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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentations de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
M. BEAUPRE: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le
onzième rapport du comité des bills privés en
général.
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
M. BEAUPRE: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion pour
que, vu le retrait du bill No 120 intitulé: « Loi concernant la
construction d'établissements commerciaux sur certains lots en la
cité de Québec », les droits ordinaires que les promoteurs
de ce bill ont payés leur soient remboursés après
déduction des frais d'impression et de traduction. »
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
Message du Conseil législatif
M. LE PRESIDENT: Message du Conseil législatif. « Conseil
législatif, 19 mai 1965.
Le Conseil législatif infor me l'Assemblée
législative qu'il a voté, avec des amendements qu'il la prie
d'agréer, les bills suivants:
Bill No 153 intitulé: « Loi modifiant la charte de Verdun
Protestant Hospital »;
Bill No 178 intitulé: « Loi modifiant la charte de Les
Petites Soeurs Franciscaines de Marie.
Attesté: Henri Fiset greffier du Conseil législatif.
»
Deux bills avec amendements.
M. LESAGE: M. le Président, pour ce qui est du bill 153, «
Loi modifiant la charte de Verdun Protestant Hospital », à ma
suggestion, le procureur de l'hôpital, Me Chipman, avait accepté
de donner un nom français à l'hôpital. On suggérait,
n'est-ce pas, dans le bill origi- nal, de changer le nom de « Verdun
Protestant Hospital » pour « Douglas Hospital ». Alors j'ai
suggéré de donner un nom français également «
Hôpital Douglas », ce que Me Chipman a accepté avec plaisir,
dans un français bien châtié par ailleurs. Mais nous avons
fait le changement dans le texte et tout le monde était tellement
heureux, des deux côtés, que nous avons oublié le titre.
Alors le Conseil législatif amende le titre en conséquence.
Quant au bill 178: « Loi modifiant la charte de Les Petites Soeurs
Franciscaines de Marie », il s'agit du fait que, non pas par
négligence, peut-être par un manque d'attention bien
compréhensible, il nous est arrivé ce qui ne s'est pas produit ce
matin au comité des bills privés, c'est d'employer le mot «
corporation » alors qu'on aurait dû utiliser le mot «
congrégation ».
Ceci est dans le préambule du bill. Et, à l'article 1, il
faudrait remplacer le mot « corporation » par le mot «
congrégation ». J'ai examiné l'affaire et j'ai
recommandé à la Chambre d'accepter les yeux fermés.
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La motion d'agréement est adoptée?
Adoptée.
Hier le chef de l'Opposition m'avait demandé d'expliquer pourquoi
l'item concernant les amendements par le Conseil législatif au Bill No 3
était disparu du feuilleton de la Chambre. J'avais promis
d'étudier l'affaire et de donner des explications. Premièrement,
je réfère à la note qu'on trouve sous l'article 129 du
règlement qui dit que toute affaire inscrite au feuilleton doit y rester
tant que la Chambre n'en a pas disposé sauf le cas du sous-paragraphe 2
qui traite d'un autre sujet des motions au feuilleton. Ensuite, c'est l'article
580 qu'on avait étudié durant la discussion du bill
lui-même, le sous-paragraphe 3 qui se lit comme suit: « Quand la
Chambre examine des amendements du Conseil législatif, elle doit les
prendre en considération si quelque député l'exige puis
ils sont acceptés ou rejetés avec des amendements ou bien il peut
être ordonné de les renvoyer à un comité ou de
mettre le bill de côté. » Ensuite, on trouve une autre
référence à l'article 591 que le chef de l'Opposition a
cité lui-même hier, et qui se lit comme suit: « Quand des
amendements du Conseil législatif ont été rejetés,
le bill peut être mis de côté ou bien il peut être
renvoyé au Conseil législatif avec un message demandant de le
prendre de nouveau en considération. »
Alors, ce qui est arrivé durant l'étude, c'est
que des amendements ont été étudiés, les
amendements ont été rejetés et à la fin de
l'étude, tel qu'on le trouve au journal des Débats pour mardi le
11 mai, à la page 2487, à la fin de l'étude, il y avait
deux ou trois votes et j'ai posé moi-même la question devant la
Chambre: « Même vote? Alors, tous les amendements sont
rejetés? » Et j'avais demandé: « II va y avoir un
message? » « M. Laporte: Non, non, pas de message, ça reste
ici. « M. Lesage: II n'y a pas de message, il est mort. « M.
Bellemare: Ce n'est pas une belle mort certain. « Une voix: Vous ne
voulez même pas donner une chance au Conseil. « M. le
Président: A l'ordre. « M. Lesage: Pas de message ».
Alors, ça a fini là, il n'y a pas eu d'autres discussions,
il n'y a pas eu d'autres motions ou suggestions. J'ai donc
considéré que l'affaire était terminée, que le bill
a été mis de côté et c'est pour cette raison qu'il
disparaît du feuilleton de la Chambre.
Affaires du jour.
M. DOZOIS: M. le Président, je remarque qu'il y a à la
page 244 des règlements, une formule pour mettre un bill de
côté; or l'article 591 dit que, « quand des amendements du
Conseil législatif ont été rejetés, le bill
peut-être mis de côté, ou bien il peut être
renvoyé au Conseil législatif avec un message... » Alors
comme il y a une formule pour la mise de côté...
M. LESAGE: Sur un point de règlement, M. le Président,
puis-je rappeler au député de St-Jacques, par votre entremise,
que les avocats abandonnent de plus en plus les formules sacrées et avec
raison...
M. DOZOIS: Pourquoi prévoit-on une formule?
M. LESAGE: ... il n'y a rien de sacré et de sacro-saint dans une
formule. C'est l'intention du législateur qui compte et que vous... mais
je ne veux pas discuter le fond. Le chef de l'Opposition a soulevé la
question hier, vous avez rendu une décision à l'effet que le bill
avait été mis de côté, et par conséquent, il
n'y a plus de discussion possible, M. le Président. La seule chose que
l'on pourrait faire ce serait d'en appeler de votre décision.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai évidemment l'obligation,
comme tous les députés de cette Chambre, de me conformer,
c'est-à-dire de ne pas discuter votre décision. Cependant le
premier ministre vient de faire une affirmation que vous me permettrez de
contredire...
M. LESAGE: Bien je me suis empressé de dire que j'ai eu tort de
la faire.
M. JOHNSON: ... quand le premier ministre a dit que les avocats de plus
en plus s'éloignaient des formules sacrées...
M. LESAGE: Sacro-saintes.
M. JOHNSON: ... ou sacro-saintes. Voici! C'était ma
prétention qu'il aurait dû y avoir une motion du gouvernement pour
mettre de côté le bill. C'était ma prétention.
M. LESAGE: Fallait le dire hier. M. JOHNSON: C'était ma
prétention. M. LESAGE: Fallait le dire hier.
M. JOHNSON: Et cette motion du gouvernement était une motion
débattable et on aurait pu à ce moment-là argumenter qu'il
n'était pas opportun de mettre le bill de côté.
M. LESAGE: C'est il y a deux semaines ça.
M. JOHNSON: ... mais qu'il était plus opportun de le renvoyer au
Conseil.
M. LESAGE: II y a eu consentement.
M. JOHNSON: M. le Président, il n'y a pas eu de consentement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, à l'ordre...
UNE VOIX: C'était une belle mort, je crois. M. LESAGE: Ce
n'était pas une belle mort.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. J'ai étudié tous
ces aspects, et c'est la raison pour laquelle j'ai cité le journal des
Débats, pour dire exactement ce qui s'est passé. C'est la raison
pour laquelle j'ai attiré l'attention de la Chambre sur le fait que
j'avais, moi-même, demandé s'il y aurait un message ou s'il y
aurait d'autres motions. Alors, vu qu'il n'y avait
pas eu d'autres motions, qu'il n'y avait pas de message proposé,
j'ai considéré que le bill avait été mis de
côté. L'article 591 donne seulement les deux possibilités:
ou le bill est mis de côté ou on peut renvoyer le bill, avec un
message demandant au Conseil de le prendre de nouveau en
considération.
Cela n'a pas été fait, et c'est pour cette raison que
j'avais décidé que le bill a été mis de
côté et que l'item devrait disparaître du feuilleton.
M. JOHNSON: L'article 533, M. le Président, vous avez
oublié de le prendre en considération. Il est d'une clarté
celui-là.
M. LESAGE: Mais, oui, on ne peut pas discuter, le jugement est
rendu.
M. DOZOIS: II n'y a pas eu de décision.
M. LE PRESIDENT: Celui-là, je l'ai pris en
considération.
Affaires du jour. A l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: Non, M. le Président, je regrette. Je suis
obligé d'en appeler de votre décision.
M. LE PRESIDENT: Qu'on appelle les députés.
DES VOIX: Ah, ah! Vote, vote!
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on est prêt pour prendre le vote? A
l'ordre, messieurs.
DES VOIX: Vote, vote!
M. LE PRESIDENT: Que tous ceux qui sont en faveur du maintien de la
décision veuillent bien se lever.
M. LE GREFFIER CONJOINT: MM. Lesage, Gérin-Lajoie, Bédard,
Pinard, Courcy, Wagner, Arsenault, Saint-Pierre, Cliche, Dionne, Brown,
Kierans, Lafrance, Lalonde, Couturier, Fortin, Morissette, Binette,
Beaupré, Turpin, Boulais, Lechasseur, Roy, Coiteux (Duplessis), Harvey,
Fortier, Meunier, Blank, Maheux, Collard, Vaillancourt, Laroche, Coiteux
(L'Assomption), Crépeau, Fournier Théberge, Baillargeon, Kennedy,
Dallaire, Mailloux, McGuire, Cadieux, O'Farrell, Bernier, Maltais,
Trépanier, Lacroix, Dupré, Martin, Hardy.
M. LE PRESIDENT: Que tous ceux qui sont contre veuillent bien se
lever.
M. LE GREFFIER CONJOINT: MM. Johnson, Elie, Dozois, Bertrand, Bellemare,
Ducharme, Bernatchez, Russell, Sommerville, Gosselin, Lizotte, Raymond,
Charbonneau, Majeau, Cloutier, Gauthier, Lavoie (Wolfe).
Pour: 50 Contre: 17
Yeas: 50 Nays: 17
M. LE PRESIDENT: La décision est maintenue. Affaires du jour.
M. LESAGE: M. le Président, non, non,...
M. JOHNSON: Comme d'habitude, je suis prêt à donner la
priorité au premier ministre.
M. LESAGE: Non, je m'excuse. Je me levais comme leader du gouvernement
en Chambre pour annoncer l'item.
M. JOHNSON: Ah bon. Je voudrais poser une question que je crois
d'intérêt public, M. le Président, et urgente. Le
gouvernement a-t-il donné suite à ses intentions
révélées dans cette Chambre de nommer « des »
administrateurs au bureau d'administration de Sidbec?
M. LESAGE: M. le Président, pas encore.
M. BELLEMARE: Au ministre du Travail. Le ministre a-t-il
décidé de changer sa ligne de conduite relativement aux
interventions dans les grèves et quelle va être son attitude
maintenant dans...
M. LESAGE: M. le Président, ce n'est pas le genre de question qui
peut être admis à ce stade-ci...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, à l'ordre! Ce n'est pas
une question de...
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce que le ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. BELLEMARE: Voyons donc, bien voyons. Vous me faites faire des
sauts.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. C'est évident, si on peut
poser des questions, qu'il faut que ce soient des questions précises
concernant quelque chose d'urgent et d'intérêt public. Et il y a
toute une foule de règles sur lesquelles je voudrais bien attirer
l'attention de tous les députés quand ils veulent poser des
questions. Mais une question d'ordre tellement
général, je ne dis pas que le député n'a pas
le droit de la poser, mais s'il veut la poser, il faut que ce soit posé
par inscription au feuilleton, mais pas à l'appel des affaires du
jour.
M. BELLEMARE: Devant la gravité de la situation à
Canadair, est-ce que le ministre du Travail a décidé de s'en
occuper?
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Le député de Champlain n'a pas le droit, sous
guise de poser une question, de faire un commentaire sur son évaluation
propre d'un état de choses que chacun est libre d'évaluer,
suivant ses concepts.
M. BELLEMARE: M. le Président, il y a une grève à
Canadair. Est-ce que le ministre du Travail va s'en occuper?
M. FORTIN: M. le Président, j'ai reçu hier les
représentants des syndicats. Je recevrai demain les représentants
de la compagnie.
M. JOHNSON: Enfin!
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. LESAGE: M. le Président, je fais motion pour que les bills
privés qui sont mentionnés aux item 30 à 33 du feuilleton
de ce jour soient lus une deuxième fois et référés
au comité des bills privés en général.
M. LE PRESIDENT: La motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
LE GREFFIER: Deuxième lecture de ces bills. Second reading of
these bills.
M. LESAGE: Numéro 16.
Subsides: Agriculture et colonisation
M. LE PRESIDENT: M. Lesage propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme de nouveau en comité des subsides. Cette
motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du comité des subsides): Agriculture
et Colonisation. Nous en étions encore à l'article 1: «
Administration ».
M. JOHNSON: Adopté.
M. COURCY: Dans le salaire de l'agronome, le salaire de base, le $500
d'augmentation est compris dans le $5,500.
M. BELLEMARE: Contrairement à ce qui... $5,500 jusqu'à
$6,500. $250 par année pendant quatre ans et après selon les
conditions de son travail jusqu'à $9,500, jusqu'à $9,600.
M. COURCY: $10,400, je crois.
M. BELLEMARE: $10,400.
M. LE PRESIDENT: Article 1 adopté?
M. JOHNSON: Une minute.
M. COURCY: II monte à $6,000 la première classe.
M. BELLEMARE: Alors $5,000, $6,000.
M. COURCY: Oui, là c'est $5,500 à $6,500. Classe 2, il
continue jusqu'à $10,400.
M. BELLEMARE: Mais est-ce qu'il augmente à tous les ans de
$250?
M. COURCY: Oui. Rendu à la classe 3 il augmente de $300.
M. BELLEMARE: Oui, mais pour se rendre à la classe 3 ça
prend quatre ans. A $250 par année.
M. COURCY: Cela peut prendre huit ans.
M. BELLEMARE: Cela prend huit ans? La classe 1 c'est $5,500. La classe 2
c'est quoi?
M. COURCY: C'est $6,600.
M. BELLEMARE: $6,600, ça c'est la classe 2. Cela, c'est à
peu près $250 par année pendant quatre ans, pour faire la classe
2. Maintenant la classe 3, le ministre me dit...
M. COURCY: Ça ne sera pas long. Augmentation de $300 pour cette
classe-là.
M. BELLEMARE: $300 par année jusqu'à $10,400. Est-ce que
c'est ça? Jusqu'à$10,000?
M. COURCY: Les chiffres que je vais donner, ce sont les chiffres de la
classification actuelle. Dans le grade 18 il y a une augmentation de 18
à 21, de $500. Alors je vais l'additionner
moi aussi, dans le 22 à 25 il y a eu une augmentation de $600, de
26 à 27 de $800 par une reconsidération des salaires,
augmentation générale.
Maintenant, dans le grade 18, $5,500; dans le grade 20, $6,500; dans le
grade 22, $7,400; dans le grade 23, $8,200; dans le grade 24, $9,000; dans le
grade 25, $9,800 à $11,000 comprenant les augmentations.
M. BELLEMARE: $9,800 à $11,000? Alors, si je comprends bien
là, les agronomes qui sortent de l'Université, eux autres, ont
$5,500, augmentation de $250 par année pendant quatre ans, ils tombent
dans la classification 20, ils partent de $6,500, là il y a augmentation
de $300 par année...
M. COURCY: Non, dans celle-là $250 encore.
M. BELLEMARE: $250 aussi. De $250 par année jusqu'à
$7,400.
M. COURCY: $7,500.
M. BELLEMARE: $7,500, un autre quatre ans, là ils arrivent
à $8,200.
M. COURCY: $7,400.
M. BELLEMARE: $7,500 à $8,200.
M. COURCY: Augmentation de $300 dans cette classe.
M. BELLEMARE: Là c'est une augmentation de $300 pendant quatre
ans encore. $7,500, ça fait $700. Mais ce qui serait intéressant,
c'est de savoir après combien d'années l'agronome change. L'on
sait qu'après quatre ans il peut obtenir $6,500. Après quatre
autres années il peut obtenir $7,500. Après deux autres
années, il peut obtenir $8,200. Après trois autres années,
il peut obtenir $9,000 et puis après ça c'est $9,800 à
$11,000.
Cela veut dire, si je compte ça qu'après 15 ans de
service, un agronome pourrait avoir atteint le sommet, c'est-à-dire
$11,000. Ce n'est pas, je pense, la seule condition. Il faudrait qu'il
remplisse la condition de la promotion, de la responsabilité et puis,
comme dit mon collègue, la bénédiction de la FLQ, la
Fédération libérale.
M. COURCY: On ne s'est jamais occupé de ces choses dans la
promotion de notre personnel.
M. BELLEMARE: Est-ce que le sous-ministre, M. Mercier, est à
$20,000 encore?
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: M. Lalande aussi?
M. COURCY: $18,000.
M. BELLEMARE: A $18,000. Il y a un M. J.-E. Dubé?
M. COURCY: J.-Ernest Dubé, conseiller technique.
M. BELLEMARE: II était au drainage autrefois.
M. COURCY: Non, chef du service agronomique.
M. BELLEMARE: Ah! oui, chef du service des agronomes.
M. COURCY: Anciennement.
M. BELLEMARE: Oui, oui, je le sais. Qu'est-ce qu'il fait maintenant?
M. COURCY: II est conseiller technique au ministère. Il travaille
dans l'administration.
M. BELLEMARE: Qui l'a remplacé au service des agronomes?
M. COURCY: M. Jos Audet... M. BELLEMARE: M. Audet.
M. COURCY: ... qui était assistant de M. Dubé.
M. BELLEMARE: Oui, oui, je le sais. Le salaire de M. Dubé,
maintenant, c'est? Les comptes publics nous donnaient $10,850. Cela a dû
être augmenté de $800.
M. COURCY: $12,400.
M. BELLEMARE: $12,400. Il y a un M. Ga-mache aussi qui est officier en
loi, je suppose?
M. COURCY: Avocat, conseiller juridique.
M. BELLEMARE: Conseiller juridique, C.-A. Gamache.
M. COURCY: Oui. M. Gamache, $12,600,
traitement maximum, traitement actuel. Il est rendu à son
maximum.
M. BELLEMARE: M. Blanchet, officier en droit aussi, E. Blanchet?
M. COURCY: M. Blanchet est l'assistant de M. Gamache; $10,700,
traitement actuel. Traitement maximum, $11,000.
M. BELLEMARE: M. Lespérance, M. R. Les-pérance?
M. COURCY: $14,000.
M. BELLEMARE: $14,000?
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: Qu'est-ce qu'il fait, lui, M. Lespérance?
M. COURCY: Conseiller technique au ministère de
l'Agriculture.
M. BELLEMARE: M. L. Turgeon?
M. COURCY: Directeur au service de l'administration à $11,800,
traitement actuel.
M. BELLEMARE: Le secrétaire du ministre, c'est un M. Turgeon?
M. COURCY: M. Fréchette...
M. BELLEMARE: Non, non, pas Fréchette, M. Turgeon.
M. COURCY: C'est Lucien Fréchette.
M. BELLEMARE: II n'y a pas un M. Turgeon qui est secrétaire du
sous-ministre?
M. COURCY: M. Turgeon était secrétaire exécutif au
ministère de l'Agriculture et depuis environ un mois, deux mois, il est
directeur au service de l'administration.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il ne doit pas prendre sa retraite
prochainement?
M. COURCY: Ah! son âge... M. Turgeon a trente, trente-cinq ans de
service peut-être plus. Maintenant, sa retraite à 70 ans il va la
prendre comme les autres.
M. BELLEMARE: M. F. Olscamp...
M. COURCY: Oui, secrétaire du ministre.
M. BELLEMARE: II en a deux secrétaires, il a Fréchette et
Olscamp.
M. COURCY: Oui, comme tous les ministres dans le passé et encore
actuellement qui ont un secrétaire dans leur comté et un
secrétaire à Québec.
M. BELLEMARE: M. Olscamp est dans le comté? Lequel est dans votre
comté?
M. COURCY: Olscamp.
M. BELLEMARE: M. Olscamp est dans votre comté. Combien a-t-il
celui-là? Il avait $6,600 mais ça c'est en 1963/1964.
M. COURCY: II a eu lui aussi son augmentation de $600., je crois...
à partir du 1er avril.
M. BELLEMARE: Cela ferait $7,200.
M. COURCY: $7,500.
M. BELLEMARE: $7,500, Olscamp.
M. BERNATCHEZ: Voici, M. le président, avant de passer à
un autre item, je voudrais demander au ministre s'il peut nous fournir certains
renseignements afin de faciliter l'étude des crédits.
M. COURCY: C'est cela que je fais.
M. BERNATCHEZ: Dans les comptes publics, c'est-à-dire, dans les
statistiques de laprovin-ce on volt par exemple, le nombre de fermes par
comté et j'ai constaté que c'est la division suivie par le
fédéral. Alors on a le nombre de fermes pour le comté
d'Abitibi, on sait qu'il y a, Abitibi-Est, Abitibi-Ouest. Ici dans les
statistiques de la province, qui sont la réimpression des statistiques
fédérales du recensement 1961, on donne pour Abitibi
j'imagine que ça doit être les deux comtés Abitibi-Est,
Abitibi-Ouest 3,439 fermes. Ici je réfère
également, ce sont les mêmes statistiques mais publiées par
le ministère de l'Agriculture, on donne également la même
chose, Abitibi 3,439. Alors est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir le
nombre de fermes dans le comté d'Abitibi-Est, dans le comté
d'Abitibi-Ouest et dans le comté de Rouyn-Noranda? On n'a aucune
statistique pour le comté de Rouyn-Noranda. Si je réfère
aux renseignements contenus dans le rapport du ministre, le
rapport de l'an passé, on donne par exemple, à la page des
travaux mécanisés que dans le comté d'Abitibi-Est, il y
avait 3,589 personnes intéressées dans les travaux de
mécanisation de fermes, travaux d'amélioration de fermes, dans le
comté d'Abitibi-Ouest 3,883, et dans le comté de Rouyn-Noranda,
1,503, des intéressés. Alors il y a quelque chose qui ne marche
pas avec nos statistiques. Vous avez le comté de Laviolette qui ne
figure nulle part dans les statistiques de la province. C'est probablement
englobé dans un autre comté. Vous avez aussi dans les
statistiques fédérales et provinciales, le comté de
Gaspé-Est, Gaspé-Ouest, tandis que leur désignation
officielle c'est Gaspé-Nord et Gaspé-Sud et on ne parle nulle
part au point de vue population, au point de vue statistiques de
Jonquière-Kénogami, de Roberval. Alors est-ce qu'il n'y aurait
pas possibilité, au moins pour les comtés que j'ai
mentionnés au ministre: Abitibi-Est, Abitibi-Ouest et Noranda d'avoir le
nombre de fermes respectivement dans chacun de ces comtés? C'est une
suggestion que je fais au ministre qui pourrait peut-être voir son
collègue du ministère de l'Industrie et du Commerce pour demander
à Ottawa de faire les séparations qui s'imposent afin que l'on
puisse tenir compte des statistiques dans les comtés respectifs. Comme
c'est là on ne peut pas faire de comparaisons Abitibi-Ouest. Est-ce que
d'après le ministre, à première vue, est-ce qu'il y aurait
3,439 fermes dans les deux comtés, Abitibi-Est, Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Puis Noranda, lui, il ferait partie de quel
comté?
M. COURCY: Noranda c'est...
M. BERNATCHEZ: Rouyn-Noranda.
M. COURCY: ... l'ancien comté qui est compris dans les
statistiques qui s'appelle Témiscamingue, qui comprenait Rouyn-Noranda
et Témiscamingue actuel.
M. BERNATCHEZ: Dans les statistiques, Témiscamingue figure pour
1,790 fermes. Alors vous auriez l'impression que Témiscamingue et
Rouyn-Noranda ça serait 1,790 pour ces deux comtés-là?
M. COURCY: Oui. Rouyn-Noranda et Témiscamingue ensemble au point
de vue agricole et d'abord au point de vue étendue est beaucoup moins
grand que l'Abitibi-Ouest et l'Abi- tibi-Est. Il n'y a qu'une quinzaine de
paroisses je crois dans Témiscamingue et une dizaine de paroisses
agricoles dans Rouyn-Noranda.
M. BERNATCHEZ: Alors Rouyn-Noranda là c'est la ville de
Rouyn-Noranda.
M. COURCY: Des paroisses agricoles en Abitibi-Ouest, il y en a 30, 35 de
colonisation ou agricoles en Abitibi-Est.
Maintenant, les statistiques sont faites. Comme je vous le mentionnais,
probablement que ce sont les mêmes chiffres qui existaient dans le
passé avant la division des comtés provinciaux parce que nous
avons encore les mêmes comtés fédéraux depuis nombre
d'années. Il y a certainement possibilité de les demander au
ministère de l'Industrie et du Commerce pour chaque comté.
M. BERNATCHEZ: Pour fins de statistiques agricoles, pour la
compréhension de ces chiffres-là, de ces statistiques, pour
Québec, il est certain qu'il faut arriver avec une statistique
provinciale qui corresponde avec la statistique fédérale. Mais,
il devrait peut-être y avoir possibilité, au ministère du
Commerce et de l'Industrie, avec la collaboration du ministère de
l'Agriculture, de sortir des statistiques corrigées,
complétées pour la province de Québec, des statistiques
fournies par Ottawa plutôt que de s'en remettre à 100%... On
pourrait prendre, par exemple, des statistiques telles qu'elles sont
publiées, statistiques fournies par le gouvernement
fédéral et revisées par le provincial afin de les adapter
à nos comtés. Le ministre pourrait nous fournir ça, le
nombre de fermes?
M. COURCY: On pourra le demander au ministre de l'Industrie et du
Commerce qui a la responsabilité des statistiques dans la province.
C'est l'Industrie et Commerce qui fait les statistiques, ce n'est pas le
ministère de l'Agriculture.
M. BERNATCHEZ: Parce que j'ai consulté d'autres publications et
je n'ai pas pu trouver. Dans le rapport du ministre on donnait, pour chacun des
comtés, les gens intéressés l'an passé par exemple
aux travaux de mécanisation, aux travaux de ferme. Mais «
intéressés », ça ne correspond pas d'ailleurs aux
chiffres fournis par Ottawa, ça ne correspond pas nécessairement
au nombre de fermes qui existent. Pour ma part, je n'ai pas d'autres questions
sur l'item No 1.
M. LE PRESIDENT: Alors item No 1 adopté?
M. BELLEMARE: Je n'ai qu'une question, si vous me permettez, M. le
Président. Il y a une différence de $55,000 à «
Matériel, articles de bureau, impressions et abonnements ». Est-ce
que ce sont les abonnements, les impressions ou les articles de bureaux qui
amènent une augmentation de $55,000? Je ne voudrais pas avoir une fausse
impression. Comme dit le député des Iles-de-la-Madeleine, que
ça coûte cher pour les abonnements! II y a$55,000d'augmentation
cette année à cet item-là.
M. COURCY: Dans cet item, nous comprenons des machines comme les
dactylographes, machines à comptabilité, timbres, à
signer, additionner, calculer, caisses enregistreuses et multiplicateurs, y
compris les accessoires, et les réparations et les services.
M. BELLEMARE: Alors, le ministre va nous dire sur quoi il y a
augmentation. Il y a $55,000. Est-ce que c'est sur les impressions ou les
abonnements?
M. COURCY: Les travaux d'impression et de reliure, bulletins et
brochures. C'est surtout là où il y a des augmentations.
M. BELLEMARE: II y a une augmentation de combien sur les impressions et
reliures?
M. COURCY: On avait sur cet item-là $275,000 l'an
passé.
M. BELLEMARE: Vous aviez $229,000 en 1963, $220,000 en 1964 et cette
année $275,000. Aux comptes publics, il apparaît $229,000.
M. COURCY: Le montant surtout est pour l'équipement de nos
bureaux d'agronomes. On n'avait pas de machines à polycopier dans la
plupart de nos bureaux d'agronomes. Nous avons, ensuite de ça,
acheté des projecteurs cinq millimètres et nous prévoyons
avoir des écrans, etc. Je peux vous donner... Nous voulons ajouter des
calculateurs, des clavigraphes, des machines à polycopier, des tableaux
noirs portatifs.
M. BELLEMARE: Seulement qu'un item, le ministre pourrait peut-être
me dire ce que c'est: Ronalds Federated Limited, $16,037.07. C'est l'imprimeur
de la Reine?...
M. COURCY: Non, c'est au service des achats, probablement, qu'on
pourrait vous donner ça. C'est dans les comptes publics?
M. BELLEMARE: Dans les comptes publics, très bien. Page 177.
M. COURCY: Dans les impressions?
M. BELLEMARE: Page 177. Très bien. Non c'est dans les frais
de...
M. BERNATCHEZ: Matériel, achats.
M. LACROIX; Ce sont des imprimeurs tout comme le Federal Mercury
Press.
M. BELLEMARE: Le ministre pourra me donner...
M. COURCY: Je ne le connais pas.
M. BELLEMARE: II me donnera un petit papier.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2, « Production
et mise en marché. »
M. GOSSELIN: Article 2, M. le Président, je crois que cet article
nous permettrait de parler de la situation des abattoirs de la province de
Québec. Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous dire s'il y a eu
quelque chose de fait pour orienter de quelque façon les
propriétaires d'abattoirs privés, dans la province de
Québec? Je sais que dans ma région, présentement, il se
fait des pressions afin de sélectionner un peu le genre d'abattoirs, et
en plus de cela, de demander qu'il y ait une classification particulière
pour les abattoirs. Maintenant est-ce qu'on a l'intention de construire des
abattoirs régionaux. Qu'est-ce que l'honorable ministre a l'intention de
faire dans ce domaine-là?
M. COURCY: Nous sommes entrain de réorganiser ce service,
salubrité des aliments, qui vient de nous être
transféré, comme vous le savez, du ministère de la
Santé. Actuellement, je sais, comme le député de Compton
vient de le mentionner, que des démarches, des pressions sont faites
pour tenter d'améliorer ces abattoirs locaux. Il y a des regroupements
d'abattoirs qui semblent se dessiner pour essayer de grossir..., les rendre, si
vous voulez, plus économiques à opérer. A d'autres
endroits, bien on nous parle même de disparition, dans certains cas; mais
seulement ces abattoirs, tous ces problèmes feront l'objet
d'études poussées à notre service, lorsqu'il sera
organisé et pourra entrer en fonction.
M. GOSSELIN: M. le Président est-ce que l'honorable ministre
pourrait nous dire si un particulier, qui possède un abattoir
privé qui répond aux normes demandées par le
ministère de l'Agriculture, va pouvoir continuer d'o-pérer?
M. COURCY: Certainement.
M. GOSSELIN: Présentement dans la région de Sherbrooke, on
fait certaines pressions. Il y a des gens qui possèdent des abattoirs
qui sont très à point et qui répondent à toutes les
spécifications demandées par le ministère de l'Agriculture
et le ministère de la Santé. Seulement, on prive ces
gens-là de pouvoir exploiter leurs abattoirs, parce qu'on ne leur permet
pas ou on demande à l'inspecteur de ne pas donner l'inspection
régulière, tel que c'était la coutume
antérieurement. Encore au cours de l'année dernière,
l'honorable ministre le sait, c'était le médecin de
l'unité sanitaire, qui se rendait dans les abattoirs, le médecin
vétérinaire plutôt de la région, qui se rendait dans
les abattoirs pour faire l'inspection, soit le jour de l'abattage ou le
lendemain de l'abattage. Cependant aujourd'hui, on défend au
médecin vétérinaire de venir faire l'inspection. On dit
qu'on a reçu des ordres d'en haut lieu. J'ai même une lettre
à mon bureau qui pourrait attester ce que j'avance. On ne veut plus
laisser les inspecteurs faire l'inspection. Alors, automatiquement, le type qui
a un abattoir privé se trouve dans l'impossibilité de pouvoir
continuer l'opération de son abattoir. Est-ce que l'honorable ministre
pourrait nous dire si ces ordres-là viennent de son
ministère?
M. COURCY: Sachant les objectifs du service de la salubrité,
ça va vous placer en lieu de savoir ce qui va se passer quand ce service
sera réorganisé. Il y a d'abord la répression des maladies
animales dans la province, et nous avons l'intention d'organiser deux
laboratoires principaux, et un laboratoire régional. Le personnel
actuel: il y a dix-sept médecins vétérinaires et quarante
employés cléricaux. Il y a un poste vacant, un laboratoire
régional, un poste vacant, quatre techniciens et deux médecins
vétérinaires sont nécessaires pour remplir les cadres
vacants.
Dans la salubrité des produits agricoles, cette division
était autrefois au ministère de la Santé, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure l'objectif c'est l'inspection des
viandes et des sous-produits, surveillance des enchères publiques,
hygiène de la ferme et assainissement des troupeaux laitiers,
surveillance des animaux impropres à la consommation humaine,
salubrité des autres aliments, boulangeries, restaurants, etc.
Application de la loi relative à l'octroi de subventions pour la
construction de laiteries ou d'achat de refroidisseurs, qu'on vient de leur
ajouter dans les nouvelles lois qui ont été passées
dernièrement.
Maintenant dans les abattoirs actuels, qui rencontrent les exigences,
avant on disait du ministère de la Santé, mais suivant les
exigences du service de la salubrité des aliments, il n'y a aucune
raison que ces abattoirs là, si les gens le veulent, soient
empêchés de fonctionner.
M. GOSSELIN: Je pense bien que le ministre comprend exactement la
situation que je lui signale. SU n'y a pas d'inspecteurs pour se rendre faire
l'inspection, au jour de l'abattage ou au lendemain de l'abattage,
automatiquement, ce propriétaire d'abattoir se voit dans
l'impossibilité de mettre son produit sur le marché. Et
j'insisterai auprès de l'honorable ministre, parce que ceci
créerait une situation très difficile, et en plus de cela, ceci
enlèverait également un marché très important pour
plusieurs de nos cultivateurs de la région. On sait que, dans nombre de
cas, ceci apporte une concurrence très favorable, une concurrence qui
permet à nos cultivateurs de recevoir un meilleur prix. Lorsque nos
cultivateurs tombant à la merci de l'offre et de la demande des grands
marchés, comme le marché de Montréal et on sait,
aujourd'hui, qu'il y a une cartel qui existe, que Canada Packers
contrôle, presqu'à 90%, le marché de Montréal
alors, s'il fallait que nos petits abattoirs régionaux disparaissent, je
dis à l'honorable ministre que ceci créerait un tort très
considérable à nos agriculteurs de la région.
J'insiste et j'y tiens. Je veux absolument que l'honorable ministre
fasse l'impossible pour favoriser, autant qu'il le pourra, le maintien
d'inspecteurs, en nombre suffisant, pour qu'ils puissent se rendre dans nos
petits abattoirs privés, pour tâcher de protéger ces
gens-là, les bouchers, qui pratiquent cette façon de mise en
marché de nos produits agricoles, et en particulier, soit sur le porc,
le boeuf, les veaux et les agneaux. Parce que je dis au ministre: sil fallait
qu'un jour on vienne à perdre, dans notre région, ces petits
abattoirs régionaux, je crois que ce serait un désastre complet,
parce qu'à ce moment-là, il n'y aurait plus aucune
concurrence.
En ce qui a trait aux places d'enchères, je suis heureux
de le signaler, il y a eu une amélioration dans ce
domaine-là, et j'encourage fortement le ministère de
l'Agriculture à continuer, autant qu'il le pourra, la surveillance qui
doit se faire sur ces lieux d'enchères, parce que c'est une protection,
qui est très importante, pour nos cultivateurs et je suis certain qu'au
ministère de l'Agriculture, on comprend exactement le sérieux de
cette situation, et qu'on fera l'impossible pour conserver ces inspecteurs dans
ces centres de vente d'animaux»
M. LAFRANCE: M. le Président, je dois dire que, dans le
comté de Richmond, j'ai connu exactement la même situation,
c'est-à-dire que les propriétaires d'abattoirs connaissent
à peu près la même situation qui s'est
présentée dans le comté de Compton. Et à la suite
de représentations qui m'ont été faites par certains
propriétaires, j'ai vu les officiers du ministère de
l'Agriculture qui ont corrigé un peu la situation un peu confuse qui
existait au sujet de directives qui auraient été données
à certains inspecteurs de ne pas se présenter dans certains
abattoirs. Alors, les remarques que vient de faire le député de
Compton, je suis dans la même situation, dans le comté de
Richmond, et je crois que ces abattoirs jouent un rôle très
important pour nos cultivateurs et j'approuve entièrement les remarques
qu'il vient de faire à ce sujet.
M. COURCY: S'il y avait possibilité d'avoir cette classification,
que les abattoirs veulent, les abattoirs locaux, régionaux, la mention:
« Approuvé Québec »... mais c'est de trouver le
personnel nécessaire pour être capable de faire cette
surveillance, pour pouvoir donner « Approuvé Québec
», pour le commerce à l'intérieur de la province.
M. GOSSELIN: Ah! oui, parce que...
M. COURCY: Parce qu'ils ne pourraient pas aller dans les autres
provinces avec le « Approuvé Québec ».
M. GOSSELIN: Non, non, il n'y a pas d'erreur, mais seulement j'aimerais
faire remarquer à l'honorable ministre qu'en grande partie, ce n'est pas
pour l'exportation, c'est pour la consommation locale...
M. LAFRANCE: Parfaitement!
M. GOSSELIN: ... et en grande partie, presque la totalité de
ces... Il y a, sans aucun doute, d'autres régions dans la province qui
sont prises dans la même situation. Mais, la quasi-totalité des
produits qui vont dans ces abattoirs, des animaux qui sont abattus dans ces
abattoirs, sont vendus, soit sur le marché de Sherbrooke, soit sur le
marché de Magog, soit sur le marché de Drummondville, et à
peu près pas sur le marché de Montréal, et à peu
près rien, non plus, sur le marché de Québec.
On sait qu'ici, à Québec, déjà la
Coopérative fédérée, qui était
antérieurement Legrade Incorporée, contrôle à peu
près toute la mise en marché des animaux dans cette
région-ci, aussi bien que la Coopérative de Princeville aussi.
qui contrôle en grande partie la mise en marché des animaux de
cette région-là.
Mais, ce dont je parle, dans le moment, c'est pour les petits abattoirs.
En autant que les propriétaires d'abattoirs se conformeront aux
exigences du ministère de l'Agriculture, pour que ce soit conforme et
que les lieux soient très salubres pour manipuler les viandes qui
passeront par ces établissements, je pense qu'il est important que l'on
donne une chance à ces gens-là de pouvoir continuer
d'opérer.
Et je remercie en passant l'honorable député de Richmond
d'avoir bien voulu me seconder dans mes représentations.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, pour continuer les suggestions
sous cette rubrique des abattoirs locaux, le ministre se montre favorable, avec
raison. J'ai été mis au courant du fait qu'en vertu des
dispositions de la loi qui a été passée sur la
salubrité et l'hygiène des aliments, les bouchers de campagne
étaient obligés aujourd'hui d'aller faire abattre leurs animaux
à un abattoir désigné ou licencié. Actuellement,
à ma connaissance, je ne sais pas si c'est absolument officiel, il y
aurait un endroit licencié dans Lotbinière, à
St-Apollinaire. Le ministre dit: il est difficile de pouvoir faire une
surveillance adéquate pour assurer la santé du public, il n'y a
pas assez de médecins vétérinaires.
Mais je prends, par exemple, le cas du comté de
Lotbinière, 22 paroisses. Disons qu'il y a un boucher par paroisse qui
fait de l'abattage. Nous avons dans Lotbinière, aux endroits
stratégiques les mieux répartis possible, trois médecins
vétérinaires, un à St-Patrice, un à Ste-Croix, un
à Deschaillons. Je crois que si le ministère retenait les
services de ces trois médecins vétérinaires, une
journée donnée de la semaine, pour exercer la surveillance de
l'abattage et l'examen des sujets abattus, il y aurait là tout de suite
un système de surveillance adéquat, efficace, organisé et
peu coûteux qui rendrait service à toute la population. Ce sont
des médecins vétérinaires qui doivent et qui peuvent faire
ce travail-là. Bien, chez nous, on a trois médecins
vétérinaires, un à St-Patrice, un à Ste-Croix, un
à Deschaillons. Et je ne connais pas les dernières nouvelles,
mais il n'y a pas si longtemps, le ministère ne connaissait pas ces
trois médecins vétérinaires et c'est un médecin
vétérinaire de Ste-Marie de Beauce qui venait faire certaines
inspections.
Alors il y a certainement quelque chose à faire dans ce domaine
parce que je suis parfaitement de l'avis de mon collègue de Compton
que, pour le commerce local, il est très onéreux,
très difficile d'exiger des bouchers de telle et telle paroisses d'aller
s'approvisionner ou d'aller faire abattre leurs sujets à la
deuxième ou troisième paroisse. Chez nous, l'affaire serait vite
réglée si le ministre engageait les trois médecins
vétérinaires, leur donnait un territoire déterminé
et puis leur disait: entendez-vous avec les bouchers qui n'auront pas le droit
d'abattre ou de mettre sur le marché de la viande qui ne sera pas
marquée, estampillée, approuvée par l'officier reconnu du
ministère et fixez les journées d'abattage, allez les visiter. Un
médecin vétérinaire peut certainement visiter, le jour de
l'abattage, 6, 7 abattoirs locaux, comme ça, dans un circuit
limité.
M. COURCY: Non, là on parle d'abattoirs, il ne peut pas y avoir
6, 7 abattoirs dans trois, quatre ou cinqparoisses, c'est impossible. C'est
plutôt...
M. BERNATCHEZ: Ah, voici, ah oui, mais c'est là...
M. COURCY: Oui, mais ce sont de petits postes d'abattage.
M. BERNATCHEZ: C'est clair que nous ne comparons pas ça à
l'abattoir de Princeville, à Legrade, aux abattoirs de Montréal,
de la Canada Packers. Ce n'est pas ça. Et lorsque nous avons
discuté de la loi de la salubrité et de l'hygiène des
aliments, nous avions demandé au ministre: est-ce que cette
surveillance-là aura pour effet indirect d'empêcher les bouchers
locaux de faire leur propre abattage sous prétexte qu'on n'a pas de
système de surveillance? Le ministre avait répondu: il n'est pas
question de ça; on veut organiser un système de surveillance. Une
publicité orchestrée par un abattoir de Québec avait
prétendu, à tort ou à raison, disons avec raison, qu'il y
avait eu des abus dans ce domaine-là et que de la viande impropre
à la consommation avait été offerte au public. Alors, le
ministre s'était prévalu de cette campagne de publicité
pour présenter sa loi et on avait précisément
demandé:
Est-ce que ce projet de loi serait de nature à obliger le boucher
de St-Flavien, de Dosquet, de St-Agapit à prendre ses animaux puis
à aller les faire abattre à un endroit déterminé
par les autorités? Mais il n'est pas question de ça. On va
établir de la surveillance partout où se pratique de l'abattage.
Alors, le fait, c'est ça aujourd'hui: on semble vouloir accorder un
permis d'abattage, dans une région donnée, à un monsieur
et puis les autres ont l'impression, est-ce que c'est fondé ou non?Les
autres bouchers ont l'impression qu'ils vont être obligés de
passer par l'abattoir de monsieur X qui s'est conformé, disons, aux
exigences du ministère de la Santé au point de vue local, au
point de vue sanitaire, pour l'abattage. Et juste, seulement à cet
endroit-là, le ministère dépêchera, autorisera un de
ses employés, un médecin-vétérinaire en
l'occurrence, à venir faire l'inspection des viandes et
décréter si elles sont bonnes à la consommation ou non.
C'est ce problème-là, je pense, que le député de
Compton a voulu éclaircir. C'est ce problème-là que nous
voulons voir éclaircir et expliquer par le ministre parce qu'on en
entend parler.
M. GOSSELIN: Je crois, M. le Président, que je pourrais donner
d'autres explications qui seraient fort utiles au ministre de l'Agriculture.
Dans notre région, dans une paroisse, entre autres, qui n'est pas
tellement loin de la mienne, St-Camille, dans le comté de Wolfe, vous
avez trois petits abattoirs qui sont très importants puis où les
types sont très bien organisés. La même chose, je suis
propriétaire d'un abattoir moi-même.
Alors vous allez prendre des types comme Raymond Auger, vous avez M.
Raiche, vous avez en plus de ça M. AurélienSinotte, je crois, ce
sont des abattoirs qui tuent entre 15 et 18 boeufs par semaine et une douzaine
de veaux et puis 35 à 40 porcs par semaine. Ces gens-là sont
équipés, comme chez moi d'ailleurs, leurs établissements
sont pourvus d'une salle d'abattage et puis, en plus de cela, d'un frigidaire.
Là, aujourd'hui, on demande en plus, on veut avoir une salle d'abattage,
on veut une chambre de refroidissement, puis après ça, le
frigidaire. Ce qui, en somme, dans nos régions, n'est pas
complètement néccessaire, parce que la salle d'abattage sert en
même temps de salle de refroidissement.
Le ministre doit savoir que, lorsque l'on abat un boeuf ou un porc, il
faut absolument le laisser pendant une certaine période avant de
l'envoyer dans le frigidaire, parce que si, à ce moment-là, au
moment où la carcasse est chaude, si vous la poussez
immédiatement dans le frigidaire, il va se faire une espèce de
buée dans la chambre froide et, en plus de cela, ça devient
très très mauvais pour cette viande qui ne se conserve pas
bien.
Alors, il est préférable d'avoir une deuxième salle
ou une salle de refroidissement pour égout-ter d'abord,
complètement, les carcasses. Une fois que les carcasses sont très
bien égouttées, en même temps elles refroidissent à
une tempé-
rature qui est favorable pour passer dans la chambre froide par la
suite. Alors là il n'y a aucun danger que la viande « surisse
» lorsque vous la sortezpour l'amener dans d'autres lieux.
Or, ce sont ces petits abattoirs-là, aujourd'hui, où l'on
pousse les exigences à ce point. On demande de faire des changements
tellement brusques que certains propriétaires de ces abattoirs n'ont pas
les moyens de faire tous les changements qui sont imposés
immédiatement. Par contre, lorsque l'inspecteur va s'y rendre, il va
constater que les lieux sont très propres, qu'ils sont très bien
organisés, qu'ils ont tout ce qu'il faut pour faire l'abattage de
façon très adéquate, très salubre.
Alors je demande à l'honorable ministre d'inviter ses officiers
à mettre la pédale douce dans ce domaine-là. Les
propriétaires sont prêts à se conformer. Mais plusieurs ne
veulent pas arriver puis aller dans un abattoir régional. Cela
s'explique. C'est qu'en somme les abattages, chez nous, sont faits en grande
partie le lundi et le jeudi. Or, ça prendrait un abattoir passablement
grand pour répondre à la demande de la région et, en plus
de ça, eh bien, ça causerait des inconvénients très
considérables et aussi une surchage pour les gens qui seraient
obligés de s'y rendre, dans ces domaines-là, pour faire leurs
abattages.
Alors, tous ceux qui sont propriétaires de petits abattoirs
désirent continuer d'opérer et ils sont prêts, je le
répète encore une fois, à se rendre à la demande,
aux normes que leur imposerait le ministère de l'Agriculture.
Cependant, je demanderais au ministre d'y aller doucement parce que
ça pourrait causer une situation économique assez... Maintenant
le député de Wolfe me signale aussi que en ce qui a trait
à l'octroi de transport d'animaux aussi. Je crois que,
présentement, ils n'ont pas accès, ils ne peuvent
bénéficier de l'octroi de transport d'animaux dans ces petits
abattoirs régionaux» Alors il y aurait peut-être
possibilité d'étudier cette situation-là aussi pour
ceux-là qui, je ne le demande pas pour celui qui ferait un abattage de
cinq, six boeufs par semaine, mais on a des gars qui abattent chez nous autour
de 35, 40 et 50 boeufs par semaine. Je crois que ceux-là, en autant que
l'inspecteur s'y rend et tout, pourraient bénéficier de l'octroi
du transport des animaux également.
M. GAGNON: Au chapitre des abattoirs qui est en charge?
M. COURCY: Le Dr Trudel, Ferdinand Trudel.
M. GOSSELIN: Ferdinand Trudel. M. BELLEMARE: Ferdinand Trudel.
M. GAGNON: Celui qui s'occupe des salles d'attente. Au chapitre des
abattoirs, je crois, quand on a discuté du bill accordant des subsides
pour le porc, que le ministre avait attiré mon attention sur la
possibilité d'une construction d'abattoir dans notre région. Je
ne sais si, dans les crédits qui sont présentement à
l'étude, le ministre peut nous dire si un abattoir sera construit dans
notre région au cours de l'année. Puis, même lorsqu'il
avait parlé de ça... il avait fait allusion à une loi
fédérale-provinciale qui serait mise à l'exécution
pour la construction d'une chose semblable.
M. COURCY: Une étude a été faite par la
coopérative fédérée et d'autres de la
région, vous êtes au courant...
M. GAGNON: Non, mais ce n'est pas ça, je parle de l'abattoir dont
le ministre avait parlé lors de l'étude du bill qui accordait un
subside pour l'abattage des porcs il y a à peu près un mois, deux
mois. Cela a été discuté à la Chambre»
M. COURCY: Maintenant il y a actuellement dans cette partie de la
province la coopérative de Caplan qui a un poste d'abattage, à
peu près dans le genre que mentionne le député de Compton,
a un poste d'abattage qui peut-être une dizaine de têtes de
bétail par semaine, peut-être 30 à 35 porcs par semaine,
qui veut donner un peu plus de service qu'il ne donne actuellement et il a
demandé la collaboration du ministère de l'Agriculture pour des
frigidaires et d'autres services pour améliorer son petit poste
d'abattage. Parce qu'un abattoir...
M. GAGNON: Il faut que ça servel
M. COURCY: ... comme on entend abattoir, eh bien! ce n'est pas viable
dans une région comme le « Bas » actuellement avec le nombre
d'animaux qu'il y a là.
M. GAGNON: C'est parce que le ministre en avait parlé.
M. COURCY: Alors penser à la construction d'un abattoir de $1
million, $1 million et demi serait certainement...
M. GAGNON: Non, c'est parce que le ministre en avait parlé et
puis ça m'est resté à la mémoire.
M. COURCY: Oui parce qu'à un moment donné la
coopérative fédérée avec qui j'en avals
parlé disait que s'il y avait un poste, un jour, ce serait dans le
district de Rimouski. C'est encore loin de chez vous,
M. GOSSELIN: M. le Président, je ne veux pas prendre
indûment le temps de la Chambre mais l'honorable ministre vient de nous
déclarer que c'est le docteur Trudel qui est en charge de ce
département. Présentement, celui qui s'est occupé
ç'a été M. Jean-Paul Morin qui est le chef de la division
de la salubrité des produits agricoles. C'est lui qui, dans le moment,
fait un certain travail là-dessus et peut-être aussi qu'on n'a pas
complètement terminé les changements parce que le Dr Morin, lui,
doit s'adresser au Dr Jean Roy, du ministère de la Santé, pour
essayer de planifier toute cette affaire-là. Alors, dans le moment, ce
qui arrive c'est que en date du 13 mai, d'après certains ordres qui ont
été donnés, bien ça manque de cohésion. On
ne semble pas trop comprendre exactement ce que l'on veut. Je pense bien que
l'honorable ministre ferait bien d'amener ça complètement,
d'apporter tout ce problème complètement sous son égide
pour tâcher qu'une seule directive soit donnée, qu'il y ait des
règlements qui soient bien précis. Parce que là il semble
qu'il y a confusion dans les ordres donnés dans tout ce
domaine-là.
Vous avez, dans le moment, quatre ministères qui semblent
intéressés à ce problème. Vous avez le
ministère de la Santé, le ministère de l'Industrie et du
Commerce, lui, qui impose certaines normes quant à la construction de
l'abattoir et la rentabilité de l'abattoir, après ça vous
avez le ministère de l'Agriculture et puis vous avez le ministère
des Affaires municipales en ce qui a trait aux égouts et puis à
la pollution des eaux. Alors je crois que ce serait très, très
important que l'honorable ministre voit à ce que le tout tombe
complètement sous sa juridiction à lui. Parce qu'en somme, je
crois qu'il possède le personnel compétent pour être
capable de s'occuper de cette affaire et qu'il y aurait beaucoup moins de
confusion si c'était amené sous un même toit.
M. COURCY: II faut bien se comprendre. Le Dr Trudel est en charge du
service de la salubrité des aliments qui comprend l'hygiène
animale comme division et une autre division de la salubrité des
produits agricoles. Il y a deux divisions dans le service.
M. GOSSELIN: Une dernière question. Est-ce que l'honorable
ministre m'a bien dit qu'il va s'occuper pour voir à ce qu'on fasse
l'impossible pour ne pas... J'aimerais que le ministre nous dise oui parce que
son signe de tête n'entre pas dans le journal des Débats.
M. COURCY: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre a dit tantôt que
les petits abattoirs ne pouvaient pas bénéficier des octrois de
transport pour les animaux. Quels sont ceux qui ont le droit de
bénéficier et quelles sont les distances reconnues comme
étant assez longues pour bénéficier des octrois de
transport?
M. COURCY: Les abattoirs reconnus d'abord et qui sont sous l'inspection
fédérale; vous en avez à Montréal, à
Québec, à Hull.
M. RUSSELL: Qui à Montréal?
M. COURCY: Canada Packers. Vous avez tous les abattoirs reconnus, ils
sont sous inspection fédérale, tous sans exception, dans toute la
province. Maintenant, tout ce qui à l'extérieur d'un rayon de
cent milles de ces abattoirs peut profiter d'un octroi au transport.
Maintenant, dans notre région comme ailleurs, comme votre région,
il y a de ces petits postes d'abattage comme ça qui ne profitent pas si
vous voulez, de subsides au transport. Et en plus de cela, il y a les encans
publics où les cultivateurs vont vendre par encans et, si le
commerçant achète le produit pour le réexpédier, il
ne profite pas de l'ocroi de transport. C'est pour le
cultivateur-producteur.
M. GOSSELIN: Mais je crois que c'est très important que
l'honorable ministre mette cette clause dans les bulletins qu'il nous envoie
parce que, encore tout dernièrement je crois que son
sous-ministre pourrait le lui signaler , j'ai écrit pour avoir
certains renseignements et je le remercie, je les ai eus. Cependant, cette
clause n'existe pas, je n'ai pu la voir du moins. De mémoire, je puis
dire que je ne me souviens pas d'avoir vu cela nulle part. Or, je pense qu'il
serait très important que cela soit signalé que dans les portes
de vente, une fois les animaux vendus par l'entremise d'enchères
publics, que ces animaux-là ne peuvent bénéficier de
l'octroi au transport dans les grands centres.
M. COURCY: Oui. C'est écrit dans le règlement. J'ai ici le
règlement: « Le cultivateur-
producteur ne peut réclamer cette subvention que pour les animaux
qui sont nés sur sa ferme ou qui sont engraissés durant une
période d'au moins trente jours. Ces animaux peuvent être
livrés et abattus dans un abattoir sous inspection, Montréal,
Québec, Princeville, Hull, St-Bruno, Chicoutimi, actuellement ».
Et puis on parle...
M. GOSSELIN: II n'y a aucun endroit où on le mentionne.
M. COURCY: Où on dit: les autres n'ont pas le droit.
M. GOSSELIN: Non, il n'y a aucun endroit où l'on mentionne que
les animaux vendus aux enchères publics, une fois entre les mains de ces
nouveaux commerçants, ne peuvent bénéficier de l'octroi au
transport. Il n'y a aucun endroit dans la réglementation où l'on
mentionne cette situation.
M. COURCY: Parce qu'on dit que l'octroi est payé aux
cultivateurs-producteurs.
M. GOSSELIN: Oui, mais je pense bien que le ministre sait ce que je veux
dire, parce que, lorsque ce n'est pas bien défini, bien clairement, tout
le monde s'attend qu'il a le droit d'en bénéficier. Alors,
souvent, il est préférable de dire ce qu'on n'a pas le droit
d'avoir que de dire ce qu'on a le droit d'avoir. Souvent on comprend mieux de
cette façon-là.
M. RUSSELL: M. le Président, sur la question du transport encore,
le ministre dit que seulement les abattoirs reconnus par le
fédéral qui reçoivent l'octroi et qu'il faut qu'ils soient
situés à une distance de cent milles, ou le cultivateur soit
situé à une distance de cent milles pour en
bénéficier. Ce qui voudrait dire ceci que moi, qui suis dans les
Cantons de l'Est, qui veux expédier ici à Québec à
150 milles, je pourrais bénéficier de l'octroi...
M. COURCY: De l'abattoir le plus rapproché.
M. RUSSELL: De l'abattoir le plus rapproché. Donc, pour quelle
raison dans ce cas-là ne donnons-nous pas à chaque abattoir le
même privilège? Celui qui est obligé de se conformer
à une réglementation établie par le ministère de
l'Agriculture ne pourrait pas bénéficier de la même chose
que tous les autres abattoirs qui sont reconnus par le fédéral?
Quelle est la différence? Je trouve que, sincèrement, bien je
trouve que c'est sincère. Seulement c'est de diriger les animaux vers
les grands centres.
M. COURCY: Ecoutez, on nous a cité tantôt trois abattoirs
dans une paroisse. Dans une paroisse il y a trois abattoirs, qu'on nous
dit.
M. RUSSELL: Oui.
M. COURCY: Moi, j'ai l'impression que c'est plutôt des postes
d'abattage. Bon! en tous les cas. Là vous seriez d'avis que, dans un
rayon de cent milles, on devrait payer pour les transports.
Ce qui dépasserait un rayon de 100 milles devrait avoir des
transports payés» Mais savez-vous que c'est pas mal grand
ça? Est-ce que ces postes d'abattage vont chercher de la viande à
Montmagny, dans la région de Ste-Anne-de-la-Pocatière ou
ailleurs? Est-ce qu'on passerait par-dessus un abattoir qui est inspecté
pour aller dans un autre endroit?
M. BELLEMARE: Cela ne fait pas 100 milles.
M. COURCY: En dehors d'un rayon de 100 milles.
M. RUSSELL: Si la distance à parcourir est en deça d'un
rayon de 100 milles, le cultivateur qui va à l'abattoir, que ce soit
n'importe lequel abattoir, n'a pas droit à l'octroi?
M. COURCY: Non.
M. RUSSELL: De cette façon-là, à moins qu'on donne
l'octroi à l'abattoir qui est situé dans la région, il
sera obligé d'expédier ses animaux vers les grands centres. Ce
qu'on fait à l'heure actuelle, on dirige les animaux vers les grands
centres à de grandes compagnies qui travaillent pour détruire les
petites.
M. COURCY: Ce qu'on fait actuellement: On donne dans la zone 1, qui
comprend les comtés de Charlevoix, Compton, Gatineau, Kamouraska,
Labelle, l'Islet, Papineau, Pontiac et Stanstead, on donne pour le transport
des bovins, $3., $0.50 pour les veaux, $0.50 pour les agneaux, $0.50 pour les
porcs. Dans la zone 2, qui comprend, Rivière-du-Loup,
Témiscouata, $5 pour les bovins, $1 pour les veaux, $0.75 pour les
agneaux et moutons, $1 pour les porcs. Dans la zone 3, qui comprend
Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Bonaventure, Duplessis, Gaspé-Nord,
Gaspé-sud, Iles-de-la-Madeleine, Rouyn-Noranda, Saguenay et
Témiscamingue, les comtés les plus éloignés de la
province, $8 pour les
bovins, $2.50 pour les veaux, $1.50 pour les agneaux et moutons, $2.50
pour les porcs. Dans la zone 4, Matane, Rimouski, Matapédia, $6 pour les
bovins, $1,50 pour les veaux, $1 pour les agneaux et moutons, $1.50 pour les
porcs. Cela est donné aux cultivateurs de ces régions
éloignées des centres de consommation. Ce n'est pas donné
aux abattoirs.
M. RUSSELL: D'accord.
M. COURCY: C'est donné aux cultivateurs. Dans notre
région, chez nous, comme ça se produit dans dans d'autres
régions d'ailleurs, cela contribue à hausser le prix aux
producteurs du montant équivalent à l'octroi de transport parce
qu'anciennement, on achetait de l'épicier ou, peu importe, le poste
d'abattage achetait le porc à un prix de, supposons, .28 cent la livre,
prix du marché de montréal. Mais on disait: «Cela
coûte $3 pour l'envoyer sur le marché de Montréal, ton
porc». Et là, il n'y a pas de diminution de poids, alors, je vais
te donner $0.25. C'est normal. On disait aux cultivateur; «Je vais te
donner $0.25 parce que ça te coûte $3 pour l'expédier et si
tu me le vends ici, tu n'auras pas de diminution de poids ». Le
marché se faisait de cette façon. Aujourd'hui, le cultivateur, en
face de l'acheteur, a cette hantise: «Le transport ne me coûte rien
ou pratiquement rien. A-lors, si le marché de Montréal est de
$0.28 ou $0.30, il peut dire immédiatement: «Cela ne me
coûte rien pour l'expédier. Mon porc est à vendre, mon
boeuf est à vendre à tel prix parce que le transport ne me
coûte plus rien.» Alors, automatiquement, il y a une augmentation
de $0.02 à $0.03 la livre sur le prix du porc vendu actuellement dans le
Nord-Ouest québécois. Cela a contribué non seulement
à payer pour faire venir au grand marché la production agricole
mais ça a contribué à hausser le prix dans ces
régions, prix qui est payé par le consommateur.
M. RUSSELL: L'effet contraire se produit aujourd'hui. Vous avez le petit
propriétaire d'abattoir de la région nord-est, par exemple, qui
dit: «Je vais te donner le même prix que le marché de
Montréal.» Lui, s'il veut vendre sa viande et l'expédier
sur le marché de Montréal après avoir abattu, il est
obligé de payer pour le transport. Tandis que le cultivateur dit:
«moi, je peux le vendre à Montréal, mon transport ne me
coûte rien.» Qui en bénéficie? Est-ce le cultivateur
ou celui qui se trouve dans la cité de Montréal, la grosse
compagnie qui fait l'abattage en grand et qui est favorisée par cette
politique? Celui qui aujourd'hui, par ses moyens financiers, ses moyens
d'expédition et de mise en marché, cherche à
détruire les petits opérateurs? Et le ministre le sait.
C'est exactement ce qui se produit dans la région de la
Gaspésie ou dans d'autres régions où il y avait des petits
postes d'abattage qui aidaient certains cultivateurs ou la plupart des
cultivateurs qui voulaient en bénéficier et qui, aujourd'hui, par
cette prime qui est donnée simplement à celui qui expédie
dans les grands centres, favorise les grands centres. Le cultivateur n'en a pas
plus qu'avant, mais celui qui avait le poste d'abattage en a moins qu'avant,
lui, et c'est ça qu'on cherche à détruire aujourd'hui et
en plus de ça on arrive avec une politique de contrôle apparemment
sur les petits abattoirs et on cherche à les paralyser tous. On a des
inspecteurs qui, je pense, dépassent les normes qui ont
été établies par le ministère et cherchent à
paralyser les petits abattoirs, c'est ça qu'on a tendance à
détruire et c'est contre ça que je m'élève
aujourd'hui et je pense que si la politique d'aide au transport des animaux
pour les cultivateurs vaut pour celui qui spécule sur le marché
de Montréal, le marché de Québec, devra valoir aussi pour
celui qui a un poste d'abattage dans un lieu déterminé et qui est
obligé de faire sa mise en marché à cent milles plus
éloignés. Il devrait y avoir là un peu de
considération.
M. COURCY: Ce n'est pas seulement à Montréal et
Québec. Dans tous, tous les abattoirs dans la province, qu'il y ait un
abattoir dans cette partie, les cultivateurs pourront bénéficier
de l'octroi de transport si ils expédient à cet endroit qui a un
abattoir sous inspection...
M. RUSSELL: S'il y a un abattoir reconnu... M. COURCY: ... mais...
M. RUSSELL: ... par le gouvernement fédéral, non pas celui
qui a un abattoir dans un centre, même assez considérable, un
abattoir assez considérable et qui se conforme à des normes des
règlements établis par le ministère de l'Agriculture ici
du Québec, lui, ça ne compte pas. Lui, il est obligé de
lutter contre Canada Packers et contre Legrade et les autres et lui on ne lui
donne aucune considération, sa valeur ne compte pas. C'est ça qui
est la politique actuelle qu'on a et c'est ce contre quoi je proteste. Et je
demande au ministre de prendre des mesures pour y remédier. Si à
ce moment-là on pense que ces gens ont raison d'exister dans le Nord-Est
du Québec, on doit prendre les mesures pour aider le petit abattoir
à pouvoir concurrencer les gros-
ses compagnies qui, elles, jouent avec le marché et font fluctuer
le marché et qui souvent ont une tendance à nuire aux
cultivateurs en plus de l'octroi que le ministre peut donner. Lorsqu'on
amène des porcs du pays voisin, des Etats-Unis et qu'on les amène
sur le marché canadien, et qu'on prend la classe No un ici du
marché canadien qu'on l'expédie aux Etats-Unis, lorsqu'il y a des
surplus de porcs dans ces coins-là, qu'on accepte le « dumping
» et que Ottawa accepte ça, le ministre de l'Agriculture du
Québec fait la même chose, ne veut même pas protester contre
ces choses-là. Et le ministre sait de quoi je veux parler...
M. COURCY; Non.
M. RUSSELL: ... On a le petit abattoir. Oui, le petit abattoir qui s'est
créé dans certains centres...
M. COURCY: Nommez-moi donc un endroit où est votre petit
abattoir, nommez-moi ça on va aller sur quelque chose de pratique,
nommez-moi l'endroit,...
M. RUSSELL: Le ministre en a dans sa région...
M. COURCY: Non, non, non, après tout, vous savez de quoi vous
parlez. Nommez-moi un endroit de votre abattoir...
M. RUSSELL: Votre région. Prenez votre région, vous la
connaissez, votre région? Pourquoi le petit abattoir de votre
région n'aurait-il pas les mêmes avantages que les grands
abattoirs s'ils veulent...
M. COURCY: Mais, M. le Président, personne ne se plaint chez
nous. C'est vous qui vous plaignez, dites-moi où.
M. GOSSELIN: Voici, M. le Président...
M. COURCY: Non, non lui là.
M. RUSSELL: Non, non, très bien.
M. COURCY: Quel endroit votre abattoir?
M. RUSSELL: Tous les petits abattoirs sont dans la même situation.
Vous avez Ste-Cécile-de-Milton, vous en avez deux à
Ste-Cécile-de-Milton, vous en avez à Ste-Anne-de-la-Rochelle,
vous en avez dans le comté de Compton, vous en avez dans le comté
de Wolfe, ils sont tous dans la même situation.
M. COURCY: A quelle distance de Montréal?
M. RUSSELL: Les distances ne sont pas de cent milles, d'accord,
je parle de mon comté, ils ne sont pas à cent milles de
Montréal. La chose ne s'applique pas mais ce qui s'applique par
exemple...
M. COURCY: Non, chez vous ça ne s'applique pas.
M. RUSSELL: Non, le transport ne s'applique pas, mais ce qui s'applique
chez nous, c'est la concurrence de Canada Packers, ça ça
s'applique à ces gens-là et ce qui s'applique aussi dans la
région chez nous, ce sont les normes sévèrement
appliquées par des inspecteurs du ministère ici, et qu'encore on
pratique à dire, ces gens-là, s'ils veulent recevoir de la viande
ou des animaux de cent milles de leur abattoir, ne peuvent pas, le cultivateur
qui veut expédier à cet endroit ne peut pas
bénéficier de l'octroi. Pour quelle raison le cultivateur qui est
à cent milles de Ste-Cécile-de-Milton, qui est tout près
de Montréal, ne bénéficierait pas de l'octroi comme celui
qui va expédier à Canada Packers à Montréal, pour
quelle raison? Que le ministre nous le dise? Pourquoi?
M. COURCY: M. le Président, il n'est pas question de Canada
Packers, il est question des abattoirs.
M. RUSSELL: Mais oui, mais pourquoi?
M. COURCY: Et si les cultivateurs dans la province voulaient suivre mes
recommandations, vous verriez un changement, c'est que tous les porcs qui
seraient produits dans Québec seraient expédiés à
leur abattoir qui leur appartient, à eux.
M. GOSSELIN: Voici, M. le Président, ceci ne règle pas la
situation actuelle.
M. COURCY: Ah! Cela changerait bien des choses!
M. GOSSELIN: Ceci ne règle pas la situation actuelle.
M. COURCY: Ils sont propriétaires d'abattoirs dans la province,
les cultivateurs.
M. GOSSELIN: M. le Président, tout cela ne réglera pas la
situation actuelle et ceci n'aidera certainement pas les cultivateurs. Le
député de Shefford a parfaitement raison lors-
qu'il mentionne qu'en somme ces octrois que le ministre a voulu donner
ne rencontrent pas exactement le but visé au tout début. Parce
que là, il faut comprendre exactement dans quelle situation on se trouve
et que, chez nous et dans plusieurs régions où il y a
possibilité de faire l'abattage de ces animaux-là, à un
moment donné lorsque la compagnie, elle, qui reçoit le subside
à l'autre bout, tombe sur un pied d'égalité et elle
a un pouvoir d'achat et un pouvoir de mise en marché beaucoup plus grand
que l'autre... Et lorsqu'elle entre en concurrence, c'est à ce
moment-là que le petit n'a pas la même chance, il ne peut
affronter la concurrence sur le marché.
M. COURCY: Non, mais vous avez dit que la compagnie reçoit ses
subsides. La compagnie ne reçoit aucun subside.
M. GOSSELIN: La compagnie ne reçoit pas. Seulement, ce n'est
payé que par l'entremise d'une grande compagnie.
M. COURCY: Le cultivateur producteur.
M. GOSSELIN: D'ailleurs, voyez-vous, il s'agit de lire les
règlements ici, pour voir exactement de quelle façon l'on
procède. Et j'aimerais faire remarquer au ministre aussi l'article 4 de
son règlement: « Cette formule doit être remplie et
signée par le transporteur et contresignée par le cultivateur
producteur. » Or, cette formule, d'abord, de quelle façon
peut-elle s'obtenir? A un seul endroit. A un abattoir reconnu
présentement par le Fédéral.
Lorsque j'ai signalé au ministre, tout à l'heure, que
j'aimerais voir une étampe qui appartiendrait uniquement à la
province de Québec et qui serait reconnue par le ministère de
l'Agriculture de la province de Québec, à ce moment-là, je
crois que tous les abattoirs pourraient bénéficier des formules,
pourraient avoir en leur possession les formules. Mais ce qui m'a un peu
désappointé, c'est en entendant dire que, là, ça ne
va que dans un rayon de 100 milles. Si on veut s'en rapporter et si on baisse
les normes dans un rayon inférieur à 100 milles, à ce
moment-là, je dis au ministre qu'il va falloir que la limite de 100
milles soit enlevée parce que, si elle n'est pas enlevée, il n'y
a pas un cultivateur, à peu près dans aucune région, qui
ne sera pas à une limite inférieure à 100 milles d'un
abattoir quelconque.
Parce que chez nous, si le ministre veut accepter que nos petits
abattoirs régionaux puissent bénéficier de l'octroi,
j'entends que les cultivateurs, qui vont envoyer leurs bêtes aux
abattoirs reconnus par le ministère de l'Agriculture de la province,
puissent bénéficier de l'octroi au transport, à ce
moment-là, il n'y a personne qui est à l'extérieur d'un
rayon de 100 milles. Cela va être des rayons de douze, quinze, vingt,
vingt-cinq milles.
Alors, je dis que cette réglementation est très
très compliquée à l'heure actuelle et puis, en tout temps,
j'aimerais offrir mes services à l'honorable ministre si ça peut
l'aider. Si par hasard il voulait former un comité, ou réunir le
comité de l'agriculture pour que nous étudiions cette
situation-là, je serais très heureux de lui fournir le peu
d'expérience que j'ai dans ce domaine pour aider à
résoudre ce problème, devenu un problème très aigu
dans notre région. Je suis sûr que ce problème-là se
répète à la grandeur de la province.
M. RUSSELL: Maintenant, M. le Président, il se peut que je n'aie
pas été assez clair pour le ministre. Il s'est choqué tout
à l'heure et je ne pense pas que ça ait avancé
grand-chose.
Mais, ce que je veux dire est ceci: j'ai à St-Valérien,
j'en ai deux abattoirs à Ste-Cécile-de-Milton, des gens qui font
le commerce de la viande et qui ont leurs propres abattoirs. Si ces
gens-là veulent acheter...
M. COURCY: Bien oui. Non, mais voulez-vous on va éclaircir ce
qu'est un abattoir, ce qu'est un poste d'abattage, ce qu'est un cultivateur qui
tue deux cochons par année et puis ce qu'est un petit commerçant
qui tue, disons, un ou deux porcs par semaine?
M. RUSSELL: Bien disons que je parle de gens qui font le commerce de la
viande...
M. GOSSELIN: Est-ce queleministre...
M. RUSSELL: ... et qui abattent, un en particulier, je suis convaincu
qu'il abat de 700 à 800 peut-être à 1,000 porcs par
semaine. Un en particulier. Les autres, peut-être un peu moins. Mais,
c'est un exemple. Et ce que je veux dire c'est ceci pour démontrer au
ministre ma pensée. Si le service de transport qui ramasse les animaux
dans le nord-est de la province, prend les animaux et se dirige vers
Montréal, à la Canada Packers, par exemple, ou un autre abattoir
reconnu par le fédéral dans la cité de Montréal,
s'il livre les animaux là, le cultivateur reçoit l'octroi au
montant de X pour le transport. Et si le même service de transport
continue à trente milles ou quarante milles plus loin que
Montréal et qu'il va les livrer à St-Valérien, à ce
moment-là, ils n'ont pas d'octroi.
Et c'est ça que je veux faire comprendre au ministre, que c'est
au détriment du petit abattoir qui veut essayer de bâtir un
commerce convenable et qui favorise les gros abattoirs qui sont reconnus, comme
le ministre dit, par le fédéral. Je n'y vois pas, moi, de
différence entre un abattoir reconnu par le fédéral,
différence énorme et celui qui a un abattoir qui
n'est pas reconnu par le fédéral, mais qui fait le commerce de la
viande et qui paie le porc le même prix que les autres et qui donne
exactement le même service à sa clientèle que les grands
abattoirs. Je ne vois pas la différence et je ne vois pas pourquoi il ne
bénéficierait pas, lui, de l'octroi s'il achète des porcs
des cultivateurs qui viennent du Nord-Est du Québec, comme le ferait la
Coopérative fédérée ou Canada Packers et les autres
compagnies.
M. COURCY: Cela fait plusieurs fois que le député nous
parle de Canada Packers, vous envoyez tout ça aux compagnies et à
Canada Packers. Mais quand je vois la liste, je puis dire qu'à
Montréal les cultivateurs ont leur propre abattoir; à
Québec, je crois que l'abattoir qu'il y a, appartient aussi aux
cultivateurs duQuébec; Princeville appartient aux cultivateurs du
Québec; St-Bruno appartient aux cultivateurs; Chicoutimi appartient aux
cultivateurs. Il n'y a qu'à Montréal où il y a des
compagnies qui ont des abattoirs. Dans les autres parties de la province, les
abattoirs reconnus sous inspection sont la propriété des
cultivateurs de la province.
M. BERNATCHEZ: L'abattoir de l'Abitibi, à qui ça
appartient?
M. COURCY: L'abattoir de l'Abitibi n'existe pas encore.
M. BELLEMARE: Ah, ah, il avait promis ça dans l'Opposition. Je
peux vous en parler.
M. GOSSELIN: A mon sens, moi, il y a cinq catégories d'abattoirs
qui existent dans la province; il peut y en avoir plus, mais à mon sens
il y en a cinq. La première catégorie, à mon sens, serait
les abattoirs appartenant à des grandes compagnies. Vous avez Burns,
vous avez Wilsil, vous avez Canada Packers, vous avez Modem Packers et puis
vous avez Legra-de aujourd'hui la Coopérative
fédérée.
Ce sont ça les grands abattoirs qui abattent et en plus de
ça immédiatement transforment, font la mise en marché.
Vous avez après ça le deuxième genre d'abattoirs
qui est un peu identique au premier et qui sont les abattoirs qui appartiennent
à la Coopérative fédérée, entre autres. Et
après ça, vous avez le troisième qui serait les postes
d'abattage. Les postes d'abattage, il n'en existe pas tellement, à ma
connaissance dans ma région il n'y en a pas un seul encore; mais un
poste d'abattage serait un poste tout simplement où des cultivateurs
pourraient y apporter leurs animaux, y amener leurs animaux, les faire abattre
pour prendre les carcasses par la suite et aller les détailler eux
mêmes, aller les porter eux mêmes chez les bouchers.
Et la quatrième catégorie, peut-être la
cinquième catégorie comprendles abattoirs privés, les
petits abattoirs dont nous parlons à l'heure actuelle qu'il y a dans nos
régions. Ces petits abattoirs sont des abattoirs qui peuvent tuer des
animaux entre, disons, 10 carcasses à 50 carcasses par semaine. Alors,
à ce moment-là, ces abattoirs-là ont été
reconnus jusqu'à un certain point par le gouvernement
fédéral jusqu'à date. Mais voici que les nouvelles
données du ministère de l'Agriculture ne reconnaissent pas en
totalité ces abattoirs-là, bien qu'ils soient bien
équipés pour faire l'abattage des animaux. Et en ce qui a trait
à l'autre catégorie, qu'il ne vaut pas la peine d'en parler, ce
sont les petits postes où un boucher tuerait 2 ou 3 têtes par
semaine, mais à ce moment-là, moi, pour un je pense bien
qu'aujourd'hui ça n'existe pas tellement. Quelqu'un qui ne fait de
l'abattage que de 2 ou 3 carcasses par semaine, ça ne vaut pas la peine
de s'équiper, d'avoir un équipement d'au bas mot $20,000 pour
faire l'abattage raisonnablement, j'entends selon les règles de la
salubrité, que je ne crois pas que ça vaille la peine d'en
parler.
Or, je pense bien que nous avons donné suffisamment
d'explications à l'honorable ministre de l'Agriculture pour qu'il
comprenne exactement quelle est la situation et qu'il fera en sorte de donner
cours à nos doléances pour tâcher que ces gens-là ne
soient pas trop malmenés et surtout qu'ils puissent exister en attendant
de pouvoir apporter les améliorations qui s'imposent.
M. COURCY: J'ai compris les remarques du député de Compton
plus facilement que celles du député de Shefford.
Je vais rechercher son abattoir qui tue 1,000 porcs par semaine dans son
district et qui n'est pas encore inspecté.
M. GOSSELIN: Je pense bien qu'à ce moment-là, je ne veux
pas contredire l'honorable député de Shefford si l'abattoir en
question abat 1,000 porcs par semaine, c'est sans contredit qu'il est
inspecté.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, cette discussion est venue sur
les règlements de l'inspection des viandes en vertu de la loi de la
salubrité et de l'hygiène, la nouvelle application de la loi
sanitaire sur l'abattage des animaux. Est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité, pour renseigner les membres de la Chambre, que vous nous
fassiez parvenir quelques exemplaires des règlements? Réellement,
c'est un peu surprenant. Voici un service qui relevait autrefois du
ministère de la Santé et puis le ministère de la
Santé a décidé, il y a deux ans, qu'il n'avait pas le
temps de s'occuper de ça, ou encore il ne réussissait pas. Il y
avait beaucoup de protestations, du moins sur la question de la qualité
des aliments, puis il a transféré ça au ministère
de l'Agriculture. Et j'ai vu personnellement, moi, une lettre de quelqu'un qui
s'est adressé au ministère pour avoir un permis d'abattage,
à qui le ministère de l'Agriculture a répondu qu'il tenait
compte de sa demande mais qu'il devait obtenir l'approbation du
ministère de la Santé au point de vue égout, au point de
vue sanitaire et que, de plus, il devait obtenir celle du ministère de
l'Industrie et du Commerce sur la rentabilité de son
établissement. Vous ne trouvez pas qu'il y a beaucoup de conditions
là-dedans? On a déménagé ça du
ministère de la Santé pour voir quelque chose là-dedans et
puis, au ministère de l'Agriculture, on nous retourne à la
Santé, à l'Industrie et au Commerce.
M. COURCY: Mais non. J'aimerais bien avoir la copie de cette
lettre...
M. BERNATCHEZ: La voilà.
M. COURCY: ... dont parle le député, obligeant le
ministère de 1'Industrie et du Commerce, obligeant ladite corporation ou
compagnie...
M. BERNATCHEZ: Pour l'information du ministre...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Je ne nommerai pas les noms.
M. COURCY: Non, non, pas besoin.
M. BERNATCHEZ: « Cher Monsieur, Nous accusons réception de
votre demande en vue d'obtenir le service d'inspection permanente à
votre abattoir. Vous voudrez bien nous faire parvenir une copie de
l'autorisation du Conseil municipal, celle-ci en conformité avec les
exigences du chapitre 16 du ministère de la Santé... »
M. COURCY: Cela a toujours été.
M. BERNATCHEZ: « Nous transmettons aujourd'hui même à
l'ingénieur en chef du ministère de la Santé une demande
afin qu'il puisse nous donner son approbation du site de votre abattoir et de
ses directives concernant le système d'adduction d'eau et de la
disposition des égoûts. » Alors, on communique avec le
ministère de la Santé. Il fallait tout amener ça au
ministère de l'Agriculture il y a deux ans pour simplifier les
procédures, et ensuite il faut retourner au ministère de la
Santé, et on continue; « Etant donné que votre volume
d'abattage actuel est en-dessous des exigences minima pour un abattoir classe
« A », nous vous exhortons à bien étudier la
rentabilité de vos projets. C'est pourquoi nous vous invitons à
adresser une demande au ministère de l'Industrie et du Commerce...
»
M. COURCY: C'est chic de notre part.
M. BERNATCHEZ: « ... dont M. Raymond Beauvais à 1, Place
Ville-Marie, Montréal est le représentant. Ses
spécialistes, par une étude des marchés, des sources
d'approvisionnement d'animaux vivants et d'autres recherches pertinentes seront
très utiles dans l'examen de la rentabilité de votre commerce.
Dès que ces documents nous seront parvenus, et si le personnel
nécessaire nous est attribué, il ne l'est pas encore, il nous
sera possible de vous accorder le service d'inspection en permanence.
Veuillez me croire,
Votre tout dévoué. »
Alors, voici quelqu'un qui s'adresse au ministère de
l'Agriculture pour obtenir son concours dans la surveillance, l'inspection, et
l'établissement d'un abattoir qu'il veut ouvrir, et il est obligé
d'avoir affaire au ministère de la Santé, puis au
ministère du Commerce et de l'Industrie pour savoir si c'est viable ou
si ça ne l'est pas.
M. COURCY: Lisez donc, lisez donc votre lettre.
M. BERNATCHEZ: II peut, ce type-là, juger dans son milieu s'il
est capable, d'établir un abattoir, connaissant le volume de production
qu'il y a dans la région. Cela fait des années qu'il est dans ce
commerce-là, puis, aujourd'hui, il va s'en remettre à des
statistiques d'un gars en arrière d'un bureau, vous dites...
M. COURCY: Non, non...
M. BERNATCHEZ: II faut s'en remettre au ministère de la
Santé au point de vue hygiène...
M. COURCY: M. le Président, ne discutons donc pas ça,
s'est simple. Le ministère...
M. BERNATCHEZ: Vous l'avez renvoyé au ministère de
l'Agriculture, les inspecteurs, les médecins vétérinaires,
ceux qui faisaient précisément ce travail-là au
ministère de la Santé sont permutés chez vous. Je
comprends que,s'il faut une ordonnance, qu'il y ait certaines
procédures; mais en passant la loi, on a donné au ministre de
l'Agriculture tous les pouvoirs de décréter les
réglementations voulues pour la surveillance et le contrôle
d'hygiène, de la salubrité des aliments. Si on a, tout
simplement, au lieu d'avoir affaire à un ministère, si par notre
loi, on a affaire maintenant à trois ministères, bien on a
compliqué l'affaire trois fois. En résumé c'est ça.
A tout événement il doit y avoir des règlements
établis, définis aujourd'hui. Quelles sont les normes
exigées par le ministère de l'Agriculture, au point de vue de la
salubrité, au point de vue d'hygiène, pour obtenir la
surveillance et obtenir la permission d'établir un poste d'abattage?
Il ne faut pas considérer, comme disaient les autres
députés tantôt, il ne faut pas envisager uniquement le
problème des gros abattoirs, des abattoirs provinciaux ou
régionaux. Il y a des abattoirs viables dans nos milieux, et puis il y
a, à part de ça, une surveillance adéquate qui peut
être faite chez nos bouchers qui font de l'abattage, et nous avons
compris que c'était à ce problème-là que le
ministère de l'Agriculture, que le gouvernement voulait plutôt
s'intéresser, en passant la loi de salubrité et d'hygiène
des aliments, et en confiant ça au ministère de l'Agriculture.
C'était la surveillance de la qualité de la viande, non pas aux
grands abattoirs, ça l'était surveillé ça. Canada
Packers, Swift, Sylvain, tous les abattoirs coopératifs ou privés
sont déjà assujettis à une réglementation
nationale, surveillés par le gouvernement fédéral et
surveillés également par le gouvernement provincial.
On n'a jamais compris, nous autres, que la loi qu'on a passé,
confiant au ministre de l'Agriculture l'autorité sur la surveillance des
aliments, était pour corriger une situation qui aurait existé
dans des abattoirs en opération depuis nombre d'années. On a cru,
à bon droit, que c'était pour surveiller les petits abattoirs
dans nos régions, dans nos paroisses ou dans une région
donnée, des abattoirs qui, justement, comme le disaient les
députés, ne sont pas sous le contrôle de la surveillance
fédérale.
C'est ça qu'on a cru, mais si c'est autre chose, par les
règlements que le ministère a passé, bien on pourra en
prendre connaissance. A tout événement, je pense que pour
l'édification et l'information des députés, le ministre
pourrait nous faire parvenir une copie des règlements. Alors on pourra,
en toute connaissance de cause, informer les gens intéressés. Et
de grâce, s'il faut amender la loi pour donner plus de pouvoir au
ministre, on est bien prêt; mais prenez ce pauvre type à 250
milles de Québec, qui s'adresse à un ministère et puis
dans sa réponse, on le réfère à deux autres
ministères. Il est aussi bien de venir passer, pas la fin de semaine,
parce qu'il n'y aura personne à Québec, mais venir passer une
semaine à Québec, pour faire de l'antichambre.
M. COURCY: Attendez un peu! M. le Président, il y a eu une
lettre, qui a été lue tantôt, et on lui a donné une
fausse interprétation. Je ne voudrais pas laisser passer cette chance de
dire que, si le ministère de l'Agriculture a été assez
gentil, après avoir vu dans la province de petits postes d'abattage ou
abattoirs, qu'on les appelle comme on voudra, dans des situations très
difficiles et même qui ont dû fermer leurs portes, après
avoir fait perdre de l'argent peut-être à certains cultivateurs,
et, si le ministère, après cette expérience qu'il a,
découvre qu'il doit faire la suggestion avant d'aller trop loin: «
Monsieur, nous vous conseillons de vous adresser au ministère de
l'Industrie et du Commerce en vous adressant à M. Untel, qui fera une
étude particulière pour vous, sans un sou de frais, qui vous
aidera dans votre organisation, qui regardera vos possibilités d'avenir
dans cet abattoir, et qui vous le dira... » II me semble que c'est gentil
ça, il me semble qu'il ne s'agit pas de forcer un individu à
aller s'adresser à tel endroit, à faire des dépenses
d'argent, etc. On lui dit: « Monsieur, à cause du faible rendement
de votre affaire, parce que vous nous donnez des chiffres actuellement, nous
croyons que vous allez rencontrer des difficultés.
Seulement, voulez-vous étudier? Nous allons vous prêter
quelqu'un, nous allons vous donner quelqu'un qui va étudier avec vous
ces possibilités d'avenir. Il me semble que c'est gentil.
Et quand arrive le temps de dire: maintenant, il nous faut avoir
l'acceptation du conseil de ville de votre paroisse, il nous faut avoir
l'acceptation du ministère de la Santé, mais c'est quelque chose
qui existait, c'est quelque chose
qui existe c'est quelque chose qui va exister encore. C'est impossible
autrement. La santé publique relève du ministère de la
Santé,...
M. BEKNATCHEZ: M. le Président...
M. COURCY: ... ça ne relève pas du ministère de
l'Agriculture, quand...
M. BERNATCHEZ: Le ministre me permet-il une explication?
M. COURCY: ... il est question de santé publique, nous nous
tournons vers le ministère de la Santé parce que: « Malade,
va au médecin! »
M. BERNATCHEZ: Le ministre me permet-il une explication? Voici, M. le
Président, je voudrais souligner au ministre que, supposons qu'il a
à son service tout un groupe de médecins
vétérinaires pour l'application de cette loi-là puis les
règlements, ainsi de suite, je comprends, moi, que ces médecins
vétérinaires doivent avoir reçu du ministère de
l'Agriculture, après entente avec le ministère de la
Santé, les explications et les exigences minimums devant être
demandées de la part de ceux qui désirent ouvrir un abattoir.
De sorte que celui qui va se rendre chez M. X, étudier son
affaire, qu'il vienne au nom du ministère de l'Agriculture, il doit
connaître les exigences du ministère de la Santé; il
devrait être en mesure de dire à ce monsieur: « Faites telle
et telle chose », et c'est selon les exigences du ministère de la
Santé, du ministère de l'Agriculture. « Si vous suivez nos
recommandations: vous n'avez pas besoin d'aller au ministère de la
Santé chercher une autre approbation. Je suis officiellement
délégué pour ça. Au lieu de relever du
ministère de la Santé, je relève du ministère de
l'Agriculture. »
C'est à lui à connaître les exigences du
ministère de la Santé, au point de vue d'approvisionnement d'eau
et tout le reste. Si monsieur demande un permis d'abbatage, c'est de rendre sur
les lieux et de dire: « Voici, votre projet ne rencontrera pas les
exigences hygiéniques du ministère de la Santé au point de
vue approvisionnement au point de vue égout et le reste. Monsieur
n'allez pas plus loin que ça! »
Mais s'il va là et puis il dit: « En autant que c'est du
bétail, ça relève de l'agriculture. Moi je fais mon
rapport favorable au ministre. C'est bien du bétail que vous allez
abattre, ce n'est pas des chats, c'est du bétail comestible. Maintenant,
au point de vue approvisionnement d'eau, allez vous adresser au
ministère de la Santé. » Bien, écoutez, il ne sait
plus où aller.
M. BERTRAND: II est mêlé, il ne sait plus où
aller.
M. BERNATCHEZ: Alors est-ce que cette explication-là ne rencontre
pas l'opinion du ministre?
M. LAVOIE (Wolfe): A part ça, M. le Président, je voudrais
ajouter, en ce qui concerne le ministre de l'Industrie et du Commerce, qu'on
recommande, très poliment, de s'adresser pour les informations à
cet endroit, à un homme désigné. Je crois que le type en
question, étant dans ce commerce depuis nombre d'années,
connaît beaucoup mieux son affaire que le gars de Montréal qui
n'est jamais allé dans cette région-là et ne connaît
pas son genre de commerce à lui. Je ne verrais pas qui pourrait le
renseigner plus que lui-même ne l'est sur son commerce.
M. COURCY: Non, non. Mais est-ce qu'on lui a dit sur sa lettre: «
Monsieur vous ne connaissez rie, on va vous envoyer quelqu'un qui connaît
ça bien mieux que vous »?
M. LAVOIE (Wolfe): Non, non, il est allé rencontrer un
spécialiste à Montréal. Mais le gars ça fait des
années qu'il est dans ça, il connaît mieux son affaire que
le gars qui est un fonctionnaire et qui n'en connaît pas plus que lui
certain.
M. COURCY: Admettons que ce soit vrai.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre a dit tantôt
que...
M. COURCY: S'il n'en veut pas, qu'il n'en prenne pas.
M. RUSSELL: ... dans Shefford il ne semble pas y avoir d'abattoir dans
les normes de celles que j'avais mentionnées. Je ne sais pas si le
ministre réfèrait à la quantité d'animaux qui ont
été abattus, des porcs, mais les chiffres ici bien réels
démontrent que dans Shefford il y en a trois.
M. COURCY: Trois abattoirs.
M. RUSSELL: Trois abattoirs particuliers assez considérables:
Bienvenu, de Saint-Valérien, qui abat près de 3,000 animaux par
année, cela fait une moyenne de 450 par semaine.
M. COURCY: C'est 3,000 celle-là.
M. RUSSELL: Attendez, on est pas pressé, J. Couture, de Milton,
celui que je mentionnais tantôt, Milton, 55,000 par année...
M. COURCY: Têtes?
M. RUSSELL: 55,000 par année...
M. COURCY: Têtes d'animaux ou porcs?
M. RUSSELL: C'est en partie des porcs.
M. GOSSELIN: Ce sont tous des porcs. Ce sont les statistiques sur les
porcs.
M. RUSSELL: Ce qui fait au-delà de 1,000 par semaine. Et vous
avez J.-M. Laplante c'est marqué Roxton Falls mais c'est encore
Saint-Valérien parce que Roxton Falls n'est pas exact 14,000 par
année, ça fait encore au-delà de 200 par semaine, presque
300.
M. GOSSELIN: Si ceci peut être d'une certaine utilité
à l'honorable ministre, il me ferait plaisir de lui remettre la
documentation que je possède là-dessus. Il trouvera sur cette
liste le nom de tous les abattoirs qui présentement reçoivent
l'inspection du fédéral. Il trouvera qu'à Montréal,
entre autres à la Pointe-St-Charles, il entre 200,000 porcs par
année, et cette liste comprend en tout 13 districts dans la province de
Québec et il pourra y trouver le nom de tous les abattoirs. Lorsque je
mentionnais tout à l'heure certains abattoirs de notre région, le
district No 4 qui comprend les comtés de Richmond, Sherbrooke, Stanstead
et Compton, il y a 89,000 porcs qui sont abattus dans six ou sept abattoirs. Je
crois que ces données seraient très utiles à l'honorable
ministre de l'Agriculture pour voir l'importance de conserver ces petits
abattoirs, l'importance de les préserver autant que possible afin qu'ils
puissent bénéficier de l'aide du gouvernement.
M. COURCY: Est-ce qu'il a été question de les
éliminer, de les détruire?
M. RUSSELL: C'est là qu'on s'en va.
M. GOSSELIN: II n'est pas question de les détruire, mais
j'aimerais que le ministre comprenne exactement dans quelle situation nous nous
trouvons. C'est que nous sommes désavantagés présentement
par rapport aux données que le ministre de l'Agriculture a
établies tout en voulant bien faire, au sujet des octrois donnés
aux transports dont seules les compagnies de Montréal peuvent
bénéficier. C'est qu'automatiquement, on cause un tort
très considérable à ces petits abattoirs-là qui,
eux, ne peuvent pas bénéficier de l'octroi du transport.
M. COURCY: Tout à l'heure on a dit que la plus forte partie de
ces abattoirs-là était sous inspection.
M. GOSSELIN: Oui, ils sont sous inspection...
M. COURCY: S'ils sont en dehors d'un rayon... croyez-vous que les gens
vont partir de la Gaspésie avec 55 porcs dans un camion, qu'ils vont
passer à Québec, qu'ils vont continuer dans Shefford pour aller
distribuer leurs porcs? Croyez-vous que les gens qui vont partir de
Rouyn-Noranda ou du Témiscamingue vont dépasser Montréal
pour aller dans Shefford pour aller distribuer leurs porcs? Voyons donc! C'est
un rayon de 100 milles.
M. GOSSELIN: Ce n'est pas ça du tout qu'on veut dire.
M. RUSSELL: Pourquoi n'iraient-ils pas? Payez pour et ils vont y
aller.
M. GOSSELIN: Vous inversez le problème. M. COURCY: Vous n'avez
qu'à payer pour. M. RUSSELL: C'est justement ça la question.
M. COURCY: Ils ne sont pas plus fous que vous autres, ces
producteurs-là!
M. RUSSELL: C'est justement là la question. Payez pour vous
autres les petits et les gros, s'ils veulent vous acheter, on va leur donner un
octroi pour le transport. C'est là la question.
M. COURCY: Alors que vos petits déménagent de l'autre
côté de Montréal pour que ça soit moins loin pour
les producteurs à transporter leurs porcs, c'est tout.
M. RUSSELL: Bien, que les gros déménagent donc dans
l'Abitibi et qu'on enlève les octrois dans ce cas-là!
M. COURCY: C'est bien, on va arranger ça. On va faire
déménager l'Abitibi aux alentours de Shefford pour que les
cochons produits dans le nord s'en aillent là.
M. RUSSELL: Le ministre ne raisonne même pas.
M.BERTRAND: Les abattoirs dont il parlait il y a dix ans, ce n'est pas
bâti. En Abitibi, en avez-vous un abattoir?
M. COURCY: Le jour ou on en aura un, ce sera une autre chose.
M. BERTRAND: Je me rappelle d'avoir entendu le ministre à
plusieurs reprises et j'entends encore l'écho de ses paroles
alors qu'il était ici demandant au gouvernement de bâtir un
abattoir en Abitibi.
M. BELLEMARE: C'était urgent.
M. BERTRAND: Et le ministre me dit que l'abattoir n'est pas encore
bâti en Abitibi après cinq années de régime
libéral.
M. COURCY: C'est en 1958 je crois que l'Union nationale a passé
une loi pour construire un abattoir en Abitibi. En 1959, la veille des
élections.
M. BERTRAND: Où est-il le vôtre?
M. COURCY: Les organisateurs politiques et j'ai tout vu, j'ai
assisté à des réunions les organisateurs
politiques, à la demande des deux députés de l'Union
nationale dans le temps, ont organisé une marche. Une grosse
délégation est venue ici aux bills privés à
laquelle j'ai assisté où on a demandé à M.
Duplessis: « Voulez-vous nous construire un abattoir dans le nord-ouest
québécois? »
M. BERTRAND: L'aviez-vous demandé?
M. COURCY: Oui monsieur. Après avoir payé de notre poche
pour faire faire une étude par un économiste de
l'Université Laval, après avoir payé de notre poche, pas
après avoir dit, « Demandez donc à l'Industrie et Commerce
d'en faire une étude de votre affaire. » Non, nous avons
payé, nous avons eu un professeur de l'Université Laval qui a
fait l'étude de toute la région.
Une loi de façade s'est passée, $1 million pour la
construction d'un abattoir dans le Nord-Ouest et quand la Coopérative
fédérée, l'Union catholique des cultivateurs de la
région, les agronomes de la région ont regardé cette
possibilité, avec $1 million, de construire un abattoir, on a dit, il
n'y a même pas d'animaux. Nous sommes dans une situation où nous
ne pouvons pas construire, nous ne pouvons pas faire vivre un abattoir. Alors,
en face de ce problème, les cultivateurs nous ont demandé; est-ce
qu'il y a possibilité en attendant la construction d'un abattoir d'aider
au paiement du transport? Et dès 1960, nous avons passé une loi,
non une loi, mais nous avons voté un montant au budget pour aider au
transport des animaux, en attendant la construction d'un abattoir. Nous avons
mis l'abattoir à leur porte, en un mot.
Depuis ce temps, nous avons établi des politiques,
différentes politiques, pour l'introduction d'animaux de boucherie,
l'introduction de vaches laitières, l'introduction de porcs,
l'introduction d'agneaux, et depuis ce temps, eh bien! d'année en
année, il y a eu environ 1,500 vaches de boucherie introduites dans le
Nord-Ouest, environ 400 à 500 truies d'élevage, 800 à
1,000 agnelles introduites dans le Nord-Ouest québécois, afin de
pouvoir grossir le nombre des animaux, parce que, pour faire vivre un abattoir,
ça prend des animaux. Et encore, en plus de ça, nous en sommes
rendus qu'on nous demande aujourd'hui, et voilà environ un mois, la
Coopérative fédérée nous demande, messieurs, pour
pouvoir construire un abattoir, si vous continuez vos politiques actuelles
d'introduction d'animaux, si les cultivateurs veulent continuer à
s'organiser et à faire l'élevage, eh bien! le gouvernement devra
participer à 100% dans la construction... Nous sommes prêts
à louer à $1 par année, et le gouvernement devra s'engager
à payer les dix premières années parce que nous aurons des
déficits: Les deux premières années, $150,000; les huit
autres années qui suivront, $125,000. C'est la situation de la
construction d'un abattoir dans le Nord-Ouest québécois.
On nous dit que pour avoir un abattoir, ça prend des animaux, et
pour avoir des animaux, d'un autre côté, nous avons besoin d'un
abattoir. Alors, ça va se régler un jour, mais seulement, je
pense qu'il est plus logique, et les cultivateurs de la région le
savent, il est plus logique de commencer à introduire des animaux, parce
que autrement, ce n'est pas viable, ce n'est pas rentable, et personne ne
construira un abattoir. Je ne parle pas d'un poste d'abattage, je ne parle pas
d'un petit centre où on tuerait cinquante, soixante porcs par semaine,
je parle d'un abattoir, et c'est la situation pour ce qui regarde l'abattoir du
Nord-Ouest québécois.
M. BERTRAND: Oui, M. le Président, on constatera, ceux qui
étaient en Chambre entre autres, combien le ministre a changé
dans ses propos. A ce moment-là, il était absolument important
qu'il y ait un abattoir en Abitibi. Il se faisait le promoteur de l'abattoir.
Or, en 1960, son gouvernement arrive au pouvoir et il est convaincu à ce
moment-là, quelques mois après, qu'on n'a pas suffisamment
d'animaux. Etant donné qu'on n'a pas suffisamment d'animaux, on ne
bâtira pas d'abattoir. Et cinq ans après, il vient bien
candidement nous dire ce n'est pas la première fois qu'on le
constate dans son cas
les promesses mirobolantes qu'il a faites, dans tous les domaines, et je
me rappelle de ses attaques contre le ministre de l'Agriculture de
l'époque, les attaques qu'il a faites, même dans notre
région, dans mon comté contre le ministre de l'Agriculture, qui
était mon voisin de comté, l'honorable M. Barré. Et
comment ne pas être surpris d'entendre les propos du ministre
d'aujourd'hui, qui sont absolument contraires, diamétralement
opposés, fondamentalement opposés à ceux qu'il
défendait avec une vigueur à l'époque...
M. COURCY: II n'y a pas de danger.
M. BERTRAND: ... et qu'il brûle aujourd'hui...
M. COURCY: Pas de danger, parce qu'on savait que c'était tout
comme aujourd'hui.
M.BERTRAND: ... je l'écoutais d'une oreille tantôt. On ne
peut pas se retenir de constater que le ministre de l'Agriculture a
changé totalement. Les prises de position qu'il avait quand il
était dans l'Opposition. Est-ce qu'il aurait appris? Il y a eu d'autres
domaines, on l'a constaté puis on va le constater tout le long de son
budget, de promesses qu'il a faites aux cultivateurs.
Et qu'il ne soit pas surpris que son degré de popularité
auprès de la classe agricole continue à diminuer d'année
en année auprès de la classe agricole de la province de
Québec.
M. COURCY: Il est encore aussi bon que le vôtre! M. le
Président, il est encore aussi bon que le vôtre et chacun de vous
autres! Mais je suis surpris un peu. M. le Président, ça fait une
heure qu'on parle de cette question. Pareil comme si le subside, l'octroi
donné pour le transport des animaux était pour le
propriétaire de l'abattoir. On se porte à la défense des
propriétaires d'abattoirs et on oublie le cultivateur qui retire
l'octroi. Et pourtant, l'octroi, c'est aux cultivateurs. Ce n'est pas aux
propriétaires de l'abattoir. Peu importe l'abattoir où le
cultivateur va. Si c'est un abattoir qui ne lui appartient pas eh bien, vous
les avez déjà baptisés. Hier encore j'en entendais quand
ils parlaient d'intégration verticale nous parler des requins. Et
aujourd'hui, on se porte à la défense des propriétaires
d'abattoirs et on oublie que l'octroi appartient aux cultivateurs. C'est
drôle! C'est drôle!
M. RUSSELL: C'est parce qu'il bénéficie aux requins! M. le
Président, tel que le député de Missisquoi le disait, le
ministre se contredit lui-même. D'abord, avant 1960, il est vrai, je l'ai
entendu de mes oreilles, il était assis dans ce coin-là et dans
le temps, je ne veux pas faire de personnalité mais il
avait plus de cheveux qu'aujourd'hui. Il faisait des scènes que les
cheveux lui redescendaient dans la figure à force de crier pour avoir un
abattoir dans le Nord-Ouest.
En 1960, le gouvernement libéral est élu. Il y avait
à sa disposition $1 million votés par une loi. Avant 1960, il y
avait dans l'Abitibi assez d'animaux pour que le ministre, député
dans l'Opposition, réclame un abattoir.
M. COURCY: Voyons donc!
M. RUSSELL: Et ça, il critiquait le ministre de l'Agriculture. Il
disait qu'on protégeait les grands intérêts.
M. BERNATCHEZ: A ses dépens il a fait une enquête!
M. RUSSELL: Après 1960, on oublie l'abattoir. Il dit: « On
a pensé, nous autres, immédiatement, de donner un octroi aux
cultivateurs. Oui. Mais pourquoi l'octroi? Un octroi dirigé à
condition que vous alliez chez monsieur X. Vous envoyez vos animaux chez
monsieur X. Et c'est ça qu'on contredit. C'est ça qu'on critique.
Le cultivateur, s'il a un octroi, doit être libre d'envoyer ses animaux
où il le veut.
M. COURCY: Pleurez sur votre sort et non sur le sort des autres! Parce
qu'en 1960, trois gars de l'Union nationale ont mordu la poussière. En
1960...
DES VOIX: A l'ordre, à l'ordre! M. RUSSELL: M. le
Président,... M. BERTRAND: A l'ordre! M. COURCY: Voyons donc!
M. RUSSELL: ... le ministre pourra répondre. J'ai la parole. Je
voudrais bien, je suis très bref, essayer à faire comprendre au
ministre où il fait son erreur et lui demander de la corriger à
l'avantage des cultivateurs afin de laisser une chance aux petits abattoirs qui
sont bâtis pour essayer de sauver, aider les cultivateurs à vivre
dans chacune de leur région afin qu'ils ne soient pas exploités
par les requins, comme le disait le ministre tout à l'heure, de leur
donner le même avantage qu'ils donnent aux grands abattoirs au
détriment des cultivateurs de certaines régions.
M. le Président, il parle d'un abattoir dans le Nord-Ouest?
Pourquoi pas un poste d'abattage dans le Nord-Ouest? Pourquoi pas donner
l'octroi sur le transport des animaux?
M. COURCY: Qu'est-ce que vous connaissez dans le Nord-Ouest? Avez-vous
déjà une fois traversé le parc?
M. RUSSELL: Oui.
M. COURCY: Une seule fois?
M. RUSSELL: Plusieurs fois.
M. COURCY: Oui?
M. RUSSELL: J'ai vécu dans l'Abitibi.
M. COURCY: Vous viendrez dire ça aux cultivateurs du Nord-Ouest,
vous! Traversez-le donc cet été je vous y invite et là
vous verrez...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. RUSSELL: Oui, avec plaisir, j'irai rencontrer le ministre. Avec
plaisir. Je n'irai pas en avion parce qu'il ne me donnera pas la chance de
voyager aussi rapidement qu'il le fait.
M. COURCY: Vous êtes invité!
M. RUSSELL: Je le ferai en auto. Cela me fera plaisir d'y aller en
Abitibi pour rencontrer le ministre. Avec plaisir.
M. le Président, je termine là-dessus en disant au
ministre: Donnez donc l'avantage à tous les abattoirs qui rencontrent
les normes de votre ministère, ici, de permettre que le cultivateur qui
expédie ces animaux-là et qui est plus éloigné de
100 milles puisse bénéficier des mêmes octrois que celui
qui expédie aux grandes compagnies de la cité de Montréal
et de Québec et des autres.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté. M. BELLE MARE: Non, non.
M. BERNATCHEZ: J'ai demandé, tantôt, au ministre, au sujet
de ces abattoirs, si en vertu de la loi il avait l'autorité pour faire
l'inspection, donner l'autorité à ses employés de
décréter si ça correspondait aux exigences du
ministère de la Santé. Je n'ai pas eu de réponse. Qui est
chargé de l'application de la loi?
Le ministre a-t-il l'autorité de définir les
règlements, en collaboration avec le ministère de la
Santé, et a-t-il l'autorité de les faire appliquer ces
règlements-là par ses employés ou s'il faut encore passer
par le ministère de la Santé?
M. COURCY: M. le Président, voulez-vous, pour votre information,
ici j'ai le comté de Lotbinière. Dans St-Flavien, inspection des
aliments, cinq endroits différents, dans le mois finissant le 30 avril
1965. Inspection au premier endroit: 8 boeufs, 7 veaux, 2 porcs. Au
deuxième endroit: 11 boeufs, 9 veaux, 18 porcs. Au troisième: 4
boeufs, 12 veaux, 10 porcs. Au quatrième: 10 boeufs, 8 veaux, 4 porcs.
Au cinquième: 10 boeufs, 12 veaux, 0 porc. Et le député de
Lotbinière, à ce que j'ai compris, voudrait que nous ayons un
inspecteur vétérinaire à chacun de ces endroits. Il m'a
mentionné tantôt, je l'ai écrit, quele même
vétérinairepourraitfaire 6 ou 7 inspections par jour. Cela ne me
surprend pas, ça revient à dire que si nous appelons ça
des abattoirs, si de l'autre côté on appelle ç a des
abattoirs, moi j'appelle ça de petits postes d'abattage. Sept ou huit
inspections par le même vétérinaire par jour dans un
abattoir, c'est quelque chose d'impossible.
Maintenant, je prends les rapports d'inspection, M. le Président,
et je puis prendre si vous voulez un autre mois, le mois de mars, dans
Lotbinière, huit: 145 boeufs, 111 veaux, 350 porcs, sur huit. Alors,
c'est l'importance de ces petits postes d'abattage qui peuvent rendre des
services, je ne suis pas contre, et vous pouvez être assuré que
les postes ou les abattoirs qui rencontrent les normes exigées par le
ministère par sa réglementation, eh bien seront
considérés et peuvent être assurés qu'ils auront la
collaboration des vétérinaires du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le ministre semble vouloir
mêler la discussion. Lorsque nous parlons des abattoirs dans nos
comtés respectifs, Lotbinière entre autres, il n'est pas question
d'abattoirs, l'abattoir de Canada Packers ou de la Coopérative
fédérée, Legrade, Sylvain. Nous parlons
précisément, s'il aime mieux appeler ça des postes
d'abattage, qu'il les appelle postes d'abattage; nous parlons de postes
d'abattage, nous parlons des abattoirs de boucher. Et nous avons l'exemple tous
les jours que la mise en marché coûte énormément
cher. Le cultivateur ne retire aujourd'hui que $0.35 par piastre que paie le
consommateur; pour diminuer le coût de la mise en marché, il faut
viser aux moyens les plus économiques tout en assurant la santé
publique, l'hygiène. Et ce n'est certainement pas en ayant une politique
pour obliger les marchands, les détaillants, les bou-
chers de nos municipalités de venir s'approvisionner en ville aux
grands abattoirs, prendre les animaux de nos régions, les envoyer
à Québec et revenir les chercher un coup mis en
marché...
M. COURCY: Non, non, qu'ils rencontrent les normes...
M. BERNATCHEZ: Bien, c'est ça, c'est ça.
M. COURCY: Lorsqu'ils rencontreront les normes, ils seront
acceptés, ils vont avoir notre collaboration.
M. BERNATCHEZ: Nous demandons justement, c'est ça que nous
demandons au ministre. On ne veut pas se comparer avec Legrade ou Canada
Packers, on veut connaître du ministre les normes, les règlements.
Je lui ai demandé tantôt de nous faire parvenir ces
règlements, les exigences minimums que vous demandez pour avoir la
permission de faire de l'abattage tout en assurant la sécurité du
public, la santé du public, la salubrité des aliments.
Voici...
M. COURCY: Il n'y a rien de changé.
M. BERNATCHEZ: ... j'ai donné lecture au ministre d'une lettre
d'un propriétaire de poste d'abattage qui a écrit à son
ministère. Dans la réponse, on le réfère au
ministère de la Santé pour les exigences d'égouts,
d'approvisionnement d'eau; on le réfère ensuite au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Mais pour quelle raison,
n'est-ce pas l'employé du ministre qui est imbu des renseignements et
des pouvoirs pour régler ça, sur place ou par correspondance?
M. COURCY: Vous avez voté pour la loi.
M. BERNATCHEZ: On a voté etona demandé des explications,
puis le ministre a dit: on passe la loi, c'est pour simplifier la surveillance,
c'est pour simplifier le contrôle, assurer la santé publique,
c'est pour ne pas compliquer. La loi est à peine en voie d'application,
c'est déjà rempli de complications. Est-ce que le ministre a
l'autorité de décider, puis d'avoir des hommes compétents,
qualifiés, qui vont décréter sur les lieux sont
appropriés, si c'est convenable, si ça répond aux
exigences de la loi...
M. COURCY: Cela relève...
M. BERNATCHEZ: ... ou bien s'il faut encore retourner au
ministère de la Santé.
M. COURCY: Cela relève, a toujours relevé, ça
relève de la loi de l'hygiène publique, et quand nous avons
passé la loi, c'était encore la même chose qui existait et
pourtant le député a voté pour cette loi. Mais dans le
temps, pourquoi ne pas avoir crié...
M. BERNATCHEZ: On l'a dit, M. le Président.
M. COURCY: Voyons, à l'hygiène publique, non, M. le
Président.
M. BERNATCHEZ: On l'a dit, quand il a passé la loi de la
salubrité des aliments, on a dit: est-ce que c'est là une loi
qui, indirectement, tantôt, va venir mettre en danger nos petits
abattoirs de campagne? Ils ont dit; non, au contraire...
Le député de Richmond n'a pas beaucoup de mémoire,
on connaît ses déclarations de l'an passé, d'il y a deux
ans, d'il y a cinq ans; ce n'est pas surprenant qu'il ne se rappelle pas de ce
débat-là. C'est sa conscience qui l'inspire. On se garde selon
les circonstances.
M. LAFRANCE: Que le député est donc fin! M. LE PRESIDENT:
A l'ordre, messieurs.
M. LAFRANCE: Que le député est donc fin. Je vous assure
que c'est dans l'intérêt de la classe agricole, ce genre de
débat qu'il fait là.
M. BERNATCHEZ: Non, c'est justement. Que le député
retourne à ses oignons...
M. LAFRANCE: Qu'il se serve donc de son bon sens un peu, il est normal
que...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LAFRANCE: ... la surveillance relève du ministère de la
Santé et non de l'Agriculture. Voyons donc. Servez-vous de votre bon
sens, si vous en avez.
M. BERNATCHEZ: Je demande au ministre... Je pense que le ministre va
avoir assez de problèmes avec ses propres crédits, qu'il commence
donc à s'occuper de ses affaires.
M. LAFRANCE: Chantage!
M. BERNATCHEZ: Je demande bien poliment au ministre de l'Agriculture,
s'il a les pouvoirs pour l'appliquer cette loi-là. On a passé la
loi dans ce sens-là.
M. COURCY: Pour appliquer la loi, le bill 13 du ministère de
l'Agriculture, oui. Mais la loi d'hygiène publique, non; ça
relève du ministère de la Santé, la loi d'hygiène
publique. C'est comme si on me demandait: « l'Assurance-hospitalisation,
monsieur, avez-vous le droit de l'appliquer, d'appliquer cette loi ».
Non, c'est la même chose.
M. BERNATCHEZ: Alors, on aurait dû tout simplement laisser
ça au ministère de la Santé, comme c'était
avant.
M. COURCY: C'était là avant.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: C'est encore là.
M. BERNATCHEZ: Pour quelle raison, est-ce le ministre de l'Agriculture
qui...
M. COURCY: C'est une autre loi.
M. BERNATCHEZ: Elle est greffée sur la loi d'hygiène.
Alors on a amendé la loi, on a passé la loi donnant au ministre
les pouvoirs voulus.
M. COURCY: Nous appliquons les mêmes règlements, encore
actuellement, qui étaient appliqués au ministère de la
Santé, il n'y a rien de changé. Lorsque nous les aurons
changés ou améliorés, ou peut-être amendés
d'une façon ou d'une autre, nous en ferons parvenir des copies partout
dans la province, à tous ceux qui sont intéressés.
M. BERTRAND: Le ministre me permet-il, sur le problème qui est
soulevé...? Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité, au moins,
quand une personne formule une demande, que ce soit centralisé? Je pense
que c'est ça que le député de Lotbinière veut, que
la personne qui demande ne soit pas obligée d'écrire à
deux ou trois départements ou ministères, obligée, par
exemple, d'écrire au ministère de l'Industrie et du Commerce, au
ministère de l'Agriculture et au ministère de la Santé.
Que la demande ne soit formulée qu'à un endroit et que de cet
endroit-là, elle rayonne vers les différents ministères,
qu'on l'invite à remplir les conditions, mais qu'il n'y ait qu'un
dossier.
M. COURCY: Mais oui, mais en plus de ça, il est obligé de
s'adresser à son conseil municipal pour avoir un...
M. BERTRAND: Oui, mais ça, ce n'est pas la même chose.
M. COURCY: ... permis de construction. Il est obligé de...
M. BERTRAND: Non, non. Il faut être en contact, comme le ministre
l'est, comme nous le sommes tous, avec les contribuables, Il n'y a rien de plus
fastidieux qu'au sujet d'un même problème, le contribuable, au
point de vue administratif, soit obligé de s'adresser à un, deux,
trois, quatre ou cinq ministères. Si les cinq ministères sont
intéressées ou si les cinq ministères doivent poser des
actes, prendre des décisions en rapport avec la demande, il me semble
qu'il y va de l'intérêt autant des ministères
concernés que de l'intérêt et du mieux-être du
contribuable de tâcher de centraliser à un endroit.
Dans ce cas-là il s'agit d'abord et avant tout d'un
problème, je le pense et c'est pour ça que le ministre
exerce une juridiction, il s'agit d'un problème où
l'agriculture est intéressée, je l'admets, les animaux, tout
ça. Et il y a des implications d'hygiène. La demande devrait
être formulée au ministère de l'Agriculture qui, lui, a
beaucoup plus d'employés, beaucoup plus d'aide que ne peut en avoir le
contribuable pour diriger ensuite vers les différents ministères
la demande qui lui a été présentée. Cela, il ne
s'agit non pas d'un problème législatif mais d'un problème
administratif. Il me semble que la suggestion que faisait tantôt le
député de Lotbinière en est une qui est raisonnable,
sensée, qui mériterait d'être examinée par le
ministre de l'Agriculture, par le ministre de la Santé et par le
ministre de l'Industrie et du Commerce.
On en a beaucoup de ce que l'on appelle des comités
interministériels. Voilà un problème pratique et qui va
rendre d'énormes et de bienfaisants services aux contribuables et
à la classe agricole en particulier.
M. COURCY: M. le Président, nous avons différentes
procédures et, si le ministère de la Santé intervient par
la loi d'hygiène publique, c'est pour la protection du consommateur,
c'est admis.
M. BERTRAND: C'est admis. Cela, je l'admets.
M. COURCY: Maintenant, en pratique, ce sont les mêmes hommes qui
font l'inspection, d'après ce que j'apprends, mais c'est une
dé-
légation de pouvoir du ministère de la Santé aux
vétérinaires qui vont faire cette inspection. D'après la
lettre, on ne fait qu'une suggestion à un individu: « Avant de te
lancer dans les affaires, veut-tu, on va te prêter un expert pour
étudier toute cette question-là. Tu décideras, tu n'es pas
obligé de faire ça. Il n'y a pas d'autre ministère. Tu
n'es pas obligé d'aller à l'Industrie et Commerce. Tu n'es pas
obligé du tout de te servir des experts qu'on veut mettre à ta
disposition. Mais il nous faut une chose, c'est d'avoir d'abord un rapport
d'hygiène: un rapport de l'eau, absolument, et de l'endroit où
vont ses égouts, qui relève de l'hygiène publique.
»
M. BERTRAND: Je comprends, mais le ministre va convenir avec moi, par
exemple, que dans la lettre que citait le député de Wolfe, on dit
aux contribuables, aux réquérants: « Vous voudrez bien,
nous vous invitons à adresser une demande au ministère de
l'Industrie et du Commerce. » Alors à ce moment-là, est-ce
que la demande ne devrait pas être faite justement par ceux qui ont
reçu la demande au ministère de l'Agriculture?
M. COURCY: Oui. Premièrement, je vais vous le donner ici: «
Premièrement adresser une demande par écrit au service de
salubrité des aliments. Cela c'est au ministère de l'Agriculture.
« Deuxièmement, il est dans l'obligation d'avoir l'autorisation du
conseil municipal.
M. BERTRAND: Bien ça, c'est local, c'est chez lui, ça.
M. COURCY: « Troisièmement, acceptation du site de
l'abattoir en ce qui concerne les distances prévues à l'article 4
du chapitre 16 des règlements provinciaux d'hygiène qui
relèvent du ministère de la Santé. Nous devons ajouter
qu'il serait exigé 150 pieds d'un terrain voisin et non pas d'une
maison. Le système d'adduction d'eau ainsi que le mode de disposition
des égouts devront être approuvés par l'ingénieur en
chef au ministère de la Santé... »
M. BERTRAND: C'est admis.
M. COURCY: ... parce que c'est la loi d'hygiène publique qui
s'applique. Il va sans dire que les constructions d'abattoirs, des chambres
froides et des autres pièces nécessaires à la bonne marche
des opérations dans un abattoir important doivent répondre aux
besoins basés sur le nombre d'animaux abattus dans ces
établissements », etc.
M. BERTRAND: Non, non, on n'en a pas sur les lois elles-mêmes, M.
le Président. C'est beaucoup plus sur la machine administrative. Autant
que possible que le contribuable n'ait à s'adresser qu'à un
endroit et ne soit pas obligé, au sujet d'un même problème,
d'adresser trois ou quatre demandes. C'est tout. Ce n'est pas
compliqué.
M. COURCY: Maintenant, sa demande est transmise par le ministère
de l'Agriculture au ministère de la Santé, pour avoir son
rapport. Maintenant, je continue ici, cela intéressera peut-être
le député de Shefford. « Le volume d'abattage étant
un critère important pour décider de la rentabilité de ce
commerce, nous avons établi à la suite de recherches qu'il faut
au moins trente-cinq unités pour autoriser la construction d'abattoirs
A. Les équivalents suivants doivent être mentionnés et
considérés comme une unité: un boeuf, quatre porcs, quatre
veaux, quatre moutons. Aussi, il faut a jouter que dans de nombreux cas nous
devons exhorter les propriétaires d'abattoir qui nous font des demandes,
à s'enquérir auprès du ministère de l'Industrie et
du Commerce de la rentabilité actuelle et future de leurs abattoirs.
C'est pourquoi nous les référons au directeur des services de la
division des produits alimentaires du ministère de l'Industrie et du
Commerce, dont le titulaire est M. Beauvais, dont les bureaux sont
situés à Montréal. « A tous les abattoirs qui
répondront à ces exigences, à tous les abattoirs, et aussi
qui auront reçu notre approbation concernant la construction, nous
attribuerons un numéro d'inspection à chacun d'eux d'après
le nouvel emblème qui consiste en une fleur de lys entourée des
mots « Approuvé Québec ». Nous avons reçu
jusqu'ici quarante demandes d'approbation pour cette catégorie
d'abattoirs. Il est difficile de prévoir à quelle date ces
abattoirs pourront opérer et recevoir les services d'inspection
réguliers. Nous espérons que la majorité d'entre vous
choisira de se grouper afin que seuls les abattoirs viables reçoivent
les services d'inspection réguliers, dont le temps sera de 40 heures, et
après ces heures seront chargés des honoraires
supplémentaires payables au gouvernement. Ces abattoirs auront droit
à tous les systèmes de classification actuels et futurs des
ministères fédéraux et provinciaux pour recevoir des
primes payées par les carcasses de choix ou autres. « Les
débouchés commerciaux étant le principal revenu de ces
abattoirs, nous considérons qu'éventuellement le gouvernement
provincial à l'exemple du Service général des achats de la
province invitera les organismes suivants à
exiger des produits inspectés, soit les hôpitaux, les
hôtels, les restaurants, les institutions religieuses, collèges et
marchés publics. Nous répondrons aussi à une demande du
public en exigeant que seules des viandes inspectées soient vendues par
des colporteurs de viandes, lesquels devront le faire avec des camions munis de
dispositifs de réfrigération appropriés. De plus, il est
prévu par le chapitre 19 des règlements provinciaux actuels, que
des viandes dûment inspectées doivent être vendues aux
charcuteries, conserveries ou salaisons détenteurs d'un cachet «
Approuvé Québec ». Il y a actuellement dans la province
au-delà de 90 établissements dont les permis d'opération
furent émis d'après le chapitre 19 adopté en 1954. Nous
savons déjà que la ville de Montréal projette de ne
recevoir dans ses limites que des viandes portant des sceaux d'approbation
officielle fédérale ou provinciale. « Les catégories
B. Ces établissements dits sous surveillance seront également
connus et devront se conformer aux exigences des Règlements provinciaux
actuels ou amendés de même qu'aux modalités prévues
au verso du croquis d'abattoir, dont la formule porte le numéro SX-38.
Vous comprenez par la suite des descriptions de la classe A et du service
d'inspection que nous assurerons il est impossible que ces abattoirs
reçoivent une approbation quelconque. « En résumé,
les propriétaires d'abattoirs B doivent s'attendre de vendre leurs
carcasses ou leurs viandes non inspectées, soit à leur
étal de boucherie ou à tout autre endroit où des viandes
non inspectées seront acceptées. Ces abattoirs dont les exigences
physiques sont réduites au strict minimum devront être sanitaires
et répondre à certaines normes d'hygiène. Ils recevront
une surveillance périodique de la part des inspecteurs, mais les
carcasses mêmes inspectées ne recevront pas l'estampille
officielle réservée aux abattoirs de classe A «
Approuvé Québec » .
Après cet exposé, vous savez maintenant ce qui reste
à faire de la part de ces abattoirs.
M. BELLEMARE: C'est signé par qui, ça?
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BELLEMARE: Non, non.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté.
M. BELLEMARE: Une minute, non, non, non. J'ai quelque chose. Ce n'est
pas sur les abattoirs.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre de l'Agriculture pourrait me dire
succintement quelles sont les catégories, les postes d'abattage dont les
permis d'opération relèvent du fédéral.
M. COURCY: J'ai vaguement en mémoire qu'il y en a sept dans la
province.
M. LOUBIER: Sept postes d'abattage. M. COURCY: Sept abattoirs.
M. LOUBIER: Quels sont les critères qui font que tel abattoir
devra obtenir un permis du fédéral plutôt que du
provincial?
M. COURCY: Ce sont les abattoirs qui font de l'exportation.
M. LOUBIER: L'exportation de la viande seulement.
M. COURCY: Non, non, il y a des normes mais c'est surtout l'exportation.
Pour exporter, ils sont obligés d'être soumis à
l'inspection fédérale.
M. LOUBIER: Et dans tous les autres cas, ils ne sont pas obligés
de recourir...
M. COURCY: Non et quand je parle d'exportation, on considère
qu'entre les provinces, il s'agit d'exportation...
M. BELLEMARE: Je voudrais maintenant attaquer un autre sujet si l'on a
fini de parler des abattoirs, sujet très intéressant, qui a
été commenté avec beaucoup de renseignements et
d'à-propos cet après-midi et qui a fourni, je pense, l'occasion
au ministre de donner des explications qui sont sûrement
appréciées des députés. Maintenant, je voudrais
attaquer le centre d'insémination artificielle de Québec. Je
comprends que c'est depuis 1948 que ça existe. Il y avait dans la
province, l'an passé, 61 cercles d'élevage et il y en a trois qui
ont été fermés, ceux de Cap-St-Ignace, Armstrong et
Huntingdon mais, par contre, on a ajouté à ces cercles
d'insémination artivicielle, huit autres centres, ceux de Dupuis,
Notre-Dame-du-Nord, Maskinongé,Ville-Marie, Amqui, Thetford-Mines et
St-Jean-Port-Joli. C'est donc dire qu'il y en a 58 en fonctionnement.
M. COURCY: Plus un autre, depuis quinze jours dans Dorchester.
M. BELLEMARE: Cela je ne le savais pas. Comment s'appelle-t-il
celui-là? St-O'Farrell.
M. COURCY: En tout cas, il y a 850 vaches.
M. BELLEMARE: II y avait donc 58 centres d'insémination
artificielle. Ce qui groupe à peu près 17,500 membres qui ont
probablement augmenté, durant une année, de 2,131. Le total des
vaches inséminées a augmenté aussi puisqu'on en avait
près de 100,000. Les cercles d'élevage ont fait
énormément de bien à la classe rurale. Et je crois que
cette augmentation, avec un taux de conception assez normal,
c'est-à-dire de 70%, rend service à la classe agricole. Le
ministère octroie une certaine somme pour les saillies à tous les
inséminateurs qui remplissent cette fonction dans les cercles
d'élevage. Les inséminateurs reçoivent combien du
ministère maintenant? $5?
M. COURCY: $5.
M. BELLEMARE: Je pense qu'aucun changement n'a été
apporté depuis quatre ans. Depuis quatre ans, les inséminateurs
de la province se sont groupés en association et ont demandé au
ministère de reviser le tarif de $5 par saillie.
M. COURCY: Ils ne sont pas payés par le ministère. Ils
sont payés par le cercle qui engage son personnel.
M. BELLEMARE: Mais je pense que le tarif est fixé, partout dans
la province, à $5.
M. COURCY: II y a certaines régions où
l'inséminateur étant obligé de couvrir un territoire
beaucoup plus grand, reçoit un octroi supplémentaire de .50 cent
ou $ 1 par vache.
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministère ne pourrait pas
reconsidérer cette base d'octroi puisque les cercles sont limités
par un octroi statutaire, un octroi équipollent à tant de
saillies faites durant l'année? Le cercle fait son rapport et le
ministère paie. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, puisque les
inséminateurs sont en instance devant le ministre, qu'ils sont venus
rencontrer le ministre, depuis quatre ans qu'ils écrivent au
ministère...
Ils ont eu des entrevues avec le ministère et ils ont
demandé que ce prix de $5 soit majoré, parce que ce tarif date de
1948. On a commencé, le même prix à 1948, 1958, 1968, bien
vite ça va faire vingt ans, le même prix. Mais je pense que c'est
important, que celui qui est un expert, celui qui est un véritable
inséminateur, un bon inséminateur au sein d'un cercle
d'élevage, surtout qui se consacre à ça uniquement, qui
est obligé de faire du travail plusieurs heures par jour pour se
déplacer plusieurs fois, mériterait je crois qu'on lui donne un
octroi pour chacune des saillies qu'il fait en insémination artificielle
sur une base plus considérable.
Je suis sûr de me faire ici le porte-parole de cette association
des inséminateurs pour demander au ministre s'il n'y aurait pas
possibilité de reconsidérer un peu... Parce que, M. le
Président, il y a aussi certaines maladies qui produisent des ravages.
Je ne sais pas si le ministre, avant que je reprenne mon siège, aimerait
mieux répondre à ma première question parce que je
voudrais aussi lui parler de la maladie terrible qui sévit actuellement
dans les centres d'inséminatlon artificielle et qui produit la leptos
piros, ce n'est pas de la papetose ni de la comltose, mais c'est
la leptos piros. Cela ressemble à papetose puis comitose, mais c'est de
la leptos piros, c'est la lèpre ni plus ni moins.
Alors est-ce que le ministre pourrait me répondre à ma
première intervention pour savoir si l'Association des
inséminateurs pourrait obtenir un meilleur salaire, mais je reviendrai
pour la deuxième.
M. COURCY: Oui, mais seulement comme je le mentionnais tout à
l'heure, ils ne sont pas payés par nous mais ils sont engagés par
les cercles d'insémination. Maintenant, nous avons eu des demandes,
c'est vrai, à ce sujet-là au ministère et on est à
considérer cette affaire-là.
M. BELLEMARE: Pardon?
M. COURCY: On est à la considérer.
M. BELLEMARE: Oui, ce n'est pas un nombre considérable, ils sont
soixante dans la province, ils sont soixante inséminateurs...
M. COURCY: Oui, mais il y a 100,000 vaches.
M. BELLEMARE: Ah oui, il y a 100,000 vaches et puis surtout quand on
regarde les inséminations qui se font tous les ans...
M. COURCY: Mais ce ne sont pas nos employés.
M. BELLEMARE: Comment?
M. COURCY: Ce ne sont pas nos...
M. BELLEMARE: Ah non, non, ce ne sont pas les employés de la
province, ils sont engagés par les cercles d'élevage dans chacune
des régions, par exemple chez nous, dans mon comté, on en a deux
cercles d'élevage, on en a un à St-Maurice, puis on en a un autre
à Ste-Anne-de-la-Pérade. Mais il y a des comtés qui n'en
ont pas, et il y a des comtés qui en ont trois même. Le centre
d'élevage charge, lui, pour les fournitures $38,664.
M. COURCY: Très bien.
M. BELLEMARE: Alors, le ministre me dit qu'il va apporter à ce
problème-là sa considération...
M. COURCY: On me dit qu'actuellement au ministère on est à
étudier cette question, pour essayer de trouver un moyen d'aider les
insé minateurs....
M. BELLEMARE: Oui, mais ça fait quatre ans, le ministre me
comprend, ça fait quatre ans que les inséminateurs demandent
ça: qu'on revise le prix. Je pense, M. le Président, que le
ministre a intérêt à conserver ces gens d'expérience
parce que, dans une paroisse, ce sont des aides précieux aux agronomes,
précieux au Conseil...
M. COURCY: Aux vaches.
M. BELLEMARE: Aux vaches aussi. Il y avait un habitant qui m'avait dit
une fois :« Moi, en tous les cas, ils ne rentreront pas dans ma maison!
»
M. LALONDE: Adopté.
M. BELLEMARE: Qu'est-ce que le ministre me répond au sujet de la
fameuse maladie? Est-ce qu'il y a des études, au point de vue
d'hygiène animale, faites au sujet de la leptos, la fameuse maladie?
M. BERNIER: On va étudier ça.
M. BELLEMARE: La leptos piros, ce n'est pas un nom facile à
prononcer, leptos piros, Est-ce que le ministre me dit que en ce qui regarde
l'hygiène animale, on a fait déjà des études? parce
qu'on attribue à au moins 29% les saillies non réussies
attribuables à cette maladie.
M. COURCY: Leptos piros?
M. BELLEMARE: Leptos piros. Est-ce que le ministre...?
M. COURCY: Je vais m'en informer au docteur Trudel.
M. BELLEMARE: Le député de Richmond a l'air de
s'intéresser à ça.
M. BERNATCHEZ: Le ministre n'a pas lu son rapport à la page
17.
M. BELLEMARE: Bien oui. A la page 17. Oui, il y a une réponse. Il
s'en occupe.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Toujours dans cet item-là, M. le Président,
il y a le service des coopératives, n'est-ce pas? D'ailleurs l'ensemble
de l'item, c'est pratiquement le même montant que celui qu'on a
voté l'année passée. Le ministre ne prévoit pas de
changements radicaux à cet item, sauf les montants d'argent
prévus au Livre blanc, une partie probablement du $15 millions, l'an
prochain, va se trouver à apparaître à l'item... pour la
prime, par exemple, sur lelait ou encore la prime sur les laiteries, la prime
sur les refroidisseurs. Est-ce que ça va être à l'item du
service de la production et de la mise en marché ou aménagement
de la ferme, l'année prochaine?
A tout événement, ma question intéresse l'industrie
laitière et puis les coopératives.
Je sais que, jusqu'à l'an passé, les coopératives
étaient exemptées de fournir une garantie pour la valeur des
produits transigés pour les non-membres. L'Office des marchés
n'exigeait pas une garantie, un « bound » de garantie, comme on
appelle généralement. Et dans cette année, l'Office a
changé, a eu des restrictions et a pris une décision
différente, et il exige une garantie de la part de toutes les
organisations coopératives. Je n'ai pas d'objections à ça.
Seulement, ce qui arrive, j'ai été à même de
m'occuper d'obtenir l'émission d'un « bound » de garantie,
comme ça, pour une coopérative, et les compagnies d'assurance qui
émettent ce « bound » de garantie, cette police-garantie,
exigent de la part des membres du bureau de direction, une déclaration
par laquelle ils se rendent solidairement et personnellement responsables de la
valeur du «bound » de garantie.
En d'autres termes, le président et les directeurs de la
coopérative, pour se conformer aux exigences de la Régie des
marchés, qui
leur demande d'avoir une police d'assurance de $5,000, de $10,000 pour
couvrir un pourcentage de la valeur, par exemple, des produits laitiers
manipulés par la coopérative, pour les non-membres durant deux
mois, cela leur demande, leur exige une police de garantie de $10,000. Les
compagnies d'assurances et j'ai communiqué avec plusieurs
sont toutes du même avis, ont les mêmes exigences. Elles demandent
au directeur et au président de la coopérative
intéressée de se rendre personnellement et solidairement
responsables pour le montant de la garantie.
Alors, le ministre sait de quelle façon on procède dans
les coopératives. Les directeurs sont élus annuellement. Ils
donnent leur temps bénévolement. Ils se dévouent pour
l'organisation. Et voici que, pour répondre à une exigence,
donner une certaine garantie à ceux qui ont déjà des
services d'une coopérative, une garantie sur la valeur de leurs
produits, voici qu'indirectement, l'Office, via les compagnies d'assurance,
oblige les directeurs à se rendre personnellement responsables.
Je trouve qu'il y a certainement quelque chose à faire
là-dedans. Le ministre va me dire; « Bien ça, ce n'est pas
de notre ressort. » Ce n'est même pas du ressort de la Régie
des marchés. C'est une question de compagnie d'assurances. Mais je
souligne le problème, puis je le soumets au ministre. C'est un non-sens.
J'ai à l'esprit la situation d'une coopérative, la
Coopérative, disons, de Ste-Croix de Lotbinière, qui a une
valeur, un actif, tout est payé, il y a plusieurs membres, l'affaire va
très bien. Evidemment ils n'ont pas. de surplus accumulés en
caisse, en banque, parce que la coopérative opère annuellement
aussi économiquement possible. Mais, pour se conformer aux exigences,
à la demande de la Régie, cette année la
Coopérative de beurrerie a été obligée de demander
un « bound » de garantie et la compagnie, qui a eu le « bound
» de garantie a demandé la signature et l'endossement de tous les
officiers du bureau de direction. C'est un non-sens.
Alors, je crois que le ministre pourrait s'intéresser à
cette affaire-là, voir les officiers de la Régie, voir s'il n'y a
pas un moyen de procéder autrement.
M. COURCY: Bien non, voir les compagnies d'assurances pour voir s'il n'y
a pas moyen de procéder autrement que d'exiger la signature.
M. BERNATCHEZ: C'est la Régie qui l'exige, alors la
Régie...
M. COURCY: Non, non, la Régie exige le bon de garantie. Vous avez
dit tout à l'heure que vous n'aviez aucune objection à ça,
vous étiez favorable à ça.
M. BERNATCHEZ: La Régie exige un bon de garantie, seulement la
Régie est mieux placée que le ministre pour communiquer avec les
compagnies d'assurances et dire: « Ecoutez, étudiez la valeur
financière, le bilan des coopératives et n'allez pas exiger d'une
coopérative un endossement personnel comme vous l'exigez d'une
entreprise privée ». Qu'on demande la même chose dans une
entreprise privée, si je suis intéressé personnellement,
à titre de directeur ou autrement d'une entreprise privée, qu'on
demande mon endossement, ah très bien; mais dans une coopérative,
je suis intéressé à titre bénévole tout
simplement pour rendre service au groupement. Alors, le temps que j'accepte de
rendre service, non seulement je donne mon temps, mais j'endosse. Alors,
là c'est une affaire qui ne tient pas, ça.
M. LE PRESIDENT: Deux, adopté?
M. BERNATCHEZ: Non, pas tout de suite. Maintenant, M. le
Président, est-ce que c'est à cet item-là que l'on doit
discuter des frigidaires ou si c'est à l'aménagement?
M. COURCY: Oui, oui. Je n'ai pas d'objection, qu'on prenne les sujets,
puis après ça bien... Il s'agit de savoir un petit peu, nous
autres.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas dans les écoles d'agriculture,
ça?
M. BERNATCHEZ: Non, non, l'autre item.
M. COURCY: Non, ça c'est une loi qui a été
passée.
M. BELLEMARE: Très bien.
M. BERNATCHEZ: Voici, M. le Président, en vertu du livre bleu, le
ministre, le livre blanc, le livre vert, le ministre accorde une subvention
pour l'achat de refroidisseurs. Il accorde également une subvention pour
la construction de laiteries, selon des normes établies par son
ministère. Est-ce que d'abord celui qui bâtit une laiterie a droit
à un octroi sur la laiterie et également à un octroi pour
l'achat de refroidisseurs?
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: Oui, oui, deux, pour le refroidisseur et pour la
laiterie.
M. COURCY: Ou, non, non, lisez.
M. BELLEMARE: Non, non, vous nous l'avez expliqué l'autre
jour.
M. COURCY: Un ou l'autre.
M. BELLEMARE: Non, non, vous avez dit que c'était prévu,
même dans la loi c'était $400 au moins pour l'un et $500 pour
l'autre. Vous avez expliqué ça dans la loi.
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: Ah bien, on va le lire dans les Débats, mais pas
là, dans les Débats de l'Assemblée législative.
M. BERNATCHEZ: Ici, dans le livre blanc, le gouvernement propose
d'accorder les subventions suivantes à l'amélioration de la
qualité du lait destiné à la fabrication. Une subvention
d'un montant maximum de $500 pour aider financièrement le producteur de
lait de fabrication à construire une laiterie de ferme répondant
aux normes prescrites par le règlement provincial concernant la
qualité du lait et de la crème...
M. COURCY: Continuez.
M. BERNATCHEZ: ...donne $500 pour la laiterie; a) b); b) une subvention
d'un montant maximum de $400 aux producteurs de lait destiné à la
fabrication qui possèdent déjà une laiterie
convenable...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... possédant déjà une laiterie
convenable, fait l'acquisition d'un appareil refroidisseur d'une
capacité quotidienne minimum de quatre bidons de lait. M. le
Président...
M. COURCY: L'autre phrase là.
M. BERNATCHEZ: Aspect financier. On prévoit que chaque
année 8,000 producteurs de lait destiné à la fabrication
retireront de ces subventions une somme d'environ $4 millions. Alors, M. le
Président, je pose la question justement afin d'éclairer
l'opinion publique. Toutes les semaines, on nous pose la question, à
savoir si le cultivateur qui se bâtit aujourd'hui une laiterie
convenable, suivant les normes, a droit à une subvention de $500...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... et si, en plus de ça, il introduit dans sa
laiterie un refroidisseur recommandé, j'imagine, il y a des
règlements qui doivent se faire sur cet octroi, s'il a droit à
une subvention de $400?
M. COURCY: Non.
M. BERNATCHEZ: Il faudrait que le ministre, une fois pour toutes,
clarifie la situation.
Encore hier, il y a des gens qui m'ont posé la même
question. Si l'occasion se présente, j'en parlerai au ministre. On va
commencer l'étude de ses crédits. Je demanderai au ministre de
clarifier la situation.
M. COURCY: M. le Président, dans les notes explicatives
mêmes de la loi, c'était écrit: « un ou l'autre
». Même dans la note explicative de la loi, « un ou l'autre.
»
M. BELLEMARE: Je me souviens si le ministre veut me donner la chance de
le trouver dans les Débats de l'Assemblée législative que
quelqu'un lui a posé la question, justement comme vient de le faire le
député de Lotbinière et, à ce moment-là, le
ministre a textuellement dit dans cette Chambre... c'est vrai, les officiers
ont dit à ce moment-là: vous avez le droit de
bénéficier des autres et c'est assez clair pour justifier la
question des deux octrois. Je vais le retrouver, M. le Président dans
les...
UNE VOIX: C'était le bill 21, 22, je crois.
M. COURCY: Le bill 23. Regardez la note explicative.
M. BELLEMARE: Non, non, mais ça a été
étudié au mois de mars ou de février. Vous souvenez-vous
dans quel mois on a étudié ça?
M. COURCY: Juste avant la fermeture de Pâques. Une...
M. BELLEMARE: Avant ça.
M. COURCY: Une semaine avant, parce qu'il fallait que le Conseil
législatif l'ait dans la dernière semaine du mois de mars, et le
Conseil législatif, je crois, a accepté le 3 ou le 4 avril.
M. BERNATCHEZ: Voici, dans les notes explicatives, ce n'est pas beaucoup
plus clair que dans le Livre blanc.
M. COURCY: Lisez-le.
M. BERNATCHEZ: « Ce projet prévoit des subventions pour la
construction ou l'équipement de laiteries en faveur des cultivateurs qui
vivent du lait ou de la crème pour la fabrication de produits laitiers.
Les conditions doivent être fixées par règlement. Il est
décidé que si la subvention est accordée pour
l'équipement, elle n'excédera pas $400 tandis qu'elle pourra
atteindre le maximum de $500 prévus par le projet si elle est
accordée pour la construction » Alors ceci ne veut pas dire...
M. COURCY: Allons, voyons.
M. BERNATCHEZ: ... ah non, si c'est pour la construction, ça veut
dire qu'il aura droit à $500, si c'est pour de l'outillage dans la
construction, dans la laiterie, eh bien il aura droit à $400.
UNE VOIX: Ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est ni l'un ni l'autre.
M. COURCY: Octroi maximum.
M. BERNATCHEZ: Ce projet prévoit des subventions pour la
construction ou l'équipement.
M. BERTRAND: Si on fait les deux, on a les deux.
M. BELLEMARE: C'est ça qu'a dit le ministre.
M. BERTRAND: Voyons, c'est le bon sens.
M. BELLEMARE: C'est dans le journal des Débats, on va le trouver.
Le ministre s'est prononcé carrément sur cette
question-là.
M. COURCY: Il est décidé que si la subvention, on lit
ça en français, est accordée pour l'équipement,
elle n'excédera pas $400...
M. BERTRAND: Oui, mais...
M. COURCY: ... tandis qu'elle pourra atteindre le maximum de $500
prévu par le projet si elle est accordée pour la
construction.
M. BERNATCHEZ: Oui, mais ça n'exclut pas l'autre.
M. COURCY: Eh bien, voyons.
M. BERTRAND: Voyons.
M. BERNATCHEZ: Il n'y a pas d'exclusion dans le texte. Cela ne l'exclut
pas.
M. COURCY: Voyons donc.
M. BERNATCHEZ: Puis, il est tellement...
M. COURCY: En tout cas, c'est écrit à part ça que
le lieutenant-gouverneur en conseil pourra faire des règlements, si
ce...
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: ... n'est pas assez clair ça, pour l'Opposition,
ça a été assez clair sûrement pour les cultivateurs,
ça a été assez clair pour l'U.C.C. et nous avons des
règlements qui en parlent plus spécifiquement encore parce qu'on
le dit carrément. Ces règlements viennent d'être
adoptés la semaine dernière par le lieutenant-gouverneur en
conseil et ils seront imprimés ces jours-ci.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: C'est l'un ou l'autre. Dans le cas d'une laiterie, $500
maximum. Si le cultivateur a déjà une laiterie acceptée
par l'agronome du comté ou par l'inspecteur vétérinaire,
il pourra bénéficier d'un octroi maximum de $400 pour un
refroidisseur de quatre bidons et plus. C'est le député de
Yamaska, je crois, qui m'a demandé l'autre jour une explication que je
vais lui donner aujourd'hui. Est-ce que étant donné que certains
refroidisseurs peuvent se vendre refroidisseurs neufs, pas de seconde main,
de $375 à $390, est-ce que vous allez donner l'octroi de $400?
D'après les formulaires qui seront imprimés, nous allons parler
de l'installation du refroidisseur et il pourra toucher ici les deux ensemble,
il pourra toucher son $400.
M. ELIE: L'installation serait avec.
M. COURCY: Oui, l'installation électrique peut coûter,
quoi, une affaire peut-être de $50, $60, $70 alors ils pourront entrer
dans le subside de $400.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BERNATCHEZ: Non, non, une minute. Alors le ministre vient de dire
d'abord que le cultivateur à droit seulement à une
subvention.
M. COURCY: $400 à $500 maximum.
M. BERNATCHEZ: Celui qui bâtit une laiterie et puis qui
achète un refroidisseur il a droit à $500,
M. COURCY: Maximum $500. D'ailleurs, M. le Président, nous avons
tout discuté ça lorsque la loi est venue voilà environ un
mois.
M. BERNATCHEZ: Elle a été mal interprétée
dans le public, M. le Président.
M. COURCY: Cela ça ne me surprend pas.
M. BERNATCHEZ: Et puis elle a été mal
interprétée en Chambre également parce que le
député de Champlain réfère aux Débats et
puis il y a certainement eu des affirmations qui ont été faites
qui ont justifié les journalistes à avoir des termes un peu
vagues.
M. COURCY: Si le député de Champlain trouve quelque
chose...
M. BELLEMARE: Ah! je l'ai.
M. COURCY: ... et que nous devons...
M. LESAGE: Je vais m'arranger pour avoir Ste-Foy et puis Cap-Rouge, je
vais en avoir des cultivateurs dans mon comté et puis vous allez voir
ça.
M. BELLEMARE: Alors, M. le Président, je le retrouve les
Débats du 1er avril 1965, à la page 1759. Il est justement
question par le député de Compton de cet octroi de $500 et puis
il dit: « Pour la construction et l'équipement d'une laiterie
conforme aux normes prescrites et destinées à assurer la
qualité du lait ou de cette crème. Est-ce qu'il va me falloir
référer encore une fois, parce que je remarque le bill que j'ai
pris sur la table ce matin n'a pas encore les mêmes notes explicatives.
On n'a pas changé les notes explicatives. Mais ce que j'aimerais c'est
que l'honorable ministre nous donne quelques explications sur cet article 2,
pourquoi en somme est-on borné, qu'est-ce qui a motivé
l'honorable ministre à porter ce montant à$500 et de quelle
façon en somme donnera-t-il ce $500 à nos agriculteurs? «
M. Courcy: D'abord sur la construction d'une laiterie, $500. « M.
Gosselin: Quel genre de refroidisseur à lait? « M. Courcy: Sur le
$500 n'est pas compris le refroidisseur. Sur le refroidisseur d'un mi- nimum de
quatre bidons et plus, $400 à la condition que le producteur de lait ait
déjà une laiterie. »
M. BERNATCHEZ: Ah!
M. BELLEMARE: « S'il possède déjà la
bâtisse, la laiterie et il lui faut un...
M. COURCY: A la condition que le producteur de lait ait
déjà une laiterie.
M. BELLEMARE: « ... refroidisseur pour conserver son lait, dit M.
Courcy. Nous octroyons l'achat d'un refroidisseur à lait jusqu'à
concurrence de $400 et $500 pour une laiterie. » « M. Russell: Quel
prix coûte un refroidisseur? « M. Courcy: Environ $425 à
$450, dit M. Courcy. » Alors on continue « M. Courcy:
Oui, alors le $400 c'est encore le petit. On lui donne $400 mais il lui faut
une laiterie et la construction d'une laiterie doit environ coûter $1,000
à $1,200. « M. Courcy: Alors avec un refroidisseur tout
dépend de la grandeur, eh bien il y a un maximum de $400 d'octroi pour
un refroidisseur et un maximum de $500 pour la laiterie, mais pas les deux.
Un ou l'autre. Si un producteur a un octroi pour la construction d'une
laiterie de $500, eh bien! il doit équiper sa laiterie à ses
frais. Et, s'il a déjà la laiterie qui est convenable, il peut
acheter un refroidisseur avec un octroi de $400.
M. COURCY: C'est ça. C'est clair ça.
M. BELLEMARE: Une minute! Une minute. C'est dans la loi...
M. COURCY: Je remercie le député de Champlain pour
s'être convaincu...
M. BELLEMARE: Non, non. N'excédant pas $500 pour la construction
et l'équipement d'une laiterie mais étant donné que le
lieutenant-gouverneur en conseil avait décidé de
déterminer que pour l'équipement il y avait un maximum pour le
refroidisseur de $400 alors je lui ai dit: « Mettez-le dans les notes
explicatives parce que cela va être contenu dans la réglementation
et je veux que lors de la discussion de cette loi-ci les membres de la Chambre
sachent bien, avant que la réglementation vienne, que
l'équipement va être fixé à un maximum, lui, de
$400. »
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: Alors il y aura $500 pour la laiterie, il aura $400, comme
le dit le ministre ici.
M. COURCY: Un ou l'autre, qu'est-ce que c'est ça?
M. BELLEMARE: Non ce n'est pas un ou l'autre, c'est «
n'excédant pas $500 pour la construction et l'équipement d'une
laiterie. » Mais, étant donné que le lieutenant-gouverneur
en conseil avait décidé de déterminer que pour
l'équipement il y avait un maximum de $400, alors je lui ai
demandé, mettez-le dans les notes explicatives parce que cela va
être contenu dans la réglementation et je veux que lors de la
discussion de cette loi-ci, les membres de la Chambre sachent bien, avant que
la réglementation vienne, que l'équipement va être
fixé, lui, à un maximum de $400.
Bien plus que ça, à un moment donné, il nous a
référé aux légistes, il nous a
référé aux légistes pour nous dire; alors là
M. Gosselin a dit: « II faudrait absolument que l'honorable ministre
mette dans sa loi, l'article 2, les explications qu'il vient de nous donner,
à l'effet que ce $500 pourrait être dépensé pour la
construction et $400 sera permis pour l'équipement. » Sinon, telle
que la Loi le dit présentement, le cultivateur aura droit à un
octroi de $500 sur l'un ou l'autre, parce que la Loi le dit bien, oui, c'est
à ce sujet que le député de Compton dit... Il a justement
apporté la même objection, lors de l'étude par les
comités de la législation. « Oui le comité, si vous
voulez, ministériel de la législation, ça c'est M. Courcy
qui dit ça, ou les officiers légistes de mon ministère du
gouvernement étaient présents et on me dit que dans une loi
où il y a à déterminer le montant maximum, maximum qui
peut aller jusqu'à $100, $200, $300, le maximum $500, pour aider
à la construction d'une laiterie et l'équipement; mais si vous
déterminez par règlement $400, comme il était entendu, si
vous voulez, au Conseil des ministres, eh bien, à ce moment-là
j'ai préféré le faire inclure dans la note explicative,
non seulement dans les règlements, parce que vous m'auriez dit, avec
raison, parce que j'ai été, moi aussi, sous la même
impression, j'ai la même impression, c'est que je suis parti... sur $500,
mais cela peut être $400, cela peut être $300; mais je ne veux pas
dépasser $500, et dans la réglementation, la note explicative,
nous avons mis directement $500 pour la laiterie et $400 maximum pour le
refroidisseur, afin de savoir, ici, en Chambre, que la réglementation
comportera ces item. » Cela, c'est le ministre qui dit ça.
M. COURCY: Bien oui.
M. BELLEMARE: Bien oui, mais c'est cela, mais qu'il ne vienne pas dire
que ce n'est pas ça.
M. COURCY: Je l'ai dit, c'était la Loi.
M. BELLEMARE: Le ministre dit ça, le 1er avril 1965.
M. COURCY: Que le député de Champlain soit dont
honnête. Un ou l'autre est-ce clair? Il l'a lu tout à l'heure. Un
ou l'autre.
M. BELLEMARE: Oui, mais ici, monsieur le ministre, c'est lui qui dit que
ce sont les légistes qui l'ont obstiné. Il a été
obligé de changer la note explicative, puis dans la note explicative, il
a dit: « Pour que ce soit bien sûr, on va marquer $500 pour la
laiterie et $400 maximum pour le refroidisseur. »
M. COURCY: « Le ministre est autorisé à accorder aux
conditions et de la manière déterminée par les
règlements, à tout agriculteur qui livre à un fabricant de
produits laitiers, exclusivement pour fin de fabrication le lait ou la
crème provenant de son troupeau, une (ils ne disent pas deux
subventions), une subvention n'excédant pas $500, à tout
producteur de lait de transformation, une subvention ne dépassant pas,
n'excédant pas $500 pour la construction ou l'équipement d'une
laiterie conforme aux normes prescrites et destinées à assurer
les qualités de ce lait ou de cette crème. » Et quand nous
regardons dans la note explicative, puisque nous avions limité à
$400 pour l'équipement de la laiterie, je voulais que ce soit bien
compris, et c'est pourquoi la note explicative le dit: « $500 ne devra
pas excéder », d'abord la Loi dit: « Une subvention ne
devant pas excéder $500 à un producteur, ne devant pas
excéder $500 pour la laiterie et $400 pour le refroidisseur »,
alors c'est clair, et dans le temps j'ai expliqué, une ou l'autre.
M. BELLEMARE: M. le Président, M. Gosselin le
député de Compton a dit ceci immédiatement au ministre,
mais le ministre admettra avec moi que ceci lui créerait beaucoup moins
d'embêtements, beaucoup moins de trouble s'il mettait tout simplement
dans la loi que le maximum de $500 pour la construction et un maximum de $400
pour un refroidisseur, parce que
tel que c'est là, je suis certain qu'on va discuter de cette loi
et que présentement, nos cultivateurs ont l'impression, et même
à la lecture, je crois, du Livre vert, à la lecture de cette loi,
que c'est un maximum total, soit pour l'un soit pour l'autre.
Alors, la note explicative ne suivant pas les lois, il va certainement y
avoir des embêtements graves lorsque cette loi va être en vigueur.
Alors, je crois qu'il serait très utile. D'ailleurs si le ministre veut
y penser,il verra si au Conseil il ne serait pas préférable de
changer cette loi. « M. Courcy: Je pense exactement comme le
député de Compton mais les officiers légistes pensent que
tout est dans le loi. Je pense moi-même comme lui mais les officiers
légistes qui sont des avocats eux autres disent que c'est là,
c'est correct, c'est couvert, c'est tout là-dedans. « Maintenant,
j'ai dit, dans ce cas, mettez donc dans la note explicative, pour plus
d'information, et nous avons pris la même précaution dans
le livre blanc du ministère ici et nous disions: une subvention d'un
montant maximum de $400, nous l'avons divisé ici à la page 35
où nous disons: $500 pour la laiterie et $400 à la fabrication
qui possédait déjà une laiterie convenable. On l'a. Mais
en faisant la loi, nos officiers légistes disent:$500, vous l'avez
totalement dans la loi, on n'a pas besoin d'ajouter d'autre chose. J'aurais
aimé mieux, moi aussi, comme le député de Compton l'avoir
dans la loi. » C'est clair, ça! C'était le 1er avril. Donc,
si le ministre contredit ses paroles aujourd'hui, ce sera un fameux de poisson
d'avril pour les cultivateurs.
M. COURCY: Quand je regarde ici le Livre blanc, c'est encore bien
écrit dedans.
M. BELLEMARE: Oui, mais vos paroles ici en Chambre.
M. COURCY: Il suffit « un ou l'autre ». On dirait que le
député de Champlain ne comprend pas ça, « un ou
l'autre ». Une subvention n'excédant pas, on ne dit pas deux
subventions, une n'excédant pas.
M. JOHNSON: Ce n'est pas ce que dit le Livre blanc.
M. COURCY: Dans le Livre blanc il n'en est pas question. Qu'on regarde
et qu'on lise: « Une subvention d'un montant maximum de $400 aux
producteurs de lait destiné à la fabrication qui,
possédant déjà une laiterie convenable, a) S'il ne
possède pas une laiterie convenable, il ne peut toucher cette subvention
de $400 pour faire l'acquisition d'un appareil refroidisseur de
capacité. »
Je crois que la loi est claire avec ses notes explicatives et que les
règlements que nous avons fait adopter par le lieutenant-gouverneur en
Conseil la semaine dernière vont être dans la Gazette officielle
de la province. Franchement, je ne crois pas avoir de tracas dans l'application
de cette loipuisque les règlements sont faits en conformité de la
loi.
M. BELLEMARE: Maintenant que les jeux sont faits, maintenant que le
ministre refuse catégoriquement de reconnaître les paroles qu'il a
prononcées ici même dans la Chambre le 1er avril 1965, maintenant
qu'il nie publiquement ses déclarations, je laisse le soin aux
cultivateurs d'apprécier la parole du ministre. Une fois de plus, il
aura amené, comme disait le chef de l'Opposition, un écran de
fumée; essayer de traiter de l'Agriculture avec deux poids et deux
mesures.
Ici, le 1er avril, en Chambre, après un débat entre le
député de Compton et le ministre de l'Agriculture au sujet du
bill no 23, si les notes explicatives sont bien correctes, le ministre dit:
« Même je les ai fait changer les notes explicatives pour que ce
soit clair. » Et il dit: « C'est bien compris et je suis de l'avis
du député de Compton; c'est $400, une subvention de montant
maximum de $400 que nous avons divisé ici et nous disons $500 pour la
laiterie et $400 à la fabrication qui possédait
déjà une laiterie convenable. » Cela, il dit que ce sont
ses officiers légistes qui lui ont imposé les notes explicatives
en disant que c'était complet.
Je proteste aujourd'hui devant l'attitude que prend le ministre devant
l'électorat et surtout devant les cultivateurs qui ont vu dans les
journaux en gros titre qu'il y avait un octroi de $500 pour une laiterie et de
$400 maximum pour un refroidisseur.
Le ministre a le droit aujourd'hui de changer d'idée, c'est son
affaire. Mais dans le temps, c'était un écran de fumée et
on disait aux cultivateurs: « Regardez, messieurs les cultivateurs,
comment est-ce qu'on va vous aider ». Non, M. le Président, c'est
un non-sens, qu'un ministre de la Couronne, qui a de l'expérience, qui
est un agronome, qui a pensé sa législation vienne devant la
Chambre un mois à peine après dire: « Ce n'est pas ce que
j'ai dit ».
M. COURCY: M. le Président, c'est justement. Quand je dirai aux
cultivateurs de la province de Québec: voici la loi, voici les
règlements.
M. JOHNSON: II faudrait d'abord la comprendre.
M. COURCY: Tout ça a pris à peu près une semaine en
Chambre où l'Opposition a discuté de tout le problème
agricole, mais seulement elle aurait été mieux de s'en tenir
à la loi puisqu'elle n'a rien compris dans ce qui était
écrit.
M. BELLEMARE: Le ministre non plus.
M. COURCY: Elle n'a rien compris dans ce qui était écrit
puisque...
M. JOHNSON: Erreur! M. le Président, j'invoque le
règlement...
M. COURCY: M. le Président, c'est moi qui a la parole.
M. JOHNSON: J'invoque le règlement.
M. COURCY: Si le chef de l'Opposition veut parler, il parlera
après.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. BERTRAND: II invoque le règlement.
M. JOHNSON: J'invoque le règlement, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Un instant, un instant. UNE VOIX: Quel
numéro?
M. JOHNSON: L'erreur de l'Opposition, ç'a été de
croire le ministre.
M. COURCY: M. le Président, il parlera à son tour. Je lis
la loi, si le chef de l'Opposition, ou tout le groupe en arrière...
M. JOHNSON: On a lu votre interprétation.
M. COURCY: ... de lui n'ont pas compris la loi, comment se
fait-il...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. COURCY: ... qu'ils ont voté pour? Ils ont voté cette
loi à l'unanimité.
M. BELLEMARE: Parce que vous nous avez dit autre chose.
M. COURCY: Est-ce « une gang » suiveux? Qu'est-ce que cela
veut dire?...
M. BELLEMARE: A l'ordre, M. le Président. Je vous demande de
faire retirer au...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. BELLEMARE: ... ministre le mot « gang ».
M. COURCY: Le quoi?
M. BELLEMARE: Le ministre va retirer le mot « gang ».
« Gang » de suiveux.
M. COURCY: M. le Président, je n'ai pas dit: « Est-ce une
« gang »...
M. BELLEMARE: Oui, oui vous avez dit une « gang de suiveux
», je veux, M. le Président, qu'il retire le mot « gang
».
M. COURCY: Très bien, M. le Président. Je retire la
« gang », parce que la « gang » n'est pas forte.
M. JOHNSON: C'est pas fort en français!
M. COURCY: La loi dit bien: « Une subvention n'excédant pas
$500 ». Qu'est-ce que ça veut dire, ça, M. le
Président? Nous avions compris de ce côté de la Chambre que
le montant maximum était de $500, peu importe...
M. BERNATCHEZ: N'excédant pas pour...
M. COURCY: ... pour la construction d'une laiterie ou
l'équipement...
M. BERNATCHEZ: Non, non voyons!
M. COURCY: M. le Président, Us l'ont en dessous du nez puis ils
ne la comprennent pas encore. Je vais mettre mes lunettes.
M. BERTRAND: Lisez les notes également!
M. COURCY: « Le ministre est autorisé à accorder...
»
M. JOHNSON: Page 35.
M. COURCY: « ... aux conditions et de la manière
déterminée par les règlements à tout agriculteur
qui livre à un fabricant de produits laitiers, exclusivement pour fins
de fabrication, le lait ou la crème provenant de son troupeau, une
subvention n'excédant pas (c'est clair ça) $500 pour la
construction ou l'équipement (ce n'est pas et, c'est ou),
l'équipement d'une lai-
terie conforme aux normes prescrites et destinées à
assurer la qualité de ce lait ou de cette crème. » C'est la
loi, c'est le bill 23, c'est écrit dedans. Cela s'est discuté ici
en cette Chambre pendant des heures et des heures.
Et, à un moment donné, comme je l'ai mentionné,
dans le temps, croyant pour ma part que la subvention qui était
fixée à $500 maximum, ce qui veut dire que par une
réglementation...
M. JOHNSON: II s'est fait « pigeonner »! Le ministre s'est
fait « pigeonner » !
M. COURCY: ... le lieutenant-gouverneur en conseil pouvait...
M. JOHNSON: Encore une fois.
M. COURCY: ... payer un montant moins élevé que le
maximum, ce qui avait été décidé $400 pour les
refroidisseurs, j'ai demandé qu'on l'inclut dans la note explicative
parce que je savais que le député de Champlain aurait de la
misère à comprendre.
M. BELLEMARE: Ah bien ça, M. le Président!
M. COURCY: Je savais, M. le Président, non, ce n'est pas
vrai, je le retire. Il comprend très vite.
M. BELLEMARE: Oui, c'est d'accord.
M. COURCY: Mais je l'ai fait entrer dans les notes explicatives
spécialement pour que ce soit plus clair encore. Pour avoir la paix. Et
ma foi du bon Dieu, je n'y ai trouvé que la guerre.
M.JOHNSON: Le ministre me permet-il une question?
M. COURCY: Je ne permets plus rien, je donne mes explications. Dans la
note explicative, ce projet prévoit des subventions pour la construction
ou, est-ce bien écrit? « subvention pour la construction «
ou » ce n'est pas « et » c'est « ou »
l'équipement de laiterie en faveur des agriculteurs qui livrent du lait
ou de la crème pour la fabrication des produits laitiers. Les conditions
doivent être fixées par règlement d'une subvention
n'excédant pas $500. Les conditions doivent être fixées par
le règlement. Il est décidé que si la subvention est
accordée pour l'équipement... »
M. BERTRAND: Décidé par qui?
M. COURCY: II est décidé par le conseil qui a
apporté cette loi...
M. BERTRAND: Oui. M. JOHNSON: Oui.
M. COURCY: ... par le gouvernement qui a présenté cette
loi.
M. JOHNSON: Qui n'avait pas le droit de faire des amendements encore
parce que la loi n'était pas passée.
M. COURCY: Que, pour l'équipement... M.JOHNSON: Oui.
M. COURCY: ... l'octroi, la subvention qui ne devait pas excéder
$500 par la loi, qui était un maximum...
M. JOHNSON: Cela, c'est grave!
M. COURCY: ...n'excédera pas pour un équipement $400.
M. JOHNSON: Pourquoi ne pas l'avoir dit dans la loi?
M. COURCY: C'est justement. M. le Président, moi j'ai
discuté ça avec les officiers légistes et on m'a dit que
la loi doit comporter « n'excédant pas $500 mais que par
règlement nous pouvons aller en bas de$500. » II me semble que
ça se comprend, ça.
M. BERNATCHEZ: Vous auriez été aussi bien de discuter
ça avec les cultivateurs!
M. COURCY: Cela se comprend. Les cultivateurs, ils l'ont compris, les
agronomes ils l'ont compris dans la province...
M. JOHNSON: M. Pigeon...
M. COURCY: Il y en a quelques-uns, peut-être, qui ne l'ont pas
encore compris, mais je sais que ce n'est pas le député de
Lotbinière, pas lui...
M. LESAGE: Attendez que j'en aie dans Louis Hébert.
M. COURCY: Alors, $400 tandis qu'elle pourra atteindre le maximum de
$500, prévu par le projet, si elle est accordée pour la
construction. Il me semble que c'est clair, c'est
clair, comme dirait sous l'ancien premier ministre de la province, M.
Duplessis, c'est clair comme de l'eau de roche.
M. LESAGE: II est six heures.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai encore deux minutes, deux
petites minutes...
M. LESAGE: Cela ne fait rien, il est six heures.
M. BELLEMARE: Je n'ai pas d'objection, je recommencerai à huit
heures.
M. LESAGE: L'aiguille fend l'heure.
M. BELLEMARE: Ah oui, à huit heures.
M. LE PRESIDENT: La séance du comité est suspendue
jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. BEDARD (président du comité des subsides): A l'ordre,
messieurs. Article 2, adopté.
M. BELLEMARE: Je ne veux pas éterniser ce débat. C'est
simplement pour souligner au comité que tous ceux qui ont eu l'avantage
de lire le Livre vert de l'agriculture purent remarquer comme moi à la
page 35, en gros caractères: « Subventions à
l'amélioration de la qualité du lait destiné à la
population ». Et ensuite, le premier paragraphe. « Le gouvernement
propose d'accorder les subventions suivantes à l'amélioration de
la qualité du lait destiné à la fabrique ». Comme ce
n'est pas marqué « la subvention » c'est marqué
« les subventions suivantes à l'amélioration de la
qualité du lait destiné à la fabrique: a) une subvention
d'un montant maximum de $500 pour aider financièrement le procureur du
lait de fabrication à construire une laiterie de ferme; « b) une
subvention d'un montant maximum de $400 au producteur de lait destiné
à la fabrication qui, possédant déjà une laiterie
convenable, fait l'acquisition d'un appareil refroidis-seur d'une
capacité quotidienne minimum de quatre bidons de lait ».
M. LESAGE: $400.
M. BELLEMARE: Alors, c'était déjà dit.
M. LESAGE: C'est clair.
M. COURCY: C'est l'un ou l'autre. Pas ce qui est marqué
là.
M. BELLEMARE: C'est bien entendu, M. le Président, c'était
bien entendu, c'est bien écrit dans le livre que le gouvernement propose
d'accorder « les » subventions, ce n'est pas « la »,
c'est « les » subventions...
M. LESAGE: C'est ça.
M. BELLEMARE: ... suivantes à l'amélioration de la
qualité du lait: a) une subvention de $500 pour la laiterie, puis b)
$400 pour un re-froidisseur.
M. LESAGE: C'est ça.
M. BELLEMARE: Donc, M. le Président, ce n'est pas « la
» subvention de$500 ou « la » subvention de $400; c'est
« les » subventions...
M. LESAGE: M. le Président, avec votre permission, est-ce
que...
M. BELLEMARE: Est-ce que vous soulevez un point d'ordre?
M. LESAGE: J'invoque le règlement.
M. BELLEMARE: Oui, pourquoi, vous m'enlevez la parole?
M. LESAGE: Non.
M. BELLEMARE: Non, mais si je vous le permets.
M. LESAGE: Pour que le député de Champlain...
M. BELLEMARE: Mais si je vous donne la parole... x
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. BELLEMARE: II ne peut pas, si je n'ai pas manqué au
règlement.
D'après l'opinant, article 270, il a le droit de noter toutes mes
observations, puis il ne peut pas m'enlever la parole, oh non!
M* le Président, les explications ne peuvent être
données que lorsque le discours qui les provoque est terminé.
C'est clair, ça, M. le Président. Ah non! Ah nonl vous ne
permettrez pas ça. Ah non, non.
M. LESAGE: M. le Président j'invoque sérieusement le
règlement.
M. LE PRESIDENT: Un instant. Si on invoque le règlement, il faut
tout de même que j'entende.
M. BELLEMARE: Oui, mais, M. le Président, il peut invoquer le
règlement, mais il va falloir qu'il me donne la raison pour laquelle il
m'enlève la parole.
M. LESAGE: Oui, je vais donner la raison, M. le Président.
M. BELLEMARE: II va faire son discours, puis après ça il
va s'asseoir.
M. LESAGE: Je ne ferai pas de discours, M. le Président. Je dirai
tout simplement que la critique que fait actuellement le député
de Champlain porte sur un sujet qui a fait l'objet du principe d'un projet de
loi qui a été adopté par cette Chambre et qu'il ne peut
critiquer le principe de ce projet de loi sans en demander le rappel. C'est
très sérieux.
M. BELLEMARE: Très bien, très bien, M. le
Président, là je lui donne raison, il a droit de dire
ça.
DES VOIX: Ah!
M. BELLEMARE: Mais seulement, M. le Président, il y a une chose
qu'il ne peut m'em-pêcher de faire, c'est de lire le journal des
Débats.
M. LE PRESIDENT: Non, vous ne pouvez pas...
M. LESAGE: Vous ne pouvez pas référer à un
débat antérieur.
M. LE PRESIDENT: Justement, si le député de Champlain
soulève lui-même la question, je vais être obligé de
lui dire qu'en vertu de l'article 285, paragraphe 7, il ne peut pas revenir
à un débat antérieur. Et tout ce qui a été
fait à partir de cinq heures cet après-midi, c'est de discuter
d'un projet de loi qui est passé en Chambre, le bill 23, et en relisant,
surtout en relisant, la reproduction de ce débat-là, bien,
évidemment, on enfreint directement l'article 285, paragraphe 7.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'aurais déjà
répris mon siège et mon intervention serait terminée,
n'avait été l'intervention du premier ministre qui vient chaque
fois...
M. LE PRESIDENT: Finissons.
M. BELLEMARE: ... mettre le feu aux poudres. Chaque fois, M. le
Président, qu'il est en Chambre, c'est immanquable la chicane prend. Il
aurait été si pratique de dire au ministre: mon cher monsieur,
vous avez écrit un livre vert, vous avez dit aux cultivateurs...
ça aurait été facile de dire ça et puis j'aurais pu
dire...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: Monsieur le Président, j'invoque le règlement.
Il est évident que le député de Champlain, tout le monde
le sait, n'a pas le droit de faire indirectement en se servant
habilement,..
M. BELLEMARE: Je ne fais pas ça.
M. LESAGE: ... comme un fin linguiste qu'il est, du conditionnel
plutôt que du passé ou du présent...
M. BELLEMARE: Mais il n'y a pas de danger.
M. LESAGE: .,. de faire indirectement ce qu'il voulait faire
tantôt directement.
M. BELLEMARE: M. le Président, il me prête des intentions
que je n'ai jamais eues. J'ai dit au premier ministre que s'il n'était
pas entré dans le débat on aurait pu dire au ministre... il y a
deux subventions dans votre livre verto On aurait pu lui dire ça. Il y
en a une de $500...
M. LESAGE: Laissez- moi donc finir.
M. BELLEMARE: On aurait pu lui dire ça, il y a $500 pour la
laiterie et il y a $400 pour le refroidisseur. On l'aurait dit puis ça
aurait été fini, même si dans le journal des Débats
il est dit complètement le contraire de ce qu'il a dit tout à
l'heure.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. Cela suffit.
M. COURCY: M. le Président je soulève un point
d'ordre.
M. BELLEMARE: M. le Président, je continue donc, pour terminer,
cette intervention en disant ceci... Il y a longtemps que je n'ai pas
été applaudi par des rouges.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. BELLEMARE: Cela arrive quelques fois dans mon comté que les
rouges m'applaudissent.
UNE VOIX: Ce n'est pas un rappel.
M. BELLEMARE: M. le Président, je voudrais simplement dire que
les cultivateurs, qui s'attendent aujourd'hui à un traitement
particulier, surtout quand on prend la peine d'écrire tout un livre pour
leur dire: voici les nouvelles politiques que le gouvernement peut mettre
à votre disposition pendant l'année qui sera
particulièrement consacrée à l'agriculture afin de
restaurer cette classe que le parti libéral a négligée
depuis 1960.
Pour refaire une réparation d'honneur, le gouvernement se sent
obligé d'écrire dans un livre blanc toutes les politiques qu'on
avait déjà instaurées plus en améliorer
quelques-unes et ajouter quelques octrois ailleurs. Mais, M. le
Président, on n'aura jamais vu, par exemple, jamais vu dans ce Parlement
un ministre de la Couronne venir contredire ce qui est écrit en blanc et
en noir dans les Débats de l'Assemblée législative.
Ça c'est la dernière...
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
député de Champlain sait fort bien qu'il n'a pas le droit de
référer à un débat antérieur qui s'est
déroulé au cours de la présente session.
M. BELLEMARE: M. le Président, je ne me réfère pas
au débat, je me réfère au ministre.
M. LESAGE: Quand on se réfère au Journal des
Débats, on se réfère au débat, ça le dit
journal des Débats.
M. BELLEMARE: M. le Président, je me réfère
à ce qu'il a dit à 5 heures et quart dans cette Chambre...
M. LESAGE: Non, M. le Président.
M. BELLEMARE: ... il a dit dans cette Chambre à 5 heures et quart
qu'il y avait seulement une politique, c'est ça qu'iladità 5
heures et quart. Est-ce que le ministre était ici à 5 heures et
quart à 5 heures et dix-sept? Le ministre de l'Agriculture, Monsieur
Courcy, ça doit être lui ça, il dit: « il y a
seulement un octroi ».
M. LESAGE: M. le Président, il me semble que j'ai soulevé
une question de règlement, et le député de Champlain
continue en dépit du fait que j'ai soulevé cette question de
règlement à discuter la question au mérite en essayant, en
tentant de mettre en contradiction le ministre de l'Agriculture citant ce qu'il
aurait dit cet après-midi et le comparant à ce qu'il aurait dit
dans un débat antérieur sur le même sujet qui a
été abordé à l'occasion de la discussion d'un
projet de loi, lequel projet de loi a été adopté par cette
Chambre à l'unanimité et qui est maintenant devenu loi par
l'adoption du projet par le Conseil législatif et sa sanction par le
lieutenant-gouverneur. Le député de Champlain sait fort bien
qu'il n'a pas le droit d'agir ainsi et je vous demande respectueusement de le
lui rappeler.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai pas besoin du premier
ministre pour me faire l'école, j'ai eu assez de misère à
les apprendre tout seul mes règlements. Ça m'a pris assez de
temps d'abord pour les comprendre. Après ça pour les retenir, je
demanderai au premier ministre d'avoir un peu d'indulgence.
M. LESAGE: M. le Président, à l'école vous savez ce
qu'on disait à ce sujet-là mémoire excellente mais mal
cultivée.
M. BELLEMARE: II y a des fois aussi qu'il est dit que
l'élève dépasse le martre. En tout cas ce n'est pas mon
cas. M. le Président, je voudrais simplement reprendre le ton le plus
calme et le plus chaleureux possible pour ne pas faire choquer le premier
ministre.
M. LESAGE: Comment! me faire fâcher!
M. BELLEMARE: Habituellement, M. le Président, il a toujours
quelque chose à faire puis vers 8 h 05 on l'a perdu et là, je ne
sais si c'est parce que ça l'intéresse, il reste en Chambre. Il
sent, je pense, la pauvreté des arguments du ministre et comment il a
besoin, le ministre, de se faire défendre par...
M. LE PRESIDENT: Revenons, revenons.
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que le député de
Champlain pourrait pour un instant cesser ces personnalités? Je suis en
Chambre, mais pour une excellente raison je suis à faire d'autre travail
et malgré cela, comme j'ai une oreille assez attentive, je puis
déceler les manquements aux règlements du député de
Champlain...
M. BELLEMARE: II ne s'aide pas du tout.
M. LESAGE: ... et comme leader du gouvernement en Chambre en l'absence
du ministre des Affaires municipales il est de mon devoir de tenter de voir,
par votre intervention, M. le Président, à ce que les
règlements soient observés. C'est mon devoir que je remplis
purement et simplement et c'est pour cela que je suis ici, ce n'est pas parce
que je n'ai pas d'ouvrage à faire. Si le député de
Champlain observait les règlements je me coucherais plus à bonne
heure ce soir.
M. BELLEMARE: M. le Président, les « règlements
» comme disait quelqu'un de la Chambre haute, sont pas suivis.
M. LESAGE: ... sont pas « suis ».
M. BELLEMARE: Oui: comme disait un membre de la Chambre haute il y a
à peu près dix ans. Je dirai que les «règlements
», ils s'en servent quand cela ne fait pas leur affaire. Ça c'est
bien différent. On les invoque pour tenter, en certaines circonstances,
de se donner raison quant on a tout en main pour prouver là aujourd'hui,
qu'ils ont préconisé une politique et aujourd'hui avec un
arrêté ministériel qu'ils viennent de passer l'application
sera différente.
M. le Président, les cultivateurs vont le savoir, eux autres. Qui
leur a fait courir un poisson d'avril, le 1er avril 1965? Le premier ministre,
le ministre de l'Agriculture? Oui, oui, parce qu'on le dira en dehors de la
Chambre. On n'aura pas le règlement pour nous empêcher de le dire,
et là, les cultivateurs qui, depuis un mois, sont venus me voir et ils
m'ont demandé... J'ai dit: Oui, vous avez le droit aux deux;
certainement, parce que le ministre l'avait dit.
M. COURCY: C'est faux.
M. BELLEMARE: Imaginez-vous, je vais être obligé de dire
aux cultivateurs: non, parce que le ministre dans le débat de jeudi a
dit...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. C'est assez.
M. LESAGE: Encore une fois, j'invoque le règlement. La loi a
été adoptée. La loi ne dit pas que les cultivateurs ont le
droit aux deux, et cela a été dit franchement, au cours du
débat. C'est faux. Et on n'a pas le droit de référer
à ce débat-là. Il me semble que c'est assez.
M. BELLEMARE: Le premier ministre montera le ton, mais il ne pourra
jamais déchirer la page que j'ai ici...
M. LESAGE: J'ai invoqué le règlement...
M. BELLEMARE: Il y a une page ici qu'il ne pourra pas
déchirer.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Tout à l'heure, j'ai rappelé
au député d'une façon précise que, même avant
six heures, tout ce débat-là était illégal et,
lorsqu'il a soulevé lui-même la question, c'était mon
devoir de lui rappeler qu'en vertu de l'article 285, 7, il est tout à
fait interdit de revenir à un débat antérieur et encore
plus de commencer à citer ce qui s'est dit au mois de mars dernier, lors
de l'étude du Bill 3.
M. COURCY: Faussement à part cela.
M. LE PRESIDENT: Alors je demande une dernière fois, s'il y a
quelque chose à ajouter à l'article 2 du budget, sinon je le
déclarerai adopté.
M. BELLE MARE: Oui. Je vous dis que je découpe la page 1760 du
journal des Débats, je l'enlève de mon journal, parce que tout ce
qui a été dit là, ce n'est pas vrai.
M. LE PRESIDENT: « Production et mise en marché
».
M. CREPEAU: Vous me déchirez le coeur.
M. COURCY: Je vais citer lapage 1759 pour démontrer que,
même les députés de l'Opposition ont compris, eux, le
député de Compton et le député de Shefford, ont
compris que c'était l'un ou l'autre, et le ministre a bien dit: «
Un ou l'autre. »
M. BELLEMARE: M. le Président, je soulève un point
d'ordre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. COURCY: M. le Président, j'ai apporté les
Débats. La vérité a ses droits dans cette Chambre...
M. BELLEMARE: Les règlements vont avoir leurs droits, eux autres
aussi.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Alors quelle que soit la
discussion ce soir, de part et d'autre, ce qui est écrit est
écrit, alors chacun pourra y référer, mais pas à ce
moment-ci. Alors, mise en marché, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. JOHNSON: Les journaux du 18 mai nous ont appris que le ministre
donnait aux producteurs de lait de fabrication un avertissement. L'action
Quotidien Catholique titre: « Avertissement aux producteurs de lait de
fabrication. Le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation, l'honorable
Alcide Courcy, tient à rappeler aux agriculteurs du Québec que la
loi et le règlement relatifs à la construction et à
l'aménagement de laiterie de ferme, comporte des restrictions en ce qui
a trait à la subvention pour l'achat de refroidisseur de lait en bidons
ou en vrac. Premièrement, seuls les producteurs de lait de. fabrication
ou de crème ont droit à cette aide. »
M. LESAGE: M. le Président, il réfère aux
débats antérieurs.
M. LE PRESIDENT: Il réfère à un article du
18...
M. JOHNSON: Je réfère à des règlements qui
s'appliquent à la dépense de l'argent prévu à
l'item...
M. LESAGE: C'est l'un ou l'autre, c'est dans le bill d'ailleurs, c'est
dans la loi adoptée.
M. JOHNSON: « Deuxièmement, dit cet avertissement, le
producteur ne pourra pas bénéficier d'une subvention à
l'achat d'un refroidisseur avant que sa laiterie ne soit acceptée par
l'autorité du ministère. Trois, seul le producteur qui ne
possédait pas de refroidisseur avant le 31 mars, aura droit à la
subvention si sa laiterie est acceptée par le ministère. Nous
avons demandé, nous, de ce côté-ci, au ministre, y a-t-il
deux octrois ou un? Le ministre nous dit: « II n'y en a qu'un. »
Alors, nous exprimons notre surprise, parce que nous avions lu un livre qui
s'appelle un livre blanc, même s'il est imprimé en vert, qui est
intitulé: « L'élaboration d'une politique des revenus
agricoles », dans lequel livre, publié sous l'autorité du
ministre de l'Agriculture on dit, à la page 35, ce que le
député de Champlain a tantôt cité textuellement:
« Le gouvernement propose d'accorder « les » subventions
suivantes à l'amélioration de la qualité du lait
destiné à la fabrication: (a)
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que le point d'ordre que j'ai
soulevé compte seulement pour le député de Champlain ou
bien s'il compte aussi pour le chef de l'Opposition? S'il ne compte pour
personne, il ne comptera pas pour moi, et j'ai une réponse. Je puis
référer immédiatement le surpris d'aujourd'hui à
celui qui aurait dû être surpris le 1er avril, lorsque le ministre
de l'Agriculture a déclaré, page 1759...
M. JOHNSON: Vous le laissez aller, M. le Président, on va y
revenir...
M. LESAGE: ... « pas les deux, l'un ou l'autre et le
député de Compton et le député de Shefford l'ont
très bien compris. » C'était le 1er avril.
M. BELLEMARE: Lisez 1761; pourquoi donc a-t-il changé son
idée?
M. LESAGE: Page 1759, M. le Président, il me semble que c'est
clair, et puis pourquoi violerions-nous tous les règlements pour une
chicane qui me semble aussi enfantine?
M. JOHNSON: M. le Président, ce n'est pas enfantin.
M. LESAGE: Oui, c'est enfantin.
M. JOHNSON: Une fois de plus, M. le Président,...
M. LESAGE: 1759.
M. JOHNSON: ... on a le spectacle d'un ministre qui aura trompé
la population dans des documents inscrits...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs...
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: Le chef de l'Opposition sait fort bien qu'il n'a pas le
droit, en s'adres-sant directement à un ministre, de dire qu'il a
trompé la Chambre ou la population alors...
M. JOHNSON: 1759.
M. LESAGE: Colonne de droite, au milieu de la page.
M. COURCY: A 17 61, c 'est le député de Shefford qui dit:
« il a l'octroi...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre...
M. COURCY: ... pour la laiterie, il ne peut l'avoir sur le « boil
tank » » C'est le député de Shefford qui dit
ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Je viens de rappeler au chef de
l'Opposition qu'il devrait retirer l'expression qu'il vient d'employer à
l'égard du ministre de l'Agriculture à l'effet qu'il avait
trompé la Chambre.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne comprends pas pourquoi,
lorsqu'un ministre a trompé la Chambre, je serais obligé de me
retenir de le dire.
M. COURCY: M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: C'est parce que l'expression n'est pas permise.
M. JOHNSON: Ah bon, si c'est l'expression qui n'est pas bonne, M. le
Président,...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
M. COURCY: Il y a une limite.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordrel A l'ordre! Il me
semble que toute cette discussion-là est tout à fait vaine,
vaine. Justement, c'est ce qui entraîne des expressions comme celles
qu'on vient d'entendre d'un côté comme de l'autre. Je ne vois pas
ce que ça pourrait donner à l'étude des crédits si
on commence à référer à toutes les pages des
débats antérieurs. D'abord, c'est illégal. Cela ne
réglera rien et je demande une dernière fois aux deux
côtés de revenir à l'article 2 qui ne permet même pas
cette discussion-là. Ce n'est même pas permis. Alors, ça ne
sert à rien.
M. JOHNSON: Je vous remercie, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Cela ne réglera rien, et ça ne finira
pas, de citer tous les débats antérieurs du mois de mars puis du
mois d'avril.
M. JOHNSON: M. le Président, vous avez laissé le premier
ministre citer la page 1759...
M. LESAGE: Non je l'ai mentionné, M. le Président.
M. JOHNSON: ... parce que j'aurais pu mentionner 1760 moi où le
ministre dit exactement le contraire.
M. LE PRESIDENT: Alors, revenons aux crédits, s'il vous
plaît.
M. JOHNSON: ... mais, M. le Président,...
M. LESAGE: La bataille des Plaines d'Abraham, laissons 1759, 1760, celle
de Ste-Foy puis revenons au présent, puis allons-y!
M. COURCY: Item 1, article 2, M. le Président.
M. JOHNSON: Le premier ministre est à la veille de brûler
ses drapeaux.
M. LESAGE: Pardon?
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre est à la
veille de brûler ses drapeaux. 1761.
M. LE PRESIDENT: Production et mise en marché.
M. LESAGE: Non! Non!
M. JOHNSON: M. le Président, les règlements qui
régissent...
M. COURCY: Article 2, M. le Président.
M. JOHNSON: ... les sommes à distribuer en vertu de l'item qu'on
nous demande de voter, ces règlements doivent découler de la loi.
S'ils sont ce que nous a dit le ministre, M. le Président, ils ne sont
pas, d'après nous, conformes à la loi...
M. LESAGE: Je regrette, M. le Président...
M. JOHNSON: ... ni au Livre blanc. Point. C'est ce que nous voulons dire
et nous avons le droit de le dire.
M. COURCY: M. le Président, vous allez me permettre de
répondre?
M. LE PRESIDENT: Cela ne donne rien. Cela ne règle rien, tout
ça.
M. JOHNSON: Donc, M. le Président, nous avertirons les
cultivateurs qu'ils n'ont droit qu'à un seul octroi...
M. LESAGE: Cela s'est fait depuis le 1er avril.
M. JOHNSON: Non, ça disait le contraire, dans le livre vert qu'on
a distribué.
M. LESAGE: Est-ce que l'on va ouvrir le journal des Débats...
M. COURCY: Est-ce que le chef de l'Opposition sait lire? Il se dit
avocat, un homme instruit. Est-ce qu'il sait lire?
M. JOHNSON: M. le Président, ce n'est pas moi qui me dis
avocat...
UNE VOIX: Ah, il est dur de comprenure!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre!
M. COURCY: Le député de Compton l'a compris!
M. JOHNSON: Dans le fond du problème, le ministre s'est fait
« pigeonner » encore une fois. Il a laissé à un
avocat le soin de rédiger...
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre! A l'ordre!
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
chef de l'Opposition n'a pas le droit d'insulter...
M. JOHNSON: Ah, j'en insulte pas!
M. LESAGE: Ah certainement! Il s'imagine, le chef de l'Opposition, que
nous ne savons pas ce qu'il veut dire...
M. JOHNSON: Bien voyons donc!
M. LESAGE: ... lorsqu'il dit que le député de
l'Abitibi-Ouest s'est fait « pigeonner »... Bien, si le
député de l'Abitibi-Ouest s'est fait « pigeonner »,
c'est par le premier ministre qu'il s'est fait « pigeonner ».
M. JOHNSON: Ah!
M. LESAGE: Parce qu'il a été bien entendu entre nous deux,
au comité de législation, entre le ministre de l'Agriculture et
moi...
M. JOHNSON: Bon!
M. BELLEMARE: Contez-nous ça!
M. LESAGE: ... que ça devait être l'un ou l'autre octroi et
non pas les deux. C'était l'un ou l'autre et pas les deux ensemble. Cela
a été rédigé de cette façon-là dans
le Livre vert que j'ai moi-même corrigé avec lui. Mon nom,
je ne suis pas un « pigeonneux », je m'appelle Lesage Cela a
été mis clairement dans la loi et c'est clairement dans les
règlements. Et puis c'est dans les notes explicatives de la loi,
à part ça.
M. JOHNSON: M. le Président, -oui,... M. LESAGE: Et c'est
clair.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on peut en parler des notes explicatives?
M. LESAGE: Et c'est clair. Je le sais, j'ai participé
particulièrement, d'une façon personnelle, à la
rédaction des trois documents que je viens de mentionner, pour ce qui
touche spécialement ces deux octrois et il a été entendu
de toujours...
M. JOHNSON: Eh que le point d'ordre est long, n'est-ce pas?
M. LESAGE: ... qu'il serait alternatif... M. JOHNSON: Je n'avais pas
fini! M. LESAGE: ... et non cumulatif. C'est clair. M. JOHNSON: Ah oui!
M. LESAGE: Le chef de l'Opposition comprend...
M. JOHNSON: C'est son point d'ordre! M. LESAGE: ... alternatif et non
cumulatif. M. JOHNSON: Si, si, je comprends ça! UNE VOIX: Parlant sur le
point d'ordre... M. LESAGE: Sis, sis. M. BELLEMARE: Oui, si, si!
M. LESAGE: Sis, sis, c'est ce que je dis, sis, sis.
M. BELLEMARE: Le point d'ordre est là!
M. LESAGE: S'il faut retourner au langage des enfants: sis, sis.
M. JOHNSON: Non, c'est de l'espagnol pour l'information du premier
ministre.
M. LESAGE: Oui, mais si le chef de l'Opposition avait des petits
enfants, il saurait que « si, si » est espagnol mais « sis,
sis » à un petit enfant veut dire; assieds-toi.
M. BERTRAND: Voyons donc, grand-papa! M. JOHNSON: Merci,
grand-père! M. BERTRAND: Grand-papa!
UNE VOIX: Vous ne comprenez pas le langage des enfants!
M. JOHNSON: M. le Président, c'est le ministre lui-même qui
disait; « Moi aussi j'aurais préféré que ce soit
plus clair dans la loi mais ce sont les légistes...
M. BELLEMARE: « Qui m'ont forcé à faire ça
»!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. JOHNSON: ... qui m'ont forcé à rédiger ça
ainsi. » Alors, je n'ai pas pensé que c'était le premier
ministre, moi.
UNE VOIX: ... l'avis du député de Champlain...
M. JOHNSON: ... j'ai pensé que c'étaient les avocats qui
s'occupent de la rédaction des lois.
M. LESAGE: Bien, je suis un avocat qui s'occupe de rédaction de
loi.
M. COURCY: Vous êtes président du comité.
M. JOHNSON: ... entre autres M. Pigeon, un excellent avocat...
M. LESAGE: Je suis président du comité de
législation.
M. JOHNSON: Ah, ce n'est pas le procureur général, non?
C'était autrefois le procureur général.
M. LE PRESIDENT: Alors, revenons à nos moutons.
M. JOHNSON: D'accord.
M. LE PRESIDENT: « Production et mise en marché »
est-ce qu'il y a d'autres...?
M. JOHNSON: M. le Président je comprends donc qu'un cultivateur
qui n'a pas de laiterie peut avoir un octroi de $500...
M. LESAGE: II peut avoir une laiterie, oui.
M. JOHNSON: ... quand il se construit une laiterie. Mais, il ne pourra
avoir un octroi de $400.
M. LESAGE: $500.
M. JOHNSON: ... additionnel pour placer dans cette laiterie un
équipement...
M. BERTRAND: Un équipement. M. JOHNSON: ... de
réfrigération. M. COURCY: Enfin il a compris!
M. LESAGE: C'est ça! Seulement une laiterie et puis si...
M. JOHNSON: Bon! Le seul cultivateur qui peut bénéficier
d'un octroi pour installer un équipement de réfrigération,
qui a déjà une laiterie...
M. LESAGE: Une laiterie. C'est ça!
M. JOHNSON: ... et qui est à la satisfaction du ministre.
M. COURCY: Ah oui, mais...
M. LESAGE: Mais c'est dans le journal des Débats du premier
avril, tout ça.
M. JOHNSON; Non, M. le Président, M. LESAGE: Certainement. M.
JOHNSON: Non, M. le Président. M. LESAGE: Pages 1759, 1760 et 1761.
M. JOHNSON: Ce n'est pas dans le Livre blanc, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre, à l'ordre!
Bon.
M. BELLEMARE: Lisez la page 1761!
M. JOHNSON: Et si le premier ministre veut parler...
M. LESAGE: C'était évidemment le premier avril...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre!
M. JOHNSON: ... je dirai que ces notes qu'il a lui-même
revisées, les notes explicatives sont fausses...
M. LESAGE: Et le chef de l'Opposition...
M. JOHNSON: ... M. le Président, elles sont
anticonstitutionnelles.
M. LESAGE: Encore!
M. JOHNSON: Cela ne peut pas être plus clair que ça, quand
il dit...
M. LESAGE: Encore!
M. JOHNSON: ... qu'il est décidé...
M. LALONDE: Ah non, il n'a pas le droit!
M. JOHNSON: ... décidé que si la subvention est
accordée pour l'équipement, elle n'excédera pas
$400...
M. LESAGE: C'est ça!
M. JOHNSON: ... tandis qu'elle pourra atteindre le maximum de $500
prévu par le projet de loi. Il dit à ce moment-là; «
C'est décidé ». Décidé comment, M. le
Président? En vertu des règlements? Or, les règlements
doivent être passés en vertu de la loi, et la loi n'était
pas encore passée. Quelle sorte de législation est-ce ça
M. le Président?
M. COURCY: Les règlements...
M. JOHNSON: Quelle sorte de législation est-ce, M. le
Président?
M. LESAGE: M. le Président, la politique du gouvernement a
été déterminée lors de la préparation du
Livre blanc, la loi a traduit la détermination prise par le gouvernement
et les règlements l'ont explicitée. C'est clair, mais, ce dont je
m'aperçois, c'est que le chef de l'Opposition essaie de fêter le
poisson d'avril à retardement.
Il est en retard. C'est comme si aujourd'hui, pour lui, c'était
le 1er avril, alors que le débat a eu lieu, que tout a été
réglé. Et de là, M. le Président, la raison
d'être si importante de ce règlement qui nous empêche, soit
de critiquer les lois antérieures sans en demander le rappel, soit de
référer à des débats antérieurs sur un sujet
semblable, au cours de la même session, à moins qu'il ne s'agisse
des exceptions prévues par le règlement, comme ce sera le cas
mardi, par exemple.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. COURCY: II n'y a rien au budget, M. le Président.
M. JOHNSON: ... les propos du premier ministre sont des propos de
grands-pères qui veulent endormir leurs petits-enfants.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté?
MM. LALONDE et LESAGE: Adopté.
M. COURCY: II n'y a rien au budget dans ce domaine. C'est une loi.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres choses sur l'article 2,
avant...?
M. JOHNSON: Un instant, M. le Président.
M. BELLEMARE: Oui, oui.
M. COURCY: Un mois et demi en retard.
M. JOHNSON: Alors, M. le Président, je ne critique pas la loi, je
critique...
M. LESAGE: L'article a été adopté, M. le
Président.
M. JOHNSON: Non, non, M. le Président, ce n'est pas
adopté. Nous avons d'autres questions à poser au ministre et nous
espérons que, cette fois, il ne nous amènera pas sur une pente
qui a comme résultat que nos cultivateurs sont un jour
déçus de voir que la réalité ne correspond pas
à la promesse faite par les libéraux. Ah! que c'est
compliqué de faire le tour du règlement!
M. LE PRESIDENT: Alors, revenons à l'article, ça va
être plus facile.
M. JOHNSON: Ah oui, vous avez raison, M. le Président, nous
revenons à l'article, l'article 2, « production et mise en
marché ». Je voudrais savoir quel est le montant je
m'excuse, la question a peut-être été posée en mon
absence tantôt quel montant on prévoit, à même
cet item, pour la construction de tels... ?
M. COURCY: Il n'y a rien, M. le Président, là-dedans,
c'est une loi qui est passée depuis un mois et demi, et l'on dit
carrément dans la loi: les fonds nécessaires à
l'application de ladite loi seront pris à même les fonds
consolidés. C'est écrit dans la loi.
M. JOHNSON: Alors pourquoi discute-t-on de ça à l'item 2,
d'abord?
M. COURCY: C'est parce que vous vous êtes embarqué
là-dedans et que vous ne voulez plus en sortir. Vous vous en apercevez
pourquoi?
M. JOHNSON: M. le Président, mais c'est vous qui auriez dû
arrêter ce débat-là depuis...
M. BERNATCHEZ: Le ministre a accepté, on lui a demandé la
permission.
M. JOHNSON: M. le Président, si ça doit être pris
à même le fonds consolidé, nous n'avons plus à
discuter du sujet.
M. LE PRESIDENT: Bien non.
M. COURCY: Cela fait 15 fois que je le dis.
M. JOHNSON: Ah non! vous n'avez jamais dit ça clairement de
même, ah non, jamais!
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres choses à l'article
2?
M. BELLEMARE: Oui, oui. M. le Président, parmi les subventions,
il y a un montant de $2,015,000. Je constate qu'il y a une subvention pour
collaborer au succès des Caisses populaires...
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: ... $90,000, c'est le 17e paiement sur un contrat de 20,
je pense?
M. COURCY: Non, c'est une loi qui a été passée, je
crois, en 1941... et qui à un moment donné...
M. BELLEMARE: Non, mais c'est parce que dans les comptes publics, cette
année, je remarque pour la première fois la
Fédération de Québec, les unions régionales des
Caisses populaires Desjardins: 17e de 20 versements...
M. COURCY: Oui, ça finit en 1967. M. BELLEMARE: Ah! bon, c'est
ça.
M. COURCY: C'est en 1947 que cette loi avait été
passée, et depuis quelques années, elle apparaît au
budget...
M. BELLEMARE: C'est-à-dire que ça avait commencé
à $75,000, elle a été remontée à $90,000, il
y a à peu près 4 ans ou 5 ans, et ça se terminera...
M. COURCY: En 1967.
M. BELLEMARE: ... en 1967 définitivement.
Il y a, M. le Président, des octrois pour les cercles agricoles.
Ces octrois, est-ce qu'ils ont des barèmes? est-ce que les conditions
apparaissent dans le livre des mesures d'assistance, dans ce livre-ci que nous
a remis le ministre?
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: Comment faire pour obtenir un octroi pour les cercles de
jeunesse, les cercles agricoles, les cercles de fermières? Est-ce qu'il
y a une réglementation particulière? J'ai cherché dans ces
politiques d'assistance et Je n'ai pas trouvé ça.
M. COURCY: Oui, c'est donné et c'est basé sur le nombre de
membres par cercle.
M. BELLEMARE: Le nombre de membres par cercle. Pour toute la province
également?
M. COURCY: A part de ça, il y a une mesure d'assistance pour ceux
qui vont acheter par exemple de la machinerie, un arrosoir à patates,
quelque chose comme ça, on va aider à ces cercles-là
à acheter certaine machinerie en commun, en leur donnant des montants,
environ 50% du prix d'achat.
M. BELLEMARE: Je remarque aussi qu'il y a des octrois pour l'association
par exemple des grossistes en fruits et légumes de la province.
M. COURCY: Pour publicité. M. BELLEMARE: En publicité?
M. COURCY: Par exemple, sur les salades, vous avez différents
mois, le mois des salades, le mois des pommes et on fait une contribution pour
aider dans la publicité des produits agricoles du Québec.
M. BELLEMARE: Est-ce que c'est toujours le même octroi pour...
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: Non, non, mais je veux dire, est-ce que c'est toujours le
même octroi de $25,000 pour la société d'agriculture, pour
l'Exposition provinciale?
M. COURCY: Nous l'avons augmenté cette année, je crois
à $33,000.
M. BELLEMARE: $25,000 à $33,000?
M. COURCY: Oui, pour cette année. Pour l'année
1964/65.
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre a déjà
commencé à préparer pour l'Exposition 1967 un pavillon
spécial à l'Exposition internationale de Montréal?
M. COURCY: L'Exposition universelle? M. BELLEMARE: Universelle de
Montréal?
M. COURCY: L'Agriculture y sera représentée, et il y a
actuellement un comité formé dont M. Poirier, le doyen de la
Faculté de l'Agriculture est en charge, pour le Canada.
M. BELLEMARE: Mais il n'y a pas de montant spécifique cette
année pour la préparation?
M. COURCY: Au ministre de l'Agriculture, non.
M. BELLEMARE: Pour la préparation du pavillon de
l'Agriculture?
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: Est-ce l'intention du gouvernement de fournir pour
l'Exposition, par exemple, j'ai vu ça dans les comptes publics,
l'autre jour l'Exposition de Toronto? Est-ce qu'il y a une obligation de
fournir...
M. COURCY: oui.
M. BELLEMARE: ... par exemple, je crois que c'est $5,000.
M. COURCY: $5,000.
M. BELLEMARE: $5,000 pour l'Exposition de Toronto.
M. COURCY: Et nous payons aussi les transports des animaux du
Québec qui vont à l'Exposition.
M. BELLEMARE: Ah, ça, c'est le panneau... M. LESAGE: C'est
l'exposition d'hiver.
M. BELLEMARE: ... c'est pas le panneau, mais l'exhibition que fait la
province.
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: C'est pas l'octroi qu'on donne à la
société.
M. LESAGE: Non, non, c'est le « winter fair ». C'est la
participation au « winter fair ».
M. BELLEMARE: Oui, mais ça coûte $5,000 pour y participer
seulement.
M. COURCY: $5,000 pour l'Exposition et $8,000 que l'on demande pour le
transport des animaux de la province de Québec.
M. BELLEMARE: Ah oui.
M. LESAGE: C'est la plus grosse Exposition.
M. BELLEMARE: Oui, je le concède, au point de vue agriculture, je
l'ai vue, moi. C'est très bien, je ne vois aucune objection à
ça. Maintenant, je voudrais attirer l'attention du ministre,
Société et coopérative agricole de Ste-Geneviève de
Batiscan. J'ai été surpris de constater qu'il doit y avoir une
erreur là, $20, ça doit être plutôt $2,000. Cela ne
doit pas être $20.
M. COURCY: Non.
M. BELLEMARE: C'est seulement $20?
M. COURCY: C'est possible.
M. LESAGE: Qu'est-ce que c'est donc?
M. BELLEMARE: La société coopérative agricole de
Ste-Geneviève de Batiscan, dans mon comté.
M. LESAGE: Ce doit être une coopérative riche.
M. COURCY: Aux comptes publics? M. BELLEMARE: Oui, $20.
M. LESAGE: C'est parce que la coopérative est aussi riche que
l'ancien ministre.
M. COURCY: A quelle page?
M. BELLEMARE: Je n'ai pas besoin des commentaires du premier ministre
parce que là, M. le Président...
M. LESAGE: Je suis après payer mes comptes, je me sens assez
pauvre.
M. BELLEMARE: Oui, mais moi aussi, je viens d'en payer justement
là, des comptes de médecin, puis j'aime pas ça.
M. LESAGE: II ne m'en reste pas épais.
M. BELLEMARE: Que le premier ministre ne répète pas les
calomnies qu'a répétées l'ancien député de
St-Maurice.
M. LESAGE: Je ne dis pas de calomnies. M. BELLEMARE: C'est des
calomnies. M. LESAGE: Non.
M. BELLEMARE: Et le premier ministre me demandait ce matin pourquoi je
n'aimais pas le député de St-Maurice, c'est justement pour
ça, c'est parce que ça été le pire calomniateur
qu'il n'y a jamais eu.
M. LESAGE: M. le Président, on n'a pas le droit de s'attaquer
à la magistrature...
M. BELLEMARE: Non, le premier ministre m'a demandé ce
matin...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. LESAGE: On n'a pas le droit de dire ça en Chambre. J'ai eu une
conversation privée ce matin avec...
M. BELLEMARE: Oui, mais c'est le premier ministre qui vient de me
dire...
M. LESAGE: Sur une base d'amitié.
M. BELLEMARE: ... la société...
M. LESAGE: Je n'ai pas voulu insulter...
M. BELLEMARE: ... d'agriculture est aussi riche que l'ancien ministre,
mais pourquoi dire des affaires de même?
M. LESAGE: C'est $20.
M. BELLEMARE: Oui, mais pourquoi dire des affaires de même. Comme
je vous connais, c'est inutile.
M. LESAGE: Est-ce que le député de Champlain est
insulté parce que j'ai dit qu'il était riche? Il est
insulté parce qu'il dit qu'il valait rien que $20.
M. BELLEMARE: Oui. C'est une calomnie, bon. J'aimerais mieux que vous
disiez que je suis pauvre, puis c'est vrai.
DES VOIX: Ah! Ah! Tout le monde est pauvre.
M. LESAGE: Ce qui insulte le député de Champlain c'est que
je le compare à une société coopérative.
M. BELLEMARE: II est hors d'ordre. Hors d'ordre, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. LESAGE: Vingt piastres.
M. BELLEMARE: M. le Président, le premier ministre, je pense
bien... D y a des règlements, c'est vrai.
M. LESAGE: Moi, à la place du député de Champlain,
je dirais le premier ministre essaie encore de me faire battre mais je suis de
trop bonne humeur ce soir.
M. BELLEMARE: Oui, c'est vrai, puis j'ai du mal à rester de bonne
humeur, M. le Président.
M. LESAGE: Continuez.
M. BELLEMARE: Je vous garantis que ça prend ma patience. Bon,
alors je termine moi sur une autre question, je sais bien que vous vous
ennuieriez.
M. LESAGE: M. le Président, le député de Champlain
me fait penser à des vicaires qui ont tellement de difficultés
à trouver la vie éternelle à la fin de leur sermon.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas de la trouver pour moi, c'est de la gagner
qui est difficile, comme pour vous.
M. LESAGE: Je suis plus vieux que le député de Champlain,
c'est moins dur.
M. BELLEMARE: Mais oui, vous savez qu'à mon âge j'ai bien
plus de mal avec ma vertu qu'avec ma santé, n'oubliez pas ça. M.
le Président, il y a M. Descôteaux je pense ici, M. J. P. Lettre
$11,000.
M. COURCY: C'était à l'enseignement agricole.
M. BELLEMARE: Est-ce que son salaire a été porté
à $12,000?
M. COURCY: Oui. Dernièrement, voilà environ quinze jours,
un arrêté en conseil a été passé le montant,
je crois, à $12,400.
M. BELLEMARE: Oui. Il y a ici...
M. COURCY: Je me suis trompé de quelques chiffres, de quelques
dollars,
M. BELLEMARE: Il y a aussi M. Descôteaux, M. le
Président?
M. COURCY: M. Descôteaux est le chef du service de la
coopération.
M. BELLEMARE; Oui.
M. COURCY: La division de la coopération.
M. BELLEMARE: Oui. Je regardais là quel salaire il avait, M.
Descôteaux. Il avait $10,225?
M. LE PRESIDENT: Deux adopté?
M. BERNATCHEZ: Non, une minute, là. Je vois la liste des
employés ici. Le nom des inspecteurs de beurreries. Est-ce
qu'actuellement il y a encore plusieurs inspecteurs de beurreries qui ne sont
pas des agronomes? Est-ce que c'est encore la majorité?
M. COURCY: Ah oui, la très grande majorité...
M. BERNATCHEZ: Dans le cadre...
M. COURCY: Et ce sera de plus en plus des techniciens en industrie
laitière. Nous allons essayer de garder les agronomes pour servir dans
d'autres domaines que dans l'inspection des beurreries.
M. BERNATCHEZ: En autant qu'ils sont gradués de l'école
d'agriculture de St-Hyacinthe.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Si le ministre veut référer aux comptes
publics 1963-64, à la page 180. « Payées à diverses
associations agricoles ». Est-ce que ce sont des subventions qui ont
été payées pour la tenue, par exemple, d'expositions ou
pour des activités spéciales? Page 180.
M. COURCY: Quelle ligne?
M. BELLEMARE: Vers le milieu de la page.
M. BERNATCHEZ: Payées à diverses associations
agricoles.
M. COURCY: Ce sont des montants.
M. BERNATCHEZ: Je remarque qu'il y a beaucoup de sociétés
d'agriculture qui figurent à cet item-là. Alors ce serait des
octrois spéciaux attribués à des sociétés
d'agriculture dans différents comtés, aux coopératives de
pomi-culteurs, aux syndicats d'agriculteurs?
M. COURCY: L'association Hereford, l'association Holstein. Vous avez:
congrès provincial d'aviculture exposition provinciale, expositions
régionales.
M. BERNATCHEZ: Quand il s'agit, par exemple, d'une association
d'éleveurs, je comprends que c'est une subvention que le
ministère a accordée pour favoriser le développement, la
publicité d'une race donnée. Lorsqu'il s'agit, par exemple, d'une
société d'agriculture quel genre de concours a pu lui valoir
cette subvention? Parce que ça ne fait pas partie des subventions
régulières des sociétés, on trouve ça
à un autre item. A quoi ont servi ces subventions-là?
M. COURCY: A quoi?
M. BERNATCHEZ: A quoi ont servi ces subventions? Vous en avez plusieurs
aux société coopératives. Est-ce que ce sont des
subventions de maintien, est-ce que ce sont des subventions pour aider à
la fabrication du lait?
M. COURCY: Société coopérative agricole
d'Abitibi-Ouest.
Cela c'est la formation d'une coopérative régionale
où nous avons aidé en y versant un octroi sur une base de 50% du
nouveau capital social souscrit.
M. BERNATCHEZ: Si vous continuez plus loin...
M. COURCY: A Dupuis, Ste-Jeanne-d'Arc, ça doit être la
fusion de la coopérative de La Reine, Abltibi et dans les cas de fusion
nous avons des octrois aujourd'hui jusqu'à maximum de $3,000, trois
cents la livre de gras. Maintenant je ne sais pas tout par coeur tout ce qu'il
y a dans la province.
M. BERNATCHEZ: Non, mais pourrait-on avoir une idée? Vous avez
Abitibi-Ouest: exposition LaSarre, $1,000.
M. COURCY: Oui, exposition de LaSarre $1,000.
M. BERNATCHEZ: Plus loin, vous avez Société
coopérative agricole d'Abitibi-Ouest, $13,600.
M. COURCY: Oui. M. JOHNSON: Ah bon.
M. COURCY: C'est ça que je viens de vous expliquer.
M. BERNATCHEZ: Là c'est pour une fusion?
M. COURCY: C'est la formation d'une coopérative régionale
où les producteurs de différentes paroisses sont groupés
pour acheter la beurrerie de la coopérative agricole de Maca-mic.
M. BERNATCHEZ: Dans les politiques publiées par le
ministère il est question de fusion mais il n'y a pas de
règlements qui spécifient de telles organisations?
M. COURCY: Oui dans un cas de fusion nous avions, avant, deux cents la
livre de gras...
M. BERNATCHEZ: Jusqu'à concurrence de...
M. COURCY: ... jusqu'à concurrence de $2,000. Depuis un an, nous
avons 3 cents la livre de gras jusqu'à concurrence de $3,000.
M. BERNATCHEZ: Oui, j'ai vu ça, mais là vous arrivez
à $13,600. Est-ce que cette subvention a été
discrétionnaire décidée par les autorités
après étude?
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Alors, chaque cas est étudié
séparément. Maintenant, à la page suivante, ce sont des
octrois en somme qui sont accordés par le ministère pour des
sociétés d'agriculture, des coopératives, des syndicats
d'éleveurs après étude par le ministère. Il n'y a
rien de réglementaire, si vous voulez, de défini d'avance, ce
sont des cas étudiés en particulier?
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: A la page suivante, à la page 181. «
Payé à des particuliers », que représentent ces
montants-là? Vous avez, par exemple, « payé pour
Lotbinière à des particuliers $16,544.80 ».
M. LESAGE: C'est un petit peu plus que le salaire du
député, ça!
M. BELLEMARE: Regarde comme il est haïssable!
M. BERNATCHEZ: C'est pas ce que je gagne.
M. LESAGE: C'est pas beaucoup plus que le salaire du
député.
M. BERNATCHEZ: Le premier ministre n'arriverait pas avec ce
salaire-là.
M. LESAGE: Pardon? Non, pas avec mes obligations.
M. BERNATCHEZ: Pas avec la même voiture.
M. LESAGE: Pardon?
M. BERNATCHEZ: Pas avec la même voiture pour voyager.
M. LESAGE: Ma voiture, c'est une Pontiac. M. JOHNSON: L'avion.
M. LESAGE: Ce n'est pas à moi, c'est au gouvernement. D'ailleurs
elle n'est pas livrée, seulement. Ce n'est pas à moi à
part ça, c'est au gouvernement et ce n'est pas moi qui va m'en servir,
ça va être le gouvernement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. BERNATCHEZ: Alors, que représentent ces montants?
M. COURCY: Placements de vaches laitières, placements de
génisses.
M. LESAGE: Pour un cultivateur, c'est un cultivateur avancé, le
député de Lotbinière! Il appelle les réacteurs des
voitures.
M. BERNATCHEZ: C'est trop proche, chez nous!
M. COURCY: L'aide aux transports du bétail.
M. BERNATCHEZ: L'aide aux transports sous cette rubrique-là? Il y
a des octrois payés pour achat d'animaux.
M. COURCY: Oui, des porcs.
M. BELLEMARE: M. le Président, il y a quelques chiffres assez
considérables dans: payés aux diverses associations agricoles:
$60,000 par exemple, $60,934 à la Société agri- cole de
tabac de Joliette. Ensuite, vous avez la Conserverie coopérative de
LaSalle $30,000; $62,000 St-Damase, les conserves; mais Sher-rington, par
exemple, la Société coopérative agricole de Sherrington,
$50,000, et puis la Coopérative agricole de l'Ile-Verte,$36,811.
M. COURCY: Construction d'entrepôts à légumes.
M. BELLEMARE: C'est la coopérative agricole de Joliette, de
tabac?
M. COURCY: Non de patates. M. BELLEMARE: St-Damase?
M. COURCY: Section d'entrepôt à patates. A St-Damase, de
tabac.
M. BELLEMARE: St-Damase?
M. COURCY: Joliette. Dans quel comté ça? Il y a St-Damase
de l'Islet.
M. BELLEMARE: Non, St-Damase de St-Hyacinthe.
M. COURCY: St-Hyacinthe. Je crois que c'est un règlement d'une
faillite ou d'une dissolution d'une coopérative où nous avions
une garantie hypothécaire.
M. BELLEMARE: Si le ministre veut lui envoyer ce billet-là, cette
liste-là.
Demain il pourrait nous la donner, les détails sur cette
loi-là, sur ces cinq-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BERNATCHEZ: Une minute. Est-ce que le ministre a répondu
favorablement à la requête qui lui a été
présentée par l'Association des producteurs de sucre
d'érable de la province? Cette asociation a demandé au ministre
de l'Agriculture de l'aide pour assurer le succès de son
exploitation.
M. COURCY: Nous avons augmenté de $5,000 à $11,000
l'octroi au groupement des producteurs de sucre d'érable pour les aider
aussi, et dans le travail de recherche et dans le travail de publicité
du produit de l'érable. Cette année, c'est promis encore pour le
montant de $11,000, je crois.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que cette subvention de $5,000 était pour
payer les salaires d'un
employé parce que, dans leur mémoire, ils demandaient au
ministre de mettre à leur disposition une couple d'employés pour
travailler en collaboration avec eux?
M. COURCY: C'est le même montant qui existait, et on l'a plus que
doublé, on est rendu à $11,000.
M. BERNATCHEZ: Autrefois, en vertu d'un budget, d'un crédit
spécial, cela a été attribué à un
moment donné au ministère de l'Industrie et du Commerce ,
on votait un montant d'argent pour aider à l'organisation des
érablières pour changer les seaux à sève. Cela a
été discontinué. Aujourd'hui, plusieurs se demandent si le
ministère ne serait pas justifié d'avoir un certain budget pour
aider les cultivateurs, les intéressés, à maintenir leur
outillage. Ils sont obligés de renouveler leur bouilloire et ainsi de
suite. C'est une récolte qui représente un montant assez
considérable d'argent dans certaines régions, et c'est une
récolte également sujette à bien des aléas de
température. Comme, cette année, la récolte n'a pas
été fameuse, plusieurs cultivateurs perdent de l'argent cette
année avec leurs érablières. Je suis de l'avis de ceux qui
prétendent que le ministère serait bien justifié d'avoir
un certain montant d'argent annuellement pour venir en aide à ceux qui
ont des renouvellements ou des agrandissements à faire en vue de
développer davantage leurs érablières.
M. COURCY: On leur conseille de s'adresser soit aux banques ou aux
caisses populaires parce que la loi de l'amélioration des fermes
prête jusqu'à $7,000 pour l'outillage d'érabliè-res:
seaux, évaporateurs, chalumeaux etréser-voirs, et le gouvernement
s'engage à rembourser 3% d'intérêt.
M. RUSSELL: Je remarque ici à la page 180, « aide à
plusieurs sociétés »: la Coopérative agricole de
Granby, $4,000, dans les comptes publics 1963-64.
M. COURCY: Probablement des fusions de coopératives ou fusion
d'autres fabriques.
M. RUSSELL: Est-ce un montant limité ou est-ce l'octroi pour la
fusion des coopératives?
M. COURCY: Comme je le mentionnais tout à l'heure, $0.03 la livre
de gras jusqu'à concurrence de $3,000. Mais voilà un an,
c'était jusqu'à concurrence de $2,000.
M. RUSSELL: Est-ce que le même octroi s'applique si une laiterie
privée en particulier fait la cueillette?
M. COURCY: Depuis 1961, oui. M. RUSSELL: Avant, non? M. COURCY: Non.
M. RUSSELL: Maintenant, je remarque à la page suivante, 181,
Shefford $8,917.32, c'est un montant payé à des particuliers, et
le ministre a dit tantôt que la plupart de ces montants
représentaient le transport des animaux.
M. COURCY: Pas seulement ça.
M. RUSSELL: Ce montant représente quel genre d'octroi?
M. COURCY: Vous avez des placements de génisses, placements de
vaches laitières, placements de vaches de boucherie, placements de
truies d'élevage, placements d'agnelles, vous avez aussi des taureaux de
race, primes pour achat de taureaux de race pure, peut-être qu'il
y en a là-dedans dans votre coin. Vous avez, à part ça,
des transports d'animaux, primes pour achat de juments de race pure, primes
pour achat de porcs classés XX, d'agneaux, primes pour le maintien de
verrats, c'est peut-être ça?
Subventions aux sociétés d'éleveurs d'animaux de
race pure. Hyena peut-être près de chez vous, dans votre
comté; subventions pour les tenues d'expositions dans Shefford,
Sherbrooke, St-Hyacinthe, Trois-Rivières, Montmagny, Québec,
Châteauguay, Arthabaska, Chicoutimi, Deux-Montagnes, Kamouraska,
Richelieu, Rimouski, Roberval, Abitibi, Lac St-Jean, Rouyn, Sherbrooke,
Toronto, Toronto expositions diverses. Vous savez tous ces item-là
entrent dans ces... payés à des particuliers.
M. RUSSELL: Oui, je ne demande pas au ministre de me donner ce soir, la
liste de ces subventions, mais si je lui faisais une demande à cet effet
pourrait-il me transmettre la liste?
M. COURCY: Certainement.
M. BELLEMARE: M. le Président, dans la fin de cet article,
à la page 30, du budget on voit là, les contributions du
gouvernement fédéral, du gouvernement du Canada et remboursement
de $413,000.
M. COURCY: C'est le remboursement dans la politique
d'établissement de caveaux à patates. Nous avons une politique
conjointe, où les gouvernements provincial et fédéral
financent 75% du coût donc 37 1/2% par le Fédéral et 371/2
par le provincial.
M. BELLEMARE: Cela paraît où dans les item?
M. COURCY: Subvention.
M. BELLEMARE: On a un $2 millions ici. Ah bon.
M. COURCY: Et le 37 1/2% il y a un remboursement de 371/2% qui est fait
par la coopérative à qui nous passons la subvention, II y a 37
1/2% de subventions directes.
M. BELLEMARE: Est-ce que ça y est dans ça?
M. COURCY: Subventions à l'entrepôt, vous allez l'avoir
sous peu, c'est parce qu'onl'a changé.
M. BELLEMARE: Cela n'y est pas là. M. COURCY: Cela va venir.
M. RUSSELL: Ces subventions est-ce qu'elles sont attribuables simplement
à des coopératives organisées ou si un particulier peut
avoir la même subvention?
M. COURCY: Coopératives organisées seulement.
M. RUSSELL: Seulement. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BELLEMARE: J'ai entendu dire qu'aux Iles-de-la-Madeleine, le caveau
à patates servait à autre chose.
M. COURCY: J'ai vu à un moment donné dans le journal que
ça faisait quatre ans qu'il était bâti, mais ça doit
faire quinze, dix-huit ans je crois. Il y a eu une erreur là-dedans.
M. LACROIX: II sert à entreposer les conserves.
M. COURCY: II a été bâti dans le temps
entièrement par le gouvernement...
M. BELLEMARE: Ah oui.
M. COURCY: ... et aujourd'hui nous demandons...
M. BELLEMARE: Cela c'est des coopératives?
M. LACROIX: Cela appartenait à une coopérative.
M. BELLEMARE: Cela a été repris par le gouvernement?
M. COURCY: Cela a été construit à 100% par le
gouvernement, mais on a pas trouvé de producteurs pour l'emplir, alors
les marchands s'en sont servis.
M. BELLEMARE: Mais là ça appartient...
M. LACROIX: A la coopérative du Bassin qui est encore
propriétaire. Elle s'en sert pour mettre ses boîtes de
conserves.
M. COURCY: Ah ce n'est pas ça qui est important, c'est au
principal intéressé le producteur à mettre un peu de fonds
dans cette organistion.
M. BERNATCHEZ: Article 3, « recherches, renseignements,
informations y compris subventions et bourses ». Cette année on
nous demande de voter un budget de $7,852,000. L'an passé il y avait un
budget de $5,183,900. D'a-dord, le montant voté l'an dernier a-t-il
été complètement dépensé?
M. COURCY: Sur $7,274,000 l'an passé, il est resté
$64,548.
M. BERNATCHEZ: L'an passé c'était $5 millions...
M. COURCY: Oui, bien là, cette année, il y a eu encore des
item qui ont été regroupés au budget alors on ne peut
pratiquement pas comparer avec l'ancien budget.
M. BERNATCHEZ: Non, mais sur l'an passé...
M. COURCY: ... pour les salaires qui étaient payés l'an
passé par la Santé, ils sont payés aujourd'hui par nous
autres.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: Alors, 75 vétérinaires ont été
transférés d'un coup avec le budget, alors ça fait une
augmentation.
M. BERNATCHEZ: Alors ça veut dire que vous avez
dépensé plus que le $5 millions qui avait été
voté?
M. LE PRESIDENT: Le total est de $5 millions moins $1,591,000, le net,
$5 millions.
M. COURCY: Le total est de $7,274,000 mais il y a eu une
récupération, une contribution du gouvernement
fédéral $1,191,000 qui donne $5,683,000 net à la page 34,
c'est ça que vous devez avoir.
M. BELLEMARE: Page 34? M. COURCY: A cet item, 34. M. BELLEMARE: Ah
oui.
M. COURCY: A cet item il nous est resté un montant de
$64,548.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. COURCY: Et cette année, nous demandons $8,162,500 et surtout
à cause du transfert de la salubrité des aliments au
ministère de l'Agriculture, des employés et des sommes.
M. BERNATCHEZ: C'est ce transfert-là qui peut justifier la grande
différence entre le montant dépensé qui apparaît aux
comptes publics 1963/64 et le budget qu'on nous demande de voter, cette
année, soit une augmentation de $2 millions.
C'est parce que ce sont des employés qui ont été
transférés de ministère?
M. COURCY: Surtout ça.
M. BERNATCHEZ: Maintenant,à cet item-là, on voit des
crédits attribués aux écoles d'agriculture.
M. BELLEMARE: Parce que, si le ministre n'a pas d'objection, il y a des
sous-item très importants dans ça, comme par exemple, ferme de
Deschambault, université Laval, McLeod College, Institut de technologie
agricole. Puis là, il y en a plusieurs, il y en a jusqu'à onze.
Alors, si on prenait « Administration » d'abord, «
Traitements et salaires » et puis on va finir ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, « Administration ».
M. BERNATCHEZ: Alors, au sous-item 1 de l'item 2,«Traitements et
salaires», $1,324,800. Cela comporte les salaires de quels
employés?
M. COURCY: Vous avez les employés inférieurs qui
s'occupent de la recherche et de l'enseignement agricole, plus les salaires des
saisonniers qui travaillent à la recherche, professeurs à temps
partiel pour les cours ménagers agricoles organisés par la
division.
M. BERNATCHEZ: Employés à temps partiel dans les
écoles d'agriculture?
M. COURCY: Oui, vous avez, par exemple, les cours d'enseignement
ménager durant l'été aussi.
M. BERNATCHEZ: Oui. Et c'est sous cette rubrique-là aussi que
vous avez le service des Arts domestiques?
M. COURCY: Oui. Vous avez, par exemple, les employés qui
travaillent aux recherches à la station de patates au Manicouagan. Ils
sont payés sous cet item-là aussi.
M. BERNATCHEZ: Tous les employés des Arts domestiques sont sous
« Traitements et salaires »...
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre veut répéter?
L'affaire de Manicouagan qu'il dit?
M. COURCY: La station provinciale... M. BELLEMARE: Ah, des patates?
M. COURCY: ... de patates de la Manicouagan.
M. BERNATCHEZ: « Information scientifique $149,000, même
montant que l'an passé. Est-ce que ce sont des publications ça ou
des...?
M. BELLEMARE: Honoraires, vous avez 8 c.
M. COURCY: Qui apparaît à quel item, s'il vous
plaît?
M. BERNATCHEZ: Sous-paragraphe 6. M. COURCY: « Information
scientifique »,
vous avez Terre et Foyer, $92,000; Mac Donald Farm Journal, Le
Réveil rural, La Terre de Chez Nous, Quebec Farm Radio Forum et la revue
Agriculture.
M. BELLEMARE: M. le Président, puisque l'on parle de recherches,
enseignement et information, le gouvernement a-t-il étudié,
a-t-il réalisé, a-t-il obtenu des universités qui
recherchent de nouveaux produits, de nouvelles semences, un
résumé de rapport sur les expériences qui auraient
été tentées pour instaurer dans la province de nouvelles
cultures qui pourraient rendre des services très appréciables aux
cultivateurs? Je voudrais, ici, rappeler au ministre que, l'an passé
j'avais, dans cette Chambre, demandé au ministre s'il n'y avait pas
possibilité de faire des études assez poussées sur des
essais de culture pour le mais, par exemple.
Les Etats-Unis ont révolutionné leur agriculture en grande
partie avec la culture du blé dinde. Ils ont d'abord commencé par
un blé dinde, un mais qui était précoce et ensuite de
ça, dans plusieurs Etats, d'après les statistiques officielles,
ils ont établi une espèce de débouché pour en faire
des moulées pour les animaux. Et ce débouché a
rapporté une récolte marchande extraordinaire.
Je n'ai pas besoin de vous dire, M. le Président, que le climat
qui existe aux Etats-Unis, dans plusieurs Etats américains, est
sensiblement le même que celui qu'on a dans la province de
Québec.
Une maison en particulier a fait une étude assez poussée
sur le ma'is, qui pourrait rendre d'immenses services à l'agriculture
dans Québec et on a été dans les différentes
provinces du Canada, on a trouvé que si, en Ontario, il y avait une
possibilité de culture pour le maïs de 1,100 acres, il y aurait
dans le Manitoba 10,000 acres en culture de mais et que dans la province de
Québec, si on pouvait finir par trouver le mais assez précoce
pour arriver à maturité, surtout avec bon résultat, il y
aurait ici dans la province de Québec, sûrement de la place pour
au moins 1,000 à 1,200 acres de mais, et particulièrement dans
les régions, on soulignait ici, dans un rapport bien fait, on aurait
toutes les régions de L'Assomption, de Trois-Rivières qui
pourraient favorablement recevoir cette nouvelle culture et toute la
région qui vient de Howick-Armstrong.
M. le Président, le ma'is qu'on appelle le mais hybride, ce
serait pour l'agriculture une source d'approvisionnement, au point de vue
revenus, au point de vue de moulées. Dans les moulées, c'est ce
qui coûte aujourd'hui le plus cher pour les animaux et pour
l'engraissement de certains animaux. Je sais que plusieurs universités
ont commencé, c'était même à la demande de
l'honorable ministre de l'Agriculture, en 1958 et 1959, il demandait dans cette
Chambre qu'on instaure, qu'on fasse de nouvelles études poussées
sur le mais. Et en 1958, le même député disait; « II
serait possible d'obtenir de nos universitaires une étude approfondie
sur le maïs. » Le ministre était convaincu, dans ce
temps-là, de cette opportunité qu'il y aurait pour l'agriculture
québécoise de développer ce genre de culture du maïs
hybride pour donner plus de revenus à nos cultivateurs, et surtout nos
moulées balancées y trouveraient avantage, et surtout auraient
plus d'efficacité.
Je sais que la maison Seagram a entrepris une vaste enquête, dans
tout le Canada, et les conclusions qu'en tirait la maison Seagram, à la
suite de ce rapport bien fait, disait; « Sans aucun doute, le maïs
deviendra une récolte d'importance essentielle dans de nombreuses
régions du Québec, en particulier, au cours des quelques
années qui viennent. Et ce sont les travaux expérimentaux
actuellement en cours qui indiqueront comment accroître la production de
mais destinée à l'industrie et spécialement à nos
cultivateurs. Ces progrès auront un effet de grande portée sur
l'économie du Québec en général, mais
particulièrement sur l'économie agricole de chez nous.
»
Je suis assuré, M. le Président, que le ministre qui,
dès 1957, 1956 ici, 1958 et 1957, préconisait l'étude
approfondie de cette culture du maïs et demandait au gouvernement, dans le
temps, de demander aux universitaires, à l'Université MacDonald,
par exemple, ou les autres, de tâcher de trouver un maïs assez
précoce, une sorte de mais assez précoce pour permettre d'en
tirer les plus grands résultats.
Je sais que le ministre a dû faire des recherches, a dû
demander aux universités des rapports, et je serais heureux si le
ministre nous annonçait ce soir qu'il y a déjà un vaste
mouvement d'entrepris dans la province en ce qui concerne la culture du mais
hybride.
M. COURCY: M. le Président, quand le député dit que
le maïs, comme d'ailleurs toutes les autres céréales
graminées, lorsqu'on trouve une variété hâtive, plus
la variété est hâtive, plus on diminue les rendements.
M. BELLEMARE: Je ne comprends pas.
M. COURCY: Toutes les variétés tardives qui prennent 120
jours, par exemple, à mûrir, vont avoir des rendements beaucoup
supérieurs, et comme il le mentionnait tout à l'heure, la
compagnie Seagram, que nous avons rencontrée, a parlé avec
nous de cet essai qu'elle voulait faire en tentant cette implantation dans
certaines régions. Nos experts sont sceptiques actuellement dans
l'implantation des variétés connues de mais à grains.
Toutefois, il se fait certaines expériences à nos
écoles d'agriculture, je crois à Ste-Martine et St-Hyacinthe, en
petit, et l'Université Laval, ici, qui possède des savants, si je
peux prendre cette expression, des gens qui sont habitués aux recherches
viennent juste d'acheter comme vous l'avez vu dernièrement, 700 acres de
terre où ils commenceront à faire des recherches,
différentes recherches dans différents domaines, et ceux qui nous
recommandent actuellement les recherches, ce sont des spécialistes dont
M. Forest Bertrand Forest est le président , et il est
accompagné au conseil des recherches par M. Martineau, le conseiller
technique au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, le
secrétaire du conseil des recherches. Chacune des facultés
d'agriculture des Université Laval et McGill y délègue un
membre. Les stations de recherches et les fermes expérimentales du
gouvernement du Canada dans le Québec y ont aussi un
représentant, de même que l'Union Catholique des Cultivateurs et
la Coopérative Fédérée de Québec ont des
représentants sur le conseil de recherches qui font des recommandations
et actuellement, à l'Université nous avons 64 projets de
recherches pour un montant d'environ $200,000, et ça se répartit
dans les disciplines suivantes; phytotechnie, zootechnie, sol, entomologie,
économie rurale et génie rural. Il y a à part de
ça, les bourses d'études supérieures et de
perfectionnement pour se former des hommes aptes à faire des recherches,
et vous avez aussi d'autres recherches dans la publication de ces
différents travaux en des publications.
M. BELLEMARE: Je suis très heureux de savoir qu'il se fait
quelque chose au moins, des études se continuent, mais quand on a
déjà une maison comme la Seagram a déjà fait un
essai sur des terrains de l'Assomption, par exemple, ou de Armstrong, et qu'ils
ont obtenu, malgré le froid assez vif du mois de juin 1964, une moyenne
de 70 boisseaux à l'acre, c'est déjà énorme.
M. COURCY: Oui, oui.
M. BELLEMARE: Bon. Seulement, voici...
M. COURCY: Mais avant de recommander...
M. BELLEMARE: Si le ministre veut me laisser finir, je serai bref.
M. COURCY: Oui.
M. BELLEMARE: Si ces gens-là, qui ont mis de leur argent pour
expérimenter sur des terres qu'ils ont louées, et que
malgré, comme dit le rapport, ils ont eu un gel au mois de juin 1964,
ils ont réussi à sortir 70 boisseaux à l'acre, je dis au
ministre que des terres comme dans Champlain, immensément grandes dans
Champlain, qui ont un sol, où le sol se prête admirablement bien,
on pourrait facilement, si le ministre y consentait, accorder un octroi par
exemple de $5,000 ou de $10,000 par année, sous la responsabilité
de l'agronome qui lui, verrait à faire certaines expériences en
terrains propices, et ça, ça ne coûterait pas cher à
la province, pour savoir si véritablement on peut établir dans
une zone comme le comté de Champlain par exemple,
Ste-Anne-de-la-Pérade, Ba-tiscan, Champlain, ou même à
l'intérieur des terres, des grandes terres comme St-Narcisse ou
St-Stanislas, là où il y a des grands terrains, on pourrait
peut-être avec un agronome comme M. Potvin, essayer un certain nombre
d'arpents, d'acres, et là on verrait, quand même la province
investirait $5,000 ou $10,000 pour savoir si réellement il y a un bon
rendement. Je trouve qu'on rendrait immensément service et probablement
le sol deviendrait plus tard un accroissement considérable dans
l'agriculture de maïs hybride, qui nous rendrait d'énormes
services. N'oubliez pas, M. le Président, il ne faut pas que le ministre
oublie que quand on a commencé la culture de la tomate, à
Montréal c'était facile d'en avoir, dans les autres parties de la
province c'était bien rare qu'on puisse avoir des tomates avant le mois
de septembre, octobre. Aujourd'hui on va presque, ici, dans Montmagny, on va
même du côté de la Gaspésie, et au mois d'août
on a des tomates. C'est parce qu'on a cultivé des sortes de tomates
hâtives. Cela, c'est venu après quelques expériences.
Je suis convaincu, que le ministre ne ferait pas un faux bond s'il
investissait de $5,000 à $10,000 dans un comté comme le mien ou
n'importe où ailleurs, n'importe où, où il y a un agronome
qui a assez d'enthousiasme pour pousser la culture puis l'expérimenter,
ce seraitjepen-se un bien beau terrain.
Maintenant, j'ai une autre chose. M. le Président, est-ce que le
ministre me donne une réponse à ça?
M. COURCY: Oui, il y a actuellement un jeune agronome, je crois, dans
Joliette ou l'As-
somption qui travaille énormément à l'implantation
de blé dinde, de variétés de blé d'Inde comme le
mentionne le député. Mais seulement il n'a pas été
très très chanceux à venir jusqu'à maintenant. Et
de là à aller recommander aux cultivateurs de Québec de
semer du blé dinde.'
M. BELLEMARE: Non, mais le ministre me comprend. A titre
d'expérimentation avoir l'argent de la province $5,000 ou $10,000 pour
faire dans un certain territoire avec un agronome du calibre de M. Potvin
certaines expériences.
M. COURCY: C'est justement, nous avons nos stations. Nous avons par
exemple, St-Hyacinthe, l'école technique où il y a des
professeurs qui peuvent baser réellement leur enseignement sur la
recherche. Nous avons Ste-Martine, l'école d'Agriculture avec des
terrains qui appartiennent au gouvernement et, je crois,
Ste-Anne-de-la-Pocatière, Je crois que les endroits ou nous devrions
prendre des risques avant le cultivateur, devraient bien être ces
endroits. Et j'admets que le député de Champlain a raison de
dire: nous devrions aller d'avant ne pas attendre que les cultivateurs fassent
eux-mêmes l'expérience, ce qui est parfois très
coûteux.
M. BELLEMARE: C'est ça. Le deuxième point, et le dernier
pour moi en ce qui concerne les cultures et les recherches. Il s'est
développé dans la région de Montréal une industrie,
je ne veux pas ici en parler au point de vue politique ni bien ni mal, mais il
s'est développé une industrie qu'on a appelée la
betteraverie de St-Hilaire. C'est un fait. Dans l'économie rurale
ça compte pour beaucoup. Les cultivateurs vont tous les ans, cultivent
à tous les ans des centaines de tonnes de betterave, des dizaines de
mille tonnes de betterave à sucre, et c'est un revenu
supplémentaire. Chez nous, d'après les statistiques que j'ai
trouvées au ministère de l'Industrie et du Commerce on aurait des
sols, on aurait 270,000 acres de terrain qui serait propice à la culture
de la betterave à sucre mais comme le transport partir du
Cap-de-la-Madeleine, avec la traverse, pour aller à St-Hilaire est
très dispendieux le prix de revient serait presque nul. Mais je me
demande pourquoi on n'établirait pas dans la région,
puisqu'aujour-d'hui l'expérience a été bonne, fructueuse
pour les cultivateurs, qu'on n'établirait pas dans la
région de la Mauricie ou de cette partie du St-Laurent au centre de
cette grande région agricole une raffinerie de sucre, qui pourrait par
exemple fonctionner trois ou quatre mois par année avec la betterave
à sucre, mais quipour- rait aussi fonctionner de six, sept ou huit mois
par année avec l'industrie de la canne puis qu'aujourd'hui on sait les
difficultés qu'on a dans certains pays au point de vue de l'exportation
avec le sucre et qui est devenu un sujet qui va devenir d'une rareté
assez coûteuse. Je dis donc que je serais heureux de savoir si le
gouvernement, si le ministère de l'Agriculture a des projets au sujet
d'une seconde raffinerie à sucre dans notre région, soit par des
intérêts privés, soit par l'intérêt d'une
coopérative ou même une coopérative et le gouvernement
ensemble.
M. COURCY: Maintenant, M. le Président, nous avons depuis environ
vingt ans une raffinerie de sucre à St-Hilaire. Pour la première
année en 1964, nous avons récolté le maximum des besoins
de la raffinerie, soit 150,000 tonnes. Le cultivateur du Québec dans sa
production de betterave donne une moyenne d'environ 13 tonnes à l'acre
pendant que nous y trouvons dans d'autres provinces des rendements moyens
beaucoup supérieurs.
M. BELLEMARE: Plus supérieurs?
M. COURCY: Le prix du sucre peut varier énormément de $15
à $17, descendu à $5,$6, $7 est une cause des déficits
accumulés à la raffinerie et le gouvernement, à chacune
des années, après avoir fixé depuis les débuts, le
prix au producteur à $13, la tonne, est dans l'obligation de leur venir
en aide, en leur donnant des subsides qui, voilà quelques années
étaient donnés par le gouvernement fédéral de $1.50
à $2 la tonne, jusqu'à $2.33.
Mais depuis deux ans, le gouvernement du Québec donne des
subsides au producteur de $3 la tonne.
M. BELLEMARE: $3.
M. COURCY: En plus du$13 la tonne, le prix fixé garanti. Nous
avons fait faire des études par les spécialistes, par ceux qui,
depuis 15 à 20 ans, travaillent dans cette industrie, afin de savoir si
d'autres parties de la province seraient aptes, à cause de leur sol et
de leur climat, à la culture de la betterave, et nous en sommes
arrivés à la conclusion, tout d'abord qu'il y a peu de chance de
succès dans l'implantation d'une nouvelle industrie, si le cultivateur
ne commence pas tout d'abord par faire le drainage souterrain de sa terre.
Premier argent à investir, si l'on veut se lancer dans la culture de la
betterave, drainage souterrain des terres. Ça c'est la base et encore
lundi, le ministère de l'Agriculture, par ses officiers,
a organisé, à Sainte-Martine, une journée agricole
où il y a eu démonstration sur le drainage souterrain. Tous les
cultivateurs présents qui avaient fait du drainage souterrain
déjà, nous ont dit avec plaisir que la première
dépense à faire sur une fer me devrait être le drainage
souterrain. Drainage souterrain qui se paie, dans ces cultures
spécialisées, en quatre ans et qui pourrait se payer en huit ou
dix ans, dans terrains à grandes cultures, qui portent des animaux.
M. le Président, quand nous regardons ce qui se passe
actuellement dans le prix du sucre et que nous voyons le prix fluctuer, depuis
un an surtout, nous nous posons des points d'interrogation. J'ai eu
moi-même, à un moment donné, émis cette opinion que
le gouvernement devrait faire des expériences, comme le mentionnait le
député de Champlain, tenter de faire produire à
différents endroits un demi acre ou un acre de betterave, payer les
transports, afin de savoir si la betterave produite dans la région de la
Gaspésie, ou Rimouski, ou de l'Abitibl, ou de Champlain ou d'ailleurs,
donnerait un rendement en sucre meilleur que ce que nous trouvons actuellement.
Nous avons environ 3 à 4% de moins de rendement en sucre de nos
betteraves qu'il y a de rendement en sucre dans l'Ouest canadien. Alors
ça aussi influe énormément sur le prix de revient, parce
qu'il y en a moins, alors ça influe sur les profits
réalisés ou sur les pertes réalisées par la
raffinerie.
Nous avons tenté, nous avons parlé à certains
individus et nous leur avons fourni tous les renseignements nécessaires
à l'implantation d'usines de betteraves, de raffineries de sucre, qui
pourraient prendre la betterave durant la période d'automne et qui
pourraient continuer la transformation durant la période d'hiver et
d'été, avec de la canne à sucre importée.
M. BELLEMARE: Oui.
M. COURCY: Mais nous nous demandons si réellement c'est le
rôle du gouvernement de rentrer directement dans l'industrie du sucre.
Nous avons bâti, dans le passé, cette industrie pour aider le
cultivateur à transformer sa production pour aider le cultivateur par sa
culture à améliorer son sol, parce que la betterave à
sucre est une plante qui améliore le sol.
Alors, je crois que le but premier a été surtout d'aider
le cultivateur et non d'avoir une industrie qui se développe dans
d'autres domaines. Nous avons eu des approches, à un moment
donné, pour que la raffinerie de sucre se mette à faire du
calvados; pour que la pulpe de betterave soit transformée en alcool; ce
serait plus payant, pour la raffinerie, de faire venir de la canne de Cuba pour
la transformer encore ici, dans Québec, en sucre et transformer les
résidus en alcool. Seulement, nous croyons que ce n'est pas tout
à fait le rôle du gouvernement. Mais s'il y a des compagnies
intéressées à de tels investissements, nous sommes
prêts à leur fournir toute la collaboration et tous les chiffres
que nous avons à la raffinerie de sucre.
M. BELLEMARE: M. le Président, je suis bien heureux d'entendre le
ministre parce que je crois qu'il se développe actuellement, dans notre
région en particulier, un noyau d'hommes d'affaires qui
sérieusement ont fait des approches avec le gouvernement français
et il est question plus que jamais que l'on essaie avant longtemps
l'implantation d'une raffinerie dans notre région.
Je pense que le ministre serait heureux de savoir que ce qui est
ailleurs un problème au point de vue de drainage, l'est beaucoup moins
chez nous, parce que, quand vous avez des terres qui sont en culture sur le
bord du St-Lau-rent, qui sont dans les comtés de St-Hyacinthe, Bagot,
Rouville, tous ces comtés-là, elles baignent quasiment dans le
St-Laurent, ils sont à sept ou huit milles du St-Laurent. Ces
comtés-là sont plus proches de l'eau. Tandis que chez nous, dans
le comté de Champlain, à cause de la hauteur des terres, avec le
St-Laurent, l'égouttement est meilleur et l'eau se draine plus
facilement sur une terre de glaise qui fait la deuxième partie du sol
cultivable.
C'est justement ce que me disait un expert l'autre jour, que je crois
que dans la culture de la betterave à sucre, dans notre région,
ça serait plus rentable justement à cause du drainage qui est
déjà fait naturellement. Je suis assuré que le ministre
serait intéressé sûrement à avoir les chiffres qui
m'ont été remis l'autre jour et qui nous démontrent avec
évidence qu'il y aurait probablement un revenu extraordinaire en faveur
des cultivateurs.
Mais ça, les intéressés, les industriels, les
hommes d'affaires et la compagnie française ne fera jamais,
n'entreprendra jamais une telle exploitation sans avoir au moins la
participation de l'Etat, c'est sûr et certain. Il va falloir qu'ils
demandent à l'Etat de les aider pour une partie parce que c'est une
oeuvre, en somme, qui va rapporter énormément pour la province
aussi, mais qui, dans le fond, va rendre service aux cultivateurs.
Je comprends que la raffinerie à sucre a été
établie pour le bien des cultivateurs. C'était de créer un
nouveau produit pour donner un revenu supplémentaire aux cultivateurs.
Cela serait exactement dans la même optique que se fera ce
développement et si le ministre voulait jeter un coup d'oeil sur
cette nouvelle qui se répand de plus en plus dans notre région.
Je suis assuré que tous et chacun en bénéficieraient,
surtout nos cultivateurs.
M. COURCY: J'ai probablement été un des premiers à
rencontrer certains intéressés à qui j'ai fourni toutes
les informations nécessaires.
M. BELLEMARE: Je veux dire au ministre qu'ils ont été
très heureux de rencontrer le ministre de l'Agriculture et de le trouver
en si bonne disposition. Ils me l'ont dit.
M. JOHNSON: Quand il s'agit de la betterave, le député du
comté de Bagot ne peut pas rester coi et vous comprenez pourquoi. C'est,
de tous les comtés de la province, le deuxième en importance
quant à la production de la betterave à sucre et j'ai
été, à maintes reprises, prié par mes
électeurs, producteurs de betteraves, d'inciter le gouvernement
d'augmenter le prix de la betterave afin que le cultivateur puisse avoir un
revenu un peu plus convenable.
Je dois aussi dire au ministre qu'il semble ne pas attacher assez
d'importance à l'Association des producteurs et j'aurais aimé
que...
M. COURCY: Si le député veut s'embarquer là-dessus,
il n'y a rien encore au budget, c'est complètement hors d'ordre mais
ça ne me fait rien d'en parler.
M. JOHNSON: A quel item le ministre veut-il qu'on en parle?
M. COURCY: II n'y a rien au budget.
M. JOHNSON: J'ai entendu le ministre tantôt parler de
l'hésitation du gouvernement à entrer dans le domaine de la
betterave, de la production du sucre, et c'est là-dessus que je voulais
faire une intervention très courte d'ailleurs.
Je voulais dire au ministre, quant à la betterave à sucre,
à la raffinerie de St-Hilaire: n'y aurait-il pas moyen d'inciter les
directeurs à négocier avec l'Association et à faire un
contrat qui contiendrait une clause incitatrice, une clause qui stimulerait les
cultivateurs, tout en leur donnant à la production de la betterave, tout
en leur donnant évidemment un prix assuré? Je crois que le prix
de soutien n'est pas assez élevé; par ailleurs je comprends que
le gouvernement ne veut pas indéfiniment être en déficit,
mais il y a une ma- nière de casser ce cercle vicieux. Il y a un
déficit à la raffinerie, il y eut dans le passé des
déficits, parce que la production n'était pas suffisante pour
l'immobilisation, les capacités de l'équipement, il n'y avait pas
assez de produits bruts à transformer. Alors, si on faisait un contrat
qui contiendrait certaines clauses, laissant prévoir aux cultivateurs un
meilleur rendement en argent si, le rendement ou la quantité totale est
augmentée, je pense que les cultivateurs, de l'un à l'autre,
s'inciteraient à la culture et entraîneraient, deviendraient les
propagandistes envers leurs confrères et voisins, seraient portés
à se grouper pour l'achat de certaines machineries qui mécanisent
le travail et épargnent, comme on le sait, la main-d'oeuvre.
M. le Président, je demande au ministre de
réfléchir sur ce point et j'ai été heureux
d'apprendre qu'on songeait peut-être à établir des
raffineries ailleurs. Le sucre, M. le Président, est l'un des trusts les
pires, et celui qui affecte le plus la famille moyenne et surtout la famille
qui est économiquement faible. Vous savez, M. le Président, qu'en
moyenne, une famille ordinaire dépense plus pour le sucre, dans une
année, que pour l'électricité. Or, cette denrée est
entre les mains d'un trust et, si vous avez besoin de preuves, M. le
Président, vous n'avez qu'à aller au greffe de la cour et vous
constaterez que les compagnies ont plaidé coupables, après
plusieurs mois et plusieurs années, coupables à l'infraction,
prévue par la loi contre les combines, qui est un statut de nature
criminelle, et ont été condamnées à des amendes qui
ne leur pèsent pas au bout du bras, M. le Président. Et cela a
été publié en page 27 du Star, M. le Président,
alors que des petits scandales, des commissions de $200 étaient
publiées en huit colonnes, en première page du Star; et j'en
profite pour répéter ici ce que j'ai déjà dit, ce
genre de bigoterie, M. le Président, chez certains journaux, certains
propriétaires de journaux rattachés au trust du sucre, qui ont le
don de me faire sortir de mes gonds et de dénoncer l'hypocrisie
érigée dans le système, M. le Président. Des gens
qui viennent de plaider coupables, un statut qui prévoit une offense de
nature criminelle, ayant plumé, ayant fait des millions, à
même les sueurs des économiquement faibles, et qui font des
scandales et salissent des réputations pour $200. Moi, ça me
choque, M. le Président, et j'en parle parce que je crois que c'est mon
devoir de dénoncer une telle conduite.
Par ailleurs, M. le Président, la province a juridiction, quant
au contrôle des prix, et il est temps que la province y songe. La
province a les moyens de contrôler les prix du sucre.
M. COURCY: Le chef de l'Opposition est certain de ça?
M. JOHNSON: Ah! oui, le premier ministre a admis ça en Chambre.
M. Pearson l'avait dit à Ottawa, lorsqu'il y a eu une fluctuation du
sucre, trente-sept variations, M. le Président, en quelques mois. Le
prix est monté jusqu'à $16, $17 ou $18 le cent livres. A ce
moment-là, M. Pearson, en Chambre à Ottawa, a dit: « Le
contrôle des prix, sauf en période de guerre, c'est de juridiction
provinciale ». J'ai à ce moment-là interrogé le
premier ministre, il a dit: « Je suis du même avis que M. Pearson
». La province, les cultivateurs demandent qu'on favorise la production
de la betterave.
Le gouvernement a tous les pouvoirs constitutionnels de contrôler
cette denrée. Il y a le prix de cette denrée. Il y a un
marché certain et c'est le devoir du gouvernement de prendre certaines
attitudes, certaines initiatives qui casseront les reins, si possible, au trust
du sucre qui est tellement coupable d'attitudes « combinardes »
qu'il a plaidé coupable en cour il y a un an ou quinze mois à un
acte d'accusation porté par cet office-là contre les combines,
dont était membre autrefois M. Favreau, avant de devenir sous-ministre
de la Justice.
Alors, M. le Président, il y va de l'intérêt des
cultivateurs. Il y va de l'intérêt de l'économiquement
faible et de la famille à bas revenus, que le gouvernement examine cette
question dans une optique sociale sans avoir peur de s'attaquer même
à des grosses organisations comme celles du sucre qui ont des
intérêts, M. le Président, on le sait, dans des moyens
d'information et qui ont un auditoire captif pour leurs moyens d'information et
qui informent très mal leur population actuellement. Très mal. Et
pour le cas où le ministre du Revenu ne saurait pas à qui je
réfère je dirais volontiers le nom du journal, il ne
s'agit pas du Montreal Gazette.
M. le Président, j'exhorte le gouvernement...
M. COURCY: On est comme le chef de l'Opposition. On est contre le trust
du sucre. On est contre tout ça aussi. Cela ne change rien, M. le
Président, d'être contre tout ça.
M. JOHNSON: M. le Président, le gouvernement est contre le trust
du sucre mais le gouvernement a peur d'y toucher.
M. COURCY: Oui! Mais seulement c'est la première fois que le
gouvernement, par exemple, avec tout le travail qui se fait depuis quatre
ans...
M. JOHNSON: Et en retour pour son silence et ses omissions, certaines
gens qui ont de l'influence sur l'opinion publique sont bien reconnaissants au
parti libéral.
M. COURCY: Depuis quatre ans, M. le Président, nous avons
augmenté graduellement la production de la betterave pendant...
M. JOHNSON: C'est une goutte d'eau!
M. COURCY: ... que quatre ans avant et seize ans avant c'était
une lutte terrible contre la betterave à sucre à
St-Hyacinthe.
M. JOHNSON: C'est une goutte d'eau dans un baril, ce qui sort de la
raffinerie de sucre.
M. COURCY: Oui, mais c'est une goutte. Une goutte!
M. JOHNSON: Une goutte d'eau dans un baril par rapport à la
consommation totale. On a calculé, M. le Président, au
moment...
M. COURCY: Qu'on parle donc du budget. Le trust du sucre d'Angleterre
puis les trusts de ci, les trusts de ça, qu'on en parle donc dans une
autre occasion. Nous sommes actuellement au budget du ministère de
l'Agriculture et depuis le commencement on est toujours sur n'importe quel
sujet. On dirait qu'on ne sait pas ce que c'est...
M. JOHNSON: On s'est même permis de parler du ministre de
l'Agriculture depuis les crédits, M. le Président.
M. COURCY: On ne le sait pas! Bien oui!
M. JOHNSON: C'est pour voir jusqu'où on peut se perdre. On a
même parlé du ministre, M. le Président.
M. COURCY: Oui, vous avez...
M. LE PRESIDENT: On discute de l'item 3.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai l'impression que le ministre de
l'Agriculture veut vous embarrasser en vous forçant à rendre une
décision sur un point qui n'en est pas un.
M. LE PRESIDENT: Non, non on discute de l'item 3.
M. JOHNSON: Ne vous laissez pas prendre à ce piège
grossier que vous tend le député d'Abitibi-Ouest.
DES VOIX: A l'ordre, à l'ordre!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Item 3.
M. JOHNSON: M. le Président, de quoi s'agit-il dans l'item 3?
M. LE PRESIDENT: C'est la « Recherche, enseignement et information
».
M. JOHNSON: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: II faut laisser l'Angleterre! Vous l'avez dit l'autre
jour.
M. JOHNSON: J'aurais voulu savoir du ministre combien il a versé
pour l'année qui vient d'expirer à diverses publications
agricoles comme La Terre de chez nous, La Ferme, Le Bulletin des Agriculteurs
et autres journaux agricoles.
M. COURCY: Sur Terre et Foyer...
M. JOHNSON: Pardon?
M. COURCY: Combien a été versé?
M. JOHNSON: A La Terre de chez nous l'année dernière
1963/64, c'est $47,600.
M. COURCY: $30,000 à $35,000, je crois.
M. JOHNSON: La Ferme a-t-elle reçu... Le Bulletin des
Agriculteurs a-t-il reçu, lui aussi, des montants?
M. COURCY: On va vous le donner. Non. Dépenses, l'an
passé, Terre et Le Foyer $79,186. MacDonald Farm Journal,$10,800.
M. BERNATCHEZ: Combien pour la Terre et le Foyer seulement?
M. COURCY: $79,186.
M. BERNATCHEZ: Oui, mais La Terre et le Foyer, c'est la revue des
fermières, ça?
M. COURCY: C'est la revue des fermières. Attendez, j'y vais,
là, aux autres.
M. JOHNSON: Pour une seule revue, $79,000? M. COURCY: Oui, parce que
nous payons... M. JOHNSON: Oh, la la!
M. COURCY: Nous envoyons la revue à toutes les fermières
de la province, il y en a quelque quarante mille. MacDonald Farm Journal,
$10,800; Réveil rural, $5,000; La Terre de chez nous, $31,809; Quebec
Farm Radio Forum, $3,000 et la revue Agriculture, $5,000.
M. JOHNSON: Mais ça ne tient pas compte, quant à La Terre
de chez nous, des montants payés en annonces, par exemple, par le
ministère de l'Agriculture qui paie des annonces au Bulletin des
agriculteurs?
M. COURCY: On réserve deux pages dans le journal hebdomadaire au
coût de $260 la page pour la publication de nos communiqués, des
articles de presse et en plus 20 cours à domicile.
M. JOHNSON: Cela, c'est dans La Terre de chez nous?
M. COURCY: Dans La Terre de chez nous.
M. JOHNSON: Mais dans le Bulletin des agriculteurs...
M. COURCY: Non. M. JOHNSON: Ah oui, ah oui. M. COURCY: Ah, des annonces.
M. JOHNSON: Des annonces.
M. COURCY: Des annonces, oui, des annonces régulières.
M. JOHNSON: Quand est-ce que je pourrai demander au ministre de me
fournir ces chiffres-là? S'il ne les a pas, je lui poserai une question
au feuilleton.
M. COURCY: Alors, les annonces sont faites au Secrétariat de la
province.
M. JOHNSON: Ah bon.
M. COURCY: Par formule d'information, au Secrétariat de la
province par l'Office de publicité.
M. JOHNSON: M. Potvin prétendait que ce n'était pas lui
qui voyait à ça, que c'était le ministre, que ce
n'était pas l'Office de l'information.
M. COURCY: Si vous voulez, nous allons relever ça demain
matin.
M. JOHNSON: C'est très bien, je ne voudrais pas...
M. COURCY: Mais je crois que nous n'avons aucune annonce au
ministère. Tout passe, je crois, par l'Office de publicité, mais
demain je vous donnerai l'information.
M. JOHNSON: La Terre de chez nous, le Bulletin des agriculteurs,
l'affaire de M. Fontaine, là...
M. COURCY: Cela, c'est chez nous.
M. JOHNSON: La Ferme...
M. BELLEMARE: Le Réveil rural.
M. JOHNSON: ...publient des annonces. J'aimerais savoir pour quel
montant, dans une année complète, pour chacune de ces trois?
M. COURCY: C'est l'Office de publicité. Nous allons regarder
demain matin pour être plus certain de ce que je viens de dire.
M. BERNATCHEZ: Le montant de$7,852,500 qui figure au budget c'est pour
trois item; la recherche, l'enseignement et l'information. Est-ce que le
ministre pourrait me dire, en chiffres ronds, quel est le montant
attribué à la recherche, à l'enseignement et à
l'information? Il y a trois item, même les bourses d'études,
ça peut aller à l'enseignement. Quel est le montant pour la
recherche sur le total de $7,852,500?
M. COURCY: Du montant total... M. CREPEAU: Adopté.
M. COURCY: Du montant total, vous dites, de $8,162,500, combien il y
a...
M. BERNATCHEZ: Pour la recherche? M. COURCY: Pour la recherche,
$565,600.
M. BERNATCHEZ: $565,600, ça, c'est pour la recherche.
M. COURCY: La salubrité des aliments, $1,400,000. Les
écoles d'agriculture de Caplan, $52,000; l'école d'agriculture de
Ste-Martine, $162,900; l'école de médecine
vétérinaire de St-Hyacinthe.
Et pour la seule recherche, comme je vous le mentionnais tout à
l'heure, nous avons environ $560,000 et j'ai tout le détail ici.
M. BERNATCHEZ: ... enseignement, alors moi ce que je voulais savoir,
c'est le montant d'argent attribué à la recherche, au conseil de
la recherche ou encore aux stations expérimentales, à
l'Université...
M. COURCY: Environ $560,000.
M. BERNATCHEZ: Et l'enseignement, globalement.
M. COURCY: Mais, vous avez aussi, à part ça, dans la
recherche, un montant à l'Université qui n'est pas compris dans
ce montant»
Voulez-vous, demain on vous donnera le partage.
M. BERNATCHEZ: C'est bien.
Maintenant, je vois dans le rapport du ministre, un résumé
assez intéressant sur le conseil des recherches, le travail que le
conseil des recherches a fait. Je vois à la page 103, à la
section de l'économie rurale, un résumé d'une
enquête faite sur l'économie de 100 exploitations agricoles des
basses terres du comté de Lotbinière par M. Carel. Alors, la zone
étudiée comprend St-Antoine, Ste-Croix, Issoudun, St-Edouard,
Lotbinière et Leclercville. Est-ce qu'il y aurait possibilité
d'avoir une copie de ce travail, étant donné que ça
intéresse particulièrement les paroisses du comté de
Lotbinière? Je serais intéressé à avoir une copie
du rapport qui a été fait.
M. COURCY: Oui, monsieur, page 103, économie.
M. BERNATCHEZ: Maintenant, toujours dans le domaine de la recherche pour
continuer la discussion du député de Champlain qui parlait de
faire des recherches sur l'opportunité de trouver des
variétés de betteraves pour sa région. Est-ce que le
conseil des recherches ne pourrait pas faire des études sur les
possibilités d'implanter cette culture de betteraves dans l'Abitlbi, et
dans le Lac St-Jean. Je crois qu'il y a des terres dans ces deux régions
qui conviennent à la culture de la betterave, il y aurait
peut-être une question de climat. Si, après des études et,
l'expérience de l'opération de la raffinerie de St-Hilaire, il y
avait possibilité de développer ces cultures
spécialisées dans l'Abitibi ou encore dans le Lac St-Jean, ce
serait certainement un moyen de diversifier l'agricul-
ture de ces régions-là. On a développé une
première raffinerie à St-Hilaire, c'est tant mieux, c'est
très bien. C'était même la région appropriée
pour tenter l'expérience, les terres conviennent très bien. Mais
c'est encore dans la région la plus favorisée au point de vue
agricole. Et si on parle d'en bâtir une également sur la rive
nord, vous avez le même but. C'est presque décidé, le
ministère n'a-t-il pas déjà émis l'opinion qu'il y
avait des possibilités d'en bâtir une sur la rive nord? Il me
semble que j'ai vu quelque chose à ce sujet-là. Alors, je me suis
demandé pour quelle raison on ne tenterait pas de faire des
expériences dans la région du Lac St-Jean, de l'Abitibi afin de
permettre aux cultivateurs de ces régions d'avoir une culture nouvelle,
d'essayer de diversifier leur agriculture.
M. LOUBIER: M. le Président, dans le rapport
présenté par le ministre de l'Agriculture, rapport dont la
facture et la prose sont très élégantes, et si ça
engendrait des résultats aussi profitables, ce serait bien heureux pour
les cultivateurs. Et je remarquais qu'à la page 46, sous la rubrique:
« La division de la recherche », il est question évidemment
que les recherches qui sont faites, tentent de trouver des réponses aux
problèmes de l'agriculture et de la rendre la plus rationnelle possible,
dans le contexte actuel. Et l'on dit également que l'on veut donner une
orientation aux cultures en fonction de la nature et de la vocation du sol.
Or, partant de ce principe, de ces prémisses, le ministère
de l'Agriculture semble avoir fait des études de sol un peu partout, et
les expériences de ces études ont surtout porté dans une
demi-douzaine de comtés de la province où je pense bien, on a
colligé des échantillons de sol, pour en faire des genres
d'échantillons types. A ce moment-là je songeais qu'il y aurait
peut être avantage, pour nos comtés qui n'ont pas reçu de
telles études, qui n'ont pas bénéficié de telles
études, que le ministère de l'Agriculture fasse prélever,
par exemple, par les agronomes de comté, des parties de la terre, afin
de les rendre dans les catégories que possède déjà
le ministère de l'Agriculture, en vertu de ces études de sol. A
ce moment-là, ces agronomes de comté pourraient, après
étude par le ministère de l'Agriculture, visiter les cultivateurs
et leur enseigner que leurs sols à eux, par exemple dans le comté
de Bellechasse, d'après les études faites par les
ministères se prêteraient avantageusement à telle ou telle
culture. Et je sais qu'à ce moment-là ça chevaucherait
probablement le plan ARDA, et je pense que toutes les études qui ont
déjà été faites par le ministère de
l'Agriculture pourraient porter fruit également dans nos comtés.
Si le ministre se donnait la peine, par exemple, de demander justement à
ses agronomes de comté d'apporter des échantillons de sol, de nos
comtés à nous, de faire les comparaisons avec les
échantillons qu'ils possèdent et, en même temps, il
pourrait recommander d'orienter les cultures de telle ou telle façon et
ce serait à l'avantage de nos comtés. Est-ce que le ministre de
l'Agriculture croit que cette suggestion pourrait être mise en pratique
assez facilement et dans un avenir assez rapproché?
M. COURCY: Cela se fait actuellement et de plus en plus des
échantillons de sol sont pris ici et là dans la province et sont
envoyés à notre laboratoire des sols à
Ste-Anne-de-la-Pocatière pour analyse. Et de plus en plus les
cultivateurs adoptent ce système.
M. LOUBIER: A l'heure actuelle, il y aurait eu une demi-douzaine de
comtés pilotes. Alors, évidemment, nos comtés comme
Bellechasse, la Beauce, par exemple, qui ne seraient pas des régions
pilotes, n'ont pas pu bénéficier encore de ces études de
sol. Or, pour éviter de faire ces études-là, dans chaque
comté, le ministre de l'Agriculture pourrait demander aux agronomes de
comté de faire des prélèvements du sol dans chacun de nos
comtés, de les remettre au ministère de l'Agriculture, et ce
dernier pourrait les cataloguer ou les assimiler à telle ou telle
catégorie de sol dont il a déjà fait l'étude dans
d'autres comtés et les études qui auraient porté dans le
comté...
Par exemple, je regardais qu'il y avait des comtés comme
Portneuf. Eh bien les études qui ont porté dans ce
comté-là pour telle sorte de sol pourraient peut-être
servir avec beaucoup d'efficacité pour le sol du comté de
Bellechasse et sans que le ministère ait à faire de nouvelles
analyses de sol dans Bellechasse si chaque échantillon pouvait
correspondre selon la valeur du sol de la terre. Alors le ministre pourrait se
servir facilement à ce moment-là, à mon sens, des
agronomes de comté. Qu'euxfas-sent des prélèvements qu'ils
les transmettent au ministère de l'Agriculture et que ceux-ci puissent
ensuite par un guide ou par des pamphlets quelconques faire distribuer par
l'agronome de comté aux cultivateurs et leur enseigner que leur sol, en
vertu des analyses faites, pourraient se prêter très facilement
à faire telle ou telle culture.
M. COURCY: A la page 39, à l'item 9, vous allez voir qu'il y a
pour l'inventaire canadien
des terres dans Québec une demande de $837,000 pour intensifier,
si vous voulez, cet inventaire des terres du Québec. Non seulement des
terres, mais seulement des terres, mais seulement des terres si vous voulez
cultivées mais aussi terres à bois et autres.
M. LOUBIER: A ce moment-là cela entre dans le champ d'action
d'ARDA.
M. COURCY: Oui.
M. LOUBIER: Ça chevauche ensemble les études.
M. COURCY: Oui, ça va être avec ARDA à la grandeur
de la province, payé à 100% par le gouvernement
fédéral qui est intéressé lui aussi à
l'avoir à la grandeur du Canada.
M. LOUBIER: A 100%, sauf les recherches que va payer lui-même le
ministère de l'Agriculture.
M. COURCY: Oui, cela n'arrête pas notre bureau de
Ste-Anne-de-la-Pocatière de fonctionner à capacité. Encore
dernièrement je crois que nous avons engagé une couple de
techniciens pour encore faire davantage, rendre davantage des services à
ceux qui en demandent. Parce que nos agronomes conseillent
énormément à chaque cultivateur qui a l'intention de
partir dans une culture nouvelle de faire l'analyse de son sol, c'est la base
avant de se lancer à peu près dans n'importe quelle culture.
M. LOUBIER: A ce moment-là l'analyse est faite au frais du
gouvernement?
M. COURCY: Oui.
M. LOUBIER: Sur demande du cultivateur.
M. COURCY: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BERNATCHEZ: A l'item 3, sous-item 11 « Allocations et bourses
», $155,000. Ça représente ça l'an passé.
Quel montant avez-vous payé la dernière année? Dans les
comptes publics 1963-64 il y avait pour les bourses $103,000. C'est quelque
chose comme 375 bourses. L'an passé combien avez-vous payé
à cet item comme bourses d'études?
M. COURCY: Au crédit 1964-65, nous avions $110,000.
M. BERNATCHEZ: $143,000.
M. COURCY: Cette année, pour 1965-66. (Quand j'aurai les chiffres
pour 1964-65, je vous les donnerai), nous avons seize étudiants qui
continuent au doctorat, treize étudiants continuent à la
maîtrise, sept nouveaux étudiants à la maîtrise,
seize étudiants fonctionnaires réguliers, cinq étudiants
fonctionnaires des cours du soir, 22 employés du ministère: des
cours spéciaux à la Canadian Public Health Association.
M. BERNATCHEZ: Pour un total de... ?
M. COURCY: 79 employés ou autres qui seront des boursiers pour un
montant d'environ $140,000.
M. BERNATCHEZ: 79?
M. COURCY: L'année dernière nous avons
dépensé $97,000.
M. BERNATCHEZ: Aux comptes publics 1963-64, si vous voulez jeter un coup
d'oeil, à la page 184, allocations et bourses, $103,000. On donne une
série de noms avec le montant des bourses en moins de $2,500,350.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: 350 bourses de moins de $2,500.
M. COURCY: Parce que vous avez, probablement, des écoles
d'agriculture où il y a des bourses dans toutes nos écoles
professionnelles agricoles, des bourses, d'étude, il y a environ une
moyenne de 50 ou 55 élèves.
M. BERNATCHEZ: Il y a des bourses d'étude dans nos écoles
moyennes d'agriculture qui rentreraient à cet item-là et non pas
à l'item des écoles d'agriculture?
M. COURCY: Vous en avez 340. M. BELLEMARE: 350.
M. BERNATCHEZ: Regardez à la page 184, 1963-64, vous avez
$103,000. 350 bourses pour un total de $65,000.
M. COURCY: Il y a des fonctionnaires qui suivent des cours de
perfectionnement.
M. BERNATCHEZ: Nous allons ajourner, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'article est adopté?
M. BELLE MARE: Jusqu'à la section de Deschambault.
M. COURCY: D'accord.
M. BERNATCHEZ: Item 3, sous-item 1.
M. LESAGE: Adopté. Est-ce qu'il a été
adopté?
M. LE PRESIDENT: Sous-item 1 de 3.
M. BERNATCHEZ: On est des gars d'arrangement.
M. JOHNSON: Oui.
M. BERNATCHEZ: C'est parce que le premier ministre avait l'air de bonne
humeur. S'il n'avait pas été de bonne humeur...
M. LESAGE: Je suis toujours de bonne humeur, moi.
M. COURCY: Adopté jusqu'à la ferme de Deschambault?
M. BERNATCHEZ: Oui, au sous-item 2.
M. LESAGE: Nous sommes aux portes du comté de Portneuf.
M. BERNATCHEZ: En face de Lotbinière. M. LESAGE: A la
traverse?
M. BERNATCHEZ: C'est un pont qu'il nous faut.
M. LESAGE: Vous avez une belle traverse.
M. BERNATCHEZ: Faites-moi un pont ou un tunnel.
M. BEDARD (président du comité des subsides): M. le
Président le comité a adopté des résolutions et
demande la permission de siéger à nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance? Prochaine séance. M. Lesage propose que les
résolutions soient maintenant lues et agréées. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LESAGE: M. le Président jeproposel'a-journement de la Chambre
à demain matin à dix heures et trente. Ce sera d'abord la
première lecture du projet de loi qui apparaît en appendice en mon
nom, régime de rentes du Québec, puis la reprise du débat
sur la motion de deuxième lecture du bill 10, charte de la
société québécoise d'exploration minière. Si
nous terminons, comme je l'espère, deuxième lecture,
comité, troisième lecture, nous entreprendrons l'étude des
bills qui apparaissent au nom du ministre du Revenu, bills qui font suite au
discours du budget, probablement dans l'ordre dans lequel ils apparaissent au
feuilleton.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: La motion d'ajournement est adoptée?
M. LESAGE: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain à
dix heures et demie.