Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures trente et une minute)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
Sanction de lois
M. LE PRESIDENT: Avant d'appeler les affaires du jour, je veux rappeler
aux honorables membres de cette Chambre qu'il y aura sanction de bills à
midi.
Affaires du jour.
Bills privés
M. PAUL: M. le Président, il y aurait peut-être avantage
à appeler certains bills privés qui seraient prêts pour
rapport du comité plénier et troisième lecture
automatique, tel que cela se fait depuis quelques années. Ce seraient
les articles 10, 11, 12 et 13 qui ont trait à des bills privés.
Ceci permettrait la sanction de ces bills à midi.
M. LE PRESIDENT: La motion de l'honorable Secrétaire de la
province sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Troisième lecutre de ces bills. Third
reading of these bills.
Questions et réponses
Projets de loi de M. Mlchaud
M. MICHAUD: M. le Président, à propos de bills
privés ou de propositions de loi, pourrais-je demander au premier
ministre s'il a l'intention d'appeler bientôt les deux propositions de
loi soumises par l'humble soussigné au sujet de la Loi du Barreau et de
la Loi modifiant le code civil...
M. BERTRAND: C'est effrayant comme ma mémoire fait
défaut.
M. MICHAUD: ... avant la fin de la session?
M. BERTRAND: Je me rappelle, à ce moment-ci, l'engagement que
j'avais pris d'appeler ces projets de loi. J'espère que les
réflexions que je ferai en fin de semaine m'inviteront, au cours des
semaines à venir, à les appeler.
M. MICHAUD: Le premier ministre est déjà tellement
occupé par d'autres problèmes, ne pourrait-il pas
déléguer à un autre la responsabilité d'appeler ces
projets de loi, peut-être à l'honorable Secrétaire de la
province?
M. PAUL: Il serait peut-être bon de rappeler à l'honorable
député de Gouin que le Barreau était en élection
hier ou aujourd'hui. On ne voudrait pas créer une espèce de
sensation dans le milieu judiciaire.
M. MICHAUD: Je comprends que le ministre veuille faire une trêve,
mais il serait peut-être normal que la trève s'applique à
la plaisanterie également. Ces projets de loi ont été
déposés depuis déjà deux mois et ils progressent
péniblement au feuilleton. J'espère que l'on pourra les discuter
avant l'ajournement de la session, le 13 juin.
M. BERTRAND: La conception du député de Gouin a
été longue; alors, on peut comprendre que l'examen soit long.
M. MICHAUD: C'est très court comme projet de loi.
M. BERTRAND: Ah, ils sont courts!
M. MICHAUD: Il n'y aura pas de violents débats.
M. LAPORTE: M. le Président, évidemment, on peut faire des
blagues, mais est-ce que je peux compter que, mercredi prochain, ces deux
projets de loi vont être appelés, conformément à la
directive donnée par le leader? Je ne voudrais pas être
obligé ce serait la première fois d'insister pour
que le règlement soit appliqué.
M. BERTRAND: J'en prendrai connaissance en fin de semaine.
M. LAPORTE: Merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Gatineau.
Mouvement sécessionniste à Hull
M. FOURNIER: Le premier ministre a-t-il une déclaration à
faire su sujet de l'ampleur extraordinaire du mouvement qui existe dans la
région de Hull, à l'effet que la ville et la région
veulent se séparer de la province de Québec à cause de
l'inactivité du gouvernement de Québec et du manque de mesures
concrètes prises par lui?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. FOURNIER: Le premier ministre a-t-il une déclaration à
faire à cette Chambre sur ce sujet?
M. BERTRAND: M. le Président, j'ai eu l'occasion, la semaine
dernière je pense, de rencontrer un journaliste de la région
outaouaise. Hull est une immense région que je connais très bien,
d'ailleurs. Je lui ai dit que le Dr Lussier était notre
représentant auprès des autorités fédérales
et de l'autorité ontarienne relativement à ce problème de
la capitale du Canada.
Encore cette semaine, j'ai causé avec le Dr Lussier à ce
sujet. Il y a eu des échanges de lettres avec les autorités
canadiennes. C'est un problème assez complexe. J'espère bien,
cependant, que nous pourrons nous entendre afin d'établir cet organisme
tripartite dont on parle depuis déjà longtemps. Que l'on soit
assuré que les intérêts du Québec en
général nous tiennent à coeur, et ceux de la région
outaouaise et de la capitale canadienne en particulier.
M. FOURNIER: Je voudrais informer le premier ministre qu'actuellement
les sondages donnent 10 en faveur contre 1. La région attend une
activité concrète et non pas simplement la création d'un
organisme. Elle veut des faits et gestes dans cette région.
M. BERTRAND: Le sondage a été effectué par qui?
M. FOURNIER: Par le poste de radio CKCH. Il est encore en cours.
M. BERTRAND: Je ne blâme pas les députés de la
région, en particulier le député de Hull, d'alerter la
population. Je sais qu'il m'a envoyé une lettre dernièrement, qui
est un véritable réquisitoire, une lettre agressive. C'est son
droit. J'en ai pris connaissance et je lui répondrai.
M. PINARD: C'est son droit et son devoir.
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
Contrat de Churchill Falls
M. LESAGE: La date de la signature du contrat entre
l'Hydro-Québec et Churchill Falls Corporation a-t-elle été
déterminée?
M. BERTRAND: J'ai demandé aux commissaires si je pouvais compter
que la date que j'avais déjà indiquée...
M. LESAGE: Je pose ma question à la suite de ce que m'a dit le
premier ministre.
M. BERTRAND: ... au chef de l'Opposition serait respectée. On m'a
dit que l'on faisait des efforts surhumains en vue de compléter cela
avant le 15 mal. J'espère bien, quant à moi, que je ne manquerai
pas à cet engagement. J'aurai plus de détails lundi.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. BERTRAND: Article 2.
M. LE PRESIDENT: L'honorable Secrétaire de la province.
Questions au feuilleton
M. PAUL: M. le Président, pour me rendre à l'invitation
que nous a formulée l'honorable chef de l'Opposition, mercredi dernier,
au sujet de certaines questions qui apparaissaient au feuilleton et pour
lesquelles il désirait des réponses, il faut comprendre que
l'honorable ministre des Finances n'a peut-être pas eu tout le temps de
préparer les réponses que désirait obtenir l'honorable
chef de l'Opposition à ces questions.
Alors, je continue, M. le Président, à informer la
Chambre. L'honorable ministre des Finances a pu préparer trois
réponses, dont deux à des questions posées par l'honorable
chef de l'Opposition et une par l'honorable député de Mercier.
J'en profiterai également pour répondre à certaines autres
questions.
Question no 1, question de M. Lesage, l'honorable ministre des Finances
m'informe que les autres questions pourraient être retardées
jusqu'à mercredi, alors qu'il fournira réponse. Il y aurait
réponse ce matin aux questions 1, question de M. Lesage, réponse
de M. Dozois.
M. DOZOIS: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 2, question de M. Lesage, réponse de M.
Dozois.
M. DOZOIS: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 7, question de M. Pinard, réponse de M.
Lafontaine.
M. LOUBIER: Pour M. Lafontaine, lu et répondu.
M. PAUL: Question no 23, il y aurait lieu, M. le Président, de
transformer cette question en motion pour production de documents.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Question de M. Courcy, réponse de M. Vincent.
M. VINCENT: Transformée en motion pour production de
documents.
M. PAUL: Question no 28, question de M. Bourassa, réponse de M.
Dozois.
M. DOZOIS: Lu et répondu.
M. PAUL: Question no 46. Question de M. Baillargeon, réponse de
M. Lafontaine.
M. LOUBIER: Pour M. Lafontaine, lu et répondu.
M. PAUL: 47, question de M. Lefebvre. Réponse de M. Cardinal.
M. CARDINAL: Lu et répondu.
M. PAUL: 80, question de M. Coiteux. Réponse de M. Cardinal.
M. CARDINAL: Lu et répondu.
M. PAUL: 83, question de M. Courcy. Réponse de M. Vincent.
M. VINCENT: Lu et répondu.
M. PAUL: 98, question de M. Leduc (Taillon). Réponse de M.
Beaudry.
M. LOUBIER: Pour M. Beaudry, lu et répondu.
M. PAUL: 101, question de M. Leduc (Taillon). Réponse de M.
Beaulieu.
M. LOUBIER: Pour M. Beaulieu, lu et répondu.
M. PAUL: 105, question de M. Brown. Réponse de M. Bellemare.
M. LOUBIER: Pour M. Bellemare, lu et répondu.
M. PAUL: 124, ordre de la Chambre de M. Brisson. Au nom de M»
Beaudry, je dois déclarer qu'il n'y a pas de document de la teneur de
ceux désirés par l'honorable député.
M. LOUBIER: La réponse, c'est rien. On ne peut déposer
rien.
M. BERTRAND: Article 2.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Finances propose que la
Chambre se forme de nouveau en comité des subsides. Cette motion
sera-t-elle adoptée. Adopté.
Comité des subsides
M. FRECHETTE (président du comité des subsides)
M. PAUL: Qu'il me soit permis de rappeler que la commission de
l'éducation continue, à la salle 91, l'étude des
crédits du ministère de l'Education.
M. LAPORTE: M. le Président, me serait-il permis de revenir,
comme si nous étions en Chambre, aux motions non annoncées, pour
remplacer au comité de l'Education M. Lefebvre par M. Bienvenue et M.
Choquette par M. Bourassa?
M. BERTRAND: A l'éducation.
Crédits du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre !
L'honorable ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: Lors de l'ajournement, hier soir, je faisais état
d'une déclaration faite par le député d'Abitibi-Ouest
à l'occasion de son intervention qui a duré tout près de
deux heures et demie, au début de l'étude des prévisions
budgétaires.
A ce moment, le député d'Abitibi-Ouest mentionnait que le
ministre actuel de l'Agriculture
était allé étudier, visiter, découvrir les
grands planificateurs de France, des méthodes nouvelles, qu'il devait
rapporter ces conseils, ou encore ce qu'il avait appris ici pour l'agriculture
du Québec En même temps, le député d'Abitibi-Ouest
l'ex-ministre de l'Agriculture, mentionnait qu'en France il y avait eu des
manifestations, des échauffourées, que les cultivateurs
français s'entredéchiraient, s'entretuaient avec la police et
qu'ils criaient leur impatience au général de Gaulle.
Je disais donc hier soir que tout ceci était quand même
avant la visite de l'ex-ministre de l'Agriculture à Paris en 1961.
M. MICHAUD: La Fronde agricole.
M. VINCENT: A ce moment-là, en 1961...
M. MICHAUD: La récolte des pommes de terre.
M. VINCENT: ... il était très édifiant de lire les
rapports des journaux sur la visite de l'ex-ministre de l'Agriculture. On
mentionnait même à ce moment-là dans les journaux, comme le
Progrès de Rouyn, après la visite du député
d'Abitibi-Ouest, que Voltaire avait même assurément dû se
retourner dans sa tombe en sentant le sol français foulé par les
pieds d'aussi hauts personnages qui venaient de visiter cette grande
métropole.
M. COURCY: C'est vrai, il y a eu un tremblement de terre pas longtemps
après.
M. VINCENT: Il y a eu même un tremblement de terre. On peut bien
se demander aujourd'hui si ce n'est pas la cause de la défaite du
général de Gaulle, la visite de l'ex-ministre de l'Agriculture et
de la Colonisation. Remarquez bien...
M. BROWN: Vive la vieille France!
M. VINCENT: D'abord, l'ex-ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation était l'invité du ministre de l'Agriculture de
France. A ce moment-là il a été reçu...
M. COURCY: M. le Président, le ministre de l'Agriculture
n'était pas l'invité du ministre de l'Agriculture de France. Il
était l'invité du grand général de Gaulle.
M. VINCENT: Je me rapporte aux commentaires des journaux...
M. COURCY: Ah bon!
M. VINCENT: ... le Progrès de Rouyn. On disait que partout il a
été chaleureusement reçu. «A Lisieux, où il
était l'invité d'honneur... »
UNE VOIX: Y a-t-il eu un miracle?
M. VINCENT: « ... à l'inauguration de l'exposition agricole
annuelle, il a prononcé un discours qui lui a valu les bravos
enthousiastes de la foule. » Il a probablement dû déclarer:
Vive la France!
UNE VOIX: La France libre!
M. VINCENT: Cela, c'était avant les grandes manifestations des
paysans français à l'encontre du général de
Gaulle.
M. COURCY: Il aurait dû rester là.
M. VINCENT: « Il a reçu les bravos enthousiastes de la
foule. » Remarquez bien ceci: « A Paris, on le reconnaissait
partout où il passait. » Et même j'ajoute, probablement que
les Parisiennes devaient demander: Qui est-ce le grand à
côté d'Alcide? » « A Paris, il était reconnu,
on le reconnaissait partout où il passait. Un certain soir, dans un
original restaurant de la Butte Montmartre, au Grenier, le patron, Fred
Bretonnicre, chansonnier et ami de notre Félix Leclerc canadien, lui a
remis en souvenir de son passage chez lui deux magnifiques assiettes murales
peintes par un des meilleurs artistes de la Butte. » « A
France-Amérique » ça, c'était avant les
manifestations des paysans français « où il fut
également conférencier à un déjeuner officiel ou
à l'Assemblée nationale où il assista à un
débat sur l'agriculture... »
M. LAFRANCE: Le ministre pourrait peut-être revenir au
Québec
M. VINCENT: « ... M. Courcy fut également salué par
des tonnerres d'applaudissements. »
UNE VOIX: Bravo!
M. VINCENT: « Sa simplicité, l'intérêt qu'il
apportait à connaître les problèmes agricoles de la France,
son sens de l'humour et sa bonhomie lui valaient de conquérir
d'emblée ces dignitaires officiels français qui ne sont pas
toujours faciles à amadouer. »
Et je pourrais continuer, M. le Président, mais il y a quand
même ceci.
M. COURCY: M. le Président, juste une mi-
nute. Est-ce que le ministre peut m'en faire parvenir un exemplaire?
Parce que c'est très intéressant.
M. VINCENT: Ah! certainement, même Je pourrais continuer.
M. COURCY: Je suis certain d'être élu durant cinquante
ans.
M. VINCENT: « Quant à M. Lucien Cliche, il sut très
rapidement lui aussi conquérir ministres et dignitaires français.
»
M. LAPORTE: D'authentiques conquérants!
M. VINCENT: Même j'ajoute que j'ai eu l'information que le
député d'Abitibi-Ouest, à ce moment-là avait
présidé à un dîner d'Etat en compagnie de M.
André Malraux. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles M.
Malraux a démissionné dernièrement.
M. COURCY: Certainement.
M. LAPORTE: C'était le mariage de la culture et de
l'agriculture.
M. PAUL: C'était le mariage de deux cultures.
M. LAPORTE: M. Malraux le connaissait très bien. Cela fait
exactement huit ans: c'était en 1961.
M. COURCY: En 1961.
M. VINCENT: A propos de ces voyages à l'extérieur du pays,
je sais que le député d'Abitibi-Ouest aime bien, au cours de ses
interventions à répétition, tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de la Chambre, mentionner les
voyages nombreux des ministres à l'extérieur du pays, nous
pourrions nous étendre sur ce sujet; nous pourrions parler de ces
voyages à l'extérieur.
M. MICHAUD: Pas de pornographie en Chambre. Le ministre dit qu'il veut
s'étendre sur le sujet.
M. VINCENT: Le député de Chambly dit: Euh...
M. LAPORTE: Ai-je dit: Euh?
M. VINCENT: ... mais il est allé en Belgique, en France, en
Hollande, en Angleterre, en Italie, en 1963, et à Jérusalem en
1964.
M. LAPORTE: Voyons donc! Tout catholique fait son pèlerinage.
M. COURCY: M. le Président, ce n'est pas de l'agriculture; c'est
de la culture.
M. LAPORTE: Je dois dire que le gouvernement m'attendait à
Jérusalem. Il avait entendu parler de mon voyage. J'étais,
à l'époque, ministre de la culture; on avait décidé
très poliment de me faire rencontrer mon vis-à-vis et l'on
m'avait présenté... le ministre de l'Agriculture!
M. VINCENT: Voici, M. le Président, si je ne m'abuse, je ne
siégeais pas en cette Chambre, mais, à ce moment-là...
M. MICHAUD: C'est de l'antisémitisme.
M. VINCENT: ... le député de Chambly, c'est en 1963...
M. LAPORTE: Voyons!
M. VINCENT: ... je ne crois pas que le député de Chambly
était ministre des Affaires culturelles.
M. LAPORTE: En mille neuf cent soixante... M. VINCENT: Trois.
M. LAPORTE: Non, mais je ne pense pas, non plus, que ceci relève
du ministère de l'Agriculture. Je comprends que le ministre n'a
absolument rien à annoncer aux cultivateurs, mais ce n'est pas une
raison pour faire une incursion dans tous les autres ministères.
M. FRASER: C'est vrai.
M. VINCENT: Il y a quand même ceci, c'est que le
député d'Abitibi-Ouest a mentionné les nombreux voyages du
ministre de l'Agriculture et des autres ministres à l'extérieur
du pays.
M. LAPORTE: C'est vrai, ça.
M. VINCENT: J'ai mentionné que nous pourrions nous étendre
sur ce sujet assez longuement.
M. LAPORTE: Encore? M. MICHAUD: Encore? M. VINCENT: J'ai
mentionné que d'autres
ministres ont également visité des pays et J'ai fait
allusion à des visites que le député de Chambly aurait
faites en 1963 et en 1964.
M. LAPORTE: Une allusion discrète!
M. VINCENT: L'ex-ministre des Affaires municipales et des Affaires
culturelles a mentionné que quand il était allé à
Jérusalem ou en Italie ou en Angleterre, il était ministre des
Affaires culturelles. Eh bien, on m'informe qu'en 1963 il était ministre
des Affaires municipales et que M. Lapalme était ministre des Affaires
culturelles. Si je voulais m'étendre sur le même sujet que le
député...
M. LAPORTE: Encore!
M. VINCENT: ... d'Abitibi-Ouest...
M. LAPORTE: Voulez-vous vous relever, s'il vous plaît?
M. VINCENT: ... Je pourrais mentionner que, probablement, le ministre
des Affaires municipales du temps était allé s'Informer sur les
structures municipales à Jérusalem, en Italie ou en Belgique.
M. LAPORTE: Cela prouve, une fois de plus le mot incommensurable
est-il parlementaire, M. le Président? l'Incommensurable
ignorance du ministre!
Il y avait à Jérusalem c'est au Moyen-Orient, si
ça peut intéresser le ministre, de l'autre côté de
la Méditerranée dans un pays qui s'appelle Israël.
Jérusalem était encore divisée entre deux pays...
M. VINCENT: C'est ça.
M. LAPORTE: ... d'un côté la Jordanie et de l'autre
Israël. Il y avait un congrès mondial sur les structures
municipales et sur l'habitation. C'est de ce voyage qu'a été
tirée une partie importante de la loi provinciale sur l'habitation que
le ministre des Affaires municipales de l'époque, M. Paul Dozois, a
été très heureux de présenter à cette
Chambre. C'est tout.
M. VINCENT: Cela prouve, M. le Président...
M. LAPORTE: Cela prouve que nous autres, nous ne voyagions pas seulement
pour aller nous faire de la gloriole. Nous allions travailler, c'est tout. Nous
n'allions pas nous faire dérouler des tapis à Paris et puis voir
des soldats de chocolat qui nous recevaient. Nous allions travailler.
M. MICHAUD: Puis en marchant avec ses « claques » sur le
tapis.
M. LAPORTE: Certainement.
M. MICHAUD: Nous enlevions nos « claques ».
M. VINCENT: Cela prouve une chose, c'est qu'en ce qui me concerne, c'est
la première fois...
M. LAPORTE: Oui, mais dites-nous ce que vous êtes allés
faire.
M. VINCENT: ... que je soulève la question, mais ce n'est pas la
première fois que le député d'Abitibi-Ouest, à
l'occasion des crédits budgétaires du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, mentionne les voyages du ministre actuel
de l'Agriculture et de la Colonisation à l'extérieur du pays.
Pour tous les voyages que J'ai pu faire à l'extérieur du
pays en 1967, je suis allé en France et en Belgique et en 1968,
au début de l'année, je suis allé aux Etats-Unis...
M. LAPORTE: Bon!
M. VINCENT: ... en Arizona je n'ai jamais pris le temps de la
Chambre. J'ai répondu aux questions par écrit, j'ai donné
les réponses. Mais chaque fois que nous arrivons aux estimations
budgétaires, le député d'Abitibi-Ouest mentionne ces
voyages comme si c'était un scandale...
M. LAPORTE: Non.
M. VINCENT: ... comme si c'était une chose ignoble. Je veux
simplement dire ceci, que le député d'Abitibi-Ouest, quand il
était ministre de l'Agriculture et de la Colonisation, est allé,
lui aussi, en France. Je n'ai jamais critiqué son voyage. D'autres
ministres sont allés, de 1960 à 1966, à l'extérieur
du pays pour des raisons valables, pour des raisons qu'ils considéraient
importantes pour l'organisation de leur ministère ou pour se permettre,
à eux, d'étudier en d'autres endroits certaines structures
pouvant être implantées chez nous, naturellement avec certaines
adaptations.
C'est simplement ceci que j'ai voulu mentionner pour la première
fois en cette Chambre ou en comité depuis que j'entends le
député d'Abitibi-Ouest prononcer des discours ou ridiculiser
à l'extérieur ou à l'intérieur de la Chambre
les deux voyages que J'ai faits à l'extérieur du pays
depuis que je suis ministre de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. COURCY: Vous n'en avez pas assez fait. M. LAFRANCE: Revenons au
Québec.
M. VINCENT: Le député de Richmond dit: Revenons au
Québec. Vous n'avez qu'à relire ce que j'ai dit lors de la
présentation des estimations budgétaires. A ce moment-là,
j'ai essayé je n'ai eu aucune intervention et je n'ai même
pas fait d'intervention quand le député d'Abitibi-Ouest a
parlé j'ai essayé quand même, dis-je, de
démontrer, dans un domaine particulier, le travail du ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation. Au cours de la première
présentation des estimations, j'ai élaboré sur la
politique du ministère en ce qui concerne l'aménagement qui est
un des grands objectifs du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation de la province de Québec.
Au cours de la deuxième présentation des estimations
budgétaires, j'ai élaboré sur les politiques du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation en ce qui concerne la
vulgarisation, l'information et les services que nous donnions à la
classe agricole. Cette année, j'ai voulu élaborer sur les
services que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation donnait
en ce qui concerne la classification, l'inspection des produits agricoles du
Québec et la protection du consommateur.
Pourquoi? Parce que nous croyons, contrairement à ce que croyait
le député d'Abitibi-Ouest, que ceci est un facteur important dans
la mise en marché de nos produits au Québec Comme le mentionnait
hier le député de Lotbinière, les premiers acheteurs des
produits agricoles de nos cultivateurs du Québec sont nos consommateurs.
Si le député d'Abitibi-Ouest se rapporte à ses propos, il
a mentionné qu'il était surpris.
M. BERNATCHEZ: Scandalisé. Il est scrupuleux.
M. VINCENT: Je cite ses paroles. Le député d'Abitibi-Ouest
déclarait: « Le ministre de l'Agriculture a prononcé son
discours d'ouverture sur l'action du ministère de l'Agriculture versus
la protection du consommateur. » Il ajoute: « Pour ma part, j'ai
été surpris de ce discours. » Mais il ne faut pas
être surpris parce que c'est là l'un des rôles du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Si nous pouvons établir un climat de confiance à l'endroit
des produits du Québec par nos consommateurs, nous éviterons
ainsi cette vieille rengaine qui veut que, pour acheter de bonnes pommes de
terre, il faut en acheter du Nouveau-Brunswick, que, pour acheter des fruits et
légumes, il faut aller en Ontario, que, pour acheter certains produits
agricoles, il faut aller à l'extérieur de la province. Il faut un
système de classification. Nous l'avons mis sur pied, nous l'avons
rodé, nous avons passé des règlements, nous avons
augmenté le nombre des inspecteurs, nous avons changé les
règlements de classification, nous avons entrepris des campagnes
d'éducation.
M. FRASER: Est-ce que je peux poser une question au ministre à
propos des inspecteurs?
M. VINCENT: M. le Président, au cours des interventions des
députés d'Abitibi-Ouest, de Brome, de Huntingdon, je ne suis pas
intervenu une seule fois en posant des questions, je ne me suis pas levé
et j'ai laissé chacun faire son intervention. A ce moment-ci, je crois
quand même qu'il est de mon devoir de répondre à toutes ces
accusations ou encore à ces insinuations malveillantes...
M. FRASER: Parlez donc des engrais chimiques.
M. VINCENT: J'en parlerai de l'engrais chimique... à l'adresse
des autorités du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, ou encore à l'endroit du travail que nous sommes à
effectuer dans la province pour permettre aux produits du Québec de
trouver leur place sur les tables de nos consommateurs.
M. le Président, en 1966, en ce qui concerne le domaine
industriel dans la province de Québec, nous avions des chiffres qu'il ne
fallait pas dévoiler publiquement. En 1966, nous avions 70% du lait
industriel produit au Québec qui ne rencontrait pas les normes et les
exigences des règlements des aliments et drogues du gouvernement
fédéral et ce lait pouvait être confisqué du jour au
lendemain. C'était en 1966. A ce moment-là, nous avons entrepris
une campagne d'éducation auprès des producteurs, avec les
industriels laitiers, avec les coopératives, avec nos médecins
vétérinaires et avec nos inspecteurs. Aujourd'hui, à la
fin de 1968, nous en sommes arrivés, avec les chiffres obtenus, à
une diminution du pourcentage de 70% à moins de 20%.
Nous sommes fiers de dire aujourd'hui aux consommateurs de la province
que s'ils achètent des produits laitiers en provenance du Québec,
ils ont une qualité égale, sinon supérieure,
aux produits laitiers qui viennent des autres provinces du Canada.
M. BERNATCHEZ: Très bien.
M. VINCENT: Le député d'Abitibi-Ouest était surpris
de constater que le ministère attachait de l'importance à la
protection du consommateur, à la loyauté des ventes, à ce
service d'inspection, à ce service de salubrité.
Eh bien, c'est la base même de la mise en marché de nos
produits. Il est bien beau, comme l'a fait le député de Brome,
comme le député de Huntingdon, de parler de prix, mais il faut
les vendre, ces produits agricoles. Il faut les vendre à nos
consommateurs; il faut les vendre aux consommatrices du Québec. Si le
consommateur du Québec sait que le ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation fait un travail efficace et est en mesure de lui garantir
que le produit qu'il consomme a été classifié,
inspecté et qu'il a été déclaré sain, eh
bien, le consommateur aura confiance non pas seulement au produit, mais au
travail du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. le Président, j'ajoute ceci: Combien de fois, des
représentants des principales associations agricoles du Québec
disent au consommateur que le travail du ministère n'est pas
exclusivement un travail qui touche le producteur, que le travail du
ministère n'est pas exclusivement un travail dirigé vers le
producteur seulement, mais qu'il touche également la mise en
marché. Or, la base de la mise en marché, ce sont des
règlements de classification, des règlements d'inspection et un
produit qui sera mis sur le marché qui aura la confiance du
consommateur.
M. le Président, c'était là l'intervention que j'ai
faite au début de la présentation des prévisions
budgétaires. C'était là mon intervention pour toucher du
doigt un service du ministère, pour dire au consommateur du
Québec... Combien de fois la ménagère du Québec se
pose-telle la question avant de donner un verre de lait à ses enfants,
combien de fois la ménagère du Québec se pose-t-elle la
question avant de mettre un morceau de viande dans le four, combien de fois la
ménagère du Québec se pose-t-elle la question avant
d'ouvrir des boîtes de conserves et, de les mettre sur la table de ses
enfants, à savoir: Est-ce qu'il n'y a pas un danger pour la santé
de mes jeunes? Est-ce qu'il n'y a pas un danger pour la santé de ceux
qui sont autour de la table? Jamais la question ne se pose. Pourquoi? Parce
que, justement, le ministère de l'Agriculture est là, dans les
conserveries, dans les abattoirs, dans les mar- chés, dans les
charcuteries, pour faire un travail nécessaire afin de gagner justement
cette confiance du consommateur.
Je pourrais citer des exemples. J'en ai parlé ici en Chambre
l'autre jour. L'an dernier ou il y a deux ans, par exemple, il y a eu dans une
région de la province une maladie qu'on appelle le charbon symptomatique
attaquant les agneaux, les brebis. Les fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation sont allés sur place. Ils ont
constaté la maladie ou le symptôme. Tout de suite, ils ont
éliminé le troupeau, obligeant le propriétaire à
l'enterrer. Aucune réaction dans le public, parce que nous avons fait
notre travail. Mais s'il avait fallu qu'une seule personne, s'il avait fallu
qu'un seul consommateur du Québec souffre de malaises physiques à
cause justement de cette viande impropre à la consommation, nous aurions
eu alors un tollé de protestations. Mais parce qu'il n'y a eu aucun
problème... Nous n'informons pas le consommateur de ce rôle
important du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Et lorsque notre service de salubrité, notre service d'Inspection
en ce qui concerne les produits agricoles sera bien mis en place et que nous
aurons une campagne de publicité, informant le consommateur du
Québec que s'il achète des pommes de terre du Québec,
ça ira probablement mieux pour le prix de nos produits agricoles. C'est
la même chose dans tous les domaines, M. le Président.
Le député d'Abitibi-Ouest a également dit que le
budget du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation diminuait
constamment. Eh bien, regardons les chiffres depuis 1962-1963. En 1962-1963,
d'après les comptes publics du Québec ce ne sont pas des
chiffres que je donne de mon cru le total dépensé par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, et à ce
moment-là ça incluait l'habitation familiale.
Vous savez que ça représentait plusieurs millions, entre
$7 millions et $9 millions annuellement, $53,117,985 incluant l'habitation
familiale. En 1963/64, $58,766,312 incluant l'habitation familiale. En 1964/65,
total dépensé par le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, $70,052,193 incluant l'habitation familiale. En 1965/66, le total
dépensé par le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, incluant l'habitation familiale de $8 millions à $9
millions, incluant les fameuses pertes de récolte pour cette
année et nous savons, Dieu sait combien ont coûté cette
année-là à la province et au gouvernement
fédéral les pertes de récolte que nous avons subies
à travers la province,
fait une année exceptionnelle. Les dépenses totales,
incluant ces pertes de récolte qui se chiffraient par plusieurs
millions, incluant l'habitation familiale qui se chiffrait entre $8 millions et
$9 millions, ont été de $94,297,147. En 1966/67, total des
dépenses du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation du
Québec $89,913,309; et en 1967/68, total dépensé par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation $87,889,796. Et
à ce moment-là, l'habitation familiale avait été
transférée aux Affaires municipales.
Si nous comparons ces chiffres, en enlevant les millions qui ont
été investis pour les pertes de récolte par le
gouvernement fédéral et le gouvernement provincial en 1965/66, en
comparant ces chiffres, si nous enlevons les $8 millions à $9 millions
qui étaient au budget annuel du ministère de l'Agriculture mais
qui s'en allaient dans l'habitation familiale, qui ne relevaient pas de
l'Agriculture implicitement, si nous enlevons ces millions, nous allons
constater que, depuis que le gouvernement de l'Union nationale est au pouvoir,
le budget du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, loin
d'avoir diminué a augmenté.
De plus, nous n'avons qu'à regarder ce qui se faisait dans le
domaine de l'aménagement de la ferme. Nous avions, au mois de Juillet
1966, dans les dossiers du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, 3,500 demandes d'interventions pour des cours d'eau. Nous avions
des demandes de tous les coins de la province, et le budget pour le drainage au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation était
passé de $10 millions à ce qu'il était en 1960 à
$2,800,000 en 1965/66.
Aujourd'hui, nous aurons l'occasion, au cours de l'étude des
prévisions budgétaires de mentionner quels sont les montants que
nous avons pour le drainage, l'assainissement des sols, les travaux
mécanisés, également pour le drainage souterrain, ce qui
est très important pour l'agriculture du Québec. Inutile de
parler de régionalisation, inutile de parler d'assurance-récolte,
inutile de parler de production plus intensive dans certaines régions si
nous n'avons pas une politique de drainage, d'assainissement des sols tant
superficiels que souterrains. Et quand le député d'Abitibi-Ouest
mentionne qu'un plan quinquennal, en ridiculisant cette action du gouvernement,
ça ne donne rien, eh bien! Je voudrais qu'il se reporte aux
années où il dirigeait le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, qu'il se reporte à ces demandes pressantes de nombreux
cultivateurs qui veulent drainer ou améliorer un coin de leur terre ou
tout un rang ou toute une région avec l'intervention du ministère
dans un cours d'eau.
C'est la même chose dans le domaine des tra- vaux
mécanisés. Nous aurons l'occasion d'en discuter tout à
l'heure. Quand nous sommes arrivés au pouvoir, le 16 Juin 1966, il n'y a
pas eu de chaos dans la province en ce qui concerne les travaux
mécanisés. Je crois qu'à ce moment-là, nous avons
fait notre devoir. Nous avons respecté et même continué et
même, dans plusieurs cas, donné de nouveaux contrats aux
mêmes entrepreneurs, sauf en quelques rares exceptions.
J'aimerais que l'ex-ministre de l'Agriculture les mentionne. Nous avons
essayé d'être aussi justes que possible dans tous les domaines et
surtout, dans ce domaine de l'aménagement de la ferme.
J'ai eu des rencontres avec les députés de l'Opposition.
J'ai eu des rencontres avec des entrepreneurs. J'ai eu des rencontres avec les
associations et, chaque fois, nous avons essayé de prendre la
défense du cultivateur. Chaque fois, nous avons essayé
d'établir des politiques non pas en fonction des entrepreneurs, non pas
en fonction trop souvent des organisations politiques, mais en fonction du
travail qui devait se faire sur les fermes. Je crois que, là-dessus,
nous pouvons rendre hommage aux fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture, qui sont les mimes dans ce domaine que de 1960 à 1966 et
qui accomplissent un travail extraordinaire, car c'est délicat, c'est
difficile de transiger 17,000 permis d'exploitation pour les travaux
mécanisés.
L'an dernier, nous avons, dans ce domaine, apporté des
changements à la mesure existante. Nous avons dit qu'avec un plan de
ferme nous serions capables de donner des heures supplémentaires. Nous
avons dit qu'avec une organisation rationnelle l'agronome de comté ou
encore le fonctionnaire du ministère pouvait autoriser un entrepreneur
à effectuer des heures supplémentaires sur une ferme. Nous avons
fait l'expérience l'an dernier et une partie de l'année qui avait
précédé. Cet hiver, après une
réévaluation, après avoir regardé le travail qui
s'est fait, après avoir constaté que, dans certains cas, il y
avait des abus, que dans d'autres cas, c'était impossible à nos
fonctionnaires de faire une vérification complète, nous avons
dit: Cette année, il faut suspendre temporairement ou d'une façon
permanente cette politique voulant qu'il n'y ait plus de limite pour autant
qu'il y a un plan de ferme. Nous avons donc déclaré, cette
année, qu'afin de donner une chance à tout le monde en ce qui
concerne les travaux mécanisés, nous irions à un maximum
de quarante heures.
En ce qui concerne l'aménagement de fermes, vous constaterez,
puisque nous avions 3,500 demandes en 1966, qu'il est absolument
impossible de répondre à toutes ces demandes en l'espace
d'un an, deux ans et trois ans. Nous avons constaté également
qu'il y a un travail d'éducation à faire auprès des
conseils municipaux, auprès des conseils de comtés et
auprès des secrétaires de ces mêmes conseils afin que, dans
certains cas, la réglementation soit plus diligente et plus rapide,
à cause des règlements municipaux.
Je donne un exemple ici: la semaine dernière, j'avais l'occasion
de rencontrer un groupe de cultivateurs qui s'informaient de l'intervention
possible du ministère dans un cours d'eau de comté. A ce
moment-là, Je leur al demandé: Quand nous enverrons la
réglementation au secrétaire de la corporation de comté,
allez-vous être en mesure d'adopter cette réglementation
immédiatement? Ils ont dit: Oui. J'ai dit: Il faudrait quand même,
tout de suite, pour la séance de juin 1969, que vous donniez un avis de
motion pour adopter le règlement au mois de septembre 1969, afin qu'il
puisse entrer en vigueur au mois de décembre 1969. Ce sont les
critères qu'ils doivent respecter. Si l'avis de motion n'est pas
donné à la séance qui précède la
séance où le règlement est adopté, on perd trois
mois. S'il se commet simplement une erreur technique à la séance
du conseil de comté où la réglementation est
adoptée, il faut attendre trois autres mois pour donner un autre avis de
motion et trois autres mois avant d'adopter un autre règlement. Ce sont
des choses importantes à savoir. A cette fin, nos officiers sont
obligés et c'est ce qu'ils font présentement
d'aller dans les conseils municipaux, de rencontrer les secrétaires,
discuter avec eux et d'établir pour chaque contrat ou chaque
réglementation un programme de travail.
Il y a également, dans le domaine de l'agriculture, en plus de la
mise en marché et de l'aménagement qui sont importants, le
financement de la ferme.
J'avais cette année l'intention d'en discuter au cours des
prévisions budgétaires. Mais, comme tout le monde le sait, nous
sommes depuis quelques mois et ceci est une opinion partagée,
j'en suis convaincu, par les honorables députés d'en face
sur le point d'en arriver à un seul système de crédit
agricole au lieu d'avoir le dédoublement existant, d'avoir un seul
système de crédit agricole, que ce soit un système
fédéral ou provincial de crédit agricole, parce que, dans
le domaine agricole, les juridictions sont partagées.
Nous avions entamé des pourparlers avec les autorités
fédérales, alors que mon collègue, M. Green, était
ministre de l'Agriculture. Ces pourparlers avançaient normalement et
nous es- comptions être en mesure de demander à la
Législature du Québec l'autorisation de nous engager avec la
Société du crédit agricole fédéral pour
établir ce système unique de crédit agricole dans la
province de Québec.
Les circonstances ont malheureusement voulu que nous soyons dans
l'obligation de reprendre des pourparlers avec un autre ministre. A ce
moment-là, la situation a été
réévaluée, les objections ont changé, les questions
ont été posées d'une autre façon, mais nous croyons
encore qu'il sera possible, dans un avenir assez rapproché, de conclure
une entente avec la Société du crédit agricole
fédéral afin d'avoir un seul système de crédit
agricole dans la province de Québec.
Mais, entre-temps, nous avons présentement devant le cabinet un
projet d'amendement aux lois du crédit agricole du Québec, et, en
ce qui me concerne, je pourrais dire bien des choses, mais l'ex-ministre de
l'Agriculture est parfaitement au courant que ce n'est pas le ministre de
l'Agriculture, dans des circonstances semblables, qui ne fait pas son travail.
Il y a des implications financières, et lorsque ces implications
financières auront été analysées,
évaluées, je serai en mesure et j'ai bien hâte de le
taire d'annoncer à la population des amendements assez complets
à la Loi du crédit agricole.
Vulgarisation, également service à l'agriculteur par nos
bureaux régionaux. Le député d'Abitibi-Ouest s'est plaint,
au cours de son intervention de deux heures et quelques minutes, qu'on avait
simplement changé le nom de l'agronome régional pour le nommer
coordinateur régional. Ce n'est pas le mot qui a changé, ce ne
sont pas les noms qui ont changé, ce sont les structures que nous
voulons adapter aux exigences modernes de 1969 pour faire justement ce qu'il a
demandé: une régionalisation en agriculture.
C'est pour ça que nous avons dans la province de Québec
douze régions agricoles distinctes, non pas des régions
agronomiques. Ce n'est pas une philosophie, une région agricole. Ce ne
sont pas des régions agronomiques que nous avons dans la province. Ce
sont des régions agricoles. Je n'ai rien contre les agronomes. Ce n'est
pas une question de changement de nom.
M. COURCY: Quelle différence y a-t-il entre les deux?
M. VINCENT: Il y a une différence. L'agronomie, c'est une
science. Une région agricole, ce n'est pas une science, c'est un
état de fait.
M. LACROIX: Ce n'est pas votre meilleure.
M. VINCENT: Si nous avions la région agricole de l'Abitibi ou du
Nord-Ouest québécois, ce n'est pas une région agronomique,
c'est une région agricole. Et dans cette région agricole, nous
avons des spécialistes qui sont des agronomes, des médecins
vétérinaires, des ingénieurs, qui doivent travailler
ensemble, et nous avons également des spécialistes en
administration, qui doivent faire leur travail.
Vous pouvez aller dans la province, vous pouvez visiter ces
régions agricoles, vous pouvez aller dans ces bureaux des responsables
régionaux, et vous constaterez que tout n'est pas réalisé,
que c'est long de mettre en place des structures nouvelles, que c'est long de
mettre en place une façon de travailler, une façon plus nouvelle
de transiger avec les cultivateurs.
M. LACROIX: Ce n'est pas ce que vous disiez en 1966.
M. VINCENT: C'est plus difficile, mais il reste quand même que
nous sommes en train d'établir dans ces régions un climat
où le cultivateur saura que s'il veut discuter de plans de fermes, de
culture, d'une variété spéciale d'avoine, s'il veut
discuter d'élevage de bovins de boucherie, de porcs, d'animaux laitiers,
il pourra compter sur les services d'un spécialiste, d'un professionel
dans ce domaine.
Mais s'il veut discuter d'une subvention pour l'achat de laine, une
subvention pour l'achat de graines de semence, une subvention pour acheter du
bois que le ministère vendait encore dans certaines régions de la
province, ça c'est le côté administratif, nous n'avons pas
besoin d'un vétérinaire, nous n'avons pas besoin d'un agronome,
nous n'avons pas besoin d'un ingénieur pour faire ce travail-là.
Eh bien, c'est cela qu'il faut adapter à 1969 et à l'heure
actuelle, ça crée des remous chez les fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Cela crée
certains remous parce qu'il faut faire des mutations, il faut faire des
changements, il faut faire des transferts de régions à d'autres
régions, mais Jamais j'ai ici autour de moi des fonctionnaires
jamais ces transferts à travers la province n'ont
été faits en fonction de la politique partisane; ils ont
été faits en fonction de la politique du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Cest de cette façon que nous devons
procéder en ce qui concerne les 2,300 ou 2,400 employés du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Je mentionne ici, ce matin, que nous avons, au ministère, tout
près de 2,500 fonctionnaires au service de l'agriculture du
Québec. Ces fonctionnaires sont des personnes compétentes, des
personnes responsables, mais il faut leur donner des attributions, il faut leur
donner des fonctions qui répondent, justement, à leurs
qualifications. C'est pour cela que, et par ricochet, je m'adresse à ces
fonctionnaires, c'est pour cela que nous sommes obligés de faire
certains transferts. Je pourrais mentionner, comme je l'ai dit l'an dernier en
présentant les prévisions budgétaires du ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation, quand nous regardons la province
d'Ontario, il y a au ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation,
entre 1,400 et 1,500 fonctionnaires au service de l'agriculture. Si nous
regardons le gouvernement du Nouveau-Brunswick, il avait, l'an dernier, 199
fonctionnaires du ministère au service de l'agriculture du
Nouveau-Brunswick, et nous, avec une équipe de 2,300, 2,400 ou 2,500
fonctionnaires, nous sommes en mesure d'en rendre, des services. Mais nous
devrons, et c'est ce que nous sommes à faire demander
à chacun des fonctionnaires de faire un travail dans la discipline, dans
la profession qu'il a choisie et dans les services qu'il est en mesure de
rendre aux cultivateurs.
Le député d'Abitibi-Ouest a parlé de M. Jos
Laliberté, dont la fonction a changé de nom; il était
autrefois agronome régional, il est aujourd'hui coordonnateur
régional, responsable du territoire de l'Abitibi. Sa fonction a
changé de nom et il est responsable du territoire du Nord-Ouest
québécois.
Nous avions, dans cette région, 271 employés au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. COURCY: C'est terrible!
M. VINCENT: Ce n'est pas terrible, mais à ce moment-là, en
1966, il nous fallait avoir 271 fonctionnaires pour les quatre comtés du
Nord-Ouest québécois. Le député d'Abitibi-Ouest
est-il prêt à dire que nous devons conserver exactement les
même politiques, les mêmes mesures d'assistance qui existaient en
1960, 1962, 1963, 1964? A ce moment-là, nous leur demandions, et le
député d'Abitibi-Ouest le sait, par exemple, d'aller distribuer
des graines de semence aux cultivateurs. Lui-même en a parlé.
M. COURCY: A qui?
M. VINCENT: Aux fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation.
M. COURCY: Aux inspecteurs...
M. VINCENT: Aux fonctionnaires du minis-
tère de l'Agriculture et de la Colonisation que ce soient des
inspecteurs, que ce soient des commis, ce sont des fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation qui allaient
distribuer...
M. COURCY: Vous faites encore la même chose.
M. VINCENT: La politique de distribution des grains de semence n'existe
plus.
M. COURCY: Non, mais quand vous avez une distribution de n'importe quoi,
le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation fait la même
chose qu'il faisait.
M. VINCENT: Cela n'existe plus. Nous avons à l'heure actuelle,
dans la région d'Abitibi j'en parle parce que présentement
c'est en discussion à la direction du ministère nous avons
par exemple, dans cette région, des entrepôts pour le bois.
Au ministère, nous achetons du bois que nous plaçons
à la disposition des cultivateurs. Nos fonctionnaires sont
obligés de devenir des commerçants; ils sont obligés
d'être les personnes à qui on s'adresse si on veut construire ou
réparer une église, ou encore réparer une porte de grange,
une étable ou une maison. On vient au ministère et on
achète le bois de nous; nous revendons ce bois, et nous le
facturons.
Est-ce qu'en 1969, c'est un service que nous devons continuer à
rendre? Voici donc ce que j'ai fait; j'ai demandé aux fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation de faire un
relevé des transactions que nous avons effectuées depuis quatre
ou cinq ans dans ce domaine pour voir si ça répond encore
à la philosophie qui a inspiré le ministre de l'Agriculture et de
la Colonisation du temps d'établir cette politique.
Eh bien, ce sont des changements qui nous sont suggérés
par nos responsables régionaux qui s'occupent d'un territoire
donné. Je pourrais continuer dans ce domaine avec une série de
politiques que nous avons. Tout le monde nous demande, partout: Pourquoi ne
faites-vous pas disparaître toutes ces petites politiques-là?
Pourquoi ne changez-vous pas cette façon de voir les choses en octroyant
$100 ici, $50 là? Cela ne règle pas le problème. Tout le
monde en parle, mais quand nous demandons de nous établir sur papier ce
que sont les petites politiques ou les petites subventions qu'on veut voir
disparaître, nous arrivons à la conclusion que toutes ces
subventions et toutes ces politiques sont bonnes, mais que nous devrons les
évaluer. C'est ce que nous faisons présentement.
Le député d'Huntingdon me disait tout à l'heure:
Parlez-nous d'engrais chimiques. Il a soulevé cette question au cours de
son intervention du début.
M. FRASER: Parlez-en.
M. HARVEY: Expliquez-nous ça.
M. VINCENT: Le député a également soulevé la
question du prix des machines agricoles.
M. FRASER: Oui, parlez-en donc.
M. VINCENT: M. le Président, dans ce domaine, tout comme lui,
tout comme nos collègues qui siègent de ce côté-ci
de la Chambre, nous avons été surpris de constater cet
écart considérable qui existe entre le prix d'achat d'un tracteur
dans la province de Québec, dans la province d'Ontario, dans la province
du Nouveau-Brunswick ou dans les provinces de l'Ouest, comparativement avec le
prix du même tracteur en Angleterre. Nous avons été surpris
de voir cette différence qui, dans certains cas, allait jusqu'à
$3,000 pour un tracteur qui se détaillait en Ontario environ $6,500 ou
$7,000 alors que nous pouvions obtenir ce même tracteur sur le
marché d'Angleterre pour $3,800.
M. FRASER: Il y en a dix qui sont arrivés la semaine
passée.
M. VINCENT: Il y en a qui sont arrivés il y a quelque temps.
C'est là justement que nous avons demandé, par l'entremise des
autorités fédérales, à la commission
d'enquête qui a été formée par Ottawa de faire une
étude complète sur le prix des machines agricoles, des
accessoires, et des pièces. Nous avons vu comme ç'a paru
dans les journaux au cours de la conférence sur l'agriculture
à Ottawa, un court rapport de la commission royale d'enquête sur
le prix des machines agricoles dire qu'il ne fallait quand même pas se
fier à ces chiffres.
C'est là que j'ai demandé: Mais si nous ne pouvons nous
fier à ces chiffres qui sont publiés, qui doit nous informer? Qui
doit nous dire la vérité exacte sur cette différence de
prix? Et si réellement cette différence de prix existe, pourquoi
nos acheteurs du Québec ne sont-ils pas en mesure d'aller sur le
marché anglais chercher ce dont ils ont besoin? C'est là que les
autorités fédérales ont dit: Nous allons donner ce mandat
à la commission d'enquête à Ottawa de nous
présenter, après le résultat de son enquête, les
propositions ou les suggestions nécessaires. Et aussi impatiemment que
le député de Huntingdon...
M. FRASER: Le rapport Barber est-il sorti?
M. VINCENT: ... J'ai bien hâte de voir le résultat de cette
étude afin de pouvoir dire aux cultivateurs non seulement du
Québec, mais de tout le Canada: Vous êtes en mesure d'acheter la
machinerie au même prix ou à un prix inférieur au prix que
vous payez actuellement.
En ce qui concerne l'engrais chimique, le député
d'Huntingdon a parlé des prix comparatifs entre les Etats-Unis et le
Canada.
Prenons le rapport de la commission royale d'enquête sur
l'agriculture au Québec, rapport qui a été
distribué et qui a été rendu public. Nous avons fait faire
une enquête. La commission royale, au cours de son enquête, a
parlé d'engrais chimique. Voici quelques extraits de ce rapport: «
Il nous semble donc que, dans tout programme conçu pour améliorer
le revenu du cultivateur québécois, une priorité devrait
être accordée aux mesures visant à augmenter l'utilisation
des engrais chimiques. »
M. FRASER: Je vous parle des prix, là.
M. VINCENT: J'y arrive à cette question-là. « Cette
priorité présuppose un sol bien égoutté, bien
drainé, au besoin par des drains souterrains, et bien analysé
dans un contexte climatique, hydrologique et régional. » Vous
verrez, M. le Président, ce que dit la commission royale
d'enquête: « Il faut établir un programme conçu pour
améliorer le revenu du cultivateur québécois. On devrait
augmenter l'utilisation des engrais chimiques. » Qu'est-ce que nous
faisons, au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. FRASER: Etes-vous intéressé à ce que les
cultivateurs paient $71.50 la tonne pour la potasse, lorsqu'on peut l'acheter
en Saskatchewan pour $16.75 et que cela coûte $18.50, ici au
Québec?
M. VINCENT: M. le Président, J'y arrive à cette
question-là.
M. FRASER: Vous n'êtes pas intéressé à
cela?
M. VINCENT: Mr. Chairman, I would like to say, no, that the Member for
Huntingdon has all the time to expose what he has to say. On the question of
price, I am coming to that. Donc, M. le Président, la commission royale
d'enquête mentionnait que l'on devait encourager l'utilisation de
l'engrais chimique, mais cette priorité présupposait un sol bien
égoutté. Qu'est-ce que nous faisons? Un programme quinquen- nal
de drainage et une augmentation considérable du budget. Cela
présupposait aussi un sol bien analysé.
Qu'est-ce que nous sommes en train de faire? Des laboratoires
régionaux pour l'analyse des sols, afin justement de favoriser
l'utilisation rationnelle des engrais chimiques.
M. FRASER: Il y a cinq ans de passés qu'allez-vous attendre?
M. VINCENT: Je me pose souvent les mêmes questions que le
député de Huntingdon. Les prix ne sont-ils pas supérieurs
à ce qu'ils devraient normalement être? Qu'est-ce que la
commission royale d'enquête sur l'agriculture au Québec nous dit
dans ce domaine? La commission royale d'enquête, qui n'a pas
été nommée par nous, nous dit: « Les profits des
fabriquants ne semblent pas exagérés. »
M. FRASER: Ils sont un peu aveugles, comme le ministre l'était
lorsqu'il a eu les prix.
M.VINCENT: Pardon? La commission royale d'enquête a eu tous ces
chiffres et ces rapports. Nous devons quand même nous fier,
jusqu'à un certain point, le plus possible...
M. FRASER: Ne vous posez pas des questions, M. le ministre...
M. VINCENT: ... au rapport de la commission royale d'enquête. Nous
avons payé...
M. FRASER: ... quand les cultivateurs de l'Ontario peuvent acheter des
Etats-Unis pour $42.50 cette année, l'hydrate d'ammoniaque?
L'année dernière, les fabriquants qui l'ont vendu $110, $120 et
Jusqu'à $140, n'ont-ils pas fait des profits exagérés?
M. VINCENT: M. le Président...
M. FRASER: La preuve est là. Vous n'avez pas à vous
interroger ou à regarder dans les livres ou n'importe où. La
preuve est là.
M. VINCENT: M. le Président, c'est la question...
M. PINARD: Cela existe encore.
M. VINCENT: ... que l'ancien gouvernement se posait. C'est la question
que nous nous posons. Nous avons demandé à la commission royale
d'enquête du Québec de faire une analyse de cette situation et
elle nous répond dans un rapport.
« Les profits des fabricants ne semblent pas
exagérés. »
M. LAFRANCE: Est-ce que ça satisfait le ministre?
M. VINCENT: Est-ce que ça nous donne satisfaction en ce qui me
concerne? Je puis dire ceci, que nous ne devons pas être satisfaits de
cette réponse, mais nous devons quand même analyser la
différence de prix. L'autre jour, le député de Huntingdon
m'a donné des prix. J'ai noté les prix. J'ai demandé aux
fonctionnaires du ministère de faire une vérification, non pas
sur les chiffres qu'a donnés le député de Huntingdon,
parce que Je sais il m'a donné les documents que les
chiffres sont véridiques, mais de faire une vérification des
escomptes. Vous savez Dieu sait qu'il y en a des escomptes dans
les engrais chimiques. Tous les cultivateurs qui siègent en cette
Chambre, tous les acheteurs d'engrais chimique savent, par exemple, que si nous
achetons l'engrais chimique au mois de novembre, nous allons avoir pour le
transport un escompte de $3.50 ou de $4 la tonne. Nous allons avoir un escompte
de 10% ou 11% pour le paiement comptant, nous allons avoir un autre escompte,
si nous en achetons une certaine quantité de tonnes. Je n'argumente pas
sur les chiffres que m'a donnés le député de Huntingdon.
Mais je voudrais savoir, pour une tonne d'engrais chimique achetée
à un moment donné de l'année, payée comptant, pour
une tonne d'engrais chimique achetée par exemple au mois de novembre,
payée comptant, transportée au mois de novembre, ce qu'elle
coûte au cultivateur de Laprairie, ce qu'elle coûte au cultivateur
de Nicolet, ce qu'elle coûte au cultivateur de Danville, ce qu'elle
coûte au cultivateur des Iles-de-la-Madeleine et ce qu'elle coûte
aux cultivateurs de l'Ontario, des Etats-Unis, toujours dans les mêmes
dispositions, livrée en novembre, sur la ferme, payée en
novembre, je voudrais savoir quel est le prix de cet engrais chimique.
Même plus, j'ai demandé ceci. Si par exemple, vous achetez
un engrais chimique composé de 6-12-12 ou 8-16-16, qui est absolument la
même composition, excepté qu'il y a plus de valeur nutritive dans
un engrais chimique 8-16-16 qu'un engrais chimique 6-12-12, c'est-à-dire
il y a une tonne et demie au lieu d'une tonne de valeur nutritive, quelle est
la différence de prix? Quand j'étais dans l'Ouest du pays, alors
que j'étais député fédéral, j'ai eu
l'occasion d'aller visiter des fermes. A ce moment-là, j'ai
constaté chez les cultivateurs de l'Ouest et ceci s'en vient dans
la province de Québec nous constatons par exemple, une
décentralisation au niveau des services de nos compagnies d'engrais
chimique. Avec l'établissement de centres de distribution et la
décentralisation des services des centres de distribution, nous pourrons
également, répondre de façon adéquate aux
cultivateurs du Québec sur une analyse particulière de leur sol
avec un composé qui réponde à ses besoins, comme ça
se fait dans l'Ouest du pays depuis plusieurs années. Par exemple, j'ai
vu dans l'Ouest des quantités de cultivateurs acheter des engrais
simples qui répondaient à leurs besoins, comme le 11-48-0,
épandre cet engrais simple, par exemple, au mois de mai ou au mois de
juin, et aller chercher un engrais simple pour épandre au mois de
septembre ou octobre, le 0-0-60 ou la muriate de potasse. Donc, ce cultivateur
épargne beaucoup en évitant de faire exécuter le
mélange...
M. FRASER: Il faudrait faire la même chose ici à
Québec, puis aider les cultivateurs à le faire. Pourquoi ne pas
les aider?
M. VINCENT: C'est justement ce qui est en train de s'organiser, M. le
Président.
M. FRASER: Je trouve ça curieux que ce soient toujours les
cultivateurs ou même leurs associations qui doivent aller chercher le
prix des tracteurs en Angleterre, aller chercher les prix des engrais chimiques
aux Etats-Unis ou n'importe où, et que le ministre de l'Agriculture et
ses 2,400 fonctionnaires ne soient capables de rien trouver.
M. VINCENT: M. le Président, à l'heure actuelle, je suis
justement à dire qu'une organisation nouvelle s'implante depuis deux ou
trois ans, même quatre ans, dans la province de Québec, en ce qui
concerne les engrais chimiques. Je mentionnais tout à l'heure
qu'après avoir vérifié ce qui se faisait ailleurs, nous
avons constaté que le cultivateur achetait de l'engrais chimique d'une
façon rationnelle, non pas un sac d'engrais chimique, mais une analyse
une composition.
Je me souviens que le cultivateur achetait autrefois un engrais
chimique, et la publicité concernant les engrais chimiques était
la même pour un 5-10-10 et un 5-10-13. D'ailleurs, le
député d'Abitibi-Ouest le sait, il a travaillé
lui-même comme agronome dans une région et, à ce
moment-là, on parlait du sac d'engrais chimique; on appelait ça
du phosphate. Ce n'était même pas de l'engrais chimique. On
disait: J'achète du phosphate.
Mais l'engrais chimique, c'est beaucoup plus
que ça. On peut comparer le prix de deux mélanges
d'engrais chimiques quand ils se ressemblent, mais on ne peut pas comparer le
prix d'une tonne de phosphate-étable et le prix d'une tonne de 8-16-16
ou le prix d'une tonne de 11-48-0. Ce n'est pas la même analyse.
De plus, comme le mentionnait le député de Huntingdon
l'autre Jour J'ai aimé l'intervention qu'il a faite parce qu'il a
donné des chiffres; il a donné également des informations
importantes pas seulement pour le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, mais importantes également pour l'agriculteur
combien d'agriculteurs du Québec, comme on le voit plus
fréquemment qu'il y a cinq ans ou dix ans, combien d'agriculteurs du
Québec vont dans un centre d'engrais chimiques et disent: Voici, je veux
fertiliser telle partie de terrain? Là, le spécialiste peut
recommander à l'agriculteur: Tu vas acheter un engrais simple au mois de
septembre ou octobre, tu vas l'épandre parce que tu as un manque de
potasse sur ta ferme. Tu vas l'épandre à raison de 150 a 200
livres à l'arpent. Cela va te coûter, en épandant 150 a 200
livres à l'arpent... ça veut dire 200 livres de muriate de
potasse qui est à 60%, ce qui veut dire qu'il a 120 livres
d'éléments... Cela va lui coûter tant pour mettre 120
livres d'éléments nutritifs et au mois de mai ou juin suivant, il
va revenir avec un autre épandage de 11-48-0 et ça va lui
coûter tant.
Le producteur ne parlera plus de tant la tonne ou de tant le sac, mais
il va parler de tant les cent livres à l'arpent de valeur nutritive.
C'est pourquoi, quand j'ai pris les chiffres que m'a fournis le
député de Huntingdon, j'ai dit aux fonctionnaires du
ministère: Ce sont des chiffres importants, mais ce sont des chiffres et
une intervention qui doivent être également connus du cultivateur.
Je crois que c'est là le rôle de nos officiers. Le rôle des
responsables des agro-centres ou des centres de distribution ou des compagnies
d'engrais chimique qui sont en train depuis...
Nous rencontrions l'an dernier les représentants de l'Association
des producteurs d'engrais chimiques du Québec. Nous leur avons dit; Nous
sommes prêts à travailler avec vous non pas pour vendre une tonne
d'engrais chimique, mais pour vendre des valeurs nutritives telles que le sol
en a besoin. En ce qui concerne les engrais chimiques, la commission royale
d'enquête dit: Les profits des fabriquants ne semblent pas
exagérés. M. le député de Richmond, est-ce que
ça vous donne satisfaction? Non, parce que c'est simplement une
affirmation. Mais il faut quand même avoir les chiffres comparatifs sur
les valeurs nutritives. C'est ce que nous avons de- mandé. Quand je les
aurai, il me fera plaisir de les donner pas seulement au député
de Huntingdon, mais à tous nos responsables régionaux afin que,
dans les cours de gestion, dans les équipes de gestion qui sont
formées à l'heure actuelle à travers la province pour
travailler avec les producteurs, avec les cultivateurs, on discute de ces
questions et qu'on cesse de discuter trop souvent d'une subvention pour la
laine, d'une subvention pour ci ou pour ça. Cela est plus important. Le
député de Huntingdon a soulevé une question majeure dans
le domaine de l'agriculture. Un autre commentaire également de la
commission royale d'enquête je ne les lirai pas tous un
autre commentaire, la constatation, no 26: Une des principales raisons de la
sous-utilisation des engrais chimiques au Québec est l'absence d'un
système de crédit. A ce moment-là, système de
crédit...
M. FRASER: Je crois qu'il n'y a pas une seule tonne d'engrais chimique
qui est utilisée dans la province qui n'a pas été
payée. Je vous garantis que les cultivateurs sont les meilleurs gens de
la province pour payer leurs dettes. Les compagnies d'engrais chimiques vendent
leurs produits par l'intermédiaire d'un agent de la place et c'est lui
qui est responsable du paiement des engrais chimiques. Les compagnies ne
transigent pas directement avec les cultivateurs. Elles transigent par
l'intermédiaire d'un agent et c'est toujours lui qui pale l'engrais
chimique, quoiqu'il ne paie pas beaucoup, car les cultivateurs paient leurs
dettes.
M. VINCENT: Dans ce domaine, il y a une évolution très
considérable. Il y a dix ans seulement, je ne crois pas qu'un
cultivateur était en mesure d'acheter de l'engrais chimique directement
d'une compagnie. Depuis quelques années, et même quand j'avais
l'avantage de travailler dans ce domaine, de plus en plus le cultivateur ou le
producteur s'est adressé directement à des services, des
compagnies pour acheter d'eux sans passer par l'intermédiaire d'un
agent.
M. FRASER: Ils étaient empêchés quand
même.
M. VINCENT: C'est pour cela que nous voyons ces centres de distribution
qui s'érigent: un, par exemple, à Saint-Léonard d'Aston
dans le comté de Nicolet, un centre de distribution à Nicolet, un
à Victoriavllle ou Arthabaska, un à Joliette, un à
Laprairie, un qui s'envient dans la région de Québec, un autre au
Lac Saint-Jean. Je crois même, si ce n'est déjà fait, que
cela va
se réaliser bientôt. Dans différents coins de la
province, nous aurons ces centres de distribution. Là, il faudra, comme
le disait le député de Huntingdon, faire une campagne
d'éducation, non pas seulement auprès des officiers du
ministère, mais ces derniers auprès des producteurs.
Je termine là-dessus, car j'ai été beaucoup plus
long que Je l'aurais voulu. Quant à la politique du ministère.
Nous y reviendrons article par article. Encore une fois, merci de la
collaboration que j'espère de la part de tous les députés
de cette Chambre, afin que l'étude des prévisions
budgétaires soit profitable, non seulement aux députés,
mais au ministre lui-même.
M. LACROIX: J'ai écouté avec beaucoup d'attention les
interventions qu'a faites l'honorable ministre de l'Agriculture lors du
début des discussions sur les crédits du ministère de
l'Agriculture et celle d'aujourd'hui. J'ai également lu, avec
intérêt, les propos qu'a tenus son adjoint parlementaire, le
député de Lotbinière qui, je pense, aspirait au poste de
ministre de l'Agriculture en 1966, étant député depuis
vingt ans, agronome de sa profession. Je crois qu'il aurait été
en mesure de faire un travail...
M. VINCENT: C'est bien fin, bien fin.
M. LACROIX: ... aussi bien que celui qui lui a pris son poste. Je
considère qu'il connaissait bien les problèmes de l'agriculture
au Québec
J'ai été fort déçu d'entendre le ministre
à ces deux occasions. Dans ses interventions, le ministre n'a pas
été capable d'annoncer une seule politique que son
ministère aurait adoptée depuis 1966, politique qui aurait
été de nature à améliorer la situation des
cultivateurs de la province de Québec.
Si nous nous reportons au discours que prononçait le ministre de
l'Agriculture avant et pendant la période électorale de 1966,
nous voyons que, de la parole aux actes, il y a une distance très grande
qui n'a pas été parcourue. A ce moment-là, le ministre de
l'Agriculture actuel dénonçait violemment le ministre de
l'époque, le député d'Abitibi-Ouest. Il
dénonçait violemment le gouvernement libéral, parce que,
disait-il, il ne faisait pas suffisamment pour aider les cultivateurs de la
province de Québec
Pourtant, qu'est-ce que lui-même, comme ministre responsable
depuis plus de deux ans du ministère de l'Agriculture, a fait pour aider
le cultivateur à augmenter ses revenus? Quelles nouvelles politiques ont
été adoptées afin de ré- duire les coûts de
production du cultivateur? Il n'y en a pas.
Tout au long de son exposé ce matin, le ministre de l'Agriculture
nous a parlé de toutes sortes de choses qui existent dans son
ministère, mais qu'il a trouvées, qui existaient lorsqu'il a pris
la direction du ministère de l'Agriculture. Quand il s'agit des
règlements régissant la classification ou la distribution des
produits agricoles, ce n'est pas nouveau. Cela existait avant 1966. Il y a eu
peut-être certaines améliorations qui sont tout à fait
normales, mais cela existait.
M. VINCENT: M. le Président...
M. LACROIX: Le ministre n'a rien inventé dans ce
domaine-là. Le ministre, par la qualité de ses interventions, me
prouve qu'il n'est pas heureux de la part du budget que le ministre des
Finances lui a accordée.
Alors que les besoins des cultivateurs sont toujours grandissants, alors
que, de plus en plus, nos cultivateurs éprouvent des difficultés
à boucler leur budget, à faire vivre convenablement leur famille
et à obtenir un revenu raisonnable pour le travail qu'ils s'imposent, le
budget du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation n'augmente
pas. Loin de là, il diminue. Cette année, le budget du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation constitue 2.8% du
budget total de la province de Québec. Je pense que le ministre des
Finances s'est montré très conservateur à l'endroit du
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Le moins que l'on puisse dire,
c'est que c'est un budget très décevant pour l'agriculteur de la
province de Québec.
J'aimerais citer un extrait d'une conférence qui a
été présentée par M. Brennan, président de
l'Institut canadien du matériel agricole et industriel. Cette
conférence a été prononcée à Hamilton, il y
a déjà quelques mois. Ce monsieur disait: « Au cours des 18
dernières années, la population agricole a diminué de 50%.
Mais, pendant la même période, la production agricole canadienne a
augmenté de 80%. En fait de productivité, c'est là un
résultat que n'importe quel secteur de l'industrie pourrait nous envier.
J'ajouterai que, dans mes entretiens avec mes collègues de l'industrie,
je les ai souvent étonnés en leur citant l'ampleur des
progrès réalisés dans ce domaine. Cet intérêt
de leur part n'a rien qui doive surprendre chaque secteur de l'industrie
canadienne étant de plus en plus conscient de la nécessité
d'augmenter sa productivité.
Il serait donc intéressant d'examiner jusqu'à
quel point les cultivateurs ont réussi à augmenter leur
productivité individuellement. Dans un monde plus proche de la
perfection, le cultivateur qui fait face franchement à ses
problèmes devrait être amplement récompensé de ses
efforts et de son application. Vous savez, cependant, mieux que moi que
même nos meilleurs cultivateurs ne sont pas
rémunérés comme ils devraient l'être de leurs peines
et de leurs efforts. Maintenant il se pose la question: « Pourquoi le
cultivateur ne reçoit-il pas un prix juste pour son travail et pour le
travail de toute sa famille? »
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les cultivateurs
de la province de Québec aujourd'hui menacent de descendre dans la rue.
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les cultivateurs
dénoncent l'incurie du gouvernement à trouver des solutions
permanentes, des solutions raisonnables à leurs problèmes qui
deviennent de plus en plus difficiles.
Je pense que le problème majeur des cultivateurs, c'est que le
ministre actuel de l'Agriculture et de la Colonisation les aime tellement et
les serre tellement sur son coeur qu'il est en train de les
étouffer.
Le domaine de la mise en marché est certainement un domaine
important, mais ce n'est pas là le seul problème des
cultivateurs. Il y a un problème de production, un problème de
coûts, et les cultivateurs ont besoin d'obtenir du gouvernement une
assistance qui soit plus rationnelle et surtout une assistance technique qu'ils
ne sont pas actuellement en mesure de recevoir.
La plupart des sommes d'argent du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation servent à quoi? Elles servent à des travaux
d'amélioration de fermes. Je répète ce que Je disais l'an
passé au ministre: Dans les travaux d'amélioration de fermes, il
y a des sommes considérables qui sont de la pure perte parce que des
gens font effectuer des travaux d'amélioration de fermes sur des terres
qui sont incultes. Toutes ces sommes d'argent qui sont dépensées
sur un grand nombre de fermes ne servent pas à augmenter la
productivité de la ferme. Ces travaux de ferme ne sont faits, dans bien
des cas, que pour encourager certains propriétaires d'outillage
lourd.
Je pense que le ministère devrait réviser
sérieusement la politique des travaux mécanisés pour que
ceux qui en ont réellement besoin et ça existe dans un
grand nombre de comtés puissent augmenter la superficie de leurs
terres cultivables, et ainsi en augmenter la productivité. Dans ces
endroits, on devrait permettre au cultivateur de pouvoir faire ef- fectuer plus
de travaux sur sa ferme, et le coût de ces travaux devrait être
réduit considérablement.
Ce serait-là un investissement valable, alors qu'aujourd'hui plus
de la moitié du budget des travaux mécanisés, c'est de la
pure perte. Cela peut favoriser certaines personnes, mais ça ne favorise
pas l'agriculture comme telle. Cela, c'est la responsabilité du ministre
de l'agriculture, qui affirmait tantôt avec force et avec vigueur qu'il
n'entre pas de considérations partisanes dans l'administration de son
ministère.
Eh bien, s'il n'entre pas de considérations partisanes dans
l'administration du budget du ministère de l'Agriculture, il appartient
au ministre de voir à ce que les sommes d'argent dépensées
pour les travaux d'amélioration de ferme, le soient dans le meilleur
intérêt de l'agriculture de la province de Québec. On a
parlé d'amélioration des cours d'eau, il y a un grand nombre de
cours d'eau dont on demande l'amélioration. Il est sûr que le
gouvernement n'est pas capable de répondre à toutes les demandes.
Mais je pense que, là encore, les sommes d'argent disponibles pour
l'amélioration des cours d'eau, devraient être
dépensées en fonction de l'agriculture. Encore une fois, la
priorité devrait être accordée là où les
travaux pourraient servir à redonner à l'agriculture des
superficies de terre arables qui pourraient donner un rendement
supérieur à leurs propriétaires, de façon à
pouvoir augmenter les revenus des cultivateurs.
Parce que le cultivateur québécois n'est pas capable
d'établir les prix lui-même, il est victime du système et
le prix qui lui est offert pour ses produits, il doit l'accepter. Je pense
qu'il faut absolument faire en sorte que le cultivateur soit capable de tirer
de sa ferme un plus grand rendement afin d'augmenter ses revenus. Puisqu'il
n'est pas capable de réduire les dépenses, il faut l'aider
à augmenter ses revenus.
Je pense que ce qui manque le plus au ministère de l'Agriculture,
ce sont des agronomes, des gens compétents. Il en manque et je suis
convaincu le ministre l'admettra que s'il avait cent agronomes de
plus dans la province de Québec, au service de son ministère, les
cultivateurs du Québec pourraient recevoir une meilleure assistance
technique de la part du gouvernement, du ministère de l'Agriculture.
Mais pour ça, il va falloir que le gouvernement, que le
ministère de l'Agriculture, incite nos jeunes à aller à
l'école d'agriculture et à aller aussi à
l'université, afin de devenir agronomes. Nos jeunes sont de moins en
moins intéressés à l'agriculture. Pourquoi? Parce
qu'ils
voient les difficultés que connaissent leurs parents, parce que
la terre fait vivre de moins en moins son homme. Pour ça, il faudrait
que nos fils de cultivateurs soient attirés par la profession
d'agronome, il faudrait leur permettre de suivre ces cours gratuitement. Et
même, dans certains cas, et peut-être dans tous les cas, comme je
le mentionnais lors de l'étude des travaux du ministère des
Terres et Forêts, il faudrait peut-être payer un pré-salaire
à ces étudiants en agronomie quitte, par la suite, au
gouvernement, à exiger de ces agronomes d'être à la
disposition du ministère pendant une période donnée
où le ministère pourrait les envoyer là où les
besoins sont les plus urgents ou les plus nécessaires.
C'est une politique que le gouvernement devra envisager parce que,
très bientôt, nous n'aurons plus les agronomes, les
spécialistes, les techniciens nécessaires qui permettront
d'améliorer l'agriculture dans la province de Québec.
Nous ne pouvons pas laisser aller l'agriculture dans la province de
Québec à la « va-com-me-je-te-pousse ». Il faut qu'il
y ait du leadership. Il faut que le ministère prenne des initiatives qui
permettent au cultivateur d'augmenter sa productivité, qui permettent au
cultivateur de vivre convenablement et de faire vivre convenablement ceux dont
il a la charge, la responsabilité. Je crois et je fais miennes
les observations de M. Brennan que le cultivateur ne reçoit pas
suffisamment pour son travail, pour la mise de capital qu'il a investie dans
son organisation. Tout à l'heure, le ministre mentionnait que, du
côté du crédit agricole, il espérait en venir avec
Ottawa à une entente qui permettrait peut-être d'unifier les deux
services de crédit agricole, qui permettrait également au
ministère de se montrer plus généreux.
Aujourd'hui, quand on voit le crédit agricole plafonné
à $15,000 et qu'on sait que la Société d'habitation du
Québec prête jusqu'à $14,000 pour une simple
propriété, alors que, pour une ferme, où vous avez la
maison, la grange, la porcherie, le poulailler et les autres bâtiments
qu'il faut pour abriter la machinerie, avec $15,000, que voulez-vous que le
cultivateur fasse? Il n'est pas capable d'organiser une ferme qui soit
rentable. Il n'a même pas le capital suffisant pour payer
entièrement sa ferme. Le crédit agricole, avec un plafond de
$15,000, est tout à fait insuffisant et ne répond plus aux
besoins de 1969.
Je pense qu'il n'y a rien qui laisse prévoir que le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation présentera devant cette Chambre, au
cours de la présente session, une législation qui permettrait de
remédier à ce fait. Ce n'est pas dans la maison que l'on voit que
le cultivateur est prospère; c'est dans l'étable, c'est dans la
qualité de ses animaux, parce que c'est de là que proviennent les
revenus. Si le cultivateur n'a pas suffisamment d'argent, s'il n'a pas des
crédits à sa disposition pour acquérir ce qu'il lui faut
pour mettre sur pied une organisation rentable, il est inutile de penser que
nos jeunes vont aller s'établir sur une ferme, sachant d'avance qu'ils
manqueront leur coup et que ce sera une faillite.
Je pense que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
a une très grande responsabilité. Depuis que le ministre a
assumé la responsabilité du ministère, il aurait dû
présenter devant cette Chambre des amendements à la Loi du
crédit agricole, qui auraient permis de prêter davantage aux
cultivateurs du Québec Ce seraient des sommes bien
dépensées, ce seraient des investissements valables, de nature
à permettre à nos jeunes cultivateurs de s'organiser pour pouvoir
vivre convenablement, pour pouvoir assurer leur avenir et ainsi
développer le domaine agricole dans la province de Québec.
M. le Président, je pense que tous les collègues du
ministre devraient insister auprès du trésorier pour que des
sommes plus considérables soient mises à la disposition du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Aujourd'hui, si nous
voulons réellement faire quelque chose de valable, si nous voulons que
l'agriculture maintienne sa place dans la province de Québec, nous
devons faire en sorte de lui donner des crédits qui puissent aider
efficacement les cultivateurs.
Vous vous rappellerez, M. le Président, les holà des
députés de l'Union Nationale, avant 1966, lorsqu'ils disaient du
député d'Abitibi-Ouest qu'il voulait vider les fermes de la
province de Québec; 30,000 fermes doivent disparaître. Ils
accusaient le député d'Abitibi-Ouest de faire en sorte de vider
nos campagnes. Mais qu'est-ce que le ministre actuel a fait pour
améliorer la situation depuis 1966?
Aujourd'hui, le ministre répète exactement ce que son
prédécesseur disait, à savoir qu'un grand nombre de fermes
au Québec ne sont pas viables, qu'un grand nombre de personnes
établies sur ces fermes non rentables doivent être placées
ailleurs pour permettre à d'autres cultivateurs d'agrandir leur ferme,
de façon à pouvoir, avec leur machinerie, travailler plus
efficacement et à en venir à des politiques plus raisonnables en
ce qui concerne la consolidation des fermes.
M. le Président, nous avons à l'heure actuel-
le, dans la province de Québec, une agriculture bien chancelante.
L'UCC en a fait part, l'année dernière, de façon
très éclatante au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
et au gouvernement. Plus de 8,000 cultivateurs sont venus présenter
leurs griefs au gouvernement, exposer leurs problèmes et les
difficultés qu'ils avaient, demandant au gouvernement de travailler avec
eux afin de trouver des solutions.
Qu'est-ce que l'on a fait depuis la visite des cultivateurs, l'an
passé? Qu'est-ce que le ministre a fait pour remplacer les $8,500,000
qu'il fait perdre annuellement aux cultivateurs du Québec par sa
politique d'abandon de la prime de $0.05 et $0.10 la livre de gras qui avait
été donnée aux cultivateurs par le gouvernement
précédent.
Il n'y a absolument rien de prévu pour remplacer ces $8 millions
et demi que l'on a fait perdre aux cultivateurs de la province de
Québec.
Les cultivateurs de la province de Québec ne veulent plus de
discours, ils s'attendent à de l'action de la part du gouvernement.
Demain, lorsque les cultivateurs se regrouperont et verront l'inaction et
l'incompétence du gouvernement, nous nous préparons
peut-être à des réveils brutaux. Nous devons,
immédiatement, oeuvrer ensemble afin de trouver des solutions
permanentes aux problèmes des cultivateurs québécois.
Depuis 1966, il y a eu des voeux pieux énoncés. Le
ministre a parlé de réorganisation des structures du
ministère. Mais, cela a-t-il apporté une amélioration au
sort du cultivateur québécois? Comme l'a mentionné le
député d'Abitibi-Ouest, la division ou la subdivision de la
province de Québec en secteurs agricoles n'a pas été de
nature à aider les cultivateurs davantage, non plus qu'à avoir de
meilleures connaissances dans l'exploitation de leurs fermes.
Je pense qu'aujourd'hui ce dont le cultivateur a le plus besoin c'est
des conseils techniques de la part des fonctionnaires du gouvernement, c'est
d'une assistance financière qui soit Juste et réaliste. De plus
en plus, le cultivateur doit faire face à des dépenses et des
coûts d'opération plus élevés, alors qu'il n'est pas
capable d'obtenir davantage pour ses produits. De toute façon, le prix
que les consommateurs sont obligés de payer pour ces produits est
suffisamment élevé. A ce moment-là, il appartient au
gouvernement de prendre les mesures nécessaires, s'il veut
protéger le consommateur, pour ne pas le faire au détriment du
cultivateur.
Le cultivateur est en plein droit d'exiger un
Juste paiement de son travail. Je pense que l'on pourra dire, du budget
réparti à l'agriculture cette année, que c'est un budget
plus que décevant. Les cultivateurs de la province de Québec ne
reçoivent et ne recevront rien de plus, même avec le budget
actuellement soumis à cette Chambre pour étude. Il appartient au
ministre responsable de faire en sorte que la situation change et qu'elle
change rapidement. Il est temps, comme je le disais il y a quelques instants,
que cessent les discours, les belles paroles et les belles phrases ronflantes
qui n'apportent aucune solution aux problèmes agricoles du
Québec.
Je pense que les députés qui siègent à votre
gauche, M. le Président, sont prêts à voter au gouvernement
les sommes nécessaires qui permettront de trouver des solutions
permanentes à l'agriculture. Je crois cependant que nous devons dire ici
que le bilan agricole du gouvernement du Québec, depuis Juin 1966, n'est
pas un bilan qui reflète la bonne santé de l'agriculture au
Québec Il faudra absolument que cette chose-là soit
améliorée et que les promesses faites aux cultivateurs du
Québec, en 1966 et répétées depuis, soient
réalisées. Il faudra permettre au cultivateur de
bénéficier d'avantages fiscaux.
Il faudra lui accorder de nouvelles primes, de nouvelles subventions
pour lui permettre d'abaisser son coût de revient. Il faudra de plus en
plus Je suis d'accord avec le ministre faire l'éducation
auprès de nos cultivateurs, afin que leurs produits soient toujours de
meilleure qualité et soient également présentés de
la meilleure façon pour que ces produits puissent faire concurrence avec
avantage sur le marché aux produits provenant des autres provinces ou
des autres pays.
M. le président, le ministre de l'Agriculture, même si je
voulais le féliciter pour son travail, je ne pourrais pas le faire,
parce que les résultats de son administration depuis 1966 ne sont pas
positifs. Ils démontrent qu'actuellement les cultivateurs du
Québec ont affaire à de beaux parleurs, mais à de pauvres
réalisateurs.
M. DEMERS (président du comité des subsides): L'honorable
député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: M. le Président, en quelques mots, devant toute cette
situation, devant cette transformation économique et sociale de
l'agriculture, demandons-nous quelle place sera réservée à
l'agriculture du Québec
Avant de répondre à cette question il faut d'abord
analyser froidement la situation. D'après
le dernier recensement de 1961, il existait environ 96,000 fermes au
Québec De ce nombre, seulement 16,000 avaient un revenu monétaire
agricole égal ou supérieur à $5,000 par année. Ces
16,000 fermes, à elles seules, fournissaient en 1961 50% de la
production agricole totale. Notons également que, sur les 96,000 fermes
de la province, 23,000 cultivateurs déclaraient un revenu se chiffrant
entre $2,500 et $5,000 et un nombre égal de fermiers se classaient entre
$1,200 et $1,250.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je constate que le
député d'Abitibi-Ouest recommence à traiter de
l'agriculture en général. Il continue, ou il reprend la
discussion qu'il a faite la semaine dernière. Est-ce que nous devons
conclure que nous pourrons recommencer à tour de rôle la
discussion sur les généralités de l'agriculture ou, si ce
débat-là* n'est pas terminé, s'il n'a pas
épuisé son droit de parole, que nous devons procéder
à l'étude des budgets, article par article, en commençant
par le poste 1?
Si le député d'Abitibi-Ouest continue dans cette veine, le
ministre de l'Agriculture sera justifié de recommencer toute la
discussion. Je prétends également recommencer moi aussi la
discussion. Je pense que le temps désigné, réservé,
autorisé pour l'étude sur les généralités de
l'agriculture est écoulé. Nous devrions procéder à
l'étude du budget article par article, et le député
d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Cela ne sera pas long.
M. BERNATCHEZ: ... fera les remarques qu'il croira à propos sur
les différents articles.
M. LE PRESIDENT: Je crois qu'il y aurait lieu de laisser continuer un
peu le député d'Abitibi-Ouest, en autant qu'il pourra se limiter
à son intervention et qu'ensuite, s'il a en pensée des propos qui
méritent, qui sont dignes d'être relevés, là nous
pourrons donner quelques instants au ministre.
M. COURCY: Je continue. Je dis que ces fermes I faible revenu ne
produisaient en 1961 que 10% de la production agricole totale et que leur
situation les plaçait dans une catégorie reconnue par tous les
experts comme des fermes non viables. Le sort qui attend les exploitants
agricoles de cette dernière catégorie, reconnue par tous les
experts comme des fermes non viables, les place dans une situation telle qu'ils
devront se fusionner sous peu. Chose certaine, le rôle du gouvernement
concernant cette agriculture très déficitaire consistera beaucoup
plus à faciliter la consolidation ou la fusion de ces terres que
d'essayer de consacrer à l'agriculture un nombre et une catégorie
de fermes que tous les experts vouent à un échec certain. Je
crois que le ministre de l'Agriculture actuel pense comme l'ancien ministre de
l'Agriculture sur cette situation de ces fermes non rentables. Les efforts du
gouvernement au point de vue agricole devront être concentrés au
niveau de l'amélioration des fermes rentables. Il faudra surtout essayer
de rendre rentables ces quelque 30,000 fermes dites viables aujourd'hui et
probablement rentables demain.
L'action du gouvernement dans ce domaine s'effectuera à partir
d'un triple niveau. Premièrement, augmentation du revenu de
l'agriculteur. C'est la base. Deuxièmement, amélioration de la
rentabilité de l'exploitation agricole par différents moyens,
soit drainage, fertilisation, meilleurs pâturages, meilleurs troupeaux,
rajustement de l'agriculture à un développement régional
complet. D'ailleurs, c'est commencé. Le ministre l'a
déclaré. J'ai vu dans la région ce commencement de
développement régional. Dans le cadre général de ce
programme en trois parties, le gouvernement du Québec a adopté,
en 1960-1966, plusieurs mesures qu'il serait trop long d'énumérer
ici. Je voudrais plutôt indiquer quelques-unes des tâches
prioritaires qui incombent au gouvernement afin d'élaborer une politique
encore plus efficace des revenus agricoles. Je me propose d'envisager seulement
quelques aspects. Les prix et la mise en marché des produits agricoles
et la consolidation des fermes dites viables aujourd'hui et qui peuvent demain
devenir rentables.
Une tâche hautement prioritaire du gouvernement consistera
à intervenir de façon très, très énergique
dans l'amélioration des prix des denrées agricoles et aussi dans
l'organisation de la mise en marché des produits agricoles. A la demande
des agriculteurs eux-mêmes, l'action gouvernementale devra prendre un
caractère de dirigisme entièrement nouveau. Enfin, ce dirigisme
de bon aloi est imposé aujourd'hui par la situation précaire dans
laquelle se trouve la classe agricole. Considérons tout d'abord, en
matière de prix, deux faits importants. En vingt ans, l'augmentation du
coût de la vie à la ferme a été de 35% alors que
l'indice des prix à la ferme des produits agricoles ne s'est accru que
de 2.4%.
Non seulement les prix à la ferme pour les produits agricoles
demeurent-ils dans l'ensemble stagnants, mais plusieurs fluctuent et accusent
une forte tendance à la baisse au moindre signe de surproduction. Pour
corriger à sa base même l'injuste situation que Je viens de
décrire,
les gouvernements devront intervenir beaucoup plus qu'ils ne l'ont fait
jusqu'à présent dans la mise en marché des produits de la
ferme. Il faut également aujourd'hui une action conjointe des
gouvernements, provincial et fédéral, dans d'autres domaines que
le lait, comme les oeufs, le poulet grillé, le porc de marché,
les pommes de terre. Il faut que les gouvernements s'entendent sur des
politiques canadiennes, à cause des facilités de transport que
nous avons aujourd'hui et que nous n'avions pas autrefois, à cause du
commerce interprovincial et du commerce international. C'est une ère
nouvelle qui devait débuter en 1966, en vue de corriger, en faveur des
agriculteurs, ces graves inconvénients économiques et sociaux du
marché et des produits de la ferme.
Je suis confiant dans la classe agricole unie dans son association
professionnelle. Je suis assuré que notre agriculture est encore capable
de grands progrès. Une autre des tâches prioritaires qui incombent
au gouvernement, c'est le problème de la consolidation des fermes.
Celle-ci peut se faire de différentes façons. Tout d'abord, par
l'amélioration du fond de terre, par l'agrandissement des fermes et par
la spécialisation des producteurs. Il y aurait beaucoup à dire,
mais je passe rapidement sur l'aide accrue du gouvernement de 1960 à
1966 en matière de drainage souterrain, de correction d'acidité
des sols, etc.
Le gouvernement doit rendre plus fonctionnelles et plus
généreuses les diverses lois susceptibles de mettre à la
disposition des cultivateurs des crédits à long terme, à
moyen terme et à court terme. D'autres projets étaient à
l'étude de l'Office provincial du crédit agricole. L'un de ces
projets consistait à étudier la possibilité d'offrir
à l'agriculteur qui doit consolider sa ferme par l'achat de terrain un
crédit agricole spécial, qui lui permettait de mettre rapidement
en valeur le terrain qu'il vient d'acheter ou le terrain qu'il possède
déjà. Ce fut accepté en 1966, dans le budget de 1966,
où nous avons mis à la disposition des cultivateurs,
jusqu'à concurrence de $2,000, des subventions d'agrandissement de
ferme.
Il s'agit aussi d'aider le cultivateur, par un crédit pour
l'amélioration de son fond de terre. Ces études doivent
d'ailleurs se poursuivre au ministère.
J'aurais aimé voir le ministre annoncer qu'au cours de la
présente session, enfin, cette question serait réglée. Je
ne dis pas pour autant que, par suite de telles mesures, les problèmes
du financement de l'agriculture auront tous été résolus.
La situation est si complexe qu'elle exigera beaucoup d'imagination pour la
découverte de solutions nouvelles.
Il y a un autre domaine où l'action du gouvernement doit
être prioritaire, à mon sens, c'est celui des connaissances
techniques de l'agriculteur du Québec. Je vous laisse le soin d'examiner
ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire en
matière d'enseignement agronomique, d'enseignement
vétérinaire, d'enseignement technologique agricole,
d'enseignement professionnel agricole et aussi dans le domaine de la recherche
agricole.
Les efforts que le gouvernement libéral a déployés
de 1962 à 1966 pour revaloriser le système d'enseignement chez
nous contribueront certainement à favoriser la formation d'une
élite d'agriculteurs québécois mieux
préparés à l'exploitation rationnelle d'une entreprise
agricole, mais il faut que le gouvernement actuel règle le
problème de l'enseignement professionnel agricole au plut tôt.
Je vais maintenant revenir à la question que je posais, il y a
quelques instants, à savoir quelle place sera réservée
à l'agriculture au Québec d'ici une dizaine d'années. Le
ministre a en main les éléments de solution, depuis le
dépôt du rapport de la Commission royale d'enquête sur
l'agriculture. Je demande au ministre de faire tout ce qui est humainement
possible, avec la collaboration des cultivateurs, pour appliquer le plus vite
possible les recommandations de la Commission royale d'enquête sur
l'agriculture, qui a été instituée spécialement
pour conseiller le ministère.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation.
Article no 1, s'il vous plaît.
MR. BROWN: Mr. Chairman, unfortunately in the Public Accounts all
employees in the department, who are less than $10,000, are not listed. Page
210 in Public Accounts, administration.
M. VINCENT: Page?
M. BROWN: Page 210. Administration.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Quelle est votre question?
MR. BROWN: The question is this: Previously, all the personnel was
listed in the public accounts so that any member could look at it. You knew the
man, would know the changes, would be able to ask questions on it. But under
this system of hiding 121 members of the Department in the
administration...
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Je ferai
remarquer à l'honorable député de Brome qu'il est
midi trente. Nous devons reprendre nos travaux à quelle heure?
M. PAUL: A 2 heures trente Jusqu'à 5 heures trente.
M. COURCY: Puis-je, M. le Président, Juste...
M. LE PRESIDENT (M. Deniers): Oui.
M. COURCY: J'ai discuté tout à l'heure avec Un
collègue qui doit s'absenter et il me demandait de m'informer si M.
Bruno Landry qui était le chef de la division de l'horticulture, Je
crois, à Montréal, est encore en fonction et sinon, quelle
fonction il occupe actuellement. Est-il encore le chef de la division du
service horticole?
M. VINCENT: Le docteur Landry est présentement à
l'Institut de technologie agricole de Saint-Hyacinthe comme professeur.
M. COURCY: Il est professeur...
M. VINCENT: En horticulture à l'Institut de technologie agricole
de Saint-Hyacinthe.
M. COURCY: Merci.
M. LE PRESIDENT: Pouvons-nous suspendre?
La Chambre suspend ses travaux jusqu'à deux heures trente cet
après-midi.
Reprise de la séance à 14 h 31
M. DEMERS (président du comité des subsides): A l'ordre,
messieurs! L'honorable député de Brome.
M. PAUL: M. le Président, je sais que tous les
députés apprendront avec plaisir que l'étude des
crédits du ministère de l'Education est terminée en bas.
Alors, si nous pouvions avoir le rapport du comité, d'ici quelques
minutes, si l'honorable leader d'Opposition ne mettait pas d'objection, nous
pourrions demander, immédiatement après la réception du
rapport de la commission de l'Education, que débute l'étude des
crédits du ministère de la Voirie.
M. LAPORTE: Le ministère de la Voirie? M. PAUL: Oui.
M. LAPORTE: Je prends votre suggestion en très sérieuse
considération. Je vais immédiatement faire les démarches
essentielles afin de... Je vois que le ministre est là, ça me
fait plaisir...
M. LAFONTAINE: Il faudrait savoir si c'est possible.
M. LAPORTE: Si c'est possible? M. PAUL: C'est ça.
M. LAPORTE: Nous allons demander au ministre d'abord s'il est
prêt, je vais aller le voir.
M. LAFONTAINE: Voici...
M. PAUL: Je vols, M. le Président, que je m'inscris en faux.
M. LAPORTE: Vous vous inscrivez en faux?
M. PAUL: L'honorable leader n'a pas le droit de mettre ma parole en
doute.
M. LAPORTE: C'est vrai ça. J'accepte votre inscription en
faux.
M. LAFONTAINE: Le Secrétaire de la province vient de me demander
si je serais prêt à aller à la commission de la
Voirie...
M. LAPORTE: Oui, oui, oui.
M. LAFONTAINE: Disons que Je n'ai pris
contact avec aucun fonctionnaire, mais je pense bien, avec la
fidélité des fonctionnaires de la Voirie, qu'ils doivent
être à leur poste. Nous allons tenter...
M. LAPORTE: Je ne voudrais pas déprécier le ministre que
J'aime beaucoup, mais comme j'ai l'impression qu'il ne pourrait pas
répondre sans ses fonctionnaires, il ne leur ferait pas l'Injure de
répondre sans leur présence. Nous pouvons peut-être voir si
le ministre peut rejoindre ses fonctionnaires.
M. LAFONTAINE: Quand je parlais des fonctionnaires, je parlais des
secrétaires pour m'apporter les documents.
M. LAPORTE: C'est ça. Pour vous apporter vos réponses.
M. LAFONTAINE: Mes documents.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! L'honorable député de
Brome.
M. VINCENT: M. le Président, juste avant que le
député de Brome ne prenne la parole... Il m'avait posé une
question avant l'ajournement de midi et trente concernant le livre des comptes
publics. Après avoir pris des informations, on me dit que nous pouvons
prendre les suggestions du député de Brome, les transmettre au
ministre des Finances qui pourra, lui, les transmettre à l'auditeur de
la province. Une autre façon de procéder serait, pour les
députés qui ont des remarques à faire sur la
rédaction du rapport des comptes publics, de les faire à
l'occasion de l'étude en commission du rapport de l'auditeur de la
province.
MR. BROWN: I think, Mr. Chairman, if I may, that with the projected
changes that the Honorable Minister has been speaking about before the recess,
we should naturally be able to see what men are going to put what program into
action.
It is impossible with the Public Accounts in this way.
Mr. Chairman, in regard to the list of personnel on page 210 of the
Public Accounts, under administration, could we have the honourable Minister
tell us what person is doing what job in this administration? Quelle est la
responsabilité des personnes sur votre liste en ce qui concerne
l'administration? For instance, Deputy Minister Roméo Lalande, $28,533;
Benoît Lavigne, Jean-B. Bergevin are they still on the same...
M. VINCENT: Il y a une explication à donner. Je crois bien qu'il
y aurait des informations supplémentaires à obtenir pour les
comptes publics 67/68. On me dit que c'est à « traitements et
indemnités ». Le salaire de M. Roméo Lalande est de
$25,000.
MR. Brown: I am not interested in the salaries.
M. VINCENT: Ah bon!
M. BROWN: Seulement les responsabilités.
M. VINCENT: En ce qui concerne les fonctions administratives et les
responsabilités des principaux hauts fonctionnaires...
M. COURCY: C'est le 62e organigramme.
M. VINCENT: Pardon?
M. COURCY: Le 62e organigramme.
M. VINCENT: Non, c'est toujours le même.
UNE VOIX: Des grands mots pour ne rien faire.
M. VINCENT: Je ne fais que chercher. Le sous-ministre en titre...
M. BROWN: Je veux seulement...
M. VINCENT: ... au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation est M. Roméo Lalande, avec les responsabilités
dévolues au poste de sous-ministre. Le sous-ministre associé est
M. Benoît Lavigne.
M. BROWN: M. Lavigne.
M. VINCENT: Oui, il est sous-ministre associé.
M. BROWN: Même chose pour le sous-ministre, Jean-B. Bergevin, et
L. Bissonnette.
M. VINCENT: M. Jean-Baptiste Bergevin était sous-ministre
adjoint, responsable de l'ARDA, mais, depuis le mois de novembre 1968, il a
quitté ses fonctions pour accepter un poste de sous-ministre adjoint
à Ottawa. Il était directeur de l'ARDA. Il a été
remplacé par le directeur adjoint qui était M.
Irénée Marsolais. Vous avez M. Lucien Bissonnette qui est
sous-ministre adjoint, responsable de la production et de l'aménagement
avec deux adjoints, MM. Sylvestre et Julien.
Vous avez le directeur général de la commercialisation, M.
Gilles Ledoux, qui est en même temps vice-président de la
Régie des marchés agricoles du Québec.
M. BROWN: Ledoux?
M. VINCENT: ... Gilles Ledoux.
M. BROWN: Serait-il possible, afin d'accélérer le travail,
d'envoyer au comité votre liste de fonctionnaires? Mr. Chairman,
concerning these executive administrators in there, what is their increase in
salary, on an average, la moyenne, le pourcentage entre 1966 et maintenant?
M. VINCENT: Bien voici, les salaires moyens des employés...
MR. BROWN: The increase percentage...
M. VINCENT: Les employés de cadres ou du ministère?
M. BROWN: Les hauts fonctionnaires.
M. VINCENT: Les augmentations de salaire des employés de cadres
sont équivalentes dans tous les ministères du gouvernement de la
province de Québec. Je pourrais faire le calcul et vous les donner, mais
s'il y a des augmentations aux employés de cadres au niveau des hauts
fonctionnaires, ces augmentations s'appliquent dans tous les ministères
du gouvernement de la province.
MR. BROWN: What would be the percentage of increase from 1966 until
1969?
M. VINCENT: Je pourrais faire les calculs puis les transmettre au
député de Brome, Je ne les ai pas ici présentement. Je
pourrais prendre note, faire les calculs et les transmettre au
député de Brome.
MR. BROWN: Would you say 10%?
M. VINCENT: Je n'ai pas de chiffres précis.
MR. BROWN: Would it be a good increase, a good fair increase?
M. VINCENT: Autrefois, par exemple, si nous prenons des chiffres comme
le salaire de sous-ministre à l'Agriculture et à la Colonisation,
le salaire était de $22,500. C'étaient les salaires versés
aux sous-ministres des autres ministères, à l'exception
probablement de trois ou quatre ministères. Et quand l'augmentation
générale est venue, rétroactive au 1er Janvier 1967, le
salaire a été porté, dans ce cas-là, à
$25,000.
Dans le cas des adjoints aux cadres supérieurs, les salaires sont
établis suivant des normes de la Fonction publique, et varient entre
$12,000 et $15,500. Tous ceux dont le poste est conforme aux normes
établies par la Fonction publique comme adjoints aux cadres
supérieurs, ont un salaire qui varie dans cette échelle.
Maintenant, l'augmentation exacte en pourcentage, Je pourrais faire le
calcul, ou faire faire le calcul et le donner au député de
Brome.
M. BROWN: Seulement une moyenne, pas l'augmentation
spécifique.
M. VINCENT: Pour l'information du député, Je pourrais
donner ces renseignements en Chambre. Le député me pose une
question sur les principaux hauts fonctionnaires. Régie des
marchés agricoles du Québec, président, M. Maurice
Hallé; Raffinerie de sucre du Québec, M. Léo Fillion,
gérant; Office du crédit agricole du Québec, M. Hubert
Hurtubise; Régie de l'assurance-récolte, président, M.
Roméo Martin. Sous-ministre à l'Agriculture et à la
Colonisation, M. Roméo Lalande; sous-ministre associé, M.
Benoît Lavigne. Je donne les noms après les postes. Comme je le
mentionnais tout à l'heure, sous-ministre adjoint, directeur
général de la production et de l'aménagement, M. Lucien
Bissonette; directeur général de la commercialisation, M. Gilles
Ledoux, en même temps vice-président de la Régie des
marchés agricoles du Québec; administration, M. Robert Rouleau;
personnel, M. Vital Bouhours, documentation générale et
organismes agricoles, M. Patrice Boudreau; économie et programmation, M.
Petit; contentieux, Me Gamache. Je m'excuse de ne pas donner les prénoms
dans certains cas; je n'ai pas les noms devant moi.
M. BROWN: Oui, ça va.
M. VINCENT: Service hydraulique agricole, M. Léopold Provencher;
ARDA-Québec, M. Irénée Marsolais aménagement des
fermes, M. Armand Roy; recherche et enseignement, M. Bertrand Forets;
insémination artificielle et amélioration des troupeaux, M.
Saint-Pierre; adjoints, MM. Léon Sylvestre et Camille Julien. Aux
bureaux régionaux, nous avons les douze
responsables régionaux; je pourrais donner leurs noms, mais je
crois que je les ai déjà donnés en Chambre; produits
laitiers, Claude Bergeron; salubrité et inspection, Dr. Albert
Lavallée; mise en marché, M. Pelchat.
MR. BROWN: Well, Mr. Minister, during the same time from, 1966 to 1969,
what was the increase in the income according to your administration figures
for the farmers of the Province of Quebec? On a percentage basis?
M. VINCENT: Les augmentations en revenus nets des cultivateurs du
Québec?
MR. BROWN: Du cultivateur moyen. The average farmer, what was his
increase in that income during the same period of which we are speaking of,
increase in the Department and the administration figures?
M. VINCENT: Ce sont des chiffres que nous devrions quand même
calculer avant de les donner. L'augmentation par rapport au salaire du
personnel du ministère, comme je le mentionnais tout à l'heure,
je ne l'ai pas en pourcentage. Maintenant, en ce qui concerne le revenu de la
ferme, il faudrait se référer aux statistiques.
MR. BROWN: I have the net income as your last book here, 1968-69, but it
only gives the net income for 1967. But the reason I ask is that some of my
farm friends come to me and say: Well, we read about the increase in the Civil
Service dealing with agriculture. We understand these are good men and that
they help ourselves very much and so on, but what increase do we get in our net
income? Being, as I am, not able to give them a percentage and knowing the
merit of our Civil Service and the wonderful people we have working for it, I
want to get that question answered.
M. VINCENT: Je vais prendre les renseignements demandés et je les
donnerai au député de Brome.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre pourrait nous dire pourquoi dans la
nomenclature qu'il a faite, il n'a pas mentionné le nom du Docteur
Ernest Mercier?
Est-ce que le docteur Ernest Mercier, ancien sous-ministre, est encore
au service du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. VINCENT: Non, il occupe les mêmes fonctions depuis le mois
d'octobre 1966.
M. LACROIX: Il n'est pas au service du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation?
M. VINCENT: Non, il est au service de l'Exécutif.
M. LESAGE: Il est un de ceux qui sont... M. LACROIX: Il est sur la
tablette? M. LESAGE: ... sur les tablettes. M. VINCENT: Non, non.
M. LACROIX: C'est ce qui permet au gouvernement de dépenser
l'argent du public, tout en demandant au public de se serrer la ceinture.
Combien d'adjoints parlementaires le ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation a-t-il?
M. VINCENT: Deux adjoints parlementaires.
M. LACROIX: Qui sont-ils?
M. LAPORTE: Ils ne sont pas connus.
M. VINCENT: M. René Bernatchez, député de
Lotbinière et M. Georges Gauthier, député de Roberval.
M. LACROIX: Quelles sont leurs responsabilités?
M. VINCENT: Je crois quand même...
M. LACROIX: On dit: Jamais deux sans trois. Le député de
Saint-Maurice, au cours de la campagne électorale, la veille de
l'élection, le 5 juin 1966 déclarait que si le gouvernement de
l'Union Nationale était élu, il serait l'adjoint parlementaire du
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Est-ce que vous êtes
à la veille de le nommer?
M. LAPORTE: M. le Président, vous avez à peine le droit de
comprendre cela.
M. VINCENT: Je n'ai pas vu...
M. LACROIX: Je vous enverrai la coupure du journal qui rapporte cette
déclaration.
M. VINCENT: ... cette déclaration du député de
Saint-Maurice. Nous aurons l'occasion d'en discuter et je lui demanderai des
informations.
M. COURCY: Faites-vous remplacer, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Je suis prêt à me faire
remplacer.
M. VINCENT: Si le député de Saint-Maurice était en
Chambre...
M. LE PRESIDENT (M. Demers): C'est la troisième année que
le député des Iles-de-la-Madeleine...
M. LAPORTE: Cela va aller plus vite, aux prochaines
élections.
UNE VOIX: J'espère que cela arrivera en même temps pour
vous.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Cela fait trois ans que nous
étudions les crédits et cela fait trois ans qu'il le
répète. J'espère que vous allez vous procurer
l'information et qu'on va pouvoir la lui donner.
M. LACROIX: Comme l'Union Nationale ne veut pas vous donner
d'avancement, nous voulons vous aider. Au moins, laissez-vous faire! Même
s'il y avait un adjoint parlementaire qui serait compétent un peu, cela
ne serait pas un homme de trop. Je ne prends pas de billet, cependant, car Je
n'ai pas confiance aux députés de l'Union Nationale.
M. VINCENT: Je crois bien qu'il ne faudrait pas entrer dans un conflit
ou faire des personnalités...
M. LAPORTE: Non, non.
M. VINCENT: ... sur la compétence ou sur la non-compétence
des députés qui siègent ici en cette Chambre.
M. LAPORTE: Je voudrais tout simplement vous demander si le ministre
croit...
M. VINCENT: Je ne crois pas que cela soit une façon de discuter
des crédits du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Le travail qui est fait par les deux adjoints parlementaires du ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, découle des fonctions et des
attributions qui sont définies dans la loi et qui permettent Justement
à certains ministères d'avoir des adjoints parlementaires.
M. LESAGE: Mais encore quoi? Que font-ils au Juste?
M. LACROIX: A part de retirer quelques mille dollars?
M. VINCENT: M. le Président, si vous le voulez, nous pouvons
faire l'élaboration des fonctions de chacun des adjoints
parlementaires.
M. LACROIX: N'élaborez pas, dites exactement ce qu'ils font.
M. LESAGE: Ce n'est pas leur fonction, c'est ce qu'ils font. Il y a une
distinction entre les deux.
M. VINCENT: Je peux donner à cette Chambre...
M. LACROIX: Je vois mal le député de Lotbinière
ouvrir la porte du ministre, mol. Il n'a pas l'air d'un portier. Je le verrais
mieux au ministère des Affaires culturelles.
M. VINCENT: Autrefois, avant l'élection de 1966, Je me suis
informé pour connaître la responsabilité de l'adjoint
parlementaire de l'ancien ministre de l'Agriculture; les fonctions qu'il
remplissait...
M. COURCY: Je vais vous poser une question, vous.
M. VINCENT: ... et le travail qu'il faisait dans tous les domaines. J'ai
constaté que l'ex-ministre de l'Agriculture employait au maximum son
adjoint parlementaire sur certaines questions de très grande importance,
du moins dans son esprit.
En ce qui concerne...
M. LACROIX: Nous voulons savoir ce que vous faites faire à vos
adjoints parlementaires.
M. VINCENT: J'ai l'honneur de dire, ici en cette Chambre, que la
collaboration de mes deux adjoints parlementaires est acquise d'avance et
qu'ils font un travail important.
Vous avez tout d'abord le député de Lotbinière, qui
est responsable du travail de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire. En
définitive, lorsqu'il y a des problèmes qui relèvent de la
Corporation de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, c'est mon adjoint
parlementaire, M. Bernatchez, qui, généralement, s'en occupe.
M. LACROIX: C'est pour le sucrer un peu, parce qu'il était un peu
amer de ne pas avoir été nommé ministre?
M. VINCENT: M. le Président, Je répète ceci...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: Ce ne sont pas, Je crois, des propos dignes d'un
parlementaire que le député des Iles-de-la-Madeleine tient
présentement.
M. LACROIX: Si vous n'êtes pas capable de comprendre une farce...
Si vous nous disiez exactement...
M. VINCENT: Ce n'est pas une farce...
M. LACROIX: ... quelles sont les responsabilités et les fonctions
de vos adjoints parlementaires, cela éviterait bien des débats.
Arrêtez de patiner et répondez.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: M. le Président, ce n'est pas une farce.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je demanderais au député des
Iles-de-la-Madeleine de permettre au ministre de lui donner sa réponse.
Si elle n'est pas satisfaisante, après, il pourra poser d'autres
questions.
M. LACROIX: Très bien, M. le Président
M. VINCENT: M. le Président, ce n'est pas une farce et, en ce qui
me concerne, il m'arrive très souvent d'attaquer les hommes sur le plan
politique, mais Jamais d'essayer, comme l'a fait depuis trois ans le
député des Iles-de-la-Madeleine, de ridiculiser les fonctions ou
encore le travail d'un adjoint parlementaire.
Je suis en mesure, moi, de dire ici à cette Chambre que, quant au
travail fait par mes deux adjoints parlementaires, le député de
Lotbinière et le député de Roberval, au niveau des
responsabilités que je confie ou que nous confions ou sur lesquelles
nous nous entendons ensemble, ces deux adjoints parlementaires m'aident
beaucoup dans les responsabilités qui me sont assignées comme
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation.
J'ai mentionné tout à l'heure qu'en ce qui concerne le
député de Lotbinière, je lui demande de s'occuper plus
spécialement de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, de s'occuper
plus spécialement et d'une façon particulière de certains
problèmes de l'Office du crédit agricole, de s'occuper plus
spécialement et d'une façon particulière de certains
problèmes de mise en marché, tels que la classification et
l'inspection. Je pourrai, dans quelque temps, si nous avons l'occasion
d'apporter des amendements à certaines législations,
démontrer Jusqu'à quel point le député de
Lotbinière est arrivé, avec les officiers du ministère,
avec également le ministre actuel, à apporter des amendements
pour le bien de la classe agricole.
En ce qui concerne le député de Roberval, mon autre
adjoint parlementaire, il remplit également les fonctions qui lui sont
demandées par le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Le
député d'Abitibi-Ouest est parfaitement au courant de tous les
problèmes qui se posent au niveau du bureau du ministre: questions des
travaux mécanisés, questions de forage de puits, questions de
drainage. J'ai demandé au député de Roberval d'en prendre
la responsabilité et, en bien des circonstances, d'aller me
représenter ou discuter de ces problèmes au niveau des conseils,
recevoir des gens, répondre à des lettres, répondre
à des informations et faire également un travail de relation avec
les députés de cette Chambre.
Plus d'une fois, que ce soit le député de
Lotbinière ou le député de Roberval, même les
députés de l'Opposition ont eu l'occasion de voir qu'ils
s'occupaient de ces questions, non pas dans leur intérêt
personnel, mais dans l'intérêt de la politique
générale de la province.
De plus, j'ai, à différentes occasions, comme le
député d'Abitibi-Ouest en avait l'habitude au cours de son mandat
comme ministre de l'Agriculture, accepté des invitations à
l'extérieur. Je dois dire à cette Chambre que c'est probablement
le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, avec son ministre
et ses sous-ministres, qui reçoit le plus d'invitations d'aller visiter
des coopératives agricoles, des cercles agricoles, des expositions,
d'aller rencontrer des conseils municipaux, des conseils de comté. Je ne
veux en aucune façon faire une comparaison avec les autres
ministères le député d'Abitibi-Ouest est en mesure
de confirmer ce que Je dis mais le ministre de l'Agriculture peut
accepter à peu près une invitation sur dix, et nous en recevons
des quantités et des quantités.
Par exemple, il y a plus de 200 coopératives agricoles dans la
province et nous recevons une invitation tous les ans pour l'assemblée
annuelle. Combien de sociétés d'agriculture avons-nous dans la
province? Nous recevons une invitation tous les ans. Combien d'expositions
avons-nous dans la province? Nous recevons une invitation tous les ans. Tous
les conseils de comté nous demandent d'aller les rencontrer ou nous
demandent de venir nous rencontrer. Eh bien, en ayant les services du
député de Roberval et ceux du député de
Lotbinière, nous pouvons répondre à ces invitations; nous
pouvons également répondre à ces demandes d'entrevues et
à ce moment-là, nous nous partageons le tra-
vail pour recevoir ces délégations ou aller les rencontrer
sur place afin de discuter avec eux différents problèmes.
Voici un très, très court résumé du travail
et des fonctions que le député de Roberval et le
député de Lotbinière accomplissent au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. LACROIX: Les adjoints parlementaires en question ont dû
être très surpris d'apprendre quel était le travail qui
leur était dévolu.
M. VINCENT: M. le Président...
M. LACROIX: De toutes façons, je constate que le budget du
ministère de l'Agriculture diminue et que le nombre des adjoints
parlementaires augmente.
M. VINCENT: M. le Président, je ne crois pas que ces remarques du
député des Iles-de-la-Madeleine soient acceptables. J'ai
déclaré bien simplement ce qu'était le travail des
adjoints parlementaires. Je crois que le député des
Iles-de-la-Madeleine, s'il les connaît, peut considérer que c'est
exactement ce qu'ils font et qu'eux, ils savent exactement pourquoi ils sont
adjoints parlementaires. Même plus, je pourrais décrire noir sur
blanc pas publiquement, pas en Chambre au député
des Iles-de-la-Madeleine, s'il veut venir à mon bureau, les fonctions de
chacun des adjoints parlementaires qui ont été définies
ensemble lorsqu'ils ont été nommés à ce poste. Je
suis prêt à le faire en toute circonstance, mais d'homme à
homme.
M. LACROIX: J'avertis le ministre qu'il ne fasse pas de syncope. Il nous
verra arriver un bon matin. J'aimerais me faire faire un dessin.
M. VINCENT: Cela ne pose pas de problème.
M. LACROIX: Je ne voudrais pas que vous fassiez une syncope.
M. VINCENT: Je n'ai pas l'habitude de faire de syncope.
MR. BROWN: Mr Chairman, I was most interested by the...
M. VINCENT: Je n'ai pas l'habitude de m'emporter.
MR. BROWN: ... I was most interested by the minister talking about the
consumer. Does he have someone in his administration or a Commission studying
the needs of the consumers of the province of Quebec? If so, who are they? You
were speaking of consumers.
M. VINCENT: Oui, M. le Président, j'ai fait une
déclaration, un discours qui a duré environ 25 ou 30 minutes pour
parler, justement, des besoins des consommateurs. Et si j'ai senti ce besoin
d'en parler, c'est parce que nous avons un groupe, au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, qui s'occupe précisément de
ce domaine que je crois très important.
MR. BROWN: Well, congratulations, I think a lot of that. But who, within
your administration?
M. VINCENT: M. Jacques Talbot pour la division de l'inspection. Le
docteur Lavallée s'occupe du service de la salubrité. Je l'ai
mentionné tout à l'heure, je pourrais revenir sur les noms. Mise
en marché, M. Pelchat; salubrité et inspection, le docteur
Lavallée; produits laitiers, Claude Bergeron.
M» COURCY: Claude Bergeron, combien celà fait-il de temps
qu'il est au service du ministère?
M. VINCENT: Un an.
M. COURCY: Qui a-t-il remplacé?
M. VINCENT: M. Bélanger.
M. COURCY: Jean-Louis Bélanger?
M. VINCENT: Oui.
MR. BROWN: Is this committe that you have, dealing with consumers,
considering a study that will tell the Government what is the potential market
in the Province of Quebec for all food?
MR. VINCENT: What is the potential market in the Province of Quebec?
MR. BROWN: Domestic market in the Province of Quebec for all farm
products.
M. VINCENT: Non, ceci n'est pas étudié au ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation. Ce sont des statistiques qui nous sont
fournies par le Bureau fédéral de la statistique, par le Bureau
provincial de la statistique qui est sous
la responsabilité du ministère de l'Industrie et du
Commerce.
MR. BROWN: Well, Mr. Chairman, does the Minister consider possessing the
consumer is that much more important than finding out the potential market of
the farmer? Like you have three members of your administration assigned to
studying the needs and protecting the consumer, but in regards to the market
for the farmer, you have nobody. Is that right?
M. VINCENT: Non, voici, les marchés des cultivateurs, ce sont les
marchés des consommateurs. Si les consommateurs ont besoin de produits
agricoles, c'est ça qui est le marché des producteurs. Donc, il
n'y a personne d'assigné au service de la salubrité ou
d'assigné au service des produits laitiers ou d'assigné au
service de la mise en marché pour étudier seulement le
marché des producteurs ou le marché des consommateurs. Il y a une
interrelation entre le producteur et le consommateur. Et si un produit
donné, produit au Québec, entre sur le marché du
Québec, il faut quand même être en mesure, comme le fromage,
le beurre, les fruits et légumes, de savoir ce dont le consommateur a
besoin, ce dont la ménagère a besoin, et c'est de là que
nous trouvons ou amendons nos règlements, soit sur la salubrité,
la classification ou l'inspection, afin de répondre aux besoins du
marché présent et à venir.
MR. BROWN: Who, in your administration, is preoccupied with the manner
of how much can be sold in the Province of Quebec if we are able to sell to the
consumer?
M. VINCENT: Mais cela, ce sont des chiffres que nous avons, comme je le
disais tout à l'heure, soit du Bureau fédéral de la
statistique ou du Bureau provincial de la statistique qui relève du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
MR. BROWN: And there is nobody particularly, within the administration,
whose Job is to see that the farmer can increase his sales by taking the actual
food consumed in the Province of Quebec or utilized in the Province of Quebec?
Nobody is assigned?
M. VINCENT: Non. C'est un ensemble de critères qui permettront
aux fonctionnaires du ministère et aux fonctionnaires de certains
services d'en arriver à des conclusions pour préparer, comme je
le disais tout à l'heure, le ser- vice de l'inspection ou le service de
la classification et pouvoir dire: Nous prévoyons avoir besoin d'un
produit de telle qualité qui répondra aux exigences des
consommateurs du Québec. Mais tout cela est interdépendant.
MR. BROWN: Who, in the administration, would be in charge of defining a
farm, of giving the definition of a farm or the classification of a farm? The
Honourable Member for Lotbinière, two or three years ago was talking how
important it was. I asked him last year and he has not got around to a
definition yet. Who is in charge of getting the answer to this question in your
administration?
M. VINCENT: Qui est en charge de trouver la définition d'un
agriculteur? Je vais répéter ce que j'ai dit l'an dernier
à ce sujet. Depuis que j'existe, nous cherchons toujours à
définir plus clairement, en termes, ce qu'est un agriculteur. Que ce
soit l'Office du crédit agricole, la Société du
crédit agricole, que ce soit pour chacune des mesures d'assistance du
ministère, nous nous posons toujours le problème. La
définition d'agriculteur correspond-elle à la
réalité pratique? Pour correspondre à la
réalité pratique, nous nous servons de certains critères,
à l'Office du crédit agricole. Nous disons, par exemple, que
quelqu'un qui habite en permanence une ferme et qui en tire sa principale
source de revenu, c'est une caractéristique
générale...
MR. BROWN: But, Mr. Minister, who, in your administration, would be in
charge of researching this? You have a talented group of men.
M. VINCENT: Vous voulez savoir qui s'occupe de définir le terme
« agriculteur »?
M. BROWN: Oui, oui.
M. VINCENT: Il n'y a personne...
M. BROWN: Oh!
M. VINCENT: ... nommé expressément pour étudier la
définition du mot « agriculteur ».
M. BROWN: Oh! Oh! Mais le député de Lotbinière a
parlé hier de l'importance de cela. Il disait que c'est la plus
importante situation dans la province de Québec, les cultivateurs. Mais
nous n'avons jamais eu de définition. Il n'y a personne qui est en
charge de cette affaire-là?
M. COURCY: Vous n'avez pas réussi à convaincre le
ministre.
M. VINCENT: C'est un peu comme si nous essayions de définir qui
est un catholique pratiquant ou non pratiquant.
M. LACROIX: Cultivateur pratiquant ou non pratiquant.
M. VINCENT: Cultivateur pratiquant ou non pratiquant.
M. LACROIX: Le ministre est-il un agriculteur de Nicolet, par
exemple?
M. VINCENT: Pardon?
M. LACROIX: Un cultivateur dans le genre du député de
Nicolet.
M. VINCENT: La prochaine fois que le député des
Iles-de-la-Madeleine ira à Saint-Wenceslas, je l'inviterai à
passer chez nous.
M. LACROIX: Vous n'avez pas loué votre ferme,
dernièrement?
M. VINCENT: Je l'inviterai à passer chez nous.
M. LACROIX: Je me rappelle que le député de Nicolet
s'était fait photographier dans son poulailler avec ses deux enfants et
douze poules qu'il avait empruntées du voisin parce qu'il n'en avait
même pas.
M. VINCENT: Un conseil amical au député des
Iles-de-la-Madeleine. Je l'inviterai à passer chez nous, sur ma ferme,
et ne pas tomber dans...
M. LESAGE: Dans quoi?
M. VINCENT: ... sur le même terrain...
M. LAFRANCE: Dans le poulailler?
M. VINCENT: ... qu'un certain député fédéral
qui est venu chez mol récemment et qui était tout surpris
d'apprendre que je demeurais sur une ferme. Il était tout surpris
d'apprendre que J'avais des animaux dans l'étable.
M, LACROIX: Etaient-ils à vous?
M. VINCENT: Il était tout surpris d'apprendre...
M. LACROIX: Ce n'étalent pas les animaux à papa que ce
dernier avait mis là en attendant de les mener à l'abattoire?
M. VINCENT: ... que je recevais des paies de fromageries ou de
beurreries. Il était tout surpris d'apprendre.
M. LACROIX: Vous n'achèteriez pas votre lait d'une beurrerie de
Drummondville, par hasard?
M. VINCENT: Pardon?
M. LACROIX: Vous n'achetez pas votre lait d'un laitier de
Drummondville?
M. VINCENT: Pardon?
M. LACROIX: Produisez-vous le lait que vous consommez chez vous?
M. VINCENT: Non, mais vous voyez, M. le Président, de quelle
façon le député des Iles-de-la-Madeleine est
sérieux.
M. LACROIX: C'est parce que vous n'êtes pas sérieux, quand
vous dites que vous êtes un cultivateur pratiquant. Vous un
cultivallleur.
M. VINCENT: Vous voyez, M. le Président, de quelle façon
le député des Iles-de-la-Madeleine est sérieux.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je demanderais, s'il y avait
possibilité, de centrer le débat un peu autour des
crédits.
M. LACROIX: On parle d'agriculture, là, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Non, non, vous parlez des cultivateurs. De toute
façon, je demanderais...
M. COURCY: Il y en a un qui veut savoir la définition.
M. LE PRESIDENT: Oui, on va essayer de définir le mot
cultivateur. Si la réponse n'est pas satisfaisante, le
député des Iles-de-la-Madeleine semble en avoir une meilleure. Il
pourra la donner.
M. VINCENT: M. le Président, vous voyez de quelle façon le
député des Iles-de-la-Madeleine est sérieux.
M. LACROIX: Cela vous fait mal. Cela vous fait mal. Non? Seulement, on
est obligé de dire la vérité. Naturellement, quand on vous
dit ça, ce que vous êtes réellement, ça vous
impressionne.
M. VINCENT: M. le Président...
M. LACROIX: Vous vous regardez dans un miroir, mais votre miroir est
déformé.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GRENIER: Il est à la hauteur du député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Lui il serait mieux d'aller travailler pour faire
élire son poulain.
M. GRENIER: Voyons!
M. LACROIX: L'assistant du porte-queue.
M. VINCENT: M. le Président, je laisse le député
des Iles-de-la-Madeleine tenir ses discours ou ses propos dans une salle de
partisans rouges. Cela n'a pas d'importance pour moi. Qu'il aille dire à
Saint-Wenceslas, à une assemblée politique, que j'achète
mon lait d'une laiterie de Drummondville, que je n'ai pas d'animaux sur ma
ferme, que j'ai loué ma ferme... D'abord, la première des choses,
je ne vois pas que ce soit de ses affaires. Deuxièmement...
M. LACROIX: Vous n'êtes pas censé dire ça. Vous
n'êtes pas censé dire que vous êtes un cultivateur
pratiquant, par exemple.
M. VINCENT: Que j'achète mon lait à certaines
périodes de l'année, il reste quand même que sur ma ferme
je ne sais pas pourquoi je tiens ces propos mais que
j'achète mon lait, à certaines périodes de l'année,
pour faire boire aux enfants du lait pasteurisé, ça, c'est encore
l'affaire de ma femme. Je ne vois pas de quelle façon ça peut
entrer dans les débats ou dans les discussions des crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Et c'est justement
là la façon dont les députés de l'Opposition
essaient de venir faire dans nos comtés respectifs des affirmations
creuses sur la façon dont vit tel ou tel député ou tel ou
tel ministre.
M. LACROIX: Je n'ai jamais tenu ces propos-là.
M. GRENIER: A la Basile.
M. VINCENT: Non, vous avez posé la question: est-ce que
député de Nicolet n'achèterait pas par hasard son lait
d'une laiterie de Drummondville? Est-ce que le député de Nicolet
n'aurait pas loué sa terre?
M. LACROIX: M. le Président, sur une question de
règlement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: Est-ce que le député de Nicolet garderait
encore des animaux? Est-ce que le député de Nicolet a
été photographié dans son poulailler...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: ... avec douze poules qui appartenaient au voisin?
Imaginez!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: C'est ça qui veut mener la province...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: Sur une question de privilège, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Al'ordre! Le député des
Iles-de-la-Madeleine invoque son privilège.
M. LACROIX: En commission, il n'y a pas de privilège.
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse, je ne sais pas de quel règlement il
se sert.
M. LACROIX: M. le Président, je voudrais seulement dire au
député de Nicolet qu'on était en train de lui demander de
définir ce que c'était qu'un cultivateur pratiquant. Je lui ai
fait remarquer, je lui ai demandé si un cultivateur pratiquant,
c'était un cultivateur comme lui, parce qu'il s'est toujours dit, avant
1966 un cultivateur pratiquant. J'ai entendu l'ancien premier ministre vanter
le député de Nicolet, en tant que cultivateur pratiquant, et
dire: Il va faire le meilleur ministre de l'Agriculture. Je ne sais pas s'il
est encore pratiquant, mais, en tout cas, c'est une faillite lamentable comme
ministre de l'Agriculture. Je lui parlais bien tranquillement, je voulais
savoir la définition d'un vrai cultivateur.
M. VINCENT: M. le Président, que ce soit le chef de l'Opposition,
qui est un avocat...
M. LESAGE: Je n'ai pas de vaches.
M. VINCENT: ... quand il siège comme député de
cette Chambre, quand il a siégé comme premier ministre, quand il
siège comme chef de l'Opposition, quand il a siégé comme
ministre à Ottawa, comme député fédéral, il
a toujours gardé son titre d'avocat. Parce que je siège ici
à la Législature du Québec...
M. LESAGE: Je paye $170 par année, puis ça ne me rapporte
rien.
M. VINCENT: Et moi, Je paye $11 par année comme membre de l'UCC,
et ma profession je n'en ai pas honte. Je suis cultivateur de profession. Si
mes fonctions de ministre de l'Agriculture ne me permettent pas aujourd'hui
d'aller cultiver ma terre, comme j'aimerais le faire quelquefois, comme le
député d'Abitibi-Ouest aurait aimé, quand il était
ministre de l'Agriculture, pratiquer sa profession d'agronome, si ça ne
nous le permet pas, le député d'Abitibi-Ouest est quand
même resté agronome et moi, je suis resté quand même
cultivateur de profession.
M. COURCY: Je ne suis pas resté colon. Je suis devenu
cultivateur.
M. VINCENT: Non, il est agronome de profession. Moi, je suis cultivateur
de profession. Quand le député des Iles-de-la-Madeleine essaie de
ridiculiser la fonction ou la profession du cultivateur par ses paroles
à l'endroit du ministre de l'Agriculture et de la Colonisation...
M. LACROIX: Je pense que c'est le ministre lui-même qui se
ridiculise. Le député des Iles-de-la-Madeleine n'a pas
ridiculisé le député de Nicolet.
M. VINCENT: Non, mais pour toutes sortes de questions... Je suis
cultivateur de profession. J'occupe le poste de ministre de l'Agriculture et de
la Colonisation. Le temps ne me permet pas, comme le voudrait le
député des Iles-de-la-Madeleine, de cultiver ma terre et d'aller
traire les vaches soir et matin. Cependant, quand je n'étais pas
député fédéral ou quand je n'étais pas
député provincial ou ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation, tout comme les autres cultivateurs, j'avais des vaches
laitières et je m'occupais de mon affaire du mieux que je le pouvais. Ce
n'était pas parfait, j'en conviens il n'y a probablement que le
député des Iles-de-la-Madeleine pour qui tout est parfait
mais f essayais comme un avocat le fait, comme un médecin le fait, comme
un agronome le fait, comme un médecin vétérinaire le fait,
de remplir le mieux la profession que j'ai choisie et dont je n'ai pas
honte.
M. LAPORTE: Mon Dieu, que c'est émouvant!
M. LACROIX: Et, maintenant, qu'est-ce qu'un cultivateur?
M. LAPORTE: Passons donc aux crédits.
M. VINCENT: Je l'ai dit au député de Brome tout à
l'heure. Depuis des années et desannées, nous cherchons, que ce
soit dans l'administration fédérale ou que ce soit dans
l'administration provinciale, ce qu'est un agriculteur. Eh bien, c'est celui
qui vit en permanence sur une ferme et qui tire la majeure partie de son revenu
de l'agriculture.
M. BERNATCHEZ: Quelle est la profession du député des
Iles-de-la-Madeleine?
M. VINCENT: Une chose est certaine, c'est qu'avant qu'il soit
député libéral, j'ai eu l'occasion de le connaître
et il était beaucoup plus intelligent qu'il ne l'est maintenant. C'est
vrai.
M. LACROIX: Je pense que je ne vous ai jamais rencontré avant,
mais, de toute façon, l'appréciation du ministre me laisse bien
froid et cela n'a aucune sorte d'importance. Le ministre me permettra, je
l'espère, d'aller dire dans la province qu'on a un ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation qui n'est pas à la hauteur de la
tâche, qui n'a pas répondu à nos espérances, qui
était très fort en discours avant 1966 et qui, aujourd'hui
encore, est un faiseur de phrases ronflantes, alors que les cultivateurs
attendent encore de son ministère des solutions à leurs
problèmes.
M. LAPORTE: Très bien.
M. BERNATCHEZ: Ils vous connaissent.
M. VINCENT: Cela fait partie du jeu politique que le
député des Iles-de-la-Madeleine fasse le tour de la province et
qu'il mentionne que je ne suis pas à la hauteur de la position ou que Je
ne fais rien. C'est son droit. Cest une question de jugement avec des lunettes
rouges. Mais,
que le député des Iles-de-la-Madeleine fasse ce qu'il a
fait tout à l'heure ou ce qu'il est venu faire dans mon comté en
disant: Nous achetons à tel endroit et nous faisons ceci ou cela sur
notre ferme, je crois que cela est très personnel et qu'il ne devrait
pas embarquer sur un terrain comme celui-là. Je confirme ce que je
disais tout à l'heure: Avant que le député des
Iles-de-la-Madeleine soit député libéral du Québec
je le lui ai dit, d'ailleurs nous le connaissions et nous avions
entendu parler de lui. Deux de mes soeurs enseignaient à
Montréal. Il était commissaire d'école ou travaillait avec
la commission scolaire et, à ce moment-là, nous nous
étions parlé en une circonstance. Il s'en souvient certainement.
Nous nous étions parlé à Montréal, et je lui avais
dit que mes soeurs le trouvaient très charmant.
M. LACROIX: Vos soeurs l'étaient, d'ailleurs, aussi. Elles
étaient d'excellentes institutrices qui avaient un bon jugement. Je
pense que les soeurs ont un meilleur jugement que le frère. Ce sont les
soeurs qui ont eu tout ça.
M. VINCENT: C était probablement un sentiment
réciproque.
M. LACROIX: Elles sont jolies aussi.
M. VINCENT: Mais, depuis ce temps-là, le député des
Iles-de-la-Madeleine a changé énormément.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Qu'on laisse un peu la
généalogie et qu'on retourne à la définition de ce
qu'est un cultivateur et aux crédits.
UNE VOIX: J'ai fait venir un dictionnaire.
M. LACROIX: Le ministre de l'Agriculture n'a pas l'air de bonne humeur.
Il est beaucoup plus beau quand il sourit.
M. VINCENT: Voulez-vous que je répète la définition
d'un agriculteur? D'abord, dans le comté de Louis-Hébert, je ne
pense pas qu'il y en ait. D'après les définitions de la
Société fédérale du crédit agricole et de
l'Office du crédit agricole, un agriculteur est une personne qui vit en
permanence sur une ferme dont il tire sa principale source de revenu.
M. LESAGE: Il y en a dans Louis-Hébert
M. VINCENT: Présentement, c'est non parce que je ne tire pas la
principale source de mes revenus de la terre.
M. LAPORTE: A ne rien faire.
M. LACROIX: Nous nous apercevons que vous ne faites rien.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Le député de Beauharnois a
une question à poser.
M. CADIEUX: J'ai rencontré, il y a quelques jours...
M. LESAGE: Le maire de Cap-Rouge me dit qu'il y a au moins un
cultivateur dans...
M. VINCENT: Merci, M. le maire.
M. CADIEUX: Il y a quelques jours, j'ai rencontré plusieurs vrais
cultivateurs du comté de Beauharnois...
M. VINCENT: Quelle différence y a-t-il entre un vrai et un pas
vrai?
M. CADIEUX: Ils m'ont demandé de faire au ministre une suggestion
que j'ai trouvée très intéressante. Un, entre autres, qui
était le chef du groupe, me disait qu'il était seul sur sa ferme
pour voir à tous les travaux. Ses enfants sont aux études. Il lui
est arrivé, l'an dernier, d'être malade, et il a eu
énormément de difficulté à se trouver de l'aide
pour le remplacer.
Voici la suggestion qu'il m'a demandé de vous faire. Etant
donné cette insécurité dans laquelle vivent plusieurs
cultivateurs, étant donné également que le chômage
augmente d'année en année depuis trois ans, on pourrait
peut-être demander à certains de nos chômeurs de suivre des
cours pour venir en aide à ces cultivateurs-là qui ne peuvent pas
prendre de vacances parce qu'ils sont les seuls responsables sur leur ferme,
qui ne peuvent pas trouver de main-d'oeuvre spécialisée
lorsqu'ils sont malades. Il pourrait y avoir des cours
spécialisés en agriculture qui seraient donnés à
ces chômeurs, que l'on paye déjà, de toute façon,
puisqu'ils retirent des prestations d'assistance-chômage, qu'ils
reçoivent différentes allocations du gouvernement provincial. Les
cultivateurs pourraient faire appel à ces gens-là pour les
remplacer. Les cultivateurs ont aussi le droit de prendre des vacances comme
n'importe quelle autre personne. Les cultivateurs peuvent être malades
comme tout le monde. Les cultivateurs qui sont seuls à voir à
leur ferme ont énormément de difficulté à trouver
une main-d'oeuvre
spécialisée pour prendre soin du troupeau, de la ferme et
accomplir le travail général du cultivateur.
Le ministre peut-il me dire s'il y a quelque chose de possible? Il
pourrait y avoir un genre de « pool » de formé par
comté où, disons vingt-cinq personnes pourraient recevoir une
formation spécialisée dans ce domaine-là. Les cultivateurs
qui veulent s'absenter ou qui sont malades pourraient faire appel à ces
gens-là par l'entremise du Centre de la main-d'oeuvre du Québec
ou par un autre organisme du genre.
M. VINCENT: Suggestion très intelligente sur le plan
théorique, mais sur le plan pratique, quand un cultivateur doit choisir
un homme pour travailler avec une machine de $4,000 ou $5,000 ou avec une
trayeuse mécanique sur un troupeau, où les animaux, les vaches
laitières valent $400 ou $500 chacune, c'est là que le
problème, sur le plan pratique, se pose. Comme le disait le
député tout à l'heure, il faut de la main-d'oeuvre
spécialisée. Cette main-d'oeuvre spécialisée, nous
devons la trouver, nous devons faire des efforts pour la trouver. Il existe
présentement des cours de recyclage en agriculture, des cours qui se
donnent à l'Institut de technologie agricole de Saint-Hyacinthe, mais
personne ne peut être forcé de suivre ces cours. D'ailleurs, des
suggestions nous sont venues de certains milieux, par exemple, que le
ministère de la Famille et du Bien-Etre social, au lieu de donner une
pension de nécessiteux ou une pension temporaire à une personne,
dise à cette personne: Tu vas aller travailler sur une ferme. Le
cultivateur ne l'acceptera pas parce qu'en définitive, il faut quelqu'un
de spécialisé.
M. CADIEUX: Je ne sais pas si le ministre a bien suivi mon
argumentation. Il lui en manque peut-être une partie. J'ai dit que ce
serait pour remplacer temporairement, ce serait pour l'entretien, disons, voir
aux travaux quotidiens. C'est bien sûr que si le cultivateur est malade,
il ne peut pas espérer avoir, du jour au lendemain, une main-d'oeuvre
très spécialisée qui ira jouer avec sa machinerie de
plusieurs milliers de dollars. Disons pour des vacances d'une semaine, deux
semaines, à cause d'une maladie d'une semaine ou deux semaines, il
pourrait peut-être avoir quelqu'un pour au moins l'entretien quotidien,
je parle de voir aux petits travaux. Cette personne pourrait avoir quelques
notions de la ferme. De toute façon, je pense à des gens à
qui on donne des subventions...
M. BERNATCHEZ: C'est cela qui n'est pas bon.
M. CADIEUX: C'est cela que les cultivateurs demandent. Tenez-vous au
courant de ce que certains cultivateurs demandent. Je parle de remplacer, de
trois jours à une semaine. Je ne demande pas une main-d'oeuvre
spécialisée à longueur d'année. Le cultivateur n'a
pas les moyens de payer une main-d'oeuvre spécialisée à
longueur d'année.
Le cultivateur n'a pas les moyens de payer une main-d'oeuvre
spécialisée, mais il devrait pouvoir se faire remplacer pour une
semaine ou pour le temps d'une grippe.
M. BERNATCHEZ: Voyons donc!
M. CADIEUX: Or, il n'y a personne. Qui va s'occuper de la ferme pendant
ce temps-là, s'il n'a pas d'enfants à sa disposition...
M. BERNATCHEZ: On voit bien que vous ne connaissez pas ça.
M. CADIEUX: ... pour l'aider? Alors, c'est une suggestion qui doit
certainement être intelligente, parce qu'elle vient de très bons
cultivateurs de ma région. Je ne comprends pas l'adjoint du ministre qui
me dit: C'est impossible, ce n'est pas acceptable.
M. BERNATCHEZ: C'est impossible.
M. CADIEUX: C'est une suggestion qui vient de cultivateurs qui y ont
pensé, qui se sont réunis...
M. BERNATCHEZ: Cela me surprend.
M. CADIEUX: ... et qui m'ont rencontré. Les cultivateurs du
comté de Beauharnois sont certainement aussi intelligents que les
cultivateurs du comté de Lotbinière; en tout cas, plus que le
député.
M. VINCENT: Dans certains domaines de l'agriculture, il serait possible,
comme ça se fait d'ailleurs, que des agriculteurs puissent aller
chercher de la main-d'oeuvre temporaire. Nous l'avons dans la question de la
cueillette de l'eau d'érable. Nous pouvons le faire chez les producteurs
de porcs, dans les grands poulaillers, pour les pomiculteurs à certaines
périodes de l'année. Mais, sur des fermes laitières, c'est
beaucoup plus difficile de se faire remplacer pour une période de trois
jours, quatre jours ou d'une semaine. Le cultivateur va le faire s'il y est
absolument forcé.
Il faut comprendre que la profession d'agriculteur ce n'est pas comme la
profession d'avocat. Un avocat peut dire: Je pars pour quinze
jours et je mets de côté tel ou tel dossier. J'ai quelqu'un
qui me remplace pour les cas très urgents, mais ces dossiers, je les
reprendrai quand je reviendrai. Un cultivateur qui a cinquante vaches
laitières ne peut pas dire: Je vais avoir quelqu'un pour faire le
principal et pour telle ou telle chose je vais attendre à la semaine
prochaine. Il faut que les vaches soient traites soir et matin, et souvent
l'agriculteur...
M. CADIEUX: Alors, quelle solution a-t-il, ce cultivateur?
M. VINCENT: La solution idéale, qui est en train de devenir une
réalité, est la suivante: deux frères ou un père et
son fils ou deux proches parents peuvent se former en corporation ou en
société pour exploiter une ferme, comme c'est le cas, par
exemple, dans différentes régions. Dans Roberval, le comté
de mon adjoint parlementaire, il y a la famille de Johnny Bergeron où
trois ou quatre frères se sont associés pour former une
corporation familiale. Dans le comté de Nicolet, j'ai un exemple qui me
vient à l'esprit: les deux frères Fleurent se sont
associés pour former une corporation. Ce qui arrive dans ces
cas-là, c'est qu'il y a toujours sur place un responsable, un des
frères. Chacun prend une fin de semaine à tour de rôle pour
se permettre, comme dans les autres professions ou dans les autres classes de
la société, de profiter de certains jours de vacances.
C'est une formule qui a fait son apparition depuis cinq ou six ans, soit
depuis que la Loi du crédit agricole fédérale a
été changée. C'est envisagé présentement par
l'Office du crédit agricole. En ce qui concerne les fermes
laitières, je crois que c'est la formule qu'il faut regarder très
sérieusement. En effet, le propriétaire de la ferme, souvent,
s'il n'est pas forcé de le faire, va préférer demeurer
chez lui tous les jours de la semaine, afin de suivre l'évolution de son
troupeau, à l'exception probablement d'un soir où ça peut
passer. Mais, plus de trois ou quatre jours, ça peut débalancer
toute sa production laitière du seul fait que la manipulation de la
trayeuse mécanique, par exemple, sera faite par quelqu'un qui ne
connaît pas ça ou qui n'est pas habitué à
l'organisation de telle ferme en particulier.
M. CADIEUX: Oui, mais j'ai suggéré au ministre, tout de
même, d'avoir une école régionale où on pourrait
donner des cours de recyclage ou bien d'autres cours à des gens qui
seraient intéressés peut-être à travailler sur une
ferme. Ces gens recevaient des subventions et un cultivateur pourrait faire
appel à eux.
J'ai dit que c'était très temporaire, pour une grippe,
disons. Ce ne sont pas tous les gens qui ont des frères ou un
père comme voisins. Il y en a même qui ne s'entendent pas avec
leurs voisins. Ils ne peuvent pas faire appel à leurs voisins; ils ne
peuvent pas faire appel à un frère ou à un
père.
Je crois que le ministre je ne suis pas un expert en agriculture;
j'essaie de discuter le mieux possible avec les agriculteurs et les
cultivateurs de mon comté pourrait trouver une solution, avec le
ministère de la Famille et du Bien-Etre social et celui du Travail, pour
qu'au moins quelques personnes soient intéressées à suivre
certains cours pour aider les cultivateurs d'une région
donnée.
Dans le comté de Beauharnois, même si on incluait
Huntingdon et Châteauguay, et peut-être que dix ou quinze personnes
pourraient suffire à remplacer, à l'occasion, certains
cultivateurs et des personnes qui peut-être seraient très
intéressées à remplir ce rôle-là et qui,
ainsi, pourraient obtenir du travail à longueur d'année, des
personnes qui, dans le moment, sont sur le marché du travail.
En tout cas, j'ai fait une suggestion qui m'a été
formulée par un groupe de cultivateurs, et j'espère qu'elle
pourra être prise en considération.
MR. BROWN: Mr Chairman, what amount of money from this budget goes
directly to the farmers?
M. VINCENT: Si nous enlevons les salaires des employés du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, salaires qui sont
versés à des hommes qui ne sont pas des cultivateurs, mais qui
donnent des services à l'agriculture quand même, tout le reste
s'en va vers l'agriculture. Mais, définir catégoriquement ou
d'une façon spécifique quel montant s'en va directement aux
cultivateurs, c'est absolument impossible. Parce qu'il y a de l'argent dans le
budget qui achète des services. Ces services sont retransmis aux
cultivateurs et, si nous le considérons de cette façon-là,
tout ce montant d'argent à l'intérieur du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation touche directement l'agriculture du
Québec.
MR. BROWN: Last year, in going over these items, a $23 millions in the
budget, did not go, in direct or indirect way to the farmers. I wonder just
what percentage did the minister feel that he had allocated directly to the
farmers, not in services, not in anything else, but in cash.
M. VINCENT: M. le Président, les services, ça s'en va aux
cultivateurs, que ce soit des services pour les consommateurs ou que ce soit
des services de vulgarisation, des services d'information, des services de
médecine vétérinaire, des services agronomiques, des
services d'inspecteurs, des services d'ingénieurs, ces
services-là sont en fonction de l'agriculture, et, s'il n'existait pas
d'agriculture, nous n'aurions pas un budget de $87 millions.
Maintenant, le montant de $23 millions que le député de
Brome mentionne, qui n'allait pas directement ou indirectement aux
cultivateurs, peut-il dire où est allé ce montant de $23
millions?
M. BROWN: Avec les questions que j'ai posées l'année
passée sur l'attribution directe ou indirecte, j'ai pris les chiffres et
j'ai fait une addition de ces chiffres, et j'obtiens un montant de $23
millions.
M. VINCENT: Bien, comme je le mentionnais tout à l'heure, il y
avait, dans le budget du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, un montant de $8 millions à $9 millions pour l'habitation
familiale. Ce montant est présentement transféré au
ministère des Affaires municipales, c'était un montant d'argent
qui n'allait pas à l'agriculture. Il a été
transféré au ministère des Affaires municipales. Il y
avait également un montant de $300,000 qui était donné
annuellement aux Caisses populaires; ce montant n'existe plus dans le budget du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, c'était de
l'argent qui n'allait pas indirectement ou directement à l'agriculture.
Mais, en ce qui concerne le budget actuel, je crois que toutes ces sommes
d'argent, j'en suis convaincu, vont directement ou indirectement à
l'agriculture, parce que l'agriculture existe dans la province de
Québec. Que ce soit en services, en subventions ou en programmes du
ministère.
MR. BROWN: In making up the budget within the administration, is there
any classification as to putting so much money for direct help, so much money
for agronomes, so much money for the consumers, is it not divided up this
way?
M. VINCENT: C'est impossible, parce que tout ceci est relié,
partant de la productivité de la ferme; l'aménagement de la ferme
est relié au produit, le produit est relié à la table du
consommateur, et ça ne peut absolument pas se séparer: quel est
le montant qui s'en va pour l'inspection des fruits et légumes, on
pourrait le dire; quel est le montant qui va pour la clas- sification des
fruits, on pourrait le dire. D'ailleurs, c'est défini dans le budget,
mais il n'y a pas d'argent qui s'en va directement ou indirectement à
telle ou telle partie de la population. L'argent va parce que l'agriculture
existe.
MR. BROWN: Mr. Chairman, what services that the Minister was speaking
about are given to the farmers to-day and what was given twenty years ago?
Are there any new services that are being generated by the agronome or
by the regional director? What services are given more to the farmer today than
there was, let us say in 1960 or in 1950, through this amount of money thus
involve?
M. VINCENT: Prenons par exemple les services qui n'étaient pas
donnés il y a 20 ans pour les cultivateurs. Nous avons au
ministère des services de génie rural pour la construction de
laiteries, des plans qui sont faits au ministère et qui sont
distribués à travers la province. Je ne pense pas, il y a 20 ans,
qu'il se faisait des plans pour la construction de laiteries. Il s'en faisait
pour la construction de silos.
M. FRASER: J'ai construit une grange et je n'ai pas eu de plan du
tout.
M. VINCENT: Non, mais ceux qui en font la demande peuvent obtenir ces
plans. Les services s'ajoutent avec les besoins. Nous avions au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation l'inspection des
viandes qui se faisait, il y a une vingtaine d'années, je pense, par des
inspecteurs du ministère de la Santé. Aujourd'hui, ce sont des
médecins vétérinaires et des inspecteurs du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Il y a 20 ans, je ne crois pas que nous avions l'enseignement
technologique agricole au ministère. Aujourd'hui, nous l'avons. Il y a
20 ans, les cours de gestion des fermes n'étaient pas sur le même
pied ou la même organisation. Ce sont des services qui s'ajustent avec
les besoins, mais les définir exactement, dire ce qui n'existait pas et
ce qui existe, nous pourrions le faire mais c'est plus difficile de le faire
à brûle-pourpoint.
MR. BROWN: The reason I asked and strictly from a general point
of view, because we are going on to the different points as we come to them
is this. We have regional planning that the Minister stressed, within
the administration. Now, my people in Brome have
been farming there for years and they are many, the same people that are
there, that were there 30 years ago or their young people.
Now, in the time, there was one agronome. He lived in his own house and
he typed his own work. His name was McClintock. Most everybody in the county
was seeing Mr. McClintock at least once a year, he was around here and there
and everywhere.
Now, during the last two years, in the agronome's office, in Brome
County, first of all, there has been no secretary for most of that time. The
Department, through letters that I have written, said that it was impossible to
get a qualified secretary. Secondly, the office for some reason or other
nobody knows, nobody is able to find out but all of a sudden a rumor was
the office was going to be changed from one place to another. And just at the
time when it was supposed to be changed, it was changed back again, the office.
Then, in regards to the agronome, Gustave Caron, who is the French
representative in the area for the Department of Agriculture and Colonisation,
used to have an office in Adamsville. He would possess different problems,
French speaking. Now, we find that Mr. Caron is not in his office at all, he is
in Granby. It is more difficult today to see an agronome in Brome County, or to
even run into him or get his advice than it was 30 years ago.
Now, 30 years ago, the agronome McClintock drew a salary of $2,400. Now,
with the two agronomes and the office that should have a secretary in, but did
not have one for quite a while, finally when they got one, the Department never
paid the secretary. There was a supplementary girl who came in and she stayed a
little beyond here summer holidays, so the Minister does not believe in paying
people like that, even if there was no secretary in the office...
So today, the taxpayers of Brome County say to me: Brown, what goes on?
Here, we see $10,000 here and $20,000 there, and all this money is supposed to
be going to the agriculture. There is only one quarter of the farmers that were
here 30 years ago, when we want to see an agronome, when we want any advise, we
cannot see him. Even to the extent that you can put a secretary in the
Agronome's Office, although there are 20 girls around Brome county who would
love to work in the Office but, oh no! they can not possibly do that. They do
not qualify.
So, Mr. Chairman, this amazes the farmer and that is very particular to
the administration that a rural county, one of the most rural county in the
Province of Quebec, with all the money that the Department of Agriculture has
invested in supposedly to help our farmers, with reorganization and with modern
approaches and supposedly a better approach to solve the problem of the
farmers, in fact, there is no service for various reasons. But, 300 yards up
the street, Mr. Chairman, there was an Office for ARDA. At the same time
oh, yes! with the animator, Peter White, and I have all of the...
MR. VINCENT: Mr. Chairman, I must tell the honourable Member there that
this is a private organization. This is not under the responsibility of ARDA.
This is a private organization which has been organized in the county of Brome
and they receive a subvention or subsidy from the ARDA, I think. But, this is a
private organization. This is not an organization under the responsibility of
ARDA. So, I just want to have that clear.
Secondly, concerning Brome county, I must say right away, that there are
two agronomes responsible for the county of Brome. One is Gustave Caron,
responsible for canton Brome and Sutton. The other is David Shufelt, agronome,
responsible for canton Bolton et Ponton. These are the two men responsible
there.
MR. BROWN: Yes.
MR. VINCENT: I got the information, right now, that there is no girl in
the office to work there. So, the Deputy Minister just told me that there is a
paper which was sent to the Civil Service Commission to get somebody and we
hope, as soon as possible, to have somebody in the office. So, if there is
nobody at the beginning of June, you will give me a call.
MR. BROWN: Will the honourable Minister also put in the memo that they
can pay the Saint-Amant girl for the months of September and October, she
worked free in the office because they could not do anything else.
MR. VINCENT: Well, we will check that too.
MR. BROWN: Well, Mr. Chairman, the honourable Minister says that this is
not a Government organization, the Brome County Rural Development Association,
but I have all of the correspondance between the Government and the
Association.
MR. VINCENT: Given by me,
MR. BROWN: Yes. I would not necessary read it. But, I would read one
paragraph:
« Toutes les factures devront être approuvées par le
Conseil d'orientation économique de Québec afin que
l'administration ARDA-Québec puisse procéder au paiement des
comptes soumis par l'association, » More than this, anything dealing with
the plans that they will do had to be submitted to the Government before they
went... including the amount of money that they will pay. Everything is here.
So, when you say that the ARDA administration in Brome county was not attested
by the Government at all, this is not the point of view of the farmer who
drives in Knowlton and one office with no secretary in it, supposedly in the
administration of the Department of Agriculture, finds another office with two
secretaries in it, two workers that work all during the Summer, one, an amateur
that receives a good salary from the grants of the Government.
The two places that are 300 yards apart are both supposed to be working
for the farmer, but there was never a meeting between the agronome's office and
the ARDA's office which is 300 yards away.
It is very difficult, Mr. Chairman, to explain to our farmers in the
county what is going on. Imagine, you are a farmer; you are getting up at five
o'clock in the morning, as you know very well, Mr. Minister, and you work. You
want to go to the agronome's office to get some little thing done; you go
there, ups, the secretary is not here! The agronomes are out on the road. The
farmer does not feel any service nearly as much today as he was, five years
ago, as he was ten years ago, as he was thirty years ago. And this is the point
that I am trying to pick out of this administration here.
Here we have in almost every instance...
MR. VINCENT: Mr. President, I would like to say that I just got the
information that a pretty girl is working there since February the 10th.
MR. BROWN: I will go down and visit the agronome's office right away.
But, Mr. Chairman, this is a serious part of the matter that the tax-payers
money is increased. Their pay for every civil servant dealing with agriculture
is increased and it should be. But he farmer who is looking at this from the
tax point of view says: Now, I look at my income. It is almost the same blasted
income as I had in 1960, 1966, 1969. It has not increased 3% and everybody
possessing me and supposed to be up in me, they are up in the air with the
salary on the excuse that they are supposed to be up in me. And, at the same
time, as I said last year, there is not a practical farmer included in any part
of the Department of Agriculture, so you cannot blame them for saying: Well,
what goes on here?
M. VINCENT: M. le Président, j'ai informé tout à
l'heure le député de Brome que, d'après les informations
que je viens d'obtenir, depuis le 10 février, en plus des deux agronomes
dont j'ai donné les noms tout à l'heure, il y a une
secrétaire qui travaille au bureau de Brome. Le député de
Brome m'informe qu'il ira la saluer. Eh bien, je lui demande également
de transmettre mes salutations à cette charmante demoiselle.
Vous pourrez présenter également des salutations du
député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Quand il ira, il vous donnera son appréciation.
M. VINCENT: Elle s'appelle mademoiselle Saint-Amant.
M. BROWN: Oui, oui, c'est la soeur de l'autre Saint-Amant qui n'est pas
payée depuis deux mois.
M. VINCENT: Ah, c'est peut-être la même. Ah, c'est sa soeur?
d'accord.
M. BROWN: Oui, je la connais bien.
M. VINCENT: Maintenant, il s'agira de vérifier cette question
concernant la paie du salaire pour une période de deux mois. J'aurai
l'occasion de donner l'information au député de Brome.
Maintenant, même si cette organisation privée est
subventionnée par le gouvernement, il ne faudrait pas
l'interpréter comme étant une organisation gouvernementale. Il y
a différentes organisations et différentes corporations qui
reçoivent des subventions du gouvernement provincial, des centres
culturels ou des OTJ. Par exemple, l'OTJ de Nicolet reçoit une
subvention annuelle de $5,000. Cependant, le personnel qui travaille là
n'est pas sous la responsabilité du gouvernement de la province ou du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Ils se sont
formés librement une organisation et ils sont responsables de
l'administration devant leurs membres. Il reste que le député de
Brome a soulevé un point en ce qui concerne les services du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation dans son
comté.
Je crois bien que la réponse que je viens de lui donner lui donne
satisfaction. Il reste un petit problème à régler, mais en
ce qui concerne maintenant les salaires des fonctionnaires du ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation, je n'ai pas vu qu'il s'objectait
à ces salaires, mais il faut quand même penser que, si un
employé travaille au ministère de l'Agri-
culture et de la Colonisation comme commis de bureau, comme agronome,
comme professionnel, comme secrétaire, eh bien, il reçoit les
mêmes salaires que dans les autres ministères de la fonction
publique provinciale.
M. BROWN: C'est bien beau! M. VINCENT: Merci.
MR. BROWN: But at the same time in terms of what the farmers think there
is no question at all, during the 13 years that I have been here, but what I
have had an appreciation and a good appreciation of the work that is done by
the civil servants. Their salaries should be good because we depend on them.
But at the same time to the farmer who is out, running his tractor in the
field, in Brome County at this time and I am not talking about the rest
of the counties, because I don't know they say that they are getting
less service for less money, they are receiving less money when they consider
the overhead while people that are supposed to be looking after their interest
are receiving more money for less service. And I merely bring it up because it
is a problem.
In regards to the office we were speaking of in the Brome County Rural
Development Association, last year, I had some specific questions to ask the
Minister, and one question and the first question was this: Is the ARDA Office
in Brome County?
MR. VINCENT: This is not an ARDA office. MR. BROWN: Yes, but I ask you
the question.
MR. VINCENT: Well, I answer: This is not an ARDA office.
MR. BROWN: You did not answer the same way last year.
MR. VINCENT: Well, maybe I said last year that it was not an office for
ARDA. Anyway, it is not the responsibility of ARDA this office there.
MR. BROWN: But I particularly emphasize the fact that there should be
cooperation between the Office of ARDA in a town like Knowlton 300 yards away
from the agronome's office, and you assured me that there would be every
cooperation possible. I even brought up the matter of salaries paid that there
should not be disproportionate between people working for this organization and
people working in the agronome's office.
MR. VINCENT: If the Honourable Member permit a suggestion, we might take
this item under ARDA, and I will ask to those persons there to bring the file
concerning this office in Knowlton.
MR. BROWN: Good.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
MR. BROWN: Dealing with the administration, I wonder if there is a
policy in a new line that has been developed in the Southern part of the
Province of Quebec for urine from horses to make insuline. There is a big
spread of this in the industry, urine from horses to make insuline. Is this
being considered under the Department of Agriculture?
M. VINCENT: Non, jusqu'à maintenant aucun programme n'a
été formulé par le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation en ce qui concerne l'urine des juments pour la fabrication de
pénicilline.
MR. BROWN: Insuline, not pénicilline.
M. VINCENT: Et pénicilline aussi. Il y a des cosmétiques
également.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: En 1966, le ministre adéclaré qu'il avait
l'intention d'organiser une caisse de dépôt agricole pour les
jeunes agriculteurs, le 23 août 1966. Dès la première
session de la 28e Législature, le ministre de l'Agriculture lorsqu'il a
prononcé...
M. VINCENT: Dans quels termes?
M. COURCY: Le ministre doit prétendre que les jeunes agriculteurs
pourront faire des dépôts. Le ministre entend faire de l'Office du
crédit agricole une caisse de dépôt et de crédit
agricole du Québec.
M. VINCENT: Non. D'ailleurs, le député d'Abitibi-Ouest se
souvient très bien quand nous étions allés a
l'université Laval parler aux étudiants en agronomie. Nous
avions, à ce moment-là, posé certaines questions. Nous
avions même avancé certaines suggestions. Je crois que c'est
à la suite de nos suggestions qu'on avait, d'une façon
affirmative, au lieu de façon interrogative, lancé l'idée
de fonder une caisse pour encourager l'établissement des jeunes
agriculteurs. Cela n'a jamais été annoncé comme
étant une politique.
M. COURCY: Ce discours a été prononcé ici en
Chambre. Dans le premier discours que le ministre a prononcé ici en
Chambre, il disait qu'il entendait faire de l'Office du crédit agricole
une caisse de dépôt et de crédit.
M. VINCENT: Il faudrait quand même que je regarde exactement dans
quel contexte.
M. COURCY: Non, nous n'irons pas aussi loin. D'après la
réponse du ministre, il n'y a rien eu de fait dans ce domaine et on n'a
pas l'intention de se payer une caisse de dépôt.
M. VINCENT: Non. En ce qui concerne l'Office du crédit agricole,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, des amendements sont
présentement devant le conseil des ministres. Nous espérons, du
moins je l'espère, être en mesure de les annoncer le plus
tôt possible. A ce moment-là, il y aura des politiques plus
spéciales en ce qui concerne les jeunes agriculteurs.
M. COURCY: Est-il dans l'intention du ministre d'apporter une loi
à cette session sur l'assurance-bétail?
M. VINCENT: Je ne crois pas que les études soient
terminées pour présenter une loi complète sur
l'assurance-bétail. Cependant, comme le député
d'Abitibi-Ouest le sait, nous avons temporairement établi une mesure
d'assistance pour parer aux cas les plus épineux. Nous avons la ferme
intention d'en arriver à une formule d'assurance-bétail qui sera,
soit greffée à l'assurance-récolte ou encore qui aura sa
propre administration. Nous ne connaissons pas encore toutes les
modalités. Nous espérons avoir un rapport le plus complet
possible très bientôt.
M. COURCY: L'Association des jardiniers-maraîchers réclame
depuis au moins un an l'assurance-récolte dans les cultures
spécialisées. Est-il dans l'intention du ministre d'avoir,
à cette session, une loi ou un amendement à la Loi de
l'assurance-récolte pour favoriser les jardiniers-maraîchers?
M. VINCENT: Est-ce que nous ne pourrions pas attendre justement à
l'article assurance-récolte? Vous voulez le passer tout de suite?
M. COURCY: Ce sont des questions qu'on me demande de poser au
ministre.
M. VINCENT: Ah bon! Voici, en ce qui concerne
l'assurance-récolte. Comme on le sait, l'assurance-récolte peut
couvrir un domaine d'activités très vaste. Mais...
M. COURCY: Non, je ne veux pas parler de l'assurance-récolte. Les
jardiniers-maraîchers peuvent-ils espérer...
M. VINCENT: D'accord. A l'heure actuelle le régime
d'assurance-récolte du Québec assure les grandes cultures, le
tabac jaune, le grain de mais et se prépare à assurer certaines
cultures spéciales. Pour ce faire, il faut avoir tous les
éléments, toutes les données. En ce qui concerne les
cultures spéciales, aussitôt que nous aurons les données
relatives aux cultures spéciales, qu'il sera possible d'avoir les
chiffres exacts, d'avoir un taux conforme à la réalité, la
Régie de l'assurance-récolte a reçu comme mandat du
gouvernement de la province d'y aller le plus vite possible.
Récemment, j'avais une réunion avec les fonctionnaires de
la Régie de l'assurance-récolte. Ceux-ci m'informaient, par
exemple, qu'en ce qui concerne les pommes, ils n'étaient pas en mesure
cette année de fournir ou de dispenser une assurance. Je leur ai
demandé: Est-ce qu'il pourrait s'écouler encore une longue
période? On me disait que c'était leur intention d'en arriver le
plus vite possible à un système d'assurance pour couvrir les
dommages contre la grêle, le gel ou les pommes tombées. On
ajoutait également qu'aux Etats-Unis, même si le plan existe
depuis vingt ou vingt-cinq ans, il a fallu vingt ans, vingt-cinq ans pour en
arriver à assurer les pommes. Nos fonctionnaires espèrent, l'an
prochain, être en mesure d'offrir un plan d'assurance-récolte aux
pomiculteurs. Par la suite, il y aura les producteurs de betterave à
sucre, il y aura les producteurs de toutes les différentes cultures
maraîchères. Mais il faut quand même être
réalistes et ne pas escompter que toutes les récoltes peuvent
être assurées d'ici deux ou trois ans. Cela peut prendre plus de
temps que cela.
M. FRASER: Il y a une rumeur qui a circulé chez les pomiculteurs,
d'après laquelle, lorsque vous êtes allé à Ottawa,
vous avez eu une entente avec le ministre fédéral pour que cette
récolte soit assurée cette année.
M. VINCENT: Oui. Nous n'avions pas fait une entente pour que les pommes
soient couvertes cette année...
M. FRASER: Comme ça, ce sont des rumeurs chez nous.
M. VINCENT: ... mais nous avons rencontré les autorités
fédérales, et, nous avons demandé la collaboration des
deux organismes, tant fédéral que provincial, pour trouver les
statistiques nécessaires afin que les actuaires se mettent à
l'oeuvre tant sur le plan provincial que sur le plan fédéral, et
nous préparent un plan d'assurance pour les pomiculteurs.
Ce fut malheureusement impossible. Nous n'avions pas assez de
données, mais nous espérons je parle au nom de la
Régie de l'assurance-récolte et la régie m'informe
qu'elle espère être en mesure de mettre d'autres cultures
spéciales sur les programmes d'assurance-récolte l'an
prochain.
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas accepté.
M. COURCY: Face à la déclaration du ministre, à la
première session de la 28e législature du Québec, le
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation, M. Vincent, disait qu'il avait
l'intention de créer un Conseil supérieur de l'agriculture au
Québec.
Y a-t-il eu un travail de fait dans ce domaine? Le ministre a-t-il
l'intention si ce n'est pas fait de créer un Conseil
supérieur de l'agriculture? A ce moment-là, le ministre
critiquait le comité consultatif que nous avions, disant que ce
n'était qu'un comité consultatif, qui n'avait pas
d'autorité, et que, lui, il avait l'intention de créer un Conseil
supérieur de l'agriculture dans la province.
M. VINCENT: A quelle page?
M. COURCY: C'est ici: « Face à cette situation, il y aurait
peut-être lieu pour le ministère de créer non seulement un
conseil consultatif comme nous avions mais un Conseil
supérieur de l'agriculture dont les membres...
M. VINCENT: A quelle page?
M. COURCY: ... seraient choisis parmi des gens complètement
à l'extérieur du ministère et de la politique. Ce conseil
supérieur, disait-il, aurait un rôle consultatif...
M. VINCENT: A quelle page des Débats?
M. COURCY: ... mais, en plus, remplirait le rôle de conseiller
auprès de l'agriculteur dans la société.
M. VINCENT: A quelle page des Débats de la première
session?
M. COURCY: Cela, ça vient de Québec, la première
session de la 28e législature du Québec, le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, M. Clément Vincent se propose
de...
M. VINCENT: A quelle page?
M. COURCY: ... présenter des projets de loi pour la
création d'une Chambre agricole...
M. VINCENT: A quelle page?
M. COURCY: ... une assurance-récolte, une
assurance-bétail...
M. VINCENT: A quelle page des Débats, si j'ai
déclaré ça en Chambre?
M. COURCY: Cet article est écrit par M. Jacques Rioux.
M. VINCENT: Ah, c'est un article écrit dans un journal.
M. COURCY: Une interview donnée par le ministre de l'Agriculture
de l'époque.
M. VINCENT: C'est une interprétation qui a été
donnée à la suite d'une entrevue qui m'a été
donnée.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Je n'ai jamais mentionné, dans un discours ou en
Chambre, que j'avais l'intention de créer un Conseil supérieur de
l'agriculture.
M. COURCY: Cela, c'est pour en dehors de la Chambre.
M. VINCENT: J'ai mentionné... M. COURCY: Ces
déclarations-là...
M. VINCENT: C'est pour ça que je demandais au
député d'Abitibi-Ouest, quand il mentionnait que j'avais
déclaré ça en Chambre, à quelle page et à
l'occasion de quel discours? Je ne me souvenais pas d'avoir parlé...
M. COURCY: C'est une interview de M. Jacques Rioux, en dehors de la
Chambre, c'est vrai. C'était peut-être pour servir autre
chose.
M. VINCENT: Cela aurait pu être au cours d'une discussion et
interprété de cette façon.
M. FRASER: C'est un discours politique que vous avez fait.
M. COURCY: M. le Président, une autre question. On m'a
envoyé une demande spéciale qui vient des comtés
d'Argenteuil, Deux-Montagnes et Terrebonne, probablement à cause de
l'expropriation, à la suite de l'établissement de
l'aéroport international. Les cultivateurs semblent inquiets dans ce
coin-là. Ils se demandent si les subventions promises par le
gouvernement et les heures de bélier mécanique pour
l'amélioration des fermes ont été annulées.
M. VINCENT: Les subventions promises par le gouvernement...
M. COURCY: Dans les comtés d'Argenteuil, Deux-Montagnes et
Terrebonne.
M. VINCENT: Il y a une directive de donnée à l'heure
actuelle à nos officiers du ministère qui sont sur place,
à l'effet de ne pas exécuter de travaux mécanisés
sur tous les terrains qui deviendront la propriété du
gouvernement fédéral et qui ont été
expropriés, de ne pas y faire de forage de puits et de ne pas y faire de
travaux de drainage, justement parce que ces terrains deviendront la
propriété du gouvernement fédéral et ne serviront
plus à la culture d'ici quelques mois.
M. FRASER: Est-ce que le ministre s'est entendu avec son
confrère, le ministre des Affaires municipales, au sujet de
l'emplacement de l'aéroport?
M. VINCENT: Que le gouvernement fédéral décide
demain d'accepter la proposition du ministre des Affaires municipales, nous
ferons la même chose là où il y aura des
expropriations.
Je crois bien que c'est quand même une façon normale
d'administrer les fonds de la province et d'informer le cultivateur que si son
terrain devient la responsabilité du gouvernement fédéral,
je ne pense pas que le cultivateur soit intéressé à faire
faire des travaux mécanisés. Je ne pense pas que le cultivateur
soit intéressé à faire creuser un puits. Mais en temps et
lieu, au cours des mois ou des semaines qui vont suivre, nos responsables iront
voir sur place de quelle façon les demandes entreront. Si, par exemple,
un cultivateur s'attend de demeurer sur sa ferme pour deux ou trois ans
même si elle est expropriée, et qu'il est absolument dans
l'obligation de creuser un puits qui lui servira deux, trois ou quatre ans,
cela sera jugé au mérite. Nous espérons pouvoir quand
même donner des services aux cultivateurs, mais que ces services ne
soient pas perdus dans un ou deux mois parce que la propriété
deviendra un aéroport international.
M. COURCY: Ce n'est que pour avoir l'information, parce qu'on dit
ici...
M. VINCENT: Cela concerne exclusivement l'aménagement foncier,
comme me le fait remarquer le sous-ministre. Les autres primes ne sont pas
touchées.
M. COURCY: Alors, les...
M. VINCENT: C'est simplement une façon d'administrer.
M. COURCY: Chaque cas sera Jugé à son mérite, c'est
cela?
M. VINCENT: Oui, oui, pour l'aménagement de la ferme.
M. COURCY: Pour les subventions, les primes de défrichement, et
tout ça...
M. VINCENT: Je ne pense pas qu'il y ait de prime de défrichement
dans le comté de Deux-Montagnes.
M. COURCY: Non...
M. VINCENT: Si, par exemple, nous étions à creuser un
cours d'eau sur des terrains qui seront expropriés, je ne pense pas
qu'il serait de bon aloi de dépenser des milliers de dollars sur ces
terrains ou sur ces terres qui deviendront un aéroport. C'est là
que nous avons cessé toute activité. Au fur et à mesure
que les développements vont survenir, nos responsables dans la
région nous feront connaître les réactions; ils nous feront
connaître également les besoins des cultivateurs des
régions touchées.
M. COURCY: Et le ministre peut déclarer que chaque cas sera
étudié à son mérite?
M. VINCENT: Oui, oui, nous sommes toujours...
M. COURCY: Alors, ça va probablement donner satisfaction...
M. VINCENT: C'est une directive générale. A la suite des
commentaires que nous allons recevoir en temps et lieu de nos collaborateurs
comme nous devons y répondre, ce sera analysé en
conséquence.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Adopté.
M. LACROIX: M. le Président, avant 1966 et par la suite l'ancien
premier ministre et l'actuel ministre de l'Agriculture ont parlé
à maintes reprises du syndicalisme agricole comme d'une chose qu'ils
préconisaient. Qu'a fait le gouvernement pour favoriser l'organisation
du syndicalisme agricole dans la province de Québec?
M. VINCENT: M. le Président, comme le député des
Iles-de-la-Madeleine le sait, nous avons adopté l'an dernier une loi
très litigieuse, le bill 47, à la suite d'interventions de la
part des coopératives, du monde agricole. A ce moment-là, nous
avions reçu le rapport de la commission royale d'enquête qui
faisait certaines recommandations très draconniennes changeant presque
complètement les structures des coopératives, les structures de
certaines organisations agricoles. C'est à l'occasion des discussions en
commissions que le premier ministre actuel qui était premier
ministre intérimaire, à ce moment-là avec les
suggestions des organisations agricoles, les suggestions des corps
représentés, avait dit justement: Nous allons demander à
un groupe comprenant Me Trudeau, Me Régent et Me Cardin...
M. BERNATCHEZ: Pas Elliot.
M. VINCENT: ... de concilier toutes ces suggestions et recommandations
pour en arriver à préparer la mise en marché et un code du
syndicalisme agricole.
Présentement, le groupe est au travail. Malheureusement, nous
avons dû accepter à regret la démission de Me Cardin, qui
occupe un autre poste à l'extérieur. Au même moment, ou
quelques mois ou quelques semaines auparavant, nous avions comme conseiller
à cette commission Me Pratte qui a accepté le poste de
président d'Air-Canada. Nous attendons la réponse d'une personne
compétente qui est présentement en voyage pour remplacer Me
Cardin. Nous espérons que la commission fera son rapport et
établira clairement ce qu'est la mise en marché et de quelle
façon nous pouvons préparer le code du syndicalisme agricole.
D'ailleurs, les organisations, les coopératives collaborent
à ce travail.
M. LACROIX: A toutes fins pratiques, le syndicalisme agricole n'est pas
pour demain.
Un volumineux rapport a été soumis par la Commission
royale d'enquête sur les problèmes agricoles. Est-ce
qu'actuellement on est à travailler à la réalisation des
nombreuses suggestions qui ont été apportées par les
membres de cette commission et qui seraient de nature à améliorer
considérablement la situation agricole dans la province de
Québec? Si le gouvernement entend faire quelque chose, qu'y a-t-il, dans
le budget de cette année, qui pourrait nous donner certaines indications
quant à la politique du gouvernement face aux propositions
concrètes suggérées par la commission royale
d'enquête?
M. VINCENT: A la première question, M. le Président, c'est
oui. A la deuxième question, il y a des changements dans le budget, qui
démontrent que nous donnons suite à certaines des recommandations
de la commission royale d'enquête. Simplement, à titre d'exemple:
les services vétérinaires, l'école de médecine
vétérinaire, l'hydraulique agricole, le drainage souterrain et,
dans quelques temps, je l'espère, l'Office du crédit agricole.
Dans le budget, on constatera également que nous donnons suite à
différentes recommandations de la commission royale d'enquête dans
l'organisation des structures administratives du ministère, dans
l'organisation des régions agricoles et des bureaux
régionaux.
M. LACROIX: Ce qui est regrettable dans toutes les commissions
d'enquête qui sont créées...
M. VINCENT: Dans ce cas-ci, Je ne crois pas que nous ayons à le
regretter. Il y a des recommandations qui ont été mises en
application. Même au congrès de l'agriculture canadienne tenu
récemment à Ottawa, les rapports de la commission royale
d'enquête nous ont servi dans les discussions sur le plan
fédéral.
M. LACROIX: Seulement, ce qui arrive, c'est que ces commissions
d'enquête proposent des solutions à des problèmes
particuliers, comme l'enquête qui a été conduite dans la
région du Bas Saint-Laurent, de la Gaspésie et des
Iles-de-la-Madeleine. Les rapports sont soumis et, par la suite, ça
prend des années pour passer à la réalisation des
propositions qui sont faites. Lorsqu'on vient pour mettre des choses en
application, c'est déjà périmé. Je pense qu'il y
aurait avantage, dans le cas du rapport de la Commission royale d'enquête
sur l'agriculture, que les solutions de règlement qui sont
proposées passent dans la législation et dans la
réglementation du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Il ne faut pas le faire dans les années à venir,
mais immédiatement, parce
que les problèmes de l'agriculture sont actuels et que les
cultivateurs en ont assez d'attendre continuellement.
Voilà pourquoi, ce matin, j'insistais pour que le gouvernement
mette à la disposition du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation des sommes plus considérables pour permettre au ministre de
mettre en application les recommandations de la commission royale
d'enquête. Ce n'est pas dans cinq ans que ce sera le temps: ce sera
périmé, ce sera dépassé. C'est immédiatement
qu'il faut passer à la réalisation de ces projets.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a eu un rapport de la Commission royale
d'enquête sur l'horticulture?
M. VINCENT: Oui, le rapport a été officiellement
publié, il y a trois semaines, je crois. La transcription de cartes et
de graphiques a compliqué le travail de publication, mais,
présentement, tout est prêt.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut prendre en note d'en faire
parvenir une copie aux jardiniers-maraîchers?
M. VINCENT: Je crois que c'est fait; du moins, j'avais reçu une
demande et j'avais informé les jardiniers-maraîchers
qu'aussitôt que le rapport serait publié j'en enverrais un
exemplaire mais, quand même, je vais vérifier.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté?
M. COURCY: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 2?
M. LACROIX: Frais de voyage.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 3, adopté?
M. COURCY: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 4, adopté?
M. COURCY: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 5, adopté?
M. COURCY: Adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 6, adopté?
M. COURCY: Traitement électronique...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Là, le
sous-article 4 est adopté. Le sous-article 5?
M. BERNATCHEZ: On est rendu au sous-article 6.
M. LE PRESIDENT: Traitement électronique des données.
M. COURCY: Nous autres, ça marche. C'est le président qui
ne marche pas.
M. BERNATCHEZ: $25,000.
M. COURCY: Sous-article 6, adopté. Autres dépenses,
adopté.
UNE VOIX: Economie...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on pourrait me laisser appeler les articles,
s'il vous plaît? Economie et programmation, article no 2.
M. LACROIX: Il a donc bien hâte de s'en aller, le
député de Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas ça. On n'a pas de temps à
perdre.
M. LACROIX: Il a des cachettes dans quelques coins qu'il ne veut pas
qu'on découvre.
M. BERNATCHEZ: Non, non! M. VINCENT: Fouillez!
M. LACROIX: J'ai pris note tantôt des choses qui sont sous sa
responsabilité.
M. VINCENT: Fouillez, fouillezl Il n'y a rien de caché.
M. BERNATCHEZ: On a hâte que le budget soit voté pour
continuer le travail en faveur des cultivateurs.
M. LACROIX: Vous voulez continuer à dormir?
M. VINCENT: Cela, c'est...
M. LACROIX: Vous voulez aller à la joute de hockey, ce soir?
M. BERNATCHEZ: Non, non. Si vous voulez adopter le budget aujourd'hui,
on est prêt à siéger ce soir.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une question, M. le Président?
UNE VOIX: Non.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Il faut attendre que le président commence.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Frais de voyage.
M. BROWN: Attendez une minute.
UNE VOIX: Il a une question pour le ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Est-ce qu'on a des questions?
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Pas de question. Sous-article 3, frais de
bureau.
MR. BROWN: Yes. Mr. Chairman, how many farms were involved in this item?
Number 2, economics and programming.
M. VINCENT: Economic?
MR. BROWN: This is dealing with data processing. Le deuxième
article: Economie et programmation.
MR. VINCENT: Travelling expenses?
MR. BROWN: Yes.
M. VINCENT: Administration.
M. BROWN: Le traitement électronique des données. How many
farms were involved in this? Is this merely for the use of the Department?
MR. VINCENT: No, this is not for milk testing. This is not for farmers;
this is for data programming.
MR. BROWN: Well, is there any services...
MR. VINCENT: We will give you the exact information on that. Traitement
électronique des données, division de comptabilité,
gestion agricole. Ah, bon! Je m'excuse, ce sont...
M. COURCY: L'analyse des comptabilités agricoles.
M. VINCENT: Il s'agit de l'analyse des comptabilités de 4,500
exploitations agricoles à $4 environ par exploitation, soit $18,000,
plus le dépouillement de 3,000 questionnaires, encore à $4; ce
qui fait $12,000. L'analyse des données et comptabilité
électronique: $1,500; ce qui fait un total de $31,500.
MR. BROWN: Do we have computor services available to the farmers of the
Province, if they want to send informations? Est-ce que vous avez une
calculatrice pour les cultivateurs?
M. VINCENT: Non. Nous travaillons avec l'université Laval et avec
le collège Macdonald de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Sous-article 4, adopté. Sous-article
5. Subventions: $12,000. Adopté?
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: En quoi consistent ces subventions?
M. VINCENT: Les subventions à l'article 5? Je peux donner les
détails. Il y a les syndicats de gestion; aide spéciale couvrant
le traitement d'un conseiller permanent. C'est un syndicat de gestion dans le
comté d'Iberville, qui est organisé depuis déjà
deux ans.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Sous-article 5, adopté?
Sous-article 6, Autres dépenses: $1,500.
Poste budgétaire 2: Documentation générale et
organismes agricoles.
MR. BROWN: Mr. Chairman, who is the person responsible in this
Department for the women organizations?
M. VINCENT: C'est M. Patrice Boudreau. M. COURCY: Pour les femmes?
M. VINCENT: Pour les femmes, c'est M. Patrice Boudreau également;
il est polyvalent.
M. COURCY: Non, pas lui?
MR. BROWN: What is the general policy for the Women's Institutes and
« les cercles de fermières »?
M. VINCENT: C'est la même politique en ce qui concerne les «
Women's Institute » que
pour les cercles de fermières. Il n'y a pas eu de changements
dans ce domaine. Il ne faudrait pas que je mentionne cela, car il y a eu des
changements. Nous avons des techniciennes sur place dans nos bureaux
régionaux. Mais nous avons présentement des difficultés
à recruter dans les milieux anglais, des techniciennes pour les «
Women's Institutes ».
MR. BROWN: What is the amount granted last year for them?
M. VINCENT: Je pourrais obtenir les détails complets et les
donner après.
M. BROWN: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Article 1, adopté?
Adopté.
M. COURCY: Qui est en charge, maintenant, au ministère, des
cercles de fermières?
M. BROWN: Boudreau?
M. VINCENT: Le grand responsable du service relève de la
documentation du cercle des fermières, l'administration ou les
subventions des cercles des fermières, ça relève de M.
Patrice Boudreau.
M. COURCY: Qui a remplacé M. Barette?
M. VINCENT: Ah bien voici, non! Personne n'a remplacé M. Barette,
c'est que les techniciennes relèvent des bureaux régionaux, et
chaque bureau régional a son équipe, techniciens,
ingénieurs qui relèvent du coordinateur régional Cela se
fait à l'intérieur des bureaux régionaux.
M. BERNATCHEZ: Décentralisation.
M. COURCY: Pourquoi faire décentralisation?
M. BROWN: C'est un bon mot. Mais qu'est-ce que cela donne?
M. FRASER: Ce n'était pas bon.
M. VINCENT: Voici, en ce qui concerne les subventions d'abord, il n'y a
pas de problème, ça ce sont des subventions statutaires ou
discrétionnaires ou établies suivant des normes. Il n'y a pas de
problème de ce côté-là. Donc, ici: subventions
régulières, tant par comté, cela c'est du domaine des
subventions. Il arrive que nous établissons un programme
d'activités sur le plan provincial, l'orientation du programme est
organisée par les bureaux régionaux, par la réunion des
coordonateurs ou la réunion des techniciens et, par la suite, chacun a
sa responsabilité sur le plan régional.
M. COURCY: Qui est en charge des techniciennes?
M. VINCENT: C'est le responsable régional qui est en charge de la
technicienne ou d'équipe de techniciennes qui sont dans un territoire
donné.
M. COURCY: Qui est en charge de la programmation des techniciennes?
M. VINCENT: C'est le service de la programmation. Il s'établit un
programme pour l'année. Quand le programme est établi, chacun met
en application le programme dans son territoire.
M. COURCY: C'est que J'ai su, à un moment donné, qu'il
était arrivée une étrangère soit de Paris ou
d'ailleurs pour prendre charge ici au ministère de l'Agriculture des
techniciennes ou de l'enseignement des fermières ou quelque chose comme
ça. Est-ce que vous n'avez pas quelqu'un que vous êtes allé
chercher à Paris, qui est ici au ministère de l'Agriculture pour
prendre charge...
M. BERNATCHEZ: Non, c'est de Marseille. M. COURCY: Non, mais je suis
intéressé. M. LACROIX: Leur garde-malade.
M. COURCY: Est-ce que l'adjoint parlementaire est au courant, c'est
peut-être dans ses fonctions?
M. BERNATCHEZ: Je me tiens loin des dames.
M. COURCY: Ce n'est pas lui qui l'a amenée.
M. VINCENT: Ah bon! voici, J'obtiens les détails ici. On
m'Informe, ce que j'apprends d'ailleurs; une technicienne travaille au service
de la documentation générale et des organismes agricoles, mais
elle n'est pas responsable des fermières ou des techniciennes.
M. COURCY: Elle travaille toute seule?
M. VINCENT: Bien c'est-à-dire elle travaille...
M. COURCY: Elle parcourt la province.
M. VINCENT: Non, non, elle ne fait pas le tour de la province.
M. COURCY: C'est une Parisienne?
M. VINCENT: Ah là! je ne le sais pas. Peut-être qu'elle a
été contactée au cours de la visite à Paris du
député d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: C'est ce que je veux savoir.
M. VINCENT: ... alors qu'il se promenait dans les rues, que tout le
monde le saluait en passant.
M. COURCY: C'est ce que Je veux savoir.
M. BERNATCHEZ: Il l'a rencontrée au grenier, à
Montmartre.
M. VINCENT: On m'Informe qu'elle est arrivée au Canada par
l'intermédiaire de l'ARDA en 1965. Donc le ministre a dû
signer...
M. COURCY: Ah! elle n'était pas au ministère de
l'Agriculture, en 1965.
M. VINCENT: Cela a pris quatre ans. Non, elle est arrivée au
Canada en 1965...
M. COURCY: A Ottawa.
M. VINCENT: ... par le service de l'ARDA. Maintenant, voici
là...
M. COURCY: Je n'ai rien contre cette personne...
M. VINCENT: Non, mais je ne voudrais pas...
M. COURCY: ... elle peut être la plus fine, qu'il y a à
Paris, ce n'est pas ça que je veux savoir. Mais comment se fait-il que,
sur les 50, 60 techniciennes...
M. VINCENT: Voici, je pense bien que le député...
M. COURCY: ... que nous avions ici dans la province de Québec, on
a été dans l'obligation d'aller chercher à
l'extérieur une personne pour programmer ici dans Québec?
M. VINCENT: M. le Président, pour ne pas faire de
personnalité, je crois bien que le député d'Abitibi-Ouest
me comprend dans ce domaine...
M. COURCY: Ce n'est pas mon intention aussi.
M. VINCENT: Il est préférable, je crois, que j'obtienne
toutes les informations concernant la personne qu'il a mentionnée avant
de répondre, parce qu'en définitive elle n'est pas permanente. Je
l'ai rencontrée probablement. Je pense que oui je l'ai rencontrée
à l'occasion de réunions au Salon de l'agriculture. Elle n'est
pas permanente, Je pourrai obtenir la feuille de route ou encore les
activités: depuis combien de temps elle travaille au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, quelles sont ses responsabilités
exactes et les donner au député d'Abitibi-Ouest, lui donner la
semaine prochaine. D'accord?
M. LE PRESIDENT: Traitements, autres questions?
M. BERNATCHEZ: Adopté. Frais de voyage.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Honoraires, adopté.
MR. BROWN: Dealing with these agricultural societies, what is the
long-range thinking of the Minister on the place of agricultural societies in
the Province of Quebec?
M. VINCENT: Quelle est la pensée du ministre de l'Agriculture en
ce qui concerne les sociétés d'agriculture dans la province de
Québec?
MR. BROWN: First, long range.
M. VINCENT: Voici, les sociétés d'agriculture de la
province de Québec doivent se donner elles-mêmes une orientation.
Nous sommes prêts à collaborer avec toute société
d'agriculture de la province qui se donne une orientation nouvelle ou qui
évolue dans l'orientation agricole qu'elle s'est donnée il y a
deux, trois ou cinq ans. Maintenant, ce n'est pas au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation à dicter une ligne de conduite
à des organisations composées d'agriculteurs, qui sont autonomes,
qui, d'accord, dépendent pour leur formation d'une législation du
ministère, qui reçoivent également des subventions
statutaires. Mais nous sommes prêts, avec toute société
d'agriculture, à envisager certains changements ou une évolution
normale dans des régions données. D'ailleurs on le voit
présentement à l'intérieur de la province il y a
des sociétés d'agriculture qui s'unissent pour avoir des
expositions à carac-
têre régional. Quand nous avons deux, trois ou quatre
sociétés d'agriculture qui nous demandent l'autorisation
d'être classées B pour la tenue d'une exposition régionale,
nous demandent les services de nos techniciens, de nos agronomes, de nos
médecins vétérinaires pour les aider à la
préparation d'une exposition, nous sommes toujours prêts à
collaborer.
MR. BROWN: How many are there in the Province of Quebec that receive
grants from the Provincial Government?
M. VINCENT: Combien il y a de sociétés...? How many are
they in the Province of Quebec receiving grants?
MR. BROWN: At the same time, what are the obligations? What is the total
amount that they owe?
M. VINCENT: Il y a au ministère une politique statutaire qui
donne tant de subvention lorsqu'il y a un certain nombre de membres pour une
société d'agriculture, jusqu'à un maximum de... Cela est
une subvention régulière. En ce qui concerne les autres
subventions qui sont données aux sociétés d'agriculture,
ce qu'on appelle les subventions discrétionnaires, après
étude du rapport, après étude des activités,
après étude de la tenue d'une exposition, le ministre peut, avec
l'avis de ses conseillers, octroyer $2,000, $3,000 $4,000 ou $5,000 pour aider
à payer les prix dans une exposition agricole, pour aider à
l'organisation d'une exposition agricole. Ce sont les critères qui
servent à donner des subventions aux sociétés
d'agriculture.
MR. BROWN: Has there been any mention of the part that the agricultural
societies would play in the tourist economy of the Province in your
interministerial committee?
M. VINCENT: Non.
MR. BROWN: The reason why I mention this is that it came up in our
Committee on Tourism, on the Department of Tourism, Fish and Game. It is very
apparent that there is quite a few dollars to be raised in rural areas using
these agricultural societies and their buildings as a focal point. The
Honourable chairman, the Member from St. Maurice, brought up the point last
year in discussion. I forgot whether is was on the law or whether it was on the
estimates for agriculture, that horses, within the economy of the Province of
Quebec, could be another valuable source of revenue because of the interest
shown by families who want to ride a horse, and use a horse. And it seems that
these agricultural societies and the buildings and the installations that they
own could work on this plan in tourism, and interest tourists in horses.
Because, presently, many of the societies operate on a four or five day year,
that is, during the year, a fair operates only during four or five days and,
the rest of the year, their buildings are empty. But with this approach to
tourism, a fair is a wonderful thing to draw in tourists, and besides that,
with the facilities that they have for horses and for crowds, it seems that
possibly the administration can take another look at agricultural societies in
general, to see how well they can coordinate their efforts with business of
horse and tourism.
M. VINCENT: C'est cela,
M. LACROIX: Nous sommes à l'article 3? Ces honoraires sont
payés à qui et pourquoi? Poste budgétaire 2, article
3.
M. VINCENT: Aux juges du mérite agricole et du mérite du
défricheur. Chaque année, des juges doivent visiter des fermes.
Ce sont les honoraires payés à ces messieurs.
M. LACROIX: Sur quelle base sont-ils payés?
M. VINCENT: Sur une base de per diem. Je n'ai pas le taux ici, mais
c'est tant par ferme visitée. C'est la même base qui est
revisée de temps à autre.
M. LACROIX: On demande des crédits de $2,000
supplémentaires. Est-ce qu'il y aura un nombre plus considérable
de juges ou si c'est parce que le per diem a été
augmenté?
M. VINCENT: C'est probablement le taux qui est monté. Cela a pu
arriver, l'an passé, que nous ayons dépassé le montant
prévu. Il a fallu faire des virements de fonds. Cette année, on
considère que le taux, d'après les nouvelles normes, est de
$14,000.
M. LACROIX: Pour une année d'élection, il faut les...
M. VINCENT: Pauvres Iles-de-la-Madeleine!
M. LACROIX: Ne les plaignez pas, elles sont bien
représentées.
M. BERNATCHEZ: Article 4, adopté. Article 5, adopté.
Article 6.
M. LACROIX: Une minute. Quand vous étiez dans l'Opposition, vous
étiez moins vite que cela. En vieillissant, vous avez hâte
de...
M. VINCENT: A vous voir, nous sommes plus vîtes...
M. LACROIX: C'est parce que vous voulez vous coucher de bonne heure?
M. BERNATCHEZ: C'était moins clair que cela.
M. LACROIX: Il n'est que 4 h 30; vous devez être encore bon pour
une heure.
M. BERNATCHEZ: Le budget était beaucoup moins clair que celui que
nous vous présentons.
M. LACROIX: Il était meilleur. M. BERNATCHEZ: Moins clair.
M. LACROIX: Je pense que vous aviez les yeux plus bleus dans ce
temps-là. Article 4, correct. Article 5, information scientifique et
technique, est-ce que ce sont des fonctionnaires à l'emploi du
gouvernement ou si ce sont des dépenses qui sont faites pour du travail
à l'extérieur?
M. VINCENT: Information scientifique et technique, vous avez, par
exemple, les programmes, contributions à Radio-Canada pour le
Réveil rural, Quebec Farmers Association, contribution au Farm Radio
Forum pour la diffusion de la technique agricole en langue française,
revue de la Corporation des agronomes, cours agricoles
télévisés, vingt-six émissions d'information
Horizon vert à Radio-Canada, publications techniques, publications du
ministère, telles le rapport du ministère, le calendrier de
pulvérisation du pommier, le guide de protection des pommiers, le Spray
Guide. Tout ceci totalise $290,800.
M. LACROIX: Est-ce que ces dépenses-là sont faites via
l'Office d'information et de publicité ou si c'est le ministère
lui-même...
M. VINCENT: Ce n'est pas de l'information proprement dite. C'est...
M. LACROIX: ... participation à...
M. VINCENT: Non, non, c'est de l'information scientifique et technique
et non pas de l'information publicitaire.
M. LE PRESIDENT (M. Gauthier, Berthier): Article 5, adopté?
Adopté. Article 6.
M, BERNATCHEZ: Nous en avons discuté. La Société
d'agriculture...
M. VINCENT: Société d'agriculture, Cercle des
fermières, Women's Institute.
M. LACROIX: Le ministre pourrait-il nous dire si son ministère
encourage fortement la tenue des expositions agricoles régionales?
Qu'est-ce que le gouvernement fait pour ces expositions régionales qui
créaient de l'émulation chez nos cultivateurs? Le gouvernement
entend-il faire quelque chose pour revaloriser ces expositions et les faire
revivre, dans bien des cas?
M. VINCENT: Oui, c'est un travail qui évolue d'année en
année. Nous consacrons une somme de $170,000 en subventions à la
tenue d'expositions régionales et locales ou de comté. En plus,
nos fonctionnaires du ministère, comme je l'ai mentionné tout
à l'heure, rencontrent les sociétés d'agriculture qui
travaillent avec eux pour changer certains aspects de l'exposition. Chaque
année, l'exposition qui se tient dans une région donnée
reçoit la visite d'un fonctionnaire de ce service, de la documentation
générale des organismes agricoles, qui, lui, fait rapport
à son chef immédiat.
Dans son rapport, il suggère certains changements qui sont
discutés au niveau du bureau de direction ou au niveau du bureau
d'administration de l'exposition et, chaque année, des changements sont
apportés pour que ça plaise davantage au public, pour
présenter quelquefois des initiatives nouvelles. C'est un travail de
vulgarisation qui se fait, doublé d'une subvention de $170,000
annuellement.
M. LACROIX: A toutes fins pratiques, dans le moment le ministère
suit le mouvement.
M. VINCENT: Non!
M. LACROIX: C'est-à-dire que le ministère ne prend pas
d'initiative pour que par exemple on puisse faire revivre les expositions que
nous connaissions dans nos régions rurales comme Montmagny,
Sainte-Marie...
M. VINCENT: M. le Président, il reste quand même ceci. Il
faut être Juste à l'endroit de ces fonctionnaires. Ceux qui sont
chargés de la responsabilité des expositions régionales ne
suivent certainement pas le mouvement.
Très souvent nos fonctionnaires, je l'ai constaté avant
même d'être ministre de l'Agriculture et de la Colonisation... Dans
ma propre région, nous avons reçu les conseils de ces personnes
responsables nous disant qu'il serait préférable de faire telle
et telle chose. Nous les avons discutés, nous les avons acceptés
et cela s'est avéré réellement plus rentable.
Maintenant ce n'est pas l'intention du ministère, cela n'a Jamais
été l'intention du ministère, ou des fonctionnaires ou de
la direction du ministère de tenir à une exposition à tel
endroit si la population ne le désire pas. S'il n'y a pas de visiteurs,
si les producteurs ne sont pas intéressés à amener des
animaux, si les producteurs ne sont pas intéressés à aller
exposer, il ne sert à rien de tenir une exposition pour le plaisir de
tenir une exposition.
Mais quand les sociétés d'agriculture nous informent que
pour avoir plus de succès dans une région donnée il serait
préférable que deux ou trois sociétés d'agriculture
se fusionnent et augmentent le nombre de prix, nous analysons la situation avec
elles, et très souvent les suggestions viennent à la suite de
rencontres de nos fonctionnaires avec les membres de la société
ou du bureau de direction. Chaque fois, nous acceptons ensemble ou nous
suggérons ces changements, et Dieu sait qu'il y en a des changements
depuis dix ans dans la province de Québec, surtout en ce qui concerne la
tenue d'expositions! Cela n'a plus le même cachet; cela n'a plus le
même caractère. Des changements ont été
apportés à cause de l'avènement de la
télévision, de l'avènement de l'automobile, de
l'avènement de la mécanisation. Ces changements-là, il
faut en tenir compte.
M. LACROIX: Le ministre a mentionné un montant de $170,000
consacré aux expositions. Combien de ce montant va à l'exposition
de Québec?
M. VINCENT: De ce montant de $170,000, $38,000 vont à
Québec.
M. BERNATCHEZ: A quelle date aura lieu l'exposition agricole des
Iles-de-la-Madeleine?
M. LACROIX: Nous attendons que le ministre soit disponible. Nous ne
pouvons pas faire ça sans que le ministre vienne. Ce ne serait pas
beau.
M. VINCENT: C'est parce qu'ils veulent absolument avoir des visiteurs.
On m'a invité à y aller pour attirer la population des
Iles-de-la-Madeleine.
M. BERNATCHEZ: Pour lui faire oublier...
M. LACROIX: Ils vont apprécier davantage leur
député.
M. VINCENT: Le député des Iles-de-la-Madeleine m'a dit: A
ce moment-là, Je me retire à l'ombre. Les gens m'oublieront.
M. LACROIX: Si le ministre et son adjoint parlementaire viennent, je
vous assure que ça va augmenter la popularité du
député. Ils vont trouver ça bien organisé.
M. VINCENT: De grâce, M. le ministre, dit-il, venez assister
à l'exposition des Iles-de-la-Madeleine. De cette façon-là
nous aurons plus de visiteurs parce que, dit-il, Je tenais...
M. LACROIX: Quand ils seront sûrs que vous êtes là,
il va en venir de l'Ile-du-Prince-Edouard.
M. VINCENT: Exposition de Québec...
M. LACROIX: Ou des Iles Saint-Pierre-et-Miquelon. Le
général de Gaulle pourrait envoyer une délégation
des Iles Saint-Pierre-et-Miquelon.
M. VINCENT: Non, nous allons inviter le député
d'Abitibi-Ouest à aller donner le même discours qu'il a
donné à Lisieux.
M. LACROIX: Il serait bien reçu. M. PAUL: Pas cet
après-midi.
M. VINCENT: Non, Je retire mes paroles, M. le Président. Je ne
veux pas l'entendre tout de suite.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de reprendre son
siège?
M. VINCENT: Je ne veux pas l'entendre tout de suite, de peur qu'un
soulèvement...
M. COURCY: Je suis prêt à recommencer.
M. VINCENT: ... avant qu'un soulèvement survienne et que les
cultivateurs du Québec crient au général de Gaulle...
M. COURCY: Il attend qu'il revienne à Québec. Il y en a
8,000 qui sont venus à Québec, l'année passée.
M. VINCENT: Tous le reconnaissaient au passage dans les rues de
Paris.
M. COURCY: J'étais gêné à la place du
ministre.
M. BERNATCHEZ: Au Grenier de la Butte à Montmartre.
M. LACROIX: Quel montant pour l'exposition de Québec?
M. VINCENT: Tous le reconnaissaient à Paris. Les gens disaient
même: Qui est-ce, le grand qui est à côté
d'Alcide?
M. COURCY: Elle est vieille, celle-là. Ce n'est pas le ministre
qui l'a inventée.
M. VINCENT: Non, mais il faudrait quand même avoir l'occasion de
voir les fameuses plaques murales reçues au Grenier.
M. LACROIX: Vous n'avez qu'à aller chez lui.
M. BERNATCHEZ: Il n'y est pas souvent, il se promène en plein
air.
M. VINCENT: Les plaques murales qui ont été
dessinées par un fameux artiste de la Butte de Montmartre.
M. COURCY: M. le Président, c'est encore de la « broue
» des Français, ce ne sont que deux petites assiettes.
M. BERNATCHEZ: De la « broue ».
M. COURCY: Ils appellent ça des plaques murales.
M. VINCENT: Comme ça, c'était de la « broue »
des Français également, quant on disait que l'ex-ministre de
l'Agriculture avait été applaudi chaleureusement à
l'Assemblée nationale. Imaginez!
M. COURCY: Le ministre n'aura Jamais cette chance-là.
M. VINCENT: Québec, $37,000.
M. LACROIX: Le Salon de l'agriculture à Montréal?
M. VINCENT: Le gouvernement ne donne pas de subvention.
M. LACROIX: Quels sont les montants importants? A quelles
expositions...
M. VINCENT: Bien voici, indirectement, au Salon de l'agriculture, nous
avons quand même des subventions. Elles servent à l'organisation,
au Salon national de l'agriculture, des concours de cercles de
fermières, des jeunes agriculteurs, de la vente de bouvlllons, mais le
bureau de direction du salon lui-même ne reçoit pas de subvention
pour son administration. Nous avons une entente pour couvrir un déficit,
s'il y avait lieu, dans certains cas, jusqu'à concurrence de $20,000,
l'an dernier. Mais nous ne nous sommes jamais servis du montant de la garantie
pour couvrir un déficit probable ou possible. Le salon a toujours fait
ses frais.
M. LACROIX: Le ministre reçoit-il des demandes il
reçoit naturellement beaucoup de demandes mais le ministre a-t-il
les fonds voulus pour satisfaire aux demandes qui sont transmises au
ministère? Est-il toujours obligé de couper dans les
demandes?
M. VINCENT: Pour répondre à cette question, je crois que
les demandes dépassent toujours les possibilités.
M. LACROIX: Cela ne m'étonne pas.
M. VINCENT: Le député des Iles-de-la-Madeleine doit
d'ailleurs s'en rendre compte. Les demandes reçues dépassent
toujours les possibilités.
M. LACROIX: Il est tout de même indéniable que, dans les
demandes qui sont transmises par les expositions agricoles, si on
réclame plus d'argent, c'est pour pouvoir payer davantage ceux qui
viennent porter des exhibits et tout ça.
M. VINCENT: Non, pas nécessairement, en ce qui concerne les prix
qui sont versés, ça ne pose pas de problème. Nous recevons
des demandes, par exemple, pour qu'une société d'agriculture
construise une aréna, des kiosques, des bâtisses, mais ce n'est
pas la politique du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation,
à part de rares exceptions, de dispenser ou de donner des subventions
pour la construction de bâtisses, parce que nous nous engagerions pour la
tenue d'une exposition qui dure trois ou quatre jours, d'avoir à
entretenir des bâtisses pendant 365 jours. Je pense que ç'a
été la politique
de tous les anciens ministres, une politique réaliste.
M. LACROIX: Nous sommes d'accord là-dessus. La seule chose que je
voudrais demander au ministre, c'est de pouvoir, autant que possible, augmenter
sa participation financière aux expositions, pour qu'un plus grand
nombre de nos cultivateurs soient attirés S participer à ces
expositions, car le nombre des exposants diminue toujours. Naturellement, c'est
malheureux, cela enlève de l'intérêt à nos
expositions agricoles régionales. Or ces expositions agricoles
régionales permettent à nos cultivateurs de se faire
connaître. Je pense que ça contribue à revaloriser le
rôle du cultivateur dans la province de Québec. C'est pourquoi Je
demande au ministre de tâcher d'obtenir des sommes plus
considérables, afin de pouvoir encourager davantage ces expositions
régionales pour permettre à ces expositions de mieux
récompenser les cultivateurs qui vont y exposer leurs animaux ou leurs
produits. Parce qu'il ne faut pas oublier que le cultivateur qui se rend
à une exposition consent des sacrifices de travail, d'argent et de
temps.
Je pense qu'il mérite d'être encouragé. Si les
promoteurs pouvaient donner une somme plus considérable aux exposants,
nos expositions agricoles régionales ne seraient que plus vivantes, plus
valables et ce ne serait que mieux pour la santé de l'agriculture au
Québec.
M. VINCENT: Je dois ajouter ceci, ce n'est quand même pas le seul
critère...
M. LACROIX: Non, je comprends...
M. VINCENT: ... pour un cultivateur ou un producteur de recevoir un prix
de $50 ou de $100 s'il doit aller à une exposition. Il y a beaucoup
d'autres critères. Un producteur qui se rend à une exposition, ce
n'est pas tellement pour recevoir le prix...
M. LACROIX: Mais c'est tout de même un facteur.
M. VINCENT: Peut-être qu'autrefois c'était
considéré comme un facteur important que le producteur se rende
à une exposition, le député de Lotbinière peut le
confirmer, le député d'Abitibi-Ouest peut le confirmer aussi, le
prix qu'il recevait pouvait être un facteur très important. Mais
aujourd'hui, le producteur, qu'il soit de Nicolet, de Drummondville, de
Québec ou de Rimouski qui se rend à l'exposition, c'est beaucoup
plus pour faire connaître son troupeau, pour faire de la publicité
à l'endroit des animaux qu'il élève, vendre des sujets,
les faire connaître et également en retirer une certaine
satisfaction personnelle. On aime et là-dessus, je
félicite les producteurs on aime montrer aux autres producteurs
de quelle façon on a réussi, chez soi, à faire
l'élevage d'un troupeau, souvent durant deux ou trois
générations.
M. LACROIX: Adopté.
M. VINCENT: Maintenant en ce qui concerne les prix, avec les sommes que
nous avons, nous pourrions naturellement avoir plus d'argent, mais en la
distribuant d'une façon fonctionnelle, rationnelle... Adopté?
M. LACROIX: D'accord.
M. MAILLOUX: M. le Président, au poste 3...
M. BERNATCHEZ: Au poste 3.
M. LE PRESIDENT: Le poste 2 est adopté au complet. On passe au
poste 3.
M. MAILLOUX: Direction générale de la production et de
l'aménagement agricole.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous allons à la Direction
générale de la production et de l'aménagement
agricole?
M. MAILLOUX: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Documentation.
M. MAILLOUX: Poste 3. Direction générale de la production
et de l'aménagement agricole.
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. MAILLOUX: Je crois que c'est à ce poste que je veux parler du
problème qui me préoccupe: l'entrepôt de pommes de
terre.
M. VINCENT: Ah, les entrepôts de pommes de terre?
M. MAILLOUX: Oui. Direction générale de la production et
de l'aménagement agricole.
M. VINCENT: C'est à un autre poste... M. MAILLOUX: M. le
Président...
M. VINCENT: Mais tout de même, je pense qu'on peut...
M. MAILLOUX: C'est que, lors du comité de mardi, nous serons
peut-être obligés de siéger, quelques-uns d'entre nous,
à la Voirie, en bas. Alors, si le ministre le permet, j'aimerais dire
quelques mots au sujet de ce problème. Je pense que
lui-même...
M. VINCENT: Juste un instant Je crois, M. le Président, que le
député de Charlevoix a l'intention de faire l'exposé d'un
problème particulier qui existe dans sa région. Je suis content
qu'il le fasse aujourd'hui, cela nous permettra, mardi, même si nous
sommes rendus plus loin dans les crédits, soit de donner une
réponse au député de Charlevoix ou encore de la donner
tout de suite.
D'accord?
M. LE PRESIDENT: Le comité accepte.
M. MAILLOUX: Je pense que c'est en 1965 que les gouvernements
fédéral et provincial permettaient l'organisation chez nous d'un
entrepôt pour légumes, subventions qui étaient
versées alors par le gouvernement fédéral. Je crois
qu'elles représentaient environ 75%. Le gouvernement provincial donnait
également une tranche de 15% ou de 20%. Les subventions des deux
gouvernements totalisaient 90% et l'on demandait aux cultivateurs, aux
producteurs intéressés, de fournir la différence, soit
10%.
Nous avons fait conclure des ententes par les gouvernements, et le tout
a été confié à une coopérative, dont je
voudrais taire le nom étant donné qu'elle est tombée en
faillite par la suite. Au moment de l'organisation chez nous d'un groupe de
producteurs de pommes de terre, (ils étaient, je crois, 45 ou 50 ) il
ressort que ces gens-là, pour organiser leur ferme et produire une
culture en rapport avec les études faites dans cette région, les
cultivateurs des régions avoisinantes ont dû immobiliser chacun
des sommes allant de $10,000, $12,000, $13,000 et $15,000 pour permettre que
leur culture soit faite sur une échelle commerciale.
Il y a eu, dans la première année, malheureusement, des
gelées hâtives dans une région aussi montagneuse que
Charlevoix qui se sont produites, je pense, le 15 septembre. C'était
donc une épreuve immédiate au départ et qui ne
dépendait pas des autorités en place. L'année suivante,
pour des raisons que je ne voudrais pas invoquer, il demeure que la
Société coopérative dont dépendait
l'administration de cet entrepôt est tombée en
faillite.
Les actifs de l'entrepôt n'ont pu être vendus dans la
faillite, pour la bonne raison que le gouvernement fédéral
possédait une garantie hypo- thécaire de vingt quelque milliers
de dollars pour les subventions qu'il avait versées. Je peux me tromper
dans les chiffres et l'on pourra me corriger tantôt. A tout
événement, je suis pleinement satisfait que les gouvernements,
à ce moment-là, aient défendu ce que nous
craignions que l'entrepôt soit vendu à des
intérêts privés, dans l'actif de la faillite. Vous
comprendrez que si un commerçant quelconque des environs s'était
porté acquéreur d'un bien qui avait coûté, aux
cultivateurs, à la province et au gouvernement fédéral,
près de $125,000, et qu'il ait été revendu dans la
faillite pour $4,000 ou $5,000 pour entreposer des marchandises, cela aurait
été, sans aucun doute un scandale formidable venant d'une
dépense de fonds publics.
L'an passé, les cultivateurs qui avaient quand même une
récolte en terre après cette faillite-là, ont eu
l'autorisation, du ministère de la Colonisation je crois, d'entreposer
une partie de leur récolte. Malheureusement, pour une troisième
année, elle s'est vue vendue dans des conditions déplorables, en
raison du « dumping » des provinces voisines, du Nouveau-Brunswick,
du Maine et de l'Ile-du-Prince-Edouard. Alors, leurs produits sont encore en
caveau où ils seront en pourriture dans un avenir prochain.
La question que je voudrais poser au ministre est celle-ci. En discutant
dans les précédents, avec son sous-minitre, qui connaît
parfaitement le problème, il semblait qu'à ce moment-là le
ministère aurait été prêt à accepter de
vendre cet entrepôt au groupe de producteurs organisés, pour une
somme qu'on disait raisonnable. Elle pouvait être de quelques milliers de
dollars. Il demeure même que cette suggestion aurait pu paraître
avantageuse pour des gens qui auraient eu quelque capital dans leur poche. Mais
pour des gens qui ont perdu trois récoltes de suite pour des gens qui
ont dû immobiliser des machineries et épuiser complètement
tout le capital qu'ils avaient, avant que les 45 producteurs qui disposent de
cette machinerie-là et qui sont prêts à continuer,
malgré les avaries de température qu'il y a eues et malgré
cette faillite-là, ne tombent en faillite, je demande au ministre s'il
ne serait pas dans l'ordre qu'aujourd'hui, comme ministre de l'Agriculture, il
convainc que le gouvernement fédéral, si nécessaire, de
céder l'entrepôt à pommes de terre à tout le groupe
de producteurs qui a investi les premiers 10%, afin que ces producteurs
qui ont quand même entre les mains un outillage qui peut se chiffrer
à $200,000 ou $300,000-soient autorisés à continuer, avant
la température des prochains jours, qui va leur permettre de faire les
semences.
Si le gouvernement ne se décide pas immé-
diatement, non pas dans les semaines à venir, c'est
indéniable que c'est encore 50 cultivateurs qui sont quand
même très sérieux qu'on placera dans une position
financière tellement délicate que c'est la faillite pour chacun
d'eux. Je pense que lorsque la tentative a été faite chez nous,
après les études des fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture, après les études de M. Champagnat, qui est un
spécialiste en la matière, c'est un des endroits de la province
où aucune maladie n'atteint la pomme de terre. C'est un des meilleurs
endroits après les cultures faites à Blanc-Sablon. C'était
tellement un bon endroit, d'après les études de M. Champagnat,
qu'il était possible que, dans une période de deux ou trois
années, on puisse se servir des pommes de terre venant de la
région des Ebou-lements, Saint-Irénée, Ile-aux-Coudres,
pour permettre d'avoir une pomme de terre de semence qu'on puisse revendre dans
la province de Québec.
Alors, malgré les premières années qui ont
été très difficiles en raison des conditions que j'ai
mentionnées tantôt et des avaries causées par la
température, je crois que le ministre devrait immédiatement
prendre une décision et convaincre son collègue du
fédéral que même s'il cherche à vendre aux
enchères publiques un bien qui a coûté au-delà de
$100,000 aux contribuables et à supposer que les deux gouvernements
récolteraient $4,000 ou $5,000, cela ne donnera pas grand chose aux deux
gouvernements. Je dis qu'aucun de ces contribuables-là n'est en mesure
de fournir $100, $200 ou $300, alors qu'ils sont rendus au bord du
précipice.
Alors, M. le Président, je demande au ministre s'il ne pense pas
que, rendu au 1er mai, avant que ne débutent les semences, il devrait
penser à permettre à ces 50 cultivateurs-là de continuer
au moins à produire dans l'espoir de jours meilleurs, mais avec une
organisation qui, quand même, peut permettre, dans un avenir prochain que
ces 50 agriculteurs, qui ont voulu se spécialiser, puissent au moins
faire face aux exigences de l'agriculture moderne avec une chance de
succès.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce que le député de Charlevoix
me permettrait une question? Est-ce que les 50 producteurs qu'il mentionne sont
groupés en association, en syndicat ou en coopérative? Est-ce
qu'ils ont un président? Est-ce qu'ils ont un bureau de direction?
Est-ce qu'ils sont prêts à transiger une location de
l'entrepôt avec le gouvernement?
Je dois informer le député de Charlevoix que, depuis 15
jours ou trois semaines, il semble bien que nous possédions les titres
de propriétés et que toute la question est réglée
avec le gouvernement fédéral. Nous sommes propriétaires de
l'entrepôt et nous sommes prêts à entrer en communication
avec un groupe intéressé à louer l'entrepôt. Le
député de Charlevoix conviendra cependant avec moi que nous ne
sommes pas en mesure d'administrer l'entrepôt. Il reste que nous serions
prêts à entrer en communication avec ce groupe de personnes qui
assurément sont sérieuses.
M. MAILLOUX: Quand la tentative a été amorcée dans
Charlevoix, je me rappelle, pour avoir avec certains officiers du
ministère participé à des discussions publiques, que les
45 producteurs initiaux qui se sont outillés à ce
moment-là étalent, je pense, tous membres de la
coopérative agricole des Eboulements. Ils sont quand même
groupés en société d'agriculture. Quel en est le nom
exactement? Je pense que le sous-ministre est en mesure de le retrouver, mais
c'était un syndicat de producteurs sous la tutelle de la
coopérative, si vous voulez, ces producteurs ont fourni 10% de toutes
les sommes à verser pour l'organisation de l'entrepôt et des
machines servant à la réfrigération. Alors, je pense qu'il
y a un syndicat là-bas. Je ne dis pas au ministre que, depuis, en raison
des tentatives malheureuses qu'il y a eu, il n'y a pas quatre, cinq ou six
producteurs qui, étant découragés, on revendu leur
machinerie, mais je sais qu'il y a encore là-bas des producteurs de
plusieurs milliers de sacs annuellement, 10,000, 12,000 sacs, qui
possèdent encore ces équipements dispendieux. Os les ont encore
sur les bras; ils sont prêts à continuer et à poursuivre la
même expérience. Je pense que ce syndicat-là sera en mesure
lui-même de gérer l'entrepôt, parce que l'été,
c'est indéniable qu'il n'y a pas de frais, pas plus de chauffage que
d'électricité. Il y a l'entreposage à l'automne. Ce sera,
évidemment, à ce syndicat-là lui-même de faire en
sorte de ne pas répéter les erreurs que ceux-là ont subies
à cause peut-être, d'une gérance douteuse de la part de la
coopérative.
M. VINCENT: M. le Président, il me fait plaisir d'informer le
député que, dès la semaine prochaine, quelqu'un se
chargera de rencontrer les représentants du groupe
intéressé pour en arriver à conclure une entente
éventuelle avec ces personnes. Dès la semaine prochaine, nous
allons prendre les mesures nécessaires.
M. MAILLOUX: M. le Président, si le ministre me répond
qu'il agira d'ici la semaine prochaine, cela me va. L'on conviendra qu'aux
Eboulements il y a des endroits qui ont encore
dix pieds de neige; alors ils ne sont pas encore prêts à
mettre en terre immédiatement.
M. VINCENT: Non, mais tout de même, pour commencer les
pourparlers.
M. MAILLOUX: Si, la semaine prochaine, on commence les discussions pour
leur permettre d'espérer qu'ils pourront mettre en terre, sachant
exactement ce qu'ils pourront entreposer, je me dis complètement
satisfait et je remercie le ministre de l'appui qu'il pourra apporter à
ces producteurs.
M. BERNATCHEZ: C'est toujours comme ça.
M. LACROIX: C'est promis, mais ce n'est pas encore
réalisé.
M. BERNATCHEZ: Hommes de peu de foi!
M. BROWN: Sous-article 1. Salaries. This is item 3. Numéro 1.
Where, in the Public Accounts, would the list of civil servants be connected
with this because it has been divided differently? Is it on page 212?
M. VINCENT: Comme j'en informais le député de Brome tout
à l'heure, c'est qu'en ce qui concerne les comptes publics, c'est la
responsabilité de l'auditeur d'inscrire dans les comptes publics ce qui
a été convenu d'inscrire, mais en ce qui concerne la liste des
employés, les salaires, le montant des salaires...
MR. BROWN: What I would like is a list of the personnel dealing with
item 3 and I think it is on page 212 of the Public Accounts, but I am not sure.
Otherwise, how can we discuss salaries if we don't know the personnel?
This would be Amyot, Rolland Auger, Robert Bergeron. C'est facile de
prendre les noms avec les salaires pour un montant de $603,700. I want to see
where they are.
MR. VINCENT: I think the best thing would be to give you the list of the
92 « fonctionnaires » which are under this article. I think we have
it.
MR. BROWN: It does not work in the Public Accounts.
MR. VINCENT: No, I don't think so because there are changes between 1966
and 1967, and now, it is for 1969, 1970.
MR. BROWN: There is one question, in particular I would like to ask what
is dealing with Gustave Caron. In the Public Accounts, there is an item on page
212 for $10,013.37. And then, on page 218, the same Gustave Caron...
MR. VINCENT: Just a minute. Would you repeat the name?
M. BROWN: Page 212, Gustave Caron. La troisième ligne, à
droite. Mais à la page 218, vous avez un Gustave Caron qui gagne
$10,947. Es-tce qu'il s'agit de la même personne? Page 218, à la
septième ligne, c'est Gustave Caron, 2/18/68, $10,000 en plus, et
à la page 212, Gustave Caron, $10,000 en plus. Est-ce que c'est la
même personnes?
M. VINCENT: Ce n'est certainement pas la même. Cela peut
être deux noms identiques. Ce n'est certainement pas la même
personne. Parce que vous dites qu'à la septième ligne de
Production and Marketing? Yes, this is for agricultural advisors. Yes, I see,
Gustave Caron, $10,947,57.
M. BROWN: Oui, mais il a exactement le même nom et c'est
$10,200,
MR VINCENT: Well, my officers are telling me that one is an engineer and
the other is an agronome. One working for the rural engineering and the other
is working for the agricultural advisors. One is in Rimouski and the other in
Brome.
MR BROWN: Dealing with the policy of those people drawing salaries,
production rural development, these officers have nothing to do with promoting
or encouraging products that are not now being sold in the Province of Quebec,
like peas for the pea soup, like the grain for the beer. Would we discuss this
under this item?
MR VINCENT: Well, we can discuss on this item. It should be under eight,
on page 41.
MR BROWN: What type of production are these people...
M. VINCENT: C'est la production et l'aménagement de la ferme. Je
peux donner les détails.
M. BROWN: Régulier.
M, LE PRESIDENT (M. Demers): Adopté?
M. BROWN: Non, attendez une minute.
M. BERNATCHEZ: Nous sommes dans les petits pois, c'est important.
M. BROWN: Il y a les petits pois et les gros pois.
M. LE PRESIDENT (M. Deniers): Les poids lourds.
M. BROWN: Les pauvres cultivateurs!
M. BERNATCHEZ: On va faire un concours de producteurs de petits pois
entre Brome et Vaudreuil.
M. VINCENT: C'est le personnel préposé aux mesures
d'assistance, forage des puits, primes aux porcs...
M. BROWN: C'est comme les subventions à la page 215 des comptes
publics, pour le montant de la subvention?
M. VINCENT: Dans cet article, vous avez le personnel de 92 personnes,
approvisionnement en eau potable, forage de puits je donne quelques
grands articles sociétés de colonisation, primes de
défrichement, primes à l'ensemensement des terres, primes pour
l'abattage d'animaux. Il y a également dans les grands articles...
M. BROWN: Vous pourrez nous donner l'information la semaine prochaine.
Nous avons l'information. Nous pouvons prendre l'article 4...
M. VINCENT: ... la qualité du porc Je prends seulement quelques
articles; aide au transport au bétail...
M. BERNATCHEZ: D'accord?
M. VINCENT: Dans les autres grands articles, vous avez, par
exemple...
M. BROWN: Ce n'est pas une grande explication, nous l'avons lue.
M. VINCENT: Dans les autres articles, une série de subventions
pour les terres de colonisation: forage des puits, transport du bétail,
primes à la qualité sur le porc.
M. BROWN: Combien pour le comté de Brome, l'an passé?
M. VINCENT: Combien l'an passé?
M. BROWN: Combien pour le comté de Brome, l'année
passée?
M. VINCENT: Il faudrait séparer ...Je pourrais obtenir les
détails concernant le comté de Brome, mais je ne les ai pas
ici.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre pourrait nous donner...
M. BROWN: Est-ce que ce serait possible d'avoir les détails pour
la semaine prochaine?
M. VINCENT: C'est assez difficile...
M. BROWN: Nous n'aimons pas passer un article de $6 millions sans
prendre connaissance de l'affaire.
M. VINCENT: Il faudrait quand même savoir combien de primes sur la
qualité du porc ont été versées dans le
comté de Brome, combien d'argent pour le forage des puits dans le
comté de Brome, à chaque article.
M. BROWN: Chaque comté de la province.
M. VINCENT: Nous pourrions le faire pour chaque comté de la
province.
M. BROWN: Vous aurez les détails pour la semaine prochaine?
M. VINCENT: Je ne crois pas que ce sera possible pour la semaine
prochaine, mais nous pouvons en prendre note et envoyer au député
ces détails.
M. BROWN: Le nombre de services civils avec ça?
M. LE PRESIDENT: Traitements, c'est adopté?
UNE VOIX: Oui, article 2 aussi.
M. LACROIX: Article 3, sous-article 5. Est-ce que le ministre pourrait
nous donner par exemple quel montant total a été versé,
soit en primes sur la qualité du porc, pour les forages de puits, et
nous dire les montants à chaque article?
M. VINCENT: Oui.
M. LACROIX: Même si nous n'avons pas le détail,
comté par comté.
M. VINCENT: Pas sur les comtés, c'est difficile.
M. LACROIX: Non, le total.
M. BERNATCHEZ: Pour l'année passée, le budget pour
l'année qui se termine?
M. LACROIX: Oui, très bien. Cela doit être les mêmes
critères.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? Adopté.
M. LACROIX: Non, il va nous donner la réponse.
M. VINCENT: Voici ce qui a été dépensé l'an
dernier par exemple. Dépenses pour l'année en cours. Il manque un
mois. Crédits aux colons par exemple: $11,822.29; construction,
réparations et agrandissement dans les centres de colonisation:
$68,624.61; forage des puits: $999,859.75.
M. LACROIX: A quel article, ça?
M. VINCENT: Forage des puits.
M. LACROIX: Forage des puits; $999,859.75.
M. VINCENT: Oui. Maintenant il y avait encore des paiements à
entrer pour tout le mois d'avril.
M. LACROIX: Je prends note. En fait, c'est 11/12.
M. VINCENT: Oui, c'est 11/12, mais il faut quand même comprendre
qu'il l'agriculture on peut faire huit mois sans tellement affecter les
crédits et, à un moment donné, à l'automne quand
les formules entrent, il faut procéder plus rapidement.
M. LACROIX: Les primes pour la qualité du porc, c'est
combien?
M. VINCENT: J'arrive là-dessus. Il y a par exemple une prime pour
l'abattage d'animaux déprédateurs: $24,885.
M. BERNATCHEZ: Des renards.
M. BROWN: Les chiffres pour les crèmeries, c'est fait?
M. VINCENT: Par exemple, aide aux éle- veurs qui subissent des
pertes de bovins et de moutons: $97,863.90. Aide visant à
améliorer la qualité du porc à la ferme: $1,309,594.
Vous avez ici: encouragement à l'élevage du mouton de
marché, $120,224.21...
M. LACROIX: Un montant de $124,000.
M. VINCENT: Je donne certains grands articles. Aide au transport du
bétail, $183,328.15. Il y a également une aide annuelle aux
sociétés d'éleveurs d'animaux de race pure, $96,071. Il y
avait, par exemple, achat de pulvérisateurs, $104,948.76. Pour trouver
des articles plus considérables, il y a l'aide à
l'établissement des jeunes fils de cultivateurs, premier versement,
$152,000; deuxième versement, $205,000; troisième versement,
$182,000; quatrième versement, $201,000; cinquième versement,
$240,000.
M. BERNATCHEZ: Ce qui veut dire $1 million.
M. VINCENT: Il y a 7, 8 ou 10 pages de différents autres
articles, différentes mesures d'assistance.
M. BROWN: Serait-il possible, la semaine prochaine, d'avoir une liste
des subventions pour chacun...
M. VINCENT: Oui, mais pas pour les comtés. M. BROWN: Non.
M. VINCENT: Si c'est pour la province, d'accord. Mais, c'est impossible
pour la semaine prochaine pour chacun des comtés.
M. BROWN: Ce serait pour notre délégation. M. VINCENT:
D'accord!
M. BROWN: Aussi le personnel de ce ministère.
M. PAUL: M. le ministre, vous ne l'avez pas pour chacun des
comtés? L'établissement des cultivateurs dans le comté de
Louis-Hébert, vous n'avez pas la liste?
M. VINCENT: Il n'y a qu'un cultivateur. M. LESAGE: C'est un
jardinier-maraîcher. UNE VOIX: Ah! un jardinier-maraîcher. M.
LACROIX: Disons que la semaine pro-
chaîne le ministre pourra nous fournir les montants des principaux
articles, et nous pourrons nous réserver le privilège de poser
quelques questions au ministre...
M. VINCENT: D'accord.
M. LACROIX: ... concernant le paiement de ces subventions.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 3, adopté.
M. VINCENT: C'est le sous-article 5, subventions.
M. LE PRESIDENT (M. Deniers): Subventions, adopté.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 3 adopté au complet.
M. LACROIX: Avec la réserve que nous pourrons poser des questions
au ministre quand il nous fournira les chiffres.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Sous-article 3, adopté avec
réserve.
M. PAUL: M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Demers): Il nous reste encore un sous-article, pour
finir, les subventions fédérales du gouvernement du Canada.
UNE VOIX: Adopté.
M. PAUL: M. le Président, nous pourrions peut-être convenir
de l'ajournement des travaux de la Chambre, mais, avant que vous fassiez
rapport au président de la Chambre, Je crois que l'honorable
député de Frontenac aurait un rapport à faire au
comité.
M. GRENIER: M. le Président, au nom du président du
comité de l'Education, M. Proulx, J'ai l'honneur de faire rapport que la
commission de l'Education, chargée d'examiner les articles du budget des
dépenses de ce ministère, a adopté tous les postes du
budget, à l'exception du poste no 1, qui a été
réservé pour discussion en Chambre.
M. DEMERS (président du comité des subsides): M. le
Président, J'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et demande la permission de siéger
à nouveau.
M. LEBEL (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance.
M. LACROIX: Vous ne direz pas que nous ne collaborons pas.
M. LE PRESIDENT: L'honorable Secrétaire de la province, pour et
au nom de l'honorable ministre des Finances, propose que ces résolutions
soient maintenant lues et agréées.
M. PAUL: M. le Président, vous me demandez de proposer l'adoption
de résolutions que je n'ai pas comprises.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. PAUL: Alors voici, M. le Président, lundi, nous
siégerons de quatre heures à six heures et de huit heures...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Est-ce que l'honorable Secrétaire de
la province me permettrait, avant l'ajournement de la Chambre, de faire part de
la sanction des bills qui a eu lieu ce midi.
Sanction de lois
M. LE PRESIDENT: J'ai l'honneur d'informer la Chambre qu'aujourd'hui,
à midi, au cabinet du lieutenant-gouverneur, en présence du
président de l'Assemblée nationale, du premier ministre, du chef
de l'Opposition et du secrétaire de la Chancellerie, il a plu à
l'honorable lieutenant-gouverneur de sanctionner les lois suivantes:
Bill no 7, Loi modifiant la loi électorale;
Bill no 8, Loi modifiant le code civil;
Bill no 19, Loi modifiant le code de procédure civile;
Bill no 20, Loi modifiant la loi des tribunaux judiciaires;
Bill no 21, Loi modifiant la loi de police;
Bill no 22, Loi modifiant la loi de la Régie des alcools.
Bill no 101, Loi autorisant le Collège des pharmaciens de la
province de Québec à admettre George Henry Bédard et
d'autres citoyens canadiens à titre d'assistants-pharmaciens ou de
licenciés en pharmacie;
Bill no 102, Loi autorisant le Collège des pharmaciens de la
province de Québec à inscrire dans ses régistres Adib
Henry Abouzakhm et d'autres personnes à titre
d'assistants-pharmaciens;
Bill no 106, Loi constituant en corporation les Frères des
écoles chrétiennes de Longueuil;
Bill no 107, Loi constituant en corporation les Frères des
écoles chrétiennes de Montréal;
Bill no 110, Loi concernant la succession de Joseph L. Greenspon;
Bill no 111, Loi modifiant la loi de la Corporation des
horloglers-bijoutiers de la province de Québec;
Bill no 161, Loi concernant Spiritual Healing Church;
Bill no 176, Loi autorisant le Collège des pharmaciens de la
province de Québec à inscrire dans ses registres Artin Artinian,
à titre d'assistant-pharmacien.
M. PAUL: Alors, M, le Président, je disais donc que nous allons
siéger lundi, de 4 heures à 6 heures et de 8 heures à 10
heures, et que nous pourrions entreprendre les crédits du Conseil
exécutif. Comme nous avons reçu le rapport de la commission de
l'Education, en bas, nous pourrions commencer l'étude des crédits
du ministère de la Voirie.
M. LESAGE: Je voudrais qu'il soit bien enten- du que les crédits
du Conseil exécutif seront étudiés lundi seulement et que,
même si nous n'avons pas terminé leur étude lundi, mardi
nous reviendrons aux crédits de l'agriculture.
M. PAUL: Nous reviendrons aux crédits de l'agriculture. Et si
nous terminions l'exécutif lundi, nous pourrions entreprendre, par la
suite, les crédits du ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. LESAGE: C'est très court, de 4 à 10 heures!
M. PAUL: C'est pour donner au chef de l'Opposition l'occasion de
travailler sur ces crédits-là, au cas où il lui resterait
quelques moments de libres.
M. LESAGE: Je pense que mes valises de documents sont déjà
prêtes.
M. LE PRESIDENT: La Chambre s'ajourne à lundi après-midi,
4 heures.
(Fin de la séance: 17 h 18)