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(Quatorze heures quinze minutes)
Le Président: A l'ordre, mesdames et messieurs!
Déclarations ministérielles. Dépôt de
documents.
M. le ministre des Affaires municipales. M. le leader parlementaire...
Non.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
Présentation de projets de loi au nom des députés.
Période de questions orales.
M. le chef parlementaire de l'Opposition officielle.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
Récupération de la taxe de vente par le
Québec
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je crois qu'il
y a plusieurs ministres qui ne sont pas arrivés. On pourrait
peut-être suspendre. Le ministre des Finances n'était pas ici il y
a quelques instants?
M. Lavoie: On l'a vu quelque part. On peut suspendre cinq
minutes.
Le Président: M. le chef parlementaire de l'Opposition
officielle, vous avez la parole.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, ma question
s'adresse au ministre des Finances. Dans un article signé par Lise
Bissonnette dans le Devoir du samedi, 20 mai 1978, relativement à la
question de la taxe de vente, le ministre des Finances a peut-être pris
connaissance d'une solution, ou d'une tentative de solution qui aurait
été proposée par un groupe de sénateurs et
députés libéraux d'Ottawa, et qui suggère un
abattement fiscal, en fin d'année 1978, pour permettre au Québec
de récupérer les $226 millions dont il est question.
Est-ce que le ministre des Finances a pris connaissance de cette
suggestion? Si telle suggestion était faite, est-ce qu'elle serait
accueillie favorablement par le gouvernement du Québec?
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: M. le Président, dans la lettre que
j'expédiais, sauf erreur, le 27 avril, au ministre fédéral
des Finances, j'avais expressément fait allusion à un arrangement
ou à des arrangements de caractère fiscal que nous pourrions
discuter. Je reste, bien sûr, disponible quand je dis disponible,
je veux dire activement disponible à des discussions de cet
ordre.
Quant aux modalités proprement dites telles qu'exprimées
dans le quotidien auquel le chef parlementaire de l'Opposition officielle
faisait allusion, j'hésiterais pour le moment à discuter des
modalités pour la raison suivante. C'est que le même quotidien,
à un moment donné, nous avait parlé d'une nouvelle
contreproposition fédérale dont on s'est rendu compte à
l'examen qu'il ne s'agissait pas d'une nouvelle contreproposition.
En toute équité et en toute impartialité, le
même quotidien, quelques jours plus tard, faisait état d'une
nouvelle contreproposition du gouvernement de Québec qui n'avait pas
existé non plus. Je n'accuse pas le quotidien de partialité; il
est parfait dans son impartialité. Alors là, on nous
présente une nouvelle contreproposition venant d'un groupe de
sénateurs et de députés libéraux. Je ne sais pas
vraiment quoi en penser quant à savoir si elle existe, à qui elle
a été faite, si c'est vraiment dans ces termes-là que cela
se présente.
Une chose me paraît évidente, cependant, c'est que dans la
mesure où le premier ministre du Canada a indiqué qu'il
était disposé à rencontrer le premier ministre du
Québec et où, d'autre part, je reste en tout temps disposé
à rencontrer le ministre des Finances d'Ottawa, je pense que dans le
cadre des lettres que nous avons échangées, qui sont des
documents officiels, nous pouvons en arriver à une solution qui serait
considérée comme satisfaisante. (14 h 20)
M. le Président, je préférerais à cet
égard faire rapport sur des tractations j'ai déjà
eu l'occasion d'ailleurs de le dire en cette Chambre qui auraient eu
lieu de gouvernement à gouvernement ou de représentants de
gouvernement à représentants de gouvernement plutôt
qu'à avoir à interpréter des propositions ou des
contrepropositions par journal interposé. Je pense que la question est
suffisamment sérieuse pour qu'on puisse procéder de cette
façon.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre des Finances a
évoqué une correspondance entre le gouvernement du Québec
et le gouvernement du Canada. Y a-t-il, dans cette correspondance, des lettres
qui n'auraient pas été soumises à l'attention de la
Chambre ou déposées en cette Chambre?
M. Parizeau: Non, M. le Président. Si on me donne quelques
secondes, je pense pouvoir retrouver la lettre à laquelle je faisais
allusion tout à l'heure et qui a été rendue publique.
C'est bien le 27 avril. La lettre en question, qui a été rendue
publique, est une lettre du ministre des Finances du Québec au ministre
des Finances d'Ottawa et qui se termine sur le paragraphe suivant: "Votre
proposition concernant le mode de paiement de la contribution
fédérale prévoit que cette contribution prendrait la forme
d'un transfert fiscal plutôt que financier. Le gouvernement du
Québec ne s'y
objecte pas et je demeure disponible pour discuter des modalités
de cet aménagement fiscal".
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre des Finances a
laissé entendre, il y a quelques instants, que toute la correspondance
n'a pas été déposée en cette Chambre? Si c'est le
cas, puis-je lui demander d'en faire le dépôt?
M. Parizeau: M. le Président, très volontiers.
Etant donné la multiplicité des rebondissements depuis quelques
jours, est-ce qu'on me permettrait simplement de vérifier? Je ne
voudrais pas la déposer deux fois. Si cela n'a pas été
déposé en cette Chambre, je vais faire faire une
vérification tout de suite et, dans quelques minutes, je pourrai
déposer ce qui n'aurait pas été déposé. Mais
je puis assurer que cela a été rendu public. Est-ce qu'on me
donnerait quelques minutes pour faire la vérification à
même le nombre de documents qui ont circulé?
M. Levesque (Bonaventure): D'accord.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale, sur une
question additionnelle.
M. Biron: Une question additionnelle au ministre des Finances.
Est-ce que, depuis l'adoption de la dernière motion à
l'Assemblée nationale, il y a eu des communications ou des pourparlers
entre le ministre des Finances du Québec et le ministre des Finances du
gouvernement fédéral ou entre les deux ministères?
M. Parizeau: Non, M. le Président.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
Local 144 des plombiers et Office de la
construction
M. Forget: Ma question s'adresse au ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre. Il y a quelques jours à peine, l'Office de la
construction du Québec émettait un démenti ou ce qu'il
prétendait être un démenti à des allégations
contenues originellement dans un article du Devoir, sous la plume de M.
Louis-Gilles Francoeur. Il est remarquable que ce démenti tourne autour
du pot de façon fort habile lorsqu'il est question de l'attribution
rétroactive d avantages sociaux à l'ancien caïd de la
construction, M. André Desjardins. Compte tenu du caractère
d'intérêt public que représente cette question,
étant donné tout le contexte de difficultés qu'a connues
l'industrie de la construction et tout particulièrement le local 144 des
plombiers, est-ce que le ministre pourrait nous faire part de ses intentions de
faire toute la lumière sur cette question et de fournir pour cela un
cadre plus approprié que des échanges par voie de
communiqués ou d'articles dans les journaux, tels qu'une commission
parlementaire ou tout autre moyen qui est approprié à la nature
très grave du problème soulevé?
Le Président: M. le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Johnson: M. le Président, il faudrait peut-être
rappeler qu'il y a deux questions qui sont soulevées par cela. Il y a
d'abord le local 144 et M. Desjardins dont on sait qu'il s'est adonné
hier à une séance d'omelette lors d'une réunion avec les
tuteurs. Ils ont démontré là, dans le cas des gens qui
l'appuient, leur peu de souci des lois, des bons usages et d'un minimum de
respect de ceux qui sont investis de l'autorité publique.
Deuxièmement, il y a cette question de l'Office de la
construction. J'aimerais simplement souligner, que si j'ai bien compris, la
plupart des allégations de M. Francoeur sont dirigées vers des
événements antérieurs à la création de
l'Office de la construction.
Cependant, j'ai pris connaissance, ce matin, d'un éditorial de M.
Leclerc à mon avis, fort intéressant, dans le Devoir, dans lequel
il dit qu'étant donné que l'office devenait, de droit et de fait,
successeur de l'ensemble des organismes, donc commission de l'industrie de la
construction, comité paritaire, etc., à travers le Québec,
il est bien normal que l'office assume les responsabilités de ces
organismes. Je dois dire que je suis entièrement d'accord avec cette
vision de la réalité. C'est pourquoi j'aurai à rencontrer,
incessamment, les représentants de l'office. Il y a différents
moyens à notre disposition. Il faut commencer par le premier qui est une
enquête de nature administrative à l'office même.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Le ministre s'engage-t-il à ce que soit
l'office ou lui-même rende publiques, dans les meilleurs délais,
les conclusions auxquelles il en arrivera? On ne peut pas, pour un organisme
public de la nature de l'Office de la construction, se livrer à de
pareilles opérations qui, à première vue, au moins, sont
irrégulières, sans qu'on n'en rende compte publiquement et ceci
dans les meilleurs délais, d'autant plus que ce n'est pas la
première indication que nous ayons que l'Office de la construction n'a
pas réussi à exorciser tous les anciens démons qui
l'habitaient, dans un certain sens, ou qui habitaient ses
prédécesseurs. Le ministre prend-il cet engagement de faire
publiquement la lumière sur ces conclusions?
Le Président: M. le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Johnson: M. le Président, je veux bien prendre
l'engagement de faire tout ce qui est en mon pouvoir et qui m'est
accordé par la loi finalement. Je pense que cela s'applique à mes
autres collègues qui sont investis de certains pouvoirs en vertu des
lois, ainsi qu'aux commissaires de I office eux-mêmes qui sont investis
de certains pouvoirs en vertu de la Loi créant l'Office de la
construction. Quant à rendre publiques de telles choses, je pense que ce
serait prématuré. Je
pense qu'une enquête administrative qui donne lieu au
règlement du problème, au départ, c'est ce que nous devons
rechercher. Si, à la suite d'une enquête, il devait y avoir des
poursuites civiles ou même criminelles, selon le cas, il est bien
évident qu'à ce moment-là, dans le cas de poursuites
criminelles, si le problème devait se poser... Encore une fois, comme il
n'y a pas eu d'enquête, je ne peux pas présumer que les
affirmations de M. Francoeur sont exactes quant aux personnes dont je vous
parle.
Une fois que la lumière sera faite et s'il y a effectivement un
fondement à certaines de ces accusations, je peux assurer le
député de Saint-Laurent que les mesures nécessaires seront
prises.
Le Président: M. le leader parlementaire de I'Union
Nationale.
M. Forget: M. le Président, question
supplémentaire.
M. Bellemare: Question supplémentaire, M. le
Président. Devant les réponses oiseuses du ministre, il y a
là plus qu'une série de luttes qui se fait présentement
entre le Devoir et l'OCQ. Je pense qu'il dépend du ministre que la bonne
réputation de l'OCQ soit protégée parce que ce M. Paul
Lapointe dont il est question a passé devant la commission Cliche.
Le Président: Ce n'est pas la question, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale.
M. Bellemare: Ce n'est pas la question! Mon Dieu, Seigneur! M. le
Président, je ne peux plus parler. J'allais simplement poser ma question
lors de l'intervention inopportune de ces "back-benchers". Il est passé
devant la commission Cliche et le député de Joliette pourrait
vous en donner quelques échantillons. On voit que la caisse de retraite
des gars de la construction, c'est sacré. Enfin, un directeur a
reçu des bénéfices indus. Est-ce que le ministre a
l'intention et pour garder la bonne réputation de l'OCQ et celle
de ceux qui sont encore en fonction de prendre les mesures
immédiates pour que cela cesse, cette lutte entre le Devoir et
particulièrement l'OCQ?
Le Président: M. le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Johnson: M. le Président, d'abord quant à la
lutte que le député de Johnson voit entre le Devoir et l'OCQ, je
pense que le ministre du Travail n'a rien à faire là-dedans. On
pourra toujours les aider s'ils ont besoin d'un conciliateur. Quant à
cependant tenir pour acquis que les allégations du journaliste du Devoir
sont considérées comme une enquête close avec procès
et verdict de culpabilité, je pense qu'il y a une marge. Je pense que
cet article soulève des problèmes graves. S'il devait
s'avérer que des affirmations contenues dans les documents dont parle le
journaliste du Devoir sont exactes, il est bien évident qu'on aura
à prendre des mesures, qu'on les prendra et que cela ne nous fatigue pas
de prendre des mesures. Mais je ne peux pas, comme le député de
Johnson, présumer qu'il y a eu enquête, procès, verdict de
culpabilité et condamnation pour toutes les personnes impliquées.
(14 h 30)
M. Bellemare: II y en a suffisamment dans le journal Le Devoir
pour vous amener à une conclusion pratique.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, dans les circonstances que
l'on connaît entourant l'Office de la construction et plus
précisément l'abcès qu'ont constitué, il faut bien
le reconnaître, les activités du syndicat des plombiers, est-ce
qu'il n'apparaît pas opportun au ministre de différer la
troisième lecture et la promulgation de la loi 18 qui est devant cette
Assemblée, puisque cette loi aura pour effet d'étendre davantage
la juridiction exclusive des plombiers dans le domaine de la construction? Il
semble qu'ils ne sont pas tout à fait prêts pour recevoir une
extension de juridiction.
Le Président: M. le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Johnson: M. le Président, d'abord, il y a un postulat
dans l'affirmation du député de Saint-Laurent,
c'est-à-dire qu'il y aurait une extension de la juridiction des
plombiers dans le cas de la loi 18. Je pense que cela reste à
déterminer parce que, à la suite des plaintes, dont il a
reçu copie d'ailleurs en tant que critique de l'Opposition officielle de
ces lois, entre autres, du syndicat des journaliers, le contentieux et quelques
autres services du ministère sont à se pencher sur cette
question. Donc, il serait prématuré de parler d'extension.
Deuxièmement, je voudrais quand même qu'on fasse une
distinction entre les plombiers et certains personnages qui ont
été décriés pendant des années et au sujet
desquels très peu de choses ont été faites. Je pense qu'il
méritent encore d'être décriés. Ils ont
démontré combien ils pouvaient être irresponsables il n'y a
pas longtemps, hier. Je pense qu'il est peut-être temps qu on fasse
quelque chose, par exemple.
Le Président: M. le leader parlementaire de lUnion
Nationale, question principale.
Transport de bois à pâte par
camions
M. Bellemare: Adressée à l'honorable ministre des
Transports. Les camionneurs de l'Estrie, particulièrement de ma
région, ne transporteront plus de bois à pâte à
l'usine de papier à partir du 22 de ce mois, et le 22 c'était
hier, et tous les jours subséquents à cause de deux griefs.
D'abord, au sujet du retrait des amendes imposées pour surcharge et,
deuxièmement, du poids de 4500 livres à la corde que le guide du
camionneur impose. Le ministre est sûrement au courant de ce
problème puisqu'il existe non seulement dans ma région,
mais à travers la province. Je sais, d après certains
renseignements, qu'on a transmis certaines directives hier ou samedi à
des associations. Je voudrais bien connaître ces directives et savoir ce
que le ministre va faire dans les circonstances.
Le Président: M. le ministre des Transports.
M. Lessard: II faut quand même dire ceci. M. le
Président: La loi concernant les charges axiales n'existe pas au
ministère depuis que le Parti québécois a pris le pouvoir.
La loi existait auparavant et elle n'existe pas seulement au niveau du
Québec, mais elle existe aussi en Ontario et ailleurs. Nous devons
même souligner, M. le Président, que nous sommes
déjà au-dessus de toutes les provinces canadiennes en ce qui
concerne justement les charges axiales.
Cependant, je sais qu'il y a un problème qui a été
soulevé à plusieurs reprises, ici, à I'Assemblée
nationale, quant à l'évaluation des charges par les camionneurs
artisans. Nous avons donc constitué un comité qui regroupait les
représentants des camionneurs qui faisaient du transport de bois, leurs
représentants dûment élus, ainsi que les compagnies
forestières, de même que des représentants du gouvernement
du Québec.
Nous avons élaboré un règlement qui, maintenant,
n'est pas basé exclusivement sur la charge axiale, mais est aussi
basé sur le volume, règlement qui a été
accepté par toutes les parties en cause et par les représentants
de l'association des camionneurs qui font le transport du bois au
Québec.
J'ai appris justement que certains protestaient. Je n'ai pas, comme tel,
vérifié quel était l'objet de leur mécontentement.
Vous me dites que l'objet de la protestation serait ce nouveau
règlement, mais je ne peux difficilement comprendre, M. le
Président, qu'un règlement qui a été accepté
à l'unanimité par tous les représentants qui
étaient membres du comité soit de nouveau contesté. Il va
falloir qu'on se dise une chose, au nom de la protection du réseau
routier du Québec: II faut que les lois soient respectées, que
cela soit par les propriétaires de taxi, par les propriétaires de
camion ou par les entrepreneurs. C est dans ce sens-là que nous avons
élaboré ce règlement qui est beaucoup plus souple par
rapport à l'ancien règlement. Mais je vérifierai
exactement quelles sont les plaintes et je pourrai répondre plus
longuement.
M. Bellemare: Ma question supplémentaire est très
simple: Est-ce que ce règlement a été déposé
ou promulgué récemment?
M. Lessard: A partir du 1er mai.
M. Bellemare: 1er mai 1978. Le ministre est-il au courant que
certaines usines de papier n'auront pas la matière première pour
fonctionner et devront mettre à pied des centaines de personnes?
Le Président: M. le ministre des Transports.
M. Lessard: M. le Président, en même temps que nous
avons soumis ce règlement, j'ai demandé à la Commission
des transports de fixer des prix minimums auparavant, on fixait des prix
maximums concernant la charge pour éviter que certaines
compagnies de papier n exploitent les camionneurs artisans. Ceci a
été fait à la fin d'avril dernier, alors que le
président de la Commission des transports annonçait ces nouveaux
prix.
Cependant, je vérifierai de nouveau le problème, mais il
va falloir que je le veuille ou non au nom de la protection de
notre réseau routier qui nous coûte énormément cher,
que les camionneurs québécois acceptent d'être soumis
à des lois, comme ils le sont lorsqu'ils vont en Ontario ou comme les
camionneurs artisans de l'Ontario le sont. C'est le cas dans toutes les
provinces canadiennes. Nous sommes, et je le répète je
pourrais déposer des informations à ce sujet, je suis même
convaincu que le député de Charlevoix pourrait le confirmer
déjà, malgré un climat très rigide,
très difficile, au-dessus de toutes les provinces canadiennes en ce qui
concerne le poids. Il va falloir qu'on se limite. On ne peut pas laisser
à la discrétion continuelle des camionneurs le soin de
déterminer la quantité de bois qu'ils doivent transporter.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale.
Impact de la taxe sur les contenants jetables
M. Biron: Une question principale au ministre des Finances.
La semaine dernière, j'ai posé des questions concernant la
nouvelle taxe sur les contenants non retournables. Le ministre m'avait dit
qu'il pourrait étudier la question, en discuter avec les
intéressés, tout en conservant présents en mémoire
deux objectifs recherchés par le gouvernement: conserver nos emplois et
protéger l'environnement.
Est-ce que le ministre peut nous dire aujourd'hui s'il y a de nouveaux
développements dans cette question et de quel ordre sont-ils?
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: M. le Président, est-ce que le chef de
l'Union Nationale, avant que je réponde à sa question, me
permettrait de déposer les lettres dont je parlais tout à
l'heure? Cela ne le dérangerait pas?
Effectivement, je voudrais déposer, en réponse à la
question qui m'avait été posée par le chef parlementaire
de l'Opposition officielle, des lettres qui ont été rendues
publiques mais qui n'avaient pas été déposées dans
cette Chambre, c'est-à-dire, successivement: la lettre du ministre des
Finances du gouvernement fédéral au ministre des Finances du
gouvernement du Québec, le 21 avril; la lettre du ministre des Finances
du Québec au ministre des Finances d'Ottawa du 27 avril; et la
lettre du ministre des Finances d'Ottawa au ministre des Finances du
Québec du 15 mai.
Mes excuses, M. le Président. M. le chef de l'Union Nationale, je
vais maintenant répondre à votre question.
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Pour ce qui a trait à cette question des
contenants non retournables, canettes ou bouteilles, nous avons, depuis quinze
jours, examiné, de façon précise, les conséquences
sur l'emploi de la mesure qui avait été proposée dans le
discours du budget.
Ce qui ressort des nombreuses rencontres que nous avons eues avec toute
l'industrie, aussi bien employeurs que syndicats, c'est que quelques centaines
d'emplois seraient menacés dans le cas des canettes et des bouteilles
non retournables, et qu'à peu près le même nombre d'emplois
seraient cependant créés chez les embouteil-leurs
régionaux de bouteilles retournables.
En somme, si on prend un point de vue rigoureusement global, on peut se
dire: L'effet sera nul sur l'emploi global au Québec. Mais
évidemment, ce ne sont pas les mêmes personnes. En creusant
davantage encore, on s'est rendu compte qu'une des entreprises de canettes
pourrait être mise en faillite, ou interrompre ses opérations,
à cause de la mesure qui avait été proposée. (14 h
40)
Dans ces conditions, j'ai indiqué hier, à la suite d'une
nouvelle rencontre avec les représentants des employés, que, sans
leur donner à ce moment les détails de la proposition que
j'allais faire, je ferais une nouvelle proposition au Conseil des ministres qui
serait destinée à satisfaire des objectifs qu'il pouvait y avoir
dans le discours du budget, mais en procédant autrement et
peut-être d'une façon un peu moins radicale ou un peu moins dure.
Je n'ai pas indiqué à cette occasion les détails de la
proposition parce qu'il va de soi que mes premières
responsabilités à cet égard sont de faire rapport au
Conseil des ministres. Je pense que c'est évident que je devrais
à nouveau invoquer aujourd'hui le même principe,
c'est-à-dire je devrais d'abord faire rapport au Conseil des ministres,
voir quelle décision le Conseil des ministres prendra à ce sujet
et ensuite en rediscuter à l'Assemblée nationale.
M. Biron: Une question additionnelle. En notant au ministre des
Finances que les contenants retournables peuvent être employés
cinq ou six fois en moyenne alors que ceux non retournables ne peuvent
être employés qu'une seule fois, ce qui créerait
certainement moins d'emploi.
Ma question additionnelle est celle-ci: Est-ce que le gouvernement ou le
ministre des Finances, dans sa nouvelle suggestion, s'inspirera des lois en
vigueur au Vermont, je crois, ou dans quelques autres Etats américains,
qui concilient à la fois l'environnement et les emplois en ayant une
taxe sur des contenants qui devraient être retournés, et la
récupération de la taxe? En même temps on pourrait avoir
partout à travers le Québec des centres de recyclage qui
créeraient de l'emploi.
Ma deuxième question est la suivante: Si on élimine
complètement les contenants non retournables, une entreprise en
particulier a dit que son volume de production serait tellement moindre qu'elle
serait forcée de transférer le reste de sa production à
l'extérieur du Québec dans une autre usine, parce qu'il n'y en a
pas d'autre au Québec. Est-ce que le ministre des Finances tient
également compte de cette déclaration d'une entreprise en
particulier?
M. Parizeau: M. le Président, j'ai essayé de tenir
compte, dans la proposition que j'ai préparée, du fait que nous
avons rencontré un très grand nombre de gens aussi bien du
côté des employeurs que des employés. Bien sûr, nous
avons tenu compte de tous ces éléments.
Je voudrais simplement, cependant, revenir sur la première phrase
qui avait davantage l'aspect d'une affirmation que d'une question du chef de
l'Union Nationale. Il n'est pas du tout évident que cette mesure
supprimait, dans l'ensemble du Québec, de l'emploi. D'abord, une
bouteille retournable circule passablement plus souvent que cinq ou six fois.
Deuxièmement, il ne faut pas oublier que les embouteilleurs
régionaux, qui, avant la mise au point des canettes, satisfaisaient
l'essentiel de la demande, avaient, au début des années
soixante-dix, 5000 employés; ils étaient 150; ils ne sont plus
que 80; ils n'ont plus que 2500 employés. Certains de ces embouteilleurs
régionaux sont devenus, à toutes fins utiles, des entreposeurs de
canettes. La possibilité pour eux de rattraper le marché de la
bouteille retournable, de réembaucher du monde pour laver,
préparer et embouteiller représente une progression d'emploi qui
n'est pas banale.
Ne tenons pas pour acquis que la mesure suggérée
réduisait l'emploi globalement, mais il reste que c'est vrai que ce ne
sont pas les mêmes personnes qui sont touchées. C'est vrai.
M. Biron: Une question additionnelle.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale.
M. Biron: Est-ce que le ministre ou le ministère de
l'Industrie et du Commerce a apporté des suggestions concrètes et
positives au ministère des Finances pour régler ce cas-là?
En passant, je félicite le ministre des Finances, qui veut apporter une
solution à un problème qui il s'en est aperçu
est venu après coup. Si oui, quelles sont les suggestions qui
sont venues du ministre de l'Industrie et du Commerce? Si non, pourrais-je
demander au ministre d'Etat au développement économique s'il
pourrait s'occuper de réveiller son collègue de l'Industrie et du
Commerce et avoir des suggestions pratiques et positives comme celles qui nous
viennent du ministère des Finances?
Le Président: M. le ministre des Finances. M. Parizeau:
M. le Président, cette question, si
on me permet, me paraît incorrecte. Le ministre de l'Industrie et
du Commerce a collaboré assez étroitement avec nous, en
particulier sur le plan de la connaissance de cette industrie et des
renseignements dont nous avions besoin pour la connaître et mieux la
connaître. Dans ce sens, si le chef de I'Union Nationale me le permet, je
pense que sa question est un peu tendancieuse. (15 h 45)
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle, une question additionnelle.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre des Finances pourrait me
confirmer les renseignements que j'ai eus selon lesquels les salaires
payés dans les industries de contenants non retournables sont de
beaucoup supérieurs aux salaires payés dans les entreprises qui
s'occupent du lavage et du recyclage des contenants retournables?
Deuxièmement, quel est le nom de l'entreprise qui serait en danger si le
ministre ne modifiait pas son tir?
M. Parizeau: En réponse à la première
question, effectivement, les salaires sont plus élevés dans les
entreprises de canettes que chez les embouteilleurs régionaux. Mais les
embouteilleurs régionaux étant maintenant syndiqués jusque
concurrence de 47 d'entre eux, m'a-t-on dit hier après-midi, dans les
endroits qui sont syndiqués les salaires ont progressé tellement
rapidement que l'écart entre les deux niveaux n'est maintenant plus du
tout ce qu'il était. Alors, nous parlons de salaires qui peuvent
être écartés l'un de l'autre peut-être d'un quart.
Dans un cas disons que c'est $8 et plus dans l'autre cas c'est $6 et plus. Dans
les deux cas ce sont des entreprises qui ne sont pas exactement des entreprises
fonctionnant au salaire minimum.
Pour ce qui a trait à l'entreprise en question, on me permettra
ici de ne pas répondre. Je ne vois pas pourquoi je ferais, dans
l'hypothèse où le Conseil des ministres accepterait la formule
que je proposerai, flotter à l'égard d'une entreprise en
particulier, qui n'aura peut-être pas de problèmes après la
nouvelle formule que je proposerai, des rumeurs au sujet de sa situation
financière. Je pense que ce ne serait pas correct. Je pense que je peux
invoquer l'intérêt public.
Le Président: Une question additionnelle, M. le chef de
l'Union Nationale.
M. Biron: Au ministre des Finances. Quand fera-t-il
connaître la décision définitive du Conseil des ministres
ou sa suggestion adoptée par le Conseil des ministres pour
résoudre ce problème particulier?
M. Parizeau: Je pense que ceci peut se faire soit à la
réunion de demain, soit plus probablement à la réunion du
31. Nous avons entre nous un certain nombre de règles de
bienséance qui font que nous n'arrivons pas, autant qu'il est possible,
à la dernière minute avec des propositions de ce type. Advenant
que ce ne soit que le 31, j'aurai bien sûr, un avis à donner que
la mesure qui devait entrer en vigueur le 1er juin soit, par exemple,
retardée d'une semaine jusqu'à ce qu'on connaisse la
décision du Conseil des ministres. Ce n'est qu'après la
réunion du conseil de demain que je serai en mesure de trancher
là-dessus.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, dernière question sur le sujet.
M. Lalonde: A propos de l'entreprise qui menaçait soit de
fermer soit de déménager, est-ce que le ministre des Finances
peut confirmer qu'il aurait reçu une communication dans ce sens de la
part d une entreprise de la ville de LaSalle dans le comté de
Marguerite-Bourgeoys? Cette décision de déménager n
affecte pas nécessairement son bilan financier, mais affecte des emplois
ici au Québec.
Le Président: M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Dans le cas de l'entreprise de la ville de LaSalle
à laquelle on fait allusion, M. le Président, il s'agit d'une
usine, d'une entreprise qui en a une autre beaucoup plus grande à
Montréal et d'intégration de modifications aux opérations
entre ces deux usines, une petite à la ville de LaSalle et une plus
grande dans Montréal. Ce n'est pas à cela que je faisais
allusion.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
Remboursement des frais chiropratiques aux
accidentés du travail
M. Samson: M. le Président, ma question s'adresse à
l'honorable ministre des Affaires sociales. Je voudrais lui demander si le
comité spécial qui a été constitué à
son ministère pour étudier toute la question des soins de
chiropraxie en est venu à des conclusions suite à la demande
faite par la Commission des accidents du travail au ministère des
Affaires sociales d'un avis pouvant en arriver à permettre à la
Commission des accidents du travail de rembourser les frais des
chiro-praticiens qui doivent donner des traitements à des
accidentés du travail. Pour mieux me faire comprendre, je
réitère que, jusqu'à octobre 1977, il existait une entente
provisoire, depuis 1976, selon laquelle les accidentés du travail
pouvaient se faire rembourser les sommes versées pour des traitements de
chiropraxie, mais qu'à partir d'octobre, on a mis fin à cette
pratique en attendant que le ministère statue, d'une façon ou
d'une autre, sur la possibilité que les soins chiropratiques soient
reconnus pour les fins des traitements aux accidentés du travail? (14 h
50)
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Lazure: M. le Président, effectivement, je
soupçonne que le député de Rouyn-Noranda a eu des
renseignements très récemment, puisque le rapport de notre
ministère auquel il fait allusion
m'a été remis vendredi. J'ai commencé à en
prendre connaissance; ce n'est pas terminé. Il reste encore quelques
créditistes dans quelques ministères. C'est normal qu'il y en ait
quelques-uns au ministère des Affaires sociales.
M. Samson: Vous voyez comme cela n'en prend pas beaucoup pour
être efficace.
M. Lazure: C'est cela. M. le Président, je reconnais,
encore une fois, l'intérêt du député de
Rouyn-Noranda vis-à-vis des chiropraticiens. Nous sommes conscients
aussi qu'une bonne partie de la population souhaite que l'Etat contribue, le
plus tôt possible, aux coûts des soins de chiropraxie. J'aurai
l'occasion, dans quelques semaines, de répondre plus en détail au
député, quand j'aurai pris connaissance du rapport et surtout
quand j'en aurai discuté avec mon collègue, le ministre du
Travail, de qui relève la Commission des accidents du travail.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, question
supplémentaire. D'abord, je veux rassurer le ministre: il n'y a pas eu
de coulage dans son entourage dernièrement. Les informations que j'avais
proviennent directement du juge Sauvé, président de la Commission
des accidents du travail, qui, justement, suggère qu'à la CAT ils
sont disposés à le faire à la condition que le rapport qui
a été demandé leur soit favorable.
Je demande au ministre compte tenu du fait que beaucoup
d'accidentés du travail pourraient bénéficier de cette
mesure d'une façon très importante, étant donné que
cela fait déjà pas mal de temps qu'au ministère on
étudie ces questions s'il ne pourrait pas nous assurer qu'on
pourra arriver à une conclusion plus rapide que les quelques semaines
qu'il a mentionnées tantôt. Si le rapport est déjà
dans les mains du ministre depuis vendredi ce qui, bien sûr, me
plaît beaucoup est-ce que le ministre ne pourrait pas, sinon
prendre des cours de lecture rapide, du moins tenter de le lire un peu et nous
donner une réponse plus vite?
M. Lazure: M. le président, on pardonne beaucoup au
député de Rouyn-Noranda, y compris son humour qui n'est pas
toujours réussi...
M. Samson: ... mais qui atteint son but quand même.
M. Lazure: M. le Président, je vous rappelle que les
chiropraticiens et la population attendent depuis au moins dix ans que le
gouvernement prenne action sur ce sujet. Je pense qu'en toute décence je
dois non seulement étudier le rapport minutieusement c'est un
rapport interne du ministère des Affaires sociales mais, encore
une fois, je vous répète que je dois en discuter avec mon
collègue du Travail. J'ajouterai simplement que notre parti a
démontré surtout par la voix de son chef, le premier
ministre à plusieurs reprises son intérêt et son
préjugé favorable vis-à-vis d'une certaine couverture des
soins de chiropraxie. Il m'apparaît qu'effectivement la clientèle
qui souffre d'accidents de travail pourrait être une clientèle
tout à fait indiquée pour une telle couverture.
Le Président: M. le député de
Gaspé.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je ne pourrais pas
poser une dernière question supplémentaire?
Décorations à l'occasion du
jubilé d'argent de la reine
M. Le Moignan: Merci, M. le Président. Je voulais poser ma
question au premier ministre ou encore au ministre des Affaires
intergouvernementales. Je crois que je vais l'adresser au vice-premier
ministre. Comme tout le monde le sait, le gouvernement du Canada ou le
gouverneur général a envoyé une lettre au gouvernement de
chacune des provinces canadiennes à l'occasion du jubilé d'argent
de notre gracieuse souveraine. Le vice-premier ministre peut-il nous dire s'il
est au courant de la lettre envoyée par le gouverneur
général et peut-il demander au ministre des Affaires
intergouvernementales de la déposer? Est-ce que le gouvernement du
Québec, à l'instar des autres gouvernements provinciaux, a fourni
une liste des Québécois méritants qui seraient très
heureux, à défaut de la médaille de la Légion
d'honneur, d'arborer la médaille de la reine et d'avoir aussi ce
certificat? Je n'en ferai pas une question de privilège, à savoir
si mon nom est sur la liste.
Le Président: M. le député de
Gaspé.
M. Morin (Sauvé) M. le Président, je ne sache pas
que le gouvernement ait reçu cette missive. La chose est possible, mais
je ne suis pas au courant. Pour ce qui est du message que le
député de Gaspé m'a demandé de transmettre au
premier ministre, je m'arrangerai pour le lui faire parvenir, nul doute qu'il
ne soit sur la liste des honneurs, puisque cela l'intéresse!
Le Président: M. le député de Portneuf.
Protection et conservation de la faune
M. Pagé: Merci beaucoup, M. le Président. En
l'absence du ministre du Tourisme et du premier ministre, je voudrais demander
au leader adjoint à qui je devrais poser ma question que je juge non
seulement importante mais très urgente. Elle est relative à
l'opération gestion faune. A qui devrais-je poser une question que
j'adresserais normalement au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche qui est absent?
M. le Président, des faits connus depuis quelques semaines, et
j'ai eu l'occasion d'en faire part il y a une semaine à
l'Assemblée nationale,
sont survenus sur plusieurs lacs et, somme toute, sur les territoires
des anciens clubs privés. Ils sont connus par le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et particulièrement par le
ministre parce que la semaine dernière, il nous a dit qu'il n'y avait
pas besoin d'enquêter, qu'il était en mesure de savoir ce qui se
passait. Est-ce que le gouvernement a l'intention d'intervenir de façon
à donner plus de pouvoirs, au chapitre de la protection et de la
conservation de la faune, aux associations qui ont été
agréées comme devant administrer des zones d'exploitation
contrôlée? C'est le premier volet de ma question.
Le deuxième volet, M. le Président, est-ce que le
gouvernement a l'intention de se donner les moyens pour mieux assumer la
responsabilité qui lui appartient là où il n'y a pas
d'association, là où il n'y a pas de ZEC, c'est-à-dire
dans les zones d'aménagement et de conservation? Dans les zones
d'aménagement et de conservation, il n'y a pas d'association, il n'y a
pas de clubs privés, le territoire est libre, M. le Président. Je
pourrais ici citer toute une nomenclature d'événements, de faits
malheureux qui sont survenus en fin de semaine. Je vais m'en priver et je vais
demander au ministre s'il a l'intention d'intervenir dans des délais
assez brefs.
M. Charron: M. le Président, au nom du ministre, je prends
avis de la question et répondrai au député demain.
Le Président: M. le député de
Pointe-Claire.
Diminution du nombre de postes d'internes et de
résidents dans les hôpitaux
M. Shaw: My question is addressed to the minister of Social
Affairs but I see he left the Room. Perhaps I can direct the same question to
the minister responsible for the professional corporations. This past week, we
saw in the Montreal Star an article concerning the reduction of the number of
interns and residents in teaching programs in the medical profession in the
province of Quebec. And in this article, there was a clear denunciation by the
president of the Order of physicians of the province of Quebec, Dr Augustin
Roy, who accused the government of deliberately destroying the teaching system
at McGill University by reducing by 17% the number of teaching physicians
available for interns and residents in Quebec directed by that program.
Can the minister of Social Affairs tell me what the purpose of such a
marked reduction in the teaching openings for interns and residents in the
province of Quebec is and why such a large reduction is being allocated to
McGill University?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales,
brièvement, s'il vous plaît, le temps est déjà
expiré.
M. Lazure: M. le Président, d'autant plus
brièvement que ceci a été exposé publiquement
à plusieurs reprises. Il s'agit essentiellement de diminuer le nombre de
postes de résidents et d'internes qui est actuellement de 2050 dans le
réseau hospitalier au Québec à 1800 à partir du ler
juillet prochain. Cette réduction qui va continuer et qui est
négociée d'année en année avec les facultés
de médecine, conjointement avec le ministère de l'Education, a
pour but, à moyen terme et à long terme de diminuer le nombre de
médecins spécialistes au Québec. Actuellement, nous avons
au Québec une proportion d'environ deux tiers parmi tous les
médecins, les 11 000 ou 12 000 médecins qui sont
spécialistes et un tiers généralistes.
Cela est l'inverse de la proportion habituelle qu'on rencontre dans les
pays de l'Ouest habituellement. Nous voulons rétablir un certain
équilibre et augmenter le pourcentage de médecins
généralistes. Il se trouve effectivement que cette diminution,
dans un premier temps, affecte l'Université McGill. (15 heures)
C'est justement parce que, compte tenu de la proportion de la population
anglophone au Québec, l'Université McGill avait un grand nombre
de médecins résidents, de futurs spécialistes. Un bon
nombre d'entre eux venaient de l'extérieur et retournaient ou ne
retournaient pas, mais la plupart venaient de l'extérieur.
M. Shaw: Un instant, M. le Président...
Le Président: Une dernière question, M. le
député de Pointe-Claire.
M. Shaw: We must accept that two thirds, twice as many
francophones than anglophones, Quebecers, leave the province of Québec
for training outside of Québec. And so, in order to reciprocate for
those people who are coming to Québec for training the majority
of these by a long shot are those who participate in anglophones teaching
centers for that reason do you not expect, M. President, does the
minister not respect the fact that, in order to reciprocate for the large
number of francophone physicians in the province of Québec who get their
training outside of this province, who get their expertise outside of this
province, we maintain a reciprocal amount of training available in the province
of Québec?
Le Président: M. le ministre des Affaires sociales.
M. Lazure: M. le Président, encore une fois, c'est une
question fort complexe, mais je peux affirmer catégoriquement qu'il y a
un plus grand nombre de médecins qui viennent de l'étranger vers
le Québec pour compléter leur formation médicale en
spécialité que nous n'en avons du Québec qui vont à
l'extérieur. Cela ne fait aucun doute, M. le Président, je pense
que les informations du député de Pointe-Claire ne sont pas
exactes.
Dépôt de télégrammes
relatifs aux affaires municipales
Le Président: Avant de mettre un terme à la
période des questions, je voudrais inviter M. le mi-
nistre des Affaires municipales à formuler une réponse
à une question qui a été posée
antérieurement par le chef de l'Union Nationale. M. le ministre des
Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, à la suite de la
question du chef de l'Union Nationale, demandant que je dépose en
Chambre la série de télégrammes échangés
entre le ministre d'Etat aux affaires urbaines, le ministre des Affaires
municipales du Québec et le ministre de l'Habitation de l'Alberta, qui
avait été président de la dernière
conférence, il me fait plaisir de déposer des photocopies des
documents. Dans le cas du principal télégramme de M. Ouellet, on
me permettra de déposer une reproduction, puisque le
télégramme lui-même est un document quand même assez
long. Je dépose donc une transcription dactylographiée de ce
document.
Une Voix: II n'a rien dans la tête, mais il a des grands
papiers.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale, une
question.
M. Biron: Une question additionnelle au ministre des Affaires
municipales. Si j'ai bien compris, la semaine dernière, le ministre nous
avait dit aussi qu'en plus de déposer les documents, il avait
demandé la tenue d'une conférence spéciale
inter-provinciale sur ce sujet particulier, suivie le lendemain d'une
conférence fédérale-provinciale. Quelle a
été la réponse à sa demande de la tenue d'une telle
conférence. Si cela est positif, quand et où aura-t-elle lieu?
Quelle est la réponse des autres provinces concernant sa demande?
Le Président: M. le ministre des Affaires municipales,
brièvement, s'il vous plaît.
M. Tardif: L'avant-dernier télégramme
déposé est celui qui porte la date du 19 mai où je demande
précisément au ministre de l'Habitation et des Travaux publics de
l'Alberta de convoquer cette conférence. Le télégramme est
parti le 19. J'ai eu un appel téléphonique vendredi me disant que
cette conférence pourrait être convoquée par l'Ontario et
pourrait se dérouler les 13 et 14 juin, mais je n'ai pas eu la
confirmation écrite. Si je l'avais eue, elle aurait été
avec ces documents.
Le Président: Fin de la période des questions.
Motions non annoncées. M. le leader parlementaire de l'Opposition
officielle.
Voeux au leader parlementaire du gouvernement
M. Lavoie: M. le Président, c'est avec une grande
consternation et beaucoup de tristesse que nous avons appris, durant la fin de
semaine, l'hospitalisation subite du leader parlementaire du gouvernement. Nous
reconnaissons d'ailleurs, à cette occasion, qu'il est vrai que le leader
du gouvernement avait sans doute pris les bouchées un peu fortes depuis
quelques mois, surtout si on considère les dossiers plutôt
difficiles et volumineux dont il avait pris la responsabilité: ia
télédiffusion des débats, la loi 92, tout en participant
activement au comité de la législation et au comité des
priorités du gouvernement.
Nous voulons, M. le Président et je n'ai aucun doute que
cette motion sera unanime exprimer à notre collègue,
Robert Burns, nos voeux sindères d'un prompt rétablissement. Nous
voulons également offrir au chef du gouvernement, ainsi qu'à
l'équipe ministérielle toute notre collaboration si on
décidait de réaménager certaines tâches pour confier
à un ministre en particulier la responsabilité des travaux de
l'Assemblée. Soyez assurés que, si cette décision est
prise, nous, de l'Opposition officielle, nous collaborerons entièrement
avec l'équipe ministérielle.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: M. le Président, c'est avec une profonde
émotion que je me lève cet après-midi ayant occupé
personnellement le poste, pendant quatre années, de leader parlementaire
et reconnaissant que cet apostolat de la présence qu'on exige d'un
député est quasiment plus important en Chambre que le rôle
de l'honorable premier ministre ou de tout autre ministre. Il a
été un véritable démocrate, je pense, envers tous
les partis en cause. Je me réjouis personnellement du bien énorme
qu'il a fait à notre parti en nous facilitant l'accès à
nos bureaux et à notre personnel. C'est une cheville ouvrière
nécessaire à un gouvernement.
Ce "key-man", comme on dit en anglais, cet homme clef mérite
sûrement que tout le monde en cette Chambre s'associe aujourd'hui
à la motion qui est faite pour partager avec sa famille, et
particulièrement son parti, cette épreuve douloureuse que nous
avons nous-mêmes subie cinq fois par la mort de cinq premiers ministres
dans notre parti, dans l'espace d'une dizaine d'années.
M. le Président, je ne souhaite pas que pareil désastre se
produise dans un autre parti, mais nous l'avons subi. En dix ans, cinq pertes
de cinq premiers ministres. Dieu sait, M. le Président, quelle douleur
profonde nous avons ressentie et quelle désorganisation cela a
amené.
M. le Président, je me joins à cette motion et j'affirme
que M. Robert Burns a été un travailleur, un apôtre...
Des Voix: ...
M. Bellemare: M. le Président, le bien qu'on voudrait dire
des gens souvent fait mal à d'autres. Je dis qu'il a été
un travailleur acharné et c'est pourquoi il a payé de sa
santé en occupant ce siège. Cela peut faire rire des gens qui ne
savent pas ce qu'est un leader parlementaire, qui ne sont jamais en Chambre.
Cela peut peut-être faire rire des gens, mais être leader
parlementaire est une tâche ingrate et souvent mal comprise même de
nos propres membres d'un parti.
M. le Président, je m'associe et je prie la Providence de lui
redonner ses forces. J'espère que d'autres viendront lui prêter
main-forte, ce à quoi nous collaborerons nous aussi de ce
côté.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je serais...
Le Président: En vous demandant de ne pas être trop
lugubre.
M. Samson: Pardon?
Le Président: En vous demandant de ne pas être trop
lugubre.
M. Samson: M. le Président, sur une note d'optimisme, je
voudrais, à mon tour, appuyer la motion qui a été faite
par l'honorable leader de l'Opposition officielle. En effet, je suis
persuadé que nous pourrons bientôt encore avoir la présence
du leader du gouvernement et député de Maisonneuve parmi nous. Je
souhaite qu'il revienne très rapidement. Je dis que, comme tout le monde
en cette Chambre, avec le surcroît de travail qui incombe à ceux
qui ont des responsabilités, il peut arriver qu'à un moment
donné on en prenne un peu trop et il ne faut pas s'alarmer outre mesure
dans les circonstances.
Dès que M. le leader parlementaire du gouvernement sera revenu
et je souhaite qu'il revienne très rapidement parmi nous
nous pourrons continuer et utiliser encore cette crédibilité qui
était la sienne vis-à-vis des partis de l'Opposition. En
attendant, nous collaborerons avec ceux qui devront assurer l'intérim en
espérant qu'il pourra y avoir autant de cordialité pendant cet
intérim que je pense devoir être bref qu'il y en a toujours eu
avec notre ami le leader du gouvernement et député de
Maisonneuve. Je souhaite qu'il revienne le plus rapidement possible.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint.
M. Charron: M. le Président, je veux dire aux
collègues de l'Opposition qui viennent de s'exprimer combien
j'apprécie ce geste, dont m'avait prévenu le leader de
l'Opposition officielle, qui me semblait de fort bonne guerre d'être fait
dans les circonstances par le représentant en chef de l'Opposition. (15
h 10)
Ce sera un bref intérim, je puis le dire, mais qui, pour le
côté ministériel, sera très long. Le collègue
victime d'une maladie subite en fin de semaine dernière sera absent de
la Chambre pour quelques semaines, ce qui, vraisemblablement, nous obligera
à terminer nos travaux d'été sans sa présence, qui
est par ailleurs, je pense, indispensable. On va faire de notre mieux pour que
le caractère démocratique de nos débats et en même
temps l'efficacité de cette Chambre n'y perdent rien, même si
d'avance nous savons que nous partons avec un très sérieux
handicap.
Une circonstance difficile comme celle que vit le gouvernement et
je m'aperçois qu'elle est ressentie par toute l'Assemblée
nationale me permettra peut-être, et cette fois sans être
taxé de démagogie puisqu'il s'agit d'un ami intime, d'un de mes
plus vieux "chums", de rappeler que nous exerçons un métier
très difficile malgré ce qu'on en pense. Ceux qui rapportent
très souvent à nos concitoyens nos échanges de plus ou
moins haute qualité, j'en conviens, ne devraient jamais oublier que
parfois, par un seul coup de plume, ils peuvent détruire ou
altérer la confiance que nous mettons plusieurs heures et plusieurs
jours de travail à gagner auprès de nos concitoyens. Dans un sage
équilibre, avec la promesse de collaboration qui nous est donnée,
que j'apprécie très grandement, en sollicitant de mes
collègues ministériels tolérance et patience et, de la
part de nos amis les journalistes, une compréhension raisonnable de la
façon dont cette Chambre devra forcément travailler pendant les
prochaines semaines, je m'associe, au nom de tout le gouvernement, à la
motion concernant le leader du gouvernement.
M. Charron leader intérimaire du
gouvernement
Le Président: Cette motion est adoptée. M. le
vice-premier ministre.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, toujours au
chapitre des motions non annoncées, permettez-moi de proposer une motion
pour qu'aux fins de l'application de l'article 140 du règlement, le
ministre délégué au Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports soit subsitué au leader
parlementaire du gouvernement pendant l'absence de celui-ci.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement à la
présentation de cette motion?
M. Bellemare: Sur motion non annoncée, M. le
Président...
Le Président: Est-ce que la motion sera
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. M. Bellemare:
Adopté.
Le Président: La motion est adoptée. J'en profite
pour dire que, conformément à l'article 15, j'ai
été officiellement informé que M. le ministre
délégué au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports avait été désigné pour
remplacer le leader parlementaire du gouvernement.
M. le leader parlementaire de l'Union Nationale, toujours au chapitre
des motions non annoncées.
Deuxième anniversaire au poste de chef de
l'Union Nationale
M. Bellemare: Oui, M. le Président, sincères
félicitations à notre chef qui fête aujourd'hui
même son deuxième anniversaire d'accession à la
direction de notre parti.
Le Président: Motion adoptée. Mme le ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières.
Sympathies à la famille de Mme Lyne
Bourgeois
Mme Payette: M. le Président, j'essaierai de ne pas
être lugubre, mais j'espère que cette Chambre comprendra ma
tristesse. Je voudrais proposer que, par votre intermédiaire, nous
puissions offrir notre sympathie aux enfants et à la famille de Mme Lyne
Bourgeois.
Le Président: Est-ce que cette motion sera
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. M. Bellemare:
Adopté.
Le Président: Enregistrement des votes en suspens. Je
crois qu'il y a un vote de troisième lecture sur le projet de loi no
70.
M. Charron: C'est exact, M. le Président. Vote
enregistré.
Le Président: Qu'on appelle les députés.
(Suspension à 15 h 15)
(Reprise à 15 h 25)
Projet de loi no 70
Mise aux voix de la troisième lecture
Mme le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
Cette Assemblée est appelée à mettre aux voix la motion de
M. le ministre des Richesses naturelles et des Terres et Forêts
concernant le projet de loi 70, Loi constituant la Société
nationale de l'amiante. C'est la troisième lecture de ce projet de loi.
Nous procédons maintenant à l'enregistrement des noms. Que celles
et ceux qui sont en faveur de cette motion de troisième lecture
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Morin (Sauvé), Cardinal,
Bédard, Laurin, Parizeau, Marois, Landry, Léonard, Couture,
Bérubé, O'Neill, Mme Ouellette, MM. de Belleval, Joron, Mme
Payette, MM. Lessard, Proulx, Charron, Lazure, Léger, Tardif, Vaugeois,
Michaud, Paquette, Vaillancourt (Jonquière), Marcoux, Alfred, Chevrette,
Martel, Fallu, Rancourt, Mme Leblanc, MM. Grégoire, Bertrand, Laplante,
Bisaillon, Guay, Gendron, Mercier, Laberge, Marquis, Lacoste, Ouellette,
Perron, Brassard, Clair, Gosselin, Lavigne, Dussault, Beauséjour,
Desbiens, Baril, Bordeleau, Boucher, Gravel, Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Gagnon, Jolivet.
Mme le Vice-Président: Contre?
Le Secrétaire adjoint: MM. Levesque (Bonaventure), Lavoie,
Vaillancourt (Orford), Lalonde, Forget, Garneau, Mailloux, Goldbloom,
Saint-Germain, Mme Lavoie-Roux, MM. Lamontagne, Giasson, O'Gallagher, Picotte,
Ciaccia, Marchand, Pagé, Verreault, Biron, Bellemare, Grenier, Goulet,
Fontaine, Brochu, Dubois, Le Moignan, Samson, Shaw.
Mme le Vice-Président: Abstentions?
Le Secrétaire: Pour: 58 Contre: 28
Abstentions: 0
Mme le Vice-Président: Motion adoptée. M. le leader
parlementaire du gouvernement.
Travaux parlementaires
M. Charron: Mme le Président, je peux informer la Chambre
que l'ordre des travaux se terminera par une motion. Cet après-midi,
nous devrions d'abord prendre en considération le rapport de la
commission permanente de la justice. Cela ne devrait pas prendre tellement de
temps. Par la suite, engager les débats de deuxième lecture sur
les projets de loi inscrits au feuilleton au nom du ministre des Finances.
Pendant ce temps c'est le premier volet de ma motion au salon
rouge débutera l'étude des crédits du ministère de
l'Education. Je fais donc motion pour que cette commission se réunisse
au salon rouge. Et à la salle 81-A, se poursuivra l'étude des
crédits des richesses naturelles.
Ce soir, Mme le Président, je donne avis à cette Chambre
qu'il y aura trois commissions parlementaires qui se réuniront: les deux
que je viens de mentionner poursuivront leur travail, et s'ajoutera la
commission des finances pour étudier article par article les deux
projets de loi qui, selon l'avis de l'Opposition auront été
adoptés avant 18 heures ici, et qui pourraient donc être
envoyés à la salle 91-A.
M. Bellemare: La Chambre ne siège pas.
M. Charron: La Chambre ne siège pas ce soir. Trois
commissions parlementaires. Demain matin, Mme le Président
deuxième volet de ma motion pendant que se réunira la
Chambre pour poursuivre le débat sur le discours du budget du ministre
des Finances, deux commissions se réuniraient: au salon rouge, la
poursuite des crédits de l'éducation, et à la salle 81-A,
la reprise de l'étude des crédits des terres et forêts qui
ont été suspendus, je pense, la semaine dernière. Je fais
donc motion à double volet, Mme le Président, pour que cet
après-midi et demain matin, l'avis étant donné pour ce
soir, les commissions de l'éducation et des richesses naturelles se
réunissent cet après-midi, et demain matin, éducation et
terres et forêts. (15 h 30)
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté.
M. Charron: ... Mme le Président.
Prise en considération du rapport
de la commission ayant étudié
le projet de loi no 5
Mme le Vice-Président: Ce sera la prise en
considération du rapport de la commission permanente de la justice qui a
examiné le projet de loi no 5, Loi modifiant la Loi sur la refonte des
lois. Ce rapport sera-t-il agréé?
M. Lavoie: Agréé. Mme le Vice-Président:
Adopté. M. Charron: Article 5, Mme le Président.
Projet de loi no 3 Deuxième lecture
Mme le Vice-Président: M. le ministre des Finances et du
Revenu propose la deuxième lecture du projet de loi no 3 Loi modifiant
la Loi pourvoyant au financement des programmes de santé. Ce serait la
deuxième lecture du projet de loi.
M. le ministre des Finances.
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: Mme le Président, le lieutenant-gouverneur a
pris connaissance de ce projet de loi et il en recommande l'étude
à la Chambre.
Le projet de loi no 3 cherche à corriger ce qu'on pourrait
considérer comme une anomalie dans notre régime fiscal, au moins
comme elle existait, cette anomalie, jusqu'à la réforme que j'ai
eu l'honneur de proposer à l'occasion du discours du budget. En effet,
selon l'ancienne formule de financement des programmes de santé, un
salarié était amené à contribuer au régime
jusqu'à concurrence d'un maximum de $235, c'est-à-dire
jusqu'à un niveau de revenu net de $15 667. Puis, pour tout revenu
excédant ce montant, sa contribution, on le sait, était
plafonnée. Le résultat de cette disposition était le
suivant: Dès que ce salarié prenait sa retraite, il cessait par
définition d'être considéré comme salarié,
puisqu'il avait des revenus autres que de salaire et que, dans ces conditions,
il était taxé comme un travailleur autonome. On sait que, dans le
cas des travailleurs autonomes, la contribution peut dépasser largement
$235, elle peut augmenter graduellement jusqu'à $375. Dans ces
conditions, plusieurs plaintes avaient été reçues de
salariés qui passaient à l'âge de retraite et qui disaient:
Parce que nous sommes maintenant à la retraite, que nos revenus autres
que de salaire dépassent le quart autorisé, nous sommes
considérés au sens de la loi comme étant des travailleurs
autonomes, et notre contribution qui a toujours été
plafonnée toute notre vie active à $235 peut alors
s'élever jusqu'à $375.
Il y avait !à une anomalie qu'il nous a paru nécessaire de
corriger et c'est essentiellement le sens du projet de loi no 3 qui
prévoit un plafonnement. Les gens de plus de 65 ans, on les
considère, à toutes fins utiles, comme des salariés, et
donc leur contribution est plafonnée à $235. C'est donc le
critère d'âge qui joue et qui fait que, passé 65 ans, la
contribution plafonne.
Cette disposition qui semblait, en 1977, être de stricte justice
n'était qu'une disposition transitoire. En effet, dans la mesure
même où ces contributions nous aurons l'occasion de les
examiner tout à l'heure en examinant le projet de loi no 19 des
individus, des particuliers sont maintenant disparues en ce sens qu'elles sont
intégrées à l'impôt général sur le
revenu, il est bien évident que les dispositions du projet de loi no 3
ne s'appliquent qu'à l'année 1977. Dans ce sens, ce projet de loi
ne fait que confirmer une déclaration que j'avais faite le 21
décembre 1977 en cette Chambre.
On s'entend donc bien, à savoir que les dispositions du projet de
loi no 3 sont présentées à cette Chambre pour
l'année 1977 et que, pour l'année 1978, bien sûr, c'est le
nouveau régime de taxation qui s'applique.
Voilà ce que j'avais à dire en deuxième lecture sur
ce projet de loi très court qui, à toutes fins utiles, ne
s'applique qu'à un an et qui corrige, je pense, une situation sur le
plan de la justice quant au statut d'un travailleur salarié qui,
à un moment donné, prenait sa pension. Merci, Mme le
Président.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Jean-Talon.
M. Raymond Garneau
M. Garneau: Mme le Président, je n'ai pas l'intention de
faire un très long exposé sur le projet de loi no 3 pour
plusieurs raisons. D'abord, il s'agit véritablement d'une mesure
transitoire puisqu'il s'agira maintenant de payer ces contributions à
même l'impôt sur le revenu des particuliers. Les personnes
âgées qui gagnaient un revenu assez élevé pour payer
les $235, et même ce qui aurait été payable dans une
application stricte des textes législatifs antérieurs,
bénéficieront d'une année de sursis, en 1977, et se feront
repincer dès 1978, étant donné que les contributions
seront maintenant incorporées à l'impôt sur le revenu des
particuliers. Je n'ai pas d'autres points à ajouter, sauf pour souligner
qu'il aurait été possible également
évidemment, c'est un choix que le gouvernement a fait de couvrir
les gens qui sont dans la situation à laquelle se référait
le ministre dans les propos qu'il vient tout juste de tenir, mais couvrir
uniquement les personnes qui bénéficiaient d'un régime de
retraite. Il est évident que des personnes qui ont un très haut
niveau de revenus pro-
venant de placements, par exemple, des personnes de 65 ans et plus qui
auraient des revenus de placement d'au-delà de $100 000 ou $150 000 par
année se verraient plus avantagées qu'un travailleur autonome,
à moins qu'on applique la loi et qu'on interprète cela comme
étant un revenu qui dépasserait les trois quarts pour la
définition de la loi. Si tel était le cas et si telle
était l'interprétation qu'on aurait donnée autrement, je
comprendrais l'interprétation du ministre, mais comme il y aura les deux
maintenant, j'espère bien que cette interprétation pourra
être maintenue. Un certain nombre de personnes pourront ainsi avoir des
casse-tête en moins dans leur rapport d'impôt de 1977. C'est tout,
Mme le Président.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Bertrand Goulet
M. Goulet: Merci, Mme le Président. Ce projet de loi a
pour effet de limiter, comme le disait le ministre, à $235 la
contribution que doivent payer annuellement au ministre du Revenu, pour des
fins de financement des programmes de santé, les particuliers ayant
résidé au Québec pendant toute l'année et qui sont
âgés de 65 ans ou plus.
Il va de soi, Mme le Président, que nous, de l'Union Nationale,
sommes en faveur du principe de ce projet de loi, tenant compte qu'il limite
les déboursés des gens de 65 ans et plus et qu'il verra à
corriger, comme le dit le ministre, une anomalie, mais pour un an
seulement.
Ces gens de 65 ans ou plus, en grande partie, n'ont pas le moyen de
payer des sommes qui dépassent leur budget très limité.
Considérant les grands services qu'ils ont rendus à la
société, je crois sincèrement qu'il aurait même
été souhaitable qu'on abaisse davantage ce plafond.
Par contre, je me demandais si ce projet de loi à la suite
des propos du ministre, mes doutes sont peut-être dissipés
avait véritablement sa raison d'être étant donné le
très faible pourcentage nous n'avons pas de chiffres
là-dessus des gens qui auraient contribué jusqu'à
$375. Cette anomalie sera corrigée et on plafonnera ce montant à
$235. D'après moi, c'est pour une petite partie des gens. Je demande au
ministre s'il a des chiffres, à savoir combien de personnes ce projet de
loi pourra toucher pour l'année en cours. Mme le Président, ce
sont les quelques commentaires que j'avais à faire sur le projet de loi
3.
Mme le Vice-Président: M. le ministre désire-t-il
exercer son droit de réplique?
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: Mme le Président, je peux peut-être
donner au député de Bellechasse quelques renseignements,
très approximatifs, bien sûr, sur le nombre de gens qu'une telle
mesure est susceptible de toucher. C'est tiré des renseignements
supplémentaires sur l'impôt du dernier discours du budget. (15 h
40)
Les contribuables célibataires âgés de 65 ans et
plus célibataires peut vouloir dire ici veufs qui gagnent,
par rapport au seuil retenu de $13 700, un quart de moins ou un quart de plus,
il y en avait 29 000 et, par rapport au seuil de $20 550
évidemment, nous approchons des gens qui passaient de $235 à $375
qui gagnent un quart de moins ou un quart de plus que ce seuil, 10 000.
Pour ce qui a trait aux contribuables mariés où le couple est
vivant, âgés de 65 ans et plus, dans la première
catégorie, il y en a 14 000 et, dans la seconde, il y en a 5000. Donc,
ce ne sont pas des nombres très considérables par rapport
à l'ensemble de la population, mais il reste néanmoins que, sur
le plan d'une certaine équité, je pense qu'il y avait là
une situation à rétablir.
J'aurais un dernier mot à dire simplement avant de terminer quant
à ce que disait le député de Jean-Talon, que cette
année nous repincions ces gens, puisque les contributions personnelles
au Régime d'assurance-maladie disparaissaient. Je ne sais pas, Mme le
Président, si on doit considérer qu'on les repince ou si on
considère simplement que ces gens, cette année, vont disposer de
réductions d'impôt qui, dans certains cas, sont assez
appréciables et qu'il y aura d'autres réductions d'impôt
encore en 1979, si bien qu'une mesure compense largement l'autre.
C'est ainsi, par exemple, qu'on peut se rendre compte, toujours à
partir des renseignements supplémentaires sur le budget, que le
contribuable célibataire âgé de 65 ans et plus, dès
cette année, va disposer d'une réduction d'impôt de $219
à $6850 de revenu, de $211 à $13 700, de $161 à $20 550.
Ces chiffres sont portés à $256, $272 et $233 dès
l'année suivante, et il faut ajouter à cela le crédit
d'impôt foncier. Pour le contribuable marié, la nouvelle
échelle provoque des réductions d'impôt qui sont encore
plus spectaculaires en ce sens que, pour la première catégorie,
les impôts disparaissent totalement et le crédit d'impôt
pour les taxes foncières s'ajoutent à cela. Pour tes gens
mariés de plus de 65 ans de la deuxième catégorie,
c'est-à-dire ceux qui font $13 700, c'est $580 de réduction
d'impôt à laquelle ils ont droit en 1978, $689 en 1979, plus le
crédit d'impôt foncier. Pour les gens de $20 550, c'est $584 de
réduction d'impôt, $719 l'année prochaine. On avouera, Mme
le Président, qu'à tous égards, si vraiment on appelle
cela pincer les gens, tout le monde aimerait se faire pincer.
Mme le Vice-Président: Cette motion du ministre des
Finances et du Revenu proposant la deuxième lecture du projet de loi no
3, Loi modifiant la Loi pourvoyant au financement des programmes de
santé, est-elle adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi.
Mme le Vice-Président: Troisième lecture prochaine
séance ou séance subséquente, à moins qu'on
ne...
M. Garneau: Mme le Président, il y a seulement un article
dans ce projet de loi et on aura l'occasion de rediscuter du contenu ou des
effets que pourront avoir les modifications dans le projet de loi 19. Je
voulais simplement dire au ministre que je n'aurais pas d'objection à
faire les écritures pour la commission plénière et
à adopter le projet de loi immédiatement, en troisième
lecture. Je ne sais pas si, du côté...
Mme le Vice-Président: M. le ministre, voulez-vous faire
la...
M. Garneau: Juste faire les écritures, parce qu'il n'y a
pas de questions quant à moi.
M. Parizeau: Alors, j'en fais la proposition, Mme le
Président.
Commission plénière
Mme le Vice-Président: La motion de renvoi en commission
plénière est donc adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté. La motion de renvoi
de la commission plénière est-elle adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté. La motion de
troisième lecture maintenant, sur le projet de loi no 3, est-elle
adoptée?
M. Garneau: Adopté.
M. Bellemare: Non, non. Prochaine séance.
Mme le Vice-Président: Prochaine séance ou
séance subséquente. Très bien.
Maintenant, M. le leader avait parlé de l'article 8, n'est-ce
pas?
Projet de loi no 19
Deuxième
lecture
M. le ministre des Finances et du Revenu propose la deuxième
lecture du projet de loi no 19, Loi modifiant la Loi de la Régie de
l'assurance automobile du Québec.
M. le ministre des Finances et du Revenu.
M. Parizeau: L'honorable lieutenant-gouverneur a pris
connaissance de ce projet de loi et en recommande l'étude à la
Chambre. Si vous me permettez, Mme le Président...
Mme le Vice-Président: Un moment, M. le ministre. On me
dit que j'ai fait un lapsus. C'est bien l'assurance-maladie, n'est-ce pas?
M. Parizeau: C'est ce que j'allais souligner.
Oui. Je pense que même s'il est possible de tomber malade en
automobile, il s'agit de la Régie de l'assurance-maladie.
M. Garneau: Peut-être que la présidence a
présumé de ce qui s'en venait là aussi du
côté de l'assurance automobile.
Mme le Vice-Président: M. le ministre des Finances et du
Revenu.
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: M. le Président, le projet de loi que nous
avons devant nous est destiné, d'une part, à régulariser
une situation qui était apparue, depuis quelque temps, quant au mode
préférable de financement des programmes de santé et, en
particulier, de la Régie de l'assurance-maladie du Québec, et,
d'autre part, à se conformer à l'orientation de la réforme
générale de l'impôt sur le revenu.
Il y a donc, si l'on veut, deux grands aspects à ce projet. Je
voudrais les examiner l'un après l'autre en mettant d'ailleurs l'accent
surtout sur le premier. En vertu du système initial de financement de la
Régie de l'assurance-maladie, il était entendu que deux types de
perception existaient.
D'une part, 0,8% du salaire de chaque salarié était
payé aux fins du financement de la régie et les employeurs
finançaient jusqu'à concurrence du même montant. Par la
suite, le gouvernement de l'époque décida d'ajouter, aux fins du
financement général des programmes de santé et non pas
spécifiquement de la Régie de l'assurance-maladie, 0,7% pour les
particuliers et 0,7% pour les entreprises.
Cette deuxième tranche de financement devait servir à
constituer un fonds de financement des programmes de santé au
ministère des Finances qui, si je peux faire un mauvais jeu de mots, au
fond n'a jamais été constitué et qui aurait pu servir ou
qui aurait dû servir, disait la loi, selon les indications ou les
instructions données par le ministre des Affaires sociales.
Nous avons eu l'occasion d'annuler ce fonds qui n'a jamais
été vraiment créé, mais, au moment où nous
avons décidé de modifier le régime de financement du
Régime d'assurance-maladie, nous avons gardé, cependant, de la
loi qui le créait, certains aspects sur lesquels j'aurai l'occasion de
revenir tout à l'heure.
Pourquoi avons-nous décidé de modifier le système
de financement du Régime d'assurance-maladie bien avant qu'on annonce
une réforme fiscale? Pour une part, parce que la Régie de
l'assurance-maladie, avec le mode de financement qui lui était imparti,
avait accumulé un surplus important, je pense, excédant largement
ses besoins et qu'il devenait clair qu'il n'y avait plus adéquation
véritable entre, d'une part, toutes les ressources qui entraient dans ce
fonds et, d'autre part, les dépenses effectivement
réalisées. (15 h 50)
Dans ces conditions, puisque nous pensions à cette réforme
fiscale et qu'il nous apparaissait,
pour des raisons que j'expliquerai tout à l'heure, utile de
simplifier la structure de l'impôt sur le revenu au Québec, la
décision qui a été prise, à ce moment, a
été d'envisager le financement suivant. D'une part, on
supprimerait toute contribution des particuliers à la Régie de
l'assurance-maladie, le 0,8% disparaîtrait, le 0,7% disparaîtrait
aussi. Il n'y aurait plus de contributions des particuliers
spécifiquement affectées au financement des programmes de
santé en général et à la Régie de
l'assurance-maladie en particulier; ces contributions seraient
intégrées à l'impôt général. J'aurai
l'occasion, comme je le disais tout à l'heure, de revenir
là-dessus.
Au contraire, les contributions des employeurs, nous suggérons de
les maintenir, évidemment, parce qu'elles sont d'une nature bien
différente de celle des contributions des particuliers. Les
contributions des particuliers pouvaient être critiquables, à bien
des points de vue, quand même ce ne serait que par le maximum que l'on
établissait à ces contributions.
Imaginer qu'un individu qui gagne $15 000 paierait en pratique le
même genre de contribution que celui qui en fait $100 000 correspond
peut-être à une idée qu'on peut se faire de l'assurance,
mais sûrement pas de la sécurité sociale. Dans d'autres
provinces, on connaît ce système où les contributions au
régime de l'assurance-maladie sont indépendantes de la fortune ou
du revenu. On peut avoir une idée différente à cet
égard et considérer que les contributions doivent être
incorporées à l'impôt sur le revenu, et sans plafond, sans
plafonnement, sans blocage à un certain niveau.
Les contributions des employeurs sont d'un tout autre ordre. Une des
caractéristiques des contributions des employeurs, c'est qu'elles sont
soustrayables de l'impôt sur les profits des corporations, ou
plutôt du revenu imposable aux fins du calcul de l'impôt sur les
corporations. C'est donc dire que le gouvernement fédéral paie
une bonne partie indirectement, bien sûr, par le truchement de
l'impôt sur les corporations de ces contributions des employeurs.
Il n'est habituellement pas facile d'amener le gouvernement
fédéral à contribuer à des programmes qui existent
dans les provinces. Nous en avons un certain nombre d'exemples ces jours-ci.
Lorsqu'il est dans d'aussi bonnes dispositions qu'il l'a été
jusqu'à maintenant à cet égard, il n'y a pas de raisons
qu'on y renonce.
Deuxièmement, maintenir les contributions d'employeurs nous
permettait de maintenir une contribution très importante d'employeurs
qui n'est réglée que depuis fort peu de temps. En effet, depuis
la création de la Régie de l'assurance-maladie du Québec,
le gouvernement fédéral et la plupart des sociétés
d'Etat avaient toujours refusé de payer leurs contributions d'employeurs
à la Régie de l'assurance-maladie. Depuis le début de la
Régie de l'assurance-maladie, le gouvernement fédéral
s'est systématiquement refusé à payer ses contributions.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, on m'a placé devant le
dilemme suivant: le gouvernement fédéral accepterait de payer ses
contributions comme employeur et même de les rendre rétroactives
jusqu'en 1975 à la condition que le gouvernement du Québec signe
un accord de taxation réciproque, ne portant pas là-dessus
d'ailleurs mais essentiellement sur des taxes indirectes, sur des taxes sur des
produits. Vieux contentieux aussi qui durait, entre les deux gouvernements,
depuis de nombreuses années.
Etant normalement disposé à éviter les
affrontements et les conflits et ayant du fonctionnement du régime
fédéral, tant qu'on y est, un sens que certaines personnes ne
soupçonnent pas, j'ai signé l'accord de taxation
réciproque sans même revenir sur cette question des contributions
du gouvernement fédéral à la Régie de
l'assurance-maladie parce qu'il me semblait que c'étaient deux dossiers
complètement distincts l'un de l'autre et qu'il n'y avait aucune
espèce de raison de les lier.
Par la suite, nous n'avons cependant jamais pu décider le
gouvernement fédéral à reculer ses paiements
au-delà de 1975. Le gouvernement fédéral paie maintenant
et ses sociétés d'Etat aussi paient ses
contributions comme tout employeur au Québec. C'est tout à fait
récent. Encore une fois, nous n'avons pas réussi à le
décider à remonter avant 1975 alors qu'en toute justice il nous
devrait les années 1971 à 1974 inclusivement.
Quoi qu'il en soit, il s'agit de montants suffisamment importants pour
cela a été une raison de plus maintenir les
contributions d'employeurs à la Régie de l'assurance-maladie.
Donc, le système de financement de la RAMQ que nous
suggérons par ce projet de loi est le suivant. Il n'y aura pas de
contributions des particuliers; il continuera à y avoir des
contributions d'employeurs. Un fonds sera constitué aux Finances qui
permettra de verser à la Régie de l'assurance-maladie les sommes
qu'il lui faut chaque année, d'une part, pour remplir ses obligations,
c'est-à-dire, à toutes fins utiles, la différence entre
ses dépenses appréhendées et ce que rapportent les
contributions d'employeurs, et pour lui fournir aussi un fonds de roulement qui
lui est nécessaire pour fonctionner.
Je reviens sur cette autre raison qui nous a amenés à
suggérer un financement de cet ordre et, en particulier, à
éliminer les contributions des particuliers, principalement des
salariés. Mme le Président, dans cette réforme fiscale que
nous avons présentée à l'occasion du dernier discours du
budget, nous avions l'occasion de simplifier considérablement la
structure des impôts et de faire en sorte que, sauf les contributions
à la Régie des rentes, tous les autres impôts sur le revenu
seraient synthétisés dans une seule courbe de
progressivité des impôts, dans un seul régime fiscal, de
façon que, quand on accorde un taux marginal relativement bas aux bas
revenus et un taux marginal relativement élevé aux revenus les
plus élevés, cela rende compte de la réalité
complète enfin, aussi complète qu'il est possible, ce
n'est jamais tout à fait complet de l'impôt sur le revenu
sans greffer à cette courbe de l'impôt ce qu'on y avait
greffé depuis quelques années.
Je vous avouerai, Mme le Président, que j'ai toujours eu
certaines objections à ce que l'on présente une courbe
d'impôt relativement très progressive et qu'on lui greffe, comme
on l'a fait, un 0,8% plafonné qui devient régressif passé
un certain niveau de revenu, un 0,7% plafonné à son tour qui
devient régressif passé un certain niveau de revenu, si bien
qu'en fait les gens ne savent pas très bien à quel point la
courbe est progressive ou non. Elle est apparemment progressive et on lui colle
une série de greffons qui la rendent beaucoup moins progressive. Nous
avons cherché à avoir une courbe que beaucoup reconnaissent comme
très acceptable actuellement, que certains critiquent parce que,
paraît-il, elle est trop progressive, mais, en tout cas, qui est claire,
beaucoup plus claire que la courbe antérieure.
C'était une raison de plus justement de supprimer ces
contributions des particuliers. A partir de là, Mme le Président,
je pense que ce que nous avons proposé dans ce bill va permette de
maintenir le degré d'autonomie administrative auquel la régie
tient. Je crois, à cet égard, que les mises en garde de la
régie et de son président pour maintenir cette autonomie
d'administration étaient peut-être spectaculaires, mais en tout
cas bienvenues. La Régie de l'assurance-maladie, en termes de rendement
du personnel qui s'y trouve, en termes de qualité de l'administration,
tient à maintenir une autonomie et je la comprends fort bien. Je pense
que la solution qui apparaît dans ce projet de loi va permettre à
la Régie de l'assurance-maladie, d'une part, d'avoir un financement qui
suffit à ses besoins, mais qui n'amènera pas d'accumulation de
capital ou de fonds excédentaires trop considérables et, d'autre
part, va lui permettre de maintenir cette qualité d'autonomie
administrative que la régie souhaitait et que le gouvernement, lui
aussi, d'ailleurs, Mme le Président, souhaite maintenir.
J'en termine avec cette présentation. Si on me permet quelques
mots avant de terminer, j'ai été averti tout à fait
à la dernière minute, Mme le Président, pour des raisons
qu'on connaît bien, que j'aurais à changer mon programme cet
après-midi, à présenter en deuxième lecture ces
deux bills et à les discuter ce soir. Comme j'ai dû changer mon
programme à la toute dernière minute, on ne m'en voudra pas, je
l'espère, si à l'occasion de certaines des présentations
qui seront faites par les autres partis, je dois sortir de temps à autre
pour téléphoner; on comprendra que ce sont des ajustements de
dernière minute et je prie cette Chambre de m'en excuser, M. le
Président. (16 heures)
Mme le Vice-Président: M. le député de
Jean-Talon.
M. Raymond Garneau
M. Garneau: Mme le Président, la présentation du
projet de loi no 19 par le ministre des Finances ne me surprend guère
puisqu'à toutes fins utiles, depuis qu'il avait fait main basse sur le
surplus accumulé à la Régie de l'assurance- maladie, il
n'y avait pas beaucoup d'avenues autres que celle qu'il nous propose maintenant
pour ce que certains appellent régulariser une situation et ce que, moi,
j'appellerais pour sauver la face.
En fait, Mme le Président, j'ai eu l'occasion en cette Chambre,
l'an dernier, et je l'ai refait cette année, de m'élever, au nom
de l'Opposition officielle, contre cette tactique qui a été prise
par le gouvernement pour réussir à se sortir d'un embarras
financier qui était le sien, au cours de l'exercice 1977/78.
Les contribuables québécois, depuis 1971, date de la mise
en application de la Loi de l'assurance-maladie cela a été
une des premières lois adoptées après l'élection du
mois d'avril 1970 ont eu à contribuer, à payer une prime
d'assurance-maladie et de payer cette prime à une régie qui a
été constituée, au lieu de la payer comme ils le faisaient
autrefois à des sociétés privées d'assurances.
Cette prime qui avait été fixée à 0,8% du salaire
pour l'employé était pour des fins bien précises, des fins
qui étaient mentionnées dans la loi qui avait créé
la Régie de l'assurance-maladie qui avait mis en application la Loi de
l'assurance-maladie au Québec.
Il était difficile de prévoir exactement quel serait le
coût du régime, les actuaires avaient établi le montant de
la prime que les contribuables québécois étaient
habitués de payer à la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, pour des fins bien précises, pour des fins
d'assurance-maladie. Or, avec l'arrivée au pouvoir du gouvernement
péquis-te et de l'actuel ministre des Finances, on a
décidé, avec un sans-gêne fort surprenant, de mettre la
main sur ces $130 millions de surplus accumulé à la Régie
de l'assurance-maladie et de le faire servir à payer les dépenses
générales de l'Etat.
Mme le Président, moi, j'appelle cela un détournement de
fonds, parce qu'en fait il s'agit d'une somme d'argent qui avait
été payée par chacun des contribuables
québécois pour des fins d'assurance-maladie. On sait fort bien
que le régime d'assurance-maladie avait dû être
rajusté au fur et à mesure de l'expérience
accumulée et aussi au fur et à mesure des besoins nouveaux qui se
faisaient sentir dans la population. Je pense en particulier aux soins
dentaires qui ont été offerts graduellement de 0 à 7 ans
et de 7 ans à 10 ans et ainsi de suite. Je crois qu'il aurait
été de beaucoup préférable d'offrir à la
population du Québec, en plus des médicaments gratuits aux
personnes âgées, des services beaucoup plus considérables
pour les soins dentaires et d'utiliser ainsi les $130 millions à des
fins pour lesquelles cela avait été payé,
c'est-à-dire pour des soins d'assurance-maladie, et non pas pour payer
la construction de ponts, de routes ou de salaires ou d'augmentations de
salaire aux ministres, députés ou fonctionnaires.
Le projet de loi no 19 vient en quelque sorte sauver la face du
gouvernement. Il régularise une situation qui fait suite à la
mainmise du gouvernement du Québec sur le surplus accumulé de
la
Régie de l'assurance-maladie et fait en quelque sorte de la
Régie de l'assurance-maladie un service gouvernemental comme d'autres
services. En fait, il ne manquait qu'une étape pour franchir
complètement les visées impérialistes du gouvernement sur
l'autonomie de cette régie, et la seule raison qui a
empêché le gouvernement de franchir le Rubicon, c'est qu'il y
avait ce dont le ministre des Finances a parlé tout à l'heure,
cette question de sous et de déductibilité de l'impôt des
dépenses effectuées par les employeurs, les entreprises comme
contribution à ce régime.
N'eût été cette contribution de l'employeur de 1,5%
de la masse salariale de l'employeur qui devient déductible de
l'impôt sur le revenu des sociétés tant au
fédéral qu'au provincial, n'eût été ce
mécanisme fiscal ou de cette question d'argent, la Régie de
l'assurance-maladie, me semble-t-il, ne serait devenue qu'un simple service
soit au ministère des Finances ou au ministère des Affaires
sociales. Il est assez surprenant de constater qu'une loi comme celle de la
Régie de l'assurance-maladie se trouve directement mêlée au
ministère des Finances par la création de ce fonds. Je vois bien
par là qu'il ne s'agit plus que d'une question d'argent.
Si, par malheur, l'interprétation des lois fiscales tant à
Québec qu'au fédéral devait rendre non déductibles
des dépenses des entreprises cette contribution de 1,5%, il est
évident que la Régie de l'assurance-maladie
décéderait très rapidement et le gouvernement mettrait la
main non seulement sur les fonds, mais également sur l'ensemble de
l'autonomie administrative de cette régie pour en faire un simple
service gouvernemental.
Je m'oppose donc à cette façon de procéder du
gouvernement, je trouve que c'est aller à l'encontre des
décisions prises par ce Parlement. Avant même qu'aucune
modification aux lois n'ait été apportée, le gouvernement
a faussé le mécanisme de la Loi de la Régie de
l'assurance-maladie en accaparant des fonds qui avaient été
versés pour des fins bien spécifiques.
La deuxième raison pour laquelle je m'oppose à ce projet
de loi est qu'on transforme une assurance en un service gouvernemental de
même nature que les autres services gouvernementaux. Quand je vois la
décision prise par le gouvernement de faire disparaître la prime
d'assurance-maladie pour l'incorporer, d'une façon
générale, dans l'impôt sur le revenu des particuliers, je
vois bien le cheminement qui sera suivi, si on veut avoir un peu de logique
dans ce gouvernement, du côté de l'assurance automobile. C'est
pourquoi tout à l'heure, Mme le Président, lorsque vous appeliez
la deuxième lecture de la loi 19 et que vous faisiez ce lapsus en
parlant de l'assurance automobile au lieu de l'assurance-maladie,
c'était en quelque sorte votre subconscient qui parlait puisque je ne
vois pas pourqu'oi on agirait différemment un peu plus tard dans
l'administration de l'assurance automobile. Déjà, on a
refusé toute progressivité contrairement à ce qui existait
dans la Loi de la Régie de l'assurance-maladie, où une certaine
progressivité existait compte tenu de la richesse des individus; dans le
cas de l'assurance automobile, on n'en a pas tenu compte du tout, on a mis la
même prime pour tout le monde, pour les riches et pour les pauvres;
même si les prestations sont en regard du salaire, la prime n'est pas en
regard du salaire, c'est évident.
Etant donné le geste posé par le gouvernement dans le cas
de l'assurance-maladie, où déjà il existait une
progressivité, il est évident que les pressions vont devenir
extrêmement fortes et ces pressions seraient justifiées d'amener
au moins une progressivité dans une autre prime d'assurance qui a
été introduite par ce gouvernement, celle de l'assurance
automobile.
Je ne peux comprendre et je n'admets certainement pas les propos du
ministre des Finances lorsqu'il parle de la courbe de progressivité des
impôts. La progressivité des impôts et la courbe qu'on peut
en tirer en la dessinant sur une feuille quadrillée n'est pas un
chef-d'oeuvre arithmétique ou logarithmique, cela traduit une situation
fiscale à un moment donné. Je ne vois pas pourquoi on pourrait
parler d'une belle progressivité, d'une belle courbe comme on parle
d'une belle femme parce que les services même si les unes et les
autres ont un certain attrait ...
Une Voix: Cela dépend de la vitesse où tu vas.
M. Garneau: Dans les courbes? Il reste quand même qu'on ne
peut pas utiliser l'argument d'une belle courbe de progressivité de
l'impôt, comme le disait le ministre des Finances, pour justifier
l'inclusion de la prime de l'assurance-maladie dans la fiscalité
générale des contribuables. C'est un principe qui est en cause et
on décide de faire payer une prime d'assurance suivant un
procédé; c'est-à-dire qu'on fait disparaître la
prime d'assurance et on décide de faire payer les frais de la protection
contre la maladie par un impôt général. (16 h 10)
II s'agit là, à mon sens, d'un principe qui ne peut pas
être accepté puisqu'il incorpore dans la fiscalité des
frais qui étaient imputables à un service bien spécifique
nommément identifié dans les comptes publics, nommément
identifié dans les rapports de la régie. Nous serons maintenant
placés dans une situation où la prime, ou ce que doit payer le
contribuable pour les frais de l'assurance-maladie, ne lui sera pas connue
personnellement, bien que l'on pourra toujours voir quelles seront les sommes
qui seront transférées du ministre des Finances, du fonds
général ce qu'on appelle le fonds consolidé
à ce fonds spécial qui sera créé.
Mais il reste quand même qu'il y aura des gens qui paieront des
primes d'assurance-maladie de peut-être, je ne le sais pas
$1000. Je n'ai aucune idée, étant donné qu'on n'a pas la
comparaison entre l'ancien et le nouveau régime à ce point de
vue, mais il y aura peut-être des gens qui paieront des primes
d'assurance-maladie de $1000. Cela sera incorporé à la
fiscalité générale sans que cette personne ne le sache. Au
moins, si on avait tenu cela séparé, on aurait pu voir ce qu'on
payait pour bénéficier des services de
l'assurance-maladie au Québec, d'une assurance-maladie
étatisée.
Donc, Mme le Président, autant je m'opposais à ce qui
constitue la résultante de la décision prise par le gouvernement
en ce qui regarde le surplus accumulé de l'assurance-maladie, autant je
m'oppose au principe inhérent à ce projet de loi qui incorpore et
qui cache en quelque sorte dans la fiscalité générale le
coût que cela représentera pour chacun des contribuables, le
coût de sa participation au financement de la Régie de
l'assurance-maladie.
Mme le Président, pour ce qui est des autres aspects, la
création d'un fonds, il est évident que je ne m'opposerai pas
à la création du fonds parce que je ne puis quand même pas
suggérer au gouvernement de se placer dans une situation où les
percepteurs d'impôt, tant provinciaux que fédéraux,
n'auraient pratiquement plus aucune raison de justifier la déduction de
ces frais de contribution au financement de l'assurance-maladie sur 1,5% de la
masse salariale. Il n'y aurait plus de raison et on leur enlèverait la
dernière qui pourrait exister pour permettre que ces paiements soient
identifiés comme étant des dépenses collées
à l'administration d'un régime d'assurance, parce qu'il est
évident que si ce fonds n'était pas créé, on
pourrait rapidement interpréter cette contribution comme étant
une fiscalité déguisée en impôt sur les
sociétés. Autant le ministre nous parlait de sa belle courbe de
progressivité de l'impôt sur le revenu des contribuables
privés, des personnes, des individus payeurs de taxe, autant il aurait
pu faire un grand laïus dans son discours pour nous parler d'une courbe de
progressivité de l'impôt sur le revenu des sociétés
et incorporer le 1,5% à la fiscalité générale des
corporations.
Je pense qu'une telle constatation irait de soi si l'objectif
visé par le ministre était d'avoir une belle courbe de
progressivité. Mais comme il n'y a pas d'autre choix, je ne voudrais pas
m'opposer à cette partie du projet de loi qui est reliée à
la création d'un fonds, étant donné qu'il permettra
d'assurer la continuité dans la déduction de la prime de 1,5% des
dépenses générales des corporations et des employeurs qui
font des rapports d'impôt sur le revenu des sociétés.
Mme le Président, les autres articles de la loi sont plutôt
des articles de concordance qui donnent suite au principe dont j'ai
discuté la teneur depuis le début de mon intervention. Il n'y a
pas lieu de faire des remarques particulières sur cet aspect du projet
de loi. Mais compte tenu du fait que ce projet de loi concrétise, en
quelque sorte, la mainmise du gouvernement sur le surplus accumulé de la
Régie de l'assurance-maladie c'est le geste subséquent
à celui qui a été posé l'an dernier compte
tenu aussi du fait qu'avec ce projet de loi 19, il n'y aura plus
d'identification de la contribution des particuliers au financement de
l'assurance-maladie, que les contribuables ne sauront plus le montant qu'ils
paient pour ce service qui leur est offert par l'ensemble de la
collectivité par le biais de l'impôt, je devrai, avec les gens de
mon groupe, m'opposer à l'adoption de ce projet de loi en
deuxième lecture.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Bellechasse.
M. Bertrand Goulet
M. Goulet: Mme le Président, ce projet de loi modifie la
Loi de la Régie de l'assurance-maladie du Québec afin d'y
insérer de nouvelles dispositions relatives au financement de ce
régime. Un fonds de l'assurance-maladie est ainsi créé au
ministère des Finances. Il sera constitué de la contribution des
employeurs et de sommes versées par le ministre des Finances. Ces sommes
proviendront du fonds consolidé du revenu, selon les besoins de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec.
L'ancien régime prévoyait 1,5% de l'employeur
calculé sur le salaire brut et 1,5% de l'employé calculé
également sur le salaire brut, mais avec un plafond aux environs de
$175. Je crois que c'est $178; le ministre me corrigera si je fais erreur. Or,
le nouveau régime prévoit 1,5% du salaire brut, mais en
provenance de l'employeur. Le maximum sera changé, toujours dans les
environs de $375. Des calculs me démontrent que les
Québécois qui gagnent moins de $25 000 paieront la même
chose ou moins qu'auparavant, mais que ceux qui dépassent $25 000
à $30 000 paieront plus cher. Cela leur coûtera plus cher de
contribution. Le ministre me dira certainement qu'il taxe ceux qui ont les
moyens de payer et, personnellement, je ne peux être contre un tel
principe, si besoin est de taxer. Mais il y a une ombre au tableau, c'est que
j'ai peur que la fiscalité proposée par le ministre des Finances
n'hypothèque la mobilité de la main-d'oeuvre au pays et
n'hypothèque également la mobilité de la main-d'oeuvre
vers le Québec, que cela gêne peut-être l'engagement de
cadres, d'ingénieurs ou d'autres spécialistes, notamment au
niveau des sièges sociaux. On est en train, comme le disait le
député de Lotbinière, le chef de l'Union Nationale, de
faire de la métropole un genre de bourgade. C'est un peu l'ombre au
tableau, compte tenu de la contribution des cadres ou des gens qui gagneront
plus de $25 000 ou $30 000.
J'aurais quelques questions à poser au ministre, d'accord, sur
l'objectif premier de cette réforme. Je voudrais qu'il nous confirme
je dis bien que c'est là une question et non une affirmation
que ce projet ne consiste pas en un système de camouflage
comptable. A un moment donné, au cours du budget, nous avons
déduit $300 millions d'impôt. Est-ce qu'avec ce
régime-là on n'augmentera pas de $300 millions les recettes? Il
n'y aura plus de contributions des particuliers au régime. Ce sera
intégré à l'impôt; donc, sans plafonnement. Tel que
le demandait le député de Jean-Talon, quelle sera cette
contribution? Quelle sera la différence du montant perçu avec le
nouveau projet de loi comparativement à l'ancien projet de loi?
Je demande au ministre s'il est possible qu'au bout d'une année
on puisse aller chercher quelque chose comme $300 millions de plus. Encore
là, c'est une simple question et non une affirmation. Si tel
était le cas, on se rappellera que le Parti québécois
avait combattu un tel principe d'augmentation lorsque le Parti libéral
avait augmenté de 0,8% à 1,5%. Si tel était le cas,
j'imagine que les gens du Parti québécois s'opposeront encore
à ce régime. Je ne voudrais pas que le ministre des Finances
pense que je lui cherche noise; c'est tout simplement une question à
laquelle j'aimerais bien qu'il réponde à la fin de mes
commentaires. C'est pourquoi je pose cette question. Je lui demande si ce n'est
pas une forme d'impôt déguisé, étant donné
que nous ne savons pas combien cela coûtera aux Québécois
parce qu'il n'y aura plus de plafonnement.
Quelle sera la contribution du fédéral en 1978/79? Combien
coûtera le programme de santé aux citoyens du Québec, y
compris la contribution que le fédéral devra verser? En fin de
compte, les citoyens du Québec versent un montant au
fédéral. On a beau dire que le fédéral augmentera
sa part, mais, encore là, s'il augmente sa part, probablement qu'un jour
ou l'autre il devra venir taxer les citoyens du Québec.
Le ministre a également parlé du système initial
lorsqu'il a parlé des deux types de perception qui existaient. Cela
devait contribuer au fonds de financement ou au programme de santé et le
ministre a dit que cela n'a jamais été créé. Je me
demande si le véritable maître d'oeuvre de ce projet n'est pas
l'ex-ministre des Finances et si, suite aux propos qu'a tenus le ministre, le
ministre actuel n'en est pas le metteur en scène. (16 h 20)
Je m'en tiens aux propos que l'honorable ministre actuel des Finances
nous a tenus et, également, à ceux de l'ex-ministre des Finances.
Si tel était le cas, je me demande qui était le maître
d'oeuvre. Egalement, je pense que le ministre se limite peut-être. Cela
ne lui enlève pas ses qualités de metteur en scène pour ce
projet.
Le ministre a dit que le but premier était de simplifier la
structure de l'impôt sur le revenu, mais encore j'aimerais qu'il nous
dise quelle différence de contribution il y aura étant
donné qu'il n'y aura pas de plafonnement, que cela sera tiré
directement des contributions de l'impôt sur le revenu et qu'on ne saura
pas exactement combien cela peut coûter.
La contribution de l'employeur sera maintenue, soustrayable du revenu
imposable, donc on en fera payer une bonne partie par le fédéral,
mais j'aimerais rappeler au ministre des Finances que nous sommes
là-dedans pour un bon bout de temps, et plusieurs comptent y demeurer
encore longtemps. Ce n'est pas parce que c'est le fédéral qui va
payer que cela va coûter moins cher aux contribuables
québécois. Or, le ministre des Finances, dans ses propos, a dit
que ce serait peut-être un avantage. Personnellement, payer à
Québec ou à Ottawa, si je paie plus cher, cela ne deviendra pas
un avantage. Ce n'est pas parce que je vais payer à Ottawa et que ce
dernier va nous rembourser que cela va être un avantage. Si je dois payer
plus cher pour cela, un jour ou l'autre à Ottawa, cela ne devient plus
un avantage.
On fera payer également la contribution aux
sociétés d'Etat. Peut-être que les sociétés
d'Etat fédérales pourront avantager un peu le Québec, mais
en ce qui concerne les sociétés d'Etat du Québec, ce sont
toujours les Québécois qui paient leurs déficits. La
plupart d'entre elles sont déjà en déficit. Alors si on
augmente leurs contributions ou si on leur fait payer les contributions
qu'elles ne payaient pas, indirectement les Québécois vont
être obligés de rembourser les coffres de ces entreprises d'Etat
parce que, sauf une ou deux entreprises, vous savez comme moi, Mme le
Président, que la plupart sont en déficit.
Mme le Président, ce sont, en résumé, les quelques
commentaires que j'avais à formuler au nom de l'Union Nationale sur le
projet de loi no 19 proposé par l'honorable ministre des Finances.
J'espère qu'il me donnera les réponses aux quelques questions que
je lui ai posées immédiatement après la fin des
interventions. Merci, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: M. le ministre des Finances et du
Revenu.
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: Mme le Président, je voudrais dire quelques
mots d'abord au sujet de l'intervention du député de Jean-Talon
et ensuite du député de Bellechasse, si on me le permet.
Je reconnaîtrai volontiers, Mme le Président, qu'au moment
même de la création de la Régie de l'assurance-maladie,
dans sa conception même, il y avait une sorte de vice sur le plan du
financement. Ce n'était pas vraiment de l'assurance en dépit de
son nom, et ce n'était pas de l'impôt, sur le plan du financement,
même si cela en avait beaucoup de caractéristiques.
Un régime d'assurance prévoit que les contributions des
assurés sont déterminées non pas par le revenu, mais par
le risque de sinistre. Dans ce sens, on peut chercher, comme on le fait en
Ontario, une certaine adéquation entre un montant de prime, dans le cas
du régime de l'assuran-ce-maladie, en établissant une distinction
entre célibataires et gens mariés enfin la famille
tenant pour acquis que tous les membres d'une même famille seront malades
un peu plus souvent qu'un célibataire seul. C'est une prime d'un montant
défini.
Au Québec, on n'avait pas cela. On avait un impôt
proportionnel sur le revenu de tous les petits salariés et des moyens
salariés. S'il s'agissait de salariés de $15 500, cela
n'était plus un impôt proportionnel, mais c'était une
prime. Ce qu'on a combiné, depuis plusieurs années, au
Québec, c'était un impôt pour les petits et moyens
salariés et une prime pour tous les riches. Système baroque et
dont j'admettrai, d'ailleurs, que le précédent gouvernement
n'était pas responsable. Cela datait d'avant lui comme conception
initiale, même si un de ceux qui ont proposé une forme analogue
à cela est venu ensuite occuper un poste important dans le
précédent gouvernement. Encore une fois, ce n'était donc
ni vraiment un système d'assurance, ni vraiment un système
d'impôt.
Deuxièmement, quant aux prestations à payer, la
Régie de l'assurance-maladie doit normalement fonctionner sur on
me passera l'expression ce qu'on appelle en anglais un "pay as you go".
Les dépenses de la Régie de l'assurance-maladie ne sont pas
normalement recurrentes. On se fait soigner par un médecin. C'est une
dépense courante que l'on paie avec des revenus courants. Donc,
l'important, c'est que, dans la Régie de l'assurance-maladie, il y ait
ce qu'il faut pour payer des dépenses courantes. On n'a pas besoin
d'accumulation de fonds, à la Régie de l'assurance-maladie. C'est
très différent de ce qui passe dans un régime social
où il y a des pensions à payer pour une longue période
d'années. Là, le problème consiste à savoir si on
ne doit pas avoir une accumulation de capital dont les intérêts ou
le rendement permet de payer les pensions. Dans ce sens et pour les deux
raisons que je viens d'expliquer, il y a une différence fondamentale
entre la Régie de l'assurance-maladie, d'une part, et la Régie de
l'assurance automobile, d'autre part.
La Régie de l'assurance automobile a d'abord un système de
primes qui correspondent, de façon approximative, bien sûr,
à une idée qu'on se fait du risque, sans le refléter
totalement. Encore une fois, c'est un système d'assurance où on
définit une prime en fonction des risques à encourir et non pas
en fonction du revenu du titulaire de l'assurance.
D'autre part, la Régie de l'assurance automobile va payer des
pensions et, dans ces conditions, doit avoir un régime d'accumulation
dont le rendement permet de payer ces pensions, d'où l'idée de
provoquer d'abord une accumulation dans le régime de l'assurance
automobile et d'envoyer les fonds à la Caisse de dépôt,
comme on l'a fait avec la Régie des rentes. Au contraire, la
Régie de l'assurance-maladie, il était temps de la remettre sur
une base correcte. Cela n'a jamais vraiment été un régime
d'assurance, en dépit de son nom. On l'a donc incorporée à
l'impôt. D'autre part, cela défraie des dépenses courantes.
Il n'est absolument pas nécessaire d'avoir une accumulation de fonds
pour régler des dépenses courantes, C'est donc dans ce sens qu'on
établit sur la base de la structure et du fonctionnement une distinction
tout à fait nette entre la Régie de l'assurance automobile, d'une
part, et la Régie de l'assurance-maladie, d'autre part.
Ceci étant dit, je voudrais dire quelques mots de l'intervention
du député de Bellechasse et répondre à certaines de
ses questions. D'abord, je voudrais lui dire que, dans toutes les comparaisons
que nous établissons entre le régime fiscal de 1977 et de 1978 et
1979, il constatera lui-même, dans les renseignements
supplémentaires à l'impôt qui accompagnent le budget, qu'en
1977, quand on compare divers revenus pour un célibataire, pour des gens
mariés, pour un célibataire de plus de 65 ans, pour les gens
mariés de plus de 65 ans, on incorpore toujours, pour l'année
1977, l'impôt à payer plus la contribution à la
Régie de l'assurance-maladie. C'est la somme de ces deux choses qu'on
compare aux impôts à payer pour 1978 ou pour 1979.
Donc, quand on dit que, par exemple, tel type de contribuables gagnant
tel niveau de revenu paiera $250 de moins en 1978, c'est, de moins qu'en 1977,
son impôt plus sa contribution à la RAMQ. La comparaison est donc
valable à mon sens et c'est d'une véritable diminution dont nous
parlons. Il trouvera les tableaux relatifs à cette question aux pages 18
et suivantes des renseignements supplémentaires.
Néanmoins, le député de Bellechasse disait,
très tôt à partir de $25 000 à peu près:
Cette nouvelle courbe d'impôt qui avait été établie
fait qu'à partir de ce niveau les titulaires de revenus vont payer
passablement plus d'impôts qu'avant. Ceci est susceptible d'avoir, pour
le développement économique du Québec et en particulier
celui de Montréal, des inconvénients sensibles. (16 h 30)
Mme le Président, je reconnais, cet argument, puisqu'un bon
nombre de dirigeants de milieux d'affaires nous l'ont servi depuis quelques
semaines, vous le savez. Ceci me donne l'occasion de dire quelques mots de
cette question parce que je n'ai pas eu l'occasion encore de la commenter en
cette Chambre.
Je voudrais d'abord rappeler que si l'on prend le cas d'un contribuable
marié gagnant $41 000, nous avons augmenté, pour 1978, la charge
fiscale totale de ce contribuable marié gagnant $41 000 de $345
exactement, ce qui va baisser d'ailleurs de $106 au 1er janvier 1979 à
cause de l'indexation, si bien que l'augmentation de la charge de ce pauvre
homme qui gagne $41 000 sera de $239. Mme le Président, j'admets que
quand on parle de revenu de $100 000 ou de $200 000, évidemment, les
augmentations sont plus substantielles.
Mais quand on me parle des cadres, on admettra qu'autour de $40 000 il y
a quelques cadres en circulation. Imaginons, Mme le Président, un
certain nombre de milliers de cadres, gagnant à peu près $40 000,
qui se déplacent vers l'Ontario. Ils éviteront évidemment
de payer le supplément de taxe dont je viens de parler. Ils auront
même des taxes inférieures, parce que nous avons
hérité de l'ancien gouvernement un régime qui, de toute
façon, taxait ses cadres pas mal plus qu'à Toronto. Mais, ils
vendront leur maison à Montréal probablement $50 000 ou $60 000,
pour acheter une maison à Toronto, Mme le Président, qui pour
à peu près le même type de maison coûtera $100 000 ou
$125 000.
Mme le Président, j'ai toujours considéré les
cadres et les milieux d'affaires en général comme sachant
compter. Je dois reconnaître que si vraiment l'argument des cadres qu'on
nous sert à l'heure actuelle est un argument sérieux, c'est que
dans un certain nombre de milieux d'affaires on a cessé de compter et on
fait du sentiment. Vous comprendrez qu'une différence de rendement de
capital de $50 000 ou $60 000 sur une propriété, placés
à 10% par année, cela paie pas mal de taxes. Dans ce sens,
j'aimerais ou je souhaiterais simplement que quand on commence à me
parler... D'abord, on a entendu dire que les sièges sociaux allaient se
vider à cause des règlements du bill 101. On a dit cela avant de
les voir. Dès
qu'on a vu les règlements applicables aux sièges sociaux
dans le bill 101, on a dit: Cela ne peut pas être cela qui va
déplacer des sièges sociaux. Il faut trouver autre chose.
Alors, on a trouvé l'argument de l'impôt. Mme le
Président, je soutiens que toute personne qui, à cause de $239 de
plus d'impôt à partir du 1er janvier 1979, gagnant $41 000, s'en
va à Toronto ne sait pas compter.
Ceci étant dit, je passe aux deux dernières interventions
du député de Bellechasse, les deux dernières questions
qu'il posait. Il me disait: II ne faut pas accorder trop d'importance au fait
que le 1,5% payé par les entreprises soit déductible du revenu
imposable des sociétés et qu'Ottawa en paie une bonne partie.
C'est quand même important. C'est que si on avait une contribution sur
les sociétés d'un autre type que celle-là, qui ne soit pas
déductible du revenu imposable, là, Mme le Président, les
compagnies se trouveraient à être pénalisées.
Là, on pourrait m'accuser de retarder le développement
économique du Québec ou de pénaliser les entreprises. Si
j'adoptais un autre type de taxe qui n'est pas déductible du revenu
imposable, ces compagnies auraient à payer leurs contributions et le
fédéral n'en paierait pas une bonne partie.
Le poids pour ces sociétés serait plus grand. Donc, tant
que nous restons dans le régime fédéral, Mme le
Président, j'ai l'intention d'utiliser ce régime
fédéral pour tout ce qu'il est susceptible de fournir. C'est un
des cas où cela fournit assez gentiment, merci. Quand on en sortira, ce
sera autre chose. Dans l'intervalle, profitons du système pour essayer
d'aller y chercher les avantages financiers qu'il comporte.
Finalement, pour ce qui a trait aux contributions des
sociétés d'Etat, je pense que le député de
Bellechasse s'est mépris sur ce que j'allais dire, ou alors je n'ai pas
été assez clair. Les contributions d'employeurs qui n'avaient
jamais été versées à la Régie de
l'assurance-maladie, ce n'étaient pas celles des sociétés
d'Etat du Québec. Elles paient depuis le début. Elles paient
depuis 1971. C'étaient les sociétés d'Etat
fédérales.
Il y avait quelque chose de remarquablement odieux de la part du
gouvernement fédéral et de ses sociétés d'Etat
à lui que de dire: N'importe quel petit employeur au Québec doit
payer toutes ces contributions, mais moi, parce que je suis gouvernement
fédéral et que j'ai des émanations qui s'appellent les
sociétés d'Etat, je peux refuser. Encore une fois, nous avons
récupéré toutes les contributions du gouvernement
fédéral et des sociétés d'Etat
fédérales depuis 1975. Je suis simplement désolé de
constater que, de 1971 à 1974 inclusivement, il y a là une perte
sèche pour le Québec, qui ne nous sera jamais
remboursée.
Mme le Président, je termine avec cela mes interventions.
Mme le Vice-Président: Cette motion du ministre des
Finances et du Revenu, proposant la deuxième lecture du projet de loi no
19, Loi modifiant la Loi de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec, est-elle adoptée?
M. Garneau: Sur division.
Mme le Vice-Président: Sur division. Adopté sur
division.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi.
M. Bellemare: Je demande que les écritures soient faites
et que le vote soit reporté à demain comme l'autre.
Commission plénière
Mme le Vice-Président: La motion de renvoi à la
commission plénière est-elle adoptée?
M. Garneau: Adopté.
Mme le Vice-Président: Le rapport de la commission
plénière est-il adopté?
M. Garneau: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté. Troisième
lecture du projet de loi no 19 à une prochaine séance.
M. Charron: Mme le Président...
Mme le Vice-Président: M. le leader parlementaire du
gouvernement.
Travaux parlementaires
M. Charron: ... je voudrais faire un changement; les
collègues de l'Opposition ont été avertis et ont
accepté de collaborer. Etant donné que cette commission a
déjà disposé de ces deux projets de loi et qu'on a fait ce
qu'on appelle les écritures, il est inutile de convoquer la commission
des finances ce soir pour étudier, article par article, les deux projets
de loi.
Je propose donc de modifier la motion adoptée cet
après-midi. Bien non, je vais m'habituer, je n'ai qu'un avis à
donner, Mme le Président. Ce soir, au lieu de la commission des
finances, ce sera la commission de la justice qui étudiera article par
article le projet de loi no 85 qui lui a déjà été
déféré. Tous les parlementaires membres de cette
commission ont normalement été avertis de la séance de
cette commission, ce soir, à 20 heures.
Mme le Vice-Président: Commission parlementaire de la
justice.
M. Charron: Cet avis étant donné, Mme le
Président, je propose l'ajournement de la Chambre à demain, dix
heures.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Mme le Vice-Président: Cette Assemblée ajourne ses
travaux à demain, dix heures.
(Fin de la séance à 16 h 38)