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(Dix heures trente-sept minutes)
M. LAVOIE (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Affaires courantes. Présentation de pétitions.
Pétitions
M. VEILLEUX: M. le Président, au nom de M. Harvey (Chauveau), je
propose, appuyé par M. Houde (Limoilou), que les articles 615 et 616 du
règlement soient suspendus et qu'il me soit permis de présenter
la pétition de la ville de Sainte-Foy, demandant l'adoption d'une loi
modifiant sa charte et que cette pétition soit maintenant
présentée, lue et reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. VEILLEUX: M. le Président, au nom de M. Leduc, je propose,
appuyé par M. Caron, que les articles 615 et 616 du règlement
soient suspendus et qu'il me soit permis de présenter la pétition
de la ville de Longueuil, demandant l'adoption d'une loi modifiant sa charte et
que cette pétition soit maintenant présentée, lue et
reçue.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de commissions élues.
Présentation de motions non annoncées.
M. LEVESQUE: Un peu plus tard, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Présentation de bills publics.
Déclarations ministérielles. Dépôt de documents.
Questions des députés.
Questions et réponses
M. LE PRESIDENT: L'honorable chef de l'Opposition.
Article 133 de la constitution
M. BERTRAND: M. le Président, à la lecture du journal hier
et ce matin surtout, je note une déclaration que le premier ministre du
Québec aurait faite relativement à l'article 133 de l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique, à la suite du caucus du Parti
libéral qui s'est tenu lundi soir.
Le premier ministre peut-il nous dire quelle déclaration il a
faite et en quels termes? S'agit-il du maintien inconditionnel, dans l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique, de l'article 133, c'est-à-dire
même si les autres provinces, en particulier, l'Ontario et le
Nouveau-Brunswick, n'accordent pas à leurs minorités le
même traitement que nous accordons à la minorité anglophone
du Québec?
M. BOURASSA: M. le Président, le chef de l'Opposition sait fort
bien que toutes les discussions du caucus sont privées ou
secrètes. Il n'est pas question pour le chef du gouvernement de
commenter les déclarations qu'il aurait pu faire au caucus.
Pour ce qui a trait à l'article 133, ce que je puis dire,
aujourd'hui, c'est que cela fera partie évidemment de la discussion
constitutionnelle à la conférence de Victoria. Le gouvernement du
Québec exprimera alors son point de vue en fonction des amendements qui
seront suggérés par le gouvernement fédéral, par
les autres provinces et par l'ensemble des provinces, à toutes fins
pratiques.
M. BERTRAND: C'est parce que le premier ministre réfère
à un caucus où la règle semblerait être la
discrétion. Sans doute que quelqu'un a parlé puisque le
journaliste de la Presse Canadienne déclare que le premier ministre,
Robert Bourassa, a annoncé, au caucus du Parti libéral à
Québec, que son gouvernement avait décidé que la
constitution canadienne devrait continuer à garantir le droit à
l'usage de l'anglais dans les cours de justice du Québec.
Le premier ministre dit qu'il n'a pas fait de déclaration?
M. BOURASSA: Pardon?
M. BERTRAND : Le premier ministre n'a pas fait de telle
déclaration?
M. BOURASSA: Tout ce que je puis dire, c'est que les discussions du
caucus sont secrètes, et je veux maintenir la règle de la
discrétion pour les discussions du caucus. La position publique du
Québec au sujet de l'article 133 ne sera connue qu'à la
conférence de Victoria puisque des suggestions seront alors faites aux
provinces. Ces suggestions seront examinées et discutées par la
suite au cabinet.
Négociations de M. Castonguay
M. BERTRAND: M. le Président, je demanderais au ministre des
Affaires sociales s'il a un rapport quelconque à faire à cette
Chambre sur les négociations qui se sont poursuivies entre lui, le
ministre fédéral et les autres ministres provinciaux dans le
domaine de la sécurité sociale et si la priorité de
législation est acceptée par les autres provinces comme devant
relever des provinces et non plus du gouvernement central, dans le domaine de
la sécurité sociale.
M. CASTONGUAY: M. le Président, cette conférence, qui a eu
lieu hier et avant-hier, faisait suite à la conférence des
premiers ministres tenue à Ottawa en février dernier. Il avait
été alors convenu qu'à l'issue de la conférence
d'hier nous ferions rapport à la conférence des premiers
ministres, à Victoria, la semaine prochaine. C'est pourquoi, au
début de cette conférence, il a été convenu que le
contenu des discussions ou des conclusions devrait, en tout premier lieu,
être livré à la conférence des premiers ministres
à Victoria, la semaine prochaine.
Toutefois, je puis dire, quant à moi, que j'ai exposé les
positions du Québec au sujet de la sécurité du revenu
aussi bien au plan des objectifs, des modalités et des modifications qui
peuvent être nécessaires d'apporter aux divers programmes et, de
même, des amendements qui s'imposent pour la poursuite de ces objectifs
dans la constitution.
En ce qui a trait à la constitution, c'est la même position
qu'au nom du gouvernement j'ai déjà exposée, qui a trait
à la nécessité de la primauté législative
dans ce secteur.
Tout en respectant le caractère du fédéralisme,
cette position je pense qu'il n'est pas mauvais de le rappeler
compte tenu de certaines affirmations qui ont pu être faites à
l'effet contraire, ne vise pas à demander pour le Québec un
traitement de faveur, mais ne doit pas avoir non plus pour effet de faire en
sorte que les Québécois soient pénalisés. Je puis
dire que la discussion sur les aspects constitutionnels de la question a
été passablement approfondie et qu'un grand nombre de questions
ont été adressées de la part des gouvernements des
diverses provinces.
M. CARDINAL: M. le Président, question additionnelle. Le ministre
est très discret. Il nous dit qu'il fera rapport à la
conférence de Victoria. Il n'a pas commenté évidemment les
déclarations du premier ministre du Canada, mais le ministre est-il au
courant que le premier ministre du Canada, avant de faire rapport à la
conférence de Victoria, a déjà déclaré, hier
et avant-hier, une fois aux Communes, qu'il n'accorderait pas la
priorité aux provinces en matière de sécurité
sociale?
M. BOURASSA: M. le Président, le premier ministre du Canada a
également déclaré qu'il était pour soumettre un
amendement à l'article 94-A). Donc, nous verrons; à la
conférence de Victoria, nous pourrons confronter et la position du
Québec et la position du gouvernement fédéral à la
lumière des amendements qui seront soumis de part et d'autre.
M. CARDINAL: M. le Président, une dernière question. Je ne
veux pas faire un contre-interrogatoire, mais cependant le premier ministre du
Québec ne nie pas que le premier ministre du Canada, tout en admettant
qu'il proposerait un amendement, a quand même annoncé qu'il
n'accorderait pas la priorité aux provinces.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je ne peux pas permettre de répondre
parce qu'il ne s'agit pas d'une question à ma connaissance.
L'honorable député de Mégantic.
Désastre de Saint-Jean-Vianney
M. DUMONT: Merci. Ma question s'adresse à l'honorable ministre du
Revenu, responsable concernant le désastre de Saint-Jean-Vianney. Est-ce
qu'avec le ministre des Richesses naturelles, les experts qui ont
été envoyés sur place et l'enquête qui avait
été promise il serait en mesure de faire rapport surtout sur la
possibilité que le désastre soit dû à un certain
barrage dans cette région?
M. BOURASSA: M. le Président, le député dit: Le
ministre responsable du désastre de Saint-Jean-Vianney; je pense que ce
n'est pas...
M. DUMONT: Responsable de l'enquête sur le désastre.
M. BOURASSA: Ah!
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, il a
été clairement établi par les spécialistes,
dès les premiers jours, que le fait d'avoir deux barrages à
proximité de Saint-Jean-Vianney n'était pas la cause du
désastre. Maintenant, l'étude géotechnique est en cours
pour entreprendre, par la suite, les travaux de stabilisation et de
consolidation des berges et des terrains avoisinant le lieu du sinistre.
M. DUMONT: Question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que le maire de la région a été consulté ou
avisé de la responsabilité qu'on pourrait imputer à la
suite de ce désastre?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, la population a
été constamment tenue informée de toutes les
décisions gouvernementales après que le comité
interministériel et le cabinet provincial en eurent pris connaissance.
La population est très bien informée et nous recevons
constamment, non seulement des intéressés, mais des groupements
syndicaux des félicitations pour avoir agi avec efficacité dans
le cas de Saint-Jean-Vianney.
M. DUMONT: Question supplémentaire, M. le Président. A
quelle date pouvons-nous être assurés en cette Chambre d'avoir un
rapport final pour établir les raisons et la cause de ce
désastre?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, je me ferai un
plaisir, dès que le cabinet provincial aura pris connaissance de tous
les rapports d'expertise que nous recevons au comité inter-
ministériel, de déposer les documents, si on juge,
à ce moment-là, qu'il est d'intérêt public de le
faire.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Bourget.
Opération 2,000
M. LAURIN: Ma question s'adresse au ministre des Terres et Forêts.
Je sais qu'il s'est rendu, hier, dans la région de l'Abitibi pour
s'informer sur le progrès de l'Opération 2,000. Est-ce qu'il
pourrait nous faire rapport des constatations qu'il a faites et de l'action
gouvernementale qu'il entend prendre pour réparer, sinon les
désastres, du moins les difficultés qu'il a pu constater?
M. DRUMMOND: M. le Président, j'ai été à
Rouyn hier. On a rencontré les travailleurs qui ont été
invités à travailler au projet de l'Opération 2,000. On a
expliqué les conditions de travail offertes par le gouvernement. Nous
sommes prêts à commencer les travaux. On a suggéré
l'enregistrement de ces travailleurs à ce projet.
M. LAURIN: Question additionnelle, M. le Président. Est-ce que le
ministre confirme la déclaration qu'il avait faite à l'effet que
ces travailleurs n'auront pas des salaires inférieurs à ceux qui
sont payés habituellement pour le même genre de travail?
M. DRUMMOND: C'est vrai, M. le Président. M. LE PRESIDENT: Le
député de Bagot. Conférence sur les loisirs
M. CARDINAL: M. le Président, ma question s'adresse au ministre
de l'Education. C'est vraiment une question sans préambule. Est-il exact
qu'il doit se tenir, à l'extérieur du Québec et du Canada,
une conférence portant sur les loisirs et à laquelle sera
invité le Haut-Commissariat aux loisirs et aux sports et que la
délégation canadienne serait présidée soit par le
ministre de l'Education, soit par l'un de ses délégués? Si
oui, à quel moment, à quel endroit et pour quelles fins?
M. SAINT-PIERRE: La réponse à la question est
qu'effectivement il y a une conférence sur la jeunesse, les loisirs et
les sports qui se tiendra à Dakar la semaine prochaine. La
délégation canadienne est présidée par le ministre
des Communications, M. Jean-Paul l'Allier. Elle comprend également
l'adjoint parlementaire au ministre de l'Education, M. Gilles Houde, ainsi que
le directeur général du Haut-Commissariat aux loisirs et aux
sports. Le Québec a donc une délégation de quatre
personnes.
C'est une conférence qui touche tous les problèmes de
sport et de jeunesse dans les pays francophones. J'ai déjà eu le
programme précis de cette conférence et il me fera plaisir d'en
transmettre une copie au député de Bagot et aux autres
députés qui seraient intéressés. C'est le programme
habituel de ce type de congrès international qui touche à
certains problèmes communs aux pays francophones.
M. CARDINAL: Question additionnelle, M. le Président. Je remercie
le ministre, tout d'abord, d'offrir de renseigner davantage les membres de
cette Chambre. Ai-je bien compris qu'il s'agit d'une délégation
uniquement canadienne ou est-ce que le Québec y participe comme tel?
M. SAINT-PIERRE: Il y a des distinctions de raison raisonnée et
de raison raisonnante. Ici, il y a effectivement une délégation
québécoise, comme dans les conférences de ministres de
l'Education, puisque cette conférence relève du
secrétariat de la conférence des ministres de l'Education des
pays francophones. Nous avons suivi la même formule: une
délégation québécoise qui a un mandat du conseil
des ministres du Québec, mais qui fait également partie avec la
délégation d'autres provinces du Canada, d'une
délégation canadienne.
M. BERTRAND: M. le Président, dans le même domaine, le
ministre s'est déjà plaint du nombre un peu trop grand de
participants à ces conférences. Est-ce qu'à cette
occasion-ci on a vu à diminuer le nombre de ceux qui devront agir comme
délégués, surtout en provenance du gouvernement central et
des autres provinces canadiennes?
M. SAINT-PIERRE: Dans des termes qui me semblent à la fois
très choisis, mais très fermes, j'ai moi-même
réitéré à M. Sharp mes propos touchant la
composition des délégations canadiennes et le nombre qui
m'apparaît excessif de délégués. Le gouvernement
fédéral, à chacune des trois dernières
réunions, a tenté de diminuer ce nombre, qui nous apparaît
encore excessif. Nous avons fait des suggestions concrètes au
gouvernement fédéral concernant en particulier une
délégation canadienne composée au maximum de cinq
personnes soit trois du Québec, un délégué
représentant les autres provinces canadiennes et un observateur du
gouvernement fédéral.
Mais dans l'intervalle, tant que le gouvernement fédéral
ne diminue pas le nombre pour garder un certain équilibre entre la
composante Québec et la composante Canada, nous sommes malheureusement
peut-être forcés d'envoyer un nombre plus élevé de
gens.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Lotbinière.
Coupes de bois
M. BELAND: Une question à l'honorable ministre des Terres et
Forêts. Est-ce que le ministre a pris de nouvelles dispositions afin
d'assurer les producteurs de bois de livrer leur bois pour la coupe 69/70 et
à un prix raisonnable?
M. DRUMMOND: M. le Président, la question du vieux bois est un
peu complexe étant donné qu'il y a beaucoup d'usines, surtout
dans l'industrie du papier journal, qui ne peuvent pas employer ce
bois-là. Je viens de faire le tour des compagnies en essayant d'aider
les producteurs à régler ce problème-ci d'une façon
équitable.
M. BELAND: Question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que le ministre sait qu'il y a des compagnies, justement, qui emploient
du bois qui a été coupé il y a quatre ou cinq ans? Cela
s'est fait encore l'an passé. Est-ce que le ministre sait cela?
M. DRUMMOND: M. le Président, tout ce que j'ai dit, c'est que
dans certaines parties de l'industrie, c'est impossible d'employer ce vieux
bois-là. Par contre, il y a d'autres secteurs de l'industrie, surtout
dans les pâtes, où cela peut être possible de l'employer.
Nous faisons les démarches nécessaires pour aider les producteurs
dans leurs négociations avec les compagnies.
M. BELAND: Autre question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que le ministre préfère que le bois fait sur les terrains
de la couronne soit utilisé plutôt que le bois des petits
producteurs?
M. DRUMMOND: Il n'est pas question de ça, M. le Président.
On parle de la qualité du vieux bois ici et c'est là le
problème en soi. Ce n'est pas la quantité, c'est la
qualité.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
Promotion industrielle
M. LEGER: M. le Président, ma question s'adresse au ministre de
l'Industrie et du Commerce. En mars dernier, l'Association des commissaires
industriels du Québec a fait parvenir un mémoire ou un rapport au
premier ministre préconisant la création d'un organisme de
promotion industrielle appelé Codiq dans le but de permettre de
coordonner, de soutenir des efforts efficaces de promotion industrielle et
précéder les efforts des communautés municipales dans ce
domaine-là. Est-ce que le ministre de l'Industrie et du Commerce
pourrait nous dire quelles sont les raisons qui l'ont empêché de
donner suite, et même de commenter un rapport qui pourrait être
important dans l'avenir industriel du Québec?
M. LEVESQUE: Cette question, M. le Président, est à
l'étude. Mais il ne faudrait pas non plus multiplier les organismes et
faire en sorte que l'on manque de coordination.
Plusieurs organismes veulent être créés pour
coordonner les autres, mais, finalement, à force d'en créer, on
crée souvent des paraministères, des ministères
parallèles.
M. BERTRAND: Dites cela au premier ministre pour la régie de la
baie James !
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
Traverse de Sorel
M. PAUL: M. le Président, même si nous avons
été avertis que nous devions étudier les crédits du
ministère des Transports ce matin, pourrais-je demander à
l'honorable premier ministre s'il a l'intention de faire des démarches
personnelles auprès de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée, dont le président et principal actionnaire est M. Lucien
Lachapelle de Sorel, aux fins de trouver une solution ou un terrain d'entente
pour que cette grève, cette obstruction qui se produit sur les
débarcadères de Berthier et de Sorel cesse le plus tôt
possible pour permettre aux travailleurs de se rendre librement aux chantiers
maritimes de Marine Industrie et autres à Sorel pour pouvoir continuer
à y travailler?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai déjà
rencontré, il y a quelques semaines, le président de la
compagnie, de même que les représentants des citoyens de la
région de Berthier. J'accepte la suggestion du député de
Maskinongé d'essayer de les voir à nouveau ou de demander au
ministre des Transports ou à ses fonctionnaires d'essayer d'arriver
à une solution.
M. PAUL: M. le Président, le premier ministre a parfaitement
raison, puisqu'à la suite de ses premières démarches la
Régie des services publics ne s'était pas prononcée sur la
demande de modification de tarifs présentée par la Compagnie de
Traverse Saint-Laurent Limitée. Je présume que le premier
ministre, avec toute la logique qu'on lui connaît en certaines
circonstances auprès de personnes qu'il peut connaître très
bien, avait réussi à obtempérer aux désirs
peut-être bien légitimes de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée. J'arrive à ma question.
M. LE PRESIDENT: Après ce très long préambule.
M. PAUL: Mais c'est tellement nécessaire, M. le Président!
Je voulais en passer beaucoup avant que vous ne vous leviez, mais je n'ai pas
réussi à tout passer. Je m'excuse. L'honorable premier ministre
peut-il nous dire s'il a l'intention de répéter ses
démarches pour connaître la
possibilité des directeurs de la Compagnie de Traverse
Saint-Laurent Limitée de se porter acquéreurs des actifs de cette
compagnie de transport pour donner la gratuité de traverse aux
piétons entre Sorel et Berthier?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai dit, dans ma réponse,
que j'avais également rencontré les représentants des
citoyens de la région de Berthier. Mais, avant de voir s'il y a lieu de
donner la gratuité, il faut essayer d'évaluer le coût de
cette gratuité. On sait que, pour la traverse
Québec-Lévis, c'est près d'un demi-million de dollars. D
reste à évaluer j'en parlais justement hier avec le chef
de l'Opposition ce que cela peut coûter pour la traverse
Sorel-Berthier.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Portneuf.
Placement des étudiants
M. DROLET: M. le Président, j'aurais une question à poser
à l'honorable ministre d'Etat responsable du placement des
étudiants. Peut-il nous dire si le placement des étudiants va
présentement bon train? Est-ce que ça va comme il le
prévoyait, et pouvons-nous être assurés que les
étudiants dont nous lui avons donné les noms, à sa
demande, seront tous placés ces jours-ci?
M. QUENNEVILLE: M. le Président, le service de placement
étudiant du Québec va bon train. Je pense bien que nous allons
atteindre les objectifs que nous nous étions fixés et je peux
assurer l'honorable député que nous ferons tout notre possible
pour que les étudiants défavorisés trouvent en premier
lieu des emplois.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
Approches de la traverse de Lévis
M. ROY (Lévis): M. le Président, ma question s'adresse
à l'honorable ministre du Transport. La semaine dernière j'avais
l'honneur de le rencontrer et il m'avait dit que probablement mardi de cette
semaine il pourrait nous donner des rapports sur le développement des
approches de la traverse de Lévis. Le ministre des Transport est au
courant que les bateaux font des voyages d'essais qui se termineront dans
quelques jours. Je lui demanderais donc s'il y a de nouveaux
développements et s'il peut nous dire, pour la satisfaction de la
population qui utilise ce service, si nous pouvons espérer avoir des
résultats précis d'ici quelques jours et la date à
laquelle nous pourrons utiliser ces nouveaux navires.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre à l'honorable
député de Lévis, je dirai que j'espérais avoir des
nouvelles lundi de la firme d'ingénieurs qui devait me soumettre des
plans en trois dimensions, des plans qui pourraient être mis en
application sans danger le plus tôt possible, après avoir
été acceptés par les membres du conseil des ministres. Je
ne les ai pas reçus lundi, mais dès que je les aurai et qu'ils
seront acceptés au conseil des ministre, j'en ferai part à la
Chambre ainsi qu'au député de Lévis.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
L'arpenteuse de Bruce
M. GUAY: M. le Président, je ne sais si ma question s'adresse
à l'honorable ministre de l'Agriculture ou au ministre des Terres et
Forêts mais le ministre concerné est sans doute au courant du
fléau qui sévit dans le sud de la Beauce et qui s'étend
maintenant à deux autres comtés, Dorchester et Frontenac. Ce
ravage est causé par l'arpenteuse de Bruce qui détruit les
érablières. Le ministre concerné a-t-il l'intention de
prendre les mesures qui s'imposent avant que toutes les
érablières soient ravagées par ce fléau qui semble
prendre une dimension alarmante?
M. DRUMMOND: J'ai déjà demandé à mon
sous-ministre d'envoyer un expert sur place et j'attends un rapport
incessament. Je pourrai ensuite faire rapport à l'honorable
député à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. LEVESQUE: M. le Président, pouvons-nous revenir un instant aux
dépôts de documents?
Dépôt de documents
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer
le rapport de la Commission de police du Québec pour l'année
1970.
Questions inscrites au feuilleton
M. LEVESQUE: M. le Président, article 8 du feuilleton.
Question de M. Lavoie (Wolfe), réponse de M. Bourassa.
M. BOURASSA: Lu et répondu.
M. LEVESQUE: Article no 13, question de M. Paul, réponse de M.
Choquette.
M. BERTRAND : Elle commençait à avoir de la barbe,
celle-là.
M. CHOQUETTE: Lu et déposé. M. LEVESQUE: Oui?
M. BERTRAND: Depuis le mois de mars. M. LEVESQUE: On parle de 8 ou de
13? M. BERTRAND: Le no 13, du 10 mars.
M. PAUL: II n'y en a qu'une, M. le Président; il me semble qu'on
aurait pu me traiter mieux que cela.
M. LEVESQUE: Oui...
M.BERTRAND: On est injuste envers le leader.
M. LEVESQUE: ... c'est parce que je songeais à M. Lavoie (Wolfe).
Il y a eu un grand effort de fait du côté du gouvernement.
M. BERTRAND: J'admets qu'il a beaucoup travaillé.
M. LEVESQUE: Article 35, question de M. Demers. Je fais motion pour que
cette question soit transformée en motion pour dépôt de
document.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Réponse de M. Cloutier. M. CLOUTIER (Ahuntsic): Lu
et répondu.
M. LEVESQUE: Article 78, un ordre de la Chambre, question de M. Lavoie
(Wolfe), dépôt par M. Choquette.
M. CHOQUETTE: Lu et répondu. M. LEVESQUE: Article 39.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Finances propose que je quitte
maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme de nouveau en comité
des subsides.
Changements aux Commissions parlementaires
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce que, à ce moment-ci,
je pourrais faire, non pas une motion de blâme, mais, me rappelant la
confiance que nous ont accordée nos collègues au début de
cette réunion, une motion pour qu'à la commission des Affaires
intergouvernementales le nom de M. Saindon soit substitué à celui
de M. Massé et qu'à la commission des bills privés et des
bills publics, qui siégera demain matin, les noms de MM. Vézina,
Harvey (Chauveau) et Houde (Limoilou) soient substitués à ceux de
MM. Marchand, Goldbloom et Bacon.
M. LE PRESIDENT: Ces motions sont-elles adoptées?
Adopté.
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis de faire motion
pour que le nom de M. Lavoie (Wolfe) soit substitué à celui de M.
Tremblay (Chicoutimi) ou M. Demers à la commission des Affaires
municipales, suivant la présence de l'un ou de l'autre. Je comprends, M.
le Président, qu'il y a des raisons tout à fait sérieuses
pour expliquer une absence assez marquée ce matin des
députés de l'Union Nationale. Nous envisageons un excellent
congrès et beaucoup de nos collègues sont pris là ce
matin.
M. LEVESQUE: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: ... puis-je rappeler à la Chambre que la commission
parlementaire des Affaires municipales siège présentement
à la salle 81-A et que c'est à cet endroit que le ministre
responsable de l'Environnement pourra répondre aux questions qui seront
posées quant à ce sujet?
Deuxièmement, à la salle 91-A se poursuivra l'étude
des crédits du Conseil exécutif et des Affaires
intergouvernementales. Ici, nous entreprendrons l'étude des
crédits du ministère des Transports.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! La motion à l'effet que je quitte le
fauteuil est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais demander à l'honorable
député d'Olier de prendre le fauteuil?
Crédits du tourisme adoptés
M. PHANEUF: M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que
la commission du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, chargée
d'examiner les crédits des dépenses de ce ministère, a
adopté tous les articles de ses crédits.
M. PAUL: M. le Président, puis-je suggérer à
l'honorable leader parlementaire que même s'il y a un article de
réservé sur les crédits du ministère, soit
l'article Café du Parlement, toutes les résolutions soient
immédiatement acceptées?
M. LEVESQUE: Merci.
Comité des subsides Crédits du
ministère des Transports
M. PICARD (Président du comité des subsides): A l'ordre,
messieurs. Le comité des
Transports étudiera les crédits pour l'exercice financier
71/72.
Le ministre m'informe qu'il n'a pas de déclaration
particulière sur la politique, du ministère. Si vous n'avez pas
d'objection, nous pourrions commencer au poste budgétaire 1,
Administration.
M. PAUL: M. le Président, avant que nous procédions
à l'étude détaillée de tous les postes
budgétaires du ministère des Transports, permettez-moi de vous
dire que nous sommes heureux de voir que le ministre peut, cette année
présenter pour la première fois ses crédits alors que l'an
dernier il avait été malheureusement victime d'une indisposition
cardiaque.
Il reste que si nous ne partagerons pas nécessairement toutes les
remarques de l'honorable ministre, il nous est fort sympathique et qu'il est un
parfait gentilhomme.
Moi qui pensais recevoir des applaudissements!
M. le Président, avant que nous avancions un peu plus loin,
j'aimerais savoir du ministre s'il a l'intention, après consultation
sans doute avec le leader du gouvernement, de référer sa loi des
Transports à la commission parlementaire des Transports avant la
deuxième lecture.
Le ministre n'est pas sans savoir que cette loi apportera certaines
réformes assez marquées dans le monde des transports. Il
semblerait que ce projet de loi nécessitera des interventions et la
présentation de mémoires afin de permettre aux
députés d'en analyser toutes les portées. J'aimerais
savoir si, à la même occasion, le ministre ne pourrait pas
déposer les règlements qui auraient pu être
préparés par son ministère à la suite de la
production du rapport Bossé. Il me semble que le président de
cette commission spéciale a fait un excellent rapport, et la rumeur
voudrait que ce rapport soit laissé sur les tablettes du
ministère. Ce ne serait pas payer un tribut de compétence
à son président qui se voit aux prises avec certaines
réactions, contestations, manifestations publiques, spécialement
à Montréal, devant son domicile, par l'Association des
propriétaires de taxi.
Les propriétaires de taxi veulent connaître quelle sera la
politique définitive du gouvernement afin de protéger l'exercice
de cette profession. C'est pourquoi nous aimerions connaître les vues du
ministre tant sur son porjet de loi que sur cette réglementation
nécessaire et consécutive à la production du rapport
Bossé.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, j'aimerais
répondre à la première question qui demandait si j'avais
l'intention d'aller à la commission des bills privés et des bills
publics avant la deuxième lecture du projet de loi 23. Ce n'est pas mon
intention, après les représentations que j'ai reçues. D
peut y avoir des changements après la deuxième lecture, mais mon
intention est de faire adopter la deuxième lecture en cette Chambre et,
après, d'aller à la commission des bills privés et des
bills publics pour entendre les représentants des corps
intermédiaires ou des associations. Ensuite, entre la deuxième et
la troisième lectures, s'il y a lieu, on amènera des
changements.
Maintenant, sur le rapport Bossé, j'ai reçu un premier
rapport. Le rapport Bossé a été demandé par
l'honorable premier ministre. Je n'ai pas reçu le deuxième
rapport. Par contre, je demanderais à l'honorable député
de Maskinongé de bien vouloir lire le projet de loi no 23 et il verra
que, par ce projet de loi, on peut instaurer tous les règlements du
taxi. Ces règlements seront faits par chaque municipalité ou
communauté urbaine, mais ils doivent être approuvés par le
ministère des Transports.
Alors, je crois qu'on donne toute la latitude possible d'appliquer le
rapport Bossé dans ces règlements aux taxis.Je demanderais
à l'honorable député de bien vouloir lire le projet de loi
23. On me demande les nouvelles politiques. Je pourrais faire un discours, mais
ce serait un discours de deuxième lecture du projet de loi 23, car les
nouvelles politiques sont dans ce projet de loi.
M. PAUL: Dois-je comprendre que le ministre appellera bientôt sa
loi ou s'il l'appellera seulement à l'automne?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, c'est le premier ministre et le leader
parlementaire qui décident d'appeler les projets de loi; mais, suivant
les informations que j'ai comme ministre des Transports, ce serait avant les
vacances d'été.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, au sujet du rapport
Bossé, justement, à midi, des propriétaires de taxi de
Montréal ont demandé de me rencontrer. Probablement qu'ils
doivent rencontrer le ministre ou d'autres représentants des partis, je
ne sais pas. Justement, ils se demandent quelles sont, dans le projet de loi
23, les modifications apportées à la Loi des transports, qui
permettraient au ministre d'appliquer les recommandations du rapport
Bossé. A quel article, par exemple, dans le projet de loi?
M. TREMBLAY (Bourassa): Là, je n'ai pas l'article en
mémoire, mais, dans le projet de loi no 23, chaque municipalité
peut faire ses règlements. Par contre, ils doivent être
approuvés par le ministère ou par la commission des transports
qui sera nommée.
A ce moment on pourrait avoir une politique globale dans tous les coins
de la province. A Sept-Iles, nous avions un problème au service
aérien. Une seule compagnie faisait le transport. Cela a
été réglé avec le rapport Bossé. M.
Bossé y est allé, il a rencontré les gens et cela a
été réglé. On a toutes les possibilités,
dans le bill 23, d'en venir à une entente et d'avoir une politique
globale du taxi dans toute la province.
Je ne peux pas vous donner toutes les notes
du bill, mais si vous prenez quelques minutes pour le lire, vous allez
tout retrouver.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si vous permettez, M. le Président,
ces propriétaires de taxi qu'on doit rencontrer, on peut leur donner
l'information que le ministre a l'intention d'appliquer beaucoup des
recommandations qui sont dans le rapport Bossé, c'est-à-dire que
ça va se faire avec le bill 23. Le bill 23 va vous permettre d'amender
la loi des permis de taxis et de suivre les recommandations du rapport
Bossé.
Est-ce que c'est ça?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le bill 23 va rendre justice à tous les
propriétaires de taxi du Québec, chose qu'ils n'ont jamais eue
auparavant. Je peux assurer le député de Sainte-Marie qu'ils
auront justice après que le bill 23 aura été
sanctionné et que les règlements auront été
adoptés.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
donner une date approximative de la production de son rapport? C'est beau, nous
sommes de véritables coopéra-teurs, mais il arrive que nous
n'avons pas de rapport pour l'année 69/70 ni pour l'année 70/71,
puis on nous demande d'étudier les crédits. Vous allez admettre,
M. le Président, que c'est un beau geste de notre part, mais
voilà deux ans que nous n'avons pas eu de rapport.
M. TREMBLAY (Bourassa): Quel rapport? M. PAUL: Le rapport du
ministère.
M. TREMBLAY (Bourassa): Est-ce que le député de
Maskinongé est au courant qu'aucune loi n'oblige le ministère des
Transports de déposer un rapport? Seulement que si...
M. PAUL: Excepté... que le ministre n'ait pas peur.
M. TREMBLAY (Bourassa): Si le député veut un rapport, nous
allons lui faire parvenir un rapport. Il y en a un ici qu'on peut lui donner
immédiatement. Ce n'est pas un rapport qui coûte $15,000 ou
$20,000. Il est fait au ministère des Transports avec le Xerox, si vous
voulez l'accepter quand même...
M. PAUL: M. le Président, je ne peux pas refuser au ministre, il
est tellement gentil, mais je ne voudrais pas créer de jalousie chez mes
collègues. J'aimerais que tous les députés, si possible,
s'il y en a assez de copies, en reçoivent une. Je crois que c'est
dommage que nous ne l'ayons pas eu au moins cette nuit; nous aurions pu le lire
avant d'entreprendre les travaux ce matin.
M. LACROIX: Vous auriez mal dormi.
M. PAUL: J'ai même signalé à mon collègue,
mon bon ami leader parlementaire, que nous n'avions pas reçu de rapport
et lui-même ignorait que le ministre pouvait nous en cacher un et que ce
matin il arriverait avec une agréable surprise pour nous le
transmettre.
M. TREMBLAY (Bourassa): II n'y a aucune loi qui dit que le
ministère des Transports doit remettre un rapport, mais j'ai cru bon
d'en préparer un. D'ailleurs, il en faut pour le ministre pour savoir
où il s'en va dans son domaine, dans son ministère. J'en ai des
copies ici, mais ce ne sont pas les plus belles copies que nous puissions
remettre à la Chambre. La couverture n'est peut-être pas luxueuse
mais tout de même le rapport est à l'intérieur.
M. LE PRESIDENT: A l'article 1, Services administratifs, est-ce qu'il y
a d'autres questions?
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire combien il y a dans son ministère d'employés qui
reçoivent des traitements, combien reçoivent des salaires et
combien reçoivent des allocations?
M. TREMBLAY (Bourassa): Entre 1,250 et 1,300.
M. PAUL: Je crois que le ministre n'a pas compris ma question. Combien
reçoivent des traitements, combien reçoivent des salaires et
combien reçoivent des allocations? Et quelle différence y a-t-il
dans la qualification pour établir cette différence de
traitement, de rémunération?
M. TREMBLAY (Bourassa): II n'y a que le ministre, les sous-ministres et
ceux qui peuvent aller faire des voyages pour représenter le
ministère à l'extérieur qui reçoivent des
allocations. Ce sont ceux qui font partie du cabinet du ministre.
Il y a cinq ouvriers au service aérien qui reçoivent des
salaires.
M. PAUL: Les autres reçoivent des traitements?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. PAUL: Combien reçoivent des allocations?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le sous-ministre reçoit une allocation
pour son automobile, car il en avait, auparavant, une de fournie par le
ministère.
M. PAUL: C'est peut-être compris dans le sous-article 2, frais de
déplacement. Nous ne sommes pas rendus là.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, c'est compris, comme dans tous les autres
ministères, comme frais de déplacement ou d'allocations.
M. PAUL: Alors, si je comprends bien, M. le Président, le terme
générique que l'on retrouve dans ce chapitre est le même
utilisé dans tous les ministères.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire combien il y a
d'employés, quelle a été l'augmentation des
employés à son ministère depuis un an, toujours à
l'article 1, "services administratifs"? J'ai des informations à l'effet
qu'il y en aurait sept de plus. Alors, quelle est la justification de cette
augmentation du nombre?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le nombre était de 1,280 l'an dernier et
de 1,273 cette année.
M. PAUL: M. le Président, je regrette. Je crois que l'honorable
ministre devrait s'arrêter à la portée exacte de ma
question. Nous sommes toujours aux services administratifs et non pas dans tous
le ministère. Des documents qui nous ont été remis
postérieurement à la publication du livre des crédits pour
71/72 nous démontrent qu'il y aurait sept postes de plus, sept emplois
de plus aux services administratifs de son ministère. Quelle est la
justification et quels sont ces postes?
M. TREMBLAY (Bourassa): L'an dernier, nous avions 83 postes
d'autorisés. Cette année, nous en avons 105 en place il y a 28
auxiliaires que nous avions dans d'autres services qui ont été
fermés et que nous avons amenés ici à
l'administration.
M. PAUL: Et le ministre dit 83 pour l'an dernier.
M. TREMBLAY (Bourassa): II y avait 83 postes d'autorisés l'an
dernier.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais signaler
immédiatement que le ministre des Finances s'est trompé dans des
informations qu'il nous a transmises dans un document qu'on appelle "tableau
des postes occupés en février 1971 et février 1970".
Puisque, sous le chapitre du ministère des Transports, on voit qu'il y
avait 98 postes et non 83 postes pour l'année 1970.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous en avons 105.
M. PAUL: Oui, vous en avez 105. Combien en aviez-vous l'an
passé?
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous en avions 83.
M. PAUL: Donc 83. Alors, il y a une augmentation de 22 postes. Quelle
est la nécessité, quelles sont les tâches, quelle est la
motivation? J'ai demandé: Quelle est la nécessité, quels
services au niveau de l'administration requièrent un engagement accru de
personnel?
M. TREMBLAY (Bourassa): Unification des services auxiliaires.
M. PAUL: Lesquels services auxiliaires disparaissent?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est du personnel qui était dans
d'autres services et que nous avons groupé à l'administration
pour que ce soit plus complet, que nous ne soyons pas obligés d'aller
chercher nos informations tous les jours et pour que nous puissions travailler
au même étage, vu qu'au ministère, auparavant, nous
occupions deux ou trois étages. Maintenant, l'administration est
groupée au même étage. Cela avait été
préparé par mon prédécesseur, avant mon
arrivée au ministère. C'était pour regrouper certains
auxiliaires au même étage que celui de la suite du cabinet pour
que nous puissions travailler plus facilement.
M. PAUL: Mais cela n'a pas nécessairement amené la
disparition de services déjà existants.
M. TREMBLAY (Bourassa): Par contre, il y a d'autres postes où il
y a moins d'emplois. Ce sont ceux qui ont été mutés
à l'administration.
M. PAUL: M. le Président, je vais réserver mes questions
parce que je crois que l'honorable député de Sainte-Marie...
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. lé Président, au poste
"Administration", j'aimerais faire quelques remarques d'ordre
général sur le ministère des Transports.
On sait qu'actuellement, le ministère des Transports a pour
fonctions, en somme, de subventionner les traversiers, d'émettre des
permis de conduire et de s'occuper du transport des ministres. Le bill 23, la
Loi des Transports, donnera plus de pouvoirs à la Régie des
Transports. Mais le ministre prévoit-il, d'après certains
articles que nous lisons dans les journaux, d'après certaines rumeurs,
dans un avenir assez rapproché, que le ministère des Transports
sera fusionné au futur ministère de l'équipement ou au
ministère de la Voirie? C'est une question dans mon observation. Vous
pourrez répondre après si vous le voulez.
Je donne un exemple. Le ministère des Transports surveille les
poids et les charges sur les routes du Québec. Par contre, le
ministère de la Voirie s'occupe de l'entretien. C'est un exemple que je
donne pour bien expliquer que
le ministère des Transports et le ministère de la Voirie
devraient être un seul ministère. D'ailleurs, en Ontario, on a
fusionné ces deux ministères parce qu'on s'aperçoit que
souvent, le ministère des Transports a à intervenir sur des
questions de poids, de charges, de pneus à crampons, etc., et pour
l'entretien des routes, c'est le ministère de la Voirie. Alors nous
pensons que si le ministère des Transports était fusionné
au ministère de la Voirie, il y aurait une administration beaucoup plus
adéquate en ce qui concerne les routes et tous les transports dans le
Québec.
Alors, le ministre prévoit-il que d'ici quelque temps, cette
fusion puisse se faire, à savoir qu'on prenne ces deux ministères
et qu'on n'en fasse qu'un ou qu'on intègre le ministère des
Transports à l'éventuel ministère de l'Equipement?
M. TREMBLAY (Bourassa): Premièrement, M. le Président,
pour répondre à l'honorable député de Sainte-Marie,
ce n'est pas à moi à prendre les décisions à savoir
si tel ou tel ministère doit être fusionné à un
ministère ou à un autre. Le bill 23 que vous avez devant vous
prévoit que tout le transport écolier et que tous les transports
soient mieux organisés. Vous avez parlé des pouvoirs du ministre
des Transports à la régie. Ce sera une commission et le ministre
n'aura pas plus de pouvoirs. Par contre, la régie sera mieux
organisée qu'elle ne l'est à l'heure actuelle.
Vous avez parlé des poids sur les routes. C'est que le
ministère de la Voirie peut nous dire: Telle et telle route ou tel et
tel pont peut supporter telle et telle charge. Mais par contre, les
arrêtés en conseil sont signés par le ministre des
Transports et l'immatriculation, etc., dépendent du ministre des
Transports.
Alors ce n'est pas à moi de décider s'il y aura fusion ou
non. C'est la politique du gouvernement, et le premier ministre prendra la
décision, non pas le ministre des Transports.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je sais que le
ministre ne prend pas la décision seul. Le ministre fait partie du
cabinet des ministres. C'est parce que je lisais ici, par exemple, un article
du sous-ministre de la Voirie, dernièrement, où il disait: "Le
futur ministère de l'Equipement du Québec, qui sera initialement
composé des ministères de la Voirie et des Travaux publics,
pourrait absorber, dans une deuxième phase, le ministère des
Transports." Il en explique les raisons.
M. BERTHIAUME: II a été mal cité.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Peut-être. Mais même s'il a
été mal cité, même s'il avait parlé contre,
nous pensons que le ministère de la Voirie et le ministère des
Transports ne devraient former qu'un seul ministère.
Il a déclaré la même chose à la commission de
la Voirie.
Je posais tout simplement la question au ministre pour avoir plus
d'informations.
M. TREMBLAY (Bourassa): Premièrement, j'imagine qu'au moment de
la discussion des crédits du ministre de la Voirie vous avez dû
poser cette question-là au ministre en titre. Quant à moi, je
vous fais la même réponse qu'il y a quelques instants. C'est le
premier ministre qui prend la décision et, quant à moi, la Voirie
et les Transports sont deux choses complètement différentes.
M. GUAY: M. le Président, je voudrais faire une brève
intervention. J'ai reçu à mon bureau plusieurs personnes qui ont
reçu du ministère des Transports des formules, qu'ils appellent
des formules d'inscription, où ils devaient mentionner le nombre
d'essieux de leurs camions. Tous les propirétaires de camions en ont
reçu. A un moment donné, c'est devenu difficile pour les
propriétaires de camions, car certains camions n'apparaissent nulle part
sur cette formule qu'ils doivent remplir. Leur question était la
suivante. Que dois-je faire avec cette formule? C'est la première fois
que je reçois une telle formule et, si je ne fais pas la correction qui
s'impose, que va-t-il m'arriver? Aurai-je une pénalité?
D'autres ont également reçu des formules semblables et ne
sont pas en mesure de donner toutes les explications demandées sur ces
formules en ce qui concerne, par exemple, les remorques ou semi-remorques. Ces
gens-là ont de la difficulté. Ils sont dans l'incertitude
concernant ces formules qu'ils doivent remplir parce que, dans les dessins qui
sont sur ces formules-là, plusieurs camions ne sont pas
représentés.
Alors, le ministre pourrait-il nous fournir quelques explications
à ce sujet?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, au Canada et même
aux Etats-Unis, nous sommes la seule province qui immatricule les camions selon
la pesanteur du camion non chargé. Alors, les formules que les
propriétaires de camions de la province de Québec ont
reçues serviront à nous renseigner pour voir si ce serait une
meilleure formule pour le Québec d'immatriculer selon ce que l'on
appelle le camion chargé. C'est plutôt un questionnaire pour faire
une étude et voir de quelle façon nous pouvons nous y prendre
pour que les propriétaires de camions n'aient pas à payer plus
cher avec cette formule-là ou que le gouvernement perde certains
millions de dollars qu'il reçoit à l'heure actuelle.
C'est un formulaire que nous envoyons; je l'ai vu et j'ai même
reçu des gens dans mon comté qui m'ont demandé ce qu'ils
feraient avec ça. La question est très bien posée et
je
vous en remercie. Je peux vous dire que, s'ils ne répondent pas,
ils ne seront pas pénalisés, mais celui qui peut nous
répondre va nous éclairer, nous donner des idées, de
façon que nous sachions quelle est la meilleure formule. Devons-nous
continuer à immatriculer comme nous le faisions à l'heure
actuelle ou devons-nous changer la façon d'immatriculer? Ce n'est qu'un
questionnaire et je veux rassurer le député en lui disant qu'il
n'y aura pas de changement pour 1972, car à des changements brusques
où nous ne savons pas où nous irons au bout d'un an, je
préfère faire une étude et apporter le tout devant la
Chambre. De cette façon, les camionneurs sauront où ils vont.
M. GUAY: En quelque sorte, M. le Président, ce n'est ni plus ni
moins qu'un sondage.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui. C'est un questionnaire et nous aimerions
savoir ce qu'en pensent les camionneurs. Leurs réponses nous permettront
de prendre une décision à ce sujet. Car un camionneur qui
transporte habituellement deux tonnes, à un moment donné durant
l'été: peut transporter des pois verts ou de la betterave
à sucre. Il fera peut-être, durant toute l'année, seulement
trois voyages de six tonnes et c'est à ce moment qu'il se fait
arrêter. Alors, il est mis à l'amende et doit payer pour six
tonnes quant il transporte réellement deux tonnes.
Nous voulons voir l'ensemble du Québec, en faire l'étude
et en discuter en Chambre avec les représentants de chaque
comté.
Les députés accepteraient-ils que nous étudiions
immédiatement le poste budgétaire 7, le Service du transport
maritime? Car le capitaine Côté, sous-ministre, aurait du travail
à faire en dehors de Québec. J'apprécierais que nous
étudiions immédiatement le Service du transport maritime.
M. AUDET: M. le Président, pouvons-nous poser des questions
d'ordre général?
M. LATULIPPE : Nous accepterions quand même de passer au poste
7.
M. AUDET: J'ai une question à poser et puis nous passerons au
poste 7. D'accord?
M. TREMBLAY (Bourassa): D'accord.
M. AUDET: Au sujet des taxis de Montréal, on nous dit que les
taxis de Montréal subissent une certaine discrimination de ce temps-ci,
par rapport aux avantages que l'on donne à la compagnie Murray Hill.
Cette compagnie serait avantagée d'un permis spécial pour un
service spécial de limousines. En même temps, elle serait
avantagée de la permission de louer des autos, qui ne seraient pas des
limousines et qui ne seraient pas assujetties à la régie des
tarifs de la ville. On donne l'avantage à Murray Hill de multiplier ses
autos alors que dans l'ensemble de la ville de Montréal, le nombre des
véhicules taxis est limité. On croit qu'il y a un avantage
discriminatoire en faveur de cette compagnie qui n'est pas assujettie à
la régie des tarifs.
M. TREMBLAY (Bourassa): Si le député n'a pas d'objection,
je répondrai à ces questions au moment où nous discuterons
de la Régie des transports, au poste 5. J'ai demandé que l'on
passe au poste 7, la navigation. Je pourrai répondre au
député, au poste de la Régie des transports, sur toutes
les questions de transport, de taxi ou de camionnage.
M. AUDET: C'est bien.
M. LATULIPPE: J'ai bien compris également que le ministre
accepterait quand même une intervention d'ordre général
après.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, nous allons répondre à toutes
les questions.
M. LE PRESIDENT: Du consentement de tous les membres du comité,
nous passons au poste 7.
M. DROLET: M. le Président, est-ce à cet article-là
que nous pouvons discuter de la traverse entre Deschambault et
Lotbinière?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela.
M. PAUL: M. le Président, afin que l'on s'entende, qu'est-ce que
vous signifiez par le poste 7?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire no 7, "service du transport
maritime et aérien".
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous n'avons pas terminé au sujet de
l'administration. Voulez-vous revenir?
M. LE PRESIDENT: Vous aurez l'occasion, après l'étude du
poste budgétaire no 7, de revenir à la discussion que nous avions
tantôt sur l'article 1, "services administratifs".
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Parfait.
M. DROLET: M. le Président, au poste 7, justement, j'aimerais
savoir du ministre, au sujet de cette traverse qui existe présentement
entre Deschambault, dans le comté de Portneuf, et Lotbinière,
dans le comté du même nom, quel est le montant que le gouvernement
provincial donne pour cette traverse. Est-ce que le gouvernement a reçu
une demande afin que cette subvention soit augmentée et est-ce que le
ministre peut me dire également si cette traverse reçoit une
subvention du gouvernement fédéral?
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous n'avons pas eu de nouvelles demandes. La
demande, cette année, a été renouvelée à
$5,000.EUe était de $5,000 l'an dernier et elle a été
renouvelée pour le même montant; il n'y a pas eu de demande
d'augmentation.
M. DROLET: Est-ce que le ministre des Transports est au courant si cette
traverse reçoit une aide supplémentaire du gouvernement
fédéral?
M. TREMBLAY (Bourassa): Elle ne reçoit aucune subvention du
gouvernement fédéral.
M. DROLET: Merci.
M. PAUL: Tout à l'heure, M. le Président, j'ai posé
une question au premier ministre au sujet du fameux problème qui existe
actuellement à Saint-Ignace-de-Loyola et Sorel. Le ministre avait
parfaitement raison en déclarant qu'il ne pouvait, en aucune
façon, intervenir dans la décision rendue par la Régie des
services publics sur la requête de modification de tarif
présentée par la compagnie Traverse Saint-Laurent Limitée.
Je voudrais, M. le Président, mettre en garde le ministre
immédiatement. Je ne voudrais pas que le ministre soit pris dans un
piège à pression, je voudrais mettre le ministre en garde contre
l'occasion que pourraient choisir, ou saisir plutôt, certains dirigeants
de la compagnie Traverse Saint-Laurent Limitée pour vendre leurs actifs
au ministère des Transports aux fins d'établir une
gratuité de transport entre Saint-Ignace-du-Lac et Sorel. Tous savent,
M. le Président, que la situation financière de la compagnie
Traverse Saint-Laurent Limitée n'est pas mauvaise.
Cependant, il est concevable et facilement compréhensible que les
revenus de cette compagnie soient largement diminués depuis l'ouverture
du pont des Trois-Rivières. Mais il reste que ceux qui sont
frappés actuellement par la décision de la régie
que je n'attaque pas sont les petits travailleurs, les journaliers qui
voyagent matin et soir pour se rendre sur l'un ou l'autre des chantiers de
construction ou dans les compagnies de Sorel. Je pense aux nombreux
travailleurs du comté de Berthier, du comté de Maskinongé,
de Joliette, de Montcalm, tous ceux qui sont sur la rive nord pour se rendre
sur la rive sud.
Voici que le tarif est rendu à $0.40 du passage, ce qui fait
$0.80 par jour. Je dis que le gouvernement n'a pas le droit de rester
indifférent devant un problème comme celui-là, qu'il doit
tenter de trouver une solution de gratuité en faveur de ces travailleurs
de ce secteur est du Québec, par rapport à la région de
Montréal. Mais, d'un autre côté, il ne faudrait pas non
plus que les directeurs, les actionnaires de la Compagnie de traverse
Saint-Laurent Limitée profitent de la situation quiest
présentement faite pour exiger un prix exorbitant pour le transfert ou
l'achat de l'actif de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée.
Effectivement, le premier ministre avait rencontré une
délégation de travailleurs ou un comité de citoyens de
Berthierville et de la région, dont, entre autres, le docteur
Hénault et les membres du Jeune commerce de Berthier. A la suite de
cette rencontre, la requête de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée, pour la modification de son permis, avait été
retardée, sans doute par suite d'une demande du premier ministre ou
peut-être du ministre des Transports.
Tous semblaient heureux de cette situation qui demeurait ce qu'elle
était, dans son statu quo. Par la suite, nonobstant cette rencontre de
protestation, de conciliation, de bonne entente, de pression auprès du
premier ministre, la régie a dû entendre la requête de la
Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée. On a disposé de
cette requête avec une majoration de tarif de $0.30 à $0.40 pour
le piéton, soit une augmentation de 25 p.c., et une augmentation de
$1.20 à $1.50 pour le véhicule automobile, j'exclus le tarif pour
les camions de transport. Cela représente une moyenne d'augmentation de
20 p.c. du tarif.
Les gens de Berthier, de Saint-Ignace qui protestent veulent tout
simplement, non pas amener la Régie des services publics à
reconsidérer son ordonnance, non, mais ils veulent un prise de position,
une déclaration de principe, une action positive de l'honorable ministre
des Transports ou du chef du gouvernement, le premier ministre du
Québec. Alors, il y a urgence à ce que le ministre, dans un grand
geste de reconnaissance et d'appréciation à l'endroit de ces
travailleurs, veuille bien recevoir une délégation de ces
travailleurs pour discuter de certaines modalités éventuelles non
arrêtées, à établir, pour tâcher de les
traiter sur le même pied que ceux de Québec-Lévis.
Ces travailleurs voudraient recevoir le même traitement que leurs
confrères des chantiers maritimes de Lauzon, par exemple, la
gratuité de transport entre Québec et Lévis. Je sais que
c'est une charge onéreuse pour le gouvernement, $500,000 environ par
année, d'autant plus que nous avons adopté une législation
à laquelle je n'ai pas l'intention de me référer. Vous
savez que je n'ai pas l'intention d'enfreindre le règlement du tout, M.
le Président. Mais je dis que c'est là le problème.
C'est peut-être la seule façon pour ces travailleurs,
devant la décision qui a été rendue par la Régie
des services publics, d'attirer l'attention des autorités du
ministère des Transports et des autorités gouvernementales. Je me
demande si le ministre ne devrait pas de sa propre initiative convoquer un
groupe de représentants de ces contestataires pour arrêter une
ligne d'action ou de rencontres, de dialogues avec les représentants de
la Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée pour tâcher de
régler cette situation au plus tôt.
D'un autre côté, j'invite également le ministre
à la prudence parce que je le sais sensible à la reconnaissance.
Quand on sait toute la reconnaissance que pourrait mériter le
président de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée en
raison de ses activités politiques, je dis qu'il est dangereux que ce
principe entre en jeu dans ses discussions éventuelles avec les
autorités de la compagnie.
Je me demande si on ne devrait pas créer un comité
interministériel composé, par exemple, de représentants du
ministère de l'Industrie et du Commerce et de celui des Transports,
quand on sait l'excellente nouvelle qui nous a été
communiquée hier par le ministre de l'Industrie et du Commerce
concernant les chantiers maritimes de Sorel. Je me demande si on ne doit pas
prendre tous les moyens possibles pour résoudre ces contestations, ces
grèves qui se déroulent actuellement au détriment des
travailleurs, même si c'est peut-être leur seule voie
d'accès actuellement auprès des autorités du
ministère.
Je m'excuse auprès de l'honorable ministre si j'ai
été obligé de lui rappeler ce problème. C'est
peut-être parce que je vis dans cette périphérie que je
comprends ces travailleurs dont je connais un grand nombre puisque j'ai eu le
privilège de les représenter dans un autre Parlement qui est le
Parlement canadien. C'est pourquoi je connais très bien leur situation,
je connais les difficultés constantes qu'ils ont toujours eues avec la
Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée. C'est peut-être
l'aboutissement d'une situation qui dure depuis vingt ans. Devant cette
politique que le gouvernement actuel continue et qui avait été
commencée par l'ancien ministre des Transports, M. Lizotte, concernant
la gratuité possible et envisagée à l'époque pour
toute la province, mais qui ne peut pas être actualisée partout en
même temps, j'espère que le ministre se penchera avec empressement
sur le sort de ces travailleurs et de leur famille. D'autant plus
qu'actuellement quelques-uns doivent emprunter des moyens de fortune pour se
rendre à leur travail. On est obligé d'embarquer dans des
chaloupes et ce n'est pas très, très sécurisant de
traverser ainsi le fleuve Saint-Laurent d'une rive à l'autre, mais ces
gens doivent malgré tout gagner le pain, la subsistance de leur famille.
S'ils ne sont pas tous contestataires, tous cependant sympathisent avec cette
action positive, qu'ils espèrent voir devenir efficace, de la
contestation pour amener le gouvernement à bouger dans ce domaine du
transport maritime gratuit dans la région de Berthier-Sorel, comme cela
a déjà été établi dans la région de
Québec et, je crois, aussi dans la région de Tadoussac. A moins
que je ne commette une erreur. Je n'ai pas la prétention de tout
connaître. D'autant plus que ce n'est que ce matin que j'ai appris que je
devais être le critique officiel des crédits de mon honorable ami,
le ministre des Transports. Vous me comprendrez donc si je commets certaines
erreurs.
De toute façon, c'est une situation que je voulais porter
à l'attention du ministre, connaissant son souci de se pencher sur le
sort des petits. C'est peut-être la seule marque de commerce vraiment
particulière chez tous ceux qui composent l'Exécutif actuel de
constater que le ministre connaît les problèmes humains des
travailleurs. Je ne dis pas qu'il est le seul, mais un des rares.
Dans sa grande paternité sociologique, je l'invite à poser
un geste, tout en le mettant en garde, cependant, sur l'opération
reconnaissance qui pourrait, d'un autre côté, mettre en conflit la
Politique (avec un grand P) administrative du Québec et la politique
(petit p) de certaines gens méritants au point de vue politique chez des
actionnaires de la Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée. Mais je
connais trop le souci d'honneur, d'efficacité et
d'honnêteté du ministre pour douter un seul instant d'une
faiblesse chez lui. Au contraire, je souhaite qu'il prenne l'initiative de
rencontrer les contestataires et, subséquemment, les directeurs de la
Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée pour tâcher de trouver
une solution temporaire, de moyen terme, de compromis, pour qu'à la
lumière des renseignements et des échanges qu'il pourra obtenir
le ministère puisse trouver une solution définitive à ce
problème au bénéfice et à l'avantage des
travailleurs de cette région.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, disons que ce n'est pas
une question: ç'a été un discours du député
de Maskinongé, mais j'apprécie beaucoup qu'il ait traité
de la question de la traverse de Saint-Ignace-Sorel. Lorsqu'il a
mentionné le mot reconnaissance, je crois que le député de
Maskinongé devrait comprendre que la reconnaissance que j'ai, je l'ai
eue même envers mon prédécesseur. Quand on a parlé
de subventions fédérales, je n'étais pas celui qui
était allé chercher $1 million. C'était bien prêt
quand j'ai pris la direction du ministère des Transports. Maintenant,
quand on parle de politique avec un grand P ou un petit p, c'est que l'an
dernier, dans trois mois, je suis allé chercher au-delà de $2
millions venant de camions mal pesés au Québec. Je n'ai pas fait
un grand P ou un petit p, mais j'ai appliqué la loi. A ce
moment-là, ça n'a pas été de la politique avec un
grand P ou un petit p; cela a été l'honnêteté pour
tout le monde et on s'est servi de la même loi pour tous. Pour ce qui est
de la traverse...
M. PAUL: M. le Président, le ministre me permettrait-il juste une
question? J'espère qu'il ne prétend pas que j'ai voulu attaquer
son honnêteté.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, non! M. PAUL: J'ai tout simplement voulu...
M. TREMBLAY (Bourassa): Le grand P.
M. PAUL: ... développer l'application pratique du système
de la reconnaissance.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je m'en viens. La reconnaissance, j'en ai autant
pour le député de Maskinongé que je peux en avoir pour un
autre, seulement pas plus. Je crois qu'on ne peut pas administrer avec deux
poids et deux mesures. On peut administrer avec une mesure et je crois prendre
la bonne mesure. Maintenant, quand on parle de la traverse de
Saint-Ignace-de-Sorel, l'automne dernier, j'ai rencontré le maire de
Saint-Ignace et la Chambre de commerce. On est venu me voir et on m'a fait des
représentations. Le gouvernement fédéral fournit une
subvention de $50,000 et le gouvernement provincial, non pas par "mon"
ministère, mais par le ministère des Transports que j'ai
l'honneur de diriger, a consenti, pour donner le transport de nuit aux
travailleurs de Sorel ou de Tracy qui ont à se rendre à leur
domicile, à Berthier, une subvention de $27,500. Alors, je crois que le
ministère des Transports, l'automne dernier, a fait tout ce qu'il
pouvait faire. Maintenant, la semaine dernière, j'apprends par les
journaux qu'il y a une augmentation de $0.30 à $0.40 et, sur les autos
c'est vous qui m'apprenez ça ce matin, de $1.40 à
$1.60.
M. PAUL: $1.20 à $1.50.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je l'ai appris par vous ce matin; je vous en
remercie. Par contre, la semaine dernière, j'ai rencontré les
gens de l'Ile-aux-Coudres qui ont, eux aussi, un problème. Ils n'ont pas
de pont du tout. On dit qu'il n'y a pas de pont à Trois-Rivières,
puis qu'il n'y en a pas à Montréal, mais eux, ils n'en ont pas du
tout. Ils en ont un problème. J'aimerais que les députés
de cette Chambre comprennent que, même à Gagnonville, je crois, il
n'y a pas de bateau, il n'y a pas de chemin, il n'y a rien pour se rendre
là. Alors, ces gens-là sont isolés, eux aussi. Il faut
alors avoir une politique. On ne peut pas arriver du soir au lendemain, avec un
cataplasme et dire: II y aura une traverse à telle place et on ne
chargera rien.
Alors, j'ai demandé aux gens de l'Iles-aux-Coudres, et je le
demande aux gens de Sorel. Je peux les recevoir n'importe quand; d'ailleurs,
ils n'ont pas demandé de me rencontrer. Alors, je ne peux pas m'avancer
sur le bout du débarcadère, les attendre et leur demander: Quels
sont vos problèmes? J'ai l'argent dans mes poches pour arranger
ça, comme vous l'avez dit tout à l'heure. Le propriétaire
de la traverse, je ne l'ai même jamais rencontré. Tout ce que j'ai
fait l'an dernier, pour donner le service de nuit à nos travailleurs,
cela a été de donner une subvention de $27,500.
Maintenant, d'ici le mois de septembre, je veux faire toute une
étude. Cette étude a été commencée par des
députés de 1966 à 1970 mais n'a pas été
terminée. Mais il faut regarder ce qu'il peut intervenir avec ces
gratuités. On l'a donnée à Sainte-Catherine-Tadoussac; je
ne veux pas blâmer le gouvernement antérieur mais on
épargne $28 du voyage de transport sur les "vans", si on peut les
appeler ainsi, et en plus de cela, la Régie des transports leur donne 2
p.c. d'augmentation. Je ne peux pas critiquer, moi non plus; c'est elle qui
donne les ordonnances, qui prend les décisions, Mais le consommateur n'a
pas payé un sou de moins. Je suis prêt à les rencontrer,
mais je ne suis pas prêt à faire une politique de cataplasme. Je
veux prendre le temps, peut-être d'ici le mois de novembre. Au mois de
novembre, on pourra arriver avec quelque chose de concret, le présenter
à la Chambre et en discuter afin de savoir combien cela va nous
coûter. J'ajoute ceci. Ceux qui sont isolés dans certains
secteurs, il faudrait peut-être avoir un moyen de transport pour ces
gens-là aussi. Ils font partie du Québec. Alors, c'est la seule
chose.
Dans ce domaine-ci, je crois, comme ministre des Transports, que j'ai
fait tout mon possible. Même on m'a dit l'an dernier: Cela nous fait rien
de payer plus cher pourvu que nous ayons un service de nuit. Là, six
mois après, on nous arrive avec un autre problème: les passagers
de Québec-Lévis ne paient pas; c'est la même chose pour les
gens de Sainte-Catherine-Tadoussac. Pourquoi, nous, payons-nous? Je ne dis pas
que ce n'es pas justifié. Mais je crois que ces gens-là devraient
comprendre qu'au ministère, nous ne pouvons pas arriver avec une
politique qui n'est pas une politique complète. C'est la façon
dont je le regarde. Je suis prêt à les recevoir. Seulement, je
veux apporter ici, à la Chambre, une loi qui serait une loi-cadre, une
bonne loi et qu'il y ait un vote à la Chambre. Je ne veux pas que ce
soit une loi de cataplasme.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, lorsque le ministre
dit qu'il veut avoir une politique globale pour régler tout le
problème des traversiers, peut-être d'ici le mois de novembre,
nous croyons qu'il est sincère, qu'il a l'intention de le faire. Mais
vous parlez d'une loi-cadre qui pourrait vous permettre de régler ces
problèmes-là. C'est pour cela que lorsque nous avons
étudié le projet de loi no 24, nous avions proposé au
ministre cette loi-cadre, cette loi générale qui lui aurait
permis, à mesure que les problèmes se posent, comme celui de
Sorel, de régler ce problème-là comme il y en a un qui
semble se dessiner, une espèce de contestation à la traverse de
l'Ile-aux-Coudres-Saint-Joseph-de-la-Rive. Alors, justement, la loi dont parle
le ministre, nous la lui avons offerte lorsque nous avons étudié
le bill 24. A ce moment-là, on a refusé les amendements, on ne
les a même pas étudiés. Cette loi-là existerait
aujourd'hui et le ministre n'aurait qu'à l'appliquer au fur et à
mesure que les revendications se feraient ou que les problèmes se
poseraient.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai très bien compris, la semaine
dernière, l'amendement de
l'honorable député de Sainte-Marie. Mais par contre, d'ici
le mois de novembre, c'est que la traverse de Québec-Lévis,
administrée par le ministère des Transports, va pouvoir me donner
un indice. Je vais pouvoir vous donner des chiffres précis, ici
même en Chambre, et à ce moment-là, vous pourrez
décider avec moi de quelle façon nous pourrons appliquer une loi
qui sera juste et honnête envers tous les citoyens qui peuvent se servir
des traversiers au Québec. Mais je ne voulais pas prendre des
décisions seul et ensuite soumettre le gouvernement à des
dépenses qui ne seraient pas acceptables. C'est pour cette
raison-là que je n'ai pas accepté votre amendement. Je n'ai pas
peur de venir devant la Chambre pour vous expliquer comme nous nous expliquons
ce matin. Mais j'aime mieux faire l'expérience, cet été,
avec la traverse de Lévis, d'en avoir le coût. Nous aurons
l'expérience et nous aurons les coûts. Ensuite, nous en
discuterons ensemble.
M. AUDET: M. le Président...
M. BERTHIAUME: M. le Président, pour faire suite à la
question du député de Sainte-Marie, je pense que son souci est
très justifié. Il l'avait soulevée, d'ailleurs, lorsque
nous avons étudié le bill 24. Je crois, comme le dit le ministre,
que c'est une question qu'il faut étudier sérieusement. Il y a
des implications financières aussi. Il faut faire certaines recherches.
J'aimerais simplement souligner au député de Sainte-Marie que
dans le bill 23 qu'il a sûrement lu, le ministre a le pouvoir
d'établir une politique globale de transport, non seulement en
matière de transport routier mais aussi en matière de transport
maritime. Je pense que c'est une question préalable qu'il faut
régler avant d'arriver à la loi-cadre dont il soulignait
l'importance lors de l'étude du bill 24.
Je pense qu'il faut le voir dans ce contexte. Nous aurons les pouvoirs,
avec le bill 23, d'étudier la question. Nous n'avons même pas le
pouvoir de recherche, présentement, avec la loi actuelle du
ministère des Transports.
C'est une question importante. Je pense que tout le monde l'admet. Le
ministre l'a admis. Vous l'admettez. Tout le monde est d'accord
là-dessus. Mais il faut procéder par étapes.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): D'accord. Je m'excuse, M. le
Président. Je comprends que nous ne sommes pas ici pour discuter du bill
24. Il est adopté. C'est tout simplement une remarque parce que, tel que
nous voulions l'amender, le bill 24 aurait pu servir tout simplement pour la
traverse de Lévis. On n'aurait jamais été obligé de
l'appliquer dans les endroits où il y a d'autres traversiers. On
n'aurait pas été obligé de l'appliquer
immédiatement. Immédiatement, c'était pour la traverse de
Lévis et aux mois de novembre, décembre ou janvier, quand le
ministre aurait voulu régler les autres problèmes, il aurait pu
se servir de la même loi.
C'était dans cet esprit que nous proposions des amendements, tout
simplement.
M. BERTHIAUME: Le gouvernement ne peut exprimer ses intentions avant
d'avoir fait toutes les recherches nécessaires sur ce
problème.
M. LESSARD: Nous parlons d'une autre question. De toute façon, je
reviendrai sur ce problème.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais remercier le ministre au
nom des travailleurs de Berthier qui sont impliqués dans cette situation
réellement malheureuse qui existe à Saint-Ignace de sa
déclaration de bonnes intentions.
Je comprends parfaitement sa déclaration quand il dit qu'il ne va
pas se rendre sur le quai de Saint-Ignace ou de Sorel pour leur dire: Quel est
votre problème? Je sais que le ministre a beaucoup d'autres questions
à régler. Mais je me demande si le ministre ne pourrait pas
prendre l'initiative, de proprio motu, de communiquer avec son honneur le maire
de Saint-Ignace-de-Loyola pour le rencontrer, convenir d'une date. Il pourrait
se faire accompagner d'un comité de trois ou quatre personnes. Quand il
y a plus de cinq personnes, cela va mal, ordinairement, pour ces
négociations ou ces rencontres. Je vois le ministre du Revenu qui me
fait signe que non. Disons qu'il n'a peut-être pas encore beaucoup
d'expérience en politique.
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, le
député de Maskinongé sait fort bien que je prends
tranquillement de l'expérience.
M. PAUL: Surtout, M. le Président, quand...
M. HARVEY (Jonquière): II m'a donné l'occasion d'en
prendre durant l'étude des lois fiscales.
M. PAUL: Voyez, M. le Président, comme c'est un bon
élève.
Je fais donc, M. le Président, une suggestion au ministre,
à savoir de faire comme cela se produit au ministère du Travail.
Je ne reproche pas au ministre de ne pas avoir pris une telle initiative, mais
je me demande si l'attitude de l'ancien ministre du Travail et de son
successeur, M. Cournoyer, c'est-à-dire de prendre les devants pour un
dialogue, une discussion ou une rencontre, ne produirait pas un effet
immédiat et n'aurait pas pour effet de jeter un baume sur toute cette
situation. A la lumière des renseignements que leur communiquera le
ministre dans le sens de ceux qu'il nous a communiqués ce matin, je
crois qu'il aura joué un rôle fort utile. Cela permettra
probablement de calmer tous les esprits en attendant, justement, cette
politique globale dont il nous a fait part et que nous souhaitons le voir
présenter le plus tôt possible.
M. TREMBLAY (Bourassa): Quand j'ai parlé, il y a quelques
instants, de gratuité, je voulais juste donner un chiffre à
l'honorable député de Maskinongé. La traverse
Sainte-Ca-therine-Tadoussac, cette année, coûtera à la
province de Québec $743,000.
M. PAUL: Ce n'est rien. Qu'on en coupe au ministère de
l'Education.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je voulais seulement vous donner ce chiffre.
C'est pour vous dire que je crois que nous devons étudier à fond
la question.
M. LESSARD: M. le Président, vous me permettrez de parler sur ce
poste puisque dans ma région, je suis quand même
particulièrement touché par ce système des
traversiers.
Nous avons passablement vécu, chez nous, la difficulté du
service du fait que nous avons l'avantage et aussi le désavantage
d'avoir une rivière, la rivière Saguenay, une magnifique
rivière d'ailleurs, qui nous coupe en partie du reste de la province et
que lorsque nous voulons communiquer avec la rive sud, nous avons le fleuve
Saint-Laurent.
Le ministre et l'adjoint parlementaire nous parlent d'études qui
devraient être faites d'ici le mois de novembre pour établir une
politique globale. L'an dernier, à partir de l'exemple du Manic, j'avais
souligné au ministre qui remplaçait alors le ministre des
Transports actuel, l'honorable Pierre Laporte, la nécessité de
faire une telle étude et d'établir une politique globale sur le
service des traversiers.
A ce moment-là, on m'avait répondu qu'une étude se
faisait depuis déjà un certain temps pour l'élaboration
d'une politique globale.
Aujourd'hui encore on nous parle d'une étude qui nous
amènerait dès le mois de novembre prochain à
établir une politique globale. Dans tous les crédits des
ministères que j'ai discutés, j'ai beaucoup entendu parler
d'études mais j'ai peu entendu parler d'action.
Or, M. le Président, je crois que des études dans ce
domaine, celui des traversiers en particulier, existent et que les
conséquences que nous avons vécues à la suite de
l'instauration de certains systèmes auraient dû depuis très
longtemps nous éclairer sur ce que ça pouvait coûter au
gouvernement lorsque nous n'avions pas de politique globale dans un domaine
aussi important.
Je dis, M. le Président non, M. le Président, je ne
le dis pas, parce que l'honorable député de Maskinongé le
dit continuellement. H s'agit là d'un problème extrêmement
urgent et important par suite du fait que nous du Québec vivons dans une
région où il y a le fleuve Saint-Laurent, et certaines
régions du Québec sont même situées sur des
îles.
Soyez assuré que je ne demanderai pas au ministre des Transports
d'établir un service des traversiers entre le fleuve Saint-Laurent et la
ville de Gagnon. Je sais que ce serait pratiquement impossible. Cependant, il y
a chez nous un service de traversiers qu'il serait absolument nécessaire
et utile d'intégrer immédiatement à l'intérieur du
service étatique. Il s'agit, comme l'a dit le ministre tout à
l'heure, de la traverse Tadoussac-Sainte-Catherine. Cette traverse est
actuellement gratuite. Le ministre a soulevé tout à l'heure
certaines conséquences de cette gratuité. Certaines compagnies de
transport ont même augmenté leurs tarifs alors que le coût
du transport avait diminué du fait de cette gratuité.
Cependant si la gratuité s'est imposée dans ce
cas-là, et après combien de difficultés et combien de
pèlerinages que nous avons dû faire à Québec, c'est
parce que ce service était strictement essentiel. Je ne comprends pas
pourquoi nous sommes obligés bien souvent de nous battre autant pour
obtenir un service comme celui-là alors que certaines régions,
Montréal, Québec et ailleurs, établissent des ponts entre
les deux rives du fleuve Saint-Laurent et l'ensemble de la population du
Québec doit en défrayer le coût, ce qui est d'ailleurs
normal. '
Or, le service de traversiers de Tadoussac-Sainte-Catherine est
essentiel parce qu'il s'agit de la continuation de la route 15. Alors nous
avons certainement été heureux lorsque la gratuité de ce
service a été instaurée.
Cependant, comme le soulignait le ministre tout à l'heure, nous
avons été moins heureux de constater que ceci ne se reproduisait
pas dans la diminution du coût de transport. Certaines compagnies ont
allégué à ce moment-là que de toute façon
elles devaient augmenter leur coût de transport à cause de
l'augmentation des salaires et du coût de la vie.
Ce service devait, semble-t-il, être augmenté de 6 p.c.
alors qu'à la suite de la gratuité de la traverse il a
été augmenté de 2 p.c.
Cependant, je ne peux pas comprendre, par suite du fait que le ministre
nous faisait remarquer que le service des traversiers
Tadoussac-Sainte-Catherine coûtait la somme de $700,000, que le
gouvernement n'ait pas intégré à l'intérieur de la
loi dont nous parlions tout à l'heure le service de traversiers
Tadoussac-Sainte-Catherine parce que justement il s'agit ici d'un service
facile à administrer.
Il s'agit d'un service où des études ont été
faites, d'un service que le gouvernement défraie en grande partie, d'un
service comme je le soulignais strictement essentiel,
c'est-à-dire qu'il est la continuation de la route 15.
Actuellement, selon le contrat signé par le gouvernement et la
compagnie, celui-ci peut acheter les bateaux au coût de $1,200,000 de la
compagnie; cependant, il n'y a, à l'intérieur du contrat en
question, du moins le contrat qui a été déposé,
aucune condition de service exigée par le gouvernement.
C'est-à-dire que cette compagnie peut donner le service qu'elle veut,
qu'elle désire; il semble que le gouvernement ne
lui ait pas imposé des conditions très
précises.
La compagnie Charlevoix-Saguenay possède deux bateaux et il me
semble qu'ils pourraient être utilisés pour donner un meilleur
service à la population. Encore là, pour cette population c'est
le seul endroit, à moins de passer par la région du
Lac-Saint-Jean, où elle peut traverser la rivière Saguenay. Ces
deux bateaux n'étant pas utilisés, nous avons bien souvent des
plaintes à cause de retards considérables. La compagnie, de temps
en temps, utilise ces bateaux lorsqu'il s'agit de fêtes légales ou
lorsqu'un transport très fort l'exige.
Cependant, au sujet de ce service, je voudrais faire une remarque.
Lorsqu'un camion pétrolier, par exemple, veut se rendre de Tadoussac
à Sainte-Catherine, la compagnie va quelques fois jusqu'à
suspendre le service parce que la loi ne lui permet pas de traverser un camion
pétrolier ou un camion de gaz propane s'il y a des personnes ou d'autres
voitures sur le traversier. J'ai vécu moi-même une telle situation
où il y a eu la suspension du système de traversier parce que la
compagnie en question avait tout simplement décidé de traverser
le camion pétrolier ou le camion de gaz propane. Bien souvent, ceci se
produit, alors que nous ne sommes pas capables de le faire lorsqu'il s'agit du
transport d'un malade ou d'une question d'urgence.
A ce sujet, je crois que le gouvernement devrait imposer au moins
j'irai plus loin tout à l'heure des conditions à cette
compagnie de telle façon que, si elle veut faire de l'argent
supplémentaire parce qu'il semble que ce soit très payant
de traverser un tel camion elle utilise son deuxième bateau et ne
suspende pas le service qui est censé être donné aux
usagers et non pas exclusivement à quelques individus ou à
quelques compagnies.
Justement, à cause du service que donne actuellement cette
compagnie, à cause du montant que le gouvernement actuel lui verse
annuellement, je ne peux pas comprendre, comme je le disais tout à
l'heure, pourquoi, à la suite de toutes les études qui ont
été faites et qui existent, l'Etat n'a pas cru bon
d'intégrer la nationalisation de cette compagnie à
l'intérieur du projet de loi qui nous a été soumis.
Cela, d'autant plus que, comme je le disais, il s'agit d'un service
très simple, d'un service qui n'est pas du tout complexe, d'un service
qui n'exige qu'environ trois employés et un capitaine selon les quarts.
On ne peut pas dire que, de ce côté-là, il y a une certaine
complexité à établir un tel service. Comme je le disais
lors de la discussion du projet de loi no 23, cela s'impose d'autant plus qu'il
s'agit, tout simplement, de la continuation d'une route. Nous n'avons pas
l'intention de demander encore au gouvernement de nous construire un pont,
mais, au moins, si le gouvernement ne peut pas nous construire un pont, nous
lui demandons de prendre à sa charge ce service, afin qu'il nous donne
un service efficace, qui corresponde aux besoins de la population.
Il me semble que, chez nous, concernant le traversier
Tadoussac-Sainte-Catherine, cela s'imposait beaucoup plus ici, il ne
s'agit pas de blâmer le ministre que la traverse
Lévis-Québec. Je ne dis pas que les besoins n'existent pas dans
cette région, mais, au moins, ces gens-là pouvaient avoir
l'avantage de passer par d'autres ponts qui ont été construits
par le Québec. Chez nous, nous n'avons pas cette possibilité.
Lorsque le service est bloqué, lorsque la compagnie n'accorde pas le
service, c'est bien regrettable, nous sommes obligés d'attendre tout
simplement sur le quai, à moins de faire un détour de 300
à 350 milles pour traverser par la région du Lac-Saint-Jean.
Voilà les remarques que je voulais faire au sujet de la traverse
Tadoussac-Sainte-Catherine. J'espère que le ministre les prendra en
sérieuse considération, parce que j'estime que c'est tout
simplement de l'argent mal dépensé que de verser une subvention
à la Compagnie de Traverse Tadoussac-Sainte-Catherine, alors que le
gouvernement pourrait très facilement, à un moindre coût
probablement, prendre à sa charge ce service et donner ce service
à la population.
M. le Président, laissant, cette fois, la traverse
Tadoussac-Sainte-Catherine, je voudrais parler aussi du système de
traversiers entre Forestville et Point-au-Père. Oisons que ce service
est actuellement discontinué. L'histoire de ce service a commencé
il y a quelques années. Je l'ai moi-même souligné à
l'occasion de cette commission, l'an dernier, mais comme l'adjoint
parlementaire du ministre le disait l'autre jour, si on prenait à charge
tous les traversiers, cela coûterait $10 millions.
Je voudrais aussi lui demander de bien réfléchir sur le
prix qu'a pu coûter à la population le Père-Nouvel et le
Manic. Vous savez que le Père-Nouvel a été acheté
à un coût de $2 millions. Globalement, disons qu'il a
été acheté à un coût de $2,800,000 et il a
été pratiquement complètement payé par le
gouvernement fédéral. J'espère que si les particuliers
peuvent ainsi, comme cela a été le cas pour le
Père-Nouvel, profiter de subventions du gouvernement
fédéral, le gouvernement pourra aussi profiter de ces subventions
lorsqu'il nationalisera certains services.
Or, le Père-Nouvel a été acheté au
coût de $2,800,000. Il s'agissait alors d'un éléphant
blanc, et il semble qu'on le savait. Mais quand un traversier est
complètement payé par le gouvernement fédéral, les
gens qui l'administrent n'ont pas à se préoccuper des
véritables besoins.
Quelques années plus tard, ce bateau a été vendu,
étant donné qu'il était justement un
éléphant blanc, et on a acheté le Manic. Or, on a
navigué quelques années avec le Manic. Même le gouvernement
a refusé à quelques reprises de le subventionner, je crois, parce
que ce bateau n'était pas déficitaire. Au contraire, il faisait
des profits.
On sait d'ailleurs que lorsqu'on utilise ces traversiers, ça
prend passablement de temps à traverser. Tant et aussi longtemps qu'il y
a des gens au bar, eh bien, on n'arrive pas au quai ou on y arrive bien
lentement, puisqu'on a un service de boissons alcooliques, ce qui est normal
d'ailleurs. M. le Président, le Manic a donc été
acheté grâce au prix que la compagnie en question a pu retirer de
la vente du Père-Nouvel qui avait été payé
complètement par le gouvernement fédéral, et par la suite
le gouvernement provincial a décidé d'acheter le Manic.
Le Manic a coûté au gouvernement provincial la somme de $2
millions. Cela veut donc dire que nous avons payé $4,800,000 pour un
seul bateau. Je dis que le gouvernement québécois a payé
$2 millions, à part les subventions, et le gouvernement
fédéral a payé $2,800,000 pour le Père-Nouvel. Cela
veut donc dire que cette compagnie qui a eu l'intelligence et la puissance de
simplement utiliser son influence politique pour obtenir autant de subventions
a réussi un joli coup de bourse, et tout cela aux dépens du
contribuable.
Voilà que maintenant et je ne blâme pas le
député des Iles-de-la-Madeleine; je pense qu'il s'impose aussi
dans cette région un service qui s'avère absolument
nécessaire il semble que le Manie soit le bateau qui pourrait
faire le service aux Iles-de-la-Madeleine.
J'en suis fort aise pour le député des
Iles-de-la-Madeleine. Il a autant besoin que nous de ces services et il semble
qu'entre Pointe-au-Père et Forestville un bateau peut-être
beaucoup plus petit pourrait être utilisé. Alors, M. le
Président, je suis bien d'accord pour reconnaître cette
argumentation. Cependant je dis au ministre qu'il faut absolument que le
service de traversier entre Pointe-au-Père et Forestville puisse
reprendre, parce que la région de Forestville comme la région de
Rimouski et j'espère que le député de Matane sera
aussi d'accord avec nous, parce que dans sa région il y a un service
strictement essentiel constitue, dans le haut de mon comté, un
pôle d'attraction.
De plus, on sait que l'économie entre les deux rives est
extrêmement intégrée; il est nécessaire aux deux
rives d'avoir des communications pour pouvoir se développer. Il y a, je
crois, une couple de mois, j'avais posé en Chambre une question à
ce sujet au ministre des Transports et il m'avait dit encore une fois qu'on
était à étudier le problème et qu'une
réponse devait m'être faite d'ici une couple de semaines. Je ne
lui en fais pas reproche, je sais qu'il s'agit d'un problème
extrêmement complexe et qu'une étude a été faite par
la firme Lalonde et Valois sur l'intégration de tous les services de
traversiers. Je sais que, dans cette étude, on ne tient pas compte de la
traverse Pointe-au-Père-Forestville. Par contre, le ministre Tessier
et j'en suis fort aise je crois, serait complètement
d'accord avec la continuation d"un tel service. M. le Président, je
crois que ce service est absolument essentiel.
Je suis rendu très respectueux de nos règlements, mais, M.
le Président, il faut que je parle. Ce service est absolument essentiel
et j'invite le ministre à le prendre sérieusement en
considération. On me fait signe de terminer, M. le Président,
mais tout ça pour vous dire, à partir de ces exemples, à
partir tout simplement de l'exemple du Père-Nouvel, que moi et ma
région commençons à en avoir passablement assez des
études. Demandez ça au député de Matane, il rit,
mais je pense qu'il en est conscient.
M. BIENVENUE: C'est un rire sympathique.
M. LESSARD: On commence à en avoir assez d'études. Je suis
d'accord que nous ne pouvons probablement pas imposer la gratuité, par
exemple, sur un service qui relierait les deux rives du fleuve Saint-Laurent.
Je suis d'accord qu'il va falloir établir des priorités de
gratuité. La gratuité, par exemple, devra exister dans des
régions où c'est le seul service qui peut être
utilisé pour pouvoir communiquer, pour pouvoir sortir.
Mais, M. le Président, je crois que ces études-là
existent. Il ne faut plus, maintenant, retarder l'établissement d'une
politique globale du système des traversiers. Cela nous a
coûté actuellement, à mon sens, passablement cher, ces
services-là, et, bien souvent, aux dépens du contribuable, , aux
dépens de la population et au profit de certaines compagnies. Vous avez
tout le problème de la Basse-Côte-Nord, que j'ai souligné
aussi au ministre et dont le député de Duplessis a parlé,
qui doit être étudié d'une façon prioritaire.
M. le Président, je suis assuré que le ministre est
sincère, mais, pour ma part, je n'attendrai plus d'études. Je
suis prêt à donner au ministre encore trois mois pour pouvoir
terminer cette étude, mais je crois que nous devons, maintenant, passer
à l'action et établir une politique globale, non seulement pour
le service des traversiers, mais aussi pour les services aériens. Une
politique globale du transport devrait non seulement comprendre le service de
traversiers, mais devrait aussi comprendre le service de transport
aérien. Nous avons manqué une chance, à un moment
donné. Au moment où Québecair a été vendue
aux Américains, nous aurions peut-être eu l'occasion de
nationaliser un service qui serait resté au Québec et qui aurait
pu être un service étatique. Au lieu d'accorder des subventions
comme nous le faisons continuellement à de petites compagnies
privées pour desservir des régions fort éloignées,
il aurait pu être utilisé pour desservir ces régions
éloignées. Alors, une politique globale du transport
nécessite non seulement de se pencher sur le problème des
traversiers, mais nécessite aussi de se pencher sur le problème
des services aériens. Merci, M. le Président.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, je vais être bref
dans ma réponse au discours du député de Saguenay, que,
d'ailleurs, j'ai fort
apprécié. Il a parlé de son secteur, des
problèmes qui le préoccupent. Est-ce que nous finissons à
midi trente ou à une heure?
DES VOIX: Midi trente.
M. BIENVENUE: Suspension du comité des subsides jusqu'à
deux heures trente.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons les travaux du comité des
subsides jusqu'à deux heures trente.
Reprise de la séance à 14 h 32
M. PICARD (président du comité des subsides): A l'ordre,
messieurs!
Nous allons continuer l'étude des crédits du
ministère des Transports. Au moment de la suspension de nos travaux,
c'était le ministre des Transports qui avait la parole. J'aimerais
demander au ministre s'il y aurait possibilité qu'il identifie, pour le
bénéfice des membres du comité, les hauts fonctionnaires
qui l'accompagnent.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne sais pas si c'est la coutume, mais,
à votre demande, M. le Président, il me fait plaisir de vous les
nommer: M. Marcel Baril, sous-ministre adjoint, et M. Denis Vandry,
sous-ministre adjoint. M. Baril est ici en arrière. Il est
attaché à l'administration. M. Vandry est attaché au
Service du transport maritime et aérien. Il y a ici le capitaine
Côté, qui est surveillant maritime; Mme Thérèse Roy,
secrétaire particulière au ministère des transports; M.
Marcel Goulet, comptable en chef du ministère des Transports, et M.
André Cantin, du contrôle budgétaire du ministère
des Finances.
Maintenant, M. le Président, j'aurais quelques remarques pour
faire suite à celles du député de Saguenay, que j'ai fort
appréciées, non pas à 100 p.c., mais peut-être
à un pourcentage assez élevé. Le député a de
très bonnes raisons d'intervenir. Par contre, je voulais seulement lui
rappeler que le service maritime est un des huit services que le
ministère des Transports donne à la population du
Québec.
Un député a fait allusion, ce matin, au mariage du
ministère des Transports au ministère de l'Equipement. Le
ministère des Transports touche, par huit services, à la
population du Québec.
Maintenant, il y a eu l'étude du bill 24. Le député
a parlé du fait qu'il y avait eu beaucoup d'études, etc. Je crois
que le député sera d'accord avec moi, bon administrateur comme je
le connais, que, si on n'étudie pas et qu'on prend des décisions
hâtives, on s'en va vers un désastre en dépensant l'argent
de la population. N'oublions pas que, lorsqu'on dépense l'argent de la
population, ce n'est pas celui qui paie beaucoup d'impôts qui est le plus
touché, car il peut payer entre $5,000 et $7,000 d'impôt ou
$40,000 ou $100,000, mais c'est toujours celui qui gagne de $5,000 à
$6,000. C'est lui qui est touché.
Alors, du côté du ministère des Transports je
ne réponds pas pour les autres ministères, car je défends
mon propre budget le bill 24 a été discuté ici en
cette Chambre. Le bill 23, que vous avez devant vous, est, je crois,
très humain. C'est un bill qui regroupe les transports.
Il a fait l'objet d'une étude de cinq mois à
l'intérieur du ministère sans payer aucuns frais à
l'extérieur. L'étude ayant été faite à
l'intérieur du ministère, elle a peut-être
été un peu plus
longue, mais si nous faisons faire les études à
l'extérieur avec des rubriques de livres très épais, qui
paie? C'est le petit contribuable. Le gros, il est capable, mais le petit il
faut y penser. Alors, comme disait le député de Maskinongé
ce matin, je crois qu'il est préférable de prendre quelques mois
de plus. Comme disait l'ancien premier ministre, de 1966 à 1968, nous
sommes à l'étude, mais l'étude nous amène à
comprendre beaucoup plus de choses et à épargner des milliers de
dollars.
C'est pour cette raison qu'au ministère des Transports, certaines
choses sont à l'étude. Concernant le service maritime, le 1er
novembre j'aurai peut-être une déclaration ministérielle
à vous faire qui sera d'une durée de cinq minutes; je n'aurai
peut-être pas de projet de loi mais quelque chose qui l'amènera
quelques mois plus tard. Mais il faut en faire l'étude, car selon vos
propres paroles ce matin, nous ne pouvons pas donner le service gratuit dans
tous les secteurs de la province de Québec. A l'Ile-du-Prince-Edouard,
les gens paient pour traverser, c'est la même chose à bien
d'autres endroits notamment aux Etats-Unis où l'on paie pour les
traversiers.
Cela ne veut pas dire qu'ici nous n'adopterons pas une autre politique
mais il faut en faire l'étude avant de prendre une décision.
Pour la traverse Tadoussac-Sainte-Catherine, il est possible que vous
ayez eu à attendre assez souvent le deuxième bateau pour
traverser, mais l'an dernier, on a fait 322 voyages de plus que l'année
précédente. Cela veut dire que l'on fait son possible, même
si je ne suis pas toujours là pour vérifier.
M. LESSARD: Le ministre me permettrait-il une question?
M. TREMBLAY ( Bourassa ): Certainement, en autant que ce ne sera pas un
discours.
M. LESSARD: Non. Je n'ai pas l'intention de reprendre les arguments que
j'ai fait valoir ce matin, mais je veux apporter un exemple au ministre
concernant le transport pétrolier. A ce sujet, le ministre pourra-t-il
donner des instructions à la compagnie de telle façon que si elle
fait le transport pétrolier elle ne doit pas suspendre son service qui
doit d'abord être donné à l'ensemble de la population de la
Côte Nord et du Québec?
M. TREMBLAY (Bourassa): J'apprécie beaucoup la suggestion du
député de Saguenay et je demande immédiatement au
sous-ministre et au capitaine Côté, si jamais il y a des
transporteurs d'essence ou de gaz propane et que les usagers ne peuvent
embarquer en même temps, qu'ils ne soient pas privés de service et
que l'autre bateau puisse naviguer.
J'accepte cette suggestion, et je crois que le sous-ministre va s'en
occuper dès demain matin.
Je voudrais informer le député que les
débarcadères de Sainte-Catherine et de Tadoussac appartiennent au
gouvernement fédéral. Maintenant que le gouvernement du
Québec a décidé que ces traversiers seraient gratuits, il
faudrait s'attendre, un matin, que le gouvernement fédéral nous
dise: Vous êtes assez riches pour donner la gratuité, vous
êtes capables de payer pour la réparation de vos quais,
c'est-à-dire de vos débarcadères. L'an dernier, il y a eu
des réparations pour près de $500,000.
Je voulais en avertir le député afin qu'il soit au courant
de ce qui se passe dans son comté. Ce sont des choses qui peuvent
arriver. J'espère que les journalistes n'enverront pas un
communiqué directement à Ottawa cet après-midi, mais ce
sont des choses qui peuvent arriver.
M. LESSARD: M. le Président, j'ai encore une question. Je ne
voudrais pas interrompre le ministre; si je suis "tannant", il me le dira. Si
le gouvernement fédéral accorde le service des quais gratuitement
à la compagnie, ou la compagnie doit défrayer le coût des
réparations du quai ou elle ne le défraie pas.
Si elle défraie le coût des réparations du quai,
cela veut donc dire que les subventions accordées par le gouvernement
provincial sont des subventions qui couvrent les réparations du
quai.
Par contre, si la compagnie ne défraie pas le coût des
réparations du quai, je ne vois pas pourquoi parce qu'il s'agit
là d'un service qui doit être donné aussi par le
gouvernement fédéral le gouvernement fédéral
irait exiger du gouvernement provincial la réparation des quais. Je ne
vois pas pourquoi le gouvernement fédéral exigerait du
gouvernement provincial des choses qui ne sont pas exigées des
compagnies privées.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, d'une façon ou
d'une autre, je crois que, comme ministre des Transports
ministère qui vous appartient tous et que je dirige; ce n'est pas mon
ministère, c'est le ministère des Transports que ce soit
le gouvernement ou l'entreprise privée qui fasse les réparations,
le coût en revient au gouvernement du Québec quand même, si
jamais le gouvernement central décidait de le compter.
Nous ne le savons pas. Dya des traverses où nous avons des
subventions et il y en a d'autres où nous n'en avons pas. J'aime autant
vous dire ce qui peut arriver car nous savons qu'il est possible que cela
arrive. Vous avez parlé du Père-Nouvel. En autant que je suis
concerné, cette affaire s'est passée dans les années
61/62.
Je n'ai pas à retourner en arrière; des décisions
ont été prises par les gouvernements précédents,
avant même que je sois député en cette Chambre. J'ai bien
entendu vos remarques. Je ne dis pas qu'elles n'étaient pas à
point; par contre, ce serait assez difficile pour moi de revenir en
arrière, en 1971, sur des achats de M. John Diefenbaker, en 1961.
Alors, je ne voudrais pas revenir à ces choses-là.
Vous avez parlé, au sujet des traversiers, des profits personnels
de l'entreprise privée. Je crois qu'il y a deux choses à
considérer comme on l'a dit au moment de l'étude du projet de loi
no 24, peut-être avec l'expérience que nous allons avoir avec la
traverse de Lévis. Vous dites qu'il y a toujours des études, mais
j'y crois beaucoup aux études. J'avais peut-être la même
idée que vous quand j'étais dans l'Opposition, mais
j'écoutais ceux qui étaient au pouvoir. Ils faisaient des
études et, à un moment donné, ils arrivaient avec quelque
chose de concret et on savait où on pouvait aller.
Alors, est-ce qu'on va continuer avec l'entreprise privée ou avec
une entreprise d'Etat? Ce sont deux choses à considérer, parce
que bien souvent, comme je l'ai répété jeudi dernier,
quand c'est l'entreprise d'Etat, cela coûte beaucoup plus cher que
l'entreprise privée. Souvent, l'entreprise privée, dans d'autres
domaines, va coûter plus cher que l'entreprise d'Etat. Alors, je demande
aux membres de cette Chambre, d'ici le mois de novembre, de nous donner le
temps d'étudier.
M. LESSARD: M. le Président, simplement quelques commentaires au
sujet de la réponse du ministre. Je suis bien heureux que le ministre
prenne en considération les quelques remarques que j'ai pu faire.
Cependant, au sujet des services des quais, je ne peux pas être d'accord
avec le ministre, lorsqu'il dit que le gouvernement fédéral
devrait augmenter ses taux. Il s'agit...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, excusez-moi. Une question de
privilège. Je n'ai pas dit qu'il pouvait augmenter ses taux. J'ai dit
qu'il pouvait seulement nous céder les débarcadères, les
quais...
M. LESSARD: J'espère...
M. TREMBLAY (Bourassa): ... et ne plus en faire la réparation, et
nous serons obligés de la faire. C'est la seule chose que j'ai
précisée.
M. LESSARD: J'espère qu'à ce moment-là le ministre,
comme responsable du ministère des Transports, se défendra d'une
façon très forte pour justement valoriser le
fédéralisme rentable, puisqu'il s'agit là d'un service qui
doit être donné par le gouvernement fédéral, qui a
été donné par le gouvernement fédéral. Il a
été donné à l'entreprise privée et, pour ma
part, je ne vois pas pourquoi le gouvernement fédéral devrait
changer sa politique parce que le gouvernement provincial décide,
à partir des besoins de la population, que ce service doit être
donné par l'Etat.
En ce qui concerne les études, soyez assuré que je serai
l'un des premiers à exiger qu'avant d'établir une politique
globale on ait accompli des études. Ce que j'ai tenté de faire
valoir, ce matin, auprès du ministre, c'est que, dans le service des
transports, il existe, depuis un certain nombre d'années quand
même, des chiffres qui sont au ministère, au sujet des subventions
que nous avons dû payer. Si j'apportais l'exemple du Père-Nouvel
et du Manic, c'est un peu pour répondre à l'argument qui m'avait
été soumis lors de la discussion de la loi no 24 par l'adjoint
parlementaire qui disait que ça allait coûter $10 millions.
Alors, moi, je dis ceci: D'accord, ça peut coûter $10
millions, mais par exemple, ces $10 millions, il faut les comparer à ce
que nous avons payé dans le passé pour ces services de
traversiers. C'est pour cela que j'apportais l'exemple du Père-Nouvel
que nous avons payé deux fois. Il a été payé par le
gouvernement fédéral et il a été payé par le
gouvernement provincial, mais, à ce sujet, je n'ai pas du tout
l'intention de blâmer le ministre. Cet exemple n'avait tout simplement
qu'un but: celui d'essayer de prouver au ministre qu'il était
extrêmement important, dans ce service, d'établir des
priorités. J'ai bien souligné au ministre qu'il ne s'agissait pas
de donner la gratuité à tous les services de traversiers, mais
d'établir des priorités et une politique générale
non seulement dans le transport maritime, mais aussi dans le transport
aérien. C'est dans ce sens que j'ai fait mes remarques.
En ce qui concerne les profits, soyez assuré que je suis le
premier aussi à dire que l'Etat ne doit pas se substituer, dans tous les
services, à l'entreprise privée. Il y a des services qui doivent
appartenir à l'entreprise privée, mais il y a d'autres services,
cependant, qui doivent revenir à l'Etat. Justement, le service de
transport, lorsqu'il s'agit d'un service de traversiers qui doit être la
continuation d'une route, à ce moment-là, ça devient aussi
urgent pour l'Etat de s'emparer de l'administration d'un tel type de traversier
qu'il devient urgent pour l'Etat de construire un pont, par exemple, entre
l'île de Montréal et la rive sud. C'est dans ce sens.
Je sais que ça ne peut pas venir tout de suite. Je sais que
l'Etat doit d'abord s'occuper de construction routière, mais,
aujourd'hui, je pense qu'à partir des études que nous avons il
est devenu urgent que l'Etat agisse. Je suis prêt à donner trois
mois encore au ministre pour continuer l'étude qui a été
commencée, il y a un an ou deux.
Cependant, M. le Président, sans l'exiger parce que je ne suis
pas encore au gouvernement, j'espère que d'ici trois mois, et à
ce sujet je fais confiance au ministre...
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous faites partie du gouvernement, vous
êtes élu.
M. LESSARD: Je veux dire à l'administration, au parti
ministériel que je suis confiant, M. le Président, que le
ministre comme un connaisseur pratique du problème du transport,
il a vécu le problème du transport, est
véritablement conscient de ce problème et nous apportera des
solutions, non pas des cataplasmes, comme il nous le dit souvent, mais des
solutions non seulement à court terme, mais des solutions à long
terme et c'est dans ce sens, M. le Président, que ce matin j'ai fait mon
intervention. Merci.
M. LE PRESIDENT (Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Je ne serai pas très long, c'est seulement pour faire
quelques observations à la suite du député de Saguenay qui
lui, voit tellement bien la venue de l'Etat dans ce service de traversier. Je
respecte son opinion à savoir que ce service est très près
de la ligne de démarcation entre ce que le gouvernement doit prendre
à sa charge et ce que l'entreprise privée devrait conserver.
J'imagine que c'est sans doute là qu'on doit décider si
oui ou non ce serait plus rentable, soit d'un côté, soit de
l'autre. Beaucoup d'études doivent être faites, comme le ministre
semble l'admettre, avant de poser des gestes dans ce sens-là. Mais nous
croyons que réellement à la vue de ce qui s'est passé,
quand le gouvernement touche quelque chose, l'administration au point de vue
des services, on s'aperçoit la plupart du temps que ces
services-là sont plus dispendieux. Les services sont beaucoup plus
dispendieux lorsqu'ils sont fournis par le gouvernement, par l'Etat et souvent
les services sont de moindre qualité. Dans nombre de domaines, on peut
prouver cet état de chose.
Alors c'est là que nous devrions nous arrêter et
étudier assez longtemps avant d'agir. Il se peut que nous soyons
avantagés de prendre une décision en faveur de l'entreprise
privée, même si nous devions donner la gratuité, sous forme
de subvention par exemple, un pourcentage planifié de subventions pour
accorder une certaine gratuité puisque les gens qui circulent sur les
ponts ne paient plus, ils ont la gratuité. Ces services de traversiers
devraient peut-être bénéficier d'une certaine
gratuité, mais probablement protégés par des subventions
étudiées à l'avance suivant des normes de pourcentage
raisonnable, mais laisser l'administration à l'entreprise
privée.
Je crois réellement que ce serait plus efficace et beaucoup moins
onéreux. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: M. le Président, je voudrais attirer l'attention du
ministre sur un problème très important qui concerne surtout
l'avenir économique de la Gaspésie. Je veux parler du
problème de la construction d'un traversier de type brise-glace qui
relierait Matane et Baie-Comeau. Je n'ai pas besoin de dire que, de plus en
plus, le service de traversiers Matane-Baie-Comeau, est un service
extrêmement important et utile qui, d'année en année,
connaît de l'expansion. Comme on le sait j'ignore s'il existe
encore l'année dernière, tout de même, il y avait un
traversier entre Rimouski et la Côte-Nord. Il y en avait un autre, il y a
quelques années, entre Sainte-Anne-des-Monts et Sept-Des. Ces
traversiers ont connu des difficultés financières qui sont
totalement attri-buables au fait que celui qui relie Matane et Godbout est
situé dans un secteur plus économiquement rentable et plus facile
d'accès pour tous les voyageurs qui font le trajet entre les deux rives
et également pour le transport de la marchandise.
Or, on sait que ce service de traversiers doit être interrompu
durant quelques mois d'hiver. Je me rappelle, entre autres, que l'automne
dernier, c'est-à-dire à une période assez avancée
de l'automne, le bateau traversier de Matane était resté
immobilisé dans les glaces et je crois même que c'est un
brise-glace de Québec qui s'était porté à son
secours. On a là une idée du problème. Je pense que ce
problème a été bien compris par les autorités de la
ville de Matane et de toute la région. J'ai ici des coupures de journaux
à l'effet que les autorités de la région avaient
sensibilisé à ce problème le ministre des Transports et le
ministre responsable de l'ODEQ, le député de Rimouski. Entre
autres, le 30 mars dernier, le ministre Tessier disait, selon le Soleil: Un
traversier de type brise-glace au coût de $6 millions reliera Matane
à Baie-Comeau. C'est dire, j'imagine, d'après la
déclaration que les journaux rapportent du ministre Tessier, responsable
de l'ODEQ, qu'une décision avait été prise à ce
sujet et que les autorités provinciales envisageaient, d'une
façon assez sérieuse, la construction de ce traversier de type
brise-glace pour donner le service entre la rive sud et la rive nord, douze
mois par année.
On disait même je trouve cet extrait dans la Presse de
Montréal du jeudi 13 mai : "Un nouveau traversier assurera le
service Matane-Godbout et non Rimouski-Forestville."
Un peu plus tard, M. le Président, le 19 mai, un article paru
dans le Soleil s'intitulait: "Inquiétudes à Matane concernant le
projet d'un traversier brise-glace". Or, je n'ai pas besoin de dire au ministre
toute l'importance de ce projet. Je sais que tous les députés de
la région, puisque cela concerne toute une immense péninsule
à partir de Rimouski, et qui comprend sept à huit comtés,
sont concernés par la traverse Matane-Godbout. Es le sont par le public
voyageur et ils le sont pour des raisons économiques.
Je crois que le ministre responsable de l'ODEQ a bien compris ce
problème, en disant qu'un traversier de type brise-glace serait
construit au coût de $6 millions. J'aimerais que le ministre, par
l'entremise de son ministère je ne sais s'il y a également
collaboration du gouvernement fédéral ou s'il y a
collaboration,
via l'ODEQ, par l'entremise du ministre responsable annonce
à cette Chambre si des mesures ont été prises. A-t-il de
bonnes nouvelles à annoncer concernant une décision
définitive qui aurait été prise par le conseil des
ministres? Y aurait-il eu, si nécessaire, des ententes de conclues avec
le gouvernement fédéral à l'intérieur du programme
de TARDA? Est-ce qu'il serait également en mesure de dire si cette
construction débutera prochainement, de façon que ce traversier
brise-glace soit en fonction non pas à l'automne 1971, mais, au plus
tard, à l'automne 1972?
Il n'y a aucun doute que tout retard cause un préjudice à
l'économie de cette région, à l'économie de tous
les travailleurs, à toute l'économie des industries de cette
région, puisque la Côte-Nord, qui est un endroit qui se
développe de plus en plus, qui est l'endroit par excellence au niveau du
développement minier, joue un rôle important dans
l'économie de la Gaspésie. C'est là que je laisse le soin
au ministre de nous informer, s'il a des nouvelles à annoncer à
cette Chambre qui s'avèrent extrêmement intéressantes,
à la suite des déclarations du ministre responsable de
l'ODEQ.
M. TREMBLAY (Bourassa): Remarquez bien que je n'ai pas tellement de
déclarations à faire à l'honorable député de
Gaspé-Nord. La seule chose que je puis vous dire, c'est que le
député de Matane, à plusieurs reprises, me cite les
problèmes de la traverse Matane-Godbout, c'est-à-dire toutes les
semaines et, peut-être, trois ou quatre fois par semaine. Le Manic, comme
vous le savez, s'en va faire le transport entre les Iles-de-la-Madeleine et
l'Ile-du-Prince-Edouard, si ma mémoire est fidèle, ou l'île
aux Souris. Il y a un bateau d'une valeur de $6 millions à $8 millions
qui sera construit au Québec pour Matane-Godbout. Le contrat de ce
bateau va être donné en 1972, je crois, pas avant 1972, vu qu'il y
a beaucoup de construction et que le Québec n'exige pas, mais souhaite
que la construction de ce navire soit faite dans la province de Québec.
Alors, il se peut que les plans soient préparés pour un
brise-glace et que les contrats soient donnés dès le début
de 1972 pour faire la traverse Matane-Godbout.
M. GAGNON: Le gouvernement fédéral est-il appelé
à collaborer ou est-ce que cela relèvera exclusivement du
gouvernement du Québec?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, c'est le gouvernement fédéral
qui paiera pour la construction de ce navire, jusqu'à $6 millions.
M. GAGNON: Ce sera une dépense totale du gouvernement
fédéral?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui. Le gouvernement fédéral
revendra ce bateau pour la somme de $1 à la province de Québec
pour faire la liaison Matane-Godbout.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je n'ai que deux mots à dire.
A la suite du député de Matane et du député de
Gaspé-Nord, j'appuie cette mesure qui nous permet d'aller chercher un
montant de $6 millions au gouvernement fédéral.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je m'excuse. J'aimerais apporter une
précision car je ne voudrais pas induire la Chambre en erreur. Le
gouvernement fédéral consent une somme de $6 millions; si jamais
le bateau, de par les exigences que nous avons, coûtait quelques dollars
de plus, le Québec devrait payer. Il y a quelques instants j'ai dit de
$6 millions à $8 millions; c'est bien $6 millions. Si le coût
excède $6 millions, nous serons obligés de défrayer la
différence.
M. LESSARD: Si c'est $5 millions, aurons-nous la différence?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non. C'est $6 millions et nous paierons la
différence.
M. BIENVENUE: M. le Président, le député de
Saguenay s'est dit heureux que le montant de $6 millions vienne du gouvernement
fédéral. J'en suis heureux, moi aussi, et c'est ce que nous
appelons le fédéralisme rentable.
M. DUMONT: Nous verrons cela après Victoria.
M. VINCENT: M. le Président, je sais qu'au cours de la
matinée le député de Maskinongé a soulevé un
problème qui existe dans la vallée du Richelieu, problème
d'importance majeure; malheureusement, j'étais absent. Je n'ai pas su
quelle avait été la réponse du ministre, mais je voudrais
à nouveau soulever cette question et également la situer sur le
plan géographique. On sait qu'il existe un pont entre
Trois-Rivières et Saint-Grégoire dans le comté de Nicolet
et qu'entre ce pont Trois-Rivières-Saint-Grégoire, en direction
de Montréal, le pont suivant est le pont Louis-Hyppolite-Lafontaine. Il
y a 75 milles de distance approximativement entre les deux ponts, ce qui force
une très grande partie de la population de la rive nord ou de la rive
sud, entre ces deux ponts, à utiliser un service de traversiers ou
encore d'utiliser les deux ponts à chacune des extrémités
de leurs régions.
Les travailleurs de la vallée du Richelieu ont entrepris, comme
le ministre l'a appris ce matin, une lutte que l'on a qualifiée de lutte
à finir pour obtenir la gratuité à la traverse qui
relie
Saint-Ignace-de-Loyola à Sorel. Il y a six semaines, le
propriétaire de la Traverse Saint-Laurent Limitée
annonçait une augmentation de $0.10 je pense que ces chiffres
vont confirmer au ministre les allégations du député de
Maskinongé pour le passage des piétons et de $0.30 pour le
transport des automobiles, ce qui portait le coût de $0.30 à $0.40
pour chaque piéton et, pour les automobiles, de $1.20 à $1.50.
Pour permettre aux gens de la rive nord qui travaillent sur la rive sud ou
encore aux gens de la rive sud qui travaillent sur la rive nord de se rendre
à leur travail, il en coûte, maintenant pour un passager avec le
chauffeur et la voiture, tout près de $2 pour traverser le fleuve
Saint-Laurent.
On sait que le propriétaire de la traverse en question est un
dénommé Lucien Lachapelle que tout le monde connaît bien,
surtout nos amis du côté ministériel et plus
spécialement le ministre d'Etat à l'Industrie et Commerce, le
député de Richelieu.
M. Lucien Lachapelle, propriétaire de la traverse en question, a
dit qu'il était forcé de demander cette augmentation à
cause des conventions collectives qu'il a signées avec les matelots, les
pilotes et il a demandé à la Régie provinciale des
transports de ratifier cette augmentation qui, comme on pourra le voir,
à cause des chiffres que je vous ai donnés le ministre
l'admettra est quand même qualifiée de très
substantielle.
Il arrive que, depuis samedi dernier, les travailleurs ont
installé des lignes de piquetage face à l'embarcadère de
la traverse, paralysant ainsi le service régulier. Ils réclament
la gratuité de ce service comme la chose existe ailleurs, soit à
Lévis-Québec ou encore à Baie Saint-Paul. Ce qu'il est
important de souligner je pense que le ministre, au cours de la saison
dernière, y a attaché une attention particulière
c'est que les travailleurs se plaignent de la mauvaise qualité du
service. Us réclament un service continu de 24 heures. Ils ne l'ont pas
présentement.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ils l'ont eu au cours de l'hiver.
M. VINCENT: Ils l'ont eu au cours de l'hiver. Oui, en autant que les
conditions, comme l'a dit le député de Maskinongé...
M. TREMBLAY (Bourassa): Finissez votre question et je vais vous
répondre.
M. VINCENT: Ils veulent avoir également la participation de deux
traversiers au lieu d'un seul pour éviter aux gens, en plus de payer,
d'attendre sur la rive pendant des heures. Ce que nous voulons savoir, je
m'excuse, je n'étais pas ici dans la matinée, mais il y a de
nombreuses pétitions, demandes, requêtes de la part des
populations des deux rives qui réclament, éventuellement, la
construction d'un pont. Je sais que le ministre me répondra que c'est
une chose qui n'est pas réalisable le député de
Joliette va le confirmer d'ici un très proche avenir.
Le gouvernement précédent a établi un principe de
gratuité et de plus, l'on a consenti à permettre à la
population de la rive nord et de la rive sud, à la hauteur de
Trois-Rivières, de Nicolet, de passer sur le nouveau pont gratuitement,
ce qui a enlevé toute contribution de la part des travailleurs. Ce que
les gens de la rive nord et de la rive sud, du côté de Berthier ou
de Sorel, réclament, c'est d'en arriver à une gratuité
pour les piétons sur les traversiers. Je crois, à mon sens,
qu'ils ont raison, vu qu'ils voient la même chose se produire dans
d'autres secteurs de la province.
Le ministre a mentionné tout à l'heure qu'il n'entendait
pas appliquer deux poids deux mesures. Ce que nous aimerions savoir c'est si le
ministre a l'intention d'accorder cette gratuité, dans un avenir
très rapproché; si oui, à quel moment et dans quelles
conditions? Ceci afin que ces gens, qui ont érigé des barricades
sur les quais, puissent, avec une certaine assurance, retourner chez eux,
retourner à leur travail et être certains que quelque chose va se
faire au ministère des Transports. C'est là ma question, M. le
Président.
Si le ministre avait l'obligeance, cet après-midi, d'annoncer
officiellement quelque chose de nouveau pour ce secteur particulier du
territoire du Québec, cela permettrait probablement que les choses
entrent dans l'ordre le plus rapidement possible.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai répondu aux questions du
député de Maskinongé ce matin, et c'est avec plaisir, cet
après-midi, que je vais répondre aux questions du
député de Nicolet. Les questions se ressemblent mais elles sont
un peu distinctes quant à la forme.
Premièrement, le député de Maskinongé, ce
matin, m'a parlé de reconnaissance et m'a dit de faire bien attention de
ne pas tomber dans la reconnaissance, d'acheter le navire du
propriétaire dont je ne sais pas le nom, M. Lachapelle, je crois.
M. VINCENT: C'est cela.
M. PAUL: C'est de la même famille que le député de
Richelieu...
M. TREMBLAY (Bourassa): Ecoutez, je n'ai pas été
élu sur...
M. PAUL: Les Simard, Lachapelle...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je voudrais assurer le député de
Maskinongé que je n'ai pas été élu sur une question
de famille. J'ai été élu au nom de Georges Tremblay,
candidat libéral dans le comté de Bourassa et j'ai
été réélu. J'ai été nommé
ministre pour administrer au meil-
leur de ma connaissance. Cela a été mon serment et depuis
que je suis ministre, d'ailleurs, je crois, en moi-même, que j'ai fait le
meilleur travail possible. Peut-être que d'autres peuvent faire mieux,
mais je suis là. S'il y en a qui peuvent me remplacer à la
prochaine élection, ils le feront, mais ils se feront élire
aussi.
Pour répondre à la question au sujet de la gratuité
de Sorel, il n'y a pas de déclaration qui va se faire aujourd'hui ou
demain de ma part. La seule chose que je peux assurer au député
de Nicolet, c'est que nous avons deux bateaux dont la construction a
été demandée par le gouvernement précédent
et dont l'un est prêt, je crois, depuis hier et l'autre le sera demain.
Ils sont prêts pour naviguer et dès qu'on pourra avoir des
débarcadères temporaires... Nous avons aussi le Radisson qui est
prêt n'importe quand. Il prend quelques automobiles de moins mais, par
contre, au lieu de prendre une heure pour faire un voyage aller-retour, il va
prendre 35 à 40 minutes, et on peut remplacer un traversier sans faire
de la politique avec un grand P ou un petit p, comme disait le
député de Maskinongé.
Pour ce qui est de la gratuité des traversiers laissez-moi
finir et vous poserez une deuxième question j'ai demandé
une étude. Cette étude, je ne peux pas la faire uniquement pour
la traverse de Lévis ou la traverse de Tadoussac, par coup politique.
C'est une politique-cadre, c'est une politique qu'il faut faire pour tous les
traversiers de la province de Québec. Je crois qu'on ne doit pas
favoriser un secteur plus qu'un autre. Un être humain, qu'il soit dans
n'importe quel coin de la province de Québec, c'est un être
humain. On doit le traiter de la même façon. Ici, nous avons pris
des faits accomplis, qui étaient la traverse de
Québec-Lévis et celle de Sainte-Catherine-Tadoussac. Nous payons
pour. Mais, je demande jusqu'au mois de septembre pour présenter ici une
loi-cadre disant de quelle façon nous allons administrer.
Mais s'il y avait des abus dans les conditions de la traverse de
Saint-Ignace à Sorel, nous aurions un bateau pour remplacer l'autre.
M. GAUTHIER: M. le Président, pour faire suite aux
représentations des députés de Maskinongé et de
Nicolet, il est évident que mes électeurs sont, d'une
façon plus particulière, impliqués au sujet de ce
traversier. Je remercie le ministre de la sollicitude qu'il a
déjà témoignée à l'endroit de l'étude
de ces problèmes.
Toutefois, je voudrais lui faire remarquer qu'il est évident
qu'il faudrait adopter une politique-cadre pour tous ces traversiers à
travers la province. Il n'en reste pas moins que les gens de Saint-Ignace et de
Berthierville doivent emprunter cette traverse, matin et soir, pour aller
gagner leur vie du côté de Richelieu. Il est évident que
ces gens qui ne gagnent déjà pas plus qu'il faut sont fortement
pénalisés d'avoir à subir une hausse du transport.
Les causes de cette hausse, comme vient de le mentionner le
député de Nicolet, sont justement la construction du pont
Hippolyte-Lafontaine et la construction du pont des Trois-Rivières, dont
le ministre n'est pas responsable, pas plus que moi. Mais s'il reste que le
transporteur lui-même subit des baisses dans ses revenus, je croirais
assez maladroit de faire porter aux travailleurs cette hausse qui s'ensuit.
Je comprends aussi que le ministre ne veut pas du jour au lendemain,
sans avoir fait une étude sérieuse, nous dire: Je m'engage
à accorder la gratuité de ces traversiers. Mais de là
à dire qu'on va attendre jusqu'au mois de septembre pour résoudre
le problème, je pense bien que les travailleurs vont trouver cela un peu
long.
Je me demande si le ministre ne pourrait pas, comme palliatif, par les
moyens qu'il voudra, assumer temporairement, jusqu'à ce que cette
étude soit complétée, la différence entre le
coût qui était demandé aux passagers et la hausse qui vient
d'être accordée par la Régie des transports. Ce serait
peut-être de nature à donner satisfaction aux usagers quotidiens
de cette traverse.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre au député de
Berthier, j'ai rencontré ces gens-là l'automne dernier et on m'a
fait des représentations. Le maire de Saint-Ignace, la Chambre de
commerce de Berthier et des gens des alentours, et de votre comté, je
crois, m'ont fait des représentations. On m'a dit: Nous voulons avoir un
moyen de transport 24 heures par jour, même s'il faut payer une
augmentation.
Après les représentations que j'ai eues de ces gens, le
ministère des Transports a fourni $27,500 de subventions à cette
époque pour assurer le transport, le soir, des personnes qui
travaillaient de onze heures à six heures ou à sept heures le
matin. On a accédé à cette demande.
Aujourd'hui, on m'apprend des choses dont je ne suis pas au courant.
J'ai appris par la voie des journaux qu'il y avait eu une augmentation de la
Régie des transports. Je crois que le député de
Maskinongé m'a bien appuyé ce matin, en disant que, si la
régie prend une décision, le ministre ne peut pas intervenir.
Alors, je fais face à cette situation. Remarquez bien que j'ai
rencontré le maire et les corps intermédiaires; on s'est bien
entendu. Maintenant, quelle déclaration voulez-vous que je vous fasse
aujourd'hui? Je n'ai pas d'autre déclaration à faire avant
d'avoir rencontré ces gens-là.
M. VINCENT: M. le Président, le ministre a mentionné, tout
à l'heure, qu'un bateau était sorti hier et qu'un autre sortait
demain pour Lévis.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, j'ai répondu ça, parce que,
si on voit que certaines
personnes dans l'entreprise privée veulent abuser des citoyens
d'une certaine région, je crois que, d'ici un mois, on pourrait en
sortir et on pourrait intervenir.
M. VINCENT: Mais, est-ce que ça signifierait que le ministre
pourrait prendre un arrangement ou une entente avec la compagnie en question
pour qu'il y ait un deuxième traversier qui assure le service 24 heures
par jour? Je pose simplement la question parce que le ministre a
mentionné, tout à l'heure, deux bateaux qui sortaient des
chantiers maritimes. Il y avait le Radisson.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais il y a seulement le Radisson. L'autre
bateau ne peut pas faire la traverse entre les deux rives. Il y en a un dont on
ne peut se servir.
M. VINCENT: Donc, il n'y a aucune possibilité présentement
que le ministre puisse arriver à un arrangement avec la Compagnie de
Traverse du Saint-Laurent Limitée pour qu'il y ait deux bateaux passeurs
continuellement 24 heures par jour.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas
d'arrangement. De là à prendre l'argent des contribuables pour
remplacer l'entreprise privée en qui j'ai confiance, mais si je vois
qu'il y a abus... Je ne suis pas l'un de ceux qui iront de l'avant pour
dépenser l'argent des contribuables sans raison. J'ai le Radisson qui va
être prêt d'ici quelque temps et dont on va pouvoir disposer, mais,
à ce moment-ci, je ne veux pas dépenser l'argent des
contribuables pour rien. Est-ce clair?
M. VINCENT: Oui, c'est clair.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'ai pas dit qu'il y avait deux bateaux; j'ai
dit que j'avais un bateau qui pouvait faire la traversée en 40 minutes
au lieu d'une heure.
M. VINCENT: Oui, mais c'est là, justement...
M. TREMBLAY (Bourassa): Bon! Cela ne veut pas dire deux bateaux. Je n'ai
pas parlé de deux bateaux; j'ai parlé d'un bateau et j'ai dit
deux bateaux pour Québec.
M. VINCENT: Le ministre a mentionné que le Radisson serait
disponible dans quelque temps et qu'il pourrait, advenant... A ce moment-ci, le
député de Berthier, le député de Maskinongé
et moi-même, nous aimerions savoir s'il y a une possibilité qu'on
dise aux travailleurs de la région que, dans un mois ou dans six
semaines, le Radisson va s'en aller sur place, avec un arrangement avec la
compagnie, et assurer un service de deux traversiers 24 heures par jour.
Le ministre va comprendre, comme le député de Berthier le
comprend, comme le député de Maskinongé le comprend, comme
moi-même et le député de Joliette le comprennent, qu'en
plus du fait que le travailleur paie un montant X pour son automobile, s'il est
obligé d'attendre une heure ou une heure et demie le traversier,
ça devient réellement décevant pour quelqu'un qui demeure
dans une région qui est appelée à un développement.
Le député de Maskinongé, tout à l'heure, a
posé une question: Est-ce qu'en attendant que la loi-cadre que le
ministre nous promet pour le mois de septembre...
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai dit novembre...
M. VINCENT: Novembre, bon, j'avais compris septembre. En attendant cette
loi-cadre, le député de Berthier pose tout bonnement une question
en demandant au ministre s'il n'y aurait pas possibilité,
temporairement, pour le ministère des Transports d'assumer si le
ministre dit: Non, ce n'est pas possible, le député de Berthier
répondra à ces gens que ce n'est pas possible par une
subvention quelconque la différence entre le taux qui était
exigé et le nouveau taux demandé aux contribuables de la
région.
Le député de Berthier a demandé au ministre de nous
dire si ça peut s'étudier, si ça peut s'analyser et s'il y
a une possibilité que le ministère des Transports temporairement,
en attendant un projet de loi global, paie la différence entre le taux
exigé aujourd'hui et le taux exigé il y a trois semaines, un
mois.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre au député de
Nicolet, les gens du comté de Berthier sont venus me rencontrer
déjà. Je crois qu'ils ont été très bien
reçus, même reçus avec $27,500 de subventions pour avoir le
traversier durant les heures de nuit pendant l'hiver. Ils ne m'ont pas
demandé de me rencontrer cette année, mais, s'il y a ambition
dans l'entreprise privée, je vous ai répondu qu'il y avait un
autre choix. Par contre, ça n'empêche pas la solution d'une
négociation d'ici quelques jours avec le propriétaire qui
possède trois bateaux qui en met seulement un en service à
l'heure actuelle.
Je l'ai bien dit et je le redis encore, de là à prendre
l'argent des citoyens de toute la province de Québec pour en faire un
gaspillage, je ne suis pas d'accord. Je suis prêt à
négocier pour voir, après discussion, si réellement
ça prend une subvention, mais non pas prendre l'argent des citoyens s'il
n'y a pas lieu de payer cette subvention. On veut voir si la compagnie a assez
de revenus. On ne m'a pas prouvé que ces compagnies n'avaient pas assez
d'argent pour fonctionner. Alors c'est ça que j'attends. La compagnie,
l'an dernier, m'a prouvé qu'elle n'avait pas assez d'argent pour donner
le service
pendant la nuit; on a accordé une subvention de $27,500.
Alors, j'attends les négociations. Et si ça va plus loin,
on a d'autres moyens dont on pourra se servir après.
M. VINCENT: M. le Président, juste un mot. En
résumé, si les députés de Joliette, de
Maskinongé, de Berthier, de Sorel, de Nicolet recevaient en fin de
semaine, comme ça s'annonce, des représentations de la part
d'ouvriers, si nous les recevions chez nous, est-ce qu'on peut leur dire qu'ils
peuvent rencontrer le ministre? On sait que le ministre est très affable
dans ses rencontres amicales avec les populations concernées, surtout
représentées aussi dignement par des députés comme
les députés de Joliette et de Sorel, également les autres
députés. Est-ce qu'on pourrait dire aux travailleurs de la
région, même le faire connaître publiquement, de se former
un groupe représentatif et de venir s'asseoir avec le ministre pendant
une heure, deux heures, discuter du problème?
M. TREMBLAY (Bourassa): Trois heures.
M. VINCENT: Même trois heures. Je pense que ça serait la
meilleure façon. Le ministre nous dit que si un groupe
représentatif décide de venir le rencontrer que ce soit la
semaine prochaine il est prêt à discuter avec eux du
problème et à prendre les mesures, s'il y a lieu, afin de faire
cesser cet état de choses qui existe et qui peut devenir
désastreux pour la région. A ce moment-là, ça
bloque tout le commerce, ça bloque une grande partie du traffic entre
les deux rives, à cause de l'action de ce groupe de travailleurs de la
vallée du Richelieu.
Donc, je remercie le ministre et nous en prenons avis, pour qu'en fin de
semaine nous puissions dire à nos gens de venir rencontrer le
ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le capitaine Côté me dit que la
Régie des transports a émis une ordonnance temporaire jusqu'au 22
juin et qu'elle est à l'étude d'ici cette date pour
considérer une ordonnance formelle, pour voir si le taux peut varier,
s'il est trop haut à l'heure actuelle, oui ou non. Mais ça
n'empêche pas les corps intermédiaires de venir. L'an dernier, ils
sont venus me rencontrer ici, et je crois que j'en ai fait rapport au
député de Berthier. Je crois que la rencontre a été
cordiale puisque le ministère des Transports, non pas mon
ministère, mais le ministère des Transports de la province de
Québec que je dirige a consenti $27,500. Alors je suis prêt
à n'importe quel temps à rencontrer tous les corps
intermédiaires et toutes les personnes, les maires, les échevins,
et qu'on en discute.
M. PAUL: Vous aviez invité le député de Berthier
à cette rencontre-là?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le député de Berthier, disons que
ça été le maire de Saint-Ignace qui m'a
appelé...
M. PAUL: Non, il est maire de Saint-Michel.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le maire de Saint-Ignace avait pris rendez-vous
et si le maire n'a pas invité le député de Berthier, je
n'y suis pour rien. Par contre, j'ai tenu le député de Berthier
au courant des événements. Je crois que le député
peut dire à cette Chambre qu'il a été mis au courant
immédiatement des décisions qui ont été prises.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, quelques questions
au poste 7. Le ministre peut-il nous dire s'il existe une certaine coordination
entre les brise-glace qui appartiennent au gouvernement
fédéral?
Par exemple, si vous prenez le traversier de Sorel-Berthier, il arrive
souvent que le traversier est empêché de transporter les gens
d'une rive à l'autre à cause d'un amoncellement de glace. Alors,
est-ce qu'il y a une certaine coordination entre le ministère des
Transports et le service de brise-glace fédéral, une entente pour
que les traversiers ne soient pas obligés de discontinuer leur
service?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, c'est le gouvernement fédéral
qui donne le service des brise-glace et le gouvernement provincial n'a rien
à payer. C'est à la demande des compagnies maritimes de la
province. Celles-ci font la demande au gouvernement fédéral. Cela
ne coûte rien à la province.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est fait par le ministère des
Transports.
M. TREMBLAY (Bourassa): Fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Fédéral. Bon. Maintenant, une
autre question. Nous avons appris, dernièrement, qu'Air-Canada avait
annoncé qu'elle ne desservirait plus la région de Bagotville dans
le comté de Chicoutimi, c'est-à-dire que ce service serait
assuré par Québecair. Est-ce que le ministère des
Transports a pris des dispositions nécessaires afin que ce service soit
adéquat parce que les gens de la région prétendent que le
service sera plus mauvais et plus espacé? Il y aura moins d'envols
qu'avec Air-Canada. Est-ce que le ministère a pris des dispositions pour
que le service continue...
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre au député de
Sainte-Marie, cela relève du ministère des Transports
fédéral. Mais si jamais
le service n'est pas adéquat, la population de cette
région peut toujours faire des recommandations au ministre provincial
qui peut les transmettre au ministère fédéral. Mais cela
relève uniquement du ministère fédéral.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela relève uniquement du
fédéral, mais le ministère des Transports du Québec
est censé voir à ce que ces services-là continuent
d'être adéquats pour la population. Vous n'avez aucune juridiction
là-dessus? Il y a une certaine coordination entre le ministère
provincial et le ministère fédéral dans ce
domaine-là, dans le domaine des services aériens, je crois.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II n'y en a pas?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, pas dans ce domaine-là.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le fédéralisme est moins
rentable que l'on pense.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est du domaine fédéral. C'est le
ministère des Transports fédéral qui prend les
décisions dans ce domaine.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le système fédéraliste
est pire que je ne le pensais. Maintenant, une autre question.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est votre propre opinion.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On sait que le ministre dernièrement
est allé faire un voyage aux Etats-Unis pour essayer de hausser la vente
des CL-215. C'est tout simplement une question. On sait qu'actuellement, il ne
nous est parvenu aucune commande des Etats-Unis. Est-ce que le ministre
prévoit que les Etats-Unis vont commander prochainement des CL-215? Je
ne sais pas si le ministre m'écoute.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je vous écoute mais cela regarde le poste
6 seulement. Mais si je vous réponds, j'espère que vous ne
reviendrez pas lorsque nous serons au poste 6 avec la même question.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je peux me tromper. Oui, tout à
l'heure, quand nous serons au poste 6, je vous poserai la question de
nouveau.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, s'il n'y a pas d'autres questions,
d'ordre général,...
M. PAUL: II y en a encore!
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse. L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire,
dans les crédits, contrairement à ceux qui furent
présentés en cette Chambre l'an dernier par notre collègue
de regrettée mémoire, M. Laporte, comment il se fait que cette
année on ait jugé bon de diviser le service du transport
aérien que l'on retrouvait autrefois dans les crédits sous une
seule rubrique et de l'inscrire à un poste particulier: Service du
transport maritime? Est-ce que les montants des subventions nécessaires
pour le maintien de ces services gratuits sont la justification de cette
division du chapitre, "service aérien"?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est une recommandation du Conseil
exécutif, M. le député, et c'est pour cela qu'il y a eu
ces changements cette année. Je crois que c'est dû à
l'envergure du service aérien avec l'achat des CL-215, etc., qu'on a
pensé, je crois, remarquez bien... Mes renseignements indiquent qu'on a
séparé cela d'avec le service maritime.
M.PAUL: Est-ce que c'était du Conseil exécutif ou du
Conseil du trésor?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le service du budget.
M. PAUL: Le service du budget. M. le Président, qui est
responsable de ce service du transport maritime?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est le sous-ministre, ici, M. Vandry.
M. PAUL: M. Vandry?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela.
M. PAUL: Quand M. Vandry a-t-il été nommé à
ces fonctions?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le 3 septembre 1970.
M. PAUL: Que faisait M. Vandry avant sa nomination comme responsable du
Service du transport maritime?
M. TREMBLAY (Bourassa): II était gérant de district pour
General Motors.
M. PAUL: En vertu de quel principe ou à la suite de quel concours
de la fonction publique M. Vandry est-il au service du ministre?
M. TREMBLAY (Bourassa): II n'y a pas eu de concours parce qu'en
étant sous-ministre il a été nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Alors, il n'y a pas eu de concours. Il a
été nommé en vertu de ses capacités
d'administrateur.
M. PAUL: La nomination de M. Vandry en est une du Conseil
exécutif.
M. TREMBLAY (Bourassa): Du Conseil exécutif, sur recommandation
du ministre.
M. PAUL: Sur recommandation du ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela.
M. PAUL: Quel est le salaire de M. Vandry?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! Je ferai remarquer au
député de Maskinongé que ces questions sont plutôt
d'ordre administratif, à caractère général.
M. PAUL: M. le Président, je regrette de ne pas partager votre
opinion. Nous sommes au poste 7, Service du transport maritime et
aérien, au sous-article 1 "traitements, salaires et allocations".
M. LE PRESIDENT: M. Vandry est sous-ministre.
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: En tant que sous-ministre...
M. PAUL: II est directeur du service, à ce qu'on nous a dit.
M. BIENVENUE: II est au-dessus de cela.
M. PAUL: Ne vous mêlez pas de ce qui ne vous regarde pas. J'ai
posé la question suivante : Qui est responsable du Service du transport
maritime? On m'a parlé de M. Vandry. Alors, j'ai posé des
questions relatives au directeur du Service du transport maritime.
M. BIENVENUE: M. le Président, le salaire de M. Vandry, c'est
manifeste, n'apparaît pas à ce poste. Il s'occupe de ce service,
mais il n'est pas payé par ce service. On voit ici un montant total,
pour "traitements, salaires et allocations", de $22,500. C'est pour les
employés de ce service en général. M. Vandry est
au-dessus; il est sous-ministre adjoint au ministère.
M. TREMBLAY (Bourassa): Disons, pour préciser, que celui qui est
en charge je crois que l'honorable député de
Maskinongé est au courant de ce service est le capitaine
Côté, mais le sous-ministre adjoint...
M. PAUL: Vous changez toute votre réponse.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ecoutez, vous m'avez posé la
question.
M. PAUL: Je vous ai demandé qui était directeur du Service
du transport maritime.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le capitaine Côté, et le
sous-ministre adjoint...
M. PAUL: Ah! Je m'excuse.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... en charge est M. Vandry.
M. PAUL: M. Côté. C'est un capitaine de
carrière.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela.
M. PAUL: C'est un homme de carrière dans la profession.
M. BIENVENUE: Au long cours.
M.PAUL: Pour ce qui est de M. Vandry, pour le moment, nous mettrons de
côté tout ce qui peut le regarder. Le ministre peut-il nous dire
de combien de personnes se compose ce Service du transport maritime à
son ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): De deux personnes.
M. PAUL : Est-ce que ces personnes sont à salaires, à
traitements ou à commission?
M. TREMBLAY (Bourassa): A traitements.
M. PAUL: Quelle différence y a-t-il, au sous-article 1, entre les
traitements, les salaires et les allocations?
M. TREMBLAY (Bourassa): II commence à faire comme le Frère
Volant. Tout fonctionnaire payé par la fonction publique est payé
à traitements. Est-ce que cela répond à la question de
l'honorable député de Maskinongé?
M. PAUL: Vous voulez dire qu'un fonctionnaire qui est engagé par
la fonction publique est fonctionnaire?
M. TREMBLAY (Bourassa): II est payé à traitements.
M. PAUL : II est payé à traitements. M. TREMBLAY
(Bourassa): Oui.
M. PAUL: Alors, que vient faire la rubrique "salaires" là-dedans?
Quel montant sera réparti en salaires, en traitements et en
allocations?
M.TREMBLAY (Bourassa): Pour notre ministère, M. le
Président, ce sont seulement des traitements.
M. PAUL: M. le Président, quant à nous, ce poste pourrait
être adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2 "frais de
déplacement". Adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Sous-article 3 "honoraires et commissions".
M. VINCENT: M. le Président, il y a des honoraires et commissions
de $2,000.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Restons-nous assis ou devons-nous nous
lever?
UNE VOIX: Restez assis.
M. PAUL: Quand le ministre est aussi aimable...
M. BIENVENUE: Aussi humain.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je me lève.
Quand nous siégeons en commission dans les salles en bas, nous avons le
droit de fumer; alors pourquoi ici n'en avons-nous pas le droit?
M. LE PRESIDENT: Cela n'a jamais été permis dans la salle
de l'Assemblée nationale. H faut conserver...
M. PAUL: Réellement, ce sont les grands ministres qui
défendent le budget ici surtout.
M. LE PRESIDENT: Alors, je comprends que le sous-article 3 est
adopté.
M. VINCENT: Non, M. le Président. Quels sont les honoraires et
commissions pour $2,000?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce sont des frais d'avocats pour études
des chartes des compagnies qui peuvent faire affaires avec le ministère
des Transports.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4, "frais de bureau".
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, "services contractuels".
M. VINCENT: En substance, quels sont ces services contractuels?
M. TREMBLAY (Bourassa): Les coûts de réparation et
d'entretien des bateaux que la province possède.
M. PAUL: En parlant de l'entretien et de la réparation des
bateaux, le ministre pourrait-il nous dire ce qui est arrivé du bateau
Trois-Rivières qui a été acheté en même temps
que le Radisson?
M.TREMBLAY (Bourassa): II est en location à
l'Ile-aux-Coudres.
M. PAUL: II est en location à l'Ile-aux-Coudres.
M. TREMBLAY (Bourassa): En location.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Sous-article 12,
subventions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je suppose que ce sont des subventions
accordées aux traversiers?
M. TREMBLAY (Bourassa): L'augmentation, c'est pour la traverse
Sainte-Catherine-Tadoussac.
M. VINCENT: C'est ça.
Pouvez-vous donner en détail la liste des subventions?
M. TREMBLAY (Bourassa): Voulez-vous que nous la déposions ou que
nous la lisions?
M. PAUL: On ne peut pas déposer de document en comité.
M. VINCENT: On peut la lire, ce n'est pas tellement long, avec les
montants, parce qu'il y a quand même une augmentation de $700,000.
M. TREMBLAY (Bourassa): Basse-Côte-Nord, Agence maritime,
$391,000; Coopérative de transport maritime et aérien des
Iles-de-la-Madeleine, $75,000; Compagnie de la Traverse Matane-Godbout,
$50,000; Compagnie de navigation Trois-Pistoles Limitée, $5,000; La
Traverse Saint-Laurent Limitée, $50,000.
M. PAUL: Cela, c'est la subvention de l'hiver dernier.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela ne comprend pas la subvention de l'hiver
dernier. Nous ne savons pas si ça va se répéter.
M. PAUL: Comme ça? La Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée reçoit déjà une subvention? H y a un
montant de $50,000 pour la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée.
M. TREMBLAY (Bourassa): En 70/71, excusez-moi, il n'y avait rien; en
71/72, nous prévoyons $50,000.
M. VINCENT: Avant que la visite de nos gens soit déjà
préparée, le montant de $50,000 est en réserve au cas
où; c'est une information qui est quand même très
importante pour le député de Berthier.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est une convention collective que la compagnie
elle-même vient de négocier et, apparemment, il y a eu une
augmentation. Alors au cas où, comme disait le député de
Nicolet...
M. VINCENT: Oui, mais justement la compagnie, pour les augmentations
dues à la convention collective, a demandé à la
Régie des transports d'accorder une augmentation du taux.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne voudrais pas répondre à
cette question parce que je ne sais pas si c'est pour cette raison qu'elle a
demandé une augmentation.
M. VINCENT: Oui, c'est la raison que la compagnie a donnée.
M. TREMBLAY (Bourassa): II faudrait demander cela à la
Régie des transports, qui pourrait vous répondre.
M. VINCENT: II y a quand même un montant de $50,000 prévu
au budget, advenant que le ministre, dans un geste de
générosité à la suite d'une demande du
député de Berthier... Oui, en fin de compte, c'est
prévu.
M. TREMBLAY (Bourassa): En tout cas, est-ce que je peux continuer les
subventions?
M. PAUL: Non, non.
M. VINCENT: Non, je pense que c'est important, $50,000 sont
prévus au budget. C'est important pour les députés de la
région parce que, tout à l'heure, on parlait des
représentants de ces groupes de travailleurs qui viendraient rencontrer
le ministre. Nous aimerions savoir s'il y a un engagement attaché
à ce montant de $50,000.
Est-ce que, dans ce montant de $50,000, il y a un engagement
d'attaché présentement ou si c'est seulement dans le budget, sans
aucun engagement? Si, déjà, le ministre s'est engagé
à verser une subvention de $50,000 à la Compagnie de Traverse
Saint-Laurent, il pourrait nous le dire.
M. TREMBLAY (Bourassa): En 70/71, il n'y avait aucune subvention pour la
Compagnie de Traverse Saint-Laurent. Vu que, l'hiver dernier, nous avons
payé $27,500 pour le service de nuit, cette année, nous avons
prévu au budget, à la demande des citoyens qui veulent traverser,
$50,000 pour donner un service jour et nuit, même durant les mois
d'été. C'est pour cette raison que l'on a prévu $50,000 au
budget pour la Compagnie de Traverse Saint-Laurent Limitée.
M. PAUL: Ce montant de $50,000, est-ce qu'on en a discuté avec
quelqu'un de responsable à la Compagnie de Traverse Saint-Laurent
Limitée? Est-ce qu'il y a eu des négociations, des approches ou
des ententes? Comment ce montant de $50,000 nous arrive-t-il?
M. TREMBLAY (Bourassa): On a prévu $50,000 et il n'y a eu aucune
entente.
M. PAUL: Vous envoyez un chèque, comme cela...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, nous n'envoyons pas de chèque.
M. PAUL: ...sans rien négocier?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est prévu et cela va être
négocié. Ne vous en faites pas, nous ne donnons pas l'argent
comme cela.
M. PAUL: Non, cela va être négocié.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela peut être négocié,
comme je vous l'ai dit tout à l'heure, par le fait que nous pouvons
rencontrer les gens.
M. PAUL: Le montant de $27,000 de l'hiver dernier...
M. TREMBLAY (Bourassa): $27,500.
M.PAUL: $27,500. Les $500 étaient en reconnaissance?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, il n'y a pas eu de reconnaissance.
M. PAUL: Ce montant a-t-il été versé aux citoyens
de Saint-Ignace ou s'il a été versé à la
compagnie?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela a été autorisé par le
Conseil de la trésorerie. Je m'excuse, je suis encore obligé de
rectifier; c'est $27,506, soit $6 de plus, qui ont été
recommandés par le secrétaire du conseil.
M. PAUL: Oui, mais il a dû y avoir des négociations avec la
compagnie.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, oui, nous avons négocié pour
que les gens de Saint-Ignace ou du comté de Berthier ne paient pas plus
cher pour la traverse d'hiver.
M. PAUL: Qui a négocié au nom du ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est Gérald Harvey, ministre du Revenu,
qui agissait par intérim, en mon nom à ce moment-là, qui a
agi comme négociateur.
M. PAUL: Quel a été le rôle du député
de Joliette dans cette négociation?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le rôle du député de
Joliette a été le même que celui du député de
Matane. Toutes les semaines, ils parlent de ces traversiers. Le rôle du
député de Joliette a été de revenir constamment,
toutes les semaines, et d'intervenir, comme le député de
Berthier, pour en venir à une entente afin
que les citoyens de Berthier et de Joliette aient le même
traitement que ceux d'autres territoires par exemple, ceux de Québec et
Lévis.
M. VINCENT: Le député de Matane a été
obligé d'en parler toutes les semaines?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, il a été obligé d'en
parler du fait que le député de Matane s'occupe de son
comté.
M. VINCENT: Oui, mais en parler toutes les semaines! Le
député de Matane aurait pu en parler, une fois pour toutes, et
dire au ministre des Transports...
M. BIENVENUE: C'est parce que je ne suis pas éloquent.
M. VINCENT: Manque d'éloquence. Ce n'est pas l'expérience
d'un procureur.
M. TREMBLAY (Bourassa): La compagnie de la Traverse de
Rivière-du-Loup Saint-Siméon a eu $20,000 en 70/71 et elle
aura $20,000 en 71/72.
La Compagnie de Navigation Cartier Limitée, $48,000, en 70/71 et
$48,000 en 71/72. Capitaine Paul-Eugène Lavoie, traversier entre l'Ile
aux Grues et Montmagny, $6,000 en 70/71, $8,000 en 71/72. Syndicat
Coopératif de la Traverse de Saint-Juste-du-Lac, $20,000 en 70/71,
$25,000 en 71/72.
M. PAUL: Avez-vous dit Saint-Jude ou Saint-Juste?
M. TREMBLAY (Bourassa): Saint-Juste. M. PAUL: Excusez-moi.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ernest Cormier, les Iles-de-la-Madeleine,
$16,000 en 70/71, $20,000 en 71/72. Traverse Matane-Godbout, $150,000 en 70/71,
$150,000 en 71/72. Traverse Lotbinière-Deschambault Incorporée,
$5,000 en 70/71, $5,000 en 71/72. Traverse de Lévis Limitée,
$500,000 ici, et il y a l'achat... Navigation Charlevoix-Saguenay, Traverse
Sainte-Catherine-Tadoussac, $675,000 en 70/71, $750,000 en 71/72. Montmagny Air
Service, l'Ile aux Grues, $6,000 en 70/71, $6,000 en 71/72. Albert
Vézina, service d'hiver entre l'Ile aux Grues et Montmagny avec canots
à glace, $500 en 70/71, $500 en 71/72. Traverse Nord-Sud Limitée,
$150,000 en 70/71, nul en 71/72.
M. VINCENT: ... la Traverse Nord-Sud, c'est Rimouski?
M.TREMBLAY (Bourassa): La Traverse Nord-Sud Limitée, c'est
Forestville-Pointe-au-Père.
M. PAUL: M. le Président, si j'ai bien com- pris, l'honorable
ministre nous a mentionné un montant de $500,000 pour la traverse de
Québec-Lévis.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. PAUL: Si le projet de loi no 24 a été
adopté...
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais c'était avant.
M.PAUL: ... est-ce qu'il va y avoir des crédits
périmés qui vont retourner au Trésor? A quoi va servir,
à toutes fins pratiques, ce montant de $500,000?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'était prévu avant que le projet
de loi no 24 soit déposé, quoique, avec le projet de loi 24, pour
autant que je connaisse l'expérience du député de
Maskinongé, je crois que le changement de la finance était un
changement complet. Maintenant, nous achetons toutes les actions et les
déficits seront connus... Je suis sûr que le député
de Maskinongé comprend que je ne peux pas lui donner plus de
détails là-dessus. D est au courant comme moi que c'est nous qui
allons prendre les déficits pour la province de Québec.
J'aimerais qu'il pose la question au ministre des Finances, car cela
relève du ministre des Finances, l'achat, les actions, le coût des
déficits, les profits et pertes du mois de novembre à venir
jusqu'à la date de l'achat.
M. PAUL: Quant à nous, nous serions prêts à voter ce
montant de $2,538,500 au lieu de $2,838,000, puisqu'il y aura $500,000 qui ne
seront plus requis sous le chapitre Subventions, puisqu'en vertu de la loi no
24, le gouvernement deviendra maintenant propriétaire de la traverse
Québec-Lévis. Nous ne voyons donc pas la nécessité
de voter $500,000 de plus que ce qui est nécessaire pour la bonne
administration de ce chapitre des subventions au service du transport maritime.
Par conséquent, je ferais motion pour que le montant de $2,838,500 soit
réduit à $2,338,500.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je suis d'accord. En discutant avec mon
sous-ministre, je suis d'accord pour accepter d'enlever les $500,000, vu qu'on
a fait l'achat de la Traverse de Lévis Ltée. D'accord.
UNE VOIX: Le député vient de sauver $500,000 à la
province.
M. VINCENT: Un demi-million à la province. C'est bien
ça.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, nous le payons quand même, mais d'une
autre façon. L'honorable député de Maskinongé a
raison.
M. VINCENT: Alors, adopté.
M. LE PRESIDENT: Ceci termine le poste budgétaire no 7, Service
du transport maritime et aérien.
M. PAUL: M. le Président, pour rester dans le même sujet de
transport, est-ce que l'honorable ministre aurait objection à ce que
nous prenions le poste 6, vu que nous avons pris le "service du transport
maritime et aérien" et là nous aurions le "service central de
transport aérien", si ça ne dérange pas?
M. LE PRESIDENT: Si les membres du comité sont consentants, nous
pourrions prendre le poste 6.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, la personne qui est
attachée au service aérien n'est pas ici en ce moment. J'aimerais
bien qu'on passe à l'administration et dès son arrivée, on
pourra y revenir, je n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: Alors on va prendre ce qui a été
décidé en premier lieu, poste no 1, "administration"; article 1,
"services administratifs". Alors sous-article 1, "traitements, salaires et
allocations".
M. PAUL: Alors, M. le Président, ce matin le ministre nous a
informés qu'il y avait 105 postes de prévus dans les
crédits de son ministère à l'administration pour cette
année, le tout résultant d'une centralisation de services. Est ce
que le ministre peut nous dire qui est sous-ministre en titre à son
ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, j'avais M. Verreault qui
était sous-ministre en titre, et M. Verreault a pris sa retraite il y a
quelques mois. Il est demeuré comme conseiller technique au
ministère pour une période de six mois et, à l'heure
actuelle, il y a M. Baril qui est sous-ministre adjoint et j'ai M. Vandry qui
est sous-ministre adjoint aussi attaché au service aérien. Je
n'ai pas de sous-ministre en titre.
M. PAUL: M. Verreault n'a pas pris sa retraite?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. Verreault est demeuré pour une
période de six mois comme conseiller technique au ministère.
M. PAUL: Est-ce qu'il a démissionné?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, il a démissionné
lui-même pour prendre sa retraite. Mais, à ma demande, il a
consenti à me donner six mois de plus comme conseiller technique au
ministère.
M. PAUL: Est-ce qu'il a démissionné par lettre à
l'attention de l'honorable ministre?
M. TREMBLAY (Bourassa): II a démissionné par une lettre au
premier ministre.
M. PAUL: Le ministre actuellement se trouve orphelin de sous-ministre.
Il doit appuyer son épaule sur celles de ses sous-ministres adjoints, M.
Baril et M. Vandry.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. PAUL: Bon. Est-ce que l'honorable ministre a un ou des
secrétaires particuliers?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, le ministre des Transports, ici à
Québec, a deux secrétaires, c'est-à-dire un chef de
cabinet ou directeur de cabinet et un secrétaire particulier.
M. PAUL: Est-ce que c'est un poste qui est reconnu par la fonction
publique, celui de directeur du cabinet?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, c'est une nomination.
M. PAUL: Non, non, je ne parle pas de ça.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, non, c'est reconnu par la fonction
publique...
M. PAUL: Je demande si le poste est reconnu par la fonction
publique.
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous voulez dire, passer un concours? Non, il ne
passe pas de concours. Le poste est reconnu.
M. PAUL: Je veux dire, est-ce qu'il y a une classe de prévue
à la fonction publique?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, oui. M. PAUL: Il y en a une.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pourquoi posez-vous cette question? Vous savez
la réponse avant moi.
M. PAUL: Non, non. Si le ministre prétend que je savais la
réponse, il m'honore d'une confiance que je ne mérite pas.
Est-ce que le ministre aurait devant lui la liste de son personnel
attaché à son bureau de Québec et à son bureau de
Montréal?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, attachées à mon bureau de
Québec, j'ai deux personnes: M. Beaudry qui est secétaire
particulier, disons qu'on donne le titre de directeur de cabinet et j'ai Mme
Thérèse Roy qui est secrétaire particulière. A
Québec, j'en ai deux. A Montréal, j'ai M. Jean-Marie Plante et M.
Roland Vaillancourt.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que ceci complète
d'une façon définitive les cadres du cabinet du ministre, deux
personnes à Québec et deux personnes à
Montréal?
M. TREMBLAY (Bourassa): A l'heure actuelle, oui.
M. PAUL: Elles n'ont pas de secrétaires?
M. VINCENT: Elles n'ont pas de secrétaires?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, des secrétaires, des "typists"
voulez-vous dire?
M. VINCENT: Oui, oui, des dactylographes, des sténodactylos.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien écoutez, il y a Mlle Courure qui
est...
M. VINCENT: C'est justement, le député de
Maskinongé a demandé la liste complète de tout le
personnel du cabinet du ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien oui, mais Mlle Couture est là...
M. VINCENT: La liste complète de tout le personnel.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... depuis 1956 au cabinet du ministre des
Transports, comme sténodactylo.
M. VINCENT: Je pose la question, M. le Président. Je me souviens
que, quand j'ai laissé le ministère de l'Agriculture, j'avais 16
personnes, comprenant les téléphonistes, messagers,
secrétaires, attachées au cabinet du ministre de l'Agriculture et
de la Colonisation. Mon successeur a dit qu'il y en avait beaucoup trop et
qu'il en avait assez de trois ou de cinq. Alors, on veut savoir si on a
réellement diminué le personnel. Je pense qu'autour du bureau du
ministre et des sous-ministres il y a un messager. De notre temps, du moins, il
y en avait un chez moi. Quel est le personnel attaché au bureau du
ministre des Transports, comprenant téléphonistes, dactylos,
sténographes, sténodactylos? Est-ce qu'il a une liste?
M. BIENVENUE: Ce que l'on appelle les statistiques vitales.
M. TREMBLAY (Bourassa): En plus des quatre que j'ai nommés il y a
quelques instants, il y a Mlle Couture, Mlle Murray, qui est
réceptionniste, et puis Mme Fortin qui est secrétaire du chef de
cabinet et du secrétaire particulier.
M. PAUL: Comment s'est fait le choix des secrétaires particuliers
du ministre?
M. TREMBLAY (Bourassa): Les secrétaires particuliers du ministre
sont des personnes qui ont voulu travailler avec le ministre, car, au
ministère des Transports je ne veux pas répondre pour les
autres ministères il n'y a pas eu de têtes
coupées.
M. PAUL: On ne parle pas de "coupage".
M. TREMBLAY (Bourassa): Les personnes qu'il y avait là avant...
Laissez-moi finir; je vois venir votre question, car je connais très
bien le député de Maskinongé. Les secrétaires
particuliers du ministre, qui étaient là avant moi, dès
l'accession au pouvoir du Parti libéral, je les ai rencontrés et
ils m'ont dit...
M. PAUL: Je n'ai pas parlé de ça.
M. TREMBLAY (Bourassa): Laissez-moi donc finir, s'il vous
plaît.
M. PAUL: Bien, vous avez assez de répondre aux questions qu'on
vous pose, n'en donnez pas plus.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, je vais vous en donner plus pour votre
argent, parce que, là, vous en venez à ça.
M. PAUL: Ah! si vous voulez en avoir plus!
M. TREMBLAY (Bourassa): De toute façon...
M. PAUL: Est-ce une invitation que vous me faites?
M. TREMBLAY (Bourassa):...j'ai choisi deux personnes compétentes
pour être à mon cabinet.
M. PAUL: Basé sur quels critères d'engagement?
M. TREMBLAY (Bourassa): Sur le choix du ministre.
M. PAUL: Sur le choix du ministre. M. TREMBLAY (Bourassa): C'est
ça.
M. PAUL: Quelle est la scolarité de ces deux employés?
M. TREMBLAY (Bourassa): Une très bonne scolarité et,
surtout, une très bonne expérience.
M. PAUL: Ce n'est pas suffisant, M. le Président. Peut-être
que le ministre de l'Education pourrait me fournir un renseignement très
précis sur l'expression scolarité. Au point de vue pratique,
qu'est-ce que ça veut dire?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, on peut toujours le
fournir, mais je ne vois pas ce que la question du député de
Maskinongé vient faire ici dans la discussion des secrétaires de
ministre. C'est leur travail, leur rendement
qui comptent et j'ai choisi ces personnes parce qu'elles peuvent remplir
le rôle.
M. PAUL: Ce n'est pas, M. le Président, au ministre de juger.
M. TREMBLAY (Bourassa): Alors, si le député de
Maskinongé veut avoir les années de scolarité de ces
personnes, il peut en faire la demande et on lui fera parvenir cela.
M. PAUL: Je le lui demande, M. le Président, et c'est aux
crédits qu'on a droit d'obtenir ces renseignements.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, je les lui ferai parvenir, parce
qu'à ce moment-ci je ne les ai pas.
M. PAUL: Vous ne les avez pas? M. TREMBLAY (Bourassa): Non.
M. PAUL: Est-ce que le ministre s'engage à nous les faire
parvenir?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, je m'engage à les lui faire parvenir
personnellement à son bureau.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que le ministre, avec la
liste de son personnel pourrait nous donner, en regard de chaque poste
occupé, le salaire payé à la personne qui occupe le
poste?
M. TREMBLAY (Bourassa): Est-ce que vous aimez mieux l'avoir par
écrit, parce que je ne voudrais pas faire d'erreur?
M. VINCENT: Non, non en même temps que les autres choses.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'aimerais mieux le donner par écrit, si
vous voulez.
M. VINCENT: Non, le chef de cabinet, quel salaire a-t-il?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est $17,000. Secrétaire particulier,
$13,000. Pour les autres je voudrais vérifier, parce que, là, il
y a une échelle. Ces deux-là, c'est $13,000 et $17,000. Alors, si
le député veut plus de renseignements, je pourrais les lui donner
par écrit.
M. PAUL: Est-ce que c'étaient d'anciens fonctionnaires, des
fonctionnaires à l'emploi du ministère ou d'autres
ministères, lorsque le ministre leur a donné sa confiance?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'étaient pas des fonctionnaires.
M. PAUL: Ce n'étaient pas des fonctionnaires.
Est-ce que les secrétaires de l'ex-ministre des Transports, le
député de l'Islet, M. Lizotte, ont tous été
intégrés au sein du ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, M. Joseph Slythe est retourné au
poste de directeur des services auxiliaires, poste qu'il occupait avant 1966.
On appelle cela la suite du ministre; il est sur le même étage. M.
Pouliot est au service aérien, mais, d'ici quelques jours, il va revenir
au 880 Chemin Sainte-Foy, au BVA, le bureau des
véhicules-automobiles.
Il y a un poste d'ouvert que M. Pouliot pourrait très bien
remplir. Il pourrait donner, je crois, beaucoup de ses connaissances pour le
salaire qu'il gagne.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous décrire
quelles sont les fonctions et les tâches qu'il assigne à son
adjoint parlementaire?
M. TREMBLAY (Bourassa): Mon adjoint parlementaire a travaillé
à toutes les lois, au budget et au projet de loi 23. Il a mis beaucoup
plus d'heures que moi-même parce que comme ministre, vous le savez comme
moi, souvent il nous faut faire du bureau; il faut rencontrer des personnes,
soit de l'Ile-aux-Coudres ou de Saint-Ignace, etc. Alors, l'adjoint
parlementaire travaille constamment au bureau du ministère des
Transports. Il est au courant de tout ce qui se passe, dans tous les domaines,
au ministère des Transports. Etre adjoint parlementaire, ce n'est pas
pour recevoir $4,000 mais plutôt pour travailler. Mon adjoint
parlementaire, j'en suis très heureux, je lui rends hommage ici en cette
Chambre car il me rend de précieux services. Il travaille en
collaboration avec le ministre. Quant le ministre n'est pas là, il
remplit bien le rôle. Il me tient au courant de toute la
préparation du travail.
M. PAUL: Pour saluer votre arrivée, M. le Président, quant
à nous, nous sommes prêts à accepter le sous-article
1...
M. LE PRESIDENT: Vous étiez rendus au poste 1?
M. PAUL: "... traitements, salaires et allocations".
M. LE PRESIDENT: Toujours au sous-article 1?
M.PAUL: Toujours. Nous attendions votre retour.
M. LE PRESIDENT: Toujours au poste 1, article 1, sous-article 1,
"traitements, salaires et allocations", adopté?
DES VOIX: Adopté. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, "frais de déplacement"?
M.VINCENT: M. le Président, "frais de déplacement", on
nous parle souvent du Frère Volant. Est-ce que le colonel est volant
aussi?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, cela en a l'air.
M. VINCENT: On voit une augmentation de $19,000 par rapport à
l'an passé. Cette année, c'est $38,300. C'est une augmentation de
plus de 100 p.c. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quels ont
été les frais de déplacement du ministre des Transports au
cours de l'année 70/71?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela a été les frais de
déplacement de tous les conseillers techniques du ministère;
allocations qui ont été payées à tous les
conseillers techniques. Alors, c'est pour cela qu'il y a augmentation, cette
année, de $19,000 à $38,300.
M. VINCENT: Mais quels ont été les frais de
déplacement du ministre pour l'année financière 70/71?
M. TREMBLAY (Bourassa): Je pourrai les avoir dans quelques minutes, si
vous voulez. Nous ne les avons pas. Mais si vous les exigez, nous pouvons les
avoir dans quelques instants.
M. VINCENT: Ce serait assez important, parce que l'ancien ministre des
Transports, d'après un document publié par le Parti
libéral, avait abusé: L'ancien ministre des Transports
d'après le bulletin libéral Québec pas d'argent. A
qui la faute? Dépenses de voyage en deux ans, Union Nationale,
Transports et Communications, ministre Fernand Lizotte, $750,000. Est-ce que le
ministre a diminué cela, lui? Non, non, c'est un document officiel.
M. PAUL: Officiel.
M. VINCENT: Voyez-vous ici, Bulletin libéral, Québec pas
d'argent...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne sais pas si c'est vous qui avez fait
imprimer ce bulletin-là...
M. VINCENT: Non, non, non!
M. TREMBLAY (Bourassa): ... mais je ne suis pas au courant. C'est assez
difficile pour moi d'y répondre parce que je n'ai jamais reçu de
copie. Alors, je ne sais si, dans votre comté, un imprimeur l'aurait
fait imprimer. Moi, je ne suis pas au courant.
M. VINCENT: Ah! Le ministre l'a vu. Quels ont été les
dépenses de voyage au cours de l'année 70/71 du ministre des
Transports et du ministère des Transports?
M. TREMBLAY (Bourassa): On va vous donner cela dans...
M. VINCENT: Si M. Lizotte a voyagé pour $750,000 en deux ans, il
faudrait quand même que le ministre actuel diminue cela quelque peu. On
terminait en disant: Que l'on cesse de rire de nous.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous autres, nous avons diminué parce
qu'on voit ici...
M.VINCENT: On a diminué! On a une augmentation de $19,000
à $38,300...
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui mais ce n'est pas $750,000.
M. VINCENT: ... une augmentation de 100 p.c. et plus.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais nous sommes loin de $750,000.
M. VINCENT: II faut quand même savoir si...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est toute une différence.
M. VINCENT: Vous verrez, un peu plus loin: Agriculture et Colonisation.
Le ministre Clément Vincent: $5,250,000 de voyages pendant deux ans. On
a voyagé!
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est pire que le Frère Volant!
M. VINCENT: C'est pire que le Frère Volant. Le ministre de
l'Education sourit, mais le ministre de l'Education, Jean-Guy Cardinal, pendant
deux ans: $2 millions.
M. SAINT-PIERRE: Mais lui, il était vice-président du
Conseil exécutif.
M. VINCENT: Ah! mais que le ministre de l'Education se prépare.
Il aura à répondre à ces questions tout à
l'heure.
M. SAINT-PIERRE: J'ai les réponses, M. le Président.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pourrais-je demander à l'ex-ministre de
l'Agriculture de déposer le document pour que nous puissions en prendre
connaissance?
M. VINCENT: Non, je ne peux pas déposer le document. D'ailleurs,
c'est très facile de se le procurer. Adressez-vous à la
Fédération libérale du Québec. On vous le donnera
avec plaisir.
M. TREMBLAY (Bourassa): La seule chose que je puis vous dire, c'est que
je n'ai pas été saisi de ce document. Alors, vous pourrez
écrire
à la Fédération libérale du Québec.
Peut-être pourra-t-on vous donner une réponse.
M. VINCENT: Le ministre pourrait-il nous donner ses dépenses de
voyage personnelles pour 70/71? Il n'a pas de raison de ne pas les donner.
M. SIMARD (Témiscouata): Nous n'aurons pas à écrire
à la fédération pour cela.
M. TREMBLAY (Bourassa): En 70/71, le ministre des Transports: $1,093.05
de dépenses de voyage.
M. VINCENT: Combien a coûté le voyage lorsqu'il a
été nommé colonel?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela n'a rien coûté à la
province.
M. VINCENT: Cela n'a rien coûté à la province.
M. TREMBLAY (Bourassa): A la province. M. VINCENT: Par qui cela a-t-il
été payé?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'était une invitation de Canadair
d'aller en Alabama et à Oklahoma, parler des CL-215, non pas comme
vendeur mais pour dire seulement de quelle façon nous utilisons ces
avions ici au Québec.
M. VINCENT: Le ministre a-t-il profité d'une allocation
quotidienne de dépenses?
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais non: $1,093.05 au ministère des
Transports.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre, au cours de l'année 70/71,
aurait fait un ou des voyages à même un ou des avions du
ministère des Transports?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, c'est sûr.
M. SIMARD (Témiscouata): Ce sont des dépenses, alors.
M. VINCENT: Ce ne sont pas des dépenses, cela?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est sûr.
M. VINCENT: Attendez une minute. Quel est le coût chargé au
ministère quand on se sert du jet communément appelé le
"jet à Lesage"?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est $200 l'heure.
M. VINCENT: C'est $200 l'heure. Donc, le ministre a volé pendant
cinq heures.
UNE VOIX: Vous n'avez pas dit que vous l'aviez vendu?
M. VINCENT: Non. Nous l'avons mis en vente mais nous n'avons pas
trouvé d'acheteurs.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non. Vous ne l'avez jamais mis en vente.
M. VINCENT: En vente dans les journaux.
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous ne l'avez jamais mis en vente parce que
vous aviez des acheteurs prêts à payer plus cher que le prix que
le gouvernement libéral avait payé.
M. VINCENT : Le ministre des Transports a-t-il voyagé à
même les avions du ministère des Transports au cours de
l'année 70/71?
M. TREMBLAY (Bourassa) : Sûrement que j'ai voyagé.
M. VINCENT: Est-ce que ces voyages ont été portés
au compte du ministre ou à celui du ministère des Transports?
M. TREMBLAY (Bourassa): Tout dépend.
M. VINCENT: Cela ne dépend pas. S'il a voyagé...
M. TREMBLAY (Bourassa): Tout dépend parce que cela n'a pas
été porté au compte du ministère des Transports. En
plus de cela, c'est que s'il y a deux ministres qui se servent de l'avion, le
coût du transport est partagé entre les deux
ministères.
M. VINCENT: Oui.
M. TREMBLAY (Bourassa): S'il y a trois ministres, le coût est
partagé entre les trois ministères. C'est la raison pour laquelle
les coûts sont moins élevés, peut-être,
qu'auparavant, parce que les ministres voyagent deux ou trois ensemble. Avant
cela, les ministres étaient tellement gros qu'ils voyageaient un
à la fois.
M. VINCENT: Le ministre veut être très aimable. Qu'il nous
donne maintenant la liste de chacun des voyages qu'il a effectués au
cours de l'année 70/71 avec les avions du ministère, à
$200 l'heure, ou la part qu'il a versée.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre à la question, il
n'y a aucun ministre je crois que l'ex-ministre de l'Agriculture est au
courant à qui le coût du voyage en avion est imputé.
Le coût du transport est appliqué quand ce sont les fonctionnaires
de tel ministère qui utilisent l'avion. Mais si c'est le ministre
même, le coût pour les avions exécutifs n'est pas
imputé directement au ministère.
M. VINCENT: M. le Président, je m'inscris en faux. Quand un
ministre, que ce soit le ministre des Transports, le ministre de l'Agriculture
ou un autre ministre, veut utiliser un avion du ministère des
Transports, il est obligé de signer une réquisition. Cette
réquisition est envoyée au sous-ministre des Transports. Quand
l'avion revient, nous recevons au ministère... D'ailleurs on verra
à l'article 6 qu'il y a une imputation de $831,800. A ce
moment-là, même si c'est le ministre qui voyage, qui s'en va dans
une région de la province, qu'il voyage avec son secrétaire, avec
son personnel, il y a une imputation portée à son
ministère pour le service central aérien.
Le ministre vient de nous induire en erreur en mentionnant que ce
n'était que pour les hauts fonctionnaires, qu'il n'y avait rien de
compté aux ministres quand ils voyageaient.
Le ministre utilise-t-il les avions du ministère des
Transports?
Le ministre a très souvent parlé du Frère Volant.
Je voudrais quand même savoir s'il vole ou s'il plane.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, je ne plane pas, je vole. Je me sers des
avions en temps et lieu, quand j'en ai besoin.
M. VINCENT: Qu'il nous dise simplement de quelle façon.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai dit que je me servais des avions, soit du
DC-3 ou d'autres avions, mais le moins possible.
M. VINCENT: Oui, mais encore.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je suis au courant du coût, et c'est
pourquoi je m'en sers le moins possible. Je viens de vous donner les
dépenses, $1,093.05.
M. VINCENT: C'est impossible, M. le Président, $1,093. Le
ministre a-t-il pris cinq fois l'avion du ministère des Transports pour
aller à Montréal pendant un an?
M. TREMBLAY (Bourassa): Lorsque nous étudierons au poste 6 les
dépenses des ministres, je pourrai vous donner le détail des
dépenses des ministres qui ont utilisé les avions et en
même temps je vous donnerai les dépenses des derniers quatre
ans.
M. VINCENT: Oui, assurément.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous les sortirons.
M. BIENVENUE: Cela irait au poste 6.
M. VINCENT: Le ministre pourrait-il tout de suite prendre préavis
qu'au poste 6 nous aimerions avoir le livre de bord?
M. TREMBLAY (Bourassa): II y a aussi une autre façon. Pour ne pas
retarder les travaux du comité, on pourrait l'inscrire au
feuilleton.
M. VINCENT: M. le Président, ce n'est pas retarder les travaux du
comité. Si le ministre ne donne pas l'information, ce n'est pas le
député de Nicolet qui retarde les travaux du comité.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, nous allons vous donner les
informations.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 2, adopté. Sous-article 3,
Honoraires et commissions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, à qui est-ce
payé, ce montant de $2,500? Est-ce que le ministre... je pense qu'il est
occupé. A-t-il compris ma question?
M. TREMBLAY (Bourassa): Un instant, ne soyez pas nerveux !
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, je vous demande si
vous avez écouté ma question.
M. VINCENT: Si les travaux de la Chambre retardent c'est parce que nous
n'avons pas de réponse.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce montant est pour certains médecins de
la Commission des accidents du travail, c'est-à-dire pour le
ministère et pour d'autres frais. Nous avons besoin soit
d'ingénieurs, de médecins, etc.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Alors, vous aviez compris ma question?
M. TREMBLAY (Bourassa): J'avais compris.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous auriez dû le dire.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4, Frais de
bureaux.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, Communications.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, Fournitures et approvisionnements.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7, Mobilier et équipement de bureau
et d'informatique.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, Véhicules moteurs et
outillage.
M. VINCENT: Le ministre change-t-il de voiture cette année?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, cette année.
M. VINCENT: Quelle voiture a-t-il présentement?
M. TREMBLAY (Bourassa): L'ex-voiture du ministre de la Voirie.
M. VINCENT: C'est-à-dire la voiture de l'ex-ministre de la
Voirie.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, la voiture de l'ex-ministre.
M. VINCENT: Quel genre de voiture est-ce?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est une Chrysler.
M.VINCENT: Une Chrysler New-Yorker?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça. M. VINCENT: Avec
cassette-radio?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, il y a une cassette-radio je crois
bien.
M. VINCENT: Le ministre change cela pour une Volskwagen?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non.
M. VINCENT: Quel genre de voiture a-t-il l'intention...
M. TREMBLAY (Bourassa): A peu près le même genre de
voiture.
M. VINCENT: Ah! c'étaient des limousines dans notre temps, et
c'est devenu aujourd'hui...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je crois que mes discours n'ont jamais
porté sur ces choses.
Il y a beaucoup de travail qui se fait en automobile et, en Volkswagen,
c'est assez difficile de travailler.
M. VINCENT: Je suis parfaitement d'accord.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'ai jamais fait de discours à cet
effet, et je crois qu'une bonne voiture...
M. PAUL: Cela correspond à la fonction de ministre.
M. VINCENT: Cela correspond à la politique adoptée par
l'ancien gouvernement.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... soit une Chrysler...
M. VINCENT: Une bonne voiture, de bons pneus et un bon chauffeur.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'ai rien contre cela.
M. VINCENT: Nous non plus.
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous ne m'avez jamais entendu critiquer
cela.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, adopté? M. VINCENT:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9, "assurances"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10, "loyers"?
M. VINCENT: Est-ce le loyer des machines Xerox? Est-ce le loyer des
machines à polycopier ou à photocopier?
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour terrains, édifices et autres locaux,
$6,500; copieurs, duplicateurs et autre équipement d'imprimerie $50.000,
ce qui fait $56,500.
M. VINCENT: Comment dites-vous cela? Autre...
M. TREMBLAY (Bourassa): Autre équipement.
M. le Président, c'est parce que nous avons fait l'achat d'une
machine offset afin de faire nos propres formulaires et c'est inscrit au budget
de cette année.
M. PAUL: Vous payez un loyer de tant par année. M. le
Président, je me vois dans l'obligation de protester contre cette
politique, qui n'est pas exclusive au ministère des Transports, mais que
l'on retrouve dans presque tous les ministères. Il y a, attaché
au service de l'Assemblée nationale, à moins que cela n'ait
été détaché depuis environ quinze jours, trois
semaines, le service de la polycopie qui a justement été mis sur
place pour essayer d'éviter cette location de diverses machines qui
devient une charge onéreuse dans l'administration.
Je ne vois pas pourquoi le ministère des Transports... Les
remarques que je fais sur ce principe de location de machines Xerox ou autres,
je les ai faites à chaque occasion qu'il m'a été
donné d'assister à l'étude de crédits. Il y a un
service excellent. Autrefois, c'était au Secrétariat de la
province, mais, actuellement, c'est attaché au service de
l'Assemblée nationale et, éventuellement, ce sera attaché
au ministère de l'Information.
Le ministre et son personnel-cadre devraient avoir ce souci de
l'économie administrative qui
a semblé être la marque de commerce du premier ministre
actuel dès son assermentation. Si cette politique était suivie
nous avions d'ailleurs commencé à l'implanter dès
le mois de janvier 1970 je crois que le gouvernement
économiserait des sommes d'argent énormes et
intéressantes. Je comprends qu'il est assez difficile, du soir au
lendemain, de s'imbriquer dans ce service et je n'en fais pas un reproche
majeur au ministre. J'attire tout simplement son attention pour qu'il
éveille l'opinion; l'efficacité des fonctionnaires de son
ministère tirera certainement avantage d'entrer en communication avec le
service de la polycopie.
Je ne voudrais pas que le ministre ait l'impression que c'est un
reproche que je lui adresse personnellement. Il y a deux nouveaux
sous-ministres qui l'entourent et, eux aussi, probablement, ne sont pas au
courant de ces services qui existent dans d'autres ministères. C'est
dans un esprit d'information et de coopération administrative que je
fais ces remarques à l'intention de l'honorable ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'accepte avec plaisir les remarques du
député de Maskinongé. Par contre, le montant de $50,000
couvre le coût de polycopie de rapports d'accidents aux bureaux
d'avocats, qui rapportent $180,000 au ministère des Transports. Je
n'enlève pas la possibilité, comme vient de le souligner le
député de Maskinongé, que, dorénavant, avec les
nouvelles structures, on puisse réduire ces dépenses qui
s'élèvent à $50,000.
M. PAUL: Je pense bien, en vertu des informations que nous donne le
ministre, que ce serait assez difficile de se servir de ce service de polycopie
pour les rapports d'accidents. Mais dans d'autres services de son
ministère, certainement, il pourra...
M. TREMBLAY (Bourassa): A l'heure actuelle, disons qu'on se sert de ce
système qui rapporte $180,000 pour donner les rapports d'accidents aux
avocats, etc., immédiatement.
M. PAUL: Je comprends que cela rapporte $180,000, mais, autrefois, cela
devait rapporter à peu près $90,000, parce que le prix des
rapports a été doublé. Ce n'est pas que j'en aie contre le
prix, mais ce qui coûtait $1 avant coûte maintenant $2.
M. TREMBLAY (Bourassa): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, "services contractuels",
adopté?
M. PAUL: Cela peut comprendre quoi?
M. TREMBLAY (Bourassa): Entretien et réparation
d'équipement de bureau et d'informatique. Vous savez toutes les
cassettes nouvelles, etc., l'entretien. Plus il y a d'automobiles, plus il y a
de rapports.
M. PAUL: Aodpté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, "allocations, primes et bourses",
adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 18, "frais de réception",
adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, autres dépenses, adopté?
Adopté. Alors article 2, Service de l'informatique, sous-article 1,
"traitements, salaires et allocations", adopté?
M. VINCENT: Qui est directeur de ce service?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. Raymond Lemay.
M. VINCENT: II est au poste déjà depuis...? M. TREMBLAY
(Bourassa): Depuis six ans. M. VINCENT: Adopté.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a beaucoup de nouveaux postes de prévus
au ministère pour ce service de l'informatique?
M. TREMBLAY (Bourassa): Sept nouveaux postes.
M. PAUL: Cela pourrait expliquer la majoration de $50,000 environ qui
figure dans les crédits?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Excusez-moi, mais j'ai été
obligé d'attendre d'avoir la parole. Qu'est-ce que le service de
l'informatique au ministère des Transports? Est-ce que cela sert surtout
à émettre les plaques d'immatriculation, les permis de conduire?
Est-ce que c'est surtout...
M. TREMBLAY (Bourassa): Service de l'informatique, compilation et mise
à jour par ordinateur des fichiers des propriétaires de
véhicules, des détenteurs de permis de conduire
et liste de suspension, etc. Compilation pour le ministère de
statistiques et autres documents de travail du même genre. C'est un peu
le journal du jour de tous les corps policiers. Montréal ou les grandes
villes ont ce qu'on appelle des "hot lines" pour avoir des numéros de
permis...
M. VINCENT: Des hot pants?
M. TREMBLAY (Bourassa): ...en cas d'accident, pour avoir les
détenus. Je crois qu'il y en a beaucoup qui sont au courant de cela.
C'est pour donner un service rapide.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Presque tous les ministères ont un
service d'informatique. Est-ce qu'il y a une certaine coordination entre les
ministères, au sujet des services d'informatique, ou si celui du
ministère sert exclusivement au ministère des Transports? Est-ce
qu'il y a une coordination entre les ministères?
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous sommes en télécommunication
avec le ministère de la Justice, à la journée longue.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2, "frais
de déplacement", adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, "honoraires et commissions"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, "frais de bureau"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, "communications"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, "fournitures et
approvisionnements"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7, "mobilier, équipement de bureau
et d'informatique"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9, "assurances, taxes et
indemnités"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10, "loyers"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, "services contractuels"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, "allocations, primes et bourses"?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33, "imputations"?
M. VINCENT: Les imputations consistent en des remboursements? Juste la
nature de ces remboursements?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bon, à Imputations, c'est Administration,
Services administratifs, $15,000; Bureau des véhicules automobiles,
$2,084,200...
M. VINCENT: D'accord.
M. TREMBLAY (Bourassa): ...Sécurité routière,
$50,000.
M. VINCENT: C'est suffisant, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Est-ce que le sou-article 33 est
adopté?
M. VINCENT: Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire no 2, Bureau des
véhicules automobiles, sous-article 1, Traitements, salaires et
allocations.
M. PAUL: M. le Président, l'an dernier, j'avais attiré
l'attention du ministre qui défendait les crédits sur certaines
irrégularités qui se glissaient aux bureaux de Montréal,
et spécialement sur certains scandales de pots- de-vin qui existaient
aux bureaux des permis. Je me rappelle fort bien qu'à l'époque
j'avais même mentionné le bureau du boulevard Crémazie. Je
sais que le ministre s'est occupé d'une façon toute
particulière de ce problème en déléguant des
officiers enquêteurs pour essayer de mettre fin, spécialement
à Montréal, aux irrégularités administratives
condamnables qui s'y déroulaient.
Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire aujourd'hui si la
situation semble corrigée, surtout à la suite de certains
congédiements qui se sont produits, du moins d'après certains
articles de journaux, dont l'un spécialement en date du vendredi 21
août 1970? Au mois d'octobre 1970, il y avait d'autres informations
à l'effet que les responsables du racket des permis de conduire au
bureau de la rue Crémazie à Montréal étaient
toujours en place. Est-ce que le ministre serait en mesure de nous dire
quelle est la situation? Quel a été le résultat de
l'enquête? Je ne demande pas au ministre de nous donner les noms des
personnes soupçonnées, je connais trop les implications
juridiques possibles. Je voudrais tout simplement obtenir du ministre certaines
informations quant à la position qu'il a prise et au résultat
obtenu dans cette enquête qu'il a ordonnée et pour laquelle je
veux le remercier.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, dès le mois de
mai l'an dernier j'ai demandé une enquête aux bureaux de la rue
Amherst et de la rue Crémazie à Montréal, comme vient de
le souligner l'honorable député de Maskinongé. Par contre,
le député se rappelle fort bien que par la suite j'ai
été obligé de quitter la Chambre pour des raisons qu'il
connaît très bien, mais l'enquête s'est poursuivie et il y a
eu six congédiements.
Depuis ce temps-là, il y a eu beaucoup d'avertissements; treize
personnes au moins ont été averties sévèrement sur
certains agissements. Comme avocat, l'honorable député va
comprendre que soupçonner des choses et les prouver, c'est très
différent. Cependant, ces personnes ont été averties
sévèrement.
Depuis cette date, un enquêteur à plein temps va dans les
bureaux vérifier les plaques, etc., pour qu'on ne prenne pas une plaque
qui est la douzième sous la pile vous savez ce que je veux dire
pour vérifier à Montréal tout le processus, la
façon dont cela fonctionne.
Mais je dois dire ici en cette Chambre que, malgré cela, il y a
encore beaucoup d'améliorations à apporter. Je me promets,
après la session, dans les mois d'été, de passer plus de
temps à Montréal pour voir à certaines choses qui se
passent. Je ne veux pas dire qu'elles se passent mal, je n'en suis pas encore
certain, mais je voudrais garantir d'ici quelques mois qu'il n'y a pas
d'irrégularité à Montréal dans les bureaux
d'émission des permis.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre aura bien retenu
que mes remarques ne se rapportaient pas surtout à certaines
irrégularités commises à l'occasion de l'émission
des plaques d'enregistrement mais plutôt dans les examens de conduite,
les examens nécessaires pour l'obtention d'un permis de conduire? Je
sais pour avoir donné des noms déjà à notre
collègue M. Laporte que des citoyens de mon comté avaient
été invités à payer une somme de X pour qu'ils
reçoivent un rapport favorable pour l'obtention d'un permis de conduire.
C'est contre cette politique-là, M. le Président, que le ministre
devrait, à mon humble point de vue, surtout s'attaquer, non pas à
certaines irrégularités qui sont beaucoup plus difficiles
à commettre pour ce qui a trait à l'émission des plaques
d'enregistrement de véhicules automobiles.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, mais il n'y a pas seulement
l'émission des plaques, il y a l'émission des permis de conduire.
J'aurais pu élaborer peut-être un peu plus, et je comprends
très bien le député de Maskinongé, c'est une chose
pour laquelle j'ai fait mon possible depuis un an, mais que je veux davantage
m'en occuper ainsi que les officiers de mon ministère. Surtout depuis
que nous avons un enquêteur qui est là
régulièrement, je crois que d'ici quelques mois nous pourrons
donner encore de meilleurs rapports ici aux honorables
députés.
M. VINCENT: M. le Président...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, à l'article
"bureaux des véhicules automobiles", ça comprend les motoneiges,
n'est-ce pas?
Est-ce que ça comprend les motoneiges aussi? Ce sont des
véhicules automobiles.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, oui.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Alors on dit qu'une personne sur 27 au
Québec possède une motoneige, c'est-à-dire qu'il y a
225,000 véhicules qui sont en circulation dont moins de la moitié
sont enregistrés. Est-ce que le ministre a l'intention de prendre des
dispositions, des moyens afin que toutes les motoneiges soient
enregistrées et que les gens qui conduisent des motoneiges soient soumis
à un code de la route, comme les automobilistes? Est-ce que vous avez
des prévisions?
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, pour répondre
à cette question premièrement c'est le ministère des
Transports qui émet les permis mais ça relève de la
Sûreté du Québec. Par contre en 1969, il y avait 35,000
motoneiges qui étaient enregistrées; en 1970, 110,000. Alors je
crois qu'il y a eu un progrès, un bon progrès.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II y en a 225,000 en circulation.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cette année, nous sommes en communication
tous les jours avec la Sûreté du Québec, pour essayer
d'améliorer la situation concernant non seulement l'immatriculation mais
surtout la sécurité.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): L'année dernière, 70/71, il y
a eu 22 morts à la suite d'accidents de motoneige. Cette année il
y en a eu 35. Alors, naturellement, ça relève du ministère
de la Justice, mais est-ce que le ministre a l'intention de recommander au
ministre de la Justice que tout conducteur de motoneige sur les routes ou non
ait un permis de conduire? Actuellement, seulement la moitié a des
permis.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela est défen-
du à l'heure actuelle. Même, il y a un arrêté
en conseil, je n'ai pas le numéro ici qui a été
passé l'automne dernier, spécifiant qu'une personne qui traverse
une route doit avoir son permis de conduire. Et 95 p.c. des accidents, des
pertes de vie n'ont pas eu lieu sur des routes, elles ont eu lieu dans les bois
ou autour des chalets, etc. Alors à la suite de ces explications, que je
vous donne, donc les accidents sont arrivés à 95 p.c. non pas sur
les routes, mais en dehors des routes.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Excusez-moi. Peut-être que je me suis
fait mal comprendre. Toutes les personnes qui conduisent des motoneiges doivent
posséder un permis de conduire, que ce soit sur leur terrain ou sur les
routes nationales. Je demande simplement au ministre quels sont les moyens
qu'il veut prendre ou qu'il devrait prendre pour que tous ceux qui touchent une
motoneige aient un permis de conduire.
M. TREMBLAY (Bourassa): La seule place où le ministre des
Transports peut contrôler par le code de la route c'est seulement sur les
routes. En dehors des routes, le ministère des Transports, par le code
de la route n'a aucune juridiction.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On exige un permis?
M. TREMBLAY (Bourassa): Sur les routes, pas dans les bois ou sur les
fermes. C'est la même chose pour un cultivateur dont le fils peut
conduire le tracteur à l'âge de 13 ans, de 14 ans ou 16 ans,
quelque chose comme ça.
M. VINCENT: Seize ans.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pardon? Seize ans?
M. VINCENT: Pardon?
M. TREMBLAY (Bourassa): Un tracteur de ferme.
M. VINCENT: C'est la même chose que pour les véhicules
automobiles.
M. TREMBLAY (Bourassa): Même sur les fermes, il n'est pas...
M. VINCENT: C'est justement là-dessus que je voulais intervenir.
J'ai deux cas, c'est-à-dire avant d'en entamer d'autres.
Premièrement, il y a les autos-neige. Le ministre lui-même a
souligné l'an dernier qu'il y avait un problème de
sécurité avec les autos-neige. Il était question le
ministre lui-même l'a mentionné que, de toute urgence, une
législation soit présentée en ce qui concerne les
autos-neige. Est-ce que le ministre, qui nous en parlait l'an dernier, peut
nous indiquer si une telle législation je sais qu'elle est en
préparation sera présentée incessamment pour que,
dès le mois de novembre, nous puissions, en vertu de cette
législation, assurer une protection, d'abord, aux amateurs d'autos-neige
et également aux propriétaires des terrains, des endroits publics
ou privés où les autos-neige circulent? Donc, je pense que c'est
un voeu de l'opinion publique, présentement, que, le plus tôt
possible, nous devrions avoir une législation provinciale qui
régirait les autos-neige.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre à votre question, le
code de la route était à l'étude depuis sept ans. Je crois
que je n'apprends rien à personne en cette Chambre. Maintenant, le code
de la route est terminé. Nous sommes prêts à le
déposer. Seulement, je crois qu'il passera à cette Chambre
à la session d'automne, disons au mois d'octobre ou de septembre. Je ne
sais pas à quel moment; le premier ministre en décidera.
Seulement, les amendements au code de la route, pour les motoneiges, vont
être prêts pour la saison d'automne.
M. VINCENT: Est-ce que je pourrais demander au ministre s'il y aurait
possibilité, non pas d'en faire l'étude avant l'ajournement
d'été, mais, au moins, de déposer la loi en
première lecture? Voici, c'est une décision du conseil des
ministres, mais le ministre pourrait prendre cette suggestion et demander au
conseil des ministres d'accepter le dépôt de cette
législation en première lecture afin qu'au cours de la
période estivale, bien, ceux qui sont intéressés à
ce sport puissent en prendre connaissance pour faire des suggestions lorsque
nous arriverons en deuxième lecture. Donc, c'est une suggestion que je
fais.
Deuxièmement le ministre l'a souligné tout à
l'heure je me souviens qu'à l'occasion de certaines études
et de représentations reçues des députés
ministériels comme des députés d'Opposition lorsque nous
assumions la responsabilité de l'administration de la province, il avait
été question d'abaisser l'âge pour les fils de cultivateurs
qui sont appelés à conduire les tracteurs de ferme. Le ministre
comprendra avec moi qu'à ce moment-là ce n'est pas que le
cultivateur veuille que son fils, âgé de quinze ou seize ans,
puisse se servir du véhicule ou de l'automobile pour aller sur la
route.
Mais il arrive qu'un jeune de quinze ou seize ans utilise le tracteur de
ferme et, comme plusieurs cultivateurs ont des lopins de terre situés
à proximité des grandes routes, le jeune est obligé de
traverser la grande-route pour aller sur l'autre ferme avec le tracteur. A ce
moment-là, si la police provinciale arrive sur place, bien c'est une
infraction au code de la route, parce que le jeune n'est pas muni d'un permis
de conduire, tel qu'édicté par le code de la route.
Cela pose des problèmes assez importants dans nos régions
rurales. Très souvent, les cultivateurs viennent nous voir, pas
seulement les députés de l'Opposition mais les
députés ministériels, parce que leur jeune fils, en
traversant simplement la route en face de chez lui pour aller sur l'autre
terre, a commis une infraction et qu'on l'a pénalisé d'une amende
de $10, plus $1 de frais, parce qu'il avait conduit un véhicule sans
avoir un permis de conduire. On a pénalisé son père parce
qu'il avait laissé conduire son véhicule sans s'assurer que le
conducteur avait un permis de conduire. Cela devient onéreux; beaucoup
plus, cela devient impraticable dans ces régions.
Je sais qu'il y avait un amendement préparé qui devait,
justement, entrer dans le cadre des amendements au code de la route. Le
ministre peut-il nous assurer que, dans cette législation qu'il peut
peut-être déposer en première lecture, on touche
également ce problème? Peut-il nous dire également
à quel âge on avait pensé donner ces permis, seulement pour
les tracteurs de ferme?
M. TREMBLAY (Bourassa): Premièrement, l'étude en ce qui
concerne les motoneiges; je voudrais féliciter les compagnies qui
produisent ces motoneiges et qui veulent collaborer avec le gouvernement pour
qu'on apporte une loi afin qu'il y ait moins de pertes de vie. Du
côté des motoneiges, je crois que notre travail est
terminé.
Au sujet des fils de cultivateurs qui conduisent des tracteurs, je suis
entièrement d'accord avec le député de Nicolet qu'un jeune
garçon de 14 ou 15 ans peut conduire ce qu'on appelle un tracteur aussi
bien que vous et moi à 40 ans. Mais cette question, j'aimerais mieux que
ce soit inscrit dans le code de la route. J'aimerais que ce soit discuté
avec des juristes, à savoir les difficultés que cela peut amener
si les jeunes vont sur une route, je ne dis pas sur une route classée
numéro 3 où il y a deux automobiles qui passent par trois heures
mais une grande route. J'aimerais bien que des juristes, des avocats qui s'y
connaissent puissent ici, en cette Chambre, donner leur idée pour qu'on
en vienne à décider l'âge, soit 14, 15 ou 16 ans. Je crois
qu'on devrait, pour les cultivateurs, en venir à une entente. C'est
inscrit ici, si vous voyez, dans les nouveaux permis à f),
c'est-à-dire qu'on peut décider l'âge auquel on peut donner
un permis pour conduire un tracteur de ferme.
M. VINCENT: II est assez...
M. TREMBLAY (Bourassa): J'accepte et je ferai rapport au conseil des
ministres pour voir à faire déposer le code de la route
aussitôt que possible.
M. VINCENT: II est assez important que nous ayons ce nouveau
règlement ou cet amendement le plus tôt possible.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le député de Nicolet sera d'accord
avec moi. Cela fait sept ans qu'on étudie ce rapport et, là, on
est à le terminer. Je crois qu'on a encore deux séances et il
sera terminé. Si je peux le terminer avant la fin de la session, comme
je le crois, je me ferai un devoir de le déposer en cette Chambre pour
que toute la population en prenne connaissance par la première lecture
et connaisse le sens de la loi.
M. VINCENT: Une autre question, M. le Président, dans le
même domaine des jeunes. Quelles sont les conditions nouvelles pour qu'un
jeune puisse obtenir son permis de conduire dès qu'il a atteint
l'âge de 16 ans? Je sais qu'on a rendu publiques de nouvelles conditions,
qu'il y a des cours théoriques qui doivent être donnés,
d'une durée de 25 ou 26 heures, des cours pratiques de 5 ou 6 heures,
mais je voudrais tout de suite faire une remarque. Je ne sais pas ce qu'un
jeune peut apprendre dans une salle de conférence, avec un cours
théorique de conduite automobile, pendant 25 ou 26 heures.
J'aurais une suggestion à faire. C'est qu'en plus de donner ce
cours théorique non pas que je veuille dire que le nombre
d'heures est trop élevé - dans une salle, pour une période
de 25 ou 26 heures, j'aimerais que le ministère des Transports
étudie la possibilité de donner des cours pratiques à ces
jeunes de 16 ans, peut-être dans des garages où on leur donnerait
les notions de base sur le comportement d'une voiture. Qu'on invite même
Jacques Duval en circuit fermé à leur dire ce qu'est une
voiture.
Il est bien entendu que le jeune peut, pendant 26 heures, apprendre le
code de la route, mais c'est de beaucoup préférable que le jeune
apprenne ce qu'il y a en-dessous de lui: le pouvoir de la voiture, la
façon dont elle est construite, les notions élémentaires
à tout bon conducteur qui s'en va avec un bolide de 300, 400 ou 500
pouces cubes.
Je voudrais poser la question aussi clairement que possible au ministre:
Quelles sont les nouvelles directives données au Bureau des
véhicules automobiles, données également aux écoles
de conduite pour l'accès des jeunes à ces cours et l'obligation
qu'ont ces jeunes de suivre ces cours avant d'obtenir leur permis de
conduire?
M. TREMBLAY (Bourassa): A l'heure actuelle, pour un garçon ou une
jeune fille de 16 ans il faut 25 heures de théorie et 6 heures de
pratique. Il y a 87 écoles de conduite dans la province de
Québec. Aujourd'hui, au lieu de 60 p.c. à l'examen on demande 80
p.c. pour qu'ils puissent passer leur examen à nos bureaux
d'examinateurs.
M. VINCENT: Cela devient effectif le 1er juillet, je crois?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela a commencé l'an dernier.
M. VINCENT: Cela a commencé l'an dernier. Et c'est 80 p.c...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est 80 p.c. dans leur examen...
M. VINCENT: Et à ce moment-là on fait entière
confiance aux écoles...
M. TREMBLAY (Bourassa): ... pratique.
M. VINCENT: ... qui sont reconnues par le ministère des
Transports.
M.TREMBLAY (Bourassa): A l'heure actuelle, oui.
M. VINCENT: Ici, je voudrais faire une suggestion. Dans ces 25 heures de
théorie...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est un minimum.
M. VINCENT: ... on pourrait chercher une formule pour amener le jeune
dans un endroit où l'on fait un travail dans l'automobile pour lui
montrer clairement ce qu'est une voiture. En effet, 25 heures de temps à
apprendre que pour tourner à gauche il faut indiquer avec la main gauche
vers le bas, ou vers le haut quand on veut tourner à droite, cela
devient, je pense, bien assez difficile d'en donner plus, mais si des cours
pratiques sur la constitution d'une voiture étaient donnés, cela
aiderait énormément.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je voudrais faire remarquer au
député que le ministère n'enseigne pas. Le
ministère émet les permis simplement. Je ne veux pas dire que
c'est la meilleure solution. Une étude devrait peut-être
être faite pour changer cette théorie, mais à l'heure
actuelle nous acceptons 25 heures de théorie, 6 heures de pratique et
qu'ils soient qualifiés à 80 p.c.
M. VINCENT: Mais des suggestions pertinentes pourraient être
données aux écoles de conduite. J'ai eu l'occasion de rencontrer
quelques propriétaires qui m'ont dit que des améliorations
pourraient être apportées dans ce domaine. Je pense bien que si le
ministre demandait à ses hauts fonctionnaires de faire une étude
avec des suggestions constructives pour ces écoles de conduite, on
pourrait donner à ces jeunes un cours pratique beaucoup plus
avantageux.
Maintenant, le ministre pourrait-il nous dire si pour obtenir un permis
de conduire à l'âge de 16 ans un jeune doit nécessairement
et obligatoirement suivre ce cours et obtenir 80 p.c? La raison pour laquelle
je pose cette question, c'est un problème personnel, mais je le
soulève quand même. L'an dernier mon fils de 16 ans m'a dit: "Papa
tu as été ministre, toi aussi, et le garçon du ministre
Tremblay a obtenu son permis sans suivre le cours. Pourquoi n'obtien-drais-je
pas le mien moi aussi? Est-ce parce que tu es député de
l'Opposition: J'ai dit: Non, c'est un règlement, une loi, et je n'ai
voulu faire aucune pression pour que mon fils suive l'exemple du fils du
ministre des Transports.
M. PAUL: II n'était pas malade, lui.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour répondre au député, je
comprends très bien sa question. J'ai lu les journaux attentivement au
moment de certaines vacances forcées que j'ai dû prendre l'an
dernier. Depuis ce temps, mon fils a suivi ses cours et a passé l'examen
à Crémazie. On lui a laissé son permis, mais j'ai
exigé qu'il suive ses cours et qu'il passe un autre examen, ce qui a
été fait.
M. VINCENT: Oui, mais il a obtenu son permis avant de suivre les
cours.
M. TREMBLAY (Bourassa): II l'a obtenu avant parce que l'on faisait
enquête dans les écoles à ce moment; mon fils me conduisait
avec mon automobile. Il ne conduisait que mon automobile personnelle.
M. VINCENT: Voici, mon fils de 16 ans voudrait avoir son permis.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cette année nous ne faisons pas
d'enquête, tout est dans l'ordre au bureau des examinateurs. Vous pouvez
envoyer votre fils au bureau des examinateurs et il n'aura pas besoin d'y
retourner trois mois après, il peut avoir son permis
immédiatement.
M. VINCENT: C'est-à-dire que, l'an dernier, il avait 16 ans.
L'autre a eu 17 ans au mois d'avril et il n'a pu l'obtenir. Il fallait
absolument qu'il suive le cours et le cours se donne à
Québec...
M. TREMBLAY (Bourassa): II avait 17 ans.
M. VINCENT: Non, il avait 16 ans l'an dernier. Le cours se donne
à Québec ou à Montréal. Il est assez difficile
d'avoir un cours dans nos régions rurales, et c'est durant la
période des vacances qu'un jeune irait suivre ce cours.
Je ne veux pas blâmer le ministre, mais cela a été
très malheureux, l'an dernier, et cela a posé des
problèmes dans nos propres familles. Le ministre va comprendre avec moi
je ne veux le blâmer aucunement que cela a posé des
problèmes dans nos propres familles. Que le ministre se place chez nous,
dans nos maisons, lorsque notre fils nous arrive avec cette question de
$64,000: Pourquoi, papa, le garçon du ministre Tremblay (Bourassa)
a-t-il obtenu son
permis avant de suivre son cours, alors que, moi, je ne suis pas capable
de l'avoir? Imaginez, si cela pose un problème pour nous, qui sommes
députés, cela doit en poser un joli à ceux qui
considèrent les députés comme des personnes
privilégiées, lorsque, très souvent, c'est faux.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne crois pas qu'il y ait des personnes
privilégiées. Même cette année, en 1971, si un
père ou une mère, sur le plan physique ou mental, a besoin de son
garçon ou de sa fille de 16 ans pour conduire l'automobile, le Bureau
des véhicules automobiles, le BVA comme on l'appelle, prend cela en
considération et émet un permis temporaire, jusqu'au moment
où la personne peut aller suivre ses cours. C'est pour dépanner
la famille, etc.
Dans mon cas, c'était un peu comme cela. Mon fils m'a
dépanné; je n'ai pas peur de le dire dans cette Chambre. Cela a
paru dans les journaux. A seize ans, il a eu son permis, il a suivi des cours.
Maintenant, il a dix-sept ans et, Dieu merci on peut toucher du bois
il n'a eu aucun accident.
M. PAUL: M. le Président, j'ai eu moi-même cette
expérience avec mon enfant qui voulait, lui aussi, obtenir son permis de
conduire, alors qu'il n'était pas d'âge que je jugeais raisonnable
pour l'obtenir. Il me citait l'exemple du fils du ministre. Connaissant toute
l'admiration et l'amitié que j'ai à l'endroit du ministre, il
comprendra facilement la réponse que je lui ai donnée. Je lui ai
dit: Ce n'est pas le ministre; ce fut une erreur du nouveau sous-ministre. A ce
moment-là, il m'a dit: Comme cela, c'est une erreur? J'ai dit oui et le
problème s'est trouvé temporairement réglé. Je suis
heureux d'apprendre aujourd'hui qu'elle fut, par la suite,
légalisée.
M. GAUTHIER: Pour revenir à la moto-neige, M. le ministre, les
propriétaires et les adeptes de ce sport se plaignent, à tort ou
à raison je ne suis pas prêt à dire qu'ils ont
complètement tort que le gouvernement les oblige à
s'acheter des plaques d'immatriculation et à payer des frais, tout en ne
pouvant circuler nulle part sur les routes, ce qui est vrai et que personne ne
nie.
Il reste que ces gens-là voudraient, aimeraient,
désireraient que le gouvernement les aide à se construire des
pistes, justement en dehors des routes. N'y aurait-il pas moyen que le
ministère des Transports j'imagine qu'il n'a pas trop d'argent
pour s'administrer consente à abandonner une partie de ces
revenus qu'il retire des immatriculations pour confier ces montants justement
aux propriétaires qui pourraient peut-être, eux, choisir leur
association? Autrement dit, le propriétaire d'une motoneige qui
resterait sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal, même si
le ministère lui remet son argent, il va en faire quoi? Ce
propriétaire pourrait dire: Je vais adhérer à une
association qui serait n'importe où et qui contribuerait ainsi à
la construction ou à l'aménagement de pistes.
Premièrement, au point de vue sécuritaire, cela
enlèverait complètement ces motoneigistes des rues et des routes.
Deuxièmement, même si ce n'était que pour empêcher la
police de surveiller, supposément sous le prétexte de vols, dans
les endroits touristiques. A Saint-Michel, entre autres, il est assez
difficile, pour un touriste, de se montrer là sans que la police
l'arrête justement pour faire une vérification. Je me demande si,
par votre entremise, via votre ministère ou peut-être en
soumettant cela au conseil des ministres, cela ne serait pas une solution
heureuse que le gouvernement consente à contribuer ainsi directement
à la construction de pistes en dehors des routes.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je prends avis de la question. C'est une
question dont le député m'a déjà parlé en
dehors de cette Chambre. Souvent, on ne répète pas les choses qui
se disent en dehors de cette Chambre, mais c'est un problème dont on
peut parler. Cela relève beaucoup plus du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche de construire des pistes, si vous voulez,
à certains endroits pour les touristes ou pour les amateurs
d'autos-neige.
Mais je puis assurer le député que, du côté
de la sécurité routière, on peut se servir de ceux qui
font de la sécurité routière l'été pour
aller dans certains clubs et donner, si vous voulez, des cours de
sécurité pour la motoneige.
Je suis en communication avec le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. L'hiver prochain, je vais essayer d'établir des
normes pour toutes les régions du Québec, pour donner des cours
de sécurité pour la motoneige.
Mais en ce qui concerne les pistes, cela relève du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. GAUTHIER: Je comprends que cela relève du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ce ministère aménage
des pistes dans ses parcs. Mais ce n'est pas donné à tout le
monde d'aller dans un parc. Je voudrais savoir du ministre si lui-même
trouverait la solution assez heureuse pour que, de lui-même, il dise:
Comme ministre, je serais prêt à consentir qu'une partie de ces
sommes d'argent soient remises. C'est entendu que si vous dites que vous
êtes d'accord en principe, l'enfer est pavé de bonnes intentions,
cela irait...
M. TREMBLAY (Bourassa): Votre question se dirigerait mieux au
ministère du Revenu, parce que les sommes d'argent que le
ministère des Transports va chercher par les plaques d'immatriculation
sont transmises automatiquement au ministère du Revenu. C'est assez
difficile pour moi de vous dire que je vais vous
remettre l'argent des plaques d'immatriculation des motoneiges. Alors,
votre question, remarquez bien, je voudrais y répondre et faire tout mon
possible du côté de la sécurité, mais, pour
l'immatriculation, toutes ces sommes d'argent vont au ministère du
Revenu.
M. GAUTHIER: J'aurais voulu que vous me disiez que, même en
principe, vous n'êtes pas complètement en désaccord sur
cette idée.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne suis pas en désaccord
sûrement, parce que l'industrie de la motoneige au Québec est une
des premières industries. C'est de faire tout notre possible, nous les
législateurs, pour que cette industrie puisse continuer. Mais je ne puis
moi-même décider de prendre l'argent des immatriculations pour le
donner aux clubs. Il faudrait passer par le ministère du Revenu.
M. VINCENT: M. le Président, pour les motoneigistes qui n'ont pas
d'assurance de responsabilité et qui, à la suite d'un accident,
ont fait des victimes, est-ce que celles-ci peuvent s'adresser au fonds
d'indemnisation des accidentés?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. VINCENT: Et par la suite, c'est la même procédure; on
exige du propriétaire ou des conducteurs, au moment de l'accident,
qu'ils se procurent une assurance...
M. TREMBLAY (Bourassa): V2 C.
M. VINCENT: Un V2 C, qu'ils se procurent une assurance.
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. VINCENT: Est-ce que, pour obtenir une assurance sur une motoneige, il
est obligatoire d'avoir une plaque d'enregistrement?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. VINCENT: C'est obligatoire. D'accord.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur le même sujet. Si
l'accident survient sur un terrain privé, en dehors des routes, est-ce
que le fonds d'indemnisation couvre quand même les frais si les deux
motoneiges sont immatriculées?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, le fonds d'indemnisation paie quand
même.
M. PAUL: Je regrette. Je vous demanderais de consulter un conseiller
juridique avant de donner une réponse comme vous venez d'en donner
une.
M. TREMBLAY (Bourassa): D'après mon sous-ministre adjoint...
M. PAUL: Non, je ne veux pas faire de reproche...
M. TREMBLAY (Bourassa): ...qui faisait partie du BVA, avant, mais en
tout cas...
M. PAUL: Oui, je comprends. Je ne veux pas faire de reproche à
celui qui nous a donné la réponse, mais je m'attaque à la
valeur juridique de la réponse que l'on reçoit, parce que,
malheureusement, elle sera interprétée à tort ou à
raison devant les tribunaux. Je regrette, la Loi des véhicules
automobiles ne s'applique pas sur les terrains privés. La Loi
d'indemnisation des victimes d'accidents d'automobiles ne couvre pas les
accidents survenus sur les terrains privés. Je regrette.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le code de la route ne s'applique pas sur les
terrains privés, mais la Loi d'indemnisation s'y applique.
M. PAUL: Non.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce sont les renseignements que j'ai du
ministère.
M. PAUL: On vous prouvera le contraire.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous prendrons les informations et on pourra
vous informer, mais ce sont les renseignements que j'ai à l'heure
actuelle.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Les plaques d'immatriculation des motoneiges
expirent le 28 février, à la même date ordinairement que
les plaques d'immatriculation des véhicules automobiles. Etant
donné que ce sont des véhicules qui ne servent que pendant la
période de l'hiver, pour empêcher des difficultés à
ceux qui ont des motoneiges en circulation vers la fin de février,
avez-vous déjà pensé à émettre ces plaques
pour qu'elles soient en vigueur du 1er novembre au 1er avril, par exemple,
seulement pour la période de l'hiver?
Cela éviterait aux personnes qui possèdent des motoneiges
d'être obligées de renouveler leurs plaques en pleine
période d'activité, c'est-à-dire dans le mois de
février, par exemple.
M. TREMBLAY (Bourassa): Apparemment l'expérience a
déjà été faite et ça n'a pas
été bon. On me dit que c'est mieux de suivre la même date
que pour les automobiles. Avant que je sois au ministère, on en a fait
l'essai et cela n'a pas été bon, l'expérience n'a pas
été bonne.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous voulez dire que l'expérience n'a
pas été concluante?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, ça n'a pas été
bon.
M. GAGNON: M. le Président...
M. TREMBLAY (Bourassa): On est obligé de garder des inventaires
dans les bureaux et c'est à ce moment-là que nous vous avons
donné la différence d'immatriculation des motoneiges tout
à l'heure, peut-être que c'est une des causes pour lesquelles on a
eu l'augmentation de $30,000 à $110,000.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela crée un problème
administratif.
M. GAGNON: Brièvement, M. le Président, je veux soulever
un problème extrêmement important concernant les motoneiges et
surtout le bruit des motoneiges. D'abord on sait que les motoneiges circulent
l'hiver, qu'elles sont toutes munies de phares et qu'elles circulent sur
n'importe quelle propriété surtout le soir, après souper,
et les propriétaires ne peuvent rien faire pour les violations de leur
territoire, parce qu'on circule à des vitesses de 30, 40 et même
50 milles à l'heure. Mais il y a le bruit qui présente des
inconvénients incroyables pour les familles où il y a des
enfants, des familles où il y a des personnes âgées et
même d'autres personnes.
Je ne sais pas si le ministre a entamé des discussions avec les
fabricants de motoneiges pour connaître la possibilité qu'il y
aurait et ce, peut-être à l'automne 1972, sur les nouveaux
modèles, de réduire ce bruit. Je suis convaincu que les
fabricants de motoneiges sont sensibilisés à ce problème
et qu'ils sont capables d'apporter des solutions qui réduiraient
considérablement ce bruit qui fait actuellement la consternation de tous
les villageois. J'aimerais savoir si le ministre a fait des démarches
pour demander à tous ces constructeurs de motoneiges...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est fait à l'heure actuelle. Il doit y
avoir une rencontre d'ici trois semaines ou un mois avec les manufacturiers.
Nous ne voulons pas arrêter, comme on le disait tout à l'heure,
cette industrie, mais j'accepte bien votre version que des personnes ont des
chalets d'hiver et veulent aller s'y reposer. Et alors on voit ces motoneiges
qui n'ont pas de silencieux. Les compagnies sont prêtes à
discuter, à changer le modèle de silencieux et je crois que d'ici
l'hiver prochain, les nouvelles motoneiges auront des silencieux et pourront
circuler sans déranger certaines personnes qui veulent se reposer dans
leur chalet l'hiver.
M. VINCENT: Alors, à ce moment-là, il faudrait que le
ministre pense immédiatement à faire la même chose pour les
motocyclettes, car ça va poser le même problème tout
à l'heure.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je suis bien d'accord avec vous.
M. VINCENT: Même les tondeuses à gazon.
M. TREMBLAY (Bourassa): Même les autos avec deux silencieux, vous
savez ce que je veux dire.
M. VINCENT: II y a les "play kart", même les automobiles
sport.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, je suis bien d'accord
sur toutes ces questions-là, seulement je ne vois pas, les silencieux
tout ça, à l'intérieur du ministère. Je suis bien
prêt à répondre.
M. VINCENT: D'accord, c'est simplement parce que suivant la suggestion
qui a été faite, le ministre a mentionné...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je suis bien d'accord, seulement c'est tout un
travail...
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas l'intention d'utiliser un silencieux, mais
est-ce que le sous-article 1 est adopté?
M.VINCENT: Non, M. le Président, c'est justement, pour amplifier
ce que le ministre vient de mentionner, ce sont des suggestions qui nous
viennent de part et d'autre. Mais il faut quand même être
responsable, il faut quand même que la population se rende compte que
chaque fois qu'elle demande au gouvernement d'intervenir dans ces questions de
motoneiges, de motocyclettes, à ce moment-là on demande en
quelque sorte au gouvernement d'entraver quelque peu sa liberté. Alors
il ne faut pas s'attendre... je le sais, j'en reçois des recommandations
de la part de groupes autour de chalets disant qu'il faudrait que le
gouvernement régisse telle ou telle chose. Et si le gouvernement accepte
une législation, par la suite, ces mêmes gens vont nous dire: Ah
bien! qu'est-ce qu'il a d'affaires le gouvernement à venir nous dire
qu'il faut faire telle chose sur nos terrains privés? C'est simplement
l'observation que je voulais faire pour appuyer le ministre. Nous sommes bien
prêts à voter des législations, mais il faut quand
même que la population se rende compte que lorsque ces
législations sont votées, elle est obligée de s'y
soumettre, même si quelquefois c'est pénible, même si
quelquefois c'est dur d'application.
M. TREMBLAY (Bourassa): Dans des cas semblables, je crois que le
député de Nicolet va comprendre avec moi que ça ne prend
pas de législation pour ça. Ce sont plutôt des ententes
avec les manufacturiers. Mon ministère ainsi que le ministère de
l'Industrie et du Commerce vont intervenir auprès des manufacturiers
pour qu'on ait des autos-neige et des motocyclettes qui fassent moins de bruit
dans nos rues, à nos chalets etc. Je prends avis de la question du
député de Nicolet et elle est très bien reçue de ma
part.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que vous pourriez me dire
si le fonds d'indemnisation, quant à son contenu et à sa
réglementation, relève du ministère des Transports ou du
ministère de la Justice?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela s'appelle Bureau des assurances du Canada.
Je crois que c'est plutôt comme un pool des assureurs qui garantit...
M. PAUL: II ne parle pas de la formation du fonds; il demande qui est le
ministre responsable.
M. LATULIPPE: Je comprends que c'est le ministre des Transports qui est
responsable de l'application du fonds d'indemnisation.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. LATULIPPE: Est-ce que le ministre a déjà fait des
recommandations à l'effet qu'actuellement, si un visiteur de l'Ontario
vient en tournée au Québec, qu'il subit un accident, qu'il ait
tort ou non, et fait appel au fonds d'indemnisation, il n'est indemnisé
que si, dans l'Etat d'où il vient, son Etat de domicile, des avantages
équivalents sont donnés aux Québécois? Est-ce que
le ministre entend réviser cette politique? J'ai déjà eu
quelques problèmes relativement à une question semblable. J'ai vu
des citoyens, qui étaient complètement dans leur droit,
lésés. Ils ont eu un accident, dans le cas précis, avec
des jeunes gens en tort, sans permis, ivres et ils ont été
obligés de payer tous les dommages parce qu'ils n'avaient aucun recours
possible du côté financier. Je pense que ce serait de nature
à améliorer l'industrie touristique d'accorder certains droits
supplémentaires à ceux qui viennent nous visiter au
Québec.
M. TREMBLAY (Bourassa): Voulez-vous dire que ce sont des gens de
l'Ontario qui viennent au Québec qui ne sont pas couverts par des
assurances? Est-ce ça votre question?
M. LATULIPPE: C'étaient, en particulier dans le cas que j'ai
vécu, des gens des Etats-Unis, d'un certain Etat, qui sont venus ici et
qui ont eu un accident.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ils n'avaient pas d'assurances?
M. LATULIPPE: Eux, ils avaient des assurances, seulement, ce
n'était pas eux qui avaient tort; c'était l'individu qui n'avait
pas de permis, qui était ivre et qui avait une automobile qui ne lui
appartenait pas.
M. TREMBLAY (Bourassa): Un individu du Québec?
M. LATULIPPE: Un individu du Québec. A ce moment-là, le
fonds d'indemnisation a refusé de couvrir la créance. On
alléguait que, dans l'Etat de provenance de l'accidenté, on ne
donnait pas de pareils avantages aux Québécois.
M. TREMBLAY (Bourassa): On me dit que les étrangers ont le
même avantage que les résidents.
M. LATULIPPE: Quel que soit leur Etat de domicile?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, quel que soit leur Etat, ils ont le
même avantage.
M. LATULIPPE: Alors, j'aurais intérêt à soumettre le
cas de nouveau parce qu'on a refusé.
M. TREMBLAY (Bourassa): L'information qu'on me donne, c'est le
même traitement.
M. LATULIPPE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Sainte-Marie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Au poste: "Bureau des véhicules
automobiles", est-ce que le ministre a déjà pensé
d'introduire des cours de conduite automobile dans des écoles à
partir du niveau des CEGEP, par exemple? Je sais que ça
relèverait du ministère de l'Education ou que ce serait fait en
collaboration avec le ministère de l'Education. Etant donné que
les jeunes, dès qu'ils sont rendus à 16 ans ou 17 ans, ont
presque tous à conduire une automobile, est-ce qu'il ne serait pas bon
d'avoir des cours obligatoires dans les écoles au niveau des CEGEP afin
que les jeunes soient prêts à conduire tous les véhicules
automobiles? Je pense que ça diminuerait le nombre d'accidents.
M. TREMBLAY (Bourassa): A l'heure actuelle, nous les avons dans les
écoles de technologie et non pas dans les CEGEP.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Alors, c'est un très petit
pourcentage des jeunes qui suivent ces cours.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est un pourcentage et c'est accepté par
le ministère de l'Education.
M. TREMBLAY ( Sainte-Marie ): Vous me corrigerez si je fais erreur en
vous citant, mais je pense que, dans une déclaration, vous avez
déjà parlé d'un système de pointage où le
détenteur d'un permis perdrait des points à chaque accident.
Quand ce nombre de points serait assez élevé, il pourrait
perdre son permis de conduire. Est-ce que vous avez déjà
envisagé cette possibilité?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est à l'intérieur du code de la
route qui va être déposé d'ici peu de temps,
j'espère. Tous les changements sont à l'intérieur de ce
code. Il y aura tant de points pour tant d'accidents, pour telle
infraction.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Juste une autre question là-dessus.
Je crois qu'il y a neuf centres de vérification du ministère pour
les véhicules automobiles au Québec. L'an passé, on a
vérifié 28,000 véhicules.
M. TREMBLAY (Bourassa): Si cela ne vous fait rien, c'est au poste 4.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non, non, je parle...
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous ne poserez pas la même question au
poste 4?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non, non. Est-ce que vous aimez mieux
que...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, non.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce au poste 4, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Sécurité routière, poste 4.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je m'excuse, c'est vrai. Nous
reviendrons...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, non, cela ne me fait rien.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est tout simplement une question. Est-ce
que vous avez l'intention d'augmenter ces centres de vérification afin
de vérifier, disons, 100 p. c. des véhicules? Vérifier,
par exemple, les freins, les ceintures, les phares, etc. Je comprends qu'il
s'en fait actuellement mais, seulement 28,000 véhicules ont
été vérifiés l'an passé sur un nombre de je
ne sais pas combien de centaines de milliers. H y a des milliers de
véhicules vous en rencontrez probablement vous-même
qui circulent sur les routes du Québec et qui ne sont pas en état
de circuler. D'après les statistiques, cela crée un nombre
considérable d'accidents. Je ne sais pas quel est le pourcentage des
accidents dû à des véhicules qui sont défectueux,
mais on devrait améliorer le système afin que tous les
véhicules subissent une inspection.
M. TREMBLAY (Bourassa): Jusqu'à l'an dernier, je crois que du
côté de la sécurité routière, il y avait un
certain laisser-aller. L'an dernier je ne veux pas m'attirer de fleurs
j'ai fait mon possible, je suis allé dans tous les centres
d'inspection et j'ai rencontré les chefs de police, etc., pour mousser
l'inspection gratuite, quelque chose que l'on donne gratuitement aux
automobilistes. Il y a 29,000 véhicules qui sont passés à
nos centres d'inspection. La Sûreté du Québec, le
ministère de la Justice, en a vérifié 350,000. C'est le
rapport que nous avons. La Sûreté du Québec n'est pas
toujours en train de vérifier des chalets pour savoir s'il y a eu un vol
de lit ou de poêle. Les agents sont sur les routes; ils vérifient
les automobiles. C'est la même chose pour nous dans les centres
d'inspection. Donc, 350,000 pour eux et 29,000 pour nous. En ce qui nous
concerne, nous faisons une inspection un peu plus complète, soit
l'alignement de roues, les freins, etc. Eux, c'est plutôt pour les
lumières et autres choses. Mais, c'est une inspection quand
même.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je suis d'accord, l'inspection...
M. TREMBLAY (Bourassa): Seulement tant que cela ne sera pas obligatoire,
disons que c'est un "pensez-y bien". C'est une chose à
l'étude.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Parce que l'inspection des policiers de la
route, c'est très bon: les freins, les lumières. Enfin, ce n'est
pas une inspection de la mécanique automobile. Je parle des centres
d'inspection du ministère. Il y en a neuf, je crois, dans le
Québec.
M. TREMBLAY (Bourassa): Dix.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A ce moment-là...
M. TREMBLAY (Bourassa): Dix.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... on inspecte tout le mécanisme qui
peut causer un accident. Ce n'est pas la même inspection. C'est bien.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1...
M. PAUL: Je regrette, M. le Président, est-ce que l'honorable
ministre pourrait nous dire s'il y a des plaques d'immatriculation de moins de
quatre chiffres?
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour les voitures de promenade, elles ont toutes
six chiffres.
M. PAUL: Elles sont toutes à six chiffres? M. TREMBLAY
(Bourassa): Oui.
M. PAUL: Combien de zéros dans certains cas?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela peut être 10001 en montant. Trois
zéros et un un au début. Il y a toujours un "un" au
début.
M. PAUL: Cela peut arriver aussi qu'il y ait cinq zéros et un
chiffre?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, cela se peut.
M. PAUL: Ces plaques d'immatriculation de cinq zéros et un petit
chiffre sont accordées à qui?
M. TREMBLAY (Bourassa): Aux compagnies de location.
M. PAUL: Aux compagnies de location?
M. TREMBLAY (Bourassa): Location, oui. Avis, Hertz...
M. PAUL: Murray Hill et ces compagnies-là. Et cela commence
à quel chiffre pour les usagers privés, pour les personnes?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela commence à 100,000 pour la
première fois cette année.
M. PAUL: Alors il est impossible de trouver 000...
M. VINCENT: Si c'est la première fois cette année, est-ce
que cela a un rapport avec...
M.TREMBLAY (Bourassa): Non, non! Nous parlons de l'automobile
privée.
M. VINCENT: Est-ce que cela a rapport avec la promesse électorale
des 100,000 nouveaux emplois?
M. PAUL: Ne voit-on pas des plaques d'immatriculation 000-100 et 101,
102 et ainsi de suite? Est-ce aux compagnies de location celles-là
aussi?
M. TREMBLAY (Bourassa): II peut y avoir 1-1000. Cela se peut.
M. PAUL: Alors est-ce qu'il y a des plaques qui ont un chiffre, une
lettre et deux chiffres?
M. TREMBLAY (Bourassa): Un chiffre, une lettre, quatre chiffres.
M. PAUL: II n'y en a pas avec un chiffre, une lettre et deux chiffres?
On n'en voit pas?
M. TREMBLAY (Bourassa): On n'en voit pas. Nous parlons toujours
d'automobiles de promenade.
M. PAUL : Nous vous remercions. Nous vérifierons dans la
circulation.
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce qu'on permettrait au
député de Vaudreuil-Soulanges de faire un rapport?
Crédits des Affaires intergouvernementales
adoptés
M. PHANEUF: M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que
la commission parlementaire sur les Affaires intergouvernementales
chargée d'examiner les crédits et les dépenses de ce
ministère a adopté tous les postes.
M. PAUL: Y a-t-il eu un article de retenu?
M. PHANEUF: L'article 2, je pense, pour discussion
postérieure.
M. PAUL: M. le Président, il vaudrait peut-être mieux, dans
les circonstances réserver un article.
M. LEVESQUE: Pas plus que de coutume. M. PAUL: Pas moins.
M. LEVESQUE: Pas moins, pas plus. C'est la formule traditionnelle.
M. PAUL: On sait quelle est la protection qu'entrafne cette
réserve qui nous vient de la commission des crédits. Je pense
bien qu'on pourrait peut-être se contenter, pour aujourd'hui, de recevoir
le rapport sans l'adopter.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que le poste budgétaire no 1
est adopté?
M. LEVESQUE: II faut revenir en comité des subsides.
M. PAUL: Voici, M. le Président. Je n'ai pas eu l'avantage, je
crois que les trois partis n'ont pas eu l'avantage de consulter leur chef. Une
entente a peut-être été prise entre eux.
M. LEVESQUE: Adoptons-le sous réserve de cette
réserve.
M. PAUL: Nous ne pouvons pas l'adopter sous réserve parce que le
journal des Débats ne réservera pas la fin de la question. Alors,
il serait peut-être mieux, au procès-verbal, de ne pas l'inscrire
aujourd'hui quitte à ce que nous le fassions demain. J'espère que
le leader du gouvernement saisit dans quelle optique je fais cette
intervention.
M. LEVESQUE: Oui, oui. Peut-être avant six heures.
M. PAUL: Peut-être, si le ministre peut nous libérer de ses
crédits avant six heures.
M. LEVESQUE: C'est cela.
Crédits du ministère des Transports
(suite)
M. VINCENT: M. le Président, à l'article 1, le ministre
pourrait-il nous dire combien il y a
de bureaux locaux à commission dans la province pour
émettre des permis aux véhicules automobiles?
M. TREMBLAY (Bourassa): A peu près entre 150 et 160.
M. VINCENT: Entre 150 et 160. Est-ce que c'est le même nombre que
l'an dernier ou s'il y a eu diminution ou augmentation?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est à peu près le même
nombre.
M. VINCENT: Est-ce que toutes les personnes ont subi le principe de la
reconnaissance ou s'il en reste encore quelques-unes?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, pas nécessairement. Il n'y aura pas
de changements. Je ne prévois pas de changements dans l'avenir.
M. VINCENT: Mais sur les 150...
M. TREMBLAY (Bourassa): A moins qu'il y en ait qui démissionnent.
Il y en a encore, des fois, qui démissionnent.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre peut nous dire si sa politique est de
garder ce nombre de bureaux locaux ou si, éventuellement, il croit que
ceux-ci disparaîtront pour devenir des services à
l'intérieur des bureaux déjà existants?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela dépend de la ville, du nombre de
personnes et du service qu'on peut rendre. C'est que nous avons des bureaux des
véhicules automobiles dans certaines régions de la province de
Québec qui ne sont pas payants pour les personnes. C'était
même, bien souvent, un magasin général ou un bureau de
poste, etc. C'est le service que nous rendons à la population.
Mais dans les grands centres, je favorise le bureau d'inspection avec le
bureau de licences.
M. PAUL: De toute façon, ça ne coûte rien au
ministère.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela ne coûte rien, parce que les gens
paient $0.50'
M. PAUL: C'est ça.
M. TREMBLAY (Bourassa): Et nous donnons un service de plus dans les
petits centres.
M. VINCENT: Qui est le directeur du service?
M. TREMBLAY (Bourassa): Me Ghislain La-flamme.
M. VINCENT: Sous-article 1 adopté, en ce qui me concerne, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2 : Frais
de déplacement.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PAUL: Je m'excuse, au sous-article: Honoraires et commissions,
ça n'aurait pas de relation. Je préfère dire franchement
que j'ai oublié de poser une question, au lieu de la poser
illégalement.
Les émetteurs de licences des comtés ont-ils le droit de
vendre les formules pour obtenir l'enregistrement d'un véhicule
automobile?
M. TREMBLAY (Bourassa): Est-ce un transfert?
M. PAUL: Non, je me présente à un bureau pour obtenir une
formule pour demander soit mon permis de conduire ou l'enregistrement d'une
remorque, d'un véhicule automobile.
Dans les circonstances, je demanderais aux officiers du ministère
de redonner des instructions bien précises à l'émetteur du
bureau de licences de Louiseville, M. Lesage.
M. TREMBLAY (Bourassa): Merci.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté. Sous-article 3:
Honoraires et commissions, adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. VINCENT: Ce sont des commissions pour les bureaux.
M. TREMBLAY (Bourassa): II n'y a plus de commissions, ce sont des
commissions sur les taxes de vente. Il n'y a plus de commissions sur les
plaques, ce sont des commissions sur la taxe de vente des échanges
d'automobiles.
M. PAUL: C'est ça.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5: Communications.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6: Fournitures et
approvisionnements.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7: Mobilier,
équipement de bureau et d'informatique.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9: Assurances, taxes et
indemnités.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10: Loyer.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11: Services
contractuels.
M. PAUL: Quel montant le ministère doit-il payer pour
l'impression des plaques? Je comprends que ce n'est peut-être jamais
à prix fixe, mais en chiffres ronds, comment cela peut-il
coûter?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est $0.29 pour la plaque double et $0.15 pour
la simple.
M. PAUL: Mais au total?
M. TREMBLAY (Bourassa): Un montant de $680,000 l'an dernier.
M. VINCENT: Quelle compagnie a eu le contrat l'an dernier?
M. TREMBLAY (Bourassa): Morin et fils, de Montmagny.
M. PAUL: De quoi se composent les autres montants, les services
contractuels, la différence entre $680,000 et $2,122,800?
M. TREMBLAY (Bourassa): Location d'équipement d'informatique, tel
que mentionné à l'imputation 33.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 29: Autres
dépenses.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 3: Service de l'inspection, sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. VINCENT: M. le Président, simplement une question.
Nous pourrions peut-être l'adopter en bloc, mais il y a toute la
question des camionneurs artisans. A quel article pourrions-nous discuter de
tout le problème des camionneurs artisans?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le bill 23.
M. VINCENT: Oui, mais, dans l'immédiat, il semble y avoir un
problème urgent. Je voudrais lire au ministre un
télégramme qui a été envoyé au premier
ministre du Québec, en date du 8 juin, et qui dit ceci: "M. le premier
ministre, "Je suis forcé de vous demander une rencontre d'ici trois
jours. L'exécutif national a pris cette décision à la
suite de 68 télégrammes reçus de nos présidents de
comté. Cette rencontre aura pour but de régler nos
problèmes une fois pour toutes. Je suis informé, par ces
mêmes télégrammes, que des représailles sont
envisagées dans un avenir très rapproché. J'ose croire que
vous acceptez de rencontrer l'exécutif provincial afin d'éviter
ce que je ne peux plus contenir moi-même. "Respectueusement, "Alphonse
Dufour, président".
M. TREMBLAY (Bourassa): Disons que...
M. VINCENT: C'est à la Régie des transports.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, je voudrais bien m'expliquer. J'ai
reçu une copie de ce télégramme, moi aussi. Les
transporteurs en vrac, les transporteurs de gravier, d'asphalte, de pierre,
etc., ont les mêmes taux depuis 1945. De 1945 à 1954, ces
gens-là possédaient un permis de transport. Alors, ils pouvaient
aller négocier. Dans certains territoires du Québec, dans
certaines régions, au lieu de payer $20.05, ils payaient $30.06. Ils
possédaient un permis de transport, c'est-à-dire qu'ils pouvaient
aller à la Régie des transports et négocier des taux.
Quand j'ai déposé le bill 23 en Chambre, ils ont
demandé que l'on adopte la loi au plus vite, car ils vont faire partie
de cette loi-cadre et ils vont pouvoir revendiquer des taux. A l'heure
actuelle, les taux sont les mêmes qu'en 1944. Lorsqu'on compare les
camionneurs de 1954 à ceux de 1971, on voit qu'ils ont réellement
raison de se plaindre. C'est par le bill 23 que ces gens-là vont obtenir
une juridiction et vont pouvoir négocier avec la nouvelle commission des
transports.
M. VINCENT: Ici, dans le télégramme, on dit...
M. TREMBLAY(Bourassa): Cela prend une loi, et je pense...
M. VINCENT: ... que "des représailles sont envisagées dans
un avenir très rapproché". Cela signifierait que les camionneurs
ont l'intention de faire une grève?
M. TREMBLAY (Bourassa): Les camionneurs autant que je sache
n'ont pas l'intention de faire de grève. Ils ont l'intention
d'avoir une régie, d'avoir des permis de transport afin d'avoir des taux
normaux, comme le transport général en a dans le
Québec.
Ils demandent justice, une chose qu'ils n'ont pas eue depuis 1954. Moi,
je suis prêt, et je crois que les membres de cette Chambre le sont
aussi, à donner justice aux camionneurs artisans afin qu'il y ait
des taux dans la province, suivant les régions. Il y a des
régions où le coût est moins dispendieux pour le transport.
Moi, comme ministre des Transports, je suis bien prêt cette loi
est déposée et je suis à peu près certain qu'elle
sera adoptée avant la fin de la session à rendre justice
à nos camionneurs artisans du Québec.
M. AUDET: Puisqu'on parle des camionneurs artisans, est-ce que le
ministère est en mesure d'accorder aux camionneurs artisans une
régie spéciale pour eux, comme ils l'ont demandé?
M. TREMBLAY (Bourassa): Dans le bill 23, ils ont une section
spéciale. Si vous regardez le bill 23, il y a quatre sections
différentes et ils ont leur section.
M. AUDET: Je pense que ce n'est pas tout à fait cela.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est clair. Je vous demanderais de relire le
bill et vous allez voir que c'est clair. Us auront une entière
juridiction dans leur domaine.
M. AUDET: Croyez-vous, M. le ministre, que le bill 23 répond
à la demande expresse des camionneurs artisans?
M. TREMBLAY (Bourassa): D répond plus qu'à la demande
expresse des camionneurs artisans. La première fois que je les ai
rencontrés, je leur ai dit qu'au point de vue du bois à
pâte, en billots ou en poteaux, c'est assez difficile, pour le
ministère des Transports, d'établir des taux.
Ils sont venus me voir, on en a discuté et on engagera quelques
enquêteurs de plus, pour donner justice à ces gens-là, au
Québec, qui transportent le bois, nos richesses naturelles. Bien
souvent, la grosse compagnie transporte le bois qui est dans le haut de la
côte et l'artisan va le chercher dans le fond, lui. C'est pour lui donner
justice. Le bois, le camion à bascule, je les ai tous mis dans des
sections différentes pour leur donner justice au Québec, une
chose qu'ils n'ont pas eue depuis 1954, sans blâmer personne.
M. LATULIPPE: J'aimerais quand même souligner que les camionneurs
artisans veulent également autre chose. Je suis d'accord pour leur
reconnaître justement une catégorie bien spécifique, mais
c'est en vertu des règlements surtout qu'ils auront à vivre. Ce
sont les règlements qui vont leur donner des conditions de travail, etc.
Mais les camionneurs veulent aussi être un peu maîtres de leur
profession et avoir un mot à dire dans la législation future. Je
pense que vous avez quelques réserves à cet effet, mais ce n'est
pas tellement clair dans le projet de loi. On aura l'occasion d'en reparler, M.
le ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je voudrais vous répondre que dans le
projet de loi, il y a un comité consultatif. Ce comité
consultatif, je crois va se réunir une fois par mois. J'y tiens: une
fois par mois! Ce sera des gens de toutes les régions qui vont se
rencontrer, soit une fois à Québec, soit une fois à
Montréal, soit une fois au Lac Saint-Jean. En tout cas, on se
déplacera pour rencontrer les gens et voir les problèmes du
transport dans le Québec. Parce que quand on y pense, il n'y a rien qui
se fait au Québec s'il n'y a pas de transport. Il n'y a pas de sucre
à Sept-Iles s'il n'y a pas de transport. Il faut donc s'y attaquer et il
faut voir ce qui en est. Il faut travailler là-dedans. Il faut s'y
connaître. Il n'y a pas seulement un ministre assis au cinquième
étage d'un édifice sur le chemin Sainte-Foy qui peut être
au courant, de jour en jour, sur ce qui se passe dans la province. Mais, par
contre, avec un comité consultatif de 20 personnes de toutes les
régions du Québec, je crois que nous allons pouvoir remplir notre
rôle. Le ministère des Transports pourra très bien remplir
son rôle et donner satisfaction à la population du
Québec.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le sous-article 1 est adopté?
M. VINCENT: Je ne sais pas... D'accord, concédons. Sous-article
1, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2: Frais de
déplacement?
M. VINCENT: II y a une augmentation de personnel et cela explique... Il
y a une augmentation considérable de personnel, des travailleurs
occasionnels?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ici, vous allez voir...
M. VINCENT: Les deux crédits sont presque doublés.
M. TREMBLAY (Bourassa): Mais vous allez voir ici qu'il y a 60
inspecteurs de plus, avec la nouvelle loi, de nouvelles balances vont
être installées pour faire respecter la loi des poids et mesures
au Québec. Il va y avoir 60 inspecteurs de plus dans tout le
Québec. II va y avoir 25 personnes de plus aux balances, pour faire
respecter les poids.
M. VINCENT: Alors, on double le personnel au service de l'inspection. On
double le nombre de personnes au service de l'inspection et en même
temps, on double le crédit budgétaire.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. VINCENT: Mais est-ce que le ministre
croit que tout ce personnel supplémentaire sera très
prochainement à l'emploi du ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, très prochainement. Aussitôt
que la loi va être adoptée, ils vont être à l'emploi
du ministère, parce que c'est la seule façon de faire respecter
nos droits du transport au Québec.
M. VINCENT: Oui, d'accord. On reviendra là-dessus tout à
l'heure.
M. TREMBLAY (Bourassa): Si je n'ai pas d'inspecteur, comment voulez-vous
que je fasse respecter les lois?
M. VINCENT: D'accord. Mais à ce moment-là, si on a un
crédit commençant le 1er avril 1971, un crédit
doublé, et si la nouvelle législation entre en vigueur seulement
au mois de septembre ou au mois d'octobre, le crédit va quand même
être périmé. Il va y avoir un crédit
périmé de $200,000 ou $300,000. Est-ce que c'est encore la
coutume du comité du budget, quand il y a des nouveaux postes comme
ceci, de donner seulement un pourcentage du salaire attribué au nouveau
poste, suivant un barème établi par le comité du
budget?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, nous avons demandé 100 p.c. au
Conseil du trésor, cette année. On nous les a accordés. A
l'heure actuelle, il y en a vingt, disons...
M. VINCENT: II y en a déjà qui sont engagés?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, il y en a 20 déjà qui sont
engagés par concours.
M. LAVOIE (Wolfe): Lors des inspections, est-ce que les inspecteurs sont
autorisés en même temps à faire l'inspection des moteurs
concernant l'émanation des gaz polluants?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non. M. VINCENT: Seulement la pesée?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, la pesée, le permis, les pneus, la
sécurité, etc.
Vous savez comme moi que, l'an dernier, dans trois jours à
Blackpool, sur le route 15 ou 20, en tout cas, sur 87 arrestations, 59, ce
qu'on appelle des "gypsies" n'avaient pas le droit de venir au Québec.
Sans rien dire de mes prédécesseurs, il est plus que temps qu'on
mette de l'ordre dans notre transport au Québec. Depuis ce
temps-là, on a des transporteurs du Québec qui prennent des
"vans" à Blackpool, puis ils les transportent dans le Québec.
M. VINCENT: Mais ce n'est pas le ministre qui les a
arrêtés.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est pas le ministre, seulement...
M. VINCENT: ...vous avez dit: Mes prédécesseurs; ce sont
les inspecteurs.
M. TREMBLAY (Bourassa): Seulement c'est le ministre qui a
préparé cette politique, qui a donné les ordres.
M. VINCENT: Ils n'avaient pas reçu instruction, avant, de les
arrêter?
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, il faut croire qu'ils ne l'avaient pas eue
parce que tout le monde entrait au Québec sans avoir de permis et sans
avoir de plaque sur leur remorque en général. Un sur cent
était arrêté.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai pas beaucoup
d'expérience...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est parce qu'on manquait de personnel, comme
je l'ai bien dit, je n'ai pas voulu blâmer mes
prédécesseurs. J'ai dit qu'il manquait de personnel pour ce
travail.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai pas beaucoup
d'expérience après treize ans, bientôt quatorze ans de vie
parlementaire, mais je me demande pourquoi le ministre a présumé
de l'adoption d'une loi lorsqu'il demande à l'Assemblée nationale
de voter des crédits. Il nous a signalé tout à l'heure que
l'augmentation importante du crédit dont nous faisons
présentement l'analyse résultait de l'adoption éventuelle
du projet de loi 23.
Nous voyons, dans 99.8 p.c. des lois, un article qui dit que pour
l'année financière, dans les circonstances ce serait
l'année financière 71/72, les dépenses ou l'administration
seront payées à même le fonds consolidé du revenu.
Alors à ce moment-là, on respecterait ce qui à mon point
de vue encore semble être la liberté d'adoption ou de refus
d'adopter ou de réfuter une loi à l'Assemblée nationale.
Cela ne serait pas interprété comme étant une
législation aucunement susceptible d'amendement. Est-ce que l'on doit
déduire de cette attitude du ministre que toutes les
représentations qui pourraient être faites devant la commission
parlementaire des Transports par les corps intermédiaires, associations
de camionneurs, transports d'écoliers, entrepreneurs et autres seraient
carrément réfutées et rejetées d'un simple revers
de la main? Alors je dis que c'est une initiative à laquelle j'assiste
pour la première fois, voter des crédits sur une loi qui est
encore pendante devant l'Assemblée nationale.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, je voudrais bien
répondre à la remarque de l'honorable député de
Maskinongé, mais la loi renforce sûrement ce contrôle
si le ministère des Transports veut faire le contrôle du
transport au Québec, ça me prend ces hommes-là, ça
me prend du personnel. La loi renforce naturellement ce contrôle, mais,
même si on n'adopte
pas la loi, ça prend ces inspecteurs-là quand même
pour faire respecter nos lois du transport au Québec, même sans le
projet de loi 23.
M. PAUL: Le ministre conviendra que, tout à l'heure, comme
justification de l'augmentation du crédit demandé, il a
invoqué l'adoption de la loi.
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, je ne l'ai pas invoquée, j'ai dit:
Peut-être pour adopter la loi avant le mois de juillet.
M. PAUL: Alors, si les remarques...
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela n'a rien à faire avec ce personnel,
parce que celui qu'on doit engager, il est dans la loi ici.
M. PAUL: Si les remarques du ministre avaient été celles
qu'il fait en réponse ou en précision aux remarques que j'ai
adressées, je n'aurais pas eu l'obligation de signaler ce point à
l'honorable ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je m'excuse. M. PAUL: Et moi de même.
M. AUDET: M. le Président, pour faire suite aux
déclarations que le ministre faisait tout à l'heure à
l'endroit d'un comité consultatif, itinérant
éventuellement est-ce que ce même comité sera en
mesure de rencontrer des chauffeurs de taxis?
UNE VOIX: Oui.
M. AUDET: Maintenant, est-ce que c'est nouveau, ce comité
consultatif là? Est-ce que ça existait auparavant à
l'intérieur du gouvernement?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, ça n'existait pas. C'est
nouveau.
M. LATULIPPE: M. le Président, le ministre y a fait allusion tout
à l'heure et je sais que, dans ma région en particulier, on fait
beaucoup d'inspections on en a fait, du moins l'an passé
sur le transport des camions à pleine charge. Est-ce l'intention du
ministre, justement, d'adopter une nouvelle législation pour que le
permis pour les véhicules automobiles dans l'industrie du camionnage
soit émis en fonction du poids à pleine charge et non...
M. TREMBLAY (Bourassa): Bien, ça me fait plaisir de
répondre à nouveau. C'est à l'étude. On a
envoyé des questionnaires à toutes les personnes qui
possèdent des camions et on veut faire l'étude. Seulement, ce
n'est pas pour 1972. Je vais le soumettre à la Chambre après
qu'on aura fait des études et avant qu'on prenne une décision en
ce sens. C'est tout un changement, c'est tout un chambardement. Alors, j'aime
mieux attendre. Là, on a envoyé un questionnaire à tous
les propriétaires de camions. Ils ne sont pas obligés d'y
répondre, mais ceux qui y répondent, ça nous aide,
ça nous donne un coup de main pour voir ce que ceux qui possèdent
des camions en pensent. Après ça, on pourra en venir à un
ajustement. On peut avoir surcharge pour certains camionneurs, comme je l'ai
dit il y a quelques instants. Il y en a qui vont faire le transport de la
betterave à sucre. Ils vont faire trois voyages par année et
transporter six tonnes par voyage, alors que, durant l'année, ils
transportent une tonne ou deux tonnes. Alors, si le policier l'arrête au
moment où il transporte six tonnes, il est à l'amende. Alors, il
y a un pensez-y bien. On a envoyé un questionnaire, mais je veux
être très humain. Je veux l'étudier à fond et venir
devant la Chambre pour qu'on en discute tous ensemble.
M. AUDET: M. le Président, ceci est de la réglementation,
je crois. Maintenant, de quelle façon cela va-t-il être
apporté sur le plancher de la Chambre? Est-ce que ce sera en commission
parlementaire vu que le bill 23 sera adopté?
M. TREMBLAY (Bourassa): Dans un cas semblable, je ne suis pas avocat,
mais je ne crois pas que ça demande une loi. On peut réunir la
commission parlementaire pour en discuter et je le ferai avant d'adopter un tel
règlement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2 adopté. Sous-article 4: Frais de
bureaux, adopté. Sous-article 5: Communications?
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous expliquer la majoration
importante du crédit qui nous est demandé?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce sont tous des systèmes de radio dans
les automobiles de nos inspecteurs, chose qu'il n'y avait pas auparavant. Tous
nos inspecteurs qui sont sur la route, dans toutes les régions de la
province sont munis d'un radiotéléphone pour qu'on puisse les
atteindre.
M. PAUL: Est-ce que l'installation de ces téléphones et
l'achat des radios sont effectués par le Service général
des achats?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est le Service général des
achats et le ministère des Communications.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5 adopté. Sous-article 6:
Fournitures et approvisionnements?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7: Mobilier,
équipement de bureau, et d'informatique? Adopté. Sous-article 8:
Véhicules moteurs et outillage?
M. PAUL: II y a une petite différence de $111,000; est-ce que
ça comprend les balances?
M. TREMBLAY (Bourassa): Quarante automobiles.
M. PAUL: Pour les inspecteurs? M. TREMBLAY (Bourassa): Oui. M. PAUL: Par
le Service des achats?
M. TREMBLAY (Bourassa): Par le Service des achats.
M. PAUL: Cela ne sera pas des véhicules qui vont coûter
cher, moins de $3,000?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, il y a des échanges; il y en a qu'on
échange parmi ça. Il y aura une dizaine d'échanges.
M. PAUL: Dix en échange, ça fait trente neuves. Trente
neuves, M. le Président, à $114,000, si je mets le coût des
échanges à $3,200, $3,500 le véhicule, ce ne seront pas
des Chrysler.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, Chevrolet ou disons...
M. PAUL: Datsun, des Renault?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non.
M. PAUL: Adopté.
M. TREMBLAY (Bourassa): Disons que...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9: Assurances, taxes et indemnités?
Adopté?
M. PAUL: Les taxes, c'est quoi ça? Les taxes, à qui
allez-vous les payer?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est que le nom du sous-article.
M. PAUL: Pardon?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est le nom du sous-article.
M. PAUL: Alors, comme le mot "taxes" est de trop, cela va faire plaisir
au Ralliement créditiste !
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10 : Loyers? M.PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11: Services contractuels?
M. PAUL: Est-ce que nous pourrions avoir des détails, M. le
Président? Ce sont des contrats nouveaux.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce sont toutes les nouvelles balances dans la
province de Québec.
M. PAUL: La balance pour les "vans". M. TREMBLAY (Bourassa): C'est
ça.
M. PAUL: Cela balance les crédits, dans les circonstances.
M. TREMBLAY (Bourassa): Toutes les nouvelles balances vont à la
province de Québec avec les téléphones, etc.
UNE VOIX: Combien de balances?
M. TREMBLAY (Bourassa): Quatorze balances neuves plus des balances de la
Voirie qui sont installées à l'heure actuelle et qui seront
installées en permanence durant l'été.
M. VINCENT: Elles ne sont pas louées? Services contractuels, ce
n'est pas donné à contrat?
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela comprend l'entretien de toutes les
balances.
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 29: Autres dépenses?
Adopté. Centre de responsabilités, poste 4: Service de la
sécurité routière, sous-article 1...
M. VINCENT: Dans ce service de sécurité
routière,...
M. LE PRESIDENT: ... Traitements, salaires et allocations.
M. VINCENT: ... M. le Président, est-ce que le ministère
donne encore, cette année, les cours conjointement avec le
ministère de l'Agriculture sur la sécurité en manoeuvrant
des machineries, tracteurs de la ferme etc? Est-ce qu'on a l'intention
d'étendre ces cours-là? Je pense que le sous-ministre est
très au courant de toute l'affaire. Est-ce qu'on a l'intention
d'étendre tous ces cours à d'autres secteurs en plus de ce
programme conjoint avec le ministère de l'Agriculture? Je pense que
c'est là que nous pourrions suggérer au ministère qu'il y
ait des programmes, également, ou des cours de sécuri-
té routière pour la motocyclette. Parce que cela devient
tellement important le secteur motocyclette aujourd'hui. Moi-même,
je suis rendu avec deux. Je pense qu'il serait urgent d'avoir des cours
dans ce domaine-là.
M. TREMBLAY (Bourassa): D'ailleurs, nous voulons nous étendre
jusqu'aux cours 4-H et je crois que le député de Nicolet s'y
connaît assez bien là-dessus. En plus, les motocyclettes, etc., je
crois que nous devrions, de ce côté nous le faisons
à l'heure actuelle et je suis en contact directement avec le directeur
du service avoir quelque chose pour les motocyclettes. Les gens
achètent une motocyclette et ils ont leur permis, etc. Il faudrait qu'il
y ait des cours quelconques afin qu'il y ait moins d'accident.
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2: Frais de
déplacement?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Honoraires et commissions?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5: Communications?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Fournitures et approvisionnements?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous article 8: Véhicules moteurs et
outillage?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9: Assurances, taxes et
indemnités?
M. VINCENT: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 10, 11, 12 et 13?
M. VINCENT: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29: Autres dépenses?
M. VINCENT: Adopté également. M. LE PRESIDENT: Merci.
Poste 5 : Régie des transports. Sous-article 1 ". Traitements,
salaires et allocations.
M. VINCENT: M. lé Président, le ministre a-t-il avec lui
les fonctionnaires de la Régie des transports?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non.
M. VINCENT: La nouvelle loi, en définitive, refera presque
complètement la législation qui touche la Régie des
transports. La seule chose, c'est que c'est encore le même bureau de
direction, c'est-à-dire le même président.
M. TREMBLAY (Bourassa): Nous n'avons pas l'intention de couper des
têtes et de faire des changements.
M. LATULIPPE: M. le Président, par contre, tout le personnel de
la Régie des transports sera dorénavant affecté à
la Commission des transports, n'est-ce pas?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui.
M. VINCENT: Donc, M. le Président, en ce qui nous concerne...
Vous avez une question?
M. AUDET: M. le Président, la nouvelle Commission des transports
qui remplacera l'ancienne Régie des transports sera-t-elle dotée
de nouvelles juridictions ou de pouvoirs additionnels à ceux que
l'ancienne régie avait? Donne-t-on encore plus de latitude aux
fonctionnaires au point de vue des initiatives à prendre sans
l'assentiment du ministre?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le ministre n'interviendra pas plus dans la
nouvelle commission qu'il peut intervenir à l'heure actuelle. Seulement,
je crois qu'en 1971, avec la nouvelle commission qui sera dotée de trois
juges, d'un président et de deux vice-présidents, on pourra
avoir, sans dire "mon" administration, une administration plus
adéquate.
D'autres changements seront faits mais ce sont des changements
favorables à la situation actuelle de 1971.
M. AUDET: M. lé Président, la commission n'a-t-elle pas la
liberté d'apporter dans la réglementation du transport des choses
qui seraient décidées nécessairement par les
fonctionnaires sans passer par la Chambre? Parce que ce n'est pas contenu dans
le bill 23. C'est de la réglementation. Nous nous demandons
réellement si le fonctionnaire qui n'est pas élu par le peuple ne
prend une autorité qu'il ne devrait pas avoir.
M. TREMBLAY (Bourassa): Les règlements sont
préparés par le président, le vice-président et les
commissaires et sont acceptés par le lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. PAUL: M. le Président, je me demande
s'il est prudent de continuer à discuter ainsi d'une
législation, qui est le bill 23, alors que nous sommes
appelés...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela.
M. PAUL: ... à voter les crédits de la Régie des
transports telle qu'elle existe.
Je soumets respectueusement, M. le Président, que pour garder une
certaine logique, surtout pour être tout à fait conformes aux
dispositions de notre règlement, nos remarques doivent se limiter
à la régie telle qu'elle existe actuellement.
M. LATULIPPE: Nous sommes d'accord, M. le Président. Cependant,
nous tenons à souligner que nous avons tout de même quelques
questions brûlantes que nous réservons pour le bill 23.
M. VINCENT: En ce qui nous concerne, si les autres sont prêts
à accepter. Je sais que nous aurons une très longue discussion
sur le projet de loi 27, et également sur le projet de loi 23. Le projet
de loi no 27 concerne la fusion des commissions scolaires.
En ce qui nous concerne, au sujet de la Régie des transports,
nous n'avons rien de particulier à dire. Nous préférons
attendre le projet de loi 23.
M. PAUL: Nous sommes prêts à adopter en bloc.
M. VINCENT: Si les autres députés ont des questions
particulières sur les articles...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'aurais qu'une question d'ordre
général. Actuellement, le ministère fait des recherches
sur les transports en commun. Je ne voudrais pas revenir au projet de loi 23,
mais on en parle à un sous-article. Y a-t-il un certain système
de coordination entre le ministère et le centre de recherche de
l'Université de Montréal sur les transports?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le ministère travaille avec le centre de
recherche de l'Université de Montréal ainsi qu'avec le centre de
recherche de l'Université de Sherbrooke.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ils font des recherches en collaboration
avec le ministère?
M. TREMBLAY (Bourassa): Oui, ensemble, c'est ça.
M. LE PRESIDENT (Carpentier): Poste 5, adopté. Poste 6,
adopté, poste 8, adopté.
M. PAUL: Un instant, M. le Président, je pense que vous avez
perdu la notion du temps et des valeurs. Je le dis bien amicalement parce que
le poste 6 est fort intéressant et j'ai une petite question d'ouverture,
pour la danse des voyages. Le ministre pourrait-il nous dire combien d'avions
CF 125 ont été livrés à ce jour au
gouvernement?
M. TREMBLAY (Bourassa): II y en a 12 de livrés.
M. PAUL: Sur 15 ou sur 20?
M. TREMBLAY (Bourassa): Sur 15. Le contrat d'achat était de 20
mais il a été changé pour 15 par nos
prédécesseurs.
M. PAUL: Je pense que le ministre devrait être juste. Quand il dit
que l'ancien gouvernement en a acheté 15, ce n'est pas cela. Le
gouvernement a reconsidéré l'achat du gouvernement Lesage pour en
venir à une entente sur l'achat de 15 avions pour respecter les termes
du contrat, et le ministre nous informe qu'il y a à ce jour livraison de
12 de ces avions.
M. TREMBLAY (Bourassa): Le contrat a été changé en
mars 1969, de 20 à 15.
M. PAUL: Et le contrat avait été signé un peu avant
les élections de 1966.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'étais pas ici à ce
moment-là.
M. PAUL: Je comprends mais je suis sûr que le ministre est au
courant.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'y étais pas, j'ai été
élu le 5 juin 1966.
M. PAUL: M. le Président, cela a été un sujet
tellement passionnant au cabinet des ministres! Je suis heureux de constater
que la solution trouvée était tellement logique, idéale et
de raison dans les circonstances que cela n'a même pas "épris" le
ministre actuel des Transports. Alors, les trois autres doivent être
livrés quand?
M. TREMBLAY (Bourassa): Toutes les deux semaines, six semaines.
M. PAUL: C'est donc dire qu'à la fin de juillet cela devrait
être terminé.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela r
M. PAUL: La commande aura été complétée.
M. TREMBLAY (Bourassa): La commande sera complétée d'ici
la fin de juillet.
M. VINCENT: M. le Président, juste avant six heures. J'avais
posé une question par écrit, c'est-à-dire que j'avais
envoyé une note à savoir si un des avions du ministère des
Transports
avait effectué un ou des voyages au cours du mois de septembre
pour le compte d'un ministre ou d'un ministère à Fort Chimo. Le
ministre pourrait-il me donner la réponse?
M. TREMBLAY (Bourassa): Le 14 septembre, à Fort Chimo, un avion
est allé chercher un malade pour l'amener ici à Québec et,
le 18, le ministre de l'Agriculture a été conduit à Fort
Chimo et on est allé le chercher le 20 pour le ramener ici, à
Québec.
M. VINCENT: M. le Président, le 18 septembre, l'avion est
allé... C'est le ministre de...
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, le 18 septembre il est allé chercher
un malade à Fort Chimo.
M. VINCENT: Non, le 14. M. PAUL: Le 14.
M. TREMBLAY (Bourassa): Excusez-moi, le 14.
UNE VOIX: Le 18, le passager n'était pas malade.
M. TREMBLAY (Bourassa): Excusez-moi, le 14.
M. VINCENT: Le 18 septembre, l'avion du ministère des Transports
s'est rendu à Fort Chimo et comme passager il y avait...
M. TREMBLAY (Bourassa): Un malade.
M. VINCENT: Non, non, le 18 septembre.
M. TREMBLAY (Bourassa): Ah! le 18, il y avait...
M. VINCENT: II était peut-être malade, mais peut-être
pas de la façon qu'on le croit.
M. TREMBLAY (Bourassa): II y avait le ministre de l'Agriculture...
M. VINCENT: Le 18 septembre, il y avait le ministre de
l'Agriculture...
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est cela; il a été conduit
à Fort Chimo.
M. VINCENT: Qui étaient les autres passagers?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On a cru comprendre que les deux voyages
étaient pour transporter un malade.
M. TREMBLAY (Bourassa): II y avait six passagers.
M. VINCENT: Avez-vous les noms?
I
M. TREMBLAY (Bourassa): II y avait M. Toupin et son épouse; M.
Càrpentier, secrétaire particulier, directeur de cabinet et son
épouse; Gilles Vallières, secrétaire adjoint et le
sixième... C'est le garde du corps, je crois.
M. VINCENT: Ah! le garde du corps. M. TREMBLAY (Bourassa): Ecoutez
là... M. VINCENT: Oui, l'aide de camp.
M. TREMBLAY (Bourassa): Pour la sixième personne...
M. VINCENT: Donc, c'était le voyage du 18. L'avion est parti de
Québec, il a été à Fort Chimo avec ces six
personnes et il est retourné à Fort Chimo les chercher, le 20
septembre?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. VINCENT: Le 20 septembre, les mêmes personnes sont revenues.
Quel était le but du voyage, tel que mentionné sur la
réquisition? Parce que je ne considère pas qu'il y ait tellement
d'agriculture dans ce coin-là. Le ministre de l'Education sent venir
quelque chose...
M. SAINT-PIERRE: Non, non!
M. VINCENT: Vous allez voir que cela devient sérieux, notre
affaire.
M. TREMBLAY (Bourassa): La réquisition ne mentionne pas les
raisons pour lesquelles le ministre a fait le voyage.
M. VINCENT: Quelle a été l'imputation au ministère?
Quelle a été la charge au ministère du voyage du 18
septembre et du 20 septembre?
M. TREMBLAY (Bourassa): L'imputation a été de $600; c'est
$200 l'heure.
M. VINCENT: Oui, mais combien d'heures le 18 septembre et combien
d'heures le 20 septembre?
M. PAUL: Est-ce que vous avez un livre de bord?
M. TREMBLAY (Bourassa): A $200, cela fait $1,200.
M. VINCENT: Six heures du voyage?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, trois heures pour un voyage.
M. VINCENT: Trois heures par voyage, imputation au ministère de
$600 pour le 18 septembre, $600 pour le 20 septembre.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est ça.
M. VINCENT: Et on n'a pas le but du voyage dans la
réquisition?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est pas dans la réquisition.
M. VINCENT: Mais, habituellement, ce n'est pas dans les
réquisitions?
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est pas dans la réquisition.
M. VINCENT: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté?
M. VINCENT: Non, non, oh! attendez, M. le Président. A quelle
heure le départ de l'avion, le 18 septembre, de Québec?
M. TREMBLAY (Bourassa): Je n'ai pas l'heure du départ de
l'avion...
M. VINCENT: Ah! oui, vous avez tout ça, M. le ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): On ne l'a pas ici.
M. VINCENT: On vous avait informé, ce matin, de vous
préparer en conséquence...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne l'ai pas ici. On a tout ça,
seulement on n'a pas l'heure juste, s'il est parti le matin. Vous voulez avoir
la minute juste?
M. VINCENT: La minute juste, voyons, M. le ministre! Il pourrait nous
dire que l'avion est parti entre 8 et 9 heures. Disons qu'on va lui donner une
marge de 60 minutes. Peut-être que le ministre de l'Agriculture est plus
au courant? Je pensais que c'était le ministre des Terres et
Forêts, mais là on m'informe que c'est le ministre de
l'Agriculture.
M. TREMBLAY (Bourassa): Apparemment, il serait parti le matin et il est
revenu l'après-midi du 20. Tout est complet, mais il n'y a pas
d'heure.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que vous permettriez qu'on
demande au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation quel était le
but du voyage?
M. TOUPIN: Alors, très rapidement, vous savez qu'il y a un
troupeau de buffles à Fort Chimo et vous savez...
M. VINCENT: De buffles?
M. TOUPIN: De buffles. ... qu'il y a un médecin
vétérinaire du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation qui s'occupe de ce troupeau. Le médecin
vétérinaire était à ce moment-là à
Québec et je devais aller voir comment se passait son travail
là-bas, puisque c'était un fonctionnaire du ministère, et
j'y suis allé avec lui. Nous avons profité de l'occasion pour
économiser de l'argent parce que le médecin est monté avec
moi.
M. VINCENT: M. le Président, ça, c'est réellement
tiré par les cheveux.
M. TOUPIN: Absolument pas, M. le Président, ce n'est pas
tiré par les cheveux, c'est la vérité. Mais si la
vérité est tirée par les cheveux, comment est-ce qu'on
devrait qualifier les propos du député de Nicolet de temps
à autre?
M. VINCENT: Quand le ministre nous dit que c'était pour
économiser de l'argent, quel était le nom de ce médecin
vétérinaire?
M. TOUPIN: Le nom, je pourrai vous l'envoyer par écrit dès
demain.
M. VINCENT: Non, mais si le ministre a été à la
chasse avec lui pendant deux jours, il doit avoir le nom.
M. TOUPIN: C'est le Dr Jules Bourque.
M. VINCENT: Jules Bourque?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Quel était le nom du...
M. PAUL: Alors, vous l'avez trouvé. Comment il se fait que le
secrétaire du ministre l'a trouvé tout d'un coup? C'était
sur votre feuille?
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est parce qu'on avait tellement de papier,
puis là, on vient de le trouver. Vous posez tellement de questions, on a
tellement de paperasses que là, on vient de le retrouver, alors c'est un
plaisir pour nous de vous donner le renseignement.
M. VINCENT: Je pense qu'en ce qui nous concerne, nous donnons tout de
suite préavis au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation que
l'on discutera de cette question lors de l'étude des crédits de
ce ministère, parce que je pense bien que ce n'est pas la
responsabilité du ministre des Transports. Il reste quand même
que, quand nous reviendrons sur les crédits du ministère des
Transports à ce poste spécifique, nous aimerions avoir, comme
nous l'a promis tout à l'heure le ministre, pour les quatre
dernières années, quels ont été les frais
imputés à chacun des ministres pour le transport par les avions
du ministère des Transports, plus spécialement le ministre de
l'Education.
M. SAINT-PIERRE: On dirait que vous avez des remords de conscience des
quatre dernières années.
M. VINCENT: Aucun remords de conscience, M. le Président.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, mais un instant...
M. VINCENT: On va aller inspecter les buffles ensemble.
M. SAINT-PIERRE: On n'a pas le temps, nous autres.
M. VINCENT: Vous allez voir, on va aller inspecter les buffles
ensemble.
M. LE PRESIDENT (Carpentier): A l'ordre!
M. TREMBLAY (Bourassa): Vous voulez avoir les noms ou le montant?
M. VINCENT: Non, pour demain.
M. VINCENT: Je voudrais savoir à qui appartiennent les buffles,
combien de buffles...
M. TREMBLAY (Bourassa): Voulez-vous l'avoir pour 1970? Est-ce que cela
satisferait le député de Nicolet?
M. VINCENT: Non, mais pour la prochaine réunion. Il est six
heures, M. le' Président.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je demande l'ajournement à dix heures
trente, demain matin, M. le Président. En plus, je pourrais
peut-être demander au député de lire le rapport annuel
qu'on lui a présenté aujourd'hui.
M. VINCENT: Oui, mais c'est le rapport annuel qui se termine le 31 mars
1970.
M. TREMBLAY (Bourassa): Demain, on vous donnera tous les autres
rapports. Je demande l'ajournement à demain matin, M. le
Président, dix heures trente.
M. VINCENT: Celui qui se termine le 31 mars 1970, on l'a.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les honorables députés ont
encore plusieurs questions à poser ou s'ils seraient consentants
à finir les crédits?
DES VOIX: Non.
M. PAUL: M. le Président, nous en avons pour une couple
d'heures.
M. le Président, je signale à votre intention qu'il y a
des étrangers dans cette salle.
M. CARPENTIER (président du comité des subsides): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté des résolutions et qu'il demande la permission de
siéger à nouveau.
M. PICARD (président): Ces résolutions sont-elles
agréées?
M. PAUL: Agréé.
M. LE PRESIDENT: Quand le comité siègera-t-il à
nouveau?
M. LEVESQUE: Prochaine séance. M. LE PRESIDENT: Prochaine
séance.
M. LEVESQUE: M. le Président, je viens d'avoir certaines
consultations. Je suis un peu essoufflé, venant de la salle 91-A. En
effet, après avoir consulté le chef de l'Opposition officielle,
tous les articles des crédits des Affaires intergouvernementales ont
été adoptés, sans réserve.
M. PAUL: Dans les circonstances, M. le Président, quant à
nous, nous ne mettons pas d'objection à ce que ces résolutions
venant de la commission des crédits soient adoptées.
M. LEVESQUE: Deuxièmement, il y a eu des difficultés pour
essayer de trouver l'heure juste où chacun pouvait se libérer. Le
ministre des Affaires municipales doit être à la commission des
bills publics et privés demain matin, mais, en même temps, il doit
participer à l'étude des crédits du Conseil
exécutif, comme responsable de l'ODEQ.
Par contre, le premier ministre pouvait siéger demain matin, mais
le chef de l'Opposition officielle devait être présent pour
l'étude du bill de la Communauté urbaine de Québec
à la commission des bills publics et privés.
Nous poumons donc suggérer ceci: Demain matin, à la
chambre 91-A, à dix heures trente, nous pourrions continuer
l'étude des crédits du ministère des Transports quitte,
cependant, lorsque la Chambre reprendra ses travaux à trois heures,
à faire les modifications jugées appropriées selon les
progrès réalisés à la commission parlementaire des
Transports.
M. PAUL: Demain après-midi, en Chambre, qu'est-ce que nous
ferions?
M. LEVESQUE: Demain après-midi, en Chambre, nous pourrions finir
ce qui ne sera pas terminé. Mais du moment que cela sera accompli, nous
pourrions entreprendre les crédits du ministère des Richesses
naturelles et déférer l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation à l'une des
salles, une fois qu'elle sera libérée. Nous songeons
également, au cours de la journée de demain, à commencer
la législation, ainsi que vendredi, pour nous attaquer aux projets de
loi
relatifs aux médicaments et aux tribunaux judiciaires.
M. le Président, je propose l'ajournement de la Chambre, tout en
rappelant aux honorables membres de cette Chambre qu'il y aura demain matin,
à dix heures, la commission des bills publics et privés à
81-A; à dix heures trente, les crédits du ministère des
Transports à la salle 91-A. En Chambre, ce sera libre, car je propose
d'ajourner à demain, quinze heures.
M. LE PRESIDENT: La Chambre ajourne ses travaux à demain
après-midi, quinze heures.
(Fin de la séance: 18 h 7)