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(Dix heures et demie de l'avant-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs. Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
M. LAPORTE: A.
M. LE PRESIDENT: Pour M. Levesque (Bonaventure), M. Lesage propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi du crédit aux
pêcheries maritimes.
M. JOHNSON: Explications.
M. LESAGE: Bien voici. C'est qu'en vertu de la loi actuelle, le ministre
peut faire des avances ou des frais pour la construction, la réparation
ou l'achat de bateaux et d'équipement de pêche. L'objet du projet
de loi 43 est de lui permettre de consentir également des avances ou des
prêts pour l'exploitation de bateaux ou pour payer des dettes
déjà contractées pour fins de construction, de
réparations, d'achat ou d'exploitation de bateaux et d'équipement
de pêche.
M. LE PRESIDENT: La motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: M. Gérin- Lajoie propose la première
lecture d'une loi modifiant de nouveau la Loi instituant une commission royale
d'enquête sur l'enseignement.
M. GERIN-LAJOIE: Il s'agit d'un projet de loi pour prolonger de six
mois, c'est-à-dire jusqu'au 31 décembre 1965, le délai
accordé à la commission royale d'enquête sur l'enseignement
pour produire son rapport final. Ce projet de loi fait suite à une
demande de la commission elle-même, et j'aurai l'occasion
évidemment de fournir les explications nécessaires au moment de
la seconde lecture.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture à la prochaine
séance.
M. JOHNSON: M. le Président, nous...
M. LESAGE: Un instant, je voudrais déposer copie de la
correspondance échangée entre le premier ministre du Canada et
moi-même il y a certains télégrammes parmi la
correspondance entre le 26 avril et le 3 juin au sujet de la
conférence fédérale-provinciale qui doit débuter le
19 juillet. On trouvera au dossier de cette correspondance l'agenda tel qu'il
me fut proposé par le premier ministre du Canada, tel qu'il fut
proposé aux premiers ministres des provinces, devrais-je dire,
après qu'il eût reçu les représentations des
diverses provinces, des divers premiers ministres, tel qu'il fut
préparé le 9 avril et qu'il me fut transmis, je crois, le 26
avril.
M. JOHNSON: M. le Président, relativement à cet agenda, le
premier ministre a-t-il demandé que l'on inclue ce problème de
juridiction sur la météorologie?
M. LESAGE: Non, M. le Président. Sidbec
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre a-t-il une
déclaration à faire au sujet de Sidbec?
M. LESAGE: Non, M. le Président.
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre pourrait-il nous
dire en quoi a consisté l'aide d'Ottawa pour l'établissement de
la sidérurgie?
M. LESAGE: Je l'ignore, M. le Président.
M. JOHNSON: M. le Président, je pense qu'il y a lieu pour moi
d'invoquer les privilèges de cette Chambre. On a déclaré
dans une autre juridiction hier, c'est le ministre de l'Industrie, M. Dury, qui
a fait cette déclaration...
M. LESAGE: M. le Président, j'ai lu le même article. On
pourra poser la question au ministre de l'Industrie et du Commerce, lorsqu'il
sera en Chambre, quant à moi je l'ignore totalement. Je ne suis pas en
mesure de discuter de la question.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre de la Justice a-t-il
juridiction pour intenter des poursuites relativement à des revues ou
des publications obscènes?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, je crois que c'est une question
qui demande une opinion légale et c'est contraire au
règlement.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre de la Justice a-t-il
l'intention d'entreprendre des poursuites contre certaines publications
obscènes qui circulent dans la province?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, je crois que c'est une... A
l'ordre, à l'ordre messieurs. Je crois que c'est une question qui
devrait être posée au feuilleton, c'est une question qui
intéresse plusieurs personnes, mais je ne crois pas qu'il y ait urgence
de la poser oralement. Ça prendrait certainement une étude, c'est
une question qui devrait être inscrite au feuilleton.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est le ministre de la Justice qui
a annoncé, qui a déclaré en Chambre hier que, dans son
opinion...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, il ne peut pas y avoir un
débat sur la question.
M. JOHNSON: Ce n'est pas un débat, M. le Président,
je...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. JOHNSON: ... ma question est sans doute...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Je crois que... j'ai l'impression
que c'est une décision que j'avais rendue. Je crois que c'est une
question qui devrait être posée au feuilleton et là, le
ministre pourrait l'étudier, il pourrait répondre en temps et
lieu.
M. BELLAMARE: M. le Président, à l'honorable ministre de
la Santé, quelles sont les mesures qui ont été prises par
le gouvernement pour empêcher la grève dans les vingt-sept
hôpitaux? Le vote a été pris par 4,000 employés
hier. Est-ce qu'il y a eu...
M. LESAGE: M. le Président, j'invoque le règlement, la
période des questions n'est pas destinée à permettre aux
députés de donner des informations, mais à poser des
questions. La question du député...
M. BELLE MARE: M. le Président...
M. LESAGE: ... je m'excuse j'ai invoqué le règlement, M.
le Président...
M. BELLEMARE: Bon!
M. LESAGE: ... et le député de Champlain viole le
règlement en commençant sa question par une affirmation,
clairement par une affirmation...
M. BELLEMARE: Non, non, non.
M. LESAGE: ... au sujet d'un vote de grève qui aurait
été pris hier...
M. BELLEMARE: Après, après.
M. LESAGE: ... S'il a une question à poser qu'il pose la
question, mais qu'il ne réfère à aucun... qu'il ne fasse
aucune affirmation.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'ai commencé à
poser une question relativement à la grève qui a
été... dont le vote a été pris hier, est-ce que le
ministre de la Santé...
M. LESAGE: On le sait, M. le Président, c'est ça qui est
illégal.
M. BELLEMARE: Bon, je recommence, je recommence. Merci.
Est-ce que le gouvernement, le ministère de la Santé a
pris les dispositions voulues pour empêcher une grève dans les
vingt-sept hôpitaux de la région de Montréal?
M. COUTURIER: Ils sont actuellement en conciliation.
M. BELLEMARE: M. le Président, un vote a été pris
hier...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs... A l'ordre. Affaires du
jour.
M. LESAGE: M. le Président...
M. BELLEMARE: Ah bien! M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: M. le Président, vous ne nous empêcherez pas,
j'espère, d'informer le gouvernement de choses qu'il devrait
connaître...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, à l'ordre.
M. LAPORTE: La période des questions n'est pas faite pour
ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, à l'ordre, messieurs. On
peut informer le gouvernement, mais ce n'est pas à cette période
des questions qu'on a le droit de le faire.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre de la Justice a-t-il
dans son ministère, depuis la réorganisation du dit
ministère, une section qui s'occupe des publications
obscènes?
M. LESAGE: C'est une question qui vous obsède?
M. WAGNER: Tout ce qui tombe sous la juridiction de l'administration de
la Justice, tout ce qui touche au Code criminel nous intéresse.
Négociations à l'Hydro
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre du Travail voudrait-il
nous dire où en sont rendues les négociations à
l'Hydro-Québec, entre les ingénieurs et
l'Hydro-Québec?
UNE VOIX: A l'ordre!
M. MORISSETTE: Je ne puis rien déclarer. Vous pourriez
questionner le ministre des Richesses naturelles.
M. JOHNSON: M. le Président,relativement aux employés
syndiqués du chantier de la Manicouagan, où en sont rendues les
négociations?
M. MORRISSETTE: Même réponse que la
précédente.
M. JOHNSON: M. le Président, relativement...
M. LAPORTE: Vous ne direz pas que vous n'êtes pas renseigné
là!
M. JOHNSON: Non, mais c'est un vrai modèle de ministre lui.
M. LAPORTE: Certainement!
M. JOHNSON: Il est meilleur que les autres.
UNE VOIX: C'est un champion.
M. JOHNSON: Il répond au point. Il ne répond point! M. le
Président, relativement à la grève qui actuellement
sévit à Montréal...
UNE VOIX: A l'ordre!
M. JOHNSON: ... le ministère du Travail...
M. LESAGE: Laquelle?
M. JOHNSON: La grève oui, c'est ça, le premier
ministre a raison, l'une des quatorze grèves, la grève du
transport en commun.
DES VOIX: Ça marche! M. LESAGE: Ça marche!
M. MORRISSETTE: En ce qui regarde la grève du transport à
Montréal, il n'y a rien de nouveau.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministère du Travail
a-t-il été saisi d'une façon...
M. LESAGE: Non! DES VOIX: Non!
M. JOHNSON: ... d'une façon ou d'une autre de ce
problème?
M. MALTAIS: Non. M. LESAGE: Non.
M. MORRISSETTE: Le ministère du Travail reste à la
disposition des parties si elles désirent avoir l'aide du
ministère.
M. JOHNSON: Le ministère du Travail a-t-il reçu une
demande d'intervention?
M. MORRISSETTE: Aucune demande.
M. JOHNSON: Le ministère du Travail a-til l'intention, dans
l'intérêt de la population de Montréal, de s'occuper ou de
provoquer, au moins, une rencontre entre les parties?
M. LESAGE: M. le Président, c'est justement le genre de questions
qui est susceptible de provoquer un débat. Tout le monde connaît
fort bien la politique du gouvernement dans le domaine des relations de
travail. Il s'agit ici d'un syndicat responsable et d'une commission des
transports, responsable, et de la cité de
Montréal qui est encore responsable. Et tout le monde sait que la
politique du gouvernement est de ne pas intervenir à moins que ses
services ne soient requis. Or, les services du gouvernement n'ont pas
été requis, ni ceux du ministre du Travail, ni ceux des services
du ministère du Travail, ni ceux du gouvernement comme tel.
M. JOHNSON: M. le Président, il y a, à Montréal,
une situation qui...
M. LESAGE: Bien, M. le Président, j'ai dit, justement qu'on
était en train de susciter un débat.
M. JOHNSON: M. le Président, j'aurais le droit...
M. LESAGE: Ah, on n'a pas le droit de susciter un débat à
ce moment-ci.
M. JOHNSON: J'aurais le droit, à ce stade, M. le
Président, de faire une motion pour vous demander...
M. LESAGE: Non... Non, vous n'auriez pas le droit!
M. JOHNSON: ... M. le Président, la permission de faire un
débat d'urgence concernant une situation d'urgence à
Montréal.
M. LESAGE: Non. Il est trop tard! M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. JOHNSON: Je me contente, ce matin, de poser une question
sensée.
M. LESAGE: J'invoque le règlement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: ... simple...
M. LESAGE: J'invoque le règlement. Le chef de l'Opposition aurait
été obligé de faire cette motion plus tôt
qu'à ce moment-ci. Il est trop tard en vertu des règlements.
M. COURNOYER: Vous avez manqué l'autobus!
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre a...
M. LESAGE: Vous avez manqué l'autobus!
M. JOHNSON: C'est tout le sérieux que le premier ministre attache
à cette situation des Montréalais, actuellement!
M. LESAGE: Non, non! Non, non!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: S'abrier derrière le règlement, du
formalisme...
M. LESAGE: J'invoque le règlement, M. le Président.
J'invoque le règlement. Le chef de l'Opposition n'a pas le droit de
prétendre que je n'attache pas de sérieux à cette
situation. C'est justement parce que j'y attache du sérieux que je
trouve que le chef de l'Opposition tente de faire
dégénérer cette question en une question de politique
partisane, comme c'est son habitude. M. le Président, je demande qu'on
revienne à l'ordre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre! A l'ordre,
messieurs!
M. BELLEMARE: Il a le droit de dire ça! Pourquoi est-ce que vous
regardez ici? Regardez de l'autre côté.
M. LE PRESIDENT: Je regarde le député de Champlain parce
que c'est toujours la plupart du temps quand je me lève pour
essayer de rétablir l'ordre c'est toujours le
député de Champlain qui continue de s'exclamer, d'essayer de me
donner des directives. Alors, c'est pour cette raison que j'essaie de regarder
le député de Champlain pour lui suggérer qu'il devrait se
taire quand je me lève.
Maintenant, je dois demander à la Chambre de revenir aux affaires
du jour et de ne pas faire un débat a la période des questions.
Je considère que, pour ce qui concerne la grève des autobus
à Montréal, le chef de l'Opposition a pu poser plusieurs
questions, auxquelles il a eu des réponses et que, même si les
réponses ne sont pas les réponses qu'il voulait avoir, il n'a pas
le droit de soulever un débat sur la nature de ces réponses.
M. JOHNSON: M. le Président, j'invoque le règlement et je
vous demande de faire retirer par le premier ministre l'expression qu'il vient
d'employer à mon égard, vous l'avez entendue comme moi.
M. LE PRESIDENT: Je crois que le chef de l'Opposition
réfère encore aux paroles du premier ministre: «
partisanerie politique ».
M. LESAGE: Il n'y a pas lieu de tourner le débat.
M. LE PRESIDENT: Et comme je l'ai dit deux fois dans deux jours, je
considère que des expressions semblables ne sont pas polies, ne sont pas
de nature à aider l'avancement des travaux de la Chambre. J'avais
demandé aux députés d'éviter de telles expressions.
Mais dire que l'expression « partisanerie politique » est
antiparlementaire après l'avoir entendue des deux côtés de
la Chambre tellement souvent, est assez difficile, mais je crois que si je
pouvais demander au premier ministre de donner l'exemple et de retirer
l'expression... j'espère que...
M. LESAGE: Je vais la retirer.
M. LE PRESIDENT: ... cela ne se répétera pas ni d'un
côté ni de l'autre côté de la Chambre ainsi que
d'autres expressions semblables. Affaires du jour.
M. LESAGE: M. le Président, à votre demande, je retire le
propos mais vous m'imposez malgré moi le ferme propos que je n'avais pas
hier.
M. BERTRAND: Ah, c'est sans commentaires!
M. GERIN-LAJOIE: On ne peut pas vous critiquer sur le commentaire.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. JOHNSON: M. le Président...
M. BERTRAND: On n'a pas le droit. M. JOHNSON: M. le Président,... M.
LESAGE: A cause du ferme propos?
M. JOHNSON: ... afin que cette Chambre ne soit pas induite en erreur, le
premier ministre devrait relire l'article 188 et il s'apercevrait que j'ai
droit, même à ce stade...
M. LESAGE: Non.
M. JOHNSON: ... de faire une motion pour l'ajournement de la Chambre en
vue de discuter précisément de cette question...
M. LESAGE: Je ne suis pas d'accord.
M. JOHNSON: ... si je le jugeais à propos.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Affaires du jour.
M. JOHNSON: M. le Président, avant l'appel des affaires du
jour...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je comprends que le chef de l'Opposition
fait une motion?
M. JOHNSON: Non, M. le Président, mais c'est le premier ministre
qui a fait une affirmation et vous avez eu l'air de concourir dans l'opinion du
premier ministre.
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas dit un mot. Personnellement, je n'ai pas
regardé le règlement, mais j'avais l'impression que le premier
ministre n'avait pas raison, que c'était peut-être trop tôt
pour faire la motion. C'est quand on appelle les affaires du jour et c'est
quand la Chambre n'est saisie d'aucune question. A l'ordre, j'appelle les
affaires du jour. Affaires du jour.
M. LAPORTE: M. le Président, je propose que les bills
apparaissant aux item 19,20, 21, 22, 23, 24 et 26 de l'ordre du jour soient lus
une deuxième fois et référés au comité des
bills privés de l'Assemblée législative.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ces bills. Second
reading of these bills.
M. LAPORTE: M. le Président, je propose que le bill apparaissant
à l'item 25 de l'ordre du jour soit lu une deuxième fois et
référé au comité des bills publics.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LAPORTE: Numéro 9, M. le Président. M. LE PRESIDENT:
Pas huit? M. LESAGE: Non, neuf.
Bill 34
M. LE PRESIDENT: M. Kierans propose la deuxième lecture du bill
numéro 34.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on a fini l'autre, non? M. LESAGE: M. le
Président...
M. JOHNSON: Le bill 33 n'est pas fini, M. le Président.
M. LESAGE: Nous savons ça.
M. le Président, Son Excellence le lieutenant-gouverneur,
informé de la tenur du projet de loi, en recommande l'étude
à la Chambre. Le lieutenant-gouverneur, informé également
des amendements aux bills qui seront proposés en comité
plénier dont je dépose une copie, en recommande l'étude
à la Chambre.
M. JOHNSON: Même bill numéro 34? M. LESAGE: Mais oui.
M. JOHNSON: Très bien.Y aura-t-il des amendements...
M. LESAGE: C'est pour le chef de l'Opposition ces
amendements-là.
M. JOHNSON: Y aura-t-il des amendements... M. LESAGE: Je vais vous
donner ma copie. M. JOHNSON: ... au bill 33? M. LESAGE: Quoi?
M. JOHNSON: Est-ce qu'on prépare des amendements au bill 33?
M. LESAGE: Non, M. le Président, les amendements ne peuvent
être faits, il s'agit de bills, de money bills, et les amendements ne
peuvent être faits que suivant la procédure que je viens de faire,
que je viens de suivre, c'est-à-dire que le premier ministre se
lève sur la deuxième lecture et dit que le lieutenant-gouverneur
a approuvé...
M. JOHNSON: Les amendements...
M. LESAGE: ... le bill et qu'il a également approuvé les
amendements.
M. JOHNSON: Est-ce que le premier ministre a l'intention de faire la
même chose relativement au bill 33?
M. LESAGE: Non!
M. LE PRESIDENT: M. Kierans propose la deuxième lecture du bill
numéro 34. Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre me permettra... c'est
parce que je n'ai pas la science infuse que je suis obligé de poser des
questions. Le premier ministre comprend ça, il devrait être
patient.
M. LESAGE: Mais non, vous l'avez le texte.
M. LAPORTE: Vous avez la science du règlement un peu, je
présume qui vous autorise à parler de l'item 9, le bill 34.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LAPORTE: Vous allez trouver une réponse, d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: M. Kierans.
M. KIERANS: Mr. Speaker, we are moving into consideration of the bill to
amend the tobacco tax, a bill which has also received, which must receive
consideration of two amendments tabled this morning. Prior to consideration of,
in a very few words, teh reasons for this bill, I would simply like to read the
two amendments for the information of the members of the House. Premier,
ajouter à la fin de Particle 1, le suivant: Dans le cas d'achat de
cigares dont le prix de vente en détail n'excède pas $0.10
l'unité, l'impôt ainsi payable est de $0.01 par cigare.
M. JOHNSON: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. KIERANS: Oui.
M. JOHNSON: Il ne doit y avoir personne entre vous et le
député qui a la parole, au moment où un
député de cette Chambre adresse la parole.
M. LE PRESIDENT: La personne est partie. M. LESAGE: Pauvre homme!
M. KIERANS: L'autre changement a été annoncé depuis
longtemps, depuis quelques mois. The Opposition, Mr. Speaker, will undoubtedly
make much of the fact that this imports an increase, to some extent in the
tobacco tax. In fact, the bill fixes the tax on tobacco and cigars at 12 per
cent of the retail price instead of 10 per cent. Amendments to the bill, or the
new bill, mean that this does not apply in the case of cigars that retail at
$0.09 or $0.10 each, in this case the tax will be fixed at $0.01.
As far as the tax Is on a package of 20 cigarettes, the tax represents
an increase to $0,048 for each package of 20 cigarettes, and from $0.05 to
$0.06 for each package of 25.1 would like to point out what has happened in a
neighbouring locality. Already this year, in quoting the figures for the State
of New York as follows, already this year in effect is a doubling of the State
cigarette tax and this is the State of New York tax to a dime, to $0.10, for a
package of 20, from $0.05. In other words, the State of New York has founded
necessary in view of the services that it provides, in view of that increasing
complexity of urban living, the congestion in that State, the same problems
which we face in our own Province, it is founded necessary to double the tax
from $0.05 to $0.10 for a package of 20 cigarettes. We have increased the tax
from $0.04 to $0,048.
But also in this report, I think the members of the Opposition might be
interested to know how this tax was past. The spending and the tax proposals
won approval in the Assembly in the Senate of New York from a coalition of
Democrats, mostly from New York City, and Republicans, There you had a
coalition of two parties recognizing that a Government faced a situation in
which taxes must be increased if proper services were to be provided.
Here, Mr. Speaker, we have almost the opposite situation. No
cooperation, no understanding, whatsoever, of the problems facing the people of
this Province. Instead loud outcries to increase in expenditures, we never do
enough. Do more for education, do more in health, do more in family and social
welfare, but also, and in roads, but also reduce taxes. Why is this going up?
Why is that going up? Look how much we charged in 1956 or 1952. I would hope
that in the consideration of this bill that the Opposition will be guided by
some statesmen like principals and that they will recognize that the people of
this Province have some very serious problems to face and that these can only
be attacked by a recognition of the good, great and constructive things that we
are doing and that, naturally, there are price tags attached to them.
If they persist in saying that this tax must not be increased, that it
must be reduced, that it must remain the same, let them also at the same time
point out the hospitals, the number of hospitals or the schools that they want
us to close down or the roads that they do not want built.
With respect to the two amendments, I would like to point out also that
the Government again, at least with regard to the amendment dealing with the
problem of cigars, takes advice and where it is constructive and where it is to
the interest of the people. In this case, we received a letter from two
cooperatives;laSociété cooperative agricole de tabac du district
de Joliette, et aussi la Société coopérative agricole de
la Vallée de Yamaska, in which they pointed out that there would be an
arithmetic discrimination against these tobacco growing areas, since the tax
would have hit unfairly or to buy a greater percentage, the sales of cigars, of
the cheaper grades of cigars.
In other words, cigars that were prices at $0.09 or $0.10, when the tax
went from 10% to 12%, would not affect mean that the tax went from $0.01 to
$0.02. This is a reason for the amendment that the Minister of Finance has
brought down this morning and that we are greatful indeed for those people,
even though, both these counties would appear to be temporarily in the hands of
the Union nationale were the source of the recommandation. We take advice where
it is useful, we take advice where it is necessary and good for our people. Mr.
Speaker I move the consideration of this bill and its adoption.
M. DOZOIS: M. le Président, le ministre du Revenu, en
présentant la deuxième lecture du bill 34 vient de reprocher
à l'Union nationale, à l'Opposition de ne pas collaborer avec le
gouvernement. J'estime que l'Opposition a démontré dans bien des
domaines qu'elle est prête à collaborer et qu'effectivement elle
collabore. Je pourrais, sans revenir sur des débats antérieurs,
citer au ministre du Revenu une foule de lois que nous avons adoptées
à l'unanimité. Encore hier nous avons adopté un projet de
loi important et on s'est fait reprocher tout simplement notre participation au
débat, parce que nous avons fait quelques suggestions tout en adoptant
d'emblée le principe.
Mais voilà que ce matin le ministre du Revenu voudrait, par les
quelques paroles qu'il a prononcées, nous rendre complices de sa
politique fiscale qui est antisociale. Je comprends que le ministre du Revenu
soit quelque peu malheureux d'être obligé d'augmenter des taxes et
des taxes de cette nature et il voudrait bien nous entraîner et dire que
l'Union nationale a, elle aussi, collaboré à taxer les
gagne-petit dans cette province. Nous sommes prêts à collaborer,
mais nous ne serons pas complices d'une politique fiscale antisociale du
gouvernement actuel. Et, pour justifier l'augmentation de la taxe que comporte
ce bill en particulier, le ministre du Revenu nous cite le cas de l'Etat de New
York qui aurait doublé la taxe sur le tabac. Est-ce une raison,
monsieur? Est-ce que le ministre va commencer à faire le tour du
monde pour déceler, pour trouver le maximum de chaque taxe dans
chaque Etat pour pouvoir appliquer le maximum dans la province de Québec
de ces taxes? Il ne nous a pas dit quel était le système fiscal
qu'il y a dans l'Etat de New York. Il est fort possible que cetfe taxe en
particulier soit plus élevée que celle du Québec, mais il
ne nous a pas dit si la taxe de vente était de 6% dans l'Etat de New
York.
M. KIERANS: 5%.
M. DOZOIS: 5%, voilà.
M. JOHNSON: Très récente.
M. DOZOIS: Et il ne nous a pas dit si la taxe sur l'essence était
au même niveau dans l'Etat de New York et dans la province de
Québec.
M. JOHNSON: A combien est-elle?
M. BELLEMARE: L'impôt sur le revenu c'est pas pareil.
M. DOZOIS: Est-il raisonnable, M. le Président, de prendre une
taxe en particulier et de dire, eh bien, étant donné que cette
taxe est à tel niveau à tel endroit, nous sommes justifiés
dans la province de Québec de la porter à ce niveau. Je disais
tout à l'heure: il va probablement, s'il continue à faire le tour
du monde, trouver un Etat où la taxe de vente est à 10%, il va
trouver un autre Etat où la taxe sur l'essence est peut-être de
$0.30 le gallon, il va peut-être trouver un Etat où la taxe sur
les repas sera de 15%, etc, et il sera justifié, selon son raisonnement,
de monter les taxes de la province de Québec à tous ces niveaux
qu'il trouvera de par le monde.
M. le Président, nous ne collaborerons pas avec le gouvernement
pour l'augmentation des taxes et je vais éviter au ministre du Revenu de
gaspiller sa salive pour faire un tel appel pour tous les autres bills de
taxes.
Nous ne collaborerons pas parce que ce sont des taxes
régressives, ce sont des taxes régressives qui ne tiennent aucun
compte de la capacité de payer du contribuable dans la province de
Québec, et cela dépeint toute la politique fiscale du
gouvernement. Je comprends qu'il y a la commission Bélanger actuellement
qui étudie toute la fiscalité. J'espère que cette
commission pourra présenter un rapport qui va rétablir la justice
dans cette province quant aux taxes que doivent payer les citoyens. La taxe sur
le tabac, l'on entend souvent dire que c'est une taxe de luxe; dans une
certaine mesure c'est vrai, on peut considérer le tabac comme un luxe,
mais...
M. COUTURIER: ... taxe hygiénique.
M. DOZOIS: ... enfin, M. le Président, c'est une coutume qui est
passée dans les moeurs et il n'y a pas un député ici qui
n'a pas été témoin de cas de misère, dans son
comté ou chez ses électeurs, de gens qui venaient les voir pour
obtenir du secours; moi, ça m'est arrivé maintes fois et pendant
la conversation, ces gens qui nous demandaient du secours sortaient un paquet
de cigarettes et ils nous en offraient une. Des gens qui étaient dans la
misère, mais ils avaient quand même fait le sacrifice de s'acheter
un paquet de cigarettes, pas des « rouleuses », M. le
Président, un paquet de cigarettes, qui est dispendieux. Cela
démontre tout simplement que c'est une habitude tellement ancrée
chez les gens que même des gens qui ont peu de revenu ne peuvent presque
pas s'en passer.
Or, c'est une taxe régressive dans ce sens, M. le
Président, que c'est une taxe qui ne tient aucun compte de la
capacité de payer. Une personne qui gagne, disons, $4,000 par
année peut fumer autant et dépenser autant pour ses cigarettes
que la personne qui en gagne $25,000 et par le fait même paiera le
même montant de taxe à la province si elle gagne $3,000, $4,000 ou
$5,000 qu'une personne qui en gagnera $50,000 ou $100,000, et c'est cela qui
est vraiment le caractère régressif d'une taxe.
Et le gouvernement s'applique et c'est là que toute sa
politique fiscale est antisociale à augmenter constamment les
taxes régressives. Pourquoi? Parce que cela est plus facile. C'est
évident que ce sont des taxes faciles à aller chercher, à
percevoir, et le contrôle est très facile surtout sur
celle-là qui est perçue par l'entremise du manufacturier. Il n'y
a aucune espèce de difficulté, mais il reste un fait, c'est que
cette augmentation de taxe... on dit: ce n'est que $0.01, $0.01 par paquet de
cigarettes, qui est-ce qui n'est pas capable de payer cela? Si la personne fume
un paquet de cigarettes par jour, $0.01 ici, cela fait $3.65 au bout de
l'année. C'est une petite somme me dira-t-on. Certainement, mais il en
paie déjà $0.04. Ça veut dire qu'un fumeur moyen, un
fumeur qui suit les conseils du médecin pour pas contracter le cancer et
qui se limite à 20 cigarettes par jour, qui veut être raisonnable,
paiera à la province près de $18 ou $19 en taxe sur le tabac.
Quand on ajoute toutes les autres augmentations de taxes de cette
nature, l'on constate
que le gagne-petit, la personne qui est chargée de famille et qui
gagne $3,000, $3,500 ou $4,000 par année, finit par payer par toutes ces
petites taxes, des sommes assez rondelettes, $100, $125, $150 de taxes. Et ce
sont des taxes, je le répète, qui ne tiennent aucun compte de la
capacité de payer des contribuables. Cette taxe ira chercher et
c'est le ministre des Finances dans son discours sur le budget qui l'a
déclaré ira chercher $6,250,000. Il ne peut pas
prétendre que cette taxe sera payée par les grosses compagnies,
il ne peut pas prétendre que cette taxe sera payée par les gens
riches. Tout le monde qui utilise ce produit paiera la taxe. Et
proportionnellement à la capacité de payer, le petit paiera plus
que celui qui gagne beaucoup d'argent. Cette taxe n'est aucunement
basée, je le répète, sur la capacité de payer. On
ira chercher par cette taxe, $6 millions. C'est $6 millions de plus que les
contribuables de la province seront appelés à verser au
trésor provincial. C'est une autre augmentation de taxes.
Ah, le ministre tout à l'heure a dit, en nous demandant notre
collaboration, que l'on demandait toujours de nouveaux services. Je suis le
premier à le reconnaître que la population est de plus en plus
exigeante, mais ce que nous reprochons au gouvernement c'est
précisément de ne pas concevoir une politique fiscale qui tienne
compte de la capacité de payer des gens, et de frapper
inconsidérément à droite et à gauche dans le seul
but d'aller chercher le plus d'argent possible sans s'occuper des
résultats ou des conséquences de ces actes.
Nous voterons contre cette taxe et inutile au ministre de nous demander
notre collaboration pour l'aider, lui et les membres de son parti, à
violer sa promesse de 1960 de tout réaliser son programme sans
augmentation de taxes.
M. LECHASSEUR: M. le Président, le député de
St-Jacques pour qui nous avons beaucoup de respect nous a déclaré
tragiquement que l'Opposition ne se rendra pas complice de la politique fiscale
antisociale du gouvernement. Evidemment, M. le Président, si on veut un
Québec socialement fort et économiquement puissant, il faut
dépenser. Ensuite de ça, les demandes du public se font de plus
en plus grandes, ça c'est évident encore.
M. DOZOIS: Je l'ai dit.
M. LECHASSEUR: Ensuite, il faut investir dans l'avenir économique
de la province et puis il y a une autre raison pour laquelle il faut dé-
penser, c'est parce qu'il y a un tas de projets qui auraient dû
être faits dans le passé, sous l'Union nationale, qui n'ont pas
été faits. C'est la raison principale.
M. DOZOIS: Argument facile.
M. LECHASSEUR: J'ai entendu le député de St-Jacques parler
souvent du fait, n'est-ce pas, que la dette de la province sous l'Union
nationale était tellement plus faible que sous le gouvernement
libéral. Cela m'a toujours fait penser à quelque chose. Au
début de la guerre, alors que j'étais dans les forces
armées, nous avions un quartier-maître à mon unité;
je vous assure qu'il administrait bien: il avait ses tablettes remplies de
bottines, remplies de pantalons, remplies de bas, mais nos soldats
n'étaient pas habillés.
M. GOSSELIN: C'était vos rouges qui les avaient
habillés.
M. LECHASSEUR: Quand l'inspecteur passait, il disait: moi, regardez mon
budget, regardez ma marchandise, tout est là, j'administre bien. Mais
seulement les hommes ne mangeaient pas bien et n'étaient pas bien
habillés.
M. GOSSELIN: On sait combien vos rouges en ont acheté de
ça.
M. LECHASSEUR: C'est exactement ce qui se passait sous l'Union
nationale.
M. JOHNSON: Vous ne connaissiez pas le système D?
M. LECHASSEUR: J'étais même commandant de la compagnie
D.
M. GOSSELIN: Vous aviez même des chevaux sur la liste de paie.
M. LECHASSEUR: A tout événement, M. le Président,
nous avons un budget qui est 20 fois plus gros que dans le temps de la
dépression, qui est deux fois plus gros qu'en 1960, qui est beaucoup
plus gros que bien des pays indépendants avec de fortes populations.
M. BERTRAND: Trois fois.
M. LE CHASSEUR: Pourquoi? Parce que nous croyons dans le futur de cette
province. Nous voulons investir, nous croyons en la jeunesse, nous
dépensons pour l'éducation, la voirie, la famille et tout
ça, c'est pour nous, c'est pour
nos enfants. Il faut comprendre. Et les taxes ça va être
quoi? $25 millions de taxes qu'on appelle des taxes régressives. Ce sont
des taxes de luxe, que vous le vouliez ou ne le vouliez pas, ce sont des taxes
de luxe. Les gens qui vont dans les motels, les gens qui fument, l'essence.
M. DOZOIS: Pas ces taxes-là.
M. LECHASSEUR: Je comprends que c'est général, mais tout
de même. Ce n'est pas une nécessité de la vie. C'est tout
ce que je voulais dire et je conclus: ce n'est pas aussi tragique que veut nous
le faire croire le député de St-Jacques qui ne veut pas se rendre
complice du gouvernement libéral. Soyons sérieux. Je vous
remercie.
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture sera-t-elle
adoptée?
M. BELLEMARE: Non. Je pense que, comme ouvrier dans cette Chambre, comme
représentant ouvrier, surtout de la classe des gagne-petit, j'ai le
droit de m'élever dans cette Chambre contre l'imposition d'une nouvelle
taxe.
M.LAPORTE: Vous n'intervenez pas comme fumeur?
M. BELLEMARE: Non, je fume rarement à part le cigare.
M. BERTRAND: Il cultive son tabac.
M. BELLEMARE: Si le bill qui est devant nous ce matin, le bill de
l'impôt sur le tabac, est un bill pour l'imposition d'une nouvelle taxe,
si le ministre du Revenu dans ses quelques mots d'explication tout à
l'heure a demandé la collaboration de l'Union nationale, si l'honorable
député de St-Jacques dans quelques mots bien sentis a
donné les raisons de la non-collaboration que nous devons apporter
à cette loi, c'est que le ministre du Revenu s'est fait jouer un tour
par le ministre des Finances. Il a accepté, lui, un homme
extrêmement distingué, qui appartient à la haute finance,
il a accepté un rôle difficile, celui de percevoir les taxes. Et
c'est le ministre des Finances qui lui a imposé cette
responsabilité-là et qui lui a joué de mauvais tours,
surtout en dépensant plus que ses moyens. Le ministre des Finances dans
la province est le seul responsable de cette taxe qu'il fait imposer
aujourd'hui par le ministre du Revenu et c'est justement ce mauvais tour que le
ministre des Finances a joué à l'honorable député,
le ministre du Revenu, qui le met aujourd'hui à la gêne. Je suis
convaincu que lui qui vient imposer aujourd'hui une taxe aux petits, il est
gêné de ça. Je suis sûr que ça lui fait de la
peine, surtout quand ses ancêtres politiques dans cette Chambre ont
dénoncé l'ancien gouvernement et ont dit qu'on dépensait
plus que nos moyens.
M. LAPORTE: Au Conseil des ministres on a pleuré.
M. BELLEMARE: S'il avait fallu que le ministre du Revenu d'aujourd'hui
entende les jérémiades que nous avons entendues dans cette
Chambre lorsque nous avons récupéré la taxe sur l'essence
imposée par Ottawa pendant la guerre, lorsque nous l'avons
récupérée pour nous, pour les frais provinciaux et il
faudrait relire les déclarations qui ont été faites dans
ce temps-là par ses ancêtres politiques qui sont maintenant au
gouvernement. C'était épouvantable! Imposer des taxes au peuple,
mais c'était effrayant! Et eux autres qui ont promis d'avoir une
politique saine, de trouver à même les dépenses du
gouvernement de l'Union nationale des ressources nouvelles en demandant des
soumissions publiques, en étant des hommes extrêmement
ménagers! Nous allons sauver au moins $600 millions par année,
disaient-ils. Et c'est avec ça que nous allons pouvoir réussir
à appliquer tout notre programme. Je vous dis et je vous
répète, sans aucune augmentation de taxes. Ils l'auraient
juré et tout le monde les aurait crus. Mais c'est le ministre des
Finances qui a fait ça. Mais pourquoi des augmentations de taxes?
Pourquoi? Pour donner le spectacle d'un gouvernement qui dépense
à tout venant, qui fait des dépenses qui pourraient être
mesurées? Non, on voit et on emploie à la dizaine et à la
vingtaine des experts dans tous les domaines, à qui l'on paie des
salaires extraordinairement élevés.
M. le Président le ministre du Revenu d'aujourd'hui, dans la
province de Québec, est en train de pressurer le pauvre est justement en
train, M. le Président, de semer au sein de la population des
gagne-petit un ressentiment contre ceux qui les administrent aujourd'hui. Et je
dis, M. le Président, que c'est contre son gré que le ministre du
Revenu impose aujourd'hui cette taxe. Une taxe qui est imposée surtout
aux petits. C'était la seule consolation qu'avait encore le petit de
pouvoir payer ses cigarettes meilleure marché. L'on taxe jusqu'à
sa fumée.
M. LAPORTE: Cela serait meilleur si vous disiez cela pas
choqué.
M. BELLEMARE: M. le Président, je n'ai
pas besoin de vous dire que cette taxe lorsqu'elle a été
imposée du jour au lendemain, le 9 avril, a causé, dans notre
région et à travers la province, des critiques acerbes contre le
gouvernement. Mais on dit: ah! le peuple oubliera bien ça! Ils viendront
bien qu'à oublier ça un cent par paquet, ils n'y penseront plus
dans quelque temps; ils vont la payer, ils ne s'en apercevront pas. Mais, M. le
Président, n'oubliez pas que chez le peuple, le mal que vous lui faites
aujourd'hui restera quand même dans son coeur. Oui, M. le
Président, vous semez là des germes de révolte contre
l'autorité, parce que, M. le Président, il se fait dans cette
province des dépenses inconsidérées, et le peuple sait.
Qu'est-ce qu'on entend dans les moulins de papier? Qu'est-ce qu'on entend chez
l'ouvrier? J'y vais, moi, toutes les semaines dans mon patelin. Je visite les
restaurants, je visite les gens, je cause avec les ouvriers. Pourquoi un avion
d'un million? Pour payer ça avec un cent par paquet de cigarettes. Le
raisonnement qui se fait dans le populo, c'est ça, ne nous cachons pas,
je suis convaincu...
M. LAPORTE: Mais je suis certain que vous replacez les choses.
M. BELLEMARE: Comment?
M. LAPORTE: Vous replacez les choses à leur place, vous.
M. BELLEMARE: Bien écoutez, M. le Président, je ne suis
pas obligé de faire l'ouvrage du gouvernement.
Mais c'est terrible quand on entend les ouvriers de chez nous qui
disent: « On nous taxe encore un cent le paquet de cigarettes pour faire
des dépense de millions et de millions. »
M. BERNIER: Vous ne leur suggérez pas ces idées-là,
vous?
M. BELLEMARE: M. le Président, je dis que le député
de St-Jacques avait raison, extrêmement raison de donner l'avis qu'il
donnait tout à l'heure au ministre, et c'est combien justifiable
aujourd'hui, dans l'opinion publique, cette taxe-là! Pourquoi, s'il
fallait absolument taxer, il y avait peut-être moyen de faire des
recours, il y aurait eu peut-être moyen de prendre une autre sorte de
taxe qui aurait peut-être fait moins mal à l'ouvrier.
Peut-être, mais comme disait le député de St-Jacques,
c'était plus facile, cela paraissait moins d'aller chercher un cent par
paquet de cigarettes. Mais celle-là, elle fait mal. Cette taxe-là
fait mal, et ce n'est pas le minis- tre du Revenu, c'est le ministre des
Finances qui fait ça, M. le Président, surtoutpar sa mauvaise
administration...
M. LAPORTE: Il va revenir. Il va revenir.
M. BELLEMARE: Ah! je n'ai pas peur de lui, je n'ai pas peur. M. le
Président, inutile de vous dire que cette taxe est impopulaire,
impopulaire, qu'elle est-surtout...
M. KIERANS: Comme tous les impôts!
M. BELLEMARE: ... oui, mais pourquoi, quand vous avez promis pendant des
années et surtout dans votre recueil de promesses...
M. LAPORTE: On ne le savait pas.
M. BELLEMARE: ... dans votre recueil de promesses, M. le
Président, et surtout...
M. LACROIX: Ne vous fâchez pas. Votre coeur, on veut vous garder
longtemps.
M. BELLEMARE: Bien oui, sûr! Il n'y a pas de danger. Mais, M. le
Président, quand on relit dans leur document, qu'est-ce qu'on relit, M.
le Président...
M. MALTAIS: Allons fumer une cigarette.
M. BELLEMARE: ... je n'ai pas besoin de vous dire: « Sans
augmentation de taxe, nous allons tout réaliser notre programme, ce
programme serait réaliser sans augmentation de taxe... »
M. BERNIER: Programme, parce qu'on en a fait plus que dans le progamme,
c'est pour ça qu'on est obligé d'en mettre des petites.
M. BELLEMARE: M. le Président: « Nous allions faire
ça à même les économies réalisées sur
l'ancienne administration. Nous allons faire disparaître le patronage,
nous allons demander des soumissions publiques...
M. BERNIER: C'est fait.
M. BELLEMARE: ... nous allons assainir les finances de la province...
»
M. BERNIER: C'est fait! M. MALTAIS: C'est fait! M. BELLEMARE: Et, M. le
Président,
qu'est-ce qui arrive? Encore une page qui s'en va. Encore une page qui
n'est plus bonne sur un programme politique.
M. BERNIER: Il ne vous en restera plus bien vite!
M. BELLEMARE: Encore une page, M. le Président, qu'il faudra
jeter au panier...
M. KENNEDY: En avez-vous d'autres exemplaires toujours?
M. BELLEMARE: ... et dire: « C'est fini », M. le
Président.
M. LAPORTE: Elle est en arrière de la première fois!
M. BERNIER: Vous ne pourrez plus en parler. Une autre réalisation
d'accomplie.
M. LAPORTE: Il paraît qu'ils vous ont vu recoller la page pour
pouvoir l'arracher la fois suivante!
M. BERTRAND: On ne pourra pas finir la session avec votre livre.
M. LAPORTE: ... finir la session.
M. BELLEMARE: Il fallait qu'on ait, dans cette province, M. le
Président, un homme d'une grande gentilhommerie comme le ministre du
Revenu pour venir que le premier ministre des Finances l'oblige à
venir presser le peuple, à venir le « squeezer ». Excusez,
M. le Président, ce n'est pas français. Le presser.
M. LAPORTE: Le pressurer!
M. BELLEMARE: Je m'en vais faire patenter un nouveau presse-citron et
puis on va l'appeler « Kierans ».
M. LAPORTE: Avec un peu de fumée qui sortirait.
M. BELLEMARE: Pardon?
M. LAPORTE: Avec un peu de fumée qui sortirait.
M. BELLEMARE: Ah oui, oui.
M. LAPORTE: Pour revenir à un bill, oui.
M. BELLEMARE: Je n'ai pas besoin de vous dire, M. le Président,
que lors d'une Exposition dernièrement tenue à Toronto, les gens
avaient un citron sur un établi, sur un bureau et il y avait une
récompense de $1,000 pour celui qui était capable de
l'écraser, de faire sortir du jus dedans. Alors, il y avait bien du
monde qui avait passé. Plusieurs visiteurs, jusqu'au jour ou au matin,
où il est arrivé un homme extraordinaire...
M. LACROIX: Le député de Champlain, je suppose?
M. BELLEMARE: Il avait 51 ans, un homme bien bâti, un homme qui
avait de Pair à avoir de la corpulence...
UNE VOIX: Cela s'en vient!
M. BELLEMARE: Il est arrivé devant le citron et puis il l'a pris
comme ça, et puis on a vu sortir les gouttes. Ah, ils ont dit: «
Monsieur, vous êtes un champion, vous avez gagné $1,000. Comment
est-ce que vous vous appelez? » Il a dit: « Je m'appelle Kierans.
»
M. KIERANS: Deux agents de presse, Johnson et Bellemare!
M. LACROIX: Il a fait venir le député de Champlain...
M. BELLEMARE: Ah non, je n'ai pas été capable, moi.
M. LACROIX: Il a fait gagner un gars, toujours!
M. BELLEMARE: M. le Président, bref, ce bill qui restera une
tache sur le blason libéral amènera la population du
Québec à juger de ses nouveaux maîtres. Ce n'est plus
« Maîtres chez nous », c'est « Maîtres chez vous
». Maîtres dans votre portefeuille, maîtres dans votre
maison, maîtres sur votre chèque de paye par l'impôt sur le
revenu qui est augmenté, maîtres sur vos loisirs, maîtres
sur votre gazoline, maîtres sur votre taxe de chambre, maîtres sur
votre téléphone, maîtres sur vos cigarettes. Cela sent le
nouveau « maîtres chez soi », « maîtres chez
nous. Ce n'est pas: « Maîtres chez nous », c'est «
Maîtres chez vous » et c'est ça qui est l'imposition de la
taxe ce matin qui restera sur le blason libéral comme la taxe la plus
marquée dont se souviendra l'électorat d'ici quelques mois.
M. KIERANS: Mon droit de réplique...
M. LE PRESIDENT: Si le ministre parle en ce moment, ça va
terminer le débat. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui
voudraient parler.
M. JOHNSON: Très brièvement, M. le Président, je
voudrais remercier le député de St-Jacques qui a couvert tout le
terrain, mais je voudrais répondre très brièvement
à la brève allocution du député de
Verchères.
M. LAPORTE: De Champlain!
M. JOHNSON: Son premier discours en sera un, M. le
Président...
UNE VOIX: Son premier discours, on comprend bien.
M. JOHNSON: ... à cette session pour venir au secours de son
ministre dont il est l'adjoint parlementaire.
M. LECHASSEUR: Un gentilhomme, comme le député de
Champlain vient de dire.
M. JOHNSON: Ah, un gentilhomme, M. le Président, mais vous savez,
et l'adjoint aussi est un gentilhomme, mais piqué par un animal ou par
un autre, on reste piqué quand même. Mordu par un animal
élégant ou non, on est mordu quand même et taxé par
des gentilshommes ou taxé par des gens qui ne sont pas des
gentilshommes, ça coûte le même prix à celui qui doit
payer les taxes. Admettons que les responsables actuels le font avec le
sourire, mais c'est un sourire qui nous fait douter un peu de son origine.
M. KIERANS: Inquiet!
M. JOHNSON: On pourrait quasiment dire, M. le Président, que
c'est un sourire de sadisme.
M. KIERANS: Oh, oh!
M. JOHNSON: Je n'ai jamais vu un gouvernement imposer des taxes avec une
telle joie, avec un tel sourire, M. le Président, avec la conscience la
plus tranquille, du moins en apparence, avec une espèce de jouissance
sadique, on dirait...
M. BERNIER: Il en parle souvent de délectation...
M. JOHNSON: Une délectation, M. le Président...
M. BERNIER: Il en parle souvent.
M. JOHNSON: ... morose quand il s'agit d'imposer des taxes.
M. LAPORTE: Morose, ou si on est joyeux?
M. JOHNSON: M. le Président, et le député de
Saint-Jacques a donné des chiffres...
M. BERTRAND: ... dissimulés.
M. JOHNSON: ... qui contredisent la thèse du député
de Verchères, qui est un excellent garçon, par ailleurs. Il n'a
rien compris, par exemple.
M. LECHASSEUR: Bon, nous sommes tous les deux, vous et moi qui ne
comprenons pas du tout!
M. JOHNSON: M. le Président, il n'a rien compris, tout le monde
est en faveur du progrès, tout le monde est en faveur de certaines
mesures que le gouvernement a adoptées, nous avons voté pour ces
mesures,
M. KIERANS: Mais pas les taxes, pour payer.
M. JOHNSON: Nous en avons provoqué l'adoption, nous avons
stimulé le gouvernement à l'action dans certains domaines, nous
admettons, M. le Président, qu'il faut progresser, qu'il faut se
développer qu'il faut que l'éducation entre autres reçoive
les subsides nécessaires. Nous avons, dans tous ces domaines-là,
non seulement collaboré avec le gouvernement mais nous l'avons
stimulé à l'action et nous savons, nous aussi, qu'il faut plus de
revenus quand on dépense plus.
M. LAPORTE: Mais, pas voter pour.
M. JOHNSON: Ce n'est pas nous qui avons promis cependant de faire tout
cela sans taxer, c'est le chef du parti libéral solennellement, donnant
son serment à la population lors de l'élection de 1960. Nous
disions à ce moment-là, nous, en hommes réalistes et
honnêtes avec la population, que le programme libéral
coûterait dans une période de trois ans, $500 millions de plus et
c'est $600 millions de plus qu'il a coûté dans cette
période de trois ans. A ce moment-là, traitant la population, non
pas comme des gens qu'on doit emplir, non pas comme des non-instruits dont on
doit abuser, nous avons dit à la population ce programme li-
béral est un programme qui va coûter$500 millions et le
premier ministre...
M. KIERANS: M. le Président... M. JOHNSON: ... s'est
amené...
M. KIERANS: M. le Président, c'est un autre discours sur le
budget, par sur le bill.
M. JOHNSON: M. le Président, j'en arrive au bill.
M. KIERANS: Oui, là.
M. JOHNSON: Il faut quand même que je situe mon argument
dans...
M. KIERANS: Et tout de suite.
M. JOHNSON: ..« le cadre approprié, il faut que je
réponde au député...
M. LAPORTE: Sur la participation...
M. JOHNSON: ... qui dit: on augmente les dépenses, donc il faut
augmenter les taxes. C'est ce que nous disions en 1960 et le premier ministre
allait au Kiwanis-Saint-Laurent, à l'hôtel Ritz-Carleton, le 1er
juin, et il a dit: j'ai consulté des hommes d'affaires, des
spécialistes, des économistes, des comptables et voici ce que
cela va coûter de plus notre programme, soit $100 millions, et voici
où nous allons prendre l'argent: à même les revenus
ordinaires, en économisant d'une part, et deuxièmement par
l'accroissement naturel des revenus chaque année et cela
s'équilibrait, ça se balançait. Il y a du monde dans la
province qui a cru cela. Parce qu'à ce moment-là, on croyait,
dans certains milieux, que le parti libéral ne pouvait pas être
dirigé par un homme qui voulait les tromper et cet homme-là a
juré à ce moment-là, devant toute la population, de
réaliser tout son programme sans augmentation de taxes.
DES VOIX: A l'ordre.
M. JOHNSON: Moi, je ne l'ai pas cru, M. le Président.
M. LAPORTE: M. le Président, j'invoque le règlement, on
semble s'engager dans un vaste débat, on va rappeler qu'il y a eu des
élections en 1962 aussi, M. le Président, on va rappeler... moi
je vais prendre... si on continue sur ce ton-là, moi je vais prendre le
budget feuille par feuille et je vais rappeler tout ce qui a été
donné de nouveau à la population. Alors, j'aimerais mieux qu'on
en revienne au débat.
M. JOHNSON: M. le Président, feuille par feuille, on s'apercevra
qu'on n'a pas encore donné tout ce qu'on a promis. On avait promis une
instruction gratuite à tous les niveaux...
M. BERNIER: Deux fois plus qu'on en a promis.
M. JOHNSON: ... y inclus le niveau universitaire et on avait
promis...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre.
M. JOHNSON: ... et c'est là que j'en arrive au but, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre.
M. BERNIER: Vous n'en avez jamais fait autant dans vingt ans!
M. LE PRESIDENT: J'ai laissé, je crois que jusqu'à
maintenant, ça fait quatre ou cinq députés qui ont
parlé dans l'espace de moins d'une heure et c'est évident que
lorsqu'on discute un bill concernant les taxes que la discussion pourrait
être assez large, mais je crois que je pourrais demander au chef de
l'Opposition de revenir parler aujourd'hui du bill qui est devant la Chambre et
peut-être laisser de côté pour le moment les
élections, les campagnes électorales d'il y a deux ans.
M. JOHNSON: M. le Président, donc nous admettons, nous, et nous
admettions dans le temps qu'il fallait, pour dépenser plus d'argent,
percevoir davantage. Le problème c'est: va-t-on chercher cet argent au
bon endroit? Entre autres, sur le tabac Comme l'a dit le député
de St-Jacques, il s'agit d'une taxe régressive, une taxe qui frappe tout
le monde, imdépendamment de ses moyens. Je n'y reviendrai pas, sauf, M.
le Président, pour vous rappeler quelques chiffres.
Le budget a augmenté. Je n'ai malheureusement pas les chiffres
pour la dernière année, mes chiffres se terminent pour 1964. Le
budget de 1963-64, par rapport à celui de 1959-60, avait augmenté
de $258 millions, soit de 84.8%. D'où venait cette augmentation, M. le
Président, de revenus nécessaires, je parle de revenus,
de revenus nécessaires pour payer les dépenses du
gouvernement? Elle venait
surtout de ces taxes régressives. En vue de discussions ou
d'illustrations de ce point, divisons les revenus en trois catégories:
ceux qui proviennent des richesses naturelles, les revenus qui proviennent
d'impôts sur les profits, sur les corporations et sur les successions et
troisièmement, les revenus qui proviennent des taxes payées par
tous les contribuables, qu'ils aient fait des profits ou non. Ce sont les gens
que nous avons devant nous qui, en 1960, disaient: « ce sont les
richesses naturelles qui vont payer l'instruction gratuite de nos enfants.
» « Allez demander aux parents si c'est gratuit?
M. KIERANS: Le tabac...
M. JOHNSON: M. le Président, c'est précisément
à ce chapitre des revenus que l'augmentation a été la
moins considérable. Quant aux profits sur les corporations et
l'impôt sur les successions dans la comparaison entre 1959-60 et 1963-64,
l'augmentation à ce chapitre n'est que de 20%. Pour les richesses
naturelles, l'augmentation étant de 17, ça représentait
5%. Donc, 75% des montants nouveaux qu'on est allé chercher pour des
services nouveaux avec ou sans gaspillage, ce sera l'objet d'autres
débats 75% environ vient de taxes qu'on impose sans faire de
distinction sur la classe des revenus et ces taxes-là sont sur la vente
au détail, l'essence, les revenus des particuliers, tabac, repas,
courses, divertissements, transferts de valeurs mobilières, licences et
permis pour les véhicules automobiles et d'autres départements,
honoraires et divers, etc, etc,. Régie des alcools.
M. KIERANS: Etc, etc,.
M. JOHNSON: M. le Président, le tabac tombe dans cette
catégorie de taxes régressives, dont parlait le
député de St-Jacques.
M. KIERANS: Non.
M. JOHNSON: Taxes imposées à tout le monde, tout le monde,
sans tenir compte de leur revenu. En somme, notre point de vue est le suivant,
M. le Président: Pourquoi faire porter tout le poids des services par
tout le monde, sans tenir compte du revenu quand on admet, comme l'a fait le
ministre fédéral des Forêts à la
télévision la semaine dernière, que 2/5 des familles de la
province de Québec sont des familles que le gouvernement
fédéral considère comme des familles à revenus
insuffisants.
M. KIERANS: Et quel était le pourcentage dans votre temps?
M. JOHNSON: Dans notre temps, M. le Président, je n'ai pas les
chiffres exacts...
M. KIERANS: Oui, oui.
M. JOHNSON: ... c'était peut-être mieux, c'était
peut-être pire, mais au moins on n'allait pas arracher, par ce genre de
taxe, le pain dans la bouche des enfants et on n'allait pas les priver de
souliers. M. le Président, ça fait 5 ans que ces gens-là,
ces gens qui se présentaient à la population comme des fabricants
de miracles, au point de vue économique, qui permettaient de tout
régler, qui accusaient d'incurie tous ceux qui n'avaient pas
réussi à régler ces problèmes avec lesquels nous
avions à nous débattre et contre lesquels le gouvernement actuel
et les gouvernements à venir auront sans cesse à lutter. Ces
mêmes gens-là sont au pouvoir depuis 5 ans et c'est le ministre
fédéral des Terres, M. Sauvé, député des
Iles-de-la-Madeleine, de la nouvelle garde, la nouvelle vague, de la même
vague et de la même garde que le ministre du Revenu..»
M. LE PRESIDENT: Le bill 33!
M. JOHNSON: ... qui s'envient dire publiquement, basant son affirmation
sur les statistiques fédérales les plus récentes, que dans
la province de Québec, il y a deux familles sur cinq qui n'ont pas le
moyens suffisants pour les nécessités de la vie, qui ne gagnent
pas un minimum vital, et ce sont des gens-là que l'on taxe davantage, M.
le Président...
M. BERNIER: Est-ce eux autres qui mangent à l'hôtel et puis
dans les restaurants?
M. JOHNSON: ... ce sont ces gens-là qui vont porter un fardeau
qui, en apparence, n'est pas lourd, mais à force de mettre sur le dos
d'un homme qui a déjà une charge suffisante, une autre charge, un
homme qui a déjà sur les épaules le fardeau de toute ses
obligations familiales, qui paie déjà de l'impôt sur le
revenu à partir de $1,000, qui paie déjà une taxe de vente
qui est rendue maintenant à 6%, qui paie déjà son
assurance-chômage et toutes les autres cotisations, un homme qui paiera
bientôt une cotisation additionnelle sur son revenu, qu'il en ait
suffisamment pour vivre, oui ou non. Et quand on vient lui mettre le dernier
poids, la dernière roche, M. le Président, c'est là qu'on
l'écrase.
Est-ce un moyen de sortir de leur marasme ces deux familles sur cinq,
qui, dans la province de Québec, ne gagnent pas le minimum vital ou
n'ont pas le revenu considéré nécessaire pour ne pas le
revenu nécessaire pour ne pas être classées parmi les
pauvres? C'est là la tragédie de cette absence de politique
fiscale dont a parlé le député de St-Jacques.
M. le Président, si ces gens-là avaient été
sérieux, la première commission qu'ils auraient formée,
ç'aurait été la commission pour étudier la
taxation. Le premier rapport qui serait sorti ç'aurait été
le rapport sur le réaménagement fiscal, le rapport
Bélanger. Non! On a attendu trois ans avant d'établir cette
commission et je vous parie qu'on va demander une extension encore au mandat de
la Commission Bélanger...
M. KIERANS: Combien? Combien?
M. JOHNSON: ... jusqu'au mois de décembre...
M. KIERANS: Combien?
M. JOHNSON: M. le Président, c'est la Commission Bélanger,
comme le rapport Parent dans sa troisième partie, qui doivent dire au
gouvernement et à la population, comment doit être réparti
le poids de la taxation, sur quelles épaules. Le gouvernement ne veut
pas que ces rapports sortent. En attendant il se lance...
M. KIERANS: Ce n'est pas vrai.
M. JOHNSON: ... dans toutes les directions pour trouver tous les revenus
possibles...
M. KIERANS: Ce n'est pas vrai! M. JOHNSON: M. le Président...
M. LAPORTE: Pensez-vous que le gouvernement a dit à la Commission
Parent ou à la Commission Bélanger de ne pas publier leur
rapport? Voyons donc, pourquoi faire des affirmations aussi peu fondées
que celle-là?
M. BERNIER: C'est comme le restant.
M. JOHNSON: M. le Président, le gouvernement, sans plan, sans
inspiration sociale, impose à gauche et à droite et, comme le
disait le député de St-Jacques, prends le moyen le plus facile de
recueillir de l'argent, sans tenir compte des conséquences. Et, au
moment où on parle d'entreprendre une lutte contre la pauvreté,
oui, c'est le grand sujet, M. le Président, au moment où l'on
entreprend cette lutte contre la pauvreté à travers le monde,
dans la province de Québec, le gouvernement que j'ai devant moi
entreprend la lutte aux pauvres.
M. LAPORTE: Oh ça c'est bon, c'est bon! M. JOHNSON: M. le
Président...
M. LAPORTE: M. le Président, $290 millions
d'assurance-hospitalisation; on fait la lutte aux pauvres, ça c'est
bon!
M. JOHNSON: Oui, M. le Président.
M. LAPORTE: C'est bon, cela.
M. JOHNSON: Donc, M. le Président...
M. LAPORTE: C'est une formule qui peut faire un titre pour un vendredi,
c'est bon.
M. JOHNSON: Donc, M. le Président $290 millions dont combien de
millions payés à des gens qui n'en ont pas besoin, alors que les
mêmes gens, c'est deux familles sur cinq, auraient besoin qu'on paie
leurs frais médicaux et les frais d'anesthésie.
M. LAPORTE: Cela s'en vient, ça s'en vient.
M. JOHNSON: On va payer $30 par jour pour un millionnaire dans un
hôpital et on ne paiera pas les frais de...
M. LAPORTE: M. le Président, j'invoque le règlement, c'est
typiquement le chef de l'Opposition du vendredi matin. Quand il se tourne du
côté de la galerie, comme ça là, pour la
moitié de son discours, ça c'est le vendredi matin. Les autres
jours il est hors d'ordre, mais disons de façon plus raisonnable que
ça, généralement M. le Président, il serait temps,
si le chef de l'Opposition veut, à l'occasion de la discussion d'une
taxe, repasser toute la politique du gouvernement, c'est une chose qui est
techniquement possible parce que généralement les choses se
paient à même les taxes, mais est-ce qu'on pourrait lui demander
de revenir, pas pour la deuxième fois, pour la première fois,
à l'objet du bill qui est d'imposer ou de ne pas imposer une taxe sur le
tabac?
Quant à l'assurance-hospitalisation, M. le Président,
encore une fois, ça a fait l'objet d'un débat, il y a 24 heures,
24 heures, le chef de l'Opposition qui était retenu ailleurs, mais ceux
qui le représentaient n'ont pas fait de re-
présentations. Ce qu'il a dit quant au fait que cette
assurance-hospitalisation est payée pour tout le monde, ç'a
été expliqué à de multiples reprises, ce n'est pas
le moment d'étudier cette chose-là. Est-ce que je pourrais
demander, M. le Président, par votre intermédiaire, de rappeler
le chef de l'Opposition, à l'étude du bill 34?
M. LE PRESIDENT: Le bill 34.
M. JOHNSON: M. le Président, si le député de
Chambly ne s'était pas levé, j'aurais fini mon discours, mais il
vient de faire quelques affirmations que, je suis bien oblige de relever, en
parlant sur la question d'ordre.
D'abord, il me prête des motifs, quand je regarde du
côté de la Galerie de la presse. M. le Président, il doit
me laisser au moins, le gouvernement doit me laisser au moins la liberté
de regarder où je veux.
M. LAPORTE: Ah! le règlement ne vous le laisse pas, vous devez
vous adresser au président, pas au président de la Galerie de la
presse, au président de l'Assemblée législative.
M. JOHNSON: M. le Président, ça doit vous reposer que je
ne vous regarde pas tout le temps?
M. LAPORTE: Bien ça, si vous le prenez sur ce ton-là,
c'est possible.
M. JOHNSON: Moi, je vous assure que ça me repose de regarder
ailleurs.
M. LAPORTE: Mais ça peut fatiguer les journalistes.
M. JOHNSON: M. le Président, et à part ça, dans
cette Chambre, le gouvernement se sert, il a gardé pour lui la galerie
des dames, et nous c'est généralement rien que des hommes que
l'on voit en face de nous.
M. LAPORTE: Est-ce que je dois comprendre que c'est votre consolation?
Vous m'inquiétez beaucoup.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, le bill 34. M. JOHNSON: M. le
Président...
M. LAPORTE: Parce qu'il n'y a que des hommes, vous savez.
M. JOHNSON: Le député de Chambly est jaloux ce matin de
voir qu'il y a des dames dans la galerie qu'on peut regarder.
M. LE PRESIDENT: Le bill 34.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai donc le droit de regarder
où je voudrai quand je parle, et le ministre va comprendre qu'il n'a pas
le droit de m'imposer, de m'imputer de tels motifs. Il est évident que
nous parlons pour le public, c'est pour ça qu'on a un Parlement, M. le
Président, on prend une chance...
M. LAPORTE: Prenez pas ça au tragique.
M. JOHNSON : ... que le public va comprendre mieux que le gouvernement.
C'est pour ça un Parlement. On sait bien que le gouvernement est cuit
dans son erreur, dans ses erreurs je devrais dire, sociales, il est figé
dans cette attitude de rendre plus riches les riches et plus pauvres les
pauvres et c'est une façon, ce bill-là, de le faire. Mais,
par-dessus ces têtes qui ne veulent pas comprendre, les
députés de la droite, il y a le public qu'on peut atteindre par
les journaux de bonne foi, objectifs, presque tout le temps, et faire
comprendre à la population que le gouvernement n'a pas tenu ses
promesses.
Et deuxièmement, lorsqu'il impose des taxes comme celle sur le
tabac, il ne vient pas en aide aux pauvres; il impose un fardeau trop lourd sur
des épaules déjà fatiguées par d'autres taxes dans
une province où il y a deux familles sur cinq qui n'ont pas le revenu
suffisant pour se payer les nécessités de la vie.
M. KIERANS: Ce sont des faits divers.
M. JOHNSON: Pardon? Non, le ministre ne devrait pas se gêner pour
répéter tout haut ce qu'il a dit tout bas, ou clairement...
M. KIERANS: Il n'y a aucune relation entre toute l'argumentation que
vous avez faite. Un fait divers ici, un autre fait-là, un
mélange.
M. JOHNSON: Un mélange? Ah! oui. M. LAPORTE: Les faits
divers.
M. JOHNSON: L'argument du ministre était péremptoire:
« dans l'Etat de New York, c'est de même, donc on doit l'augmenter
dans la province. »
M. KIERANS: Non, c'est un exemple.
M. JOHNSON: Alors je sais que le ministre en est arrivé à
chercher des maximums sur chaque item dans...
M. KIERANS: Pas du tout.
M. JOHNSON: ...tous les pays, tous les Etats, et nous allons nous
ramasser avec la somme des maximums.
M. KIERANS: Non.
M. JOHNSON: Le député de St-Jacques a déjà
prouvé, M. le Président, dans son fameux discours sur le budget:
nous sommes la province où les citoyens sont le plus taxés par
rapport à leur revenu individuel.
M. LAPORTE: J'ai entendu ça en Ontario aussi.
M. LECHASSEUR: Moins que l'Ontario.
M. JOHNSON: Le plus taxés par rapport à leur revenu
individuel; il l'a établi avec des chiffres officiels.
M. LAPORTE: Eux autres aussi, McDonald a établi ça.
M. JOHNSON: M. le Président, il l'a établi avec des
chiffres officiels. Le député de St-Jacques a clairement
démontré, lors du discours sur le budget, que per capita nous
payons plus de taxes et que, par rapport aux revenus que nous avions, nous
étions beaucoup plus taxés par employé que n'importe quel
autre citoyen de n'importe quelle autre province, sauf la province de
Québec.
M. LAPORTE: Ils ont prouvé ça!
M. JOHNSON: M. le Président, vous voyez encore ce matin un
exemple d'un manque de planification dans le domaine de la fiscalité. Si
on avait planifié, on aurait pu obtenir ailleurs des revenus qui ne
seraient payés que par ceux qui ont les moyens de les payer. Mais ce
matin, ça sera un autre jour triste pour les familles a revenu modeste
et le gouvernement paiera le prix de ses erreurs quand le temps viendra, le
temps de la période électorale, c'est-à-dire octobre ou
novembre 1965.
M. LAPORTE: Cette année? Ah! cette année. Ah! ça
c'est bon!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que d'autres députés voudraient
parler?
M. LACROIX: M. le Président, le débat qu'a engagé
l'Opposition sur le bill 34, Loi modifiant la loi de l'impôt sur le
tabac, me fait penser à un écran de fumée que l'Opposition
veut placer entre le gouvernement et le peuple pour cacher au peuple l'usage
que fait le gouvernement des impôts qu'il perçoit de
différentes façons. Et je crois que le peuple n'a pas besoin des
discours de l'Opposition pour comprendre que le gouvernement a dû imposer
de nouvelles taxes et que losqu'un gouvernement est dans l'obligation de ce
faire, ce n'est jamais degaieté de coeur qu'il le fait, comme
pour un député qui approuve un projet de loi modifiant les
impôts en les augmentant. Mais il comprend que, lorsque le peuple demande
constamment des améliorations dans les lois sociales et dans les
services, il doit, pour ce faire, consentir à des augmentations de
taxes.
Je crois que ce qu'il convient honnêtement de faire savoir au
peuple, et c'est ce que les libéraux font, c'est de lui expliquer
l'usage que nous faisons des taxes que nous percevons comme dans ce cas-ci, la
Loi modifiant l'impôt sur le tabac. Le peuple de la province de
Québec, tant et aussi longtemps qu'il réclamera de nouvelles
routes et que le gouvernement lui donnera de nouvelles routes, des voies plus
rapides, des routes meilleures, le peuple sait qu'il doit payer pour ça
et lorsque pour développer nos écoles, nos institutions
d'enseignement, pour permettre à nos jeunes d'obtenir le maximum
d'éducation possible, le peuple comprend que pour ce faire il doit payer
des taxes et fournir au gouvernement les moyens nécessaires pour lui
permettre de lui donner ces services.
Et la même chose se produit dans le domaine de la santé,
lorsque par exemple le peuple demande et toujours veut voir ses avantages
augmentés, ajouter à l'assurance-hospitalisation qui a
déjà bénéficié par centaines de millions au
peuple, aux gens à modestes revenus. Eh bien, je crois que lorsque le
peuple demande que le gouvernement par l'entremise du ministère de la
Santé donne l'assurance-santé le plus tôt, donne plus de
services, il s'attend à ce qu'à un moment ou l'autre il ait
à payer des impôts plus élevés. C'est ainsi dans
tous les domaines, dans le domaine des travaux publics lorsque le peuple
réclame des édifices nouveaux pour les services publics,
lorsqu'il veut avoir des ponts plus adéquats, qui répondent aux
besoins de 1965, il sait que le gouvernement devra en payer le coût et
par ricochet qu'il devra en assumer les charges. La même chose dans le
domaine de la justice, quand le peuple veut...
M. JOHNSON: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LACROIX: ... avoir une meilleure protection, il sait que les
taxes...
M. JOHNSON: M. le Président, j'invoque le règlement. Je ne
veux pas être désagréable envers le député
des Iles-de-la-Madeleine, mais il va exactement à l'encontre de la mise
en demeure que vous m'avez faite tantôt...
M. LACROIX: Bien, vous n'en avez pas tenu compte.
M. LAPORTE: Il ne manquerait plus que ça,
M. JOHNSON: ... et notamment du député de Chambly.
M. LAPORTE: M. le Président, enfin vous n'avez peut-être
pas fini?
M. JOHNSON: Si on se lance dans cette direction-là, comme disait
tantôt le député de Chambly...
M. LAPORTE: Bien, je suis bien d'accord.
M. JOHNSON: ... d'autres députés répondront sur
tous les sujets, y inclus l'administration de la justice qui sont
mentionnés comme services nouveaux. Le problème ce n'est pas de
savoir s'il y a des services nouveaux, on l'admet. Mais c'est la
répartition du fardeau pour payer ces services nouveaux, c'est là
qu'on devrait placer le débat.
M. LAPORTE: Je suis parfaitement d'accord avec le chef de l'Opposition
que nous n'avons pas à nous lancer sur cette piste-là parce que
c'est déjà fait et c'est lui qui l'a fait, M. le
Président. A deux reprises, je suis intervenu pour lui dire qu'il ne
devrait pas parler de l'assurance-hospitalisation...
M. JOHNSON: C'est le ministre qui a lancé le mot
assurance-hospitalisation, qui a dit: mais on donne
l'assurance-hospitalisation...
M. LAPORTE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LAPORTE: .. j'ai lancé un mot puis il en a fait un
discours.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. C'est le ministre qui a lancé un mot,
le chef de l'Opposition a parlé du sujet, le député des
Iles-de-la-Madeleine l'avait mentionné, j'espère qu'il pour- ra
faire, ses remarques sur le bill 34 sans entrer dans le détail de tous
les aspects de tous les ministères du gouvernement actuel. Je lui
demande de faire porter ses remarques sur le bill 34.
M. LACROIX: M. le Président, c'est avec plaisir que je me rendrai
à votre demande, mais vous comprendrez que je voulais dans mes quelques
observations seulement répondre aux arguments du chef de l'Opposition
qui avait placé devant l'opinion publique que le gouvernement imposait
les pauvres et qu'il essayait toujours d'appauvrir ceux qui étalent de
classe modeste.
Je termine donc, M. le Président, en disant que Je voterai pour
le bill 34 parce que c'est un des moyens que le gouvernement doit prendre pour
modifier de temps à autre les lois qui lui permettent d'obtenir des
revenus afin de lui permettre de faire face à ses obligations et
d'aider, dans toute la mesure du possible, les classes les moins
privilégiées de notre population.
M. LOUBIER: M. le Président, je n'avais pas l'intention de
prendre la parole sur ce sujet, mais à la suite des propos tenus par le
député des Iles-de-la-Madeleine, évidemment, il est
difficile de concevoir qu'il s'est fait le défenseur de cette nouvelle
taxe et qu'il n'ait pas cru bon de parler de la répartition du fardeau
de cette nouvelle taxe.
Nous devons être surpris des affirmations du député
des Iles-de-la-Madeleine qui vient dire à cette Chambre que le peuple
demande de nouvelles routes et qu'une taxe de ce genre-là va aider pour
une nouvelle route. Alors qu'on sait fort bien que la taxe sur l'essence et la
taxe sur les permis de conduire d'enregistrement rapportent.plus que ce que
dépense en réalité le ministère de la Voirie pour
les nouvelles routes.
M. LAPORTE: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. A l'ordre.
M. LAPORTE: Je n'ai pas le droit d'intervenir, je ne suis pas à
mon siège.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LOUBIER: Bien je réponds tout simplement aux affirmations du
député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. C'est le chef de l'Opposition
lui-même qui a invoqué le règlement et qui avait
demandé au député des Iles-de-la-Madeleine de revenir au
bill No 34.
Je ne crois pas que ce soit raisonnable de laisser continuer un
débat sur le même sujet. Si le député de Bellechasse
a quelque chose à dire sur le bill 34, mais pas répondre à
des affirmations qui étaient à côté du sujet devant
la Chambre.
M. LOUBIER: C'est parce qu'évidemment, on a laissé le
député des Iles-de-la-Madeleine faire des affirmations qui sont
contraires aux faits et peuvent induire la Chambre en erreur...
M. LE PRESIDENT: Le bill 34.
M. LOUBIER: ... sur les avancés qu'il a prononcés, et il
l'a fait dans le cadre du bill 34, et j'aurais bien aimé entendre de la
bouche de ce député ce qu'il comprenant comme philosophie
économique quant à la répartition du fardeau fiscal. C'est
une taxe qui, évidemment, va frapper les gagne-petit, c'est une taxe
qui, encore une fois, est dirigée, concentrée pour opprimer
davantage ceux qui sont à revenus modestes et, de ce
côté-ci, nous prétendons que la répartition n'est
pas juste et n'est pas conforme aux besoins du petit peuple.
M. le Président, comme plusieurs autres taxes, nous avons
l'impression que le gouvernement, avec cette taxe nouvelle, cette augmentation
de taxe sur le tabac, ne sait plus où aller chercher des revenus et que,
chaque année, en plus d'accumuler des déficits, de faire des
emprunts, des taxes nouvelles, nous arrivons au même état
financier pitoyable, c'est que la province n'a jamais assez d'argent. Nous
sommes pour le progrès, mais nous sommes également pour le bon
sens et nous voulons que l'argent soit et en parlant de l'argent, j'aimerais
que...
M. BRISSON: C'est l'administration de l'Union nationale depuis 15 ans,
16 ans.
M. LOUBIER: L'administration de l'Union nationale, est-ce qu'on sait
qu'en 1936, il n'y avait même pas de ministère de la Santé,
même pas de ministère de la Jeunesse? Il manquait environ 6 ou 7
ministères qui ont été créés par le
gouvernement qui a pris la gouverne de la province et un budget de $85
millions...
M. BRISSON: Vous n'avez rien fait, vous n'avez rien donné.
M. LOUBIER: Lorsqu'on prétend que rien ne s'est fait, durant
cette époque-là, il faut également dire que depuis quatre
ans le gouvernement actuel a dépensé plus que tous les
gouvernements durant 20 ans.
M. LAPORTE: J'invoque le règlement. M. LE PRESIDENT: A l'ordre,
messieurs!
M. LAPORTE: M. le Président, je voudrais simplement que vous nous
disiez jusqu'à quelle année on peut remonter en vertu du bill 34
qu'on étudie actuellement.
M. LOUBIER: Ce sont les discours de mes prédécesseurs. Le
député de Verchères, cela a été l'essence de
son intervention; on était obligé de rattraper le retard d'autres
gouvernements.
M. LAPORTE: On lui a déjà répondu. Vous êtes
en train de fumer le temps de la Chambre.
M. LOUBIER: J'aimerais que le ministre me permette de lui faire aspirer
une fois cette bouffée, et s'il pouvait comprendre que, de notre
côté, nous tentons tout simplement d'attirer l'attention du
gouvernement sur une répartition qui nous apparaît injuste...
M. LAPORTE: Vous comprendrez que, moi, je tente d'attirer votre
attention sur le règlement de temps à autre.
M. LOUBIER: Oui, quand je suis hors du règlement, j'aimerais que
le ministre use de la même sévérité et de la
même équité, lorsqu'il s'agit de ses propres
députés, au lieu de les défendre lorsqu'ils sont
contraires à l'ordre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Le bill 34.
M. LAPORTE: J'ai dit au chef de l'Opposition qu'il avait raison, j'ai
suivi les ordres du Président et je me suis assis.
M. LACROIX: On m'a rappelé à l'ordre, et j'ai suivi les
ordres du président. Je me suis assis.
M. LOUBIER: Pour ces raisons et bien d'autres que je pourrais expliquer
mais qui ne se-
raient pas dans l'ordre évidemment, nous allons de ce
côté-ci, voter contre cette nouvelle taxe qui nous apparaît
dirigée, une fois de plus, sur une classe de la population qui n'aurait
pas le moyen de payer encore cette nouvelle taxe, en plus des autres nouvelles
qui viennent se greffer à celle-là.
M. KIERANS: En somme la philosophie de l'Union nationale est tout
simplement: « Nous sommes pour le progrès, nous sommes contre les
impôts. »
Le député de St-Jacques a dit:
M.JOHNSON: Taxez donc vos gros amis. M. LE PRESIDENT: A l'ordre,
messieurs.
M. KIERANS: « Nous ne collaborons pas du tout avec l'augmentation
des taxes ». At the very same time he is saying: we do not want any more
roads, we do not want any more hospitals, we do not want any better
education...
M. DOZOIS: Un point d'ordre, M. le Président, point
d'ordre...
M KIERANS: J'ai la parole. M. DOZOIS: ... un point d'ordre. M. KIERANS:
J'ai la parole.
M. DOZOIS: « Point of order », peut-être qu'il va
comprendre...
M. le Président, je n'ai jamais dit que j'étais contre la
construction de routes ou contre le progrès social; j'ai tout simplement
dit que j'étais contre la politique fiscale du gouvernement qui est
antisociale.Je ne sais pas si le ministre du Revenu comprend ça.
M. LAPORTE: Ah, ça devient...
M. KIERANS: Vous avez dit et je cite: « Nous ne collaborons pas du
tout avec l'augmentation des taxes ». Ça veut dire quoi?
M. GOSSELIN: Il n'a rien compris.
M. KIERANS: Now the taxon the cigars, with the amendment of the Minister
of Finance introduced this morning, does not touch at all any cigar under
$0.10. Does this hit the poor people?
M. JOHNSON: Un amendement de ce matin, ça? Le
dernier-né.
M. KIERANS: He presented it this morning... M. JOHNSON: C'est
ça.
M. GOSSELIN: Vous allez nous passer un cigare.
M. KIERANS: The tax on cigarettes...
M. DOZOIS: Un point d'ordre, le ministre du Revenu vient de citer mes
paroles, je prends la transcription ici, et j'ai dit textuellement: nous sommes
prêts à collaborer, mais nous ne serons pas complices d'une
politique fiscale antisociale du gouvernement actuel.
M. LAPORTE: Cela veut dire que vous êtes contre.
M. KIERANS: On va lire les Débats, mardi.
M. BERNIER: La machine à piastres de Caouette.
M. KIERANS: The tax on cigarettes is gone up from 5/25 of $0.01 to 6/25
of $0.01. It hasn't gone up a $1 a cigarette.
M. BERTRAND: Bien, ça n'aurait pas grand bon sens.
M. KIERANS: ... it has gone up very, very little. For the sake of
comparison, I showed you where the tax on cigarettes in New York went up from
(up to 1/4 of $0.01 up to 25/100 of a $0.01 it went from) l/4of$0.01 to 1/2 of
$0.01. Now this talk about this being a regressive tax. You can say in a sense
that any tax is damaging to someone. It depends on what you do with the tax.
Before you can make such a gratuitous statement that this or that tax is
regressive and when you are dealing with consumption taxes, you deal with them
all together and when you are talking about regression in taxation, you start
from the point of the purchases that are most necessary to a family or to a
person. You start with food, which is absolutely necessary, you start with
children's clothing, which are necessary to a family. Then if taxes hit hard on
food, on children's clothing, on all these things which are exempted by the
government, then you may have a case for saying it...
M. JOHNSON: Children clothes.
M. KIERANS: ... but you « may » have a case. You then have
to prove your case and nothing that was said this morning can possibly
prove or show in any way, shape or form that this tax is regressive.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre me permettra de lui
poser une question; il ne veut pas induire la population en erreur.
Jusqu'à quel âge les vêtements pour enfants sont-ils
exempts de taxes?
UNE VOIX: Quel âge avez-vous? M. KIERANS: Fourteen.
M.JOHNSON: Quatorze ans. Là, ça ne coûte rien aux
parents. Après quatorze ans, gardez des enfants. C'est là que
ça coûte le plus cher.
M. GOSSELIN: Il y a des enfants de dix ans qui en prennent des...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LAPORTE: Les quatorze premières années ça, vous
mettez ça de côté.
M. JOHNSON: C'est mieux que rien. M. GOSSELIN: A partir de dix
ans...
M. KIERANS: With the respect to the taxes, the Deputy for Champlain ask
why the increases in taxation. Of all of the people in this House who should
know why the increases in taxes,he, the Deputy for Champlain, should know
better than anyone. Because in the taxation policy of the Government, the money
comes in but the money also goes right back out and is redistributed to the
poor localities, to the counties where services are needed and there is a real
distribution, a redistribution, a transfer of this money from one section of
the province to another and with respect to the county of Champlain, may I say
this, that last year he benefited from a 56% increase. Fifty-six, not twenty
five percent such as the average in the Province. But his county, being one of
the poor counties, being one of the counties that needed more help and more
assistance, received an increase of 56% in the amount of the sales taxes that
have been distributed...
M. JOHNSON: M. le Président, J'invoque le règlement.
M. KIERANS: Le député de Champlain peut
répondre!
M. JOHNSON: J'invoque le règlement. Le mi- nistre vient, encore
une fois, peut-être involontairement, d'induire la province en erreur. La
taxe de vente n'est pas redistribuée selon la nécessité ou
les besoins d'un comté. Ce sont...
M. KIERANS: Oh, oh!
M. JOHNSON: ... d'autres barèmes qui servent...
M. KIERANS: Non.
M. JOHNSON: ... des barèmes qui n'ont rien à faire avec le
revenu des citoyens ou d'une municipalité quelconque. C'est d'Induire la
population en erreur que d'affirmer ce que vient d'affirmer le
député.
M. KIERANS: Pas du tout!
M. BERTRAND: Il devrait dire combien la taxe...
M. KIERANS: M. le Président,peut-être que je peux poser la
question au député de Champlain. Dans quelle
municipalité,dans votre comté demeurez-vous?
M. BELLEMARE: M. le Président,...
M. KIERANS: Non. Dans quelle municipalité?
M. BELLEMARE: ... le ministre voudrait... M. KIERANS: J'ai les chiffres
ici.
M. BELLEMARE: Je voudrais que le ministre soit honnête, M. le
Président.
M. LALONDE: Commencez par l'être.
M. LAPORTE: Oui, oui, je comprends, mais quelle municipalité?
M. BELLEMARE: Une minute! Honnête. Quand il cite les chiffres
là, est-ce que le ministre voudrait nous donner le barème qui
existait avant et le barème qui existe aujourd'hui?
M. LAPORTE: Oui.
M. BELLEMARE: ... quand, pendant des années, au
Cap-de-la-Madeleine, on a eu à subir une différence dans
l'imposition de la taxe de vente...
M. KIERANS: Oui, oui. Cette pratique était une exception dans
votre comté.
M. BELLEMARE: ... avec certains pourcentages ou qu'on ne donnait pas aux
municipalités. La seule cité dans toute la province qui subissait
un préjudice, c'est à force de travail qu'on est venu à
bout de baisser les différences. C'est ça qui fait la
différence, cette année. Ce n'est pas d'autre cause.
M. LALONDE: Pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas fait quand vous
étiez député? c'est nous autres qui avons
été obligés de faire ça.
M. BELLEMARE: Le ministre devrait le dire.
M. KIERANS: Mais l'augmentation des revenus dans votre comté
était 56% encore. Pas 9.9% qui était l'augmentation de notre
produit national brut.
Je vais donner les chiffres au député de Champlain pour
étudier en fin de semaine.
M. LAPORTE: Il va étudier cela en fin de semaine.
M. BELLEMARE: Je remercie le ministre, mais je suis convaincu qu'il ne
m'apprendra rien.
DES VOIX: Ah, ah!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. CADIEUX: Vous en avez beaucoup à apprendre.
M. KIERANS: Mr. President, I just want to say finally this word. Last
year, the gross national product of this province rose by the highest amount in
its history. When the Members of the Opposition talk about...
M. BELLEMARE: De toutes les provinces. M. LE PRESIDENT: A l'ordre. UNE
VOIX: C'est important, cela.
M. KIERANS: ... the capacity of the people of this province to bear
taxes, they might well remember...
M. BELLEMARE: 6%.
M. LE PRESIDENT: Je rappelle le député de Champlain
à l'ordre.
M. BELLEMARE: Je suis après parlé à lui. M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre. M. BELLEMARE: Je vais lui
parler...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre. Je rappelle le
député de Champlain à l'ordre.
M. BELLEMARE: Ils sont taxé à 6%. DES VOIX: A l'ordre.
M. BELLEMARE: On n'était pas taxé avant. M. LE PRESIDENT:
Pour la deuxième fois.
M. BELLEMARE: Oui, oui, mais ce n'était pas taxé, ce n'est
pas pareil.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas pareil, ils ont imposé 6% de taxes, je
dis que ce n'est pas pareil.
M. BERNIER: A l'ordre.
M. BELLEMARE: C'est cela qui est la différence.
UNE VOIX: Il ne comprend rien.
M. BELLEMARE: Il dit: il n'a pas de taxe de vente. Il n'y en avait pas
dans ce temps-là. Là il y en a 6%.
M. KIERANS: J'ai parlé au député. M. le
Président, il ne comprend pas du tout les chiffres, mais... What I want
to say is that last year...
M. BELLEMARE: Toute la province avant cela n'en payait pas de taxes.
M. KIERANS: ... the wages and salaries of the people of this
province.
M. BELLEMARE: Puis là il y en a partout.
M. KIERANS: ... rose by $521 million again the larger increase in the
history of this Province. This indicates that they can bear a higher share of
taxes, that they have more money to spend, that they are earning more money and
part of the economic policy, part of the fiscal
policy of the government must rest on the fact that we cannot only
spend, such as Members of the Opposition seem to think, but that we also have
to tax. Mr. Speaker, I move the adoption second reading of this bill.
M. LAPORTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. JOHNSON: Vote.
M. LE PRESIDENT: Qu'on appelle les députés.
M. BELLEMARE: Il n'existait pas le 6%, dans ce temps-là.
M. LE PRESIDENT: Bill numéro 34. Que tous ceux qui sont en faveur
de cette motion, veuillent bien se lever.
M. LE GREFFIER: MM. Lesage, Gérin-La-joie, Bédard,
Laporte, Courcy, Wagner, St-Pierre, Cliche, Brown, Kierans, Lalonde, Cournoyer,
Couturier, Lévesque (Bonaventure), Morissette, Binette, Beaupré,
Boulais, Lechasseur, Roy, Coiteux (Duplessis), Harvey, Maheux, Vaillancourt,
Coiteux (L'Assomption), Théberge, Kennedy, Brisson, Mailloux, McGuire,
Cadieux, O'Farrell, Bernier, Maltais, Trépanier, Lacroix, Godbout,
Dupré.
M. LE PRESIDENT: Que tous ceux qui sont contre veuillent bien se
lever.
M. LE GREFFIER: MM. Johnson, Elie,Dozois, Bertrand, Bellemare, Ducharme,
Johnston, Boudreau, Lafontaine, Russell, Somerville, Gosselin, Lizotte,
Raymond, Charbonneau, Gervais, Allard, Loubier, Gagnon, Cloutier, Lavoie
(Wolfe).
M. LE GREFFIER: Pour: 38. Contre: 21. Yeas: 38. Nays: 21.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est adoptée, deuxième
lecture. Deuxième lecture du bill. M. Kierans propose que je quitte
maintenant le fauteuil pour que la Chambre se forme en comité
plénier pour étudier le bill...
M. JOHNSON: M. le Président, je regrette, il est midi et demi
passé et, évidemment, on ne pouvait pas pendant le vote ajourner,
mais maintenant qu'il est midi et demi on ne doit pas faire d'autres
procédures, sauf pour ajourner la Chambre.
M. LE PRESIDENT: C'est simplement la suite de l'opération...
M. LESAGE: C'est normal. M. JOHNSON: Non. M. LESAGE: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, si je comprends bien, la motion qu'on va
en...
M. LESAGE: Comité.
M. LE PRESIDENT: ... comité. C'est le chef de l'Opposition qui
prend la parole sur la motion pour former, le comité plénier,
pour étudier le bill 34.
M. JOHNSON: M. le Président, je prends la parole pour dire que la
motion à cette heure-ci est irrégulière. La semaine
dernière, M. le Président, vous imposiez telle
règle...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Le débat sur la motion est
ajourné sur la proposition du chef de l'Opposition. Alors il est midi et
demi...
M. LESAGE: Pardon? je voudrais bien comprendre exactement quelle est la
procédure, M. le Président. Est-ce que je pourrais être
éclairé par la présidence?
M. BERTRAND: Vous l'avez été tantôt.
M. LESAGE: Si j'étais à la place du député
de Missisquoi, moi, je me contenterais de me taire.
M. BERTRAND: Quelle intelligence! Quelle intelligence!
M. JOHNSON: L'Orateur est debout.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais être é-clairé sur
la motion qui est devant la Chambre?
M. LE PRESIDENT: La motion qui est devant la Chambre, c'est de former le
comité plénier pour étudier le bill 34 qui fait suite
à l'item qui vient d'être déterminé par la Chambre;
pour que le bill 34 ne disparaisse pas du feuilleton, il faut que la motion
soit proposée d'aller en comité plénier et c'est ça
qui va apparaître sur le feuilleton de la prochaine séance, la
motion pour aller en comité plénier pour étudier le bill
34.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, mardi après-midi nous
continuerons l'étude des proj ets de loi inscrits au nom du ministre du
Revenu, mardi après-midi. Mardi soir, à huit heures, nous
entreprendrons la deuxième lecture du bill numéro 52. Mercredi
matin, siégera le comité sur les bills 50, 51 et 52. Mercredi
après-midi, nous étudierons la motion inscrite au nom du
député de Champlain. Nous reviendrons ensuite au projet de loi
inscrit au nom du ministre du Revenu, si nécessaire, et jeudi matin,
jeudi après-midi et jeudi soir, le comité (bills 51, 52)
siégera 50, 51 et 52 de même que la Chambre sur les
crédits du ministère de la Santé.
Je propose l'ajournement à mardi après-midi à trois
heures.
M. LE PRESIDENT: La motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
La Chambre est ajournée à mardi après-midi à trois
heures.
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DE L'ASSEMBLEE LEGISLATIVE DE QUEBEC
Quatrième session de la vingt-septième
législature
NOM, PRENOMS DISTRICT ELECTORAL
Allard, M. Paul-E. (U.N.) Beauce
Arsenault, M. Bona (LIB.) Matapédia
Baillargeon, M. Laurier (LIB.) Napierville-Laprairie
Beaupré, M. Henri (LIB.) Québec-Centre
Bédard, M. Jean-Jacques (LIB.) Québec-Comté
Bellemare, M. Joseph-Maurice (U.N.) Champlain
Bernatchez, M. Joseph-Rosario-René (U.N.) Lotbinière
Bernier, M. Jacques (LIB.) Matane
Bertrand, M. Jean-Jacques (U.N.) Missisquoi
Binette, M. Joseph-Jean-Gaston (LIB.) Deux-Montagnes
Blank, M. Harry (LIB.) Montréal-Saint-Louis
Boudreau, M. Francis (U.N.) Saint-Sauveur
Boulais, M. François (LIB.) Rouville
Brisson, M. Aimé (LIB.) Montréal-Jeanne-Mance
Brown, M. Glendon Pettes (LIB.) Brôme
Cadieux, M. Gérard (LIB.) Beauharnois
Caron, M. Auguste-Germain (U.N.) Maskinongé
Casgrain, Mme Claire Kirkland (LIB.) Jacques-Cartier
Charbonneau, M. Edgar (U.N.) Montréal-Sainte-Marie
Cliche, M. Joseph-Lucien-A. (LIB.) Abitibi-Est
Cloutier, M. Jean-Paul (U.N.) Montmagny
Coiteux, M. Frédéric (LIB.) L'Assomption
Coiteux, M. Henri-L. (LIB.) Duplessis
Collard, M. Lucien (LIB.) Lac-Sain-Jean
Cottingham, M. William (U.N.) Argenteuil
Courcy, M. Alcide (LIB.) Abitibi-Ouest
Cournoyer, M. Gérard (LIB.) Richelieu
Couturier, M. Alphonse (LIB.) Rivière-du-Loup
Crépeau, M. Jean-Baptiste (LIB.) Montréal-Mercier
Dallaire, M. Gérard (LIB.) Kamouraska
Dionne, M. Albert (LIB.) Rimouski
Dozois, M. Paul (U.N.) Montréal-Saint-Jacques
Ducharme, M. C.-Romulus (U.N.) Laviolette
Dupré, M. Marcel (LIB.) Maisonneuve
Elie, M. Joseph-Pierre-Antonio (U.N.) Yamaska
Fortier, M. Guy (LIB.) Gaspé-Sud
Fortin, M. Carrier (LIB.) Sherbrooke
Fournier, M. Roy (LIB.) Gatineau
Gabias, M. Joseph-Paul-Yves (U.N.) Trois-Rivières
Gagnon, M. François (U.N.) Gaspé-Nord
Gérin-Lajoie, M. Paul (LIB.) Vaudreuil-Soulanges
Gervais, M. Albert (U.N.) Montmorency
Godbout, M. Ernest (LIB.) Québec-Est
Gosselin, M. Claude-G. (U.N.) Compton
Guillemette, M. Eloi (U.N.) Frontenac
Hardy, M. Denis (LIB.) Terrebonne
Hamel, M. Laurent (LIB.) Iberville
Hanley, M. Frank (IND.) Montréal-Sainte-Anne
Harvey, M. Gerald (LIB.) Jonquière-Kénogami
Hébert, M. J.-Germain (LIB.) Nicolet
Hyde, M. John Richard (LIB.) Westmount-Saint-Georges
Johnson, M. Daniel (U.N.) Bagot
Johnston, M. Raymond-T. (U.N.) Pontiac
Kennedy, M. George (LIB.) Châteauguay
Kierans, M. Eric W. (LIB.) Montréal-Notre-Dame-de-Grâce
Lacroix, M. Louis-Philippe (LIB.) Iles-de-la-Madeleine
Lafontaine, M. Fernand-J. (U.N.) Labelle
Lafrance, M. J-Emilien (LIB.) Richmond
Lalonde, M. Philippe (LIB.) Montréal-Saint-Henri
Lapalme, M. Georges-E. (LIB.) Montréal-Outremont
Laporte, M. Pierre (LIB.) Chambly
Laroche, M. Marcellin (LIB.) Portneuf
Lavoie, M. B.-René (U.N.) Wolfe
Lavoie, M. Jean-Noel (LIB.) Laval
Lechasseur, M. Guy (LIB.) Verchères
Lesage, M. Jean (LIB.) Québec-Ouest
Levesque, M. Gérard-D. (LIB.) Bonaventure
Lévesque, M. René (LIB.) Montréal-Laurier
Lizotte, M. Fernand (U.N.) L'Islet
Lorrain, M. Joseph-Roméo (U.N.) Papineau
Loubier, M. Gabriel (U.N.) Bellechasse
Maheux, M. P.-Joseph-Emilien (LIB.) Mégantic
Mailloux, M. Raymond (LIB.) Charlevoix
Majeau, M. Maurice (U.N.) Joliette
Maltais, M. Pierre (LIB.) Saguenay
Martin, M. Gérard (LIB.) Montcalm
McGuire, M. Lucien (LIB.) Berthier
Meunier, M. Jean (LIB.) Bourget
Morissette, M. J.-Albert-Léonidas (LIB.) Arthabaska
O'Farrell, M. Francis (LIB.) Dorchester
Ouimet, M. Philidor (LIB.) Saint-Jean
Parent, M. Oswald (LIB.) Hull
Pinard, M. Bernard (LIB.) Drummond
Raymond, M. J. -Antoine (U.N.) Témiscouata
Roy, M. Roger (LIB.) Lévis
Russell, M. Joseph-Louis-Armand (U.N.) Shefford
Saint-Pierre, M. René (LIB.) Saint-Hyacinthe
Somerville, M. Henri Alister Darby (U.N.) Huntingdon
Talbot, M. Antonio (U.N.) Chicoutimi
Théberge, M. Gilbert (LIB.) Témiscamingue
Tremblay dit Gauthier, M. J.-G. (U.N.) Roberval
Trépanier, M. Jean-Guy (LIB.) Saint-Maurice
Turpin, M. Edgar (LIB.) Rouyn-Noranda
Vaillancourt, M. Georges (LIB.) Stanstead
Wagner, M. Claude (LIB.) Montréal-Verdun