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Commission permanente des Affaires culturelles
Crédits du ministère des Affaires
culturelles
Séance du mercredi 26 mai 1971
(Seize heures vingt-sept minutes)
M. PHANEUF (président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs!
L'honorable ministre des Affaires culturelles.
Dépôt de documents
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Monsieur le Président, à la
demande des Oppositions, je voudrais déposer certains documents
susceptibles d'accélérer les travaux de cette commission. Je
dépose donc un premier dossier qui comporte plusieurs copies de la liste
des subventions du ministère des Affaires culturelles. Je dépose
la liste des services contractuels, tels qu'ils apparaissent aux
différents postes. Je dépose la liste des permis accordés
pour l'exploitation de l'aménagement des ciné-parcs.
J'ai également l'intention de déposer demain les
renseignements demandés sur la Place Royale. Ces renseignements sont un
peu plus longs à colliger, ce qui explique le retard. En revanche, je
n'ai pas l'intention de déposer le rapport auquel le
député de Chicoutimi a fait allusion, sur les activités de
l'Office de la langue française. Il s'agit, en effet, d'un rapport parmi
d'autres qui entrent dans les activités courantes d'un ministère.
Je ne crois pas qu'il y ait lieu de créer un précédent
à cet égard.
Je serai à la disposition des Oppositions pour répondre
à toutes les questions à ce moment-là. Merci, M. le
Président.
M. TREMBLAY(Chicoutimi): M. le Président, nous en étions
à l'article...
M. CHARRON: Je m'excuse, je n'ai peut-être pas entendu, est-ce que
vous avez déposé ce que je vous avais demandé?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels, oui.
M. CHARRON: Services contractuels, oui. Et honoraires et commissions,
l'avez-vous aussi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Honoraires et commissions ne nous avaient pas
été demandés. Nous allons préparer, avec plaisir,
les documents nécessaires pour demain.
M. CHARRON: Je m'excuse de ne pas vous l'avoir demandé
vendredi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors honoraires et commissions.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
AdministrationServices administratifs
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, nous en
étions donc au poste 1, article 1 : Traitements, salaires et
allocations. Le ministre nous a indiqué qu'il y avait 60 postes au 3
février 1971 en tout cas, ça a peu d'importance
qu'il y avait sept postes à pourvoir. Il nous a indiqué quels
étaient les postes à pourvoir. J'aimerais simplement, c'est une
question de détail, que le ministre nous indique comment est
aménagé son cabinet. Je parle du personnel bien entendu. Et
quelles sont les relations qui s'établissent, comme disent les gens de
Radio-Canada, depuis son cabinet jusqu'aux autres services, en passant d'abord
par le cabinet du sous-ministre et les différentes directions
générales? Est-ce qu'il y a un chargé d'affaires, est-ce
qu'il y a un plénipotentiaire, ou si c'est le directeur de cabinet qu'on
appelle dans la Fonction publique le secrétaire particulier, le premier
des secrétaires particuliers?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mon cabinet, comme tous les cabinets, M. le
Président, comprend cinq postes. Un poste de chef de cabinet, trois
postes de secrétaires administratifs qui, traditionnellement, jouent des
fonctions différentes. Un secrétaire administratif est
habituellement chargé des relations avec la presse. Un secrétaire
administratif s'occupe des relations avec les divers services ainsi qu'avec le
cabinet du sous-ministre. Un autre secrétaire administratif peut avoir
des fonctions variées suivant les besoins du ministère. Enfin, il
y a un secrétaire de comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a personne chargé
spécifiquement d'établir la relation avec le bureau, enfin, le
cabinet du sous-ministre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me suis sans doute mal exprimé, M. le
Président. J'ai l'impression d'avoir dit il y a quelques secondes, qu'un
des secrétaires administratifs avait justement cette fonction de
coordination.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est lui qui établit la relation, tout
ça. C'est normal. Il n'y a pas de commissionnaire, à part
ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Nous avons, depuis peu de temps, un commis
qui transporte les dossiers d'un cabinet à l'autre, qui fait les petites
courses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre sait très bien ce que je
veux dire par un commissionnaire. Je veux dire un surveillant
d'office qui ferait la liaison entre le cabinet du ministre, celui du
sous-ministre et les différentes directions générales. Ce
que les gens du Parti québécois appelleraient un espion de
service.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien, s'il y a des espions aux Affaires
culturelles, j'aurais plutôt tendance à croire que le
député de Chicoutimi les connaîtrait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre des Affaires culturelles me tenait
sur une excellente piste.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne pouvais pas résister au plaisir. Je
m'excuse, M. le Président, de ce mot qui n'est peut-être pas un
mot d'esprit mais qui semble tout de même susciter une certaine
hilarité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est bon, M. le Président. C'est une
excellente observation qui m'incite à demander tout de suite à M.
le ministre...
UNE VOIX: ... des distractions en partant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... quelles sont les fonctions
spécifiques de M. Claude Monette.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Monette n'a rien à voir avec le
cabinet. Il est actuellement directeur par intérim de la direction
générale des relations culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il a repris le poste qu'il occupait au
temps où j'étais là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A la mort de M. Jean Hamelin qui était
directeur du service, le service est resté sans directecteur. M. Monette
a effectivement repris ce poste qu'il avait déjà occupé
par intérim.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'est plus commissionnaire d'office.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne sais absolument pas ce que le
député de Chicoutimi a dans l'esprit. M. Monette n'a jamais
travaillé directement pour le cabinet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre ne se rappelle pas que, l'an
passé, il m'a dit que M. Monette était chargé du
traitement de certains dossiers de son cabinet.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! Il y a certainement erreur. Je demande au
député de Chicoutimi de relire le journal des Débats. Il
n'en a jamais été question, ça n'a jamais
été le cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'ayant relu très bien, je me souviens
que le ministre nous avait indiqué que M. Monette était
chargé de certains dossiers.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, j'ai probablement confié certains
dossiers à divers fonctionnaires pour obtenir une opinion sur un
problème précis. Mais il n'y a jamais eu d'institutionnalisation
de poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui concerne le
poste budgétaire 1, article 1, sous-article 1: Traitements, salaires et
allocations, je n'ai pas d'autres observations.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1, article 1, sous-article 1,
adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement. Est-ce que le
ministre pourrait nous donner quelques petits détails
là-dedans?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le budget n'est pas sensiblement modifié.
En 70/71, $19,000; $20,000 en 71/72. $7,000 sont prévus pour le bureau
du ministre, $5,000 pour le bureau du sous-ministre, $7,000 pour les services
administratifs et $1,000 pour les frais de représentation. C'est la
ventilation habituelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est bien modeste.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois qu'en effet c'est modeste pour les
activités du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Juste une petite augmentation de $1,000.
M. CHARRON: Est-ce que vous avez, au chapitre du ministre, des
déplacements en vue?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En vue de l'an prochain, entre Montréal
et Québec, constamment. Parfois, à Ottawa, mais...
M. CHARRON: Hélas!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... je n'ai pas de projets précis. E a
été question d'un voyage officiel en France en octobre, mais il
s'agit pour l'instant d'un simple projet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand le ministre se déplace à
l'intérieur du Québec, naturellement, il le fait à ses
frais avec l'allocation qui lui est versée, qui est de $600.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas encore?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le député de Chicoutimi sait
fort bien que cette allocation est de $400.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne l'a pas augmentée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On ne l'a pas augmentée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Malgré vos pressions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas mes pressions à moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quand le ministre va à Ottawa, il
a droit à des allocations. Est-ce qu'on a changé la
politique?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne suis allé à Ottawa qu'une
fois et j'ai fait un aller-retour. J'y suis resté une demi-heure et je
n'ai pas réclamé d'allocation.
M. CHARRON: C'est ennuyant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous y êtes allé en avion et vous
êtes revenu et le ministère...
M. PICARD: C'est à cause de la rapidité du voyage, c'est
pour ça...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... a payé simplement le
déplacement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, parce qu'il s'agissait d'un voyage pour le
ministère de l'Immigration et le voyage était
chargé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! bon, ça été
chargé à l'autre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... au ministère de l'Immigration et nous
en sommes aux crédits du ministère des Affaires culturelles.
M. CHARRON: C'était pour les tapis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le ministre veut aller en France, qu'il a
dit?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'en sais rien. J'ai parlé d'un projet
qui était encore à l'état de projet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De ses projets de vacances, on n'en parle pas
mais son voyage officiel...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai droit à une toute petite vie
privée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais un voyage officiel pourrait se greffer
à ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je ne crois pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de voyage prévu pour le
ministre en France sous peu?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministre n'aime pas beaucoup se
déplacer. Il préfère donner tout son temps au
ministère.
M. LE PRESIDENT: C'est une bonne idée! Est-ce que le sous-article
2 est accepté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, on va regarder cela encore.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2 est accepté. Le sous-article
3?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Honoraires et commissions. Il y a $2,000
d'augmentation. Est-ce que le ministre pourrait nous dire d'abord à qui
sont versés ces honoraires et commissions et pourquoi ça devra
coûter $2,000 de plus?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons reporté un vieux poste qui est
de $4,000 et qui correspondait aux honoraires du Conseil des arts. Le
député de Chicoutimi sait que ce Conseil des arts ne s'est pas
réuni et je n'ai pas cru nécessaire de le ressusciter. Je suis
actuellement en train de faire une étude à ce sujet pour savoir
exactement quel en sera l'avenir. Si nous décidons que le Conseil des
arts n'a plus de raison d'être, à ce moment-là, bien
sûr, ce poste disparaîtra.
Le solde comporte les honoraires habituels qui existent dans tous les
ministères de spécialistes que l'on consulte à
l'occasion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De quelle nature?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous verrons en cours de route.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais au cours de l'année
passée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'année dernière, nous avons
dépensé $1,800. Il y a $800 qui ont été
versés à une personne qui a coordonné certaines
tournées...
UNE VOIX: Pour la diffusion?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle était cette personne?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mlle Louise Tremblay.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'où venait-elle?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! tiens! C'est une personne de Chicoutimi.
C'est sans doute, un ancien engagement du député de Chicoutimi,
que j'ai honoré comme plusieurs autres d'ailleurs...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la fille de l'ancien maire de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... mais pas toujours de gaieté de
coeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qui était un organisateur
libéral, si le ministre veut le savoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous avoue que ce genre de
considération m'est tout à fait indifférent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, ce genre de considération m'est
quelquefois...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai cru le constater en repassant
l'administration passée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que nous allons en reparler tout
à l'heure...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... à propos de certains postes. Mlle
Tremblay a eu des déplacements; elle s'est déplacée
est-ce une jeune fille déplacée pour $1,800?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez, je ne suis absolument pas au courant
des déplacements de Mlle Tremblay.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si elle a fait des déplacements, de
quelle nature sont-ils? Autrement, nous allons penser que c'est une jeune fille
déplacée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ose croire qu'elle ne s'est pas
déplacée. Il y a $700 pour un recherchiste, $300...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez pas répondu à ma
question. De quoi était-elle chargée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Coordonnateur de tournées dans le cadre
d'un programme de la direction générale de la diffusion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela suffit. M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont
$700 pour un recherchiste et $300 qui ont été versés par
le service juridique pour des études particulières, en rapport
avec certains projets de loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que la recherchiste a
recherché?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons fait faire certains travaux en
rapport avec notre politique du livre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a fait les recherches?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mlle Claire Théberge que je ne connais
pas non plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une de mes anciennes
étudiantes...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Décidément, j'aurais aimé
davantage...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... mariée à un de mes anciens
étudiants.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, vous voyez que le choix que nous faisons
s'établit en dehors de toute préoccupation politique ou
partisane, devrais-je dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire que vous aviez un bon
personnel.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Le ministre a parlé du
Conseil des arts et je crois que c'est le seul endroit où on pourra en
parler. Nous en avions discuté l'an passé. Le ministre avait
comme moi les mêmes préoccupations. On s'interrogeait sur la
vocation du Conseil des arts, sur le rôle qu'il avait joué et
qu'il pourrait éventuellement être appelé à jouer
dans l'avenir. Lorsqu'on fait l'historique du Conseil des arts depuis sa
création, on s'est rendu compte que le Conseil des arts a accompli,
à un moment donné, une besogne valable. Toutefois, le Conseil des
arts avait, à un certain moment, revendiqué le droit, le
privilège d'être, en somme, l'instance finale qui
déciderait de l'octroi de la plupart des subventions du ministère
des Affaires culturelles. Notamment, dans le domaine des subventions
attribuées à des artistes qui font de la recherche, des
écrivains, etc. Le Conseil des arts m'avait fait cette proposition. Je
l'avais refusée. Ni le ministre actuellement en poste ni moi n'avions
accepté, ne considérions que le Conseil des arts dût se
substituer à l'autorité du ministère. Il m'est apparu et
il est apparu à bien des observateurs, à l'usage, que le Conseil
des arts, formule Québec, n'était pas la formule idéale.
Peut-être au départ a-t-il rendu service. Pour le moment, il
s'agirait de redéfinir sa vocation, si tant est qu'on puisse lui en
trouver une.
Nous avions examiné la possibilité de créer une
sorte de conseil des arts qui aurait été constitué de la
façon suivante: une espèce de conseil réunissant des
représentants des diverses régions du Québec, afin que ces
régions aient voix au chapitre dans l'élaboration de la politique
du ministère, sans pour autant exercer à l'endroit du
ministère des pressions indues. Il se serait agi dans mon esprit d'une
sorte de conseil, de comité consultatif pour aviser le ministère
sur les problèmes inhérents à certaines
régions.
Le ministre nous dit qu'il examine actuellement la situation. Est-ce que
le ministre a reçu des lettres du Conseil des arts depuis qu'il est en
poste? Est-ce qu'on lui a fait des représentations? Est-ce qu'on s'est
demandé au Conseil des arts ce qu'on entendait faire d'eux? Quelle est
en fait l'attitude du ministre au sujet de ce Conseil des arts?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mon attitude est à peu près celle
que le député de Chicoutimi vient d'expliciter. J'ai reçu
une communication du président du Conseil des arts, M. Marcel Trudel, et
le sous-ministre M. Guy Frégault a eu une rencontre avec ce dernier.
Nous nous proposons de revoir la situation cet automne. Si nous avons tout de
même conservé le poste, c'est que, par la loi du ministère,
le Conseil des arts a une existence.
Il faudra probablement un amendement à ce moment-là et
nous préférons attendre de revoir l'ensemble de la situation.
M. CHARRON: Qu'adviendrait-il des membres actuels du Conseil des arts?
Retour à la vie privée ou quoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois qu'ils ont déjà une vie
privée, mais un bon nombre d'entre eux pourraient certainement se
retrouver membres de commissions. Nous avons quantité de commissions et
de comités à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'un des reproches que l'on faisait au Conseil
des arts était qu'il n'était pas représentatif en ce sens
qu'il réunissait des gens fort valables si on les prend individuellement
et si on tient compte des disciplines qu'ils représentaient, mais on
disait couramment dans le Québec que ce Conseil des arts était
une sorte d'aristocratie de la culture. C'est pour ça que nous avions
songé à lui substituer un conseil qui fût composé de
gens venant de diverses régions et qui fussent ainsi beaucoup plus
à l'écoute de la population que ne l'était le Conseil des
arts actuellement inopérant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président, le conseil tel
que constitué correspondait à une certaine conception de la
culture, qui n'est certainement pas celle vers laquelle nous nous orientons
actuellement.
Si je n'ai pas pris de décision immédiatement c'est que je
me réserve à l'automne de voir si d'autres mécanismes
à la fois plus représentatifs et peut-être plus divers
pourraient jouer un rôle utile. Déjà, dans certains
secteurs, je pense aux arts plastiques en particulier, nous avons des
consultations extrêmement fructueuses sous forme de comité ad hoc.
C'est peut-être là une formule utile.
M. CHARRON: Il s'agirait dans ce cas-là d'un amendement à
la loi actuelle du ministère et ceci donnerait lieu à de nouveaux
débats.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A ce moment-là il vaut peut-être
mieux attendre qu'on ait plus de substance que simplement des modifications de
cet ordre-là.
M. CHARRON: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, le ministre n'est pas capable de nous
indiquer pour le moment ce qu'il pense du Conseil des arts?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois vous l'avoir dit. Je crois avoir
indiqué assez clairement qu'à mon avis la formule actuelle ne
correspond pas aux besoins du ministère. Jusqu'à quel point
d'ailleurs n'a-t-elle pas été calquée sur ce qui se
faisait à Ottawa et n'a-t-on pas cru que ce type d'organisme
semi-indépendant aurait un rôle à peu près analogue
à jouer? Je ne peux pas vous le dire mais je n'en serais pas
étonné pour autant. En fait, dans le cadre de l'instrument dont
on a besoin ici, au ministère des Affaires culturelles, il
m'apparaît tout à fait comme à l'ancien ministre
d'ailleurs naturel que ce soient les services du ministère qui
s'occupent des subventions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui a été d'ailleurs
à l'origine je ne dirais pas du conflit mais d'une sorte de
mésentente ou d'incompatibilité d'humeur du Conseil des arts avec
le ministère des Affaires culturelles. C'est que le Conseil des arts
pensait qu'on le nantirait d'un fonds substantiel et qu'il travaillerait de la
même façon que travaille le Conseil des arts d'Ottawa. C'est pour
ça que je demande cela au ministre.Je n'insiste pas, il s'agit de la
définition d'une politique générale en matière
culturelle. Je n'insiste pas, sauf pour lui faire observer qu'il serait
peut-être bon d'orienter sa recherche et ses démarches dans le
sens d'une création d'une commission consultative de la culture, qui
elle serait vraiment représentative des diverses régions et
permettrait aux citoyens qui vivent en dehors des grands centres de se faire
entendre du ministère des Affaires culturelles. C'est dans ce
sens-là que je voyais l'orientation, la réorientation du Conseil
des arts, si on doit continuer de le maintenir ou tout au moins la
création d'un autre organisme dont la vocation serait beaucoup plus
précise et dont le rôle serait plus
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, nous considérons que $500,
aujourd'hui, constituent une provision suffisante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, ça pourrait inciter
l'ancien ministre à se demander si le ministre communique vraiment avec
toutes les régions du Québec. Passons, M. le Président...
Nous acceptons le sous-article 5.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'électorat jugera, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, accepté. Sous-article 6.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Budget pour 71/72 de $8,200, sensiblement
égal à ce qui existait l'année précédente
puisque...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'a pas fait d'économies
ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'a pas fait
d'économies.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il n'a pas réussi à faire
d'économies. Cela comprend le carburant et l'entretien des voitures.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! vous avez une voiture?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une limousine?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! c'est nouveau.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un instrument de travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas ce qu'entendait le ministre des
Finances.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand il parlait du scandale des
limousines.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous savez, dans le cas du ministère des
Affaires culturelles, je veux dire qu'il n'y a certainement pas eu de
scandales, ni actuellement ni avant d'ailleurs, en ce qui touche les voitures.
Parce que la voiture que m'a léguée l'ancien ministre
était dans un état déplorable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était un utile encore que je ne
veuille point passer sous silence le travail qu'a fait le Conseil des arts
lorsqu'on lui a demandé de faire et de faire effectuer des recherches.
Alors, M. le Président, au sous-article 3, je n'ai pas d'autres
remarques à faire.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté? Adopté.
Sous-article 4?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous constaterez, M. le Président, qu'il
y a une diminution du budget à ce poste, frais de bureau, de $43,700
à $36,000. La raison est que les restrictions budgétaires nous
ont obligés à réduire l'inventaire de notre magasin et de
le maintenir au plus bas niveau. Ces différents services administratifs
ont la ventilation suivante: papeterie et impression: $19,200; fourniture et
accessoires: $6,500; livres et journaux périodiques: $3,000; service
d'eau, petite caisse, messagerie, divers: $7,300.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, accepté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Accepté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 5 aussi.
M. LE PRESIDENT: Accepté. Sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, au sous-article 5, il y a une
diminution importante des communications. D'où provient cette
diminution? Est-ce qu'on a réaménagé les services de
communications, ou, si, se basant sur ce qu'on a dépensé l'an
dernier, on s'est rendu compte...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en se basant, M. le Président, sur
l'exercice précédent, on s'est rendu compte, surtout avec le
changement de ministre, que ce n'était pas autant nécessaire. Je
note que pour 70/71, on avait prévu pour le bureau du ministre à
cause de ses communications à Chicoutimi, une somme de $300.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que le service de Télex...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le service n'existait pas à ce
moment-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... n'existait pas, et que le ministre, se
tenant en contact avec toutes les parties de la population, même
lorsqu'il était à Chicoutimi, avait besoin d'établir des
communications très fréquentes avec les citoyens qu'il
représentait et avec les citoyens
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De son aveu même, c'était un
citron.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je l'avais achetée, M. le
Président, parce que j'étais mal pris, l'autre aussi était
devenue un citron. Le ministre a une Chrysler, est-ce que ça coûte
cher?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous ferais remarquer... Non, ça
coûte exactement le même prix que la voiture
précédente. En fait nous économisons parce que la voiture
à laquelle je faisais allusion nous a coûté près de
$4,000 de réparations en quelques mois, ce qui m'a incité
à la changer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un citron.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'autant plus qu'elle avait près de
70,000 milles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez failli vous tuer avec?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous ferais remarquer que ce poste-là
comporte également l'entretien et le carburant pour les deux autres
voitures qui appartiennent au ministère, c'est-à-dire une
camionnette et une Chevy Van.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, une petite camionnette. Maintenant vous
n'avez pas prévu une augmentation à ce poste-là pour la
casquette que porte votre chauffeur? Le mien n'en portait pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que ça dépend des
motivations des chauffeurs. Je le laisse libre.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6 accepté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous acceptons le sous-article 6, avec
la casquette, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: D'accord, sous-article 7?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre a moins dépensé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, il économise à peu
près à tous les sous-articles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est que c'était déjà
bien équipé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Probablement, oui. En fait, sur ce
plan-là je n'ai aucune critique à formuler. Alors, je pense que
ce poste comporte...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les choses ordinaires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les articles habituels. Si vous en voulez le
détail: Dactylos, dictaphones... Et pour 71/72 il y aura l'achat de
trois dactylos ainsi que l'achat d'une machine à additionner. Vous
constatez que la culture utilise les instruments modernes.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7, adopté. M. CHARRON:
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous acceptons le sous-article 7.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Véhicules moteurs et outillage.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous retrouvez là la voiture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour le fonctionnement...
M. CHARRON: Sur cette question de voiture, est-ce que c'est le choix
personnel du ministre ou si ça fait partie d'une politique du
gouvernement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela fait partie d'une politique
gouvernementale.
M. CHARRON: Chez Pinard Automobile à Drummondville?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Absolument pas. Chaque ministre est libre
d'acheter sa voiture. Lorsqu'elle a un certain millage et naturellement c'est
approuvé par le Conseil du trésor. Chaque cas est discuté
au mérite.
M. CHARRON: Vous avez vous-même choisi l'endroit où vous
achetiez votre voiture.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Je l'ai achetée à
Montréal.
M. CHARRON: Vous l'avez achetée à Montréal. Dans le
comté d'Ahuntsic, j'espère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le comté d'Ahuntsic, bien
sûr!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre a le choix de la voiture.
Maintenant il y a des normes. Il y a un calibre de voiture, et on
demande...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ordinaire-
ment que soient présentées trois soumissions mais dans des
catégories de voitures qui sont équivalentes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça!
M. CHARRON: Avant que le député de Chicoutimi ne vous le
demande, est-ce que vous avez la radio AM/FM?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Je ne pose pas de questions comme
ça!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, oui. Il y a exactement le même
équipement que la voiture précédente, et, croyez-moi,
c'est un instrument de travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On y dort, c'est tout ce qu'on fait.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quand on est constamment entre Québec et
Montréal, c'est le seul endroit où on peut lire ses dossiers sans
appel téléphonique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le ministre achète sa voiture dans
son comté.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr! J'ai songé à
l'acheter dans le comté de Chicoutimi comme la voiture
précédente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah non, pardon!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vraiment pas?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah, jamais! J'ai toujours acheté les
voitures à Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est vrai?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah si! Toujours!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Réorientation de sa carrière
politique!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voyez que le ministre, là, s'est
fourvoyé!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Absolument pas! Cela m'apparaît
parfaitement normal. Quand on habite un quartier, il est normal d'acheter sa
voiture dans le quartier où l'on se trouve.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je peux présumer que l'article...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Remarquez que, s'il y avait une politique
en ce sens, je m'y serais conformé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'a pas songé à
acheter une Renault?
M. CHARRON: Elle va très bien, je vous le signale.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, accepté, messieurs!
Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Attendez, M. le Président... attendez
un peu là... On va l'adopter.
M. LE PRESIDENT: Tout a été dit sur la voiture, oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, j'en ai l'impression..!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des locations de machines,
adressographes, brocheurs, copieurs, duplicateurs, comme on en rencontre dans
tous les ministères.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 10.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons également réduit ce
budget.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon. Au sous-article 10: Loyers. Qu'est-ce
que c'est exactement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont, je le répète les
différentes machines que nous louons: Adressographes, copieurs,
duplicateurs.
M. CHARRON: Est-ce qu'il n'y a rien au sous-article 10, nature 1:
Location d'édifices?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Quant ça n'apparaît pas c'est
parce qu'il n'y a rien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors vous étiez suffisamment
équipé, vous avez réduit le budget de $14,000 à
$11,700.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. C'est exact. Ce n'est pas parce que cela
était exagéré l'année précédente.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 10, accepté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'accord!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous distribuer les
documents. Je n'en ai pas eu. Je n'ai pas eu lesdits documents.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous avez le temps de les
considérer...
UNE VOIX: De les étudier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... pour les autres postes. Pour celui-ci je
peux vous en donner le détail si vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce document est complet par
lui-même ou s'il y a les trois documents? Est-ce qu'il y a trois
documents ou si tout est dans ce gros document?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, ils sont séparés. Je croyais
que ce serait distribué immédiatement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qu'est-ce qu'on vous a donné?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ciné-parcs, subventions...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les services contractuels. Je crois en avoir une
copie pour M. Brochu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ici, au poste budgétaire 1,
article 1, sous-article 11, quels sont les services contractuels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons le rapport du ministère,
$5,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où a été imprimé
le rapport du ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est l'imprimeur de la reine qui choisit
l'imprimeur. Je ne crois pas avoir le renseignement. Je n'ai pas le
renseignement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bizarre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pourquoi? Parce que je n'ai rien avec
l'imprimeur? On ne l'appelle pas l'imprimeur de la reine...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'éditeur officiel du
Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est l'éditeur officiel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'éditeur officiel du Québec
nous suggérait naturellement de lui demander de passer par lui, ce qui
est normal. Tous les ministères passaient par lui et l'éditeur
officiel du Québec, par la suite, lorsqu'il se rendait compte qu'il ne
pouvait accom- plir le travail, demandait au ministre concerné de
suggérer un autre imprimeur.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me souviens qu'il y a eu plusieurs noms
d'imprimeurs de suggérés. Alors, quel est le nom exact...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous dire
exactement où ça été imprimé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Franchement, je l'ignore. Je me souviens avoir
recommandé quelques imprimeurs...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le directeur de l'information doit le
savoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne semble pas que le directeur de
l'information le sache.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que le directeur de l'information avait
très souvent, lorsqu'on imprimait le rapport, à consulter le
ministre, à revoir les copies, etc., à faire les corrections
d'épreuves. Je crois que le directeur de l'information a pendant quelque
temps des relations assez suivies avec l'imprimeur. Il devrait savoir avec qui
il a traité.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est mon directeur de cabinet qui s'est
occupé de cette histoire. Je vais vérifier et je vous donne le
nom demain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le directeur de cabinet qui s'est
occupé de ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez, moi, je ne m'occupe pas personnellement
de tous les détails d'administration du ministère,
préférant m'occuper de régler les problèmes
essentiels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ça, M. le ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est un style d'administration qui n'est pas
celui du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président,
c'était exactement mon style d'administration également.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'en suis ravi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le directeur de cabinet n'est pas
autorisé à transiger lui-même le cas des services
contractuels.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'a certainement pas transigé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un directeur de l'information et c'est
lui qui est
chargé de s'occuper de la préparation du rapport du
ministère. Je voudrais savoir qui a imprimé le rapport du
ministère...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous le saurez demain, aussitôt que
j'aurai...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...de quelle façon on a agi pour que ce
soit le directeur du cabinet qui se soit occupé de découvrir
l'imprimeur.
Nous laissons la question en suspens, M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le poste budgétaire 1, sous-article
11, sera suspendu en ce qui concerne la question du rapport du
ministère.
M. LE PRESIDENT: Nous avons suspendu...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons regarder les autres articles, nous
allons faire la ventilation des articles, du sous-article 11...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Continuez!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... en réservant la question...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... du nom du rapport.
Revue "Culture vivante", nous prévoyons un montant de
$50,000.
M. CHARRON: Est-ce le même que l'année passée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, nous aurons un numéro de plus,
à cause des retards. Nous prévoyons environ $10,000 par
livraison.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien de numéros avez-vous
publiés, cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Trois numéros.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Trois numéros.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous en aurons cinq cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Trois numéros qui ont paru à
quel moment précis?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous avez les dates de parution?
Mai, août et novembre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mai, août et novembre. Maintenant
combien de numéros l'an prochain?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous sommes en train de revoir un peu toute la
question de nos publications.
M. CHARRON: A cet effet...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous allons certainement maintenir "Culture
vivante". Le tirage en est de 12,500 et nous prévoyons entre $9,000 et
$10,000 par numéro.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le tirage actuel est de 12,500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien d'abonnements, de ce nombre, M. le
ministre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Entre 3,000 et 4,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 12,500 par rapport à l'année
précédente, il y a une augmentation de combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le chiffre est resté à peu
près le même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu une campagne de
publicité ou des démarches pour faire augmenter le tirage de
Culture vivante?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Comme je vous dis, je n'ai pas encore eu
l'occasion, le temps, dans les priorités que je m'étais
tracées, de me pencher sur cette question des publications.
J'éprouve, pour ne rien vous cacher, un certain doute à propos de
l'impact de "Culture vivante." Il est utile, probablement, d'avoir une revue de
prestige, mais il y aura tout intérêt à lui donner une
orientation un peu différente.
M. CHARRON: A cet effet, je rappellerai au ministre que, l'année
dernière, lors de l'étude des crédits, j'avais
signalé les mêmes doutes qui semblent maintenant l'avoir envahi.
Je ne crois pas non plus qu'une démarche de publicité, autour de
"Culture vivante", ne puisse améliorer quelque chose actuellement.
J'avais demandé au ministre s'il était possible d'étudier
une nouvelle forme pour la revue "Culture vivante" et en même temps une
commercialisation, s'il est possible d'en parler, pour cette revue. La
disponibilité en librairie, dans les bibliothèques, dans les
kiosques...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons un bon nombre d'idées à
ce sujet. Il est peut-être un peu tôt pour en parler. Nous allons
nous pencher sur tout le problème des publications.
M. CHARRON: Si le ministre adoptait une nouvelle politique qui pourrait
même être tout
à fait différente à l'égard de cette revue,
il devrait quand même fonctionner à l'intérieur d'un budget
que nous sommes sur le point d'adopter. Donc, le budget, forcément,
limitera les initiatives en matière de publication du
ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais il y a quand même beaucoup
à faire. On peut, par exemple, s'adresser au contenu qui ne colle pas
toujours avec les activités culturelles du milieu, à cause des
retards de parution, à cause du style même de la revue. On peut
envisager la constitution d'un réseau de correspondants qui permettrait
d'être plus près de la réalité. On peut
également, alors que jusqu'ici le contenu a surtout été
axé vers des activités assez traditionnelles, essayer de
créer des sections qui répondraient à différents
aspects de la vie culturelle ou de la vie artistique. Ce sont des suggestions
que je propose sans nécessairement m'engager.
M. CHARRON: Est-ce que ces suggestions sont à ce point
ancrées dans votre esprit pour qu'il y ait actuellement une
équipe qui travaille au ministère à l'amélioration
de la revue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, actuellement...
M. CHARRON: ... pour qu'on puisse s'attendre à un
déblocage public en cette matière?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Il y a actuellement une équipe qui
travaille, non seulement à la question de cette revue, mais à
l'ensemble de nos publications qui sont assez nombreuses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire s'il a
retenu les suggestions que je lui avais faites l'an passé de donner
à la revue "Culture vivante" un style populaire, d'abord en changeant
sinon le format, du moins le papier dont on se sert, l'impression? Est-ce qu'il
a examiné la suggestion qui m'avait été faite et que je
n'avais pas retenue pour le moment parce que cela demandait un examen plus
approfondi? Il y avait une suggestion qui m'avait été faite par
des périodiques qui insèrent des magazines dans les grands
journaux en fin de semaine. On m'avait fait des propositions pour qu'il y ait
un encart qui serait "Cultuve vivante" dans ces périodiques qui vont
dans toutes les maisons en fin de semaine via les journaux, les grands
quotidiens ou certains hebdomadaires. Est-ce que le ministre a
étudié ces possibilités?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas de façon précise, M. le
Président. Nous revoyons toute la question des publications. J'aime
bien, quand c'est possible, proposer des politiques globales. Cette
année, il y avait une liste de priorités. Nous avons
essayé de régler un certain nombre de problèmes; celui des
publications comme je l'indiquais d'ailleurs dans mes remarques
préliminaires fait partie de la liste des priorités. Nous
allons tenir compte de cette suggestion comme de toutes les autres suggestions.
Cela m'apparaît assez heureux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est l'imprimeur de "Culture vivante"?
Est-ce que c'est le même que l'an passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est le même imprimeur: Charrier &
Dugal à Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Charrier & Dugal. Chaque numéro a
coûté à peu près combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme je l'ai indiqué, entre $9,500 et
$10,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $10,000. Evidemment, je suis bien d'accord
avec le député de Saint-Jacques. Moi-même, c'est une chose
qui m'inquiétait au départ. On a lancé "Culture vivante"
en disant qu'il fallait pour le ministère une revue de prestige. Je
croyais, j'ai cru, moi, que l'idée était bonne. J'ai maintenu
pendant un certain temps la formule "Culture vivante". Le ministre l'a
maintenue encore cette année. Mais nous avions nous aussi
préparé des projets que le ministre a sans doute retrouvé
au ministère sur la nouvelle vocation de "Culture vivante" sur son
nouveau style et sur les orientations qu'il faudrait donner à une
publication comme celle-là qui ne peut plus être ce qu'elle est
à l'heure actuelle, une revue qui est quand même belle, mais qui
ne correspond peut-être pas du tout à ce qu'on s'attend d'un
bulletin, d'un organe de liaison entre le ministère des Affaires
culturelles et le public pour lequel le ministère travaille. Je prends
note des intentions du ministre et je suis sûr qu'il va bientôt
nous annoncer une politique en ce qui concerne "Culture vivante".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, il ne s'agira pas d'une politique en ce
qui concerne "Culture vivante". Il s'agira d'une politique globale...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... globale des publications...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... touchant toutes nos publications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... comme celle que nous avions
préparée d'ailleurs et dont les dossiers qui sont au
ministère l'attestent. Le ministre a dû les retrouver. Nous avions
revu toute la question des publications et l'ancien sous-ministre, M.
Morissette, avait préparé un imposant rapport qui se trouve au
ministère sur le sens, l'orientation et la vocation des publica-
tions du ministère des Affaires culturelles qui nous paraissaient
un peu dispersées et qui ne correspondaient pas toujours au rôle
du ministère et aux exigences du public. Il y a une question de $500
pour location de personnel. Ce sont les gens, les collaborateurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non. C'est le personnel de soutien que l'on
engage à l'occasion lorsque des secrétaires sont absentes. C'est
le principe de 1' "Office Overload".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon! Transport, cela va de soi. Impression
brochures et bulletins, cela comprend quoi exactement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est un montant réservé pour
l'impression des brochures et des bulletins du ministère. Nous pensons
à des brochures d'information générale sur le
ministère. Ce n'est pas encore déterminé. Nous parlons en
ce moment de l'exercice 71/72.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y en a eu au cours de l'exercice
précédent?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais vous donner le détail, si vous
voulez, de l'exercice précédent. Il n'y en a pas eu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y en a pas eu l'an passé? L'an
passé, le budget était de $50,000. Il est cette année de
$59,000.
On prévoit donc un montant de $2,500 pour diverses sortes de
brochures et bulletins. Quels seront ces brochures et bulletins?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous ne le savons pas encore, nous sommes en
train d'élaborer, à partir de tous les éléments qui
existaient au ministère, cette politique de publication.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais est-ce que le ministre se rend compte
qu'il nous demande de lui donner un blanc-seing?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous savez, ça m'apparaît assez
normal dans le cadre d'un budget de cette importance que nous puissions tout de
même avoir suffisamment de latitude pour publier un dépliant sur
le ministère. Le ministère n'est pas suffisamment connu, le
député de Chicoutimi en conviendra, et nous pensons que nous
pourrions justement mettre au point une présentation du ministère
qui serait susceptible d'avoir son utilité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça que seront les brochures et
bulletins? Une présentation du ministère, une sorte de
publicité. Est-ce qu'on a des maquettes? Est-ce qu'on a
préparé des choses à ce sujet-là? Des formats, des
maquettes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne puis que répéter ce que je
dis depuis le début, je ne me suis pas encore penché sur ce
problème-là, parce que je me suis penché sur une
demi-douzaine de problèmes importants je ne dis pas que
celui-là ne l'est pas je m'y emploie cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tous les problèmes sont importants.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, mais nous ne pouvons pas les
régler tous en même temps, le bilan du ministère est
assez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends mais... Reste que quand on arrive
aux crédits, où on demande $2,500 remarquez que ce n'est
pas un montant énorme ...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... mais on a quand même le droit de
savoir...
M. CHARRON: C'est le salaire moyen dans mon comté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce qu'on entend faire avec cet
argent-là. Nous voulons bien vous les accorder, ces $2,500, sous toutes
réserves.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois avoir répondu à la
question, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, vous y avez répondu... de
façon insatisfaisante.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De mon mieux, peut-être pas à la
satisfaction du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le ministre doit admettre ceci: il ne
s'agit pas de répondre à la satisfaction du député
de X, Y ou Z. Il s'agit de répondre à la satisfaction des
contribuables que nous représentons. Quand on demande un montant de
$2,500, on sait qu'on tire sur les fonds des contribuables, et nous sommes en
droit de poser des questions. Je ne veux pas prolonger ce
débat-là pour rien, mais je tiens à souligner au ministre
qu'il a à rendre compte: il nous demande de l'argent et j'ai voulu
savoir de quoi il s'agissait. On me dit que ce sont des brochures, des
bulletins, qui, probablement viseront à mettre en valeur le
ministère je suis tout à fait d'accord j'aurais
toutefois souhaité que l'on nous informât davantage sur les
intentions du ministère.
Alors, laissons tomber, en donnant au ministre $2,500 et en lui faisant
confiance.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci. M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Réceptions, M. le Président,
comparativement à l'exercice précédent, ça a
coûté combien en frais de réceptions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'année dernière nous avions
classé ce poste à l'article suivant: Dépenses diverses et
imprévues.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'étaient les coussins dont nous avions
parlé l'an passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça, oui. Ils sont bien utiles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cette année, ils ne sont pas dans les
coussins, ils sont dans les services contractuels.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, nous avons mis tout ça dans les
dépenses diverses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je demande pardon au ministre, ce sont $59,500
et vous les mettez dans les services contractuels, cela n'entre pas dans les
coussins.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est marqué: Frais de
réceptions, $1,000. Je vous demande combien ça a
coûté l'an passé en frais de réceptions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais vous donner le détail. Pour tout
le ministère, les différents services, le montant de $7,730.63,
mais ça apparaissait au poste 1, article 1, sous-article 29, lors du
dernier exercice.
Il y avait l'an dernier un autre sous-article, pour dépenses
diverses et imprévues, qui est inclus maintenant dans: Autres
dépenses. Nous avons réduit le montant de $12,000 à
$10,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le ministre ne comprend pas la question
que je lui pose. Nous sommes au poste 1, article 1, sous-article 11: Services
contractuels. Or, dans le document que nous a remis le ministre dans le cas des
services contractuels, il y a un montant de $1,000 pour réceptions. Je
demande au ministre combien on a affecté d'argent à des
réceptions l'an passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous n'avions pas de prévisions
l'année dernière en 70/71 pour les
réceptions et nous avons prévu pour 71/72 un montant de
$1,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va pour les $1,000, M. le
Président. Le poste budgétaire 1, sous-article 11: Services
contractuels, accepté.
M. LE PRESIDENT: Poste 1, sous-article 11, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Poste 1, sous-article 29: Autres
dépenses maintenant. L'an passé, à: Autres
dépenses, il y avait $12,000. Combien d'argent a-t-on
dépensé à "autres dépenses", l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé l'année
dernière $7,730.63. C'est la raison pour laquelle nous avons d'ailleurs
réduit le poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une petite ventilation rapide, là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ce que j'essayais d'expliquer: il y a un
bon nombre de ces autres dépenses qui comportaient certaines
réceptions. Vous avez par exemple une réception à la
Bibliothèque nationale en date du 2-7-70 au montant de $100; vous avez,
au Café du Parlement, réception: Prix France-Québec,
$425.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne veux pas embarrasser le ministre avec
ça...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela ne m'embarrasse pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les réceptions ordinaires
à la bibliothèque...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont les activités habituelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... celles du musée et quand le
ministre reçoit, pour le Prix France-Canada, le Prix David, etc.
M. CHARRON: Est-ce que ce sont toutes les réceptions faites dans
le cadre du ministère ou des organismes du ministère, parce que
je vois, parmi celles que vous avez mentionnées, la Bibliothèque
nationale? N'y a-t-il pas dans le budget réservé à la
Bibliothèque nationale une partie à ces fins-là ou si tout
ce qui se passe dans les musées, les conservatoires, toutes les
réceptions figurent là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit actuellement des réceptions qui
sont imprévues en cours d'année, parce qu'on ne peut pas
évidemment savoir à l'avance qui on recevra. A ce
moment-là, elles passent dans ce sous-article. A chaque article, vous
avez également des provisions pour les activités courantes.
M. CHARRON: Pour chacun des organismes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, tout cela passe par CT et est
contrôlé de cette manière-là.
M. CHARRON: Cela va, M. le Président
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, M. le Président, pour
l'article 1.
M. LE PRESIDENT: Le poste 1, article 1, sous-article 29, est-il
adopté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Avant de terminer l'article 1, je voudrais
revenir sur la réponse que j'avais donnée au député
de Chicoutimi concernant la nomination des secrétaires particuliers.
Vous vous souvenez qu'il y avait eu un certain malentendu. Après
vérification, je dois dire que ma réponse était exacte,
c'est-à-dire que la nomination d'un secrétaire particulier ou
d'un secrétaire particulier adjoint se fait par un écrit du chef
du ministère dont il relève, et ceci sans émission de
liste d'éligibilité par la Commission de la fonction
publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, M. le Président, je ne suis
absolument pas d'accord avec le ministre, absolument pas. Si l'on a
changé la procédure, que le ministre nous le dise! J'ai quand
même engagé des fonctionnaires à mon ministère quand
j'étais là. Pour qu'une nomination soit acceptée par le
Conseil du trésor, lorsqu'on fait la demande, et pour que
l'employé dont on a requis les services soit porté au bordereau
de paie, il faut qu'il y ait un document émanant de la Fonction
publique. Cela était rigoureux, c'était strict et on devait le
faire même pour les secrétaires de comté.
Alors, il se peut qu'on ait changé la procédure et que les
renseignements que le ministre nous donne soient exacts à l'heure
actuelle. Mais, au moment où j'occupais les fonctions qu'occupe le
ministre actuel, nous devions obtenir un document émanant de la
Commission de la fonction publique, sans quoi le Conseil du trésor
n'acceptait pas que cet employé soit rémunéré.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux que vous référer
à la Loi de la fonction publique, article 67, qui suggère une
autre interprétation: "Sauf le deuxième alinéa de
l'article 52 et de l'article 56, les sections VI et X de la présente loi
ne s'appliquent pas aux secrétaires particuliers et à leurs
adjoints". La section VI traite de la liste d'éligibilité.
Peut-être M. le Président, n'y a-t-il pas intérêt
à en faire une discussion juridique. J'ai consulté le
ministère de la Fonction publique, j'ai cru devoir apporter cette
précision, je peux ne pas avoir raison...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas intérêt non plus, M.
le Président, à faire une discussion juridique. Mais, compte tenu
des déclarations qu'a faites le collègue du ministre des Affaires
culturelles, M. Garneau, au moment où il occupait le poste de ministre
de la Fonction publique, je tenais à faire préciser au ministre
ce qu'il vient de nous indiquer. Ceci afin que l'on sache bien que les
procès d'intention de M. Garneau n'avaient été faits que
sous l'inspiration d'un électoralisme de fort mauvais goût.
Alors, je me rends compte qu'on n'observe pas la même rigueur que
l'on observait lorsque j'occupais les fonctions qu'occupe actuellement le
ministre des Affaires culturelles. Je ne veux pas faire un débat
juridique, pas du tout. Je tenais à avoir ces précisions, afin
qu'on sache bien maintenant que ces personnes ne sont pas membres de la
fonction publique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces personnes ne sont pas membres de la fonction
publique. Il n'en a jamais été question d'ailleurs. Elles peuvent
se présenter comme n'importe qui, à un concours, et devenir
fonctionnaires, mais elles ne sont pas membres de la fonction publique. Elles
restent régies par la Loi de la fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais elles ne sont pas membres de la fonction
publique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qu'est-ce que ça signifie être
membre de la fonction publique?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est toute une différence. Est membre
de la fonction publique et régi par ladite loi, celui qui a
été engagé selon les procédures décrites par
la Loi de la fonction publique. Il y a des exceptions...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On se croirait à la session des
crédits de la Fonction publique. Ce serait peut-être un bon point
à soulever à ce moment-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, le ministre a soulevé,
lui-même, la question.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je m'excuse. J'ai répondu à une
question comme j'essaie toujours de le faire. J'ai tenté d'apporter tous
les renseignements nécessaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous l'avons interrogé l'autre jour, il
apporte aujourd'hui des précisions, nous lui en sommes
reconnaissants...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toutefois, je lui dis qu'il me paraît y
avoir changement dans l'interprétation d'un article ou d'une clause de
la Loi ou de la réglementation de la Fonction publique, en ce qui a
trait aux secrétaires particuliers. Si j'évoque ce
problème, ce n'est que pour rendre service au ministre et l'inciter
à prier son collègue de reconsidérer le cas des gens que
l'on a injustement molestés lorsque le gouvernement libéral a
assumé la responsabilité du pouvoir, et dont mon sous-ministre,
M. Raymond Morissette, a été lui-même victime. C'est
clair.
M. LE PRESIDENT: Pour faire suite à tout ceci, est-ce que les
réponses données satisfont le député de
Chicoutimi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le président n'a pas à nous
demander si nous sommes satisfaits ou non. Il n'a qu'à nous demander si
nous avons agréé les propositions budgétaires du
ministre.
M. LE PRESIDENT: C'est la deuxième question que j'étais
pour vous poser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous avons dit que nous étions
d'accord pour accepter l'article 1 et les sous-articles qui suivent, et nous en
sommes au poste 2...
M. LE PRESIDENT: Poste 1, article 2.
Planification et recherche
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 2, c'est-à-dire "planification
et recherche. Le ministre, dans ses observations préliminaires, a
parlé de la planification. J'aimerais bien qu'il nous résume la
conception qu'il s'est faite...
J'aimerais bien qu'il nous résume la conception qu'il s'est faite
de la planification. Il y avait une direction de la planification. Alors,
est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il advient, qui est responsable
de la planification et quels sont les mécanismes de coordination dont il
parle dans son texte? Cela est la discussion générale.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en fait, je reviens un peu sur ce que je
disais dans mes remarques préliminaires. Il y a eu une
réorganisation administrative qui correspond au style que j'entends
donner au ministère. Cette réorganisation administrative nous a
porté à analyser les fonctions de chaque direction
générale. Il nous a paru que la direction générale
de la planification ne faisait pas véritablement de planification parce
qu'elle s'occupait surtout des subventions. Dans le cadre général
de notre nouvel organigramme que reproduit le budget, nous avons par
conséquent donné à cette ancienne direction
générale des responsabilités encore plus
considérables. Parallèlement, nous avons formé un service
de recherche et de planification qui aura pour but d'entreprendre des
études à court ou à moyen terme ce ne sont
là que des exemples sur les besoins culturels du public
d'entreprendre des études sur le degré de rentabilité des
divers types d'équipement culturel; de guider le ministère dans
la solution de ses problèmes immédiats et dans
l'élaboration de politiques, de planifier, d'établir le contact
avec l'OPDQ. Je pense qu'en gros ce sont les fonctions qui se retrouvent dans
la plupart des ministères.
M. CHARRON: Ce service a perdu toute la juridiction sur les
subventions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le service de planification et de recherche ne
s'occupe pas des subventions. Il y a une direction générale de la
création où se retrouvent, comme nous le verrons, au niveau des
différents services, les subventions qui sont afférentes à
ce service.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, c'est là justement
qu'il y a un problème qui se pose. Après un examen
prolongé, approfondi de la situation, nous avions, dans la perspective
d'une réorganisation du ministère que nous avions faite,
décidé de créer une direction de la planification, qui,
contrairement a ce qu'a affirmé le ministre l'autre jour, et à ce
qu'il vient de réaffirmer, ne s'occupait pas uniquement des subventions.
Loin de là.
Le directeur de la planification, qui était M. Desjardins,
s'occupait de la planification du ministère, c'est-à-dire qu'il
s'occupait avec le ministre et le sous-ministre, d'abord, d'élaborer les
grandes politiques du ministère et, pour ce, il devait établir
ce qu'il faisait régulièrement les relations avec
les diverses directions générales et les divers services du
ministère des Affaires culturelles, parce qu'il est impensable qu'un
ministère n'ait pas une direction de la planification. Autrement, on ne
sait pas où l'on va, il n'est pas possible d'établir une
coordination de l'activité. Le rôle que jouait le directeur de la
planification était exactement celui que vient de décrire le
ministre des Affaires culturelles. Qu'on change le nom de direction en celui de
service ou vice versa cela n'a aucune sorte d'importance. Mais que le ministre
ne vienne pas nous dire qu'il a innové en créant ce service de
planification et surtout qu'il ne vienne pas affirmer, ce qui est absolument
contraire aux faits, que le directeur de la planification ne s'occupait que des
subventions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas, M. le Président,
prétendu avoir innové. J'ai cru nécessaire, et je n'ai
rien à ajouter, de réorganiser, sans que ceci constitue un
jugement de valeur sur ce qui a été fait avant. Il est tout
à fait normal que chaque ministre ait une certaine conception de la
gestion et également, suivant les objectifs qu'il s'est fixés,
ressente le besoin de se créer un instrument suffisamment souple.
A tort ou à raison il m'a paru que cette direction
générale de la planification, chargée des subventions qui
exigeaient énormément de temps, ne pouvait pas vraiment rendre le
type de services dont nous avons besoin. Et le nouveau service de planification
et de recherche, qui se situe à un endroit stratégique dans
l'organigramme, nous parait pouvoir rendre ce genre de services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, M. le Président, je n'avais pas
terminé mes observa-
tions avant que le ministre ne m'interrompit. J'étais à
lui dire qu'il n'a rien innové. Il vient de confesser jugement. Mais, je
reviens à ceci: que le directeur de la planification n'était pas
chargé uniquement des subventions, il y avait un directeur des
subventions qui s'occupait des subventions. Mais, avant que d'attribuer une
subvention, nous établissions, par le truchement de la planification,
des politiques générales afin de voir dans quelle mesure ces
subventions correspondaient aux objectifs du ministère et à la
politique générale du ministère. Donc, le travail
qu'effectuait la direction de la planification dans le domaine des subventions
n'était qu'un aspect du travail général de coordination
qu'il devait faire. Et, en créant un service de recherche et de
planification, le ministre ne fait que donner un autre nom à ce qui
existait déjà et à ce qui avait une autorité
supérieure à celle qu'aura maintenant un service.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une question de conception, de gestion, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas terminé, M. le
Président. Le ministre pourra...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Allez, comme il y avait un certain
ralentissement dans le débit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... j'ai cru qu'il s'agissait là de la
fin du discours et, manifestement, je me suis trompé.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'est pas pressé plus que
je ne le suis. Et nous ne sommes pas ici pour des raisons futiles, nous sommes
ici pour savoir ce qui se passe. Alors, je tiens, pour rendre justice au
fonctionnaire qui était directeur de la planification, à
rétablir les faits.
Qu'on aille raconter partout à droite et à gauche qu'il ne
s'était jamais rien fait au ministère et qu'on créait le
ministère.. Le ministre va me laisser continuer et, après
ça, il va voir qui je vise.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah bon! D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'il se sent visé tout de suite,
là...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne me sens pas du tout visé. Je trouve
qu'on dramatise un peu tout cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'il reprenne son calme car je sais que le
ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si quelqu'un le perd, ce ne sera pas moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... a son sens de l'humour.
Alors, qu'on aille raconter à droite et à gauche qu'il ne
s'était rien fait, que la direction de la planification ça ne
valait rien, que M. Desjardins n'avait rien fait au ministère des
Affaires culturelles: ce sont les fonctionnaires tout près du ministre
qui racontent ça partout, dans des salons. Parce qu'il y a des
salonnards dans votre ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas moi qui les ai nommés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela se raconte dans les foyers du Grand
Théâtre que, enfin, le ministère ayant retrouvé son
sous-ministre, est redevenu un ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et si c'était vrai?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est une injure aux fonctinnaires qui
ont travaillé avec moi et qui sont encore avec le ministre actuel que de
prétendre que la direction de la planification ne s'occupait que des
subventions et n'avait aucune sorte d'utilité. C'est ça que je
veux faire entendre au ministre afin qu'il sache très bien que, s'il y a
deux murs à chaque bout de l'édifice du ministère des
Affaires culturelles, il y a quand même des gens qui réussissent
à s'exprimer et à faire valoir leurs droits et à
manifester leur liberté en dépit des diktats d'un sous-ministre
qui a voulu recréer, à l'intérieur du ministère des
Affaires culturelles, ce que j'appelle les caporaux par lesquels on fait passer
les ordres qu'on n'a pas le courage de donner à d'autres, qu'on n'a pas
le courage de donner directement soi-même. C'est clair, ça. Alors,
c'est pour ça que j'ai dit au ministre que la direction de la
planification c'était une direction importante et que le travail qu'a
accompli M. Desjardins ce n'était pas simplement un travail de
subventions et qu'on n'a en rien innové en essayant de recentraliser ce
qui devait être décentralisé à certains moments. Le
ministre m'a bien entendu là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas d'autres commentaires, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne demande pas de commentaires, je tenais
à faire les miens au ministre à la suite de l'exposé qu'il
nous a fait.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai bien entendu, en effet, oui. Je n'ai rien
à ajouter, pour ma part. Je pourrais peut-être préciser
qu'à aucun moment il n'a été question de décrier
quelque fonctionnaire que ce soit. Et puisque vous
parlez de ce fonctionnaire, M. Desjardins, il a été
nommé directeur général de cette direction
générale de la formation. Il a un rôle encore plus
important que celui qu'il avait auparavant. Il s'agit tout simplement d'un
réaménagement administratif qui nous paraît utile.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, qui est le directeur
de la planification et de la recherche?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un directeur intérimaire pour l'instant,
M. Gilbert Gagnon, sociologue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous nous disiez tout à l'heure, au
début de vos observations qu'il y avait un tas de postes à
pourvoir et que vous aviez vu à tout cela. Mais, ce sont tous des
intérimaires. Qu'est-ce qui arrive? Qui est-il, ce directeur?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je viens de dire que M. Gagnon est un
sociologue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand a-t-il été
engagé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En 1965, au service des bibliothèques
publiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon! Il est chargé de la recherche et
de la planification?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il est chargé de la recherche et de la
planification. Il est en train de mettre en place les différents
éléments de ce service.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels seront les éléments de ce
service?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous allons avoir un économiste, un
sociologue, un géographe et un spécialiste en informatique, de
manière à créer un petit groupe de travail qui pourra
justement permettre à toutes les directions générales de
pouvoir y faire appel. Nous pensons à une planification de l'action du
ministère au niveau de tout le Québec. Nous croyons que cet
élément est susceptible de nous aider.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous utiliserez, naturellement, les rapports,
les travaux faits par M. Desjardins, toute l'équipe...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais utiliser tout ce qui existe. J'ai
été le premier à dire que l'ancien ministre avait
assuré une continuité. J'ai également
précisé qu'à aucun moment je n'ai prétendu arriver
et travailler à partir de rien. Tout ce qui m'intéresse est de
régler un certain nombre de problèmes. Je prends note de
l'acquis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En ce qui concerne les observations
générales de ce numéro 2, je laisse la parole...
M. CHARRON: M. le Président, lors de l'ouverture de
l'étude des crédits, vendredi dernier, une des observations,
enfin, la plus importante, à mon avis, que nous avions l'occasion de
faire, porte précisément sur ce deuxième article. Nous
disions dans un tableau, volontairement pessimiste, du ministère des
Affaires culturelles, pour les besoins de la cause, que nous ne sentions pas
encore de façon cohérente et précise, elle l'est
peut-être à l'intérieur du ministère, elle n'en
donne pas l'aspect, extérieurement, cette planification et cet
élan ordonnés vers un but précis que pourrait avoir tout
l'ensemble de la politique culturelle.
Le ministre, en décrivant les services, le nouveau service, a
mentionné entre autres comme un de ses rôles celui de subvenir ou
de répondre aux besoins culturels. J'aimerais, au début de cet
article, reprendre quelques-unes des choses que nous disions vendredi dernier
et préciser en même temps à l'aide de... C'est comme cela
que nous envisageons notre travail à la commission: faciliter, pouvoir
faciliter le travail de ce service.
Le ministre a employé les mots "besoin culturel" ces mots
reviennent assez fréquemment dans le vocabulaire du ministère.
Pour nous, il convient, en tout cas, de faire la distinction entre ce qui
s'appelle la demande culturelle et le besoin culturel qui, lui, peut rester
fort longtemps à l'état latent et ne s'exprimer que très
rarement, sous forme de demandes.
Le besoin culturel n'est pas un fait. Il est dégagé par la
recherche sociologique à partir de certaines données. Par
exemple, la différence entre les modèles culturels de deux
sociétés, de deux groupes. Il est déterminé aussi
en fonction d'objectifs souhaitables et possibles. Une population ne peut
désirer que ce qu'elle connaît. Lorsqu'en répondant
à la demande culturelle, on dit répondre au besoin, ce n'est pas
toujours juste. Pour comprendre les besoins culturels, il faut mettre la
population en présence de faits culturels reconnus comme tels, ou
carrément novateurs, mais lui offrir les disponibilités de choix
et lui offrir l'occasion d'indiquer ses préférences.
Si on lui donne la possibilité d'entrer en contact avec des
formes culturelles différentes, forcément, elle va les comprendre
mieux et s'y intéresser davantage. Je pense que c'est dans cette
ligne-là que doit s'engager le travail du service de planification et de
recherche. C'est particulièrement important pour les jeunes. Lorsque
nous avons préparé l'étude de ces crédits, nous
avons pris connaissance de politiques culturelles qui étaient suivies
dans certains pays, en particulier au Japon. Un exemple assez frappant s'est
présenté dans nos lectures. Lors
de la création d'une troupe de théâtre d'art pour la
jeunesse qui devait faire des tournées à travers tout le Japon,
on avait fait au départ une enquête pour déterminer le
choix de pièces à présenter. Les résultats de
l'enquête avaient été unanimes. Tous les responsables
consultés s'étaient prononcés en faveur d'oeuvres modernes
en disant: Le classique, c'est fait pour une autre époque. Ce qui est
assez étrange, c'est que certains dirigeants au sein de la planification
des affaires culturelles du Japon avaient quand même insisté pour
mettre au programme quelques oeuvres classiques. On s'est aperçu lors de
la tournée que les pièces qui remportaient
précisément le plus grand succès étaient justement
celles que l'on avait d'abord écartées. Le nouveau besoin ayant
été découvert, il s'était désormais
transformé en demande et il fallait que la politique culturelle du Japon
y réponde. Je donne cet exemple-là parce que c'est le plus simple
parmi ceux qu'il nous a été donné de connaître. Je
pense que le service de planification et de recherche doit fonctionner selon
cette hypothèse-là, ne pas répondre exclusivement aux
demandes en fonction de ce qu'on leur offre, mais aussi rechercher
volontairement les besoins.
Le service de planification avec le budget qu'on lui accorde aura
à déterminer des méthodes d'évaluation de ces
besoins qui, à ma connaissance, dans aucun pays qu'il nous a
été donné de connaître, n'ont été
systématisés. Là, peut-être plus qu'ailleurs dans
toutes les directions générales du ministère, il faudrait
innover au Québec. Il y a quelques méthodes qui sont
essayées dans d'autres pays et que je voudrais signaler ici à
l'intention du service de planification et de recherche. Il y a
évidemment l'étude des comportements qui peut nous aider à
déterminer les besoins culturels par l'analyse, par exemple, des
budgets, par le comptage de la fréquentation des institutions, par la
comptabilité des dépenses que consacrent les familles aux
loisirs, aux affaires culturelles. On peut ainsi essayer de déterminer
quelles sont les zones qu'on appelle de désert culturel, celles qui sont
volontairement écartées, de vérifier si ce n'est pas par
manque j'emploie le mot qui me vient à l'esprit de
propagande que cette zone culturelle se trouve tout simplement déserte.
On fait fausse route, autrement dit, quand on dit: La population n'est pas
intéressée quand on ne va pas dans ce genre d'activité. Il
y a aussi les études. Il ne suffit pas d'extrapoler à travers des
statistiques de fréquentation de cinéma ou de musées, mais
il faut étudier les tendances, les causes auxquelles elles peuvent
être dues et les moyens dont on dispose pour améliorer la
situation. Le sondage d'opinion ne permet pas de connaître
sérieusement les désirs parce que le public, encore une fois, ne
parle que de ce qu 'il connaît, des clichés forcément
reçus. Par contre, il peut permettre de connaître la
réaction à une offre donnée, comme celle que je donnais
tantôt du Japon. Une deuxième source peut être fournie
et c'est personnellement mon choix par les animateurs, les
responsables de l'action culturelle "on the ground", comme on dit, sur le
terrain. Ils peuvent être, à mon avis surtout si on donne
encore plus d'importance l'année prochaine au bureau
d'aménagement culturel, à la décentralisation
administrative qui doit nécessairement s'accompagner pour moi d'une
décentralisation politique les espèces de reflets au
niveau du ministère de ce qu'ils peuvent percevoir comme besoin latent
de la population qui, encore une fois je le répète
n'est pas forcément exprimé en demande.
Nous pourrions appeler ça, si vous voulez, des inspecteurs de
l'action culturelle qui recueillent les besoins et les transmettent à
l'administration centrale.
Il y a une autre façon aussi, c'est pour les fonctionnaires
je ne parle pas seulement de ceux du service de planification et de
recherche, ce sont évidemment eux les plus concernés, mais de
n'importe quelle direction générale d'être
forcément à l'écoute des intérêts
régionaux, sectoriels, de l'activité culturelle, ce qui est
extrêmement important.
Dans plusieurs pays, la nécessité d'organiser ce service
auquel nous adhérons maintenant a donné l'occasion de
créer différents systèmes administratifs et puisque
le député de Chicoutimi en faisant mention tout à l'heure
transformation administrative qui s'opère ici dans le
ministère. Il y a d'autres pays qui se sont lancés dans des
bureaux d'étude, dans l'administration, en général
très proche du ministre. Je vois que ça peut-être le cas
ici aussi. Leur rôle n'est pas de faire eux-mêmes les études
mais parfois de les commander à des organismes spécialisés
dans ce genre-là. Et je vois qu'au sous-article: Services contractuels,
Planification et recherche, avec $200, on voit, dis-je, très bien, que
ce n'est pas la route que nous avons choisie au Québec.
Les bureaux d'étude définissent les programmes de
recherche, suivent leur exécution, assurent leur exploitation par les
services, accumulent la documentation et en même temps rediffusent
l'information. C'est leur rôle.
En Tchécoslovaquie, par exemple un autre exemple qu'il
nous a été donné de connaître dans la
préparation de cette étude il existe un conseil
scientifique du développement culturel. Ce conseil réunit
auprès du ministre des personnalités du monde des arts, des
chercheurs scientifiques et des gens issus d'à peu près tous les
milieux. Dans d'autres pays, des commissions d'enquête sont
réunies pendant une période déterminée pour
étudier les besoins dans tel ou tel domaine. En Suède, par
exemple, on a fait une commission d'enquête sur la
décentralisation musicale et on s'est aperçu que cette commission
a provoqué à la fois, en même temps qu'une vaste
étude sociologique que ne possédait pas le ministère
à ce moment-là, une réponse à des
expériences concrètes contrôlées.
En combinant le résultat des deux appro-
ches, la commission a pu proposer pour la politique culturelle en
matière musicale une complète réforme qui semblait
répondre à des besoins qui n'avaient pas encore été
exprimés.
Quand on parle de répondre à des besoins et quand le
ministre dit qu'il y aura à élaborer des programmes à long
terme, à moyen terme, il faut bien voir, encore une fois, que ces
programmes sont toujours développés en fonction des besoins qu'on
va aller chercher.
Les besoins culturels, s'il y a une chose qui change, c'est à un
rythme accéléré. Par exemple, l'avènement de la
télévision dans le décor québécois depuis
une vingtaine d'années a carrément transformé nos besoins
culturels, en a fait surgir d'autres sous forme de demandes et a fait
s'éteindre d'autres demandes.
Il faut donc éviter, pour n'importe quel service de planification
et de recherche, de s'enfermer volontairement dans un cadre qui risque de
devenir beaucoup trop étroit et très rapidement à part
ça.
Il faut donc je répète ce que je disais vendredi
dernier qu'on épouse à ce niveau de l'administration du
ministère la même souplesse d'adaptation des ressources aux
exigences d'une nouvelle réalité culturelle. Il y a des pays qui
dressent leur plan de développement culturel sur une très courte
échelle. Ils ne se risquent pas d'aller c'est le cas de la
Suède par exemple plus loin que trois ans et de
réévaluer constamment leur plan.
Ce n'est pas un domaine où on peut se permettre des plans
septennaux ou quinquennaux. Je ne sais pas quel sera le nôtre ici. On en
aura peut-être une information, tout à l'heure. En limitant
l'élaboration du plan à une courte période, on
épouse la volonté de souplesse, absolument nécessaire,
pour travailler dans ce domaine.
Certains pays ont essayé des programmes à long terme. Ces
commissions, composées d'experts qui n'appartiennent pas seulement
à l'administration et au monde de la culture mais aussi à celui
de l'économie, étudient des projections à long terme
établies parfois selon la stricte évolution de la nation, au
point de vue démographique, économique, scolaire, technologique.
Toutes ces choses entrent forcément en fonction lorsqu'il s'agit
d'élaborer une politique culturelle à moyen ou à long
terme. En fonction de toutes ces données qui sont celles de la nation,
ils essaient de situer, par rapport à celles-ci, l'évolution
probable du développement culturel.
En URSS, un pays qui fonctionne forcément par planification, un
plan de la politique culturelle des vingt années à venir
prévoit un large développement des moyens de diffusion de la
culture. Il prévoit la croissance et le perfectionnement constant de ces
bases matérielles ainsi que des mesures sociales. C'est l'avantage de
pouvoir planifier. Celles-ci, d'un autre côté, permettront
l'accès non seulement à la consommation mais à
l'élaboration de la politique culturelle. L'exemple peut-être le
plus frappant qui m'a été donné de connaître, est
celui de la Pologne. Du point de vue institutionnel, les efforts de la Pologne
en cette matière sont déployés dans le cadre des
activités de l'organisation principale du pays. Tout le monde sait
l'importance qu'a l'Académie des sciences dans ce pays. Le
département des sciences sociales de cette académie a
créé une section de recherche sur la culture contemporaine. Elle
est appelée à élaborer, sur des bases absolument
scientifiques, la planification dans le domaine de la culture et de son
développement.
Il existe auprès du ministère de la Culture cela
s'appelle comme ça en Pologne un conseil de la culture qui
réunit les représentants éminents des domaines artistiques
de la science et de la diffusion de la culture. L'une des tâches
essentielles est évidemment d'aider le ministère dans
l'élaboration de ses politiques.
La conviction selon laquelle toute politique et, en particulier, la
politique culturelle peut facilement prendre un caractère autoritaire et
risque de s'engager dans des utopies, détermine l'importance croissante
que l'on donne aux analyses scientifiques, comme condition nécessaire
d'efficacité à des activités.
Donc, à mon avis, le plan de développement
économique d'une nation et les projections démographiques sont le
point de départ essentiel des prévisions à long terme, en
matière culturelle. Parmi les problèmes culturels posés
par les prévisions démographiques, il faut en citer deux. Il y a
le problème capital des relations culturelles entre les diverses
générations qui vivront côte à côte, sinon
fossé à fossé, plus longtemps qu'auparavant et le
problème de la vie culturelle des personnes âgées. Au
Québec, la ville de Montréal possède une proportion de
personnes âgées supérieure à la moyenne
québécoise. Il est évident que l'on ne peut pas
élaborer une politique culturelle à moyen terme ou à long
terme pour cette ville, sans donner une attention particulière à
ce caractère purement démographique, mais à la fois
drôlement social aussi puisque ces personnes-là sont
habituellement en mauvaise situation économique et sociale, pour la
politique du ministère.
J'aurais d'autres remarques à faire, il ne s'agit pas
d'étirer le débat à force d'exemples puisés un peu
partout. Je répète ce que je disais vendredi dernier, on peut
regarder des modèles d'autres pays pour notre propre information.
Il est évident que, dans ce domaine de la planification et de la
recherche, en vue d'une politique culturelle, il faut que ça se fasse
sur un modèle authentiquement québécois, sinon on
parlerait pour rien d'une politique culturelle. Je n'ai pas donné ces
exemples-là pour dire qu'il faut les transposer ici. C'est-à-dire
qu'eux, en fonction de la culture polonaise, en fonction de la culture
tchécoslovaque, même la culture tchèque et slovaque, ils
ont déterminé des appareils de planification et de recherche qui
répondaient selon eux à leurs besoins.
Nous arrivons à ce stade où nous aurons
nous aussi à choisir les mêmes orientations. Mais il reste
que, lorsqu'on regarde n'importe quel modèle, comment les autres pays
ont pu répondre à ces besoins-là, je pense... Enfin j'en
ai retiré trois hypothèses fondamentales qui devront être
celles que je souhaite voir à la base du fonctionnement de ce service de
planification et de recherche.
D'abord, l'extrapolation des séries statistiques qui sont
caractéristiques pour les besoins de la société, il va
falloir leur donner de l'importance. Il va falloir aussi ne pas avoir peur
d'une analogie avec certains autres systèmes politiques, compte tenu des
différences de régimes peut-être, mais des modèles
culturels extérieurs. Il ne faudrait pas avoir peur d'emprunter comme on
s'apprête à le faire sur le plan du système
électoral. Il y aura aussi un effort à soutenir pour la
stabilisation relative de certaines structures existantes, de certains facteurs
de la vie nationale. Je ne peux pas faire abstraction de la situation nationale
des Québécois actuellement pour dire que forcément notre
politique culturelle devra l'épouser.
Nous sommes, dit-on, depuis une dizaine d'années, un peuple en
éveil, nous sommes surtout depuis quelques années un peuple qui a
faim, qui a un goût de normalité. Et il ne faudra pas penser que
ce caractère qui commence à se transposer d'une
façon concrète et quotidienne sur le plan purement politique
une volonté de normalité, de créativité
authentiquement québécoise, ne pourra pas apparaître
lorsqu'on envahira les domaines aussi vivants et peut-être plus vivants
que n'importe quel vivant, que sont les domaines de l'activité
culturelle.
Je puis dire en conclusion que les recommandations, s'il m'est permis
d'en faire aux fonctionnaires et à tous ceux qui auront à
travailler avec le service de planification et de recherche, se basent sur ces
prémisses-là. Il n'y en a pas d'autres, sinon, nous allons
aboutir à une castastrophe sur le plan administratif. Cela veut dire
que, si ce service de planification et de recherche se met en tête de
fonctionner sans hypothèses déjà retenues dans d'autres
pays, ou sans même reconnaître des hypothèses purement
québécoises, et de fonctionner ad hoc, si vous voulez, il va
devenir j'ai exprimé ma crainte de voir, tôt ou tard,
envahir le ministère des Affaires culturelles un abattoir
administratif pour toute la créativité qui pourrait
apparaître au niveau des autres directions générales.
En tout cas, c'est en ces termes-là que je salue la
création du service de planification et de recherche et c'est
là-dessus que je souhaite le voir travailler pour la prochaine
année. Nous aurons l'occasion de le revoir l'année prochaine,
j'espère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai parlé tout
à l'heure de l'aspect administratif de la planification et de la
recherche. J'ai laissé la parole au député de Saint-
Jacques parce que je ne voulais pas accaparer tout le temps, mais il est
important de revenir sur ce qu'a dit le député de Saint-Jacques,
non pas pour le contredire, mais pour bien saisir la dimension du
problème de la planification et de la recherche.
Lorsque le ministère a été créé, on a
regroupé une série d'organismes de direction appelons cela
comme on voudra qui étaient à l'Education, au
Secrétariat du Québec, un peu partout, et on a fait un
ministère des Affaires culturelles. C'était l'ébauche de
ce que devait devenir le ministère des Affaires culturelles. Il nous a
fallu, au départ cela a été le rôle de M.
Lapalme, de M. Laporte, cela a été le mien, c'est celui du
ministre actuel il nous a fallu, dis-je, au départ, nous occuper
de sensibiliser la population à la réalité de la culture.
Cette sensibilisation n'était peut-être pas facile à faire
et l'on a dû procéder à partir d'hypothèses qui
s'appuyaient sur des expériences vécues.
On parle souvent, et cela semble être une sorte d'accusation qui
revient constamment en leitmotiv, du danger de traditionnalisme en
matière de culture. Ce traditionnalisme, M. le Président, je
n'entends pas instituer un débat pour le défendre. Mais qui que
ce soit qui s'est un tant soit peu interrogé sur la notion de culture
est obligé d'admettre qu'il y a à la base une dimension qui est
celle de la tradition et qui inclut, dans tout cela, l'apport des diverses
civilisations.
Quant on a créé le ministère, on s'est d'abord
préoccupé de manifester ce que le Québec possédait
afin de sensibiliser les gens au phénomène général
de la culture. On a par la suite franchi diverses étapes et le
rôle qui avait été assigné par celui qui vous parle
à la direction de la planification était
précisément celui d'ouvrir la porte à une recherche
intensive, exhaustive, dans le domaine de ce que le député de
Saint-Jacques appelle les besoins du public. Il a toujours été
dans l'intention du ministère quand je le dirigeais et je sais
que c'est la préoccupation majeure du ministre actuel d'axer la
recherche sur le besoin du public, sur ses exigences.
Mais on ne peut pas parler du besoin du public et d'exigences du public
sans, auparavant, établir certains critères qui
déterminent ce qu'est exactement la notion de culture.
Dans l'exposé, fort intéressant, qu'a fait l'autre jour en
Chambre le député de Saint-Jacques sur le problème du
ministère, le problème général de la culture, il
m'est apparu que son hypothèse s'inspirait strictement de la sociologie
et de l'anthropologie. Il a parlé de cette ouverture au monde actuel.
Personne n'a rien à dire contre cela. Il disait tout à l'heure
qu'on avait mené, au Japon, une expérience parmi des jeunes et
que ces jeunes avaient manifesté plus d'intérêt pour les
oeuvres modernes que pour les oeuvres traditionnelles.
Il y a là un mythe qu'il va nous falloir démolir. Et dans
les observations que je pour-
suivrai, M. le Président, puisqu'il est 6 heures, j'aurai
l'occasion d'établir exactement quelle est ma position en cette
matière éminemment stratégique de la définition de
la culture.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux à une
séance subséquente.
(Fin de la séance: 18 h 2)
Séance du jeudi 27 mai 1971 (Vingt heures vingt cinq minutes)
M. BERTHIAUME (Président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au moment où
nous avons suspendu la séance hier nous en étions à
l'article 2, "planification et recherche" et je tenais à faire quelques
observations générales à la suite des propos du
député de Saint-Jacques. Le député de Saint-Jacques
nous a fait connaître sa conception de la planification et de la
recherche en regard des objectifs du ministère.
Je voudrais reprendre le plus brièvement possible
quelques-unes des propositions qu'il nous a soumises non pas comme je
l'ai dit pour le contredire, mais pour apporter une autre dimension
à la conception qu'il a exprimée au sujet de la politique du
ministère et sur les notions de culture et sur la demande des besoins
culturels.
Le député de Saint-Jacques disait notamment ceci: Une
population ne peut désirer que ce qu'elle connaît. Evidemment,
ça peut paraître un truisme, il y a des truismes qu'il est
important de répéter. C'est à partir de cette affirmation
que je rappelais comment était né le ministère des
Affaires culturelles et comment au départ, en vue de permettre à
la population de connaître quelque chose et partant de la désirer,
il a fallu sensibiliser la population au phénomène de la culture,
à la réalité de la culture et à ce qui constitue le
patrimoine culturel.
Dans une société donnée, à un moment
donné de l'histoire, quel qu'il soit, la culture ne s'invente pas, elle
existe d'abord et c'est à partir de ce qui existe que l'on peut ajouter
et que l'on peut élargir la définition de la culture et
intégrer dans le bien culturel ce qu'on appelle des valeurs nouvelles
qui ne sont pas à mon sens des valeurs nouvelles mais qui sont
plutôt des manifestations différentes de la culture.
Ainsi au Québec avons-nous mis l'accent je parle des
ministres des Affaires culturelles qui ont été là depuis
que ce ministère existe sur ce qui existait, afin de
révéler la réalité de la culture, afin de montrer
aux citoyens ce qui existait de façon à les inciter à
participer réellement à la vie culturelle et à entrer dans
un mouvement qui ne soit pas simplement un mouvement de conaissance du bien
culturel mais un mouvement qui provoque la création culturelle sous
toutes ses formes.
Je dis qu'une culture ne s'invente pas. On parle de ce qui existe, de ce
qui est en somme l'accumulation des richesses des civilisations, des diverses
civilisations du monde. Il est important là-dessus je pense bien
que le député de Saint-Jacques ne sera pas en désaccord
d'ouvrir des horizons, de les élargir, de
se tenir à l'écoute des citoyens afin de connaître
quelles sont leurs exigences, pour découvrir leurs besoins et accorder
l'action du ministère à la demande du bien culturel. Il y a quand
même un danger à cela. On ne peut pas se lancer et je parle ici de
la planification et de la recherche, dans la planification et la recherche,
simplement en faisant des enquêtes sociologiques sur les besoins de la
population tels qu'ils se manifestent à l'heure actuelle, sur les
goûts qu'elle manifeste à l'heure actuelle sans établir
certains critères de base, certaines données de base. Ces
critères se dégagent naturellement lorsqu'on examine ce que les
civilisations ont accumulé et que le peuple, les citoyens, enfin le
peuple, entendu en son sens le plus général du terme,
considère comme étant des valeurs sûres. Certes, on peut
discuter indéfiniment sur les critères de la beauté, les
critères de l'esthétique, etc. Il n'empêche qu'à un
moment donné il y a un consensus qui se fait sur certaines oeuvres, sur
certaines manifestations, sur certaines expressions de la valeur culturelle. Ce
consensus a d'autant plus de force et devient un critère dès
qu'il s'appuie sur des données universelles. D'où la
nécessité de ne pas s'écarter, dans notre recherche et
dans la démarche de ceux qui s'occupent de planification, de la
tradition.
Il ne s'agit pas évidemment de geler la culture à
l'état où elle se trouve à l'heure actuelle et de penser
que ce que la tradition, ce que l'apport des civilisations a amassé de
richesses et de valeurs, c'est un bien acquis et qu'il ne peut y avoir rien en
dehors de cela. Non. Les civilisations s'enrichissent de toutes les
découvertes modernes. Elles portent la marque du temps qui les fait, les
fabrique, et des gens qui vivent dans ce temps. Par conséquent, le
service de recherche et de planification doit se préoccuper, certes, de
la demande et du besoin culturel, mais il doit aussi se fixer des
critères et non pas errer à tout hasard, à tout vent de
doctrine, en vue de satisfaire des besoins qui paraissent impérieux
parce qu'ils satisferaient les exigences momentanées d'une population
donnée.
Le député de Saint-Jacques faisait état hier de
certaines expériences que l'on a faites dans divers pays et il se
servait d'un exemple puisé dans certaines expériences que l'on a
faites au Japon, alors qu'on avait proposé à des jeunes des
manifestations culturelles de style classique et d'autres de style moderne. Je
ne veux pas interpréter de façon abusive les propos du
député de Saint-Jacques, mais il disait le texte est
là, il me corrigera si je ne cite pas textuellement il disait que
ces étudiants, ces jeunes plutôt, avaient manifesté
beaucoup plus d'intérêt pour les oeuvres modernes que pour les
oeuvres anciennes. Cela ne m'apparaît pas être un critère du
fait qu'une population, quelle qu'elle soit, une communauté humaine
quelle qu'elle soit, manifeste à un moment donné plus
d'intérêt pour la création actuelle contemporaine. Cela ne
signifie pas qu'on doive pour autant en faire un critère et ne signifie
pas non plus qu'on ne doive pas s'occuper de cette expression d'opinion, de
goût ou de jugement de la population. Mais comment peut-on éduquer
la population et ce doit être une des préoccupations du
service de la planification et de la recherche si l'on ne prend pas le
soin de lui présenter des modèles?
Il est entendu que, si on tient compte du mouvement actuel, du remous
actuel qui secoue toutes les civilisations, il apparaît assez clairement
que les gens manifestent plus de goût pour ce qui est
immédiatement contemporain que pour ce qui est on se sert d'un
terme général reconnu comme valeur classique.
Mais, il y a le grave danger qu'en voulant satisfaire ce besoin de la
population qui demande qu'on lui présente des choses
immédiatement contemporaines, l'on s'attache à des choses
extrêmement passagères, qui tiennent à des modes, à
des goûts, qui peuvent à un moment donné se voir consacrer
et se manifester par des oeuvres qui deviendront durables. Mais elles ne
deviendront durables qu'après une certaine période de
décantation et lorsque les gens, d'un commun accord, se seront entendus
pour leur reconnaître une valeur universelle.
Même si, pour ma part, je suis tout à fait d'accord avec le
député de Saint-Jacques pour demander que le service de
planification et de recherche s'interroge, fasse des enquêtes sur les
goûts et les besoins du public, j'estime que ce n'est là qu'un
aspect de la question, ce n'est qu'une approche du problème
général de la culture, et qu'il serait périlleux de
cristalliser toute la recherche que fera la planification, enfin le service de
planification, autour des besoins du public, sans en même temps s'occuper
de voir quelle est la réaction ou quelle pourrait être la
réaction du public à l'endroit d'oeuvres dites
consacrées.
Il y a une question d'approche, il y a une question de
méthodologie. Dans l'exemple que donnait le député de
Saint-Jacques et qui est valable, je crois qu'il y a là un
problème de psycho-pédagogie et un problème de didactique.
On s'adressait à des jeunes. Si on veut initier des jeunes à tout
ce qui s'appelle culture, à la littérature par exemple, à
la musique etc., il est évident que si on commence par ce qu'il y a de
plus difficile, de plus aride, on peut manquer le bateau et les
dégoûter de certaines sources fondamentales, durables,
universelles.
Je me rappelle une expérience que j'ai faite moi-même alors
qu'en faculté de lettres je donnais un cours de littérature sur
la politique. J'avais commis une année l'erreur de commencer mon cours
sur la poésie par les premières manifestations de la
poésie en France en langue romane.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous n'allez pas remonter à cet
âge-là ce soir, j'espère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le
ministre, je vais revenir très vite à la
réalité contemporaine.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et suivant le même procédé
qu'a suivi le député de Saint-Jacques, je me sers d'exemples.
Je disais donc que j'avais commis cette erreur de commencer mon cours
sur la politique en étudiant des oeuvres de la littérature
française écrites en langue romane. Je n'ai pas besoin de vous
dire que je les ai perdus assez vite. Je ne pouvais pas les amener par ce
moyen-là même au Moyen-Age à la Renaissance, et à la
poésie immédiatement contemporaine.
J'ai alors décidé de changer ma méthode et j'ai
abordé la poésie par ce qu'on appelle ici les chansonniers, les
poètes-chansonniers. Et, partant de ces oeuvres connues,
immédiatement contemporaines qui peuvent mettre en branle les
mécanismes d'une sensibilité épidermique, j'en
étais venu progressivement à les intéresser à ce
qu'on appelle du grand terme de poésie.
Alors, dans la démarche que doit suivre le service de
planification et de recherche, il me parait essentiel d'insister à la
fois sur la demande et le besoin culturel tel qu'il se manifestera à la
suite d'enquêtes, mais qu'en même temps la planification et la
recherche fassent porter ces enquêtes d'ordre sociologique sur la
connaissance que peuvent avoir les gens de ce qu'on appelle les valeurs
reçues, agréées dans le domaine de la culture.
M. CHARRON: Est-ce que le député de Chicoutimi me
permettrait une remarque particulière...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certainement.
M. CHARRON: ... puisqu'il est sur mes propos d'hier? je me suis servi
hier de l'exemple japonais. Je me suis peut-être mal exprimé mais,
j'aborde amplement dans le sens de ce que dit le député de
Chicoutimi. L'expérience japonaise, c'est que la première
enquête sur les demandes devait révéler un goût du
théâtre moderne.
Une certaine planification au niveau du ministère des Affaires
culturelles du Japon avait fait au niveau des fonctionnaires insister
auprès du ministre pour qu'on inscrive quand même, malgré
les demandes qui n'apparaîssaient pas, du théâtre classique.
On s'est aperçu à ce moment-là que ça correspondait
à un besoin puisque le théâtre classique fut la partie de
la tournée qui a remporté le plus grand succès.
Ma conception de la culture sur laquelle vous revenez depuis que j'ai eu
l'occasion de l'exprimer n'écarte pas le théâtre classique,
n'écarte pas la musique classique. Si on est pour Jimmy Hendrix, ce
n'est pas nécessairement qu'on est contre Mozart. C'est être
capable d'étendre une conception à cela. Ou de Brahms puisque
vous me le ramenez à l'esprit. Si c'est cette conception-là... Je
ne voudrais pas que vous conceviez ma conception à l'encontre de la
vôtre ou comme me définissant comme un anticlassique. Je dis que
lorsqu'on réduit la culture au classique, on manque le côté
vivant de la culture. En aucun temps je ne voudrais supprimer Mozart ou Brahms
encore moins.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, on voyage non seulement
dans le temps, mais aussi dans l'espace. Nous en étions au Moyen Age
avec le député de Chicoutimi, nous voilà au Japon avec le
député de Saint-Jacques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les voyages forment la jeunesse.
DES VOIX: Oh! Oh! Oh!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, quand j'ai
commencé à parler, j'ai bien dit que mes propos n'avaient pas
pour but de contredire le député de Saint-Jacques mais d'apporter
quelques précisions et d'élargir, si vous voulez, le concept
culture à sa véritable dimension, en présumant que
naturellement le député de Saint-Jacques serait certainement
d'accord si je rappelais les faits que je viens de rappeler. Je suis heureux de
constater que nous nous entendons là-dessus. Il conçoit, comme
moi, que la recherche que doit effectuer le service de planification doit
justement faire cette pondération entre l'ancien et le moderne si
je puis m'exprimer ainsi. Que le ministre ne s'inquiète pas, je ne vais
pas raconter toute l'histoire de la querelle des Anciens et des Modernes. Ce
sont là, M. le Président, quelques observations d'ordre
général sur lesquelles nous aurons d'ailleurs l'occasion de
revenir, que nous aurons aussi l'occasion de préciser lorsque nous
aborderons le problème de la diffusion de la culture.
Je voulais apporter ces précisions dans le but, non pas de
fournir au ministre des idées nouvelles, mais de l'inciter à
prier les fonctionnaires qui s'occupent de la planification d'orienter leurs
recherches de façon qu'elles tiennent compte de ces deux pôles
extrêmement importants pour qu'une culture soit à la fois valable
et en même temps dynamique et en accord avec les besoins de la
sensibilité moderne. Autrement, on figerait la culture d'une forme
classique ou on l'engagerait sur des avenues qui ne mèneraient nulle
part sinon à des découvertes peut-être sans valeur, sauf
exception.
Une des grandes préoccupations de tous les gens qui ont fonction
de diriger si je peux employer ce terme la culture dans les
divers pays, c'est justement de sentir les pulsations d'une population bien
contemporaine, bien axée sur l'actuel, tout en l'incitant aussi à
respecter les valeurs du passé. C'est dans cet alliage, et par cet
alliage seul, que peut se
valoriser une culture, que peut s'enrichir une culture, et qu'on peut
mettre en acte les virtualités, les puissances de
créativité d'une population donnée, d'une
communauté humaine donnée. M. le Président, je ne veux pas
prolonger plus que de raison ces observations générales à
l'article "Planification et recherche", mais j'invite le ministre à
prendre en considération ces observations qui sont déjà
siennes, j'en suis sûr, et à nous dire, s'il le croit
nécessaire, quelles sont les tâches immédiates qu'il a
assignées au service de la planification et de la recherche pour une
période X de temps.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois, M. le Président, avoir
présenté le service dans mes remarques préliminaires et
avoir dit à peu près tout ce que j'avais à dire. Je
voudrais peut-être signaler, pour répondre en partie à la
question du député de Chicoutimi, que nous comptons cette
année étudier un modèle économique qui doit
définir un mode d'approche des problèmes économiques
relatifs à l'ensemble du domaine culturel, en vue d'établir un
plan budgétaire à long terme qui permettrait un meilleur
fonctionnement des organisations culturelles. Ce n'est là qu'un exemple,
bien sûr. Avant de répondre aux questions que l'on voudra bien me
poser, j'aimerais déposer deux autres documents pour faire suite
à ceux que j'avais déposés hier à la demande des
oppositions.
Je dépose les renseignements demandés sur Place Royale et
je dépose les renseignements demandés à propos des
honoraires et commissions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci, M. le ministre.
Au sous-article 1 de l'article 2 "Planification et recherche," il y a le
chiffre 10 qui indique le nombre de fonctionnaires en poste en
février...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le 3 février. Nous avons établi
tous les chiffres au 3 février.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes à pourvoir
et quels sont les effectifs autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Douze postes autorisés, dix en place,
deux à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les postes à pourvoir sont
lesquels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le poste de directeur du service de
planification et recherche et un employé de secrétariat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le directeur actuellement est
intérimaire, comme vous nous l'avez dit hier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi) : Deux postes à pourvoir seulement.
Traitements, salaires et allocations, en ce qui me concerne, je n'ai pas de
questions à poser là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Frais de déplacement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement, l'an passé
on avait prévu $5,700, cette année $2,000. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire d'abord combien on a dépensé de ces $5,700 et
pour quelle raison on a diminué ce poste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé, au 30
septembre 1970, la somme de $588.25. La diminution est due à la
restructuration du ministère. La planification et la recherche, au
moment de la préparation des prévisions budgétaires,
était en voie de formation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces $2,000, quant à moi ça va.
Pour moi, le sous-article 2 est adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Frais de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de bureau, c'est assez normal. On a
équipé le bureau, cette année on va continuer de
l'équiper. Est-ce qu'on avait dépensé les $1,900
prévus l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre, on avait dépense
$1,200.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez pas les chiffres à la fin
de l'exercice?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, sûrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais savoir où nous en sommes au
31 mars.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous n'avons pas les chiffres pour la
période subséquente, pour les frais de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le mécanisme des achats, les
factures viennent un peu plus tard, etc. Quand à moi, le sous-article 4,
ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5: Communications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mobilier, équipement de bureau et
d'informatique, il y avait $1,800, il y a $1,800. Combien a-t-on
dépensé au 31 mars si on peut le savoir ou
au 30 septembre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une machine à écrire IBM, et une
cartothèque. J'ai les numéros des CT, si vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait combien d'argent pour ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $1,100.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $1,100 sur combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $1,100 sur $1,800.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est à quelle date?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est en date du 30 septembre 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me permettrais de faire une observation au
ministre. Je viens de lui dire que, dans le domaine des achats, il y a toujours
un problème de comptabilité, mais du 30 septembre au mois de juin
bientôt, cela fait plus de six mois. Alors, je ne comprends pas qu'on
n'ait pas comptabilisé les dépenses de cette nature depuis le 30
septembre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est uniquement une question de
réorganisation administrative. On a changé, semble-t-il, la
nature des dépenses, et la comptabilisation qui apparaît est faite
suivant l'ancienne classification. Il y a donc une conciliation qui devra se
faire au cours de l'année. Maintenant, si c'est nécessaire, nous
pourrons vous sortir les chiffres, ce qui exige certaines recherches.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une curiosité inutile.
Nous sommes tout de même au 27 mai et vous avez les chiffres au 30
septembre. Donc, il y a déjà plus de six mois. Je ne sais pas
quel est le nouveau système de comptabilité que l'on a
adopté, mais il me semble que ces dépenses devraient être,
depuis déjà assez longtemps, comptabilisées. Si le
ministre veut bien prêter attention, il admettra avec nous que, si on ne
nous donne pour des montants minimes, cela a peut-être moins de
conséquences qu'une comptabilisation au 30 septembre 1970 pour
des dépenses qui sont déjà faites et que nous avons le
devoir d'examiner, cela va être assez gênant pour nous, parce que
nous ne saurons pas exactement de quelle façon l'argent des
contribuables a été dépensé. Ceci dit sans aucune
idée de prêter des intentions au gouvernement ou au ministre. Mais
une comptabilisation au 30 septembre, cela me parait une lenteur
inexplicable.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La situation touche quatre sous-articles
seulement: 4, 5, 6 et 7 et est due à la raison que je vous ai
exposée: le changement de nature des dépenses et la conciliation
qui s'ensuit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cela n'existera que là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon! Le ministre a bien compris
pourquoi...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, tout à fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...c'est parce que comptabiliser des
dépenses au 30 septembre, cela ne nous permet pas de nous rendre compte
de ce qu'on a fait de l'argent des contribuables. Ceci est toujours dit sans
vouloir prêter d'intention au ministre ou au gouvernement.
L'article 2, sous-article 7, quant à moi, il n'y a pas de
problème.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 7, adopté. Le sous-article
11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 11. Services contractuels,
$200; location de personnel, c'est l'Office Overload?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président. L'article 2,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le poste budgétaire 2: Relations
culturelles.
Relations culturelles
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au poste 2: Relations culturelles, nous allons
procéder par observations générales, globalement. Nous
nous rendons compte qu'il n'y a pas d'augmentation, même on peut dire
qu'il y a une diminution légère des crédits
affectés aux relations culturelles. On connaît l'importance que
les divers gouvernements, les uns à la suite des autres, ont
attachée aux relations culturelles, soit avec la France, soit avec
d'autres pays de la communauté francophone, soit avec les
minorités francophones et les autres groupes ethniques, disons dans les
territoires des divers Etats membres de la fédération.
Alors, au chapitre des relations culturelles, j'aimerais que le ministre
nous fasse, s'il le veut bien, un exposé de la politique qu'a suivie son
ministère au cours du dernier exercice financier en ce qui concerne les
relations culturelles avec les pays de l'extérieur. Qu'il nous indique
quelle est la programmation pour l'année qui vient et qu'il nous fasse
connaître quelles ont été les
réalisations dans ce domaine des relations culturelles. Donc, la
politique générale, les orientations que le ministre a suivies au
cours du dernier exercice financier et les réalisations pratiques dans
ce domaine des relations culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Avec plaisir, M. le Président. Les
relations culturelles constituent l'unité administrative qui s'occupe
des relations à l'extérieur du Québec. Le service de
coopération avec l'extérieur qui en est un élément
important a réalisé en 70/71 un programme de relations
culturelles axé principalement sur l'exportation d'activités, on
peut les grouper en quatre catégories: manifestations culturelles,
stages culturels, documentation et accords internationaux. Je ne vous donnerai
peut-être pas le détail des manifestations culturelles, je vous
signalerai simplement qu'il y a eu sept participations
québécoises à des expositions internationales, cinq
participations québécoises à des spectacles
étrangers et que le Québec a été présent
dans cinq colloques internationaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, j'aimerais que le ministre nous donne
des détails sur chacune des manifestations qu'il vient d'évoquer.
La participation, par exemple, à des expositions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, j'ai la liste complète de ces sept
expositions avec, bien sûr, le montant d'engagement des dépenses.
Je cite: Exposition Louis Jacques, peintre, à Milan du 18 au 31 octobre
1970; deuxièmement, Panorama des sculptures du Québec au
musée Rodin, à Paris, $4,075, 10 octobre au 30 novembre 1970;
Exposition Claude Goulet...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien est-ce que cela a
coûté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela a coûté $44,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est $44,000 pour le Panorama des
sculptures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'était une exposition
particulièrement importante d'ailleurs, et qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui avait été
préparée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... avait très bien été
préparée. Je vous laisse tout le crédit des expositions si
vous voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne le revendique pas, mais je l'attribue
aux fonctionnaires qui ont travaillé avec moi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Exposition Claude Goulet, à Nice, $1,630;
Exposition Yves Pépin, peintre-sculpteur, $1,000, mai 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel endroit?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A Paris. Le Festival international du livre de
Nice, stand du livre québécois, 26 mai au 1er juin 1970, $3,000;
Foire du livre de Francfort, $3,000, en septembre 1970; Festival international
de peinture à Cannes-sur-Mer, $500, pour un total de $57,205.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les expositions, ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont les expositions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, il y a les stages, les...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les spectacles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... spectacles. Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons eu, comme je le signalais, plusieurs
participations québécoises, je cite: Les Marionettes de
Montréal à Zagreb en Yougoslavie, $6,000; Le Quatuor Pierre
Bourque, Salle Gaveau, à Paris, $2,925; La Troupe Diebrocke d'Allemagne,
deux spectacles à l'université Laval, $500; Claude Dauphin,
représentation du prix d'Arthur Miller au Théâtre du
Nouveau-Monde, $700 et un échange de chefs d'orchestre avec la
Tchécoslovaquie, $1,150.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les chefs d'orchestre qui ont
été échangés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Dessain et je ne vous cache pas qu'en
tchèque mon accent est probablement très mauvais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour ça que je vous posais la
question.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je l'ai aussi pensé. Je vais vous
demander de lire vous-même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai essayé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): N o h e j 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne sais pas comment dire ça. Alors
là, il y a manifestation. Vous avez dit tout à l'heure que vous
avez insisté surtout sur l'exportation, il y a un peu d'importation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Echanges.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Echanges...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a des colloques également, toute une
série de colloques. Je ne sais pas si vous désirez que je vous en
donne les détails.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela m'intéresse vivement de le
savoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que le député de
Saint-Jacques...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi ça m'intéresse.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Association internationale des critiques d'art
au Musée d'art contemporain en août 1970, congrès de
l'Association internationale du verre à Prague,
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien ça a coûté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Marcelle Ferron a participé à ce
congrès. $165. Festival du film d'expression française à
Dinard, $5,000, en juin 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos de ce festival du film d'expression
française, quelle était la participation du Québec au
point de vue matériel? Qu'est ce qu'on présenté là,
comme films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu quatre cinéastes. Je vais voir
si nous avons le détail de la participation. Je n'y étais pas
bien qu'étant invité. Je dois vous dire d'ailleurs que le
festival ne semble pas avoir connu un succès foudroyant parce que les
cinéastes québécois n'y participeront pas cette
année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et est-ce qu'il y a eu d'autres colloques?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je peux citer le congrès
international des sciences phonétiques, congrès de linguistique
et de philologie romane...
M. CHARRON: Auquel vous avez dû aller. M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah
ça...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais préparé ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je retiens cette suggestion et à la
prochaine occasion j'irai et j'amènerai le député de
Chicoutimi au congrès.
M. CHARRON: Mais moi, je vais à Victoria.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On y va ensemble à Victoria, de toute
façon.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Congrès de littérature
comparée, etc. Ceci est un échantillon du genre
d'activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'aime pas les "etc." Est-ce que je peux
savoir ce qu'il y a dans les "etc"?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors nous continuons. Nous avons terminé
la catégorie des manifestations culturelles. Il y a les stages dont je
parlais au début, stages de perfectionnement et d'information. Il y en a
également toute une série. Stages techniques, concours
internationaux également auxquels nous avons apporté une
contribution.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, quelles sont les manifestations?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans la série des stages... Dans la
plupart des secteurs des activités artistiques, nous comptons un certain
nombre de stagiaires, quinze en arts plastiques; sept en musique; trois en
archivistique; sept en littérature; un aux monuments historiques; un en
archéologie; un en audio-visuel; un en animation culturelle; quatre en
expression corporelle; quatre en théâtre; un en librairie, pour un
total de 56 stagiaires, et un montant de $78,095.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel a été le stagiaire dans le
domaine des monuments historiques, et où est-il allé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Fernand Marquis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où est-il allé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En France.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Fernand Marquis n'est pas un employé
du ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il travaille pour Place Royale?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel titre est-il allé et quelle est
sa compétence? Est-ce que c'est un architecte, un ingénieur, un
artiste...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les candidats sont tous choisis par des jurys de
sélection.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui je sais, mais à quel titre M.
Marquis est-il allé là? Quelle était sa compétence
particulière pour faire un stage dans le domaine des monuments
historiques?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un intérêt particulier,
semble-t-il, pour la restauration et les monuments historiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quel était cet
intérêt particulier? Est-ce qu'on en avait besoin au
ministère pour les monuments historiques, ou s'il y est allé pour
sa propre formation, ou...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux demander, si vous voulez, la liste des
candidats. Ce sont des jurys indépendants qui choisissent et moi
j'entérine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, ce sont des jurys indépendants qui
choisissent.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas moi qui ai choisi les jurys, je
crois bien que ce doit être vous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toutefois, il arrive que lorsqu'on envoie des
stagiaires dans des domaines très spécialisés comme celui
des monuments historiques, on peut les envoyer pour leur culture et leur
formation personnelles; on peut les envoyer pour les fins du ministère.
J'aimerais donc savoir pourquoi M. Marquis y est allé. Est-ce que le
ministère avait l'intention de requérir ses services, parce que
je sais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'était exclu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...qu'on a besoin de personnes dans ce
domaine-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons un dossier par candidat. Nous pouvons
sortir les dossiers sur demande.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce n'est pas une question, M. le
ministre, de mettre en doute les raisons qui ont pu motiver le choix de M.
Marquis, je me pose une question au sujet de l'utilité de ce stage,
étant donné le grand besoin de personnel au ministère des
Affaires culturelles pour la restauration des monuments historiques. Si M.
Marquis n'est pas allé aux fins de se préparer à
travailler par exemple pour le ministère des Affaires culturelles, je me
demande pourquoi il y est allé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah bon! J'apprends que c'était au tout
début évidemment de l'exercice 70/71 et que les stagiaires
étaient déjà choisis à mon arrivée au
ministère. Par conséquent, ceci relève de la
responsabilité de l'ancien ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas pour rien que je posais cette
question au ministre. C'est que je savais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en général, je crois
comprendre que vos questions sont basées soit sur des informations
parfois exactes...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toujours exactes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...soit parfois sur des intentions que vous
avez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai aucune intention et je prierais le
président de faire observer au ministre des Affaires culturelles qu'il
n'a pas le droit de prêter des intentions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais les intentions ne sont pas
nécessairement péjoratives, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais il reste que tout ce qui touche au
domaine...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une manifestation de volonté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...des intentions est exclu par notre
règlement.
Mais, M. le ministre, pourquoi nous avions décidé
d'envoyer quelqu'un faire un stage dans le domaine des monuments historiques.
C'est que nous avions l'intention de requérir les services de ce
stagiaire ou de ces stagiaires pour les utiliser soit à Place Royale,
soit à la direction du service des monuments historiques.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le stagiaire, en particulier, M. le
Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce que je pense.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois comprendre qu'il s'agit du curé
de Notre-Dame-des-Victoires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne dis pas ce stagiaire en particulier mais
je dis les stagiaires qui peuvent s'intéresser et serait-ce le
curé...
M. CHARRON: Vous pourriez envoyer Mgr Lavoie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...de Notre-Dame-des-Victoires, M. le
Président, que ce serait fort justifiable, étant donné que
le curé de Notre-Dame-des-Victoires a quand même à
surveiller et à protéger un monument historique de grande
importance, l'église Notre-Dame-des-Victoires. Est-ce que le
député de Saguenay aurait une question à poser?
M. LESSARD: Non, M. le Président, vous parliez de monuments
historiques, j'ai dit simplement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne parlais pas de vous.
M. LESSARD: Non, M. le Président, je n'ai pas du tout à
intervenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la raison pour laquelle j'interrogeais
un peu plus longtemps le ministre sur les stagiaires. Est-ce qu'il y a d'autres
stages?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous ai cité tout à l'heure les
différentes disciplines. J'ai ici la liste totale des stagiaires, il y
en a 56.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et quelles sont les différentes
disciplines déjà, monuments historiques, littérature,
musique...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je donnerai cela avec plaisir: arts plastiques,
musique, archivistique, littérature, archéologie, animation
culturelle, expression corporelle, librairie, monuments historiques,
audio-visuel, théâtre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, je vais poser ici une question au
ministre. Il est entendu que lorsqu'on envoie des stagiaires, on ne part pas du
principe que ces gens-là doivent nécessairement travailler pour
le ministère des Affaires culturelles. Mais on indique, on note
certaines préférences pour des gens qui pourraient
éventuellement être utilisés par le ministère des
Affaires culturelles dans des domaines où le ministère des
Affaires culturelles a besoin d'un personnel spécialisé.
Quand j'étais au ministère, nous mettions l'accent sur la
formation de ces spécialistes toutes les fois que le ministère
des Affaires culturelles avait besoin de spécialistes dans des domaines
particuliers.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous continuons, M. le Président, ce
programme. Nous parlons à ce moment-là de stages techniques. J'ai
ici une liste qui comprend six fonctionnaires qui ont pu en profiter dans
l'optique décrite par le député de Chicoutimi,
c'est-à-dire une optique de perfectionnement de cadres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, quels sont ces fonctionnaires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous en cite la liste: M. Guy Beaulne, M.
Jean-Claude Couture, M. Henri Barras, M. Richard Perras, M. Claude Tremblay, M.
André Giroux représentation au festival de Dinard M. Jean-Guy
Desroches, Madame Thérèse Villa, une mission d'information pour
l'Office de la langue française et Mlle Anne-Marie Beaudoin,
également pour une recherche...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'Office de la langue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En rapport avec l'Office de la langue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président. Maintenant le
ministre nous disait tout à l'heure qu'en ce qui concerne les relations
culturelles, il avait mis l'accent sur l'exportation. Du point de vue de
l'importation, quels ont été les manifestations , les spectacles,
etc., selon les catégories, quelles ont été les
réalisations du ministère dans le domaine de l'importation de
spectacles, manifestations, artistes, échanges d'artistes, etc.,
etc.?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'en ai parlé il y a quelques instants,
M. le Président, dans l'énumération que j'ai faite. Je
reviens peut-être à titre d'exemple sur les représentations
de Claude Dauphin, la troupe d'Allemagne également. En fait, il s'agit
véritablement d'échanges. Je ne peux que répéter la
liste que j'ai donnée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agit de ces trois-là: la
troupe d'Allemagne, Claude Dauphin et l'échange du chef...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... Tchécoslovaque qui a un nom que le
ministre et moi ne pouvons prononcer? Alors, revenant sur ce sujet-là,
je me pose la question suivante. On sait que les échanges culturels sont
établis sur une base de réciprocité. Quelle a
été la participation des pays par rapport à la
participation du gouvernement du Québec? Prenez le cas du spectacle
Dauphin. Qu'est-ce que le Québec a payé, qu'est-ce que la France
par ailleurs a pu débourser?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pensez surtout à la France. J'allais
vous donner comme exemple...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais vous pouvez me donner d'autres
exemples.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... celui du chef d'orchestre
tchécoslovaque. Nous avons payé pour le Tchèque et eux ont
payé pour le Québécois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par chèque! DES VOIX: Oh! Oh! Oh!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et pour la France?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Fréquemment, c'est l'habitude, nous
payons les frais de séjour alors que la France paie les frais de voyage
ou vice versa.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Globalement en ce qui concerne justement ces
relations avec la France au chaptre des Relations culturelles, quelle a pu
être la contribution globale de la France aux manifestations dont le
Québec a été bénéficiaire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est vraiment moitié-moitié. Nous
allons faire le calcul des différents articles, si vous voulez.
Pour ce qui est des spectacles dont nous parlions, le total étant
de $11,275 divisés par deux, cela nous donne $5,637.50.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est la réciprocité
cinquante-cinquante.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais que c'est là un sujet
délicat, mais j'avais eu l'occasion d'en discuter avec mes
collègues du cabinet.
Est-ce qu'on a songé à renégocier cette base de
réciprocité avec la France?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas pour l'instant, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'apparaît pas aux yeux du
ministre étant donné l'importance numérique et
l'importance financière de la France par rapport à celle du
Québec qu'il y aurait lieu de renégocier ce genre, cette
base de réciprocité?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il en est question, M. le Président. J'ai
des raisons de croire que ce sera discuté en temps et lieu. Mais
à ce moment-là, cela ne relève plus du ministère
des Affaires culturelles...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les Affaires intergouvernementales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... mais des Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le ministre a fait des
représentations dans ce sens-là, j'imagine, à ses
collègues?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Je vous avoue que la question des relations
culturelles, quelque importante qu'elle soit, n'entrait pas dans les
priorités de l'année et les programmes suivent leur cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, si j'ai bonne mémoire, lors de la
récente visite du premier ministre en France, il a été
question de l'accent que l'on devait mettre sur les...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Là, nous changeons d'exercice.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... relations culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors j'aimerais savoir quel a
été, quel a pu être le dossier qu'avait le premier ministre
lorsque, parlant au nom du ministre des Affaires culturelles, il a
abordé ce sujet avec les autorités françaises.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La perspective est la suivante. C'est que tout
en conservant les échanges d'expositions, de spectacles, de stages, nous
voulons sortir un peu de ces formes traditionnelles. Pour l'exercice qui vient,
nos priorités sont structurées principalement sur le
français langue de travail. Nous en parlerons peut-être lorsque
nous discuterons de l'Office de la langue française. Il y aura un
montant de $250,000 aux Affaires intergouvernementales pour des
activités de l'office. Egalement, nous vous situerons davantage dans
l'optique de favoriser la création, ce que les expositions n'arrivent
pas toujours à faire. Pour 1971 1972, cinq expositions sont
prévues, expositions...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi, M. le ministre. Lorsque vous
parlez de ce programme pour l'année qui vient, l'exercice qui est
commencé, j'aimerais que vous nous disiez bien s'il s'agit
d'importations ou d'exportations. Le Québec à
l'extérieur...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Volontiers. Borduas et les automatistes, c'est
le Québec à l'extérieur; Tapisserie contemporaine, c'est
le Québec à l'extérieur; Art hors mesure, c'est la France
au Québec; Art au Moyen-Age; c'est également la France au
Québec. "1 p. c. art et architecture" c'est le titre de
l'exposition c'est également la France au Québec. Trois
expositions françaises pour deux expositions
québécoises.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est le programme pour l'exercice
financier qui va absorber l'ensemble du montant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $50,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est dans le domaine, en somme, des arts
visuels. Est-ce qu'il y a d'autres domaines qui...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... sont l'objet de manifestations soit du
Québec...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... toute une série de spectacles: Grand
cirque ordinaire, québécois en France; "Les effets des rayons
gamma," québécois en France...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur les vieux garçons?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... Le festival de Royat, et non de Royan comme
le prononcent trop souvent les commentateurs, de Radio-Canada; Echanges de
metteurs en scène. Il s'agit par définition d'un échange,
par conséquent, les deux parties sont impliqués. Echanges de
chefs d'orchestre et de solistes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agit de l'échange qui va
permettre d'amener ici M. Barrault?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le choix n'est pas encore fait. "La ville dont
le prince est un enfant" qui vient d'être présentée ici au
Québec...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Illustration de la politique
québécoise.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... France au Québec. Pas de
commentaires. Spectacle Rabelais; Illustration aussi de certains aspects...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de la politique actuelle du
gouvernement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... avec Lucienne Letondal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le cas de Lucienne Letondal? Quel
montant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $420.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais qu'est-ce que Mme Letondal va faire
là-bas?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Récital de poésie, qui a eu,
semble-t-il, beaucoup de succès: Les percussions de Strasbourg. Je pense
que le nom indique et l'origine et le type de spectacle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, cela fait un montant total...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un total de $65,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est le programme d'activités
pour l'exercice financier en cours?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président. Plus bien
sûr les stages, le programme continuant, dans tous les secteurs que je
vous ai cités pour un montant total de $100,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, vous n'aviez pas dit tout à
l'heure que vous deviez changer un peu cette formule de stage?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, j'ai dit qu'en plus de conserver les
échanges d'expositions, de spectacles et de stages je me cite
presque textuellement je pense nous allons de plus en plus essayer de
nous placer dans une optique de création et nous allons également
tenir compte de la priorité gouvernementale touchant le français
langue de travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il
y a d'autres projets d'ententes culturelles avec des pays de la
communauté francophone ou avec des pays d'une autre langue, par exemple
la Belgique, l'Italie, la Tchécoslovaquie, etc.?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression, M. le Président, que
nous sortons un peu des responsabilités du ministère des Affaires
culturelles et que nous passons au ministère des Affaires
gouvernementales. Ce que je peux dire, c'est que pour autant que mon
ministère est concerné, il n'y a rien pour l'instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Rien pour l'instant. Remarquez que nous ne
dépassons pas le cadre de la compétence du ministère,
puisque lorsqu'on parle d'ententes ici, je parle des ententes culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me demandais si on avait
procédé à d'autres ententes ou si on était en voie
d'en signer d'autres. Qu'est-ce qui arrive au fait de la Belgique et de
l'Italie?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai eu des rencontres à plusieurs
niveaux avec la Belgique, je pense en particulier au ministre de la Culture
française c'est ainsi que ça s'appelle en Belgique
avec lequel j'ai discuté des possibilités de coopération.
J'ai également rencontré l'ambassadeur et le consul
général d'Italie. Nous avons aussi évoqué des
possibilités dans ce domaine. J'ai eu l'occasion de parler avec le
vice-président de l'Académie tchécoslovaque et là
également nous nous sommes demandé ce qui pourrait être
fait. Mais rien ne s'est encore matérialisé. Il faut dire que
notre budget est extrêmement restreint.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans ce domaine des ententes qui pourraient
intervenir, est-ce que le ministre pourrait nous dire de quelle façon
sont engagés les pourparlers entre lui et son homologue outaouais M.
Pelletier, particulièrement en ce qui concerne la Belgique et l'Italie,
puisque le Canada a des ententes culturelles avec la Belgique et l'Italie et
que cela faisait l'objet d'un conflit de compétence?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, nous n'avons pas
encore abordé ces
questions dans les quelques conversations que nous avons eues.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez jusqu'à présent
laissé le champ libre au gouvernement canadien. Est-ce que le ministre
des Affaires culturelles a demandé à son gouvernement de prendre
quelque initiative qui puisse permettre la manifestation du Québec dans
ces pays, notamment la Belgique, l'Italie ou d'autres pays de la famille
francophone?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons déjà une
présence en Belgique et en Italie; il est question que la
présence en Belgique soit davantage institutionnalisée, mais
là il ne s'agit pas du ministère des Affaires culturelles mais
bien des Affaires intergouvernementales. Il va de soi que si ceci devait se
matérialiser, le ministère des Affaires culturelles devrait y
jouer un rôle important.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a donné suite au projet
d'attacher un représentant des Affaires culturelles à New
York?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a d'ailleurs pas de représentant
du Québec actuellement à New York, sauf des fonctionnaires qui
étaient déjà là avant l'arrivée du
général Allard, qui a démissionné.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a rien de changé dans ce
domaine-là. Est-ce que, dans les mois à venir, en ce qui concerne
toujours le ministère des Affaires culturelles, il y a des
possibilités que la situation change?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans les mois à venir, j'en doute, mais
ça m'apparait certainement une idée heureuse. Nous verrons
peut-être en discutant le deuxième élément des
relations culturelles, c'est-à-dire le Canada français
d'outre-frontières, que nous avons une action modeste mais réelle
aux Etats-Unis.
Il serait souhaitable que cette action soit appuyée par une
présence culturelle dans une ville comme New York.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, toujours dans les observations
générales, j'avais dit que je prendrais globalement le
problème des pays de l'extérieur et maintenant, le Canada
français d'outre-frontières toujours en observation
générale et non pas dans le détail. Est-ce que l'on a
donné suite à l'entente avec l'Ontario en matière
d'éducation et de culture? Est-ce qu'il y a eu des manifestations?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cette entente reste très active. La
Commission permanente
Ontario-Québec s'est réunie quatre fois, alternativement
à Québec et à Toronto.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, si vous le permettez, on
pourrait peut-être l'aborder au poste précis.
M. CLOUTIER (Ahuntsic) : Cela entre dans ce cadre-là. Je n'ai
aucune objection à discuter au moment qu'il vous plaira.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A toutes fins utiles dans le domaine des
relations culturelles, il n'y a pas de changement.. D'ailleurs le budget nous
indique bien qu'il ne peut pas y avoir de changements énormes. Je prends
note de ce que nous a dit le ministre à savoir suite d'ailleurs
aux propos du premier ministre en France et à son retour de France
que l'on continuera non seulement de mettre l'accent sur les relations
culturelles avec la France mais, pour reprendre les termes mêmes du
premier ministre, que l'on intensifiera ces relations qui me paraissent
être mises singulièrement en veilleuse depuis maintenant un an. Je
suis prêt, quant à moi, à aborder l'examen des postes.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, article 1.
M. CHARRON: M. le Président, j'ai des questions d'ordre
budgétaire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi aussi.
M. CHARRON: ...comme entrée générale sur la
question des relations culturelles. Je n'ai pas besoin d'expliciter longuement.
C'est dans les intentions du ministre, aussi. Le rayonnement culturel du
Québec à l'étranger, les relations culturelles sont d'une
extrême importance. L'année dernière, lors de l'adoption
des crédits, nous avions voté une somme de $245,000 pour ce qui
s'appellait relations culturelles et subventions. Je crois comprendre qu'une
bonne partie de cette somme figure maintenant aux Affaires
intergouvernementales.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président. Pour une
meilleure coordination des activités dans le domaine des relations
culturelles, nous avons opté pour le transfert du budget de $245,000
dont parle le député de Saint-Jacques au ministère des
Affaires intergouvernementales. Nous ne nous sommes pas opposés à
ce transfert parce que nous conservons la responsabilité de la
programmation et de la réalisation des programmes. Tout ce que fait le
ministère des Affaires intergouvernementales est de jouer un rôle
de coordination et de comptabilité. Les demandes sont
préparées par nous. Les demandes au Conseil du trésor sont
préparées par le ministère des Affaires culturelles mais
sont payées par le ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. CHARRON: A toutes fins pratiques, c'est vous qui l'administrez.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Totalement.
M. CHARRON: Pourquoi n'y a-t-il pas une imputation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Parce que le budget est vraiment aux Affaires
intergouvernementales. La même situation se retrouve au ministère
de l'Education.
M. CHARRON: Aux Affaires intergouvernementales...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le député de Saint-Jacques me
le permet, il a posé une question fort pertinente. Il n'y a pas
d'imputation au budget du ministère des Affaires culturelles. Le
ministre nous dit: D'accord, nous préparons la programmation. Mais
lorsqu'il s'agit justement de distribuer ce budget, de quelle façon le
ministre peut-il faire valoir les droits et prérogatives de son
ministère si c'est le ministère des Affaires
intergouvernementales qui a le budget? Je m'étais opposé
farouchement et je rejoins ici un thème que j'ai
déjà abordé parce que je m'aperçois qu'on est en
train de désagréger encore une fois le ministère des
Affaires culturelles à ce que l'on centralisât au
ministère des Affaires intergouvernementales les budgets. Je savais
très bien qu'à partir du moment où les budgets seraient
là, nous serions obligés d'aller quémander aux Affaires
intergouvernementales l'argent dont nous avions besoin pour mettre de l'avant
des programmes. Alors, le ministre dit non.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... ce n'est pas du tout le cas, il y a une
excellent coordination.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, par contre, il y a $87,900, le ministre
nous dit qu'il y en a $245,000 aux Affaires intergouvernementales. Alors,
comment tout cela s'explique-t-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez, pour moi, cela me paraît tout
à fait normal, c'est de la saine gestion. Le ministère des
Affaires intergouvernementales a un rôle de coordination de toutes les
activités. Je ne me suis pas opposé à cette demande qui a
été faite également au ministère de l'Education qui
avait son propre budget de relations culturelles. Je considère que c'est
tout à fait valable. Nous n'éprouvons aucune difficulté
technique à administrer le budget. D'ailleurs, comme je l'ai
signalé tout à l'heure, nous avons obtenu au ministère des
Affaires intergouvernementales une somme de $250,000 pour l'Office de la langue
française que nous administrerons même si cette somme fait partie
du budget de ce ministère.
Coopération avec l'extérieur
M. CHARRON: Alors, il faudrait retrouver les activités
culturelles, dans la coopération avec l'extérieur. Au volume des
crédits, à la page 25 on dit au budget du ministère des
Affaires intergouvernementales qu'il y a une somme de $3,339,000
réservée cette année au programme de coopération
avec l'extérieur. Le ministre peut-il nous dire combien sur ces
$3,339,000 du ministère des Affaires intergouvernementales iront
à des programmes d'ordre spécifiquement culturels,
c'est-à-dire ceux que vous allez administrer et combien iront au
ministère de l'Education?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une somme de $495,000 exactement.
M. CHARRON: C'est $495,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Les $245,000 dont j'ai parlé et les
$250,000 qui s'y ajoutent pour des fins de l'Office de la langue
française.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais les $245,000, que couvrent-ils exactement
comme dépenses au ministère des Affaires culturelles? Est-ce que
le ministre peut me dire ce que les $245,000 couvrent comme dépenses
pour le compte du ministère des Affaires culturelles et cet argent se
trouvant au ministère des Affaires intergouvernementales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont toutes les activités que je vous
ai décrites abondamment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! ce sont ces activités qui
totalisent un montant de...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un montant de $245,000. C'est uniquement une
technique administrative. Les budgets de coopération, quels que soient
les ministères, se retrouvent au ministère des Affaires
intergouvernementales mais sont administrés par les divers
ministères. Le ministère de l'Education fait la même
chose.
M. CHARRON: Est-ce que vous avez eu, en cette matière, à
négocier avec le ministère des Affaires intergouvernementales qui
devait partager son propre budget au programme de coopération entre
différents ministères? Le ministère de l'Education a aussi
des relations avec l'extérieur.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Excellente question, M. le Président. Ce
qui s'est passé pour cette année, du moins, est que nous avons
tout simplement transféré le budget qui existait chez nous au
ministère des Affaires intergouvernementales lequel s'est trouvé
accru d'autant.
M. CHARRON: Que faut-il imaginer pour l'avenir? Est-ce que, si cette
politique est désormais celle du gouvernement, cela voudra dire que,
dans le prochain budget, ce sera finalement le ministère des Affaires
intergouvernementales qui déterminera le montant réservé
aux relations culturelles et administré par vous?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, pas du tout puisque nous procédons
sous forme de budget-programme. Nous faisons approuver notre budget-programme
et il se retrouve tout simplement aux Affaires intergouvernementales. Ce n'est
pas, autrement dit, le ministère des Affaires intergouvernementales qui
va décider de l'attribution des sommes à un ministère
plutôt qu'à l'autre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Vous faites votre programme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, nous faisons notre programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui implique une dépense de X milliers
de dollars et automatiquement le ministère des Affaires
intergouvernementales dit oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais, bien sûr, oui. C'est la
responsabilité du ministère des Affaires culturelles de presenter
son programme. Le ministère des Affaires intergouvernementales n'a pas
à juger du programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il ne lésine pas du tout.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le problème ne se pose pas en ces termes.
Pour moi, c'est vraiment une coordination.
M. CHARRON: Je ne comprends toujours pas pourquoi vous n'avez pas
imputé ces sommes. Vous le faites au chapitre de l'Office du film, au
poste 4, article 5. Cela devrait être tout à fait normal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne vous cache pas que moi aussi je
m'interroge à ce sujet. Ce n'est pas le ministère des Affaires
culturelles qui serait en cause, parce que la même situation se retrouve
probablement à l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est là que se pose le problème
que j'évoquais tout à l'heure. Le budget est là-bas et
vous avez la responsabilité de mettre en marche les programmes.
Mais qui détermine, lorsqu'on distribue ce budget qui se trouve
aux Affaires intergouvernementales, qui établit les priorités, ce
qui permet de distribuer ensuite le budget, tel montant aux Affaires
culturelles...
M. CHARRON: Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... tel montant l'Education, tel montant
à un autre ministère, qui éventuellement pourrait en avoir
besoin?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas d'autre réponse à vous
donner, M. le Président, que de dire que c'est une technique
administrative que notre gouvernement a acceptée. Il semble d'ailleurs
que ce soit assez répandu et que ça se fasse dans bien d'autres
pays.
M. CHARRON: Je m'excuse, mais je trouve cela assez important.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Oui, d'accord. Je comprends bien votre
préoccupation, je l'ai partagée jusqu'à ce que je me rende
aux raisons que l'on m'a données.
M. CHARRON: J'ai l'impression que le transfert de l'administration au
sein d'un autre ministère fera que, tôt ou tard, le transfert des
décisions s'opérera peut-être rrrême dans les faits
sans que ce soit transformé juridiquement. Si ce n'est pas
l'année prochaine, ce sera l'année suivante, où le
ministère des Affaires intergouvernementales vous apprendra le montant
qui vous est réservé pour les relations culturelles. Et puisque
nous avons si longuement parlé tout à l'heure d'une
planification, vous apprendrez tout à coup qu'il vous faut planifier
à l'intérieur d'un certain cadre, et vous ne serez même pas
libre de ce montant budgétaire-là. C'est une technique pour un
gouvernement qui se targue de généreuse administration et de
bonne administration, c'en est une qui risque d'échouer sur le plan
politique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est votre point de vue, ce n'est pas le mien.
Je ne prévois pas de difficultés, nous n'en avons pas eu;
l'Education fonctionne de cette façon-là depuis deux ans, me
dit-on...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et ça fonctionne rondement à
l'Education, vous êtes sûr?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne parle pas du fonctionnement
général du ministère, je n'ai pas...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce service-là.
M. CHARRON: Je me souviens l'année passée que, lors de
l'étude des crédits de l'Education, on s'était
aperçu assez singulièrement que ça ne fonctionnait pas
très bien.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous savez, dans le cadre de la commission
permanente de la coopération franco-québécoise, il y a
également
divers programmes qui sont proposés par plusieurs
ministères. Mais ces programmes sont administrés par les Affaires
intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ça nous laisse quand même
très perplexes sur le problème des centres de
décisions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vois, d'après le budget...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes obligé d'aller
quémander un budget.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je repousse le mot "quémander", j'ai
accepté cette suggestion parce qu'elle m'a paru concorder avec la
politique générale du gouvernement. Je n'ai éprouvé
jusqu'ici aucune difficulté et je n'en prévois pas. Je peux
comprendre votre préoccupation, et il ne nous reste qu'à
enregistrer votre perplexité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes optimiste, M. le ministre,
très optimiste, et je vous répète encore une fois que l'on
est en train de gruger votre ministère en soustrayant à votre
autorité l'administration d'un budget qui, normalement, devrait vous
revenir...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mon but à moi n'est pas
d'augmenter...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous devriez avoir un droit de regard
strict.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mon but à moi n'est pas d'augmenter le
ministère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez tort.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...c'est d'avoir un certain nombre
d'activités qui collent à la réalité. Je n'ai pas
d'empire à protéger et je cherche uniquement à agir dans
un certain cadre. Remarquez que je suis à peu près convaincu
qu'avec l'orientation qu'a le ministère actuellement, il va
probablement, lorsque je le quitterai, se retrouver plus gros qu'il
était lorsque je l'ai pris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai l'impression que le contraire va tout
justement se produire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous verrons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre ne se rend pas compte qu'il a
déjà perdu pas mal de plumes et qu'on est en train de lui en
enlever encore. Le ministère des Affaires intergouvernementales a un
budget au chapitre de la coopération, programme, échanges, etc.
Le mi- nistre a un budget qui ne comporte aucune augmentation, sauf au chapitre
de la langue française et, on en a déjà parlé, on
l'a expliqué, j'ai nettement l'impression qu'il y a une sorte de
déni de confiance des collègues du ministre des Affaires
culturelles à son endroit puisqu'ils ne lui laissent même pas
l'administration de son budget. Ils lui disent: Mon petit garçon, tu vas
avoir ça...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous déformez la réalité
à plaisir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne la déforme pas à plaisir
parce que c'est un risque...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il suffit de considérer la plupart des
réalisations du ministère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... c'est un danger qui pesait sur le
ministère depuis longtemps parce que chacun veut constituer ses petits
empires. Et quand le ministre me dit qu'il n'a pas l'ambition...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Moi, ce qui m'intéresse...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de grossir le ministère...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas en soi. Ce qui m'intéresse, c'est de
donner à ce secteur d'activités sa véritable place. Et je
pense, je l'ai dit à plusieurs reprises, que les Affaires culturelles
doivent se rapprocher le plus possible du concept des loisirs, doivent
également se rapprocher le plus possible du concept des
communications.
Mais je ne suis pas, pour des raisons personnelles, enclin à
augmenter le ministère à moins que ça ne colle à
une certaine réalité.
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Institutions financières.
M. TETLEY: M. lé Président, qu'il me soit permis d'ajouter
qu'au conseil des ministres l'honorable ministre des Affaires culturelles
s'occupe vraiment de son ministère. On fait des demandes pour de
l'argent, etc. et je me demande si on peut vraiment critiquer le ministre
actuel.
Je note que d'autres ministères ont des minibudgets ou des
budgets beaucoup moins élevés mais ils ne s'occupent pas de la
culture. Par exemple, le ministère des Institutions financières
qui s'occupe de la vie des entreprises privées et publiques, etc. Et le
budget, je crois,est le tiers de celui du ministère des Affaires
culturelles, le tout est compris dans un plan général du
gouvernement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, les observations du
ministre des Institu-
tions financières sont fort généreuses dans leurs
intentions mais je ne vois pas ce qu'elles apportent au débat. Vous en
convenez avec nous. C'est très sympathique, nous en prenons note. Mais
ce que nous dit le ministre n'a rien d'inédit. Il l'avait dit
l'année passée d'ailleurs et ce qu'il nous dit, il serait quand
même obligé de le dire si la situation n'était pas tout
à fait favorable au ministre des Affaires culturelles.
M. TETLEY: Vous me prêtez des intentions, M. le Président,
mais jamais de la vie !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne vous prête pas d'intentions, je
décris la situation. Pardon, je n'ai pas prêté
d'intentions. J'ai dit tout simplement que le ministre faisait son devoir de
collègue...
M. TETLEY: Mais plus que ça...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... mais enfin, cette intervention allonge le
débat, M. le Président, et le ministre est lui-même
d'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, je ne tiens pas à allonger le
débat non plus sur cette question sauf pour signaler une dernière
fois le fait que l'imputation ne soit pas signalée au budget est une
faute pour un gouvernement supposément excellent administrateur. D'autre
part, si elle est volontaire, cette faute-là, c'est encore plus grave
que cette partie du budget réservée aux relations culturelles ne
figure pas au budget du ministère des Affaires culturelles.
J'aurais une question à poser au ministre. Quel que soit le
montant qui est administré, qui figure désormais au chapitre des
affaires intergouvernementales, le genre d'activités que patronne cette
direction des relations culturelles, qui les détermine? Vous avez dit
tout à l'heure que la plupart du temps les participants à ces
colloques, à ces concours, à ces expositions sont choisis par des
jurys. Mais est-ce que les invitations sont faites au ministère ou si
elles peuvent être adressées à des particuliers qui vont
ensuite au ministère pour demander une subvention?
M. CLOUTIER: (Ahuntsic): Bien sûr, M. le Président. Les
particuliers peuvent recevoir des invitations et saisir le ministère de
certaines demandes. Mais, dans le cadre des différents stages dont j'ai
parlé, ce sont des jurys qui vont faire la sélection
d'après certains critères. Nous utilisons d'ailleurs des jurys
dans tous les domaines où il y a des choix à faire. Nous le
faisons et nous en parlerons à la création, lorsqu'il y a des
bourses à déterminer, par exemple.
M. CHARRON: Est-ce-à-dire que, dans le cas actuel du budget, si
c'est le montant de $245,000 dont vous avez parlé, ces $245,000 qui
figurent maintenant aux Affaires intergouvernementales seraient
réservés à des activités, des programmes que
choisirait le ministère lui-même?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce montant peut augmenter selon les programmes
que nous ferons accepter.
M. CHARRON: Cela veut-il dire que ce qui est réservé comme
subventions aux particuliers intéressés à participer
à des colloques qui auront reçu des invitations à des
colloques, à des expositions est le seul montant qu'on retrouve au
sous-article 12, soit $8,000? Est-ce qu'il faut interpréter... parce que
là, le budget est incohérent? C'est très confus, on ne
sait pas qui va à quoi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois m'être exprimé le plus
clairement que je le pouvais. Il y a et je l'ai
répété à deux ou trois reprises une
politique de stages de $100,000 à l'intérieur de ces
$245,000.
M. CHARRON: Pour les stages organisés par d'autres gouvernements
ou par d'autres organismes, soit l'UNESCO, etc., les invitations sont dans les
$100,000. Les invitations pour ces activités sont-elles adressées
au gouvernement du Québec ou sont-elles adressées à des
particuliers?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous donnons des priorités, certains
secteurs pouvant être favorisés une année plutôt que
d'autres secteurs, et à l'intérieur de ces priorités, nous
recevons toutes les candidatures. En fait, ces stages sont annoncés
officiellement. Nous recevons un certain nombre de demandes qui sont
étudiées au mérite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous parliez de priorités, quelles sont
les priorités que vous avez établies pour cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais relire encore cette liste. Nous avons la
langue française en premier lieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans la relire, dites-nous globalement
quelques têtes de chapitre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les têtes de chapitre sont la langue
française et l'audio-visuel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Audio-visuel: radio, télévision et
cinéma. Je crois que ce sont les deux grands pôles.
M. CHARRON: D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sous-article 1:
Traitements, salaires et allocations. Il y a six personnes en poste toujours au
3 février; est-ce qu'il y a des postes autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Huit postes autorisés?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Huit postes autorisés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Six en place et deux vacants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux vacants. Que sont les postes
autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un adjoint aux cadres supérieurs, qui est
le directeur du service de la coopération avec l'extérieur et un
agent culturel.
M. CHARRON: Si j'interprète bien encore une fois ce budget
boitillant, ces $73,700 sont réservés aux personnes qui
administreront les $245,000 qui figurent aux Affaires
intergouvernementales.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact en partie, parce que ces personnes
ont des fonctions qui ne sont pas uniquement incluses dans le cadre du budget.
Elles administrent ces programmes, bien sûr, mais il y entre
également tout un ensemble de services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, je reviens au chiffre 6, ce
sont les postes actuellement en place...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En place.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...au 3 février. On a pourvu à
ces postes-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a d'autre part huit postes
autorisés par la direction générale des effectifs.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'étais justement à vous
demander quels seront ces nouveaux fonctionnaires et quelles seront les
fonctions des huit nouveaux qui doivent entrer?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je m'excuse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a huit postes autorisés...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Huit postes autorisés...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En tout, y compris ces six-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, six en place et deux à
pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon d'accord!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les deux à pourvoir sont ceux de
l'adjoint aux cadres supérieurs et de l'agent culturel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre saurait-il
nous dire qui est maintenant le directeur de la coopération avec
l'extérieur?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons un directeur par intérim, M.
Monette.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Encore par intérim?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, encore par intérim.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous nous avez dit...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces fonctionnaires brillants sont parfois trop
jeunes pour accéder tout de suite à certains postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant. Je voudrais revenir aux
observations préliminaires du ministre qui disait toujours...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est à cause de la Fonction
publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...qu'il y avait un tas de postes
vacants...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a certaines étapes à franchir
avant d'arriver au niveau qui leur permet d'occuper tel poste.
M. CHARRON: Vous comprendrez, je suis bien obligé de
prêcher pour ma paroisse.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, mais vous, vous pouvez prendre certains
raccourcis. La vie politique le permet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre nous disait que, lorsqu'il est
arrivé, il a fallu qu'il pourvoie aux postes, etc., et on est toujours
dans le domaine de l'intérimaire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cas particulier, il s'agit du
décès du directeur du service.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous avez un directeur intérimaire
qui a déjà, d'ailleurs, occupé le même poste quand
j'étais là. Alors, c'est M. Monette. Est-ce que M. Monette va
être intérimaire longtemps?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Jusqu'au concours. Vous savez que les
délais sont parfois assez longs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais M. Monette, je crois, avait
déjà postulé l'emploi. Je ne comprends pas qu'on n'ait pas
procédé plus vite que ça. Est-ce que son traitement a
été augmenté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $10,434.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le traitement de M. Monette? Il ne gagne
pas cher. Il faut le nommer au plus vite directeur. Son traitement...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ne les poussez pas à revendiquer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre c'est personnel
évidemment, je sais à peu près tout ce qu'il y a
est-ce qu'est compris le poste de M. Jobin à Paris?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au même traitement...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au même traitement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...qu'il avait lorsqu'il était
directeur du Conservatoire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a pourvu à d'autres postes
à Paris?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes à
pourvoir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le personnel du ministère des
Affaires culturelles à Paris qui relève directement du
ministère des Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le conseiller culturel seulement, M. le
Président, le personnel du bureau relevant de la
délégation et étant payé par la
délégation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a plus d'attaché culturel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous ne pensez pas qu'il serait
nécessaire que M. Jobin ait un adjoint là-bas?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'austérité, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais une austérité qui n'est pas
productive dans ce cas-ci puisque c'est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cas de ce fonctionnaire, que vous avez
nommé et hautement recommandé, je crois que c'est productif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire que c'est le cas d'un
fonctionnaire que j'ai nommé et hautement recommandé en raison de
sa haute compétence.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai maintenu cette nomination.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec beaucoup de difficultés, M. le
Président, puisque j'ai dû intervenir auprès du premier
ministre. Fermons la paranthèse. Alors, M. le Président, il n'y a
donc pas d'attaché culturel à Paris. Il n'y a qu'un conseiller
culturel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et M. Jobin est obligé d'accomplir la
tâche que remplissaient auparavant M. Vallerand et M. Hamelin avant
qu'ils ne reviennent au pays. On a supprimé carrément le poste.
C'est une indication que le ministère ne semble pas accorder beaucoup
d'intérêt aux relations culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. C'est une
indication que le bureau de Paris, pour des raisons budgétaires, devait
être réduit et il l'a été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, on l'a réduit? Décision
gouvernementale?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Décision gouvernementale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De ne nommer qu'une personne des Affaires
culturelles à Paris dans un domaine éminemment
stratégique
des relations culturelles. Est-ce que M. Jobin s'occupe également
de ce qui devait être l'Institut du Québec à Paris, la
maison Barbet-de-Jouy?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ceci relève du ministère des
Affaires intergouvernementales. Je crois que c'est lors des discussions des
crédits de ce ministère qu'on devrait s'interroger sur l'avenir
de la maison Barbet-de-Jouy.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais c'est que la maison de Barbet-de-Jouy
devait être un institut culturel du Québec. Comme vous le savez,
on a créé un institut culturel canadien à Paris. Alors,
est-ce que le ministre a l'intention de demander que l'on crée un
institut culturel du Québec à Paris?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ceci ne fait pas partie actuellement de mes
intentions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela est une indication sur l'orientation du
ministère en matière de relations culturelles avec la France.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministère tente de s'administrer avec
un certain réalisme, en tenant compte d'un budget et en tenant compte
également des budgets des autres ministères. Ceci n'est en rien
une indication de la qualité de nos relations avec la France, ces
dernières étant excellentes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas tout d'avoir des relations
excellentes, le ministre le comprend, il faut quand même savoir en
profiter et pour en profiter il faut avoir des instruments, en particulier des
hommes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression que nous avons les
éléments dont nous avons besoin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez qu'un homme là-bas qui
s'occupe de toutes les relations, de tous les échanges, enfin qui
s'occupe de mettre en marche toutes ces histoires qui sont toujours très
compliquées. Est-ce que le ministre est obligé dans ces
conditions de dépêcher à Paris des fonctionnaires pour
s'occuper de diverses tâches, lorsqu'il s'agit d'expositions, etc?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, parce que vous semblez oublier les services
auxiliaires de la délégation. Le représentant du
ministère des Affaires culturelles n'est pas isolé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a toujours une
bibliothécaire, Mlle Deslauriers?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet, mais elle est payée par le
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc cela ne relevant pas de votre
ministère, nous n'avons pas à en parler.
Alors, Traitements, salaires et allocations, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 2: Frais de déplacement.
Sur les $2,900 que nous avions votés l'an passé, combien ont
été dépensés pour frais de déplacement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un montant de $76.45.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quelle date?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est encore le même
problème.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il n'y a pas eu d'autre voyage. Il y a eu
comme je l'ai signalé le décès du directeur,
ce qui a laissé le service un peu en état d'inactivité
pendant un certain temps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En panne.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ajoute que les dépenses des
fonctionnaires pour les Affaires intergouvernementales...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous le savons, ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais le journal des Débats ne le
sait peut-être pas. Elles sont payées par le ministère des
Affaires intergouvernementales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sont payées par le ministère des
Affaires intergouvernementales.
Quant à moi le sous-article 2 est adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Honoraires et
commissions.
M. CHARRON: Vous parlez d'entente fédérale-provinciale,
aménagement du territoire, à cet article-là: Honoraires et
commissions. Qu'est-ce que c'est que ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne s'agit pas d'un projet précis pour
l'instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est déjà ces
honoraires et commissions, $500 contre $700 l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela semble raisonnable, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quel genre d'honoraires et de commissions
est-ce?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des spécialistes que nous
engageons le cas échéant dans un cadre budgétaire
très restreint pour faire des enquêtes. Par exemple, nous avons
fait faire une étude en 70/71. Cela fait partie des postes que nous
mettons à chaque article de manière à pouvoir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Saint-Jacques a une
question.
M. CHARRON: Vous déterminez spécialistes, ententes,
fédérales-provinciales, et, entre parenthèses,
aménagement du territoire. Qu'est-ce que c'est? Est-ce le
déménagement de E.B. Eddy?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous n'ignorez pas qu'il y a certaines ententes
fédérales-provinciales qui touchent certains secteurs du
territoire québécois. Le ministère des Affaires
culturelles essaie d'être présent à ces ententes et a
l'intention de proposer des programmes. Il y a l'entente du Bas-Saint-Laurent,
il y a l'entente de la région du nord de Montréal, il y a
également l'entente du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pourquoi cela apparaît-il à la
coopération avec l'extérieur? Est-ce que ce sont des
spécialistes de l'extérieur que vous avez demandés ou si
vous les avez envoyés là-bas?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le cas échéant, ce seraient des
spécialistes de l'extérieur pour faire une enquête, si cela
se trouve, faire un inventaire de manière que nous puissions proposer
des programmes.
M. CHARRON: Vous ne ferez pas grand-chose avec $500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous en sommes parfaitement conscients mais ces
ententes ne sont pas encore négociées et nous savons qu'il y aura
des négociations au cours de l'année. Nous voulons simplement
être prêts le cas échéant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $500, on va vous les voter, M. le
Président.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pouvez m'en voter davantage, si vous le
voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le ministre des Finances nous le
permettait, nous le ferions avec grand plaisir.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, article 1, sous-article 3,
adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. Sous-article 4: Frais de
bureau, adopté. Les loyers, qu'est-ce que c'est au juste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est le loyer de la Cité internationale
des arts. Nous avons un atelier que nous offrons à un artiste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui l'occupait l'an passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Jean Noël, sculpteur, choisi par un
jury.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a passé proche que ce soit
moi.
M. CHARRON: Vous, vous êtes une sculpture!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien, M. le Président,
j'admire les mots d'esprit quand ils sont bien et cela me décerne une
beauté que je n'ai jamais rencontrée par hasard.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est certainement pas par hasard que ce mot
d'esprit est fait dans le cadre des relations culturelles et des
échanges.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai l'impression que je vais être
envoyé en exhibit. M. le Président, nous adoptons ça au
plus vite.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, article 1, sous-article
11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, il ne faut pas se tirer en l'air.
C'est pour la location de personnel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la location de personnel clérical
que vous retrouvez à chaque sous-article.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va! M. LE PRESIDENT: Sous-article 12.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Subventions. Alors, la liste... Est-ce que le
ministre pourrait me...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une subvention pour le Centre de diffusion
du livre canadien-français à Paris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah oui, c'est vrai! Cela n'a pas
été augmenté. En passant, comment cela fonctionne-t-il? Je
sais que c'est difficile, est-ce que les résultats commencent à
se manifester ou si cela va clopin-clopant? Est-ce toujours au même
endroit?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, c'est toujours au même endroit,
c'est-à-dire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Près du Luté-tia.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est sur la rue des Rennes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La rue de Sèvres. En fait, on me dit que
cela va très bien. Il y aurait eu entre $35,000 et $45,000 de vente de
volumes québécois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bien! C'est bien, c'est excellent!
UNE VOIX: Excellent!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Remarquez que nous aurons certainement à
nous demander comment...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excellente politique !
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... voir à diffuser davantage encore le
livre québécois. Il n'est pas sûr que ce dépôt
à Paris soit la meilleure solution. C'était un excellent point de
départ. Mais dans le cadre de la politique du livre, si les choses
fonctionnent comme nous le souhaitons, on pourra peut-être revoir tout
ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 13.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29. Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, je vous
signale qu'il est dix heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, est-il possible d'aller
jusqu'à 11 heures comme nous le permet le règlement,
article...?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, maintenant, je crois qu'il y a eu entente
avec les leaders de la Chambre, étant donné que dès demain
il y aura une proposition visant à faire siéger la Chambre depuis
le lundi jusqu'au dimanche exclusivement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme nous ne sommes pas saisis officiellement
de cette proposition est-ce qu'on pourrait...?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, bien, c'est-à-dire que nous en
sommes saisis officiellement. Elle est en appendice au feuilleton de la
Chambre. Quant à moi, j'estime que le travail que nous avons conclu
aujourd'hui est assez important pour que nous différions surtout
que...
M. CHARRON: Pour ma part, j'accepterais volontiers de terminer l'article
2, mais, pas de nous engager sur l'Office de la langue française ce
soir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non. D'accord! Si on pouvait simplement
terminer les relations culturelles.
M. CHARRON: Il y a un vote, je crois. M. LE PRESIDENT: Il y a un
vote.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un vote.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On pourrait aller voter.
M. LE PRESIDENT: Les règlements sont adoptés. Cela
prendrait le consentement unanime pour terminer à dix heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Je crois que c'est l'inverse, M. le
Président. Je crois qu'il faut le consentement unanime pour terminer
à dix heures. Parce que, d'après les règlements...
UNE VOIX: C'est ça!
M. CHARRON: C'est jusqu'à onze heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oh pardon! Je m'excuse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire que les règlements
nous permettent de siéger jusqu'à onze heures mais on a convenu,
jusqu'à nouvel ordre, de siéger jusqu'à dix heures. Quant
à moi, je ne me sens pas prêt à aborder le problème
du Canada français d'outre-frontières parce que le débat
sera assez long de toute façon là-dessus.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce qu'il s'agit d'un vote ou d'un
problème de quorum? Nous pourrions prêter quelques
députés à l'Assemblée nationale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit d'un vote, M. le Président.
On a sonné deux fois.
M. CHARRON: C'est le vote sur la curatelle. M. TREMBLAY (Chicoutimi): La
curatelle. UNE VOIX: Le projet de loi... M. CHARRON: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Alors, qu'est-ce que vous convenez, messieurs?
M. CLOUTIER Ahuntsic): Je pense qu'on est aussi bien... le
député de Chicoutimi le souhaite, alors...
M. LE PRESIDENT: Alors la séance est ajournée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A demain.
UNE VOIX: Demain, cela sera à dix heures, je suppose?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Demain, probablement à dix heures pour la
Chambre, alors, nous serons ici vers onze heures. On aura deux heures de
travail.
(Fin de la séance: 22 h 4)