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(Quinze heures six minutes)
Le Président: Alors, Mmes, MM. les députés,
nous allons nous recueillir quelques instants.
Alors, je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Présence de l'ambassadeur de la
République de Guinée, M. Thierno Habib Diallo
J'ai le très grand plaisir de souligner la présence dans
les tribunes de l'ambassadeur de la République de Guinée, Son
Excellence M. Thierno Habib Diallo.
Affaires courantes
Nous allons maintenant procéder aux affaires courantes.
Il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
Présentation de projets de loi. M. le leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
vous demanderais d'appeler l'article a du feuilleton.
Projet de loi 81
Le Président: Alors, à l'article a du feuilleton,
M. le ministre des Transports présente le projet de loi 81, Loi
modifiant la Loi sur les transports. Alors, M. le ministre
délégué aux Transports, au nom du ministre des
Transports.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Ce projet de loi
modifie la Loi sur les transports afin d'obliger toute personne qui conduit un
autobus ou un minibus affecté au transport d'écoliers à
être titulaire d'un certificat de compétence délivré
conformément à un règlement du gouvernement. Il
prévoit aussi, outre certaines modifications d'ordre technique ou de
concordance, la mise en place d'un processus de remise en vigueur de certains
permis qui n'ont pas pu être renouvelés en temps utile.
Le Président: Alors, est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi? Adopté? Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
vous demanderais d'appeler l'article b de notre feuilleton.
Projet de loi 85
Le Président: À l'article b du feuilleton, M. le
ministre des Transports présente le projet de loi 85, Loi modifiant la
Loi sur l'instruction publique en matière de contrats de transport
d'élèves. M. le ministre délégué aux
Transports, au nom du ministre des Transports.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Ce projet de
loi...
Le Président: Un instant, un instant! Je vais demander la
collaboration de tous les collègues, s'il vous plaît, pour qu'on
puisse entendre le ministre sur le sujet. Alors, M. le ministre.
M. Middlemiss: Ce projet de loi modifie la Loi sur l'instruction
publique concernant les règles d'octroi des contrats de transport
d'élèves et rétablissement de nouvelles normes quant
à la durée de ces contrats.
Le Président: Alors, est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi? Adopté? Adopté.
Maintenant, dépôt de documents. M. le leader du
gouvernement.
Dépôt de documents
Réponses à des questions inscrites au
feuilleton
M. Paradis (Brome-Missisquoi): oui, m. le président.
conformément à notre règlement, je dépose les
réponses aux questions 15 et 16 du feuilleton de ce jour, inscrites par
le député de rouyn-noranda-témiscamingue.
Le Président: Alors, ces documents sont
déposés.
Dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions. Mme la députée de
Johnson.
Dépôt de pétitions
Mettre sur pied un programme permettant aux
travailleuses et travailleurs de 50 ans et
plus
de prendre une retraite anticipée et aux
jeunes
d'intégrer plus vite le milieu du
travail
Mme Juneau: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 702 pétitionnaires, citoyennes et citoyens de la
région de l'Estrie.
Les faits invoqués sont les suivants:
«Attendu que nous vivons des temps difficiles dans les industries
du vêtement, de la chaussure ainsi que dans le domaine du textile, les
compagnies exigent un plus haut rendement de la part de leurs employés;
«Attendu que la capacité physique et l'état de santé
générale diminuent avec l'âge, les 50 ans et plus risquent
de perdre leur emploi; «Attendu qu'en ayant droit à une
préretraite les personnes de 50 ans et plus pourraient se retirer du
marché du travail si elles le désirent, tout en ayant un revenu
décent; «Attendu que ces préretraités laisseraient
des postes qui pourraient être comblés par des jeunes travailleurs
et travailleuses qui auraient enfin un emploi;» (15 h 10)
Et l'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous, soussignés, prions l'Assemblée nationale
d'intervenir auprès du ministre du Travail afin de mettre sur pied un
programme qui permettrait aux travailleuses et travailleurs de 50 ans et plus
de profiter d'une retraite anticipée, tout en permettant aux jeunes une
intégration plus rapide dans le milieu du travail.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président: Votre pétition est donc
déposée. Maintenant, Mme la députée de
Château-guay.
Surseoir aux réductions des subventions
aux organismes de loisir et élaborer
une
stratégie de développement du loisir
tenant
compte des besoins de la population
Mme Cardinal: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 91 pétitionnaires, membres du Syndicat de l'enseignement
Châteauguay-Mois-sons.
Les faits invoqués sont les suivants: «Considérant
l'importance des activités de loisir comme facteur d'intégration
sociale et familiale, en particulier des jeunes, des personnes
âgées et des personnes handicapées;
«Considérant que l'animation sociocommu-nautaire de la culture,
des loisirs et des sports ne peut reposer que sur l'action
bénévole, mais nécessite des ressources
financières, humaines et techniques adéquates;
«Considérant l'importance de la contribution des ressources
socioculturelles de loisir et de sport à la qualité et au
développement de la vie communautaire partout à travers le
Québec; «Considérant que plusieurs études ont
largement démontré les valeurs positives de la pratique sportive
pour éviter le décrochage scolaire et la délinquance
juvénile; «Considérant que la ponction que s'apprête
à effectuer l'État québécois en loisir, en sport
amateur et dans les programmes d'éducation physique en milieu scolaire
constitue une nouvelle démonstration du désengagement de
l'État envers les jeunes; «Considérant que l'organisation
du loisir au Québec est le fruit de plus de 30 ans d'effort collectif;
«Considérant que l'État ne doit pas se délester de
toutes ses responsabilités sur les municipalités, malgré
leur rôle prépondérant en matière de
loisir;»
L'intervention réclamée se résume comme suit:
«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale
de surseoir aux réductions des subventions aux organismes de loisir
telles qu'annoncées par le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche; d'élaborer, dans les plus brefs délais, une
stratégie de développement du loisir au Québec, en
concertation avec les partenaires reconnus, et qui tienne compte des besoins de
la population.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Alors, votre pétition est
déposée. Maintenant, M. le député de
D'Arcy-McGee.
Demander que l'Assemblée nationale abroge la
loi 178 sans délai
M. Libman: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale du Québec par 484 pétitionnaires de la
Côte-Nord.
Les faits invoqués sont les suivants: «Considérant
que la loi 178, adoptée par l'Assemblée nationale le 21
décembre 1988, avec l'aide de la clause "nonobstant", outrepassait une
décision unanime de la Cour suprême, et suspend officiellement la
liberté d'expression et la garantie contre la discrimination
retrouvées dans les chartes canadienne et québécoise des
droits et libertés; «Considérant que la loi 178, en
instituant un climat politique défavorable, nuit à la promotion
d'investissements étrangers au Québec et est un embarras pour la
province à travers le Canada et le monde entier;
«Considérant que les restrictions linguistiques ne servent
qu'à détériorer les relations entre nos diverses
communautés linguistiques; «Considérant que la loi 178 doit
être adoptée de nouveau par l'utilisation de la clause
"nonobstant" à son expiration en décembre 1993;»
L'intervention réclamée se résume ainsi: «Que
l'Assemblée nationale du Québec abroge la loi 178 sans
délai.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Le Président: Alors, votre pétition est donc
déposée.
Il n'y a pas d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège ou sur un fait personnel.
Alors, nous allons maintenant procéder à la période
de questions et réponses orales. Je reconnais, en première
question principale, Mme la députée de Chicoutimi.
Questions et réponses orales
Réintroduction du bilinguisme dans l'affichage
commercial
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Il y a à
peine un an, soit plus précisément le 10 février 1992, le
gouvernement du Québec, dans un mémoire qu'il présentait
au Comité des droits de l'homme des Nations unies, présentait une
plaidoirie vigoureuse pour défendre la loi 178, présentée
alors comme un outil indispensable à la préservation de la
langue, de la culture, de la paix sociale.
Après avoir rappelé la fragilité et la
vulnérabilité du français, il ajoutait, et je cite:
«La loi 178 est une réponse législative mesurée
à la situation particulière de la société
québécoise pour qui, dans le contexte nord-américain, face
à la dominance de la langue anglaise et aux pressions culturelles,
socio-économiques et politiques qui en résultent, la francisation
demeure un acquis fragile.»
Pourtant, le premier ministre s'apprête à donner l'aval
à son parti pour réintroduire le bilinguisme dans l'affichage
commercial. Ma question s'adresse au premier ministre. Le premier ministre
peut-il nous dire en quoi la situation de fragilité, de
vulnérabilité du français, telle que décrite dans
le mémoire déposé aux Nations unies, a-t-elle
changé pour expliquer ou justifier ce virage majeur de la
réintroduction du bilinguisme dans l'affichage commercial?
Des voix: Bravo!
M. Bourassa: M. le Président...
Le Président: Alors, M. le premier ministre.
M. Bourassa: ...nous n'avons jamais renoncé à
réévaluer la situation au terme des cinq années. Je crois
que ce que nous avons soumis aux Nations unies, c'est, dans l'essence, ce qui
avait été plaidé devant la Cour suprême, la Cour
d'appel et probablement aussi la Cour supérieure. Mais tout le monde
s'entend pour dire que - du moins, la plupart s'entendent - si nous avions
accepté de renouveler la clause «nonobstant» sans que nous
puissions examiner d'autres solutions, il y aurait eu un débat.
J'entendais la députée de Chicoutimi dire qu'on aurait pu
éviter un débat avec le renou- vellement de la clause
«nonobstant», alors que, dans le rapport qu'elle a elle-même
signé, à la page 11, pour être précis, il est
mentionné que la clause «nonobstant» permet à
certains groupes ou à certaines personnes de discréditer le
Québec. C'est écrit dans son propre rapport.
Une voix: Ah, ah!
M. Bourassa: Alors, M. le Président, j'ajouterai
également que le chef de l'Opposition lui-même a dit que sa
position sur la question de l'affichage n'était pas définitive,
n'était pas encore décidée. Alors, il fait preuve
lui-même d'une certaine ouverture, contrairement aux accusations
d'intégrisme dont il a été l'objet dans son propre
parti.
Alors, M. le Président, ce que nous faisons, ce que le Parti
libéral va faire en fin de semaine, c'est de réévaluer la
situation et d'apporter les solutions les plus responsables à un
problème très important pour le Québec.
Le Président: Alors, en question
complémentaire.
Mme Blackburn: Le premier ministre peut-il dire, en cette
Chambre, aux Québécois et aux Québécoises, comment
la situation décrite il y a tout juste une année a
évolué à ce point, alors que, dans son document, il
expliquait que le visage linguistique véhiculé par la
publicité est un facteur important qui contribue à
façonner les habitudes et les comportements et qui perpétue ou
influence l'usage d'une langue? Peut-il nous dire et dire aux
Québécois, aux Québécoises comment cette situation
a suffisamment évolué pour qu'il propose le bilinguisme?
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Encore une fois, je répète ce que j'ai
dit hier, nous ne proposons pas le bilinguisme intégral. Nous proposons
que le français - je le répète parce que je pense qu'on ne
m'a pas entendu ou qu'on ne veut pas m'entend re - demeure la seule langue
obligatoire et exclusive dans plusieurs cas, et prédominante dans les
autres cas. Et, dans la résolution - ce sont des recommandations qui
sont faites au gouvernement, nous aviserons par la suite - il est
mentionné que les gestes qui sont posés devront viser à
promouvoir le caractère français du Québec.
Donc, nous recherchons un nouvel équilibre entre la protection du
visage français du Québec et le respect des droits des personnes.
Je veux dire, votre propre conseiller constitutionnel, M. Daniel Turp, disait
encore il y a quelques heures - il répétait ce qu'il disait il y
a quelques jours - que le Québec devrait accepter la
décision des Nations unies. Vous-mêmes, vous avez
publié ce matin un document où vous dites que vous voulez faire
partie des Nations unies. Comment dire aujourd'hui que vous ne voulez pas
accepter les recommandations? (15 h 20)
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, toujours en question
complémentaire.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président, dans un Québec
souverain où le message sera porté par le Québec et non
par Ottawa.
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, Mme la députée, pour
une question, s'il vous plaît.
Mme Blackburn: M. le Président, le premier ministre
peut-il nous expliquer comment, en 12 mois, sa déclaration, et je la
lis, 11° paragraphe: «...l'instauration au Québec d'un
régime de bilinguisme quasi généralisé dans le
domaine de la publicité commerciale alors que, concrètement, dans
les faits, presque partout ailleurs au Canada, la publicité commerciale
ne s'effectue qu'en anglais». Le bilinguisme, ce n'est que pour le
Québec. Peut-il nous expliquer comment cette défense-là ne
s'applique plus 12 mois après qu'il l'a tenue? Qu'est-ce qu'il y a de
changé?
Des voix: Bravo!
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: La prémisse de la députée de
Chicoutimi n'est pas exacte; il ne s'agit pas de bilinguisme quasi
généralisé. On sait que le problème se pose d'abord
essentiellement dans la région de Montréal. Donc, si sa
prémisse est fausse, sa conclusion est erronée.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
Mme Blackburn: M. le Président, il est dit: «II
importe de demeurer conscient que l'enjeu réel qui se décide sous
le couvert des plaintes...»
Des voix: Oh, oh, oh!
Le Président: S'il vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! M. le leader du
gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Un simple rappel au
règlement, M. le Président. Il s'agit de la troisième
question additionnelle. Je ne me suis pas levé dans le cas des deux
autres, mais il y avait un préambule aux deux autres. J'insiste pour que
le règlement soit appliqué et que madame cesse de violer le
règlement.
Le Président: S'il vous plaît! Alors, veuillez poser
une question. S'il vous plaît! M. le député, s'il vous
plaît!
Veuillez poser une question, s'il vous plaît, sans
préambule.
Mme Blackburn: Est-ce que le premier ministre est toujours
d'accord avec la déclaration suivante? Il disait, et je cite: «il
importe de demeurer conscient que l'enjeu réel qui se décide sous
le couvert des plaintes soumises au Comité [...] est l'instauration au
Québec d'un régime bilingue quasi généralisé
dans le domaine de la publicité commerciale.» Est-ce qu'il est
toujours d'accord avec ça? Et, s'il est toujours d'accord avec
ça, peut-il nous expliquer son virage?
Des voix: Eh, eh, eh!
Le Président: Vous avez une question de posée, je
vais donner la parole au premier ministre. Vous reviendrez avec une autre
question.
M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, pour la troisième
fois, je suis obligé de répondre qu'il ne s'agit pas de
bilinguisme généralisé. Elle n'a qu'à lire les
propositions. On verra la conclusion des discussions en fin de semaine. Mais,
je veux dire, la position du gouvernement, c'est d'avoir le français
comme seule langue obligatoire. C'est ça que nous avons voté,
d'ailleurs, en 1974.
Je pense bien que vous pouvez faire les remontrances que vous voulez -
c'est un peu votre rôle dans l'Opposition - mais le premier gouvernement
qui a établi le français comme langue officielle, c'est mon
premier gouvernement dans les années soixante-dix. Alors, il faut que
vous vous en rappeliez.
Le Président: Pour une autre question additionnelle.
Mme Blackburn: le premier ministre est-il toujours d'accord avec
ce qu'il énonçait à l'effet que ça constitue une
menace à la paix sociale alors qu'il déclarait: «chaque
fois que ces dispositions...»
Une voix: Correct, correct, correct!
Le Président: S'il vous plaît! S'il vous
plaît! M. le député, s'il vous plaît! M. le
député. Non, non, les deux côtés, là.
Allez-y, Mme la députée, avec une question.
Mme Blackburn: Est-il toujours d'accord avec la
déclaration suivante: «Chaque fois que ces dispositions ont
été remises en question, il en est découlé un
climat de forte agitation dans
l'opinion publique. Chaque fois, au contraire, que ces dispositions ont
été confirmées par l'autorité politique, comme ce
fut le cas dans la loi 178, la paix linguistique s'est trouvée
renforcée?» Reconnaît-il que ça constitue une menace
à la paix sociale?
Une voix: Bien, voyons! C'est une vraie question, ça.
Le Président: Alors...
M. Bourassa: M. le Président...
Le Président: ...j'apprécierais simplement que les
députés évitent des commentaires d'un côté
à l'autre, des deux côtés - d'accord? - suivant le
règlement, tel que le prescrit notre règlement.
Alors, la parole est au premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, je pense que j'ai eu
l'occasion, très souvent, de dire - et je pense que c'est partagé
par l'Opposition - qu'il y a eu une évolution, que le climat a
changé depuis cinq ans. D'ailleurs, vous admettez vous-mêmes -
évidemment, vous dites: Quand il y aura la république, on le fera
- que ça puisse se faire et, d'ailleurs, vous avez accueilli le
député de Westmount. Je ne pense pas que le député
de Westmount...
Des voix: Bravo!
M. Bourassa: M. le Président...
Le Président: S'il vous plaît!
M. Bourassa: M. le Président, je ne crois pas que j'aie
entendu le député de Westmount dire qu'il voulait qu'on
renouvelle la clause "nonobstant", lui qui a été élu parce
qu'on l'a établie.
Une voix: Oui.
M. Bourassa: Alors, je demanderais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: ...M. le Président...
Des voix: Bravo!
M. Bourassa: ...à la députée de Chicoutimi
de faire preuve d'un minimum de solidarité et, avant de poser ses
questions, de discuter avec son collègue.
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, pour une question
complémentaire, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Est-ce que le premier ministre peut nous dire, lui
qui refuse de dire les changements effectués... Est-ce que ce
virage-là, qu'il veut prendre ou qu'il veut faire prendre à son
parti, n'est pas plutôt une manoeuvre pour éviter que
l'électorat anglophone demeure au Parti Égalité?
Le Président: Alors, M. le premier ministre.
M. Bourassa: Encore une fois, je réfère le leader
parlementaire - je suis bien heureux qu'il me pose une question de nouveau
aujourd'hui -aux déclarations de ses propres conseillers
constitutionnels. Je veux dire, nous avons toujours dit qu'il y aurait lieu de
réévaluer la situation après cinq ans; il y a un
délai qui est fixé. Et là c'est ce que le Parti
libéral fait. Et le Parti libéral va faire des recommandations au
gouvernement, et nous aviserons par la suite.
Le Président: Pour une question complémentaire, M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Libman: Merci, M. le Président. Despite all the
arguments that the Government and the Official Opposition could master, why
does... le président: un instant, s'il vous plaît! s'il
vous plaît! c'est une question complémentaire, allez-y avec votre
question. s'il vous plaît, m. le député! allez-y, s'il vous
plaît!
M. Libman: Despite all the arguments that could be mastered, why
does not the Premier just admit it - just admit it - Bill 178 violates the
human rights, Bill 178 has given a blackeye internationally to Québec,
and any continuation of this ban on English will continue this embarrassment?
Why can he not just admit that fact?
Le Président: Alors, M. le premier ministre.
M. Bourassa: J'ai eu l'occasion de répondre lorsque nous
avons adopté cette loi. J'ai eu l'occasion de répondre en donnant
la justification et les raisons qui pouvaient autoriser le gouvernement
à agir de cette façon-là. Mais j'ai dit tantôt qu'il
y avait eu évolution de la ' situation depuis cinq ans, et c'est ce dont
nous tenons compte, tant au niveau du parti qu'au niveau du caucus et du
gouvernement.
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député d'Anjou.
Nécessité du maintien intégral
des lois 101 et 178
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président.
À la lecture de la plaidoirie du gouvernement du Québec, on
constate que, malgré certaines
faiblesses dans l'argumentation juridique, le gouvernement du
Québec, par l'entremise de son Procureur général, a
défendu sans réserve les dispositions de la loi 101 et de sa loi
178, tout en plaidant pour leur maintien intégral «en vue - et je
cite - d'assurer une coexistence paisible des deux groupes linguistiques du
Québec». Et c'est le gouvernement du Québec qui nous met en
garde dans sa propre plaidoirie: «Au-delà des apparences, il
importe de demeurer conscient que l'enjeu réel qui se décide sous
le couvert des plaintes soumises au Comité [...] est l'instauration au
Québec d'un régime de bilinguisme quasi
généralisé dans le domaine de la publicité
commerciale alors que, concrètement, dans les faits, presque partout
ailleurs au Canada, la publicité commerciale ne s'effectue qu'en
anglais.» (15 h 30)
Ma question est au ministre de la Justice. Puisque, comme tout bon
avocat, il croit en ce qu'il plaide, est-ce que le ministre de la Justice peut
nous dire s'il va être sur le plancher du conseil général
de son parti en fin de semaine pour défendre, comme dans sa plaidoirie,
la nécessité du maintien intégral des lois 101 et 178?
Le Président: Alors, en demandant l'attention de tous les
collègues, s'il vous plaît, M. le ministre de la Justice.
M. Rémillard: M. le Président, de par tous les
commentaires que nous avons pu lire, les experts consultés
habituellement tant par l'Opposition que par ceux qui commentent habituellement
aussi la scène internationale - et le député d'Anjou y
fait référence - ont dit que le Procureur général a
plaidé avec tous les arguments qu'il devait faire valoir ia
légalité de la loi 178. C'était mon devoir, comme
Procureur général, M. le Président, et je l'ai fait avec
toute la compétence que nous avons au ministère de la Justice et
au niveau gouvernemental.
Et, à partir de là, M. le Président, il faudra voir
maintenant la décision finale qui sera rendue par le comité. Un
document nous est parvenu ce matin, très tôt, mais une note
diplomatique suivait aussi pour nous dire que ce n'était pas le document
final, qu'il manquait des pages, qu'il manquait aussi des dissidences, des
parties de l'opinion, et qu'on voulait donc nous faire parvenir
éventuellement l'ensemble de la décision. Alors, au lieu de citer
des passages hors contexte comme il le fait, il devrait attendre que la
décision soit rendue par les Nations unies et, ensuite, on comparera en
bons avocats.
Des voix: Bravo!
Le Président: Bon. Alors, s'il vous plaît! S'il vous
plaît! MM. et Mmes les députés, s'il vous plaît! S'il
vous plaît! M. le député de Lévis, s'il vous
plaît!
Pour une question complémentaire, M. le député
d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président. Est-ce
que le ministre est en train de nous dire qu'il ne se souvient même pas
de sa plaidoirie?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger (Anjou): Le ministre ne répond pas
à ma question: Est-ce qu'il va défendre la plaidoirie du
gouvernement du Québec ou s'il va faire plutôt comme il l'a fait
à Charlottetown, est-ce qu'il va plutôt s'écraser?
Des voix: Bravo! Bravo! Bravo!
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Rémillard: M. le Président, mon rôle comme
Procureur général, c'est de défendre les lois du
Québec, les lois qui sont faites par l'Assemblée nationale, qui
sont votées par l'Assemblée nationale du Québec, et ces
lois sont défendues par le Procureur général.
Tout à l'heure, le député d'Anjou a dit qu'on avait
bien fait notre travail, et ça a été ce qui a
été dit par l'ensemble des commentateurs. Alors, je le prends
comme un compliment. C'est qu'il nous dit...
Le Président: Un instant, s'il vous plaît. Un
instant, un instant! S'il vous plaît! J'apprécierais... S'il vous
plaît! À l'ordre, s'ii vous plaît! À l'ordre, s'il
vous plaît! M. le député, s'il vous plaît!
J'ai dit tantôt que la période des questions était
de 45 minutes. Si vous voulez l'utiliser à bon escient, respectez le
règlement et évitez tout commentaire d'un côté comme
de l'autre.
Pour compléter votre réponse, M. le ministre de la
Justice.
M. Rémillard: M. le Président, peut-être que
le député d'Anjou pourrait nous expliquer, lui, comment,
lorsqu'il y aura la république au Québec, eux, de leur
côté, ils pourraient mettre le bilinguisme intégral sans
jamais parler de la prédominance de la langue française?
Le Président: Une question complémentaire.
M. Bélanger (Anjou): m. le président, est-ce que le
ministre pourrait au moins répondre à ma question: va-t-il
défendre devant son propre conseil national... va-t-il
défendre...
Des voix: Oh! Oh! Des voix: À l'ordre!
M. Bélanger (Anjou): Va-t-il défendre sa propre
plaidoirie à peine...
Le Président: Un instant, s'il vous plaît. Un
instant! À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, M. le
député, s'il vous plaît! M. le député de
Papineau!
Votre question s'il vous plaît.
M. Bélanger (Anjou): M. le Président, le
ministre...
Le Président: Écoutez, là! Je vous rappelle
à l'ordre une première fois, M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques. Écoutez, j'ai demandé... J'avise un
député qu'il n'est pas conforme au règlement. Je
n'apprécie pas du tout qu'on fasse un commentaire après ça
là-dessus, qu'on en fasse à tout moment de la période des
questions. J'ai avisé formellement un député en
contravention et vous répliquez immédiatement. Alors, je vous
avise à nouveau.
Question complémentaire.
M. Bélanger (Anjou): Merci, M. le Président. Le
ministre va-t-il défendre la plaidoirie du gouvernement du Québec
devant le conseil général de son parti ou va-t-il plutôt
encore s'écraser, comme il l'a fait à Charlottetown?
Le Président: M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, de par la question
que me pose le député d'Anjou, j'ai l'impression qu'il se situe
plus dans la ligne de l'intégrisme que dans la ligne du trait
d'unionis-me défendue par le député de Gouin. Alors, en
fonction de ça, M. le Président, je veux simplement lui
répondre. Il a cité, tout à l'heure, certains des propos
qui sont tenus dans la plaidoirie du Québec. On aura probablement
l'occasion d'en discuter M. le Président. Il l'a fait en tant qu'avocat.
Je lui dis simplement que le rôle du Procureur général,
c'est de défendre les lois du Québec. Et cette loi, la loi 178,
telle qu'elle existe au moment où nous nous parlons, c'est le rôle
du Procureur général de la défendre devant les tribunaux,
et c'est ce que nous avons fait au niveau du Comité des Nations
unies.
Le Président: Question principale, M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
Caractère français du Québec
indiqué aux immigrants
M. Bourdon: M. le Président, le gouvernement
libéral a déjà défendu avec vigueur les
dispositions de la Charte de la langue française sur l'affichage. De son
côté, la ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration a déjà défendu avec ardeur
l'intégration des fils et des filles de nouveaux arrivants à
l'école française. Le 2 juin 1992, l'Opposition officielle a
applaudi, sans réserve, les propos de la ministre reproduits à la
page 1440 du Journal des débats, et je cite: «Depuis
plusieurs années, nous dé- ployons beaucoup d'efforts pour
informer les candidats à l'immigration du caractère
français du Québec.» Fin de la citation. Un peu plus loin,
la ministre disait, et je cite: «II faut se demander si c'est le moment
opportun d'atténuer le message.» Fin de la citation. Alors, ma
question à la ministre: Est-ce qu'elle croit le moment opportun pour
atténuer le message aux immigrants?
Le Président: Mme la ministre des Communautés
culturelles et de l'Immigration.
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, il y a des principes
auxquels je tiens et auxquels ce gouvernement tient aussi, puisque, justement,
dans l'énoncé de politique sur l'immigration et
l'intégration qui a été connu en décembre 1990 et
endossé par l'ensemble, bien sûr, du Conseil des ministres, on
mentionnait qu'il était important pour tout immigrant qui arrive au
Québec de parler français, de le comprendre et de l'écrire
pour qu'il puisse bien s'intégrer au marché du travail et aussi
qu'il puisse participer pleinement à la communauté francophone.
Donc, bien sûr que ce n'est pas une question d'imposer quoi que ce soit,
M. le Président, mais c'est tout simplement dans l'intérêt,
je dirais, de l'avenir de toute personne qui arrive au Québec
d'apprendre le français.
Le Président: En question complémentaire.
M. Bourdon: M. le Président, la ministre est-elle d'accord
avec Alliance Québec que le libre choix de la langue d'enseignement pour
une classe d'immmigrants n'affecterait qu'un faible 1 % de la clientèle
scolaire au Québec?
Le Président: Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, j'ai répondu
hier qu'il y avait un processus qui était enclenché depuis
maintenant quelques mois et que nous avions reçu un avis du Conseil de
la langue française. Nous aurons à discuter de ce dossier en fin
de semaine, et le gouvernement, par la suite, devra faire connaître sa
décision. Bien sûr que c'est à ce moment que nous pourrons
prendre position. Alors, je suis persuadée que mes collègues
auront toujours en tête ces grands principes déjà reconnus
dans l'énoncé de politique qui est connu depuis 1990.
Le Président: Alors, pour une question principale, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Tort causé à l'image du Québec
à l'étranger par l'éventuelle décision sur la loi
178
M. Boulerice: M. le Président, alors que le Procureur
général fait de l'équitation avec sa
plaidoirie - il ne sait pas comment monter en selle - que le premier
ministre nous donne une recette qui est: Mettons de l'anglais pour promouvoir
le français, voilà que le ministre des Affaires internationales,
lui, se fait alarmiste, M. le Président, sur le tort causé par
une éventuelle décision d'un comité de l'ONU quant
à l'image du Québec à l'étranger, alors que
personne n'a vu le jugement, que lui-même ne l'a pas. La question que je
lui pose: Je comprends que le ministre a des convictions personnelles dans ce
dossier, mais ne trouve-t-il pas qu'il fait preuve d'un peu, beaucoup, voire
même d'énormément d'imprudence dans ses propos? (15 h
40)
Le Président: Alors, M. le ministre des Affaires
internationales.
M. Ciaccia: M. le Président, au contraire...
Des voix: Ah! Ah!
M. Ciaccia: ...je crois que j'ai démontré une
prudence complète dans les réponses que j'ai données aux
questions du député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Je crois
qu'aucune personne en cette Chambre n'est d'avis que si - et je dis
«si», parce qu'on doit attendre les résultats et on doit
examiner la décision des Nations unies - on avait une décision
des Nations unies qui trouverait que nos lois sont contre les droits
individuels ou si elles étaient contre la liberté d'expression,
ou si elle exprimait une opinion contre les lois linguistiques du
Québec, dépen-damment des raisons qu'elle invoque... Je crois que
ceci n'aiderait pas l'image du Québec à l'international;
ça n'aiderait pas notre image et nos relations avec nos partenaires. Et
je crois que j'ai démontré une prudence exceptionnelle dans mes
propos, pas du tout alarmistes; j'ai seulement dit la réalité des
choses.
Le Président: Alors, en question
complémentaire.
M. Boulerice: M. le Président, est-ce que le ministre ne
convient pas avec moi que l'agitation sociale appréhendée dans le
document présenté par le Québec pourrait être
forcément dommageable pour ce qui est de l'image internationale du
Québec? Donc, ma question au ministre est: Va-t-il provoquer l'agitation
en votant les amendements à la loi 178?
Le Président: Alors, M. le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, je crois qu'il y a beaucoup
de scénarios hypothétiques dans la question et les affirmations
du député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Je crois que le manque
de prudence n'est pas de mon côté à moi. Je pense que le
manque de prudence est plutôt du côté du
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Je dois vous dire que
même Lucien Bouchard et Jean Doré, le maire de Montréal,
ont affirmé que, s'il y avait une décision défavorable au
Québec, ça pourrait mettre en difficulté ou ça
pourrait affecter l'image du Québec.
Le Président: Question complémentaire, M. le leader
de l'Opposition.
M. Chevrette: Le ministre qui dit qu'il faut être prudent
et qui n'a pas pris connaissance du document, est-ce qu'il ne trouve pas
prématuré, à ce moment-là, de faire prendre des
décisions en conseil général en fin de semaine?
Le Président: M. le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, le conseil
général a le droit... Qu'il y ait une décision de l'ONU ou
qu'il n'y en ait pas, le conseil général a le droit de prendre
une position, de faire des recommandations, démocratiquement, et nous
avons le droit d'assister à un tel conseil, et le gouvernement de
prendre les décisions en conséquence.
Une voix: Et voilà!
Le Président: Question complémentaire...
M. Boulerice: Est-ce que le ministre...
Le Président: ...M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: ...en cas de reconduction de la loi 178, maintient
sa menace de démissionner?
Le Président: M. le ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, premièrement, c'est
très hypothétique, mais je n'ai jamais fait aucune menace,
à personne, ni à cette Assemblée, ni à mon premier
ministre, ni à mon parti, ni à mon gouvernement.
Des voix: Ah!
Le Président: Alors, pour une question
complémentaire, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Libman: Will the Minister of International Affairs get up in
front of his conseil général this weekend and tell them that, if
this law is revoked, our international partners will feel far more comfortable
about investing in Québec?
Le Président: M. le ministre.
M. Ciaccia: I would suggest to the Member for D'Arcy-McGee, first
of all, not to be such an alarmist. And, secondly, if you want to know
what I am going to say at the conseil général, take your
membership in the Liberal Party, attend, and you will see!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Contrat sans appel d'offres à IAF
Biovac
M. Trudel: M. le Président, la semaine dernière, le
ministère de la Santé et des Services sociaux décidait de
confier à la firme IAF Biovac, une filiale de la firme IAF BioChem,
l'ensemble de la distribution de ses vaccins au Québec, au
détriment d'une entreprise qui les distribuait jusqu'à maintenant
et qui s'appelle CGF Pharmatech. Le ministère de la Santé et des
Services sociaux procédait par appel d'offres depuis 1983 pour assurer
la distribution de ces vaccins à l'ensemble du Québec et, au
cours des 2 dernières années, c'est la dernière firme qui
avait la distribution de ces vaccins à un coût, nous dit-on, de 25
% moins cher que le contrat d'exclusivité qui vient d'être
accordé à IAF Biovac. Le ministre peut-il tout simplement nous
expliquer pourquoi on a procédé sans appel d'offres dans le cas
de la distribution des vaccins et du contrat qu'on a confié à IAF
Biovac?
Le Président: M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. Je veux remercier M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue de poser cette question. Ça ne
m'arrive pas souvent de remercier un député de poser une
question. Je l'attendais, je la souhaitais hier. Je l'ai aujourd'hui. J'en suis
très heureux. Je vais tenter d'en profiter, M. le Président, pour
éclairer, en toute transparence, sur un dossier qui n'est pas un dossier
facile et dont je suis porteur avec un certain nombre de mes
collègues.
D'abord, je vais corriger quelques affirmations qui, je pense, ne sont
pas de mauvaise foi par le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue. La première et la seule fois
où c'est allé en soumissions publiques, M. le Président,
c'est en 1991, sous notre gouvernement. Dans les années
antérieures, y compris sous l'administration qui nous a
précédés, c'est l'institut Armand-Frappier qui
bénéficiait de ce contrat de gré à gré pour
la distribution des vaccins un peu partout à travers le Québec. A
ce moment-là, c'était considéré comme logique et
normal, à certaines conditions, IAF BioChem étant, à
l'époque, l'institut Armand-Frappier du domaine public.
Pourquoi a-t-on fait ça, à l'époque? Je pense que
c'est ça, fondamentalement, la vraie question. On l'a fait pour
encourager une entreprise québécoise qui fabrique des vaccins,
qui fait de la recherche, qui est implantée au Québec, qui
produit au Québec et qui produit une valeur ajoutée.
En 1991, M. le Président, puisque IAF avait été
vendue, nous sommes allés en soumissions publiques avec la
complicité du CRSSS de la région du Montréal
métropolitain. Pharmatech a reçu le contrat, étant le plus
bas soumissionnaire à 386 000 $, alors que Biovac était plus
élevé. Nous l'avons donc donné à ce
moment-là, tel que stipulé dans l'appel d'offres.
Cette année, M. le Président - je termine, puis
j'essaierai d'être plus court dans les réponses aux questions
additionnelles - nous avons décidé d'y aller de gré
à gré parce que nous avons accepté de rencontrer la firme
en - question qui nous a saisis de sa situation et nous a évoqué
le message que nous devions envoyer à Biovac quant à son
importance au Québec au niveau des emplois, quant à l'importance
de conserver un patrimoine technologique extrêmement important et de
recherche au niveau des vaccins. Et c'est ce message que nous avons
reçu, M. le Président. Conclure qu'il y a actuellement contrat
entre Biovac et le ministère est faux. Approvisionnements et Services -
je finis, M. le Président - nous a donné l'autorisation de
négocier de gré à gré. Et je vous dis aujourd'hui
qu'il n'y a pas encore de contrat.
Le Président: Pour une question complémentaire.
M. Trudel: Mais le ministre va devoir nous expliquer pourquoi la
compagnie qui a été délaissée ne serait pas une
compagnie québécoise elle-même pour détenir ce
contrat. Et, deuxièmement, puisque le ministère de la
Santé et des Services sociaux détient toujours le monopole pour
négocier l'achat des vaccins et non la distribution, pourquoi n'a-t-il
pas divisé en deux l'achat, en quelque sorte, des vaccins, et que la
distribution elle-même fasse partie ou fasse l'objet d'un appel
d'offres?
Le Président: M. le ministre. (15 h 50)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
aurez remarqué que je n'ai pas dit que Pharmatech était une
mauvaise compagnie. Pharmatech est une entreprise de distribution,
essentiellement, avec quelques éléments de recherche qui ne se
comparent d'aucune manière à ce que font Biovac et BioChem.
M. le Président, on parle de deux choses complètement
différentes. À ce moment-ci, nous avons décidé de
donner un signal très important que je pourrais comparer... de la
même nature que le signal que le gouvernement précédant le
nôtre donnait, à l'époque, à Bombardier, donnait,
à l'époque, à Canadair, ce qui a fait que nous avons,
effectivement, pris ces décisions et,
aujourd'hui, qui ne se vante pas d'avoir presque un empire avec
Bombardier, M. le Président, avec Canadair avec les CL-215? Nous faisons
donc le même geste, puisqu'il y a de la valeur ajoutée au niveau
de la recherche de Biovac dans les médicaments.
Et je terminerai en vous disant que nous n'avons jamais dit que, dans la
négociation de gré à gré, M. le Président,
nous irions à un prix supplémentaire à celui que
Pharmatech offrait, la première chose.
Deuxième élément. M. le Président, il serait
injuste de laisser circuler des chiffres sur la place publique, tel qu'ils
l'ont fait, en vous disant qu'en maintenant au Québec un patrimoine de
recherche au niveau des vaccins, au niveau de l'influenza - ça vous
intéresse très certainement, M. le Président - Biovac et
BioChem nous ont permis, comme gouvernement - et je suis convaincu que
ça vous intéresse, parce que c'est des millions qu'il s'agit -
d'économiser en une seule année 2 700 000 $, puisque nous avions
de la compétition à faire à Connaught, ce qui explique
peut-être pourquoi Connaught est sortie de la place publique.
Le Président: Alors, en question principale, maintenant,
M. le député de Masson.
Manque d'information touristique aux États-Unis
sur des destinations au Québec
M. Blais: Le 11 avril dernier, le New York Times faisait
état de résultats obtenus à la suite d'une enquête
effectuée à son initiative dans le but d'obtenir de l'information
touristique générale - je dis bien générale - sur
des destinations aux États-Unis et dans toutes les provinces
canadiennes. Pour ce faire, des citoyens ont expédié une
quarantaine de lettres à des bureaux d'information touristique dans
chacune de ces destinations, dont le Québec. Le New York Times
écrit à pleine page que, si votre destination projetée
est celle de Québec, eh bien, n'attendez pas de l'aide de l'information.
Ils ne répondent pas, et ce, même après une nouvelle
demande. Est-ce que, pendant que les autres ministres cherchent une langue pour
afficher, le ministère du Tourisme aurait complètement perdu la
sienne?
Le Président: M. le ministre du Tourisme.
M. Vallerand: M. le Président, je pense que c'est une
façon de parler, évidemment, parce que, ce que le
député de Masson cite... Je pourrais lui rappeler que, l'an
dernier, une opération similaire a été conduite du
côté des États-Unis, et le Québec s'est
classé bon premier, mais je ne me rappelle pas que le
député de Masson se soit levé pour nous
féliciter.
Je n'étais pas au courant, M. le Président, qu'on avait
reconduit le même exercice cette année, mais soyez certain que je
vais m'informer. Et je suis persuadé que le Québec doit se
classer parmi, encore une fois, les meilleurs quant à sa rapidité
pour répondre à toute forme de demande d'information touristique
sur les destinations québécoises.
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, en question
complémentaire.
M. Blais: est-ce que le ministre peut laisser ses exultations
sur les succès et nous répondre et nous dire quels sont les
correctifs qu'il a apportés cette année pour minimiser un peu cet
échec notoire?
Le Président: M. le ministre.
M. Vallerand: Comme on se le disait au début, M. le
Président, le langage a ses notions relatives. De parler d'échec
notoire, je n'en suis pas, bien au contraire, et je me fais fort de
défendre la qualité de l'industrie touristique au Québec
à tous égards. Et, dans le passé - et je le citais - pas
plus tard que l'an dernier, à partir d'un exercice similaire à
celui qui est cité par le député de Masson, le
Québec s'est classé bon premier. Bien au contraire, je ne pense
pas qu'on puisse s'accuser de déficience à ce titre-là.
Mais je suis prêt, je suis disposé, M. le Président,
à écouter. Qu'on me transmette l'information que le
député de Masson cite, et je suis à prêt à
lui revenir pour lui dire quels sont les correctifs qu'on apportera, si tel est
le cas.
Mais, l'an dernier, de façon mesurée, au ministère,
au contraire, on s'est classés bons premiers.
Le Président: Alors, toujours en question
complémentaire.
M. Blais: Ma question est toujours la même. Les
succès passés, on les connaît. Cette année, il n'y a
eu aucune réponse de votre ministère. Comment explique-t-il
ça et comment va-t-il agir pour y remédier, pour que le
Québec soit connu partout?
Le Président: M. le ministre. M. le député!
Bon! Écoutez, je vais demander l'attention de tous les collègues,
et j'avise plus spécifiquement M. le député de
Lévis de réserver ses commentaires. Alors, M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Vallerand: M. le Président, je trouve toujours
déplorable que l'Opposition, systématiquement, se serve de propos
cités plus ou moins de façon correcte, un peu partout, qui
tentent de dénigrer la qualité de nos destinations à tous
égards, pour tenter de démontrer que l'industrie touristique du
Québec et l'appui que le gouver-
nement lui donne ne font pas leur travail. Dans chacun des cas, bien au
contraire, je pense qu'on peut se comparer de façon avantageuse à
toutes les destinations touristiques internationales, compte tenu
également des moyens qu'on y consacre, et c'est connu dans toute
l'industrie. Mais, à chaque fois que l'Opposition se lève, ce
qu'ils trouvent à dire ou à redire, c'est un
élément isolé qui, à chaque fois, ne se
vérifie même pas.
Le Président: En question principale, maintenant, M. le
député d'Arthabaska.
Modification du décret 1554-91 pour aider les
sinistrés de Maskinongé suite à la tornade du 27
août 1991
M. Baril: Oui, M. le Président. Les gens se souviennent,
surtout ceux de Maskinongé, de la tornade qui balayait cette
région le 27 août 1991. Le député de
Maskinongé s'était empressé de se rendre sur place afin
d'encourager ses électeurs à faire une grande corvée et en
leur promettant de l'aide gouvernementale. Après plus de 20 mois
d'attente, le dossier d'une soixantaine de familles, ou entreprises agricoles,
n'est toujours pas réglé. Les sinistrés, par le biais du
syndicat de l'Union des producteurs agricoles de la Mauricie, demandent que le
décret 1554-91 tienne compte de la réalité agricole pour
une indemnisation. Pourquoi le ministre de la Sécurité publique
s'entête-t-il à ne pas modifier le décret, après que
son gouvernement a fait toutes sortes de promesses à ces gens-là
comme, entre autres, de modifier ce même décret?
Le Président: M. le ministre de la Sécurité
publique.
M. Ryan: Non, je ne me souviens pas que semblable promesse ait
été faite par le gouvernement. Je ne me souviens pas que
semblable promesse ait été faite. Le ministre a sans doute dit
qu'il discuterait du sujet avec le ministre de la Sécurité
publique, mais ce programme relève de la compétence du ministre
de la Sécurité publique - je pense que tout le monde en convient
- et les agriculteurs ont présenté des revendications, dont
certaines ne pouvaient pas être retenues. Elles ont été
étudiées abondamment. Nous leur avons dit clairement pourquoi
certaines revendications ne pouvaient pas être retenues. Il y a un
certain nombre de dossiers qui ne sont pas réglés actuellement,
parce qu'il y a des gens qui se sont traîné les pieds pour fournir
les documents qu'il faudrait.
M. Baril: M. le Président...
Le Président: Pour une question complémentaire.
M. Baril: ...est-ce que le ministre de la Sécurité
publique a lu une lettre de son collègue, datée du 8 avril, qui
lui demande de changer le décret suite à une entente, pas
à une entente, à des promesses qu'il y avait eu au niveau de son
monde? Deuxièmement, pourquoi le ministre ne reconnaît-il pas...
Pourquoi le ministre s'accro-che-t-il à un critère qui fait en
sorte que, si un boisé ou une érablière ne présente
pas 50 % des revenus d'une entreprise, on ne le considère pas? Pourquoi
le ministre ne considère-t-il pas que le pourcentage de cette
érablière-là fait partie du revenu de l'ensemble d'une
entreprise qui peut la rentabiliser?
Le Président: M. le ministre.
M. Ryan: Nous n'en étions pas au premier programme
d'indemnisation. Il y en a eu d'autres auparavant, il y en aura d'autres
à l'avenir, il faut mesurer les coûts de ces suggestions que
présente le député. Dans ce cas-ci, il avait
été décidé antérieurement que les dommages
causés à des érablières, dans les conditions qu'on
vient d'évoquer, n'étaient pas admissibles pour fins
d'indemnisation. Le programme est demeuré ce qu'il est. Je ne
prétends pas qu'il soit infaillible. Si on nous apporte de très
bons arguments pour envisager des modifications, nous sommes toujours ouverts
pour les ententes, mais, jusqu'à maintenant, les arguments qu'on nous a
présentés n'ont pas été retenus.
Le Président: Pour une autre question
complémentaire.
M. Baril: Est-ce que le ministre est prêt à utiliser
l'article 3.4 du même décret, qui lui permet d'intervenir
justement si les modalités du programme ne peuvent être
respectées, en autant que les sinistrés font la
démonstration au ministre que les pertes subies le 21 août 1991
les placent dans un état de précarité financière?
Est-ce que le ministre est prêt? (16 heures)
Le Président: M. le ministre de la Sécurité
publique.
M. Ryan: Lorsque le député aura eu la chance de
participer à la direction des affaires publiques, il se rendra compte
qu'une disposition comme celle-là doit être utilisée avec
infiniment de retenue. Elle a été utilisée à
quelques reprises par le ministre actuel dans des cas où il y avait
précarité très solidement démontrée. Et,
s'il arrivait un cas où cette précarité était
démontrée de manière absolument claire, j'ai l'esprit
ouvert, je suis capable de le regarder, mais je ne veux pas que le
député pense un instant que je serais le genre de ministre qui
serait tenté de se servir d'une clause comme celle-là pour
régler des problèmes généraux.
Le Président: Alors, c'est la fin de la période de
questions.
Il n'y a pas de votes reportés.
Motions sans préavis. Alors, M. le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche.
M. Blackburn: Merci, M. le Président.
Le Président: un instant, s'il vous plaît. alors, en
demandant la collaboration des collègues, s'il vous plaît. m. le
leader du gouvernement.
Des voix: On n'entend pas.
Le Président: Alors, M. le leader du gouvernement demande
s'il y a consentement de l'Assemblée pour que nous procédions
immédiatement aux avis touchant les travaux des commissions au lieu des
motions sans préavis. Nous reviendrons aux motions sans préavis
ultérieurement. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix: Consentement.
Le Président: Alors, consentement. Je demanderais, encore
une fois, la collaboration de tous les collègues, s'il vous plaît.
Si on veut entendre le ministre, encore faut-il qu'on écoute. Alors, M.
le leader du gouvernement, pour les avis touchant les travaux des
commissions.
Avis touchant les travaux des commissions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
J'avise cette Assemblée qu'aujourd'hui, de 16 h 30 à 18 heures,
à la salle Louis-Joseph-Papineau, la commission du budget et de
l'administration procédera à l'étude des programmes 6 et 7
des crédits budgétaires du ministère des Finances;
à la salle Louis-Hippolyte-LaFontaine, la commission des institutions
procédera à l'étude du programme 4 des crédits
budgétaires du ministère du Conseil exécutif, soit ceux
relevant du ministre délégué aux Affaires autochtones.
Brève correction: étant donné qu'il est 16 heures, ce sera
à compter de 16 h 5, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le leader du
gouvernement. Oui, M. le leader de l'Opposition officielle.
M. Chevrette: J'ai une question à poser. Il est de
coutume, après la période de questions et lorsqu'il y a motion,
qu'on annonce également les commissions du lendemain matin, puisqu'on
vient d'annoncer exclusivement les commissions de cet après-midi.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
reconnais que la coutume veut qu'on annonce les commissions lorsque les
commissions siègent. Il n'y aura pas, demain avant-midi, de commissions
qui vont siéger comme telles. Par contre, comme le règlement le
prévoit, les commissions siégeront vendredi pour poursuivre
l'étude des crédits. Demain avant-midi - je complète
l'information, M. le leader de l'Opposition - le parti ministériel tient
un important caucus auquel tous les députés se doivent
d'assister.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le leader de
l'Opposition officielle.
M. Chevrette: M. le Président, étant donné
que nous avions planifié l'étude des crédits, que nos
porte-parole avaient été avisés longtemps d'avance, parce
que vous savez que c'est discuté entre les deux bureaux des leaders sur
une base régulière, je lui demanderais ce que je disais au chef
de cabinet - parce que je n'ai pas pu voir le ministre avant le début de
la séance - qu'il démontre de la souplesse, parce qu'il y a un
déplacement de nos porte-parole. On pourrait s'organiser avec une
souplesse certaine, pour faire entendre ceux qui devaient l'être demain
matin, au moins à ce niveau-là.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je tiens à assurer le
leader de l'Opposition officielle que, comme à l'habitude, nous ferons
preuve de cette souplesse. Nous avons, d'ailleurs, de part et d'autre, des
demandes, comme dans le cas du chef de l'Opposition qui a un agenda
chargé, également, et on tente d'accommoder tous les
parlementaires, mais de nous acquitter de nos devoirs d'étudier ces
crédits suivant les délais qui sont prescrits par le
règlement ou en les respectant le plus possible.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le leader du
gouvernement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Motions sans préavis
Alors, nous allons revenir à l'item Motions sans préavis.
M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Souligner la Semaine de la conservation de la
faune
M. Blackburn: merci, m. le président. je fais motion pour
que cette assemblée accepte de souligner la présentation de la
semaine de la conservation de la faune, qui a lieu du 18 au 24 avril 1993.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a
consentement pour qu'on débatte de cette motion? Il y a
consentement?
Une voix: Consentement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Consentement. Allez-y, M.
le ministre.
M. Gaston Blackburn
M. Blackburn: Merci, M. le Président.
La Semaine de la conservation de la faune célèbre cette
année sa 11e année d'existence. De fait, depuis dimanche dernier,
plusieurs activités ont eu lieu dans toutes les régions de la
province afin de souligner cette Semaine. Vous vous souviendrez, M. le
Président, que l'an dernier j'ai aussi eu l'occasion de m'adresser aux
membres de cette Assemblée pour parler de cette Semaine fort importante,
puisqu'elle nous permet de sensibiliser les Québécoises et les
Québécois à l'importance de conserver et de mettre en
valeur la faune et son habitat. Le thème que nous avons retenu est:
«Des milliers de lacs... un fleuve. Des habitats essentiels».
J'estime qu'il est très important de parler des habitats lorsqu'on parle
de conservation, puisqu'un habitat faunique représente le territoire
où une espèce vit, se nourrit et se reproduit. Les milieux
riverains et aquatiques sont très importants au Québec, puisque
plus des deux tiers de la faune québécoise se retrouvent dans ces
milieux.
À titre d'exemple, les milieux humides tels les marais, les
berges des cours d'eau, les tourbières et autres hébergent
environ 150 espèces d'oiseaux, 27 d'amphibiens et de reptiles et 23 de
mammifères terrestres. Nos lacs et nos rivières regorgent d'une
faune aquatique très diversifiée. Près de 110
espèces de poissons y vivent, sans parler de tous les oiseaux
migrateurs, plus particulièrement les canards, les bernaches et les oies
qui font une halte le long du couloir fluvial du Saint-Laurent au printemps
pour y trouver abri et nourriture.
Pensons simplement au spectacle fantastique que nous offrent ces oiseaux
migrateurs, soit ceux du Cap-Tourmente ou dans la région du lac
Saint-Pierre, plus spécifiquement dans la région de
Baie-du-Febvre, où ils s'arrêtent pour se nourrir et reprendre des
forces avant de poursuivre leur périple vers le Nord.
Mais la Semaine de la conservation de la faune, c'est plus qu'un simple
thème. En effet, la Semaine comporte deux volets: un volet jeunesse et
un volet adulte. Dans ce premier cas, ce n'est pas moins de 600 000 documents
de sensibilisation, cahiers d'exercices, bandes dessinées, brochures et
affiches qui ont été distribués dans toutes les
écoles primaires et secondaires du Québec.
Dans le deuxième cas, diverses manifestations, tels des salons,
des expositions, des conférences sont prévus dans l'ensemble des
régions du Québec afin de mieux faire connaître la faune et
son habitat. Pour parvenir à l'atteinte de nos objectifs, le
ministère compte déjà sur la collaboration de plusieurs
organismes qui, déjà, depuis plusieurs années,
s'impliquent dans la réalisation de la Semaine.
Je veux, bien sûr, parier de la Fondation de la faune du
Québec qui a fait beaucoup depuis 1988 pour la protection de notre
patrimoine faunique. À titre d'exemple, elle a investi près de 8
500 000 $ pour la réalisation de 300 projets. La
Fédération québécoise de la faune, quant à
elle, joue un rôle important puisqu'elle intervient directement sur le
territoire par le biais de ses associations régionales et locales.
L'Association provinciale des trappeurs indépendants et la Fondation
héritage faune s'avèrent aussi des partenaires essentiels
à la réussite de cette Semaine.
Ce partenariat, M. le Président, cette association avec ces
organismes du milieu s'inscrit parfaitement bien dans cette volonté du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de faire en sorte
que la population puisse faire partie intégrante de la gestion et de la
protection de notre magnifique patrimoine faunique. La Semaine de la
conservation, donc, nous donne aussi l'opportunité de souligner le
travail inlassable des jeunes, des organismes et de personnalités qui,
à leur façon, ont joué un rôle important pour la
sauvegarde faunique.
J'ai eu le plaisir, hier, M. le Président, d'être
présent à Montréal afin d'honorer plusieurs
lauréats lors de la remise du Prix de la conservation de la faune. Ce
prix comporte quatre volets: le volet personnalité de l'année,
l'association et le bénévole de l'année, ainsi que le
volet jeunesse dans lequel deux prix sont remis.
Loin de perdre de sa popularité, la Semaine de la conservation de
la faune attire de plus en plus l'attention. À titre d'exemple, le
ministère a été envahi par pas moins de 40 000 dessins de
jeunes provenant de partout au Québec. De ce nombre, 15 oeuvres ont
été retenues. Cela démontre clairement, M. le
Président, l'intérêt manifesté par les jeunes
à la conservation de la faune. L'an passé, un peu moins de 25 000
dessins avaient été reçus, bien sûr, à
l'intérieur de ce concours.
Pour en revenir, donc, à ces lauréats 1993 de la
conservation de la faune, j'aimerais prendre le temps qu'il me reste pour vous
les présenter. Tout d'abord, pour le volet personnalité, la palme
échoit à M. Victor Tremblay. Ce prix lui est octroyé pour
sa contribution exceptionnelle et soutenue au développement
régional des ressources naturelles, à la concertation
intermunicipale en vue d'assurer l'utilisation durable de ces ressources, sans
compter la gestion des territoires fauniques, plus particulièrement
celle des rivières à saumon.
En ce qui a trait au volet bénévole, c'est M. Lucien
Boivin qui a été désigné bénévole de
l'année. Cette mention lui a été remise pour la
qualité de sa contribution depuis plus de 30 ans, sa participation
exemplaire au regroupement, à la représentation et à
l'éducation des chasseurs ainsi que son engagement dans des projets de
conservation et de mise en valeur de la faune et de son habitat.
De son côté, la Fédération
québécoise pour le saumon atlantique, la FQSA, a
été désignée comme récipiendaire pour le
volet association 1993, en considération de son engagement dans la
promotion de !a ressource saumon ainsi que pour sa participation à la
réalisation d'aménagements favorables à l'augmentation du
potentiel faunique et récréotouristique des rivières
à saumon. (16 h 10)
Le volet jeunesse individuel a été attribué
à Mlle Annie Labbé pour le résultat obtenu lors du
concours de rédaction du secondaire, deuxième cycle, tenu dans le
cadre de cette Semaine. Sa composition, intitulée «Un petit pas
pour l'homme, un grand pas pour la faune», a su présenter, dans un
texte bien documenté, une expérience vécue dans sa
région, soit le parc des Cerfs de la région de
Saint-Joseph-de-Beauce.
Quant au prix volet jeunesse collectif, il fut accordé au
comité environnement Enjolivert de l'école secondaire
Jean-Baptiste-Meilleur de Re-pentigny. C'est sous la responsabilité de
M. Gilles Bélisle et en collaboration avec M. Jean-Louis Gingras ainsi
que Mme Monique Marion que le comité a développé de
nombreuses initiatives et activités visant à
l'amélioration de leur milieu de vie tout en contribuant à la
conservation des ressources. Le comité Enjolivert, en plus de susciter
l'engagement de diverses instances décisionnelles, a permis
d'élargir les préoccupations des jeunes aux pays du tiers monde
et d'obtenir leur appui dans la réalisation de projets
bénéfiques à l'environnement de ces pays.
Voilà, M. le Président, des personnes, des associations
à qui la faune tient particulièrement à coeur et dont je
suis fier de souligner le travail. De plus, plusieurs commanditaires ont joint
cette année les rangs de nos partenaires et je voudrais, bien sûr,
les en remercier. Il s'agit d'Hydro-Québec, de Mediacom, de
Vidéoway, des Bourses universitaires du Canada, de Fotoclik et de
Westcliff.
En terminant, je voudrais aussi remercier deux personnalités du
monde artistique qui ont accepté d'agir à titre de porte-parole
de la Semaine. On sait combien c'est important d'avoir, par tous les moyens
possibles, ces occasions de véhiculer ces messages essentiels. Donc, un
merci particulier à M. André Robitaille qui rejoint les jeunes
à travers son émission, bien sûr, à toutes les
semaines, «Vas-y mollo», ainsi qu'à Mme Suzanne Lapointe qui
participe activement à cette Semaine.
Je peux vous dire, M. le Président, que, depuis
déjà dimanche que je fais le tour de plusieurs activités
de la Semaine de la conservation de la faune, j'ai été en mesure
d'apprécier ces témoignages qui nous ont été faits
sur cette collaboration de ces personnalités qui nous permettent de
rejoindre encore plus de personnes pour les sensibiliser, pour leur rappeler
l'importance du patrimoine faunique qui est une richesse collective qui nous
appartient à tous et à toutes. Je pense, M. le Président,
qu'à travers tous ces messages de sensibilisation et d'information, on
en profite pour rappeler que, durant cette Semaine, il serait peut-être
important, il serait peut-être intéressant que chacune des
personnes du Québec pose un geste de réflexion, un geste
d'observation pour voir si, dans ses gestes quotidiens, il ne pourrait pas y
avoir quelque chose qui pourrait être fait pour améliorer,
justement, cette conservation, ce patrimoine faunique important qui va
permettre justement d'assurer la pérennité pour nos jeunesses
actuelles, pour faire que ces jeunes d'aujourd'hui puissent profiter, puissent
bénéficier de ces activités de plein air essentielles et
qu'en plus on puisse continuer de faire que des activités comme
celles-là puissent constituer, bien sûr, des retombées
économiques importantes dans toutes les régions du Québec.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Sur la même motion de M. le ministre, je cède la parole
à M. le député de Dubuc.
M. Gérard R. Morin
M. Morin: Merci, M. le Président.
Alors, c'est avec beaucoup de plaisir que j'appuierai la motion du
ministre pour proclamer la présente semaine la Semaine de la
conservation de la faune. C'est aussi avec beaucoup de satisfaction que je
souscris au thème, un thème très révélateur
de la réalité écologique, qui fait référence
aux habitats essentiels, qu'on pourrait dire habitats naturels. Ce qui me
sourit aussi toujours d'année en année, ce sont, bien sûr,
les outils de promotion qu'on met en branle, soit les concours, les dessins,
les concours de photos, enfin tous les multiples moyens de promotion de cette
Semaine.
Si je souscris d'emblée à cette Semaine et à tous
les moyens à l'appui de cette semaine de promotion, c'est que, bien
sûr, je suis un inconditionnel de l'approche préventive, soit par
l'éducation, l'information, voire même la sensibilisation, qui
s'adresse de façon plus particulière à la jeunesse, parce
qu'il est facilement admis que c'est la façon, je pense, de faire pour
s'assurer que les jeunes et les moins jeunes puissent, avec cette
sensibilisation, cette éducation, adopter davantage un comportement
responsable et ainsi assurer au Québec les gardiens de nos
ressources
naturelles de demain.
Ceci dit, M. le Président, je voudrais toutefois profiter de
l'occasion pour rappeler que ces initiatives heureuses ne doivent pas avoir
pour effet de relever le gouvernement de ses responsabilités à
titre de gestionnaire des ressources fauniques. Évidemment, je fais ici
allusion aux crédits que nous aurons à étudier sous peu,
crédits qui prévoient des diminutions de ressources
financières, uniquement au niveau des programmes 2 et 3, soit ceux qui
touchent le domaine faunique, et qu'à l'intérieur de ces
diminutions de ressources financières, il y est prévu une
diminution des effectifs, particulièrement au niveau des agents de
conservation. Alors, vous comprendrez, M. le Président, que je ne
pourrais pas ne pas profiter de l'occasion pour exprimer notre
appréhension devant de telles intentions du ministre. Il y a aussi
quelques dossiers, sur lesquels le gouvernement semble plus ou moins
intéressé à agir, que ce soient les dossiers de commerce
et de trappage, de chasse du chevreuil, des ventes illégales, où
le gouvernement ne semble pas intéressé à agir.
Mais, au-dessus de tout, M. le Président, ce qui inquiète,
c'est l'attitude du gouvernement face à ceux et celles qu'il qualifie de
partenaires privilégiés, ces différents organismes qui,
à travers leurs bénévoles, travaillent à la gestion
des territoires fauniques, que ce soient les ZEC, la Fédération
québécoise de la faune, faune héritage, etc., et où
on entend de plus en plus régulièrement ces
bénévoles regretter le manque de soutien de la part du
gouvernement. Alors, j'ose souhaiter que cette Semaine servira de
réflexion au ministre pour faire en sorte que ces milliers de
bénévoles, qui oeuvrent dans le secteur de la faune, trouvent,
auprès du ministre et du gouvernement, le soutien nécessaire pour
mener à bonne fin le temps qu'ils mettent à la gestion de la
faune et de ses territoires.
En terminant, M. le Président, je souhaite que la Semaine de la
conservation atteigne tous ses objectifs. Je voudrais aussi profiter de
l'occasion pour me joindre au ministre, pour adresser des félicitations
aux différents récipiendaires dont il a fait
l'énumération tout à l'heure. Bien sûr, j'aimerais
souhaiter, en dernier ressort, qu'après cette Semaine le gouvernement
sache assumer ses responsabilités, conformément à la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Dubuc.
Sur la même motion, je cède la parole à M. le
député de Matapédia.
M. Henri Paradis
M. Paradis (Matapédia): Merci, M. le Président.
Je me joins évidemment à mes collègues pour
souligner cette Semaine de la conservation de la faune. C'est peut-être
un moment privilégié pour sensibiliser ou attirer l'opinion
publique sur l'importance de la conservation de notre faune, mais je pense que
ça doit être un réflexe quotidien, de tous les jours, si on
veut conserver et protéger notre patrimoine faunique.
J'interviens pour souligner de façon plus particulière
l'importance de la faune dans le comté de Matapédia, dans l'Est
du Québec, où c'est une activité fort importante au niveau
économique. Que l'on pense à nos réserves fauniques, la
réserve Rimouski, la réserve Dunière, notre patrimoine
faunique est tout à fait exceptionnel dans cette belle région de
l'Est du Québec. Et, aussi, on a des rivières à saumon
avec une qualité tout à fait exeptionnelle. Que l'on pense
à la Matapédia, qui est reconnue comme une des meilleures
rivières à saumon au Québec, où, l'an passé,
pour votre information, M. le Président - je suis sûr que
ça vous intéresse - il s'est pris plus de 1600 saumons d'une
qualité tout à fait exceptionnelle, avec une moyenne de plus de
15 livres chacun. Alors, comme rivière, comme richesse, c'est tout
à fait incroyable comme retombées économiques chez nous.
(16 h 20)
J'interviens aussi pour saluer de façon particulière la
reconnaissance de mon bon ami Victor Tremblay, de Causapscal, qui s'est
mérité l'honneur que le ministre nous a dévoilé
tout à l'heure. J'aimerais vous souligner, M. le Président, que
M. Tremblay a travaillé fermement à la gestion des ressources
fauniques de la vallée, plus particulièrement sur la ZEC Casault,
et, par la suite, à la gestion de la réserve Dunière.
Lorsque le ministère a jugé bon de céder à la CERF,
donc à la Corporation d'exploitation des ressources fauniques, la
gestion de la réserve Dunière, M. Tremblay a été un
des instigateurs de la mise en place de cette gestion, et c'est tout à
son honneur.
Le dossier que, finalement, nous avons eu le privilège de
travailler ensemble avec le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et qui a une valeur non seulement symbolique, mais tout à
fait exceptionnelle pour le comté de Matapédia, c'est
évidemment d'avoir cédé la gestion des rivières
Matapédia et Patapédia, ce qu'on appelle communément le
bassin Restigouche, qui va faire en sorte que non seulement on pourra
gérer, par des gens de la région, ce patrimoine exceptionnel au
niveau faunique, mais on pourra aussi réinvestir les profits qui y sont
générés, sans négliger évidemment, M. le
Président, la protection de cette région faunique. Lorsqu'on
laisse la gestion des ressources fauniques aux gens du milieu, on assure, par
voie de conséquence, une protection où, finalement, les
partenaires, si vous voulez, dans le milieu, disciplinent les gens de telle
sorte qu'ils assurent une protection beau-
coup plus adéquate que lorsqu'on gère, à partir de
Québec, certaines ressources fauniques comme les nôtres.
Alors, M. le Président, oui, saluez cette Semaine de la
conservation de la faune, mais, comme je le disais au début, dans mon
préambule, il faut que ce soit un réflexe quotidien à
l'année pour s'assurer de la pérennité de nos ressources.
Enfin, en terminant, je voudrais saluer encore une fois M. Victor Tremblay pour
l'hommage qu'il s'est mérité hier soir à
Montréal.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Matapédia.
Sur la même motion de M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, je cède la parole à M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, je trouve ça gentil, les
propositions que fait le ministre, j'en entends chaque année, sauf que,
à chaque année, on constate que nos ressources s'en vont de plus
en plus chez le diable. On a de moins en moins de rivières à
saumon. On avait 15 000 chevreuils en Gaspésie, et on dit qu'il en reste
500, sous le ministre actuel, M. le Président, sous le ministre actuel.
Je regrette, on dit: II y a quelques années, il y avait 15 000
chevreuils en Gaspésie, et il en reste 500. On dilapide la ressource,
mais on fait des voeux en cette Chambre. Je suppose qu'on va en faire jusqu'au
dernier chevreuil, jusqu'au dernier saumon, jusqu'au dernier canard.
M. le Président, arrêtons donc de nous conter des chansons.
Si le ministre est sérieux, il va d'abord arrêter - ce qu'on a
appris hier aux nouvelles - le déplacement de la base de CL-215 de
Saint-Honoré à Roberval, le gaspillage de millions de dollars
pour rien, puis mettre l'argent dans l'aménagement de la faune,
justement, les territoires fauniques. On va arrêter de gaspiller les
fonds publics dans du «transvidange», si on veut, le transfert
d'avions pour des gaspillages de fonds, le transfert de bureaux du
ministère des Transports qui ne servent à rien, et on va essayer,
au fond, d'aménager la faune.
Sauf que, actuellement, ce qu'on entend, c'est qu'il y a de moins en
moins de saumons. Les morues, qui étaient une ressource
inépuisable, sont en train de disparaître, puis on nous parle de
protection de la faune. Le ministre lui-même, M. le Président, ne
trouve jamais le temps de faire ses engagements financiers. Je suis
président d'une commission, la commission de l'aménagement et des
équipements. On a fait les engagements financiers de tous les ministres
sauf lui. Il n'a pas le temps. Il se pense dans l'entreprise privée; il
est en charge de son argent. Je regrette, il est obligé de
répondre des fonds publics. Le ministre fait des voeux pieux, il ne
répond même pas de ses engagements financiers devant la commission
de l'aménagement et des équipements. Il est le seul ministre qui
ne vient pas faire ses engagements financiers devant la commission de
l'aménagement et des équipements. Les gens veulent l'interroger
sur les crédits qu'il demande à son ministère. C'est une
difficulté épouvantable d'avoir les heures pour le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour venir répondre de ce
qu'il veut faire avec l'argent qu'il demande à la l'Assemblée
nationale - que l'Assemblée nationale n'est pas obligée de lui
donner, en passant, si elle ne sait pas s'il va l'utiliser correctement. Il a
des comptes à rendre. Ce n'est pas comme un propriétaire
d'épicerie qui décide ce qu'il va acheter et ce qu'il va vendre.
Ce n'est pas ça, là. Quand on est, M. le Président,
responsable d'un ministère, il faut répondre de ses engagements
financiers.
Je regrette, actuellement la faune, ça ne va pas bien. Ne nous
contons pas des chansons, ça ne va pas bien. On est rendu à
être obligé de dire aux gens: Quand vous péchez le poisson,
n'en mangez pas trop, pas plus qu'un par semaine. Les quelques poissons qui
restent, M. le Président, en grande partie, ils sont contaminés.
Ne nous contons donc pas de chansons, arrêtons de nous conter des
menteries. Maintenant, on prend une partie de l'argent qu'on donne aux gens
pour les avertir de ne pas manger le poisson qu'ils pèchent ou d'en
manger très peu. Et on nous dit, après ça, qu'on va se
taper la bedaine et qu'on va dire qu'on est fier de l'environnement qu'on
a?
Quand le Seigneur parlait de la parabole des talents dans
l'Évangile, j'ai l'impression qu'il pensait à nous autres,
justement. On avait des ressources inépuisables, on avait des
forêts inépuisables, des forêts qui avaient deux ou trois
pieds sur la souche. Qu'est-ce qu'il reste? Des cotons. On n'a même pas
été capable d'administrer nos forêts, mais on
promène les CL-215, par exemple, d'un aéroport à l'autre.
On avait des rivières incroyables. Les premières conventions
collectives, M. le Président, aux États-Unis, les ouvriers
demandaient de ne pas avoir de saumon plus que deux fois par semaine comme
repas dans les usines où ils travaillaient, tellement il y en avait, du
saumon. On donnait du saumon aux repas aux gens qui travaillaient dans les
usines, et les travailleurs voulaient, dans leurs premières conventions
collectives, ils spécifiaient, dans la région de Boston, de ne
pas se faire servir trop souvent de saumon tellement il y en avait dans les
rivières. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a? Arrêtons ça, M.
le Président. Nos rivières sont vides. Nos forêts sont de
plus en plus vides, et les quelques animaux qui restent sont en mauvais
état; et on nous dit de ne pas trop manger du poisson parce qu'on va
être malade. Le taux de mercure ou le taux de plomb va nous monter dans
le corps, M. le Président.
Et le ministre est là, et il se félicite de nos
aménagements fauniques, il se félicite de ce
qu'on fait, de notre capacité de prévention. Qu'est-ce que
c'est ça, que ce discours hypocrite, M. le Président? C'est un
manque de franchise. Les gens sont tannés des politiciens qui font ce
genre de discours là. C'est ça qu'il ne veulent plus, les gens.
Ils veulent avoir d'autres gens qui sont capables de dire vrai, de dire la
vérité. Notre environnement est en mauvais état, notre
faune est en mauvais état, notre eau est en mauvais état. C'est
ça, la réalité, M. le Président.
Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait? Le ministre nous fait des
résolutions. Il trouve le temps pour faire des résolutions. Il
n'a pas de temps de défendre ses crédits, il n'a pas le temps de
défendre ses engagements financiers, mais il a le temps de faire des
voeux pieux parce qu'il pense qu'il va passer à la
télévision et qu'il va faire croire qu'il fait quelque chose, M.
le Président. Le ministre, justement, est le ministre le moins
responsable de tous ceux qui viennent devant la commission que je
préside, M. le Président, de l'aménagement et des
équipements. Il ne veut pas venir.
Une voix:...
M. Garon: Justement, non. Le ministre des Affaires municipales,
il vient. Il a le temps. Il a de l'ouvrage mais il vient. Il y en a qui lui
reprochent... Je lui ai même dit qu'il avait les défauts de ses
qualités. On dit qu'il est travaillant et qu'il est centralisateur.
Mais, souvent, les gens qui sont travaillants le sont un peu. On a les
défauts qui vont avec nos qualités, assez souvent. Il y en a qui
m'ont déjà dit ça, mais j'y résiste. Je
résiste un peu plus que le député d'Argenteuil.
Mais, essentiellement, M. le Président, quant au ministre
responsable de l'équipement faunique, ça, c'est une autre
histoire. C'est une autre histoire. On l'appelle sans arrêt, on lui
demande de venir défendre ses engagements financiers. C'est le devoir
d'un ministre de venir défendre ses engagements financiers. C'est
ça, la règle de base de la démocratie. Les crédits
qu'on va voter pour les différents ministères, on n'est pas
obligé de les voter. En Angleterre, ils ont même une tradition:
lorsque le premier ministre vient, il cogne à la porte et les
députés le font attendre un quart d'heure ou 20 minutes, comme
geste symbolique pour montrer qu'ils le recevront bien s'ils veulent le
recevoir, parce que ce sont les députés qui sont les élus
du peuple. Ce sont les députés qui peuvent voter les taxes et les
fonds dont le gouvernement a besoin, à condition que les ministres aient
au moins le coeur de venir défendre leurs crédits, l'argent dont
ils ont besoin. Qu'ils aient au moins le coeur de venir défendre
ça; qu'ils trouvent le temps de le faire, M. le Président. C'est
normal qu'ils viennent au moins trouver...
On a de la misère avec un ministre, le député de
Roberval. Il ne veut rien savoir. Il se pense à son compte dans le
gouvernement. Arrivent les engagements financiers. Ça fait un an et
demi, les autres, on est à date, M. le Président. Les autres, il
n'y a pas d'engagements financiers qui dépassent, à toutes fins
pratiques, le mois de décembre 1992. On a fait les engagements
financiers de tous les autres ministres dans notre commission. On a
travaillé en janvier, février, mars. On n'a pas été
capable de trouver une journée avec le ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche. Il n'est jamais disponible. Il n'a jamais le temps. Il
est toujours bronzé, par exemple, le ministre le plus bronzé de
l'Assemblée nationale. Il est temps qu'on dise les choses en face. (16 h
30)
Je sais que le leader du gouvernement, il a ses défauts et ses
qualités. Il dit normalement ce qu'il pense. Sauf que, moi, je n'aime
pas des résolutions de voeux pieux qui ne mènent nulle part, qui
ne servent à rien. Tu sais, un ministre, ce n'est pas là juste
pour envoyer des cartes de Noël. Un ministre, ce n'est pas là juste
pour faire des compliments. Ce n'est pas là juste pour flatter. Ce n'est
pas là pour lécher. C'est là pour mordre une fois de temps
en temps, M. le Président.
Le ministre que nous avons devant nous, qu'est-il nous fait? Il nous
présente des voeux pieux, sauf que regardons les messages qu'il avait...
La nouvelle la plus longue, hier, à la télévision,
c'était par rapport à son comté où il doit faire
des pressions, j'imagine, pour déplacer des CL-215, des avions qui vont
aller justement jeter de l'eau dans les forêts pour empêcher des
feux de forêts. Mais là on veut fermer des bases pour mettre la
base dans le comté du député de Roberval. On va
dépenser, tout le monde s'entend, des millions de dollars.
Et qu'est-ce qu'on disait, hier, aux nouvelles? J'ai une revue de
presse. Qu'est-ce qu'on disait? La population du Saguenay conteste la
décision du gouvernement de transférer de Saint-Honoré
à Roberval la base de CL-215. Ce transfert ressemble fort à du
favoritisme politique. Les cartes qui ont servi à prendre cette
décision étaient même erronées. On se trompait de
base de 75 km dans le cas d'une base, qu'on disait. On l'avait placée
à la mauvaise place. C'est quelque chose!
On voit le ministre de la Santé qui se trompe quand il fait
l'hôpital à Montréal. Il ne met pas les choses à la
bonne place. Il se trompe dans ses chiffres. Tout le monde réagit. Le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, comprenez-vous, on
regarde dans son comté, quand on va déplacer des
aéroports, on se trompe de 75 km. Le Lac-Saint-Jean, quand même,
ce n'est pas grand comme les Territoires du Nord-Ouest, et on se trompe de 75
km dans l'aéroport par rapport à tel autre aéroport. Il y
a quelque chose qui ne va pas. C'est les nouvelles. Ce n'est pas moi qui sort
ça. C'est dans les nouvelles.
Aujourd'hui, si on sauvait cet argent-là, M. le Président,
on pourrait affecter cet argent-là justement à
l'aménagement de la faune. Quand le gouvernement dit qu'il n'y a pas
d'argent, je regrette, il y en a de l'argent. On dépense quand
même plus de 30 000 000 000 $, mais on fait des mauvaises
dépenses. Quand on ferme des bureaux du ministère des Transports
pour en ouvrir d'autres à côté, juste pour faire du
déplacement de chaise musicale, pour faire du patronage politique, on
gaspille de l'argent, et on aurait plus d'argent pour faire un meilleur
aménagement de la faune. C'est ça qu'il faut faire, M. le
Président, pas des voeux pieux.
Autrefois, il y avait des députés en cette Chambre qui se
levaient une fois par année, M. le Président. Je me rappelle,
quand j'étais jeune étudiant, je venais faire un tour au
Parlement. Il y avait des députés qui se levaient une fois par
année, le jour de leur fête, parce qu'il y avait une tradition,
à ce moment-là. Ça a pris des années avant qu'elle
disparaisse, la tradition. Le premier ministre souhaitait bonne fête au
député, le jour de la fête. Certains députés,
qui se levaient pour remercier le premier ministre de ses bons voeux,
c'était la seule fois où ils se levaient dans l'année, la
seule fois qu'ils se levaient dans l'année. On a éliminé
cette tradition-là parce qu'on trouvait qu'on faisait perdre le temps de
la Chambre à se faire souhaiter bonne fête l'un l'autre et
à se remercier l'un l'autre de se souhaiter bonne fête.
Aujourd'hui, on fait des voeux pieux. On fait des motions pour se
féliciter de faire croire qu'on fait quelque chose en disant: On est
dans une semaine de ci, une semaine de ça. Il y a la semaine de
n'importe quoi, aujourd'hui, sauf que les gens aimeraient bien mieux avoir de
l'action gouvernementale. Ils aimeraient bien mieux avoir, justement, de
l'aménagement des endroits fauni-ques. Ils aimeraient bien mieux, au
fond, avoir des politiques dans ce domaine-là, puis avoir des ministres
qui sont contents d'aller à leurs crédits pour dire avec
fierté: Voici pourquoi je demande des budgets dans mon ministère.
Voici ce que je veux faire.
C'est ça le but de l'exercice, au cas où le ministre ne
l'aurait pas encore réalisé. Il y en a des ministres qui passent
en cette Chambre, M. le Président. Ils n'ont jamais
réalisé le but des fonctions et le règlement de notre
Assemblée nationale. Au fond, les crédits, c'est fait pour que le
ministre vienne expliquer pourquoi il demande de l'argent au Parlement. Les
crédits sont votés en cette Chambre. Ce n'est pas automatique. Ce
n'est pas un droit, ça. C'est l'argent du peuple.
Puis le peuple, de ce temps-là, il se sent siphonné. Il se
sent écrasé. Il se sent pressuré par les taxes. Ne nous
contons pas d'histoires. Je suis prêt à faire un débat
contradictoire avec le ministre, n'importe quand, n'importe où,
même chez lui, s'il le veut, dans son comté. Le monde se sent
pressuré par les taxes. Ils en ont assez de payer des taxes. Puis
là, on fait quoi? On gaspille les fonds publics et, en même temps,
on fait des voeux pieux pour se taper la bedaine qu'on est préventif.
Voyons donc! Voyons donc! La prévention dans le domaine de la faune!
L'amour des animaux va à tel point... J'écoutais, ce midi...
J'étais dans mon automobile, il y avait quelqu'un justement qui croit en
la protection de la faune et il parlait avec Gilles Proulx de la protection de
la faune. Il disait: Pour la protection des animaux, les laboratoires de
recherche... Je me disais: Je ne sais pas si le monsieur est au courant qu'on
fait justement une loi actuellement devant le Parlement sur la protection des
animaux, mais on fait une exception pour les laboratoires de recherche, ils
pourront leur faire mal tant qu'ils voudront. Là, les gens sont rendus
à faire des marches pour dire que les laboratoires de recherche
devraient faire attention parce qu'il peut y avoir des stress dans la
recherche, mais il n'est peut-être pas nécessaire de faire les
stress les plus torturants possibles. Il y a peut-être un autre
comportement...
On a fait quoi? Des exceptions dans la loi pour des fins religieuses.
Voir si les religions ont besoin de torturer les animaux! Assez que j'ai eu des
appels, par exemple, de la communauté juive, j'ai dit: Non, il n'est pas
question, quand j'ai dit qu'on ne doit pas torturer les animaux pour des fins
religieuses, que ça touche l'inspection kascher des animaux; au
contraire, quand j'étais ministre, j'ai favorisé... on a
même subventionné des abattoirs kascher parce qu'il n'y a rien de
mal là-dedans, sauf que faire une exception pour des fins religieuses...
Moi, je ne connais pas de religion qui doit torturer les animaux pour des fins
religieuses; je n'en connais pas. Aujourd'hui, on nous dit qu'on veut faire
ça, mais on met des exceptions pour trois fins. Même le
député d'Arthabaska a demandé qu'il n'y ait pas
d'exception pour l'agriculture, parce que les agriculteurs, ils ne sont pas
intéressés à torturer leurs animaux.
Où était le ministre dans ce temps-là, dans la
prévention? Où était le ministre? Pas un son! Pas un mot!
Il devait préparer sa motion! Pas un son pour protéger les
animaux. On dit que, dans le piégeage, par exemple, les animaux se font
mal, il y a des genres de pièges qui font que l'animal est là
pendant des heures à souffrir. Qu'est-ce qu'il a fait, ce
ministre-là qui nous parle des animaux, ou de la prévention, ou
de l'aménagement faunique? Où était-il, alors qu'on fait
des exceptions pour toutes sortes de fins, où les animaux pourront
souffrir pour toutes sortes de fins qu'on a prévues dans la loi, alors
que, au contraire, on aurait dû dire que, dans certains cas, il devra y
avoir des protocoles d'entente avec ceux qui vont devoir s'assurer que les
animaux ne souffrent pas? Quand on n'est pas capable d'avoir des règles
civilisées, ce n'est pas étonnant...
Moi, quand les gens me parlent des Nations unies, comme j'en entends
parler en cette Chambre depuis quelques jours, oui, les Nations unies sont bien
puissantes devant les gens qui crèvent en Somalie. Je ne me fais pas
d'illusion, on n'aura pas plus de coeur au ventre pour l'aménagement de
la faune et pour les animaux qu'on n'en a vis-à-vis des gens qui
crèvent de faim en Somalie ou qui se font violenter en Yougoslavie de
toutes les façons qu'on peut imaginer. Je pense que je ne me fais pas
d'illusion trop, trop, sauf qu'il est temps, en politique, qu'au moins le
langage verbeux et inutile disparaisse. Il est temps que les gens
arrêtent de parler pour parler; parle-parle, jase-jase, le ministre,
c'est un champion de ça. Je dis: Au contraire, il faut arrêter de
faire des motions inutiles. Je le fais, M. le Président, je prends la
parole aujourd'hui parce que je suis tanné d'entendre ces motions
inutiles là qui ne veulent rien dire, qui ne mènent nulle
part.
Je sais que le leader du gouvernement va dire que c'est bien important.
Sauf qu'il s'est bien assuré, avant de faire les ordres de la Chambre,
qu'il ne reste plus personne devant le parlement pendant que le ministre
parlerait. Il s'est bien assuré de ça parce qu'il sait bien que
la motion du ministre est une motion de voeux pieux; une motion de voeux pieux.
C'est ça qu'il faut changer, M. le Président. Je pense qu'on
devrait réformer notre Parlement pour faire en sorte qu'on arrête
ces motions de voeux pieux là, quand, alors, au contraire, l'action
gouvernementale va dans le sens inverse.
Actuellement, il y a beaucoup de gaspillage de fonds publics; il y a
beaucoup de gaspillage de fonds publics. On devrait passer des heures,
actuellement, dans le parlement, pour se demander comment on va mieux utiliser
l'argent des contribuables, comment on va mieux utiliser l'argent des
contribuables qui sont... Actuellement, les gens, plus de 40 % de leurs revenus
s'en vont sous forme d'impôt fédéral, provincial, municipal
ou scolaire. Les gens paient des taxes à mort. Ils n'ont pas le retour
sur leurs taxes qu'ils devraient avoir dans quelque domaine que ce soit,
ça inclut la faune.
J'aimerais mieux savoir ce que le ministre entend faire, par exemple.
Comment il se fait qu'il a laissé aller le chevreuil chez le diable,
comme ça, en Gaspésie. Qu'il nous dise donc, comme ministre,
comment il se fait qu'en Gaspésie, alors qu'on disait, il y a quelques
années seulement, au moment du changement de gouvernement, qu'il y avait
15 000 chevreuils en Gaspésie, on dit qu'il en reste 500? Il va nous
dire qu'il est préventif, qu'il est bon: II n'y a jamais eu autant de
braconnage. C'est rendu qu'il y a quasiment plus de braconniers que de gibier,
dans certaines régions. Le ministre est là, et il se flatte la
bedaine. Aujourd'hui, combien d'animaux sont traqués par
l'aménagement de la faune? Il n'y en a pas, d'aménagement de la
faune. Arrêtez-moi ça! Arrêtez-moi ça! Il n'y a plus
d'aménagement de la faune. Puis, aujourd'hui, il n'y a pas de
prévention. (16 h 40)
L'environnement, M. le Président, je reviens là-dessus,
parce que, quand on est rendu à dire aux pêcheurs: Si vous prenez
du poisson, c'est gaspiller la ressource... Pourquoi prendre des poissons qu'on
ne peut pas manger? Ça donne quoi? Alors, on dit: Pourquoi prendre des
poissons qu'on ne peut pas manger? On dit, aujourd'hui, aux pêcheurs: Si
vous prenez du poisson, mangez-en pas plus qu'un par semaine.
Alors, est-ce que, le poisson, il est bon ou il n'est pas bon pour la
santé? S'il n'est pas bon pour la santé, pourquoi ils devraient
en manger? Pourquoi on le pêche, s'il ne sert à rien? Est-ce qu'on
ne serait pas mieux de dire, dans l'aménagement de la faune, justement,
de s'occuper d'avoir des eaux propres, des rivières propres? Nos
rivières, actuellement, ça fait dur. Regardons le nombre de
poissons, aujourd'hui, qui ont toutes sortes de maladies, principalement le
cancer. Il y a donc principalement le cancer, parce que, pour les poissons,
souvent, la première maladie de la pollution, c'est le cancer.
Regardez le nombre de poissons, aujourd'hui, qu'on dit aux gens de
consommer avec restriction. On va nous dire que c'est des poissons en bonne
santé, qui sont rendus quasiment comme des thermomètres, en
termes de contenu de mercure. Comme le mercure est répandu à la
grandeur du poisson, évidemment, on ne peut même pas voir la
température!
Le plomb, aussi, l'accumulation de plomb. Est-ce que le ministre le dit,
aux gens, pour la prévention de la santé des humains, quel est le
taux de contamination de nos poissons dans nos rivières, dans le fleuve
Saint-Laurent, combien il y en a de plomb et de mercure dans le corps des
poissons pour prévenir, justement, les gens qui vont en manger, pour ne
pas être malades?
Il serait bien mieux de faire ça, le ministre, au lieu de se
voter des motions de félicitations pour se faire croire qu'il fait
quelque chose quand, au contraire, il ne se fait rien dans ce
domaine-là. Comptons-nous pas d'histoire, il ne se fait rien. En tout
cas, il est temps - si on pense qu'il se fait quelque chose - qu'on ajuste nos
politiques pour des politiques qui donnent des résultats, parce qu'il
n'y a pas de résultats. Les résultats sont minables par rapport
au territoire giboyeux qu'il y avait lorsque nos ancêtres sont
arrivés ici. On a réussi à éteindre, à faire
l'extermination d'un paquet de ressources. Le reste, je vais vous dire qu'on va
réussir, au train où on va là. Il est temps qu'on ait des
politiques, pas des ministres qui se félicitent, mais des ministres qui
veulent faire quelque chose.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Lévis.
Alors, sur la même motion de M. le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, je cède la parole à M. le leader du
gouvernement et ministre de l'Environnement.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Il
n'était pas de mon intention d'intervenir dans le cadre de cette motion.
J'ai écouté attentivement le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche présenter sa motion. J'ai écouté le
critique de l'Opposition officielle, le député de Dubuc, en
réplique, qui a pris la peine de féliciter le ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche et qui a annoncé son intention de
voter en faveur de la motion du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. On s'est retrouvé tout à coup dans un tout autre
débat. Le député de Lévis s'est mis à lancer
des injures à l'endroit du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, des injures totalement déplacées, M. le
Président.
D'ailleurs, son collègue de Dubuc a préféré
quitter l'Assemblée nationale, plutôt que de continuer à
entendre un tel discours. À un moment donné, il a placé
dans la gêne sa collègue, la députée de Johnson, qui
savait, elle, qu'elle avait demandé, à une occasion, au ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de ne pas procéder à
l'étude des engagements financiers - ce que vous avez reproché au
ministre, tantôt - parce qu'elle avait... À une occasion, elle;
à une autre occasion, le député de Dubuc. Il faut dire
toute la vérité. Lorsqu'on attaque quelqu'un dans son
intégrité, lorsqu'on porte des accusations envers un ministre, il
faut être certain qu'on n'a rien à se reprocher.
Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a
procédé, l'an passé, à l'étude et à
l'analyse de ses crédits. L'Assemblée nationale du Québec,
en toute connaissance de cause, a voté les crédits du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Par la suite, le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a déposé le
rapport annuel du ministère, qui faisait état de l'ensemble des
dépenses. Il va procéder, mardi de la semaine prochaine, à
l'étude détaillée des crédits de son
ministère, encore une fois. L'Assemblée nationale, si elle est
satisfaite de l'étude des crédits du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, va voter les crédits, et le ministre
va s'employer à les utiliser, de façon juste et
appropriée, de façon juste et appropriée, M. le
député de Lévis, en matière de conservation...
M. Garon: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: En vertu de notre règlement, le ministre ne peut
pas...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Non, non, un instant, un
instant!
Non, non, allez-y. Allez-y!
M. Garon: En vertu de notre règlement...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): C'est une question de
règlement que vous soulevez?
M. Garon: Oui. En vertu de notre règlement, le ministre ne
peut pas intenter des motifs...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Non, je m'excuse... Oui,
allez-y. Allez-y!
M. Garon: Bon, le ministre n'a pas le droit, en vertu de notre
règlement, d'intenter des motifs au député de Dubuc et
à la députée de Johnson, qui sont partis pour des raisons
et qui sont restés tout le temps de mon intervention.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Non, non. Je m'excuse. Le
ministre fait référence à votre intervention et, en
référant à votre intervention, il a souligné la
conséquence de votre intervention, son appréciation à lui.
Ça ne veut pas nécessairement dire que le point de vue du
ministre est vrai et doit être partagé, soit par vous ou d'autres
de vos collègues. C'est une question d'opinion.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez complètement
raison, M. le Président. Vous avez certainement raison. Et, s'il demeure
des doutes dans la tête du député de Lévis, je
l'invite à consulter Mme la députée de Johnson qui va lui
dire qu'elle a dû, pour des raisons qui étaient tout à fait
justifiées à l'époque - sa santé personnelle -
demander de déplacer les engagements financiers. Il fera la même
chose avec le député de Dubuc. Il reprendra le
«transcript» de ce que M. le député de Dubuc a dit en
cette Chambre aujourd'hui, lorsqu'il a félicité le ministre et
qu'il a dit qu'il allait voter pour une telle motion.
M. le député de Lévis, il faut être attentif
- si vous ne voulez pas l'être à nos propos à nous, de ce
côté-ci de la Chambre - au moins aux propos de vos
collègues, de façon à ne pas jouer seul dans
l'équipe péquiste.
M. le Président, je reprenais donc les principales
réalisations du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en
matière de conservation. Traditionnellement, M. le Président,
à travers tout le Canada et sur la planète - parce que le
député de Lévis, lui, ne croit pas aux organismes
internationaux - à chaque année, lorsque le Fonds mondial de
conservation faisait son rapport, il adressait un blâme
sévère à la province de Québec qui n'avait pas,
dans le
passé, sous les anciens gouvernements, déployé les
efforts nécessaires en matière de conservation. Cette
année, M. le député de Lévis, si vous aviez
été attentif à ce qui se passe sur la scène
internationale, vous auriez vu...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Excusez, je vous demande
de vous adresser à la présidence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
député de Lévis aurait vu, comme vous l'avez vu, vous qui
avez été attentif à ce qui se passe sur la scène
internationale, le Fonds mondial de conservation féliciter le
gouvernement du Québec - et ça, c'est le ministre du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche - d'avoir conservé des espaces où
la faune - et, par le biais même, le ministre de l'Environnement - et la
flore, dont je suis responsable, pourront se développer. Et je
tiendrais, M. le Président, à joindre ma voix à ceux et
celles qui oeuvrent en matière de conservation pour ajouter ces
félicitations au ministre.
En matière de qualité de nos eaux, le député
de Lévis, M. le Président, avait raison de souligner qu'il faut
faire davantage en matière de qualité des eaux. En matière
d'assainissement des eaux, le gouvernement du Parti libéral a fait en
sorte que plus de 1 500 000 Québécois et
Québécoises voient leurs eaux usées épurées,
et ce, depuis la dernière élection. C'est trois fois plus que le
gouvernement du Parti québécois entre 1978 et 1985.
M. le Président, le député de Lévis a
reproché également à cette Assemblée nationale de
profiter de certaines séances prévues à notre
règlement pour adresser des motions pour féliciter, lorsque
ça s'avère nécessaire, des gens. Je vous dirai que nous
tentons d'éviter ce qui se passait sous l'ancien gouvernement,
qu'à tous les jours il y ait des motions de félicitations pour la
fête d'un député, etc. Nous tentons de sélectionner
les motions qui visent un intérêt public d'ensemble pour
l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Et je
vous soumets respectueusement qu'il n'y a pas d'autres membres de cette
Assemblée nationale qui se sont plaints du fait que le ministre ait
jugé à propos de soumettre à cette Assemblée
nationale aujourd'hui une motion pour souligner la Semaine de la
conservation.
Je vais immédiatement tenter de rééquilibrer les
choses en ce qui concerne le cheptel du chevreuil. Moi, je veux bien que le
ministre soit responsable de la population du chevreuil dans toutes les
régions du Québec. Il est vrai que cette population a
diminué dans la région de la Gaspésie au cours des
dernières années, mais il est vrai qu'elle a augmenté dans
d'autres régions du Québec. Je prends à témoin Mme
la députée de Johnson, M. le député de Shefford,
les députés de ce côté-ci, qui représentent
les Cantons-de-l'Est.
Dans la région des Cantons-de-l'Est, nous n'avons jamais eu,
grâce à la conservation, au travail des agents de conservation du
ministère, aux gens qui croient à la conservation, un cheptel de
chevreuils aussi important. Est-ce que c'est le ministre qui en est directement
responsable? M. le Président, moi, je crois que les politiques qu'il a
mises de l'avant ont fait en sorte que, sur l'ensemble du territoire de la
province de Québec, le cheptel a augmenté. Et le ministre est
responsable de l'ensemble du cheptel. En Gaspésie, il s'est posé
des problèmes et c'est le... (16 h 50)
M. Garon:...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je vais
répondre bien simplement au député de Lévis, qui a
la solution a tous les problèmes, que, s'il connaît les
problèmes du cheptel des chevreuils dans le parc de la Gaspésie,
entre autres, s'il se rend visiter, s'il va sur place, il va se rendre compte
que ce n'est pas nécessairement un simple problème de
conservation de l'espèce qu'il y a sur place, que, si on ne
procède pas à l'amélioration des sujets qu'il y a sur
place, ça ne donne absolument rien de multiplier des sujets qui, sur le
plan de la génétique, sont parmi les plus faibles du troupeau
québécois. Moi, je veux féliciter le ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche de ne pas s'en aller dans un système
de multiplication des sujets qui sont à peu près les plus
faibles, mais de rechercher les avenues où on pourra multiplier les
sujets qui sont les plus forts.
M. le Président, en cette Semaine de la conservation
également, à cette occasion, j'aimerais rendre hommage au
ministre pour avoir mené à terme un projet combien difficile, qui
impliquait une communauté régionale, un gouvernement provincial
et un gouvernement fédéral, d'avoir mis ensemble tous ces
intervenants et d'avoir réalisé le parc marin du Saguenay. C'est
dans sa région. C'est peut-être le tribut régional sur le
plan de la conservation. Le député de Lévis me crie de
l'autre côté, M. le Président, que le président du
Bloc québécois, Lucien Bouchard, alors qu'il était
ministre fédéral de l'Environnement, a contribué à
la mise sur pied de ce parc marin. Il a complètement raison. Quand M.
Bouchard était ministre fédéral de l'Environnement, il a
contribué également à la mise sur pied, mais n'eût
été de la collaboration du ministre québécois du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Lucien Bouchard n'aurait pas pu,
tout ministre fédéral était-il, mettre sur pied ce parc,
et qu'on souligne aujourd'hui la participation, le travail acharné, le
travail convaincu du député de Roberval et ministre responsable
de la région dans ce dossier n'est qu'approprié.
M. le Président, cette Semaine de la conservation nous permet
également de mentionner que, en ce qui concerne la création
des
réserves écologiques à travers le territoire
québécois, le bilan de l'ancien gouvernement péquis-te
était à ce point maigre qu'il ne créait même pas une
réserve écologique par année pendant toutes les
années où ils ont été au gouvernement. M. le
Président, j'annonçais tout récemment la création
de la quarantième réserve écologique dans la province de
Québec. L'action du ministère de l'Environnement, l'action de la
direction du patrimoine écologique mérite certes
également, à l'occasion de cette Semaine, d'être
félicitée pour son travail acharné.
Je tiens également à remercier mes collègues
responsables de la gestion des terres publiques et mes collègues
responsables également, dans certains cas, de gestion de terrains
privés, de la collaboration qu'ils ont apportée au
ministère de l'Environnement pour que nous fassions davantage de
conservation au Québec.
M. le Président, dans deux jours, j'aurai l'occasion de me lever,
ou dès demain j'aurai l'occasion de me lever en cette Chambre pour
souligner le Jour de la terre. Ce Jour de la terre aura d'autant plus de
signification que tous et chacun, individuellement de même que
collectivement, nous nous adonnerons à protéger notre patrimoine,
à conserver notre faune.
M. le ministre, pour la collaboration, pour tout ce que vous avez
réalisé au cours de la dernière année,
félicitations, et, au nom du gouvernement, je vous incite à
poursuivre dans la même veine au cours de la prochaine année.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui. Merci, M. le leader
du gouvernement et ministre de l'Environnement.
M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je vais
vous permettre de procéder à votre réplique.
M. Gaston Blackburn (réplique)
M. Blackburn: Merci, M. le Président.
Vous savez, quand on a l'occasion d'écouter le
député de Lévis et quand on regarde la perception que la
population se fait des hommes et des femmes politiques et leur peu de taux de
crédibilité, souventefois, je pense que c'est avec de ces
comportements qu'on a en Chambre, trop souvent, du député de
Lévis qui sont tout à fait dénonçables. Vous savez,
ces comportements irresponsables qui disent n'importe quoi, de n'importe quelle
façon, des affirmations incorrectes, inappropriées, injustes, qui
font que, quelque part, la crédibilité de ces hommes et de ces
femmes politiques en prend pour son rhume. Et j'inviterais le
député de Lévis à améliorer ce comportement.
Je pense que l'Assemblée nationale s'en porterait mieux et certainement
que la population, la perception...
C'est une responsabilité que vous avez, qui est importante, M. le
député. M. le Président, c'est une responsabilité
importante que le député de Lévis devrait prendre en
compte. C'est une responsabilité collective qu'on a tous, ici, à
l'intérieur de cette Chambre. Et ça fait plusieurs années
que je suis en Chambre, maintenant presque cinq ans, et j'ai toujours
déploré ce type de comportement qui est tout à fait
incorrect.
C'est bien beau de vouloir percer l'écran, vous savez, de vouloir
percer l'écran de la télévision, M. le Président,
sous prétexte qu'on est capable de le faire, ce travail de bras, job de
bras, vous savez, mais je pense que c'est irresponsable. Et ce n'est
certainement pas comme ça qu'on va réussir à redorer le
blason, l'image des hommes et des femmes politiques au Québec.
Je pense, M. le Président, que mon collègue vient de faire
ressortir différents éléments qui ont justifié de
reporter les engagements financiers du ministère. C'a été
dit, c'a été repris. Il y a eu des conflits d'horaire, des
conflits d'agenda. On ne reviendra pas sur les arguments, mais, souventefois,
c'a été fait, effectivement, parce qu'à quelque part il y
avait des empêchements du côté de l'Opposition.
Quand on parle de l'action du gouvernement, puis quand je regardais le
discours...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Un instant, M. le
ministre.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Pourrais-je demander le quorum, s'il vous plaît,
parce qu'on faisait allusion...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, vous avez
demandé le quorum. C'est correct. On m'a demandé de
vérifier le quorum. Alors, qu'on appelle les députés. (17
heures - 17 h 1)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je vais maintenant
inviter M. le ministre à continuer sa réplique. M. le ministre,
vous avez fait 2 minutes et quelques secondes. Vous avez droit à une
réplique totale de 20 minutes. Vous avez donc encore droit à
environ 18 minutes.
Allez-y, M. le ministre.
M. Blackburn: Merci, M. le Président.
Je pense que de voir la réaction du député de
Lévis qui demande le quorum aussi rapidement, c'est probablement que les
propos que je tenais lui faisaient mal.
Une voix: La moitié du temps, il n'est pas là.
M. Blackburn: Et c'est une belle démonstration que la
vérité a ses droits. M. le Président, le
député de Lévis parlait de l'inaction du gouvernement et
c'est la première fois qu'il intervient dans une motion du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche à
l'intérieur de la Semaine de la conservation de la faune.
J'ai l'impression, j'ai le sentiment, M. le Président, que c'est
parce que, justement, ça va bien dans le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche et que ça va bien particulièrement
dans le milieu faunique avec les partenaires, l'ensemble des partenaires. C'est
probablement ce qui le préoccupe et c'est probablement ce qui le
dérange, parce qu'on fait des choses à l'intérieur du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On les fait,
bien sûr, avec des moyens qui sont de plus en plus limités, des
ressources que l'ensemble de la population du Québec connaît et
reconnaît, mais on les fait mieux avec moins grâce à cette
intervention, à cette collaboration de ces partenaires que nous
rencontrons partout sur le territoire du Québec et qui sont des
éléments essentiels à l'«assumation» de nos
responsabilités.
Le gouvernement va certainement continuer d'assumer ses
responsabilités fondamentales. On parlait, bien sûr, de
problématique d'inaction, que le député de Lévis
soulevait par rapport à certaines populations. Le cas de l'orignal, qui
est un symbole au Québec. Le gouvernement, le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche a, en consultation qui s'est faite
partout sur le territoire du Québec, élaboré une
politique, un plan de gestion qui va permettre de relever la population de
l'orignal, qui était rendue à un niveau inquiétant. Une
population d'environ 67 000 bêtes, alors qu'elle avait déjà
été autour de 80 000. Le gouvernement, le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, a assumé ses
responsabilités en partenariat avec les intervenants pour faire en sorte
qu'on soit capable de proposer un plan de gestion qui va tenir compte d'une
augmentation substantielle de la population de l'orignal et qui va permettre,
M. le Président, d'assurer la pérennité de cette ressource
pour nos générations futures.
Dans un autre cas, celui du chevreuil, il y a des parties du
Québec où, effectivement, il y a des préoccupations qui
sont importantes, pour lesquelles il y a des mesures qui ont été
prises et nous allons continuer de le faire. J'annonçais en fin de
semaine, lors du congrès de la Fédération
québécoise de la faune, que nous allions mettre sur pied un plan
de gestion, comme nous l'avons fait dans l'orignal, en consultation avec les
partenaires, un plan de gestion de la population du cerf de Virginie. Ce sont
des gestes comme ceux-là, M. le Président, qui vont continuer de
s'assumer correctement, en pleine responsabilité par le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, en collaboration avec, bien
sûr, nos biologistes compétents qui font ce travail de nous
informer, de nous tenir au courant de l'ensemble des situations sur le
territoire par rapport à l'ensemble des populations du Québec,
les populations fauniques.
Nous allons faire aussi, en collaboration avec nos agents de
conservation... Tout à l'heure, le député de Lévis
a parlé de braconnage éhon- té. On a entrepris,
déjà depuis plusieurs années, une campagne de
sensibilisation sur l'importance, M. le Président, de ne pas accepter le
braconnage comme comportement. On a eu plusieurs actions qui se sont
posées dans plusieurs régions du Québec, qui ont, bien
sûr, attrapé de ces braconniers, qui les ont fait condamner et qui
ont donné des résultats extrêmement positifs.
Actuellement, les meilleurs protecteurs des populations fauniques - et
c'est important de le dire à l'intérieur d'une semaine de la
conservation de la faune - dans beaucoup de régions du Québec,
dans beaucoup de municipalités du Québec, ce sont les citoyens
eux-mêmes qui prennent conscience de l'importance de la faune comme
activité au niveau des retombées économiques pour chacune
de ces régions. Parce que, vous savez, M. le Président, que les
activités fauniques, au niveau des retombées économiques,
à chaque année, c'est 2 300 000 000 $ que ça veut dire
dans beaucoup de régions du Québec. C'est au-delà de 30
000 emplois qui en dépendent directement. Dans des régions comme
la région du Saguenay, par exemple, dans la ZEC Sacré-Coeur, dans
la région de Sacré-Coeur, dans la ZEC qui est, bien sûr,
dirigée par M. Gérard Brisson, une ZEC importante, on gère
une rivière à saumon. Les plus grands protecteurs de cette
ressource, ce sont les gens de Sacré-Coeur qui ont pris conscience de
l'importance de l'activité de la ressource saumon dans leur
rivière pour les retombées que ça a, bien sûr, au
niveau du travail que ça crée dans cette municipalité. Et
c'est, bien sûr, important de continuer d'assumer cette
responsabilité en partenariat, de façon claire avec ces gens et
ces populations.
Alors, nous allons continuer, M. le Président, d'assumer ces
responsabilités en partenariat avec ces gens. Mon collègue, tout
à l'heure, parlait de cette création de ce parc marin, une
fierté, bien sûr, au niveau du gouvernement du Québec, un
premier parc marin provincial qui se fait, bien sûr, en partenariat avec
le gouvernement fédéral. C'est une première au
Québec qu'on ait réussi à faire cette association pour
créer ce parc marin extrêmement important dans une région
qui est celle du Saguenay, dans la région de Charlevoix, qui va
permettre des retombées économiques, mais qui va permettre
surtout de préserver les populations fauniques à
l'intérieur de ce parc marin et qui va permettre, bien sûr, de
faire qu'on puisse faire du développement économique important
dans cette région.
On a eu aussi, au cours des derniers mois, l'occasion d'annoncer une
politique de développement. On a enlevé le moratoire sur la
création de nouveaux parcs au Québec; 16 nouvelles
réserves de parcs au nord du 50e parallèle, 4 nouveaux parcs au
sud, des parcs de conservation. Et on parlait justement, tout à l'heure,
de cette motion de félicitations que nous avions reçue par des
autorités internationales. Je pense, M. le Président, que c'est
important de le dire,
et la vérité a ses droits. Et ce ne sont certainement pas
des comportements comme ceux du député de Lévis qui vont
nous faire changer notre direction, qui vont nous faire changer ce que nous
avons entrepris de faire au niveau de maintenir la qualité de vie de
l'ensemble des populations du Québec, de l'ensemble de la population sur
l'ensemble du territoire.
Et je pense, M. le Président, que le député de
Lévis devrait voir à essayer d'améliorer son comportement.
Toute la population du Québec lui en saurait gré, et certainement
que mes collègues à l'Assemblée nationale pourraient
profiter des retombées que ça pourrait donner en termes de
perception de l'image des personnes politiques qui ont des
responsabilités de représenter des populations à
l'intérieur de cette enceinte. Et, moi, je suis trop fier, je suis trop
fier de faire cette représentation de cette population du comté
de Roberval pour accepter que des comportements comme celui du
député de Lévis continuent à l'intérieur de
cette Assemblée.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
ministre.
Mise aux voix
Est-ce que la motion du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, qui se lit comme suit: «Que cette Assemblée accepte
de souligner la présentation de la Semaine de la conservation de la
faune, qui a lieu du 18 au 24 avril 1993», est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Dans
les circonstances et compte tenu que les commissions parlementaires
siègent actuellement pour l'étude des crédits de
différents ministères, je fais motion pour que nous ajournions
nos travaux au jeudi 22 avril 1993, à 14 heures.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que cette motion
est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté.
Alors, les travaux de cette Assemblée nationale son
ajournés au jeudi 22 avril, à 14 heures.
(Fin de la séance à 17 h 10)