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Commission permanente de l'agriculture
Etude du projet de loi no 20
Loi sur 1 assurance-récolte
Séance du mardi 17 décembre 1974
(Onze heures trente minutes)
M. GRATTON (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de l'agriculture et de la colonisation continue
ce matin l'étude, article par article, du projet de loi no 20, Loi sur
l'assurance-récolte.
Si la commission était d'accord, nous pourrions peut-être
attendre quelques minutes, pour l'aviser de certains changements dans la
composition des membres.
Grande culture (suite)
LE PRESIDENT (M. Gratton): Hier, nous avions adopté l'article 24.
Nous en sommes à l'article 25, pour lequel le ministre a
déposé un amendement. Si je comprends bien, il s'agit d'abroger
l'article 25 actuel et de le remplacer par le texte suivant: "Sous
réserve des conditions particulières au gel du sol, l'assurance
est en vigueur, chaque année, à compter du début de la
végétation ou à compter des semailles, en autant qu'elles
puissent être effectuées, jusqu'à la fin des
récoltes, suivant l'usage constant et reconnu de la région, tel
que constaté par règlement."
Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, j'aimerais avoir des explications,
parce que, dans cet amendement, on enlève tout simplement, je pense:
"compte tenu des conditions climatiques". J'aimerais bien avoir des
explications, puisqu'on semble enlever cette particularité
géographique dans l'article 25.
M. TOUPIN: C'est parce que, jusqu'à un certain point, "compte
tenu des conditions climatiques", c'est redire la même chose. Quand vous
lisez l'amendement comme il faut, on dit bien "sous réserve des
conditions particulières du gel du sol". Donc, ce sont des gels du sol.
C'est net. L'assurance est en vigueur chaque année, à compter du
début de la végétation ou à compter des semailles,
en autant qu'elles puissent être effectuées, jusqu'à la fin
des récoltes. Si vous ajoutez "compte tenu des conditions climatiques",
à ce moment, vous vous référez encore au gel.
M. LESSARD: Vous voulez parler des conditions climatiques
générales.
M. TOUPIN: Justement, cela crée une ambi- guïté,
d'autant plus que cet article touche le gel du sol seulement.
M. LESSARD: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'article 25, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Adopté, ce qui veut dire que l'article
25 original est abrogé et qu'il est remplacé par le texte que
nous venons de lire. L'article 26?
M. LESSARD: A l'article 26, M. le Président, étant
donné que nous avons, d'un côté à analyser un
principe d'assurance facultative et un autre d'assurance collective
obligatoire, je constate qu'en vertu de l'article 26, le taux de la cotisation
payable par les producteurs sera établi annuellement par la
régie. Il semble qu'en vertu de cet article, ce sera fait de
façon unilatérale. Or, quand il s'agit d'une assurance
obligatoire, où les producteurs n'ont pas à négocier
leur entrée ou leur sortie, je me demande s'il n'y aurait pas
lieu de prévoir une possibilité de consultation, une
possibilité pour les agriculteurs de se faire entendre. Je comprends que
le ministre va me répondre: Oui, mais une consultation va se faire lors
de la discussion des règlements, parce que cela devra être
établi par règlement. Mais, par contre, on dit: C'est annuel. La
cotisation est fixée annuellement, donc on ne peut pas, à chaque
année, revenir pour étudier en commission élue ces
règlements concernant la cotisation.
M. le Président, je pense que c'est l'une des choses que
contestent les agriculteurs, à savoir l'imposition obligatoire et la
déduction à la source. Ce que je dis, c'est qu'il me semble,
étant donné que les agriculteurs n'auront pas le choix, qu'on
devrait prévoir un mécanisme de consultation.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Le ministre d'Etat à l'ODEQ.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, n'y aurait-il pas lieu, à
ce moment-là, peut-être d'inclure dans cet article la consultation
avec le comité consultatif déjà prévu?
M. LESSARD: C'est justement ce que j'allais ajouter. Peut-être
faudrait-il ajouter: "doit être établi annuellement par la
régie, après consultation, ou avec consultation du conseil
consultatif".
M. QUENNEVILLE: C'est extraordinaire comme on pense la même
chose!
M. LESSARD: Je l'avais marqué même, M. le
Président.
M. QUENNEVILLE: II y a une communion de pensée extraordinaire
!
M. LESSARD: C'est pour cela que le ministre est responsable de la
région de la Côte Nord.
M. QUENNEVILLE: C'est cela.
M. TOUPIN: D y a deux problèmes là-dedans. Le premier
problème est que les taux d'assurance sont établis à 98
p.c. par des actuaires-conseils.
Ce sont ces derniers qui décident du taux que l'assurance devra
faire payer si elle veut assumer ces coûts. Là où il est
plus important d'avoir une consultation, c'est beaucoup plus pour les
indemnités, parce que les primes sont directement reliées aux
indemnités. Si vous couvrez jusqu'à 80 p.c. et si vous payez $50
pour une tonne de foin, $6 pour 100 livres de céréales, ça
devrait nécessairement se réfléter sur les primes.
Donc, le taux unitaire est plus important en termes
d'intérêt pour l'agriculteur que le taux de prime, parce que c'est
ce dernier, le taux d'indemnité, qui va définir la prime. Les
actuaires-conseils, eux, définissent les taux à compter des
indemnités qu'on veut payer.
M. LESSARD: Mais les actuaires-conseils se basent aussi sur les
politiques que peut établir le ministère de l'Agriculture
vis-à-vis de la Régie de l'assurance-récolte. Par exemple,
je pose la question au ministre de l'Agriculture actuel: Est-ce que
l'assurance-récolte devra faire ses frais de telle façon que s'il
arrive une année, par exemple, une conflagration assez importante,
ça va nécessairement être inscrit l'année suivante
comme étant une augmentation de prime?
En 1968, par exemple, Daniel Johnson avait affirmé qu'on pouvait
accepter que la Régie de l'assurance-récolte puisse faire des
déficits allant jusqu'à $1,500,000, donc les déficits dont
nous avons parlé n'étaient pas dramatiques au niveau de la
Régie de l'assurance-récolte, parce que c'était même
prévu en 1968.
Est-ce qu'actuellement le ministre pense que l'assurance-récolte
devra faire ses frais sans aucune intervention gouvernementale?
M. TOUPIN: En principe, tout régime d'assurance doit faire ses
frais. C'est évident. Mais il y a des dispositions dans la loi de
l'assurance-récolte qui prévoient que, si le total des primes
payées, tant par le gouvernement que par les producteurs, ne sont pas
suffisantes pour payer les indemnités au cours d'une année
donnée, la Régie de l'assurance-récolte peut emprunter du
ministère des Finances et elle remet au ministère des Finances,
selon les conditions déterminées par ce dernier, dans lesquelles
conditions il peut être trouvé l'idée de ne pas payer
d'intérêt ou encore de rembourser sur une période de cinq
ans ou sur une période de dix ans, de telle sorte qu'indirectement,
ça devient une subvention à l'assurance-récolte.
M. LESSARD: II est certain que ce sont des façons techniques
actuarielles de déterminer les cotisations. Mais le fait, quand
même, que le comité consultatif puisse être consulté
et que ça puisse être discuté au comité consultatif,
peut quand même assurer les agriculteurs qu'à ce niveau ils
pourront être entendus. Malgré le fait que ce soient des
critères très spécialisés, je pense que
étant donné encore que c'est une assurance collective obligatoire
ce serait quand même bien qu'on puisse indiquer: avec consultation
du comité consultatif. Comme on sait qu'il ne s'agit que d'un
comité consultatif, il sera toujours loisible à la Régie
de l'assurance-récolte de dire: Bien voici, vous avez fait vos
remarques, vous avez fait vos revendications, mais malheureusement on doit s'en
tenir aux principes et aux critères actuariels qui ont été
établis par...
M. TOUPIN: Chaque année, M. le Président, la régie
consulte les groupes de producteurs presque obligatoirement et ce n'est pas
nécessairement le comité consultatif qu'elle doit consulter
à ce moment-là. J'apporte un exemple. Quand la régie
décide d'établir les prix unitaires pour les producteurs de tabac
de Joliette, elle ne consultera pas nécessairement le comité
consultatif. Elle va consulter l'Office des producteurs de tabac de
Joliette.
Cela vaut pour le mais-grain; elle va être portée à
consulter les producteurs de mais-grain plutôt que de consulter le
comité.
M. LESSARD: Là, vous parlez des indemnités à verser
et non pas des cotisations?
M. TOUPIN: Oui, des indemnités. Bien, les cotisations et les
indemnités, comme je vous le disais tantôt, il ne sert à
rien de consulter...
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: ... sur les cotisations, tant et aussi longtemps qu'on n'a
pas déterminé les taux d'indemnité.
Une fois qu'on a déterminé les taux d'indemnité,
automatiquement, la cotisation s'établit.
M. LESSARD: D'accord, d'accord.
M. TOUPIN: Parce que je n'achèterais rien.
M. LESSARD: II est certain que si vous déterminez que
l'indemnité va être plus forte, les cotisations vont être
plus fortes. Dans ce cas, comme vous avez à consulter, comme vous dites,
les organisations professionnelles sur les indemnités et
qu'automatiquement, ça se concrétise au niveau des cotisations,
je n'aurais pas d'objection à ce que ce soit ajouté après
consultation des organismes professionnels.
M. TOUPIN: Je pense bien que le député de Saguenay
comprend très bien. Il n'y a pas d'erreur possible là-dessus. Je
voudrais bien qu'on sache que la question des taux n'est pas une question de
consultation; c'est une question mathématique. Tu prends des
indemnités à
X et tu dis, au bout de ça, si on veut que ça fonctionne
cette affaire: II faut que les taux de prime soient de tant, sinon il y a
déficit. Il s'agit, après ça, pour le ministère ou
pour la régie, mais la régie ne peut pas le faire, d'accepter ou
de refuser s'il doit y avoir subvention versée à la Régie
de l'assurance-récolte...
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: On ne peut pas le faire non plus, parce que si le
gouvernement décide d'accorder des subventions à la Régie
de l'assurance-récolte pour combler des pertes de récolte
prévues dans un fonds particulier alimenté à même
des primes, à ce moment-là, on fait simplement nier le principe
de l'assurance. Autant faire disparaître l'assurance et s'orienter vers
des subventions gouvernementales.
M. LESSARD: Donc, le principe qu'émet le ministre, c'est que
l'assurance-récolte doit faire ses frais; on doit donc avoir des
cotisations en conséquence.
M. TOUPIN: En principe, oui. Mais, à long terme, je ne sais pas.
Si, une année, par exemple, il y a un désastre qui s'est produit
en 1972, cela a coûté $3,500,000 alors qu'on a
récolté $1,300,000 de primes...
M. LESSARD: Vous avez la loi fédérale.
M. TOUPIN: La loi fédérale paie la moitié des
primes.
M. LESSARD: Non, je veux dire dans des cas de conflagration, la loi
fédérale qui intervient quand vous avez $1 par citoyen, soit la
somme de $6 millions. Je comprends qu'on soit défavorisé, mais
vous l'avez cette année. Cela a été...
M. TOUPIN: Pas dans le cas de l'assurance-récolte.
M. LESSARD: Non.
M. ROY: Quand il s'est agi de faire accepter les $400, vous avez tenu
compte du montant qui avait été déboursé pour
l'assurance-récolte que payait le fédéral à ce
moment-là?
M. TOUPIN: Ce n'est pas nous qui avons décidé.
M. ROY: Mais le fédéral l'a accepté.
M. TOUPIN: Non plus, le gouvernement fédéral a
décidé... Ce n'est pas ce que les provinces avaient
proposé. Je n'étais pas le seul. Au moins quatre provinces
à ce moment-là avaient proposé au fédéral
des prêts à long terme à très bas taux
d'intérêt. Le fédéral a cru préférable
de verser une indemnité de $400 par producteur. Le fédéral
allait presque radicalement contre son principe d'assurance-récolte
d'autant plus qu'il versait des indemnités à ceux qui avaient
refusé d'acheter une police d'assurance-récolte. Il versait des
indemnités directes. La seule entente fédérale-provinciale
qu'on puisse retrouver le Québec, actuellement, ne l'a pas
acceptée c'est le problème de la réassurance.
Supposons qu'on traverse une période difficile, une sorte de
conflagration où il y a des pertes, en assurance-récolte au
Québec, qui s'évaluent à quelque chose comme $25 millions.
En vertu de la loi fédérale de l'assurance-récolte, la
régie peut emprunter du fonds national d'assurance-récolte pour
fins de réassurance et remettre par la suite à ce fonds les
sommes empruntées. Pour que cela puisse se faire, il faut qu'il y ait un
fonds auquel la régie provinciale et le gouvernement
fédéral participent. Quand il y a conflagration, les
premières sommes dont on se sert pour payer, ce sont les sommes du fonds
alimenté par la régie d'assurance-récolte d'une province
et le gouvernement fédéral. Après des prêts du
gouvernement fédéral, on a cru que ce n'était pas
nécessaire que nous ayons cette entente pour une raison très
simple, c'est qu'on voulait être libre de déterminer les taux, les
indemnités, sans être assujetti à une décision ou
une approbation du gouvernement fédéral. Si jamais on a besoin
d'emprunt, parce qu'on a une conflagration, le gouvernement du Québec
prêtera, puisque le gouvernement fédéral exige le
remboursement. Si le gouvernement provincial n'exige pas le remboursement,
c'est autant de mis dans les poches des producteurs. C'est pour ça que,
dans le cadre de la Loi sur l'assurance-récolte, il y a des ententes
précises avec le gouvernement fédéral, lesquelles ne font
pas l'objet pour le gouvernement du Québec, d'ententes totales, mais
seulement d'ententes partielles.
M. ROY: En somme, il ne s'agit pas d'un système de
réassurance, il s'agit plutôt d'un fonds de prévoyance.
M. TOUPIN: L'idée de fonds, c'est simplement un fonds de
dépannage, un prêt pour un fonds de dépannage.
M. ROY: Un prêt. C'est un fonds de prévoyance en quelque
sorte pour pouvoir puiser, c'est-à-dire pouvoir emprunter lorsqu'on est
mal pris.
M. TOUPIN: Pouvoir emprunter lorsqu'on est mal pris.
M. ROY: Lorsqu'on parle de réassurance, ce n'est pas tout
à fait la même chose. Supposons que le fonds d'assurance dit:
Lorsque les réclamations d'assurance-récolte dans la province de
Québec dépasseront $4 millions, $5 millions, un chiffre
donné, le surplus sera remboursé à tant pour cent par le
fédéral. Là on parle de réassurance, mais si on
parle de prêt, là
c'est un fonds de prévoyance. Ce n'est pas de l'assurance du
tout.
M. TOUPIN: Ils appellent cela un programme de réassurance.
Effectivement...
M. ROY: Oui, mais cela n'en est pas un.
M. TOUPIN: ... ce qu'on met à la disposition des provinces, c'est
un mécanisme de prêts à long terme. Je pense qu'il est sans
intérêt, ou à bas taux d'intérêt, ou sans
intérêt, mais il doit être remboursé.
M. QUENNEVILLE: Les gens n'auraient aucune incitation, autrement,
à s'assurer.
M. TOUPIN: II y en avait deux qui avaient signé l'entente dans le
Canada, l'Ontario et je ne sais pas quelle province de l'Ouest. L'Ontario s'est
retirée il y a deux ans du programme. Nous, nous ne l'avons jamais
pris.
Pour revenir au fond du problème, vis-à-vis des taux et
vis-à-vis des indemnités on est à 26 pour les taux
il y a consultation presque nécessaire chaque fois qu'un
programme est préparé parce que ce sont des programmes
particuliers. Il y a à la régie au moins deux producteurs que la
loi désigne plus un troisième possible parce qu'on peut le
prendre parmi les organismes para-agricoles. Donc, les agriculteurs sont
déjà présents à la régie presque
majoritairement en principe. Eux, on les a nommés là
spécialement pour qu'ils participent et qu'ils soient en mesure
d'apporter le son de cloche du producteur, ce qui n'empêche pas du tout
la consultation par ailleurs.
M. LESSARD: Sur division, l'article 26, M. le Président,
puisqu'on aura à discuter l'article 27tantôt.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Alors, l'article 26 est adopté sur
division. Article 27.
M. LESSARD: L'article 27, justement, M. le Président, on y lit
ceci: "Pour les fins du calcul du taux de la cotisation et selon le cas, de
l'indemnité, la Régie fixe, chaque année, les prix
unitaires des récoltes faisant l'objet de l'assurance; elle fixe ces
prix, pour chaque récolte, en tenant compte de son coût moyen de
production et de toute autre donnée qu'elle juge pertinente".
Ici, je pense que cela peut laisser à interprétation de
part et d'autre, soit de la régie, soit des producteurs eux-mêmes.
On le sait d'ailleurs, il arrive que sur certaines productions, le
ministère de l'Agriculture estime que le coût de production est de
tant, alors que du côté de l'Union des producteurs agricoles, on
l'estime, selon les critères et les normes qui sont utilisés et
qui peuvent être différents, à un coût
supérieur. C'est ici, je pense le ministre avait raison tout
à l'heure que la consultation devrait avoir lieu auprès
des producteurs et auprès des organismes spécialisés,
parce que selon les critères que vous adopterez ou qui seront
adoptés par la Régie de l'assurance-récolte les primes
pourront être différentes selon les prix unitaires des
récoltes qui seront fixés.
LE PRESIDENT (M. Gratton): L'honorable député de
Joliette.
M. QUENNEVILLE: J'ai rencontré des agriculteurs de mon
comté et on m'a expliqué un peu la raison pour laquelle ils
étaient d'accord sur ce principe. A cause de la différence de
productivité des agriculteurs à l'intérieur d'une
même catégorie, je pense que l'article tel qu'il est
libellé ici tient compte justement de la différence de
productivité des producteurs.
M. LESSARD: Je suis d'accord, M. le Président, mais ce que je
voudrais indiquer au ministre, c'est que l'interprétation des
coûts moyens de production peuvent être différents. Je suis
d'accord que cela tient compte du fait que certains producteurs sont plus
productifs que d'autres, mais selon les critères et les normes qu'on
utilisera, le producteur qui sera plus productif aura peut-être une
estimation de son coût de production différente par rapport
à l'interprétation du ministère de l'Agriculture. C'est
simplement cela que je dis: II est normal qu'on tienne compte de la
productivité des différents producteurs, mais cependant pour
estimer ce coût, il faudra s'entendre sur des critères et des
normes selon que vous utilisez telle norme ou tel critère.
Simplement pour donner un exemple: qu'on tienne compte ou non du salaire
horaire à $3.84 ou à $5.00 de l'agriculteur et vous aurez des
coûts de production moyens différents. Je pense que c'est dans ce
sens-là que doit s'interpréter mon intervention.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, certainement, il leur faut des
critères pour arriver à baser des...
M. TOUPIN: Hier, je discutais de la définition des agriculteurs
et on disait: On retrouve trois ou quatre définitions de l'agriculteur
au Québec. C'est un peu vrai et il est difficile de passer à
côté de cette notion de définition de producteurs
différente, selon les lois que le gouvernement du Québec passe ou
administre actuellement.
Il y a un certain nombre d'autres domaines où il est possible de
faire l'uniformité, sans que nous ayons toujours à s'enfarger
dans des définitions différentes. Je vais m'expliquer un peu
plus. Il est établi maintenant, avec la Régie des marchés
agricoles du Québec, grosso modo, dans les grandes lignes...
M. LESSARD: On va voir cela prochainement.
M. TOUPIN: ... que chaque fois que la Régie des marchés
agricoles du Québec a une décision à prendre, en ce qui
concerne les coûts physiques de production et je m'explique bien
j'espère les coûts physiques, les intrants physiques, pas
les salaires, pas les revenus, mais les intrants physiques... Ce qui est
touché ici, ce sont les intrants-là; il n'y a pas de salaires
d'inclus là-dedans. Ce sont les coûts de production d'une
production donnée.
Or, la régie et le ministère se sont entendus avec l'UPA
sur les intrants physiques. On est tous d'accord actuellement, et l'UPA, et les
fédérations spécialisées et la Régie des
marchés agricoles du Québec sur le principe des intrants
physiques; on a des formules automatiques et les ajustements se font
automatiquement, sur les intrants physiques.
M. LESSARD: Donc, vous arrivez aux mêmes montants, aux mêmes
estimations, concernant les coûts de production, étant
donné que vous tenez compte des mêmes critères et des
mêmes normes.
M. TOUPIN: Exactement.
M. LESSARD: Je prends la parole du ministre.
M. TOUPIN: Oui. D'ailleurs, dans les rencontres qu'on a eues avec l'UPA,
le problème que j'ai rencontré avec eux et que je rencontre
encore un peu, mais moins maintenant, ce ne sont pas les intrants physiques. Le
problème, c'est la marge de bénéfice, la marge de revenu.
C'est là où le problème se pose. Il ne se pose pas
ailleurs.
Ici, il n'est pas question de revenu. Nous, au ministère, on
présume...
M. LESSARD: Vous assurez strictement les coûts de production
à partir des intrants physiques.
M. TOUPIN: Par exemple, si on veut assurer 100tonnes de grain, on les
assure à compter des coûts réels de production de 100
tonnes de grain. L'essence, les investissements sur le tracteur, les
investissements dans le sol s'il y en a, les taxes foncières, le
rendement de capital investi, etc., on fait le total de cela et on dit: Cela
représente tant de piastres.
M. LESSARD: Tout le travail de l'individu se trouve à être
perdu.
M. TOUPIN: Ici, dans l'assurance-récolte, ce n'est pas une
assurance-revenu. Je l'ai dit hier et je le répète encore: On ne
peut pas faire payer aux producteurs agricoles une prime de son revenu. On
n'assure pas 80 p.c. de son revenu, on assure 80 p.c. de sa récolte.
Mais il est important qu'on assure sa récolte si on veut, dans une autre
loi, lui assurer son revenu. Cette loisera déposée
bientôt.
M. LESSARD: La Loi de stabilisation des revenus.
M.TOUPIN: ... des revenus agricoles et je vais déposer un
document de travail sous peu, ces jours-ci, pour que les députés
de l'Opposition et les producteurs puissent avoir le temps d'étudier
notre point de vue là-dessus.
Je pense qu'on devrait se servir de l'assurance-récolte, des
mêmes barèmes et des mêmes critères qu'on se sert au
niveau de la Régie des marchés agricoles du Québec et au
niveau du ministère. Ainsi, on aura au moins une norme uniforme. On ne
se retrouvera pas avec la Régie des marchés agricoles du
Québec avec une norme x, la Régie de l'assurance-récolte,
une norme y et le ministère, une norme z.
C'est pour cela que c'est la politique du ministère et les
ententes entre les producteurs et nous-mêmes sont nettes là-dessus
on est d'accord sur ce principe et sur l'application du principe.
M. ROY: Si vous me permettez, est-ce que vous dites que vous n'incluez
pas le temps, le salaire des agriculteurs?
M. TOUPIN: Pas dans cela.
M. ROY: Vous ne l'incluez pas là-dedans? Maintenant, il faut
quand même que vous admettiez qu'actuellement, les politiques du
ministère favorisent la grosse exploitation agricole de plus en plus
industrialisée. Il y a des salaires qui entrent en ligne de compte.
M. TOUPIN: Oui, mais...
M. ROY: L'agriculteur est obligé de les débourser, les
salaires.
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY: Ensuite de cela, ce n'est pas à 100 p.c. que vous
assurez, c'est à 80 p.c. Quand on fait les calculs et si on regarde ce
qui s'est passé jusqu'ici j'ai justement eu à
vérifier deux cas d'assurance-récolte au début de la
semaine, des gens qui sont venus à mon bureau si vous dites 80
p.c. dans un endroit, il reste que c'est à 80 p.c. de
l'évaluation que vous en faites.
M. TOUPIN: C'est à 80 p.c. de l'évaluation des
coûts...
M. ROY: ...que vous en faites.
M. TOUPIN: ... physiques, des intrants que cela prend.
M. ROY: Selon les normes du ministère.
M. TOUPIN: Selon les normes établies entre le
ministère...
M. ROY: Oui, d'accord.
M. TOUPIN: ... les producteurs...
M. ROY: Vous allez arriver dans certains cas où les 80 p.c. vont
être 80 p.c. de 80 p.c. Cela va être 64 p.c. et vous n'incluez pas
les salaires...
M. TOUPIN: Mais...
M. ROY: ... et vous n'incluez pas le temps que le cultivateur...
M. TOUPIN: Est-ce que le député de Beauce-Sud me
permet?
M. ROY: Non, je me pose une question à ce moment-ci.
M. TOUPIN: Ah bon! si c'est seulement cela, d'accord.
M. DENIS: Ne la pose pas fort. M. ROY: Pardon?
M. DENIS: Si tu te la poses à toi, ne la pose pas fort.
M. ROY: Ne pas la poser trop fort. Avez-vous peur que je réveille
quelqu'un de vos collègues?
M. DENIS: Non, tu poses une question. M. QUENNEVILLE: Eh là!
LE PRESIDENT (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. ROY: Oui, mais on me demande de ne pas parler trop fort. Je suis
toujours en droit de demander si je dérange quelqu'un.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Non, je trouve que votre ton est tout
à fait...
M. ROY: Normal. Merci, M. le Président. LE PRESIDENT (M.
Gratton): Oui. UNE VOIX: C'est normal d'être... LE PRESIDENT (M.
Gratton): A l'ordre!
M. ROY: M. le Président, c'est le point. Il y a des gens qui sont
intéressés par l'assurance-récolte. Ils sont
intéressés à avoir une protection réelle.
M. TOUPIN: Mais ce n'est pas une assurance revenu,
l'assurance-récolte.
M. ROY: Je ne dis pas que c'est une assurance-revenu. C'est une
assurance qui doit quand même protéger l'agriculteur contre des
pertes, tenant compte de ses coûts.
M. TOUPIN: L'agriculteur, c'est exact. C'est une
assurance-récolte. On assure ce que le gars a investi dans son sol.
C'est cela qu'on assure. On ne peut pas assurer plus que cela dans
l'assurance-récolte. La seule chose qu'on peut assurer en plus
même là, on ne l'assure pas, c'est une question de fixation du
taux d'indemnité c'est que, si le gars récolte seulement
70 p.c. de son foin par rapport à 100 p.c. et qu'il doit en acheter 30
p.c, il est possible que les coûts d'achat soient supérieurs
à ses coûts de production. C'est possible. Par conséquent,
il est possible que la régie puisse établir des indemnités
particulières pour le rachat d'intrants perdus, mais cela ne touche pas
les revenus, cela touche seulement le coût des intrants pour alimenter le
bétail. Vous allez le trouver comme il le faut dans l'assurance
collective.
Le but de l'assurance-collective, c'est d'assurer des récoltes,
mais en fonction d'alimenter du bétail.
M. ROY: Dans vos intrants, M. le ministre de l'Agriculture...
M. LESSARD: Le bétail n'est pas assuré.
M. TOUPIN: II est assuré, mais pas au même titre que cela.
La formule de l'assurance-bétail au Québec, au Canada, nulle
part, n'est encore établie, quoique le Québec soit le seul
actuellement à avoir un programme d'assurance-santé animale avec
des indemnités pour des pertes de bétail attribuables à
des maladies particulières.
M. ROY: Quand vous parlez d'assurer des intrants, cela va être
assez difficile pour le gouvernement d'être en mesure de faire une
évaluation judicieuse de chaque cas. Le ministre doit savoir que, dans
l'agriculture, vous allez prendre dans une localité donnée, un
rang particulier, vous n'avez pas la même nature de sols d'une terre
à l'autre.
Je me réfère à une petite expérience que
j'ai pu prendre alors que je travaillais pour le compte d'une
coopérative agricole. Dans le même rang, et même des voisins
peuvent aller chercher des rendements totalement différents dans des
productions différentes et dans des sols complètement
différents qui varient considérablement d'une ferme à
l'autre.
M. TOUPIN: Oui, mais cela n'a rien à voir essentiellement avec
les intrants.
M. ROY: Si un cultivateur a besoin, par exemple, d'acheter cinq tonnes
d'engrais chimique...
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY: ... et que le voisin a un plateau plus bas, qu'il a une couple
de petits cours d'eau et
que les terrains sont plus fertiles, au lieu d'en acheter cinq tonnes,
il en achète une tonne, est-ce que vous allez vérifier les
factures?
M. TOUPIN: Alors que l'un d'entre eux va être appelé
à payer la même prime que l'autre, parce que les primes sont des
primes moyennes, alors que l'autre, qui a de meilleurs rendements, si ses
rendements moyens sont supérieurs aux rendements de l'autre, dans le
système individuel, c'est un problème, c'est sûr, mais,
dans le système collectif, cela n'en sera pas un. Celui qui aura de plus
hauts rendements bénéficiera des pertes moyennes de la
région, de telle sorte qu'il sera récompensé pour ses
investissements. Celui qui n'aura pas fait d'investissements touchera des
indemnités inférieures, mais il paiera une prime à peu
près similaire.
M. DENIS: Sur quoi vous basez-vous?
M. TOUPIN: C'est basé sur des données
régionales.
M. DENIS: Celui pour qui le rendement va être moindre...
M. TOUPIN: C'est toujours basé... On va rentrer dans le
système collectif tout à l'heure et on pourra vous l'expliquer.
Cela va être basé, d'une part, sur la production laitière
régionale ou sur la production bovine régionale ou sur la
production ovine régionale. A part cela, cela va être basé
sur les rendements moyens régionaux établis par zone. Les primes
vont être établies sur des rendements moyens régionaux, de
telle sorte que le plus efficace ne paiera pas plus cher que l'autre et
c'est normal mais recevra une indemnité au moins égale
à celle de l'autre. Ces pertes seront probablement moins grandes que
celles de l'autre. C'est cela, l'idée fondamentale d'un système
collectif. C'est de ne pas pénaliser.
Le système individuel, c'est son problème. On
établit des primes et des indemnités, notamment des
indemnités à compter des coûts de production. On dit: Cela
coûte $25 la tonne faire du foin. On assure $25 la tonne. On peut
assurer, par exemple, cinq, dix ou vingt tonnes l'arpent. Si on assure vingt
tonnes pour celui qui est efficace, s'il en fait dix-neuf dans une mauvaise
année ou dix-huit, il n'a pas atteint ses 80 p.c, donc il ne touche pas
d'indemnité. Son voisin qui a subi les mêmes aléas du
temps, parce qu'il était moins efficace et qu'il avait moins
d'investissement dans son sol, a perdu cinq, six ou sept tonnes de plus, selon
le rendement qu'il s'était lui-même établi. Il va toucher
une indemnité, mais il est payé à même la prime de
l'efficace. C'est cela qu'il va payer à l'heure actuelle.
M. ROY: En somme, vous allez payer l'efficace pour dédommager
ceux qui le sont moins?
M. TOUPIN: Non, c'est le système actuel qui fait cela.
M. ROY: Qu'est-ce qu'il y a de différent dans le nouveau
système?
M. TOUPIN: Avec le nouveau système, vous allez retrouver dans la
loi, à mesure qu'on va y aller, certaines dispositions qui vont donner
à la régie l'occasion d'établir des rendements
différents selon les agriculteurs et d'établir des rendements
basés sur des dossiers individuels, alors qu'avant, on n'avait pas ces
dossiers. Maintenant, on a des dossiers individuels pour des assurés. Le
gars que tu assures depuis sept ans, qui a toujours déclaré 20
tonnes l'arpent et qui ne les a jamais faits, qui n'en a pas fait plus que 15,
tu lui dis: Ecoute, il y a une limite, tu vas mettre 15 arpents ce matin, ce
n'est pas 20 que tu vas mettre. Le système individuel vient corriger
cela en très bonne partie. Ce n'est pas encore suffisant, parce qu'il va
se glisser encore des cas sur lesquels on n'a pas de dossier historique. Le
gars qui ne s'est jamais assuré, on est obligé de prendre son
dossier historique, c'est-à-dire qu'on est obligé de prendre sa
situation présente. Mais la régie a pris une nouvelle attitude,
depuis l'année passée, et elle va continuer à le faire de
façon encore plus positive dans les années à venir. Si le
gars se situe dans une zone X et si le rendement moyen de la zone est de 18
tonnes, si le gars veut en faire assurer 20, on va lui dire: Ecoute, bonhomme,
tu as une moyenne de 18 et on croit que tu ne dois pas t'assurer pour plus que
18, à moins que tu nous fasses la preuve que tu as un drainage
souterrain, que tu as mis de l'engrais chimique, etc.
Ce sont de nouveaux éléments qui vont s'introduire
à la suite de cette nouvelle loi pour le système individuel.
Encore là, tu t'en vas avec des cas particuliers. Tu prends les gars les
uns après les autres, et le gars qui veut déclarer 20 tonnes, si
son dossier historique démontre qu'il n'en a fait que 18, s'il a une
perte de récolte, n'en fait que 15 et n'a pas atteint ses 80 p.c, il va
nous chialer. Il va dire: C'est 20 que je voulais assurer, ce n'est pas 18.
M. LESSARD: Mais il y a une chose, c'est qu'il y a eu des conflits dans
le passé avec la Régie d'assurance-récolte...
M. TOUPIN: Beaucoup.
M. LESSARD: ... concernant ces estimations. J'espère, en tout
cas, que la nouvelle Régie de l'assurance-récolte va avertir la
personne au moment de la signature du contrat.
M. TOUPIN: Cela a commencé cette année. La régie
est en train de préparer des livres de procédure, des livres de
normes. Les vendeurs d'assurance auront entre les mains beaucoup
plus de documentation pour dire au gars: Ecoute, on croit que ce que tu
nous proposes comme rendement, c'est beaucoup trop élevé, ou
encore ce n'est pas assez élevé. Tu devrais mettre cinq tonnes de
plus ou trois tonnes de plus, parce que ton dossier dénote que tu t'es
assuré pendant trois ans et que tu n'as jamais eu d'indemnité. Tu
n'as jamais déclaré de rendement qui correspondait, grosso modo,
à la capacité de ta ferme.
M. LESSARD: Dans sa copie de contrat que devra nécessairement
avoir l'assuré, il sera probablement indiqué et il y aura eu une
certaine entente avec l'agriculteur indiqué que la récolte
assurée est estimée à telle production...
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: ... de telle façon que la personne sera avertie que
ce n'est pas 25 tonnes qui sont assurées, mais bien 18 tonnes selon la
décision j'espère non unilatérale de la régie, mais
selon la décision prise avec l'agriculteur, parce que quand je m'assure
sur l'automobile, je sais que je m'assure pour $50,000 ou $100,000 ou $150,000,
et je paie les cotisations en conséquence.
M. TOUPIN: Mais dans l'assurance-récolte...
M. LESSARD: Je comprends que ce n'est pas complètement la
même chose, mais quand arrive le versement des indemnités, je suis
satisfait, parce que je connais mon contrat d'assurance. Le problème qui
s'est posé bien souvent pour la régie au cours des années
antérieures, c'est que la personne croyait être assurée
pour telle production. Lorsqu'on venait pour régler les
indemnités, on lui disait: Non, on regrette, mon ami, parce que depuis
trois ans, tu n'as jamais produit ces quantités.
On doit t'accorder tel montant si on se base sur ton dossier historique,
par exemple. Là, si au moins, la personne a son contrat dans lequel est
indiqué l'estimation, ou la valeur assurée, ou la valeur de la
production assurée, il aura au moins une certaine satisfaction. Il le
saura dès la signature du contrat.
M. TOUPIN: C'est cela. Cela, les gars le savent. Au moment de la
signature du contrat, le gars sait quelle indemnité il recevra par
tonne. Il va savoir également, lorsqu'il signe le contrat, quelle prime
il paie, parce qu'il la paie...
M. LESSARD: Cela ne veut pas dire que je suis d'accord sur l'assurance
obligatoire pour autant.
M. TOUPIN: Non, non. D'ailleurs, je ne cherche pas à vous dire
cela. Je sais que vous allez en arriver, par vous-même, à cette
conclusion.
M. LESSARD: Après avoir entendu les parties...
LE PRESIDENT (M. Gratton): Messieurs, si vous permettez, j'aimerais vous
faire noter qu'il est près de midi. Nous devons libérer cette
salle à midi. Je pense que l'honorable ministre responsable de l'ODEQ
avait des questions, une question.
M. ROY: J'en aurais également.
LE PRESIDENT (M. Gratton): Je m'excuse. Oui? Alors, aussi bien suspendre
immédiatement...
M. TOUPIN: On suspend jusqu'à quelle heure?
LE PRESIDENT (M. Gratton): ... parce qu'il ne semble pas que nous
pourrions adopter l'article immédiatement.
Je pense qu'il nous faudra ajourner sine die, puisque cet
après-midi, nous retournons en Chambre à trois heures, et que
sûrement il n'y aura pas trois commissions qui vont siéger. On ne
sait pas si celle-ci siégera.
La commission va ajourner ses travaux jusqu'à nouvel ordre de
l'Assemblée.
(Fin de la séance à 12 h 7)