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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'onouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics. Affaires du jour.
Hydro-Québec
M. BELLEMARE: M. le Président, le personnel du bureau de
l'Hydro-Québec à Victoria-ville, qui compte 300 employés,
est à la veille de déclencher une grève à la suite
des pourparlers.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. BELLEMARE: Je demande au ministre si des dispositions sont prises
pour éviter que ne se répète ce qui est arrivé
à la « Fashion Craft ».
M. RENE LEVESQUE: Bien, d'abord, je ne crois pas qu'il soit question de
fermer l'Hydre somme il est question de fermer « Fashion Craft
».
M. BELLEMARE: Pardon?
M. RENE LEVESQUE: Je ne crois pas qu'il soit question de fermer l'Hydro,
comme il est question de fermer « Fashion Craft ».
Deuxièmement, si le député voulait me fournir une
explication. Le député de Champlain mentionne Victorlaville, les
employés de bureau?
M. BELLEMARE: Oui.
M. RENE LEVESQUE: En fait, ce dont je suis au courant, c'est qu'il y a
des négociations qui sont extrêmement serrées, ee qui est
normal, entre un local de la C.S.N. qui groupe les employés de bureau de
la compagnie Shawinigan. Cela doit inclure Victoriaville, mais ce n'est pas
uniquement Victoriaville. Et ce sont des négociations qui sont
serrées.
Aux dernières nouvelles, il y avait eu, je crois, 11 ou 12
séances de négociations directes, et on prévoyait une
séance de conciliation pour le 15 mai, c'est-à-dire dans trois
jours; après quoi, normalement, on espère avoir un
résultat qui soit un contrat signé, forcément après
quelques séances de conciliation; après quoi, ce qui est
prévu, c'est l'arbitrage, puisque la loi actuelle, comme le Bill 54,
prévoit que, dans les compagnies d'utilité publique, y compris
les compagnies d'électricité, y compris l'Hydre donc, le droit de
grève est une chose qui n'existe pas: c'est l'arbitrage obligatoire.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai une question
supplémentaire à poser au ministre.
Il reste, je crois, dans les discussions encours simplement quatre item
qui n'auraient pas été réglés. Est-ce que le
ministre est au courant de ces quatre item qui ne sont pas
réglés?
M. RENE LEVESQUE: Bien, je suis au courant des négociations dans
leurs grandes lignes, pas de tous les détails. Je crois que les quatre
item dont parle le député de Champlain, c'est quelque chose d'un
peu théorique parce qu'en fait, ni d'un côté ni de l'autre,
on a sorti ce que l'on appelle en négociation le « package deal
», c'est-à-dire qu'on n'a pas tout vu encore.
Pont de Trois-Rivières
M. GABIAS: M. le Président, samedi le 16 mal prochain,
l'honorable premier ministre viendra lever la première pelletée
de terre pour la construction future du pont de Trois-Rivières. Est-ce
que le premier ministre est au courant qu'à cette occasion il se
trouvera à lever une pelletée de terre qui n'appartient ni
à la province, ni à la corporation du pont? Et j e voudrais
l'aviser, afin que lui-même se sente bien à l'aise ainsi que le
député de Trois-Rivières, de faire en sorte que le
ministre de la Voirie fasse les démarches nécessaires pour que la
corporation du pont soit propriétaire du terrain où la
première pelletée de terre sera enlevée.
M. LESAGE: M. le Président, je n'étais même pas au
courant que je devais lever une pelletée de terre. Je remercie le
député de Trois-Rivières de m'en aviser, je savais que je
devais procéder à une cérémonie d'inauguration de
travaux, mais il y a bien des façons de le faire. On m'a
déjà fait peser sur des boutons qui déclenchaient des
mécanismes; on m'a déjà demander de lever un levier, si
vous voulez, qui déclenchait également un mécanisme.
Personne ne m'a avisé qu'il s'agissait d'une pelletée de terre.
Le député de Trois-Rivières, évidemment, a
été invité à la cérémonie, comme le
député de Champlain, ce qui est une chose qui, sous l'Union
nationale, ne se faisait pas.
M. BELLEMARE: Ne commencez pas, là vous.
M. GABIAS: C'est pourquoi, M. le Président, je voudrais bien
être présent à cette cérémonie, mais je
n'irai certainement pas sur un terrain où on violera le droit de
propriété.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. LESAGE: Numéro 9.
M. LE PRESIDENT: Numéro 9, pour des crédits
provisoires?
M. LESAGE: Pour des crédits provisoires, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: La Chambre de nouveau en comité des
subsides.
Crédits provisoires
M. LESAGE: M. le Président, il s'agit de présenter le bill
38, « Loi octroyant à Sa Majesté les deniers requis pour
les dépenses du gouvernement pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1965 et pour d'autres fins du service public ».
J'ai exposé hier les raisons pour lesquelles il y avait lieu de
procéder à ce moment-ci, au lieu d'attendre vers la fin du mois
de mai, à la présentation de ce projet pour couvrir les.
dépenses de l'administration pour les mois de juin et de juillet.
J'ai dit et je me permets de répéter que pour permettre
à l'Auditeur de passer la recommandation pour les allocations aux
mères nécessiteuses qui étaient payables le 10 mai et les
chèques ont dû être mis à la poste le 8.
Il y a eu une séance spéciale du conseil de la
Trésorerie qui a opéré les virements à même
l'item qui nous permet de verser les allocations aux mères
nécessiteuses, item qui comporte aussi des provisions pour le paiement
d'autres allocations au ministère du Bien-Etre social dont quelques-unes
viendront dues le 20 mal. C'est donc dire qu'il est nécessaire
d'accorder un sixième de plus à ce ministère à ce
moment-ci pour permettre que les allocations soient payées le 20
mai.
J'avais discuté de la question avec le chef de l'Opposition,
j'étais disposé à ce moment-là,... je lui al
donné le choix,... est-ce que nous allons passer un crédit
provisoire seulement pour cet item ou si nous le ferons pour le tout. Il a
accepté le fait que plutôt que de revenir dans dix jours avec un
second bill couvrant le sixième pour tous les ministères, il
valait aussi bien procéder d'un seul coup, et c'est ce que nous faisons
aujourd'hui.
Par la suite, j'ai remis et au chef de l'Opposition et au
député de St-Jacques un document signé de M. Guy Langlois
qui est un des assistants du contrôleur de la Trésorerie,
expliquant que les derniers paiements mensuels pour la contribution du
gouvernement du Québec au coût de l'édifice
commémoratif des Pères de la Confédération à
Charlottetown, il s'agit de l'article 9 du budget du conseil
exécutif à la page 37, il reste trois paiements à
faire, un pour avril qui est en retard, $40,000; un pour mai de $32,196 et un
pour juin de $32,196, ce qui fait près de $105,000 qui est le montant
complet, $104,637.
Comme deux sixièmes ont déjà été
votés, je demande que la balance des quatre sixièmes soit
votée, sujet au droit évidemment de l'Opposition, de discuter
toute la question lorsque viendra l'étude de l'item, alors que je
présenterai les crédits du conseil exécutif. Il ne s'agit
que de $70,000. Je veux démontrer qu'il s'agit de montants minimes dans
tous les cas d'extras.
Au procureur général, j'avais demandé un
sixième de plus à fin de mars, à l'article 11, pour
couvrir le cas de la réclamation de Mlle Lindsay qui a subi un accident
causé par une automobile de la Sûreté provinciale, accident
dont la Sûreté et le procureur général reconnaissent
la responsabilité.
Cependant, le montant à payer qui est de $60 et quelques milles
dollars, $61,000, ( il y a eu $20,000 de payés) est tel qu'il prend une
forte proportion de tout l'item; et le coût de l'enquête royale sur
ce qu'on appelle communément l'affaire Coffin est beaucoup plus
élevé que nous croyions à cause du coût des
témoins qu'il a fallu faire venir de grandes distances et souvent de
l'étranger. Il y a aussi l'enquête Smith concernant « The
Protestant School Board of Greater Montreal », et l'enquête
Sylvestre concernant l'administration de la Cour municipale de la cité
de Québec, on sait que nous avons prolongé le mandat de cette
commission qui a fait son rapport pour ce qui est du système
administratif de la cité de Québec, et que nous avons
décidé de lui confier l'étude de l'administration de la
Cour municipale. Il s'agit d'un sixième additionnel, ce qui ne
représente que $27,000.
Enfin à la fin de juin, nous aurons à payer à
l'Ecole de commerce de Québec une subvention de $100,000 qui sert
à la Faculté de commerce à payer des intérêts
qui sont dus le 1er juillet. Si j'étais absolument certain que le
bud-
get serait voté pour la fin de juin, Je ne demanderais pas 100%
du montant. Il s'agit d'un item particulier, soit $100,000, qui a
déjà d'ailleurs été approuvé puisque le
budget du ministère de la Jeunesse a été
étudié, mais je suis loin d'être sûr, avec tout ce
que je prévois, que même le budget principal puisse être
adopté à la fin de juin et il est fort possible que la session se
prolonge longuement en juillet, certainement. M. le Président, le
député de Champlain pourrait nous aider, s'il le voulait,
à finir auparavant. Il en est un qui est particulièrement
responsable de la longueur des sessions.
M. BELLEMARE: M. le Président, le premier ministre m'a
attaqué, vous me permettrez toujours de lui répondre
gentiment.
M. LESAGE: J'ai été bien gentil.
M. BELLEMARE: Ah oui, moi aussi. Seulement ça prouve une chose:
que la législation n'est pas prête. Cela fait déjà
trois mois qu'on siège rien que sur les crédits. La
législation du gouvernement n'est pas prête. Et il dit que
ça dépend de nous autres.
M. LESAGE: M. le Président, je n'ai pas l'intention de discuter
bien longuement avec le député de Champlain, mais je voudrais
simplement lui rappeler que les item 9 à 29 qui apparaissent au
feuilleton concernent tous la législation gouvernementale.
M. BELLEMARE: C'est récent, ça vient d'être inscrit
au feuilleton; ça ne fait pas plus de 15 jours.
M. LESAGE: M. le Président, il est évident que tous les
bills découlant du discours du budget ne pouvaient être
déposés avant que le débat sur le budget soit
terminé et que la motion que j'avais faite pour aller en comité
des voies et moyens soit adoptée. Les bills étaient prêts,
mais c'est la coutume parlementaire qui m'empêchait de les
déposer. Alors je pense d'ailleurs qu'il est inutile de...
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Je pense que le député de Champlain est de
bonne humeur, moi aussi.
M. BELLEMARE: Ah oui.
M. LESAGE: Pourquoi nous chicaner? Je dis que ça va être
long.
M. BELLEMARE: Ah oui, moi aussi.
M. LESAGE: Puis le député de Champlain dit que ça
va être court. Je dis qu'il peut nous aider.
M. BELLEMARE: On va se revoir à Trois-Rivières.
M. LESAGE: Alors, ça va bien aller. Alors dans le fond, en dehors
du sixième que je demande pour les mois de juin et juillet, il ne s'agit
que d'un montant additionnel de $197,000,
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: M. le Président, il est vrai que j'ai accordé,
au nom de l'Opposition, le consentement à étudier ce bill
immédiatement et, deuxièmement, j'ai laissé entendre au
premier ministre que nous allions prêter notre concours pour l'adoption
rapide de ce bill numéro 38.
On sait que les subsides sont votés en vertu l'un bill
appelé le bill des subsides, un bill général qui comprend
les crédits pour tous et chacun des départements. Comme c'est la
coutume dans le régime parlementaire britannique, et
particulièrement à Ottawa et tout récemment à
Québec, le budget ou le bill des subsides n'est pas adopté
à temps pour permettre le paiement des salaires et des subventions
pendant les premiers mois de l'année financière, soit avril, mal,
juin et juillet.
Nous avons déjà voté une loi spéciale des
subsides qui accorde au gouvernement un sixième de tous et chacun des
postes à voter, plus certaines sommes additionnelles concernant des
projets particuliers. Et aujourd'hui, de nouveau, le gouvernement nous demande
de voter un sixième de tous et chacun des postes.
M. LESAGE: Pardon, à l'exception d'un...
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: ... qui a déjà été
voté.
M. JOHNSON: Parce qu'il a été complètement
voté.
M. LESAGE: Complètement voté.
M. JOHNSON: Parce qu'il est complètement épuisé
celui-là.
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: Donc, le gouvernement nous demande aujourd'hui de voter un
autre sixième qui permettra au gouvernement d'administrer, en juin et
juillet. Je ne sais pas si le premier ministre y a songé, mais
ç'a été tout de suite la première impression qui
m'est arrivée: ça permettrait au premier ministre de faire des
élections générales sans avoir à passer le budget
total.
M. LESAGE: M. le Président, le chef de l'Opposition a bien
peur.
M. JOHNSON: Non, non, je n'ai pas peur, j'ai hâte.
M. LESAGE: Je lui ai donné le conseil au téléphone,
hier, d'y aller tranquillement, de ne pas s'essouffler qu'il n'y avait pas
d'orages à l'horizon.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne réfère jamais
aux conversations téléphoniques privées faites avec le
premier ministre mais puisqu'il a ouvert la porte, moi, je lui ai parlé
de son score de golf et je vous assure que ce n'est pas brillant.
M. LESAGE: Au moins je l'ai admis.
M. JOHNSON: M. le Président, nous sommes donc prêts
à voter ce sixième additionnel pour tous et chacun des postes et
je crois que c'est normal, nous nous en voudrions de bloquer le paiement de
subventions et d'allocations qui sont dues par le gouvernement.
Cependant, tout en étant disposé à voter les
sixièmes additionnels ou supplémentaires concernant trois sujets
particuliers, j'aimerais tout simplement faire remarquer à cette Chambre
que ces trois postes pour lesquels on nous demande de voter des sixièmes
additionnels ou sixième général du bill 38 auraient pu
être prévus puisqu'il s'agit dans un cas d'un paiement de la
province pour la construction d'un immeuble commémoratif de la
Confédération, deuxièmement d'un arrangement ou d'un
règlement dans une poursuite, responsabilité de la police
provinciale et troisièmement...
M. LESAGE: Non, ça, ç'a été
prévu.
M. JOHNSON: ...du paiement par la province d'un octroi à l'Ecole
de Commerce.
M. LESAGE: Non! J'admets le premier point du chef de l'Opposition que
nous aurions pu prévoir le paiement à faire en avril pour ce qui
est de l'édifice de la Confédération. Nous aurions pu le
faire lors de la présentation des crédits provisoires à la
fin de mars. Pour ce qui est du $27,000 au procureur général,
nous avions déjà voté 5/12 à cause justement de la
réclamation à payer à Mlle Lindsay. La véritable
cause, ce sont les dépenses beaucoup plus rapides dans l'affaire Coffin
à cause du coût du transport des témoins.
Quant au troisième cas, celui de l'Ecole de Commerce, c'est que
j'avais toujours gardé l'espoir ou du moins je l'avais à la fin
de mars que nous pourrions terminer la session au cours du mois de juin mais
cet espoir je l'avoue franchement s'efface de plus en plus rapidement.
M. JOHNSON: M. le Président, je prends note de la correction que
le premier ministre a apportée mais j'aimerais ajouter au sujet de la
date de la fin de la session que le gouvernement actuel est en train de faire
mentir le vieil adage qui dit que « le gouvernement décide de
l'ouverture de la session et c'est l'Opposition qui en décide la
clôture ». Dans la présente situation depuis quelques
années particulièrement, c'est le gouvernement qui en
décide quand même la clôture puisque l'Opposition ne peut
jamais être plus prête que le gouvernement ne l'est. Nous avons
voté plusieurs crédits, nous sommes prêts à
expédier les affaires tout en faisant notre devoir mais c'est le
gouvernement qui a plusieurs lois à nous apporter, plusieurs lois qui
n'apparaissent pas encore au feuilleton de la Chambre.
J'aimerais, M. le Présidant, poser une question au premier
ministre qui nous évitera d'aller en comité, et poser toute une
série de questions au lieu d'y aller article par article
vous me permettrez de demander au premier ministre où en est rendue la
Commission Smith concernant certains achats de terrains de la Commission des
écoles protestantes du grand Montréal. Est-ce que l'enquête
est terminée? Est-ce que le rapport est rédigé? Est-ce
qu'il a été déposé?
M. LESAGE: Je n'en ai aucune idée. Le ministre de la Jeunesse est
aujourd'hui à Mount Allison. Je suis sûr que, si le chef de
l'Opposition pose la question demain, il sera en mesure de lui donner une
réponse même s'il doit la fournir en vertu d'une
responsabilité autre que celle qui est sienne aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire
rapport que le comité a adopté la résolution
relative au bill No 38.
M. HYDE (président); M. Lesage propose que la résolution
soit maintenant lue et agréée. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée. Première, deuxième et
troisième lectures du bill No 38, adoptées.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première, deuxième et
troisième lectures de ce bill. First, second and third reading of this
bill.
M. LE PRESIDENT: Comité des voies et moyens?
M. LESAGE: Comité des voies et moyens. M. LE PRESIDENT:
Adopté? M. JOHNSON: Oui. M.LE PRESIDENT: Adopté. M. LESAGE:
Comité des subsides. Subsides: Santé
M. LE PRESIDENT: M. Lesage propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme de nouveau en comité des subsides. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du comité des subsides);
Ministère de la Santé, article 13, subdivision 4; «
Subventions spéciales ».
M. RAYMOND: Dans les subventions spéciales pour construction
d'hôpitaux, les subventions à long terme représentent-elles
des paiements pour respecter des engagements antérieurs?
M. COUTURIER: Des engagements antérieurs, oui.
M. RAYMOND: Tous ces paiements-là sont pour des engagements
antérieurs.
M. COUTURIER: Excepté les financements que nous avons faits pour
le paiement des dettes des hôpitaux, qui étaient des financements
à long terme. Mais ce qui est indiqué sous l'item «
Subventions », ici, ce sont des subventions à long terme.
Avant d'aller plus loin, je dois dire au député de
Lotbinière que nous avons fait une enquête dans le cas de Mlle
B.D., deSt-Flavien, et cette demoiselle est entrée à
l'hôpital le l2 avril 1963. Elle occupe la chambre 205 qui est une
chambre semi-privée, soit à deux lits. Le propriétaire de
l'hôpital, lors d'une conversation téléphonique, nous a
confirmé que la facture de cette patiente a été
basée sur le taux de $2 par jour à titre de supplément
pour chambre semi-privée et ce, depuis la date de son hospitalisation.
Il nous a de plus mentionné que le compte de l'hôpital a
été acquitté pour la période du 12 avril au 1er
septembre 1963.
A la suite d'un appel téléphonique, le propriétaire
de l'hôpital nous informe que le montant de $2 comprend et le paiement de
la chambre semi-privée et les honoraires à payer au
médecin, lesquels ont été payés par l'hôpital
parce que le patient n'était pas en mesure de les acquitter.
Cela est contraire à la Loi parce que l'hôpital n'a pas le
droit de charger, à même le taux de la chambre semi-privée,
des frais médicaux. Alors la question sera régularisée,
parce que le propriétaire de l'hôpital a un contrai avec le
Service de l'assurance-hospitalisation en date du 30 avril 1963 et il 7 est
stipulé que ces frais ne doivent pas excéder $1.50 pour les
chambres semi-privées et $3 pour les chambres privées. Alors,
dans le cas, nous avons fait cette enquête et nous régulariserons
la situation pour la malade dont le député de Lotbinière a
parlé.
Maintenant, quant aux questions qui ont été posées
pour les tuberculeux parmi les Esquimaux et les Indiens, voici: les Indiens
enregistrés, les hommes 79 et les femmes 55; au total: 134. Les
Esquimaux, 45 hommes, 49 femmes, soit 94. Et les Indiens non
enregistrés, 8, Ce qui fait un total de 236: 126 hommes et 110 femmes.
De ces 236 patients, 88 sont traités en Ontario, à Moose Factory,
Indian Hospital.
Durant l'année 1963, il y a eu 153 sorties pour raisons
diverses... Pour l'année 1964, nos dossiers indiquent actuellement les
chiffres suivants: Indiens enregistrés 52; Esquimaux, 33; Indien non
enregistré 1. Il y a au sanatorium de Macamic, 843 tuberculeux indiens
et esquimaux sous surveillance régulière; il s'agit dans ces
cas-là d'anciens tuberculeux. Au sanatorium de Roberval, il y en a
près de 600.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je remercie le ministre pour les
renseignements qu'il a bien voulu me fournir. Il a pu se rendre compte par
lui-même que les remarques que je faisais hier étaient absolument
fondées. Je comprends que l'on a expliqué au ministre que la
surcharge de $0.50 par jour qui a été adressée à
cette patiente, on tente de la justifier ou du
moins la justifier verbalement en disant que c'est pour payer des
comptes de médecins. Je sais que la patiente en question a reçu,
indépendamment du centre hospitalier, des comptes de médecins.
Maintenant, je ne suis pas en mesure de juger si la déclaration de
l'administrateur est fondée ou non.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner quelque chose de clair et de
définitif sur cette question, à savoir quand un patient est dans
une salle commune, à l'hôpital, et qu'il est
transféré dans un centre hospitalier afin de
décongestionner les hôpitaux est-ce qu'il perd le
bénéfice entier de l'assurance-hospitalisation? Là vous
admettez que cette patiente est obligée de payer $1.50 par jour, tarif
qu'elle ne payait pas à l'hôpital. Quand elle était
à l'hôpital St-Sacrement, elle n'a reçu aucune
réclamation du ministère ni de l'hôpital. Voici que, pour
libérer un lit de l'hôpital, on l'envoie dans ce centre
hospitalier où l'on traite les patients atteints de maladie chronique.
Elle perd les bénéfices à 100% de
l'assurance-hospitalisation.
C'est cette situation que j'aimerais voir éclalrcir par le
ministre. Il y a plusieurs cas comme ça. Il doit certainement y avoir un
moyen de ne pas priver ces patients ou ces patientes des avantages de la Loi de
l'assistance publique. Ce n'est pas parce qu'elle sort de l'hôpital
St-Sacrement pour être hospitalisée au Centre hospitalier de
Notre-Dame-du-Chemin que sa situation financière est meilleure.
Actuellement, comme je le disais hier, je ne reviendrai pas sur cette
discussion, lafamille reçoit périodiquement des comptes et puis
la malade se tracasse avec ça et au lieu de favoriser le
rétablissement de sa santé, cela aggrave son état; cela
affecte son moral.
Le ministre pourrait-il nous exposer la politique de son
ministère en pareils cas? Lorsque les autorités de
l'hôpital décident de déplacer un malade et de l'envoyer
ailleurs, est-ce que, par le fait même, ce dernier perd les avantages de
l'assurance-hospitalisation?
M. COUTURIER: Je l'ai expliqué au député de
Lotbinière hier.
M. BERNATCHEZ: Oui, mais je comprends. Hier le ministre a dit que si un
patient est dans une salle publique et qu'il est transféré dans
une chambre privée ou semi-privée d'une autre institution, il ne
perd pas son statut d'indigent. Il ne perd pas les avantages de la Loi de
l'assistance publique ou de l'assurance-hospitalisation.
Le ministre a un cas en main, il a pu le vérifier lui-même:
la patiente en question était dans une salle publique à
l'hôpital St-Sacrement et on ne lui chargeait rien. Après un
certain temps, on l'a déménagée au Centre hospitalier
Notre-Dame-du-Chemin et là, la situation change: on lui a
réclamé jusqu'ici ?2 par jour; on fait des corrections; on va lui
réclamer $1.50 par jour. Alors, ça ne correspond pas avec la
déclaration du ministre hier. Vous avez un fait là. Est-ce qu'on
vous a donné...
M. COUTURIER: On va le régler ce cas-là.
M. BERNATCHEZ: Parce que, autrement, il faudrait absolument que le
ministre soit en mesure de dire que cette patiente ne doit pas
bénéficier à 100% de l'assistance-hospitalisation. Il n'y
a pas d'autres raisons. Alors, le ministre dit qu'il va régler cette
question. J'en suis très heureux et j'espère que cette patiente
sera satisfaite.
M. LE PRESIDENT: 5: « Subventions à long terme ».
M. RAYMOND: Dans les subventions à long terme, c'est la
même chose, il s'agit d'engagements précédents?
M. COUTURIER: Les engagements pris antérieurement.
M. LE PRESIDENT: 6: « Subventions à l'Institut de
Microbiologie ».
M. RAYMOND: Dans le cas de l'Institut, c'est le même octroi que
l'on donne à tous les ans?
M. COUTURIER: C'est un octroi qui autrefois était donné
par le ministère de la Jeunesse et qui depuis trois ans, est
donné par le ministère de la Santé; il est
régulier.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 14: « Commission
d'enquête sur l'exercice de la chiropraxie ».
M. RAYMOND: Est-ce que l'enquête sur l'exercice de la chiropraxie
est complète à l'heure actuelle? Est-ce que le ministre l'a en
main?
M. COUTURIER: Est-ce que le député pourrait reposer sa
question?
M. RAYMOND: Est-ce que vous avez actuellement le rapport de
l'enquête sur la chiropraxie?
M. COUTURIER: Il n'est pas complet encore. Le mandat a été
prolongé jusqu'au 1er juillet, je pense.
M. RAYMOND: Vous attendez-vous, dans le courant du mois de juillet,
d'avoir le rapport?
M. COUTURIER: Ah, il est promis pour le mois de juillet. On aurait alors
le rapport.
M. RAYMOND: Maintenant, peut-on savoir combien il a été
dépensé pour cette Commission d'enquête jusqu'à
présent?
M. COUTURIER: Jusqu'ici, $24,000.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a un rapport préliminaire
déposé actuellement par la Commission?
M. COUTURIER: Aucun rapport préliminaire de
déposé.
M. LOUBIER: Aucun rapport. M. COUTURIER: Aucun rapport.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 15: « Entretien et
réparation des hôpitaux du ministère, $43,000 »,
M. RAYMOND: Entretien et réparations des hôpitaux du
ministère: à quel endroit?
M. COUTURIER: C'est l'entretien ordinaire des hôpitaux qui
appartiennent au ministère de la Santé...
M. RAYMOND: Au ministère de la Santé.
M. COUTURIER: ... comme l'hôpital de Mégantic,
l'hôpital d'Amqui,...
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y en abeaucoup à l'heure actuelle?
M. COUTURIER: Pardon?
M. RAYMOND: Est-ce qu'il y en a beaucoup à l'heure actuelle qui
appartiennent au ministère?
M. COUTURIER: S'il y en a beaucoup de dépensé?
M. RAYMOND: S'il y a beaucoup d'hôpitaux à l'heure actuelle
qui appartiennent au ministère?
M. COUTURIER: Il y a l'hôpital de Maniwaki, l'hôpital de
Mégantic, l'hôpital d'Amqui, l'hôpital de Sept-Iles,
l'hôpital de...
M. RAYMOND: Notre-Dame-del'Espéran-ce?
M. COUTURIER: ... l'hôpital St-Eustache, l'hôpital de
Joliette, l'hôpital de l'Annonciation, l'hôpital Pasteur,
l'hôpital St-Lambert, l'hôpital St-Charles de St-Hyacinthe, et
depuis dernièrement l'hôpital d'Ayersville.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GUILLEMETTE: Non, M. le Président, je pense que c'est ici que
je peux poser ma question. Dans les comptes publics de 1962, à la page
499, et dans les comptes publics de 1963 à la page 416, apparaissent
deux montants qui ont été payés à un architecte que
je ne nommerai pas et qui forment un total de $46,800.
M. COUTURIER: C'était sur l'article 18, l'article 18 a
été adopté. Non? On parlera de ça à l'item
18.
M. LE PRESIDENT: L'article 15, « Entretien ».
Article 16, « Avances pour fonds de roulement », $1,000.
M. RAYMOND: L'hôpital Pasteur de Montréal?
M. COUTURIER: L'hôpital Pasteur de Montréal, le ...
M. RAYMOND: Le fonds de roulement, quel est son objet?
M. COUTURIER: Aider au fonctionnement de l'hôpital.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 17. « Dépenses
diverses et imprévues », $50,000, adopté. Article 18,
« Achat, construction et transformation d'hôpitaux et de
dispensaires, y compris ameublement et équipement ».
M. GUILLEMETTE: Alors, je n'ai pas besoin, M. le Président, de
répéter ce que j'ai dit tout à l'heure. Ce que je veux
savoir, c'est quelle sorte de travail cet architecte a fait à
l'hôpital de Lac-Mégantic concernant la construction.
M. COUTURIER: Quelle page des comptes publics?
M. GUILLEMETTE: 1962, c'est 499 et puis 1963, c'est page 416.
Maintenant, M. le Président, ...
M. COUTURIER: Cela ne marche pas ça, 416. Les comptes publics
1963, à 416, c'est le procureur général, ce n'est pas la
Santé.
M. GU1LLEMETTE: Dans tous les cas, c'est dans les comptes publics 1963,
$19,600 payés à l'architecte. On ne s'obstinera pas...
M. COUTURIER: Oui, mais quelle page des comptes publics? Quelle
année?
M. GUILLEMETTE: M. le Président, au sujet de 1962, c'est à
la page 499, alors tenons-nous en à ce montant-là pour le moment,
c'est le plus élevé, $27,200. En 1960, lorsque le parti
libéral a pris le pouvoir à Québec, la bâtisse de
l'hôpital de Lac-Mégantic, à toutes fins pratiques,
était terminée. Et voici qu'en 1962, aux comptes publics,
apparaissent des sommes de l'ordre de $27,200 et en 1963 de $19,600,
payées à un architecte de Québec. Je demande au ministre,
pas quelle page, je lui demande ce que ça signifie, quel genre de
travail cet architecte-là a fait?
M. COUTURIER: Coordonnateur, coordonna-teur des travaux.
M. GUILLEMETTE: Il s'appelle Roland Dupéré. Coordonnateur!
M. le Président, l'hôpital était terminé, qu'est-ce
qu'il a donc coordonné?
M. COUTURIER: Quand l'hôpital a-t-il été
terminé?
M. GUILLEMETTE: M. le Président, est-ce que l'architecte qui
avait surveillé et qui avait fait les plans del'hôpital de
Lac-Mégantic a reçu son plein salaire pour le travail accompli?
Le contrat avait été donné àM. Poulin de Sherbrooke
qui était l'architecte attitré.
M. COUTURIER: L'architecte qui été nommé
coordonnateur sur les travaux du Lac-Mégantic a reçu en
honoraires de septembre 1960 à janvier 1962 $46,800.
M. GUILLEMETTE: C'est ça.
M. COUTURIER: Comme coordonnateur des travaux.
M. GUILLEMETTE: Je le sais ça, je demande au ministre qu'est-ce
qu'il a coordonné puis-qu'en 1960, au moment où on l'a
nommé coordonnateur, l'hôpital était construit?
M.COUTURIER: L'hôpital n'était pas construit en 1960,
l'hôpital n'était pas terminé, il a été
...
M. GUILLEMETTE: II restait les tentures à poser, les rideaux. La
bâtisse était finie.
M. COUTURIER: La preuve qu'il n'était pas terminé, c'est
que...
M. GUILLEMETTE: II n'était pas payé...
M. COUTURIER: ... il a ouvert ses portes le 16 août 1962. Le
début des travaux en septembre 1959, en juin 1960, il y avait 45% des
travaux d'exécutée...
Il a été payé avant le 22 juin 1960, $1,120,000 et
du 22 juin 1960 aller à l'ouverture de l'hôpital, le gouvernement
a payé $2,550,000. Donc, au mois de juin i.960 il n'y avait que 45 pour
cent des travaux exécutés, l'hôpital n'était pas
terminé.
M. JOHNSON: Non, travaux payés.
M. COUTURIER: Travaux exécutés, avant juin 1960 il y avait
45 pour cent des travaux exécutés et avan. juin 1960 le
gouvernement avait payé $1,120,000 et après 1960, à partir
du 22 juin, $2.450,000.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, ça me ferait plaisir
d'accepter ce que le ministre dit là, mais on ne peut pas se baser sur
les montants d'argent qui ont été payés avant juin 1960 ou
après juin 196') pour déterminer où en était rendu
l'état des travaux.
M. COUTURIER: Mais je viens de le dire, 45 pour cent des travaux
était exécuté avant le 20 juin 1960. Je ne parle pas du
montant, je parle du pourcentage...
M. JOHNSON: Qui a dit ça?
M. COUTURIER: C'est le rapport de l'ingénieur.
M. JOHNSON: De monsieur Dupéré?
M. COUTURIER; Non, ce n'est pas monsieur Dupéré, c'est
l'ingénieur au ministère de la Santé, M. Louis-Philippe
Langlois.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, tout de même,...
M. COUTURIE: II y a une note qui dit: ces
chiffres sont pour les pourcentages des travaux exécutés
et non pour les pourcentages des contrats accordés.
M. GUILLEMETTE: Oui, les chiffres payés.
M. COUTURIER: Pardon? On parle de 45 pour cent des travaux
exécutés.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, en ce qui concerne la
bâtisse, je comprends qu'à l'intérieur de l'hôpital
il y avait l'ameublement à acheter, il y avait les tentures à
poser, il y avait les rideaux, il y avait les planchers, il y avait des tuiles
acoustiques, il y avait tout l'appareil médical et chirurgical, les
médicaments à acheter; mais moi je parle de la bâtisse. Le
ministre ne parle pas de la même chose que moi. Moi je parle de la
bâtisse parce qu'en fin de compte l'architecte Dupéré ou un
autre architecte n'avait tout de même pas de plans à faire en ce
qui concernait l'achat de médicaments, l'achat des rayons X, et c'est
compris dans les deux millions. Je remarque en passant que le chiffre que me
donne le ministre, si ma mémoire est bonne, est beaucoup plus
élevé que le montant du contrat de l'hôpital.
M. COUTURIER: L'hôpital a coûté $3,570,000.
M. GUILLEMETTE: Pardon? M. COUTURIER: $3,570,000.
M. GUILLEMETTE: Mais ça, c'est ce qu'il coûte.
M. COUTURIER: Pardon?
M. GUILLEMETTE: C'est ce qu'il coûte, ce n'est pas le montant du
contrat ça.
M. COUTURIER: II n'y avait pas de contrat, c'étaient des travaux
à forfait.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, il y avait un contrat sur lequel
était indiqué le montant du contrat de l'hôpital...
DES VOIX: Ah!
M. GUILLEMETTE: ... et ce n'étaient pas des travaux à
forfait. Si le contracteur dépassait le montant du contrat
indiqué, il ne recevait aucun pourcentage pour le surplus du coût
des travaux, alors qu'on ne vienne pas nous faire croire qu'il s'agissait d'un
contrat à forfait.
M. COUTURIER: C'était un contrat à forfait donné
à M. Brassard: Brassard et Michaud.
M. GUILLEMETTE: Bon.
M. COUTURIER: Et puis, remarquez bien que le député de
Frontenac dit: l'ameublement, les médicaments, quand je dis 45 pour cent
des travaux, c'est 45 pour cent de la construction de l'hôpital. Ce n'est
pas l'ameublement et puis l'achat des médicaments, des rayons X, seul
l'architecte devait surveiller ça; mais quand je dis 45 pour cent, c'est
le pourcentage des travaux exécutés au 22 juin 1960. Il y a une
note de l'ingénieur qui dit; « Ces chiffres sont pour le
pourcentage des travaux exécutés et non pour le pourcentage des
contrats accordés. »
M. GUILLEMETTE: M. le Président...
M. COUTURIER: Il n'est pas question d'ameublement, puis de tentures,
puis de tuiles acoustiques.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, je suis obligé de prendre
la parole du ministre, mais nous nous sommes un peu éloignés de
la. question primitive qui concernait le montant de $46,800 payé
à l'architecte Roland Dupéré de Québec, comme
coordonnateur, m'a dit le ministre, des travaux à l'hôpital de Lac
Mégantic. J'ai demandé au ministre: est-ce que l'architecte
Poulin, de Sherbrooke a eu plein paiement premièrement.
Deuxièmement sur quelle base a-t-on calcuté le $46,800
versés à l'architecte Roland Dupéré pour son
travail à l'hôpital de Lac Mégantic.
M. COUTURIERf Pour la première question, je ne peux
répondre parce que c'est du domaine des Travaux publics, parce que ce
sont les Travaux publics qui bâtissaient l'hôpital.
Deuxième question, deuxième réponse, c'était
payé sur le salaire fixé par l'Association des architectes...
M. JOHNSON: Non.
M. COUTURIER: ... c'est le même principe que les ingénieurs
qui sont coordonnateurs.
M. JOHNSON: Le tarif si on veut?
M. COUTURIER: Le tarif? C'est le même principe que les
ingénieurs que nous avons engagés comme coordonnateurs.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, lors-
que nous ayons discuté les crédits des comptes publics, je
me suis levé pour poser exactement la question que je pose et la
réponse qui m'a été faite dans le temps a
été celle-ci; « Il faudra vous adresser pour cette
question-là au ministre de la Santé, lors de l'étude des
crédits du ministère de la Santé parce que l'hôpital
de Lac Mêgantic, comme celui d'Amqui, et comme celui de Sept-Iles, n'ont
pas tombé sous la juridiction du ministère des Travaux publics,
mais ont été constuits par le ministère de la Santé
». Et le ministre de la Santé se lève puis il me dit:
« C'est le ministère des Travaux publics qui a construit
l'hôpital, adressez-vous à lui pour avoir le renseignement
».
M. COUTURIER: Le comptable va téléphoner...
M. GUILLEMETTE: Essayez de vous démêler.
M. COUTURIER: On va essayer de savoir, le comptable va
téléphoner et puis on va vous dire combien nous avons
donné à l'architecte qui a fait les plans et les devis de
l'hôpital de Lac Mégantic.
M. LE PRESIDENT: Adopté? DES VOIX: Non, non.
M. JOHNSON: M. le Président, en attendant le ministre pourrait-il
répondre à une sous-question? Le contrat à forfait auquel
il réfère, est-ee un contrat à forfait oui ou non? On sait
qu'un contrat...
M. COUTURIER: C'est un contrat à pourcentage.
M. JOHNSON: C'est un contrat à pourcentage.
M. COUTURIER: A pourcentage.
M. JOHNSON: Un « cost plus ».
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: Mais avec plafond?...
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: ... quant au coût, un maximum au-delà duquel il
n'y avait pas de pourcentage.
M. COUTURIER: On me" dit que c'était un plafond au coût des
honoraires, mais pas au coût de la construction.
M. JOHNSON: Mais quel était le montant mentionné dans le
contrat pour la construction? Ah oui, il y en a un contrat.
M. COUTURIER: Il faudrait avoir le contrat pour vous donner les
renseignements voulus. Je ne peux pas apporter tous les contrats. On va aller
téléphoner, puis on va vous le dire.
M. JOHNSON: Est-ce que l'architecte Poulin a continué
jusqu'à la fin des travaux?
M. COUTURIER: Oui.
M. JOHNSON: Il a été payé pour tous les travaux
jusqu'à la fin?
M. COUTURIER: II a dû être payé.
M. JOHNSON: En tous cas il avait droit à ses honoraires, on n'a
pas mis fin à son entente. Alors on a superposé un architecte
libéral, secrétaire du Club de Réforme, comme
coordonnateur et on a donné $46,000. M. le Président,
$61,000...
M. COUTURIER: $46,800.
M. JOHNSON: On me dit $46,800 pour ce travail-là, mais M.
Dupéré n'est pas privé, il y en a $61,000 prévus
aux Travaux publics pour l'année 1962-1963.
M. BELLEMARE: C'était un libéral.
M. JOHNSON: Non, ce n'est pas un libéral, il a été
choisi simplement pour sa compétence, parce qu'on avait absolument
besoin d'un coordonnateur...
M. le Président, je ne référerai pas à des
débats antérieurs, mais on a là le plus bel exemple de
patronage que je n'ai jamais vu dans cette province par la nomination de ces
coordonna-teurs à $2,000 par mois ou $3,000 par mois, quand ce n'est pas
nécessaire. Cela n'a pas été établi que
c'était nécessaire. C'est tout simplement un cadeau fait à
un architecte libéral, secrétaire du Club de Réforme,
comme on a donné $2,000 par mois sur trois hôpitaux à un
ingénieur libéral qui a fait toute la compagne avec les rouges,
M. Rési, comme on a donné $2,000 par mois à un
coordonnateur, M. le Président, à Montréal, je ne me
souviens pas de son nom, tant mieux pour lui, pour l'hôpital
Jean-Talon...
M. COUTURIER: Non.
M. JOHNSON: ... jamais, jamais onavu au-
tant de patronage désinvolte qu'avec le ministre de la
Santé qui récompense tous les membres du Club de Réforme
et les membres libéraux des professions libérales. C'est
ça qui n'a pas de sens et je pense qu'il est temps de protester dans
cette Chambre contre ce gaspillage d'argent, alors qu'on vient d'imposer une
taxe de 6% à des gens qui ont de la misère à vivre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. La Santé.
M. JOHNSON: ...alors, oui, qu'on vient d'imposer des taxes
additionnelles à des gens qui ont de la misère à arriver
avec des petits salaires et des revenus de crève-faim. On devrait avoir
assez de décence pour ne pas donner à la « tune » de
$2,000 par mois du patronage au secrétaire du Club de Réforme et
aux ingénieurs et architectes libéraux.
M. COUTURIER: M. le Président, nous n'avons pas fait de
patronage.
M. JOHNSON: Ah non!
M. COUTURIER: Quand les travaux ont débuté, parce qu'il y
a de ces travaux-là, comme l'hôpital St-Michel, l'hôpital
Fleury, l'hôpital Lac Mégantic, ce sont des hôpitaux qui ont
été commencés sous l'Union nationale. Ces
travaux-là ont été commencés sans plans et sans
devis.
M. JOHNSON: Ce n'est pas exact dans tous les cas.
M. COUTURIER: Je regrette, M. le Président, c'est absolument
vrai. C'est tellement vrai qu'au Lac Mégantic, pour ne citer qu'un
exemple, les ingénieurs, les ouvriers montaient des tuyaux et ils ne
savaient pas où ces tuyaux-là allaient arriver. Il est
arrivé à deux reprises qu'un tuyau est arrivé au milieu
d'une chambre parce que les plans et les devis n'étaient pas
terminés.
C'est à Sept-Iles, c'est au Lac Mégantic, c'est à
ville St-Michel de Montréal, c'est à l'hôpital Fleury
à Montréal, là il n'y avait pas de plans et devis
terminés. A Arthabaska, c'était la même chose.
Ces travaux-là ont débuté et à tous les
endroits c'était la pagaille. Tout le monde conduisait et personne ne
conduisait, et c'est tellement vrai que rien ne marchait. Par exemple, pour ne
donner qu'un exemple, à l'hôpital d'Arthabaska il n'y avait pas
moyen de s'entendre entre la corporation, les architectes, les
ingénieurs.
C'est tellement vrai qu'à l'hôpital St-Luc à
Montréal nous avons nommé là un coordonna-teur et
l'architecte est venu lui-même me dire: « Nous sommes heureux de
cette nomination parce qu'il n'y avait pas moyen de s'entendre. Entre le
directeur de la corporation, le président, il n'y avait pas moyen de
s'entendre et depuis que le coordonnateur est nommé il y a de l'entente
et les travaux marchent. »
C'était la même chose à Lac Mégantic,
Arthabaska, l'hôpital Fleury, St-Michel, Les plans et les devis
n'étaient pas terminés. On a parlé tout à l'heure
que le pont de Trois-Rivières se bâtirait sur un terrain qui
n'appartient à personne. L'hôpital de Mégantic a
été bâti sur un terrain qui n'appartenait pas à la
corporation, qui n'appartenait pas au gouvernement. Alors c'est pour ça
que nous avons été obligés de mettre des
coordonnateurs.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, je soulève un point
d'ordre. Le ministre vient de dire que le terrain sur lequel a
été construit l'hôpital à Lac Mégantic
n'appartenait à personne...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Je voudrais faire
remarquer au député de Frontenac que ce n'est pas un point
d'ordre qui a été soulevé. Comme on est en comité
il pourra répondre après.
M. COUTURIER: Et je le dis et je le répète le terrain sur
lequel l'hôpital de Mégantic a été construit
n'appartenait pas à la corporation, n'appartenait pas au gouvernement.
Les contrats ont été passés en 1961 et ça
appartenait aux Soeurs, qui étaient propriétaires de l'autre
hôpital, du vieil hôpital. Alors on a été
obligé de faire des contrats et le gouvernement s'est rendu
acquéreur du terrain sur lequel l'hôpital est construit
actuellement.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, c'est bien sur que le terrain
n'appartenait pas à la corporation au moment où on a construit
l'hôpital...?
M. COUTURIER: On n'a pas le droit de bâtir sur un terrain qui ne
nous appartient pas.
M. GUILLEMETTE: ... il n'y avait pas de corporation, M. le
Président. C'est le gouvernement qui prenait à sa charge pleine
et entière la construction, la direction des travaux et tout de
l'hôpital.
Maintenant, M. le Président, le terrain appartenait aux
religieuses, c'est exact: seulement les religieuses ne pouvaient pas
employer
ce terrain-là autrement que pour la construction d'un
hôpital, et il y avait un projet de contrat qui existait par lequel les
religieuses s'engageaient à vendre au gouvernement pour $1 le terrain
sur lequel le gouvernement construisait l'hôpital, contrat, d'ailleurs,
qui a été passépar les libéraux une fois la prise
de pouvoir faite, qui aurait pu aussi bien l'être par les Bleus s'ils
étaient restés au pouvoir.
M. COUTURIER: On a essayé de corriger, comme le dit le ministre
des Travaux publics, corriger cette erreur parce que, le gouvernement ou la
corporation, le gouvernement n'avait pas le droit de bâtir sur un terrain
qui ne lui appartenait pas. Le terrain appartenait aux Soeurs.
M. GUILLEMETTE: II y avait un consentement de donné, M. le
Président.
M. COUTURIER: II n'y avait pas de consentement écrit.
M. GUILLEMETTE: Il y avait un consentement qui s'était fait par
discussion, par rencontre.
M. COUTURIER: Par discussion mais il n'y avait pas de consentement
écrit.
M. GUILLEMETTE: E y avait un projet de contrat signé par les
religieuses, il ne restait plus rien qu'au gouvernement de le signer.
M. COUTURIER: S'il y avait un contrat, vous l'avez caché: on ne
l'a jamais vu!
M. GUILLEMETTE: Il y avait un projet de contrat signé par les
religieuses de l'hôpital, propriétaires du terrain et que le
gouvernement n'avait qu'à signer.
M. LAPORTE: Je ne sais pas ce que le député de
Trois-Rivières va penser de ça. Il ne veut pas lever une
pelletée de terre seulement, monsieur, sur le terrain de l'autre tant
que le contrat n'est pas signé.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre, pour justifier du
patronage au coût de $2,000 par mois des architectes libéraux, dit
d'abord que l'hôpital était en train d'être construit sur un
terrain qui n'appartenait même pas à la corporation...
M. COUTURIER: Ce n'est pas ma justification ça. C'est une
argumentation.
M. JOHNSON: On n'avait qu'à arrêter la construction pendant
un mois ou deux. C'est ce qu'on a fait à bien des places. On a fait
ça partout en 1960, partout. Si les plans n'étaient pas
complétés, si c'est exact, on n'avait qu'à les faire
compléter, si tant il est vrai que c'était essentiel. «
Mais on a payé quand même l'ancien architecte à plein prix
même si ses plans n'étaient pas faits. » dit le ministre. On
accepte son hypothèse. Et par dessus ça on ajoute $2,000 par
,mois à un architecte libéral. Ce n'est pas malin.
Les libéraux arrivant au pouvoir et ne pouvant pas défaire
certains contrats pour des travaux confiés à des architectes se
sont empressés d'ajouter un autre architecte sur les mêmes
travaux, un architecte de leurs amis. C'est aussi simple que ça le
patronage des libéraux actuellement et je vous dis que dans la.
population on est révolté contre ce gaspillage des fonds
publics.
M. GUILLEMETTE: M. le Président, en ce qui concerne la finition
de l'hôpital de Lac Mé-gantic les renseignements sont à
l'effet que le coordonnateur est venu sur le chantier au plus une couple de
fois. Ce qu'il y a eu sur le chantier, c'est un type de Québec qu'on a
envoyé là et qui a été obligé de s'en aller
en vitesse parce qu'on était pour le tirer à la carabine.
DES VOIX: Ah non!
M. LOUBIER: M. le Président, dans le cas de l'hôpital de
Lac Mégantic, le ministre vient de soutenir qu'à ce
moment-là les plans n'étaient pas complétés. J'ai
un hôpital dans mon comté...
M. JOHNSON: Vous n'avez pas un hôpital?
M. LOUBIER: ... l'hôpital d'Armagh, c'est un hôpital
portatif. Il est disparu. L'an passé, en Chambre, le ministre de la
Santé, le 28 juin, et la référence c'est R-2480 page
1,1e ministre disait: « Nous avons arrêté la construction
à Armagh, Nous sommes à changer actuellement les plans. Et nous
sommes à changer certains devis pour que ce soit moins dispendieux. Et
quand les plans et devis seront terminés, nous continuerons la
construction de l'hôpital d'Armagh. Et nous avons un autre hôpital,
je crois que c'est à Malartic. » Ce sont les paroles du
ministre.
Un peu plus loin, le ministre à une question que je lui posais et
que je cite: « M. le Président, je ne voudrais pas prendre le
temps de la Chambre indûment. D'après la réponse du mi-
nistre tout à l'heure, est-ce qu'on peut envisager qu'Armagh dans
Bellechasse sera doté, d'ici quelques mois, d'un hôpital
maternité? »
Réponse du ministre: « Oui ».
Or, M. le Président, il s'est écoulé un an et j'ai
été surpris d'apprendre que le ministre, tout à l'heure,
dans le cas de Lac Mégantic, s'indignait du fait que les plans et devis
n'étaient pas complétés.
Or, dans mon comté, à Armagh, les travaux commencent en
pleine campagne électorale, le 1er ou le 2 novembre, le lendemain de la
visite du premier ministre qu'il avait promise, et le 15 novembre rien ne s'est
continué à l'hôpital d'Armagh, bien qu'à ce
moment-là on ne pouvait pas prétexter ne pas avoir les plans et
devis puisqu'on a découvert par hasard l'autre jour, lors de
l'étude des estimations budgétaires des Travaux publics, qu'un
montant de $10,000 ou $12,000 avait été donné à un
architecte, ami du parti, pour les plans et devis de l'hôpital d'Armagh.
A ce moment-là le ministre des Travaux publics m'a répondu que le
montant engagé semblait trop élevé, qu'on avait
demandé de refaire d'autres plans et qu'à ce moment-là
l'hôpital d'Armagh pourrait être construit.
A Armagh, c'est une nécessité. Le ministre a promis l'an
passé que cela se réaliserait d'ici quelques mois. Il y a plus
d'un an de cela et je demande au ministre quels sont les motifs qui expliquent
son hésitation à ne pas donner à Bellechasse
l'hôpital promis, dont les travaux avaient été
amorcés en pleine campagne électorale, dont on avait des plans et
devis faits par un architecte libéral et qu'on a refusés parce
c'était mal fait, qu'on a redonnés à un autre architecte
libéral mentionné par le chef de l'Opposition et qui avait la
qualité souveraine et toute-puissante d'être président du
Club de Réforme. On a donné un autre montant à cet
architecte pour tracer les plans de l'hôpital d'Armagh et nous n'en avons
pas encore.
Je ne veux pas croire que c'est une vengeance du ministre parce que
Bellechasse n'a pas répondu à l'appel des promesses fallacieuses
durant la campagne électorale. Je ne voudrais pas croire que le ministre
s'obstine à ne pas donner cet hôpital à Armagh alors
même qu'il l'avait promis encore l'an passé et alors que
lui-même sait qu'une somme importante de près de $40,000 a
été engagée dans la construction, dans l'excavation et les
fondations.
Je demande au ministre de la Santé de me dire tout bonnement s'il
a l'intention de donner suite à l'engagement pris par le premier
ministre d'abord au mois de novembre 1962 6n pleine campagne électorale,
promesse qui s'est con- crétisée par l'excavation de l'endroit et
des fondations de l'hôpital d'Armagh, discontinuées le 15
novembre; promesse répétée par la bouche même du
ministre de la Santé l'an passé en pleine Chambre où il
disait solennellement que nous aurions notre hôpital d'ici quelques mois.
Je demande à l'honorable ministre si le nouvel architecte du
ministère de la Santé a pu enfin compléter les plans et
devis pour l'hôpital d'Armagh depuis un an?
Alors qu'il me citait le cas de Malartic, l'an passé, Malartic,
cela va bien. Je ne sais pas qui représente le comté de Malartic
mais c'est un projet subséquent au mien. Je me demande pourquoi à
un moment donné on a accordé une priorité à un
projet qui n'existait même pas dans le temps, alors que le projet
d'Armagh existait. Est-ce que le ministre de la Santé pourrait me dire
où en sont rendues les hésitations du ministère quant
à l'hôpital d'Armagh?
M. COUTURIER; M. le Président, quand le député de
Bellechasse dit que j'ai répondu: « quelques mois », je n'ai
pas fait d'erreur parce que dans une année il y a quelques mois, dans
une année et demie il y a quelques mois.
M. LOUBIER: M. le Président, c'est bien enfantin comme
réponse.
M. JOHNSON: Cela c'est brillantl
M. COUTURIER: J'ai répondu à la question. Maintenant, il y
a une autre raison pour laquelle on pourrait peut-être retarder la
construction encore d'une année. Le député de Bellechasse,
l'an dernier, quand je lui ai répondu ce « quelques mois »,
il est allé dans son comté et a dit qu'il avait obtenu pour le
comté de Bellechasse l'hôpital qui avait été promis.
Il avait ressorti ça. Alors, cela va lui donner l'occasion de promettre
encore...
M. LOUBIER: M. le Président, je regrette, sur une question de
privilège. J'ai dit qu'en Chambre j'avais demandé à
l'honorable ministre de la Santé si enfin Armagh aurait l'hôpital
et j'ai dit que le ministre de la Santé avait répondu oui et que
j'étais heureux d'annoncer à mon comté qu'enfin
l'injustice qui avait été commise à son endroit, par pure
mesquinerie électorale, par pure « partisanerie »,
était pour être réparée. Mais là, je me suis
trompé.
M. LAPORTE: Cela ça aide un comté.
M. COUTURIER: Alors, ce que le député a fait,...
M. LOUBIER: Comment? Des raison « ad hominem ».
M. COUTURIER: ... cela va lui donner la chance de retourner dans le
comté, de l'annoncer une deuxième fois et, s'il est obligé
de l'annoncer une troisième et une quatrième fois, cela fera
comme l'ancien premier ministre qui a annoncé un hôpital sept
fois.
M. LOUBIER: Je suis obligé de dire que c'est le ministre de la
Santé qui m'a menti à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COUTURIER; Alors, pour l'hôpital d'Armagh les plans
étaient faits, le député de Bellechasse est au courant.
Nous avons demandé des soumissions. Nous avons constaté que les
soumissions étaient trop élevées pour un hôpital de
la grandeur de celui qui devait être construit à Armagh et nous
avons demandé de réduire le prix de l'hôpital. Nous avons
demandé à l'architecte s'il n'y aurait pas moyen de
réduire son plan, de changer les matériaux afin de réduire
le prix de la construction.
L'architecte s'est refusé. Nous lui avons payé $7,950, et
nous avons donné, à un autre architecte, l'autorisation de
dresser des plans pour un hôpital de la grandeur nécessaire pour
le comté de Bellechasse. Les plans sont à se compléter et
M. Fontaine, du ministère des Travaux publics, disant justement ce
matin, que les dernières revisions s'achevaient et que les plans
seraient prêts dans quelque temps. Quand les plans seront
terminés, les plans et les devis seront terminés, nous
demanderons des soumissions pour l'hôpital d'Armagh qui sera construit
dans quelques mois. Quand les plans et les devis seront terminés;
l'hôpital sera construit et le député de Bellechasse pourra
retourner dans le comté et l'annoncer de nouveau.
M. LOUBIER: M. le Président, je n'aime pas les allusions du
ministre. Est-ce qu'il pense que, parce qu'on est député de
l'Opposition, on n'a pas le droit de discussion; bien si c'est ça, la
politique du gouvernement, qu'on le dise tout de suite. Je sais pour ma part
que, dans certains ministères, nous pouvons remplir notre mandat de
député, représentant du peuple, et représenter les
intérêts de nos gens. Et je sais aussi par ailleurs que, dans
certains autres ministères, nous pouvons discuter de façon calme,
précise, et obtenir les choses absolument essentielles à notre
comté.
Cela, je le sais M. le Président, mais par exemple, si le fait
d'être député de l'Opposition nous empêche de faire
les représentations voulues pour les cas, les besoins d'un comté,
qu'on le dise tout de suite M. le Président. Si toutes les portes sont
fermées aux députés de l'Opposition, nous n'avons pas
besoin de notre système démocratique et de l'existence de deux
partis.
M. LAPORTE: Vous avez facilement constaté le contraire.
M. LOUBIER: Le ministre sait ce que je viens de dire. Le ministre a
compris ce que je viens de dire...
M. LAPORTE: C'est ça.
M. LOUBIER: ... je le dis avec franchise, le ministre le sait, je ne
m'en cache pas; mais si le projet d'Armagh qui retarde depuis deux ans,
les plans et devis, je trouve que ça prend du temps dans le cas
d'Armagh, ça a pris beaucoup moins de temps dans le cas de Malartic par
exemple.
M. LAPORTE: II y a eu une explication sérieuse là! Si
ça avait coûte' trop cher, vous auriez passé 15 jours
à le dénoncer. On a démontré que les plans
étaient trop dispendieux,...
M. LOUBIER: Ce sont les mêmes explications que le ministre, ... ce
sont les mêmes raisons en 1964, en Chambre, que le ministre me donne
qu'il m'a données en 1963.
M. LAPORTE: Bien s'il avait changé de raisons, vous l'auriez
accusé de mentir. Voyons donc, ce sont les mêmes raisons ...
M. LOUBIER: Bien non, M. le Président, c'est parce qu'il n'a pas
donné suite à son engagement. C'est parce qu'il est anormal de
constater que, dans le cas d'Armagh, depuis un an qu'on £ changé
d'architecte, depuis un an que le ministre me dit que les plans n'ont pas
été acceptés, qu'on va lui redonner un autre architecte,
on n'a pas trouvé le moyen de choisir un architecte capable de dresser
les plans, les devis pour un petit hôpital à Armagh.
M. LAPORTE: C'est ça! Vous êtes un an plus proche de sa
réalisation.
M. LOUBIER: Ah, M. le Président...
M. JOHNSON: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, le
chef de l'Opposition, dans son discours dans. Dorchester dimanche
passé, aurait reproché au gouvernement d'avoir
dépensé de l'argent inutilement.
M. LOUBIER: M. le Président, dans le cas d'Armagh.
M. JOHNSON: Je n'ai rien compris, si le ministre parle simplement pour
être cité dans le Journal des débats, il y a d'autres
choses que j'ai dites...
M. SAINT-PIERRE: Non, j'ai dit quelque chose de très bien.
M. JOHNSON: II y a d'autres choses que j'ai dites à Dorchester,
et que je suis prêt à répéter dans cette Chambre,
n'importe quand.
M. LAPORTE: Ce que vous dites en Chambre, c'est que nous
dépensons plus que dans votre temps.
M. SAINT-PIERRE: Le chef del'Opposition, quand il est en Chambre, nous
demande de dépenser plus, et il s'en va dans un comté pour dire
qu'on dépense trop. Ensuite, dimanche passé, d'après les
journaux, il a reproché des dépenses au gouvernement; il aurait
certainement reproché au gouvernement d'avoir dépensé de
l'argent en construisant un hôpital à Armagh.
M. LOUBIER: M. le Président, l'hôpital à Armagh, ce
n'est pas une promesse de notre parti. Ce serait encore pire si, au moment
où l'on a promis l'hôpital d'Armagh, au moment où on a
commencé les travaux d'Armagh, le gouvernement actuel, en pleine
campagne électorale, à ce moment-là, n'avait même
pas de plans et devis; si à ce moment-là on ne savait
même pas comment ça coûterait, la tromperie est encore pire,
parce que là, on a une preuve que c'était simplement pour jeter
de la poudre aux yeux des gens, pour arracher des votes à la veille
d'une élection; ça seraitencore pire, et j'aime mieux croire que
le ministre ne pense pas ce qu'il a dit lui-même.
M. SAINT-PIERRE: Juste pour répondre au député, je
voudrais tout simplement lui rappeler que le ministre de la Santé vient
de dire que les plans sont préparés, que bientôt, nous
demanderons les soumissions. Maintenant, je me rappelle fort bien M. le
Président, pour l'information du député, qui
lui-même n'était pas en Chambre en 1956, que le premier ministre
du temps a promis un hôpital, a dit, en discutant le budget de la
Santé, a dit, en 1956, qu'il bâtirait un hôpital dans
LongueiL
M. JOHNSON: Dans?
M. SAINT-PIERRE: Dans Longueil, en 1956, et on a commencé
à le construire, on va l'achever cette année, on l'a
commencé 7 ans après! Nous avons donc accompli une promesse faite
par le premier ministre du temps, en commençant à bâtir
l'hôpital l'an dernier. D'ailleurs le chef de l'Opposition s'en rappelle
fort bien; il était en Chambre...
M. JOHNSON: Il est tout mêlé dans...
M. SAINT-PIERRE: ... il en est de même de bien des choses que nous
avons construites, qui ont été construites depuis 1960, qui
avaient été commencées du temps de l'Union nationale et
promises en même temps. Nous avons continué, d'ailleurs, la preuve
est là, tous les programmes, dans les ponts mêmes, tous les
programmes que nous avons entrepris étaient des projets qui avaient
été commencés avant; nous n'avons pas regardé les
comtés, nous avons regardé les besoins...
M. JOHNSON: Ah oui, ah oui.
M. ST-PIERRE: Et le chef de l'Opposition sait qu'à St-Hyacinthe,
par exemple, l'hôpital a été construit il y a 50 ans,
jamais il a été question, du temps de l'Union nationale,
d'agrandir cet hôpital ou de l'aider, jamais il n'en a été
question. Il y avait 600 personnes sur la liste d'attente l'an passé,
c'est le parti libéral, c'est le gouvernement actuel évidemment
qui va rendre service non pas seulement à la population de St-Hyacinthe,
mais à la population du comté de Bagot, du chef de l'Opposition.
Et il appartient au chef de l'Opposition de dire, dans le moment, qu'on est
à remplir les promesses de 1956, ou avant, du gouvernement de l'Union
nationale...
M. LAPORTE: Ils devraient nous remercier tout le temps.
M. ST-PIERRE: ... Et qu'actuellement nous sommes à combler ce qui
aurait dû être fait avant, et même ce qui n'avait pas
été prévu du temps de l'Union nationale.
M. JOHNSON: M. le Président, quand j'écoute le ministre
des Travaux publics, je ne peux m'empêcher de songer que ceux qui ont le
moins l'air de vouloir faire de la politique en font le
plus. Ceux qui ont l'air les plus généreux et les plus
libéraux sont peut-être les plus ardents, et les plus...
M. ST-PIERRE: ... Les plus calmes... M. JOHNSON: ... Persifleurs! M.
ST-PIERRE: Persifleurs? "M. JOHNSON: Oui, qu'il consulte donc le
Secrétaire de la province, il est fort dans les dictionnaires. Si...
M. ST-PIERRE: Le chef de l'Opposition devrait dire ça en anglais
« persifleur ».
M. JOHNSON: M. le Président, Armagh, c'est clair:
député libéral élu en 1960, le Docteur Plante. A la
veille de l'élection, on commence un hôpital; moi, je ne croirai
pas que ces gens-là, qui nous ont fait un reproche de commencer des
hôpitaux sans plans n'avaient pas des plans à ce moment-là.
Ils devaientavoir des plans et des devis pour commencer l'hôpital. Ils
n'ont pas trouvé à ce moment-là que c'était trop
cher, ils l'ont commencé avant les élections...
M. COUTURIER: Us n'ont pas commencé l'hôpital...
M. JOHNSON: Oui, ah oui, oui! Ils ont commencé l'excavation et
puis tout ça...
M. COUTURIER: L'excavation...
M. JOHNSON: M. le Président, on devait être
propriétaire du terrain. Le ministre trouve que c'est scandaleux de
bâtir sur un terrain dont on n'est pas propriétaire.
M. COUTURIER: II a été acheté le terrain, puis il a
coûté...
M. JOHNSON: $13,000. A quelle date a-t-il été
acheté?
M. COUTURIER: Il a été acheté, ah! la date n'est
pas marquée ici. $13,000,$14,000;$15,000 le terrain.
M. JOHNSON: II a été acheté en novembre, regardez
donc sur la note, un petit peu en bas là.
M. COUTURIER: Non, non, ce n'est pas marqué, si le
député veut voir, je pourrai lui envoyer...
M. JOHNSON: Ah, il est habile votre secrétaire, il s'arrange pour
que vous ne vous mettiez pas les pieds dans les plats. Il faut protéger
le ministre contre ses propres tendances à tomber en dehors de la voie.
Donc, le terrain fut acheté au mois de novembre; évidemment qu'il
y avait des plans et devis complets avant de commencer, avant de donner un
contrat. Moi, je suis certain de ça, la population aussi, que jamais un
gouvernement libéral, en 1962, n'aurait commencé un hôpital
sans plans et devis et sans être propriétaire du terrain.
En 1964, on apprend cependant que tous les plans et devis sont
prêts pour l'hôpital psychiatrique, et le ministre a admis hier
qu'il n'était pas encore propriétaire du terrain. Mais ça,
ça fait rien ces contradictions-là. En 1962, on a promis un
hôpital à Malartic; le même architecte, architecte
libéral. A Malartic comme à Armagh, on a dit: « Bien, on va
changer d'architecte. » On a payé M. Wilfrid Lacroix, je ne
discute pas du bien fondé du paiement de ses honoraires; et on a
engagé M. Dupéré. On a dit: « Vous, vous allez faire
des plans à meilleur compte. »
Or, pour un hôpital dont on a commencé les travaux en
novembre 1962, au mois de mai 1964 on n'a pas encore lesplans et devis. On a
changé d'architecte, c'est l'excuse, mais ailleurs, à Malartic,
on m'informe que c'est avancé...
UNE VOIX: Les soumissions ne sont pas demandées encore.
M. JOHNSON: On n'est pas prêt à procéder
à...
M. COUTURIER: Les soumissions ne sont pas demandées à
Malartic non plus, ça marche de pair, Malartic et Armagh.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on est prêt à procéder
à Malartic?
M. COUTURIER: Oui, ça sera prêt bientôt. Les
soumissions vont être demandées à peu près en
même temps qu'Armagh.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre nous donne l'assurance, cet
après-midi, que lorsqu'on demandera des soumissions pour Malartic, on en
demandera pour Armagh?
M. COUTURIER: Apeu près en même temps.
M. JOHNSON: En même temps?
M. COUTURIER: A peu près en même temps.
M. JOHNSON: Ah, l'à peu prèsr est-ce que
ça veut dire qu'Armagh va passer avant?
M. COUTURIER: Il peut y avoir une différence d'un mois. Il peut y
avoir une différence de quinze jours, de quelques jours.
M. JOHNSON: Un an, deux mois, deuxans...
M. COUTURIER: Non, non, non! J'ai dit au député tout
à l'heure, au député de Bellechasse, que son
hôpital, il sera construit dans Bellechasse, à Armagh, ça
ne sera pas comme il l'a mentionné, avec son portrait, un hôpital
portatif; ça sera un hôpital permanent, et qui sera construit dans
quelques temps...
M. LOUBIER: Tant mieux, tant mieux.
M. COUTURIER: Cela ne donne rien au député de Bellechasse
de se faire photographier sur le journal! Qu'il se fasse photographier tant
qu'il voudra, mais qu'il laisse les choses telles qu'elles sont et qu'il ne
vienne pas nous dire, par exemple, comme il a semblé insinuer tout
à l'heure, que, dans certains ministères il est reçu,
tandis que dans certains ministères il n'est pas reçu. Il a
seulement à frapper à la porte, puis la porte va s'ouvrir. S'il
ne frappe pas à la porte, on ne pourra pas lui ouvrir.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre est-il jaloux de voir la
photo du député de Bellechasse dans les journaux?
M. COUTURIER: Ah non, pas du tout, je ne suis pas jaloux. A mon
âge, vous savez, on n'est plus jaloux.
M. LAPORTE: Cela a dû hâter la construction de
l'hôpital.
UNE VOIX: Je pense que le député se promène avec
des béquilles.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de
Bellechasse pourra retourner dans son comté et dire: « J'ai de
nouveau obtenu du ministre...
M. LAPORTE: C'est ça, c'est ça.
M. JOHNSON: ... l'assurance que l'hôpital...
M. COUTURIER: C'est ça.
M. LAPORTE: « J'ai encore été la mouche du coche
».
M. JOHNSON: Ah, M. le Président...
M. LOUBIER: Comment dites vous ça vous?
M. LAPORTE: Lafontaine,... vous lirez les fables de Lafontaine.
M. LOUBIER: Mais non, on ne vous comprend pas.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: « La mouche du coche », le ministre des Affaires
municipales connaît ça.
M. LAPORTE: Ah, ce n'est pas moi ça, vous vous trompez...
M. JOHNSON: II a passé 16 ans de sa vie à dire ça,
et il a fini à être attaché au coche lui-même,
à être attaché à la charette lui-même, et vous
voyez quelle charette il peut tirer lui.
UNE VOIX: L'ensemble, l'ensemble.
M. LAPORTE: Vous avez l'habitude d'être meilleur que
ça.
M. JOHNSON: M. le Président... M.LAPORTE: Aujourd'hui ce n'est
pas bon.
M. JOHNSON: ... le ministre de la Santé a donné de nouveau
l'assurance cette année que l'hôpital ça procédera,
tant mieux. C'est une excellente nouvelle et je pense que la population de
Bellechasse en félicitera le ministre, même si c'est très
en retard, et félicitera le député de Bellechasse qui a
été assez diligent pour éperonner le gouvernement et le
faire marcher.
M. COUTURIER: Contrairement à l'ancien premier ministre, qui a
promis sept fois le même hôpital et contrairement à ce qui
s'est fait dans Sept-Iles, alors qu'on a creusé deux excavations pour
construire l'hôpital, à Armagh il va se creuser seulement une
excavation, l'hôpital a été promis seulement une fois et il
se construira.
M. BELLEMARE: M. le Président, le député de
Bellechasse et le chef de l'Opposition viennent d'établir clairement
dans cette Chambre que le ministre de la Santé n'avait pas tenu sa
promesse quant à l'hôpital d'Armagh mais le ministre des Travaux
Publics est rentré dans le débat avec un petit ton serein, avec
son ama-
billté coutumière pour dire: l'Union nationale n'a rien
fait, nous sommes obligés de tout faire,de remplir les
vides, quand on sait, M. le Président, et ce que n'ignore sûrement
pas le ministre des Travaux Publics, que l'Union nationale, de 1944 à
1960 a bâti 171 nouveaux hôpitaux et a donné 31,627 lits
nouveaux, a décentralisé les hôpitaux et M. le
Président...
M. COUTURIER: M. le Président, j'ai une question à
poser.
M. BELLEMARE: M. le Président, je continue parce que le ministre
des Travaux publics l'a fait tout à l'heure en disant: l'Union nationale
n'a rien fait...
M. LAPORTE: Ce n'est pas ça qu'il a dit.
M. BELLEMARE: M. le Président, dans les hôpitaux
généraux, on partait de l'Abitibi, on venait à
Montréal parce qu'il n'y avait pas d'hôpitaux dans l'Abitibi. On
faisait 300 milles 400 milles pour emmener les malades à Montréal
et personne ne l'a dit.
M. LAPORTE: Choquez vous pas.
M. BELLEMARE: Personne n'a répété ça dans
cette Chambre que c'est l'Union nationale qui a donné au nord-ouest
québécois les premières facilités
d'hospitalisation.
M. LAPORTE: Je m'en vais moi parce qu'il est trop tannant!
M. BELLEMARE: On avait des hôpitaux à Montréal, on
avait des hôpitaux à Québec et à
Trois-Rivières, mais le restant de toute la province, en
Gaspésie, en Abitibi, et partout, on n'avait pas d'hôpitaux
généraux.
C'est l'Union nationale, M. le Président, qui l'a bâti ce
système, qui a permis au gouvernement libéral, en 1961,
d'établir l'assurance-hospitalisation. Pour pouvoir répondre aux
demandes, il fallait des hôpitaux et M. le Président, ces
hôpitaux-là, 77 nouveaux hôpitaux, 41 hôpitaux qui ont
été agrandis, 15,524 lits nouveaux, des octrois pour $119,518,000
et M. le Président, six sanatoriums nouveaux, sept agrandissements dans
les sanatoriums pour un montant de $29,334,000 et M. le Président, les
hôpitaux pour malades mentaux, on en a bâti quatre, on en a agrandi
cinq pour $37,000,000.
C'est ce qui fait, M. le Président, que l'Union nationale, de
1944 à 1960 a dépensé les argents du peuple mais a
dépensé pour venir en aide au peuple $204,282,000. Cela M. le
Président, c'était effectif, il fallait le voir le système
de l'hospitalisation qui existait dans la province de Québec, il fallait
regarder combien nos malheureux malades, ceux qui vivaient en campagne dans les
régions lointaines, crevaient parce qu'ils n'avaient pas à leur
disposition ces hôpitaux nécessaires. On était
obligé de transporter les malades par trains, vers les centres.
M. COUTURIER: C'est pas de ma faute. M. BELLEMARE: M. le
Président... M. LALONDE: En wagon.
M. BELLEMARE: ... le sanatorium de Rosemont à Montréal,
c'est l'Union nationale quia dépensé $4,450,000; l'hôpital
Maisonneuve de Montréal $ 3,000,000 c'est encore l'Union nationale;
l'hôpital de Ste-Justine à Montréal, le nouvel
hôpital $ 3,220,000; l'hôpital du Mont Providence à
Montréal $3,000,000; St-Michel Archange agrandi, le sanatorium de
Trois-Rivières agrandi, le sanatorium de Mont-Joli et de Matane, le
sanatorium Bégin de Dorchester, le sanatorium Ross de Gaspé, le
sanatorium de Macamic, l'hôpital Ste-Elisabeth de Roberval, l'institut
Bruchési, l'hôpital B.C.G. Montréal, l'hôpital Royal
Victoria agrandi, le Montreal General Hospital agrandi, l'hôpital
Ste-Jeanne d'Arc, etc. M. le Président.
Même le Cap-de-la-Madeleine a eu son hôpital de 1944
à 1960 pour répondre à un besoin chez les ouvriers, pour
répondre à un besoin, et le ministre vient nous dire tout
à l'heure tout candidement, il y avait 600 personnes qui attendaient
à St- Hyacinthe. Combien y en aurait-il aujourd'hui si on n'avait pas
bâti ces hôpitaux-là...
M. ST-PIERRE: C'est 604.
M. BELLEMARE: ...si on n'avait pas agrandi ces
hôpitaux-là...
M. ST-PIERRE: Il n'avait pas celui-là toujours.
M. BELLEMARE: ... et c'est l'Union nationale qui a bâti le
meilleur réseau au monde d'hospitalisation, ce n'est pas vous autres.
C'est l'honorable Paul Martin qui l'a dit dans un discours que j'ai ici devant
moi et qui disait: c'est dans la province de Québec que nous trouvons le
meilleur réseau d'hospitalisation du Canada.
Eux autres ont fait quelque chose, ils ont essayé de
défaire ce que l'Union nationale a fait, et ils viennent nous dire, vous
n'avez rien fait.
II faut bien entendre ça nous autres dans la Chambre, par ces
honorables messieurs, candidement; et nous ne le relèverions pas?
M. ST-PIERRE: On n'a pas dit ça.
M. BELLEMARE: Non, bien vous faites mieux de ne pas le dire. L'Union
nationale a bâti dans la province des hôpitaux et a donné
à toutes les régions, chez les cultivateurs, chez les ouvriers,
chez les commerçants, chez les industriels, le moyen de se faire soigner
à leur porte. Et c'est ça la véritable démocratie,
avoir soin...
M. ST-PIERRE: A leurs frais.
M. BELLEMARE: ... des faibles et des pauvres, mettre à leur
disposition des moyens de santé. Mais que le système
d'hospitalisation soit en vigueur grâce à l'Union nationale qui a
bâti des hôpitaux pour répondre aux besoins, qu'il y ait des
besoins nouveaux, nous en sommes! Qu'on ne vienne cependant pas nous dire,
comme le ministre en Chambre l'année passée en parlant de
l'hôpital de Baie-St-Paul; « Oui, j'ai rencontré
l'entrepreneur qui m'a dit qu'il était bien content que nous soyons au
pouvoir parce qu'il va savoir quoi faire maintenant. »
M. COUTURIER: Je demande pardon, M. le Président...
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai enregistré ces
paroles, je les ai envoyées à l'entrepreneur M. Clément
Massicotte, J'ai demandé à M. Massicotte s'il les avait dites et
M. Massicotte est venu me dire que c'était faux. Il n'avait jamais dit
ça au ministre.
Mais le ministre pour se sortir d'un mauvais pas a dit: « M.
Clément Massicotte m'a dit lors de la construction d'un hôpital de
Baie St-Paul: « Nous sommes contents que vous soyez arrivés, enfin
on va savoir quoi faire. »
Mais c'est faux cette déclaration du ministre et j'ai la parole
authentique de l'entrepreneur, M. Clément Massicotte. C'est de
même que le ministre s'en sort de ses souricières.
L'Union nationale a fait dans la province de Québec une oeuvre
salutaire dans le domaine de l'hospitalisation; nous avons construit nos
hôpitaux et au Cap-de-la-Madeleine, c'en est un exemple, c'est
l'hôpital qui a coûté le meilleur marché par lit de
tous les autres hôpitaux de la province de Québec.
Et, M. le Président, je suis justement rendu à ma question
que j'ai à poser au ministre: L'hôpital du Cap-de-la-Madeleine,
l'hôpital
Cloutier, appartient-il encore aux Révérendes Soeurs
Grises-de-la-Croix d'Ottawa, oui ou non?
M. COUTURIER: L'hôpital Cloutier appartient à la
Corporation de l'hôpital Cloutier.
M. BELLEMARE: Pardon?
M. COUTURIER: II appartient à la Corporation de l'hôpital
Cloutier.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai demandé au ministre si
l'hôpital appartient encore à la Congrégation des Soeurs
Grises-de-la-Croix d'Ottawa. Comme ce sont elles qui ont bâti
l'hôpital à leurs frais, à leurs dépens, avec un
octroi du gouvernement, est-ce que l'hôpital appartient encore à
la Communauté des Soeurs Grises-de-la-Croix d'Ottawa, oui ou non?
M. COUTURIER; Si les Soeurs Grises-de-la-Croix d'Ottawa ne l'ont pas
vendu, ça leur appartient encore.
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce que le ministre est au
courant que l'hôpital a été vendu, oui ou non?
M. COUTURIER: D'après la Loi des hôpitaux, tout
hôpital doit avoir une corporation qui doit la régir. Or,
l'hôpital appartient à la Corporation qui est formée des
Soeurs de l'hôpital; ça peut être formé des Soeurs de
la maison mère, des Soeurs de l'hôpital local, des Soeurs d'un
autre hôpital de la même communauté. Mais je ne crois pas
que le gouvernement ait acheté l'hôpital Cloutier.
M. BELLEMARE: M. le Président, le ministre sait qu'il a
payé la dette de l'hôpital Cloutier. Et en payant la dette, il a
étatisé l'hôpital Cloutier. C'est l'étatisation de
nos hôpitaux qui s'en vient, M. le Président. C'en est un cas
probant. Et le ministre le sait.
Aujourd'hui on fait reculer les communautés religieuses; on a
passé une loi pour établir un système de corporation et on
enlève des mains des religieuses leur bien en leur payant leur dette et
c'est l'Etat qui en prend possession, l'Etat sous une manière
déformée, sous une manière camouflée, mais c'est de
l'étatisation de nos systèmes d'hospitalisation.
C'est ce qui est grave dans la province de Québec. Après
avoir étatisé l'électricité, on semble vouloir
étatiser nos commissions scolaires et on est à étatiser
notre système d'hos-
pitalisation. d'une façon camouflée, mais c'est ça.
Où allons-nous aller? Quand on a vu le dévouement de ces
communautés religieuses qui, dans des circonstances difficiles, ont
accepté de jouer un rôle important dans le domaine de
l'hospitalisation, qui à même leurs fonds, qui à même
leur dévouement, qui à même leurs sacrifices, ont
bâti, sans l'aide du gouvernement, des institutions d'hospitalisation et
qui, un peu plus tard, avec le concours du gouvernement, ont agrandi et rendu
service aux régions et à la population. Et aujourd'hui, on a
passé une loi, on forme une corporation, on paie la communauté et
puis on leur dit; « Messieurs, c'est nous autres qui menons. »
Là, M. le Président, le ministre le sait, on s'en va vers
l'étatisation du service d'hospitalisation et c'est ce qui est grave
dans la province. C'est ce qui est grave, parce qu'un jour viendra, on n'aura
peut-être pas toujours dans la province de Québec des gens bien
disposés, on ne le sait pas, on ne sait pas où on va. Avec les
temps que nous subissons, il peut y avoir des surprises demain matin.
Notre système d'hospitalisation tombera, à ce
moment-là, à la merci de certaines gens qui n'ont peut-être
pas comme nous le respect des communautés religieuses pour le bien
immense qu'elles ont accompli. C'est ce que je veux dire au ministre cet
après-midi, qu'il y a un danger extraordinaire de faire reculer nos
communautés religieuses pour laisser ça entre les mains d'une
laïcisation ou d'une étatisation.
M. COUTURIER: M. le Président, pour reprendre les paroles du
député de Champlain au sujet de la déclaration que j'ai
faite à la Chambre l'an dernier et l'entrepreneur de l'hôpital de
Baie St-Paul, je dis et je le répète et M. Massicotte, puisque
vous avez dit son nom, voudra bien essayer de me dire le contraire. Il m'a dit
ceci: « Cela fait deux mois et demie que vous êtes au pouvoir et
j'ai entendu parler de l'hôpital de Baie St-Paul plus que du temps de
l'Union nationale ».
Ce sont les paroles de M. Massicotte et les journalistes publieront ces
paroles-là et si M. Massicotte veut venir prouver le contraire il n'a
qu'à venir me voir, nous irons tous les deux devant le
député de Champlain, premièrement.
Deuxièmement, le député de Champlain commence par
dire que de 1944 à 1960 ils ont bâti 32,000 lits.
M. BELLEMARE: Je vais vous le donner exactement, M. le Président,
pour ne pas que le ministre se trompe, 31,627 lits à la disposition des
malades.
M. COUTURIER: Comment se fait-il, M. le Président, que nous ayons
actuellement en chiffre rond 32,000 lits dans la province de Québec?
Comment se fait-il? Est-ce qu'il n'y avait pas des lits dans la province de
Québec avant l'arrivée de l'Union nationale en 1944. Il a
parlé de la Gaspésie, l'hôpital de Gaspé existait,
l'hôpital de Chandler existait..
M. BELLEMARE: Non.
M. COUTURIER: ... l'hôpital de Rimouski existait, l'hôpital
de Rivière-du-Loup existait Il y en avait des lits dans la province de
Québec avant l'Union nationale, avant que l'Union nationale arrive au
pouvoir en 1944. Je vais lui poser une question au député de
Champlain. Est-ce que le député de Champlain peut me dire combien
a coûté l'hôpital Cloutier?
M. BELLEMARE: Oui. M. COUTURIER: Combien? M. BELLEMARE: $800,000. M.
COUTURIER: $800,000? M. BELLEMARE: Oui.
M. COUTURIER: Or, l'hôpital Cloutier a coûté
$800,000? Comment se fait-il que nous avons été obligés de
financer $1,132,500 la dette capitale de l'hôpital Cloutier en date du 31
décembre 1961?
M. BELLEMARE: Voyons donc, M. le Président, c'est facile à
répondre. Ce n'est pas besoin d'avoir fait un cours en médecine
et puis d'avoir disséquer 50 malades pour savoir ça.
M. COUTURIER: Non, j'ai disséqué des malades mais je n'ai
jamais disséqué des chiffres.
M. BELLEMARE: M. le Président, c'est bien facile, si le ministre
voulait pour cinq minutes rentrer en lui-même et puis dire qu'il y a eu
depuis l'ouverture à aller à cette date de 1962 des années
de fonctionnement déficitaires.
UNE VOIX: Ah!
M. BELLEMARE: Et puis justement parce que ces années
étaient déficitaires ça s'est ajouté au
capital.
M. COUTURIER: Non, non, c'est la dette capitale.
M. BELLEMARE: Des dettes se sont accumulées, les soeurs sont
allées devant le ministre pour demander un octroi de consolidation,
elles n'en ont pas reçus. C'est là qu'elles ont
décidé de consolider.
M. COUTURIER: La dette à capital était $1,132,500 et les
déficits d'administration au 31 décembre 1960 étaient de
$73,662.57
M. BELLEMARE: M. le Président, le ministre le sait que cet
hôpital-là n'était pas meublé.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. BELLEMARE: Ce n'était pas meublé à ce
moment-là. Le $100,000 M. le Président, pour l'ameublement
à part l'établissement des différents
départements.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. COUTURIER: Quand le député de Champlain a parlé
je l'ai laissé parler, alors j'ai la parole...
M. BELLEMARE: II m'a dit: « Je vais vous poser une question
». Je ne vous répondrai pas, vous aurez votre réponse tout
seul.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. COUTURIER: Le député de Champlain a répondu
à ma question. Maintenant le député de Champlain dans une
envolée oratoire a parlé de l'hôpital Ste-Justine qui avait
été bâti, l'hôpital Notre-Dame qui avait
été bâti, sous l'Union nationale, l'hôpital de ci,
l'hôpital de ça. Prenons un exemple, les hôpitaux ont
été construits, très bien.
Prenez l'hôpital Ste-Justine. L'hôpital Ste-Justine a
été construit mais la dette est encore actuellement de
$21,230,916.84. Il n'est pas payé cet hôpital-là et en plus
de ça, déficits d'exploitation accumulés au 31
décembre 1960, $11,166,782. Et pourquoi est-ce qu'il y avait des
déficits d'exploitation? Parce que l'assistance publique ne donnait
qu'un montant minime de $9 et les hôpitaux étaient obligés
d'emprunter ce qui accumulait des déficits d'exploitation.
L'Hôpital Notre-Dame à Montréal, il a été
agrandi sous l'Union nationale, la dette de l'hôpital Notre-Dame est de
$20,182,000...
UNE VOIX: Ecoutez là!
M. COUTURIER: ... et les déficits d'exploi- tation au 31
décembre 1960 sont de $7,532,105. L'Hôtel-Dieu de Montmagny que
nous avons financé avait une dette de $1,478,120.13, déficit
d'exploitation à la même date, $571,474.
L'hôpital St-Joseph de La Tuque que nous avons dû financer
sur une période de 15 ans: $2,616,295. L'Hôtel-Dieu de
Lévis, la dette au 31 décembre: $2,008,080.99. L'hôpital
Ste-Jean-ne-d'Arc: $4,000,000 de dette au 31 décembre 1961; les
déficits d'opérations: $1,750,000. L'Hôtel-Dieu de
Québec, construit sous l'Union nationale: $6,682,377.22, de dette
capitale au 31 décembre 1961. L'hôpital du Christ-Roi, construit
en partie par l'Union nationale et terminé par le parti libéral:
$3,289,498.10. L'hôpital du St-Sacrement: $4,316,231.07. Cela ça
sont...
UNE VOIX: Chicoutimi?
M. COUTURIER: Chicoutimi:$7,201,335.35; déficit
d'opérations: $766,531.
UNE VOIX: Alma?
M. COUTURIER: L'hôpital d'Alma, je ne l'ai pas.
UNE VOIX: Je pensais que c'était payé ça,
M. JOHNSON: Cela a pris quatre ans au député pour s'en
rendre compte.
M. COUTURIER: L'hôpital d'Amos: $660,253 l'hôpital de
Dolbeau:$l,505,000; déficit d'opération: $92,426. On a construit
des hôpitaux, très bien. Mais actuellement les dettes capitales
des hôpitaux se chiffrent par environ $200,000,000. Et c'est pour cela
que nous sommes obligés aujourd'hui de financer les dettes des
hôpitaux afin de pouvoir éteindre avec les années ces
dettes par un financement échelonné sur quinze et vingt ans.
Nous n'avons pas l'intention de laïciser les hôpitaux, comme
dit le député de Champlain. Nous payons les dettes des
hôpitaux. Nous laissons les hôpitaux aux propriétaires, que
ce soit des communautés religieuses ou des corporations. Nous payons les
dettes des hôpitaux parce que ces dettes doivent être payées
et si nous avions laissé l'ancien système d'assistance publique,
les déficits d'opérations se seraient accumulés avec les
années.
Je suis convaincu que le député de Champlain veut
défendre les religieuses. Je l'admire dans son idée. Mais de
là à dire par exemple que nous voulons faire disparaître
les religieuses de l'administration... Nous aidons plutôt les commu-
nautés religieuses à payer leurs dettes mais nous laissons
les hôpitaux aux propriétaires c'est-à-dire aux
communautés religieuses.
M. BELLEMARE: M. le Président, le ministre...
M. JOHNSON: Comme à St-Hyacinthe, on le laisse aux religieuses,
c'est ça? ...UNE VOIX: C'est parce que les religieuses ont voulu le
vendre.
M. BELLEMARE: Ah! Comme au Cap-de-la-Madeleine. Le ministre commence sa
réponse à mon intervention en disant: « Je n'ai pas dit
ça. M. Massicotte ne m'a pas dit ça. »
L'an passé, en Chambre, j'ai fait répéter deux fois
au ministre la phrase que j'ai inscrite et dans laquelle il disait: « Je
suis heureux que vous soyez arrivé parce qu'enfin on va savoir quoi
faire ». C'est exactement ce que le...
M. COUTURIER: Non, monsieur.
M. BELLEMARE: ... ministre adit et ç'a été
publié dans tous les journaux. D'ailleurs je lui enverrai le texte et il
pourra vérifier. Passons.
Deuxième argument, il dit: « Le député de
Champlain dit que l'Union nationale a bâti 31,627 lits. C'est impossible.
On avait, en 1960, seulement que 32,000 lits. Il y en avait des hôpitaux
avant. » Le ministre est mal renseigné. Il donne un chiffre
à la Chambre pour tromper les gens. Parce que dans l'« Annuaire
statistique du Canada », à la page 256, le ministre trouvera le
nombre de lits qu'il y avait en 1960 et il vérifiera: Québec, les
hôpitaux publics, 52,250 lits. Ce n'est pas la même chose.
DES VOIX: Ah!
M. COUTURIER: Si vous comptez les hôpitaux psychiatriques...
M. BELLEMARE: Hôpitaux privés, 2,222 lits. Hôpitaux
fédéraux 2,507 lits. Total de lits disponibles dans la province
de Québec, hôpitaux publics, hôpitaux privés et
hôpitaux fédéraux: 56,983 lits. Et le ministre vient de
nous dire qu'il y en avait à peu près 32,000.
M. COUTURIER: Oui, dans les hôpitaux publics...
M. BELLEMARE: Et il ne détruit pas mon argument quand je dis que
l'Union nationale en a bâti 31,627 puisqu'il y en avait 52,254 dans la
statistique officielle de 1960. Le ministre devrait savoir ça et il
devrait se servir des chiffres officiels, ceux qui paraissent dans l'«
Annuaire statistique du Canada ». C'est la première
réponse.
Pour ce qui est de l'endettement des hôpitaux. Mais le ministre ne
s'imagine toujours bien pas que ces communautés religieuses qui ont
bâti des hôpitaux et qui les ont agrandis ont prévu toutes
les possibilités d'emprunt. Il y avait à ce moment-là des
prévisions, pour plusieurs communautés religieuses qui ont
dépassé, probablement à cause des prix des
matériaux, le prix de base.
Mais quand je dis que l'hôpital du Cap-de-la-Madeleine a
coûté $800,000, que le ministre me réponde qu'ils ont
financé, en 1961, c'est-à-dire presque 10 ans après, un
montant de dette globale de $1,100,000. Je dis que mon chiffre était bon
et que le financement qu'a fait à ce moment-là le gouvernement
pour la corporation en garantissant l'emprunt, parce que c'est ça que le
ministre a fait, a dégagé la communauté religieuse et l'a
laissée seulement en tutelle sous la corporation. Cela j'ai dit
ça. Le ministre ne l'a pas contredit.
Il dit que je défends les communautés religieuses. Oui.
Avec raison. Et s'il y a, dans la province de Québec, des
communautés qui nous ont rendu service c'est bien celles qui se sont
occupées d'hospitalisation. Il y avait un embryon d'hôpital
à Rivière-du-Loup. Le ministre le sait, quand il a
commencé à pratiquer. Un embryon d'hôpital à
Rivière-du-Loup.
M. COUTURIER: C'était absolument l'hôpital existant
aujourd'hui quand j'ai commencé il y a trente ans...
M. BELLEMARE: M. le Président, il le sait, lui, comme
médecin, ce qu'il y avait à Rivière-du-Loup comme
hôpital. Il sait ce qu'il y avait à Rimouski comme hôpital
en 1944. Il parle de Chandler; un petit hôpital, tout petit, et il n'a
pas parlé de celui qui existe aujourd'hui. En Gaspésie, il n'y
avait pas de services véritablement organisés pour faire de
grandes opérations.
Il fallait envoyer les patients à Québec ou les envoyer
à Montréal. Et le ministre sait qu'en Gaspésie, qu'en
Abitibi, que partout dans la province on n'avait pas, excepté les grands
centres comme Québec et Montréal et Trois-Rivières, ' les
moyens qu'il fallait pour assurer les services des grandes
opérations.
Ah, M. le Président, le ministre des Travaux publics a voulu,
avec sa candeur coutumière, essayer de jeter sur l'Union nationale du
discrédit.
M. SAINT-PIERRE: Voyons donc!
M. BELLEMARE: Il s'en repent déjà. Je le sais qu'il s'en
repent parce que, quand on lui dit...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas nécessaire que je le dise.
M. BELLEMARE: ... au ministre des Travaux publics et qu'on lui montre
les faits, il recule. Quand on dit qu'on a 171 édifices nouveaux au
coût de $204,000,000 avec des budgets limités, quand en 1944 on
avait dans la province de Québec un budget ce $75,000,000 et qu'en 1964
ils ont un budget de $1,500,000,000, cela commence à être une
différence aussi. Quand on voit que de 1944 à 1960 tous les
budgets de l'Union nationale égalent un budget de l'administration
d'aujourd'hui.
Le dernier budget de l'Union nationale était de $565,000,000 et
c'est...
M. SAINT-PIERRE; $600,000,000.
M. BELLEMARE: ... avec ça que nous avons bâti, nous autres,
un service d'hôpitaux régional en donnant à tout le monde.
Avec des milliards, avec un budget, comme a le ministre aujourd'hui, de
$203,000,000, garanti que ce n'est pas surprenant que cela nous coûte un
million par jour de dette.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je veux juste répondre
parce qu'évidemment, le député de Champlain semble vouloir
insinuer que j'ai voulu induire la Chambre en erreur. Je ne crois pas que les
membres de ce côté-ci de la Chambre, qui sont au courant de ce qui
se passe, puissent tenir un autre langage que celui que j'emploie. Mais quand
il parle d'un total de $204,282,000 pour 16 ans, il doit constater en
même temps que c'est équivalent au budget d'un an pour le
ministère de la Santé cette année. Alors c'est
$204,282,000 qui a été cité par le député de
Champlain comme étant ce qui a été dépensé
pour les hôpitaux, alors qu'il est en mesure de constater en même
temps, il vient d'indiquer les chiffres, qu'il y a $203,000,000 qui sont
dépensés par le ministère de la Santé cette
année pour la protection de la santé dans la province.
Alors, en un an, autant que dans 16 ans de construction. Si je comprends
bien c'est à peu près les mêmes chiffres pour un an,
actuellement, pour le ministère de la Santé que c'était
pour 16 ans de construction durant le gouvernement de l'Union nationale. C'est
exact.
Ce sont les chiffres qui ont été mentionnés.
Et dit qu'ils ont donné au peuple des hôpitaux permettant
aux gens de se faire soigner...
M. JOHNSON: Le gouvernement en a pour $7,000,000 cette année de
construction. Si on veut comparer les deux mêmes affaires.
M. SAINT-PIERRE: Non. Je dis que le ministère de la Santé
dépense cette année $203,000,000, tel que l'a dit tout à
l'heure le député de Champlain, mais que le total des
constructions d'hôpitaux durant les 16 ans de l'Union nationale a
été de $204,282,000.
M. BELLEMARE: M. le Président, je dis qu'il y a $203,000,000 au
ministère de la Santé mais il y a $116,000,000...
M. SAINT-PIERRE: Je veux poser une question...
M. BELLEMARE: ... pour l'hospitalisation. Il faudrait que le ministre
dise ça aussi.
UNE VOIX: A l'ordre!
M. SAINT-PIERRE: . Je comprends, c'est tout simplement des chiffres,
M. BELLEMARE: II y a $7,000,000 de construction.
M. SAINT-PIERRE: J'ai exactement di ça si le député
m'écoute. J'ai affirmé qu'i avait dit qu'ils avaient
dépensé $204,282,000 pour la construction d'hôpitaux durant
16 ans et que le gouvernement dépense actuellement $203,000,000 juste
pour s'occuper de la santé durant un an, c'est-à-dire le
même chiffre, pour un an, pour la santé au total que le coût
total des hôpitaux qui ont été bâtis...
M. JOHNSON: Là, le ministre compare... DES VOIX; Non, non,
non!
M. SAINT-PIERRE: J'ai dit au député de Champlain...
M. JOHNSON: Le ministre compare un Ford avec un malaxeur.
M. BELLEMARE: Un navet avec un oignon.
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne suis pas embarque sur un bulldozer. Je suis
embarqué dans une bonne voiture.
M. BELLEMARE: Oui Faites souffler vos pneus.
M. ST-PIERRE: A part ça, le député de Champlain a
dit, en me traitant d'un homme qui a ses candeurs, si vous voulez... Je sais
que lui-même ne peut pas faire la même chose parce qu'il se choque
souvent.
M. BELLEMARE: Il se quoi? Il se choque?
M. SAINT-PIERRE: Il se choque souvent. Moi je ne me choquerai pas parce
que je trouve qu'on peut expliquer mieux tranquillement.
Mais, lorsqu'il a dit qu'ils avaient bâti des hôpitaux qui
permettaient de donner au peuple un service pour se faire soigner à leur
porte, je ne sais pas ce qu'il a voulu dire, parce qu'il n'y a pas
d'hôpital à chaque porte, premièrement. Et puis, se faire
soigner à leur porte, il n'a pas dit que c'était gratuitement,
par exemple, ça, il n'en a pas parlé évidemment, mais il a
dit: « On a bâti des hôpitaux qui permettent aux gens de la
province de se faire soigner à leur porte ».
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre veut dire qu'ils se font soigner
gratuitement aujourd'hui?
DES VOIX: A l'ordre.
M. BELLEMARE: ... ils se font soigner gratuitement ...
M. CREPEAU: Vous avez le temps pour faire votre petit spectacle.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre, je demanderais au
député de Champlain de laisser la parole au ministre des Travaux
publics.
M. SAINT-PIERRE: Jedis exactement ce qui a été dit, je
l'ai écrit, il prend des notes le député de
Champlain . Il dit: « Tout à coup, nous avons bâti des
hôpitaux qui permettent à tous les gens de se faire soigner
à leur porte ». Alors si on se fait soigner à sa porte, on
se fait soigner chez soi, et non pas à l'hôpital. Mais c'est de
même que ç'a été dit!
Il me reproche d'avoir dit tout à l'heure que l'hôpital de
St-Hyacinthe était en retard dans la construction depuis des
années puisqu'elle avait 50 ans. Et en même temps, il me reproche
d'avoir dit qu'en 1956, lorsque nous étions dans l'Opposition, le
premier ministre du temps avait parlé des hôpitaux qu'il
était pour bâtir, il nomme Joliette tout ça, il nomme
Longueil. Le dépu- té du temps était un libéral qui
était de l'autre côté de la Chambre et il était
heureux de savoir que dans son comté on bâtirait un hôpital.
Mais en 1963-1964, nous sommes à bâtir cet hôpital promis en
1956. Les malades n'ont pas le temps d'attendre 6 ans, 7 ans, pour se faire
soigner.
Non, je me rappelle dans le temps, le député du temps
était content, heureux de savoir qu'on s'était penché sur
un problème qui était urgent dans son comté; mais
ça a été dit comme ça, et rien n'a
été fait. Il ne faut pas venir dire aujourd'hui que l'on n'a pas
raison des fois, de dire que l'Union nationale dans le temps n'a pas pu faire
ce qu'elle pouvait faire parce qu'il y avait des besoins plus grands.
Ensuite, lorsqu'on parle de chiffres, le député de
Champlain le sait fort bien que la valeur de l'argent est moindre aujourd'hui
qu'elle était en 1944, quand il parle de budget. Il n'est pas capable de
s'acheter un habit au même prix qu'il l'aurait acheté en 1944.
Quand, il joue avec les chiffres, il sait bien que $100,000,000 aujourd'hui, ce
n'est peut-être pas plus que $40,000,000 ou $20,000,000 en 1920. Il sait
bien aussi que dans le moment il se bâtit des hôpitaux, il s'en
bâtit dans les comtés de l'Opposition comme il s'en bâtit
dans les comtés du gouvernement...
M. JOHNSON: Où donc?
M. SAINT-PIERRE: Où donc? A Armagh. Cela fait rire le
député de Chicoutimi. Le député de Chicoutimi en
avait bâti un hôpital chez lui, qui était
considérable comparativement à l'hôpital qui a
été bâtit à Alma, ou qui a été
bâti ailleurs. Un hôpital de huit ou dix étages qu'on
était heureux d'admirer, de voir comme un hôpital gigantesque,
presqu'aussi gros que l'hôpital St-Luc de Montréal. Mais, tout de
même! C'a rendu service à la population de Chicoutimi, mais
ça n'avait' pas rendu service à la population de St-Hyacinthe
qui, elle, avait un hôpital de 100 lits depuis près de 50 ans.
Lorsque le député de Champlain parle des religieuses, nous
sommes nous-mêmes, et nous l'avons déclaré en toutes
occasions, et même lorsque l'hôpital a été
formé dernièrement et à St-Hyacinthe, une
déclaration a été faite par moi et nous remercions les
religieuses de tous les services qu'elles nous ont rendus; mais l'Opposition
sait fort bien qu'à mesure que la population grandit, les hôpitaux
se multiplient, que les religieuses ne peuvent pas suffire au service des
hôpitaux.
Il sait fort bien le député de Champlain que le
recrutement dans les communautés religieuses est plus difficile et que
la demande est de plus en plus grande et que les religieuses ren-
dent encore un plus grands service aujourd'hui pour les quelques-unes
qui peuvent rester dans chacun des hôpitaux, rendent des services
immenses en s'occupant de la direction et en s'occupant des services, alors que
les gardes-malades ont tant d'heures à travailler par jour. Qui remplit
cet espace de temps qui manque, qui n'est pas rempli par les laïques? Ce
sont les religieuses qui le font.
Mais si le député de Champlain a une formule pour que le
recrutement chez les religieuses soit encore meilleur, il y aura encore plus de
religieuses dans les hôpitaux. Il faut être logique dans nos
déclarations, et je le suis en parlant ainsi. Et je sais que le
député de Champlain a bien compris ce que je veux dire et
j'espère bien qu'il comprend aussi qu'actuellement, les explications qui
sont données par le ministère de la Santé, qui dans le
moment était un cas de construction d'hôpitaux et vu que je
participe à la construction, je me suis cru obligé de me lever
pour donner des explications qui me semblaient absolument nécessaires
dans le moment,
M. BELLEMARE: M. le Président, le ministre des Travaux publics
veut essayer de ridiculiser la sortie que j'ai faite concernant les
hôpitaux en disant, l'Union nationale a bâti des hôpitaux
à nos portes. Je pense bien qu'il n'a pas besoin de faire un grand cours
pour savoir que c'est une figure de style pure et simple. Que nous avons
bâti des hôpitaux plus faciles d'accès pour toute la
population. S'il faut que je mette un point sur le i, à chaque fois, je
vais avoir de la misère à faire comprendre le ministre.
M. SAINT-PIERRE: Moi aussi.
M. BELLEMARE: Et M. le Président, quand le ministre prend mes
chiffres encore là, il dit $203,000,000 de budget du ministère de
la Santé. Il y a $116,000,000 pour l'hospitalisation, mais il y a
seulement $7,000,000 pour la construction. Quand l'Union nationale a
dépensé $303,000,000 en 16 ans, ça, ça faisait
$13,000,000 avecla valeur de l'argent que dit le ministre, ça faisait
$13,000,000 de moyenne par année, quand eux autres, en dépensent
$7,000,000 seulement. C'est ça qui est la différence...
M. JOHNSON: C'est ça.
M. BELLEMARE: C'est ça qui est la différence: $13,000,000
deux fois plus avec deuxfois moins de budget qu'eux avec un budget de
$1,500,000,000. Cela, c'est la différence; $7,000,000 pour eux dans le
budget, et $13,000,000 en moyenne pour nous, c'est le seul argument que je
retiens.
M. COUTURIER: Est-ce que, dans le temps de l'Union nationale, est-ce
qu'il se faisait seulement des subventions ou s'il se faisait de
l'immobilisation dans les hôpitaux, pour la construction
d'hôpitaux?
M. JOHNSON: Les deux, les deux.
M. COUTURIER: II ne se faisait pas d'immobilisation.
M. JOHNSON: Oui, les deux.
M. COUTURIER: Non, la preuve c'est que nous avons acheté,
nous-autres, l'hôpital St-Charles; nous avons acheté
l'hôpital Laurentide; et nous avons fini de construire, nous avons
terminé la construction des hôpitaux qui sont des immobilisations
pour le gouvernement.
M. JOHNSON: Ce n'est pas une preuve. M. BELLEMARE: Voyons donc!
M. JOHNSON: Joliette, c'est la province, c'est de l'immobilisation?
M. COUTURIER: Oui, oui, mais c'est parce que nous-autres on l'a
acheté. Ce n'était pas de l'immobilisation, on l'a acheté,
ça appartient à la province.
M. JOHNSON: Bien non, bien non.
M. COUTURIER: Non, non, voyons, ça appartenait à la
corporation L'Annonciation...
M. JOHNSON: Je comprends, M. le Président, nous savions
même...
M. COUTURIER: Cela ne peut pas être calculé comme de
l'immobilisation.
M. JOHNSON: Immobilisation ou non, qu'est-ce que ça change? Le
ministre des Travaux publics est venu défaire tout le jeu du ministre de
la Santé? Il est venu faire une admission, il est venu faire ressortir
l'insuffisance de l'argent qu'on consacre cette année, $7,000,000 pour
la construction alors que, comme l'a démontré le
député de Champlain, il s'en est dépensé
$200,000,000 pour la construction de nouveaux hôpitaux, $203,000,000 en
16 ans. M. le Président c'est clair ça. Oui c'est possible et
à ce
moment-là ces sommes étaient dépensées sans
exproprier les communautés ou les corporations,...
M. COUTURIER: Ah, ah.
M. JOHNSON: Oui.
M. BELLEMARE: Certainement.
M. JOHNSON: Les communautés,les corporations civiles demandaient
des octrois et en recevaient sans être obligées de donner des
titres à la province. Le ministre sait bien que les corporations
civiles, comme Notre-Dame, par exemple, Ste-Jeanne-d'Arc, ont reçu des
montants considérables. Le ministre sait aussi que les deux tiers des
dettes en capital des hôpitaux sont des dettes sur des hôpitaux
appartenant à des corporations civiles, à des laïcs, alors
qu'environ le tiers représente des dettes de communautés
religieuses, et ce tiers de dettes dû par les communautés
religieuses porte sur les deux tiers des lits, alors que les deux tiers de
dettes en capital portés par les corporations laïques sont survenus
à la suite de la construction d'un tiers du total des lits en
question.
A tout événement, M. le Président, le ministre nous
donne souvent l'impression qu'il n'a pas de plan d'ensemble, là non
plus. Je voudrais bien le découvrir! Par exemple, on construit un
hôpital à dix milles d'un autre hôpital tout flambant neuf,
pourquoi?
M. COUTURIER: A quelle place?
M. JOHNSON: Beauceville. Il y a un hôpital à St-Georges,
qui date de 1950, on en construit un autre à 10 milles de là,
alors que certaines régions de la province sont très mal
desservies actuellement. On ne me fera pas croire que c'est de la
planification, autre que de la planification de la Fédération
libérale, pour faire plaisir au président de la
Fédération de la Beauce, faire une promesse électorale.
Cela n'a pas de sens, à dix milles d'un autre.
M. COUTURIER: Non, mais vous allez voir que l'hôpital de
Beauceville va s'emplir dès qu'il sera terminé. Vous aurez la
preuve qu'ils en ont besoin.
M. JOHNSON: M. le Président, pourquoi deux hôpitaux
à dix milles l'un de l'autre quand on néglige certains autres
territoires? C'est ça que le ministre devrait nous expliquer. J'aimerais
ça qu'il nous dise qu'il a un plan d'ensemble, qu'il nous le fasse
connaître. J'aimerais qu'il nous fasse connaître les grandes lignes
de ce plan d'ensemble; nous aimerions avoir l'assurance que tout le
problème a été pensé, et qu'on va alléger
actuellement ce fardeau des dettes capitales et, deuxièmement, qu'on va
remédier à ces listes d'attente qui s'allongent actuellement
à la porte des hôpitaux, et dont l'une des raisons est
précisément le manque de lits dans certaines régions.
UNE VOIX: Adopté.
M. COUTURIER: M. le Président, la première question du
député de Bagot, « quant à payer les dettes des
hôpitaux », bien on lui a prouvé que nous sommes à
financer les hôpitaux sur une base de période et je suis convaincu
que, dans une période de 15 ans, de 15 à 20 ans, toutes les
dettes existant actuellement seront payées, et il ne se formera plus
d'autres dettes précisément parce que nous payons les frais
d'opérations.
M. JOHNSON: Comment, le ministre dit: « Nous sommes à les
financer. » ? Je pense que ce n'est pas techniquement exact
ça.
M. COUTURIER: Il se fait des financements à long terme pour les
dettes des hôpitaux...
M. JOHNSON: Oui.
M. COUTURIER: ... comme, par exemple, l'hôpital Cloutier,
l'hôpital de La Tuque, l'hôpital Ste-Croix de Drummondville,
l'Hôtel-Dieu de Gaspé, l'Hôtel-Dieu de Montmagny,
Jonquière, Ste-Jeanne d'Arc, je pense, non...
M. JOHNSON: Non, mais est-ce que le gouvernement finance ces
hôpitaux-là? Le ministre dit: « On est en train de financer
ces hôpitaux. »
M. COUTURIER: On paie des obligations.
M. JOHNSON: Est-ce que le gouvernement s'engage pour tout le
montant?
M. COUTURIER: Oui, tout le montant.
M. JOHNSON: Le gouvernement souscrit, endosse l'émission?
M. COUTURIER: Endosse l'émission d'obligations pour tout le
montant de la dette.
M. JOHNSON: Quels hôpitaux, entreautres? Le ministre pourrait-il
nous en fournir une liste plutôt que de nous en donner toute
l'énuméra-tion verbalement?
M. COUTURIER: ... les financements des hôpitaux qu'actuellement
nous avons fait, oui...
UNE VOIX: On l'enverra au député de Bagot.
M. LESAGE: II y a aussi le fait que nous payons
régulièrement par exemple, on paie régulièrement
les déficits de Ste-Justine, de Notre-Dame, les intérêts
sur les obligations, l'amortissement, etc.
M. JOHNSON: C'est-à-dire qu'aux échéances des
coupons de Ste-Justine, le gouvernement intervient, donne une subvention?
M. LESAGE: Le gouvernement...
M. JOHNSON: Mais dans les autres cas auxquels le ministre
référait, il s'agit de finances nouvelles endossées par le
gouvernement?
M. LESAGE: Il y a les cas, endossés par le gouvernement.
M. JOHNSON: Et qui paraissent au passif indirect du gouvernement?
M. LESAGE: Mais pas toujours; parce que le plus souvent, la garantie du
gouvernement et par une lettre du ministre autorisé par
arrêté ministériel.
M. JOHNSON: Ah boni
M. BERNATCHEZ: M. le Président, à même les
crédits qu'on demande de voter à cet item, le ministre peut-il
nous dire s'il y a des sommes prévues pour l'agrandissement de
l'hôpital de la Providence, à Chandler. L'hôpital de
Chandler est situé à une assez grande distance de l'hôpital
de Gaspé et Je comprendrais difficilement que les demandes
réitérées, les pressions et les démarchés
que les autorités médicales, les autorités de la ville de
Chandler de même que de la région avoisinante ont faites
auprès du ministère de la santé...
M. LESAGE: C'est décidé.
M. BERNATCHEZ: C'est décidé?
M. COUTURIER: Il n'y a pas d'hôpital à Chandler,
M. BERNATCHEZ: Est-ce que... UNE VOIX: Il y a des crédits.
M. LESAGE: Oui, il y a des crédits. UNE VOIX: Oui.
M. COUTURIER: La question de l'hôpital de Chandler a
été étudiée et je crois que le gouvernement a
décidé de construire à Chandler.
M. LESAGE: C'est tout. Il y a des crédits de prévus pour
Gaspé et Chandler, dans l'item 18. C'est-à-dire pour Chandler
dans l'item 18, et pour Gaspé, dans l'item des subventions parce que
ça appartient aux religieuses.
M. FORTIER: M. le Président, je peux ajouter qu'il y a
Gaspé aussi, afin que les malades soient soignés en
Gaspésie. Nous avons,les médecins suffisants, les
spécialistes qui s'entraînent et nous aurons un hôpital
nouveau à Gaspé et un à Chandler.
M. BERNATCHEZ: Quel est le montant, M. le Président, qui est
prévu pour l'agrandissement de l'hôpital de Chandler?
M. COUTURIER: Eh bien, c'est-à-dire que ce ne sera pas un
agrandissement à Chandler,
M. BERNATCHEZ: Construction nouvelle?
M. COUTURIER: J'ai visité moi-même l'hôpital de
Chandler et nous considérons qu'il est absolument impossible de penser
d'agrandir l'hôpital de Chandler. C'est un hôpital neuf,
entièrement neuf qui va être construit et les plans commenceront
bientôt, propriété du gouvernement.
M. GOSSELIN: M. le Président, il y a environ deux ans
j'accompagnais une délégation assez importante de la ville
d'East-Angus au bureau de l'honorable ministre pour réclamer la
construction d'un hôpital dans la ville d'East-Àngus,
M. COUTURIER: M. le Président, l'hôpital d'East-Angus est
sur la liste des priorités comme hôpital de maternité; nous
avons des crédits.
M. GOSSELIN: M. le Président, le ministre n'a pas besoin de se
fâcher pour rien, cette même liste de priorité-là
demeure...
M. LESAGE: D n'est pas fâché.
M. COUTURIER: C'est pour que ça aille plus vite.
M. GOSSELIN: ... demeure depuis plus de deux ans et lorsque j'avais
accompagné la délégation, le ministre avait donné
la promesse formelle que nous verrions cet hôpital se réaliser
dans l'année qui s'ensuivrait; or, nous attendons depuis deux ans et
j'aimerais savoir de l'honorable ministre où en est rendu le projet de
la construction d'un hôpital à East-Angus. Si on n'était
pas pour en avoir, qu'on nous le dise tout de suite et qu'on cesse de «
bluffer » la population avec cette question-là.
M. COUTURIER: J'ai répondu. M. LOUBIER: M. le
Président...
M. GOSSELIN: M. le Président, je n'ai pas eu de
réponse.
M. COUTURIER: J'ai répondu.
M. GOSSELIN: Est-ce qu'on va pouvoir l'avoir cette année?
M. LESAGE: Vous ne pouvez pas avoir un hôpital cette année,
ça prend plus qu'un an -1 construire, voyons.
UNE VOIX: Dans quelques mois?
M. GOSSELIN: Cela fait deux ans que le projet est en marche et lorsque
nous sommes allés chez le ministre, le ministre a donné la
promesse formelle devant toute la délégation que nous l'aurions.
Quel est le montant que le ministre va consacrer cette année pour la
construction d'un hôpital à East-Angus, même s'il y en
aurait que pour faire les plans?
M. COUTURIER: $150,000.
M. GOSSELIN: $150,000 cette année, très bien, merci. C'est
ce que je voulais savoir,
M. JOHNSON: Bonne nouvelle.
M. LOUBIER: M. le Président, le ministre de la Santé
a-t-il un projet à annoncer pour l'hôpital de Thetford-Mines pour
cette année?
M. COUTURIER: M. le Président, le député de
Bellechasse sait que l'hôpital de Thetford-Mines existe depuis plusieurs
années...
M. LOUBIER: 1929.
M. COUTURIER: Il est dans la situation actuelle depuis plusieurs
années. II me semble que si le député de Bellechasse
était un homme sérieux, au lieu d'aller faire un petit tour
à l'hôpital de Thetford et puis d'être reçu plus ou
moins bien, il serait, il aurait peut-être mieux, pendant que son parti
était dans l'Opposition et qu'il pratiquait à Black Lake ou
à Thetford, dans ce coin-là, il aurait été mieux
dans ce temps-là, pour lui, de faire des représentations au
ministre de la Santé du temps et au gouvernement qui était au
pouvoir dans le temps et lui dire: eh bien à Thetford il y a une
situation inhumaine qui existe; parce que cette situation-là qui existe
actuellement, elle existait il y a quatre ans. Il aurait pu dans ce
temps-là faire les représentations qu'il fait actuellement et
puis la population le prendrait au sérieux. Quant à
l'hôpital de Thetford, nous verrons en temps et lieux ce qu'il y aura
à faire.
M. LOUBIER: J'ai écouté les remarques du ministre. Tout
d'abord je dois lui dire, et j'en profite pour ie remercier, que j'ai
été reçu parfaitement bien à l'hôpital de
Thetford.
Deuxièmement, lorsque j'entends le ministre qui nous dit que la
situation existe depuis longtemps, que l'Union nationale aurait dû
à ce moment-là regarder de plus près le problème et
le régler, le ministre ignore peut-être qu'en 1958 le gouvernement
de l'Union nationale a offert à l'hôpital de Thetford de payer 75%
des travaux qu'il voulait effectuer, On a demandé comme condition
à la communauté à ce moment-là de payer 25% et que
le gouvernement paierait 75% de la construction.
A l'époque, la communauté religieuse était dans une
situation financière assez difficile et n'a pas pu accepter l'offre de
payer seulement 25%. Je suis certain que si le ministre de la Santé
actuel offrait la même chose qui a été offerte en 1958, la
situation financière de cette communauté s'étant
améliorée, on sauterait dessus.
Qu'on ne blâme pas l'Union nationale et, dans le temps, qu'on ne
blâme pas ceux qui se sont dévoués pour la construction de
l'hôpital. A ce moment-là il y a eu une offre de faite et la
communauté a été, à regret, obligée de
refuser.
A Thetford, dont l'hôpital a été construit en 1929,
desservant une population de 69,553 habitants dans la région, on a
été estomaqué de considérer que le ministre actuel
de la Santé, au lieu de favoriser la région de Thetford, dont je
suis fier puisque j'y suis né et qu'encore j'ai beaucoup de racines, de
parenté, etc., au lieu d'y favoriser la construction d'un hôpital,
il lui a préféré Beauceville pour satisfaire des amis
libéraux, alors qu'il existait un hôpital à St-Georges,
à dix milles de là.
Il me semble qu'au point de vue social et géographique il aurait
été plus prudent, plus sage et plus acceptable que le ministre de
la Santé aille secourir cette région qui a crié au secours
par la voie des journaux il y a quelque temps. Nous avons remarque' que le
mardi 14 avril 1964, dans « La Tribune » de Sherbrooke, en
première page, on lisait: « A l'hôpital St-Joseph de
Thetford-Mines, selon son directeur médical: conditions inhumaines
».
A ce moment-là le directeur médical disait: «
Québec dit (également, c'est le ministre de la Santé) que
le projet de l'hôpital St-Joseph est au premier rang des projets de cette
nature à être réalisé. » Mais par contre il
prépare la formation de nouvelles commissions d'études,
lesquelles, comme on le sait, ont presque toujours pour effet de geler les
projets en cours.
Faudra-t-il que la population de la région de l'amiante imite les
étudiants et marche, elle aussi, sur Québec pour réussir
à obtenir quelque chose? C'est à se demander sérieusement,
quand un bien aussi précieux que la santé est en jeu, il n'y a
certes pas lieu d'attendre les événements, il faut les provoquer.
»
A l'époque (il y a un an, je crois), le ministre de la
Santé avait été très bien reçu par les
médecins de Thetford. On lui avait fait toutes les
représentations et le ministre de la Santé à ce
moment-là avait compris qu'il s'agissait d'une des priorités les
plus cuisantes. Mais depuis sa visite à Thetford, nous n'avons
reçu aucune nouvelle satisfaisante laissant prévoir que cet
état lamentable dans lequel les patients, les médecins, la
communauté des religieuses doivent vivre, dans les conditions qu'on
qualifie d'inhumaines. Qu'est-ce qu'a fait le ministre de la Santé,
sinon d'aller construire un hôpital à dix milles d'un autre
hôpital pour satisfaire qui, M. le Président?
Cela, je trouve qu'au point de vue social, qu'au point de vue
géographique, ç'a été une des bévues les
plus monumentales. Et à Thetford, le ministre devrait, à mon
sens, attaquer le problème de front et éviter de gâcher la
réputation de cet hôpital desservi par des médecins, des
spécialistes extrêmement compétents, avec un personnel qui
voudrait se dévouer. Quand on songe qu'il n'y a qu'un seul ascenseur qui
se brise parfois et qu'on ne peut pas même monter tous les malades qu'on
veut, aux temps opportuns. Quand on songe qu'à l'hôpital de
Thetford on est obligé d'empiler parfois les malades dans le corridor
pour attendre et quand on songe qu'on est obligé de refuser
l'entrée à des malades qui doivent attendre deux, trois ou quatre
mois. A ce moment-là les gens sont obligés d'aller à
Sherbrooke et nous avons vu hier qu'à
Sherbrooke une liste de 400 patients, citée par le chef de
l'Opposition, doivent attendre pour recevoir les soins voulus.
Or, l'hôpital de Thetford est un autre cas d'amnésie du
ministre et il me semble qu'il devrait apporter au moins à cette
population l'assurance qu'il étudiera sérieusement la
construction d'un projet dans un court délai, si nous voulons que toute
cette population soit desservie comme il se doit.
M. COUTURIER: M. le Président, le député de Compton
tout à l'heure demande un hôpital pour East-Angus. C'est à
12 milles de Sherbrooke...
UNE VOIX: Maternité.
M. COUTURIER: Et le député de...
M. GOSSELIN: C'est un hôpital de maternité, ce n'est pas un
hôpital...
M. COUTURIER: Oui mais c'est un hôpital quand même si c'est
un hôpital de maternité.
M. GOSSELIN: Bien, voici, j'aimerais bien que le ministre...
M. COUTURIER: Le député de Bellechasse fait un reproche
parce qu'on a construit un hôpital à Beauceville, à 10
milles de St-Geor-ges de Beauce, je pense, je ne me rappelle pas exactement,
mais je crois que la décision de construire un hôpital à
Beauceville a été prise avant que l'hôpital de Thetford
fasse la demande d'une construction...
M. JOHNSON: Bien non!
M. LOUBIER: Jamais, M. le Président.
M. COUTURIER: Vous dites « bien non » parce que vous n'avez
pas la preuve plus que moi, parce que si ma mémoire est
fidèle...
M. LOUBIER: Elle n'est pas fidèle.
M. COUTURIER: ... je pense que ça ne remonte pas loin.
M. JOHNSON: C'est une mémoire infidèle que celle du
ministre.
M. COUTURIER: Oui je comprends, mais seulement vous savez qu'il y a des
choses qui peuvent peut-être la rendre infidèle parce que
ça fait assez longtemps qu'on discute sur la même chose.
Quant à l'hôpital de Thetford, je suis allé la
visiter, c'est vrai, mais quand j'ai visité l'hôpital de Thetford,
je n'ai fait aucune promesse. Qu'on dise tout ce qu'on voudra, je n'ai fait
aucune promesse. J'ai constaté les faits. J'ai constaté la
situation de l'hôpital, mais je n'ai fait aucune promesse à
l'effet que c'était une question prioritaire ou non.
M. LESAGE: Adopté.
M. MAHEUX: M. le Président, le député de
Bellechasse parle beaucoup de l'hôpital de Thetford-Mines, je comprends
qu'il connaît la région, mais je me dois de lui faire certaines
remarques étant donné que le député du comté
de Mégantic, c'est bien moi, malgré que lui n'a pas
été capable d'y vivre lorsqu'il a voulu y établir son
bureau d'avocat.
M. LOUBIER: Qu'est-ce qu'il dit?
M. MAHEUX: J'ai été maire de la ville de Black Lake de
1952 à 1960 et je me rappelle que, dans les années 1953 ou 1954,
le problème de l'hôpital de Thetford était à
l'étude. Nous avions passé des résolutions aux
assemblées municipales pour appuyer un projet d'une construction
nouvelle en avant.
Je me rappelle des maquettes qui ont été
préparées à ce moment-là pour construire en avant
de l'hôpital existant. Et on sait qu'à ce moment-là, des
médecins qui étaient là et qui y sont encore aujourd'hui,
il y a là encore aujourd'hui un médecin qui est le gendre du
ministre qui était à ce moment-là le représentant
du comté de Mégantic, c'est un spécialiste en
anesthésie qui avait su passer certaines remarques mais garder le masque
à gaz pour endormir tout le monde.
Et c'est ainsi que l'hôpital de Thetford-Mi-nes, il en a
été question depuis des années sous l'Union nationale. Les
offres dont parle le député de Bellechasse,
présumément faites à la communauté, moi pour ma
part, et les médecins qui sont là, avec qui j'ai eu de nombreux
entretiens, le député de Bellechasse le sait, ne m'ont jamais
été rapportées, et je me demande si le ministre de la
Santé peut trouver de tels rapports dans le dossier de l'hôpital
de Thetford-Mines.
M. JOHNSON: Qu'est-ce que vous avez fait depuis quatre ans?
M. MAHEUX: Que le député de Bagot attende, on va lui en
parler. Mais une chose qui est sûre et certaine, c'est qu'en 1960 on a
levé le masque à gaz pour essayer de réveiller le monde et
de monter un épouvantail. L'hôpital de Thetford-Mines a
été construit en 1927 et inauguré en 1929. Lorsque le
député de Bellechasse dit qu'il dessert une population de
69,000... il ne faut toujours pas mentir à la face de la province. La
population n'est pas aussi élevée que ça. Si le
député de Bellechasse veut s'asseoir, je vais lui répondre
au député de Bellechasse.
DES VOIX: A l'ordre.
M. LOUBIER: M. le Président, sur une question de
privilège. Je lis ces chiffres, je cite ces chiffres sur le rapport qui
a été présenté par les médecins de Thetford
avec le mémoire de la Chambre de commerce, en collaboration avec les
médecins de Thetford et les autorités de l'hôpital
St-Josepn de Thetford...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LOUBIER: ... mémoire soumis au ministre de la Santé,
chiffres que nous retrouvons à la page 2 du mémoire. Ce sont les
chiffres que je cite, présentés par les gens qui connaissent la
région de Thetford. Si le député de Mégantic ne
connaît pas...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. LOUBIER: ... la population desservie par l'hôpital, je ne suis
pas surpris qu'il n'ait pas eu de succès pour l'obtenir cet
hôpital.
M. MAHEUX: Le député de Bellechasse se sert du
mémoire qui a été présenté au ministre de la
Santé, d'accord, mémoire préparé par la Chambre de
commerce, d'accord, mais est-ce que la Chambre de commerce est capable de
prouver au député de Bellechasse qu'il y a 69,000 de population
desservie par l'hôpital de Thetford-Mines.
M. LOUBIER: Etes-vous capable de prouver qu'il n'y en a pas, vous?
M. MAHEUX: Est-ce que le député de Bellechasse peut me
laisser parler? Je ne l'ai jamais interrompu avant qu'il ne parle de
l'hôpital de Thetford-Mines aujourd'hui. Le 59,000, je le comprends de la
manière dont certains médecins de ses amis le comptent. S'ils ont
un patient qui a le malheur d'arriver de Ste-Marie de Beauce, ils prennent la
population de Ste-Marie de Beauce et ils l'affectent à
l'hôpital
de Thetford-Mines. Ce n'est pas comme ça qu'il faut regarder le
territoire qui est réellement de la population de la région, et
le montant de 69,000 est exagéré, mais qu'importe.
Je sais que la question de l'hôpital de Thetford est cuisante,
surtout depuis que le parti libéral est au pouvoir, parce que l'Union
nationale dans son temps n'a jamais voulu faire de démarches
réellement concrètes. Lorsque le député de
Bellechasse dit...
M. JOHNSON: Mais qu'est-ce que vous avez fait depuis quatre ans?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. MAHEUX: ... qu'il y a eu une offre de faite à la
communauté religieuse et que les communautés religieuses à
ce moment-là étaient dans une position financière
difficile, et que si la même offre était faite aujourd'hui
à cette même communauté religieuse elle sauterait dessus,
c'est faux. Parce que la communauté religieuse a eu une rencontre avec
l'honorable ministre, et j'étais présent, et lorsque l'honorable
ministre a dit qu'elle était la participation, au point de vue
financier, qu'il pouvait mettre à la disposition de la communauté
religieuse, la directrice du temps a dit: « Pas un sous, M. le ministre
». Cela ç'a été sa réponse, alors le
député de Bellechasse parle dans le vide...
DES VOIX: Ah! Ah!
M. MAHEUX: L'hôpital de Thetford-Mines a été
construit à un moment donné, je l'admets, où la population
était moins élevée qu'aujourd'hui. D'accord. A un moment
donné, par nos conventions collectives les syndicats, les syndicats
représentant les ouvriers des mines, ont eu à ce moment-là
naturellement un plan d'assurance-santé et d'hospitalisation qui a
donné un certain essor du côté de demandes pour les
patients à l'hôpital de Thetford-Mines. D'accord. Depuis ce
temps-là il y a eu l'assurance-hospitalisation et là tous les
hôpitaux de la province ont subi la. même vague, une affluence ou
une demande plus grande au point de vue d'admission aux hôpitaux.
L'hôpital de Thetford-Mines, le ministre le sait, c'est une
question qui est assez Importante. Je sais que le ministre le comprend et
sûrement que la région de Thetford-Mines aura son tour au moment
venu. Bien une chose qui est sûre et certaine, c'est que de tous les
problèmes qui peuvent se régler de tous les hôpitaux,
l'Opposition en a parlé tout à l'heure, il n'y a pas qu'à
Thetford-Mines qu'existe ce problème.
J'en suis avec le député de Bellechasse et le ministre, je
suis sûr, qu'ils m'approuvent, à Thetford-Mines, il y a un
problème qui s'étudie et je sais qu'il y aura dans un avenir
assez rapproché un rapport très complet sur l'affaire.
Et là où je veux en venir c'est que je ne comprends pas
qu'un médecin se permette de dire qu'à Thetford-Mines il y a des
conditions inhumaines...
M. JOHNSON: In humaines!
M. MAHEUX: Qui rend les questions inhumaines? Est-ce la
communauté religieuse qui n'est pas capable de tenir son hôpital
selon ce qu'elle doit faire? Sont-ce les médecins qui posent des
conditions inhumaines? Si ce n'est pas la communauté religieuse, si ce
ne sont pas les médecins, pourquoi ce médecin-là met-il
dans la tête de la population que les patients qui demandent admission
à l'hôpital de Thetford-Mines, ont leur vie en danger? Je crois
que ce n'est pas bon de la part de ce médecin-là de faire une
telle propagande pour ses confrères.
Si des conditions inhumaines peuvent exister à Thetford-Mines,
c'est que ça existe dans bien d'autres hôpitaux. C'est qu'à
l'heure actuelle on n'a pas assez de lits. Cela existe ailleurs. C'est qu'il y
a des patients qui sont obligés de s'expatrier en dehors de la
région pour aller se faire soigner ailleurs. Je le sais. Mon
épouse elle-même attend depuis trois mois à l'hôpital
St-Sacrement sur la liste d'attente pour être admise. Alors ce n'est pas
rien qu'à Thetford-Mines que ça existe la liste d'attente,
ça existe partout. Ce qui existe à Thetford-Mines, et ça
tout le monde est d'accord avec moi, c'est qu'à l'heure actuelle nous
n'avons pas assez de lits. Cela fut bâti à une époque
où on s'accommodait de moins. Et aujourd'hui, tous les gens demandent
plus. Les services de santé se sont améliorés. Les
spécialités sont très nombreuses. On ne peut pas avoir
à Thetford-Mines toutes les spécialités des grands
centres. On voudrait bien les avoir. Et je sais que les médecins
seraient très heureux d'apprendre qu'un jour l'hôpital de
Thetford-Mines sera en construction. Paris ne s'est pas bâti en un jour.
Et l'Union nationale a été loin d'être capable de le
bâtir.
M. BELLEMARE: Vous autres non plus.
M. LOUBIER: M. le Président, je pense que le député
de Mégantic pour qui j'ai de l'estime puisque nous avons demeuré
dans le même endroit a sûrement dépassé sa
pensée lorsqu'il a fait sa première remarque tout à
l'heure. Le
député l'admet parce que son argument n'existe d'aucune
façon et que ma situation à l'époque était
très bonne et il le sait. Deuxièmement, ç'a
été pour des raisons d'affaires; j'ai été
obligé d'aller rejoindre mon père pour l'aider dans...
M. MAHEUX: Je suis d'accord avec le député de Bellechasse
que peut-être j'ai été un peu trop loin dans mon
idée comme lui va un peu trop loin en venant fourrer son nez dans le
comté de Mégantic.
M. LOUBIER: M. le Président... M. JOHNSON: Bien voyons donc!
M. LOUBIER: ... je ne voudrais pas que le député de
Mégantic répare, fasse un beau geste et ensuite de ça le
gâte immédiatement après.
Il sait là aussi...
M. COÏTEUX (Duplessis): Il a raison dans les deux cas.
M. LOUBIER: ... de quelle façon j'ai été
amené à aller dans cette région pour discuter de
l'hôpital. Mais à tout événement, ce sont des
incidences les plus secondaires que ce que je viens de soulever.
Mais je n'ai pas apprécié beaucoup le fait qu'on ait
rappelé la. mémoire d'un homme qui a servi Mégantic comme
l'honorable Tancrède Labbé dans des circonstances très
difficiles. Je l'ai connu personnellement. C'est un homme qui s'est
donné avec beaucoup de dévouement à son comté, avec
une intégrité notoire et l'hommage que lui rend aujourd'hui le
député de Mégantic, son successeur, ne correspond pas
à ce que la population a toujours rendu comme hommage à
l'honorable Tancrède Labbé.
En ce qui concerne le fait que l'Union nationale n'a rien fait, je le
répète, le député de Mégantic pourra
s'informer, il pourra aller voir le directeur médical de Thetford-Mines,
il pourra aller voir d'autres médecins. En 1958, l'Union nationale avait
proposé à l'hôpital de Thetford-Mines de payer 75% de sa
construction lui demandant de verser 25%. A ce moment-là les
religieuses, le député de Mégantic doit s'en souvenir, la
même communauté avait un projet près d'ici, de
Québec, dans lequel elle avait engouffré des sommes qui avaient
dépassé les prévisions et se sentant prise dans cet
étau financier ne pouvait pas répondre à l'offre faite par
le gouvernement du temps.
Quand je dis qu'aujourd'hui la communauté sauterait probablement
dessus, je le sais. Ce n'est pas une communauté riche, mais plutôt
que de ne rien avoir, je suis persuadé qu'elle profiterait de l'occasion
à 100%.
Je n'ai, à aucun moment, voulu parler du député de
Mégantic ou de son rôle dans l'hôpital. J'ai même eu
la décence et l'honnêteté de dire à Thetford, et
cela a été reproduit, que ma visite n'était pas un vote de
non-confiance au député actuel, que je savais qu'il avait fait
des démarches dans ce sens-là et je trouve absolument injuste la
façon dont il a qualifié ma démarche.
Tout de même, je demande tout simplement au député
de Mégantic et au ministre de la Santé ce qu'on a fait depuis
1960 de tangible, de concret, pour améliorer le sort de l'hôpital
de Thetford, et qu'on se propose de faire d'ici quelques mois pour rendre
à cet hôpital les nécessités financières dont
elle a besoin pour la construction ou l'agrandissement. C'est tout ce qui
m'intéresse.
C'est tout ce qui intéresse la population de Thetford et si le
ministre de la Santé et le député de Mégantic
peuvent apporter un soulagement à ce cas qui est extrêmement
pénible, je serai le premier à applaudir à ce geste et
à les féliciter puisqu'avec les misères humaines, comme il
existe actuellement dans cette région, on ne joue pas et on ne fait pas
de politique.
Je demande à l'honorable ministre et au député de
Mégantic ce qu'on se propose de faire à brève
échéance pour régler ce cas d'urgence. C'est tout ce qui
intéresse la Chambre. C'est tout ce qui intéresse Mégantic
et je suis persuadé, que c'est tout ce qui intéresse le
député de Mégantic. C'est la seule question que j'ai
à poser en rapport avec ce projet.
M. MAHEUX: M. le Président, le député de
Bellechasse nous demande ce qu'on a fait. Je remarque que le chef de
l'Opposition m'a montré un zéro.
M. JOHNSON: Deux.
M. MAHEUX: Non, le deuxième c'est dans votre temps, M. le chef de
l'Opposition. Vous n'avez rien fait.
M. JOHNSON: Arrêtez d'étudier. Agissez.
M. MAHEUX: Je n'ai pas attaqué le ministre du temps. Si je l'ai
mentionné c'est que j'ai fait un rapport avec celui qui travaille
à l'hôpital et avec qui il est parent.
Maintenant, le député de Bellechasse veut savoir ce qu'on
a fait. Il y a une certaine nuance qui est un peu drôle et que lui sait:
les offres qui ont pu être faites en 1958. Il a dû aller cher-
cher ça probablement auprès des autorités
religieuses.
DES VOIX: Non, non!
M. MAHEUX: Probablement auprès de certains médecins, comme
celui qui a fait paraître l'article « Conditions inhumaines »
qui sont sûrement de ses amis et du parti et que ces mêmes
médecins-là avec qui j'ai été en contact...
M. LOUBIER: On retourne encore dans des discussions de «
partisanerie ».
M. MAHEUX: ... ne m'en ont jamais parlé.
M. LOUBIER: Le Dr Poulin est un homme extrêmement bien à
Thetford.
M. MAHEUX: Comment se fait-il que c'est lui qui est au courant de la
chose après m'être occupé du cas de l'hôpital, comme
le dit le député de Bellechasse. Je suis d'accord pour les
paroles et les rapports qu'il a donnés aux journalistes me concernant,
c'est vrai. Je le remercie. Mais, depuis que nous sommes au pouvoir, dès
1960 j'ai commencé à parler du problème avec l'honorable
ministre qui, à ce moment-là, recevait une avalanche de demandes
à la grandeur de la. province,
Il y a eu des rencontres au moins à trois reprises. Je n'ai pas
le dossier ici. Au moins à trois reprises. Une fois, ils étaient
trois médecins. Une autre fois, ils étaient très nombreux,
je crois qu'ils étaient quatorze et l'autre fois ils étaient sept
ou huit parce qu'ils étaient descendus deux automobiles. On a eu des
rencontres avec la communauté et l'honorable ministre, et nous avons eu
la rencontre de tous les représentants des corps sociaux de la
région au moment où on a présenté le mémoire
dont a fait mention tout à l'heure le député de
Bellechasse. Dire que nous n'avons pas étudié le problème
de Thetford-Mines, c'est faux.
M. LOUBIER: Je n'ai pas dit ça,M. le Président!
M. MAHEUX: Evidemment, le ministre sait comment j'ai insisté pour
qu'il vienne visiter les lieux et cela nous faisait plaisir qu'il vienne les
visiter. Et c'est vrai qu'il a été bien reçu. Mais je
serais vraiment fier si le problème de Thetford-Mines se réglait
mais de là à se faire des rapports comme il s'en est fait et des
déclarations dans les journaux comme il se fait, tels que «
Conditions inhumaines », ça, je dis encore une fois que c'est
aller trop loin.
M. LOUBIER: M. le Président, en terminant, je regrette. Mais le
directeur médical de l'hôpital de Thetford-Mines est un
médecin dont je ne me souviens pas qu'il ait fait de la politique active
et c'est un homme qui est très dévoué aux
intérêts de l'hôpital. Je ne voudrais pas que le
député le qualifie d'ami du parti de l'Union nationale ou d'un
homme qui s'est montré très léger en faisant des
déclarations aux journaux.
Apparamment le docteur en question, le Dr Poulin, a été
peut-être interprété dans un contexte différent de
celui où il avait dit ces paroles. Et à ce moment-là, je
pense qu'il n'est pas bon pour le projet lui-même d'essayer d'apporter
des arguments « ad hominem ». Il faut discuter du projet dans un
climat très serein pour construire quelque chose, non pas pour «
de bâtir » quelque chose ou quelqu'un.
Or, je réitère ma question à l'honorable ministre
de la Santé: d'après la priorité établie de ses
besoins, l'hôpital de Thetford figure-t-il au premier échelon ou
sur le dernier échelon de ses priorités de besoins pour la
construction ou l'agrandissement d'hôpitaux? C'est tout ce qui
intéresse la population, c'est tout ce qui nous intéresse,
M. MAHEUX: J'aurais bien aimé que le député de
Bellechasse le dise au tout début. Lui-même mentionnait
déjà le nom du médecin, il a l'article en main. S'il avait
dit au tout début que les paroles attribuées au docteur Poulin
ont été mal interprétées par les journaux et que
les journalistes ont voulu en faire un «flash ».
M. LOUBIER: Je n'ai pas dit ça, M. le Président.
M. MAHEUX: Non, vous ne l'avez pas dit, mais si vous l'aviez dit au
début, j'aurais partagé cette opinion immédiatement.
M. LOUBIER: Je ne l'ai pas dit au début ni à aucun
moment.
M. MAHEUX: On se sert de cet article-là qui sort dans les
journaux pour en faire un épouvantail. Je suis bien d'accord que le Dr
Poulin s'est peut-être fait jouer un tour dans ses déclarations.
Ce qui a paru dans les journaux n'a peut-être pas été les
paroles exactes qu'il a dites. Bien d'accord.
M. BERNATCHEZ: La population diminue, le cultivateur va être vendu
au conseil de comté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: Le député a posé une question, est-ce
qu'on a une réponse?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre de la Santé pourrait
répondre à la question; est-ce qu'à Thetford
l'hôpital figure comme un projet prioritaire?
M. COUTURIER: J'ai dit tout à l'heure que ce n'était pas
un nil, je ne pouvais pas me prononcer et dire si c'était un projet
prioritaire ou non prioritaire.
M. LOUBIER: Est-ce que l'honorable ministre de la Santé, dans le
budget de cette année, a prévu un montant pour la construction ou
l'agrandissement de l'hôpital de Thetford? Est-ce qu'il peut me
répondre? Aucun montant de prévu pour la construction ni
l'agrandissement.
M. COUTURIER: Non.
M. BERNATCHEZ: Avec des additions.
M. LOUBIER: Ah, il n'y a rien de prévu dans le budget pour
essayer de régler le problème de Thetford pour l'année
1964-1965?
M. COUTURIER: Non. Cela ne veut pas dire par exemple qu'on n'en mettra
pas, mais actuellement il n'y a rien de prévu.
M. B ERNATCHEZ : Ah bien, ils sont supposés Budget $10,000.
M. LOUBIER: M. le Président, dans un budget comme celui-ci, le
ministre avec sa planification devrait savoir à quel projet il doit
s'attaquer.
M. COUTURIER: C'est marqué « autres projets » au
sous-item 12,
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre se souvient qu'il a
été interrogé dans cette Chambre, par le
député de Bellechasse, relativement à. cet hôpital.
Ce sont les journaux qui ont porté à la connaissance du public
les conditions pénibles de cet hôpital. Et le ministre a
répondu à ce moment-là; « Cela ne dépend
nullement de nous autres, c'est un problème qui concerne l'hôpital
».
M. COUTURIER: Certainement, s'il y a des conditions inhumaines dans
l'hôpital, c'est à la direction de l'hôpital, les
religieuses et la corporation, de voir à ce que ces conditions
inhumaines disparaissent.
M. JOHNSON: C'était une excellente réponse technique qui
ne règle rien et je pense que le député de Mégantic
devrait remercier le député de Bellechasse de s'être
occupé de ce problème-là et en somme d'avoir fait avancer
le règlement de ce problème. Si ça n'avait pas
été des journaux, le problème n'aurait pas
éclaté en public; si le député de Bellechasse n'en
avait pas parlé en Chambre, il n'aurait pas été
invité par les médecins comme il l'a été. Il porte
le problème devant l'Assemblée législative, ça
force le député de Mégantic à se lever...
M. COUTURIER: Je suis allé à Thetford, bien avant que le
député de Bellechasse en parle!
M. JOHNSON: Bien oui, mais cela n'a abouti à rien. Cela fait
quatre ans que le ministre n'aboutit à rien. Pendant ce temps-là,
le ministre bâti des hôpitaux pour faire plaisir au
président de la Fédération libérale à
Beauceville, à 10 milles de St-Georges, et laisse...
M. COUTURIER; Envoyez, envoyez...
M. JOHNSON: ... la population de Thetford, représentée par
un député libéral...
M. COUTURIER; Recommencez...
M. JOHNSON: ... actuellement dans des conditions qui ne sont pas du tout
adéquates, le ministre le sait, le député le sait. Si
c'était déjà empiré en 1960, mais qu'est-ce que
vous faites depuis 4 ans? C'est la question qu'on vous pose. Si la situation
était déjà tragique en 1960, du temps de l'Union
nationale, qu'est-ce que vous attendez pour bouger? On est en 1964! Depuis ce
temps-là le gouvernement bâtit des hôpitaux
politiques...
UNE VOIX: Un milliard et demi.
M. JOHNSON: ... des hôpitaux, oui, à Beauceville, pour
faire plaisir à M. Renaud, président de la
Fédération libérale du comté. Le ministre ou le
premier ministre passe là: « Oui, mon Jacques, on va te donner
ça, cet hôpital-là ».
M. HAMEL (St-Maurice): Voyons donc!
M. JOHNSON: Le plan d'ensemble, les priorités où
étaient-elles quand on a décidé de bâtir à
Beauceville? Cela ça fait bien à la télévision.
Cela fait bien dans les journaux. Cela fait bien dans la bouche du premier
ministre. Cela fait bien dans la bouche du ministre des
Richesses, naturelles, celle du ministre de la Jeunesse, du ministre du
Revenu: « Nous procédons par priorités, plan d'ensemble
». Mais il est invisible le plan d'ensemble et les priorités,
ç'a été jusqu'ici des priorités de
Fédération libérale. C'est ça le problème;
c'est ça qu'on a fait ressortir, J'espère, d'une façon
claire aux yeux de toute la province à l'occasion de ce
débat.
Il faudrait remercier le député de Bellechasse qui s'est
occupé de ce problème parce qu'il y a là des amis qui lui
ont demandé: « Fais donc quelque chose, viens donc aider le
député ». Je pense que, dans l'intimité, le
député de Mégantic va remercier l'Opposition d'avoir fait
le bon combat pour son comté de Mégantic.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'aurais seulement deux
questions à poser au ministre. Premièrement, Je voudras lui
demander si, dans les comtés ruraux, comme le comté de Wolfe, on
peut prévoir, dans un temps assez rapproché, si vous voulez,
attendu qu'on est situé à des distances d'au moins 20, 25, 30
milles des hôpitaux, si le ministère peut considérer un
jour qu'on ait des genres de petits hôpitaux de 10, 15 lits pour les
maternités?
M. COUTURIER: C'est dans les projets du ministère de la
Santé d'envisager la possibilité de doter les
municipalités éloignées de petits hôpitaux de
maternité.
M. HAMEL (St-Maurice): Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, des fois je passe sur la route 49, qui
est encore de Mégantic, et je m'aperçois qu'à
l'hôpital St-Julien, à St-Ferdinand, qu'il y a eu un début
de construction l'an passé et les travaux sont arrêtés.
Est-ce que je pourrais renseigner la population?
M. COUTURIER: M. le Président, je dois vous dire que
l'hôpital St-Julien est un hôpital psychiatrique qui appartient aux
Soeurs et la construction qui s'exécute, qui est arrêtée ou
qui se fait actuellement, est la responsabilité des soeurs. Le
gouvernement n'a rien à y voir.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, le gouvernement n'a aucun octroi sur cette
construction-là non plus?
M. COUTURIER: Non.
M. HAMEL (St-Maurice): Adopté.
M. RAYMOND: M. le Président, est-ce que l'honorable ministre
voudrait nous dire quels sont les projets, dans la mention du sous-item 12 de
la construction des hôpitaux? Quels sont les projets les plus en vue, au
moins pour l'année?
M. COUTURIER: Les projets qui sont sur la liste, c'est Malartic, Armagh,
East-Angus, Rivière-du-Loup, St-Hyacinthe, hôpital
Notre-Dame-de-la-Recouvrance, hôpital St-Jean, hôpital de Bordeaux,
hôpital St-Luc et hôpital Asbestos. Il a été question
de l'achat d'une maison à Hull pour en faire un hôpital de
chroniques, ça c'est en suspens. Ce sont les projets, ça.
L'hôpital Shawinigan, évidemment.
M. JOHNSON: Zéro pour Mégantic
M. BERNATCHEZ: A l'item des hôpitaux, le ministre de la
Santé a-t-il été approché pour essayer d'utiliser
les baisses de la station de radar de St-Sylvestre comme centre médical?
Est-ce que le ministre a été approché pour ça?
M. COUTURIER: M. le Président, nous savons que le centre de radar
de St-Sylvestre était à vendre, et je suis allé au cours
de l'hiver dernier, avec un ingénieur, un médecin directeur des
hôpitaux psychiatriques, en tous les cas nous étions quatre ou
cinq, nous sommes allés visiter ce centre.
J'ai été un peu frappé par la beauté du
site, j'ai été un peu frappé par les quelques
bâtisses qui étaient bien construites, mais je n'ai pas
été frappé par l'ensemble du projet, parce qu'il y avait
des bâtisses qui n'étaient pas aptes à recevoir des
malades. Et ce qui nous a surtout arrêtés, c'est que l'entretien
de ce système, de toutes ces bâtisses aurait été
excessivement dispendieux, et le ministère de la Santé ne pouvait
pas entrevoir la possibilité de payer d'abord l'entretien de tout ce
système ni la possibilité de pouvoir faire quelque chose de
compact avec cette organisation-là. Alors, nous avons rejeté
l'idée d'acheter cette installation.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BERNATCHEZ: M. le Président, est-ce que le ministère
fédéral n'avait pas été consentant à vendre
au gouvernement provincial les bâtisses que le ministère aurait pu
utiliser. Je comprends que c'est un gros plan, c'est très
considérable, et pour utiliser toutes les bâtisses sur ce terrain,
ça prend nécessairement un gros projet, mais je crois qu'il eut
été opportun d'étudier la possibilité d'utiliser
certaines bâ-
tisses, les bâtisses les plus aptes l'établissement d'un
hôpital, disons, ou un centre de réhabilitation, ou un centre de
convalescence, des centres de premier secours, enfin de compte des services du
ministère de la Santé, quitte à vendre ou à
utiliser pour d'autres fins les édifices dont le ministère de la
Santé n'avait pas besoin. Parce que c'est un endroit bien sain,
éloigné de tout centre possible de contamination. Au-dessus d'une
haute élévation, dans une montagne, l'air est pur, et il y en a
à profusion.
M. COUTURIER: M. le Président, il n'y a pas que l'air pur qui
compte, il faut tenir compte de tout l'ensemble. Le député de
Lotbinière a dit: « Bien, c'est éloigné, et c'est
haut. » Cela, c'est quelque chose, n'est-ce pas? « C'est
éloigné et c'est haut ». Et de là à employer
toutes les bâtisses, c'était absolument impossible, il aurait
fallu vendre les bâtisses qui ne servent pas, En tous les cas,
après ma visite, moi, j'ai envoyé des experts, les experts du
ministère de la Santé, visiter ça, et après une
étude sérieuse, je veux dire au député de
Lotbinière que nous nous sommes penchés sérieusement sur
ce problème-là parce qu'on a pensé que ça pouvait
être utile à la population et au ministère.
Mais, après une étude très sérieuse, nous
avons jugé qu'il était absolument impossible d'envisager l'achat
de tout ce « pattern », de tout ce modèle-là qui
aurait été vendu à un prix nominal par le
fédéral, mais ce n'est pas le prix d'achat qui compte, c'est
l'entretien.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LIZOTTE: Est-ce que le ministre pourrait me dire à peu
près un chiffre de son objectif pour son hôpital de
Rivière-du-Loup? En quoi consiste son projet?
M. COUTURIER: Les plans ne sont pas terminés et les soumissions
ne sont pas demandées. J'ai justement téléphoné
à l'architecte ce matin, lui demandant de vouloir bien nous faire
parvenir le prix approximatif de l'hôpital. C'est un hôpital de 210
lits, je crois.
M. LIZOTTE: Si le ministre prend le même genre d'architectes que
pour l'hôpital d'Armagh, il risque de ne pas avoir son hôpital pour
laprochaine élection, A tout événement...
M. COUTURIER: Pour les prochaines élections, ça ne
m'intéresse pas, ça ne m'impressionne pas.
M. JOHNSON: Non?
M. COUTURIER: Je suis capable de passer sans avoir d'hôpital.
M. JOHNSON: C'est ce qui étonne. Allez-vous avoir les mêmes
gens de Montréal avec vous?
M. COUTURIER: Je vais avoir des amis, comme le député de
Bagot en a pour lui aider quand arrivent les élections.
M. JOHNSON: Ah oui, mais ils en avaier.: de « collé »
les amis du ministre!
M. BERNATCHEZ: Des vendeurs d'automobiles.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LIZOTTE: Je connais les méthodes électorales du
ministre et...
M. COUTURIER: Le député de Bagot est venu quelques fois,
puis ça ne m'a pas nui.
M. LIZOTTE: ... je suis assuré, avec les méthodes qu'il a
employées dans le passé, qu'il n'a pas besoin des hôpitaux
pour gagner ses élections, c'est un genre moins hospitalier que
ça. A tout événement, le premier ministre, dans une
causerie qu'il avait tenue en 1962 à St-Pamphile, comté de
I'Islet, avait laissé entendre à ses amis qu'à St-Pamphile
il y aurait un hôpital de maternité. Je lui en ai parlé
l'ar. dernier et il m'a dit que c'était vrai, que c'était un
projet ça,
M. COUTURIER: C'est un projet, St-Pamphile est dans les projets.
M. LIZOTTE: Je peux dire dans mon comté que St-Pamphile aura son
hôpital de maternité cette année?
M. COUTURIER: Non, pas cette année. M. LIZOTTE: Non.
M. COUTURIER: Le député de Bagot dit que nous n'avons pas
de plan d'ensemble ou de planification, mais nous en avons: nous savons que
dans quelques années nous pourrons construire un hôpital à
tel endroit et ainsi de suite,
M. LIZOTTE: Je connais les plans d'ensemble du ministre. Chez nous
à St-Pamphile, il y avait un médecin qui travaillait le plus fort
pour avoir l'hôpital à St-Pamphile. Je
crois qu'il vient d'être nommé au ministère, de
sorte que je pense bien que ça va régler sa question.
M. COUTURIER: Ah, je ne savais pas. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire si le comté de Shefford, la ville de Granby, va
bénéficier d'un agrandissement de l'hôpital cette
année?
M. COUTURIER: Non.
M. RUSSELL: Pas du tout?
M. COUTURIER: Pas Granby.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 18, adopté?
M. JOHNSON: Non. Au sujet de l'hôpital de St-Georges, M. le
Président...
M. COUTURIER: Ah oui, on a permis un agrandissement, une annexe à
l'hôpital de Granby: la clinique d'urgence, qui a été
demandée par l'hSpital de Granby, mais pas de construction neuve.
M. JOHNSON: Pour l'hôpital de St-Georges l'année
dernière, est-ce qu'on n'avait pas voté un montant de
$2,000,000?
M. COUTURIER: L'hôpital de St-Georges?
M. JOHNSON: Oui, de Sherbrooke.
M. COUTURIER: Le pavillon St-Georges?
M. JOHNSON: Le pavillon, je vous demande pardon.
M. COUTURIER: Sherbrooke, l'année passée il y avait
$2,000,000; cette année$l,500,000.
M. JOHNSON: Combiena-t-ondépensë,l»an-née
dernière à même ce montant de $2,000,000 qui avait
été voté?
M. COUTURIER: Nous verrons ça demain; le bureau est fermé,
on ne peut pas le savoir.
M. JOHNSON: Environ $ 300,000. Cela a pas mal de bon sens ma
réponse.
M. COUTURIER: Plus que ça. M. JOHNSON: $500,000?
M. COUTURIER: A peu près un demi-million.
M. JOHNSON: Pourquoi a-t-on dépensé seulement $500,000 sur
$2,000,000 qu'on avait votés l'année dernière. Est-ce
ça le plan d'ensemble? D'après le plan d'ensemble, si on vote
$2,000,000 pour un projet, au cours de l'année le ministre prend ces
montants-là et il vire ça pour d'autres fins.
M. COUTURIER: C'est parce qu'il y a eu des changements au niveau des
autorités universitaires. Cela a retardé l'accomplissement du
projet qui avait été prévu. Alors le montant qui a
été dépensé le fût pour des travaux qu'il
faut de toute nécessité exécuter, que le pavillon
St-Georges soit destiné à une fin ou à l'autre; par
exemple, la chaufferie, je pense, le toit, cela a été fait,
l'aqueduc. Que le pavillon St-Georges ait une destinée ou une autre, il
fallait que ces travaux-là soient exécutés et ils ont
été exécutés et l'Université n'ayant pas
pris des décisions assez tôt, c'est ce qui a fait que le montant
de $2,000,000 n'a pas été dépensé.
M. JOHNSON: Qui est l'architecte du pavillon St-Georges?
M. COUTURIER: Brett & Ouellet est le coordonnateur. C'est
l'architecte Bélanger, un nommé Bélanger de
Sherbrooke.
M. JOHNSON: Et Brett & Ouellet sont des coordonnateurs?
M. COUTURIER: Des ingénieurs coordonnateurs.
Le pavillon St-Georges a tout été discuté lors des
crédits du...
M. JOHNSON: Pas ces questions-là que Je pose au ministre.
M. COUTURIER: Ah oui, la question de Brett & Ouellet, j'y
étais, puis ç'a été discuté avec les Travaux
publics.
M. JOHNSON: C'est un coordonnateur qui a coordonné-... Est-ce
qu'il est payé $2,000 par mois, lui aussi, pour coordonner $300,000 de
dépenses dans une année?
M. COUTURIER: Je ne sais pas.
M. JOHNSON: Que cela coûte cher! On se demande où ça
va l'argent? Je n'ai pas l'honneur de connaître Brett et Ouellet. Je
présume que ce sont de bons ingénieurs, je présume aussi
que ce sont des ingénieurs libéraux.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: On pourrait nier ça? Je prends une grande chance en
disant que ce sont probablement des libéraux.
M. COUTURIER: On me dit que les ingénieurs Brett & Ouellet
sont les ingénieurs qui ont travaillé sur la Place Ville-Marie
à Montréal, ça doit être des gars qui connaissent
leur affaire.
M. JOHNSON: C'est impressionnant, ça.
M. COUTURIER: Ah oui, ça m'impressionne.
M. JOHNSON: Cela devait coûter cher, des gros bureaux de
même?
M. COUTURIER: Pas nécessairement. M. JOHNSON: Non? Le
ministre...
M. COUTURIER: Il y a des grands avocats qui ne chargent pas cher, puis
il y a des petits avocats qui chargent cher, comme les médecins...
M. JOHNSON: Ah oui, et puis il y a des grands chirurgiens qui chargent
cher, puis d'autres chirurgiens qui ne chargent pas cher.
M. COUTURIER: C'est ça, j'ai dit; comme les médecins.
M. JOHNSON: C'est difficile d'apprécier s'ils chargent trop cher
ou pas assez cher.
M. COUTURIER; C'est bien difficile, ça dépend du travail
qui est fait.
M. JOHNSON: Parce que leurs erreurs sont enterrées, M. le
Président, dans le cas des médecins et des chirurgiens.
M. COUTURIER: C'est ça, tandis que les avocats, leurs erreurs
sont pendues à eux.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: II y a moins de pendus que de morts dans la province, M. le
Président.
M. COUTURIER: C'est normal.
M. JOHNSON: II en meurt beaucoup moins par cause des avocats que par
cause des médecins, sauf tout le respect que je dois, M. le
Président, aux excellents collègues qui ont fait un excellent
travail.
Le ministre a-t-il eu une demande pour un agrandissement ou
l'établissement d'un hôpital de maternité dans le
comté de Bagot, à Acton Vale?
M. COUTURIER: Pas à ma connaissance, non. Il peut arriver que
cette demande ait été faite...
M. JOHNSON: Non, c'est probablement pas rendu chez le ministre. Est-ce
que ça serait une bonne idée pour le député de
Bagot de...
M. COUTURIER: Si le député de Bagot considère
ça comme une bonne idée, il n'a qu'à faire sa demande.
M. JOHNSON: Est-ce que ça va aider les gens de Bagot si je m'en
mêle ou si c'est mieux que je ne m'en mêle pas?
M. COUTURIER: Cela n'aidera pas ou ne nuira pas. Si on juge qu'il y a
nécessité, le député de Bagot n'a pas besoin
d'intervenir.
M. JOHNSON: Mais est-ce que le député de Bagot ne pourra
pas contribuer à faire comprendre quelque chose au ministre?
M. COUTURIER: C'est bien difficile de faire comprendre au ministre.
M. JOHNSON: Ah ça, je suis convaincu de ça, M. le
Président, c'est presque impossible.
M. COUTURIER: Oui, je cours au devant de la réflexion du
député de Bagot.
M. JOHNSON: Mais, je me dépêcherai, je profiterai d'une
absence du ministre pour aller plaider ça avec ses hauts officiers.
M. COUTURIER: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre a dit tantôt qu'il
y aura une extension d'une aile à l'hôpital de Granby...
M. COUTURIER: Je vous demande pardon. Je n'ai pas dit une aile, j'ai dit
une petite annexe pour les services externes.
M. RUSSELL: De combien de lits?
M. COUTURIER: Ce ne sont pas des lits, ce sont des services.
M. RUSSELL: Ah, des services externes. Est-ce que le ministre a eu une
demande, une pétition afin d'obtenir un agrandissement de
l'hôpital de Granby?
M. COUTURIER: Oui.
M. RUSSELL: Cette demande est enterrée ou si...?
M. COUTURIER: C'est-à-dire qu'elle n'est pas enterrée,
mais seulement on l'a mise à la surface et nous relevons les dossiers
quand nous en avons besoin.
M. RUSSELL; Est-ce que les gens du comté ou de la
région...
M. COUTURIER: On n'enterre pas les dossiers, ni les demandes, encore
moins les députés.
M. BERNATCHEZ: Ils relèvent les dossiers quand ils font le
ménage.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, je ne veux pas chicaner le
ministre là-dessus, mais je crois qu'il y a eu plusieurs demandes
répétées et des promesses faites de la construction de cet
hôpital et je crois que c'est devenu un cas urgent. Les gens de la
région de Granby ou du comté ou des comtés environnants
ont simplement de petits hôpitaux. Lorsqu'on veut avoir les services d'un
grand hôpital, on est obligé de se rendre à Sherbrooke ou
à Montréal. Je crois que ce serait central. Obtenir un
agrandissement ou enfin plus de lits à la disposition des citoyens de la
région, ça serait convenable, ce n'est pas exagéré,
ce n'est pas demander trop, c'est seulement raisonnable. Je crois que le
ministre devra étudier d'une façon plus appron-fondie cette
question afin de répondre aux besoins de la région,
M. COUTURIER; Si nous jugeons que la région de Granby a besoin de
lits, nous en construirons quand ça sera le temps et les besoins sont
étudiés pour chacune des régions. Nous calculons la
population, nous calculons le nombre de lits qui existe et nous calculons le
nombre de lits dont on aura besoin.
M. RUSSELL: M. le Président, si j'interprète la
réponse du ministre, c'est qu'à l'heure actuelle ils ont
jugé que la région de Granby n'avait pas besoin d'un
agrandissement d'hôpital, c'est ça?
M. COUTURIER: Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit que
nous jugerions en temps et lieu.
M. RUSSELL: En temps et lieu, ce n'est pas clair à l'heure
actuelle.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Je voudrais savoir du ministre si, à l'heure
actuelle, à la suite des requêtes qui ont été
faites, des demandes répétées par les gens de la
région et certains comités qui ont été
formés, est-ce que cette demande est justifiée? Si elle est
justifiée, est-ce que les gens qui ont fait cette demande ont des
chances de l'obtenir? Et si elle n'est pas justifiée, j'aimerais que le
ministre le dise.
UNE VOIX: Il ne s'en rappelle pas.
M. RUSSELL: II y a un comité d'étude de ces
affaires-là. Qu'il les étudie afin qu'on puisse dire aux gens de
la région; « A l'heure actuelle vous n'êtes pas
justifiés de faire de pétitions pour l'agrandissement de
l'hôpital et nous attendons que la population augmente et que les besoins
soient plus grands. » Et si c'est justifié, quand l'aurons-nous?
C'est ça qu'est la réponse.
M. COUTURIER: Nous allons voir si c'est justifié, nous verrons.
Parce que je comprends très bien que Granby a fait la demande et nous
avons dans la province à peu près 400 demandes d'hôpitaux.
Alors pour 400 demandes d'hôpitaux, il ne faut pas procéder au
petit bonheur; selon les nécessités il faut choisir.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que c'est le ministre qui
étudie ça ou s'il y a un comité qui étudie
ça?
M. COUTURIER: II y a un comité qui étudie ça.
M. RUSSELL: Donc, lors de la promesse de la construction d'un
hôpital ou d'un agrandissement de l'hôpital en 1962, ce
n'était pas réaliste de la part de certains partisans?
M. COUTURIER: La promesse de la construction d'un hôpital à
Granby...
M. RUSSELL: ... d'un hôpital, promesse faite à grands coups
de publicité dans la ville de Granby.
M. COUTURIER: Ce n'est pas moi qui l'ai faite.
M. RUSSELL: Bien, pas par celui qui vous parle, mais par celui qui
était mon adversaire et qui était un ami du ministre. Ce monsieur
qui a promis un hôpital s'était certainement rendu pour rencontrer
le ministre, lui exposer le besoin et le ministre lui a répondu, je
suppose. Je présume qu'il n'a pas été promettre sens en
parler au ministre.
M. COITEUX: Ils n'ont pas voté contre.
M. RUSSELL: Us n'ont pas voté contre l'hôpital, ils ont
voté contre celui qui promettait de bâtir un hôpital mais la
nécessité est encore là, ça l'était en 1962.
Si le ministre en 1962 a jugé que le besoin était urgent, pour
quelle raison ne le serait-il pas aujourd'hui?
M. COUTURIER: M. le Président, je n'ai pas dit que le besoin
était urgent en 1982 et si l'adversaire du député de
Stanstead a promis un hôpital...
M. RUSSELL: Le député de Shefford, M. le
Président.
M. COUTURIER: ... de Shefford, il l'a fait de son propre chef parce que
je n'ai pas connu l'adversaire du député et Je ne le connais pas.
Alors je ne lui ai pas dit: « Va promettre un hôpital et puis tu
l'auras. » Je ne le connais pas et puis je ne l'ai jamais vu.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Je prends pour acquit que celui qui a promis on
hôpital a fait une fausse promesse, que ce n'était pas une"
promesse autorisée.
M. COUTURIER: Je ne suis pas responsable des mauvais actes qui ont pu se
commettre du temps de l'Union nationale et puis du temps du parti
libéral.
M. JOHNSON: Non, non.
M. COUTURIER: J'ai fini ma phrase, le député a
compris.
M. JOHNSON: Oui, oui, le ministre n'est pas responsable des promesses du
premier ministre, c'est ça? Est-ce que M. Marcel Boivin, ancien
député fédéral, candidat contre le
député de Shefford, aurait été autorisé par
le premier ministre à faire cette promesse?
M. COUTURIER: Je ne sais pas, moi. Je ne sais pas si le premier ministre
a donné une autorisation. Quant à moi je ne l'ai pas
donnée, je ne connais pas M. Boivin.
M. JOHNSON: Bon, une affaire de claire. Est-ce qu'une promesse du
premier ministre, le ministre de la Santé considère que ça
l'engage, lui, quand il s'agit de distribuer son budget?
M. COUTURIER: Est-ce qu'une promesse du premier ministre...?
M. JOHNSON: Oui. Est-ce que le premier ministre, quand il fait une
promesse, se trouve à engager le ministère?
M. COUTURIER: Le premier ministre est assez âgé, il est
capable de prendre ses responsabilités.
M. JOHNSON: Non, non, ce n'est pas de lui que je parle, c'est du
ministre actuel de la Santé. Le ministre de la Santé
considêre-t-il que lui, ministre de La Santé, est lié par
une promesse que le premier ministre peut faire sans consulter le ministre de
la Santé?
M. COUTURIER: Cela dépend, peut-être oui, peut-être
non; ça dépend de quelle promesse il s'agit.
M. JOHNSON: Cela dépend si cela a du bon sens ou non?
M. COUTURIER: Non, cela dépend de quelle promesse il s'agit.
M. JOHNSON: Comme si le premier ministre en faisait qui n'avaient pas de
bon sens.
M. COUTURIER: Parce que ce que le premier ministre fait, ça a
toujours du bon sens.
M. CREPEAU: Adopté.
M. JOHNSON: Laissons de côté ces questions délicates
et attendons le retour du premier ministre. Relativement à St-Hyacinthe,
le ministre n'a peut-être pas les renseignements ici, je pourrais les
demander par question ou par
motion: quelles sont les conditions d'achat par le gouvernement de
l'hôpital qui appartenait à la communauté des Soeurs
Grises?
M. COUTURIER: A propos de l'hôpital de St-Hyacinthe, on a je pense
que c'est l'an dernier, demandé aux religieuses de l'hôpital
St-Charles de St-Hyacinthe si elles voulaient construire l'hôpital, que
le gouvernement était prêt à leur donner des subventions
pour le construire.
Elles ont envisagé ce problème-là, elles ont
même commencé à préparer des plans dans leur esprit
et puis tout ça, mais au cours de l'année 1963, elles ont
décidé de ne pas construire. Ce sont elles, les religieuses, qui
sont venues au ministère de laSanté et puis elles ont dit:
« Nous allons vous vendre l'hôpital St-Charles pour le montant
fixé. Vous allez en prendre possession, vous allez construire un
hôpital attenant à cet hôpital-là ou vous allez en
construire un neuf et nous, nous sommes prêtes à prendre la
direction du nouvel hôpital que vous allez construire. »
Alors nous avons acheté l'hôpital St-Charles de
St-Hyacinthe pour le montant de $1,300,000 que nous avons payé aux
religieuses et nous sommes devenus les propriétaires de l'hôpital
St-Charles existant et puis nous allons construire, en arrière ou en
avant ou à côté, un hôpital; et l'hôpital
existant va servir pour les services et peut-être comme résidence
de gardes-malades, une école d'infirmières.
M. JOHNSON: Le ministre sait-il si cet hôpital avait reçu
des octrois?
M. COUTURIER: Pardon?
M. JOHNSON: Est-ce que cet hôpital avait reçu des
subventions, l'hôpital de St-Hyacinthe? Est-ce que dans
l'établissement du prix d'achat on a suivi la loi des hôpitaux qui
stipulent que le gouvernement peut acheter et, dans la détermination du
coût, il doit tenir compte des octrois qui ont été ou qui
auraient été versées?
M. COUTURIER: Oui, C'est pour ça qu'on a tenu compte des octrois
qui ont été versés puisqu'on n'a pas payé plus cher
que $1,300,000. On a assumé la dette en plus du prix qu'on a
payé. C'est $840,000 qu'on a payé pour l'hôpital. On a
assumé les dettes.
M. JOHNSON: Alors, en somme le gouvernement a eu l'hôpital pour
l'hypothèque, ce qui restait à payer.
M. COUTURIER: Ce sont les Soeurs qui l'ont demandé. Elles ont
dit: « Payez notre dette, payez nos hypothèques et puis nous
allons vous donner l'hôpital, nous allons vous mettre en possession de
l'hôpital...
Il y avait un montant de $164,000 que l'hôpital devait à la
communauté. C'est le contraire? Oui, que la communauté devait
à l'hôpital et puis les soeurs étaient prêtes
à abandonner ces $164,000, alors que nous autres, nous avons dit:
« Non, nous allons vous payer ces $164,000 ».
M. JOHNSON: Alors, le ministre pourra peut-être nous fournir des
précisions sur une motion pour production de documents...
M. COUTURIER: Vous allez faire une motion?
M. JOHNSON: A moins que le ministre veuille me les envoyer, ça
évitera...
M. COUTURIER: Ah, je ne me rappellerai pas de ça. Ecrivez donc,
c'est bien plus facile quand on lit.
M. JOHNSON: C'est plus facile quand on fait une motion?
M. COUTURIER: Quand on peut lire, quand on fait une motion, on a des
questions...
M. HAMEL (St-Maurice): Parce qu'on sait ce que le chef de l'Opposition
veut.
M. COUTURIER: ... précises et puis on donne des réponses
aussi précises que possibles.
M. JOHNSON: Oui, je sais que le ministre, conseillé par le
procureur général, n'en donne pas plus que n'en demande
l'Opposition. Il circonscrit les questions et il fait bien attention de ne pas
donner trop de renseignements inutiles...
M. HAMEL (St-Maurice): Bien, quand on en donne trop, vous dites: «
Vous faites de la propagande. » et puis...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, ministère de la Santé.
M. HAMEL (St-Maurice): ... quand on n'en donne pas assez, vous dites:
« Vous n'en donnez pas assez. » Vous n'êtes jamais
contents.
M. JOHNSON: C'est évident, M. le Président, personne n'est
content du gouvernement actuel.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, encore sur l'hôpital de
Granby. Est-ce qu'il y aurait quelque chose de fondé sur des choses qui
auraient été avancées voulant laisser croire que le
gouvernement était prêt à donner des octrois mais que les
soeurs refusaient d'agrandir l'hôpital de Granby?
M. COUTURIER: Pas à ma connaissance.
M. RUSSELL: Pas à votre connaissance, hein?
M. COUTURIER: Non, je ne pense pas que cette question-là soit
venue sur le tapis.
M. RUSSELL: Très bien.
M. HAMEL (St-Maurice): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 18 adopté? Adopté.
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et qu'il demande la permission de
siéger de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siègera-t-il? A la même
séance? A la même séance. M. Le-sage propose que les
résolutions soient maintenant lues et agréées. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président, No 11.
Bill 54
M. LE PRESIDENT: La Chambre de nouveau en comité plénier
sur le bill 54, Code du travail.
M. LESAGE: M. le Président, il s'agit purement et simplement
d'une question de procédure que j'ai expliquée au chef Se
l'Opposition et au député de Champlain. C'est que les copies que
nous avions du bill 54 sont épuisées. L'édition est
épuisée et nous avons constamment des demandes. Alors j'ai
suggéré que la réimpression qui est devenue
nécessaire tienne compte des amendements que j'ai déposés
en Chambre.
Mais comme l'a suggéré le chef de l'Opposition, au point
de procédure il est plus convenable que je dépose officiellement
les amendements comme étant les amendements proposés par le
gouvernement à ce stade-ci pour que le bill soit réimprimé
incorporant les dits amendements. Ce qui ne touche en rien évidemment
tout ce qui est entre crochets et est encore devant le comité.
M. JOHNSON: Evidemment, M.le Président, ça présente
un problème un petit peu complexe de procédure...
M. LESAGE: Je ne demande pas d'adopter les amendements. Je ne demande
pas à l'Opposition de...
M. JOHNSON: Non, non, mais il reste quand même qu'on aurait un
bill qui a été voté en deuxième lecture et on aura
devant nous en comité plénier un bill qui aurait
été voté en deuxième lecture ou qui paraîtra
comme ayant été voté en deuxième lecture à
l'unanimité et puis ce ne serait pas celui-là.
Alors je suggère, nous voulons absolument coopérer,
nous ne" voulons pas nous en-farger dans le juridisme, j'ai
suggéré au premier ministre que nous allions en comité,
qu'il fasse le geste de déposer ces amendements à ce moment-ci et
qu'il ajourne le comité pour permettre l'impression y incluant les
amendements.
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: Mais je crois qu'il faudrait mentionner sur le bill que
c'est le bill tel qu'adopté en deuxième lecture, mais avec des
amendements proposées par le gouvernement. A ce moment-là
à moins qu'il soit mis en italique comme...
M. LESAGE: Malgré que les amendements ont déjà
été déposés en Chambre...
M. JOHNSON: Mais ce n'est pas une procédure normale de
déposer les amendements en Chambre. C'était juste pour informer
les députés.
M. LESAGE: C'était pour informer les députés et le
public.
M. JOHNSON: Oui, out Mais c'était pour ne pas passer par dessus
la tête des députés, à ce moment-là, comme on
est tenté de le faire trop souvent.
M. LESAGE: Je n'ai pas l'habitude.
M. JOHNSON: Ce n'est pas une habitude c'est quasiment un vice.
M. BELLEMARE: Un « timing »!
M. LESAGE: Ce serait bien le seul que J'aurais hélas à mon
âge
M. BELLEMARE: Et quelle humilité!
M. BERTRAND (Missisquoi): Cela c'en est un autre. C 'en est un autre, ce
que tous venez de dire là.
M. JOHNSON: Cela dénote un autre vice.
M. BERTRAND (Missisquoi: Cela dénote un autre vice.
M. LESAGE: Hélas à mon âge
M. JOHNSON: On comprend que cela pourrait créer certaines
circonstances embêtantes d'interprétation, un peu plus tard,
lorsqu'on voudra étudier ce qu'a fait la Chambre sur ce bill. Alors, je
suggérerais que, sur le bill réimprimé, on mette une
indication qui respecte, en somme, la vérité, et ne serve pas
d'occasion pour les publicitaires ou pour le public à être
trompé ou à se tromper sur la vérité de la
procédure.
Donc, les amendements, je suggère que le premier ministre les
propose à ce moment-ci et qu'il donne instruction, ou que le
comité donne instruction d'une réimpression en mentionnant que ce
n'est pas textuellement le bill tel qu'adopté en deuxième
lecture. Si on mettait en italique, en dessous, qu'on réimprime,
voici une suggestion qui complète bien ma pensée, on
pourrait réimprimer le bill tel quel, plus une inclusion à chaque
article de l'amendement en italique...
M. LESAGE: Ce serait bien plus simple que ça. Ce serait de...
M. JOHNSON: Autrement on sait, qu'en vertu du règlement, le bill
devrait être retiré, on devrait recommencer, même en
deuxième lecture.
M. LESAGE: Evidemment, M. le Président, il ; aurait une
façon bien facile, Ce serait de retourner en Chambre
immédiatement, de retirer le bill, et de le présenter...
M. JOHNSON: ... de nouveau dans sa forme réimprimée.
M. LESAGE: ... dans sa forme réimprimée, en
deuxième lecture, de le référer immédiatement au
Comité plénier, et là, je pense que la procédure
serait sauve.
M. JOHNSON: Oui, je pense que ce serait plus simple.
M. LESAGE: Ce serait la procédure...
M. JOHNSON: On ne fera pas de débat en deuxième lecture.
On évitera de faire un débat en deuxième lecture.
UNE VOIX: Il n'y aura pas de débat.
M. JOHNSON: Il n'y aura pas de débat en deuxième.
M. LESAGE: Non, non. On fera ça tout de suite.
M. JOHNSON: Très bien,
M. LESAGE: Je retire le bill. Je le représente en première
et deuxième lecture y référé tel
qu'amendé...
UNE VOIX: ... en comité...
M. BELLEMARE: Et cela nous permet de discuter tout le bill, article par
article...
M. LESAGEî Tout le bill. C'est ça...
M. BELLEMARE: ... au lieu des articles déjà
étudiés là. On ne pourra pas revenir...
M. LESAGE: C'est ça. On recommence. UNE VOIX: Cela
recommence.
M. LESAGE: Puis sur les six paragraphes da premier article,
d'après les amendements, il y en a trois qui disparaissent; trois,
quatre et cinq, alors...
M. BELLEMARE: Oui, oui.
M. DOZOIS: Dans la réimpression, on peut peut-être ajouter
des crochets.
M. LESAGE: Oui, mais cela peut être mêlant avec les autres
crochets. J'ai pensé à ça, ce à quoi le
député de St-Jacques pense, de les mettre entre crochets. Mais
comme il y a déjà des crochets pour cette partie qui est devant
le Comité! Non, Je pense que la meilleure façon c'est... Alors en
Chambre...
M. BERTRAND (Missisquoi): Ça pourrait resté
accroché!!!
M. JOHNSON: Et s'il y adesgros chambardements par suite du rapport du
Comité de la fonction publique, on recommencera encore?
M. LESAGE: On recommencerai UNE VOIX: Cent fois sur le
métier.
M. LESAGE: Ça vaut la peine. Bien je trouve que cela vaut la
peine, pour la population ouvrière de la province, que nous prenions
toutes les précautions nécessaires.
M. BELLEMARE: Est-ce que ça peut se terminer cette
session-ci?
M. LESAGE: J'ai confiance.
M. BERTRAND (Missisquoi): Au mois d'août. « Avant
l'août, foi d'animal. »
M. LESAGE: Cela dépend de la longueur des discours du
député de Champlain.
M. BELLEMARE: Je vais les résumer.
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et qu'il demande la permission de
siéger de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siègera-t-il?A la même
séance? A la même séance.
M. LESAGE: Alors, M. le Président, au nom du gouvernement je
retire le bill 54 et je présente un nouveau bill 54 en première
et deuxième lecture.
M. JOHNSON: M.le Président, vous êtes bien tenté
d'accepter la proposition du premier ministre et je sais bien que si
l'Opposition apporte son concours, vous allez l'accepte r sans
hésitation.
Pour taire vos scrupules, M. le Président, nous allons accepter
que l'on fasse exceptionaux règles et que le bill soit lu en
première et deuxième lecture et référé au
comité plénier pour étude article par article, bill tel
que retiré, plus les amendements qui ont déjà
été déposés dans cette Chambre.
M. LESAGE: Je suggère que le bill porte le titre «
réimpression », mime s'il s'agit d'un nouveau bill.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LESAGE: Ou plutôt « nouvelle impression ».
M. LE PRESIDENT: La motion est adoptée? Et le nouveau bill,
première et deuxième lectures, adopté.
LE GREFFIER ADJOINT: Première et deuxième lectures de ce
bill. First and second reading of this bill.
Comité de la fonction publique
M. JOHNSON: M. le Président, ça pose maintenant un
problème. Le comité de la fonction publique vient de
disparaître.
M. LESAGE: Non.
M. JOHNSON: Le bill au sujet duquel il a été formé
et convoqué vient de mourir. Il a été retiré par le
gouvernement.
M. LESAGE: Bien, je repropose sa formation.
M. BERTRAND (Missisquoi): Avec effet rétroactif.
M. LESAGE: Je pense que le greffier va arranger ça.
M. JOHNSON: Le député de Joliette, le député
de St-Jacques et le député de Montmorency seront sur le nouveau
comité les représentants de l'Opposition.
M. LESAGE: Je pense que le greffier peut arranger tout ça.
M. JOHNSON: Ah oui.
M. LESAGE: En comité plénier.
M. LE PRESIDENT: Alors, la Chambre se forme en comité
plénier pour étudier le nouveau bill 54.
M. BEDARD (président du comité plénier,)
M. BELLEMARE: Je suis très heureux de commencer après-midi
l'étude du bill 54, M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, un instant.
M. BELLEMARE: Ah, excusez-moi.
( Note de l'éditeur: Le président demande d'attendre
«un instant », que le sergent d'armes ait eu le temps d'enlever
« la masse» emblème de l'autorité de la Chambre.
Quand la Chambre siège en plénière, la masse est sur la
table du greffier; quand la chambre pose en comité, la masse est
retirée et déposée à côté de la
table.)
M. LE PRESIDENT: Bill 54, article 1,adopté. 2, adopté.
3...
M. BELLEMARE: Non, non.
M. LESAGE: Non, non, il n'y a rien là. Rapportez que nous n'avons
fait aucun progrès.
M. BEDARD (président du comité plénier): M. le
Président, le comité n'ayant aucun progrès à
rapporter demande la permission de siéger de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance? A la prochaine séance.
M. BELLEMARE: Au plus vite.
M. LESAGE: Alors, numéro... Bien, est-ce que ça vaut la
peine de commencer un bill? Cela ne vaut pas la peine.
M. BERTRAND (Missisquoi): Non, à huit heures.
M. LESAGE: Alors, à huit heures, nous prendrons l'item 25.
M. DOZOIS: Quel bill, ça?
M. LE PRESIDENT: Pour aller en comité?
M. LESAGE: Ah bien, nous pourrions nous rendre en comité pour
éviter à l'Orateur d'être obligé de revenir à
huit heures.
M. DOZOIS: Des résolutions, ça?
M. LESAGE: Le bill est complètement sur résolutions.
M. JOHNSON: Sur quel bill? M. LESAGE: Le bill 27.
M. LE PRESIDENT: Une motion de M. Kierans pour que la Chambre se forme
en comité plénier pour prendre en considération les
résolutions relatives au bill numéro 27, intitulé «
Loi modifiant la Loi de l'impôt provincial sur le revenu ».
M. KIERANS: M. le Président, Son Excellence le
lieutenant-gouverneur ayant été mis au courant des
présentes résolutions relatives au bill 27 en recommande
l'étude à la Chambre.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: La motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: Très bien.
M. KIERANS: C'est la première fois.
M. BEDARD (président du comité plénier): Oui, six
heures. La séance est suspendue jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. BEDARD (président du comité plénier): A l'ordre
messieurs. Bill numéro 27, résolution 1.
UNE VOIX: Adopté.
M. KIERANS: If you permit, the explanatory notes, I think, outline the
purpose of the bill The bill gives effect to recommandations brought down by
the Minister of Finance in his budget speech. It has several main parts. The
first relates to the. interpretation of certain capital cost allowances which
we would prefer to be given to the Lieutenant Governor in Council, these
interpretations and regulations, sections 2 and 5, I would like to suggest that
they be considered together.
M. JOHNSON: ... number one.
M. KIERANS: Oh, O.K. Well, the capital cost allowances, the purpose of
it is outlined... it is a regulation to permit the determination by regulation
of the amount of capital cost allowances which shall be granted for property
acquired by the effect of a lease with option to purchase a conditional promise
of sale.
M. DOZOIS: M. le Président, est-ce l'intention du gouvernement de
permettre à l'avenir la déduction d'un paiement qui sera fait
sous forme de loyer qui servirait à faire un paiement de capital? Est-ce
l'intention du gouvernement de permettre ce qui est actuellement
défendu?
M. KIERANS: No. It is our intention in future to permit the actual rent
paid as a deductible expense and it is not to be attributed as a payment on
account of capital.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 1, adoptée?
M. DOZOIS: Non, non, vous en avez pour une demi-heure. M. le
Président, je ne sais pas si ma question est ambiguë; actuellemen.
en vertu de l'article 23 de cette loi, il est dit qu'une personne qui acquiert
un bien capital et qui le pale sous forme de loyer pendant une période X
d'années ne peut pas déduire ce montant qui est payé sous
forme de loyer dans ses dépenses. Par conséquent elle doit payer
de l'im- pôt.
Est-ce l'intention du gouvernement en enlevant ça de la loi, en
se réservant le droit de faire de la réglementation de permettre
de déduire des dépenses d'une entreprise ces paiements qui se
font sous forme de loyer, mais qui éventuellement sont des
déboursés de capital?
M. KIERANS: We are going to permit the deduction of this as a rent. At
the present time it is not permitted to deduct this expense, this rental
expense as a current expense, but one can deduct depreciation allowances. We
find ourselves in a position then where the lessee deducts from these expenses
a depreciation allowance and also the owner of the building deducts a
depreciation allowance. This is what we are attempting to improve upon.
M. DOZOIS: Je comprends que les règlements que le gouvernement se
propose de passer permettront de déduire ce qui est payé sous
forme de loyer à la place d'une dépréciation sur
l'immeuble. C'est l'intention du gouvernement.
M. KIERANS: C'est ça.
M. DOZOIS: Or, M. le Président, je me der mande si c'est
lintention du gouvernement plutôt que de le faire sous forme de
règlement, que le lieutenant-gouverneur en conseil pourra changer
à tout bout de champ sans que la Chambre en soit informée et sans
que le public même en soit informé parce qu'il n'y a rien dans la
loi qui oblige le gouvernement à publier ces règlements dans la
Gazette officielle.
Si c'est lintention du gouvernement, pourquoi ne pas le mettre dans la
loi? Actuellement la loi dit qu'on ne peut pas le déduire des
dépenses, pourquoi alors si c'est lintention du gouvernement de
l'admettre comme dépense déductible de ne pas changer son article
23 en disant exactement ce que le gouvernement veut faire.
M. KIERANS: The whole question is a very thorny problem as it relates to
federal taxation and provincial taxation.
It is entirely in a state of flux, and I might just quote from Bill
C-95, an act to amend the income tax act, passed by the House of Commons, 13th
of November last, in which the section, which relates to this, from the federal
level section 18 of the said act is repealed and, then, comes a list of clauses
relating to this, section, one, two, three, four pages which are very difficult
to interprete, and are not final from the government's point of view.
I would like to quote here, from an analysis
of this suppression the following: « Avec la suppression de
Particle 18, il n'y aura donc plus de règles particulières
régissant la déductibilité des loyers payés aux
termes de conventions de bail avec option. Il est à prévoir,
cependant, que certains versements, dits loyers, seront refusés suivant
les dispositions générales de la loi dans la mesure où ils
seront jugés comme considération de l'option ».
I might also quote from the Canadian Tax Reports the following: «
With respect to this un-depreciated capital cost of property. Thus it would
appear that technically the un-depreciated capital cost of any such class, in
respect to which the lessee did not before the end of 1962 taxation year
exercises option will still be available for capital cost along in the 1963 and
subsequent taxation years, this in addition to the tax payer fare being
intitled to deduct the rent paid under the agreement in 1963 and subsequent
taxation years. « However, it is understood that the department
this is the federal department is aware of this anomaly and appropriate
amending legislation can probably be expected but no one knows what this
amending legislation is going to be and no one can particularly interprete the
existing legislation especially after the repeal of this section itself so that
for the time being, we would prefer to have this regulated each caseby order in
council, or by the Lieutenant Governor in counsel. We realize that we accept
certainly your preference for a clear and explicite law but it is extremely
difficult for us and the people in a corporation who are doing business in this
province and the next provinces and in the country itself to expect a definite
law from us and changes over the next several years from the other.
M. JOHNSON: M. le Président...
MR. KIERANS: Whatever the regulation that I just add...
M. JOHNSON: Yes.
MR. KIERANS: ... the regulation will be published in the Official
Gazette and as soon as they are ready.
M. JOHNSON: That should be put in the act.
M. DOZOIS: M. le Président, moi je trouve que c'est
précisément le défaut de toutes ces lois. C'est
peut-être le défaut de la loi de l'impôt sur le revenu
à Ottawa, c'est que le ministère procède par ce qu'ils
appellent en bon fran- çais d'Ottawa les « rulings »
procède par « rulings », et puis les « rulings »
changent de semaine en semaine, de mois en mois. C'est rendu que les gens en
affaire ne savent plus ou aller, où ils vont parce que ces
décisions changent continuellement et on a souvent l'impression que
c'est tout simplement laissé à la fantaisie de certains
fonctionnaires du ministère de l'impôt sur le revenu à
Ottawa. Ces interprétations varient d'une semaine à l'autre. Nos
hommes d'affaires ne savent plus où ils vont.
Je comprends que c'est peut-être beaucoup plus facile pour le
ministère du Revenu de la province d'avoir un article comme celui qu'on
nous propose et de varier selon les problèmes qui se
présenteront, les règlements que le lieutenant-gouverneur
adoptera. D'un autre côté j'estime que si les contribuables de la
province et si la province résistait et faisait des
représentations dans ce sens auprès du gouvernement
fédéral, peut-être qu'il pourrait finir par comprendre le
bon sens.
Il me semble que c'est de beaucoup préférable d'avoir dans
une loi exactement ce que l'on attend des contribuables. Et je me dis que si le
lieutenant-gouverneur en conseil est capable d'édicter des
règlements pour embrasser les cas qu'ils veulent réglementer
pourquoi le parlement, à la suggestion du ministre du Revenu,
après avoir consulté le comité de législation et
ses experts, ne pourraient pas inclure dans une loi, précisément
ce qu'il est prêt à mettre dans des règlements.
On va me dire que peut-être dans deux ou trois mois le
gouvernement fédéral changera une interprétation de ses
règlements ou changera sa réglementation. Bien, il me semble, M.
le Président, que quand bien même il pourrait y avoir quelques
petites difficultés qui découleraient pendant quelques mois que
ce serait encore préférable d'avoir dans une loi un texte
définitif sur lequel les contribuables pourraient sebaser. Les
contribuables sauraient que ce texte existant ne peut pas être
changé autrement que par un acte de laLégislature.
Et s'il y a des représentations à faire, les contribuables
peuvent en faire en temps opportun, les grandes associations comme les
associations de comptables agréés qui sont des
spécialistes de ces questions.
Ce bill est déposé depuis quelques jours. Les comptables
auraient pu faire des représentations. Tandis que lorsqu'il s'agit d'une
réglementation' édictée par le lieutenant-gouverneur en
conseil, les gens sont souvent pris par surprise et nous avons
l'expérience des rulings » du ministère du Revenu
d'Ottawa qui changent constamment et je le répète, qui sem-
blent être faits au gré de la fantaisie des
fonctionnaires.
MR. KIERANS: Mr. President, I would like to remind the House that the
area of the Federal Act encompasses a much wider field than our own. This Act,
the Provincial Act relates only to individuals because we have a separate
Corporate Tax Act.
We are, therefore, in a position where this regulation, by giving the
powers to the Lieutenant-Governor in Council, is not as widespread or as
serious as it would be if such powers were also regulating the affairs of
corporations. I want to remind the House of this that this relates only to
persons, and the cases therefore are far fewer of course than in the Federal
instance 01 the law, and are probably reasonably few.
Therefore I would think that it is reasonable for us to, in this case,
wait for definitive legislation from the Government no matter what other
government may be that is most concerned with the problem.
Secondly I would like to point out that we are giving a considerable
freedom now since we allow the deduction of rent as a taxable expense. This
will not be decided by the Lieutenant-Governor in Council. This is the effect
of this provision which is a very big step forward.
Now whom are we really trying to regulate in Order in Council here? We
are trying to regulate a relatively small group of individuals who are
searching for some means, not of evasion but let us say avoiding taxes and who
are attempting either to obtain a capital gain or deduced taxes by a very
careful and sophisticated analysis of the Tax Act as they exist presently in
Quebec and relative also to Ottawa. So that these are the few cases that would
come before the Lieutenant-Governor in Council. I would not like to suggest it
but it might be a little bit apt if I were to suggest that we would hope to
oppose the ingenuity of the individual seeking to weave his way through these
tax laws with the ingenuity of the Lieutenant-Governor in Council.
M. JOHNSON: M. le Président, si j'ai bien compris l'exposé
du ministre, au tout début de son intervention, il a l'intention et
c'est l'intention du gouvernement de mettre fin à cette restriction
contenue dans l'article 23 et de permettre que l'on déduise à
titre de loyer, au chapitre de loyer, partie ou totalité de ce paiement
fait sur une propriété achetée en vertu d'un bail avec
option. La résolution à l'étude concerne cet article 23,
que je sens le besoin de vous lire, pour que nous nous comprenions sans faire
durer trop longtemps le débat.
L'article 23 dit donc: « Tout bail avec option d'achat ou promesse
de vente conditionnelle prévoyant le transfert de la
propriété d'un bien au locataire ou au promettant acheteur
après paiement d'une certaine somme ou accomplissement de certaines
obligations est, pour les fins de la présente loi, assimilé
à une vente et les paiements faits par le locataire ou promettant
acheteur sont considérés comme des paiements de capital et aucune
déduction ne peut être accordée à titre de loyer
pour l'usage de ce bien au locataire ou promettant acheteur. « La
présente disposition ne s'applique pas aux biens immeubles
utilisés dans l'exploitation d'une entreprise agricole. « Si le
bail ou la promesse de vente est subséquemment résolue,
résiliée ou autrement rescindée, le locataire ou le
promettant acheteur est réputé en avoir disposé pour le
prix du contrat moins ce qu'il a payé en vertu de celui-ci. »
Vous voyez comme c'est clair, comme c'est charmant, comme c'est
agréable à lire et à écouter. En somme, le ministre
nous l'a dit tantôt, il arrive que certains contribuables, puisqu'il ne
s'agit que des individus dans le présent cas et non pas des compagnies,
déduisaient pour fins de calcul de leur revenu imposable la
dépréciation de l'immeuble dont ils étaient le promettant
acheteur en vertu d'un bail avec option. Par ailleurs, je présume que le
vendeur lui aussi déduisait la dépréciation, avec le
résultat que le gouvernement se trouvait devant deux personnes qui
voulaient utiliser la même façon de réduire leur
impôt, et Dieu sait, au rythme où le ministre actuel augmente les
impôts, qu'or. ne peut pas blâmer les contribuables de vouloir
utiliser tous les moyens que la loi met à leur disposition pour en payer
le moins possible.
M. KIERANS: On ne paie pas quand même.
M. JOHNSON: Donc le ministre veut mettre fin à cette situation et
je pense que, relativement au principe général, je ne discute pas
du cas des cultivateurs que je traiterai séparément, relativement
au principe général, il a raison. Il faut quand même casser
ce cercle vicieux ou ce tandem du propriétaire et de l'acquéreur,
du promettant acquéreur et du promettant vendeur qui, tous les deux,
déduisaient de leur revenu imposable la dépréciation.
Le gouvernement, nous dit le ministre, a l'intention d'accorder au
promettant acheteur le droit dé déduire un loyer. Je
présume que le gouvernement, par réglementation, par
arrêté ministériel, définira ce que veut dire loyer
ou
quelle proportion du paiement annuel, ou quel qu'en soit le terme, peut
être considérée comme du loyer et donc déductible
par l'occupant de l'immeuble, promettant acheteur.
Comme l'a si bien dit le député de St-Jac-ques, si c'est
ça qu'on veut, pourquoi ne pas le dire dans une loi? Pourquoi ne pas
déclarer dans la loi: « Tout promettant acheteur pourra
réduire de son revenu la totalité ou une quote-part du paiement
qu'il doit faire en vertu d'un bail avec promesse ou option d'achat, toute part
qui peut-être considérée comme loyer selon les
modalités établies par le règlement. » De cette
façon on diminuera au moins la discrétion du gouvernement.
M. PARENT: Il n'y a pas de discrétion là-dedans!
M. JOHNSON: Bien voyons donc! M. PARENT: Voyons doncl
M. JOHNSON: L'exercice d'une discrétion par le gouvernement.
M. PARENT: C'est sur un acte.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il est nécessaire de faire un dessin au
député de Hull.
M. PARENT: C'est sur un acte posé ça.
M. JOHNSON: C'est le dernier, le député de Hull, qui a
besoin d'un dessin, M. le Président. C'est un expert parait-il pour
aider ses clients à éluder l'impôt ou à payer le
moins d'impôt possible, ou pas plus qu'ils ne sont obligés d'en
payer.
M. PARENT: Bien oui, mais cela prend un contrat. Il y a un contrat
là.
M. JOHNSON: Bon! Il y a un contrat.
M. PARENT: Il n'y a pas de discrétion avec un contrat.
M. JOHNSON: L'appréciation de... UNE VOIX: Si on veut.
M. JOHNSON: Si on veut dire, si on a l'intention d'accorder par
arrêté ministériel le privilège au promettant
acheteur de déduire comme loyer tout paiement qu'il a à faire en
vertu d'un contrat, c'est bien vite réglé. Qu'on le mette dans la
loi. Mais je présume que ce n'est pas l'intention du législateur.
Il a l'intention de permettre, comme déduction, un montant qui
équivaudrait à un loyer raisonnable.
M. PARENT: Cela dépend du contrat. Si le contrat pourvoit un
paiement...
M. JOHNSON: Non, non. M. le Président, ça ne peut...
M. PARENT: ... pour récupérer à la fin...
M. JOHNSON: Le député de Hull n'a rien compris.
UNE VOIX: Ah oui!
M. JOHNSON: Si la résolution passe telle quelle, il n'est plus
question de contrat ou non; c'est le lieutenant-gouverneur en conseil, par
arrêté ministériel, qui va régler tout ça. Et
là, les gens de Hull diront: « Allez voir Oswald et il va faire
amender l'arrêté ministériel. » C'est ça le
dessin qu'il fallait faire au député de Hull. « Allez voir
l'avocat un tel, il a de l'influence et il obtiendra un « ruling »,
et Dieu sait comment cela se fait à Ottawa, comment cela s'est fait dans
le passé. Comment oh en a été témoin. Les avocats
qui pratiquent un peu dans ces domaines, ou ces domaines connexes, ont connu
des instances où, lorsqu'on savait s'y prendre avec le bon avocat et le
bon bureau de comptable, on atteignait des « rulings » qui
couvraient votre cas.
M. PARENT: Il y a toujours l'appel...
M. JOHNSON: M. le Président, le gouvernement se donne, comme l'a
dit tantôt le député de St-Jacques...
M. PARENT: ...ce que j'ai dit c'était l'appel.
M. JOHNSON: ... une discrétion qui n'est pas nécessaire,
une discrétion de réglementation par arrêté
ministériel qui est contraire à notre conception du droit.
Evidemment, le gouvernement actuel est tellement anxieux de s'aligner sur
Ottawa qu'il veut avoir, par cet amendement, une plus grande
flexibilité, une plus grande mobilité, pour pouvoir s'aligner
à chaque mois, ou après chaque « ruling » d'Ottawa,
exactement sur le char du Fédéral.
M. le Président, pourquoi ne pas faire
une loi française de l'impôt, avec quelques principes. On
ne demande pas la perfection, car on sait que ce n'est pas facile de faire une
loi de l'impôt. On aurait tenté, récemment,
plusieurs d'entre nous ont lu ça dans une revue qui s'appelle «
Business Week », on a tenté, récemment, aux
Etats-Unis, de faire une loi de l'impôt qui serait claire, avec quelques
principes, des divisions très simples, et on s'est ramassé,
après quelques années d'étude en comité, avec une
loi qui était presque aussi complexe que la loi qu'on voulait
changer.
Mais, cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas tenter l'expérience
ici, et il me semble que si le gouvernement a l'intention de mettre fin
à ce cercle vicieux ou à cette dualité des deux parties
qui déduisaient de leurs revenus la dépréciation de
l'immeuble, si le gouvernement a l'intention d'y mettre fin en permettant que
le promettant acheteur ou le bénéficiaire de l'option d'acheter
puisse déduire la totalité ou une partie du paiement annuel ou
mensuel qu'il fait à titre de loyer, que le gouvernement dise donc:
« Dans le cas de tout bail avec option d'achat, le promettant acheteur
pourra déduire, à titre de loyer, un montant qui sera
défini selon des normes à être proclamées par le
lieutenant-gouverneur en Conseil si on le veut ». Si on veut le mettre au
total, on pourrait le mettre. Maie je crois que les contrats varient tellement
qu'on pourrait s'organiser pour vendre un immeuble...
M. PARENT: C'est l'option qui va être donnée. C'est
l'option. Soit le loyer, soit la dépréciation qui va être
accordée. Le chef de l'Opposition ne comprend pas ça.
ONE VOIX: Qu'est-ce que le député de Hull dit? C'est le
principe, le... ?
M. PARENT: C'est l'option. Soit le loyer qui est déductible ou la
dépréciation?
UNE VOIX: Il n'y a pas d'option, voyons donc!
M. JOHNSON: Non, pas du tout. UNE VOIX: Il n'y a pas d'option.
M. PARENT: C'est le lieutenant -gouverneur qui peut modifier une
loi.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est exactement calqué sur
la législation fédérale que l'on passe son temps à
critiquer ici, et avec raison. Et c'est deuxièmement, de la
législation par le lieutenant-gouverneur en conseil, au lieu de
législation par l'Assemblée législative. Et on sait que la
législation par le lieutenant-gouverneur en conseil, comme l'a dit le
député de St-Jacques, eh bien, c'est de la législation un
petit peu plus en cachette, c'est de la législation qui peut être
subjectivement appliquée qui ouvre des tentations permanentes au
gouvernement, quel qu'il soit.
Et ça m'a l'air que le procureur-général qui
approuve cette loi, sans peut-être l'avoir fouillée, le
procureur-général veut se placer dans une position où il
dira: « donnez nous des tentations ». Donnez-nous des tentations
d'intervention par nos amis, les avocats amis, les comptables amis qui feront
amender la réglementation par un petit arrêté ministe'riel
qui na veut rien dire en soi, sauf si on connait tout le problème, genre
d'arrrêté ministériel comme celui qui concerne la
publicité des boissons, qui vous arrive tout à fait par surprise,
sauf pour le ministre de la Famille qui voyait venir ça depuis
longtemps... mais, je crois que le ministre devrait se rendre à cette
demande du député de St-Jacques et, tout de suite, le mettre dans
la loi comme principe.
Deuxièmement, prévoir, comme l'a demandé le
député de Missisquoi, que le règlement soit publié
dans la « Gazette Officielle » s'il doit y avoir des
règlements, et troisièmement, j'ai à vous demander moi,
pourquoi le ministre, maintenant, veut-il enlever ce droit qu'avaient les
cultivateurs?
On avait, pour des raisons évidentes, dans la loi, prévu
que ces dispositions prohibitives de l'article 23 ne s'appliquaient pas aux
biens immeubles utilisés dans l'exploitation d'une entreprise agricole.
C'était évidemment fait pour favoriser l'agriculture qui a
besoin, non pas de traitement de faveur, mais qui a besoin d'une
législation qui respecteles conditions particulières dans
lesquelles elle se débat actuellement.
Pourquoi le ministre, député de Notre-Dame-de-Grâce,
veut-il enlever ce privilège aux cultivateurs, privilège que nous
lui avions donné dans la loi de 1954, Loi assurant la province des
revenus nécessités par ses développements et
passée, comme vous le savez, dans des circonstances de règlements
ou de lutte avec le gouvernement fédéral.
M. le Président, probablement que le ministre me dira: «
Bien à Ottawa on n'accorde pas telle exception pour les cultivateurs
». Ce n'est pas pour nous une raison valable, nous demandons au ministre
de nous expliquer quelles sont les autres raisons.
MR. KIERANS: I am looking forward to this. Mr. President, we are having
a little difficulty with this Act. It is, as the Honourable Chief of the
Opposition has said, hooked on in a sense to the Ottawa Act, and it has been
hooked on since the year 1954, when it was passed by the Union nationale.
Ever since that time, it was brought down, the Revenue Act to be in
concert with the Federal Act. Now, the agricultural people are not, in anyway,
losing any of their rights as it, the reading of the text which affects them in
« texte actuel de la l'article 23 : « les présentes
dispositions ne s'appliquent pas aux biens immeubles utilisés dans
l'exploitation d'une entreprise agricole ».
They were exempted there, they were not affected there, they are not
affected at all. There are no new regulations brought in act that affect them.
The privileges that they have had before they still have them. With respect to
the deduction of rent, we do not have to bring in an act saying explicitely
that they have this right, because the whole purpose of the new Bill is simply
to say that they have this right, and we say it as follows: « L'article
1er a pour objet de permettre de déterminer par règlement
l'allocation du coût en capital qui doit être accordée pour
des biens acquis par le fait d'un bail avec option d'achat ou promesse de vente
conditionnelle. » Maintenant « on fait ainsi disparaître le
texte actuel qui défend en ce cas toute déduction à titre
de loyer ».
So the previous Act prevented them from deducting rent as an expense.
This Act, by taking out that clause, does no longer prevent them. Now, there is
no regulation by the Lieutenant -Governor in Council that will govern this,
other than the good regulations or the ordinary regulations of the Department
which are well known, that if excessive deductions as a parallel to excessive
expense accounts are charged against the income of any individual, the
Department will, of course, make its own assessment of the validity of such
deductions.
UNE VOIX: Adopté.
M. JOHNSON: Non, le ministre ne nous convaincra pas en lisant tout
simplement la note explicative. Comme le député de St-Jacques le
suggère, avec le texte actuel, le droit du cultivateur était
clair. Avec le texte proposé, c'est un droit problématique...
M. LESAGE: Avantageux.
M. JOHNSON: ... qui sera peut-être accordé, qui ne sera
peut-être pas accordé, qui pourra être aboli, qui pourra
être augmenté, diminué, toujours par arrêté
ministériel. Tandis qu'ici, c'était réglé; il
savait où étaient et quels étaient ses droits.
M. LESAGE: Dans un français illisible.
M. JOHNSON: Je remercie le premier ministre. Lorsque, en 1954, nous
avons passé cette loi, évidemment la province n'avait pas
d'expérience de la Loi de l'impôt sur le revenu. Celle qui avait
été passée l'avait été par M. Godbout en
1940, je crois, et elle n'a pas duré longtemps. Et le gouvernement de la
province, à ce moment-là, bien, mon Dieu! pour éviter un
tas de complications et à cause de son manque d'expérience,
manque de personnel entraf-né à imposer des taxes car nous
n'enimposions jamais de nouvelles taxes dans le temps, M. le
Président...
M. LESAGE: Ah non?
M. JOHNSON: Ah non, nous n'en imposions pas.
M. LESAGE: Jamais de la vie! Vous faisiez comme le Crédit social;
vous imprimiez l'argent.
M. JOHNSON: Non, M. le Président.
M. BELLEMARE: On vivait selon nos moyens.
M. JOHNSON: Le premier ministre n'est pas capable de citer une seule loi
de taxe de l'Union nationale, sauf cette loi-là et d'autres qui
tendaient à récupérer ce qu'Ottawa gardait et qu'on
était obligé d'arracher en frappant précisément sur
le député de Montmagny-L'Islet à ce moment-là qui
ne voulait pas remettre à la province la juste part de ses revenus.
M. LESAGE: La taxe de luxe.
M. PARENT: La taxe de luxe de 6%.
M. BELLEMARE: Voyons donc!
M. JOHNSON: M. le Président, la taxe de luxe...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. LESAGE: La taxe deluxe, c'est
M. Du-
plessis. Et tout le monde sait qu'il s'est arrangé pour la faire
tuer au Conseil législatif, et elle a servi à la taxe de vente.
Tout le monde sait ça.
M. JOHNSON: M. le Président, la taxe de luxe a été
battue par le Conseil législatif, ça ce n'est pas du placotage,
ça c'est « a matter of record », comme dirait le
député de Notre-Dame-de-Grâce, ...
M. LESAGE: Oui, oui.
M. JOHNSON: ... et là il y avait une majorité
libérale.
Quand il s'agissait de taxer les tapis, les automobiles et les objets de
luxe, les libéraux ne voulaient pas.
M. LESAGE: M. Duplessis leur soufflait dans l'oreille.
M. JOHNSON: Us nous ont forcés à garder la taxe de vente
passée par Godbout, taxe de vente tellement juste et tellement humaine
que le premier ministre l'a montée à 6%. On en parlera en temps
et lieu.
M. LESAGE: C'était M. Duplessis qui disait au Conseil
législatif: « Si vous n'abolissez pas ma taxe de luxe, je. vais
vous abolir. »
M. BELLEMARE: C'est louangeur pour M. Brillant.
M. JOHNSON: M. le Président, dire qu'il y a des gens qui vont
croire ça, dire qu'il y a des gens qui vont croire les ragots du premier
ministre à ce sujet. Il y a même le député de
Jonquière-Kénogami qui croit ça,
M. HARVEY: Bien oui.
M. JOHNSON: M. le Président, le député de
Jonquière-Kénogami ne s'en est pas rendu compte;...
M. HARVEY: Je crois le bon sens, moi, M. le Président.
M. JOHNSON: ... le premier ministre vient d'insulter une très
forte majorité des conseillers législatifs libéraux qui
auraient plié devant le premier ministre de la province de
Québec,
M. LESAGE: Pas ceux qui sont là actuellement.
M. BELLEMARE: Oui, oui, M. Brillant, voyons donc!
M. JOHNSON: Monsieur Marchand, monsieur 3raie, monsieur Laferté,
monsieur Messier.
M. LESAGE: Je serais curieux... M. JOHNSON: Félix Messier.
M. LESAGE: Non, non! Il faudrait voir le vote qui avait
été donné au Conseil.
M. JOHNSON: M. le Président... M. BELLEMARE: Voyons donc.
M. JOHNSON: ... le premier ministre vient d'insulter des libéraux
du Conseil législatif en disant que ces gens-là pouvaient marcher
sous la peur, sous l'effet de la peur.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas brillant.
M. JOHNSON: Non, mais est-ce qu'on va permettre, M. le Président,
que le premier ministre de cette province insulte des conseillers
législatifs. Moi, je vais les défendre, fussent-ils des
libéraux.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 1. M. JOHNSON: M. le
Président... UNE VOIX: Adoptée.
M. JOHNSON: ... on disait donc que, comme on n'avait pas
d'expérience, eh bien on a copié la loi fédérale
à ce moment-là, qui n'est pas dans un excellent français,
tout le monde est prêt à admettre ça. Mais l'article 23
lui-même est clair; très clair l'article 23, puisque c'est de
celui-là dont il s'agit dans la résolution numéro 1, et
nous n'avions pas, M. le Président, ce n'est pas une excuse pour
le changer, je n'admets pas le point de vue du ministre, quand bien même
que j'en discuterais pendant trois heures de temps, ça ne changera rien,
mais qu'il me soit permis de répéter: « on est
tellement anxieux de s'aligner sur Ottawa qu'on s'aligne par
arrêté ministériel pour ne pas être en retard dans
l'alignement. »
M. LE PRESIDENT: Adoptée. Résolution numéro 2.
M. JOHNSON: Quelle est la portée de la résolution
numéro 2?
M. DOZOIS: M. le Président, c'était pourtant un article
que le gouvernement avait inclus dans la loi l'an dernier. Le gouvernement
vient nous dire: « nous nous sommes trompés, nous retirons cet
article. »
M. JOHNSON: Ah, le ministre du Revenu va voir comment son
prédécesseur et le ministre des Finances faisaient bien ça
une loi. Un an après ils sont obligés de l'abolir.
M. BELLEMARE: Jour par jour.
M. BERTRAND CMissisquoi): On va avancer en arrière.
M. KIERANS: The effect of the abolition, here, is to bring in a new
method of a taxing the income that is earned outside of the province, the
business income that is earned outside of the province. We feel that you have
to consider section 2 and section 5 together in order to determine the sense of
the changes here.
M. DOZOIS: M. le Président, est-ce que nous interprétons
mal la loi? Est-ce que cette disposition que l'on fait disparaitre cette
année n'avait pas été ajoutée à la loi l'an
dernier? Alors quand est-ce qu'on se trompe? Est-ce l'an dernier, ou si c'est
cette année qu'on se trompe? Il faudrait le savoir.
M. KIERANS: A situation has arisen andthe changes being made at the
request of the Institute of Chartered Accountants and which will clarify the
manner in which business income earned in other parts of the province can be
assessed in this province. And, I may say that the general effect of this will
be to bring, to reduce the deduction that is presently permitted to the
taxpayer and somewhat increase, although slightly, because it affects very few
people, it does not affect many people, to increase slightly the revenue of
certain people who gain business income from their activities in other parts of
Canada.
M. DOZOIS: M. le Président, le ministre vient de nous dire que
c'est pour clarifier la loi.
M. KIERANS: Oui, c'est ça.
M. DOZOIS: Donc, l'amendement de l'an dernier ça l'avait
embrouillée. Elle était claire avant. L'an dernier on l'a
embrouillée.
M. KIERANS: C'est une amélioration.
M. DOZOIS: Une amélioration! Je ne dis pas si c'était une
disposition qui existait depuis 10 ou 15 ans...
M. KIERANS: Une clarification si vous voulez.
M. DOZOIS: ... et que les conditions avaient changé. Mais voici
que la loi était ce qu'elle était. L'an dernier on est venu
ajouter ce paragraphe C dans l'article 37.
On dit que ça n'était plus bon, ce n'était pas bon,
ça l'a embrouillée. On veut la clarifier, on va la remettre comme
elle était. C'est cela, en somme. Nous n'avons pas d'objection.
UNE VOIX: Si c'est pour clarifier!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Résolution No 3.
M. BELLEMARE: Combien y a-t-il de paragraphes?
M. DOZOIS: M. le Président, la résolution No 3 est
sûrement l'article le plus important du bill 27. Il y a deux choses qui
se présentent à notre esprit en l'étudiant. C'est que la
province veut récupérer la déductibilité de 18 pour
cent qui sera appliquée cette année sur la loi de l'impôt
sur le revenu fédéral. Je pense qu'il n'y a pas de mal à
ça. Au contraire, nous devons tous nous réjouir de pouvoir
récupérer du gouvernement fédéral une plus grande
part de l'impôt sur le revenu payé à Ottawa.
Donc, je voudrais qu'il n'y ait pas d'équivoque à ce
sujet: quant au principe de récupérer la totalité du 18
pour cent déductible à Ottawa, nous sommes d'accord. Là
où cet accord peut se terminer cependant, l'accord entre l'Opposition et
le gouvernement, c'est la modalité que l'on utilise pour le
récupérer, cel8 pour cent. On constate que cette nouvelle
échelle de taux est au détriment du petit payeur de taxes, du
petit contribuable, et favorise largement le gros contribuable.
UNEVOIX: Bon.
M. LESAGE: C'est le contraire. A cause de la première loi de M.
Duplessis qui a été mal faite.
M. BELLEMARE: Un minute.
M. DOZOIS: Peut-être qu'on éviterait des discussions.
J'aimerais que le ministre du Revenu nous dise de quelle façon le petit
contri-
buable peut être favorisé comparativement au gros
contribuable?
M. LESAGE: Mais évidemment, c'est... M. DOZOIS: On vient de
l'affirmer. M. LESAGE: Certainement.
M. KIERANS: II n'y a aucun changement dans les clauses explicatives pour
le petit contribuable.
M. DOZOIS: Aucun changement?
M. KIERANS: Pour le petit contribuable, non.
M. LESAGE: Et il peut récupérer 18 au lieu de 17.
M. DOZOIS: Pardon?
M. LESAGE: II n'y a pas de changement dans les taux pour les petits
contribuables et ils peuvent récupérer 18 au lieu de 17.
Malheureusement, c'est que la première loi d'impôt passée
par le gouvernement du temps, gouvernement de l'Union nationale dont faisaient
partie nos amis d'en face, dans cette première loi d'impôt et
celles qui ont suivi les taux étaient établis de telle
façon que c'étaient les petits contribuables qui payaient les
plus gros pourcentages d'impôt.
M. BELLEMARE: Voyons donc.
M. LESAGE: Si on veut en faire l'histoire, on peut passer la nuit
là-dessus, et nous avons hérité de ce
problème...
M. JOHNSON: Voyons donc.
M. LESAGE: ... qui va se régler l'an prochain, lorsque nous
arriverons à 24 pour cent d'impôt, soit 3 pour cent additionnel et
3 pour cent qui sera l'équivalence des allocations scolaires et du
paiement des intérêts sur les prêts aux étudiants. Et
à 24 pour cent tout sera absolument régularisé et tout le
monde aura la même déduction de 24 pour cent.
Mais là c'est que, tranquillement, nous protégeons de plus
en plus, depuis que nous sommes là, le petit contribuable pour corriger
les erreurs que j'appelle le péché originel de l'Union nationale
dans le domaine de l'impôt.
M. DOZOIS: Il faudrait s'entendre sur la portée des amendements
qui sont soumis actuellement à la Chambre, de même essayer de
comprendre ce qui existait du temps de l'Union nationale.
Si l'on établit l'impôt que devait payer un contribuable en
se basant sur la loi de l'impôt qui existait en 1960 avant que le
gouvernement actuel fasse des changements, on sait, on n'a pas besoin de
donner beaucoup d'exemple, qu'une personne qui avait un revenu global
jusqu'à $6,000 récupérait une partie souvent en
totalité l'abbattement dont il bénéficiait de son
impôt sur le revenu à Ottawa...
M. LESAGE: C'était injuste!
M. JOHNSON: Comment c'était injuste?
M. LESAGE: C'était certainement injuste pour la personne
mariée sans enfant qui avait un revenu taxable au dessus de $3,000.
Certainement!
M. JOHNSON: Attendez un peu.
M. BERTRAND (Missisquoi): Attendez un peu.
M. LESAGE: Il est vrai qu'il y avait un cadeau pour la personne
mariée sans enfant entre $2,000 et $3,000, mais à partir d'un
revenu taxable de $3,000 la loi de l'Union nationale créait une
injustice flagrante et c'est ce que nous sommes à corriger.
M. JOHNSON: Le premier ministre perd son temps. On va lui donner des
exemples.
M. DOZOIS: Voici ce que le contribuable payait en 1960, un contribuable
marié, pas d'enfant, qui avait un revenu de $3,000 donc un revenu
Imposable de $1,000.
M. LESAGE: Oui, oui, je l'ai dit ça.
M. DOZOIS: Cette personne ne payait aucun impôt à la
province.
M. LESAGE: Je l'ai dit ça. M. JOHNSON: Aucun.
M. DOZOIS: Il y avait un abattement de $14.30...
M. LESAGE: C'était injuste.
M. DOZOIS: ... Pour la personne mariée, pas d'enfants, l'Union
nationale disait dans sa loi, c'est un minimum vital, nous ne sommes pas
ponr le taxer; même s'il va récupérer à
Ottawa $14.30 nous lui laissons.
M. LESAGE: C'est la cinquième édition du même
débat depuis 1960.
M. JOHNSON: Ah! non.
M. DOZOIS: Je pense, M. le Président, qu'il va prendre une autre
tournure, aujourd'hui.
M. LESAGE: C'était une injustice d'un côté et puis
une injustice de l'autre,
M. JOHNSON: Que le premier ministre écoute le reste.
M. LESAGE: Pardon?
M. BELLEMARE: Le reste s'en vient.
M. LESAGE: Bien oui, il reste une injustice de l'autre
côté.
M. BELLEMARE: Une minute!
M. DOZOIS: Une personne qui avait un revenu de $4,000, personne
mariée toujours sans enfant et tous les exemples que je vais
donner je les ai faits sur la même base, personne mariée
sans enfant, pour $4,000 il y avait un abattement de $28.60 et payait $23 de
taxe, donc bénéfice si on veut l'appeler ainsi de $5.60.
M. LESAGE: Injustice.
M. DOZOIS: $5,000, $54 d'abattement, $49 de taxe...
M. JOHNSON: Un homme qui gagne $3,000 c'est de l'injustice...
M. DOZOIS: ... économie de $5.60 sur la taxe
fédérale. Un revenu de $6,000 pour personne mariée,
abattement $79.30 et $78...
M. LESAGE: Combien le revenu imposable?
M. DOZOIS: $4,000 je dis que c'est pour une personne mariée, sans
enfant.
M. LESAGE: Sans enfant.
M. PARENT: Allez au-dessus de $6,000.
M. DOZOIS: Une personne au-dessus de $6,000 là on vient à
ça. Disons qu'une personne avait un revenu de $10,000. En 1960, il y
avait un abattement de $204 et une taxe de $212 cette personne là payait
$8 de plus que l'abattement.
UNE VOIX: Double taxation.
M. DOZOIS: ... qu'elle récupérait d'Ottawa: double
taxation.
M. PARENT: Double taxation.
M. DOZOIS: Pour les revenus au-dessus de $6,000 il y avait une double
taxation; c'est-à-dire que la taxe provinciale était plus forte
que la récupération du contribuable sur son impôt
fédéral. Un revenu de $17,000, l'abattement était à
$529, la taxe à $567 donc double impôt de $38. $27,000, abattement
de $1,114, taxe $1,239 double impôt $125.
Avec l'Union nationale, plus les revenus montaient, plus la double
taxation était considérable. Si nous allons dans les revenus
assez élevés comme $42,000, abattement $2,086 taxe $2,357 double
taxation $271 pour une personne qui faisait $42,000 par année, on disait
vous allez donner en plus à la province $271.
M. BELLEMARE: Pas de protestation.
M. DOZOIS: Une personne qui aurait $92,000 de revenu...
M. LESAGE: II n'y en a pas beaucoup de ça. M. DOZOIS:
$5,859...
M. LESAGE: A part du député de Champlain je n'en vois pas
beaucoup.
M. DOZOIS: Supplément, $843. M. BELLEMARE: Ah! $843.
M. DOZOIS: $843. mais j'imagine qu'il y a des contribuables qui paient
de l'impôt sur le revenu à la province de Québec et qui ont
un revenu de $90,000. J'ai pensé qu'il y en avait même qui avaient
des revenus de $400,000 et puis de $1,000,000. J'ai fait le calcul. Pour
$400,000, ils payaient des suppléments de$5,405. Pour $1,000,000, ils
payaient un supplément de $15,107.
Or, d'après le tableau que l'on nous soumet, quel sera maintenant
l'effet de la taxe sur les contribuables de la province de Québec? Un
contribuable qui gagne actuellement $3,000 aura, pour l'année 1964,
c'est-à-dire l'année d'imposition de ce projet de loi, puisqu'il
aura droit à 18%, un abattement de $19.80 et il paiera à la
province $25.
DES VOIX: Ah!
M. DOZOIS: Double taxation, pour ce petit salarié de $3,000, de
$5.20.
M. LESAGE: Cela finit cette année, ça. M. DOZOIS: Ah, je
ne le sais pas. M. LESAGE: Bien voyons! M. DOZOIS: Je ne le sais pas.
M. LESAGE: Bien, évidemment j'ai dit dans mon discours du budget
que l'année prochaine ce serait 24% qui serait récupérable
et à 24% ce sera 25-25.
M. BELLEMARE: Vous avez dit tout à l'heure que c'était la
faute à M. Duplessis aussi.
M. LESAGE: Oui, c'était la faute de M. Duplessis. C'est la
structure de la taxe qui a été mal faite au début.
M. DOZOIS: L'an prochain, lorsque le premier ministre ou le ministre du
Revenu présentera sa loi, on l'étudiera cette loi-là, l'an
prochain.
M. LESAGE: Ce n'est pas difficile.
M. DOZOIS: Actuellement, nous avons cette loi-là devant nous.
M. LESAGE: Le député de St-Jacques est assez intelligent
pour savoir qu'à 24% de déduction, évidemment, tout le
monde pourra déduire de son impôt...
M. BERNATCHEZ: II paraît que l'impôt va monter.
M. LESAGE: Pardon? Bien non! Tout le monde pourra déduire de son
impôt provincial le pourcentage exact qui sera admissible par le
fédéral et qui sera équivalent, n'est-ce pas, au montant
qu'il aura à payer au provincial. Cela...
M. BELLEMARE: Mais celle qu'on vote cette année c'est
celle-là?
UNE VOIX: Cela vient l'an prochain.
M. LESAGE: ... c'est une amélioration sur la situation
existante.
M. BELLEMARE: Non, non, des bonnes petites nouvelles.
M. LESAGE: Certainement.
M. DOZOIS: Allons voir, M. le Président, si c'est une
amélioration.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. DOZOIS: Donc, je dis pour une personne qui gagne $3,000, personne
mariée et sans enfant, supplément ou chevauchement, si vous
voulez, de $5.20. Revenu de $4,000; déductibilité, $45; taxe $53;
surtaxe ou double taxe, $8. Revenu de $5,000; abattement, $75.60; taxe
provinciale, $85; donc chevauchement ou double taxe de $ 9.40...
M. BELLEMARE: C'est le parti libéral.
M. DOZOIS: Revenu de $6,000; abattement, $109.80; taxe, $117; donc
double taxe, $7.20. Revenu de $8,000; abattement, $189; taxe, $189; pas de
double taxe...
M. LESAGE: Oui, à partir de $6,000. C'est la loi.
M. DOZOIS: Bon, pas de double taxe.
M. LESAGE: C'est ça. Il n'y en a plus après.
M. DOZOIS: $10,000; abattement, $282; taxe, $283. $17,000; abattement,
$732; taxe, $733. $27,000; abattement, $l,542;taxe, $l,543...
M. LESAGE: C'est ça.
M. DOZOIS: $42,000; abattement, $2,891; taxe, $2,893. $92,000;
abattement, $8,112; taxe, $8,113. $400,000; abattement, $48,432; taxe,
$48,433...
M. BERTRAND (Missisquoi): Les millionnaires font de l'argent!
M. DOZOIS: $1,000,000: abattement, $134,832; taxe, $134,833. Donc...
M. BERTRAND (Missisquoi): Ils font de l'argent.
M. DOZOIS: ... on constate qu'en 1960, alors que l'Union nationale
était au pouvoir, les petits salariés pouvaient, à
même la déductibilité, récupérer un certain
montant de
la taxe qu'ils payaient à Ottawa et garder cette somme pour eux.
Il n'y avait pas de double taxation. Au contraire c'était une chose qui
jouait en leur faveur. Cela faisait plus d'argent dans la poche du petit
contribuable...
M. LESAGEj C'est un système qui consacrait l'injustice
sociale.
DES VOIX: Oh, oh! UNE VOIX: Voilà.
M. DOZOIS: On va y venir à l'injustice sociale. Le gros
contribuable, celui qui avait un revenu de $1,000,000, je suis sûr qu'il
y en a dans la province, lui payait $15,000 de double taxe. Le petit, celui qui
gagnait $3,000 il récupérait $14.30. Cela allait dans son
gousset. Le gros, $15,000. Aujourd'hui, tous les petits contribuables, $3,000,
$4,000, $5,000, $6,000, eux ils ont une double taxation. On va dire, ce n'est
pas grand chose $5, $6, $8, $9. Ce n'est pas grand chose. Mais il y a une
double taxation pour ceux-là...
M. BELLEMARE: C'est ça!
M. DOZOIS: ... avec la loi qu'on nous présente aujourd'hui.
M. LESAGE: Non.
M. DOZOIS: Certainement.
M. LESAGE: M. le Président, c'est une amélioration...
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre parlera
après. Il a le droit de parler après lui.
M. LESAGE: Nous sommes en comité après tout.
M. DOZOIS: Une amélioration, oui? Je vais dire tout de suite, M.
le Président...
M. LESAGE: C'est une amélioration sur l'année
dernière.
UNE VOIX: Oui. Bon! M. JOHNSON: C'est sûr?
M. DOZOIS: C'est ce qui explique pourquoi il n'y a pas eu d'amendement
à la Loi de l'impôt depuis trois ans, malgré que la
déductibili- té a augmenté à 16%, 17% et 18%.
Pourquoi? Parce qu'en 1961, le gouvernement avait imposé une double
taxation qui était plus considérable pour les gros revenus que
pour les petits. Pas proportionnellement, mais globalement, elle
l'était, et puis le gouvernement actuel n'a pas fait de changement
à la Loi de l'impôt tant et aussi longtemps que les gros payeurs
de taxes n'en sont pas venus à peu près à
récupérer la taxe payée à la province à
même l'abattement d'Ottawa, si bien que, pour l'année 1963, il y
en a qui avaient des gros revenus, dans les $25,000, $30,000 et $40,000, qui
ont fait de l'argent. Oui il y en a qui ont fait de l'argent.
M. JOHNSON: Oui.
M. DOZOIS: Il y en a qui ont fait de l'argent.
M. JOHNSON: C'est sûr.
M. DOZOIS: Alors c'était évident que cette année,
bénéficiant d'un abattement de 18%, que cet écart se
serait élargi. Il y a des gens qui ont des revenus de $25,000 ou
$40,000...
UNE VOIX: Non!
M. LESAGE: C'est évident!
M. DOZOIS: ... qui aurait réalisé $700, $800 de
bénéfices.
M. LESAGE: Cela n'avait pas de bon sens non plus.
M. DOZOIS: Alors, on l'ajuste cette année. Et puis l'ajustement
consiste à continuer à faire payer tous ceux qui gagnent $6,000
et moins, une double taxation. Pas grand chose, $7, $8, $9, et tous ceux qui
ont au-dessus de $6,000, cela s'ajuste. Le montant d'abattement correspond au
montant de taxe provinciale.
M. LESAGE: Puis l'année prochaine celava être la même
chose que...
UNE VOIX: Cela s'ajuste.
M. BELLEMARE: C'est cette année qu'on vote cette
loi-là.
M. DOZOIS: Mais, M. le Président, si on veut parler de justice
sociale, puisqu'il y avait moyen de l'ajuster pour que ceux qui gagnent
au-delà de $6,000 récupèrent, ou que le montant de la taxe
provinciale soit correspondant à l'a-
battement, on aurait pu le faire pour ceux qui gagnent $6,000 et
moins.
UNE VOIX: C'est ça!
M. DOZOIS: M. le Président, c'est une loi injuste. Les petits,
encore une fois. J'admets que l'écart est moins fort que l'an
dernier.
M. LESAGE: Certainement.
M. DOZOIS: L'écart est moins fort que l'an dernier, mais il reste
quand même un écart.
M. LESAGE: L'an prochain il n'y en aura plus.
M. DOZOIS: Ah, cela on verra l'an prochain avec la loi qu'on nous
apportera.
M. BELLEMARE: Cette 'année c'est encore la...
M. DOZOIS: Cette année c'est cette loi-là que nous avons
devant nous, et ce seront les effets de cette loi sur le petit contribuable,
comme l'on sait, que le ministre du Revenu du temps, lorsqu'il a
présenté les amendements à la Loi de l'impôt et qui
abaissé les exemptions, de $3,000 à $2,000 pour les gens
mariés et de $1,500 à $1,000 pour les célibataires nous
disant que cela amènerait environ 250,000 nouveaux contribuables, bien
l'on peut, je pense, croire facilement qu'il doit y avoir entre 400,000 et
500,000 contribuables qui ont un revenu de $6,000 et moins.
M. LESAGE: Taxable.
M. DOZOIS: Pardon?
M. LESAGE: Un revenu taxable.
M. DOZOIS: Oui. Non, pas taxable. Un revenu de $6,000. Un revenu
imposable de $4,000 si vous voulez. Il doit y en avoir à peu près
400,000 à 500,000. Alors, quand on sait que la double taxation varie de
$5 $7 $8 et $9, on peut facilement calculer qu'en moyenne ces gens paieront
à la province un $8 de plus que l'abattement qu'ils obtiennent de
l'impôt fédéral.
Or 500,000 payeurs de taxes, à $8 ça repré-sene
$4,000,000, le gouvernement de la province va chercher dans le gousset de ceux
qui gagnent $6,000 et moins, $4,000,000 qu'ils ne peuvent
récupérer d'Ottawa, alors qu'ils libèrent
entièrement tous ceux qui gagnent plus de $6,000 et leur dit; «
Vous autres vous ne paierez pas un cent de plus que l'abattement que vous
gagnez du gouvernement fédéral.
M. le Président on a parlé que notre loi était
antisociale, si la nôtre l'était, parce qu'elle taxait davantage
ceux qui avaient des gros revenus, et qu'elle remettait aux petits
salariés...
M. LESAGE: Non, non.
M. DOZOIS: ... une partie de l'abattement qu'ils
récupéraient d'Ottawa, bien si notre loi était
antisociale,' comment pourrait-on appeler cette loi qui taxe les petits et qui
libère les gros contribuables d'une double taxation. C'est une mauvaise
modalité que nous ne pouvons accepter même si nous acceptons le
principe.
M. LESAGE: Je voudrais juste corriger un terme. Je comprends que c'est
le ministre du Revenu qui va répondre, mais je n'ai pas dit que la loi
était antisociale. J'ai dit qu'elle péchait contre la justice
sociale. Il y a une jolie distinction.
M. BERTRAND (Missisquoi); Non, c'est un péché mortel.
M. JOHNSON: Ce n'est pas ce que le premier ministre a dit.
M. LESAGE: J'ai dit qu'elle péchait contre la justice
sociale.
M. JOHNSON: Le premier ministre a dit; je l'ai noté
: « Un homme qui gagne $4,000 et qui sauve $5.80 de son impôt
fédéral, ça c'est une injustice.
M. LESAGE: J'ai dit que, ah oui, le système constituait une
injustice sociale,
M. JOHNSON: Pour qui? UNE VOIX: Pour le petit.
M. LESAGE: Bien en général dans la province, c'est
évident.
M. BELLEMARE: C'est épouvantable. Vous pensiez pas qu'on
trouverait ça hein?
M. LESAGE: Voyons donc. On améliore cette année.
M. BELLEMARE: On vous surveille. UNE VOIX: A l'ordre, messieurs.
M. KIERANS: To return to the Bill...
M. BELLEMARE: Comment? On y était dans le bill.
M. KIERANS: ... section 3 has not raised the taxes on the smaller
taxpayers at all. The man who had a « revenu » imposable de $1,000
l'année passée, a payé $25. Il va payer cette année
$25. L'homme qui avait un revenu imposable de $2,000 l'année
passée va payer le même taux, la même somme, comme le
député de St-Jacques a dit, jusqu'au montant de $6,000.
Anyone with a taxable income below $6,000 does not find his tax between
1963 and 1964 changed or raised in any way. Above $6,000 there is an increase
in tax, on the man who has a taxable income of $8,000 he will pay this year $8
more. The man who has a taxable income of $10,000 will pay $16 more this year
but he will not pay any double taxation. What the Federal Governement gives him
as an abatement is equal to the provincial tax.
Now, all along, the Prime Minister has had in mind the problem that two
things govern our tax laws. The need of the Government to finance the economic
growth and the rising standard of living in this province and correlative with
that, the fields of taxation which will give us the freedom to finance that
growth. Therefore, he has worked hard for the last two years and especially
since the last budget, when he laid down the needs of the province by saying
that the province needed 25% of personal income 25% of corporate income and
100% of succession duties when he laid these down he laid down the necessary
conditions for our development and our growth.
He has now advanced to a position where we can foresee the end of all
double taxation. Within a very few months, we will be able to afford the
smaller tax-payer an abatement that exceeds that which he is called upon to
pay. There is, in section 3, a modest increase in income, in revenue to the
Province but no double taxation from the people who are paying this increase
because it is equal to the new abatement of 18% that the Prime Minister has
fought for and received.
M. CLOUTIER: M. le Président, je ne veux pas reprendre les
chiffres que vient de donner mon collègue, le député de
St-Jacques, chiffres que je sais exacts parce que j'ai collaboré avec
lui à les établir. Mais je voudrais compléter un point de
son argumentation en disant que cet article 3, s'il corrige, par rapport
à l'année 1963, s'il corrige quelque peu la
récupération, il aurait été important, à mon
sens, qu'on applique le même effort à corriger également
les revenus au-dessous de $6,000, la table en bas de $6,000.
Parce que si je me reporte à une publication, «
Statistiques fiscales », publiée par le ministère du Revenu
national, division de l'impôt, à la page 83, dans la
catégorie de revenus classés par province, je vois que les
contribuables qui produisent une déclaration imposable entre zéro
et $6,000 sont au nombre de 967,278 en 1961. 967,278 contribuables en 1961
produisaient une déclaration d'impôt imposable des montants
à revenu entre zéro et $6,000.
M. LESAGE: Quelle est la source?
M. CLOUTIER: C'est la publication fédérale «
Statistiques fiscales » de 1963.
M. LESAGE: C'est le chiffre pour le Canada, ça?
M. CLOUTIER: C'est le chiffre pour l'année 1961.
M. LESAGE: Pour le Canada?
M. CLOUTIER: Non, non, les chiffres que je donne là, c'est pour
le Québec.
M. LESAGE: Pour le Québec.
M. CLOUTIER: 967,000 contribuables sur 1,122,096 contribuables qui ont
produit une déclaration avec revenu imposable. Il y a 392,275
contribuables qui ont produit une déclaration avec revenu non imposable.
Alors, si on prend les contribuables qui ont produit une déclaration
imposable dont le revenu se situe entre zéro et $6,000, il y en a
967,278...
UNE VOIX: En 1961?
M. CLOUTIER: En 1961.
M. LESAGE: II faut admettre...
M. CLOUTIER: De $6,000 à $7,000, il y en a 55,625. Et de $7,000
à $8,000, il y a 29,119 contribuables. Alors, ça veut dire
ça que, sur 1,122,096 contribuables qui ont produit une
déclaration avec revenu imposable, il y en a 1,052,022
contribuables qui avaient un revenu dont le maximum était de $8,000.
Cela veut dire que la proportion est énorme de ceux qui produisent une
déclaration d'impôt avec revenu de $8,000 en diminuant.
M. LESAGE: Mais le député de Montmagny admettra que la
moyenne des revenus s'est accrue depuis ce temps-là, dans la province de
Québec.
M. CLOUTIER: Evidemment oui, quand les statistiques de 1961...
M. LESAGE: Oui, celles de 1961 et celles de 1964.
M. CLOUTIER: . 1963 et 1964 seront publiées, il y aura
certainement correction dans la proportion, mais là, le sens de mon
argumentation...
M. LESAGE: Non, je ne comprends pas l'exemple que le
député de Montmagny donne mais tout de même il faut tenir
compte de cette correction.
M. CLOUTIER: Oui, mais le sens de mon argumentation, c'est que s'il y a
967,000 contribuables à revenu allant jusqu'à $6,000, et
1,052,000 dont le revenu va jusqu'à $8,000, disons qu'en 1964, il y a
une proportion de ces contribuables qui étaient classés de 0
à 6,000 qui seront classés entre $6,000 et $8,000, et il y en a
également une proportion de ceux qui étaient classés entre
$6,000 et $8,000 et qui seront classés au-delà de $8,000. Tout en
acceptant cette augmentation, je dis que le député de St-Jacques
a été très conservateur dans son estimation tout à
l'heure quand il nous a dit qu'il y avait envi-ton 400,000 contribuables qui
paieraient cet impôt supplémentaire, cette double taxation, qu'il
a estimée en moyenne à $7 à $8, parce qu'il y a là
une classe de contribuables qui va payer une double taxation de $9.40; il yen a
une autre classe qui va payer...
M. LESAGE: Ce sera 50 centsl
M. CLOUTIER: ... $8, il y a une autre classe qui va payer $5.20 et puis
$7.20, alors disons une moyenne entre $7 et $8; ce qui veut dire que, si on se
basait sur le chiffre de 1961,pour 967,000 contribuables, à une moyenne
de $7 de double taxation, c'est une somme entre $6,000,000 et $7,000,000 que
représentera la double taxation imposée aux petits contribuables
pour l'année 1964.
Alors je dis qu'il serait très important et très urgent
qu'une attention spéciale soitappor-tée aux tables d'imposition
pour les revenus inférieurs à $6,000 afin que ces
inégalités soient atténuées, et afin, comme l'a dit
au cours de la discussion, que les facteurs sociaux, les facteurs familiaux,
entrent en ligne de compte dans ces calculs.
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. JOHNSON: Non, M. le Président,
M. BELLEMARE: Je n'ai pas encore parlé.
M. LESAGE: Oh mon Dieu.
M. JOHNSON: Je voudrais dire à cette Chambre que notre position
est claire: quand il s'agit de récupérer des droits de taxation
d'Ottawa, nous en sommes; mais lorsqu'il s'agit de distribuer d'une
façon anti-sociale le fardeau de l'impôt, nous ne pouvons pas
suivre le gouvernement, La récupération des droits de taxation
que nous venons chercher par cette loi, la présente résolution,
n'est pas une récupération qui découle des derniers
arrangements fédéraux.
Le premier ministre a intérêt à tout mêler
ça. Le premier ministre a intérêt à dire: « eh
bien l'an prochain ça va aller mieux, on va obtenir ci, on va obtenir
ça, il n'y aura plus de double taxation; » cela c'est fait pour
mêler tout le monde. Heureusement, dans l'Opposition, nous avons deux
experts qui éprouve plus de jouissance à manier un crayon et les
chiffres que le député de Richmond à prendre un verre de
bière.
M. LAFRANCE: Elle est bonne.
M. JOHNSON: Ces deux députés ont
révélé tantôt les chiffres mais je voudrais, moi,
replacer le problème au point de vue de ce portrait
fédéral-provincial; donc le premier ministre mêle les
affaires, le ministre du Revenu on n'en parle pas, il est déjà
devenu un expert pour « to cloud the issues, to extinguish the fire.
»
M. le Président, il a cette grande spécialité de
vous tuer un débat, de le ramener à des chiffres et à des
complications que le péquin ordinaire ne comprend pas trop.
Mais si l'Opposition n'était pas intervenue, dans le public, de
bonne foi on aurait crû que c'est par suite des arrangements par
téléphones et télégrammes faits par le premier
ministre après la deuxième période de la conférence
fédérale-provinciale.
Or, en réalité, M. le Président, nous
récupérons ce qui a été accordé aux
provinces par une loi fédérale en 1961 ou 1962, mais qui
s'applique pour l'année 1962, 1963,1964,1965, 1966,
si j'ai bonne mémoire, je me trompe peut-être là du
point de départ. Mais on se souvient qu'en 1954 lorsque nous avons
passé la loi de l'impôt sur le revenu personnel, nous l'avons
établi cet impôt sur le revenu, le ministre pourra me
contredire, mais je sais qu'il admettra ça, à environ 15%
de ce qui était l'impôt fédéral. On a établi
des taux qui se résolvaient au bout de l'équation à une
proportion de 15% donc de l'impôt fédéral.
A ce moment-là il n'y avait que 5% qui était
déductible par le contribuable de Québec. Il était donc
doublement taxé jusqu'à concurrence de 10%, mais pour
éviter que le petit soit, que le petit contribuable ait une double
taxation, M. le Président, nous avions à ce moment-là,
suivant en cela les recommandations de grands sociologues que sont les
évêques, fixé à $3,000 l'exemption de base pour les
personnes mariées et $1,500, ce qui voulait dire une augmentation pour
les célibataires de $1,000 à $1,500 par rapport à la loi
fédérale et pour les gens mariés de $2,000 à
$3,000. Avec le résultat que jusqu'à $6,000 de revenu, il n'y
avait presque pas de double taxation. A $4,500 il y avait quelques cents de
double taxation.
A ce moment-là a commencé la lutte pour '
récupérer des droits de taxation que nous prétendions
d'appartenance provinciale, droits de taxation directe qui nous sont
accordés par l'article 92 d'autant plus que notre loi était
clairement passée pour des fins de compétence provinciale;
l'éducation, la santé et le bien-être»
A Ottawa, à ce moment-là, il s'est trouvé un
adjoint parlementaire du ministre des Finances pour dire: « Québec
n'a pas besoin de plus que 5%, c'est assez 5%, ça n'a pas de sens
d'accorder plus que 5%. » Mais il y a eu un premier ministre,
ça arrive, c'est un peu comme à Québec, le premier
ministre est intervenu puis a contredit le ministre adjoint parlementaire,
député deMontmagny-L'Islet,aujourd'hui premier ministre de
Québec, et a dit après une rencontre avec monsieur Duplessis
à hô-tel Windsor: « On va accorder jusqu'à 10%
». Ce qui a été accordé, 10%.
Donc, il subsistait une double taxation d'un maximum de 5%, mais qui ne
frappait que les gens gagnant $6,000 et plus. En 1957,1e gouvernement a
changé à Ottawa. Le premier ministre de Québec
était alors ministre, il a été battu comme gouvernement,
il s'est ramassé dans l'Opposition, il n'aimait pas ça, M. le
Président. Il s'en est allé ailleurs dans un autre domaine.
Le premier ministre St-Laurent a été battu et M.
Diefenbaker, je crois que c'est an décembre 1957 ou au plus tard au
début de l'année 1958, a tout de suite accordé la
déduction jusqu'à 13%. Et un peu plus tard en 1961 ou 1962,
je m'excuse de n'avoir pas les dates exactes, le ministre a ça
dans son dossier, il a accordé cinq autres points, non, il a
monté à 15% et ensuite a accordé cinq autres points.
M. le Président, le ministre a tous ces faits-là devant
lui, je donne un tableau et je m'excuse de n'avoir pas les dates
précises pour chacun des statuts fédéraux. Mais avec le
résultat que sans chicanes, sans monter tout un scénario qui
risquait de faire éclater du moins dans la publicité,
la confédération, sans tambour, ni trompette, sans
ultimatum, la province est partie de 5% et elle s'est rendue à 21%, 21%
qui viendra en vigueur automatiquement par la loi de 1962. M. le
Président, une récupération de 16%.
Mais lorsque nous avons récupéré, nous avons
accordé le bénéfice de la récupération, oui,
à tous les petits; mais il est vrai que nous n'avons pas accordé
le bénéfice complet de la récupération aux hauts
salariés, aux revenus les plus élevés. Il est vrai que
subsistait une double taxation pour les gens gagnant dans les plus hauts
échelons des revenus, « in the higher brackets ».
Sous l'Union nationale, petits revenus, masse des travailleurs et des
contribuables, tout près de 1,000,000 sur 1,112,000, l'Union nationale
voyait à ce que le payeur de taxe paie moins d'impôt
fédéral, bénéficie en payant moins à Ottawa
d'une somme qui variait de quelques sous jusqu'à $14.10 tandis que chez
les plus gros payeurs nous demandions un effort un peu plus
considérable.
Aujourd'hui, et je n'y reviens pas longuement, comme l'a exposé
si clairement et si éloquemment le député de St-Jacques,
comme l'a explicité le député de Montmagny, aujourd'hui
c'est juste l'inverse. On continue de faire porter la double taxation aux
petits et on décharge les gros de la double taxation.
M. le Président, je ne veux pas faire de démagogie mais je
sais que le ministre me comprend. Ce n'est pas l'ouvrier d'Acton-Vale...
M. MEUNIER: Plus fort.
M. JOHNSON: ... qui gagne $25,000 par année en montant. Ce n'est
pas le cultivateur de Dorchester ni de Matane ni de Saguenay. Ce n'est pas
l'ouvrier de l'Hydro qui ne gagne pas $5,000 par année qui se trouve
déchargé du nouvel impôt. Ce n'est pas même le
technicien qui travaille à l'Hydro et qui gagne $6,000 par année
à peine qui
voit son fardeau allégé par la présente
résolution. Ce sont les gros revenus qui bénéficient de la
législation que nous présente le ministre du Revenu. Ce sont les
gros contribuables. Ce sont ceux qui ont le plus le moyen de payer. Ce sont
ceux qui devraient payer davantage pour aider ceux qui ont moins le moyen de
payer.
M. le Président, taxer tout le monde, même ceux qui n'ont
pas les moyens de payer des taxes pour distribuer de l'argent à tout le
monde, même à ceux qui n'en ont pas besoin, voilà le
principe des libéraux. Mais nous apprenons ce soir un nouveau principe:
double taxation pour les petits revenus et allégement pour les gros
revenus. Cela c'est la justice sociale des libéraux.
M. KIERANS: M. le Président, pour ne pas mêler les chiffres
ou l'honorable chef de l'Opposition, il n'y a aucune augmentation pour les
contribuables qui possèdent un revenu imposable de moins de $6,000.
M. JOHNSON: C'est vrai.
M. KIERANS: Pour les autres, c'est-à-dire ceux qui
possèdent un revenu imposable au-dessus de $6,000, il y a une certaine
augmentation d'impôt provincial, mais cette augmentation égale
l'abattement fédéral accordé par la loi.
The law is extremely simple. We have taken every advantages of the
increase in the abatement that has been accorded to us. As a result, those with
higher incomes have seen their taxes raised to some extent but in no case has
this risen higher than the rebate allowed to them by the federal
government.
There is, therefore, in this area, no doubla taxation at all. In the
other area, we are gradually reducing the area taxation. It will be completely
finished within a few months and for this group we have not increased taxes one
cent.
M. GODBOUT: M. le Président, je crois qu'il faut tien examiner
les arguments qui sont apportés et les comprendre. Lorsque j'entends
dire ou crier en cette Chambre: « Les cultivateurs vont être
taxés, ce sont les petits », je regarde l'annuaire statistique de
la province de Québec et je constate que sur 1,122,000 contribuables
taxables, en 1961 il y a eu seulement 1,031 déclarations de
cultivateurs.
Il y a eu dix déclarations de pêcheurs. Par
conséquent, lorsqu'on crie que les cultivateurs vont être
taxés énormément, sur 1,000,000 de contribuables on parle
de 1,000 cultivateurs et de dix pêcheurs qui ont fait une
déclaration d'impôt.
En outre, il faut voir qui doit payer les services sociaux, n'est-ce
pas? Le gouvernement dépense plus de $600,000,000 pour
l'éducation et l'assurance-hospitalisation. Il faut que quelqu'un le
paie, n'est-ce pas?
Si on regarde le nombre des contribuables, on s'aperçoit que sur
1,122,000 de contribuables taxables il y a à peine 150,000 contribuables
qui gagnent plus de $6,000. Si donc ces contribuables qui gagnent plus de
$6,000 et qui sont taxés déjà par centaines et par
milliers de dollars à mesure que leur revenu monte, s'il faut leur faire
payer les $600,000,000, d'assistance-sociale, cela est une absurdité. Il
faut donc chercher à faire payer sa juste part 1 chaque contribuable. Et
si sur 1,122,000 contribuables il y a seulement 150,000 contribuables qui
gagnent plus de $6,000, il faut trouver dans les 1,000,000 ou dans les 900,000
qui restent un juste moyen de leur faire porter le fardeau de l'impôt,
des dépenses du gouvernement.
Et c'est pourquoi il n'est pas étonnant alors que ces 900,000
contribuables qui gagnent moins de $6,000 se voient réclamer un peu plus
et que l'homme qui va bénéficier pour sa femme et ses enfants de
l'hospitalisation payée, gratuite, du père de famille qui va voir
l'éducation de ses enfants payée en partie, $200 pour les cours
classiques, les commissions scolaires, des bourses, des octrois, eh bien, qu'il
soit appelé à payer quelques dollars et, par conséquent,
il ne faut pas s'étonner qu'on lui réclame un $5 de plus parce
qu'enfin ça ne peut pas être les 150,000 seulement qui sont
déjà taxés considérablement qui soient
appelés à payer le $600,000,000. Il faut que ce soit la
généralité des contribuables. Il faut que ce soit le
million de contribuables qui gagnent un salaire modeste et auxquels on demande
une modeste part.
Alors cessons de crier: « Les pauvres cultivateurs vont encore
payer. » Ils ne sont qtte 1,031 qui font une déclaration de revenu
imposable. Ils ne sont que dix pêcheurs qui font une déclaration
d'impôt. Par conséquent, ça ne sert à rien de crier
aux oiseaux, aux loups-garous et de nous faire prendre des vessies pour des
lanternes.
M. BERTRAND (Missisquoi): II va être nommé juge!
M. DOZOIS: M.le Président, je ne suis pas
en mesure de contester les chiffres que vient de donner le
député de Québec-Est. Je ne sais pas s'il 7 a dix
pêcheurs ou dix mille pêcheurs qui paient de l'impôt sur le
revenu. Une chose certaine...
UNE VOIX: Dix cultivateurs.
M. BERTRAND (Missisquoi): Mille cultivateurs et dix pêcheurs.
M. DOZOIS: Je dis que je ne sais pas s'il y a dix pêcheurs ou dix
mille pêcheurs qui paient de l'impôt sur le revenu mais une chose
qui est certaine, en vertu des statistiques, c'est qu'il y a 400?000
personnes qui gagnent $3,000 et moins et qui paieront une double taxation de
$5. Cela c'est un fait. Je ne sais pas s'il y a dix cultivateurs, dix
pêcheurs, mais il y a 400,000 personnes qui sont peut-être des
ouvriers...
M. GODBOUT: Dans l'annuaire statistique du Québec, monsieur, tout
est marqué, c'est à la page 652.
M. DOZOIS: Ce sont peut-être des cultivateurs, ce sont
peut-être des pêcheurs, ce sont peut-être des employés
dans le comté de Québec-Est, mais il y en a 400,000...
M. BERTRAND (Missisquoi): Des employés civils,
M. DOZOIS: Ce qui est d'autant plus surprenant...
M. GODBOUT: M. le Président, me permettez-vous de vous donner les
chiffres? ils sont ici. Moins de $1,000.
M. BELLEMARE: On les a eus tout à l'heure.
M. GODBOUT: II y a au Québec 3,420 personnes qui gagnent moins de
$1,000.
M. DOZOIS: Je n'ai pas parlé de ça. M. GODBOUT: Entre
$1,000...
M. GOSSELIN; C'est de ceux qui sont sous l'assurance-chômage que
vous parlez,
M. GOPBOUT: Entre $1,000 et $1,999 il y en a 174,811, Entre $2,000
à $2,999 il y a 229,881 personnes. Entre $3,000 et $3,999 il y a 248,690
personnes. Entre $4,000 et $4,999 il y a 199,980 personnes. Entre $5,000 et
$5,999 il y a 110490 personnes.
UNE VOIX: ... dans ce livre-là.
M. GOSSELIN: Vous l'avez dans ce livre-là.
M. DOZOIS: Ce sont les mêmes chiffres. Ils l'ont copié dans
ce livre-là.
M. GODBOUT: Alors, on se comprend très bien, ce sont les
mêmes chiffres, n'est-ce-pas?
M. GOSSELIN: Ah oui. Il y en a 408,000 qui gagnent $2,999...
M. GODBOUT: Vous allez trouver, M. le Président, à la
page...
DES VOIX: A l'ordre!
M. GODBOUT: Je veux donner mes dix pêcheurs! A la page 651 dans le
tableau numéro 13...
UNE VOIX: M. le Président, c'est votre collègue
ça.
M. GODBOUT: ... intitulé: « Nombre de contribuables,
revenus et impôts par profession, 1961. » Québec,
contribuables, nombre; cultivateurs 1,031, pêcheurs 10.
M. GOSSELIN: N'oubliez pas votre électeur qui est dans les
galeries.
M. JOHNSON: Le député de Québec va me permettre une
question. Trouve-t-il que c'est juste lorsque par une loi comme celle que nous
avons devant nous on enlève la double taxation aux gens qui gagnent
$6,000 et plus, de ne pas enlever en même temps la double taxation pour
ceux qui gagnent $6,000 et moins.
M. GODBOUT: C'est une très belle question, intelligente et fine.
Et je vais y répondre.,.
M. le Président, j'ai dit tout à l'heure, que le
gouvernement dépense plus de $600,000,000 pour donner
l'éducation, les services sociaux, les allocations sociales, prendre
soin de son peuple. Cet argent-là il faut le payer.
J'ai dit qu'il y a seulement 150,000 personnes à peu près
qui gagnent plus de $6,000. Elles sont déjà lourdement
taxées. Prenez leurs rapports d'impôt. Elles sont
déjà taxées par centaines et par milliers de dollars. Par
conséquent, pour payer ces sommes-là, il ne faut pas atteindre
qu'une minorité, il faut atteindre la masse et même en atteignant
l'ouvrier, l'em-
ployé parce que ce sont les employés qui vont porter le
fardeau de cette taxe, pas les cultivateurs, pas les pêcheurs, mais les
employés qui sont au nombre de 1,000,000 dans la province, les
salariés, les employés; ce sont ces gens là qui vont
bénéficier de l'éducation, qui vont voir leur femme, leurs
enfants admis dans les hôpitaux et leurs comptes payés pour une
bonne partie. Or, nous ne pouvons pas faire payer à une minorité
seule ces sommes considérables. Nous sommes obligés de les
rapporter sur la masse et même si l'on demande...
M. JOHNSON: A l'ordre, à l'ordre]
M. GODBOUT: ... même si l'on demande un $5 de plus à un
salarié qui ne pale qu'un montant beaucoup plus réduit
d'impôt eh bien, il est encore mieux de payer ce $5 de plus et de
bénéficier des frais d'éducation, des frais
d'hospitalisation, de l'assurance sociale que de ne pas le payer et de ne pas
recevoir ces bénéfices.
M. GOSSELIN: La gratuité scolaire vient de disparaître.
M. DOZOIS: Je demanderais au député de Québec-Est,
je n'en ai pas pour longtemps, de me laisser finir mes quelques remarques s'il
veut faire un troisième discours.
M. le Président, il est bien amusant de relever les nouvelles que
publiaient les journaux du mois de décembre 1960 alors qu'il y avait eu
en cette Chambre un long débat précisément sur les
amendements à cette loi de l'impôt
Et je relève ici, dans « L'événement »
du 20 décembre un communiqué de M. Henri Dutil qui rapporte
sommairement le discours de M. Bona Arsenault, ministre des Terres et
Forêts, dans le Cabinet du premier ministre. « M. Bona Arsenault a
affirmé hier a l'Assemblée législative que la double
taxation minime dans l'impôt sur le revenu pour obtenir une somme de
$25,000,000 qui aidera à payer l'assurance-hospitalisation ne durera que
jusqu'en 1962.
M. JOHNSON: Ah, qu'elle est bonne!
M. DOZOIS: « Alors que le gouvernement fédéral,
selon la promesse du premier ministre Diefenbaker, se retirera davantage du
champ de cette taxe directe qu'est l'impôt sur le revenu des
particuliers. »
M. BERTRAND (Missisquoi): OÙ est-il?
M. DOZOIS: M. Diefenbaker ayant tenu sa promesse et ayant permis
d'augmenter la dé-ductibilité de 13% a 16% à 17% et
à 18%, le gouvernement a presque tenu la promesse du ministre des Terres
et Forêts du temps. En effet, la double taxation a disparu, pas en 1962,
La double taxation a disparu en 1963. Le ministre des Terres et Forêts du
temps était un an en retard dans ses prédictions. Mais, cette
double taxation a disparu pour les gens qui avaient des revenus de $1,000,000,
$400,000, $90,000, $42,000, $27,000 et $10,000.
M. BELLEMARE: Elle est bonne!
M. DOZOIS: La double taxation a disparu pour ces gens-là, en
1963. « En 1964, la double taxation va disparaître pour les gens
qui ont des revenus de $l0,00C et $8,000. » Là le ministre des
Terres et Fo-rSts de l'époque est deux ans en retard. La double
taxation, si nous avons la loi que nous a promise tout à l'heure le
premier ministre, l'an prochain, la double taxation disparaîtra pour ceux
qui gagnent $6,000 et moins. Le ministre des Terres et Forêts du temps
sera trois ans en retard.
Et c'est là qu'est l'injustice; on fait disparaître la
double taxation, pour ceux qui ont de très gros revenus, le plus
tôt possible; en 1963, juste un an de retard. Puis, graduellement, on
exempte ceux qui ont des revenus qui sont quand même respectables, $8,000
et $10,000, et puis les petits là, vous autres, attendez au bout de la
ligne, attendez. Ah, ce n'est pas grand chose, c'est seulement $5.20 par
année, c'est seulement $8.40...
M. BELLEMARE: Puis le député de Québec-Est dit que
c'est correct.
M. DOZOIS: ... mais le député de Montmorency a
établi tout à l'heure qu'il y en avait 900,000, de ces gens.
900,000 qui, eux, ont les moyens de payer une double taxation.
Il me semble que si on avait voulu parler de justice sociale, on aurait
commencé par empêcher la double taxation, en 1963, de ceux qui
gagnaient $6,000 et moins. En 1964, on aurait pu éliminer la double
taxation de ceux qui gagnaient $8,000 et $10,000 et, en 1965, ces pauvres qu:
gagnent $15,000, $20,000, $30,000, $40,000, $100,000, $1,000,000 par
année auraient vu disparaître la double taxation, en 1965.
Là, je n'aurais pas chicané le ministre des Terres et
Forêts de s'être trompé d'un an, de deux ans, et de trois
ans. Mais franchement je trouve que ça n'a pas de sens et c'est pour
cet-
te raison que j'ai dit au début de mes remarques tout à
l'heure que le principe de récupérer la
déductibilité de 18% nous l'acceptons, mais il est impossible
pour nous d'accepter les modalités de cette récupération
qui frappe en particulier les petits contribuables plus lourdement que les
contribuables qui, eux auraient les moyens de payer cette double taxation.
M. LESAGE: Ai-je besoin de dire au député de St-Jacques
que, sans vouloir violer le secret qui entoure les conférences
fédérales-provinciales, que certaines choses qu'il a dites
constituaient, pour celui qui était le porte-parole du gouvernement de
la province de Québec, un des arguments les plus sérieux pour
demander l'élargissement des champs de taxation en faveur des
provinces.
M. JOHNSON: Non! Est-ce que ce n'est pas l'occasion de demander au
premier ministre où en est rendu, c'est-à-dire quand
espère-t-il que la loi sera passée à Ottawa permettant la
déduction de ce 2% additionnel? Au cours de la présente session,
j'imagine?
M. LESAGE: Non,.., je pense bien, ...je ne le sais pas,... Ce sera au
prochain budget comme nous.
M. JOHNSON: Seulement au prochain budget. M. LESAGE: Oui, oui, comme
nous.
M. JOHNSON: Cela ne s'appliquera pas pour l'année 1964?
M. LESAGE: Pardon?
M. JOHNSON: Cela ne s'appliquera pas pour l'année de calendrier
1964?
M. LESAGE: Non, 1965.
M. JOHNSON: 1965 seulement. Lapromesse que le premier ministre a obtenue
de M. Pearson, c'est que pour 1965 et 1966 il y aura un 2% additionnel.
M. LESAGE: Ce n'est pas une promesse, c'est un télégramme
que j'ai reçu et que j'ai déposé en Chambre.
M. JOHNSON: C'est très bien, M. le Président, ce n'est pas
là mon point, c'est que le ministre du Revenu a tantôt
utilisé une expression ambiguë, je ne dis pas que c'est
à dessein, il a dit que c'était une consé- quence
de la demande que le premier ministre avait faite dans son budget de
l'année dernière quand il a proclamé la
nécessité absolue d'obtenir 25-25-100%. Cela va bien ça,
mais seulement, encore une fois, ils vont être joliment en retard pour
rencontrer l'ultimatum qui devait durer douze mois, c'était 25-25-100,
mais dans douze mois. Là, ça va être 25% ou 26% ou 27%, en
prenant d'autres facteurs, mais en 1966 seulement, deux ans en retard.
M. LESAGE: En 1966, ce sera23%, ou à peu près, pour les
corporations, 27% pour les particuliers, et si je puis réussir dans les
efforts que je continue, ce sera, au lieu de 75%, 95% ou 100%, pour les droits
de succession.
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre avait un mandat
de cette Chambre de réclamer d'abord la récupération dans
les droits de taxation sur les profits des corporations...
M. LESAGE: Non, non, sur les droits de succession. Ah non, qu'on lise la
résolution adoptée par la Chambre: en commençant par les
droits de succession.
M. JOHNSON: M. le Président, « cette Chambre est d'avis
», disait la motion du 23 mai 1962, « que le gouvernement de
Québec poursuive la lutte constitutionnelle pour obtenir, comme
prochaine étape dans la reconquête de nos libertés
fiscales, que soit explicitement reconnu aux provinces un droit
prioritaire...
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: ... en matière de taxation directe, a commencer par
l'impôt sur les sociétés qui exploitent des richesses
naturelles...
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: ... et l'exclusivité de l'impôt sur les
successions.
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: L'exclusivité, ce n'est pas 75, c'est pas 95, c'est
100 pour cent.
M. LESAGE: Cela dépend de la façon dont... M. JOHNSON: Oh
non.
M. LESAGE: Cela dépend de la façon dont on entend
l'exclusivité.
M. JOHNSON: L'exclusivité, ça ça veut dire: c'est
à moi, allez-vous-en, ne me dérangezpasi 100 pour cent, vous
n'avez pas à faire dans ce domaine-là.
M. LESAGE: Oui, mais si, au point de vue administratif, il est
nécessaire au gouvernement fédéral, pour fins
d'impôt sur le revenu des particuliers, et c'est notre
expérience à Québec, de garder un droit de regard
sur les successions, ce n'est pas un 5 ou un 2 pour cent par exemple qui
voudrait dire que nous n'avons pas l'exclusivité. C'est joliment
différent.
Maintenant, pour ce qui est des réclamations immédiates,
j'ai suivi les instructions que j'avais reçues de la Chambre: j'ai
évidemment fait les réclamations tout de suite. Pour ce qui est
des richesses naturelles, il est clair que la question a perdu
énormément de son importance avec la nationalisation de
l'électricité et je vois le chef de l'Opposition sourire parce
qu'il réalise bien lui-même l'importance de ce que je viens de
déclarer.
M. JOHNSON: Oui, je réalise surtout qu'après avoir
récupéré $14,000,000,ou$15,000,000 en nationalisant
l'électricité, l'Hydro se voit prise à payer $50,000,000,
en cinq ans, en surplus de taxe de vente et c'est le ministre des Richesses
naturelles qui a déclaré ça en Chambre. Chaque fois
qu'Ottawa nous accorde un abattement ou une réduction, il vient nous
chercher ça d'une autre manière.'
M. KIERANS: C'est le contraire des faits. UNE VOIX: Non.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est le ministre des Richesses
naturelles qui a déclaré ici qu'à Ottawa M. Godron venait
chercher $50,000,000 en cinq ans en taxe de vente sur les matériaux de
construction...
M. LESAGE: Et nous, nous allons chercher des corporations de la Couronne
fédérale, en vertu des mêmes règles, la taxe de 6
pour cent sur tous les achats faits dans la province de Québec par les
corporations de la Couronne fédérale comme le National Canadien,
Air-Canada, Radio-Canada, Polymer, enfin par toutes les corporations de la
Couronne fédérale, et nous allons chercher notre taxe provinciale
de 6 pour cent.
M. JOHNSON: Il faudrait quasiment souhaiter aux contribuables de
l'Ontario qu'ils aient une taxe de 6 pour cent aussi sur les ventes et aux
contribuables du Nouveau-Brunswick, puisque c'est une invitation...
M. LESAGE: Je me demande s'ils n'y pensent pas, parce qu'ils ne sont pas
plus satisfaits que nous autres de la taxe de 11 pour cent sur les
matériaux de construction, pour autant que ça peut affecter
l'Hydro Ontario, c'est évident,
M. JOHNSON: C'est une incitation, ce nouvel arrangement, au National
Canadien et au:: autres corporations ou compagnies de la Couronne à
acheter dans les provinces où ce n'es: que 3 pour cent. Il faudrait
là encore surveiller son affaire. Mais pour cette partie de la
surveillance, j'ai confiance au ministre du Revenu pour la surveillance dans la
perception, j'ai confiance au ministre du Revenu.
Comme presse....
M. KIERANS: Je vous remercie.
M. JOHNSON: M. le Président, comme presse des contribuables, il
n'y en a pas de meilleur.
M. LE PRESIDENT: Résolution 3 adoptée. Adoptée.
M. KIERANS: Notre propre Monsieur K.
M. JOHNSON: Quand il s'agit d'une inspiration sociale, je m'en
méfie beaucoup, M. 1e Président, car on l'a
démontré abondamment, ça m'a l'air qu'il commence par
servir les gros revenus avant de servir les petits revenus.
M. LESAGE: II sert les revenus de la province.
M. JOHNSON: Cela, c'est une initiative mal heureuse. On comprendra,
le premier ministre était absent tantôt, que
l'Opposition n'est pas contre la récupération. Au contraire,
c'est ce qu'elle a toujours recherché, mais elle est contre la
distribution injuste et antisociale que l'on fait du fardeau de la taxe.
M. LESAGE: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 4.
M. LESAGE: Adoptée.
M. KIERANS: C'est une question de phraséologie.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 4 adoptée.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il ne s'agit bien que d'une correction de..,
M. KIERANS: Phraséologie. M. JOHNSON: ...
phraséologie?
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 5, c'est le corollaire
de 2. Résolution numéro 5 adoptée. Résolution
numéro 6?
M. JOHNSON: Oui, ça c'est un petit adoucissement, c'est un...
M. KIERANS: Oui.
M. JOHNSON: ... remords; c'est probablement la pénitence que lui
a imposée son confesseur, au ministre du Revenu. Il y a certainement un
groupe de plusieurs contribuables qui étaient spoliés à
cause de ce délai de deux ans. Le ministre a dû avoir des
pressions, des représentations. Les officiers de ce service ont dû
souvent avoir des lettres des avocats, des comptables, des notaires se
plaignant que ce délai de deux ans était injuste. Même s'il
a un effet rétroactif par le jeu de l'article 10, je pense bien que
lorsqu'il s'agit de faire du bien..,
M. LESAGE: C'était dans la loi originale. La vôtre!
M. JOHNSON: ... personne n'a d'objection à la
rétroactivité. Je vous le dis, nous n'avions pas
d'expérience, nous, dans la taxation.
M. LE PRESIDENT: Adoptée. Résolution... M. LESAGE: Ah
non!
M. JOHNSON: Nous ne savions pas comment imposer ça.
M. LESAGE: On voit que vous n'en avez pas plus.
M. JOHNSON: Ah, M. le Président, nous n'en avions pas du
tout.
M. LESAGE: Vous n'avez rien appris depuis ce temps-là.
M. LE PRESIDENT: Alors, la résolution numéro 6 est
adoptée. Résolution numéro 7.
M. JOHNSON: De quoi s'agit-il à la résolution
numéro 7?
M. LESAGE: Il s'agit d'une erreur quia été commise l'an
dernier.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on peut en avoir l'explication? Ce n'est pas
facile...
M. LESAGE: C'est pour l'argent gagné au Canada, au lieu de dans
la province. Cela encourageait les gens à placer en dehors de la
province de Québec.
M. DOZOIS: II s'agit d'une corporation non résidente « dans
la province »; ça va se lire; non résidente « au
Canada »?
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. LESAGE: Pour ne pas encourager les placements en dehors de la
province afin d'éviter l'impôt.
M. LE PRESIDENT: D'accord?
M. JOHNSON: Non, non, M. le Président...
M. LESAGE: Voyons, c'est clair que c'est pour...
M. JOHNSON: Ce n'est pas clair dutout.
M. LESAGE: Bien oui, c'est pour protéger, voyons donc.
M. JOHNSON: Ce que le premier ministre dit c'est clair, c'est pour
protéger...
M. LESAGE: Bien oui c'est pour protéger contre l'évasion,
le fisc provincial contre l'évasion.
M. BERTRAND (Missisquoi): En tous les cas, ça c'est le «
slow gin » du ministre.
M. LESAGE: C'était une erreur qui a été commise
l'an dernier, lorsque la loi a été amendée.
M. DOZOIS: Est-ce que ça va permettre au ministre d'aller faire
des enquêtes dans les autres pays?
M. BERTRAND (Missisquoi): Dans les au-cres provinces.
M. DOZOIS: Parce que là il était limité dans la
province.
UNE VOIX: Article 4.
M. BELLEMARE: C'est dans la vieille loi originale de 1954...
M. LESAGE: Bien oui.
M. BELLEMARE: ... qui disait que « Sauf s'y s'agit d'une
corporation non résidant dans la province », ça c'est dans
le Canada, il faut changer ça. Us ont eu 50%.
M. BERTRAND (Missisquoi): Le ministre pourra nous donner des
exemples.
M. DOZOIS: Quelle différence que ça va faire?
M. KIERANS: This is a little difficult. Shareholders in Quebec may be
the beneficiaries, or imputed beneficiaries, of undistributed income. Now, the
way the act reads is that if we take income this can be applied to shareholders
of companies in Quebec. It does not apply to shareholders of companies outside
of Quebec. What it should say is that it does not apply this taxation on Quebec
shareholders on undistributed income, or imputed income, it should not, what we
want to say is this, it should not...
M. JOHNSON: Vous voyez comme c'est clair!
M. KIERANS: ... apply...
M. BERTRAND (Missisquoi): ... c'est clair , mais c'est de la belle
phraséologie...
MR. KIERANS: Wait a minute. A Quebec shareholders, on undistributed
income in a Quebec company, is taxable that Quebec shareholder will invest in
on Ontario company,
M. JOHNSON: Will what?
MR. KIERANS: Will invest in an Ontario company, so if we impute
undistributed income to him, now the way they act reads is that this imputation
does not apply to companies outside of the province. What it should say does
not apply to companies outside of Canada, we do not want any distinction
between a Quebec and an Ontario reform of the income in...
M. JOHNSON: Et voilà pourquoi...
M. KIERANS: ... Quebec and in Ontario or British Columbia.
M. JOHNSON: Voilà pourquoi votre fille est muette!
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. BELLEMARE: 50% des parts,
M. JOHNSON: On devrait examiner ça, M. le Président.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas si compliqué cette affaire. Mais il
s'agit purement et simplement de protéger le fisc dans des cas de
revenus de compagnies non distribués qui peuvent être investis en
Ontario et de cette façon on évite le paiement de la taxe sur les
dividendes non distribués.
M. BELLEMARE: C'est plus que 50% des parts?
M. LESAGE: C'est aussi simple que ça.
M. BELLEMARE: Donc plus que 50fc des parts.
M. DOZOIS: M. le Président, comme on peut difficilement le
terminer ce soir, est-ce qu'on ne pourrait pas laisser cet article en plan et
que le ministre nous apporte un exemple concret demain de façon à
mieux illustrer sa pensée...
M. KIERANS: Ah oui!
M. LESAGE: Je pense que j'aurai d'autres explications parce que le
sous-ministre dit que... Oui j'ai bien expliqué.
M. DES VOIX: Ah!
M. DOZOIS: M. le Président, j'ai même écouté
le ministre du Revenu avec l'écouteur pour ne pas perdre un mot de ce
qu'il a dit. J'admets que je n'étais pas plus avancé à la
fin de ses remarques qu'au début. Alors moi j'ai toujours mieux compris
lorsqu'on m'apportait un exemple concret.
M. BERTRAND (Missisquoi): Un bon exemple.
M. DOZOIS: On dit: « Voici ce qui se produisait avec la loi
et...
M. BERTRAND (Missisquoi): Tomorrow. M. DOZOIS: ... voici ce qui se
produira
avec l'amendement. » Alors demain, je pense... M. BERTRAND
(Missisquoi): C'est ça.
M. DOZOIS: ... qu'on pourra probablement accepter d'emblée
l'amendement.
M. LESAGE: C'est bien facile. Ce sont des cas d'Impôts non
distributaires, des revenus non distribués.
M. BERTRAND (Missisquoi): Ce sera plus facile demain.
M. BEDARD (président du comité plénier): M. le
Président, J'ai l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas
fini de délibérer et qu'il demande la permission de siéger
de nouveau.
M. HYDE (président): Quand siègera-t-il? A la prochaine
séance? A la prochaine séance. M. Kierans propose que les
résolutions soient maintenant lues et agréées. Cette
motion sera-t-elle agréée? Agréée, Alors, à
demain?
M. LESAGE: M. le Président, ideuxheures trente, nous continuerons
l'étude des lois qui apparaissent au nom du ministre du Revenu dans le
même ordre et puis je crois qu'il y a une loi au nom du ministre du
Bien-Etre et de la Famille, du Conseil supérieur de la famille.
UNE VOIX: Pas le bill 27?
M. LESAGE: Bien, il va être six heures.
M. JOHNSON: Ah oui, peut-être neuf heures jeudi soir.
M. DOZOIS: Non, mais est-ce qu'on fait autre chose que le bill 27
demain?
M. LESAGE: Oui les trois autres bills dans le même ordre que j'ai
annoncé hier soir, plus, si nous avons le temps, le bill créant
le Conseil supérieur de la famille.
M. DOZOIS: Pour une fois qu'on était si bien
préparé, c'est eux autres qui...
M. BERTRAND (Missisquoi): Vous êtes mieux d'avoir de bons
exemples.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à deux heures et demie.