Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de l'agriculture
Etude du projet de loi no 20 Loi sur 1
assurance-récolte
Séance du jeudi 19 décembre 1974
(Vingt et une heure trente minutes)
Etude du projet de loi no 20 (suite)
M. KENNEDY (président de la commission permanente de
l'agriculture): A l'ordre, messieurs! La commission parlementaire de
l'agriculture reprend l'étude du projet de loi no 20, Loi sur
l'assurance-récolte.
Article 27.
DES VOIX: Adopté.
M. ROY: Est-ce que le ministre a des amendements à l'article
27?
M. TOUPIN: Non.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Voulez-vous savoir à quels articles on
doit apporter des amendements avant qu'on continue?
M. LESSARD: On le sait.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Vous les avez.
M. LESSARD: Nous les avons, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je vous posais la question.
M. VEILLEUX: J'aurais une question à poser au ministre. Quand on
dit "en tenant compte de son coût moyen de production", est-ce que c'est
par terre ou si c'est régionalement ou...
M. TOUPIN: Ce sont les coûts de production reconnus en
général pour une production en particulier.
M. QUENNEVILLE: La catégorie.
M. TOUPIN: La catégorie de production.
M. VEILLEUX: D'accord. Par catégorie de production. Merci.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 28.
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 29.
UNE VOIX: Adopté.
M. ROY: Une minute.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté?
M. ROY: M. le Président, je voudrais savoir le pourquoi de cet
article au juste. On dit bien: "Au cas de conflit entre deux ou plusieurs
producteurs qui, pour une même exploitation agricole, se
considèrent admissibles à une assurance, la régie doit en
disposer après avoir permis à chacun de faire valoir son point de
vue."
M. TOUPIN: On peut apporter plusieurs exemples là-dessus. Prenons
deux producteurs qui s'entendent pour exploiter en commun leur ferme et que les
deux décident de prendre chacun une police d'assurance sur les
mêmes terres. Il faut bien choisir qui va être l'assuré; ou
il y en a deux, ou il y en a rien qu'un.
M. ROY: Ou c'est conjoint.
M. TOUPIN: Quand c'est conjoint, on assure la ferme, à ce
moment-là. Au fond, pour expliquer clairement, c'est toujours dans le
cas où le statut de propriété n'est pas clair.
L'exemple le plus typique qu'on peut apporter, c'est une terre
louée.
M. ROY: D'accord.
M. TOUPIN: Le gars loue une terre et il l'assure parce qu'il peut
assurer une terre louée, et le propriétaire peut l'assurer lui
aussi.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté.
L'article 30 est remplacé par le suivant: Sous réserve de
la consultation prévue à l'article 23, alinéa 1, tout
producteur spécialisé dans l'industrie laitière ou dans
l'élevage de bovins de boucherie, de chevaux, de moutons ou autres
herbivores est tenu d'assurer chaque année ses récoltes selon le
système collectif.
M. VEILLEUX: Est-ce que c'est herbivores ou herbovores?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Cela devrait être herbivores.
M. PELLETIER: Est-ce qu'il y a un volume déterminé pour
obliger un producteur à s'assurer? Je m'explique, si quelqu'un a
seulement trois ou quatre chevaux et qu'il commence à faire de
l'élevage, est-il tenu de s'assurer?
Est-ce que cela fait partie de la structure de l'UPA?
M. TOUPIN: Le système que nous proposons actuellement, c'est pour
tout producteur. Maintenant, la régie, dans ses règlements, peut
déterminer un certain nombre de critères qui,
eux, peuvent exclure peut-être certains petits producteurs. Mais,
de façon générale, on veut couvrir le plus de gens
possible.
M. PELLETIER: D'accord.
M. QUENNEVILLE: Un herbivore, M. le Président, cela comprend les
lapins et ces patentes-là?
M. TOUPIN: Non.
M. QUENNEVILLE: C'est un herbivore, ça.
M. TOUPIN: Non.
M. QUENNEVILLE: Cela mange quoi? Cela mange de la viande? Ce n'est pas
un Carnivore, non plus.
M. ROY: C'est un bavard.
M. TOUPIN: II semblerait qu'il faut avoir quatre estomacs pour
être un herbivore et le lapin n'en a qu'un.
M. VEILLEUX: Est-ce qu'on pourrait savoir combien les porcs ont
d'estomacs?
M. TOUPIN: Les porcs en ont un.
M. QUENNEVILLE: Quatre estomacs!
M. VEILLEUX: Est-ce que ce sont des herbivores?
M. TOUPIN: Non. Ce sont des granivores. M. VEILLEUX: Des quoi?
M. TOUPIN: Des granivores. Ils mangent des grains.
M. QUENNEVILLE: Des graines de lin. M. VEILLEUX: Adopté.
M. ROY: Un instant. M. le Président, c'est l'article qui est au
centre même des discussions que nous avons eues en première
lecture.
M. VEILLEUX: On ne recommencera pas cela.
M. ROY: II s'agit du système collectif obligatoire. Avec
l'amendement du ministre, cet article se lit ainsi: "Sous réserve de la
consultation prévue à l'article 23 alinéa 1), tout
producteur spécialisé dans l'industrie laitière ou dans
l'élevage des bovins de boucherie, de chevaux, de moutins ou autres
"herbovores"...
M. TOUPIN: C'est ... bivores.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Herbivores.
M. ROY: C'est herbivores. C'est bien marqué herbovores...
herbivores est tenu d'assurer chaque année ses récoltes selon le
système collectif".
Il est évident, pour les raisons que j'ai mentionnées en
deuxième lecture et compte tenu des représentations qui nous ont
été faites, qu'on ne peut pas, à ce moment-ci, revenir sur
les positions ou les décisions que nous avons prises. En effet,
même si on soutient du côté gouvernemental que ceci
permettrait d'avoir une meilleure assurance pour les agriculteurs, il y a un
très grand danger. L'assurance étant obligatoire, il y a un
risque, je ne dirais pas pour la première ou la deuxième
année, mais avec le temps.
Le système n'évolue pas. J'aurais bien des exemples assez
typiques pour illustrer davantage ma pensée et montrer le danger qu'il y
a. Lorsqu'un système est bon en soi, lorsqu'un système est
avantageux, lorsqu'un système peut protéger les gens, les
catégories de personnes concernées, il n'est jamais difficile
à vendre. C'est assez difficile d'aller imposer de la protection
à des gens malgré eux pour uniquement les protéger
personnellement. Alors je pense que nous avons là un principe
fondamental. On pourra peut-être m'amener l'argument, dans le domaine des
prêts, par exemple, entre autres, l'Office du crédit agricole ou
encore selon les lois d'aide au crédit agricole comme la Loi de
l'amélioration des fermes, lorsque des prêts sont consentis par
les institutions financières, qu'on exige, d'une part, une assurance-vie
qui couvre le montant de la dette en cas de décès de la personne
assurée. Dans ces cas-là, il s'agit de protéger
l'institution prêteuse beaucoup plus que de protéger la personne
elle-même. C'est l'institution prêteuse qui se protège pour
ne pas être obligée d'avoir recours à la succession et
à la récupération des fonds de la succession pour se
rembourser, pour récupérer les capitaux qui ont été
prêtés.
Vous me direz que cela protège la personne elle-même, je
suis bien d'accord, mais cela protège d'abord et avant tout le
créancier, alors que dans ce cas-ci, c'est différent. C'est
complètement différent. Il s'agit d'assurer une personne, de
l'obliger à s'assurer pour se protéger elle-même, alors
qu'il y a des gens qui prennent ce risque ou qui aiment mieux prendre le risque
eux-mêmes. Il y en a beaucoup. C'est pourquoi je dis que, compte tenu de
l'expérience passée, il y a bien des facteurs qui font
qu'à un moment donné le nombre des assurés qui se sont
prévalus des avantages de l'assurance-récolte a diminué.
Evidemment, personne n'ignore que le nombre de fermes a diminué mais il
ne faut pas oublier non plus qu'un grand nombre d'agriculteurs n'ont pas
été satisfaits du régime. Et s'ils n'ont pas
été satisfaits du régime d'assurance-récolte, ils
avaient quand même la possibilité de dire: Pour moi, le
régime ne me paraît pas bon, il n'est pas bon, il n'a pas rendu
service, alors je ne m'assure pas. Mais si on les
amène dans un système obligatoire, ce n'est pas la
même chose. Les primes seront fixées par des calculs actuariels,
ce qui est tout à fait normal.
Les indemnités qui seront versées peuvent varier d'une
année à l'autre, compte tenu de la situation, compte tenu des
conditions dans lesquelles on peut se retrouver, compte tenu également
du fait qu'il faut tenir compte des disparités régionales, des
caractéristiques particulières de chacune des régions.
Alors, comment, efficacement, logiquement et sincèrement, pourra-t-on
permettre que le système, dans telle ou telle région, soit un
système qui réponde exactement aux besoins et aux aspirations des
agriculteurs?
Je comprends que le ministre est bien intentionné. Je comprends
que le président de la régie est bien intentionné et que
tous les officiers du ministère sont très bien
intentionnés et très bien disposés pour que ce
régime d'assurance soit le plus efficace possible et qu'il rende le
meilleur service possible. Je suis bien d'accord sur tout ça. Je ne nie
pas cela. J'en conviens, je l'accepte, je le reconnais même. Mais si on
dit qu'administrer, c'est prévoir, il y a également le fait que
légiférer, c'est prévoir également. C'est la raison
pour laquelle, en ce qui me concerne, M. le Président, je ne peux pas
accepter, à ce moment-ci, cet article de la loi qui oblige les
agriculteurs à s'assurer malgré eux.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: J'aurais une question à poser au ministre sur le
système collectif. Etant donné que c'est une protection qui va
s'appliquer à une production donnée et qu'on retrouve, par
exemple, dans le secteur syndical que si les ouvriers d'une même usine
veulent avoir une protection commune, il y a un vote, puis s'il y a 50 p.c.
plus un qui acceptent, à ce moment-là il y a une cellule
syndicale, la cotisation est obligatoire, même si ceux qui ont
voté contre, étant donné qu'ils sont minoritaires, doivent
payer, est-ce qu'on a envisagé la possibilité, avant d'implanter
le système collectif dans une production, qu'il y ait une espèce
de vote, et si la moitié plus un ou 60 p.c. sont d'accord que,
après avoir connu le système collectif, les modalités du
système collectif, s'il y a 50 p.c. plus un qui l'acceptent, ce soit
obligatoire? Est-ce que cela a été envisagé aussi, cette
possibilité?
M. TOUPIN: Oui, on a examiné évidemment plusieurs
possibilités, et notamment celle d'une consultation par
référendum. Mais on s'est rendu rapidement à
l'évidence que l'idéal, pour ne pas, non plus, se créer de
problème de mauvaise interprétation au niveau du champ, ce serait
de présenter au producteur des programmes complets, c'est-à-dire
de ne pas procéder par bribes de programmes, et que l'un des programmes
ne peut presque pas fonctionner sans l'autre.
C'est surtout par voie d'information et par voie de consultation,
d'assemblée qu'on tentera de convaincre les producteurs d'épouser
le système collectif.
Pour expliquer un peu plus, les agriculteurs, depuis un bout de temps,
réclament des revenus garantis, des revenus stabilisés. Je ne
crois pas qu'on puisse reprocher à quiconque des producteurs agricoles
du Québec, actuellement, de chercher une stabilité du revenu.
Le revenu du producteur agricole provient de deux sources très
nettes. Il provient de son exploitation, d'une part, à
l'intérieur de laquelle se trouve la vente de ses produits et
c'est là la principale partie de son revenu, soit 90 p.c. de son revenu
possible, potentiel et la deuxième source est la participation de
l'Etat.
Dans la première partie, pour être équitable envers
tous les producteurs du Québec, si on met en place un programme de
soutien des prix ou de revenu garanti pour une catégorie de producteurs,
on ne pourra pas ignorer des producteurs. Il faudra bien que ce système
s'applique à tout le monde. Si l'Etat verse des subsides, il faudra, par
conséquent, que tous les producteurs laitiers reçoivent le
même subside. C'est une loi d'équité et de justice qui est
fondamentale.
Par ailleurs, il est évident que même si on a un programme
de soutien des prix et de participation à la stabilisation des revenus
des agriculteurs ce qu'on appelle l'assurance-revenu des agriculteurs
si on ne protège pas à la base ce qui est le plus
important pour lui, son revenu de ferme, je pense qu'on n'est plus logiques
avec nous-mêmes.
J'ai l'impression qu'on essaie de vendre aux producteurs des politiques
morcelées qui ne correspondent pas, au bout, à l'objectif final
qui veut que l'agriculteur ait un revenu stabilisé. Si le lait se vend
$15 les 100 livres, si le gars a perdu toute sa récolte et si on n'a
rien pour l'aider au niveau de sa récolte, ses $15, en termes de revenu,
ne veulent plus rien dire. Mais, si on a une autre politique qui protège
sa récolte, son prix de produit veut dire quelque chose.
C'est dans cette optique qu'on a discuté jusqu'à
maintenant avec les dirigeants des principales organisations agricoles et ce
sont des principes fondamentaux qui ont été acceptés de
part et d'autre. Je suis conscient, comme je le disais dans le discours de
deuxième lecture, qu'il y a des producteurs qui ne sont pas encore
gagnés à cette cause, mais je suis conscient aussi qu'il y en a
qui le sont. Dans quelle proportion? Je ne puis le dire.
Mais si on prend des congrès régionaux de l'UPA et les
contacts que je fais faire présentement dans le milieu, je pense qu'on
peut dire que la majorité des producteurs, notamment les plus efficaces,
sont d'accord sur le système. Ceux qui le sont moins sont
peut-être un peu moins d'accord.
M. LESSARD: On n'est pas convaincu de cela.
M. TOUPIN: Alors, c'est la philosophie de base qui nous animait
lorsqu'on a préparé le programme.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député de Bellechasse.
M. MERCIER: Je ne sais pas si ma question est pertinente à
l'article 30, qu'est-ce que ça peut...
M. ROY: Si le député de Bellechasse me le permet, avant
qu'on s'éloigne trop, dans les interventions que vous avez faites tout
à l'heure, j'aimerais bien avoir l'opinion du ministre.
M. TOUPIN: Oui, je vais vous la donner.
M. MERCIER: M. le Président, est-ce que...
M. ROY: Je ne veux pas priver mon collègue.
M. MERCIER: M. le ministre, c'était tout simplement pour avoir
une idée de ce que ça peut représenter comme
déboursés pour le producteur laitier, dans le cas de l'industrie
laitière, en moyenne, pour un troupeau moyen, pour assurer des
récoltes.
M. TOUPIN: Si on prend le système comme il est actuellement
à moins qu'au cours d'une commission parlementaire les
producteurs nous demandent d'être plus généreux, d'assurer,
par exemple, 85 p.c. ou 90 p.c. plutôt que 80 p.c. ou plutôt que 70
p.c. si on prend la loi comme elle est préparée ici, et
à l'aide de l'expérience faite par la régie jusqu'à
maintenant, on peut présentement appliquer l'assurance collective pour
cent livres de lait à l'équivalence d'un cent. Le gars qui
produit 300,000 livres de lait, cela va lui coûter $30 par année;
le gars qui en produit 1 million, cela va lui coûter $100 par
année. Des fermes qui produisent 1 million au Québec, il y en a
combien? Peut-être une centaine, ce sont des fermes corporatives. Le
coût n'est pas très très élevé, ce qui fait
qu'on peut protéger à des coûts bas quand on est capable de
rejoindre le plus d'individus possible. C'est le principe évidemment du
grand nombre qui épouse le même programme.
Lorsque nous appliquerons notre politique de revenu, nous devrons agir
de la même manière, nous devrons négocier avec tous les
producteurs, avec les organismes de producteurs et appliquer le programme
à tous les producteurs. Sinon, notre politique globale ne tient plus. On
devra encore, comme par les années passées, recevoir des groupes
de producteurs qui nous disent: Je ne suis pas assuré dans ma
région, il y en a dix qui sont assurés, moi je ne le suis pas,
j'ai eu des pertes, il faudrait que vous interveniez. Cela place le
ministère dans des situations impossibles.
Au niveau des revenus vous avez le même problème. Une
année c'est le porc qui vient moins, une autre année c'est le
poulet, cette année c'est le bovin, etc. Donc, il faut trouver des
politiques à long terme pour donner à l'agriculteur un minimum de
sécurité. C'est dans cette optique que se pose le programme, et
plus les gens y participeront, évidemment plus les coûts seront
bas, et plus il sera possible pour nous de répondre aux demandes des
producteurs.
Au pis aller, en changeant notre système d'intervention,
supposons qu'on va à 80 p.c, le maximum que cela pourrait coûter,
d'après les actuaires, c'est $0.01 1/2.
M. MERCIER: Ce n'est pas énorme.
M. TOUPIN: Non, mais, comme le gouvernement du Québec paie la
moitié de la prime, évidemment, cela fait $0.03. Le gouvernement
là-dedans paie la moitié de la prime. Si les producteurs,
à cause d'une production nécessaire, disent: Nous, on est
d'accord, vous allez le plafonner à $0.01, je n'ai pas d'objection
à rediscuter avec mes collègues la possibilité que le
ministère en mette un peu plus.
M. MERCIER: D'accord.
M. ROY: Maintenant, quels sont les revenus globaux que vous avez
estimés au ministère de l'application de la loi? Vous avez quand
même établi des chiffres à ce niveau.
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY: Les revenus annuels.
M. TOUPIN: Quels revenus? Les revenus annuels de la régie?
M. ROY: Les revenus annuels que vous allez percevoir...
M. TOUPIN: Ah bon!
M. ROY: ... auprès de l'agriculteur.
M. TOUPIN: Le total des primes.
M. ROY: Le total des primes perçues.
M. TOUPIN: Oui, bon. C'est l'équivalent, les deux participations,
d'à peu près $2.5 millions.
M. ROY: Les deux participations?
M. TOUPIN: La participation gouvernementale et la participation des
producteurs, c'est l'équivalent de $2.5 millions.
M. ROY: Cela veut dire $1.25 million de la part des producteurs.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il y a six mil-
liards de livres de lait à $0.01; il ne faut pas que je me
trompe. C'est $1,200,000; $600,000 de participation de part et d'autre.
M. ROY: Alors, vous assurez à partir de la livre de lait.
M. TOUPIN: Oui, des 100 livres de lait. Mais on n'a pas dans cela les
cotisations des producteurs de bovins. Mais mettons $100,000 de plus pour les
producteurs de bovins, cela fait à peu près $700,000. C'est un
programme qu'on va administrer entre $1.4 million et $1.5 million
annuellement.
M. ROY: Vous allez fixer la prime à partir de la production?
M. TOUPIN: Laitière, oui.
M. ROY: Vous allez protéger la récolte, mais la prime sera
fixée à partir de la production.
M. TOUPIN: C'est exact. Mais on protège la récolte
à compter des besoins alimentaires du troupeau.
M. ROY: Alors, dans l'élevage du bovin de boucherie, vous allez
tenir compte des ventes ou de l'inventaire?
M. TOUPIN: On va tenir compte du nombre de têtes que le gars a
dans son étable, chaque année.
M. ROY: L'inventaire à chaque année. M. TOUPIN:
L'inventaire.
M. ROY: C'est la même chose pour les moutons et...
UNE VOIX: Les chevaux.
M. ROY: ... les autres herbivores.
M. TOUPIN: Oui. Là-dessus, techniquement, c'est reconnu un peu
partout, le ministère a, actuellement, exactement les quantités
moyennes d'aliments que peut absorber un animal de telle taille et de telle
catégorie.
M. ROY: Je m'excuse, est-ce que c'est sur le même sujet? Quelle
est la moyenne, environ, des indemnités que vous avez versées aux
agriculteurs dans les réclamations? Quelle est la moyenne au point de
vue de la masse monétaire?
M. TOUPIN: Ce qu'on a payé jusqu'à maintenant?
M. ROY: Oui.
M. TOUPIN: Ou ce qu'on présume payer.
M. ROY: Ce que vous présumez payer. M. TOUPIN: Ce qu'on
présume payer.
M. ROY: J'aime mieux ce que vous présumez payer, vu que l'ancien
système est mis de côté.
M. TOUPIN: II y a deux types d'expériences sur lesquels nous nous
sommes basés. Le premier type, c'est l'assurance-récolte comme
telle. Cela fait huit ans qu'elle s'applique et cela a coûté $20
millions, donc l'équivalent d'à peu près pas tout à
fait $2 millions par année, environ $2 millions.
Si nous prenons les interventions du ministère de l'Agriculture
chaque fois que les producteurs ont subi des pertes, cela ne fait pas tout
à fait $1 million par année, en moyenne, au cours des dix
dernières années.
M. ROY: Maintenant, la moyenne par producteur, avez-vous des chiffres
là-dessus?
M. TOUPIN: Non. Bien, c'est-à-dire qu'on les a, mais je ne les ai
pas ici.
M. ROY: Combien de réclamations annuelles? Quel est le montant
moyen?
M. TOUPIN: Je ne les ai pas ici, mais tenez pour acquis que 'c'est $3
touchés par $1 de prime payé, à ce jour, pour tous ceux
qui ont reçu des réclamations. C'est la moyenne: $3
touchés par rapport à $1 payé en prime.
M. ROY: Et* la moyenne des primes pour le cultivateur à ce
jour?
M. TOUPIN: La moyenne des primes, c'est facile à calculer.
Jusqu'à maintenant... On va les prendre: $20 millions, $9 millions de
déficit. Donc, il reste $18 millions, $9 millions, donc c'est $5.1
millions, peut-être, à peu près.
M. ROY: Quand je parle de la moyenne des primes, je parle de la moyenne
des primes payées par producteur. Vous parlez d'une politique de revenu
stabilisé.
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY: Je veux quand même savoir ce que cela représente,
une politique de revenu stabilisé, en partant de
l'assurance-récolte.
M. TOUPIN: Cette année, pour la Régie de
l'assurance-récolte, la moyenne des primes a été de $104
par producteur.
M. ROY: Cela veut dire que l'aide gouvernementale est d'à peu
près $200, en moyenne, $200 ou $225, en moyenne.
UNE VOIX: C'est du trois pour un.
M. TOUPIN: C'est...
M. ROY: Trois pour un par rapport au déficit. D'accord.
M. TOUPIN: Si on prend les deux systèmes, c'est-à-dire si
on prend les deux expériences: l'intervention du ministère, d'une
part, dans le passé, et l'intervention de la Régie de
l'assurance-récolte depuis qu'elle existe.
M. ROY: Ah, vous mettez les deux. Mais si on se limite uniquement au
niveau de la Régie de l'assurance-récolte.
M. TOUPIN: Oui. La participation gouvernementale est égale
à la participation du producteur en moyenne.
M. ROY: II y a eu $8 millions ou $9 millions de déficit.
M. TOUPIN: II y a eu $9 millions de déficit.
M. LESSARD: M. le Président, à la fois dans le
système collectif et dans le système facultatif, nous constatons
que seules les récoltes sont assurées. Est-ce que le ministre
entend envisager la possibilité d'une assurance concernant le
bétail, le vol, la maladie?
M. TOUPIN: Evidemment, là, on sort un peu du contexte mais je ne
vois pas d'inconvénient...
M. LESSARD: Voici, je ne veux pas avoir une réponse très
longue, mais il reste que nous parlons d'assurance-récolte, c'est vrai,
et dans une politique de stabilisation des revenus je ne veux pas engager
un long débat je voulais savoir, brièvement, si le
ministre envisage la possibilité de...
M. TOUPIN: Oui. On envisage de compléter les programmes que nous
avons.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: II existe l'assurance-santé, actuellement. Il s'agit
de la compléter par l'assurance...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 30, adopté?
M. ROY: Un instant.
M. VEILLEUX: Sur division.
M. ROY: Un instant, M. le Président, je n'ai pas
terminé.
M. LESSARD: Le député de Saint-Jean accepterait l'article
sur division?
M. VEILLEUX: Bien, c'est vous autres qui êtes contre. Alors, j'ai
dit sur division pour accélérer les travaux.
M. ROY: Je pense que c'est l'endroit idéal pour poser la
question. Est-ce que...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre, messieurs! Jusqu'à
maintenant, les opinants sont dans le cadre...
M. ROY: Dans le cadre et dans l'esprit.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Dans la légalité.
M. ROY: Pas dans l'esprit des Fêtes!
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Non, non, non.
M. ROY: On est dans l'esprit de l'article 30. On n'a pas le temps
d'être dans l'esprit des Fêtes.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): On respecte l'économie de nos
règlements parlementaires.
M. ROY: Ma question est la suivante: On dit: "Tout producteur
spécialisé dans l'industrie laitière ou dans
l'élevage du bovin", etc. Une question qui nous intéresse
particulièrement dans la région, c'est l'industrie de
l'érable.
Est-ce que la Régie de l'assurance-récolte songe
éventuellement à ajouter dans son régime l'industrie de
l'érable? C'est un domaine où les producteurs sont très
vulnérables; je ne dirai pas que c'est le domaine où ils sont le
plus vulnérables, parce qu'on peut faire l'équivalent avec ceux
qui sont dans la culture des petits fruits. Ils sont également
très vulnérables, beaucoup moins aujourd'hui à la suite de
la modernisation des exploitations et de tout l'équipement qui s'est
ajouté. Mais l'industrie de l'érable, à ce jour, c'est
sujet à la température et l'on sait que la production peut varier
de 50 p.c. à 100 p.c. d'une année à l'autre.
On sait aujourd'hui que la production du sucre d'érable
nécessite des investissements de plus en plus lourds, de plus en plus
grands et que les besoins de la main-d'oeuvre nécessitent
également des investissements additionnels dont il faut tenir
compte.
J'aimerais savoir quelles sont les intentions du ministère
à ce sujet.
M. TOUPIN: J'ai demandé à la régie, il y a un an,
de regarder la possibilité d'implanter un programme au niveau de la
production du sirop et du sucre d'érable au Québec, et un dossier
est en train de se préparer. C'est complexe, c'est plus complexe encore
que les autres productions. Un dossier se prépare à la
régie, je ne peux pas mettre de date, je ne peux pas dire si
ce sera l'an prochain ou dans deux ans. Tout ce que je puis dire c'est
que l'objectif du ministère est de couvrir, dans le plus bref
délai, les productions les plus vulnérables, et le sirop
d'érable en est une.
M. ROY: Pour ce qui a trait à l'article 30, il est évident
que le règlement ne nous permet pas, M. le Président, d'apporter
des amendements, parce qu'on change complètement le principe de la loi
comme telle. Mais, pour les raisons que j'ai mentionnées tout à
l'heure, il n'est pas question pour moi de faire du "filibustering" sur cela.
J'ai expliqué mes positions tout à l'heure. Alors, j'inscris ma
dissidence complète, totale, en lettres majuscules sur l'article no
30.
M. LESSARD: Egalement, M. le Président, je veux inscrire, comme
député du Parti québécois responsable de
l'agriculture, ma dissidence.
UNE VOIX: Très bien.
M. PELLETIER: M. le Président vous parlez de herbivores.
J'aimerais savoir les sortes d'animaux qui en sont. Il y en a beaucoup?
M. TOUPIN: Ceux qui se nourrissent d'herbe en particulier. Prenons les
quatre principaux, il y a tout le secteur des bovins, les chevaux, les ovins,
les moutons, et ...
UNE VOIX: Les autres.
M. TOUPIN: ...les chèvres et quelques autres où on n'a pas
de production au Québec.
M. PELLETIER: C'est quand même important de savoir jusqu'où
la régie va...
M. TOUPIN: C'est toute la gamme des bovins, des ruminants...
M. QUENNEVILLE: Les rhinocéros.
M. PELLETIER: Ce ne sont pas des bêtes à quatre pattes
nécessairement.
M.TOUPIN: Non, non. Pas nécessairement... On n'en a pas encore
trouvé à deux pattes mais ça peut exister quelque
part.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre, messieurs!
M. LESSARD: En fait, ce sont les animaux qui se nourrissent d'herbe.
M. TOUPIN: D'herbe, c'est cela.
UNE VOIX: Pas nécessairement.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 31.
M. VEILLEUX: Adopté.
M. ROY: Un instant. Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 32. Adopté.
M. LESSARD: Oui.
LE PRESIDENT (M.Kennedy): Article 33.
M. LESSARD: Voici, M. le Président...
M. QUENNEVILLE: La délivrance, est-ce que c'est
français?
UNE VOIX: C'est dans le Notre Père.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): ... la délivrance.
M. QUENNEVILLE: C'est la livraison, d'après moi.
M. VEILLEUX: Ce ne serait pas l'émission? M. QUENNEVILLE:
Livraison.
M. LESSARD: Non, ce serait mieux l'émission.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): C'est un terme...
M. LESSARD: Délivrez-nous, Seigneur, de ce ministère.
M. VEILLEUX: II me semble qu'on émet un certificat d'assurance,
on ne le délivre pas.
M. QUENNEVILLE: Vous avez parfaitement raison, ce n'est pas
français.
M. VEILLEUX: Est-ce que le Petit Robert contient le mot
délivrance?
M. QUENNEVILLE: II faudrait voir le numéro 2. C'est le 1.
M. LESSARD: C'est le grand Robert.
M. VEILLEUX: Oui mais il ne faut pas se fier aux avocats pour les mots
justes.
M. QUENNEVILLE: Délivrance d'un certificat, c'est
français.
M. LESSARD: Je voudrais souligner, M. le Président, que j'ai eu
l'occasion de parler du montant de la valeur assurable au niveau d'articles
précédents.
Alors, je constate que le montant est indiqué ici, ce qui
permettra de corriger, je pense, certaines mauvaises interprétations
qu'il y a eu, en tout cas en ce qui concerne l'ex-loi de la Régie de
l'assurance-récolte.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 33, adopté?
M. ROY: M. le Président, avant d'adopter l'article 32, j'aurais
une question à poser, à savoir si c'est l'intention de la
régie, lorsqu'on émet un certificat d'assurance ou au moment
où l'assuré signe sa proposition, de faire le nécessaire
pour lui donner le maximum d'information, l'information essentielle dont il a
besoin pour être en mesure de savoir exactement ce que comporte
l'assurance et quelles sont les dates limites. Dans le passé, nous avons
eu à déplorer c'est une grande lacune de la régie
que beaucoup de personnes qui se sont prévalues de
l'assurance-récolte ont été refusées pour la simple
et unique raison qu'elles n'avaient pas fait la demande de dédommagement
dans les délais indiqués. J'ai déjà demandé
à des gens: Est-ce qu'on vous a remis des circulaires, donné de
l'information? Non, j'ai seulement une copie de ma formule. Je trouve
réellement M...
M. TOUPIN: Depuis toujours, M. Roy, la demande d'assurance, à
l'endos, donnait les conditions de l'assurance. Le certificat d'assurance
donnait aussi, en gros, la même chose. Cependant, pour essayer de faire
mieux, cette année, on en a mis deux fois plus qu'avant, on a mis toutes
les dates limites possibles et impossibles...
M. LESSARD: En grosses lettres, pas comme certaines compagnies
d'assurance?
M. TOUPIN: Oui, on lui donne un beau calendrier et à chaque mois,
c'est marqué, juste au haut de la feuille, ce qu'il doit faire dans le
mois. On prévoit, par exemple, que la date ultime pour donner un avis de
dommages dans les céréales, cela peut être la fin de
septembre. Alors au début de septembre on lui dit, sur son calendrier:
Vous avez, monsieur, jusqu'à telle date pour nous donner un avis de
dommages dans les céréales. Alors, il me semble que, là on
fait un effort suprême d'information. Seulement j'ai trouvé
souvent, ce que vous dites. Un producteur nous jurait jusqu'à la fin
qu'il n'avait pas été averti jusqu'à ce qu'on trouve dans
nos dossiers une lettre qui lui avait été adressée en
propre. Alors, je regrette mais c'est comme cela.
M. LESSARD: C'est cela, mais on remarque que c'est un peu comme au
niveau de la Commission de l'assurance-chômage, ils reçoivent
tellement de paperasse qu'ils ne savent plus quoi en faire. Alors il ne
faudrait pas, par ailleurs, exagérer. Il faudrait que ce soit
très simple parce qu'on comprend que ces gens-là n'ont pas le
temps, étant donné le travail énorme qu'ils ont à
faire, de lire des petits Robert pour savoir ce qu'ils ont à faire au
cours de l'année.
M. TOUPIN: C'est un second effort auprès de nos vendeurs pour
que, quand le cultivateur décide de s'assurer, le dernier geste qu'il
pose c'est de lui lire l'endos de sa demande dont on lui verse copie.
M. LESSARD: Mais dans l'ensemble ces gens-là sont assez
conservateurs... ce n'est pas le bon terme mais...
M. TOUPIN: Réticents?
M. LESSARD: Ils prennent bien garde de ne pas...
M. QUENNEVILLE: Ils sont prudents. M. LESSARD: Ils sont très
prudents. UNE VOIX: Clairvoyants. M. LESSARD: Clairvoyants.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 33, adopté?
M. LESSARD: Non, M. le Président, c'est l'article 32.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je m'excuse, article 32.
M. LESSARD: A l'article 33, M. le Président, en cas de refus, par
la régie, d'un producteur, est-ce qu'il y a un moyen de contester une
décision de la régie: On l'a vu précédemment, je
pense...
M. TOUPIN: S'il n'est pas assurable?
M. LESSARD: Si, en vertu des conditions prescrites par la loi, la
régie décide de ne pas assurer le producteur, est-ce qu'il y a un
moyen pour le producteur de contester la décision de la
régie?
M. TOUPIN: On n'a jamais refusé un producteur qui respectait la
loi et dont la condition respectait la loi et les règlements.
M. LESSARD: C'est cela, c'est certain. J'espère que non.
M. TOUPIN: Non. Donc...
M. LESSARD: Mais dans le cas où, justement, vous
décideriez que tel producteur en particulier n'est pas
légalisé, n'est pas apte à recevoir
l'assurance-récolte étant donné qu'il ne se conforme pas
aux conditions prescrites par la loi, est-ce qu'il y a un moyen pour le
producteur qui ne serait pas d'accord avec la Régie de
l'assurance-récolte de contester une telle décision?
M. TOUPIN: Ce serait une question de droit, n'est-ce pas.
M. LESSARD: Alors, ce serait le droit d'appel tel que
prévu...
M. TOUPIN: J'imagine, mais cela ne s'est jamais
présenté.
M. LESSARD: Je sais que nous avons vu un droit, mais dans l'article 12,
il ne s'agit pas exactement...
M. TOUPIN: C'est vrai.
M. LESSARD: ... il s'agit d'une décision.
M. TOUPIN: En fait, cela ne s'est jamais présenté, je
regrette.
M. LESSARD: M. le Président, je croyais que dans l'article 12 il
s'agissait d'une décision une fois que le producteur était
assuré. Mais je vois que l'article est assez général et
qu'il peut faire appel tel qu'on l'a vu à...
M. TOUPIN: En fait je serais peut-être un peu à court pour
vous répondre, parce que je ne me rappelle pas d'un seul...
M. LESSARD: A l'article 14. Il peut se prévaloir de l'article 14
pour contester. D'accord.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Une question rapide, le
député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Très rapide. Si par exemple demain matin je
décidais de devenir producteur de lait en achetant un quota, quelque
chose comme ça. Si je n'ai pas produit déjà, parce que je
suis nouveau là-dedans, est-ce que je dois prendre le risque de tout
perdre, la première année, pour faire la preuve que je...
M. TOUPIN: Si vous vous conformez au règlement il n'y a pas de
problème. Tout propriétaire de ferme peut avoir accès
à une police d'assurance. On peut aller plus loin; le
propriétaire de la ferme qui détient déjà une
police peut vous la transférer, avec les mêmes droits puis les
mêmes privilèges.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 33, adopté. L'article 34 est
remplacé par le suivant: Le paiement de la cotisation exigible doit
parvenir à la régie au plus tard le 31 août de
l'année de l'assurance.
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 35.
M. QUENNEVILLE... qu'on a sauté les vaches après, on n'a
pas le droit là.
M. ROY: On peut peut-être lire l'article 35 pour les fins du
journal des Débats.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Allez.
M. ROY: "Tout office de producteurs constitué en vertu de la Loi
sur la mise en marché des produits agricoles (1974, chapitre...
insérer ici le numéro de chapitre du projet de loi 12) est tenu
de percevoir, à l'époque et selon les modalités
déterminées par règlement, la cotisation de chacun des
producteurs inscrits à son registre ou fichier et admissibles au
système collectif. "L'office doit transmettre à la régie,
au temps fixé par l'article 34, les cotisations perçues ainsi
qu'une copie de son registre ou fichier. "Toute personne qui est tenue de
percevoir des deniers d'un producteur en vertu de la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles (1974, chapitre... insérer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 12), d'un règlement
adopté par la Régie des marchés agricoles
conformément à ladite loi, d'une convention dûment
homologuée ou d'une sentence arbitrale, doit, en même temps
qu'elle perçoit ces deniers, percevoir et remettre, à
l'époque et selon les modalités déterminées par
règlement, à l'office chargé d'appliquer le plan conjoint,
la cotisation de chacun des producteurs inscrits à son registre ou
fichier et admissibles au système collectif. "L'office doit transmettre
à la régie, au temps fixé par l'article 34, les
cotisations reçues ainsi qu'une copie de son registre ou fichier."
Moi ce que j'aimerais savoir, M. le Président, c'est que l'office
doit remettre la cotisation au 31 juillet, mais quelle est la date limite
auquelle le producteur lui...
M. TOUPIN: C'est parce qu'on a amendé l'article 34; au lieu du 31
juillet c'est le 31 août. En tout cas c'est un mois de
différence.
M. ROY: Oui, mais "Tout office de producteur..."
M. TOUPIN: Oui la date de remise des cotisations va être
déterminée dans le règlement. C'est parce que ça
peut varier. Ce qui est important ce n'est pas la date de remise de la
cotisation de l'office à la régie; c'est la date de remise de la
cotisation de l'acheteur à l'office.
M. ROY: D'accord.
M. TOUPIN: Alors de l'acheteur à l'office, les producteurs
détermineront eux-mêmes c'est pour ça qu'on l'a mis
d'ailleurs entre les mains des producteurs les moments qu'ils jugeront
les plus opportuns pour retenir sur leur paye un montant x pour la
cotisation.
M. ROY: Maintenant les règlements adoptés par la
Régie des marchés agricoles conformément à ladite
loi, est-ce que ces règlements sont prêts? Les règlements
qui concernent la Régie de l'assurance-récolte, on en parle, on
fait référence justement à un règlement ici.
M. TOUPIN: Non ceux-là ne sont pas prêts; parce que le
régime... Le règlement de grandes cultures est prêt pour
l'individuel. Le règlement relatif à la cotisation n'est pas
prêt.
M. ROY: Est-ce que le ministre de l'Agriculture a l'intention de
soumettre ces règlements à une commission parlementaire en vue de
les examiner ou s'il n'a pas cette intention?
M. TOUPIN: Pas celui-ci, c'est un règlement très
technique.
M. ROY: Bien celui-là c'est très technique, mais je parle
de...
M. TOUPIN: De l'ensemble? Je n'y vois pas de gros inconvénients
personnellement. Si les députés jugent à propos qu'il y
aurait avantage à ce que les règlements soient discutés en
commission parlementaire, je ne vois pas d'inconvénients majeurs, mais
encole là c'est de l'administration.
M. VEILLEUX: II y a des comités de consultation. Cela serait
peut-être plus rentable pour vous autres à la régie.
M. TOUPIN: II y a des comités de consultation des producteurs,
d'abord, qui sont prévus dans la loi. Ensuite, la commission
parlementaire ne peut pas tellement se pencher sur des problèmes
techniques. Il y a certains types de règlements qui méritent
d'être examinés, mais dans ceux-ci, la loi est assez nette. La
régie ne peut pas jouer tellement à l'intérieur des
règlements.
M. PELLETIER: M. le Président, dans le même ordre
d'idées, la réglementation s'applique à des syndicats
reconnus...
M. TOUPIN: Oui.
M. PELLETIER: ... des organismes reconnus...
M. TOUPIN: Oui.
M. PELLETIER: ... ce qui peut apporter certains conflits, quand
même.
M. TOUPIN: Non, mais c'est parce que la Loi des marchés agricoles
est très nette, très claire.
M. PELLETIER: Jusqu'à maintenant, on a certains conflits au
niveau de certaines productions.
M. TOUPIN: Oui, mais là...
M. PELLETIER: Certains producteurs ne peuvent être soumis à
la réglementation ne faisant pas partie d'organismes reconnus. Il y a
des problèmes majeurs. A l'intérieur de la réglementation,
cela nous permettrait d'analyser la situation face à cela. C'est pour
cela que le député de Beauce posait la question tout à
l'heure.
M. VEILLEUX: Beauce-Sud. M. PELLETIER: Beauce-Sud.
M. TOUPIN: Non parce que l'article actuel permet à tout office de
producteurs existant de percevoir une cotisation. S'il n'existe pas d'office de
producteurs, il faut aller à un autre article pour voir comment on va
procéder pour retenir la cotisation.
M. PELLETIER: Ah! C'est un article plus loin.
M. TOUPIN: C'est très net dans la Loi des marchés. Il y a
un office ou il n'y en a pas.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 35, adopté?
M. LESSARD: Sur division, étant donné justement que l'une
des causes aussi de l'opposition de beaucoup d'agriculteurs à ce projet
est la cotisation telle que prévue en vertu de cet article.
M. ROY: La même opposition à ce même article.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 36?
M. TOUPIN: Très rapidement, M. le Président, pour donner
une explication, l'article 36 vient compléter l'article 37. Dans
certaines productions, notamment les bovins, où il n'existe pas de plan
conjoint, la régie se donne le pouvoir de négocier avec ces
organisations la forme de retenue des cotisations.
M. ROY: C'est cela que le député de
Kamouraska-Témiscouata voulait savoir tout à l'heure.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. PELLETIER: C'est parce que je n'avais pas vu cet article.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté? M. MERCIER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 37?
M. CARPENTIER: M. le Président, seulement une question. Est-ce
que les pâturages sont assurés dans cette affaire?
M. TOUPIN: Collectif. Les pâturages...
M. CARPENTIER: Individuel?
M. TOUPIN: ... le foin, les céréales. Collectif, c'est
obligatoire.
M. PELLETIER: Collectif, mais, en ce sens, individuel quand même,
de la façon dont le député l'entend.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que les deux systèmes sont les
suivants...
M. PELLETIER: Oui, collectif sur le plan du paiement de primes par acre,
mais individuel pour l'inspection.
M. VEILLEUX: C'est collectif. Au niveau de l'évaluation, c'est
individuel.
M. PELLETIER: Au niveau de l'évaluation sur la ferme
même...
M. TOUPIN: C'est basé sur la quantité de lait
produite.
M. PELLETIER: ... c'est individuel par rapport à la terre,
à la catégorie de terre. Il y a des normes à suivre.
M. TOUPIN: Oui.
M. PELLETIER: A ce moment, c'est individuel au niveau du paiement.
M. TOUPIN: Si on prend l'article 39... M. PELLETIER: Sur le
remboursement...
M. TOUPIN: Si je comprends bien la question du député de
Laviolette, il demande si les pâturages sont couverts dans le plan
collectif. Oui, ils sont couverts.
Dans le plan d'assurance individuel, les pâturages, maintenant, ne
sont plus couverts, parce qu'on a pris l'option de laisser assurer les
récoltes que les producteurs voulaient bien assurer. Etant donné
que les pâturages ne sont pas des ensemencements, que le pâturage
est naturel, donc on ne peut pas l'inclure dans le choix des cultures à
assurer, mais toutes les autres cultures peuvent être assurées
individuellement dans le plan individuel. Dans le plan collectif, on a mis les
pâturages parce que c'est relié directement à
l'alimentation du bétail.
M. CARPENTIER: Prenez le cas d'un individu qui fait l'élegave de
bovins et qui ne fait pas de récoltes, qui ne fait pas de semences, qui
a uniquement des pâturages, cela arrive.
M. TOUPIN: II est assuré.
M. CARPENTIER: Pas nécessairement.
M. TOUPIN: II ne fait pas de foin?
M. CARPENTIER: Pas nécessaire. C'est tout du pâturage.
M. TOUPIN: II est assuré. Qu'est-ce qu'il fait l'hiver?
M. CARPENTIER: II achète le foin.
M. TOUPIN: On va lui assurer seulement ce qu'il a comme aliment. On ne
lui assurera pas des aliments qu'il ne produit pas. C'est assez surprenant
parce que vraiment je ne connais personne dans ce cas-là. Ce sont des
cas exceptionnels.
M. CARPENTIER: Ah oui. Il y en a.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 37?
M. ROY: Ceux qui font cela louent assez souvent des fermes pour
récolter du foin ou encore ils achètent du foin des autres
cultivateurs.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 37, adopté. Article 38,
adopté. Article 39?
M. ROY: M. le Président, sur division. L'article 38, cela fait
suite à l'article obligatoire.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 39 est remplacé par le
suivant: "L'assurance garantit pour chaque catégorie de récoltes
assurées, 70 p.c. du rendement moyen à l'unité de surface
de ces récoltes. "Le rendement moyen à l'unité de surface
est établi, par zone, sur la base du rendement habituel à long
terme dans chaque zone, compte tenu des statistiques disponibles ou de toute
autre donnée que la régie juge pertinente."
M. ROY: A venir jusqu'à maintenant, est-ce que la régie
assurait à 70 p.c? Est-ce que c'était le critère que vous
aviez retenu à ce jour? Est-ce que c'était la norme que vous
aviez retenue à ce jour pour l'administration du système
passé?
M. TOUPIN: Non, c'était 80 p.c. Vous voulez dire le pourcentage
des couvertures?
M. ROY: Oui.
M. TOUPIN: Dans l'ancienne loi, on pouvait aller jusqu'à 80
p.c.
M. ROY: Pour quelle raison avez-vous limité cela à 70
p.c?
M. TOUPIN: II va falloir que le ministre s'exprime parce qu'on a fait
des taux...
M. ROY: Trop de lumière finit toujours par éblouir.
M. TOUPIN: On va vous proposer d'ailleurs un amendement
là-dessus, qu'on va vous lire rapidement.
C'est que quand on a pensé le système
d'assurance-récolte collectif, on a d'abord pensé à une
protection de base minimale. Et on s'est dit que cette protection de base
minimale devait être inférieure à ce que le système
individuel pouvait offrir. Le système individuel étant à
80 p.c, on a pensé mettre celui-ci à 70 p.c. Mais je sais que
dans les discussions qui ont eu lieu à l'intérieur des
congrès, plusieurs ont dit: Le principe, on est d'accord sur cela, mais
70 p.c, ce n'est pas assez élevé, on aimerait 80 p.c. Donc, on a
préparé un amendement qui ne met pas 80 p.c, mais qui ne met pas
70 p.c. non plus, qui permettra à la régie, après
discussion avec les groupes, de se rendre jusqu'à 80 p.c. Cela pourrait
être 75 p.c. et même aller jusqu'à 80 p.c.
M. ROY: Maintenant, pour quelle raison, dans l'article 39, n'avez-vous
pas de dispositions de ce côté? Est-ce que vous avez l'intention
d'inclure les 80 p.c, dans votre...
M. TOUPIN: Oui, je vais vous le donner.
M. VEILLEUX: II va nous le donner, il change.
M. TOUPIN: Oui.
L'article se lirait comme suit, j'en ai plus d'une copie, je peux vous
en remettre une: "L'assurance garantit, pour chaque catégorie de
récoltes, jusqu'à 80 p.c. du rendement moyen de l'unité de
surface de ces récoltes, selon que la régie le détermine
par règlement.
Après ça, vous allez ajouter le deuxième
paragraphe: "Le rendement moyen à l'unité de surface est
établi par zone, etc."
M. LESSARD: Le problème que je vois dans les 70 p.c. ou 80 p.c,
c'est qu'ailleurs dans le texte de loi, particulièrement à
l'article 78, vous faites entrer des critères qui permettent à la
régie de réduire le montant d'indemnité, soit les
critères suivants: négligence, gestion inadéquate de
l'assuré ou de ses préposés. Il me semble que lorsqu'on
assure partiellement les récoltes, à savoir 70 p.c. ou 80 p.c.
dans le cas de l'assurance facultative, tout assuré est
intéressé à être efficace et à ne pas
être négligent. D'ailleurs, M. le Président, dans
l'assurance automobile, par exemple, nous avons un déductible de $250,
ce qui empêche certainement les automobilistes de faire exprès
pour avoir un accident ou détruire leur automobile. Or, ce qui
m'inquiète, c'est que malgré le fait qu'on détermine que
les récoltes seront assurées à 70 p.c, vous avez par
ailleurs des critères qui me paraissent très larges et sur
lesquels, d'ailleurs, se sont basés les responsables de l'ancienne Loi
de l'assurance-récolte pour diminuer, bien souvent, les montants
d'indemnité. Cela m'inquiète un peu, cet arbitraire qu'on laisse
à la régie quand, par ailleurs, je constate qu'on n'assure pas la
récolte à 100 p.c.
Si la récolte était assurée à 100 p.c, je
comprendrais très bien qu'il faille tenir compte de la gestion, tenir
compte de la négligence et d'autres critères. Mais je pense que
tout agriculteur, tout producteur, étant donné qu'il a un genre
de déductible sur son assurance, dans le sens qu'il est assuré
à 70 p.c, il me semble qu'il est directement intéressé
à gérer et à bien administrer son entreprise.
Or, je trouve je reviendrai sur l'article 78 qu'on laisse
passablement d'arbitraire à la régie, arbitraire qui a permis de
justifier certaines diminutions d'indemnités en vertu de l'ancienne
assurance-récolte.
M. TOUPIN: Bien, en tout cas, on y reviendra à l'article 78.
Mais...
M. LESSARD: C'est parce que cela se rejoint.
M. TOUPIN: Oui, il y a une chose qui est évidente en soi. C'est
que, d'abord, dans le système collectif, cela ne peut pas s'appliquer
parce que les expertises vont être par zones, vont être
régionales. Donc, on ne pourra pas accuser une zone d'avoir
été irresponsable. Mais on peut retrouver dans la zone des gars
qui ont été ou pas responsables. Mais, peu importe.
Quand on va intervenir, ce n'est pas parce qu'un gars aura
été irresponsable. Quand on va intervenir, c'est parce qu'il y
aura eu des pluies torrentielles et qu'il y aura plus d'un producteur qui aura
été touché. Dans le collectif donc, cet article ne vaut
pas, l'article 78. Dans l'individuel, il vaut toujours, pour une raison
très simple. N'importe qui peut, parce qu'il est négligent,
demander de s'assurer. Et si à cause de sa négligence...
M. LESSARD: II est assuré à 70 p.c.
M. TOUPIN: Bien oui, mais peu importe.
M. QUENNEVILLE: S'il en reste.
M. LESSARD: Là, il est assuré à 80 p.c.
M. PELLETIER: ...
M. TOUPIN: Oui. Peu importe le niveau d'assurance.
M. LESSARD: II perd 20 p.c.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il ne perd pas 20 p.c. On ne l'assure
pas plus que 80 p.c. On pourrait l'assurer à 100 p.c. mais on ne
l'assure pas plus qu'à 80 p.c. actuellement.
M. LESSARD: Donc, il perd 20 p.c. de sa récolte.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il perd...
M. LESSARD: ... 20 p.c. de ce que cela a coûté...
M. TOUPIN: II ne perd pas 20 p.c., il assume...
M. LESSARD: ... comme intrants.
M. TOUPIN: ... 20 p.c, toujours, de ses pertes. C'est cela qu'il
assume.
UNE VOIX: C'est ça.
M. LESSARD: II n'est pas intéressé à mal
gérer son entreprise.
M. TOUPIN: Alors, je reprends mon exemple. Moi, je suis producteur
agricole. Je peux bien, demain matin, aller trouver le président de la
régie ou son représentant et dire: J'assure mes 50 acres de
mais-grain. Mais on sait fort bien que si l'on veut avoir du mais-grain, il
faut qu'il y ait du drainage de fait; il faut qu'il y ait du drainage de
surface et du drainage souterrain dans certains cas. On sait également
qu'il faut que l'ensemencement soit fait de telle façon. Et on sait que
telle catégorie de semence doit être utilisée.
Mais si on n'est pas, de ce côté-là,
protégé, n'importe qui peut nous arriver, demain matin, et dire:
Je prends ma police d'assurance. Et partout autour de lui, tout le monde a
réussi, sauf lui.
UNE VOIX: C'est ça.
M. TOUPIN: Sauf lui. Puis, tu analyses son dossier, tu te rends compte
qu'il y a eu négligence. La régie a le droit, à ce
moment-là, de dire: Je n'ai pas le droit de me servir de la prime
d'Antoine pour payer une indemnité à Arthur si Arthur n'a pas
été responsable. Ce n'est que ça que cela veut dire.
M. LESSARD: Si c'est dû à la négligence du
ministère étant donné que, dans le cas du drainage, par
exemple, ils ne sont pas capables de faire accepter ou difficilement leur plan
de ferme, etc.
M. TOUPIN: Mais, M. le Président, le ministère ne fait pas
de drainage. Ce sont les producteurs...
M. LESSARD: Non, non d'accord. Seulement, pour faire du drainage, il
faut que les plans de ferme soient acceptés.
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: Et il faut que la subvention soit versée.
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: A ce moment-là, il faut que la personne trouve un
entrepreneur pour le faire.
M. TOUPIN: Oui. Mais ce n'est pas de la négligence.
M. LESSARD: Et si, au cours de l'année, à un moment
donné, il a été impossible d'obtenir ces conditions...
M. TOUPIN: Ce n'est pas de la négligence, ça.
M. LESSARD: Non?
M. TOUPIN: Si le gars n'a pas de système de drainage, c'est son
rendement qui va s'en ressentir. Ce n'est que ça.
M. LESSARD: Parce que tout à l'heure, vous avez
parlé...
M. ROY: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: M. le Président, on a parlé du cultivateur
négligent, mais je vais parler du cultivateur qui n'est pas
négligent, du cultivateur qui est productif et qui s'occupe de son
affaire. Lui, il a un rendement habituel de 100 p.c. alors que le rendement
habituel moyen est à 85 p.c. de son rendement à lui. Je prends un
exemple. Le type est progressif, lui, il a un rendement de 100 p.c, mais si on
regarde le rendement moyen autour de lui et le critère sur lequel la
régie se base pour établir les compensations, elle ne se base pas
de cette façon parce que j'ai fait le calcul et je trouve cela
peu...
M. TOUPIN: On va l'expliquer.
M. ROY : Si la régie paie 70 p.c. du rendement annuel moyen et
que le rendement annuel moyen est de 85 p.c. de son rendement à lui, le
type retire 70 p.c. de 85 p.c, ce qui fait 59.5 p.c.
M. TOUPIN: Non, non.
M. ROY: J'aimerais qu'on nous éclaire là-dessus.
M. TOUPIN: Oui, on va vous éclaircir, pardon vous
éclairer.
M. ROY: Je me méfie un peu de la lumière du docteur qui
est devant nous, cependant. Il a tendance à nous éblouir un
peu.
M. TOUPIN: II ne faut jamais se méfier des lumières!
M. QUENNEVILLE: Vous avez l'air ébloui!
M. ROY: II faut faire attention pour ne pas être aveuglé,
non plus.
M. TOUPIN: C'est vrai.
M. QUENNEVILLE: Pour autant que cela ne dure pas trop longtemps.
M. LESSARD: On demanderait au ministre de faire attention à ne
pas trop nous éclaircir. On aimerait mieux être
éclairés.
M. TOUPIN: Si vous voulez, je vais vous éclairer. Je suis
convaincu...
M. LESSARD: On est déjà assez éclairci, M. le
Président, dans l'Opposition.
M. TOUPIN: ... que cela va vous éclaircir.
C'est très simple. La grande qualité de l'assurance
collective par rapport à l'assurance individuelle, c'est qu'elle vient
corriger une iniquité par rapport à l'assurance individuelle.
Dans l'assurance individuelle, on paie à compter des rendements
individuels, alors que, dans l'assurance collective, on paie à compter
de rendements collectifs.
M. LESSARD: Donc, il va être plus intéressé à
ce plan.
M. TOUPIN: C'est bien évident. Dans une zone donnée,
supposons qu'il y a 75 producteurs et qu'il y a eu des pluies dans cette zone.
Vous allez retrouver dans la zone des gars qui ont des rendements moyens, en
partant de 100, de 85, d'autres vont avoir 100, d'autres vont avoir 78,
d'autres vont avoir 80, etc. Vous faites la moyenne des rendements. Le
rendement moyen est établi à 75 p.c. Vous payez tous les
producteurs sur ce rendement, de telle sorte que le plus efficace n'est pas
pénalisé et que le moins efficace reçoit seulement sa
proportion.
M. ROY: Cela, c'est dans le régime individuel?
M. TOUPIN: Non, non, collectif. Dans le régime individuel, on va
toujours procéder par dossier individuel. Si le producteur efficace,
lui, dit: La protection collective n'est pas suffisante pour moi, il peut
parachever son assurance collective en ajoutant $8, $10 ou $20 et se donner une
assurance individuelle.
M. LESSARD: Mais le producteur qui est productif est plus
intéressé à l'assurance individuelle qu'à
l'assurance collective.
M. TOUPIN: Le producteur progressif va être plus
intéressé à l'assurance collective qu'à l'assurance
individuelle parce qu'il est certain qu'avec l'assurance collective, chaque
fois que la moyenne de la région est en bas de 80 p.c., il va recevoir
des indemnités même s'il est en haut de 80 p.c, alors que, dans le
système individuel, cela ne peut pas marcher.
M. ROY: S'il ne se prévaut pas de l'assurance individuelle,
est-ce que cela arrive comme dans le cas que j'ai mentionné tout
à l'heure?
M. TOUPIN: Non. Dans le cas que vous avez mentionné tantôt,
je prends les deux cas. Vous êtes producteur de lait. Vous avez une
production de céréales, par exemple, qui atteint le maximum. Vous
êtes à 40 p.c, grosso modo, plus élevé que la
plupart de ceux qui sont dans votre zone. Si vous prenez une assurance
individuelle, il est possible que les pluies ou la sécheresse nuisent
aux autres producteurs moins efficaces et vous nuisent moins à vous,
parce que vous avez du drainage, vous avez fertilisé, etc. Alors, il est
possible que votre rendement individuel n'aille pas en bas de 80 p.c, qu'il
reste à 87 p.c. De votre police individuelle, vous ne recevrez rien,
mais on prendra votre prime, par exemple, pour payer le moins efficace, celui
qui a un rendement en bas du vôtre et qui, parce qu'il y a eu des pluies
ou de la sécheresse, a tout perdu ou a perdu 75 p.c de sa
récolte. Alors, on se sert de votre prime pour payer l'autre.
Dans le système collectif, c'est le contraire. Si l'autre est
payé, lui aussi est payé. On ne pénalise pas le productif.
On le met sur le même pied que les autres. Plus que cela, on le
récompense pour son efficacité.
M. LESSARD: Autrement dit, si sa production ...
M. TOUPIN: C'est donnant, donnant.
M. LESSARD: ... tombe de 100 p.c. à 80 p.c, dans l'assurance
collective, mais pour l'individu, par contre, si la moyenne régionale
est établie à 60 p.c, il pourra récupérer 20
p.c.
M. TOUPIN: 20 p.c comme les autres.
M. LESSARD: J'ai compris, M. le Président.
M. ROY: C'est clair clair.
M. TOUPIN: Me permettez-vous une petite intervention ici? Tout à
l'heure, vous avez soulevé un autre problème qui est très
important. Quand vous parlez de 70 p.c. ou 80 p.c. de garantie, je pense que
cela peut porter à confusion. Un producteur qui garde des animaux a
ordinairement trois récoltes protégées individuellement:
le foin, avec le pâturage, son mais à ensiler et ses
céréales.
Ce qui arrive, la plupart du temps, c'est qu'un producteur, par exemple,
peut perdre son mais à ensiler, coups de vent en automne, etc.
Pourtant, dans le foin, il a fait peut-être 120 p.c. de rendement.
Admettons que ses céréales ont pu aussi passer tout droit, qu'il
a pu les récolter en fin d'août et tirer peut-être aussi 100
p.c. ou au-delà de 100 p.c. de rendement. C'est seulement son mais qui a
manqué.
Alors, quand on lui paie son mais, on ne tient pas compte du fait que
son rendement a
été supérieur dans les deux autres
catégories de récoltes. Pourtant, les trois vont alimenter la
même bête, et s'il a pris 20 p.c. d'augmentation dans son foin,
même s'il n'a que 60 p.c. dans son mais, il compense peut-être
quand même les besoins de toutes ses bêtes. Pourtant, la
régie va lui payer une indemnité en plus sur son mais.
Quand on dit qu'on protège les gens à 70 p.c. ou à
80 p.c, ce n'est pas tout à fait juste. Très souvent, le gars a
toutes les récoltes qu'il faut en grange pour nourrir toutes ses
bêtes. Pourtant, il a manqué sur une seule récolte, les
autres ayant été supérieures à la moyenne, mais on
le paie quand même pour celle-là.
C'est pourquoi, quand on parle de 70 p.c. et 80 p.c., je pense qu'on
n'explicite pas. On est un peu dans un faux problème parce que le gars
peut avoir 100 p.c. des besoins de ses animaux pour l'hiver et toucher encore
de l'assurance-récolte pour une catégorie de récolte
spécifique.
Donc, c'est pour cela qu'aller à 100 p.c, ce serait les
protéger à 150 p.c.
M. LESSARD: Maintenant, étant donné l'amendement qui vient
de nous être soumis, c'est 80 p.c...
M. TOUPIN: Jusqu'à 80 p.c. M. LESSARD: Jusqu'à 80 p.c.
M. TOUPIN: C'est qu'on peut assurer 50 p.c. tout comme 80 p.c, selon ce
que les producteurs voudront.
M. VEILLEUX: Dans l'évaluation des 80 p.c...
M. LESSARD: Selon la prime...
M. TOUPIN: La prime que le producteur sera disposé à
payer.
M. VEILLEUX: Dans l'évaluation de ce que coûte les 80 p.c,
est-ce que vous allez tenir compte des coûts de production, des
coûts réels de production?
M. TOUPIN: Les indemnités sont toujours payées à
compter des coûts de production, depuis un an ou deux à la
régie. Pour être sérieux, évidemment, il faut au
moins couvrir les...
M. VEILLEUX: Je dis cela parce que j'ai eu une rencontre...
M. TOUPIN: L'objectif, c'est qu'il faut dépasser les
coûts.
M. VEILLEUX: ... avec les producteurs dans mon comté. Ce ne sont
pas ces producteurs de bovins, mais d'autres producteurs. Le monsieur qui
était là n'est pas ici. On nous a expliqué le
président était avec moi chiffres à l'appui, que
les 70 p.c. ou 80 p.c de l'assurance-récolte payaient une infime partie,
en réalité, du coût des intrants. On ne tenait pas compte
de la hausse des intrants.
M. TOUPIN: Quand on détermine l'assurance, au début d'une
année on assure toujours au printemps, on ne peut pas assurer
à l'automne, il faut assurer au moment des ensemencements ce qui
arrive certaines années, cela s'est peut-être produit cette
année par rapport aux années antérieures, c'est qu'on
établit une prime à compter des coûts de production qu'on a
à notre portée. Si, au cours de l'année, les coûts
de production augmentent, on n'est plus capable de rajuster nos
indemnités, parce qu'il faudrait rajuster nos prîmes et il
faudrait revendre une autre prime aux producteurs, donc on est obligé de
s'en tenir aux ententes qui ont été prises dès le
début de l'année. Il arrive, mais c'est exceptionnel, qu'on ait
des montées rapides des coûts de production, comme ce fut le cas,
par exemple, en automne, les coûts de production ayant augmenté de
près de 30 p.c, et tout cela s'est fait durant les mois de septembre,
octobre et novembre 1974. l'augmentation s'est faite dans trois mois.
Mais pour ce que les gars ont mis en terre en 1974, au printemps, les
coûts étaient plus bas que cela. En 1975, il faudra tenir compte
de l'augmentation des coûts.
M. PELLETIER: La vérification...
M. TOUPIN: Et augmenter nos indemnités. Les intrants.
M. PELLETIER: Oui, d'accord, mais de quelle façon pouvez-vous
faire la vérification? Faites-vous l'analyse des terres dans les
régions et déterminez-vous, par exemple, les engrais qui sont mis
dedans, le point de rentabilité? Tout cela est-il suivi par des
inspecteurs dans des territoires bien déterminés? Parce qu'on a
des problèmes.
M. TOUPIN: Cela va plus loin. C'est basé sur des
comptabilités de producteurs, sur les syndicats et les cercles de
gestion où la comptabilité est suivie par un agronome ou par un
technicien agricole.
M. VEILLEUX: Le coût des primes sera-t-il différent si le
type a un sol drainé ou s'il a un sol qui ne l'est pas?
M. TOUPIN: A ce jour il n'y a pas de différence. Il est possible
que dans le système individuel, surtout pour les cultures
spéciales, on s'oriente un peu de ce côté.
En tout cas, les primes payées par celui qui n'est pas
organisé sur le plan du drainage souterrain ou d'autres
éléments qui influencent, il est possible qu'elles soient plus
élevées.
M. VEILLEUX: Vous allez admettre ce cas avec moi; prenons un type qui
est propriétaire d'une maison tout de bois revêtue et un autre qui
a une maison tout de briques revêtue. Les dangers de destruction sont
beaucoup moins grands dans la maison tout de briques revêtue. Alors,
nécessairement, les pertes sur un terrain qui n'est pas drainé
sont susceptibles d'être beaucoup plus grandes que sur un terrain
drainé. A l'heure actuelle, on charge la même prime à un
gars qui a déjà investi dans son sol pour l'améliorer et
voir à ce qu'il y ait moins de perte, il paie la même prime mais
il ne reçoit pas le même montant. Cela moi...
M. TOUPIN: C'est un vice. Ce que le député de Saint-Jean
soulève, c'est le même vice qu'on soulevait tantôt; dans le
système individuel, si on voulait vraiment être équitable
envers les producteurs, il faudrait charger des primes très
élevées à celui qui est moins équipé et des
primes moins élevées à celui qui est équipé.
Et celui-là même qui est bien équipé, cela peut
arriver une fois sur sept ou huit ans qu'il subisse des pertes qui vont en bas
de 20 p.c, c'est exceptionnel. Alors que celui qui n'est pas
équipé, à tous les deux ou trois ans, même à
tous les deux ans, il va se retrouver avec des pertes. Alors, c'est ce qui
arrive. Celui qui est bien équipé à ce jour n'est pas
tellement intéressé à prendre une police parce qu'il sait
fort bien dans son esprit que sa prime va servir à payer l'autre qui
l'est moins. C'est là où se trouve une forme d'iniquité.
C'est pour cela que dans le secteur des céréales, des productions
spécialisées, industrielles notamment, il faudra toujours y aller
par système individuel; cela va être difficile d'y aller par
système collectif. Mais il faudra poser des conditions à la vente
de la prime, ou augmenter la prime ou vendre le même prix avec des
conditions au bout...
M. LESSARD: Mais par ailleurs...
M. TOUPIN: ... si on veut devenir équitable envers tout le
monde.
M. LESSARD: ... il y a un certain correctif étant donné
que si...
M. TOUPIN: II y a plus de rendement.
M. LESSARD: C'est cela, comme on l'a expliqué tout à
l'heure, il y a un correctif qui se fait puisque celui qui est
équipé pourra obtenir...
M. TOUPIN: Dans le système collectif.
M. LESSARD: ... 15 p.c. ou 20 p.c. dans le système
collectif...
M. TOUPIN: C'est cela.
M. LESSARD: ... qui sera prévu, étant donné que le
rendement moyen de la zone sera inférieur à sa perte.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VEILLEUX: Quand vous faites l'étude par zone de production
à l'heure, est-ce que vous incluez, pour faire la moyenne
générale, à la fois le rendement sur les terres
drainées et le rendement sur les terres non drainées?
M. TOUPIN: Dans le système collectif, oui. M. VEILLEUX: Cela ne
marche pas, ça.
M. PELLETIER: II y a quelque chose qui n'est pas bien.
M. TOUPIN: Alors, je reprends le raisonnement de tantôt:
Lorsque...
UNE VOIX: Pour vous dire bien franchement, M. le ministre...
M. TOUPIN: Je vais expliquer de nouveau l'affaire, vous allez voir que
c'est fait de telle sorte que celui qui draine actuellement va toujours
être plus avantagé que celui qui ne draine pas dans le
système collectif. Il va toujours l'être, pour une raison
très simple: On prend la moyenne régionale et le gars qui a
drainé et qui a un bon rendement va bénéficier, d'une
part, de son rendement, parce qu'il est-meilleur, et, d'autre part, il va
bénéficier de la marge moyenne régionale. S'il y a perte
régionale, théoriquement et pratiquement, il y a perte pour lui.
Même s'il n'a pas effectivement des pertes aussi élevées
que les autres, il va toucher une indemnité.
M. PELLETIER: Donc, il y a deux indemnités.
M. TOUPIN: II n'y en a qu'une: II y a l'indemnité que tous vont
recevoir dans la région...
M. PELLETIER: Oui.
M. TOUPIN: ... à compter d'une évaluation
régionale.
M. LESSARD: Basée sur le rendement moyen. Or, comme la personne
est plus productive, son rendement est plus élevé que le
rendement moyen...
M. TOUPIN: Plus élevé, donc il fait plus d'argent.
M. LESSARD: II recevra la marge entre la moyenne et son véritable
rendement...
M. TOUPIN: C'est cela.
M. LESSARD: ... ce qui le favorisera et lui permettra de
récupérer ses 20 p.c.
M. TOUPIN: ... pour sauver sa récolte, il va être
récompensé pour s'être levé à quatre heures
et la sauver tandis que les autres l'ont perdue.
M. ROY: C'est un petit système collectif et un petit
système socialiste.
M. TOUPIN: Je vais prendre un exemple bien simple pour essayer de bien
me faire comprendre.
M. LESSARD: Le socialisme, c'est la pauvreté pour tout le
monde.
M. TOUPIN: Prenons une acre en avoine; sur un sol drainé bien
fertilisé, on établit qu'on peut prendre 80 minots d'avoine dans
une acre. On établit par ailleurs que, dans un sol non drainé et
non fertilisé, on ne peut pas dépasser 40. Dans un sol
drainé et non fertilisé, on peut se rendre peut-être
à 50 et, dans un sol fertilisé et non drainé, on peut
aussi peut-être se rendre à 50.
Voici que dans cette zone, on retrouve 100 producteurs. Il y en a 10 sur
les 100 qui, eux, ont drainé, ont fertilisé. Donc
théoriquement on peut les assurer à 80 p.c, c'est-à-dire
on peut les assurer à 80 minots, parce qu'ils ont tout ce qu'il faut
pour le faire.
Dans le système individuel, on l'assure pour 80 minots, mais
étant donné que plus on assure de minots plus la prime est
élevée, le gars est porté à l'assurer un peu moins.
Si celui qui n'a que 50 minots à l'acre s'assure pour ses 50, il va
payer moins de primes que l'autre qui a 80 puis qui s'est assuré pour
70, pour payer un peu moins cher de prime. Or, s'il y a de la pluie dans la
zone, le gars qui n'a pas de drainage souterrain, puis qui n'a pas
fertilisé, c'est certain que lui ce n'est pas 20 p.c. de perte qu'il va
faire, c'est 60 p.c. de perte qu'il va faire.
Le gars qui est drainé, puis qui n'a pas fertilisé, lui il
va en avoir un peu moins de perte, mais il va en avoir encore plus que 20. Puis
le gars qui a drainé, qui a fertilisé, il ne peut pas faire 30
p.c. de perte. Il s'est assuré à 70 p.c, il ne peut pas faire 30
p.c. de perte. Donc dans le système individuel... C'est le
système individuel. Dans le système individuel, sur les 100 gars
qui sont dans cette zone, il y en a 20 ou 30 qui vont toucher des
indemnités parce qu'ils ne sont pas efficaces. Puis il y a les 30 ou 40
autres qui vont payer des primes, qui ne toucheront pas d'indemnités
parce qu'ils sont efficaces.
Le système collectif, c'est le contraire. Le gars qui a 80 minots
à l'acre puis l'autre qui en a 40 puis l'autre qui en a 50 on fait, s'il
y a des pluies, une moyenne de perte régionale. Vous dites le rendement
moyen de la région c'est 60 minots, parce qu'il y en a à 40, il y
en a à 50, il y en a à 80. La moyenne c'est 60. Il y a des pertes
constatées moyennes de 45 p.c. Il y a des indemnités par
conséquent à payer entre 45 p.c. et le montant assuré qui
est de 80. Si vous êtes efficace, vous n'avez peut-être pas perdu,
mais vous allez être payé pareil.
M. PELLETIER: Très bien, là...
M. TOUPIN: Si vous n'êtes pas efficace vous avez perdu plus, mais
vous allez recevoir moins en proportion de celui qui est efficace.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je m'excuse, si le gars suit le
même principe...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Si le député de Joliette me
permettait. Le député de Saint-Jean avait commencé la
question...
M. QUENNEVILLE: Excusez-moi.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): ... par la suite. Le député de
Saint-Jean.
M. VEILLEUX: A moins que ce soit sur le calcul, l'explication, que
ça paye, mais moi je ne peux pas comprendre votre système pour
une raison bien simple. Vous voulez avoir un système collectif pour que
les primes coûtent moins cher. Sur le système individuel qu'on
avait, les primes pouvaient être élevées, vous arriviez
dans le trou. $9 millions. Là vous arrivez avec un système
collectif, les primes sont moins élevées. Celui, dans le
système individuel, qui ne touchait pas un cent parce que sa terre
était drainée et fertilisée, etc. ça payait pour
l'autre. Comment vous allez faire pour arriver dans vos finances? Expliquez-moi
ça.
M. TOUPIN: C'est très simple à expliquer. Tout compte
fait, cela veut dire ceci. Quand on analyse les dossiers pour lesquels des
indemnités ont été versées, on retrouve toujours
les mêmes gars ou à peu près, les mêmes
catégories de gars, parce qu'on a des nalyses individuelles. Puis,
étant donné que ce sont les moins efficaces, la plupart du temps,
qui s'assurent, donc vous tombez fatalement dans le panneau. Fatalement,
aussitôt qu'il y a un peu de pluie, un peu de sécheresse, c'est
fatal, il y a perte.
Mais quand on prend une moyenne régionale, il est possible, pas
seulement possible il est vrai, que dans une moyenne régionale
d'évaluation des pertes on se rende compte une année qu'il n'y en
a pas de perte. Alors que, dans le système individuel, vous allez en
retrouver, puis dans le système collectif vous n'en retrouverez pas,
parce que les plus forts viennent compenser pour les moins efficaces. C'est
simplement la théorie de la moyenne.
M. ROY: C'est du socialisme...
M. TOUPIN: Ce n'est pas du socialisme, M. le Président, c'est du
raisonnement autour d'un problème réel.
LE PRESIDENT (M.Kennedy): Le depute de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, en prenant le même
principe, supposons que votre gars prévoit qu'il va avoir 80 minots
à l'acre. D'accord?
M. TOUPIN: Oui.
M. QUENNEVILLE: II se dit: Cela ne sert à rien de m'assurer pour
80 minots. J'ai avantage à m'assurer pour 70 ou pour 65, parce que j'ai
un bon rendement. C'est ce que vous avez dit tantôt.
M. TOUPIN: Oui. Ce qui se produit est que s'il s'assure pour 80 minots,
il va payer cher de prime.
M. QUENNEVILLE: C'est cela. Il a avantage à...
M. TOUPIN: En termes de coût de prime, il a avantage à
s'assurer un peu plus bas.
M. QUENNEVILLE: Voilà. Le gars qui prévoit en avoir 50
minots à l'acre...
M. TOUPIN: Oui.
M. QUENNEVILLE: ... s'il suit le même principe et s'il s'assure
seulement pour 35...
M. TOUPIN: Vous parlez toujours d'individuel?
M. QUENNEVILLE: Non. Je parle du collectif.
M. TOUPIN: A l'intérieur du collectif, cela ne vaut pas.
M. LESSARD: ... rendement moyen.
M. TOUPIN: Le rendement moyen dans une zone. Il faut bien comprendre. Il
y a dix fermes ici et il y en a une qui produit 20 et l'autre 30...
M. QUENNEVILLE: C'est cela. Même dans un système...
M. TOUPIN: ... cela fait une moyenne de 50.
M. QUENNEVILLE: Cela fait que lorsqu'il s'assure dans votre
système collectif, celui qui prévoit récolter 80 minots
à l'acre...
M. TOUPIN: Oui.
M. QUENNEVILLE: ... même dans votre système collectif.
M. TOUPIN: Oui.
M. QUENNEVILLE: ... vous admettez qu'il a avantage à s'assurer
pour 65 minots.
M. LESSARD: Non. Ce n'est pas lui qui le détermine.
M. QUENNEVILLE: Vous ne lui demandez même pas?
M. TOUPIN: Non. C'est-à-dire que cela sera
déterminé avec les producteurs. Supposons que les producteurs
disent: On prend 80 p.c. Donc, il sera assuré à 80 p.c.
M. PELLETIER: C'est cela. Ce n'est pas lui qui détermine.
M. TOUPIN: Les rendements n'ont rien à voir à ce moment.
Ce sont les rendements établis régionalement à partir des
données précises qu'on prend dans le champ.
M. LESSARD: On calcule la quantité de minots à
l'acre...
M. TOUPIN: Quelle est...?
M. LESSARD: ... la quantité de minots à l'acre,
multipliée par le nombre de producteurs...
M. PELLETIER: Le plan collectif est déterminé par...
UNE VOIX: Adopté.
M. PELLETIER: ... individuel par le producteur lui-même qui prend
une décision.
M. TOUPIN: Cela a été long à bâtir ce
système et je comprends vos questions. Et cela nous fera drôlement
plaisir. Demandez aux actuaires et demandez à tous les gens qui ont
collaboré là-dedans. Je vous le dis bien franchement, cela m'a
pris deux jours d'étude sérieuse pour vraiment me convaincre de
tout cela, parce qu'il y a un paquet d'actuariat et de statistiques et de
biométrie et tout ce que vous voudrez. C'est drôlement
compliqué, mais c'est simple une fois qu'on a saisi...
M. QUENNEVILLE: D'accord.
M. PELLETIER: D'accord, mais disons que nos cultivateurs de nos
régions veulent de l'information. Ils interprètent
différemment. Vous avez même des fonctionnaires qui sont sur la
route...
M. TOUPIN: Oui.
M. PELLETIER: ... qui donnent des explications et c'est mal
interprété.
M. TOUPIN: D'accord.
M. PELLETIER: A ce moment, je pense que cela devrait être plus
clair, plus défini, et que les députés à
l'Assemblée nationale aient un document pour être capables
d'expliquer, à nos cultivateurs, de nos régions... Je ferais une
proposition.
M. TOUPIN: C'est le plus simple que j'ai trouvé. C'est M.
Blanchet qui l'a fait. On peut vous le remettre, si vous voulez.
M. VEILLEUX: Imaginez-vous que si cela vous a pris deux jours à
le comprendre, si moi, cela m'en prend cinq, combien de temps cela va-t-il
prendre à ceux qui vendent cela sur les routes? Qu'est-ce que cela va
prendre à tout le monde pour comprendre cela?
M. QUENNEVILLE: Huit jours.
M. ROY: Prenons un cultivateur qui n'a pas entendu ces choses pour
comprendre toute l'affaire.
M. LESSARD: Avec un cas concret...
M. PELLETIER: Son cas à lui, il va le comprendre.
M. LESSARD: Le problème ici en commission, je pense que je
constate, en tout cas est qu'on a toujours les deux plans d'assurance
qu'on discute parallèlement, alors qu'il faut s'en tenir je pense
à l'assurance collective. C'est d'ailleurs, tout à l'heure, un
peu le ministre, après nous avoir démêlés, qui nous
a remêlés lorsqu'il a commencé à nous expliquer
l'assurance-individuelle. Je pense...
M. QUENNEVILLE: ... à l'assurance collective.
M. PELLETIER: Est-ce qu'on peut avoir un document clair?
M. TOUPIN: On va vous le donner. M. PELLETIER: Un instant!
M. TOUPIN: Lorsque nous préparerons le programme, lorsque nous
appliquerons le programme, il est possible... On a fait jusqu'à
maintenant certaines recherches, mais cela n'est pas complété
parce qu'il faut discuter de cela avec les producteurs. Ce n'est pas
complété, mais lorsqu'on aura discuté avec eux de la forme
qu'ils veulent, de la couverture qu'ils veulent, les montants
d'indemnités à payer, je n'ai pas d'inconvénient,
après, à prendre cela et à le rendre public. Non seulement
je n'ai pas d'inconvénient. On devra le rendre public.
M. PELLETIER: C'est cela.
M. TOUPIN: On devra le remettre à chacun des
députés et on devra aller un peu partout avec.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Vous ne pouvez pas faire faire des copies
ici?
M. TOUPIN: J'aime autant pas. Ce que nous avons ici ce soir est
simplement un tableau statistique exemplaire sur l'idée qu'on peut se
faire d'une intervention possible de l'assurance-récolte collective.
M. PELLETIER: Une autre question dans le même ordre d'idée.
Quand pourrons-nous avoir le document? Cela va-t-il prendre six mois? On va
nous poser des questions dans nos comtés d'ici le mois de février
et même la semaine prochaine, cela va débuter.
M. TOUPIN; Non. Je ne pense pas. D'abord, on ne pourra pas l'appliquer
tout de suite.
M. PELLETIER: Oui.
M. TOUPIN: Je ne pense pas qu'on ait le temps de l'appliquer pour 1974.
Cela va aller pour 1975. On va aller à 1976. On va prendre une
année pour regarder comme il faut avec les producteurs comment on peut
arriver à trouver le système qui convienne.
Une fois qu'on l'aura établi, ce système, moi, je n'ai pas
d'objection à le rendre public. Mais il faut l'établir.
M. PELLETIER: Donc, il serait bon, quand même, qu'on ait un plan
préliminaire pour essayer de s'expliquer dans l'ensemble, parce qu'on
n'aura pas les détails au complet. Par contre, on devrait avoir, au
moins, un document de travail, sans qu'il soit défini dans les
détails, pour être capables au moins de donner des réponses
à nos cultivateurs de la région.
M. TOUPIN: On en a un ici. Celui qu'on a actuellement est très
complexe.
M. LESSARD: Très complexe.
M. TOUPIN: D'abord, il n'est pas complet. Deuxièmement, il est
complexe. Moi, je pense qu'à compter de ce qu'on a ici on risque
beaucoup d'interpréter de plusieurs façons l'intervention
possible, alors que la véritable intervention n'est pas encore
déterminée.
M. PELLETIER: D'accord. Nous voudrions quand même avoir des
détails.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, avec l'exemple que vous nous
donnez là, cela va très bien parce qu'en somme vous parlez quand
même de productions moyennes au point de vue laitier.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. QUENNEVILLE: Mais, quand vous parlez des chevaux, c'est là que
je me pose des questions.
M. TOUPIN: C'est le même principe.
M. QUENNEVILLE: Ce n'est sûrement pas sur la production
laitière.
M. TOUPIN: Non, mais sur la quantité de chevaux.
M. QUENNEVILLE: La quantité des chevaux.
M. TOUPIN: Les mêmes normes alimentaires qui existent pour les
chevaux. C'est évident. C'est d'une évidence absolue.
M. VEILLEUX: II y a des chevaux qui mangent plus que d'autres.
M. TOUPIN: Oui, mais en moyenne.
M. QUENNEVILLE: Des petits chevaux et des gros chevaux.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre, messieurs! Le député
d'Iberville.
M. TREMBLAY: M. le Président, en vertu du système
collectif, puis-je demander au ministre le nombre d'assurés qu'il
prévoit couvrir au Québec?
M. TOUPIN: Cela ne dépassera probablement pas 30,000.
M. TREMBLAY: Avec un revenu global de primes annuellles de combien?
M. TOUPIN: Tantôt, je disais que c'était $1.2 million, $1.3
million à peu près, la participation du producteur et la
participation gouvernementale.
M. TREMBLAY: Les actuaires qui vous ont conseillé ont
certainement dû faire une prévision actuarielle des
réclamations probables qui viendront.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. TREMBLAY: En corrélation avec le programme déjà
existant, cela donne quel rendement au niveau de la rentabilité du
programme pour le gouvernement? Est-ce que cela opérera à grosse
perte ou si cela s'équivaudra?
M. TOUPIN: Actuellement, selon les études actuarielles que nous
avons, le système se finance, en tant que prime moins
l'indemnité, parce que l'administration est entièrement
payée par le gouvernement.
M. TREMBLAY: D'accord. Mais, en vertu du nouveau système
collectif, est-ce que la même façon d'administrer va
prévaloir?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. TREMBLAY: Alors, le rendement des primes et les réclamations
prévues vont s'équivaloir?
M. TOUPIN: C'est ça, à long terme.
M. TREMBLAY: Ce qui va permettre une prime meilleur marché, parce
qu'il y aura plus de monde assuré, sans doute?
M. TOUPIN: Oui, puis il y a une autre affaire, cela va nous permettre
d'agir vite, rapidement.
M. TREMBLAY: Sensationnel.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 39, adopté?
M. LESSARD: Adopté.
M. TOUPIN: Adopté avec amendement.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 39, adopté avec amendement et
sous-amendement.
M. TOUPIN: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 40?
M. LESSARD: Je pense que l'exemple qui vient de nous être fourni
explique l'article 40.
M. TOUPIN: C'est exact.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 41 ? Adopté.
Article 42?
M. ROY: C'est cela qu'il nous a expliqué tout à
l'heure.
M. TOUPIN: C'est ça que j'ai expliqué tantôt.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 43?
M. ROY: A l'article 43, il y a une porte qui est ouverte ici et
ça peut aller très très loin; ça peut faire en
sorte qu'il y ait de très gros courants d'air.
M. QUENNEVILLE: Va fermer la porte.
M. ROY: "En cas de dommages imputables à l'un ou l'autre des
éléments visés à l'article 24..."
C'est dommage que l'intervention du député de Compton ne
soit pas dans le journal des Débats.
M. LESSARD: Les rires ne sont pas inscrits au journal des
Débats.
M. ROY: L'intervention du député de Compton, non plus, ne
sera pas inscrite au journal des Débats.
M. LESSARD: Alors, on n'a plus de courant d'air.
M. ROY: Je reviens toujours à la porte qui est ouverte; je ne
parlais pas de la porte de l'appartement.
M. VEILLEUX: Est-ce que le député de Beauce-Sud peut me
dire à quel article se trouve la porte ouverte?
M. ROY: L'article 43, deuxième paragraphe dit: "II est toutefois
tenu d'effectuer, sans délai, tous les travaux urgents dont
l'exécution est nécessaire pour éviter ou réduire
une perte." Je dis que cela peut aller loin. On peut même obliger une
personne à faire du drainage souterrain si on applique l'article
à la lettre. Je ne dirai pas que cela en est l'esprit.
M. TOUPIN: Cela ne peut pas faire ça du tout. Je vais apporter un
exemple.
M. ROY: Je prends un exemple extrême, mais je veux que ce soit
bien discuté, bien éclairci.
M. TOUPIN: Oui.
M. ROY: De façon que nous ne soyons pas éclaircis, mais
éclairés.
M. TOUPIN: Prenons l'article 24...
UNE VOIX: Va fermer la porte, il y a un courant d'air.
M. TOUPIN: ... parce que l'article 43 se réfère à
l'article 24. Quels sont les éléments qu'on retrouve à
l'article 24? "la neige, la grêle, l'ouragan, l'excès de pluie, la
sécheresse, le gel, les insectes...
M. VEILLEUX: Tout, sauf les oiseaux.
M. TOUPIN: ... les animaux sauvages, la crue des eaux, le gel du sol,
etc." Ce sont des éléments possibles, susceptibles de causer une
perte de récolte.
M. LESSARD: II n'est pas obligé de faire beau soleil.
M. TOUPIN: Bon. Le printemps, notre gars s'assure. Il vient nous voir et
on dit: Tu vas commencer à t'assurer à compter de telle date. On
lui vend une police, je ne sais pas, moi, en février. Le gars s'est
assuré pour 25 acres en avoine. Voici qu'il ensemence. Une grêle
vient, ou une gelée. Son ensemencement est foutu. Il sait que cela ne
pourra pas germer, etc. La Régie de l'assurance-récolte doit
l'indemniser là-dessus. Ce qu'on lui dit, c'est ceci: Dans ce
cas-là, parce que c'est urgent, il n'est pas nécessaire que tu
fasses une demande tout de suite. Fais tes travaux et, une fois qu'ils seront
faits, fais une demande, on va aller vérifier et on va payer. Ce n'est
que ça que cela veut dire.
M. LESSARD: Vous payez pour les travaux ...
M. TOUPIN: Oui, bien sûr.
M. LESSARD: ... vous compensez pour les travaux.
M. TOUPIN: C'est évident. Sûrement. Ce n'est que ça
que cela veut dire.
M. LESSARD: Mais cela voudrait dire quoi, des travaux urgents dans
ces...
M. ROY: C'est ça.
M. LESSARD: ... circonstances?
M. TOUPIN: Cela veut dire le réensemencement. Le gars, il a perdu
son avoine, un pacage qui a gelé, il faut qu'il le réensemence,
ou il faut qu'il laboure un pacage qui a gelé. On lui dit: N'attends pas
d'envoyer ta demande. Cela va prendre trois, quatre ou cinq jours à
faire ça. Réensemence tout de suite pour ne pas perdre ta
récolte et fais ta demande après. On va aller vérifier et,
si tel est le cas, on va payer.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez une date limite concernant
l'ensemencement?
M. TOUPIN: Oui, dans presque toutes les productions.
M. LESSARD: Voici. Justement, l'an dernier, il est arrivé des
conflits, je pense, sur ça, étant donné que le printemps a
été très tardif. Je ne parle pas du député
d'Anjou, mais le printemps a été très tardif. Même
à la fin de mai, on avait encore de la neige.
Je pense que, l'an dernier, il y a eu des interprétations. C'est
qu'il était difficile pour l'agriculteur d'ensemencer dans la vase et
dans l'eau. Il a dû attendre justement que l'eau soit disparue du sol
avant d'ensemencer, ce qui a amené certains retards dans l'ensemencement
et, par ailleurs aussi, certains retards dans la récolte, et il y a eu
du gel.
Dans ces cas-là je me rappelle avoir parlé à
une personne en particulier on a eu de la
difficulté à s'entendre avec la régie. Est-ce que
cela tombait sous le gel tardif ou...
M. TOUPIN: Dans l'ancienne loi, l'ancien bill 45, il n'y avait rien de
prévu pour un cas comme ça.
M. LESSARD: Oui.
M. TOUPIN: Dans ce projet de loi, on l'a prévu à l'article
55. C'est ça? L'article 55, on le verra quand on y sera rendu: "Le
producteur bénéficie d'une protection spéciale lorsque,
à la suite de l'action nuisible de l'un ou l'autre des
éléments visés à l'article 24, il se voit dans
l'impossibilité d'exécuter les semailles sur la totalité
ou une partie de l'étendue." Est-ce que cela va?
M. LESSARD: Cela répond à ma question.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté, article 43?
M. ROY: Non, non! un instant, M. le Président. Pour moi, si le
député de Saint-Jean me le permet, dans l'article il y a trop de
latitude. J'aimerais que le ministre, qui est accompagné des
spécialistes de la question, pour éviter toute
ambiguïté, toute interprétation future... Je sais l'esprit
dans lequel les gens qui sont ici présentement ont rédigé
l'article mais j'ai donné une mesure extrême et je l'ai dit
avec sincérité dans mon esprit, cela pouvait aller jusque
là.
Je pense donc qu'il y aurait lieu de suspendre l'adoption de cet
article, de l'examiner au niveau des spécialistes du ministère,
de le préciser davantage, de façon à éviter les
dangers futurs d'interprétation trop arbitraire.
Je comprends que ce n'est pas l'intention des gens qui sont actuellement
au ministère de l'Agriculture et à la Régie de
l'assurance-récolte, mais je pense qu'on ne peut pas laisser, dans une
loi, un article aussi large.
M. TOUPIN: M. le Président, si les membres de la commission
voient dans cet alinéa des dangers d'abus, je ne vois pas
d'inconvénient à ce qu'on supprime l'alinéa.
M. ROY: Bon, d'accord! Je préfère qu'on le supprime.
M. LESSARD: Si vous le supprimez, comment la régie pourra-t-elle
demander à la personne d'ensemencer à nouveau? Si on disait, par
exemple: Les travaux urgents nécessaires à la
régénération ou â sa...
M. TOUPIN: Là, c'est dans le système collectif. Si on va
dans le système individuel...
M. LESSARD: C'est parce que vous dites, à l'article 43, premier
alinéa: "En cas de domma- ges imputables à l'un ou l'autre des
éléments visés à l'article 24,...
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: ... l'assuré n'est pas tenu de produire un avis de
dommages à la régie". Il n'y est pas tenu. Si, par exemple, il
fait ses travaux urgents et qu'il présente, par la suite, son compte,
son avis de dommages, cela va. Mais s'il ne les fait pas immédiatement,
s'il retarde, étant donné qu'on enlèverait le paragraphe
2, cela pourrait être laissé encore à
l'interprétation de la régie, en disant: Ecoute, tu as trop
retardé dans l'exécution de tes travaux.
M. TOUPIN: Dans le système collectif, ce n'est pas
nécessaire. Le sol nu, dans le système collectif, ne s'applique
pas, c'est-à-dire le sol qui n'a pas été ensemencé
ne peut pas s'appliquer, pour une raison très simple. C'est qu'on assure
sur le rendement moyen. Alors, pour qu'il y ait assurance, il faut qu'il y ait
semence, automatiquement.
M. LESSARD: Je comprends mais dans le cas de gel de la semence?
M. TOUPIN: Le rendement moyen va être baissé.
M. PELLETIER: ... deuxième alinéa. Article 43,
deuxième alinéa, il ne faut pas l'enlever.
M. TOUPIN: Oui. Au besoin, vous pouvez l'enlever, puisque vous retrouvez
tout cela dans le rendement moyen établi l'été. On ne
retrouvera pas cela ailleurs que là. On va trouver tout cela là.
Si, au printemps, il y a eu gel du sol et il faut qu'il y ait
ensemencement si les semences n'ont pas été faites,
même cela, on va retrouver qu'il y a 10 p.c. des étendues
dévolues à l'avoine, au printemps, qui n'ont pas
été semées. On va baisser le rendement de 10 p.c.
M. PELLETIER: Mais, au printemps, s'il y a gel?
M. TOUPIN: C'est pour cela qu'au fond c'est quasiment un voeu pieux, le
deuxième alinéa de l'article 43.
M. ROY: Mais il ouvre une porte.
M. TOUPIN: Je vais apporter un exemple pour bien faire comprendre tout
cela, à savoir comment cela peut se présenter. Supposons que,
dans le système collectif, un printemps froid fait en sorte qu'on ne
peut pas ensemencer ou on ensemence en retard il est exceptionnel qu'on
ne puisse pas ensemencer, ce n'est jamais arrivé donc, les
rendements vont être plus bas...
M. QUENNEVILLE: Pour toute la zone.
M. TOUPIN: ... pour toute la zone. M. QUENNEVILLE: C'est ça.
M. TOUPIN: Par conséquent, lorsque vous allez faire votre
évaluation collective, vous allez retrouver cela dedans.
M. LESSARD: A l'article 56, on le retrouve. Donc...
M. ROY: On retrouve le...
M. VEILLEUX: M. le Président, je voudrais revenir à la
question que posait mon très honorable et distingué
collègue de Saguenay.
M. QUENNEVILLE: C'est inquiétant. UNE VOIX: On se pose des
questions! UNE VOIX: Ce n'est pas rassurant!
M. VEILLEUX: Vous êtes en train, avec vos réactions
intempestives, de me faire perdre mon idée. Je l'ai perdue,
effectivement.
DES VOIX: Ha! Ha!
M. LESSARD: Voulez-vous que je reprenne mon intervention?
M. VEILLEUX: Je vais y penser là.
M. TOUPIN: Le député de Saint-Jean n'est pas veilleux!
DES VOIX: Ha! Ha!
M. VEILLEUX: Ah oui, je l'ai. Il a mentionné des dates. Je me
souviens qu'on avait discuté, avec le représentant de la
régie, toujours à la même réunion, avec mon
distingué collègue voisin, notre président
bien-aimé, les fameuses dates fixées provincialement dans la
Gazette officielle. A partir de telle date, les semences doivent être
faites, etc. et cela, à la grandeur de la province de Québec.
Est-ce que, pour une fois, la loi va permettre, compte tenu des situations qui
se présentent, par zones ou par régions...
M. QUENNEVILLE: On corrige cela.
M. VEILLEUX: Oui mais si on délimite la date des semences par
zone, dans la zone de Saint-Jean, on délimite cela au mois de
décembre. Le printemps n'est pas encore arrivé. Le printemps
arrive et c'est trop tard. Quand allez-vous délimiter ces dates?
M. TOUPIN: Dans le système...
M. VEILLEUX: Vous dites que c'est fait pour l'an prochain, le printemps
n'est pas encore arrivé, qu'est-ce qui va arriver?
M. TOUPIN: Ce n'est pas l'idée. A cause de la terre nue qui entre
maintenant, le gars ne se trouve pas démuni dans l'individuel s'il n'a
pas pu semer à temps.
On va prendre les deux exemples, M. le Président, si vous voulez.
Le système collectif, lui, n'a pas de date de fixée pour
l'ensemencement. On fonctionne toujours sur les rendements moyens et sur la
production moyenne dans la région. Donc, il n'est pas nécessaire
qu'il y ait des dates. S'il n'y a pas ensemencement, il n'y a pas assurance
parce qu'il n'y a pas rendement. S'il y a ensemencement, il y a, par
conséquent, récolte, rendement et perte ou rendement normal. On
fait les moyennes. Dans le collectif, ça ne crée pas de
problème.
Dans l'individuel, si le député de Saint-Jean était
propriétaire d'une ferme,
M. VEILLEUX: Ce que je voudrais.
M. TOUPIN: On fixe, par exemple, l'ensemencement des petits pois au 21
avril, pour prendre un exemple. Voici que le député de
Saint-Jean, sur sa ferme, fait son ensemencement dans les dates limites. Une
gelée vient. On va le couvrir, on va lui dire: Refais tes ensemencements
dans le plus bref délai et on va te payer pour les refaire.
Si le même député de Saint-Jean n'a pas pu
ensemencer le 21 parce qu'il y a eu des pluies, des gelées, l'article 55
dit clairement qu'on va intervenir; on va payer le gars pour ensemencer ou pour
réensemencer, si toutefois il est nécessaire que nous le
fassions. Dans l'individuel.
M. QUENNEVILLE: Dans le collectif.
M. VEILLEUX: Je vais vous donner un autre exemple.
M. TOUPIN: Dans le collectif ça ne vaut pas.
M. VEILLEUX: Je vais vous donner un exemple, M. le ministre.
M. TOUPIN: Oui.
M. VEILLEUX: Dans la vallée du Haut-Richelieu, prenons le
Haut-Richelieu. Mon collègue d'Iberville, s'il n'avait pas
été obligé de s'absenter, confirmerait ce que je vais
dire. Les terres le long ou à proximité de la rivière
Richelieu subissent des inondations de deux mois par année; cela peut
aller jusqu'à la fin du mois de juin avant que l'eau de la
rivière reprenne son lit. Pas surtout dans mon comté mais surtout
dans le comté d'Iberville: Henry-ville, Sabrevois et ce coin-là,
à proximité de la rivière, les semences doivent se faire
nécessairement beaucoup plus tard que des terres dans le même
comté qui n'ont pas à subir les inondations. Est-ce que
c'est...
M. TOUPIN: J'ai donné toutes ces explications là l'autre
jour, à la dernière séance. Quand la preuve est
faite...
M. VEILLBUX: Excusez-moi, M. le ministre, je n'étais pas ici, je
vais relire les débats, vous n'avez pas besoin de
répéter.
M. TOUPIN: D'accord, j'ai donné toutes les explications relatives
à cette question.
M. VEILLEUX: Je ne veux pas faire un "filibustering".
M. DENIS: M. le Président, un détail en passant, ce n'est
pas tellement compliqué. A l'article 43, dans le premier paragraphe, on
dit que le producteur ne sera pas tenu de produire un avis de dommages.
D'accord là-dessus. Deuxièmement, on dit: II sera toutefois tenu
d'effectuer certains travaux. Qui va déterminer...
M. VEILLEUX: Cela a été enlevé.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Cela a été enlevé.
Article 43 adopté tel qu'amendé. Article 44?
Adopté.
M. TOUPIN: L'article 44 c'est ce qu'on a expliqué tantôt,
ce sont les interventions.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 45? Adopté. Article 46.
M. TOUPIN: Là, on tombe dans le système individuel, M. le
Président, c'est grosso modo ce qu'on retrouve dans le système
collectif à quelques exceptions près.
M. ROY: Sauf qu'on va revenir à l'article 56.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 46, adopté. Article 47.
M. LESSARD: A l'article 46, M. le Président, on tombe dans le
système individuel. Mais comme dans le système collectif on
retrouve aussi maintenant la même clause à 80 p.c, je me demande
maintenant quel est l'intérêt du producteur à s'assurer
selon le système individuel, par rapport au système collectif,
puisque ce sont, à ce que je comprends, les mêmes récoltes
qui sont assurées.
M. TOUPIN: Oui, essentiellement, pour une partie des
récoltes.
Parce que toutes les productions dites industrielles ne sont pas
couvertes par l'assurance collective.
M. LESSARD: C'est cela.
M. TOUPIN: Donc, il faut les couvrir par l'assurance individuelle et,
par conséquent, elle est nécessaire.
M. LESSARD: C'est cela. Dans l'assurance-collective, l'aviculteur n'est
pas assuré?
M. TOUPIN: Non.
M. LESSARD: Le producteur spécialisé dans l'élevage
du porc n'est pas assuré?
M. TOUPIN: Non.
M. LESSARD: Alors, l'assurance individuelle couvre ces producteurs
spécialisés?
M. TOUPIN: C'est exact. Plus les gars dans la culture qui voudront avoir
un surplus.
M. LESSARD: Pourquoi dans ce cas en avoir fait je ne veux pas
revenir là...
M. TOUPIN: Non, non, je vais vous le dire.
M. LESSARD: ... une assurance...
M. TOUPIN: Collective.
M. LESSARD: ... individuelle facultative?
M. TOUPIN: Alors, on peut toujours reprendre les mêmes exemples.
Il est possible que, dans une région donnée un producteur dise:
Le système collectif, moi, il me va, il me couvre jusqu'à 70 p.c.
Je ne sais pas ce que les producteurs décideront là.
M. LESSARD: Quelqu'un qui n'est pas un producteur de porc ou un
aviculteur?
M. TOUPIN: C'est cela. Alors, il peut vouloir ajouter.
M. LESSARD: Ah! oui, je comprends.
M. ROY: Une protection supplémentaire.
M. QUENNEVILLE: Une deuxième assurance.
M. ROY: Comme protection supplémentaire.
M. QUENNEVILLE: C'est cela.
M. TOUPIN: S'il se trouve un producteur qui fait ces deux cultures,
alors il y a le système collectif qui le couvre pour une et il pourra
prendre une police individuelle pour l'autre qui n'est pas couverte dans le
système collectif.
M. LESSARD: Autrement dit, c'est... M. TOUPIN: C'est
complémentaire.
M. LESSARD: C'est cela, c'est complémentaire. S'il produit, par
exemple, du boeuf, s'il élève des chevaux à ce
moment-là, il peut s'assurer en vertu de l'assurance collective. Si, par
ailleurs, il a une production complémentaire, soit au niveau des poules
ou au niveau de l'élevage du porc, il peut avoir une assurance
supplémentaire.
M. VEILLEUX: Grain industriel.
M. TOUPIN: C'est cela, grain industriel, le mais-grain, etc.
M. VEILLEUX: Pois.
M. TOUPIN: Des petits pois, etc.
Je ferais remarquer que, pour les grandes cultures, même un
producteur de lait pourra le faire. Supposons que la grêle vient à
tomber seulement chez lui, il y a un risque de grêle. On a des corridors
à grêle dans le Québec. Si la zone n'est pas
affectée par la grêle, qu'il est le seul affecté ou s'ils
sont cinq ou six affectés seulement dans une zone qui comporte 100
producteurs, il voudra probablement s'assurer parce qu'il y a un risque
spécial.
Il va compléter et cela va être moins cher encore.
Ou encore il est exposé au gel du sol parce qu'il ne fait que de
la luzerne...
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 46, adopté? L'article 47 est
remplacé par le suivant: "L'assurance garantit, pour chaque
catégorie de récoltes assurées, jusqu'à 80 p.c. du
rendement moyen de ces récoltes, selon que la régie le
détermine par règlement. La régie peut également
déterminer par règlement des options dans les pourcentages de
protection garantie. Le rendement moyen de chaque catégorie de
récoltes à assurer est établi par la régie
d'après des statistiques disponibles, la visite des lieux, l'analyse du
sol, l'examen des livres et documents du producteur ou d'après toute
autre donnée que la régie juge pertinente."
Article 47, amendé?
M. LESSARD: Adopté.
M. VEILLEUX: Avant d'adopter l'article 47, dans toutes ces études
que vous faites de rendement, parfois le rendement moyen peut être
contesté par les producteurs d'une région; est-ce que vous allez
en discuter avec le comité consultatif?
M. TOUPIN: N'oubliez pas que c'est un chiffre mathématique. Le
rendement moyen, c'est un chiffre mathématique, c'est difficile à
contester. Vous avez livré deux tonnes de pois ou vous avez...
M. VEILLEUX: Non, non!
M. TOUPIN: ... livré une tonne de pois.
M. VEILLEUX: D'accord, mais, parfois, il y a des gens qui peuvent dire:
Ces chiffres-là ce ne sont pas les vrais.
M. TOUPIN: Ah! d'accord, s'ils peuvent nous prouver qu'il y a des
erreurs...
M. VEILLEUX: C'est dans ce sens-là. M. TOUPIN: ... cela peut
être discutable. M. VEILLEUX: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté tel qu'amendé. L'article
48 est remplacé par le suivant: "La protection contre le gel du sol et
la formation de glace dans le sol ne vaut que si les plantes fourragères
ont fait l'objet d'une assurance suivant le système individuel au cours
de l'année précédente. Pour l'année 1975, cette
protection ne vaut que si les plantes fourragères ont fait l'objet d'une
assurance au cours de l'année précédente, suivant la Loi
de l'assurance-récolte 1966/67, chapitre 44."
M. ROY: Est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi il a fait
cette addition à l'article 48?
M. TOUPIN: A l'article 48, d'abord, l'amendement apporte seulement un
certain nombre de précisions: L'article 48 du projet de loi, n'ajoute
rien à la rédaction actuelle sauf un peu de précisions. Au
fond, cet article veut dire que le système individuel dans le
passé, pour une première assurance ne couvrait pas le gel.
Pourquoi avait-on mis ça? C'était purement et simplement
pour éviter qu'il y ait, au niveau d'une première année
d'assurance, de la part des agriculteurs, une seule idée de s'assurer:
le gel, parce que dans bien des régions, évidemment, un des
problèmes, c'est le gel. Donc, on assure le gel seulement pour la
deuxième année.
Tous ceux qui ont bénéficié de l'assurance dans les
années passées, il faut leur donner, à eux, dans cette
loi, les droits qu'ils avaient.
M. VEILLEUX: Mais je repose la question que je posais tout à
l'heure quand on m'a dit que dans le système collectif j'étais
protégé, parce que je tombais dans un système collectif et
que j'achetais les quotas de lait. Maintenant, moi, demain matin, Jacques
Veilleux, je décide de me lancer dans la production de grain industriel
ou de petits pois, et comme je n'ai pas eu de rendement l'année
précédente, parce que je n'étais pas producteur, est-ce
que je peux m'assurer?
M. TOUPIN: Vous pouvez vous assurer, sauf que pour la première
année, on ne vous couvre pas pour le gel. On va vous couvrir seulement
la deuxième année.
M. VEILLEUX: Pourquoi ne me couvrirait-on pas pour le gel?
M. TOUPIN: C'est que si vos champs ont été une patinoire
tout l'hiver, vous n'êtes jamais assuré. Vous dites: Le printemps
prochain, ma luzerne sera toute détruite, c'est bien évident,
c'est une patinoire, ma terre. Vous allez vous assurer parce que vous avez
jusqu'au mois
d'avril, fin d'avril pour vous assurer puis là, vous allez
collecter de l'argent tandis que tous les autres producteurs qui s'assurent
tous les ans, eux, ils vont payer des pertes pour vous l'année où
vous êtes sûr. Autrement dit, vous vous assurez quand votre maison
est en feu, quand vous assurez du gel du sol au mois d'avril.
Vous assurez votre maison quand il est sûr qu'elle va
brûler. C'est aussi simple que ça.
M. VEILLEUX: En tout cas, disons que ç'a bien du bon sens si vous
le dites, mais... Peut-être que l'heure fait que je suis difficile de
"comprenure" ce soir, mais...
M. TOUPIN: Non, l'exemple est très simple. C'est que tu ne t'es
jamais assuré, tu prends tes petits pois, puis voici qu'à cause
des pluies d'hiver, puis à cause d'un printemps ou d'un hiver froid avec
peu de neige, ton sol gèle, tu vas être certain à ce
moment-là que tu vas avoir des pertes... Bien, c'est-à-dire que
l'exemple ne vaut pas. Prenons la luzerne, c'est le cas le plus typique.
M. VEILLEUX: J'aime mieux les petits pois.
M. TOUPIN: Pour les petits pois, pas d'inquiétude, on va vous
assurer à tous les printemps.
M. VEILLEUX: Même pour le gel?
M. TOUPIN: II n'y a pas de problème pour les petits pois, je
vais...
M. VEILLEUX: Comme vous pouvez le voir, je ne suis pas prêt
à me lancer dans la production agricole encore.
M. TOUPIN: Cela nous fera plaisir, M. Veilleux.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 48, adopté tel
qu'amendé. Article 49, adopté. Article 50, adopté. Article
51, adopté. Article 52, adopté.
M. ROY: Quand on dit ici, je pense au député de Joliette,
que la régie délivre un certificat...
M. QUENNEVILLE: C'est bien français. M. VEILLEUX: Le Petit Robert
2.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): C'est le Petit Robert. Adopté. Article
53.
M. LESSARD: Adopté, c'est normal.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 54, adopté.
M. LESSARD: C'est le transfert de certificat, comme on l'a dit tout
à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 55 est remplacé par le
suivant; "Le producteur peut bénéficier, selon que la
régie le détermine par règlement, d'une protection
spéciale lorsque à la suite de l'action nuisible de l'un ou
l'autre des éléments visés à l'article 24, il se
voit dans l'impossibilité d'exécuter les semailles sur la
totalité ou une partie de l'étendue préparée
à cette fin et assurée. Cette protection spéciale ne peut
équivaloir à plus de 80 p.c. du coût moyen des frais
déboursés pour la préparation de l'étendue à
semer, selon que la régie le détermine par règlement.
L'application de cette protection spéciale entraîne l'annulation
de l'assurance contre la perte de rendement, sur l'étendue non
ensemencée, sans remboursement de cotisation".
M. LESSARD: Expliquez-nous donc ça, en des termes bien
simples.
M. TOUPIN: D'une certaine façon, c'est très simple. C'est
que vis-à-vis du gel, pas le gel du sol, mais où la terre nue,
est attribuable à plusieurs facteurs, ça vaut pour certaines
productions, puis ça ne vaut jamais pour d'autres productions.
C'est pour cela qu'on doit mettre le mot "peut".
Par exemple, le tabac jaune. Quand bien même on leur parlerait du
gel du sol et de terre, ils vont rire de nous. Ils sèment cela dans le
sable. Plus il pleut, plus cela part bien.
C'est simplement pour laisser à la régie la latitude
d'intervenir là où elle doit intervenir et non pas partout.
M. LESSARD: Oui, mais j'aimerais avoir des explications sur l'article
lui-même.
M. TOUPIN: Oui, c'est ce que dit l'article. "Le producteur
bénéficie d'une protection spéciale lorsque, à la
suite de l'action nuisible de l'un ou l'autre des éléments
visés à l'article 24..." les éléments
visés à l'article sont la grêle, etc., etc. il se
voit dans l'impossibilité d'exécuter les semailles sur la
totalité ou une partie de l'étendue préparée
à cette fin et assurée. Cette protection spéciale ne peut
équivaloir à plus de 80 p.c. du coût moyen des frais
déboursés, etc."
Alors, ton gars...
M. LESSARD: C'est dans l'etc. que...
M. TOUPIN: ... qui a ensemencé au printemps, voici que deux ou
trois jours après son ensemencement, il y a de la grêle, du gel,
de la pluie. Le gars perd sa récolte, mais il est assuré. Donc,
on lui dit: Refais tes travaux et on va te payer jusqu'à 80 p.c. pour
les refaire. D'accord?
M. LESSARD: Cela va.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté tel qu'amendé?
M. VEILLEUX: Ce n'est pas tout à fait... M. LESSARD: Voici, M. le
Président...
M. VEILLEUX: Un instant. C'est moi qui avais le droit de parole.
M. LESSARD: D'accord. Excusez.
M. VEILLEUX: ... ce dont j'ai parlé dans ma brillante
intervention de deuxième lecture lorsque je parlais de l'assurance
préensemencement avec une petite surprime spéciale. C'est un pas
timide dans ce sens.
M. TOUPIN: Le gars qui n'ensemence pas du tout sera aussi payé
s'il n'a pu ensemencer du tout. Dormez tranquilles. Lui aussi est couvert.
M. QUENNEVILLE: Est-il payé, par exemple, à ce moment,
pour les intrants physiques dont on parlait à la dernière
séance? Vous m'avez dit d'ailleurs, après la séance, que
les produits, par exemple, qui étaient entreposés devant servir
à l'ensemencement sont considérés comme des intrants
physiques. C'est bien cela?
M. TOUPIN: Oui, s'il ne peut pas les utiliser autrement.
M. QUENNEVILLE: A ce moment, il serait dédommagé
même pour cela s'il ne peut les utiliser autrement?
M. TOUPIN: II peut les vendre, par exemple. M. QUENNEVILLE: Les
vendre...
M. TOUPIN: S'il n'est pas capable de les récupérer, on les
compte. Par exemple, une semence de pois qu'il n'a pu faire. Il y a des
conserveries qui les utilisent l'année suivante, mais ce n'est pas
recommandé.
M. VEILLEUX: La conserverie chez nous ne les utilisera pas parce que ce
sont toujours des produits de première qualité.
M. TOUPIN: C'est cela.
UNE VOIX: Donc, il faudrait les compenser.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 55 adopté tel
qu'amendé. Article 56.
M. VEILLEUX: Ce sont les produits Idéal. M. PELLETIER: Vous
faites de l'annonce.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 56. Attendez un peu. Je vais lire le
nouveau texte.
M. PELLETIER: Ah. Il y a un amendement. LE PRESIDENT (M. Kennedy):
L'article 56 est remplacé par le texte suivant: "Dès que l'un des
éléments visés à l'article 24 produit des effets de
nature à réduire le rendement d'une récolte
assurée, l'assuré doit en aviser la régie, sans
délai, sous peine de perdre son droit à toute indemnité.
L'assuré doit aussi, sans délai, effectuer les travaux urgents
dont l'exécution est nécessaire pour éviter ou
réduire une perte de rendement. L'exécution de ces travaux lui
donne droit à une compensation égale au montant des
dépenses encourues et admises par la régie, telles que
déterminées par règlement. Cette compensation ne peut
dépasser la différence entre le montant de l'indemnité qui
serait payable en cas de perte totale et le montant de l'indemnité
effectivement payée au cours de l'année."
M. QUENNEVILLE: N'y aurait-il pas avantage à préciser un
délai, même très court, parce que sans délai, c'est
passablement vague.
M. PELLETIER: Je voulais intervenir là-dessus. Cela ne peut
être fait dans tous les règlements?
M. QUENNEVILLE: Dans les règlements, cela va.
M. TOUPIN: Chaque culture a sa propre date de semis. Chaque culture a
ses propres besoins. Donc, il aurait fallu allonger toutes nos cultures.
Supposons qu'il y a une culture qu'on n'assure pas encore et qu'il aurait fallu
assurer l'année prochaine. On n'aurait pas pu la prévoir dans la
loi.
M. VEILLEUX: Au lieu de vendre le ... M. TOUPIN: On va mettre une
date...
M. VEILLEUX: ... selon les délais prévus par
règlement. J'aimerais mieux cela.
M. TOUPIN: C'est l'amendement qu'on a fait justement, selon les
règlements.
M. PELLETIER: Votre intention, dans les règlements, est de savoir
ce que vous avez l'intention de faire. Le producteur doit-il aviser la
régie dans un délai de X heures, si vous voulez...
M. TOUPIN: Oui.
M. PELLETIER: ... X journées, et doit-il aviser la régie
ou son inspecteur qui est sur les lieux et à partir de là...
Parce qu'il a une responsabilité importante vis-à-vis du...
M. TOUPIN: C'est une question de date limite qui est fixée.
M. PELLETIER: ... responsable du secteur, c'est ça.
M. TOUPIN: Je me demande pourquoi vous insistez pour qu'on mette une
date. Pourquoi encadrer le producteur?
M. LESSARD: Dans les délais prescrits...
M. TOUPIN: Dans les délais les plus brefs. Cela peut être
une semaine, deux, cinq ou huit jours.
M. QUENNEVILLE: II faudrait être encore plus précis.
M. LESSARD: Oui, mais il faut faire attention.
M. QUENNEVILLE: II faut mettre un chiffre.
M. PELLETIER: Oui, mais il y a un danger pour le producteur.
M. VEILLEUX: Si la régie dit: Les délais les plus brefs,
c'est 24 heures. Le gars, lui, était à Baie-Comeau, il
était parti pour une semaine. Quand il arrive, il est fait. Il perd
tout.
M. TOUPIN: Non, ce n'est jamais dur de même. On les a toutes les
dates ici; elles sont toutes prévues. Elles ne sont pas passées
au règlement encore, mais elles sont prévues. On va les
déposer.
M. LESSARD: M. le Président, quand on dit, tel que
déterminé par règlement, cela s'applique à
l'exécution des travaux et non pas aux délais. Pour satisfaire
les membres, il serait peut-être possible de dire: L'assuré doit
aussi, dans les délais prescrits par règlement, effectuer les
travaux urgents dont l'exécution est nécessaire pour
éviter ou réduire une perte de rendement.
M. VEILLEUX: Les deux "sans délai", à la fin du premier et
au deuxième paragraphe devraient être remplacés par la
brillante suggestion du député de Saguenay.
M. LESSARD: II n'est pas si pire, parfois, lui.
M. TOUPIN: Vous avez raison. Je reviens sur l'idée. Je me demande
pourquoi on mettrait un délai dans la loi.
M. LESSARD: C'est mis par des règlements.
M. TOUPIN: Supposons qu'on met un délai dans la loi.
M. VEILLEUX: Pas dans la loi, dans les règlements.
M. TOUPIN: Dans les règlements, d'accord. Cela va. On va le
retrouver dans l'autre article, ici, où partout la régie a droit
de faire tout règlement susceptible de...
M. QUENNEVILLE: Au lieu d'écrire "sans délai", qu'on dise
dans les délais prescrits par les règlements. Vous allez en fixer
un délai à un moment donné.
M. TOUPIN: C'est le sens de l'amendement, M. le Président, si
vous voulez relire.
M. ROY: M. le Président...
M. QUENNEVILLE: Vous pouvez toujours blâmer le producteur.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je vais relire le nouveau texte
proposé pour l'article 56. "Dès que l'un des
éléments visés à l'article 24 produit des effets de
nature à réduire le rendement d'une récolte
assurée, l'assuré doit en aviser la régie, sans
délai, sous peine de perdre son droit à toute
indemnité".
M. VEILLEUX: Enlevez-nous ça.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je ne sais pas, je lis pour commencer.
"L'assuré doit aussi, sans délai, effectuer les travaux urgents
dont l'exécution est nécessaire pour éviter ou
réduire une perte de rendement. L'exécution de ces travaux lui
donne droit à une compensation égale au montant des
dépenses encourues et admises par la régie, telles que
déterminées par règlement".
M. LESSARD: Cela concerne l'exécution.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): "Cette compensation ne peut dépasser
la différence entre le montant de l'indemnité qui serait payable
en cas de perte totale et le montant de l'indemnité effectivement
payée au cours de l'année".
M. VEILLEUX: Moi, je suggère qu'on enlève, tout
simplement, les deux "sans délai", parce que, selon l'article que le
ministre nous a lu, en vertu de cet article, vous pouvez les indiquer, les
délais. Si vous marquez "sans délai", cela veut dire qu'il n'y en
a pas de délai. Il faut que le gars s'assoie sur sa chaise et surveille
tout ça. C'est ça que ça veut dire en bon français.
Enlevez-nous donc ça, les deux "sans délai". On lirait la phrase:
"Doit en aviser la régie sous peine de perdre son droit à toute
indemnité" et vous, par règlement, vous fixerez le
délai.
M. LESSARD: M. le Président, j'ai fait un amendement tout
à l'heure, qu'on pourrait envisager d'accepter au lieu d'indiquer "sans
délai". Vous me dites que les délais sont
déterminés dans les règlements. Alors, pourquoi ne pas
indiquer dans l'article 56 dans les délais prescrits par
règlement?
M. TOUPIN: II y a des endroits où cela ne s'applique pas.
Supposons, par exemple, qu'il y a une grêle dans votre grain. Si
j'applique le gel
du sol, cela va bien. Pour le gel du sol, on dit dans notre police
d'assurance: II faut qu'il nous dise avant le 1er juin s'il y a eu des prairies
détruites par le gel du sol. On lui donne ordinairement jusqu'au 10 juin
pour effectuer ses travaux, à moins de circonstances quelconques. Mais,
s'il grêle le 24 août et que le gars m'appelle le 10 septembre et
dit: Je vais battre demain, j'ai eu de la grêle, il y a un mois, comment
voulez-vous qu'on contrôle dans ce cas que la cause de perte, c'est
vraiment la grêle? Est-ce que ce ne sont pas les vaches du voisin qui ont
aplati sa récolte?
M. LESSARD: A ce moment, le délai est prescrit par
règlement. Le délai est indiqué dans le
règlement.
M. TOUPIN: C'est pour ça que "sans délai" est beaucoup
plus large que de mettre 24 heures ou 48 heures.
M. LESSARD: Le problème, c'est que c'est laissé à
l'interprétation de la régie.
M. TOUPIN: D'accord.
M. LESSARD: Alors, il sera toujours loisible à la régie,
dans ces conditions, de dire au producteur: Voici, tu ne nous as pas avertis
assez tôt. Or, si dans nos règlements il y a un délai et
une date de déterminés, je me demande pourquoi on ne
l'indiquerait pas puisque cela vous obligera à avertir le producteur
qu'il y a un délai de déterminé, tandis que, dans la loi,
nous n'avons pas de délai.
Il n'est pas indiqué que ces délais sont fixés par
règlement. Ce que nous voulons, c'est que la loi corresponde aux
règlements. Nous demandons tout simplement de dire, au lieu de "sans
délai", "dans les délais prescrits par règlement". Et,
à ce moment-là, il n'y aura pas double interprétation,
c'est-à-dire simple interprétation, soit la possibilité
d'interpréter la loi de façon différente. C'est simplement
ça.
M. TOUPIN: M. le Président, il y a une chose qui me paraît
évidente là-dedans. D'abord, prenons les mots "sans
délai". Dans le domaine de l'assurance, c'est consacré partout.
Ni dans l'assurance-automobile, ni dans l'assurance-feu, ni dans
l'assurance-responsabilité vous avez de dates. Vous devez en informer
votre compagnie sans délai.
M. QUENNEVILLE: Pas des dates, le nombre de jours.
M. TOUPIN: Même pas de nombre de jours. Vous devez en informer
votre compagnie dans les plus brefs délais.
M. LESSARD: Oui. M. ROY: Oui.
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas "sans délai". Je m'excuse, ce n'est
pas la même chose.
M. TOUPIN: Bien, mettez "dans les plus brefs délais", cela ne me
dérange pas.
DES VOIX: Ah!
M. PELLETIER: Là, c'est bien.
M. ROY: Dans les plus brefs délais.
UNE VOIX: Dans les plus brefs délais, oui.
M. QUENNEVILLE: Parce que "sans délai", c'est
immédiatement, sur-le-champ, tout de suite. C'est le Petit Robert qui a
dit ça.
M. TOUPIN: Absolument, pas d'inconvénient. La seule chose que je
veux, c'est que je ne veux pas obliger le producteur à faire ses
travaux...
M. VEILLEUX: ... Petit Robert.
M. TOUPIN: ... dans cinq jours, quand on sait qu'il peut les faire au
septième.
M. LESSARD: Dans les plus brefs délais. LE PRESIDENT (M.
Kennedy): L'article...
M. ROY: Maintenant, avant d'adopter cet article, je me demande si on ne
fait pas de la redondance.
M. PELLETIER: II cherche des poux.
M. ROY: Non, je ne cherche pas des poux parce que ce n'est pas mon
habitude de chercher des poux et de laisser passer des
éléphants.
Dans les articles 77 et 78, il est dit clairement...
DES VOIX: ... cultures commerciales...
M. ROY: Non, non, dispositions finales, transitoires et diverses.
Article 77: "Un assuré n'a droit à aucune indemnité si les
semailles ou la récolte ne sont pas faites en temps opportun compte tenu
des conditions climatiques et suivant l'usage constant et reconnu de la
région tel que constaté, s'il y a lieu, par
règlement".
Article 78: "La régie peut réduire le montant de toute
indemnité lorsqu'elle estime que la diminution de rendement est
imputable à la négligence ou à la gestion
inadéquate de l'assuré ou de ses préposés".
M. TOUPIN: Quand on y arrivera, à l'article 78, on pourra
peut-être regarder. Mais quand vous prenez l'article 56, soyez
assurés d'une chose: Ce qui est important là-dedans pour un
assuré, c'est que lorsqu'il y a au départ
des travaux urgents à faire, si on lui fixe un délai pour
les faire et s'il ne parvient pas à les faire dans les délais
prévus à cause de certains autres éléments, une
journée de plus par exemple, la régie est placée dans une
situation où elle ne peut plus aider son gars. On est d'accord sur
ça?
M. ROY: Oui, oui.
M. TOUPIN: C'est ça l'idée de cet article.
M. QUENNEVILLE: Mais, à ce moment-là, M. le
Président, au lieu de dire, au deuxième paragraphe:
"L'assuré doit aussi, sans délai, effectuer les travaux
urgents"...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Dans les plus brefs délais.
M. TOUPIN: Dans les plus brefs délais.
M. QUENNEVILLE: ... si on disait: Commencer les travaux urgents.
M. TOUPIN: Non, non, effectués.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Effectués.
M. TOUPIN: Quand ils commencent des travaux, c'est parce qu'ils les
effectuent.
M. QUENNEVILLE: Bien, pas nécessairement. Ils peuvent bien les
commencer et ne pas les effectuer. Effectuer, cela veut dire
compléter.
M. TOUPIN: Quand tu auras effectué, tu auras commencé.
M. ROY: Si vous indiquez le mot commencer et si la personne ne
complète pas...
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas effectué ça.
M. TOUPIN: Adopté, M. le Président, avec l'amendement.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté tel qu'amendé.
Article 57, adopté.
L'article 58 est remplacé par le suivant: "L'indemnité
à laquelle l'assuré a droit est établie d'après la
différence entre le rendement garanti suivant l'article 47 et le
rendement réel, évalués sur la base des prix unitaires
fixés par la régie en vertu de l'article 27 et indiqués au
certificat d'assurance. "Abstraction faite de l'indemnité visée
à l'article 45, le total des indemnités payables à la fois
suivant le système collectif et le système individuel, pour une
même catégorie de récolte au cours d'une même
année d'assurance, ne peut dépasser le maximum d'indemnité
qu'un aussuré pourrait percevoir dans l'un ou l'autre
système.
M. ROY: A ce moment-là, ne détruisez-vous pas l'effet de
l'assurance complémentaire?
M. TOUPIN: On va apporter l'explication. C'est très simple. Il y
a un système collectif, il y a un système complémentaire
ou individuel. On a dit tantôt que dans un système collectif, on
assurait pour telle chose et qu'on laissait des options pour le système
individuel. On est d'accord?
M. LESSARD: Oui.
M. TOUPIN: Si, toutefois, le gars qui est dans le système
collectif veut ajouter un système individuel, on lui déduira une
partie de sa prime du système collectif ou du système individuel
et, au niveau des indemnités, on va faire la même chose. C'est
simplement un raccordement.
M. LESSARD: Pour qu'il ne perde pas.
M. TOUPIN: Pour que le gars ne paie pas deux primes ni ne reçoive
deux indemnités.
M. ROY: D'accord. UNE VOIX: 200 p.c.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 58 tel qu'amendé,
adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 59.
M. LESSARD: Cela légalise la Régie de
l'assurance-récolte dans les cultures spécialisées.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas l'article 59.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Section V, Culture commerciale, article
59.
M. ROY: Là, M. Samson va pouvoir dormir.
M. QUENNEVILLE: Lequel? Camil Samson?
UNE VOIX: L'article 59, est-ce qu'on l'adopte?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 59, adopté?
M. LESSARD: II le faut, M. le Président, afin de permettre
à l'avocat de la régie de pouvoir dormir.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 60, adopté?
M. LESSARD: Oui.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 61?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 62?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 63?
UNE VOIX: Adopté.
M. LESSARD: Une minute, là. Il ne faut pas se faire passer des
sapins, même si... Oui, cela va.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 64.
UNE VOIX: Adopté.
M. LESSARD: Une minute, à l'article 64.
M. VEILLEUX: A l'article 63, lorsqu'on dit "lorsque la diminution de la
qualité est couverte par l'assurance", les différentes
catégories de pois, par exemple...
M. TOUPIN: On va pouvoir commencer à s'en occuper.
M. VEILLEUX: C'est ce que l'association des manufacturiers de produits
alimentaires demandait.
M. TOUPIN: Oui.
M. VEILLEUX: Je vais annoncer l'heureuse nouvelle.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 64.
M. LESSARD: M. le Président, l'article 64, si je comprends bien,
c'est pour permettre à des agriculteurs qui seraient indirectement des
employés des grandes corporations...
M. TOUPIN: Non, non. M. le Président, je vais apporter un exemple
rapidement. C'est très très simple.
UNE VOIX: Les producteurs de betterave.
M. TOUPIN: On rencontre le conseil d'administration de la raffinerie de
sucre de Saint-Hilaire et on leur offre ceci: Si tous vos producteurs sont
prêts à s'assurer, on est prêt à vous donner un
escompte de 10 p.c. ou de 15 p.c. de la prime. Cela va demander une entente.
Cela donne le pouvoir de le faire.
M. LESSARD: On sait qu'il y a certaines grandes corporations dans
l'élevage du porc ou dans l'élevage du bovin, qui louent la terre
à l'agriculteur. L'agriculteur n'est qu'un sous-traitant, qu'un
employé de la grande corporation. A ce moment-là, est-ce que
c'est la corporation qui doit payer les primes ou si c'est l'agriculteur?
M. TOUPIN: C'est l'agriculteur. L'alinéa a) de l'article 1 est
très clair: "producteur": le propriétaire, locataire ou occupant
d'une exploitation agricole;".
M. LESSARD: Oui, mais cela ne fait rien. Cela peut laisser une place
à...
M. TOUPIN: Evidemment, on ne peut pas exclure les propriétaires,
d'accord?
M. LESSARD: D'accord.
M. ROY: Je reviens à l'exemple que mon collègue vient
d'apporter. On sait, par exemple, que dans la production du porc, il y a
beaucoup de personnes qui sont à contrat, qui ont tant par tête
et, en vertu de la convention qui est établie entre la compagnie et le
producteur, le producteur n'est aucunement responsable de quoi que ce soit, le
cultivateur comme tel, c'est-à-dire celui qui a loué. C'est la
compagnie qui prend tous les risques, à ses risques et périls, si
vous voulez. Est-ce que cela veut dire que la compagnie pourrait avoir
droit...
M. TOUPIN: M. le Président...
M. ROY: Et l'agriculteur qui a signé la convention ne peut pas
mettre dans la convention qui intervient entre lui et la compagnie une clause
à l'effet qu'advenant le cas où il aurait droit ou que
l'exploitation aurait droit à des bénéfices en vertu du
régime de l'assurance-récolte, les bénéfices
iraient automatiquement à la compagnie.
M. TOUPIN: La seule chose qu'on fait, ce sont des cessions
d'indemnité au banquier, par exemple, qui supporte un risque du
producteur. Par exemple, le producteur emprunte $10,000; on fait une cession
d'indemnité.
M. ROY: Mais cela, c'est pour garantir une créance.
M. TOUPIN: C'est ça.
Mais, M. le Président, pour répondre au
député de Beauce-Sud, c'est très facile, c'est celui qui
paie la prime qui reçoit l'indemnité. Et, dans la loi, il est dit
qu'un locataire peut assurer les récoltes de sa terre louée.
Donc, il s'agit de vendre la police au locataire, c'est lui qui reçoit
l'indemnité et qui en fait ce qu'il veut.
M. ROY: II peut la remettre à la compagnie s'il veut.
M. TOUPIN: C'est ses affaires. S'il a des dettes à payer, il peut
payer ses dettes avec ses assurances.
M. ROY: Je veux bien m'expliquer même si, à cette heure-ci,
c'est plus difficile un peu, surtout que nous sommes sur la sellette depuis dix
heures ce matin. Les compagnies font de plus en plus d'intégration
verticale, prennent les risques à la place des agriculteurs comme tels,
ils engagent les agriculteurs...
M. TOUPIN: Mais quels risques engagent-ils?
M. ROY: On va prendre, par exemple, l'élevage des animaux de
boucherie, cela commence à se faire, cela se fait dans le porc depuis
fort longtemps, dans la volaille, les oeufs depuis longtemps également,
ce sont des grosses compagnies. Est-ce que ces compagnies peuvent, elles,
retirer des avantages de l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Elles peuvent s'assurer si elles le veulent, pour la partie
du sol exploité chez elles.
M. LESSARD: Par l'agriculteur.
M. TOUPIN: Par l'agriculteur ou par elles. Il n'y a pas
d'inconvénient; l'un ou l'autre. Mais ce que je veux dire au
député de Beauce-Sud, c'est ceci: L'indemnité est toujours
versée à celui qui paie sa prime.
M. ROY: Peu importe si l'indemnité est versée à
l'assuré qui paie la prime ou à l'autre, là où je
veux en venir je sais que vous ne pouvez pas c'est au niveau du
dernier bénéficiaire.
M. TOUPIN: Moi je ne le sais pas, je ne peux pas prévoir, dans la
loi, ce que le bénéficiaire d'une police d'assurance va faire
avec les bénéfices de son assurance. Tout ce que je puis vous
dire c'est que, si c'est Antoine Latortue qui a loué une terre et qui a
payé une police d'assurance, c'est Antoine qui va recevoir
l'indemnité. C'est ce que ça veut dire.
DES VOIX: C'est clair.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 65?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 66?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 67?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 68 est remplacé par le
suivant: "Le gouvernement verse à la régie, avant le 30 septembre
de chaque année, une contribution égale au mon- tant des
cotisations qu'elle perçoit pour la même année."
M. LESSARD: M. le Président, concernant la contribution du
gouvernement, elle se divise en deux. Il y a une contribution qui provient du
gouvernement fédéral et une qui est versée par le
gouvernement provincial. Le fédéral paie 25 p.c.
M. TOUPIN: II y a deux options dans le plan national. Le gouvernement
fédéral peut payer, s'il le désire, 50 p.c. des frais
d'administration, plus 25 p.c. sur les primes. Ou vice versa, 50 p.c. sur les
primes et rien pour l'administration. Je m'explique...
M. LESSARD: Vous parlez de 50 p.c. pour la prime.
M. TOUPIN: Si je prends 50 p.c. de l'administration, j'ai droit à
25 p.c. du remboursement sur les primes. Si je prends 50 p.c. sur les primes,
je n'ai pas le droit sur l'administration.
M. LESSARD: Prenons un cas, laissons de côté
l'administration.
M. VEILLEUX: Vous prenez celui qui paie le plus.
M. LESSARD: Quand on parle de 50 p.c. sur la prime, le provincial paie
combien sur la prime?
M. TOUPIN: C'est 50 p.c.
M. LESSARD: Donc, autrement dit, le producteur paie 50 p.c. et le
gouvernement paie 50 p.c.
Alors, vous payez 50 p.c, en fait c'est 25 p.c.
M. TOUPIN: Ce que je veux dire c'est ceci, au fond : le gouvernement
fédéral rembourse au gouvernement provincial 25 p.c, le
gouvernement provincial met 50 p.c. Vous comprenez?
M. ROY: C'est-à-dire que vous retirez...
M. LESSARD: Autrement dit, le fédéral met 25 p.c,
ça correspond pour le client, pour l'individu, sur $1 d'assurance
payée...
M. TOUPIN: C'est cela.
M. LESSARD: ... $0.25 provient du fédéral, $0.25 provient
du provincial et $0.50 provient du producteur.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. LESSARD: Bon, voici la question que je voulais soulever: Actuellement
le nouveau plan fédéral qui est en discussion, qui devait
entrer
en vigueur le 1er janvier 1974, pour le grain du moins, prévoit
une contribution du gouvernement fédéral du double de celle du
producteur, d'après mes informations. Est-ce que c'est bien le cas?
M. TOUPIN: Où cela?
J'en ai eu le premier mot aujourd'hui moi-même, M. le
ministre.
M. LESSARD: Dans l'Ouest, d'après le nouveau plan
fédéral qui couvrirait, à partir du 1er janvier, les
producteurs de grain de l'Ouest, ce nouveau plan prévoit une
contribution gouvernementale fédérale du double de celle
payée par l'agriculteur.
M. QUENNEVILLE: C'est $0.25 par l'agriculteur et $0.50 par le
fédéral.
M. LESSARD: C'est cela. Alors, est-ce que le ministre, dans ses
télégrammes, parce qu'il en fait parvenir quelquefois au ministre
de l'Agriculture fédéral, va tenter de négocier les
mêmes avantages pour les producteurs québécois?
M. TOUPIN: M. le Président, on négocie non pas les
mêmes avantages, mais on négocie toujours des avantages
particuliers pour le Québec.
M. LESSARD: Cela dépend des avantages particuliers. Si les
avantages particuliers sont inférieurs aux avantages des provinces de
l'Ouest, je voudrais que ces avantages particuliers, on les laisse tomber, et
qu'on prenne les avantages des producteurs de l'Ouest, c'est plus payant. Parce
que, actuellement, dans l'agriculture au Québec, tous les avantages ou
à peu près tous les avantages particuliers qu'on a
négociés vis-à-vis du gouvernement fédéral
ont été plutôt défavorables au Québec.
M. TOUPIN: Théoriquement, un avantage particulier c'est un
avantage qui rapporte plus que les autres.
M. LESSARD: Non, pas nécessairement, c'est un avantage
spécial. En tout cas, si vous avez négocié des avantages
particuliers avec le fédéral depuis un certain temps, je ne pense
pas que ces avantages aient été favorables au Québec dans
tous les cas.
M. TOUPIN: On en a...
M. LESSARD: Mais ce que je veux vous dire, si on revient
sérieusement, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Revenons à la pertinence du
débat.
M. TOUPIN: Si tel est le cas là...
M. LESSARD: Parce que là, vous avez deux choses que je voudrais
que vous négociiez avec le fédéral et sur lesquelles je
vous ai informé: vous avez la question des oiseaux sauvages, dont
parlait le député de Saint-Jean, et vous avez la question de
cotisation. Alors, je vous indique que ce serait quand même assez
avantageux d'aller chercher 25 p.c. supplémentaire puisque c'est
donné dans l'Ouest.
M. TOUPIN: D'accord. Je n'ai pas d'inconvénient. La seule chose
c'est que pour la question des oiseaux, c'est Environnement-Canada,
premièrement, et deuxièmement, pour la deuxième question
que vous apportez...
M. LESSARD: Non, non c'est Environnement...
M. TOUPIN: ... j'aimerais vérifier.
M. LESSARD: Oui, vérifiez. C'est Environnement-Canada, je pense,
qui paie j'ai oublié mais cela s'inscrit dans le programme
quand même d'assurance-récolte. Mais de toute façon, si ce
n'est pas le cas, négociez avec Environnement-Canada, je m'en fous,
moi.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 69, adopté?
M. LESSARD: Mais j'aimerais que le ministre nous informe des
discussions.
M. TOUPIN: Oui, oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 69, amendé...
M. LESSARD: Au moins essayons de soutirer ce qu'on peut soutirer. On se
fait assez... D'accord, adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 69, adopté. Article 70.
M. QUENNEVILLE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 71, adopté?
M. TOUPIN: Aussi.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 72.
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Section VIII, ententes et règlements.
Article 73?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 74?
DES VOIX: Adopté.
M. TOUPIN: C'est toute la gamme des règlements que la
régie a fait.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 75?
M. LESSARD: Mais le ministre nous avait dit, au début des
séances de la commission, qu'il soumettrait ces ententes et
règlements à la commission parlementaire. Le ministre, tout
à l'heure, nous a indiqué que ce n'était pas une chose
assurée, qu'il pouvait plutôt les soumettre au comité
consultatif, etc. Est-ce dans votre intention de soumettre ces
règlements à la commission parlementaire de l'agriculture?
M. TOUPIN: Les règlements de fond, par les règlements
techniques.
M. LESSARD: D'accord.
M. TOUPIN: Les règlements de fond.
M. ROY: J'avais posé cette question-là, tout à
l'heure, moi.
M. TOUPIN: Les zones, par exemple.
M. ROY: Je pense que c'est quand même assez important, même
si ça ne faisait qu'informer les membres de la commission et les
députés du fonctionnement et des méthodes qui sont
utilisées par la régie pour offrir des services aux agriculteurs.
Je pense que nous aurions intérêt à en connaître le
maximum. Inutile de vous le dire et je n'apprends rien à personne
à ce moment-là, beaucoup de gens viennent nous voir à nos
bureaux. Ils viennent pour avoir des informations et, en ce qui me concerne,
j'ai toujours à conseiller les gens de se prévaloir de la Loi de
l'assurance-récolte pour avoir le maximum de protection sur le plan
individuel. Alors, si on avait l'occasion de discuter des règlements,
bien, il y aurait peut-être des suggestions qu'on pourrait faire qui
pourraient bonifier davantage ces règlements avant qu'ils soient mis en
vigueur.
Je pense que c'est dans l'intérêt de tout le monde, comme
dans l'intérêt du gouvernement et du ministère qu'on
procède de cette façon.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté?
M. VEILLEUX: M. le Président, j'aurais une question à
poser.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Allez-y.
M. VEILLEUX: Une question d'information. Est-ce restrictif, cette chose?
Si, par exemple, vous vous rendez compte, dans l'exercice du fonctionnement de
la Régie de l'assurance-récolte, qu'il vous manque n, o, p, q, r,
s, t, u, v, w, x, y, z, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'écrire: La
régie peut, entre autres, par règlement a, b, c, d, s'il
survenait des choses...
M. LESSARD: "Prescrire toute autre mesure qu'elle juge appropriée
pour la mise à exécution de la présente loi."
M. VEILLEUX: D'accord. C'était pas mal clair.
M. LESSARD: A l'article 75, M. le Président, encore là, on
parle toujours de la Gazette officielle. Moi, il me semble que le gouvernement
devrait faire un effort particulier dans ses lois pour ne pas se limiter
à la Gazette officielle. Je comprends bien qu'il y a des
députés qui la reçoivent la Gazette officielle. Encore
là, avec toute la documentation, puis la paperasse qu'on reçoit,
on n'a pas le temps de tout voir ça. J'ai vécu un exemple, puis
je pense justement que le ministre responsable de l'ODEQ, qui est responsable
de notre région, a pu le constater. C'est qu'on est venu près de
se faire organiser devant la Commission des transports parce que justement,
n'ayant pas lu la Gazette officielle et n'ayant pas pris connaissance qu'il y
avait une demande d'augmentation de tarifs, on a été en retard
devant la commission. N'eût été justement le fait que le
juge nous a permis de légaliser notre situation, les tarifs auraient
été augmentés, puis la population n'aurait pas pu
protester.
Moi, ce que je demanderais, et c'est d'autant plus important que ces
règlements vous allez devoir les faire connaître par la suite,
c'est de prendre la précaution que ces règlements seront connus
avant qu'ils soient adoptés. Vous allez me dire: Oui, mais les offices
professionnels d'agriculteurs surveillent la Gazette officielle du
Québec. Je dis oui, mais il y a quand même des individus au niveau
des régions qui sont intéressés à connaître
ces règlements et qui peuvent faire valoir certaines choses
auprès des offices de producteurs.
J'ajouterais, en plus de la Gazette officielle, "dans un journal
agricole" il n'y en a pas beaucoup, vous le savez afin justement
de permettre aux gens qui sont directement intéressés de pouvoir
lire ces règlements alors que sans la Gazette officielle, je pense qu'il
n'y a que 2,000 exemplaires. Même à Ottawa, on a modifié
cette chose dans certaines lois, maintenant, et on exige de publier non
seulement dans la Gazette officielle, mais je pense que cela va même
jusqu'à deux journaux ou que cela va beaucoup plus loin que ce que je
demande.
Puisque cela concerne un secteur assez spécialisé,
puisqu'il y a un journal qui s'appelle La terre de chez nous, qui est lu par
les agriculteurs, je me demande s'il n'y aurait pas lieu d'exiger, en vertu de
la loi... Ou dans un autre journal. Je précise bien dans un journal
agricole. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu justement de l'inclure dans la
loi.
M. ROY: Et peut-être qu'on pourrait aller un peu plus loin...
M. LESSARD: Oui, je serais d'accord pour aller plus loin.
M. ROY: ... dans le sens que si le gouvernement faisait parvenir aux
hebdos une copie des règlements, je dis que la majorité des
hebdos les publieraient.
M. LESSARD: Mais quand c'est le gouvernement, c'est...
UNE VOIX: C'est dangereux.
M. ROY: Parce que...
M. QUENNEVILLE: Je ne croirais pas cela.
M. ROY: Les hebdos, jusqu'à maintenant, cherchent de la nouvelle
un peu partout, de la nouvelle d'actualité qui peut intéresser la
population. Je parle des hebdos du Québec. A l'heure actuelle, on ne
demande pas un cent dans les hebdos, chez nous, dans la région: la Voix
du Sud et l'Eclaireur-Progrès, de Saint-Georges, la Vallée de la
Chaudière, à Saint-Joseph, le Guide de Sainte-Marie, pour dire,
par exemple, entre autres: L'honorable député de Bellechasse a le
plaisir d'annoncer que le ministre des Transports, M. Raymond Mailloux, vient
d'accorder une subvention de $255 au club de motoneige de tel endroit. Cela ne
coûte rien.
M. MERCIER: Dans Beauce-Sud.
M. ROY: Dans Beauce-Sud, c'est le ministre qui l'annonce lui-même
parce que ce ne sont pas les députés qui font les annonces, c'est
le ministre.
M. QUENNEVILLE: Cela, c'est un simple communiqué.
M. ROY: ... cela prend un ministre pour faire les annonces.
M. LESSARD: Dans nos comtés, nous autres, c'est le ministre.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre, messieurs!
M. ROY: Non, mais je prends cela à titre d'exemple, je ne dirai
pas que ce serait une mesure qui serait publiée, mais si la tentative
était faite! Alors, s'il y avait seulement deux hebdos qui les
publieraient ce serait tout de même le maximum d'information...
M. VEILLEUX: Sur les suggestions...
M. ROY: Au niveau de la suggestion faite par mon collègue de
Saguenay, je dis qu'il serait normal, puis une règle
élémentaire, qu'au moins dans la Terre de chez nous, qui est le
journal agricole le plus lu dans la province de Québec auprès de
la classe agricole, ces règlements paraissent.
M. VEILLEUX: Pour faire suite aux propos tenus par mes deux
collègues, il y a quand même un danger d'inscrire cela dans la
loi, pour la raison suivante: Au ministère des Communications, seulement
les annonces qui sont placées dans les journaux de fin de semaine pour
la fonction publique coûtent au ministère $1 million par
année, juste ça. Imaginez-vous, si on étend cela à
tous les règlements, à tout ce que vous voudrez, les sommes
importantes que cela impliquera, comme dépenses, au gouvernement.
M. LESSARD: M. le Président, je comprends que cela coûte de
l'argent, mais l'information du citoyen aussi c'est important. On pourrait
indiquer aussi dans cette publication que toute personne pourra faire parvenir,
par exemple, à la régie, des plaintes ou pourra faire parvenir
des mémoires dont on pourra tenir compte ou toute suggestion. C'est vrai
que cela peut coûter de l'argent, mais le problème qu'on a
actuellement, c'est que des citoyens ne sont pas informés par suite du
fait qu'on n'utilise pas les journaux régionaux ou encore on n'utilise
pas certains journaux spécialisés. Ils se réveillent en se
faisant avoir, des fois. Moi je trouverais tout à fait normal qu'on
inscrive ces règlements au moins dans un journal
spécialisé ou dans un journal agricole, parce que ces
règlements sont faits pour les agriculteurs. Si on veut faire participer
les agriculteurs et si on ne veut pas que ce soit un bon voeu, il faut laisser
la possibilité de faire parvenir des suggestions. Il faudrait que ces
gens soient informés puisqu'on dit dans l'article 75: "Les
règlements de la régie sont publiés dans la Gazette
officielle du Québec, avec avis qu'à l'expiration des 15 jours
suivant cette publication, ils seront soumis pour approbation au
lieutenant-gouverneur en conseil.
Ils n'entrent en vigueur qu'après semblable publication d'un avis
de cette approbation".
J'estime que si vous déterminez un certain délai, c'est
que vous êtes prêt à accepter que des recommandations ou des
suggestions puissent vous être faites. Si ce n'est pas le cas, bien cette
période de quinze jours...
M. TREMBLAY: ... cela fait quatre fois que tu le répètes
là, c'est assez.
M. LESSARD: Qu'est-ce qui se passe? Cela va bien, M. le
Président.
M. TREMBLAY: Cela fait quatre fois qu'il répète la
même chose, M. le Président, sur un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Un instant.
M. LESSARD: Cela allait bien, M. le Président.
M. TREMBLAY: Le ministre n'est pas sourd, il est intelligent cet
homme-là, il a tout compris. Il va vous répondre.
M. LESSARD: Bien, j'attends une réponse, M. le
Président.
M. TREMBLAY: Bien, il attend que vous arrêtiez de parler, vous
vous écoutez parler.
M. LESSARD: ... je n'ai pas parlé, à un moment
donné, alors j'estime...
M. TOUPIN: M. le Président, je suis prêt à
répondre. J'attends que le député de Saguenay.
M. LESSARD: Bien allez-y. D'accord, si vous êtes prêt
à dire oui.
M. TREMBLAY: M. le Président, je vous en prie.
M. TOUPIN: Alors, ce qui se produit dans ceci, c'est que, d'abord la
régie fait déjà du travail. Il est intéressant de
le noter. Les taux...
M. LESSARD: Si vous voulez aller vous coucher, vous pouvez le faire.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre! A l'ordre!
M. LESSARD: II n'y a pas de problème. Cela allait bien dans la
discussion. Si vous voulez aller vous coucher...
M. TREMBLAY: M. le Président, sur un point de règlement,
je demanderais au député de Saguenay de respecter, lorsque le
ministre parle.
M. LESSARD: Bien, voici M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Un instant,...
M. TREMBLAY: C'est la moindre des choses.
M. LESSARD: M. le Président, sur un point de
règlement.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): ... un instant.
M. LESSARD: Sur le point de règlement, M. le Président,
c'est que, dans ces circonstances, il aurait fallu que le député
en question soulève d'abord une question de règlement et le
député aurait dû respecter aussi le député de
Saguenay qui intervenait.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je suis d'accord.
M. TREMBLAY: J'ai soulevé la question de règlement, M. le
Président,...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): J'assume la présidence et j'accorde et
je retire le droit de parole lorsque je juge que les gens qui l'ont ne sont pas
dans l'esprit du texte du projet de loi que nous sommes à
étudier.
S'il y a des gens qui ont, malheureusement, l'habitude de se
répéter, cela peut arriver dans une libre conservation. Mais ce
sont des choses qui arrivent.
M. TREMBLAY: ...
M. TOUPIN: M. le Président, je vais répondre de la
façon dont je le conçois. En principe, le député de
Saguenay a sans doute raison pour la question de l'information qu'on doit
donner relativement à l'ensemble des règlements. Mais on
rencontre plusieurs problèmes dans ce domaine.
Quand vous rédigez des règlements qui comportent six ou
sept pages, par exemple, ou quatre ou cinq pages, ils sont assez rares les
journaux qui vont accepter de les imprimer sans que vous donniez $100, $200,
$300 ou $400.
Alors, ce que l'on fait, ce que la régie a fait, de façon
pratique moi, j'apprécie ça beaucoup cette façon
le ministère de l'Agriculture achète des pages de la Terre
de chez nous. Il en achète trois ou quatre, je pense.
UNE VOIX: Oui.
M. TOUPIN: Je ne sais pas combien cela coûte annuellement. Mais
cela coûte plus de $50,000, si ma mémoire est bonne.
Alors, ces pages sont réparties entre la Régie des
marchés agricoles du Québec, la Régie de
l'assurance-récolte, les différents services. La régie
rend public dans la Terre de chez nous ce qu'elle croit être le plus
important pour les producteurs, par exemple les taux. Quand on sort les taux,
quand on sort les dates d'assurance, on les met dans la Terre de chez nous, en
même temps qu'on les envoie à la Gazette officielle, pour que le
producteur ait chez lui, à sa portée, sa date d'assurance, son
taux et son indemnité. Pour lui, c'est fondamental, c'est important.
Mais la régie serait mal prise si, dans les règlements, dans la
loi, on disait: On devrait faire passer les règlements dans... Je ne
sais pas combien de $100,000 cela peut engager par année. Cela aurait
des implications budgétaires, d'abord, certainement, et on ne peut pas
dans une loi faire un amendement qui a des implications budgétaires.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre, messieurs! Il est
présentement minuit. Selon nos règlements, à moins d'un
consentement unanime, nous sommes tenus de suspendre nos travaux.
M. LESSARD: M. le Président, personnellement, je suis prêt
à donner mon consentement pour qu'on puisse terminer cela ce soir, afin
de ne pas déranger les fonctionnaires de la régie à
nouveau.
M. TOUPIN: Moi aussi, M. le Président.
M. ROY: M. le Président, je suis prêt à donner mon
consentement moi aussi, étant donné que tout le monde est calme
et serein, r-e-i-n, par r-i-n.
M. TOUPIN: Alors, article 76, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Nous allons procéder dans les plus
brefs délais.
M. LESSARD: Article 75, adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté.
Article 76, adopté.
L'article 77 est remplacé par le suivant: "Un assuré n'a
droit à aucune indemnité si les semailles ou la récolte ne
sont pas faites en temps opportun suivant l'usage constant et reconnu de la
région, tel que constaté par règlement."
M. ROY: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté tel qu'amendé. Article
78?
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 79?
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 80?
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 81?
M. CARPENTIER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 82?
UNE VOIX: Adopté.
M. ROY: On va prendre le risque.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 83?
M. LESSARD: Adopté.
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 84?
M. LESSARD: Adopté.
M. ROY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 85?
UNE VOIX: Adopté.
M. ROY: Un instant. D'accord.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 86 est remplacé par le
suivant: "Les règlements adoptés en vertu de la Loi de
l'assurance-récolte, 1966/67, chapitre 44, demeurent en vigueur
jusqu'à ce qu'ils soient modifiés, remplacés ou
abrogés par des règlements adoptés en vertu de la
présente loi. Dans les programmes d'assurance de cultures
spéciales, foin, céréales et mais-grain (en vigueur de
1968 à 1974), le tabac à cigarettes, (en vigueur de 1968 à
1974), betteraves sucrières (en vigueur de 1969/70 à 1973/74;
tabac à cigare et à pipe, en vigueur...
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté tel qu'amendé?
M. LESSARD: Oui, M. le Président. M. ROY: Nous voyons des gens
sourire.
M. PELLETIER: M. le Président, voulez-vous répéter
le tabac à cigarette, s'il vous plaît?
M. VEILLEUX: Pour les fins des Débats, il faudrait continuer
à lire l'article.
M. LESSARD: Non, c'est adopté tel qu'amendé.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): ...tabac à cigare et à pipe, en
vigueur de 1970 à 1974; pommes, en vigueur de 1972 à 1974; pommes
de terre, en vigueur en 1973 et en 1974; légumes pour la mise en
conserve, en vigueur en 1973 et en 1974, et colza, en vigueur en 1973 et en
1974. Les opérations effectuées en vertu de règlements
adoptés par la régie et qui n'ont pas reçu l'approbation
du lieutenant-gouverneur en conseil sont réputées avoir
été effectuées comme si ces règlements avaient
reçu telle approbation".
M. LESSARD: On va l'adopter, mais pour autant que ça ne se
reproduise plus.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Article 87? M. LESSARD: Adopté tel
qu'amendé.
M. TOUPIN: M. le Président, je suis d'accord avec le
député de Saguenay.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Adopté. Article 88?
M. LESSARD: Article 89, tel qu'amendé.
M. ROY: Est-ce que le ministre prévoit ou ne prévoit pas
de changement?
M. LESSARD: Adopté tel qu'amendé, étant
donné que ça retarde l'application du système
collectif.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Maintenant, il y avait des articles en
suspens. Il y avait l'article 2, le troisième paragraphe de l'article 5
et l'article 20.
M. LESSARD: Vous dites, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 2, le troisième paragraphe
de l'article 5 et l'article 20.
M. VEILLEUX: L'article 2.
M. TOUPIN: Oui, on s'est informé.
M. VEILLEUX: Vous enlevez l'appellation anglaise.
M. TOUPIN: C'est exact, le député de Saint-Jean avait
raison, il faut enlever "Quebec Crop Insurance Board".
M. LESSARD: Bon, le troisième paragraphe de l'article 5.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 2 est adopté avec
amendement.
M. LESSARD: C'est connexe à l'agriculture.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): M. le ministre, pourriez-vous nous donner
l'amendement de l'article 2, s'il vous plaît.
M. TOUPIN: II faut enlever "et, en anglais, de Québec Crop
Insurance Board".
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Bon, le troisième paragraphe de
l'article 5, c'était: "Le président et le vice-président
sont nommés pour au plus dix ans; les autres régisseurs sont
nommés pour trois ans: deux sont choisis parmis les représentants
des associations d'agriculteurs et le troisième est choisi parmi les
représentants d'entreprises para-agricoles ou parmi les
représentants du monde des affaires".
M. ROY: Nous avions suggéré que les sept derniers mots
soient enlevés.
M. TOUPIN: C'est cela, qu'on enlève "ou parmi les
représentants du monde des affaires".
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Alors, on enlève cela.
M. TOUPIN: Parce que les mots "entreprises para-agricoles" peuvent
couvrir théoriquement ce secteur.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Oui. Alors c'est adopté avec
amendement.
M. VEILLEUX: Adopté tel qu'amendé. M. TOUPIN: C'est cela.
M. LESSARD: L'article 20, on avait eu... M. TOUPIN: L'article 20...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): II y a un autre texte pour l'article 20.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. LESSARD: On l'a eu.
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: Adopté tel qu'amendé.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'article 20 est adopté tel
qu'amendé?
M. ROY: A l'article 20, il en avait été question et
c'avait été suspendu.
M. LESSARD: II l'a donné, un comité consultatif est
institué.
M. ROY: Bon, d'accord.
M. TOUPIN: ... la majorité des producteurs...
M. ROY: Bon.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): La commission de l'agriculture a
adopté le projet de loi no 20, Loi sur l'assurance-récolte, avec
des amendements.
M. ROY: Avec les amendements et le projet de loi est adopté sur
division.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Sur division.
M. VEILLEUX: M. le Président, on regrette d'avoir fait manquer la
soirée des Fêtes aux membres de la régie mais on leur
souhaite d'aller rejoindre leur personnel, ils pourront continuer
jusqu'à demain matin.
Le ministre vous donne congé demain matin.
M. LESSARD: M. le Président, quant à nous, nous regrettons
aussi, mais malheureusement il fallait bien vous faire venir pour adopter ce
projet de loi. On vous remercie de nous avoir éclairés.
M. ROY: Comme dans toute chose il y a des compensations, il y a des gens
ce soir à la régie qui vont pouvoir dormir parce que ça
faisait passablement longtemps qu'il y avait des problèmes de
légalité.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 10)