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(Onze heures de la matinée)
M. PAUL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
Comité des règlements
M. PLAMONDON: M. le Président, le comité des
règlements a l'honneur de soumettre à votre honorable Chambre son
quatorzième rapport. Votre comité recommande de prolonger au 10
juin 1967, inclusivement, les délais relatifs à la
présentation et à la réception des rapports sur bills
privés.
M. LE PRESIDENT: Ce rapport est-il adopté? Adopté.
M. JOHNSON: Adopté.
Comité des bills privés
M. GARDNER: Pour M. Théoret, le comité des bills
privés en général a l'honneur de soumettre à votre
honorable Chambre son douzième rapport. Votre comité recommande
de prolonger au 10 juin 1967, inclusivement, les délais relatifs
à la présentation et à la réception des rapports
sur bills privés.
M. LE PRESIDENT: Ce rapport est-il adopté? Adopté.
Présentation de motions non annoncées. Présentation
de bills privés.
Bill no 186
M. MORIN: M. le Président, j'ai l'honneur de faire motion, qu'il
me soit permis de présenter le bill 186, intitulé Loi constituant
en corporation les Pères Jésuites, province religieuse de
Québec.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE GREFFIER: Première lecture de ce bill. First reading of
this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
Présentation de bills publics.
M. JOHNSON: B.
Bill no 52
M. LE PRESIDENT: L'honorable Secrétaire de la province propose la
première lecture d'une loi sur le cinéma. L'honorable
Secrétaire de la province.
M. GABIAS: M. le Président, en vertu du bill 52, Loi sur le
cinéma, le bureau de censure du cinéma devient le bureau de
surveillance du cinéma. Ce bureau devra classifier les films dont il
autorisera la présentation dans la province et pourra accorder pour
chacun un visa indiquant la catégorie de spectateurs pour laquelle il
est valide. Ces catégories seront: films pour tous, spectateurs de tout
âge; films pour adolescents et adultes, spectateurs âgés
d'au moins 14 ans et films réservés aux adultes, spectateurs
âgés d'au moins 18 ans.
Le bureau pourra aussi délivrer, aux conditions prescrites par
les règlements, des visas spéciaux permettant la
présentation de films d'un intérêt particulier à des
auditoires restreints.
Désormais, le bureau ne pourra refuser l'autorisation de
présenter un film que si, à son avis, la présentation de
ce film porte atteinte à l'ordre public ou aux bonnes moeurs. Ce projet
prévoit aussi que tout film devra porter la mention de l'autorisation
donnée par le bureau. Il exige de plus, sauf dans les cas où un
visa spécial a été délivré, que la
catégorie pour laquelle un visa est valide soit affichée bien en
vue à l'entrée de tout cinéma. Ce même projet permet
l'aménagement de ciné-parcs dans la province et prévoit
que seuls les films classés pour tous pourront y être
présentés, Il introduit de plus de nouvelles dispositions
relatives à la réglementation des salles de cinéma et de
ces ciné-parcs.
Le projet de loi enfin propose de suspendre l'application de la loi sur
le site de l'Expo 67 pendant sa durée, sauf dans la mesure prescrite par
le lieutenant-gouverneur en conseil.
C'est avec fierté que je dépose pour première
lecture le bill 52 qui est, à l'image de l'Union Nationale, une loi
progressive, une loi qui est à l'heure du Québec, une loi qui est
attendue depuis longtemps dans cette province.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: C, M. le Président.
Bill no 55
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la loi du ministère du
Revenu.
M., JOHNSTON: Mr. Chairman, this bill is an act amending the Revenue
Department Act, Revised Statut of Quebec 1964, chapter 66. The amendments
contemplated have to do, as proposed in the Budget speech, with the
reimboursement to the self-employed persons of up to on half of self-employed
contribution they are called upon to pay to the Quebec Pension Plan if their
earnings are less than $4,000 when married and less than $2,000 when single.
The bill 55 is introduced for the first reading.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LESAGE : Je voudrais poser une question supplémentaire. Is
this really in the act to amend the Revenue Department act or isn't it in the
following bill which is an act to amend again the provincial income tax
act?
M. JOHNSTON: Both are amended in the same act.
M. LESAGE: Pardon me.
M. JOHNSTON: We are proposing to amend both in the same act.
M. LESAGE: No. You have C and D here, and it seems to me that the
explanation given by the Minister is an explanation to D.
M. JOHNSTON: No, no. This has to do simply with the amount that was
authorized to repay in the case of the pension plan.
M. LESAGE: Item C concerns an act to amend the Department of
Revenue.
M. JOHNSTON: Yes.
M. LESAGE: Well, that is... All right, that is for Il and E. D, E are to
follow the announcements made in the Budget Speech...
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture du bill C à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: D.
Bill no 56
M. LE PRESIDENT: D. L'honorable ministre du Revenu propose une loi
modifiant de nouveau la Loi de l'impôt provincial sur le revenu. Cette
motion est-elle adoptée?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: L'exemption de $2,000 et de $4,000. L'Opposition ne veut pas
en entendre parler?
M. LESAGE: Non, non, M. le Président, j'ai demandé au
ministre s'il s'agissait de donner suite aux propositions contenues dans le
discours du budget. La réponse a été oui. Je n'ai pas
besoin d'explication.
M. LAPORTE: C'est pour rendre service au gouvernement.
M. JOHNSON: D'accord, sur les autres lois...
M. LESAGE: Est-ce que la session n'est pas assez en retard?
M. JOHNSON: Oui...
M. LAPORTE: L'Opposition ne veut pas en entendre parler. Elle constate
que ce n'est pas grand-chose.
M. BELLEMARE: C'est effrayant comme vous n'êtes pas curieux des
fois.
M. LESAGE: Cela vaut seulement $3 millions, cela ne vaut pas la peine
d'en parler.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GABIAS: Ce n'est pas un compliment à votre chef.
M. JOHNSON: E.
Bill no 57
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi de l'impôt sur les
corporations.
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LESAGE: Même chose. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: F.
Bill no 58
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi de l'impôt sur les
opérations forestières.
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: G.
Bill no 59
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi de l'impôt sur la
vente en détail.
M. LAPORTE: Explications. M. JOHNSON: Adopté.
M. LAPORTE: Un instant. Est-ce que je peux poser une question au
ministre?
Est-ce que c'est par cette loi-là que la taxe de vente est
généralisée à 8% dans la province de
Québec?
M. JOHNSON: Non. Ce n'est pas complet comme explication.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: H.
Bill no 60
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi de la taxe sur les repas et
l'hôtellerie.
M. LAPORTE: Explication. M. LESAGE: Same thing. M. JOHNSON:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. JOHNSON : Elle donne suite au discours sur le budget.
M. LAPORTE : On n'a plus le temps de poser nos questions. On voudrait
savoir si c'est par cette loi-là que la taxe sur les repas est
augmentée dans la province de Québec?
M. JOHNSON: Ce n'est pas exact comme explication.
M. BERTRAND: La loi l'expliquera.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. KIERANS: Quel M. Johnson est le ministre du Revenu?
M. JOHNSTON: Tous les deux.
M. BERTRAND: Chose certaine, ce n'est pas l'ancien.
M. JOHNSON: L
Bill no 61
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Revenu propose la
première lecture d'une loi modifiant la Loi de la taxe sur les
télécommunications.
M. LAPORTE: Même question, M. le Président.
M. LESAGE: Has the Minister of Revenue made a calculation of the number
of taxes which are increased by all these bills?
M. BERTRAND: Lors du débat.
M. LE PRESIDENT: Je crois que c'est une excellente question pour
l'étude du bill en comité.
M. JOHNSON: M. le Président, il faut laisser un peu de travail
à l'Opposition.
M. LAPORTE: M. le Président, on vient de me faire remarquer que
ce n'est pas la journée des députés, c'est la
journée des « taxeux ».
M. JOHNSON: Ah!
M. LE PRESIDENT: La motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill à une
séance subséquente.
M. JOHNSON: M. le Président, article 57...
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: Article 57. On pourrait référer les bills.
M. LESAGE: L'article 57, c'est après l'appel des affaires du
jour. Alors si le premier ministre me permet, je pense qu'il...
M. JOHNSON: Si le chef de l'Opposition me permettait avant...
M. LESAGE: Oui.
Bilan de l'Hydro-Québec
M. JOHNSON: Je dois déposer, M. le Président, aujourd'hui
le bilan de l'Hydro-Québec, le rapport financier pour être plus
exact, pour l'année de calendrier 1966. C'est une partie du rapport qui
sera prêt la semaine prochaine, mais dès aujourd'hui nous pouvons
distribuer un exemplaire de ce bilan à tous les députés.
Il fallait le déposer aujourd'hui parce que certaines formalités
de ce genre doivent être accomplies avant d'autres formalités
relativement à des emprunts. J'ai donc l'honneur de déposer le
bi- lan, et je demande que l'on distribue un exemplaire à tous les
députés.
M. LESAGE: Est-ce que c'est...
M. BERTRAND: M. le Président, je voudrais...
M. LESAGE: ... sur ce point.
M. BERTRAND: Pas sur ce point-là.
M. LESAGE: Non, non, mais, moi, j'aurais une question à poser au
premier ministre...
M. BERTRAND: Très bien.
M. LESAGE: ...à la suite du dépôt qu'il vient de
faire. Est-ce l'intention du premier ministre de voir à ce
qu'éventuellement, dans un délai assez bref, le comité
permanent de la Chambre sur les régies gouvernementales siège
pour que les députés soient en mesure de poser des questions au
président et aux administrateurs de l'Hydro-Québec sur
l'administration de l'Hydro et sur les projets actuels et futurs de
l'Hydro?
M. JOHNSON : M. le Président, je ne voudrais pas être
emprisonné dans une réponse qui ne ferait pas de distinction. Ce
comité des régies gouvernementales à caractère
commercial et industriel sera appelé à siéger en temps et
lieu. Disons que ce sera après que les crédits auront
été adoptés, nous allons ...
M. LESAGE: Pardon?
M. JOHNSON: ... après que les crédits seront
adoptés et que nous aurons réussi à trouver du temps pour
le comité parlementaire relativement aux amendements à
suggérer au règlement et, ensuite, le comité de la
constitution...
M. LESAGE: Pourquoi?
M. JOHNSON: ... et il y a aussi le comité des comptes publics qui
devra siéger...
M. LESAGE: Je pense que ce qui serait plus important, c'est le
comité dont j'ai proposé la formation.
M. JOHNSON: ... et ce comité des régies commerciales qui
devra siéger dès que nous trouverons une période favorable
et qui siégera pour entendre les questions, pour permettre, dis-je, aux
députés de questionner l'Hydro, les commissaires et les
principaux officiers de
1'Hydro sur l'administration de l'année précédente
et non pas nécessairement sur les projets.
M. LESAGE: Je pense que, dans le cas de 1'Hydro, il faut faire preuve de
tellement de vision qu'il serait bien nécessaire de savoir où
1'Hydro va, et à quelles conditions, pour satisfaire les besoins
grandissants en électricité de l'économie du
Québec.
M. JOHNSON: C'est extrêmement intéressant d'entendre le
chef de l'Opposition exprimer un désir, celui de faire connaître
aux députés, les projets de 1'Hydro. Cependant, il y a un
préalable à tout ça. Il faudrait peut-être voir
à ce que l'Hydro mette le gouvernement au courant de ses projets, ce qui
n'a pas toujours été fait, du moins selon la formule de la loi
actuelle. On sait qu'en vertu de la loi actuelle, l'Hydro a beaucoup
d'autonomie, une très grande autonomie. Tout ce que le ministre peut
faire, en théorie, c'est de déposer en Chambre le bilan et le
rapport annuel et, deuxièmement, lorsqu'il s'agit de dépenses
capitales, le cabinet approuve le budget...
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: Ce qui a été fait, évidemment, pour
l'année 1967.
M. LESAGE: C'est cette dernière partie qui m'intéresse en
particulier.
M. JOHNSON: C'est bien intéressant pour l'Opposition. Je
comprends son désir de connaître, sa soif de connaître, ce
qui doit arriver.
M. LESAGE: En effet.
M. JOHNSON: Mais le comité parlementaire n'est pas une voie
détournée pour apprendre ce qu'on ne peut pas apprendre
directement.
M. LESAGE: Il faut bien comprendre qu'à la période des
questions et des réponses l'Opposition, en vertu des règlements
de la Chambre, est nécessairement limitée dans ses interventions
et il serait beaucoup plus juste, non seulement pour l'Opposition, mais aussi
pour la population qui, elle aussi, a soif de connaître...
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: ... le pouvoir, au comité des régies
gouvernementales, discuter ouvertement, franchement de certains projets de
l'HydroQuébec, en particulier ceux qui ont été
approuvés par arrêté ministériel.
M. JOHNSON: En temps et lieu.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Education.
Voyage du premier ministre à Paris
M. BERTRAND: Je voudrais d'abord, étant donné que ce soir,
le premier ministre du Québec doit nous quitter pour un voyage à
Paris où il rencontrera les autorités françaises et en
particulier, le chef de l'Etat français, le général de
Gaulle, en compagnie de notre collègue, le ministre des Finances, M.
Dozois, d'un groupe de fonctionnaires et d'un groupe de journalistes, je
voudrais me faire l'interprète de tous les députés de la
Chambre et de ses collègues pour lui souhaiter bon voyage.
Le premier ministre du Québec est un excellent ambassadeur. Tous
connaissent son grand sens de la diplomatie et je n'ai aucun doute que que ce
voyage sera fructueux pour le Québec et au nom de tous, bon voyage et
nous vous reverrons avec plaisir le 22 mai prochain.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
M. LESAGE: M. le Président, lorsque je m'étais
levé, juste avant que le premier ministre ne le fasse pour
déposer les documents concernant l'Hydro-Québec, c'était
justement pour lui offrir nos meilleurs voeux d'un excellent voyage à
Paris et pour faire les mêmes voeux au ministre des Finances et des
Affaires municipales, le député de Saint-Jacques.
Le premier ministre, son collègue et les hauts fonctionnaires se
rendent à Paris pour l'ouverture officielle de la nouvelle maison du
Québec à Paris, celle de la rue Pergolèse. Il s'agit, je
crois, d'une maison très fonctionnelle. Du moins, c'est ce que j'ai pu
constater au moment de l'achat et en examinant les plans de rénovation.
Je suis convaincu que cette maison fonctionnelle est digne du Québec.
Elle est située dans un quartier de Paris qui est un quartier
d'ambassades. Nous pourrons dire que le Québec a réellement
pignon sur rue à Paris dans le domaine international. Je voudrais
demander au premier ministre d'assurer le président de la
République française de nos sentiments d'estime et d'admiration.
Je suis sûr qu'il aura l'occasion de s'adresser, par le truchement de la
télévi-
sion et de la radio, au peuple français. Je n'ai pas l'intention,
c'est la dernière des choses que je voudrais faire, de lui indiquer le
discours qu'il devrait y prononcer et je suis sûr et certain que tous les
députés seraient heureux qu'il dise à nos cousins
français que notre devise demeure toujours, et cela
particulièrement à leur égard: « Je me souviens
».
Alors, nos excellents voeux de bon voyage et que l'image internationale
du Québec reprenne de son lustre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre.
M. JOHNSON: M. le Président, vous me permettrez d'intervenir
brièvement pour remercier le ministre de l'Education et le chef de
l'Opposition pour leurs voeux de bon voyage. Je ne susprendrai personne en
disant que j'ai bien apprécié les voeux du député
de Missisquoi qui ont été faits sans aucune restriction. Les
fleurs qu'il a jugé bon de m'envoyer n'avaient aucune épine. J'ai
aussi apprécié la partie positive des voeux du chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Tout a été positif.
M. JOHNSON: La partie... évidemment comme d'habitude c'est in
cauda venenum. C'est un progrès quand même. D'habitude, c'est
partout le venin mais là c'est juste dans la queue, c'est moins
grave.
M. LESAGE: Non! C'est peut-être la partie qui était la plus
positive.
M. JOHNSON: M. le Président, je remercie le chef de l'Opposition
pour ses bons voeux également. Il est exact que je dois rencontrer le
chef de l'Etat français. C'est pour n'importe quel représentant
de n'importe quel pays, certainement, un très grand privilège que
d'avoir des entrevues avec le chef de l'Etat français et cela prend une
signification toute particulière quand il s'agit d'un
représentant du gouvernement du Québec, quelle que soit son
origine, quel que soit son patronyme. Et, à ce sujet-là, on me
dit qu'au lendemain des élections, à l'Elysée, au Quai
d'Orsay, il y avait...
M. LESAGE: C'est vous qui le racontez, ce n'est pas moi.
M. JOHNSON: ... il y avait, M. le Président, quelques points
d'interrogation un peu partout. On disait: « Mais, grand Dieu! est-ce que
les Anglais ont pris possession de Québec? »
M. LESAGE: Je vous conterai l'histoire telle qu'elle s'est produite.
M. JOHNSON: Est-ce qu'ils ont pris le contrôle de Québec?
Et, heureusement, il se trouve qu'à l'Elysée il y a là un
très haut fonctionnaire qui a très vite compris, et qui a
expliqué aux jeunes fonctionnaires inexpérimentés: mais
c'est très simple. Il dit: moi je m'appelle Jorgensen, et je comprends
qu'il puisse y avoir des Johnson dans la province de Québec et qui ont
quelque succès en politique.
M. le Président, c'est donc un honneur, et je puis vous donner
l'assurance que je m'y rends conscient de la responsabilité qui m'est
dévolue de tenter avec les autorités françaises
d'accélérer encore, si possible, le travail qui se fait à
l'intérieur de deux accords qui ont été signés par
l'administration précédente, le premier dans le domaine de
l'éducation, et le deuxième car il y en aura d'autres
j'espère dans le domaine de la culture.
Je remercie le chef de l'Opposition pour ses bons voeux. Je songerai
à lui lorsque aura lieu l'inauguration de cette nouvelle maison du
Québec. Disons que l'événement est peut-être moins
marquant que l'ouverture de la première maison. Il y aura moins de
solennité et, surtout, nous serons accompagnés de beaucoup moins
de journalistes, malheureusement. Nous n' avons pas nolisé un avion par
l'intermédiaire du club Renaissance, ni de Québec, ni de
Montréal...
M. LeCHASSEUR: Vous étiez invité la première
fois.
M. JOHNSON: Oui, oui, j'étais invité.
M. LeCHASSEUR: Personne n'a été invité cette
fois-ci.
M. JOHNSON: J'étais bien occupé. Alors peut-être
qu'on pourrait faire tout de suite une place pour le député de
Verchères.
M. LeCHASSEUR: Peut-être. M. JOHNSON: Je...
M. LESAGE: Mais le premier ministre se souviendra que j'avais
invité le chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: ... n'ai pas cru, M. le Président, qu'il fallait
donner à cette deuxième cérémonie la même
ampleur qu'à la première. C'était peut-être
justifié pour la première. Pour la deuxième, il s'agit
quand même tout simplement
d'un déménagement et d'un emménagement, si l'on
veut. C'était, M. le Président, lapremière, le
couronnement de démarches qui avaient été tentées
depuis 1958, alors que l'on avait inscrit au budget un premier subside, ensuite
en 1959, un deuxième subside pour mettre au point...
M. GERIN-LAJOIE: La grande blague. M. JOHNSON: ... une
délégation à Paris.
M. LESAGEî Toujours la même chose. Pas moyen de parler sans
partisanerie.
M. JOHNSON: Je ne veux pas, M. le Président, me parer des plumes
ou des lauriers que d'autres ont gagnés, fussent-ils en pierre...
M. LEVESQUE (Laurier): Le réveil est déjà assez dur
le mardi...
M. JOHNSON: ... de l'ancien gouvernement. Je les lui concède en
toute franchise, mais je pense qu'il devrait aussi se rappeler que leur travail
fut possible à cause du travail de pionnier de l'honorable Paul
Beaulieu. M. le Président, je puis assurer le chef de
l'Opposition...
M. LEVESQUE (Laurier): Louis Fréchette aussi...
M. JOHNSON: ... que je ferai tout mon possible pour être digne de
la fonction qui m'est dévolue et de la responsabilité très
lourde que je porte. Je lui donnerai un conseil cependant. Une façon
d'améliorer l'image du Canada français dans ses relations avec
d'autres gouvernements, ça consiste à épauler le
gouvernement qui veut s'affirmer et non pas, à l'aide de renseignements
incomplets ou avec l'utilisation incomplète de renseignements complets,
à faire des discours à forte saveur démagogique,
plutôt négatifs et destructeurs.
M. LESAGE: Une question de privilège, M. le Président.
J'ai en effet critiqué le gouvernement pour les gaffes et les
bévues qu'il a commises et qu'un de ses ministres en particulier a
commises dernièrement, pour autant que les relations internationales du
Québec sont concernées. Je n'ai absolument rien à retirer.
Ce que j'ai dit, je l'ai dit pour le bien du Québec dans l'espoir qu'au
moins ça aide le premier ministre à faire taire un de ses
ministres trop loquace.
M. GOSSELIN: Vous direz ça à M. Pearson...
M. LESAGE: Maintenant, M. le Président, je voudrais purement et
simplement demander au premier ministre il a beau parler de ce qui a pu
se faire en 1958 et 1959, ce que je n'admets pas s'il ne se souvient pas
des critiques très acerbes du chef de l'Opposition en 1960, celui qui
était alors député de Chicoutimi, au sujet de
l'établissement d'une maison du Québec à Paris, rue
Barbet-de-Jouy.
M. JOHNSON: M. le Président, la vérité a quand
même ses droits. Il est vrai que le chef de l'Opposition du temps, le
député de Chicoutimi, avait critiqué non pas le principe
d'ouvrir une maison, mais l'établissement sur la rue Barbet-de-Jouy, et
la meilleure preuve qu'il avait raison, c'est qu'on a changé au bout de
trois ans et on s'en est allé sur la rue Pergolèse.
M. LESAGE: M. le Président... voyons les enfants!
est-ce que le premier ministre ne se souvient pas que les critiques...
M. GABIAS: Maison en ruines!
M. LESAGE: ... Tiens! nous venons d'en avoir la preuve! Que les
critiques du député de Chicoutimi portaient sur le prix que nous
payions pour la maison de la rue Barbet-de-Jouy, alors que nous avons vendu
cette maison avec un profit très considérable...
M. GABIAS: Vous avez dépensé combien pour cette maison?
Voyons donc!
M. LESAGE: ... et c'est ce qui nous a permis d'acheter la maison de la
rue Pergolèse. Et ça, le premier ministre le sait aussi bien que
moi.
M. GABIAS: C'est effrayant!
M. LESAGE: ... et c'était un moyen détourné pour le
chef de l'Opposition du temps de s'inscrire en faux...
M. GABIAS: C'est épouvantable!
M. LESAGE: ... contre la politique du gouvernement d'alors.
M. GABIAS: Combien avez-vous dépensé pour cette
maison-là?
M. JOHNSON: M. le Président, tout ça c'est beau, sauf que
la maison n'est pas vendue.
M. LESAGE: Le premier ministre sait fort bien qu'il y a un client pour
l'acaht de la maison, qui attend que la maison soit libre pour l'acheter.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. JOHNSON: Non, il n'est plus question...
M. LESAGE: Ah! bien, le gouvernement actuel a peut-être
gaspillé, encore dans ce cas-ci, les pourparlers que nous avions
réussi à mettre au point.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je suis sûr que les échanges
sur cette question nous ont fourni des informations des plus
intéressantes. Je devrai maintenant reconnaître l'honorable
ministre des Affaires culturelles.
Question de privilège
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais poser ce
matin la question de privilège relativement à un article paru
dans le Devoir du 16 mai, sous la signature de M. Gilles Gariépy.
Il affirme que les députés de l'Union Nationale de la
région du Saguenay et du Lac St-Jean remettent eux-mêmes aux
commissions scolaires des chèques de subventions.
Je désire protester énergiquement contre une affirmation
qui procède de la pure fantaisie. En ce qui me concerne, je n'ai jamais
remis aucun chèque de subvention à qui que ce soit, commissions
scolaires ou organismes de toute nature. J'imagine qu'il en est de même
pour mes collègues: ils auront d'ailleurs l'occasion de s'expliquer,
s'ils le désirent. Je crois que cette affirmation du journaliste du
Devoir procède d'une mauvaise information et fait partie d'une campagne
de dénigrement systématique contre laquelle je me dois de
m'élever.
M. le Président, permettez-moi également de poser encore
une fois la question de privilège relativement à une
déclaration qui ne mériterait peut-être pas beaucoup de
considération si elle n'était fausse, une déclaration
faite par le chef de l'Opposition au cours d'une de ses explosions de fin de
semaine, je pense, alors qu'il a dit que j'avais à Paris critiqué
les accords culturels franco-québécois.
M. LESAGE: C'est vrai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion
de m'expliquer à ce sujet...
M. LESAGE: Cela ne change rien. UNE VOIX: Interruption.
M. TREMBLAY (Chitoutimi): J'ai déclaré à cette
époque que les accords culturels ne fonctionnaient pas à notre
satisfaction en ce qui concerne le ministère des Affaires culturelles.
Je n'ai à ce moment-là fait aucune critique contre le
gouvernement français ni contre les accords culturels eux-mêmes.
Les récidives du chef de l'Opposition nous donnent la preuve et la
mesure de son honnêteté intellectuelle que je ne me permets pas de
qualifier.
M. LAPORTE : M. le Président, ce n'est plus une question de
privilège.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
M. LESAGE: M. le Président, c'est à mon tour d'invoquer
une question de privilège.
M. JOHNSON: il ne faudrait pas la qualifier.
M. LESAGE: Le député de Chicoutimi a parlé
d'honnêteté intellectuelle. Je dirai que son Intervention n'est
plus une question de privilège, mais le ramassis habituel d'insultes
auquel nous nous attendons régulièrement de sa part.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donnez donc la preuve.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laurier.
Questions et réponses
Grève de l'Hydro-Québec
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, à part
d'être de plus en plus une puissance internationale, le Québec
doit également s'éclairer. J'aurais une question
d'intérêt public et d'une urgence grandissante à poser soit
au premier ministre avant son départ puisqu'il est
également ministre des Richesses naturelles et responsable de l'Hydro
ou au ministre du Travail. Les journaux nous apprenaient ces jours-ci
qu'au cours de cette grève tournante qui commence à tourner de
façon douloureuse dans tous les coins de la province et qui affecte
l'Hydro-Québec, le premier ministre avait eu l'occasion de rencontrer la
partie syndicale, peut-être l'Hydro aussi. Le ministre du Travail est
probablement au courant également.
Est-ce qu'il y a des chances... Est-ce qu'on pourrait avoir en capsule
au moins, un bref rapport sur l'évolution des négociations, s'il
y en a, et savoir si l'on croit qu'il y a un espoir de règlement
prochain?
M. JOHNSON: M. le Président, je vais laisser tantôt au
ministre du Travail cette deuxième partie de l'information
demandée, c'est-à-dire quel est le point...
M. LEVESQUE (Laurier): L'état des négociations.
M. JOHNSON: ... exact des négociations. J'ai reçu à
mon bureau le président de la FTQ accompagné de M. Thibodeau,
spécialement chargé des employés de l'Hydro, et certains
autres officiers dont un délégué pour chacun des secteurs
ou des catégories de syndicats à l'Hydro. Je les ai reçus
à la demande de M. Laberge, et pour les mêmes raisons que j'ai
reçu M. Pépin lors de la grève des hôpitaux et M.
Laliberté lors de la grève des instituteurs, comme j'avais
reçu la partie patronale dans les deux cas et comme je suis maintenant
renseigné par la partie patronale, c'est-à-dire l'Hydro dans le
cas qui nous concerne ce matin, celui de la grève à l'Hydro.
Disons, M. le Président, que la raison de ces rencontres, on le
comprendra, c'est d'être en mesure d'apprécier la situation, les
rapports qui nous sont faits et en somme je crois que c'est notre devoir
d'agir ainsi à l'occasion de questions, de pouvoir renseigner
toute la députation et la population.
A l'Hydro, il s'agit d'une grève dans un service public où
les syndicats, on le sait, ont le droit de grève. C 'est donc une
grève légale, une grève qui a été
déclenchée après que tous les délais et
formalités du code du travail eurent été remplis et
expirés.
M. le Président, je dois dire que la façon dont les
syndicats à l'Hydro ont fait la grève a revalorisé dans
une certaine mesure le droit de grève des employés dans les
services publics puisqu'ils ont pris soin de prévoir un personnel
adéquat pour le maintien des services essentiels de façon que la
population ne soit pas pénalisée par une dispute entre patrons et
ouvriers. Et, je crois que, pour cette initiative, les syndicats doivent
être félicités.
Le climat dans le grand public, quant aux grèves dans les
services publics, était en train de se détériorer d'une
façon dangereuse et, si le public avait souffert de la grève
à l'Hydro, je pense bien qu'il eût été du devoir du
gouvernement d'intervenir. Et, s'il arrivait que le pu- blic était cette
fois tenu en otage comme les enfants et les malades l'ont été
dans deux autres grèves, ce serait le devoir du gouvernement
d'intervenir, Il n'hésiterait pas à intervenir pour le bien
commun.
Mais les négociations continuent, et je laisse au
député de Champlain, qui les suit d'heure en heure, le soin de
renseigner la Chambre, sur cet aspect de la question.
M. BELLEMARE: M. le Président, cette grève de l'Hydro met
enprésence 24 conventions collectives sous l'égide d'une seule.
Il y a, M. le Président, dans cette nouvelle convention...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous voulez dire que c'est un problème de
consolidation de contrat.
M. BELLEMARE: C'est ça. C'est fantastique.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. BELLEMARE: Vous aviez 24 conventions collectives dans sept ou huit
organisations diffé-férentes et privées, qui tombent dans
le secteur public. Il faut maintenant réglementer dans des
catégories bien distinctes. On rencontre des difficultés qu'on ne
peut pas dépeindre. Quelques-uns disent dix intégrations, le
syndicat dit vingt, la compagnie dit seize. Où les placer pour garder et
l'ancienneté et la parité et surtout conserver les droits acquis?
Il y a des droits acquis dans certaines compagnies privées qui
aujourd'hui sont dépassées.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le député permet une
question supplémentaire?
M. BELLEMARE: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le coeur du problème est
vraiment relié à des questions entre autres
d'intégration de droits acquis?
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est ça?
M. BELLEMARE: C'est ça,il faut dire aussi que, dès le
début des négociations, on est arrivé avec un dossier
à peu près d'un pouce et quart d'épaisseur, où
toutes les conditions normatives étaient seulement jetées
là pour discussion, et elles n'avaient pas été
rodées.
Alors, avec l'aide de nos négociateurs, M. Dansereau, qui est un
expert, et M. le sous-mi-
nistre Mireault, qui, lui, a toujours été dans la
boîte comme négociateur en chef à Montréal il
connaissait bien le problème il a fallu roder, asseoir à
la table de négociation les intéressés de l'Hydro et du
syndicat, qui avaient justement à cause de la succession laissée
par les entreprises privées et par la CSN... Cela est un autre
problème.
Alors, nécessairement les procédures se sont
continuées, et actuellement nous sommes dans une phase de conciliation
où l'on entrevoit, peut-être pas des succès
phénoménaux, mais une possibilité d'entente. Cet
après-midi même, les deux parties se rencontrent à
Montréal, et nous allons...
M. LEVESQUE (Laurier): A la même table ou ex parte?
M. BELLEMARE: Non, ils ont commencé ex parte...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais là...
M. BELLEMARE: D'ailleurs, samedi ils ont siégé...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est parce que le ministre dit: Ils se
rencontrent. Est-ce qu'ils se rencontrent?
M. BELLEMARE: Ils se rencontrent. Samedi nous avons eu la partie
syndicale et, le soir, nous avons eu la partie patronale.
M. LEVESQUE (Laurier): Et aujourd'hui ils sont ensemble.
M. BELLEMARE: Et aujourd'hui, à trois heures cet
après-midi, nous les rencontrons, pas moi, mais les
intéressés les rencontrent ensemble. Je pense que dans ça
il y a quelques questions de base. Je pense que l'étude de l'ensemble du
problème va assez bien. Comme disait l'honorable premier ministre, c'est
une grève qui ne fait pas mal à l'intérêt public,
parce que tous les services essentiels ont été maintenus.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais ça fait mal en dedans, ça
c'est normal.
M. BELLEMARE: D'accord. A la compagnie. Qu'est-ce que vous voulez, c'est
la force économique qui s'exerce. Quand c'est dans l'industrie
privée, la compagnie a le droit du lock out, ça va? Je peux
encore...
M. LEVESQUE (Laurier): Donc les négociations directes reprennent
aujourd'hui.
M. BELLEMARE: Cela continue cet après-midi ensemble à
Montréal.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Vaudreuil-Soulanges.
Distribution des subventions
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, ma question s'adresse au
premier ministre. A la suite de la protestation que le premier ministre a
reçue de l'Association des commissions scolaires du Saguenay-Lac
Saint-Jean, est-ce qu'il a l'intention de prendre des dispositions pour que ses
députés Union Nationale de la région cessent de distribuer
eux-mêmes des chèques de commission aux commissions scolaires?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre! M. JOHNSON: Ce n'est pas... UNE
VOIX: ... Miss Clairol.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je crois que l'honorable
député de Vaudreuil-Soulanges, qui connaît bien les
règlements, doit respecter la déclaration faite par l'honorable
ministre des Affaires culturelles sur une question de privilège
lorsqu'il a répondu que, personnellement, il n'avait en aucune
façon distribué ou cherché à remettre les
chèques du ministère de l'Education ou de quelque autre organisme
gouvernemental. De ce point-là il faut respecter la parole de
l'honorable ministre, comme on doit respecter également toute
déclaration venant de tout autre député en cette
Chambre.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je respecte la parole du
député de Chicoutimi. Mais le député de Chicoutimi,
premièrement, n'aparlé que pour lui et pas pour les autres
députés...
M. BERTRAND: Je vais en parler.
M. GERIN-LAJOIE: ... de l'Union Nationale de la région
Saguenay-Lac Saint-Jean. Deuxièmement, le député de
Chicoutimi n'a pas dit qu'aucun de ses secrétaires ni qu'aucune
personne, en son nom, par courrier, ne transmettait de chèque. Il reste
un point d'interrogation à ce sujet également. Et,
troisièmement, M. le Président, j'allais compléter ma
question en demandant au premier ministre s'il allait
prendre des dispositions, non seulement pour empêcher cette
pratique dont se plaignent les commissions scolaires les commissaires
d'écoles du Saguenay-Lac Saint-Jean mais aussi pour
empêcher ces députés de laisser, ou de poser des gestes
pour laisser la population de la région sous l'impression que ce sont
des faveurs que les députés de l'Union Nationale obtiennent du
gouvernement lorsque des chèques sont transmis aux commissions
scolaires...
M. GABIAS: C'était dans votre temps, ça.
M. BERTRAND: M. le Président, comme ministre de l'Education, je
suis en état de déclarer qu'aucun chèque de quelque nature
que ce soit n'est transmis aux députés d'un côté ou
de l'autre de la Chambre. Les chèques, au ministère, lorsqu'il
s'agit entre autres du paiement des sommes pour les subventions
d'équilibre budgétaire ou pour les subventions aux commissions
scolaires pour la construction d'une école, sont transmis directement
aux autorités scolaires...
M. GABIAS: C'est ça.
M. BERTRAND: ... dans tous les cas et cela a été
exactement la politique suivie au ministère, en particulier depuis que
je suis là. Quant à celle qui a été suivie du temps
de mon prédécesseur, il pourra le dire. Deuxièmement,
à un moment donné on a dit: Est-ce qu'il ne serait pas bon que
les députés soient informés? Et dans tous les cas
où il y a lieu d'informer les députés, les
députés des deux côtés de la Chambre
reçoivent des copies de lettre...
M. LESAGE: Ce n'est pas de ça qu'il s'agit. Puis
après?
M. BERTRAND: Et le député de Richmond l'a
déjà noté en Chambre.
M. LESAGE: Puis?
M. BERTRAND: Bon. Des deux côtés de la Chambre. Mais,
suivant les directives que j'ai données, à moins qu'elles n'aient
été enfreintes et je suis en position de dire
d'après les renseignements que j'ai obtenus qu'elles ne l'ont pas
été les chèques ont toujours été
transmis directement aux autorités scolaires, non seulement dans la
région du Lac Saint-Jean-Saguenay, mais dans toutes les autres
régions de la province de Québec.
M. COURCY: Est-ce que le Secrétaire provincial peut en dire
autant dans son ministère?
M. GABIAS: Ah oui!
M. JOHNSON: Je crois qu'il est d'intérêt
général de savoir que le cabinet a délibéré
sur cette question il y a déjà longtemps. Il a été
convenu que, lorsqu'un ministre jugeait à propos d'avertir les
députés, il devrait traiter tous les députés
exactement de la même façon.
M. BERTRAND: Tous les députés.
M. LESAGE: C'est l'utilisation qu'en font les députés!
M. JOHNSON: Quand il y a une lettre... M. BERTRAND: C'est la lettre.
M. JOHNSON: ...avertissant une commission scolaire qu'elle doit recevoir
un octroi, ou qu'une décision a été rendue dans un sens ou
dans l'autre, je crois qu'il est d'intérêt pour le
député qu'il sache ce qui se passe, si véritablement c'est
un député qui s'occupe des problèmes de son comté.
Tous sont traités sur le même pied, et si jamais il arrivait que
des députés de l'Opposition...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. JOHNSON: ... se croient lésés, j'aimerais bien qu'ils
attirent notre attention sur le cas. Nous verrons à ce qu'ils soient
traités exactement de la même façon. En somme, sans qu'on
soit obligé d'adopter toute cette doctrine, il en est une qui dit que le
député doit être un animateur social dans son
comté...
M. LESAGE: Mais pas de partisanerie politique
M. JOHNSON: ... on présume qu'elle s'applique. La partisanerie,
c'est chez certains commissaires d'école...
M. LESAGE: Pas ici. Est-ce que je comprends que le premier ministre
accuse les commissions scolaires du Saguenay-Lac Saint-Jean de
partisanerie?
M. JOHNSON: ... les libéraux, une foule de libéraux, de
créatures libérales, ont pris des postes de commande dans les
commissions scolaires et font de la politique sur le dos de l'Union Nationale.
Nous ne pourrons pas empêcher ça. Il y aura toujours, des
libéraux malcomodes qui tenteront, avec les fonds publics. Et ça
les choque quand la nouvelle sort par d'autres qu'eux.
M. GRENIER: Es n'aiment pas ça.
M. JOHNSON: Le patronage, il n'est pas meilleur au niveau des membres de
la Fédération libérale, directeurs d'école,
présidents de commission scolaire ou directeurs régionaux qu'il
le serait de la part d'un député. Il n'est pas meilleur quand
c'est un chef de syndicat libéral de la voirie, dans mon comté ou
ailleurs, qui se promène et qui se vante; c'est du patronage sans
responsabilité. Au moins, celui que feraient des députés
est, lui, susceptible d'être sanctionné par la Chambre et par
l'opinion publique, tandis que ces petits maîtres, ces petits marmitons
du patronage, placés par les libéraux et ensuite
enveloppés de la sécurité syndicale, eux, peuvent en faire
sans aucune pénalité et sans aucun contrôle par l'opinion
publique. Cela est mauvais pour l'administration et c'est surtout mauvais
même pour le parti libéral, car les gens sont
dégoûtés de voir les petits patroneux libéraux qui
font encore leurs jars un peu partout dans tous les comtés.
M. LEVESQUE (Laurier): Le dernier texte de l'affaire Tremblay,
l'aviez-vous lu avant?
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que je dois comprendre de ce que le premier
ministre a dit qu'il accuse les dirigeants de l'Association des commissions
scolaires du Saguenay-Lac Saint-Jean d'être de petits patroneux
libéraux?
M. JOHNSON: Il y a un article dans le journal. Le député
de Chicoutimi, parlant pour lui-même et présumé ment pour
tous ses collègues...
M. LESAGE: Non, non, pour lui-même.
M. JOHNSON: ... dit qu'il n'a pas transmis...
M. LESAGE: Est-ce qu'il est votre directeur régional du
patronage?
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais de la défense.
M. JOHNSON: Non. Le directeur régional du patronage au Lac
Saint-Jean, c'est l'adversaire du docteur Boivin dans Dubuc, M. La pointe.
M. COURCY: Il parle un peu plus fort que lui.
UNE VOIX: C'est un bon homme.
M. LESAGE: Il est étudiant à l'université
d'Ottawa.
M. JOHNSON: Le ministre a déclaré: Il n'y a pas de
chèques qui sont trans mis et je pense...
M. LESAGE: Ce n'est pas fort comme réponse.
M. LEVESQUE (Laurier): Tandis que le successeur ne lui a rien
appris.
M. JOHNSON: ... que M. Gariépy que je connais devrait
après ce qu'a dit le ministre des Affaires culturelles ce matin et
après ce qu'a dit le ministre de l'Education prendre d'autres
renseignements et ne pas se fier à des « placotages » qui
ont été faits là-bas.
M. LESAGE: Oui, mais les communiqués qui ont été
émis...
M. JOHNSON: Il y a un article très méchant. On a
présumé que cela avait été fait ou inspiré
par un libéral. Quand M. Gariépy aura mon expérience, il
ne croira pas les libéraux sur parole et vérifiera avant
d'écrire des articles pareils.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je pense que je me dois de
signaler que M. Gilles Gariépy, le journaliste dont parle le premier
ministre, cite dans l'article en question, page trois du Devoir de ce matin, un
communiqué qui a été transmis par l'Association des
commissions scolaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean entre autres au premier
ministre lui-même. Ce n'est donc pas M. Gariépy qui donne une
information qui ne plaît pas au premier ministre...
M. JOHNSON: Non, non.
M. GERIN-LAJOIE: ... mais si le premier ministre veut s'en prendre
à quelqu'un, c'est à l'Association et aux dirigeants de
l'Association des commissions scolaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Et
j'attends encore, de la part du premier ministre, une dénégation
ou une contradiction de ce que disent les dirigeants de l'Association des
commissions scolaires en question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LEVESQUE (Laurier): Si vous aviez lu l'article avant de parler...
Mieux vaut tard que jamais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... j'aimerais bien revenir sur ce sujet qui a
fait l'objet
d'une question de privilège. Puisque vous avez permis qu'on
élargisse le débat, je voudrais préciser encore une fois
à l'intention du député de Vaudreuil-Soulanges et des
membres de l'Opposition, que ce que rapporte M. Gilles Garié-py,
à partir d'une déclaration faite par le président de
l'Association des commissions scolaires du Saguenay et du Lac Saint-Jean, est,
quant à nous, sans fondement. L'honorable ministre de l'Education vient
de déclarer et de nous expliquer la façon dont les subventions
sont octroyées et de quelle façon les chèques des
subventions sont acheminés.
M. LEVESQUE (Laurier): Il avait même réussi à vous
le faire croire, à part ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai jamais vu personnellement aucun de ces
chèques et, tout à l'heure, le député de
Vaudreuil-Soulanges a procédé par insinuation en demandant:
« Est-ce qu'il n'y aurait pas des secrétaires de comtés qui
et qui et qui... ». Personne, en ce qui me concerne, ne s'occupe de
savoir où vont les chèques et d'où ils proviennent. Je
n'ai jamais vu aucun chèque de subvention adressé à une
commission scolaire. J'ai été simplement informé par les
voies normales, c'est-à-dire lorsque le ministre de l'Education me l'a
fait savoir, que des commissions scolaires du Saguenay-Lac Saint-Jean, avaient
reçu l'octroi de certaines subventions. C'est tout. Et personne du
personnel de mon bureau, à Chicoutimi ou à Québec, n'a
donné de renseignements à cet égard et n'a transmis
à qui que ce soit des chèques de subventions. Il arrive cependant
que des journalistes s'informent, auprès du personnel de mon bureau ou
auprès des fonctionnaires du gouvernement, de ce qui se passe ou de ce
qui va se passer dans l'administration. Et ce sont ces journalistes qui
rédigent des communiqués, qui lancent les nouvelles et qui,
quelquefois, font connaître, avant que les premiers
intéressés, c'est-à-dire nous, en aient été
avertis, quelles ont été les décisions des
ministères. Je crois que mes collègues...
M. LEVESQUE (Laurier): Ils font leur travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de Roberval, du Lac Saint-Jean et de Dubuc
peuvent dire exactement la même chose que moi. Je tiens aussi à
souligner, à la suite de la déclaration qu'a faite l'honorable
ministre de l'Education, qu'au ministère des Affaires culturelles, aucun
chèque...
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, hors d'ordre!
M. LESAGE : On n'a pas parlé des Affaires culturelles. On va en
parler tantôt.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... n'est remis...
M. LEVESQUE (Laurier): On n'a pas besoin de ces petits secrets
pour...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'ai taché autant que possible de
laisser la liberté comme d'ailleurs c'était mon devoir, et
tel que prévu dans le règlement de permettre à tous
les députés qui, de près ou de loin, ont été
mentionnés en rapport avec l'article du journal Le Devoir, de faire les
mises au point et de soulever des questions de privilèges qui
s'imposaient. D'un autre côté, je crois que nous ne devons pas,
à cette période de nos travaux la période des
questions étendre cette question de correspondance ou
d'échange de correspondance relative à des octrois ou à
des subventions, à tous les ministères, parce que je crois que la
période des questions pourrait battre le record dans sa
durée.
Je suis informé que les travaux du jour de la Chambre
prévoient notamment l'étude des crédits de certains
ministères et, en rapport avec les ministères concernés,
je suis sûr que l'occasion sera donnée, tant aux ministres
titulaires de ces ministères qu'aux honorables députés, de
répondre et de poser toute question d'intérêt
immédiat pour l'administration des affaires de leur ministère.
Alors, je suis sûr que les mises au point, les questions de
privilège soulevées par l'honorable ministre des Affaires
culturelles étaient en soi complètes et, si d'autres questions
peuvent être posées quant aux crédits de ce
ministère, je crois que l'occasion se présentera un peu plus
tard, dans le cours de la journée tel que normalement prévu.
M. BERTRAND: M. le Président, avec votre permission toutefois,
étant donné que, dans l'article de M. Gilles Gariépy, il y
a le paragraphe suivant que je cite: « Or, les quatre
députés unionistes du Saguenay et du Lac Saint-Jean, renouant
avec une coutume pratiquement disparue sous le régime libéral,
remettent eux-mêmes les chèques de subventions aux commissions
scolaires et ce à grand renfort de publicité dans la presse
régionale. »
A l'instant même, M. le Président, me parvient d'un
conseiller technique du ministère, qui
a examiné cet aspect de l'article du Devoir, une note où
on dit ceci:« Cette assertion est absolument sans fondement. » Je
l'ai déclaré tantôt; elle confirme ce que j'ai dit.
M. LESAGE: Laquelle?
M. BERTRAND: L'assertion qu'ils remettent des chèques.
M. LESAGE: Ah oui,parcequ'ilya l'autre...
M. BERTRAND: « Les services de la direction générale
du financement du ministère de l'Education envoient les chèques
de subventions directement au secrétaire-trésorier de la
commission scolaire ou à son banquier lorsqu'il y a eu transport de
créances. Aucun député de l'Assemblée
législative actuelle n'est intervenu auprès des fonctionnaires de
nos services pour que des chèques de subventions leurs soient remis. De
plus, aucun des députés n'a demandé ou fait intervenir
d'autres personnes pour obtenir des informations concernant les subventions.
»
M. Gilles Lavigne, conseiller technique, déclare ceci, qu'il a
appelé, ce matin, M. Jean Marchand, président de la commission
scolaire régionale Lapointe. Ce dernier lui a affirmé qu'aucun
chèque de subventions du ministère n'avait été
transmis aux commissions scolaires par l'intermédiaire du
député ou de toute autre personne. J'espère, M. le
Président...
M. BELLEMARE: Une tempête dans un verre d'eau.
M. BERTRAND: ... qu'à la suite de la première
déclaration que j'ai faite...
M. BELLEMARE: Grosse victoire.
M. BERTRAND: ... et de cette deuxième déclaration, cet
incident sera clos.
M. GERIN-LAJOIE: Voyons donc, pas besoin de téléphoner
pour ça.
M. BERTRAND: Si l'on ne veut pas que les députés soient
renseignés comme je l'ai fait et comme le premier ministre l'a
expliqué tantôt... En leur transmettant des copies de lettres nous
avons cru que c'était de notre devoir de le faire pour qu'un
député sache ce qui se passe dans son comté et, je le
répète, il y a plusieurs députés de l'autre
côté qui ont noté que c'était une excellente
pratique...
M. GERIN-LAJOIE: Cela se faisait avant, d'ailleurs.
DES VOIX: Non, non.
M. BERTRAND: ... que le député soit informé de ce
qui se passe...
M. GERIN-LAJOIE: Le ministère de l'Education le faisait
avant.
M. GOSSELIN: Jamais dans Compton. Je n'ai jamais reçu de lettre
du ministère pendant six ans.
M. BERTRAND: Si la pratique était établie, comme l'ancien
ministre de l'Education le déclare, il ne blâmerait pas le
ministre actuel de l'avoir continuée en informant les
députés des deux côtés...
M. GRENIER: C'est ça.
M. BERTRAND: ... mais les assertions que l'on retrouve dans l'article de
M. Gilles Gariépy sont absolument sans fondement en ce qui a trait aux
pratiques suivies au ministère de l'Education lors du paiement des
subventions aux commissions scolaires.
M. COURCY: M. Gariépy pourra...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Notre-Dame-de-Grâce.
Bilan de l'Hydro-Québec
M. KIERANS: M. le Président, ma question s'adresse au premier
ministre. Je présume qu'il a examiné le bilan de
l'Hydro-Québec...
M. JOHNSON: Non.
M. KIERANS: Est-il prêt... Vous êtes ministre des Richesses
naturelles...
M. JOHNSON: Je ne l'ai pas examiné, je l'ai reçu ce
matin.
M. KIERANS: Well. Est-ce que vous êtes prêt à
admettre finalement que les finances de l'Hydro-Québec sont en
très bon état?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. JOHNSON: Je suis prêt à admettre que l'ancien ministre
n'a pas réussi à les gâter complètement
M. le Président, le député de Vaudreuil-Soulanges,
de son siège, a dit que c'est ainsi que ça se faisait au
ministère de l'Education. D'abord, je n'ai jamais reçu de copie
de let-
tre, quant à moi, quand j'ai été
député dans l'Opposition. C'est mon adversaire le candidat
libéral qui les recevait. Deuxièmement, pendant la campagne
électorale, celui qui fait la vierge offensée, permettait
à un de ses officiers d'envoyer des chèques à un candidat
libéral qui n'avait jamais été député. S'il
veut des détails, on lui en fournira, non seulement pour Joliette, mais
pour plusieurs autres comtés.
M. GRENIER: Le patronage, c'est effrayant!
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. GRENIER: Vous avez l'air de rien, il me semble!
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, sur une question de
privilège, je nie formellement qu'un officier du ministère de
l'Education, avec le moindre assentiment, la moindre autorisation et encore
moins la moindre instruction du ministre de l'Education d'alors, le
député de Vaudreuil-Soulanges, ait transmis à un candidat
libéral quelconque, soit nouveau candidat, soit ancien, soit
député sortant de charge, un chèque à l'occasion de
la dernière campagne électorale ou d'aucune campagne
électorale.
M. JOHNSON: Je vais donner une chance au député de nier
complètement aussi que ce même officier a donné une lettre
à un député libéral en disant: « Voici le
montant à distribuer chez vous, j'attends vos instructions pour savoir
à qui distribuer, quel montant et comment ».
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GRENIER: Patronage! Patronage organisé!
M. LE PRESIDENT: Alors j'inviterais les honorables députés
à laisser cette question qui, à mon point de vue, a
été assez bien discutée ce matin, en tenant compte de
l'urgence et de l'intérêt qu'elle pouvait présenter.
M. JOHNSON: Les vierges offensées!
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Roberval.
M. GAUTHIER (Roberval): M. le Président, avec votre permission,
représentant un comté qui appartient à cette région
qui a été désignée, je n'hésite pas un seul
instant à affirmer de mon siège que jamais, en aucune
circonstance, je ne suis intervenu en aucune façon. Jamais je n'ai eu en
ma possession un chèque pour remettre à une commission scolaire,
et même jamais je ne suis intervenu auprès du ministre de
l'Education pour connaître la somme indiquée sur ces
chèques. Maintenant, je peux vous dire que, personnellement, en prenant
connaissance de l'article, j'ai trouvé que ça sentait à
plein nez les ballons politiques qu'on essaie de nous servir depuis un certain
temps de l'autre côté.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Evidemment, nous ne pouvons pas poser de question aux simples
députés, mais pourrais-je poser une question au ministre d'Etat,
député de Dubuc? Est-ce qu'il peut assurer de son siège
qu'en aucune circonstance, il ou ses secrétaires n'ont fait
émettre de communiqué disant que les subventions ou laissant
entendre que les subventions aux commissions scolaires étaient dues
à ses démarches?
M.BOIVIN: M. le Président, jamais je n'ai reçu de
chèque...
M. LESAGE: Ce n'est pas ça, ce n'est pas ma question.
M. BOrVIN: Je peux ici affirmer de mon siège que ni ma
secrétaire de comté, ni des secrétaires ici à
Québec, n'ont annoncé des chèques. Je n'ai transmis ni
n'ai reçu des chèques du ministère de l'Education pour les
transmettre à des commissions scolaires de mon comté.
M. LESAGE: Ce n'est pas ça ma question.
M. GOSSELIN: Votre gestapo a mal fonctionné!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LESAGE: Je n'ai pas eu de réponse à ma question, je
vous le soumets.
M.GRENIER: A l'ordre, le plus bel homme!
M. LESAGE: Je n'ai pas eu de réponse à ma question.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GRENIER: Assoyez-vous, le plus beau!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GOSSELIN: Cela va mal dans leur affaire!
M. LESAGE: Faites attention à la vôtre tantôt,
vous!
M. GOSSELIN: Ah oui!
M. BELLEMARE: Ce sont des menaces?
M. LESAGE: Non, c'est un avertissement.
M. LE PRESIDENT: Puis-je avoir l'honneur d'inviter les honorables
députés de passer aux travaux du jour, s'ils croient qu'il serait
avantageux de le faire?
Le Grand Théâtre
M. LESAGE: M. le Président, j'aurais une question à poser,
que j'ai remise de jour en jour depuis bientôt douze jours et je pense
qu'il est plus que temps que je la pose. Est-ce que le ministre des Affaires
culturelles serait maintenant en mesure de dire à cette Chambre si une
décision définitive a été prise quant à la
construction du Grand Théâtre de Québec?
M. JOHNSON: Cela c'est une question extrêmement importante et
intéressante.
M. LESAGE: Certainement que c'est intéressant pour la capitale et
pour mon comté.
M. JOHNSON: Et je suis très heureux d'informer cette Chambre
et surtout la sympathique population québécoise que
le gouvernement travaille très fort de ce temps-ci pour amener ce
problème à une solution logique, une solution digne de la
population de Québec, une solution qui mettra à la disposition de
la ville de Québec, je l'espère fortement, un
théâtre...
M. GERIN-LAJOIE: C'est comme un disque aux sillons brisés.
M. JOHNSON: ... et un conservatoire dont toute la population sera
fière et dont bénéficiera surtout la jeunesse et non
seulement les gens de la Grande-Allée, mais tout le monde.
M. LAPORTE: Cela, c'est beau.
M. LESAGE: M. le Président, je vous ferai remarquer...
M. GRENIER: L'avant-midi n'est pasbon. M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LESAGE: ... le plaisir que prend toujours le premier ministre
à insulter la population, en particulier celle de mon comté.
M. JOHNSON: Non, au contraire.
M. LESAGE: Et c'est ce qu'il vient de faire en employant une expression
péjorative.
M. JOHNSON: Voyons donc!
M. LESAGE: C'est son habitude d'insulter les électeurs de
Louis-Hébert, et je le note encore une fois. Ma question était
très simple. Est-ce que le gouvernement a pris une décision
définitive quant à la construction du Grand Théâtre
de Québec, afin de remplir le trou laissé béant par
l'Union Nationale?
M. GRENIER: Assoyez-vous donc.
M. LESAGE: Elle est précise, ma question.
M. JOHNSON: M. le Président, le gouvernement est en train de
prendre des mesures pour pouvoir remplir le trou annuel que causera...
M. LESAGE: Non, ce n'est pas une réponse.
M. JOHNSON: ... l'opération de ce théâtre, lorsqu'il
sera construit.
M. LESAGE: Bien oui, mais ce n'est pas une réponse.
M. LEVESQUE (Laurier): Il faut que la culture soit commerciale pour
vous?
M. JOHNSON: Non, non, on veut savoir combien? et qui va payer...?
M. LESAGE: Commercialement rentable?
M. LEVESQUE (Laurier): C'est ça, à peu près...
M. LESAGE: A Montréal, ça n'a pas d'importance. La Place
des Arts peut avoir tous les déficits qu'on voudra, mais à
Québec il faudrait que ce soit commercialement rentable.
M. JOHNSON: Non, non.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien alors, pourquoi parler du trou?
M. JOHNSON: Je n'ai jamais dit ça. Québec c'est ce
qui enrage le député de Louis-Hébert Québec
n'a jamais été aussi bien traitée qu'elle l'est par un
gouvernement dirigé par un homme qui n'est pas de Québec.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous ne parlez pas souvent aux
fonctionnaires.
M. GERIN-LAJOIE : Le premier ministre devrait avoir honte.
M. JOHNSON: Essayez, M. le Président, de vous mettre dans la
peau...
M. LESAGE: C'est effroyable.
M. JOHNSON: ... du député de Louis-Hébert qui a
été premier ministre, qui a négligé Québec,
qui a laissé pourrir la rue St-Cyrille, qui a laissé se
détériorer tout le centre de la ville, qui a causé la
paralysie de la ville, et de constater...
M. LESAGE: M. le Président, j'ai une question
supplémentaire. J'ai une question supplémentaire à poser
au premier ministre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. ROY: Le président est debout.
M. LESAGE: A quel moment le gouvernement va-t-il prendre les
dispositions nécessaires pour que les projets de l'aire numéro 3
puissent être exécutés?
M. JOHNSON: Oh! ça avance vite ça.
M. LESAGE: Ah oui, mais il n'y a jamais rien par exemple.
M. JOHNSON: Nous avons franchi la première étape...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous n'avez rien franchi.
M. JOHNSON: ... il fallait attendre le rapport...
M. LESAGE: Attendre, attendre...
M. JOHNSON: ... de ces bonzes qu'a nommés l'ancien gouvernement,
M. Boulanger, de la commission...
M. COURCY: Encore des attaques.
M. JOHNSON: Non, non, je ne veux pas...
M. LESAGE: Des attaques personnelles, toujours.
M. JOHNSON: Il fallait attendre le rapport de M. Boulanger de la
Commission d'aménagement; M. Desmeules, et les autres et nous avons
finalement eu la semaine dernière...
M. LAPORTE: Comme vous avez l'air pressé!
M. JOHNSON: ... la fin de la semaine, le rapport de cette sainte
commission d'aménagement, et là maintenant nous sommes en mesure
de débloquer ce qui était bloqué depuis quatre ans par
l'ancien gouvernement.
M. LESAGE: Monsieur...
M. GRENIER: Ce n'est pas votre journée, franchement.
M. LESAGE: ... le Président, avant que le premier ministre ne
parte pour l'Europe, est-ce qu'il pourrait dire à cette Chambre,
exactement quel geste sera posé dans l'immédiat pour construire
des édifices gouvernementaux sur la rue Saint-Cyrille et pour mettre en
marche les travaux dans l'aire numéro 3 et ce sans délai?
M. GABIAS: Il est bloqué.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne crois pas que ce serait une
question à laquelle on devrait répondre normalement, mais c'est
avec plaisir que j'aimerais pouvoir faire une exception et permettre une
question et une réponse, même s'il ne s'agit pas d'un projet qui
concerne toute la province. Québec mérite une attention
spéciale...
M. LESAGE: C'est la capitale.
M. JOHNSON: ... et je suis heureux de dire maintenant que le second
rapport est entre les mains du gouvernement, et qu'il est bien fait. J'en ai eu
un résumé...
M. LESAGE: Pourquoi les avoir insultés alors s'il est bien
fait?
M. JOHNSON: ... on me dit que... Non, non, je ne les ai pas
insultés. Tout le monde sait que c'est la commission
d'aménagement qui a bloqué ça.
M. LESAGE: Le premier ministre les a traités de vieux bonzes.
M. JOHNSON: Le député de Louis-Hébert voudrait
avoir la main sur tout le développement. Il fallait aller voir les gens
qui étaient approuvés par le premier ministre du temps pour que
cela débloque. Allez voir un tel et là vous l'aurez, votre
permis. Choisissez l'architecte un tel, en plein bureau d'administration...
M. LESAGE: Bien, je ne pense pas.
M. JOHNSON: Si vous choisissiez l'ami de M. Lesage, vous l'auriez, votre
permis.
M. LESAGE: J'invoque le règlement...
M. GRENIER: Ce n'est pas votre bonne journée.
M. LESAGE: Je nie formellement de mon siège les affirmations
absolument fausses du premier ministre. Les architectes chargés de
donner un avis au gouvernement étaient en particulier les doyens des
facultés d'architecture des universités de la province de
Québec et, parmi ces doyens, je n'en connaissais pas un seul
personnellement.
M. JOHNSON: Non, non. M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
L'honorable ministre de l'Education et de la Justice.
M. BERTRAND: M. le Président, le 2 mai dernier, le chef de
l'Opposition, si on se réfère à la page 2445 du journal
des Débats c'était vers cinq heures vingt-cinq de
l'après-midi, alors qu'il parlait sur la motion pour aller en subsides
posait des questions et je cite, page 2445: « Le gouvernement
antérieur avait donné instruction c'est M. Lesage qui
parle que toutes les recommandations du ci-devant juge Wagner soient
suivies à la lettre à la suite de la préenquête,
cela dans l'affaire du juge Meunier, et, en conséquence, toutes les
plaintes contre les personnes impliquées en cette affaire ont
été portées. Or, depuis quelques mois et j'es-
père que le ministre de la Justice en prend note les plaintes
portées par le gouvernement antérieur ont été
systématiquement écartées par le tribunal vu le
défaut de la couronne de procéder. Cause 62-70 de 1964,
accusé Ernest Le-vasseur. Cause 62-71 de 1964, accusé Constant
Brodeur. Cause 62-72 de 1964, accusé André Poupart.
Tous ces dossiers qui relèvent de la faillite des Ameublements
Brodeur et qui ont fait l'objet de la préenquête du ci-devant juge
Wagner, seront reliés directement aux accusations contre le juge Meunier
et portent au procès-verbal la mention suivante: « Vu les
nombreuses remises l'accusé est libéré. »
Dans d'autres dossiers, notamment en ce qui concerne Raymond Kelsh,
l'accusé a été libéré, la couronne
étant absente et le motif de la libération était que le
dossier imaginez-vous demeurait introuvable. Or, la
Sûreté de Montréal a le dossier au complet. Je suis
informé que, justement, c'est un des cas où la
Sûreté de Montréal n'a jamais été
consultée avant qu'on permette la libération de l'accusé.
»
Auparavant dans sa déclaration, à la page 2444, il parlait
des comptes des sténographes qui étaient impayés.
Il y avait donc, M. le Président, dans ces questions, ou ces
informations que fournissait le chef de l'Opposition, trois problèmes,
d'abord, le problème de plaintes qui avaient été
portées. Or, d'après les procès-verbaux... Je donne les
informations à la Chambre, le chef de l'Opposition...
M. LESAGE: Oui, pourquoi ne pas l'avoir fait lors de l'étude des
crédits du ministère de la Justice?
M. BERTRAND: C'est parce que le député de Verdun ne m'a
posé absolument aucune question...
M. LESAGE: Bien oui, mais je n'ai pas posé de question au
ministre.
M. BERTRAND: Mais est-ce que le chef de l'Opposition veut des
réponses?
M. LESAGE: Oui, il pourra me les faire parvenir par lettre.
M. BELLEMARE: Non, non, il a le droit de faire ça ici.
M. BERTRAND: Au sujet du dossier 62-70, le procès-verbal atteste
que cette cause-là a commencé le 15 avril 1964. Si on lit le
procès-
verbal et ces dossiers-là à ce moment
étaient entre les mains du procureur de la Couronne, Me Laganière
il y a eu en 1964, onze remises. Je tiens à noter, M. le
Président, que le député de Missisquoi n'était pas
ministre de la Justice. Il y a eu en 1965 dans la même cause, sept
remises. En 1966, 4 remises avant le 16 juin 1966. Cela, c'est dans la cause
contre Ernest Levasseur et une des remises a été faite dans cette
cause alors que le juge Laganière, qui avait été procureur
dans ces causes, étant devenu juge le 25 septembre 1965, assistait comme
juge. Présent, juge Laganière. La cause 62-71 contre Constant
Brodeur est remise en 1964, tel qu'il appert au procès-verbal, 10 fois.
En 1965, sept remises. En 1966, 4 remises avant le 16 juin, M. le
Président. Dans la cause 62-72, André Poupart, en 1964, il y a eu
14 remises. En 1965, 7 remises. En 1966,4 remises et celle du 25 janvier 1966
devant le juge Laganière.
M. le Président, ces causes-là, il est clair, ont
tramé. Or, à ce moment-là, premièrement je
n'étais pas ministre de la Justice. Deuxièmement, il y avait
à Montréal un sous-ministre associé, Me Jacques Ducros,
qui est resté en fonction jusqu'au 25 janvier 1967. Ce sont là
des faits. Donc, à un moment donné il y a eu, à la suite
de toutes ces remises qui datent de près de trois ans, libération
des accusés. Or, M. le Président, la libération des
accusés, suivant ce que m'en a rapporté Me Jean-Guy Boilard,
substitut du procureur général... lorsqu'il a appris la
libération des accusés, il a mentionné aux policiers que
le tout était sans importance et que, dès que nous serions
prêts à procéder, nous logerions de nouvelles
dénonciations plus conformes à cette preuve additionnelle que
nous avons obtenue.
Voilà au sujet de ces trois causes. Quant au paiement des frais
de sténographes pour Mlle Huguette Garneau...
M. LESAGE: Il y a eu paiement depuis ce temps-là.
M. BERTRAND: Mlle Huguette Garneau, René Dubé, René
Hardy. La transcription a été faite, Mlle Garneau étant
malade, elle remettra cette transcription dès son retour au travail.
C'est un document du sous-ministre associé, en date du 9 mai, que
j'ai.
M. LESAGE: D'ailleurs, il y a eu des paiements de faits depuis ce
temps-là.
M. BERTRAND: Un instant. Je sais qu'il y en a eu. René
Dubé, la transcription sera faite ce matin - c'est le 9 mai-et remise
cet après-midi. Dans le cas de M. René Hardy, la transcription a
été remise le 5 mai.
En ce qui concerne le paiement des comptes, dont il est question dans
les déclarations des sténographes judiciaires, voici la
situation: a) Comptes en matière de faillites dans la cause de Constant
Brodeur, on laisse entendre qu'il s'agissait de comptes extraordinaires,
$39.60.
M. LESAGE: Je n'ai pas parlé de montant.
M. BERTRAND: Ce compte est en voie de vérification, me dit M.
Larose. Il faut toutefois noter que la transcription ne nous sera remise qu'au
retour au travail de Mlle Garneau qui était malade. Elle a eu d'autres
comptes en d'autres causes, compte pour la prise de notes à Sorel en
avril 1966 au montant de $77.16. Compte d'octobre 1966. Nous ne
retraçons pas l'original de ces comptes. Nous en avons obtenu des copies
et nous procéderons à leur vérification. René
Dubé, aucune plainte n'est formulée aux déclarations
concernant le paiement de ses comptes. René Hardy, a) comptes en
matière de faillite dans la cause de Constant Brodeur au montant de
$41.40. Ce compte est en voie de vérification. Il faut noter que la
transcription ne nous a été remise que le 5 mai. Compte pour
prise de notes à Québec, en octobre 1966, au montant de $134.60.
Ces comptes seront payés sur la paye du 31 mai 1967.
Donc, d'abord les causes, deuxièmement, les comptes.
Troisièmement, quant au dossier introuvable, de l'aveu des procureurs
là-bas, qui m'ont informé, voilà un dossier qui
apparemment serait disparu de la cour. Me Réal Brunet, substitut du
procureur général à Montréal me dit qu'on peut le
reconstituer et que des plaintes seront faites. Tout cela est dû - et on
le constate ici on me dit qu'au cours des dernières
années, nous avons, à de multiples occasions, au cours des
dernières années, souligné au ministère, la
pénurie de main-d'oeuvre qui prévalait à la Couronne de
Montréal.
M. LESAGE: C'est une argumentation, ça.
M. BERTRAND: M. le Président, ce sont des faits.
M. LESAGE: Ce n'est pas une déclaration de faits.
M. BERTRAND: Ce sont des faits. Et d'ailleurs depuis, on l'a
noté lors de l'étude des crédits du ministère
il y a pénurie de per-
sonnel, difficulté de recrutement et, troisièmement,
machine administrative dont les lenteurs ont été connues de
l'ancien régime...
M. LAPORTE: Ce n'est pas une argumentation, c'est un discours.
M. LESAGE: C'est un discours politique, M. le Président.
M. BERTRAND: ... comme elles sont constatées... Ce sont des
faits! J'explique et je donne des informations.
M. LESAGE: Je tiens à faire toutes les réserves que de
droit quant à mon droit de réplique.
M. BERTRAND: Je donne des informations.
M. LESAGE: ... en temps et lieu, quand j'aurai eu le temps d'examiner
les dossiers. On m'arrive à brûle-pourpoint, ce matin, pour donner
des explications qui me semblent à première vue boiteuses...
M. JOHNSON: Et donner des réponses...
M. LESAGE: ... sur des points que j'ai soulevés. Je crois que je
devrai vous demander de trouver un moyen que j'aie l'occasion de
répondre point par point, après avoir eu la chance d'examiner les
dossiers au ministère de la Justice. Et, surtout, si on le laisse
argumenter, il faudra laisser répondre à son argumentation
fallacieuse.
M. BERTRAND: Si le chef...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'ai bien noté l'intervention de
l'honorable ministre quand il s'est levé, Il a
référé à certaines questions préalablement
posées par l'honorable chef de l'Opposition et, même si l'article
687, paragraphe trois, donne certaine latitude au ministre, je n'ai aucun doute
cependant que l'honorable ministre de l'Education et de la Justice verra
à éviter tout commentaire de nature à soulever un
débat qui pourrait retarder la marche normale des travaux. Pour ce qui
est de la remarque de l'honorable chef de l'Opposition, il sait parfaitement
qu'en aucun temps, lorsqu'un député se doit d'intervenir, en
raison de déclarations qui l'impliquent ou lorsque les
déclarations ne sont pas conformes à celles qu'il a
antérieurement faites, il y a toujours le jeu du rappel au
règlement ou les questions de privilège.
M. BERTRAND: M. le Président, je n'ai rien à ajouter aux
renseignements que j'ai communiqués à la Chambre en
réponse aux demandes d'information du chef de l'Opposition.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: Article 57, M. le Président, bill no 184.
Formules françaises
M. SEGUIN: M. le Président, si le premier ministre veut
m'excuser, une question que j'aurais demandé au ministre de la
Santé. Je m'excuse, je ne l'ai pas prévenu de ma question. Je
crois tout de même qu'il aura une réponse à me donner.
C'est que, ces jours derniers, le gouvernement a fait parvenir à la
population de la province des formules que les parents doivent compléter
pour les allocations familiales provinciales. Or, il advient que, dans mon
comté en particulier, où il y a une population d'environ 90% de
langue anglaise, les dépliants qui expliquent ce système
d'allocations sont parvenus à la population à 100% en
français. C'est dire que ça crée un embarras et une
difficulté assez considérable pour fournir les explications
à ces gens afin qu'ils puissent compléter les formules.
Je ferai remarquer en même temps, sans préjudice, que
lorsque le ministre du Revenu fait parvenir ses formules de taxes, elles sont
toujours dans les deux langues.
M. JOHNSON: Elles sont bilingues.
M. SEGUIN: Bilingues complètement.
UNE VOIX: Un autre qui est mal renseigné.
M. JOHNSON: L'ancien ministre des Affaires culturelles a une
théorie là-dessus.
M. CLOUTIER: M. le Président, en réponse au
député: les formules d'application pour les allocations
familiales du Québec sont bilingues, si le député l'a bien
remarqué. Si le député fait allusion au dépliant,
c'est indiqué sur le dépliant: Si vous préférez une
version anglaise, voulez-vous adresser au ministère de la Famille et du
Bien-Etre social? C'est écrit en anglais, alors, on s'adresse chez nous,
et il nous fait plaisir d'envoyer à cette personne un dépliant en
anglais. Je pense que, par cette méthode, cette politique, nous
répondons à toutes les exigences de ceux qui parlent la langue
anglaise dans la province de Québec. Je pense que ça donne des
explications complètes.
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que je dois comprendre
d'abord que ce document a été envoyé à des
personnes nommément ou si cela a été une distribution de
porte à porte par les facteurs? Cela a été envoyé
à des personnes précises...
M. JOHNSON: Nommément. M. LAPORTE: Nommément.
M. CLOUTIER: Cela a été envoyé
nommément.
M. LAPORTE: Question supplémentaire. Est-ce que je dois
comprendre que toutes ces personnes sans exception ont reçu le document
en langue française avec la petite note: Si vous désirez un
document en langue anglaise, demandez-le?
M. CLOUTIER: C'est exact, nous avons envoyé dans les foyers,
suivant l'adresse que nous possédons, à ceux qui vont recevoir
des allocations familiales, ce dépliant et au verso de ce
dépliant, en anglais, c'est indiqué que nous sommes à la
disposition de ces personnes pour leur envoyer un dépliant en anglais si
elles le désirent. Alors, je pense que c'est...
M. LAPORTE: Est-ce que je peux demander au ministre en vertu de quel
principe les familles de langue anglaise de la province de Québec ont
reçu un document uniquement en français?
M. CLOUTIER: Au moment où nous envoyons le dépliant, nous
ne savons pas si la personne parle anglais ou français. Alors, si la
personne préfère un dépliant en anglais, elle nous le
demande et nous lui en envoyons un. Il n'y a aucune discrémination dans
cette politique et dans cette manière d'agir.
M. SEGUIN: M. le Président, je n'ai pas soulevé la
question afin de créer un problème de discrimination, mais
puisque la chose est faite, le ministre pourrait-il me dire si son
ministère voudrait me faire parvenir personnellement quelque 50,000
exemplaires en anglais? Je me chargerai de faire la distribution à
travers mon comté.
M. GOSSELIN: Le voilà rendu postillon.
M. JOHNSON: M. le Président, il reste que c'est extrêmement
difficile de savoir seulement par le patronyme si on doit envoyer le
dépliant en anglais ou en français. M. Séguin le rece-
vrait en français et, moi, je le recevrais en anglais, si on se fiait
seulement au nom de famille. Alors, c'est embêtant et ça
crée toujours des difficultés.
M. LESAGE: Ce sont des cas d'exception.
M. JOHNSON: Est-ce que nous devons prendre le risque de poster à
des gens qui ont un nom anglais un dépliant en anglais et nous faire
répondre d'une façon assez violente qu'on aurait dû
adresser le document dans la... On disait langue prioritaire au temps de
l'ancien gouvernement.
M. LAPORTE: Est-ce que c'est la langue exclusive maintenant?
M. JOHNSON: C'est la langue prioritaire; c'était la
théorie...
M. LAPORTE: Est-ce que le français est la langue exclusive au
gouvernement?
M. JOHNSON: ... du député de Chambly et il est
arrivé que, pendant la période électorale, nous avons
tenté...
M. LESAGE: Est-ce que le français n'est plus prioritaire?
M. JOHNSON: ... d'envoyer des exemplaires anglais à des familles
anglaises et il y a des gens au patronyme anglais qui nous ont écrit des
lettres virulentes disant: Comment se fait-il que dans la province de
Québec un parti politique ose s'adresser à nous en anglais, alors
qu'on devrait d'abord commencer en français? Là, on a fait toute
la thèse du député de Chambly: C'est pour ça que je
voterai libéral.
M. LAPORTE: N'essayez pas de le faire pour moi, parce que je vais vous
la préciser.
M. JOHNSON: C'est pour ça que je voterai libéral, à
cause de la langue prioritaire qui était la doctrine du parti
libéral...
M. LESAGE: Quelle est la doctrine du gouvernement actuel?
M. JOHNSON: Elle joue là! M. LESAGE: La même!
M. SEGUIN: M. le Président, je reviens à ma
dernière question à laquelle je n'ai pas eu de réponse. Le
ministère voudrait-il mettre à ma
disposition le nombre d'exemplaires voulus? Je me chargerai de la
distribution.
DES VOIX: Non, non.
UNE VOIX: C'est du patronage!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Peut-être que nous aurions tous
avantage à connaître la réponse de celui qui doit la
donner. L'honorable ministre.
M. CLOUTIER: M. le Président, il y a 800,000 familles dans la
province de Québec. Je ne crois pas premièrement qu'il y en ait
50,000 dans le seul comté du député. Deuxièmement,
il est indiqué, ici, à l'arrière du dépliant:
« Should you prefer an English version of this folder, kindly write to
Department of Family and Social Welfare, Quebec family allowances, Parliament
building, Quebec City ». Alors, je pense, M. le Président, que la
personne qui reçoit... D'abord, les formules d'inscription sont
bilingues; c'est la formule qui sert à la personne, à la
mère de famille, à enregistrer le nom de ses enfants au
ministère pour recevoir des allocations familiales. Des instructions ont
été données publiquement par les journaux au sujet des
modalités. La législation a été votée ici
à l'Assemblée législative; il y a eu
énomément de publicité qui a été faite sur
cette législation. Alors, je pense que la personne qui
préfère recevoir un dépliant en anglais peut écrire
au ministère de la Famille et, tout de suite, nous nous faisons un
devoir et un plaisir de lui retourner un dépliant en anglais.
Je pense que c'est une méthode administrative qui donnera
satisfaction à tous les contribuables, à toutes les familles de
la province de Québec.
M. SEGUIN: Une autre question au ministre du Revenu, M. le
Président. Does the Minister of Revenue of the Province of Quebec intend
to adopt the same policy when it comes to tax forms?
M. JOHNSON: Would you refuse to pay your taxes if the form was in
french?
M. JOHNSTON: May I say that it has been the policy at the Department of
Revenue to send out forms for the collection of tax in both french and
english.
M. SEGUIN: Thank you very much, Sir. It is very much appreciated.
M. JOHNSON: M. le Président, je ne voudrais pas cependant qu'on
soit induit en erreur. Il reste à déterminer dans les
matières publicitaires dans quelle proportion les documents doivent
être faits en anglais et en français, mais on aura noté que
la formule officielle est bilingue. Et je pense que ça coûtera
moins cher de faire peut-être des annonces dans le Montreal Star et dans
la Gazette pour renseigner toute la population. Nous voulons bien renseigner la
population de langue anglaise aussi bien que la population de langue
française. On aura noté que les formules sont bilingues et ce
droit des non-parlants français dans Québec sera respecté
par le gouvernement actuel.
M. SEGUIN: La perception se fait dans deux langues et la distribution
dans une langue.
M. JOHNSON: Non, ce n'est pas ça, ce n'est pas exact. La formule
de demande est dans les deux langues et les chèques seront
expédiés aux gens de l'autre langue comme de langue
française. Que le député ne tente pas encore de
bâtir un autre mythe. C'est une autre façon...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Baldwin.
M. SEGUIN: M. le Président, il n'y a eu aucune intention de ma
part de soulever un débat sur cette question. J'ai posé deux
questions bien claires, bien nettes et bien distinctes et je n'ai obtenu aucune
réponse si ce n'est quelques explications.
M. JOHNSON: Bon, article 57.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Mais, puisque le gouvernement admet que les formules
officielles doivent être bilingues, par quel principe n'admet-il pas
aussi que le dépliant qui est posté en même temps que la
formule ne devrait pas l'être bilingue, lui aussi?
M. JOHNSON: Bien, le dépliant n'est pas un document
statutaire...
Ce n'est pas un document qui doive nécessairement être
expédié, c'est un document explicatif. Or, les explications
peuvent être données autrement que par un dépliant.
M. LESAGE: Les formules d'impôt, ce n'est pas tout statutaire, non
plus.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est pour percevoir l'impôt.
C'est statutaire. C'est un document qu'il faut remplir en vertu de la loi.
M. LESAGE: Quand c'est pour aller chercher l'argent, on ne prend pas de
risque.
M. JOHNSON: M. le Président, la formule pour obtenir les
allocations familiales est bilingue. Les explications qui ne sont pas
imposées par le statut sont contenues dans un dépliant qui aurait
pu être bilingue, mais le ministre a choisi, son ministère a
choisi de l'expédier en français avec l'indication qu'on pouvait
en obtenir rédigés en langue anglaise.
Or, M. le Président, il y a d'autres façons de renseigner
la population anglaise. C'est une façon qui coûterait moins cher
que d'avoir les dépliants bilingues. C'est précisément de
faire des annonces dans les journaux pour l'expliquer. Alors, c'est une
question sérieuse, je l'admets, c'est une politique à
établir. Je pense bien, M. le Président, que les anglophones de
la province de Québec sont prêts à comprendre qu'il faut
donner une certaine importance à la langue française dans la
province de Québec et qu'ils sont prêts à l'apprendre
même. Mais leurs droits statutaires seront respectés et, s'ils
croient qu'ils sont lésés, bien mon Dieu, cela coûtera un
peu plus cher et nous ferons plus de publicité. Elle sera bilingue. Vous
aurez des annonces dans les journaux anglais pour qu'aucun citoyen de cette
province ne soit privé de recevoir les allocations familiales parce
qu'il n'a pas compris.
Que le député, au lieu d'envoyer des dépliants, se
mette à la disposition de ses électeurs pour leur expliquer
comment remplir les formules. Je pense que c'est assez clair. La formule est
très bien faite.
Donc, je pense qu'il ne faut pas déplacer la question. Ce qui est
statutaire est bilingue. L'information est unilingue. Comme il arrive
quelquefois dans d'autres départements, comme c'est arrivé sous
l'ancien gouvernement et comme cela va arriver encore sous le gouvernement
actuel.
M. LESAGE: M. le Président, j'aurais simplement une question que
je dois poser avant le départ du premier ministre. Quels sont les
fonctionnaires de l'Office d'information et de publicité, s'il y en a,
qui accompagneront le premier ministre dans son voyage à Paris?
M. JOHNSON: Il n'y en a pas, sauf que M. Cyr...
M. LESAGE: Aucun?
M. JOHNSON: ... étant déjà à un
congrès international, sera peut-être...
M. LESAGE: Ah bon!
M. JOHNSON: ... à Paris, alors que je m'y trouverai.
M. LESAGE: C'est le plus sûr du groupe, M. Cyr, le plus
partisan.
M. JOHNSON: Non, c'est un collaborateur de M. Michaud,
député de Gouin...
M. BERTRAND: Il a toujours été pour la Patrie.
M. JOHNSON: ... et il n'a jamais écrit d'articles sales contre le
député de Louis-Hébert, alors que le député
de Gouin en a écrit, des articles virulents. Et M. Cyr en
écrit...
M. LESAGE: C'est le meilleur inspirateur de louanges pour le premier
ministre actuel.
M. JOHNSON: ... M. Cyr en a écrit de virulents contre celui qui
vous parle.
M. LESAGE: C'est bien possible.
M. JOHNSON: Ah bien ça c'est normal.
M. LESAGE: Il se reprend.
M. JOHNSON: C'est un excellent journaliste et, en temps et lieu, on en
discutera.
M. LESAGE: C'est ce qui nous explique certains de ses agissements, il a
bien des choses à se faire pardonner.
M. JOHNSON: Lequel donc?
M. LESAGE: C'est tout ce que j'ai à dire.
M. LE PRESIDENT: La Chambre suspend ses travaux jusqu'à...
M. BERTRAND: Non, en comité.
M. JOHNSON: Ah non! On est passé en comité, on appelle
l'article 7. Article 57. Si on veut référer les bills, M. le
Président: 58, bill privé; 59, bill privé; 60, bill
privé, et en comité des subsides M. le Président, 35.
M. LESAGE: Il n'y a pas de... J'avais compris que le premier article
à l'ordre du jour serait la loi concernant les médecins. Il avait
été dit que c'était une loi urgente et qu'il fallait la
passer dès aujourd'hui.
M. JOHNSON: C'est vrai, j'oubliais ça.
M. LESAGE: Malgré que, évidemment, nous n'aurions pas
objection quand même...
M. JOHNSON: Non, j'apprends à ce qui a...
M. LESAGE: Nous n'aurions pas objection quand même à ce que
nous allions en comité des subsides tout de suite pour
référer les crédits de l'agriculture du comité.
M. JOHNSON: Le ministre...
M. LESAGE: Puis, d'ailleurs, nous pourrions faire ça de
consentement. Le greffier pourrait faire les entrées nécessaires,
comme si nous étions allés en comité...
M. JOHNSON: D'accord.
M. LESAGE: ... des subsides, ou comme si les crédits de
l'agriculture avaient été référés au
comité des subsides en bas et que nous étions revenus en Chambre
pour la deuxième lecture...
M. JOHNSON: Très bien. Mais il est possible...
M. LESAGE: Pour la deuxième lecture du bill.
M. JOHNSON: ... que ça soit retardé jusqu'à demain
parce qu'on attend des nouvelles du Collège des médecins qui n'a
pas encore...
M. LESAGE: Alors, dans ce cas-là, motion pour les subsides et
allons en subsides afin que le président ne soit pas obligé de
revenir à deux heures trente.
M. JOHNSON: En subsides.
Comité des subsides
M. LE PRESIDENT: Alors, l'honorable ministre des Finances propose que je
quitte le fauteuil pour que la Chambre se forme de nouveau en comité des
subsides. Cette motion est-elle adoptée?
M. LAPORTE: Adopté.
M. JOHNSON: Tel que le chef de l'Opposition l'a dit tantôt, le
comité des crédits pour l'agriculture est formé et il
siégera en bas.
M. LESAGE: Ce n'est pas terminé, le ministère des Terres
et Forêts?
M. JOHNSON: Non, le rapport a été fait à la
Chambre.
M. LESAGE: Est-ce qu'on a terminé enbas?
M. JOHNSON: Oui, on a terminé. Le rapport est fait. Il n'est pas
fait?
M. LESAGE: Un instant. Il avait été entendu, n'est-ce pas,
que ça se ferait demain. Le député d'Abitibi-Est n'est pas
ici.
M. JOHNSON: Voici, il faut distinguer, le rapport à la Chambre et
l'adoption. Alors, si on voulait considérer que le rapport est fait et
qu'on forme tout de suite l'autre comité.
M. LESAGE: Très bien, c'est ça, quitte à revenir
aux Terres et Forêts.
M. JOHNSON: Et on appellera Terres et Forêts en temps et lieu.
M. LESAGE: C'est ça.
M. GOSSELIN: Maintenant, si on me permet, je n'ai reçu que ce
matin le rapport du ministère des Terres et Forêts; je le
déposerai demain. Cela permettra à ceux-là qui veulent le
vérifier et qui auraient d'autres questions un peu plus tard, d'y
répondre.
M. LESAGE: Parfait.
M. LEBEL (Président du comité des subsides): L'honorable
député de Frontenac.
M. GRENIER: J'ai l'honneur de faire rapport que le comité des
crédits, chargé d'examiner les articles du budget du
ministère des Terres et Forêts, a adopté tous les articles
du budget de ce ministère et vous prie de l'agréer.
M. LAPORTE: Bravo!
M. LESAGE: C'est la première fois qu'il parle
sensément.
M. LAPORTE: Il a fait l'unanimité, quandon pense!
M. GRENIER: Première fois.
M. LE PRESIDENT: Les travaux du comité sont suspendus
jusqu'à trois heures.
Reprise de la séance à 3 h 10 p.m.
M. LEBEL: (Président du comité): A l'ordre!
M. RUSSELL: M. le Président, avant de procéder, je
pourrais peut-être répondre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BELLEMARE: Travaux publics.
M. LE PRESIDENT: Travaux publics.
M. RUSSELL: Je pourrais peut-être répondre à des
questions qui ont été posées jeudi dernier à
l'occasion de la discussion des crédits. On avait demandé le
nombre des fonctionnaires permanents et je n'avais pas la réponse
immédiate. J'ai ici le total des fonctionnaires permanents: 522; total
des ouvriers: 1254, et total des femmes de ménage: 616. Il y a 498
fonctionnaires qui ont leur permanence, et 1077 ouvriers, ce qui fait un total
de 1575.
M. LEVESQUE (Laurier): 1575?
M. RUSSELL: 1575, sur un total de 2,392. Il faut déduire des
2,392 les femmes de ménage, qui sont au nombre de 616, et qui n'ont pas
de permanence.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne veux pas entrer trop dans les
détails, mais ça fait un paquet de femmes de ménage. Je ne
vais presque pas à la pêche. Mais quel était le nombre, il
y a un an? Est-ce que vous l'avez?
M. RUSSELL: Il était aux environs de 690, et ça baisse
à tous les mois.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! vous avez de meilleures femmes de
ménage.
M. BELLEMARE: C'est parce qu'il y a des contrats.
M. LEVESQUE (Laurier): Avez-vous les chiffres de l'an dernier, au mois
de juin?
M. RUSSELL: Je crois que nous en avions 691.
M. LEVESQUE (Laurier): J'aimerais mieux un chiffre officiel, pas un
« je crois ».
M. RUSSELL: Je ne l'ai pas ici officiellement.
M. BELLEMARE: Est-ce que vous avez besoin des adresses aussi?
M.DOZOIS: Et l'âge?
M. LEVESQUE (Laurier): Vous, je vous ai dit que je ne voulais pas avoir
un débat là-dessus.
M. RUSSELL: Je peux fournir au député de Laurier les noms
et adresses de toutes les femmes de ménage qu'il y avait ici au mois de
juin, et de celles qui y sont actuellement.
M. LEVESQUE (Laurier): Je n'en demande pas tant. Je demande seulement le
chiffre officiel. Est-ce qu'on était rendu à l'article 6?
M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. LACROIX: M. le Président, même si à la page 167
des comptes publics, le sous-paragraphe 7 de l'article 3 estpassé,
j'avais demandé, par une motion le 1er février, une liste de tous
les immeubles ou parties d'immeubles loués par le gouvernement ou par
ses organismes, offices, régies ou commissions. On a donné une
réponse partielle, un peu plus tard, lorsque j'ai signalé le fait
à la Chambre. L'honorable premier ministre a déclaré que
le gouvernement ne possédait pas la liste des immeubles.
M. RUSSELL: A l'ordre!
M. LACROIX: ... ou des locaux qui étaient loués.
DES VOIX: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je dois faire remarquer à l'honorable
député des Iles-de-la-Madeleine que l'article 3 est adopté
en entier.
M. LACROIX: M. le Président, cet article-là est
adopté mais, avec la permission du ministre, c'est juste pour lui dire
qu'à la session 1965 dans les journaux de l'Assemblée
législative, il trouvera dans le document numéro 89 que le
gouvernement avait donné la liste de tous les immeubles achetés
par le gouvernement et dans le document numéro 98,il avait
également donné la liste de tous les immeubles loués par
le gouvernement, cela c'est à la session de 1965. Dans les journaux de
l'Assemblée législative...
M. BELLEMARE: Le numéro du document? M. LACROIX: Pardon?
M. BELLEMARE: Le numéro du document, la page?
M. LACROIX: A l'index, page 803, vous verrez la liste de tous les
immeubles achetés par le gouvernement: motion 154, déposé,
document numéro 89. Tous les immeubles loués, c'est la motion
152, déposé 232, document numéro 98. Je crois qu'il serait
facile de compléter la réponse qui avait été
fournie à la motion présentée le 1er février en se
basant sur la liste des immeubles loués de l'an passé et en
ajoutant ceux qui ont été loués depuis et les baux qui ont
été cancellés ou qui sont expirés.
M. RUSSELL: Je voudrais rectifier l'affirmation du député.
C'est que l'autre jour il a dit que la liste que nous avions
déposée n'était pas exacte.
M. LACROIX: J'ai dit qu'elle n'était pas complète.
M. RUSSELL: J'ai fait relever la liste, je l'ai fait revérifier
par les fonctionnaires, à la date du 1er février, et les
informations qui apparaissent sur cette liste sont exactes et balancent avec
les livres du ministère des Travaux publics. Il y a peut-être des
locations qui ont été faites par le ministère de la Voirie
ou par le ministère de l'Education dont nous ne possédons pas de
détails actuellement ici au ministère des Travaux publics.
M. LACROIX: Mais dans la motion on demandait la déposition des
documents pour tous les immeubles ou parties d'immeubles loués par le
gouvernement ou l'un de ses organismes, offices, régies ou commissions.
C'est la question textuelle qui avait été posée l'an
dernier et l'année précédente également. Nous avons
répondu en ce qui concerne la location par le ministère des
Travaux publics, mais non pas pour les autres services ou commissions.
M. RUSSELL: Nous avons déposé le document du
ministère des Travaux publics.
M. LACROIX: Oui.
M. RUSSELL: Je ne peux pas répondre pour les autres
ministères, mais je peux m'informer aux autres ministères qui
déposeront leur document...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce...
M. BELLEMARE: M. le Président, nous allons prendre en
considération la demande de l'honorable député et je m'en
vais demander à celui qui travaille à mon bureau
présentement à produire la production des documents, de
revérifier cette liste-là, et je m'engage à fournir au
député tous les renseignements dont il a besoin.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, parce que s'il a quelqu'un qui s'en souvient
c'est le député de Champlain. Ce n'est pas une réponse de
dire: Je ne sais pas ce que le ministère de la Voirie a fait, etc.
M. BELLEMARE: Non, non, non, d'accord. J'ai pris les numéros
là, les documents de l'Assemblée législative de 1965,
numéros 89 et 98. Je vais remettre ça à celui qui est
chargé des réponses aux questions.
M. LEVESQUE (Laurier): Mais oui...
M. BELLEMARE: ... et dans toute l'administration, il n'y a rien à
cacher d'abord, nous allons vous les fournir.
Là, ce sont les Travaux publics qui ont répondu et la
réponse a été partielle. Alors, nous allons vous fournir
la liste au complet.
M. LE PRESIDENT: Article 4. M. LEVESQUE (Laurier): Article 4,
adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5. M. LEVESQUE
(Laurier): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6, paragraphe 1.
M. BELLEMARE: Café du parlement.
M. LACROIX: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous donner le
coût final des transformations du Café du parlement?
M. RUSSELL: Ceci n'est pas à cet article-là, c'est
à l'article 3 quoique...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre admettrait, vu que c'est
la première fois que le poste spécifique du Café du
parlement apparaît aux crédits, qu'on a fait exprès pour le
garder là pour avoir une vue aussi claire que possible...
M. RUSSELL: Je vais vérifier l'information que nous
possédons ici, nous allons les remettre...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'entre-temps le ministre pourrait nous
dire s'il y a eu des demandes de prix?
M. RUSSELL: De prix?
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. RUSSELL: Cela a été fait en régie et à
contrat à « cost plus ».
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, qui était l'entrepreneur?
M. RUSSELL: Je vais le vérifier, c'est un M. Turcotte.
M. LEVESQUE (Laurier): Turcotte? M. RUSSELL: Turcotte.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors, il l'a eu à « cost plus
»?
M. RUSSELL: Une partie, l'autre partie faite en régie. Certains
travaux ont été faits en régie par les employés du
ministère.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir le
coût...
M. RUSSELL: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): ... avec, si on me permet l'expression, le
« break down » très simple. Combien a été
dépensé à contrat, combien en régie, parce que
ça doit exister...
M. RUSSELL: Une petite partie en régie et une grosse partie en
contrats. Nous allons trouver les chiffres.
M. BAILLARGEON: M. le Ministre, avant que vous trouviez les chiffres
demandés par l'honorable député de Laurier, est-ce que
vous pourriez nous dire comment vous comptez obtenir un remboursement de
$132,000? Comment fonctionne le Café du parlement?
M. RUSSELL: A venir jusqu'au 1er avril, le Café du parlement
s'administrait par lui-même et nous payions seulement le déficit.
Cela coûtait annuellement entre $36,000 et $60,000.
M. BAILLARGEON: Selon les saisons.
M. RUSSELL: Depuis le 1er avril, il a son budget, et les recettes vont
au fonds consolidé. Nous payons les dépenses pour avoir un
meilleur contrôle et c'est le comptable qui contrôle le Café
du parlement.
M. BAILLARGEON: Alors, à toutes fins pratiques, l'article «
remboursements », ce sont les profits que les gérants, les
préposés au Café escomptent faire et qui sont
versés au fonds consolidé à mesure qu'ils rentrent.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. BAILLARGEON: Tout vient s'appliquer: comptes de dépenses
prévues au poste numéro 6, l'ensemble des dépenses qui
sont de cinq articles séparés. Contre ça, les recettes
vont au fonds consolidé.
M. RUSSELL: Les recettes vont au fonds consolidé; les
dépenses sont payées par le ministère.
M. BAILLARGEON: Par le ministère. M. BELLEMARE:
Adopté.
M. BAILLARGEON: M. le Ministre, est-ce que vous pourriez nous donner des
explications quant à l'autre montant de $175,000?
C'est le déficit prévu dans l'année ou quoi?
« Imputations », chargés à l'article 6.
M. RUSSELL: Ici, vous avez deux montants. Vous avez un montant de
$132,000 qui est l'estimation de l'administration normale du Café du
Parlement. Et ensuite vous avez un montant de $175,000, qui est une estimation
pour les réceptions que nous avons au Café du Parlement. C'est
pour ça que le montant des revenus et des dépenses...
M. LEVESQUE (Laurier): Ce que vous appelez « imputations »,
en fait, c'est ce que le ministère des Travaux publics, à
l'article « Café du Parlement », va charger au Conseil
exécutif pour les réceptions.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est du « cost accounting »
quoi.
M. RUSSELL: « Cost accounting », l'un revient à
l'autre.
M. BAILLARGEON: Comptabilité en partie double.
M. LEVESQUE (Laurier): Alors les revenus commerciaux du Café, si
on veut, sont estimés à $132,000.
M. RUSSELL: Le Café proprement dit, en dehors des
réceptions, doit rapporter $132,000. Et ça joue à peu
près dans ces cadres-là. Nous avons procédé suivant
les informations que nous avions dans le temps pour faire le budget, et je peux
vous dire que, dans le mois de mars, nous avions des recettes brutes, sans
réception, de $12,000, et en avril il y a eu une baisse de quelque
$10,000, parce qu'on a manqué un bout de session. Dans l'ensemble de
l'année, s'il est ouvert douze mois par année, cela devrait jouer
environ entre $120,000 et $135,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que vous avez les chiffres?
M. RUSSELL: Oui. On les a seulement jusqu'en janvier sur ce
document-là ici: montant total qui...
M. LEVESQUE (Laurier): Janvier? Bien on a une réponse qui a
été donnée en février. Il doit quand même y
avoir des chiffres plus récents que ça.
M. RUSSELL: Bien, la réponse contient une compilation en date du
24 janvier, c'est la réponse qui a été donnée en
février. On avait compilé en date du 24 janvier.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, mais enfin, on est rendu au mois de mai,
c'est complété.
M. RUSSELL: Le directeur s'en vient avec l'information.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on peut le suspendre jusqu'à ce
qu'on ait les chiffres, juste pour ça, et adopter le reste?
M. BELLEMARE: D'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. LEVESQUE (Laurier): Un instant.
M. BELLEMARE: M. le Président, dans les dépenses, il y en
a $55,000 de moins.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 7, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté. Article 8.
M. LEVESQUE (Laurier): Article 8. Préliminairement, pour qu'on ne
se perde pas, est-ce que le ministre pourrait nous donner, sur ces $62 millions
en chiffres bruts, les principales composantes majeures? Je veux dire les
grands projets qui justifient les $62 millions pour l'année
commencée en avril, pour avoir un tableau?
M. RUSSELL: Voici...
M. LEVESQUE (Laurier): Les grosblocs.
M. BELLEMARE: Ce qui n'est pas fini pour l'année en cours?
M. LEVESQUE (Laurier): Tout ce qui peut s'appeler des gros blocs, soit
nouveaux, soit en marche. Enfin, le pont de Québec par exemple est en
marche.
M. BELLEMARE: D'accord.
M. RUSSELL: L'article se divise en deux. D'abord, il y a les ponts avec
une estimation de $32,600,000...
M. LEVESQUE (Laurier): $32,600,000.
M. RUSSELL: Cela, c'est pour l'immobilisation des ponts et vous avez
l'immobilisation des immeubles qui se chiffre à $28,632,000.
M. BAILLARGEON: Combien?
M. LEVESQUE (Laurier): $28,600,000?
M. RUSSELL: $28,632,000.
M. LACROIX: $32,600,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Donc, $32.6 millions, pour les ponts et $28.6
millions, pour les immeubles.
M. RUSSELL: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, c'est construction ou achats
d'immeubles? En général, cela peut être l'un ou
l'autre.
M. RUSSELL: C'est construction ou achats d'immeubles, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'on pourrait avoir seulement les
articles essentiels les gros morceaux du côté des
ponts?
M. RUSSELL: Dans la construction? Dans les ponts?
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. RUSSELL: Tout d'abord, il y aie pont de Sorel qui est en
construction. Pour le pont de Québec, il y a $15 millions.
M. LEVESQUE (Laurier): Pour l'année?
M. RUSSELL: Pour l'année, qui est évalué, selon les
estimations...
M. LEVESQUE (Laurier): Sorel?
M. RUSSELL: Sorel, pour l'année, $2,500,000, Le total du contrat
est de quelque $5 millions. Une somme de près de 50% va être
dépensée au cours de l'exercice actuel.
M. BAILLARGEON: Pour l'année 1967-68.
M. LEVESQUE (Laurier): Et le reste étant réparti à
travers la province...
M. RUSSELL: Réparti à travers la province pour
différents projets qui...
M. HOUDE: M. le ministre, est-ce que je peux savoir si un montant est
prévu pour le fameux et mystérieux pont Papineau qui doit
enjamber la rivière des Prairies entre Ahuntsic et ville Laval?
M. RUSSELL: Je pense que le montant devra être très minime
cette année sur le pont Papineau parce que pour ce genre de ponts, il
faut compter six ou sept mois pour les études et les plans. Donc, il y
aura un montant pour les honoraires cette année et la construction sera
au budget de l'an prochain.
M. HOUDE: Est-ce que je peux savoir où on en est rendu avec ces
fameuses études-là? Cela fait exactement un an que l'on essaie
d'avoir certaines informations et c'est à peu près toujours la
réponse classique, traditionnelle: Nous en sommes aux plans, nous en
sommes aux études. Je sais fort bien qu'avant le mois de mal, l'an
passé, une conférence de presse a été donnée
à l'époque par deux anciens ministres, la Voirie et les Travaux
publics. Le projet avait été annoncé comme au moins un
projet quasi immédiat, au moins une amorce. A ce moment-là, il y
avait des pourparlers concernant encore là les plans, les projets, les
esquisses, appelez ça comme vous voulez. Et on a changé de
gouvernement. J'ai bien l'impression qu'il y avait quand même des
dossiers, des documents qui devaient exister. Depuis presque un an, j'es- saie
d'avoir certains renseignements, et c'est toujours la même
réponse. Au bill de ville Laval, si vous vous en rappelez, le premier
ministre a bel et bien dit que des montants étaient prévus
dès cette année pour au moins commencer les travaux de ce pont
Papineau. Et j'invite en passant, si cela peut aider à convaincre le
ministre de l'état d'urgence de ce projet, à venir, à
l'heure qu'il choisira, sept jours par semaine, n'importe quand, traverser avec
moi le pont Viau ou le pont Pie IX pour réaliser comme c'est devenu
quelque chose d'urgent pour la deuxième grande ville de la province de
Québec qui est là presque engloutie sous le flot des
véhicules ,
Alors, je voudrais avoir un peu de précision si c'est possible et
qu'on essaie, si c'est possible, de finir de se lancer la balle et de tourner
en rond. On appelle au service de l'urbanisme, on vous fait un
téléphone à gauche ou à droite pour finalement
toujours se faire répondre la même chose: Il y a des projets, il y
a des plans, c'est à l'étude et tout ça.
Je ne sais pas si c'est la filière numéro 11, ou quoi,
mais j'aimerais bien avoir quelques explications, s'il vous plaît.
M. RUSSELL: M. le Président, pour répondre au
député...
M. BELLEMARE: ... ministre des Travaux publics qui disait...
M. RUSSELL: ... c'est que je ne voudrais pas blâmer le
gouvernement...
M. BELLEMARE: ... c'est la questionZ.
M. RUSSELL: ... mais je peux simplement dire que dans les dossiers des
Travaux publics, il n'y avait rien en ce qui concerne le pont de Papineau.
Aucun professionnel n'avait été nommé, ce qui laisse
entendre que la Voirie avait demandé une étude par des
fonctionnaires ou un bureau d'ingénieurs. Je ne le sais pas.
Vous pourrez poser la question au ministre de la Voirie lorsque
l'étude de ses crédits viendra, mais, moi, je ne possédais
aucun document concernant ce pont-là. Je peux dire qu'il y a eu entente
entre les fonctionnaires de la Voirie et ceux des Travaux publics pour
décider la construction d'un pont et que les Travaux publics ont
engagé, il y a trois semaines, des ingénieurs pour
compléter les études et préparer les plans en vue de la
construction du pont Papineau.
M. HOUDE: Mais, cette année, est-ce qu'il y a quelque chose qui
va se faire, en 1967?
M. RUSSELL: Cette année, je l'ai dit au député tout
à l'heure, lorsque les plans seront complétés, ça
ira pour la construction sur le prochain budget, mais les honoraires des
professionnels seront pris à même le budget cette année
pour payer les plans; c'est à peu près la totalité du
travail qui va se faire là. On sait que ça prend six, sept ou
huit mois pour compléter les plans d'un pont de cette envergure et
l'étude du pont même n'est pas encore complète. Avant qu'on
ait fini ça, ça ira au prochain budget pour la construction sans
causer aucun retard.
M. BELLEMARE: Bonne réponse.
M. HOUDE: Est-ce que c'est possible d'avoir les noms des professionnels
qui sont justement à faire ces plans-là?
M. RUSSELL: Gendron et Lefebvre, de ville Laval.
M. HOUDE: Ce que je ne comprends pas, M. le Ministre, c'est que Gendron
et Lefebvre doivent faire des plans pour le pont Papineau et enfin je
n'affirme pas, je dis ce que j'ai entendu dire c'est qu'il y avait
également des plans pour ce même futur pont qui avaient
été préparés par Desjardins et Sauriol. Alors,
est-ce que les plans préparés par Desjardins et Sauriol ne sont
plus bons ou est-ce que c'est d'autres? Qu'est-ce qui en est?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois dire au
député qu'aucun plan n'existe présentement pour le pont
Papineau.
M. HOUDE: Des études.
M. LAFONTAINE: Les études qui ont été faites sont
des études de circulation par la firme Desjardins et Sauriol pour le
compte du ministère de la Voirie. Le gouvernement provincial, à
l'heure actuelle, donne suite à une certaine recommandation qui est la
construction du pont Papineau et les ingénieurs-conseils pour la
construction du pont sont Gendron et Lefebvre et, pour les approches, la firme
Desjardins et Sauriol.
M. HOUDE: Merci, juste...
M. LAFONTAINE: Nous avons nommé Desjardins et Sauriol parce
qu'ils avaient une étude de base de faite pour les réseaux
routiers de l'île Jésus.
M. HOUDE: Une question supplémentaire seulement. Est-ce que vous
pouvez me dire quand vous prévoyez la fin des travaux pour le pont Pie
IXe idée?
M. LAFONTAINE: Le 15 juin, le pont Pie IX sera ouvert à la
circulation.
M. HOUDE: En même temps que les terrains de camping du
ministre?
M. BELLEMARE: Rapport.
M. LOUBIER: Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?
M. BELLEMARE: Très bien.
M. PINARD: Est-ce que le ministre des Travaux publics pourrait nous dire
si le projet de la construction d'un pont sur la rivière
Saint-Franç ois à Drummondville, dans l'axe de la rue
Saint-Georges, est encore un projet caressé par le ministère des
Travaux publics? A l'époque, l'année dernière, le ministre
des Travaux publics m'avait informé qu'il avait mis à la
disposition du projet une somme d'environ $50,000 pour permettre aux
ingénieurs des Travaux publics de faire les sondages, qui ont
été exécutés effectivement, et pour faire aussi
certains plans préliminaires qui devaient amener éventuellement
la construction de ce nouveau pont sur la rivière Saint-François
dans l'axe de la rue Saint-Georges. Ce pont permettrait la liaison de la route
de circonférence entre la Transcanadienne et la route de Sherbrooke
d'une part, et de la Transcanadienne, sur la rive nord de Drummondville, avec
l'autoroute périphérique qui devait relier la Trans canadienne et
l'autoroute conduisant à Vic-toriaville, d'autre part.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Drummond fait
allusion à la déclaration qu'il a faite dernièrement au
sujet d'un pont qui devait être commencé et qui n'a pas
été commencé?
M. PINARD: Je fais allusion précisément à
ça. Une étude avait été entreprise conjointement
par le ministère de la Voirie sur le plan routier et par les
ingénieurs des Travaux publics pour la construction du pont. Je pense
qu'il y a eu des travaux de plans suffisamment avancés pour nous
permettre, à l'époque, de déclarer que les Travaux publics
et la Voirie conjointement avaient l'intention de réaliser la
construction d'un nouveau pont sur la rivière Saint-François
à Drummondville.
M. LAFONTAINE: Je pense bien qu'il est
toujours dans l'optique d'un ministre de la Voirie ou d'un ministre des
Travaux publics de faire le plus de travaux possibles. Je dois souligner au
député de Drummond qu'il a peut-être mal informé la
population lorsqu'il a fait sa déclaration, parce que l'ingénieur
en chef des Travaux publics m'informe que l'étude des plans n'est pas
encore tout à fait terminée. Alors, nous n'avons certainement pas
retardé la réalisation de ce projet. C'est un projet et ça
va se concrétiser.
M. PINARD: Je ne dis pas que la réalisation n'aura pas lieu, je
demande au ministre si le pont sera effectivement construit et si le
ministère des Travaux publics poursuit les études et la
préparation des plans...
M. LAFONTAINE: On continue les études des plans.
M. PINARD: ... et je veux savoir s'il y a un poste budgétaire
attribué au projet en question comme il y avait un poste
budgétaire de $50,000 dans les crédits de l'année
dernière pour permettre de commencer ces études et la
préparation des plans.
M. RUSSELL: Le député sait d'ailleurs que le montant de
l'immobilisation des ponts est adopté globalement. La première
chose qu'il faut faire, c'est répondre aux besoins de ponts et en
construire là où il y a des projets de voirie, Il faut aussi
terminer les ponts qui sont déjà commencés à
même le budget de l'an dernier. Ensuite, on s'occupe des ponts les plus
urgents, suivant la recommandation des ingénieurs qui sont en charge au
ministère. Donc, si le pont de Drummondville est dans la liste des
urgences ou qu'il fait partie d'un programme de voirie, il va être fait
cette année sans retard. Si la voirie retardait le programme routier
dont a parlé le député de Drummond, le pont serait
probablement retardé. On n'est pas pour aller faire un pont, comme
ça s'est fait dans d'autre temps, qui va attendre un an, deux ans,
tandis qu'il y en a d'autres urgents. Nous allons procéder aussi
rapidement que possible, selon les besoins.
M. PINARD: Si le ministre veut bien référer à ses
dossiers, il verra que l'urgence est une chose établie, que les
études de circulation l'ont prouvé, que le projet de
rénovation urbaine entrepris par la cité de Drummondville a
prouvé abondamment l'urgence de la situation. Il faut aérer le
territoire du bas de la ville, et des avant-projets ont été
préparés. Alors je veux savoir si, maintenant qu'il y a un
changement de gouvernement, il y aura quand même priorité
accordée au projet ou si on veut tout simplement remettre à plus
tard la réalisation d'un projet qui est quand même urgent.
M. LAFONTAINE: Je pense que le député de Drummond,
l'ancien ministre de la Voirie, lorsqu'il était à la gouverne des
choses de l'Etat avait demandé une contribution financière de la
ville.
M. PINARD: Pardon?
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député avait demandé,
à ce moment-là, une contribution financière de la
ville?
M. PINARD: Oui, elle avait été acceptée,
d'ailleurs.
M. LAFONTAINE: Cela avait été accepté. M. PINARD:
Une contribution de $700,000.
M. LAFONTAINE: Alors je dois dire au député de Drummond
que le nouveau gouvernement est beaucoup plus à point, c'est que nous
reconnaissons l'urgence de ce pont, chose dont le député de
Drummond a pris sept ans à se rendre compte.
M. PINARD: Parce que je viens de vous apprendre que la cité de
Drummondville était consentante à payer $700,000 pour la
construction du pont?
M. LAFONTAINE: C'est tout simplement une question supplémentaire
que je posais. Pour bien identifier le pont.
M. SAINDON: Le ministre d'Etat aux Travaux publics vient de nous dire
qu'il avait $32.6 millions d'affectés aux ponts dans la province. Est-ce
que je pourrais lui demander s'il ne traînerait pas quelque part un petit
25 cents pour le pont Baron à Lachute?
M. RUSSELL: Le député du comté m'a rencontré
et m'a parlé de ce pont-là. Nous avons vérifié, et
je sais qu'il y a étude sur deux ponts. Je crois, suivant l'Information
que j'ai, qu'il y en a un qui va être construit cette année. Je
pourrai m'informer pour savoir exactement de quel pont il s'agit.
M. LAFONTAINE: Je pense que le député fait mention du pont
qui passe dans Lachute même.
M. SAINDON: C'est le pont Baron qui est situé sur la jonction de
la route 41 et de la route 8 dans la ville de Lachute même et qui
traverse la rivière du Nord?
M. LAFONTAINE: Oui. Ce projet de pont est à l'étude au
ministère des Travaux publics depuis déjà plusieurs
années. Je dirais même 10 ou 15 ans. C'est conjointement avec la
Voirie et peut-être aussi avec une contribution municipale. Je dois vous
dire qu'aucune décision n'a été prise, au moment où
je vous parle.
M. BEAUPRE: M. le Président, la population de la cité de
Québec... aimerait que le ministre nous donne une synthèse des
travaux qui permettront à Québec de se relier au reste de la
province, soit par le pont de Québec, soit par un tunnel et nous fasse
un tableau des travaux prévus dans le budget de cette année et
qu'on continuera, de ceux qui ont été faits, les délais,
etc. Est-ce qu'on est à date dans la construction du pont de
Québec? A quelle date le ministère croit-il l'avoir
terminé? Les voies d'accès et d'approche sont-elles
prévues pour telle date également? Le boulevard Champlain qui
rejoindra ce pont sera-t-il prêt tout comme les autres voies
d'accès? Le tunnel, dont on nous a tant parlé et qui attend une
décision du ministère pour prendre le surplus de circulation que
le nouveau pont lui-même ne pourra prendre, est-il toujours à
l'étude au ministère? A la traverse de Lévis, est-ce qu'on
travaille à augmenter la capacité des bateaux pour
répondre aux besoins de la circulation? On me répondra
peut-être qu'il y a pont, tunnel, bateaux, mais je crois que le ministre
pourrait sûrement c'est le même problème, la
circulation, la traversée du fleuve, quoi le ministre pourrait
sûrement nous donner la politique du ministère en regard de toute
cette circulation, rive sud-rive nord.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député a
évidemment ouvert un grand débat en parlant, premièrement,
du pont de Québec, deuxièmement, de la Traverse et,
troisièmement, de tous les moyens de communication qu'il peut y avoir
entre la rive sud et la rive nord.
M. BEAUPRE: Je crois que ça se tient.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le député ne nous en
voudra pas de tenter de vouloir résumer le débat le plus
succinctement possible, parce que je ne crois pas qu'il serait bon à ce
stade-ci de lancer un débat qui n'en finirait plus. Tout simplement, si
le député me permet de l'informer d'une façon très
objective, je lui dirai que cette année, il y a $14 millions de
prévu pour la construction du nouveau pont de Québec. Il y a
$11,138,000 prévus pour l'an prochain et en 1969-70, l'année de
finition des travaux, $2,568,000. Nous nous attendons à ce que le pont
soit livré au commencement de 1970.
M. BEAUPRE: Est-ce que la date aurait été changée?
On avait prévu 1969, je crois.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai demandé au
député de s'en tenir un peu... il y eu du retard un peu, mais je
pense que ça c'est corrigé dans les derniers temps. J'ai une
lettre qui vient d'un ingénieur-conseil qui est attaché à
titre de consultant auprès du ministre des Travaux publics.
Malheureusement, je n'ai pas la lettre mais je puis vous dire que j'ai ici un
condensé du dossier existant, c'est-à-dire un condensé de
certaines lettres qui prouvent que les travaux, la mise en chantier du pont,
ont été retardés avant même que les travaux
commencent. Or, cela date de 1963. Je pense bien que le député va
me permettre de ne pas revenir en arrière.
D'ailleurs, ce ne serait peut-être pas agréable pour
certains membres de l'Opposition mais je tiens à vous dire que nous
avons tenté de reprendre le programme et que, présentement, nous
prévoyons que les travaux seront terminés le 1er janvier 1970.
Mais en faisant cette déclaration aujourd'hui, je ne voudrais pas que
l'Opposition du temps nous blâme parce que je suis toujours circonspect
quand j'annonce une date de livraison des travaux. Lorsqu'on s'attaque à
un si gros problème, il peut toujours y avoir des retards comme, des
fois, il peut aussi y avoir reprise beaucoup plus vite des travaux. Nous
croyons globalement que les travaux du pont de Québec seront
terminés pour le 1er janvier 1970.
M. BEAUPRE: Vous me permettrez une sous-question. Lorsque le ministre
dit que le pont sera terminé, veut-il dire qu'également toutes
les voies d'accès comme le boulevard Champlain et les ronds-points
nécessaires seront complétés de sorte que tout le
système de circulation entre les deux rives sera à ce
moment-là en opération.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour répondre à la
question du député, je lui dirai que les approches et les
ronds-points ne font pas partie des crédits du ministère des
Travaux publics mais du ministère de la Voirie. Je dois vous dire que le
ministère de la Voirie a pris toutes les précautions pour que le
système rou-
tier soit prêt en même temps que la livraison des travaux du
pont de Québec. Et, encore là, je suis obligé, par
exemple, de mettre le député en garde. Il est peut-être
possible qu'il y ait certains retours comme certains rattrapages sur la
cêdule des travaux.
M. BEAUPRE: En regard de la circulation qui avait été
prévue il y a quelques années pour ce pont, est-ce qu'avec les
évaluations des derniers relevés statistiques qui ont pu
être faits, soit l'an dernier, laissent déjà prévoir
une impossibilité de donner accès à toute la circulation
qui origine de la rive sud ou de la rive nord?
En d'autres termes, est-ce que la capacité de ce pont est
déjà dépassée par le nombre de véhicules
existants ou prévisibles d'ici trois ou quatre ans?
M. LAFONTAINE : Non, pas la capacité du nouveau pont qui pourra
porter jusqu'à 85,000 véhicules par jour. Le pont actuel,
évidemment, à certaines heures de pointe porte toute sa
capacité, il n'y a pas à sortir de là. Maintenant, il y a
aussi les voies d'accès qui freinent un peu le flot de la circulation
mais la capacité du nouveau pont n'est pas dépassée
à l'heure actuelle.
M. BEAUPRE: Alors le ministre, si je comprends bien, croit que si ce
nouveau pont existait en ce moment, il serait capable de prendre dans des
délais normaux toute la circulation qui se présente actuellement
au pont de Québec ou qui esssaie de prendre la traverse et qui,
évidemment, attend pendant plusieurs minutes ou plusieurs heures?
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour répondre
effectivement au député, je lui dirai, par exemple, que le
nouveau pont-tunnel Lafontaine à Montréal prend, je pense, 35,000
véhicules. Il y a peut-être un mois, il prenait 35,000
véhicules mais dans la ville de Montréal, il entrait, depuis la
construction du nouveau pont, 30,000 véhicules de plus. Alors, disons
qu'il y a 5,000 véhicules de l'ancienne circulation sur les anciens
ponts qui est dirigée vers le pont-tunnel. Mais il y a tout de
même une différence de 30,000 puis à ce moment-là
c'est la capacité routière, le parc automobile qui augmente. Je
pourrais lui dire que le boulevard Décarie, par exemple, à
Montréal, prend 85,000 véhicules par jour, à l'heure
actuelle. C'est assez difficile. Le boulevard Décarie n'est pas
saturé, le pont tunnel Lafontaine n'est pas saturé. A l'heure
actuelle, si le nouveau pont était prêt, ce ne serait pas
saturé. Maintenant, le parc automobile augmente à une vitesse
assez vertigineuse et je pense que serait bien malin celui qui pourrait
prévoir d'assez longue haleine. On a des prévisions, mais disons
que des prévisions sont toujours des prévisions. A l'heure
actuelle, si le pont était ouvert, les deux ponts suffiraient amplement
à la circulation.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre croit que, vu le délai de mise
en service de ce nouveau pont, soit 1970, il serait important dédoubler
la capacité des bateaux passeurs qui déservent Québec et
Lévis? Est-ce que les montants qui sont dépensés en ce
moment pour la traverse sont payés à même le budget du
ministère des Travaux publics? Je ne sais pas.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que la traverse de Lévis ne
relève pas des crédits du ministère des Travaux publics.
Jusqu'à dernièrement, il y avait même un administrateur
pour la traverse de Lévis. C'est une compagnie privée qui n'a
rien à faire dans les crédits du ministère des Travaux
publics. Tout ce que je peux assurer au député, c'est que
personnellement, je prévois que le nouveau pont de Québec,
lorsqu'il sera bâti, pourra prendre charge de toute la circulation de la
rive sud et de la rive nord, Il n'y a aucun problème là-dedans du
point de vue des prédictions. Alors il n'y a aucune raison pour que le
député...
M. BEAUPRE: Je prends la parole du ministre que la traverse de
Lévis actuellement n'entre peut-être pas dans ce poste du budget,
mais il reste qu'il semble être dans la politique du gouvernement de
donner très bientôt un service amélioré. Je crois
que s'il faut construire de nouvelles approches, eh bien on assimilera
probablement ces travaux-là à ceux qui sont faits
présentement par le ministère des Travaux publics, ce sera une
partie de pont ou de quai...
M. LAFONTAINE: Je pense bien que ceci va répondre au
député. Disons que selon moi et selon les officiers du
ministère des Travaux publics qui nous entourent, la capacité du
nouveau pont qui est en construction sera suffisante pour prendre toute la
circulation entre Québec et Lévis ou entre Lévis et
Québec en 1970.
M. LEVESQUE (Laurier): Rien qu'en passant. Evidemment, tout le monde
admet c'est au moins une image acceptable et dans le cas de
Québec que tout service de traversier est
l'équivalent d'un pont qui n'existe pas. C'est un pont flottant
quoi, avec son horaire. A ce point de vue là, je pense bien que personne
en face ne sera surpris qu'au moment où la belle saison commence et
où la circulation augmente naturellement, on se souvienne de certains
engagements du gouvernement actuel pour lui demander à quel moment le
péage de la traverse sera aboli, tel qu'il a été promis
par M. Johnson?
M. LAFONTAINE: M. le Président, c'étaient justement les
propos du député de Montréal-Laurier que je voyais venir
et c'est pour ça que je disais, à la question posée par le
député de Québec, que la capacité du nouveau pont
serait suffisante en 1970 parce que je savais que c'était une question
pour accrocher en arrière la question de la traverse de
Lévis-Québec.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, ce n'estpas nous qui avons promis
ça.
M. LAFONTAINE: Je comprends, M. le Président, mais je pense bien
que, si le premier ministre a fait cette promesse-là, le connaissant
comme je connais, il va certainement honorer ses promesses.
Non seulement il honore les promesses qu'il a faites en campagne
électorale...
M. BINETTE: Cela fait au moins une année qu'ils perdent pour
rien.
M. LAFONTAINE: ... mais il s'évertue à remplir les
promesses faites par nos prédécesseurs.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que la population de Québec
courrait peut-être le risque de voir le premier ministre actuel appliquer
un principe d'un de ses prédécesseurs les plus illustres qui
disait: « Quand tu promets, arrange-toi pour promettre plusieurs fois
à chaque élection parce que, quand c'est fait, les gens ne s'en
souviennent plus »?
M. BELLEMARE: C'est comme l'ancien ministre des Travaux publics qui
annonçait un pont, cher monsieur, dans une paroisse. Les gens lui ont
dit: « Mais on n'apas de rivière ». Bien il a dit: «
On en creusera une ».
M. LEVESQUE (Laurier): C'était en quelle année
ça?
M. BELLEMARE: Cela c'était en 1917.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne sais pas si le ministre du Travail
était au monde. Je sais que c'est notre doyen, mais, moi, j'avoue que je
ne peux pas être responsable, je n'étais pas né.
M. BELLEMARE: Non, non, mais, même si vous aviez été
né, vous n'auriez pas approuvé ça.
M. LEVESQUE (Laurier): Du côté desponts, on nous excusera
c'est parce qu'il y a d'autres questions. On a interrompu le
député de...
M. BEAUPRE: M. le Président, la population de Québec,
évidemment, a cru de bonne foi que le service de la traverse de
Lévis serait amélioré, serait même au besoin
doublé. Sa capacité actuelle est très limitée. Le
ministre vient de nous dire qu'il n'y a rien de prévu. Est-ce qu'il y a
possibilité que le ministère obtienne des crédits pour
doubler la capacité des bateaux-passeurs afin de décongestionner
à tout le moins la circulation présente entre les deux rives? Le
ministre nous dit que le nouveau pont va prendre en 1970 la circulation. S'il
voyage présentement entre Québec et Lévis, à
certains moments, ça peut prendre deux heures et demie, trois heures
pour se rendre à Lévis. J'ai vu la circulation bloquée ici
sur la Grande-Allée jusqu'au pont de Québec etdépas-ser le
pont de Québec. Alors, c'est une situation terrible. Je ne crois pas
qu'il y ait une seule ville de l'importance de Québec, dans la province,
qui soit si mal en point au point de vue de la circulation. Je n'en blâme
pas le ministre actuel; je lui demande simplement ce qui peut raisonnablement
être fait pour débloquer cette circulation et solutionner ce
problème à long terme. C'est-à-dire, à long terme
on ne peut pas, mais à court terme, est-ce que la traverse de
Lévis si on lui donnait de nouveaux bateaux, si on construisait
une nouvelle jetée pour que les passagers embarquent ou descendent plus
rapidement est-ce qu'on ne pourrait pas, pendant trois ans, aider
grandement à ce fichu de pont de Québec qui ne fournit pas? Si le
ministre en est convaincu, est-ce qu'il n'y a pas moyen d'avoir des subsides,
et cela par l'entremise du ministre des Travaux publics qui actuellement
s'occupe des ponts? Je crois que c'est un pont flottant, comme disait le
député de Laurier, et ça reviendrait au ministre des
Travaux publics de donner ces services que la population attendait de bonne foi
pour très prochainement. On a même parlé du 1er mai. Je
n'ai pas taquiné ici, je n'ai posé la question qu'une seule fois;
mais j'avoue l'avoir prise sérieusement, cette promesse. J'es-
père encore que le gouvernement prend des mesures, étudie
et va bientôt faire quelque chose. C'est une situation intenable pour
ceux qui habitent l'autre rive.
M. LOUBIER: M. le Président, étant donné que, par
les années passées, alors que je siégeais de l'autre
côté de la Chambre, je m'étais fait l'écho à
maintes reprises des requêtes et des revendications des
différentes municipalités, même des différents
comtés, et de tout ce secteur socio-économique de la rive sud, de
Lévis à la Gaspésie, je crois qu'il est bon aujourd'hui,
alors que ce point est soulevé par mon collègue de l'Opposition,
de répéter en cette Chambre que le problème est
primordial, tant sur le plan social que sur le plan économique. Si on ne
veut pas que Québec, la ville de Québec, devienne un autre
Val-Jalbert littéralement, il faudra de toute nécessité,
de toute urgence, arriver avec une amélioration sensible des
communications entre les deux rives.
C'est urgent, c'était urgent il y a deux, trois, quatre, cinq
ans, et à chaque année ça devient encore plus crucial et
plus urgent. Il est évident que la construction d'un second pont
parallèle à celui qui existe actuellement, qu'on appelle
populairement le pont de Québec, qui sera vraisemblablement
terminé en 1970, règle, à mon sens, partiellement le
problème. Mais ça ne règle pas le problème
absolument crucial qui frappe toute la région de Lévis jusqu'au
fond de la Gaspésie, et il faudrait que le gouvernement, comme le
gouvernement précédent, prenne une décision le plus
rapidement possible pour établir un lien permanent, un trait d'union
permanent rapide et efficace entre les deux rives. Qu'on le fasse, comme je le
disais, sous forme de tunnel, sous forme de pont entre Beaumont et l'île
d'Orléans.
Qu'on le fasse où on voudra, peu importe sa localisation, peu
importe la formule qu'on trouvera, la plus économique ou la plus
efficace possible, mais il faudrait de toute nécessité, de toute
urgence, en arriver à ce trait d'union permanent.
Or, le gouvernement, depuis quelques mois et, ici, je veux rendre
hommage au député de Lévis, qui a servi
d'intermédiaire et de porte-parole du gouvernement pour rencontrer
différentes sociétés américaines et une, canadienne
qui ont fourni jusqu'à présent des esquisses sur
l'éventuel tunnel ou sur l'éventuel pont entre l'île
d'Orléans et Beaumont. Et il estpos-sible que d'ici quelques mois le
gouvernement puisse prendre une décision. Mais, à ce
moment-là, il y a quelques mois, nous n'avions absolument rien pour nous
guider dans ce domaine et nous avons dû défricher parce que je me
souviens et je vois rire l'ancien ministre de la Voirie il doit
se souvenir que l'an passé, en Chambre, j'avais demandé au
ministre des Travaux publics: Avez-vous lu le rapport du bureau
métropolitain? Il disait: Oui, je l'ai lu. Alors, je prenais une page,
je luiposais telle question, par exemple, pour les approches. Bien, ça,
ce n'est pas important ou ci ou ça. Si l'ancien ministre de la Voirie
veut que je lui sorte les Débats de l'an passé, il s'apercevra
qu'à ce moment-là, ç 'avait été
écarté du revers de la main et qu'on avait même
prétexté la faille Logan, située près des
traversiers actuels, pour dire par la suite que c'était ailleurs. Mais
on ne voulait pas prendre des mesures sérieuses pour en arriver à
trouver la solution.
Or, nous sommes à travailler à ces solutions
éventuelles et il est possible qu'une décision soit prise d'ici
quelques mois. Mais, entretemps, comme le disait le ministre titulaire des
Travaux publics, d'ici quelques années, le deuxième pont sera
terminé. Et quand j'entendais dire tout à l'heure que les
prévisions étaient pour 1969... On se souvient qu'au
départ on avait même parlé qu'il fallait le faire pour
l'Expo et ensuite on en est venu à 1969 et là on s'en va à
1970. Or, M. le Président, comme représentant de Bellechasse,
d'un comté qui est économiquement très touché par
la mauvaise circulation entre les deux rives, il est bien évident que je
continuerai, avec mon collègue de Lévis, à faire en sorte
que le chemin se fasse le plus rapidement possible, dans l'esprit du
gouvernement, pour obtenir cette solution que nous désirons tous.
M. LE VESQUE (Laurier): Le député de Bellechasse vient de
faire un excellent résumé des arguments je n'aipas envie
de les reprendre qui militent en faveur d'un déblocage nord-sud
entre Québec, Lévis et les régions attenantes, dont la
sienne, Il a fait son plaidoyer presque comme un député de
l'Opposition, alors je lui en laisse le mérite...
M. LOUBIER: Non.
M. LE VESQUE (Laurier): ... puis j'espère que le gouvernement
l'écoutera. Il l'a fait presque comme s'il ne faisait pas partie du
gouvernement, mais on comprend qu'à l'occasion il ait des tentations
comme cela. J'aurais seulement deux remarques, c'est que si le
député de Bellechasse était au courant des faits, quand il
les a cités de la façon dont il l'a fait, si le
député de Lévis dont ni l'entraînement, ni le
mandat, à mon humble avis, ne justifient une chose
pareille est l'intermédiaire dont se sert le gouvernement pour
aller chercher des firmes...
M. LAFONTAINE: Non, non, M. le Président, si le
député me permet.
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, écoutez, ce n'est pas moi qui l'ai
dit, c'est le député de Bellechasse.
M. LAFONTAINE: Voici, je vais éclairer le député,
C'est parce que le député de Lévis...
M. LEVESQUE (Laurier): Je voudrais au moins finir ma phrase.
M. LAFONTAINE: ... est adjoint parlementaire du premier ministre. C'est
tout simplement à ce titre, M. le Président.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, bien, même ça...
M. LAFONTAINE: Et non pas à titre de ministre des Travaux
publics.
M. LEVESQUE (Laurier): ... même ça, comme
intermédiaire avec des sociétés qui normalement doivent
être évaluées et autant que possible contactées par
des fonctionnaires, sauf tout le respect que je dois à ceux qui
partagent les opinions du député de Montmorency...
M. LAFONTAINE: C'est pour réunir les renseignements.
M. LEVESQUE (Laurier): ... bien, il me semble que c'est à tout le
moins aller au-delà d'un mandat et retourner à cette
espèce d'amateurisme de petite chapelle, qui a déjà fait
tant de mal à la province au point de vue de l'administration. Mais
enfin, ça c'est une remarque.
La deuxième remarque, c'est que les quelques explications
légèrement embarassées, au conditionnel et au futur, qu'a
données évidemment toujours sur un ton triomphal, parce
qu'on a le triomphalisme facile de l'autre côté le ministre
de la Voirie pour expliquer que la fameuse promesse n'ait pas été
remplie à propos de la traverse, ce pont flottant entre... Evidemment,
c'est bien beau de parler de 1970, puis on verra, puis on étudiera. Nous
savons nous puis nous pouvons faire des mea culpa à ce point de
vue-là que les études ça peut durer longtemps.
Or, un engagement précis, très électoralement
rentable, avait été pris par l'actuel premier ministre du
Québec, le député de Bagot, et, si je me souviens bien,
à une assemblée très bien courue, dans les environs de la
région ou juste à côté où les gens
étaient particulièrement sensibles à ce projet-là.
On n'a parlé à ce moment-là ni de difficultés, ni
de problèmes, ni de quoi que ce soit. On était censé avoir
un meilleur service et gratuit. Et, aujourd'hui, un an plus tard, si cela avait
été le moindrement un engagement réfléchi et non
pas purement électoral, pris par celui qui est le chef du gouvernement,
ce n'est pas la fin du monde. On a eu juste l'occasion, à propos d'une
grève, de voir à quel point, tout compris, c'est une petite
chinoiserie de voisinage que la structure de la corporation actuelle du
traversier de Lévis. Cette promesse-là aurait pu être
remplie avant l'ouverture de cette saison-ci. Si elle ne l'a pas
été, c'est simplement, en dépit des jolies paroles du
ministre de la Voirie, que c'était une pure promesse électorale,
trop hélas! dans nos plus mauvaises traditions et on est pris avec, et
maintenant on voudrait bien l'oublier.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vous ai souligné tout
à l'heure le fait que la question de la traverse de Lévis ne
regardait pas les crédits du ministère des Travaux publics. Je
vous ai à ce moment-là, M. le Président, mis en garde
contre la tactique de l'Opposition d'arriver en parallèle, en parlant du
pont de Québec, de parler du transport, de parler de la traverse et de
faire encore une autre « baloune » politique...
M. LEVESQUE (Laurier): Comme si cela ne se tenait pas.
M. LAFONTAINE: ... pour essayer d'établir encore un autre mythe
politique. J'ai dit tout à l'heure au député de Jean
Talon, relativement à la construction du pont qui doit être
livré à la province le premier janvier 1970...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous aviez posé une question...
M. LAFONTAINE: ... que s'il y a eu un retard sur la construction du
pont, cela ne relève pas de l'actuel gouvernement, mais de l'ancien
gouvernement, le gouvernement libéral, et...
M. LEDUC(Taillon): Cela ne répond pas à la question.
M. LAFONTAINE: ... j'ai ici un rapport que l'honorable ministre des
Travaux publics, M. St-Pierre, faisait à M. Lesage en date du 5 juin
1964. Si l'Opposition le veut, je peux le lire.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce qu'il est long?
M. LAFONTAINE: Non, il n'est pas long, c'est une page.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah bien! allez-y! Après tout, on est parti
pour perdre du temps.
M. LAFONTAINE: « Le nouveau pont de Québec. » «
Veuillez trouver ci-après un bref exposé de la situation à
date concernant le projet ci-haut mentionné. « 1) Le gouvernement
fédéral a annoncé cette semaine qu'il avait
approuvé le projet de construction du pont précité sur le
site que nous avions choisi. « 2) Depuis neuf mois, nous avons
tenté de réunir trois bureaux d'ingénieurs pour former une
société à trois pour l'étude, la préparation
des plans, la surveillance et la bonne exécution de ce projet. Nous
avons donc retenu les services professionnels de messieurs Georges De-mers,
Gilles Vandry de Québec et de la firme Steinman, Boyton, Drunquist and
London de New York. « 3) L'étude légale Létourneau,
Stein et Al. a été requise de préparer des documents en
vue de former cette société. Mais toutes les tentatives se sont
avérées vaines jusqu'ici, vu le refus de M. Georges Demers
d'accepter la proposition. « 4) Après des mois de consultation,
mon sous-ministre, l'ingénieur en chef et moi-même sommes d'avis
qu'il est impossible de former une société à trois tel que
vous l'aviez désiré, et, dans les circonstances, nous avons
pensé que la meilleure solution serait la suivante: Nommer les
ingénieurs de New York à 51% du projet et M. Gilles Vandry
à 49%. De cette manière, nous pourrions procéder
rapidement en accordant la plus grande part des responsabilités à
la firme américaine qui est considérée comme le meilleur
bureau d'ingénieurs spécialisés en ponts suspendus.
« 5) Nous avons déjà un dossier assez volumineux de la
correspondance qui a été échangée entre les trois
bureaux d'ingénieurs concernés, et il est à votre
disposition si vous désirez en prendre connaissance. « 6) Vu
l'urgence du projet et vu l'impossibilité de former une
société d'ingénieurs à trois, je vous prie de bien
vouloir m'accorder l'autorisation de procéder selon la méthode
mentionnée au paragraphe 4 de ce mémoire que nous
considérons comme la plus efficace dans les circonstances. «
Veuillez agréer, M. le Premier ministre, l'expression de mes sentiments
les meilleurs, « René St-Pierre, ministre. »
Alors, M. le Président, tout ça pour vous dire que, s'il y
a retard sur la construction du pont de Québec, cela ne dépend
pas de l'actuel gouvernement mais bien de l'ancien.
M. LEVESQUE (Laurier): Qu'il soit dit en passant, juste en passant,
est-ce que se sont les mêmes ou des nouveaux ingénieurs
attachés à cette réalisation?
M. LAFONTAINE: M. le Président, lorsque nous avons pris le
pouvoir et que nous avons commencé à administrer la province de
Québec, en tant que je suis concerné, j'ai demandé que
l'on fasse diligence pour le pont de Québec. Et je suis heureux que le
député de Laurier me pose la question parce que j'ai ici, dans
mes documents, une lettre. Si le député me le permet, je vais lui
en donner la teneur.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, peut-être aussi bien, l'essentiel, les
faits.
M. LAFONTAINE: ... Nous croyons, M. le Président. Les faits.
Voici une lettre. Elle est datée du 27 avril 1967. Elle fut
envoyée à MM. Demers, Vandry et Drunquist. Quoique la
recommandation de l'ancien ministre des Travaux publics était de
procéder autrement, le sort a voulu ou les événements ont
voulu que ce soit la firme Demers, Vandry et Drunquist qui ait formé un
condominium de...
M. LEVESQUE (Laurier): Consortium.
M. LAFONTAINE: ... consortium des trois bureaux
d'ingénieurs-conseil, M. le Président. « Messieurs,
Il est porté à notre attention que l'exécution des
travaux de fondation du pilier nord avance à une lenteur telle que la
date de mise en place du pylône ne pourrait être retardée.
Nous sommes aussi informés que les travaux de construction du massif
d'ancrage nord, arrêtés le 20 mai 1966, n'ont pas encore
été remis en marche. Il apparaît à la lecture de
lettres individuelles transmises au ministère par les différents
membres de votre société que les retards dans le cheminement des
travaux de construction de plusieurs parties du pont sont en grande partie
causés par l'incapacité à vous mettre d'accord dans un
délai raisonnable sur les solutions qu'il vous incombe d'apporter de par
vos fonctions d'ingénieurs-conseils du projet aux problè-
mes techniques rencontrés. « Nous vous prions d'être
bien conscients des conséquences des retards que vous occasionnez ainsi
par un manque avoué d'unité au sein de votre
société », alors ça veut dire que même
dans notre temps l'unité est plus ou moins bonne, elle ressemble
à l'unité qui existait du temps de l'ancien ministre des travaux
publics, « et nous vous...»
M. LEVESQUE (Laurier): Ne dites pas ça devant le
député de Chicoutimi pour l'amour du ciel.
M. LAFONTAINE: «... demandons de nous faire connaître d'ici
quelques jours les mesures que vous entendez prendre pour corriger cette
situation et faire progresser les travaux de construction du nouveau pont selon
un plan de cheminement normal ...»
M. LEVESQUE (Laurier): Très bien.
M. LAFONTAINE: ... J'ai reçu un accusé de réception
de la firme et je suis heureux si le député me permet
la firme Deniers, Vandry et Drunquist me fait un résumé de
la marche des travaux de préparation des plans et de construction du
projet. Deux pages. Si le député veut, je vais lui lire le
rapport.
M. LEVESQUE (Laurier): Quelle est la conclusion c'est parce que ce dont
le ministre nous parle...
M. LAFONTAINE: Disons qu'on commence à se mettre d'accord, M. le
Président.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce dont le ministre parle, c'est à toutes
fins pratiques la raison pour les délais qui ont pu accompagner la
construction... qui ont pu, hélas, retarder la construction du
deuxième pont de Québec. Là-dessus, le ministre peut
donner toutes les conclusions qu'il voudra, sauf que ça ne sert à
rien de lire tous les documents. Le ministre a lu une lettre dans laquelle
apparaissent les noms de cette espèce de consortium de trois firmes qui
étaient chargées de construire, après tant de
tiraillements, ce pont si retardé. La seule question que j'ai
posée au ministre: Est-ce qu'il y a de nouveaux bureaux
d'ingénieurs qui sont entrés dans le tableau, ou non. C'est
simple.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour tenter de se
reconnaître dans ce labyrinthe de la construction du pont de
Québec, j'ai fait appel à des spécialistes en structure,
la firme Beaulieu et Trudeau de Montréal. Si j'ai retenu ce bureau, ce
n'est peut-être pas à cause de ma compétence, mais c'est
parce que je me souvenais de la compétence d'un ancien professeur qui
était M. Beaulieu, qui était mon ancien professeur en structure
métallique à Polytechnique, un homme pour qui j'ai gardé
énormément d'amitié et de reconnaissance...
M. LEVESQUE (Laurier): J'espère que c'est réciproque.
Enfin ça...
M. LAFONTAINE: Alors, est-ce que ça répond à la
question du député de Montréal-Laurier?
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, c'est seulement la firme de
Beaulieu...
M. LAFONTAINE: ... Si le député veut que je lise le
rapport qui clarifierait la situation.
M. LEVESQUE (Laurier): Autrement dit, le groupe de trois, dont le
ministre dit qu'ils ont tiraillé, parce que tous ces « joint
ventures », si on me permet l'expression, font toujours des tiraillements
est encore en place...
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président. La nouvelle firme que je
viens de mentionner n'est pas une firme d'ingénieurs-conseil
auprès du pont de Québec, mais ce sont des conseillers techniques
auprès du ministre des Travaux publics...
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. LAFONTAINE: ... et qui aident en même temps l'ingénieur
en chef du ministère pour suivre l'acheminement et voir à ce
qu'aucun nouveau retard n'arrive dans la construction du pont de
Québec.
M. LEVESQUE: Et pour la traverse de Lévis, il n'y a rien de
neuf?
M. LAFONTAINE: Lorsque le premier ministre reviendra de France, il me
fera plaisir de lui transmettre les doléances de l'Opposition.
M. BEAUPRE: Je ne voudrais pas que le ministre laisse cette Chambre sous
l'impression que j'ai voulu l'accuser de retard dans la construction ou les
travaux du deuxième pont de Québec. J'ai demandé à
quelle date il croyait qu'il serait livré à la circulation. Je ne
lui ai pas fait de reproche. Là où je voulais lui faire un
reproche, c'était justement sur cette pénurie de moyens
temporaires que le gouvernement actuel prend pour résoudre le
problème de la traversée entre les deux rives.
M.LAFONTAINE : Je l'ai dit tout à l'heure, M. le
Président, la traverse de Lévis ne relève pas de
l'étude des crédits du ministère des Travaux publics.
On tente encore, par un autre moyen, de ramener la question de promesses
électorales, promesses politiques... Je n'ai pas fini, c'est simplement
une énumération. Promesses que le premier ministre a
faites...
M. LEVESQUE (Laurier): On tente de le rappeler pour la même raison
que vous, vous essayez de l'oublier.
M. LAFONTAINE: Promesses que le premier ministre respectera parce que le
premier ministre respecte, lui, ses promesses.
M. LEVESQUE (Laurier): En 1970?
UNE VOIX: Quand va-t-il la respecter sa promesse?
M. LAFONTAINE: Il va respecter cette promesse plus vite que la promesse
de la gratuité scolaire faite par l'ancien gouvernement libéral,
et sans augmentation de taxes, beaucoup plus vite.
M. LEVESQUE (Laurier): je vous ferai remarquer la qualité de la
comparaison que vient de faire le ministre de la Voirie.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vous dis que les propos tenus
présentement par l'Opposition sont de nature à soulever un
débat et je vous demanderais de ramener les gens de l'Opposition sur
l'article présentement en discussion.
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté?
M. BEAUPRE: Lorsque le ministre des Travaux publics ou le ministre de la
Voirie présente ses crédits et que certains députés
croient approprié de parler des nécessités en ponts ou en
voirie, le président du comité, habituellement, permet de telles
questions. J'ai entendu tout à l'heure un de mes collègues parler
de la nécessité d'un pont entre Ville Laval et
Montréal...
M. LAFONTAINE: La traverse, ce n'est pas un pont.
M. BEAUPRE: ... et on ne lui en a pas fait grief. Je voudrais parler
d'un pont entre Québec et Lévis, on me laissera parler. Mais,
lorsque je parle d'une traverse et tout à l'heure je parlerai
d'un tunnel on m'empêcherait de parler? Au fond, c'est un pont
flottant, ou un tunnel, c'est un pont sous terre. Je pense que le moment est
venu de parler de ce problème entre Québec et Lévis et, en
passant, je voudrais remercier...
M. LAFONTAINE: Il y a aussi les ponts aériens.
M. LE PRESIDENT: Je pense que j'ai permis aux honorables
députés, d'un côté comme de l'autre, d'aller sur le
pont du bateau, mais je n'aime pas qu'on aille dans la cale. Qu'on reste
à la surface, et qu'on en vienne autant que possible, par le pont,
à l'article 8.
M. BEAUPRE: On va me forcer à faire un plaidoyer en faveur d'un
pont entre Québec et Lévis, pour rester dans le sujet, mais je ne
crois pas que ce serait approprié de faire un tel plaidoyer quand il y
en a déjà un en construction à quelques milles de
Québec
M. LOUBIER: Vous n'en faisiez pas quand vous étiez au pouvoir.
Cela ne vous intéressait pas, dans ce temps-là.
M. BEAUPRE: Je laissais ça au député de
Bellechasse, et il le faisait très bien. Je voulais justement lui dire
tout à l'heure que ça me faisait plaisir de l'entendre
encore.
M. LOUBIER: Cela ne vous intéressait pas, dans ce
temps-là. C'était l'an passé.
M. BEAUPRE: A ce moment-là, je m'en remettais un peu,
peut-être même trop, au ministre de la Voirie de l'époque.
Aujourd'hui, je crois que je fais un peu comme le député de
Bellechasse faisait. J'attire l'attention des responsables, et il ne peut pas
m'en vouloir de le faire. Sa population, celle de Bellechasse, l'a
reporté au pouvoir avec plaisir parce qu'il avait plaidé cette
cause. La population de Bellechasse continue à trouver qu'il est
essentiel d'avoir des liens entre Québec et Lévis, la population
de Montmagny continue à le croire, celle de Kamouraska aussi,
Témiscouata, jusqu'à Gaspé.
M. LOUBIER: On vient de le dire.
M. BEAUPRE: Lui-même est encore convaincu et moi aussi je le suis.
Je l'ai toujours
été. Alors est-ce que l'on ne peut pas demander au
ministre d'étudier des moyens temporaires pour que la population entre
les deux rives puisse traverser d'ici 1970? Je ne vois pas pourquoi le
président du comité refuserait qu'on discute un problème
comme celui-là, Il s'agit de l'intérêt d'une région
de 700 à 800,000 habitants du Québec métropolitain. Je
pense que c'est une discussion qui est aussi valable que celle qu'on peut avoir
pour n'importe quelle autre région de la province.
M. LEVESQUE (Laurier): D'autant plus que Rivière-du-Loup n'est
pas loin.
M. LOUBIER: C'est ce qu'on vient de discuter depuis dix minutes.
M. BEAUPRE: Justement, voici qu'on nous dit que le pont prendra la
capacité de circulation en 1970. Mais nous sommes en 1967, il reste
trois ans, et ça prend des heures à se rendre à
Lévis. Le ministre le sait, il le fait.
M. LAFONTAINE: Je ne voudrais pas que mes paroles soient mal
interprétées. J'ai dit: Dans mon opinion et dans l'opinion des
fonctionnaires du ministère des Travaux publics, le nouveau pont de
Québec sera amplement suffisant, plus que suffisant pour prendre la
circulation entre les deux rives. Qu'est-ce que le député veut?
Qu'on bâtisse un autre pont tout de suite? Il en reste un à
Trois-Rivières à finir.
M. BEAUPRE: J'ai très bien compris ce que le ministre a dit et je
le lui ai fait répéter pour être sûr. Seulement,
d'ici 1970, il y a trois années à remplir et, chaque jour, des
milliers et des milliers d'automobilistes se frappent sur une allée,
deux allées de circulation qui ne débouchent pas. Je crois
qu'avec un service de traversiers amélioré on pourrait accomoder
plusieurs milliers d'usagers entre Québec et Lévis. Et je ne
crois pas que ce problème-là soit insoluble. Si le ministre
voulait faire une étude rapide.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je viens de répondre au
député tout à l'heure, à moins qu'il ait encore mal
compris. Je lui ai dit que je l'avais entendu et que je l'avais compris, que le
premier ministre de la province en avait parlé avant lui, que le premier
ministre de la province est en train de l'étudier et que je me fiais
à la solution que le premier ministre de la province apporterait au
problème, mais que, présentement, ce n'est pas un sujet qui est
à l'étude au ministère des Travaux publics. C'est tout
sim- plement ça que j'ai dit, et si vous laissez le député
de Québec-Est continuer...
M. LEVESQUE (Laurier): Il est tranquille, le député de
Québec-Est.
M. BEAUPRE: Le député de Québec-Est est de l'autre
côté de la Chambre.
M. LAFONTAINE: Le député de Jean-Talon. Excusez, on a
changé les noms.
M. BEAUPRE: Est-ce que j'ai encore la parole?
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, le député nous
parlera des ponts aériens. Je pense bien que ce sera en dehors des
cadres de la discussion. Je pense que la traverse...
M. LEVESQUE (Laurier): Pourquoi? Vous voulez employer le « jet
» entre Québec et Lévis?
M. LAFONTAINE: Non, il est utilisé présentement.
M. LOUBIER: Il est en vente.
M. LEVESQUE (Laurier): Il est en vente.
M. PINARD: Pas fort.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est comme la Traverse, cela va prendre du
temps.
M. LOUBIER: Pas d'acheteur.
M. BEAUPRE: M. le Président, je ne voudrais pas être
accusé de mauvaise volonté, mais le ministre admettra que c'est
un problème excessivement important pour la population de cette
région. Et il y a un problème que nous n' aurons pas l'occasion
de discuter de nouveau, celui du tunnel. Le ministre sait très bien
qu'ici je me suis abstenu, ainsi que plusieurs, peut-être, de poser des
questions sur ce tunnel et même je crois que je lui en ai posé
une. Et il m'a dit: « Lors des crédits, nous en parlerons ».
Voici que, depuis quelques mois et au cours des dernières années,
des permis et des droits ont été concédés, tant par
Québec que par Lévis pour faire des études et creuser au
besoin un tunnel pour relier les deux rives. Une société, la
Lennut Corporation, a présenté, semble-t-il, un rapport il y a
quelques semaines. Le ministère est censé en être saisi.
Ces études-là doivent mener quelque part. Qui va nous
dire et quand va-t-on nous dire où mènent ces rapports que
nous recevons ou qui se préparent depuis plusieurs années? En
particulier ce rapport de la Lennut Corporation en vertu duquel, pour un
coût de $130 millions, il serait possible de relier les deux rives et de
ce fait remplacer le pont entre Québec et Lévis, comme nous le
voulions, le député de Bellechasse et moi-même. Le ministre
peut-il nous dire si cette étude se continue sous son égide ou
l'égide de son ministère, soit la Voirie, soit les Travaux
publics et si vraiment la population de Québec peut entretenir un
certain espoir de voir une liaison centre à centre entre les deux
rives?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je félicite le
député de l'ardeur qu'il met à défendre cette cause
de même que je félicite le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, le député de Lévis et, je pense bien,
tous les députés de la région de Québec, quelle que
soit leur allégeance politique. Il n'est pas un député en
cette Chambre qui ne souhaiterait avoir de meilleurs liens de communication
entre la rive nord et la rive sud. C'est évident. Par contre, disons que
si le fleuve Saint-Laurent est un actif du point de vue des richesses
naturelles dans le développement de la province de Québec, il
devient aussi, assez souvent, un handicap pour le développement des deux
rives. Alors, nous avons une barrière naturelle...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous avez découvert le Saint-Laurent
depuis les élections.
M. LAFONTAINE: ... qui traverse toute la province de Québec et
qui demande, de la part du gouvernement, des immobilisations très
considérables. Présentement, nous sommes en train de bâtir
un pont entre la rive sud et la rive nord dans la région de
Québec, le nouveau pont de Québec. Nous allons agir avec le plus
de célérité possible. Nous souhaitons livrer ce pont
à la circulation et à la population le plus tôt possible.
Je pense bien que le député va nous comprendre. Nous avons le
pont de Trois-Rivières, nous avons un pont à Montréal,
nous avons les ponts entre l'île Jésus et la ville de
Montréal. Nous savons qu'il y a un problème d'immobilisation qui
existe mais nous sommes tout de même limités dans nos moyens.
Par contre, je dois vous dire ceci: J'ai dit tout à l'heure au
député que le premier ministre en avait parlé et je crois
qu'il lui appartient d'en reparler. Et je sais que le premier ministre a
présentement fait faire enquête. Des études ont
été faites et je crois que présentement le pre- mier
ministre doit avoir à sa disposition, ou serait à la veille
d'avoir à sa disposition, le sujet de ces études.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous pensez que le général de
Gaulle va...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je reviens aux crédits du
ministère des Travaux publics. Je dois dire ceci à l'adresse du
député, qu'il n'y a rien de prévu cette année pour
la Traverse de Lévis dans les budgets que nous demandons à la
Chambre de voter. Il n'y a rien dans le budget du ministère des Travaux
publics.
M. BEAUPRE: Pour le tunnel?
M. LAFONTAINE: Je ne peux pas faire plus que ce que j'ai fait pour le
député, l'assurer de la sympathie du premier ministre et de son
travail constant au regard de ce problème des moyens de communication
entre Québec et Lévis.
M. BEAUPRE: Mais est-ce que le ministre veut nous dire que le rapport
Lennut n'a pas été étudié, ne sera pas
étudié et qu'il est enterré? C'est ça, ma
question.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas à titre de
ministre des Travaux publics que j'ai travaillé là-dessus, c'est
à titre de ministre de la Voirie. J'ai reçu des
délégations qui sont venues et qui nous ont soumis des projets
qui ont été acheminés vers le bureau du premier ministre.
Il y a une décision à prendre où le ministre des Finances
est impliqué parce que c'est lui qui est le grand financier de la
province. Alors, partant de là, est-ce que je dois en dire plus, M. le
Président? Le problème des communications entre Québec et
Lévis a toute ma sympathie et toute celle du gouvernement actuel; il a
même...
M. LEVESQUE (Laurier): Cela, ça aide.
M. LAFONTAINE: Bien oui, je n'ai tout de même pas inventé
le monde du jour au lendemain.
M. LEVESQUE (Laurier): ... mais on fait ça pour les
funérailles...
M. LAFONTAINE: Lorsque nous avons pris le pouvoir le 5 juin 1966
c'était la même traverse de Lévis, c'était le
même fleuve Saint-Laurent, c'était la même ville de
Québec et la même ville de Lévis. C'était le
même problè-
me. Mais qu'est-ce que l'ancien gouvernement a fait pour régler
le problème? Il n'a fait rien.
M. LEVESQUE (Laurier): Voilà la défense classique.
M. BEAUPRE: C'est justement... M. LAFONTAINE: Une grèvel
M. BEAUPRE: ... parce que vous avez promis de le régler, que vous
avez pris les comtés de l'autre côté. La population vous a
fait confiance, elle a eu tort.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai commencé à
mettre de l'ordre au pont de Québec pour donner de meilleures
communications entre les deux villes.
M. LEVESQUE (Laurier): En tous cas, espérons...
M. LAFONTAINE: Cela avance beaucoup mieux puis beaucoup plus vite
qu'avec l'ancien gouvernement.
M. LEVESQUE (Laurier): ... que certains comtés qui,
jusqu'à un certain point se sont fait organiser par ces
promesses-là, ont maintenant appris ce que ça vaut. Cela, c'est
l'éternelle histoire électorale du Québec.
M. LOUBIER: J'entendais la fin de l'intervention du député
de Jean-Talon que plusieurs comtés environnant Québec se sont
fait berner. Bellechasse était...
M. BEAUPRE: Non, non, ce n'est pas ça. M. LOUBIER: Bien,
répétez donc, vous.
M. BEAUPRE: Non, non ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit que
les comtés de cette région-là ont choisi l'Union Nationale
parce que la population a eu foi en la promesse d'une liaison centre à
centre, et je ne les blâme pas d'avoir cru cela; mais aujourd'hui je les
blâmerais.
M. LOUBIER: Pardon?
M. BEAUPRE: Je dis que je ne les blâme pas d'avoir cru à
l'époque que le gouvernement de l'Union Nationale ferait une liaison
centre à centre entre Québec et Lévis.
M. LEVESQUE (Laurier): De toute urgence.
M. BEAUPRE: Et le ministre sait fort bien qu'il y a de ses
collègues qui ont été élus et des nôtres qui
ont été battus à cause de cette promesse que vous avez
faite. Alors, c'est pour ça qu'aujourd'hui nous sommes en bonne posture
d'en parler.
M. LOUBIER: M. le Président, je vais répondre. Qu'il a
donc retrouvé de la vigueur puis de la vitalité depuis qu'il est
dans l'Opposition!
M. LAFONTAINE: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Puis vous autres vous en avez perdu.
M. LOUBIER: C'est la première fois qu'il songe que ce
problème est important. Et quand nous étions dans l'Opposition
puis que nous bataillions fermement pour obtenir au moins...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien bataillez au cabinet, maintenant.
M. LOUBIER: ... qu'on étudie le projet, c'était le plus
muet des députés ministériels...
M. LEVESQUE (Laurier): Allez batailler au cabinet.
M. BEAUPRE: Allez demander à l'ancien ministre de la Voirie si je
n'ai pas fait des demandes et des réclamations...
M. LOUBIER: Cela ne le préoccupait pas à ce
moment-là, cela ne le préoccupait pas.
M. BEAUPRE: ... à son bureau. Je ne les faisais pas en
Chambre.
M. LOUBIER: Alors, des comtés avoisinants Québec auraient
cru cela et auraient changé d'allégeance. Bien, Bellechasse n'a
pas changé d'allégeance, Montmagny n'a pas changé
d'allégeance, L'Islet n'a pas changé d'allégeance,
Lotbinière n'a pas changé d'allégeance...
M. LEVESQUE (Laurier): Si vous continuez vous allez gêner
Lévis.
M. LOUBIER: Cela a influencé quel comté? M. LEVESQUE
(Laurier): Lévis. M. LOUBIER: Quel comté?
M. BEAUPRE: Est-ce que le comté de Lévis n'a pas
voté pour une liaison centre à centre?
M. LOUBIER: Le comté de Lévis avoté... M. BEAUPRE:
Le comté de Dorchester?
M. LOUBIER: ... pour obtenir un gouvernement qui agirait selon les
dictées les plus importantes pour protéger les
intérêts du peuple. Ils ont voté pour le meilleur homme et
c'est pour ça que le député de Lévis actuel a
été élu. Et l'on s'occupe du problème de telle
façon... Et quand j'écoutais le député de Laurier
tout à l'heure dire que c'était inconcevable ou pratiquement
indécent qu'on se serve, par exemple, du député de
Lévis comme intermédiaire auprès des firmes, eh bien! je
veux rétablir tout de suite le véritable contexte. C'est que le
député de Lévis, comme adjoint parlementaire, a eu des
réunions auxquelles j'ai assisté, auxquelles le premier ministre
à un moment donné a assisté et d'autres pour recevoir des
projets par différentes firmes tant canadiennes qu'américaines.
Ces projets ne sont pas tous encore arrivés, et cela a été
publié dans les journaux il y a un mois ou un mois et demi. Il y a eu un
rapport préliminaire de produit jusqu'à présent. C'est
après cela qu'on peut faire travailler des experts, c'est à ce
moment-là qu'on peut faire travailler les ingénieurs pour
étudier si ç'a du sens soit sur le plan de la rentabilité,
soit sur le plan de la technique...
M. LEVESQUE (Laurier): Si le ministre permet...
M. LOUBIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Il n'a pas besoin de répéter tout
ça, le ministre de la Voirie tout à l'heure, en corrigeant ce
qu'il avait dit, lui, en appelant simplement le député de
Lévis « intermédiaire du gouvernement », avait dit
ça, puis on est d'accord.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une correction, c'est une
précision.Il ya une différence entre une correction et une
précision. Le député de Laurier doit connaître les
termes.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord. Alors la précision qu'avait
donnée le ministre de la Voirie suffisait.
M. LOUBIER: Le député de Jean-Talon, aujourd'hui, semble
vouloir soulever tout un gros débat et se faire le grand
défenseur et l'unique défenseur de cette affaire-là et il
s'interroge même pour savoir ce qu'il y a eu de fait. Bien il y a eu 100
fois plus de fait pour étudier ces projets-là qu'il y en a eu de
fait sous l'ancien gouvernement pour un trait d'union permanent entre les deux
rives.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous êtes partis pour être
instruits.
M. LEDUC (Taillon): Vous êtes de bons étudiants.
M. LOUBIER: Pardon?
M. LEDUC (Taillon): Vous passez votre temps à étudier,
vous êtes de bons étudiants.
M. LOUBIER: Ah! sous l'ancienne administration...
UNE VOIX: Des apprentis!
M. LOUBIER: ... 22 commissions d'études formées dans un
laps de temps de trois ans et demie.
M. LEVESQUE (Laurier): Chacun son tour...
M. LOUBIER: Et ça étudiait dans ce temps-là.
Aujourd'hui, nous avons les projets, des projets préliminaires qui sont
soumis...
M. LEVESQUE (Laurier): Si vous considérez que c'est
épuisé, nous aussi...
M.LOUBIER: Je n'ai pas d'objection, c'est parce que le
député de Jean-Talon semble...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est parce que vous défendez les
crédits du ministère des Travaux publics plus que l'on
voudrait.
M. LOUBIER: Oui. Ah bon!
M. LAFONTAINE: Je voudrais apporter...
M. LOUBIER: Je n'ai pas d'objection, mais le député de
Jean-Talon...
M. LEVESQUE (Laurier): Vous êtes rendu...
M. LOUBIER: ... et là ce n'était pas drôle comme
c'était important. Aujourd'hui en 1967.
M. BEAUPRE: M. le Président, un mot seulement pour clore
ça. Je ne voudrais pas que le ministre pense qu'alors qu'il était
dans l'Opposition il n'y avait que lui qui était intéressé
par l'accès aux deux rives. L'ancien ministre de la Voirie pourrait
témoigner que
nous avons fait notre possible, nous aussi. Nous n'allions pas le crier
peut-être sur les toits; nous laissions au député de
Bellechasse et aux autres de l'Opposition la chance d'en discuter, Nous
faisions notre devoir quand même et nous n'avions peut-être pas
toujours les réponses, mais nous avions de l'espoir. Là, nous
n'en avons même plus.
M. LAFONTAINE: Si c'est intelligent, ils avaient de l'espoir!
M. LOUBIER: Il n'y avait pas de projet, même pas de projet
préliminaire.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour soulever l'espoir du
député de Jean-Talon, je dois lui dire ceci: C'est bien beaufaire
un débat, mais il faut tout de même être objectif aussi et
reconnaître les faits. Le député de Jean-Talon est rendu
sur la traverse de Lévis et, d'après son dire, point de salut
sans la traverse de Lévis. Je dois dire ceci au député de
Jean-Talon: Présentement, un groupe de travail a été
formé pour étudier la traverse de Lévis. Disons que ce
problème-là est réglé, mais que nous n'avons pas
encore augmenté le nombre de navires. Je lui préciserai,
cependant, que nous nous sommes réveillés au lendemain de la
prise du pouvoir, le 16 juin 1966.,.
M. LEVESQUE (Laurier): Ah! oui. Bonne affaire!
M. LAFONTAINE: ... nous nous sommes réveillés...
M. LEDUC (Taillon): Il dormait avant!
M. LEVESQUE (Laurier): Cela paraissait qu'il y avait des choses qui
étaient dites en rêve avant les élections!
M. LAFONTAINE: ... nous nous sommes réveillés avec toute
la population de la province de Québec, avec les petits que l'ancien
gouvernement...
M. HOUDE: Vous voulez dire que c'étaient des endormis!
M. LAFONTAINE: ... nous avait laissés sur les bras et puis un des
petits qu'il nous a laissé, M. le Président, c'est la
construction du nouveau pont de Québec. Les travaux ont
été autorisés par arrêté ministériel
le 1er mars 1966 et on prévoyait, à ce moment-là, un
investissement de $32,537,000. Je dois dire aujour- d'hui à la
population de la province que l'estimation est d'environ $43 millions. Depuis
un an, les prévisions se sont révélées fausses et
l'augmentation de budget qu'on va être obligé d'attribuer pour la
construction du nouveau pont de Québec va se chiffrer à
au-delà de $10 millions sur les prévisions et cela en dedans d'un
an. Je pense bien que le gouvernement actuel fait tout son possible, prend ses
responsabilités, mais aussi le gouvernement actuel est franc dans ses
informations, il informe la population d'après les chiffres qu'il a en
main.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre de la Voirie me permet une
question très simple?
M. LAFONTAINE: Certainement.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est tellement facile, ce que vient de dire le
ministre de la Voirie. Je voudrais qu'il précise un peu, tenant compte
des officiers intègres qui l'entourent au besoin pour les consulter, il
est lui-même ingénieur. Il sait très bien, parce qu'il y
avait une allusion inacceptable... Le peu de temps que j'ai passé dans
ce domaine-là et Dieu sait, ailleurs à l'Hydro, partout où
il y a des grands travaux, les estimations au début des travaux, avant
que les travaux ne commencent, dans un projet de cet ampleur-là, sont,
substantiellement hélas, mais presque toujours dépassées.
Cela, c'est l'histoire d'à peu près tous les grands projets sans
exception. Maintenant, si comme ingénieur, le ministre est
rouillé, il peut consulter ses officiers et je crois, en toute
équité, dire que c'est vrai.
M. LAFONTAINE: Je pense bien, M. le Président, que le
député de Montréal-Laurier m'a peut-être mal saisi.
Je n'ai pas tenté délaisser croire qu'il y avait de la
malhonnêteté. Tout ce que j'ai dit...
M. LEVESQUE (Laurier): Je n'ai pas l'esprit mal tourné, mais j'ai
cru saisir quelque chose dans ce sens.
M. LAFONTAINE: On n'est pas sûr, M. le Président, de savoir
comment l'esprit du député de Laurier est tourné, mais
tout ce que je veux dire est ceci: J'ai tenté de mettre en
lumière l'effort du présent gouvernement...
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. LAFONTAINE: ... pour répondre au député de
Jean-Talon qui disait: Bien, il n'y a rien
de fait. Vous avez promis une traverse; bien, à quelle place
qu'elle est la traverse ?
M. LEVESQUE (Laurier): Elle est encore la!
M. LAFONTAINE : J'étais en train de dire au député
de Jean-Talon, en lui lisant les chiffres, que le gouvernement a pris ses
responsabilités. Nous nous sommes réveillés, comme je l'ai
dit tout à l'heure, ce qui a fait rire l'Opposition...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est ça, vous êtes devenus
responsables!
M. LAFONTAINE: ... avec des engagements financiers qui n'étaient
pas tout à fait les engagement financiers réels.
M. LEVESQUE (Laurier): Ne contez pas de romance là!
M. LAFONTAINE: ... relativement au pont de Québec...
M. LEVESQUE (Laurier): Ne contez pas de romance; vous allez gêner
le ministre des Finances!
M. LAFONTAINE: ... cela va définitivement coûter de plus au
gouvernement une somme minimale de $10 millions. Là, je parle seulement
du pont de Québec.Je pourrais embarquer sur d'autres projets, M. le
Président, mais ce n'est pas mon intention, cet après-midi, de
faire un débat sur ce sujet...
M. LEVESQUE (Laurier): Et le ministre ne répond pas à ma
question, non plus.
M. LAFONTAINE: J'ai dit, simplement pour sortir les chiffres de $32
à quelque $40 millions que le gouvernement actuel prend ses
responsabilités et que les travaux du pont ont été
autorisés le 1er mars par arrêté ministériel.
C'était à la veille de l'élection en 1966, M. le
Président, c'était peut-être politiquement rentable, le
pont de Québec.
M. LEVESQUE (Laurier): J'espère que ce n'était pas...
M. LAFONTAINE: Si on laisse croire du côté de l'Opposition
que le gouvernement a fait, relativement à la traverse de Lévis,
une promesse politique ou de rentabilité politique, je dois dire
à l'Opposition aujourd'hui que, peut-être aussi, le pont de
Québec était politiquement rentable.
Mais pourtant ça faisait deux ans qu'on tentait de mettre trois
bureaux d'ingénieurs-conseil ensemble puis de leur faire se serrer les
côtes. On n'avait pas réussi, mais là l'élection
s'en venait, il fallait qu'on se mettre en rang, M. le Président, et
c'est là qu'on a commencé les travaux, un mois avant
l'émission des brefs. Alors, je demanderais au député de
Jean-Talon... Je peux l'assurer de la sympathie du gouvernement actuel. Je dois
lui dire que nous faisons tout notre possible. Je pense bien que c'était
peut-être aussi la mentalité qui animait l'ancien gouvernement et
qui anime les députés actuels de l'Opposition. Je pense que nous
sommes tous en faveur du développement de la province de Québec,
soit par la construction de routes ou de nouveaux ponts. Je pense bien que nous
ne sommes pas différents des autres. Nous allons apporter toute notre
contribution, mais je pense qu'il va falloir que le député de
Jean-Talon nous laisse établir un peu un calendrier pour réaliser
ces projets.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, à titre de
député de Montmorency, cette question du pont m'intéresse
vivement et je voudrais féliciter le présent gouvernement, le
ministre de la Voirie et des Travaux publics de l'intérêt qu'il a
manifesté aux communications entre la rive sud et la rive nord sur le
Saint-Laurent.
Maintenant, je voudrais bien faire remarquer à cette Chambre que
le problème de communication n'est pas nouveau, qu'il date
déjà. On parlait d'un pont à l'est, passant par
l'île d'Orléans...
M. LEVESQUE (Laurier): Communications entre le gouvernement et les
technocrates?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, j'en viendrai aux technocrates,
ça ne sera pas long, M. le Président, ça ne prendra pas de
temps. Alors, il faut remarquer une chose, c'est que si on considère
l'axe centre à centre, Québec-Lévis, on constate que 75%
de la population vit à l'est du Québec métropolitain.
Alors, ça signifie une chose, c'est que si le gouvernement
libéral n'avait pas tout mis ses oeufs dans le même panier en
faisant deux ponts l'un à côté de l'autre et si
plutôt on s'était engagé dans la voie d'une
véritable solution de ce problème, des communications rive
à rive, je pense qu'on aurait analysé le problème de la
communication centre à centre entre Lévis et Québec et
aussi le problème d'un pont à l'est qui aurait permis aux
populations respectives des rives sud et nord de pouvoir communiquer facilement
et
d'éviter à l'industrie du camionnage des détours
assez dispendieux. M. le Président, j'aimerais aussi attirer
l'attention, cet après-midi, sur un problème qui est crucial pour
les populations, pour 75% des populations qui habitent à l'est du
Québec métropolitain, c'est cette solution d'un deuxième
pont à l'ouest je sais que le gouvernement de l'Union Nationale a
été obligé de continuer les travaux entrepris je
n'ai jamais considéré que c'était la véritable
solution au problème des communication entre la rive sud et la rive
nord...
M. LEVESQUE (Laurier): Avez-vous consulté des experts
là-dessus?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, j'ai consulté des experts, cher
monsieur, et puis je peux vous répondre ceci...
M. LEVESQUE (Laurier): Chez les fonctionnaires, j'espère.
M. TREMBLAY (Montmorency): D'excellents ingénieurs.
M. BINETTE: Des technocrates.
M. TREMBLAY (Montmorency): Et je crois qu'un moyen de communication
à l'est entre la Côte de Beauport, l'île d'Orléans et
Lauzon aurait été aussi une solution; c'est une solution qu'on
doit étudier à fond. Je remercie le ministre de porter attention
et intérêt à ce problème et je pense que ce
problème ne doit pas être négligé. On a
déjà $10 millions de dépensés pour le
deuxième pont, c'est bien, ces sommes sont là, mais je crois
qu'un troisième pont ou un deuxième pont à l'est devrait
être considéré sérieusement, pour régler le
problème des communications de centre à centre, rive nord et rive
sud.
M. LEVESQUE (Laurier): J'espère tout de même le
ministre des Travaux publics permettra qu'avant d'accepter les projets,
évidemment très éclairés, du député
de Montmorency qui est un amateur dans ce domaine, on consultera
l'ingénieur en chef des ponts et d'autres technocrates
éclairés pour savoir à quoi s'en tenir. Parce qu'il ne
faut pas se fier aux amateurs seulement.
M. LAFONTAINE: Je consulterai de plus le député de
Laurier.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. SAINDON: M. le Président, une question au ministre des Travaux
publics. Une question d'extrême importance pour la région de
Lachute, parce qu'il s'agit de deux ponts à Lachute qui desservent non
seulement la population de Lachute et des envirions, mais tous les gens de
l'Est du pays qui voyagent en direction de Hull et Ottawa.
C'est une question d'une extrême importance, parce que ces ponts
auraient dû être rebâtis, il y a vingt ans. Un de ces deux
ponts, le pont Baron, menace à tous les jours de s' écrouler.
Les gens se demandent et espèrent que lorsqu'il
s'écroulera il n'y aura pas un autobus scolaire dessus. Ces ponts sont
employés en grande majorité par des gens de la province de
Québec, qui aiment mieux voyager vers Hull et Ottawa en territoire
québécois plutôt que d'emprunter, pour raison
sécuritaire, l'Ontario.
Les plans de ces deux ponts ont été préparés
l'année passée, ils étaient au budget l'an passé et
ils ont été repromis pour cette année. Alors, je voudrais
savoir si oui ou non, au moins le plus important des deux ponts le pont Baron
sera reconstruit cette année.
M. RUSSELL: M. le Président, pour répondre au
député, la dépense des crédits se fait comme ceci.
Actuellement, $22,123,800 sont déjà engagés. Vous en avez
$6,073,100 pour lesquels les plans sont faits et les travaux sont en cours. Il
y en a $5,059,000 urgent, ce qui veut dire que ce sont des ponts qui sont
intégrés au complexe routier, qui sont en construction, ou qui
seront mis en construction cette année.
Maintenant, pour détailler les ponts un par un, nous travaillons
actuellement de concert avec les ingénieurs de la Voirie, et lorsqu'il
s'agit d'un complexe routier, il n'y apas d'hésitation, il faut que le
pont se construise car on ne peut pas construire une route sans pont.
Donc, je pense bien que le pont en question est intégré au
complexe routier et aussitôt que l'ensemble sera complété,
le pont sera construit comme tous les autres.
M. SAINDON: M. le Président, si j'ai bien compris, la
décision sera prise après étude. Maintenant,
naturellement, les cas urgents passent les premiers, mais ces deux
ponts-là sont considérés non seulement urgents, mais
très urgents. Et, j'ai cru comprendre tantôt dans les paroles du
ministre, que ces ponts-là n'étaient pas au programme pour cette
année. C'est ce que je voudrais savoir.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je pense
bien que le ministre d'Etat aux Travaux publics a voulu dire au
député ceci: c'est que nous avons énormément de
demandes. Disons qu'à chacun des ponts de la province correspond une
demande, soit au ministère de la Voirie ou soit au ministère des
Travaux publics, mais, étant aux Travaux publics, le ministre d'Etat a
voulu préciser que le budget aussi était limité et,
partant des demandes et du budget, que les officiers du ministère des
Travaux publics faisaient tout en leur possible pour faire passer les plus
urgents. Evidemment, dans les plus urgents, comme le ministre d'Etat
précisait, il y a ceux qui arrivent sur une nouvelle route, ou si on ne
bâtissait pas le pont, la route ne serait pas en usage. Il est
évident que c'est une question d'urgenceàce moment-là, de
bâtir le pont. Il y a des ponts qui sont en train de tomber, c'est
évident. On les reconstruit aussitôt que possible, et il y a aussi
les ponts qui sont tombés qu'on reconstruit. Alors, je pense bien que le
cas des deux ponts que le député a mentionnés,
l'étude sera prise en sérieuse considération par les hauts
officiers du ministère des Travaux publics et en tant que nous sommes
concernés, si il y a une question d'urgence, nous allons prendre nos
responsabilités et les rebâtir. Le député peut en
être assuré.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre des Travaux publics, cela
doit exister, cela pourrait me permettre d'éclairer beaucoup de
députés sur les questions que nous ne posons pas? On s'est
attaché aux cas principaux. Le ministre nous a dit ce qui est normal, il
y a le cas du pont de Québec pour lequel $15 millions est prévu
cette année. C'est assez normal qu'on ait insisté pour analyser
ça, c'est quand même un gros morceau, toute l'affaire qui concerne
les communications à Québec.
Il y a le pont de Sorel dont il a donné l'estimation à
deux millions et demi pour cette année et évidemment, il y a le
reste des $32.6 millions sur lequel, sauf les cas qui ont été
mentionnés, on n'a pas envie d'entrer dans le détail et les
éplucher. Est-ce qu'il serait possible que le ministre dépose le
plus vite possible il est évident que c'est dressé chaque
année par le ministère la liste des travaux qui justifient
le budget?
C'est-à-dire les ponts en cours qu'il s'agit de terminer, les
ponts sur lesquels les décisions sont prises et qui vont être
amorcés cette année, de façon à ce que les
députés des deux côtés d'ailleurs qui peuvent avoir
des questions puissent avoir les renseignements.
M. LAFONTAINE: Aussi je pense bien, M. le Président, si le
député me le permet, que nous pouvons informer directement chacun
des députés en leur envoyant une lettre disant: Bien, tel pont,
tel pont est décidé dans votre comté. Nous n'avons aucune
objection à le faire, mais évidemment il y a simplement...
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais...
M. LAFONTAINE: La façon dont le député de Laurier
nous demande d'agir, c'est de déposer sur la table présentement
les montants engagés. Nous pouvons le faire, mais ça donne
unportrait complètement incomplet si on veut me permettre
l'antithèse de la situation, parce qu'il va rester un budget qui n'est
pas encore, disons, imputé...
M. LEVESQUE (Laurier): Toujours.
M. LAFONTAINE: Bien oui, mais c'est ça. J'aimerais mieux à
ce moment-là, pour l'information des députés...
M. LEVESQUE (Laurier): Non, mais je demande, si le ministre le permet...
sauf les cas où les contrats sont signés, où là il
n'y a vraiment pas d'objection, sur tous les ponts qui sont déjà
en construction, il n'est pas question d'avoir des chiffres puisque dans
beaucoup de cas les soumissions sont encore à demander, mais c'est
plutôt la liste des projets décidés, soit en cours, soient
les nouveaux qui vont, pendant l'année financière
commencée, qui vont être amorcés. Je crois que ça,
c'est une affaire de rien...
M. LAFONTAINE: Oui, mais si nous déposions une liste telle
qu'elle est demandée par le député, nous ne pourrions pas
y répondre, parce qu'il demande de déposer la liste de nos futurs
engagements. Les engagements ne sont pas pris, nous ne pouvons pas la
déposer.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non.
M. LAFONTAINE: Ecoutez, ce que nous pouvons déposer, M. le
Président, c'est la liste des contrats accordés ou ce qui est
devant le Conseil de la trésorerie ou en voie de soumissions publiques.
Nous pourrions peut-être la déposer, c'est ça. Mais, dans
l'avenir, c'est pour ça que je propose...
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne parle pas de contrats pour l'instant, si le
ministre le permet...
M. LAFONTAINE: Le pont...
M. LEVESQUE (Laurier): ... écoutez il n'y a pas que l'argent,
puis les contrats, puis les entrepreneurs, il y a aussi les ponts
eux-mêmes sans avoir...
M. LAFONTAINE: ... le contrat du pont, M. le Président...
M. LEVESQUE (Laurier): ... les chiffres puisque parfois... il y a des
décisions qui sont prises. Autrement dit, on sait très bien cette
année que s'il y a un bout de chemin à telle place et que la
décision est prise, il va y avoir un pont. Enfin, on doit le savoir. Il
y a d'autres cas où ça n'est pas décidé, l'exemple
est celui du député d'Argenteuil, qui comme ça arrive
couramment aux Travaux publics, apporte une demande qui est peut-être
déjà rendue ou qui ne l'est pas, sur laquelle des études
doivent être faites pour voir quel est l'état d'urgence auquel
ça doit répondre. Ce n'est pas ça qu'on demande. On
demande les décisions prises, si c'est possible, je ne veux pas faire un
débat.
M. LAFONTAINE: Alors disons que le député de
Montréal-Laurier parle de la liste des ponts relativement aux $22
millions...
M. LEVESQUE (Laurier): Relativement?
M. LAFONTAINE: ... aux $22 millions qui sont engagés.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est ça.
M. LAFONTAINE: C'est ça. A l'heure actuelle. On la donnera.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est ça. D'accord. Quand ce sera
possible. Du côté des bâ-timents...
M. LAFONTAINE: Aucune objection.
M. BEAUPRE: J'aurais une dernière question très courte. A
quelle date le pont actuellement terminé qui enjambe la rivière
Saint-Charles pour relier Québec à la route de Chicoutimi
sera-t-il ouvert au public?
M. LAFONTAINE: Pas Chicoutimi-Tadous-sac?
M. BEAUPRE: Le pont qui enjambe la rivière Saint-Charles et qui
relie Québec à la route de Chicoutimi. Ce pont est terminé
en ce moment et il n'est pas ouvert à la circulation. A quelle date
sera-t-il ouvert?
M. LESAGE: C'est vis-à-vis l'ancienne aréna de
Québec. Vis-à-vis l'ancienne aréna. Au coin de la Rock
City Tobacco.
M. BEAUPRE: Le ministre ignore qu'il y a un pont en construction ou
pratiquement terminé là.
M. LESAGE: Au coin de la Rock City Tobacco.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas une question qui
relève du ministère des Travaux publics. Il faudrait consulter le
ministre de la Voirie. Ce sont les approches qui ne sont pas terminées.
Est-ce que l'ingénieur en chef...
M. LESAGE: Qu'est-ce qu'on attend pour les terminer?
M. LAFONTAINE: Le plus tôt possible, M. le Président.
M. LESAGE: Bien oui, le plus tôt possible. Cela traîne
depuis déjà des mois.
M. LAFONTAINE: Pas des mois, M. le Président.
M. LESAGE: Oui, des mois.
M. LAFONTAINE: Cela a traîné six ans avant ça.
M. LESAGE: Non, je demande pardon. Cela n'a pas traîné six
ans, c'est un projet de l'an dernier. Il ne s'y fait aucun travail
actuellement. Qu'est-ce qu'on attend pour terminer cette voie qui est
absolument essentielle comme accès à la route 54?
M. LAFONTAINE: Je prendrai les informations au ministère de la
Voirie, M. le Président, et j'en informerai le chef de l'Opposition.
M. BEAUPRE: Pour l'information du ministre, je peux lui dire que le pont
est terminé,
Il reste à le peindre. Les voies d'accès sont
tracées, il reste seulement à les paver. Alors c'est pour
ça que je ne comprends pas qu'il ne soit pas ouvert à la
circulation. A l'heure actuelle, on est obligé d'emprunter une voie de
Québec qui n'est plus une voie...
M. LAFONTAINE: Probablement que nous n'avons pas voulu paver pendant
l'hiver parce qu'il aurait fallu enlever la neige.
M. LESAGE: Oui, mais l'hiver est fini depuis un bout de temps et il ya
plusieurs semaines que la ville de Québec a trouvé le tour de
paver...
M. LAFONTAINE: Nous sommes encore en période de dégel, M.
le Président, ça achève.
M. LESAGE: Non, non. Il y a...
M. LAFONTAINE: Le seul pavage que nous avons fait, M. le
Président, c'est sur le boulevard Décarie.
M. LESAGE: M. le Président, je ne puis laisser errer le
ministre... Il y a de nombreuses semaines qu'à Québec le
dégel est terminé. On a pavé des rues comme la
Grande-Allée, le chemin Saint-Louis, la rue Sainte-Anne, la rue
d'Auteuil. Qu'est-ce qu'on attend pour faire le pavage de cette route
d'accès au pont. C'est absolument essentiel que ça se fasse le
plus rapidement possible, et je ne saurais trop presser le ministre de la
Voirie d'agir.
M. LAFONTAINE: M. le Président, comme je le disais tout à
l'heure, ça concerne les crédits du ministère de la Voirie
et non pas des crédits du ministère des Travaux publics. J'ai dit
au chef de l'Opposition...
M. LESAGE: C'est le même ministre.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce ne sont pas les mêmes
fonctionnaires. M. le Président, moi, j'ai confiance en mes
technocrates.
M. LESAGE: Ah, bien.
M. LAFONTAINE: Il y a certainement une raison pour laquelle nous n'avons
pas pavé à l'heure actuelle.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y aurait moyen de la connaître?
M. LAFONTAINE: Certainement. J'ai dit au chef de l'Opposition que je
m'informerais et que je lui donnerais le renseignement.
M. LESAGE: Je suis satisfait.
M. LAFONTAINE: Mais, partant de là, le chef de l'Opposition tente
de me faire perdre mon temps...
M. LESAGE: Je ne dis pas d'avance que je serai satisfait de la
réponse, mais je suis satisfait qu'on veuille me répondre.
M. LAFONTAINE: Ah oui. Le chef de l'Opposition va voir qu'en face de
lui, il y a un gouvernement qui agit présentement.
M. BAILLARGEON: Au chapitre des immeubles, on voudrait procéder
comme on l'a fait pour les ponts. Il y a une appropriation de $28,600,000. On
voudrait avoir la liste des plus grands projets qui composent le montant de $28
millions.
M. RUSSELL: Vous avez l'édifice du Procureur
général à Montréal, qui reste à terminer,
donc $3,500,000.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce que vous appelez l'édifice du Procureur
général, c'est celui de la police provinciale?
M. RUSSELL: C'est sur la rue Fullum, Police provinciale.
M. LEVESQUE (Laurier): $3.5 millions?
M. RUSSELL: Oui, $3.5 millions. Vous avez le palais de justice à
Montréal, on dépensera dans l'exercice en cours $4,800,000.
M. LEVESQUE (Laurier): $4.8 millions?
M. RUSSELL: Oui. La Cour du Bien-Etre social qui est presque
terminée actuellement; donc, on dépensera $215,000 dans
l'exercice en cours. La prison de Percé, $259,000 qui reste. Les travaux
sont en cours, Il restera à payer $259,000 sur le présent budget.
Palais de justice à Sept-Iles, $115,000. Maison du Québec
à Paris, $40,000. Les factures non payées.
M. PINARD: M. Johnson va apporter le chèque là?
M. RUSSELL: Non, on ne lui a pas remis le chèque avant de partir.
On ne voudrait pas qu'il aille faire du patronage en France.
M. LESAGE: Au moins ne pas en faire là, vous avez bien
raison.
M. RUSSELL: J'aime autant avoir un ministre pour distribuer les
chèques que des gens dans certaines paroisses, qui ne sont pas
député, ni ministre, qui se promènent et qui distribuent
les chèques pour les loisirs, cela s'est vu assez souvent. Faire des
promesses et arriver avec le chèque, la grande photo dans les journaux,
ce-
la se faisait couramment sous l'ancien gouvernement. Pourquoi le premier
ministre ne donnerait-il pas un chèque de temps en temps? Ce n'est pas
grave.
M. LESAGE: Le premier ministre qui a donné un chèque?
M. RUSSELL: Non, je dis actuellement. Dans le passé, sous
l'ancien gouvernement, ça se faisait couramment.
M. LESAGE: Le premier ministre a remis les chèques?
M. RUSSELL: J'ai dit: Non, pas le premier ministre. Ce qui se faisait
couramment sous l'ancien gouvernement, dans le domaine des loisirs, on voyait
certainement des gens qui n'étaient même pas
député...
M. LAFRANCE: C'était de 1950 à 1960.
M. LEVESQUE (Laurier): On parle des travaux publics.
M. BAILLARGEON: On est rendu à $9 millions.
M. RUSSELL: Palais de Justice, Havre-Aubert, $278,000. Prison de
Charlesbourg... Sweetsburg, $400,000.
M. LESAGE: Charlesbourg, combien?
M. BEAUPRE: La prison de Charlesbourg, $400,000?
M. RUSSELL: Je me suis corrigé. J'avais dit prison de
Charlesbourg mais c'était Sweetsburg, $400,000. Prison des hommes
à Charlesbourg, $4,800,000.
M. LESAGE: Quel est le coût total de la prison de
Charlesbourg?
M. RUSSELL: Le coût total - c'est fait en deux phases la
première, $7 millions et la deuxième, environ $6.5 millions
à $7 millions encore.
M. BEAUPRE: Et l'estimation de $7 millions, c 'est pourquoi?
M. RUSSELL: Et la partie qu'on fait actuellement est d'environ $7
millions. Les soumissions rentraient cet après-midi.
M. LESAGE: Et les $4,800,000 c'est ce que le ministère croit
pouvoir dépenser au cours de la présente année fiscale sur
la première phase de $7 millions.
M. RUSSELL: C'est ça. Ce sont les montants que je donne
actuellement pour justifier le crédit de $28 millions...
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre pourrait terminer sa
liste? Cela doit achever.
M. LESAGE: Je m'excuse.
M. LEVESQUE (Laurier): Moi aussi, de vous avoir interrompu.
M. RUSSELL: J'en ai encore pas mal.
M. LEVESQUE (Laurier): On a demandé les projets principaux. Les
grenailles de $100,000, on y reviendra. Disons $500,000 en montant, s'il y en
a.
M. BELLEMARE: Quand on vous en donne, on vous en donne trop. Vous
n'êtes jamais contents.
M. LEVESQUE (Laurier): J'ai demandé les projets principaux.
M. RUSSELL: La cité parlementaire, complexe G, $2.5 millions.
M. LEVESQUE (Laurier): La cité parlementaire, $2.5 millions?
M. LESAGE: Quel édifice?
M. RUSSELL: Le complexe G.
M. LEVESQUE (Laurier): Pardon?
M. RUSSELL: Ce qui est connu comme le complexe G. En somme, ce qui va se
faire dans l'exercice en cours c'est la base des garages, les stationnements
ici sur le terrain en arrière, des bâtisses A et D.
M. LEVESQUE (Laurier): Derrière la bâtisse?
UNE VOIX: A Saint-Amable.
M. RUSSELL: Les plans sont presque complètes.
M. LESAGE: C'est là-dessus que sera construit l'édifice de
l'Education.
M. RUSSELL: C'est ça. Il y aura deux tours qui seront construites
là-dessus. On fait la base et deux tours seront faites aux phases 2 et
3.
Nous procédons, cette année, à la phase un et nous
croyons que le montant que nous avons est suffisant pour remplir la
première phase.
M. LESAGE: Et ça, ce sont les fondations en
général?
M. RUSSELL: Ce sont les fondations, le stationnement et tout jusqu'au
plancher de la ville,
M. LESAGE: Il y aura une tour pour l'Education et une tour pour le
Bien-Etre social?
M. RUSSELL: Non, ce ne sera pas le Bien-Etre social. On n'a pas encore
déterminé exactement quel ministère...
M. LESAGE: Alors, les deux tours seront pour l'Education?
M. RUSSELL: Non, la première tour va être assez...
M. LESAGE: Vous l'avez, votre tour. M. ROY: On s'est fait jouer un
tour.
M. RUSSELL: La première tour sera assez grande pour loger tout le
ministère de l'Education.
M. LESAGE: Quelle est l'estimation?
M. RUSSELL: De la première tour? Lepro-jet total, actuellement,
par les esquisses que nous avons et les estimations préliminaires, est
de $25 millions.
M. LESAGE : Pour les deux tours? M. RUSSELL: Les deux tours.
M. SEGUIN: Qu'est-ce que ça veut dire en pieds carrés de
surface?
M. RUSSELL: $25 millions? C'est en dollars.
M. SEGUIN: Non, non, en pieds carrés, qu'est-ce que ça
représente?
M. RUSSELL: En pieds carrés? 600...
M. LESAGE : Bien, voyons. Cela allait bien. Pourquoi être
haïssable?
M. RUSSELL: Dans les deux tours, il y aura 700,000 pieds ou
au-delà.
M. BELLEMARE: On est rendu au-dessus de $22 millions.
M. BAILLARGEON: Non, on est rendu à $17.5 millions.
M. RUSSELL: C'est 1,500 places de stationnement et au-delà de
600,000 pieds de plancher pour l'Education.
M. LESAGE: Chaque tour ou les deux tours? M. RUSSELL: Les deux tours. M.
LESAGE: 300,000 par tour.
M. RUSSELL: C'est-à-dire qu'il y en a une qui aura au-delà
de 400 et l'autre aura au-delà de 200. Environ 650 à 700,000
pieds. Il y a aussi une autre construction en face de l'édifice A, de
l'autre côté de la Grande-Allée. Nous avons un montant de
$2.5 millions de crédits pour commencer ces travaux cette
année.
M. LESAGE: Est-ce qu'on va bâtir en hauteur?
M. RUSSELL: Oui, il y aura là...
M. LESAGE: Sur la Grande-Allée?
M. RUSSELL: Oui, en face de l'édifice A.
M. LESAGE: Oui, mais est-ce qu'on a consulté les urbanistes?
M. RUSSELL: La Commission d'aménagement?
M. LESAGE: Non, les urbanistes au sujet de la hauteur des
édifices sur la Grande-Allée?
M. RUSSELL: Tout le monde a été consulté, tout le
monde est d'accord.
M. LESAGE: Mais, alors, on va abandonner la théorie de maintenir
les édifices de la Grande-Allée à une hauteur pas plus
élevée que celle des édifices actuels?
M. BELLEMARE: M. le Président, le rai-
sonnement que fait le chef de l'Opposition n'est certainement pas...
M. LESAGE: Un instant. Cela a été fait ailleurs.
M. BELLEMARE: Un instant, un instant, M. le Président.
M. LESAGE: Cela a été fait ailleurs. Cela a
été fait à Ottawa, sur la rue Wellington, pour ne pas
changer ce qu'on appelle le « sky-line ».
M. BELLEMARE: Mais lorsqu'on a obtenu les permis pour le Montmorency,
lorsqu'on a obtenu le permis pour la Commission des Accidents du travail,
lorsqu'on a obtenu le permis pour les édifices à logement, est-ce
qu'on a regardé les hauteurs pour les...
M. LESAGE: M. le Président, aux Accidents du travail, il y a un
retrait considérable de la Grande-Allée. J'ai posé une
question au ministre qui connaît ça...
M. BELLEMARE: Oui, j'espère. M. LESAGE: Oui, c'est ça.
M. BELLEMARE: J'espère que le premier ministre répondra au
chef de l'Opposition...
M. LESAGE: Quand je parle du ministre qui connaît ça, cela
en exclut d'autres.
M. BELLEMARE: Non, mais je pense, M. le Président, qu'il ne faut
pas, non plus, que le chef de l'Opposition cherche à donner à
l'Assemblée législative une mauvaise interprétation des
données que l'honorable député vient de lui donner. Il a
dit: « Tout le monde a été consulté, et tout le
monde est d'accord. »
M. LESAGE: Oui, mais, M. le Président, c'est très simple.
J'ai demandé quelle serait la hauteur de cet édifice de $2.5
millions qu'on va construire en face du parlement et quelle sera sa distance de
la Grande-Allée?
M. RUSSELL: Pour ne pas induire le chef de l'Opposition en erreur, ce
n'est pas un édifice de $2.5 millions. Ce sont des crédits de
$2.5 pour le début des travaux. C'est un projet d'une dizaine de
millions dans l'ensemble. Maintenant, si on regarde le carré, la
bâtisse en hauteur, de 15 à 18 étages, va aller dans le
fond du carré et, en avant, il y aura une autre bâtisse qui sera
beaucoup plus basse.
M. LESAGE: Ah, bon. Pour protéger...
M. RUSSELL: Et le tout a été soumis et accepté par
la Commission d'aménagement et par les urbanistes de la ville de
Québec. On a soumis des projets et c'est après discussion avec
ces gens-là qu'on est venu au choix de la construction actuelle. Donc,
nous devrions, procéder prochainement, parce que ça fait
déjà six ou sept mois qu'on travaille avec ces gens-là
pour régler ce problème.
M. LESAGE: Mais le ministre comprendra la raison de ma question, puisque
lui-même admet qu'en front sur la Grande-Allée, il faut
bâtir avec une moindre hauteur si on veut garder à la
Grande-Allée, à cette artère de Québec, son
cachet.
M. RUSSELL: En front de la Grande-Allée, ce sera une pelouse
assez profonde.
M. LESAGE: Assez profonde. Alors, on suit le même principe qu'on a
suivi à la Commission des accidents du travail.
M. RUSSELLL: On va enlever les vieilles bâtisses qui sont
là, actuellement, pour les remplacer par de la verdure.
M. LESAGE: De la verdure et l'édifice sera en retrait. Il
touchera aux propriétés du parc des Champs de Bataille?
M. RUSSELL: Oui, oui, c'est la rue Laurier qui est au fond. La facade va
plutôt être là et, à l'avant, il y aura de la
verdure.
M. LESAGE: Est-ce que le ministère doit exproprier le
Québec Winter Club pour ça?
M. RUSSELL: C'est en cours actuellement.
M. LESAGE: Pour exproprier le Quebec Winter Club?
M. RUSSELL: Ce n'est pas le Quebec Winter Club, c'est le Victoria
Curling Club.
M. LESAGE: Oui, d'ailleurs, c'est à l'est, ce dont on parle. En
face de l'édifice « A », de l'autre côté de la
Grande-Allée, c'est à l'est du Quebec Winter Club.
M. LAPOINTE: C'est ça.
M. LESAGE: C'est à l'est de la Place Georges V, c'est entre la
Porte Saint-Louis et la Place Georges V.
M. LAFONTAINE: On n'exproprie pas le manège militaire, M. le
Président.
M. LESAGE: Est-ce entre la Porte Saint-Louis et la Place Georges V?
M. RUSSELL: C'est sur le trait carré dont toutes les
propriétés appartiennent presque totalement au gouvernement,
excepté le Victoria Curling Club et deux autres propriétés
privées, deux maisons, une sur le coin ici en bas et l'autre
c'est...
M. LESAGE: ... un hôpital. Il y a l'hôpital militaire.
M. RUSSELL: Pardon?
M. LESAGE: Il y a l'hôpital militaire est là.
M. RUSSELL: L'hôpital militaire est de l'autre
côté.
M. LESAGE: Mais oui, il est au fond.
M. RUSSELL: Il est au fond. On n'y touche pas.
M. LESAGE: Il est au fond, vous n'y touchez pas à
celui-là. C'était pour savoir jusqu'où vous alliez.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre, maintenant qu'il est rempli de bonne
volonté, nous dirait si son ministère a un plan d'ensemble pour
qu'il y ait dans ces différents immeubles une espèce
d'unité. Nous avons ici deux immeubles, « A » et « B
», et l'autre qui déjà commence à être un peu
disparate et la seule chose qui les réunit, c'est la qualité du
matériau de revêtement, soit la pierre. Est-ce qu'il y a un plan
qui permettra dans 10 ans ou 20 ans, lorsqu'on aura construit ces immenses
tours dont il est question ou ces grands édifices, tout de même
reconnaître là un ensemble qui a été conçu
comme ensemble et non pas des immeubles disparates? Est-ce que le ministre peut
rassurer la population du Québec à l'heure actuelle? Est-ce que
les plans sont assez avancés pour qu'il puisse donner une
réponse?
M. RUSSELL: Cette partie est laissée aux architectes qui sont
nommés pour les projets. Je crois que c'est étudié aussi
par les fonctionnaires du minstêre. Nous allons conserver
évidemment autant d'ensemble que possible en ce qui concerne les
matériaux utilisés dans la construction, mais je crois qu'il
n'appartient pas au ministère de déterminer exactement que sera
l'architecture de la bâtisse, quitte à l'accepter ou la refuser
lorsque les architectes nous la proposeront. Actuellement, je peux dire que les
plans de la bâtisse « G » sont assez avancés pour que
l'on puisse parler du projet. Mais pour l'autre, ce n'est pas assez
avancé parce que les professionnels ne sont pas encore nommés. Le
programme est à peine fini, parce qu'il fallait avoir une acceptation de
principe des urbanistes de la ville et de la Commission d'aménagement.
Ensuite, il a fallu faire le programme. Après le programme, nous avons
fait le budget et actuellement nous sommes rendus à ce point où
nous nommerons prochainement les professionnels pour commencer à
étudier l'ensemble du projet de la construction.
M. LESAGE: Est-ce que le projet de construction d'un édifice pour
loger, par exemple, le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
et d'autres ministères sur les propriétés que
possède le gouvernement autour du boulevard de l'Entente, a
été abandonné?
M. RUSSELL: Le projet du boulevard de l'Entente a été
abandonné pour le moment, afin de nous concentrer plutôt sur la
construction des bâtisses qui sont actuellement ici à la
cité parlementaire. Maintenant, nous croyons que pour le moment et pour
les prochains cinq ans, nous aurons suffisamment d'espace pour accomoder les
ministères ici avec également, les bâtisses que nous avons
en location.
M. LESAGE: Oui.
M. RUSSELL: Maintenant, dans l'autre phase...
M. LESAGE: Est-ce que le ministre ne pense pas que cette concentration
des bureaux autour des édifices actuels, de l'édifice où
nous sommes présentement, va créer des problèmes de
circulation qui vont être très difficiles à régler,
à moins que le gouvernement n'ait déjà pris une
décision quant aux voies de sortie de ces édifices vers le nord
de la ville?
M. RUSSELL: Le chef de l'Opposition sait qu'actuellement une commission
étudie la circulation. Un des professionnels membres de la commission
est M. Vandry que j'ai moi-même rencontré...
M. LESAGE: Je suis au courant.
M. RUSSELL: ... à mon bureau. Nous avons discuté de cette
question sur toutes ses faces. Les conclusions les plus pratiques sont que
même actuellement aux heures de pointe, à l'entrée et
à la sortie des employés, seulement avec les bâtisses
actuelles, il y a un petit peu de difficultés.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. RUSSELL: Et que même si on ajoutait un million de pieds, il n'y
aurait pas tellement plus de difficultés.
C'est encore les mêmes difficultés, la même chose qui
existe à Montréal depuis 20 ans, pour la traversée des
ponts, aux heures de pointe. Il est impossible pour la ville de
Québec,pas plus que pour la ville de Montréal, d'avoir des routes
et des facilités suffisantes pour répondre à la masse qui
« se garroche » à une heure précise. Il faut accepter
le fait et prendre le temps. Il se peut que ça prenne un petit peu plus
de temps et je crois que nous aurons beaucoup plus de complications parce que,
pour les constructions que nous projetons, les professionnels font une
étude afin de ne pas diriger toute la circulation sur les mêmes
artères. Les sorties des garages que nous construisons vont être
orientées sur d'autres artères et ça va fatalement revenir
sur la Grande-Allée ou sur le boulevard Saint-Cyrille, mais on va sortir
sur des rues secondaires pour ne pas sortir tous sur les mêmes rues. Et
je ne pense pas qu'il y ait tellement de complications...
M. LESAGE: Je vais poser une question précise. Est-ce qu'une
décision a été prise pour savoir si le dégagement
à partir du complexe des édifices gouvernementaux ici se fera par
un élargissement de la rue Sainte-Geneviève avec passage sur ou
sous la rue Saint-Jean ou si la voie de dégagement sera par la rue
Dufferin et la côte des Glacis? Je demande si une décision a
été prise.
M. LAFONTAINE: Le chef de l'Opposition sait qu'il y a une commission qui
s'appelle la commission d'aménagement...
M. LESAGE: Je veux savoir si une décision a été
prise.
M. LAFONTAINE: Rien de définitif n'a encore été
présenté au ministère de la Voirie, M. le
Président.
M. LESAGE: Est-ce que le ministère...
M. LAFONTAINE: On est en train de le constituer.
M. LESAGE: Est-ce que le ministère des Travaux publics a
acheté des propriétés le long de la rue
Sainte-Geneviève comme nous avions commencé à le faire en
vue de l'élargissement, de la rue Sainte-Geneviève où de
ce que les gens de Québec connaissent comme la côte
Sainte-Geneviève?
M. RUSSELL: Non, on n'a pas acheté de propriétés
autre que celles...
M. LESAGE: Il n'y en a pas eu d'autres d'achetées depuis...
M. RUSSELL: M. le Président, je vais répondre au chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. RUSSELL: Je dis qu'on n'a pas acheté d'autres
propriétés que celles qu'on avait projeté d'acheter pour
fournir un stationnement pour le Grand Théâtre et les
bâtisses qu'on avait commencé à exproprier derrière
l'aménagement de l'édifice Simard.
M. LESAGE: Non, mais au nord de la rue Saint-Cyrille, est-ce qu'on a
commencé à acheter des propriétés en vue de
l'élargissement de la côte Sainte-Geneviève?
M. RUSSELL: Non, pas encore.
M. LESAGE: Pas encore. Et aucune décision, me dit...
M. RUSSELL: On attend...
M. LESAGE: ... le député de Labelle, étant
donné qu'il est ministre des deux ministères...
M. LAFONTAINE: M. le Président, nous attendons de la Commission
d'aménagement du Québec...
M. LESAGE: La recommandation de la Commission d'aménagement.
M. LAFONTAINE: Il y a certains rapports fragmentaires qui ont
été soumis, mais il n'y a pas un plan d'ensemble qui nous a
encore été présenté.
M. LESAGE: C'est très bien.
M. BAILLARGEON: M. le Président, est-ce que l'honorable ministre
voudra continuer la liste du montant de $28,600,000 que vous avez fournie
jusqu'à présent, des détails qui sont de l'ordre de $20
millions? Je ne veux pas avoir tous les détails du montant de $20
millions sur $28,600,000. Dans le complément de la somme.
M. BELLEMARE: Des petits montants de $200,000, $300,000?
M. BAILLARGEON: Je comprends, mais dans le complément de la
somme, ce que je veux tout simplement savoir, c'est s'il y a des articles
d'importance qui dépasseraient, disons, le quart de million. Je ne veux
pas avoir jusqu'au dernier million, mais enfin s'il y a des articles d'un quart
de million et plus je pense qu'il est bon que la Chambre sache de quoi il
s'agit.
M. BELLEMARE: Vous êtes de Saint-Hyacinthe, vous!
M. BAILLARGEON: Pardon?
M. BELLEMARE: Vous n'avez pas siégé avec l'ancien
député de Saint-Hyacinthe?
M. BAILLARGEON: Oui.
M. RUSSELL: Bien, voici, elle est assez longue, Il y a des petits
montants...
M. BAILLARGEON: Ma question est la suivante: Est-ce que, dans le
complément à part de la somme sur laquelle vous avez
fourni des détails qui sont de l'ordre de $20 millions soit
$8,600,000 il y a encore des postes dont les montants pris individuellement
dépasseraient le quart de million? C'est simplement ça que je
veux savoir.
M. RUSSELL: Qui dépasseraient le quart de million?
M. BAILLARGEON: Oui.
M. RUSSELL: Oui, il y a Sorel; il y a le palais de justice à
Saint-Jérôme.
M. BAILLARGEON: Combien?
M. RUSSELL: Un million. Sorel, $500,000; édifice
Grande-Allée, bien, je l'ai donné tout à l'heure; la tour
Chauveau qui est en construction actuellement ou qu'on va commencer pro-
chainement, les soumissions sont entrées, $1,400,000. Bien voici, oui,
il y a un projet que je n'ai peut-être pas donné ici: la cuisine
à Bordeaux qui est un projet de $900,000. Il y a aussi le garage de
$640,000...
De toute façon, il n'y a pas d'objection à la liste, ce
sont des projets qui sont en cours actuellement.
M. BAILLARGEON: Non, non, vous êtes rendu à $23.5 millions,
je suis satisfait jusque là. Maintenant, en ce qui regarde le palais de
justice à Montréal, quel est le montant qui est prévu
à même les crédits?
M. RUSSELL: $4,800,00.
M. BAILLARGEON: $4,800,000 pour l'année...
M. RUSSELL: Pour l'année 67/68.
M. BEAUPRE: Parlant du palais de justice, est-ce que le ministre
pourrait nous dire ce qui s'est fait depuis deux ou trois ans pour
répondre au besoin d'espace du barreau de Québec et
l'agrandissement du palais de justice? Je sais que l'hôtel St-Louis a
été acheté, que le gouvernement a également
acheté d'autres propriétés adjacentes. Il a
été question de relier le tout. Des plans ont été
préparés ou devaient être préparés. Est-ce
que le ministre pourrait nous dire la politique de son ministère
relativement à cet agrandissement projeté qui est excessivement
important, qui est très urgent?
M. RUSSELL: M. le Président, je comprends que le
député soit anxieux d'avoir ces informations autant que je puisse
l'être. D'avoir une décision de ces commissions
d'aménagement, de ces commissions d'urbanisme à Québec,
c'est très difficile. C'est beaucoup plus difficile même que pour
la ville de Montréal. Il y a eu achat d'une propriété,
l'hôtel St-Louis, pour l'agrandissement du palais de justice. En ce qui
concerne le ministère actuel, nous avons encore la même intention
soit de démolir l'hôtel St-Louis et de faire un agrandissement du
palais de justice à la même place, qui sera adjacent à
l'autre bâtisse qui appartient au gouvernement actuellement, et où
est logé le Bien-Etre social et la Famille. Le tout deviendra le
complexe de la justice à Québec, tel que commencé par le
gouvernement précédent. Nous voulons le compléter.
J'espère bien qu'à l'automne nous pourrons commencer la
démolition lorsque la saison du tourisme sera finie.
M. BEAUPRE: Le ministre veut-il dire que les retards que nous avons
connus sont dus à la commission d'aménagement ou à la
commission d'urbanisme et non pas à des difficultés internes ou
ministérielles.
M. RUSSELL: Si j'ai fait une erreur, ce n'est pas intentionnellement,
c'est qu'il y a tellement de commissions, je ne les connais pas toutes, on
m'informe que c'est la commission des monuments historiques.
M. BEAUPRE: C'est la commission des monuments historiques qui aurait
refusé la demande d'un permis.
M. RUSSELL: On m'informe qu'elle refusait qu'on démolisse
l'hôtel St-Louis.
M. BEAUPRE: Elle n'a aucune autorité légale pour
empêcher une démolition.
M. RUSSELL: Je ne discute pas la légalité ou la
non-légalité, mais nous voulons toujours, lorsque nous
construisons dans une ville, procéder d'une façon aussi
harmonieuse que possible. Nous ne voulons pas travailler contre le désir
du conseil municipal...
M. BEAUPRE: Est-ce qu'un permis a été demandé?
M. RUSSELL: ... nous croyons qu'ils ont pleine autorité, mais
à Québec il y a d'autres organismes qui semblent avoir plus de
pouvoir que les conseils municipaux, que nous sommes obligés de
respecter.
M. BEAUPRE: Le ministre pourrait-il dire à cette Chambre que des
plans ont été demandés et refusés par la ville?
Est-ce qu'il y a eu des plans déposés pour obtenir un permis de
construction?
M. RUSSELL: M. le Président, le député sait bien
qu'on n'engage pas des professionnels pour faire des plans avant de savoir si,
oui ou non, on va pouvoir procéder. Les officiers du ministère,
ont voulu bien amicalement, je suppose obtenir des autorités
concernées, cette commission des monuments historiques, une approbation
de principe à la suite de laquelle on aurait engagé des
professionnels pour faire faire des plans à la suite d'une
démolition.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'il y aurait possibilité, en attendant que
cette construction s'effectue, de fournir des locaux aux juges et, je ne sais
pas, aux différents officiers de la cour? Si le ministre demeure
à Québec une bonne partie de l'année, il doit
sûrement entendre nombre d'avocats et de juges se plaindre de
l'exiguïté de leurs locaux. Ce sont des juges qui n'ont pas de
place pour leur secrétaire ou des juges qui doivent partager un bureau
avec d'autres.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre actuel a
rencontré le juge en chef. Nous avons discuté des
problèmes qu'ils affrontaient, nous procédons avec toute la
diligence possible pour leur fournir les locaux espérant que, d'ici 24
mois, ils auront leurs nouveaux locaux bien aménagés et
très confortables afin que la justice puisse aussi bien procéder
à Québec qu'ailleurs dans la province.
M. BEAUPRE: Je voulais suggérer, si le ministre me le permet, des
locaux temporaires peut-être dans le voisinage. On me dit qu'il aurait
été possible d'accommoder quelques-uns des services
peut-être si vraiment on prévoit que la construction pouvait
être retardée encore deux ans.
M. RUSSELL: Certainement que les locaux ne seront pas prêts avant
deux ans même si on procède cet automne à la
démolition de l'hôtel St-Louis. Il faut faire la construction et
l'aménagement intérieur, c'est toujours assez long. Mais on ne
peut pas dire qu'ils pourront être logés avant deux ans, mais on
m'informe qu'il sera possible de temporiser encore deux ans à la
condition qu'on procède sans délai et qu'on puisse garantir que,
dans deux ans ils auront leurs locaux, sans quoi il y aura des
inconvénients.
M. LESAGE: M. le Président, si je comprends bien, les projets
immédiats pour la construction d'édifices gouvernementaux
à Québec, édifices où seront logés les
services administratifs, comportent premièrement pour cette
année, la construction de la base du complexe de l'édifice
à construire au sud de la rue Saint-Cyrille. On a appelé
ça l'espace G. C'est bien ça?
M. RUSSELL: C'est ça.
M. LESAGE: Et, éventuellement, l'an prochain, on commencera la
construction d'une première tour d'édifices à bureaux
d'une superficie d'à peu près 400,000 pieds carrés de
plancher.
M. RUSSELL: C'est ça.
M. LESAGE: Et ensuite, il y aura une autre tour, toujours sur la
même base qui servira de stationnement, qui aura un espace d'un peu au
delà de 200,000 pieds carrés.
M. RUSSELL: 250,000 pieds.
M. LESAGE: Et l'on commencera, sur la Grande-Allée, en face de
l'édifice A, la construction d'un édifice de plusieurs
étages qui sera construit en retrait de la Grande-Allée. Les
maisons qui sont présentement sur la Grande-Allée, sur le bord de
la rue et qui appartiennent déjà au gouvernement, plus une couple
de maisons qui devront être expropriées ou qui sont en voie
d'expropriation, disparaîtront pour faire place à cet
édifice de plusieurs étages.
M. RUSSELL: Après la construction.
M. LESAGE: Oui, les édifices disparaîtront après la
construction évidemment, parce qu'on manque déjà de
logement. Et, pour l'immédiat, c'est tout ce que prévoit le
gouvernement pour augmenter l'espace disponible pour les services
administratifs du gouvernement à Québec. Ce qu'il prévoit
comme construction, je ne parle pas de location, ni...
M. RUSSELL: Tour Chauveau.
M. LESAGE: Pardon.
M. RUSSELL: Tour Chauveau, 85,000 pieds.
M. LESAGE: A quel endroit?
M. RUSSELL: La tour Chauveau, à l'arrière de...
M. LESAGE: Ah oui, la tour Chauveau au centre du quadrilatère de
l'ancienne Académie commerciale.
M. RUSSELL: C'est ça. Au-dessus des garages.
M. LESAGE: Au-dessus des garages. M. RUSSELL: Oui.
M. LESAGE: Est-ce que l'on peut espérer que ces espaces seront
prêts assez tôt pour que, dans un avenir très
rapproché, le ministre des Travaux publics puisse libérer
l'édifice A de tous les services qui ne sont pas des services de
l'Assemblée législative, afin que les députés
puissent, dans un avenir très rapproché, avoir chacun leur
bureau?
M. RUSSELL: M. le Président, nous avons libéré les
Travaux publics actuellement...
M. LESAGE: Oui, il y a déjà eu beaucoup de fait.
M. RUSSELL: Oui. Les officiers sont à étudier une formule
pour loger d'abord premièrement, l'Assemblée législative
et ses services...
M. LESAGE: Oui.
M. RUSSELL: ... incluant dans cette étude les bureaux de
députés. L'intention, c'est d'étudier la
possibilité de loger deux députés avec une antichambre
commune, mais les deux députés étant seuls dans leur
bureau.
M. LESAGE: Oui.
M. RUSSELL: Cette étude est en cours actuellement et sera
terminée très prochainement et j'espère que nous pourrons
procéder à l'aménagement rationnel. L'espace additionnel
sera placé à la disposition du Secrétariat de la province
qui a des services connexes à l'exécutif et à
l'Assemblée législative et qui est déjà
installé actuellement dans l'édifice A, mais pas au complet. Il
paraît que le Secrétariat de la province ne pourra pas être
aménagé au complet dans l'édifice A, mais ce sont les
seuls services et le pied-à-terre des ministres qui sont en dehors de la
cité parlementaire.
M. LESAGE: Evidemment, je compte parmi les bureaux de
députés, les bureaux des ministres dans l'édifice A. C'est
entendu. Mais il ne sera pas nécessaire de loger des
députés en dehors de l'édifice A. On pourra tous les y
loger, chacun dans leur bureau avec une antichambre où il y aurait une
secrétaire qui pourra répondre pour les
députés.
M. RUSSELL: Pour deux.
M. LESAGE: Les deux députés dont les bureaux seront
placés un de chaque côté de l'antichambre.
M. RUSSELL: C'est-à-dire, une secrétaire pour deux
députés.
M. LESAGE: J'ai compris.
M. RUSSELL: Une antichambre commune.
M. LESAGE: C'est ça. Alors espérons que cette excellente
nouvelle va réjouir tous les députés, mais qu'il s'agit
d'une nouvelle dont nous
pourrons constater l'exécution dans un avenir très
rapproché. Evidemment, je ne parle pas pour moi, je parle pour nos
collègues des deux côtés de la Chambre.
M. RUSSELL: Ah! j'ai connu ça, on était quatre dans le
même bureau.
M. LESAGE: Oui, je sais, il y en a encore qui sont quatre dans le
même bureau.
M. RUSSELL: C'est difficile.
M. LESAGE: C'est difficile, et j'ai vécu moi dans une autre
juridiction lorsque j'ai été élu député, il
y a vingt-deux ans bientôt. Nous étions deux dans le même
bureau et déjà c'était un bureau exigu et
déjà c'était difficile de s'accommoder, surtout quand ce
sont deux députés qui veulent travailler pas mal fort et qui sont
assidus à la Chambre. Bien, c'est très difficile de s'accommoder,
même si les deux députés s'entendent très bien.
Encore une fois, je suis satisfait de constater que le plan existe et
que le plan sera mis à exécution très bientôt. C'est
une excellente nouvelle pour nos collègues.
M. BINETTE: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait dire
à cette Chambre si le projet de construction du centre de
réhabilitation d'Oka est encore en cours et s'il a une provision
à cet effet?
M. RUSSELL: Je pensais l'avoir donné tout à l'heure. Il y
a deux millions et demi qui sont des crédits à même ce
budget-ci...
M. BINETTE: Deux millions et demi.
M. RUSSELL: Deux millions et demi. Le programme est
complété, les professionnels devraient être nommés
d'ici trois semaines ou un mois, et le projet devrait commencer à bonne
heure pour être complété dans les dix-huit à vingt
mois qui suivront, disons que dans vingt-quatre mois d'ici le projet devrait
être réalisé.
M. BINETTE: Maintenant est-ce que le centre de réhabilitation
sera construit à Oka même ou...
M. RUSSELL: Malheureusement pour le député, à la
demande du ministère de la Justice et du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, nous avons changé le projet. La
construction se fera le long de l'autoroute des Cantons de l'Est.
M. BINETTE: Maintenant le terrain qui demeure sera
transféré au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. RUSSELL: Oui, la demande a été faite et, du moment
qu'on a trouvé un autre terrain pour la construction du centre dont
parlait le député, nous avons procédé au tranfert
du terrain au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. BINETTE: Maintenant est-ce qu'il s'agit d'un projet de la même
envergure.
M. RUSSELL: Oui, c'est le même programme, qui a été
établi d'abord par le ministère de la Justice, que nous allons
réaliser.
Ce n'est pas nous qui établissons le programme. Après que
le ministère de la Justice a présenté ses besoins, nous
faisons le programme. Le tout est complet à la satisfaction du
ministère de la Justice, et le programme doit être
réalisé prochainement.
M. BINETTE: Maintenant est-ce que le terrain est actuellement
acheté pour la construction du nouveau centre?
M. RUSSELL: Oui.
M. BINETTE: Quel nom portera-t-il?
M. RUSSELL: Le terrain?
M. BINETTE: Le centre. Quel sera le nom?
M. RUSSELL: Ah! Il n'a pas encore été baptisé, on
va laisser le ministère de la Justice le baptiser.
UNE VOIX: Quel comté?
M. RUSSELL: C'est sur le chemin de Fulford dans le comté de
Shefford, le long de l'autoroute des Cantons de l'Est.
M. BEAUPRE: Je voudrais revenir aux édifices gouvernementaux,
est-ce que le ministre pourrait donner à cette Chambre l'assurance qu'un
certain ménage serait fait sur les terrains vacants qui entourent les
édifices A et B et à l'arriére. Si le ministre a
marché à pied autour de ces édifices, il a constaté
comme moi les détritus de démolition, de la brique, des terrains
non nivelés et un tas de voitures, un lot de voitures qui sont
stationnées le long du boulevard Saint-Cyrille qui passe ici à
côté. Je crois qu'à même ces montants de $61 millions
qu'on nous demande, il doit être possible de trouver quel-
ques dollars. A l'occasion de l'Expo et compte tenu du nombre de
visiteurs que nous recevons, il serait possible sûrement de faire un
certain ménage autour de ces édifices de façon que nous
ayons quelques motifs de nous réjouir ou d'être fiers de la
colline parlementaire. Il y a un projet qui va commencer bientôt...
M. RUSSELL: D'accord. M. le Président...
M. BEAUPRE: ... il y a moyen de l'isoler pour que le reste tout de
même soit présentable au visiteur qui vient ici soit
officiellement ou officieusement,
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai constaté ça
dès l'automne dernier ou l'été dernier. Nous avons fait
faire un certain ménage, mais je peux vous dire qu'une chose
m'inquiète beaucoup plus que le ménage actuellement. Quand nous
allons commencer le creusage pour la construction, d'ici quelques semaines,
c'est le stationnement qui va manquer. Les officiers travaillent actuellement
à solutionner le problème, nous n'avons pas trouvé la
solution. Donc, si le député a de bonnes solutions, nous sommes
prêts à écouter ses propositions.
M. BEAUPRE: Le ministre sait fort bien que ce projet de construction ne
couvrira pas tout le quadrilatère qui présentement est à
ciel ouvert.
M. RUSSELL: Au complet.
M. BEAUPRE: Alors pourquoi ne pas aménager, temporairement du
moins, des terrains de stationnement pour les édifices actuels,
même si demain il y aura un site en chantier.
On aurait l'impression que quelque chose a été fait de
façon ordonnée au lieu de voir le désordre qui
règne en ce moment autour des édifices.
M. RUSSELL: On va creuser à la grandeur.
M. BEAUPRE : A la grandeur de tout ce terrain à
l'arrière?
M. RUSSELL: Oui.
M. BEAUPRE: Vous voulez dire que l'immeuble va se rendre jusqu'au site
de l'immeuble...
M. RUSSELL: 1,500 voitures qui vont aller dans la terre. Un garage de
1,500 voitures à la grandeur du quadrilatère et à la
surface deux tours seront bâties.
M. BEAUPRE: Entre Saint-Cyrille, Grande-Allée et entre
l'édifice...
M. RUSSELL: Pas Grande-Allée, il y a une rue: Saint-Amable.
M. BEAUPRE: Conroy et jusqu'à l'édifice qui est
prévu pour le Grand Théâtre.
M. RUSSELL: Non, Lachevrotière. Entre le terrain et la rue de
Lachevrotière, il y a beaucoup de bâtisses et il y a une autre
rue.
M. BEAUPRE: Il y a plusieurs terrains qui sont tout de même
expropriés, qui ont été expropriés, les
constructions ont été démolies et il y a sur le terrain
des détritus, des briques et c'est ce à quoi je faisais allusion
tout à l'heure.
M. RUSSELL: Voici. Le terrain sur lequel les bâtisses ont
été démolies va servir pour la construction du nouveau
complexe des bâtisses gouvernementales, Il y a une section à
démolir qui a été expropriée, ce sont les
bâtisses qui longent le trou qui servira à construire le Grand
Théâtre. Ces bâtisses sont à démolir. Nous
attendons actuellement pour éviter qu'il y ait trop de bâtisses
démolies mais nous serons obligés de le faire aussitôt ou
même en même temps qu'on commencera les travaux pour la cité
parlementaire. Et nous demandons aux entrepreneurs éventuels de faire
ça proprement afin de ne pas choquer la vue du tou-risque qui va visiter
Québec.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre pourrait nous dire si le
ministère des Travaux publics prévoit la construction
incessamment d'un édifice à Ville Jacques-Cartier?
M. RUSSELL: Je dois informer le député qu'il y a
actuellement une étude en cours pour la construction d'une baisse
à Longeuil et qui va centraliser tous les services de cette
région. Je pense qu'il y a un bureau d'enregistrement, un bureau de
licences, tous les services sont là.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que c'est bien à Longueuil? Je vais
vous dire pourquoi. J'ai une lettre qui réfère au
ministère de la Famille et du Bien-Etre social, je cite un paragraphe.
On dit: « J'ai compris d'une conversation que j'ai échangée
avec monsieur « x » que le ministère des Travaux publics
construirait incessamment à Ville Jacques-Cartier la construction d'un
immeuble dans lequel il serait possible de loger votre agence de même que
vos di-
verses filiales et, la semaine dernière, le service social de
Saint-Jean recevait une lettre confirmant que dans Ville Jacques-Cartier, il y
aurait un édifice qui serait construit par le ministère des
Travaux publics. Maintenant, que ce soit un édifice...
M. RUSSELL: La semaine dernière, les officiers du
ministère ont été priés de désigner
l'endroit la plus propice, soit à Longueuil, à proximité
du métro ou un peu plus reculé, pour tous les services existants,
mais je ne peux pas honnêtement, dire du député: Cela va
être à une telle place. C'est sur la rive sud.
M. LEDUC (Taillon): J'en suis. On étudie cela actuellement mais
il n'y a pas de décision spécifique qui a été prise
à date.
M. RUSSELL: C'est-à-dire, une décision en principe de
construction, oui. Mais où cela va-t-il être localisé
exactement? Nous ne le savons pas encore. Mais la décision d'une
bâtisse administrative sur la rive sud, oui.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre prévoit à quel
moment ça pourrait être prêt, cet édifice? Est-ce que
ce serait en 1968 ou 1969?
M. RUSSELL: Je pense que les besoins nous disent qu'on doit construire
pour qu'il soit prêt l'été prochain, au mois de juin si
possible, au mois de juillet au plus tard.
M. BAILLARGEON: Si vous êtes embarrassé dans le choix de
l'emplacement j'entendais le député on pourrait
faire ça à Laprairie. Ce serait un beau cadeau à faire
à la ville à l'occasion du troisième centenaire de la
fondation de la ville.
M. LEDUC (Taillon): Vous pourriez peut-être faire construire un
métro à Laprairie. Le centre de la rive sud, c'est le
comté de Taillon.
M. LACROIX: Les édifices qui seront construits sur la
Grande-Allée, du côté sud de la Grande-Allée en face
de l'édifice A serviront à loger quels services?
M. RUSSELL: Actuellement?
M. LACROIX: L'édifice qui est prévu ici sur la
grande-Allée?
M. RUSSELL: Dans l'édifice qui est prévu actuellement,
qu'on va construire? Qui sera logé là? Ce sont les Travaux
publics et la Voirie.
M. BERGERON: Concernant le projet qui est en panne depuis plusieurs
années, à savoir le palais de justice de Thetford.
Est-ce que je pourrais demander au ministre s'il a reçu une
communication de la ville de Thetford l'informant que le local que louait le
ministère actuellement pour le palais de justice, à cause du
réaménagement de Saint-Maurice, eh bien, que la ville n'avait
plus l'intention de louer le local au ministère? Et est-ce que le
ministère entend prendre des dispositions pour doter le comté de
Mégantic d'un palais de justice?
M. RUSSELL: Nous avons été informés ces jours
derniers que la ville avait informé la Justice et non pas le
ministère des Travaux publics..»
M. LACROIX: Au feuilleton.
M. RUSSELL: ... et que la demande a été transmise et c'est
à nous de faire l'étude actuellement pour voir si on peut
répondre au désir de la ville de Thetford-Mines.
M. BERGERON: Voici. J'attire l'attention du ministre sur le fait
qu'étant donné que le bail expire incessamment et que, de ce
fait, advenant le cas où la ville ne voudrait plus louer de local pour
le palais de justice, eh bien, le district judiciaire de Mégantic sera
très mal servi. J'attire l'attention du ministre sur ce point
particulier.
M. HARVEY: Avant d'adopter l'article 8, M. le Président,
j'espère que le ministre me permettra de revenir à un poste qui a
déjà été voté, mais c'est pour obtenir une
précision concernant la construction des ponts permanents. Si j'ai eu de
bonnes informations, on m'a dit que le ministre s'était engagé
à fournir une liste des projets dont les plans et devis seront
préparés au cours de l'année, de même que la liste
des ponts qui seront construits.
M. RUSSELL: Non, non.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je me suis engagé
vis-à-vis du député de Montréal-Laurier à
fournir une liste des engagements actuels.
M. HARVEY: Alors, très bien. Ma question sera plus
précise. En 1965, Aluminum Company of Canada Limited, Alcan, qui
possédait un chemin de fer entre la ville d'Arvida et
Chute-à-Caron, qui traversait la rivière Saguenay, est
venu au ministère des Travaux publics s'informer si la compagnie
devait investir une somme considérable pour réparer le chemin de
fer qui permettait de transporter tous les transformateurs électriques
utilises dans tout le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean à
Chute-à-Caron pour y être réparés où si le
ministère avait l'intention de construire, tel que convenu, un pont
entre le comté de Dubuc et le comté de Jonquière pour
remplacer le pont Price.
A ce moment-là, les officiers du ministère et le ministre
ont informé les autorités de l'Alcan qu'à la demande des
villes intéressées, ils avaient changé lapriorité,
c'est-à-dire qu'ils avaient préféré
compléter l'aménagement de la route 16 en construisant sur la
Rivière-au-Sable un pont. Les autorités du ministère ont
fait comprendre à l'Alcan qu'il leur était impossible d'avoir
deux projets aussi coûteux en chantier en même temps dans un
comté ou dans deux comtés. Mais ils ont cependant obtenu
l'assurance des sous-ministres et du ministre du temps que les plans et devis
seraient faits par les ingénieurs du ministère ou confiés
à un bureau d'ingénieurs-conseils en 1966. Dieu sait qu'en 1966,
il y a eu des élections et les autorités de l'Alcan ont
très bien compris que, le gouvernement actuel a dû vérifier
les engagements déjà pris et revoir toute sa politique pour la
province. Cependant, Alcan a démoli son chemin de fer et, actuellement,
il y a un risque d'accidents terribles parce que les transformateurs sont
passés par une route appelée Côte-des-Meules dont le
degré d'inclination est très élevé et ça
constitue un danger public. Les autorités de l'Alcan et les
autorités des cités de Kénogami et d'Arvida et de toutes
les municipalités du côté nord du Saguenay dans le
comté Dubuc se demandent, non pas si le ministère fera construire
le pont cette année, on sait que c'est impossible, mais si le
ministère, par la voie de ses ingénieurs, préparera les
plans et devis au cours de la présente année fiscale ou si le
ministère a confié récemment le soin de préparer
ces plans et devis à un bureau d'ingénieurs-conseils.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois informer le
député qu'au ministère il n'existe aucun plan relativement
au pont Price, situé dans le comté de Jonquière. Je dois
dire au député que le ministère des Travaux publics est
très sensibilisé au problème, que nous l'avons mis sur une
liste que nous avons appelée urgente, qu'aucune disposition n'a encore
été prise à l'heure actuelle, mais que nous croyons que,
dans un avenir assez rapproché, le ministère des Travaux publics
y verra. Je félicite le dé- puté d'avoir attiré
l'attention du ministre sur ce problème. Je dois aussi féliciter
le député de Chicoutimi et le député de Dubuc qui
se sont aussi intéressés au problème. Dernièrement,
j'avais le plaisir de recevoir une délégation de la région
du Lac-Saint-Jean et il y en a aussi été question. Evidemment, je
pense que c'est un pont qui intéresse à peu près toute la
région du Lac-Saint-Jean et du Saguenay. Je peux donc assurer cette
Chambre qu'avant longtemps je pense bien que le ministère des Travaux
publics prendra une décision relativement à cette affaire.
M. HARVEY: Si le ministre me le permet ce n'est pas un
blâme que je lui ai fait tout à l'heure parce qu'en 1966,
je crois qu'il aurait été impossible, à cause de la
grève de quatre mois des professionnels au ministère de la Voirie
et au ministère des Travaux publics, même de confier à un
bureau d'ingénieurs-conseil de préparer les plans et devis, pour
la simple raison que le ministère de la Voirie n'avait pas
complété l'étude des plans préliminaires de la
route qui doit être reconstruite aux approches du pont Price. Maintenant,
je n'ai pas besoin d'attirer votre attention très longtemps pour vous
dire que ce pont qui a été construit par la compagnie Price en
1927 a été construit pour un maximum de charge de dix tonnes.
Pendant la construction de l'usine de Shipshaw et de Chute-à-Caron, les
charges ont toujours dépassé le maximum permis. Ce pont est
considéré comme dangereux par le comité du pont qui
comprend un représentant de la cité d'Arvida, un de la
cité de Kénogami et un de la compagnie Price qui l'a remis
à la province en don. La province l'entretient depuis ce temps. La
compagnie s'en est servi elle-même pour bâtir ses propres usines.
Celle-ci a cependant gardé le privilège d'avoir, attachée
à ce pont une dalle qui permet le transport du bois de la rivière
Shipshaw à ses usines, situées à l'embouchure, à un
endroit appelé le niveau bas, le « lower level » de la
compagnie Price. Maintenant, je tiens pour acquis que le ministère
confiera dans le plus bref délai possible, soit à ses propres
ingénieurs ou à un bureau d'ingénieurs-conseil, le soin de
préparer des plans et devis concernant ce projet. Parce qu' Alcan a
démoli son chemin de fer, le chemin de fer est disparu et si des
accidents mortels sont dus au transport des transformateurs qui sont d'un poids
énorme, à ce moment-là je pense, qu'on pourra dire autant
l'ancien gouvernement que le nouveau qu'on aura trop retardé dans la
promesse qui a été faite à la compagnie Alcan concernant
la démolition de son chemin de fer.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député vient de
faire allusion à un don que le gouvernement aurait reçu de la
compagnie. Je peux lui dire que des dons semblables, ce sont plutôt des
cadeaux de Grecs.
M. HARVEY: Pardon?
M. LAFONTAINE: Le don de la compagnie Alcan au gouvernement j'appelle
ça un cadeau de Grecs, parce que c'est un don, à ce
moment-là...
M. HARVEY: Pardon. Le pont a été donné par la
compagnie Price qui aurait pu s'en servir, ce qui a empêché les
citoyens de quatorze municipalités rurales, d'avoir à faire 25
milles pour venir à Kénogami, à Arvida, à
Jonquière ou pour aller au Lac-Saint-Jean...
M. LAFONTAINE: Disons que je vais préciser d'une autre
façon...
M. HARVEY: ... parce que dans le temps. Un instant.
M. LAFONTAINE: ... que c'est un don coûteux pour le
gouvernement.
M. HARVEY: ... un instant, je n'ai pas fini de parler. Quand la
compagnie Price a donné ce pont au gouvernement en 1927 à
ce moment-là le député de Labelle n'était pas ici,
moi non plus elle a permis aux gens de quatorze ou quinze
municipalités rurales de se servir d'un pont qui était un pont
privé. La compagnie aurait pu l'utiliser pour ses propres usages
seulement. Elle a donné à ce moment-là. Elle a fait preuve
de civisme parce que le réseau routier en 1927, tout le monde le sait,
demandait à être amélioré, comme il le demande
encore aujourd'hui dans la plus grande partie des régions rurales de la
province. Et c'est la compagnie Price...
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le député n'a pas compris
l'observation que j'ai faite. J'ai dit que, lorsque le gouvernement
reçoit en don des ponts, ce sont des dons coûteux. Parce que nous
sommes obligés de mettre de l'argent là-dedans...
M. HARVEY: D'accord.
M. LAFONTAINE: ... les reconditionner. Nous avons le problème
avec le fédéral, c'est la même chose. Il y a des ponts qui
appartiennent au fédéral. Le gouvernement fédéral
est prêt à les céder à la province de Québec.
Je pense bien que l'ancien gouvernement qui nous a précédé
pensait exactement de la même façon. Avant d'accepter un don qui
devient un cadeau de grec, nous exigeons de la part du fédéral
qu'il nous redonne en partie les sommes nécessaires à l'entretien
de ces ponts-là. Alors, c'est tout simplement ce que je voulais
souligner au député. Maintenant c'était simplement une
allusion. Je comprends mal qu'il se soit fâché
là-dessus.
M. HARVEY: Je ne suis pas fâché, je ne suis pas
fâché, j'ai explicité ma pensée.
M. LAFONTAINE: Alors, M. le Président, je dois dire au
député que, sous la pression de la population de sa région
et des régions environnantes, le gouvernement, à l'heure
actuelle, a mis sur une liste de priorités la confection des plans en
vue de la construction du pont. Le gouvernement va agir avec la plus grande
célérité possible. Maintenant, le député a
bien précisé que, lorsque le gouvernement actuel a pris le
pouvoir, il a aussi hérité d'une grève de professionnels.
Alors les plans ne sont pas encore faits. Maintenant il y a eu aussi une
question de routes qui doivent s'abouter à ce nouveau pont-là qui
n'était pas encore réglée.
M. HARVEY: L'étude des accès ou des approches.
M. LAFONTAINE: Maintenant, je pense que l'étude des accès
est terminée à l'heure actuelle et, en temps et lieu, le
gouvernement prendra ses responsabilités. Le député a dit
en plus: « S'il y a une catastrophe qui survient, l'ancien gouvernement
sera responsable et le nouveau aussi. » Je dois dire qu'à l'heure
actuelle, je me dégage de toute responsabilité, s'il fallait que
le pont tombe demain. Je pense bien que j'aurais la conscience nette, M. le
Président, devant mon miroir.
M. HARVEY: Je pense que le ministre a fait comme moi, là; je vais
clarifier un peu la situation du risque d'accident. Le risque n'est pas
tellement dans l'écrasement éventuel du pont, parce que les
transformateurs ne passent pas dessus actuellement. L'Alcan a pris des mesures
sécuritaires sur une base temporaire pour descendre les transformateurs
ou pour les monter avec ce qu'on appelle des tracteurs. Mais des manoeuvres
semblables peuvent amener un accident tragique. Imaginez-vous un transformateur
de 100 tonnes ou de 200 tonnes qui partirait sur la Cote des Meules et qui
descendrait en pleine circulation.
Je pense qu'au plus vite, le ministère des Travaux publics doit
confier à ses propres ingénieurs ou à un bureau
d'ingénieurs-conseil, la préparation des plans et devis. On sait
que ces bureaux d'ingénieurs, même s'ils sont nombreux, sont dans
l'impossibilité de livrer des plans et devis dans des projets semblables
de ponts d'un demi million ou de trois quarts de million de dollars en dedans
de 12 à 15 mois. Et ceux qui prétendent le contraire sont des
gens qui ne connaissent pas tous les détails qu'il faut étudier
au point de vue technique pour la construction d'un pont permanent. Le
ministère avait confié, M. le Président, le soin de
préparer les plans et devis pour un pont sur la rivière aux
Sables, et je n'ai pas besoin de vous dire que les municipalités
concernées étaient anxieuses de voir le pont se réaliser
le lendemain. D'ailleurs, le ministre des Affaires culturelles doit aussi
entendre parler du pont qui est absolument nécessaire sur le Saguenay
à la hauteur de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord.
Les gens voudraient que ça se réalise le lendemain matin.
Un pont de l'envergure du pont Price ou de l'envergure du pont à
Chicoutimi, prend au minimum, par un bureau qui s'y connaît dans ce
domaine, que ce soit un bureau de 50 ou 60 ingénieurs, au minimum 12
à 15 mois pour étudier en conformité avec le réseau
routier qui vient déboucher à ce pont. Alors, je suis sûr
que, possédant actuellement l'étude préliminaire faite par
le ministère de la Voirie qui permet la localisation permanente de ce
pont, le ministre des Travaux publics sera en mesure, d'ici quelques mois, de
faire préparer par ses propres ingénieurs les plans et devis ou
de les confier à un bureau d'ingénieurs-conseil.
M. LAFONTAINE: M. le Président, comme j'en assurais tout à
l'heure le député, le ministère des Travaux publics
prendra ses responsabilités le plus vite possible. Nous allons tenter de
bâtir le pont le plus tôt possible. Maintenant, je tiens à
dire, par exemple, et à souligner au député que, s'il y a
une compagnie dans sa région qui veut transporter des transformateurs
sur fardier, des transformateurs qui pèseraient 100 tonnes, je dois lui
dire que, présentement, la charge maximum acceptée par les routes
est de 35 tonnes.
Si la compagnie a l'intention de transporter des charges de cent tonnes,
nous allons définitivement lui défendre l'accès au
réseau routier.
M. HARVEY: Ils les apportent par chemin de fer jusqu'à Arvida; je
vais éclairer la lanterne du ministre de la Voirie. Ces transfor-
mateurs sont transportés à Arvida par chemin de fer et la voie
utilisée pour les amener à Chute-à-Caron est une voie qui
était anciennement celle du chemin de fer; à proximité de
la Côte-des-Meules, bien, ils sont obligés de la prendre puisque
le chemin de fer n'existe plus. Alors, il n'y a pas de danger qu'ils se fassent
prendre sur les voies publiques. Cette compagnie est très respectueuse
des règlements et veuillez croire qu'elle les respectera comme elle l'a
toujours fait dans le passé.
M. LAPOINTE: C'est ça que le ministre pense.
M. LE PRESIDENT: Adopté. DES VOIX: Adopté.
M. BAILLARGEON: Non, non, à l'article 1, une seule question. On
avait convenu de laisser en suspens l'étude de l'article 1. Les
sous-articles 2, 3, 4, 5 et 6 sont adoptés.
M. BELLEMARE: Oui.
M. BAILLARGEON: Une simple question, ça va prendre deux minutes.
Pour l'année budgétaire 66/67 il était prévu au
sous-article 1, une somme de $1,136,200 au poste des traitements et salaires
contre $1,239,700 pour la présente année 67/68. Le nombre
d'employés passe de 192 à 205, or, la différence est de
$103,000. Evidemment il y a sans doute des augmentations statutaires
prévues, mais est-ce que les nouveaux employés, au nombre de 13,
sont des employés supérieurs ou des employés
cléricaux? C'est cette question-là seulement.
M. BERGERON: De bons employés.
M. BAILLARGEON: Oui, je comprends qu'ils sont de bons employés,
mais ce n'est pas la question.
M. LAPORTE: La réponse classique.
M. RUSSELL: En grande partie, c'est du personnel technique pour la
construction des immeubles.
M. BAILLARGEON: Personnel technique.
M. RUSSELL: Il y a quelques spécialistes, une couple
d'électriciens et ainsi de suite; en grande partie, c'est du personnel
technique.
M. BAILLARGEON: Alors, quant à moi, l'article 1 est
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté.
M. RUSSELL: J'aurais une réponse pour le député de
Laurier. Lorsqu'il m'a demandé quel était le nombre des femmes de
ménage au 17 mai 1966, je lui ai dit que c'était
approximativement 691, je l'ai induit en erreur, c'était 695 et, au 17
mai 1967, c'est 616.
M. BAILLARGEON: C'est la déclaration que vous aviez faite, vous
aviez déclaré 616 aujourd'hui.
M. RUSSELL: Aujourd'hui, oui.
M. BAILLARGEON: Contre 695, quatre de plus...
M. RUSSELL: Mais c'était réellement 691 le 16 juin
1966.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je réponds à une
question du chef de l'Opposition je sais qu'il n'est pas présent,
mais on lui fera le message ou, s'il écoute à son appareil, il
entendra relativement au pont qui enjambe la rivière
Saint-Charles. Si le pont n'est pas encore ouvert à la circulation,
c'est que les approches et les voies d'accès ne sont pas
complétées et si les voies ne sont pas complétées
parce qu'elles ne sont pas pavées, c'est parce que le tassement n'a pas
eu lieu. L'ingénieur en chef du ministère de la Voirie m'informe
qu'aussitôt la période de dégel finie et aussitôt le
tassement fait, il y aura exécution des travaux de pavage.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté.
M. BAILLARGEON: Cela complète, je pense, les huit articles.
M. BELLEMARE: Tout est adopté, M. le Président. Vous
pouvez faire rapport à la Chambre. Pour les travaux publics tout est
adopté; alors, on fait rapport à la Chambre.
M. LAPORTE: M. le Président, vous faites rapport à la
Chambre, pourquoi?
M. BELLEMARE: On ajourne le comité ce soir à huit heures,
oui, très bien.
M. LAPORTE: Autrement ce soir, on vous fait une motion de
non-confiance.
M. BELLEMARE: Non, ce n'est pas nécessaire. M. le
Président, je vous demande de suspendre le comité jusqu'à
huit heures. Nous prendrons, ce soir, les Affaires culturelles.
DES VOIX: Attention!
M. LE PRESIDENT: Le comité est suspendu jusqu'à huit
heures.
Reprise de la séance à 8 h 1 p.m. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. BELLEMARE: Les Affaires culturelles, page 9.
M. LE PRESIDENT: Affaires culturelles, article premier. Cet article
sera-t-il adopté?
M. LESAGE: Pour l'agriculture, on est rendu à l'article des
bleuets.
M. BELLEMARE: Merci du renseignement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas encore la saison, ils doivent
être très verts.
M. BELLEMARE: La référence est très bonne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président...
M. LESAGE: Entre bleuets.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... je propose l'adoption des crédits
du ministère des Affaires culturelles, conformément aux
prévisions budgétaires déposées par le ministre des
Finances. Alors, je voudrais auparavant présenter mes collaborateurs, M.
le sous-ministre Frégault, M. Morisset, M. de Blois et M.
Létourneau du service de comptabilité.
M. LESAGE: Un instant, je voudrais...
M. BELLEMARE: Est-ce l'intention de l'honorable chef de l'Opposition de
travailler comme on a fait dans les autres ministères ou si vous aimez
mieux procéder article par article, sous-article par sous-article.
Voulez-vous qu'on passe tout le sous-article et, après, procéder
aux discussions en général?
M. LESAGE: Bien, l'on me souligne qu'il vaut peut-être mieux
procéder à l'étude des prévisions
budgétaires article par article et sous-article par sous-article.
M. BELLEMARE: D'accord, c'est normal.
M. LE PRESIDENT: Article premier, paragraphe 1, sous-paragraphe 1.
M. LESAGE: Alors, est-ce que le ministre serait en mesure de me dire
quelles sont les raisons de l'augmentation prévue du personnel,
augmentation de 31 personnes?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, M. le Président, comme vous le
savez et comme le chef de l'Opposition le sait sans doute, le ministère
des Affaires culturelles est un ministère relativement jeune et, ses
cadres n'étant pas complétés, il nous faut prévoir
à l'engagement d'un personnel plus nombreux, un personnel
spécialisé, personnel que requiert chacun des divers services
dont nous aurons à étudier le détail au cours de cet
examen. Alors, c'est l'expansion nécessaire du ministère des
Affaires culturelles qui justifie l'augmentation du nombre des employés
dont nous avons besoin.
M. LESAGE: Ce n'est pas l'augmentation du nombre des employés du
ministère, 31.
C'est l'augmentation du nombre des employés des services
administratifs, parce que l'augmentation totale est beaucoup plus
considérable que 31.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les raisons que j'ai données valent
pour...
M. LESAGE: Et alors...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... les services administratifs.
M. LESAGE: Quelle est la moyenne des salaires dans les services
administratifs du ministère?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $5,531.
M. LESAGE: $5,531, ça c'est la moyenne des salaires à
l'heure actuelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les services administratifs.
M. LESAGE: Et, à l'heure actuelle, y a-t-il 41 employés
dans les services administratifs ou s'il y en a plus?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quanrante-deux.
M. LESAGE: Quarante-deux. Alors, on prévoit l'engagement ou
l'emploi de 31 personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LESAGE: Quels sont les postes prévus aux services
administratifs?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va vous dire ça, M. le
Président. Alors est-ce que le chef de l'Opposition veut que je lui
donne tout le détail?
M. LESAGE: Non, non, les principaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors je vais vous lire ça.
M. LESAGE: Non, non, je n'ai pas besoin que l'on me dise: « Tant
de sténos... »
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, premièrement, chef de
l'approvisionnement, deuxièmement un assistant magasinier...
M. LESAGE: Excusez-moi, M. le Président, je n'ai pas très
bien compris quel était le premier poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors le premier poste c'est un chef de
l'approvisionnement.
M. LESAGE: Est-ce que le chef de l'approvisionnement est chargé
des achats du ministère?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Achats, oui.
M. LESAGE: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les achats.
M. LESAGE: Est-ce que la politique du gouvernement est changée en
autant que les achats sont concernés? Est-ce que les achats maintenant
au lieu de se faire généralement par le service des achats se
font plutôt par les nouveaux directeurs des approvisionnements des divers
ministères?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de changement à cet
égard...
M. LESAGE: Et est-ce qu'il y avait un directeur des approvisionnements
au ministère des Affaires culturelles?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y avait un pourvoyeur, il est malade.
M. LESAGE: Un pourvoyeur. Est-ce qu'il est encore en fonction?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, il est encore en fonction.
M. LESAGE: Est-ce qu'il demeurera en fonction?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, j'espère que oui, monsieur.
M. LESAGE: Alors, quelles seront les fonc- tions du directeur des
approvisionnements par rapport aux fonctions du pourvoyeur?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ses fonctions seront à peu près
les mêmes, sauf qu'ils auront à se partager la tâche.
M. LESAGE: Alors quelle est l'utilité d'en avoir deux au lieu
d'un?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien voici, M. le Président...
M. LESAGE: Qui aura autorité sur l'autre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président , c' est que le
pourvoyeur est à l'heure actuelle malade.
Nous n'avons pu avoir recours à ses services pendant la majeure
partie de l'année, c'est-à-dire depuis le temps où je suis
ministre et nous sentons le besoin de réorganiser ce service essentiel
au bon fonctionnement du ministère, et c'est pourquoi nous avons
prévu un nouveau poste qui est celui de chef de l'approvisionnement.
Quant à la question de savoir quelle sera la responsabilité de
l'un par rapport à l'autre, je puis vous dire qu'ils se partageront la
tâche et que le pourvoyeur actuel ne sera en aucune façon
lésé dans ses droits et privilèges.
M. LESAGE: Est-ce que le directeur des approvisionnements fait les
achats lui-même ou s'il prépare plutôt ce qu'on appelle
communément les réquisitions pour le service des achats?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le chef de l'Opposition doit savoir...
M. LESAGE: Je sais ce qui se faisait quand j'étais là,
mais je ne sais plus maintenant comment on procède parce que j'ai cru
comprendre qu'on donnait une responsabilité de plus en plus grande en ce
qui concerne les achats à ce qu'on a appelé les pourvoyeurs et je
constate qu'on les appelle maintenant les directeurs des approvisionnements des
ministères.
Alors, je voudrais savoir si le directeur des approvisionnements au
ministère des Affaires culturelles fait lui-même des achats ou
s'il se contente de préparer ce qu'on appelle communément des
réquisitions pour le service général des achats.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne vois pas pourquoi il procédera
autrement qu'on ne le fait ailleurs.
M. LESAGE: Bien, je ne le sais pas, je de-
mande comment l'on procède au ministère des Affaires
culturelles. La question est très simple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On procède comme dans tous les autres
ministères.
M. LESAGE: Ce n'est pas une réponse. Il est clair que, si le
ministre prend une telle attitude, l'étude de ses crédits va
durer des semaines.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est très simple, M. le
Président, très simple.
M. LESAGE: Est-ce qu'il procède directement à des achats
ou s'il procède par réquisitions? C'est aussi simple que
ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a une chose très simple et il
faudrait que le chef de l'Opposition, enfin, s'en avise tout de suite et
n'aille pas se mettre martel en tête. Je suis disposé à
répondre à toutes ses questions, à condition
évidemment...
M. LAPORTE: Cela ne paraît pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'on ne nous ennuie pas avec des
vétilles.
M. LESAGE: Ce ne sont pas des vétilles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le chef de l'Opposition sait fort bien quelle
est la pratique suivie dans tous les ministères...
M. LESAGE: Non, je ne le sais plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et qui est suivie dans le ministère
des Affaires culturelles qui est la suivante, c'est que le chef des
approvisionnements prépare les réquisitions qui sont
acheminées vers le service concerné.
M. LESAGE: Bon. Est-ce que je dois comprendre que,
définitivement, le directeur des approvisionnements, non plus que le
pourvoyeur n'achète directement des fournisseurs et que les achats pour
le ministère des Affaires culturelles sont faits pour le
ministère par le service général des achats?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça.
M. LESAGE: C'est ça. Alors, le ministère des Affaires
culturelles et ses fonctionnaires n'achètent rien. Est-ce que c'est la
conclusion à laquelle nous devrons en venir à la suite de
l'affirmation du ministre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministère des Affaires culturelles
achète, c'est bien simple. Et il suit la procédure qu'on suit
dans tous les ministères, c'est-à-dire qu'il procède par
le truchement du service des achats.
M. LESAGE: Alors, rien, aucun achat du ministère des Affaires
culturelles ne se fait autrement que par le service des achats dont le
directeur général est M. Georges Bussières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pourquoi en serait-il autrement?
M. LESAGE: Bien, je le demande. Je demande la réponse !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, vous l'avez.
M. LESAGE: Alors, la réponse, c'est... M. TREMBLAY (Chicoutimi):
C'est oui. M. LESAGE: C'est oui ou non?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est oui. Qu'est-ce que vous voulez savoir
exactement?
M. LESAGE: C'est ça. Le ministère ne procède
à aucun achat lui-même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien non. M. LESAGE: Non. Très bien.
Cela a été long.
M. LAPORTE: M. le Président, à moins qu'il y ait d'autres
questions, les sous-articles 1, 2, 3, 4 et 5, à moins qu'il y ait
d'autres questions, sont adoptés, quant à moi.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu des changements depuis le 5 juin 1966 au
niveau des hauts fonctionnaires et des directeurs généraux des
services?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aucun changement, M. le Président.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre est satisfait des services des hauts
fonctionnaires de son ministère?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense que le chef
de l'Opposition devrait poser la question à mes fonctionnaires.
M. LESAGE: Non, non, non! J'aurais beaucoup trop peur de leurs
réponses. Je n'oserais pas leur demander s'ils sont satisfaits de leur
ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas de crainte.
M. LESAGE: Je demande au ministre s'il est satisfait des services de ses
hauts fonctionnaires.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas raisonnable.
M. LESAGE: M. le Président, c'est une question absolument
normale. Je l'ai posée à tous les ministres, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le chef de
l'Opposition sait très bien qu'en vertu du régime parlementaire
qui est le notre, le ministre responsable appuie tous et chacun de ses
fonctionnaires tant et aussi longtemps qu'il n'a pas eu raison de les
révoquer.
M. LESAGE: Très bien. Alors, il serait peut-être bon que le
ministre des Affaires culturelles fasse part de cette pratique
constitutionnelle à son collègue, le Secrétaire de la
province.
M. BELLEMARE: M. le Président, le chef de l'Opposition cherche
une chicane.
M. LESAGE: Loin de moi cette pensée.
M. BELLEMARE: C'est actuellement dans un bon climat. Comme on s'en va
là...
M. LESAGE: Oui, ça le demeure.
M. BELLEMARE: Je voudrais bien que ça demeure comme
ça.
M. LESAGE: Non, mais j'approuve le ministre des Affaires
culturelles.
M. BELLEMARE: Oui, mais ce n'est pas devant les fonctionnaires, ils ne
peuvent pas répondre...
M. LESAGE: Je lui demande de donner des conseils à son
collègue...
M. BELLEMARE: ... voyons donc. M. le Président, l'honorable
leader de l'Opposition a dit: Deux, trois, quatre et cinq, adopté.
M. LESAGE: Mais ça ne change rien. M. BELLEMARE: Bon,
adopté, adopté.
M. LAPORTE: Non, non. La question était bien fondée et
demandera une réponse un de ces jours.
M. BELLEMARE: Bon, d'accord.
M. LAPORTE: Au service de la publicité...
M. MICHAUD: M. le Président, lorsque le ministre affirme qu'il
n'y a eu aucun changement, il y a eu, par ailleurs, des mutations à
l'intérieur du personnel. M. Beaulne a démissionné.
M. BELLEMARE: Il peut y avoir des morts. M. TREMBLAY (Chicoutimi):
Pardon.
M. MICHAUD: Il y a eu des changements d'affectation de service. M.
Baulne a démissionné et il a été remplacé
par quelqu'un au niveau des directeurs de service, il y a eu des
changements?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, entendons-nous, il n'y a pas eu de
changements en ce sens que personne du ministère n'est parti du
ministère, sauf certains fonctionnaires qui occupaient des postes
administratifs, qui sont partis en raison de démissions et il y a eu le
cas de ce pauvre M. Demers qui est parti aussi pour des raisons qu'il est
tragique d'expliquer à la Chambre, c'est qu'il est mort. Il y a eu M.
Beaulne qui a été permuté si je puis dire.
M. LAPORTE: Alors, adopté, cela me satisfait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela vous satisfait. Alors, pour
répondre directement à la question du député de
Gouin, M. Beaulne est devenu directeur de l'enseignement artistique; il a
été remplacé à la direction du
théâtre, au service du théâtre par M. Jean-Guy
Sabourin.
M. BELLEMARE: Adopté. Sous-article 6. M. MICHAUD: Pas trop vite
là. Attendez là.
M. LESAGE: Le ministre est inquiet? Il a hâte que ça
change.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va bien.
M. BELLEMARE: Non, non, au contraire, on aime ça, les
questions.
M. LESAGE: On comprend que ça le rend nerveux.
M. LAPORTE: M. le Président, c'est au sous-article 6, «
publicité et information », il y avait l'an dernier un budget de
$40,000 qui est porté à $65,000 cette année et qui
comporte la publication de cette revue extrêmement intéressante
qui s'appelle Culture vivante. Est-ce que le ministère a d'autres
projets à même ce crédit augmenté de $25,000 que la
publication de Culture vivante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, voici, nous avons la revue Culture
vivante qui tirera trois numéros à 10,000 exemplaires de 48
à 60 pages, ce qui fait une moyenne de $12,000 par numéro, plus
un numéro qui sera tiré à 50,000 exemplaires, un
numéro spécial à l'occasion de l'EXPO qui comportera 100
pages et qui nous coûtera $18,000.
Il y a, d'autre part, le rapport du ministère qui coûte de
$4,000 à $5,000 et il y a aussi divers dépliants sur le
ministère pour les expositions, ce qui représente un montant
approximatif de $3,000. Enfin certaines brochures du service
d'archéologie dont un texte de vulgarisation pour les jeunes,
estimé à environ$3,000.
M. LAPORTE: M. le Président, ce que je demande au ministre en
somme, c'est que, sauf Culture vivante qui va continuer, dont la publication a
été commencée au cours de l'exercice
précédent, il n'y a rien de véritablement nouveau à
ce poste.
M. BELLEMARE: Il y a une revue, une édition de la revue
supplémentaire de 100 pages.
M. LAPORTE: Oui. Je remercie le ministre de se porter à la
défense...
M. MICHAUD: Maintenant, si vous me le permettez, est-ce que ce service
précis là, à l'article administration, est sous
l'autorité de l'Office d'information et de publicité?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. MICHAUD: C'est géré par le ministère
lui-même. Vous ne devez pas rendre compte des faits et gestes à
l'Office d'information et de publicité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous pouvons demander éventuellement
les services de l'Office de l'information et de publicité, mais
l'initiative de ces rapports, de ces dépliants et de ces brochures est
du ministère des Affaires culturelles, comme l'est celle de la
publication de Culture vivante et cette autre revue aussi, Vie musicale, dont
nous pourrons parler plus loin.
M. MICHAUD: Il n'y a pas de risque de conflit d'autorité?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
M. MICHAUD: Il n'y a pas de risque de conflit d'autorité entre le
ministère et l'Office d'information et de publicité?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne pense pas qu'il y ait aucun risque de
conflit d'autorité. Du reste, il n'y a aucun risque à traiter
avec l'Office d'information et de publicité comme le sait le
député de Gouin.
M. MICHAUD: Cela, c'est ce que vous pensez, mais cela vient à
d'autres crédits ça.
M. LAPORTE : Alors quel est ce film ou ces films qui sont prévus
à cet article nouveau qui s'appelle « Films »?
M. BELLEMARE: Article 7, adopté?
M. LAPORTE: Article 7 adopté, quant à moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit d'un film que nous projetons de
préparer, un film de 30 minutes sur le poète Emile Nelligan. Les
projets sont en cours, et nous nous proposons enfin de produire ce film sur un
poète que l'ancien ministre connaît très bien.
M. LAPORTE : A qui le scénario, si c'est
déjà fait, a-t-il été confié?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, l'Office du film s'occupera de la
production proprement dite. C'est le ministère des Affaires culturelles
qui paiera. Le scénariste de ce film n'a pas encore été
choisi.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il sera choisi par l'Office du film ou par le
ministère?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par le ministère.
M. LAPORTE: Par le ministère.
M. BELLEMARE: Autres dépenses, article 9.
M. LAPORTE: Article un, adopté quant à moi, M. le
Président. Si j'ai des collègues qui ont d'autres
questions...
M. LE PRESIDENT: Paragraphe deux. M. BELLEMARE: L'Office de la langue.
M. LE PRESIDENT: Le sous-paragraphe un.
M. LAPORTE: Deux là, «Service de recherches et
d'orientation ».
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LAPORTE: M. le Président, c'est un autre service qui avait
été créé l'an dernier sous l'initiative du
ministère à l'époque où je le dirigeais. Il
était question que ce service soit un instrument d'enquête et de
prospection afin de concevoir et de coordonner la recherche pour les divers
services du ministère et du Conseil des arts. Nous avons, pendant
très longtemps, au ministère des Affaires culturelles, compris la
nécessité d'un service de recherches pour l'Office de la langue
française, pour d'autres services et particulièrement pour le
Conseil des arts qui demandait non seulement d'avoir une constitution que nous
lui avons donnée, mais qui voulait également avoir à sa
disposition des instruments de travail dont il avait besoin.
J'aimerais que le ministre nous dise si, à même les
crédits de $41,700 qui ont été votés l'an dernier
pour mettre ce service en marche, le service l'a été
réellement et quelles ont été ses réalisations ou
son travail au cours de l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. le Président. En 1966/67, le
budget comportait un montant de $18,000 pour les traitements, enfin un montant
total de $41,700 pour ce service de recherche et d'orientation. Alors, si je
comprends bien la question du député de Chambly, il me demande si
ce service, enfin, a fonctionné. Au moment où je suis
arrivé en fonction, il n'y avait pas encore de titulaire de ce service
de recherche. Nous avons vainement tenté de requérir les services
de certaines personnes qui s'étaient présentées à
nous, mais dont les candidatures n'ont pas été retenues, de sorte
que le service de recherche et d'orientation n'a pas fonctionné, mais
nous nous proposons de l'organiser au cours des prochains mois.
Le problème, c'est d'abord de trouver le directeur qui permettra
ensuite de lui adjoindre d'autres fonctionnaires afin que ce service puisse
coordonner la recherche, planifier la recher- che et mettre à la
disposition des directions générales et des services du
ministère les fruits de ces enquêtes, de cette recherche qui sera
faite par le service de recherche et d'orientation.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, je prends acte de l'admission
du ministre à l'effet qu'un service nouveau extrêmement important
pour le ministère des Affaires culturelles, pour lequel la Chambre avait
voté des crédits de $41,700 n'a pas été mis en
marche sous celui qui m'a succédé.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 2, adopté?
M. LAPORTE: Poste 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 3.
M. LAPORTE: Nous allons prendre notre temps, M. le Président.
M. AQUIN: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait, avec
la brièveté qui sera probablement imposée par les
circonstances, nous décrire la somme des travaux accomplis par
l'Office?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De la langue française?
M. AQUIN: Qu'a fait l'Office de la langue française dans les
douze derniers mois?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le député veut bien me donner
une minute. M. le Président, l'Office de la langue française,
comme vous le savez, s'occupe...
Je voudrais, avant de répondre a une question aussi vaste et
générale, que le député précise sa question
et m'indique exactement ce qu'il veut savoir quant à l'activité
de l'Office de la langue française.
M. AQUIN: Les principales activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous voulez que je vous dise ce
qu'a fait l'Office de la langue française en général?
M. AQUIN: Les principales activités, les grands postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors les principales activités, ce
sont les consultations gouvernementales, interministérielles,
consulta-
tions privées avec les spécialistes de la langue. Il y a
ensuite les publications de bulletins Mieux Dire, les Normes du
Français. Il y a eu le colloque aussi du vocabulaire scientifique et
technique et, depuis quelque temps, depuis l'automne dernier, la
préparation de la biennale de la langue française qui sera le
lieu de rencontre, enfin, des grands spécialistes, des grands linguistes
francophones. Et il y a eu aussi cette activité particulière de
l'Office de la langue française, publication de glossaires, de
dictionnaires de terminologie, travail de collaboration avec les organismes qui
s'occupent de la revalorisation de la langue et qui s'occupent enfin de dresser
ces glossaires, ces lexiques, destinés, enfin, aux usagers dans diverses
disciplines, dans divers domaines de l'activité industrielle,
commerciale, etc.
M. AQUIN: Est-ce qu'il existe un mécanisme de collaboration entre
le ministère et le ministère de l'Education dans ce
domaine-ci?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je suis en mesure de
dire à l'honorable député j'ai oublié le nom
du comté...
M. AQUIN: Dorion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... àl'honora-ble député
de Dorion qu'il existe un mécanisme de consultation et que nous avons,
tout justement ces dernières semaines, créé une commission
interministérielle qui doit s'occuper de l'examen des manuels scolaires.
Le ministère des Affaires culturelles, par l'Office de la langue
française, étant notamment chargé de voir à la
correction de la langue. Il ne s'occupera pas évidemment du contenu
pédagogique de ces manuels scolaires. Nous avons préparé
également un projet de création d'un comité
interministériel pour la correction de la langue administrative.
Quelques difficultés techniques se posent à cet égard,
mais nous sommes assurés de la collaboration des autres
ministères afin de mettre sur pied un comité de travail qui
s'occupera d'examiner, d'étudier tous les problèmes que pose la
correction de la langue administrative du gouvernement, et nous mettrons
également à la disposition de l'entreprise privée, des
sociétés et de tous les organismes qui voudront bien recourir
à nous, tous les services de ces spécialistes qui s'occuperont
plus particulièrement de la correction du langage administratif.
M. AQUIN: Et, pour le langage législatif, M. le Président,
je vois justement devant moi les statuts du Québec, est-ce qu'il y a
possibilité que des pas soient faits rapidement dans ce domaine?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le
député de Dorion qui est avocat sait quelle résistance les
avocats opposent quelquefois à la correction du langage
administratif.
M. AQUIN: Ils n'ont pas eu à résister encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a certains termes qu'il est difficile de
changer, mais je puis l'assurer que le vocabulaire juridique, le vocabulaire
légal, fera l'objet d'une attention particulière et que nous
comptons sur la collaboration de tous les avocats qui sont dans cette Chambre
pour nous aider à vaincre certaines résistances en cette
matière.
M. MICHAUD: M. le Président, lorsque le ministre parle d'un
comité interministériel, est-ce qu'il veut dire que l'Office de
la langue frangaise revisera tous les projets de lois qui vont être
déposés devant la Chambre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce serait l'idéal, évidemment,
que l'Office de la langue française puisse reviser tous les projets de
lois qui sont déposés devant la Chambre. Toutefois, il y a
l'urgence du dépôt de certains projets de lois qui empêche
que l'Office en prenne connaissance avant qu'ils ne soient
déposés ici, mais il y a d'autre part aussi, du côté
du comité de législation, des spécialistes qui seront
capables de voir à la correction de la langue. Mais je crois qu'il nous
faut tendre à cet idéal qui est de faire reviser tous les textes
de loi par l'Office de la langue française, en autant que cela est
possible, et compte tenu évidemment de la collaboration des
ministères qui préparent des lois et qui sont parfois
obligés de les déposer assez rapidement, des lois assez
complexes, assez techniques et qui exigeaient de la part de l'office un travail
considérable.
Cela exigerait aussi les services de spécialistes à temps
plein alors que l'Office de la langue française, enfin, ne dispose pas
encore d'un nombre considérable de spécialistes dans le domaine
de la linguistique et du vocabulaire spécialisé.
M. MICHAUD: Autre question sur l'office. Est-ce que l'office est en voie
d'effectuer ou a effectué une enquête scientifique sur la langue
parlée et la langue française dans le Québec? Est-ce qu'il
n'y a pas des approches, des amorces d'étude enfin?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je puis dire à l'honorable
député de Gouin qu'en liaison avec les départements de
linguistique des deux universités soit Québec, Laval et
Montréal, l'Office de la langue française s'occupe de faire des
recherches, des enquêtes, si vous ainez mieux, sur l'état de la
langue parlée à l'heure actuelle. Nous avons, d'autre part, cette
section de l'office, enfin ces deux sections de l'office, c'est-à-dire
c'est un organisme qui s'occupe de la situation du français dans une
région déterminée, celle d'Amos...
M. MICHAUD: La région de?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... Amos, et nous comptons enfin
étendre tout le territoire de la province. Certaines sections,
sous-sections si vous aimez mieux, de l'Office afin de recueillir les documents
qui nous permettent de voir quel est exactement l'état de la langue
parlée et quelles sont les mesures qui pourraient permettre
l'amélioration de cette langue. On comprendra toutefois qu'il s'agit
d'un travail d'envergure qui est assez difficile et qui réclame aussi
les services de spécialistes qui sont, quand même, assez peu
nombreux dans la province.
M. MICHAUD: Y a-t-il des rapports préliminaires accessibles?
M. LAPORTE: Quels sont les crédits, monsieur le ministre, pour
les travaux d'envergure dont vous parlez. Quels sont les crédits qui
sont demandés dans votre budget pour ce travail d'envergure dont vous
parlez?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voulez parler du travail, quel
travail?
M. LAPORTE: Vous venez de faire des déclarations quant à
des études en profondeur qui sont longues et qui demandent des
spécialistes qui sont peu nombreux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous avez d'abord, M. le
Président, la série de commissions consultatives qui tiennent des
réunions régulières. Il y a un comité
interministériel de la terminologie qui doit tenir douze
réunions, vous avez enfin le travail des collaborateurs ou des mieux
lire, des réunions exceptionnelles de personnalité linguistique,
trois réunions prévues, pour quatre membres, rédaction de
deux brochures sur certains principes généraux, portant sur les
canadianismes de bon aloi, il y a le travail des comités d'étude
des termes de mé- decine et enfin vous avez la consultation de
spécialistes de la pédagogie et du droit pour l'étude des
manuels soumis par le ministère de l'Education. Alors, nous avons de
prévu pour ce travail, un travail préliminaire, un travail
d'approche, un montant d'environ $5,000.
M. LAPORTE: M. le Président, je suis convaincu que le ministre ne
voudrait pas laisser cette Chambre sous l'impression qu'il vient d'annoncer
quant à son ministère et à l'Office de la langue
française des politiques nouvelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
M. LAPORTE: Je suis convaincu que le ministre ne veut pas donner
à cette Chambre l'impression qu'il vient d'annoncer la création
de comités ou de politiques nouvelles quant à l'Office de la
langue française. Lorsque le ministre a été
assermenté, l'Office de la langue française avait
déjà un centre de documentation, avait déjà un
centre de terminologie, avait déjà un service de
rédaction, un service de recherches et d'études linguistiques
ainsi qu'une commission interministérielle pour l'étude du
langage dans l'administration.
En somme, ce que l'on nous suggère cette année, c'est
d'augmenter légèrement les crédits de l'Office de la
langue française alors que le ministre affirmait il y a quelques
semaines que l'Office de la langue française deviendrait sous son
administration le principal instrument de la revalorisation du
français.
La revalorisation du français, nous en sommes et c'est
certainement une des choses les plus nécessaires au Québec. Et je
suis d'accord avec le ministre pour souligner tous les obstacles qui se
dressent sur la route de ceux qui veulent donner à notre français
une qualité internationale, particulièrement dans
l'administration.
Premièrement, nous nous heurtons à des termes que l'usage
a consacrés depuis des générations et qu'il est
extrêmement difficile de déraciner. Deuxièmement, nous nous
heurtons à des habitudes qui ont été prises depuis
très longtemps et que les gens semblent avoir adoptées
définitivement et, enfin, il y a le problème des corporations
puisque c'est dans ce sens seul que c'est français qui
s'opposent à ce que nous proposions des changements trop
considérables.
Je me rappelle, par exemple, en droit municipal, le mot «
corporation municipale » qui revient constamment dans notre
législation. Si nous avions voulu changer ce terme il aurait
fallu le faire c'est pratiquement toute cette législation que
nous montrait tout à l'heure le
député de Dorion, qu'il faudrait modifier et ce serait la
même chose pour une infinité de sujets. Telle est l'ampleur du
problème. Mais, si nous voulons que la langue française
redevienne dans la province de Québec une langue de qualité, ce
sera la responsabilité du gouvernement de donner lui-même,
lepremier, l'exemple et de prendre les moyens qu'il faudra pour que son
désir de revalorisation du français soit autre chose que des
voeux pieux.
Nous avons créé, il y a quelques années, l'Office
de la langue française. L'Office de la langue française
possède maintenant tous les services dont il a besoin pour faire son
travail avec compétence et efficacité, L'Office de la langue
française a des fonctionnaires d'une qualité reconnue. Reste
maintenant la décision qui devra être prise de faire l'effort
nécessaire. Cela nous fait sourire quand on se permet de faire des
comparaisons avec d'autres pays. Mais si l'on me permet de citer, ce soir,
l'exemple d'un tout petit Etat qui s'appelle Israël, qui est devenu pays
indépendant en 1948 avec un territoire infiniment petit, qui est devenu
Etat indépendant à la suite d'une guerre meurtrière qui
avait complètement désorganisé le pays. Petit Etat, qui,
dès le lendemain de la guerre, dès l'indépendance, a
décidé d'accueillir dans son territoire tous les Juifs du monde,
sans distinction de culture ou de langue. La seule qualité que l'on
demandait, c'était d'être Juif, sans aucune espèce
d'enquête sur la santé, sur la capacité de travailler et le
reste. Or, il est arrivé que l'Etat d'Israël a vu sa population
plus que doublée dans une période de temps très courte et
que des gens d'une cinquantaine de langues et de cultures différentes se
sont installés en Israël. Devant ce problème infiniment
complexe auquel s'ajoutaient d'autres problèmes que l'on imagine au
point de vue économique, au point de vue de la seule capacité
d'absorber tant de monde en si peu de temps et venant de tant d'endroits
différents, le gouvernement d'Israël a décidé que la
seule langue officielle du pays, c'était l'hébreu. Pas le
yiddish, par les langues juives qui se parlent actuellement dans le monde,
l'hébreu biblique.
Tout le monde a dû, pour transiger avec les services publics, pour
connaître la législation, enfin tout ce qui était officiel,
connaître l'hébreu. J'ai eu l'occasion de rencontrer des gens qui
m'ont dit: « Je vous avoue qu'à l'âge de 30 ou 35 ans, quand
on arrive de Boston ou qu'on arrive d'un pays de langue anglaise ou
française, c'est infiniment difficile d'apprendre l'hébreu
».
Or, l'Etat d'Israël a réussi, au milieu d'une
infinité d'autres problèmes, à faire cet effort.
Et, aujourd'hui, vous pouvez voir les résultats dans ce pays qui
n'a pas fini d'étonner le monde. Je dis que chez nous, dans la province
de Québec, avec les moyens très puissants dont nous disposons,
nous pourrions au moins faire un effort qui sont l'ombre de celui qu'un petit
Etat comme Israël a dû se permettre.
M. le Président, je partage l'avis du ministre des Affaires
culturelles lorsqu'il dit que l'Office de la langue française doit
devenir le principal instrument de revalorisation du français. Je lui
dis il le sait déjà qu'il devra vaincre des
résistances dans la plupart des ministères. Je lui dis qu'il
devra convaincre certains de ses propres collègues de l'importance
fondamentale de cette question et je l'invite, lui et ses hauts fonctionnaires,
à faire l'effort nécessaire pour que, véritablement, dans
la province de Québec, nous nous rendions compte que le français
doit être revalorisé et que l'Etat est disposé à
prendre les mesures pour atteindre cet objectif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je suis bien d'accord
avec le député de Chambly. J'ai déclaré et
je maintiens ce que j'ai dit que l'Office de la langue française
doit être par excellence l'instrument de la revalorisation du
français ici. Toutefois, en étudiant le service de l'Office de la
langue française, je me suis rendu compte que cet office n'avait pas
encore tout le personnel dont il avait besoin. C'est pour ça que nous
avons prévu l'engagement de trois nouveaux conseillers techniques, d'un
autre conseiller technique, enfin, de trois conseillers techniques
spécialisés dont l'un sera sous-chef du Centre de documentation
de Montréal, et les deux autres, rédacteurs
spécialisés à Québec et reviseurs. Nous avons
prévu l'engagement d'un autre conseiller technique pour la
rédaction administrative et juridique et nous avons aussi prévu
l'engagement d'une secrétaire et deux dactylographes afin de munir
l'office des instruments humains dont il a besoin.
Et je tiens à ajouter à ce que je disais tout à
l'heure, qu'en plus des sommes qui sont prévues et qui apparaissent aux
postes que nous sommes en train d'examiner, le ministère des Affaires
culturelles a prévu, sous forme de subventions, un montant de $80,000
dont$50,000 seront versés sous forme de subventions afin de permettre
des cours de diction avec le concours, la collaboration du conservatoire
Lasalle de Montréal. Le travail se fera à Montréal et dans
les diverses régions où le conservatoire Lasalle envoie
quelques-uns de ces professeurs.
D'autre part, nous avons prévu aussi un
montant de $30,000 sous forme de subventions pour aider la
régionale d'Amos où il se fait un travail de revalorisation, de
correction du français extrêmement important et de ce montant de
$30,000, une subvention sera également consacrée à la
région de Chicoutimi afin de créer là, également,
une autre régionale qui sera un centre d'animation de la langue dans la
province de Québec.
M. LAPORTE: J'imagine que ces crédits sont prévus au poste
budgétaire « subventions »
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LAPORTE: Je voudrais demander au ministre pour quelle raison
l'article 6, publicité et information est passé de $49,000 en
1966/67 à $43,000 en 1967/68.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LAPORTE: Au sous-article 6 « Publicité et information
».
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne voudrais pas faire d'erreur à ce
sujet, mais je crois que le budget de l'an dernier prévoyait $49,000 au
poste « publicité et information ». Nous avons mis $43,000
cette année après revision du budget, considérant qu'au 28
février 1967 nous n'avions engagé ou dépensé que
$32,000. Après examen du coût des publications, nous avons enfin
réduit ce montant de $6,000.
M. LAPORTE: A même le sous-article « publicité et
information » du budget de 1966/67, l'on prévoyait la publication
de trois monographies. La première à laquelle s'est
référé le ministre il y a quelques minutes, était
déjà prévue alors que son prédécesseur
était ministre, c'était: Comment choisir les canadianismes de bon
aloi, par Gaston Dulong. Est-ce que cette monographie a été
publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On m'informe que cette publication sur les
canadianismes de bon aloi, qui devait être rédigée par M.
Dulong, a été en fait rédigée par M. Beaulieu et
sera publiée incessamment quand le travail de correction aura
été terminé. M. Dulong prenant une année
sabbatique, semble-t-il, n'a pu, enfin, se consacrer entièrement
à la rédaction de cette publication qui avait été
prévue.
M. LAPORTE: Alors, si je comprends bien, les crédits qui avaient
été prévus pour la publication de cette monographie n'ont
pas été utili- sés. Est-ce que l'autre monographie, la
deuxième, qui devait s'intituler: Les anglicismes au Québec par
M. Jean Darbelnet, a été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La rédaction de cette monographie n'a
pas été terminée non plus. Je voudrais expliquer à
l'honorable député de Chambly, qui doit le savoir très
bien, que, compte tenu du nombre restreint de spécialistes dans ce
domaine très difficile, très délicat de la linguistique et
particulièrement du vocabulaire spécialisé, il nous faut
souvent avoir recours aux mêmes spécialistes qui se trouvent ainsi
surchargés et qui ne peuvent toujours mener à terme les travaux
qu'ils ont commencés, sans que cela soit de leur faute. Alors, par
ailleurs, nous avons publié le Vocabulaire des assurances sociales, en
octobre 1966, c'est ça. Alors, la monographie sur les anglicismes n'a
pas été publiée parce qu'elle n'a pas été
complétée et menée à terme.
M. LAPORTE: Est-ce la troisième monographie, pour laquelle on
avait prévu des crédits dans le budget précédent et
qui devait s'intituler: Qu'est-ce que la langue française, par M. Roch
Valin, a été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, voici, cette monographie n'a pu
être publiée parce que, comme le député de Chambly
le sait, le professeur Roch Valin a passé une partie de son année
à Strasbourg et n'a pu par conséquent se consacrer à ce
travail spécialisé.
M. LAPORTE: Je regrette que trois monographies fort importantes, et pour
lesquelles cette Chambre avait voté des crédits et qui auraient
certainement rendu service, puisqu'elles devaient être tirées
à 40,000 exemplaires chacune, n'aient pas été
publiées par celui qui m'a succédé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, voici, je voudrais, encore une fois,
faire remarquer à l'honorable député de Chambly que je
regrette avec lui que ces monographies n'aient pas été
publiées. Mais ce n'est ni la faute du député de Chambly
ni la mienne si les spécialistes auxquels nous avons recours ne peuvent
se consacrer entièrement à des ouvrages techniques aussi
difficiles et qui requièrent une compétence particulière.
Et qu'il veuille bien prendre note que nous sommes tout aussi désireux
que lui de publier ce genre de monographies, ce genre d'ouvrages
destinés à rendre les plus grands services à ceux qui
s'occupent de la revalorisation de la langue.
Alors, nous nous efforçons, on s'efforce à l'Office de la
langue française d'engager le plus grand nombre de spécialistes,
mais comme je l'ai dit tout à l'heure le nombre de ces
spécialistes est restreint, et il nous faut sans cesse faire appel aux
mêmes personnes qui, à un moment donné, se trouvent
surchargées. C 'est ce qui s'est produit dans le cas de M. Dulong et
c'est se qui s'est produit dans le cas de M. Valin.
M. LAPORTE: M. le Président, je comprends les raisons qu'invoque
le ministre. Je voulais simplement souligner à cette Chambre,
étant donné certains débats qui ont
précédé celui-ci, que jusqu'ici le ministre, dans la
politique qu'il propose à la province de Québec, n'a
annoncé absolument rien de nouveau et que des choses qui devaient
être faites l'an dernier ne l'ont pas été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien voici, M. le Président, si les
questions que désire poser l'honorable député de Chambly
visent toutes à établir qu'il est plus fin que moi, qu'il le dise
tout de suite et nous allons adopter...
UNE VOIX: On le sait, c'est facile.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... sans discussion les différents
articles des prévisions budgétaires et nous décernerons,
à la fin de cet examen, un beau certificat au député de
Chambly.
M. LAPORTE: Je ne m'embarquerai pas dans un concours de finesse avec le
ministre.
M. BELLEMARE: Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, M. le Président, un instant
s'il vous plaît.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de D'Arcy-McGee.
M. GOLDBLOOM: Avant que cet article ne soit adopté, je voudrais
me lever pour, premièrement, témoigner de la valeur
exceptionnelle du travail du comité d'étude des termes
médicaux et, deuxièmement, pour prier le ministre des Affaires
culturelles d'exercer, par le truchement de l'Office de la langue
française, auprès de ses collègues et surtout de son
collègue de l'Education, toute son influence pour que l'enseignement de
la langue, de la littérature et de la culture françaises soit
offert aux enfants anglophones de la province de Québec et aux enfants
néo-canadiens de toutes les langues maternelles par des professeurs
aussi compétents que possible dont la langue maternelle serait de
préférence le français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je prends note de la
requête de l'honorable député de D'Arcy McGee. Je la
communiquerai à mon collègue, le ministre de l'Education, et
prions tous ensemble pour qu'elle soit exaucée.
M. LE PRESIDENT: Article 3, paragraphe premier.
M. LAPORTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Paragraphe 2.
M. MICHAUD: M. le Président...
M. LAPORTE: C'est-à-dire « traitement et frais de voyage
», c'est très bien. Sur « Accords culturels », M. le
Président, je voudrais poser au ministre certaines questions
préliminaires. Nous avions, il y a quelques mois, entrepris des
démarches afin d'en venir à signer d'autres ententes culturelles.
Nous avions, entre autres choses, entrepris des démarches avec l'Etat de
la Louisiane aux Etats-Unis, et je voudrais demander au ministre s'il a pu
réussir à signer cette entente et où en sont les
pourparlers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien voici, M. le Président, les
pourparlers sont toujours en cours. Toutefois le député de
Chambly doit savoir que les Etats américains et les Etats-Unis en
général, je pense, ont une certaine réserve à
l'égard de...
M. MICHAUD: Réticence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Réticence, c'est le mot que je
cherchais. Alors on considère avec réticence la signature
d'accords culturels avec d'autres pays; mais, en ce qui concerne la Louisiane,
je puis lui dire que les pourparlers se poursuivent et qu'on étudie la
question et qu'il me sera peut-être possible d'annoncer que des ententes
culturelles, qu'un accord culturel sera signé avec la Louisiane»
Toutefois, je rappelle la difficulté de la signature de tels accords
avec les Etats américains.
J'ajoute ceci que, sans avoir à signer d'ententes, nous avons
établi récemment un échange
de soixante étudiants en provenance de la Louisiane et qu'il nous
sera agréable d'accueillir ici, et ce geste me paraît être
l'amorce d'une collaboration culturelle avec la Louisiane.
M. LAPORTE: Alors, si je comprends bien, M. le Président, le
ministre nous dit que pour signer une entente culturelle avec un état
américain, c'est un peu complexe à cause justement des
réticences du gouvernement américain. Est-ce que, dans ce
problème des ententes culturelles, le ministre est d'avis que, selon les
endroits avec lesquels nous projetons de signer des ententes culturelles, nous
devons le plus possible tenter de nous adapter à la situation qui nous
est faite localement?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense bien que le député de
Chambly est capable de répondre à sa propre question.
M. LAPORTE: M. le Président, lorsque le député de
Chambly était ministre des Affaires culturelles, il répondait
à ces questions et ne cherchait pas d'échappatoires. Je pose une
question extrêmement sérieuse au ministre. Je lui demande si,
à son avis, le représentant officiel de la province de
Québec, dans les pourparlers qui devraient normalement conduire à
la signature d'ententes culturelles, il est d'avis que, selon les cas, selon
les pays avec lesquels il entend signer des ententes, il imagine qu'il faut
s'adapter aux circonstances locales et tenter d'en tirer le meilleur parti.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il en est des
relations avec les autres pays comme des relations avec les individus ou les
groupes humains. On s'adapte selon les circonstances.
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que cette entente culturelle
avec l'Ontario, dont le gouvernement ontarien avait fait état dans le
discours du Trône à la session qui a précédé
celle qui est en cours ou qui est terminée et dont il avait
été question dans le discours du Trône de la session de
1966 ici àQuébec, est-ce que cette entente a pu être
conclue et signée avec l'Ontario?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'entente n'est pas encore conclue ni
signée avec l'Ontario. Toutefois, la situation à cet égard
est excellente. Il devait y avoir une rencontre, le 17 mai. Malheureusement,
certains fonctionnaires dont M. Morin des Affaires intergouvernementales ayant
dû quitter la rencontre des délégués, qui doivent
préparer cette entente, en vue de la signature éventuelle d'une
entente avec l'Ontario, cette rencontre a été reportée et
je crois que cette rencontre aura lieu d'ici la fin du mois de mai très
probablement.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il s'agit, M. le Président, d'une
deuxième, quatrième ou cinquième rencontre ou si c'est une
rencontre préliminaire, puisqu'à l'époque où
j'étais ministre il était déjà question de cette
rencontre des représentants des deux gouvernements?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a eu des échanges officieux, il y
a eu des conversations, mais la rencontre dont il est question sera une
rencontre entre fonctionnaires. Au cours de cette rencontre, on discutera
à partir d'un document de travail qui aura été
rédigé partie à Québec par les fonctionnaires du
gouvernement duQué-bec qui se rendront là-bas et
vraisemblablement à partir d'un document de travail rédigé
aussi par les fonctionnaires du gouvernement d'Ontario. C'est de ces
échanges d'abord, au niveau des fonctionnaires, que pourra naître
l'entente avec l'Ontario. J'ajoute que la situation à cet égard
est excellente, et j'ai eu le plaisir de m'en rendre compte la semaine
dernière, soit lundi dernier, alors que j'assistais à un
dîner qui réunissait le premier ministre de l'Ontario de
même que quelques représentants de son gouvernement ainsi que des
représentants du Conseil des arts de l'Ontario et des divers animateurs
des mouvements culturels. J'ai pu me rendre compte du grand
intérêt que l'on manifeste à l'égard des
échanges culturels avec la province de Québec.
M. LAPORTE: M. le Président, il était question il y a un
an de la signature d'une entente culturelle avec le Nouveau-Brunswick. Est-ce
que cette entente a pu être négociée et signée par
le nouveau ministre?
UNE VOIX: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette entente n'a pas été
signée parce que, ainsi que l'on m'en a informé, il ne semble pas
que le gouvernement du Nouveau-Brunswick soit pour l'instant disposé
à signer cette entente avec nous. Je ne voudrais toutefois pas
présumer de ses intentions actuelles, mais les rapports que l'on m'a
transmis au cours de l'hiver me permettent de vous dire qu'il ne semblait pas
que le gouvernement du Nouveau-Brunswick fût disposé à
signer cette entente. Qu'en est-il à l'heure actuelle? Je ne suis pas en
mesure de vous répondre et de
vous dire quels sont, à l'heure présente, les sentiments
du Nouveau-Brunswick au sujet de cette éventuelle entente.
M. LAPORTE: M. le Président, alors que j'étais ministre
des Affaires culturelles, des démarches officieuses avaient
été entreprises avec les représentants de la
Grande-Bretagne afin de préparer le terrain pour la signature
éventuelle d'une entente culturelle. Est-ce que je peux demander au
ministre s'il a pu conclure cette entente et si elle a été
signée?
UNE VOIX: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, je puis dire à l'honorable
député que nous avons eu des rencontres avec des
représentants du gouvernement britannique, de même qu'avec des
représentants du British Council et l'on nous a laissé entendre
que le gouvernement anglais n'avait pas coutume de signer des ententes
culturelles. Toutefois, nous pouvons procéder et l'on nous a
invités à le faire à des échanges de
stagiaires, même à des échanges de professeurs dans le cas
de l'université de Birmingham, et à des échanges
également de fonctionnaires. Et les représentants du British
Council nous ont fait savoir qu'ils étaient désireux d'entretenir
avec la province de Québec des relations culturelles suivies, ce que
nous avons l'intention de faire et ce que nous annoncerons en temps et
lieu.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LAPORTE: M. le Président, est-ce que je peux demander au
ministre si, disons à notre insu, ou sans que cela ait été
annoncé, son ministère depuis qu'il est là, aurait
signé avec quelque Etat, quelque province, ou quelque autre
gouvernement, une ou des ententes culturelles?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, je voudrais maintenant
demander au ministre ce qu'il entend faire avec le problème de ce
gouvernement avec lequel nous étions le plus près d'en venir
à une entente culturelle, le gouvernement de la Belgique? Lorsqu'un Etat
comme la province de Québec décide de se lancer dans le domaine
des relations culturelles avec d'autres Etats, la première condition
sine qua non, c'est qu'il se rende compte que, dans le domaine des relations
internationales, la plus grande prudence, la plus grande délicatesse et
le plus grand savoir-faire sont nécessaires.
Nous avions entamé, sous l'ancien gouvernement, des pourparlers
avec le gouvernement de Belgique, qui étaient, comme dans le cas de
l'Angleterre, officieux, et nous avons immédiatement compris
d'où ma question au ministre tout à l'heure que, selon le
gouvernement avec lequel nous transigeons, nous nous heurtons à des
situations qui changent. Nous avons rencontré les représentants
du gouvernement français et il fut assez facile de s'entendre sur la
signature d'une entente culturelle, la seule d'ailleurs qui ait
été signée par le ministère des Affaires
culturelles de la province de Québec. Mais, lorsque nous avons eu des
conversations avec les représentants de la Belgique, ils nous ont dit:
Nous sommes désireux d'avoir des relations culturelles bien
organisées, bien structurées avec la province de
Québec.
Mais pour nous, le chemin d'une entente culturelle, c'est Ottawa. Nous
allons procéder par la vole diplomatique normale entre pays. Nous
avions, à ce moment-là, le choix entre deux solutions: Dire que
nous avions tellement honte de transiger par la voie du gouvernement
fédéral, ce qui n'est pas plaisant, que nous allions renoncer
à toute relation culturelle avec la Belgique ou alors tenter de trouver
avec le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Belgique un
accommodement qui, à nos yeux, serait temporaire et qui nous permettrait
de négocier et de signer une entente culturelle. Mais il ne nous
était jamais venu à l'esprit que, dans le domaine des relations
diplomatiques, nous atteindrions quelque objectif que ce soit en cassant les
vitres, en nous conduisant de façon, disons, peu polie avec les
visiteurs que nous recevions.
Nous avons agi avec la Belgique et je le reproche de façon
extrêmement sévère au ministre de la façon la
plus cavalière, la plus ignorante du caractère biculturel de ce
pays et la plus ignorante des réalités dans le domaine des
relations internationales.
Je me réfère pour l'instant à cette
réception à la bibliothèque Saint-Sulpice. Ou bien le
ministère n'était pas au courant, comme il a semblé le
laisser entendre, il y a quelques jours, qu'il y aurait cette Semaine du livre
belge à la bibliothèque Salnt-Sulpice et, à ce
moment-là, c'est impensable. Lorsque j'ai posé une question au
ministre, il y a quelques jours, sur cette Semaine du livre belge à la
bibliothèque Saint-Sulpice, le ministre m'a répondu: Je ne suis
pas au courant. Je n'en ai pas entendu parler, Il a fait mine de ne pas
savoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'avais probablement pas compris votre
question.
M. BELLEMARE: L'honorable député sait qu'il fait un
débat sur un débat antérieur.
M. LAPORTE: M. le Président, je sais une chose, c'est que je fais
un débat sur des crédits qui s'appellent... Le
député va me forcer à mettre mes lunettes...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Coopération avec
l'extérieur...
M. LAPORTE: Coopération avec l'extérieur. Accords
culturels...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... y compris subventions.
M. LAPORTE: ... y compris subventions. M. le Président, j'ai
plutôt l'impression que, devant un événement aussi
important que l'inauguration d'une exposition du livre belge, par un prince et
une princesse belges, c'est le ministre qui devait y aller. Ou le ministre n'a
pas jugé l'événement assez important pour y aller
lui-même, à ce moment-là, il est inexcusable ou alors le
ministre devait assister à cette inauguration et il s'est
décommandé à la dernière minute et, à ce
moment-là, qu'on le veuille ou non, c'est un affront inqualifiable fait
à des visiteurs étrangers de marque, visiteurs étrangers
qui au surplus représentent un pays avec lequel nous avions l'intention
de signer un accord culturel.
Il faudra, M. le Président, lorsque j'aurai terminé dans
quelques brèves minutes mes remarques sur cette question, que le
ministre nous dise si oui ou non il avait accepté d'assister à
cette manifestation. S'il nous dit qu'il ne devait pas y assister, pour quelles
raisons il n'avait pas jugé bon, devant un événement de
cette importance, d'y aller lui-même, ou alors, si le ministre devait y
aller qu'il nous donne les raisons pour lesquelles, à la dernière
minute, il s'est décommandé.
Ce qui, encore une fois, constitue un affront pour nos visiteurs
très distingués. Lorsque le ministre a répondu à la
question que je lui posais tout à l'heure à l'effet de savoir
s'il croit que, selon les pays ou les Etats avec lesquels on transige, on doit
tenter de s'adapter à la situation, c'était
précisément pour lui dire que, s'il avait réellement voulu
signer une entente culturelle avec la Belgique, au lieu d'élever un
écran de fumée en déclarant la guerre à Ottawa, il
aurait pris les moyens, en collaboration avec le gouvernement
fédéral, pour que cet accord soit signé, même si
cela, encore une fois, ne répondait pas complètement à la
con- ception que nous nous faisons de la capacité internationale de la
province de Québec.
Si dans un, deux ans, dans cinq ans, les théories du gouvernement
fédéral sur la capacité internationale des provinces ayant
évolué il décidait d'en remettre complètement
l'administration aux provinces, nous ne recommencerions pas à
zéro. Nous aurions à ce moment-là une entente
signée avec la Belgique. Avec la France c'est acquis. Nous avons ici un
autre Etat français qui ne devrait pas nous laisser indifférent,
le Sénégal, qui est bien d'accord pour bâtir la
Francophonie. Son président, M. Senghor, déclare qu'il entend
traiter avec le gouvernement fédéral. Est-ce que nous allons
décider, comme dans le passé, devant des problèmes qui
nous apparaissent d'une importance capitale pour la province de Québec,
la Francophonie, de nous contenter de dire non, de nous payer une bonne
colère, ou si nous allons prendre les dispositions nécessaires
pour être de la famille? Et si un jour, encore une fois, nous avons plus
de juridiction que nous n'en avons actuellement ce que nous souhaitons
tous à ce moment-là, nous aurons déjà les
instruments de cette présence internationale à laquelle nous
rêvons tous.
Je dis que l'attitude qu'a prise le ministre envers la Belgique est
susceptible de retarder pour de nombreuses années la signature d'une
entente culturelle avec ce pays, que cette attitude nous a fait voir sous un
mauvais jour par nombre d'autres pays. Et je ne fais qu'une courte incursion
pour parler de son discours incroyable prononcé devant l'AUPELF alors
que, devant un nombre très considérable de visiteurs
étrangers, au lieu de leur souhaiter la bienvenue dans la province de
Québec, au lieu de leur dire que nous, citoyens de langue
française du monde, nous étions heureux de voir se réunir
chez nous des représentants de toutes les grandes universités du
monde, c'est le moment qu'a choisi le ministre pour aller faire sa petite
guerre contre le gouvernement fédéral, ce qui a
complètement abasourdi nos visiteurs, ce qui a certainement fait passer
le ministre pour un homme d'une politesse douteuse et qui a même fait
douter puisqu'il était là en sa qualité officielle
nombre de représentants de la maturité politique de l'Etat
québécois.
Devant ces faits, je demande au ministre de nous donner des
explications, d'éviter d'expliquer son attitude en se lançant
à la tête du gouvernement fédéral et de nous dire
quels sont véritablement ses projets à lui pour réparer
les pots cassés et pour véritablement nous permettre, d'ici
quelque temps, de signer d'autres ententes culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté?
M. LESAGE: Un instant, M. le Président. Je pense que le ministre
se doit au moins d'expliquer aux députés de cette Chambre sa
conduite. Le député de Chambly lui a posé des questions
précises. Les députés de cette Chambre, avant de voter les
crédits du ministère des Affaires culturelles, ont le droit de
savoir où veut aller le ministre dans sa politique d'échanges
culturels avec les autres pays et les autres provinces. Le député
de Chambly a posé des questions précises...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C est tout?
M. LESAGE: ... et avant d'accepter de voter des crédits au
ministre à ce titre, je crois qu'il est de son devoir, comme
démocrate s'il en est un de répondre aux questions
du député de Chambly.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la réponse sera
aussi brève que l'intervention a été longue. Le ministre
des Affaires culturelles, dans le domaine des accords et des ententes
culturels, veut aller aussi loin que possible de la meilleure façon qui
soit.
M. MICHAUD: M. le Président, à l'article 2, accords
culturels, des crédits du ministère des Affaires culturelles,
nous touchons là l'un des aspects les plus délicats de
l'administration du ministère des Affaires culturelles. Et je constate
qu'allègrement, le ministre titulaire de ce portefeuille ne veut pas se
compromettre sur la ligne de conduite qu'il entend prendre.
M. BELLEMARE: Je soulève un point d'ordre, M. le
Président.
UNE VOIX: Allègrement?
M. MICHAUD: Donc, ce problème est extrêmement
important.
M. BELLEMARE: M. le Président, l'honorable député
sait qu'en vertu de nos règlements, il n'a pas le droit même de
prêter des motifs allègres à l'honorable ministre.
Même s'ils sont allègres, ses motifs, il n'a pas le droit de les
lui prêter et surtout dans les circonstances, je crois qu'il serait
à cause de tout ce qui s'est dit, écrit et
répété je crois qu'il serait utile pour la Chambre,
pour la province et pour le comité, que l'on s'en tienne à
l'article 686 du règlement. M. le Président, j'ai la parole, s'il
vous plait.
M. LAPORTE: C'est-à-dire que vous l'avez prise.
M. BELLEMARE: Alors, 686: Un ministre le règlement est
bien clair peut refuser de répondre à une question sans
donner de raison. C'est clair, c'est net, c'est le règlement et je pense
que ceux qui veulent le plus revaloriser les ententes sont ceux qui
actuellement essaient d'attirer du point de vue partisan une certaine
réclame qui n'est pas souhaitable.
M. MICHAUD: M. le Président, j'invoque le règlement. Vous
êtes en dehors du règlement.
M. HARVEY: Ce ne sont pas des motifs.
M. MICHAUD: Le ministre est complètement en dehors du sujet. Il a
lui-même évoqué le règlement. Donc, disons que je
retire le mot allègre et je dis que le ministre a répondu de
façon expéditive et non satisfaisante aux questions que lui a
posées l'Opposition et, avec votre bienveillante permission, je
continuerai les propos que j'ai à tenir et qui portent exclusivement sur
l'article 2 du poste 3, « coopération avec l'extérieur
», y compris subventions, accords culturels.
Donc il s'agit d'une question extrêmement importante, que cela
soit au niveau des accords culturels eux-mêmes et au niveau aussi des
relations de l'Etat du Québec avec le pouvoir central. Le
ministère des Affaires culturelles et le ministère de l'Education
ont été depuis quelques années, sous le
précédent gouvernement particulièrement, nos
fenêtres ouvertes sur le monde. Que l'on se souvienne des accords
passés par l'ancien ministre de l'Education et par l'ancien ministre des
Affaires culturelles avec un pays comme la France, par exemple.
Le Québec se retrouve donc aujourd'hui, en 1967, grâce
à sa culture, grâce à sa position géographique,
à sa langue et à sa situation particulière dans la
Confédération canadienne, avec une vocation internationale, cela,
bien sûr, est enivrant. Surtout pour ceux qui, après le 5 juin
1966, n'ont eu qu'à cueillir les fruits des politiques de leurs
prédécesseurs. Mais ce n'est pas tout de jouer aux hommes d'Etat.
Encore faut-il connaître les règles du jeu.
L'actuel titulaire du portefeuille des Affaires culturelles a
été, pendant plus de quatre ans et j'espère que mes
remarques ne l'indisposeront pas pour employer ses propres termes, a
été, dis-je, un des chantres les plus bruyants du conservatisme
canadien.
Ancien disciple de M. Diefenbaker, on comprend cependant que le
député de Chicoutimi qui, actuellement, file en dehors de la
Chambre pour ne pas entendre les propos, de la manière la plus brave
possible. Donc le député de Chicoutimi...
M. HARVEY: C'est vrai.
M. BELLEMARE: M. le Président, on n'a pas le droit de faire de
ces sortes d'interprétations, surtout de prêter de ces motifs qui
ne sont pas dignes d'un député en cette Chambre. Le
député, pour toutes sortes de raisons, a le droit de laisser son
siège, et l'honorable député se lance dans une attaque
personnelle quand il raconte, dans son argot, ces propos de Diefenbaker et
autres.
M. LACROIX: Pourquoi se sauve-t-il, le ministre des Affaires
culturelles?
M. MICHAUD: Je dis donc, M. le Président. M. BELLEMARE: A
l'ordre!
M. LE PRESIDENT: Voici, je pense que l'honorable député de
Gouin a peut-être dépassé un peu sa pensée lorsqu'il
a prêté des motifs...
DES VOIX: A l'ordre!
M. LE PRESIDENT: Je pense que l'on admettra qu'un député
peut se retirer de la Chambre, momentanément, sans qu'on puisse lui
prêter de telles...
M. HARVEY: Il a le droit de continuer par exemple.
M. BELLEMARE: Il n'a pas le droit de lui prêter des motifs parce
que le ministre est sorti de la Chambre.
M., MICHAUD: M. le Président, j'ai donc dit en parlant...
M. HARVEY: Ce ne sont pas des motifs, il a été
député conservateur à Ottawa sous Diefenbaker.
M. MICHAUD: ... du départ du ministre des Affaires culturelles
qu'il filait de la façon la plus brave possible.
M. HARVEY: C'est la vérité.
M. MICHAUD: Est-ce que vous voulez que je retire ces paroles et que j'en
ajoute d'autres pour qualifier cette sortie impromptue du ministre?
M. BELLEMARE: Pourquoi cela dans votre discours?
M. MICHAUD: L'ancien titulaire du portefeuille des Affaires culturelles,
ayant été pendant quatre ans un des chantres du conservatisme
canadien, l'on comprend qu'il ait le goût de changer de chorale, et le
verdict du 5 juin a voulu que le ministre des Affaires culturelles fasse
désormais partie de la chorale du choeur des gardes bleus du
gouvernement actuel.
M. BELLEMARE: Cela, c'est dans le débat. M. MICHAUD: Le
député de Chicoutimi...
M. BELLEMARE: Cela c'est dans les accords.
M. MICHAUD: ... a donc troqué les cantiques du conservatisme pour
les carmagnoles québécoises. En France, à l'occasion d'un
bref séjour qu'il fit et cela c'est destiné au ministre du
Travail alors que les perce-neige et que les tulipes s'ouvraient au
soleil printa-nier, le député de Chicoutimi s'est dit insatisfait
des résultats de l'accord culturel signé en 1965 par le
Québec avec la France. Sur quel point précis le ministre s'est-il
dit insatisfait? Nous attendons encore la réponse à ces
questions.
M. BELLEMARE: M. le Président, je soulève un point
d'ordre.
M. MICHAUD: Interrogé en marge...
M. BELLEMARE: Je soulève un point de règlement.
L'honorable ministre des Affaires culturelles a, dans cette Chambre,
expliqué, en deux circonstances bien différentes...
M. HARVEY: Où est-il là?
M. BELLEMARE: ... le pourquoi de cette déclaration qu'il a faite.
J'aime à croire que les honorables membres de cette Chambre l'ont
entendu et compris.
M. MICHAUD: Commentant la déclaration du ministre, le ministre
des Affaires extérieures de France, M. Couve de Murville a dit,
et je cite la Presse du 1er octobre 1966: « S'il existe d'autres
choses qui soient de la compétence du Québec, la France est
prête à en discuter. Il n'y a cependant aucun projet précis
à ce sujet. » C'est donc dire, à moins que des
précisions n'aient été données par le ministre
actuel des Affaires culturelles, que le Québec de son côté
n'a pas cherché à élargir les accords
franco-québécois au-delà des matières
prévues par l'accord de 1965. Le ministre a-til de nouvelles
politiques à annoncer dans ce domaine et prendra-t-il prétexte de
la création du ministère des Affaires intergouvernementales pour
devenir un homme aphone? Cela, je me le demande.
Or, un peu plus tard, à Hull, le mardi 2 octobre, le journal Le
Droit rapporte que le ministre a déclaré que le gouvernement du
Québec, en matière de culture et autres, revendiquera sa
participation à l'Unesco. Le ministre invoque, à bon droit ce me
semble, le fait que le Québec pourrait avoir sa représentation
dans des organismes internationaux qui s'occupent d'éducation et de
culture, de juridiction exclusive de l'Etat provincial. En dehors de cette
déclaration, de cette manifestation de bonne intention, qu'y a-t-il eu
précisément de fait? A-t-on demandé à l'Unesco si
elle acceptait la représentation du Québec? Y a-t-il eu des
conversations ou des échanges de vue avec le pouvoir central à ce
sujet?
Le gouvernement actuel a-t-il défini sa conduite au cas où
le pouvoir central lui opposerait une fin absolue de non-recevoir à ses
demandes? Il faudrait, à vrai dire, presque une lampe d'Aladin pour
interpréter les mystérieuses et contradictoires attitudes du
ministre des Affaires culturelles, en ce qui concerne nos rapports avec
l'étranger et nos relations avec le pouvoir central.
Le député, le 28 août 1966, déclare au
Mont-Orford que le Québec, et je cite « doit
considéré comme inacceptables les initiatives du gouvernement
central dans le domaine de la culture. Pourvu, enchaîne-t-il, que cette
collaboration et il l'accepte l'idée d'une collaboration
éventuelle avec le pouvoir fédéral pourvu que cette
collaboration respecte les droits de la nation canadienne-française,
l'interaction des cultures, leur enrichissement mutuel et c'est ce qui
est extrêmement important dans ces propos par le truchement de
contacts et d'échanges de nature de ceux qui existent entre les divers
pays du monde. » Or, M. le Président, retenons bien ces mots:
« par le truchement de contacts et d'échanges de la nature de ceux
qui existent entre les divers pays du monde. »
Je conclus que, dans l'esprit du ministre, le Québec est donc
séparé de fait de la confédération canadienne
puisqu'il ne va pas dans les relations fédérales-provinciales
au-delà et j'emploie ses propres paroles au-delà
des contacts et des échanges de nature de ceux qui existent dans les
divers pays du monde.
M. le Président, je ne veux pas préjuger du bien
fondé de l'option du ministre qui restera à être
confirmée ou à être infirmée dans l'histoire. Mais
il me semble que nous sommes en droit de lui demander, à ce moment
précis du débat, nous sommes en droit de lui demander s'il
traduit par ses propos la politique du gouvernement auquel il adhère.
Que l'on sache une fois pour toutes si l'escalade des déclarations du
ministre n'est qu'une simple procédure de harcellement pour forcer le
gouvernement fédéral à jeter du lest ou si elle constitue
le cheminement planifié de l'ascension du Québec à une
forme ou l'autre de souveraineté exclusive en matière de
culture.
On comprendra, M. le Président je salue avec plaisir
l'arrivée du ministre des Affaires culturelles on comprendra que
je passe rapidement par-dessus les récents impairs diplomatiques du
ministre, impairs commis devant les représentants de AUPELF, tant il
saute aux yeux que ce genre d'intervention procède à la fois d'un
manque de politesse le plus élémentaire et d'une recherche un peu
maladive du propos qui fait choc, de la situation qui fait scandale.
Cela est d'autant plus navrant qu'à la lettre les propos du
ministre méritent examen. Le titulaire actuel du ministère des
Affaires culturelles force les convenances à un point tel que la
bouffonnerie de certaines de ses attitudes et l'inélégance qu'il
cultive à dire certaines choses cache la réelle intelligence de
ses propos.
M. BELLEMARE: M. le Président, à l'ordre!
M. MICHAUD: Pouvons-nous espérer, M. le Président...
M. BELLEMARE: M. le Président, je soulève un point
d'ordre. C'est une attaque personnelle que l'ont fait présentement. On
se livre avec une raffinerie, M. le Président, avec...
DES VOIX: A l'ordre, à l'ordre.
M. MICHAUD: Un raffinement machaviélique.
M. BELLEMARE: ... avec un raffinement, à attaquer personnellement
le ministre. Ce n'est pas ça pas du tout, M. le Président. Il est
question et c'est dans l'article 3, le sous-paragraphe 2 question
des accords culturels. M. le Président, que l'honorable
député de Gouin revienne donc à la question des accords
culturels. Je n'ai pas fini, M. le Président. S'il y a une attaque
personnelle à faire, il y atout autre endroit pour le faire. Il peut
écrire, il peut aller à la télévision, il peut
faire une motion de non-confiance, il y a toute sorte de moyens pour le faire
entendre. Mais, présentement, il est à savoir combien il y a eu
d'ententes, combien il y en aura, quelle est l'attitude dans les accords
culturels, qui a été prise.
L'honorable député a répondu à cela.
Actuellement, c'est à une attaque personnelle qu'on se livre, et avec un
raffinement tel qu'il n'y a pas de mots dans la langue, et surtout dans les
règlements, qui me permettent de la qualifier.
M. MICHAUD: M. le Président, je remercie le ministre du Travail
de qualifier de façon aussi élégante les interventions que
je fais en cette Chambre. Je ne croyais pas être raffiné. J'essaie
simplement de dire que l'attitude que prend le ministre des Affaires
culturelles dans ses rapports avec l'étranger tant en ce qui concerne
les accords culturels que nous signons avec les nations souveraines, que ces
attitudes donc, cachent parfois l'intelligence des propos qu'il tient.
Je termine et je dis...
M. BELLEMARE: Cela, M. le Président, c'est permis: «
Cachent parfois l'intelligence des propos qu'il tient. »
M. MICHAUD: M. le Président, est-ce que j'ai dit quelque chose
qui s'écarte du règlement?
M. BELLEMARE: Est-ce que le député est conscient de ce
qu'il dit?
M. ROY: Non, non.
M. MICHAUD: Il est fort conscient de ce qu'il dit.
M. BELLEMARE: « Cachent l'intelligence des propos qu'il tient.
»
M. MICHAUD: Mais je prête au ministre des Affaires
culturelles...
M. BELLEMARE: Qu'est-ce que ça veut dire: « Cachent
l'intelligence des propos qu'il tient? »
M. MICHAUD: ... l'intelligence de certains propos. Vous en voulez
plus?
M. BELLEMARE: Non, non, mais « cachent l'intelligence des propos
qu'il tient, » qu'est-ce que c'est ça? Ce n'est pas une attaque
personnelle? Voyons donc.
M. MICHAUD: Je dis que ses attitudes parfois bouffonnes,
loufoques...
M. BELLEMARE: Soyez donc gentilhomme. Voyons donc.
M. MICHAUD: ... cachent l'intelligence de ses propos.
M. BELLEMARE: Vous êtes capable d'être plus gentilhomme que
ça.
M. MICHAUD: En quoi, M. le Président, suis-je en dehors du
règlement? M. le Président, je dis donc: Pouvons-nous
espérer, si tant est que le ministre des Affaires culturelles soit
réformable, non pas réformiste, qu'il choisisse à l'avenir
un peu mieux ses situations? S'il est un homme qui devrait être sensible
aux convenances, c'est bien, j'imagine, le ministre des Affaires culturelles,
lui qui veut plus que tout autre nous ouvrir à nous les voies royales de
la culture. Mais j'ai bien peur qu'au train où vont les choses, pour la
réputation du Québec et pour le bon renom de la nation
canadienne-française, il vaudrait peut-être mieux que le ministre
s'enferme dans les voies du silence.
Je termine donc, M. le Président. A l'intention du ministre, je
résume les questions qui sont de trois ordres, en trois points. La
première: puisque le ministre se déclare insatisfait du
fonctionnement des accords franco-québécois, a-t-il fait quelque
chose ou qu'entend-il faire pour remédier à la situation? Ma
deuxième question est la suivante: en ce qui concerne la
représentation du Québec à l'Unesco, y a-t-il eu des
démarches effectuées auprès de cet organisme international
et, si oui, le ministre croit-il qu'il soit nécessaire de consulter
Ottawa à cet effet? La troisième question: le ministre
reflête-t-il la pensée du gouvernement du Québec ou
parle-t-il en son nom personnel lorsqu'il affirme que la collaboration avec le
fédéral dans le domaine de la culture n'est acceptable que par le
truchement de contacts et d'échanges de la nature de ceux qui existent
entre les divers pays du monde »? Fin de la citation des propres propos
du ministre des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. MICHAUD: M. le Président, je conclus donc qu'il n'y a aucune
réponse aux trois questions que j'ai posées au ministre des
Affaires culturelles.
M. LAPORTE: M. le Président, devant la situation que nous avons
exposée, devant les problèmes que soulève l'utilisation
des crédits du ministre quant aux relations culturelles, devant le
danger qui existe que la situation ne se gâte et devant le peu
d'explications que nous avons, je demande le vote sur la votation du
sous-article 2, Accords culturels , $280,000.
M. BELLEMARE: M. le Président, je n'ai pas besoin de vous dire
qu'à la suite du discours qu'a fait l'honorable député de
Gouin, vous avez remarqué tout le long de son exposé qu'il
s'agissait premièrement d'une attaque bien personnelle contre un membre
du cabinet. J'ai dans deux autres circonstances...
M. MICHAUD: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. BELLEMARE: ... fait le rapport à la Chambre, demandé
par...
M. BERGERON: Quel numéro?
M. MICHAUD: M. le Président, j'invoque le règlement. Les
propos que j'ai tenu en cette Chambre étaient une critique des attitudes
officielles d'un ministre responsable, j'imagine, je ne me suis pas
livré à des attaques personnelles contre le député
de Chicoutimi.
UNE VOIX: Il n'a pas compris.
M. BELLEMARE: Je voudrais bien que, demain, l'honorable
député de Gouin relise ce qu'il a devant lui, les notes copieuses
dont il s'est servi pour faire son intervention.
M. MICHAUD: Ce sont les déclarations du ministre des Affaires
culturelles.
M. BELLEMARE: M. le Président, pour les trois quarts,
l'intervention de l'honorable député de Gouin a été
faite sur les relations fédérales-provinciales. Et il y a, dans
nos règlements, un article bien spécifique qui dit que lorsque
l'article Affaires fédérales-provinciales sera appelé,
l'honorable député de Gouin aura l'avantage de faire appel
à cet article...
M. MICHAUD: Les accords franco-québécois, ce n'est pas le
domaine des relations fédérales-provinciales, ça.
M. BELLEMARE: M. le Président, je n'ai pas besoin de vous dire
que la longue intervention de l'honorable député n'était
pas dictée, je pense, par un sens de l'objectivité. Au contraire,
il avait, je pense, un message à livrer, un message qu'il avait
préparé, un message qu'il avait cuisiné, un message auquel
il avait pensé, qu'il a pris la peine d'écrire.
M. MICHAUD: M. le Président, vous allez nous blâmer de
penser à ce que nous disons.
M. BELLEMARE: M. le Président, je ne crois pas que ce soit avec
la méthode qu'il a employée, qu'il appliquera ce qu'il disait au
début de cette session et qu'il revalorisera cette Assemblée
législative. Nous sommes ici, M. le Président, pour demander au
ministre en cause ce qu'il a fait du budget qui a été mis
à sa disposition; pour...
DES VOIX: C'est ça qu'on fait.
M. BELLEMARE: ... lui demander à quoi seront employés les
crédits budgétaires qui sont votés, et, M. le
Président, ce n'est pas fait, je pense, pour se livrer à une
attaque personnelle comme l'a fait tout à l'heure le
député de Gouin. Je dis que ceux qui, aujourd'hui, dans la
province veulent véritablement établir avec les autres
pôles d'attraction, c'est-à-dire...
M. MICHAUD: Vous avez une bonne notion du débat public, vous!
M. BELLEMARE: ... avec les autres pays, des relations et des accords
culturels, sont ceux qui, dans le silence peut-être, actuellement font
peut-être plus que ceux qui cherchent un tremplin politique. Je pense que
l'intervention qu'a faite ce soir l'honorable député de Gouin, il
doit déjà la regretter, parce que je suis convaincu...
M. MICHAUD: Absolument pas.
M. BELLEMARE: ... Oui, je vois l'acte de contrition déjà,
M. le Président, c'est avec un air contrit qu'il m'entend...
M. MICHAUD: Mais c'était là l'acte de contrition, vous ne
savez pas ça.
M. BELLEMARE: Non, ce n'est pas là, ce n'est pas la
réplique qui compte, c'est d'avoir le ferme propos, M. le
Président, et je suis sûr que l'honorable...
M. MICHAUD: Je n'ai pas l'extrême regret de vous avoir
offensé.
M. BELLEMARE: ... député de Chicoutimi dans cette
Chambre...
DES VOIX: Vote.
M. BELLEMARE: ... a fait énormément pour la culture, a
fait énormément pour assurer des bonnes relations entre les
différents pays.
M. MICHAUD: Ah non, bien écoutez...
M. BELLEMARE: M. le Président, non vous avez le droit de vous
exclamer, c'est votre privilège, mais nous avons le droit de regarder
les faits aussi bien en face, M. le Président. Vous verrez ce que
produira votre attitude et ce que produira son attitude dans six mois.
M. MICHAUD: Partagez-vous l'opinion du ministre?
M. BELLEMARE: Et je suis sûr, M.le Président, que ce ne
sont pas les semonces qu'ont essayé de décerner ce soir les
honorables membres de l'Opposition qui vont remporter le résultat auquel
travaille présentement l'honorable ministre et les sous-ministres qui
sont ici, les officiers du département, qui sont des hommes
extrêmement sympathiques et qui veulent, eux aussi, apporter leur
contribution...
M. MICHAUD: Vous êtes complètement en dehors...
M. BELLEMARE: ... dans ce grand domaine. Je suis convaincu, M. le
Président, puisque le vote est demandé, que...
DES VOIX: Vous allez gagner.
M. HOUDE: Vous êtes convaincu de gagner.
M. BELLEMARE: Je suis convaincu, M. le Président, que la Chambre
se sera rendu compte ce soir que l'homme qui veut véritablement assurer
des bonnes relations extérieures...
M. MICHAUD: Vous ne croyez pas un mot de ce que vous dites.
M. BELLEMARE: ... des accords merveilleux entre les autres pays, c'est
bien le ministre, par des processus qui sont particulièrement propres
à lui et surtout désignés dans chacun des autres, comme le
disait l'honorable député de Chambly. Vote, M. le
Président.
M. LAPORTE: M. le Président, je voudrais dire, avant que le vote
soit pris, que nous avons donné la preuve non équivoque que nous
sommes en faveur de l'établissement de relations culturelles avec
d'autres pays et que nous voudrions que ce système se développe,
mais dans les circonstances actuelles - et vu la façon dont on a
utilisé les crédits - dont on s'est conduit jusqu'ici,
personnellement, je vais voter contre ces crédits.
M. LE PRESIDENT: Vote. Que ceux qui sont pour l'adoption se
lèvent. 27.
Que ceux qui sont contre se lèvent. 22.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté; 3 adopté.
M. BELLEMARE: Quatre.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, article 1.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, est-ce que je peux demander au
ministre, au sous-article 1 du poste 4, sur les 52 fonctionnaires du
ministère, combien sont d'expression anglaise et, en sus de ce
nombre-là, combien sont convenablement bilingues?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la question que me
pose le député de d'Ar-cy McGee est un peu difficile. Je peux lui
dire qu'à la Direction générale des arts et des lettres,
il n'y a pas de gens qui soient spécifiquement anglophones. Je puis
toutefois lui dire que la majorité de ces fonctionnaires sont
suffisamment bilingues pour traiter avec les gens de langue anglaise, mais je
ne saurais lui dire exactement le nombre de ceux qui peuvent de façon
courante et facile s'exprimer dans les deux langues. J'ai l'expérience
des relations que nous avons avec des gens de langue anglaise et il n'y a
aucune sorte de difficulté puisque la majorité des fonctionnaires
à la Direction générale des arts et des lettres est
capable de parler les deux langues et d'écrire dans les deux
langues.
M. GOLDBLOOM: Alors, puisqu'il s'agit ici de la Direction
générale des arts et des lettres, il y a des membres de
l'équipe qui sont capables d'apprécier les lettres anglaises.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voulez dire la littérature
anglaise?
M. GOLDBLOOM: La littérature.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsque nous avons à juger des oeuvres
de langue anglaise, comme vous le savez, nous constituons des jurys et pour
l'examen des oeuvres écrites en langue anglaise, il est évident
que le jury est composé de gens de langue anglaise ou de gens qui sont
parfaitement bilingues.
M. GOLDBLOOM: D'accord.
M. BELLEMARE: Adopté. Traitements.
M. LAPORTE: A moins que des collègues aient des questions
à poser, je n'ai pas d'objection à 1, 2, 3, 4, 5.
M. LE PRESIDENT: Article 6.
M. LAPORTE: M. le Président, à l'article 6, on avait
prévu l'an dernier $27,700 à l'article publications et il avait
été prévu dans ces crédits qu'une publication
trimestrielle qui s'appelle Vie musicale serait publiée. Je sais que
cette publication existe. Egalement au même article, M. le
Président, vous savez que dans la province de Québec, avant que
le ministre actuel ne devienne le titulaire du ministère, on avait
créé une collection qui s'appelle Arts, Vie et Science au Canada
français. Une première série de textes ont
été publiés dont les titres sont: Panorama des lettres
canadiennes, par Guy Sylvestre; Le théâtre au Canada
français, par M. Jean Hamelin; La peinture moderne au Canada
français, par Guy Viau; La vie musicale au Canada français, par
Annette Lasalle-Leduc;La vie des sciences au Canada français, par Cyrias
Ouellet, et L'Essor des sciences sociales au Canada français,par
Jean-Charles Falardeau. Il avait été prévu qu'une
édition anglaise de ces brochures serait publiée. Est-ce que je
puis demander au ministre si ces brochures dont je viens de parler ont
été publiées en langue anglaise?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voulez savoir uniquement si les brochures
qui devaient être publiées en langue anglaise l'ont
été?
M. LAPORTE: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les éditions anglaises, nous avons
publié 3,000 exemplaires de chacune des brochures suivantes: The Social
Sciences in French Canada par Jean Charles Falardeau, Literature in French
Canada par Guy Sylvestre et Modem Painting in French Canada par Guy Viau.
Les trois autres titres n'ont pas été publiés parce
que les auteurs ne trouvaient pas leur texte à point.
M. LAPORTE: Je constate que trois des six brochures qui étaient
prévues pour le budget n'ont pas été publiées.
Egalement devaient paraître, dans la même collection, au cours de
l'exercice 1966/67, cinq autres titres dontleti-rage devait être de 3,000
exemplaires. Le premier: La peinture traditionnelle au Canada français.
Est-ce que cette brochure a été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. LAPORTE: Cette brochure n'a pas été publiée. Une
deuxième brochure devait être publiée sous le titre de
l'Architecture moderne au Canada français. Est-ce que cette brochure a
été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. LAPORTE: Non. Une troisième brochure pour laquelle on avait
prévu des crédits de $22,400 devait être publiée
sous le titre de Le journalisme au Canada français. Est-ce que cette
brochure a été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non plus.
M. LAPORTE: Non plus. Une quatrième brochure devait être
publiée, à même ces crédits de $22,400, sous le
titre de Le cinéma au Canada français. Cette brochure a-t-elle
été publiée?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non plus.
M. LAPORTE: Non. Et enfin, une dernière brochure, qui devait
s'appeler L'artisanat au Canada français, devait également
être publiée. Je demande au ministre si elle l'a
été?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, plus. Maintenant, je voudrais
compléter les informations.
M. LACROIX: Pourquoi payer un ministre?
M. BELLEMARE: Un instant, il va vous le dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'abord, je dois vous dire que, pour
l'année 1966/67, en ce qui concerne les deux brochures, la
première, Vingt ans de cinéma au Canada français, par
Robert Daudelin, et d'autre part l'autre brochure qui est celle sur
l'artisanat, La renaissance
des métiers d'art au Canada français par Laurent Lamy,
n'ont pas été publiées à cause du retard qu'ont mis
les auteurs à présenter leurs manuscrits. En 1967/68, au cours de
l'exercice actuel, nous publierons l'édition anglaise des brochures
suivantes: The Theater in French Canada, par Jean Hamelin; Music in French
Canada, par Annette Lasalle-Leduc; The Sciences in French Canada, par Cyrias
Ouellet. Il y avait d'autres brochures, d'autres éditions, qui doivent
être publiées, entre autres Le journalisme au Canada
français par Jean-Marc Léger, L'architecture au Canada
français par Victor de Boca, mais les auteurs n'ont pas remis les textes
de sorte qu'il ne nous a pas été possible de procéder
à leur édition.
M. LAPORTE: A moins que des collègues n'aient des questions
à poser sur cet article No 6, je constate encore une fois que trois
brochures sur six, qui devaient être publiées en langue anglaise,
ne l'ont pas été et que cinq brochures nouvelles sur cinq en
langue française n'ont pas été publiées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais bien que le député de
Chambly n'induise pas la Chambre en erreur. Je sais que ce n'est pas son
intention, je ne veux pas lui prêter ce motif. Mais les renseignements
que je viens de lui donner sont de nature à lui faire comprendre que, si
les brochures n'ont pas été publiées, cela ne
dépend pas du ministère, mais que cela dépend de certaines
difficultés afférantes au travail des auteurs qui, dans la
plupart des cas, n'ont pas pu nous remettre leurs manuscrits à temps.
J'ai donné tout à l'heure la liste des brochures qui seront
publiées au cours de l'exercice 1967/68.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAPORTE: Adopté. M. le Président, à l'article
suivant, article 7, la Commission de la pièce canadienne qui avait
été créée au cours de l'année
dernière dans le budget qui a précédé celui que
nous étudions actuellement, je vois des crédits importants de
l'ordre de $40,000. Le ministre voudrait-il nous dire si, dans ce domaine, il y
a quelque chose de nouveau à annoncer?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le 15 février 1965, le ministère
des Affaires culturelles instituait la Commission de la pièce
canadienne. Alors, les commissaires, au nombre de cinq, furent retenus pour
l'année 1965/66, ce sont: MM. Béraud, Roger Citerne, Jean-Paul
Fugè- re, Gilles Hénault, Jean-Louis Roux, M. Béraud fut
remplacé par M. Marcel Valois. Les commissaires actuels sont MM. Jean
Royer, Jean-Paul Fugère, Roger Citerne, Jean-Louis Roux, M. Valois ayant
démissionné.
La première réunion de la Commission a eu lieu le 4
novembre 1965. Il y eut par la suite, au cours de l'année 1965/66,
quatre autres réunions. Alors, au cours de la dernière
année, de l'année qui vient de s'écouler plutôt
depuis le dernier exercice, la Commission de la pièce canadienne s'est
réunie mais ne s'est pas entendue sur le choix d'une pièce de
sorte que...
M. LAPORTE: Je m'excuse, mais je n'ai pas compris la dernière
phrase.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La Commission de la pièce canadienne
s'est réunie. Elle a examiné des textes mais n'a pu s'entendre
sur le choix d'une pièce, de sorte qu'il ne dépend ni du ministre
qui m'a précédé ni de moi qu'aucune pièce n'ait
été choisie. Toutefois, nous sommes à réorganiser
cette Commission de la pièce canadienne en collaboration avec des gens
qui s'occupent activement de théâtre, soit des directeurs de
compagnies de théâtre, afin de lui donner une formule plus
dynamique parce qu'on nous a représenté que la commission, telle
qu'elle avait été constituée et telle qu'on en avait
prévu le fonctionnement, n'était pas de nature à aider les
auteurs et qu'on préférait voir le ministère prendre une
autre orientation. Ici en temps et lieu, je ferai connaître quelle sera
l'activité de la Commission de la pièce canadienne et de quelle
façon cet organisme fonctionnera.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LAPORTE: M. le Président, je veux simplement demander au
ministre si une ou des pièces ont été inscrites au
catalogue depuis que la commission existe ou s'ils n'ont pu s'entendre sur
aucune, encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On m'informe que vingt pièces ont
été examinées, et que, là-dessus, deux seulement
ont été inscrites au catalogue. De sorte que, évidemment,
nous n'avons pas encore pu constituer ce catalogue des pièces
canadiennes en raison du petit nombre du choix.
M. LAPORTE: Alors, là, je demande au ministre
l'explication était très générale les
$40,000 dont il nous demande la votation,
ce soir, seront utilisés de quelle façon puisqu'il semble
bien que dans ce service, cela ne procède pas très rapidement? Je
constate bien les difficultés que ça représente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons inscrit un
montant de $40,000 parce que nous prévoyions la création de cinq
pièces à $6,000 chacune, soit un montant de $30,000. La
publication de ces cinq pièces et du répertoire, $8,000. Nous
prévoyons évidemment certains frais de voyage $500, le cachet des
commissaires qui seront de $1,000, certains frais d'impressions de textes et
formules qu'on envoie aux candidats, pour un montant de $300, et autres
dépenses de $200, pour un total de $40,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté. Poste
budgétaire 5.
M. LAPORTE: Poste budgétaire 5, je voudrais faire quelques
remarques d'ordre général, puisqu'il s'agit du
théâtre. Est-ce que c'est à ce poste budgétaire que
l'on pourrait donner son point de vue sur la création de ce
théâtre populaire dont le ministre annonçait l'existence il
y a quelque temps?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez le choix, soit au poste des
subventions, à l'article des subventions, ou bien vous pouvez y aller
tout de suite, si vous le désirez.
M. LAPORTE: Vous avez, à l'article 2, le Conservatoire de musique
et d'art dramatique. Je pense que c'est à cet article que nous pouvons
discuter de ce dont a parlé le ministre.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'on y va par article ou sous-article, ou est-ce
qu'on adopte l'article 1?
M. LAPORTE: M. le Président, ah! si vous voulez, je n'ai pas
d'objection à ce qu'on adopte « administration », 1, 2, 3,
4, 5.
M. BELLEMARE: Sous-articles, 1, 2, 3, 4, 5.
M. LAPORTE: Bon, on passe à l'article 2: Conservatoire de musique
et d'art dramatique. A moins que mes collègues n'aient des questions
à poser, lorsque j'aurai terminé cette in- tervention que je veux
faire, je n'aurai pas d'objection à ce que l'article en entier soit
adopté. Toujours sous réserve des questions que pourraient poser
d'autres de mes collègues.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. LAPORTE: M. le Président, le 30 septembre 1966, le ministre
des Affaires culturelles annonçait la création d'un
théâtre populaire. Le ministre disait que le centre dramatique du
conservatoire, dont la fondation date maintenant de trois ans, s'appellerait
désormais Le Théâtre populaire du Québec, que le
ministère lui octroyait cette année une subvention de $75,000 et
que ce théâtre deviendrait une troupe permanente de
tournées.
Je me demande si cette troupe permanente de tournées dont le
ministre annonçait la création, c'est-à-dire la troupe du
conservatoire d'art dramatique est la même troupe qui existait depuis
1963 et qui a fait des tournées, non seulement dans la province de
Québec, mais en Ontario, au Nouveau-Brunswick, je pense, et probablement
en Nouvelle-Angleterre, et qui s'était déjà produite
devantplus de 110,000 spectateurs si c'est le cas, comme je l'imagine
bien c'est une autre de ces nouvelles publiées à grands
renforts de publicité, annonçant des choses qui existaient
déjà.
La troupe du Conservatoire d'art dramatique, sous la direction de M.
Valcourt, est certainement l'un des centres culturels les mieux cotés de
la province de Québec dans le domaine de l'art dramatique et ça
n'est rien de nouveau que l'on annonce que cette troupe devient une troupe de
tournée, même si on la coiffe du titre de théâtre
populaire et qu'on semble ainsi créer dans la province de Québec
un théâtre d'Etat. Il existe déjà.
Il eût été bien préférable de donner
suite aux projets que nous avions élaborés il y a un an et qui
aurait intéressé non seulement la troupe du Conservatoire d'art
dramatique, mais l'ensemble des troupes de théâtre de la province
de Québec et qui aurait réglé au bénéfice de
tout le monde, le problème considérable créé par
l'ouverture des deux salles de théâtre à la Place des Arts
à Montréal. Il s'est produit un événement
malheureusement très regrettable, c'est que l'homme par excellence du
théâtre dans la province de Québec, M. Jean Gascon, a
dû s'exiler, devenir un des principaux animateurs du théâtre
de Stratford en Ontario, et que nous avons perdu d'un coup l'expérience
très considérable et le talent de cet homme.
Et l'on a décidé, par la même occasion, de confier
les deux salles de théâtre de la Place
des Arts de Montréal au TNM, au théâtre du
Nouveau-Monde. Sans doute, que le TNM a du gallon dans la province de
Québec. Il est évident que cette troupe qui est probablement,
pour peu qu'on la juge permanente, la plus ancienne et celle qui a le plus
d'état de service. Mais il arrive que d'autres compagnies ont
également oeuvré de la façon la plus excellente dans la
province de Québec. Je pense au Rideau Vert, je pense à
l'Egrégore, je pense au Théâtre international de madame
Beaubien, et, si l'on se tourne du côté de Québec, on pense
immédiatement au théâtre de l'Estoc, ce qui aurait
probablement servi toutes les fins que veut rechercher le ministre,
c'est-à-dire créer à Montréal un centre de
théâtre de très haute qualité, et qui aurait permis
en même temps de donner suite à la politique que nous avons
entreprise en matière de déconcentration de la culture,
c'est-à-dire amener des troupes de théâtre
extrêmement qualifiées un peu partout dans la province de
Québec. Il eut été préférable pour atteindre
ces objectifs, de nommer un directeur des théâtres de la Place des
Arts.
M. Jean Gascon eût été l'homme tout qualifié
pour devenir le premier fonctionnaire du Québec dans ce projet de
créer un véritable théâtre d'Etat. Il eût
été possible de confier à M. Gascon le soin de constituer
autour de lui une compagnie d'Etat permanente qui aurait, elle, occupé
les deux théâtres de la Place des Arts, disons six mois par
année et qui pendant une autre période, aurait été
une troupe de tournées dans la province de Québec, parce
qu'à ce moment-là ç'eût été une
véritable compagnie d'Etat.
M. Gascon aurait eu ou un autre directeur, je pense à M.
Gascon toute liberté de recruter le personnel de ce
théâtre d'Etat, de cette compagnie d'Etat parmi les artistes les
mieux qualifiés et les plus susceptibles de devenir des
sociétaires de qualité pour cette compagnie. Et, pendant la
période où la compagnie d'Etat eût été en
tournée dans la province de Québec, les deux
théâtres de la Place des Arts auraient été mis
à la disposition des autres troupes de théâtre de la
province de Québec pour leur donner le loisir de se produire à
Montréal. C'est ainsi que le théâtre de l'Estoc, qui est
certainement une des compagnies qui a le plus de mérite et que nous
songions, j'espère que c'est encore le cas, à subventionner pour
en faire une compagnie permanente lorsque le Grand Théâtre si
j'amais il estterminé, lorsque le Grand Théâtre existera
à Québec... Et deuxièmement, nous aurions permis au
Rideau, à l'Egrégor, à des compagnies qui pourraient
s'installer ailleurs dans la province de Québec, de venir à
Montréal subir l'épreuve par excellence du
théâtre.
Je pense que, de cette façon, nous n'aurions pas laissé
croire aux citoyens de la province de Québec que l'on créait un
théâtre d'Etat nouveau alors qu'on a simplement changé le
nom de la troupe du Conservatoire d'art dramatique et qu'on a confirmé
sa fonction de troupe itinérante et que, deuxièmement, on aurait
gardé pour la province de Québec l'homme de théâtre
numéro un, M. Jean Gascon, qu'on aurait créé une
véritable compagnie d'Etat à la fois sédentaire à
Montréal pendant une partie de l'année et itinérante
pendant une autre partie et que, troisièmement, on aurait mis ce
théâtre à la disposition d'autres compagnies qui ont
également infiniment de mérite.
Je n'ai pas d'objection, il va sans dire, à ce que l'excellente
troupe du Conservatoire d'art dramatique devienne de plus en plus partie de
cette déconcentration de la culture que nous souhaitons tous, mais je
regrette que nous ayons perdu et M. Gascon et l'occasion de mettre à la
disposition de toutes les compagnies de théâtre de la province de
Québec les deux magnifiques salles de la Place des Arts à
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté?
M. PINARD: Il n'a rien à dire.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté?
M. LAPORTE : Adopté par défaut.
M. BELLEMARE: Si vous voulez, M. le Président, je demanderais que
le comité suspende ses travaux et que...
M. LAPORTE : On est prêt à aller jusqu'à onze
heures. Demain. On ne continue pas ça demain? Cela va si bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce que demain, je ne serai
malheureusement pas ici.
M. LAPORTE: Vous êtes décoré par la Belgique? Est-ce
que la décoration vous est remise à la bibliothèque de
Saint-Sulpice?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je tiens à
faire...
M. LESAGE : Par l'Ambassadeur de Belgique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... cette précision, c'est que demain
on me décerne le titre de commandeur du parler français, mais pas
le titre du plus bel homme de l'année.
M. LAPORTE: Cela va vous en faire des choses à commander
ça, monsieur.
M. LESAGE: Cela ne serait pas possible, de toute façon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans votre cas, oui. J'ai conscience de ma
valeur.
M. LACROIX: Il faut remarquer que le lion devient le mouton lorsqu'il en
est à l'étude de ses crédits.
M. BELLEMARE: Ah, ce n'est pas la plus...
M. LEBEL (Président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de vous faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et demande la permission de siéger
à nouveau.
M. PAUL (Président): Quand le comité pourra-t-il
siéger? A la prochaine séance? L'honorable ministre du Travail,
du Commerce et de l'Industrie, au nom de l'honorable ministre des Finances
propose que les résolutions soient maintenant acceptées par la
Chambre. Est-ce que la motion est acceptée? Adopté.
M. BELLEMARE: M. le Président, je demanderais l'ajournement de la
Chambre jusqu'à trois heures demain après-midi. D'abord il y
aura...
M. LESAGE: Pourquoi pas onze heures?
M. BELLEMARE: M. le Président, le chef de l'Opposition est
taquin.
M. LACROIX: Vous êtes bien paresseux.
M. BELLEMARE: Il m'a tout dit ça tout à l'heure. Pourquoi?
On s'est entendu tout à l'heure.
M. LESAGE : Non, non.
M. BELLEMARE: Il m'a dit vous avez été assez taquin
à votre tour.
M. LESAGE: Non, c'est parce que, M. le Président, le premier
ministre avant de partir ce midi m'a demandé de voir, moi-même,
con- jointement avec le député de Champlain, à ce que les
députés travaillent à plein temps.
M. BELLEMARE: Ah bon! Je remercie l'honorable chef de l'Opposition de
son paternalisme et je suis assuré d'avance, M. le Président, que
nous allons y contribuer. Demain après-midi à trois heures, en
bas, après les motions, les questions et réponses aux questions
et aux motions, le comité de l'Agriculture continuera à
siéger. Nous sommes rendus à l'article 2 présentement, au
sous-article 7. Il y aura ici, en Chambre puisque l'honorable ministre
des Affaires culturelles sera absent le Revenu, et si cela se terminait,
nous commencerons immédiatement la Voirie. Demain après-midi,
dans les premiers articles, pour revenir, jeudi...
Demain soir il n'y aura pas de séance...
M. LESAGE: On ne travaille pas, demain soir?
M. BELLEMARE: Bien c'était traditionnel dans le temps de
l'honorable chef de l'Opposition.
M. LACROIX: On travaillait les autres jours.
M. BELLEMARE: Je pense, je ne sais trop, j'ai été des mois
de temps, M. le Président...
M. LAPORTE: Que le ministre ne nous dise pas qu'il ne travaillait pas.
Personne ne va le croire.
M. BELLEMARE: Il aura servi à quelque chose.
Alors, M. le Président, je demande l'ajournement de la Chambre
à demain, trois heures.
M. LESAGE: Et jeudi?
M. BELLEMARE: Jeudi, nous revenons aux Affaires culturelles à
onze heures, pour finir avec la Voirie...
M. PINARD: En haut ou en bas?
M. BELLEMARE: Si nous revenons jeudi aux Affaires culturelles...
M. PINARD: Dans l'église ou dans la chapelle?
M. LESAGE: C'est-à-dire que, si les crédits du
ministère du Revenu étant donné le grand nombre de
projets de loi qu'il y a au
feuilleton ne prenaient qu'une demi-heure demain, nous
commencerions la Voirie tout de suite en Chambre,,
M. BELLEMARE: Oui, d'accord.
M. LESAGE: Alors ce serait en Chambre, la Voirie?
M. BELLEMARE: D'accord. Aucune objection, M. le Président, tel
qu'entendu, si l'Agriculture pouvait aussi se terminer pour qu'on puisse passer
la Santé en fin de semaine.
M. LE PRESIDENT: Dois-je comprendre que le consentement unanime est
donné pour que les dispositions de l'article 115 soient mises de
côté pour demain?
M. BELLEMARE: C'est ce qui a été entendu avec le chef de
l'Opposition pour la semaine d'avant et pour demain.
M. LE PRESIDENT: Alors la Chambre ajourne ses travaux à demain
après-midi trois heures.