tout remplacé
ça par des machines qui venaient de I.B.M.; l'agent est un ami du
gouvernement; les mahinces I.B.M. sont meilleures parce que c'est un
libéral qui les vendait. On a tout changé le système puis
on est encore emberlificoté; on est tout mêlé
là-dedans comme dans un êéheveau. Depuis le mois de juillet
1963, on n'a pas encore un travail qui est montrable, un travail dont on peut
être raisonnablement fier.
A tout événement, autant en emporte lèvent, sur la
mécanographie, mais j'exprime le voeu que la mécanographie va
s'améliorer.
M. COUTURIER: J'ai un renseignement à donner au chef de
l'Opposition qui prouve qu'à l'assurance-hospitalisation ça ne va
pas si mal que ça. Prenez, par exemple, le troisième tiers de
l'année 1963: voyez-vous, pour la récupération des tierces
responsabilités, le Québec a reçu 58.07% alors que dans
l'Ontario ils ont récupéré seulement 49.77%.
M. BERNATCHEZ: Pour collecter, vous êtes capables!
M. COUTURIER: On perçoit et, on perçoit de tout le
monde...
M. BERNATCHEZ: Les machines ne se trompent pas.
M. JOHNSON: Le député de Lotbinière a raison quand
il s'agit de percevoir.
M. COUTURIER: C'est ça.
M. JOHNSON: Il n'y a pas de mécanographie qui se trompe dans ce
gouvernement-là. M. le Président, le ministre connait bien le
vieil adage anglais; « Figures can not lie but liars can figure ».
Je ne dis pas que le ministre, ou son correspondant fédéral du
ministère de Mlle LaMarsh, ment, mais on peut faire mentir les
statistiques en ne les interprêtant pas au complet.
Le fait que, dans Québec, ça ne coûte que $8.87,
c'est-à-dire que nous soyons placés au 4e rang pour le plus bas
coût de jours, j'imagine, jours d'hospitalisation, ça ne prouve
pas que ce soit bien administré. Je regrette; mais ça
dépend du genre de services qu'on donne. Autrement, il faudrait conclure
qu'à Terre-Neuve, où c'est $5.57, c'est mieux administré
que dans Québec, et qu'on a d'aussi bons services hospitaliers que dans
Québec.
UNE VOIX: Es les mettent dehors...
M. COUTURIER: Oui mais seulement, vous n'entendez pas encore de plaintes
des services donnés dans les hôpitaux; alors on paie pour les
services donnés dans les hôpitaux.
M. JOHNSON: Attendons un peu, M. le Président. Il y en a
plusieurs qui se plaignent; d'abord qu'on les mette dehors trop vite, entre
autres après les accouchements...
M. COUTURIER: Ah! ça, M. le Président, si le
député de Bagot veut entrer dans la question médicale,
c'est une autre question.
M. JOHNSON: M. le Président, jen'entrerai pas dans les questions
médicales, je vous dis qu'il y a des plaintes. Le ministre affirme qu'il
n'y en a pas! Moi je dis qu'il y en a, et ce n'est pas une preuve donc, le
coût, le per diem moyen pour toute une province n'est pas une preuve que
l'hospitalisation est bien administrée. Cela dépend du genre de
services, et à l'intérieur de la même province, on sait
qu'il y a un per diem de $24, $26, $28 dans certains hôpitaux, et
ailleurs c'est $8 ou $9.
M. COUTURIER: Il n'y a plus de $8 ou $9 dans les hôpitaux.
M. JOHNSON: Bien s'il n'y en a plus à $8 ou $9, comment peut-on
arriver à $8.87 en moyenne?
M. COUTURIER: Pour une période de trois mois.
M. JOHNSON: On arrive à $8.87 alors qu'il n'y a plus de $8, et
qu'on sait qu'il y en a à $24 et puis à $26 et puis à $28.
Ce n'est donc pas une preuve! Et le ministre sait bien que, du moment que le
gouvernement, quel qu'il soit, paie des services pour des contribuables, tous
les contribuables ont droit à la même qualité de service.
Quand c'est le gouvernement provincial qui paie avec l'argent des
contribuables, même s'il y en a la moitié, à plus forte
raison parce qu'il y en a la moitié remboursée par le
gouvernement fédéral à même les fonds des
mêmes contribuables, tous les citoyens, qui doivent être
égaux devant la loi, ont droit, de Terre-Neuve à Victoria,
d'avoir la même qualité de service.
Quand on vient me dire qu'on se débrouille ici avec $8.87 en
moyenne, je dis; on n'a certainement pas ici les services de certaines autres
provinces qui chargent $11, qui ont un per diem moyen de $11.93, si toutefois
c'est le per diem moyen. Ce n'est donc pas une preuve. Le ministre dit: «
On ne se plaint pas ». M. le Président, on se plaint tellement que
certains il est parti le député de Richmond! que
certains malades vont voir leur député; le député
intervient, fait changer des commandes, fait changer des ordres, fait charger
des congés.
J'aurais aimé à parler du cas, d'une intervention du
député de Richmond, il s'agit de M. Philippe Gagné,
dossier 1745-64, si le ministre voulait obtenir ce dossier, il me corrigera si
mon informateur m'a trompé.
M. COUTURIER: Voulez-vous répéter le numéro?
M. JOHNSON: 1745-64. Ce M. Gagné fût hospitalisé
à l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Il y est entré le 22
février 1964; c'est son numéro de dossier. Il a reçu son
congé le 4 avril, son congé étant signé au dossier
par son médecin. M. Gagné demeure dans le comté de
Richmond. Peu de temps après, Emilien Lafrance, député de
Richmond, appelait M. Albert Charpentier, administrateur de l'hôpital, et
lui demandait de bien vouloir garder M. Gagné à l'hôpital
jusqu'à ce que ce dernier ait une place à l'hôpital
d'Youville, ce qui souvent prend un mois et plus. M. Charpentier, qui est un
administrateur de l'Hôtel-Dieu apparemment...
M. COUTURIER: L'Hôtel-Dieu de Sherbrooke...
M. JOHNSON: Je ne le connais pas. Ce M. Charpentier aurait donné
l'ordre, d'après l'information que j'ai ici, même s'il n'est pas
médecin, lui, de détruire l'avis de départ qui
était déjà rendu au bureau d'admission, et d'attendre de
nouvelles directives.
DES VOIX: Ah!
M. JOHNSON: Entre temps, le 8 avril, le médecin traitant signait
de nouveau le congé de son malade qui, actuellement, prend la place d'un
vrai malade qui attend son tour pour être hospitalisé. Il y a plus
de 450 personnes enregistrées sur la liste d'attente de
l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Qu'est-ce que le ministre,
député de Richmond, vient faire là-dedans? Est-ce que ce
sont les politiciens qui donnent des ordres aux administrateurs
d'hôpitaux?
Qui aura à justifier devant le ministère de la
Santé le séjour prolongé de ce patient, depuis le 4 avril?
Le 12 avril ce patient était encore là, à l'hôpital,
8 jours après. Je n'ai pas vérifié depuis. Est-ce que le
ministère de la Santé va charger à ce patient les jours
d'hospitalisation supplémentaires et inutiles ou est-ce qu'il va les
charger à l'administrateur ou au député de Richmond?
« Depuis quand un administrateur, me demande mon correspondant,
même s'il est libéral, peut-il garder aux frais de la
province
un malade à l'hôpital quand il n'a plus besoin d'être
hospitalisé? » Ce sont là des questions sérieuses.
Et nous avons peut-être là l'explication de ces longues listes
d'attente. Je ne dis pas que c'est généralisé mais voici
un cas clair, un cas précis. Si mon informateur s'est trompé,
tant pis pour lui. J'ai lieu de croire qu'il est bien sérieux.
Il y a actuellement, à la porte des hôpitaux, des listes
d'attente qui s'allongent. Chacun connaît des contribuables qui attendent
une semaine, deux semaines, trois semaines, un mois, un mois et demi, deux mois
pour être admis à l'hôpital. Ce n'est pas encourageant pour
les gens de constater que, malgré la dépense de $237,000,000, on
en est là.
Est-ce qu'on manque de lits d'hôpitaux? Est-ce qu'on laisse trop
longtemps les patients séjourner à l'hôpital? Je crois que
la réponse n'est pas simple. Elle ne peut pas être simple. Il y a
certainement un manque de lits dans certains coins de la province et il y a
certainement, comme dans le cas que j'ai souligné, des interventions ou
des négligences même de la part du médecin traitant qui
font qu'on demeure trop longtemps à l'hôpital.
Et pendant que je suis debout je voudrais ajouter autre chose. Le
ministre en profitera pour donner des explications. Les gens trouvent presque
scandaleux qu'un hôpital reçoive $10, $15, $20, $25 par lit pour
un per diem alors qu'Ù s'agit d'une maladie et d'une opération
bénigne et alors qu'il s'agit, dans certains, cas, de gens qui auraient
les moyens de payer l'hospitalisation.
Je ne discute pas de ce deuxième aspect du problème.
L'assurance-hospitalisation est ici pour y demeurer et tout ce que nous
recherchons ce n'est pas son abolition mais son amélioration. Il faut,
en somme, qu'elle coûte le moins cher possible tout en mettant à
la disposition de tous et chacun des citoyens de cette province un
système adéquat et des soins à la mesure des
progrès actuels, des soins comparables aux soins qui se donnent
ailleurs, qui sont toujours susceptibles évidemment
d'améliorations et qu'on doit améliorer le plus possible.
M. le Président, le système d'assurance-hospitalisation
doit demeurer mais il faut absolument que l'Opposition soit vigilante afin que
ne se multiplient pas trop ces interventions de députés en faveur
de leurs électeurs auprès des administrateurs
d'hôpitaux.
M. COUTURIER: M. le Président, le député de Bagot
disait tout à l'heure que tous les contribuables ont droit aux
mêmes services. En disant que, dans la province de Québec, les ma-
lades n'ont pas tous les mêmes services. Evidemment, je pense qu'on
atteint la réputation des médecins, des gardes-malades, des
religieuses; oarce que nous sommes en état certainement (et même
si nous avons un per diem moins élevé) de donner dans la province
de Québec, d'aussi bons services médicaux, d'aussi bons services
hospitaliers que dans les autres provinces du Canada. Il n'y a pas d'erreur
là-dessus.
En plus de ça, nous avons ici dans le Québec, chose qu'il
n'y a pas dans les autres provinces, excepté l'Ile-du-Prince-Edouard, je
pense, des services externes qui sont établis depuis quelques mois.
Maintenant, les listes d'attente dans les hôpitaux. Pourquoi
est-ce qu'il y a une liste d'attente dans les hôpitaux? C'est parce
qu'autrefois les gens n'avaient pas les moyens de se faire soigner et puis ils
enduraient leurs bobos, Aujourd'hui, puisque l'hospitalisation est gratuite,
ils vont se faire traiter. C'est pour ça qu'il y a une liste d'attente
dans les hôpitaux, alors, que la liste d'attente dans les hôpitaux
actuellement est plus accentuée et plus longue qu'elle n'était il
y a peut-être sept, huit ans, six et sept ans, même avant
l'avènement de l'assurance-hospitalisation. Il y avait des listes
d'attente, dans ce temps-là, avant l'avènement de
l'assurance-hospitalisation; mais la liste d'attente était moins longue
précisément parce que les gens n'allaient pas se faire traiter,
plusieurs n'ayant pas les moyens de le faire. Aujourd'hui, l'hospitalisation
est gratuite. Alors les gens vont se faire traiter.
Quant à l'intervention des députés, je suis
excessivement surpris, mais si ma mémoire est fidèle, il me
semble qu'il y a un député de l'Opposition qui, un bon jour, m'a
demandé d'intervenir pour lui ou pour un de ses parents qm était
dans un hôpital et on devait lui demander de laisser l'hôpital
précisément parce qu'il était devenu un cas chronique. Or,
un cas chronique ne doit pas rester dans l'hôpital pour un traitement de
malade aigu. Alors, on a fait faire une enquête et puis,... le
malade...
M. BERNATCHEZ: Quel député a demandé ça?
M. COUTURIER: Je l'ai dit tout à l'heure. Il y avait un
député de l'Opposition il me semble qui m'a demandé
d'intervenir une fois...
M. BERNATCHEZ: Ah!...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas un député du gouvernement?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COUTURIER: En autant que je puis me rappeler, c'est un
député de l'Opposition qui m'a demandé une fois de
demander il est venu me voir tout bonnement pour me demander s'il n'y
avait pas moyen de faire pour M. X quelque chose alors qu'on devait le sortir
de l'hôpital parce qu'il était devenu un cas chronique.
M. BERNATCHEZ: Ce devait être un député de
l'Opposition de 1956.
M. COUTURIER: Alors, on a fait une enquête et on a demandé
que le cas soit prolongé de quelques Jours en attendant que le malade se
trouve une place. Et le cas que vous avez cité tout à l'heure, le
cas du député de Richmond, eh bien il a fait, Je pense, comme
plusieurs autres auraient fait, peut-être comme le curé de la
paroisse aurait fait, n'importe qui, un juge, n'importe qui aurait fait pour
tâcher de demander que ce patient-là reste quelque temps de plus
à l'hôpital afin de lui trouver une place dans un hôpital de
chroniques. Et s'il l'a fait je ne le sais pas moi alors je crois
et je reste convaincu, que l'assurance-hospitalisation dans le Québec
actuellement est bien administrée.
Evidemment il y aura des erreurs. Des erreurs il va y en avoir partout.
La preuve c'est que dans l'Ontario cela existe depuis nombre d'années.
En Saskatchewan, cela existe depuis 1945, je pense et puis ils ont encore des
erreurs; ils ont encore des améliorations à apporter. Il y en
aura toujours des améliorations à apporter dans
l'assurance-hospitalisation comme partout ailleurs.
Je suis convaincu qu'actuellement, nous ne sommes pas entièrement
satisfaits mais nous sommes satisfaits des résultats que nous avons. Je
sais que c'est sujet à améliorations. Nous allons
l'améliorer encore et puis à l'heure actuelle, je pense que la
population du Québec est satisfaite des services qui sont donnés
dans les hôpitaux et les services qui sont donnés par les
médecins, les gardes-malades et les soeurs hospitalières et tout
le monde.
M. JOHNSON: Le ministre n'est pas sérieux quand il dit qu'on doit
déduire de mes critiques que les médecins et les religieuses et
les gardes-malades ici dans le Québec ne sont pas compétents. Ce
n'est pas ce que j'ai dit.
M. COUTURIER: Bien, c'était ça.
M. JOHNSON: M. le Président, ce n'est pas le médecin, ni
la garde-malade ni la. religieuse qui décide quel est le per diem. Ce
sont les gens du ministre qui s'en vont là et qui coupent les budgets.
Avec un budget réduit on ne peut pas donner la même qualité
de service qu'avec un budget plus considérable. Ce sont les gens du
ministre qui s'en vont dans les hôpitaux et qui demandent de
réduire, même pour le chauffage, dans un certain cas. On dit:
« Arrangez-vous, on vous a coupé votre chauffage. » Dans
d'autres cas on a coupé pour la nourriture. «
Débrouillez-vous avec ça. » Ce n'est pas la faute des
médecins, ni des gardes-malades, ni des religieuses. Je dis que c'est le
gouvernement.
Je ne dis pas que le gouvernement n'a pas le droit, en vertu de ce
système, de surveiller les budgets. Au contraire, il doit le faire et
d'une façon peut-être un peu plus sévère dans
certains cas qu'il ne le fait. Mais ce n'est pas juste de la part du ministre
de vouloir conclure que je critique les médecins. C'est le ministre que
je critique et son organisation.
Le ministre dit: « Les listes d'attente sont plus longues parce
que l'hospitalisation étant gratuite il y a plus de monde qui se font
soigner. Il y a du vrai là-dedans mais cela aurait dû être
prévu. Il ne faut pas être un phénix ni un génie
pour savoir que si on met à la disposition de la population des soins
gratuits qu'il va y en avoir plus qui vont venir. Il fallait donc penser
à avoir plus de lits. Il fallait donc aussi débloquer ces listes
d'attente en prévoyant selon un plan d'ensemble des facilités
pour les chroniques et les convalescents.
Le ministre n'a pas de plan d'ensemble là-dessus. Cela est fait
au petit bonheur. C'est encore un domaine où les gens qui ont toujours
à la bouche le mot de planification, n'en font pas quand il s'agit d'une
somme aussi considérable que $1,500,000,000. C'est là que
l'Opposition a raison de critiquer.
Voici des gens qui ronflent, qui ronronnent à la
télévision avec la planification, qui ont toujours ce mot
là en exergue dans toute leur publicité officielle ou officieuse,
dans leur propagande payée par le parti ou payée par les fonds
des contribuables et qui ne peuvent pas, dans aucun ministère, ni le
Transport, ni les Travaux-Publics, ni la Voirie et ni la Santé, nous
faire part réellement d'un plan d'ensemble qui évidemment
respecte les besoins de la population et les besoins des diverses
régions entre elles. Le ministre n'a-pas pris d'Initiative. Vous savez,
c'est cumulatif ces problèmes-là. A la base, il ne s'est pas
assuré d'avoir des structures suffisantes avant de mettre en marche
l'assurance hospitalisation. Et depuis que le temps du ministre est
pris à tâcher de démêler l'écheveau,
à tâcher de rattraper les bouts, d'améliorer. Je sais que
son personnel travaille excessivement tort. Je sais que ses hommes-clés
donnent tout leur temps et y vont avec coeur. Mais, cela n'est pas suffisant.
Cela manque complètement de la part du ministre et du cabinet.
Cela a manqué de planification au départ, et on a beaucoup
de peine à se placer sur la voie principale et à faire
opérer le système en douce, de le faire opérer
efficacement, comme on le désirerait. Il y a eu des
améliorations, j'en suis certain M. le Président. Les gens qui
connaissent le domaine savent que le docteur, le sous-ministre, a mis au point
plusieurs améliorations récentes et tant mieux. C'est de
ça que j'aimerais entendre parler. J'aimerais mieux que le ministre se
lève et dise: « Oui, ça ne marche pas trop bien mais
ça s'améliore, voici telle amélioration ou telle autre
amélioration » et nous annonce qu'il a quelqu'un qui sait
opérer la mécanographie, pour qu'on ait des rapports un peu plus
en temps.
M. COUTURIER: Je n'aime pas quand le député de Bagot dit:
« on coupe les budgets ». C'est vrai qu'on les coupe, mais
seulement, pour couper les budgets, on agit par comparaison. Il a parlé
de chauffage,... Je n'ai pas d'exemple, mais c'est possible. M. Marcoux me dit
lui: « On ne coupe jamais le chauffage ».
Ce qui arrive, c'est qu'on agit par comparaison, voici un hôpital
de 300 lits par exemple, et ça coûte $1.05 par repas, « jour
patient ». Bon, on a un autre hôpital de 300 lits, dans la
même ville, c'est un exemple que je donne, c'est
hypothétique, c'est pour faire une comparaison, où
ça coûte $1.35 ou $1.25. Alors, là on fait une moyenne,
puis on dit, bien tel patient, peut être nourri pour tant, par jour, par
repas.
M. JOHNSON: Cela prouve peut-être qu'à $1.05 on mange
très mal aussi.
M. COUTURIER: Pas nécessairement. Ça peut vous
coûter $3.50 dans un hôtel à Montréal, ou $4 pour
prendre votre dîner, vous pouvez y manger très mal; par contre,
vous pouvez aller manger dans un autre hôtel, où ça vous
coûtera $2.50 et vous mangerez très bien.
Dans les hôpitaux, ils ont l'argent nécessaire pour'
acheter de la bonne nourriture, et encore la semaine dernière, je
rencontrais une religieuse, une soeur d'hôpital qui m'a dit: « Nous
achetons ce qu'il y a de mieux en fait de nourriture, et nous essayons de
trouver un cuisinier compétent pour remplacer celui que nous avons parce
qu'il ne donne rien de bon à manger aux malades ».
Nous ne cherchons pas à économiser sur la nourriture, nous
donnons ce qu'il faut aux patients. Seulement si la nourriture n'est pas bien
préparée, nous n'en sommes pas responsables. Nous ne coupons pas
les budgets sur les item nécessaires; nous agissons par comparaison.
Le député de Bagot me dit qu'il n'y a pas assez de lits.
Bien en 1960, nous avions 30,386 lits. En 1961, 32,469. En 1962, 33,464, et en
1963, 33,754, et nous avons actuellement des hôpitaux qui seront
prêts dans quelque temps pour 3,841 lits... en construction... qui
montent; les hôpitaux se construisent. On a l'hôpital Fleury,
l'hôpital St-Michel, l'hôpital Charles LeMoyne, l'hôpital
de...
M. LOUBIER: L'hôpital de Thetford, l'hôpital d'Armagh...
Non, vous n'avez pas dit ça?
M. JOHNSON: Thetford et Armagh. M. LOUBIER: Thetford, Armagh.
M. COUTURIER: Si le député veut en parler de
l'hôpital de Thetford, puis Armagh, on en parlera.
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. COUTURIER: Je parle des hôpitaux actuellement en
construction...
M. LOUBIER: On va vous en parler. M. JOHNSON: Oui.
M. COUTURIER: ... qui donneront des lits de plus. En tous les cas,
j'avais la liste, je l'avais... Je l'ai, voici: l'hôpital St-Luc,
l'hôpital Fleury, l'hôpital St-Michel, Lakeshore, Lachine General,
le Marie-Claret, Notre-Dame-de-la-Merci, Verdun Protestant,
St-Michel-de-Roberval, Jewish General, Maimonides et puis le Reddy Memorial et
le Montreal General. Cela, ça va donner en tout, quand ça sera
terminé, il y en a plusieurs de ces hôpitaux-là qui vont
être terminés d'ici quelque temps, d'ici quelques mois 3,846 lits.
Alors, c'est que...et puis...
M. JOHNSON: Est-ce que c'est suffisant, oui ou non?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Ce sont des chiffres imposants mais, est-ce que c'est une
progression suffisante, normale?
M. COUTURIER: C'est une progression en regard de la population, c'est
une progression normale actuellement, seulement, il faudra progresser
davantage. On calculait, dans la province de Québec, 500 lits par
année. Maintenant, on considère que ce n'est pas suffisant,
étant donné que les malades se font traiter davantage.
Le député de Bagot disait tout à l'heure qu'il n'y
avait pas de planification. Nous avons des comités qui étudient
le placement des malades à Montréal, pour les malades chroniques,
afin de les sortir des hôpitaux pour traitements de malades aigus, et les
transporter dans les hôpitaux pour malades chroniques; et il y a le
comité qui existe depuis longtemps pour étudier les besoins des
hôpitaux locaux dans différentes municipalités.
Ce comité-là ne fonctionnait pas très très
bien précisément parce que ceux qui en faisaient parti
étaient surchargés de travail. Nous avons donc formé un
autre comité, dernièrement, qui étudie les besoins des
hôpitaux.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le ministre pourrait-il me dire
si le Dr Raymond Le-may, de Deschaillons, assume quelques fonctions au
ministère dé la Santé?
M. COUTURIER: Pas à ma connaissance. On est sur
l'assurance-hospitalisation...
M. BERNATCHEZ: Je comprends, mais...
M. COUTURIER: Et même sur l'assurance-hospitalisation, il n'est
pas à ma connaissance qu'il occupe une position au ministère de
la Santé.
M. BERNATCHEZ: Le docteur Labrecque, de Lyster, assume-t-il des
fonctions à l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: Non.
M. BERNATCHEZ : J'avais posé l'autre jour une question au
ministre au sujet des centres hospitaliers. J'ai porté à sa
connaissance le cas d'une patiente qui a été hospitalisée
à l'hôpital St-Sacrement pour une maladie chronique, le cancer;
elle a été hospitalisée là plusieurs mois et
à un moment donné les autorités de l'hôpital ont
jugé à propos de l'envoyer au centre hospitalier
Notre-Dame-du-Chemin Inc., sans obtenir le consentement de la famille; il
s'agissait d'une personne majeure, elle était suffisamment vieille pour
ça. Et puis lorsque cette patiente était à
l'hôpital, elle était dans une salle à la charge
complètement du ministère de la Santé; il s'agissait d'un
cas, si vous voulez, d'assistance publique.
Pour libérer son lit à l'hôpital, on l'a
envoyée à ce centre hospitalier et aujourd'hui le centre
hospitalier réclame tant par jour. Je voudrais savoir du ministre s'il y
a des disposition qui prévoient le transport d'un malade chronique, une
personne, si vous voulez, « décomptée », en vue de
libérer son lit à l'hôpital pour une autre personne qui a
besoin de traitements ou d'opérations; est-ce que cette patiente ne doit
pas continuer à bénéficier des avantages de
l'assurance-hospitalisation, de l'assistance publique?
Dans le cas, par exemple, du centre hospitalier Notre-Dame-du-Chemin
Inc., lorsqu'il y a lieu de charger une contribution à tant par jour,
quelles sont les normes établies depart et d'autre, entre les
intéressés dans ce Centre et le ministère de la
Santé? Quelles sont les normes, quels sont les taux acceptés par
le ministère?
M. COUTURIER: J'ai déjà donné cette réponse
au député de Lotbinière, il y a quelque quinze jours, lors
du début des discussions, et j'ai dit que si cette malade-là
était obligée de payer au Centre hospitalier
Notre-Dame-du-Chemin, c'était parce qu'elle payait un
différentiel pour une chambre privée ou semi-privée. J'ai
dit au député de Lotbinière, dans ce temps-là,
qu'il donne donc le numéro de dossier de cette patiente-là, on
fera une enquête.
M. BERNATCHEZ: J'ai fourni l'autre jour au ministre les détails
et il m'avait dit qu'il s'informerait.
M. COUTURIER: Oui, je n'ai pas pu avoir de détails, M. le
Président...
M. BERNATCHEZ: Bien, je vous ai dit qu'il s'agissait en l'occurence du
Centre hospitalier Notre-Dame-du-Chemin Inc. Quel est le montant...?
M. COUTURIER: M. le Président, étant donné le fe.it
que je n'avais pas le numéro de dossier et qu'il y a à
l'hôpital du St-Sacrement, peut-être-400 lits et que le Centre
hospitalier Notre-Dame-du-Chemin est un hôpitarl privé qui a 28 ou
30 lits, on ne peut pas aller « piger » dans cet
hôpital-là, puis dire: « Bien, qui est cette
patiente-là? » Il fallait un nom pour faire
une enquête spéciale ou un numéro de dossier... M.
BERNATCHEZ: Oui?
M. COUTURIER: Et je lui demande la même question.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, j'ai donné les
détails au ministre et il m'avait dit qu'il s'informerait pour savoir
quelle était l'entente intervenue entre les propriétaires, les
administrateurs du Centre hospitalier Notre-Dame-du-Chemin Inc. et le
ministère de la Santé, afin de définir le tarif quotidien
que le ministère reconnaîtrait, accepterait. Je
répète qu'il s'agit d'une patiente qui était
hospitalisée en vertu de la Loi de l'assistance publique ou de
l'assurance-hos-pitalisation, à cent pour cent; il s'agit d'une patiente
qui était dans une grande salle, je suis allé
moi-même la voir là, et parce que son état est
considéré comme désespéré, on a
libéré sa place à l'hôpital, son lit, puis on l'a
envoyée au Centre hospitalier.
Il y a certainement des normes établies entre ces centres
hospitaliers et le ministère de la Santé, il y a des tarifs
d'acceptés. Autrement, il faudrait admettre que ces centres hospitaliers
auraient le droit de charger n'importe quel prix, puis les patients seraient
orientés là, et après leur admission dans ces centres
hospitaliers, ils seraient obligés d'accepter de payer le prix qui leur
serait demandé. Je ne crois pas que l'on doive procéder de cette
façon. C'est ça que j'ai demandé au ministre, puis il
devait s'informer. Pouvez-vous aujourd'hui nous fournir les renseignements?
M. COUTURIER: M. le Président, je n'ai pas pu m'informer pour la
bonne raison que je n'avais pas de numéro de dossier ni de nom.
M. BERNATGHEZ: Il ne s'agit pas de la patiente; Il s'agit de
l'hôpital, du centre hospitalier,
M. COUTURIER: Le centre hospitalier est un hôpital privé
reconnu par l'assurance-hospitalisation, pour lequel nous payons $6. par jour
par malade chronique, et ce centre hospitalier a le droit de demander, dans une
chambre semi-privée, un supplément de $1.50 par jour, et dans une
chambre privée, $3,00 de plus, et, même davantage, tout
dépend de la chambre et des prix.
M. BERNATCHEZ: Très bien. Voici d'abord pour l'information du
ministre, les informations qui ont été fournies à la
famille. Ça cor- respond précisément aux informations que
vient de donner le ministre. Pourquoi a-t-il résisté pourquoi ne
voulait-il pas les donner?
Voici en résumé: « Permettez-nous de vous expliquer
que notre service défraie le coût complet de l'hospitalisation des
malades au niveau de la salle publique. Les hôpitaux privés, qui
opèrent à profit, sont autorisés à réclamer
un supplément de $1.50 par jour pour logement des malades en chambre
semi-privée, et $3.00 par jour pour leur logement en chambre
privée. »
Or, il s'agit d'une patiente logée dans une chambre
semi-privée, donc, on devrait demander $1.50 par jour, mais la famille
de cette patiente reçoit une réclamation du centre hospitalier,
basée sur $2.00 par jour. On ne peut pas invoquer qu'elle est
logée dans une chambre privée, en exigerait $3.00, c'est clair;
elle est dans une chambre semi-privée et, contrairement aux instructions
qui ont été données de ne réclamer que $1.50 par
jour, le centre hospitalier exige $2.00 par jour.
Premièrement on surcharge le patient, 09 ne suit pas les
instructions, les normes établies par le ministère de la
Santé, au cas où la patiente serait obligée dé
payer, que le ministère serait justifiable d'exiger qu'elle paie une
contribution; mais là il s'agit d'une patiente incapable de payer, qui
était sous l'assistance-hospitalisation à cent pour cent,
à l'hôpital St-Sacrement, je le répète, on là
transfère à ce centre hospitalier, on lui fait perdre les
bénéfices de l'assurance-hospitalisation, et non seulement on lui
fait perdre les bénéfices de l'assurance-hospitalisation, mais
lé centre hospitalier lui coûte plus cher que les normes
établies par le ministère. Je crois que le ministre devrait
exercer une surveillance plus suivie, parce que le cas que j'ai en main ne doit
certainement pas être unique. Si le ministre désire le dossier, je
le réfère à une lettre, ici, de M. Paul Lessard,
directeur, en date du 10 juillet 1963 où l'on dit: S'il vous
plaît, référer au dossier AH-9-1 BER. AH-9-1 BER.
M. COUTURIER: Pardon? Répétez donc les chiffres, les
numéros du dossier. Allez tranquillement, pas vite.
M. BERNATCHEZ: Les numéros de dossier, ici, on marque en
tête de la lettre. S'il vous plaît référer,
numéro AH-9-1 BER.
M. JOHNSON: Berceau'1
M. BERNATCHEZ: Probablement. C'est Bergeron, c'est une demoiselle
Bergeron, Et
il y a un autre numéro de dossier:AH-9-l PAO.
Ce que je veux exposer particulièrement au ministre, c'est cette
situation: le cas de patients ou de patientes qui bénéficient
à cent pour cent de la loi de l'assurance-hospitalisation, en somme de
l'assistance publique, et qui, pour des raisons que je ne veux pas mesurer, ni
critiquer, quand les autorités de l'hôpital jugent à propos
de les déplacer, de les envoyer dans d'autres institutions, dans des
centres hospitaliers, perdent les droits, les bénéfices de
l'assurance-hospitalisation. Ensuite la famille est tracassée
continuellement par les administrateurs de ces centres qui font des
réclamations, qui envoient des comptes.
J'ai ici une lettre, on envoie un compte de $304.00: « une remise
obligerait, nous ne pouvons pas attendre après la mort pour paiement. Si
dans dix jours je n'ai pas reçu paiement, des procédures seront
prises ».
Quand une personne est atteinte de maladie assez grave et que les
autorités de la maison où elle est hospitalisée passent
leur temps à écrire, à faire des réclamations,
c'est tout simplement de nature encore à abaisser le moral du patient.
Je voudrais connaitre l'opinion du ministre, de quelle façon
procéder dans ces cas-là pour que les patients, les malades en
question, puissent bénéficier de l'assistance publique ou de
l'assurance-hospitalisation.
M. COUTURIER: M. le Président, quand le député de
Lotbinière dit que la malade qui est transférée de
l'hôpital du Saint-Sacrement au Centre hospitalier Notre-Dame-du-Chemin
perd son bénéfice à l'assurance-hospitalisation, je
regrette, mais ce n'est pas la vérité parce qu'elle est
transférée de l'hôpital du Saint-Sacrement où elle
profite de l'assurance-hospitalisation dans un centre hospitalier quelconque
pour malades chroniques, l'hôpital qui la traite reçoit quand
même $6 pour cette patiente-là.
Maintenant, je l'ai déjà dit au député de
Lotbinière, il y a trois semaines. Je pense lui avoir donné les
mêmes réponses il y a quelques instants, à savoir que
l'hôpital pour malades chroniques recevait $1.50 pour les chambres
semi-privées et $3 pour les chambres privées. Seulement nous
avons quelques cas d'hôpitaux privés qui demandent $2 pour des
chambres semi-privées, mais seulement, II faut le savoir nous autres.
Ces gens-là d.ui se sentent lésés dans leurs droits, bien,
ils n'ont seulement qu'à nous écrire et nous allons
régulariser la situation.
II n'y a pas d'erreur, la loi est là et les hôpitaux
doivent suivre la loi, surtout quand il s'agit de chambres semi-privées
et de chambres communes, la loi est là et ils doivent suivre la loi.
Quant aux chambres privées, bien, la loi est un peu plus large, elle
laisse plus de latitude aux hôpitaux pour demander du
supplémentaire, du différentiel dans les hôpitaux
privés.
Or, le cas de mademoiselle Bergeron, dont le numéro de dossier
est XX, nous allons y voir et puis nous allons essayer de régler la
situation.
M. BERNATCHEZ: M. le ministre, je voudrais avoir une réponse
définitive. Lorsqu'il s'agit de personnes hospitalisées à
l'hôpital doit les frais sont réglés à 100%,
lorsqu'il s'agit d'un patient qui est dans une salle commune à
l'hôpital, qui ne paie pas de frais d'hospitalisation et que les
autorités jugent à propos de l'envoyer, disons, au Centre
hospitalier Notre-Dame-du-Chemin, pour quelles raisons le gouvernement ne
continue-t-il pas à payer à 100% les frais de son
hospitalisation?
M. COUTURIER: Le gouvernement va continuer à payer à 100%
les frais d'hospitalisation en autant que la patiente ou le patient va se
contenter dans l'hôpital de chroniques d'une salle commune.
M. BERNATCHEZ: C'est précisément ce que j'ai dit M. le
ministre. M. le Président, il s'agit d'une patiente qui est dans une
chambre semi-privée, telle qu'expliqué dans la lettre de M.
Lessard et le centre hospitalier a commencé même, les
premières réclamations du centre hospitalier n'étaient pas
de $2 par jour, il réclamait $3 par jour. Alors la famille a fait des
représentations, elle a dit: « On n'est jamais capable de payer
ça. » Elle est dans une chambre de deux patients. Alors les
comptes ont été changés, maintenant on réclame $2
par jour. La lettre du ministre dit que dans les cas où ils ont droit de
facturer, c'est $1.50 par jour.
Alors il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et il s'agit, je le
répète, le ministre pourra vérifier, enquêter, il
s'agit d'une patiente dans l'impossibilité financière de
défrayer son hospitalisation. Alors si le ministère a des
dispositions à prendre vis-à-vis le centre hospitalier pour
annuler ce compte, pour aider l'institution, je n'ai pas d'objection; mais je
peux lui dire que ce compte qui est envoyé à
répétition à la famille Bergeron ne sera pas payé
parce que la patiente est sous l'assistance publique.
M. CREPEAU: Adopté.
M. LOUBIER: M. le Président, j'ai été témoin
dernièrement d'un cas où un jeune garçon d'environ 4 ans a
été hospitalisé pour se faire opérer les amygdales.
Alors ses parents l'ont placé dans une salle de 5 ou 6 lits et le
père a été sidéré à la sortie du
jeune qui a passé 4 jours à l'hôpital, de constater que sur
la feuille qu'on lui remet, qui n'est pas un compte, où on vante les
mérites de l'assurance hospitalisation, il a été
sidéré, dis-je, de constater que le coût, par jour, pour ce
jeune garçon qui n'avait absolument rien mangé était de
$24 par jour dans une salle de 5 enfants.
Je comprends qu'au coût de la chambre se greffent d'autres
services et que l'on a fait une moyenne pour arriver à ce
prix-là, mais tout de même les contribuables, en voyant des
chiffres aussi effarants, ont 1'impression que l'assurance hospitalisation
coûte énormément cher aux contribuables pour ce que
ça peut rapporter de fait. Et le chef de l'Opposition avait raison tout
à l'heure de dire que le ministère est plus que perfectible et
qu'actuellement l'assurance hospitalisation n'apporte pas au peuple de la
province de Québec tous les avantages qu'elle pourrait lui apporter si
le ministère était plus clairvoyant et si le ministre actuel au
lieu, par exemple, de nous donner des témoignagnes sous le couvert de
l'anonymat à l'effet qu'il a eu des félicitations d'Ottawa ou des
gens d'Ottawa ou de l'Ontario ou qu'un député de l'Opposition, je
ne me souviens plus du nom lui aurait dit qu'il demandait une faveur au
ministre, qu'il avait vu une religieuse qui lui disait qu'elle achetait tout ce
qu'il y avait de mieux pour nourrir les malades.
Cela, à mon sens, c'est du placotage et j'aime mieux me fier, par
exemple, aux témoignages rendus dans les journaux pax des organismes,
par des corps médicaux, par des associations responsables qui disent
qu'ils sont extrêmement déçus de l'administration de
l'assurance-hospitalisation actuellement dans la province.
J'aime mieux me fier, par exemple, aux témoignages parus dans
« Le Devoir » du 27 février 1964, basé non pas sur du
oui-dire, mais sur un témoignage de la Société
professionnel le des gradués en administration et je cite, le titre
c'est: « Les administrateurs d'hôpitaux reviseront les normes de
l'assurance-hospitalisation, « La Société professionnelle
des gradués en administration hospitalière s'apprête
à reviser, conjointement avec l'Institut supérieur
d'administration hospitalière de l'université de Mont-
réal, les normes du service d'assuranee-hospitalisation du
ministère de la Santé. »
Et un peu plus loin dans le même article constatons que,
d'après M. Gauvreau, directeur du service administratif au
Collège des médecins et chirurgiens du Québec, que
les standards du service d'assurance-hospitalisation ont
été établis de façon arbitraire et que le service
n'est pas en mesure présentement d'en assurer une revision scientifique,
ce qui a pour effet de causer du fouillis dans nos hôpitaux ». Cela
c'est un témoignage, M. le Président.
Vous avez d'autres témoignages, par exemple, qui ont
été envoyés par des lecteurs à des tribunes libres
disant qu'ils étaient loin d'être satisfaits de
1'assurance-hospitalisation actuellement, que ceci leur occasionnait des
services qui souvent étaient moins appréciés
qu'antérieurement et où l'on constatait que le fouillis de
l'administration résultait en un moins bon service pour les
patients.
J'ai d'autres citations que je pourrais apporter au ministre pour lui
dire que, dans le service de l'assurance-hospitalisation et comme le disait le
chef de l'Opposition tout à l'heure, il n'y a pas lieu de blâmer
les hauts fonctionnaires qui s'acquittent de leurs tâches avec beaucoup
de sérieux, mais le ministre devrait apporter sa contribution
personnelle et tâcher que ça s'améliore dans la province et
que les témoignages comme ceux qu'on a eus, non pas les
témoignages cités, comme ceux du ministre, de gens qu'on ne
connaît pas, qui n'ont pas été étiquetés,
mais de personnes compétentes qui disent qu'actuellement le
système d'assurance-hospitalisation, tel qu'il est appliqué, ne
répond pas adéquatement aux nécessités des patients
des différents hôpitaux.
Je souhaire ardemment qu'au lieu de se satisfaire des
félicitations de gens de l'extérieur... j'aimerais beaucoup mieux
lire qu'ici dans la province de Québec nos hôpitaux sont
satisfaits de l'assurance-hospitalisation. J'aimerais mieux lire que les
patients de la province de Québec sont satisfaits du service de
l'assurance-hospitalisation mais le ministre n'a pas de témoignages de
ce genre-là parce que ça ne marche pas rond et ça ne donne
pas le rendement qu'on est en droit d'attendre du ministère de la
Santé. On n'a qu'à considérer, par exemple, que nos
hôpitaux se plaignent assez souvent, ne sont pas satisfaits à
100%.
Le ministre a comme devoir d'améliorer le sort de
l'assurance-hospitalisation afin qu'elle remplisse la mission à laquelle
on la destinait.
Un peu plus loin, le ministre m'invitait tout à l'heure à
discuter de certains hôpitaux. Je lui dis que ça me fera
énormément plaisir et
je lui demande à l'avance de se documenter sur ces
hôpitaux-là parce que nous en parlerons à fond.
M. COUTURIER: M. le Président, que le député de
Bellechasse fasse ce qu'il voudra qu'il attaque...
M. LOUBIER: M. le Président, voyons donc!
M. COUTURIER: ... personnellement le ministre, ça ne
m'impressionne pas beaucoup.
M. LOUBIER: Je n'ai jamais dit ça. M. COUTURIER: Seulement je
dirais...
M. LOUBIER: Cela ne m'intéresse même pas d'essayer
d'impressionner le ministre.
M. COUTURIER: ... au député de Bellechasse que l'enfant
qui a été hospitalisé dans un hôpital, pour lequel
le père a constaté qu'on avait payé $24 par jour pendant
quatre jours, c'est normal. Ce qui compte, c'est de baser le budget d'un
hôpital sur ce que ça coûte. Par contre, il peut arriver
qu'un enfant rentre à l'hôpital, qu'il y soit quatre jours et
ça va coûter $500 à $600 pour quatre jours.
M. LOUBIER: Bien oui, on sait ça! S'il est
opéré...
M. COUTURIER: Pardon?
M. LOUBIER: S'il est opéré. Evidemment pour une
opération...
M. COUTURIER: Même s'il n'est pas opéré, je parle
d'hospitalisation, non pas de comptes de médecins, mais de ce que
ça coûte à l'hôpi-taL Voici un malade, par exemple,
qui arrive après un accident. Il rentre à l'hôpital dans
l'état de choc et puis il a des transfusions.
Dans l'espace de 24 heures, ce malade-là peut coûter
à l'hôpital $200, $300, $400. Par contre, vous en avez un autre
qui peut être une semaine à l'hôpital et puis il n'en
coûtera pas cher. C'est ça le per diem.
Le député de Bellechasse disait tout à l'heure que
les associations se réunissent pour reviser les normes
hospitalières; c'est normal. Si les normes hospitalières
n'avaient pas besoin de revision, on n'aurait pas besoin d'officiers dans le
ministère de la Santé, à l'assurance-hospitalisation; il
n'y aurait pas besoin d'employés dans les hôpitaux, tout
marcherait à la machine.
Alors, étant donné que la médecine
s'améliore, que l'instrumentation s'améliore, que tout
s'améliore dans les hôpitaux, il faut que les normes marchent de
concert avec les besoins demandés par les malades. Il est donc normal
que les associations d'hôpitaux, que les universités, que tout le
monde se réunisse pour reviser les normes hospitalières. Je
trouve que c'est une chose normale.
Le député de Bellechasse disait encore tout à
l'heure qu'on vantait l'assurance-hospitalisation et puis qu'on n'avait pas de
lettres, qu'on n'avait pas ci, qu'on n'avait pas ça. Il s'est servi d'un
journal là. Maintenant il y a une lettre ici qui vient d'un monsieur de
Tracy. Il dit: « En vacances dans les Laurentides, le lendemain soir du
1er de l'An, j'ai eu une thrombose coronaire. J'étais à 10 milles
de l'hôpital, en pleine montagne. Moins de deux heures après le
début de mon attaque, le médecin était venu faire son
diagnostic, l'ambulance m'avait transporté, le spécialiste, le Dr
Xr est demeuré près de mon lit jusqu'à ce que
le danger soit passé. « Par la suite, j'ai passé un mois
à l'hôpital et tous se sont montrés d'un dévouement
exemplaire: les gardes-malades, les infirmiers et les médecins. Je peux
même dire que mon repos à l'hôpital a été
très agréable. Je tiens aussi à rendre hommage au
personnel de cet hôpital et à l'assurance-hospitalisation.
»
Voici une soeur ici qui vient de...
M. LOUBIER: Oui, mais ce n'est pas la même chose du tout.
M. JOHNSON: Dans tout ça, qu'est-ce que vous avez fait
là?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Le transport, le médecin qui est allé sur
place et qui s'est tenu là...
M. COUTURIER: Oui, mais à part ça, qui rend hommage
à l'assurance-hospitalisation parce qu'il a été bien
traité à l'hôpital...
M. LOUBIER: Parles gardes-malades!
M. COUTURIER: Il y a la lettre d'une soeur également qui vient de
Seattle Hospital de Jasper Park: « Your insurance plan is so much
prompter in the settlement of claims than the other provinces that we will be
only too happy to co-operate with you. And in addition, I have nice memories of
Quebec for being there for five years just prior to coming here. Sincerely,
Sister Mary Josephine. »
Cela vient de Jasper Park, Alberta.
M. JOHNSON: Cela a l'air bien beau mais je n'ai rien compris.
M. COUTURIER: Pardon! Je n'ai rien compris. Je comprends que je n'ai pas
la facilité de m'exprimer en anglais comme le député de
Bagot...
M. JOHNSON: Non, non, mais le ministre parle...
M. COUTURIER: ... mais je fais mon possible, hein!
M. JOHNSON: ... trop vite. Même en français, le ministre
parle trop vite quand il lit des lettres.
M. COUTURIER: Si j'arrivais ici avec des lettres comme ça de
félicitations, le député de Bagot, le député
de Bellechasse diraient: « Bien, le ministre se vante. » Je ne me
vante pas. Je vante le service de l'assurance-hospitalisation. Je dis qu'il
rend service à la population. Et qu'on dise que ce soit susceptible
d'amélioration, c'est possible, tout le monde l'admet.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre aurait aimé mieux, par
exemple, qu'on ne dise pas un seul mot sur l'assurance-hospitalisation et qu'on
dise: « Cela va très bien dans la province. On félicite le
ministre. » S'il y a...
M. COUTURIER: Je n'ai pas d'objection...
M. LOUBIER: ... des choses qui ne vont pas, c'est le devoir de
l'Opposition de les rappeler au ministre. Et même quand il nous donne des
renseignements qui sont de nature à faire taire nos craintes et nos
appréhensions, tant mieux; nous sommes les premiers à en lire
contents. Mais il me semble que le ministre devrait se lever et commencer par
dire; « Ce que peut dire le député de Bellechasse,
ça ne me fait rien. » M. le Président, ce n'est pas pour
mol personnellement que je me lève pour parler. Si je vais à
l'hôpital, je vais être capable de payer mon compte
d'hôpital. Je pense, par exemple, à tous ceux qui ont de la
difficulté et à tous ceux qui ont besoin d'être
aidés. Et c'est pour ça que nous faisons des
représentations au ministre. Il ne faudrait pas qu'il les prenne en
mauvaise part.
UNE VOIX: Adopté.
M. BEAUPRE (président du comité des subsides):
Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, relativement à une question
qui ressemble un peu à celle du député de
Lotbinière, je voudrais savoir du ministre si ces centres
d'hospitalisation assujettis à la Loi de l'assurance-hospitalisation et
qui ont le droit de demander $1.50 pour une chambre semi-privée et $3 et
plus pour une chambre privée sont obligés de verser à
l'as-surance-hospitalisation 60% comme le font les hôpitaux? Est-ce qu'il
y a un per diem sur lequel se base leur travail, comme les hôpitaux?
M. COUTURIER: Si c'est un hôpital public, oui. Si c'est un
hôpital privé, non.
M. RUSSELL: Voici, et dans le même sens. Les gens qui sont
hospitalisés dans une salle où l'assurance-hospitalisation paie
à 100% et qu'à un moment donné on leur signifie leur
transfert dans un centre de réhabilitation où Von ne peut pas les
loger dans une salle de ce centre, si ces gens sont nécessiteux,
qu'est-ce qui arrive si on les loge dans une chainbre privée ou une
chambre semi-privée? A qui va-t-on réclamer le
supplément?
M. COUTURIER: Si l'hospitalisation est argenté, si le
médecin dit que le malade a besoin d'être hospitalisé et
qu'il n'y a des places que dans des chambres privées ou
semi-privées, le patient ne paie pas de supplément tant et aussi
longtemps qu'il ne se libère pas de chambres communes...
M. RUSSELL: Je comprends ça.
M. COUTURIER: ... et quand il va se libérer des chambres
communes, le patient devra retourner dans la chambre commune.
M. RUSSELL: Mais est-ce que la même chose s'applique pour un
centre d'hospitalisation? Le ministre vient de parler de l'hôpital. Cela,
je le comprends.
M. COUTURIER: Je parle de l'hospitalisation, tout ce qui est...
M. RUSSELL: Mais le centre est là même chose? Donc dans le
cas qu'a soumis le député de Lotbinière, la patiente
aurait dû être hospitalisée dans une salle. Et
l'hôpital ne pouvait pas réclamer.
Je soumets ces cas au ministre, ce n'est pas par malice, ce n'est pas
pour lui créer des
ennuis mai j'ai aussi une responsabilité locale et nous avons ces
cas qui nous reviennent à tous les jours et on voudrait avoir
là-dessus une ligne de conduite claire, qu'on puisse dire au Centre:
« bien c'est ça qui est la Loi, c'est ça que vous devez
faire. »
C'est la raison pour laquelle on pose ces questions au ministre. Ce
n'est pas pour créer des embêtements au ministre. J'aimerais
savoir, dans un cas comme ça, si la patiente qui sort d'un hôpital
et qui s'en va dans un centre d'hospitalisation, si elle est
hospitalisée dans une salle publique et qu'elle ne demande pas, elle, ou
sa famille, d'aller dans une chambre semi-privée ou privée dans
un centre d'hospitalisation, est-ce qu'ils peuvent réclamer de la
famille ou de la. patiente un montant de $1.50 par jour ou de $3 et plus.
M. COUTURIER: Si elle ne demande pas et s'il y a de la place dans les
salles communes, non.
M. BERNATCHEZ: M. le ministre, pour votre information, je
répète que le dossier, la personne inscrite au dossier que je
vous ai donné était dans une salle publique de l'hôpital
St-Sacrement. Je lui ai rendu visite personnellement.
M. COUTURIER: M. le Président, on ne discute pas la question de
l'hôpital du St-Sacrement. Elle pouvait être dans une salle commune
à l'hôpital du St-Sacrement et puis aller dans une chambre
semi-privée ou privée dans un autre centre hospitalier. Qu'elle
ait été dans une salle commune de l'hôpital du St-Sacrement
qu'elle soit ailleurs; ce qui compte c'est dans le centre hospitalier. C'est
là la question. On a parlé de ce cas-là pendant une heure
et demie il y a...
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le ministre vient de dire:
« Lorsqu'un patient ou une patiente qui est dans une salle commune et
qu'on la transporte pour une raison quelconque, que les autorités de
l'hôpital sont obligés de la déménager dans une
salle privée, on ne lui charge rien et on la retourne à la salle
commune lorsque son état le permet. Il s'agit dans ce cas, d'une
patiente qui est dans une salle publique à l'hôpital. Les
autorités de l'hôpital ont décidé de la
déménager au centre hospitalier de Notre-Dame-du-Chemin. On la
prend dans une salle publique et on la transporte dans uns chambre
semi-privée et le centre hospitalier envoie des comptes. C'est là
le problème et c'est ça que nous voulons faire éclaircir.
J'ai pris un ex- emple concret. Je donne tous les détails afin de bien
situer le problème. Il n'y a pas seulement ce cas-là. Il s'agit
je suis convaincu, d'une goule de cas semblables. J'en ai d'autres.
Alors, si la réponse du ministre au député de
Shefford est exacte, comme je le prétends, le centre hospitaler de
Notre-Dame-du-Chemin n'a pas le droit de réclamer à la patiente
dont j'ai donné le dossier.
UNE VOIX: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Alors, M. le Président, étant donné
que le ministre n'a pas pu me fournir les renseignements que je lui ai
demandés l'autre jour et qu'il devait me fournir aujourd'hui, je viens
de lui fournir plus de détails, tou les détails possibles.
Est-ce que le ministre voudra bien à la reprise de la
séance, ce soir, nous fournir les détails.
M. COUTURIER} Non, je ne suis pas capable ce soir parce qu'à 5
heures je n'ai plus d'officiers. On n'est pas capable d'avoir de renseignements
ce soir,
M. BERNATCHEZ: Alors, même si on passait les crédits du
ministère de la Santé, est-ce que le ministre pourrait quand
même me fournir...
M. COUTURIER: Je les donnerai demain.
M. BERNATCHEZ: Très bien.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, dans les hôpitaux il
existe un certain nombre de lits, je crois, qui sont réservés
pour des cas psychiatriques. Est-ce que c'est de même que cela va? Un
certain nombre de lits par hôpitaux réservés pour des cas
psychiatriques?
M. COUTURIER: C'est-à-dire que ce n'est pas une loi, mais on
encourage les hôpitaux à garder une section pour les traitements
de psychiatrie.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, je suis porté à croire, M.
le ministre, que le nombre de lits réservés à cette fin
dans tous les hôpitaux n'est pas suffisan: pour les cas de psychiatrie
qui existent. Je connais des cas qui demandent un lit dans certains
hôpitaux depuis plusieurs
semaines et ils ne peuvent pas se faire hospitaliser. Ils ont
réellement besoin d'hospitalisation et ils ne peuvent le faire.
Croyez-vous que les hôpitaux viendront avec un nombre de lits plus
considérables pour ces cas?
M. COUTURIER: Ensuite de ça, il faut s'entendre sur les
traitements de la psychiatrie dans les hôpitaux généraux.
Evidemment ce sont des cas de psychiatrie qui sont traitables dans les
hôpitaux généraux. On ne peut pas dire que c'est pour
traiter de la psychiatrie en général. Dans les hôpitaux
généraux on traite des cas de psychiatrie minimes comme les
démences, et un peu de schizophrènes au début, les
dépressions nerveuses, les choses comme ça, et ce n'était
pas répandu dans les hôpitaux. Nous avons commencé dans
différents hôpitaux et quand nous construirons d'autres
hôpitaux, même les hôpitaux qui sont en construction
actuellement, nous demanderons de réserver une section
spécialement aménagée pour traitements psychiatrique.
Evidemment, on ne peut pas tout rebâtir. Il faut prendre le temps
et puis nous réservons un pourcentage dans chacun des hôpitaux que
nous construisons, un pourcentage gardé pour le traitement des cas de
psychiatries.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce qu'on me dit, M. le ministre, qu'à
l'hôpital St-Sacrement ici, il y a seulement dix lits de
réservés pour ces cas. Les médecins traitant ne vont pas
ailleurs, les médecins qui traitent là comme le Dr...
M. COUTURIER: Nous savons qu'à l'hôpital du St-Sacrement
ils n'en ont pas beaucoup...
M. LAVOIE (Wolfe): A ce moment-là...
M. COUTURIER: ... ils ont demandé de l'amélioration et
puis nous sommes à étudier le cas de l'hôpital St-Sacrement
à savoir l'augmentation du nombre de lits en général et
l'augmentation du nombre de lits pour la psychiatrie.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RAYMOND: Est-ce que le ministre pourrait nous donner lasomme que
l'assurance-hospitalisation retire des chambres privées et
semi-privées... le pourcentage seulement? L'hôpital a le droit,
oui supposons par exemple à l'Hôtel-Dieu là, il y a $13,00
par jour.
M. COUTURIER: Dans un hôpital privée oui. $10,500,000,
M. RAYMOND: $10,500,000 par anaie, l'année dernière.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RAYMOND: Maintenant, lorsqu'un accidenté arrive dans un
hôpital, est-ce que c'est l'hôpital qui est obligé de
s'occuper de faire la réclamation envers l'accidenté et la
compagnie d'assurance ou bien si c'est le ministère? Ou dans le
différentiel?
M. COUTURIER: Ah bien si l'hôpital ne le fait pas, le
ministère s'en charge.
M. RAYMOND: Le ministère s'en charge.
M. COUTURIER: C'est le ministère qui s'en charge.
M. RAYMOND: Même dans la partie du différentiel?
M. COUTURIER: Est-ce que le député de Témiscouata
veut dire de la part du patient où bien l'hôpital?
M. RAYMOND: De la part du patient.
M. COUTURIER: Le gouvernement réclame de l'hôpital et puis
le service d'assurance-hospitalisation récupère de l'assurance
où de l'assurance-automobile, mais...
M. RAYMOND: C'est le service de l'assurance-hospitalisation qui
réclame.
M. COUTURIER: C'est ça. UNE VOIX: Adopté. M. RAYMOND:
Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3: « Unités
sanitaires, y compris les bourses ».
M. RAYMOND: A Unités sanitaires M. le Président, il y a
une augmentation de $135,000 sur l'administration. C'est une augmentation par
l'augmentation des salaires, puis le nombre des employés?
M. COUTURIER: Oui. Il n'y a pas beaucoup de changements dans ce...
M. RAYMOND: Alors, adopté frais de voyages, adopté. Quel
est le nombre d'employés au service des Unités sanitaires
actuelles? Dans l'administration.
M. COUTURIER: 1,035.
M. RAYMOND: 1,035.
M. COUTURIER: 1,035 employés.
M. RAYMOND: Combien y a-t-il de dentistes qui travaillent actuellement
au ministère pour les Unités sanitaires dans la province?
M. COUTURIER: A temps complet, je pense qu'il doit y en avoir une
vingtaine... 45 à temps complet.
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y en a ans toutes les Unités?
M. COUTURIER: Il n'y en a pas dans toutes les Unités sanitaires,
tout d'abord, parce que nous avons...
M. RAYMOND: Est-ce qu'il est dans l'intention du ministère d'en
placer dans toutes les Unités sanitaires?
M. COUTURIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RAYMOND: 3 adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui concerne les inspections de viande, est-ce
que ça relève des unités sanitaires ça?
M. COUTURIER: Ministère de l'Agriculture.
M. LAVOIE (Wolfe): Ministère de l'Agriculture.
M. RAYMOND: Dans les bourses, sous item 4, les Unités sanitaires,
bourses au personnel technique, quelles sont ces bourses?
M. COUTURIER: Ce sont les gardes-malades qui vont se spécialiser
à l'école d'hygiène.
M. RAYMOND: Etudier à Toronto où à
Montréal?
M. COUTURIER: Pardon? M. RAYMOND: A Toronto où à
Montréal?
M. COUTURIER: A Montréal, à l'école
d'hygiène de Montréal,
M. RAYMOND; Est-ce qu'il y ades examens à la suite de ces
études-là?
M. COUTURIER: A la suite de leurs cours, elles font un séjour
pour se qualifier.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 5: « Achat de matériel
». Adopté.
M. RAYMOND: 5, achat de matériel, médicaments et
instruments, c'est surtout pour des vaccins...
M. COUTURIER: L'augmentation est due aux vaccins.
M. RAYMOND: Alors, 5 adopté.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 6: « Transport et messagerie
».
M. RAYMOND: 6 transport, adopté aussi. M. LE PRESIDENT:
Subdivision 7?
M. RAYMOND: 7, allocations pour maintien des dispensaires, la même
chose. 9 transport des malades nécessiteux. La demande à qui
est-ce que c'est fait? Généralement par les gardes-malades?
M. COUTURIER: Par les garde-malades et par les médecins.
M. RAYMOND: Par les médecins de l'Unité sanitaire,
M. COUTURIER: Par les médecins de l'Unité sanitaire
où les médecins de la Côte nord, ceux qui sont
éloignés et puis, quand ça n'est pas fait par les
médecins où par les gar des-malades et puis que quelqu'un
réclame, nous faisons...
M. RAYMOND: Le curé ou un.:.
M. COUTURIER: ... faire une enquête pour savoir si
réellement ces personnes sont des nécessiteux.
M. RAYMOND: Est-ce qu'll y a une enquête dans presque tous les cas
ou ai vous faites une enquête verbale?
M. COUTURIER: On fait une enquête verbale, mais quand c'est
demandé par les médecins, où les gardes malades, bien
évidemment l'enquête n'est pas si poussée.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 10: « Entretien des dispensaires.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre vient de parler
d'enquête, est-ce qu'il pourrait nous dire s'il y a eu une enquête
dans un malaise qui existe à l'Unité sanitaire de Granby?
M. COUTURIER: Ah!, la question est réglée. Il y a eu
enquête et une autre enquête. Il y a eu une enquête et puis
la Commission du Service civil a rendu jugement. J'ai eu des
représentations, j'ai vu la personne intéressée alors,
j'ai redemandé une autre enquête à la Commission du Service
civil, c'est-à-dire, j'ai redemandé une autre enquête, j'ai
remis ça entre les mains de la Commission du service civil et la
décision a été rendue par la Commission du service civil
dernièrement.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a congédiement dans le cas?
M. COUTURIER: Bien je ne peux pas parler parce que le Conseil des
ministres n'a pas pris sa décision encore. Le rapport de l'enquête
de la Commission du service civil est revenu sur mon bureau la semaine
dernière, je pense que c'est jeudi et le Conseil des ministres n'a pas
donné sa décision encore à la suite de la
représentation. Alors, je ne peux pas présumer.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. COUTURIER: Dans quelques jours je pourrai peut-être le dire au
député.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, dans mon comté, il y a une
rumeur que l'Unité sanitaire change de bureau. Est-ce que c'est un fait
accompli ou bien non?
M. COUTURIER: Que l'Unité sanitaire change de bureau
où?
M. LAVOIE (Wolfe): Que l'Unité sanitaire change de bureau.
M. COUTURIER: A quelle place?
M. LAVOIE (Wolfe): A Weedon, dans mon comté.
M. COUTURIER: A Weedon? M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, est-ce qu'il en a été
question?
M. COUTURIER: Comté de Wolfe? Pas à ma connaissance, c'est
la. première nouvelle que j'en ai. A quelle place est-il,
peut-être que ça peut m'orienter...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est situé chez M. Le-may, à Weedon.
Il était question qu'il soit transféré d'endroit. Je
voulais savoir si c'était officiel ou non?
M. COUTURIER: Pas à ma connaissance. Il n'est pas sur la liste
des transferts ou des changements possibles; pas à ma connaissance.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 10: « Entretien des dispensaires,
$75,000 ». Adopté. 11...
M. RAYMOND: « Entretien des dispensaires », adopté.
Et 11, adopté.
M. LE PRESIDENT: 12: « Dépenses diverses »,
adopté. Article 4; « Génie sanitaire, compris les bourses
».
M. RAYMOND: Qui est en charge au génie sanitaire?
M. COUTURIER: Au génie sanitaire, c'est M. Léopold
Fontaine.
M. RAYMOND: M. Lépold Fontaine est encore là. Combien y
a-t-il de personnes qui travaillent au Service du génie sanitaire?
M. COUTURIER: 32.
M. RAYMOND: 32. Alors, 1, adopté.
M. LE PRESIDENT: « Frais de voyage »?
M. RAYMOND: « Frais de voyage », adopté.
M. LE PRESIDENT: « Frais de bureau »?
M.RAYMOND: « Frais de bureau », adopté.
M. LE PRESIDENT: « Matériel »?
M. RAYMOND: « Matériel », adopté.
M. LE PRESIDENT: « Automobiles: achat, location, entretien
»?
M. RAYMOND: « Automobiles » aussi.
M. LE PRESIDENT: 6: « Fournitures ». 7: « Bourses
».
M. RAYMOND: « Bourses », combien y a-t-il de boursiers?
M. COUTURIER: Trois ingénieurs.
M. RAYMOND: Des ingénieurs en hygiène qui vont se
perfectionner?
M. COUTURIER: Les ingénieurs du ministère qui s'en vont se
spécialiser. Actuellement, nous en avons trois qui s'en vont se
spécialiser en génie sanitaire.
M. RAYMOND: En génie sanitaire.
M. COUTURIER: Us sont ingénieurs diplômés de
l'Université de Montréal.
M. RAYMOND: Est-ce qu'ils vont étudier à Montréal
ou dans d'autres provinces?
M. COUTURIER: Aux Etats-Unis.
M. RUSSELL: A cet item, lorsqu'on parle de bourses et de
perfectionnement, ce sont des gens qui vont se perfectionner pour effectuer les
inspections en ce qui concerne les unités sanitaires? C'est
ça?
M. COUTURIER: Non, ça ce sont pour les ingénieurs.
M. RUSSELL; Pour des ingénieurs.
M. COUTURIER: Oui, parce que ceux qui s'en vont se perfectionner pour
les unités sanitaires, c'était dans l'item
précédent, item 3; « les unités sanitaires ».
Us ont leurs bourses eux aussi. A la question de « bourses au personnel
technique », ils sont compris là-dedans. Tandis qu'à l'item
4, ce sont seulement les ingénieurs.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5: «
Laboratoires ».
M. JOHNSON: Non, si le ministre permet. Nous recevons des plaintes,
particulièrement des gardes-malades, concernant l'application de la
nouvelle réglementation pour l'achat des véhicules ou des
indemnités payées aux employés de la province pour leurs
véhicules. Je pense bien que le ministre...
M. COUTURIER: La question a été bien étu-
diée et la question sera probablement régularisée d'ici
quelque temps.
M. JOHNSON: Alors, le ministre lui aussi a reçu des plaintes, je
présume?
M. COUTURIER: Oui, oui.
M. JOHNSON: Particulièrement des gardes-malades qui trouvent que
c'est un règlement un peu draconien qui
déséquilibre...
M. COUTURIER: Le mot « draconien » est peut-être un
peu fort.
M. JOHNSON: Ah, je sais que le ministre est un homme compréhensif
et, quand les gardes-malades lui font une requête polie, qu'il est
compatissant et même très compatissant. Et j'espère qu'il
l'est dans tous les domaines. Je le comprends. D'ailleurs il a
déjà succombé à une garde-malade et avec raison, M.
le Président...
M. COUTURIER: Qu'est-ce que vous dites là?... Ah oui, oui, je
suis content d'avoir succombé cette fois-là!
M. JOHNSON: Ah oui, puis j'ai dit au ministre; « avec raison
» d'ailleurs. Alors, le ministre nous annonce une bonne nouvelle parce
qu'il semble que, pour les gardes-malades en particulier, qui ne sont pas
déjà trop payées, cette...
M. COUTURIER: Il y a eu une grosse amélioration.
M. JOHNSON: Oui, il y a de l'amélioration, il y en a partout de
l'amélioration. Le coût de la vie est monté partout. Je
pense que les gardes-malades n'ont pas encore atteint le niveau, mais ça
c'est un autre problème.
M. COUTURIER: A partir du mois de septembre, le minimum a grimpé
de $2,400 à $3,300. Nous les payions $2,400 à l'embauchage,
maintenant elles commencent à $3,300.
M. JOHNSON: Tant mieux, M. le Président, mais cette
réglementation concernant l'achat de leurs véhicules ou
l'utilisation de leurs véhicules...
M. COUTURIER: C'est-à-dire que ce n'est pas dans l'achat.
M. JOHNSON: C'est dans l'utilisation du vé-
hicule. Cela déséquilibrait, comme je l'ai dit, leur
budget parce que plusieurs d'entre elles avaient escompté recevoir ce
montant de $700 qui leur permettrait de faire un premier versement sur un
véhicule neuf et cette réglementation est arrivée comme un
éclair, un coup de tonnerre. Ce n'est pas étonnant, ça
vient de l'équipe du tonnerre! Cela a chambardé un peu tous leurs
plans. Je suis très heureux de toute façon d'apprendre que
ça va probablement se régler.
M. COUTURIER: II va y avoir une amélioration sensible.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5: « Laboratoires
».
M. RAYMOND: A l'article 5: « Laboratoires ». A la page 82 du
rapport du ministère, il est question d'un stage en administration
hospitalière. Combien y a-t-il d'étudiantes actuellement qui
suivent ces cours?
M. COUTURIER: Comment? on est dans les laboratoires?
M. RAYMOND: Ah, c'est très bien, adopté.
M. COUTURIER: A la page 82, c'est le Service de la nutrition.
M. RAYMOND: Oui, oui, « Laboratoires », adopté.
M. COUTURIER: « Laboratoires », adopté, ah bon.
Alors, qu'est-ce que le député demande?
M. RAYMOND: « Alimentation et hygiène maternelle »,
à la page 82 du rapport du ministère il est question d'un stage
dans l'administration hospitalière. Combien y a-t-il d'étudiantes
actuellement? ... A la page 82 du rapport: « Avec l'autorisation des
autorités du ministère de la Santé, nous avons
inauguré pour nos diététistes un stage en administration
hospitalière, afin que soit plus efficace notre service de consultation
disponible à tous les hôpitaux qui en font la demande. »
M. COUTURIER: Ce sont nos propres employés du ministère
qui vont donner des directives dans les hôpitaux.
M. RAYMOND: Combien y en a-t-il actuellement?
M. COUTURIER: Je pense qu'ils sont trois.
M. RAYMOND: A temps partiel ou à plein temps?
M. COUTURIER: Ils sont engagés à temps complet.
M. RAYMOND: Complet. Maintenant, à la page 84, en bas de la page
du rapport du ministère: « Nous avons continué cette
année notre campagne d'éducation d'hygiène alimentaire
dans les écoles centralisées. Profitant de l'occasion
exceptionnelle qui nous est donnée par le fait qu'un certain nombre
d'élèves prennent le repas du midi à l'école, dans
chaque école on distribue aux enfants une fiche... « En fin de
compte, alors d'après les observations il est évident que les
élèves qui apportent leur dîner en classe sont
insuffisamment nourris...
UNE VOIX: Alimentés.
M. RAYMOND: Alimentés, et on prétend même que la
proportion est de 58.3 pour cent seulement qui recevraient une alimentation
adéquate à leurs besoins. Alors il y aurait 36.8 pour cent des
enfants qui sont sous-alimentés du fait qu'ils dînent à
l'école. Est-ce qu'il est de l'intention du ministère de la
Santé de continuer à faire de la propagande vis-à-vis de
ce système et de créer un système nouveau qui pourrait
permettre à cette population qui est dans le besoin le plus urgent, au
point de vue alimentaire, d'augmenter les réserves dentelle a
besoin?
M. COUTURIER: Voici ce qui arrive. Nous avons, au ministère de la
Santé, dès nutritio-nistes qui s'en vont dans les unités
sanitaires, donnent des cours aux gardes-malades des unités sanitaires
qui, elles, transmettent les indications dans les écoles centrales, et
puis ensuite de ça, nous sommes justement à faire faire un film
intitulé: « Le lunch à l'école », pour
enseigner aux mères de famille quoi mettre dans la boîte afin que
l'enfant soit suffisamment nourri au repas du midi.
M. RAYMOND: Maintenant il y a eu des causeries à la radio et
à la télévision. Est-ce qu'il est dans l'intention du
ministère de continuer ce système? Par qui est-ce fait, et puis
est-ce par des personnes engagées à plein temps?
M. COUTURIER: Ce sont des personnes qui travaillent au ministère
et qui compilent les statistiques, préparent la documentation et qui en
font une synthèse. Différentes person-
nés utilisent ensuite ces données à la
télévision, soit des gardes-malades qui travaillent à
plein temps ou soit des personnes qui travaillent bénévolement
dans différentes institutions. Tout ce travail de compilation
relève d'un spécialiste, M. Pierre De Léan.
M. JOHNSON: Le député de Témiscouata, qui est un
médecin pratiquant et père de famille nombreuse, connaît
bien la portée de cet aspect du problème de l'école
centrale. Je comprends que le ministère a un service qui m'a l'air bien
modeste. Quand on visite 96 écoles dans une année, pour
rencontrer 6,500 enfants, combien mettra-t-on d'années avant de visiter
toutes les écoles de rentrer en contact avec tous les enfants qui sont
approximativement au-delà de un million et quart, je crois, dans nos
écoles.
Le ministre ne trouve-t-il pas que c'est tout à fait insuffisant,
deux, trois causeries à des groupes organisés, une causerie
à la radio à Roberval et une causerie à la
télévision à Québec? Il me semble, M. le
Président...
M. COUTURIER: Ce n'est pas avec ce petit budget-là qu'on fait
l'enseignement; ces études-là sont transmises à des
unités sanitaires, où les gardes-malades font l'éducation
dans les campagnes, soit dans les écoles ou soi privé-ment.
Le député de Témiscouata le sait. Les
gardes-malades se promènent à la grandeur de la province,
à la grandeur du comté, rencontrent les mères de famille
personnellement quand celles-ci ne peuvent pas se rendre dans les
écoles. Il y a des réunions aux unités sanitaires et ainsi
de suite. Les unités sanitaires agissent continuellement, de même
que le médecin, pour tâcher d'apprendre aux mères de
famille comment alimenter leurs enfants, mais ils reçoivent leurs
instructions spécifiques de cette section-là, alimentation et
hygiène maternelle.
M. JOHNSON: C'est très bien, mais je pense que le ministre ne
devrait pas se contenter de ce qui se fait actuellement. Evidemment
l'éducation, c'est très bien; de la recherche, c'est aussi
nécessaire, et de l'information, de la propagande, c'est toujours
souhaitable puisque tous, tant que nous sommes, aimerions bien voir les gens se
convaincre d'eux-mêmes de la nécessité de mieux nourrir
leurs enfants plutôt que d'imposer ça par législation.
Nous sommes impressionnés par ce paragraphe, du rapport, à
la page 85, où le res- ponsable de ce service déclare que «
d'après les observations, il est évident que le dîner des
enfants à l'école n'est pas des plus appropriés puisque
58.3% n'ont pas obtenu 50% des points. Et si on considère les groupes
d'aliments apportés à l'école on constate que seulement
36.8% apportent du lait et 73.5% apportent un aliment protéique, alors
que tous les enfants devraient en consommer parce qu'ils sont en pleine
période de croissance, c'est-à-dire qu'ils ont besoin d'aliments
protéiques pour la formation de leurs cellules et du lait pour le
calcium dont ils ont besoin pour la formation de leurs os et de leurs dents.
»
M. le Président, je n'aimerais pas que ie gouvernement attende le
naufrage de toute une génération d'écoliers avant de
prendre des moyens un petit peu plus efficaces et plus rapides de régler
le problème. Encore un manque de planification! Voici un gouvernement
qui a voulu imposer la centralisation des écoles, mais qui n'a pas vu
à ce que ces écoles soient pourvues, dans bien des cas, des
facilités élémentaires pour que les enfants soient nourris
adéquatement à l'école.
L'éducation, je le répète, j'en suis, mais je crois
que le ministre de la Santé, c'est là son devoir, c'est de
représenter le plus tôt possible au ministre de la Jeunesse et,
à partir de mercredi, au ministre de l'Education que, dans sa
planification des écoles, on doit nécessairement inclure des
facilités de cafétéria et deuxièmement en venir
peut-être à subventionner les commissions scolaires pour qu'une
partie du repas soit servi chaud.
La santé des enfants en pleine croissance, c'est
extrêmement important, cela doit recevoir une priorité. Le
ministre devrait faire pression auprès des autorités responsables
de la planification des écoles et des octrois pour qu'elles tiennent
compte de ce problème.
C'était moins grave autrefois. Même à l'école
du rang, c'était évidemment moins compliqué, c'est encore
moins compliqué pour l'école du village. Mais quand les enfants
se font « brasser » dans l'autobus pendant une heure et quart, une
heure et demie le matin et pour un temps égal lors du retour à la
fin de l'après-midi, ces enfants-là en pleine période de
croissance ont besoin certainement d'une alimentation adéquate.
Le rapport même du ministre vous indique que 73.13% des enfants ne
reçoivent pas une alimentation suffisante en protéines, et 36.8%
seulement des enfants apportent du lait dont ils auraient besoin d'après
les spécialistes en nutrition, n. faut faire autre chose que de
souhaiter que cette éducation se multiplie ou s'in-
tensifie. Il faut, à mon sens, un grand coup de barre tout de
suite et au niveau du ministre de l'Education avec les écoles et des
facilités dans les écoles et deuxièmement des octrois
suffisants pour que ce problème soit réglé.
M. COUTURIER: M. le Président, conscient de la question, je m'en
suis occupé déjà et ce que vous voyez sur le rapport
à la page 85 et 86, c'est à la suite d'enquêtes que j'ai
conduites depuis deux ans dans la province de Québec et j'ai fait faire
des échantillons dans différents comtés de la province.
C'est à la suite de ce rapport-là, à la suite de
l'enquête qui a été faite à ma demande que
ç'a été inscrit à la page 85 et 86.
Maintenant vous voyez à la page 85: « Nombre
d'écoles visitées, 96; nombre d'enfants qui ont calculé la
valeur nutritive de leur repas du midi, 6,600 » ça c'est seulement
ce qui a été fait par le service de nutrition. Alors en plus il y
a ce qui a été fait par les unités sanitaires. Vous avez
par exemple ici les unités sanitaires: « conférences
populaires, 1,300 assistances; conférences scolaires, 12,840, et
assistance à ces conférences I 413,317 ».
M. JOHNSON: Quelle page?
M. COUTURIER: Cela c'est à la page 10 du rapport. Evidemment on
voit bien sur les unités sanitaires. C'est pour vous dire que ça,
ç'a été fait parce que j'étais conscient que les
enfants n'avaient pas la nourriture voulue dans les écoles au repas du
midi; alors j'ai demandé de faire une enquête. On a fait des
échantillonnages dans différents comtés. Et puis c'est
à la suite de cet échantillonnage-là que le médecin
en chef du service de la nutrition a fait ce rapport. Ce service de nutrition
marche de concert avec les unités sanitaires.
Evidemment, on ne peut pas tout faire.
M. JOHNSON: Ces conférences-là, le rapport ne dit pas
qu'elles ont porté sur la nutrition?
M. COUTURIER: Oui, quand les gardes-malades font des conférences
comme ça, ça porte sur la nutrition, ça porte sur la
vision, ça porte sur la question des dents, ainsi de suite et elles
attachent une grande importance à la nutrition et ça à la
requête du ministre qui a demandé aux gardes-malades d'insister
sur la nutrition des enfants pour le lunch du midi.
M. JOHNSON: Mais le ministre est-il con- tre l'imposition par le
ministère de la Jeunesse de certaines facilités lorsqu'on
construit les écoles, facilités pour donner un repas chaud?
M. COUTURIER: Non, je ne suis pas contre. Au contraire, j'ai même
demandé que ces facilités soient données dans les
écoles.
M. JOHNSON: Est-ce que ça se fait actuellement dans toutes les
écoles?
M. COUTURIER: Dans certains cas, ça se fait. Aux écoles
centrales ils mettent des cafétérias.
M. JOHNSON: Je pense que la question est tellement importante, M. le
Président, qu'il devrait y avoir une législation rendant
obligatoire la construction d'un cafétéria et deuxièmement
le gouvernement devrait dans ses octrois tenir compte de ces besoins.
M. le Président, ça n'y parait pas mais que le ministre
songe à la. situation suivante: je connais une famille de cultivateurs
où il y a six enfants qui vont à l'école, six enfants qui
mangeraient en dehors chaque jour, une fois par jour, c'est $3 par jour, cinq
jours c'est $15 par semaine. C'est de l'argent ça, et je ne parle que de
$0.50 mettez ça à $1 et vous êtes rendus à $30 par
semaine. Cela c'est de l'argent pour un cultivateur.
Evidemment la mère se lève tôt, elle fait des
prodiges d'imagination, elle essaie de varier les menus, de varier la sorte de
sandwiches. Dans certains coins où il y a des petits gars de la
campagne, des petits gars de ville, eh bien! les petits gars de 11, 12 ans qui
arrivent à l'école avec un pain sandwich qui est fait avec du
pain d'habitant, ils sont un peu gênés de sortir ça devant
les petits gars de la ville.
C'est arrivé dans certaines familles. Les députés
pourront vous affirmer ça et vous donner des noms. Les enfants au
début de l'année, on a remarqué ça
évidemment; on en a tous des enfants et plusieurs voyagent, parmi nos
enfants des écoles; au début, ça va bien les sandwiches
pendant deux ou trois mois, mais au quatrième mois, à plus forte
raison au huitième mois, ils en ont jusque là. Il n'y a plus
moyen de leur faire manger ça. Et on les comprend.
Alors, quelle est la manière de corriger ça? Même si
c'est extrêmement coûteux, je crois que c'est une dépense
essentielle: une cafétéria, la gratuité au moins pour qui
n'en ont pas les moyens. Je crois que là c'est un cas où tout le
monde devrait être traité sur le même pied pour ne pas
être humilié. La distribution du
lait, s'il le faut, dans certains milieux, surtout dans les villes, dans
les quartiers populeux des villes.
Il faut absolument, si on veut faire une vraie planification, apporter
un soin extrêmement vi-gilent à la santé de nos enfants. Si
ce nouveau système d'écoles centrales, cette décision de
les transporter à partir de la 8e année, juste dans la pire
période, cette enrégimentation des enfants dans des classes de
30, 40, 50 élèves dans certains cas, où l'anonymat est de
règle, où le contact entre le professeur et l'élève
se fait de moins en moins en direct...
UNE VOIX: C'est l'aliment de l'esprit.
M. HAMEL (St-Maurice): M. le Président, je soulève un
point d'ordre. Cela ne semble pas être dans l'ordre. Ce n'est pas le
ministère de l'Education ou de la Jeunesse qu'on discute, c'est le
ministère de la Santé. Cela a été fait
déjà! Le chef de l'Opposition aurait pu dire tout ça. Il
l'a peut-être dit d'ailleurs, il aime ça se
répéter.
M. CREPEAU: Il parle du pain Western.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre vient de se réveiller?
M. HAMEL (St-Maurice): Ah non! J'étais derrière
et puis j'entendais, c'est ce qui m'a fait rentrer.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre sait de quoi on parlait
seulement?
M. HAMEL (St-Maurice)": Ah oui! Bien certainement, j'ai entendu le chef
de l'Opposition qui parlait des rencontres entre professeurs et
élèves, de l'anonymat de la centralisation scolaire. J'ai tout
compris ça. C'est ça qui m'a fait rentrer.
M. JOHNSON: Vous voyez bien, M. le Président, qu'il n'a rien
compris.
M. HAMEL (St-Maurice): Bien.
M. JOHNSON: Tout ça c'était dans le contexte pour
établir la nécessité encore plus urgente, plus pressante
d'établir des cafétérias, des facilités de
nourriture chaude pour les enfants le midi, de gratuité et de
distribution du lait. Et j'ai...
M. CREPEAU: Du pain Western!
M. JOHNSON: ... dit que c'était moins important, alors qu'on
était au stade de l'école de rang ou de l'école seulement
au village. Mais plus on centralise et plus ça prend de l'importance. Et
tous les autres facteurs psychologiques que je mentionnais en passant seulement
contribuent à détériorer...
M. HAMEL (St-Maurice): Ah bon!
M. JOHNSON: ... la santé de l'enfant et l'équilibre mental
de l'enfant à l'âge où il a le plus besoin de ce contact
direct.
M. le Président, au moins si on n'est pas capable de lui nourrir
adéquatement l'esprit qu'on lui nourrisse adéquatement le corps.
C'est ce que je demande au ministre et ce n'est pas suffisant, à mon
sens, ce qu'il nous demande de voter pour le service de nutrition. Il faudrait
aussi qu'il obtienne du procureur général, président du
comité de législation du Cabinet, qu'une loi soit
présentée rendant obligatoires ces facilités. Cela,
ça serait de la vraie planification, pas rien que de la planification
à la radio et à la télévision, mais de ta
planification dans les lois.
M. HAMEL (St-Maurice): Adopté.
M. LOUBIER: M. le Président, après les témoignages
très troublants des spécialistes sur la question il appert que le
tabac est devenu un élément, un germe du cancer et par voie de
conséquences, menace la santé d'un peuple.
Est-ce qu'il y aurait possibilité, par exemple, que le
ministère de la Santé se serve d'une publicité, soit par
voie de conférence, de pamphlets ou de pancartes pour prévenir
les jeunes des dangers immenses que peut contenir le tabac et avec ce
rôle préventif cela rendrait un précieux service pour la
génération de demain. Est-ce que le ministère de la
Santé a un projet d'amorcé dans ce sens-là ou est-ce qu'il
qu'il se propose, à la lumière des témoignages qui ont
été rendus, de prendre des mesures pour prévenir nos
jeunes des dangers du tabac?
M. COUTURIER: Nous avons au sein du ministère de la Santé
des gens qui travaillent sur la question du tabac, à savoir si le tabac
est cancérigène ou non et nous sommes en correspondance avec les
autorités fédérales d'Ottawa pour entreprendre
l'étude de la question dans son ensemble à savoir si le tabac est
le seul responsable du cancer du poumon ou si le tabac est responsable du
cancer du poumon avec d'autres matières susceptibles d'être
cancérigènes.
M. LOUBIER: Mais je pense que le ministre fédéral nous a
donné un bon exemple, Mlle Judy LaMarsh, elle-même, a
arrêté de fumer. Qu'est-ce qu'en pense le ministre provincial de
cette...
M. COUTURIER: Mon opinion personnelle?
M. LOUBIER: Son opinion personnelle évidemment. Pas en tant que
membre du Cabinet?
M. COUTURIER: ...un instant s'il vous plaît.
M. JOHNSON: Non, non, mais le ministre n'a pas répondu. Est-ce
qu'on doitarrêter de fumer? Oui ou non?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Est-ce qu'il a le même courage lui que Mlle LaMarsh
pour arrêter de fumer et de nous donner l'exemple?
M. COUTURIER: Ah J'ai déjà arrêté de fumer
depuis trois mois et demi, dernièrement. D'ailleurs des cigarettes je
n'en fume presque pas. Et, j'ai recommencé à fumer.
UNE VOIX: Voulez-vous un cigare?
M. COUTURIER: J'aime ça fumer ma pipe et mon cigare. J'aime
ça de même, moi.
M. JOHNSON: Est-ce que c'est dangereux? M. CREPEAU: A l'ordre!
M. COUTURIER: C'est dangereux dans l'excès,
M. BERNATCHEZ: Dans le même ordre d'idée, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait nous dire, nous parler de
cette question qui est d'actualité, ce sérum du Dr Naessens sur
le cancer, qui prétend guérir le cancer.
DES VOIX: Ah, ah!
M. LE PRESIDENT: Posez une question au feuilleton.
M. COUTURIER: Nous sommes à l'item 6. Alimentation et
hygiène maternelle. Je ne sais pas si le président permet qu'on
parle de cancer dans cette question?
M. BOUDREAU: C'est parce que c'était une incidence à ce
qu'on vient de dire. Vous avez répondu à l'autre question...
M. COUTURIER: Je suis prêt à répondreau
député de St-Sauveur.
M. JOHNSON: Brièvement, ce n'est pas un débat qu'on veut
faire.
M. COUTURIER: Voici, M. Naessens est arrivé au Canada. En France
on a défendu l'usage de son sérum. Alors on a
étudié sa question ici d'abord. Le fédéral à
mon sens devrait dire si oui ou non ce sérum devrait être
employé.
Il a dit que c'était un acte médical et que ça
retombait sur le dos des provinces. Alors, j'ai eu des conférences avec
l'exécutif du Collège des médecins et vous avez lu la
déclaration qui a paru dans le journal, à savoir que si le
professeur est arrivé avec son sérum, il doit être
administré sous surveillance médicale. S'il n'a pas de
sérum, s'il veut en faire fabriquer ici, il doit être
fabriqué sous surveillance médicale. Alors, nous avons pris des
précautions pour sauvegarder la santé publique et nous avons pris
des précautions aussi pour que, si le sérum peut être bon
à quelque chose, les gens qui souffrent de la maladie de la
leucémie n'en soient pas privés.
M. JOHNSON: Mais, est-ce que la permission ou la tolérance du
Bureau des gouverneurs des médecins ne s'applique pas uniquement
à ce cas-là, au patient particulier mentionné?
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: Ce n'est pas une règle générale? On ne
permet pas généralement au professeur Untel de pratiquer.
M. COUTURIER: Non, non. Ce n'est pas un médecin.
M. JOHNSON: Non, non. C'est un professeur. Un biochimiste.
M. COUTURIER: C'est un professeur, oui, c'est un biochimiste
autodidacte.
M. JOHNSON: J'ai compris que la permission s'appliquait seulement
à un patient en particulier, l'enfant dont le père a fait venir
ici le professeur Untel?
M. COUTURIER: C'est seulement pour cet enfant-là.
M. JOHNSON: Seulement pour cet enfant-là. M. LE PRESIDENT:
Article 6, adopté? Adop-
té. Article 7: « Rassemblement des statistiques
démographiques », Adopté?
M. JOHNSON: Non, le ministre est certainement au courant que les
fonctionnaires du fédéral ont fait adopter par les
autorités d'Ottawa une carte d'assurance sociale. Or, cette fameuse
carte, certaines personnes sérieuses prétendent qu'elle pourra
servir même pour l'enregistrement des naissances, un bon jour. C'est le
secrétaire de l'Association des compagnies de crédit qui a
déclaré, dans une causerie publique, dont la publicité a
été très grande, que cette carte-là pourrait
conduire, et il le souhaitait, lui, éventuellement, à ce que les
registres de l'état civil soit désormais tenus par Ottawa
plutôt que par les provinces.
M. LESAGE: J'ai dit, M. le Président, que la question
était toujours à l'étude.
M. JOHNSON: Oui, mais pendant ce temps-là, la carte se remplit,
les gens, les employeurs...
M. LESAGE: Je comprends, mais ça se discute en même temps
que les dispositions de la caisse de retraite, et nos officiers ont
été à Ottawa deux jours la semaine dernière, n'ont
pas terminé les discussions, tout est en discussion. Nous ne pouvons
rien dire. Il n'est pas dans l'intérêt public de faire quelque
déclaration que ce soit...
M. JOHNSON: J'aimerais bien que le ministre me dise que...
M. LESAGE: II est six heures.
M. JOHNSON: ... qu'il n'est pas en train d'aligner son système
d'assurance-hospitalisation et ses, non, non, non, et ses statistiques
démographiques...
M. CREPEAU: Six heures.
M. JOHNSON: ... et ses statistiques démographiques justement sur
ce système d'Ottawa?
M. LESAGE: M. le Président, le ministre ne peut pas donner une
telle réponse, la question est à l'étude.
M. JOHNSON: Si le ministre a commencé à faire des
dépenses, a commencé à s'organiser...
DES VOIX: Six heures, six heures. M. LE PRESIDENT: 7, adopté? M.
JOHNSON: Non, non.
M. LE PRESIDENT: La séance du comité est suspendue
jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. BEDARD (président du comité des subsides): A l'ordre,
messieurs.
Ministère de la Santé, article 6. Adopté.
M. RAYMOND: A l'article 10, dans l'item No 1, traitements. Est-ce qu'il
y a une augmentation du personnel dans la prévention de la
tuberculose?
M. COUTURIER: Quel item?
M. RAYMOND: Un instant! On était à l'item, «
Rassemblement des statistiques »;« Hygiène industrielle
»; « Traitement des maladies mentales ».
M. LE PRESIDENT: Quelle est la question?
M. RAYMOND: On était à l'article 8, « Hygiène
industrielle ».
M. LE PRESIDENT: Article 8, « Hygiène industrielle
».
M. RAYMOND: Combien y a-t-il d'inspecteurs à l'heure actuelle
à l'hygiène industrielle? Inspecteurs de camps, est-ce que
ça existe encore?
M. COUTURIER: Oui, les inspecteurs de camps forestiers. Nombre
d'employés... hygiène industrielle... maintenant les inspecteurs
de camps forestiers relèvent de l'unité sanitaire. Je vais vous
le dire combien il y en a...: 18? Il y a à l'hygiène
industrielle: 19 employés.
M. RAYMOND: Les frais de voyage, c'est adopté; les frais de
bureaux, adopté, matériel aussi; automobiles, la même
chose.
Bourses au personnel technique, c'est nouveau cette année?
M. COUTURIER: C'est le même problème; les gens qui vont se
spécialiser.
M. RAYMOND: Parce que l'année passée il n'y en avait pas
eu.
M. COUTURIER: Un, cette année.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 9: « Traitement des
maladies mentales ».
M. RAYMOND: « Traitement des maladies mentales ». Dans le
rapport du ministère de la
Santé, le docteur Bédard souligne qu'en vue de
répondre aux besoins du personnel qualifié dans le domaine de la
santé mentale, les problèmes de recrutement, de formation et
d'engagement devraient être examinés et il faut multiplier les
services psychiatriques, communautaires et augmenter leur efficacité.
D'ailleurs, dans les journaux il y a une demande considérable pour
tâcher qu'il y ait plus de médecins qui s'occupent de psychiatrie
afin que les traitements soient plus adéquats et qu'on puisse
décongestionner les hôpitaux psychiatriques. Du côté
traitement, est-ce que l'augmentation qu'il y a là est une augmentation
statutaire?
M. COUTURIER: Oui, ce sont des augmentations statutaires.
M. RAYMOND: Combien y a-t-il de personnes actuellement à
l'administration?
M. COUTURIER: II y a 108 personnes dans nos services de psychiatrie.
M. RAYMOND: Les frais de voyage sont adoptés; frais de bureaux
aussi; matériel; traitement des maladies mentales. Plans pour promouvoir
la formation professionnelle; est-ce qu'il est dans l'esprit du
ministère d'augmenter sensiblement dans ce domaine-là les
médecins qui veulent s'occuper de traitements psychiatriques?
M. COUTURIER: M. le Président, dans le domaine de la psychiatrie,
je vais dire comme un ancien premier ministre de la province disait: nous avons
fait des pas de géant; le changement a été
phénoménal. C'est tellement vrai que même quand
j'étais dans l'Opposition j'ai dit que les malades mentaux dans les
hôpitaux n'étaient pas traités adéquatement. Alors,
quand on a pris la direction du ministère de la Santé, nous avons
formé un service de psychiatrie dont le docteur Bédard est
directeur et depuis ce temps-là nous cherchons à améliorer
ce service et comme question de fait nous l'avons amélioré
sensiblement. Non seulement nous avons amélioré le service au
sein du ministère de la Santé mais nous avons
amélioré les traitements dans les hôpitaux.
Nous avons fait en sorte que des médecins se spécialisent,
des psychologues, des psychiatres, afin d'aider à la guérison des
malades. Et comme question de fait, nous en avons dans les hôpitaux,
comme St-Charles de Joliette, Notre-Dame-des-Laurentides, qui étaient
des hôpitaux sans surintendants médicaux et
considérés comme des endroits où les malades mentaux
allaient mourir. Il ne s'y faisait pas de traitements du tout.
Depuis que le service de psychiatrie est organisé, nous avons
à l'hôpital « l'Annonciation », un psychiatre comme
surintendant. Je ne sais pas si c'est le docteur Lapointe ou le docteur
Lemieux... le docteur Lemieux. A St-Charles de Joliette, il n'y avait pas de
surintendant, nous avons nommé un surintendant, un psychiatre. Il y a
là une équipe de psychiatres sous l'égide du docteur
Martel, je pense, qui est là, et depuis le début il
y a eu amélioration des services. Il y a une salle de rassemblement
où se pratique une thérapie particulière et il y a eu
depuis une année, jusqu'à l'automne dernier, il y avait 144
malades ayant pu laisser l'hôpital. Il y a là des malades qui
sortent de l'hôpital le matin, vont travailler à
l'extérieur, et reviennent coucher à l'hôpital le soir, en
plus des 144 qui sont sortis.
A l'hôpital de l'Annonciation, il y a aussi des malades qui
sortent de l'hôpital dans le jour, au nombre d'une quarantaine, je pense
que c'est 37 ou 40, qui l'automne dernier sortaient de l'hôpital,
passaient la journée en ville, travaillaient pour des garagistes, des
fermiers et retournaient coucher à l'hôpital le soir.
Et je suis convaincu qu'avec l'amélioration des services, avec la
formation de psychologues et de psychiatres, nous améliorerons
sensiblement le sort des malades mentaux. D'ailleurs c'est commencé sur
vin bon pied, et nous allons continuer d'améliorer les services et le
traitement des malades mentaux.
M. RAYMOND: Est-ce que le recrutement parmi les médecins est
difficile?
M. COUTURIER; Le recrutement parmi les médecins était
difficile parce que le salaire n'était pas alléchant. D'ailleurs,
les médecins n'avaient pas tous les moyens de se spécialiser.
Aujourd'hui nous avons instauré un programme de bourses auquel les
médecins sont de plus en plus intéressés, à tel
point que nous sommes obligés d'établir la sélection. La
sélection, nous la faisions quand même, mais nous sommes
obligés de la rendre plus sévère. Nous pouvons attendre
à l'an prochain, nous avons un nombre considérable de
médecins, de psychologues à l'étude actuellement, qui sont
des boursiers du ministère de la Santé.
M. DOZOIS: M. le Président, récemment le journal «
Dimanche Matin » publiait un billet, sous forme de nouvelle, je crois,
annonçant que d'ici peu le gouvernement provincial annoncera la
construction d'un hôpital pour malades mentaux au comportement antisocial
qui remplacera l'aile des fous criminels à la prison de
Bordeaux. Un peu plus loin, on situe cet hôpital dans le quartier
de Rivière-des-Prairies qui fait maintenant partie de la cité de
Montréal, et l'on dit que cet hôpital a été
conçu par un groupe le spécialistes et d'architectes
dirigé par le docteur Dominique Bédard, directeur du service
psychiatrique du ministère de la Santé. Comme le gouvernement
fédéral sera appelé à payer une partie des frais de
construction, ces plans devaient lui être soumis et, dit-on, la
réaction des fonctionnaires fédéraux a été:
« ce sera l'hôpital du genre le plus parfait au Canada ».
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si ce projet va se
réaliser bientôt et si, effectivement, ce sera à l'endroit
indiqué dans le journal, à Rivière-des-Prairies? Est-ce
que les plans ont été approuvés, est-ce que les terrains
ont été achetés, etc?
M. COUTURIER: M. le Président, évidemment nous avons
pensé depuis longtemps à la construction d'un hôpital
à sécurité maximale pour les malades mentaux, avec des
troubles de comportement, pour remplacer l'hôpital de Bordeaux. Avant de
faire des plans, avant de choisir le terrain, nous avons envoyé des
spécialistes, des psychiatres aux Etats-Unis, en Europe pour
étudier la construction, le fonctionnement des hôpitaux à
sécurité maximale.
Après leur retour, ils ont dressé un rapport et le
principe de la construction d'un hôpital à sécurité
maximale a été accepté par le Conseil des ministres. Des
architectes ont été choisis pour étudier et tracer des
plans et des devis. Les plans ont été acceptés, comme l'a
dit le député de St-Jacques, par Ottawa.
Leurs experts ont trouvé que ces plans-là étaient
des plans merveilleusement conçus. Le terrain n'est pas encore
définitivement choisi.
M. DOZOIS: Les plans sont faits.
M. COUTURIER: C'est-à-dire que les plans ne sont pas
terminés. Les plans sont faits pour la construction de l'hôpital
mais ils ne sont pas pour la situation du terrain. On a une idée que
ça va être à tel endroit; seulement nous ne voulons pas
dire l'endroit pour éviter la spéculation et dès que tout
sera réglé nous achèterons le terrain. J'espère que
ça se fera bientôt. D'ici un mois, nous serons en état
d'acheter le terrain et l'hôpital sera construite dès que le
terrain sera acheté. Les plans seront terminés et nous
espérons que les travaux débuteront à l'automne.
M. DOZOIS: A l'automne?
M. COUTURIER: A l'automne. Un hôpital de 324 lits.
M. DOZOIS: 324 lits. Le journal dit 300 environ. Est-ce que les plans
sont suffisamment avancés pour que le ministère prenne une
décision à cet effet-là puisque l'on dit que le
gouvernement fédéral, lui, a trouvé les plans merveilleux?
Si on trouve les plans merveilleux, c'est qu'ils doivent être assez
avancés.
M. COUTURIER: Les plans sont très avancés mais seulement,
vous savez, moi, je ne suis pas un architecte, mais seulement il
faut qu'ils finissent les plans selon le terrain où l'hôpital va
être construit.Mals dans l'ensemble de l'hôpital les plans sont
faits, les divisions sont faites, ainsi de suite. Tout est fait et puis il
s'agira de finir les derniers étages qui correspondent au terrain.
M. MAJEAU: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire combien de malades mentaux on peut recevoir à l'hôpital
St-Charles de Joliette?
M. COUTURIER: St-Charles de Joliette... c'est 1,300 environ.
M. MAJEAU: Quel est le nombre de malades, actuellement, à
l'hôpital?
M. COUTURIER: 1,356.
M. MAJEAU: 1,356.
M. COUTURIER: Oui, actuellement.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RAYMOND: Le transport des malades c'est la même chose. Ils sont
transportés dans les hôpitaux. Les malades mentaux qui sont
transportés...
M. COUTURIER: C'est quand la Sûreté provinciale est
obligée de transporter les patients ou même des
nécessiteux, bien là, nous payons le transport de ces
malades-là, les malades nécessiteux surtout. Quand c'est la
police provinciale qui les transporte, évidemment, on ne paie pas la
police mais seulement, parfois, ça occasionne des dépenses
même si c'est la police qui le fait.
M. RAYMOND: Maintenant il arrive que vous faites une réclamation
à la municipalité pour le transport de certains malades.
M. COUTURIER: Pas à ma connaissance. M. RAYMOND: On a
payé. M. COUTURIER: Dernièrement encore? M. RAYMOND: Non,
l'année passée.
M. COUTURIER: Cela fait longtemps mais je ne pense pas qu'il se fasse de
réclamations à la municipalité pour le transport des
malades, actuellement.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce qu'on est encore beaucoup
à l'étroit pour loger ces malades mentaux ou si on peut les
placer plus facilement que dans le passé. Je sais que, dans le
passé, il y a eu beaucoup de cas où on les a gardés dans
des cellules communes dans les villes pendant deux ou trois semaines avant de
pouvoir les placer.
M. COUTURIER: Non, il n'y a plus de malades mentaux dans les cellules
des postes de police maintenant. Nous avons encore de la difficulté.
Evidemment, ça prend encore des lits parce que par exemple, le pavillon
St-Vallier, nous avions là 200 malades; nous avions à
l'hôpital psychiatrique de Bordeaux, 425 malades; alors qu'il n'en reste
que 120.
Ces malades-là, il a fallu les placer ailleurs et ensuite de
ça il y avait des malades mentaux à Disraeli, où
nous avons dû fermer. Il y avait là 275 malades que nous avons
dû transporter dans d'autres hôpitaux pour malades mentaux. Cela a
réduit le champ mais nous réussissons à placer les malades
mentaux actuellement dans les hôpitaux. Evidemment, nous avons des fois
des difficultés mais les difficultés sont moins grandes qu'elles
étaient.
M. RUSSELL: Quelle est la procédure la plus rapide pour un cas,
qui arrive la nuit: la police se rend sur les lieux, on loge le patient pour la
nuit s'il n'est pas dangereusement malade? Quelle est la façon la plus
rapide de procéder pour les autorités locales afin d'obtenir
l'hospitalisation du malade?
M. COUTURIER: D'abord, la première chose ça prend un
certificat médical. Il faut que le patient soit vu par un médecin
et du moment que le médecin l'a vu, la façon habituelle d'agir
c'est d'envoyer le certificat médical qui ne doit pas retarder d'un jour
et puis là ils reçoivent un avis de l'institution de conduire la
malade à l'institution.
Quand c'est un cas urgent le médecin téléphone
à l'institution, et du moment qu'il dit qu'il a vu le patient et que le
certificat accompagnera le patient ça se fait assez rapidement.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
UNE VOIX: Non! une minute s'il vous plaît.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'aimerais à savoir si
le ministre autorise des personnes à se bâtir un hôpital
pour garder les malades mentaux. J'avais justement la demande, en fin de
semaine, de quelqu'un qui voudrait se « partir » un hôpital
pour ces malades mentaux, une affaire d'environ 50 patients. Est-ce qu'il y
avait possibilité à cet effet-là?
M. COUTURIER: Nous ne permettons plus cette façon-là de
procéder parce que nous ne voulons pas que les hôpitaux pour
malades mentaux soient de grands hôpitaux mais nous ne voulons pas non
plus que ce soit des hôpitaux trop petits parce que les services ne
seront pas donnés. Alors nous voulons que les malades soient
hospitalisés dans des institutions pour malades mentaux afin de pouvoir
être traités. Et nous ne sommes pas en faveur de trop petits
hôpitaux pour malades mentaux.
M. DOZOIS: M. le Président, est-ce que le ministre de la
Santé pourrait nous dire s'il a eu le rapport de l'enquête sur
l'institut Albert Prévost? Je sais qu'une question à cet
effet-là a été posée dernièrement mais on
l'aura peut-être bientôt.
M. COUTURIER: Non, le rapport n'est pas sorti encore.
M. DOZOIS: Est-ce que le ministre l'attend prochainement?
M. COUTURIER: Les dernières nouvelles que j'en ai eues, il y a
à peu près un mois, on m'a dit qu'on était à
rédiger le rapport.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il n'y avait pas une date limite pour la production
de ce rapport?
M. COUTURIER: Oui mais la limite a été reportée. Je
ne me rappelle pas exactement...
M. DOZOIS: Ils ne sont pas en retard en vertu de la nouvelle date?
M. COUTURIER: Pardon?
M. DOZOIS: En vertu de ce nouveau délai, ils ne sont pas en
retard?
M. COUTURIER: Je ne me rappelle pas jusqu'à quelle date il a
été extensionné mais je sais qu'il a été
extensionné.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 4: « Comité consultatif,
expertises, enquêtes et autres dépenses ».
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 5: « Subventions ».
M. RAYMOND: « Subventions »: ce sont les subventions
à la page 485 des comptes publics? Il y a une contribution aux frais
d'administration des hôpitaux psychiatriques, des contributions aux frais
de services externes et aux soins médicaux et médicaments.
Qu'est-ce que ça comprend ça? Page 435, Comptes publics.
M. COUTURIER: Cela c'est pour le traitement des malades externes dans
les hôpitaux mentaux. Ensuite de ça vous avez le Centre
médico-social de Québec pour lequel on donne 312,500. Vous avez
le service de réadaptation de Québec. Ce sont tous pour les
malades mentaux, pour les services externes et puis les associations qui
s'occupent de traiter la santé mentale.
UNE VOIX: Adopté
M. RAYMOND: Dans les subventions, ça ne comprend pas le
traitement? Ce sont des subventions spéciales accordées à
certains hôpitaux ça?
M. COUTURIER: A 5- là? M. RAYMOND: Oui.
M. COUTURIER: 5 - $300,000, subventions aux institutions, centres ou
associations ou organismes non reconnus de l'assistance publique ou service de
réhabilitation et $125,000 pour la recherche et aux services dans les
hôpitaux généraux, $85,000, aux cliniques
extra-hospitalières reconnues de l'assistance publique, $50,000; ce qui
fait une somme de $300,000 mais cette année il sera à
$500,000.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 6 « Entretien de
l'hôpital de Bordeaux ».
M. DOZOIS: Est-ce juste l'hôpital de Bordeaux ça, «
Entretien de Bordeaux » ?
M. COUTURIER: Parce que l'hôpital de Bordeaux existe encore, IL y
a seulement 120 malades mais il existe encore. On est obligé d'avoir un
surintendant médical et d'avoir des gardes, ainsi de suite. C'est pour
l'entretien de l'hôpital actuel de Bordeaux.
M. DOZOIS: Les autres malades sont à St-Vallier?
M. COUTURIER: Non, il n'y en a plus à St-Vallier. C'est
fermé. Il y avait 200 quelque malades. Ceux qu'il y avait de trop
à Bordeaux et ceux qui étaient au Pavillon St-Vallier, ont
été placés dans différents hôpitaux, à
St-Michel-Archange, St-Jean-de- Dieu, Joliette, l'Annonciation. Alors ça
fait, je pense, 375 malades qu'on a du placer pour vider le Pavillon St-Vallier
et puis diminuer l'hôpital psychiatrique de Bordeaux.
Notre intention c'était de fermer l'hôpital psychiatrique
de Bordeaux mais nous nous sommes butés à des difficultés.
Il a été impossible de fermer complètement mais nous avons
amélioré le service et nous avons diminué la
quantité. Il n'y a plus de malades dans les donjons. Alors cela
fonctionne mieux mais nous ne trouvons pas ça adéquat et c'est
pour ça que nous voulons bâtir un hôpital pour la
sécurité des...
M. DOZOIS: L'hôpital psychiatrique de Bordeaux sera fermée
définitivement quand personne...
M. COUTURIER: Quand l'autre hôpital sera bâti.
M. DOZOIS: Quand il sera bâti?
M. COUTURIER: Oui.
M. RUSSELL: Quelle est l'augmentation?
M. COUTURIER: Pardon?
M. RUSSELL: Il y a une augmentation de crédits ici de
$10,000.
M. COUTURIER: Ah, les salaires. Les salaires sont
augmentés...
M. RUSSELL: L'augmentation des salaires seulement.
M. COUTURIER: Des augmentations de salaires.
M. DOZOIS: C'est de l'entretien seulement? UNE VOIX: Adopté.
M. COUTURIER: C'est la nourriture des patients.
M. DOZOIS: La nourriture des patients. UNE VOIX: L'entretien?
M. DOZOIS: La nourriture tombe sous l'item « Entretien
»?
M. RUSSELL: Le ministre nous dit que c'est l'augmentation pour la
nourriture de 120 patients?
M. COUTURIER: Alors c'est marqué: « Frais de bureau,
nourriture, fournitures d'entretien, articles pour malades »; alors c'est
le tabac, les cigarettes, ces choses-là qu'on donne aux patients,
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: 7: « Hospitalisation ».
M. RUSSELL: M. le Président, je ne suis pas satisfait de la
réponse du ministre. Il a dit qu'il y avait 120 patients à
Bordeaux. Il demande pour $10,000 de crédits de plus et puis il dit
devant la Chambre, que c'est pour la nourriture et l'entretien des 120 malades
qu'il y a là. Est-ce que cela va coûter $10,000 de plus cette
année pour les soigner, pour leur fournir le tabac et les
cigarettes?
M. COUTURIER: Il y a les vêtements en plus de ça. Tout a
été augmenté. Il n'y a pas autre chose que ça. Il y
a l'entretien des malades, la nourriture, la nourriture des gardes, des
gardiens. Ce n'est pas autre chose que ça.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 7: « Hospitalisation »,
M. RAYMOND: En hospitalisation, combien y a-t-il de malades à
l'heure actuelle à l'hôpital St-Michel-Archange?
M. COUTURIER: A l'hôpital St-Michel-Archange, il y a 5,100
malades.
M. RAYMOND: A Verdun Protestant...?
M. COUTURIER: A Verdun Protestant Hospital, 1,540. L'hôpital des
Laurentides 630; St-Charles, Joliette 1,356; l'hôpital Ste-Elisabeth 706;
Retraite St-Benoit, 127; l'hôpital Mont-Providence, 1,168; hôpital
Ste-Anne-de-Bellevue, 887; St-Ferdinand d'Halifax, 1,468; Baie-St-Paul, 1,354;
hôpital de Bordeaux, 116; sanatorium Bégin, 264; sanatorium
St-Georges, 333; St-Jean-de-Dieu, 5.600,
M. RAYMOND: La Porte-du-Ciel, qu'est-ce que c'est?
M. COUTURIER: Je n'y suis jamais allé. Ce n'est pas pour les
malades mentaux.
M. RAYMOND: La subvention ici... Est-ce une association?
UNE VOIX: Il y a 7 lits.
M. COUTURIER: Sept lits. C'est comme la Retraite St-Benoît?
M. RAYMOND: II y a une subvention ici.
M. DOZOIS: C'est une maison de retraite pour des vieux, rue St-Paul.
C'est dans mon comté. Ce n'est pas un hôpital psychiatrique,
sûrement.
M. COUTURIER: C'est pour les malades psychiatriques, dites-vous? Non, je
ne pense pas. Non. Retraite St-Benoît, ce n'est pas pour les chroniques?
C'est pour des chroniques.
M. DOZOIS: C'est une maison de retraite pour des gens âgés.
C'est tenu par les religieuses. Une communauté laïque.
M. COUTURIER: Ce n'est pas à la psychiatrie. C'est pour les
malades chroniques.
M. DOZOIS: C'est compris dans les comptes publics: à la page 485.
C'est à « Hospitalisation » et c'est dans la liste des
hôpitaux psychiatriques.
M. COUTURIER: $1,296.20. M. DOZOIS: Oui.
M. COUTURIER: Le comptable me dit qu'il y a sept malades de psychiatrie
à la Porte-du-Ciel pour lesquels nous payons un per diem. Ce qui fait le
montant de $1,296.20.
M. DOZOIS: $1,296 pour sept malades? Ce n'est pas beaucoup.
M. COUTURIER: Oui. On paye $2 par jour. On payait $2.75 par jour
jusqu'à il y a deux ans.
M. DOZOIS: II n'y a pas eu sept malades pendant un an là.
M. COUTURIER: Pardon?
M. DOZOIS: $1,296 cela ferait deux malades, à peu près,
à $2 par jour.
UNE VOIX: Trois et demi!
M. COUTURIER: Cela ne veut pas dire qu'il y a toujours sept malades de
psychiatrie dedans. En tous tas la Porte-du-Ciel cela coûte au Service
d'assurance-hospitalisation $1,296 pour des malades de psychiatrie qui sont
là. On a sept lits, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont toujours
pleins.
M. RAYMOND: Combien y a-t-il eu de malades mentaux, en total dans les
différents hôpitaux? Avez-vous le chiffre?
M. COUTURIER: 22,000 et quelques cents.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 10: « Prévention de
la tuberculose ».
M. RAYMOND: « Prévention de la tuberculose »,
traitements. Combien y a-t-il de personnes actuellement, là?
M. COUTURIER: 80.
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y a une diminution dans les estimations
budgétaires?
M. COUTURIER: On en a 38 pour la tuberculose; seulement, 38.
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y a une diminution? parce qu'il y a une
diminution dans l'estimation budgétaire?
M. COUTURIER: Dans le personnel?
M. RAYMOND: Oui, est-ce qu'il y a une diminution dans le personnel?
M. COUTURIER: Oui, c'est les employés à temps partiel qui
ont été éliminés mais il n'y a pas un gros
changement. Il y a un médecin qui est mort; il y a un clinicien en
tuberculose et puis il y en a qui travaillaient à temps partiel et qui
ne travaillent plus; alors, il n'y a pas une grosse diminution.
M. RUSSELL: Est-ce que le $325,000 qui a été voté
l'an dernier a été totalement dépensé?
$23,000c'est-i-dire.
M. COUTURIER: Le comptable dit que c'est assez difficile de le dire,
parce que la compilation au 31 mars n'est pas complètement
terminée; elle est finie mais on ne l'a pas complètement en main
ici. Ce n'a pas été tout dépensé.
M. RUSSELL: Ce n'a pas été tout dépensé, ah
oui.
M. COUTURIER: C'est pour ça qu'on demande seulement $303,000
cette année.
M. LE PRESIDENT: « Frais de voyages, frais de bureaux ».
M. RUSSELL: Frais de voyages: est-ce que le montant de $35,000 a
été dépensé l'an dernier?
M. COUTURIER: Puisqu'on demande $35,000 c'est parce que ç'a
été dépensé.
M. LE PRESIDENT: Adopté. « Frais de bureaux,
matériel, aitres dépenses ». Subdivision 2, «
Matériel, accessoires, instruments ».
M. RAYMOND: Frais et instruments et médicaments, ça, c'est
pour les sanatoriums seulement?
Est-ce qu'il y a une augmentation considérable dans les
dépenses? Il y a $100,000 de plus. Est-ce que c'est dû au
coût plus élevé du matériel où ... ?
M. COUTURIER: Bien, il y a les films, les médicaments puis tout
ça. Les médicaments nouveaux sont plus dispendieux.
M. LE PRESIDENT: 3: « Subventions »...
M. DOZOIS: Ces médicaments sont achetés dans des
pharmacies de détail?
M. COUTURIER: Ah non.
M. DOZOIS: D'après les comptes publics, à la page 483, on
trouve des pharmacies où le gouvernement fait des achats puis ça
semble être des pharmacies de détail.
M. COUTURIER: C'est acheté par le Service des achats,
après une demande de soumission dans des pharmacies de
détail.
M. DOZOIS: Il n'y a pas beaucoup de pharmacies de détail
là-dedans, il y en a plusieurs: pharmacie Arthabaska, pharmacie
Auger.
M. COUTURIER: C'est acheté par le Service des achats, mis en
réserve ici et distribué aux sanatoriums.
M. LE PRESIDENT: 3: « Subventions ».
M. RAYMOND: Est-ce que la ligue anti-tuberculeuse de Québec
reçoit une subvention spéciale?
M. COUTURIER: Quelle est la question du député?
M. RAYMOND: Est-ce que la ligue antituberculeuse de Montréal
reçoit tousles ans une subvention?
M. COUTURIER: Elle reçoit une subvention tous les ans. C'est un
$25,000 qu'on donne à chaque année.
M. DOZOIS: Dans les comptes publics, c'était $80,000; est-ce que
vous avez diminué? Cela, c'est en 1962-1963, pour l'année
actuelle en cours; pour le prochain budget, le député de Mercier
devrait savoir ça.
UNE VOIX: II est avocat, il n'est pas médecin.
M. COUTURIER: On va prendre note de la question, puis on vous
répondra demain.
M. DOZOIS: Le ministre ne peut pas nous dire sur quelle base cette
subvention est accordée à la Ligue antituberculeuse, subvention
qui est basée sur le nombre d'examens que la Ligue fait au cours de
l'année ou bien non parce qu'on suit une tradition?
M. COUTURIER: On étudie leur bilan, puis quand ils sont en
déficit, on leur aide, et plus le déficit est accentué,
plus on leur vient en aide.
Il n'y a pas de barème fixe, ils établissent leur budget
et on étudie leur budget et leur bilan, puis on leur donne...
M. DOZOIS: Parce que la Ligue antituberculeuse rend de très
grands services à notre population. Cette Ligue qui a été
sous la présidence de M. Monast pendant de nombreuses années, qui
en a fait son affaire. M. Monast est décédé et l'ancien
lieutenant-gouverneur de la province, l'honorable Gaspard Fauteux, lui a
succé-
dé et je crois que c'est actuellement M. Jean Martineau qui est
président.
Cette Ligue fait un travail merveilleux. Je sais qu'on demande autant
que possible aux gens qui vont se faire examiner de donner $1 pour payer les
frais. C'est beaucoup plus que ça les frais. Je ne dis pas qu'ils ont de
la misère, mais ils ont sûrement besoin d'être aidés
et puis s'ils étaient aidés davantage, ils feraient
sûrement un plus grand travail encore. J'encourage fortement le
ministère de la Santé à donner un octroi adéquat
à cette Ligue antituberculeuse qui a sûrement sauvé des
milliers de vie dans la cité de Montréal.
M. COUTURIER: Dans la question de la Ligue antituberculeuse, franchement
là je peux vous dire qu'elle n'a jamais été
négligée cette Ligue. M. Monast était son
président, il a été remplacé par M. Fauteux, qui a
été un bout de temps, actuellement, c'est Monsieur Martineau.
Alors, $80,000, c'est ce qu'elle a. eu l'an passé.
M. DOZOIS: Alors, l'an prochain elle va recevoir encore $80,000?
M. COUTURIER: Bien, ça dépend, si son budget l'exige. Si
par son budget on voit qu'elle est en déficit, si elle demande seulement
$60,000 on va lui donner $60,000, puis si elle demande $90,000, on va lui
donner $90,000. On étudie son budget d'abord. Ce n'est pas une
subvention statutaire, c'est qu'on va selon ses besoins.
M. RUSSELL: Quelle est la raison du ministre pour avoir baissé la
somme de ses crédits pour les subventions? L'an dernier, elles
étaient de $839,000; cette année, elles sont de $750,000.
M. COUTURIER: C'est parce qu'avant ça, or. s'occupait de la
tuberculose dans son ensemble et puis on donnait des subventions un peu partout
pour la tuberculose. On s'occupait nous-autres mêmes du fichier central
de la tuberculose avec un personnel. Aujourd'hui, le fichier central a
été organisé avec le concours du fédéral et
ce que nous donnions pour entretenir ce système de fiches, nous l'avons
enlevé et c'est payé à même les subventions
fédérales. Alors, toutes les fiches qu'on tenait ici et
là, par exemple au BCG pour lequel nous payions, nous avons
retranché ça pour le remettre entre les mains du fichier central,
organisation qui est payée entièrement par le
fédéral. Ce qui explique la diminution des subventions.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 4, « hospitalisation ».
M. RAYMOND: A « l'hospitalisation », il y a une diminution
de $700,000. Es:-ce que c'est dû à ce que la tuberculose a
régressé, qu'il y a moins de malades dans les sanatoriums?
M. COUTURIER: II y a moins de malades dans les sanatoriums. Par contre
ça n'a pas baissé beaucoup précisément parce que
nous avons augmenté aussi le « per diem » dans les
hôpitaux pour les traitements des maladies tuberculeuses,
M. DOZOIS: Est-ce le mime « per diem » pour tous les
hôpitaux ou si ça varie d'un hôpital à l'autre?
M. COUTURIER: Cela varie d'un hôpital à l'autre. Tout
dépend. Il y a des hôpitaux où Us font seulement de la
cure, d'autres hôpitaux où il se fait de la chirurgie thoracique
tuberculose et puis d'autres hôpitaux où il se fait les deux dans
le même hôpital; ils n'ont pas le même per diem. Il y a ,par
exemple, le Royal Edward: $5.50; $7 et $9.
M. DOZOIS: A St-Joseph de Rosemont, quel est le per diem?
M. COUTURIER: La partie tuberculeuse, c'est S9.
M. JOHNSON: M. le Président, le docteur ministre de la
Santé vient de déclarer qu'il y a moins de tuberculeux dans les
hôpitaux, et je pense bien que c'est exact, mais nous avons tous lu les
mises en garde des spécialistes en tuberculose. Je n'ose pas m'aventurer
à prononcer le mot, le nom de ce spécialiste, et nous avons tous
lu, dis-je, leur avertissement qui est pratiquement un cri d'alarme
actuellement. Il semble que la population, par suite de la réussite
spectaculaire de la lutte antituberculeuse que nous avons conduite pendant
plusieurs années dans le Québec (je parle nous, de l'Union
nationale) s'est endormie en quelque sorte dans une fausse
sécurité.
Certains spécialistes que le ministre connaît ont
déclaré récemment que la tuberculose reprenait du terrain
parce que les gens n'étaient plus inquiets et n'avaient plus peur de ce
fléau et en conséquence étaient un peu négligents.
Est-ce qu'il est exact que la tuberculose connaît actuellement une
recrudescence?
M. COUTURIER: M. le Président, il y a trois ans, je faisais une
conférence à l'université de Montréal et je me suis
servi des mêmes mots dont le chef de l'Opposition vient de se servir en
disant que les gens s'endormaient dans une fausse sécurité et
j'ai mis à cette occasion-là
il y a trois ans de ça, les médecins en garde contre la
tuberculose qui pourrait un jour ou l'autre se réveiller.
Alors les gens se sont endormis, en réalité, et
aujourd'hui nous avons un peu de difficulté à faire comprendre
aux gens qu'ils devront continuer à se faire examiner. C'est pour
ça que, depuis deux ans, surtout depuis une année, on intensifie
le dépistage de la tuberculose, et nous trouvons de temps en temps des
cas nouveaux. Voyez-vous, la preuve c'est que dans le dépistage de la
tuberculose, en 1950, les cas nouveaux, on en a trouvé 3,830; en 1960;
2,661, et en 1962: 2,609. Alors c'est tellement vrai qu'une grande partie des
hôpitaux qui avaient des sanatoriums voulaient complètement faire
disparaître les lits. Prenez comme exemple l'hôpital de Rosemont.
Il voulait faire disparaître les lits qu'il réservait pour la
tuberculose; l'Hôtel Dieu de Sherbrooke, l'Hôpital Laval. Alors je
me suis objecté à la disparition des lits réservés
pour la tuberculose dans ces institutions-là, craignant toujours le
réveil de la tuberculose et, en réalité, il faut
être prudent et c'est pour ça que nous sommes prudents et que nous
intensifions le dépistage en face des résultats qui suivent; en
1962 mortalités: 6.7; 1961: 7.7; en 1960: 7.6; en 1959: 9.7; en 1958:
10.3; alors en 1962: 6.7 de mortalité; en 1963 nous prévoyons que
les rapports provisoires, ce sera 6.4 de mortalité, C'est signe qu'il y
a encore de la mortalité causée par la tuberculose. Alors, il
faut être sur nos gardes. Et quand les médecins,
spécialistes en tuberculose, ont fait ces déclarations-là,
ils ont parfaitement raison.
M. JOHNSON: Comment prononce-t-on ça, le nom du
spécialiste en tuberculose?
M. COUTURIER: Un phtisiologue...
M. JOHNSON: Comment le ministre a-t-il dit ça? Phtisiologiste. M.
le Président, je suis très heureux de voir que j'avais lu le
discours du ministre et que je m'étais souvenu des termes qu'il avait
employés, mais je me demande qu'est-ce que le ministre a fait, à
part un discours? Est-ce qu'il a pris les moyens d'alerter la population ou du
moins de la tenir en alerte pour que ces examens de tuberculose soient
effectués?
M. COUTURIER: Il se fait de la propagande continuellement par les
médecins des unités sanitaires, les gardes-malades des
unités sanitaires; les roulottes se promènent pour le
dépistage de la tuberculose dans les campagnes, dans les villes et puis
il se fait da la propagande continuellement dans ce sens-là.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on administre encore le vaccin B.C.G. à
tous les nouveau-nés?
M. COUTURIER: La preuve, c'est le total des patients examinés en
1962, 218,457; les radiographies collectives en 1962, 302.259, comparé
à 1960 où il y en avait 237,754. Alors c'est signe que nous
intensifions le dépistage de la tuberculose et les rapports montrent que
nous ne reculons pas dans les travaux qui se font peur le dépistage,
mais que nous augmentons le travail.
M. JOHNSON: Est-ce que le gouvernement, par ses unités
sanitaires, voit encore à l'administration du vaccin B..C.G. à
tous les nouveau-nés?
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: Dans toute la province?
M. COUTURIER: Il y a des gardes-malades qui sont
spécialisées dans des unités sanitaires pour l'injection
du B.C.G. dans les hôpitaux.
M. JOHNSON: Est-ce que c'est une politique générale?
M. COUTURIER; Bien, on ne peut pas forcer les gens. La loi ne nous
permet pas de forcer les parents à admettre que leurs enfants soient
vaccinés par le B.C.G. mais il y a des gardes-malades qui vont visiter
les hôpitaux et demandent à la mère si elle veut faire
vacciner son enfant. Et c'est une politique générale dans toute
la province.
M. JOHNSON: Est-ce que les résultats sont spectaculaires? Je veux
dire, au point de vue nombre ou proportion d'enfants nouveau-nés qui
sont vaccinés?
M. COUTURIER: Evidemment, là je n'ai pas de pourcentage, mais je
sais toujours que dans les hôpitaux que j'ai visités, il y en a
où la vaccination est à 99%. Mais seulement je n'ai pas le
pourcentage là, de chiffre précis.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministère de la Santé...
M. COUTURIER: Le ministère de la Santé peut le donner
parce que, depuis que nous avons
le registre du B.C.G., qui a été transféré
au registre central ici, nous pouvons vous donner ce rapport-là.
M. JOHNSON: Est-ce que l'on fait encore l'examen de contrôle dans
les écoles? Et est-ce que c'est une politique
généralisée?
M. COUTURIER: Les examens de contrôle ça, les radiographies
collectives, puis les patients examinés, cela se fait dans les
écoles et puis dans les dispensaires; il se prend des radiographies; et
puis, dans les usines, toutes les personnes des usines, les employés
d'hôpitaux, les instituteurs, les institutrices sont obligés, les
gardes-malades, les personnes...
M. JOHNSON: C'est ce qu'on appelle les examens collectifs. C'est un
petit peu un tri-turage de la grammaire, de la syntaxe que dire qu'on passe un
examen collectif. Cela doit être quand même des examens
individuels...
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: ... mais décidés pour certains groupes, par
profession, par occupation ou par localisation, si l'on veut. Est-ce que l'on
subventionne encore des organisations bénévoles comme celle
qu'avait fondée monsieur C.O. Monast et qui avait connu une très
grande expansion;la ligue antituberculeuse...
M. COUTURIER: On en a discuté tout à l'heure avec le
député de St-Jacques. On lui a donné $80,000
l'année passée.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que le ministre a des
statistiques sur l'incidence de la tuberculose chez les Indiens et chez les
Esquimaux?
M- COUTURIER: On peut avoir ça au fichier central,
certainement.
M. JOHNSON: Non, non, mais c'est important tout de même.
M. COUTURIER: On peut l'avoir la preuve c'est que chez les Indiens et
les Esquimaux, il y avait beaucoup de tuberculose autrefois...
M. JOHNSON: Oui.
M. COUTURIER: ... et puis il y en a encore.
M. JOHNSON: Je sais que le ministre des Richesses naturelles va me
remercier d'avoir posé cette question. Est-ce que le ministre de la
Santé a les chiffres pour les Esquimaux que l'or. voudrait
intégrer à la province de Québec?
M. DOZOIS: M. le Président, si on regarde les comptes publics,
les octrois qui ont pu être donnés à cette fin, apparemment
il n'y a pas beaucoup de tuberculose chez les Indiens parce qu'au bas de la
page 483 on voit hôpital de Fort George Baie James, S15.
M. JOHNSON: C'est pas généreux.
M. COUTURIER: Ils ne sont pas soignés là ces
malades-là, quand on en trouve des tuberculeux ils sont ramenés
dans des sanatoriums.
M. DOZOIS: Comment se fait-il qu'un hôpital ait reçu $16 au
cours d'un an même si cet hôpital est à la Baie James?
M. JOHNSON: Est-ce que c'était la distribution de chocolat
à la veille des élections de 1962 pour les faire voter pour les
libéraux?
M. COUTURIER: Je ne comprends pas.
M. JOHNSON: ... ou de la gomme baloune? $16 de gomme baloune?
M. COUTURIER : Si c'est de la gomme baloune ce doit être le
député de Bagot qui...
M. JOHNSON: Non, non, c'est un M. Coiteux lui est député
dans ce comté-là.
M. COUTURIER: L'hôpital de Fort Coulonge i'après moi c'est
un hôpital qui appartient au fédéral ça.
UNE VOIX: Fort George.
M. COUTURIER: Cela appartient au fédéral.
M. DOZOIS: $16 pendant un an.
M. COUTURIER: Peut-être que nous avons été
obligés de donner $16 pour un de nos patients qui n'étaient pas
un Esquimau qui n'était là; je ne sais pas moi. On peut essayer
de savoir ce que c'est si vous le désirez.
M. JOHNSON: Je crois, M. le Président, que cette
question-là est quand même sérieuse. Alors on parle
beaucoup de ce temps-ci, et
je ne discute pas du fond du problème de
l'intégration des Esquimaux à l'administration qué-becoise
et j'espère que le gouvernement particulièrement le ministre de
la Santé, a à sa disposition tous les renseignements
nécessaires pour intégrer ce groupe important de citoyens de la
province afin que l'on sache exactement où l'on va.
M. COUTURIER: Par l'origine raciale on doit avoir ça dans le
fichier central.
M. JOHNSON: Je présume que le ministre des Richesses naturelles
à qui ce projet tient tant à coeur aimerait savoir qu'est-ce que
nous assumons comme responsabilité lorsque nous demandons au
fédéral d'abandonner l'administration des Esquimaux selon un
jugement du Conseil privé assimilant les Esquimaux aux Indiens.
Si nous devons nous occuper des Esquimaux d'ici peu de temps, il
faudrait bien que nous sachions quels sont les problèmes que nous avons
à envisager et je présume que normalement le gouvernement et ses
divers ministères sont prêts à assumer leurs obligations
envers cette population que l'on veut traiter à juste titre comme une
population ayant les mêmes droits que les autres citoyens de la province
de Québec.
M. COUTURIER: On a certainement ces renseignements-là au fichier
central.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. DOZOIS: Je ne sais pas à quel item du budget j'aurais pu poser
cette question mais je voulais demander au ministre ce que la province a fait
avec l'hôpital Pasteur de Montréal? Je sais que la province l'a
acheté l'an dernier. Est-ce qu'on a continué à
l'administrer comme un hôpital pour les maladies contagieuses?
M. COUTURIER: Absolument.
M. DOZOIS: Absolument. Il n'y a pas de différence quant à
la marche de l'hôpital avec avant sauf que la province a assumé
à peu près tous les frais?
M. COUTURIER: La province en assume la responsabilité, elle l'a
acheté et puis il va être loué à une corporation qui
va administrer l'hôpital Pasteur et qui va rester dans la même
discipline: maladies contagieuses.
M. DOZOIS: Maladies contagieuses. Et ça continuera à
être gratuit pour tous les patients car je crois que les patients ne
payaient pas, ils n'ont jamais payé à Pasteur.
M. COUTURIER: II y a des gens qui payaient à Pasteur.
M. LESAGE: C'est comme l'hôpital civique à Québec.
J'ai un de mes fils qui a eu la scarlatine, qui a été à
l'hôpital Civique à Québec. C'était le même
système qu'à Montréal et j'ai payé.
M. COUTURIER: E y en a qui paient à Pasteur.
M. LESAGE: Evidemment c'était très bon
marché...
M. DOZOIS: Quand la ville de Montréal en était
propriétaire, vous ne payiez pas,
M. LESAGE: M. le Président, c'était très
très bon marché mais j'ai payé.
M. COUTURIER: Mon sous-ministre dit qu'il a été
hospitalisé à l'hôpital Pasteur et qu'il a payé. Je
sais qu'il y avait des patients qui payaient à l'hôpital
Pasteur.
M. DOZOIS: $2 par jour?
M. LESAGE: Très bon marché, si vous voulez.
M. LE PRESIDENT: Article 10, adopté. Article 11: «
Traitement des maladies honteuses, .vénériennes ».
M. RAYMOND: M. le Président, à l'item No 1 «
Traitements », il y a une augmentation. Est-ce pour une augmentation de
personnel?
M. COUTURIER: II s'agit surtout des gardes-malades dont le traitement a
été augmenté, pour atteindre le même salaire que
partout dans les hôpitaux, et comme aux gardes-malades des unités
sanitaires.
M. RAYMOND: Les journaux, et certaines revues médicales
prétendent, à l'heure actuelle, qu'il y a une recrudescence
considérable des maladies vénériennes dans la province de
Qué-bes, surtout dans la région de Montréal. Le ministre
aurait-il des chiffres à nous donner ralativement à cette
augmentation?
M. COUTURIER: Oui, dans la province de Québec, en 1963, il y a eu
262 cas, dont 66 con-
tagieux de syphilis. En 1964, on considère qu'il y en a 201 cas,
dont 48 cas contagieux. Pour la période du 1er janvier au 18 avril de
l'année 1964.
M. JOHNSON: 201 cas?
M. COUTURIER: 201, dont 48 contagieux, c'est à peu près le
même barème qu'en Ontario. Sauf que les cas ont diminué
dans la province de Québec, tandis que dans l'Ontario ils ont
augmenté. En 1963...
M. JOHNSON: De combien a-t-on diminué?
M. COUTURIER: ... il y avait 241 cas; en 1964 ils en ont 299 alors que,
dans le Québec, en 1963, on avait 262 cas et, en 1964, soit du 1er
janvier au 18 avril, 201 cas.
M. JOHNSON: 262, en 1963, est-ce pour toute l'année ou pour la
période de quatre mois?
M. COUTURIER: Non, du 1er janvier au 18 avril.
M. JOHNSON: Ah bon! Dans chaque cas ça se compare. M. le
Président, évidemment le député de
Témiscouata, qui est lié par le secret professionnel, ne peut
peut-être pas en parler avec autant de liberté qu'un avocat. Il y
a là aussi beaucoup d'inquiétude dans les milieux
d'hygiène publique, concernant la recrudescence de ces maladies
vénériennes. Et ce n'est pas exclusif au Canada, ni à la
province. On a lu dans les revues américaines des reportages qui
lançaient le cri d'alarme en somme, pour une telle recrudescence
inquiétante. Et dans certains pays d'Europe, les autorités sont
alertées. Est-ce qu'ici on prend des mesures pour réveiller
l'opinion publique?
Evidemment les cas qui servent à la statistique qu'a citée
le ministre, ici comme ailleurs, ne sont que les cas rapportés
officielle ment. Je pense bien que, ici comme ailleurs, il doit y avoir
beaucoup de cachette. Je sais que la loi oblige le praticien qui reçoit
un malade affecté de maladie vénérienne d'en faire
rapport, en gardant l'anonymat, en identifiant son patient seulement par un
numéro dont lui seul a le code, mais peut-être, y a-t-il une
certaine négligence.
De toute façon, avec les facilités de communication,
aujourd'hui, avec les échanges de population qui s'effectuent d'une
façon continue, nous ne sommes pas à l'abri, dans la province de
Québec, même avec un gouvernement alerte, même dans une
période de révolution tranquille, nous ne sommes pas à
l'abri d'une recrudescence de cette maladie qui prend des proportions
alarmantes dans les pays voisins.
Je demande donc au ministre; quelle mesure spéciale a-t-il prise
ou a-t-il l'intention de prendre pour évidemment régler une
situation un peu spéciale?
M. COUTURIER: C'est pour pouvoir prévenir ça que nous
n'avons pas augmenté le personnel au laboratoire à
Montréal mais nous avons augmenté le matériel pour la
facilité des examens et nous avons mis les médecins, les
unités sanitaires l'an dernier (je pense que c'est l'an dernier,
ça) on a fait parvenir à tous les médecins des
unités sanitaires une mise en garde afin qu'ils puissent prévenir
l'invasion de la syphilis et de la gonorrhée. Cela c'est l'an dernier.
Il y a une lettre circulaire qui a été adressée à
tous les médecins des unités sanitaires et qui, eux, ont transmis
les ordres aux gardes-malades qui sont sous leur surveillance.
M. JOHNSON: Me serait-il permis de faire une suggestion au ministre? Au
lieu de dépenser des dizaines de milliers de dollars en publicité
dans des grandes organes d'informations en langue anglaise pour vanter les
oeuvres du gouvernement, des dizaines de milliers de dollars payés
à des publications comme le « Financial Post » et les grands
journaux de New York pour vanter la révolution tranquille, vers
coût un fatras sur certains ministères qui, semble-t-il, ont
révolutionné leur administration. Toutes des choses qui sont un
paravent et un écran de fumée surtout quand on parle du
ministère des Affaires municipales dans le « Financial Post
».
M. LAPORTE: Parlez-en! M. LE PRESIDENT: Santé!
M. JOHNSON: Cet argent-là serait tellement mieux
dépensé à faire de la publicité éducative
chez les jeunes concernant les maladies vénériennes et concernant
la tuberculose.
Encore une fois, le gouvernement est tellement plus
intéressé à son succès électoral qu'au
bien-être de la population. Et je trouve que, pour une fois, le ministre
devrait insister auprès du Conseil du trésor, du ministre des
Finances, du Cabinet, du Conseil de législation, du Comité de
législation, de ce qu'on voudra mais pour obtenir un petit peu plus
d'argent afin de faire de la publicité préventive quand il s'agit
de la santé de la jeunesse, de la santé de la population en
général, plutôt que de vanter les
mérites du ministre des Affaires municipales dans le «
Financial Post ».
M. LAPORTE: « Good ».
UNE VOIX: Adopté.
M. LAPORTE: C'est beau!
UNE VOIX: Plus tard.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 12.
M. LESAGE: Il va falloir qu'il s'essaye à nouveau sur une autre
affaire!
M. LE PRESIDENT: « Assistance publique y compris subventions
».
UNE VOIX: Adopté.
M. RAYMOND: A l'item numéro 1: « Hospitalisation ».
C'est donné en vertu de quoi, cette assistance publique?
M. COUTURIER: C'est pour le traitement des tuberculeux.
M. RAYMOND: En dehors des sanatoriums.
M. COUTURIER: Il y a des institutions qui appartiennent encore au
ministère de la Santé mais qui sont sur la limite. Est-ce que ce
sont des malades chroniques, est-ce que ce sont des malades qui exigent des
soins de garde? Alors ces gens-là qui sont sur la limite, qui ne sont
pas encore classés, ils sont classés sous l'assistance
publique.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre pourrait les
énumérer?
M. COUTURIER: Aide à la femme, Montréal; Foyer Rousselot,
Montréal; Hôpital St-Jean, St Jean; Hôpital du
Sacré-Coeur, Sherbrooke; l'Hô- tel-Dieu du
Sacré-Coeur-de-Jésus, Québec; Hôtel-Dieu d'Amos;
hôpital St-Eusèbe de Joliette; hôpital
St-Joseph-du-Précieux-Sang à Rivière du Loup;
hôpital général, Sorel; hôpital du
Sacré-Coeur, Plessisville; hôpital St-Jean-Eudes, Havre
St-Pierre... Vous voyez des hôpitaux là-dedans qui ont des malades
souffrants de maladies aiguës mais qui par contre ont des sections pour
ces malades. Hôpital St-Joseph de Beauceville-Est; hôpital de
Notre-Dame-de-Lourdes; hôpital de la Providence, Magog; hô- pital
Chinois a Montréal; hôpital de Notre-Dame-de-la-Garde,
Cap-aux-Meules; hôpital général de Québec;
Hôtel-Dieu de St-Hyacinthe; Hospice St-Joseph, St-Joseph de
Trois-Rivières; hôpital Ste-Catherine-Labouré, Coaticook;
St-Cnarles-Borromée, Montréal, l'hôpital des convalescents,
St-Vital; Montreal Protestant Hospital; Maimonides Hospital and Home for Aged;
Retraite St-Benoît; Sanatorium Ross, Gaspé.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre a dit tantôt qu'il
s'agissait de tuberculose.
M. COUTURIER: Non, non.
M. JOHNSON: Dans quelques cas?Non?
M. COUTURIER: Non, non, il ne s'agit pas de tuberculeux contagieux, mais
près de la limite, n'exigeant que les soins de garde qui sont encore
sous l'égide du ministère de la Santé. Prenez, par
exemple, l'hôpital Havre St-Pierre, une section est véritablement
l'hôpital pour malades aigus, et il y a une autre section qui ne sont que
des malades ayant besoin de garde, les vieux, 80, 85, 90, qui devraient
être au Bien-Etre social; mais là, il faudrait deux
administrations, l'administration du Bien-Etre social et l'administration du
ministère de la Santé, on les laisse sous la juridiction du
ministère de la. Santé.
M. JOHNSON: Est-ce que l'explication que donne le ministre justifie le
plein montant de $4,415,000 qu'on a voté l'année
dernière.
M. COUTURIER: Ah oui,... l'année passée, oui, c'est vrai
là-dessus, c'est l'assistance publique, on paye pour les maisons
Domrémy...
M. JOHNSON: Cela, c'est une partie.
M. COUTURIER: Oui, on paye une partie là-dessus.
M. JOHNSON: Est-il exact qu'il arrive au ministre de payer certains
frais médicaux sous cet item-là?
M. COUTURIER: Frais médicaux, non. Sur cet item-là, il n'y
a pas de frais médicaux. C'est à l'item, sous-item 2, au
sous-item 2 là, c'est marqué soins médicaux. Mes officiers
me disent que c'est une entente avec des municipalités, puis la ville de
Québec, Chateau-Richer, Beau-port, certains hôpitaux; les
municipalités payent la moitié des frais médicaux et le
gouverne-
ment paie des soins, des médecins pour donner des soins à
ces patients-là, pour l'autre moitié.
M. JOHNSON: Oui. En vertu de quelle autorité ces paiements
sont-ils faits?
M. COUTURIER: C'est une entente qui a été passée il
y a 20, 25 ans, avec ces municipalités-là, c'est resté
comme ça. C'est marqué soins médicaux, mais en somme, ce
ne sont pas des soins médicaux, ce sont des médicaments
plutôt qu'on paye.
M. JOHNSON: Est-ce que la Loi d'assistance publique a été
abolie?
M. COUTURIER: Non.
M. JOHNSON: Or, ce qui en reste, c'est-à-dire la loi
elle-même, comment est-elle appliquée aujourd'hui? Quand
l'applique-t-on?
M. COUTURIER: L'hospitalisation des patients dont on a parlé tout
âl'heure,et les soins et les médicaments, et l'achat des appareils
orthopédiques par exemple comme les membres, membres inférieurs,
membres supérieurs, membres artificiels, là on donne des
subsides, des subventions pour aider à payer ces appareils-là.
Ensuite, des médicaments pour les dispensaires.
M. JOHNSON: Est-ce sous cet item que le ministre a payé
l'année dernière, et se propose de payer cette année,
comme il l'a fait dans le passé, il l'a admis dans cette Chambre,
des remèdes pour certains patients qui ne sont pas hospitalisés.
Le ministre s'en souviendra, il avait admis dans cette Chambre qu'il arrive que
son ministère défraie le coût de certains
médicaments pour des patients non hospitalisés.
M. COUTURIER: II arrive qu'on paye à même cet
item-là.
M. COUTURIER: On paie à même cet item-là.
M. JOHNSON: Alors, comment peut-on s'y prendre lorsqu'on a un
électeur qui nous demande que le gouvernement lui aide à payer
ses médicaments?
M. COUTURIER: Non, ça c'est un patient qui sort de
l'hôpital ou qui est en clinique externe dans un hôpital sous
contrat avec le gouvernement; il va dans la clinique externe. Il arrive qu'on
paie des médicaments pour certains nécessiteux.
M. JOHNSON: Et quand on parle d'hôpital sous contrat, on parle de
tous les hôpitaux qui bénéficient de
l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: Le sous-ministre me dit que c'est en vertu d'une entente
qui a existé depuis une vingtaine d'années entre certains
hôpitaux de Québec et le gouvernement, avec la municipalité
puis le gouvernement, pour payer les médicaments dans ces
dispensaires-là.
M. JOHNSON: M. le Président, sauf tout le respect que je dois au
ministre et à ses informateurs, le ministre de la Santé a admis
dans cette Chambre que certains patients Jouissaient de ce
bénéfice de subventions du gouvernement ou pouvaient recevoir des
remèdes gratuitement à cause de la nature même de leur
maladie et de leur état financier.
M. COUTURIER: La tuberculose puis la syphilis, oui.
M. JOHNSON: Non, il n'est question ni de tuberculose ni de syphilis. Le
ministre s'en souviendra peut-être, il avait admis que certains patients
de l'hôpital (je pense que c'est St-Sacrement le cas que nous avions
apporté il y a deux ans) avaient ce bénéfice de
remèdes gratuits. Et j'avais demandé au ministre comment on s'y
prenait. Alors il fallait faire une demande au ministre. Je n'ai jamais compris
comment on jugeait ces cas: s'il fallait une lettre du député,
s'il fallait une lettre du médecin...
M. COUTURIER: Je ne crois pas avoir dit qu'il fallait faire une demande
au ministre pour donner des médicaments aux patients, je ne crois pas.
C'est l'hôpital qui, à la fin du mois, envoie le compte, puis on
paie 50%, et la municipalité 50%, comme par exemple au dispensaire de
l'hôpital St-Sacrement, de l'En-fant-Jésus. Ce sont des patients
qui se présentent là; des nécessiteux. Il y a une entente
entre les municipalités et puis le gouvernement de payer
moitié-moitié. Ce sont les nécessiteux qui se
présentent dans les dispensaires et l'hôpital leur donne des
médicaments: la municipalité en paie la moitié et le
gouvernement en paie la moitié. Et je ne crois pas avoir dit qu'il
fallait demander au ministre pour avoir des médicaments.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre est certainement au
courant de la situation qui prévaut actuellement.
L'assurance-hospitalisation rend certainement d'immenses
services, mais il reste que les frais médicaux et le coût
des remèdes sont, pour une très grande partie de notre
population, un fardeau trop lourd.
Je ne sais pas où en est rendue l'étude d'un
système quelconque de paiement des frais médicaux, d'un
système d'assurance-santé, mais j'espère que le ministre
va trouver une solution au moins pour les gens qui ont des revenus modestes et
la preuve des revenus modestes est bien vite établie quand on consulte
la liste, par exemple, des bénéficiaires d'allocations sociales
à quelque titre que ce soit.
Les bénéficiaires d'allocations sociales, en effet, sont
des gens qui reçoivent des chèques du gouvernement après
que la. preuve de leurs besoins ' a été établie selon la
loi. Alors, il n'y aurait aucun embêtement, aucune occasion
d'humiliation, si l'on voulait tout de suite prendre l'initiative de payer les
frais médicaux et le coût des remèdes pour, au moins, les
gens qui sont actuellement bénéficiaires d'allocations
sociales.
Je ne sais pas où le ministre en est rendu dans cette
étude qu'il nous avait promise, mais j'espère qu'il se hâte
d'en arriver à une conclusion et qu'il organise un peu plus efficacement
son ministère, qu'il ménage, en instaurant plus
d'efficacité dans l'administration, et qu'il utilise cet argent pour
venir en aide à ceux qui clairement ont besoin de cette aide,
c'est-à-dire les bénéficiaires d'allocations sociales.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 3: « Subventions. »
M. RAYMOND: Subventions, c'est la même chose, mais subventions
données à certains organismes. Subventions à l'assistance
publique, ce seront des subventions données à certains
organismes; quels sont ces organismes? Est-ce qu'on pourrait connaître
quelques-uns de ces organismes-là?
M. COUTURIER: Ce sont des associations qui demandent de l'aide. Vous
avez ça à la page 487: Association du diabète, la
Clinique-hôpital de Senneterre Enr., la Corporation épiscopale de
la Baie James; Crèche St-François-d'Assise, etc.
M. JOHNSON: Quelle est la politique du gouvernement relativement aux
diabétiques qui ont demandé de l'aide du gouvernement à
cause du coût pratiquement prohibitif de leurs remèdes?
M. COUTURIER: Nous n'avons pas de politique pour leur donner des
médicaments parce que nous sommes à étudier combien
ça coûterait dans la province pour donner les médicaments
aux diabétiques. C'est excessivement difficile et l'Association des
diabétiques de la province de Québec, dont le président
est le docteur Gratton, de Montréal, qui s'occupe de ça; ils sont
à faire un relevé dans la province pour savoir combien ça
coûte; après quoi nous essayerons d'aider les
diabétiques.
M. JOHNSON: Alors, le ministre n'en est pas encore arrivé
à établir une politique. Est-ce que le ministre étudie ou
fait étudier un programme concernant le coût des
médicaments? Est-il nécessaire de lui rappeler que ce qui devient
prohibitif actuellement, ce n'est plus évidemment l'hospitalisation, car
c'est en très grande partie réglé, mais c'est surtout le
coût des remèdes, beaucoup plus lourd que le coût des
honoraires aux médecins.
J'entends beaucoup de critiques contre les médecins, qui sont
basées sur un postulat faux. Ce n'est pas le médecin qui
coûte cher lorsqu'on a une grippe de trois ou quatre jours, ce n'est pas
le médecin qui nous coûte cher lorsqu'un enfant a besoin d'un
examen ou d'une visite du médecin, mais ce sont ces fichus
remèdes qu'on nous vend en grosse quantité, on en utilise
à peu près un dixième et puis ça emplit nos
pharmacies; on est obligé d'en acheter une autre de temps en temps pour
régler le problème de la femme. N'importe qui de nous peut aller
chez soi ouvrir les pharmacies et les petites armoires à remèdes
et voir là, s'il en faisait l'inventaire au prix que la bouteille
originale lui a coûté, une petite fortune.
Il y a quelque chose qui ne marche pas dans tout ça. Je ne sais
pas si le ministre étudie ce problème, mais je crois qu'il est
très urgent que le problème des médicaments soit
étudié, qu'on en arrive à une politique qui ne soit pas
nécessairement étatique mais qu'on en arrive à une
politique où l'homme, le contribuable à revenu modeste, puisse,
sans obérer son budget d'une façon tragique, obtenir et payer les
remèdes dont il a besoin.
Je me demande comment font les gens qui ne gagnent que $50, $60, $75 par
semaine lorsqu'ils sont obligés de payer les comptes de pharmacie. Je ne
sais pas si les pharmaciens ont un prix spécial pour ceux qui sont
censés avoir les plus gros revenus, mais c'est une tragédie pour
ceux qui ont un revenu modeste s'ils doivent payer les mêmes
comptes de pharmacie que nous avons à payer.
Je ne sais pas si le ministre est conscient de ce problème, je ne
sais pas s'il s'en occupe. Nous aurons certainement l'occasion d'en reparler
aux pharmaciens jeudi, mais en attendant, j'aimerais savoir si son
ministère s'occupe réellement de ce problème et s'il
espère y trouver une solution.
M. COUTURIER: La question des médicaments est
étudiée par le comité qui s'occupe de la question de
l'assurance-santé, ça marche de pair...
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Mais où est-ce qu'on en est?
M. COUTURIER: On est à étudier et puis quand...
M. JOHNSON: Quand est-ce qu'on va aboutir?
M. COUTURIER: Bien, il y a des abcès qui prennent du temps
à aboutir, ça soulage d'autant plus quand ils prennent du temps
à aboutir.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il n'y aurait pas un ministre, un médecin
qui pourrait aider l'abcès à aboutir un peu plus rite?
M. COUTURIER: Cela dépend, ça coûterait
peut-être plus cher, je ne le sais pas. En tous cas, la question
s'étudie au ministère de la Santé de concert avec le
Collège des médecins.
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Je prends la parole du ministre, mais mon Dieu que son ton
n'est pas convainquant. On n'a pas l'impression que réellement c'est un
des problèmes qu'il a saisi et qu'il veut régler.
M. COUTURIER: Ce n'est pas à faire des gestes et à faire
des discours que les affaires marchent.
M. JOHNSON: Non, non.
M. COUTURIER: Dans la vie, on ne passe pas son temps à faire des
discours.
M. JOHNSON: Non, ça fait deux ans, trois ans que le ministre nous
donne les mêmes réponses, ça fait deux ans, trois ans que
le ministre nous endort avec des réponses passepartout et on ne voit pas
encore de résultats. Certains de ses collègues dans le Cabinet
lui disent: « Frère Couturier, ne vois-tu rien venir dans ce
domaine-là? »
M. COUTURIER: On a dit çapendant 16 ans.
M. LAPORTE: Vous ne l'avez pas vu venir l'assurance-hospitalisation par
exemple.
M. COUTURIER: On n'a rien vu venir pendant 16 ans.
M. JOHNSON: M. le Président, voici un député, le
député de Rivière-du-Loup qui a été dans
l'Opposition pendant 4 ans ou 8 ans?
M. COUTURIER: Quatre ans.
M. JOHNSON: Quatre ans, ça nous a paru long, M. le
Président. Mais lui, chaque fois qu'il se levait dans cette Chambre, on
était convaincu qu'il avait la solution à tous ces
problèmes-là dont nous avons seulement ébauché ce
soir les traits principaux. Quand il vous parlait d'assurance-hospitalisation,
c'était réglé. L'assurance...
M. COUTURIER: On l'a réglée aussi.
M. JOHNSON: ... santé...
M. COUTURIER: On l'a réglée!
M. JOHNSON: Bien mal réglée. L'assurance santé, M.
le Président, ça c'était facile. Le coût des
remèdes, ça c'était réglé. Et voilà
qu'il est ministre depuis bientôt 4 ans du ministère de la
Santé et il n'a rien à montrer.
M. LAPORTE: L'assurance-hospitalisation!
M. JOHNSON: Rien, rien, rien à montrer. Ni dans la tuberculose,
ni dans le coût des remèdes, ni dans l'assurance-santé, ni
dans le paiement des frais pour l'anesthésie. Il n'a rien d'autre
à montrer que l'assurance-hospi:alisation boîteuse, M. le
Président, et ce n'est pas à lui que c'est dû, c'est
dû au premier ministre qui a voté ça à Ottawa et qui
l'a appliquée hors la connaissance du ministre actuel de la
Santé...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. Nous sommes...
M. JOHNSON: C'est la première année que le ministre de la
Santé actuel est autorisé à parler publiquement de
l'assurance-santé, c'é-
tait toujours le premier ministre qui s'en occupait. M. le
Président, le ministre, député de Rivière-du-Loup
n'a rien à montrer, il est temps qu'il s'en aille au Conseil
législatif.
M. COUTURIER: M. le Président, nous n'avons rien à
montrer? En 1950, la mortalité par la tuberculose était de 39.7%.
En 1962, elle est de 6.47%. On n'a rien à montrer? Qu'est-ce que le
député de Bagot dit de l'assurance-hospitalisation? Qu'est-ce
qu'il dit de l'amélioration qu'il y a eue en psychiatrie? Et je vais
dire au député de Bagot que lorsque j'étais dans
l'Opposition, j'ai parlé de l'assurance-hospitalisation, je n'ai jamais
parlé d'assurance-santé, j'ai parlé
d'assurance-hospitalisation et puis lorsque l'on est arrivé au pouvoir
j'ai tenu parole et nous avons mis l'assurance-hospitalisation à la
portée de tous. Quant à l'assurance-santé, nous voulons
l'établir dans la province de Québec, mais en temps et lieu. Et
puis la question des médicaments, ça marche de pair avec
l'assurance-santé.
M. JOHNSON: Oui, le ministre voudrait bien se parer des plumes qui ne
lui appartiennent pas en parlant de la tuberculose. Il pourrait nous dire
combien de sanatoriums il a bâtis depuis qu'il est ministre de la
Santé. Quant au point de vue psychiatrique, M. le Président, les
résultats restent à voir. A date, on a vu des projets
d'enquêtes et des enquêtes, mais je ne pense pas, M. le
Président, qu'on ait rien à montrer de ce
côté-là, on n'a même pas encore le rapport...
M. COUTURIER: Si le député de Bagot avait
été ici au début, il aurait vu qu'on a montrés nos
résultats.
M. LE PRESIDENT: Article 12: « Assistance publique »,
subdivision 3, subventions,
M. JOHNSON: M. le Président, ce n'est pas tellement clair, je
lirai avec beaucoup d'intérêt d'ailleurs dans le Journal des
débats ce que le ministre a pu dire d'intéressant dans ce
domaine. Mais le ministre n'a rien à montrer qui sont réellement
épatant pour la population. Le ministre parle d'assurance-santé,
il y a quatre ans qu'il est ministre...
M. LE PRESIDENT: A 1'ordre,
M. JOHNSON: ... non, non. mais quatreans, je reviens, M. le
Président, à subventions pour les remèdes et les soins.
Où est-ce que vous vouiez que je parle de ça si ce n'est pas
là; « Soins médicaux, médicaments et contributions
à l'achat d'appareils orthopédiques ». Le ministre
étudie depuis quatre ans, j'ai entendu le jeu de mots du
député de Chambly qui disait que la Commission
d'assurance-hospitalisation établie par nous voulait faire un cours
classique, est-ce qu'on avait un bail de huit ans?
M. LAPORTE: Un cours classique.
M. JOHNSON: Je pense que si on avait laissé étudier la
commission pendant trois mois, on aurait évite la dépense de
dizaines de millions de dollars qu'on aurait pu consacrer à aider au
moins les gens, les récipiendaires d'allocations sociales quand il
s'agit de payer leurs frais médicaux. Mais le ministre, il y a quatre
ans déjà, il est rendu en versification et il n'a pas l'air du
tout d'un élève brillant qui pourra réussir son examen
d'immatriculation junior et je suggère au premier ministre de le nommer
au Conseil législatif. Je pense qu'il aimerait ça le
député de Rivière-du-Loup.
M. COUTURIER: Cela ne m'impressionne pas.
M. JOHNSON: Non?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Subdivision 4: « Transport des
malades, $2,000 ».
M. JOHNSON: Le transport des malades, est-ce qu'on aura moins de malades
que l'année dernière ou bien si on n'a pas tout
dépensé l'année dernière?
M. COUTURIER: Ce sont juste les cas d'assistance publique, le transport
des cas d'assistance publique.
M. JOHNSON: Cette contribution du gouvernement du Canada à quel
sous item s'applique t-elle, $1,500,000?
M. COUTURIER: A l'hospitalisation.
M. JOHNSON: En vertu de quelle entente?
M. COUTURIER: La loi de l'assistance publique.
M. JOHNSON: La loi de...? M. COUTURIER: Le chômage. M. JOHNSON:
Pardon?
M. COUTURIER: En vertu de la loi de l'as-sistance-chômage.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 13.
M. JOHNSON: Comment ça fonctionne ça? Est-ce que dans
l'entente sur l'assistance-chômage il y a des paragraphes qui concernent
une contribution fédérale?
M. COUTURIER: Le fédéral donne au Bien-Etre social pour
les soins de garde, et comme nous avons des soins de garde on a notre part. Le
Bien-Etre nous le remet à nous autres.
M. JOHNSON: Mon Dieu, que c'est clair cette affaire-là!
M. COUTURIER: Bien oui, le fédéral donne au Bien-Etre, le
Bien-Etre nous paie à nous au ministère de la Santé les
soins de garde que nous avons dans les institutions mentionnées.
M. JOHNSON: Mais qu'est-ce que le fédéral donne au
Bien-Etre? Sur quelle base le donne-t-i1?
M. COUTURIER: Je ne sais pas sur quelle base parce que c'est
donné au Bien-Etre et puis nous autres on le charge au Bien-Etre. On ne
sait pas sur quelle base.
M, JOHNSON: Est-ce que l'assurance-chômage comprend le paiement de
soins médicaux?
M. COUTURIER: C'est parce que ce budget-là on ne le voit pas
parce qu'il est administré par le Bien-Etre. On ne sait-pas, nous
autres, combien le Bien-Etre reçoit. 50%.
M. JOHNSON: 50% de quoi?
M. COUTURIER: Du coût d'hospitalisation qui est payé par le
fédéral et par le provincial.
M. JOHNSON: Or, quand un assisté qui reçoit
l'assistance-chômage partie fédérale, partie provinciale
est hospitalisé, le gouvernement fédéral, si je comprends
biem rembourse la moitié du « per diem ».
M. LAFRANCE: S'il s'agit des soins de garde c'est 50% du « per
diem. ». Il ne s'agit pas de soins médicaux.
M. JOHNSON: Qu'est-ce que sont les soins de garde?
M. LAFRANCE: Les soins de garde c'est une personne qui est dans une
institution, qui est hébergée dans une institution.
M. COUTURIER: Qui ne nécessite pas de soins médicaux. Du
moment qu'une personne est hospitalisée dans une institution et que ce
malade ne nécessite pas de soins médicaux journaliers, il est
considéré comme un soin de garde.
M. JOHNSON: Cela c'est le cas des personnes de 65 à 70 ans.
M. LAFRANCE: Des personnes âgées, n'importe quel
âge.
M. COUTURIER: Des personnes âgées, qu'elles aient
l'âge qu'elles voudront ces personnes-là même de 95, de 98
et 100 ans.
M. LESAGE: Même à 21 ans.
M. JOHNSON: II ne doit y en avoir tellement de ceux-là.
UNE VOIX: Adopté.
M. COUTURIER: Il y a même des personnes de 40 ans qui
reçoivent des soins de garde. Voici par exemple un homme qui a
paralysé et puis qui est invalide; il est hémiplégique ou
encore souffre de la maladie de Parkinson; il a 40 ans. Il n'a pas besoin de
soins. Du moment qu'il est vu par le médecin une fois par mois. Il est
un cas de garde. S'il a besoin de soins médicaux, qu'il ait l'âge
qu'il voudra, il est considéré comme un cas chronique. Alors
là il est payé en vertu de l'assurance-hospitalisation.
M. JOHNSON: Le ministre me corrigera ou le ministre du Bien-Etre pourra
intervenir: quelqu'un qui ne peut pas travailler, qui n'est pas employable, qui
est qualifié pour recevoir l'assistance-chômage, serait à
un moment donné, dans cette hypothèse, hospitalisé, disons
à l'Hôtel-Dieu de St-Hyacinthe. Et là, l'Hôtel-Dieu
de St-Hyacinthe recevant du ministère de la Santé un per
diem...
M. COUTURIER: Qu'on va chercher au Bien-Etre.
M. JOHNSON: ... on ira le chercher au Bien-Etre ce per diem. On se fera
rembourser. Ce per diem se trouve donc déduit de l'assistance que
reçoit le contribuable en question?
M. COUTURIER: Oui, c'est ça. Et puis ça
dépend des classes. Il ya des classes où l'on pale $6,
d'autres $4, d'autres $3 et puis d'autres $2.20.
M. JOHNSON: Mais qu'est-ce que ferait le gouvernement s'il n'avait pas
l'Opposition pour lui expliquer ces lois?
M. COUTURIER: Nous les connaissons bien nos lois.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 13: « Subventions pour
construction. d'hôpitaux et autres fins ».
M. RAYMOND: A l'item No 1, « Subventions aux institutions non
reconnues d'assistance publique », quelles sont ces institutions?
M. COUTURIER: Les associations, par exemple, qui ne sont pas reconnues
d'assistance publique, comme l'Association des dentistes, l'Association des
médecins de langue française, les Congrès internationaux
de psychiatrie et ainsi de suite, de biochimie.
M. RAYMOND: L'Association des médecins de langue
française?
M. COUTURIER: L'Association des médecins de langue
française, la Canadian Medical Association et puis toutes ces
affaires-là. Ils ont des subventions spéciales de $3,000,$2,000,
$5,000. C'est pris à même cet item-là.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 2: « Subventions pour projets
conjoints ».
M. LOUBIER: Non, non, est-ce que le ministre de la Santé pourrait
nous donner, pour l'année qui s'en vient, la liste des hôpitaux
qu'il a l'intention de subventionner, de construire ou d'agrandir dans la
province?
M. LE PRESIDENT: C'est 18, ça.
M. LOUBIER: C'est plus loin, 18;trèsbienî
M. LE PRESIDENT: Cela c'est une subvention spéciale. C'est
peut-être à...
M. JOHNSON: Bien voici, les subventions pour construction
d'hôpitaux...
M. LE PRESIDENT: ... la subdivision 4; probablement à 13-4.
M. JOHNSON: M. le Président, pour éviter des
répétitions, il semble y avoir deux item sur lesquels on puisse
parler de subventions aux hôpitaux; subventions pour projets conjoints,
subventions spéciales, et ensuite à 18: « Achat,
construction et transformation d'hôpitaux et de dispensaires, y compris
ameublement et équipement »...
M. LE PRESIDENT: Probablement à 13-4; $17,000,000, ça doit
être ça.
M. COUTURIER: 13-4, ça c'est les subventions pour la construction
d'hôpitaux.
M. LE PRESIDENT: Bon, très bien.
M. COUTURIER: A part ça, on paie les dettes des hôpitaux et
les subventions à long terme et puis...
M. JOHNSON: Où est-ce qu'on peut parler des hôpitaux qu'on
a commencé à construire et dont on a abandonné la
poursuite...?
M. LE PRESIDENT: A 18.
M. JOHNSON: Où est-ce qu'on peut parler d'un hôpital qu'on
devait agrandir et améliorer, comme l'Hôpital de Thetford, et
qu'on néglige?
M. COUTURIER: Cela dépend, si ce sont des hôpitaux,
propriété du gouvernement, cela va à 18; si ce sont des
hôpitaux qui sont la propriété de corporations, bien
ça va à 13-4.
M. JOHNSON: Bon, bien alors à 13-4.
M. LE PRESIDENT: 13-2: « Subventions pour projets conjoints
».
M. JOHNSON: De quoi s'agit-il, là?
M. JOHNSON: Subventions pour projets conjoints. Qu'entend-on par
l'expression « projets conjoints » ?
M. COUTURIER: Projets conjoints? Ce sont des hôpitaux
subventionnés en vertu des ententes
fédérales-provinciales, des projets conjoints pour la lutte
anticancéreuse, subventions pour la réadaptation médicale,
subventions pour la lutte antituberculeuse et subventions pour la santé
publique. Ce sont les subventions que nous donnons conjointement avec le
gouvernement fédéral, les projets conjoints.
M. JOHNSON: Le ministre pourrait-il nous donner la liste des subventions
qu'il paiera à même ce montant de $1.600,000?
M. COUTURIER: Cancer, $890,000. La lutte au cancer, il y en a dans
différents hôpitaux. Pour le cancer par exemple, subventions pour
la lutte anticancéreuse, il y a l'Institut du cancer de Montréal
qui en reçoit, l'Institut du radium, National Cancer Institute of
Canada, l'Hôtel-Dieu de Montréal, le Royal Victoria, le Montreal
General, l'hôpital St-Hyacinthe, l'hôpital St-Luc le St. Mary's, le
Queen Elisabeth, l'Institut St-François-d'Assise, Ste-Jeanne d'Arc de
Montréal, St-Vallier de Chicoutimi, St-Joseph de Trois-Rivières.
Ce sont des hôpitaux qui ont des cliniques anticancéreuses et qui
reçoivent des subventions en vertu de l'entente
fédérale-provinciale pour le montant de $1,079,613.60.
M. JOHNSON: Le ministre pourrait-il nous dire s'il subventionne les
traitements à domicile, traitements extrêmement coûteux, que
doivent recevoir certains types de cancéreux?
M. COUTURIER: Ste-Jeanne d'Arc et le Herbert Reddy Memorial à
Montréal ont une entente fédérale-provinciale et on traite
les patients à domicile pour ces deux hôpitaux. Ce sont des
projets-pilotes.
M. JOHNSON: M. le Président, je suis très heureux pour les
patients de l'hôpital, les clients de l'hôpital Herbert Reddy
et...
M. COUTURIER: Et Ste-Jeanne-d'Arc.
M. JOHNSON: ... Ste-Jeanne-d'Arc. Mais, est-ce que le ministre ne
pourrait pas, le plus tôt possible, venir en aide aux cancéreux de
nos régions rurales et même de la ville de Québec et de la
région...
M. COUTURIER: C'est ça qu'on veut faire dans la ville de
Québec.
M. JOHNSON: ... qui ont à faire des déboursés
considérables pour des traitements et pour des pansements surtout, et
pour des médicaments, et nous connaissons, chacun de nous, des cas
tragiques. Moi, j'ai vu, chez nous, un cultivateur manger sa terre, il ya
quelques années, dépenser $10,000, $12,000 pour les traitements
à son épouse atteinte de cancer. Son épouse est morte. Il
a vendu sa terre qui était hypothéquée au dernier
échelon. Il a tout perdu.
Ce sont des situations qui sont tragiques. Il me semble que le
gouvernement qui a $1,566,000,000 à dépenser cette année,
qui n'est pas scrupuleux lorsqu'il s'agit de payer des dizaines et des
centaines de milliers de dollars pour certaines autres fins beaucoup moins re-
commandables, il me semble que le gouvernement devrait trouver de l'argent pour
régler ces cas aigus, ces cas pénibles et quand je parle de cas
aigus et pénibles, je songe à des cas où les personnes en
cause ne peuvent pas normalement être classées comme des
misérables nécessairement, comme des gens qui n'ont pas les
moyens. Je connais, je vous le répète, des cas où l'on
s'est ruiné pour payer ces traitements et ces pansements
extrêmement dispendieux pour le cancer.
Il me semble que c'est la première chose à régler;
avant toutes les grandes « patentes » du gouvernement, il faudrait
d'abord régler ces cas extrêmes.
M. LESAGE: La Patente, c'est autre chose. M. JOHNSON: M. le
Président, pardon? M. LESAGE: La Patente, c'est autre chose.
M. JOHNSON: Bien voici, le gouvernement en a plusieurs « patentes
». Des « patentes » dispendieuses, M. le
Président...
M. BERNATCHEZ: Thomas-tout-le-monde.
M. JOHNSON: ... Thomas-tout-le-monde, la publicité sur
l'assurance-hospitalisation. $500,000 pour Thomas-tout-le-monde, si ça
avait été placé pour venir en aide à ceux qui
doivent faire ces déboursés considérables dans le cas de
traitements et de pansements pour le cancer, Je pense que le gouvernement y
aurait gagné, en tout cas, il aurait eu certainement les
félicitations de l'Opposition, si ça peut l'inciter à
mieux faire. Mais je crois qu'il s'agit d'une catégorie où le
gouvernement devrait intervenir le plus tôt possible et je demande au
ministre de se dépêcher d'analyser les résultats des
expériences-pilotes à Herbert Ready où à
l'hôpital Ready Memorial et à l'hôpital Jeanne-d'Arc, afin
que dans toute la province, on puisse bénéficier de cette
assistance.
M. COUTURIER: Bien évidemment, nous avons pris, pour
étudier ce problème-là, deux hôpitaux et nous sommes
à vouloir installer ça dans la ville de Québec ici, depuis
cet hiver, et ensuite de ça, nous payons pour les traitements à
domicile, les pancements;nous donnons des octrois aux infirmières
visiteuses de la ville de Québec et de la ville de Montréal et
nous payons ensuite des octrois spéciaux au V.O.N. à
Montréal qui font, à Montréal puis à Sherbrooke et
à Hull et qui vont à domicile faire des traitements, des
pansements pour les malades
qui sont sortis des hôpitaux. Je crois que, dans le domaine du
cancer, nous faisons notre possible pour rendre le plus de services à la
population.
M. LE PRESIDENT: 3: « Subventions pour recherches ».
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre est convaincu que son
ministère et le gouvernement en général fait assez pour la
recherche? On lit partout des critiques, qui semblent bien fondées,
établissant que dans le Québec, il n'y a pas assez d'argent
consacré à la recherche. On a lu avec un serrement de coeur les
déclarations fracassantes du fameux docteur Hans Sélye, du
docteur Jacques Genest et d'autres chercheurs qui prétendent, et on a lu
des éditoriaux de M. Laurendeau, dans le grand journal « Le Devoir
» d'autant plus grand qu'il est maintenant vidé de ses
indépendants, M. le Président, les...
M. LAPORTE: Je ne me choque jamais après 9 heures!
M. JOHNSON: ...établissant que, dans la province, nous sommes des
coloniaux au point de vue recherche, nous dépendons beaucoup des
institutions américaines, du Rockfeller Institute, du Carnegie Institute
et d'autres organismes semblables. Je me suis laissé dire
récemment que les projets qui étaient financés par le
gouvernement américain, par l'aide sous la forme d'une institution dont
j'oublie le sigle pour le moment et qui devait être abandonnée
dans la province de Québec parce que les Américains avaient
décidé de couper certaines de leurs subventions. En somme,
unanimement, dans les journaux, chez les chercheurs, auprès des
autorités dans ce domaine, on proclame que le gouvernement, tant
fédéral que provincial, ne consacre pas assez d'argent à
la recherche, particulièrement à la recherche médicale. Je
demande au ministre s'il est satisfait du montant qu'il nous demande de lui
voter?
M. COUTURIER: M. le Président, quant à la question de la
recherche, je dois dire au député de Bagot que, en effet, les
Américains ont décidé de retrancher une partie des
subsides qu'ils accordaient à la province de Québec et au Canada
pour la recherche. Il y a d'abord les projets de recherches en vertu de
l'entente fédérale-provinciale qui représente le montant
de plusieurs milliers de dollars et, parce que nous sommes conscients que la
recherche est nécessaire sur le plan médical, nous avons
donné des subventions pour la construction d'un centre de recherches en
psychiatrie à l'université McGill, centre de psychiatrie qui a
coûté $1,800,000 je crois.
L'aménagement qui a coûté un autre million, ensuite
de ça il a été accepté en principe que nous
doterions l'Hôtel-Dieu de Montréal, le Docteur Genest de
l'Institut de recherche qui coûtera une couple de millions pour la
recherche médicale, ensuite de ça nous donnons en moyenne
$5,000,000 par année à l'Institut de microbiologie de
Montréal pour la recherche. Alors, c'est donc dire que le gouvernement
actuel, le ministère de la Santé ne néglige rien pour la
recherche médicale, au contraire c'est depuis que nous sommes au pouvoir
que la recherche médicale est le plus accentuée.
M. LE PRESIDENT: 4, « subventions spéciales »,
M. JOHNSON: Mais est-ce qu'on va faire un peu plus que... Pardon?
M. COUTURIER: J'ai dit, j'ai fait un lapsus tout à l'heure, j'ai
dit $5,000,000 à l'Institut de microbiologie, pas par année,
c'est pour la construction de l'Institut de microbiologie.
M. JOHNSON: Oui, mais, c'est très bien, il faut évidemment
des locaux, mais le Docteur Selye a déjà ses locaux, lui,
à l'université, ce n'est pas ça qu'il lui manque. Ce sont
des subsides, des fonds pour payer ses chercheurs. Le Docteur Genest a
déjà une installation...
M. COUTURIER: Le Docteur Genest, on lui donne des subsides à tous
les ans pour lui aider à payer ses chercheurs, on lui bâtit un
centre de recherches.
M. JOHNSON: Mais la recherche, ce n'est pas nécessairement des
bâtiments...
M. LESAGE: $2,600,000 que nous allons donner à l'Institut du
Docteur Genest.
M. JOHNSON: Mais est-ce qu'on va aussi fournir des fonds pour que soit
habité cet immeuble-là?
M. COUTURIER: Voici comment ça va marcher l'Institut du Docteur
Genest, ça va coûter $1,600,000 pour la construction et nous lui
donnons ensuite de ça un montant de $800,000 pour une période de
six ans, je crois, pour payer les chercheurs, pour payer l'administration.
M. JOHNSON: Tant mieux, M. le Président,
c'est une bonne nouvelle. Quant à ce qui est de Québec, je
vois que le Docteur Charles-A. Plamondon, professeur à la faculté
de Médecine de l'université Laval, a déclaré au
mois de janvier 1964 que la recherche médicale au Québec
était dans un état périlleux. C'est M. Lauren-deau qui
disait au point de vue de la recherche: « Des coloniaux? ». «
Urgence à régler », dit le journal « Le Soleil
» en parlant de l'avenir de la recherche dans le domaine de la biologie
et de la médecine. « La recherche médicale n'est pas un
luxe », dit M. Lorenzo Paré dans « L'Action » du 30
décembre 1963.
Je me demande si le ministre fait tout ce qui doit être fait
à ce moment-ci et nous avons des talents, M. le Président,
extraordinaires, nous avons des jeunes médecins qui sont brillants, qui
se sont spécialisés dans des sciences, dans des disciplines
où il n'y a pas, ou presque pas de spécialistes au Canada. Nous
avons quelques jeunes pharmacologues, nous avons des biophysiciens ou un
biophysicien, ce sont tous des gens qui auraient besoin pour avancer leur
travail d'avoir quelques subsides pour la recherche.
Le ministre de la Santé a certainement des demandes et je ne veux
pas entrer, dans aucun détail; je lui demande seulement de donner espoir
à tous nos chercheurs et surtout aux jeunes qui montent pour leur
montrer qu'il y a un avenir dans la recherche, et c'est là que nous
connaîtrons des progrès considérables.
M. COUTURIER: M. le Président, quant aux projets de recherche,
j'ai ici une liste de projets au montant de $502,273.95, projets 647-311 et
ainsi de suite pour la recherche sur 1'Influenza, sur la fièvre
rhumatismale, le virulent du staphylocoque, l'application du coeur, poumons
artificiels, sur le diabète, et ainsi de suite, ce sont des projets de
recherche pour lesquels nous payons et qui sont distribués dans les
hôpitaux du Québec et ce sont des biochimistes, des
médecins du Québec, qui profitent de ces plans de
recherche-là.
M. JOHNSON: M. le Président, tant mieux si le ministre a quelques
fonds à disposer. Puis-je lui suggérer qu'il s'empresse
d'établir un conseil de recherche provincial ou un organisme quelconque
qui fera un plan d'ensemble et qui répartira les octrois de façon
à ne pas les gaspiller. Il y a de la duplication dans la province pour
des causes historiques qu'il ne convient pas d'analyser en ce moment-ci. On a
manqué de planification, je l'admets volontiers...
M. COUTURIER: Avant que le député de
Bagot n'aille plus loin, je peux lui dire que ce qu'il conseille
là, de former un conseil de recherche, je peux lui dire que ç'a
été fait au mois de janvier dernier et nous avons établi,
au ministère de la Santé, un conseil de recherche formé de
dix membres, qui, eux, devront étudier les demandes de subsides pour la
recherche.
Ce comité est formé du docteur Genest; du docteur Carlton
Augé; du docteur Fortier, de Québec; du docteur Dufour, de
Québec; du docteur Larose, de l'Université de Montréal; de
M. Archambault, pharmacien de l'Université de Montréal; il y a
dix membres qui forment ce comité et qui conseilleront le ministre de la
Santé sur les projets de recherche à accepter ou à
refuser. Il se faisait, dans les hôpitaux, des recherches et puis souvent
ça n'aboutissait pas à des résultats ou encore les
mêmes recherches pouvaient se faire dans différents
hôpitaux.
Ce conseil-là a été formé dans le but
d'unifier les projets de recherche et puis, à l'heure actuelle, il y a
plusieurs projets qui ont été étudiés et ce
conseil-là qui a été formé a accepté des
projets et a refusé d'autres projets pour des raisons qu'ils ont
mentionnées. Alors ce conseil-là a été formé
au sein du ministère de la Santé pour conseiller le
ministère de la Santé pour les projets de recherche qui doivent
se faire dans les hôpitaux et dans les différents instituts de la
province de Québec.
M. JOHNSON: Oui, le ministre, M. le Président, n'est pas trop
scrupuleux avec la sémantique. Qaund je parle d'un conseil de recherche,
je ne parle pas d'un comité consultatif, d'un comité qui donne au
ministre certaines indications, qui fournit des avis...
M. COUTURIER: Ils vont diriger..., c'est plus qu'un conseil
consultatif.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est déjà une
amélioration, je pense qu'il y a lieu de féliciter le ministre
s'il a un comité pour l'aviser, un comité de recherches,
formé de ses principaux chercheurs, qui coordonnent en somme au lieu
d'unifier, j'aime mieux cette expression coordonner, les
recherches dans la province pour éviter de la duplication et s'assurer
par exemple qu'il y a un échange de renseignements qui fasse progresser
dans les divers foyers de recherches les travaux vers un point
déterminé. Mais ce n'est pas ce que j'entends car un conseil de
recherche. Un conseil de recherche, je le vois, moi, comme un organisme
important, un organisme autonome, un organisme qui n'a pas
évidemment à subir tous les aléas de la politique, qui n'a
pas à frapper à la porte du ministre, un organisme qui aurait un
budget considérable, un budget qui pourrait être augmenté,
non seulement des subventions du gouvernement, mais également des
subventions de l'entreprise privée de certaines donations testamentaires
ou autrement...
M. COUTURIER: C'est justement ça, c'est ce conseil-là qui
va étudier le budget.
M. JOHNSON: Un conseil de recherche, M. le Président, qui
jouerait réellement le rôle d'université de la recherche si
on veut, qui jouerait un rôle considérable dans notre vie
scientifique. Il y a actuellement certains organismes, comme l'ACFAS, où
je crois on trouverait les éléments nécessaires à
la création d'un conseil de recherche spécialisé dans les
recherches médicales, biologiques ou qu'on les appelle comme on
voudra.
M. COUTURIER: Il existe ce conseil-là, M. JOHNSON: Il existe
où?
M. COUTURIER: Il existe. Le conseil qu'on a formé au mois de
janvier, c'est pour unifier la recherche, pour étudier le budget,
puis...
M. JOHNSON: Oui, mais ce n'est pas rien que ça. Un conseil de
recherche, ce n'est pas..., le ministre a appelé ça
lui-même un comité tantôt, ce n'est pas rien qu'un groupe de
médecins qu'on fait venir de temps en temps, puis on dit qu'est-ce que
vous en pensez? Est-ce que j'ai fait une bêtise de donner un tel
octroi?
M. COUTURIER: Non, non, ils ne viennent pas rien qu'une fois de temps en
temps.
M. JOHNSON: Mais, c'est un organisme qui a une vie par lui-même,
un organisme comme le Conseil canadien, le Conseil de recherche canadien a une
vie, autonome, relativement autonome en tous cas.
M. le Président, je pense que le ministre devrait comprendre
qu'il y a une très grande différence entre le comité
d'aviseurs, comité consultatif dont il s'est entouré et je le
félicite de l'avoir fait, et un véritable Conseil de recherche
avec une personnalité, une personne racée, entraînée
dans ce domaine comme secrétaire exécutif qui verrait, sans
aucune pression poli- tique mais avec le seul souci de faire avancer les
différentes disciplines, qui verrait, dis-je, à distribuer non
seulement les octrois qui viennent du gouvernement mais également les
subsides qu'on pourrait obtenir dans des plans conjoints avec d'autres pays et
des subsides qu'on pourrait obtenir par voie testamentaire ou voie de donations
ou sous quelque forme que ce soit.
M. le Président, il me semble que le ministre devrait songer
à cette belle.grande affaire qui donnerait à nos chercheurs des
cadres, un endroit où s'adresser lorsqu'ils ont des projets, qui
servirait en somme à guider nos jeunes surtout dans les disciplines
médicales ou paramédi -cales qui pourrait, dis-je, les guider
vers ces carrières de chercheurs.
Actuellement, ça se fait au petit bonheur à
l'université de Montréal, à l'université de
Québec à l'université de Sherbrooke.
Il y a évidemment des individus qui ont une valeur exceptionnelle
dont quelques-uns ont une renommée internationale. Mais il n'y a rien
d'organique, il n'y a rien de structuré, il n'y a rien de
réellement compréhensif de tout le problème.
Moi je trouve que ça ne règle pas le problème quand
il faut aller voir le ministre chaque fois qu'on a besoin de quelque chose. Il
me semble qu'on devrait avoir dans ce domaine-là un organisme
paragouvernemental, un organisme indépendant, un organisme qui a de la
valeur par ses structures, qui prendrait très vite du prestige au point
de vue international, qui établirait le dialogue avec tous les conseils
de recherche dans tous les pays du. monde, qui en somme ferait avancer chez
nous la recherche qui, selon les témoignages dont je vous ai
donné seulement un aperçu tantôt, souffre d'une
anémie un petit peu inquiétante.
M. COUTURIER: M. le Président, ce que le député de
Bagot vient de dire, c'est justement ce que nous avons au sein du
ministère de la Santé avec la seule différence que moi je
l'ai appelé un comité; lui voudrait que ce soit un conseil. C'est
un conseil de la recherche et il a parlé de Conseil canadien...
M. JOHNSON: Quel est son budget?
M. COUTURIER: Nous avons de ces membres-là qui font partie du
Conseil canadien...
M. JOHNSON: Bien oui.
M. COUTURIER: ... nous avons choisi les meilleurs chercheurs de la
province de Québec quand je parle du Dr Genest...
M. JOHNSON: Oui, mais est-ce que ce conseil a une charte? Est-ce-qu'il a
une incorporation? Est-ce qu'il a un budget?
M. COUTURIER: II a un budget. Il n'est pas seulement fait pour
conseiller le ministre
Il va aussi faire de la recherche pour pouvoir examiner chaque plan et
projet de recherche à sa valeur, pour savoir si le projet de recherche a
de la valeur ils vont l'encourager, ils vont aller chercher aussi des subsides
dans les entreprises privées comme ils le font actuellement. Es ne se
réunissent pas ici au sein du ministère de la Santé. Ils
se réunissent et font leurs études. C'est un conseil qui va non
seulement conseiller le ministre mais qui va conseiller tous les chercheurs de
la province de Québec...
M. JOHNSON: Qui va, oui. Qui est son directeur
général?
M. COUTURIER: C'est le Dr Genest, président
M. JOHNSON: A plein temps évidemment?
M. COUTURIER: C'est un chercheur à plein temps.
M. JOHNSON: Bien oui, un chercheur à plein temps ce n'est pas un
homme qui a le temps d'administrer un conseil de recherche,
M. COUTURIER: Il a ses hommes qui travaillent pour lui, à son
plan de recherche et lui s'occupe et de la recherche et de
l'administration.
M. JOHNSON: Certainement, le Dr Genest est un grand bonhomme au point de
vue de la recherche. Il n'y a pas de discussion là-dessus. Mais
j'aimerais à connaître le statut de ce comité, ses
règlements, son budget, ses cadres.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. JOHNSON: Bien, je n'ai pas de réponse bien convaincante, M. le
Président.
M. COUTURIER: On lui donnera en temps et lieu. Il faut le donner par
écrit.
M. LE PRESIDENT: Subdivision 4: « Subventions spéciales
».
M. COUTURIER: Est-ce que l'article 13 est adopté ?
M. LE PRESIDENT: 13-3.
M. JOHNSON: Sous-item 3 de l'item 13.
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et demande la permission de siéger
de nouveau.
M. HYDE; Quand siégera-t-il? A la prochaine séance? A la
prochaine séance. M. Le-sage propose que les résolutions soient
maintenant lues et agréées. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: Demain, M. le Président, nous continuerons
l'étude des crédits du ministère de la Santé,
après avoir, si j'obtiens le consentement unanime de la Chambre de
passer les crédits provisoires, après que nous aurons
terminé les crédits du ministère de la Santé, nous
étudierons les résolutions relatives au bill 27, c'est la loi
modifiant la Loi de 1'impôt provincial sur le revenu, l'item 27, le bill
est complètement sur résolution.
Ensuite, l'item 29, c'est le bill 36, « Le; modifiait la Loi des
licences ». Encore un bill qui est complètement sur
résolution. Puis l'item 31, les résolutions relatives au bill 37
« Loi modifiant la Loi des droits sur les successions ». Encore un
projet de loi qui est complètement sur résolution. Puis, la
deuxième lecture du bill 31, « Loi modifiant la Loi du
ministère du Revenu » qui est l'item 21.
Si nous avons terminé tout ce travail, nous entreprendrons
l'étude des crédits du ministère des Richesses naturelles
ou de l'Industrie et du Commerce, pardon, ou du procureur
général. Alors Richesses naturelles, probablement mais
possiblement procureur général.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourra parler de
fédéralisme-coopératif?
M. LESAGE: Pardon?
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourra parler de
fédéralisme-coopératif?
M. LESAGE: Non, il vaudra mieux attendre les crédits du
ministère des Affaires fédérales provinciales.
M. JOHNSON: D'accord.
M. LESAGE: Ou encore, je suggérerais au chef de l'Opposition de
lire attentivement le
rapport qui sera fait du discours que je prononcerai à Moncton,
dimanche prochain. Je lui en enverrai une copie.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à deux heures et demie.