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(Dix heures quinze minutes)
M. LAVOIE (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Présentation de motions non annoncées.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. LEVESQUE: Article i).
Projet de loi no 78 Première lecture
LE PRESIDENT: Le ministre de la Justice propose la première
lecture de la Loi concernant le louage de choses.
M. CHOQUETTE: Ce projet reproduit le rapport sur le louage de choses,
préparé par l'organisme chargé de réviser le code
civil, désigné sous le nom de Office de révision du code
civil. Ce rapport contient une introduction suivie des modifications au code
civil proposées par l'office et d'un commentaire sur plusieurs d'entre
elles.
Introduction. A cause de l'évolution très marquée
qui a caractérisé, ces dernières années, les
relations entre locateurs et locataires, il est devenu impérieux de
procéder dès maintenant, avant même la réforme
globale du code civil, à un réaménagement plus moderne du
chapitre du louage de choses. Ce projet fusionne de manière
cohérente les rapports soumis par l'Office de révision du code
civil et, partiellement, le projet de loi 59, Code des loyers.
Cette intégration permet d'éviter la duplication des
législations de droit substantif et minimise ainsi les risques
d'incohérence et de contradiction qui résulteraient de la
coexistence de lois parallèles, conséquences toujours
néfastes aux intérêts des justiciables, qu'ils soient
locataires ou propriétaires.
Dispositions applicables à toutes lea catégories de baux.
Le projet contient, dans une première section, des dispositions
applicables à toutes les catégories de baux: civil, commercial,
industriel, mobilier et immobilier. Cette section contient quelques innovations
et aligne les dispositions du code civil sur les décisions des
tribunaux, qui sont apparues, avec le temps, conformes aux
nécessités du louage de choses. Ainsi, l'article 1609 du projet
précise qu'en cas d'inexécution par le locateur de ses
obligations le locataire pourra, outre ses droits ordinaires, demander, le cas
échéant, la diminution du loyer. Il est normal que le locataire
qui se voit privé partiellement de la jouissance des lieux obtienne une
réduction proportionnelle de son loyer. De plus, en accord avec les
usages et la jurisprudence, l'article 1613 impose au locataire qui entend
sous-louer l'obligation d'obte- nir l'autorisation du locateur qui, par
ailleurs, ne saurait la refuser sans un motif grave.
L'article 1620, pour régler une situation pratique, édicte
que le locateur qui veut procéder à des réparations
nécessaires puisse, le cas échéant, obtenir
l'évacuation temporaire du locataire, avec, cependant, l'obligation
corrélative d'assurer la protection des droits de ce dernier.
Règles spécifiques au bail immobilier. La section II
comprend des règles spécifiques au bail immobilier, incluant le
bail d'un local d'habitation. Ces règles plus particulières
viennent expliciter, tempérer ou excepter les dispositions
générales de la section I, avec la conséquence que sur le
plan de l'interprétation des textes, les dispositions spécifiques
doivent l'emporter sur les dispositions générales. Pour le
surplus, ces dernières trouvent application en matière de bail
immobilier.
Cette section tente d'apporter des solutions fonctionnelles à des
situations inconnues au siècle dernier. Ainsi, les articles 1629 et 1630
établissent les obligations et recours respectifs des colocataires d'un
édifice à logements multiples et déterminent la
responsabilité du locateur commun.
L'article 1636 instaure, par ailleurs, un régime nouveau de
reconduction tacite, laquelle, jusqu'ici, suscitait de graves
difficultés pour les justiciables. Les articles 1641 et 1644 dissipent
les ambiguïtés et contradictions actuelles concernant les effets
sur le bail de la vente volontaire ou judiciaire de l'immeuble. Avec les
solutions proposées, le locataire, malgré la vente de l'immeuble,
pourra rester sur les lieux jusqu'à la fin du bail, dans la plupart des
cas.
Règles particulières au bail d'un local d'habitation.
Quant aux dispositions particulières aux baux résidentiels, elles
innovent en très grande partie sur le droit actuel. D'une part, pour
assurer l'efficacité nécessaire à la protection du
locataire et éviter les pratiques abusives des baux actuels, ces
dispositions particulières aux baux résidentiels sont
impératives en ce sens que les parties ne pourront y déroger sans
que leur accord soit autorisé par le tribunal. Article 1652.
D'autre part, pour établir un juste équilibre entre les
droits des locateurs et des locataires, ces dispositions
généralisent à l'ensemble des baux résidentiels le
droit pour le locataire au maintien dans les lieux, tout en réservant au
locateur, à l'expiration du bail, un droit de reprise des lieux dans des
situations déterminées.
Pour favoriser la fixation d'un juste loyer, ses dispositions
particulières aux baux résidentiels réintroduisent dans
les relations entre locateurs et locataires d'un local d'habitation le
régime de la lésion entre majeurs.
En effet, un nouveau locataire pourra, dans les deux mois qui suivent le
début de l'occupation, demander la révision du loyer si
celui-ci
est disproportionné par rapport à la valeur locative du
local. De même, le locataire qui, dans les délais
déterminés dans le projet aura été avisé
d'une augmentation de loyer et qui estimera que cette augmentation a pour effet
de rendre le loyer disproportionné par rapport à la valeur
locative du local d'habitation pourra demander la révision du loyer:
Articles 1664-A et 1664-C.
Le tribunal devra à cet égard tenir compte des divers
facteurs énumérés à l'article 1664-N qui peuvent
conduire à l'établissement d'un loyer juste et raisonnable pour
les deux parties en cause: Article 1664-N.
Ces dispositions sur la détermination du loyer et le droit du
locataire au maintien dans les lieux ne s'appliquent cependant pas aux
immeubles neufs pour une période de cinq ans à compter de la fin
des travaux: Article 1650. De plus le projet vise à écarter du
contrat de location d'un local d'habitation certaines clauses abusives qu'une
partie peut imposer à d'autre: Articles 1665 à 1665-I.
Ainsi sont déclarées sans effet les clauses
d'exonération ou de limitation de responsabilité du locateur et
celles visant à rendre le locataire responsable d'un dommage
causé sans sa faute. Article 1665-C.
Les clauses discriminatoires en raison de la race, la croyance, le sexe,
la couleur, la nationalité, l'origine ethnique, le lieu de naissance ou
la langue d'un locataire: Article 1665-F.
Ainsi que les clauses visant à modifier les droits du locataire
en raison de l'augmentation des membres de sa famille à moins que
l'espace du local ne le justifie: Article 1665-G.
Infractions: La section III de ce projet prévoit certaines
dispositions dont la violation est assortie de sanctions pénales. Ainsi,
tout en reconnaissant que le bail ne saurait être placé dans la
catégorie des contrats formalistes, le projet impose certaines
obligations relatives à la reproduction dans un bail écrit de
certaines clauses jugées essentielles â la sous-location, à
la jouissance normale des locataires d'un même immeuble, aux recours du
locataire dont la jouissance est troublée, à la
non-responsabilité du locataire en cas d'incendie si sa faute n'est pas
prouvée, aux obligations du locateur et du locataire à la
détermination du loyer et au maintien dans les lieux: Article
1665-J.
Ces dispositions précisent en somme les éléments de
base du bail type.
On notera enfin que le projet de réforme du code civil fait
disparaître la date de terminaison des baux.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
LE SECRETAIRE-ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
LE PRESIDENT: Deuxième lecture, prochaine séance ou
séance subséquente.
Projet de loi déféré à la
commission de la justice
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose qu'au lieu d'aller en
deuxième lecture à la prochaine séance ou une
séance subséquente, le projet de loi soit
déféré immédiatement après la
première lecture à la commission parlementaire de la justice.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Article j).
Proiet de loi no 79 Première lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice propose la
première lecture de la Loi du tribunal des loyers.
M. CHOQUETTE: M. le Président, ce projet prévoit que le
locateur ou le locataire d'un local d'habitation s'adresseront désormais
à un commissaire aux loyers ou, selon le cas, au tribunal des loyers,
pour faire décider de leur conflit en matière de baux
résidentiels. A cette fin, le projet prévoit la nomination, en
vertu de la Loi de la fonction publique, d'un commissaire en chef des loyers et
d'un commissaire en chef adjoint. Le commissaire et le commissaire adjoint, qui
doivent être des avocats ou des notaires, seront chargés
d'entendre en première instance les demandes des locataires ou des
locateurs de locaux d'habitation en vertu des articles 1600 à 1665 i) du
code civil, sauf certaines exceptions prévues dans le projet de loi.
Un commissaire n'a cependant pas juridiction sur une demande en
exécution ou en résiliation de bail si l'intérêt du
demandeur dans le bail en litige est d'une valeur supérieure à
$3,000. Ces commissaires seront assisté du personnel nécessaire,
nommée et rénumérée conformément à la
Loi de la fonction publique.
A cette fin, ce projet prévoit de plus la constitution d'un
tribunal des loyers composé de juges de la cour Provinciale qui entendra
et jugera: a) en appel de toute décision d'un commissaire; b) en
première instance, premièrement de toute action en
réclamation de loyer ou en recouvrement de dommages et
intérêts en vertu des article 1600 à 1665 i) du code civil
dans le cas d'un local d'habitation lorsque le montant réclamé
n'atteint pas $3,000; deuxièmement, d'une demande en résiliation
d'un bail concernant un local d'habitation accompagné d'une action en
réclamation de loyer ou en recouvrement de dommages et
intérêts en vertu des articles 1600 à 1665 i) du code
civil, lorsque le montant réclamé n'atteint pas $3,000;
Troisièmement, d'une action en nullité d'un
bail concernant un local d'habitation, accompagnée ou non d'une
action en recouvrement de dommages et intérêts lorsque
l'intérêt du demandeur dans le bail en litige est d'une valeur
inférieure à $3,000.
Lorsque le tribunal siège en première instance et que la
réclamation est une petite créance au sens de la Loi favorisant
l'accès à la justice, c'est la procédure simple et peu
coûteuse prévue par cette loi qui sera appliquée.
D'autre part, ce projet constitue un service technique composé de
spécialistes de l'habitation et du logement qui auront notamment pour
tâche de conseiller les personnes sur l'application de la loi, de faire
des études et des enquêtes, d'établir des statistiques sur
la situation de l'habitation et du logement et de suggérer des normes
relatives à l'établissement de la valeur locative d'un local
d'habitation, compte tenu des critères mentionnés à
l'article 1664 m) du code civil.
Ce service devra, de plus, consulter des personnes ou des groupes de
personnes qui s'intéressent de façon particulière à
l'habitation et au logement et qui peuvent apporter leur collaboration aux
études que le service devra effectuer.
De plus, à compter de l'entrée en vigueur du
présent projet de loi et du projet de loi concernant le louage de
choses, la juridiction des administrateurs des loyers et de la Commission des
loyers, qui ont actuellement à décider certains litiges en
matière de baux résidentiels, sera abolie et la Loi pour
favoriser la conciliation entre locataires et propriétaires sera
abrogée.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
LE SECRETAIRE-ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
Projet de loi déféré â la commission de la
justice
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose que ce porjet de loi
soit déféré à la commission parlementaire de la
Justice.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: Article k).
Projet de loi no 83 Première lecture
Le PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice propose la
première lecture de la Loi prolongeant et modifiant la loi pour
favoriser la concilliation entre locataires et propriétaires.
M. CHOQUETTE: M. le Président, l'article 1 de ce projet a pour
but de prolonger d'un an l'application de la Loi pour favoriser la conciliation
entre locataires et propriétaires. Les articles 2 à 7
décrètent la prolongation des baux qui, autrement, se
termineraient le 30 avril prochain ou entre cette date et le 30 avril 1974,
s'il n'y a pas de demande spéciale de prolongation de bail ou avis
donné par écrit par une partie ou l'autre de ne pas prolonger le
bail.
L'article 8 donne effet au projet de loi depuis le 1er décembre
1972.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
UNE VOIX: Un, deux, trois.
LE PRESIDENT: Deuxième lecture adoptée?
M. LEVESQUE: A la prochaine séance.
LE PRESIDENT: Prochaine séance ou séance
subséquente.
M. LESSARD: Cela revient chaque année. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEVESQUE: Article g).
Projet de loi no 85 Première lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice propose la
première lecture de la Loi modifiant de nouveau la loi des tribunaux
judiciaires.
M. CHOQUETTE: M. le Président, ce projet de loi a pour but
d'apporter certains amendements à la Loi des tribunaux judiciaires.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First reading
of this bill.
LE PRESIDENT: Deuxième lecture, prochaine séance ou
séance subséquente.
M. LEVESQUE: Article 1).
Proiet de loi no 87 Première lecture
LE PRESIDENT: L'honorable leader parle-
mentaire du gouvernement propose la première lecture de la Loi
concernant la confection des listes électorales permanentes et modifiant
diverses dispositions législatives.
M. LEVESQUE: M. le Président, ce projet prévoit le
recensement annuel de toutes les personnes ayant droit de voter lors de
l'élection des députés, en vue de la confection des listes
électorales permanentes.
Ce recensement, de même que la confection de la liste se font
suivant les procédures prévues à la Loi électorale.
Le recensement a lieu à compter du premier lundi qui suit le 3 mai et il
se termine le samedi suivant.
La liste est dressée, au plus tard, le lundi suivant et une copie
en est transmise aux chefs des partis reconnus et à tout
député indépendant. Excepté dans le cas où
une élection générale est ordonnée avant
l'expiration de la période du recensement annuel, auquel cas le
recensement doit être fait durant la période électorale,
c'est la liste qui a été dressée à la suite du
recensement annuel qui est, suivant les procédures de la Loi
électorale, déposée, affichée et
révisée pour servir lors des élections. La période
électorale s'en trouve alors réduite du temps normalement requis
pour le recensement des électeurs. Le projet oblige les
présidents d'élections à transmettre une copie des listes,
à titre gratuit, aux municipalités et aux commissions scolaires
et il prévoit que c'est à partir de ces listes que seront
dressées les listes de jurés et non plus d'après les
rôles d'évaluation.
Les articles 60 à 72 modifient à cet effet la Loi des
jurés et la Loi sur l'évaluation foncière.
Quant aux articles 3 à 58 du projet, ils modifient la Loi
électorale pour fins de concordance, sous réserve des suivants.
Premièrement, l'article 5 qui prévoit la nomination de deux
secrétaires au lieu d'un pour le président général
des élections. Deuxièmement, l'article 14 qui permet à un
président d'élections de nommer, avec l'autorisation du
président général des élections, tout
sous-secrétaire d'élections dont les fonctions sont celles que
détermine le président général des
élections. Troisièmement, l'article 58 qui traite de la
publication de renseignements relatifs aux élections dans des
hebdomadaires.
LE PRESIDENT: Cette motion de première lecture est-elle
adoptée?
M. PAUL: Adopté.
LE SECRETAIRE-ADJOINT: Adopté.
LE PRESIDENT: Deuxième lecture, prochaine séance ou
séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Déclarations ministérielles
Dépôt de documents
Questions orales des députés
Questions orales des députés
LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
Place Royale
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je désirerais
poser une question au premier ministre. Est-ce que le premier ministre est en
mesure de répondre aux questions que j'ai posées hier concernant
le sujet de Place Royale?
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai transmis à madame le
ministre les questions qui avaient été posées hier par le
député de Chicoutimi et j'ai recommuniqué ce matin avec le
ministère pour savoir si les réponses étaient
prêtes. Je crois que je serai en mesure de les déposer demain,
à la reprise des travaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce.
Maison du Québec à Paris
M. ROY (Beauce): M. le Président, ma question pourrait s'adresser
aux ministres de l'Industrie et du Commerce, du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche ou d'un autre ministère. Mais étant donné que
ça concerne énormément de ministères, je vais la
poser à l'honorable premier ministre. Est-ce que l'honorable premier
ministre accepterait de faire enquête sur les activités de la
maison du Québec à Paris, lesquelles consisteraient uniquement en
des réceptions de tous genres et à organiser des voyages, ainsi
qu'au gaspillage des fonds publics du Québec?
De plus, M. le Président, est-ce que le premier ministre
accepterait d'étendre son enquête afin de savoir pourquoi cette
délégation aurait nui, saboté les démarches faites
en vue d'attirer deux industries au Québec qui, effectivement, ne
viendront pas?
M. BOURASSA: Toutes sortes de rumeurs circulent sur la
délégation du Québec à Paris. Ce n'est pas nouveau.
Cela dure depuis des années. Mais est-ce que le député
pourrait quand même donner des faits précis sur les
investissements qui ont été torpillés? Cela
m'étonne beaucoup. Je pense que ces gens-là représentent
le Québec et font ce qu'ils peuvent pour faire valoir les
intérêts du Québec. Je pense qu'avant de lancer des
accusations comme celles-là, qui sont quand même très
sérieuses, le député devrait les appuyer de fait
précis.
M. ROY (Beauce): C'est déjà assez précis. Il
s'agit, entre autres, d'une firme de bicyclettes. Est-ce que le gouvernement
et je vais préciser ma question davantage est au courant
des
démarches constantes qu'aurait faites M. Edouard Lépine
qui se plaint que la délégation du Québec aurait
saboté tous ses efforts et que ceux-ci n'auraient donné aucun
résultat à cause de l'attitude qu'aurait adoptée la
délégation du Québec à Paris?
M. BOURASSA: Les instructions qu'ont reçues, de ma part, les
membres de la délégation du Québec ou la direction de la
délégation, de même que les autres
délégations, c'est d'accorder la priorité aux
investissements économiques. Il faut quand même reconnaître,
toutefois, que nous avons des relations culturelles normales et
irremplaçables très étroites avec la France. Mais cela
m'étonnerait beaucoup que, délibérément, on ait
torpillé des investissements. Je suis bien prêt à analyser
les cas particulier qu'a soumis le député.
M. LEVESQUE: J'aimerais ajouter ceci. A titre de minsitre des Affaires
intergouvernementales et comme ancien ministre de l'Industrie et du commerce,
cela me surprend énormément, car j'ai reçu, à
maintes reprises, d'hommes d'affaires du Québec, des lettres me disant
combien la collaboration des membres de la délégation du Quebec
à Paris avait aidé ces gens à atteindre plusieurs de leurs
objectifs. Cela me surprend énormément, car je n'ai jamais
entendu de telles affirmations et je puis donner au député de
Beauce une liste très longue de cas, de témoignages, qui
indiquent exactement le contraire de ce qu'il dit relativement à
l'attitude des membres de la délégation du Québec à
Paris. Il peut évidememnt y avoir une exception pour confirmer la
règle et le premier ministre a dit qu'il serait heureux d'analyser tout
cas que voudrait lui soumettre le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le premier ministre et d'ailleurs
j'entrerai en communication avec lui aujourd'hui est-ce que l'honorable
premier ministre pourrais nous assurer que, demain matin, il pourrait donner
plus d'explications devant l'Assemblée nationale à ce
sujet-là, de façon à pouvoir en informer la population?
Parce que les faits que nous connaissons ut les témoignages que nous
avons reçus...
M. HARVEY (Chauveau): Si vous communiquez avec lui, il vous le dira.
M. BOURASSA: Je suis bien prêt. Je serai à mon bureau. Le
député a donné un cas bien particulier. Il laisse planer
des doutes assez sérieux sur l'efficacité de la
délégation. Le ministre responsable des Affaires
intergouvernementales vient de rendre témoignage à la
délégation à l'aide de toute une liste de personnes qui en
ont profité. Je pense qu'on ne peut certainement pas accuser les membres
de la délégation du Québec, à moins d'avoir des
faits précis, de ne pas remplir leurs devoirs. Mais je suis bien
prêt à examiner le cas particulier ou à communiquer avec la
personne en question pour voir si, réellement, on a torpillé les
efforts qui avaient été faits; ce qui m'étonnerait.
M. HARVEY (Chauveau): Il voudrait être
délégué à Paris.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
Intégration de la police de
Montréal.
M. LEGER: Ma question s'adresse au ministre de la Justice. Est-ce que le
ministre peut nous dire clairement ce matin si son gouvernement a l'intention
de subventionner la communauté urbaine de Montréal pour le
surplus que lui cause l'intégration de la police?
Sinon, est-ce qu'il est revenu sur la promesse qu'il avait faite
à M. Hanigan de subventionner, du moins en partie, les $10 millions
supplémentaires que l'intégration de la police coûte au
budget de la Communauté urbaine de Montréal?
M. CHOQUETTE: M. le Président, ce n'est pas une question. C'est
un discours rempli d'insinuations. Je vais tenter de donner une réponse
assez claire.
M. LEGER: Claire, nette et précise.
M. CHOQUETTE: Réponse, d'ailleurs, qui a été
comprise, je crois, lorsque j'ai rencontré les membres du conseil de la
Communauté urbaine de Montréal. Peut-être que le
député n'a pas, lui, pour sa part, réussi à
comprendre ce que j'ai dit. J'ai dit que le gouvernement, pour le moment, avait
l'intention de se donner le moyen législatif de verser une subvention
à la Communauté urbaine de Montréal pour les fins de son
service policier, c'est-à-dire que, dans une loi que j'apporterai
incessamment, peut-être demain, il y aura, je pense, une disposition
à l'effet qu'il sera loisible au lieutenant-gouverneur en conseil de
verser une subvention annuelle à la Communauté urbaine de
Montréal pour les fins de son service policier.
Cependant, je ne suis pas en mesure, à l'heure actuelle,
après avoir consulté le premier ministre, le ministre des
Finances et les autres collègues du conseil des ministres, de dire dans
quelle mesure il nous sera possible de verser cette subvention. J'ai dit
clairement aux membres du conseil de la Communauté urbaine de
Montréal que cette décision gouvernementale pourrait probablement
être prise avant la fin du mois de janvier 1973. Dans l'intervalle, il
nous sera possible d'apprécier nos propres disponibilités
budgétaires. Il nous sera possible d'apprécier notre propre
situation financière, compte tenu de discussions que le ministre des
Finances et le premier ministre ont avec les autorités
fédérales dans le domaine financier. C'est la situation
actuelle.
Je reconnais, pour ma part, qu'en principe, une subvention à la
Communauté urbaine de Montréal est tout à fait justifiable
pour les fins de son service policier. Il ne s'agit pas d'un cadeau, d'un "give
away", en somme, d'un "candy". Il s'agit d'aider ce système policier qui
rend des services non seulement à l'échelle de l'île de
Montréal mais des services qui ont un intérêt
général pour le Québec. C'est dans cette perspective
qu'une subvention par le gouvernement du Québec se justifie totalement.
Mais nous ne pouvons pas ignorer nos propres problèmes financiers, et
malgré toute la sympathie que nous éprouvons pour les
autorités montréalaises j'étends le terme à
tous les élus locaux nous sommes quand même obligés
de faire face à certaines contingences sur le plan pratique, et c'est ce
qui nous empêche de décider aussi rapidement que je le voudrais
d'une subvention et du montant de cette subvention.
M. LEGER: Une question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce qu'on peut conclure, avec la réponse du ministre, que la
subvention possible en 1973 sera pour l'exercice financier 1972? Est-ce que le
montant ne peut pas être défini pour qu'il puisse, si c'est pour
1972, permettre d'être inclus dans le budget que la Communauté
urbaine de Montréal doit adopter ces jours-ci?
M. CHOQUETTE: M. le Président, je n'exclus pas une solution ou
l'autre. Evidemment, je sais que la Communauté urbaine de
Montréal doit voter un budget supplémentaire à la suite de
l'adoption du budget général pour 1973. Par conséquent,
tous les problèmes financiers qui se posent à l'échelle de
l'île de Montréal, par la Communauté urbaine de
Montréal, arrivent tous à ce moment-ci.
Le député peut être assuré que le
gouvernement est tout à fait conscient des difficultés
financières qui surgissent à Montréal. Il est tout
à fait conscient de l'impact fiscal sur les contribuables et dans la
mesure où il pourra prendre les décisions rapides sur les
questions de subventions il les prendra, de façon à
alléger, dans la mesure du possible, le fardeau des contribuables de la
région de Montréal. Je répète pour le
député que notre propre situation financière nous
empêche de poser ce geste à l'heure actuelle, alors que, pour ma
part, j'aurais bien aimé le poser.
M. LEGER: Une question supplémentaire, M. le Président.
D'après les déclarations de M. Hanigan, il faudra soit une
subvention du gouvernement, soit une taxe de $0.095 par $100
d'évaluation pour combler le déficit.
Premièrement est-ce que le ministre sait que s'il n'y a pas une
subvention immédiate ou plus rapide il va être trop tard pour le
budget de 1972? Deuxièmement, s'il y a une augmentation de taxe de la
Communauté urbaine de
Montréal, est-ce que ce ne serait pas une augmentation de taxe
déguisée par le provincial puisque la Communauté urbaine
de Montréal se trouve à subventionner, à
dépenser... Un instant, M. le Président.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je vous demanderais de ne pas formuler votre
question sous la forme d'un discours.
M. LEGER: Parfait, M. le Président. Ce que je veux dire, c'est
que la police provinciale s'occupait avant du territoire en dehors de la ville
de Montréal...
LE PRESIDENT: Question.
M. LEGER: ... donc, avec la Communauté urbaine qui a tout le
budget, c'est une dépense, et je demande au ministre: Est-ce que ce
n'est pas une dépense provinciale qui est...
LE PRESIDENT: A l'ordre! C'est une question d'appréciation
personnelle. Lisez le règlement et vous verrez qu'on ne peut pas poser
à un ministre une question d'appréciation personnelle, lui
demander une opinion personnelle, ce n'est pas permis.
M. CHOQUETTE: Je pourrais répondre à la première
partie de la question.
M. LEGER: Je vais la terminer, M. le Président. Si le projet de
loi est adopté très tôt et qu'il lui donne le loisir de le
faire, est-ce que le ministre pense pouvoir donner une subvention avant
décembre 1972?
M. CHOQUETTE: Il est exact qu'il incombe à la communauté
urbaine d'adopter le budget supplémentaire de $10,500,000 dont il a
été question et qui est présentement sur la table de la
communauté urbaine. Il est exact qu'il incombe à cet organisme
d'adopter ce budget dans les prochains jours, peut-être ce soir
même. D'autre part, pour ce qui est des comptes de taxe émis par
la communauté urbaine, ceux-ci, normalement, ne seront envoyés
aux contribuables que dans le cours du mois de janvier de telle sorte qu'il est
possible qu'avant un envoi de compte de taxe, le gouvernement ait pris une
décision en rapport avec la subvention dont j'ai parlé.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmagny.
Avion soviétique
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'adresse ma question
au ministre des Transports. Est-ce que le ministre des Transports a eu
l'occasion de soumettre au conseil des ministres le rapport dont il nous a
parlé la semaine dernière au sujet de la fabrication de
l'avion soviétique Yak 40? Est-ce qu'il y a du nouveau
dans ce dossier?
M. PINARD: Le rapport dont j'ai parlé la semaine dernière
doit être parachevé aujourd'hui et j'espère pouvoir le
présenter au conseil des ministres demain.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce serait contraire à
l'intérêt public de nous dire à ce moment si, dans le cadre
de ces négociations avec la Russie, il est question de fournitures de
turbines hydrauliques pour la baie James?
M. PINARD: Il n'en est pas question pour le moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour le moment. Est-ce qu'il pourrait en
être question plus tard?
M. PINARD: C'est un problème à l'étude.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le fédéral intervient
dans ces négociations ou si elles se poursuivent directement entre le
Québec et Moscou?
M. BOURASSA: Il n'y a aucune intervention fédérale.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Lotbinière.
Explorations pétrolières
M. BELAND: M. le Président, j'aurais une question à poser
au ministre des Richesses naturelles. La compagnie Shell Québec
Ltée a-t-elle fourni un rapport au ministre des Richesses naturelles
quant aux explorations pétrolières effectuées durant les
années 1970 et 1971?
M. MASSE (Arthabaska): Toutes les compagnies détentrices de
permis d'exploration de pétrole doivent fournir au ministère des
Richesses naturelles les résultats de ces sondages d'une façon
périodique. Personnellement, je ne reçois pas ces
résultats mais je peux m'informer si la compagnie a produit des
résultats pour l'année 1970 et l'année 1971. C'est votre
question? J'apporterai une réponse demain, si possible.
M. BELAND: Une question supplémentaire, M. le Président.
Est-ce que vous sauriez si la compagnie Shell Québec Ltée a
trouvé d'importants gisements au Québec durant ces deux
années?
M. MASSE (Arthabaska): Durant ces deux années, aucune
découverte rentable commercialement n'a été faite par
cette entreprise, selon les résultats que nous avons.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Sainte-Marie.
Salaire des membres du Syndicat des
professionnels
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, ma question
s'adresse au ministre du Travail. Il y a eu un protocole d'entente, entre le
gouvernement, le syndicat des professionnels ainsi que le syndicat des
comptables agréés, qui a été signé le 15
octobre 1972. On y disait que, 60 jours après la signature du protocole
d'entente, ces employés recevraient leur rétroactivité.
Comment se fait-il qu'il y ait eu un arrêté en conseil permettant
de retenir les chèques pour empêcher de payer ces montants aux
employés?
M. COURNOYER: Je ne suis pas au courant de l'arrêté en
conseil mais je suis au courant que la réponse à cette question,
qui avait été posée par le député de
Gaspé-Nord la semaine dernière, a été donnée
par écrit vendredi dernier.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Maskinongé.
Mode de scrutin
M. PAUL: M. le Président, je voudrais poser une question à
l'honorable premier ministre. Le premier ministre est-il en mesure de nous dire
quand il a l'intention de donner suite à un engagement qu'il a pris
à l'effet d'apporter une certaine réforme dans le mode de
scrutin? Est-ce que le premier ministre est en mesure de s'engager
solennellement à une réforme du mode de scrutin avant la tenue
des prochaines élections générales?
M. BOURASSA: M. le Président, j'avais eu l'occasion de discuter
de cette question avec le chef de l'Opposition. On voit encore aujourd'hui,
dans le Devoir, qu'on ne précipite pas une action sur une réforme
de cette envergure et sur les habitudes des citoyens québécois
pour ce qui a trait à notre situation électorale propre. Le
leader parlementaire, de même que les membres du groupe de
l'Unité-Québec savent fort bien que des études se
poursuivent sur cette question et que la position du gouvernement est
d'attendre les conclusions de ces études. Le leader parlementaire et le
chef de l'Opposition voudraient avoir un engagement solennel, peut-être
pour écourter le débat d'aujourd'hui. J'espère, de toute
façon, qu'ils vont l'écourter parce qu'ils vont constater que le
gouvernement du Québec a fait plus pour la réforme
électorale que n'importe quel autre gouvernement qui nous a
précédé.
Il y a eu l'abolition des comtés protégés, des
bourgs pourris, si on peut employer cette expression historique. On en avait
parlé depuis
des générations, c'est nous qui l'avons fait. Vous avez la
réforme de la carte électorale, la première depuis 100
ans. Vous avez ce matin un autre dépôt de projet de loi sur les
listes permanentes...
M. CHARRON: Les caisses électorales?
M. BOURASSA: Cela fait quand même trois mesures très
importantes qui ont pour but de faire avancer la réforme
électorale, mais elle n'est pas terminée. Je pense que
ça...
UNE VOIX: Les caisses électorales?
M. BOURASSA: ... devrait être amplement suffisant pour convaincre
les députés d'Unité-Québec d'adopter avec
sérénité...
M. LESSARD: Le contrôle de la rue Saint-Jacques? Bay Street?
M. BOURASSA: ... la loi 62... et permettre à tous les
députés de retrouver leur famille pour les Fêtes.
M. PAUL: M. le Président, question additionnelle. Puis-je faire
remarquer à l'honorable premier ministre... M. le Président, ils
sont donc nerveux ce matin! Pourtant, nous sommes calmes, vous et moi au moins,
pour le moment. Puis-je faire remarquer à l'honorable premier ministre
que ce n'est pas gentil de se référer à une
déclaration du chef de l'Opposition quand on sait qu'il est
complètement aphone dans le moment? Le premier ministre
conviendra-t-il...
M. BOURASSA: C'est regrettable.
M. PAUL: ... que notre demande n'est pas faite dans le but de lui
arracher un engagement mais pour l'inviter à respecter une promesse
électorale? Le premier ministre peut-il nous dire, du même
souffle, pour quand il attend le rapport demandé à la commission
actuellement chargée d'étudier tout ce problème? Si ce
rapport était produit avant la convocation de la prochaine session,
est-ce que le premier ministre a l'intention de nous présenter une loi
dès le début de la prochaine session?
M. BOURASSA: M. le Président, je dois préciser que ce
n'est pas une promesse électorale. Une promesse électorale, tel
que je l'entends, c'est une promesse...
M. LESSARD: Un objectif.
M. BOURASSA: ... qui est faite avant les élections.
M. LESSARD: Comme les 100,000 emplois, c'est un objectif.
M. BOURASSA: On peut parler des promes- ses du Parti
québécois de réduire les taxes d'un milliard. Jamais un
parti n'a fait une promesse aussi irresponsable que celle que vous avez
faite.
M. LEGER: Où avez-vous pris cela?
M. LESSARD: On les a vos 100,000 emplois! Votre rapport, c'est cela.!
Les 100,000 emplois pour 1978. On l'a, votre rapport.
M. BOURASSA: Un milliard, M. le Président. Ils voulaient
réduire les impôts d'un milliard. C'est pire que les
créditistes.
UNE VOIX: Vous deviez même démissionner.
M. LESSARD: Vous deviez même démissionner si vous n'aviez
pas vos 100,000 emplois.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai parlé, le soir de
l'élection, de réformes à apporter à notre
système électoral. J'ai parlé d'une réforme de la
carte. J'ai parlé d'une réforme possible du mode de scrutin, mais
je ne me suis pas engagé formellement. Cela aurait été
irresponsable de ma part. Il était onze heures et trente minutes, le
soir de l'élection. Je ne me suis pas engagé formellement
à faire toutes ces réformes. J'ai dit que le gouvernement ferait
tout ce qu'il peut d'une façon responsable pour faire avancer la
réforme électorale. C'est ce qu'il a fait. Le
député responsable de la carte électorale, le
député de Terrebonne, me dit qu'actuellement la commission va
étudier le rapport préliminaire sur la question du mode de
scrutin et, à la lumière des conclusions des études de la
commission électorale par les députés, le gouvernement
prendra les meilleures décisions dans l'intérêt public.
M. LEGER: C'est la politique de la chaise berçante. Cela bouge
tout le temps et n'avance jamais.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! M. DEMERS: Un chômeur, une
"job"!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, compte tenu de ce que
le premier ministre vient de dire, le premier ministre peut-il nier que, lors
des premières séances de la commission sur la réforme
électorale, dans une déclaration ministérielle, il s'est
engagé à lier strictement et rigoureusement le problème du
réaménagement des districts électoraux et celui du mode de
scrutin?
M. BOURASSA: M. le Président, j'aimerais bien que le
député de Chicoutimi lise cette déclaration. Je ne vois
pas comment, d'une façon responsable, je me serais engagé
d'une
façon définitive, parce qu'il y a quand même des
experts, comme M. Meynaud, le juge Drouin et d'autres, qui nous ont dit qu'il
fallait être très prudents dans ce genre de réforme. On ne
sait pas ce qui peut...
M. LESSARD: C'est comme les 100,000 emplois.
M. BOURASSA: On a vu les expériences dans d'autres pays, dans
d'autres provinces, qui se sont révélées très
négatives. Cela ne veut pas dire que ce serait la même chose dans
la province de Québec. Mais avant de se lancer dans une réforme
comme celle-là, je pense qu'il faut...
M. DEMERS: Une prudence de 81 comtés libéraux.
M. BOURASSA: ... en mesurer toutes les implications.
M. DEMERS: L'opération 81.
M. BOURASSA: Je pense qu'il est tout à fait normal et responsable
pour un gouvernement d'agir comme cela.
M. LESSARD: Vous auriez dû le faire avant.
LE PRESIDENT: Une dernière question additionnelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le premier ministre
m'a posé une question et je lui donne le renseignement. Il m'a
demandé de lire le texte. Je le prierais de s'en remettre au journal des
Débats, lorsque nous avons abordé le projet de loi 62, en
deuxième lecture, alors que j'ai lu, au complet, la déclaration
du premier ministre qui était du 19 janvier 1971.
M. PAUL: Le 24 novembre.
M. LEVESQUE: J'ai lu moi-même un extrait du discours du
député de Chicoutimi qui s'objectait au mode de scrutin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pose la question de
privilège. Ce que vient de dire le député de Bonaventure
n'est pas exact, puisque j'en ai donné l'explication en Chambre à
deux reprises pour le confondre.
M. BOURASSA: M. le Président, on n'a pas d'objection à une
volte-face de l'Unité-Québec sur le mode de scrutin. Je pense
qu'on a le droit de changer d'idée. Ils ont déjà
changé d'idée sur certains points. Là n'est pas le
problème. Nous nous sommes restés constants...
M. TREMBLAY: C'est la même volte-face que les 100,000 emplois, la
langue de travail, la Place royale, etc. .
M. DEMERS: Comme il y en avait 100,000; 100,000 "jobs".
M. BOURASSA: La Place royale? Je crois que le ministre des Finances a
répondu au député hier.
M. LESSARD: Un cadeau de Noël aux chômeurs.
LE PRESIDENT: A l'ordre! L'honorable député de
Dorchester.
M. PAUL: Question de privilège. M. le Président, je crois
que c'est de mon devoir de signaler à cette Chambre et de rappeler
à l'honorable premier ministre, que c'est monsieur Bertrand,
député de Missisquoi, qui est absent, qui, le 10 juin 1970, a
été le premier à parler de réforme de scrutin, et
j'inviterais l'honorable premier ministre a se référer à
la déclaration qu'il faisait â la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale sur ce sujet, le 10 juin 1970.
M. BOURASSA: M. le Président, si je peux me permettre de
répondre très brièvement, quand il dit qu'il a
été le premier, il a dit tantôt que j'en ai parlé le
29 avril 1970.
M. PAUL: Je comprends. C'est plus simple. Vous étiez prêt
à l'appuyer.
M. DEMERS: Ce soir-là, vous ne sentiez pas votre mal?
M. BOURASSA: Cela ne change pas le fait qu'il a été
contredit par le député de Chicoutimi, personnage influent dans
l'Unité-Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pose la question de
privilège.
Je désire déclarer que je n'ai jamais contredit ce que
j'ai dit. Je l'ai expliqué au député de Bonaventure. J'ai
dit que tous les membres de l'Assemblée nationale, lorsqu'ils avaient
établi les priorités des étapes que nous devions franchir
pour en arriver à une réforme électorale, collectivement
ça comprend tous les partis s'étaient
trompés. C'est le seul point que j'ai souligné pour montrer que
nous n'avions jamais écarté le problème du mode de
scrutin.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester.
Proiet de loi sur les boulangeries
M. GUAY: M. le Président, ma question s'adresse au ministre de
l'Industrie et du Commerce. A la suite de questions posées, la semaine
dernière, par le député de Beauce, le ministre nous a
informés qu'un projet de loi concernant les boulangeries était en
voie de rédaction. Est-ce qu'on est en droit de s'atten-
dre que ce projet de loi sera étudié au cours de la
présente session?
M. SAINT-PIERRE: Ce projet de loi sera inscrit au feuilleton demain.
Nous tenterons l'impossible pour le déposer le plus rapidement possible
après. J'en discuterai avec les représentants des autres partis.
Si on peut s'entendre pour le faire adopter rapidement, avant la fin de la
session, le gouvernement est disposé à le faire; sinon, nous
pourrions le reporter à février.
Je dois dire que le délai s'explique largement par une
difficulté née d'avis contradictoires sur le plan
constitutionnel, certains avis exprimant un doute sur la compétence du
Québec à pouvoir légiférer sur la fixation d'un
prix minimum du pain. Cette hypothèque étant liquidée, si
je peux employer l'expression, nous serions disposés à le faire
voter avant Noël, si les autres partis de l'Opposition sont unanimement
favorables à une telle mesure.
LE PRESIDENT: Dernière question.
L'honorable député de Saguenay.
Incident de Manic
M. LESSARD: Ma question s'adresse au ministre du Travail. Est-ce
l'objectif du ministre du Travail pas l'objectif des 100,000 emplois;
nous savons que nous ne l'aurons pas de déposer le rapport
concernant l'incident de Manic, d'abord, avant Noël? Deuxième
question, est-ce que le ministre a l'intention de mettre en application les
recommandations d'un rapport de deux de ses fonctionnaires qui suggèrent
la tenue d'un vote dans le secteur de la construction, la conclusion
automatique d'une convention collective en cas de désaccord et la
possibilité pour le ministre de modifier unilatéralement les
conventions collectives dans ce secteur?
M. COURNOYER: Ce sont deux questions "loaded".
M. LESSARD: Ce sont des questions qui ont été
posées au ministre depuis un certain temps déjà.
M. COURNOYER: La première question, si le ministre faisait le
rapport lui-même, ce serait assez simple. Les fonctionnaires du
ministère m'avaient dit qu'ils me le remettraient le 18. Or le 18 c'est
la semaine dernière.
LE PRESIDENT: C'était hier.
M. COURNOYER: Hier après-midi, le fonctionnaire en question m'a
demandé de le déposer jeudi. Je vous avais promis que, lorsque je
l'aurai, je vous le remettrais. Il semble que jeudi, je pourrai vous le
remettre à la condition qu'ils me l'aient remis à
moi-même.
Quant à la deuxième question, je continue d'étudier
la possibilité de suivre les recomman- dations de fonctionnaires du
ministère, mais cela ne veut pas dire que je les suivrai
nécessairement.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si, à ce
sujet, il est réel qu'il a reçu le rapport rédigé
par deux fonctionnaires, soit MM. Tobin et Boily, qui recommanderaient une
telle solution pour régler le problème dans la construction,
c'est-à-dire en passant un autre sapin aux gars de la construction?
M. COURNOYER: La deuxième partie de votre question qui parle de
sapin, je ne suis pas au courant. La première partie, je n'ai pas encore
reçu totalement le rapport, mais j'en ai discuté avec MM. Tobin
et Boily. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec, mais soyez bien
assurés qu'il n'est pas question de sapin pour les gars de la
construction.
M. LESSARD: Le sapin, on l'a déjà eu pour les
chômeurs.
M. COURNOYER: Alors, si vous aimez ça, les sapins, vous en aurez
un autre.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Affaires du jour.
Retrait du projet de loi no 59
M. LEVESQUE: M. le Président, maintenant que d'autres projets de
loi ont été déposés relativement aux loyers, il
serait peut-être utile que je fasse motion pour le retrait du feuilleton
de l'article 37.
LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice propose le retrait du
projet de loi 59, premier texte du code des loyers. Cette motion est-elle
adoptée?
M. CHARRON: Sur division. M. LEGER: Avancez en arrière. M.
LEVESQUE: Article 41.
Projet de loi no 62 Rapport de la commission
LE PRESIDENT: L'honorable député de Terrebonne propose
l'adoption du rapport de la commission permanente de l'Assemblée
nationale sur l'étude du projet de loi 62, loi modifiant la loi de la
division territoriale.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. BOURASSA: Merci de la collaboration de
l'Unité-Québec.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
M. Jean-Noël Tremblay
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pourrais dire au
premier ministre: Avant que le coq ne chante, tu me renieras trois fois. C'est
ce qu'il a fait. M. le Président, nous avons à prendre, ce
matin...
M. LEVESQUE: Est-ce que le député de Chicoutimi est le
représentant officiel de son parti sur cette question?
M. PAUL: M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous aviez donné la parole
au député de Bonaventure?
LE PRESIDENT: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci, M. le Président.
M. LEVESQUE: J'ai le droit de poser la question, M. le Président,
et vous savez pourquoi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
LE PRESIDENT: Veuillez vous lever.
M. LEVESQUE: Je me lève et je pose la question. Chaque fois que
je me lève, ça ne veut pas dire que le député de
Chicoutimi s'assoit.
LE PRESIDENT: C'est parce que je n'ai pas le droit d'entendre. Est-ce
que vous parlez au nom de l'Unité-Québec?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT: Bon, l'honorable député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons, ce matin,
à prendre en considération un bien étrange rapport, qui
suit les discussions qui se sont tenues en commission parlementaire de
l'Assemblée nationale aux fins d'étudier le projet de loi 62,
portant sur le réaménagement des districts électoraux.
Etrange rapport, en effet, M. le Président, puisque, en raison de
certaines circonstances, il n'a pas été possible aux
députés de cette Chambre d'étudier au complet et sous tous
ses angles chacun des aspects de ce vaste problème de la réforme
des districts électoraux.
A telle enseigne que les frontières de 57 circonscriptions
seulement sur 110 ont fait l'objet d'une étude et qu'il reste donc 53
circonscriptions électorales qui n'ont pas été
examinées. Ai-je besoin, M. le Président, de vous rappeler que le
parti dont je suis membre avait fait, de l'examen de cette loi, un objectif
démocratique fondamental dans l'optique des besoins, des exigences, des
aspirations des citoyens et dans l'optique d'une considération des
problèmes particuliers de chacune des régions du Québec,
qui se trouveront, si ce projet de loi est adopté,
dérangées dans leurs habitudes de vie et dans leurs objectifs de
promotion économique par la nouvelle carte électorale.
Seulement 57 des frontières des nouveaux districts
électoraux proposés par la loi 62 ont été
examinées et, sur les 57, il en reste même un dont l'étude
n'avait pas été complétée avant que ne tombât
la guillotine.
Il reste 53 circonscriptions qui n'ont pu faire l'objet d'un examen
sérieux, lucide, attentif et réaliste des députés
de cette Chambre, et particulièrement d'un certain nombre de
députés qui sont eux-mêmes les représentants de ces
circonscriptions électorales auxquelles leur propre gouvernement a
empêché que nous attachions notre considération.
Je dis donc que c'est un étrange rapport et j'ose ajouter que
c'est un rapport scandaleux. Comment peut-on en effet proposer la prise en
considération d'un rapport qui porte sur l'ensemble d'un projet de loi
quand ce rapport, en réalité, ne porte, ne touche que 57 des
circonscriptions qui se trouvent dans l'annexe comprise au projet de loi 62
sous l'article 3. Vous connaissez les circonstances qui nous ont
empêchés de mener, comme nous devions le faire, et en notre
qualité de représentants légitimement élus du
peuple, l'étude que nous aurions dû mener, poursuivre
jusqu'à ce que toutes les zones grises soient disparues, jusqu'à
ce que tous les soupçons soient dissipés et jusqu'à ce
que, surtout, le soupçon d'un "gerrymandering", puisqu'il semble que le
mot tripotage ne soit pas parlementaire, jusqu'à ce que le
soupçon de "gerrymandering" soit définitivement
écarté non seulement dans l'esprit des parlementaires mais dans
l'esprit de la population qui a suivi avec un intérêt
passionné et avec un intérêt chaque jour croissant les
délibérations qui se tenaient à la commission de
l'Assemblée nationale.
Aujourd'hui, si je prends la parole pour parler et je devrai le
faire de façon quand même assez sommaire des propositions
d'amendement de l'Unité-Québec, j'ai conscience de parler au nom
des citoyens, non pas en mon nom à moi parce que ce que je pense, ce que
je suis importe peu en regard de l'avenir du Québec, en regard de
l'institution parlementaire et en regard des conséquences qu'auront sur
la vie politique, économique et sociale du Québec les
propositions de réaménagement que nous offre le projet de loi
62.
C'est donc dans un esprit démocratique, au nom des citoyens du
Québec, que je tenterai de plaider en vous indiquant que les
propositions d'amendement que nous soumettons sont conformes aux desiderata de
la population, d'une population qui, si on la prend dans chacune des
circonscriptions, et particulièrement dans celles dont on n'a pas
examiné les frontières, sera, je le répète, il est
nécessaire d'insister là-dessus, dérangée dans ses
habitudes de vie et verra, dans tout le Québec, l'équilibre des
forces démocratiques dérangé et mis sérieusement en
péril.
Ce projet de loi 62, nous aurions aimé l'examiner à fond.
On a prétendu que l'examen que nous en faisions n'était pas
nécessaire et que nous nous attachions à certains
éléments accidentels, que nous nous attachions à discuter
des frontières des diverses circonscriptions simplement parce que nous
avions des intérêts politiques à défendre.
J'ai déjà dit qu'en ce qui me concerne et en ce qui
concerne les membres de ma formation politique il nous importait peu que les
frontières qu'on nous propose servent la clientèle
électorale de quelque parti que ce soit parce qu'un candidat d'une
formation politique, à un moment donné de l'histoire politique et
de la conjoncture politique, s'il a quelque valeur peut aller chercher
là où il veut, là où il est capable de le faire la
clientèle qui lui accordera sa confiance et lui confiera un mandat.
On a argué aussi de la volonté que nous aurions de
conserver des fiefs dans des régions rurales ou dans des régions
semi-urbanisées. C'est encore là un argument en porte à
faux et un argument à forte coloration politique. Lorsqu'on
considère l'échiquier politique du Québec, qu'on examine
l'histoire politique du Québec, on se rend compte qu'il y a des
accidents de parcours et qu'il y a, en termes de clientèle
électorale, des déplacements qui vont tantôt dans le sens
d'un plus grand appui donné à un parti dans des régions
urbanisées et tantôt il y a un équilibre qui se produit
comme cela est arrivé très souvent dans l'histoire du
Québec.
Ecartons donc ces arguments à coloration politique, à
saveur démagogique pour examiner exactement la situation de fait. Et je
vais me servir d'un exemple qui me touche particulièrement, celui des
propositions d'amendements que nous avons faites concernant les
circonscriptions de la région que j'ai l'honneur de
représenter.
Je vous dis tout de suite quelle a été au point de
départ ma position. Elle a été la suivante: Dès le
moment où le premier rapport de la commission Drouin a été
présenté, interrogé par des journalistes, j'ai
déclaré ceci: En ce qui concerne le député actuel
de Chicoutimi, il regrette cette partie de la circonscription actuelle qu'on
enlève du territoire qu'il représente, où se trouvent les
gens qu'il représente mais il acceptera avec plaisir les citoyens qu'on
voudra bien intégrer dans sa circonscription. Ma position est donc
très claire et très nette. Elle n'est pas une position de frayeur
et ne provient pas de calculs savants et très poussés de tous les
résultats électoraux de 1960 à 1970 ou auparavant. Cela
n'a pas d'importance en ce qui me concerne. Si j'ai quelque valeur et si les
citoyens, démocratiquement, considèrent que je dois continuer de
les représenter, quelles que soient les frontières
électorales, ils m'éliront ou ils me demanderont poliment et
démocratiquement de retourner chez moi.
Ce qui m'inquiète dans le cas des circonscriptions de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est qu'on a procédé
à un réaménagement pour le seul plaisir du
réaménagement. Les chiffres mêmes l'établissent, aux
termes de la loi 80, les circonscriptions de Roberval, de Jonquière, de
Lac-Saint-Jean, de Chicoutimi, de Dubuc et de Saguenay, avec certaines
variantes dans ces deux cas, étaient conformes à ce qui se trouve
dans l'article 9 de la loi 80, à savoir le chiffre approximatif de
population de 32,000 plus ou moins, c'est-à-dire de 32,000 avec une
variable de 25 p.c. en plus ou en moins.
Je me demande donc pourquoi on essaie dans les comtés que je
viens d'indiquer de procéder à un réaménagement
pour pouvoir dire: Nous avons touché à tous les comtés.
Par conséquent, personne n'a reçu de traitement de faveur. Le
gouvernement a été équitable.
Une commission indépendante indépendante de
l'Opposition, entendons-nous une commission indépendante a
décrété ceci et nous nous sommes soumis aux désirs,
aux volontés, aux savantes propositions de cette commission dite
indépendante.
M. BOURASSA: C'est cela, c'est vrai!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, qu'on examine les
chiffres en ce qui concerne les propositions d'amendement que nous avons faites
concernant et que j'ai faites les circonscriptions de Roberval,
Dubuc, Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Jonquière. A Roberval, en 1970
parce que ce sont les chiffres de 1970 que l'on a utilisés 31,122
personnes; Dubuc, 27,955 personnes; Lac-Saint-Jean, 26,594 personnes;
Chicoutimi, 27,097 personnes; Jonquière, 34,540 personnes; Saguenay,
34,154 personnes; Duplessis, 21,594 personnes. Il y avait donc là, M. le
Président, justification d'utiliser le droit qu'avait la commission dite
indépendante d'appliquer les prescriptions du second alinéa de la
loi 80 qui disait: "La commission peut s'écarter des règles
énoncées au premier alinéa pour des considérations
exceptionnelles d'ordre démographique et géographique telles que
la très faible densité de la population, le taux relatif de
croissance de la population d'une région, son accessibilité, sa
superficie ou sa configuration."
Personne ne peut contester que dans notre région, avec des
variables extrêmement mineures, on pouvait et on devait, comme nous le
demandons bien simplement, maintenir les choses en état. Lorsque nous
avons eu pour la première fois l'occasion d'interroger le commissaire
Drouin, je lui ai posé la question et mon collègue de Dubuc avait
fait la même chose: Pourquoi avez-vous dérangé les
frontières de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean? Il nous a
dit: Vous savez, le comté de Chicoutimi a un peu moins de monde
que le comté de Jonquière. J'ai dit: M. le Président
je m'adressais au président des élections à ce
moment-là, le président de la commission Drouin qui est
maintenant l'honorable juge Drouin, m'a-t-on dit... M. le Président,
est-ce moi qui ai la parole ou le premier ministre? Si le premier ministre
m'interrompt, je vous prierais de le rappeler à l'ordre, sauf s'il se
lève et demande la parole. Entendu? Merci, M. le Président.
Le président de la commission Drouin m'a répondu cela.
Mais j'ai dit: C'est un argument bien faible. C'est alors qu'il a
commencé d'utiliser son argument favori, celui de la pose du tapis. Il
nous a dit: Vous savez, faire une carte électorale, c'est prendre un
tapis et le dérouler. On commence à un bout et on finit à
l'autre. J'ai dit, M. le Président: Que voilà un poseur de tapis
habile...
UNE VOIX: Des tuiles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... un poseur de tapis
expérimenté, mais un poseur de tapis qui ne sait pas qu'il arrive
que dans des maisons il y a quand même des coins et des recoins. De cela
il n'a pas tenu compte, il a déroulé son tapis à telle
enseigne qu'il est passé par-dessus un certain nombre de
circonscriptions, qu'il les a, à toutes fins utiles, abolies. Comme
certains propriétaires qui font le réaménagement de
maisons, il a fait disparaître les bosses ou les obstacles qui le
gênaient dans sa pose du tapis.
M. BOURASSA: Le député de Chicoutimi me permettrait-il
simplement d'apporter une petite précision? C'est la commission
formée non seulement du juge Drouin, qui est quand même
président des élections depuis 25 ans, qui a été
nommé par M. Maurice Duplessis, le fondateur de l'Union-Nationale, mais
également du juge Barbeau, qui a présidé une commission
fédérale, et de M. Prémont. C'est l'ensemble des
recommandations de la commission. Il faudrait quand même être
précis quand on parle de quelqu'un qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le fait que le
commissaire Drouin ait été nommé par M. Duplessis, par M.
Godbout, par M. Taschereau, par M. Barrette, par M. Sauvé, par M.
Johnson, par M. Bertrand, par M. Bourassa, par les papes Pie XII, Pie XI, Pie
IX, Léon XIII, ça n'a rien à voir.
Le problème est de savoir si le rapport qu'il a produit est un
rapport réaliste; c'est bien simple. Le problème est aussi de
savoir si l'honorable juge, puisque le premier ministre l'appelle ainsi, n'a
pas été un tant soit peu troublé, inquiet, si son sommeil
n'a pas été dérangé par des appels
téléphoniques ou si certaines personnes, en raison de leur
prestige, ne l'ont pas à ce point traumatisé qu'il s'est senti
obligé de consentir certains accommo- dements. A tout
événement, je veux donner à M. le président de la
commission Drouin et la commission Drouin inclut les autres membres
non pas le bénéfice du doute, mais j'essaie, en
dépit de certaines résistances intérieures, de me dire
qu'il s'en est tenu strictement à son travail. Mais il a fait un travail
trop technique, un travail qui s'est accompli en cabinet, alors que cette
commission, avec tous les membres et les spécialistes qu'elle
comportait, aurait dû aller sur place, interroger les citoyens et voir,
dans le concret des choses je parle surtout ici de ma région
comment le réaménagement des districts électoraux
pouvait se concevoir sans que, pour autant, on doive déranger tout le
monde et procéder à des découpages simplement pour des
raisons de découpage.
M. le Président, je fais ces observations en ce qui concerne ma
région parce qu'il me paraît que c'est un cas patent. Mes
collègues de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean auront
peut-être un avis contraire, et je le respecte. Ils ont pu faire des
propositions que je peux trouver, à certains égards,
raisonnables, mais j'ai le droit, moi aussi, de faire les miennes et c'est ce
que j'ai fait dans le rapport que nous étudions actuellement. Je n'en
voudrai absolument pas à mes collègues du Saguenay-lac-Saint-Jean
de ne pas penser comme moi. Nous allons rester bons amis comme avant.
Seulement, je soumets à leur considération comme à la
considération de tous les députés de cette Chambre que,
dans la région, chez nous, il n'était pas nécessaire de
procéder comme on l'a fait. Il eût été beaucoup
mieux de laisser les choses en état, étant donné qu'avant
l'élection de 1966 on avait déjà procédé,
chez nous, à un découpage électoral.
M.PAUL: Je m'excuse d'interrompre mon collègue. M. le
Président, puis-je vous signaler qu'il n'y a pas quorum? On
rétorquera immédiatement qu'il y a une commission parlementaire
qui devrait siéger, mais elle ne siège pas. Personne n'est
présent. Dans les circonstances, je pense qu'on doit exiger le quorum de
trente.
UNE VOIX: Elle siège. M. PAUL : Depuis quand?
M. BOURASSA: Elle est commencée, il y a cinq minutes. On est
"anxieux" d'entendre le député de Chicoutimi.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): La séance est suspendue.
Qu'on appelle les députés. Pardon, on m'informe que la commission
siège présentement. Alors, le quorum requis est de vingt
députés. La parole est au député de Chicoutimi.
M. PAUL: Cela en prend deux autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési-
dent, je vous signale que la commission a commencé ses travaux en
retard, ce qui explique que mon collègue, bien informé,
s'était rendu compte que la commission ne siégeait pas.
Le premier ministre vient de dire qu'il était anxieux de
m'entendre. Signalons, d'abord, qu'il s'agit d'un anglicisme. Disons que le
premier ministre...
M. LEVESQUE: Le député de Chicoutimi crée de
l'anxiété.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... est profondément désireux de
m'entendre. Mais ce désir provoque peut-être chez lui de
l'angoisse parce qu'il sait très bien que la loi qu'il nous propose ne
correspond pas à ce qu'est la réalité physique du
Québec, à la réalité sociale du Québec,
à la réalité économique du Québec et que
toutes nos propositions d'amendement qui sont contenues dans ce rapport visent
précisément à rétablir cet équilibre,
à déplacer certaines frontières, afin que les gens
puissent se retrouver en un milieu naturel, en cet habitat naturel qui avait
été le leur, afin que les gens se rendent compte que l'intention
du gouvernement c'est ce que nous présumons n'est pas de
provoquer, par une distribution des districts électoraux de la nature de
celle que nous examinons, ce déséquilibre entre les forces des
grandes agglomérations et celles des régions
défavorisées ou des régions en voie de
développement.
Je plaide cette question pour ma propre région, je la plaide pour
l'ensemble des régions du Québec parce que je n'ai pas le temps
d'examiner en détail toutes les propositions d'amendement. Je plaide
pour la région du Nord-Ouest, je plaide pour la région de
l'Outaouais, pour la région du Bas-du-Fleuve et de la Gaspésie,
je plaide pour les régions limitrophes de Québec, je plaide pour
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour la Côte-Nord et pour le
comté de Charlevoix tout simplement pour essayer de convaincre le
gouvernement qu'il n'a pas tenu compte des facteurs que j'indiquais tout
à l'heure. On se rabat constamment sur le rapport de la commission
Drouin en nous disant: Le projet de loi est conforme aux propositions du
premier et du second rapport de la commission Drouin. Ce n'est pas toujours
exact. Qu'on n'oublie pas que le premier ministre, dans la déclaration
ministérielle qu'il faisait à l'ouverture de nos travaux sur la
réforme électorale, déclarait lui-même j'ai
lu le texte en Chambre lors du débat de seconde lecture que les
députés, indépendamment de la création d'une
commission indépendante, resteraient les maîtres d'oeuvre. C'est
ce que nous avons voulu être quand nous avons engagé ce
débat à la commission parlementaire de l'Assemblée
nationale.
Le député de Saint-Maurice ne s'est pas gêné
pour dire que nous allions faire un "filibuster". Il indiquait par là
l'intention ferme de représen- tants du peuple, conscients de leurs
responsabilités d'utiliser tous les moyens légitimes pour faire
comprendre au gouvernement le point de vue des citoyens. Quand je dis le point
de vue des citoyens, je me réfère, en ce qui me concerne
particulièrement, aux résolutions, aux propositions et aux
mémoires qui m'ont été soumis me demandant de faire des
représentations. Je n'ai pas eu l'occasion de faire ces
représentations parce qu'on ne s'est même pas rendu, dans l'examen
du projet de loi 62, aux circonscriptions qui me concernent plus
immédiatement et qui concernent mes collègues de la région
du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Je n'ai pas pu, à ce moment-là, évoquer ces
mémoires, ces résolutions que j'ai eues de Laterrière, de
Chicoutimi-Nord, de Saint-Honoré, de divers coins des comtés de
Dubuc et de Chicoutimi.
M. HARVEY (Jonquière): Port-Alfred, Ba-gotville.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et tous les autres qui nous ont
été soumis. Je n'ai pas eu l'occasion, pas plus que mes
collègues, de les faire valoir. Chacun des députés de ma
région pouvait être d'accord ou pas sur les résolutions qui
nous étaient envoyées mais nous avions le devoir strict de les
faire connaître au gouvernement et de les défendre afin que le
gouvernement nous dise si oui ou non nous avions tort et dise à ces
gens-là: Messieurs, vous avez tort de demander qu'on modifie de telle ou
telle façon les frontières des districts électoraux de
votre région.
C'est le travail que nous avons essayé de faire, un travail
très simple au fond mais difficile parce que la question est complexe et
importante, éminemment importante. Le premier ministre peut bien penser
qu'il sera là éternellement. Non, qu'il ne s'illusionne pas, il
est comme tout le monde, il est humain, il peut mourir, il peut partir et il
peut être défait, c'est le jeu démocratique. Que le premier
ministre en fasse son deuil, il peut être défait comme nous
l'avons été.
M. LEVESQUE: En quelle année?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le leader me permettra de conclure,
j'espère bien; il doit se rendre compte que je discute le
problème de façon très sereine, avec objectivité et
j'utilise des arguments qui me paraissent sensés. A chacun de dire le
contraire, c'est la liberté dont nous devons jouir en cette Chambre.
Nous nous sommes battus pour cela, nous allons continuer, avec les
moyens qui nous restent, à nous battre pour que la réforme des
districts électoraux, le réaménagement de la carte soit
juste, équitable et tienne compte des réalités physiques,
sociales, économiques et politiques du Québec.
M. le Président, en terminant puisque le
temps qui m'était imparti est écoulé, m'a
signalé le leader de la Chambre je demande au premier
ministre...
M. BIENVENUE: Est-ce un anglicisme? M. BOURASSA: Dura lex sed lex...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... dura lex sed lex...
M. DEMERS: Aléa jacta est...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aléa jacta est. C'est le peuple qui
pourra mesurer ce que cette loi comporte de rigueur. C'est le peuple qui, en
retour...
M. BOURASSA: M. le Président, ce que je veux dire, c'est que les
règlements parlementaires forcent le député à
arrêter après trente minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord! mais je l'applique à
l'ensemble du problème.
M. BOURASSA: C'est là où je trouve que la loi est
dure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le président est fort maladroit quand
il utilise le latin.
M. LEVESQUE: C'est une loi salvatrice.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dis que cette loi no 62, si on ne tient pas
compte des amendements que nous avons proposés, devrait au moins
être assortie immédiatement d'une loi proposant une réforme
du mode de scrutin, tel que nous l'avons demandé au premier ministre,
tel que le député de Missisquoi l'avait demandé, tel que
nous l'avons répété, tel que je l'ai demandé
moi-même, après avoir déclaré, et je le dis encore
à l'intention du leader de la Chambre, que lorsque nous avons
établi les priorités de notre étude sur la réforme
électorale, nous nous sommes collectivement trompés. Nous n'avons
peut-être pas commencé par le bon bout. Nous aurions dû
étudier conjointement les deux problèmes. Là-dessus, je
m'assieds en faisant un appel au gouvernement pour qu'il reconsidère ce
problème et qu'il s'interroge sur ce que les gens diront de ce projet de
loi, quand ils en verront les implications. Les gens se diront ceci: Dura lex
sed lex, et c'est le gouvernement qui portera les conséquences de la
rigueur d'une mesure qu'il impose par des procédés inqualifiables
à la population du Québec.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. Aurèle AudetM. AUDET: M. le Président, moi
aussi, je veux ajouter quelques remarques, pour faire suite à ce rapport
de la commission de l'Assemblée nationale, rapport d'une commission qui
apporte des travaux très incomplets qui portent sur environ 57 districts
électoraux, travaux de commission qui ont été
coupés, nous le savons, par l'application de cette motion de
clôture qui n'est certainement pas à l'honneur du
gouvernement.
Nous avons vu, lors de cette commission, les efforts courageux de
l'Unité-Québec, des efforts pas toujours sérieux, je
l'admets, pour que les travaux de la commission puissent se rendre au bout d'un
travail normal, pour tenter, si ce n'est de faire accepter des amendements, de
faire rejeter le projet de loi dans son ensemble. Ces efforts sérieux
ont été faits. Je crois qu'ils ont été assez
considérables pour démontrer la mauvaise foi du gouvernement, et
l'application de la loi de clôture est venue confirmer que le
gouvernement était bel et bien décidé à imposer ces
nouvelles délimitations, quelle que soit la volonté des partis
d'Opposition.
Ce rapport de la commission de l'Assemblée nationale sur le bill
no 62 a été assez long, mais très incomplet. Il ne recevra
certainement pas notre approbation à cause de l'attitude dictatoriale du
gouvernement.
Pour ce qui est de la région du Nord-Ouest, il me fait plaisir
tout de même de remercier la commission parlementaire d'avoir
accepté un amendement que j'ai présenté moi-même et
qui se rattachait à mon comté. Il consistait à accepter de
réserver au comté d'Abitibi-Ouest trois petites localités
non organisées qui avaient été jointes par la commission
Drouin à la municipalité de la baie James. Je reconnais ici qu'on
a conservé au comté d'Abitibi-Ouest ces trois petites
localités, soit : Vilebois, Val-Paradis et Beaucanton. Il aurait
été impensable de les laisser isolées dans ce coin de
pays.
De toute façon, je crois que même si quelques faibles
amendements ont été acceptés par la commission de
l'Assemblée nationale dans ce bill 62, il est déplorable que
cette suggestion faite par l'ensemble des députés de la
région du Nord-Ouest n'ait pas été acceptée,
voulant que la commission voie dans certains comtés du Nord-Ouest des
comtés d'exception à cause de leurs grandes superficies et de
leur position particulière. L'article 9 du bill 80 laissait une belle
ouverture au gouvernement là-dessus. Cela aurait été pour
lui une rare occasion de se servir de cet article qui, en somme, nous avait
fait approuver ce projet de loi 80. Autrement, nous l'aurions
refusé.
M. le Président, nous ne voterons pas pour cette motion
d'adoption du rapport de la commission parlementaire de l'Assemblée
nationale.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Est-ce que je pourrais demander au
député d'Abitibi-Ouest s'il parlait en tant que
représentant de son parti?
M. AUDET: Oui, M. le Président. Je crois que je réponds
à l'idée de mon parti.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Etiez-vous le porte-parole du
Ralliement créditiste au moment de votre intervention?
M. AUDET: Pardon, M. le Président?
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Etiez-vous le porte-parole du
Ralliement créditiste au moment de votre intervention?
M. AUDET: Non, M. le Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): D'accord, donc dix minutes.
M. AUDET: Le porte-parole est le député de Frontenac.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Le député de
Saint-Maurice. Vous avez droit à dix minutes.
M. Philippe Demers
M. DEMERS: Vous ne gâterez pas les auditeurs de cette Chambre. Dix
minutes, c'est à peine le temps de faire un préambule. Toutefois,
je parlerai en mon nom et comme on a une unité de pensée chez
nous, mes propos refléteront l'opinion des membres de notre parti.
Le rapport qui vient d'être déposé est certainement
incomplet. On revient ce sera la première fois dans l'histoire
politique de la province en séance publique avec un rapport de
commission dans lequel on n'a étudié que 57 articles sur 110. Je
me demande quelle sera la position de nos spécialistes en droit
parlementaire lorsqu'ils étudieront cette situation.
Je peux me poser des questions. Peut-être qu'il y aura un autre
petit bâillon qui nous sera déposé sur la bouche et qui
nous empêchera de parler. De toute façon, avec ces gens, nous nous
attendons à toutes sortes de choses.
Le rapport est incomplet. Le rapport est à l'image de la
politique qui a été adoptée par le gouvernement depuis que
ce projet de loi 62, qui est né de la loi 80, s'est mis en marche et
s'est acheminé vers l'adoption. Le rapport est à l'image de ces
travaux, qui, je l'avoue, sont nés à la suite de l'euphorie du
premier ministre le soir d'une victoire qu'il n'attendait pas.
Il avait alors dit: On réformera cette carte électorale.
Il aurait dû être logique avec lui-même. Voulant
réaliser l'adage qu'un homme devait représenter un vote, il
aurait dû, se conformant à ce désir qu'il
énonçait, réaliser aussi l'autre promesse qu'un
chômeur devait faire pendant à une job. Rien ne fut fait dans ce
sens. Lorsque le premier ministre a senti qu'il pouvait, par cette carte
électorale remaniée de la façon dont il l'entendait
cela fut fait privilégier son parti de 13 comtés
protégés dans l'île de Montréal, c'était
déjà une acquisition importante. Lorsqu'il a continué ses
calculs et qu'en plus des bourgs pourris qu'il créait à
Montréal, de toutes pièces, après en avoir enlevé
cinq dans la province, il en créait treize, au nom de la justice,
personne ne s'est lamenté là-dessus. Personne n'a dit un mot, M.
le Président.
Le premier ministre a donc continué son raisonnement. Il a fait
travailler l'ordinatrice du grand maître de céans, qui
siège à son bureau, et il en est venu à la conclusion que
ce serait encore mieux qu'il l'avait pensé et qu'on aurait 81
députés libéraux, avec 45 p.c. du vote, s'il appliquait la
loi telle qu'elle était proposée et déposée par la
commission indépendante de l'Opposition.
C'est ce qui nous a amenés, M. le Président, à nous
liguer et à prendre tous les moyens possibles et permis par la loi pour
retarder au maximum son adoption afin que le gouvernement
réfléchisse à l'iniquité de la loi qu'il voulait
déposer et surtout à la façon très peu
démocratique dont il voulait l'imposer. Nous nous sommes battus pendant
plusieurs jours, à la commission parlementaire, jusqu'au moment
où nous fûmes sortis de force par une loi bâillonnante. Nous
revenons en Chambre, ici, et il faudrait approuver le rapport qui nous est
soumis par le vice-président de la Chambre, le député de
Terrebonne.
Il va sans dire que nous ne souscrirons jamais à ce rapport. J'ai
des raisons pertinentes, M. le Président, pour ne pas y souscrire. Si je
prends, par exemple, une partie de ce rapport, qui traite du comté de
Mégantic-Compton, alors que les normes légales, telles que
comprises dans la loi 80, spécifient qu'on ne doit pas accepter de
comtés qui n'auront pas, au minimum, 25,000 électeurs, avec 25
p.c. en plus ou en moins, et qu'il n'y a qu'une exception pour les
Iles-de-la-Madeleine où il y aura 11,000 ou 12,000 électeurs,
nous voyons que, dans le comté de Mégantic-Compton M. le
Président, cela va vous scandaliser que de telles choses se commettent
au nom de la justice un amendement du Parti libéral
spécifie, pour sauver et pour plaire au député en place,
le député actuel de Compton, qu'il n'y aura que 20,215
électeurs, alors que le premier rapport, le deuxième rapport et
la loi spécifiaient qu'il y en aurait 25,317. Dans la nuit des grands
couteaux, qui fut celle de samedi, jusqu'à dix heures, on a passé
le grand couteau On a coupé la tête à 5,000
électeurs du comté de Compton. Pourquoi, M. le Président?
Je vais vous le dire. Ecoutez cela, c'est édifiant pour des gens qui
veulent pratiquer la vertu. Ecoutez-moi bien cela, M. le Président.
C'est un changement majeur non prévu, dont le but non avoué, mais
bien précis est de situer la ville de Cookshire, où réside
M. Dionne, député libéral de Compton, dans le comté
de Saint-François.
M. le Président, on vient d'éventer la mèche.
Le ballon vient de crever. C'est un amendement qui ne peut, au sens de
la loi, être
appliqué. C'est un autre tripotage. C'est comme ça qu'on
doit appeler ça. Le mot n'est pas parlementaire, je le sais, mais je le
retire, je dis que c'est du maquignonnage Est-ce parlementaire?
Dans ce cas-là je dis que ces gens en avant de moi, vous allez
avoir un tuyau, nous allons voir si c'est fort. C'est du maquignonnage Et si
nous pouvions revenir à l'époque des chevaux, ces gens seraient
multimillionnaires. Ils savent trouver le cheval qui faut pour chaque "buggy",
les camions de la Brink's disparaîtraient, le cheval-vapeur serait
remplacé par la bibitte à poil du Parti libéral.
C'est pour ça et pour une foule d'autres raisons que nous allons
être contre. Nous allons continuer à nous battre jusqu'à la
dernière coche contre cette loi, par tous les moyens qui sont à
notre disposition.
L'opération 81, nous sommes contre ça. Des comtés
de 20,000 électeurs nous sommes contre ça. Du maquignonnage c'est
parlementaire. Quand ça sent trop le tripotage, vous me rappelez
à l'ordre, M. le Président; je ne le dis pas que c'est du
tripotage, mais ça sent ça. C'est le Faiseur de Balzac qui est
rendu en Chambre. Vous lirez le livre, M. le Président, je sais que vous
êtes un fin intellectuel... Cela change de président, je vais
être obligé de changer mon boniment.
Vous lirez ce livre de Balzac, le Faiseur; vous allez voir que les
faiseux sont arrivés en Chambre, qu'ils veulent refaire une carte
électorale. Cela n'est pas du tripotage, nous n'avons pas le droit de le
dire, mais c'est un maquignonnage éhonté, et nous allons
être contre par tous les moyens jusqu'à la fin.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Lévis.
M. J.-Aurélien Roy
M. ROY (Lévis): M. le Président, je regrette je ne
regrette pas d'adresser la parole en cette Chambre de revenir
peut-être sur des propos que j'ai déjà prononcés en
ce qui regarde le projet de loi 62 de la nouvelle carte électorale.
Je suis réellement déçu. Après les
informations que j'ai prises à ce jour, comme le député de
Saint-Maurice vient de le dire même si assez souvent nous nous
obstinons ils nous ont passé la guillotine et ont
décidé de nous faire accepter cette loi.
Pour les mêmes raisons que j'ai données il y a quelques
jours, je suis encore contre le fait que nous adoptions cette loi sans avoir
étudié chacune des circonscriptions. Les intéressés
devraient avoir un mot à dire, dire à quelle place ils veulent
appartenir et voter. Je crois que ce n'est pas le problème du
gouvernement et des fonctionnaires gouvernementaux de trancher le
problème au couteau. Je comprends que le Parti libéral actuel
sait très bien qu'à la prochaine élection, s'il ne tranche
pas au couteau, il sera battu. C'est justement la raison pour laquelle on
enlève ce qui ne fait pas son affaire et qu'on laisse ce qui fait son
affaire.
Le Parti libéral a des qualités, ce ne sont pas des
administrateurs...
M. DEMERS: Au singulier.
M. ROY (Lévis): ... mais, pour faire une élection, ils
sont durs à battre.
Je peux vous dire que je parle en connaissance de cause, parce que dans
mon comté...
M. HARVEY (Jonquière): Cela veut dire que vous êtes
bon.
M. DEMERS: La motion! Je suis contre les compliments.
M. ROY (Lévis): Je crois que le gouvernement a été
un peu vite dans ses décisions.
Et là, plus on s'en va vers une nouvelle élection,
d'après ce que je peux voir, plus ça presse. On demande une
réforme du système de votation ce matin, j'ai entendu les
questions posées par Unité-Québec, à qui je ne dois
rien mais parfois, elle a du bon sens mais je me demande M. le
Président, si, quant à avoir fait une réforme comme celle
qu'on nous a exposée ou proposée, on n'aurait pu aussi bien dans
les circonstances essayer d'imposer un régime présidentiel. Vous
avez vu et vous avez constaté, M. le Président, que dans
plusieurs régions un député libéral est élu.
Pourquoi? Parce qu'on fait confiance au futur premier ministre. On ne vote pas
pour le gars, on vote pour le premier ministre. Et je peux vous en donner la
preuve. La première année, en 1962, quand j'ai été
élu au fédéral contre le sénateur Bourget, j'ai
été élu pourquoi? Non pas parce que je m'appelais J.A Roy,
mais parce que Réal Caouette était le chef du Ralliement
créditiste et les gars votaient pour J.A. Roy pour élire
Caouette. M. le Président...
M. BIENVENUE: Le député est modeste.
M. ROY (Lévis): ...je vous donne... Je suis calme, je suis
modeste.
M. DEMERS: La prochaine fois ils vont voter pour Yvon Dupuis. Est-ce que
le député de Lévis me permettrait une question, M. le
Président?
M. ROY (Lévis): Oui, M. le Président.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais demander au député de
Lévis si lors de son élection en 1970, c'est parce que le
député de Rouyn était fort qu'il a été
élu?
M. ROY (Lévis): Certainement. Vous me posez une question et je
suis assez franc pour y répondre. Je vous ai dit qu'en 1962, j'avais
été
élu parce que j'étais sous l'étendard du
Crédit social de Réal Caouette, et c'est pour ça que je
veux en venir à la présidence. Est-ce que je suis hors d'ordre,
M. le Président? S'il y a quelque chose...
M. DEMERS: Quand vous avez été battu en 1963...
M. ROY (Lévis): ... qui ne va pas, M. le Président, vous
me le direz. Vous savez, je suis très obéissant, même
à mon âge. En 1970, il y a eu une autre élection. Je n'ai
pas été élu parce que le chef était untel...
UNE VOIX: Qui était chef?
M. ROY (Lévis): ... j'ai été élu parce que
j'étais connu dans le comté. Pendant que j'avais
été à Ottawa, j'avais fait assez de bien pour me faire
admirer ou estimer et justement, en 1970, j'ai été élu
parce que j'étais moi et que les gens ont eu confiance. C'est pour en
venir, M. le Président... Si tout le monde parle, je vais arrêter
de parler, je vais leur donner ma place. Je veux mettre les choses au point, M.
le Président.
UNE VOIX: La prochaine fois, si c'est Armand Bois?
M. ROY (Lévis): Je n'exagère pas, que ce soit qui on
voudra. Je veux en venir au système présidentiel, M. le
Président. Je crois qu'on aurait dû aller jusque-là et que
la population de la province de Québec aurait pu voter pour un homme en
qui elle avait confiance comme président de la province de
Québec. Elle aurait pu librement se choisir un député pour
être capable de la représenter dignement à
l'Assemblée nationale, peu importent ses convictions politiques, peu
importe son parti, d'autant plus qu'il est administrateur et compétent
pour ce faire.
M. le Président, c'est le problème à l'heure
actuelle, on essaie encore de nous maquignon-ner on n'a pas le droit de
dire tripoter, j'ai compris ça tantôt les districts
électoraux pour essayer de faire élire le plus de
députés libéraux possible. Je comprends je m'excuse
devant les libéraux, je n'ai pas à m'excuser parce que je suis
dans l'Opposition que c'est leur seule chance de salut, de pouvoir
prendre peut-être un petit peu de pouvoir à la prochaine
élection. Vous savez que le gars qui est là, il n'est jamais
aussi bon que celui qui n'a jamais rien fait et qui n'est pas là. Vous
savez ça. Je vais vous le prouver. J'ai été échevin
de la cité de Lauzon pendant seize ans et à un moment
donné je me suis présenté maire et je me suis fait battre
parce que ça faisait trop longtemps que j'étais échevin,
je n'avais pas fait plaisir à tout le monde. C'est la raison pour
laquelle je peux vous prouver que ce que j'avance c'est vrai.
M. le Président, j'espère que le gouvernement va prendre
en considération...
M. BIENVENUE: Le député ne craint pas pour sa
réélection dans Lévis?
M. ROY (Lévis): Non.
M. BIENVENUE: La loi ne l'affecte pas.
M. ROY (Lévis): Non, c'est surtout avec un régime
présidentiel, je ne crains aucunement...
M. DEMERS: Les électeurs peuvent se tromper deux fois.
M. ROY (Lévis): ... mais avec un parti politique, si vous changez
de premier ministre, ça pourrait être dangereux, parce qu'on aime
toujours un gars qu'on n'a pas vu ni connu.
M. BIENVENUE: On ne le changera pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est comme une automobile, il se
déprécie. Changez-le pour un neuf.
M. ROY (Lévis): M. le Président, nous allons appuyer
l'Unité-Québec dans ses amendements parce qu'on me dit qu'il y a
53 comtés qui n'ont pas été étudiés, dont le
mien. Je n'ai pas d'intérêt personnel. J'ai présenté
des amendements par écrit, suivant les règles, à
vous-même, M. le Président, et ça me faisait plaisir de le
faire, mais ils n'ont pas été pris en considération. J'ai
donné les raisons l'autre jour ils ont été pris en
considération par vous, M. le Président, mais pas par la
commission, je voudrais bien être honnête avec vous . On m'a
toujours dit qu'attaquer un président c'était assez dur, alors je
ne veux pas vous attaquer non plus.
M. BIENVENUE: Le régime présidentiel.
M. ROY (Lévis): Vous avez pris mes demandes en
considération puis vous les avez remises à la commission, mais la
commission ne les a pas prises en considération. Donc mon comté
n'a pas été étudié non plus, mais ce n'est pas
seulement mon comté, il pourrait passer encore outre, parce que moi dans
mon comté ça m'enlève beaucoup d'ouvrage. On
m'enlève toutes mes municipalités, toutes, puis avec les villes
on va être trop bon. Tout le monde travaille, tout le monde est heureux,
tout le monde sort, mais dans les municipalités on va avoir du trouble
puis là on prend ces municipalités pour les envoyer à la
Chaudière. Puis à la Chaudière, je ne leur en veux pas du
tout, mais seulement les gars disent: on n'est pas pour reculer, on part de la
ville puis on s'en va à la Chaudière.
Vous comprenez ça, M. le Président, c'est pour ça
que les gens protestent. Vous reculez.
On nous invite à venir s'urbaniser dans les villes avec des
communautés urbaines, des fusions, puis on veut nous reculer dans les
campagnes quand il s'agit de voter pour faire plaisir au Parti libéral.
M. le Président, moi je ne comprends plus rien...
M. SAINT-PIERRE: Créditiste.
M. ROY (Lévis): Je ne comprends pas l'attitude du gouvernement
actuel d'avoir fait une carte électorale de cette
manière-là. Et si le gouvernement actuel est prêt à
étudier les comtés qui restent et prendre la suggestion ou les
conseils de gens que je crois intelligents même si on n'est pas
libéral, on est intelligent quand même, ça ne nous
ôte pas notre intelligence, bon! le député de Chicoutimi
l'admet même, imaginez-vous...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un signe d'intelligence.
M. SAINT-PIERRE: C'est un postulat difficile à prouver.
M. ROY (Lévis): M. le Président, je ne voudrais pas non
plus être ridicule, je ne voudrais pas faire le "show" de
l'Assemblée nationale...
M. LAFRANCE: Continuez, c'est bon!
M. ROY (Lévis): ... mais je demanderais au parti actuel, au
gouvernement fort avec 72... J'ai déjà entendu ça dans
cette Chambre: que vous vouliez ou que vous ne vouliez pas...
M. DEMERS: Six douzaines.
M. ROY (Lévis): ... on va le passer pareil parce qu'on a la
majorité. Mais ce n'est pas ça la vie. La vie c'est la
majorité de la population qui nous a élus. C'est elle qui a le
droit de parler, même si on est élu. On fait notre ouvrage,
très bien, mais c'est bon d'aller dans nos comtés. Je sais, et je
le répète, qu'il y a des députés libéraux
même qui vont être affectés, parce que si on n'avait pas
été dans les rangs, il y aurait pas mal moins de libéraux
de l'autre côté. Vous savez ça. Vous ne savez pas
ça, non? L'Union Nationale a été coupée, ils ne
nous aimaient pas quand on est arrivé ici, puis ils avaient des raisons
de ne pas nous aimer. C'est nous qui les avons coupés. On les a
coupés à peu près partout puis le Parti libéral est
entré 59, 60, 62, 72, 84, 81, ce n'est pas dur à battre, parce
que moi j'ai été élu avec 2,600 voix à un moment
donné puis je me suis fait battre avec 282 la fois suivante.
Alors, 72, 62, il ne faut pas qu'un gars fasse de mauvais coup. Je pense
que le gouvernement, c'est son intérêt de prendre les conseils des
gens qui ont déjà fait des élections puis qui ont
déjà fait de la politique. Je crois qu'avant d'accepter la loi
telle qu'elle, nous continuerons à l'étudier, Et j'espère
que le gouvernement fera des corrections à sa nouvelle carte
électorale, et là on sera avec lui 100 p.c, et je serai le gars
qui peut-être fera un discours pour le gouvernement.
LE PRESIDENT: Le député de Berthier. M. Guy
Gauthier
M. GAUTHIER: M. le Président, vous me permettrez quelques mots
simplement pour vous manifester mon opposition à l'adoption du rapport
de cette commission qui a été créée pour
étudier le bill 62.
Quand on se rappelle l'atmosphère qui a présidé
à l'étude de cette commission, relativement à ce projet
62, on ne se surprend pas outre mesure. C'est évident que les
libéraux ont eu l'impression, à tort, que surtout le parti de
l'Unité-Québec a voulu faire de l'obstruction
systématique. Si c'est le jeu de la démocratie, de notre
régime parlementaire d'imposer, quand on le juge à propos, un
règlement de clôture, je pense que la même loi
prévaut pour l'Opposition. C'est son droit légitime de se servir
de ces mêmes règlements, utiliser les mêmes
procédures pour faire de l'obstruction qu'elle croit juste.
A mon sens, ce serait illogique d'adopter un rapport partiel, le rapport
d'une étude de 57 comtés seulement sur 110, laissant 53
comtés de côté. On rétorquera, encore une fois, que
c'est à cause de l'obstruction systématique de l'Opposition que
cette commission n'a pas pu parfaire ses travaux. C'est vrai, et je pense bien
qu'on n'a pas à s'en excuser; au contraire, comme membre de
l'Opposition, je crois qu'on devrait s'en enorgueillir. On
répétera aussi que l'Opposition a fait de l'obstruction
systématique mais je crois que cette opposition n'a pas
été nécessairement vaine et sans fruits.
Je citerai comme exemple la fameuse bataille, le débat long et
interminable sur le nom d'un comté, celui de Labelle-Laurentide. Les
libéraux me diront que c'est faux, que ce n'est pas Labelle-Laurentide,
que c'est Laurentide-Labelle. J'en ai soufflé un mot, étant
complètement indépendant de cette question. J'ai dit que je
trouvais lamentable, malheureux qu'on se serve de toutes sortes de
prétextes pour détruire le nom du curé Labelle, qui
honorait le comté qui porte son nom, pour y ajouter Laurentide sous un
prétexte commercial, mercantile. Le nom de Laurentide est utilisé
à toutes les sauces, tellement que c'est devenu un nom commun.
Cela vous prouve que, malgré une obstruction qu'on a voulu
déclarer complètement stérile, il y a eu du bon à
sortir de cette commission. Il est malheureux qu'on fasse aujourd'hui rapport
à cette Chambre des travaux partiels d'une commission qui n'a
complété l'étude que de 57 des 110 circonscriptions
projetées. Le gouvernement a choisi un moyen
dont il veut se faire le père, le règlement de
clôture. On a dit et répété qu'il l'a utilisé
de son plein droit, en pleine connaissance de cause, après avoir
mûri l'affaire. Il n'y avait pas d'autres solutions, à son point
de vue, pour mettre fin à cet imbroglio, à cette étude
plus ou moins sérieuse, plus ou moins farfelue en commission pour
adopter ce bill 62 dans les délais prévus, dans les délais
dont la limite est assez impérieuse puisque l'on veut faire adopter
cette loi avant le 31 décembre de façon à permettre
qu'elle soit en vigueur avant les prochaines élections, Dieu sait
quand!
Il reste de tout cela qu'à tort ou à raison on a dit et
répété que cette commission, plus ou moins
sérieuse, par le maquignonnage qu'on semble avoit fait par la suite, a
été mis en veilleuse. Le travail de cette commission est pris
avec un grain de sel, avec un gros soupçon. Le député de
Saint-Maurice nous disait encore tout à l'heure comment on semble devoir
changer les limites projetées par le rapport de la commission Drouin
d'une façon particulière pour le comté de Compton.
Je n'ai rien à dire contre le comté de Compton, pas plus
que contre les autres comtés, mais il me semble qu'un fait devrait
rester.
Si on a établi des règlements, des lois, si on a
établi des jalons à l'intérieur desquels on devait suivre
une voie, il semble tout de même anormal que, du jour au lendemain, pour
ne pas dire du soir au lendemain, on bouleverse le tout pour satisfaire des
impératifs que je qualifierais de politiques, à tort ou à
raison.
Le gouvernement a cru bon d'utiliser son droit en imposant le
règlement de clôture. C'est son droit. Non seulement c'est son
droit, mais il en portera la responsabilité devant l'électorat.
Nous avons répété à maintes et maintes reprises que
le bill no 62 aurait dû être étudié encore davantage,
avec plus de précision, plus de minutie. Surtout, on aurait dû
procurer aux populations intéressées qui seront changées
de comté le temps de se faire entendre. Ensuite, le gouvernement aurait
dû suivre les directives ou, au moins, les conseils de la commission
qu'il avait formée pour étudier ce projet de loi et prendre ses
responsabilités.
Le gouvernement a décidé d'agir autrement. Il en portera
la responsabilité. Je veux espérer, pour ma part, que le
gouvernement n'aura pas à s'en mordre les pouces. Défendu d'une
façon féroce par le gouvernement qui le présente et
combattu d'une façon non moins féroce par l'Opposition, dont
c'est le devoir de le faire, je veux espérer que le bill 62, en
définitive, sera bénéfique pour toute la population.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Compton.
Je vais mettre la motion aux voix s'il n'y a personne.
UNE VOIX: Vous avez appelé le député de
Compton.
M. PAUL: Est-ce qu'il parle ou non?
LE PRESIDENT: Il s'est levé, mais il s'est rassis.
M. DEMERS: Est-ce que je peux parler une autre fois, M. le
Président?
LE PRESIDENT: L'honorable député de Nicolet.
M. Clément Vincent
M. VINCENT: M. le Président, je regrette que le
député de Compton n'ait pas cru bon de prononcer son discours
immédiatement. J'étais justement à me préparer sur
le rapport qui nous a été présenté relatif à
la commission qui a étudié le projet de loi no 62.
Vous le savez, M. le Président, la commission de
l'Assemblée nationale a commencé à étudier le bill
62, article par article, c'est-à-dire comté par comté. A
un certain moment, le gouvernement a cru bon de soumettre à cette
Chambre une motion exigeant que le rapport de la commission soit
déposé à sa séance de samedi, le 16
décembre.
Deux choses inusitées. D'abord, l'obligation de déposer un
rapport et, deuxièmement, que ce soit fait un samedi, alors que les
services de l'Assemblée nationale n'étaient pas complets, alors
que nous étions pris dans une tempête et que la température
n'était pas tellement favorable. Quand je dis tempête,
c'était une tempête de neige, non pas un autre genre de
tempête. Donc s'il est voté tel que proposé et
amendé par le gouvernement, avec les quelques autres amendements mineurs
proposés par l'Opposition, ce projet de loi 62 aura connu un
accouchement plus que difficile, d'abord, à cause des circonstances qui
ont entouré la présentation du rapport.
C'était un samedi, alors que la température n'était
pas tellement favorable et que les services de l'Assemblée nationale aux
députés étaient normalement en vacances cette
journée là.
Le bill 62, qui a été étudié en partie en
commission parlementaire, aurait dû, à mon sens, faire l'objet de
discussions beaucoup plus longues. Cette loi provenait du premier rapport de la
commission Drouin, du deuxième rapport de la commission Drouin et
d'amendements du gouvernement qui sont survenus entre le deuxième
rapport et la loi.
Mais tout ceci provenait d'une loi que nous avions unanimement
acceptée à l'Assemblée nationale. On y fixait des normes.
On y fixait un chiffre dont la commission devait se servir, soit 32,000
électeurs. La commission pouvait s'écarter de ce chiffre de
32,000, 25 p.c. en plus ou 25 p.c. en moins, pour des circonstances qu'elle
jugeait appropriées.
Mais le gouvernement a toujours voulu, a toujours exigé dans les
discussions qui se sont poursuivies en commission parlementaire avant
le deuxième rapport, avant et après la loi, qu'on respecte
cette norme minimale de 24,000 électeurs et la norme maximale de 40,000
électeurs, en faisant une exception pour le comté des
Iles-de-la-Madeleine, tel que suggéré par la commission
Drouin.
Nous constatons qu'avec les amendements suggérés ou
proposés par le Parti libéral, il y a maintenant d'autres
comtés privilégiés. C'est pour cela que j'aurais
aimé entendre le député de Compton nous parler du
privilège spécial qu'il va obtenir si les amendements du Parti
libéral sont acceptés.
En regardant les amendements et le bill 62, ainsi que la circonscription
électorale de Mégantic-Compton, nous voyons que ce comté
n'aurait plus que 20,215 électeurs. Donc, il est en bas de la norme
minimale de 24,000. Pourquoi faire une exception pour le comté de
Mégantic-Compton et ne pas toucher au comté de Johnson qui,
géographiquement, est un comté impossible? En effet, nous allons
demander à la paroisse de Saint-Hugues de Bagot d'être dans un
comté où nous aurons également des électeurs de
Stoke. Ceux qui connaissent la géographie de ce coin de la province
voient tout de suite qu'il y a un non-sens. On a fait ça pour pouvoir
respecter les normes. Mais, si on a pu faire une exception pour les
Iles-de-la-Madeleine; si les amendements du Parti libéral sont
acceptés et qu'on fait une deuxième exception avec
Mégantic-Compton, pour en faire un comté de 20,215
électeurs, je vois difficilement quelque raison qui n'aurait permis de
faire la même chose pour le comté projeté de Johnson.
Je pourrais répéter cet exemple par dizaines et
dizaines.
Prenons maintenant un autre comté où on a fait une
exception, le comté de Richmond. Je n'ai rien contre les
électeurs du comté de Richmond. Mais si on a cru bon faire une
exception pour les comtés de Mégantic-Compton et de Richmond, qui
aura, avec les amendements proposés par le Parti libéral, 22,843
électeurs, encore là, la question se pose: Pourquoi ne pas avoir
fait la même chose avec d'autres circonscriptions électorales?
Comme je discute de Richmond, je rappelle qu'à plusieurs occasions j'ai
soulevé, en cette Chambre, le cas d'électeurs d'une petite
paroisse, Saint-Samuel, dans le comté de Nicolet. Je l'ai soulevé
en commission parlementaire. Je l'ai soulevé devant la commission
Drouin, ce problème. A ce moment-là, on me répondait qu'il
était absolument impossible d'enlever du comté de Richmond cette
population d'environ 200 électeurs, parce que Richmond ne
répondrait plus aux normes.
Donc, Saint-Samuel, petite population de 500 personnes, d'après
le projet de loi no 62, devra être desservie, sur le plan provincial, par
le comté de Richmond, pour, suivant les raisons qu'on nous a
données, que ce comté puisse répondre aux normes
minimales. Mais, aujour- d'hui, on apprend que Richmond n'aura plus que 22,843
électeurs et qu'on a enlevé du comté de Richmond des
paroisses comme Warwick. J'en suis, M. le Président. Les citoyens de
Warwick, tout comme les citoyens de Saint-Samuel, ne voulaient pas faire partie
de la circonscription électorale de Richmond. Mais pourquoi avoir
accepté les revendications des citoyens de Warwick et avoir
oublié les revendications de ceux de Saint-Samuel, dans le comté
de Nicolet?
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je dois rappeler au député de Nicolet que son temps
est écoulé depuis plusieurs minutes.
M. VINCENT: Déjà, M. le Président?
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): On m'informe que votre temps est
écoulé depuis plusieurs minutes.
M. VINCENT: Je m'excuse, M. le Président. Si vous me permettez,
je termine en quelques mots.
Donc, les circonstances actuelles exigeraient que le gouvernement, pour
un temps qu'il déterminerait aujourd'hui, que ce soit un, deux, trois ou
quatre mois, prenne le temps de retirer tout ce rapport, prenne le temps de
l'analyser avec les députés. Nous aurons ainsi une bien meilleure
loi, après avoir mûrement réfléchi à l'impact
qu'aura cette nouvelle délimitation sur l'électorat du
Québec.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Lotbinière.
M. Jean-Louis Béland
M. BELAND: M. le Président, à mon tour également,
je tiens à dire quelques mots au sujet du rapport de cette commission,
qui avait pour but d'étudier les districts électoraux qui auront
prédominance à partir, probablement, de 1973.
Pour ce qui concerne la réception de ce rapport, moi non plus je
ne suis pas d'accord, étant donné qu'on fausse le jeu de la
démocratie. Est-ce que la démocratie c'est simplement dans les
mots qu'on réalise quelque chose ou si c'est exactement dans les
faits?
Il aurait fallu, à mon sens, que, lors d'une réforme
électorale tel que cela avait été proposé, nous
puissions étudier comté par comté jusqu'au dernier, afin
de connaître l'analogie, les besoins bien spécifiques de chacun
des secteurs, même à l'intérieur de ces comtés, afin
que, s'il y avait des améliorations à apporter, l'on puisse les
faire bénéficier des petits changements qui auraient pu
être apportés suite au premier schéma et au deuxième
qui ont certainement été agencés après mûre
réflexion.
Mais, étant donné que le nombre de membres de la
commission Drouin était limité, il est
possible que ces personnes aient oublié des
éléments importants à cause du manque de renseignements
adéquats dans les divers comtés de la province.
Pour mon comté, celui de Lotbinière je dirais que
c'est le plus beau comté de la province il porte son nom depuis
1829. C'est une partie qui provient de l'ancien comté de Buckingham,
lequel s'étendait de Dorchester à Sorel et, depuis 1829, il porte
le nom de Lotbinière.
Il y a de l'histoire dans ce nom, parce qu'encore de nos jours, on y
rencontre des descendants du seigneur de Lotbinière, la première
personne à qui ce lopin de terre avait été
cédé dans les tout débuts. Dans l'histoire du comté
de Lotbinière, on trouve des noms prestigieux, on y voit, entre autres,
René-Louis Chartier de Lotbinière, qui a fait sa marque pendant
plusieurs années, qui a rendu d'immenses services à la
population, principalement celle du centre-ouest du comté.
L'on pourrait relater des choses sur tous les comtés comme
ça. Pour ce qui est de Lotbinière, c'est entendu qu'il est
à prédominance agricole où l'industrie laitière
domine. Il y a également quelques industries, quelques commerces
florissants, mais par contre dans le moment, à cause du manque
d'efficacité de l'administration passée et de la présente,
plusieurs personnes hésitent à venir visiter ce comté
parce qu'on se tue sur nos routes.
Il n'y a pas eu d'améliorations suffisantes de nos routes. Le
secteur routier fait défaut dans la très grande majorité
de nos routes dans le comté de Lotbinière. Mais ce n'est pas
dû au nom de Lotbinière, ce n'est pas dû non plus à
la commission Drouin, c'est dû à la nonchalance de certains
gouvernements.
Nous pourrions énumérer une foule de choses dans
Lotbinière, entre autres la dénomination qui prendra effet
à partir de 1973 je dis toujours probablement dans ce
futur district électoral, par sa grandeur, et je le disais il y a
quelques jours, grandeur qui contiendra quand même 57
municipalités strictement rurales.
Comment voulez-vous que chaque électeur attende de son
député tout ce qu'il est en droit d'attendre? Est-ce qu'un
député peut rendre les services qu'il doit rendre à sa
population s'il doit s'occuper de 57 municipalités avec tous les
problèmes que cela incombe en milieu rural?
Il y a plusieurs problèmes que nous rencontrons en milieu rural
qui n'existent pas en milieu urbain, entre autres ceux de la voirie.
Avec un comté où il y aura environ 2,000 milles de routes,
M. le Président, c'est extraordinaire; cela se compare avec la future
division du comté de Frontenac qui est semblable. M. le
Président, il aurait fallu que pour une certaine quantité de
comtés ruraux ce soit réellement des comtés à part,
des comtés réellement exceptionnels. On a fait un comté
exceptionnel dans la province de Québec, soit les Iles-de-la-Madeleine,
qui aurait pu être rattaché à Gaspé-
Nord ou à Gaspé-Sud. M. le Président, ce n'est pas
logique de laisser, par exemple, un comté où il y a 7,000
électeurs ou 7,500 électeurs et, par contre, dans les autres
comtés ruraux d'accepter qu'il y ait 57 municipalités rurales
avec un éventail où il sera impossible de donner à cette
population ce qu'elle est en droit d'attendre. Il y a un manque de logique
quelque part. Où il se situe, j'aimerais le savoir.
De toute façon, c'est un fait, ce manque de logique existe et
nous voulons avertir le gouvernement libéral qui a taillé la
province comme il le voulait afin de pouvoir s'avantager électoralement.
Si nous comparons avec l'élection de 1970, nous constatons et
c'est odieux que les libéraux ont pensé à eux
d'abord au lieu de penser à la collectivité, c'est-à-dire
que nous nous réveillerons demain matin avec 81 députés
libéraux dans cette Chambre avec 45 p.c. des votes des
électeurs.
M. le Président, il y a un manque de logique quelque part. Le
comté de Lotbinière, comme plusieurs autres comtés
à prédominance rurale, a des besoins bien spécifiques, des
besoins que plusieurs députés des comtés urbains ne sont
pas en mesure d'analyser. D'ailleurs, nous le voyons par la documentation qui
va au bureau de ces députés. Ils n'en ont à peu
près pas alors que nous, des comtés ruraux, nous avons une foule
de problèmes, nous avons des problèmes de tous les ordres,
touchant tous les ministères, que ce soit les Affaires sociales, les
Richesses naturelles, la Justice. M. le Président, je vois l'honorable
ministre de la Justice qui me regarde. Nous avons plusieurs problèmes de
ce côté, nous avons également d'autres problèmes
dans d'autres secteurs, que ce soit le ministère de la Voirie, le
ministère de l'Industrie et du Commerce, alors que dans les
comtés urbains, tous les bureaux itinérants ou découlant
de ces ministères sont tout près des électeurs. Nous, dans
les comtés ruraux, nous avons cette mentalité de la population
qui fait que la première personne qui est visitée lorsqu'il y a
un problème d'importance, c'est le député. Ce n'est pas le
bureau même du ministère, c'est le député. Il faut
qu'il fasse les communications en conséquence ou les échanges de
communications avec le ministère concerné.
On ne peut pas changer la mentalité des Québécois
du revers de la main. On ne peut pas changer en criant ciseau la
mentalité des Québécois. Je pense que c'est un point sur
lequel il faut s'attarder, un point auquel il faut attacher de l'importance et
qui existe. Ce n'est pas un point qui leur arrivera probablement, c'est un
point qui existe présentement, c'est un fait qui existe. M. le
Président, pour tous ces faits et pour une multitude que nous pourrions
énumérer... il y a les facteurs économiques qui entrent en
ligne de compte et d'une façon très grande, qui font en sorte
qu'il y a des pôles d'attraction dus à de très grandes
distances à parcourir pour certains électeurs qui font affaire
à la ville voisine ou à l'endroit d'un pôle d'attraction
bien précis.
Je termine par là, M. le Président, je pourrais en
énumérer plusieurs. Il y a également le facteur de
l'éducation où j'aurais, en ce qui concerne Lotbinière,
affaire à cinq régionales scolaires. C'est une situation
encombrante, c'est une situation qu'il faudrait corriger immédiatement,
M. le Président. Etant donné qu'il y a plusieurs comtés
dans la province où on n'a pas tenu compte des principaux facteurs, je
serai dans l'obligation, comme d'ailleurs les autres députés de
mon parti, le Ralliement créditiste du Québec, de voter contre ce
projet de loi. Ce n'est pas parce que je ne veux pas une réforme
électorale, ce n'est pas parce que je ne veux pas une réforme des
districts électoraux.
Je la veux, la réforme des districts électoraux, mais je
la veux selon une logique qui respecte également la démocratie au
Québec. Merci, M. le Président.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé.
M. Rémi Paul
M. PAUL: M. le Président, c'est la première fois que nous
sommes appelés, depuis l'entrée en vigueur du code Lavoie,
à étudier un rapport nous venant d'une commission parlementaire,
qui ait autant de conséquences sur la vie politique des
Québécois. M. le Président, dans les quelques minutes que
me permet d'utiliser le règlement de l'Assemblée nationale, je
voudrais vous signaler toutes les lacunes que l'on retrouve dans ce rapport
qui, conformément à la motion de clôture adoptée
jeudi soir dernier, fut déposé dès l'ouverture de la
séance de samedi dernier.
Tout d'abord, M. le Président, nous avons été fort
surpris que ce soit encore une fois l'appariteur du Parti libéral, le
whip du Parti libéral, le vice-président de l'Assemblée
nationale, le député de Terrebonne qui soit devenu tout à
coup mandaté comme rapporteur de la commission de l'Assemblée
nationale. Je vous prie de noter que la commission permanente de
l'Assemblée nationale a totalement omis de nommer un rapporteur,
conformément à l'article 166 du code Lavoie pour que la Chambre
soit régulièrement saisie du rapport de la commission
parlementaire de l'Assemblée nationale. Qui a autorisé Son
Excellence, le tout-puissant député de Terrebonne, à
s'arroger le droit de devenir tout à coup rapporteur de cette
commission?
C'est un petit vice de forme. Il y a des vices de fond, mais ça
viendra plus tard, plus tard, un petit peu plus tard. Je dis, M. le
Président, que ce rapport qui vous est soumis et qui est censé
n'être le reflet que des délibérations de la commission
permanente de l'Assemblée nationale est truffé de renseignements
inutiles, tout en étant muet sur des renseignements tout à fait
nécessaires, sur des procédures qui eurent lieu et sur des
procédures qui n'eurent pas lieu.
Qu'on vienne dans le rapport nous raconter qu'il y a eu un vote en
deuxième lecture et puis que MM. X, Y, Z ont voté pour ou contre
la deuxième lecture du projet de loi 62, ça n'a rien à
voir au rapport. Cela paraît bien. Deuxièmement ou
troisièmement, qu'on nous signale que MM. X, Y,Z,ont voté pour ou
contre la motion de clôture, la commission n'a rien à voir
là-dedans; c'est l'Assemblée nationale qui est maîtresse de
ses délibérations, qui a son procès-verbal. Par
conséquent, phraséologie inutile.
Si on voulait absolument, M. le Président, renseigner exactement
le public, parce qu'en plus d'être nécessaires dans les archives
de l'Assemblée nationale les renseignements sont destinés au
public, on aurait dû mentionner bien d'autres choses dans le rapport. A
la page 2 on dit: La commission poursuit ses travaux jusqu'à 24 heures;
ça, c'est le jeudi 14 décembre. Vendredi, le 15 décembre
1972, "la commission parlementaire poursuit ses travaux à compter de
onze heures, après les affaires courantes jusqu'à 24 heures". "La
commission de l'Assemblée nationale ajourne ses travaux sine die."
Qu'est-ce que la commission a fait pendant les jours où elle a
siégé pour l'étude du projet de loi 62, soit plus
précisément aux dates des 5, 6, 7, 8, 9, 11,12, 13 et 15
décembre? Aucun rapport. On aurait pu avoir la décence de
mentionner qu'il y avait eu au moins 57 comtés d'adoptés par la
commission de l'Assemblée nationale. On aurait pu mentionner qu'on
gardait le silence sur 53 comtés et que le comté de Chauveau
avait quelque peu été ébauché dans son
étude. Vous vous en souvenez fort bien, parce que c'est vous qui avez eu
l'honneur et le privilège de présider aux dernières
délibérations de cette commission agonisante, et pour cause.
La majorité de cette Chambre, n'a absolument rien compris ou, du
moins, n'a pas osé se prononcer, par ligne de discipline et crainte de
vindicte, sur l'opportunité de la censure de l'étude de ce projet
de loi. Ce qui est encore plus grave, quand on fait un rapport à
l'Assemblée nationale sur un projet de loi aussi important, qu'on ait au
moins la prudence de rapporter exactement ce qui s'est passé.
Je voudrais, M. le Président, vous renvoyer d'abord au
comté d'Abitibi-Ouest. On y lit que le sous-paragraphe 1 du paragraphe 2
est modifié en remplaçant les mots, après le mot
"Despinassy", à la douzième avant-dernière ligne du
premier alinéa jusqu'au mot "enfin" de la quatrième
avant-dernière ligne, ce qui suit, etc. Je dois vous dire que ce n'est
pas le mot "Despinassy" qu'on aurait dû mentionner mais plutôt le
mot "Boivin"; c'est le canton affecté. Ce n'est pas le canton de
Despinassy, c'est le canton de Boivin.
En plus, à la cinquième ligne de l'alinéa 1, on
parle du canton de Desméloizes; petite erreur, parce que c'est là
qu'on aurait dû inscrire le
canton de Despinassy. C'est un petit détail! Nos propres
géographes, qui sont aussi compétents que ceux dont dispose le
gouvernement, nous ont signalé...
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Est-ce que le député de Maskinongé me
permettrait une question?
M. PAUL: Non, je n'ai pas le temps, il ne me reste que quatre ou cinq
minutes.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Il y a une autre erreur que l'on retrouve dans le comté
de Gatineau, où on dit que le paragraphe 32 de l'article 3 est
modifié en remplaçant les 11e, 12e, 13e, 14e et 15e lignes alors
qu'on aurait dû dire ceci: Le paragrahe 32 de l'article 3 est
modifié en remplaçant les 148e, 149e, 150e, 151e et 152e lignes
par ce qui suit. C'est une petite erreur de quelque 100 lignes seulement, ce
n'est pas important ! C'est ce qui est conforme à ce qui a
été adopté par la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale, qui a étudié, avec force
détails, le comté de Gatineau. On a même
hésité, à un moment donné, à le coiffer du
nom de Papineau.
Un autre petit détail. Les membres de la commission,
chargés de l'étude du comté de Gatineau, ont
accepté que le parc La Vérendrye soit inclus dans le district
électoral de Gatineau; or, la description qui est faite du comté
de Gatineau, que l'on retrouve sous le numéro 32, qui figure à
droite, retranche une partie du parc, même si la commission parlementaire
s'est prononcée pour que tout le parc de La Vérendrye soit
inscrit dans le comté de Gatineau. Ce fut fait par suite non pas d'un
amendement, mais par suite d'un rapport des délibérations de la
commission.
Ceci a pour effet de retrancher une partie du parc, soit la partie
située dans les cantons de Cambrai et de Hic, dans le comté
d'Abitibi-Est. De plus, la description inclut plus de territoire que n'en
couvre le parc, c'est-à-dire que les limites du parc ne sont pas
nécessairement les limites des cantons. Un autre petit
détail.
D y a également une erreur dans le comté de Joliette.
C'est dans le rapport, il fut décidé que ce serait le
comté de Joliette-Montcalm. Or, même si on dit:"Au paragraphe 42,
en remplaçant dans la première ligne du premier alinéa le
mot "Joliette" par les mots "Joliette-Montcalm", effectivement, on a
oublié de remplacer, dans les première et deuxième lignes
du premier alinéa, le mot "Joliette" par les mots
"Joliette-Montcalm".
Ce qui est plus grave, c'est que, dans le comté de Joliette, la
commission parlementaire, à l'intérieur de son étude, mais
sans aucune motion de la part du grand maître des délibéra-
tions de la commission de l'Assemblée nationale, le député
de Terrebonne, avait mentionné qu'il y aurait avantage qu'à la
quatrième ligne, après les mots "Notre-Dame-de-la-Merci", on
ajoute les mots "Saint-Donat". A l'intérieur du deuxième
alinéa du paragraphe 42 de l'article 3 du projet de loi no 62, la
municipalité du canton de Saint-Donat n'est pas mentionnée. Ce
fut un oubli des rédacteurs, nous a-t-on signalé. Or, personne
n'a demandé aux membres de la commission d'inscrire Saint-Donat dans le
projet de loi pour pallier cet oubli. Pourquoi a-t-on inscrit cette
modification dans le rapport de la commission, puisque aucune discussion ne fut
tenue sur l'inscription de Saint-Donat dans le paragraphe 42 de l'article 3 du
projet de loi no 62?
Le rapporteur, le père Ovide de cette commission, qui a tenu
toutes les fonctions de vice-président de la Chambre...
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous
plaît! J'inviterais le député de Maskinongé à
terminer. Son temps est écoulé.
M. PAUL: Une demi-minute, avec mes hommages.
M. BIENVENUE: Une minute, pas une demi-minute.
M. PAUL: J'ai quasiment envie de rapporter, pour terminer, la rose que
m'a fait parvenir, hier, le premier ministre. Je dis donc que le père
Ovide de cette commission parlementaire n'a même pas pris la
précaution nécessaire de renseigner effectivement, et surtout
d'une façon complète et adéquate la population du
Québec et les membres de l'Assemblée nationale sur les
délibérations de la commission. C'est encore un rapport que l'on
a tripoté. Non, on n'a pas le droit de le dire. C'est un rapport qui
suinte les petites influences politiques. L'honorable vice-président de
la Chambre a oublié la dignité de ses fonctions pour devenir
petit politicien dans la présentation de ce rapport.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque mon privilège de
député.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Terrebonne, sur une question de privilège.
M. HARDY: Je pense que l'honorable député de
Maskinongé a sûrement dépassé sa pensée
lorsqu'il a prononcé les paroles qu'il vient de prononcer. En aucun
temps, pendant l'étude en commission de cette loi je l'ai
déclaré d'une façon très explicite je n'ai
agi comme vice-président de la Chambre. J'ai agi comme
député de Terrebonne, comme mandataire de 80,000
électeurs, comme celui qui représente le plus grand nombre de
députés en cette Chambre et ayant un intérêt
marqué, au point de vue
démocratique, pour que cette loi soit adoptée. Je
pense...
M. PAUL: Est-ce que vous me permettez une question?
M. HARDY: ... que lorsque l'on veut, d'une façon directe ou d'une
façon indirecte, m'empêcher de prendre une part active au
débat, en tant que législateur, l'on atteint gravement mon
privilège de député.
M. PAUL: Est-ce que vous me permettez une question? Est-ce que
l'honorable député de Terrebonne peut nous dire qui l'a
élu rapporteur de la commission?
M. DEMERS: Nommé par qui?
M. PAUL: Par quelle procédure avez-vous été
nommé rapporteur?
M. HARDY: M. le Président, je me rappelle qu'au début des
travaux le président a demandé qui serait rapporteur de la
commission. J'ai été nommé.
M. PAUL: Je m'excuse. Je vous réfère aux
délibérations. Personne n'a été élu mais
vous, en tant qu'appariteur et grand maître, avez décidé
d'être rapporteur.
M. DEMERS: C'est ça.
M. HARDY: Pourquoi n'avez-vous pas proposé quelqu'un d'autre?
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le ministre d'Etat à la
Voirie,1e député de Charlevoix.
M. Raymond Mailloux
M. MAILLOUX: M. le Président, ce n'était pas mon intention
d'intervenir dans ce débat, mais en raison d'une allusion, parue dans
les journaux récemment, faite par le chef de l'Opposition à
l'effet qu'un des amendements, proposés par le parti, avait pour effet
de distraire du rapport de la commission le canton de Sagard, je voudrais
donner quelques informations.
Je n'ai jamais, en aucune façon, fait quelque
représentation que ce soit devant la commission. La commission
parlementaire, qui avait pour mandat de porter le vote de chacun des
comtés à un minimum de 25,000 électeurs, pouvait, dans la
circonscription de Charlevoix ajouter soit à l'ouest, soit à
l'est. Elle a décidé, sans aucune approche de ma part, d'ajouter
7,000 électeurs. Ce nombre d'électeurs était le surplus
d'électeurs du comté de Montmorency. C'était son droit de
le faire malgré que ce soit une région qui, normalement, n'est
pas favorable au Parti libéral.
Elle a distrait également un bureau de votation qui était
le plus favorable de tout Charlevoix, le bureau de votation au mont Apika. Il a
toujours donné à Charlevoix une majorité de 75 à
100 au Parti libéral. Dans les élections de 1962, 1966 et 1970,
je n'ai jamais visité ce bureau de votation. C'est une base d'aviation
du gouvernement fédéral. Je me rappelle qu'en 1970, quand j'ai
constaté que l'adversaire de l'Union Nationale était
effectivement le médecin en charge de cette base, j'ai pensé que,
pour la première fois, je subirais une défaite écrasante,
mais les seuls votes qu'il a obtenus étaient une minorité de 77
voix accordées à l'Union Nationale et encore au Parti
libéral.
On a distrait ce bureau de votation de Charlevoix et la
commission avait raison puisqu'il était à 100 milles de
Charlevoix. A chaque fois que je voyais sur le budget de la Voirie des sommes
de $200,000, $300,000 ou $400,000 pour la route 54, cela apparaissait au budget
de Charlevoix. On disait: Le député de Charlevoix, ministre
d'Etat à la Voirie, est toujours bien partagé. Cela faisait
l'affaire du député de Chicoutimi et du député du
Lac-Saint-Jean. Tant mieux s'il y avait des réparations de faites sur la
route 54. Mais je pense que la commission ne devait pas laisser une telle
anomalie rattachée au comté de Charlevoix alors qu'il
était impossible au représentant que je suis de ce comté
de visiter les gens.
Quand il y a eu une suggestion de faite par le Parti libéral
à l'effet de distraire le bureau de votation de Sagard, qui,
effectivement, n'a pas donné la minorité dont parlait le chef de
l'Opposition, mais a donné au député de Charlevoix une
minorité de sept voix contre un parti et de quatre voix contre l'autre,
je pense que ce n'est pas cela qui fera gagner ou perdre le
député de Charlevoix.
Si cette suggestion a été faite, c'est que le canton de
colonie de Sagard, qui n'est pas érigé en municipalité
le chef de l'Opposition étant aphone, je ne l'attaquerai pas de
manière qu'il soit obligé de répondre si la
proposition a été faite, dis-je, de distraire le canton de
colonie de Sagard, c'est que le petit Saguenay est à 500 pieds des
résidences de Sagard et à 23 milles de Saint-Siméon. Il
est impossible que je puisse visiter un tel canton, qui est rattaché
à la commission scolaire du petit Saguenay, dans le comté de
Dubuc, qui est rattaché, pour les opérations forestières,
qui font vivre le canton de Sagard, au moulin de Jos Houde, dans le petit
Saguenay, et qui n'est rattaché en aucune façon au comté
de Charlevoix. Si, par contre, la Chambre décide que ce bureau de
votation doit également rester dans Charlevoix, je peux vous dire, M. le
Président, que j'ai l'habitude de doubler mes majorités qui ont
été de 535, 1,210 et 2,500 et que c'est mon intention, Sagard ou
pas Sagard, et Montmorency compris, de doubler ma majorité lors de la
prochaine élection.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Frontenac.
M. Paul A. Latulippe
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aimerais mentionner tout d'abord
que je ne suis pas le porte-parole du parti sur le rapport. Le
député de Beauce m'a dit qu'il se chargerait de cela.
M. HARVEY (Jonquière): Sur un point de règlement, M. le
Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le ministre du Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): Lors du discours du député
d'Abitibi-Ouest, ce dernier a identifié...
DES VOIX: Non, non!
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. HARVEY (Jonquière): Je m'excuse.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): On m'a informé par la
suite que le député de Frontenac prendrait dix minutes et que le
député de Beauce représenterait le parti.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur l'opportunité de
recevoir le rapport actuellement, j'estime que, pour deux raisons
fondamentales, la Chambre ne devrait pas recevoir ce rapport.
Premièrement, parce qu'il ne répond pas aux aspirations et
à la volonté avouée du gouvernement d'en venir à
une représentation proportionnelle à la volonté de
l'électorat, en Chambre. Je pense que c'est essentiellement cela qui, de
prime abord, devait guider la réforme de la carte électorale. Je
ne suis pas spécialement contre le découpage électoral tel
qu'il est fait, mais il me paraît qu'en l'appliquant tel qu'il a
été conçu, il ne conduira pas nécessairement
à cette volonté de la Chambre.
On voulait respecter la volonté de l'électorat,
c'est-à-dire les règles de base de l'expression
démocratique pour qu'à la Chambre les porte-parole du public
représentent proportionnellement ceux qui leur ont donné leur
suffrage.
J'argumenterai sur un deuxième aspect, parce que j'estime
qu'à cause du temps de l'importance de la réforme il a
été impossible, dans les circonstances que vous connaissez,
d'étudier tous les comtés qui seront représentés
à la Chambre.
Donc, l'étude a été incomplète. Pour cette
raison, il me parait qu'il serait certainement difficile d'accepter un rapport
qui n'a pas été étudié de fond en comble et de
porter du fait même la responsabilité d'une loi qui n'a pas
été examinée à fond en commission.
Je pense que ces deux raisons sont essentielles pour en arriver à
des conclusions valables dans le domaine de la carte électorale. Il y a
ces raisons et beaucoup d'autres, ne serait-ce que pour respecter la
volonté du premier ministre, qui le soir du scrutin et pendant la
campagne électorale, mentionnait l'importance d'avoir dans la Chambre
une représentation proportionnelle à l'expression et à la
volonté de nos patrons, c'est-à-dire de ceux qui ont
voté.
Il faut aussi respecter la volonté ou les us et coutumes des
populations, spécialement des comtés ruraux. Nous savons que les
critères qui ont été retenus lors de la confection de ce
rapport, nous le concevons, ne sont que d'ordre démographique.
Il en résulte donc que dans le système actuel, en se
basant exclusivement sur les critères démographiques, on en
arrive un peu au phénomène suivant. Nous avons bel et bien une
représentation proportionnelle, un homme-un vote, c'est bien d'accord.
Dans le bipartisme, ça conduisait nécessairement à la
représentation proprotionnelle puisqu'un des deux candidats était
élu.
Mais nécessairement, quand nous abordons le
phénomène du multipartisme, il s'ensuit, M. le Président,
qu'à la limite nous pourrions avoir un gouvernement qui aurait 90 p.c.
de la représentation en Chambre, avec moins de 30 p.c. des votes au
niveau de l'électorat. Il s'ensuit donc, M. le Président, qu'il y
a une représentation qui est fortement inadéquate. Comme on n'a
pas rattaché à ce projet de loi la nécessité de la
réforme du mode de scrutin, c'est une autre raison qui me fait dire que
nous ne pouvons accepter dans sa forme actuelle le rapport parce qu'il ne
répond pas aux aspirations qu'on avait dès le départ.
M. le Président, je disais que, pour faire une réforme
valable aujourd'hui, il nous fallait nécessairement nous orienter vers
la formule un vote, un homme, un représentant. Cela suppose
nécessairement que se greffe à cette loi la réforme du
mode de scrutin. Quel que soit le découpage que l'on envisage, quelles
que soient les polarisations sur lesquelles on a regroupé les
territoires, il s'ensuivra toujours, M. le Président, que, lorsque nous
aurons établi l'équité des circonscriptions au niveau du
nombre d'électeurs, nous n'aurons pas nécessairement la
représentation proportionnelle. D'autant plus, M. le Président,
que, dans ces circonstances, il aurait été facile à la
commission indépendante, en plus des critères
démographiques, de tenir compte également des critères
dont nous avons déjà parlé, soit le regroupement scolaire
ou municipal à venir, les régions économiques, les
pôles de croissance, les habitudes commerciales de la popualtion et
autres.
M. DEMERS: M. le Président, pourrais-je vous faire remarquer
qu'il est 13 heures?
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Il est 13 heures, la Chambre
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
Reprise de la séance à 15 h 9
M. LAVOIE (président): A l'ordre, messieurs!
Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je disais donc, M. le Président, que la Chambre ne
devait pas recevoir ce rapport, essentiellement parce qu'il ne répondait
pas aux aspirations de la Chambre lors de l'adoption de la loi 80, ne
répondait même pas aux aspirations exprimées par le premier
ministre lui-même d'avoir en Chambre une représentation
proportionnelle à la volonté de l'électorat.
C'est de plus une mesure incomplète puisque nous n'avons pas eu
en commission l'occasion de poursuivre à fond l'étude des divers
articles. Plusieurs descriptions techniques, tel que l'a mentionné tout
à l'heure le député de Maskinongé, comportent des
erreurs d'appréciation importantes. Si nous adoptons cette loi telle
qu'elle est présentement rédigée, nous devrons d'ici un
temps fort rapproché apporter des amendements de correction ou de
concordance pour corriger les erreurs techniques qui s'y sont glissées.
La mesure ne correspond pas au principe fondamental, au défi qu'on s'est
donné. On aurait eu tout le loisir de tenir compte d'autres facteurs
fort importants comme le regroupement municipal, scolaire, les charges de
travail du député, la régionalisation commerciale, les
habitudes et coutumes des individus au niveau du comté.
On aurait pu également tenir compte des facteurs de
développement qui s'amorcent dans certains comtés. On aurait
même pu créer un comté du nord québécois,
avec une représentation type du nord québécois. On aurait
pu penser à un comté pour les Esquimaux; c'est une affaire qui a
été complètement oubliée dans la réforme
électorale.
Si on avait accordé un peu plus d'importance à la
représentation, aux divers aspects qui sont sous-jacents à la
réforme électorale, on aurait pu certainement se donner une
mesure qui aurait été beaucoup plus valable. Bien sûr, une
description démographique ça correspond à une certaine
réalité, mais ce n'est pas la réalité la plus
importante, surtout lorsque l'on considère qu'aujourd'hui nous sommes
forcés, à cause du multipartisme, de nous orienter, qu'on le
veuille ou qu'on ne le veuille pas, vers le concept, un homme, un vote, un
représentant.
C'est donc dire, M. le Président, que pour ma part je ne suis pas
capable de souscrire à ce projet de loi.
Je ne suis pas capable, non plus, de consentir à l'adoption du
rapport, puisque, du coup, on va consacrer, dans une loi, une certaine forme
d'injustice. Peut-être ne sera-t-elle pas permanente, du fait qu'on
apportera sans doute, dans quelques années, une réforme du mode
de scrutin. J'estime que cette justice distributive devrait trouver son lit
dès aujourd'hui et que nous devrions rattacher cette loi à la
future loi de la réforme du mode de scrutin, pour éviter que
cette réforme ne devienne autre chose qu'un outil du pouvoir.
Il y a de nombreux articles écrits sur cette réforme.
Parmi les plus frappants, il y a celui de Maurice Giroux qui nous dit que c'est
une réforme au ventre creux. Son analyse démontre qu'on n'arrive
même pas à tenir compte de certains facteurs à les
regrouper autour d'une polarisation, en une courbe normale, selon une certaine
moyenne. Pour ces raisons, je ne peux pas accepter que ce rapport soit
adopté par la Chambre.
Il y a tellement à faire. Nous aurions certainement avantage
à rattacher cette loi à la réforme du mode de scrutin.
Nous aurions avantage aussi, avant d'adopter la carte électorale,
à englober l'ensemble de la réforme du système
électoral et à toucher aux listes permanentes. Je vois ce matin,
au feuilleton, qu'un projet de loi a été déposé
dans ce sens. Il faut toucher aussi au financement des partis, il faut
consacrer également un principe essentiel: l'égalité des
chances des partis politiques face à l'électorat, ce qui suppose
que non seulement on touchera au financement des partis, mais aussi au mode de
financement des candidats, etc.
Pour les raisons que j'ai mentionnées et aussi celles qu'ont
mentionnées plusieurs de mes collègues et des collègues de
l'Unité-Québec, je ne peux pas, encore une fois, souscrire au
contenu de la loi 62, spécialement lorsque je me réfère
à mon propre comté.
Etant donné qu'il englobe la quasi-totalité maintenant du
comté de Compton et une part importante du comté de Wolfe, je me
retrouve avec un comté fort vaste à caractère
essentiellement rural. Vous connaissez les problèmes particuliers des
populations rurales qui n'ont pas eu la chance d'avoir une éducation
poussée. De ce fait, elles doivent nécessairement faire appel
à des personnes capables de les aider, sans nécessairement
encourir des frais.
Il s'ensuit, étant donné également que presque tous
les ministères sont absents du territoire, que la population doive
nécessairement se retourner vers son ou ses représentants pour
obtenir les services auxquels elle a droit.
Dans un comté où la population est fortement
disséminée sur tout le territoire, il va sans dire qu'il devient
difficile d'accepter une réforme comme celle-là qui va
littéralement diviser ce comté en deux sections assez disparates
au niveau de l'aspect commercial. D'une part, on a un secteur rural qui est
orienté surtout vers l'industrie laitière et, d'autre part, nous
avons un autre secteur, dont la population est beaucoup plus anglaise, qui est
orienté vers un tout autre aspect de l'agriculture. On n'a pas non plus
respecté les critères commerciaux, si vous voulez, ou de vie ou
d'habitudes commerciales.
Au nom même de la population de mon comté et des diverses
représentations que j'ai
eues dans ce domaine, j'ai là-dessus une dizaine de coupures de
journaux qui le prouvent, il m'est impossible de souscrire au principe de la
réforme électorale telle que proposée, parce que, d'une
part, elle ne répond pas aux aspirations qu'on s'était
fixées pour la Chambre, une représentation proportionnelle
à la volonté de l'électorat. D'autre part, conscient aussi
des effets d'entraînement qu'aura la présente réforme sur
la vie en milieu rural et spécialement dans mon comté et
également suivant les représentations que j'ai eues, je ne peux
pas souscrire au principe de la réforme.
En conséquence, je ne peux pas accepter non plus que le rapport
soit accepté par la Chambre.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable député de
Témiscouata.
M. Montcalm Simard
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, pendant quelques
instants, j'aimerais vous faire part de quelques remarques et constatations que
j'ai pu faire tout au long de cette étude et à la suite de la
production du rapport de la commission sur le bill no 62.
Par le bill 80, si on veut commencer par le commencement, nous avons
créé la commission Drouin qui devait se charger de
préparer un rapport avec les données bien spécifiques que
nous avions mentionnées dans ce projet de loi. Cette commission devait
tenir compte de plusieurs barèmes ou plusieurs facteurs qui la
conduiraient à transformer, pour le mieux-être de la population,
cette carte dont on a si souvent entendu parler depuis quelque temps.
Lors de la production du premier rapport, la commission avait
recommandé la formation d'un comté qui se dénommerait
Témiscouata, avec 26,625 électeurs, rapport que le conseil de
comté, à une réunion régulière, acceptait
à l'unanimité. Les 18 maires présents l'acceptaient
à l'unanimité. Ce conseil était sous la présidence
de votre humble serviteur. On ne m'accusera pas de forcer les faits. C'est
ainsi que cela s'est produit, et le conseil de comté de
Témiscouata acceptait les recommandations du rapport Drouin mais
à une condition: sans aucune modification.
Lors de la production du deuxième rapport, après une
intervention du Parti libéral, et de la Fédération
libérale, après plusieurs sondages que nous avions faits surtout
dans le comté de Rivière-du-Loup, on en était venu
à la conclusion qu'on demandait la division du comté de
Témiscouata pour satisfaire aux besoins et aux raisons invoqués
par la ville de Rivière-du-Loup. Ces recommandations ont
été mises de côté pour les raisons que vous
connaissez tous, c'est-à-dire que cette raison n'était pas
valable et ne justifiait pas les représentations qu'on avait bien voulu
y inclure.
Le comté de Témiscouata, comme vous le savez, M. le
Président, est un comté rural avec une faible capacité au
point de vue industriel. La commission en avait tenu compte en mentionnant dans
les conclusions de son rapport que ce comté formerait une entité
et qu'il ne fallait pour aucune considération le modifier.
En cour de route, j'ai été à même de
constater la mauvaise humeur du député de Rivière-du-Loup,
mon voisin. Jusqu'en deuxième lecture, son caractère
s'était un peu irrité, défaut que je ne lui connaissais
pas. Mais il est un parmi les trente qui ont été "flushes". On le
retrouve, à la remise du rapport de la commission, au lac
Témiscouata. Je dois vous faire part, M. le Président, que ce
n'est pas de gaité de coeur que tous les groupements
intéressés du comté de Témiscouata ont appris ce
"modeste changement au rapport Drouin", comme l'appelaient nos amis d'en face.
Il y avait 35 paroisses dans le comté de Témiscouata.
Imaginez-vous qu'on le divise, pour être franc, en deux, pour satisfaire
les représentations cachées qu'a bien voulu faire le
député de Rivière-du-Loup.
Il est curieux que nous n'ayons pas entendu, durant ces débats,
les représentations du député de Rivière-du-Loup.
Nous sommes encore à les attendre. Une chose que j'aimerais dire
à mon bon voisin, c'est que, dans Témiscouata, les paroisses
affectées par ce grand dérangement n'accepteront jamais ce
déplacement. J'ai été à même de siéger
à des réunions de conseils de comté, avec des maires des
paroisses qui sont en cause: Saint-Emile d'Auclair, une partie de
Saint-Cyprien, Saint-Juste-du-Lac, Saint-Michel-du-Squatec,
Saint-Pierre-de-Lamy, Saint-Honoré. Je dois vous dire, M. le
Président, que ces électeurs de mon comté n'accepteront
jamais ce grand dérangement.
Le député aura certainement à venir rendre compte,
dans le comté, des actes qu'il a posés. Je ne garantis pas
d'avance la réception qui l'attend.
On a tripoté de toutes les manières, on a profité
de la fin de semaine pour faire des suggestions lorsqu'il est à peu
près impossible de changer quoi que ce soit, mais j'aime le
prévenir quand même de ce qui l'attend dans le comté. Et le
comté de Témiscouata n'a pas été le seul à
être tripoté à la dernière minute.
Comment concevoir et accepter que les municipalités de
Sainte-Adelphe et de Saint-Séverin, qui font actuellement partie du
comté de Champlain soient portées, à la suite d'une
recommandation du Parti libéral, dans le comté de Laviolette,
alors que la première recommandation faite par le Parti libéral
avait été rejetée par la commission permanente de la
réforme des districts électoraux, la commission Drouin, et
maintenue par la suite par la commission de l'Assemblée nationale?
Il en va de même pour Saint-Théophile-du-Lac qui
était dans le comté de Laviolette et dont le Parti libéral
avait recommandé le transfert dans le comté de Saint-Maurice,
recommandation refusée par la commission per-
manente de la réforme des districts électoraux, la
commission Drouin, et appuyée par la commission de l'Assemblée
nationale.
Je ne fais que transmettre le message que m'ont demandé de faire
les gens du comté de Témiscouata. Si depuis 1944 le comté
de Témiscouata a peut-être été un ennui pas mal
grave pour le Parti libéral, je dois le prévenir que s'il croit
que c'est en tentant de nous diviser qu'il va réussir, il se trompe. Je
le mets au défi de venir tenter de justifier les actes qu'il pose dans
le comté de Témiscouata.
Pour toutes ces raisons j'en aurais bien d'autres sur les
conséquences qu'amènera le grand dérangement je
m'opposerai fortement à l'adoption de ce rapport et à l'adoption
de ce projet de loi.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable député
d'Iberville.
M. Alfred Croisetière
M. CROISETIERE: La motion qui est présentement devant cette
Chambre à l'effet d'adopter le rapport de la commission parlementaire
permanente de l'Assemblée nationale, qui a pour objet l'étude du
projet de loi 62, Loi modifiant la loi de la division territoriale, est d'une
extrême importance, vous en convenez.
Si on se réfère à l'étude de ce projet de
loi à la commission parlementaire lorsque les membres en ont
discuté article par article, ils ont tout de même réussi en
quelque neuf jours à adopter 57 articles ou districts électoraux,
sur un total de 110. Je suis à me demander si les articles qui ont
été discutés et adoptés ne feront pas encore
l'objet de changements mineurs, sinon majeurs, d'ici l'adoption finale en
troisième lecture de cet important projet de loi.
M. le Président, si ce n'avait été du bâillon
qui nous fut imposé, à nous députés de
l'Opposition, jeudi dernier, afin que nous cessions l'étude de cet
important projet de loi, les membres de la commission parlementaire auraient
peut-être terminé, à ce moment-ci, de discuter des quelque
53 districts électoraux qui furent laissés en plan. Inutile de
vous dire, M. le Président, que le comté que j'ai l'honneur de
représenter en cette Chambre a fait l'objet d'une étude
approfondie en commission parlementaire. Je déplore aujourd'hui, devant
la motion qui est présentement devant nous, au nom de mes
collègues qui représentent ces comtés qui n'ont pu faire
l'objet de cette étude, tant du parti ministériel que des partis
de l'Opposition, que nous n'ayons pas eu l'avantage d'en discuter et d'y
apporter des conseils, sinon des recommandations lors de l'étude en
commission parlementaire.
Devant le peu de respect de la démocratie déployé
lors de cette étude et, par la suite, lors du bâillon, je le
répète, M. le Président, devant des forces obscures qui
ont semblé dominer et influencer le débat sur cet important
projet de loi, je suis encore à me demander ce que devient le respect de
la démocratie en cette Chambre. J'ai l'impression que, s'il n'est pas
menacé, il est fortement affaibli. Je suis à me demander aussi
pourquoi le gouvernement ne se prononcerait pas sur la suggestion qui a
été faite par le chef de l'Opposition officielle, à
l'effet d'amener un projet de loi qui pourrait modifier le mode de scrutin.
Ceci aurait pour effet de sensibiliser davantage les électeurs de
la province, de nous assurer que le gouvernement est sérieux et qu'il
veut certainement donner suite aux déclarations que le premier ministre
a déjà faites.
M. le Président, considérant cet état de fait, je
ne peux pas souscrire, comme député de cette Assemblée,
à l'adoption de ce rapport tel qu'il nous est présenté
actuellement.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): Le député de
Rivière-du-Loup.
M. Paul Lafrance
M. LAFRANCE: M. le Président, nous en sommes rendus à une
étape assez importante du bill 62, à l'étude du rapport de
la commission de l'Assemblée nationale. Vous n'êtes pas sans
savoir jusqu'à quel point certains députés de cette
Chambre ne sont pas satisfaits du rapport Drouin.
Si vous me permettez, M. le Président, nous allons nous
référer au journal des Débats alors que certains membres
de l'Opposition officielle disaient en cette Chambre: Le gouvernement devrait
penser à mettre des amendements dans sa loi, afin de rendre justice
à tout le monde. Il y a des députés dans cette Chambre, le
député de Rivière-du-Loup, le député de
L'Islet, le député de Brome, où seront-ils demain matin?
Dans leur comté ces gens-là? Nulle part...
M. PAUL: J'invoque le règlement. Il me semble que nous sommes
à étudier le rapport, que le principe de la loi a
été adopté depuis le 30 novembre, alors je crois que le
député de Rivière-du-Loup arrive 19 jours en retard pour
nous présenter ses arguments. Je vous inviterais à lui signaler
la règle de la pertinence: qu'il parle des amendements que l'on peut
trouver dans le rapport, ou qu'il parle du rapport lui-même.
M. GARNEAU: M. le Président, sur le point de règlement,
depuis le début des discussions sur la prise en considération de
ce rapport, la plupart des députés qui sont intervenus ont
traité de l'ensemble du problème. Ils ont débordé
le cadre bien spécifique du rapport lui-même et je ne vois pas
pourquoi le député de Rivière-du-Loup ne pourrait pas
toucher à peu près les mêmes aspects qui ont
été soulevés justement par les députés de
l'Opposition.
M. PAUL: M. le Président, si ceux qui siègent...
M. LEVESQUE: Le député de Maskinongé est intervenu
sur un point de règlement, et il n'a pas droit de réplique,
à ce que je sache.
M. PAUL: J'ai toujours la question de privilège.
M. LEVESQUE: Question de privilège, je ne vois pas en quoi...
M. PAUL: Oui. Ce n'est pas vous qui pouvez juger de cela.
M. LEVESQUE: ... le député de Jean-Talon, ministre des
Finances, a attaqué un privilège du député de la
Chambre.
M. PAUL: M. le Président, je soulève une question de
privilège qui intéresse tous les députés en raison
de la bonne économie de la marche de nos travaux. M. le
Président, ceux qui siègent à votre droite auraient
dû être plus vigilants que celui qui vous parle, parce que celui
qui vous parle actuellement est vigilant et il vous signale une infraction
flagrante au règlement.
Mais est-ce que vous n'avez pas déjà parlé?
M. LEVESQUE: M. le Président...
M. PAUL: Mon honorable ami n'a pas déjà parlé sur
le rappel au règlement?
M. LEVESQUE: Oui.
M. PAUL: Ah! vous soulevez une question de privilège?
M. LEVESQUE: Non, non, mais le député de Maskinongé
a invoqué le règlement et je dis que son intervention à
lui a été pertinente.
Il a épluché le rapport tandis que ses collègues
n'ont pas fait la même chose. Nous avons été très
larges jusqu'à maintenant afin de vous montrer notre grand esprit
démocratique et afin de permettre à chacun des
députés de parler sur le rapport, sur les amendements. En parlant
du rapport et des amendements, on ne peut pas faire autrement que glisser
jusqu'au projet de loi qui est à la base de tout cela. C'est ce que fait
d'ailleurs le député de Rivière-du-Loup.
M. PAUL: M. le Président, disons que vous serez un bon pilote
pour nous conduire.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): Le député de
Rivière-du-Loup.
M. LAFRANCE: M. le Président, j'espère que vous avez pris
bonne note de la durée de l'intervention du député de
Maskinongé et des autres opinants et que vous ne m'enlèverez pas
de temps.
Sur le point d'ordre soulevé par le député de
Maskinongé, je voudrais lui faire remarquer que tout à
l'heure le député de Témiscouata a aussi parlé du
fond du problème et il est revenu à la deuxième lecture.
Je reviens sur ce qui a été dit en deuxième lecture et,
justement, le député de Maskinongé est intervenu en
deuxième lecture. Si le député de Maskinongé veut
se référer au journal des Débats, vous remarquerez que
vous avez dit ceci. Je vous cite pour être plus précis.
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
L'honorable député, qui prend la parole pour une des
premières fois depuis deux ans, voudrait-il s'adresser à vous, M.
le Président? C'est à vous qu'on doit s'adresser.
M. LAFRANCE: M. le Président, je vais vous citer les paroles du
député de Maskinongé. "J'espère que le loup va
sortir de son silence libéral et que nous allons avoir ses
commentaires". Les voici. Il n'est pas le seul à avoir parlé en
deuxième lecture, il n'est pas le seul de l'Unité-Québec a
avoir dit que les gens du comté de Rivière-du-Loup et de la
région KRT, c'est-à-dire des trois comtés de Kamouraska,
Rivière-du-Loup, Témiscouata, n'étaient pas satisfaits du
rapport Drouin.
Pourquoi le député de Témiscouata décidet-il
d'en parler aujourd'hui alors qu'en deuxième lecture il n'est pas
intervenu? Laissons le journal des Débats pour se référer
à l'amendement que nous proposons. La population des comtés de
Rivière-du-Loup, Kamouraska et Témiscouata veut respecter la loi
qui a été adoptée à l'unanimité en
troisième lecture ici, c'est-à-dire le bill 80. Dans le bill 80,
comme vous le savez, M. le Président, la règle est de 32,000
électeurs plus ou moins 25 p.c., ce qui donne un écart de 24,000
à 40,000. La population du comté de Rivière-du-Loup est
consciente de ce fait et elle l'accepte.
La population du comté de Rivière-du-Loup savait qu'en
1970 le nombre d'électeurs du comté était de 24,384,
c'est-à-dire un nombre de beaucoup supérieur aux électeurs
du comté de Témiscouata, qui n'étaient que 13,000 et du
comté de Kamouraska, qui n'étaient que 16,000. L'amendement
proposé ne touche en rien aux limites des comtés de Rimouski et
Rivière-du-Loup, l'Islet et Kamouraska. C'est pour cela qu'on tente de
faire un réaménagement des populations dans ce district.
M. le Président, vous êtes sans doute au courant de toutes
les résolutions qui ont été adoptées. Toutes les
résolutions vont dans le même sens, c'est-à-dire qu'on veut
intégrer la ville de Rivière-du-Loup au comté actuel de
Rivière-du-Loup, quitte à ajouter une partie d'un comté au
comté de Rivière-du-Loup pour le rendre plus conforme à la
loi.
Tantôt, j'entendais le député de Témiscouata
dire qu'il avait réuni les maires de municipalités et que le
préfet de comté, c'était lui-même. Qu'est-ce qui
nous dit que le député de Témiscouata n'a pas
réussi à influencer les maires dans le sens qu'il le voulait?
Dans le comté de Rivière-du-Loup, le préfet de
comté ce n'est pas moi a réuni aussi ses maires.
Les maires ont décidé, à l'unanimité, d'appuyer la
résolution de la ville de Rivière-du-Loup et de conserver le
comté actuel, avec une addition. Le conseil de comté et toutes
les municipalités ont accepté ce fait. En plus des conseils
municipaux, les corps intermédiaires ont fait de même.
Vous savez que, lors des séances de la commission parlementaire,
39 résolutions ou mémoires ont été transmis
à la commission Drouin. Tous, sans aucune espèce d'exception,
tendaient vers le même sens. Est-ce qu'on peut rester indifférent?
On ne peut ignorer tout ce qui a été fait. C'est le
député de Chicoutimi qui nous a mentionné encore en
deuxième lecture que, pour des raisons démographiques,
démocratiques, socio-économiques et culturelles, nous ne pouvions
pas aller à l'encontre de nos populations. On mentionne que la
consultation n'a pas eu lieu. Je pense que le rôle d'un
député est d'informer sa population et d'être à
l'écoute de sa population. C'est ce qui s'est passé dans le
comté de Rivière-du-Loup et c'est pourquoi nous avons aujourd'hui
tous ces mémoires.
L'amendement que nous proposons est pour rendre justice à une
population. Ce n'est pas du "gerrymandering", mais simplement une prise de
conscience collective de la population de la région. Nous sommes
très heureux d'accueillir une partie du beau comté de
Témiscouata, comme s'est plus à le décrire, tout à
l'heure, mon collègue de Témiscouata. Je vous remercie, M. le
Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable ministre des Richesses
naturelles.
M. Gilles Massé
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, il y a eu plusieurs
modifications à partir du premier rapport de la commission Drouin,
concernant le comté que je représente, soit le comté
d'Arthabaska. Des ajouts ont été faits à l'ancien
territoire, tels que le rattachement de la ville de Plessisville au nouveau
comté d'Arthabaska, ce dont je me réjouis, du fait que les
relations tant scolaires que culturelles et commerciales sont très
étroites. D'autre part, d'autres centres, qui étaient
anciennement rattachés au comté d'Arthabaska, ne l'étaient
plus après le deuxième rapport de la commission Drouin.
Sur cette question, je pense que tout député digne de ce
nom a la responsabilité de se faire le porte-parole de ces populations
qui ont voulu effectuer une consultation des plus démocratiques dans
deux municipalités, soit l'agglomération Warwick et la campagne
et le village de Chesterville et la campagne.
On doit souligner le dynamisme qui a été
démontré par les gens de cette région puisque, dans une
ville aussi petite que Warwick, on a pu recueillir une liste de signatures qui
représente au moins 99 p.c. des chefs de famille de cette ville du
comté d'Arthabaska.
En ce qui concerne le territoire de Chesterville, le même genre de
consultations des plus démocratiques et que, dans certains cas, la
population aurait intérêt à suivre, s'est
déroulé. La municipalité de Chesterville, dirigée
par M. le maire Lafontaine, et la municipalité de Chesterville-ouest,
par M. le maire Houde, se sont mis à la tête d'une équipe
afin de savoir si on devait détacher ces populations du comté
d'Arthabaska ou les rattacher à nouveau.
M. le Président, encore dans ce cas-ci, la population de ces
municipalités s'est prononcée à 99 p.c. en faveur du
nouveau comté d'Arthabaska. En tant que représentant de ces
citoyens, j'ai contacté des représentants de chacun des chefs des
partis d'Opposition en cette Chambre. Chacun des présidents de ces
associations du comté d'Arthabaska, à partir du Parti
québécois, de l'Unité-Québec, du Ralliement
créditiste, ont signé une lettre à l'organisateur de cette
vaste consultation, M. Mailhot, à l'effet qu'il était logique,
qu'il était normal que ces populations soient rattachées au futur
comté d'Arthabaska. En tant que parti, en tant que représentant
de ces gens, nous avons plutôt un amendement au nouveau comté
d'Arthabaska afin que ces populations soient rattachées et restent dans
le comté d'Arthabaska.
Je veux féliciter, tout d'abord, ces gens de leur
activité, de leur dévouement. Je pense qu'aucun
député dans cette Chambre, s'il assume véritablement son
rôle, ne peut aller à l'encontre de cette volonté
clairement exprimée, c'est-à-dire que ces gens ont
décidé, par eux-mêmes, de lancer le mouvement que je
représente ici cet après-midi. J'espère que tous les
partis pourront appuyer les amendements que nous avons apportés
concernant ce comté.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable député de
Laviolette.
M. Prudent Carpentier
M. CARPENTIER: M. le Président, depuis déjà un bon
moment, plusieurs députés se sont exprimés sur le projet
de loi modifiant la Loi de la division territoriale. A certains moments,
nombreux furent ceux qui ont porté des accusations assez
sévères en prétendant que ce rapport était
incomplet, également en employant des expressions de maquignonnage et,
enfin, le qualifiant un peu de toutes sortes de choses.
M. le Président, je voudrais tout simplement, d'une façon
très brève, essayer d'énumérer les raisons
profondes qui ont motivé les objectifs que s'était
proposés le gouvernement actuel afin de réaliser ce projet qui
est, sans aucun doute, l'objectif non seulement du gouvernement mais
également celui de la population toute entière.
Je voudrais, en premier lieu, vous mentionner quelques-unes de ces
motivations, de ces
raisons. Une des premières, c'est la réforme en profondeur
de la carte électorale après un siècle, aboutissement
d'une longue attente concernant une représentation plus équitable
des électeurs, approbation des quatre partis concernant la nomination
des trois membres de la commission Drouin, attribution à la commission
d'un mandat juste et précis pour assurer à tous les
électeurs une représentation juste et équitable à
l'Assemblée nationale, la conscience de la commission à remplir
dans les délais prescrits l'engagement du présent gouvernement
à faire adopter le projet de loi no 62 avant la fin de 1972 pour qu'il
soit applicable aux prochaines élections, la nécessité de
ménager les délais raisonnables pour l'implantation et le
réaménagement de la nouvelle carte ainsi que pour l'organisation
des divers partis pour la prochaine élection, nécessité de
reconnaître aux membres de la commission la rigueur, l'esprit pratique et
la responsabilité des membres de la commission...
M. PAUL: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. CARPENTIER: ... afin de conserver à notre système
politique une cohérence...
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre! Le
député de Laviolette.
M. CARPENTIER: ... et une crédibilité accrues dans la
valeur démocratique des élections.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): Un rappel au règlement.
M. PAUL: M. le Président, je m'excuse auprès de mon
collègue, mais quand il parle de l'excellent travail de la commission
ce sont les termes qu'il a employés je souligne
respectueusement que cette étape est depuis longtemps franchie, puisque
le rapport de la commission a été déposé au mois de
mars et que nous sommes rendus au 19 décembre pour analyser le rapport
et les amendements.
J'inviterais donc Votre Excellence à rappeler au
député de Laviolette les règles de la pertinence du
débat.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): Le député de
Laviolette.
M. CARPENTIER: C'est précisément, M. le Président,
pour rappeler à l'ensemble des opinants l'importance du débat que
nous vivons présentement et surtout l'importance de la loi 62, dont nous
discutons présentement en cette Chambre.
Je continue, M. le Président. C'était également la
nécessité de souligner le caractère non partisan de cette
réforme qui touche tous les partis et qui est basée sur
l'électeur et non sur le vote partisan, qu'il soit libéral,
uniquiste, péquiste ou créditiste, le caractère public de
cette réforme qui a permis le débat sur cette question à
tous les niveaux: opinion publique, organisations de comté, partis
politiques, commission permanente et finalement aujourd'hui en Chambre. Tous
pouvaient s'exprimer avant, pendant, après la rédaction du projet
de loi no 62.
Il faut remarquer le caractère fonctionnel de cette
réforme pour garantir l'efficacité et la démocratie future
des élections québécoises en l'adaptant aux conditions
rurales et urbaines nouvelles des électeurs de cette province.
Même si elle n'était pas parfaite, idéale comme le
souhaitent certains partis, avec d'autres motifs inavoués, elle
constitue une transition et une étape de première importance pour
la démocratisation et l'égalisation du vote de chacun des
citoyens.
Il y a nécessité de souligner l'urgence d'une telle
réforme et, en conséquence, aucun délai ne pouvait
être toléré pour amoindrir et modifier à des fins
partisanes une carte qui a déjà prouvé aux yeux des
électeurs québécois qu'elle était juste et
utile.
Le respect du quotient d'électeurs imposé à la
commission a été, à deux exceptions près,
respecté de façon à équilibrer les régions
urbaines et rurales dans une province en constante évolution
démographique.
Il y a aussi le fait que la commission de la carte électorale
soit permanente et qu'elle puisse à chaque élection effectuer des
aménagements démographiques et géographiques pertinents
après un premier essai. Cette réforme a permis la création
de comtés plus homogènes, au plan social, économique et
politique que l'ancienne carte. Après avoir aboli par le bill 80 tous
les privilèges coloniaux des comtés protégés, on va
permettre une plus grande uniformisation de la division territoriale sur
l'ensemble du territoire du Québec.
Enfin, la commission Drouin ne s'en est pas tenue dans son
découpage de la carte à de strictes considérations
mathématiques, mais a appuyé sur
l'homogénéité des régions et des critères de
communications économiques et sociales.
Voilà, messieurs, je crois, des raisons qui auraient dû
motiver la plupart des opinants qui se sont prononcés jusqu'à
maintenant sur ce projet de loi 62. J'entendais tout à l'heure certains
députés qui ont mentionné des changements assez
marqués dans le comté de Laviolette, dans la région de La
Mauricie. C'est vrai, mais il y a une chose qu'il faut remarquer, c'est que
précisément le comté de Laviolette, de par sa description
géographique, par son étendue immense dans le nord de la Mauricie
touche six ou sept comtés.
Il était bien évident que, sur le plan de la
démographie, il était important de pouvoir retrancher certaines
des municipalités déjà exis-
tantes du comté de Laviolette pour les inclure dans les
comtés avoisinants. Il s'agissait de paroisses du nord du comté,
comme Saint-Séverin, Saint-Adelphe et même le Lac-Edouard qui
faisait partie intégrante du comté de Chauveau
précédemment. Si on a fait cela, ce n'est pas parce que
c'était le comté de Laviolette, mais bien parce qu'à cause
de sa position géographique il était devenu impérieux de
pouvoir faire des changements à l'intérieur de ce territoire pour
donner un nombre d'électeurs équivalent aux autres comtés
avoisinants.
Je voudrais, en terminant, vous dire que, pour toutes ces raisons
évidemment, il y a des amendements qui seront proposés; je vous
donne bien sincèrement mon avis là-dessus je voterai
contre ceux qui me semblent anormaux actuellement, et pour ceux qui, à
mon sens, semblent défendre la démocratie dans notre province. Je
voterai de la façon que je viens de vous exprimer, en toute
liberté, honnêteté et loyauté, envers les
électeurs du comté de Laviolette. Je vous remercie.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable député de
Dubuc.
M. Roch Boivin
M. BOIVIN : Je comprends les difficultés d'une réforme de
la carte électorale. Elle peut créer, pour chacun des partis en
cause, des remous politiques importants.
Cependant, la largeur d'esprit dont chacun des membres de
l'Assemblée nationale doit faire preuve, ne doit pas lui faire oublier
les représentations qui lui sont faites par la population qu'il
représente. C'est bien au-delà de mon opinion personnelle, en
accord avec des idées précises qu'ont émises les
représentants de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au sujet de
cette réforme de la carte électorale, que je dois dire, à
mon tour, ce qu'il faut en penser au point de vue général et,
particulièrement, en ce qui regarde la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean elle-même.
Je dois donc, d'abord et surtout, émettre la pensée des
représentants de plus de 20,000 personnes du comté de Dubuc que
je représente, qui s'opposent au projet de réforme proposé
par la commission. Des résolutions ont été transmises
à la commission à cet effet.
Néanmoins, il faut comprendre qu'une carte électorale,
qui, dans certains milieux, a plus de 100 ans, aura un jour ou l'autre à
subir des changements. Toute décision peut avoir des
répercussions en chaîne sur le voisinage et créer une
situation rendant tout changement presque impossible.
C'est pourquoi la commission chargée de cette révision a
reçu son mandat par une loi de l'Assemblée nationale, dont je
fais partie, qui définissait certaines normes de population sans
toutefois préciser toutes les considérations que cette commission
pourrait s'autoriser d'établir ou de ne pas établir.
En ce qui regarde la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la
révision de la carte électorale était loin d'une situation
qui remonte à plus de 100 ans. En 1964 ou 1965, la commission
présentait à l'Assemblée nationale une carte rajeunie pour
ce territoire fort bien délimité par les Laurentides. On y
ajoutait un autre comté, le comté de Dubuc. Il est aussi à
souligner que la délimitation naturelle de cette région ne
provoque aucune répercussion à la chafne sur les comtés du
reste de la province. Les remous politiques jusqu'à maintenant ont eu
lieu comme partout, ils auront lieu ailleurs où l'on a retouché
la carte électorale. Ils se sont définitivement
réglés alors par un compromis que proposait le chef de l'Union
Nationale du temps, l'honorable Daniel Johnson, secondé par le ministre
du Revenu actuel, l'honorable Gérald Harvey, représentant du
Parti libéral au pouvoir.
C'est devant ces faits et avec le même esprit que, je le crois,
les représentants de plus de 20,000 de population du comté de
Dubuc protestent encore aujourd'hui contre le réaménagement
actuel proposé par la commission. Je crois aujourd'hui traduire
pleinement leur opinion en affirmant, premièrement, que le
réaménagement proposé et nécessaire a
été fait en 1965; deuxièmement, que tout
réaménagement de la région à l'intérieur de
ses limites naturelles n'a aucune répercussion sur d'autres
comtés de la province; troisièmement, que le statu quo ne trahit
d'aucune façon le mandat de l'Assemblée nationale à la
commission de la carte électorale, 32,000 de population, 25 p.c. de plus
ou de moins; quatrièmement, on doit noter que la ville de
Chicoutimi-Nord qui est aussi concernée dans le
réaménagement municipal de toute dernière heure doit
être au vu et au su du gouvernement actuel considérée comme
une unité à part de la ville de Chicoutimi; cinquièmement,
que tout autre choix présentement doit être
considéré comme un remous politique inutile qui aura sa
répercussion voulue à l'intérieur d'une région
naturellement si bien délimitée; sixièmement, toute
révision future à l'intérieur de la carte
électorale devrait se faire à la faveur de cette région
aussitôt qu'il sera possible d'y ajouter un nouveau représentant
pour une nouvelle circonscription.
J'ai fait les représentations que j'ai reçues de la part
des citoyens du comté de Dubuc. Je les ai envoyés dans le temps
à la commission. Je suis intervenu tout dernièrement à la
commission, et le député de Terrebonne m'a simplement dit que
j'avais le droit de faire des représentations, que j'ai faites,
auprès de la commission et il m'a dit aussi qu'il y avait eu des
représentations de la part du Parti libéral en majorité.
J'accepterai tout ce qu'on m'enverra dans mon comté. Je ne ferai pas une
lutte à mort mais toutes les représentations ont
été faites de la part des citoyens de mon comté. S'il y
avait une réforme du mode de scrutin, peut-être qu'il faudrait
revenir et réétudier tout ce que ça peut
représenter dans l'intérêt de ma
région et de mon comté. Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable ministre du Reven.
M. Gérald Harvey
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, ce matin le
député de Chicoutimi, parlant au nom de
l'Unité-Québec, a fait un exposé relativement aux
amendements que suggère son parti politique à la carte
électorale de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le
député de Chicoutimi se disait bien placé pour parler des
amendements présentés pour préconiser le statu quo. Je
pense que, dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean, s'il est un
député qui n'est pas tellement affecté par la
deuxième tranche du rapport Drouin, c'est bien celui qui vous parle.
Du comté de Jonquière, d'avant la loi que nous allons
adopter dans quelques minutes, seule la petite municipalité de Larouche,
située à trois ou quatre milles de Saint-Bruno, au lac
Saint-Jean, est retranchée de ma circonscription électorale, pour
donner place à l'ex-petite municipalité de Saint-Jean-Eudes,
voisine des usines de l'Alcan à Arvida qui a été
effectivement annexée à la ville d'Arvida il y a quelques
années.
Alors, M. le Président, c'est en toute sincérité
que je voudrais faire ici mes commentaires sur cette réforme.
Effectivement, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il n'y a pas
tellement de réforme concernant la redistribution des sièges.
Dans le comté de Roberval, deux municipalités seulement sont
retranchées du comté actuel pour être incluses dans le
territoire du comté de Lac-Saint-Jean; et le territoire de la
Chute-des-Passes, pratiquement inhabité où sont situés les
barrages hydroélectriques de l'Alcan, est inclus dans le comté de
Lac-Saint-Jean, ce territoire étant autrefois Dubuc.
Pour le comté de Jonquière, je viens de vous mentionner
les petits changements. Le changement fondamental est le suivant: lors de la
présentation du rapport Drouin, en 1965, M. le Président,
vous vous en souvenez ce comité avait été
composé à cette occasion d'un représentant de l'Union
Nationale, M. Laplante, d'un représentant du Parti libéral, M.
André Verge, et de M. Drouin lui-même.
Qu'est-ce que nous avait recommandé la commission Drouin à
ce moment-là? Pratiquement ce que préconise le deuxième
rapport Drouin aujourd'hui, mais, comme le disait si bien le
député de Dubuc, quant au nom et quant au territoire, des petits
amendements mineurs, qui ont frustré considérablement toute une
population pendant sept ans, sont venus s'ajouter à la dernière
minute pour contenter tout le monde. Si on dit que les années se suivent
et ne se ressemblent pas, en ce qui concerne un problème
étudié, la solution, quand elle est bonne, se ressemble puisque,
aujourd'hui, la deuxième tranche du rapport
Drouin est pratiquement ce qu'était à ce moment-là
le rapport Verge, Laplante, Drouin qui recommandait de créer treize
nouvelles circonscriptions électorales au Québec, dont dix
à Montréal, une dans la région de Chambly, une
circonscription dans la région de Québec et une chez nous, un
comté dont le pôle devrait être la baie des Ha! Ha! ,
c'est-à-dire le territoire de Port-Alfred, Bagotville, Grande-Baie et
les municipalités rurales séparant le Saguenay de la
région de Charlevoix, et comme la norme n'était pas
respectée, quelques petites paroisses au nord permettant d'avoir le
quotient requis pour la création d'un comté.
M. le Président, les gens voulaient tellement ce comté
qu'à la dernière minute, pour éviter les conflits, au lieu
de l'appeler tel que suggéré: le comté de Port-Alfred, on
lui a donné le nom de Dubuc qui, effectivement, était la
même chose, parce que Port-Alfred porte le prénom de M. J.-E.-A.
Dubuc, le fondateur de la ville de Port-Alfred. Alors on l'a appelé
Dubuc. Imaginez-vous la belle amélioration au bill, M. le
Président !
Mais le pire, c'est que le maire de Chicoutimi-Nord de l'époque,
qui est aujourd'hui le député de Dubuc, s'est
présenté, avec une délégation, en homme
sincère, en disant: Incluez la cité de Chicoutimi-Nord et nous
serons en faveur. C'est ce qui a été fait. Et Dieu sait si par la
suite, on s'est plu à dire, même si l'amendement avait
été présenté par feu M. Daniel Johnson, qui
était alors chef de l'Opposition, que c'était le
député de Jonquière qui avait fait ça.
Eh bien, nous avons l'occasion unique, aujourd'hui, de démontrer
que nous croyons dans l'étude d'un problème par des experts. Il
est contenu dans la deuxième tranche du rapport Drouin, ce rapport
devenu public, et où sont inscrits les noms du député de
Roberval, du député du Lac-Saint-Jean, de celui qui vous parle,
comme approuvant et faisant les recommandations dans le sens du rapport Verge,
Laplante et Drouin, en 1965.
Voyons maintenant, quand on parle de consultation, si on a raison de
dire que nous avons consulté, oui ou non. Je vais vous donner lecture
d'un télégramme et les autres qui suivront ont le même
contenu: "Demandons respecter intégralement deuxième rapport
commission Drouin en ce qui concerne le comté de Dubuc. Laurier Simard,
maire de la ville de Port-Alfred."
Télégrammes du maire de la ville de Bagotville, M.
Hervé Tremblay; du maire de l'Anse-St-Jean, du maire de la paroisse de
Grande-Baie, de la paroisse de Bagotville, du maire du Petit-Saguenay, de la
Commission scolaire de Port-Alfred, de la Chambre de commerce de Port-Alfred,
de la Chambre de commerce de Bagotville, de l'Association du club Becs-Scie, de
la Baie, de l'Association du club nautique de la baie et deux autres
télégrammes de la part d'individus en provenance du
côté nord, ap-
prouvant et contenant exactement la même phraséologie.
M. BOIVENT: Est-ce que le député de Jonquière me
permet une question?
M. HARVEY (Jonquière): Certainement.
M. BOIVIN: Pouvez-vous me donner la date de la réception de ces
télégrammes?
M. HARVEY (Jonquière): Hier, le 18 décembre.
M. BOIVIN: Ces télégrammes ne purent donc pas être
remis à la commission Drouin?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, je vais
répondre au député de Dubuc. Pour lui montrer
jusqu'à quel point j'avais le souci de bien voter, je suis
demeuré à Québec samedi soir jusqu'à l'heure limite
permettant à tous les partis politiques de présenter des
amendements. J'ai même rencontré mon excellent ami le
député de Maskinongé, en compagnie du député
d'Iberville et du député de Saint-Maurice, qui avaient
travaillé très fort...
M. PAUL: Qui ont déposé leurs amendements avant dix
heures.
M. HARVEY (Jonquière): ... et qui ont déposé leurs
amendements avant l'heure requise et qui étaient assez fatigués
d'avoir travaillé pendant plusieurs heures à rédiger leurs
amendements. Là, j'ai pris connaissance des amendements. Comme
c'était public, j'ai fait part à ceux qui m'avaient
blâmé sévèrement d'avoir osé ne pas me
prononcer contre l'inclusion de Chicoutimi-Nord en 1965 pour bien leur
démontrer cette fois que, s'il étaient contre, de nous le
signaler; c'est la raison des télégrammes.
Avant de terminer, et pour ne pas faire perdre le temps de la Chambre,
est-ce que la délimitation actuelle du comté de Dubuc a du sens?
Non. Vous aviez Chicoutimi, et Chicoutimi-Nord était en face sans pont
ou avec un pont désuet. Il existe maintenant une bonne communication et
Chicoutimi-Nord rejoint Chicoutimi. De plus, nous respectons le territoire des
deux unités de regroupement municipales de Chicoutimi et de
Jonquière-Kénogami-Arvida. C'est donc une région où
le centre urbanisé, soit la conurbation du Haut-Saguenay aura deux
comtés, deux villes qui porteront le même nom. Le comté de
Dubuc va de Port-Alfred ou de Bagotville, si vous aimez mieux, en prenant les
deux rives de la rivière Saguenay, jusqu'à Sagard et de
Saint-Fulgence aux Escoumins. C'est logique et ça fait partie de ce
souci qu'ont eu les membres de la commission Drouin de faire en sorte que le
comté de Dubuc, ou ce nouveau comté, ait son centre d'importance,
son chef-lieu dans le secteur de l'unité de regroupement de la
Baie-des-Ha! -Ha! comprenant Bagotville,
Port-Alfred, Grande-Baie, paroisses de Grande-Baie et paroisse de
Bagotville. Ainsi un jour, avec la croissance normale de la population, les
petites paroisses qui sont à l'intérieur du comté auront
leur propre circonscription électorale.
Bien sûr, ça pourrait être pire. Au
fédéral, le quotient est plus élevé. Qu'est-ce qui
arrive au secteur du Lac-Saint-Jean? Nous voyons la commission
indépendante recommander de placer la ville d'Alma et la ville de
Roberval dans le même comté, cela va créer des remous.
Heureusement, le quotient au provincial est beaucoup moins élevé
et nous avons l'avantage de garder cinq circonscriptions électorales, de
corriger une erreur de 1965.
Pour ma part, j'ai l'intention de voter contre les amendements de
l'Unité-Québec et pour les recommandations contenues dans la
deuxième tranche du rapport Drouin.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député de
Dorchester.
M. Florian Guay
M. GUAY: M. le Président, j'ai écouté avec beaucoup
d'attention les orateurs qui m'ont précédé et surtout ceux
qui ont souligné l'importance du débat qui se tient
présentement sur l'ensemble des discussions qui ont eu lieu sur ce
projet de loi.
On est rendu maintenant à l'étape du rapport. J'aimerais
dire, au début de mon intervention, pour les députés
libéraux qui se plaisent à dire aujourd'hui que cette discussion
est importante, que c'est vrai qu'elle est importante. Je tiens quant
même à souligner que cela n'a pas été assez
important aux yeux du gouvernement pour qu'il n'y mette pas fin par une loi
guillotine.
Pourquoi y a-t-il opposition à l'acceptation de ce rapport
aujourd'hui? La raison en est bien simple. Elle a plusieurs fois
été invoquée. C'est qu'on n'a pas la certitude ni
même une promesse, si peu importante que soit une promesse dans le
présent gouvernement, qu'une modification du mode de scrutin sera
apportée.
Une autre raison pour laquelle nous sommes plus que justifiés et
pour laquelle il est absolument raisonnable de ne pas être d'accord,
c'est que 57 comtés ayant été révisés en
commission parlementaire, 53 n'ont pas été touchés par ces
discussions. Qu'il s'agisse du comté que j'ai l'honneur de
représenter, soit le comté de Dorchester, ou de l'ensemble de la
région, on n'a pas eu la chance de discuter de cette réforme de
la carte électorale concernant toute cette région importante.
Il y a peut-être eu des discussions qui semblaient inutiles
à la commission parlementaire, mais nous sommes en mesure de dire
aujourd'hui que par le travail de cette même commission, la preuve a
été nettement établie que ces discussions s'imposaient,
puisque le gouvernement a cru bon d'apporter des modifi-
cations dans presque tous les comtés touchés par la loi no
62. Je dis que si nous avions eu la chance de prolonger cette discussion de
peut-être quelques heures encore, bien sûr, nous aurions pu toucher
l'ensemble des comtés.
Je reprends les paroles du député de Terrebonne qui nous
disait, à la dernière séance de la commission
parlementaire, au cours de la soirée, que le porte-parole officiel
était le député.
Le député d'un comté étant le porte-parole
officiel, le député de Terrebonne avait même ajouté
qu'il ira jusqu'à ne pas présenter d'amendement sans consulter le
député qui était le porte-parole officiel. C'est donc dire
que plus de 50 porte-parole officiels n'ont pu défendre leur point de
vue, n'ont pu intervenir en commission parlementaire, puisque le mode de
procédure qui avait été accepté a omis la
discussion sur 53 comtés.
Pour ma part, plusieurs amendements auraient pu être
proposés ou même discutés à la commission
parlementaire. Je suis touché profondément par cette
réforme des districts électoraux, puisque le comté que je
représente disparait à tout jamais de la carte
électorale.
A cet effet, il y a eu beaucoup d'opposition. Toutes les
municipalités de Dorchester se sont prononcées contre cette
réforme de la carte électorale, tout en faisant valoir des
arguments tout à fait logiques. On a crée un comté nouveau
dans la région, tout en faisant disparaître le comté de
Dorchester qui existait.
A mon sens, pour prendre un mot qui a été assez souvent
employé, il y a eu du tripotage dans cette division des districts
électoraux. Nous sommes justifiés aujourd'hui de contester ce
rapport.
Etant donné que mon comté n'existe plus, j'ai fait
parvenir un amendement qui, j'en suis convaincu à l'avance, sera
accepté, puisque c'est la logique même. Ces amendements m'ont
été suggérés par des électeurs de mon
comté.
L'amendement qui a été déposé concerne deux
paroisses qui font partie actuellement du comté de Dorchester. Avec le
projet de loi 62, elles tombaient dans le territoire de Bellechasse. Etant
donné que le pôle d'attraction de ces deux municipalités
est, sans contredit, Saint-Georges de Beauce, j'ai cru bon de demander que les
paroisses de Sainte-Aurélie et Saint-Prosper, qui ont un total de 2,476
électeurs, soient détachées du nouveau comté de
Bellechasse et rattachées au comté de Beauce-Sud proposé
dans le deuxième rapport de la commission Drouin.
Ces amendements, bien sûr, respectent le critère
démographique exprimé dans la loi 80. Si l'on soustrait du
comté de Bellechasse le nombre d'électeurs compris dans ces deux
municipalités pour les rattacher au nouveau comté de Beauce-Sud,
cela veut dire que le comté de Bellechasse compterait 25,844
électeurs et que celui de Beauce-Sud passerait à 27,344
électeurs. De ce fait on réduit l'écart qui existait entre
le nombre d'électeurs de ces deux circonscriptions électorales,
qui passera de 3,452 à 1,500.
M. le Président, nul doute que ce sera accepté si les
parlementaires veulent être un peu logiques et conséquents avec
eux-mêmes, car cet amendement ne vient que renforcer le principe d'un
homme, un vote. Si on tente de réduire au possible l'écart qui
existait entre les comtés, l'amendement que je présente va dans
ce sens. Il réduit l'écart qui était d'au-delà de
3,000 à 1,500.
Personnellement, cette redistribution des districts électoraux
est loin de me réjouir. Je me demande, par exemple cela a
été soulevé à plusieurs reprises lorsque j'ai
consulté la population et le conseil de comté de Dorchester m'a
fait parvenir une résolution à cet égard comment il
se fait qu'un comté, de moindre importance en nombre d'électeurs,
comme le comté de Bellechasse qui a 14,000 électeurs, vienne
englober une partie de comté qui, au point de vue des électeurs,
est beaucoup plus important. Deuxièmement, comment se fait-il qu'on
fasse disparaître un des plus vieux comtés de la province pour
créer un nouveau comté juste à côté?
C'est bien évident que la population est en droit de se prononcer
sur l'illogisme, bien souvent, de ces nouveaux districts électoraux
proposés. Donc, pour les raisons que je viens de mentionner, je devrai
m'opposer au dépôt de ce rapport. Je les résume:
Premièrement, le gouvernement ne nous a pas donné l'assurance
qu'il avait l'intention de proposer une réforme du mode de scrutin.
Deuxièmement, on a maintenant la preuve qu'il y a eu du tripotage dans
le projet de loi 62. On n'a nullement tenu compte des revendications de la
population. S'il y a un comté qui a été consulté
à cet effet, c'est bien le mien. La preuve, c'est que toutes les
municipalités m'ont fait parvenir des recommandations, appuyées
par d'autres résolutions des chambres de commerce et, finalement,
chapeautées par une résolution du conseil de comté
où cette résolution a été adoptée à
l'unanimité.
Puisque le gouvernement l'impose avec sa force, avec son nombre de
députés à l'Assemblée nationale, je serai
probablement le dernier député de la circonscription
électorale de Dorchester. Je tiens quand même à dire au
gouvernement que cela ne signifie pas, pour autant, la disparition du
député à l'Assemblée nationale.
Je suis convaincu à l'avance que le gouvernement va porter
l'odieux des conséquences de sa loi. Cela se fait déjà
sentir. Pour ma part, M. le Président, je serai toujours ici pour le lui
rappeler au bon moment.
M. le Président, puisque le rôle d'un député
est de représenter, c'est justement pourquoi j'ai dit que les gens de
mon comté étaient contre cette réforme des districts
électoraux telle que proposée, sans être contre, toutefois,
une meilleure répartition des sièges à l'Assemblée
nationale. Ils m'ont dit, encore en fin de semaine, que c'est du pur illogisme
de proposer séparé-
ment ces deux notions d'une réforme électorale, soit une
proposition des disctricts électoraux et d'un nouveau mode de
scrutin.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député de
Richmond.
M. Yvon Brochu
M. BROCHU: Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais, à
ce stade-ci, faire quelques remarques sur le rapport qui est
déposé devant l'Assemblée nationale, concernant
l'étude qui a été faite du projet de loi no 62, en
commission parlementaire.
D'abord, pour bien me situer dans le contexte historique des
événements qui ont donné naissance à la
réforme de la carte électorale, telle qu'elle nous est
présentée dans le projet de loi no 62, au point de départ
en ce qui me concerne, et c'est également la position de mes
collègues du Ralliement créditiste du Québec nous
étions favorables à une réforme électorale globale,
c'est-à-dire une réforme électorale tenant compte de tous
les facteurs en cause, tenant compte de toutes les constantes qui sont
présentes à cette réforme.
Donc, M. le Président, d'abord, nous étions d'accord sur
cet ensemble que devait être la réforme électorale.
Cependant, lors du dépôt du projet de loi no 62, nous avons
été énormément déçus de constater
qu'il s'agissait uniquement de découpage des districts électoraux
et qu'on n'avait pas relié la question du découpage des districts
électoraux au problème du mode de scrutin, au problème des
caisses électorales qui devait être étudié et au
problème de la publicité des partis, en temps de campagne
électorale.
On donnait donc une première réforme, mais boiteuse, une
réforme qui devait, à mon sens, se présenter de
façon infirme dans le projet de loi no 62, parce qu'on limite une
réforme, qu'on voulait globale, totale, un découpage de districts
électoraux, donc à un découpage géographique de
territoires.
Nous étions d'accord, premièrement, sur la réforme
globale, parce que certaines anomalies existaient à ce niveau, certaines
désuétudes dont, je pense, tous et chacun avaient à
souffrir, parce que notre mode de scrutin, d'une part, ne répondait plus
adéquatement au
Québec moderne des années que nous vivons et, de plus, que
certains districts électoraux renfermaient des anomalies de structures
et de territoires, où l'on retrouvait, par exemple, des comtés de
80,000 de population, alors que d'autres, à côté, avaient
de 8,000 à 9,000 de population. C'était un manque de proportion
assez flagrant.
Pour toutes ces raisons, nous avions appuyé la réforme
globale que le premier ministre avait mentionnée, dont il avait fait
état à plusieurs reprises, entre autres lors de la
dernière campagne électorale.
Pour aller plus loin, dans un souci de démocratie, en ce qui nous
concerne, nous avions suggéré une commission itinérante,
chargée de voyager à travers le Québec et d'aller
recueillir, sur place, les différentes données susceptibles de
servir à une véritable réforme et, en ce qui concerne le
découpage des comtés, de se servir des indicatifs
régionaux fournis par les corps intermédiaires, par les
municipalités, par les groupements intéressés, de sorte
qu'on puisse arriver vraiment à un découpage électoral,
lorsqu'on parle uniquement de cette question, qui réponde le plus
possible aux aspirations des Québécois, d'une part, et qui
réponde le plus possible aux réalités sociales,
culturelles, géographiques et économiques dans chacune des
régions.
C'était donc dans un souci de pleine démocratie que nous
avions suggéré que cette commission soit itinérante. De
plus, nous avions insisté sur ce fait, M. le Président, parce que
des réformes électorales, on n'en fait pas tous les dix ans ni
tous les ans. C'est quelque chose qui se fait peut-être tous les cent
ans. Donc, que l'on prenne le temps qu'il faut pour bien établir les
structures que l'on veut apporter et bien réfléchir sur les
objectifs que l'on vise par une réforme électorale globale, bien
réfléchir sur le plan d'action et bien réfléchir
également sur les moyens d'atteindre ces grands objectifs qu'on
s'était fixés.
Dans une première étape nous nous sommes vu refuser la
commission itinérante en vue d'étudier et d'aller voir sur place
les implications de ces changements électoraux, et deuxièmement
les revendications et les suggestions des personnes intéressées.
D'autre part, nous nous sommes rendu compte par la suite qu'on avait
réduit cette réforme électorale globale simplement au
découpage des comtés paralysant ainsi pour ainsi dire je
me fais à ce moment le porte-parole des professeurs de McGill et de
Laval qui l'ont clairement spécifié automatiquement toute
transformation plausible dans le mode de scrutin.
Donc, à ces deux paliers nous n'avons pu avoir suffisamment
d'indicatifs, d'accords de la part du gouvernement pour permettre à une
saine démocratie de s'établir pleinement. Je demande à mes
collègues du gouvernement aussi au parrain du projet de loi d'agir avec
extrêmement de prudence. A vouloir hâter l'adoption d'un tel projet
de loi, je pense qu'on fournit à l'Assemblée nationale tous les
éléments susceptibles de la paralyser par la suite dans
l'atteinte d'objectifs comme celui d'une réforme globale.
Donc, il n'y a pas d'urgence,agissons avec une grande prudence et avec
un sens beaucoup plus analytique que nous l'avons fait jusqu'à
présent.
D'autre part, plusieurs questions ont été posées,
une entre autres sur la méthodologie de travail employée pour
arriver au résultat que
nous connaissons à l'intérieur du bill 62.
C'est-à-dire que cette méthodologie ne reposait en fait sur aucun
critère fixe, aucun critère clairement défini puisqu'on
retrouve, avec le nouveau découpage fixé par le projet de loi 62,
des disparités beaucoup plus grandes que l'on pouvait en constater avec
les districts électoraux tels qu'ils étaient auparavant.
Donc, une méthodologie non suffisamment claire, des principes,
des critères de sélection non suffisamment exprimés, non
suffisamment présentés, de sorte qu'on se retrouve avec une
situation que l'on pourrait dire, dans un certain sens, presque aussi ambiguie
que celle que l'on connaissait auparavant.
Encore là, je recommande énormément de prudence
à mes collègues de l'Assemblée nationale parce qu'on ne
peut se permettre d'aller contre le principe même de la démocratie
et d'imposer à des gens qui auront à vivre ensemble des
situations qui ne sont vraiment pas acceptables parce qu'on a
réalisé qu'on n'a pas tenu compte, dans cette répartition
des districts électoraux, des pôles d'attraction
économique, des contextes sociaux et historiques de chacune des
régions, qu'on n'a pas tenu compte non plus de l'aspect social et de
l'aspect culturel.
On risque de se retrouver dans une condition fort ambigiie. Même,
on va se retrouver avec des gens qui vont faire partie d'un comté
fédéral, d'un autre comté provincial et qui, à
l'intérieur du comté provincial, feront partie, dans le
regroupement municipal, d'un troisième comté et, au niveau du
regroupement scolaire, d'un quatrième comté.
Déjà on peut reconnaître certaines anomalies,
certaine désuétude même dans cette nouvelle loi parce que
les objectifs qu'on s'était fixés sont quand même
passablement amochés.
En ce qui concerne ma région particulière des Cantons de
l'Est, je retrouve le même phénomène où les
pôles d'attraction sont un peu morcelés et où on obligera
d'une certaine façon les gens qui n'ont aucune affinité
économique, sociale, culturelle ou autre d'être regroupés
dans un même comté. Par ailleurs, on divisera des gens qui au
point de vue économique, social et culturel avaient déjà
toute une histoire et avaient évolué ensemble.
Donc, dans l'ensemble, en recommandant une extrême prudence
à mes collègues de l'Assemblée nationale, je ne peux pour
le moment être pour l'acceptation du rapport qui nous est
présenté avant la troisième lecture. Je vous remercie.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député de
Roberval.
M. Robert Lamontagne
M. LAMONTAGNE: A l'occasion de la production du rapport sur le projet de
loi 62, le parti de l'Unité-Québec a présenté
plusieurs amendements concernant la région du Sague- nay-Lac-Saint-Jean
et particulièrement le comté de Roberval.
Je voudrais dès à présent vous informer qu'il me
sera malheureusement impossible de souscrire à l'un ou à l'autre
de ces amendements, et surtout avec beaucoup de peine je dois l'avouer
à l'amendement qui concerne le comté de Roberval. Je
voudrais en quelques mots vous en expliquer les raisons.
Le 14 juillet 1971, lors de l'adoption de la loi 80, il me paraissait
sans doute aux autres également que la loi 80 aurait pour
but de rectifier certaines circonscriptions électorales, surtout les
plus petites et également les plus vastes.
Représentant l'un des plus grands comtés du Québec,
le comté de Roberval, j'étais assuré ou presque que les
limites territoriales de mon comté seraient changées, ou que,
suivant certains critères déjà expliqués à
l'occasion de la présentation de cette loi, il fallait donner justice
à tous les comtés du Québec, tant au point de vue du
nombre d'électeurs qu'au point de vue de la grandeur quant à la
représentation par les députés.
C'est donc avec une certaine anxiété que j'attendais
moi-même la parution du premier rapport de la commission Drouin. Le 8
mars 1972, lorsque j 'ai pris connaissance du rapport Drouin, en même
temps que les autres collègues de l'Asemblée nationale, je dois
avouer que j'ai été surpris et même très surpris. En
effet, la commission Drouin, dans l'étude qu'elle avait faite de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, avait senti ce besoin de changer
à peu près toutes les limites territoriales, ce à quoi je
m'attendais, mais s'était peut-être servie de moyens que
moi-même, je n'approuvais pas.
La commission Drouin disait que le comté de Roberval était
beaucoup trop grand, ce que j'acceptais, mais lui enlevait huit paroisses parmi
les plus intéressantes et les plus importantes. Cette conclusion du
rapport Drouin a causé de forts remous dans le comté de Roberval,
ce qui m'a amené à intensifier les représentations et les
consultations auprès des différents organismes de notre
comté. On était tellement assuré, dans le comté de
Roberval, que le premier rapport Drouin serait adopté sans aucun
changement qu'on en est venu à la conclusion qu'il serait
préférable de présenter un rapport divisant le
comté en deux. Malheureusement, pour ceux qui ont présenté
ce rapport, on présentait deux comtés qui ne répondaient
pas aux critères minimum de la commission Drouin.
J'ai donc cru de mon devoir, en cela appuyé par la
majorité de mes concitoyens du comté, de faire en sorte de
rapatrier au comté de Roberval toutes les paroisses, si possible, ou au
moins la majorité d'entre elles. J'ai réalisé
également que je ne pouvais atteindre ce but sans une collaboration
étroite de mes collègues voisins. En effet, il me paraissait
évident, quant à moi, que rapatrier des paroisses dans le
comté
de Roberval, c'était en enlever à un ou des comtés
voisins. C'est donc dans un esprit extrêmement objectif et
démocratique que les députés de Jonquière, de
Lac-Saint-Jean et moi-même avons entrepris un très grand nombre de
consultations, chacun de notre côté et ensemble, pour essayer d'en
arriver à un consensus pour présenter un seul mémoire.
Nous avons même pris connaissance des différents
mémoires qui avaient été présentés avant
nous dans la région pour essayer de tenir compte le plus possible du
voeu global de la région Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous nous sommes
même rendus à Chibougamau pour essayer d'étudier sur place
les possibilités d'inclure ce vaste territoire du Nord-Ouest
québécois, les villes de Chibougamau et Chapais, dans l'un ou
l'autre des comtés du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Or, il est apparu que
Chapais, s'y opposait formellement; quant à la ville de Chibougamau,
elle n'a pas donné suite à son idée première de
faire des représentations dans le but de faire partie de notre
région, tout en demeurant, cependant, un membre très actif de la
région économique 02.
Nous avons donc présenté un mémoire commun, le 30
juin 1972, à la commission parlementaire dans le but d'essayer de
rectifier le premier rapport et surtout de rendre justice à tous ceux
qui nous avaient fait parvenir des représentations de quelque nature que
ce soit. Comme représentant du comté de Roberval, je voulais
essayer par ce mémoire, avec la collaboration de mes collègues,
de rapatrier la majorité des paroisses que la commission Drouin jugeait
à propos de donner à d'autres comtés. J'ai donc
donné mon assentiment à reprendre six paroisses. Malheureusement,
comte tenu des critères régionaux et des implications des autres
comtés, il me fallait sacrifier, n'est pas le terme exact, parce
que la commission Drouin déjà nous les avait enlevées
empêcher ces paroisses de se rendre justice à
elles-mêmes en ce sens qu'elles-mêmes désiraient demeurer
dans le comté de Roberval.
Mais si j'avais demandé à la commission Drouin de redonner
au comté de Roberval les huit paroisses que le comté avait
perdues, je pense que ç'aurait été renier tout simplement
le vote personnel que j'avais donné lors de l'adoption de la loi 80 qui
prévoyait que les grands territoires seraient un petit peu
diminués, et les plus petits, un petit peu augmentés.
C'est dans cet esprit que nous avons, mes deux collègues et moi,
retenu les services d'un géographe pour soumettre à la commission
Drouin une carte d'envergure de toute la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est évident que notre opinion, qui est tout
de même celle de la majorité de la région, ne peut
être l'opinion de tous dans la région. En ce faisant, M. le
Président, nous étions tout de même conscients de
refléter ce que la majorité de la population du Saguenay et du
Lac Saint-Jean souhaitait depuis fort longtemps. Cette carte que nous avons
présentée à la commission Drouin, nous avons eu le plaisir
de la voir acceptée par cette commission. Et je crois que si la
commission Drouin l'a acceptée, c'est parce que, justement, elle est
basée sur des faits concrets et pratiques dans la région, le
respect du Lac-Saint-Jean comme entité, ce que j'avais moi-même
demandé à la commission, le 6 juin dernier, ainsi que mon
collègue du Lac-Saint-Jean, et également le respect des
pôles d'attraction.
Il est malheureux que j'aie dû me rendre à la demande du
député de Laviolette concernant le réservoir Gouin. Il m'a
bien fallu me rendre à l'évidence que le réservoir Gouin,
bien que pouvant former une entité bien spéciale dans le
comté de Roberval, n'avait malheureusement aucune sortie dans notre
comté. C'est donc dans cet esprit que le député de
Laviolette a soumis à l'Assemblée nationale un amendedement pour
rectifier ce que nous-mêmes avions demandé auparavant lors de la
production de notre mémoire, le 30 juin dernier.
Le député de Jonquière a parlé
précédemment du cas de Dubuc, Chicoutimi-Nord, Chicoutimi. Quant
à moi, je voudrais demeurer au Lac-Saint-Jean et faire part de mon
regret personnel de voir perdre au comté de Roberval deux paroisses
importantes. La consolation que j'ai c'est que déjà une de ces
paroisses faisait partie d'un autre comté au fédéral.
Quant à l'autre, connaissant l'hospitalité de mon
collègue, le député de Lac-Saint-Jean, je suis
assuré que les paroisses de Saint-André et de
Saint-Ludger-de-Milot seront traitées avec une très grande
équité et connaîtront, dans le comté du
Lac-Saint-Jean, une partie du bonheur qu'elles perdront en nous quittant.
M. le Président, en terminant, encore une fois c'est avec
beaucoup de regret que je ne pourrai souscrire aux amendements
présentés par l'Unité-Québec. Mais je suis
assuré que le travail et le mémoire présentés par
les trois députés libéraux du Saguenay-Lac-Saint-Jean
à la commission Drouin, le 30 juin dernier, représentent
fidèlement, majoritairement l'opinion de la population du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Le député de
Trois-Rivières.
M. Guy Bacon
M. BACON: M. le Président, à bien regarder les deux
rapports de la commission Drouin et le projet de loi, malgré les
représentations que j'avais pu faire à la commission Drouin, le
projet de loi 62 décrit le comté de Trois-Rivières tel
qu'il avait été dans le premier rapport de la commission. J'ai
donc dû me rendre à l'évidence, M. le Président, que
j'avais voté la loi 62 et que je devais tout simplement en tenir compte
dans la redistribution qu'on a faite de ma circonscription
électorale.
Le comté de Trois-Rivières, à la
dernière
élection, avait 40,554 électeurs. Il était
composé de la ville de Trois-Rivières, moins un secteur qu'on
appelle chez nous le secteur des Forges, partie municipale d'un territoire qui
avait été annexé en 1968, et de la ville de
Trois-Rivières-Ouest.
Ce territoire, M. le Président, représente la capitale
régionale de La Mauricie. Nous retrouvons à Trois-Rivières
les différents bureaux régionaux des ministères
provinciaux et l'activité économique de la région. Quand
nous avions confié le mandat à la commission Drouin de
confectionner une carte électorale, j'espérais que
Trois-Rivières et Trois-Rivières-Ouest demeureraient une
entité, bien que je savais que la norme de 40,000 électeurs, si
elle était appliquée, me coupait du territoire de la
municipalité de Trois-Rivières-Ouest qui, elle, devait passer
dans un autre comté.
Dans le premier rapport de la commission Drouin on signale, à la
page 18, qu'il avait été tenu compte, en milieu urbain, de la
possibilité de fusions éventuelles entre municipalités. On
fait allusion au cas prévu à ce moment-là, celui de
Laflèche et Saint-Hubert. Même s'il y a des pourparlers qui
existent pour la fusion des municipalités de Trois-Rivières et de
Trois-Rivières-Ouest, il semble qu'au jugement de la commission Drouin
ils n'étaient pas assez avancés pour qu'elle en tienne compte
comme elle l'a fait dans le cas de Laflèche et de Saint-Hubert.
C'est donc dire que selon le premier, le second rapport et l'Atlas la
ville de Trois-Rivières-Ouest a, comme je l'ai dit tantôt, comme
pôle d'attraction la ville de Trois-Rivières. Les gens qui vivent
je devrais dire qui dorment à Trois-Rivières-Ouest,
leurs principales activités se déroulent à
Trois-Rivières. Même après les représentations que
j'ai faites à la commission Drouin en commission parlementaire,
même avec l'appui du conseil municipal de Trois-Rivières-Ouest, il
semble que malgré tout, dû peut-être un peu au profil de la
carte électorale régionale, je n'ai pas été assez
convaincant pour ramener Trois-Rivières-Ouest dans le comté de
Trois-Rivières.
Sur cette carte électorale régionale que je mentionnais
tantôt, nous retrouvons le comté projeté de
Maskinongé avec un peu plus de 22,000 électeurs ou quelque chose
du genre. De toute façon, si la ville de Trois-Rivières-Ouest
était exclue du comté de Maskinongé, celui-ci serait
beaucoup plus bas que la norme. Si elle était intégrée au
comté de Trois-Rivières, celui-ci deviendrait un comté de
42,000 électeurs et, si je ne m'abuse, il serait le plus gros
comté du Québec.
Je pense que l'explication que nous devons y donner c'est que la
situation qui existe actuellement est probablement temporaire. Il semble que le
comté de Trois-Rivières souffre actuellement de problèmes
d'expansion. La municipalité de Trois-Rivières-Ouest, même
si nous avons beau jouer avec la carte électorale régionale, il
semble toujours assez difficile de l'imbriquer et de rester toujours dans les
normes de ce bill 62. Vu l'expansion que Trois-Rivières prend depuis
deux ans et va prendre au cours des prochaines années, je
considère que cette situation est temporaire et qu'à un nouveau
découpage, après l'élection de 1974,
Trois-Rivières-Ouest sera réintégrée à
Trois-Rivières. Je dois dire quand même toute la
disponibilité que j'ai eue au cours des deux dernières
années envers les gens de Trois-Rivières-Ouest, que je rencontre
tous les jours, puisqu'ils travaillent chez nous.
Cette disponibilité que j'ai eue envers eux au cours des deux
dernières années, c'est une disponibilité que j'aurai
toujours envers eux. Ces gens-là, qui font affaires à
Trois-Rivières, qui sont des commerçants de
Trois-Rivières, qui sont des industriels de Trois-Rivières,
malgré qu'ils seront électoralement dans la circonscription
électorale de Maskinongé, demeureront toujours un peu dans le
comté des Trois-Rivières.
C'est pour cette raison que j'insiste. J'ai eu des rencontres avec eux,
d'ailleurs. Eux qui, pendant tant d'années, étaient dans un
comté d'Opposition et se retrouvaient au pouvoir, c'est avec un peu de
peine qu'ils retournent dans un comté de l'Opposition. Je dois leur
dire, comme je le mentionnais tantôt, vu cette expansion grandiose et
cette vague de prospérité qui déferlent sur
Trois-Rivières depuis les deux dernières années, qu'en
1974, après l'élection provinciale, à cause des
mécanismes du bill no 62 sur la révision après chaque
élection, Trois-Rivières-Ouest reviendra dans le giron du
Trois-Rivières métropolitain et que nous prospérerons
ensemble.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): The Honourable Member for Brome
County.
M. Glendon Brown
M. BROWN: Mr Speaker, I would like to take this time to say a few words
relative to changes in the electoral map, because the county that I have the
honour to represent have vague suspicions that maybe people were talking about
them during the last few years, where we have added 1,700 voters to our elector
members. Naturally, a member who works very hard looks after himself, but, at
the same time, they suspected that maybe they did have enemies in the rest of
the province. Because we heard about rotten little counties that don't have a
sufficient population. We heard various things. So, on behalf of my dear county
of Brome that I represent, I would like to apologize to all these larger
counties that we have been harming over the past years. We feel very sorry that
we have pushed them around and that we have stolen something from them. We
never did find out what we stole from them, but, anyway, if we are remiss in
this affair, well, we would like to apologize to you, people, very
much. I would like to tell you that there were times when Brome County
was wanted, some more little counties were wanted.
For instance, after the election in 1956, when they were only 20 members
elected in the Liberal Party, it was surprising just how cordial I was
welcomed. In 1936, when John Robinson overstock well with the Provincial
Treasure, my goodness, how popular Brome County was and several of the others
small counties that gave one party or the other a few members! In 1960,
however, we found that one of our confreres, Mr, Lévesque, dit not like
us at all, because they had a sufficient majority. They did not have to worry
about Brome County.
It seems that one day, across there, Mr. Lévesque said that this
was a rotten affair. I answered at the time, that there is a choice of what is
most rotten in one way or the other. Is it worst to be representant of a county
here and attending everyday and looking after the business of the House or is
it worst for a man to represent 70,000 people and go to Toronto, on television,
half of the time? Our people ask these questions once in while.
Now, to get to the point, and that is the map, we feel that the
commission did not do a study of Brome County at all. They partially took out
the wording of the census of 1921, when they said that Brome County mostly was
represented in industry by Brome Lake ducks.
Now, I know my honourable friend from Saint-Maurice told me ducks were
great the other day, but we have, since 1921, established several industries in
Brome County.
Each one worths a million dollars: Mount Sutton, Glen Mountain, Echo
Valley, Bromont, Owls Head, all the new ski centers in the Province of Quebec
and even in Canada.
Besides that, since 1960, other businesses have been set up in the
county, Clairol hiring over 300 people, IBM over 700 people, Yarndex Space
Research, the only miniature space vehicle in the world, the Cecil Butters
Hospital, the Baker talc mine that furnishes talc to the whole of Canada and
part of the United States, Mansonville Plastics is the latest acquisition for
my Honourable friend from Shefford who is the member moved from Waterloo to
Brome County to see that his business was well established.
I mention this because, if a commission is doing a study, they should
know what the future of the county is as well as the past. And it means that in
the future there will be a greater population in Brome. It has increased over
3,00 people since 1961. This should be taken into consideration.
Regarding our welcome in many things, we have noticed that our friends,
who, perhaps, are from Montreal, have said that a little county is rather
rotten in a part. But they do not mind coming with skidoos by the dozens and by
the hundreds on a weekend. They do not apologize to us. They do not mind
running deer all over our county and shoot them when they are not supposed to.
These people do not mind coming and swimming in our lake and pollute it so that
there has to be thousands of our dollars going to cleaning that up. These
things are some of the things why small counties, at this time, feel that they
are being taken advantage of a little bit. But, largely speaking, these are
some of the recommendations that we felt are very very foolish.
One is an extension of Brome-Missisquoi County into the Shefford area.
That would be Johnson if the new name prevails. In the case of three
localities, Sainte-Anne-de-la-Rochelle, Bonsecours and Lawrenceville, there is
no access to them from Brome County whatsoever, not a road. We have to go
through Shefford County to arrive at these points. So, it would seem, indeed,
that this was a very foolish decision on the part of the commission to include
these in Brome County.
Now, in the rest, we are thinking of extending in Brome-Missisquoi, the
old County of Missisquoi, extended to the Richelieu River. It is only natural,
at this time, that the same boundaries should occur because it mixes up the
situation of municipal councils and traditions and populace. I would prefer,
and the people of Brome and Missisquoi would prefer that the line that is
currently west of bay Missisquoi should be extended to the old line of the
County of Missisquoi and remained that way because of the population changes.
It is only a natural assumption that these should be brought in. Another thing
should be corrected before the map is turned over. At Saint-Alphonse-de-Granby,
which is south of the autoroute, the line extends north of the autoroute and
from there crosses the autoroute to near Bromont. We would suggest that it
would be a much better idea to extend the line west from north of the autoroute
so that the autoroute from Granboro to Orford Lake would be in the new county
of Brome-Missisquoi. That is giving us enough people so that the localities of
Bonsecours, Lawrenceville and Sainte-Anne-de-Larochelle would either work into
the new county of Johnson or would be retained by the county of Shefford.
These are the suggestions that I have made. And last, if I may take the
time, the county of Missisquoi has been represented by an honourable man who is
Jean-Jacques Bertrand. I am not supposed to mention his name but I would like
to. The Honourable Member from Missisquoi has been my neighbour for 16 years,
and in the Assembly, today, there are only four of us, the Member for Shefford,
the Member for Hull, the Member for Bonaventure, the Leader in the House, and
myself who have been together at this time. It is very interesting that in the
district of Bedford, which is composed of Shefford, Brome and Missisquoi, two
Members have been Union Nationale and the other Member Liberal for the last 16
years. And I can
say that I have been honoured and pleased to be their neighbour and for
this reason, Brome County and the people of Brome County, at no time, have had
any wish to have a territorial expension to take over in any part, either of
Shefford or of Missisquoi.
During one of the broadcast, a reporter talking on CBC said the county
of Brome was a very very small county. The fact of the matter is that the
county of Brome is made up of five townships, 100 square miles in each
township, that give 500 square miles of territory. With a little work by the
Government and a little co-operation, there would be no reason whatsoever to
redistribute anyone of those three counties if the amount of industry placed
there would bring the population to it, and in the case of Brome, the
population is being brought to it.
Therefore, Mr. Speaker, in my amendments, I have worked out a system or
a map that we feel, with a little more congenial, two Brome and Missisquoi
going together and the parts of Shefford that would be included in it,
according to the Drouin map, but there are some inequalities that we feel
should be looked at.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Pilote): L'honorable député de
Compton.
M. Omer Dionne
M. DIONNE: M. le Président, j'aimerais renseigner la Chambre sur
des changements dans les comtés de Mégantic, Compton et
Saint-François.
Le paragraphe 89 de l'article 3 est modifié, en
remplaçant, dans le premier alinéa, tous les mots après le
mot "nord", à la ligne 24, jusqu'au mot "Compton", dans les lignes 35 et
36, par ce qui suit:. "Et la ligne est du canton de Eaton, la ligne nord des
cantons de Clifton et d'Oakland, la ligne est du canton d'Oakland, la ligne
frontière Québec-Etats-Unis jusqu'à la ligne sud du canton
d'Oakland, la ligne sud des cantons d'Oakland, Clifton et Compton, la ligne
ouest du canton de Compton". En remplaçant le deuxième
alinéa par ce qui suit: "Ce district électoral renferme les
municipalités suivantes: La partie de la cité de Sherbrooke
située à l'est de la rivière Saint-François, les
villes de Lennoxville et de Waterville, le village de Compton, les
municipalités des cantons d'Ascot, Clifton, partie est, Compton et
Saint-Herménégilde de Clifton et Cookshire, les
municipalités d'Ascot-Corner, Compton Station, Florimond, Martinville,
Saint-Isidore-d'Oakland et Saint-Malo."
Pour ces municipalités, la seule route carrossable est la route
27 qui part près des Etats-Unis, de East Hereford, Saint-Malo,
Saint-Isidore, Sawyerville, en passant par Cookshire, prenant ensuite la route
28 pour se diriger vers Saint-François et Sherbrooke. C'est à peu
près la seule route que ces municipalités ont à leur
disposition et leur marché est certainement Sherbrooke.
Pour ceux qui ont dit tantôt que la population de Frontenac et de
Saint-François, était en bas de 25,000, j'ai
vérifié. Or, la population de Frontenac est d'exactement 22,000
et Saint-François a 30,000 de population.
Je remercie la commission Drouin. Je crois que la manière dont la
carte a été divisée, est favorable et j'endosse ce projet.
Je vous remercie.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député de
Beauce.
M. Fabien Roy
M. ROY (Beauce): A la suite de mes collègues, je voudrais
formuler mes commentaires personnels, ainsi que quelques arguments relativement
au présent rapport qui est à l'étude à l'heure
actuelle pour son adoption ou son rejet.
Je dis que ce rapport ne doit pas être reçu maintenant
parce que la commission n'a pas complété son travail. Elle n'a
pas fait tout le travail qu'elle aurait dû faire par le fait qu'il nous a
été impossible de discuter du cas de chacun des comtés,et
nous avons quand même à représenter certaines
régions. Nous représentons des comtés et, en ce qui nous
concerne les comtés de la rive sud du Saint-Laurent nous
n'avons pu en discuter au cours des séances de cette commission, faire
nos représentations, nos recommandations parce qu'à peu
près la moitié des comtés de la province seulement ont
été étudiés devant cette commission. Je dis que ce
rapport ne doit pas être reçu pour cette raison.
Il y a également d'autres raisons. C'est qu'au cours des
séances de la commission parlementaire, il aurait été
facile d'organiser d'autres rencontres au niveau des leaders parlementaires
afin de réévaluer, réétudier la stratégie,
afin de pouvoir examiner en toute objectivité s'il n'y aurait pas lieu
d'envisager la question d'une autre façon, d'une autre manière,
de façon que nos travaux puissent avancer. Non seulement faire avancer
nos travaux, mais y aller dans le sens que la population du Québec le
désire et dans le sens des revendications que nous avions à
apporter.
Ces choses n'ont pas été faites. Nous n'avons pu discuter
de nos comtés. Il nous a été impossible de le faire et
aujourd'hui nous avons à nous prononcer sur un rapport qui est
incomplet.
Depuis que je siège à cette Assemblée et depuis
l'adoption de notre nouveau règlement, c'est la première fois que
la Chambre a à se prononcer sur un rapport émanant d'une
commission parlementaire qui n'a pu terminer son travail parce que cette
commission a été limitée dans le temps, limitée
dans ses débats et qu'elle n'a pas pu compléter le travail
qu'elle était mandatée de faire.
Il y a également un troisième point que je veux porter
à votre attention. C'est le fait qu'au cours de ces séances de
commission parlementaire, nous avons essayé j'ai même
proposé
une motion de demander au gouvernement de mettre à la
disposition des députés des cartes, de façon que nous
puissions avoir une idée très précise des limites
territoriales des comtés, de façon à pouvoir faire les
meilleures suggestions au gouvernement, les suggestions les plus pertinentes,
en tenant compte d'autres critères que ceux qui ont prévalu dans
cette réforme qui est présentement à l'étude, soit
le facteur nombre et le facteur politique.
Je dis que ces deux seuls facteurs ont joué, le facteur nombre et
le facteur politique. C'est pourquoi il aurait été
extrêmement important au cours de nos travaux que nous puissions avoir
des cartes donnant les limites territoriales des cantons et des lots, de
façon à pouvoir déplacer le moins de monde possible, de
façon à pouvoir faire le moins de changement possible dans des
régions où ça pouvait être évité et de
façon aussi à tenir compte de la géographie humaine et
physique du milieu, de l'histoire et des traditions qui existent dans certaines
régions du Québec.
Il aurait fallu en outre qu'on tienne compte des facteurs
démographiques, qu'on puisse tenir compte des groupes ethniques, de
l'homogénéité de certaines régions administratives
qu'on tienne compte également du regroupement scolaire et municipal,
qu'on tienne compte enfin des districts judiciaires.
M. le Président, il ne fait aucun doute que cette réforme
électorale va nécessiter des chambardements dans bien d'autres
domaines. Il y a au ministère des Institutions financières
je cite un exemple, M. le Président, pour dire que c'est quand
même important beaucoup d'entreprises inscrites. Ce sont des
entreprises privées, mais surtout des entreprises coopératives.
Pour l'obtention de leur charte, dans leurs statuts et règlements, on a
clairement défini quelles étaient leurs limites territoriales.
Pour ces institutions, il est dit clairement que leurs limites territoriales
couvrent tel ou tel district électoral, tel et tel comtés.
M. le Président, à partir du moment où cette
réforme électorale va être adoptée, cela va avoir
des conséquences, des incidences directes sur ces organismes et sur ces
institutions. C'est pourquoi, M. le Président, nous n'avons pas
accepté et je n'accepte pas encore aujourd'hui le fait qu'on ait
limité les débats et les travaux aux séances de cette
commission parlementaire. Personnellement, je ne peux pas discuter de toutes
les régions du Québec, mais il y a quand même des
régions que je connais plus que les autres. Pour ces régions,
j'aurais eu des observations assez précises à faire au
gouvernement, des recommandations très claires et nettes. Je pense que
ceci aurait été dans l'intérêt des
administrés et dans l'intérêt des populations qui habitent
ces régions.
On n'a même pas été capable d'en discuter. Pour ce
qui a trait aux autres régions que je connais moins, M. le
Président, il y a d'autres représentants dans cette Chambre,
d'autres membres de cette Assemblée qui étaient en mesure de le
faire. Ces choses-là ont été faites seulement pour une
partie de la province ; ça n'a pas été fait pour d'autres
parties de la province. Voilà qu'aujourd'hui nous sommes appelés
à nous prononcer sur un rapport. Nous devons l'accepter ou le rejeter de
façon à pouvoir accélérer la procédure, pour
ensuite poursuivre en troisième lecture et adopter la première
réforme électorale en profondeur qui se soit faite au
Québec depuis la confédération.
M. le Président, je pense que le gouvernement fait fausse route;
le gouvernement commet une erreur épouvantable. Nous aurions pu prendre
deux ans, M. le Président, deux ans et demi pour penser à cette
réforme de la carte électorale. Que le gouvernemnt pense
également à amener d'autres réformes qui s'ajouteront
à celle-là de façon que nous ayons une vraie
réforme électorale au Québec. M. le Président,
malgré cette réforme électorale et bien que le
gouvernement nous annonce, dans un projet de loi, qu'on va dresser une liste
électorale permanente, il n'en reste pas moins vrai que tout le domaine
des dépenses électorales, de la publicité au cours des
campagnes électorales, des télégraphes, des vols
d'élection, des procédures de contestation d'élection qui
ne se terminent jamais demeurent intouchés. Nous avons à subir
les conséquences de cela parce qu'on ne respecte pas suffisamment la
volonté de la population. Pourtant, on dit au peuple qu'il est souverain
et qu'il a à se choisir des représentants pour administrer la
province et pour légiférer dans son intérêt durant
quatre années.
M. le Président, on se lance à l'aveuglette à
l'intérieur de cela. On fait une réforme de la carte
électorale toute à l'avantage du Parti libéral et on ne le
cache pas, M. le Président. C'est pour ça qu'on veut
procéder de façon aussi rapide, c'est pour ça qu'on nous a
refusé les cartes. C'est encore pour ça qu'on a limité le
temps, de façon que nous ne puissions pas faire un peu de lumière
là-dessus et prouver au gouvernement, de façon claire et nette,
qu'il y a des erreurs et que les erreurs qui sont faites sont purement
politiques, partisanes, qu'elles n'avaient pas d'autre objet, pas d'autre fin
que d'aider un parti politique à se maintenir au pouvoir, malgré
la population, envers et contre tous.
M. le Président, dans la loi 80 que nous avons adoptée, il
y a quand même certaines dispositions. L'article 12 se lit comme suit:
"La commission doit, chaque fois que l'Assemblée nationale ou une de ses
commissions étudie un de ses avis ou rapports, lui fournir tous les
documents et renseignements dont elle dispose et être à sa
disposition dans l'exécution de ses travaux."
C'est en vertu de ces dispositions de l'article 12, M. le
Président, que j'avais fait une motion à la commission
parlementaire, et même si c'était écrit dans la loi, le
gouvernement nous l'a refusé. Et pourtant ces cartes des cantons et
des lots existent, parce que le gouvernement lui-même s'en est
servi.
On n'a pas bâti la loi 62, avec toutes les limites des
circonscriptions électorales dont on a tenu compte dans certains
comtés, non seulement des lots mais des parties de lots mesurant
même, M. le Président, au dixième de pouce dans certains
cas, sans ces cartes. Ces travaux ne se font pas sans des cartes
extrêmement précises pour pouvoir les définir clairement
dans un cadastre très précis, dans un cadastre duquel on est
ensuite parti pour retranscrire les désignations qu'on a incluses dans
le projet de loi, un peu comme cela se fait chez tous les bons notaires du
Québec lorsqu'ils ont à faire un contrat de vente, un contrat
d'achat de propriété, ou encore lorsqu'ils ont à
préparer un acte hypothécaire, que ce soit pour une institution
financière prêteuse multinationale ou que ce soit pour une caisse
populaire ou encore pour l'Office du crédit agricole.
Mais, M. le Président, me référant aux cartes des
cantons et des lots, dans tous les dossiers le ministre de l'Agriculture
le sait existant à l'Office du crédit agricole du
Québec où il y a une désignation cadastrale, on demande
à tous les notaires de faire un dessin, de faire un croquis du cadastre.
Pourquoi? Pour être en mesure de se retrouver facilement, pour être
en mesure de vérifier plus facilement l'exactitude de la
désignation écrite.
M. le Président, si on procède de cette façon,
même à l'intérieur du gouvernement, à
l'intérieur des institutions paragouvernementales, à
l'intérieur des institutions gouvernementales on va venir me faire
accroire aujourd'hui que nous étions capables, nous les 108
députés de l'Assemblée nationale, de nous
débrouiller dans une réforme de la carte électorale
complète de toute la province de Québec pour définir les
limites territoriales des 108 comtés, et ceci sans cartes à
point! On nous en a montré, des cartes. On nous a montré des
cartes avant la réforme, on nous a montré des cartes pendant la
réforme, on nous a montré des cartes avant les amendements qui
avaient été acceptés par la commission parlementaire, les
amendements qui ont été acceptés au cours de la
deuxième séance, au cours de la deuxième partie des
travaux qui ont eu lieu.
M. le Président, des cartes à point, des cartes
détaillées, il nous a été impossible d'en avoir. Je
dis que le gouvernement a refusé délibérément de
nous les fournir parce qu'il les avait. Il n'était pas capable de
rédiger les textes de la loi sans s'y référer. Il les
avait, ces cartes, mais on les a tenues cachées
délibérément de façon que les députés
de l'Opposition ne puissent pas mettre les doigts sur les petites manigances
politiques que nous soupçonnons. Mais quand même, nous aurions pu
alors, M. le Président, poser des questions au gouvernement, aller
vérifier, aller au fond des choses. Cela aurait pu être
bénéfique pour le gouvernement parce que ces choses finiront par
se découvrir tôt ou tard.
Il n'y a aucun doute là-dessus. Parce qu'on a critiqué,
parce qu'on a boycotté les travaux de la commission, parce que justement
on a protesté, et avec raison, contre le fait que nous n'avions pas
toute la collaboration nécessaire ou la collaboration voulue de la part
de ce même gouvernement, on nous a accusés de faire du
"filibuster", on a accusé de boycotter les travaux, on nous a
accusés de ci, on nous a accusés de ça, et pour
tâcher de gagner l'opinion publique, on s'est trouvé
justifié d'arriver avec une motion de bâillon pour dire à
l'Opposition: Bien voici, vous n'aurez pas le temps d'en discuter, on va vous
limiter dans vos travaux. Effectivement, c'est ce qui s'est produit: on n'a pas
eu le temps de faire le tour du tableau.
En ce qui me concerne, M. le Président, dans des circonstances
semblables, qui auront des répercussions profondes dans la
société québécoise, au niveau d'un très
grand nombre d'institutions, d'organismes de chez nous, d'organismes du
Québec, et au niveau des conséquences qu'il va y avoir
également, je dis que nous n'avons pas le droit en tant que
députés élus, en tant que députés
responsables et en tant que députés élus librement,
d'accepter toutes ces choses sans dire un mot et en laissant tout simplement
faire comme on l'a fait, comme le gouvernement s'est proposé de le
faire.
M. le Président, c'est tellement vrai que nous avions raison de
dire qu'il y avait beaucoup d'inquiétude chez certains membres de cette
Chambre qui ne font pas partie de l'Opposition. Ils venaient nous trouver pour
voir si nous consentirions à proposer quelques petites modifications
pour peut-être les faire accepter. Eux non plus, ça ne faisait pas
leur affaire, ça ne donnait pas satisfaction à leur population.
Ces députés, mandatés par leur population, ont reçu
de leurs organismes, de certaines de leurs municipalités des
mémoires, des recommandations très précises sur le fait
que la réforme électorale, telle que proposée par la loi
62 et telle que soumise devant la commission parlementaire, ne leur donnait pas
justice.
A ce moment-là, on comptait sur les députés de
l'Opposition parce que ceux-ci étaient libres de parler, avaient
l'entière et totale liberté de s'exprimer. Ils pouvaient
représenter le plus fidèlement possible la population qui les
avait mandatés. Ce sont des raisons pour lesquelles je ne peux accepter
ce rapport. Jamais je n'accepterai des rapports qui nous seront soumis dans des
conditions semblables, pour des projets de loi d'une aussi grande
importance.
Il y a un autre point que je tiens à souligner, nous en avons
discuté à la commission parlementaire. La commission
parlementaire et la loi avaient donné un écart au gouvernement,
32,000 plus ou moins 25p.c.; 32,000 moins 25 p.c. donnent 24,000; 32,000 plus
25 p.c. donnent 40,000. On a dit que dans les grands comtés ruraux on
organiserait des circonscriptions électorales de 24,000
électeurs. Dans les
comtés urbains où la population est très dense, on
organiserait des districts électoraux de 40,000 électeurs. Ce
pourcentage et cette disposition de la loi n'ont pas été
respectés; la preuve est que nous n'avons pas un seul comté dans
le Québec qui compterait actuellement, avec la nouvelle réforme
électorale, 39,000 électeurs; seulement quelques comtés en
compteront 38,000.
Dans les comtés urbains, on a 36,000 et 37,000 électeurs;
dans les comtés ruraux, on a 27,000, 28,000 et 29,000 électeurs.
Le facteur de 25 p.c. n'a pas été respecté sauf pour
quelques exceptions. Seulement trois comtés ruraux sont dans les normes,
entre 24,000 et 25,000 électeurs. Si ç'avait été
fait, il y aurait lieu de considérer que certains districts ruraux
auraient pu être augmentés de deux comtés et on aurait pu
diminuer de deux comtés les districts urbains. Ceci aurait
été important parce que le député élu par sa
population a un mandat très précis de celle-ci. Le premier devoir
qu'il a c'est de représenter cette population au Parlement, le Parlement
de Québec, le Parlement de sa province. C'est sa première
responsabilité.
La deuxième responsabilité qu'un député peut
avoir c'est de travailler à la législation que le gouvernement
présente. Il s'ensuit que pour représenter adéquatement,
avec le plus de justice possible certains comtés ruraux des
députés n'ont pas le temps de faire autre chose que de
représenter la population pour qu'elle puisse avoir de son
député les services qu'elle désire. Ces services sont
nécessaires vu que dans ces mêmes comtés il n'existe
pratiquement aucun service gouvernemental. C'est le bureau de comté du
député qui doit assurer la liaison directe entre le gouvernement
de la province et les électeurs.
Nous avons, dans des comtés ruraux, 30, 35, 38 et 40
municipalités; nous avons un certain nombre de commissions scolaires,
beaucoup d'associations et de groupements. Mais, dans les comtés
urbains, ils ont deux autres paliers de gouvernement qui leur donnent le droit
et le privilège d'avoir des services de ces gouvernements municipaux ou
supramunicipaux qui ne sont pas assurés dans les comtés ruraux du
Québec, ce qui vient alourdir considérablement le travail du
député.
Or, on n'a pas tenu compte de ces facteurs.
Pour donner encore plus de justice aux populations des régions
rurales peu peuplées, afin qu'elles puissent être
représentées le plus adéquatement possible, la loi
permettait des exceptions. Nous en avons trouvé combien dans la loi? On
n'a même pas été capable d'en discuter en commission
parlementaire et il n'en n'est pas question dans le rapport non plus, alors que
cela devrait être mentionné. Il y a eu une seule exception dans la
province, les Iles-de-la-Madeleine. Il n'y en a pas eu d'autre. On n'a pas tenu
compte du secteur de la baie James qui connaîtra un grand
développement. On n'a pas tenu compte du caractère historique des
comtés de Lotbinière et de Frontenac qui sont extrêmement
grands.
On aurait dû tenir compte aussi, lorsqu'on considère tous
les besoins et tous les problèmes auxquels elle doit faire face, de la
population de la péninsule gaspésienne. Au lieu de leur
faciliter, dans un monde moderne où les communications sont plus
rapides, l'accès à leur député, dans ces
comtés, on agrandit les territoires de façon considérable
et on place les populations à peu près dans
l'impossibilité de rencontrer leurs représentants élus
pour leur transmettre leurs messages, pour favoriser le dialogue et une
participation véritable de sorte que ces députés
élus de la population puissent aller la représenter
adéquatement et défendre ses intérêts sur le parquet
de l'Assemblée nationale. On n'a pas tenu compte de cela.
On a tenu compte d'un facteur: le facteur nombre. Si on prend le
même système pour le transposer sur le plan mondial, je pense que
nous aurons de sérieuses questions à nous poser sur la
démocratie qui peut régner aux Nations unies. Si une personne
égale un vote, on peut se poser d'autres questions dans bien d'autres
domaines. Il y a le droit de veto, en plus, pour certaines nations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a le droit de veto, Russie et
Etats-Unis.
M. ROY (Beauce): On n'a pas toujours tenu compte de la population que
ces pays représentaient. Mais ils ont voix au chapitre. Pourquoi? Parce
qu'ils représentent des cas particuliers, parce qu'ils ont des besoins
particuliers. Ils représentent des populations qui ont, pour des raisons
historiques, démographiques ou ethniques, des problèmes à
soumettre. On se doit d'en tenir compte pour la bonne marche de la
démocratie et pour la paix sociale, tout simplement. Ces groupes de
personnes ont le droit d'être entendues. Ce sont des points.
Un autre point qui n'est pas à négliger: comment un
député, dans ces comtés où le territoire est
extrêmement grand, où les services gouvernementaux sont absents,
peut-il espérer un jour accéder au cabinet? Lorsque l'on sait
tout le travail que cela peut impliquer, comme député d'abord et
comme ministre responsable ensuite, pour prendre en main un secteur
d'activités économiques, administratives et législatives
du gouvernement, comment peut-on le concevoir en toute logique et en toute
sincérité? Comment peut-on espérer, un jour, que des
députés qui auront à représenter de grands
territoires ruraux pourront accéder au cabinet et être capables de
concilier leur travail de représentants élus du peuple et celui
de membres du cabinet et du conseil exécutif, pour la bonne marche de
l'économie de la province et du Parlement, sur le plan
législatif? Comment peut-on le concilier?
On n'a pas tenu compte du tout de ces
critères, de sorte qu'aujourd'hui à peu près
exclusivement les députés des comtés urbains peuvent
accéder au cabinet, alors que les députés des
comtés ruraux en sont absolument exclus. Comment voulez-vous que la
législation, l'administration, la répartition du budget puissent
tenir compte des besoins de ces régions rurales qui sont les racines de
notre démocratie, de notre peuple? Lorsqu'on fait mourir les racines, je
pense que la tête ne peut pas tenir longtemps.
M. HARDY: Les mamelles de la nation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont ses frustrations de bébé
qui le reprennent ! Il pense aux mamelles, le puceau !
M. ROY (Beauce): M. le Président, je dis que c'est quand
même sérieux parce que nous avons, je pense, un devoir à
remplir. Le gouvernement a reçu un mandat de la population. Mais il n'a
pas reçu ce mandat de la population pour servir le Parti libéral
ou se servir lui-même. Il a reçu un mandat général
de la population Ce mandat doit demeurer un mandat général. On
doit tenir compte, comme dans une famille, de ceux qui ont peut-être le
plus besoin d'aide, qui ont peut-être le plus de problèmes. Il
faut leur porter une attention particulière.
Nous avons des régions, dans le Québec, qui demandent une
attention particulière. Ces régions deviennent des fardeaux pour
l'Etat et c'est là que nous trouvons les richesses de notre province.
C'est là que nous pouvons découvrir qu'il y a quand même
des gens, dans ces régions éloignées, qui ont de l'esprit
d'initiative qui ont un esprit de travail. Ils sont capables de faire quelque
chose, d'être des actifs pour notre société.
A l'heure actuelle, interrogeons-nous sérieusement. Là, je
vais poser un point d'interrogation au gouvernement. Si on continue comme
ça, de quelle façon allons-nous nous retrouver, tantôt,
dans la province de Québec? Interrogeons-nous. Je regarde le ministre de
l'Education. Il y a de grosses polyvalentes qui sont construites dans certaines
régions de la province. Je suis bien d'accord. Mais le ministre de
l'Education va avoir des problèmes parce que dans cinq ans elles vont
être à moitié vides. Dans dix ans, il sera obligé
d'en fermer. Pourquoi? Parce que ces populations ne peuvent pas se faire
entendre. C'est aussi simple que cela. Le problème, il est là. Au
lieu de le corriger par une réforme électorale qui devrait tenir
compte de ces facteurs, on n'en tient pas compte du tout. Même, on
aggrave la situation. On aggrave le problème.
C'est pour ces raisons que je pense qu'il est de notre devoir de
souligner ces points au gouvernement. Je tiens à le lui dire afin que le
gouvernement s'en souvienne et qu'il en prenne bonne note. Ce rapport, nous ne
l'accepterons pas. Nous allons le contester tant et aussi longtemps que nous
serons en mesure de le faire et tant et aussi longtemps que nous aurons un
droit de parole.
Sa réforme électorale est la petite réformette du
gouvernement libéral à l'heure actuelle. Je rappellerai
l'assassinat de la démocratie au Québec. C'est un viol politique
dont le Parti libéral en subira l'odieux et les conséquences.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable ministre de
l'Agriculture et député de Champlain.
M. Normand Toupin
M. TOUPIN: Le député de Maskinongé me donne un
appui que j'apprécie très grandement. j'espère qu'il le
fera autant après qu'il vient de le faire avant.
M. PAUL: Si ce n'est pas après, ce sera plus tard!
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas eu l'occasion d'entendre
tous les discours de l'Opposition sur cette question de la carte
électorale, plus particulièrement sur cette question du rapport
de la commission parlementaire.
J'ai seulement écouté, avec beaucoup d'at tention, le
discours du député de Beauce qui a porté, de façon
plus particulière, sur les problèmes que peuvent causer ou
provoquer l'acceptation d'une telle carte électorale dans les milieux
ruraux.
Il soutient, notamment, que des comtés trop grands
empêchent des populations de s'exprimer, de faire valoir leurs points de
vue, etc. Il soutient également que changer certains comtés dans
le milieu rural, cela peut créer des problèmes du point de vue
administratif dans les régions. On a parlé, par exemple, des
cadastres, des cartes cadastrales. On a parlé de toute la question
administrative des différents bureaux du gouvernement dans les
régions, etc.
Peut-être y a-t-il dans ces affirmations quelque chose de
véridique, jusqu'à un certain point. Mais il faut quand
même que le député de Beauce pense sérieusement que
le but fondamental d'une carte électorale, ce n'est pas d'organiser des
régions administratives. Ce n'est pas non plus de trouver des endroits
pour placer des bureaux ou pour construire des écoles polyvalentes.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. TOUPIN: Ce n'est pas ça le but d'une carte
électorale.
Le but d'une carte électorale, c'est de morceler un territoire en
vue de mettre à la disposition des citoyens les moyens d'élire
des hommes qui iront à l'Assemblée nationale représenter
les intérêts de la parcelle de territoire en question,
c'est-à-dire du comté en
question. C'est cela l'essentiel d'une carte électorale. On peut
avoir, dans une Assemblée nationale, 140, 150 ou 175
députés, comme on peut en avoir 108 ou 110. Celle-là
propose 110 comtés. On en ajoute deux. Le fait que deux comtés
sont ajoutés rejoint déjà le souci du gouvernement
d'être plus représentatif dans les régions. C'est
déjà un élément fondamental.
Un autre élément que comprend aussi, au fond, cette
répartition, c'est que des. grands comtés comme il y en avait
auparavant, en termes d'électeurs, n'existeront plus. Nous allons
trouver un équilibre, de telle sorte que tous les députés,
dans le secteur rural ou dans le secteur urbain, auront à
représenter un nombre d'électeurs à peu près
égal, à quelque 10 p.c. ou 15 p.c. près. C'est un
élément fondamental, dans le domaine d'une carte
électorale, que tous les députés, que tous ceux qui sont
appelés à représenter des circonscriptions soient
placés à peu près sur un pied d'égalité.
Autrement, les uns se retrouvent dans de petits comtés et les autres
dans de grands comtés où, en plus, il y a un grand nombre
d'électeurs.
Donc, cette nouvelle carte proposée corrige cette situation et
met à la disposition de la population des moyens nouveaux pour mieux se
faire entendre. S'il y a moins d'électeurs dans un comté, il sera
beaucoup plus facile pour chacun d'eux ou pour des groupes, en tout cas, de
rencontrer leur représentant, de discuter avec lui des problèmes
avec lesquels ils sont aux prises pour que ce dernier les apporte à
l'Assemblée nationale ou au gouvernement afin que nous puissions y
trouver des solutions.
On affirme très souvent non seulement le
député de Beauce mais d'autres aussi que cette carte a
été pensée en fonction du Parti libéral. Je pense
que c'est faire des affirmations assurément fausses, parce que les
quatre critères qui ont présidé au travail de la
commission et qui ont présidé, en même temps, à
l'élaboration du projet de loi n'étaient absolument pas
inspirés de sentiments politiques. Il s'agissait purement et simplement
de trouver des méthodes plus rationnelles, permettant une meilleure
représentativité de la part de la population au niveau de
l'Assemblée nationale. Accuser le gouvernement de vouloir faire de la
politique ou de l'électoralisme avec cette loi, je pense que c'est
certainement faire fausse route, d'autant plus qu'on pourrait dire exactement
la même chose de ceux qui nous accusent de cela.
On pourrait bien dire, par exemple, à Unité-Québec
qu'elle cherche à protéger les comtés qu'elle a parce que
certains d'entre eux seront un peu démembrés, il faut bien
l'avouer. Comme pour le parti libéral, quelques-uns des comtés
seront démembrés. On peut dire la même chose du
côté du Ralliement créditiste. Cela va déplacer un
peu la clientèle traditionnelle. On devra peut-être faire des
efforts plus substantiels pour gagner à sa cause des individus qui,
avant, n'étaient pas gagnés à cette cause. Cela demandera
des efforts plus substantiels.
Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que c'est essentiellement
politique. C'est à la fois rationnel et raisonnable, ce qui est
proposé au niveau de la carte électorale.
Dans la région que je représente on a dit
très souvent, aussi, de l'autre côté, que la population
était plus ou moins d'accord sur cette proposition de la carte
électorale je peux nommer au moins six ou sept comtés.
Je n'ai reçu de personne, ni des maires des municipalités,
ni des citoyens, ni des commissions scolaires, de personne, des
télégrammes ou des lettres protestant contre cette carte
électorale s'appliquant dans la région que je représente
au niveau d'un comté.
Dans le comté de Champlian, c'est vrai que peu de choses sont
touchées, mais une municipalité quitte ce comté pour
échoir au député de Saint-Maurice, si toutefois il y
revient. Cela s'en va dans le comté de Saint-Maurice. Je lui donne une
belle paroisse.
Je suis content, ça va sans doute l'aider à la prochaine
élection.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais poser une question au
député, s'il vous plaît?
M. TOUPIN: Le comté de Maskinongé est peut-être le
plus touché; au fond on y ajoute toute la partie rurale du comté
de Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'ai demandé au député si je pouvais lui
poser une question.
M. TOUPIN : Question de privilège?
M. DEMERS: Non, pas de privilège, une question normale. Je
voudrais savoir si ce sont les influences du député de Champlain
qui auraient fait que la paroisse de Notre-Dame-du-Mont-Carmel s'en vient dans
mon comté de Saint-Maurice. Est-ce afin d'améliorer la condition
de ces gens?
M. TOUPIN: Je n'ai exercé aucune influence, j'ai fait confiance
aux critères qu'on avait établis. Je me suis rendu compte que
c'était raisonnable et que cette municipalité avait droit comme
toutes les autres à un comté. Plutôt que de se retrouver
dans le comté de Champlain, elle se retrouvera dans le comté de
Saint-Maurice. Le comté de Maskinongé, c'est la même chose;
on ajoute au comté de Maskinongé presque toute la partie rurale
du comté de Saint-Maurice.
Cela va agrandir le comté, c'est vrai.
M. PAUL : Cela va faire un beau comté aussi.
M. TOUPIN : Bien sûr, ça va faire un excellent
comté.
M. PAUL: Allez-vous venir parler pour moi? M. TOUPIN: Bien sûr je
vais aller vous voir
et en discuter avec vous très souvent. Je vais aller convaincre
les électeurs que ç'a du bon sens notre affaire. Si vous voulez
venir avec moi, vous serez le bienvenu.
M. PAUL: Cela dépend.
M. TOUPIN: Nous allons regarder le comté de Saint-Maurice. Le
député de Saint-Maurice n'a pas grand-chose à dire, nous
rapetissons son comté. Il y a moins de territoire et il y aura moins de
population, je pense. C'est formidable. Il pourra...
M. DEMERS: Je demanderais au député de Champlain de
régler le cas de son comté. On enlève 1,900 de
majorité au député de Saint-Maurice, c'est ça que
vous voulez dire? Dites-le donc!
M. TOUPIN: ... représenter beaucoup plus adéquatement les
électeurs du comté de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Quand on n'est pas capable de les battre, on essaie de les
faire disparaître.
M. TOUPIN: Je ne soutiens pas ça du tout. Je connais assez bien
le député de Saint-Maurice. Il est capable de se défendre,
je pense.
S'il n'est pas élu après la prochaine campagne
électorale, ça ne dépendra peut-être pas seulement
de lui. Il y a d'autres éléments qui jouent lorsqu'un
député est élu à l'Assemblée nationale.
M. DEMERS: La Brink's, les 100,000 jobs.
M. TOUPIN: Mais, pour revenir au sérieux, un comté comme
celui de Saint-Maurice me paraît présentement beaucoup plus
représentatif et beaucoup plus conforme à un certain nombre de
critères démocratiques, permettant ainsi à la population
d'être en contact plus souvent avec son député et par
conséquent avec le gouvernement.
Le comté de Laviolette a été peut-être
changé un peu, mais là aussi vous allez retrouver des
éléments beaucoup plus représentatifs que ceux qui
existaient auparavant. Je ne comprends vraiment pas pourquoi on s'oppose
à ce point à la carte électorale et je ne comprends pas
non plus pourquoi on hésite tant à appuyer le rapport.
Ce que le député de Saint-Maurice disait tantôt
pour terminer et je ne veux pas en faire une question politique
donne un peu l'impression que de ce côté-là on pense
notamment, dans l'Unité-Québec, qu'on veut les faire
disparaître avec cette carte électorale.
Ce n'est pas là du tout les sentiments qui nous animent; au
contraire. Npus avons pensé d'abord à la population. C'est la
population qui élira prochainement les députés et ce
seront ceux qui seront le plus en mesure de compren- dre les problèmes
de la population qui parviendront à se faire élire. Plus la
circonscription sera conforme aux besoins, plus il sera facile de porter
à l'attention de l'Assemblée nationale les besoins d'une
population.
M. PAUL: Sur une question de privilège. Si j'ai bien compris, le
député de Champlain dit que nous nous opposons à cette
réforme électorale sous prétexte que nous craignons de
disparaître. C'est bien ça que le député a dit?
M. TOUPIN: Ce n'est pas nécessairement ça.
M. PAUL : Pas tout à fait ça. De toute façon, soyez
sans inquiétude, nous ne disparaîtrons pas, mais vous par exemple
faites attention.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je le retiens comme chauffeur,
celui-là.
M. TOUPIN: M. le Président, c'est vrai, il va falloir que je
fasse attention parce que les députés qui ne font pas attention
passent tout droit. Je sais que le député de Maskinongé
va, lui aussi, faire attention. D'ailleurs, il a déjà
commencé à faire attention et il va faire attention probablement
jusqu'à l'autre bout.
C'était simplement pour dire, M. le Président, que je suis
d'accord sur le contenu du rapport. Je suis d'accord sur les critères
qui ont présidé à l'élaboration de cette carte
électorale. Je reste convaincu qu'ainsi la population du Québec
sera mieux représentée, que le député pourra jouer
un rôle plus positif dans son comté, un rôle qui sera un peu
plus conforme aux capacités physiques et à d'autres
capacités dont je ne parlerai pas, en vue de soumettre à
l'Assemblée nationale les besoins du comté en question. Ainsi, je
crois que nous ferons évoluer le Québec et sur le plan social et
sur le plan culturel et sur le plan politique. Quant au problème...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cave ne cadas.
M. TOUPIN: ... des cadastres et des régions économiques ou
administratives, cela me parait être un tout autre problème qu'on
peut aborder dans d'autres circonstances. Pour le moment, il s'agit de savoir
comment les Québécois seront représentés à
l'Assemblée nationale, et je pense que ce projet de loi leur donne
l'occasion d'être bien représentés en termes de division de
territoire. Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Rouville.
M. Marcel Ostiguy
M. OSTIGUY: M. le Président, à mon tour, je voudrais
apporter mes commentaires sur cet important projet de loi 62, Loi modifiant la
loi
de la division territoriale. Il faut se rappeler qu'au cours de
l'été dernier tous les partis politiques de cette Chambre ont
voté en faveur du bill 80, Loi de la commission permanente de la
réforme des districts électoraux, qui fut sanctionnée le
14 juillet 1971. Depuis, cette commission a présenté un premier
projet. Il y a eu des séances de la commission parlementaire. Cette
commission avait pour but de délimiter les territoires des comtés
en tenant compte du chiffre de 32,000 électeurs, avec un écart de
25 p.c. en plus ou en moins. Bien sûr, M. le Président, ceci
était devenu nécessaire vu le déséquilibre qui
existait à travers le Québec, puisque les populations
d'électeurs dans les comtés pouvaient varier entre 8,000 et
80,000. C'est donc dire que la population n'était pas
représentée équitablement.
Tout à l'heure, M. le Président, j'entendais le
député d'Iberville mentionner que seulement 57 articles avaient
été étudiés et adoptés, dont environ une
trentaine pour l'île de Montréal. Les critères
économiques ont été les facteurs prédominants sur
lesquels la commission Drouin s'est attardée, afin de mieux
équilibrer les critères d'ordre géographique,
économique et socio-démographique, tout en tenant compte...
M. PAUL: M. le Président, un rappel au règlement, sans
préjudice...
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé sur un rappel au règlement.
M. PAUL: ... à la caisse de cidre que j'attends de mon
collègue pour Noël, je voudrais vous signaler que vous devriez
faire observer la règle de la pertinence du débat. On en est
rendu â parler de la loi 80 qui est adoptée depuis un an, et
là on discute de tout sauf du rapport. Est-ce qu'on a peur d'en parler,
du rapport? Il est tellement bien fait ; le rapporteur, le député
de Terrebonne, a tellement bien fait son travail, est-ce que, par hasard, on ne
voudrait pas en discuter? Je vous inviterais à faire observer la
règle de la pertinence du débat.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): J'ai d'abord constaté,
comme plusieurs autres, je pense, que la règle du débat a
été quelque peu élargie de part et d'autre. Le
président qui m'a précédé a semblé avoir des
largeurs de vue qui s'apparentent beaucoup aux miennes. Mais, tout de
même, je surveillerai de près le député de Rouville,
et soyez assuré, M. le député de Maskinongé, que
s'il s'éloignait quelque peu, il reviendra très vite au rapport.
Moi, je vais essayer de rester ici avec vous autres.
M. OSTIGUY: M. le Président, j'ai pris mon expérience
politique en écoutant à plusieurs reprises mon honorable
collègue, le député de
Maskinongé, qui disait toujours, chaque fois qu'il
commençait un discours: J'ai besoin de vous faire un petit
préambule. Alors, moi aussi je dois vous faire un petit
préambule. Je disais donc, M. le Président, que, tout en tenant
compte d'une plus forte population d'électeurs dans les milieux urbains,
comparativement aux milieux ruraux, sachant fort bien et ici mes
collègues urbains me permettront de leur signaler que le travail
d'un député dans un milieu rural est différent du travail
d'un député urbain, malgré cet écart je le
mentionnais tantôt de 25 p.c. en plus ou 25 p.c. en moins, on peut
facilement déceler, dans le projet de loi, que les comtés ruraux
se sont maintenus plus près de 32,000 électeurs que des 40,000
électeurs.
M. le Président, n'eût été l'obstruction
systématique de l'Unité-Québec, nous aurions pu facilement
adopter les 110 articles, tandis que nous devrons léser 53
comtés, dont celui que je représente, et retarder leur
étude par la démocratie qui est mise à la disposition de
ce Parlement, par le truchement de la commission parlementaire. Le
député d'Iberville faisait allusion encore une fois au mode de
scrutin, tandis que son collègue, le député de
Témiscouata, mettait en garde le député de
Rivière-du-Loup, en lui signalant que le changement de territoire dans
cette région n'était pas bien vu des citoyens de ces
comtés respectifs.
Mais il faudra, M. le Président, qu'ils sachent ce qu'ils
veulent: le nouveau mode de scrutin, ou étudier davantage en profondeur
la redistribution de la carte électorale. Encore là, on peut
facilement constater que, n'eût-ce été cette fameuse
obstruction de l'Unité-Québec, les 110 articles de ce projet de
loi auraient été étudiés avec sérieux et non
pas avec le spectacle de vaudeville qu'ont tenté de nous fournir les
représentants de l'Unité-Québec. Ils n'étaient
même pas drôles. Et je pense que si on devait analyser leur cote
d'écoute, elle serait à la baisse actuellement.
Ce projet de loi 62 me chagrine un peu, moi aussi, puisque le
comté de Rouville n'y apparaîtra plus. Des municipalités
iront dans le comté de Chambly, deux importantes villes iront dans le
comté de Verchères, le reste du territoire formant un nouveau
comté appelé Marchand, article 59 du projet de loi.
J'ai essayé, pendant les deux ans et demi de ma vie politique, de
servir mes électeurs de mon mieux et je leur resterai fidèle
jusqu'aux prochaines élections, sachant fort bien que je les perds. Ce
sont des électeurs avec qui j'ai toujours collaboré et, encore
une fois, c'est avec regret que je vois s'éteindre le beau et grand
comté de Rouville, le comté qui a vu naître le cidre de
pomme grâce au travail acharné...
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. OSTIGUY: ... du député actuel du comté de
Rouville.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Un rappel au
règlement.
M. DEMERS: M. le Président, je vous ferai remarquer que le
comté qui a vu naître le cidre n'a aucun rapport avec la
recevabilité du rapport qui nous vient de la commission parlementaire.
Je vous demanderais de ramener le député de Rouville à
l'ordre avant qu'il nous grise de propos qu'il n'est pas capable de porter
lui-même.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Je dois avouer au
député de Saint-Maurice que l'odeur du cidre s'était
déjà rendue à moi et je trouvais cela bien
agréable. Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le Président, comme il y a un préambule
à chaque discours, il y a quand même une fin. Je pense que
j'étais sur la bonne voie de la conclusion. Je voulais tout simplement
dire que le beau et grand comté de Rouville, que j'ai
représenté pendant deux ans et demi, avait vu naître le
cidre qui avait été attendu pendant des années. C'est donc
avec regret que je vois changer le nom...
M. VINCENT: Avez-vous écouté l'émission de Frenchie
Jarraud?
M. OSTIGUY: ... du comté de Rouville. Comme je vous le disais
tantôt, c'est avec regret et amertume que je dois laisser une partie de
mes électeurs pour lesquels j'ai eu le plaisir de me dévouer.
C'est aussi avec joie que je me représenterai dans un autre secteur du
comté qui me sera désigné par l'honorable premier
ministre. Merci, M. le Président.
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, question de
privilège.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Témiscouata sur une question de privilège.
M. SIMARD (Témiscouata): Tout à l'heure, le
député de Rouville a dit ce sont ses propos que les
gens de Témiscouata ne savaient pas ce qu'ils voulaient. Je regrette,
ils savent certainement ce qu'ils veulent parce que, depuis 1944, ils ont bien
fait attention de ne pas tomber dans le panneau du Parti libéral.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Yamaska.
M. Benjamin Faucher
M. FAUCHER: M. le Président, je crois que c'est une question
qu'il ne faudrait pas trop dramatiser. Si cela fait cent ans qu'on n'a pas
touché à la carte électorale, cela ne veut pas dire que,
dans l'avenir, on sera cent ans sans la réviser.
Le comté d'Yamaska est un comté rural. Il comprenait 9,400
électeurs et s'étendait sur une longueur de 20 milles et une
profondeur d'environ 15 milles. Le nouveau comté projeté aura
environ 50 milles de longueur sur une profondeur de 15 milles.
Naturellement, les électeurs du comté d'Yamaska auraient
souhaité, comme tous les autres, garder leur comté. Plusieurs
propositions ont été faites. On a suggéré de se
fusionner avec le comté de Richelieu. On a suggéré
également de joindre la partie située sur la rive sud-ouest de la
rivière Saint-François jusqu'à la rivière Yamaska
avec Richelieu. Mais, étant donné qu'il fallait observer certains
critères, naturellement, il faut se soumettre à la demande du
gouvernement. Il faut être logique et admettre certaines situations.
Si on examine dans l'ensemble les avantages, le comté d'Yamaska,
en étant fusionné avec Nicolet, qui est considéré
comme le centre du Québec, alors que la rive-nord se développe au
point de vue industriel d'une façon assez rapide, nous avons
l'espérance que, dans l'avenir, tout en travaillant ensemble, nous
réussirons à faire prospérer la rive-sud.
Le comté d'Yamaska va rester tel quel. Il y avait une
municipalité qui devait s'en aller dans Drummond, Saint-Guillaume et
Saint-Marcel dans Richelieu et, ensuite, Yamaska-Ouest. Mais le comté,
d'après les nouvelles propositions, restera tel quel. Il sera
fusionné à celui de Nicolet. Je connais très bien la
population de mon comté.
Je connais très bien celle de l'autre comté. Maintenant,
pour le nom du comté, on avait suggéré Bécancour.
D'après les enquêtes que nous avons faites, les gens trouvaient
que cela paraissait loin, Bécancour. Cela donnait l'impression
d'être dans un comté éloigné.
Après certaines discussions même j'ai
rencontré le député de Nicolet ce sera
Nicolet-Yamaska. Ce sera le nom que l'on gardera parce que les gens de Nicolet
tiennent à garder le nom pour les postes; c'est la même chose pour
les gens qui ont toujours fait affaires dans Nicolet, pour les
communautés religieuses, etc. Dans Yamaska, également, les gens
se sentent plus chez eux.
Je suis content que Nicolet-Yamaska soit le nom que l'on gardera. Etant
donné que nous sommes ici pour servir la population, je crois que nous
devons travailler ensemble pour le bien commun.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): L'honorable député
du Lac-Saint-Jean.
M. Roger Pilote
M. PILOTE: M. le Président, à l'exemple de mes
collègues de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le ministre et
député de Jonquière, le député de
Chicoutimi, le député de Dubuc, vous-même, à titre
de député de Roberval,
j'aimerais faire un court historique du projet de loi no 80 et de ce qui
a suivi.
En juillet 1971, le gouvernement adoptait une loi qu'on appelait la loi
no 80. Ce projet de loi abolissait les comtés protégés et
créait une commission appelée la commission Drouin. Elle avait
pour mission de préparer un document dont le but était d'asseoir
la démocratie sur un meilleur concept démocratique de
l'égalité de représentation et de participation des
Québécois.
En général, ce travail correspond aux exigences de la
géographie, de l'économie, de la sociologie et de la
démographie de la province de Québec. A ce sujet, je crois qu'il
y a lieu, M. le Président, de remercier et de féliciter les
membres de la commission Drouin pour l'excellent travail qu'ils ont
présenté à cette Chambre.
Mais, lors de la présentation du premier rapport, en mars 1972,
quelle a été ma surprise de voir que je perdais, dans le
comté de Lac-Saint-Jean, quatre paroisses qui étaient
situées à proximité du pôle d'attraction qui est la
ville d'Alma, le chef-lieu du comté de Lac-Saint-Jean. Quelle
était également ma surprise de recevoir cinq paroisses du
comté de Roberval, à savoir Lac-Bouchette,
Saint-François-de-Sales, Chambord village, Chambord paroisse et
Saint-André, enlevées du comté de Roberval pour être
incluses dans le comté de Lac-Saint-Jean. Ces gens, à cause de
leur histoire, de leurs habitudes, comme ceux de L'Ascension, comme ceux de
Sainte-Monique, comme ceux de Saint-Léon et de Notre-Dame-du-Rosaire
étaient habitués à faire affaire avec le comté de
Lac-Saint-Jean. Dorénavant, ces quatre paroisses du comté de
Roberval qui avaient les mêmes habitudes face au chef-lieu, qui
était Roberval, seraient dans l'obligation de faire affaire avec le
comté de Lac-Saint-Jean.
A la suite de ce deuxième rapport, j'ai eu comme devoir
j'ai cru que c'était pour moi un devoir de rencontrer les
principaux organismes de ma région, les chambres de commerce et, entre
autres, le conseil de comté de Lac-Saint-Jean-Est. Ce dernier a
préparé un mémoire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je m'excuse
auprès de mon collègue mais comme il ne voit pas l'horloge, je
lui signale qu'il est six heures.
M. PILOTE: Je continuerai à huit heures. Je propose que la
séance soit suspendue, M. le Président.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): La Chambre suspend ses travaux
jusqu'à vingt heures quinze.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 20 h 18
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous
plaît! Le député de Lac-Saint-Jean.
M. PILOTE: M. le Président, avant qu'on ajourne pour le
dîner j'étais à dire que le premier rapport Drouin envoyait
dans le comté de Dubuc quatre municipalités du comté de
Lac-Saint-Jean: Sainte-Monique, L'Ascension, Saint-Léon et Lamarche. On
prenait ces quatre municipalités situées en moyenne à 20
milles du chef-lieu, à Alma, pour les envoyer dans Dubuc, où le
chef-lieu du comté, d'après la nouvelle carte électorale,
est situé à 75 milles de ces municipalités.
Je disais également qu'on prenait cinq municipalités du
comté de Roberval qui étaient situées à quelques
milles du chef-lieu, qui est la ville de Roberval elle-même, pour les
intégrer au comté de Lac-Saint-Jean, dont le chef-lieu est
situé à 50 milles de ces municipalités. Inutile de vous
dire que les revendications de toutes parts des groupements
socio-économiques nous sont parvenues immédiatement après
la présentation de ce premier rapport. A la suite de ce premier rapport,
nous avons rencontré les groupes socio-économiques, les conseils
de comté; nous avons même eu une rencontre entre les forces vives
des comtés de Lac-Saint-Jean et de Roberval pour arrêter un
rapport devant être présenté à la commission Drouin.
Malgré les nombreux rapports présentés, celui qui a
été accepté, celui que l'on a trouvé le plus
logique et le plus réaliste est celui présenté par le
conseil de comté de Lac-Saint-Jean-Est, dans le comté que je
représente.
La commission Drouin s'est arrêtée sur ce rapport. A partir
de là, les députés de Roberval, de Jonquière et
moi-même avons présenté des amendements à la
commission Drouin, amendements qui cadraient avec le rapport du conseil de
comté de Lac-Saint-Jean-Est, rapport pour lequel le conseil de
comté mérite des félicitations. A l'intérieur de ce
même rapport, M. le Président, on suggérait que le
comté de Dubuc emprunte certaines paroisses de la Côte-Nord qui
désiraient depuis longtemps et j'ai des résolutions des
conseils municipaux de ces paroisses être intégrées
au comté de Dubuc parce que leur économie, leurs habitudes de
vie, le commerce qu'elles faisaient avec Chicoutimi depuis toujours les
rapprochaient de ce territoire.
Le comté de Dubuc-Port-Alfred, qui est situé à 75
milles des Grandes-Bergeronnes, de Tadoussac, alors que présentement,
selon l'ancienne carte électorale, ils sont situés à 135
milles de leur chef-lieu. Les amendements que nous avons soumis, les trois
députés ensemble, correspondent, je le disais tantôt,
à 80 p.c. du rapport présenté par le comté de
Lac-Saint-Jean-Est. On me laisse, quant à moi, les paraoisses de
Saint-André, la paroisse natale de
mon collègue, le député de Chicoutimi, la paroisse
de Saint-Ludget-de-Milot, le mont Apika, également Chute-des-Passes. Il
me fera plaisir de les accueillir dans mon comté. Avec cette
découpure de la carte électorale, le comté de
Lac-Saint-Jean sera beaucoup plus équilibré au point de vue
économique, à savoir qu'une partie de la forêt qui faisait
partie du comté de Dubuc est maintenant intégrée à
l'intérieur du comté de Lac-Saint-Jean.
M. le Président, je devrai voter contre les amendements
proposés par l'Unité-Québec parce que je trouve que le
deuxième rapport qui a été présenté par la
commission Drouin correspond non seulement à la réalité
économique du milieu mais correspond aux aspirations de la grande
majorité de la population du comté du Lac-Saint-Jean et de la
région que nous représentons ensemble. Je vous remercie.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le ministre des Institutionss
financières, le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. William Tetley
M. TETLEY: M. le Président, merci au député de
Matane de son compliment. Nous avons écouté aujourd'hui plusieurs
opinants qui ont parlé des comtés de campagne. Je voudrais vous
adresser quelques mots au sujet d'un comté de ville,
Notre-Dame-de-Grâce, et les problèmes qu'a un député
de ville à cause du bill 62. Le comté de
Notre-Dame-de-Grâce est borné par la ville de Westmount vers
l'est, Montréal-Ouest vers l'ouest, au nord, Côte Saint-Luc et
Hampsted et, au sud, le chemin de fer et le boulevard Maisonneuve. Le
comté était entièrement composé de citoyens de la
ville de Montréal.
Le comté avait, avant notre nouvelle loi, son système de
parcs, son hebdomadaire, son festival des arts et des lettres, son carnaval
d'hiver, son conseil des citoyens. Cela ressemblait un peu à un
comté de campagne, un comté rural. C'était une
unité de 3 milles par 1 mille de largeur. Et pour les raisons que nous
connaissons tous, il fallait changer la carte. Une partie a été
coupée, une partie importante vers l'est, et a été
donnée à Westmount parce que Notre-Dame-de Grâce avait
44,000 électeurs.
Une autre partie au nord a été coupée et a
été transférée au député de
D'Arcy-McGee; ç'a été parmi les bureaux de scrutin les
plus forts, y compris un bureau de scrutin qui a voté 100 p.c. pour
celui qui vous parle. Et c'est dommage merci de vos applaudissements
. Mais pourquoi donner ces bureaux de scrutin...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On applaudit pour encourager les jeunes
artistes, pas pour consacrer leur talent.
M. TETLEY: ... si forts au député de D'Arcy-McGee qui
avait déjà 92 p.c. des voix et qui, en vertu de la
redistribution, aura, à mon avis, 100 p.c. des voix aux prochaines
élections? C'était nécessaire parce qu'il y avait
changement de population à Montréal, et pour ma part je note avec
plaisir que Montréal-Ouest et Ville Saint-Pierre seront
transférés au comté de Notre-Dame-de-Grâce. Mais
voici de graves changements: il y avait un système de parcs à
Notre-Dame-de-Grâce qui est divisé, un parc est parti, un autre
parc est parti à moitié, le Conseil des arts et des lettres, le
carnaval d'hiver se trouvent dans deux comtés, et le conseil des
citoyens se trouve dans deux comtés.
Durant le débat au sujet du rapport Drouin, on a parlé des
comtés anglophones protégés. On a même
mentionné les comtés de Westmount et Notre-Dame-de-Grâce.
Je trouve cela très drôle et curieux parce qu'un comté
protégé, dans l'ancien temps, en vertu de l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique, était un comté très
petit, où le vote d'un électeur valait peut-être cinq ou
six votes en ville. C'est l'inverse. Les comtés anglophones, même
suivant la nouvelle carte, ne sont pas des comtés
protégés. Je vais vous expliquer pourquoi; parce que, même
après la redistribution, il y aura peut-être dix ou onze
comtés anglophones où la majorité est anglophone ou non
francophone, pour représenter 20 p.c. de la population du Québec.
Dire qu'il y a des comtés anglophones protégés, c'est
l'inverse de la vérité.
Mr. President, I would like to just note in English this important fact:
that there are protected English counties under the new electoral map is not
only stretching the truth but reversing or inversing the truth. It is a fact
that the English counties, even under the new electoral map, will give to
English-speaking Members of Parliament approximatly 10 or 11 seats when perhaps
22 or 20 would be the right for number.
I only raise the point because it has been raised twice, I think, by the
leader of the Opposition. I wish to make the point clear. I think he has these
facts incorrectly and that the truth is, in fact, the opposite to what he has
stated.
M. le Président, je voudrais montrer que la carte que nous avons
devant nous ne fait pas plaisir à tout le monde; il y a des
problèmes. Il y a même des problèmes dans
Notre-Dame-de-Grâce, dans Westmount, dans D'Arcy-McGee, etc., mais il
faut les accepter.
Nous sommes bouleversés, c'est vrai, mais il y a des changements
de population. Il faut l'accepter dans toute la province. Je voudrais surtout
faire remarquer que nous avons de graves problèmes en ville, comme
certains députés en ont en campagne. Merci.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Taillon.
M. Guy Leduc M. LEDUC: M. le Président, je veux être
assez bref. Je veux simplement faire quelques commentaires, dont un
spécialement se rattachant à l'amendement proposé par
l'Unité-Québec, quant au comté de Taillon. Je ne veux en
aucune façon prêter des intentions à nos amis d'en face.
Cependant, j'ai l'impression, lorsque je regarde l'amendement, qu'au cours de
la soirée de samedi, avant de déposer la série
d'amendements qu'ils ont jugé bon de présenter au
secrétaire de l'Assemblée nationale, il leur fallait se
détendre, s'amuser, prendre quelques moments de répit.
On est retourné à la carte fournie par la commission
permanente de la réforme des districts électoraux. On a vu le
boulevard Curé-Poirier, le boulevard Jacques-Cartier et on s'est dit: Un
petit peu plus au nord, il y a le chemin du lac. On s'est dit: Amusons-nous
cinq minutes, sans prendre en considération quelle est la
géographie du territoire et faisons un amendement! Nous allons nous
amuser. C'est cet amendement que nous retrouvons aujourd'hui et sur lequel nous
devrons nous prononcer.
Loin de moi la pensée ou l'idée de juger
l'Unité-Québec par cet amendement. Le seul commentaire vraiment
sérieux que je pense devoir faire, c'est que, suite aux nombreuses
heures où la commission parlementaire de l'Assemblée nationale a
siégé, suite aux nombreuses heures qu'on a passées avant
l'étude du projet de loi no 62, il fallait se reposer. On s'est
reposé sur le comté de Taillon. On s'est dit: Faisons un
amendement.
Cet amendement est tout à fait irrecevable, illogique et ne tient
pas debout. Il ne prend pas en considération du tout la
géographie du territoire.
M. DEMERS: M. le Président, sur une question de
règlement.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice, sur une question de règlement.
M. DEMERS: M. le Président, je vous demanderais de rappeler
à l'ordre le député de Taillon. Nous ne sommes pas
à vérifier les amendements. Nous voterons tantôt sur ces
amendements. Actuellement, nous avons à vérifier si le rapport
qui a été fait est réellement acceptable ou pas. C'est le
seul but de cette réunion. Les discours doivent être faits en
fonction de ces amendements et non pas pour étudier l'amendement qui a
été présenté.
Le député de Taillon ne devrait même pas l'avoir en
main.
M. LEDUC: M. le Président, le député de
Saint-Maurice a parfaitement raison. Il vient de dire que les discours doivent
être faits en fonction des amendements qui sont présentés.
C'est un amendement qui est présenté et j'ai l'intention de faire
mon discours en fonction de ça.
Cet amendement qui nous est présenté à la suite du
dépôt du rapport ne tient en aucune considération les gens
qui demeurent là. C'est facile dans un bureau de l'Assemblée
nationale, à un moment donné, vers dix heures moins le quart de
s'amuser et de dire: Dans Taillon, faisons quelque chose, taillons. D'accord!
Taillez tant que vous voulez. Je n'ai aucune objection mais prenez en
considération, par exemple, les gens qui demeurent dans ce
territoire.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pose la question de
privilège. Je pense que le député de Taillon n'a pas le
droit de prétendre que les amendements qui ont été
préparés avec grand soin par les députés
d'Unité-Québec et par d'autres députés ne sont pas
des amendements sérieux et qu'ils proviennent simplement d'un
désir qu'ils auraient eu de s'amuser. Que le député de
Taillon ait l'idée qu'il voudra des amendements que nous avons
présentés, il lui appartiendra de dire que le libellé de
ces amendements, les propositions de changements de frontières qu'ils
proposent ne sont pas conformes à ce qu'il croit, lui, sereine-ment et
objectivement, être la situation sociale, politique et économique
de sa circonscription. Je crois qu'il n'a pas raison de s'en prendre à
ceux qui ont préparé ces amendements ni surtout de
prétendre qu'ils ne sont pas sérieux, voulant ainsi jeter le
discrédit sur des députés qui ont travaillé aussi
attentivement que le député de Taillon a pu le faire à
l'étude de ce projet de loi.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, je regrette si j'ai donné
l'impression que je prétendais. J'ai été, il me semble,
assez prudent, au début de mon intervention pour dire que j'avais
l'impression qu'on a voulu, â un moment donné, se détendre.
Ce n'est pas un reproche. Je crois que chacun de nous, dans sa vie,
spécialement au cours des quinze derniers jours a vécu sous une
tension qui n'était pas normale. Qu'on veuille à un moment
donné se détendre, je crois que c'est normal. Cependant,
là où mon impression se précise, c'est que cette
détente bien normale et que j'accepte de chacun des 108
députés de l'Assemblée nationale semble s'être
manifestée sur les gens du comté de Taillon. C'est une question
que je pose. Un membre d'Unité-Québec pourra peut-être
tantôt dire que j'ai tort d'avoir cette impression, et tant mieux.
Je pense, M. le Président, qu'on a voulu tout simplement,
à la suite de ce qui est illustré sur cette carte, nous dire: Il
y a une ligne ici, qui est le boulevard Jacques-Cartier et il y en a une autre,
un peu plus haut, au nord, qui est le chemin du lac. J'ai l'impression
je ne le
prétends pas, c'est une impression qu'on a dit:
Présentons un amendement pour amener ça au chemin du lac, sans
s'arrêter à penser aux conséquences sérieuses que
cela pouvait avoir sur la population, non seulement du comté de Taillon,
mais de l'ancien comté de Chambly, qui s'appellera à l'avenir le
comté de Laporte. C'est le seul commentaire que je veux faire, M. le
Président. J'ai l'impression qu'on a voulu se détendre, tant
mieux, mais ce que je regrette, c'est qu'on ait voulu se détendre aux
dépens des gens de Taillon. C'est cela que je voulais faire
remarquer.
Je pense, M. le Président, que le rapport de la commission
Drouin, qu'on a tellement critiqué, mais qui, quand même, nous a
permis d'adopter 57 comtés, était, à sa base, valable.
Lorsqu'on doit étudier une loi comme le projet de loi no 62, lorsqu'on
doit étudier son rapport qui est présenté à
l'Assemblée nationale, il est bien évident que cela peut,
à certains moments, déplaire à certains secteurs de la
population. C'est normal. En fait, en dehors de deux districts
électoraux, soit le district électoral des Iles-de-la-Madeleine
et le district électoral de Vaudreuil-Soulanges, on désorganise,
si on veut employer le terme, une société. On désorganise
les Québécois. Mais, à un moment donné, il faut
avoir le courage de désorganiser les Québécois pour les
mieux organiser, pour satisfaire un besoin, pour satisfaire une soif d'une
meilleure représentation. C'est justement ce que le gouvernement a voulu
avec cette carte électorale: avoir une représentativité
beaucoup plus juste, beaucoup plus équitable, beaucoup plus
honnête, permettre à chacun des députés de mieux
représenter le district électoral qu'il représente
à l'Assemblée nationale. C'est là qu'on retrouve une
distribution ou une justice normale.
En terminant, M. le Président, j'ai le plaisir, encore pour
quelques jours, d'être whip en chef intérimaire du Parti
libéral. Cela m'a valu une expérience un peu désastreuse
en commission des affaires municipales; je le dis avant que mon bon ami, le
député de Maskinongé, le note. Quand même, j'ai le
plaisir de vous dire que quelque 15 députés ont eu l'occasion de
participer aujourd'hui à la discussion sur le rapport de la commission
parlementaire de l'Assemblée nationale.
Au-delà de 39 de nos députés libéraux, en
dehors des ministres et des adjoints parlementaires, ont participé
à l'étude du projet de loi 62. Et si on fait le bilan on a
entendu à plusieurs reprises des gorges chaudes au sujet de la visite
à la salle de bains, au sujet de députés qui
étaient silencieux je pense qu'aujourd'hui, et on l'a vécu
dans cette Chambre,ç'a été le silence de l'Opposition,
ç'a été le renversement de l'Opposition face à la
participation...
M. PAUL: Sur un rappel au règlement, une question de
privilège.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamon- tagne): Le député de
Maskinongé sur une question de privilège.
M. PAUL: Tous les députés de l'Unité-Québec
ont parlé sauf les députés de Gaspé-Nord et de
Shefford. Alors, qu'on ne vienne pas dire que c'est le silence pour nous,
aujourd'hui; c'est le règlement, c'est le code Lavoie qui nous
empêche de parler plus de dix minutes. Alors, je pense bien que le
"whippet" du Parti libéral a été trop longtemps absent cet
après-midi pour être en mesure de juger les interventions toujours
régulières des députés de
l'Unité-Québec.
M. BIENVENUE: Question de privilège.
M. LEDUC: M. le Président, j'admets très volontiers qu'un
très grand nombre, sinon la majorité, de députés de
l'Unité-Québec étaient en Chambre cet après-midi.
Il y en a deux qui n'ont pas participé parce qu'ils étaient
retenus, à ce que je sache, par la mauvaise température, ils sont
avec nous ce soir.
M. PAUL: Ils sont arrivés.
M. LEDUC: Je leur souhaite la bienvenue. Et mon silence ne s'attachait
pas à la participation ou non des députés de
l'Unité-Québec, c'est le silence que l'on a retrouvé du
côté des banquettes de l'Opposition au moment où chacun des
députés libéraux intervenait, c'est extraordinaire...
UNE VOIX: Puis-je parler?
M. LEDUC: Non, vous ne pouvez pas parler. Vous interrompez tellement
souvent d'habitude que, pour vous être tenu aussi sage que vous l'avez
été cet après-midi, ça nous renversait. Vous nous
attaquez tellement, nous, les supposés "back-benchers", que vous n'avez
fait aucune attaque aujourd'hui...
M. PAUL: Bien, voyons.
M. LEDUC: Vous avez laissé parler chacun des
députés libéraux.
M. PAUL: C'étaient des découvertes, nous ne les avions
jamais entendus parler.
M. LEDUC: Vous leur avez donné la chance de dire exactement ce
qu'ils voulaient dire. En plus de ça, vous leur avez donné
l'occasion par vos questions de s'expliquer encore mieux. Ce qui veut dire que
pour nous, de ce côté-ci, c'était renversant de voir
à quel point vous étiez sages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes facile à renverser.
M. PAUL: Cela ne prend pas grand-chose pour vous renverser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose la question de privilège.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Chicoutimi sur une question de privilège.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour faire observer au
député de Taillon que si les députés de ma
formation politique ont gardé le silence lorsque les
députés libéraux s'exprimaient, c'est que nous
étions respectueux des règlements et que, d'autre part, ces
députés ayant été la plupart du temps muets, nous
voulions les entendre jusqu'au bout et boire ce qu'ils disaient jusqu'à
la lie.
M. BIENVENUE: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le ministre de
l'Immigration.
UNE VOIX: Quel article?
M. BIENVENUE: Never mind l'article. Alors, je vous demande des
directives, M. le Président. Je vous demande avec beaucoup de
déférence de surveiller à l'avenir ce que c'est qu'une
question de privilège, quel est le privilège et au nom de quel
privilège le député de Chicoutimi et le
député de Maskinongé se sont levés à tour de
rôle. Ou alors, M. le Président, j'aimerais me faire expliquer
plus tard ce que c'est qu'une question de privilège parce que je n'ai
rien compris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous donnera des cours.
M. PAUL: M. le Président, si vous me permettez.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): L'honorable député
de Maskinongé.
M. PAUL: Le député de Matane a été longtemps
dans la pratique du droit, il était plus brillant à cette
époque qu'aujourd'hui. Prenez donc le tout en
délibéré.
M. BIENVENUE: J'étais plus brillant parce que je croyais
comprendre davantage et je vous avoue que je n'ai rien compris à ces
questions de privilège qui ont été soulevées par
les députés de Maskinongé et de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec l'âge, on perd la
mémoire.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, je pense avoir fait mes deux points et
les avoir expliqués comme il faut.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Encore un anglicisme.
M. LEDUC: Je suis fier de pouvoir à certains moments parler
l'anglais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a deux langues officielles dans cette
Chambre, l'anglais et le français. Que le député en parle
l'une ou l'autre, je n'ai pas d'objection mais qu'il mêle les deux,
ça ne va pas. Faire un point, c'est l'expression anglaise "to make a
point"; c'est un anglicisme.
M. LEDUC: Je regrette, M. le Président, je n'ai pas eu le
privilège d'entendre dans sa totalité l'intervention du
député de Chicoutimi. Je la lirai dans le journal des
Débats.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... lirez du français.
M. LEDUC: Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour une fois, vous lirez du
français.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous
plaît! Nous avions jusqu'à ce moment bien commencé nos
travaux. J'inviterais les députés à continuer comme
auparavant et laisser l'honorable député de Taillon terminer, ce
qu'il devrait faire d'ici quelques instants, son exposé.
M. LEDUC: M. le Président, je veux bien terminer mais, si vous
prenez le chronomètre, vous allez constater que j'ai utilisé
à peine trois minutes de mon temps. Le reste a été
constamment des interventions et des interruptions. J'ai bien confiance que
vous allez peut-être être indulgent et possiblement les partis
d'Opposition. Je termine au cas où certaines personnes seraient
inquiètes.
M. le Président, deux points: Premièrement, l'impression
que j'ai eue est qu'on a voulu se détendre et, quant à moi, il
m'est totalement impossible de voter pour l'amendement qui est
présenté par Unité-Québec. Si c'eût
été un amendement logique qui aurait pu rendre service à
la population du territoire, non seulement du comté de Taillon mais du
futur comté de Laporte ou d'autre comtés environnants, d'accord.
Mais je crois que nous avons jusqu'à maintenant manifesté assez
d'ouverture d'esprit et de collaboration. Nous sommes prêts à
accepter des amendements mais pas un amendement ou une "amendette" semblable,
loin de là. Le deuxième point que je voulais faire, c'est
probablement un anglicisme, remarquez bien, mais,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Make a point.
M. LEDUC: ... entre parler un français qu'on ne comprend pas et
dialoguer dans un langage
qui s'entend, il y a une différence. Le deuxième point, M.
le Président, peu importent les raisons pourquoi l'Opposition a
gardé ce silence, non pas au niveau de ses interventions et tout de
suite j'admets que deux partis à date ont participé aux
débats...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un autre anglicisme, à date.
M. LEDUC: Ils ont fait valoir... Est-ce que le député de
Chicoutimi a d'autres choses à baragouiner? Je peux m'asseoir et lui
permettre son baragouinage pour ensuite terminer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je fais observer au député que
l'expression "à date" est un anglicisme. On dit à ce jour.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le
député de Taillon.
M. LEDUC: Je termine en disant qu'on aurait cru cet après-midi
entendre une mouche voler dans cette Chambre, peu importe ce qui a
justifié cette quiétude de l'Opposition. J'ai fortement
l'impression au plus profond de moi-même que nos députés
étaient intéressants, qu'ils disaient ce qu'ils pensaient sans
restriction et qu'on sentait chez eux cette sincérité qu'on a
besoin de projeter à ce moment-ci de notre vie politique où nous
refaisons ensemble une carte électorale.
Pour toutes ces raisons, je crois que, des deux côtés de la
Chambre, nous devons être fiers de chacun des participants
libéraux à ce débat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Taillon a fait
exception à ses collègues.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Duplessis.
M. Donald Gallienne
M. GALLIENNE: M. le Président, j'espère bien avoir
l'indulgence des honorables députés de cette Chambre, parce que
c'est la première fois que je peux m'exprimer depuis mon
assermentation.
J'ai écouté attentivement les députés
discuter de cette réforme de la carte électorale et je peux vous
dire qu'il aurait été presque impossible pour moi d'avoir plus
beau comté que celui de Duplessis qui s'est agrandi encore en valeur
humaine et en richesses naturelles. J'affirme ici que le nom de Duplessis m'a
toujours fasciné et que cela a été pour moi un très
grand nom. Comme membre du Parti libéral, peut-être quelqu'un va
trouver que c'est un peu audacieux de ma part pour la première fois,
mais, comme j'aime la sincérité, dans ma jeunesse, je l'ai bien
connu et il a fait énormément pour la Côte-Nord. Je peux
dire aussi que d'autres premiers ministres ont fait beaucoup pour la
Côte-Nord. Le comté de Duplessis a joué un
rôle très important; il représente presque la moitié
de la province en superficie. Il aurait été très difficile
pour moi de consulter tous mes électeurs.
Quand même, on semble très heureux de la division de la
carte électorale. Dans le monde où nous sommes aujourd'hui,
même avec l'intelligence que je reconnais à ces honorables
députés, après six mois de discussions, peut-être
que personne n'aurait été heureux de la division de la carte
électorale. Il a donc fallu prendre une décision que je crois
sage.
Je vous donne toujours mon opinion personnelle et vous prendrez en
considération mon manque d'expérience parlementaire. Je suis
quand même très fier que le Parti libéral ait pris une
décision et ait eu l'audace de faire cette réforme de la carte
électorale. Si cela peut causer certains problèmes, cela va
certainement aussi apporter certains ajustements.
Je ne voudrais pas discuter plus longtemps sur un sujet que je ne
connais pas. Pour ma part, ce comté de Duplessis est quand même
très important. Il a pris une grande valeur à mes yeux et son nom
restera toujours grand. Je vous remercie.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): L'honorable ministre de
l'Education.
M. François Cloutier
M. CLOUTIER(Ahuntsic): M. le Président, si j'ai souhaité
brièvement prendre la parole à l'occasion de ce débat, ce
n'est pas pour vous parler de mon comté d'Ahuntsic.
Celui-ci est scindé et son nom même disparaît.
Cependant, ceci me paraît parfaitement normal lorsque l'on désire
faire une réforme de la carte électorale. Nous vivons avec la
même carte électorale depuis la Confédération. Il y
a eu périodiquement quelques ajustements mineurs, en particulier autour
de 1964. Fondamentalement, aucun changement important n'est venu consacrer
l'évolution historique et démographique de la collectivité
québécoise. Ceci peut peut-être paraître curieux et
cependant c'est le fait qui nous permet de bien mesurer l'importance de la
démarche que le gouvernement actuel tente aujourd'hui.
La population du Québec, il y a plus d'un siècle,
était d'au plus un million; elle est aujourd'hui de près de six
millions. Il y a eu des modifications extrêmement importantes dans la
répartition entre les zones urbaines et les zones rurales. Il s'ensuit
que nous nous trouvons en présence d'une situation indéfendable
sur le plan de la plus stricte démocratie. Inutile de revenir sur les
faits qui ont été longuement commentés au cours du
débat de deuxième lecture et en commission, sur les faits, par
exemple, qui veulent qu'un comté compte près de 80,000
électeurs alors qu'un autre en compte peut-être 12,000 ou 13,000
et qu'un seul député se trouve à représenter des
tranches aussi disparates de la population.
Inutile, également, de revenir sur le fait que
le poids respectif de la ville et de la campagne a perdu toute
signification dans cette optique. Ces quelques remarques visent un seul
objectif, mettre en évidence la nécessité d'une
réforme et bien mettre en évidence le fait que toute
réforme comporte un certain nombre d'inconvénients. Il est bien
évident que les modifications d'une carte électorale je me
suis, depuis quelque temps, penché sur des problèmes de cartes
scolaires et dans ce secteur je peux en parler avec une certaine
expérience ne peuvent que bouleverser certaines habitudes,
modifier certaines forces en jeu, créer des problèmes
réels aux populations concernées et à plus forte raison,
aux députés qui les représentent.
Cependant, comment faire autrement? Comment agir si nous n'admettons pas
qu'en dépit de tous les bouleversements il faut, à cause de
l'objectif recherché, en arriver à une meilleure
définition? C'est là la raison pour laquelle aucun gouvernement
jusqu'ici n'a osé s'attaquer à une réforme globale de la
carte électorale. C'est la raison pour laquelle le gouvernement
libéral a cru que le moment était venu d'agir. Il est assez
exemplaire d'entendre certains députés libéraux qui se
sont exprimés dans cette Assemblée et qui, tout en conservant
certainement des réticences parfaitement compréhensibles à
cause du fait qu'eux aussi, comme les membres de l'Opposition,
représentent des populations qu'ils aiment, des populations qu'ils
connaissent, des populations qui tentent de coller le plus possible aux
réalités, ont su quand même placer plus haut
l'intérêt général.
C'est sur ce point, M. le Président, que je désire
terminer, parce que si on ne s'inscrit pas dans le sens de
l'intérêt général, il est impossible d'arriver
à définir la moindre politique. Par définition, une
politique valable, une politique qui doit être axée vers le plus
grand nombre doit nécessairement s'inspirer de ce principe.
Malgré tous les inconvénients et bouleversements
considérables qui ne font pas qu'impliquer les députés
mais qui, je le répète, impliquent également les
populations, ces bouleversements constituent le prix qu'il faut payer pour en
arriver véritablement à une carte mieux équilibrée,
à une carte qui permet à la démocratie de s'exprimer le
plus clairement possible.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): L'honorable député
de Gouin.
M. Guy Joron
M. JORON: Nous avons, jusqu'à ce stade-ci de nos travaux, pour ce
qui est du groupe parlementaire que je représente, évité
d'intervenir dans le débat. Je sens qu'à ce point-ci il est
essentiel de le faire, parce que nous sommes peut-être en train de passer
à côté d'un problème fondamental qu'on a
traîné toute la journée. Il date de la semaine
dernière, de la motion de clôture qui a alors été
adoptée.
Je dois vous dire au départ que je prends la parole sur
l'acceptation du rapport de la commission, que nous acceptons. Ce rapport
inclut les amendements, que nous acceptons également, qui ont
été adoptés en commission et dont fait état le
rapport. Nous ne pouvons, cependant, accepter les autres amendements, ceux qui
ont été annexés au rapport, qui ont été
déposés samedi soir et dont certains ont été
évoqués par les opinants divers au cours de la
journée.
On est mal pris parce qu'on va être appelé, dans quelques
instants peut-être, à voter sur des amendements dont on a pris
connaissance après la fin des travaux de la commission, qui sont en
nombre très substantiel, et qu'on ne peut pas discuter au fond. Ce qu'il
nous est permis de faire dans le débat actuel, au moment où on
discute de l'acceptation globale du rapport, ce sont dix minutes pour chaque
député, trente minutes pour ceux qui représentent des
formations politiques. Je vous signale que c'est ce que je suis en train de
faire, M. le Président, je parle au nom du chef parlementaire du Parti
québécois.
Dix minutes, dis-je, pour parler sur l'ensemble de tout le rapport, mais
sans la possibilité de discuter, avant de les voter
séparément, chacun des amendements. Sans la possibilité
non plus de poser des questions, d'échanger, enfin de faire les
vérifications qui peuvent s'imposer.
En conséquence, je pense qu'on est drôlement mal pris et le
débat qui a lieu aujourd'hui est en train de perdre tout son sens. Je
vous disais que nous ne pouvions pas accepter de voter pour des amendements qui
ont été déposés après samedi à
minuit, pour la raison suivante: au moment où la motion de clôture
a été adoptée, on était en train de dire que la
discussion sur tel sujet avait assez duré. Enfin, le gouvernement
estimait, celui qui présentait la motion de clôture estimait que
la discussion avait assez duré, disant: Cela suffit. Nous arrêtons
la discussion et nous votons là-dessus. Qu'est-ce qui arrive
aujourd'hui? C'est que ce sur quoi nous allons être appelés
à voter dans un moment, ce n'est pas ce sur quoi nous avons
arrêté la discussion, puisque la majeure partie des amendements
sont des amendements nouveaux qui ont été déposés
après.
On est en train de fausser complètement le sens de ce
débat. On est en train de faire une très sérieuse entorse
à la démocratie. Pour cette raison de principe, il nous
paraît impossible, dans notre cas, d'admettre de voter pour ces
amendements. D'autre part, je dis que ce qui amène ce dilemne ou ce
cul-de-sac, ce sont en partie les conséquences de la motion de
clôture. On pourrait dire aussi que c'est en partie l'attitude qu'a prise
préalablement le parti de l'Unité-Québec qui a
mené, pendant des heures interminables, un débat qui
n'était pas toujours fondamental ou substantiel et qui nous a
empêchés en commission de couvrir la totalité des
comtés.
Il y a des députés qui sont privés de la
possibilité de défendre des amendements qu'ils auraient voulu
apporter. On est en quelque sorte pris au piège. C'est là que
l'intervention que faisait le député de Bourget, au moment de la
motion de clôture, prend tout son sens. Il justifiait l'abstention des
députés du Parti québécois à cette motion de
clôture en disant: On est pris au piège, un piège qui a
été fabriqué par les deux partis responsables. D'une part,
l'Unité-Québec, par son "filibuster", a privé certains
députés d'amener des amendements et a forcé, puisqu'il y
avait des délais en effet, le président de la commission
Drouin nous avait dit qu'il fallait adopter ce projet de loi le
gouvernement à utiliser la motion de clôture. D'autre part,
dès l'instant où le gouvernement utilisait cette motion de
clôture, ce qu'il se trouvait à faire, à toutes fins
pratiques, c'était aussi de mettre fin à la possibilité
d'amendements ultérieurs, puisqu'on ne pouvait pas les discuter.
On est en train, à quelques égards, de faire sombrer dans
le ridicule toute la démarche faite depuis deux ans au sujet de la
réforme électorale. Parmi les amendements qui ont
été déposés après minuit, certains peuvent
être valables. Je ne parle pas des amendements dilatoires de
l'Unité-Québec qui s'amuse simplement à les additionner en
changeant des bouts de rues ici et là. Il y en a quelques-uns qui sont
substantiels, mais même ceux-là, quels que soient leurs
mérites, on ne peut les accepter. Ce serait en quelque sorte rendre
ridicule le travail fait depuis un certain temps. Je m'explique. On a d'abord
décidé de former une commission indépendante et
permanente. On n'a pas voulu accepter, ce qui existe au gouvernement
fédéral, que le rapport de cette commission indépendante
soit final pour des raisons de moeurs ou de culture politique. Trop de membres
de cette Assemblée craignaient peut-être que le comté que
les experts ou les soit-disant experts indépendants allaient leur
fabriquer ne corresponde pas à leurs chances électorales ou des
trucs semblables. On n'a donc pas voulu aller jusqu'à dire: le rapport
de la commission sera final.
La commission a donc déposé un premier rapport.
L'étape qui a suivi a été l'étude de ce rapport en
commission et la période où on a permis aux
députés, aux membres de la commission de suggérer des
changements à la commission. La commission a reçu un certain
nombre de propositions de changements, la majeure partie venant du parti
ministériel. Un peu plus tard, la commission nous soumet son
deuxième rapport, retenant certaines des recommandations et rejetant la
majorité des suggestions qui avaient été apportées
par les députés en commission. A ce moment-là, nous avions
clairement dit que, pour nous, la ligne à suivre était d'accepter
de la façon la plus intégrale et de ne pas toucher, à
moins d'un cas tellement évident, au rapport qui était fait par
la commission. Autrement, on ouvrait la porte aux négociations, aux
échanges, au commerce d'influences, au "gerrymandering" si vous voulez,
etc. On ouvrait une porte qui allait peut-être nous enfermer
précisément dans le cul-de-sac où nous nous trouvons
aujourd'hui. L'étape qui a suivi a été le
dépôt du projet de loi lui-même qui, dans ses grandes
lignes, à quelques exceptions mineures près, a respecté de
façon quasi intégrale le deuxième rapport de la commission
Drouin. Nous avons trouvé ça correct.
Quand, ensuite, le projet de loi 62 a été
déféré à la commission de l'Assemblée
nationale, l'attitude que nous avons prise a été celle du respect
le plus intégral possible, encore une fois, et parfaitement
intégral si c'était possible, du projet de loi 62. On
s'était dit: Nous ne sommes pas pour recommencer à jouer au fou
encore une fois. Il y en a qui ont joué au fou et, de toute
façon, on a soumis un tas d'amendements. A un moment donné, la
commission fait rapport. Elle était obligée de faire rapport
parce qu'il y a eu une motion de clôture. Là, le processus n'est
même pas fini.
On revient à la charge avec une série d'amendements qui
reprennent, dans bien des cas, certaines suggestions faites par le parti
ministériel, entre autres, et par d'autres partis aussi, à la
commission Drouin, après le dépôt de son premier rapport.
M. le Président, qu'est-ce qu'on a fait pendant tout ce temps? A-t-on
joué au fou? On aurait été aussi bien de pas en
créer du tout, de commission permanente et indépendante, si
à chaque étape, dans ce processus, on peut tout recommencer et
tout remettre en question. C'est ce à quoi nous entraîne le
piège dans lequel on est pris ce soir, si on adopte comme attitude la
possibilité d'accepter tel amendement ou de refuser tel autre. De toute
façon, on ne peut pas discuter les amendements, excepté à
cette étape où on peut parler globalement. Au moment où
chacun, séparément, sera voté, on ne pourra plus les
discuter au mérite et on ne pourra plus poser des questions. Nous serons
donc privés de l'élément essentiel sur lequel nous pouvons
fonder notre opinion, sur lequel nous pouvons motiver notre vote.
Comment voulez-vous que nous votions, dans ces circonstances? Pour notre
part, M. le Président, nous refusons de jouer ce jeu et nous disons
d'avance que nous allons voter contre tous ces amendements, pour cette raison
de principe. Mais je vous signale aussi que nous n'avons pas eu le temps de
tous les étudier. Il est possible qu'il y en ait qui sont souhaitables
mais c'est bien malheureux. On n'aurait pas dû, d'une part, amener une
motion de clôture ou, d'autre part, gaspiller le temps de la commission.
A ce moment-là, il y a des députés qui n'auraient pas
été privés de leur possibilité de faire des
amendements. D'un côté, on a abusé des règles de
notre Parlement je parle ici du filibuster qu'a mené
l'Unité-Québec de l'autre côté, on s'est
servi de l'arme que notre règle-
ment parce que cela fait partie de notre règlement
donne à notre gouvernement pour mettre un point final à cette
affaire.
Quand on met un point final à la discussion, à mon avis
c'est un défaut fondamental de notre règlement, que de permettre
la possibilité, ensuite, d'apporter des amendements qui ne pourront pas
être discutés au fond avant d'être votés. C'est la
raison, le principe...
M. LEVESQUE: M. le Président, le député me
permettra une question. Comment le député de Gouin envisage-t-il
la possibilité, pour le gouvernement, d'apporter des amendements si
l'occasion ne lui est pas donnée, en commission, de faire l'examen des
comtés qui n'ont pu être étudiés et qui ne
l'auraient pas été, même sans notre règlement? La
seule façon dont on pouvait procéder, c'était de laisser
faire? Alors nous n'avions pas le choix. Nous n'apportons pas d'amendement,
à ma connaissance, dans les comtés qui ont été
étudiés et dont les articles ont été adoptés
à la commission parlementaire. Il faut bien comprendre qu'on n'avait pas
tellement le choix.
M. JORON: C'est précisément ce que je signalais. Vous avez
raison. Il y a le fait que certains députés ont été
privés, si vous voulez, d'apporter des amendements à cause de
l'attitude qu'un groupe politique a prise, en cette Chambre, à
l'étude en commission; je suis d'accord avec vous. D'autre part
c'est là où je vous dis tout le risque d'utiliser la motion de
clôture cela joue dans les deux sens. Dès l'instant
où vous l'imposez, vous vous enlevez vous-mêmes, les
députés ministériels, la possibilité d'amener des
amendements qui peuvent être discutés. Vous vous êtes, en
d'autres mots, si vous me passez l'expression, M. le Président,
fourrés tous les deux dans le guêpier.
M. LEVESQUE: Pas du tout, M. le Président. Le
député me permettra une question également. Je voudrais
bien que ce soit clair.
M. JORON : Est-ce un débat ou une question que vous me posez?
M. LEVESQUE: Si le règlement ne prévoyait pas la
possibilité d'avoir des amendements à ce stade-ci, le
député aurait raison. Mais le règlement le prévoit
pour deux raison: Pour celle que nous connaissons présentement et aussi
pour le cas, par exemple, de députés qui n'auraient pu être
entendus à une commission élue.
M. JORON : Je comprends pourquoi le règlement le permet mais, le
malheur, à ce moment-là, c'est qu'on ne peut pas le discuter au
fond. Il faut voter séparément, les uns après les autres.
Ce n'est pas comme en commission, où chaque député aurait
droit à dix minutes de parole sur l'ensemble de tout le rapport. Mais on
ne peut pas parler isolément sur chacun des amendements pour motiver son
vote, on ne peut pas poser les questions pertinentes qui peuvent
éclairer son vote. A toutes fins pratiques, on dit qu'il n'y a pas
véritablement de processus démocratique, parce qu'on est
obligé de voter les yeux bandés.
M. LEVESQUE: Le député me permettrait-il de lui poser
cette question-ci. N'est-il pas vrai que chacun des partis a reçu,
dès samedi dernier, la liste des amendements proposés par chacun
des partis? Alors, je crois que dans les interventions qui sont permises au
cours de ce débat et Dieu sait si on a entendu des interventions
au cours de la journée il est possible de se prononcer sur la
valeur des amendements. Deuxièmement, quant à nous, nous avons
fait l'impossible pour renseigner ceux qui nous ont posé des questions
sur la teneur de ces amendements, la portée de ces amendements. Et nous
avons été extrêmement ouverts pour donner tous les
renseignements possible à cause du fait que les travaux que nous avons
dû faire, nous les avons offerts aux autres députés, quelle
que soit leur allégeance.
M. JORON: Vous savez que la pile d'amendements on voit
l'épaisseur qu'elle a, il y en a 88 qui venaient d'un parti,
rédigés, à part ça, d'une façon qui
reprenait tout l'article de la loi et qui en rendait quasiment la lecture
impossible a été déposée à minuit
samedi. Certains d'entre nous n'étaient pas ici dimanche. Il restait la
journée d'hier pour prendre connaissance de tout ça, sans la
possibilité d'échanger en commission des questions et des
réponses: Pourquoi vous avez fait ci? Pourquoi vous avez fait ça?
Ce qui nous oblige, en d'autres mots, à conduire l'activité
parlementaire en dehors de ses cadres normaux, dans les couloirs ou dans les
corridors et par le téléphone. C'est ça qui ne
m'apparaît pas normal: qu'on soit rendu à un stade aussi important
de notre projet de loi et qu'on soit obligé de le faire de cette
façon-là. Et je disais que si on en est rendu là, à
cette négation partielle, si vous voulez, du processus
démocratique, il y a deux partis en cette Chambre qui en sont, de
façon différente et pour des raisons différentes, tous
deux responsables.
Je veux vous dire, M. le Président, je le signalais un peu plus
tôt, qu'on est en train de revenir encore une fois avec des suggestions
qui avaient été faites à la commission Drouin après
le dépôt de son premier rapport, qui ont été
rejetées par le deuxième rapport, qu'on n'a pas discutées
en commission et que, bang, comme ça, à la dernière
minute, on ramène encore à la surface. Tout ce
processus-là depuis deux ans peut nous sembler avoir été
inutile parce que si on peut encore revenir à la charge une Xème
fois, on se demande pourquoi on l'a faite cette commission-là.
Je vous donne deux exemples: un amende-
ment est actuellement proposé et qui est assez substantiel, il
est proposé par le parti ministériel et vise à refaire
entièrement ou de façon très substantielle les
comtés, définis par la loi 62, de Témiscouata et de
Rivière-du-Loup-Kamouraska. Là, on est en train de les changer
très substantiellement. C'est en partie, en tout cas en majeure partie
la suggestion que le Parti libéral avait faite à la commission
Drouin, après le premier rapport, mais la commission l'avait
rejetée. On avait entendu les explications de la commission, pourquoi
ç'avait été rejeté. Comment se fait-il qu'il est
permis, alors qu'il ne reste quasiment plus de temps pour en discuter et plus
de temps non plus pour échanger des questions là-dessus, qu'on
est poigné encore avec cet amendement-là? Nous le trouvons
inacceptable pour cette raison-là.
Il y en a un autre aussi, je signale un amendement qui viserait à
faire passer un certain nombre de municipalités du comté de
Compton-Mégantic, c'est-à-dire selon le nom du projet de loi 62,
au comté de Saint-François, faisant ainsi que le comté de
Compton-Mégantic baisserait passablement en deçà de la
marge de 24,000 électeurs et tomberait à quelque chose comme
20,000 ou 21,000. De la bouche même des représentants du
gouvernement, et notamment du député de Terrebonne, tout au long
des séances de la commission de l'Assemblée nationale, on a
entendu pendant deux ans dire que la règle fondamentale, c'était
le respect du critère démographique. Combien de fois le
député de Terrebonne a-t-il répété que la
première règle de base, c'était de respecter le plancher
de 24,000 et le plafond de 40,000 électeurs. Comment se fait-il
qu'à la toute dernière minute le parti ministériel nous
arrive avec un amendement qui défonce ce plancher-là? On ne peut
pas accepter cet amendement-là non plus, M. le Président.
En conclusion, après s'être senti obligé
peut-être par l'attitude qu'a prise Unité-Québec en
commission parlementaire, d'amener une motion de clôture, une fois qu'il
l'a faite, je pense que le gouvernement doit en assumer les
conséquences. Parmi ces conséquences, il me semble que le
gouvernement et nous-mêmes devrions éviter d'accepter des
amendements que nous n'avons pas eu l'occasion de discuter en commission
parlementaire, avant la motion de clôture. Cela me paraît
extrêmement dangereux de les adopter, surtout si ce sont des amendements
majeurs. Je ne voudrais pas laisser de porte ouverte, mais on pourrait
peut-être faire de petites exceptions sur des affaires qui pourraient
être de forme, des noms ou des choses semblables. Fondamentalement, la
règle que devrait adopter le gouvernement serait celle de les accepter
en bloc. Je pense qu'à ce stade-ci de nos travaux, surtout avant que
nous passions au vote, si d'autres membres en cette Chambre veulent intervenir
il y en a encore qui n'ont pas parlé de chaque parti c'est
la dernière chance.
Je parlais au nom du député de Bourget; alors, j'utilisais
le droit de parole de trente minutes du chef parlementaire du Parti
québécois. La responsabilité du gouvernement, à ce
stade-ci, serait d'annoncer son intention à l'égard des
amendements qui ont été apportés soit par lui-même
ou par les partis d'Opposition et de dire comment il entend en disposer de
façon que le peu de temps qui reste, qui est déjà un
accroc sérieux à ce que j'appelle notre processus
démocratique, soit utilisé à vider au maximum la question
pour que les députés, tout à l'heure, votent sur quelque
chose qui aura été débattu et qu'ils auront compris.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): L'honorable député de
Shefford.
M. Armand Russell
M. RUSSELL: M. le Président, je n'avais pas l'intention
d'intervenir dans ce débat, car j'avais eu l'avantage de discuter
à maintes reprises à l'occasion de l'étude en commission,
de ce bill dont nous étudions le rapport ce soir. Je le fais
après avoir entendu le porte-parole du Parti québécois, le
député de Gouin, qui par ses propos tente de justifier son
silence et son refus de participer aux travaux de la commission de
l'Assemblée nationale.
M. JORON: On ne pouvait pas parler; vous parliez tout le temps.
M. DEMERS: Un instant! Vous n'étiez même pas là.
M. RUSSELL: M. le Président, peut-être que le
député de Gouin aurait autre chose à dire. Je vais le
laisser parler.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Picard): Le député de Shefford
a la parole.
M. RUSSELL: M. le Président, je prends note que le
député de Gouin vient de retrouver la parole une autre fois,
après avoir parlé pendant vingt minutes et après
s'être abstenu de parler en commission. Il tente de se justifier en
blâmant un autre parti d'être intervenu. Il n'a pas encore compris
les raisons qui motivaient les arguments avancés par le parti qui
s'opposait à l'adoption de plusieurs articles et qui a proposé
plusieurs amendements et des modifications aux lignes de comté. Par
contre, il vient de s'apercevoir que le deuxième rapport
déposé ne répondait pas tout à fait aux goûts
du gouvernement et qu'on a encore modifié, à la suite de ce
deuxième rapport, certaines lignes de comtés. Après tous
les arguments qu'on a apportés, lui-même vient de se rendre compte
qu'on a fait une autre exception à part les Iles-de-la-Madeleine. Tels
étaient les arguments que nous avions apportés en présence
de quelques membres du Parti québécois et sur lesquels
nous sollicitions leur appui à ce moment-là pour
démontrer que la loi qui a été votée, le bill 80,
pour créer la commission indépendante de l'Opposition, avait le
droit de tailler à une mesure raisonnable des comtés tels que
l'Abitibi-Est et le comté de Duplessis dont j'ai eu le plaisir et
l'honneur d'entendre ce soir, pour la première fois, le nouveau
député s'exprimer en Chambre, ce dont je le félicite.
Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi lui-même n'est pas venu
en commission pour continuer à voter avec nous comme il l'a fait un
soir. Il était tellement convaincu de la valeur de l'amendement que nous
avions apporté, qu'il nous a appuyé. Si le gouvernement
n'était pas intervenu avec cette motion de clôture ou de
bâillon, nous aurions eu l'avantage de retourner pour étudier le
comté de Duplessis.
Il est regrettable que le gouvernement nous ait privés de ce
privilège, ait privé son député de ce
privilège de discuter les bornes qui contournent aujourd'hui le
comté de Duplessis. Je dis au député de Duplessis en
passant: Est-ce qu'il réalise que son comté est plus long que si
nous prenions la route d'ici à Boston, aller et retour? Il sera
peut-être obligé de demander au ministre des Transports l'avion
pour faire son élection à travers le comté de Duplessis
parce que ça va être long. La même chose pour le
député d'Abitibi-Est. Le député de Gouin vient de
comprendre ça, il vient de comprendre que les exceptions c'était
possible pour d'autres comtés que celui des Iles-de-la-Madeleine car on
vient de créer un nouveau comté avec un exception, le
comté de Mégantic-Compton. C'est pour vous démontrer, M.
le Président, que le parti que représente le député
de Gouin était satisfait dès le début. Pour eux, en
deuxième lecture, c'était accepté, c'était
adopté. Donc il n'y avait aucune modification à faire.
Pour eux il n'y avait aucune participation. Là, par des
éditoriaux écrits par des gens qui leur sont sympathiques, ils
viennent de se retrouver. Ils viennent de voir le malaise qui était
à se créer, ils viennent de se rendre compte exactement de ce qui
se passait. Le premier rapport déposé par la commission
indépendante a créé, chose que vous savez, du malaise au
sein de la députation libérale. Là on a
étudié à nouveau avec peut-être la
coopération de la même commission, avec des membres
annexés. On a eu le deuxième rapport. Nous avons tenté de
le modifier avec des arguments logiques. Le député de Joliette,
je le vois là-bas, est heureux ce soir et je suis heureux pour lui. On a
bataillé pendant quatre heures pour modifier au moins d'une façon
raisonnable son comté. Il était gêné lui-même
d'accepter ce comté tel qu'il était taillé, mais on est
venu à bout de le modifier après discussions nourries. Nous avons
justifié d'apporter dans ce comté les paroisses qui devaient y
être.
Il a compris et finalement la commission a accédé à
nos demandes. Plusieurs autres comtés auraient pu profiter de ces
amendements. Le comté que j'ai eu le plaisir de représenter
depuis 17 ans, M. le Président, on voulait modifier son nom. On a
modifié le comté dans quatre divisions. Je suis convaincu que le
député de Brome, qui connaît très bien le
territoire, va admettre que ça n'a pas de sens de venir chercher une
municipalité près de la ville de Granby, qui est dans le canton
de Granby, puis l'envoyer dans le comté de Brome-Missisquoi. Pas plus
que ç'a du sens d'aller chercher cinq municipalités à
l'autre bout du comté de Shefford et de les envoyer dans le comté
de Brome-Missisquoi.. Le gouvernement aurait dû nous fournir les outils
nécessaires, tel que le prévoit la loi aux articles 9 et 12.
C'est ça qu'on nous a refusé en commission parlementaire. On a
prolongé les exposés, les discussions, les arguments. On nous a
privés d'un privilège auquel nous avions droit, d'une chose qui
était dictée par une loi. On nous a forcés à amener
des arguments. A un moment donné le gouvernement s'est dit: C'est
pressé, il faut que ce soit adopté pour le premier de
l'année. Encore là je me pose des questions. Pourquoi n'a-t-il
pas fait venir le président de la commission de révision,
l'honorable juge pour démontrer à la commission que
c'était absolument nécessaire que le bill 62 soit adopté
pour le 1er de l'année 1973? Ceci n'a pas encore été
prouvé, je pense que ça existe simplement dans la tête
peut-être du président général des
élections.
Mais ç'aurait été son privilège de venir
devant le député de Gouin, devant la commission parlementaire et
d'exposer, d'une façon claire, précise, toutes les raisons qui
motivaient que cette loi soit nécessairement adoptée pour le 1er
janvier 1973. Je dis, M. le Président, qu'encore là
c'était faux, ça ne pressait pas. Cela ne justifiait certainement
pas le gouvernement de brimer les députés de l'un de leurs plus
grands privilèges, la parole dans cette Chambre sur tout projet de loi.
Nous avons le droit et même le devoir de discuter de ce projet et de le
présenter à la population du Québec pour la
première fois dans l'histoire.
Ceci se produit pourquoi? Pour quel motif?
Pour quelle raison a-t-on utilisé cet outil qui est dur, qui
brime un privilège sacré, qui est une entrave à la
démocratie? Pour moi, c'est important, la démocratie. C'est pour
cela que je me suis expatrié en 1939, pendant presque six ans, pour
aller me battre pour la démocratie, la liberté de parole. Je
n'aurais jamais cru que dans la Chambre, dans le Parlement de ma province, je
serais moi-même brimé, privé de mon droit de parole parce
qu'on s'est fait refuser ce qui nous était permis par une loi.
Je suis certain que vous avez lu cette loi, vous, M. le
Président, et que vous la comprenez. Il est malheureux que du
côté du gouvernement on n'ait pas fait référence
à vos connaissances, qu'on ne vous ait pas demandé de directives.
Je suis convaincu que, s'il n'avait été que de vous, nous aurions
eu ce que nous demandions, le privilège d'entendre la commission faire
son
exposé des raisons qui motivaient le chambardement de tous ces
comtés en province et, deuxièmement, déposer tous les
documents que nous voulions avoir, documents qu'elle a elle-même
utilisé pour découper cette carte électorale.
Si nous avions eu ces documents, avec une dizaine de jours de plus nous
aurions continué d'étudier d'une façon très
objective le reste des comtés. Nous aurions peut-être même
fait un meilleur travail en étudiant les 57 premiers comtés avec
peut-être 80 heures d'étude; ce n'est pas beaucoup pour 57
comtés. Il n'en restait que 53 à étudier. Qu'est-ce que
50, 60 ou 70 heures de plus? Est-ce que cela aurait coûté
énormément plus à la province? Je comprends que
c'était fatigant pour certains députés qui essayaient de
défendre le projet de loi. Je comprends que le député de
Terrebonne soit fatigué, il avait un travail énorme à
défendre ce "gerrymandering". C'était pour lui un fardeau
difficile et il est malheureux que certains partis aient jugé bon de
s'abstenir de contribuer à démontrer à la population que
nous étions en face de faits impossibles à accepter.
Ce soir, M. le Président, nous sommes à étudier un
rapport qu'on nous demande d'accepter. Tout à l'heure, nous aurons
à accepter des amendements et vous verrez notre objectivité. Il
est malheureux que nous ne puissions voter pour ce rapport car,
personnellement, je ne peux pas voter pour le rapport. A mon sens, ça ne
représente pas la réalité. Pour la région que je
connais personnellement, c'est un massacre général de paroisses.
On tente de chambarder les paroisses faisant en sorte que la population soit
mêlée comme elle ne l'a jamais été, ce qui
crée un mécontentement qui n'est pas nécessaire. Je suis
convaincu que, si nous avions pris le temps nécessaire pour
étudier encore pendant quelques heures ce projet de loi, nous aurions
réussi à établir des comtés à la taille et
à la dimension de la population. Tout le monde aurait été
satisfait, le bâillon n'aurait pas été nécessaire,
tout le monde aurait été heureux, même les
députés libéraux. Parmi ceux qui semblent les plus
souriants, j'en connais plusieurs qui sont malheureux malgré les
amendements qui ont été présentés et qui ne sont
pas acceptables. On nous apporte des amendements ici et on nous a
refusé, en Chambre, sur des principes énoncés... Vous
n'aurez qu'à relire le journal des Débats pour savoir que ces
principes ont été hautement établis.
M. le Président, si vous me permettez, dans quelques secondes je
vais terminer mon très court exposé.
M. LEVESQUE: C'est fini.
M. RUSSELL: M. le Président, j'espère que le leader
parlementaire ne mettra pas encore le bâillon.
M. LEVESQUE: Ce n'est pas moi, c'est le règlement.
M. RUSSELL: Pour six ans, j'ai traversé outre-mer pour
défendre la démocratie est-ce que je ne peux pas, dans cette
Chambre, avoir deux minutes de liberté pour m'exprimer d'une
façon très objective? Je le fais avec toute la conviction que
vous me connaissez, M. le Président, sans malice envers le leader
parlementaire, sans malice envers le gouvernement. Je les préviens
simplement de ceci, M. le Président, et je termine là-dessus. Il
est malheureux qu'il ait pris ces mesures. Il était facile de faire
autrement et je suis convaincu que nous aurions eu une carte à la
dimension et à la satisfaction des électeurs de la province de
Québec. Le gouvernement aurait été satisfait et la
population encore beaucoup plus.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. Marcel Léger
M. LEGER: M. le Président, je ne voulais pas entrer dans ce
débat, mais devant les attaques du député de Shefford, je
me dois de rétablir certains faits et dire d'abord la raison pour
laquelle nous n'avons pas voulu, au cours de la commission parlementaire,
prendre davantage le temps de cette commission pour participer à une
réforme de la carte électorale, alors que le projet, comme tel,
même s'il ne nous satisfaisait pas d'une façon complète,
était pour nous un minimum.
Je voudrais qu'il soit bien clair, en cette Chambre, que le Parti
québécois, s'il n'est pas intervenu plus que cela, c'est que pour
nous la réforme électorale ne touchait pas uniquement la carte
électorale, et que la partie de la carte électorale était
le seul sujet dont nous étions en droit de parler d'après la
procédure parlementaire, et, pour nous, une réforme
électorale aurait dû toucher les trois autres points. Mais comme
nous ne pouvions pas en parler, nous ne l'avons pas fait. Et encore ce soir, je
ne pourrai pas toucher à la liste électorale puisqu'il y a un
projet qui s'en vient, et nous trouvons que c'est une amélioration du
système électoral. Nous n'avons pas le droit d'en parler ce
soir.
Je ne parlerai pas non plus du mode de scrutin que le Parti
québécois a été le premier à proposer. Mais
comme ce n'était pas le cas pour nous, cela ne servait absolument
à rien d'en parler à la commission parlementaire sur la
réforme de la carte électorale.
Le troisième point sur lequel nous ne pouvions pas parler et dont
aucun parti jusqu'ici n'a parlé, c'est le financement des partis, qui
est une partie importante dans cette réforme électorale, mais
nous ne pouvions pas en parler à la commission parlementaire. Il ne
restait qu'une des quatre parties qui est importante mais n'est
pas la plus importante, c'est celle de la carte électorale. Pour
nous, nous voulions qu'un minimum au moins soit passé, que cette
étape soit passée. C'est la raison pour laquelle, étant
d'accord sur l'ensemble de la carte électorale, nous ne voulions pas
prolonger le débat sur lequel d'autres députés ont fait de
l'obstruction pour prolonger ce travail. Pour nous, il est essentiel qu'au
moins un des quatre points soit réglé, soit celui de la carte
électorale. Nous nous réservons de revenir sur les trois autres
points qui sont essentiels, sinon une réforme électorale ne vaut
pas grand-chose, si on n'atteint pas la réforme de la liste
électorale, du mode de scrutin, si on ne touche pas surtout le
financement des partis, chose que ni le parti de l'Unité-Québec
ni le Parti libéral n'ont voulu présenter.
Nous n'avons pas pu intervenir avant et je ne voulais pas revenir ce
soir pour parler au cours de ce débat, mais il est impossible pour nous
de laisser passer cette accusation d'entente que nous pourrions avoir eue pour
adopter la carte électorale. Pour nous, c'est tellement minime qu'on
n'avait pas de temps à perdre. Il fallait que ce soit passé.
Quant aux trois autres réformes, nous croyons en la parole du
gouvernement actuel qui doit établir cette réforme
électorale qui ne touche pas uniquement la carte.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Gaspé-Nord.
M. François Gagnon
M. GAGNON: M. le Président, j'ai entendu mes collègues qui
ont parlé, avec beaucoup d'emphase, sur la motion
présentée par la commission parlementaire sur la carte
électorale.
J'ai écouté le député de Gouin. Il
découvre l'astuce du gouvernement qui présente des amendements
à la loi pour permettre de favoriser un comté qu'on aura
peut-être oublié, lors de la présentation de la carte
électorale. J'ai écouté aussi le député de
Lafontaine et je constate que 80 p.c. de son argumentation était celle
qu'avait le chef de l'Unité-Québec lorsqu'il a voulu
déposer son projet de loi qui aurait permis une meilleure distribution
et une meilleure justice dans le vote. Cela me satisfait. Cela démontre
que toute l'argumentation que nous tenons depuis une dizaine de jours avait sa
valeur, son poids. On la découvre au fur et à mesure que nous
faisons la discussion.
Si je prends la parole, ce soir, c'est pour conserver le droit de
parole. C'est bête à dire, mais le droit de parole, c'est quelque
chose, dans un Parlement, qu'on ne doit jamais toucher. Quand je vois la
tragédie qui se joue et qui a pour victime toute la population du
Québec, je me dis que je dois me battre. C'est un drame tragique, mais
également comique. Pour cette raison, la motion qui a été
présentée afin d'adopter le rapport de la commission de la carte
électorale doit être battue à plate couture.
Si je dis qu'il s'agit d'une tragédie, je vais vous en donner la
raison. D'abord, le gouvernement dépose le bill 62 à la fin de
novembre ou au début dé décembre. C'est un bill d'un
importance extraordinaire. On ne le dépose pas à la reprise de la
présente session, c'est-à-dire début de novembre ou fin
d'octobre, chose qui aurait dû être faite pour permettre à
tous les députés de faire le débat qui s'imposait,
d'autant plus qu'à certains moments la Chambre siégeait et qu'il
y avait deux autres commissions en plus de la commission de la carte
électorale. Or, nous sommes dix-sept. Le Parti québécois
compte sept députés. Le Ralliement créditiste compte onze
députés. Comment voulez-vous vous partager? On savait que cette
stratégie voulue par nos amis d'en face permettrait peut-être
d'adopter cette carte électorale en vitesse et de faire passer tous les
sapins que l'on devait faire passer. Malheureusement, nous, de
l'Unité-Québec avions l'oeil ouvert.
Je crois que, si le gouvernement avait agi de cette façon, les
députés auraient présenté des arguments qui
auraient été assis sur des valeurs et qui auraient fait reculer
le gouvernement, comme on l'a fait reculer sur certaines motions. Alors on a vu
des députés de l'autre côté nous appuyer; je les
félicite. Probablement que, si mon gouvernement avait fait ça,
quoique jamais il ne l'aurait fait, j'aurais agi de la même façon
qu'ils l'ont fait.
Tragique, messieurs, le gouvernement, oui. On refuse d'entendre la voix
du peuple. Lorsque le peuple se voit brimé, soit par la voix de son
député ou autrement, là, il fait entendre d'autres sons de
cloche.
Dans les journaux d'aujourd'hui, le Soleil et autres, le peuple fait
entendre sa voix. Dans le Soleil d'aujourd'hui on dit: "Des Gaspésiens
menacent de bloquer les routes". Qu'on se rappelle Cabano, qu'on se rappelle
Saint-Esprit, qu'on se rappelle Les Méchins. Les Gaspésiens ne
sont pas des peureux. C'est dans ces endroits éloignés
qu'à certains moments la révolution peut-être
déclenchée. Qu'on se rappelle d'autres événements.
On a envoyé au premier ministre un message qui dit: "Retrait du bill 62,
la réforme de la carte électorale ou bien la population de
Gaspé-Nord bloquera les routes". La population de Gaspé-Nord sait
qu'elle est brimée. On ne veut même pas entendre la voix du
représentant du comté de Gaspé-Nord, puisque le
président de la commission n'a pas appelé ce comté ou ceux
de la Gaspésie et de la région du Bas-du-Fleuve. On les a
ignorés. Là, on dit à la Chambre: Vous allez tout accepter
d'un paquet. Jamais. Si la population bloque les routes, le
député sera avec elle. Soyez sans crainte. Je n'ai pas peur de
livrer bataille jusqu'à la fin.
Une autre raison. J'ai ici le journal Le Voyageur qui est publié
à Murdochville le 14 décembre et qui dit ceci...
M. SIMARD (Témiscouata): Donnes-y!
M. GAGNON: ... dans un paragraphe de son article qui est très
intéressant, vous allez voir: "Par ailleurs, la minorité
ici, nous parlons des populations des milieux ruraux et semi-ruraux de
par ses droits, a les mêmes droits que la majorité si l'on
considère l'individu qui la forme et non le groupe dont il fait partie;
elle a aussi droit à une voix et cette voix, par définition, doit
avoir le même poids que la précédente. Comment concilier le
tout? " C'est ce qu'on veut faire, M. le Président. Nous de
l'Unité-Québec, nous voulons essayer de concilier, nous voulons
essayer de présenter au Parlement des amendements et de faire entendre
notre voix au gouvernement. On veut essayer d'expliquer au gouvernement
pourquoi on veut concilier et comment on doit concilier. A ce moment-là,
on est oublié.
J'ai proposé, entre autres je le dis en passant que
Gaspé-Nord soit protégé avec environ 20,000 ou 21,000
électeurs. On m'a dit: Ce n'est pas possible. Il y a eu une motion pour
le comté de Compton qui a 20,000 électeurs. Comment se fait-il
que ce n'était pas possible en commission, sur aucun comté, et
qu'aujourd'hui, devant la commission, devant le Parlement, on présente
une motion pour qu'un comté ait 20,000 électeurs, soit, je crois,
8,000 de moins que lorsqu'on étudiait la réforme de la carte
électorale?
Le monde du Québec marche à l'envers. C'est le
gouvernement qui est en avant et qui conduit. Comment expliquer qu'on abuse
autant de l'opinion publique? Depuis 1970, on a eu des événements
et l'on sait que le peuple n'est pas satisfait. Qu'on se rappelle l'automne
1970, le printemps 1972, l'automne 1972, il n'y a pas longtemps. On
amène encore une mesure pour dresser l'opinion publique, comme on l'a
fait dans les affaires municipales à propos de l'évaluation
municipale.
Cela sort du sujet mais il faut le dire quand même. A ce
moment-là, le peuple sent qu'on abuse de lui, le peuple sent qu'on abuse
de l'opinion publique en n'écoutant pas sa voix. Le peuple ne peut pas
être ici, en Chambre, pour s'exprimer. Il ne peut pas être sur la
voie publique, sauf pour poser des gestes comme on a fait à Cabano,
comme on a fait à Saint-Esprit, comme on veut faire dans
Gaspé-Nord. C'est le député qui est le porte-parole de la
population, le porte-parole de son comté. Ici, en cette Chambre,
où il y a 108 députés, on ne peut pas présenter des
motions et demander de les approuver, on impose le bâillon à 108
députés. C'est impensable et c'est incroyable. Cela ne s'est
jamais vu. M. le Président, on abuse de l'opinion publique. On abuse de
l'électeur qui paie les taxes, qui paie le salaire des
députés.
M. LEVESQUE: M. le Président...
M. GAGNON : Il me reste encore deux minu- tes, M. le Président.
On abuse de l'électeur qui paie les taxes. C'est lui qui paie le salaire
des députés et des ministres. C'est lui qui a le droit
d'être entendu. C'est lui qui a le droit de se faire entendre. On abuse
de la démocratie, on abuse des corps publics, des corps
intermédiaires, parce qu'on ne veut pas les entendre. J'en ai
présenté des résolutions ici, en Chambre, et on les a
ignorées. On abuse du droit de parole des députés. On
abuse de tout. C'est la plus grande comédie qui se déroule, qui
se joue au Québec, et qui s'est jamais jouée sur les
théâtres du Québec. Cette comédie, c'est la carte
électorale 1972, c'est le Parlement 1972, c'est le gouvernement d'en
face.
UNE VOIX: Show time! M. OSTIGUY: Show time!
LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires
intergouvernementales.
M. Gérard-D. Levesque
M. LEVESQUE: M. le Président, je n'ai pas l'intention de retarder
davantage ce débat, mais je tiens, après le discours du
député de Gaspé-Nord, à lui dire que je suis un peu
surpris de son attitude, si je me réfère à l'amendement
qu'il a proposé, parmi les amendements de
l'Unité-Québec.
Après ce qu'il nous a servi, on aurait pensé que le
député de Gaspé-Nord aurait présenté un
amendement pour conserver intact son petit comté...
M. GAGNON: Attendez qu'on soit rendu à l'étude de
Gaspé-Nord. C'est ce que je veux.
M. LEVESQUE: Un instant, M. le Président. Je n'ai pas interrompu
le député de Gaspé-Nord. Qu'il endure!
M. le Président, je prends ainsi la proposition de
l'Unité-Québec, au nom du député de
Gaspé-Nord. On la trouve à l'article 31. L'amendement qu'il
sollicite est de changer quelques arbres dans le comté de Matane pour
les placer dans le comté de Gaspé. C'est cela, M. le
Président, l'amendement que nous avons devant nous,
présenté par le député de Gaspé-Nord.
Quant à moi, M. le Président, je n'ai pas d'objection
à changer une partie de la forêt de Matane pour la déplacer
dans Gaspé. Je ne ferai pas une lutte à mort là-dessus.
Mais je me serais attendu, après ce que nous venons d'entendre de la
bouche du député de Gaspé-Nord, à un autre genre
d'amendement pour appuyer la thèse qu'il défend.
M. le Président, ce n'est pas le seul cas. Si on fait un examen
un peu attentif des amendements proposés par
l'Unité-Québec, on trouvera beaucoup d'amendements qui sont de
cette nature, c'est-à-dire qui n'affectent pas un seul électeur.
On fait présentement une carte électo-
rale et il semble que ce qui importe pour certains parlementaires, c'est
de voir quelle partie de forêt ou quelle partie de lac seront dans le
comté X, Y ou Z. Quant à la population, cela semble secondaire
dans plusieurs amendements que nous avons devant nous. J'en ai donné un
exemple pour le député de Gaspé-Nord, lorsqu'il
suggère que le canton de Walbank parte de Matane et aille à
Gaspé. Je parle évidemment présentement, à titre
d'illustration, d'une région que je connais encore mieux que les autres,
c'est-à-dire la région gaspésienne.
Lorsque j'arrive dans le comté de Matapédia, on fait un
amendement à peu près dans le même genre et on verra au
paragraphe 63, Matapédia, une proposition du député de
Témiscouata. Il voudrait, lui, que le canton de La Vérendrye, qui
est également une partie de forêt,passe de Matapédia
à Bonaventure. On s'inquiète encore là du sort des
forêts électrices, M. le Président, ou des roches ou
d'autres choses très matérielles qui, n'ayant pas le cens
électoral, ont cependant capté l'imagination de certains
députés. Alors, M. le Président, tout ce que j'ai à
dire à ce sujet, je l'ai dit. Je n'ai pas l'intention de passer un par
un les amendements de l'Unité-Québec. Je dirai, cependant, M. le
Président, que, quant au Parti libéral, je voudrais que ce soit
bien clair, nous avons accepté le jeu de la démocratie.
Nous avons eu à la commission parlementaire de l'Assemblée
nationale l'occasion de présenter des amendements ou d'en
étudier. Nous l'avons fait aussi sérieusement qu'il était
possible de le faire dans les circonstances que l'on connaît. Il n'y a
aucun des amendements du Parti libéral, pendant les heures et les heures
et les heures que nous avons passées à la commission
parlementaire, qui aurait pu faire l'objet d'un amendement. Autrement dit, on a
pu discuter de tous les comtés de Montréal à la commission
de l'Assemblée nationale, on a étudié tous les
comtés de la périphérie, on a étudié les
comtés d'Abitibi en vernant vers Québec. Tous les comtés
qui ont eu le temps d'être étudié plus ou moins
sérieusement si on veut, mais qui ont eu le temps d'être
étudiés, tous ces comtés, nous les laissons intacts. Tout
ce que nous voulons, c'est d'avoir l'occasion de présenter certains
amendements dans le territoire qui n'a pu être touché lors des
discussions en commission parlementaire. C'est là que notre
règlement nous permet de le faire. Il ne faut pas s'imaginer que les
amendements du Parti libéral touchent entièrement tout le
territoire; il ne s'agit que de sept cas. Dans les sept cas, il y a deux
changements de nom. On propose d'avoir Shefford au lieu de Godbout; on propose
d'avoir Iberville au lieu de Marchand. Je pense que cela a répondu
à l'attente de la majorité des députés de quelque
côté de la Chambre qu'ils soient. Il n'y a que cinq cas que nous
présentons comme amendement à l'attention de cette
Assemblée. Les cinq cas touchent les comtés de Laviolette,
Arthabaska, Saint-François, Orford et Rivière-du-Loup.
M. DEMERS: Saint-Maurice.
M. LEVESQUE: Bien, évidemment, lorsqu'on dit Laviolette, il y a
évidemment le comté voisin qui va être touché. Si
l'on touche l'un, l'on touche l'autre. Je dis qu'il n'y a que cinq cas. Les
cinq cas, évidemment, vont constituer onze amendements, parce qu'il sera
nécessaire d'en avoir onze pour les cinq cas. Mais il n'y a que cinq cas
présentement qui font l'objet des amendements du Parti libéral.
Ces amendements, nous les apportons après une étude
sérieuse des circonstances d'appartenance, de mentalité, de
conditions socio-économiques. Nous croyons que ces cinq cas
méritent une étude par les membres de cette Assemblée et
une décision éventuelle.
Il n'y a pas d'autres cas que nous touchons. Nous acceptons la carte
telle quelle, sauf pour ces cinq cas. Ces cinq cas, nous aurions pu en disposer
à la commission parlementaire, si on avait eu une discussion
comme le souhaitait tout à l'heure le député de Gouin
sérieuse où on aurait pu échanger des
renseignements. Cela n'a pas été possible à cause d'un
"filibuster" avoué et déclaré.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le leader parlementaire
me permettrait une question?
M. LEVESQUE: Nous n'avons pas d'autre façon, aujourd'hui, que de
recourir au règlement et d'utiliser ce qui est à notre
disposition pour permettre à l'Assemblée nationale d'être
mise au courant de ces cinq cas qui ont été mis publiquement
à la disposition des membres de cette assemblée depuis samedi
dernier. C'est une position que nous prenons, tous les députés
auront l'occasion de se prononcer sur ces vues, mais il ne s'agit en
réalité que de cinq cas précis bien limités, bien
déterminés. On fait état en particulier d'un cas qui
serait celui où on serait aux alentours de 21,000 au lieu de 24,000
électeurs, nous...
M. RUSSELL: Le comté de Compton.
M. LEVESQUE: ... sommes en mesure, M. le Président, de donner les
raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés à cette
conclusion. Et s'il y a des gens qui ne sont pas d'accord, ils peuvent le dire
s'ils le jugent à propos. Des députés ont
déjà fait état, au cours de cette discussion, au cours de
la journée, des raisons qui motivaient cette modification qui n'est pas
majeure au point qu'elle ne puisse être considérée en toute
objectivité; c'est un cas exceptionnel où on a des raisons que
l'on croit valables de présenter cet amendement.
J'aurais préféré que nous puissions apporter ces
cinq cas à la commission parlementaire. On aurait pu être alors
beaucoup plus loquace, on aurait pu aller chercher des renseignements
additionnels, on aurait pu entendre de part et d'autre des discussions et des
arguments qui
auraient pu peut-être nous faire modifier notre opinion ou la
nuancer, mais nous n'avons pas eu cette occasion, et ce n'est pas notre faute.
Nous avons toujours voulu travailler sérieusement; nous avons toujours
demandé... nous l'avons demandé en cette Chambre, nous l'avons
répété à la commission parlementaire et nous avons
toujours fait appel au sens de la collaboration, de la coopération, de
l'objectivité et du sens des responsabilités d'un certain parti
de l'Opposition et nous n'avons pas été entendus. Nous en sommes
donc venus à la conclusion que nous ne pouvions pas, en tout esprit de
justice, mettre de côté ces considérations, ces
désirs, ces aspirations qui nous semblaient légitimes.
M. le Président, je crois qu'il est important pour les
parlementaires d'avoir l'occasion quelque part de présenter un point de
vue comme celui que nous présentons ce soir. Nous aurions aimé le
faire ailleurs, ç'a été impossible, nous le faisons ici.
Le règlement ne nous permet pas autre chose. Or, on peut dire: Si vous
n'aviez pas apporté la motion de clôture, vous auriez finalement
abouti à en discuter quelque temps, quelque part. Mais nous avons
donné les raisons qui nous justifiaient et je crois que
l'Assemblée nationale s'est prononcée avec assez de vigueur sur
cette situation. Nous avions des arguments qui étaient tels qu'ils ont
même forcé un parti d'Opposition à s'abstenir de voter
parce qu'il ne pouvait pas nous condamner; il ne pouvait même pas se
lever et dire: Le parti ministériel abuse de la situation. Au contraire,
on s'est abstenu de voter parce qu'on a bien compris que le parti
ministériel n'avait pas d'autre choix.
Le Parti libéral a des responsabilité de gouvernant et de
gouvernement et nous n'avons pas le droit de mettre de côté ces
responsabilités que le peuple nous a confiées.
Le gouvernement actuel s'est engagé à modifier la carte
électorale dans un geste de réforme électorale, dans un
contexte et un complexe de réforme électorale. Nous avons
posé des gestes, nous avons posé le geste du bill 65, du bill 80,
maintenant du bill 62 et demain, d'un autre projet de loi qui a trait aux
listes électorales permanentes. Nous suivons le processus normalement et
quiconque s'arrange pour mettre des bâtons dans les roues et nous
empêcher d'atteindre les objectifs que nous nous sommes formés, et
cela en pleine lumière et cela selon les désirs de la population
qui nous a élus, nous combattrons ces mesures, nous prendrons par contre
toutes celles que nous avons à notre disposition, que le
règlement nous permet et qui sont désirées par la
population.
Je disais que nous n'avions que cinq cas, ils sont clairs, ils sont
exposés à l'Assemblée nationale.
Les députés ont eu l'occasion au cours de cette
journée de faire valoir des arguments à l'appui de la
thèse, nous avons eu l'occasion également de jeter un coup d'oeil
sur les amendements apportés par l'Unité-Québec d'une part
et par le Ralliement créditiste d'autre part, nous avons retenu certains
amendements que je pourrais traiter d'insignifiants ou d'inoffensifs; si on
veut les adopter pour faire plaisir à ces messieurs, je n'ai pas
d'objection.
Mais j'en ai donné deux tout à l'heure, par exemple, dans
la forêt, on voulait prendre des arbres dans le comté de Matane,
pour les mettre dans le comté de Gaspé. Vous voulez prendre des
arbres dans le comté de Matapédia pour les mettre dans mon
comté.
M. le Président, je n'ai pas d'objection à ce genre
d'amendements... je ne ferai pas de lutte à mort là-dessus.
M. DEMERS: Le trafic de la pitoune. Le trafic de la pitoune
là-dessus.
M. LEVESQUE: M. le Président, lorsqu'on fait de tels amendements,
on est peu sérieux, on n'est pas plus sérieux qu'on
l'était en commission parlementaire. M. le Président,...
M. RUSSELL: Est-ce que le leader parlementaire me permettrait une
question?
M. LEVESQUE: ... certains amendements ont été
apportés par le Ralliement créditiste, pas tellement je pense
qu'ils ont quatre cas. Il y en a un que vous avez dit un amendement qui
était irrecevable. C'est évident, ça n'avait même
pas affaire au bill. Mais les trois autres, M. le Président, si vous y
regardez, il y en a qui nous semblent raisonnables, on verra tout à
l'heure les députes ministériels se joindre au Ralliement
créditiste pour faire certaines petites modifications qui nous semblent
raisonnables, qui nous semblent basées sur le bon sens, mais ils n'ont
pas apporté des séries d'amendements afin de noyer le poisson.
Ils ont apporté des amendements facilement explicables. Mais lorsqu'on
apporte des amendements, 88 amendements comme l'Unité-Québec et
qu'on parle de changer des arbres et les lacs de comté, M. le
Président, comment pouvons-nous nous trouver dans ce fouillis, qu'on
nous sert pour essayer encore une fois non pas d'éclairer la Chambre,
d'éclairer la population, mais de créer de la confusion et de
l'anarchie.
M. le Président, malgré cela, nous allons essayer de
collaborer afin de bonifier le bill, d'apporter non pas seulement les
lumières qui pourraient être apportées et qui l'ont
été certainement au cours de cette journée, mais nous
allons apporter toute la contribution possible, individuelle et collective,
afin d'aider à bonifier ce bill et à obtenir une
représentation vraiment démocratique à l'Assemblée
nationale.
LE PRESIDENT: Je dois admettre aux voix, le rapport que...
M. PAUL: M. le Président, nous demandons le vote.
LE PRESIDENT: Qu'on appelle les députés!
M. PAUL: Est-ce qu'on ne doit pas voter les amendements avant de voter
le rapport?
LE PRESIDENT: D'accord. M. PAUL: Très bien.
Vote sur les amendements
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
Chacun des amendements qui ont été proposés, dans
les délais voulus, au rapport de la commission élue qui a
étudié le projet de loi no 62, je voudrais vous avertir que les
pages pourront vous apporter du café. J'ignore pendant combien de temps
nous voterons, c'est la Chambre qui le décidera ou ses membres. Je ne
sais pas, j'aurais besoin de directives. S'il y a des députés qui
désirent s'absenter, se retirer de la Chambre, est-ce que la Chambre le
leur permettra entre les amendements?
M. BURNS: C'est un peu ma suggestion. Comme tout le monde semble
être convaincu qu'on est "poigné" ici pour trois ou quatre heures,
il est possible qu'il y ait des députés qui aient à
s'absenter pour toutes sortes de raisons valables...
M. LAURIN: Médicales.
M. BURNS: ... médicales et autres. Je suggère, je ne sais
pas si les autres partis acceptent cette suggestion, qu'une fois un vote
donné, si un député s'absente, évidemment, il ne
pourra pas revenir pendant le prochain vote, mais qu'il puisse revenir
après l'autre vote. Je pense que c'est parfaitement normal dans les
circonstances. Il y a un tas de députés qui peuvent avoir
à être dans l'édifice du Parlement mais ne pas être
présents au vote pour des raisons justifiables. C'est ma suggestion, M.
le Président.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, comme nous vivons une expérience
du code Lavoie, personnellement, je voudrais qu'il soit intégralement
respecté.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Au tout début, je dois dire
que j'ai été avisé que le leader parlementaire du
gouvernement désire retirer certains amendements soumis samedi dernier,
à savoir l'amendement proposé au paragraphe 36 de l'article 3
concernant le comté de Huntingdon, qui est retiré.
Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Adopté. M. le Président, avec le consentement de
la Chambre, je voudrais faire motion pour que l'amendement que nous avons
présenté...
LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Est-ce que je pourrais
terminer peut-être les avis, j'en ai deux ou trois.
M. PAUL: Excusez-moi, très bien.
LE PRESIDENT: Toujours par le leader parlementaire du gouvernement,
l'amendement proposé à l'article 59 concernant le comté de
Marchand est retiré. Egalement, l'amendement proposé au
paragraphe 64 de l'article 3 concernant le comté de
Mégantic-Compton est retiré. Cette motion est-elle
adoptée? Adopté.
M. LEVESQUE: M. le Président, une correction...
LE PRESIDENT: Egalement...
M. LEVESQUE: C'est une correction.
LE PRESIDENT: Egalement, cet amendement qui est retiré au
paragraphe 64 amène le retrait de l'amendement proposé au
paragraphe 72 concernant le comté de Orford et l'amendement
proposé au paragraphe 89 concernant le comté de
Saint-François, du fait que ces amendements s'infèrent. Cette
motion est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT: Egalement, l'amendement apporté au paragraphe 93 de
l'article 3 concernant le comté de Saint-Jean est retiré. Cette
motion est-elle adoptée? Adopté.
L'honorable député de Maskinongé.
M.PAUL: M. le Président, je voudrais, avec le consentement de la
Chambre, demander la permission de retirer l'amendement que nous avons
proposé au paragraphe 93, concernant le comté de Saint-Jean.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LEVESQUE: Adopté. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais faire motion pour que
permission soit donnée de retirer l'amendement que nous avons
proposé pour le comté de Marchand, au paragraphe 59.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LEVESQUE: Adopté.
LE PRESIDENT: Adopté. Est-ce qu'il y en a d'autres? L'honorable
député de Maskinongé en a d'autres?
M. PAUL: Je regrette, non.
LE PRESIDENT: Vous comprendrez que ce vote ne sera pas
nécessairement facile. Personnellement, j'ai dû essayer d'ordonner
les votes pour que tout se tienne. J'ai dressé un ordre qui n'est pas
nécessairement celui de la loi. J'ai tenté d'établir un
ordre facile qui pourra nous permettre d'accélérer ce
système de votation. En premier lieu, il est coutume que le
président appelle d'abord les amendements proposés par le
ministre qui est responsable du projet de loi.
Vous verrez, à certains moments, que je peux sauter certaines
régions, mais ce que j'ai fait, c'est pour rendre le vote le plus facile
possible pour que cela se tienne. Je vais appeler l'amendement proposé
par l'honorable leader du gouvernement sur le comté d'Arthabaska. C'est
un amendement au paragraphe 5 de l'article 3 et, en même temps,
étant donné que les deux amendements s'infèrent, cet
amendement touche deux comtés, le comté d'Arthabaska et le
comté de Richmond. Paragraphe 5 en ce qui concerne Arthabaska et
paragraphe 80 en ce qui concerne le comté de Richmond. C'est un
échange de territoire entre les deux. Est-ce que cette motion est
adoptée?
M. PAUL: Je m'excuse, mais je demanderais que vous respectiez les
dispositions de l'article 106 de notre règlement.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'avec votre permission je pourrais rester assis
pour la lecture?
M. PAUL: Certainement.
LE PRESIDENT: Voici l'amendement proposé au paragraphe 5 de
l'article 3:
A) En remplaçant les lignes 12 à 21 inclusivement du
premier alinéa à la page 11 par ce qui suit: "Sud-est du cadastre
de la paroisse de Saint-Norbert, les limites nord-est, sud-est et partie des
limites sud-ouest du cadastre de la paroisse de Saint-Paul dans le cadastre du
canton de Tingwick; partie de la ligne séparative des rangs VII et VIII;
la ligne sud-ouest des lots 659 et 557; partie de la ligne séparative
des rangs V et VI; la ligne nord-est des lots 218, 302, 201 et 107; partie de
la ligne séparative des rangs I et II; la ligne sud-ouest des lots 95 et
94; dans le cadastre du canton de Warwick, la ligne sud-ouest des lots 258 et
257; la ligne nord-ouest du lot 257; la ligne sud-ouest des lots 360, 361, 462;
partie de la ligne séparative des rangs III et IV; la ligne sud-ouest du
lot 543 ; partie de la ligne séparative des rangs IV et V; la ligne
médiane du chemin limitant au nord-est le lot 607; partie de la ligne
séparative des rangs V et VI;"
B) En remplaçant le deuxième alinéa par ce qui
suit: "Ce district électoral renferme les municipalités
suivantes: Les villes d'Arthabaska, Plessisville, Princeville, Victoriaville et
Warwick, les villages de Chesterfield et Norbertville, les municipalités
et les paroisses de Plessisville, Princeville, Saint-Gustave d'Arthabaska,
Saint-Norbert d'Arthabaska, Saint-Rosaire et Sainte-Victoire d'Arthabaska, les
municipalités des cantons de Chester ouest et Warwick et les
municipalités de Chester nord et de Saint-Valère."
L'amendement se termine au paragraphe 5.
Voici l'amendement au paragraphe 80 de l'article 3. "Est modifié:
a) En remplaçant dans le premier alinéa les sept premières
lignes de la page 158 par ce qui suit: "La ligne médiane du chemin
limitant au nord-est le lot 607; partie de la ligne séparative des rangs
IV et V; la ligne sud-ouest du lot 543; partie de la ligne séparative
des rangs III et IV; la ligne sud-ouest des lots 462, 361 et 360; la ligne
nord-ouest du lot 257; la ligne sud-est des lots 257 et 258, dans le cadastre
du canton de Tingwick; la ligne sud-ouest des lots 94 et 95; partie de la ligne
séparative des rangs I et II; la ligne nord-est des lots 107, 201, 302
et 218; partie de la ligne separative des rangs V et VI; la ligne sud-ouest des
lots 557 et 659; partie de la ligne séparative des rangs VII et VIII;
partie de la ligne sud-ouest et les limites sud-est et nord-est du cadastre de
la paroisse de Saint-Paul; dans le cadastre de la paroisse de
Sainte-Hélène la ligne nord-ouest." b) En retranchant dans les
troisième et quatrième lignes du deuxième alinéa,
les mots "et Warwick"; dans les quatrième et cinquième lignes,
les mots "Chesterville"; dans la seizième ligne, les mots
"Chester-Ouest". c) En remplaçant dans le deuxième alinéa,
à la ligne 19, le mot "Warwick" par le mot "Wotton".
Ces amendements proposés par l'honorable leader parlementaire du
gouvernement sont-ils adoptés?
M. PAUL: Nous demandons le vote.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a cinq députés qui demandent
le vote? Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron,
Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde
(Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pelletier, Pépin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne,
Gratton,
Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi), Vincent, Cloutier (Montmagny),
Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell, Croisetière, Demers, Gauthier,
Simard (Témiscouata), Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay,
Audet, Masse (Montcalm).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 69 Contre: 6
LE PRESIDENT: Les deux amendements sont adoptés. Je vais appeler
un amendement proposé par le député de Richmond, justement
au comté de Richmond dont nous venons d'altérer les limites. Il
me faudrait le consentement de la Chambre étant donné que
l'amendement, tel que proposé par le député de Richmond,
n'est pas nécessairement dans les formes légales. Il faudrait que
les géographes du gouvernement puissent rédiger...
M. BURNS: M. le Président, je vais vous éviter des tracas.
Vous n'aurez pas le consentement unanime.
LE PRESIDENT: On n'a pas le consentement, étant donné
que... Je vais vous lire l'amendement tel que proposé. L'article 2,
modifiant l'article 3 de la Loi de la division territoriale, est de nouveau
modifié à la dernière ligne du dernier alinéa du
paragraphe 80 de l'article 3 proposé, en rayant le mot "et" et en
ajoutant, après le mot "trois lacs", les mots "Melbourne" et
"Kingsbury". On me demandait d'ajouter au comté de Richmond les mots
"Melbourne, Kingsbury" sans indiquer de quel comté c'était
détaché. C'est un défaut de forme assez
sérieux.
M. ROY (Beauce): M. le Président, est-ce que je peux fournir une
explication?
M. BURNS: J'invoque le règlement, M. le Président. Vous
avez demandé un consentement, je vous ai manifesté que vous ne
l'aviez pas.
Insistez là-dessus, M. le Président, autrement, ça
ne finira jamais.
LE PRESIDENT: L'amendement du député de Richmond...
M. ROY (Beauce): Nous sommes en train de nous amuser comme des
enfants.
LE PRESIDENT: ... est jugé non recevable, à défaut
de consentement unanime. J'ai un autre cas identique. Un amendement
proposé par le député de Dorchester. Un instant, s'il vous
plaît, je vais quand même donner des explica- tions. L'amendement
proposé par le député de Dorchester était le
suivant: "Je propose que les paroisses de Sainte-Aurélie et de
Saint-Prosper, qui forment un total de 2,476 électeurs, soient
détachées du nouveau comté de Bellechasse et
rattachées au comté de Beauce-Sud proposé." Il donne des
explications, mais je ne peux pas inclure ça au projet de loi.
M. BURNS: Même chose, M. le Président, vous n'avez pas mon
consentement.
LE PRESIDENT: L'amendement proposé par l'honorable
député de...
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce que, pour ces gens qui ont
été de bonne foi, la Chambre ne peut pas tenir compte de ces
demandes, au moins voter sur le mérite?
M. BURNS: M. le Président, j'invoque le règlement. Vous
avez décidé...
M. ROY (Beauce): Nous n'avions pas les cadastres. Nous les avions
demandés.
M. BURNS: M. le Président, j'invoque le règlement, votre
décision est prise.
M. ROY (Beauce): Nous n'avons pas été capables. Je
comprends que le Parti québécois peut invoquer une question de
règlement, mais je peux quand même invoquer le règlement
moi aussi.
LE PRESIDENT: A l'ordre! L'amendement proposé par le
député de Dorchester est jugé irrecevable, à
défaut de consentement.
M. ROY (Beauce): Amusez-vous seuls. Je ne m'amuserai pas à ce
petit jeu, je m'en vais.
LE PRESIDENT: A l'ordre! J'ai un troisième amendement
proposé par le député de Lotbinière qui est dans
l'ordre.
Voici l'amendement proposé au paragraphe 56 de l'article 3, est
modifié "A) en remplaçant dans le premier alinéa à
la 101e ligne tous les mots après le mot "cour" jusqu'au chiffre 617 par
les mots suivants: "Jusqu'au prolongement de la ligne séparative des
lots 60 et 7a; du rang 11 du canton Maddington dans le cadastre des cantons de
Blandford et de Maddington. Dans ce cadastre, ledit prolongement est la ligne
séparant le lot 7a des lots 6b et 7a de la continuation du rang 11 du
canton de Maddington dans le cadastre de la paroisse de Sainte-Gertrude; partie
de la ligne sud-est du lot 612; la ligne nord-est de la ligne 612 à 617;
la ligne nord-est du lot 617b en retranchant dans la 33e ligne du 2e
alinéa, après le mot "est", le mot Maddington." Cet amendement
qui concernait le comté de Lotbinière, affecte également
le comté de Nicolet-Yamaska et voici l'amendement au paragraphe 70 de
l'article 3: "A) en
remplaçant à la 22e ligne du premier alinéa tous
les mots après le mot "cadastre" jusqu'au mot "jusqu'au" à la 29e
ligne du premier alinéa par les mots suivants" la ligne nord-ouest du
lot 617; la ligne nord-est des lots 617, 616, 615, 614, 613 et 612; partie de
la ligne sud-est du lot 612; en référence au cadastre des cantons
de Blandford et de Maddington; la ligne séparative des lots 6b et 7a de
la continuation du rang XI du canton de Maddington et la ligne séparant
les lots 6c et 6a du lot 7a du rang XI du canton et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane de la rivière Bécancour;
la ligne médiane de ladite rivière en remontant son cours.
B) En ajustant la 26e ligne du deuxième alinéa
après le mot "Courval", les mots "la municipalité du canton de
Maddington".
Est-ce que ces amendements sont adoptés?
M. BURNS: Adopté.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'ai une question de
privilège à l'information des membres de la Chambre. On nous
avait demandé dans nos amendements de les faire parvenir et que les
géographes du ministère s'occuperaient à nous les
rédiger dans le texte légal. Je constate que dans les deux autres
amendements qui ont été rejetés, ce travail n'a pas
été fait, alors que pour l'amendement du député de
Lotbinière cela a été fait.
M. BURNS: Un instant, on est en plein vote. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. ROY (Beauce): On nous avait demandé cette chose lorsque nous
fournissions nos amendements. Etant donné que nous n'avions pas le
personnel...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! je ne sais pas ce qui s'est
passé, les ententes qu'il y a eues, mais si je n'ai pas le consentement
de la Chambre, je ne peux pas, parce qu'une fois qu'un rapport est
adopté, on ne peut pas jouer dans un bill. C'est le principe. Messieurs,
est-ce que ces amendements proposés par l'honorable député
de Lotbinière sont adoptés?
M. BURNS: Adopté.
M. PAUL: M. le Président, nous demandons le vote.
UNE VOIX: Est-ce qu'il y a cinq députés?
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Que ceux qui sont en faveur des
amendements proposés par l'honorable député de
Lotbinière veuillent bien se lever s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay,
Audet, Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay, Gar- neau, Tessier, Tremblay
(Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic),
Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard,
Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornel-lier,
Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier, Pépin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Loubier, Paul,
Tremblay (Chicoutimi), Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe),
Russell, Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata),
Masse (Montcalm).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 68. Contre: 6.
LE PRESIDENT: La motion d'amendement est adoptée. Combien? 69
à...
M. LEVESQUE: M. le Président, avant d'entreprendre le prochain
vote, puis-je vous demander une directive? Il y a un cas qui a
été soumis il y a quelques instants dans cette Chambre par le
député de Beauce. Je comprends que vous aviez...
LE PRESIDENT: Le député de... Beauce?
M. LEVESQUE: De Beauce. Je demande une directive au président, et
le vote est terminé.
M. BURNS: D'accord.
M. LEVESQUE: M. le Président, cette intervention du
député de Beauce, si l'on s'en tient strictement aux
règlements, a reçu de votre part, et j'en conviens, vu qu'il n'y
avait pas consentement unanime, un refus. Cependant, nous serions prêts,
vu que le député de Beauce et le député de
Dorchester étaient de bonne foi, et vous savez que vous avez même
reçu une lettre datée du 15 décembre qui me semble faite
en bonne et due forme, vous proposant que les paroisses de
Sainte-Aurélie et de Saint-Prosper etc.. On retrouve là
exactement le sens de l'amendement. Nous serions prêts à demander
que cette proposition soit mise "au pied du rôle" et nous demanderions
à nos légistes, d'ici la fin du vote, de préparer un
amendement pour répondre aux besoins de la procédure.
Ainsi, M. le Président, nous pourrions rendre justice à
ces honorables membres.
M. BURNS: M. le Président, il y a une décision qui a
été prise. Je vous ai retiré mon
consentement, je ne marche pas avec le tripotage.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas du tripotage, c'est de la logique. C'est
vous les "tripoteux".
M. BURNS: Jappez, jappez, c'est parfait. Je ne tripote pas, M. le
Président.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Au jourd'hui, j'avais envoyé
une lettre au leader donnant mon opinion sur les amendements proposés.
Entre autres, au paragraphe 2, j'avais dit: "Les amendements soumis par les
députés du Ralliement créditiste sont jugés
recevables, sauf l'amendement proposé par le député de
Frontenac."
La Chambre est quand même... Vous me placez le mot dans la bouche.
Ce n'est pas le président qui est le grand patron de la Chambre, de
l'assemblée. Si la suggestion du leader parlementaire du gouvernement
nous permettait, sans retarder la votation, de procéder et, si, à
la fin, de nouveaux amendements étaient présentés, sous
une nouvelle forme, par l'honorable député de Dorchester et le
député de Richmond, la Chambre en déciderait et je les
mettrais aux voix. Je calcule la Chambre supérieure à son
président.
M. BURNS: Fantastique! C'est "too much".
M. LEVESQUE: Est-ce que c'est accordé, M. le
Président?
LE PRESIDENT: J'ai dit oui.
M. BURNS: C'est fort, ça, M. le Président. Vous revenez
sur une de vos décisions.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je ne m'entraverai pas dans les formes.
M. BURNS: M. le Président, vous revenez sur une de vos
décisions.
LE PRESIDENT: Ce n'est pas une décision de faux que j'ai
donnée.
M. BURNS: Vous êtes extraordinaire là-dessus, M. le
Président.
LE PRESIDENT: Je suis très large pour la liberté des
députés.
M. BURNS: Est-ce que je peux vous rappeler le bill 71? Vous avez
été très large là aussi, M. le
Président?
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BURNS: Non, cela mérite d'être dit, ces
choses-là.
M. LESSARD: Nous y avons goûté nous aussi à la
procédure.
M. BURNS: On y a goûté et on a goûté à
la largeur de votre esprit, M. le Président.
LE PRESIDENT: A l'ordre! J'apporte un amendement proposé par le
leader parlementaire du gouvernement en ce qui concerne... A l'ordre, s'il vous
plaît ! Un amendement proposé au paragraphe 59 de l'article 3: Est
modifé en changeant à la première et deuxième ligne
du premier alinéa...
M. PAUL: Je fais un appel au règlement.
LE PRESIDENT: Au paragraphe 59, pour changer le nom du comté de
Marchand en celui du comté d'Iberville.
M. LEVESQUE: C'est un amendement de l'UQ?
M. PAUL: C'est sur le comté d'Iberville?
LE PRESIDENT: Paragraphe 59, proposition du leader parlementaire du
gouvernement, changeant à la première et deuxième ligne du
premier alinéa du paragraphe 59 le mot Marchand par le mot Iberville.
Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Le vote.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a cinq députés qui demandent
le vote?
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Massé Goldbloom, Arsenault, Houde
(Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier,
Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier,
Pépin, Pilote, Shanks, Springate, VeiÛeux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Loubier, Paul, Tremblay
(Chicoutimi), Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon,
Russell, Croisetiere, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Masse.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Laurin, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 69 Contre : 5
LE PRESIDENT: La motion est adoptée.
Je vais appeler la motion du leader parlementaire du gouvernement au
paragraphe 53 de l'article 3.comté de Laviolette.
M. PAUL: Je voudrais faire un rappel au règlement quant aux
dispositions de l'article 106. L'article 106 se lit comme suit: "Lorsqu'une
motion ne peut soulever de débat ou lorsque le débat est
terminé parce que personne ne demande la parole ou parce que le temps
permis est écoulé, le président la met aux voix
après avoir lu le texte sur lequel les députés sont
appelés à se prononcer. S'il s'agit d'un amendement, le
président doit lire de nouveau la motion principale et, s'il s'agit d'un
sous-amendement, la motion principale et l'amendement."
LE PRESIDENT: Je vais respecter votre demande. Je lis la question
principale qui est: Est-ce que le rapport est adopté? Ceci est la
question principale. Et je dis qu'il y a un amendement à apporter au
paragraphe 53 de l'article 3...
M. PAUL: C'est cela.
LE PRESIDENT: ... qui se lit comme suit: a) en remplaçant dans le
premier alinéa les quatrième, cinquième, sixième,
septième et huitième lignes par ce qui suit: "coin nord du canton
d'Ingall; de là successivement, les lignes suivantes" b) en
remplaçant tous les mots après le mot "ledit" à la vingt
et unième ligne du premier alinéa jusqu'au mot "continuant"
à la 132e ligne d'icelui par les mots suivants: "prolongement et la
ligne sud-est des cantons de Lapeyrère et Hackett; une ligne
brisée limitant vers le nord-est et le sud-est le canton de Lejeune
jusqu'à la limite nord-est du cadastre de la paroisse de
Sainte-Thècle ; la limite nord-est dudit cadastre; la limite nord-est et
partie de la limite sud-est du cadastre de la paroisse de Saint-Stanislas; dans
le cadastre de cette dernière paroisse, la ligne ouest des lots 753-196,
753-195, 753-194 et 753-193; la ligne nord du lot 752; la ligne est des lots
686 à 689; la ligne nord-est du lot 691 ; la ligne sud du lot 692 et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Batiscan; la ligne médiane de ladite rivière en descendant son
cours jusqu'au prolongement de la ligne sud du lot 395; ledit prolongement et
la ligne sud des lots 395 et 394; le ligne sud-est des lots 351-132 et 404a;
partie de la ligne nord-est du rang nord-est de la Rivière-des-Envies;
la ligne sud des lots 322 et 257; partie de la ligne nord-est du rang
Côte-Saint-Louis côté nord-est; la ligne sud-est du lot 204;
partie de la ligne séparant le rang Côte Saint-Louis
côté nord-est du rang
Côte-Saint-Louis côté sud-ouest; la ligne sud-est du
lot 156; partie de la ligne séparant le rang Côte-Saint-Louis
côté sud-ouest du rang Côte-Saint-Paul côté
nord-est; la ligne sud-est des lots 105 et 38; partie de la ligne nord-est du
cadastre de la paroisse de Saint-Narcisse et la ligne sud-est des lots 167 et
154 dudit cadastre; la ligne sud-est du lot 1 du rang de la Grande Ligne du
cadastre du canton de Radnor; dans ce cadastre, partie de la ligne sud-ouest du
rang de la Grande-Ligne, cette ligne prolongée à travers les lacs
qu'elle rencontre; partie de la ligne séparative des rangs VI et VII; la
ligne séparative des lots 7 et 8 du rang VII;
Partie de la ligne séparative des rangs VI et VII, de la ligne
séparative des lots 7 et 8 du rang 7, partie de la ligne
séparative des rangs VII et VIII dans le cadastre de la paroisse de
Notre-Dame-du-Mont-Carmel, la ligne séparant les lots 1023 à 1028
d'un côté, des lots 1002 à 1007 de l'autre
côté; partie de la ligne nord-est du lot 1022 jusqu'à une
ligne droite traversant les lots 1017 à 1022 et originant à un
point situé sur la ligne nord-est dudit lot 1022 à une distance
de 20 1/2 arpents de la ligne médiane de l'ancien lit de la
Rivière Noire, distance mesurée le long de ladite ligne nord-est
du lot 1022; ladite ligne droite à travers les lots 1017 à 1022
et son prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Saint-Maurice. La ligne médiane de ladite rivière en descendant
son cours. c) En ajoutant à la 157e ligne du premier alinéa
après le mot "de" les mots suivants: "jusqu'à la ligne
séparative des lots 544 et 545, partie de ladite ligne séparative
de lot sur une distance de huit arpents, une ligne droite à travers le
lot 545 et une partie du lot 546, faisant un angle de déflexion vers la
droite de 96 degrés, 35 minutes avec la ligne séparative des lots
544 et 545 ayant une longueur de 980 pieds; une autre ligne droite dans le lot
546 parallèle aux lignes latérales de lot et allant vers le
sud-ouest sur une distance de 560 pieds, jusqu'à la rive nord-est du lac
aux Chicots; la rive nord-est dudit lac en allant vers une direction
générale nord jusqu'à la ligne séparative des lots
549 et 550, le prolongement de ladite ligne séparative de lots à
travers le lac aux Chicots et partie de la susdite ligne jusqu'à un
point situé à 12 arpents au sud-ouest de la ligne
séparative des rangs I (Saint-Anatole) et II (Saint-Ubalde), distance
mesurée le long de ladite ligne séparative de lots; une ligne
droite à travers les lots 550 et 551 et parallèle à ladite
ligne séparative de rangs; partie de la ligne séparative des lots
551 et 553 en allant vers le nord-est jusqu'à un point situé
à dix arpents au sud-ouest de la ligne séparative des rangs I
(Saint-Anatole) et II (Saint-Ubalde), distance mesurée le long de ladite
ligne séparative de lots; une ligne droite à travers le lot 553
et parallèle à ladite ligne séparative des lots 553 et 554
en allant vers le sud-ouest jusqu'à un point situé à
quatorze arpents au sud-ouest de la ligne séparative des rangs I
(Saint-Anatole ) et II
(Saint-Ubalde); distance mesurée le long de la ligne
séparative de lots; une ligne droite à travers le lot 554 et
parallèle à ladite ligne separative de rangs, partie de la ligne
séparative des lots 554 et 555 en allant vers le sud-ouest jusqu'au coin
sud du lot 555, la ligne sud-ouest dudit lot 555, partie de la ligne
séparative des lots 555 et 556 sur une distance de trois arpents et
demi, une ligne droite à travers le lot 556 jusqu'à un point sur
la ligne séparative des lots 556, 557 à une distance de quatre
arpents du coin ouest du lot 556, distance mesurée le long de ladite
ligne séparative de lots; partie de la ligne separative des lots 556 et
557 allant vers le nord-est jusqu'à un point situé à une
distance de dix arpents au sud-ouest de la ligne séparative des rangs I
(Saint-Anatole) et II (Saint-Ubalde), distance mesurée le long de ladite
ligne separative de lots, une linge droite à travers le lot 557 et
parallèle à ladite ligne séparative de rangs; partie de la
ligne séparative des lots 557 et 558 en allant vers le nord-est sur une
distance de dix arpents jusqu'à la ligne sud-ouest du rang II
(Saint-Ubalde); partie de ladite ligne sud-ouest." d) En remplaçant la
194e ligne du premier alinéa après le mot "Landry" tous les mots
par les suivants; "la ligne ouest des cantons de Dandurand, Lamy,
Fréchette, Delâge, Nevers, Brochu, Magnan, Verreau et Pfister
jusqu'à l'intersection de cette dernière avec le prolongement
vers le nord-ouest de la ligne nord-est du canton d'Ingall; ledit prolongement
traversant en diagonale les cantons de Pfister, Verreau, Dubois, Lindsay,
Berlinguet, Faguy, Lefitau, Routhier, Laflamme et Bonin et continuant à
travers les terres non divisées jusqu'au point de départ". e) en
remplaçant à la septième ligne du deuxième
alinéa après le mot "Piles" les mots "Saint-Rémi" par
"Saint-Adelphe". f) en remplaçant à la neuvième ligne
dudit alinéa le mot "Théophile" par "Séverin".
Je lis également l'amendement qui s'infère à cet
amendement, aux comtés de Saint-Maurice, Champlain et Roberval.
En ce qui concerne le comté de Saint-Maurice, le paragraphe 97 de
l'article 3 est modifié, en remplaçant, après le mot
"Maurice", à la cinquième ligne du premier alinéa
jusqu'à la treizième ligne d'icelui par les mots suivants: "du
coin est du lot 165 du cadastre de la paroisse de Mont-Carmel; de là,
successivement, les lignes suivantes"; b) en remplaçant, à la
seizième ligne du premier alinéa, après le mot "Carmel",
les mots "des cadastres des" par "du cadastre de la"; c) en remplaçant,
à la 17e ligne du premier alinéa, le mot "paroisses" par le mot
"paroisse" et en rayant les mots "de Saint-Narcisse et"; d) en ajoutant
à la 62e ligne du premier alinéa, après le mot "Anatole",
ce qui suit: "partie de la ligne separative des lots 557 et 558 sur une
distance de dix arpents; une ligne droite à travers le lot 557
jusqu'à un point sur la ligne séparative des lots 556 et 557
situé à une distance de dix arpents au sud-ouest de la ligne
séparative des rangs 1 (Saint-Anatole) et 2 (Saint-Ubalde); distance
mesurée le long de ladite ligne séparative de lots; partie de la
ligne séparative des lots 556 et 557 en allant vers le sud-ouest,
jusqu'à un point sur ladite ligne séparative de lots
situés à une distance de quatre arpents du coin ouest du lot 556,
distance mesurée le long de ladite ligne séparative de lots; une
ligne droite à travers le lot 556 jusqu'à un point sur la ligne
séparative des lots 555 et 556 situés à une distance de 3
1/2 arpents du coin ouest du lot 555, distance mesurée le long de ladite
ligne séparative de lots; partie de ladite ligne séparative de
lots, sur ladite distance de 3 1/2 arpents; la ligne sud-ouest du lot 555;
partie de la ligne séparative des lots 554 et 555 jusqu'à une
ligne droite dans le lot 554 parallèle à la ligne
séparative des rangs 1 (Saint-Anatole) et 2 (Saint-Ubalde).et distante
de 14 arpents, distance mesurée le long de ladite ligne
séparative de lots; ladite parallèle dans le lot 554; partie de
la ligne séparative des lots 553 et 554 en allant vers le nord-est sur
une distance de 4 arpents dans le lot 553 une ligne parallèle à
la ligne séparative des rangs I (Saint-Anatole) et II (Saint-Ubalde);
partie de la ligne séparative des lots 551 et 553 en allant vers le
sud-ouest sur une distance de deux arpents; une ligne traversant les lots 551
et 550 parallèle à ladite ligne séparative de rangs; la
ligne séparative des lots 549 et 550 en allant vers le nord-est et son
prolongement jusqu'à la rive est du lac aux Chicots; la rive est dudit
lac en allant vers le sud jusqu'à une ligne droite dans le lot 546
parallèle aux lignes latérales dudit lot et mesurant 560 pieds;
une ligne droite traversant les lots 546 et 545 jusqu'à un point
situé sur la ligne séparative des lots 544 et 545 à une
distance de 8 arpents de la ligne séparative des rangs I (Saint-Anatole)
et II (Saint-Ubalde); cette ligne faisant un angle de déflexion vers la
droite de 96 degrés, 35 minutes avec ladite ligne séparative de
lots et mesurant 980 pieds; partie de ladite ligne séparative de lots
sur ladite distance de 8 arpents; la ligne séparative des rangs I
(Saint-Anatole) et II (Saint-Ubalde); e) En remplaçant, après le
mot ladite à la 81e ligne du premier alinéa jusqu'à la fin
d'icelui, par les mots suivants: "rivière en remontant son cours
jusqu'au prolongement d'une ligne droite traversant les lots 1017 et 1028 du
cadastre de la paroisse de Notre-Dame-du- Mont-Carmel et originant en un point
situé sur la ligne nord-est du lot 1022 à une distance de 20 1/2
arpents de la ligne médiane de l'ancien lit de la rivière Noire,
distance mesurée de long de la ligne nord-est dudit lot 1022, cette
ligne faisant un angle intérieur de 88 degrés 44 minutes avec
ladite ligne nord-est ; partie de la ligne nord-est du lot 1022 jusqu'au coin
est dudit lot; la ligne séparant les lots 1023 à 1028 d'un
côté des lots 1007 en rétrogradant jusqu'à 1002 du
cadastre de la paroisse de
Notre-Dame-du-Mont-Carmel; dans le canton de Radnor, partie de la ligne
séparative des rangs VII et VIII, la ligne séparative des lots 7
et 8 dudit rang VII; partie de la ligne séparative des rangs VI et VII
du canton de Radnor; la ligne sud-ouest du rang de la Grande Ligne du canton de
Radnor en allant vers le sud-est, jusqu'à la ligne nord-ouest du Premier
Rang de Radnor, cette ligne prolongée à travers les lacs qu'elle
rencontre; la limite sud du cadastre du canton de Radnor; enfin, partie de la
ligne nord-est du cadastre de la paroisse de Notre-Dame-du-Mont-Carmel jusqu'au
point de départ". f) En ajoutant à la huitième ligne du
deuxième alinéa, après le mot Carmel, les mots
Saint-Théophile.
Je lis également l'amendement qui se rapporte au comté de
Champlain.
Le paragraphe 16 de l'article 3 est modifié a) en
remplaçant tous les mots de la dix-huitième ligne du premier
alinéa après le mot "cadastre" jusqu'au mot "ligne", à la
52e ligne du 1er alinéa par les suivants: "Partie de la ligne sud-ouest
du cadastre de la paroisse de Saint-Stanislas jusqu'à la ligne sud-est
du lot 38 de ce cadastre; dans le cadastre de ladite paroisse de la ligne
sud-est, les lots 38 et 105; partie de la ligne séparant le rang
Côte Saint-Louis côté sud-ouest du rang de la côte
Saint-Paul, côté nord-est. La ligne sud-est du lot 204; partie de
la ligne nord-est du rang Côte-Saint-Louis, côté nord-est:
la ligne sud des lots 257 et 322; partie de la ligne nord-est du rang nord-est
de la rivière des Envies, la ligne sud-est des lots 404 a) et 351
subdivision 132. La ligne sud des lots 394 et 395 et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane de la rivière Batiscan. La ligne
médiane de ladite rivière en remontant son cours jusqu'au
prolongement de la ligne sud du lot 692; ledit prolongement et ladite ligne
sud; la ligne nord-est du lot 691 ; la ligne est des lots 689, 688, 687 et 686;
la ligne nord du lot 752; la ligne ouest des lots 753-193 à 753-196; la
ligne nord-ouest du cadastre de la paroisse de Saint-Prosper; les limites
nord-ouest et nord-est du cadastre de la paroisse de
Sainte-Anne-de-la-Pérade, la dernière limite prolongée
jusqu'à la ligne". b) en retranchant dans le deuxième
alinéa, à la septième ligne, les mots "Saint-Adelphe" et
à la treizième ligne les mots "Saint-Séverin".
Je lis maintenant les amendements qui se rapportent au comté de
Roberval, soit le paragraphe 84 de l'article 3 qui est modifié en
remplaçant, dans le premier alinéa, les quatrième,
cinquième, sixième, septième et huitième lignes par
ce qui suit: "partant du point d'intersection de la ligne nord du canton de
Papin avec la ligne nord-est du canton d'Ingall; de là, successivement,
les lignes suivantes: partie de la ligne nord-est du canton d'Ingall en allant
vers le nord-ouest, se prolongeant à travers des terres non
divisées et traversant en diagonale les cantons de Bonin, Laflamme,
Routhier, Lafi- tau, Faguy, Berlinguet, Lindsay, Dubois, Verreau et".
Ces amendements sont-il adoptés?
M. PAUL: M. le Président, je demande le vote.
LE PRESIDENT: Y a-t-il cinq députés qui demandent le
vote?
Que ceux qui sont en faveur de ces amendements veuillent bien se lever,
s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic ), Tetley, Drummond, Beinvenue, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown,
Brisson, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon,
Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau),
Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pelletier, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever s'il vous
plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Masse
(Montcalm), Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron.
LE SECRETAIRE: Pour: 54. Contre: 19.
LE PRESIDENT: Ces amendements sont adoptés.
Nous allons procéder au dernier amendement proposé par le
leader parlementaire du gouvernement.
Paragraphe 82 du projet de loi, comté de
Rivière-du-Loup-Kamouraska. L'autre amendement s'insère au
paragraphe 102 au comté, tel que libellé, de Témiscouata
dans le projet de loi no 62.
Est-ce que ces amendements sont adoptés?
M. PAUL: Je demande...
LE PRESIDENT: Vous demandez le vote? L'application de l'article 106?
Est-ce qu'il y a cinq députés? Je demande si ces amendements sont
adoptés.
M. PAUL: M. le Président, je vous demande l'application de
l'article 106.
LE PRESIDENT: Merci.
Le paragraphe 82 de l'article 3 est modifié:
a) en remplaçant à la première ligne du premier
alinéa les mots "Rivière-du-Loup-Kamouraska" par les mots
"Kamouraska-Témiscouata". b) en remplaçant les lignes 6 à
39 inclusivement par ce qui suit: "séparative des cadastres des
paroisses de Saint-André et de Notre-Dame-du-Portage avec la rive du
fleuve Saint-Laurent; de là, successivement, les lignes suivantes: une
ligne brisée séparant les cadastres des paroisses de
Saint-André et de Saint-Alexandre des cadastres des paroisses de
Notre-Dame-du-Portage et de Saint-Antonin; partie de la ligne nord-ouest du
canton de Parke; la ligne sud-ouest des cantons de Whitworth et d'Armand;
partie de la ligne sud-est des cantons d'Armand, dans ce canton, la ligne est
du rang XVI et la ligne est du lot 1 du rang IX; la ligne sud du lot 61 des
rangs C et B; dans le cadastre de la paroisse de Saint-Louis-du-Ha! Ha! partie
de ligne ouest du lot 177 et la ligne ouest du lot 161; la ligne nord-ouest des
lots 161 et 191 ; une ligne brisée limitant vers le nord et le nord-est,
suivant le cas, les lots 191 à 218; une ligne droite dans une partie non
cadastrée de la Seigneurie de Madawaska (lac Témiscouata)
jusqu'au prolongement de la ligne nord du lot 1 du premier rang de la
rivière Caldwell de l'arpentage primitif de la Seigneurie de Madawaska
(lac Témiscouata); ledit prolongement; ladite ligne nord et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane du lac Témiscouata;
la ligne médiane dudit lac en allant dans une direction
générale sud-est jusqu'au prolongement de la ligne
séparative des cadastres des paroisses de Notre-Dame-du-Lac et de
Sainte-Rose-du-Dégelis, ledit prolongement vers le nord-est
jusqu'à la ligne sud-ouest du canton de Rouillard; une ligne
brisée limitant vers le sud-ouest et le nord-ouest le canton de
Rouillard, la ligne frontière Québec/Nouveau-Bruns-wick en allant
vers le sud et le sud-ouest et la ligne frontière
Québec/Etats-Unis en remontant le lac Beau et la rivière
Saint-François jusqu'au lac Pohénégamook; la ligne sud-est
des cantons de Pohénégamook. " c)en remplaçant le
deuxième alinéa dudit paragraphe par ce qui suit: "ce district
électoral renferme les municipalités suivantes: les villes de
Cabano, Dégelis, La Pocatière, Notre-Dame-du-Lac et Saint-Pascal;
les villages d'Andréville, Kamouraska,
Saint-Joseph-de-la-Rivière-Bleue et Saint-Pacôme; les
municipalités et paroisses de Packington, Saint-Alexandre,
Saint-André, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Denis,
Saint-Eusèbe, Saint-Germain, Sainte-Hélène,
Saint-Joseph-de-Kamouraska, Saint-Joseph-de-la-Rivière-Bleue,
Saint-Louis-de-Kamouraska, Saint-Louis-du-Ha! Ha! , Sainte-Louise,
Saint-Marc-du-Lac-Long, Saint-Onésime-d'Ixworth, Saint-Pacôme,
Saint-Philippe-de-Néri et Saint-Pierre-d'Escourt; la municipalité
du canton de Woodbridge; les municipalités de Mont-Carmel,
Rivière-Ouelle, Saint-
Athanase, Saint-Eleuthère, Saint-Elzéar,
Saint-Gabriel-Lallemant, Saint-Jean-de-la-Lande, Saint-Pascal,
Saint-Roch-des-Aulnaies et Sully. Il comprend aussi les territoires non
organisés situés à l'intérieur du
périmètre ci-haut décrit." L'amendement de concordance au
paragraphe 102 de l'article 3 est modifié: a) en remplaçant, dans
la première ligne du premier alinéa, le mot "Témiscouata"
par les mots "Rivière-du- Loup" ; b) en remplaçant tous les mots
après le chiffre VIII, dans la ligne 18 du premier alinéa
jusqu'à la fin d'icelui, par ce qui suit: "Les lignes nord-est et
sud-est du canton d'Auclair; une ligne brisée limitant au sud-est et au
sud-ouest le canton de Rouillard jusqu'à son intersection avec le
prolongement de la ligne séparative des cadastres des paroisses de
Notre-Dame-du-Lac et de Sainte-Rose-du-Dégelis; ledit prolongement
jusqu'à la ligne médiane du lac Témiscouata; la ligne
médiane dudit lac en allant dans une direction générale
nord-ouest jusqu'au prolongement de la ligne nord du lot 1 du premier rang de
la rivière Caldwell de l'arpentage primitif de la Seigneurie de
Madawaska (lac Témiscouata); ledit prolongement; ladite ligne nord et
son prolongement vers l'ouest sur une longueur totale de 250 chafnes; une ligne
droite dans la Seigneurie de Madawaska (lac Témiscouata) jusqu'au coin
est du lot 218 du cadastre de la paroisse de Saint-Louis-du-Ha-Ha; dans ce
cadastre, une ligne brisée limitant vers le nord-est et le nord, suivant
le cas, les lots 218 en rétrogradant jusqu'au lot 191; la ligne
nord-ouest des lots 191 et 161; la ligne ouest du lot 161 et partie de la ligne
ouest du lot 177 jusqu'à la ligne sud du lot 161 du rang B du canton
d'Armand; dans ce canton, la ligne sud du lot 61 des rangs B et C; la ligne est
du lot 1 du rang IX et la ligne est des lots 1 à 13 du rang XIV; partie
de la ligne sud-est et la ligne sud-ouest du canton d'Armand; la ligne
sud-ouest du canton de Whitworth; partie de la ligne nord-ouest du canton de
Parke; une ligne brisée séparant les cadastres des paroisses de
Saint-Alexandre et de Saint-André des cadastres des paroisses de
Saint-Antonin et de Notre-Dame-du-Portage, le dernier tronçon
étant prolongé dans le fleuve Saint-Laurent jusqu'à une
ligne irrégulière contournant par le sud-est et l'est les
îles Pelerins et passant au sud-est et à l'est de
l'ile-aux-Lièvres; ladite ligne irrégulière en allant dans
une direction générale nord et se continuant jusqu'à la
ligne médiane du fleuve; la ligne médiane du fleuve en descendant
son cours jusqu'au prolongement de la limite nord-est du cadastre de la
paroisse des Trois-Pistoles; enfin, ledit prolongement jusqu'au point de
départ"; c) en remplaçant le deuxième alinéa par ce
qui suit ; "Le district électoral renferme les municipalités
suivantes: la cité de Rivière-du-Loup; la ville de Trois-
Pistoles; les villages de l'Isle-Verte
et de Saint-Georges-de-Cacouna; les municipalités des paroisses
de Notre-Dame-des-Neiges-des-Trois-Pistoles, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs,
Notre-Dame-du-Portage, Saint-Antonin, Saint-Arsène,
Saint-Clément, Saint-Eloi, Saint-Epiphane, Sainte-Françoise,
Saint-Georges-de-Cacouna, Saint-Hubert, Saint-Michel-du-Squatec, Saint-Modeste,
Saint-Patrice-de-la-Rivière-du-Loup et Saint-Paul-de-la-Croix; les
municipalités d'Auclair, Saint-Cyprien,
Saint-François-Xavier-de-Viger, Saint-Godard-de-Lejeune,
Saint-Honoré, Saint-Jean-Baptiste-de-1'Isle-Verte, Saint-Jean-de-Dieu,
Saint-Juste-du-Lac et Sainte-Rita. Il comprend aussi les territoires non
organisés situés à l'intérieur du
périmètre ci-haut décrit."
Ces amendements sont-ils adoptés?
M. PAUL: Non, M. le Président, vote, s'il vous plait.
LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! Que ceux qui sont en
faveur de ces amendements veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Lévesque, Hardy, Choquette, Garneau,
Tessier, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley,
Drummond, Bienvenue, Massé, Goldbloom, Arsenault, Houde (Fabre),
Théberge, Perreault, Brown, Brisson, saint-Germain, Picard, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher,
Giasson, Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre ces amendements veuillent bien se
lever s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Latulippe,
Béland, Guay, Audet, Laurin, Léger, Joron, Lessard, Masse.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Pour: 44.
Contre: 22.
LE PRESIDENT: Ces amendements sont adoptés. Je vais appeler un
amendement proposé par un député de
l'Unité-Québec, sur le comté de Beauharnois.
M. LEVESQUE: Si je comprends bien, on a disposé de tous les
amendements du parti ministériel et du Ralliement créditiste,
sauf de celui qui va venir au pied du rôle.
M. PAUL: Le paragraphe 33 de vos amendements n'a pas été
appelé.
LE PRESIDENT: Paragraphe 33?
M. PAUL: Oui, le paragraphe 33 de l'article 3 est modifié en
remplaçant dans la première ligne...
M. LEVESQUE: Ah! le changement de nom.
LE PRESIDENT: Je ne l'ai pas, celui-là.
M. LEVESQUE: C'est le changement de nom de Godbout par Shefford.
LE PRESIDENT: L'honorable leader parlementaire du gouvernement propose
un amendement au paragraphe 33 de l'article 3, le modifiant comme suit, en
remplaçant, dans la première ligne du premier alinéa, le
mot "Godbout" par le mot "Shefford". Cet amendement est-il adopté?
M. PAUL: Je demande le vote enregistré, s'il vous plait.
M. PICARD: Il faudra aussi amender la deuxième ligne.
LE PRESIDENT: Première et deuxième ligne. Que ceux qui
sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Massé, Goldbloom, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier,
Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier,
Pépin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Loubier,
Paul, Tremblay (Chicoutimi), Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie
(Wolfe), Gagnon, Russell, Croisetière, Demers, Gauthier, Simard
(Témiscouata), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Masse.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Laurin, Léger, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 67. Contre: 4.
LE PRESIDENT: Cet amendement est adopté.
Un amendement proposé par le député d'Iberville au
paragraphe 8 de l'article 3, comté de Beauharnois. Cette motion est-elle
adoptée?
M. PAUL: Un instant. Je vous inviterais s'il
vous plaît à respecter l'article 106. Est-ce qu'il y aurait
possibilité d'inviter l'honorable ministre à se retirer?
LE PRESIDENT: A l'ordre! M. TETLEY: Vous, sortez.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Le paragraphe 8 de l'article 3 est
modifié en remplaçant dans le premier alinéa, à la
dixième ligne, les mots "sud-ouest et sud" par les mots "nord-ouest"; en
remplaçant à la trente et unième ligne le mot "est" par le
mot "ouest"; en remplaçant aux lignes 33, 34, 35 et 26 les mots "les
îles faisant partie du cadastre de la paroisse de
Saint-Joachim-de-Châteauguay et de Saint-Clément" par les mots
"les cadastres des villes de Dorion et de Pointe-des-Cascades"; en
remplaçant à la quarante-sixième ligne les mots
"sud-ouest" par les mots "nord-ouest"; b) dans le deuxième
alinéa, en ajoutant à la quatrième ligne, après le
mot "Léry", les mots de "l'Ile Perreault, de Pointe-Dumoulin." En
ajoutant à la septième ligne, après le mot "de" les mots
"Notre-Dame-de-1'Ile-Perreault"; en ajoutant à la onzième ligne
les mots "Terrasse Vaudreuil". c) en retranchant, dans le deuxième
alinéa, aux lignes 8 et 9, les mots "de Saint-Stanislas-de-Kostka".
Cet amendement proposé par l'honorable député
d'Iberville est-il adopté?
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Latulippe,
Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska), Goldbloom,
Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron,
Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Lafrance,
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier, Pépin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Léger,
Charron, Joron, Lessard, Masse (Montcalm).
LE SECRETAIRE: Pour: 16. Contre: 55.
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Maintenant, je dois aviser immédiatement qu'étant
donné que la Chambre s'est prononcée contre cet amendement
concernant le comté de Beauharnois et qu'elle a décidé que
le comté de Beauharnois doit rester tel que décrit dans la loi,
l'amendement proposé par le député d'Iberville qui
affectait le comté de Vaudreuil-Soulanges, rend cet amendement caduc en
ce qui concerne le comté de Vaudreuil-Soulanges.
M. CROISETIERE: C'est 106.
M. PAUL: M. le Président, puis-je vous demander une
directive?
LE PRESIDENT: Cela va me reposer.
M. PAUL: Quand allons-nous adopter ou accepter le texte de
Beauharnois?
LE PRESIDENT: Nous verrons quand nous arriverons à cet
article-là. A la fin, lors du vote final.
M. PAUL: Je dis bien l'article 8.
LE PRESIDENT: L'article 8, très bien. Il y a eu un amendement
proposé à l'article 8 qui a été rejeté.
M. PAUL: C'est cela.
LE PRESIDENT: Nous sommes d'accord?
M. PAUL: Très bien.
LE PRESIDENT: Nous allons passer au comté de Bonaventure.
Amendement proposé par l'honorable député de
Maskinongé au paragraphe 11 de l'article 3. Ce paragraphe est
modifié en remplaçant dans le premier alinéa le mot
"Fauvel" à la ligne 13 par ce qui suit: "Les lignes sud-est, nord-ouest
et ouest du canton de La Vérendrye, la ligne nord-ouest des cantons
de..." Un instant, je dois le demander aux représentants de la
majorité dans cette Chambre. Si elle a l'intention d'adopter cet
amendement, je lirais immédiatement ce qui concerne le comté de
Matapédia.
M. LEVESQUE: Non, M. le Président.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de l'amendement proposé
par l'honorable député de... Est-ce que cet amendement a
été adopté? Celui proposé par le
député de Maskinongé?
M. LEVESQUE: L'amendement au comté de Bonaventure a
été proposé parle député de
Gaspé-Nord et celui de Matapédia a été
proposé par le député de Témiscouata.
M. PAUL: C'est moi qui ai eu l'honneur pour Bonaventure.
LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé. M. LEVESQUE:
Oui.
M. PAUL: Je ne pouvais pas laisser ignorer totalement mon
excellent...
M. LEVESQUE: C'est vrai. Alors, nous sommes contre.
M. VINCENT: Contre quoi?
M. LEVESQUE: Contre les amendements.
M. VINCENT: Est-ce que vous demandez un vote enregistré?
M. LEVESQUE: Si nous changeons de tactique.
M. VINCENT: Cinq députés doivent se lever. M. PAUL: C'est
à vous de vous lever.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils ne l'ont pas demandé.
LE PRESIDENT: Un instant. Que ceux qui sont en faveur de cette motion
veuillent bien lever la main.
M. PAUL: Je demande un vote enregistré,
LE PRESIDENT: C'était de me le demander. Que ceux qui sont en
faveur...
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Léves-que, Hardy, Choquette,
Castonguay, Pinard, Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey
(Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond,
Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre),
Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard,
Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cor-nellier,
Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
La-montagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier, Pépin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce),
Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Léger, Charron, Joron,
Lessard, Masse (Montcalm).
LE SECRETAIRE: Pour: 13. Contre: 63.
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. Pour la même
raison que j'ai mentionnée antérieurement, l'amendement
proposé par un député de l'Unité-Québec sur
le comté de Matapédia devient caduc.
Nous allons passer au comté de Charles-bourg. Amendement
proposé par l'honorable député de Saint-Maurice. Cet
amendement, s'il était adopté, affecterait les
députés de Charles-bourg et de Chauveau.
M. PAUL: A-6, M. le Président?
LE PRESIDENT: Oui. L'honorable député de Saint-Maurice
propose que le paragraphe 17 de l'article 3 soit modifié en
remplaçant, dans le premier alinéa, tous les mots après le
mot "cours" à la ligne 35 jusqu'au mot "Hubert" inclusivement, à
la ligne 39, par les mots: "une ligne brisée limitant vers le nord-est
les cantons Larue et Neilson; la ligne sud-est du canton Neilson et du fief
Hubert."
Est-ce que je pourrais demander au leader s'il a l'intention de la
majorité d'adopter l'amendement proposé au comté de
Charlesbourg parce que je mettrais aux voix immédiatement l'amendement
que ça apporte au comté de Chauveau?
M. LEVESQUE: Non.
LE PRESIDENT: Est-ce que cet amendement proposé par l'honorable
député de Saint-Maurice est adopté?
M. PAUL: M. le Président, je demande le vote.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a cinq députés?
Que ceux qui sont en faveur de l'amendement proposé par
l'honorable député de Saint-Maurice veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Continuez, s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Leves-que, Hardy, Choquette, Castonguay,
Pinard, Garneau, Tessier, Tremblay (Bourassa), Harvey (Jonquière),
Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Massé, Goldbloom,
Mail-
loux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown
Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier,
Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pelletier, Pépin, Pilote, Shanks, Springate, Gallienne,
Gratton, Laurin, Léger, Charron, Joron, Lessard.
M. TETLEY: M. le Président, le chef de l'Opposition fume en
Chambre.
LE PRESIDENT: Je préfère que le règlement soit
respecté. A l'ordre, messieurs!
M. CHARRON: Quel est l'article du règlement qui défend de
fumer?
LE PRESIDENT: La coutume et l'usage. L'honorable ministre du Revenu,
voulez-vous reprendre votre place, s'il vous plaît? Nous sommes durant un
vote.
LE SECRETAIRE: Pour: 13.
Contre: 56.
LE PRESIDENT: L'amendement est rejeté. Pour la même raison,
un amendement proposé au comté de Chauveau est caduc.
Je vais appeler l'amendement qui concerne le comté de Jean-Talon
et qui concerne également le comté de Taschereau. D s'agit d'un
amendement proposé par l'honorable député de Nicolet.
A l'ordre, messieurs! Est-ce que cet amendement proposé par
l'honorable député de Nicolet est adopté?
M. PAUL: Je demande l'application de l'article 106, M. le
Président.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Nicolet propose que le
paragraphe 40 de l'article 3 soit modifié en remplaçant, dans le
premier alinéa la ligne 39 de la page 82, le mot "Salaberry" par ce qui
suit: "L'aqueduc; la ligne médiane de ladite avenue jusqu'à la
ligne médiane de l'avenue Sherbrooke".
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LEVESQUE: C'est anodin.
LE PRESIDENT: Je dois lire le comté de Jean-Talon et il faut que
je lise le comté de Taschereau.
Adopté?
Est-ce que ces amendements proposés par l'honorable
député de Nicolet aux comté de Jean-Talon et de Taschereau
sont adoptés?
M. PAUL: Nous demandons le vote. Il y en a qui vont voter contre.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
Je vais lire l'amendement proposé: Que le paragraphe 101 de
l'article 3 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme suit:
101, Tachereau. Le district électoral de Tachereau comprend cette partie
de la ville de Québec délimitée comme suit: partant du
point d'intersection de la cime du coteau Sainte-Geneviève avec le
prolongement de la ligne médiane de la rue Marie-de-1'Incarnation, de
là successivement les lignes suivantes: ledit prolongement et la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la
rivière Saint-Charles; la ligne médiane de ladite rivière
en descendant son prolongement jusqu'à la ligne médiane du fleuve
Saint-Laurent; la ligne médiane du fleuve en remontant son cours
jusqu'au prolongement d'une ligne passant par le côté nord du quai
Lane; ledit prolongement de ladite ligne jusqu'au côté
extérieur sud-est du mur de fortification du ministère de la
Défense nationale; une ligne brisée ayant des directions
sud-ouest et nord-ouest et suivant le côté extérieur dudit
mur jusqu'à la ligne médiane de la rue Saint-Jean; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la rue
Sherbrooke; de la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de l'avenue de l'Aqueduc; de la ligne médiane de ladite
rue jusqu'à la cime du coteau de Sainte-Geneviève; enfin la cime
du coteau de Sainte-Geneviève en allant vers l'ouest jusqu'au point de
départ.
Que ceux qui sont en faveur de ces deux amendements veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre ces amendements veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bourassa, Levesque, Hardy, Choquette,
Castonguay, Pinard, Garneau, Tessier, Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé, Goldbloom,
Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon,
Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton,
Laurin, Léger, Charron, Joron, Lessard, Masse.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Pour: 17.
Contre: 58.
LE PRESIDENT: Ces amendements sont rejetés.
Nous allons passer à un amendement proposé par l'honorable
député de Gaspé-Nord au comté de Gaspé et
avec concordance dans le comté de Matane. L'honorable
député de Gaspé-Nord propose que le paragraphe 31 de
l'article 3 soit modifié en remplaçant les dixième,
onzième et douzième lignes par ce qui suit: "Les lignes sud et
sud-ouest du canton de Walbank, la partie de la ligne nord du canton de
Walbank, la ligne ouest du canton de Bonnécamp, la ligne ouest du".
Est-ce que cet amendement est adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. PAUL: Je demande le vote enregistré.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur veuillent bien se lever, s'il
vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bourassa, Levesque, Hardy, Castonguay,
Pinard, Garneau, Tessier, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier
(Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé, Goldbloom, Arsenault,
Houde (Fabre), Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard,
Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier,
Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 18. Contre: 55.
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté et l'amendement
proposé au comté de Matane n'a plus sa raison d'être.
M. PAUL: Très bien.
LE PRESIDENT: Nous allons nous rendre au comté de Laporte
où il y a un amendement proposé par l'honorable
député de Shefford, qui se lit comme suit : a) le paragraphe 47
de l'article 3 est modifié en remplaçant les mots "du boulevard
Jacques-Cartier..."
M. BURNS: J'invoque le règlement. Ne devons-nous pas ajourner la
séance à minuit?
LE PRESIDENT: S'il y a consentement de la Chambre, nous pouvons
suspendre la séance.
M. BURNS: Je vous demande une directive, parce que je pense...
LE PRESIDENT: Voulez-vous prendre vos places, s'il vous plaît?
Nous sommes durant un vote.
M. BURNS: Actuellement, au moment où je vous parle, nous ne
sommes pas durant un vote.
LE PRESIDENT: Non. J'aimerais entendre votre argumentation.
M. BURNS: Je pense que toute l'économie de notre règlement
est basée sur le fait que nous avons des motions qui sont votées.
C'est tellement vrai que cela fait je ne sais pas combien de fois une
quinzaine de fois que nous votons...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. BURNS: ... pour satisfaire tout le monde, de dix à quinze fois
que nous votons, et je pense que nous ne sommes pas durant un vote. Je vous
soumets bien respectueusement que toutes et chacune des décisions que
nous prenons...
M. LEVESQUE: Le président est debout. Il est assis
maintenant.
M. BURNS: Il m'a dit qu'il écoutait... que toutes et chacune des
fois que nous votons, ce sont des votes et, à chaque fois que nous
prenons une décision, c'est sur une motion d'amendement. Et la meilleure
preuve, M. le Président, c'est que vous avez dit vous-même, il y a
de cela au-delà d'une heure, que nous voterions éventuellement
sur la motion principale. Or, nous sommes strictement dans le domaine des
motions et ce sont des motions. Je vous donne un exemple qui pourrait
être...
M. LEVESQUE: Est-ce que vous pourriez faire cela un peu plus court? Nous
en avons assez.
M. BURNS: J'essaie d'amoindrir votre problème.
M. BIENVENUE: Un bon avocat. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BURNS: Si nous étions au moment d'un vote de
référence, à six mois d'un projet de loi, vous pourriez
très bien prendre le vote sur la motion de référence et
ajourner la séance sans que, nécessairement, on revienne à
la question principale, qui est le vote de deuxième lecture.
Je pense que nous sommes exactement dans la même situation,
c'est-à-dire que nous votons sur des amendements à la motion
principale qui est d'adopter le rapport de la commission. Et je vous soumets
que nous avons dépassé minuit, que nous n'avons pas d'affaire
à siéger plus longtemps.
LE PRESIDENT: Mon interprétation est que nous sommes actuellement
sur une motion principale, qui est l'adoption du rapport. Je fais une
différence avec la motion que vous mentionnez, parce que je
considère qu'actuellement nous sommes devant la motion de l'adoption du
rapport. Le règlement dit par exception que nous devons voter sur les
amendements au rapport et après voter le rapport. Je considère
que ce que nous avons devant nous actuellement, c'est l'adoption du rapport. Je
me demande, en corollaire de ça, ce que le greffier pourrait inscrire au
journal ou à l'ordre du jour de demain. Vote du rapport principal?
M. BURNS: Si vous permettez, M. le Président, très
brièvement, si c'est cela, je ne vois pas ce que nous faisons à
voter des amendements les uns après les autres. Je n'ai pas d'objection
â ce que nous les votions, remarquez, c'est normal, dans la
procédure habituelle, mais que faisons-nous? C'est une bouffonnerie ou
une moquerie.
LE PRESIDENT: Ce sont des votes sur des motions secondaires.
M. BURNS: C'est cela, dès l'instant où une motion
secondaire a été votée, vous n'êtes plus dans un
vote, M. le Président.
LE PRESIDENT: Je crois que nous sommes dans un cas d'espèce
ici.
M. BURNS: Dans un processus, mais vous n'êtes pas dans un vote,
c'est bien différent.
LE PRESIDENT: Je considère et mon interprétation est
qu'actuellement la Chambre est saisie d'un vote sur une motion principale, qui
est l'adoption du rapport, et tant que cette question, ce vote n'est pas
vidé, en vertu de notre règlement, je ne peux pas ajourner
l'assemblée.
M. ROY (Beauce): Pourrais-je vous demander une directive, à ce
moment-là? Qu'arrive-t-il lorsque nous sommes, par exemple, dans un
débat de deuxième lecture et qu'il y a une motion de renvoi
à six mois ou à trois mois, immédiatement après que
tous les parlementaires ont fait usage de leur droit de parole sur la motion de
deuxième lecture et qu'il y a deux votes? Il y a un vote sur la motion
de renvoi, qui se trouve être comme un sous-amendement...
LE PRESIDENT: Je vais répondre et ça va peut-être
compléter l'interprétation que j'ai donnée. Lorsque nous
sommes devant un vote de renvoi à six mois, les députés
ont un droit de parole après, ils peuvent revenir sur la question
principale, ce qui est différent ici. Ici, il n'y a pas de droit de
parole, nous devons vider la question des votes. Dans l'autre cas, à
l'ordre du jour, on dit: Reprise du débat sur la deuxième
lecture, et le débat peut continuer, ce qui n'est pas le cas
actuellement, parce qu'il n'y a pas de débat, nous devons vider un
processus de vote.
L'honorable député de Shefford propose. J'ai lu, je crois,
cette motion. Comté de Laporte.
M. PAUL: Oui.
LE PRESIDENT: Cela affecte le comté de Taillon. Cette motion du
député de Shefford est-elle adoptée?
DES VOIX: Adopté. DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien
lever la main.
UNE VOIX: Vous voulez absolument voter? Si vous voulez voter, ça
va jouer un peu raide.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien
se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bourassa, Levesque, Hardy, Choquette,
Castonguay, Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Cloutier (Ahuntsic),
Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Arsenault, Houde
(Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron,
Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pelletier, Pépin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce),
Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger, Charron,
Joron, Lessard.
LE PRESIDENT: C'est fait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: Pour: 13.
Contre: 59.
LE PRESIDENT: La motion proposée au comté de Taillon n'a
plus sa raison d'être. Nous allons au comté de Fabre, qui concerne
également le comté de Laval et de Mille-Iles. Est-ce que je dois
demander à la majorité quelle est son intention? Il s'agit d'un
vote?
M. LEVESQUE: Nous allons en voter un avec eux autres.
M. PAUL: M. le Président, je demande l'application de l'article
106.
LE PRESIDENT: Oui, d'accord. Je cherche le proposeur. L'honorable
député d'Iberville propose l'amendement suivant: Le paragraphe 29
de l'article 3 est modifié en ajoutant après le mot "autoroute",
à la ligne 16 de la page 63, ce qui suit: Jusqu'à la ligne
médiane du boulevard Bellerose, la ligne médiane dudit boulevard.
b) en retranchant tous les mots après le mot "médiane", à
la ligne 23 de la page 63, jusqu'au mot "médiane" inclusivement à
la page 34. Comme amendement de concordance, au comté deMille-Isles, le
paragraphe 66, cela apporte la modification suivante: En remplaçant tous
les mots après le mot "boulevard" à la dixième
lignejusqu'au mot "médiane" inclusivement, à la ligne 21, par les
mots "et son prolongement" Par concordance également cela apporte la
modification suivante au comté de Laval, paragraphe 52 de l'article 3,
modifier en ajoutant après le mot "médiane", à la ligne
34, les mots: "du boulevard Bellerose, la ligne médiane dudit boulevard
jusqu'à la ligne médiane.
M. PAUL: Nous demandons le vote.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de ces amendements veuillent
bien se lever, s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Bourassa, Levesque, Hardy,
Choquette, Castonguay, Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville,
Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon,
Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Ostiguy,
Pelletier, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 69. Contre: 6.
LE PRESIDENT: Ces trois amendements sont adoptés.
Nous allons passer au comté de Limoilou. Amendement
proposé par l'honorable député de Gaspé-Nord.
L'honorable député de Gaspé-Nord propose
l'amendement suivant en remplaçant tous les mots après le mot
"avenue", il s'agit du paragraphe 55.
M. PAUL: Je fais un appel au règlement. Puis-je vous signaler que
le whip du Parti libéral est à fumer actuellement, en
Chambre.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Taillon, voulez-vous
prendre votre place.
L'honorable député de Gaspé-Nord propose
l'amendement suivant au paragraphe 55 de l'article 3 en remplaçant tous
les mots après le mot "avenue" à la première ligne de la
page 112 jusqu'à la fin du premier alinéa, par les mots:
"jusqu'à la ligne médiane de la rue Loyola, la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de
l'avenue Poulin; la ligne médiane de ladite avenue et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane du fleuve Saint-Laurent; la ligne
médiane du fleuve en remontant son cours jusqu'au prolongement de la
ligne médiane de la rivière Saint-Charles; et du prolongement et
la ligne médiane de ladite rivière en remontant son cours
jusqu'à la ligne médiane du pont Dorchester; la ligne
médiane dudit pont; la ligne médiane de la 3e Avenue
jusqu'à la ligne médiane de l'avenue Benoît XV; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la 12e
Rue; la ligne médiane de ladite rue et son prolongement jusqu'à
la ligne médiane de la 1re Avenue; la ligne médiane de la 1re
Avenue jusqu'à la ligne médiane de l'emprise du chemin de fer de
la Compagnie de chemins de fer nationaux du Canada; la ligne médiane de
ladite emprise de chemin de fer jusqu'à la ligne médiane de
l'avenue du Colisée; enfin la ligne médiane de ladite avenue
jusqu'au point de départ."
M. PAUL: Nous demandons le vote, M. le Président.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de la motion de l'honorable
député de Gaspé-Nord veuillent bien se lever, s'il vous
plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard
(Témiscouata), Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay,
Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bourassa, Levesque, Hardy, Choquette,
Castonguay, Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier
(Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom,
Mailloux, Arsenault, Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier,
Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks,
Springate, Veilleux, Gallien-ne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron,
Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 18. Contre: 54.
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Conséquemment, les amendements proposés aux comtés
de Montmorency, Vanier et Louis-Bébert sont devenus caducs.
M. PAUL: Pourrions-nous savoir en vertu de quelles informations vous
disposez aussi rapidement de ces comtés de Louis-Hébert et de
Vanier, alors que les moyens de fortune dont nous disposons nous portent
à croire qu'il n'y a aucune relation entre l'amendement dont nous venons
de disposer, pour ce qui a trait au comté de Limoilou et
spécialement pour ce qui a trait au comté de Vanier?
LE PRESIDENT: Je peux vous dire que je travaille personnellement sur ces
amendements depuis samedi, depuis qu'ils ont été
déposés.
M. PAUL: Vous devez travailler tard dans la nuit, car les amendements
ont été déposés à dix heures moins quatorze,
pour ce qui est de nous, et à dix heures dix, pour le Parti
libéral.
LE PRESIDENT: Depuis samedi, à dix heures quatorze, il y a eu
dimanche et lundi. Je peux vous dire qu'hier soir, avec du personnel et des
géographes, j'ai apporté certaines modifications de forme aux
amendements proposés par les députés
d'Unité-Québec. J'ai ordonné ces amendements et je peux
vous dire que, par la décision de la Chambre de conserver le
comté de Limoilou tel quel, les amendements qui ont été
apportés au comté de Montmorency affecteraient le comté de
Limoilou; les amendements apportés au comté de Vanier
affecteraient également le comté de Limoilou. Si la
décision de la Chambre est de maintenir le comté de Limoilou tel
quel, je ne peux pas mettre aux voix les amendements proposés aux
comtés de Montmorency et de Vanier. Autrement, ce serait revenir sur une
décision de la Chambre. Montmorency, Vanier, Louis-Hébert.
M. LEVESQUE: Très bien.
M. PAUL: Pourrais-je vous demander une directive? Si, par hasard, nous
étions placés dans la même situation d'une course contre
l'horloge, lorsqu'il y aura des amendements du genre de ceux que nous avons
présentés qui pourraient être écartés, comme
vous venez de le faire à la lumière des renseignements ou des
conseils que vous ont fournis vos géographes, nous aimerions si
possible, avoir justification d'un tel rejet d'amendements.
LE PRESIDENT: Je vous le dirai. Je dois également vous aviser
que, par la décision antérieure d'amendement apporté au
comté de Rivière-du-Loup-Kamouraska, créant le
comté de Kamouraska-Témiscouata et les mêmes amendements
adoptés antérieurement concernant le comté de
Témiscouata qui devient le comté de Rivière-du-Loup, les
amendements proposés par les députés de
l'Unité-Québec sur les comtés de Rivière-du-Loup,
Kamouraska et de Témiscouata sont nécessairement devenus caducs
également.
M. PAUL: En vertu de quel principe et en se basant sur quoi?
LE PRESIDENT: En vertu du principe que la Chambre s'est prononcée
pour créer le comté de Kamouraska-Témiscouata et
créer le comté de Rivière-du-Loup. Les amendements que
vous apportez sont justement à ces comtés qui ont
été créés antérieurement par le vote de la
Chambre. A l'ordre!
M. PAUL: Je voudrais vous inviter à relire ou à
répéter votre sage directive pour que nous puissions suivre les
amendements qui restent.
LE PRESIDENT: Certainement. Je vais les appeler. Je vais vous aviser
chaque fois quels comtés sont affectés, je vous l'ai dit tout
à l'heure. Nous allons aux amendements des comtés de
Brome-Missisquoi. A l'ordre! Il s'agit d'un amendement proposé par
l'honorable député de Maskinongé au paragraphe 14 de
l'article 3.
A) en retranchant dans les première et deuxième lignes le
mot "Brome".
B) le paragraphe 14 de l'article 3 est modifié en
remplaçant dans le premier alinéa tous les mots après le
mot "ligne", â la sixième ligne, jusqu'au mot "Stukely" à
la ligne 41 par les mots: "Sud du canton de là, successivement les
lignes suivantes, la ligne sud des cantons de Granby et Shefford".
C) En remplaçant, dans le premier alinéa, le mot "baie
Missisquoi (lac Champlain); ladite
ligne médiane "dans les lignes 47, 48 et 49 par les lots:
"rivière Richelieu; ladite ligne médiane de ladite rivière
en descendant son cours jusqu'à la ligne nord du canton de Noyan."
D) En retranchant, dans le deuxième alinéa, les mots
"Bromont" dans la troisième ligne, "Stukely-Sud" dans les lignes 7 et 8,
"Saint-Alphonse" dans la ligne 10, "Bonsecours, Lawrenceville" à la
ligne 16, Sainte-Anne-de-la-Rochelle à la ligne 17 et Stukely-Sud
à la ligne 21 et en ajoutant dans le deuxième alinéa,
après le mot "de", à la ligne 9 le mot "Lawrenceville
après le mot "Bolton" à la ligne 19,
"Saint-Georges-de-Clarenceville"; après le mot "et", à la ligne
20, les mots "Venise-en-Québec".
M. PAUL: M. le Président, est-ce que je pourrais savoir s'il y a
d'autres comtés qui peuvent être impliqués?
LE PRESIDENT: Si cet amendement est rejeté...
UNE VOIX: C'est ce qui va arriver.
LE PRESIDENT: A l'ordre! L'amendement tel que proposé par le
député de Maskinongé affecte le comté de Godbout,
qui est devenu le comté de Shefford, le comté de Marchand, qui
est devenu le comté d'Iberville, le comté de Johnson et le
comté de Saint-Jean. Et je dois faire remarquer que l'amendement des
députés d'Unité-Québec sur le comté de
Saint-Jean a été retiré. L'amendement proposé au
comté de Marchand a également été retiré.
Les comtés affectés seraient le comté de Godbout, qui est
devenu le comté de Shefford, le comté de Johnson et le
comté de Saint-François. Les amendements sur ces trois
comtés deviennent également caducs si la décision de la
Chambre est de conserver le comté de Brome-Missisquoi tel quel sans
l'amendement proposé par l'honorable député de
Maskinongé.
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne vois pas de quelle façon cela touche le
comté de Saint-François.
LE PRESIDENT: Il y a unerelation entre le comté de
Saint-François et le comté de Johnson. Il y a une relation entre
le comté de Johnson...
UNE VOIX: ... avec le reste de la province.
LE PRESIDENT: ... et le comté de Shefford et entre le
comté de Shefford et le comté de Brome-Missisquoi.
M. RUSSELL: Cet amendement ne touche aucunement le comté de
Saint-François. Peut-être que le comté de Johnson en
lui-même peut toucher le comté de Saint-François, mais
l'amendement proposé actuellement, même s'il est rejeté,
n'affecte aucunement le comté de Saint-François. Cela n'a aucune
relation.
M. TETLEY: Le jugement est rendu.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
Que ceux qui sont en faveur de l'amendement proposé par
l'honorable député de Maskinongé veuillent bien se lever,
s'il vous plaît !
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Guay.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bourassa, Levesque, Hardy, Choquette,
Castonguay, Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier
(Ahuntsic), Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom,
Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson,
Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon,
Caron, Carpentier, Cornellier, Dionne, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau),
Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pelletier, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton,
Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 14 Contre: 58.
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Est-ce qu'avec votre permission nous pourrions suspendre pour une
demi-heure? Vingt minutes.
M. LEVESQUE: Non.
M. BURNS: Non. Vous ne l'avez pas.
LE PRESIDENT: Vous savez que je peux suspendre, si j'ai le goût de
le faire. Donc, je vais suspendre.
M. BURNS: Si vous avez le goût, M. le Président, mais vous
avez demandé notre consentement.
LE PRESIDENT: Je suspens jusqu'à une heure.
M. BURNS: M. le Président, je demande une directive, est-ce que
vous avez suspendu la Chambre en vertu de l'article 45?
LE PRESIDENT: De toute façon, elle a été
suspendue.
M. BURNS: M. le Président, je demande simplement...
LE PRESIDENT: Elle a été suspendue, on n'est pas pour
revenir sur ça. Je n'ai pas l'intention de revenir sur cette question,
nous reprenons la séance.
M. BURNS: Moi non plus, sauf que sur cette décision, je vous
soumets qu'en rapport à l'article 110, elle est absolument inconsistante
avec la décision que vous avez rendue plus tôt.
LE PRESIDENT: Le désordre qu'il y avait dans la Chambre, je le
sentais en moi-même.
M. LESSARD: Le désordre appréhendé.
M. BURNS: Il n'y avait pas de désordre, M. le
Président?
LE PRESIDENT: En moi-même, j'avais un désordre.
M. BURNS: En vous-même.
LE PRESIDENT: Messieurs, le dernier vote que nous avons pris, est-ce que
c'est sur le comté de Brome-Missisquoi?
UNE VOIX: Oui.
M. RUSSELL: Je pourrais vous...
LE PRESIDENT: Si ça ne fait pas l'affaire, ce que je vous
propose, je vous donnerai la parole, ça va? J'aimerais que le
député de Shefford me suive, s'il est d'accord avec moi.
L'amendement qui a été rejeté concernant le comté
de Brome-Missisquoi affectait l'ancien comté de Godbout, maintenant
Shefford. J'en viendrai à la conclusion que l'amendement sur Shefford
serait caduc maintenant. L'amendement sur Brome-Missisquoi affecte
également le comté maintenant connu sous le nom d'Iberville, qui
deviendrait également caduc. Par contre, je devrai mettre aux voix
l'amendement... le comté de Saint-Jean a été
retiré.
M. CROISETIERE: Il ne me touche pas par la rivière.
LE PRESIDENT: De toute façon, il a été
retiré.
M. CROISETIERE: De toute façon, ça ne me concerne pas.
LE PRESIDENT: Je devrais mettre aux voix l'amendement proposé au
comté de Johnson, je vais le mettre aux voix, ainsi que l'amendement
proposé au comté de Saint-François.
M. RUSSELL: M. le Président, lorsqu'on parle d'amendement
proposé dans le comté de Brome-Missisquoi, on demande de
maintenir les bornes actuelles des comtés de Brome et de Missisquoi. Par
le fait même, nous n'affectons aucune municipalité du comté
actuel de Shefford, Saint-Alphonse-de-Granby, Stukely,
Sainte-Anne-de-la-Larochelle, Lawrenceville et Bonsecours. Par le fait
même, si nous rejetons cet amendement, je suis d'accord avec vous si on
ramène le territoire de Brome-Missisquoi tel que proposé par le
deuxième rapport, on se trouve alors à incorporer des
municipalités du comté de Godbout.
LE PRESIDENT: Vous répondrez à ma question pour
m'éclairer. Si l'amendement proposé au nouveau comté de
Shefford, Godbout, était adopté, il affecterait le comté
de Brome-Missisquoi.
M. RUSSELL: S'il serait affecté si on accepte
celui-là?
LE PRESIDENT: Cela veut dire que je ne peux pas le mettre aux voix, dans
ce cas. Je pense bien que, si l'amendement proposé au nouveau
comté d'Iberville était adopté, cela affecterait le
comté de Brome-Missisquoi également.
M. RUSSELL: Oui.
LE PRESIDENT: Cela veut dire que ces deux-là sont caducs, mais
les autres, je les mettrais aux voix. Brome-Missisquoi a été
rejeté; Shefford est caduc; Iberville est caduc; Je mets aux voix
l'amendement proposé au comté de Johnson par l'honorable
député de Shefford.
L'honorable député de Shefford propose que le paragraphe
41 de l'article 3 soit modifié en remplaçant tous les mots
après le mot "prolongement", à la ligne 40 du premier
alinéa, jusqu'au mot "de" inclusivement, à la ligne 51, par ce
qui suit: "et la ligne nord du sud-ouest du canton de Stoke jusqu'à". b)
en retranchant dans le deuxième alinéa, à la ligne 19, le
mot "Stoke".
Un vote enregistré?
M. PAUL: Enregistré, M. le Président.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent
bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Paul, Tremblay (Chicoutimi), Vincent,
Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drum-
mond, Massé, Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre),
Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard,
Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier,
Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks,
Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron,
Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 17 Contre: 52
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
J'aurais également une question à poser au
député de Shefford. Si l'amendement proposé au
comté de Saint- François était adopté, cela
affecterait-il le comté de Johnson?
M. RUSSELL: Un instant, M. le Président, je vais trouver le
numéro de Saint-François.
M. CROISETIERE: Le numéro 89.
M. DEMERS: Le président se cherche des complices.
M. LEVESQUE: Godbout est devenu Shefford. De la même façon
que cela affecte Saint-François, cela affecterait Johnson.
M. RUSSELL: Non, M. le Président. LE PRESIDENT: Non.
M. DEMERS: Il va vous prouver que c'est oui.
LE PRESIDENT: Je peux me passer de certaines remarques du
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Merci. Vous allez voir que j'ai raison.
M. LEVESQUE: ... Saint-François affecte Johnson.
M. DEMERS: Le député de Terrebonne l'a dit, c'est
réglé. C'était comme ça en commission.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford propose que
le paragraphe 89 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se
lire comme suit: 89. Saint-François: Le district électoral de
Saint-François comprend le territoire délimité comme suit:
partant du point d'intersection de la ligne nord du canton de Stoke avec la
ligne nord-est dudit canton; la ligne sud-ouest du canton de Stoke; partie de
la ligne nord du canton de Eaton; dans le cadastre de ce canton, la ligne est
des lots 22b et 22a du rang XI et du lot 22a des rangs X et IX; partie de la
ligne séparative des rangs VIII et IX; la ligne est des lots 24b et 24a
du rang VIII; partie de la ligne séparative des rangs VII et VIII; la
ligne est du canton d'Ascot; partie de la ligne nord et les lignes est, sud et
ouest du canton de Compton; partie de la ligne sud du canton d'Ascot; dans le
cadastre de ce canton, partie de la ligne séparative des rangs X et XI;
la ligne nord du lot 5f du rang X et son prolongement jusqu'à la ligne
médiane du chemin Upper Belvédère; la ligne médiane
dudit chemin jusqu'à la ligne séparative des rangs IX et X;
partie de ladite ligne séparative de rangs; la ligne sud des lots 13a,
13c et 13d du rang X; la ligne ouest des lots 13d et 13e du rang X; la ligne
sud du lot 14a du rang XI et son prolongement jusqu'à la ligne
médiane de la rivière Magog; la ligne médiane de ladite
rivière jusqu'au prolongement de la ligne nord dudit lot 13a; ledit
prolongement et partie de ladite ligne nord ; la ligne nord du lot 13b du rang
XI; la ligne nord des lots 13e, 13c et 13b du rang X, 13b et 13a du rang IX,
13g, 13f, 13e, 13c et 13f du rang VIII, 13e et d'une partie du lot 13f du rang
VIII jusqu'à la limite ouest du cadastre du village de Lennoxville; la
limite ouest et partie de la limite nord dudit cadastre jusqu'à la ligne
médiane de la rivière Saint-François; la ligne
médiane de ladite rivière en descendant son cours et en
contournant par la droite les îles les plus rapprochées de la rive
gauche et par la gauche des îles les plus rapprochées de la rive
droite jusqu'au prolongement de la ligne nord du canton d'Ascot; enfin, ledit
prolongement jusqu'au point de départ.
Ce district électoral renferme les municipalités
suivantes: la partie de la cité de Sherbrooke située à
l'est de la rivière Saint-François; les villes de Lennoxville et
de Waterville; le village de Compton; les municipalités des cantons
d'Ascot, de Compton et Stoke et les municipalités d'Ascot Corner,
Compton-Station et Fleuri-mont.
Cette motion...
M. PAUL: Nous demandons le vote enregistré.
LE PRESIDENT: Le vote enregistré. Que ceux qui sont en faveur de
cet amendement veuillent bien se lever s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Pinard, Garneau,
Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley, Drummond,
Massé, Goldbloom,
Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown,
Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier,
Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson,
Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière,
Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne,
Gratton, Laurin, Léger, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 17 Contre: 52
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. Je voudrais vous
soumettre la région qu'on appelle le sud-ouest de la province, la
région de l'Outaouais. Après considération et étude
de la classe, je devrais mettre aux voix l'amendement proposé par le
député de l'Unité-Québec sur le comté de
Pontiac-Témiscamingue. La motion sur le comté de Gatineau
deviendrait caduque. Je devrais mettre aux voix l'amendement proposé au
comté de Hull ainsi que l'amendement proposé à l'Abitibi.
C'est tout l'ouest du Québec.
Je devrais mettre aux voix l'amendement proposé au comté
d'Abitibi-Ouest. Ce faisant, l'amendement proposé au comté
d'Abitibi-Est est caduc et celui de Rouyn-Noranda est caduc également.
Cela va? Pontiac-Témiscamingue.
M. PAUL: Un instant, s'il vous plaît! M. le Président, il
faudrait signaler quel article...
LE PRESIDENT: Oui, je l'ai maintenant.
M. PAUL: Le paragraphe 76, mais quel autre paragraphe?
LE PRESIDENT: Pontiac-Témiscamingue, c'est le paragraphe 76.
M. PAUL: Je pense que c'est Gatineau, M. le Président.
LE PRESIDENT: Il sera mis aux voix.
Gatineau? Je n'ai pas le numéro. Gatineau devient caduc.
Gatineau, c'est 32. Rouyn-Noranda, caduc.
M. PAUL: Par Pontiac.
LE PRESIDENT: 86. Hull, aux voix.
M. DEMERS: Le comté d'Hull.
LE PRESIDENT: Hull, 35, aux voix. Abitibi-Ouest, aux voix. Abitibi-Est,
un, caduc.
M. DEMERS: Trépassé.
M. CROISETIERE: Caduc par rapport à quoi? Abitibi-Ouest?
M. DEMERS: Sa caducité vient de Rouyn-Noranda.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Labelle propose que le
sous-article 76 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se
lire comme suit : a) que soit modifié le nom du district
électoral de Pontiac-Témiscamingue pour le remplacer par celui de
Pontiac; b) que le nouveau district électoral de Pontiac comprenne le
territoire délimité comme suit: partant du point d'intersection
de la ligne frontière Québec/Ontario avec la ligne ouest du
canton D'Aberford; de là, successivement, les lignes suivantes: la ligne
ouest des cantons d'Aberford, Ronnie, Du Tremblay, Saint-Pons, Trouvé,
Lorimier, Gonthier, Silly, Aulnay, Casson; la ligne nord des cantons de Casson,
Lajoie et partie de la ligne nord du canton Membré, les lignes ouest et
nord du canton de Fréville; les lignes nord et nord-est du canton de
Champrodon; la ligne nord-est des cantons de Foligny, Devine et Aux; la ligne
est des cantons d'Aux, Harris, Charbonnel, Bourbonnais, Limousin, Maine,
Angoumois, partie de la ligne sud du canton d'Angoumois; la ligne ouest des
cantons de Béliveau, Church, Dorion, Alleyn, Cawood, la ligne sud du
canton de Cawood; partie de la ligne est du canton d'Alfield; la ligne nord du
canton de Masham; partie de la ligne sud du canton de Wakefield jusqu'à
la ligne médiane de la rivière Gatineau; la ligne médiane
de ladite rivière vers le sud jusqu'à la ligne médiane du
Chemin Cameron et son prolongement; ledit prolongement; la ligne médiane
du Chemin Cameron jusqu'à la ligne médiane du Chemin Maurice; la
ligne médiane dudit chemin jusqu'à la ligne médiane du
Chemin de la Montagne; ledit Chemin de la Montagne dudit chemin jusqu'à
la ligne médiane du Chemin Brickyard; la ligne médiane dudit
chemin jusqu'à la ligne médiane du chemin d'Aylmer; la ligne
médiane dudit chemin jusqu'au point d'intersection de la ligne ouest du
lot 14-1 du cadastre de la cité de Hull; la ligne ouest du lot 14-1 du
cadastre de la cité de Hull et son prolongement jusqu'à la ligne
frontière Québec/Ontario dans la rivière des Outaouais;
ladite ligne frontière en allant dans les directions nord et nord-ouest
jusqu'au prolongement de la ligne ouest du canton d'Aberford; enfin ledit
prolongement jusqu'au point de départ.
Ce district électoral renferme les municipalités
suivantes: La ville d'Aylmer; les villages de Bryson, Campbell's Bay, Chapeau,
Fort-Coulonge, Portage-du-Ford, Quyon et Shawville; les municipalités
des cantons d'Aldfield, Bristol, Chichester, Clarendon, Dorion, Eardley,
Grand-Calumet, Hull (partie ouest), Isle-aux-Allumettes (partie est),
Ile-des-Allumettes, Litchfield, Masham-Nord, Onslow (partie sud) et Thorme; les
municipalités des cantons unis d'Alleyn et Cawood, Mansfield et
Pontefract, Sheen, Esher,
Aberdeen et Malakoff et Waltham et Bryson; les municipalités de
Lucerne, Rapides-des-Joachims et Sainte-Cécile de Masham. Il comprend
aussi les territoires non organisés situés à
l'intérieur du périmètre ci-haut décrit.
M. PAUL: Vote enregistré.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent
bien se lever, s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Paul, Tremblay (Chicoutimi), Vincent,
Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Choquette, Castonguay, Pinard,
Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley,
Drummond, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde
(Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain, Picard,
Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier,
Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks,
Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron,
Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 17
Contre: 53
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. "L'honorable
député de Saint-Maurice propose que le sous-article 35 de
l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme suit: 35.
Hull: "Le district électoral de Hull comprend le territoire
délimité comme suit: partant du point d'intersection de la ligne
ouest du lot 14-1 du cadastre de la cité de Hull (quartier no 1 ) avec
la rive nord de la rivière des Outaouais; de là, successivement,
les lignes suivantes: la ligne ouest des lots 14-1 et 13-1 dudit cadastre, la
dernière ligne étant prolongée jusqu'au côté
nord-ouest du chemin d'Aylmer (route no 8); le côté nord-ouest
dudit chemin en allant vers le sud-ouest jusqu'à la ligne médiane
du Chemin Brickyard; la ligne médiane dudit chemin jusqu'au sud-ouest du
côté ouest du Chemin de la Montagne (Brickyard); la ligne
médiane dudit chemin jusqu'au côté nord-ouest du boulevard
Gamelin allant vers le sud-est et le nord-est jusqu'au côté ouest
du boulevard de la Cité des Jeunes; les côtés ouest et
sud-ouest dudit boulevard jusqu'à la ligne sud du lot 9c du rang VI; la
ligne sud des lots 9c et la ligne médiane du Chemin Cameron; ledit
chemin en allant vers l'est et son prolongement jusqu'à la ligne
médiane de la rivière Gatineau; la ligne médiane de ladite
rivière en descendant son cours et en contournant par la droite les
îles les plus rapprochées de la rive gauche et par la gauche les
îles les plus rapprochées de la rive droite et son prolongement
jusqu'à la ligne frontière Québec/Ontario dans la
rivière des Outaouais; ladite ligne frontière en allant dans des
directions sud et sud-est jusqu'au prolongement de la ligne ouest du lot 14-1
du cadastre de la cité de Hull (quartier no 1); enfin ledit prolongement
jusqu'au point de départ.
Ce district électoral renferme la cité de Hull." Vote
enregistré?
M. PAUL: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent
bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Choquette, Castonguay, Pinard,
Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley,
Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron,
Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote,
Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe,
Béland, Guay, Audette, Laurin, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13
Contre: 58
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
L'honorable député de Labelle propose les amendements
suivants au paragraphe 2 de l'article 3: a) en remplaçant, dans le
premier alinéa, à la cinquième ligne, le mot
"Desméloizes" par le mot "Manthet"; b) en remplaçant, dans le
premier alinéa, tous les mots après le mot "de", à la
septième ligne, jusqu'au mot "Lasalle", à la seizième
ligne, par ce qui suit: "Manthet, Martigny, La Martinière,
Jérémie, Caumont, Du Tast, La Forest, Paramé, Villiers; la
ligne est des cantons de Villiers, Corbière,
Isle-Dieu, Galinée, Noyon, Champdoré, Barrin, Fonteneau,
Bernetz, Vassal";c) en remplaçant, dans le premier alinéa, tous
les mots après le mot "Manneville, dans la ligne 49, jusqu'au chiffre X
inclusivement dans la ligne 66, par les mots "Aiguebelle, Destor, Duparquet,
Hébécourt"; d) en ajoutant, dans le deuxième
alinéa, à la troisième ligne, après le mot
Barville, le mot "Duparquet" et le mot "Macamic" à la quatrième
ligne, les mots "et Matagami".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi)...
LE PRESIDENT: A l'ordre!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Vincent, Cloutier (Montmagny), Lavoie
(Wolfe), Gagnon, Russell, Croisetière, Demers, Gauthier, Simard
(Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Choquette, Castonguay, Pinard,
Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley,
Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain,
Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron,
Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote,
Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe,
Béland, Guay, Audette, Laurin, Léger, Charron, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 12
Contre: 58
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Nous allons passer à une autre région, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, en mettant aux voix l'amendement proposé au
comté de Jonquière, paragraphe 43, ainsi que l'amendement
proposé au comté de Roberval, paragraphe 84, je serais d'avis que
les amendements proposés au comté de Charlevoix deviendraient
caducs, à cause de la concordance avec le comté de Dubuc.
L'amendement proposé au comté de Chicoutimi deviendrait caduc,
à cause des incidences avec le comté de Dubuc; il y a
également incidences avec le comté de Jonquière.
L'amendement proposé au comté de Saguenay deviendrait caduc,
à cause des incidences avec le comté de Dubuc. L'amendement
proposé au comté de Lac-Saint-Jean deviendrait caduc, â
cause des incidences avec les comtés de Dubuc, Jonquière et
Roberval.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, puis-je...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! M. TETLEY: Paragraphe 44.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Have you something to say, Sir?
M. TETLEY: Yes, paragraphe 44. The judgment has been rendered.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): But you don't know anything about my
region.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): You have to call upon the honourable Speaker.
M. le Président, est-ce que vous pourriez me fournir des explications
additionnelles, d'ordre géographique, à références
cadastrales concernant ces...
LE PRESIDENT: Références cadastrales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... propositions que vous nous faites, qui ne
me semblent pas justifiées, au sujet desquelles j'aimerais avoir une
justification de votre part, en toute déférence.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Vous m'avez demandé des
références cadastrales, je vous déclare que je ne suis pas
en mesure de vous fournir des détails.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De la même façon, M. le
Président, le gouvernement n'a pas pu nous en fournir.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'il soit bien noté que je proteste au
nom des citoyens de ma région.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Dubuc propose que le
paragraphe 27 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se
lire comme suit: 27. Dubuc: Le district électoral de Dubuc comprend les
territoires délimités comme suit: partant du point d'intersection
du prolongement de la ligne séparative des cantons d'Albert et Labrosse,
avec la ligne médiane de la rivière Saguenay; de là ledit
prolongement et ladite ligne séparative de canton; une ligne
médiane astronomique établie sur le terrain originant au coin
nord du canton d'Albert, jusqu'à la ligne de partage des eaux de la baie
d'Hudson et du fleuve Saint-Laurent; ladite ligne de partage des eaux vers le
sud-ouest jusqu'à la décharge d'un petit lac se
déversant
dans la rivière Péribonka, située au sud-ouest du
lac Pollet; la ligne médiane de la décharge de ce petit lac et la
ligne médiane de la rivière Péribonka jusqu'au
prolongement de la ligne nord du canton de Rouleau; ledit prolongement et la
ligne nord des cantons de Rouleau et d'Aulneau; la ligne est du canton
d'Aulneau;la ligne sud dudit canton et partie de la ligne sud du canton de
Rouleau; la ligne est des cantons de Labrecque et de Taché et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Saguenay; la ligne médiane de ladite rivière en descendant son
cours jusqu'au prolongement de la ligne séparative des lots 27 et 28 du
rang A du canton de Simard; ledit prolongement; dans le canton de Simard, une
ligne brisée séparant le territoire de la cité d'Arvida du
territoire de la municipalité de Shipshaw et du village de
Saint-Jean-Vianney jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Saguenay, la ligne médiane de ladite rivière en descendant son
cours jusqu'au prolongement de la ligne séparative des cantons de
Chicoutimi et de Bagot; ledit prolongement et partie de ladite ligne
séparative; dans le canton de Chicoutimi, partie de la ligne sud-ouest
du rang S.-O. chemin Sydenham; partie de la ligne separative des rangs II-S.-O.
chemin Sydenham et III-S.-O. chemin Sydenham; la ligne séparative des
lots 11 et 12 du rang II-S.-O. chemin Sydenham; partie de la ligne
séparative des rangs I-S.-O. chemin Sydenham et II-S.-O. chemin
Sydenham; la ligne séparative des lots 13 et 14 du rang I-S.-O. chemin
Sydenham; la ligne séparative des cantons de Bagot et de Chicoutimi;
dans le canton de Bagot, la ligne nord-est du lot 17 du rang I; partie de la
ligne séparative des rangs I et II; une ligne brisée
séparant le canton de Cimon des cantons de Bagot et de
Laterrière...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laterrière. Le seigneur de Sales de
Laterrière.
LE PRESIDENT: ... cette ligne se prolongeant vers le sud-ouest
jusqu'à la ligne médiane de la rivière Cyriac; la ligne
médiane de ladite rivière vers le sud jusqu'à une ligne
établie sur le terrain au sud et à proximité de la
latitude 48°N; ladite ligne vers l'est jusqu'à la ligne separative
des cantons de Ducreux et de Sagard; une ligne brisée séparant
les cantons de Sagard et de Saguenay des cantons de Ducreux et de Dumas, cette
ligne se prolongeant jusqu'à la ligne médiane de la
rivière Saguenay et enfin ladite ligne médiane de ladite
rivière en remontant son cours jusqu'au point de départ.
Il renferme: les municipalités de la cité de
Chicoutimi-Nord et des villes de Bagotville et de Port-Alfred; les
municipalités des villages de Saint-Ambroise, Saint-Fulgence,
Saint-Honoré et Saint-Jean-Vianney ; les municipalités des
paroisses de Bagotville, Saint-Fulgence, Saint-Honoré et
Sainte-Rose-du-Nord; les municipalités des cantons de Bégin,
Bourget, Dumas, Otis, Saint-Jean et Tremblay; les municipalités de
Grande-Baie, Saint-Ambroise, Saint-David-de-Falardeau et Shipshaw".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic), Tetley,
Drummond, Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier,
Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Léger, Charron, Joron.
LE SECRETAIRE: Pour 18. Contre: 51
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
L'honorable député de Chicoutimi propose que le paragraphe
43 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme
suit: 43 Jonquière.
Le district électoral de Jonquière comprend le territoire
délimité comme suit: partant du point d'intersection de la ligne
médiane de la rivière Saguenay avec le prolongement de la ligne
séparative des cantons de Jonquière et de Chicoutimi; de
là, ledit prolongement et partie de ladite ligne jusqu'à la ligne
séparative des lots 7 et 8 du rang XIII S.-O. Chemin Sydenham du canton
de Chicoutimi; puis, dans le canton de Chicoutimi, une ligne brisée
suivant les limites actuelles du territoire de la cité d'Arvida
jusqu'à la ligne séparative des rangs XII S.-O. chemin Sydenham
et XIII S.-O. chemin Sydenham; partie de la ligne séparative des rangs
XII S.-O. chemin Sydenham et XIII S.-O. chemin Sydenham; partie de la ligne
séparative des cantons de Chicoutimi et de Laterrière; dans le
canton de Laterrière, partie de la ligne séparative des rangs XII
et XIII et la ligne séparative des lots 9 et 10 du rang XIII; partie de
la ligne nord-ouest du canton de Laterrière prolongée
jusqu'à la ligne médiane de la rivière Cyriac; la ligne
médiane de la rivière Cyriac jusqu'à une ligne
établie sur le terrain au sud et à proximité de la
latitude 48° N.; ladite ligne vers l'ouest; la ligne médiane de la
rivière aux Ecorces jusqu'au prolongement
de la ligne ouest du canton de Plessis; ledit prolongement et partie de
ladite ligne ouest du canton de Plessis; les lignes sud et est du bloc A dudit
canton, la dernière prolongée jusqu'à la ligne
médiane du lac Kénogami; la ligne médiane du lac
Kénogami jusqu'au prolongement de la ligne est du lot 45 du rang
Sud-Chemin-Kénogami du canton de Labarre; ledit prolongement; puis, dans
le canton de Labarre, la ligne est du lot 45 des rangs
Sud-Chemin-Kénogami et Nord-Chemin-Kénogami; la ligne nord du
rang Nord-Chemin-Kénogami et partie de la ligne nord du rang
Est-Chemin-Kénogami; la ligne est du lot 24 des rangs 1-Est, II-Est, et
III-Est; partie de la ligne sud du lot 3 du rang IX; partie de la ligne
séparative des rangs IX et X; la ligne nord du lot 25 du rang IX; partie
de la ligne separative des rangs VIII et IX; partie de la ligne sud du lot 30
et la ligne sud du lot 31 du rang Saguenay; la ligne est dudit lot 31 et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Saguenay; ladite ligne médiane de ladite rivière en descendant
son cours jusqu'au prolongement de la ligne séparative des lots 27 et 28
du rang A du canton de Simard; ledit prolongement; dans le canton de Simard,
les limites du territoire de la cité d'Arvida jusqu'à la ligne
médiane de la rivière Saguenay et, enfin, la ligne médiane
de la rivière Saguenay en descendant son cours jusqu'au point de
départ.
Il renferme: les municipalités des cités d'Arvida,
Jonquière et Kénogami; les municipalités des paroisses de
Larouche et de Saint-Dominique-de-Jonquière et la municipalité du
canton de Kénogami."
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Castonguay,
Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville, Cloutier (Ahuntsic),
Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé,
Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde
(Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Léger,
Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 18 Contre: 53
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
L'honorable député de Chicoutimi propose que le paragraphe
84 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme
suit... Est-ce que je pourrais demander la collaboration du
député d'Iberville pour faire la lecture?
M. HARDY: Dispense de la lecture.
UNE VOIX: C'est presque des contrats de notaires.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Croisetière): A l'ordre! C'est le
comté de Roberval, le paragraphe 84, proposé par l'honorable
député de Chicoutimi.
Que le sous-article 84 de l'article 2 du projet de loi 62 soit
amendé pour se lire comme suit:
Roberval. Le disctrict électoral de Roberval est borné: au
sud-ouest, par le district électoral de Laviolette; au sud, par les
districts électoraux de Chauveau, Montmorency et de Lac-Saint-Jean;
à l'est par les districts électoraux de Lac-Saint-Jean et de
Dubuc et vers le nord-ouest par la ligne de partage des eaux divisant le bassin
du fleuve Saint-Laurent de celui de la Baie d'Hudson; et ces bornes sont
décrites comme suit:
Partant de l'intersection de la ligne médiane de la
rivière Métabetchouan avec la ligne nord du district
électoral de Montmorency; de là, suivant ladite ligne
médiane de la rivière Métabetchouan jusqu'à la
ligne sud du rang IV du canton de Saint-Hilaire; cette ligne vers l'est,
jusqu'à la ligne séparative des lots 42 et 43 dudit rang IV; la
ligne séparative des lots 42 et 43 sur la profondeur des rangs IV, III,
II et I dudit canton; la ligne nord du rang I dudit canton, jusqu'à la
ligne séparative des lots C et D du rang VI du canton de
Métabetchouan; la ligne separative des lots C et D sur la profondeur des
rangs VI, V et IV; partie de la ligne séparative des rangs III et IV
dudit canton; la ligne separative des lots B et C du rang III dudit canton; la
ligne nord du rang II dudit canton jusqu'à la ligne médiane de la
rivière Métabetchouan; la ligne médiane de la
rivière Métabetchouan jusqu'au lac Saint-Jean; une ligne droite
à travers le lac Saint-Jean, jusqu'à l'embouchure de la
rivière Péribonka; la ligne médiane de la rivière
Péribonka jusqu'à la rivière Alex; la ligne médiane
de la rivière Alex jusqu'à la ligne nord du canton de Saint-Onge;
la ligne nord dudit canton de Saint-Onge jusqu'à la ligne médiane
de la rivière Péribonka; la ligne médiane de la
rivière Péribonka jusqu'à la ligne de partage des eaux
divisant le bassin du fleuve Saint-Laurent de celui de la baie d'Hudson; cette
ligne de partage des eaux jusqu'à la limite nord-est du district
électoral de Laviolette; de là, vers le sud-est et traversant, en
diagonale, les cantons de Pfister, Verreau, Dubois, Lindsay, Berlinguet, Faguy,
Lafitau, Routhier, Laflamme et Bonin et continuant en droite ligne à
travers les
terres non divisées jusqu'à la ligne nord du district
électoral de Chauveau; la ligne nord des districts électoraux de
Chauveau et de Montmorency jusqu'au point de départ.
Ce district ainsi borné comprend les cantons suivants: Aigremont,
Aiguillon, Ailleboust, Albanel, Antoine, Argenson, Ashuapmouchouan, Assigny,
Avaugour, Baillargé, Beaudet, Beauregard, Bécart, Belvèze,
Bochart, Bonne, Bourdon, Bullion, Cazeneuve, Chabanel, Charlevoix,
Châteaufort, Clérac, Condé, Corbeil, Cramahé,
Crespieul, Crevier, Dablon, Dalmas, Damville, Dechêne, De Lamarre,
Demeules, Denault, Denys, Dequen et son augmentation, Desautels, D'Esglis,
Desrivières, Debeau, Dosquet, Drapeau, Ducharme, Dufferin, Dufresne,
Dumais, Dupré, Faraud, Fleuricourt, Girard, Guart, Harlay, Hémon,
Hériot, Hertel, Hubert, Hudon, Juchereau, Jumonville, La Bruyère,
Lacombe, Lagorce, Lanaudière, Lauberivière, La Trappe, Leber,
Lidice, Lizée, Lorne, Louvigny, Lyonne, Malherbe, Mance, Ménard,
Merçan, Meilleur, Mignault, Milot, Mornay, Niverville, Normandin,
Panneton, Parent, Pelletier, Petit, Piat, Pinsonnault, Primeau, Proulx, Racine,
Roberval, Ross, Salières, Sarrasin, Tanguay, Théberge, Tresny,
Vimont et Youville; une partie des cantons de: Berlinguet, Bignel, Bonin,
Bouteroue, Budemont, Charron, Dollier, Duberger, Dubois, Faguy,
Feuquières, Gauvin, Joybert, La Dauversière, Lemoyne, Lafitau,
Laflamme, Lindsay, McCorkill, McOuat, Métabetchouan, Péré,
Pfister, Potrincourt, Rinfret, Robert, Rohault, Routhier, Saint-Hilaire,
Saint-Onge, Saint-Pierre, Thibodeau, Ventadour et Verreau.
Il comprend aussi les cantons projetés et non
érigés de Béland, Bibaud, Buade, Chomedy, De Cazes, Huard,
Lococq, Noblet, Marquette, Marsolet, Paquet, Quesnel et Ramezay; une partie du
canton projeté et non érigé de Constantin et un territoire
non divisé en cantons.
Il renferme la cité de Roberval; les villes de Dolbeau,
Mistassini et Saint-Félicien; les municipalités des villages
suivants: Albanel, Chambord, Lac-Bouchette, Normandin, Saint-André,
Sainte-Jeanne-d'Arc, Saint-Prime et Val-Jalbert; la municipalité du
canton d'Albanel et celle du canton de Normandin; les municipalités des
paroisses de Notre-Dame-de-la-Doré, Saint-Augustin, Sainte-Jeanne-d'Arc,
Saint-Louis-de-Chambord, Saint-Prime et Sainte-Hedwidge; la municipalité
de Girardville, Péribonka, Roberval, Saint-André, Saint-Edmond,
Saint-Eugène, Saint-Félicien, Saint-François-de-Sales,
Saint-Ludger-de-Milot, Saint-Méthode, Saint-Michel-de-Mistassini,
Saint-Stanislas, Saint-Thomas-d'Aquin et Saint-Thomas-Didyme.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent
bien se lever, s'il vous plait !
LE SECRETAIRE-ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon,
Russell, Croisetière, Demers, Gauthier, Simard
(Témiscouata), Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Choquette, Pinard, Garneau,
Harvey (Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue,
Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre),
Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Saint-Germain, Picard, Pearson,
Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier,
Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Lamonta-gne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks,
Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron,
Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 18
Contre: 53
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Et tel qu'annoncé précédemment, les amendements
proposés au comté du Lac-Saint-Jean, au comté de Saguenay,
au comté de Chicoutimi et au comté de Charlevoix n'ont plus leur
raison d'être.
Voici une autre région. D'après mes recherches, en mettant
aux voix l'amendement proposé au comté de Portneuf ainsi qu'au
comté de Maskinongé, les amendements proposés au
comté de Laviolette, au comté de Berthier et au comté de
Joliette deviendraient caducs.
M. LEVESQUE: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît?
LE PRESIDENT: En mettant aux voix l'amendement proposé au
comté de Portneuf ainsi qu'au comté de Maskinongé, les
amendements proposés au comté de Laviolette, au comté de
Berthier et au comté de Joliette deviendraient caducs.
L'honorable député de Nicolet propose que le paragraphe 77
de l'article 3 soit modifié en remplaçant dans le premier
alinéa tous les mots après le mot "ligne" à la ligne 39 de
la page 150 jusqu'aux mots "nord-est" à la ligne 7 de la page 151 par ce
qui suit: "nord-ouest du canton de Chavigny; la ligne nord-est du canton de
Chavigny".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay Chicoutimi), Vincent,
Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Pearson, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher,
Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux,
Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet,
Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE Pour: 13 Contre: 56
M. PAUL: M. le Président, je fais appel au règlement.
LE PRESIDENT: L'amendement est rejeté.
M. PAUL: Puis-je vous signaler que lorsque le député de
Terrebonne a pris son fauteuil le député de Bellechasse et
moi-même avions déjà voté sur la motion du
comté de Portneuf? Par voie de conséquence le
député de Terrebonne ne devrait pas consentir que son nom soit
inscrit sur ce vote.
M. LEVESQUE: Il en veut au député de Terrebonne.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEVESQUE: Je ne sais pas pourquoi, c'est un confrère, un
collègue, je ne comprends rien dans cela.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je crois que cette question de règlement
aurait dû être soulevée immédiatement.
M. PAUL: Pendant le vote?
LE PRESIDENT: Pendant le vote. S'il y a un vote et qu'un
député arrive...
M. HARDY: M. le Président, l'article 110 dit bien: Un
député ne peut entrer... Or je n'étais pas sorti de la
Chambre, j'étais sur le parquet; j'ai tout simplement repris mon
fauteuil.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
L'honorable député de Saint-Maurice propose que le
paragraphe 61 de l'article 2 soit modifié en remplaçant au
premier alinéa tous les mots après le mot "Kaine", à la
ligne 36 de la page 122, jusqu'au mot "Arcand", à la ligne 40 de la
même page, par ce qui suit: "La ligne nord-ouest du canton de Kaine,
partie de la ligne nord-est du canton de Kaine, la ligne nord-ouest du canton
d'Allard, la ligne nord-est des cantons d' ".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier,
Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux,
Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Lessard.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
UNE VOIX: Au feu!
M. TETLEY: C'est sa coutume de fumer.
UNE VOIX: Go to hell!
LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
LE SECRETAIRE ADJOINT: Pour: 13
Contre: 50
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. Conséquemment,
les amendements proposés aux comté de Laviolette, Berthier et
Joliette n'ont plus leur raison d'être. En me dirigeant vers le
sud-ouest, l'étude que j'ai faite de ces comtés m'amène
à croire qu'en mettant aux voix l'amendement proposé au
comté de Prévost rend caduc je me rends jusqu'au
comté de Papineau et en mettant aux voix l'amendement
proposé au comté de Papineau et les amendements proposés
au comté de Laurentide, maintenant c'est Laurentide-Labelle ou
Labelle-Laurentide...
M. PAUL: Laurentide-Labelle.
LE PRESIDENT: ...l'amendement proposé au comté de
Laurentide-Labelle, Argenteuil et Deux-Montagnes deviennent caducs.
L'honorable député de Labelle propose que le paragraphe 78
de l'article 3 soit modifié en retranchant a), dans la quatrième
ligne du premier alinéa, les mots "lot 43 du rang XI du"; b), en
remplaçant tous les mots après le mot "suivants" à
la ligne 8 jusqu'au mot "Hippolyte" à la douzième ligne par ce
qui suit: "la ligne nord-est des cantons de Wexford et Kilkenny, partie de la
ligne sud-est du canton de Kilkenny; c) en remplaçant tous les mots
après le mot "brisée" dans la 1le et 12e ligne du premier
alinéa, à la page 154, jusqu'à la fin de l'alinéa
par ce qui suit: "comprenant le cadastre de la paroisse de
Saint-Jérôme; la limite nord du canton de Gore; partie de la
limite est du canton de Wentworth; la limite ouest du canton de Howard; partie
de la limite ouest de Beresford jusqu'à la ligne d'intersection de
ladite limite avec la ligne sud-ouest du canton de Doncaster; la ligne
sud-ouest dudit canton; la ligne sud du canton de Doncaster jusqu'au point de
départ". d)en remplaçant dans le deuxième alinéa le
mot "de" à la 13e ligne par les mots "d'Entrelacs" et en ajoutant,
après le mot "Lesage", à la 13e ligne, les mots "Mille-Isles,
MorinHeights".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé,
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher,
Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux,
Gallienne, Gratton, Lessard, Laurin, Burns, Léger,
LE SECRETAIRE Pour: 13
Contre: 50
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. "L'honorable
député de Saint-Maurice propose que le paragraphe 74, de
l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme suit:
"74, Papineau. Le district électoral de Papineau comprend le territoire
délimité comme suit: partant du point d'intersection de la ligne
est du canton de Lochaber; de là, successivement, les lignes suivantes:
la ligne est du canton de Lochaber, partie de la ligne sud du canton de Ripon;
les lignes est et nord du canton de Mulgrave; la ligne est et la ligne nord du
canton de Villeneuve, la dernière prolongée à travers la
rivière du Lièvre; la ligne nord du canton de Bowman; la ligne
séparative des cantons de Bowman et de Bigelow dans le lac Poisson Blanc
jusqu'à la rive ouest dudit lac; les rives ouest, nord et sud-ouest du
lac Poisson Blanc jusqu'à la ligne séparative des cantons de
Hincks et de Bowman; la ligne ouest et partie de la ligne sud du canton de
Bowman; "La ligne ouest du canton de Portland; une ligne brisée
séparant le canton de Templeton des cantons de Wakefield et de Hull et
son prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rivière
Gatineau; la ligne médiane de ladite rivière en descendant son
cours et son prolongement dans la rivière des Outaouais jusqu'à
la ligne frontière Québec/Ontario; ladite ligne frontière
en descendant le cours de la rivière jusqu'au prolongement de la ligne
est du lot 15 du rang III du canton de Lochaber; enfin, ledit prolongement
jusqu'au point de départ. "Ce district électoral renferme les
municipalités suivantes: les villes de Buckingham, Gatineau, Masson,
Thurso, les villages d'Angers et de Templeton; la municipalité de la
paroisse de L'Ange-Gardien; les municipalités des cantons de Buckingham,
Buckingham (partie Ouest), Buckingham (partie Sud-Est), Lochaber, Lochaber
(partie Nord), Lochaber (partie Ouest), et Notre-Dame-de-la-Salette; la
municipalité des cantons unis de Mulgrave et Derry et les
municipalités de Bowman, Mayo, Perkins, Portland-Ouest, Templeton-Est,
Templeton-Est (partie Est), Templeton-Ouest et Val-des-Bois".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Latulippe,
Béland, Guay, Audet.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Tetley, Drummond, Massé, Goldbloom, Mailloux,
Arsenault, Houde (Fabre), Théberge. Perreault, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser. Fortier, Assad, Bacon,
Bossé, Caron, Carpentier. Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton,
Laurin, Burns, Léger, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 17 Contre: 49
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté. Conséquemment,
les amendements proposés
aux comtés de Laurentide-Labelle, Argenteuil et Deux-Montagnes
n'ont plus leur raison d'être.
Nous allons procéder aux comtés de Lafontaine, d'Anjou et
de L'Assomption.
En le mettant aux voix, l'amendement proposé aux comtés de
Lafontaine et de L'Assomption rend caduc l'amendement proposé au
comté d'Anjou.
M. LEVESQUE: M. le Président, est-ce qu'on a abordé les
comtés de Beauharnois et de Vaudreuil-Soulanges?
LE PRESIDENT: Beauharnois, c'est terminé.
M. LEVESQUE: C'est caduc.
LE PRESIDENT: C'est terminé. Cela a été
rejeté 16 55.
M. LEVESQUE: Lafontaine? Il reste l'île de Montréal?
LE PRESIDENT: Lafontaine et l'Assomption. Deux votes?
M. PAUL: C'est ce que vous avez mentionné.
LE PRESIDENT: A moins que nous les fondions ensemble.
M. PAUL : Non, non ! Il fait trop froid.
LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville propose que
le paragraphe 46 de l'article 2, en ce qui concerne le comté de
Lafontaine, soit modifié en remplaçant, à la 18e ligne du
premier alinéa, le mot "Bonfoin" par le mot "Bourdon".
Y a-t-il cinq députés qui demandent le vote?
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Picard, Pearson, Leduc, Fortier, Assad, Bacon, Caron,
Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote,
Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns,
Léger, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 47
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Le député de Saint-Maurice propose: a) que le paragraphe
49 de l'article 2 soit modifié en remplaçant, à la 18e
ligne de la page 100, le chiffre 258 par "256", et b) en remplaçant,
à la 20e ligne, le mot sud par le mot "nord".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Picard, Pearson, Leduc, Fortier, Assad, Bacon, Caron,
Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote,
Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 47
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté, et l'amendement
proposé au comté d'Anjou n'a plus sa raison d'être. Le
refus de l'amendement proposé, s'il y a refus au comté de
Jacques-Cartier, rendra caduc l'amendement proposé au comté de
Pointe-Claire.
L'honorable député d'Iberville propose que le paragraphe
38 de l'article 2 soit modifié en remplaçant tous les mots
après le mot "médiane", à la septième ligne de la
page 80, jusqu'à la fin dudit paragraphe par les mots suivants: "de la
rue Dawson; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Phorncrest; la ligne médiane de la rue
Phorncrest jusqu'à la ligne médiane de Herron Road; la ligne
médiane de Herron Road jusqu'à la ligne médiane du
boulevard Pine Beach; la ligne médiane dudit boulevard et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane du boulevard Pine Beach
North; la ligne médiane dudit boulevard et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane du chemin Saint-François; la
ligne médiane dudit chemin jusqu'au prolongement de la ligne
médiane de la montée des Sources; enfin, ledit prolongement
et la ligne médiane de ladite montée jusqu'au point de
départ."
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fortier, Assad,
Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau),
Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pépin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 53
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté et l'amendement
apporté au comté de Pointe-Claire devient caduc.
L'amendement apporté au comté de Robert-Baldwin a une
incidence sur le comté de Saint-Laurent.
L'honorable député d'Iberville propose que le paragraphe
83 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme
suit: 83. Robert-Baldwin: "Le district électoral de Robert-Baldwin
comprend les villes de Dollard-des-Ormeaux, Pierrefonds, Roxboro et
Sainte-Geneviève et la municipalité de la paroisse de
Saint-Raphaël-de-l'Ile-Bizard, le tout délimité comme suit:
partant du sommet de l'angle ouest du lot 229 du cadastre de la paroisse de
Sainte-Geneviève; de là, une ligne droite dans une direction N
60°00'00" jusqu'à la ligne médiane du lac des Deux Montagnes;
la ligne médiane dudit lac en allant vers l'est et passant au nord de
l'île Bizard jusqu'à une ligne irrégulière dans la
rivière des Prairies séparant d'un côté les
îles Bizard et Montréal des îles faisant partie du cadastre
de la paroisse de Sainte-Dorothée de l'autre côté; ladite
ligne irrégulière et la ligne médiane de la rivière
des Prairies jusqu'au prolongement de la ligne médiane du boulevard
Pittsfield; ladite ligne jusqu'à la ligne brisée; le cadastre de
la paroisse de Sainte-Geneviève du cadastre de la paroisse de
Saint-Laurent ; ladite ligne brisée séparant le cadastre de la
paroisse de Sainte-Geneviève des cadastres des paroisses de
Saint-Laurent, de
Pointe-Claire et Sainte-Anne jusqu'au point de départ".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaft.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 54
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté et l'amendement
apporté au comté de Saint-Laurent n'a plus sa raison
d'être.
A l'ordre, messieurs!
La majeure partie de l'île de Montréal, après une
très longue recherche pour découvrir toutes les incidences
mitoyennes ou attenantes d'un comté à l'autre, je devrai mettre
aux voix les amendements apportés aux comtés de Sauvé,
L'Acadie, Jeanne-Mance, Laurier, Rosemont, Outremont, Westmount, Sainte-Marie,
Sainte-Anne, Marguerite-Bourgeois et Notre-Dame-de-Grâce. Les amendements
apportés aux comtés suivants deviennent ainsi sans raison
d'être: Bourassa, Crémazie, Bourget, Viau, Dorion, Gouin,
Mont-Royal, Maisonneuve, Mercier, Saint-Jacques, Saint-Louis, Verdun,
Saint-Henri et D'Arcy-McGee.
L'honorable député d'Iberville propose, pour le
comté de Sauvé que le paragraphe 98 de l'article 2 du projet de
loi no 62 soit amendé pour se lire comme suit : "98. Sauvé: Le
district électoral de Sauvé comprend cette partie de la
cité de Montréal-Nord délimitée comme suit: partant
du point de rencontre de la ligne médiane de la rivière des
Prairies avec le prolongement de la ligne médiane de l'avenue Rome; de
là, la ligne médiane de ladite rivière en descendant son
cours jusqu'au prolongement de la ligne séparative des cadastres des
paroisses de Sault-au-Récollet et de Rivière-des-Prairies; ledit
prolon-
gement et ladite ligne séparative de cadastres jusqu'à la
ligne médiane de l'emprise du chemin de fer de la Compagnie des chemins
de fer nationaux du Canada; la ligne médiane de ladite emprise vers le
sud-ouest jusqu'au prolongement de la ligne médiane de l'avenue Rome;
ledit prolongement; enfin, la ligne médiane de ladite avenue et son
prolongement jusqu'au point de départ".
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Léger,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 53
LE PRESIDENT: L'amendement est rejeté.
M. PAUL: Un autre.
M. LEVESQUE: L'Acadie, deux lignes.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Maurice propose
que le paragraphe 44 de l'article 7 soit modifié en remplaçant
à la ligne 25, le mot "Meunier" par le mot "Reims". Que ceux qui sont en
faveur de cet amendement veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata ).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown,
Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Léger,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 53
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
M. PAUL: ...13 fois 13.
M. LEVESQUE: Jeanne-Mance.
LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville propose que
le paragraphe 39 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se
lire comme suit: 39, Jeanne-Mance: Le district électoral de Jeanne-Mance
comprend une partie des cités de Montréal-Nord et de
Saint-Léonard et une partie de la ville de Montréal, le tout
délimité comme suit: partant du point de rencontre de la ligne
médiane de l'emprise du chemin de fer de la compagnie des chemins de fer
nationaux du Canada avec le prolongement de la ligne séparative des
cadastres des paroisses de Sault-au-Récollet et de Longue-Pointe; de
là, ladite ligne séparative de cadastres jusqu'à la ligne
sud-est du lot 443 du cadastre de la paroisse de Longue-Pointe; ladite ligne
sud-est; partie de la ligne séparant le lot 326 des lots 440, 442 et 441
dudit cadastre jusqu'au prolongement de la ligne médiane du boulevard
Rosemont; ledit prolongement et la ligne médiane dudit boulevard
jusqu'au prolongement de la ligne médiane de la 38e Avenue; ledit
prolongement; la ligne médiane de ladite avenue et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane de la rue Saint-Zotique; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'au prolongement de la ligne médiane
de la 42e avenue; ledit prolongement; de la ligne médiane de ladite
avenue et son prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rue
Bélanger; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Montjoy; la ligne médiane de ladite rue
jusqu'à la ligne médiane de la rue Jean-Talon; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la rue
Dollier; la ligne médiane de ladite rue et son prolongement
jusqu'à la ligne médiane du boulevard Métropolitain (route
no 40 ); la ligne médiane dudit boulevard vers le sud-ouest jusqu'au
prolongement de la ligne médiane de la 18e Avenue; la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de la
rue Jarry ; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la 71e Avenue; le prolongement de la 17e Avenue
jusqu'à une ligne droite allant à la rencontre du prolongement de
la ligne médiane du boulevard Piazza avec la ligne médiane de
l'emprise du chemin de fer de la Compagnie des chemins de fer nationaux
du Canada; ladite ligne droite; enfin, la ligne médiane de ladite
emprise jusqu'au point de départ.
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson,
Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière,
Marchand Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux,Gallienne,
Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin,
Léger, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 55
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
L'honorable député d'Iberville propose que le paragraphe
51 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme
suit: "51. Laurier: Le district électoral de Laurier comprend cette
partie de la ville de Montréal délimitée comme suit:
partant du point de rencontre de la ligne médiane du boulevard de
l'Acadie avec la ligne médiane du boulevard Métropolitain (route
no 40); de là, la ligne médiane du boulevard Métropolitain
jusqu'àlaligne médiane de la rue Saint-Denis; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la rue
Bellechasse. La ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Saint-Hubert ; la ligne médiane de ladite rue
jusqu'à la ligne médiane de la voie ferrée principale de
la compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique; la ligne médiane de
ladite voie ferrée principale jusqu'au côté sud-ouest de la
rue Hutchison; le côté sud-ouest de la dite rue et son
prolongement jusqu'à la ligne séparative des cadastres des
paroisses de Montréal et de Saint-Laurent; ladite ligne
séparative de cadastres jusqu'à la ligne séparative des
lots 628 et 634 du cadastre de la paroisse de Saint-Laurent; ladite ligne
séparative de lots jusqu'à la ligne séparative des lots
633 et 628 dudit cadastre; ladite ligne séparative de lots
jusqu'à la ligne médiane de l'avenue de l'Epée; la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de
l'avenue Beaumont; la ligne médiane de l'avenue Beaumont jusqu'à
la ligne médiane du boulevard de l'Acadie; enfin, la ligne
médiane dudit boulevard jusqu'au point de départ."
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Goldbloom,
Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson,
Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon,
Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde
(Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pépin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger,
Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13
Contre: 56
LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville.
M. LEVESQUE: Vu qu'il reste neuf votes sur l'île de
Montréal il semble bien que l'extrapolation nous permet de croire que
cela sera pas mal la même chose. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'accorder
pour...
M. PAUL: Effectivement, M. le Président, c'est une excellente
remarque de la part de l'honorable leader du gouvernement, mais l'extrapolation
nous dit qu'avec le bâillon on doit aller jusqu'au bout.
M. LEVESQUE: D'accord.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
d'Iberville propose que le paragraphe 85 à l'article 2 du projet de loi
62 soit amendé pour se lire comme suit: "85: Rosemont: Le district
électoral de Rosemont comprend cette partie de la ville de
Montréal délimitée comme suit: partant du point de
rencontre de la ligne médiane de la 9e avenue avec la ligne
médiane de la rue Saint-Zotique; de là, la ligne médiane
de la rue Saint Zotique jusqu'au prolongement de la ligne médiane de la
38e avenue; ledit prolongement; la ligne mé-
diane de ladite avenue et son prolongement jusqu'à la ligne
médiane du boulevard Rosemont; la ligne médiane dudit boulevard
jusqu'à la ligne médiane du boulevard de l'Assomption; la ligne
médiane dudit boulevard jusqu'à la ligne médiane de la rue
Sherbrooke; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Viau; la ligne médiane de ladite rue
jusqu'à la ligne médiane de la rue Boyce; la ligne médiane
de ladite rue jusqu'à la ligne médiane du boulevard Pie IX; "La
ligne médiane dudit boulevard jusqu'à la ligne médiane de
la rue Sherbrooke; la ligne médiane de ladite rue et la ligne
médiane de la rue Rachel jusqu'à la ligne médiane de la
voie ferrée principale de la Compagnie du chemin de fer canadien du
Pacifique; la ligne médiane de ladite voie ferrée principale
jusqu'à la ligne médiane de la rue Masson; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la 9e
Avenue; enfin, la ligne médiane de ladite avenue jusqu'au point de
départ."
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plait.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger,
Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 56
LE PRESIDENT: Cet amendement est rejeté.
Le très honorable député de Maskinongé
propose que le paragraphe 73 de l'article 2 du projet de loi 62 soit
amendé pour se lire comme suit: 73. Outremont: Le district
électoral d'Outremont comprend une partie des villes d'Outremont et de
Montréal, le tout délimité comme suit: partant du point de
rencontre de la ligne médiane de l'avenue Victoria avec la ligne
médiane de l'avenue Van Horne; de là, la ligne médiane de
l'avenue Van Horne jusqu'à la ligne médiane de l'avenue de
l'Epée; la ligne médiane de ladite avenue en allant vers le
nord-ouest et son prolongement jusqu'à la ligne médiane de la
voie ferrée principale de la Compagnie du chemin de fer canadien du
Pacifique; la ligne médiane de ladite voie ferrée en allant vers
le nord-est jusqu'au prolongement vers le nord-ouest de la ligne médiane
de l'avenue de l'Esplanade; la ligne médiane de l'avenue de l'Esplanade
jusqu'à la ligne médiane de l'avenue Faumount; la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de
l'avenue Jeanne-Mance; la ligne médiane de ladite avenue jusqu'à
la ligne médiane de l'avenue du Mont-Royal; la ligne médiane de
ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de la voie
Camillien-Houde; la ligne médiane de la voie Camillien-Houde et la ligne
médiane du chemin Remembrance jusqu'à la ligne médiane du
chemin de la Côte-des-Neiges; la ligne médiane dudit chemin
jusqu'à la ligne médiane du boulevard Edouard-Montpetit; la ligne
médiane dudit boulevard jusqu'à la ligne médiane de la rue
Victoria; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane du chemin de la Côte-Sainte-Catherine; la ligne
médiane dudit chemin jusqu'à la ligne médiane de l'avenue
Lavoie; enfin, la ligne médiane de ladite avenue jusqu'au point de
départ."
Que ceux qui sont en faveur de cet amendement veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand,
Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger,
Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 56
LE PRESIDENT: 13 à 56. Cet amendement est rejeté.
M. LEVESQUE: Article 2.
LE PRESIDENT: L'honorable député d'Iberville propose que
le paragraphe 110 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se
lire comme suit:
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): "Paragraphe 110. Westmount. Le
district électoral de Westmount comprend la cité de Westmount et
une partie de la ville de Montréal, le tout délimité comme
suit: partant du point de rencontre de la ligne médiane de l'autoroute
Décarie (no 15) avec le prolongement de la ligne médiane du
chemin de la Côte Sainte-Catherine; de là, ledit prolongement et
la ligne médiane dudit chemin jusqu'à la ligne médiane de
la rue Victoria; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane du boulevard Edouard-Montpetit; la ligne médiane dudit
boulevard jusqu'à la ligne médiane du chemin de la
Côte-des-Neiges; la ligne médiane dudit chemin jusqu'à la
ligne médiane de l'avenue Cedar; la ligne médiane de ladite
avenue jusqu'à la ligne médiane de l'avenue des Pins; la ligne
médiane de l'avenue des Pins jusqu'au prolongement de la ligne
médiane de la rue Redpath; ledit prolongement et la ligne médiane
de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de l'avenue McGregor; la
ligne médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane du
chemin de la Côte-des-Neiges; la ligne médiane dudit chemin et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rue Sherbrooke; la
ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne séparative
des cadastres de la paroisse de Montréal et de la cité de
Montréal (Quartier Saint-Antoine); ladite ligne séparative de
cadastres jusqu'à la ligne médiane du boulevard Dorchester; la
ligne médiane dudit boulevard jusqu'à la ligne médiane de
l'avenue Atwater; la ligne médiane de ladite avenue jusqu'à la
ligne médiane de la rue Saint-Antoine; la ligne médiane de ladite
rue jusqu'à la ligne médiane de la rue Rose-de-Lima; la ligne
médiane de ladite rue jusqu'au prolongement de la ligne séparant
les lots 1367 à 1407 et 1435 à 1457 du cadastre de la paroisse de
Montréal d'un côté des lots 1415 et rétrogradant
à 1408 et 1434 du cadastre de ladite paroisse de l'autre
côté;ledit prolongement; ladite ligne séparative de lots et
son prolongement à travers les lots 1632, 1634 et 1657 du cadastre de la
paroisse de Montréal jusqu'au prolongement du côté
sud-ouest de l'avenue Claremont; partie du prolongement du côté
sud-ouest de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de la voie
ferrée principale de la Compagnie du chemin de fer canadien du
Pacifique; la ligne médiane de ladite voie ferrée principale
jusqu'à la ligne médiane de l'autoroute Décarie (no 15);
enfin, médiane de ladite autoroute jusqu'au point de départ."
Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi) Vincent,
Cloutier
(Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
M. PAUL: Tout à l'heure on a fait des remarques au sujet de
quelqu'un qui voulait entrer quand le vote était commencé. Alors,
j'attire l'attention de Votre Excellence sur le fait que le
député de Jeanne-Mance est en course vers son fauteuil. Il est
sorti de la porte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laissez-le là.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): A l'ordre! Que ceux qui sont
contre cette motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Massé (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bossé, Caron,
Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou),
Lafrance, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks,
Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Guay, Audet,
Laurin, Burns, Léger, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 50
LE PRESIDENT: La motion est rejetée.
L'honorable député d'Iberville propose que le sous-article
96 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé et puisse se lire
comme suit: "96. Sainte-Marie: Le district électoral de Sainte-Marie
comprend cette partie de la ville de Montréal délimitée
comme suit: partant du point de rencontre de la ligne médiane de
l'avenue du Mont-Royal avec la ligne médiane de l'avenue De Lorimier; de
là, la ligne médiane de l'avenue du Mont-Royal et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la voie ferrée
principale de la Compagnie du Chemin de Fer Canadien du Pacifique; ladite ligne
médiane jusqu'à la ligne médiane de la rue Rachel; la
ligne médiane de ladite rue jusqu'au prolongement de la ligne
médiane de la rue Cuvillier; la ligne médiane de ladite rue et
son prolongement jusqu'à la ligne médiane du fleuve
Saint-Laurent; la ligne médiane du fleuve jusqu'à son
intersection avec une ligne parallèle à la ligne sud-ouest du
terrain appartenant à l'Administration de la Voie maritime du
Saint-Laurent et située à une distance de cent cinquante pieds au
nord-est de ladite ligne sud-ouest, distance mesurée perpendiculairement
à la susdite ligne sud-ouest; une ligne irrégulière
passant à mi-distance entre l'île Sainte-Hélène et
l'île de Montréal jusqu'à la ligne médiane du pont
Jacques-Cartier; la ligne médiane du pont et la ligne médiane de
l'avenue DeLorimier jusqu'au point de départ".
Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Que ceux qui sont contre cet
amendement veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Masse (Arthabaska),
Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge, Perreault,
Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser, Fortier, Assad,
Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey
(Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Larivière, Marchand, Ostiguy,
Pepin, Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce),
Latulippe, Béland, Guay, Audet, Laurin, Burns, Léger, Joron,
Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13 Contre: 54
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Cet amendement est
rejeté.
L'honorable député d'Iberville propose que le sous-article
88 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé pour se lire comme
suit: "88. Sainte-Anne: Le district électoral de Sainte-Anne comprend
une partie de la cité de Verdun et une partie de la ville de
Montréal, le tout délimité comme suit: partant du point de
rencontre de la ligne médiane de la rue Sherbrooke avec la ligne
médiane de la rue Saint-Mathieu; de là, la ligne médiane
de la rue Saint-Mathieu prolongée jusqu'à la ligne médiane
de la rue Saint-Martin; la ligne médiane de ladite rue et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rue Saint-Antoine; la
ligne médiane de ladite rue et son prolongement jusqu'à la ligne
médiane de l'autoroute Bonaventure (no 10); la ligne médiane de
ladite autoroute jusqu'à la ligne médiane du pont Victoria; la
ligne médiane dudit pont jusqu'à la ligne médiane du
fleuve Saint-Laurent; la ligne médiane du fleuve et une ligne
irrégulière contournant par le sud, le sud-ouest et l'ouest les
îles situées au sud-ouest de l'île des Soeurs et se
continuant dans une autre ligne irrégulière passant à
mi-distance entre l'île des Soeurs et l'île de Montréal
jusqu'au prolongement de la ligne médiane de la rue Hickson; ledit
prolongement; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Joseph. La ligne médiane de ladite rue
jusqu'à la ligne médiane de l'avenue Dupuis; la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane de la
rue
Lesage; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne
médiane de la rue Hickson; la ligne médiane de ladite rue et son
prolongement jusqu'à ligne nord-ouest du lot 4692 du cadastre de la
paroisse de Montréal (aqueduc de Montréal); la ligne nord-ouest
dudit lot et son prolongement jusqu'à la ligne médiane de la voie
ferrée principale de la Compagnie des Chemins de Fer Nationaux du
Canada; la ligne médiane de ladite voie ferrée principale
jusqu'au prolongement de la ligne médiane de la rue Collège;
ledit prolongement; la ligne médiane de ladite rue et son prolongement
jusqu'à la ligne séparant les lots 1434 et 1408 à 1415 du
cadastre de la paroisse de Montréal d'un côté des lots 1457
en rétrogradant jusqu'à 1435 et 1407 en rétrogradant
jusqu'à 1367 du cadastre de ladite paroisse de l'autre
côté; partie de ladite ligne séparative de lots et son
prolongement jusqu'à la ligne médiane de la rue Rose-de-Lima; la
ligne médiane de ladite rue jusqu'à la ligne médiane de la
rue Saint-Antoine; la ligne médiane de ladite rue jusqu'à la
ligne médiane de l'avenue Atwater; la ligne médiane de ladite
avenue jusqu'à la ligne médiane du boulevard Dorchester; la ligne
médiane dudit boulevard jusqu'à la ligne séparative des
cadastres de la paroisse de Montréal et de la cité de
Montréal (quartier Saint-Antoine); ladite ligne séparative de
cadastres jusqu'à la ligne médiane de la rue Sherbrooke; enfin,
la ligne médiane de ladite rue jusqu'au point de départ".
Que ceux qui sont en faveur de cette motion veullent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Que ceux qui sont contre cette
motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier,
Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Guay, Audet, Laurin,
Burns, Léger, Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13
Contre: 56
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Cette motion est
rejetée.
L'honorable député de Maskinongé propose que le
paragraphe 60 de l'article 2 du projet de loi no 62 soit amendé pour se
lire comme suit: Le paragraphe 60 de l'article 2 est modifié en
remplaçant tous les mots après le mot "jusqu'au" dans la ligne 20
jusqu'au mot "emprise" inclusivement à la ligne 28 parce qui suit: "A la
ligne médiane de l'avenue Newman; la ligne médiane de l'avenue
Newman jusqu'à la ligne médiane de l'avenue Irwin; la ligne
médiane de ladite avenue jusqu'à la ligne médiane du
boulevard des Trinitaires; la ligne médiane dudit boulevard à la
ligne médiane du boulevard de La Vérendrye; la ligne
médiane dudit boulevard".
Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Que ceux qui sont contre cette
motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier,
Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Guay, Audet, Laurin,
Burns, Léger, Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE: Pour: 13
Contre: 56
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne); La motion est
rejetée.
Le dernier comté était Marguerite-Bourgeoys, maintenant
c'est Notre-Dame-de-Grâce.
L'honorable député d'Iberville propose que le paragraphe
71 de l'article 2 du projet de loi 62 soit amendé comme suit:
"Notre-Dame-de-Grâce: a) le paragraphe 71 de l'article 2 est
modifié en remplaçant tous les mots, après le mot
"principal" à la ligne 18 de la page 142, jusqu'au mot "lot" à la
ligne 21 par ce qui suit: jusqu'au prolongement de la ligne médiane de
l'avenue Madison près du prolongement à la ligne médiane
de l'avenue Madison; b), en remplaçant, dans les lignes 5 et 6 de la
page 143, les mots "du Grand Boulevard", par les mots "de l'avenue Randall";
c), en remplaçant dans les lignes 6 et 7 de la page 143, les mots "dudit
boulevard" par les mots "de ladite avenue". Que ceux qui sont pour cette motion
veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Deniers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Que ceux qui sont contre cette
motion veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jonquière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre), Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Pearson, Leduc,
Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier,
Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Roy (Beauce), Latulippe, Béland, Guay,
Audet, Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron, Lessard.
LE SECRETAIRE : Pour: 13 Contre: 57
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): La motion est rejetée.
L'honorable député de Dorchester propose que le paragraphe 7 de
l'article 2 soit modifié, Beauce-Sud, a), en remplaçant dans le
premier alinéa tous les mots après le mot "ligne", à la
ligne 26 de la page 18, jusqu'au mot "nord" inclusivement à la ligne 40
par ce qui suit: "médiane de la rivière Famine...
M. BURNS: J'invoque le règlement.
LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Lamontagne): Le député de
Maisonneuve, sur une question de règlement.
M. BURNS: L'amendement qui a été proposé par le
député de Dorchester a été plus tôt, hier,
jugé irrecevable. Je parle pour deux amendements; j'imagine que vous
vous apprêtez, sans vouloir présumer de vos intentions, à
amener un amendement qui a été proposé par le
député de Richmond. Il y a eu un amendement proposé par le
député de Richmond et un amendement déposé par le
député de Dorchester. Tous les deux, au feuillet 4971, vous les
avez jugés non recevables et je vous cite: "L'amendement du
député de Richmond est jugé non recevable à
défaut de consentement unanime". C'est au feuillet 4971, page 1. J'irais
même plus loin que ça. L'amendement qui nous est soumis
actuellement ne répond pas aux conditions de l'article 125,
deuxième paragraphe:
"Au cours de la séance où le rapport est
déposé, un député qui désire proposer un
amendement au projet de loi en remet une copie au secrétaire."
Dès la lecture des premiers mots que le président vient de nous
faire, je pense que nous ne sommes pas en présence d'un document qui a
été déposé par un député qui
désirait proposer un amendement, c'est-à-dire au cours de la
séance où le rapport a été fait.
M. le Président, ce n'est pas du tout dans le but de me rendre
désagréable aux députés du Ralliement
créditiste qui ont posé...
M. LEVESQUE: Vous réussissez bien à vous rendre
désagréable.
M. BURNS: Il y en a d'autres qui se sont moins forcés que moi et
qui ont été encore plus désagréables, je pense,
aujourd'hui.
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BURNS: Je dis tout simplement, M. le Président, que si vous
acceptez cet amendement, d'une part, vous mettez de côté l'article
125, 2e paragraphe; d'autre part, vous créez un précédent
qui veut dire, à toutes fins pratiques, que l'article 125 actuel n'a
aucun sens. Cela ne veut plus rien dire, cette espèce de course qu'on
est obligé de faire lorsqu'un rapport est déposé pour
faire des amendements lesquels sont annexés, puis sont remis au leader
parlementaire de chacun des partis en Chambre.
M. le Président, je m'oppose encore une fois, non pas pour
être désagréable aux députés du Ralliement
créditiste, qui ont voulu proposer ces amendements, peut-être de
bonne foi, comme vous l'avez dit plus tôt, hier, mais parce que cela n'a
aucun sens qu'à ce stade-ci on entende ou on vote sur un nouvel
amendement. C'est exactement ce qu'on ferait si vous jugiez recevable cet
amendement que déjà, hier, vous avez jugé irrecevable,
même dans sa nouvelle forme.
M. ROY (Beauce): M. le Président, je voudrais, quand même,
souligner à votre attention que nous avons soumis ces amendements, tel
que le règlement et l'article 125 l'avaient requis. Je suis un peu
surpris de la procédurite que veut faire le leader parlementaire du
Parti québécois, parce que, M. le Président, vous m'avez
fait parvenir une lettre, en date du 19 décembre 1972, qui se lit comme
suit: "Ré: amendements soumis au rapport de la commission parlementaire
permanente de l'Assemblée nationale qui a amendé le projet de loi
62. Premièrement, les amendements soumis par le leader parlementaire du
gouvernement sont jugés recevables; deuxièmement, les amendements
soumis par les députés du Ralliement créditiste sont
jugés recevables, sauf l'amendement proposé par le
député de Frontenac qui ne l'est pas; troisièmement, les
amendements soumis par les députés de
l'Unité-Québec sont jugés recevables, sauf certains quant
à la forme; quatrièmement, le sort réservé à
certains amendements est sujet à la décision que prendra
l'Assemblée sur les amendements antérieurs. Respectueusement
soumis, le Président de l'Assemblée nationale. Signé le 19
novembre 1972."
M. le Président, nous avons soumis nos amendements, tel que le
requiert l'article 125. Le seul point en litige c'est là que
l'intervention de l'honorable député de Maisonneuve me surprend
c'est qu'on nous avait donné la certitude, étant
donné que nous n'avions pas tous les techniciens, les personnes
attitrées pour être capables de faire la désignation
cadastrale telle qu'elle devait se faire, qu'une fois nos amendements soumis,
les experts du gouvernement verraient à les agencer de façon
qu'ils soient conformes à l'esprit de la loi et tels sur le plan
technique que cela devait l'être. Je veux vous souligner que le seul
amendement sur lequel nous avons eu la collaboration d'experts je
n'accuse pas le gouvernement, c'est un oubli qui a été fait
est celui du député de Lotbinière qui a
été effectivement accepté parce que la désignation
cadastrale était correcte.
Nous n'en sommes pas au fait que l'article 125 a été mis
en cause, nos amendements étaient proposés, il s'agit simplement
d'une question technique d'une rédaction qui exigeait une attention
particulière, une attention spéciale et c'est pourquoi, M. le
Président, nous sollicitons votre coopération et votre bonne
compréhension du problème, de façon que l'esprit qui nous
a animés dans la présentation de nos amendements et dans l'esprit
qui anime cette Chambre pour essayer de donner justice à tous les
comtés soit reconnu sans qu'on tombe dans le légalisme
excessivement formel. Qu'on utilise la loi du gros bon sens et du bon jugement
là-dedans.
M. LEVESQUE: M. le Président, je ne veux pas intervenir longtemps
ici, mais je crois que votre décision a déjà
été rendue. Vous avez permis, lorsque j'ai fait certaines
représentations, au cours de cette séance, de mettre au pied du
rôle cet amendement du parti du Ralliement créditiste afin de
permettre aux officiers de préparer la description technique. C'est une
décision que vous avez déjà rendue. Vous l'avez rendue
à la suite des représentations faites ici et je crois qu'en toute
justice je n'ai pas envie de revenir sur les arguments que j'ai
apportés tout à l'heure nous n'avons pas le choix, je ne
crois pas qu'on puisse oublier que vous nous avez vous-même fait parvenir
votre décision sur l'irrecevabilité d'une des motions. Quant
à celle qui est présentée actuellement par le
député de Dorchester, il n'a jamais été question
qu'elle n'était pas recevable. S'il y a eu un oubli du côté
technique, je ne crois pas que la population devrait en souffrir.
M. BURNS: M. le Président, je voudrais
simplement poser une question, je ne veux pas argumenter. Est-ce que je
me trompe en disant que l'amendement que vous avez entre les mains n'est pas
l'amendement qui a été discuté vers 22 h 37 hier?
LE PRESIDENT: Je pense qu'en donnant certaines explications, je vais
répondre à votre question.
M. BURNS: Est-ce que je me trompe en présumant ça?
LE PRESIDENT: Je vais répondre à votre question puis,
après mon exposé, si je n'ai pas répondu, vous me
reposerez votre question.
M. BURNS: D'accord, c'est important vis-à-vis de l'article
125.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Dorchester, M. Florian
Guay, en date du 15 décembre... je l'ai déposé
moi-même parce qu'il m'avait fait parvenir ce document. C'est en son nom
que j'ai déposé au secrétaire général de
l'Assemblée, samedi dernier, la lettre suivante: "M. Jean-Noël
Lavoie, Président de l'Assemblée nationale, sujet: amendement
proposé au projet de loi 62, loi de la division territoriale. M. le
Président, je propose que les paroisses de Sainte-Aurélie et
Saint-Prosper, qui forment un total de 2,476 électeurs, soient
détachées du nouveau comté de Bellechasse et
rattachées au nouveau comté de Beauce proposé. Cet
amendement respecte le critère démographique exprimé dans
la loi 80. Si l'on soustrait de Bellechasse le nombre de 2,476 électeurs
pour le rattacher au nouveau comté de Beauce-Sud, Bellechasse compterait
25,844 électeurs pour augmenter celui de Beauce-Sud à 27,344. De
ce fait, l'écart de 3,452 électeurs qui existait entre ces deux
comtés serait réduit à 1,500 par cette proposition. Le
pôle d'attraction de ces deux municipalités est sans contredit
Saint-Georges de Beauce, et les électeurs de la paroisse Saint-Zacharie
doivent déjà traverser en grande partie ces deux
municipalités pour se rendre à ce même point d'attraction,
soit Saint-Georges de Beauce. Je fais cette proposition, sachant bien qu'elle
sera acceptée car elle révèle le désir de la
population concernée qui est de caractère très
logique."
Lorsque nous avons étudié les amendements reçus,
j'ai mentionné, au début de la séance, dans un
mémorandum que j'ai envoyé à chacun des leaders
parlementaires des partis reconnus: "deuxièmement, les amendements
soumis par les députés du Ralliement créditiste sont
jugés recevables, sauf l'amendement proposé par le
député de Frontenac qui ne l'est pas".
Je considérais de bonne foi que le député de
Dorchester, d'une manière assez précise, mentionnait le
comté auquel on devait ajouter certaines paroisses et mentionnait
également l'autre comté duquel devaient être
retranchées les mêmes paroisses.
Au début, l'esprit était là, la bonne foi du
député de Dorchester était là. Mon mémo
confirme l'impression que j'avais. Au début de cette séance, j'ai
demandé le consentement unanime pour qu'on puisse approuver ces deux
amendements, pour qu'on les transforme dans une description cadastrale ou
technique conforme au projet de loi.
Cette autorisation m'a été refusée. Je n'ai pas
jugé à propos de considérer, au point de vue
légaliste ces amendements parce qu'on ne pouvait pas légalement
les inclure tels quels au projet de loi. Je n'ai pas voulu les mettre aux voix
parce que ç'aurait été irrégulier d'inclure dans le
rapport du projet de loi 62 les amendements tels que rédigés.
Etant donné que cette séance dure depuis six heures
environ, soit la votation, à la suite des représentations du
leader parlementaire du gouvernement de porter ces amendements à la fin
du rôle pour qu'on puisse, dans les délais voulus, les
rédiger suivant des termes juridiques et légaux, j'ai cru de mon
devoir, pour respecter l'esprit, et peut-être pas la lettre, d'accepter
de reconsidérer ces amendements à la fin de la séance, si
la nouvelle rédaction arrivait dans les délais voulus.
Si la séance avait pris fin quelques minutes après, sans
que nous ayons eu une description technique, je n'aurais certainement pas
permis qu'ils soient inclus dans la loi pour qu'on puisse jouer dans la loi,
soit avant la troisième lecture ou autrement. L'esprit qui nous anime
je l'ai expliqué n'est pas un légalisme absolu. Je
préfère l'esprit à la lettre, décision a
été rendue, bonne ou mauvaise, je la maintiens.
M. BURNS: M. le Président, tout simplement une directive. A
l'avenir, ça veut dire que nous devrons...
LE PRESIDENT: Si le même cas se présente, je respecterai ce
précédent.
M. BURNS: ... tenir compte, dans la rédaction des amendements, de
la bonne foi et de l'esprit dans lesquels c'est fait.
LE PRESIDENT: Oui, et si on me produit durant la même...
M. BURNS: Je dois vous dire que c'est tout à fait contraire
à l'article 125, paragraphe 2) quand même, mais en tous les cas,
à l'avenir, j'aimerais bien ça qu'on le sache.
LE PRESIDENT: Ecoutez! Je ne voudrais pas qu'on aie un débat,
mais l'article 125, 2) dit que la journée où le rapport est
déposé, on doit soumettre les amendements, ce qui a
été fait de bonne foi par le député de
Dorchester.
M. BURNS: C'est ça.
LE PRESIDENT: Et, à la séance du débat, on peut
considérer les amendements qui ont été
soumis. Nous sommes toujours dans la même séance et j'ai
devant moi des amendements qui respectent le légalisme que vous semblez
désirer.
M. BURNS: Bon! Et l'article 128...
LE PRESIDENT: C'est terminé et ma décision est rendue.
M. BURNS: L'article 128, qui demande que le greffier révise le
texte, se conçoit dans le même bloc, ça aussi.
LE PRESIDENT: Messieurs, je mets aux voix la proposition du
député de Dorchester. Le député de Dorchester
propose que le paragraphe 9 de l'article 2 soit modifié de la
manière suivante... Ecoutez, c'est l'article 2 du projet de loi et je
voudrais immédiatement là où j'ai mentionné
à certains endroits l'article 3, il y a un article 2, il y a un
sous-article 3, je pense bien que tout le monde va se comprendre.
Que le paragraphe 9 soit modifié de la manière suivante :
a) en remplaçant, dans le premier alinéa, tous les mots
après le mot "ligne" à la ligne 21 de la page 22 jusqu'au mot
"et" inclusivement, à la ligne 36 par ce qui suit : "nord-est du canton
de Metgermette-Nord, partie de la ligne nord-est dudit canton, dans ce canton
partie de la ligne séparative des rangs X et XI; la ligne
séparative des lots VI et VII du rang 11; partie de la ligne sud-est du
canton de Watford dans le cadastre de ce canton. "La ligne séparative
des lots 22 et 23 des rangs XI nord-est, X nord-est, IX nord-est et VIII
nord-est; partie de la ligne séparative des rangs VII nord-est et VIII
nord-est, en allant vers le nord-est jusqu'à la ligne médiane de
la rivière Veilleux; la ligne médiane de ladite rivière en
allant vers l'ouest jusqu'à la ligne séparative des rangs VI
nord-est et VII nord-est; partie de ladite ligne séparative du rang de
la ligne nord-est du lot 20 du rang VI nord-est et 20 b) du rang V nord-est;
partie de la ligne séparative des rangs IV nord-est et V nord-est
jusqu'à la ligne médiane de la rivière Veilleux; la ligne
médiane de ladite rivière et la ligne médiane de la
rivière Famine jusqu'à la ligne sud-ouest du canton de Watford.
"b) en retranchant dans le deuxième alinéa, à la ligne 23,
les mots Sainte-Aurélie et, à la ligne 26, les mots
Saint-Prosper". Et, comme concordance, voici l'amendement qui s'applique au
comté de Beauce-Sud: "Le paragraphe 7 de l'article 2 est modifié
de la manière suivante: a) en remplaçant dans le 1er
alinéa tous les mots après le mot "ligne", à la ligne 26
de la page 18, jusqu'au mot nord inclusivement, à la ligne 40, par ce
qui suit: "médiane de la rivière Famine; la ligne médiane
de ladite rivière et la ligne médiane de la rivière
Veilleux jusqu'à la ligne séparatrice des rangs IV nord-est et V
nord-est; partie de ladite ligne séparative de rang, la ligne nord-est
du lot 20 b) du rang V nord-est et 20 du rang VI nord-est; partie de la ligne
séparative des rangs VI nord-est et VII nord-est jusqu'à la ligne
médiane de la rivière Veilleux; la ligne médiane de ladite
rivière en allant vers l'est jusqu'à la ligne séparative
des rangs VII nord-est et VIII nord-est; partie de ladite ligne
séparative de rang; partie de la ligne séparative des lots 22 et
23 des rangs VIII nord-est, IX nord-est, X nord-est et XI nord-est; partie de
la ligne sud-est du canton de Watford, dans le canton de Metgermette-Nord; la
ligne séparative des lots 6 et 7 du rang XI; partie de la ligne
séparative des rangs X et XI; partie de la ligne nord-est dudit canton;
"b) en ajoutant dans le deuxième alinéa, après le mot
"Gallion", à la troisième ligne de la page 20, les mots
"Sainte-Aurélie" et, après le mot Philibert, à la
cinquième ligne, les mots Saint-Prosper."
Que ceux qui sont en faveur de ces amendements veuillent bien se lever,
s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: ... MM. Béland, Guay, Audet, Levesque,
Hardy, Pinard, Garneau, Harvey (Jonquière), Quenneville.Tetley,
Drummond, Bienvenue, Massé (Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault,
Houde (Fabre), Théberge, Perreault, Brown, Brisson, Kennedy,
Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser, Fortier, Assad, Bacon, Bossé,
Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher, Giasson, Harvey (Chauveau), Houde
(Limoilou), Lafrance, Lamontagne, Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin,
Pilote, Shanks, Springate, Veilleux, Gallienne, Gratton.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre cet amendement veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata).
M. BURNS: M. le Président je vous prierais de noter les
abstentions des députés de Bourget, de Maisonneuve, de
Lafontaine, de Saint-Jacques, de Gouin et de Saguenay.
M. LEVESQUE: Ceux qui sont là.
M. BURNS: Oui, ils sont tous là.
C'est que nous ne voulons pas participer à ce "deal", nous ne
voulons pas être complices de ce "deal".
LE PRESIDENT: A l'ordre !
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque mon privilège de
député.
LE PRESIDENT: Un instant, après le vote, après le
résultat.
M. BURNS: Nous ne voulons pas participer à cela.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LEVESQUE: Pensez-vous que nous n'en avons pas assez de ces
objections...
LE PRESIDENT: A l'ordre! Après, je vous donnerai la parole.
M. LEVESQUE: ... absolument ridicules! Nous voyons qu'il n'a pas
étudié la carte, qu'il ne s'est pas occupé des milieux
ruraux, qu'il ne connaît rien là-dedans. Il ne s'est pas
intéressé à la question...
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LEVESQUE: ... depuis le début. Là, il laisse trotter
son imagination et sa mauvaise humeur.
M. BURNS: C'est cela.
LE PRESIDENT: Fermez-le!
LE SECRETAIRE: Pour: 51. Contre: 13.
LE PRESIDENT: Ces amendements sont adoptés.
M. ROY (Beauce): J'invoque une question de privilège, sur les
paroles qui ont été prononcées tout à l'heure.
Est-ce que vous me le permettez, M. le Président? Je veux dire aux
membres de cette Chambre qu'il n'a jamais été question de
maquignonnage envers qui que ce soit. Je pense, quand même, que nous
avons à représenter des comtés et qu'il était de
notre responsabilité, de notre devoir de présenter des
amendements qui correspondaient aux désirs de notre population. Je pense
qu'à ce moment-là nous n'avons pas de permission à
demander au Parti québécois. Nous n'avons pas de permission
à demander à Unité-Québec.
LE PRESIDENT: Pas de débat, s'il vous plaît!
M. ROY (Beauce): J'en fais une question de privilège.
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je vous permets votre question de
privilège, mais cela ne doit pas entraîner un débat. Vous
avez le droit de rétablir les faits. Vous l'avez fait, et cela se
termine.
M. LEVESQUE: Sur la même question, mais sur une question de
privilège qui concerne ce côté-ci de la Chambre,
particulièrement ceux qui viennent d'être attaqués aussi
injustement, aussi bassement, je déclare qu'il n'y a jamais eu aucune
espèce d'entente, aucun rapprochement que ce soit avec qui que ce soit
et particulièrement pas avec le député de Beauce.
Simplement, à un certain moment et nous l'avons fait pour quelque
parti que ce soit nous avons offert que des fonctionnaires du
gouvernement puissent aider les députés à préparer
la description technique de leurs amendements. Le député de
Lotbinière l'a fait, le député de Beauce ne l'a pas fait.
Quelle que soit la procédure qu'ils ont suivie, il n'y a jamais eu
quelque entente que ce soit. Cela, simplement dans l'esprit, dans l'imagination
du député de Maisonneuve qui ne connaît absolument
rien...
M. BURNS: C'est seulement dans ma tête.
M. LEVESQUE: ... des milieux ruraux et qui ne s'y est pas
intéressé au cours de l'étude de ce projet de loi.
M. BURNS: Cela ne soulève pas de débat cela, M. le
Président?
M. LEVESQUE: Lui, et ses congénères ont mis de
côté complètement leurs responsabilités...
LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LEVESQUE: ... vis-à-vis du milieu rural.
M. LESSARD: C'était du maquignonnage comme ils en ont fait depuis
le début.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je mets aux voix la question
principale. Est-ce que le rapport est... Non! L'autre amendement n'a pas
été présenté dans les termes légaux et il
n'est pas question de le mettre aux voix.
M. VINCENT: Est-ce l'article 4?
LE PRESIDENT: Du député de Frontenac?
M. VINCENT: Oui.
LE PRESIDENT: Il n'est pas jugé recevable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le tripotage s'est arrêté
là.
M. LEVESQUE: Est-ce que l'Unité-Québec solliciterait le
consentement unanime pour présenter d'autres amendements?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non! Le tripotage s'est arrêté
à l'autre amendement.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Que ceux qui sont en faveur de
l'adoption du rapport veuillent bien se lever.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Levesque, Hardy, Pinard, Garneau, Harvey
(Jon-
quière), Quenneville, Tetley, Drummond, Bienvenue, Massé
(Arthabaska), Goldbloom, Mailloux, Arsenault, Houde (Fabre),Théberge,
Perreault, Brown, Brisson, Kennedy, Saint-Germain, Picard, Leduc, Fraser,
Fortier, Assad, Bacon, Bossé, Caron, Carpentier, Cornellier, Faucher,
Giasson, Harvey (Chauveau), Houde (Limoilou), Lafrance, Lamontagne,
Larivière, Marchand, Ostiguy, Pepin, Pilote, Shanks, Springate,
Veilleux, Gallienne, Gratton, Laurin, Burns, Léger, Charron, Joron et
Lessard.
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Loubier, Paul, Tremblay (Chicoutimi),
Vincent, Cloutier (Montmagny), Boivin, Lavoie (Wolfe), Gagnon, Russell,
Croisetière, Demers, Gauthier, Simard (Témiscouata), Roy
(Beauce), Latulippe, Béland, Guay, Audet.
LE SECRETAIRE: Pour: 52. Contre: 18.
LE PRESIDENT: Le rapport est adopté. Il est minuit...
M. LEVESQUE: Vu qu'il est minuit et quelques heures, j'aimerais avoir
évidemment l'opinion de nos collègues, mais je crois que je suis
à la veille de proposer l'ajournement pour 11 h de la
matinée.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il a consentement unanime?
Sur cette motion de consentement, l'Assemblée ajourne ses travaux
à ce matin 11 heures.
(Fin de la séance à 4 h 22)