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(Dix heures onze minutes)
M. Lavoie (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
L'honorable député de Verdun, pour l'honorable
député de Lévis.
Rapport sur les projets de loi privés nos 108,
110, 111 et 182
M. Caron: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission él ue permanente des affaires
municipales, qui a siégé le 29 mai 1975 aux fins d'étudier
les projets de loi privés suivants: 108, Loi concernant une donation
à la Corporation épiscopale catholique romaine de Nicolet; 110,
Loi concernant la ville de Trois-Rivières-Ouest; 111, Loi concernant la
ville de Fossambault-sur-le-Lac; 182, Loi concernant la cité de
Côte-Saint-Luc.
Les projets de loi 108, 111 et 182 ont été adoptés
avec des amendements. Le projet de loi no 110, Loi concernant la ville de
Trois-Rivières-Ouest a été adopté sans
amendement.
Le Président: Est-ce qu'il y a lieu d'adopter ces
rapports?
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Motion pour l'adoption du rapport
Le Président: Est-ce que cette motion d'adoption du
rapport de la commission élue permanente des affaires municipales est
adoptée?
M. Burns: Vote enregistré, M. le Président.
Le Président: Qu'on appelle les députés!
Vote sur la motion
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de la motion du
député de Verdun veuillent bien se lever, s'il vous
plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Levesque, Mailloux, Garneau,
Cloutier, Lachapelle, Berthiaume, Goldbloom, Quenneville, Mme Bacon, MM. Hardy,
Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Toupin, Massé, Harvey
(Jonquière), Vaillancourt, Houde (Fabre), Desjardins, Perreault, Brown,
Kennedy, Bacon, Blank, Veilleux, Séguin, Saindon, Houde (Limoilou),
Lafrance, Pilote, Lamontagne, Fraser, Picard, Gallienne, Assad, Carpentier,
Dionne, Faucher, Harvey (Charlesbourg), Bérard, Bonnier, Boudreault,
Marchand, Caron, Côté, Denis, Dufour, Harvey (Dubuc), Lapointe,
Lecours, Massicotte, Mercier, Pagé, Parent (Prévost), Picotte,
Sylvain, Morin, Burns, Léger, Charron, Lessard, Samson, Roy, Leduc.
Le Secrétaire: Pour: 65 Contre: 0
Le Président: Cette motion est adoptée.
Dépôt de rapport du greffier en loi sur les projets de loi
privés. Présentation de motions non annoncées.
M. Samson: M. le Président, j'ai l'honneur de
réclamer l'unanimité pour saluer une délégation du
comté de Rouyn-Noranda qui a fait 600 milles pour venir nous visiter ce
matin.
Le Président: A l'ordre!
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. Levesque: M. le Président article f).
Projet de loi no 25 Première lecture
Le Président: L'honorable ministre des Affaires
municipales propose la première lecture de la Loi modifiant la loi
permettant aux municipalités d'imposer les centres hospitaliers et les
centres d'accueil. L'honorable ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet hausse de $35
à $45 par lit la taxe que peut imposer une municipalité à
un centre hospitalier et de $20 à $25 par lit celle qu'elle peut imposer
à un centre d'accueil.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Levesque: Article g)
Projet de loi no 26 Première lecture
Le Président: L'honorable ministre des Affaires
municipales propose la première lecture de la Loi modifiant la loi
permettant aux municipalités d'imposer certaines maisons
d'enseignement.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet hausse de $25
à $35 par étudiant la taxe que peut imposer une
municipalité à certaines maisons d'enseignement.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Levesque: Article h).
Projet de loi no 28 Première lecture
Le Président: L'honorable ministre des Affaires
municipales propose la première lecture de la Loi sur les subventions
aux municipalités de 15, 000 habitants ou plus.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet prévoit le
versement annuel par le gouvernement de subventions aux municipalités de
15, 000 habitants ou plus. Le montant de ces subventions, qui augmentent
suivant la population et selon la bonne administration gouvernementale est
indiqué à l'article 1.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Levesque: Article o).
Projet de loi no 34 Première lecture
Le Président: L'honorable ministre des Affaires
municipales propose la première lecture de la Loi modifiant la Loi
concernant certaines municipalités de l'Outaouais et du
Haut-Saguenay.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 1 de ce projet
apporte des clarifications à certains articles de la charte de la ville
de Jonquière. L'article 2 autorise le conseil de la ville de Gatineau
à adopter un règlement de zonage sans l'approbation des
contribuables. Ceux-ci pourront toutefois se faire entendre devant la
Commission municipale.
L'article 3 accorde le même pouvoir à la ville de
Buckingham et autorise le conseil à nommer un inspecteur agraire.
L'article 4 annule les élections qui devraient avoir lieu cette
année dans certaines municipalités qui cesseront d'exister
à la fin de 1975.
L'article 5 régularise certaines ventes pour taxes.
L'article 6 autorise certaines municipalités à limiter aux
seules personnes ayant le droit de vote lors des élections la
consultation sur le nom de la municipalité.
L'article 7 permet au conseil des municipalités rurales de
diviser la municipalité en quartiers pour les prochaines
élections.
L'article 8 corrige la description des quartiers da la ville de
Jonquière.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Déclarations ministérielles. Dépôt de
documents. Questions orales des députés.
L'honorable député de Saguenay.
QUESTIONS DES DEPUTES
Commerce de la viande avariée
M. Lessard: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de l'Agriculture. La compagnie Provigo n'aurait que suspendu sa
décision de retirer de ses tablettes tous les produits "Approuvé
Québec".
Devant le rejet possible de la marque "Approuvé Québec",
le ministre a-t-il étudié, avec ses fonctionnaires, les mesures
à prendre pour tenter de sauver ce sceau qui, on le sait, est essentiel
à la survie d'un grand nombre de nos agriculteurs
québécois?
M. Toupin: Je n'ai pas dicté à la compagnie en
question ce qu'elle doit faire comme commercialisation de son produit. Je suis
en contact régulier avec les chaînes de distribution de
denrées alimentaires au Québec. Je leur dis très souvent:
Ce n'est pas parce qu'un abattoir ou deux abattoirs on été
surpris en flagrant délit, si on peut s'exprimer ainsi, dans le commerce
de la viande impropre à la consommation qu'il faille accuser tous les
autres de la même chose. Donc, je leur ai demandé purement et
simplement de tenir compte de cet aspect de la situation.
M. Lessard: Est-ce que le ministre de l'Agriculture pourrait nous
dire si c'est lui ou le premier ministre qui serait intervenu auprès de
la compagnie Provigo? Et est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il entend
prendre des mesures pour faire en sorte que la population puisse garder sa
confiance envers ce sceau, puisqu'on sait que la survie même de nos
agriculteurs québécois est conditionnée par l'estampille
"Approuvé Québec" et que si ces produits disparaissent, ce sera
à l'avantage des produits de l'Ouest?
M. Toupin: Je suis conscient, M. le Président,
que si telle politique était instaurée par les
chaînes ou les acheteurs de produits alimentaires et
j'espère que ceux qui sont dans le commerce en sont aussi conscients
cela toucherait plusieurs dizaines d'établissements,
peut-être 60 ou 70 qui, actuellement, n'ont eu aucun problème avec
la viande avariée au Québec, avec la viande impropre à la
consommation. Ces établissements emploient plus de 1, 000 à 1,
200 personnes et ont fait des investissements de plusieurs dizaines de millions
de dollars. Je suis conscient de cette situation et j'espère que tous
ceux qui sont dans le commerce des viandes et des denrées alimentaires
vont également en prendre conscience.
M. Lessard: Qui est intervenu auprès de Pro-vigo?
M. Toupin: M. le Président, pour donner suite à
cette question, j'ai déjà dit que le nouveau règlement
allait être déposé mercredi ou jeudi prochain au plus tard.
Jeudi prochain, j'annoncerai clairement le contenu des règlements, les
dates d'application et la façon dont le gouvernement, à compter
de maintenant, va agir dans ce secteur.
M. Lessard: Dernière question additionnelle, M. le
Président.
Est-ce que le ministre pourrait nous confirmer, ce matin, que tous les
établissements qui ont l'avantage de profiter du sceau "Approuvé
Québec" sont soumis à une surveillance gouvernementale
très adéquate de la part du ministère de l'Agriculture?
Est-ce que, dans le cas de doute concernant cette surveillance, le ministre ne
songerait pas tout simplement à retirer ce sceau à certains
établissements afin de rassurer tous les Québécois?
M. Toupin: M. le Président, j'ai déjà
parlé là-dessus. Aussitôt qu'on nous met sur une piste, on
fait les saisies immédiatement. S'il est fondé qu'il y a un
commerce de viande impropre à la consommation, nous retirons le sceau
"Approuvé Québec".
Nous l'avons fait dans trois établissements de Federal Packing,
des filiales de Federal Packing qui détenaient l'estampille
"Québec Approved". J'espère que Federal Packing n'a pas de
filiale où dans cette dernière l'inspection est faite par les
inspecteurs du gouvernement fédéral.
Si tel est le cas, il faudrait bien qu'on m'explique pourquoi on a
demandé de retirer les estampilles de "Québec Approuved" pour les
filiales de Federal Packing et pourquoi on n'a pas touché à
celles "Approuvé Canada", si jamais de telles choses existent. Et si
jamais elles existent et si c'est mis à ma connaissance, je demanderai
des explications à ce niveau.
On a saisi des viandes encore ces jours-ci, je ne donnerai pas les noms.
On en a saisi à certains endroits, même des quantités
très grandes. On a dû retourner, par la suite, une partie de ces
viandes, parce qu'elles étaient bonnes, propres à la
consommation. Donc, cela répond à votre question. Non seulement
nous agissons présentement avec vigilance mais, aussitôt que nous
avons le moindre doute, nous pénétrons dans
l'établissement et nous faisons des saisies.
M. Roy: Question additionnelle, M. le Président. Le
ministre nous a dit que, mercredi ou jeudi prochain, les nouveaux
règlements allaient entrer en vigueur.
J'aimerais savoir de l'honrable ministre s'il compte augmenter les
effectifs, le nombre d'inspecteurs, étant donné que les nouveaux
règlements vont être beaucoup plus sévères que ceux
qui sont actuellement en vigueur. De combien le nombre d'inspecteurs sera-t-il
augmenté?
M. Toupin: M. le Président, je ne peux pas dire exactement
de combien le nombre sera augmenté, si toutefois il y a augmentation. Ce
que je puis affirmer, ce matin, c'est que la nouvelle réglementation
sera annoncée plus en détail jeudi prochain, et probablement des
amendements à la loi sur les aliments. Si ces amendements et ces
nouveaux règlements nécessitent des inspecteurs nouveaux, je puis
vous assurer que ces inspecteurs seront engagés.
M. Charron: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président: Additionnelle.
M. Charron: Je crois avoir compris de la réponse du
ministre au député de Saguenay que, dernièrement,
c'est-à-dire depuis la révélation devant la CECO, on
aurait, au ministère de l'Agriculture, saisi d'autres viandes
avariées chez d'autres entreprises que Federal Packing et Reggio
Food.
J'aimerais que le ministre confirme si c'est ce qu'il a dit en
réponse au député de Saguenay. Si c'est vrai, n'est-il pas
d'intérêt public, aujourd'hui, que le ministre fasse
connaître le nom de ces entreprises et aussi les endroits où les
viandes ont été saisies, quelles étaient les
régions approvisionnées par ces entreprises? Egalement, quelles
mesures le ministre a-t-il prises depuis qu'il s'est aperçu qu'encore
une fois de la viande avariée, ailleurs qu'à Federal Packing et
Reggio Food, était en circulation sur le marché
québécois?
M. Toupin: M. le Président, j'ai mis une restriction et je
vais la répéter. Le député de Saguenay m'a
demandé: A chaque fois que vous avez des doutes, qu'est-ce que vous
faites? Est-ce que vous travaillez avec plus d'intensité? Oui.
Chaque fois qu'on a un doute, sur un établissement donné,
on s'y rend, on y pénètre et s'il y a des viandes impropres
à la consommation, on les saisit.
Il est arrivé je ne donnerai pas le nom de l'entreprise
pour ne pas lui créerde problèmes sur le plan de son
marché...
M. Charron: Pour ne pas quoi? Pour que les consommateurs ne le
sachent pas?
M. Toupin: Non, non. Laissez-moi terminer. Après, vous
pourrez tirer une conclusion. Je ne
donnerai pas le nom de l'entreprise parce que nous sommes entrés
dans l'entreprise et nous avons arrêté une saisie. Nous nous
sommes rendu compte, par la suite, que cette viande était propre
à la consommation. C'est ce que nous avons fait. Alors je n'ai pas, je
pense, à dire le nom de cette entreprise ce matin. D'accord?
M. Charron: M. le Président, je reviens...
M. Toupin: Ce que je veux dire au député de
Saint-Jacques, c'est...
M. Charron: Vous avez dit, en réponse au
député de Saguenay c'était l'origine de ma question
qu'une partie...
M. Toupin:... des doutes.
M. Charron:... de la viande que vous avez saisie depuis la
révélation de la CECO a été retournée parce
que vous avez découvert qu'elle était propre à la
consommation. Dans ce sens, vous n'avez pas à révéler le
nom de l'entreprise. Mais est-ce qu'il y a une partie de la viande saisie,
depuis la révélation de la CECO, à une autre entreprise
que Federal Packing et Reggio Food, qui n'était pas propre à la
consommation et qui s'avérait aussi malsaine que celle des deux autres
entreprises précédemment citées? Si c'est vrai,
voulez-vous nommer l'entreprise pour la prévention des
consommateurs?
M. Toupin: II n'y a pas d'autre entreprise, présentement,
M. le Président, où des viandes ont été saisies qui
étaient impropres à la consommation. Ce que je soutiens, c'est
que chaque fois qu'on a un doute sur une entreprise donnée, on s'y rend
et on fait parfois des saisies, c'est-à-dire qu'on ne sort pas les
viandes, on les examine pour être certain qu'elles sont propres à
la consommation. Et quand elles sont propres à la consommation, on ne
les saisit pas mais on les regarde, on les examine, on les inspecte.
Voilà, c'est ce qu'on fait.
Le Président: L'honorable député de
Lafontaine.
Conflit à la commission scolaire
Dollard-des-Orrneaux
M. Léger: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de l'Education. Ma question est d'ordre local mais d'urgence. Elle
concerne le conflit qui persiste depuis déjà cinq semaines
à la Commission scolaire régionale Dollard-des-Ormeaux.
M. le Président, un court préambule. 58 enseignants ont
reçu leur avis de congédiement et la commission scolaire a
préparé un train de mesures. Depuis ce temps, on a demandé
au ministère d'envoyer un médiateur, autant du côté
des enseignants que du côté de la commission scolaire. Est-ce que
le ministre peut nous dire, en dehors de la raison du décret, quelles
sont les autres raisons pour lesquelles il a refusé d'envoyer un
médiateur, puisque les deux parties étaient
intéressées à ce qu'on règle le conflit?
M. Cloutier: M. le Président, pour une raison
extrêmement simple, c'est qu'il s'agit d'un conflit local. Si le
ministère intervenait, il le porterait au niveau provincial, ce qui
serait de nature à nuire aux négociations qui sont actuellement
en cours.
En revanche, le ministère suit de très près la
situation à Dollard-des-Ormeaux. Il y a 4, 000 ou 5, 000
élèves d'impliqués depuis à peu près un
mois, comme vient de le signaler le député de Lafontaine.
Aux dernières nouvelles, c'était l'impasse, mais je crois
qu'aujourd'hui il sera possible de relancer les négociations locales
devant une proposition du syndicat. C'est la situation au moment où je
vous parle.
M. Léger: Question supplémentaire, M. le
Président.
Est-il exact qu'on présenterait aux élèves qui ont
manqué près de cinq semaines de classe un certificat qui sera,
par la suite, étudié et vérifié par le
ministère? Est-ce que ces certificats seront émis pour toute
l'année, de façon que les étudiants, qui n'ont pas
passé l'examen, puissent avoir un certificat quand même?
M. Cloutier: Le député de Lafontaine s'inspire d'un
article du journal le Jour. Pour qu il n'y ait pas d'ambiguïté, je
vais lire la lettre qui a été envoyée, par le directeur du
service de mesures et d'évaluation, au directeur général
de la Commission régionale Dollard-des-Ormeaux.
Il s'agit d'un sujet assez technique et je crois qu'en lisant cette
lettre on verra mieux de quelle façon le ministère
procède, de manière que les élèves ne soient pas
pénalisés sur le plan de leurs études et sur le plan de la
qualité de leurs études également. "Monsieur, en raison de
la situation qui prévaut actuellement au sein de la Commission
régionale Dollard-des-Ormeaux, les propositions suivantes sont faites
ralativement à l'administration des examens de juin I975 et,
conséquemment, à la certification des élèves.
"Premièrement, si l'enseignement reprend assez tôt pour permettre
la tenue des examens, la session se déroulera selon l'horaire
prévu. Cependant, les résultats de votre commission scolaire
pourraient être pondérés d'une façon
particulière si l'analyse des résultats obtenus le justifiait.
"Deuxièmement, des examens du ministère seront fournis pour les
cours servant à la certification des études, qui seraient
organisés pendant les mois de juillet et d'août. Dans les cas
où certains des cours, objets d'examens du ministère, ne seraient
pas donnés à titre de récupération, le
résultat moyen du bulletin scolaire sera accepté comme note
finale. "Troisièmement, si l'enseignement ne reprenait pas, le
ministère envisagera la possibilité d'accepter les
résultats moyens aux divers cours, selon les trois publications du
bulletin scolaire. "Dans tous les cas où les notes de l'école
seraient acceptées, elles devront nous être soumises pour
analyse, et, sur le relevé de notes, il sera fait mention de leur
provenance. "Nous espérons que, dans les circonstances, nos propositions
rendront justice aux élèves, etc., etc. " Je n'ai pas d'objection
à déposer cette lettre. Je le fais uniquement pour montrer que le
ministère agit toujours avec célérité dans tous ces
cas, même s'il ne peut pas intervenir, étant donné la
structure de notre système scolaire.
M. Léger: M. le Président, une dernière
question.
Le ministre, puisqu'il veut toujours fonctionner avec
célérité, doit être en train de commencer à
trouver une solution pour la régionale de la Mauricie, qui commence
à vivre le même problème.
M. Cloutier: Je ne sais pas, M. le Président, ce que le
jugement de valeur du député de Lafontaine vient faire dans cette
question et j'en fais un point de règlement. Je vous demande une
directive.
Est-il normal que, dans le cadre d'une question, il se permette de dire:
"Puisque le ministre fonctionne toujours selon ses idées"? Je n'en vois
pas la pertinence.
M. Léger: J'ai dit: "avec célérité".
Donc, je vous en soumets une autre pour que vous agissiez encore "avec
célérité".
Le Président: A l'ordre!
M. Cloutier: Dans ce cas, M. le Président, c'est son
articulation qui fait défaut. De toute façon, il y a quelque
chose qui ne va pas.
M. Léger: C'est parce qu'il y a un blocage. Le
Président: A l'ordre!
M. Léger: Vous avez un blocage qui ne vous permettra pas
d'être ambassadeur trop tôt.
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud.
Immigrants du Sud-Vietnam
M. Roy: M. le Président, ma question s'adresse à
l'honorable ministre de l'Immigration, et fait suite à une question que
je lui posais, le vendredi 9 mai dernier, relativement à l'entrée
au pays, au Québec, d'immigrants provenant du Sud-Vietnam.
Le ministre nous avait dit, à ce moment je cite ses
propos, si on me permet un court préambule, M. le
Président"Dans quelques minutes, un haut-fonctionnaire de mon
ministère partira par avion vers les îles de Guam, de Wake et
ailleurs dans le Pacifique, pour être présent avec les
autorités fédérales, lorsque se fera la sélection,
c'est-à-dire lorsque se prendra la décision pour tous et chacun
des candidats à l'immigration parmi ces Sud-Vietnamiens qui viennent
s'établir au Québec. "
Je voudrais demander au ministre, premièrement, si les ententes
ont été respectées intégrale- ment et, en
deuxième lieu, si le ministère québécois a
participé effectivement à chacune des décisions,
c'est-à-dire pour chacun des dossiers, qui ont permis d'accepter au
Québec des immigrants du Vietnam.
M. Bienvenue: Comme je l'avais annoncé à cette
Chambre, M. le Président, l'entente a été acceptée
intégralement. Des hauts fonctionnaires de mon ministère n'ont
pas fait seulement un, mais plusieurs voyages, par ailleurs très
épuisants, à l'île de Guam. Ils ont participé au
choix et à la sélection de tous et chacun de ces milliers de
Sud-Vietnamiens qui sont venus ici, conjointement avec les autorités
fédérales sur place. Pour qu'il se fasse une idée plus
juste de l'opération, de son succès et de l'apport que cela
constitue, j'invite le député de Beauce-Sud à lire un
excellent article du journaliste Guy Deshaies dans un excellent journal qui
s'appelle Le Devoir, journal très objectif et qui...
M. Léger: Vous venez de le diminuer.
M. Bienvenue: C'est un article qui résume très bien
la situation, qui est vrai dans son contenu et qui répond à la
question du député de Beauce-Sud ou à toute autre qu'il
pourrait poser de façon complémentaire.
M. Roy: M. le Président, j'aurais une question
additionnelle. Nous sommes informés par un autre journal que de riches
Sud-Vietnamiens sont venus s'établir à Montréal, dont le
général Quang en tête. Je cite les propos du journal au
sujet de ce dernier: "Le symbole vivant de la corruption du Sud-Vietnam est
reconnu par plusieurs pour avoirété le plus gros pusher
d'héroïne de tout le pays. " J'aimerais savoir si le ministre de
l'Immigration du Québec est au courant de ces faits, si le
ministère de l'Immigration du Québec a eu à participer
à la décision d'accepter la venue au pays d'individus de cette
sorte. Deuxièmement, sur quels critères le ministère de
l'Immigration s'est-il basé pour accepter ces gens chez nous?
M. Bienvenue: Le député de Beauce-Sud verra, en
lisant les articles des journaux en question, que contrairement à ceux
dont nous venons de parler, ce personnage est entré directement des
Etats-Unis au Québec, sans passer par les fonctionnaires du
ministère de l'Immigration du Québec. Il est entré
à la suite d'un permis ministériel du fédéral. Pour
ce qui est du contenu, du bien-fondé des accusations et des bruits qui
courent à son sujet, son cas fait l'objet d'une enquête
concertée entre les autorités fédérales
américaines et canadiennes. Le Québec n'a rien eu à voir,
de près ou de loin, ni avec son entrée, ni avec son sort, ni avec
ce que l'on décidera relativement à son sort.
M. Roy: Comment le ministre peut-il expliquer que le ministre
fédéral responsable de l'immigration ait donné une
permission à ce personnage d'entrer au Québec... non, je demande
au ministre... M. le Président, je vais terminer ma question, si elle
est
irrecevable, je m'asseoirai... que le ministre fédéral
dis-je, ait donné son accord à l'entrée de cette personne
dans la province, sans consulter notre ministre québécois de
l'Immigration qui vient de nous déclarer que tous et chacun des dossiers
ont requis l'approbation du ministère de l'Immigration? Nous avons un
cas actuellement.
J'aurais une deuxième question à poser au ministre. Est-ce
qu'il pourrait nous garantir qu'il n'y aura pas d'autre cas comme celui que je
viens de lui mentionner?
M. Bienvenue: J'ai déclaré que les cas où le
Québec avait participé à la sélection
étaient ceux des réfugiés et de ces Sud-Vietnamiens qui
étaient dans les îles du Pacifique.
Dans le cas du général dont on parle, il est entré
directement des Etats-Unis au Québec, mais je ne puis... Par la
Beauce?
M. Roy: Avec la permission du fédéral, du ministre
de l'Immigration fédéral.
M. Bienvenue: Je croyais que le député avait dit:
Par la Beauce.
M. Roy: Non. Le ministre veut faire de l'esprit, mais ce n'est
pas drôle.
M. Bienvenue: Non, mais je croyais de bonne foi que le
député avait dit: Par la Beauce. Je ne puis garantir au
député de Beauce-Sud qu'il n'y en a pas d'autres. Je ne puis pas
le garantir parce que je l'ignore. Mais le Canada étant un pays
souverain, le ministre fédéral de l'Immigration ayant, de par la
loi, le pouvoir d'émettre de tels permis, je n'y puis absolument rien.
C'est la vérité toute nue.
M. Roy: Ce qui veut dire, M. le Président... Le
Président: Une dernière.
M. Roy:... en somme que le gouvernement fédéral, si
j'ai bien compris je veux avoir bien compris peut décider
de l'entrée de Vietnamiens au Québec sans consulter le ministre
de l'Immigration du Québec. C'est ce que je voulais savoir.
M. Samson: M. le Président, j'aurais une question
supplémentaire. Le ministre de l'Immigration nous a fait remarquer
tantôt un article du journal Le Devoir, sous la plume de M. Guy Deshaies.
C'est bien cela? C'est titré: Ottawa ouvre les portes du Québec
aux parrainés. Cela veut dire que c'est Ottawa qui a
décidé, dans le cas présent. Il n'y a pas eu de
consultation tellement, puisqu'on a titré que c'est Ottawa qui a ouvert
les portes du Québec. Est-ce que le ministre est capable de nous dire
quelle réponse il a eue à la prise de position du
ministère de l'Immigration, la semaine dernière, prise de
position qui devait être connue des autorités
fédérales et dans laquelle il suggérait que le
Québec ait à l'avenir un mot à dire dans les
décisions?
M. Bienvenue: Le député de Rouyn-Noranda a lu le
titre, mais moi je vous lis une partie de l'article. Si on veut, je peux lire
tout l'article, M. le Président, je n'ai pas une virgule à y
reprendre: "Dans la première opération qui consistait à
faire le choix des immigrants parmi les réfugiés de l'île
de Guam dans le Pacifique, le Québec, conformément aux voeux
exprimés par le ministre de l'Immigration du Québec je
vous dispense de mon nom, il est écrit là a
participé sur place à la sélection et a mis sur pied une
administration d'accueil et de service fonctionnant conjointement avec les
services fédéraux. C'était la première fois que le
Québec participait ainsi directement à une opération
d'immigration de la manière qu'il voudrait le faire plus souvent, tel
qu'en témoigne le mémoire du ministre à propos du livre
vert d'Ottawa sur l'immigration. " J'invite le député à
tout li re parce que j'endosse tout ce q u'il y a là et le
député, j'en suis sûr, se réjouira de ce qu'il va
lire.
Le Président: La dernière.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je peux m attendre
à ce que le ministre fasse également des efforts dans les cas,
qui sont connus, de réfugiés politiques mentionnés la
semaine dernière et les deux nouveaux cas dont on parle dans la Presse
d'il y a deux jours? Il y a cinq où six cas de réfugiés
politiques qui, je pense, pour des raisons humanitaires doivent obtenir au
moins des traitements éq uiva-lents à ceux qui ont
été donnés à 2, 000 Sud-Vietnamiens. Egalement,
est-ce que le ministre, dans sa présentation de la position du
Québec au fédéral, a l'intention de mentionner fortement
le fait que, d'après le dernier rapport qui a été
déposé à la Chambre des communes hier, seulement 7. 4% des
immigrants venus au Canada de I972 à I974 sont des
francophonisables?
M. Bienvenue: J'ai déjà abondamment traité
de cette question, M. le Président, encore tout récemment, et
c'est d'ailleurs une des préoccupations du Québec, qu'il a fait
valoir auprès d'Ottawa.
Pour ce qui est des cas individuels auxquels fait allusion le
député de Rouyn-Noranda, il en est un dont j'avais pris avis,
s'il se le rappelle. Je n'ai pas encore voulu répondre, ni ne le veut
présentement, parce que l'étude de ce cas révèle
peut-être des choses qui militent en faveur de la décision.
Pour ne pas porter préjudice à qui que ce soit, j'aime
mieux m'abstenir pour le moment.
Le Président: L'honorable député de
Saint-Jacques.
Film québécois primé à Cannes
M. Charron: M. le Président, tous les
Québécois ont appris avec beaucoup de satisfaction que le
cinéaste Michel Brault avait vu son film "Les ordres" primé au
festival de Cannes.
Est-ce que je peux demander au ministre des Affaires culturelles s'il a
fait parvenir, au nom du
gouvernement québécois, des félicitations à
M. Brault?
M. Hardy: M. le Président, c'est déjà fait
depuis quatre jours.
M. Charron: Est-ce que je peux demander...
M. Hardy: J'étais tellement convaincu du succès de
ce film que, même avant l'annonce officielle, la lettre était
rédigée.
M. Charron: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question supplémentaire? Est-ce que le ministre des Affaires culturelles
a également adressé des félicitations au premier ministre
du Canada pour sa participation au scénario de ce film?
Le Président: Affaires du jour.
Inspection des véhicules automobiles
M. Samson: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre des Transports de me faire part de la réponse qu'il
est prêt a me donner concernant les inspections de véhicules dans
la région du Nord-Ouest québécois?
M. Mailloux: M. le Président, je pense que je pourrais
relire la déclaration que j'avais faite il y a quelques semaines,
où il était dit ceci: Afin de réaliser ces programmes
d'inspection, nous combinerons trois systèmes complémentaires:
les centres permanents, les équipes volantes et les garages
autorisés.
Ainsi, nous améliorerons notre service d'inspection à
Québec. On sait que nous y exploitons un centre d'inspection muni de
tous les outils et pièces d'équipement requis pour
exécuter les différentes phases d'une inspection complète
sur tous les genres de véhicules.
De plus, nous entreprendrons dès cette année
l'implantation d'un centre permanent d'inspection à Montréal.
Nous prévoyons, au cours des trois prochaines années, ouvrir des
centres régionaux d'inspection dans les villes de Sherbrooke, Hull,
Chicoutimi, Rimouski, Baie-Comeau et, éventuellement, Rouyn-Noranda et
Trois-Rivières.
Les autres parties de la province seront visitées par des
équipes volantes munies d'un outillage portatif, afin d'effectuer les
vérifications périodiques nécessaires.
M. le Président, dans la question du député de
Rouyn-Noranda, j'ajouterai que l'équipe volante sera à
Rouyn-Noranda au cours des prochaines semaines.
Dans le cadre de la refonte du code de la route, des mesures seront
prévues en prévision de l'accréditation de certains
garages, afin de compléter le travail qui sera effectué dans les
futurs centres permanents d'inspection du ministère.
D'autre part, les statistiques concernant les ventes des
véhicules usagés dont a parlé le député de
Rouyn-Noranda ne sont pas disponibles actuellement sur une base
régionale, mais le directeur du
BVA a demandé à ses fonctionnaires de les réunir
pour la région de Rouyn-Noranda. Je pourrai faire parvenir ces
statistiques au député dans les semaines qui vont suivre.
M. Samson: M. le Président, question
supplémentaire.
Le Président: Nous étions rendus aux affaires du
jour. Je n'ai pas d'objection à une question supplémentaire.
J'avais déjà appelé les affaires d u jour.
M. Samson: Je comprends, M. le Président, mais c'est une
bien bonne question, vous allez voir.
Je voulais demander au ministre des Transports, M. le Président,
s'il peut prévoir un mécanisme qui permettrait l'inspection des
véhicules usagés en provenance de l'Ontario, via le Bureau des
véhicules automobiles, au moment des transferts d'enregistrement. Ce
serait là la piste à suivre pour aller faire vérifier
l'état de ces véhicules automobiles, pour empêcher qu'il
n'y ait des véhicules automobiles dangereux sur les routes du
Québec qui viennent de l'Ontario et qui ont été
"scrappés" par les inspecteurs de l'Ontario.
M. Mailloux: M. le Président, j'ajoute simplement
c'est un paragraphe que j'avais oublié qu'en ce qui concerne la
politique d'inspection obligatoire et sélective des véhicules,
j'ai aussi indiquéque nous entendons rendre obligatoire l'inspection des
véhicules pour vente ou revente. Cela implique ceux qui viennent de
l'Ontario forcément.
Le Président: Avant de passer aux affaires du jour, le
ministre de l'Agriculture m'a fait parvenir un avis de question de
privilège.
Question de privilège
Article de journal M. Normand Toupin
M. Toupin: M. le Président, ma question de
privilège porte sur deux articles de journaux, ce matin. Ce n'est pas
mon habitude; c'est la première fois, je pense, depuis que je
siège dans cette Chambre, que je soulève une question de
privilège. Je suis prêt à accepter qu'on accuse le
gouvernement d'incompétence, d'inefficacité, c'est là le
rôle de l'Opposition, mais qu'on accuse un membre de cette
Assemblée d'être complice du crime organisé, je n'accepte
pas cette façon de parler des membres de cette Assemblée
nationale.
Je trouve malheureux, M. le Président, que des journalistes se
prêtent avec autant de complaisance à accuser également des
membres de cette Assemblée nationale. Il ne m'est jamais arrivé,
non plus, par le passé, d'accuser quiconque dans la Tribune de la presse
ou à l'extérieur de la tribune pour avoir fait des mauvaises
déclarations ou des fausses déclarations. Je ne dis pas que les
déclarations faites sont fausses. Je dis qu'elles ne sont pas tout
à fait complètes.
Dans le cas, par exemple, du Journal de Qué-
bec, on ne dit pas que le député de Beauce-Sud a
retiré ses paroles. Et, pourtant, il les a retirées très
clairement. Dans le cas du Devoir, on rapporte que le député de
Saguenay m'a accusé de complicité. Le député de
Saguenay n'a pas retiré ses paroles, à ce sujet. De ce
côté, le journal Le Devoir dit la vérité, quoique le
titre qui coiffe cet article soit extrêmement tendancieux et sème
dans le public des doutes très sérieux sur
l'intégrité d'un des membres de cette Assemblée
nationale.
Je ne sais vraiment pas, M. le Président, jusqu'où vont
aller ces campagnes de dénonciation contre des membres de cette
Assemblée nationale. Je ne sais vraiment pas quand ceux qui ont la
responsabilité de l'information vont être capables de bien faire
la distinction entre des gestes que pose un homme public dans ses fonctions et
des gestes prétendument posés, dits et expliqués par
d'autres membres de cette Assemblée, de l'Opposition.
Si cela continue de cette façon, M. le Président, je me
demande vraiment s'il vaut encore la peine de s'occuper de la chose publique au
Québec, face à une information qui, trop souvent, hélas!,
ne tient pas compte de la personnalité même des hommes qui sont
dans la vie politique.
Je demanderais, M. le Président, au député de
Saguenay d'avoir la même gentilhommerie à mon endroit que le
député de Beauce-Sud, de retirer ses paroles, parce que je
n'aurais pas d'autre choix, M. le Président, que d'examinerceque le
règlement me donne comme droits pour défendre mes propres droits
personnels, face d'abord à cette Assemblée et, par la suite, face
au public.
Je sais que le député de Saguenay, en dépit de ses
fougues de temps en temps, est capable de réviser ses positions et de
dire à cette Assemblée que les propos qu'il a tenus à mon
endroit dépassaient sans doute sa pensée. Sinon, je lui
demanderai, et je n'aurai probablement pas le choix, de faire la preuve
évidente que je suis complice, sous quelque forme que ce soit, dans ce
commerce des viandes avariées.
M. Lessard: M. le Président, je vérifierai le
journal des Débats et je verrai s'il y a lieu, tenant compte de
l'ensemble de mon intervention...
M. Hardy:... nationale.
M. Lessard:... de préciser les paroles que j'aurais dites
à ce sujet.
Le Président: A la prochaine séance? Dans les
prochaines séances? Affaires du jour.
M. Levesque: M. le Président...
Travaux parlementaires
M. Léger: En vertu de l'article 34, je ne sais pas si
c'est à ce moment-ci que je peux poser une question au président
de l'Assemblée nationale concernant le fonctionnement des travaux et
spécialement l'impression du journal des Débats. Je pense que
cela relève de votre compétence.
Depuis presque un mois et demi, nous n'avons pas le journal des
Débats imprimé des commissions parlementaires. On nous avait dit
qu'il y avait une grève de l'imprimerie, mais, pendant ce temps, on
reçoit quand même régulièrement l'impression du
journal des Débats de l'Assemblée nationale.
Est-ce que le président pourrait nous dire si cela va durer
longtemps ou quel est le problème qui fait que nous n'avons pas le
retour du journal des Débats imprimé, ce qui est très
utile pour vérifier ce qui a été dit dans les autres
commissions parlementaires puisque les épreuves se perdent
facilement?
Le Président: Je vais vérifier. Je vais faire
enquête sans délai et j'en aviserai l'honorable
député de Lafontaine.
M. Levesque: On comprendra que le député de
Lafontaine a raison de demander ça parce qu'il doit, normalement, se
relire!
M. Léger: M. le Président, je dois quand même
faire remarquer... Je réponds puisque j'ai été
mentionné. Je dois demander au leader du gouvernement si c'est parce
qu'il n'a pas osé se relire qu'il ne le savait même pas.
M. Levesque: M. le Président, avant de modifier la
réglementation actuelle concernant le transport des matières en
vrac, nous croyons préférable d'entendre les organismes
intéressés en commission parlementaire. Je pense que le ministre
des Transports avait indiqué son intention également de faire
étudier cette réglementation en commission parlementaire.
En conséquence, la commission des transports, des travaux publics
et de l'approvisionnement se réunira le jeudi, 26 juin 1975, à la
salle 81-A, aux fins d'entendre les organismes intéressés par le
transport des matières en vrac. Même si ce n'est pas obligatoire,
un avis à cet effet paraîtra dans la Gazette officielle du
Québec, invitant les intéressés à déposer
leurs mémoires au secrétariat des commissions.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question à l'honorable leader du gouvernement?
Le Président: Un peu de silence, messieurs!
M. Samson: Elle est en relation directe avec l'annonce de cette
commission parlementaire sur le transport en vrac. Le leader vient de nous dire
que même si ce n'est pas obligatoire, cela paraîtra dans la Gazette
officielle.
Est-ce que le ministre est au courant du fait que la grève des
imprimeurs qui impriment normalement la Gazette officielle fait qu'aucune
Gazette officielle n'a paru depuis le 10 de ce mois? Or, justement, la
commission des transports doit utiliser la Gazette officielle pour annoncer les
nouvelles demandes de permis, un délai de 21 jours avant l'accord des
permis et un autre délai de seize jours, et tout est bloqué
présentement.
Est-ce que le leader peut nous dire si des mesures seront prises pour
que l'on puisse faire imprimer la Gazette officielle et éviter ces
délais supplémentaires?
M. Levesque: M. le Président, je voudrais préciser
l'heure de la réunion, soit dix heures de la matinée.
Deuxièmement, je crois que le ministre des Transports a pris certaines
dispositions dont il pourra faire état à la Chambre.
M. Mailloux: M. le Président, tous ceux qui ont
manifesté leur intention d'être entendus seront convoqués
par lettre dans les jours qui suivent. Comme il est possible que la Gazette
officielle ne soit pas publiée à ce moment-là, nous
tâcherons de n'oublier aucun de ceux qui ont demandé à
être entendus.
M. Samson: M. le Président...
M. Levesque: II y a d'ailleurs les media qui sont toujours
à la disposition des membres de l'Assemblée nationale!
M. Samson: M. le Président, je voulais également
savoir si le gouvernement prendra des dispositions pour que la Gazette
officielle soit imprimée à nouveau, même s'il y a
grève. Qu'on puisse la faire imprimer ailleurs, je pense que cela peut
se faire. Est-ceque le leaderdu gouvernement est en mesure de nous dire si le
gouvernement a étudié cette possibilité?
M. Levesque: Je n'ai pas eu d'offres de "scabs" de la part des
députés...
M. Samson: M. le Président, je pose la question de
privilège. Je n'ai pas demandé au gouvernement d'agir, dans ce
cas, comme il a agi dans le cas de la United Aircraft. J'ai demandé au
gouvernement...
M. Levesque: Un instant. J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. Samson: J'ai demandé au gouvernenent, M. le
Président...
M. Levesque: J'invoque le règlement. Le
Président: Question de règlement.
M. Samson: Mais je suis sur une question de privilège.
M. Levesque: J'invoque le règlement.
Le Président: II a le droit. Même sur une question
de privilège, vous avez le droit de soulever une question de
règlement.
Ecoutez, est-ce que je pourrais vous inviter à vous asseoir? Bon.
Soulevez votre question de règlement et je vous accorderai la parole
après.
M. Levesque: M. le Président, le député
de
Rouyn-Noranda sait fort bien que la question de la United Aircraft est
une question privée. Nous parlons du secteur public
présentement.
M. Samson: Non, M. le Président, parce que la Gazette
officielle est imprimée dans le secteur privé. Est-ce que le
gouvernement prendra des mesures pour la faire imprimer? Je viens de lui dire
qu'il y a des délais dans la question de la Commission des transports.
Il y a des permis qui sont demandés des taxis, des transporteurs en
vrac. Il y a des délais extraordinaire actuellement. Est-ce que des
mesures seront prises pour que cela soit imprimé ailleurs? Est-ce que
c'est possible, cela?
M. Levesque: M. le Président, lorsque le
député parle du secteur public, il parle évidemment de
l'imprimerie en question mais ce qu'il suggérait, c'était une
action du gouvernement. C'est pour cela que je dis que c'est le secteur
public.
M. Samson: C'est à vous autres de décider si vous
l'envoyez ailleurs.
M. Levesque: Vous voulez qu'on l'imprime nous-mêmes. C'est
cela que vous dites.
M. Samson: Cela va vous faire de quoi à faire de
sérieux.
Le Président: Avant d'appeler les affaires du jour
cela concerne l'Opposition officielle je devais rendre une
décision, d'ici la fin de semaine, sur une demande de motion d'urgence.
Je pense bien que cette demande a perdu son caractère d'urgence,
étant donné que la question a été pratiquement
vidée hier, du moins en commission plénière, à ce
qu'on m'informe. Dans les circonstances, soit que le député
retire sa demande ou que je la rejette, quoi.
M. Burns: M. le Président, effectivement, je suis
informé que lors de la commission plénière qui a
étudié les crédits provisoires, hier, le
député de Saguenay a eu l'occasion de faire ce qu'il aurait pu
faire autrement par sa motion d'urgence. Alors, dans les circonstances, on peut
considérer que la motion est retirée.
Le Président: La motion est retirée. D'accord.
Affaires du jour.
M. Levesque: M. le Président, nous aurons une sanction
vers midi moins le quart.
Il s'agira, en particulier, de la sanction du projet de loi no 35, qui a
été adopté, hier, en première, deuxième et
troisième lectures, soit la Loi assurant les crédits provisoires
pour l'administration.
Comme, hier matin, la commission parlementaire des affaires municipales
a recommandé l'adoption des projets de loi 108, 110, 111 et 182, et que
le rapport a été adopté aujourd'hui, puis-je
suggérer, à cause d'une certaine urgence, également, dans
un de ces projets de loi, que nous procédions immédiatement
à la deuxième lecture de ce projet de loi à la commission
plénière et à la troisième?
M. Léger: D'accord, M. le Président!
Projets de loi privés nos 108, 110, 111 et
182
Deuxième et troisième lectures
Le Président: L'honorable député de Matane,
pour l'honorable député de Drummond, propose... On peut grouper
les deuxième et troisième, peut-être, s'il n'y a pas
d'objection, et faire les écritures pour la commission
plénière?
On propose les deuxième et troisième lectures du projet de
loi no 108, Loi concernant une donation à la Corporation
épiscopale catholique romaine de Nicolet. Ces motions sont-elles
adoptées?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté. L'honorable
député de...
Le Secrétaire adjoint: Deuxième et troisième
lectures de ce projet de loi. Second and third reading of this bill.
Le Président: L'honorable député de
Maskinongé propose les deuxième et troisième lectures du
projet de loi no 110, Loi concernant la ville de Trois-Rivières-Ouest.
Ecriture, également, pour la commission plénière. Cette
motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième et troisième
lectures de ce projet de loi. Second and third reading of this bill.
Le Président: L'honorable député de
Prévost, pour l'honorable député de Portneuf, propose les
deuxième et troisième lectures du projet de loi no 111, Loi
concernant la ville de Fossambault-sur-le-Lac. Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième et troisième
lectures de ce projet de loi. Second and third reading of this bill.
Le Président: L'honorable député de
Saint-Louis propose les deuxième et troisième lectures du projet
de loi no 182, Loi concernant la cité de Côte-Saint-Luc. Cette
motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième et troisième
lectures de ce projet de loi. Second and third reading of this bill.
M. Levesque: M. le Président, je fais motion pour
qu'à la salle 91-A, la commission de la prési- dence du conseil,
de la constitution et des affaires intergouvernementales poursuivre
l'étude des crédits du Conseil exécutif,
particulièrement en ce qui touche l'OPDQ et l'ODEQ.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Président: Adoptée. Cette commission peut
siéger immédiatement.
M. Levesque: M. le Président, mardi, à compter de
10 heures, la commission parlementaire du travail, de la main-d'oeuvre et de
l'immigration... Plutôt, à 81-A, ce sera la commission
parlementaire de la Justice, pour les crédits de ce ministère,
mardi matin, à 10 h 15.
A la salle 9I-A, la commission de la présidence du conseil, de la
constitution et des affaires intergouvernementales pour étudier les
crédits du ministère des Affaires intergouvernementales. Au salon
rouge, je compléterai peut-être les commissions, mais après
consultation. Je le dirai avant que la séance actuelle se termine.
Article 3).
Reprise du débat sur le discours du
budget
Le Président: Reprise du débat sur la motion de M.
Garneau proposant... Le discours du budget. La parole était au
député d'Anjou. Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. Louis-Philippe Lacroix
M. Lacroix: M. le Président, dans mon intervention sur le
discours du budget, j'avais l'intention de parler particulièrement des
problèmes des pêcheries commerciales au Québec, dont les
Iles-de-la-Madeleine constituent le principal appoint. Comme, hier, nous avons
discuté pendant quatre heures les crédits du ministère de
l'Industrie et du Commerce, en particulier la question des pêcheries,
vous comprendrez que ce matin, je ne devais pas intervenir. Le
député d'Anjou devait le faire, mais, vu qu'il a
été obligé de s'absenter, je me lève pour prendre
sa place. J'éviterai de parler de la pêche, étant
donné que je l'ai déjà fait hier en commission
parlementaire.
Toutefois, étant donné les nouvelles qui paraissent dans
les journaux, d'aujourd'hui, qui ont paru toute la semaine et depuis
déjà plusieurs semaines, M. le Président, je voudrais
parler un peu de la question du journalisme au Québec.
Depuis une dizaine d'années, j'ai eu ma part de problèmes
avec ces gens qui trônent au-dessus de nous. Mais, depuis quelque temps,
je ne sais pas si vous vous en êtes aperçu, j'ai été
d'un calme et d'une sagesse un peu exemplaires et un peu rares. Je dois vous
avouer que j'ai même peine à me reconnaître.
Je dois dire en même temps que je reconnais très bien les
journalistes, parce qu'ils ont trouvé
d'autres têtes de Turc et qu'ils continuent leur travail. Je veux,
comme preuve de cette honnêteté qu'ont les membres de la Tribune
de la presse en particulier, souligner le dossier noir sur l'information
politique au Québec qui a été préparé par
d'éminents membres de la Tribune de la presse, en particulier M.
Gérald Leblanc, du journal Le Devoir, et M. Jacques Plante, de la
société Radio-Canada. Ce dossier noir auquel on a fait une
publicité très grande, quand je le parcours, je me rends compte
qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat avec ce document qui se voulait un
document choc sur l'information politique au Québec.
Quand on lit attentivement, on se rend compte qu'il aété
rédigé par un petit groupe très restreint de journalistes
qui veulent laisser croire qu'il reflète l'opinion de la grande
majorité des journalistes au Québec, ce qui est absolument faux.
Comme toujours, c'est l'infime minorité qui crie très fort et qui
a eu maintes chances d'aller à Radio-Canada, d'aller à d'autres
stations de télévision ou de radio pour décrier le
gouvernement, le chef du gouvernement, le chef du Parti libéral. En
particulier, ce document ne se veut qu'une attaque dirigée contre un
fonctionnaire qui s'appelle M. Charles Denis, attaché de presse au
bureau du premier ministre pour l'information.
Les journalistes qui ont rédigé ce document se plaignent
que M. Denis verse non pas dans l'information, mais dans la publicité
partisane. Ils lui reprochent amèrement ce fait, parcequ'il n'est pas un
permanent du Parti libéral, mais un fonctionnaire payé avec
l'argent du gouvernement.
Mais ces gens si honnêtes, si probes, si intègres, par
exemple, ne disent pas un traître mot d'un M. Mackay, qui est payé
également par les fonds de la province de Québec, qui est
l'attaché de presse d u chef de l'Opposition officielle et qui lui,
naturellement, ne fait pas de propagande partisane! Non, M. le
Président. C'est un membre de leur équipe. M. Mackay est un homme
du Parti québécois. Lui, c'est de l'information et de
l'information objective, même s'il descend tous les adversaires,
même s'il est injuste dans ses propos, mais lui, c'est un bon! Il est du
groupe des 26 qui ont rédigé ce document sur quelques centaines
de journalistes.
Mais M. Denis, lorsqu'il parle, lorsqu'il écrit, lui, c'est de la
propagande, c'est de l'information partisane. C'est le genre de journalisme que
nous avons et ceux qui ont signé ce document sont censés
être des gens objectifs, sont censés être parmi les
meilleurs journalistes que nous ayons à la Tribune de la presse. Ce
n'est certainement pas un certificat de compétence pour les autres.
Il y a les journalistes, mais il y a aussi, M. le Président, ceux
qui sont au pupitre dans les salles de rédaction des journaux. Il y a
quelques semaines, j'étais l'invité d'un groupe à
Montréal où je suis allé prononcer une conférence.
A la suite de la conférence, je me suis prêté à une
période de questions. Après plus d'une heure de questions, une
dame s'est levée et m'a demandé: M. Lacroix, ne croyez-vous pas
qu'à ce moment-ci on devrait voir le retour de Maurice Duplessis? Je lui
ai dit: Madame, quant à moi, je suis bien favorable à la
dictature, pour autant que je sois le dictateur, et je l'ai dit en riant. Mais
le lendemain, dans le journal, on titrait: Le député des
Iles-de-la-Madeleine serait pour la dictature. Dans un autre on disait: Le
député Lacroix est pour la dictature, mais on oubliait de dire
"pour autant que je sois le dictateur" parce que c'était une boutade.
Dans un autre journal, dans un autre article on disait: Le journalisme
québécois en péril, dans le Soleil du lundi 12 mai, alors
qu'on faisait état du dossier noir sur l'information politique au
Québec. On lit: II y a, bien sûr, les traditionnelles
dénonciations calculées de politiciens en mal de publicité
que l'on connaît depuis l'ère duplessiste. On peut classer dans
cette catégorie l'histoire des pots-de-vin aux journalistes du
créditiste Caouette, les attaques bouffonnes de Lacroix, Bienvenue, etc.
Naturellement, quant à moi, M. le Président, imaginez que je
recherche la publicité! Cela est très important pour moi aux
Iles-de-la-Madeleine que les journalistes du Devoir, de la Presse ou du Soleil
écrivent tout ce qu'ils voudront sur mon compte. Cela ne compte pas
beaucoup aux Iles-de-la-Madeleine parce qu'ils me connaissent. Ils savent que
je ne suis peut-être pas aussi bien que je le pense, comme je le dis
souvent, mais que je suis pas mal meilleur que ce que les journalistes disent
du député des Iles-de-la-Madeleine.
M. le Président, quant à moi, je dois vous dire que les
journalistes, tout savants qu'ils soient... que la lecture, l'écriture,
le calcul et la grammaire ne font pas plus un homme instruit qu'un couteau, une
fourchette et une cuillère ne composent un repas. Je pense que les
journalistes devraient cesser de rêver et devraient rapporter dans les
journaux, à la radio ou à la télévision ce qui se
passe ici au Parlement et non ce qu'ils voudraient qu'il s'y passe. Ils
devraient signaler les faiblesses du gouvernement, très bien, je suis
d'accord, mais ils devraient également souligner les faiblesses de
l'Opposition. Lorsque nous attaquons l'Opposition, lorsque nous lui disons ses
vérités, c'est toujours exagéré, c'est toujours
mal. Mais lorsque l'Opposition nous ridiculise, lorsque l'Opposition, jour
après jour, nous insulte, jamais les journalistes ne le rapportent. Ils
ne font pas de topos spécifiques pour cela. Lorsque l'on attaque
l'intégrité personnelle des individus, on n'en tient pas compte,
mais si nous avons le malheur d'attaquer l'un des leurs, on nous tombe
allègrement sur la tête.
M. le Président, je voudrais répéter ce qu'a dit
hier l'honorable ministre des Affaires culturelles. Vous êtes en droit,
messieurs les journalistes, d'exiger des hommes publics de maintenir un certain
standing, de faire en sorte d'être dignes de la position qu'ils occupent,
mais les journalistes devraient également admettre qu'ils ont une
responsabilité très grande, puisque ce sont eux qui sont
chargés d'informer la population. Ils doivent l'informer
correctement.
Ils doivent, s'ils ont des commentaires à faire, si nos propos
vont à l'encontre de leurs opinions politiques, ils n'ont qu'à
rapporter ce qui a été dit et prendre une autre colonne à
côté et faire leurs commentaires et non faire leurs commentaires
à travers le reportage de ce qui s'est dit ou de ce qui s'est
passé ici, en Chambre.
Je crois qu'à ce moment-là les journalistes
pourraient faire oeuvre utile. Je me plais à
répéter. M. le Président, qu'à la Tribune de la
presse, il y a des hommes et des femmes fort valables, des journalistes qui
s'acquittent bien de leurs responsabilités. Mais, malheureusement, de
ceux-là, on n'en parle pas assez souvent. Ils sont très rarement
invités à Radio-Canada ou à Radio-Québec pour
émettre leurs opinions.
Même si je dis que Radio-Canada est la maison mère des
séparatistes au Québec, cette institution qui a été
fondée par le gouvernement fédéral afin d'unir le Canada,
afin de pouvoir rattacher de Halifax à Vancouver, les Canadiens, cet
organisme aujourd'hui sert à la désunion canadienne et je n'ai
jamais vu par exemple, les gens du Parti québécois, vous
voyez les Doris Lussier et tous les autres qui tètent la vache
canadienne je n'ai jamais vu des vaches manger avec autant
d'appétit le "foin vert" du Canada.
Ces gens se servent de Radio-Canada pour essayer de le
détruire... Nous connaissons la même chose à
Radio-Québec. Lorsqu'on voit un homme comme Marc Laurendeau,
éditorialiste au quotidien Montréal-Matin, cet homme, ce
marxiste, qui essaie de dénigrer tous ceux qui ne partagent pas ses
opinions, qui était bon dans le rôle des cyniques, mais comme
journaliste, le cynisme n'a pas sa place.
Je pense qu'à Radio-Québec, il y a d'autres journalistes
de valeur, et cela vaut aussi bien pour Radio-Québec que pour
Radio-Canada, on devrait cesser ces petites chapelles d'individus qui ne
pensent qu'à une chose, espérer remplacer un establishment qu'ils
dénoncent par leur propre establishment, parce qu'ils veulent imposer
leurs idées. Mais ils sont trop lâches pour venir se
présenter au moment d'une élection, pour essayer de se faire
élire. Ils veulent dirige le pays et la province du haut de leur
trône, avec toutes les facilités que nous leur procurons.
Je crois que la population commence à les connaître.
L'autre jour le journaliste Normand Girard du Journal de Québec
s'inquiétait et disait: Les journalistes ont-ils perdu la confiance du
public?
Je pense que si, aujourd'hui, la crédibilité des
journalistes est tellement en baisse, ils ne le doivent pas seulement au
travail du député des Iles-de-la-Madeleine, mais ils le doivent
surtout à eux-mêmes, qui n'ont pas su se montrer à la
hauteur de la situation, qui n'ont pas su être les hommes responsables
auxquels on peut s'attendre des journalistes réellement valables dans
notre province.
M. Léger: Les bons journalistes sont ceux qui vous
félicitent. Ceux qui ne vous félicitent pas ne sont pas des
bons.
M. Veilleux: M. le Président, question de
règlement. Je m'excuse auprès de mon collègue des
Iles-de-la-Madeleine. Hier, je suis intervenu. J'ai dit: A chaque fois qu'un
"back-bencher" du Parti séparatiste essaiera d'intervenir pendant qu'un
député fait une intervention en Chambre, je vous rappellerai
l'article 92 et je vous demanderai de dire au député de
Lafontaine de se taire et d'écouter le député des
Iles-de-la-Madeleine.
Ce matin, M. le Président, la foire, ce n'est pas nous, c'est
lui...
M. Lacroix: M. le Président, je vous ferai remarquer qu'un
journaliste qui, constamment, ferait l'éloge du gouvernement, sans
distinction, sans signaler les faiblesses que le gouvernement peut avoir
parce que je n'ai jamais connu d'hommes parfaits, non plus que de gouvernements
parfaits je crois qu'un journaliste qui ramperait devant le gouvernement
manquerait autant à son devoir que celui qui le dénigre
continuellement.
Je crois que cette maladie, qui est bien québécoise, a
atteint profondément les journalistes, soit celle de monter en
épingle tout ce qui ne va pas et de taire ce qui va bien. Je crois que
c'est un peu démoralisant pour la population lorsqu'elle lit les
journaux, lorsqu'elle écoute la radio, lorsqu'elle regarde les nouvelles
à la télévision. C'est réellement déprimant,
parce que si on écoute, ce sont toujours les mauvaises nouvelles, ce qui
va mal ou ce qui paraît aller mal.
La population n'a jamais cet avantage de pouvoir connaître l'autre
côté de la médaille.
L'objectivité, quoique très difficile à
délimiter, l'objectivité semble avoir disparu de nos moeurs non
seulement politiques mais de nos moeurs tout court, M. le Président.
Là-dessus, j'espère que mes amis les journalistes ne m'en
voudront pas d'avoir apporté cette impression que j'ai sur leur travail.
Je peux, naturellement, passer pour être sévère, mais je
crois, M. le Président, que j'ai acquis ce droit d'être
sévère à leur endroit, étant donné qu'ils
l'ont été passablement envers moi, depuis une dizaine
d'années. Je l'ai enduré, je l'ai souffert, mais d'un autre
côté, je veux les en remercier bien sincèrement, parce
qu'avant qu'ils ne me fassent connaître, j'étais élu avec
192 voix de majorité puis maintenant, je suis élu avec 2,
000.
M. Léger:...
M. Lacroix: Heureusement que l'ère des enveloppes est
passée, parce que je n'aurais pas suffisamment de mon salaire pour les
récompenser!
Pour revenir à d'autres sujets plus intéressants, je crois
que nous devons parler de ce qui se passe, actuellement, dans la province, au
point de vue économique, au point de vue social, au point de vue
culturel, au point de vue de l'éducation. Je crois que nous avons
là beaucoup de sujets à débattre sur lesquels nous pouvons
avoir des opinions divergentes. Mais je suis convaincu que tous les hommes de
bonne volonté veulent, particulièrement dans le domaine de
l'éducation, qu'il y ait une amélioration sensible, afin que les
sommes astronomiques qui sont investies et dépensées dans le
domaine de l'éducation, soit dans l'équipement matériel,
soit dans le développement, dans le paiement des fonctionnaires, des
professeurs, la population du Québec est en droit d'attendre que notre
système d'éducation produise les meilleurs résultats
possibles.
Depuis quelques années, au Québec, dans le domaine de
l'éducation, je crois que la révolution
tranquille n'a pas été aussi tranquille qu'on veut bien le
laisser croire. Aujourd'hui, c'est pas mal perturbé dans le domaine de
l'éducation et personne ne semble satisfait. Les parents trouvent, et
avec raison, je crois, qu'il leur coûte énormément cher en
impôt et en taxes de toutes sortes pour maintenir un système
d'éducation qui ne semble satisfaire ni les professeurs, ni les
élèves.
Je crois qu'il est temps que chacun se penche sur le problème et
qu'il prenne ses responsabilités. Il nous appartient, comme membres du
gouvernement, de faire en sorte que nos enfants puissent obtenir la meilleure
éducation possible, dans les meilleures conditions possibles. Il nous
appartient également de faire en sorte que les spécialistes de
l'éducation, les professeurs, puissenttravaillerdans les meilleures
conditions, mais qu'ils oublient, au moment où ils sont à leurs
cours, la politique partisane pour penser au développement du cerveau et
de l'intelligence de nos enfants. C'est pourquoi nous les payons. C'est
pourquoi ils oeuvrent. Je veux rendre hommage a l'immense majorité des
professeurs de la province de Québec qui sont des personnes
compétentes, dévouées et qui s'acquittent bien de leurs
tâches.
Dans le domaine de l'éducation, la politisation des cadres du
syndicat est de nature à laisser croire que tout va mal dans le domaine
de l'éducation, dans le domaine de l'enseignement. Mais c'est une infime
minorité encore qui, jour après jour, avec le président de
la Corporation des enseignants du Québec en tête, veulent
détruire le système politique. Ils profitent de leur situation
privilégiée pour essayer de faire un lessivage de cerveaux sur
nos enfants et ne semblent pas se rendre compte qu'ils ne sont pas payés
pour faire avancer leurs idées politiques, mais qu'ils sont payés
pour instruire nos enfants, pour développer leurs talents, pour
développer leur jugement. Ceux qui agissent autrement nuisent à
leur profession et nuisent également au bon moral de nos jeunes qui
doivent être guidés, à ce moment-ci, et non être
téléguidés par certains esprits qui se veulent
réformateurs, mais qui sont plutôt des déformateurs et qui
ne sont pas de nature à créer, dans l'esprit de la
génération qui monte, un esprit qui la rende capable d'assumer
ses responsabilités lorsque viendra le temps pour elle de prendre la
relève.
Je crois que les dirigeants de la Corporation des enseignants, comme les
dirigeants des autres centrales, devraient concevoir leur rôle comme
étant essentiel. Même si on a essayé de me faire passer
pour antisyndicaliste, j'ai toujours dit et je continue à maintenir que
le syndicalisme est né d'un besoin essentiel, parce que, pendant trop
longtemps, le capital a abusé du travail.
Mais est-ce qu'aujourd'hui nous ne connaissons pas l'excès
contraire? Il appartient au gouvernement de prendre et d'assumer ses
responsabilités pour faire en sorte de rétablir un juste
équilibre. Mais, pour ce faire, il faut la collaboration, la bonne
volonté et des employés, et des employeurs, et la participation
du gouvernement qui, lui, est également disposé et prêt
à assurer, dans le domaine des relations du travail, une meilleure
situation que celle que l'on vit, que l'on connaît actuellement.
Je ne crois pas que les chefs syndicaux, quels qu'ils soient, aient des
leçons à donner au gouvernement au point de vue
démocratique, parceque les chefs syndicaux se sont passablement
éloignés de la base. Aujourd'hui, lorsque l'on prétend
parler au nom de dizaines et de centaines de milliers de travailleurs, on
n'exprime que l'idée de quelques individus qui sont l'intellegensia des
diverses centrales syndicales.
Ce qui est regrettable, c'est leur attitude négative, à
cause de leur trop grand désir de détruire le système dans
lequel nous vivons actuellement pour le remplacer par un autre que la
population, dans sa très grande majorité, refuse et qui,
d'ailleurs, n'a pas donné de preuve convaincante à
l'extérieur du Canada. Ici, au Canada, malgré toutes nos
difficultés, nous connaissons l'un des niveaux de vie les plus
élevés au monde.
Les chefs syndicaux devraient revenir à leur tâche
première, à leur responsabilité particulière, soit
celle de défend re les intérêts de leurs membres.
Lorsque viendra le temps des élections, leurs membres seront
capables de juger les hommes qui s'offrent à eux et d'élire ceux
qu'ils croient les plus aptes à défendre leurs meilleurs
intérêts au Parlement. A ce moment-là, il appartient aux
chefs syndicaux de faire connaître aux membres ce que les partis offrent,
mais de ne pas essayer de détruire le système.
Voyons ce qui se passe. Nos socialistes de fin de semaine, nos
socialistes en surtout à queue et en chapeau haut de forme, veulent
faire de nous un régime de bananes, une république de bananes,
qui veulent que tout soit socialisé au Québec. Mais, lorsque nous
voyons ce qui s'est passé en Angleterre, quand le Parti travailliste
prend le pouvoir, il nationalise. Lorsqu'il a réussi à acculer le
pays à la faillite, on réélit un gouvernement conservateur
qui doit racheter. Après, lorsque la situation s'est
améliorée, le Parti travailliste reprend le pouvoir, il
nationalise de nouveau et, lorsqu'il est rendu au bord de la faillite, il
cède sa place à un autre afin de rétablir la
situation.
Est-ce que c'est ça que l'on veut au Québec? Est-ce que
c'est ça qu'on veut au Canada? Je ne le crois pas. Au Québec, on
veut que le gouvernement prenne ses responsabilités, que, là
où l'entreprise privée suffit, elle s'acquitte de ses
responsabilités. Je crois que l'entreprise privée est fort
valable et, dans bien des cas, c'est encore mieux que l'entreprise d'Etat.
Le gouvernement doit intervenir, aider l'entreprise privée
là où elle ne peut suffire seule. L'entreprise d'Etat doit y
aller là où cela devient des monopoles.
Un socialisme intégral ne serait pas à l'avantage de notre
société. Je crois que le système de violence qu'on est en
train d'établir ici, au Québec, cette contestation
perpétuelle sur tout et sur rien, ne fait rien pour faire avancer la
cause des Québécois. Au contraire, cela mêle davantage les
cartes et la population s'inquiète de son avenir.
L'important, c'est de saisir que le contraire de la violence, ce n'est
pas la faiblesse mais la force. Il s'agit d'être ferme. Je crois que la
population du Québec a été satisfaite lorsque le
gouvernement a
adopté les bills 29 et 30 parce que cela rétablissait
l'ordre dans le domaine de la construction.
La population du Québec, M. le Président, veut que l'ordre
règne partout. Ceux qui, aujourd'hui, essaient de détruire
l'ordre périront parce que la population bien-pensante du Québec
veut réellement, traditionnellement, que l'ordre soit rétabli,
que l'autorité s'exprime et que l'autorité exerce son devoir.
Quant à moi, où il y a de l'ordre, où
l'autorité s'exprime, cela va bien, cela marche. Lorsqu'il y a des
choses qui ne vont pas, à ce moment-là, on réussit
à y remédier.
Des grèves, M. le Président, qui sont bâties
uniquement pour attirer l'attention de la population, pour essayer de montrer
que tout va mal dans un domaine donné. Par exemple, on connaît
ici, à Québec même, une grève qui dure depuis des
mois et des mois, la grève du pavillon Saint-Dominique. Dieu sait si on
en a fait, M. le Président, pour un groupe de seize ou dix-sept
individus. On est allé jusqu'à Rome pour dénoncer les
révérendes soeurs qui sont responsables du pavillon
Saint-Dominique. On a fait, à la radio, à la
télévision, toutes sortes d'interventions pour essayer de
démontrer que les religieuses ne se souciaient pas du bien-être de
leurs employés.
J'ai reçu, il y a quelques mois, une lettre du président
du syndicat des employés du pavillon Saint-Dominique, qui m'envoyait un
document démontrant jusqu'à quel point les propriétaires
du pavillon Saint-Dominique étaient injustes à l'endroit de leurs
employés. Il me demandait d'intervenir afin de hâter le
règlement de cette grève qu'il disait réellement
scandaleuse. M. le Président, je répondais à M.
Télesphore Ferland, président du syndicat des employés du
pavillon Saint-Dominique, ce qui suit: "Je vous remercie de la documentation
que vous m'avez transmise concernant le conflit du pavillon Saint-Dominique.
Personnellement, je n'ai pas l'intention d'intervenir car ce n'est pas une
situation scandaleuse, à mon sens, mais je déplore toute cette
publicité que vous faites autour d'un petit groupe d'individus qui
avaient certainement des droits à réclamer mais qui auraient
dû également reconnaître que la communauté avait
aussi les siens à défendre. "Votre centrale syndicale, (la CSN),
a suivi une ligne de conduite indigne et je vous plains d'essayer de diminuer
la religion et d'attenter à la réputation d'hommes de valeur
comme Son éminence le cardinal Maurice Roy et d'autres éminents
religieux qui ont autrement de stature que les quelques petits religieux
socialistes qui ont été trop lâches pour conduire à
bonne fin leur grève de la faim, étant trop habitués
à leur grand luxe de presbytère. "Je suis toujours pour la
justice, j'appuie les employés dans leurs justes revendications mais
jamais un Pepin ni un autre petit bouddha de même acabit ne me fera
chanter. "
M. le Président, à cela, j'ai reçu de nombreuses
lettres mais j'en ai retenu deux. L'une vient du monastère des
Dominicains et je cite: "J'ai lu dans le Soleil votre déclaration au
sujet du conflit du pavillon Saint-Dominique. Permettez-moi de vous en
féliciter". Il ne m'arrive pas souvent de recevoir des
félicitations, M. le Président. J'ai donc tenu à vous la
lire. "Cette déclaration est à la fois pertinente et courageuse.
Espérons que tous les intéressés en feront leur profit.
"
Mais j'en ai reçu une qui me faisait plus plaisir. Elle venait du
Mexique, de San Jose Purua. Vous m'excuserez, mon espagnol n'est pas diable:
"Cher monsieur Lacroix, du Mexique, il m'est impossible de résister au
plaisir de vous exprimer toute mon admiration pour votre réponse
à la demande de M. T. Ferland, en mars dernier, dont je viens juste de
prendre connaissance dans un journal reçu de Québec. "Vous ne
sauriez imaginer avec quelle joie et satisfaction j'ai lu cette fine
réponse, a la fois si ferme et clairvoyante, devant l'acharnement et
l'audace de ce petit groupe de marionnettes de M. Pepin. C'est pourquoi je me
permets de vous communiquer mon admiration pour l'attitude ferme que vous avez
si bien justifiée laquelle, j'espère, a été
adoptée par tous les membres du gouvernement, nous délivrant
enfin de toutes ces manifestations et diffamations regrettables contre les
religieuses du pavillon Saint-Dominique. " Cette lettre venait du Mexique. Je
ne sais pas si c'est un "Soleil" qui s'est égaré mais je suis
convaincu que le représentant du Soleil ne doit pas être heureux
que son journal ait servi à me faire adresser une lettre de
félicitations!
De toute façon, M. le Président, cela démontre
jusqu'à quel point trop, c'est trop. Cela vaut autant pour les hommes
politiques que pour les journalistes, que pour les syndicalistes. Cela vaut
pour toute la population.
M. le Président, dans le domaine économique, le
gouvernement du Québec a fait énormément pour
améliorer la situation, malgré le contexte nord-américain
dans lequel nous nous trouvons. La performance du Québec peut se
comparer avantageusement à celle d'autres provinces et de plusieurs
autres pays.
En 1962, lorsque j'ai été élu député
du comté des Iles-de-la-Madeleine, on se plaisait à dire que le
comté était le plus pauvre de la province de Québec.
Aujourd'hui, M. le Président, ce n'est probablement pas à cause
de celui qui vous parle, mais de toute façon, j'ai été
heureux d'y contribuer de quelque façon et je puis dire qu'aujourd'hui
le comté des Iles-de-la-Madeleine est un des comtés les plus
prospères de l'ensemble des comtés ruraux de la province de
Québec.
Aux Iles-de-la-Madeleine, nous avons fait énormément pour
améliorer la situation et c'est un exemple parmi d'autres. Si nous
parcourons la province, dans tous les comtés nous pouvons dire que la
situation s'est améliorée, depuis une dizaine d'années, et
de façon très sensible.
Chez nous, aux Iles-de-la-Madeleine, on dit qu'il y a un nombre
considérable de familles qui vivent du bien-être social. Je dois
dire que le nombre de familles qui vivent du bien-être social n'est pas
plus élevé chez nous, qu'ailleurs dans la province de
Québec. Quant au chômage, l'hiver, qui s'élève
à 75% des travailleurs, cela s'explique facilement. Personne ici ne peut
mettre en doute qu'aux Iles-de-la-Madeleine il est absolument impossible aux
pêcheurs d'aller travailler, d'aller chercher la matière
première pour alimenter les usines des matières qui sont
nécessaires pour fournir du travail à la main-d'oeuvre. Mais,
à l'heure actuelle, allez aux Iles-de-la-Madeleine, et vous verrez que
le chômage est quasi inexistant et que les revenus sont fort
appréciables.
M. le Président, j'aurais bien d'autres remarques à faire,
mais je me rends compte que mon temps est épuisé. J'aurais
aimé discuter d'autres sujets, mais j'aurai l'occasion d'y revenir lors
de l'étude de certains projets de loi. Je puis vous assurer, M. le
Président, que j'essaierai de continuer, avec mes modestes moyens,
d'aider le gouvernement afin d'améliorer la situation économique,
sociale et culturelle de la population de mon comté, en particulier, et
de la province de Québec, en général.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Blank): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Camille Samson
M. Samson: M. le Président, je ne voudrais pas laisser
passercette occasion de dire quelques mots sur le budget qui nous a
été présenté dernièrement. Il me semble que
c'est la dernière chance que nous ayons, aujourd'hui, de manifester ou
bien notre approbation, ou bien notre désapprobation à ce
budget.
M. le Président, comme d'habitude, ce budget nous a
été présenté avec un empaquetage
extraor-dinairement bien préparé, qui nous laisse croire,
à première vue, en tout cas, que c'est un budget qui est
nettement favorable aux gagne-petit.
Ce qui est décevant, c'est que lorsque nous faisons
l'étude de ce budget, lorsque nous regardons une fois que nous
avons laissé passer la propagande du dépôt du budget, une
fois que nous avons laissé passer la propagande du ministre des Finances
de plus près, ce qu'il y a, exactement, dans ce budget, je vous
souligne, M. le Président, que c'est décevant pour la population,
c'est décevant pour celui qui a osé croire qu'il y avait, dans ce
budget, des réductions d'impôt aux particuliers pour les
gagne-petit.
En effet, d'une part, on a laissé croire qu'il y avait des
réductions d'impôt pour les gagne-petit, mais on oublié de
dire que le gagne-petit est également victime de l'inflation dans
laquelle nous nous retrouvons économiquement présentement. Et
cette inflation fait, avec la hausse du coût de la vie, que celui
à qui on veut laisser croire qu'il y a des réductions
d'impôt aux particuliers, se trouve, en fin de compte, à payer
l'équivalent de ce qu'il aurait payé, de toute façon,
avant la présentation de ce budget, si l'on tient compte du taux
d'inflation.
Mais ce qui est le plus intéressant, c'est de voir la comparaison
entre les revenus du gouvernement en provenance des impôts des
particuliers, entre l'exercice financier 1974/75 et l'exercice financier
1975/76. Cette comparaison nous démontre clairement que le gouvernement
du Québec ira chercher dans les poches des particuliers, au chapitre de
l'impôt des particuliers, la somme de $255 millions de plus.
M. le Président, je ne sais pas si on le fait exprès, du
côté ministériel, pour interpréter les chiffres et
jouer avec les chiffres, mais à mon point de vue, une augmentation nette
de $255 millions, au chapitre de l'impôt sur les particuliers, est une
augmentation de taxes. Egalement, c'est là que c'est important de faire
la comparaison entre l'impôt que ce gouvernement exige des particuliers
et l'impôt qu'il exigera dorénavant des profits des
sociétés, donc des multinationales. Voilà que la
différence entre ce qui était exigé l'an dernier et ce qui
sera exigé cette année aux multinationales est de $30 millions de
moins que l'an dernier.
C'est ce sujet que je veux traiter aujourd'hui et c'est ce point que je
veux faire ressortir. Pendant qu'on va chercher $255 millions de plus dans les
poches des particuliers, on ira chercher $30 millions de moins dans les poches
des multinationales. On osera prétendre, du côté
ministériel, que ce budget constitue une réduction des
impôts des particuliers, une réduction des taxes. Rien de plus
faux, parce que dans ce budget, il n'y a pas réduction, il y a
augmentation des revenus du gouvernement qui proviennent de l'impôt des
particuliers alors qu'il y a bel et bien diminution des revenus du gouvernement
au chapitre de l'impôt sur les profits des sociétés.
Egalement, les primes d'assurances, capital, etc., etc., cela inclut les primes
d'assurance que nous payons aux mutuelles qui ne sont pas des compagnies
à actions on ira chercher $4 millions de plus cette année dans
les poches de ces gens.
Mais ce qu'il est important de faire ressortir, c'est que le
gouvernement prendra $150 millions de plus que l'an dernier au chapitre de la
taxe de vente au détail. Cela veut dire que les Québécois,
devant payer plus cher, dans le contexte actuel de l'inflation, pour les
produits, ils paieront plus de taxes de vente au détail,
c'est-à-dire de taxes de 8% et ça, c'est de l'ordre de $150
millions de plus que l'annnée passée. Cela ne veut pas dire que
les Québécois achèteront plus, ça ne veut pas dire
que les Québécois pourront aller chercher plus de produits et
auront une plus grande part à la production, ça veut dire que les
Québécois paieront plus cher pour le même prod uit, donc
plus cher de taxes pour acheter le même produit ou l'équivalence
de produits de l'an dernier.
Mais là où ça devient intéressant, c'est
qu'au chapitre de la taxe sur les carburants, le gouvernement ira chercher $22
millions de plus que l'an dernier et c'est là que je comprends
l'attitude du premier ministre du Québec a la dernière
conférence fédérale-provinciale.
Son attitude, M. le Président, était la suivante, soit
celle d'être prêt à accepter une hausse du prix du
pétrole au Québec. Pourquoi le premier ministre est-il prêt
à accepter une hausse du prix du pétrole au Québec? La
réponse, nous l'avons dans le budget. Le premier ministre
s'apprête, par l'entremise de la taxe sur le pétrole, à
aller chercher $22 millions de plus que l'an dernier. Et j'en passe, M. le
Président. Je pourrais vous dire qu'il y a $5 millions de plus que le
gouvernement ira chercher dans les poches du contribuable, dans les taxes sur
le tabac; $11 millions de plus dans les taxes sur les repas d'hôtellerie
et le gouvernement ira chercher $4 mil-
lions de plus dans les taxes sur les communications.
Encore là, dans le journal d'hier, on parlait d'une augmentation
possible des tarifs du téléphone. La compagnie Bell Canada, M. le
Président, a fait une réclamation auprès de la Commission
canadienne des transports pour faire augmenter ses tarifs. Or, voici que nous
n'avons pas entendu le gouvernement du Québec, nous n'avons pas entendu
un ministre du gouvernement du Québec nous dire que le gouvernement
s'opposerait à la hausse des tarifs du téléphone.
Pourquoi le gouvernement du Québec ne s'opposera-t-il pas
à cette hausse des tarifs du téléphone? La réponse,
nous l'avons encore une fois: parce que le gouvernement du Québec se
prépare à aller chercher $4 millions de plus dans le domaine de
la taxe sur les télécommunications.
Mais, M. le Président, si on va plus loin, je peux vous relier
les $22 millions de taxe sur les carburants aux $75 millions que le
gouvernement s'apprête à aller chercher dans le domaine des
plaques d'automobile. $75 millions de plus que l'année dernière,
pour la bonne et simple raison qu'à l'avenir il en coûtera plus
cher à un propriétaire possédant une automobile qui
pèse plus de 3, 500 livres pour se procurer ses plaques d'automobile.
Or, M. le Président, comme nous le savons tous, au Québec le fort
pourcentage des véhicules automobiles qui circulent sont de type
nord-américain, donc pesant plus de 3, 500 livres, ce qui veut dire
qu'une forte proportion de Québécois sera directement
affectée par cette hausse du taux des plaques d'automobile. Elle sera
directement affectée parce que la majorité de nos
véhicules dépasse 3, 500 livres.
Mais ce qu'il y ade plus intéressant, M. le Président,
c'est que, lorsque nous faisons l'analyse de ce budget, nous nous apercevons
que ce sont encore ceux-là, soit la majorité des automobilistes
du Québec qui possèdent des véhicules automobiles pesant
plus de 3, 500 livres, qui, également, consommeront le plus de
carburant. Or, en plus de payer plus cher pour les plaques d'automobile parce
que l'on possède une automobile nord-américaine, on paiera plus
cher le carburant utilisé par ces automobiles. C'est donc un revenu
supplémentaire de taxe au gouvernement du Québec au chapitre des
taxes sur les carburants et un revenu supplémentaire de taxes au
gouvernement du Québec au chapitre des plaques d'automobile.
Ce qu'il y a de pire dans tout cela, c'est qu'à travers ces
problèmes que l'on occasionnera aux automobilistes du Québec,
à travers ces $75 millions, plus $22 millions que l'on exigera
dorénavant des automobilistes du Québec, à travers tout
cela, ces hausses de taxes viseront directement le manufacturier canadien
d'automobiles.
Je veux parler ici de nos manufactures d'assemblage canadiennes qui se
retrouvent aussi bien à Sainte-Thérèse que dans d'autres
parties du pays, les compagnies qui fabriquent et qui assemblent des voitures
nord-américaines.
Voilà qu'en exigeant qu'on paie plus cher pour les plaques
d'immatriculation, en exigenat qu'on paie plus cher de taxe sur les carburants
et en permettant une hausse du prix des carburants, cela favorisera les
voitures d'importation.
Or, toute importation dans le domaine de l'automobile se fera au
détriment de l'industrie canadienne de l'automobile, au détriment
du travailleur canadien de l'automobile, au détriment des travailleurs
québécois de l'automobile.
C'est ce que le gouvernement ne nous a pas dit quand il a
présenté son budget qu'il a enveloppé de jaune orange pour
qu'il paraisse bien. Mais en regardant à l'intérieur de ce
budget, nous nous apercevons encore une fois que le gouvernement du
Québec est en train de saborder l'industrie québécoise de
l'automobile.
Le gouvernement du Québec, au détriment des travailleurs
québécois, par sa fiscalité, par sa taxation, permettra de
favoriser les importations en provenance de l'étranger, et ce au
détriment de notre population québécoise.
M. le Président, on pourrait continuer de la sorte en vous
faisant remarquer que, dans le domaine des biens et services, le gouvernement
ira chercher $20 millions de plus que l'an dernier; dans le domaine des
placements, $15 millions de plus que l'an dernier; dans le domaine de la
Société des alccols du Québec, $17 millions de plus que
l'an dernier.
C'est un peu comme cela partout lorsque nous regardons ce budget. M. le
Président, devant une situation qui nous paraît comme étant
une situation mensongère, qui défavorisera le citoyen
québécois, nous ne pouvons acquiescer à cette politique
budgétaire du gouvernement du Québec.
Je pense que le gouvernement du Québec a, une fois de plus, dans
son budget, oublié de penser à la famille. En plus de taxer de
façon exagérée le citoyen québécois, dans la
redistribution de cet argent, le gouvernement québécois a
oublié la famille. Parce que la politique familiale, la politique d'aide
à la famille du gouvernement du Québec est telle que le
gouvernement est prêt à payer plus cher pour tout citoyen devant
vivre du bien-être social; que le gouvernement est prêt à
payer plus cher si la famille est désunie, contrairement au bon sens qui
voudrait que la famille unie puisse bénéficier davantage d'un
meilleur revenu pour lui permettre de demeurer une famille unie.
M. le Président, tous, nous savons qu'un célibataire qui
ne demeure pas chez ses parens peut avoir accès à une allocation
mensuelle, s'il est sans revenu, si c'est un défavorisé. Il peut
avoir accès à un revenu mensuel situé entre $195 et $200
alors qu'une famille composée de deux adultes et trois enfants
recevrait, du même ministère des Affaires sociales, une somme
d'environ $360 ou $362 par mois.
La différence que nous retrouvons entre les allocations
accordées à une famille qui demeurerait unie et à une
même famille séparée, c'est-à-dire dont le
père est d'un côté, la mère de l'autre et les
enfants en foyer nourricier, cette différence c'est que pour la famille
unie, une famille type de trois enfants, le gouvernement
québécois débourse $4, 344 par année, alors que
pour une famille désunie la même famille exactement, le
gouvernement est prêt à donner $9, 216 par année.
C'est une injustice envers ceux qui veulent faire la promotion de
l'unité familiale qui est la base, M. le
Président, de notre société. En plus, il est
frustrant pour le travailleur québécois qui est au bas de
l'échelle, celui qui gagne sa vie à la sueur de son front, celui
qui, en fonction du nouveau salaire minimum du 1er juin prochain, à $2.
60 l'heure, travaillerait 45 heures par semaine, pendant 52 semaines par
année, celui-là gagnerait $6, 084 par année,
comparativement à une famille unie pour qui le gouvernement donne $4,
344 et comparativement à une famille démantelée pour qui
le gouvernement est prêt à payer $9, 216 par année.
M. le Président, point n'est nécessaire de vous dire que
le travailleur au bas de l'échelle se sent frustré de voir qu'il
est obligé, à la sueur de son front, de travailler cinquante-deux
semaines par année, pour gagner $3, 000 de moins qu'il en coûte au
gouvernement du Québec, pour faire vivre sur le bien-être social
une famille désunie. C'est pourquoi le Crédit social
réclame un revenu minimum annuel garanti, de façon universelle,
afin de permettre à tous les citoyens d'avoir accès à un
minimum de la part des biens qu'est capable de produire le Québec; et
que ce minimum soit distribué, de façon égale, à
tous et à chacun, de sorte que celui qui voudra travailler ou que celui
qui voudra se désâmer, faire des choses pour la
société, soit récompensé pour l'effort qu'il fera
en plus de ce minimum garanti.
M. le Président, tous, nous savons que dans le système
actuel, nous décourageons le travailleur, nous décourageons les
assistés sociaux qui voudraient se sortir de leurs problèmes.
Nous les décourageons parce qu'à chaque fois qu'un d'entre eux
risque de travailler un jour ou deux, on le pénalise sur sa prestation
d'assistance sociale, on lui enlève l'équivalent de ce qu'il
pourrait gagner en travaillant. Donc, M. le Président, puisque la
différence, actuellement, entre travailler et ne pas travailler quand on
est au bas de l'échelle, est d'environ $0. 05 par année et c'est
celui qui ne travaille pas qui a les $0. 05 de plus.
M. le Président, on est rendu dans un système, de sorte
que, nous sommes en train de détruire l'esprit d'initiative, nous sommes
en train de détruire le goût au travail de nos concitoyens
québécois. Il nous faut changer ce régime en donnant
à tous et à chacun, à la base, ce minimum garanti. Une
fois que nous aurons donné à tous et à chacun, à la
base, ce minimum vital garanti, à ce moment, ceux qui voudront
travailler un jour, qui voudront travailler deux jours, nous les laisserons
travailler. Actuellement, nous savons tous que des employeurs sont à la
recherche de certains employés, parfois pour des périodes
temporaires et ils ont des difficultés à trouver des
travailleurs. Pourquoi? Parce qu'on est obligé de les sortir du
bien-être social pour deux jours, on coupe leur pension et ce n'est
intéressant pour personne. D'autre part, l'assurance-chômage qui
prend deux ou trois mois avant d'arriver lorsque quelqu'un est en chômage
et n'essayez pas non plus d'offrir un emploi à un chômeur pour une
semaine, quinze jours, ou un mois, parce que cela ne l'intéresse pas,
étant donné que lorsqu'il reviendra en chômage,
après sa période temporaire de travail, cela va prendre trois
autres mois avant qu'il retire ses premières prestations.
M. le Président, nous vivons dans un système
économique, qui est un fouillis, qui pénalise le gagne-petit, qui
pénalise le défavorisé, qui pénalise le
travailleur. Il y a un seul groupement dans notre société
québécoise actuelle qui n'est pas pénalisé, et je
l'ai nommé au début de mon exposé, en vous
démontrant la différence entre ce que le gouvernement ira
chercher comme impôt sur les particuliers, c'est-à-dire $255
millions de plus cette année et les $30 millions de moins qu'il ira
chercher au chapitre de l'impôt sur les sociétés
multinationales.
Ce sont les quelques brèves remarques que je voulais apporter
dans ce débat, surtout que c'est le dernier jour du débat sur le
budget. Je sais que, du côté gouvernemental, on ne les prendra pas
en considération. Mais j'ose espérer que la présidence,
que je considère, au moins prendra en considération les propos
que je viens de tenir, quitte à le faire parvenir par en arrière
de la coulisse au gouvernement. M. le Président, je vous autorise
à le faire car ce serait pour le plus grand bien de la
société québécoise.
Des Voix: Très bien.
Le Vice-Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a d'autres
orateurs? Le droit de réplique au ministre des Finances.
M. Garneau: M. le Président, je voudrais exercer le droit
de réplique au nom du gouvernement sur cette motion que j'ai faite lors
du dépôt sur le discours du budget.
Je demande l'ajournement du débat.
Le Vice-Président (M. Blank): Est-ce que cette motion
d'ajournement du débat est adoptée? Adopté.
M. Levesque: M. le Président, j'ai mentionné, au
début de cette séance, que mardi, à compter de dix heures
quinze minutes, à la salle 81-A, la commission de la justice sera
réunie pour l'étude des crédits du ministère de la
Justice; et à la salle 91-A la commission de la présidence du
conseil, de la constitution et des affaires intergouvernementales se
réunira également pour l'étude des crédits du
ministère des Affaires intergouvernementales.
A cela, je veux ajouter qu'au salon rouge, la commission du travail, de
la main-d'oeuvre et de l'immigration se réunira à la même
heure, à partir de dix heures quinze minutes, cette fois pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère du Travail.
Alors, trois commissions mardi matin, à partir de dix heures
quinze minutes, soit pour étudier les crédits, d'une part, du
ministère du Travail, d'autre part, d u ministère de la Justice
et, troisièmement, du ministère des Affaires
intergouvemementales.
Je crois q ue nous préciserons lors de la réunion de la
Chambre, mardi après-midi, mais je crois comprendre que la commission du
travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration procédera, à ce
moment-là, après les affaires courantes, à une
réunion pour étudier les recommandations du rapport Cliche. Mais
ceci sera confirmé, de toute façon, lorsque nous nous
réunirons de nouveau à l'Assemblée nationale, mardi
après-midi.
Je crois que les avis ont été donnés
déjà pour qu'il y ait une telle réunion mardi
après-midi, à seize heures. De toute façon, ce que je peux
annoncer d'une façon précise, ce sont les trois commissions qui
se tiendront avant que nous puissions nous revoir.
M. le Président, je propose...
M. Charron: M. le Président, juste une question au leader
du gouvernement, qui a peut-être exagéré sur le menu.
Puis-je lui demandersi on peut s'attendre que la deuxième lecture de la
Loi sur le cinéma sera appelée la semaine prochaine?
M. Levesque: M. le Président, ce sera soit vers la fin de
la semaine ou au début de l'autre. C'est à peu près cela
que j'ai au calendrier présentement, mais je ne m'engage pas pour le
ministre, à ce moment-ci. C'est une indication que je peux donner
à ce moment-ci, sous toute réserve.
M. Roy: Est-ce que le leader du gouvernement peut nous dire si,
dans le cours de la semaine prochaine, on prévoit entamer le menu
législatif?
M. Levesque: Oui, M. le Président, nous avons
l'intention...
M. Roy: Quelles sont les lois qui auraient priorité?
M. Levesque: Je les indiquerai mardi. Il n'est pas question,
à moins d'urgence, de procéder mardi, parce que nous sommes
encore à l'étude des crédits. Nous espérons
terminer mardi. Mercredi, ce sera la journée des députés.
Jeudi, nous devrions entamer la législation. Je serai en mesure,
dès mardi, je le crois du moins, de donner plus de
précisions.
Il sera peut-être question, entre autres, du projet de loi au nom
du ministre desTerres et Forêts, sur le crédit forestier. Cela
peut peut-être donner une indication immédiate.
M. Roy: Est-ce qu'il y a un budget supplémentaire qui est
censé venir ces jours-ci?
M. Levesque: Non. La conversation que j'ai eue avec mon
collègue, le ministre des Finances, n'avait rien à voir avec un
budget supplémentaire.
M. Samson: Ce n'est pas avant le 15?
M. Levesque: M. le Président, je propose l'ajournement de
la Chambre à mardi, quinze heures.
Le Vice-Président (M. Blank): Cette motion d'ajournement
est-elle adoptée?
Adopté.
La Chambre ajourne ses travaux à mardi, quinze heures.
(Fin de la séance à 12 h 11)