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Commission permanente des Affaires culturelles
Crédits du ministère des Affaires
culturelles
Séance du mardi 1er juin 1971
(Seize heures cinq minutes):
M. BERTHIAUME (président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'aimerais signaler que le député
de Saint-Jacques m'a demandé s'il était possible de discuter du
poste 3 : Office de la langue française, à un autre moment
qu'aujourd'hui car il a dû s'absenter d'urgence. Personnellement, je n'ai
pas d'objection si c'est le consentement unanime de la commission. J'aurai
cependant à modifier mon ordre de travail et à prévenir
mes fonctionnaires de manière qu'après la discussion de l'article
2, sous-article 2, nous passions immédiatement au sous-article 4.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous avons le consentement requis des
membres de la commission?
Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien moi, je pense que c'est le ministre qui
doit prendre l'initiative de faire sa proposition. Est-ce que ça le
dérange à un point tel que...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est évidemment gênant, mais
d'autre part, je veux instaurer au sein de cette commission un esprit de
collaboration qui, je l'espère, se répercutera sur la vitesse des
travaux que nous avons entrepris. Alors, je serais favorable à cette
proposition dans les circonstances.
M. LE PRESIDENT: Nous procédons selon cette entente. Article 2,
sous-article 2.
Relations culturellesCanada français
d'outre-frontières
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Canada français
d'outre-frontières, M. le Président, est-ce que le ministre a des
observations générales à nous faire sur ce service?
J'ai demandé, au chapitre du Canada français
d'outre-frontières, si le ministre avait des observations
générales à faire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Très courtes, M. le Président. Je
voudrais simplement rappeler que le service du Canada français
d'outre-frontières a pour raison d'être de maintenir le contact
avec les groupes francophones du continent nord-américain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, les observations que
je veux faire seront également les plus brèves possibles. Le
ministre ayant indiqué quelle est la vocation de ce service, il n'est
pas nécessaire d'y revenir, tout le monde le connaît. Il y a
cependant certaines questions d'ordre général que je voudrais
poser au ministre à ce chapitre. Qu'en est-il de l'entente
Ontario-Québec et, d'autre part, y a-t-il d'autres projets d'ententes
avec d'autres gouvernements des Etats membres de la
fédération?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour ce qui est de l'entente
Ontario-Québec qui a été signée, soit dit en
passant, le 7 juin 1969, la commission permanente s'est réunie quatre
fois alternativement à Québec et à Toronto.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles ont été les
réalisations pratiques de cette entente dans le domaine des Affaires
culturelles, parce que l'entente a quand même une portée plus
générale que cela?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est surtout dans le domaine des
activités culturelles à frais partagés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, quels ont été les
échanges, les programmes à frais partagés, quel a
été le programme d'activités, aux termes de cette
entente?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu, par exemple, une tournée, la
tournée de Pierre Calvé, qui s'est produite dans une soixantaine
d'écoles secondaires en Ontario.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel moment a commencé cette
tournée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'octobre l'année dernière
jusqu'à février cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la tournée que nous avions
préparée. Est-ce qu'il y a eu d'autres programmes, d'autres
activités dans le cadre de cette entente?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu des projets mais il n'y a pas eu
d'autres activités précises dans ce domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les raisons qui ont
empêché le gouvernement de donner suite à cette entente?
Est-ce que c'est une question d'argent ou si c'est parce qu'on a laissé
en veilleuse ce projet?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, l'entente n'a pas été en
veilleuse puisqu'il y a eu ces quatre réunions qui ont permis tout de
même des échanges de renseignements et ont permis
de continuer à maintenir l'esprit de collaboration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, lorsque vous parlez des rencontres
qui ont eu lieu, est-ce qu'il s'agit de rencontres qui ont eu lieu dans le
cadre général de l'entente ou en ce qui concerne le programme
spécifique d'échanges en matière culturelle?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cadre général de
l'entente, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et quelles ont été les
conclusions en ce qui concerne le ministère des Affaires
culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les consultations se font entre notre chef de
service, ici aux Affaires culturelles, et son homologue ontarien, à la
suite d'ailleurs d'une décision qui a été prise à
la commission permanente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, du côté des
réalisations, à part cette tournée de Calvé, il n'y
a pas eu d'autres programmes à frais partagés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De programmes à frais partagés,
non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, l'entente n'a pas fonctionné,
sauf des rencontres de discussion d'ordre général avec quelques
à-côtés sur les Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est à peu près ça, M. le
Président, je n'ai rien à ajouter. Le cadre budgétaire
étant réduit, ce sont des activités dans ce
secteur-là.
M. TETRAULT: On a parlé d'ententes entre l'Ontario et le
Québec. Est-ce qu'il y a des ententes avec d'autres provinces ou...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une question que j'avais posée au
ministre en lui indiquant s'il y avait eu une signature d'entente avec d'autres
gouvernements des Etats membres de la Fédération. Qu'est-ce qu'il
en est du Nouveau-Brunswick? ?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, il n'y a pas eu de
signature récente mais il existe deux autres ententes, soit l'entente
Nou-veau-Brunswick-Québec qui remonte à 1969 ainsi que l'entente
Louisiane-Québec qui remonte également à 1969.
M. TETRAULT: Est-ce qu'il y a eu des échanges entre la Louisiane
et le Québec?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu dans le cadre général
des rencontres de ces commissions tant dans le cas de
Nouveau-Brunswick-Québec que dans le cas de Louisiane-Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu très peu d'activités sur
le plan culturel dans le cadre de l'entente Louisiane-Québec.
M. TETRAULT: Dans l'entente...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a fait beaucoup de bruit, M. le
Président, au sujet de cette entente Louisiane-Québec, je sais
que des fonctionnaires sont allés là-bas. Est-ce qu'il y a un
fonctionnnaire permanent en Louisiane qui s'occupe de cette entente?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas rattaché aux Affaires culturelles, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est aux Affaires intergouvernementales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, c'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'occupe en même temps des choses
culturelles, des incidences culturelles de l'entente. Qui est ce
fonctionnaire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Léo Leblanc. M. TREMBLAY (Chicoutimi):
M. Leblanc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est certainement un nom acadien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est toujours là. Est-ce qu'il
n'avait pas été question qu'on nomme quelqu'un du
ministère des Affaires culturelles en Louisiane?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, la rumeur n'était pas vraie que
vous vouliez y détacher votre sous-ministre actuel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, la rumeur
n'était pas exacte.
M. TETRAULT: Dans les ententes Nouveau-Brunswick-Québec, est-ce
qu'il y a un échange au point de vue culturel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. La commission n'est
pas encore formée pour cette entente. Il s'agit d'ententes
générales qui n'impliquent le ministère des Affaires
culturelles que de manière indirecte. Il sera possible, au cours de la
discussion des crédits des Affaires intergouvernementales, d'avoir
peut-être plus de détails.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne
voyez pas d'imputation de budget en ce qui concerne la Louisiane?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même aux affaires gouvernementales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout ce qu'il y a dans le domaine de la
coopération avec l'extérieur, aux Affaires intergouvernementales,
c'est $245,000 dont vous nous avez parlé l'autre jour?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TETRAULT: Dans les relations avec l'Ontario on voit ici, à
l'article 2, sous-article 21: Relations culturelles: $150,000, est-ce
que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, je
regrette, mais...
M. TETRAULT: Article par article. Très bien, M. le
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... nous en sommes aux observations
générales.
M. LE PRESIDENT: A vous, M. le député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que notre savant collègue
d'Abitibi-Ouest...
M. AUDET: Vos observations étaient... Au point de vue des
échanges-ententes avec l'Ontario, en ce qui concerne les
étudiants qui désirent aller apprendre l'anglais durant
l'été, est-ce que votre ministère a conclu des
ententes...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, nous discutons en ce
moment le budget du ministère des Affaires culturelles, et votre
question relève du ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cadre de l'entente
Ontario-Québec, il y a un programme qui touche à la fois
l'Education et les Affaires culturelles. La partie dont parle M. Audet
relève de l'Education.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président en ce qui concerne les
observations générales, quant à moi je me rends compte
évidemment qu'il y a un problème d'austérité, une
question de disponibilité budgétaire. Je n'en ferai pas grief au
ministre, sous toutes réserves naturellement que le ministre veuille
bien insister auprès de son collègue des Finances pour obtenir un
peu plus d'argent parce qu'il est important que nous entretenions des relations
avec le gouvernements des Etats membres de la Fédération, et que
nous nous occupions, en particulier, du problème des francophones qui
vivent sur les territoires régis par ces gouvernements.
Je suis prêt, quant à moi, à passer au sous-article
1: Traitements, salaires et allocations. Il y avait quatre fonctionnaires au 3
février 1970. Est-ce qu'on a autorisé d'autres postes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a cinq postes autorisés, M. le
Président. Quatre en place, un poste vacant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est ce poste vacant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit d'un poste d'agent culturel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cet agent culturel sera rattaché au
ministère et se promènera un peu pour les fins du Canada
français d'outre-frontières?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas impossible, M. le Président.
C'est dans le cadre des relations culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sera un agent culturel, mais plus
spécialement chargé d'assister le directeur du Service du Canada
français d'outre-frontières. M. le Président, le
sous-article 1, quant à moi, est adopté...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi.
M. PICARD: Au sous-article 1: Traitements, salaires, je remarque une
diminution de 20 p.c. du personnel et une augmentation de $1,100 dans les
crédits demandés. Comment expliquez...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas de diminution du personnel, M. le
Président.
M. PICARD: Selon les chiffres que nous avons ici en 1970 à ce
poste, vous aviez cinq fonctionnaires, et cette année, vous en avez
quatre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Nous en avons toujours cinq. Ce sont des
postes autorisés. Il y a actuellement un poste vacant.
M. PICARD: L'an dernier, vous aviez cinq postes autorisés pour
des traitements de $38,200, et cette année quatre postes
autorisés...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je m'excuse, M. le Président. Nous avons
cinq postes autorisés cette année.
M. PICARD: Ce n'est pas ce qui apparaît aux crédits. C'est
quatre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons quatre postes comblés mais un
poste vacant qui reste un poste autorisé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici ce que M. Picard veut dire. L'an
dernier, il était bien fait mention qu'il y avait cinq postes. Or, nous
n'en retrouvons que quatre cette année plus un poste à pourvoir.
M. Picard s'inquiète de la diminution en ce qui concerne ce poste.
Pourquoi y a-t-il augmentation d'un côté et diminution de
l'autre?
M. TETRAULT: Est-ce qu'il y avait des postes vacants l'an passé
sur les cinq qui étaient nommés ou est-ce qu'ils étaient
tous comblés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ils étaient tous comblés
l'année dernière.
M. TETRAULT: Tous comblés. Donc, son observation est bien
fondée.
M. PICARD: C'est là que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les postes étaient...
M. PICARD: Si vous permettez, je vais expliquer. L'an dernier, vous
aviez cinq postes autorisés et vous en aviez cinq comblés, pour
des crédits de $38,200; cette année, même si vous avez un
poste vacant, il n'y a que quatre postes autorisés aux crédits
ici, tel qu'il apparaît, pour un montant de $39,300.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... postes autorisés.
M. PICARD: Pourquoi cinq si...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous donnons les crédits pour les postes
vacants, M. le Président.
M. TETRAULT: Il y a quatre postes comblés et vous avez $39,300.
L'an passé, vous aviez cinq postes comblés pour $38,200.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez. Le montant de $39,300 inclut le poste
vacant, cela va de soi. Lorsque nous planifions, lorsque nous programmons dans
un ministère, nous tenons compte de tous nos postes même
lorsqu'ils sont vacants, parce que, autrement, on ne pourrait jamais les
combler en cours de route. Il se trouve qu'en ce moment nous avons un poste
vacant mais dans quelques mois il ne le sera pas.
M. VEILLEUX: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Si vous le permettez...
M. PICARD: Aux crédits, ce n'est pas quatre postes qui devraient
être indiqués. C'est cinq, parce que...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous en indiquons cinq.
M. PICARD: Dans l'étude des crédits de tous les
ministères, on indique aux crédits ici le nombre de postes
autorisés qu'ils soient comblés ou pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons changé la formule.
M. LE PRESIDENT: Pas cette année. La formule est changée
cette année. Ce n'est plus la même question de préparation
du livre des crédits. Cette année, ce qui est indiqué, le
chiffre qui est indiqué est le nombre de postes comblés, tandis
que l'an dernier c'était le nombre de postes autorisés. C'est la
seule différence.
M. PICARD: Cela s'applique à tous les ministères?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui complique la situation du ministre,
c'est qu'il était plus simple d'avoir les indications concernant les
postes occupés et les postes à pourvoir. Là, nous sommes
obligés d'interroger le ministre à chaque fois pour savoir s'il y
a des postes à pourvoir et combien de postes sont autorisés.
M. TETRAULT: Donc, l'augmentation de $38,200 à $39,300, c'est
l'augmentation courante d'une année de salaire pour les cinq postes qui
sont appelés à être comblés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, au sous-article "traitements,"
l'an passé, les cinq postes étaient pourvus au moment où
nous avons étudié le budget.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il y a quelqu'un qui est parti. Qui a
quitté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Jacques Jolicoeur qui a été
muté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce poste qui est à pourvoir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quant à moi le sous-article 1 est
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement. Le ministre
pourrait-il me dire pourquoi il y a diminution de $3,900 à $2.200?
Combien a-t-on dépensé d'argent au cours du dernier exercice pour
les frais de déplacement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé $1,163.37.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et c'est ce qui explique que vous avez cru que
cette année...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ce qui explique que nous avons
préféré diminuer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... vous en aviez assez. Alors, article 2,
sous-article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de bureau, c'est la même chose.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 21, "Relations culturelles,"
il s'agit ici d'un budget de subventions. Est-ce que le ministre pourrait nous
donner des détails sur les $150,000 qui paraissent au budget et qui sont
les mêmes que ceux qui paraissaient l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons plusieurs types de manifestations:
Aide technique, stages, et subventions. Je peux vous en donner le détail
si vous le désirez pour 70/71.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, j'aimerais savoir en ce qui concerne
l'aide technique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En ce qui concerne l'aide technique, nous
avons...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur le document que vous nous avez remis, ces
subventions ne me paraissent pas avoir été compilées,
à moins que je ne fasse erreur, je ne vois pas...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous en avons tout le détail, c'est le
détail que nous vous avons remis d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ça ne paraît pas ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que nous vous avons donné ce sont des
subventions.
M. TETRAULT: M. le Président, est-ce qu'il serait possible
d'avoir un document...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous les avons remis à votre
représentant.
M. TETRAULT: Il n'est pas ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai répondu avec joie à la
demande des Oppositions au début et nous avons remis des masses de
documents dans tous les secteurs. Malheureusement nous n'avons pas de copies
immédiatement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les subventions en ce qui concerne
le Canada français d'outre-frontières paraissent dans les
documents que vous nous avez remis? Je ne les ai pas trouvées. A moins
que je ne fasse erreur, mais je ne les ai pas trouvées.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous vous avons remis tous les documents que
vous nous aviez demandés mais vous n'avez peut-être pas le petit
détail, si j'ose dire, des subventions des relations culturelles que je
peux vous citer ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est assez important, puisqu'il s'agit de
$150,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour ce qui est des subventions, je peux vous
donner la liste pour 71/72: échanges de sociétés chorales
avec le Nouveau-Brunswick; envoi d'un artiste du Québec à la
rencontre des Canadiens français du sud de l'Ontario;
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui était cet artiste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Jean-Pierre Ferland; récital de Gilles
Vigneault dans le cadre de la journée française de Saint-Jean,
Nouveau-Brunswick;
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien pour ce récital?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $1,500; tournée de Gilles Vigneault
à Sudbury, North Bay et Kapuskasing;
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien pour ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $1,500 également; aide à la tenue
des journées françaises en juin à Edmonton, Alberta; aide
à une exposition de peinture au collège Saint-Louis
d'Edmunston.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien d'argent, quel artiste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agissait d'artistes locaux
d'Edmonton?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agissait d'artistes locaux; envoi d'un
artiste du Québec à la semaine française de Welland.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui était-il? M. CLOUTIER (Ahuntsic):
Georges Dor. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel cachet? M. CLOUTIER (Ahuntsic):
$500
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il coûte moins cher que Gilles
Vigneault.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Envoi d'une conférencière aux
dames d'Acadie à Campbellton.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui était cette femme?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mme Françoise Gaudet-Smet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel cachet?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $100; envoi de la chorale V'la le Bon Vent au
festival international de Sudbury avec participation égale de l'Ontario,
$500, tournée des Ballets modernes de Montréal dans les provinces
maritimes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien pour les Ballets modernes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $1,800. Vous voyez qu'avec un budget
réduit nous arrivons à avoir beaucoup d'activités. Nous
repassons les différentes provinces. Subventions dans le cadre des
programmes d'action: subvention de l'Association canadienne-française
d'Ontario $13,000. Voulez-vous que je continue, M. le Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Société franco-manitobaine de
Saint-Boniface, $6,000; Saskatchewan, Association culturelle franco-canadienne,
$6,000; Alberta, Association canadienne-française de l'Alberta, $6,000;
Colombie-Canadienne, Fédération canadienne-française de la
Colombie-Canadienne, $5,000; Nouveau-Brunswick, Société nationale
des Acadiens, $10,000; Nouvelle-Ecosse, Fédération francophone de
la Nouvelle-Ecosse, $2,000. Egalement la Fondation cigogne, $1,000;
Nouvelle-Angleterre, Association des professeurs franco-américains de
Manchester, $1,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, cela fait un total de combien, tout
ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le total des subventions est de $70,000, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est de $70,000.
M. TETRAULT: Celui de l'an passé était de quel
montant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous parlons de l'an passé en ce
moment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De 70/71. Maintenant, il y a $150,000 pour les
relations culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Nous avons un montant de $15,000 pour ce
que nous appelons les manifestations; ce sont des semaines culturelles en
dehors du Québec. Nous avons de l'aide technique qui peut être
donnée à certains journaux, par exemple, à
l'extérieur du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez donné de l'aide
technique à des journaux?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le Voyageur, de Sudbury, Le Travailleur, de
Worcester, Le Rempart, d'Amherstbury, en Ontario. Nous avons également
des stages pour un montant de $33,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sujet de ces journaux, M. le ministre,
j'aimerais savoir quelle est votre opinion parce que, chaque année,
ça revenait, cette histoire des journaux, en particulier le cas du
Travailleur, de Worcester, et on se demandait justement quelle pouvait
être l'utilité de ce genre de subventions. Est-ce qu'il vous
paraît que ces journaux ont une certaine viabilité? Est-ce que
leur situation s'est améliorée ou si nous allons encore à
leur rescousse? Enfin, remarquez que je ne...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Remarquez que c'est une subvention plus
symbolique qu'autre chose. Je crois qu'il est tout de même
nécessaire que nous marquions un intérêt particulier
à ces groupes qui se sentent isolés. Nous faisons, en ce moment,
d'ailleurs, des enquêtes en vue d'essayer de déterminer quel est
l'impact de ces différents journaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui fait ces enquêtes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est M. Jean Laurin qui s'occupe, semble-t-il,
d'hebdomadaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour voir
quel est exactement l'état de la presse, enfin, son public,
son...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais, encore une fois, le budget est
tellement restreint que nous ne pouvons que marquer un...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, ça, je le comprends très
bien, je ne fais pas de critique à l'endroit du ministre, mais je
m'interroge sur la rentabilité de ce genre de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A première vue, elle me paraît,
encore une fois, surtout symbolique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça! Je me rends compte que vous
avez les mêmes préoccupations que nous avons tous d'ailleurs en ce
qui concerne ces organismes-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et comment!
M. VEILLEUX: Est-ce que je pourrais demander aux membres de la
commission d'élever un peu la voix pour qu'on puisse mieux comprendre en
arrière. Parce que, parfois, on n'entend pas comme il faut l'honorable
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'essentiel c'est que...
M. VEILLEUX: Etant donné qu'il tient des propos très
intéressants...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'essentiel, c'est que vous me compreniez.
M. VEILLEUX: Je ne voudrais pas perdre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous y gagneriez certainement.
M. VEILLEUX: Je bois ses paroles.
M. PICARD: Est-ce qu'on prend comme raison que vous êtes un lundi
matin?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, c'est mardi aujourd'hui.
M. PICARD: Ah! Oui, c'est vrai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes déphasé.
M. PICARD : La première journée au travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, il y a donc $70,000 en
subventions et le reste couvre ces différentes manifestations: stages,
assistance, etc. En ce qui me concerne, je n'ai pas de questions à poser
sur ces $150,000, c'est exactement...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 21, adopté. Sous-article 29.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, sous-article 29, "Autres
dépenses". L'année passée, le ministre s'était
gardé un coussin de $1,600.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Austérité, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il a usé son coussin ou
si...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'était le coussin qui venait du budget
de l'ancien gouvernement que j'avais réussi à conserver.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui était un gouvernement
prévoyant à ce moment-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Prévoyant mais qui coûtait quand
même un peu plus cher.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui coûtait plus cher mais qui avait
plus de rendement si on tient compte de l'article Canada-français
d'outre-frontières.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Moins d'efficacité... aucun changement de
ce point de vue, je l'admets.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il ne s'est rien fait absolument et on n'a
même pas donné suite aux ententes Québec-Ontario. Alors, M.
le Président, nous sommes prêts à adopter l'article 2,
Canada français d'outre-frontières.
M. LE PRESIDENT: Poste 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous réservons le poste 3...
M. LE PRESIDENT: Pour le député de Saint-Jacques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous paraphez cet article. Nous passons
à Diffusion. Nous attendons avec grand intérêt, grande
excitation le rapport d'activité et les observations
générales du ministre.
Diffusion
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mes observations générales seront
comme toutes mes observations générales, extrêmement
courtes. Etant donné que j'ai, dams mes remarques préliminaires,
repassé la plupart des directions générales et des
services du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est l'orientation que le ministre veut
bien donner à la diffusion de la culture? Nous avons déjà
longuement disserté sur le problème de la
diffusion de la culture en indiquant que la diffusion avait en somme
deux pôles. Il y a un pôle qui se situe au ministère et qui
consiste à mettre à la disposition des citoyens le bien culturel,
où que ce bien se trouve et où que les gens se trouvent; d'autre
part, il y a un pôle de retour qui est la contribution des diverses
régions du Québec à la diffusion de la culture par voie de
création, d'échange, etc.
J'aimerais bien connaître la politique du ministre pour
l'année qui vient en ce qui concerne les deux objectifs majeurs de la
diffusion que je viens d'indiquer. Parce que les observations
générales qu'il a faites ne nous ont pas rendu compte de
l'activité du ministère dans ce domaine.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu une certaine réorganisation
administrative qui fait que la direction générale de la diffusion
comprend quatre services: les bibliothèques publiques, les bureaux
d'aménagement culturel, les centres culturels et l'Office du film du
Québec. L'Office du film du Québec, avant, n'était pas
rattaché à une direction générale. Ceci indique
bien l'intention du ministère de grouper tous les éléments
qui ont une certaine influence du point de vue de la déconcentration.
Les objectifs restent certainement les mêmes. Nous considérons
qu'il est important de distribuer les biens culturels à toutes les
couches de la population, où qu'elles se trouvent.
La seule priorité que j'ai indiquée dans mes remarques
préliminaires touchait les zones métropolitaines, en particulier
la zone métropolitaine de Montréal. Notre diffusion jusqu'ici
s'étant surtout faite en province je crois que c'était
nécessaire dans cette phase du ministère des Affaires
culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, en ce qui concerne cette diffusion
dans ce que le ministre appelle la zone métropolitaine de
Montréal, est-ce que le ministre pourrait nous dire quel est le
programme d'action que son ministère a conçu pour servir la zone
dite métropolitaine de Montréal? Quels sont les instruments
qu'utilisera le ministre? Combien d'argent entend-il consacrer à la
région de Montréal par rapport à l'argent qu'il consacre
aux autres régions du Québec?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous envisageons de faire certaines recherches
cette année dans le cadre d'un projet pilote qui verrait probablement le
jour l'année suivante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et y consacrer combien d'argent?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Environ $12,000 sous forme d'honoraires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous... M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est
pas très élevé, mais c'est à peu près tout
ce que nous pouvons y consacrer cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...confieriez cette recherche à
qui?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les fonctionnaires du ministère seront
impliqués au premier titre. Il n'est pas question de donner la recherche
à l'extérieur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Or, les $12,000 seraient, serviraient à
quoi exactement? A payer des spécialistes, des recherchis-tes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sous la responsabilité des fonctionnaires
du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous la responsabilité des
fonctionnaires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne s'agira pas d'un contrat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vois. Et c'est la grande politique
générale pour ce qui concerne la région dite
métropolitaine. Maintenant, en ce qui concerne les régions, les
autres régions du Québec, quelle est la politique
générale du ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous continuons le travail qui a
été commencé et il sera peut-être plus facile de
donner des détails lorsque nous arriverons aux différents
services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, en somme, pour conclure
là-dessus, il n'y a pas de réaménagement majeur, on a
regroupé tout simplement des services, on suit la même politique
et on veut mettre simplement l'accent par un programme de recherches sur les
possibilités de diffusion, des exigences de diffusion dans la
région métropolitaine de Montréal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela me paraît un excellent
résumé, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, je comprends très bien que l'on
s'apprête à faire ce que j'avais décidé. J'en
remercie le ministre. Alors...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai jamais nié l'importance...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut jamais nier la
vérité...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...de l'ancien ministre. Je n'y ai jamais
songé d'ailleurs. Il a assuré la continuité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut jamais nier la
vérité, M. le Président, indépen-
damment des tractations qui ont eu lieu au ministère pour
déclarer que nous n'avions rien fait et qu'il fallait mettre à la
raison certains fonctionnaires qui n'étaient pas bien vus par le caporal
en chef du ministère.
Alors, M. le Président, je veux bien mettre un terme à ces
observations générales et passer à l'examen des
articles...
M. LAURIN: M. le Président, avant que nous passions aux
détails des articles j'aurais quelques questions générales
à poser moi-même au ministre.
Je viens d'entendre que peu de chose avait été
changé sur l'orientation générale du ministère en
ce qui concerne la diffusion de la culture. Dois-je comprendre que les
thèmes majeurs qui président encore à ce travail de
diffusion de la culture sont une sorte d'élitisme qui consiste à
aller porter aux populations défavorisées ou aux populations non
encore développées au point de vue culturel des manifestations
dues aux générations antérieures ou des manifestations
dues à nos artistes actuels, par opposition à une autre
conception qui serait plutôt axée sur la participation ou
l'animation ou la stimulation...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je crois que...
Excusez-moi.
M. LAURIN: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avant que le ministre ne réponde, je
voudrais bien ici mettre en garde le député de Bourget contre une
expression qu'il a employée. Je tiens à faire une observation ici
qui est plutôt un rappel au règlement puisqu'on ne peut pas poser
la question de privilège. Il n'a jamais été dans
l'intention du ministère ni dans les politiques actives du
ministère de pratiquer ce que le député de Bourget appelle
un élitisme. Il fallait commencer par le commencement. Dès le
moment où nous avons mis de l'avant ces politiques, nous y avons
intéressé les citoyens de toutes les régions par mode de
participation. Comme je vous le dis, il fallait commencer par quelque chose. Et
ce que les gens nous demandaient au départ, c'était justement ce
bien que l'on considérait comme l'apanage de l'élite, mais nous
leur avons fait savoir immédiatement qu'ils voulaient eux-mêmes
contribuer en participant et en créant dans la mesure où cela
serait possible.
M. LAURIN: M. le Président, je basais mes remarques sur la
lecture très intéressante que j'ai faite des
exposés-luminaires du ministre, du député de Chicoutimi,
du député de Saint-Jacques et du député de
Richmond. C'est sur la base de ces remarques que je posais ma question.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, si je ne suis pas revenu
sur ce que j'ai déjà dit, c'est parce que je veux
accélérer autant que faire se peut la discussion des
crédits. Je suis assez laconique à ce stade-ci.
M. LAURIN: oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous comprendrez qu'il n'est pas question de
changer l'orientation que j'ai essayé de définir au tout
début.
M. LAURIN: Je repose donc ma question. Est-ce que l'orientation du
travail du ministère en ce qui concerne ce poste très important
de la diffusion de la culture actuellement, en 70/71, est centrée
plutôt sur une conception qui consisterait à aller porter aux
populations des témoignages dus aux artistes actuels ou aux
générations passées ou, au contraire, de plus en plus et
dans quelle proportion, sur l'activation du potentiel artistique qui existe
dans nos communautés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je retiens la deuxième partie de la
proposition du député de Bourget. C'est bien dans ce
sens-là que nous entendons travailler et c'est d'ailleurs dans ce
sens-là que le ministère était orienté. Il est
évident qu'il faut tenir compte et je ne veux pas reprendre mon
discours du début des biens culturels qui existent et qui ont
leur valeur en soi, mais il faut qu'il s'y ajoute également une action
en profondeur.
M. LAURIN: Par exemple, est-ce qu'on pourrait dire que la majeure partie
des crédits vont à des expositions d'oeuvres faites sinon par des
génies, du moins par des créateurs ou qu'elles vont plutôt
à des expositions qui seraient faites par des gens du milieu qui font
leurs premières armes dans le domaine de la création?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a les deux, M. le Président. Je
dirais que, pour l'instant en tout cas, la proportion est plus
élevée dans la première hypothèse, mais je pense
que cette proportion devrait être renversée en cours de route.
Nous avons plusieurs exemples d'activités de diffusion qui ont vraiment
mobilisé les énergies du milieu.
Je pense en particulier à certaines expositions qui permettent
à des sculpteurs locaux de se produire et en même temps de tenir
une espèce d'atelier dans le milieu même.
M. LAURIN: J'ai lu récemment un article où on exprimait
beaucoup mieux que je viens d'essayer de le faire la conception dont j'aimerais
parler. C'est un article de Laurent Bouchard M. Bouchard y disait: "Le
problème n'est pas d'offrir des manifestations culturelles, d'aussi
bonne qualité qu'elles fussent, à une population plus ou moins
consentante à les recevoir, mais de faire en sorte que les
différentes cellules qui composent la société choisissent
elles-mêmes,
au moment qui leur convient, l'activité qui correspond à
leur stade d'évolution propre." Ceci me paraît très bien
résumer ce problème d'accessibilité à la
création qui sous-tend mes remarques. Je me demandais si c'était
l'orientation générale de la politique du ministère en ce
qui a trait à la diffusion.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux que revenir sur les remarques
préliminaires que j'ai faites.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le ministre me le permet, je voudrais faire
observer au député de Bourget que ce qu'il dit là est fort
pertinent, fort valable, c'est l'exigence et c'est l'idéal. Mais il
reste que, quand on a pratiqué un tant soi peu ce genre de politique, on
se rend compte qu'à un moment donné il se produit un
phénomène de concentration des créateurs dans les milieux
où leurs oeuvres trouvent preneur. Ce lieu de concentration, vous le
connaissez, c'est Montréal. Ce qui ne nous empêche toutefois pas
de nous intéresser à la création et à la
créativité locales, mais le ministère des Affaires
culturelles, sans pratiquer un dirigisme autoritariste, est quand même
obligé de partir de certaines normes, des normes de qualité, et
de donner, tout au moins pour une période encore assez longue, la prime
à la qualité. Si l'on va dépenser de l'argent, affecter
des sommes considérables à des expériences qui se situent
au niveau le plus moyen, pour ne pas dire le plus bas de l'amateurisme, on
risque de manquer son coup.
Vous rapportiez tout à l'heure les propos de M. Bouchard, qui a
été directeur du centre culturel à Jonquière et
président de la Fédération des centres culturels, j'ai eu
souvent des discussions avec lui. Il s'agit, dans ce domaine de la
créativité, de prendre conscience d'un fait: tout le monde peut
fort bien s'adonner à une forme quelconque de création, mais pour
parvenir à créer des oeuvres qui soient valables, qui deviennent
exportables sur un territoire donné ou exportables à
l'extérieur, il faut que ces oeuvres répondent à certaines
normes de qualité. Ayant eu l'occasion, il y a quelques semaines, il y a
un mois et demi, presque deux mois maintenant, de participer à un
colloque à l'Université du Québec à Chicoutimi, sur
ce problème, où justement il y avait des représentants du
centre culturel de Jonquière, on a discuté de ces génies
latents qui dormiraient faute d'assistance, etc. Cela peut être vrai dans
un sens, mais le génie c'est assez rare, le talent même...
M. LAURIN: Ce n'est pas au génie du tout que je pensais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais le talent même est assez rare,
c'est-à-dire le talent qui soit tel qu'il puisse s'exprimer.
M. LAURIN: C'est au goût naturel de chaque individu de
créer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je veux bien, M. le député
de Bourget. Je veux bien. Je suis d'accord avec vous là-dessus.
Là, on est dans l'ordre de l'anthropologie.
M. LAURIN: Non. On est dans l'ordre de la mentalité
enfantine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On est dans l'ordre de la création
plutôt, celle que doit encourager d'abord le ministère en la
véhiculant, cette création esthétique, afin de provoquer
les vocations artistiques, celles qui produiront des choses valables. Si vous
placez le problème dans la perspective des loisirs, là, vous
touchez une autre dimension, que nous avons essayé d'atteindre par la
politique de diffusion, mais qui ne se manifeste que progressivement. L'autre
jour, le député de Saint-Jacques a fait des observations
très justes sur le besoin culturel, par exemple. Il faut savoir ce
qu'est le besoin culturel. Il a parlé de l'assistance aussi à ces
groupes. Mais le ministère comme tel est quand même obligé
de situer son action, son activité à un palier qui dépasse
le simple amateurisme.
M. LAURIN: Mais il reste le député de Chicoutimi le
reconnaîtra avec moi que l'esprit qui a présidé au
rapport Rioux vaut non seulement pour l'école, mais il vaut pour toutes
les manifestations culturelles d'une collectivité. Et je me demande si
cet esprit qui a présidé au rapport Rioux, on le sent de plus en
plus dans le monde général du loisir culturel. Au fond,
c'était ma préoccupation et c'est encore ma
préoccupation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que c'est la préoccupation du
ministre comme ce fut la mienne. Mais vous voyez comme moi que, dans l'ordre
pratique, il y a des difficultés assez importantes, des obstacles assez
énormes à surmonter. Il a fallu d'abord sensibiliser la
population à la réalité culturelle, aux besoins culturels.
Il a fallu susciter les besoins et, partant de là, on chemine lentement
et difficilement vers cet idéal que vous préconisez. Le
rôle de l'Etat se situe à ce palier d'animation.
M. LAURIN: C'était la question que je voulais poser, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Article 1. Administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je crois que nous en
avons fini avec les observations générales. Nous en sommes au
poste budgétaire 4, article 1; Administration. Quel est le directeur
actuel de la diffusion?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Pierre Lachapelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Lachapelle. Il y a trois postes au 3
février 1970. Est-ce qu'il y aura d'autres postes autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Il n'y a pas de
poste vacant à l'article "administration".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de poste vacant et vous n'avez
pas cru bon d'en demander d'autres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Disons qu'il n'y a pas d'autres postes. Il y
aurait peut-être intérêt, avec l'augmentation des
activités du service, qu'on puisse en faire autoriser d'autres. Nous
verrons en temps et lieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'an passé, est-ce que le ministre
pourrait réconcilier ces chiffres-là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la diffusion générale de la
culture, on trouvait 26 postes, et entre parenthèses, 22.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une réconciliation s'impose parce que
l'année dernière tout ce qui paraît sous "administration,"
sous "Bureau d'aménagement culturel" et sous "Centres culturels"
paraissait sous la "diffusion." En fait, une correction devrait être
apportée pour 70/71 au montant que l'on voit de $32,300, nous devrions
lire un montant de $37,300. En revanche, à l'article 3, sous-article 1,
toujours dans la colonne 70/71 nous avons le montant de $147,700, alors que
nous devrions lire $142,700.
Dans le cadre de la réorganisation administrative nous avons cru
bon d'avoir des services séparés pour les activités
d'aménagement culturel, les activités de centres culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'an passé, il y avait 26
fonctionnaires en poste à la direction générale de la
diffusion de la culture. On devait en ajouter 22. Est-ce que ces fonctionnaires
ont été engagés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces fonctionnaires sont répartis dans les
trois services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait un total de combien, trois, neuf,
quatorze et deux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour faciliter la réconciliation, je peux
vous donner également les chiffres du Bureau d'aménagement
culturel: 14 postes en place, un ouvrier et un poste vacant. Pour les centres
culturels: 2 postes en place et pas de poste vacant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait combien de postes au total?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons donc, si nous éliminons le
Service des bibliothèques publiques: 19 postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce que je ne comprends pas, c'est que l'an
passé, il y avait 26 fonctionnaires en poste et on avait autorisé
22 nouveaux postes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agissait de nombre de postes
autorisés, mais ces postes n'ont pas été remplis en
totalité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien y a-t-il eu de postes pourvus de
titulaires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cadre de la réorganisation,
certains postes ont des titulaires dans ce chiffre de 26 que le
député de Chicoutimi cite pour l'année dernière,
mais peuvent se retrouver ailleurs dans d'autres services. Je pense que la
préoccupation du député de Chicoutimi est de savoir si les
activités de diffusion risquent de s'en ressentir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, la préoccupation du
député de Chicoutimi c'est que, l'an passé il y avait 26
postes à la direction générale de la diffusion de la
culture et qu'on en avait autorisés 22, est-ce qu'on a engagé 22
fonctionnaires ou si on ne les a pas engagés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux pas donner d'autres réponses
que celles que j'ai données. Je crois qu'elles sont à la fois
claires et adéquates.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elles sont ni claires ni précises, et
ne répondent absolument pas à la question que j'ai posée,
à savoir: Pourquoi l'an passé il y avait 26 postes...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y avait 26 postes autorisés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon, il y avait 26 postes et 22
autorisés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y avait 26 postes autorisés
l'année dernière.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y avait 26 et 22, c'était ce qu'on
avait l'an passé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! 26 autorisés et 22 à
combler.
C'est bien ce que j'essaie d'expliquer. Nous nous retrouvons avec 19
postes qui passent dans la diffusion et il y a 3 postes... Il y en a un aux
relations culturelles, un au budget et programme qui relève des services
administratifs. Il faut s'attendre que certaine réconciliation soit
néces-
saire dans le cadre d'une réorganisation et d'une restructuration
assez importante.
M. TREMBLAY (Chicoutmi): Cela ne me paraît pas très
convaincant. Il manque du monde. On a perdu des gens en cours de route.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous n'avons perdu personne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va les retrouver dans la nature.
M. CLOUTEIR (Ahuntsic): Vous allez tous les retrouver en cours de
route.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'espère bien. Donc, nous sommes au
poste 4, article 1, sous-article 1. Il y a trois postes pourvus actuellement et
il n'y a pas de poste à pourvoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le personnel à "Administration" reste
exactement le même, dirigé par M. Lachapelle, le directeur
général de la diffusion de la culture. En ce qui me concerne, je
n'ai pas d'autres questions à poser là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Le poste 4, article 1, sous-article 1,
adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. Sous-article 2. Ce sont les
dépenses courantes de ces fonctionnaires, une petite diminution de $200.
C'est économique. Combien avez-vous dépensé des $4,000.
l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $3,000, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quelle date?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre. Cela fait partie des quatre
postes que nous avions cités la dernière fois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, j'objecte encore ceci. Je ne
comprends pas que nous n'ayons pas la comptabilisation des dépenses
à la fin de l'exercice financier tout au moins début janvier.
Nous sommes à sept mois du 30 septembre. Or, nous ne savons pas quelle
est la comptabilisation exacte.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'il s'agit là d'une politique
gouvernementale. Je peux peut-être vous donner une idée des
explications générales auxquelles j'avais fait allusion lorsque
le problème a été soulevé pour la première
fois. Les dépenses pour 70/71 ont été
comptabilisées selon la structure et les natures en vigueur lors de cet
exercice. En revanche, le budget 71/72 a été établi en
tenant compte de la nouvelle structure du ministère et du nouvel
évantail des natures des dépenses. Nous avons établi les
chiffres comparatifs en date du 30 septembre 1970 afin de nous conformer
à une exigence du ministère des Finances qui nous demandait de
présenter le budget pour le début de décembre 1970. En
fait, nous préparons dès maintenant le budget de l'année
subséquente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais cela ne rend pas compte des
dépenses. Nous sommes ici pour étudier les dépenses du
gouvernement, c'est-à-dire savoir ce qu'il a fait de l'argent que nous
avons voté l'an passé. Or, il y a un exercice financier qui a
commencé l'an dernier, le 1er avril 1970. Nous sommes aujourd'hui, le
1er juin 1971. L'exercice financier est terminé depuis le 31 mars 1971
et nous ne sommes pas capables d'avoir de chiffres concernant les
dépenses qui aillent plus loin que le 30 septembre 1970. Comment
voulez-vous que les responsables de l'administration, c'est-à-dire les
surveillants de l'administration gouvernementale...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous donnez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... soient capables de se rendre compte de ce
qu'on a fait de l'argent qu'on a voté.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que le député de
Chicoutimi a très bien compris lorsque j'ai dit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je n'ai pas bien compris.
C'est-à-dire que j'ai bien compris le mécanisme nouveau que vous
avez mis en place. Je vous dis que ce mécanisme nouveau ne nous permet
pas de nous rendre compte de ce que vous avez fait de l'argent que nous avions
voté l'an dernier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous pouvons vous donner les dépenses au
31 mars 1970 selon la structure budgétaire 70/71.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Au 31 mars 1970? Pardon, au 31 mars
1971.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 31 mars 1971 selon la structure
budgétaire 70/71.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que cela veut dire selon la
structure budgétaire 70/71?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous n'avez pas les termes de comparaison
valable puisque nous avons changé et ceci ne concerne pas seulement le
ministère des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je le sais, c'est justement pourquoi je pose
la question.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La difficulté s'est posée dans
tous les ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle se pose actuellement au ministère
de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, à la commission des Finances pour
savoir exactement quelle sorte de jeu de cache-cache on joue avec les
contribuables.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il ne s'agit pas de jouer à un jeu
de cache-cache, il s'agit d'une restructure administrative qui est utile et qui
nous permettra...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle sera utile à partir du moment, M.
le Président, où elle sera efficace. Elle doit aussi
répondre à une autre condition. Elle sera utile si elle nous
permet de nous rendre compte de ce que le gouvernement fait de l'argent des
contribuables. C'est là l'objection que j'ai... Je n'en fais pas un
grief personnel contre le ministre, mais je vous dis qu'au moment où
nous étudions ses crédits, nous sommes constamment
gênés parce que nous ne savons pas quel est l'état des
dépenses au 31 mars 1971. S'il y a des virements de fonds et tout
ça, nous ne savons pas si ça s'est fait. Il y a un camouflage
je ne voudrais pas donner au mot un sens trop péjoratif il
y a une sorte de camouflage administratif et je sais que le ministre est bien
gêné de s'en expliquer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est l'auditeur qui donnera les derniers
chiffres lorsqu'il déposera son rapport sur cette formule-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A ce moment-là, nous, nous n'aurons
aucun recours contre le vérificateur le ministre le sait.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je sais que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous n'aurons aucun recours contre lui
puisqu'il va déposer un livre qu'on va le regarder et c'est tout. Tandis
que là, j'ai devant moi le ministre responsable. L'an dernier, nous lui
avons voté des deniers. Nous avons voté selon la formule rituelle
à Sa Gracieuse Majesté les deniers nécessaires à
l'exercice financier. Or, nous posons des questions à propos d'articles
très simples et nous n'avons qu'une comptabilisation au 30
septembre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons également une comptabilisation
au 31 mars 1971 d'après les anciens postes budgétaires. C'est
ainsi que, par exemple, à la diffusion générale de la
culture, à "traitements", nous avions dépensé $214,000 au
31 mars 1970; au point de vue des salaires, $5,800; au point de vue des frais
de voyages, $27,600; au point de vue des frais de bureau, $4,400; au point de
vue des expositions et activités culturelles, $209,300; autres
dépenses, $1,500. Mais ceci est maintenant regroupé dans les
trois services et la réconciliation peut certainement être faite
pour un sujet particulier si vous le désirez. Mais il s'agit d'une
réconciliation qui exige pas mal de temps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai l'impression que ça demanderait au
ministre un sérieux cours de comptabilité pour comprendre tout ce
mécanisme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je crois que, comme vous, je comprends le
principe car je me suis conformé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a été artificiellement
créé par un ministre qui a autorité suprême sur les
deniers publics et qui ne tient pas à ce qu'on sache tout ce qui se
passe au moment où ça se passe.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression que ce genre de remarques
pourrait peut-être avoir plus d'impact si elles étaient faites
à la commission des Finances.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elles pourraient être faites sous forme
de grief en motion de... lorsqu'on fera la proposition pour aller en
comité des subsides. Je l'ai dit tout à l'heure, je n'en ferai
pas un grief contre le ministre lui-même parce qu'il est prisonnier de
cette procédure, mais le ministre se rend compte que c'est assez
gênant pour nous, lorsque nous avons à examiner les
dépenses publiques, de devoir demander des détails, faire des
réconciliations qui sont en fait le travail technique des comptables
sans pour autant obtenir les renseignements dont nous avons besoin. Je demande
donc tout simplement au ministre combien on a dépensé en frais de
déplacements sur $4,000 et puis...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux vous dire combien nous avons
dépensé en frais de déplacements, mais pas sur $4,000
parce que vous utilisez là un terme de comparaison qui entre dans une
restructuration. Je reviens sur ce chiffre déjà donné,
nous avons dépensé, $27,006 sur $40,600, au 31 mars 1971, pour
les trois services, bien sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous aviez beaucoup trop d'argent.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons d'ailleurs, à la
lumière de notre expérience de l'année...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous
aviez beaucoup trop d'argent! Reprenez les chiffres que vous venez de me
donner et vous allez voir que vous aviez beaucoup trop d'argent.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais c'est la raison pour laquelle nous avons
réduit. C'est ce que nous avons fait dès mon arrivée au
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne vois pas de réduction ici,
$39,000, $32,000, $3,800 à $4,000, pour un total de $46,700 contre
$37,800. Je ne vois pas où sont les réductions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux vous donner immédiatement un
exemple de diminution. Si vous regardez les centres culturels, à
l'article 4, vous passez justement dans le cas de cet article que nous venons
de discuter d'un budget de $12,600 en 70/71, qui était le budget
reporté de l'ancien gouvernement mais accepté par le nouveau,
à un budget de $3,800.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en reparlerons tantôt.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Voilà l'exemple d'une diminution qui nous
a paru nécessaire parce que nous n'avions pas besoin de tous les fonds
prévus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous les avez demandés
l'année passée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, bien sûr que nous les avons
demandés l'année dernière. C'est sur la base de
l'expérience d'une année que nous avons pu juger de
l'utilité de maintenir un chiffre, ou de le diminuer ou de
l'augmenter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, donc à
"frais de déplacement": $3,800, $4,000, nous ne savons pas du tout ce
qu'on en a fait, au fait, alors nous allons devoir adopter sans examen.
Sous-article 2, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de bureau: $2,100, $500. Qu'est-ce qui
explique cette augmentation? On la retrouve... Il y a des diminutions et tout
à coup une augmentation.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, ça peut se produire dans certains
cas et c'est tout à fait normal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, qu'est-ce qui explique cette
augmentation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La véritable raison c'est que toute
l'administration est centralisée maintenant alors qu'elle ne
l'était pas avant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et ça a produit quoi comme
dépenses?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous en donne le détail: pour 71/72:
Fournitures et accessoires: $500; petite caise et messagerie: $250; papeterie
et impression: $500; livres et journaux périodiques: $100; billets
d'autobus, courses en ville: $200; repas pour temps supplémentaire: $50,
etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon, il y a une augmentation ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a une augmentation ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va retrouver tout le montant que vous dites
avoir économisé. Frais de bureau, quant à moi, au
sous-article 4, ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 5: Communications: $300, $200, on
retrouve une petite augmentation, on va trouver ça à la graine.
Adopté quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Fournitures et approvisionnements, on retrouve
$200 d'augmentation ici, on commence à retrouver notre argent. Il doit y
avoir des virements là-dedans. Ce ne sont pas de diminutions de
dépenses...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est une question.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous voulez savoir ce qu'il y a au sous-article
6, n'est-ce pas?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, 70/71, il y a eu...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dépensé combien
là-dessus?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a dépensé les $500, il
s'agissait d'un tableau avec accessoires pour le contrôle des
tournées. Très intéressant d'ailleurs. En 70/71: $1,000;
diapositives, matériel nécessaire à l'utilisation de
projecteurs, etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, en examinant chacun
des sous-articles, 1, 2, 4, 5 et 6, nous sommes passés de $37,800
à $46,700. Où est la diminution dans tout ça? On va
retrouver l'argent là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous sommes passés de $42,800, parce
qu'il y a cette correction que je me suis permis de vous signaler, touchant le
sous-article 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien y a-t-il d'erreurs là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme j'ai tenté de l'expliquer, sans
doute pas suffisamment clairement, c'est que dans la réconciliation,
étant donné encore une fois que la restructuration est
d'importance, il faut lire au lieu de $32,300, $37,300, et en revanche à
l'article 3, au lieu de $147,700, il faut lire $142,700.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut lire pas mal entre les lignes pour
comprendre tout ça. Alors, M. le Président, article 1,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
Service des bibliothèques
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 2: Service des bibliothèques du
Québec. Le ministre pourrait-il nous donner... Il y a une
légère augmentation du budget général. Au
sous-article des subventions, il y a $85,000 de subventions, quel est le
programme d'activités du service des bibliothèques du
Québec pour l'année qui vient?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministère a continué de donner
beaucoup d'attention à l'amélioration et au développement
du réseau des bibliothèques publiques, réseau qui est
d'ailleurs cité en exemple à l'étranger. Un montant total
de $1,550,000, soit près du tier de toutes les subventions du
ministère, 11 p.c. du budget global, a été versé
suivant une réglementation très précise à 115
bibliothèques dont 73 bibliothèques municipales et trois
bibliothèques centrales de prêts, la dernière venant tout
juste d'être créée.
Poursuivant notre plan de démocratisation de la culture, nous
avons créé la bibliothèque centrale de prêts du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Et je sais que le député de Chicoutimi a
certaines remarques à faire à ce propos. Nous avons
créé cette bibliothèque pour desservir, dans un territoire
de 5,000 milles carrés, les 80 municipalités rurales des
comtés de Chicoutimi, Dubuc, Jonquière, Lac-Saint-Jean et
Roberval.
Nous attendons les remarques du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les observations du député de
Chicoutimi n'auront rien d'agressif, sauf que je déplore que le ministre
n'ait pas retenu la formule que j'avais proposée. La commission
consultative des bibliothèques publiques avait proposé que la
bibliothèque centrale de prêts fût installée à
Alma. J'étais allé contre cette recommandation, et c'était
mon droit, en demandant qu'elle fût installée à Chicoutimi
et que l'on créât une succursale ou une bibliothèque plus
petite à Alma. J'avais expliqué alors au directeur des
bibliothèques publiques qu'il y avait deux axes dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean: l'axe Lac-Saint-Jean, c'est-à-dire Alma,
Dolbeau, Saint-Félicien, Roberval, et l'axe
Chicoutimi-Jonquière-Arvida, tout le comté de Dubuc, et que l'on
pouvait rejoindre, par ce truchement, la Côte-Nord et la région de
Charlevoix.
Alors, je n'ai pas d'autres observations à faire sinon que de
déplorer que l'on ait changé cette politique, encore que
j'admette qu'à l'usage, elle puisse se révéler
bénéfique pour les gens que desservira cette bibliothèque
centrale de prêts. Je n'en fais pas un casus belli le ministre
s'en rendra compte et lorsqu'on a annoncé la création de
cette bibliothèque et son implantation à Alma, je n'ai pas
jeté les hauts cris en disant que j'étais martyrisé. Bon,
je dis, on a retenu la recommandation de la commission consultative des
bibliothèques, on a décidé de l'établir à
Alma selon que cette commission l'avait recommandé. Ce n'était
pas mon avis, c'est tout ce que j'ai à dire au ministre là-dessus
et je me réjouis de ce qu'il n'ait pas négligé la belle
région que je représente.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas grand-chose, non plus, à
ajouter. J'ai retenu cette recommandation de la commission consultative et je
me suis basé sur un rapport copieux qui semblait indiquer qu'Aima
représentait, tant du point de vue du nombre de milles à
parcourir par habitant que du point de vue du nombre d'habitants desservis, du
pourcentage de la population desservie, le meilleur pôle où
établir cette bibliothèque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Remarquez que ça se défend.
C'est une chose qui se défend. Les gens de la commission consultative
sont quand même des gens compétents. Cela se défend.
Maintenant, je suis moins porté à insister là-dessus, et
je n'en avais d'ailleurs jamais fait un impératif catégorique.
Mais j'avais indiqué au directeur des bibliothèques publiques
à ce moment-là qu'il me paraissait que le choix
déterminé par la commission consultative ne répondait pas
aux exigences du milieu. Maintenant, on verra après coup. Il faut tenir
compte aussi du fait que la région de Chicoutimi proprement dite a quand
même à son service un grand nombre de bibliothèques
scolaires, il y a l'université et tout ça. Mais je
m'inquiète, évidemment, de la Côte-Nord et de la
région de Charlevoix qui se trouvent dans l'axe que je décrivais
tout à l'heure.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le comté de Chicoutimi ne se trouve pas
du tout défavorisé, bien au contraire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais c'est ce que je vous dis.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, il y a trois corporations
municipales qui sont desservies et, au Lac-Saint-Jean-Est, nous avons huit
corporations municipales qui se trouvent également
impliquées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'en fais pas un drame. Pas du tout, mais
le ministre attendait mes observations, je les lui ai faites.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Je suis très heureux de voir avec
quel ton calme...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toujours comme cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...cette décision a été
adoptée. Cela augure bien pour l'avenir.
M. GAUTHIER: De quelle manière se fait l'évaluation des
contributions du ministère à l'endroit de ces
bibliothèques régionales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une excellente question. Nous avons des
normes extrêmement précises. Nous distinguons trois types de
subventions, trois catégories de subventions. Des subventions de
création, des subventions de fonctionnement, des subventions
spéciales. Les subventions de création qui s'adressent uniquement
aux bibliothèques municipales correspondent à 0.50 à $1.
par tête, au pair avec l'effort municipal.
Pour les subventions de fonctionnement, et on peut distinguer dans ce
cadre, les bibliothèques municipales, les bibliothèques
d'associations, nous avons également des normes, $0.20 par tête de
la population établie au dernier répertoire des
municipalités plus 20 p.c. de la contribution municipale
révélée par un rapport financier et certifiée par
un comptable agréé, plus $5,000 ou $1,000 pour
bibliothécaires diplômés selon leur degré
d'instruction, leur expérience et leurs responsabilités.
M. GAUTHIER: Lorsque vous parlez de bibliothèques d'associations,
est-ce que ce sont de petites bibliothèques municipales qui s'associent
avec une bibliothèque régionale qui peut desservir ces petites
bibliothèques municipales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des bibliothèques qui
n'appartiennent pas à des municipalités, mais à des
groupes de citoyens et qui peuvent tout de même se qualifier. Les normes
sont les suivantes: $0.10 par tête plus 12.5 p.c. des recettes locales,
plus $1,000 pour bibliothécaires diplômés.
Les subventions spéciales s'adressent aux bibliothèques
circulantes, aux bibliothèques secondaires d'associations qui sont dans
une ville où il y a déjà une bibliothèque
municipale ou une bibliothèque municipale subventionnée.
M. GAUTHIER: Pour expliciter ma ques- tion, j'ai justement à
l'esprit le cas d'une petite bibliothèque de Saint-Michel-des-Saints
dans le comté de Berthier, qui a une entente avec une
bibliothèque du Saint-Maurice. Je ne pourrais pas dire d'où
exactement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La régionale du Saint-Maurice.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle fait partie de la bibliothèque
centrale de prêts de la Mauricie?
M. GAUTHIER: C'est cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle n'est donc pas abandonnée.
M. GAUTHIER: Au contraire et d'ailleurs c'est nouveau. A ma grande
surprise, je dois dire pour les intéressés du ministère
que j'étais très surpris de voir l'achalandage. C'est
peut-être l'engouement du début, mais je pense que c'est plus que
cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a beaucoup plus que l'engouement du
début. On a tendance parfois à s'imaginer que l'audio-visuel a
tué le livre et il ne faudrait pas commettre l'erreur de diminuer les
budgets du secteur des bibliothèques publiques.
M. GAUTHIER: C'est une heureuse surprise de voir combien les gens
s'intéressent et lisent. Ils veulent lire, ils veulent apprendre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et c'est déplorable qu'on ne puisse pas
faire davantage. Nous avons une grille pour tout le territoire du Québec
et nous pourrions couvrir entièrement, répondre
entièrement aux besoins avec un budget accru.
M. GAUTHIER: On pourrait formuler le voeu que le ministre qui coupe
beaucoup ailleurs pour beaucoup plus d'efficacité pourrait
peut-être penser à majorer cette aide.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne reste pas grand-chose à couper, M.
le Président.
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Institutions financières.
M. TETLEY: M. le Président, au sujet des bibliothèques, je
voudrais tout d'abord noter que le ministre a approuvé une subvention au
Mc Lennan Travelling Library...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Nous verrons cette question-là au sous-article 12;
Subventions. Nous en sommes aux observations générales.
M. TETLEY: Mais où sommes-nous? Traitements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en sommes aux observations
générales, M. le Président...
M. TETLEY: Oui, mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...nous n'avons pas abordé encore le
cas précis de la McLennan Travelling Library que nous étudierons
au sous-article "subventions". Autrement, je vais, M. le Président, me
prévaloir du même privilège et intervertir tout l'ordre de
la discussion du budget si je le veux.
M. TETLEY: Bon! En tout cas. J'accepte cette observation parce que je
veux que le débat continue dans le calme. Je veux, au moins,
féliciter le ministre. Au sujet, des bibliothèques, en
général et ce n'est pas pour soulever un débat que
je mentionne ce fait je crois que le service des bibliothèques du
ministère a très bien fait jusqu'à aujourd'hui et depuis
des années pour les bibliothèques anglophones. J'ai
moi-même vérifié. J'ai passé toute une
matinée avec M. Martin, le chef du service des bibliothèques.
En général, les bibliothèques anglophones ont
reçu des subventions au moins en proportion avec la population du
Québec anglophone. Je voudrais poser une question, M. le
Président, au ministre, au sujet des bibliothèques dans mon
comté et ailleurs qui se trouvent parfois dans des écoles. Par
exemple, Notre-Dame-de-Grâce a cinq bibliothèques, quatre de
l'Association des bibliothèques de Notre-Dame-de-Grâce dont deux
se trouvent dans des écoles. Les commissaires des écoles
catholiques de Montréal et la commission protestante du grand
Montréal, "Protestant Schoolboard of Greater Montreal" refusent depuis
quelque temps d'aider ces bibliothèques-là, malgré le fait
que les écoliers et les enseignants sont envoyés à ces
bibliothèques pour faire leurs devoirs et leurs études.
Peut-être faut-il faire des pressions sur les commissions! Avez-vous des
remarques à ce sujet, M. le ministre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Je crois que ceci relève du
ministère de l'Education et que cette discussion pourrait
peut-être avoir lieu lors de... il s'agit de bibliothèques
scolaires ... la discussion des crédits de ce
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense, M. le ministre, que ce que souligne
notre collègue et ministre des Institutions financières est un
problème assez sérieux dans le sens suivant et nous en avions
déjà discuté longuement avec M. le directeur des
bibliothèques publiques. C'est que la clientèle des
bibliothèques scolaires est appelée à changer
progressivement à cause des cours de formation pour adultes, etc. Il
arrive très souvent que, dans des villes ou dans des secteurs de ville
où se trouve ce genre de bibliothèques scolaires, le grand public
ayant moins de facilité d'accès aux bibliothèques dites
publiques ne peut pas par ailleurs se prévaloir des services des
bibliothèques scolaires. Je connais le problème. C'est un
problème extrêmement complexe. Il y a un problème
d'horaires, un problème de clientèle, un problème de
disponibilité des livres, d'approvisionnement et ainsi de suite. Je me
demande s'il n'y aurait pas lieu de faire au ministre une suggestion afin que,
avec le ministère de l'Education, on reconsidère ce
problème général de l'accessibilité des
bibliothèques scolaires à une autre clientèle que celle
que ces bibliothèques reçoivent ordinairement. C'est toujours une
difficulté. Je l'ai dans ma région. On l'a à
Montréal. On l'a à Québec, un peu partout. C'est qu'au
départ les bibliothèques scolaires ont été
conçues à des fins bien spécifiques, soit les fins
académiques de l'enseignement à tel niveau. Mais à cause
des cours de formation pour adultes qui se donnent même dans les CEGEP,
même dans les régionales où il n'y a pas de CEGEP, les
bibliothèques scolaires deviennent, à toutes fins utiles, des
bibliothèques publiques et les horaires, l'approvisionnement en livres,
etc., sont tels que les citoyens se sentent privés de ces services et
s'en plaignent. Je crois que c'est le problème qui préoccupe le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux dire à la lumière de
toutes ces remarques que je ne veux pas engager un débat
là-dessus et qu'il y a déjà un comité
interministériel qui se penche sur le problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui va se relever.
M. TETLEY: M. le Président, je peux ajouter que je ne veux pas
critiquer le ministre du tout. Au contraire, le ministère a bien
aidé les bibliothèques que je connais dans mon comté et
ailleurs. Les bibliothèques qui ont reçu de l'aide sont toujours
des bibliothèques qui en ont besoin. Je note qu'à
Notre-Dame-de-Grâce, par exemple, c'est une petite salle. Toutes les
bibliothèques ont le tiers de cette salle-ci. Il y a beaucoup de
bénévoles. Je crois que votre ministère, M. le ministre, a
pris note des conditions et en vertu de ces conditions, vous avez, je crois,
augmenté la subvention et je vous en remercie. Pour ma part, je crois
qu'en vertu de ces normes vous devez continuer d'accorder vos subventions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, excusez mon ignorance. Quelle
différence y a-t-il entre une
bibliothèque municipale et une bibliothèque publique du
point de vue de votre ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les deux bibliothèques sont publiques en
fait. La bibliothèque municipale émarge au budget de la
municipalité et la bilbiothèque d'association émarge d'un
budget privé.
M. LAURIN: Un budget privé ce serait donc ça?
Vous avez parlé tout à l'heure des normes très
précises que vous avez; vous avez mentionné les divers types de
bibliothèques, est-ce qu'il y a aussi des normes pour les
bibliothèques centrales de prêts?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, nous avons également des subventions
de création et des subventions de fonctionnement. Les subventions de
création sont à évaluer suivant les circonstances, elles
sont établies à un maximum de $220,000. Les subventions de
fonctionnement sont basées sur la règle de $5.50 par tête
pour la première tranche de 30,000 habitants et de $0.50 par tête
pour chaque habitant additionnel, plus $500 par municipalité
contractante de moins de 1,000 habitants, plus un montant égal aux
contributions municipales.
Ce sont des formules qui permettent d'impliquer les
municipalités. Il est évident que nous avons encore un retard
assez considérable dans le domaine des bibliothèques
privées par rapport à d'autres provinces comme l'Ontario, et
c'est un retard qu'il importe de combler rapidement.
Je dois dire et j'en profite pour rendre hommage à
l'ancien ministre des Affaires culturelles que le service des
bibliothèques publiques fonctionne sur cette base-là depuis
déjà plusieurs années. Il ne s'agit pas là d'une
création récente.
M. LAURIN: Quelle est votre politique pour la création de
nouvelles bibliothèques? Est-ce que ça obéit à un
plan maître qui se déroule d'années en années et sur
quelle base ce plan-là est-il fait?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour les bibliothèques municipales, vous
comprendrez que ce sont les municipalités qui doivent en prendre
l'initiative, nous apportons une aide. Pour les bibliothèques centrales
de prêts, nous les basons sur ce que j'appelais il y a quelques instants
une grille à l'échelle du territoire, et nous pourrions en
arriver à couvrir véritablement l'ensemble du Québec.
M. LAURIN: Est-ce que vous avez des normes quant au nombre total de
volumes dont vous voulez que disposent les bibliothèques centrales de
prêts?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De normes touchant le nombre de volumes?
M. LAURIN: Le nombre et les catégories.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un volume par tête d'habitant, pas moins
de 50,000 habitants, pas plus de 200,000 habitants. Nous devrons tenter
d'assurer nos financements dans le cadre de certaines ententes
fédérales-provinciales, c'est pour ça que nos projets sont
parfois liés à des négociations.
M. LAURIN: Il y a des contributions du fédéral pour
ça, pour les bibliothèques centrales?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cas de zones désignées il
n'y en a pas dans le plan que nous venons de vous décrire, mais nous
espérons justement utiliser dans le cas de zones désignées
toutes les possibilités qui s'offriront au ministère des Affaires
culturelles. C'est un peu ce que j'avais dans l'esprit quand je disais que nous
cherchions à nous intéresser de plus en plus à
l'aménagement du territoire et aux infrastructures culturelles.
M. LAURIN: Est-ce que l'impact de la politique du livre sursoit les
subventions, soit la création de nouvelles bibliothèques a
été étudié, sur leur budget de fonctionnement?
Est-ce qu'on peut s'attendre, par exemple à une hausse des frais d'achat
des bibliothèques maintenant que le système d'approvisionnement
des bibliothèques publiques a été changé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est peut-être pas le lieu
d'entreprendre une discussion sur la politique du livre, mais je peux
peut-être vous signaler...
M. LAURIN: Simplement tirer quelques...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... que nous avons étudié cet
impact, mais il restera assez limité. Et il se trouve que 85 p.c. des
achats dans les bibliothèques publiques se font déjà par
l'intermédiaire des libraires accrédités ou non
accrédités, de sorte que nous aurons à jouer sur une
proportion de peut-être 15 p.c. et on peut à ce moment-là
s'attendre à certaines augmentations.
M. LAURIN: J'imagine que ce sont plutôt les bibliothèques
centrales de prêts qui s'approvisionnaient directement auprès des
grands organismes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact et nous allons en tenir compte de
manière à réduire le plus possible les conséquences
qui risqueraient d'être nuisibles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre parlait tout à l'heure de
négociations avec le gouvernement central dans ce domaine en ce qui
concerne les zones désignées. J'aimerais lui poser la question
suivante: En ce qui concerne
les bibliothèques publiques, quels sont les lieux où on
pourrait implanter les bibliothèques publiques en vertu de la formule
des zones désignées, et est-ce que l'argent que le gouvernement
central voudrait bien nous remettre le serait de façon
inconditionnelle?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas le ministère des Affaires
culturelles qui négocie, c'est l'Office de planification. Actuellement,
nous essayons d'être présents à Rimouski et à
Saint-Jérôme. A Saint-Jérôme dans le cadre du plan de
Sainte-Scholastique. Les sommes remises seront inconditionnelles, en ce sens
qu'il n'y aura pas de contrôle sur l'utilisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait partie de négociations qui
ont procédé de telle sorte que ce n'est pas simplement une
indication pour tenir pour acquis que ce sera inconditionnel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois, oui. Sans aucun doute. L'OPDQ
négocie une enveloppe globale et le ministère des Affaires
culturelles est intervenu pour manifester quels étaient les besoins en
infrastructure culturelle de telle zone dans chaque secteur où des
négociations ont lieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'ancien sous-ministre, M. Morissette, avait
très bien travaillé dans ce domaine-là. Je vois qu'on va
en tirer profit. Alors, M. le Président, à moins que mes
collègues aient d'autres observations générales, je
voudrais venir au poste 4, article 2, sous-article 1: Traitements, salaires et
allocations. Il y avait neuf postes au 3 février, est-ce qu'il y a ici
des postes autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons neuf postes en tout. Il n'y a aucun
poste vacant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aucun poste vacant, aucun poste
autorisé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Aucun poste autorisé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela reste à neuf. L'an passé il
y avait le même nombre de postes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas de changement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le directeur est toujours
obligé de se multiplier, il n'a pas tout le personnel dont il aurait
besoin. Cela va pour le poste 4, article 2, sous-article 1.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 2: Frais de
déplacement. Il y a une petite augmentation. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire d'où elle provient?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour visiter plus de bibliothèques au
cours de l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des $4,800 que vous aviez l'an dernier,
combien avez-vous dépensé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $3,800 au 31 mars.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le 31 mars 1971.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous prévoyons des visites-inspections,
des rencontres avec les conseils municipaux ou avec des groupes de citoyens,
des visites de bibliothèques et des congrès.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez $1,000 de trop l'an passé
mais vous en ajoutez quand même. Vous avez dit des congrès.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est que nous aurons une activité
peut-être un plus diversifiée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Notamment des congrès.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, des visites de bibliothèques
surtout. Il y a également des congrès. Je l'ai cité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des congrès de bibliothécaires,
etc. Cela va pour le sous-article 2.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2 adopté. Le sous-article 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 3: Honoraires et commissions.
Il y a une augmentation ici de $1,600. Le ministre pourrait-il nous dire
d'où elle provient?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons augmenté les indemnités
des membres de la commission des bibliothèques publiques. Ces
indemnités étaient de $25. Vous conviendrez que cela ne
correspondait pas aux besoins de l'époque. Nous les avons
doublées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui fait la différence de
$1,600 des frais de déplacement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons également comblé les
vacances de la commission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les membres actuels de la
commission? Pourquoi n'y seraient-ils pas?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est que nous avons fait certaines nominations
tout récemment. Le président est M. André Vachon; le
vice-président, M. Théo Picard et il y a plusieurs membres: M.
Jean-Paul Légaré, M. Jean-Charles Bonenfant, Mlle Dechief. M.
Gérard Martin est là comme secrétaire de la commission. Il
reste un poste à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Jean-Paul Légaré, est-ce
celui de Rimouski?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Du Conseil supérieur de la
coopération.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce celui de Rimouski?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le journaliste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On me dit qu'il habite Québec. Je ne
connais aucun des membres de cette commission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, je l'ai connu comme ça parce que
c'était un organisateur libéral, alors...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tiens! Ce n'est pas moi qui l'ai nommé en
tout cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais moi je le connais comme ça.
Non, je pense que je ne l'avais pas déplacé. Vous voyez!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous voyez que tout se fait en dehors de toute
partisanerie!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tendais un petit piège au ministre
et il y est tombé! Il y a un poste à pourvoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des pièges qui sont...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui ne sont pas malins!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, pas du tout!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ça va, M. le Président,
pour Honoraires et Commissions.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Frais de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bien! Là, on a diminué,
tiens! Je suis très heureux de voir ça, $21,000. Des $21,000 vous
en avez dépensé combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Budget d'austérité!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais des $21,000 vous en avez
dépensé combien au 31 mars 71?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé $9,200.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dépensé $9,200 et vous
demandez $15,600?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au 30 septembre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre, $9,200.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais au 31 mars, est-ce qu'on le sait? Ce
serait facile à réconcilier...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce serait beaucoup plus facile dans le cas de la
bibliothèque publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, il n'y a pas de réconciliation
possible. C'est tout réconcilié.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que nous avions de matériel. C'est une
question de nature de dépenses. C'est réparti maintenant dans
deux ou trois postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais attendez un peu là! Vous
êtes aux bibliothèques publiques. Le service est-il toujours
situé là où il était?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais le service n'a pas changé, lui.
Il fait maintenant partie d'une direction générale qui comporte
quatre services, ce qui a amené une restructuration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le service des bibliothèques publiques
était-il obligé de mettre son équipement à la
disposition de ces autres secteurs? Il y a quelque chose que je ne comprends
pas. Est-ce qu'on a privé... en plus de ne pas donner de poste à
M. Martin, est-ce qu'on l'oblige à partager en plus son
équipement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non, M. Martin continue de la même
façon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est facile à
réconcilier. Vous n'avez pas dépensé $21,000, vous en
demandez $15,600. Pourquoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux que répéter les
explications que j'ai déjà données. Les natures des
dépenses sont changées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais qu'est-ce que c'est la nature des
dépenses? C'est ça que je ne comprends pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous ne pouvons que reprendre la discussion que
nous avons eue tout à l'heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, voici, M. le ministre, là il ne
faut pas jouer sur les mots, n'est-ce pas? Il y a "frais de bureau". C'est
quand même une chose assez simple. On sait ce que c'est. C'est de
l'équipement, c'est des machines, c'est ci, c'est ça, du papier.
L'année passée vous avez demandé des crédits de
$21,000. Vous nous avez dit tout à l'heure: On n'a pas
dépensé les $21,000, loin de là. Et, par ailleurs, on
demande cette année $15,600.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Voyez-vous, pour vous donner un exemple. Dans
"frais de bureaux", autrefois "papeterie et impression", se trouvaient dans
"matériel et articles de bureau". C'est ça, la nature de
dépense. C'est un sous-article qui comporte certains types de
dépenses. Alors cela a été changé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors là il y aurait "papeterie et
impression" dans "frais de bureau".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a "papeterie et impression" dans "frais de
bureau"...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles impressions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...qui rentrent dans notre frais: Papeterie et
impression.
M. TREMBLAY (Chicoutini): C'est parce qu'il n'y a rien qui
apparaît ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ce que l'on dit qu'on n'a pas. Alors, nous
rentrons dans le royaume des projets. Pour un service comme celui-là, un
montant $4,000 de papeterie et d'impressions pour l'année qui vient,
nous a paru normal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quel genre de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En 70/71, $4,200.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais est-ce que vous n'avez pas de
publications?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit surtout de publications
polycopiées, le gros poste étant papeterie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et les impressions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est un poste de nature de dépenses,
mais il n'y a pas eu d'impressions, et il ne semble pas qu'il va y en avoir
cette année. Cela s'appelle comme ça.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, pourquoi demander autant d'argent s'il
n'y a pas d'impressions et si vous ne prévoyez pas faire de
publications? C'est ça que je ne comprends pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux pas répondre autre chose que
ce que j'ai déjà répondu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qui ne nous éclaire pas beaucoup
sur la nature des dépenses.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que oui, il me parait normal, je le
répète, d'avoir un sous-article de $4,000 pour la papeterie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, $4,000, ça va.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour un service comme celui-ci, qui
dépense $1,709,400.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, justement, vous ne m'avez pas dit
pourquoi on est passé de $21,000 à $15,600, quand par ailleurs
vous n'avez pas dépensé la moitié de $21,000, si je ne
m'abuse. Pourquoi nous demander un budget de $15,600 quand vous n'avez pas
dépensé $15,600 l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire que nous ne l'avions pas
dépensé au 30 septembre 1970, mais nous basons nos besoins lors
de notre programmation budgétaire sur, également, ce que nous
avions demandé l'année précédente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais au 30 septembre 1970, vous aviez
dépensé $9,000 quelques cents dollars.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $9,200 oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $9,200. Alors, en vous basant
là-dessus, vous vous êtes dit...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, nous basant...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... on va demander $15,600.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous fais remarquer qu'à ce
moment-là, il n'y a que quelques mois d'écoulés dans
l'année budgétaire, et nous nous sommes basés
également sur
nos demandes de dépenses de l'année 70/71. Nous tenons
compte également de nos activités. J'ai signalé, lorsque
nous parlions de frais de déplacement, que nous aurions une série
de visites de consultations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ça n'entre pas
là-dedans...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais ça entraîne
inévitablement des dépenses dans le domaine des papeteries.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle reste bien complexe cette
histoire-là. On n'est jamais capable de faire la réconciliation
des chiffres que nous avons devant nous. Il va nous falloir attendre le rapport
du vérificateur des comptes pour savoir ce que vous avez fait de
l'argent de l'année passée plus ce que vous allez faire de
l'argent que nous vous donnerons cette année. Imaginez que l'on va
toujours être deux exercices en retard au lieu d'un, comme les comptes
publics. Les comptes publics sont un an en retard; avec ce nouveau
système, les comptes publics seront deux ans en retard. C'est la formule
Garneau, camouflage de patronage. C'est clair, M. le ministre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Croyez-vous?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous, je ne vous en accuse pas parce que
vous êtes au-dessus de toutes ces considérations
matérielles, n'ayant pas à vous occuper de la caisse
électorale. Mais moi, je sais très bien qui est autour de M.
Garneau et qui s'occupe de la caisse électorale, et qui a
intérêt à cacher les comptes publics. Parce que
quand...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il faudrait que le député de
Chicoutimi me dise tout ça un jour.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que, quand on fera l'élection en
1974, on n'aura même pas encore les chiffres de 1972. Comment
voudrez-vous que les citoyens se rendent compte à ce moment-là de
ce que le gouvernement a fait de leur argent? C'est là le nouveau
système, et c'est pour ça que nous nous sommes
élevés l'an passé contre la Loi de l'administration
financière, une loi de camouflage.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quant à moi, c'est une loi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous en subissez déjà les
conséquences puisque vous n'êtes pas capable de répondre
à des questions extrêmement simples.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est uniquement une question de
conciliation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui mais justement, faites-la moi la
conciliation.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'année prochaine, le problème ne
se posera pas. Nous pouvons la faire à la suite de recherches
considérables sur certains postes que vous demanderez, par exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais c'eût été normal que
nous les eussions, ces chiffres, alors que vous saviez très bien que
vous alliez comparaître devant un juge sévère, objectif et
honnête. Vous auriez dû vous préparer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais la situation du ministère des
Affaires culturelles n'est pas différente de celle des autres
ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça qui nous inquiète aussi
dans les autres ministères. Et je vois que le même malaise se
présente ici.
M. le ministre, nous ne voulons pas vous chicaner parce que vous
n'êtes pas responsable de cette maladministration et de ce tripotage des
chiffres publics.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ce que j'ai essayé d'expliquer
également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais oui, mais l'an prochain, mon pauvre ami,
nous serons deux exercices financiers en retard.
M. LE PRESIDENT: C'est strictement un réaménagement des
postes et des numéros de poste pour permettre d'avoir, dans tous les
ministères, le même poste sous la même rubrique, par
exemple, administration, pour pouvoir faire une évaluation globale du
budget du gouvernement. C'est un problème qui se pose. L'an prochain, il
ne se posera pas parce que tout va être réconcilié.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais l'an prochain...
M. LE PRESIDENT: On comparera l'an prochain...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...je serai obligé de demander au
ministre, l'an prochain, les chiffres de 70/71, 71/72 et 72/73. Cela va durer
longtemps l'examen du budget?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On verra.
M. LE PRESIDENT: L'an prochain, vous pourrez comparer quatre à
quatre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et la comparaison sera valable même d'un
ministère à l'autre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, frais de
bureaux...
M. LAURIN: M. le Président, à cet article, j'ai
remarqué que le ministre avait parlé de cette coupure du budget
comme d'une mesure d'aus-
térité. Mais vous n'avez pas ajouté, à ma
grande surprise, les mots qu'on entend souvent en Chambre:
"austérité productive". Est-ce à dire que vous regrettez
cette austérité, qu'elle peut nuire aux activités du
ministère, qu'elle ne sera pas productive?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nuire, non, parce que je crois que le
ministère a tout de même démontré au cours de
l'année qu'il a réussi à débloquer dans un bon
nombre de secteurs et à régler un bon nombre de
problèmes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour celui-là, on n'est pas rendu loin
encore. La démonstration est courte.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'est pas toujours nécessaire d'avoir
de l'argent pour réaliser des programmes. Il y a eu un
réaménagement de priorités. Mais il est bien
évident que je regrette qu'il ne soit pas possible d'augmenter de
façon plus importante le budget du ministère des Affaires
culturelles. Nous allons nous y employer au cours des années qui
viennent. Mais je le déplore en tenant compte d'un facteur de
réalités qui est l'équilibre à respecter au sein de
différents budgets de différents ministères.
M. LAURIN : Je parlais simplement des frais de bureau. Parce que...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je ne crois pas qu'il y ait
là...
M. LAURIN: ...ailleurs, il y a des augmentations. La coupure est
survenue là. Est-ce qu'il y avait trop de paperasse en circulation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons coupé là où
c'est le plus facile de couper jusqu'à un certain point. C'est en
général dans ce genre de dépenses que, fréquemment,
certains goussets ce qui est tout à fait naturel sont
parfois ménagés. Cela ne gêne pas les opérations du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, "frais de
bureaux", 4, ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Evidemment, remarquez que nous l'adoptons sous
toutes réserves.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 7: Mobilier, équipement de
bureau et d'informatique. Alors, $300 à $300?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela parais- sait comme cela l'année
passée. Enfin $300, M. le Président, pour le ministre, ce n'est
pas beaucoup. On les lui donne. Adopté.
Les loyers, M. le Président, de quels loyers s'agit-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Copieurs. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Copieurs. M.
CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela coûte $100 de moins. Nous arrivons
aux subventions.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 12.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en sommes au sous-article 12, M. le
Président. Imaginez le ministre alors. On va l'interroger sur chacune
des bibliothèques. Chacune des bibliothèques.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est relativement facile puisque j'en ai la
liste complète.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me suis préparé... Non,
simplement une petite... juste une question, M. le ministre, en ce qui me
concerne. La bibliothèque de Chicoutimi: $9,465. Je ne fais pas de
reproche au ministre, qu'il ne prenne pas cela en mauvaise part. Je voudrais
savoir, cette bibliothèque a été municipalisée,
n'est-ce pas? Et je pense qu'on ne vous a pas fait tenir à temps les
documents qui vous auraient permis de donner une subvention supérieure
à celle-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle a été municipalisée en
69/70. Elle a touché à ce moment-là une subvention de
création de $17,325. La subvention de $9,465 à laquelle vous
faisiez allusion est une subvention de fonctionnement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De fonctionnement. Maintenant, est-ce que pour
la bibliothèque de Chicoutimi, et M. Martin sait à quoi je
réfère la ville de Chicoutimi a consenti un effort plus
important?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il semble que la ville de Chicoutimi consente
actuellement un effort plus important.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien, M. le ministre. A l'Institut
Nazareth, qui est un institut national canadien pour les aveugles je ne
veux pas faire de reproche au ministre, ici, je sais que le cadre
budgétaire est toujours assez serré mais ce sont des
choses que nous avions instituées et je m'étais
intéressé particulièrement à ce problème
parce qu'il s'agit des aveugles. Ce sont les mêmes chiffres que je
retrouve cette année. Est-ce que le ministre ne
pourrait pas essayer de trouver quelques dollars de plus pour ces
bibliothèques plus spéciales qui méritent une
considération particulière?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, je suis bien de cet
avis-là.
Ce genre de bibliothèques est subventionné sans
normes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je souhaite également qu'il soit possible
d'augmenter...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... vers la fin, un petit fond de caisse.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... cette subvention.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les aider, on pourra se servir d'un
coussin.
M. le Président, je pense que ça va pour les
bibliothèques publiques.
M. LAURIN: J'aurais une question, excusez-moi. Les journaux ont
annoncé récemment la fermeture d'une bibliothèque, Le
Manoir Notre-Dame-de-Grâce. Est-ce que ceci a quelque chose à voir
d'une façon directe ou indirecte avec la politique de subventions du
ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Aucun rapport, M. le Président.
M. LAURIN: Aucun rapport. Est-ce que c'était une
bibliothèque qui recevait une subvention du ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, il semble que les autorités
du Manoir soient en négociations avec la ville de Montréal.
Cette institution éprouvait des difficultés
considérables. Nous avons d'ailleurs subventionné cette
bibliothèque pour un montant de $5,000.
M. LAURIN: Oui, j'ai ça ici.
M. CARON: M. le ministre, je tiens à vous remercier pour la
subvention que la ville de Verdun reçoit depuis quelques années,
trois ou quatre ans. Est-ce que je pourrais savoir si ça va augmenter ou
garder toujours...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des gens riches...
M. CARON: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On va en donner un peu plus à
Chicoutimi et un peu moins à Verdun.
M. CARON: ... ça aide énormément le budget
municipal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Verdun reçoit le maximum que nous
permettent les règlements, c'est-à-dire $35,000. Verdun a
reçu depuis le début d'ailleurs une somme assez importante.
M. CARON: Depuis 1900...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Depuis 1960, elle a reçu une somme de
$287,606.
M. CARON: Merci beaucoup.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le seul moyen d'augmenter la subvention
à la bibliothèque de Verdun serait d'accroître la
population. Dévouez-vous, M. le député.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela règlerait d'ailleurs bien des
problèmes dans le secteur démographique.
M. PICARD: Est-ce que le ministre aurait des chiffres à nous
donner pour la cité de Saint-Léonard?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Saint-Léonard, 70/71, $17,896. Je
remarque d'ailleurs... Je tiens à souligner l'intérêt que
suscite cette question des bibliothèques publiques.
M. PICARD: Lorsque vous avez parlé tantôt dans le cas de
Verdun, vous avez parlé d'une subvention maximum de $35,000. Est-ce que
c'est au prorata de la population?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, il y a un sommet. Les
villes de 100,000 habitants ne reçoivent pas plus que ce montant de
$35,000. Nous plafonnons parce qu'autrement il n'y aurait pas de limite. Nous
sommes obligés de répartir nos subventions dans un cadre
budgétaire assez étroit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... vient me prêter main-forte à
moi.
M. LAURIN: En ce qui concerne la librairie du manoir
Notre-Dame-de-Grâce, si je comprends bien, c'est parce que le manoir
lui-même, c'est-à-dire le lieu où se trouve la
bibliothèque est en difficulté que le sort de la
bibliothèque est suspendu et menacé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, M. le Président.
M. CARON: M. le Président, est-ce que je pourrais avoir les
chiffres de Saint-Jean ici? Le député est assez loin.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Saint-Jean a reçu, en 70/71, $15,879.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député
fréquente la bibliothèque?
UNE VOIX: Il faudra le lui demander.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... les fonds du ministère des Affaires
culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous ces chiffres et ces renseignements
apparaissent dans le rapport annuel du ministère, et je suis
extrêmement heureux de donner satisfaction aux députés
présents.
M. LAURIN: Je suggère que vous fassiez le tour de tous les
députés et que vous donniez sans qu'on ait à vous le
demander des subventions pour chacun des comtés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Montréal-Nord $25,629; c'est une
subvention de fonctionnement. La subvention précédente, de
$54,000, était une subvention de création.
M. TREMBLAY (Bourassa): De quelle façon est-ce que ça a
été attribué? Est-ce que la bibliothèque... A
quelles fins est-ce que ces sommes ont servi? Je n'ai pas eu ça. Cela
fait quatre ans que je suis député, et je n'ai pas eu cela.
Là vous me donnez le montant, mais je ne sais pas à quelles fins
ces sommes ont servi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Aux fins de développement des
bibliothèques publiques d'après des normes extrêmement
précises que j'ai citées.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non pas à des maisons de 100 ans et plus
sur la rivière des Prairies.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela n'a vraiment pas de rapport.
M. TREMBLAY (Bourassa): Merci beaucoup.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sujet de la McLennan Travelling Library,
quelle est exactement la nature de l'entente qui est finalement intervenue?
Nous en avons discuté longtemps, la subvention avait été
suspendue. Selon le rapport du vérificateur, cette bibliothèque
se trouvait émarger à deux budgets. Le ministre pourrait-il
brièvement nous faire état de la question?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il est exact que la subvention à McLennan
avait été suspendue pour des raisons techniques; j'ai
décidé de la rétablir en tenant compte du fait que cette
bibliothèque circulante desservait une population par ailleurs
démunie et une population anglophone qui n'avait pas d'autres ressources
sur le plan des bibliothèques. En revanche, notre subvention a
été assortie de deux conditions.
La première a été de ne pas avoir à combler
le déficit accumulé qui était de près de $150,000
et la deuxième condition a été que, lorsque le
gouvernement du Québec sera prêt à instituer un
véritable réseau de bibliothèques circulantes, à ce
moment-là, cette bibliothèque devra s'y intégrer. Ces
conditions ayant été acceptées à la suite d'une
négociation assez longue, j'ai pu rétablir la subvention
grâce à un budget supplémentaire, ce qui ne diminue en rien
nos autres subventions mais permet au contraire d'augmenter le budget du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si je comprends bien, l'argent que vous versez
en subventions ne peut pas être affecté à l'extinction de
la dette par exemple...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'en est pas question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... au fonctionnement et à
l'approvisionnement de la bibliothèque.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'université McGill s'est engagée
à trouver les moyens de faire disparaître cette dette.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il reste toujours que la bibliothèque
émarge encore au budget de McGill.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, de sorte qu'elle n'émarge que
très indirectement au ministère de l'Education. J'ai cru qu'il
fallait considérer le cas de la bibliothèque McLennan comme un
cas spécial pour les raisons que je vous ai données et
également parce que, si nous arrivons à établir comme je
le souhaite ce réseau de bibliothèques circulantes, nous aurons
déjà un élément qu'il aurait fallu créer
autrement. J'ai tout lieu de croire que le fait d'avoir maintenu cet
élément me permettra peut-être d'obtenir les autres et
d'avoir enfin un plan d'ensemble.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est six heures malheureusement. Nous
reviendrons au poste des bibliothèques.
M. LE PRESIDENT: Au poste 4, article 2, sous-article 12, à 8 h
15.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les bibliothèques ne sont pas
terminées? C'est pour éviter aux fonctionnaires de revenir si
jamais il y avait une seule question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si c'est pour éviter aux fonctionnaires
de revenir, disons que c'est acquis.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 12, adopté. Nous ajournons
à 8 h 15.
Reprise de la séance à 20 h 25
M. BERTHIAUME (président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs! Article 3, poste 4.
Bureau d'aménagement culturel
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous en sommes au bureau
d'aménagement culturel, à nos observations
générales à ce chapitre-là. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire quels ont été les développements en ce
qui concerne les bureaux d'aménagement culturel, combien de
créations, combien de projets?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il existe présentement, M. le
Président, quatre bureaux d'aménagement culturel. Ceux des
Cantons de l'Est, de la Mauricie et des Bois-Francs, du Saguenay-Lac-Saint-Jean
et de l'Outaouais. De plus, un agent culturel est en poste à
Québec et s'occupe de la Côte-Nord et un autre, à temps
plein de la région de Québec. Ces bureaux d'aménagement
culturel ont pour fonction d'animer culturellement le milieu
québécois, de provoquer la création de centres culturels,
d'instaurer une espèce de régionalisation, de présenter un
programme de manifestations culturelles en collaboration très
étroite avec les autres services et directions générales
du ministère. Il n'y a pas eu création de nouveaux bureaux
d'aménagement culturels au cours de l'année. C'est une formule
qui est bonne. C'est une formule que nous allons certainement retenir. Et il
faudra voir à compléter le réseau. Il n'est pas
impossible, d'ailleurs, que dans l'avenir ces bureaux d'aménagement
culturel puissent entrer dans les projets de régionalisation du
gouvernement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas eu création de nouveaux
bureaux; est-ce qu'il est projeté d'en créer quelques-uns?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons le projet de créer un bureau
à Rimouski cette année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Evidemment, nous pourrons parler de ce sujet
à l'article qui traite de la formation, mais je pense qu'il est mieux
d'en parler ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, bien sûr!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Rapidement, est-ce que vous avez mis en place
les mécanismes pour la formation d'animateurs culturels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous sommes en ce moment en négociations
avec l'Université du Québec. Il n'en est rien sorti pour
l'instant. Je vous signale qu'il y a un colloque de la Fédération
des centres culturels avec laquelle nous travaillons de plus en plus
étroitement, qui portera précisément sur la formation
d'animateurs culturels.
Pour ma part, je verrais d'un bon oeil que l'on puisse
institutionnaliser ce type de formation dont nous aurons de plus en plus
besoin. Je regrette que le député de Bourget ne soit pas
là puisque justement il avait suscité ce problème cet
après-midi. Nous aurons de plus en plus besoin de spécialistes
dans ce domaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, c'est une politique que l'on ne
peut pas mettre en oeuvre rapidement. Il s'agit de former des animateurs
culturels dont la compétence soit assez vaste, des hommes assez
polyvalents qui soient en même temps, en ce qui concerne certaines
disciplines, des spécialistes. J'imagine que dans les
négociaitons que vous avez engagées avec l'Université du
Québec, il a été question de programmes de formation de
ces animateurs culturels.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je disais que ces spécialistes, enfin
ces animateurs culturels, devaient avoir une formation générale,
et dans certains cas une formation spécialisée. J'imagine, je
présume que, dans les négociations que vous avez avec
l'Université du Québec ou avec le ministère de
l'Education, vous élaborez un programme de formation de ces
animateurs.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est le but que nous poursuivons. D'ailleurs,
je voudrais élargir ces négociations jusqu'à englober
également tout un secteur qui n'a pas encore été
touché, celui des administrateurs culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous aurons de plus en plus d'activités
qui exigeront la présence et la compétence de personnes
formées spécialement en vue de ces activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'ailleurs, dans le cas des agents culturels
que nous engagions, nous examinions évidemment leur compétence en
tant que spécialistes de l'animation. Nous nous inquiétions aussi
de choisir des gens, nous nous préoccupions dans le choix des agents
culturels, de découvrir parmi ces gens des administrateurs. Je suis
heureux de voir que l'on poursuit cette politique et qu'on va l'intensifier.
C'est tout à fait dans la ligne que nous avions tracée et dans la
ligne qu'avaient imaginée M. Lachapelle et mon ancien sous-ministre, M.
Morissette.
Il n'y a donc pas eu création de nouveaux bureaux
d'aménagement culturel.
Est-ce que le ministre pourrait nous faire un petit rapport moral sur le
fonctionnement des bureaux qui existent à l'heure actuelle?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je peux vous signaler que les bureaux
d'aménagement culturel ont créé, au cours de
l'année, sept nouveaux centres culturels. Il ne s'agit pas
nécessairement d'immeubles, n'est-ce pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A Bagotville, Plessisville, Saint-Tite,
Valcourt, Buckingham, Fort-Coulonge et Montebello. Et, ils ont
présenté dans plus de soixante centres en province près de
400 manifestations culturelles. Il ne s'agit pas toujours, loin de là,
de manifestations destinées à l'élite, comme le supposait
le député de Bourget.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, je vois que la politique qui a
été bien engagée se poursuit normalement. Il restera au
ministre, naturellement, d'avoir un peu plus d'argent. Je sais que ce n'est pas
facile mais avec patience et longueur de temps il y parviendra pourvu que le
ministre des Finances, bien entendu, veuille l'entendre.
En ce qui concerne les observations générales, M. le
Président, j'en resterai là puisque je m'aperçois que le
ministère ne peut pas rapporter progrès.
Alors, passons au poste budgétaire 4, article 3, sous-article 1:
Traitements, salaires et allocations. Vous avez quatorze postes au 3 avril
1970. Est-ce qu'il y a des postes prévus, autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quatorze postes en place, plus un poste
d'ouvrier et un poste vacant. Le poste vacant est celui d'un agent culturel. Le
concours a eu lieu. Il s'agit de pourvoir le bureau d'aménagement
culturel de Trois-Rivières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un fonctionnaire qui est parti?
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Non, M. le Président, il y a eu un
contractuel qui a vu ses services terminés. Mais il n'y a pas eu de
fonctionnaire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas eu de fonctionnaire qui a
quitté.
Maintenant, il n'y a pas de poste autorisé? Il y a les quatorze
là...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il n'y a pas d'autre poste que les
quatorze.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Alors, ça va fonctionner...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire, il n'y a pas d'autre poste
que les quinze parce qu'il faut comprendre le poste de l'ouvrier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quinze, vous avez dit un ouvrier.
M. LE PRESIDENT: Avant de continuer, vous me permettrez de signaler aux
députés que la colonne 70/71, au sous-article 1, le chiffre qu'on
doit lire à la place de $147,700 est $142,700. C'est une erreur
d'impression qui a été signalée par le ministre cet
après-midi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, les $10,000 représentent quoi,
exactement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qu'est-ce que c'est ça?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les $10,000 d'augmentation, est-ce que c'est
un salaire ou si ce spnt des augmentations normales de salaires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des augmentations normales. Il se trouve
que, dans cette direction, il y a une dizaine de professionnels. Il y a eu des
avancements de classe importants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous voyez que j'avais la réponse, M.
le ministre, mais je voulais vous la faire préciser. Sous-article 1,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté.
M. TREMBLAY ( Chicoutimi ) : Sous-article 2: Frais de
déplacement: $30,300 contre $28,800. Sur les $28,800, combien avez-vous
dépensé au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avions dépensé $24,000 au 31
mars.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $24,000 au 31 mars. Et vous en demandez
$30,300?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela s'explique parce que ces gens-là
vont naturellement devoir aller dans plus d'endroits...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...qu'auparavant.
M. PICARD: Le prix de l'essence a augmenté de $0.02.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est une considération importante
dont n'a pas voulu se préoccuper le ministre des Institutions
financières qui a déclaré forfait avant même que
d'avoir consulté les grandes entreprises pétrolières.
Donc, M. le Président, le sous-article 2...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de bureau. Combien a été
dépensé sur les $12,000 au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Environ $11,000, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous avez une diminution?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, pour les raisons que j'ai expliquées
à plusieurs reprises.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tous les bureaux sont
équipés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En grande partie et également parce que
nous essayons de couper au poste...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est une raison qui ne tient pas. C'est
parce qu'on avait prévu d'équiper des bureaux qui ne
l'étaient pas et que maintenant on peut réduire progressivement
les dépenses.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a également le fait, M. le
Président, que nous avons centralisé un bon nombre de
dépenses à l'administration avec la restructuration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De toute façon, c'est adopté, M.
le Président, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Communications, c'est normal. Cela va, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Fournitures et approvisionnements, ça
va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels. M. le Président,
de quoi s'agit-il exactement? Impression de bulletins d'information, de quels
bulletins d'information s'agit-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit d'un bulletin qui sera publié
dans la région de l'Outaouais et qui aura pour but de renseigner les
organismes culturels sur les activités qui se déroulent dans
l'ensemble du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous prévoyons un tirage de 2,000,
périodicité bimestrielle, dix à douze pages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va s'appeler comment?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela va s'appeler et c'est pour ça
que n'ayant pas le nom Louékan. C'est un nom qui...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comment ça s'écrit?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Louékan. C'est le nom qui nous a
été suggéré par les responsables du milieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et c'est pour la région de
l'Outaouais?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, c'est-à-dire que le projet vient de
la bibliothèque centrale de prêts de l'Outaouais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon!
M. COUTIER (Ahuntsic): C'est une suggestion que j'avais
déjà mise de l'avant il y a quelque temps. Nous allons pouvoir
l'utiliser de manière partielle cette année pour essayer de
renseigner le plus possible les organismes sur ce qui se passe au
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui va imprimer le bulletin?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce projet pourra se répéter, le
cas échéant, dans d'autres régions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'un imprimeur a été
choisi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sera l'Office d'information qui prendra les
décisions. Cela ne relève pas de nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos, vous aviez un renseignement à
nous donner concernant l'impression du rapport du ministère. Est-ce que
le ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je l'ai. Cela a été
imprimé par Artistic Press à Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourra nous donner les
noms des trois personnes à qui on a demandé de présenter
des soumissions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas eu de soumissions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas eu de soumissions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La façon dont on procède est que
le choix est fait par l'éditeur...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'éditeur officiel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... officiel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui demande, lui, des soumissions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qui demande peut-être des soumissions. Je
l'ignore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le ministre est censé les
connaître. Où se trouve exactement Artistic Press?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela se trouve sur la rue Papineau.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): De quel côté?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oh! je crois bien que ça doit être
dans Ahuntsic.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai bien pensé, M. le
Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de forts doutes parce que moi je le
faisais imprimer à Chicoutimi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... garder l'imprimeur du Progrès du
Saguenay à Chicoutimi qui était l'imprimeur des rapports annuels
par le passé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il a dû en être fort heureux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne l'ai pas fait parce que de l'aveu
même de l'éditeur officiel, le service qu'il donnait
n'était pas satisfaisant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Je vais vous dire exactement la raison.
De l'aveu même de l'éditeur officiel et de l'imprimeur, les ennuis
que lui causait M. Paulette étaient tels qu'il n'était même
plus intéressé à l'imprimer. Est-ce que M. Paulette exerce
la même sollicitude à l'endroit de Artistic Press?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne semble pas. Nous n'avons eu cette
année aucune difficulté, strictement aucune difficulté,
aucun problème de correction d'épreuves. J'ai tout un dossier ici
qui effectivement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
maintenant...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... fait état des graves ennuis dont le
député de Chicoutimi parle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre et député
d'Ahuntsic pourrait nous dire pourquoi son directeur de cabinet a
négocié l'affaire comme il nous l'a affirmé l'autre
jour?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, j'ignorais complètement le nom de
l'imprimeur; M. Paulette, n'ayant pas eu de difficultés, ne s'en
souvenait pas non plus. J'ai donc pensé que c'était passé
par l'intendance, ce qui n'a pas été le cas, c'est bel et bien M.
Paulette j'ai ici toute la correspondance qui s'est occupé
de l'affaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous prenons note de ce dédit du
ministre, de cette correction.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas la peine que j'insiste sur les
difficultés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien non, ce n'est pas la peine, parce que je
connais très bien le dossier, il n'y a jamais eu de difficultés,
sauf les sautes d'humeur de M. Paulette, qui était habitué
à régenter certaines gens et qui n'a pas eu à le faire
avec moi parce qu'il y avait un patron à ce moment-là et que M.
Paulette n'est pas retombé dans le giron de celui qui vous assiste
immédiatement.
Ceci étant dit, nous avons eu le renseignement que nous
demandions l'autre jour. Donc, pour les services contractuels, sous-article 11,
ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 19.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Expositions et autres activités
culturelles, $200,000, est-ce que le ministre peut nous donner de façon
exhaustive les détails concernant ces manifestations, les coûts
pour chacune d'elles, les lieux, etc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, j'ai dans les différents secteurs la
liste de toutes les manifestations. Il y a le secteur des arts plastiques, le
secteur cinéma, lettres, musique, théâtre et autres pour un
total je parle de l'exercice 70/71 de $211,920.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur $250,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est resté un solde.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au fonds consolidé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a eu crédits
périmés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez prévu une manifestation,
vous n'en avez pas donné...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne semble pas qu'il ait été
possible de réaliser tout le programme au cours de l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'était pas prêt?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'il y a peut-être eu certaines
hésitations liées à l'orientation que nous devrions donner
à la diffusion au cours de l'année. Je pense en particulier au
projet d'animation ou plus exactement au projet de diffusion en zone
métropolitaine, que nous aurions souhaité pouvoir réaliser
en partie cette année et ça n'a pas été
possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous faire une
petite lecture de ces manifestations en insistant sur les régions qui
ont été touchées par ces manifestations dans les divers
secteurs qu'il a énumérés tout à l'heure?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne peux qu'en faire la lecture, M. le
Président. Dans le domaine des arts plastiques il y a eu des sessions
d'animation ceci intéressera certainement le député
de Bourget avec un sculpteur sur bois, M. Pierre-Rolland Dinel. Chaque
session avait une durée de trois jours dans chaque ville et permettait
la rencontre de l'artiste avec les gens qui pouvaient venir lui poser des
questions, l'interroger sur son art. Il y a eu 25 manifestations en tout pour
un total de $6,250.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ceci s'est produit où?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A peu près dans toutes les
régions. J'ai ici une liste importante. Dans l'Estrie: Acton-Vale,
Asbestos, Cookshire, Lac-Mégantic, Saint-Jean; Mauricie: La Tuque,
Saint-Tite, Drummondville, Victoriaville, Plessisville; Saguenay: Roberval,
Alma, Saint-Félicien, Jonquière. Tiens! Chicoutimi n'est pas
là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, parce que Chicoutimi n'est pas au
pouvoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'y verrai la pro- chaine fois. Québec:
Donnacona, Saint-Geor-ges-de-Beauce, la Pocatière; Outaouais: Hull:
Montebello, Buckingham, Maniwaki.
M. PICARD: E n'y a pas d'Ahuntsic.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils ont déjà le ministre et
c'est pas mal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A ce moment-là, avant de penser à
Ahuntsic, je penserai à Saint-Jacques, à Maisonneuve, à
Bourget qui sont des comtés défavorisés. Je veux tenter
des expériences pilotes dans des comtés
défavorisés.
M. VEILLEUX: Saint-Jean aussi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je parlais des zones du territoire de
Montréal.
UNE VOIX: N'oubliez pas Brossard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela concerne des rencontres avec un
sculpteur; quelles sont les autres manifestations?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous donne certains exemples. Il y a eu des
expositions itinérantes, une circulation de quatre expositions: les
peintres du Saguenay, les peintres de la Gaspésie, les graveurs du
Québec et une exposition de photos.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel endroit cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai la liste de tous les endroits. Pour ce qui
est des peintres du Saguenay: Sherbrooke, Cowansville, Cookshire,
Lac-Mégantic, Warwick, Shawinigan, Victoriaville, Chicoutimi, Roberval,
Alma, Saint-Félicien, la Malbaie, Saint-Siméon, Donnacona, la
Pocatière, Hull, Montebello, Buckingham, Fort-Coulonge, et Campbell's
Bay. Notre diffusion est tout de même assez large. Je crois que c'est
suffisant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, cela dépend. Les spectacles
maintenant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah bon! Passons aux spectacles. Il y a eu une
semaine de cinéma canadien avec la collaboration de la
Fédération des centres culturels et l'Office national du film
pour 69 manifestations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quels endroits? Au moins les
régions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Acton Vale, Asbestos, Shawinigan, Drummondville,
Plessisville, Louiseville, Alma, Chibougamau, Roberval, Dolbeau, La Malbaie,
Lévis, Black Lake, Rouyn, Val-d'Or, Ville-Marie, Amos, Hull, Maniwaki et
Buckingham.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le cinéma?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le cinéma.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le théâtre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le théâtre. Le théâtre
pour enfants, L'Arabesque...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quelles régions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... les Grands Ballets Canadiens,
théâtre pour adultes, tournée des Marionnettes de
Montréal et tournée du Grand Cirque ordinaire avec la
collaboration de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et c'est allé où tout
ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tout ça, c'est allé un peu
partout. C'est à peu près toujours la même liste. Il y a eu
24 manifestations du théâtre pour enfants, sept des Grands
Ballets.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est allé à
Chicoutimi une fois ou l'autre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les Grands Ballets?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sherbrooke, Shawinigan, Joliette, Drummondville,
Chicoutimi. En effet. Vous voyez que nous sommes loin de négliger
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la seule salle qui pouvait les
accueillir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et Rivière-du-Loup.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce m'eût étonné qu'ils n'y
fussent point allés, c'est la seule salle qui pouvait les accueillir
dans cette région.
M. LAURIN: Est-ce que vous parlez du Grand Cirque?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je ne parle pas du Parti
québécois !
M. LAURIN: Non, non, du Grand Cirque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit des Grands Ballets.
M. CARON: J'espère que le ministre n'a pas de rancune,
alors...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut s'a- dresser au président. M.
le Président, demandez qu'on s'adresse à vous.
M. LAURIN: M. le ministre, il semble que les gens du Grand Cirque ont
demandé une collaboration avec les responsables des bureaux
d'aménagement culturel et que ça n'a pas très bien
fonctionné, sauf à Pibrac et je me demandais si c'était
une politique du ministère de faire coïncider les manifestations,
que ce soit les Grands Ballets ou le Grand Cirque, avec l'optique ou la
politique des bureaux d'aménagement culturel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'avoue que je ne comprends pas très bien
la question du député de Bourget. Il me semblait faire
état de certaines difficultés qui auraient eu lieu?
M. LAURIN: Oui, il semble que certaines de ces tournées dont
celle du Grand Cirque avaient été conçues en conjonction
avec les bureaux d'aménagement culturel de façon que les bureaux
d'aménagement culturel profitent de ces tournées pour pousser
leurs expériences d'animation et il semble que dans la plupart des
régions où le Grand Cirque soit allé, n'ait pas
réussi sauf dans la région de Chicoutimi, dans la région
du Saguenay, où à Pibrac ç'a réussi. Et,
d'après les échos qu'on en a, je me demandais si c'était
dû à des vices de structures ou à des problèmes de
personnalité.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne semble pas, M. le Président. Les
renseignements que j'ai obtenus me montreraient plutôt que le
délai a été trop court pour que les bureaux
d'aménagement culturel le délai étant de trois
semaines seulement, il s'agissait de projet d'animation puissent
vraiment s'en occuper d'une manière valable.
Soyez convaincu qu'il n'y a pas de politique qui s'oppose à ce
genre de collaboration, bien au contraire.
M. LAURIN: Donc, ce sont des raisons accidentelles...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a un projet d'été très
précis actuellement avec le Grand Cirque.
M. LAURIN: On a profité de cette expérience de l'an
dernier pour voir les lacunes, les défauts et les difficultés, et
l'an prochain, ça ira probablement...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dès cet été.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Du côté musical, M. le
Président? Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il y a
eu?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu beaucoup de choses, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a d'abord eu le spectacle "Chants et danses
du monde" en collaboration avec le ministère de l'Immigration, spectacle
extrêmement intéressant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Que j'avais inauguré avec mon
collègue de l'Immigration à l'époque. Excellent
spectacle.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas tout à fait le
même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je l'ai revu à Chicoutimi. On l'a
élargi, c'est bien, très bien.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tournée de concerts, grand orchestre du
Conservatoire de musique de Montréal, tournée des petits
ensembles de musique classique et contemporaine, tournée de l'ensemble
de jazz Gérard Hébert, concert de duettistes, concert de
l'orchestre du Conservatoire de musique de Québec, récital
d'orgue...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui étaient ces duettistes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces duettistes: Gerrits, Todd.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce la flûtiste et le guitariste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien, je les ai entendus à
Chicoutimi, excellente flûtiste, guitariste comme ça...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A Chicoutimi, oui. Ils sont allés
à sept endroits au Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est bien, ça. L'an passé, il y
avait $250,000. Vous n'avez pas pu épuiser les $250,000. Cette
année, vous diminuez de $50,000. Quel est le programme
d'activités pour l'année qui vient?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Réduit pour des raisons de programmation.
Dans le cadre de l'enveloppe globale qu'on nous a donnée, nous avons
tenté de réorganiser un peu nos priorités. Le
détail de la programmation pour 71/72, je vous en donne une idée.
Cela peut changer, bien sûr. Théâtre d'été, du
24 juin au 7 septembre, 50 jours de spectacle, enfants et adultes, dans une
roulotte spécialement aménagée. Ceci est extrêmement
intéressant parce que la tournée sera présentée
dans les grands terrains de camping et dans certaines villes à
l'occasion de festivals régionaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excellente chose que vous ayez mis en marche
le programme que j'avais préparé, les terrains de camping.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Semaine de théâtre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous avez une roulotte. Est-ce celle du
ministère ou...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons fait un échange avec l'Office
d'information et de publicité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avions une roulotte immense...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Immense...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...qui ne convenait pas tout à fait
à ce que nous voulions faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Difficile à des fins de transport.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Semaine de théâtre, d'octobre 1971
à avril 1972. Environ 25 semaines de théâtre avec
spectacles et animations pour enfants et adultes dans 25 villes
différentes. Il s'agit d'ailleurs du projet avec le Grand Cirque. Nous
allons également présenter "La ville dont le prince est un
enfant". Il s'agit d'une production franco-québécoise, en mai et
en juin 1971. Douze représentations, celle du Grand Théâtre
a eu lieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est fait, oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, je peux continuer, si vous voulez, dans
le domaine des arts plastiques. Il y aura des expositions
itinérantes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a un choix de fait?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, nous avons déjà quatre
expositions, une qui porte sur les métiers d'art, une sur l'art
contemporain, une sur la sculpture et une autre sur l'art et la
décoration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la musique? Musique et cinéma
?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tournée de l'Orchestre symphonique du
Centre national des Arts sur la Côte-Nord en juin 1971, six concerts;
tournée de l'Orchestre symphonique de Québec au
Saguenay-Lac-Saint-Jean en septembre 1971, quatre concerts; tournée du
théâtre pour enfants; les Percussions de Strasbourg.
Il s'agit d'une production en collaboration avec la coopération.
Six concerts en novembre 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le côté musical.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le côté musical.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous avez prévu $200,000 pour tout
cela?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va faire un total de combien de
productions, si on s'en tient à ce programme que vous avez
préparé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pensez au nombre de
représentations?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, enfin, au nombre de productions et au
nombre de représentations.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est copieux. Dans le domaine du
théâtre, ça signifie trois productions importantes. Dans le
domaine des arts plastiques, au moins quatre expositions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le domaine du théâtre,
quelles productions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons parlé du "Prince dont la ville
est un enfant", nous avons parlé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "La ville dont le prince est un enfant".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...des semaines de théâtre et nous
avons parlé des théâtres d'été en
roulotte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les compagnies qui vont jouer
dans ces tournées-là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le TPQ, le Théâtre populaire du
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est tout? Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous n'ignorez pas que le TPQ est
spécialisé, pour ainsi dire, dans ce genre de productions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je sais. Mais je voulais savoir s'il y
avait d'autres compagnies. Pour les théâtres d'été,
c'est la même chose?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la même chose, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ça ne fait pas un programme
énorme. On suppose que...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Moi, je trouve que c'est
considérable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela peut faire combien de manifestations au
total?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De 300 à 400 manifestations en tout. Et,
il y a également des manifestations régionales. Nous avons
demandé aux responsables des bureaux d'aménagement culturel de
présenter des projets d'ici juillet 1971 pour mettre au point des
manifestations avec des artistes régionaux. Il faut tout de même
se conserver une certaine marge de manoeuvre dans ce domaine-là...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...nous ne pouvons pas nous lier trop
d'avance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le ministre sauf
qu'évidemment je déplore avec lui que le budget ne soit pas plus
important, parce qu'il y a quand même des besoins énormes dans
tout le Québec. Mais il faut commencer par quelque chose.
Quant à moi, sous-article 19, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4. Centres culturels
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les centres culturels. Est-ce que le ministre
pourrait nous faire un petit topo sur les centres culturels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je voudrais d'abord préciser que, lorsque
nous parlons de centres culturels, nous ne parlons pas d'immeubles
nécessairement. Nous pensons davantage à des groupes humains qui,
en utilisant les ressources disponibles, coordonnent la vie culturelle au
niveau d'une municipalité, au niveau d'une région. C'est la
définition du centre culturel, la définition du ministère.
Il s'agit d'assurer une espèce de permanence par la mise en place et le
maintien d'un personnel d'animation. Et, par voie de conséquence, de
sensibiliser les citoyens et les autorités également au fait
culturel.
Nous obtenons comme je l'ai signalé une
collaboration fructueuse de la part de la Fédération des centres
culturels.
M. LAURIN: La Fédération des centres de loisirs aussi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Aussi, mais la Fédération des
centres de loisirs relève, si je peux m'exprimer ainsi, du
Haut-Commissariat. Il y a là effectivement un manque de coordina-
tion qu'il faut probablement déplorer et je souhaiterais, pour ma
part, qu'on en arrive véritablement à un organisme unique au
niveau des régions, qui pourrait véritablement jouer son
rôle de coordination.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une observation, M. le ministre, que
nous avions faite l'an passé. Et je me demande justement
étant donné l'ampleur que prennent les loisirs qui sont culturels
ou socio-éducatifs si le ministre n'a pas songé à
rapatrier au ministère des Affaires culturelles tout le secteur des
loisirs, laissant le secteur du sport au Haut-Commissariat...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a pensé, M. le Président,
mais il ne semble pas qu'il ait réussi encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'a pas réussi encore, pas plus que
son prédécesseur. Il y a de la résistance.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a effectivement de la
résistance.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais je suis aussi persistant.
M. LAURIN: Vous voulez dire que quantitavement, au Québec, le
loisir est encore plus sportif que culturel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas nécessairement, parce qu'il y a au
Haut-Commissariat tout un secteur de loisirs dits loisirs socio-culturels qui
fait, il faut l'avouer, double emploi avec certaines activités du
ministère des Affaires culturelles. Remarquez que le problème
n'est pas propre au Québec. En France, on trouve également la
même difficulté entre le ministère des Affaires culturelles
et le ministère de la Jeunesse.
M. LAURIN: Les maisons de la culture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que M. le ministre pourrait nous dire,
M. le Président, s'il y a encore des organismes culturels ou de loisirs
qui essaient de tirer à la fois sur le ministère et sur le
Haut-Commissariat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ils essaient, M. le Président. Ils ont
peut-être mieux réussi dans le passé que maintenant. Nous
avons mis au point des mécanismes de défense, si j'ose dire.
J'aimerais également signaler que nous avons, dans le domaine des
subventions aux centres culturels, mis au point des normes précises
comme il en existe dans la plupart des autres secteurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme il en existait auparavant quand nous
avons inauguré la politique des centres culturels, mais des normes que
vous avez dû préciser à mesure que se précisait la
politique des centres culturels. Vous avez continué une très
bonne oeuvre, M. le ministre. Nous sommes très heureux. Mais je reviens
à l'idée que vous devriez vous emparer des loisirs parce que
c'est là que vous allez vous faire doubler et que le ministère va
devenir de plus en plus une direction générale.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je ne suis pas du tout de cet avis. Je
pense qu'effectivement il y a des définitions de fonctions qui doivent
être faites entre divers ministères. Ceci est normal et je pense
que notre gouvernement s'y attaque actuellement avec beaucoup
d'efficacité.
M. LAURIN: N'êtes-vous pas de l'avis que la politique des centres
culturels inaugurée en 1967 a été jusqu'ici assez
désastreuse? On a bâti de beaux monuments et on n'a pas beaucoup
tenu compte des possibilités des centres locaux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je suis tout à fait d'accord. C'est une
situation dont on a hérité. Aussi, est-ce la raison pour laquelle
nous définissons le centre culturel, non pas comme un immeuble, mais
bien comme un état d'esprit. En fait, il s'agit de coordonner certaines
activités qui existent dans le milieu et de les favoriser.
M. LAURIN: Cela a été jusqu'ici des
éléphants blancs, des maisons vides ou relativement vides.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas toujours...
M. LAURIN: La communauté ne s'y est pas retrouvée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas toujours. Oui, il y a des exemples qui sont
extrêmement stimulants. Je pense à Shawinigan justement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Jonquière. M. CLOUTIER (Ahuntsic):
Jonquière aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Drummondville.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu au tout début une
période d'adaptation. Il fallait habiter ces centres.
M. LAURIN: Est-ce que c'est par vos bureaux d'aménagement
culturel que vous croyez insuffler de la vie à ces centres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est le but que nous poursuivons. C'est la
raison même de ces bureaux qui sont encore trop peu nombreux et qui ne
sont pas suffisamment étoffés au point de vue du personnel. Si
nous avons voulu faire cette réorganisation administrative et
créer des
services séparés pour les bureaux d'aménagement
culturel et pour les centres culturels, c'est précisément dans
l'espoir que nous pourrons augmenter ces activités.
M. LAURIN: Mais, encore une fois, je rejoins...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une évolution normale au
ministère.
M. LAURIN: ... la préoccupation du député de
Chicoutimi. Aussi longtemps qu'on séparera loisir et culture, je ne vois
pas comment on peut arriver...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est entièrement mon avis. Et
d'ailleurs, l'idée même de culture, si on veut qu'elle sorte des
beaux-arts ou des formes traditionnelles sans nullement négliger
ces valeurs il faut forcément qu'elle s'accroche au concept du
loisir. En fait, quel est le ministère qui s'occupe le plus des loisirs
au Québec? C'est le ministère des Affaires culturelles, puisque
presque toutes ses activités sont des activités de loisirs. Mais
il ne faudrait pas que ces activités de loisirs soient peuplées,
soient vécues uniquement par des formes traditionnelles de culture.
C'est d'ailleurs tout à fait l'orientation du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, tout à l'heure,
le ministre disait, en parlant des centres culturels, à propos de
l'observation qu'avait faite le député de Bourget, qu'il avait
hérité de cette situation. C'est une situation dont j'avais
hérité également, parce que les centres culturels ont
été bâtis dans la fièvre des fêtes de la
Confédération. Au départ, on avait conçu la
politique sur une base de régionalisation, mais finalement la politique
s'est mise là-dedans et chaque député a voulu avoir son
petit centre.
De sorte qu'après 1966 nous nous sommes retrouvés avec des
projets qui, dans certaines régions, n'étaient évidemment
pas rentables. Il y a certains centres culturels qui fonctionnent très
bien. Il y en a d'autres qui ont eu du mal à fonctionner. Je ne sais pas
s'il s'en trouve encore qui ne fonctionnent pas du tout comme ç'a
été le cas pendant quelque temps. Comme le disait le ministre,
c'étaient des bancs d'essai. Il a fallu voir exactement ce qu'on
mettrait là-dedans, dans quelle mesure ça répondait aux
désirs de la population. Il est très difficile, je pense, de dire
encore à l'heure actuelle ce que cela va donner.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, si nous pouvions partir de rien, nous
interroger à savoir s'il y a lieu d'instaurer un réseau
d'immeubles partout, il est probable que nous ne le ferions pas. Nous sommes
partis de ce qui existait.
M. PICARD: M. le Président, vous allez me permettre de relever
une remarque du député de Chicoutimi à l'effet qu'ils
avaient eux de ces centres culturels. J'aimerais lui rappeler qu'il y a
plusieurs de ces centres culturels qui ont été conçus et
construits après 1966, après la prise du pouvoir par l'Union
Nationale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous pensez ça, vous?
M. PICARD: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par exemple?
M. PICARD: J'irai même plus loin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par exemple?
M. PICARD: Par exemple, vous aviez le projet du Grand
Théâtre de Québec, qui était conçu comme un
projet du centenaire, que vous avez mis tellement de temps à construire
que vous l'avez inauguré en 1969.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Voici, M. le Président...
M. PICARD: En 1970 peut-être.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... l'observation du député
d'Olier est absolument hors de propos, d'abord, et elle ne tient absolument pas
compte des faits. Quand nous avons pris le pouvoir, tous les projets
étaient déjà élaborés. Il y avait même
au Secrétariat d'Etat à ce moment-là - puisqu'il y
avait un ministère qui s'appelait le Secrétariat de la province,
tout anachronique que ce fût et c'est lui qui s'occupait de la
construction de ces centres et tous les projets étaient en marche,
déjà acceptés par les municipalités parce
que le député doit savoir qu'il y avait une participation...
c'était tripartite. Alors la municipalité, le gouvernement
central et le gouvernement du Québec acceptaient les projets, et, au
moment où je suis arrivé, tout était en marche, y compris
le projet du Grand Théâtre pour lequel on avait requis un
architecte, on avait dressé les plans. La seule chose que nous ayons
faite en ce qui concerne le Grand Théâtre, c'est de revoir les
devis avant de faire les appels d'offres...
M. PICARD: Il a nommé des architectes-conseils, il a nommé
des ingénieurs-conseils.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon! Nous n'avons nommé ni
architectes-conseils...
M. PICARD: Le doublement des fonctions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Absolument pas! Le député
d'Olier est tout à fait dans l'erreur, comme on dit chez nous, tout
à fait
"dans les patates", parce qu'il ne sait pas du tout ce qui s'est
passé. L'architecte était là. Les ingénieurs
étaient là et nous n'avons pas touché à qui que ce
soit. Nous avons simplement fait les appels d'offres et le projet a
démarré exactement trois mois après la prise du pouvoir.
M. le Président, je désirerais poser une question au ministre qui
nous a dit que le ministère avait établi des normes pour les
subventions aux centres culturels. J'aimerais connaître quelles sont ces
normes pour les subventions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le montant de la subvention, M. le
Président, est déterminé de la façon suivante.
$0.25 par $1 de contribution municipale pour le centre culturel soit dit
en passant, la bibliothèque municipale est exclue d'office
jusqu'à concurrence de $12,000 dans les villes comptant plus de 30,000
habitants, $8,000 dans les villes comptant entre 15,000 et 30,000, $6,000 dans
les villes comptant moins de 15,000 habitants; et à la condition que le
centre compte au moins deux animateurs culturels permanents et
agréés par le ministère s'il est situé dans une
ville de plus de 30,000 habitants. Si le centre d'une telle ville ne compte
qu'un animateur, il est assimilé au cas ci-dessous, c'est-à-dire
au cas où le centre compte au moins un animateur culturel permanent et
agréé par le ministère s'il est situé dans une
ville de 30,000 habitants. Je crois qu'il faut souligner que ces subventions ne
sont pas versées automatiquement parce que le nombre de centres
susceptibles de recevoir des subventions est beaucoup plus grand que le nombre
de centres que notre budget nous permet de subventionner. De plus, il est
possible que les restrictions budgétaires nous obligent à
réduire les maxima. Mais de toute façon, il reste que nous avons
au moins une base un peu inspirée d'ailleurs de ce qui se fait dans le
domaine des bibliothèques publiques, une base qui nous permet de
travailler d'une manière beaucoup plus rationnelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous dire si
dans le montant de cette subvention, on couvre tout genre d'activités du
centre culturel, y compris l'activité de cours? Je pense aux cours
d'arts plastiques, céramique, ballet, etc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, parce que le centre culturel est en
général polyvalent. Une subvention donnée au centre
culturel se trouve indirectement impliquée toutes les formes
d'activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et l'activité de cours ne vous
parait-elle pas présenter un certain danger de doublage avec le
ministère de l'Education qui a ce genre d'activités? Cette
activité de cours dans les régionales, les polyvalentes, dans les
CEGEP, etc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela ne répond pas toujours aux
mêmes besoins et ça ne me paraît pas mauvais.
M. LAURIN: Moi, ce qui me gêne le plus dans tout ce dont on parle,
est l'absence d'intégration, de coordination, de planification entre
toutes les activités de loisirs. Je constate que surtout depuis
le récent transfert du Haut-Commissariat de la jeunesse au
ministère de l'Education l'on pense surtout s'orienter vers une
activité de loisirs conçue pour les jeunes, que ce soit en ce qui
concerne le sport, la culture ou les activités de nature. Et on ne pense
pas aux loisirs des adultes. Et les loisirs des adultes me semblent
fâcheusement et malheureusement négligés au
Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président...
M. LAURIN: Et je vois ça dans tous les ministères, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'en occupe,
mais pour une activité bien déterminée, bien
délimitée. Le ministère de l'Education, en ce qui concerne
l'éducation des adultes si on peut considérer ça comme des
loisirs les cours du soir...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Beaucoup plus vaste aussi.
M. LAURIN: ...aussi toutes les activités du ministère des
Affaires culturelles qui s'adressent d'une façon spécifique aux
adultes. On voit de petits bouts de choses un peu partout et moi je ressens
fâcheusement cette absence d'intégration, de coordination.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, je l'ai signalée d'ailleurs
tout à l'heure. Il y a des ministères qui, par leurs
activités, sont amenés à se recouper.
M. LAURIN: Remarquez que je suis bien d'accord pour...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour ce qui est du ministère des Affaires
culturelles nous avons tout de même réussi à rationaliser
considérablement et à planifier également ce genre
d'activité. C'est ainsi que toutes les subventions sont données
d'après des normes précises de sorte que l'on évite
maintenant autant que possible l'arbitraire...
M. LAURIN: C'est un premier pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...dans ce domaine.
De plus, la diffusion se fait autant que faire se peut autour du Bureau
de l'aménagement culturel.
M. LAURIN: Vous ne pensez pas que ça
peut avoir comme résultat de figer une situation
administrativement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je ne crois pas. Je suis en
négociation permamente depuis un an avec mes collègues des autres
ministères et nous sommes à la recherche de formules qui
permettraient peut-être d'éviter ce morcellement. A plusieurs
reprises, j'ai exprimé mon point de vue touchant l'évolution du
ministère des Affaires culturelles. Je ne me suis pas gêné
pour dire qu'à mon avis le loisir socio-culturel devrait y être
rattaché et je n'ai même pas éliminé certaines
activités sportives d'ailleurs.
J'ai également à plusieurs reprises souhaité que
l'on puisse éviter cette espèce de dichotomie entre la
Fédération des centres de loisirs et la Fédération
des centres culturels qui eux ont souvent affaire à la même
clientèle. D'ailleurs, on peut s'interroger là, je ne
voudrais pas être amené à des développements trop
longs parce que mon seul but, encore une fois, est d'accélérer
nos travaux sur le rôle de l'école ou de la
communauté. Trop souvent, lorsqu'on organise des activités
culturelles ou des activités sportives, en un mot des activités
de loisirs à partir de l'école, on pense uniquement à la
clientèle scolaire, même lorsqu'on tente d'inclure les adultes qui
n'appartiennent pas d'emblée au milieu scolaire.
Et on peut se demander s'il ne vaut pas mieux adopter la démarche
inverse, c'est-à-dire partir de la communauté dans laquelle il y
a des adultes, mais aussi des veufs, des veuves, des vieillards, des enfants en
bas âge et à partir de cette collectivité rencontrer
l'école.
M. LAURIN: Je pense aussi à la semaine de travail qui s'amenuise
constamment. Le temps des loisirs devient de plus en plus grand comparativement
aux périodes de travail.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a une question d'équipement qui est
mal utilisé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que dans cette optique si on
pense à la récréation de plein air, etc. le
ministre ne pourrait pas pousser une pointe du côté du tourisme
également?
Il y a là tout un aspect des loisirs, il y a un aspect
éducatif qui n'est pas simplement la récréation de plein
air, mais il y a le voyage qui est culturel, il y a tous ces circuits
touristiques qui ont une résonnance culturelle. Je pense qu'un ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, c'est une chose qui est
peut-être appelée à disparaître ou tout au moins
s'intégrer dans un ministère beaucoup plus vaste qui regrouperait
toute forme d'activité de loisirs.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On peut y penser. Il y a des problèmes
qui se posent du point de vue administratif, il y a des problèmes qui se
posent également du point de vue de l'orienta- tion. Je vous ai dit un
peu comment je voyais les choses. Cela ne signifie pas que cela puisse
nécessairement se réaliser. En attendant, nous allons essayer aux
Affaires culturelles de travailler avec le plus d'efficacité possible.
Je suis parfaitement conscient qu'en réglant un certain nombre de
problèmes série's comme je l'ai fait cette année, je ne
détermine pas une politique culturelle, mais encore faut-il le faire et
ce n'est probablement qu'une étape.
M. LAURIN: Mais au point de vue de la coordination, je sais qu'au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, il est
actuellement en train de se constituer à l'intérieur de
l'organigramme actuel toutes sortes de subdivisions qui touchent d'une
façon spécifique le loisir adulte, qui a été
négligé jusqu'ici au Québec. J'en entends parler de temps
en temps et plus j'en entends parler, plus je me dis qu'il y a maldonne, que ce
n'est pas au ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche que
ces choses-là devraient exister; je pense à ARTEQ par exemple.
J'imagine que vous êtes au courant de tout ce qui se passe actuellement,
de tout ce qui bourgeonne dans ce ministère et j'imagine que vous devez
avoir le sentiment, en regardant ça, de vous sentir floué.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas le sentiment de me sentir
floué.
M. LAURIN: Non pas en tant que ministre mais en tant que responsable du
loisir au Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire que le problème se
pose pour moi de la façon suivante: je pense qu'une vaste réforme
administrative est nécessaire. Je ne suis pas le seul à le penser
non plus. Pour faire une réforme administrative, il faut partir des
fonctions et des besoins. Nous avons un comité de la réforme
administrative qui travaille actuellement dans certains secteurs. J'ai
déjà fait entendre mes vues. J'ai l'intention de le faire
à nouveau. Quant à moi, il est bien évident que, suivant
la conception de l'état que l'on retient ceci nous éloigne
un peu de nos crédits on peut envisager plusieurs formules
possibles. Il ne faut pas non plus tenter de trop centraliser un type
d'activité dans un seul ministère. On peut peut-être aussi
envisager des formules de coordination interministérielle. Il nous a
été possible cette année de régler quelques
problèmes. Je pense à la politique du livre
précisément parce que nous avons pu collaborer très
étroitement avec les ministères de l'Education et le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Que plusieurs ministères
aient des activités parfois convergentes, cela ne signifie pas
nécessairement qu'il y ait un recoupement.
M. LAURIN: C'est le bourgeonnement de la
vie. J'espère qu'un jour on en arrivera par le haut
à...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est aussi mon avis. Je pense qu'une mise en
ordre s'impose dans pas mal de secteurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends très bien le point de vue
du ministre là-dessus. Il n'est évidemment pas facile de faire le
partage des responsabilités. Il y a des choses qui se recoupent à
un moment donné et qui peuvent même provoquer des conflits.
Ensuite, il y a tout un aspect administratif très technique. Prenez le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
évidemment il y a là un aspect technique. Il est difficile de
penser que le ministre pourrait être chargé de tout cela. Donner
des permis de chasse et de pêche, c'est une autre histoire. Mais en ce
qui concerne le loisir, je crois que le ministre comprend depuis longtemps,
comme tout le monde d'ailleurs qui s'intéresse à cela, qu'il va
falloir procéder à un regroupement.
En ce qui concerne les observations générales, au poste
budgétaire 4, article 4, sous-article 1: Traitements, salaires et
allocations, il y a deux postes au 3 février.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un agent culturel, un employé de
secrétariat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes
autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas d'autres personnes. Cela va pour le
sous-article 1.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1, adopté. Le sous-article
2?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 2: $12,600 combien d'argent a
été dépensé au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avions dépensé $1,000 au 31
mars 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $1,000 sur $12,600. Maintenant, d'où
vient que vous n'ayez dépensé que $1,000 et que vous
réduisiez cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, c'est à cause de
la restructuration du service. Les sommes qui apparaissent aux centres
culturels auraient dû probablement apparaître ailleurs. La
distribution aurait dû, en fait, apparaf-tre partiellement au bureau
d'aménagement culturel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cela veut dire que des $12,600, il
y a eu $1,000 de dépensés? Est-ce que le reste est crédits
périmés ou est-ce qu'il a été affecté
d'autre façon, par virements?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a une partie de crédits
périmés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est cette partie?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Environ $12,000 de crédits
périmés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est $12,000 sur $12,600?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sur l'ensemble de la direction
générale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur l'ensemble de la direction
générale, $12,000 de crédits périmés. Et
cette année...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cette année, nous avons demandé
$3,800. Nous prévoyons $2,000 pour des frais de déplacement de
fonctionnaires et $1,800, le cas échéant, pour des personnes
autres que des fonctionnaires qui assisteraient à des colloques
organisés par le service, en particulier en ce qui touche les animateurs
des centres culturels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Honoraires et commissions. Il y a des services
contractuels, il s'agit de spécialistes. Qui sont ces
spécialistes pour lesquels on va dépenser $8,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Des spécialistes, en 71/72, seront
engagés pour deux raisons: enquêter en vue d'une action culturelle
et préparer l'implantation d'activités culturelles dans des
régions où il n'y a pas de bureaux d'aménagement culturel.
Nous pensons à la région métropolitaine de
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des $7,500 que nous avons votés l'an
passé, combien ont été dépensés au titre
d'honoraires et commissions au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est $4,000, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est $4,000 sur $7,500. Et cela a
été affecté à quoi exactement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 30 septembre, nous avions
dépensé $359.81 et pour la même raison déjà
expliquée, la conciliation
n'est pas faite jusqu'au 31 mars. Nous avons engagé un agent
culturel à titre occasionnel au bureau d'aménagement culturel de
Trois-Rivières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et cela a coûté combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les $4,000 représentent l'engagement de
cet occasionnel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'engagement de cet occasionnel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicutimi): Alors, cette année, vous demandez $8,000
pour les mêmes fins. Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 4, des $2,300, combien
aviez-vous dépensé au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est $1,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous en demandez $1,700. Cela va pour le
sous-article 4, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté. Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va pour le sous-article 5.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté. Sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 6, des $2,000, combien
avez-vous dépensé au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Fournitures et approvisionnements. Il n'y a rien
eu de dépensé de cette somme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour ça que vous ne demandez que
$500?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est pour ça que nous ne demandons que
$500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a rien eu de dépensé au
31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Je vous rappelle,
encore une fois, que ces trois services sont de nouveaux services, auxquels
nous avons affecté l'ensemble des dépenses des différents
services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les nouveaux services, secundum quid,
comme dirait mon professeur de philo.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des embryons de services, mais des
embryons importants au point de vue du développement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au sous-article 6, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Subventions, M. le Président. Nous
avons évidemment la liste des subventions attribuées aux divers
centres culturels. Est-ce que les subventions pour l'exercice 70/71 ont
été attribuées conformément aux nouvelles normes
dont vous nous avez parlé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas tout à fait, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas tout à fait, qu'est-ce que
ça veut dire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela signifie que ce sont les subventions de
cette année qui le seront.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui le seront... Si je regarde certains
chiffres, prenez par exemple la subvention au Centre culturel de
Jonquière qui est de $20,000. Si on tient compte des nouvelles normes
que vous avez tout à l'heure indiquées, il est bien
évident que le Centre culturel de Jonquière ne recevra pas la
somme de $20,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Puisque le Centre culturel de Jonquière
va entrer dans quelle catégorie désormais? C'est ce que le
ministre va nous dire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il serait dans...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'office, je n'en sais rien.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il serait dans la catégorie des villes de
30,000 et plus, et normalement il devrait recevoir une somme de $12,000. Je ne
dis pas qu'il recevra une somme de $12,000...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit 30,000 et plus. Quelle est la
population de Jonquière? Est-ce que vous comptez...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Environ 32,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous comptez Jonquière,
Kénogami, Arvida? Il
ne faudrait pas que vous vous trompiez. Faites attention. Ce n'est pas
loin de chez moi.
M. LAURIN: Est-ce une communauté urbaine?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas encore, le ministre des Affaires
municipales n'ayant pas procédé.
M. LAURIN: Mais ça forme un groupe homogène.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous verrons les chiffres, vous dites que
possiblement ce serait $12,000. Je demanderais à mon collègue, M.
Harvey, de faire pression...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que j'ai dit, c'est que ça entrerait
dans la catégorie susceptible de recevoir $12,000. Une nuance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une nuance. Un peu plus si le ministre fait
pression ou un peu moins...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'exclus aucune possibilité.
M. LAURIN: Ces sommes que vous donnez aux centres culturels sont
dépensées de quelle façon surtout?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Traitements de permanents et d'animateurs, il
suffit d'ailleurs de revoir les normes que...
M. LAURIN: Est-ce que l'accent est mis sur l'engagement d'un
animateur?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, je ne sais pas si vous vous souvenez des
explications que j'ai données pour les normes. Pour que le centre puisse
recevoir une subvention, les normes comprennent l'engagement de deux animateurs
dans certaines conditions, sinon, la subvention risque d'être
diminuée et le centre peut changer de catégorie.
M. LAURIN: Est-ce que tous les centres reçoivent une subvention
actuellement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, comme je l'ai également
signalé, pour des raisons budgétaires, il n'est pas possible de
subventionner tous les centres, mais nous voulons mettre en place les
mécanismes et les structures nécessaires.
M. LAURIN: Mais qu'est-ce qui vous fait choisir l'un plutôt que
l'autre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En général, c'est la contribution
de la municipalité.
M. LAURIN: Donc, vous demandez à une communauté de s'aider
elle-même avant que le gouvernement ne l'aide.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Toujours, et nos normes, comme d'ailleurs dans
le cas des bibliothèques publiques, tiennent toujours compte de l'effort
de la municipalité, l'effort du milieu en général.
M. LAURIN: Est-ce vrai que plusieurs centres culturels dépensent
une quantité énorme d'énergie à rechercher des
subsides, oubliant par le fait même de consacrer les efforts qu'il
faudrait à l'activation du milieu? En somme, une question
d'anxiété...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est probablement exact. D'ailleurs, nous avons
essayé au ministère de rationnaliser un peu tout cela parce qu'il
y avait souvent des retards inévitables qui pouvaient créer des
problèmes, et qui amenaient parfois certains emprunts... Nous sommes
très conscients du problème.
M. LAURIN: Moi, je comprends bien votre principe: vous demandez qu'une
communauté s'aide elle-même avant de l'aider. Mais, comme vous le
savez, il y a beaucoup d'édiles municipaux qui sont très loin des
problèmes de la culture, qui se préoccupent très peu du
problème de la culture. A ce moment-là, est-ce que vous allez
pénaliser ces communautés qui se sont donné des mauvais
leaders au point de vue culturel...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, mais justement...
M. LAURIN: ...en ne subventionnant pas, en ne prenant pas la
relève?
M. GAUTHIER (Ahuntsic): Mais les bureaux d'aménagement culturel
qui collent au milieu ont justement pour fonction d'essayer de sensibiliser les
gens à sa nécessité.
M. LAURIN: Mais s'ils n'y arrivent pas assez rapidement, en un an, deux
ans, est-ce que le ministère peut, sur la foi des observations qu'il
fait...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous savez, nous avons plusieurs exemples de
municipalités qui résistaient au début, et qui cependant
ont cédé. Vous savez que, lorsque vous imposez d'engager un
animateur et que c'est la condition d'une subvention, si on désire avoir
la subvention, on va l'engager. Et c'est déjà un pas en
avant.
M. LAURIN: Oui, bien sûr.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et ça s'est produit dans plusieurs
cas.
M. LAURIN: Pas du tout, c'est une question. Je me rends trop compte,
pour avoir vécu
à la campagne pendant de longues années, à tel
point il est parfois long et difficile de persuader certains édiles
municipaux de la nécessité de la culture...
M. PICARD : Dans les circonstances actuelles, vous ne pouvez tout de
même pas les blâmer lorsqu'ils sont aux prises avec des
problèmes économiques.
M. LAURIN: Non, je ne les blâme pas du tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LAURIN: Comme ç'a déjà été dit,
l'homme ne vit pas seulement de pain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... je remarque... excusez-moi.
M. AUDET: Quel est le pourcentage de participation des centres
culturels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous voulez dire d'une municipalité?
M. AUDET: Oui, pour l'engagement d'un animateur.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est extrêmement variable.
M. AUDET: Il n'y a pas de normes établies?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas de normes. L'idéal serait
$1.50 par habitant d'une municipalité. A ce moment-là, nous
donnons...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourra déposer
ces normes ou nous les remettre demain, par exemple?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, très volontiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est très important. Maintenant, je
remarque une chose. La Fédération des centres culturels du
Québec a reçu cette année $37,000 contre $50,000 lors de
l'exercice précédent. Qu'est-ce qui explique cette diminution? En
69/70, elle avait eu $50,000, cette année, elle a $37,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Restriction budgétaire, M. le
Président. Cette année...
M. LAURIN: Est-ce dû au fait que le minis- tère est moins
satisfait des activités de la fédération?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'irais jusqu'à dire, au contraire parce
qu'il y a eu une espèce de raccord entre la Fédération des
centres culturels et le ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'était fait au moment où je
quittais ministère. J'avais fait ce raccord grâce à un
citoyen de Jonquière qui était devenu président. Alors, M.
le Président, est-ce que la Fédération des centres
culturels reçoit des subventions d'autres sources?
M. LAURIN: C'est du bon patronage, M. le député?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excellent patronage. Est-ce qu'elle
reçoit d'autres subventions, enfin, des subventions d'autres sources,
dis-je, du gouvernement central, par exemple? Parce qu'elle s'était
déjà adressée, je crois, au gouvernement central et
qu'elle avait demandé au Haut-Commissariat également des
subventions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je sais que la Fédération des
centres culturels a touché des fonds du gouvernement central pour un
colloque, c'est-à-dire pour une activité spécifique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'elle en a reçu du
Haut-Commissariat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. LAURIN: Est-ce que le ministère est satisfait des
activités de la Fédération des centres culturels pour
autant que le travail d'animation qu'elle poursuit semble efficace?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je dirai que oui. En fait, et même si la
collaboration qui existe actuellement est excellente, il faudrait que nous en
arrivions à mieux redéfinir ce que la Fédération
des centres culturels peut faire. Jusqu'à quel point, d'ailleurs, le
ministère ne doit-il pas tendre à agir par organisme
interposé dans le cas de certaines activités? Je ne vous cache
pas que je n'ai pas encore d'opinion ferme à ce sujet. C'est un des
secteurs auxquels je compte m'attacher cette année. L'année
dernière, j'avais une liste de préorités. Cette
année, il y a trois priorités: la diffusion, le cinéma et
les arts plastiques. Alors, à ce moment-là, nous pourrons
peut-être en arriver à une meilleure perspective.
M. LAURIN : Est-ce que son travail actuellement consiste plutôt
à donner des services aux divers centres culturels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président, des services de
plus en plus importants.
M. LAURIN: Si je comprends bien, vous voudriez qu'elle oriente une
partie de son action dans un autre sens qui cadrerait plus avec l'idéal
d'animation qui...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas nécessairement. Je voudrais que nous
puissions avoir le temps de nous pencher davantage sur le type de collaboration
qui doit exister. Parce qu'actuellement que faisons-nous? Nous faisons de la
diffusion directement par les services du ministère. Je crois que ceci
doit continuer. Il est nécessaire que les Affaires culturelles soient
présentes, que le ministère soit présent partout. D'autre
part, peut-être pourrions-nous utiliser davantage certains organismes
intercalés. Et ce serait peut-être beaucoup facile si on arrivait
à régler la difficulté qui existe avec la
Fédération des centres de loisirs.
M. LAURIN: Cela conduirait aussi à une meilleure utilisation du
bénévolat.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il faut tenir compte du bénévolat.
Nous tentons de le faire dans beaucoup de nos activités. C'est la raison
pour laquelle nous n'adoptons pas de formule trop rigide. Je pense en
particulier aux musées qui ne peuvent pas vivre dans le contexte
nord-américain sans un véritable bénévolat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, je remarque qu'au sous-article
"subventions", il y a quand même une diminution de $7,000, soit $183,000
contre $190,000.
D'abord, est-ce qu'on a dépensé les $190,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous demandez $7,000 de moins cette
année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On n'a pas demandé $7,000, c'est que nous
avons dû tenir compte de nos priorités. Pour pouvoir avoir un
programme, il faut parfois diminuer à un endroit. Alors, à cause
de la Bibliothèque centrale de prêts du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
il nous a fallu être moins gourmands à d'autres postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les centres vont en souffrir d'autant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Disons que c'est une réorientation de
priorités. Je pense que l'action du ministère reste valable
partout. Il est évident que, si les budgets étaient plus
élevés, on pourrait intensifier cette action, mais tout est en
place et c'est l'essentiel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cela veut dire que tous les centres
qui ont reçu des subventions et qui sont énumérés
dans cette liste que vous avez fournie recevront des subventions en
dépit du fait qu'il y ait une coupure de $7,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Il y a une
réorganisation des subventions. Nous allons éliminer quelques
petites subventions. Nous nous sommes interrogés sur la
nécessité de deux ou trois subventions un peu plus
importantes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles petites subventions comptez-vous faire
disparaître?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense au Centre culturel de Farnham, par
exemple, au Cercle culturel de la petite Bourgogne, qui recevaient des sommes
très peu élevées, au Comité socioculturel de la
Malbaie. Ce n'est pas toujours de gaieté de coeur que ces
décisions sont prises, mais il y a des choix à faire et c'est le
seul moyen de progresser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Maintenant...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La subvention n'est qu'un aspect du travail du
ministère. Il faut peut-être davantage essayer de s'orienter vers
des programmes d'activités que vers une aide subsidiaire comme
celle-là. Je ne dis pas que les subventions doivent
disparaître.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je notais que le ministre disait qu'il
s'agissait dans les cas qu'il a énumérés de petits centres
et de petites sommes, ce sont souvent ces petites sommes qui permettent une
activité culturelle.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme je voudrais avoir plusieurs centaines de
milliers de dollars que je pourrais justement utiliser comme ferment, parce que
je suis sensible à cet argument! Trop souvent, on a tendance à
être rigide et à se dire que $500, $1,000, ça ne vaut pas
la peine. Or, cela peut faire toute la différence entre une survie et un
échec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour cela que $7,000 bien
répartis vous auraient peut-être donné l'occasion de
poursuivre la politique de subventions dans le cas des centres culturels
énumérés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais peut-être n'aurait-on pas pu
à ce moment-là faire la Bibliothèque centrale de
prêts. Et c'était le troisième élément d'un
réseau important.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais pour la Bibliothèque centrale
de prêts, les montants étaient déjà
réservés. Je ne vois pas du tout que ce soit là un
argument. Les subven-
tions étaient réservées et à l'exercice
précédent et à celui que j'avais
préparé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il semble qu'il manquait une partie importante
pour qu'on puisse réaliser le projet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, il y avait $75,000 de réserve plus
$37,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'était pas suffisant. Le tout
coûte combien?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $87,000. Enfin! C'est de la gestion, comme
dirait le ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, de la saine gestion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, de la saine gestion, mais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais il est possible de travailler dans
l'austérité. La preuve! Nous l'avons fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, avec un succès relatif.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une question d'interprétation. Tout
le monde ne semble pas être de cet avis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'appréciation. Alors, M. le
Président, il n'y a rien de très neuf dans le domaine des centres
culturels, sauf cette diminution de $7,000. Ce qu'il y a d'intéressant,
c'est que l'on poursuit l'activité que nous avions mise de l'avant et
c'est tant mieux. Sous-article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5:
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Office du film. M. Vergnes. M. Léger
n'est pas ici?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Léger est à Cannes. Il
représente le Québec au festival.
M. VEILLEUX: Est-ce qu'il est avec Danielle Ouimet?
M. LAURIN: Ne nous donnez pas de mauvaises pensées.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah! Ah!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai demandé au
ministre: Quoi de neuf à l'Office du film?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans les nouvelles structures du
ministère, M. le Président, l'Office du film est devenu un
service rattaché à la direction générale de la
diffusion de la culture et a été doté d'un nouveau
directeur dans la personne justement de M. Raymond-Marie Léger.
L'activité de l'Office du film se répartit principalement comme
suit: production, cinématographie audio-visuelle, photographies et
diapositives et distribution.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est tout?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous savez que j'essaie toujours d'en dire le
moins possible, histoire d'accélérer les travaux, mais je
répondrai aux questions. Si j'en dis trop, ça va durer plus
longtemps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons vous permettre d'en dire
davantage. Le ministre nous parle d'une réorganisation de l'Office du
film.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas parlé d'une
réorganisation de l'Office du film, M. le Président. J'ai
parlé d'une réorganisation du ministère. L'Office du film
n'étant pas rattaché à une direction
générale sur le plan de la gestion, il était beaucoup plus
commode d'agir autement et nous l'avons rattaché à la diffusion
de la culture. L'Office du film n'est pas modifié en soi, pas
encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas eu de modification de fond, ce
qui ne veut pas dire toutefois que le ministre ne se préoccupe pas du
rôle extrêmement important que doit jouer cet organisme dans la
diffusion de la culture, particulièrement en ce qui concerne les
masses...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non seulement je...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...tous les groupes qui, par le truchement du
cinéma, s'initient à toutes les formes de la culture.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non seulement je ne sous-estime pas cet aspect,
mais l'Office du film sera certainement le moteur de la politique du
cinéma que j'ai placée comme une des priorités de
l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela me réjouit, M. le
Président, d'autant plus que nous l'avions demandé l'an
passé et que j'avais mis en place ce qu'il fallait pour que cela fut
ainsi. On a changé de directeur...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais si tout était en place...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, tout était en place.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...comment se
fait-il que les problèmes n'aient pas pu se régler?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un lot de problèmes qu'il
fallait régler et les premiers, c'était justement de mettre les
choses en place, de créer les choses...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il a fallu quatre ans pour mettre les choses en
place, ce qui permet de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ça n'a pas pris quatre ans, au
contraire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une chance exceptionnelle.
M. LAURIN: C'est une position très confortable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons mis, au fur et à mesure
comme dirait le ministre selon des ordres de priorité, des
structures en place qui ont été...
M. LAURIN: Les ouvriers de la onzième heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...paralysées pendant un certain temps
et qui n'ont pas l'air de reprendre vie très vite.
M. LAURIN: Les derniers seront les premiers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A tout événement, le ministre
nous dit qu'on a nommé un nouveau directeur. Il nous dira ensuite,
j'imagine, quels sont les projets de l'Office du film pour l'année qui
vient. Je ne parle pas des services contractuels. Cela est une autre
histoire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'Office du film joue en quelque sorte le
rôle d'un agent contractuel pour le gouvernement. Nous aurons une
production...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas encore, évidemment... Je voulais
savoir si, outre les services contractuels, l'Office du film a des projets de
production de films qui pourraient être utilisés dans le cadre de
la politique générale de diffusion. Les services contractuels, on
sait ce que c'est. Ce sont les ministères qui demandent qu'on produise
tel ou tel film.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais ceci comprend également le
ministère des Affaires culturelles, ce que nous appelons la production
maison. Nous avons un film sur la restauration de Place Royale...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en reparlerons tout à l'heure.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...sur la baie James, ça rentre dans les
services contractuels, il y a effectivement un film.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les services contractuels, c'est
ça. Nous en reparlerons tout à l'heure. Ce sont les projets de
l'Office du film.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont les projets de l'Office du film.
M. LAURIN: Il nous semble, en tout cas de l'extérieur, que
l'Office du film est une sorte de service je dis bien service
à la remorque des divers ministères et non pas un organisme qui a
une philosophie, une conception, une orientation de son crû. Et moi,
ça me dérange un peu.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il faudrait peut-être que je
précise. Il est exact que l'Office du film joue le rôle d'agent
contractuel pour les différents ministères. C'est l'aspect de la
production. A l'occasion, il y a certaines productions faites pour l'Office du
film même, mais elles sont rares.
Il y a également l'aspect de la distribution qui est
extrêmement important. La cinémathèque a acquis, au cours
de l'exercice, 280 nouveaux films. Elle possède une collection de 500
titres, ce qui représente 15,000 copies d'une valeur importante. Ces
films sont distribués c'est là qu'on touche
véritablement le coeur de la diffusion partout au Québec.
Et il y a eu en 70/71 à peu près 280,000 projections, ce qui
représente 70,000 sorties de films. Ceci est tout de même
significatif.
Je ne dis pas ça pour défendre l'Office du film tel qu'il
existe. Justement, j'ai laissé miroiter le fait que l'Office du film
servirait de moteur à une politique du cinéma. Et dans cette
politique du cinéma, l'Office du film aura probablement un rôle
différent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire si ce
ministère a été directement intéressé
à l'élaboration du projet Multi-Media et si l'Office du film est
associé à Multi-Media, parce que j'ai vu dans l'organigrame de
Multi-Media que le ministère des Affaires culturelles n'y a même
pas de représentant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact et ceci fait partie un peu du vaste
problème que je soulignais touchant la collaboration et la
coopération qui doit s'instaurer au niveau des différents
ministères. Vous n'ignorez pas d'ailleurs que l'Office du film pendant
un certain temps a eu son sort mis en balance. On se demandait si le
ministère des Communications en hériterait ou si le
ministère des Affaires culturelles conserverait sa
responsabilité. Je peux maintenant vous dire que le ministère des
Affaires culturelles conservera sa responsabilité sur l'Office du film,
dans la mesure d'ailleurs où l'Office du
film servira de point de départ de cette politique du
cinéma.
M. LAURIN: Pour ce qui est de ce rôle de moteur, comment le
visualisez-vous?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne voudrais pas trop m'avancer. Il s'agit
encore d'un projet et ce projet ne prendra forme que lorsqu'il y aura eu de
nombreuses consultations avec les milieux du cinéma. Il n'est pas
question d'imposer une politique aussi complexe que celle-ci sans
déterminer au moins un consensus.
Les intérêts sont très divergents, il y a les
intérêts des cinéastes, ceux des distributeurs, des
producteurs, des propriétaires de salles. La Loi du cinéma que
nous avons comporte une partie qui porte sur le Bureau de surveillance de
cinéma et qui instaure un régime spécial.
Elle comporte évidemment une partie touchant les
ciné-parcs, mais elle n'est pas véritablement une loi-cadre du
cinéma. C'est ce vers quoi nous voudrions nous diriger. Il existe des
projets de loi-cadre du cinéma au ministère des Affaires
culturelles depuis le début des années 1960. Je crois que nous
réussirons cette année à arriver enfin avec quelque chose
qui se tiendra et qui collera à la réalité.
A ce moment-là, on peut envisager deux hypothèses: on peut
envisager une évolution de l'Office du film vers une direction
générale aux Affaires culturelles, direction qui administrerait
la loi-cadre du cinéma, ou on peut envisager la création d'un
centre de cinématographie comme il en existe dans certains pays. Je ne
veux pas encore me prononcer sur la formule qui sera retenue.
M. LAURIN: Par exemple, qu'est-ce qui empêcherait l'Office du film
du Québec de jouer pour le Québec le rôle que l'Office
national du film joue pour le Canada?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Rien, si on transformait l'Office du film du
Québec en un organisme de production, mais je ne suis pas certain que ce
soit sage de le faire et je vais vous expliquer tout de suite pourquoi. Il
n'est probablement pas souhaitable que l'Office du film entre en concurrence
avec l'industrie privée que nous voulons aider par ailleurs. C'est ce
qui se produit actuellement à l'Office national du film. Il fut une
époque où l'Office national du film était à peu
près le seul producteur. Cela pouvait se défendre. Aujourd'hui,
allez voir nos cinéastes et allez voir nos maisons de production et on
vous dira que l'Office du film est un concurrent direct. Dans le contexte
québécois, ce n'est peut-être pas ce que nous devons viser.
Il faudrait peut-être davantage, indépendamment de la formule que
nous adapterons, soit un centre de cinématographie, soit une direction
générale, il faudra probablement, dis-je avoir
parallèlement une espèce de fonds de soutien à l'industrie
qui aurait, lui, un statut semi-autonome et qui pourrait même être
cogéré en partie par les représentants du milieu.
M. LAURIN: J'en suis pour le fonds de soutien. Mais est-ce que l'Office
national du film, comme l'Office du film du Québec, n'a pas plutôt
une vocation pour le court métrage que pour le long métrage,
aspect de l'activité cinématographique que néglige
actuellement l'entreprise privée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, c'est largement l'Office du film
du Québec qui fait vivre certains de nos producteurs, et il ne faut pas
l'oublier. On peut se demander s'il appartient au gouvernement de vouloir tout
faire ou s'il ne vaut mieux que le gouvernement puisse stimuler certaines
activités. Je ne vous cache pas que ma philosophie est plutôt
celle-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je suis d'accord avec
le ministre lorsqu'il nous parle de ce problème très
sérieux qui est né petit à petit et qui commence à
se manifester de façon plus aiguë, ce problème de
concurrence entre l'Office du film du Québec, l'Office national du film
et l'entreprise privée. Il reste qu'au gouvernement du Québec, il
y a quand même beaucoup de productions dont l'éducation est
bénéficiaire. Vous avez par exemple, ce projet Multi-Media, vous
avez tout le centre de l'audio-visuel du ministère de l'Education. Il y
aura bientôt et les projets de loi sont
déposés une réorganisation de l'Office d'information
et publicité et des télécommunications en
général. Je me demande pourquoi le ministre des Affaires
culturelles je devrais poser le problème d'une autre façon
je devrais dire ceci: Le ministre des Affaires culturelles ne
pourrait-il pas exiger que l'Office du film du Québec alimente le
ministère de l'Education, le ministère des Communications et
qu'il fasse cette production qui n'entre pas à mon avis en concurrence
avec l'entreprise privée du cinéma?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est tout à fait mon intention, M. le
Président, mais ceci ne signifie pas nécessairement production.
Il est certain que l'Office du film devra être l'organisme gouvernemental
qui va colliger toutes les commandes et qui les contrôlera. Remarquez
qu'il s'agit là d'un secteur extrêmement important. Je vous en
donne une idée, par exemple, en vous disant que la production a atteint,
lors du dernier exercice, une valeur de $1,756,000 dont $1,250,000 pour le
ministère de l'Education. Ceci est passé par l'Office du film;
$406,065 pour les autres ministères et organismes. Il y a eu plus de 120
contrats ou lettres d'intention qui ont été
négociés avec 36 entreprises du Québec et nous pouvons
estimer c'est une préoccupation qu'il ne faut jamais
négliger qu'au moins 200 emplois ont été
créés et maintenus par cette activité
cinématographique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agit de services contractuels
lorsque vous dites que c'est l'Office du film qui a réalisé tout
cela, puisqu'aux services contractuels apparaît simplement un montant de
$250,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, parce que le reste apparaît comme
imputations dans les différents ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que le ministre n'a pas raison parce
que, justement, l'an passé, j'avais posé la même question
au ministre. Il m'avait rétorqué que le ministère de
l'Education lui passerait les commandes. Or, on voit ici qu'il y a $250,000 en
services contractuels. Alors où se trouvent les imputations?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans les autres ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, pourquoi indiquez-vous qu'en services
contractuels vous n'avez fait de production que pour un montant de
$250,000?
M. LAURIN: M. le Président, est-ce qu'il ne se fait pas de films
partout, dans tous les ministères?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Cela ne se fait peut-être pas, mais
des commandes qui se donnent, oui. Mais nous allons justement centraliser tout
cela. Le problème du ministère des Communications est un peu
analogue parce qu'il serait souhaitable que Radio-Québec puisse
également centraliser toutes les commandes dans le domaine de
l'audio-visuel. Nous essayons de rationaliser un secteur qui est parfaitement
anarchique. Nous sommes d'accord là-dessus.
M. LAURIN: Il y en a au ministère des Communications, il y en a
à Radio-Québec, à l'Office d'information et de
publicité, au ministère de l'Education, à l'Office du film
du Québec, au ministère de l'Industrie et du Commerce...
UNE VOIX: A l'Agriculture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne répond pas à la question
que je posais tout à l'heure. Enfin j'y reviendrai aux services
contractuels.
Est-ce qu'on a fini les observations générales?
Nous incitons le ministre évidemment à
récupérer le plus possible.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si j'arrivais à récupérer
tout ce qu'il m'a dit de récupérer depuis le début, M. le
président, je me demande si je ne me retrouverais pas avec une grande
partie du gouvernement...
M. LAURIN: Ce serait merveilleux!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce serait merveilleux! Ce serait excellent!
Dans l'optique de la politique de la diffusion, le ministre ne s'est pas assez
battu, il va tout perdre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ma stratégie est différente, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... les télécommunications, vous
allez tout perdre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas une stratégie
d'affrontement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et l'an prochain nous verrons
disparaître l'Office du film du Québec qui va passer aux
Communications, c'est bien clair. Que le ministre relise bien le projet de loi
déposé par le ministre des Communications.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de
difficultés, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci, c'est ce que je voulais savoir.
Voilà la confession de jugement. En ce qui concerne les observations
générales, je suis d'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 1: Traitements, salaires et
allocations. Vous avez un nouveau directeur, quel est son salaire? Ou quel
était son salaire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'était $15,647, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il avait combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il avait la même chose, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'année passée, il n'y a pas eu
d'augmentation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il est maintenant à $16,500, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $16,500. Alors, il y avait 71 personnes en
poste au 3 février 1971. Est-ce qu'il y a des postes
autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a 71 postes en place, quatre postes
vacants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des postes autorisés
outre les postes vacants.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Il y en a 75 en tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Cela veut dire qu'il y a quatre postes
à pourvoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, je veux une explication
précise. Ici, on indique 71 personnes en place au 3 février 1971.
C'est bien ça le 71, c'est ce que ça veut dire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a quatre postes à pourvoir, qui
sont de quelle catégorie?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un employé de secrétariat, un
agent de bureau, un technicien en photographie et un autre agent de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon, pour un total de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le recrutement est en cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour un total de 75. Recrutement en cours.
Alors, ça va pour les traitements, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement. Combien a-t-on
dépensé des $12,400 au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé $20,000 M. le
Président, ce qui a nécessité un virement du sous-article
6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel endroit l'avez-vous pris...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 6 du budget de l'an
passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ça veut dire que vous l'avez
pris à qui, à quoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au sous-article 6, fourniture et
approvisionnements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Vous l'avez pris à fournitures et
approvisionnements. Vous avez fait un virement pour des traitements.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Non, pour des frais de déplacement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement, dis-je. Est-ce
que c'est régulier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah, mon Dieu! oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous le pensez?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est tout à fait régulier quand
c'est à l'intérieur du même sous-article.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes sûr de ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La loi du ministère et la Loi de
l'administration financière vous autorise à faire ça. Quel
article au fait de la loi vous permet de faire ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'article 126, M. le Président.
M. PICARD: En plus de ça, l'auditeur pourra faire ses
commentaires antérieurement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre le sait.
M. LAURIN: Je pensais que c'était 124.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi aussi...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le leader de l'Union Nationale a cité
l'article 126...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je n'ai pas cité d'articles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela n'a aucun rapport avec la question en
cause. J'en ai conclu que c'était un article passe-partout auquel on
pouvait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas cité l'article, j'ai
demandé au ministre de me le citer. M. le Président, il est 10
heures, malheureusement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On ne peut pas terminer, M. le
Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce qu'il y a les services
contractuels, cela peut prendre un certain temps.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression que c'est à cause des
fonctionnaires, bien sûr, et je sais que le député de
Chicoutimi est toujours très sensible à cet argument.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis toujours très sensible
mais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression qu'en quelques minutes nous
pourrions les libérer et passer à un autre poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Nous allons revenir au cinéma.
D'ailleurs, je pense que le ministre serait capable de se tirer d'affaire tout
seul. Pas besoin de faire appel à 50,000 personnes. D'ailleurs, M.
Vergnes est ici à Québec...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est pour les impliquer, n'est-ce pas?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le directeur est à Cannes, alors je
crois bien que M. Vergnes va vouloir revenir demain et discuter avec nous.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous n'avez pas l'impression que services
contractuels, nous pourrions...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai quelques questions assez longues qui
pourraient provoquer un débat.
M. LE PRESIDENT: Jusqu'à 10 h 30.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ou jusqu'à ce que nous ayons
terminé, ce qui peut peut-être se faire avant 10 h 30.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La Chambre a ajourné
déjà.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous feriez tellement plaisir au leader
parlementaire du parti ministériel si vous continuiez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais c'est que ça nous permettra
d'accélérer demain.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Demain, nous aurons l'Office de la langue
française que nous avons...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Charron va-t-il être de retour?
M. LAURIN: Probablement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sinon, nous pourrons prendre formation.
M. LAURIN: Il sera ici vers 11 h 30.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, nous pourrons prendre formation, si vous
voulez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est 10 heures, M. le Président. La
Chambre a décidé de s'ajourner à 10 heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Il faut le consentement unanime.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand la Chambre a donné son
consentement unanime, nous n'avons pas le choix, nous devons suivre la Chambre.
C'est aussi simple que ça. Nous ne sommes qu'une émanation de la
Chambre.
M. LE PRESIDENT: La commission est ajournée à demain
matin, 10 h 30, soit après l'ordre du jour.
(Fin de la séance: 22 h 2)
Séance du mercredi 2 juin 1971(Onze heures trente
minutes)
M. BERTHIAUME (président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs!
Poste budgétaire 4, article 5, sous-article 11:
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en étions aux services
contractuels. J'aurais quelques questions à poser au ministre
là-dessus. M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire quels sont les services contractuels que son ministère a
exécutés pour divers ministères et quels sont les films...
C'est-à-dire que nous n'étions pas au sous-article 11, M. le
Président. Je regrette, mais nous étions au sous-article
"fournitures et approvisionnements". Le sous-article 6 n'avait pas
été adopté.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas ce que j'avais noté, mais je
n'ai aucune objection à y revenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 6 n'avait pas
été adopté. Nous allons prendre les services contractuels,
quitte à revenir au sous-article 6.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bon, d'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je demandais donc au ministre quels sont les
films qui ont été produits par l'Office du film du Québec
au cours de l'année, de l'exercice qui vient de se terminer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les films suivants, M. le Président. Un
film pour les Institutions financières, "Bas de laine et
papier-monnaie"; un film pour les Affaires culturelles, "Place Royale"; un film
pour les Affaires culturelles encore, sur la baie James; un film pour les
Affaires culturelles, sur la Traverse de Lévis et divers
métrages; traversiers de Lévis, festivals d'été de
Québec, festival de Val-Morin, Jeux du Québec, la Saint-Jean
Baptiste, ceuillette des pommes, construction du pont Pierre-Laporte,
expositions au Musée du Québec, etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les films qui ont été
produits pour le ministère des Affaires culturelles ou si cela comprend
les services contractuels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tout ceci entre dans le cadre des services
contractuels. Pour un montant total de $100,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les fins du ministère des Affaires
culturelles, on a produit quels films? Celui de "Place Royale"?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): "Place Royale", plusieurs films pour l'Office de
la langue française. Voici quelques titres: "Le français
recherche", "La pathologie linguistique," "L'avale-mots", etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la durée de ces films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): "La pathologie linguistique", 16
millimètres, en couleurs, 9 millimètres, 9 minutes, pardon. Il ne
s'agit pas de 9 millimètres, il s'agit de 9 minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est 8, 16, 35 millimètres.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, oui. Nous sommes en 16 millimètres,
en effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels ont été les producteurs de
ces films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le film que je viens de mentionner a
été produit par Richard Lavoie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il s'agit d'un producteur de
l'Office du film?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. C'est un producteur de Québec. Comme
j'ai eu l'occasion de l'expliquer, l'Office du film joue le rôle d'un
agent contractuel et tend à stimuler l'industrie privée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu appel d'offres pour ces
films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien ont coûté chacun de ces
films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le film dont je viens de parler a
coûté $9,924.24.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour 9 minutes? Et dans le cas des autres,
quels ont été les producteurs et quels ont été les
montants de ces productions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cas de "L'avale-mots", 16
millimètres, 9 minutes, également produit par Richard Lavoie pour
l'Office de la langue française, le prix est sensiblement le même,
$9,952.60.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cas du film "Bas de laine et
papier-monnaie"?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): "Bas de laine et papier-monnaie", est un film de
16 millimètres couleurs produit par Prisma-Films Inc. pour un coût
total de $10,750.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est, Prisma-Films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une société de
Montréal. Comme je l'ai signalé hier soir, l'Office du film a
donné un nombre imposant de contrats au cours de l'année. Il
s'agit de l'un de ces contrats.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et dans le cas du film sur la baie James, qui
a été le producteur? Est-ce que ce film est terminé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce film n'est pas terminé. Il est en
cours de tournage. Il s'agit d'un film de 16 millimètres, couleurs, qui
durera 45 minutes et qui est en cours de production par la
société Projects-Film.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'agit-il d'un service contractuel ou d'un
film produit pour l'utilisation du ministère des Affaires
culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois qu'il s'agit d'un film produit pour le
ministère des Affaires culturelles, nous considérons,
étant donné l'importance de l'opération de la baie James,
qu'il est nécessaire d'avoir des documents sur la liste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel moment le contrat a-t-il
été attribué?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pourrai sortir le contrat si vous le
désirez. Nous ne l'avons pas ici, étant donné l'absence du
directeur qui est à Cannes, comme je l'ai signalé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je désirerais que le document soit
déposé et que le ministre nous indique à quel moment on a
signé le contrat, à quel moment le film a été mis
en production.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bon, alors nous allons déposer le
document qui comporte tous ces renseignements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez le déposer cet
après-midi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si nous avons le temps de faire les recherches
nécessaires, oui, parce qu'il ne faut pas oublier que l'Office du film
se trouve à Montréal. Nous avons probablement une copie au
ministère. Je désire que mes fonctionnaires puissent s'en
assurer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous en avez certainement une copie au
ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministère est distribué dans
une dizaine d'immeubles différents...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je sais ça, ce n'est pas de
l'inédit pour moi, mais je voudrais bien m'assurer que le ministre
conserve une copie du contrat, afin qu'on sache exactement à quel moment
on a donné le bon à tirer, si je puis m'exprimer ainsi dans le
cas d'un film.
Pour l'utilisation de ce film, est-ce le ministère des Affaires
culturelles qui s'en servira ou si c'est le gouvernement, me dites-vous?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sera le gouvernement. Il est très
possible que ce film soit utilisé puisque plusieurs ministères
sont impliqués.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit qu'il y avait eu un film sur la
Traverse de Lévis. Est-ce que c'est un film que vous avez produit
à des fins culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit d'une commande d'un ministère
et tout est culturel en dernière analyse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un service contractuel?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, produit en 35
millimètres, couleurs, par Prisma Films.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien de minutes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sept minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Juste le temps de la traversée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a là indiscutablement une situation
humaine intéressante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui nous a valu en Chambre les termes
"embarcation" et "débarcation". Et vous avez produit un film sur Place
Royale. A quel moment le film a-t-il été produit?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le film sur Place Royale devrait sortir d'ici
une quinzaine de jours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel en a été le producteur et
le coût, et à quel moment le contrat a-t-il été
attribué?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le producteur est Richard Lavoie. Nous pouvons
procéder de la même façon, si le député de
Chicoutimi le désire, déposer le contrat. Là encore, il
s'agissait de permettre que l'on puisse suivre l'opération de
restauration de Place Royale. Il est intéressant d'avoir l'état
des maisons qui devront être en partie reconstruites, avant que les
travaux ne soient trop avancés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une action d'une durée de combien
de minutes déjà?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): 15 minutes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 15 minutes, en couleurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Couleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 35 ou 16 millimètres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Deux versions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que vous voulez dire par deux
versions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): 35 millimètres en français et en
anglais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En français et en anglais et c'est en
35 millimètres... en 16 millimètres.
M. LAURIN: Anglais et français?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En anglais et en français. Il faut penser
à...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la publicité.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... l'aspect touristique. Lorsque nous parlons
de Place Royale d'ailleurs, vous verrez que nous avons tout un programme
d'information, sur place. C'est un attrait étonnant pour les visiteurs
qui viennent à Québec, même dans l'état actuel des
travaux.
M. GUAY: Je voudrais revenir au film sur le Traverse de Lévis.
Est-ce que c'est un film que n'importe qui pourra voir ou si c'est un film
à titre de document, spécialement pour l'élaboration d'un
projet ou pour des études?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous les films sont distribués par la
cinémathèque dont j'ai expliqué le fonctionnement lors de
la dernière session. Ils peuvent être obtenus sur demande.
UNE VOIX: Gratuitement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont là les films que l'office a
produits cette année avec les $250,000. De ce montant de $250,000...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire que ce que nous vous avons
donné est ce qui a été produit avec le montant de
$100,000. Nous parlions de l'exercice 70/71, à votre demande.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais des $250,000, combien d'argent a
été dépensé pour fins de production devant servir
au ministère des Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit de projets pour 71/72. En voici le
détail: réalisations sur commande, nous prévoyons pour un
montant global de $200,000, un film... Nous déterminons les montants que
nous pourrons consacrer à telle production. Je ne peux pas
nécessairement vous donner les titres des films encore puisqu'ils ne
sont pas choisis.
Nous prévoyons la ventilation suivante, un montant de $50,000
pour l'Office de la langue française, de $40,000 pour le
ministère des Communications; de $20,000 pour le ministère du
Conseil exécutif; de $50,000 pour le ministère de l'Industrie et
du Commerce; de $10,000 pour le ministère de la Justice; de $30,000 pour
le ministère des Terres et Forêts. Il y a également la
production libre du ministère des Affaires culturelles pour laquelle
nous mettons un montant de $50,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a un projet de film
précis pour le ministère des Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il n'y a pas encore de projet de film
précis pour le ministère des Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cas du projet de film pour le Conseil
exécutif, de quelle sorte de film s'agit-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous attendons les mémoires d'intention
des ministères. Ce sont des sommes qui ont été mises de
côté, pour ainsi dire, à la demande des ministères.
Lorsque nous recevrons leur mémoire d'intention, ce mémoire sera
étudié par nos services et nous donnerons suite aux demandes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les demandes ont été faites?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les demandes ont été faites.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par les Terres et Forêts, par le Conseil
exécutif?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Toutes ces sommes sont acceptées par le
Conseil de la trésorerie et ça ne parvient à l'Office
qu'à la suite.
M. LAURIN: Mentionnant les sujets, les thèmes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les mémoires, oui. Pour l'instant il
s'agit des demandes générales qui passent d'abord par le Conseil
du trésor, qui sont acceptées par le Conseil du trésor et
qui viennent au ministère des Affaires culturel-
les. Suivra ce mémoire dit d'intention permettant de savoir
exactement quels sont les besoins à combler.
M. LAURIN: Mais les sujets des films ne sont pas encore
indiqués?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et quand vous faites la demande au Conseil du
trésor vous êtes obligés de présenter un devis?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces demandes ne sont pas faites par nous, mais
elles sont faites par les différents ministères, et la commande
nous est transmise par la suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A cette demande du Conseil du trésor
est attaché un devis ordinairement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sans doute, M. le Président. Encore une
fois je ne parle que de la phase qui concerne le ministère des Affaires
culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, le ministre va donc déposer tous
les contrats concernant les films qui ont été produits pendant
l'exercice financier 70/71.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas d'objection à le faire.
J'avais cru comprendre que le député de Chicoutimi demandait deux
contrats seulement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, j'aimerais avoir tous les contrats parce
que ce sont des documents publics et nous avons le droit de les examiner.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): S'agit-il des films faits pour le
ministère des Affaires culturelles ou pour tous les
ministères?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour le ministère des Affaires
culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Seulement pour le ministère des Affaires
culturelles?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, parce que nous nous réservons de
le demander aux autres ministères lorsqu'il s'agira de films produits
pour leur compte.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela me parait une démarche parfaitement
logique.
M. GUAY: Est-ce que ces films, M. le Président, deviennent la
propriété du ministère des Affaires culturelles? Si, par
exemple, c'est un film qui a trait au ministère des Terres et
Forêts, est-ce qu'il est quand même la propriété du
ministère des Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il devient la propriété de
l'Office du film qui en assure la distribution.
M. GUAY: Mais qui a été commandé par le
ministère des Affaires culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, en fonction de leurs besoins
propres.
M. GUAY: C'est ça, parfait.
M. LAURIN: M. le Président, le film sur la baie James, le
ministre dit que c'est le ministère des Affaires culturelles qui a pris
cette décision, proprio motu.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet, c'est une demande qui a
été présentée par l'Office du film. L'Office du
film est à l'affût de situations susceptibles d'être
intéressantes. Manifestement, il s'agissait d'une situation
intéressante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le film est en production?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le contrat a donc été
accordé je m'étonne que le ministre soit obligé de
demander aux fonctionnaires les renseignements qu'il vient de demander,
à savoir si...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le député de Chicoutimi devrait
peut-être surtout s'intéresser aux réponses qu'on lui
donne...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non,... M. le Président, je
regrette...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il est évident que j'aime vérifier
auprès de mes fonctionnaires certains points de détail, ce qui me
paraît parfaitement normal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi
s'inquiète de savoir si le ministre est bien conscient qu'il a dû
signer un contrat, puisqu'il s'agit d'un film produit par l'Office du film,
donc sous sa responsabilité. Alors, il est important de savoir à
quel moment le ministre a signé le contrat.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, le contrat a été
signé, comme tous les contrats qui doivent être signés par
le ministre. Mais il va de soi que, de mémoire, étant
donné la quantité effarante de signatures qu'il faut donner dans
un ministère, je ne peux pas vous dire exactement à quel moment,
sans sortir le document.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais
dans le cas de trois films, la mémoire ne peut pas être
aussi défaillante.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est totalement ridicule, M. le
Président, de placer la discussion sur ce terrain. Il est bien
évident qu'avec les activités nombreuses du ministère, qui
ont d'ailleurs été illustrées par le bilan que j'ai
présenté, il n'est pas question de se souvenir de chaque
signature donnée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cas d'un engagement qui peut quand
même comporter une dépense de $50,000, il semble qu'on a souvenir
de ce qu'on a signé lorsqu'on a scruté le contrat et
examiné le devis.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a, M. le Président, des esprits qui
s'occupent des détails, il y en a d'autres qui préfèrent
s'attaquer aux politiques globales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je regrette infiniment
cette observation disgracieuse du ministre des Affaires culturelles. Il est
bien entendu que le ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai fait aucune allusion...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, j'ai la
parole. Je regrette M. le Président, j'ai la parole.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si le chapeau fait à quelqu'un, qu'il
s'en coiffe.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai la parole, M. le Président, et je
fais observer au ministre que le ministre a évidemment le devoir,
l'obligation de s'occuper des politiques globales.
Mais lorsque nous sommes en commission de subsides, comme c'est le cas
présentement, le ministre a à s'occuper également des
détails. Et les détails que nous lui demandons concernent quand
même des sommes importantes des deniers publics.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ne faussons pas le débat, M. le
Président, il s'agissait d'allusion à une mémoire
défaillante parce qu'il est absolument insensé d'imaginer que
l'on doive se souvenir de chaque signature que l'on a pu donner au cours de
l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsqu'il s'agit simplement de grands
projets...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous les documents et normalement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...ces discussions auraient pu être closes
immédiatement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, un instant, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai demandé la
parole.
M. LE PRESIDENT: Je prends la parole. Nous parlons de services
contractuels. La question de savoir si le ministre vérifie avec ses
fonctionnaires les questions auxquelles il doit répondre, je pense, est
complètement hors du contexte dans la discussion actuelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De quel droit?
M. LE PRESIDENT: Il s'agit pour les députés d'obtenir les
réponses qu'ils exigent, d'accord. Mais les opinions que peut en tirer
le député de Chicoutimi quant à la consultation que le
ministre peut faire vis-à-vis de ses fonctionnaires, je crois, est
complètement hors d'ordre. Nous sommes au sous-article 11: Services
contractuels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une interprétation que vous
pouvez donner, mais que votre qualité de président vous interdit
de donner.
Lorsque nous interrogeons le ministre sur des faits pertinents à
l'administration et que nous demandons des détails...
M. LE PRESIDENT: Tenez-vous-en aux services contractuels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons le droit, je n'ai pas d'ordre
à recevoir de vous, M. le Président. Vous êtes un peu jeune
pour me donner des ordres.
M. LE PRESIDENT: Mon âge n'a rien à voir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tiens à vous faire observer que nous
avons le droit d'obtenir du ministre tous les renseignements pertinents aux
faits qu'il a évoqués lui-même.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il a accepté de déposer tous les
contrats des films produits par l'Office du film au cours de l'exercice
financier 71/72.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai jamais refusé les demandes que
l'on m'a faites parce que je cherche et je crois que tous les membres de
cette commission en sont témoins à déterminer le
meilleur esprit de collaboration possible dans l'intérêt
public.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est justement, M. le Président, pour
les mêmes raisons que je demande au ministre de nous fournir des
détails et que je m'étonne qu'il ne sache point qu'il a
signé un contrat concernant le projet de la baie James.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon, M. le Président, je suis tout de
même obligé de rétablir les faits. Je sais parfaitement que
j'ai signé des contrats. Mais je ne peux pas en donner la date
précise ni l'heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, voici, M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si je pouvais en donner, ce serait fort
inquiétant sur la valeur de l'administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...une question que j'avais posée au
ministre en Chambre concernant ce projet, ce film ou ce projet de film. Le
ministre m'avait répondu qu'il consulterait les fonctionnaires pour
savoir si on produisait un film sur la baie James...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon, M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...alors qu'on venait d'en discuter à
la commission des engagements financiers.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agissait d'une question subsidiaire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis très étonné de la
mémoire défaillante du ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... à une question du leader
parlementaire de l'Union Nationale. Cette question a reçu réponse
dans le cadre indiqué et je désire que l'on se porte au journal
des Débats à ce sujet. Le président a d'ailleurs
statué dans ce sens-là.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le président...
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous vous en tenir au sous-article 11: Services
contractuels? Ce qui a pu se passer en Chambre, il y a deux ou trois semaines,
je pense, n'a pas de rapport avec la discussion que nous avons
actuellement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne vois pas en quoi cela n'aurait pas
rapport, M. le Président, puisqu'il s'agit du même
problème.
M. LE PRESIDENT: Il ne s'agit pas de provoquer un débat sur une
question qui s'est passée il y a trois semaines. Si on veut s'en tenir
aux services contractuels, et si vous voulez poser toutes les questions que
vous désirez poser sur les services contractuels, je suis
complètement d'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me rends compte que le député
ne connaît pas du tout le règlement.
M. LE PRESIDENT: Je le connais aussi bien que vous!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut revenir que sur un débat qui
a déjà eu lieu. Or, une question en Chambre n'est pas un
débat. J'avais d'ailleurs...
M. LE PRESIDENT: Nous sommes aux services contractuels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. J'avais
d'ailleurs, au moment où j'ai posé la question, indiqué au
président de la Chambre que je me réservais d'interroger le
ministre. C'est ce que j'ai fait tout à l'heure.
Alors, que le ministre ne se mette pas martel en tête. Je ne vais
pas le martyriser.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La question n'est pas là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux seulement avoir des détails
pour moi de la production de l'Office du film. Le ministre va produire les
documents que nous avons demandés et je réserve, M. le
Président, quant à moi, le sous-article 11, les services
contractuels, jusqu'à ce que nous ayons obtenu les documents.
M. LE PRESIDENT: Je crois que le ministre a indiqué qu'il le
ferait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais le poste reste
réservé, M. le Président, ça reste ouvert.
M. LE PRESIDENT: D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas accepté.
M. LE PRESIDENT: D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous repassons au sous-article 6.
M. GUAY: M. le Président, avant de repasser au sous-article 6, en
ce qui concerne toujours ces mêmes films, aux services contractuels,
est-ce que c'est possible ces films sont la propriété de
l'Office du Film pour n'importe quel cinéma d'obtenir ces
films-là pour les faire voir à la population?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous les groupes ont accès aux films,
mais dans le cas des salles de cinéma en général, il faut
avoir du film de 35 millimètres.
M. GUAY: Oui, c'est cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Or, la plupart de nos productions sont en 16
millimètres. Ce n'est pas exclu. Cela fait à ce moment-là
l'objet de contrats ou d'ententes.
M. GUAY: C'est possible? Cela serait possible pour autant...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est certainement possible. D'ailleurs, dans le
cas de cette politique du cinéma à laquelle je faisais allusion
et sur laquelle j'aurai peut-être l'occasion de revenir lorsque nous
toucherons le service du cinéma, j'ai laissé entendre que
l'Office du film jouerait un rôle moteur. Ce que j'avais dans l'esprit,
c'est que nous étudierons la possibilité de commercialiser
davantage les productions de l'Office du film.
M. GUAY: Très bien, merci.
M. PICARD: M. le Président, dans le sens de la commercialisation
des créations de l'Office du film, est-ce que vous avez l'intention de
produire dans les 35 millimètres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le cas échéant, oui. On produit
d'ailleurs en 35 millimètres. Dans les titres que j'ai cités, il
y en avait deux ou trois déjà en 35 millimètres.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, je voudrais demander au ministre si,
lorsqu'un projet a été approuvé par le Conseil du
trésor et qu'il est soumis à votre signature, le ministère
a encore le droit de refuser une commande qui lui serait faite par un
ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président, pour des raisons
techniques.
M. LAURIN: Pour des raisons techniques, mais pas pour des raisons
portant sur le thème ou le sujet?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, également.
M. LAURIN: Egalement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous pouvons faire des représentations.
Certains sujets peuvent nous paraître plus intéressants parce que
nous avons tout de même une certaine priorité dont nous devons
tenir compte dans un budget réduit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le sous-article 11 est
donc réservé.
M. LE PRESIDENT: On revient au sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 6. Le sous-article 11 est
réservé. Dans les fournitures et approvisionnements, le ministre
nous a dit hier soir que l'on avait fait l'acquisition de 280 films, de 15,000
copies. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle est, en
général, la nature des films qui ont été
achetés, quel est le genre de films que l'on a achetés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons acheté, M. le
Président, 158 titres nouveaux pour un coût de $140,500, ce qui
représente 646 copies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De qui ces films ont-ils été
achetés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai les titres de tous ces films, mais je n'ai
pas sous les yeux les fournisseurs. Là encore, vous pensez bien qu'il
est difficile de mémoire, lorsqu'il s'agit de 158 titres, d'avoir
immédiatement présent à l'esprit ce genre de
renseignement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont ces films grosso modo?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux vous les citer avec plaisir. Je rappelle
qu'il y en a 158.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Enfin, quelques-uns. Vous pouvez toujours en
donner 150 sur 158.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des films sur quelques peintres; je
pense à Jean Lurçat, Hartung, sur quelques poètes, du
Bellay, également sur des problèmes pratiques, préparation
des aliments, préparation des repas, alimentation et santé,
routine de la maternité et un titre qui me frappe en passant: "Le
policier éducateur".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous pensiez au ministre de la Justice?
M. LAURIN: Je l'ai vu, "Le policier éducateur."
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comment est-ce?
M. LAURIN: C'est très bon.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Très bon? Le film "Explosifs en action"
peut également être utile.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les
fournisseurs de ces films? Est-ce que ce sont des films français?
Est-ce que ce sont des films de l'ONF? Est-ce que ce sont des films de
producteurs québécois?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On s'approvisionne auprès de tous les
distributeurs, suivant leurs possibilités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela est un peu trop général. Je
voudrais savoir si on a acheté des films français, si on a
acheté des films de l'ONF ou si on a acheté des films de
l'entreprise privée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous n'avons pas acheté de films de
l'Office national du film, sauf une fois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bon! Maintenant, les autres, qui sont les
fournisseurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux vous citer une maison comme le film
français, une autre, Mondo-vision et les laboratoires qui font nos
copies de films également peuvent nous vendre des films.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous avez acheté 15,000 copies?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): 646 copies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 646? Hier soir, vous disiez 15,000 copies.
Oui, c'est ce que vous avez dit.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai parlé de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit 280 films, 15,000 copies.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...Des copies de la
cinémathèque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 280,000 projections.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais il s'agissait de ce que nous avons en
cinémathèque, non pas des achats de l'année. J'ai dit et
je cite que la cinémathèque qui a acquis 281 films en cours
d'exercice possède une collection d'à peu près 5,000
titres, ce qui représente 15,000 copies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout cela pour un montant de $140,500 sur une
possibilité de $287,000 dans fournitures et approvisionnements.
Evidemment, dans les fournitures et approvisionnements, est-ce qu'il y a autre
chose? Est-ce que le ministre pourrait faire une ventilation à part
l'achat des films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a la fourniture des laboratoires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a des instruments, j'imagine, fournitures
de laboratoires, etc. Pour ce qui est des films, du montant de $287,000 que
nous avions voté l'an dernier, vous avez consacré $140,500
à l'achat de films?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le montant total inclut la liste des fournitures
de laboratoires dont je parlais il y a un instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le montant total, vous voulez dire
$287,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors de ces $287,000 au 31 mars 1971, combien
d'argent avait été dépensé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $272,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous en demandez $205,000. Alors
là-dessus il y a $140,500 pour achat de films, le reste étant
fournitures, appareils, etc.
C'est bien ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est bien ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 6, adopté. Nous
réservons le sous-article 11.
Au sous-article 33, $200,000: Imputations. Est-ce que le ministre peut
nous fournir des renseignements sur ces $200,000 qui n'apparaissaient pas l'an
passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est le service contractuel dont nous avons
parlé tout à l'heure. Ce sont les imputations des autres
ministères dont j'ai donné la liste: réalisations sur
commande si vous me permettez de me répéter
$200,000 et tout le détail: Office de la langue française:
$50,000; ministère des Communications: $40,000; ministère du
Conseil exécutif: $20,000; ministère de l'Industrie et du
Commerce: $50,000; ministère de la Justice: $10,000; ministère
des Terres et Forêts: $30,000.
Ce sont des commandes des autres ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas compris dans les services
contractuels du sous-article 11.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est compris dans les services contractuels du
sous-article 11, bien sûr.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il reste $50,000 pour la production du
ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça que je voulais
réconcilier. Je savais que le ministre ne s'attendait pas à ce
que l'on interrogeât sur les $200,000, qui apparaissent au sous-article
"imputations".
Réservant le sous-article 11, nous pouvons adopter le
sous-article 33.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33, adopté. Poste 5: Formation.
Formation
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je propose, M. le Président, puisque
j'avais promis au député de Saint-Jacques d'attendre pour
l'Office de la langue française que nous passions en effet à la
formation. Ensuite nous prendrons l'Office de la langue française, sans
autre modification.
M. LE PRESIDENT: Poste 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons épuiser le problème
de la formation avant d'aborder le problème de l'office.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le député de Chicoutimi m'a
laissé entendre hier soir que ce ne serait peut-être pas tellement
long.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout dépendra des réponses du
ministre.
Nous attendons avec une certaine impatience la déclaration, les
observations préliminaires du ministre sur ce problème de la
formation.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme d'habitude, mes observations
préliminaires seront extrêmement courtes. Je me
réfère encore à mes remarques générales du
début. Je me contente de dire qu'il s'agit là aussi d'une
nouvelle direction générale qui remplace l'ancienne direction
générale de la musique et l'ancienne direction
générale du théâtre. Nous avons
préféré grouper le Conservatoire de musique et le
Conservatoire d'art dramatique sous la même rubrique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la politique générale
dans ce domaine de la formation? Est-ce que d'abord le ministre a eu des
entretiens avec son collègue de l'Education afin d'examiner la politique
générale du gouvernement en ce qui concerne la formation dans les
diverses disciplines artistiques?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas eu encore de conversation
poussée à ce point de vue. Nous avons bien échangé
quelques remarques au sujet de la place qui devrait revenir à la
formation, plus particulièrement à la formation à travers
les conservatoires de musique et les conservatoires d'art dramatique. Et nous
en sommes là, pour l'instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre me dit qu'il n'y a pas eu
d'entretien systématique, officiel, entre son ministère et celui
de l'Education concernant le problème de la formation. Il s'agit
évidemment des disciplines de la musique, des arts plastiques, du
théâtre.
Est-ce que le ministre sait bien qu'il existe actuellement au
ministère de l'Education un comité qui s'occupe de
l'intégration des conservatoires au ministère de l'Education?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas tout à fait exact parce que
le député de Chicoutimi avait fait une allusion à
l'Assemblée nationale à ce propos que j'avais
vérifié par la suite. Il n'y a pas de comité qui s'occupe
de l'intégration des conservatoires d'art dramatique ou de musique
à l'Education. Il y a un comité qui se penche sur le
problème de la musique et le problème des arts plastiques dans le
cadre de l'enseignement qui doit se donner au ministère de l'Education.
Il y a une nuance. Fort probablement, oui, on doit s'en inspirer. Je ne peux
pas parler, vous le comprendrez, pour le ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsque le ministre parle de cette recherche
que l'on effectue au ministère de l'Education, je sais pertinemment
qu'il y a un comité qui s'occupe de l'intégration des
conservatoires de musique en particulier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne dis pas qu'on n'y songe pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le ministre veut me permettre de
poursuivre. Je sais qu'il y a un comité qui s'occupe de
l'intégration des conservatoires de musique dans le ministère de
l'Education. Je voudrais savoir ceci du ministre s'il y a eu des entretiens.
Nous lui avions posé la question l'an dernier. Il nous avait dit qu'il
s'interrogerait là-dessus. Nous pensons qu'un an suffit pour que cette
interrogation produise des résultats. Est-ce que le ministre s'est
suffisamment penché sur le problème d'abord de la reconnaissance
des diplômes émis par le Conservatoire de musique de Québec
aux fins d'intégrer les étudiants qui sortent du conservatoire
dans toutes les écoles où se donne un enseignement musical?
Est-ce que, d'autre part, le ministère de l'Education s'occupe, en
même temps que de la formation générale des
étudiants dans le domaine musical, de la formation professionnelle des
musiciens? Ce sont donc trois questions extrêmement importantes:
reconnaissance des diplômes avec un profil de cours qui permettrait aux
étudiants des conservatoires d'être reçus dans les
différentes écoles où l'on enseigne la musique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je voudrais préciser que le comité
dont je parlais il y a quelques instants est présidé par M.
Pierre-Yves Paradis et que les renseignements que j'ai donnés venaient
du sous-ministre de l'Educa-
tion, M. Yves Martin. Je répète que ce comité n'a
pas pour fonction d'étudier cette intégration dont parlait le
député de Chicoutimi mais de conseiller le ministre sur la
formation professionnelle. Je ne me suis pas encore attaché à ce
problème qui, tout important qu'il soit, ne faisait pas partie des
priorités de l'année dernière. Je sais quelle est
l'inquiétude du député de Chicoutimi. Il s'interroge
à savoir si les conservatoires seraient susceptibles de passer un jour
à l'Education. Moi aussi, je me suis posé la question. Je me suis
posé la question toujours comme je le fais en termes de politique
globale, c'est-à-dire en termes de fonction. La recommandation dans ce
cadre du rapport Rioux vise plutôt le but que les conservatoires
devraient appartenir à l'Education. L'année dernière j'ai
émis des doutes sur cette recommandation et mes doutes persistent. Deux
théories s'affrontent. Il y a une théorie qui voudrait que tout
l'enseignement de la musique et des arts doit être intégré
à l'école, à tous les niveaux. Il y a une autre
théorie qui veut réserver un secteur spécial pour former
des interprètes.
Je ne vous cache pas que j'ai plutôt tendance à
préserver ce secteur spécial. Bien que je n'aie pas encore d'avis
définitif à ce point-là, je vois mal comment on pourrait
véritablement créer ou permettre à des grands artistes de
se développer s'ils sont dans le système général de
l'Education, ce qui n'exclut pas, bien sûr, que l'on tente d'augmenter
l'enseignement de la musique et des arts dans le système
d'éducation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le problème qui se pose, on peut le
formuler de la façon suivante.
Il y a eu les recommandations du rapport Rioux dont l'objectif
était bien évident: il visait à une intégration
totale de toute forme d'enseignement artistique dans le système du
ministère de l'Education. Le ministre, comme moi d'ailleurs, a non
seulement des réserves mais des objections à ce projet.
Par ailleurs, il y a ce problème et je voudrais bien que
le ministre y répondre aujourd'hui de la reconnaissance des
diplômes et de leur valeur par le ministère de l'Education au cas
où un étudiant qui sort d'un conservatoire et qui a obtenu un
diplôme du conservatoire de musique puisse être reçu dans
une école qui est sous la régie du ministère de
l'Education, puisse y être reçu, dis-je, après avoir
satisfait à certaines exigences de formation psycho-pédagogique
et didactique. C'est comme cela que le problème se posait. Est-ce qu'on
a réglé la question des diplômes, de leurs
équivalences et de la reconnaissance de ces diplômes par le
ministère de l'Education?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore, M. le Président. Le directeur
général de cette direction générale de la formation
est actuellement en négociation avec le ministère de
l'Education.
Le problème est complexe. Il y a un problème de contenu
qu'il s'agit de réconcilier en tenant compte du secteur privé par
exemple, mais je crois pour ma part qu'il faudra en arriver à une
reconnaissance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre peut-il nous dire s'il a
réexaminé le problème de ce qu'on appelle les
pré-conservatoires, c'est-à-dire on avait fait des
expériences, particulièrement à Sainte-Foy ces
écoles où l'on donne un enseignement musical plus poussé
et où l'on utilise des dépisteurs dont le rôle est d'amener
au conservatoire les étudiants qui manifestent des aptitudes et des
talents remarquables qui peuvent les destiner normalement à la
carrière musicale, à la carrière artistique en
général?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président. Nous avons à
Sainte-Foy une expérience pilote qui a d'ailleurs été
commencée sous l'ancien gouvernement. Je ne vous cache pas qu'une de mes
préoccupations déborde un peu le cadre de la formation
d'artistes. Elle touche les débouchés. Ce n'est pas tout
d'investir des sommes considérables pour susciter l'apparition de
talents, encore faut-il que ces derniers puissent s'employer. Or, je ne vous
cache pas que j'ai une certaine inquiétude de ce point de vue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'inquiétude que vous avez me
ramène à la question que je vous posais tout à l'heure, la
reconnaissance des diplômes. Il y a un certain nombre d'étudiants
qui sortent chaque année des conservatoires, que ce soit d'art
dramatique ou de musique, et qui ne deviennent pas nécessairement des
interprètes dans des formations musicales ou des compagnies de
théâtre. Beaucoup de ces étudiants désireraient
devenir professeurs. Or, les normes de qualification du ministère de
l'Education ne permettent pas à ces étudiants d'être
accueillis dans les écoles où ils pourraient exercer le
métier d'enseignants. Et c'est la raison pour laquelle j'ai posé
la question au ministre pour savoir où en sont rendues les
négociations dans ce domaine de la reconnaissance des diplômes
donnés par les conservatoires de musique ou d'art dramatique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai répondu à cette question, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous y avez répondu d'une façon
assez vague et j'aimerais savoir quelle est la politique du ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai répondu d'une façon
extrêmement précise mais je ne peux pas donner de résultats
alors qu'il n'y en a pas encore. Nous sommes en négociation avec le
ministère de l'Education sur ce point. Je suis parfaitement conscient du
problème, le député de Chicoutimi a raison d'y insister.
Je dois dire
que, dans les faits, un bon nombre de diplômés de
conservatoire sont tout de même engagés comme professeurs mais il
s'agit là d'une espèce de tolérance. Il n'y a pas de doute
qu'il faut en arriver à une acceptation des diplômes. En fait,
tout le secteur est un peu anarchique : il y a les conservatoires de musique,
il y a les écoles privées de musique, il y a les facultés
de musique. Alors, un peu d'ordre devrait être amené
là-dedans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, en ce qui concerne ces
négociations, est-ce qu'il y a un comité interministériel
qui s'occupe de ce problème?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai dit il y a à peine quelques
instants...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle a été la fréquence
de ces rencontres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... qu'il y a un comité
ministériel et j'ai décrit son activité. Il y a eu environ
quatre rencontres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui sont du ministère des Affaires
culturelles les membres de cette commission?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme je l'ai dit il y a quelques instants, le
directeur général, M. Bouchard; les directeurs de conservatoire
qui sont en général invités; en particulier, M.
Pépin de Montréal, M. Talbot de Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le même genre de travail
s'accomplit dans le domaine des conservatoires d'art dramatique? Est-ce qu'il y
a des gens des conservatoires d'art dramatique...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas encore. Le ministre a parlé tout
à l'heure avec raison de cette sorte d'anarchie qui naît de
l'existence d'un enseignement musical et d'un enseignement dramatique qui se
généralise de plus en plus dans les écoles publiques. Il a
parlé de l'existence des écoles privées de musique et de
l'existence des facultés de musique. Est-ce que le ministre pourrait
nous dire, nous faire connaître quel est son sentiment là-dessus,
et comment il conçoit une politique d'intégration qui permette
d'éviter ce doublage que crée l'enseignement qui est donné
dans les facultés de musique, dans les écoles de musique, les
écoles privées et dans les conservatoires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas eu de politique précise au
cours de l'année. Vous conviendrez avec moi qu'il faut tout de
même se garder certains problèmes pour les années
subséquentes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela n'empêche pas le ministère
de l'Education d'avoir créé un comité en vue de
l'intégration des conservatoires dans le réseau de l'enseignement
public. C'est ça qui m'inquiète et je me demande si le ministre a
un représentant à ce comité d'intégration.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai dit clairement, M. le Président,
à deux ou trois reprises ce que je pensais de ce point de vue. Je n'ai
rien à ajouter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais nous avons à ajouter beaucoup, M.
le Président. Parce qu'il y a un comité qui existe, il est
là, c'est M. Pierre-Yves Paradis qui le préside. L'objectif de ce
comité est justement d'intégrer les conservatoires dans le
réseau des maisons d'enseignement régies par l'Etat. Ce qui
constitue, à mon sens, une menace pour l'enseignement professionnel de
la musique. Le ministre nous a dit son sentiment à ce sujet tout
à l'heure.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sauf qu'il est plus nuancé, n'est-ce
pas?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire que le problème
n'est pas dans la nuance mais peut-être dans l'ignorance du ministre au
sujet de ce qui se passe véritablement. Le comité a
déjà travaillé passablement et il est prêt à
présenter des recommandations à brève
échéance. Je voudrais bien savoir si le ministre a pris contact
avec ce comité et s'il a délégué un de ses
fonctionnaires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je l'ai dit, M. le Président. C'est une
situation que nous suivons par les mécanismes normaux du
ministère. Je n'ai pas voulu me prononcer à savoir s'il
était souhaitable que les conservatoires soient intégrés
au ministère de l'Education ou ne le soient pas. J'ai indiqué une
préférence pour que nous conservions un secteur à part du
système général d'éducation. Je l'ai fait
également lorsqu'il s'est agi d'intégrer l'école des
Beaux-Arts à l'Université du Québec. Mais je n'ai pas
d'opinion ferme à ce point de vue. Il est possible de
réfléchir à partir des deux hypothèses qui sont, au
départ, également valables.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que le...
M. LAURIN: ...l'enseignement agricole, l'enseignement des internes, des
résidents, des...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous les secteurs qui sont, je ne dirai pas
marginaux, mais spécialisés.
M. LAURIN: Ou professionnels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les rencontres dont le ministre faisait
état tout à
l'heure avec le ministère de l'Education, est-ce que le ministre
n'aurait pas pu demander que le ministre de l'Education accepte qu'un
délégué du ministère des Affaires culturelles
siège à ce comité d'intégration des
conservatoires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je répète qu'il ne s'agit pas d'un
comité d'intégration des conservatoires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'appelle comme tel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour économiser le temps précieux
des membres de cette commission, je renvoie le député de
Chicoutimi à mes réponses antérieures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une question d'économiser
du temps précieux, c'est une question de savoir si le ministre a agi ou
s'il n'a pas agi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministre a agi dans le cadre que j'ai
indiqué.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un comité d'intégration de
l'Education, ce comité d'intégration des conservatoires. Alors,
ça me paraît assez...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le sous-ministre de l'Education a clairement dit
qu'il ne s'agissait pas d'un comité dont le mandat était de
favoriser l'intégration des conservatoires de musique et d'art
dramatique au ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais d'examiner la situation en vue de.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'examiner la situation, je ne le sais pas. Il
ne m'apparaîtrait pas anormal qu'il l'étudie. C'est un
problème qui existe et qui doit être résolu en fonction de
l'intérêt général et de l'intérêt
également des étudiants. Les deux formules doivent être
étudiées, tout au moins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, le ministre a-t-il consulté
à ce sujet, récemment, le directeur général de la
musique, M. Bouchard?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qu'est-ce que le député de
Chicoutimi entend par le mot "récemment"?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, récemment, je veux dire depuis le
moment où on a créé ce comité d'intégration
qui existe au ministère de l'Education.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne s'agit pas, M. le Président, d'un
comité d'intégration, si j'en crois les hauts fonctionnaires du
ministère. Ceci dit, j'ai eu, lors des réunions du
ministère des Affaires culturelles sur des sujets spécifiques,
plusieurs conversations avec le directeur général de la
formation, à ce sujet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est son opinion?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'opinion du directeur général de
la formation est nette. Il n'est certainement pas favorable à une
intégration au ministère de l'Education. Ce qui peut se
comprendre, étant donné le poste qu'il occupe et sa formation
antérieure. Mais, en tant qu'homme politique, je ne veux pas
actuellement me prononcer ni pour, ni contre, même si j'indique une
préférence. Le problème est d'envergure. Le
député de Bourget a eu parfaitement raison de souligner qu'il
touchait tout le secteur professionnel. Par conséquent, il y a là
une politique globale à établir. C'est de cette façon
qu'un problème comme celui-là doit être résolu. Non
pas en fonction d'un ministère ou de deux ministères en
particulier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout cela est fort juste, M. le
Président, mais cela nous indique qu'il n'y a pas eu de progrès
depuis l'an passé, parce que le ministre me répond exactement ce
qu'il m'avait dit l'an passé, alors qu'entre temps le ministère
de l'Education, lui, a procédé et a mis en place ce comité
d'intégration, encore que le ministre veuille absolument écarter
ce terme d'intégration qui est bien l'objectif final du ministère
de l'Education.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire, M. le Président, que
nous avons des dossiers considérables à ce sujet et nous allons
présenter la thèse de l'autonomie des conservatoires, si nous la
croyons juste, au moment où ce sera utile.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne nous apprend pas grand-chose, sauf que
le ministère est en train de se faire doubler dans un domaine
éminemment stratégique. Alors le comité ne peut pas
rapporter progrès dans ce domaine puisqu'il n'y a rien de mieux de fait
au sujet des équivalences, de la reconnaissance des diplômes, de
la formation...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... psychopédagogique et didactique et,
d'autre part, sur la politique à établir en vue de
réorganiser tout le système de l'enseignement artistique y
compris celui des écoles privées et des écoles de musique
dans les universités.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je laisse le député de Chicoutimi
faire ses conclusions et je rapporte les lecteurs du journal des Débats
à mes réponses antérieures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vos réponses antérieures
m'ont justement incité à conclure comme je viens de le faire.
Alors, M. le Président, le ministre ne nous ayant pas appris
grand-chose, nous allons devoir passer à l'examen des sous-articles.
M. LAURIN: J'aurais une dernière question là-dessus. Je
sais que le ministère des Affaires culturelles ne donne pas de
subventions aux écoles privées d'art dramatique ou aux
écoles privées de musique, mais est-ce qu'il a une action
indirecte sur ces écoles privées?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il faudrait d'abord définir ce que le
député de Bourget entend par écoles privées, mais
le renseignement qu'il a n'est pas tout à fait exact. Au sous-article
des subventions, nous pourrons peut-être...
M. LAURIN: Je pense à une école comme l'école
Vincent d'Indy...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, on peut évidemment dire
qu'indirectement, par le ministère de l'Education et l'Université
de Montréal, l'école reçoit une certaine assistance.
M. LAURIN: C'est donc plutôt le ministère de l'Education
qui a eu jusqu'ici une certaine présence?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! Il a une présence certaine dans la
mesure où il s'adresse à des institutions qui relèvent des
universités.
M. LAURIN: Mais il reste, M. le ministre, que les
élèves...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je précise que l'école Vincent
d'Indy, curieusement, ne relève pas de l'Université de
Montréal, mais de l'Université de Sherbrooke.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos de l'école Vincent d'Indy, M.
le Président, j'avais demandé l'an dernier au ministre,
étant donné l'état matériel du Conservatoire de
musique de Montréal, les locaux, pour m'exprimer vulgairement, si on
avait entamé des pourparlers, engagé des négociations en
vue de l'acquisition par le ministère des Affaires culturelles de
l'école Vincent d'Indy qui pourrait loger convenablement le
Conservatoire de musique de Montréal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous sommes en négociation constante avec
le ministère des Travaux publics au sujet de nos problèmes de
logement. Nous en avons dans à peu près tous les secteurs et il
ne semble pas que nous ayons encore réussi à arriver à des
conclusions satisfaisantes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais comme l'école Vincent d'Indy n'est
pas dans une position financière confortable et qu'elle s'est offerte
à l'Université de Montréal, j'ai l'impression que le
ministre aurait pu poursuivre les recherches comme nous le lui avions
indiqué l'an passé en vue de mettre la main sur ce prestigieux
bâtiment qui risque de se vider et de résonner, non plus des
échos de la musique, mais de celui du silence.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une des hypothèses qui a
été étudiée, mais je dois rappeler au
député de Chicoutimi que ce sont les Travaux publics qui
s'occupent de ce secteur, en consultation, bien sûr, avec les
ministères concernés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les Travaux publics ne s'en occupent
qu'à condition qu'on leur fasse une demande et si le ministère
n'a pas fait de demande, je ne vois pas comment les Travaux publics pourraient
s'en occuper.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le ministère a fait de très
nombreuses demandes. Je reviens sur ma réponse. Nous sommes en
négociation constante pour nos problèmes de logement, non
seulement pour le Conservatoire d'art dramatique, non seulement pour le
Conservatoire de musique, mais également pour la Bibliothèque
nationale, les archives, pour ne citer que deux exemples.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a fait une
demande au sujet de l'école Vincent d'Indy?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il en a été question, mais il n'y
a pas eu de décision du côté du ministère des
Travaux publics et il ne semble pas d'ailleurs, que les choses étaient
aussi claires que cela.
M. LAURIN : Je vais poser la question, M. le Président, parce
qu'il me semble que certains des élèves qui fréquentent
ces écoles privées suivent à peu près des cours
équivalant pour une certaine proportion à ceux qu'ils
reçoivent dans les conservatoires et ça me semblait un peu
paradoxal que, dans certains cas, ça relève du ministère
de l'Education et, dans d'autres, du ministère des Affaires
culturelles.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la situation à laquelle le
député de Chicoutimi et moi-même faisions allusion en
parlant d'un secteur un peu anarchique.
Il ne faut pas oublier non plus que, dans le cas des conservatoires, il
s'agit de création relativement récente et qu'une mise en place
devra indiscutablement se faire. Je suis loin d'être satisfait je
l'ai indiqué à plusieurs reprises de la coordination qui
existe entre les différents ministères. Il y a chevauchement
depuis des années, mais nous avons un comité
de réforme administrative qui se penche sur ce
problème-là.
Les fusions de ministères auxquelles nous avons
déjà assisté ont justement pour but de faire
disparaître certaines de ces difficultés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la perspective du développement
des conservatoires régionaux et considérant, d'autre part, le
fait que les universités de Montréal, Québec, McGill, etc.
ont des écoles de musique, et considérant aussi le fait que
l'Université du Québec veut en créer, est-ce que
l'intervention du ministère de l'Education et du ministère des
Affaires culturelles ne pourrait pas se faire le plus tôt possible, afin
d'éviter ce doublage qui est très coûteux, qui crée
des embarras et qui va contribuer à accroître l'anarchie dont
parlait le ministre.
Vous avez, par exemple, à l'école de musique de
l'université Laval un enseignement professionnel de la musique,
puisqu'on y forme des instrumentistes, alors qu'au départ la vocation de
cette école était de s'occuper de musicologie. Il y a
évidemment un conflit continuel entre le ministère de
l'Education, le ministère des Affaires culturelles par son
conservatoire, et ces écoles de musique qui vont bientôt
proliférer et nuire au développement, à l'expansion des
conservatoires de musique régionaux et peut-être empêcher la
création d'autres conservatoires régionaux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je souscris entièrement à ce que
vient de dire le député de Chicoutimi. Je souligne simplement le
fait que c'est une situation dont j'ai hérité, elle n'a pas
beaucoup progressé, c'est un secteur où je tenterai d'apporter
comme je l'ai fait dans une demi-douzaine d'autres secteurs
certaines solutions. Il n'a pas été possible de le faire encore.
J'ai cité des négociations qui étaient en cours et nul
doute devront-elles se diriger vers les objectifs décrits.
Cela aurait été évidemment beaucoup plus
confortable si le problème avait déjà été
réglé, mais il ne l'était pas et nous allons tenter d'y
apporter une solution.
M. LAURIN : Parce que pour ajouter un dernier mot
certaines écoles privées forment des instrumentistes, alors que
des conservatoires ne s'interdisent pas des études de musicologie.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'autre part, il faut quand même
être assez prudent. Dans d'autres pays, il y a coexistence d'un secteur
privé et de conservatoires et parfois il peut y avoir double emploi.
Pour ma part, je ne suis pas contre une certaine forme de concurrence.
Il ne faut pas avoir peur du terme de concurrence en diverses institutions.
C'est parfois un facteur d'excellence. Pensons, par exemple, à ce qui
existe aux Etats-Unis dans le domaine des universités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis d'accord avec le ministre
là-dessus qu'il ne faut pas craindre une certaine forme de concurrence
et c'est souvent un stimulant. Etant donné le peu d'argent et
d'énergie humaine dont nous disposons, avant de laisser la situation se
détériorer, est-ce qu'il ne serait pas nécessaire de
procéder tout de suite à cette réorganisation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai déjà répondu, je
pense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est 12 h 30.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce que nous adoptons un article?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, il est 12 h 30.
M. LAURIN: Est-ce que à Paris le conservatoire relève du
ministère de l'Education?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il relève du ministère des
Affaires culturelles. C'est un secteur extrêmement important de leurs
activités. Le budget de la musique seulement aux Affaires culturelles,
en France, est de beaucoup supérieur au budget total du ministère
des Affaires culturelles au Québec.
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue jusqu'à 2 h
30.
Reprise de la séance à 14 h 35
M. BERTHIAUME (président de la commission permanente des Affaires
culturelles): A l'ordre, messieurs!
Nous en étions au poste budgétaire 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en avions terminé avec les
observations générales à moins que le ministre ne veuille
ajouter à ce qu'il a déjà dit. Le ministre ne veut
absolument pas. Alors, nous allons passer à l'article 1...
M. LE PRESIDENT: A l'article 1.
Administration
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Administration, sous-article 1: Traitements,
salaires et allocations. M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire qui est directeur de cette direction de la formation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est M. Bouchard.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il y a deux postes au 3 février
1971.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président. Un poste
vacant qui est un employé de secrétariat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur les deux il y a un poste vacant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il y a deux postes en place plus un poste
vacant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors un poste autorisé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comblé depuis d'ailleurs. Il était
vacant au début de février 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire qu'il y a trois postes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement il y a trois postes. Mais en
février il y en avait deux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord ! Alors, ça va, M. le
Président, sous-article 1. Sous-article 2: Cela va, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait nous donner
quelques détails sur les subventions 70/71 à ce titre de
$49,100?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En 70/71. Je peux, M. le Président, vous
donner le détail des subventions pour cet exercice: Ecole des Grands
Ballets $45,000; Association des élèves du Conservatoire de
musique, $3,500; Association des élèves du Conservatoire d'art
dramatique, $600, pour un total de $49,100.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et pour l'année qui vient, il y a
$74,100 pour l'exercice.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, l'Ecole des Grands Ballets, $45,000;
l'Association des élèves du Conservatoire de musique, $3,500;
l'Association des élèves du Conservatoire d'art dramatique $600;
l'Ecole nationale de théâtre, $25,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A propos de l'Ecole nationale de
théâtre, M. le ministre pourrait-t-il nous dire quel est son
sentiment au sujet de cette école? Personnellement j'avais reconduit les
subventions qui avaient été arrêtées à un
moment donné, il y a eu un peu de branle-bas. On disait que ça
privait le Conservatoire d'art dramatique de l'argent qu'il devrait avoir.
Est-ce que l'Ecole nationale de théâtre a un grand nombre
d'étudiants?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je voudrais d'abord préciser que j'ai
suivi à peu près le même itinéraire que l'ancien
ministre des Affaires culturelles. J'ai envisagé aussi, pour les
mêmes raisons, de supprimer les subventions et j'en suis venu à la
conclusion qu'il valait mieux les maintenir. Il s'agit d'une institution
privée. Je n'ai pas le nombre d'élèves, je n'ai pas les
détails de l'administration interne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous le maintenez justement en raison de cette
question de concurrence, et aussi peut-être parce qu'on y donne une
formation bilingue, on forme des comédiens de langue française et
de langue anglaise.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, pour ces raisons-là. Maintenant,
vous constaterez que la subvention a été réduite au
montant de $25,000; c'est que nous considérons que nous offrons un loyer
par l'intermédiaire des Travaux publics, loyer qui représente
certainement une somme d'à peu près $90,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a même donné $75,000, je
pense, la première année, ensuite on a baissé.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
Conservatoires de musique
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Conservatoires de musique, le ministre
pourrait-il nous faire un petit exposé sur la création des
conservatoires, si on a créé de nouveaux conservatoires au cours
du dernier exercice, et si on a l'intention d'en créer d'autres au cours
du prochain exercice?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a actuellement six conservatoires de
musique, un à Montréal, un à Québec, un à
Trois-Rivières, un à Chicoutimi, un à Hull, et un à
Val-d'Or. Le projet est d'en créer un septième à
Rimouski.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a abandonné le projet de
création d'un conservatoire de musique à Sherbrooke?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le projet a été
ajourné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ajourné, faute de crédits?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Faute de fonds, le réseau a
été établi en fonction du potentiel, des besoins des
régions, mais encore faut-il qu'on puisse les réaliser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que l'Université de Sherbrooke a
mis en place des structures pour l'enseignement musical?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous avoue que je ne suis pas au courant,
n'ayant pas par le ministère des liens avec l'Université de
Sherbrooke.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, il n'y aura pas de création, on
a tout au moins ajourné le projet de création...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour Sherbrooke, oui. Celui qui a le plus de
chance de voir le jour est le conservatoire de Rimouski.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De Rimouski.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fonction d'ailleurs des négociations
dans le cadre des ententes fédérales-provinciales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour les observations générales,
quant à moi, je n'en ai pas d'autres à faire à moins
que...
M. CHARRON: M. le Président, l'année dernière, lors
de la discussion des crédits à l'article des conservatoires de
musique, j'avais demandé au ministre des précisions sur les
recommandations qui figuraient dans le rapport Rioux quant à la position
que devait éventuellement prendre le ministère des Affaires
culturelles à l'égard des conservatoires de musique. J'ai ici
les...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président...
M. CHARRON: ... conservatoires d'art dramatique qui viendront plus
tard.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... en l'absence du député de
Saint-Jacques ce matin, nous avons très longuement discuté de
tous ces aspects du problème, tant en ce qui concerne les conservatoires
de musique que les conservatoires d'art dramatique, à l'article
"administration."
M. CHARRON: A l'article "administration". Je m'excuse d'avoir
manqué la séance de ce matin.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas d'objection à y revenir mais
je me demande si le député de Saint-Jacques ne pourrait pas se
référer au journal des Débats.
M. CHARRON: Très bien, je référerai au journal des
Débats pour vos affirmations générales de ce matin.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je dois ajouter que le député de
Bourget a apporté une contribution très valable. Il a
certainement fait entendre le point de vue qu'aurait fait entendre le
député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: C'est présupposer d'une unanimité.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans certains secteurs, elle existe
peut-être.
M. CHARRON: Dans celui-là, probablement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les chances sont plus grandes que dans
d'autres.
M. CHARRON: Je m'excuse d'avoir manqué la séance de ce
matin...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a plus de chances d'accord en musique
qu'en politique.
M. CHARRON: En politique, ça va très bien aussi. J'ai
été obligé d'aller au Canada hier soir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons réussi...
M. CHARRON: J'arrive très tard.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons réussi à retarder la
discussion de l'Office de la langue française, à votre intention.
Elle pourra commencer aussitôt que nous aurons terminé la
formation, ce qui ne saurait tarder, je crois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre est très
présomptueux.
Alors, donc, nous passons au poste budgétaire 5, article 1,
sous-article 1: Traitements, salaires et allocations.
Dans les cas des directeurs de conservatoires, il n'y a que M. Daveluy
qui a remplacé M. Kaczynski, à Trois-Rivières.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M..Talbot a été nommé
à Québec...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nommé à Québec, oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... à la suite d'un concours. M. Daveluy,
à la suite d'un concours également, a été
nommé à Trois-Rivières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et M. Kaczynski est retourné à
l'enseignement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, oui, à Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a ici 182 postes...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... au 3 février. Est-ce que l'on a
demandé, est-ce qu'il y a des postes autorisés en plus de ces
182?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a trois postes vacants, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont ces postes vacants?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un professeur à Montréal, le
directeur à Québec qui était vacant au 1er février
au moment où ces chiffres ont été établis et un
auxiliaire en recherche et en information,
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que, dans le cas par exemple des
conservatoires régionaux, je pense en particulier à celui de
Chicoutimi, le ministre pourrait nous dire quelles sont les disciplines
enseignées à Chicoutimi et quelles sont celles pour lesquelles on
devait requérir les services de professeurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Avec plaisir, M. le Président. Discipline
théorique: dictée musicale, solfège et théorie
musicale, écriture musicale, analyse, histoire et composition.
Discipline instrumentale: clavier, corde, bois, cuivre. Chant et art vocal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le directeur du Conservatoire de
Chicoutimi n'a pas fait de demandes pour d'autres professeurs à
Chicoutimi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tous les directeurs de conservatoires nous font
des demandes que nous ne pouvons pas toujours remplir, malheureusement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'était pas question de
demander des professeurs de violoncelle, des professeurs de percussions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons des professeurs dans certaines
disciplines qui voyagent d'un conservatoire à l'autre. Ce n'est
peut-être pas une situation idéale, mais étant donné
les restrictions budgétaires, il est ainsi possible de faire face
à certains besoins. Ces professeurs entrent dans la rubrique
"honoraires".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que de façon
générale, dans l'ensemble des conservatoires, il y a eu une
augmentation des étudiants? Dans Montréal, Québec,
etc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y avait à Montréal,
l'année dernière, 425 élèves. Il y en a maintenant
470.
Si on envisage l'ensemble des conservatoires, nous pouvons parler d'une
augmentation d'à peu près 10 p.c.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En ce qui concerne les disciplines de l'art
lyrique, l'art vocal, est-ce qu'à Québec on a tous les
professeurs nécessaires à l'enseignement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est complet à Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même après le départ de M.
Bianco?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui remplacera M. Bianco?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le poste est vacant depuis très peu de
temps. Il n'y a pas de décision prise. Il y aura un concours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il y a un poste disponible?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le poste n'est pas supprimé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y aurait que M. Lepage, Mme Paquet, qui
enseigneraient là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce que ce sont des suggestions? M. le
Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais c'est parce que actuellement, il y a
M. Lepage et Mme Paquet et je voudrais savoir qui peut remplacer M. Bianco qui
assumait une responsabilité assez grande.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois que les membres du jury du concours
pourront statuer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et à Montréal, qui sont les
professeurs d'art vocal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous voulez la liste, M. le
député?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. J'aimerais savoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Alfred Brunette, M. Pierre Molet, Mme Lina
Narducci, M. Pierre Picheral. Ce sont des professeurs à temps plein.
Mais il y a également trois professeurs sur une base de taux
horaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Picheral est à Québec
également?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'on connaît mieux sous le nom de Erald
que Picheral. Ce sont les seuls qu'il y a?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a des professeurs à taux horaire,
comme je vous le signalais. Il y en a trois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui sont-ils?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Daniel Ferro, M. Dick Marzollo et M. Heinz
Rehfuss.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont les mêmes. A Chicoutimi, qui
sont les professeurs de chant, à part Mme Louise André?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le secteur du chant et de l'art vocal,
n'est-ce pas, M. le Président?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a uniquement Mme Louise André.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien y a-t-il d'élèves
à Chicoutimi dans le domaine de l'art vocal?
En attendant qu'on trouve ça, est-ce qu'à Chicoutimi Mme
Bartoli qui enseignait le piano était à taux horaire ou
professeur à temps plein? Il y a M. Brunet qui enseigne le violon
à Chicoutimi. Il y avait le cas de Mme Bartoli.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle est encore professeur au conservatoire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on ne lui a pas signifié
qu'elle devait partir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on va la remplacer?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sûrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez un candidat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je suis sûr que le député de
Chicoutimi saura en temps et lieu nous faire les recommandations utiles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je ne suis pas un violonniste,
malheureusement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Malheureusement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, 140 étudiants à
Chicoutimi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ds sont 140, en effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et combien en art vocal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'après les proportions
générales, il doit y avoir à peu près une vingtaine
d'élèves.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre sait très bien que je le
sais.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'essaie d'établir certaines
règles utiles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je les ai entendues.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me base sur les normes, c'est qu'en
général nous avons 20 élèves pour un professeur. Je
me dis que si nous avons un professeur, nous avons forcément 20
élèves. C'est une espèce de logique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je me base sur les auditions et sur les
exercices auxquels
j'ai assistés. Il semble qu'on se fasse bien la voix au
Québec. Il y a quand même des questions qui vont venir un peu plus
tard. Le ministre sait lesquelles. Sous-article 1 adopté, quant à
moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ici, il y a un montant pour 70/71 de $108,000.
Combien a été dépensé de ce montant au cours de
l'exercice au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a dépensé $102,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'où provient la diminution à
$50,200. Est-ce que c'est le cas de M. Lindsay, de M. Gratton?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Du fait que le ministère ne paiera plus
les frais de déplacement des professeurs à temps plein, à
la suite d'une directive.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que cela couvre le cas de M. Lindsay et
de M. Gratton, les deux directeurs de Hull et de Chicoutimi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore. Il s'agit d'une décision qui
implique une trentaine de professeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces professeurs étant à temps
plein on ne paiera plus leurs frais de voyage?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire que, dans le cas de Chicoutimi
par exemple, il y aurait combien de professeurs à temps plein pour 140
étudiants?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous en ai donné le nombre il y a
quelques instants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a 140 étudiants mais combien de
professeurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une quinzaine si ma mémoire est bonne et
elle l'est.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas toujours.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dix professeurs réguliers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dix professeurs réguliers
affectés spécialement à Chicoutimi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Spécialement à Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési- dent, le poste
budgétaire 5, article 2, sous-article 2, cela va.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2 adopté. Le sous-article 3?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 3: Honoraires et commissions.
Ce sont les professeurs à taux horaire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Payés à la leçon, en effet
M. le professeur... M. le professeur!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci. Le sous-article 3, adopté. Le
sous-article 4 adopté: Frais de bureau.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 4, adopté. Le sous-article
5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sous-article 5: Communications,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 5, adopté. Le sous-article 6,
adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Fournitures et approvisionnements. Des $62,000
de 70/71 combien a-t-on dépensé au 31 mars 1971?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $33,300.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dépensé $33,300 et
vous demandez $58,000. Pourquoi n'a-t-on pas dépensé les $62,000?
Est-ce qu'il s'agissait d'achat d'instruments?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, instruments, disques, partitions,
musique en feuilles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que vous avez acheté comme
instruments, des pianos?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je les ai par conservatoire. C'est une liste
assez copieuse. Est-ce que vous manifestez un intérêt particulier
pour un conservatoire?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je voudrais savoir, par exemple, combien
vous avez acheté de pianos.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux vous donner les achats de Chicoutimi ou
les achats de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais avoir les achats de pianos.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous les donnerai par conservatoire ce qui va
nous permettre de les additionner. Au Conservatoire de musique de
Montréal, vous avez deux pianos de
marque Baldwin. Au Conservatoire de musique de Québec, vous
n'avez pas de piano.
Au Conservatoire de musique de Trois-Rivières, il n'y a que des
clarinettes. Au Conservatoire de musique de Hull, vous n'avez pas de piano non
plus. Au Conservatoire de musique de Chicoutimi, pas de piano, ni à
Val-d'Or. Le total est donc de deux pianos.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux pianos Baldwin.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Baldwin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas de Yamaha japonais.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne semble pas, M. le Président.
M. PICARD: Cela, c'est au Grand Théâtre de
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour ça que je posais la
question. Ils sont très mauvais me dit-on, les musiciens pourront le
confirmer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au Grand Théâtre sept pianos?
M. PICARD: En effet, sept pianos japonais au Grand Théâtre
de Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et alors? M. PICARD: Vive l'achat chez nous!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons y revenir. Je suis heureux que le
député soulève ça. Nous allons y revenir lorsque
nous étudierons le cas du Grand Théâtre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le cas du Grand Théâtre, a-t-il
dit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, le cas, puisque c'est un cas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Continuons!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voyez, ça va bien, le ministre ne
devrait pas m'inciter à...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non, je pense que ça va très
bien. Nous sommes en période de calmes cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais attaquer un autre cas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une taquinerie simplement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah oui! Mais moi, je...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oh! je sais, je sais... C'était une
taquinerie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais la prendre comme une taquinerie.
Alors, sous-article 6, cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les loyers. En ce qui concerne les $12,000,
combien a-t-on dépensé de cette somme de $12,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $12,000, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au 31 mars 1971.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 31 mars 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De quelle sorte de loyers s'agissait-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit de location de salles pour exercices
pédagogiques et concerts.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et d'où vient la diminution à
$5,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Du fait que le ministère des Travaux
publics assumerait le coût de location de locaux qui serviront
dorénavant aux exercices pédagogiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est tout simplement la même
dépense, mais on l'a retournée aux Travaux publics.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la même dépense. C'est
ça!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, à propos de cette question
de loyers, est-ce qu'on a réglé définitivement le sort de
Hull et de Trois-Rivières en ce qui concerne les locaux?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le cas de Trois-Rivières est
réglé, mais non pas définitivement, en ce sens qu'il n'a
pas été possible de construire un immeuble. Quant à Hull,
il y a également un arrangement avec le CEGEP pour un local qui permet
au conservatoire de continuer ses activités pour l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et à Trois-Rivières, où
le conservatoire est-il logé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est dans le centre de la ville.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel édifice?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Rue Royale. C'est un édifice
commercial.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Appartenant à qui?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des locations faites par les Travaux
publics, n'est-ce pas, et non par le ministère des Affaires culturelles.
Le ministère des Affaires culturelles, comme je l'ai expliqué ce
matin, négocie avec les Travaux publics tous ces problèmes de
logement.
M. PICARD: M. le Président, dans le cas de location de ces
salles, est-ce que c'est un loyer sur une base annuelle ou bien seulement pour
chaque représentation donnée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le cas des conservatoires, ce sont des
loyers sur une base annuelle.
M. PICARD: Je remarquais que pour la totalité du ministère
des Affaires culturelles, si on prend le sous-article 10: Loyers, vous n'avez
qu'un total de $47,000 ou $57,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les loyers?
M. PICARD: $54,000 qui comprennent toutes sortes de loyers, y compris
location d'instruments ou d'appareils. Ce qui est minime comparé...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président. C'est parce
que les loyers sont payés par les Travaux publics.
M. PICARD: Comment se fait-il qu'ils ne soient pas entrés dans
vos crédits, et qu'il y ait une imputation à un moment
donné...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est comme ça que ça se fait dans
tous les ministères. Les Travaux publics logent les différents
services des ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, loyers,
sous-article 10, quant à moi ça va.
M. LE PRESIDENT: Adopté, sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels, ce sont les
professeurs? Qu'est-ce que c'est? Il y a $44,800 contre $40,000 l'an
dernier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dé- pensé $39,700 au 31
mars, $20,000 d'exercices pédagogiques, $6,800 de transports, $900 de
réceptions et $12,000 de réparation d'instruments.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a une petite augmentation de $4,800 cette
année.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet. Les sous-articles sont les
mêmes et la ventilation est faite par conservatoire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va quant à moi, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Article 3.
Conservatoires d'art dramatique
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Conservatoires d'art dramatique. Le ministre
voudra bien nous faire un petit topo encore, sur les conservatoires d'art
dramatique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un topo très court.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est toujours court, un topo, ça nous
permet de poser des questions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons deux écoles qui
relèvent du Conservatoire d'art dramatique, une à Québec
et l'autre à Montréal. Comme le nom l'indique, ces écoles
assurent la formation de comédiens, d'hommes de théâtre et,
depuis peu de temps, de techniciens de la scène, à la suite de la
mise sur pied d'un cours de scénographie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, vous ne songez pas, naturellement,
à créer d'autres conservatoires d'art dramatique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a entrepris dans ce
domaine il nous en a parlé ce matin des
négociations avec le ministère de l'Education? Je sais qu'on
s'apprête, ça existe déjà dans certains CEGEP,
à donner un enseignement de l'art dramatique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La réponse est à peu près
la même que celle que j'ai donnée ce matin lorsque nous avons
abordé la question des conservatoires de musique. J'ajouterais que
l'expérience des sections de théâtre dans les CEGEP,
d'après l'avis des fonctionnaires qui se sont penchés sur ce
problème, doit être poursuivie au moins pour un certain temps,
avant qu'on en arrive à des conclusions. Là encore, on peut
s'interroger sur la valeur de ces options,
sur leur utilité. Le problème se pose à peu
près dans les mêmes termes qu'il se posait lorsque nous avons
tenté de définir la coordination qui devrait exister entre les
deux secteurs.
M. CHARRON: Comment se fait justement cette coordination pour un
étudiant qui a suivi des cours d'art dramatique au CEGEP de
Sainte-Hyacinthe? Quelle est sa situation une fois sorti du CEGEP, par rapport
au conservatoire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le CEGEP constitue un prérequis au
conservatoire.
M. CHARRON: Quand vous dites prérequis, il figure comme
prérequis, mais le conservatoire n'exige pas la formation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. CHARRON: Ce qui veut dire, à toutes fins pratiques, que
l'étudiant qui va au CEGEP de Sainte-Hyacinthe, et qui suit des cours
pendant deux ans en art dramatique se retrouve à l'entrée du
conservatoire sur le même pied qu'un étudiant qui n'a jamais suivi
de cours.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président, sauf
que...
M. CHARRON: Quand les étudiants disent que leur cours d'art
dramatique au CEGEP est absolument inutile...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas tout à fait exact puisqu'il
y a tout de même des concours. Ces deux années d'expérience
n'ont peut-être pas réussi à donner du talent à ceux
qui n'en avaient pas, mais elles leur ont certainement donné du
métier, du moins j'ose l'espérer.
M. CHARRON: Mais est-ce qu'il n'y a pas, comme dans toutes les autres
matières, une forme de crédit qui serait accordé aux
étudiants une fois arrivés au conservatoire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La formule des conservatoires est axée
sur des concours. Je ne dis pas que c'est la meilleure formule. A ce
moment-là, c'est au mérite que les élèves sont
jugés. Ceci peut se comprendre dans un secteur artistique comme la
musique ou le théâtre. Il y a beaucoup plus qu'une question de
crédits. Les crédits peuvent s'obtenir en suivant une certaine
scolarité, et en passant le cas échéant des examens.
Ce que le concours essaie de déterminer c'est également le
potentiel de chaque candidat.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a une différence de nature
pédagogique entre les deux enseignements, celui du CEGEP, une
différence profonde entre l'enseignement reçu par les
étudiants au niveau du CEGEP et celui du conservatoire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a certainement une différence de
niveau par définition.
M. CHARRON: Comment décririez-vous cette différence?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a d'abord une question de recrutement de
professeurs. Le conservatoire est considéré comme une
école supérieure, qu'il s'agisse du conservatoire de musique ou
qu'il s'agisse du conservatoire d'art dramatique. Ce n'est pas par hasard que
l'on trouve au conservatoire les plus grands noms de notre vie
théâtrale.
M. CHARRON: Si je vous demandais maintenant quelle est la proportion
d'étudiants qui, au sortir de la formation "CEGEPienne" d'art
dramatique, se dirigent vers le conservatoire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On pourrait dire à peu près 10
p.c. Ne me demandez pas mon avis sur la valeur de l'option théâtre
dans le cadre des CEGEP. C'est un problème qui déborde un peu,
mais je ne vous cache pas...
M. CHARRON: Je ne vous le demanderai pas, mais je vais vous signaler
l'avis de quelques-uns qui ont vécu l'expérience et que je
connais. Si la proportion est si faible, justement, d'étudiants qui,
après avoir pris la formation au CEGEP, ne sont à peu près
pas, au moins à 90 p.c, intéressés à le poursuivre
à l'intérieur du conservatoire, c'est qu'ils sentent entre les
deux niveaux non seulement une différence pédagogique mais une
différence de nature, de conception. Il semble que la formation d'art
dramatique dans les CEGEP est adaptée dans un sens et que ce serait
faire rupture avec tout ce qu'ils ont appris que d'entrer dans un moule qu'ils
considèrent à tort ou à raison beaucoup plus classique,
beaucoup plus conservateur, celui des conservatoires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les objectifs ne sont pas les mêmes. Et
ceci nous ramènerait peut-être à la conservation que nous
avons eue ce matin alors que nous nous interrogions sur la raison d'être
des conservatoires en tant que secteur parallèle au secteur
général de l'enseignement. Les conservatoires ont pour but de
former des interprètes et de permettre à des artistes de talent
de s'exprimer tout en recevant une formation.
Les options théâtre dans le système
général de l'éducation ont davantage, à mon sens
et comme nous ne discutons pas les crédits du ministère de
l'Education je ne peux que vous donner une opinion personnelle pour
raison d'être de donner une formation générale à
l'individu. Et, le cas échéant peut-être, de former des
spécialistes. On peut parfaitement
s'inscrire à une option comme celle-ci si on veut faire de
l'histoire de l'art ou si on veut tout simplement s'intéresser à
l'expression.
M. CHARRON: Il reste que dans n'importe quelle autre matière, le
CEGEP a ce rôle. Par exemple, les étudiants de biologie, ils vont
avoir la formation générale au niveau du CEGEP et iront la
compléter à l'université. Mais quand on arrive à
l'option théâtre, là, il y a une rupture. Ce n'est pas un
perfectionnement qu'ils voient dans le conservatoire; il va plutôt
défaire, ils voient le conservatoire comme étant un autre monde
tout à fait différent de celui qu'ils ont appris.
Ce qui fait qu'à toutes fins pratiques, le ministère des
Affaires culturelles a ses conservatoires et le ministère de l'Education
aussi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que la raison est extrêmement
simple et je ne voudrais pas prolonger ce débat. C'est que nous ne
prenons en général, à Montréal, qu'une quinzaine
d'élèves sur une centaine de candidats. Forcément, il y en
a qui sont éliminés. Et il faut bien qu'il y en ait parmi les
éliminés qui ont déjà suivi une certaine formation
dans les CEGEP. D'autre part, les CEGEP ne sont actifs dans ce domaine que
depuis à peine trois ans. Je vous disais tout à l'heure
qu'à peu près 10 p.c. des élèves, peut-être
deux élèves sur quatorze, peuvent venir des CEGEP.
Alors, si on tient compte de tous ces facteurs, il peut y avoir rupture.
Je ne le nie pas. C'est un problème sur lequel il y aurait
intérêt à se pencher. Mais on ne pourrait probablement pas
prétendre que les étudiants du CEGEP sont exlcus
nécessairement.
Maintenant, il s'agit d'un tel secteur, encore une fois, où on ne
peut peut-être pas parler de continuité. Il faut conserver
à l'artiste, s'il veut rester un artiste, une certaine
liberté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, M. le ministre est
bien conscient du problème, je le vois. Et les spécialistes des
conservatoires le savent également. Dans tous les pays du monde, on
forme des spécialistes de l'art musical, la discipline musicale et la
discipline dramatique, dans des maisons hautement spécialisées.
Je pense que le problème qu'évoque le député de
Saint-Jacques est réel. Il reste à voir quelle est la
qualité de l'enseignement qui est donné dans les CEGEP, par qui
il est donné et en fonction de quoi exactement.
Justement, ça repose le problème dont nous avons
discuté ce matin à savoir qui, dans le cas de la formation
rigoureusement, spécifiquement professionnelle, doit s'occuper de la
formation de ces futurs artistes. Il arrive ceci et je l'ai
constaté dans différents CEGEP et même au niveau de
l'Université du Québec, dans certaines de ses constituantes
qu'il y a des cours d'art dramatique, mais sans mettre en doute la
qualité, la compétence de ceux qui enseignent là, je
m'interroge sur la motivation qu'ils donnent aux étudiants et sur la
conception qu'ils se font de la carrière.
Il y a une chose qu'il ne faut pas oublier et cela c'est
très important et le député de Saint-Jacques en conviendra
peut-être même s'il peut avoir des conceptions différentes
il reste que, dans un domaine hautement spécialisé qui
requiert une compétence de première valeur, on ne peut pas
laisser n'importe qui enseigner n'importe quoi. Il est acquis dans tous les
pays, quel que soit le genre, si vous voulez, de pratique musicale ou
dramatique à laquelle on se livre plus tard, que ce sont quand
même les conservatoires qui doivent donner cette formation de base qui
malheureusement manque à une quantité de gens qui
prétendent au titre d'artiste. Je ne suis pas pour ma part, dans ce
domaine, en faveur de l'amateurisme généralisé. Le danger
qu'il y a de maintenir ces deux réseaux parallèles d'enseignement
professionnel de la musique et du théâtre, c'est qu'on aboutisse
à un amateurisme du genre de celui qu'on constate à la
télévision et à la radio lorsque l'on crée jour
après jour, à grand renfort de publicité, de faux
artistes.
M. GUAY: M. le Président, est-ce que pour ces 10 p.c. dont nous
avons parlé tantôt, il n'y a pas doublage d'efforts et même
d'activités entre Education et Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous l'avons dit, M. le Président, vous
pourriez peut-être reprendre cette discussion à l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela a fait l'objet d'une grande discussion ce
matin à laquelle vous assistiez...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et à laquelle vous avez même
participé.
M. GUAY: Est-ce qu'on ne dira pas à ce moment-là: Vous
auriez dû poser vos questions aux Affaires culturelles? Est-ce qu'on ne
dira pas la même chose...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous connaissez votre procédure, M.
le ministre ne pourra pas échapper à vos questions.
M. GUAY: Tant mieux!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quitte à ce que vous preniez des cours de
procédure, voilà.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous avez besoin d'aide, vous me le
direz.
M. GUAY: Probablement. Ce sera peut-être nécessaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit d'un minimum d'attention à
chacun des articles et à
chacun des postes. Vous allez trouver moyen de poser vos questions, vous
savez. Si vous avez besoin d'aide, vous me le direz.
M. GUAY: Parfait!
M. PICARD: Je ne vous le conseille pas. La première chose que
vous allez savoir, on va vous qualifier d'auditeur du gouvernement.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
UNE VOIX: C'est ce qu'il est en train de faire actuellement.
M. PICARD: Il est en train de faire l'audition des crédits du
gouvernement. Comme s'il ignorait qu'il existe un auditeur
général.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire que j'ignore l'existence
d'un auditeur. Je sais qu'il y a un vérificateur!
M. PICARD: Appelez-le de la façon que vous voulez. Le
vérificateur-inspecteur, si vous voulez, mais il en existe un et c'est
sa responsabilité d'additionner les colonnes de chiffres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député d'Olier, M. le
Président, comprendra que la responsabilité des
députés à quelque parti qu'ils appartiennent et de quelque
côté de la Chambre qu'ils se trouvent, c'est de scruter les
documents budgétaires afin de voir quel cas on fait des contribuables
dans l'utilisation des deniers publics. Si nous nous livrons à ce
travail qui consiste à scruter l'administration du gouvernement, nous
nous acquittons d'une tâche qui nous est dévolue par le peuple en
vertu du mandat qu'il nous a confié.
M. PICARD: D'accord! Mais une autre responsabilité, vous
admettrez ma réplique au moins, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre, s'il vous plaît.
C'est le privilège du député de Chicoutimi de poser les
questions qu'il désire et c'est aussi le privilège du
député d'Olier d'en avoir l'opinion qu'il désire. Il ne
s'agit pas ici de discuter à savoir si oui ou non il peut poser telle ou
telle question. Il peut toutes les poser. Si vous voulez, nous allons continuer
la discussion des crédits.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci, M. le Président.
M. PICARD: L'insinuation que vient de faire le député de
Chicoutimi à l'effet que je n'étais pas au courant...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Non. Non.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, sur un rappel au
règlement...
M. PICARD: Je vais au moins répondre une chose. La
responsabilité première d'un député c'est aussi de
ne pas entraver la bonne marche de l'administration de la province par des
questions de menu détail comme vous le faites depuis à peu
près trois séances de l'étude de ces crédits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. PICARD: Vous entravez complètement la marche de
l'administration de la province.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement pour faire
observer...
M. PICARD: Vous n'avez pas le droit d'abord d'invoquer le
règlement à une commission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! pardon.
M. PICARD: Non, monsieur. Vous lirez vos règlements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je regrette, M. le Président...
M. PICARD: Je peux vous y référer: l'article 1 et
suivants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... mais on peut invoquer le règlement
devant une commission, devant un comité. On ne peut pas poser la
question de privilège, ce qui est très différent. M. le
Président, je voudrais faire observer au député d'Olier
que je ne lui prête aucune intention et que, d'autre part, si je scrute
très attentivement les documents qui sont soumis...
M. PICARD: Si vous le laissez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! j'ai invoqué le règlement,
M. le Président.
M. PICARD: ... continuer, je vais être obligé de lui donner
la réplique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. PICARD: M. le Président, si vous le laissez continuer, je vais
être obligé de lui donner la réplique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous l'aurez, la réplique.
M. LE PRESIDENT: Je prierais les députés, pour la bonne
marche des travaux, de s'en tenir à la discussion des
crédits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, j'invoque
encore une fois le règlement pour faire observer au député
d'Olier...
M. PICARD: Je n'accepte pas, monsieur, qu'il me fasse des
observations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que nous n'avons en rien entravé le
travail de cette commission, même lorsque nous avons demandé au
ministre des détails sur son administration, administration qu'il exerce
grâce aux deniers que nous lui avons votés l'an dernier et au
sujet desquels nous avons des comptes à demander, et il a des comptes
à rendre, ce qu'il accepte de fort bon gré, comme il sait que
c'est sa responsabilité. M. le ministre a répondu à toutes
nos questions et nous avons été satisfaits. Nous nous sommes
permis de lui faire des observations quand...
M. PICARD: Si c'était vous-même qui aviez
préparé les crédits, vous deviez être au courant de
ce dont il s'agissait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas ceux-ci, M. le Président.
M. PICARD: L'autre budget, celui-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis bien d'accord...
M. PICARD: On a changé la couleur de la couverture, mais
c'étaient vos crédits.
M. LE PRESIDENT: Article 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, vous voyez que le
ministre désire que nous procédions rapidement. C'est son propre
collègue qui entrave cette fois les travaux de la commission. Il nous
incite à poser d'autres questions! M. le Président, nous en
étions donc aux conservatoires d'art dramatique. Nous avions
disserté sur le problème des CEGEP, etc. Nous en étions
rendus au sous-article 1 : Traitements. Quels sont les directeurs des
conservatoires d'art dramatique de Québec et de Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Paul Hébert est le directeur des
conservatoires d'art dramatique, tant à Québec qu'à
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La nomination de M. Hébert est
relativement récente en ce qui concerne Québec et Montréal
d'ailleurs, après le départ de M. Valcourt. Alors M.
Hébert assume actuellement les deux fonctions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Il est épaulé de deux
adjoints ou, si vous préférez, deux directeurs d'études,
l'un à Québec, M. Jean-Guy Pichette et l'autre à
Montréal, M. François Cartier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis bien d'accord que M. Hébert
accepte ce poste, occupe ce poste. S'il l'a accepté c'est un peu
lourd peut-être mais je connais sa compétence. Si on lui
donne de bons assistants, j'espère qu'il ne crèvera pas à
la tâche. Ce serait regrettable. Vous avez au sous-article "Traitements",
28 postes au 3 février 1971.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, plus cinq postes vacants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les cinq postes vacants sont dans
les 28 ou si ce sont des postes à pourvoir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des postes autorisés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces cinq postes, de quelle nature
sont-ils?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a trois de ces postes qui sont
comblés maintenant, mais qui ne l'étaient pas au mois de
février. Il en reste deux qui sont des postes de professeurs, deux
postes qui sont des postes cléricaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ça va, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement. Quelle est la
raison de l'augmentation du sous-article "frais de déplacement"?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Partiellement la réorganisation des
conservatoires puisque le directeur aura à voyager constamment entre
Québec et Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Honoraires et commissions, ce sont les
salaires horaires des professeurs?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a une
petite diminution. Il y a $52,000 contre $57,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des $57,000 on a dépensé
combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a dépensé $51,900.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela explique la diminution.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux tout savoir. Vous avez raison. Frais
de bureau, ça va, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Communications, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Fournitures et approvisionnements. Nous
passons de $2,000 à $11,900.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons à acheter un équipement
de scénographie à cause de ce cours dont je vous parlais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est confié à qui ce cours de
scénographie?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A M. Paul Bussières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On aura besoin d'équipement pour
cela?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, il s'agira de revues
spécialisées, diapositives, de disques, de matériel de
codification, etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels. Ici l'an passé
on avait $41,000, on a dépensé combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a dépensé $28,000 au 31 mars
1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et on demande $30,000. Alors, cela a
été utilisé de quelle façon ces $28,000? De
professeurs, de conférenciers, de jurys d'examen.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Egalement les ateliers. Ce que nous appelons les
ateliers, ce sont les représentations faites par les
élèves.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les exercices pédagogiques.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Ceci comprend également le spectacle
de fin d'année qui remplace les concours de sortie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous dites: Qui remplace les concours de
sortie. Est-ce qu'il n'y a plus du tout de concours?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a des examens, mais le spectacle de fin
d'année sert d'audition publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est par les examens qu'on sanctionne la
qualité de la formation? Dites-le...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je pensais au spectacle que j'ai vu
l'année dernière.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il était bon?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ils étaient excellents, oui. "Manon Last
Call", c'était excellent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais vu pour ma part Pelléas et
Mélisande qui était encore meilleur, je n'en doute pas. Question
de goût.
Alors, ça va pour les services contractuels.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Je crois que c'est le
voeu des députés de revenir étudier les crédits du
poste 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on passe au poste 3 ou si on
continue au poste 6 avec la Création, pour faire une
continuité?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, s'il y avait
consentement, à cause du travail des fonctionnaires, je
préférerais que nous revenions au poste 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que vous avez vos fonctionnaires
ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui et en plus de ça, ils retardent des
voyages, des activités, jusqu'à ce que leurs crédits
soient passés.
M. LE PRESDIENT: Poste 3.
M. PICARD: Est-ce que le député de Chicoutimi a
compris?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi comprend
toujours sauf lorsqu'il est
interrompu de façon indiscrète par le député
d'Olier.
M. LE PRESIDENT: Office de la langue française.
Office de la langue française.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour l'Office de la langue française,
nous attendons un rapport du ministre sur le travail de l'office au cours de
l'année qui vient de se terminer et sur le programme de travail de
l'année qui vient.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, je n'ai rien à
ajouter à ce que j'ai dit lors de mes remarques
préliminaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "C'est un peu court, jeune homme. On pourrait
dire, Dieu, bien des choses en somme, en variant le ton. Alors je laisse la
parole à mon collègue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au cours de ces remarques j'ai expliqué
quel était le mandat que se donnait l'office et j'ai parlé de la
réorganisation en cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est cette réorganisation?
Avez-vous un organigramme? Est-ce qu'on pourra nous dire exactement ce
qui s'est passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En gros...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre n'aurait pas par hasard de copies
pour nous?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il ne s'agit pas encore d'un organigramme qui a
été accepté officiellement par la Fonction publique et je
ne vois pas pourquoi il faudrait le rendre public. Je m'en sers uniquement
à titre d'exemple. J'ai cité au cours de mes remarques
préliminaires le fait que le budget de l'office se trouvait
augmenté, que le personnel de l'office grandirait également et
qu'il y aurait davantage de fonctionnaires à Montréal. J'ai
également souligné les trois directions que l'office prenait, ce
qui ne signifie pas qu'elles n'existaient pas auparavant: l'aspect lexiques et
terminologie, l'aspect enseignement de la langue seconde et l'aspect
implantation du français comme langue de travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre sait qu'il y avait à
l'office, si on peut dire, trois paliers: un palier que nous appelions
académique, faute d'autre terme, palier technique
spécialisé, il y avait le palier promotion et il y avait ensuite
le palier qui se situait au niveau des bureaux régionaux de diffusion du
français. Le ministre nous dit que l'office doit désormais
s'occuper des lexiques, c'est le palier technique spécialisé; il
y a le palier langue seconde au sujet duquel j'ai hâte d'avoir des
renseignements et il y a finalement le problème du travail que doit
effectuer l'office en vue de faire du français la langue de travail.
Est-ce que le ministre pourrait élaborer un peu plus sur chacun de ces
chapitres de l'histoire de l'office qu'il est en train d'écrire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne vois pas très bien ce que le
député de Chicoutimi voudrait que je lui dise en plus.
Souhaiterait-il...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a maintenu les trois
plans, les trois paliers que j'indiquais tout à l'heure: le palier
spécialisé, d'autre part, le palier de la promotion du
français et ensuite le palier d'une diffusion au niveau régional
par le truchement des bureaux régionaux de diffusion du
français?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tout cela se retrouve à travers les
différentes fonctions que j'ai énumérées
jusqu'ici.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand le ministre parle de lexiques, il s'agit
de palier spécialisé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les spécialistes qui préparent
les instruments dont on aura besoin pour mettre en marche la politique de
langue seconde et de langue de travail. C'est bien cela?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est bien cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En ce qui concerne les lexiques au cours de
l'an passé, quels ont été les travaux de l'office?
L'office avait en effet un programme de travail qui avait été
rendu public par le gouvernement qui a précédé celui-ci et
nous voudrions savoir si ces travaux ont été
effectués.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour l'exercice précédent, nous
avons trois cahiers: le "Vocabulaire des élections", le "Vocabulaire de
la radio et de la télévision" et "Quel français faut-il
enseigner? " Les bulletins de diffusion du français ont publié
quatre cahiers: "Canadianismes de bon aloi", "Vocabulaire des assurances sur la
vie", "Vocabulaire des élections", qui revient, et le "Vocabulaire de la
radio et de la télévision".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le programme de l'Office de la
langue française ne devait pas être plus considérable dans
ce domaine des publications?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Plusieurs vocabulaires sont commencés et
verront le jour en
71/72. Si je citais cette liste, vous pourriez davantage
apprécier la direction dans laquelle nous allons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Baseball, hockey, quilles, commerce, banque et
monnaie, pâtes et papier, pêche, bourses et finances, moteur
d'automobile, pétrole, assurance, textile, gestion, astronautique,
alimentation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que tous ces travaux sont
terminés et est-ce que les vocabulaires sont publiés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a dans cette liste deux fascicules de
publiés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas plus que ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans l'astronautique il y a deux fascicules qui
sont prêts et qui devront être publiés bientôt. A la
révision, nous avons: finances et banques; hockey et baseball; à
l'impression nous avons, alimentation, aérospatiale, astronautique,
comme je viens de vous le dire, et golf.
M. PICARD: M. le Président, est-ce que le ministre a pris
connaissance d'un lexique qui a été préparé par la
Société centrale d'hypothèques et de logement qui touche
la terminologie employée surtout dans les métiers de la
construction.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore, M. le Président.
M. PICARD: Mais vous savez qu'il existe un tel lexique?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le directeur de l'office en a entendu parler
mais il ne l'a pas. Mais nous sommes en train de mettre au point des
mécanismes de consultation au cours de l'année avec les
différents milieux professionnels qu'il s'agisse du patronat ou qu'il
s'agisse du syndicat. Nous allons faire l'inventaire de tout ce qui existe de
manière à ne pas faire double emploi et aussi de manière
à impliquer le plus possible les industries même dans la
préparation des lexiques. Je pense à des secteurs qui ont
déjà été très travaillés comme
l'alimentation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le vocabulaire de l'alimentation
est maintenant terminé? Est-ce qu'on a publié la version
définitive du vocabulaire de l'alimentation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai signalé que l'alimentation
était sous presse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le programme du ministre en ce qui
concerne la langue seconde dont il a parlé tout à l'heure?
Qu'est-ce que cela veut dire d'abord?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit de l'enseignement du français
aux anglophones. Nous allons nommer un coordonnateur de l'enseignement du
français, ce qui nous permettra de faire l'inventaire de ce qui se fait
déjà et également d'essayer de coordonner certaines
activités. C'est ainsi que la Commission des écoles catholiques
de Montréal a organisé des cours pour les cadres qui sont
importants et qui connaissent d'ailleurs un grand succès. Il y a autour
de 1,800 cadres... 1,536 cadres exactement qui fréquentent ces cours. Et
ces cadres viennent d'une dizaine de compagnies différentes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour le français langue
seconde.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour le français langue seconde.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait il a
essayé de le faire l'autre jour, avec un succès relatif à
la commission de la Constitution réconcilier ses
déclarations avec celles qu'a faites son collègue, le ministre du
Travail, au sujet du français langue de travail?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai jamais vu de contradiction entre ce qu'a
déclaré le ministre du Travail et ce que j'ai
déclaré moi-même. Je me suis fait le porte-parole de la
politique officielle du gouvernement à plusieurs reprises. Je peux y
revenir avec plaisir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la politique du gouvernement
à court, moyen et long termes en ce qui concerne la langue de travail,
le français langue de travail?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'abord, la commission Gendron qui a
été maintenue, dont le mandat a été réduit,
déposera un rapport en fin de septembre ou au début d'octobre. Il
s'agira d'un rapport préliminaire. Ce rapport ne modifiera pas
sensiblement les efforts qu'a déjà entrepris l'Office de la
langue française mais il fournira probablement des modèles
d'application pratique susceptibles d'être extrêmement utiles. Pour
l'instant, l'Office de la langue française tente d'appliquer le
programme gouvernemental du français langue de travail. L'Office de la
langue française avait jusqu'ici fait un travail extrêmement
précieux. Il n'est pas question de sous-estimer les efforts entrepris
dans le cadre, d'ailleurs, d'un budget modeste. Dorénavant ce budget
étant augmenté à la suite de la réorganisation
purement administrative que j'ai signalée, l'office devrait avoir une
action encore plus vaste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme M.
Cournoyer disait le 28 avril dernier, tout peut se résumer
à un problème de langue de communication. Il parlait du travail,
non pas de langue de travail, a-t-il enchaîné. Les gens auront le
droit d'employer leur langue, mais le gouvernement n'imposera aucune langue
à tous les gens. Que faut-il penser de cette déclaration et
comment le ministre concilie-t-il cela avec l'entreprise de l'office qui veut
faire du français la langue de travail?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Depuis mon entrée en politique, je me
suis donné un certain nombre de principes. Un de ces principes est de ne
jamais commenter la déclaration d'un de mes collègues, et un
autre de ces principes est de ne jamais répondre à une question
hypothétique. Je vois mal comment je pourrais, à partir d'une
phrase citée d'une manière forcément fragmentaire, pouvoir
dire quelque chose qui me paraîtrait satisfaisant. Je peux en revanche
revenir sur des prises de position que j'ai faites depuis un certain temps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Me rapportant aux réponses que le
ministre du travail avait données en Chambre lorsque je l'ai
interrogé au sujet de cette déclaration qu'il avait faite, ce
ministre a confirmé exactement le paragraphe que je viens de lire et que
j'ai tiré d'un journal. Voilà donc une contradiction très
nette entre la volonté du gouvernement de faire du français la
langue du Travail au Québec et, d'autre part, l'attitude du
ministère du Travail qui, lui, déclare par la voix de son
ministre qu'il suffira d'un amendement au code du travail pour que le
français devienne officiellement langue de communication sans pour
autant être obligatoirement la langue du travail.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Toujours aucune contradiction. Les prises de
position que j'ai été amené à prendre au nom du
gouvernement ont clairement établi qu'il n'était pas question de
faire une législation générale, ce qui n'excluait pas des
mesures réglementaires ou des mesures législatives dans des
domaines circonscrits. Vous avez là l'exemple d'un domaine circonscrit
où il serait possible d'intervenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas fulgurant comme explication.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la seule explication possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le gouvernement a-t-il, oui ou non, une
politique en matière de langue de travail?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le gouvernement a ce que j'appellerais un
programme en matière de langue de travail, et ce programme a
été défini à plusieurs reprises: il a
consisté à donner à l'Office de la langue française
le mandat d'implanter le français dans les usines. Pour ce faire,
l'Office a vu son budget augmenter, a vu son personnel augmenter, s'est
réorganisé et est actuellement en train de mettre en place tous
les mécanismes nécessaires. Je parlais tout à l'heure d'un
coordonnateur dans le domaine de l'enseignement du français, il y aura
également un coordonnateur des relations avec les entreprises, un
coordonnateur des relations avec les syndicats ouvriers et un conseiller
linguistique.
Le coordonnateur de l'enseignement du français aura à
faire j'y reviens l'inventaire des ressources, envisagera le
contrôle des connaissances, s'occupera des services d'enseignement dans
les entreprises. Il ne faudrait pas sous-estimer ce 'qui se fait: depuis une
dizaine d'année, il y a un bon nombre d'entreprises qui se sont
singulièrement francisées par leurs propres efforts. On verra
également l'établissement de dossiers pédagogiques
sectoriels. Je dis sectoriels parce que les différentes entreprises ont
été classées en onze secteurs dont je pourrai vous donner
la liste par la suite.
Je reviens aux fonctions des autres coordonnateurs: le coordonnateur des
relations avec les syndicats ouvriers verra aux négociations
préliminaires; il verra également à l'enseignement
correctif du français, parce que ce n'est pas tout de tenter d'apprendre
le français aux anglophones, il faut également prendre des
mesures d'urgence chez nos francophones de manière à leur
enseigner le vocabulaire approprié. Le coordonnateur des relations avec
les entreprises verra aux négociations préliminiares, fera des
études d'implantation et s'occupera également des services de
rédaction et de traduction.
Quant au conseiller linguistique, il aura la supervision de la
qualité du travail des agents et participera aux recherches
linguistiques.
Le bureau de Montréal sera singulièrement
étoffé puisque nous aurons plus d'une cinquantaine de
fonctionnaires, alors que nous en avons une quinzaine actuellement, le
problème du français langue de travail existant surtout dans le
milieu montréalais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quant aux secteurs, je ne sais pas si...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi. J'aimerais avoir le...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vous excuse. Quant aux secteurs qui
permettent d'oeuvrer d'une manière beaucoup plus rationnelle, il y a le
secteur de l'alimentation, le secteur de l'électronique, le secteur de
la bourse qui est en voie d'être constitué, le secteur du
pétrole et du gaz naturel, le secteur des textiles, le secteur de
l'habillement et du vêtement, le secteur des assurances, le secteur de
l'industrie papetière, le
secteur de l'automobile, le secteur de la langue de l'administration et
de la gestion des entreprises, le secteur des mines, le secteur de la
sidérurgie et de la métallurgie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont exactement les secteurs que l'on
retrouvait dans le programme que j'avais énoncé et qui a
été retardé d'un an par le gouvernement actuel puisque ce
n'est que cette année qu'on a décidé d'affecter un montant
de $1 million et quelques 100,000 dollars à la revalorisation de
l'Office de la langue française. Je me rends compte qu'on n'est pas
très avancé dans ce domaine, qu'il y a absence de
définition d'une politique du gouvernement en matière de
français langue de travail et que, d'autre part, il ne m'apparaît
pas que le gouvernement soit résolu à procéder avec
célérité et avec fermeté.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est absolument pas mon avis, M. le
Président. Je pense que, pour la première fois, le gouvernement a
véritablement un instrument qui lui permettra de faire des
percées importantes. Ces percées ne se feront pas dans tous les
secteurs. Il faut comprendre qu'il y a des secteurs plus prometteurs que
d'autres. Le problème de la langue française déborde
singulièrement les frontières du Québec. Ce
problème se pose à l'échelle universelle,
actuellement.
Il fut une époque où le français était la
langue mondiale mais c'était l'époque où il était
le vecteur de certaines valeurs que je qualifierais de valeurs humanistes. Les
valeurs qui sont actuellement transportées, si j'ose dire, par la langue
sont avant tout des valeurs technologiques. Et la langue de la technologie est
l'anglais. Il suffit d'avoir vécu à l'étranger, comme j'ai
eu l'occasion de le faire, pour se rendre compte, qu'on le veuille ou non, que
l'anglais est en train d'acquérir ce statut. Cela ne signifie pas qu'on
vient de démissionner, bien au contraire. Mais ceci signifie qu'il faut
tout de même agir avec réalisme et qu'il faut évaluer les
obstacles contre lesquels nous nous heurtons.
Quant à l'année dernière, un travail
précieux s'est fait. Non seulement avons-nous continué la mission
de l'Office dans le domaine des vocabulaires et de la terminologie, mais nous
avons mis en place ces mécanismes dont nous commençons à
voir actuellement les fruits. Il y a eu une expérience pilote à
la Golden Eagle, dans le secteur des raffineries, expérience pilote qui
fera que cette entreprise considérable, puisqu'il s'agit d'un
investissement de près de $80 millions, travaillera en
français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela était déjà
évidemment préparé par l'Office de la langue
française.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, il n'est pas question de nier ce
qui a été fait. Nous avons tenté...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une question de se lancer des
fleurs ou de s'attribuer des mérites. Il faut quand même marquer
les étapes du travail de l'Office de la langue française. Que ce
soit vous ou moi qui en soyons responsables, ça n'a pas d'importance.
L'important c'est de savoir ce qui s'est fait.
Maintenant, j'aimerais poser au ministre la question suivante: d'accord,
le ministre met de l'avant un programme en vue de faire ce qu'il appelle des
percées dans des domaines stratégiques, particulièrement
les domaines de la technique et de la technologie. Mais, qu'advient-il de
l'enseignement de la langue française dans les écoles, et est-ce
que le ministre pourrait nous dire comment s'est établie la coordination
entre l'Office de la langue française et le ministère de
l'Education en ce qui concerne l'application des normes du règlement
numéro 6?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a un comité qui travaille à
un double niveau, un comité ministériel comprenant le ministre de
l'Education, le ministre de l'Industrie et du Commerce, le ministre du Travail,
le ministre des Affaires culturelles et le ministre de l'Immigration. Il y a un
comité de fonctionnaires représentant ces différents
ministères qui a commencé à se réunir et qui
cherche justement à coordonner les différentes actions.
Quant à l'application du règlement numéro 6, il me
semble que cette discussion devrait avoir lieu à l'Education. Mais, je
peux vous affirmer que l'Office de la langue française est en relation
constante avec les fonctionnaires de ce ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux bien croire, je veux bien admettre, M.
le Président, que cette discussion peut avoir lieu lors de
l'étude du budget du ministère de l'Education, mais comme le
ministre des Affaires culturelles est en quelque façon constitué
gardien de la langue française et grand surveillant, superviseur du
gouvernement en cette matière, j'imagine qu'il a examiné le
règlement numéro 6 et qu'il serait en mesure de nous dire quels
sont les effets qu'on escomptait et quels sont les résultats
réels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas pour l'instant, M. le Président. Le
règlement numéro 6 a été édicté, il y
a à peine trois mois. Il est, par conséquent, extrêmement
difficile de savoir quels peuvent en être les effets. Il s'agit vraiment
d'une responsabilité qui relève du ministère de
l'Education dans son application.
M. CHARRON: Il reste que l'Office de la langue française a
certainement eu des conseils à donner au ministère de l'Education
avant de savoir si le fait d'édicter un pareil règlement
était réaliste ou ne l'était pas. Comme à un moment
où l'article 1 de la loi 63 qui parlait dans les mêmes termes que
vient de confirmer le
règlement numéro 6, il fallait certainement savoir, avant
de poser le principe, si c'était applicable dans le nombre, avec les
renseignements...
M. CLOUTIER ( Ahuntsic) : Il y a peut-être un malentendu
concernant le rôle de l'office. L'office n'a pas la main haute je
ne dis pas que ce ne serait pas souhaitable qu'elle l'ait sur les
différentes activités du gouvernement dans le domaine
linguistique. Je peux vous dire que l'office n'a pas été
consulté nommément concernant le règlement numéro
6. Bien sûr, le règlement a été approuvé par
le conseil des ministres et j'ai pu en avoir conséquence à ce
moment-là comme mes autres collègues. L'Office de la langue
française a eu, comme le signalait le député de
Chicoutimi, un rôle de gardien de la langue française auquel s'est
ajouté depuis quelques années un rôle qui consistait
à promouvoir de plus en plus le français. Avec le gouvernement
actuel, cette promotion du français s'inscrit dans un programme qui est
précisément le français langue de travail, qui est un
programme éminemment pratique.
M. CHARRON: Est-ce qu'il faut croire que, par le but visé par le
règlement numéro 6, on atteindra ce qu'on a atteint avec
l'article 1 de la loi 63. Le ministre de l'Education, à l'époque,
le député de Bagot actuellement, sur la question précise
et technique concernant l'article 1 de la loi 63, avait mis comme limite une
quinzaine d'années avant la réalisation de ce projet parce qu'il
faut des professeurs de français en plus grand nombre qu'on en a
actuellement et qu'il va falloir franciser les professeurs anglophones actuels
pour leur permettre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Franciser jusqu'à un certain point nos
professeurs de français également.
M. CHARRON: Le gouvernement précédent n'avait pu prendre
l'article 1 de la loi 63, sans y penser, le gouvernement actuel ne peut pas non
plus édicter le règlement numéro 6 du ministère de
l'Education sans voir avec l'Office de la langue française si ce
programme est réaliste et réalisable.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Très franchement, je ne vois pas ce que
l'Office de la langue française, avec son mandat actuel, aurait pu
apporter à la signification du règlement numéro 6.
J'imagine qu'au cours de la discussion des crédits du ministère
de l'Education, vous pourrez demander au ministre quelles études
préliminaires ont été faites et si on a mesuré
l'impact, les possibilités de réalisation du règlement.
Mais j'ai nettement l'impression en ce moment que nous sortons un peu de la
discussion des crédits du ministère.
M. CHARRON: Si vous dites que le ministère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le député me le permet, je
voudrais rappeler au ministre que la loi 63 dit que ce genre de travail doit
être fait en collaboration et après consultation avec l'Office de
la langue française.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Enfin, je vous ai répondu en vous
expliquant quelles étaient les données du problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, oui, justement. Mais quand la loi dit
que le ministre doit être consulté et qu'il n'est pas
consulté...
M. PICARD: Alors, soulevez la question lors de l'étude des
crédits...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...il y a certainement quelque chose qui ne
fonctionne pas. Pas du tout, M. le Président, je regrette, nous mettons
en cause le problème de l'office.
M. CHARRON: C'est le rôle de l'office. L'Office de la langue
française a été décrit des milliers de fois comme
étant l'instigateur de la politique linguistique du gouvernement. On a
déterminé le règlement numéro 6 comme faisant
partie de la politique linguistique du gouvernement. On demande quel a
été le rôle de l'instigateur tant de fois décrit
dans ce règlement numéro 6.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La façon dont je vous ai
présenté le mandat de l'office ne correspond pas tout à
fait à ce rôle d'instigateur. L'Office de la langue
française a reçu du gouvernement actuel un mandat précis
qui est celui de mettre en place les mécanismes nécessaires pour
réaliser un programme.
Ce programme s'appelle français langue de travail. Ce n'est pas
une politique linguistique. Pour ma part, je n'ai jamais présenté
ce programme comme une politique linguistique globale. Il s'agit bel et bien
d'un ensemble de mesures qui visent des objectifs précis. Il ne faudrait
pas le sous-estimer parce que, à mon avis, c'est certainement je
le répète une méthode qui peut nous permettre de
faire des percées extrêmement importantes. En ce qui touche une
politique globale de la langue, si celle-ci doit être
présentée, elle ne pourra l'être, comme le premier ministre
l'a souligné à plusieurs reprises, que lorsque nous aurons
à notre disposition toutes les données du problème. La
commission Gendron n'a pas été formée par notre
gouvernement, mais la commission Gendron avait un rôle extrêmement
utile à jouer et son mandat a été reconduit. Je vous ai
dit que le rapport préliminaire qui sera probablement un rapport qui
nous présentera des modèles d'action utiles devra être
présenté, déposé en septembre ou en octobre. Est-ce
qu'à ce mo-
ment-là nous ne pourrions pas justement définir une
véritable politique linguistique? C'est ce que nous verrons à
l'époque. Les mesures qui ont été prises s'inscrivent dans
les politiques des différents ministères, mais ne correspondent
pas nécessairement à un grand dessein. Il n'a jamais
été question de présenter ces mesures de cette
façon-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si vous me le
permettez, je voudrais rappeler au ministre des Affaires culturelles l'article
15 de la Loi du ministère des Affaires culturelles qui se lit comme
suit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement,
prescrire à tous les organismes de l'administration provinciale les
mesures à prendre pour coopérer au travail de l'Office de la
langue française et lui faire porter fruit."
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Ce qui s'est passé, c'est qu'on a
justement formé un comité de fonctionnaires groupant les
représentants des ministères que je vous ai cités il y a
quelques instants. Ce comité a commencé à fonctionner il y
a à peine quelques mois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a eu combien de réunions de ce
comité?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu environ quatre ou cinq réunions
seulement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels ont été de part et d'autre
les participants à ces réunions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Auclair, du ministère du Travail, M.
Robichaud, du ministère de l'Immigration, Mlle Baron, du
ministère de l'Education, le directeur de l'office du temps, M.
Beaulieu, et maintenant M. Cholette. Cela n'a pas toujours été le
même fonctionnaire au ministère de l'Industrie et du Commerce. Ce
comité a justement pour but d'essayer de coordonner ces
différentes activités, mais n'est qu'au début de son
mandat. Nous discutons en même temps à deux niveaux en ce moment.
Nous discutons au niveau d'une politique globale qui n'existe pas et au niveau
d'un programme de travail qui existe et qui est en voie d'être
implanté.
M. CHARRON: M. le Président, j'ai beaucoup de respect pour cet
organisme gouvernemental qu'est l'Office de la langue française. Je
pense même ne pas manquer de respect à l'égard de cet
organisme et à ceux qui y travaillent en le réduisant à la
taille qu'il doit occuper. Je pense que dire que nous considérons
l'Office de la langue française comme un outil tout simplement, c'est le
respecter beaucoup plus que ne le fait le gouvernement actuel...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon! C'est toujours ce que j'ai dit.
M. CHARRON: ...en essayant d'en faire un peu le responsable ou de lui
mettre constamment sur les épaules en l'appelant instigateur ou en
l'appelant moteur ou en l'appelant comme vous voudrez.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces mots-là n'ont pas été
utilisés par moi.
M. CHARRON: Je regrette. J'ai des textes ici.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le mot "instigateur", je n'ai jamais
utilisé le mot "instigateur".
M. CHARRON: L'absence de politique... J'ai des textes de vos
écrits et ceux du premier ministre également,
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le mot "instigateur" ne faisait pas partie de
mon vocabulaire. Je peux vous affirmer que je ne l'ai pas utilisé. Le
député de Chicoutimi l'a utilisé tout à
l'heure.
M. CHARRON: Parce que moi, je considère...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai jamais parlé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas moi.
M. CHARRON: Je considère comme étant vraiment
manquer...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qui a parlé d'instigateur? C'est vous,
alors. Citez-moi. J'ai parlé de moteur, peut-être. J'ai
certainement parlé d'instrument. Ceci dit, je ne vous interromps plus.
Citez-moi.
M. CHARRON: Je trouve que c'est manquer de respect à
l'égard de cet office que de lui remettre constamment la
responsabilité d'une politique linguistique. L'instigation doit
être au niveau gouvernemental. C'est un outil.
C'était faussement présenter le problème lors de la
présentation du budget que de dire: Notre politique du travail augmente
puisque nous augmentons les crédits à l'Office de la langue
française d'environ $500,000. Un outil demeurera toujours un outil et ne
sera jamais suppléé à une absence de politique
cohérente à l'arrière.
J'ai l'impression que le domaine particulier du français langue
de travail occupera l'Office de la langue française pour les prochains
mois. Le gouvernement refait, dans un domaine éminemment dangereux, le
même genre de politique publicitaire qu'il s'est plu à faire dans
le
domaine économique jusqu'à ce que les ballons se
dégonflent.
C'est une manie que semble avoir pris en particulier le premier ministre
que de mêler publicité et efficacité. En fin de compte le
dossier de la politique linguistique du gouvernement pour l'année en
cours n'est guère reluisant, à toutes fins utiles. Il y a eu
on s'en rappelle les bombardements d'estomac que s'est
donnés le premier ministre en Chambre à propos de son soutien
généreux et puissant aux ouvriers de la General Motors, à
plusieurs reprises.
Il a aussi, à plusieurs reprises, parlé de cette rencontre
historique, de ce sommet mondial avec les autorités industrielles du
Québec dans un bureau de la Place Ville-Marie, un matin de juin ou de
juillet dernier. Laquelle réunion s'est certainement
déroulée beaucoup plus par la peur des bombes que par la
volonté qu'on sentait de la part du gouvernement.
A chacune des occasions où la politique linguistique s'est
trouvée sur la table et s'est trouvée devant l'opinion publique,
nous avons senti derrière l'excellente publicité d'un
gouvernement, une effarante faiblesse au point de vue de l'efficacité.
Les refus, par exemple, que le ministère de l'Industrie et du Commerce
ont posés à plusieurs reprises aux amendements que nous
suggérions au moment de l'adoption du bill 20 et 21 et sur lesquels nous
avons reçu l'appui de l'Opposition de l'Union Nationale...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La loi 5 aussi et toutes les lois du
revenu...
M. CHARRON: ... de la loi 5, à chacun des endroits, on a toujours
reculé presque volontairement. On s'est couvert, derrière ce
fameux rapport Gendron qu'on attend. Et on nous dit: Nous ne pouvons pas
prendre de décision, il n'y aura pas de politique globale
d'annoncée le ministre vient de nous le répéter
tant que nous n'aurons pas ce rapport Gendron.
C'est curieux pour un parti politique qui était quand même
suffisamment au courant de la chose publique pour savoir que la commission
Gendron existait, au moment de la campagne électorale de mettre
je crois aussi frauduleusement l'un que l'autre 100,000 emplois et
français langue de travail un à côté de l'autre.
Pourquoi, à ce moment-là, ce parti politique, qui connaissait
très bien la situation, affirmait carrément avec la même
vigueur qu'il allait créer 100,000 emplois, qu'il allait faire du
français la langue du travail?
Lorsqu'on se retrouve dans la réalité du pouvoir, les deux
ballons se dégonflent. Les 100,000 emplois, on le sait, c'est à
cause de la conjoncture économique. Le français langue de travail
pour ne pas dégonfler immédiatement le ballon, on dit: Il faut
attendre le rapport Gendron. A chacun des endroits où la moindre
suggestion qui allait amplement dans le sens de la politique actuelle du
gouvernement, c'est-à- dire qui n'en est pas une de coercition, maintes
fois répétée par le ministre, mais qui en était une
d'incitation, les incitations que nous voulions voir figurer aux
différents projets de loi que nous étudiions ou aux questions que
nous posions en Chambre, à chaque fois qu'un conflit arrivait,
recevaient toujours la même réponse: ce fameux rapport Gendron
qu'on attend. Pour le moment il est déjà fort utile au
gouvernement en ce sens qu'il lui sert de paravent devant son
inefficacité dans ce domaine.
Si l'Office de la langue française doit travailler et doit
réussir, il doit avoir un support politique qu'il n'a absolument pas
actuellement. Quand on pense, par exemple, que le règlement no 6 a pu
être édicté sans même consulter les
possibilités concrètes qu'il pouvait y avoir,
l'échéancier qu'on pouvait se donner. On nous fait souvent le
reproche, à nous, de fonctionner avec une politique globale, de vouloir
faire du français la langue du Québec demain matin, par une seule
loi votée en Chambre. Pas du tout. Mais nous reconnaissons simplement la
nécessité d'une série de lois, d'une série de
gestes très concrets. Cet outil celui de l'Office de la langue
française comme un autre pourra travailler mais il ne
suppléera jamais à une volonté politique actuellement
absente de réaliser ce programme.
Je l'ai signalé tantôt. Dans chacun des conflits qui sont
apparus depuis les treize mois que le gouvernement est au pouvoir, à
chaque fois, on a pris la poudre d'escampette. Dans le cas de General Motors,
ce fut un véritable fiasco. On a abandonné l'affaire tout
simplement après en avoir fait un espèce de ballon pendant que
les gars se battaient à l'intérieur de l'usine. Un politicien en
faisait ici son ballon électoral. Après que les gars ont dû
rentrer au travail, le ballon a dégonflé et on a trouvé le
paravent de la commission Gendron.
Quant à moi, je suis prêt à adopter les yeux
fermés ce qui concerne l'Office de la langue française
elle-même, à accepter les crédits qu'on nous demande de lui
voter. Je considère cet outil-là comme essentiel, comme ayant
fait un excellent travail. Si, par exemple, dans les trois paliers, si dans le
domaine des lexiques spécialisés les fonctionnaires
eux-mêmes sont je le crois bien les premiers à dire
qu'ils n'ont pas atteint la diffusion qu'ils espéraient atteindre; si
dans le domaine du français langue seconde on ne croit pas encore avoir
atteint les résultats non seulement escomptés mais absolument
nécessaires pour un Québec français; si dans le domaine du
français langue de travail on est encore à chercher des appuis
à gauche et à droite c'est que l'Office de la langue
française manque au fond d'un appui politique qui ne lui appartient pas.
Les gens de l'Office de la langue française peuvent travailler
merveilleusement, on peut fournir des lexiques d'une façon fantastique,
on peut édifier des programmes qui ébahiraient n'importe qui.
S'il n'y a pas au
niveau gouvernemental il n'y en a pas actuellement cette
décision politique de les réaliser, nous votons, à toutes
fins utiles, des crédits inutiles.
Pour ma part, je demeure sceptique c'est peut-être mon
expérience face au premier ministre actuel; à chaque fois qu'un
programme est annoncé, je le prends avec beaucoup de réserve.
J'ai beaucoup regretté de voir le premier ministre répéter
à plusieurs reprises son intention de faire du français une
langue de travail. On dirait qu'il suffit que, lui, le répète,
qu'il en fasse une espèce de slogan électoral pour tout de suite
découvrir l'inefficacité d'une pareille politique. Il ne faut pas
que le programme de français langue de travail soit un ballon comme les
100,000 emplois l'ont été ou comme la baie James le sera. Il faut
que ce soit véritablement une politique . Si elle n'est pas aussi
tapageuse, si elle n'est pas aussi spectaculaire que les autres, peu importe.
Il faut qu'il y ait des décisions politiques, il faut qu'il y ait une
volonté politique présente dans l'ensemble du caucus du parti
ministériel qui se réflète à chaque jour. L'Office
de la langue française est un outil qui ne dépend que de cela.
C'est mon ultime conviction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense que le
député de Saint-Jacques a posé très bien le
problème. Ne revenons pas sur ce qu'il a déjà dit et aux
propos auxquels nous avions déjà répondu. Je crois qu'il a
raison de dire que le problème est d'ordre politique et cela situe
l'office dans sa perspective exacte. Le problème est d'ordre politique
et suppose de la part du gouvernement des décisions. D'abord, une
décision qu'il devra annoncer bientôt à savoir s'il a
l'intention de proposer à l'Assemblée nationale un projet de loi
qui, s'il n'est pas l'expression d'une politique globale, serait quand
même l'indication du programme que le gouvernement entend suivre dans
l'élaboration d'une politique globale.
Je sais très bien pour avoir participe à l'administration
quelles sont les difficultés que posent l'élaboration et la
manifestation de ce qu'on appelle une politique globale de la langue. Il faut
tenir compte du passé, il faut tenir compte des réalités
nord-américaines, il faut tenir compte des énergies humaines et
financières des gouvernements et il faut tenir compte aussi de
l'attitude du public, des citoyens à l'endroit d'une langue qu'ils
défendent à cor et à cri, mais que, dans la plupart des
cas, ils massacrent d'une façon humiliante pour ceux qui
prétendent défendre le français.
Il m'apparaît à moi que le gouvernement devrait nous
indiquer quelles sont ces étapes qu'il entend suivre. Je comprends qu'il
attend le rapport de la commission Gendron. Ce n'est pas là une
chimère, ce n'est pas un hypothèse, ce n'est pas un
rêve.
La commission Gendron existe et elle présentera bientôt, on
nous l'a assuré, un rapport qui sera forcément un rapport
préliminaire.
L'objectif que s'est fixé le gouvernement et cela devrait
être le premier élément qui nous indiquerait quelle est la
politique qu'il entend suivre c'est de faire du français la
langue de travail. De quelle façon? Par quels moyens? A quel moment?
Nous ne le savons pas.
Les éléments que le ministre nous a fournis tout à
l'heure en répondant à nos questions, si on les regroupe, se
réduisent, en fait, à la démonstration que l'on peut faire
et qui tend à valoriser le travail de l'office, travail que tout le
monde admet d'emblée comme éminemment valable.
Mais, tant et aussi longtemps que le gouvernement n'aura pas
exprimé de façon nette, claire, dans un texte de loi, quelles
sont ses véritables intentions en ce qui concerne l'instauration du
français comme langue du travail, nous ne pourrons pas voir de quelle
façon le travail de l'Office dont nous a parlé assez longuement
le ministre pourra être utile. Il y a donc un premier jalon, une
première phase, une première étape au sujet de laquelle le
ministre devrait nous éclairer. A quel moment le gouvernement
légiférera-t-il en vue d'instaurer le français comme
langue de travail, d'en faire vraiment la langue de travail au
Québec?
Il y a une deuxième étape qui est très importante
dans la manifestation de la volonté du gouvernement. Qu'est-ce que le
gouvernement attend, maintenant que l'office est doté d'instruments qui
lui manquaient encore, pour entreprendre la grande réforme de la
révision, de la codification des lois? Qu'est-ce que le gouvernement
attend pour exiger que toutes les entreprises, toutes les
sociétés, commerciales, industrielles etc., utilisent des raisons
sociales françaises et pratiquent un affichage français? C'est un
domaine stratégique parce que là c'est le visage du Québec
français qui est en cause. Je ne sais pas si on a poursuivi des
études dans ce domaine-là, le rapport de la commission Gendron
nous l'indiquera, mais nous avions demandé à la commission
Gendron d'étudier particulièrement ce problème du
français langue de travail dont le gouvernement actuel a fait une
priorité, le problème des raisons sociales, le problème de
l'affichage. Entre-temps nous avions pris des dispositions pour que l'office
s'occupe de la révision des lois, de la codification des lois.
Alors, tant et aussi longtemps que le gouvernement ne nous aura pas
indiqué quel est son calendrier de travail, quel est
l'échéancier de ces réformes qu'il veut entreprendre, nous
ne pourrons pas croire, et remarquez que je ne prête pas d'intention au
gouvernement en disant cela, que la volonté du gouvernement est
l'expression unanime du cabinet. Qu'est-ce qui se passe au cabinet? Quels sont
les tiraillements qu'il peut y avoir et qui ont jusqu'à présent
empêché le gouvernement d'aller plus avant dans ce travail de
revalorisation du français au Québec?
Alors, le problème est donc d'ordre politique et l'on a raison de
dire que, dans cette perspective, l'Office est simplement un instrument, c'est
un outil mais un outil qui, en dépit de tout ce qu'on vient de lui
ajouter, ne pourra être utile que lorsque le gouvernement aura
énoncé sa politique et qu'il intégrera les
différents mécanismes qui sont déjà à
l'office dans l'ensemble des structures que créeront
nécessairement les lois qu'il se propose, j'imagine, dans un très
bref délai, de déposer à la Chambre.
Nous ne savons pas où le gouvernement va. Le député
de Saint-Jacques l'a rappelé tout à l'heure. Il y a eu des
expériences, il y a eu des tests, ce qu'on appelle en termes juridiques
des "test cases". Celui de la General Motors a été assez
humiliant pour le gouvernement et aliénant pour les ouvriers de General
Motors. Disons que c'est un cas particulier, mais c'est quand même une
indication assez sérieuse, et le gouvernement n'ayant pas pris action de
façon énergique dans le cas de la General Motors, nous avons
droit de nous interroger sur les initiatives qu'il pourrait prendre dans des
circonstances analogues.
Alors, ce que nous a dit le ministre tout à l'heure sur la
réorganisation de l'office et tout cela, qui est fort bon, nous nous
rendons compte que le ministre a pris la dimension de l'office, il s'est
aperçu que l'office n'avait pas tous les instruments qu'il devait avoir,
il essaie de munir l'office de ces instruments, mais pourquoi?
Parce que, pendant tout le temps que nous attendrons les
décisions du gouvernement, l'office va fonctionner à vide. Il va
fonctionner sans motivation profonde. J'ai déploré au temps
où j'étais ministre et les décisions que nous avions
prises de donner à l'office $1 million après que nous eussions
fait adopter la loi 63, décision que nous avions prise avec comme but,
comme objectif de ces décisions, c'était justement de motiver
l'office et de lui permettre de concentrer son action sur des domaines
particuliers.
C'est pourquoi je demande au ministre, naturellement je sais ce que
c'est que le problème de la solidarité ministérielle, le
problème du secret du cabinet, mais je demande au ministre s'il lui est
possible de nous dire à quel moment approximativement son gouvernement
prendra cette décision politique. C'est ça qui nous
inquiète parce qu'on peut pendant des années, amuser les
citoyens, les éblouir en leur disant, nous allons faire du
français la langue de travail. Mais viendra la minute de
vérité, et si après un an, deux ans, trois ans
d'administration, les gens ne voient pas les effets d'une politique qu'on leur
a promise, qu'ils attendent encore et qui ne serait pas énoncée
par le gouvernement, les gens auront tôt fait de dénoncer le
gouvernement, de dire qu'il les a trompés.
Alors, sans prêter d'intentions au gouvernement, je le presse de
nous dire à quel moment le ministre responsable de l'Office de la langue
française proposera une politique globale de la langue, ou tout au moins
je reviens sur ce que j'ai dit compte tenu des
difficultés, les éléments majeurs de cette politique
globale et les grandes étapes de la réalisation de cet objectif
dont le gouvernement nous a dit qu'il allait le poursuivre avec
acharnement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, d'abord je voudrais
remercier le député de Chicoutimi et le député de
Saint-Jacques qui nous ont présenté une réflexion
intéressante et intelligente sur un problème qui est un
problème collectif.
Et je les remercie également d'avoir situé leurs
réflexions à un niveau non partisan. Bien sûr, je pourrais
reprendre certaines des remarques que je ne peux accepter et les traiter sur un
plan politique. Ceci serait trop long et je veux me restreindre au niveau qui
doit être le mien dans le cadre de la discussion des crédits des
Affaires culturelles, c'est-à-dire l'Office de la langue
française.
Quant à moi, je n'ai jamais prétendu que l'Office de la
langue française coïncidait avec une éventuelle politique
linguistique du gouvernement. L'Office de la langue française est bel et
bien un instrument, et un instrument en vue d'un programme précis. Il
est clair, et le premier ministre l'a signalé à plusieurs
reprises, qu'il n'est pas possible, avant que nous ayons toutes les
données du problème la commission Gendron constitue un de
ces éléments susceptibles de nous donner une information dont
nous avons besoin d'arriver avec une politique globale.
En revanche, il n'était pas possible d'attendre pour agir. C'est
la raison d'être du programme français langue de travail. Il est
bien clair que ce programme ne peut résoudre toutes les questions qui se
posent. Mais il apparaît également nettement, à la suite du
bilan qui vient d'être fait de l'Office de la langue française,
qu'il est possible d'agir. Quant je parle de percées importantes, je ne
crois pas à ce moment-là faire de démagogie. Je pense que,
dans le cadre qui est le mien, avec les instruments qui ont été
mis en place, je décris une situation qui est réaliste. J'ai
situé le débat dans le cadre beaucoup plus vaste de la place de
la langue française au monde justement pour lui donner sa
véritable dimension.
Je tiens donc à me restreindre à ce niveau
d'interprétation. Ce qui a non pas compliqué la discussion mais
ce qui lui a donné peut-être un caractère un peu ambigu,
c'est que nous discutons comme je le signalais il y a quelques instants
à deux niveaux : au niveau pratique d'un programme qui est
administré par l'Office de la langue française, et au niveau
d'une politique linguistique globale qui n'existe pas encore. Il y a eu tout un
ensemble de mesures parcellaires qui ont été prises. Je pense
à la loi 64, je pense à la directive administrative sur la langue
de l'administration, je pense au règle-
ment numéro 6 qui a été évoqué il y a
quelques instants.
Mais dans le cadre de la discussion budgétaire qui nous
intéresse, je pense qu'il y aurait intérêt à ce que
nous nous limitions aux activités de l'office.
M. LAURIN: M. le Président, je me permets de différer un
peu d'avis avec le ministre quand il assigne à l'Office de la langue
française uniquement un rôle d'outil, d'instrument ou d'instrument
d'exécution...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous différez en même temps
d'opinion avec le député de Saint-Jacques parce que j'ai repris
son point de vue.
M. LAURIN: Oui, parce que je viens de relire le projet de loi 63 et je
vois bien qu'à l'article 4 du projet de loi 63, on dit: "L'article 14 de
la Loi du ministère des Affaires culturelles est remplacé par les
suivants: L'Office de la langue française doit, sous la direction du
ministre, conseiller le gouvernement sur toute mesure législative ou
administrative." Législative, ce qui lui donne bien...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce que j'ai compris tout à
l'heure...
M. LAURIN: ... un rôle plus important, plus puissant que celui
dont nous discutons et qui a trait à l'élaboration des
programmes. Et ceci donnerait à l'Office de la langue française
un rôle de moteur qui est le véritable mot auquel vous avez fait
allusion tout à l'heure, un rôle d'initiative qui lui permettrait
d'assurer dès maintenant, au niveau législatif, des mesures qui
pourraient pallier certains des problèmes les plus criants, les plus
difficiles auxquels la presse, depuis plusieurs années et
particulièrement au cours de l'année dernière, a fait
largement écho.
Il ne faut pas oublier, par exemple, que la première fois
où véritablement la demi-politique du demi-Etat que nous avons a
eu sa minute de vérité, cette épreuve s'est soldée
par un échec du gouvernement. Et cet échec a été
douloureusement je parle de la General Motors...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): General Motors. Je ne suis pas du tout d'accord
et là je crois que si le député me le permettait
j'interviendrais tout de suite. A mon avis, il ne s'agit pas d'un échec.
Que s'est-il passé, en quelque sorte? C'est que la General Motors nous a
bel et bien dit qu'on n'avait aucune objection à travailler en
français mais que ça ne pouvait pas se faire du jour au
lendemain. Ce qui est exact. Je ne sais pas si les membres de cette commission
se rendent compte du fait que nous n'avons pas encore les instruments dont nous
avons besoin pour instaurer ce genre de politique.
Une législation surviendrait-elle qu'elle ne nous donnerait pas
ces instruments. Nous sommes en train justement de nous les créer. Pour
qu'une usine comme General Motors, qui appartient au circuit américain
de la construction de l'automobile, puisse travailler en français, ce
sont des millions et des millions de pages de textes et de procédures
complexes qu'il faudrait traduire. Il faudra des années avant qu'on
puisse y arriver. Pour qu'un aéroport comme Saint-Scholastique puisse
fonctionner en français et on s'y intéresse en ce moment,
nous préparons une étude dans ce domaine ce sont encore
des millions et des millions de pages. A Orly même, et nous avons
fait enquête de ce côté les préposés
à l'entretien de Boeings travaillent avec les manuels anglais. Le
gouvernement français est parfaitement conscient de cette
difficulté. Il cherche également à y pallier. Or, je
n'accepte pas que l'on présente General Motors comme un échec. Ce
n'est pas un échec. J'ai parlé moi-même avec le
président de la compagnie qui est tout disposé à nous
donner satisfaction. Il en est parfaitement conscient, mais il nous demande
comment procéder. Il nous demande l'aide technique nécessaire. En
ce moment nous sommes dans une phase qui nous permet justement de nous
créer, et avec quelle difficulté, les outils dont nous avons
besoin. Je ne pense pas seulement au vocabulaire. Je pense aux équipes
qu'il est nécessaire d'envoyer dans les usines et pour non seulement
permettre aux anglophones de parler français, mais aux francophones
également d'utiliser les termes exacts.
Tout ceci pour dire qu'il faut, tout en conservant le débat
à un niveau non partisan, ne pas non plus interpréter certains
incidents d'une manière qui me paraît, à moi,
démagogique.
M. LAURIN: M. le Président, je suis malheureusement obligé
d'admettre que l'argumentation du ministre, même si j'en partage
certaines parties, ne me convainc pas. Deux hypothèses sont possibles
dans une situation comme celle de la General Motors. La première, celle
que vous venez d'évoquer, où la compagnie dit: Nous voudrions,
mais nous n'avons pas les instruments. Nous n'avons pas les moyens et que
l'Office de la langue française nous les procure et nous aussi nous
ferons notre part et après cela, nous établirons cette politique.
Mais il y a une autre hypothèse et c'est celle pratiquée en
Hollande, en Italie, en France, qui est que la langue du pays est la langue
normale et la langue d'usage et la langue de travail et la langue de
communication. Ensuite, une fois ce principe admis, et dans notre cas inscrit,
écrit dans des textes, là, par la suite on s'emploie à
concrétiser, à réaliser cela au niveau des
institutions.
Je pense que c'est cela que voulait la population du Québec.
C'est la raison pour laquelle la population du Québec a ressenti la fin
de non-recevoir ou la fin de demi-recevoir de
General Motors comme un échec, comme une humiliation.
Sûrement que les ouvriers, les centrales syndicales, qui après
tout ont les deux pieds sur terre, sont réalistes et ils ne se
sont éveillés malheureusement qu'assez récemment au
problème n'auraient pas réagi de la façon qu'elles
ont réagi si cette deuxième hypothèse avait
été un fait. Par exemple, quand je vois quelqu'un qui ne peut pas
être suspecté de nationalisme, s'il y en a un, c'est bien lui, M.
Laberge, le président de la FTQ, dire, par exemple, à l'occasion
de ce demi-échec: "...les incitations polies doivent laisser place
à la législation" ou dans une autre de ses phrases "...les
efforts de Bourassa ne sont qu'une vaste fumisterie". Je ne veux pas faire de
cela une question partisane, mais simplement pour montrer la réaction
viscérale, la réaction émotive qu'il a en tant que
directeur d'une grande centrale de 330,000 ouvriers. Lorsque je vois aussi la
réaction du président de l'autre grande centrale, M. Marcel
Pepin, de la CSN, 250,000 ouvriers, qui dit: "Faire du français la
langue de travail et la langue officielle du Québec, tel est selon le
président de la CSN, M. Marcel Pepin, l'une des tâches urgentes du
gouvernement s'il veut rétablir un climat de paix social au
Québec".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Etes-vous sûr, M. le Président, que
ces deux personnages que vous venez de citer représentent bien ces
ouvriers dans des prises de position de cet ordre? Nous avons eu dans le
passé des exemples...
M. LAURIN: M. le Président, de la même façon quand
même qu'un député représente ses électeurs,
qu'un ministre représente un gouvernement. Ce serait difficile d'arriver
à faire un partage de qui nous représentons. On pourrait
s'engager dans des fausses directions.
Je veux simplement dire par là que, si le résultat de
General Motors a été ressenti dou-leureusement comme un
demi-échec par la population, c'est que précisément la
population a senti que la première hypothèse triomphait.
C'est-à-dire qu'on remettait le problème à plus
tard, que le gouvernement s'en remettait à une époque
ultérieure pour la prise en charge définitive de ses
responsabilités dans le domaine.
Et ceci est d'autant plus grave qu'à plusieurs reprises le
premier ministre, non seulement s'était fait élire sur cette
promesse du français langue de travail, qu'il définissait
lui-même comme sa deuxième priorité, mais qu'à
plusieurs reprises par la suite il a répété cette
promesse, et je pourrais glaner au hasard des articles de journaux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Je ne suis absolument pas surpris, M. le
Président.
M. LAURIN: J'en prends un du 25 novembre 1970, lorsqu'il disait, par
exemple: "Le premier ministre a encore évoqué la
possibilié d'une législation qui aurait comme objectif premier,
justement, d'établir le français langue de travail."
Ceci est encore plus difficile à accepter de la part d'une
population quand le chef d'un gouvernement, à plusieurs reprises,
travaille sur leurs nerfs ou sur leurs aspirations ou sur leurs désirs,
en leur promettant, à plusieurs reprises, d'agir le plus rapidement
possible dans le sens de quelque chose qui fait consensus, qui fait
l'unanimité d'une très grande partie de la population.
Et ce sont tous ces éléments psychologiques qui se
racinent dans l'histoire, qui se racinent dans un sentiment d'appartenance,
d'identité, qui font qu'il y a cette frustration, qu'il y a ce
mécontentement. Car, je comprends bien que tous les problèmes ne
sont pas réglés actuellement, que nous ne possédons pas
tous les instruments techniques, que nous n'avons pas épuisé
toute l'étude des possibilités. Je comprends que la commission
Gendron puisse nous aider, nous éclairer là-dessus. Mais, ce que
je dis, c'est que nous en savons quand même suffisamment, actuellement,
pour légiférer.
Je ne demande pas immédiatement une politique globale.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Que pensez-vous qu'une loi changerait?
M. LAURIN: Mais je demanderais quand même une certaine politique
qui nous permettrait d'avancer d'une façon substantielle, de
façon, encore une fois, que la population n'ait pas l'impression qu'on
joue avec elle, qu'on la fait marcher.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Que pensez-vous qu'une loi changerait à
ce que nous faisons actuellement?
M. LAURIN: Je pense qu'il y aurait moyen conformément au
rôle de l'Office de la langue française, que celui-ci conseille au
ministre, qui à son tour conseillerait au gouvernement d'établir
une législation qui, sans être aussi globale qu'on voudrait
l'espérer, au moins permettrait de contenter un peu les désirs,
les aspirations, les besoins du milieu ouvrier.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Doucement! Il faut tenir compte, bien sûr,
de l'opinion publique, mais il faut le faire dans l'intérêt
général. Il s'agit de savoir si une législation dans ce
domaine-là peut vraiment nous permettre la percée que
j'évoquais tout à l'heure. Moi, j'ai des doutes extrêmement
sérieux...
M. LAURIN: Moi, je le crois. Je le crois et je pense qu'avec
l'imagination qui devrait caractériser le gouvernement au pouvoir, je
suis sûr, avec le talent que je connais depuis longtemps au ministre,
qu'il pourrait trouver une façon de
faire une loi qui, semblable à la loi 64, en l'élargissant
dans le domaine du travail, bien que je reconnaisse qu'il est plus difficile,
permettrait quand même d'établir, comme le disait le
député de Chicoutimi tout à l'heure, des étapes,
des échelons, dans la réalisation d'un calendrier, et ceci pour
une autre raison et c'est ça ma deuxième raison.
Je vois que le budget de l'Office de la langue française augmente
cette année de $853,000 à $1,377,000. C'est $500,000. C'est
beaucoup d'argent. Justement, moi je trouve que c'est un peu trop d'argent en
ce sens que je vois que, dans un article du 8 février 1971, le ministre
énonce les étapes que devra suivre l'Office de la langue
française pour la réalisation du programme dont il nous parlait
tout à l'heure. Par exemple, en premier lieu, constituer des
équipes de travail pour l'élaboration de glossaires. Ensuite,
passer à la période d'animation dans les entreprises. Ensuite,
prévoir que les cadres des entreprises effectuent des missions ici et
là. Une dernière étape serait reliée à la
politique d'animation et de l'élaboration des glossaires.
Je remarque, M. le Président, que c'est le Québec
actuellement qui paie pour instaurer dans des usines une situation qui devrait
aller de soi, qui devrait être naturelle, qui devrait à tout le
moins être pour moitié à la charge des entreprises,
puisque, après tout, nous sommes chez nous, puisque, après tout,
ce que nous réclamons, ce n'est pas une faveur, ce n'est pas un
privilège. C'est quelque chose qui est inscrit parmi les droits
fondamentaux qui sont mêmes garantis par la Constitution. Cela me
gêne, cela me dérange, cela me chagrine de voir que c'est l'Etat
du Québec qui est obligé de payer pour que les droits
fondamentaux de la majorité ici soient respectés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic) : Ce n'est pas tout à fait exact. J'y
reviendrai.
M. LAURIN: Je ne sais pas si c'est tout à fait exact, mais je
constate qu'il y a une augmentation de $500,000 et je vois que c'est l'Etat
uniquement qui paie pour ça.
Il me semble que dans ce domaine-là en particulier on devrait
assister à une sorte d'association...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est bien en marche, à tel point que
nous aurons cette année à l'Office de la langue française
plusieurs fonctionnaires d'industrie privée qui nous seront
prêtés pour de longues périodes.
M. LAURIN: C'est en marche, mais justement, est-ce que ça
n'aurait pas pu faire l'objet d'une législation où on demanderait
aux entreprises privées de prendre leur part de ces dépenses
d'immobilisation, de cet effort de recherche, de cette implantation de
programme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les choses ne sont pas aussi simples.
M. LAURIN: Je sais que ce n'est pas simple.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas avec des législations en
général qu'on obtient ce genre de résultats. Il faut dire
que l'industrie privée a déjà je le signalais dans
mes remarques préliminaires fait beaucoup dans le domaine de la
francisation, je ne veux pas...
M. LAURIN: Ce n'est pas assez.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr que ce n'est pas assez, mais ces
efforts continuent d'être intensifiés. Je constate avec plaisir
que le député de Bourget, dans ses explications lorsqu'il
demandait une législation, n'en est pas tombé aux excès
que l'on constate parfois lorsqu'il s'agit de réclamer lunilinguisme. Le
député de Bourget a bel et bien dit qu'il avait dans l'esprit une
législation circonscrite...
M. LAURIN: J'ai parlé d'un échéancier... Oui, pour
le moment mais toujours avec ce même objectif d'une politique globale qui
ne devrait plus rester une sorte de point oméga vers lequel on se dirige
d'une façon asymptotique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oublions Teil-hard de Chardin.
M. LAURIN: Cela peut exister indéfiniment ces choses-là.
Je ne renie pas...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Parce que je dis et je répète que
Funilinguisme...
M. LAURIN: ... le principe d'une politique globale, sachant que
ça peut être très difficile pour le gouvernement de
l'élaborer, mais on devrait quand même se diriger d'une
façon concrète, réaliste, visible surtout vers cet
objectif par des mesures législatives appropriées. On verrait
chacune de ces législations tomber dans une niche.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y aura certainement pas de mesure
législative qui décréterait l'unilinguisme au
Québec.
M. LAURIN: Je ne parle pas de l'unilinguisme. Je parle plutôt du
français langue officielle, appelez-ça comme vous voulez.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Plutôt vous l'affirmez parce que ce n'est
absolument pas réaliste. Le français langue officielle, le
français est déjà langue officielle comme l'anglais est
également langue officielle.
M. LAURIN: Non, il n'est pas langue officielle parce que dans la
pratique il n'est pas langue officielle. Moi, je considérerai que le
français sera langue officielle...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, vous dis-
tinguez donc la pratique du niveau législatif. C'est à la
pratique que je pense justement.
M. LAURIN: ... dans la réalité quand un ouvrier
canadien-français ne sera plus obligé de savoir l'anglais pour
gagner sa vie d'abord, pour avoir un emploi et deuxièmement pour monter
les échelons auxquels lui donne droit sa compétence.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est là que vous vous illusionnez. Allez
demander aux ouvriers ce qu'ils en pensent. Ils vous diront qu'ils ont besoin
de l'anglais parce qu'ils sont en Amérique du Nord.
M. LAURIN: Ceci n'est nullement incompatible avec l'apprentissage et la
connaissance parfaite d'une langue seconde qui est l'anglais en terre
d'Amérique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est contradictoire avec ce que vous venez de
dire.
M. LAURIN: Ce n'est pas du tout contradictoire. Autant je suis pour la
réalisation d'une politique du français langue officielle, autant
je suis pour l'apprentissage d'une langue seconde de la façon la plus
parfaite qui soit et dans notre continent ce ne peut être que l'anglais.
Ce n'est nullement incompatible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'écoutais avec grande attention les
observations du député de Bourget qui vient de faire un plaidoyer
sans s'en rendre compte peut-être en faveur de la loi
63.
M. LAURIN: Ah non! C'est une interprétation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il a en effet dans sa démarche suivi
exactement celle que nous avons suivie. Nous avions considéré le
problème global de la langue au Québec...
M. LAURIN: Si je peux me permettre de rétablir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président...
M. LAURIN: Mais le député de Chicoutimi interprète
ma pensée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Bourget pourra
répondre...
M. LAURIN: Non, je me permets de rétablir quand même...
Vous interprétez ma pensée. Vous ne savez pas ce que je pense
quand même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... je vais lui dire exactement comment je
conçois le problème et après ça le
député de Bourget pourra apporter des correctifs.
M. LAURIN: Non, mais je considère que l'interprétation que
vous avez donnée de ma pensée ne correspond pas du tout à
ce que j'ai dit et particulièrement sur un seul point que je voudrais
rétablir immédiatement. Jamais je n'ai été
jusqu'à réclamer dans le bill 63 l'officialisation de la langue
anglaise comme langue d'enseignement dans les écoles du
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, cela m'éclaire
encore davantage. Je disais donc que dans la démonstration que vient de
nous faire le député de Bourget il y a implicitement sans qu'il
s'en soit rendu compte une approbation de la loi 63. En effet le
député de Bourget nous propose un programme par étapes. Il
est comme nous conscient de la situation qui prévaut ici au
Québec et d'ailleurs dans les communautés francophones de
l'Amérique du Nord. Il a vu comme nous le problème globalement et
s'est rendu compte de toutes les difficultés que pose ce renversement de
situation que le gouvernement voudrait faire et devra faire.
Mais il se rend compte en même temps que l'on ne peut pas
procéder globalement et que comme moi il admet qu'il faut qu'il y ait
des étapes dans ce cheminement...
M. LAURIN: Je refuse l'exégèse qu'est en train de faire le
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je regrette, j'ai la
parole. Quand j'aurai parlé, le député de Bourget pourra
très bien réfuter l'exégèse que je suis en train de
faire. Il reste que la démonstration que je vais faire va lui faire
comprendre qu'il a implicitement approuvé ce qu'il désavouait il
y a quelques mois.
M. LAURIN: Pas du tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il conçoit comme nous le
problème de façon globale, il se rend compte que, globalement, le
problème ne peut pas être résolu en un seul temps, qu'il
faut procéder par étapes et c'est précisément ce
que nous avons fait. Lorsque nous avons présenté la loi 63 qui a
provoqué un tollé, tout le monde le sait, et qui a alerté
les tenants de l'unilinguisme français, nous, nous mettions en marche un
processus qui devait nous conduire, étape par étape, à une
revalorisation officielle et institutionnalisée du français. Le
député de Bourget pourrait, à ce sujet, se
référer à la conférence de presse que je donnais en
1967, à la seconde biennale de la langue française, où
j'avais indiqué quelles étaient toutes les étapes que
devait franchir le gouvernement avant de définir une politique globale
de la langue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce que le député pourrait en
déposer le texte, parce que j'ai déposé plusieurs
textes?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous savez qu'un député n'est
pas obligé de déposer un texte mais, pour la gouverne du
ministre, il me fera grand plaisir de le déposer. Je disais que, lors de
cette conférence de presse, j'avais indiqué toutes les
étapes que nous devions franchir. J'avais mis l'accent au départ
sur ce que j'appelais et sur ce qu'on appelle encore les mesures d'incitation
parce que nous avions considéré qu'une législation qui
arriverait comme ça ne pourrait pas régler le problème, ne
changerait rien à rien avant qu'on ait sensibilisé le public, que
l'on ait sensibilisé les grandes industries, les commerces, etc.
à ce problème éminemment important, stratégique,
vital de la langue française.
Nous avons donc proposé la loi 63. Je ne reviens pas sur tout ce
qui a entouré la présentation de la loi et ce qui a suivi cette
loi qui a été critiquée surtout par des gens qui sont
venus manifester, en un français que nous ne reconnaissions pas comme la
langue française, qui sont venus manifester contre ce projet de loi.
Après quoi, conformément aux prescriptions de la loi 63, nous
avions déjà établi d'autres étapes en exigeant du
ministère de l'Education qu'il préparât des programmes qui
permissent aux étudiants de langue anglaise, aux étudiants
anglophones d'apprendre le français afin d'avoir une connaissance que
l'on appelait d'usage de la langue française.
La loi comportait également des prescriptions en ce qui concerne
les immigrants et nous avions assigné à ce moment-là
à l'office un rôle particulier, un rôle de gardien, de
surveillant, de moteur, d'instigateur, ce qui ne change pas pour autant son
rôle d'instrument. Lorsque nous parlions de l'office, dans le cadre du
ministère des Affaires culturelles, nous songions surtout au ministre,
gardien de l'office et porte-parole du gouvernement en matière de
politique linguistique.
Après cette étape de la loi 63, il y a eu un changement de
gouvernement alors que nous avions mis certaines structures en place, et le
gouvernement a présenté lui-même la loi 64, loi 64 qui
s'appuie, du point de vue linguistique, exactement sur les mêmes
principes que la loi 63.
M. LEGER: Le député me permet-il de poser une
question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Loi que le Parti
québécois a approuvée à deux mains. Tout le monde
se souvient du débat que nous avons eu en Chambre à ce
moment-là, c'est le député de Saint-Jacques lui-même
qui a fait la critique de la loi et qui ne s'en est pas pris au principe, qui
en a approuvé le principe alors que le principe qui sous-tendait cette
loi était exactement le même que celui qui sous-tend la loi
63.
Nous en sommes donc là. Ainsi les étapes que propose le
député de Bourget sont exacte- ment celles que nous avons suivies
parce que nous étions conscients comme l'est le député de
Bourget que nous ne pouvions pas régler d'un coup tout le
problème.
M. LEGER: Est-ce que le député me permet une question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LEGER: Une petite question. Est-ce que le député de
Chicoutimi est heureux du résultat de ce bill 63 qui laissait la
liberté de choix aux parents de la langue d'éducation de leurs
enfants? En ce qui concerne les parents francophones qui ont choisi, par
exemple, à Saint-Léonard, en quantité surprenante, la
langue anglaise comme langue d'éducation de leurs enfants, est-ce qu'il
est satisfait du résultat de cette politique?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense qu'il y aura
de multiples interprétations et du reste, les chiffres qui ont
été publiés par les journaux sont sujets à caution
et exigeraient un examen très approfondi pour qu'on découvre la
motivation de ceux qui ont décidé de faire instruire leurs
enfants dans la langue anglaise.
M. LEGER: Non, mais vous parlez d'étapes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui est d'ailleurs une preuve que la
motivation qu'ils avaient au moment où ils combattaient la loi 63
n'était pas très profonde puisqu'ils ont fait machine
arrière et décidé de faire instruire leurs enfants dans la
langue anglaise, ce qui est une façon enfantine et infantile de
protester contre une situation de fait ou contre un projet de loi. Alors, cette
question que pose le député de Lafontaine n'a rien à voir
au problème actuel.
M. LEGER: Mais est-ce que vous êtes satisfait du résultat
jusqu'à ce jour de cette première étape du bill 63?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je disais donc que
nous avons procédé par étapes. Nous avons défini le
rôle de l'office et nous avions institué également un
protecteur de la langue et ce protecteur de la langue c'était M. Ernest
Pallascio-Morin. J'ignore et je poserai des questions lorsque nous en
serons au sous-article "traitements" quel est le rôle que joue
actuellement M. Ernest Pallascio-Morin, quelles sont les fonctions qu'on lui a
confiées et si le gouvernement a préparé une
réglementation afin de définir les fonctions de M.
Pallascio-Morin, fonctions extrêmement importantes dans ce domaine de la
protection de la langue.
Ainsi donc, M. le Président, en dépit de toutes les
dénégations que l'on pourra apporter aux propos que je tiens, on
pourra se rendre compte que la démarche que nous avons suivie
est conforme en tous points à celle qu'a décrite tout
à l'heure le député de Bourget et qu'au fond, le
problème, enfin, ce qui sépare le député de Bourget
du député de Chicoutimi ou le Parti québécois des
autres partis de l'Assemblée nationale, c'est une question
d'accélération, de plus ou moins grande rapidité dans la
mise en place de certaines structures. Mais, j'arrête ici par exemple, si
vous voulez, l'analogie ou la comparaison en disant qu'il n'a jamais
été dans l'intention du gouvernement de l'Union Nationale pas
plus que dans l'intention du gouvernement qui est devant nous, d'instaurer
l'unilinguisme français parce que nous nous étions engagés
à respecter les droits de la minorité. Le Parti
québécois, du reste s'y est engagé lui-même, mais
par une sorte de tour de passe-passe, le chef du Parti québécois
qui est en dehors de cette chambre celui qui est en dehors de cette
chambre parce qu'il y en a un autre ici avec nous celui d'en dehors a
déclaré en Chambre à ce moment-là parce
qu'il était encore député qu'il voulait respecter
les droits de la minorité mais que ce respect des droits de la
minorité serait conditionné par le nombre de cette
minorité et qu'il envisageait de procéder progressivement
à instaurer l'unilinguisme français, ce qui revenait à
dire qu'il nierait un jour ou l'autre à la minorité le droit de
s'exprimer dans sa langue.
M. CHARRON: C'est l'ancien député...
M. LEGER: Cela ne veut pas dire ça. L'unilinguisme ne veut pas
dire ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez qu'à vous reporter aux
propos que tenait le député de Laurier à ce
moment-là, lors du débat sur la loi 63 et vous vous rendrez
compte que ce qu'il a dit en Chambre n'est peut-être pas ce qu'il dit
à l'extérieur et ce que les partisans de sa formation politique
disent à droite et à gauche, mais...
M. CHARRON: J'ai lu aussi la réponse que vous lui aviez
faite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, je lui avais fait une réponse
très cinglante en lui indiquant...
M. CHARRON: C'était invraisemblable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'il allait instaurer dans le
Québec un régime hitlérien et si vous voulez que je le
répète, je le répète parce que la politique telle
qu'exposée par M. Levesque à ce moment-là c'était
du national-socialisme à l'allemande.
M. LEGER: Est-ce que le député me permettrait une question
non partisane?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non partisane.
M. LEGER: Quand on voit les tenants de l'unilinguisme se faire aussi
approcher par d'autres personnes, qu'ils pourraient être
intolérants au niveau du respect de la langue française au
Québec j'exigerais des choses qui pour vous peuvent
paraître invraisemblables est-ce que cela ne provient pas du fait
de l'infériorité que le peuple québécois peut avoir
pour régler ces problèmes-là? Un exemple. Dans un
Québec souverain où nous posséderions les outils
nécessaires pour corriger les conséquences désastreuses de
la langue, on n'aurait peut-être pas besoin de parler d'unilinguisme
parce que ça ne serait pas un problème. On pourrait facilement le
régler avec des outils que nous n'avons pas actuellement?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député a partiellement
raison. Il s'agit là d'une motivation. Il s'agit là d'un examen
de la psychologie de ces gens qui, comme n'importe qui, peuvent être
traumatisés.
M. LEGER: Le pouvoir en main.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais reste à voir si l'attitude de ces
gens-là est justifiable ou si elle ne provient pas d'une sorte de
hâte fébrile qui les a saisis tout à coup...
M. LEGER: Désespérée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qu'ils voudraient brûler les
étapes sachant très bien que nous avons à tenir compte du
milieu nord-américain...
M. LEGER: Non, je l'ai souligné dans un point.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout à l'heure quand le
député de Bourget parlait du cas de la General Motors que j'ai
déploré comme lui, je me disais que même si le
député de Bourget a raison à certains égards
lorsqu'il présente ses hypothèses, il n'en reste pas moins que la
société General Motors n'a jamais, jusqu'à ces tout
derniers mois, considéré le Québec comme une entité
française. Elle l'a considéré comme une partie du Canada
ou tout simplement comme une partie du continent nord-américain. Elle
n'a pas encore été suffisamment sensibilisée aux exigences
du Québec. C'est pour ça que je demandais tout à l'heure
au ministre de se hâter. Je demandais plutôt au gouvernement de se
hâter de préciser sa politique en matière de
français langue de travail afin que ces sociétés, qui
n'ont jamais conçu le problème comme nous le concevons, soient le
plus tôt possible sensibilisées, et qu'elles adoptent à
l'endroit du Québec l'attitude qu'elle ont adoptée dans les
autres pays comme la Hollande, la Suisse, etc. où elles savent
très bien qu'elles ne pourront pas mettre quoi que ce soit en
exploitation si elles n'adoptent pas la langue qui est communément
parlée là-bas.
Il y a un problème d'approche, un problème de psychologie
et un problème d'attitude. Quand ces gens-là viennent
négocier avec le gouvernement ou qu'ils viennent négocier avec
l'entreprise privée, qu'ils rencontrent des gens de langue anglaise et
qu'on ne leur a jamais dit que le Québec était en majorité
français, il ne faut pas leur faire le reproche de ne pas savoir ce que
bien des gens n'ont jamais pris la peine de leur apprendre.
Cela n'infirme pas le jugement qu'a porté le député
de Bourget sur le cas de la General Motors mais ça explique en partie
que le gouvernement ait essuyé un échec qui est humiliant pour le
gouvernement comme je l'ai dit tantôt et aliénant pour nous. Mais
il faut le comprendre et c'est parce que nous avons justement essuyé ici
un échec que je demande au gouvernement de se hâter de
définir cette politique en suivant les étapes que j'indiquais
tout à l'heure et dont la première a été pour nous
la Loi 63 qui, je l'ai dit à l'époque, quelque imparfaite qu'elle
soit, constituait le premier geste officiel d'un gouvernement du Québec
en matière de politique linguistique.
Ce qui n'enlève rien des imperfections de la loi, ce qui
n'atténue pas non plus certains effets néfastes qu'elle peut
avoir à court terme, qui se corrigeront dès que le gouvernement
poursuivant ce que nous avons amorcé, mettra en place toutes les autres
structures qui deviendront des remparts institutionnalisés pour la
défense, la manifestation et l'illustration du français au
Québec.
M. LAURIN: M. le Président, je me suis réservé le
droit de contester et de refuser l'interprétation que donnait à
mes propos le député de Chicoutimi. Je lui laisse en effet
l'entière responsabilité du plaidoyer pro domo qu'il
prétend apporter pour justifier ce que je continue d'appeler l'erreur
tragique du projet de loi, de l'adoption de la loi 63 avec quelques-unes des
conséquences malheureuses dont mon collègue de Lafontaine a fait
état.
En fait, ce que j'ai voulu dire, et je l'ai dit, je pense,
très clairement c'est que si nous étions au pouvoir, nous
n'attendrions pas pour proclamer le français langue officielle du
Québec, quitte à ce qu'après nous définissions,
nous étalions un échéancier qui nous permettrait
graduellement de mettre en oeuvre les moyens qui nous permettraient de
réaliser de plus en plus clairement et concrètement notre
politique. Mais le sens de mes propos...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de Bourget
me permet une question?
M. LAURIN: Vous pourrez me la poser encore. Mais ce que je voulais dire,
c'est que nous ne sommes pas au pouvoir et que, étant donné que
c'est un parti comme le Parti libéral qui est maintenant au pouvoir
depuis un an, et devant l'absence ou la carence de sa politique au point de vue
linguistique, je lui suggérerais comme un parti d'Opposition doit
le faire de profiter de l'autorité que donne la loi à
l'Office de la langue française et aussi de la constatation qu'il peut
faire comme nous des frustrations, du mécontentement, de la
colère de parties de plus en plus grandes de l'opinion pour ne pas
attendre un rapport dont on ne sait pas encore quand il viendra et quand il
sera suivi d'effets, avant de légiférer sur ce qui fait
maintenant l'unanimité et le consensus de portions de plus en plus
grandes de la population du Québec.
Je lui suggérerais des mesures partielles qui s'inscriraient
d'une façon nécessaire dans un plan global qu'il nous promet pour
plus tard. Mais je suis sûr que s'il écoutait l'incitation de la
réalité, il serait dès maintenant en mesure, avec les
pouvoirs qu'il possède, de faire comme il l'a fait d'ailleurs à
l'occasion de la présentation de la loi 64 oeuvre de législateur
en augmentant les pouvoirs de l'Office de la langue française ou du
ministère des Affaires culturelles ou du ministère de l'Education
afin que nous ayons très rapidement des lois qui nous permettraient au
moins de pallier les effets les plus cuisants, les plus terribles que nous
voyons actuellement tous les jours dans le monde du travail.
En fait, c'était une solution de transition que j'aimerais avec
beaucoup d'autres et peut-être vous aussi voir exécuter dans les
délais les plus brefs. Ceci, bien sûr, laisserait au gouvernement
libéral la responsabilité de nous présenter, encore une
fois dans les délais les plus brefs, cette politique
générale, cette politique globale dont ces mesures partielles et
temporaires ne seraient qu'une incitation, qu'un prodrome, qu'un avant-propos.
En fait, c'était tout le sens de mes suggestions. Encore une fois, je
dois répéter que dans l'éventualité où nous
aurions pris ou prendrions le pouvoir, nous nous sentirions suffisamment
informés, pour autant que les faits sont concernés, et
éclairés en ce qui concerne la politique de la langue au point de
vue théorique, pour adopter immédiatement cette politique globale
inscrite dans notre programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que je pourrais poser ma question
maintenant au député de Bourget?
Qu'est ce qu'il entend par langue officielle lorsqu'il dit: Si nous
étions au pouvoir, nous décréterions que le
français est langue officielle au Québec?
M. LAURIN: C'est une appellation qui regrouperait tous ces
euphémismes dont on fait une large consommation au Québec depuis
trois ou quatre ans: langue de travail, langue prioritaire, langue d'usage,
langue de communication, une appellation qui ferait en fait du français
la langue du pays, c'est-à-dire la langue du Québec, la langue
officielle de la Législature, des
tribunaux, des conseils municipaux, la langue scolaire. Ceci ne
préjuge encore une fois en rien des garanties que nous donnerions
à la minorité en ce qui concerne ce que nous considérons
être ses droits acquis. Mais il y aurait une langue officielle avec des
concessions, des...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle distinction fait en l'espèce le
député de Bourget entre langue officielle et unilinguisme si,
comme il le dit, le traitement que nous donnerions à la minorité
se faisait sous forme de concession?
M. LAURIN : Nous avons toujours rejeté ce mot "unilinguisme",
parce qu'il est équivoque, il peut s'appliquer à plusieurs
situations. Est-ce que c'est un homme qui parle deux langues? Est-ce que c'est
un pays où on n'entend parler qu'une langue? Nous croyons que ce mot
prête aux équivoques.
M. LAURIN: C'est la raison pour laquelle nous avons
préféré les mots français "langue officielle".
Langue du pays comme le français est la langue officielle en France,
l'italien en Italie, le hollandais en Hollande, quitte à ce que dans les
faits certains interprètent cette politique comme étant une
politique unilinguiste si on s'en réfère à la langue
officielle, ou bilinguiste si on considère l'emploi assez abondant qui
serait fait d'une langue seconde dans un pays situé dans
l'hémisphère américain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A toutes fins utiles. L'instauration de la
langue officielle, dès le moment où vous le
décrétez...
M. LAURIN: Le grand avantage de cette formule...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...cela reviendrait à ce que l'on
prêche un peu partout, à savoir l'unilinguisme...
M. LAURIN: Le grand avantage...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est exactement ce que vous venez de
dire.
M. LAURIN: Le grand avantage de cette formule du français langue
officielle est justement qu'elle est unique. On n'a pas besoin d'autre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle est sournoise.
M. LAURIN: Elle n'est pas sournoise, elle est dans le dictionnaire. Elle
empêche d'utiliser tous ces autres euphémismes dont je parlais
tout à l'heure et elle a le mérite d'être acceptée
internationalement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le député de Bourget donne comme
exemple trois pays qui sont justement des pays unilingues. Il y a bien d'autres
pays où il existe plusieurs langues et ces langues sont officielles dans
la mesure où il y a des minorités importantes.
M. LAURIN: On ne dit jamais que la France est unilingue. On dit qu'en
France c'est le français qui est la langue officielle...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Parce que la France est unilingue.
M. LAURIN: C'est-à-dire que...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle n'a pas de minorités linguistiques
importantes. Et on ne peut pas, lorsqu'on tient compte d'un complexe
sociologique...
M. LAURIN: M. le Président, vous voyez ce danger qu'il y a de
parler d'unilinguisme, puisque même dans un pays où les choses
sont tellement clairement établies comme en France, on pourrait parler
d'unilinguisme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. Non, M. le Président, c'est
justement là...
M. LAURIN: C'est une des raisons pour lesquelles nous avons
rejeté ce mot.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsqu'on parle d'unilinguisme en France, on
n'en parle pas. En fait, on n'en parle pas parce que cela va de soi. La France
est unilingue française comme l'Angleterre est unilingue anglaise, comme
les Etats-Unis sont actuellement unilingues anglais. Si on parle ici de
bilinguisme, c'est qu'il y a deux langues officielles: le français et
l'anglais. Mais dès que vous utilisez... un instant, un instant, M. le
Président...
M. LAURIN: Avec l'avènement du Parti québécois, il
n'y en aurait plus qu'une.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...dès justement que vous
décrétez que le français devient la langue officielle du
Québec comme le français est la langue officielle en
France...
M. LAURIN: Mais il y aurait une autre langue qui serait
parlée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...il y a unilinguisme et, comme vous l'avez
dit tout à l'heure et j'ai bien retenu votre mot c'est par
mode de concession qu'on permettrait aux anglophones de parler l'anglais
contact et nous savons maintenant où va le Parti
québécois.
M. LAURIN: C'est-à-dire que nous avons toujours reconnu que les
minorités avaient des droits, que nous étions prêts
à le reconnaître. Mais vous voyez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par concession, vous avez dit.
M. LAURIN: ...vous-même, M. le Président, à quel
point ce mot d'unilinguisme peut devenir une chaussetrape, un piège que
peuvent utiliser ceux justement qui refusent la réalité,
c'est-à-dire la réalité du français qui serait la
langue du pays. Mais avec cela, vous n'avez pas répondu à nos
questions, M. le ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai l'impression d'avoir répondu
à toutes les questions. Je me demande maintenant si on ne pourrait pas
passer à la discussion des crédits.
M. LAURIN: La question était précisément,
étant donné les pouvoirs législatifs que vous donne la loi
63, de demander s'il n'est pas dans la politique du ministère d'utiliser
ces pouvoirs législatifs que vous donne la loi pour présenter des
mesures législatives qui pallieraient dès aujourd'hui, dès
les mois prochains, les abus, les inégalités que tout le monde
s'entend à dénoncer et qui auraient le grand mérite, comme
le disait le président de la CSN, de faire cesser ce climat d'agitation
sociale...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas de question avec trop de citations.
M. LAURIN: ...au Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que je peux dire, c'est que, dans les limites
étroites de mes responsabilités, je prendrai certainement toutes
les mesures qui me paraîtront coller à la réalité et
être susceptibles d'une application efficace.
M. LAURIN: Croyez-vous vraiment que la commission Gendron puisse nous
apprendre beaucoup plus que ce que nous connaissons sur la situation
désastreuse du français dans les usines...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. LAURIN: ...et de la difficulté où se trouvent les
ouvriers canadiens-français actuellement qui ne parlent qu'une seule
langue...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, le problème
n'est pas là.
M. LAURIN: ...de monter dans les divers échelons qui les
conduisent aux postes supérieurs et qui correspondent à leur
compétence?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Le problème
n'est pas là. Tout le monde est d'accord sur le diagnostic, là
où il y a des divergences, c'est sur les modalités d'application
et ces divergences s'expliquent, d'une part, par des idéologies qui
peuvent être différentes, mais aussi par des difficultés
réelles sur le plan pratique.
M. LAURIN: Mais, M. le Président, le ministre et le premier
ministre sont unanimes eux-mêmes à dénoncer les dangers
plus graves que font courir actuellement à notre population la
dénatalité, l'ouverture de notre société à
cause des mass média, à tous les courants anglophones du
continent. Je ne peux pas comprendre comment on puisse dénoncer avec une
telle vérité des dangers et la lenteur avec laquelle on
procède...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Parce que le député...
M. LAURIN: ... à des réformes qui tombent sous le
sens.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... de Bourget a encore des illusions. Il semble
s'imaginer qu'il suffit de faire une loi pour régler des
problèmes. Quelle loi? Quelles mesures? Qu'on me le dise! En fait, dans
l'exercice du pouvoir, on s'aperçoit qu'il faut d'abord se donner
certains instruments et qu'une loi n'est efficace que dans la mesure où
elle couronne un état de fait.
M. LAURIN: Je ne comprends pas cette argumentation puisque, d'une part,
les politiques utilisées auxquelles a eu recours jusqu'ici le
gouvernement et le ministère ont amené des échecs. La
politique d'incitation tout le monde le reconnaît a
été un échec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais elle est à peine amorcée!
M. LAURIN: Pourquoi dire à l'avance qu'une politique
différente qui serait de nature législative amènerait
nécessairement un échec face justement aux expériences des
autres pays où cette politique... tous les pays normaux...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Encore faut-il... Oui, mais c'est de la
littérature, ça.
M. LAURIN: Non, ce n'est pas de la littérature.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me demande si on ne devrait pas passer aux
crédits.
M. LAURIN: Mais non, c'est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On s'éloigne vraiment de notre sujet.
M. LAURIN: Tous les pays normaux, c'est-à-dire où tous les
gens ont conscience qu'il y a une langue du pays...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a pas une langue ici. Il y en a deux.
M. LAURIN: Non, il n'y a qu'une langue... M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous
semblez
complètement nier le contexte sociologique qui est le
nôtre.
M. LAURIN: C'est la langue de 80 p.c. C'est la langue de la
majorité.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a une minorité de 20 p.c.
d'anglophones qui constituent la majorité dans un pays qui s'appelle le
Canada.
M. LAURIN: Mais non, c'est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cette minorité de 20 p.c. a
contribué à construire le Québec avec la
majorité...
M. LAURIN: Oui, mais avec...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... et joue également un rôle
extrêmement important dans notre économie.
M. LAURIN: ... les sueurs des 80 p.c. de la majorité qui ont
fourni leur travail. Le ministre l'a bien dit d'ailleurs. C'est le moteur
principal dans l'activité d'un pays.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Prenons conscience, prenons acte de ce fait et
à partir de ce fait, essayons de voir quelles sont les meilleures
mesures possibles pour donner à la majorité sa véritable
place et croyez-moi, je m'y emploie.
M. LAURIN: M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je suis sensible à ce
problème.
M. LAURIN: ... je suis sûr que le ministre est conscient que les
rationalisations qu'il nous donne sont considérées comme des
faux-fuyants par la population.
M. VEILLEUX: M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si rationalisations il y a, elles sont aussi de
l'autre côté de la table.
M. VEILLEUX: ... je me pose sérieusement la question. Est-ce que
nous sommes ici pour régler le problème de la langue au
Québec ou si nous sommes ici pour discuter des crédits du
ministères des Affaires culturelles?
M. LAURIN: Je rappelle, M. le Président, au député
de Saint-Jean que la Loi no 63 donne à l'Office de la langue
française un pouvoir de conseiller en matière législative
et nous parlons des conseils que l'Office de la fangue française
pourrait donner au ministre et par ce biais, au gouvernement...
M. VEILLEUX: Je pose la question au président de la
commission.
M. LAURIN: ... pour les législations qu'appelle de toute urgence
la conjoncture québécoise.
M. VEILLEUX: Je pose la question au président.
M. LE PRESIDENT: Je ne peux pas donner raison au député de
Bourget.
UNE VOIX: Merci, M. le Président.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, M. le Président, on peut ouvrir
n'importe quel débat à l'occasion des crédits mais j'en
appelle à la collaboration des membres de la commission pour que nous
passions peut-être...
M. LAURIN: M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... aux différents postes
budgétaires. Je crois que nous avons tout de même couvert le
problème. Je ne sais pas jusqu'où on pourrait aller.
M. LE PRESIDENT: Voilà une suggestion constructive.
M. LAURIN: ... je rappelle quand même au ministre que nous avons
fait montre de la plus entière collaboration sur tous les articles. Bien
souvent, nous nous sommes tenus silencieux alors que nous aurions eu des
remarques à faire, précisément pour
accélérer l'étude des crédits. Vous avez dû
remarquer, M. le Président, que nous intervenons assez rarement, mais
quand il y a des sujets qui nous semblent mériter une extrême
attention parce que ça correspond à des problèmes
pressants, urgents, qui se posent à la réalité collective,
nous intervenons peut-être d'une façon plus longue avec toutes les
excuses que nous vous devons, mais nous croyons nécessaire de le
faire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous avez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois aussi, M. le Président, que
cette discussion a été fort utile.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Intéressante, en plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle nous a renseignés sur la politique
du gouvernement ou l'absence de politique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): N'exagérons rien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il ne faut pas être méchants.
Elle nous a renseignés sur le point de vue d'autres collègues, du
parti Québécois notamment.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous connaissons maintenant la définition
de l'unilinguisme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai exprimé mon point de vue.
Naturellement, nous pourrions poursuivre indéfiniment cet
intéressant débat, mais en ce qui me concerne, je n'en vois plus
d'utilité, d'autant plus que nous aurons l'occasion de le reprendre
à la Chambre.
M. LAURIN: Je me rends compte que le problème ne sera vraiment
réglé que lorsque le Parti québécois sera au
pouvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je souhaiterais que ce problème soit
réglé si d'aventure le Parti québécois prenait le
pouvoir. Mais je craindrais non seulement que les francophones soient
privés de leurs droits, mais...
M. VEILLEUX: Il y en a encore qui s'illusionnent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que nous nous retrouvions peut-être,
un bon nombre d'entre nous qui défendons les thèses que nous
défendons cet après-midi, en camp de concentration.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ajoutons, pour qu'il n'y ait pas
d'ambiguïté, qu'une telle politique ne peut pas relever uniquement
du ministère des Affaires culturelles, ni du ministre des Affaires
culturelles. Il ne peut s'agir que d'une politique gouvernementale que le
premier ministre annoncerait le cas échéant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a fini les observations...
M. VEILLEUX: Le député de Chicoutimi surveille ses
paroles, il va être le premier sur la liste.
M. LAURIN: Mon coeur déborde d'indulgence.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sous-article 1: Traitements. J'aurais quelques
questions à poser au ministre le ministre va revenir à ses
collègues au sous-article 1 : Traitements, salaires et
allocations. L'an dernier à l'Office de la langue française on
indiquait au budget que nous avons accepté qu'il y avait 59 postes
pourvus de titulaires et 25 postes à pourvoir. Je vois cette
année que les postes sont réduits à 49. Est-ce que le
ministre pourrait d'abord nous dire pourquoi l'on n'a pas...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'écoute toujours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... pourvu les 25 postes qui étaient
indiqués l'an dernier comme étant à pourvoir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les 25 postes auxquels pense le
député de Chicoutimi étaient des postes de l'année
précédente. Si vous permettez, je vous dirai peut-être
comment se présente l'ensemble du problème. Nous aurons un grand
total de 125 employés; au 3 février 1971 nous avons 49
employés en poste, plus quatre postes vacants. Les 49 postes
apparaissent au budget...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les 49 postes, est-ce que les quatre
postes vacants sont compris?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, j'ai dit plus quatre postes vacants. Cela
fait 53 postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait 53 postes. Au budget combien de
postes sont autorisés cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au budget 71/72 nous aurons 38 postes
supplémentaires, postes réguliers, plus 34 postes
occasionnels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors 38 postes réguliers plus 34
postes occasionnels.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je précise que la création de ces
postes doit être entérinée par le Conseil du trésor,
après recommandation du ministère de la Fonction publique. Alors
voici...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce qui n'est pas fait encore. Le ministre a
fait tout à l'heure allusion aux postes auxquels l'an dernier on n'avait
pas pourvu. Or ces postes devaient être pourvus incessamment au moment
où le ministre a présenté son budget et on avait
même tenu des concours et bon nombre de personnes qui ont
été retenues par le ministère n'ont pas été
engagées et on a dû leur faire tenir des lettres leur indiquant
que leurs services n'étaient pas requis. Il y a donc un retard
très considérable dans l'engagement des fonctionnaires à
l'Office de la langue française.
Et justement une des raisons qui expliquent que l'on n'a pas pu mettre
au point tous les travaux qu'avaient entrepris l'office selon un calendrier de
travail dont nous avions parlé l'an passé, c'est que le directeur
de l'office s'est vu priver des postes qui l'an dernier devaient lui être
attribués. Il n'a pas eu le personnel dont il avait besoin. Et cela
apparaît dans un rapport que le directeur de l'Office de la langue
française a fait tenir au ministre et dont j'ai demandé le
dépôt l'autre jour, ce qui m'a été
refusé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pourrais peut-être préciser,
pour montrer la progression de l'office sur le plan personnel, qu'en
février
1970 il n'y avait que 24 postes et qu'en février 1971 il y avait
49 postes, les postes dont je viens de parler. Avec le nouveau budget que nous
demanderons, nous en arriverons au total de 125 postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne répond pas à la question
que je viens de poser au ministre. Pourquoi les personnes qui devaient
être engagées, dont on avait même requis les services
après concours, n'ont-elles pas été engagées
à l'Office de la langue française? Aussi leur absence a
empêché le travail de l'office tel que l'indique le rapport du
directeur de l'office, rapport qui a été...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, nous sommes
montés de 24 postes à 49 postes. Nous les avons, par
conséquent, comblés. Nous ne les avons peut-être pas
comblés avec tous les candidats qu'on aurait voulus. Nous les avons
comblés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le budget présenté l'an
passé par le ministre des Affaires culturelles est assez explicite
à sujet. J'en avais fait la critique. On avait, l'an passé,
à l'Office de la langue française, 59 postes; entre
parenthèses, on indiquait 25 postes. L'an passé, cela signifiait
ceci: au moment où nous étudiions le budget, ou au moment
où le livre du budget avait été imprimé, il y avait
50 personnes en postes et on avait autorisé 25 autres postes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que j'ai trouvé la
difficulté. Aux crédits 70/71 deux chiffres apparaissent au poste
de l'Office de la langue française, article 3, sous-article 1 : le
chiffre de 59 et, entre parenthèses, le chiffre de 25.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'étaient des postes
autorisés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce chiffre de 25 correspond à des postes
de l'exercice 69/70, c'est-à-dire de l'exercice précédent,
et rentre dans les 59 postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne crois pas que ce soit l'explication
complète. Quand j'ai laissé le ministère, nous avions tenu
des concours parce qu'il s'agit de concours un peu longs, il s'agit de
spécialistes. On devait fournir à M. Beaulieu, le directeur de
l'Office de la langue française un nombre assez important
d'employés permanents. Ce qui n'a pas été fait.
Même, les personnes dont on avait requis les services ont
été averties qu'elles n'étaient pas engagées.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vois peut-être un peu plus
précisément ce que le député de Chicoutimi a dans
l'esprit. Effectivement, nous avons eu des discussions avec le Conseil du
trésor et on nous a bloqué un certain nombre de postes à
cause du régime d'austérité. Et c'est au cours de
l'exercice actuel, l'exercice qui commence, que nous avons pu rétablir
l'équilibre et augmenter nos effectifs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que dans l'ensemble du ministère
on n'a pas bloqué 95 postes l'an passé, au cours du dernier
exercice?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a bloqué un nombre à peu
près égal de postes. Ceci a été fait dans tous les
ministères. Nous avons réduit le budget de façon à
ne pas augmenter les taxes et nous avons consacré l'année
à une espèce de consolidation...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Que vous avez augmentées quand
même.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... on ne les a quand même pas
augmentées depuis que nous sommes là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous venez de les augmenter la semaine
passée avec la loi sur les CEGEP.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons consolidé je parle de
l'impôt sur le revenu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, moi, je parle de toutes les taxes
directes et indirectes et sournoises, hypocrites, camouflées.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce qu'il y a d'autres
épithètes? Je continue...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'êtes pas le ministre des
Finances, ce n'est pas à vous que cela s'adresse.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je disais donc que nous avons profité de
l'année justement pour consolider nos activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est tout?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois avoir répondu à la
question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je ne suis pas encore capable de
découvrir les 25 personnes qui devaient être engagées par
le ministère plus les 59 autres qui devaient y être.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): 24 plus 25, cela fait 49. Le 4 février
1970, nous avions 24 postes. Le 3 février 1971, nous avions 49
postes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous aviez donc 59 postes, moins 10, cela fait
49 moins 10 plus 25, cela fait 35. A ce moment-là, il y a 35...
M. PICARD: Divisé par 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... personnes qui devaient être
engagés et qui ne l'ont pas été. Cela fait partie des 95
postes qui vous ont été refusés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai répondu à cette question, M.
le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous avez, l'an passé,
manqué le bateau...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'an passé, nous n'avons pas
manqué le bateau, nous avons consolidé...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, je suis en train de l'obtenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez tout simplement essayé de
récupérer ce que le gouvernement antérieur avait
accordé à l'Office de la langue française et que vous
n'aviez pas mis au budget, le budget modifié présenté dans
le cahier rouge.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oh pardon! Il y était au budget
modifié.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cahier rouge qui est là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qu'on me donne le cahier rouge! Je ne pense pas
aux maximes de Mao en ce moment !
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et il y avait d'ailleurs d'autres imputations
qui devaient être...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Exactement parce qu'il y avait des imputations.
Le budget de l'Office de la langue française l'année
dernière n'était pas, contrairement à ce qui parait ici,
page 11 du cahier rouge, de $261,200. Mais il y avait un montant important
à ajouter qui se trouvait à cause de la codification
administrative à l'article "subventions".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il devait être de $1 million.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et le total était de $1 million de sorte
que je ne l'ai jamais fait personnellement d'ailleurs on ne peut
pas comparer ce chiffre avec l'augmentation actuelle. Je n'ai jamais dit que le
budget de l'office avait été triplé. J'ai dit qu'il
était augmenté de $500,000, ce qui l'amène à $1.5
million.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, quel est le directeur
actuel de l'Office de la langue française?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Gaston Cholette.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Cholette a été
détaché des Affaires intergouvernementales.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est le salaire de M. Cholette?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il est de $22,000, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel était le salaire de M.
Beaulieu?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il était de $17,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $17,500. Pourquoi a-t-on changé M.
Beaulieu et où est-il rendu?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Beaulieu est actuellement conseiller
linguistique au ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Depuis quand?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Depuis le 1er mars 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux jours après la question que j'ai
posée en Chambre. Voici, M. le Président, est-il exact le
ministre pourra me répondre qu'on a signifié à M.
Beaulieu qu'il devait être mis en réserve, de
disponibilité, que cela lui a été signifié par le
sous-ministre et que, s'il n'acceptait pas de signer cette lettre indiquant
qu'il était en réserve de disponibilité, on lui ferait un
grief en démontrant qu'il n'avait pas très bien accompli son
travail?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, il est souhaitable que
certains hauts fonctionnaires soient déplacés de même qu'il
est souhaitable que les hommes politiques et de toute façon c'est
ainsi que les choses se passent ne restent pas éternellement au
pouvoir. Il m'a paru que M. Beaulieu, qui est un homme d'une compétence
certaine, qui est un linguiste qui jouit d'une réputation
internationale, n'était peut-être pas exactement l'homme qu'il
fallait sur le plan strictement administratif pour faire franchir à
l'Office de la langue française l'étape que l'office doit
franchir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il est exact qu'on a demandé
à M. Beaulieu de se mettre en réserve de disponibilité,
que cela lui a été signifié par le sous-ministre, sans
quoi on lui faisait un grief?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les choses ne se sont pas passées ainsi,
M. le Président. Il y a eu, bien sûr, une conversation avec M.
Beaulieu pour lui exposer le point de vue du ministère et essayer
d'explorer avec lui les différentes possibilités de mutation.
Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette procédure, le
sous-ministre actuel a d'ailleurs été déplacé il y
a quelques années alors qu'il était sous-ministre aux Affaires
culturelles. J'ai moi-même déplacé le sous-ministre des
Affaires culturelles à mon arrivée pour reprendre l'ancien
sous-ministre de l'époque. Ceci m'apparaft parfaitement normal, et le
seul but, le seul objectif qui m'ait guidé a été celui de
l'intérêt de l'Office de la langue française. L'office a
été pendant une longue période davantage axé vers
les problèmes linguistiques, je l'ai dit assez clairement dans mes
remarques il y a quelques instants. Ceci était sans doute
nécessaire et souhaitable, mais l'office doit franchir une nouvelle
étape, étape qui était déjà amorcée
mais qui est avant tout une étape administrative. C'est le seul moyen de
réaliser, dans les limites du possible, le programme "français
langue de travail".
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les problèmes qui se posent ne sont pas
seulement des problèmes linguistiques mais sont des problèmes
d'organisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces raisons-là sont peut-être
valables, nous n'en discutons point, c'est la manière que je mets en
cause. Quand M. le sous-ministre qui vous assiste à l'heure actuelle a
été déplacé, il n'a pas été
déplacé avec désinvolture.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il y a eu, M. le Président, j'ai lu le
journal des Débats...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous voulez me laisser poursuivre, M. le
Président, le journal des Débats ne peut pas rendre compte de
cela. Le sous-ministre a été déplacé à la
suite d'un entretien qu'il a eu avec le premier ministre de l'époque, M.
Johnson, et en aucun moment je n'avais demandé que le sous-ministre
fût déplacé. M. Johnson lui a alors proposé un autre
poste, qui était une promotion, puisqu'on le nommait directeur
général à la Coopération, poste où il
pouvait rendre de grands services, ce qui n'a pas été le cas
lorsqu'on a déplacé M. Morissette, le sous-ministre qui m'a
assisté pendant deux ans.
Dans le cas de M. Beaulieu, je reviens à ce que j'ai dit tout
à l'heure, je trouve que l'on a procédé avec
désinvolture, et je pourrais vous le faire confirmer par des personnes
très autorisées. M. Beaulieu a été mis en
réserve de disponibilité forcée et on l'a menacé de
démontrer qu'il n'avait pas accompli son travail à telle enseigne
qu'il a dû en toute hâte préparer un rapport de
l'activité du ministère pour démontrer qu'il avait
très bien accompli ses fonctions.
C'est ce document que j'aurais voulu que le ministre
déposât l'autre jour. Il a refusé comme c'était son
droit de le faire puisqu'il s'agissait d'un document de régie interne.
Je ne mets pas en cause la compétence de M. Cholette comme
spécialiste des relations publiques, mais quand j'ai interrogé le
ministre des Affaires culturelles, M. le Président, en Chambre, j'ai
déclaré à ce sujet-là que j'avais beaucoup de
respect et d'estime pour M. Cholette, et tout en reconnaissant sa
compétence dans les domaines qui lui sont propres, j'ai demandé
au ministre si M. Cholette était un spécialiste de la langue.
M. Cholette n'est pas un spécialiste de la langue. Par ailleurs,
compte tenu des fonctions qu'on a bien voulu lui confier, je comprends que le
ministre ait pu demander à M. Beaulieu de lui céder sa place.
Mais ce qui m'afflige dans tout cela c'est la façon dont on s'y est pris
pour écarter M. Beaulieu, qui avait donné
énormément de son temps, de sa personne, de sa vie à la
création de l'Office de la langue française. Ce sont les seules
observations que je voulais faire parce que je tenais à tirer cette
situation au clair; je sais que M. Beaulieu en a subi certain préjudice
moral, et qu'il en a souffert personnellement. Et même si on l'a
réintégré dans les cadres du ministère de
l'Education, ce n'est peut-être pas de gaité de coeur qu'il a
accepté d'aller là, il y est allé le couteau sur la
gorge.
M. le Président, qui est-ce qui assiste M. Cholette, le directeur
de l'office?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Léo Gagné et M. Cornu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont leurs fonctions exactes
auprès de M. Cholette à l'intérieur de l'office?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Cornu, qui est attaché
d'administration, s'occupe de l'administration. M. Léo Gagné
s'occupe du secteur de la diffusion. Maintenant, dans le nouvel organigramme,
il y aura toute une série de coordonnateurs dont je vous ai donné
la liste ce matin qui permettront de travailler étroitement en
particulier avec les entreprises et avec les syndicats.
Ceci d'ailleurs me permet de revenir sur le fait que
précisément nous n'avons pas cru qu'il fallait un linguiste
à cette phase de développement de la langue française
comme directeur mais bien un administrateur susceptible de travailler dans des
usines, susceptible de travailler de façon étroite en rapport
avec l'industrie et les syndicats.
Il va de soi d'ailleurs que l'aspect linguistique n'est pas
négligé. Il y a un comité consultatif qui se réunit
et il y aura un conseiller linguistique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les fonctions qui sont
attribuées par l'Office de la langue française à M. Ernest
Pallascio-Morin?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Ernest Pallascio-Morin a été
nommé par l'ancien gouvernement, dans le cadre de la loi 63, protecteur
de la langue française.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que vous lui avez fait faire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Rien d'autre que ce qu'il faisait avant mon
arrivée au ministère. Je ne vous cache pas que je suis encore
à essayer de découvrir à quoi correspondent exactement et
ce titre et ce mandat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez pas lu la loi 63.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai bien lu la loi 63 mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le gouvernement n'a pas édicté
de réglementation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai ici le rapport du protecteur de la langue.
Ce dernier se heurte à certaines difficultés que nous sommes en
train d'étudier en ce moment. C'est ainsi, par exemple, qu'en
théorie il doit voir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il vous fait un rapport, c'est donc qu'il fait
quelque chose.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, c'est un rapport. Je n'ai pas dit qu'il ne
faisait rien.
J'essayais d'expliquer que dans l'exercice de ses fonctions, il avait
certaines difficultés. Ces difficultés viennent du fait que,
d'une part, les plaintes reçues sont extrêmement peu nombreuses
et, d'autre part, elles sont en général anonymes. Il est
extrêmement difficile d'après le protecteur de la langue
française de pouvoir être efficace à ce moment-là.
Il s'agit souvent de dénonciations téléphoniques, par
exemple. Il exige, dans ces cas-là, qu'on lui écrive et qu'on
formule véritablement un grief, ce qu'il obtient rarement. De sorte
qu'il convient de se pencher sur ses véritables fonctions.
Bien sûr, la loi existe et le poste existe. Mais, nous ne sommes
pas encore venus à une conclusion précise sur la façon
dont ses fonctions devraient être exercées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le gouvernement n'a pas dessein
d'édicter une réglementation pour définir les fonctions de
ce protecteur de la langue?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore parce que nous ne savons pas quelle
réglementation est à définir. J'ai justement
demandé à M. Morin lui-même, à M. Gagné et
à M. Cholette de se pencher sur ce problème et de me faire un
rapport d'où sortira, je l'espère, une meilleure
définition.
Nous avons également consulté le protecteur du citoyen, Me
Marceau, parce qu'il y a un certain nombre de juridictions qui peuvent se
chevaucher. Nous aurons une opinion de sa part.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le programme de réorganisation du
bureau de Montréal, est-ce que M. Morin ne pourrait pas être
intégré dans le cadre des fonctionnaires qui travailleront pour
l'office à Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous étudierons cette
possibilité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Puisque,
comme vous le dites, s'il ne fait pas grand-chose, on pourrait quand
même utiliser les capacités de cet homme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous essayons d'utiliser les capacités de
tous les fonctionnaires susceptibles de nous rendre service. Je dois dire qu'il
y en avait un bon nombre qui ne me paraissaient pas, à cause des
définitions de fonctions, toujours être extrêmement actifs
au ministère. Nous nous sommes penchés sur cette question et je
dois signaler d'ailleurs que le gouvernement a entrepris des études
d'effectifs partout, dans tous les ministères.
A partir de ces études, nous serons amenés à faire
certaines modifications dans plusieurs services et directions
générales.
Cette étude d'effectifs essaie de déterminer le travail
d'un service et également l'utilité des fonctionnaires en rapport
avec la responsabilité du service.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Etant donné que le ministère
doit requérir les services de beaucoup de gens pour l'office, soit 38
réguliers, 34 occasionnels, est-ce que le ministre des Affaires
culturelles a l'intention de puiser à même la banque de
fonctionnaires dont nous a parlé l'an dernier le ministre des
Finances?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est toujours notre façon de
procéder. Chaque fois que nous avons un occasionnel à engager,
nous cherchons d'abord à mettre la main sur des fonctionnaires en
disponibilité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez réussi à le
faire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je peux citer tout de suite trois fonctionnaires
surnuméraires du ministère de l'Education et un certain nombre
d'autres dont nous étudions l'affectation. Le problème c'est
qu'il s'agit souvent de postes spécialisés et cette banque ne
contient pas tout l'éventail des compétences dont nous pouvons
avoir besoin. Il y a en particulier un bon nombre d'ouvriers, un bon nombre de
manoeuvres qui n'entrent pas toujours dans le cadre de nos programmes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, sous-article 1,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de déplacement. Des $28,500
combien a-t-on dépensé l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au 31 mars 1971, $14,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $14,500. Vous en demandez $20,800.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qui explique que vous en demandiez
autant quand vous n'en avez dépensé que la moitié?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'augmentation des effectifs qui triple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela justifie ce que je disais tout à
l'heure qu'on avait prévue des effectifs beaucoup plus nombreux l'an
passé puisqu'on avait prévue des dépenses
équivalentes. Cela va, M. le Président, pour le 2.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté. Le sous-article 3?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Honoraires et commissions. Nous passons de
$38,500 à $49,000. Des $38,000, combien a-t-on
dépensé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons dépensé, M. le
Président, au 31 mars 1971, $30,100.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous en demandez $49,900?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y avait $7,000 que vous n'aviez pas
dépensés. Vous en demandez $49,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'augmentation des activités de l'office
eu égard au personnel augmenté et également aux
activités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit d'honoraires et commissions. Ce
n'est pas du personnel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic) : Il s'agit des comités consultatifs qui
touchent les activités. Alors, nous prévoyons $19,500 pour ces
comités consultatifs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le comité consultatif...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va dans les services contractuels.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, il s'agit d'abord
du comité consultatif qui est formé à l'office et qui est
composé de six membres qui touchent des honoraires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, dans le document, si
le ministre me le permet, qu'il nous a remis "Honoraires et
commissions, vous avez là l'Office de la langue française,
$39,900. Il s'agit des services contractuels que l'on retrouve ensuite alors
les honoraires et les commissions ne sont pas dans les services
contractuels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Il s'agit surtout
des sous-comités d'étude des termes. Nous avons un
sous-comité d'étude des termes de médecine, des termes
d'assurance, des termes de la technique des sports, des termes de la
publicité, de la finance, de l'alimentation, de l'industrie
électronique, de l'industrie pétrolière, de l'industrie
textile, de l'industrie minière, des aciéries, de la construction
navale, de l'industrie mécanique. Ces comités doivent se
réunir à Montréal en général. Alors, il y a
des frais de déplacement pour ceux qui résident en dehors de
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les membres de la commission
consultative de l'office?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Dalbelnet. M. TREMBLAY (Chicoutimi): M.
Darbelnet.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. Darbelnet, merci. M. Boulay, M.
Gendron...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est J. Boulay?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, en effet. M. Valin, M. Dulong, M.
Corbeil.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Jacques pour les intimes. Mais je l'appelle J.
Boulay. Alors, honoraires et commissions, M. le Président, ça va.
Sous-article 3, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Frais de bureau, adopté.
Communications, adopté.
Fournitures et approvisionnements, adopté. Le loyer dont il
s'agit au sous-article 10, qu'est-ce que c'est, M. le Président?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont les Xérox.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels, M. le Président.
Le ministre nous a remis un document qui nous indique: Impres- sion,
publication de brochures et de bulletins, $172,500. Est-ce que le ministre
pourrait faire une ventilation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quel montant venez-vous de citer?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $172,500, services contractuels, tels qu'ils
apparaissent dans le document que vous avez déposé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons tout un ensemble d'impressions qui
portent sur la documentation de l'Office de la langue française. Je peux
vous citer certains exemples, comme la réimpression des 15,000
exemplaires du cahier no 2, "Vocabulaire des assurances sociales", la
réimpression de 15,000 exemplaires du cahier no 3, "Vocabulaire des
assurances sur la vie", la réimpression du bulletin de diffusion du
français no 2, l'implantation du français à la raffinerie
Golden Eagle qui a amené certains travaux d'impression, le bulletin de
diffusion du français no 4, "Vocabulaire de la radio et de la
télévision", l'impression de d'autres cahiers comme les produits
de la pêche, le vocabulaire du golf, le vocabulaire de l'astronautique,
le fascicule no 1, ne vous y trompez pas.
M. CHARRON: Est-ce que l'augmentation prévue va dans le
même sens, pour des choses du même genre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce sont des publications... Est-ce
l'éditeur officiel qui publie ou si c'est donné à
contrat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des contrats par appels d'offres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre aurait quelques
exemples de contrats à nous donner pour que nous sachions à quels
imprimeurs on s'adrese et de quelle façon on le fait?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je demande actuellement à
l'administrateur qui me parle de l'imprimerie Dorchester. C'est à
Québec. L'imprimerie Etchemin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour Bégin, ce sont les Presses
lithographiques. Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président. Ce sont ces deux
imprimeries, apparemment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais à qui avait-on demandé des
soumissions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est l'OIPQ qui s'occupe de tout cela. Nous,
nous transmettons la commande.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors nous demanderons à l'OIPQ...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pourriez peut-être vous adresser
à eux. D'ailleurs, ce qui est intéressant aux Affaires
culturelles, c'est qu'on touche aux crédits d'un grand nombre de
ministères. J'ai été obligé de
référer certaines questions aux Affaires intergouvernementales,
à l'Education, maintenant à l'OIPQ.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le sachant très bien, je n'insiste
pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous couvrons beaucoup de terrain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous vous activez beaucoup.
M. VEILLEUX: Il a beaucoup de relations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il maintenant nous dire
ce qu'il entend faire avec les $286,800 qu'il nous demande de lui voter?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il s'agit des projets. J'ai tous les projets
ici. Impression, publication de brochures et de bulletins, $172,500. Les
cahiers de l'Office de la langue française ont été
axés sur les onze secteurs prioritaires que j'ai déjà eu
l'occasion de vous citer. Ces cahiers sont imprimés à 100,000
exemplaires et sont distribués en collaboration avec les grandes
sociétés industrielles, commerciales et financières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'en a pas reçu cette année.
Je trouve cela étrange. J'avais coutume de les recevoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous distribuons en général
à ces sociétés 75,000 exemplaires de chaque bulletin. Les
autres 25,000 sont distribués sur demande à partir de l'office ou
à partir de bureaux régionaux de diffusion du français.
Nous expédions également un nombre important d'exemplaires au
personnel enseignant, aux étudiants en français, aux
bibliothèques scolaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le programme de l'année,
ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une partie du programme de
l'année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors $172,500, pour les publications que vous
venez d'indiquer qui sont les mêmes que celles de l'an passé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons un poste de $50,000 pour le
traitement électroni- que des données, mises sur mémoire
électronique d'un fichier terminologique. Nous avons dans le cadre de
l'office un service de terminologie et il est nécessaire d'utiliser les
techniques les plus modernes, techniques auxquelles vous vous intéressez
de très près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est la banque de mots?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est en fait une banque de mots.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu entente avec
l'Université de Montréal à ce sujet-là?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, il y a actuellement une entente avec
l'Université de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle continue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle continue, oui. Il n'est pas dit qu'il n'y
aura pas certaines modifications mais elle continue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait $50,000, nous sommes rendus à
$222,500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons $50,000 pour la réalisation de
films. Nous avons retrouvé ces $50,000 lorsque nous avons parlé
de l'Office du film dans les commandes de ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai de gros doutes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a aucun doute. C'est dans les
$200,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services contractuels, $250,000. Ces $50,000
sont compris dans les services contractuels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les $50,000 sont compris dans les $200,000, les
imputations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Compris dans les $200,000. Alors les $50,000
ce sont les $50,000 dont vous parlez.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors nous sommes rendus à
$272,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Réalisation de films, je viens d'en
parler. Il y a également $14,000, production et réalisation de
diapositives, d'enregistrements sonores et de matériel audio-visuel en
vue de l'implantation du fran-
çais langue de travail dans l'industrie. Nous comptons utiliser
des équipes d'animation. Il n'y a pas d'autre méthode.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a d'autres projets?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela complète le budget.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, parce que ça fait exactement
$286,500. J'espérais que le ministre nous dise qu'il avait d'autres
projets.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il reste $300 pour les machines de bureau qui
complètent les $286,800.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. PICARD: Est-ce que le député de Chicoutimi a
l'intention de donner la certitude au ministre que le vérificateur de la
province n'aura pas à passer à travers tout ça?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand nous serons revenus au pouvoir, je
l'engagerai comme comptable.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que, si un jour j'ai besoin de me
recycler, je vais peut-être postuler un poste de vérificateur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, en ma qualité de premier ministre,
je vous aiderai.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce qu'il faut attendre !
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11 adopté. Sous-article 12.
M. PICARD: Etes-vous dans la course à la chefferie?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela n'a rien à voir, M. le
Président, rappelez-le à l'ordre.
M. VEILLEUX: Comme M. Hellyer, il veut fonder un nouveau parti.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est pourtant une excellente remarque.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce qu'il prend ses désirs pour
des réalités. Vous serez comblé un jour.
Subventions, quelles sont ces subventions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En 1970/71 nous avions $250,000. J'ai la liste
de ces subventions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont-elles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'espère toujours qu'on ne me demandera
pas de lire toutes les listes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne déteste pas les
énumérations.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais cet espoir est presque toujours
déçu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne déteste pas les
énumérations.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): BRDF de Chicoutimi, surtout lorsque les
énumérations commencent par le comté du
député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela commence très bien.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $25,000, BRDF du Nord-Ouest
québécois, Amos $25,000 BRDF de Sherbrooke $20,000, BRDF de
Trois-Rivières $20,000, BRDF de Hull $25,000, banque de mots, il s'agit
de la banque de l'Université de Montréal, $40,000, BRDF de
Québec...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez consacré $50,000 cette
année pour la banque de mots?
M. CLOUTIER (Ahuntsic) Nous allons consacrer pour la banque de mots de
l'Université de Montréal $40,000, mais le traitement
électronique des données dont j'ai parlé se fait
plutôt à l'office même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va coûter $10,000 pour le
traitement électronique des données.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela va coûter le montant que j'ai
donné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit $50,000 tout à l'heure
pour le traitement électronique des données. J'ai demandé
si c'était la banque de mots, vous m'avez dit oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): J'ai répondu textuellement: C'est une
banque de mots.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous ai interrogé ensuite sur la
banque de mots de l'Université de Montréal, vous m'avez dit que
c'était cela...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je réponds aux questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, il faut élucider les $50,000.
Est-ce que c'est la même chose que le $40,000 de subventions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas la
même chose du tout. Il s'agit là d'une subvention que nous
donnons à l'Université de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela n'a rien à voir avec les $50,000
de tout à l'heure?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Exactement, cela n'a rien à voir. Ce qui
s'est passé c'est que j'ai répondu aux questions touchant le
montant des $50,000 et j'ai expliqué qu'il s'agissait du traitement
électronique des données et par la suite le député
de Chicoutimi s'est intéressé à la banque de terminologie
de l'Université de Montréal. J'ai également répondu
à cette question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai relié la question en disant:
Est-ce qu'il s'agit de la banque de mots de Montréal? Vous avez dit oui,
et vous vous rendez compte maintenant que vous avez fait fausse route. Nous
prenons note de la correction.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il n'y a aucune correction. Il s'agit vraiment,
le premier montant...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y aura correction dans le journal des
Débats parce que c'est enregistré ce que nous venons de dire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr. Je le souhaite. Lorsque j'ai
défini l'utilisation du montant de $50,000, j'ai bien expliqué
qu'il s'agissait du traitement électronique des données fait par
l'Office de la langue française. En fait, nous avons un contrat avec
l'université Laval, mais pour le compte de l'office. Ce montant
apparaissait aux services contractuels. Maintenant, nous en sommes au
sous-article 12, subventions, et il y a un autre montant de $40,000 qui est une
subvention à la banque de terminologie de l'Université de
Montréal. BRDF de Québec $25,000, BRDF de Montréal
$45,000, Association des professeurs de français $13,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le professeur Maurice Bricault $8,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, $8,000 et les crédits non
utilisés $4,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! vous n'avez pas utilisé $4,000. Je
n'aurais pas dû vous voter ça l'an passé. C'est
l'utilisation de l'argent qui paraissait au sous-article: "subventions".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le député de Chicoutimi sait que
chaque année il y a une certaine proportion de montants votés qui
ne sont pas utilisés et retournent au fonds consolidés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez prévu des
crédits périmés cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Moi, je n'en prévois pas, mais parfois
les organismes de contrôle...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ...vous les périment. Alors, l'an
passé le budget des subventions était de $250,000 et nous avons
la liste complète des organismes et des individus qui ont reçu
des subventions. Cette année, le budget est de $167,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela équivaut donc à dire que
chacun des organismes dont le ministre nous a donné la subvention et qui
se sont vu octroyer des subventions, se verront obligés de se serrer la
ceinture.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président, nous avons
supprimé le BRDF de Québec et le BRDF de Montréal qui ne
nous paraissaient pas utiles étant donné la réorganisation
de l'office. Il s'agissait de bureaux de diffusion qui se trouvaient à
faire jusqu'à un certain point double emploi, étant donné
que l'office avait déjà des implantations dans ces deux grandes
villes. Le problème se posait particulièrement à
Montréal où l'implantation sera augmentée d'une quinzaine
de fonctionnaires. Nous allons passer à une cinquantaine
d'employés, ce qui signifie qu'à toutes fins utiles les montants
sont même augmentés dans certains cas. Le BRDF de Chicoutimi
recevra le même montant ainsi que le BRDF du Nord-Ouest
québécois. Le BRDF de Sherbrooke recevra $25,000 au lieu de
$20,000. C'est aussi le cas du BRDF de Trois-Rivières. Le BRDF de Hull
reste au même niveau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Celui de Trois-Rivières aura
$25,000.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Il aura $5,000 de plus. Et nous n'avons pas de
subventions au professeur Bricault...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'Association des professeurs...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ...pour la préparation du vocabulaire des
sports puisque le contrat a été rempli.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que l'Association des professeurs de
français aura la même subvention?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous ne l'avons pas programmée M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour quelles raisons ne l'avez-vous point
programmée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour des raisons techniques. Nous n'avions pas
encore reçu, lors de la préparation du budget, de demande de
cette association. Si nous en recevons une, nous la mettrons à
l'étude et nous verrons ce qui peut être fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la seule raison, une raison
technique.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la seule raison. Nous verrons au
mérite s'il y a lieu de continuer cette subvention ou de ne pas la
continuer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le livre noir sur la situation du
français ne vous a pas impressionné.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, le livre noir ne m'a en rien
influencé. J'ai seulement déploré qu'il ne soit pas
écrit dans un français aussi bon qu'on aurait pu le souhaiter de
la part de professeurs de français, mais je ne leur en fais pas grief,
ils sont, comme nous tous victimes des circonstances. J'en profite pour dire
qu'avant de rêver de législation il faudrait peut-être
essayer justement d'améliorer et l'enseignement du français et la
langue parlée à tous les niveaux, et les professeurs de
français ont une responsabilité comme le gouvernement
d'ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et on imagine que l'office va se
préoccuper aussi de la langue de la radio et de la
télévision.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans la mesure du possible, oui. L'office a
déjà fait un vocabulaire de ce point de vue. Maintenant, il y a
tout de même des limites. Il ne faut quand même pas s'imaginer que
l'Office de la langue française peut régenter la langue
parlée. Il y a une langue populaire qui a ses mérites et
même si je considère que le jouai constitue une impasse, je ne
crois pas qu'il faille tomber dans l'excès inverse, c'est-à-dire
l'excès du purisme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est bien
déplorable que le budget des subventions ait été
réduit. Je sais d'autre part les circonstances qui...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Réduit, M. le Président, je
rappelle que nous avons supprimé deux bureaux qui ne sont plus utiles
étant donné la réorganisation de l'office. Par
conséquent, il n'y a pas véritablement de réduction. Il y
a une réduction globale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais si l'on examine, M. le Président,
la vocation des bureaux régionaux de diffusion du français, on
découvre que l'objectif de ces bureaux est justement de travailler au
niveau des masses. En parlant de la culture en général et des
loisirs et de toutes les grandes politiques du ministère, le ministre
nous disait qu'il voulait favoriser les gens défavorisés des
régions métropolitaines.
Il m'apparaît que le Bureau régional de diffusion du
français de Québec et celui de Montréal conservent leur
vocation, et que cette vocation est de plus en plus impérieuse, si l'on
tient compte de la détérioration de la langue dans ces milieux
dits populaires. Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction dans la politique du
ministre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il n'y a aucune contradiction, il est
évident...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comment l'office pourra-t-il travailler au
niveau de la masse comme le faisait ces bureaux régionaux de diffusion
du français de Québec et de Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est à la suite d'une enquête
approfondie sur le fonctionnement de ces bureaux que nous en sommes venus
à la conclusion que ce n'était pas le meilleur moyen d'utiliser
nos fonds. Cela pouvait peut-être se défendre en province, mais ce
n'était pas justifié dans les deux villes où l'office
était déjà installé. D'ailleurs je me penche, vous
voyez que je me penche sur bien des dossiers, sur toute la question des
BRDF...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez finir par être à
plat.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si l'étude des crédits continue
quinze jours, probablement. Sur toute la question des BRDF, je ne suis pas
convaincu que ce soit la meilleure méthode. Je ne les supprime pas, je
crois qu'ils ont une raison d'être, mais en cours de route, nous
essaierons de voir s'il ne vaut pas mieux les intégrer au plan de
régionalisation du gouvernement. Ce sont autant de questions qu'il
convient de se poser, mais pour l'instant, ces bureaux jouent un rôle
utile en province.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a donc eu diminution dans un sens et,
outre les raisons que vient d'indiquer le ministre et qui contredisent certains
objectifs qu'il a énoncés, il y a eu des conflits de
personnalités, j'en suis bien informé, et ça a
incité le ministre à rayer le Bureau régional de diffusion
du français de Québec et celui de Montréal.
M. CLOUITER (Ahuntsic): Il n'y a eu aucun conflit de
personnalités, il y a eu tout simplement l'adoption d'une gestion qui
paraissait plus efficace.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un mot que le ministre affectionne.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je crois qu'il en donne également la
démonstration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, on en a une démonstration, il nous
en a administré la preuve lorsqu'il a essayé de justifier tout
à l'heure les affectations de fonctionnaires à des postes qui
n'existaient pas, nous y reviendrons d'ailleurs. Alors, M. le Président,
au sous-article "subventions", avec le très grand regret de constater
qu'on a diminué le budget, nous allons l'accepter quand même.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 13.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Allocations, primes et bourses, qu'est-ce que
c'est que ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cours de perfectionnement pour les agents
culturels et linguistiques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais ce ne sont pas déjà des
spécialistes dans le domaine de la langue?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr, mais pas dans le domaine de
l'animation, il faut même prévoir des sessions, et le cas
échéant, du recyclage.
Les agents culturels sont rattachés à la promotion ainsi
que le personnel des bureaux régionaux de diffusion du
français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces agents culturels sont des fonctionnaires
du ministère? Us sont ou seront des fonctionnaires du ministère,
ces agents culturels?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ils peuvent être des fonctionnaires du
ministère, ou du personnel du BRDF.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Auquel cas le gouvernement n'a rien à
payer puisqu'ils travailleront à l'office, j'imagine?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, il peut être nécessaire et il
le sera que certains cours spéciaux soient suivis dans des secteurs
particuliers. Je pense à des secteurs hautement
spécialisés comme l'électronique où le vocabulaire,
la terminologie changent extrêmement rapidement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): $9,000, ne lésinons pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci pour cette
générosité.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PICARD : A ce poste budgétaire, "allocations", est-ce qu'il y
a un montant prévu dans vos crédits, dans les $9,000, pour la
contribution du gouvernement en tant qu'employeur pour le paiement de la
Régie des rentes du Québec et le Régime
d'assurance-maladie?
M. CLOUTIER (Ahuntsic); Non, M. le Président.
M. PICARD: Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer... Dans la nature
et la sous-nature des dépenses à ce sous-article 13, on fait
mention de cela et il est assez curieux de voir que, dans tous les
crédits ici, de tous les ministères, en aucun moment, il semble
que le gouvernement paie le Régime d'assurance-maladie et la
Régie des rentes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me demande, M. le Président, s'il ne
faudrait pas que cette question soit posée au ministère des
Finances? Il est possible que cette opération soit
centralisée.
M. PICARD: Vous n'avez pas l'explication?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois que l'opération est
centralisée.
M. CLOUTIER (Ahuntsic); J'ai l'impression que l'opération est
centralisée aux Finances et que les Finances paient pour tous les
ministères. C'est sûrement ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est probablement ça. Nous
vérifierons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous pourriez monter aux Finances, ils sont
là-bas, je pense.
M. PICARD: Vous voulez que je m'en aille.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas qu'on veuille vous envoyer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'ailleurs, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Il est presque 6 heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous pouvez déclarer qu'il est 6
heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais nous pouvons également
commencer le poste budgétaire 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre y tient?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, mais je suis prêt à continuer
jusqu'à la fin des crédits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Jusqu'à la fin des crédits.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Même s'il faut y mettre la nuit pour
permettre à mes fonctionnaires de travailler, enfin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, M. le Président, n'est pas une
observation que le ministre devrait faire. Les fonctionnaires sont à son
service et cela fait partie justement de leur travail d'assister le
ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je tiens compte également de leurs
responsabilités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et à mesure que nous pouvons les
dégager, nous le faisons avec grand plaisir.
Ce ne sont pas quelques heures passées avec nous qui vont les
empêcher de travailler. Au contraire, cela va les mettre dans une
situation beaucoup plus favorable pour comprendre, pour saisir l'envergure des
problèmes du ministère.
M. le Président, il est 6 heures.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons réussi à toucher
là.
M. LE PRESIDENT: La séance est ajournée à demain
après la période des questions. Je crois que c'est à dix
heures et demie demain matin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne crois pas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non, c'est à trois heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a la question des bills publics et
privés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quinze heures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Après la période...
M. LE PRESIDENT: Demain après-midi après les ordres du
jour.
(Fin de la séance :17 h 59)